EPP Le Pleurs
EPP Le Pleurs
EPP Le Pleurs
MDV
Une poétesse lyrique à l’heure de la grande éclosion romantique
Bibliographie : Marc Bertrand qui a fait une thèse sur la stylistique de MDV.
Revoir ce qu’en ont dit Sainte-Beuve, Lamartine etc.
Eléments biographiques :
Son œuvre :
- 1819 : premier recueil Elégies, Marie, romances, un an avant le coup d’envoi du
romantisme avec les Méditations de Lamartine.
- Elle est assez reconnue, l’objet d’une vraie attention de son époque,
- citée par Verlaine dans ses poètes maudits.
- Mais : elle ne connait pas d’écho équivalent à celui que connait Lamartine,
- elle ne rédige pas de préface, d’avertissement, elle ne revendique et ne pose donc pas
une esthétique particulière.
Nouveautés :
- Elle transforme le rapport à la création. Le roman alors n’a pas le droit de cité dans les
Belles Lettres.
- La première génération romantique se recentre sur la poésie.
- Influence du romantisme d’Iena, avec les frères Schlegel et Novalis.
- Le poète est un éclaireur au service de l’humanité.
- Novalis présente la poésie comme le « réel absolu ». Expérience mystique qui permet
d’accéder au réel.
Postérité :
- 1830-1840 : idéal contrarié par le développement du genre romanesque..
- Baudelaire : poésie renouvelée par l’expérience journalistique.
- Le lecteur bourgeois lit beaucoup de romans que de poésies. C’est une histoire des
mœurs.
Quel est l’éthos de MDV : guide mystique ? historien ? geste artistique en surplomb ?
Physiologie du poète avec Sylvius. « Littérature panoramique » qui vise à faire le portrait robot
de son temps. Vie parisienne/ corps de Métiers etc avec Walter Benjamin.
Verlaine reconnait son emprunt à MDV : vers impairs, comme 11 syllabes. Par exemple dans la
« Fileuse et l’enfant » ou « rêve intermittent d’une nuit triste » d’un recueil de poésies inédites,
en 1861 après sa mort.
Hétérométrie, mais pas de vers impairs dans les Pleurs, marginale donc plus capable d’innover,
car pas de cénacle ou autre.
José-Luis Diaz : « sécularisation du sacerdoce ». Novalis : citation pas bien prise « le monde
humaine organe collectif des dieux ».
Vigny : lyrisme distant, ethos assez conservateur, antenne biblique qui verse vers le sacré.
Poème 16 : Pardon !
Texte emprunt de religiosité. Mais rapport au divin sous le rapport du doute.
Tout est au second plan par rapport à l’expérience amoureuse. Doute émis à la 3ème strophe. Sa
souffrance de femme adultère permet de l’identifier à Dieu, au Christ. Elle humanise donc Jésus ,
soumis à la souffrance . Il y a une communion dans la souffrance.
Son expérience mystique est bizarrement une expérience terrestre.
Elle fait du religieux une expérience intime. Son rapport à Dieu n’est pas aussi vertical que chez
Vigny.
Chez Hugo :
- Le poète prend la place laissée vacante par le prêtre
- Le poète a « charge d’âmes »
- L’écriture est un sacerdoce qui vise à civiliser, moraliser les peuples
- Souvent, rôle politique concret
- Rôle humain mais en surplomb, comme messianique, avec une auto mise en scène
- Se pose comme un modèle
- Son lyrisme est épique
Conclusion : poétesse engagée mais sa voix n’est pas omniprésente, elle ne se veut pas un guide.
Féminin élégiaque : propension à guider le peuple par un partage des larmes, pour éveiller les
consciences.
Sa sensibilité est son ethos artistique.
Poème 1 : « Révélation » :
- dimension programmatique des premiers vers
- vers 77 à 80 puis, 85 à 88 : évocation de la nature assujettie à l’évocation amoureuse
- paysage = évocation de l’être aimé, mais pas de paysage état d’âme
- ce sont les topoi des bibles de paysage, des oiseaux, des fleurs
- pas de composition de paysage, ou très furtivement, avec fonction symbolique
Poème 23 « Solitude »
Comparaison avec « Solitude » des Lamartine
- on pourrait s’attendre à une communion, une fusion amoureuse
- mais expérience de la solitude
- donc nature comme prétexte, pour l’aboutissement de son poème, comme souvenir
malheureux
- épitaphe : citation de Lamartine, donc elle reprend consciemment ce thème. Car
Lamartine a nommé sa treizième méditation poétique (1820) « Solitude ».
- Mais chez lui, le monde est objet de dégout, la retraite dans la nature et la solitude est
bonne. On y rencontre Dieu, ce n’est pas le lieu de l’absence
- Ici, sorte de réponse à Lamartine, lui donne sa version de la solitude
- Réappropriation lyrique,
- Expérience de l’isolement qui n’apaise pas, angoisse existentielle
- Nature = valeur de décor pour poser un cadre où s’expriment les affections de la
poétesse
Images de la nature présente, mais sous la forme de vignette. Oiseaux, fleurs… mais
recentrement sur l’intimité humaine. Peu de paysages états d’âme.
Nature non plus transcendante mais immanente.
Au XVIème siècle chez Ronsard ou du Bellay, l’inspiration est due aux Muses, elle est
transcendante. Plus ambigüe dans le romantisme : élu des dieux, passeurs, intermédiaires, mais
le poète est avt tout à l’intérieur de lui-même qu’il puise cet élan. Mise en avant de l’intériorité.
Importance de la subjectivité. Considéré comme un être à part, un génie : être irréductible à ses
semblables.
Parce que la souffrance se loge dans l’émotion, elle est moins méritoire. Ce que lui reprochent les
critiques. Elle l’intègre est l’utilise comme un paravent.
Texte Alfred de Vigny, préface de Chatterton (1835) : Chatterton : poète voué au suicide, digne
de pitié. A relire et voir la posture du poète.
Son éthos :
- Lien entre féminité/souffrance et inspiration
- Emotion pas forcément sujet du poème
- Elle surjoue l’effacement
- Elle travaille dans le sens de la désinvolture, de la prosaïsation
-
Michel Collot, La matière-émotion (1997) :
- A relire en autonomie
- Il prend acte des reproches formulées contre le romantisme
- Pour lui, le fdmt d’un ace créateur : émotion matière
- Permet de dépasser une vision réductrice d’une lecture biographique
-
A son zénith mais objet de critique très âpre. Coïncidence paradoxale soulignée par Benichou
(texte en PJ)
Regard des valeurs bourgeoises et capitalistes qui dominent la monarchie de Juillet.
Embourgeoisement moral de la société.
L’Ecole du désenchantement : de Bénichou : malediction d’un poète marginalisé parce que
extérieur aux valeurs du capitalisme.
- Ce qui sauve MDV de l’oubli, c’est que ds les recueils postérieurs elle adopte une poésie
novatrice, innovations formelles.
- Intéressant : l’éditeur voulait publier le recueil sous le nom Mes Pleurs, mais MDV a
refusé cette relation très étroite entre autobio et oe
- Pourquoi ce choix de Dumas par l’éditeur pour la préface ? parce que la poésie est en
crise et que le romancier est populaire ; choix commercial. Editeur qui espère de la
notoriété de Dumas. Poésie considérée comme moins rentable. La littérature
s’industrialise, devient un métier.