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Développement Durable, Référentiels portant sur la RSE

Objectifs pédagogiques généraux du cours

- Comprendre les notions de base du développement durable et les appliquer dans la


gestion d’une entreprise
- Comprendre les changements qui s’opèrent dans le management des sociétés
internationales - et Africaines en particulier - face aux défis économiques, sociaux,
environnementaux et de bonne gouvernance
- Prendre conscience des responsabilités des hommes/des ingénieurs/des managers au
sein d’une entreprise et savoir anticiper les risques
- Savoir mettre en place une stratégie de RSE (bonnes pratiques sociales,
environnementales, sociétales) et l’évaluer avec des indicateurs objectivement
mesurables
- Comprendre comment appliquer les notions d’éthique des affaires aux réalités
africaines

Décliner les objectifs pédagogiques généraux du cours, suivant qu’ils s’agissent d’objectifs
de type « savoir », « savoir-faire » et / ou « savoir être »

Savoir :

• Connaître et comprendre les enjeux DD/RSE de l’entreprise


• Connaître vos parties prenantes et les intégrer dans votre stratégie DD/RSE

Savoir faire :

• Comment conduire un projet DD/RSE


• Analyser les opportunités, les enjeux stratégiques et les conditions d’implantation
d’une démarche de RSE

Savoir être :

• Accompagner le changement vers le DD et la RSE


• Comportement individuel au service du DD et de la RSE

Auteur : Souleymane SANOU

1
Table des matières
Table des matières ...................................................................................................................... 2
Mots clés .................................................................................................................................... 2
Introduction générale du cours ................................................................................................... 3
Chapitre 1 : Développement Durable et Responsabilité Sociale des entreprises ....................... 4
Introduction ................................................................................................................................ 4
I : Le développement durable et les entreprises ......................................................................... 4
II : La naissance de la RSE......................................................................................................... 6
III : Mettre en place une démarche de RSE en entreprise ........................................................ 10
Chapitre 2 : Les référentiels relatifs à la RSE .......................................................................... 16
Introduction .............................................................................................................................. 16
I : Les Chartes et déclarations supranationales ........................................................................ 21
II : Les systèmes de management internationaux ..................................................................... 22
III : Initiatives privées de reporting .......................................................................................... 26
IV : Les démarches sectorielles ................................................................................................ 28
V. Les référentiels produits / les labels .................................................................................... 31
Conclusion :.............................................................................................................................. 39
Activités d’apprentissage liées au cours ................................................................................... 41
Bibliographie ............................................................................................................................ 51
Webographie ............................................................................................................................ 51
Glossaire ................................................................................................................................... 52

Mots clés
Développement Durable, Responsabilité Sociale des Entreprises, management, indicateur,
amélioration continue, risque, éthique, bonne pratique, partie prenante, référentiel, culture,
social, sociétal, gouvernance, environnement, reporting

2
Introduction générale du cours

La responsabilité sociale des entreprises (RSE), en tant qu’intégration des principes du


Développement Durable dans la gestion d’entreprise, est sur le devant de la scène depuis une
dizaine d’années. Elle se déplace depuis peu de la sphère des intentions vers celle des
engagements, quantifiés et contrôlables, envers les parties prenantes (actionnaires, salariés,
clients, pouvoirs publics, société civile, génération future…). Cela est dû à divers facteurs :

- Des facteurs économiques : la libéralisation des échanges et la mondialisation de


l’économie qui en découle, le poids des entreprises transnationales1, leur organisation
en réseaux d’entreprises2, la place des marchés financiers dans les investissements et
les décisions des entreprises cotées, l’absence de cadre juridique international sur la
responsabilité de ces entreprises en matière de droits de l’Homme, la crise financière
puis économique en cours depuis décembre 2008…

- Des facteurs politiques : les Objectifs du Millénaire pour le Développement,


l’élargissement du G8 au G20 pour répondre aux enjeux de la crise économique en
prenant davantage en compte les pays émergents et ceux en voie de développement, la
révision des principes directeurs de l’OCDE à l’intention des multinationales…

- Des facteurs sociaux et environnementaux: les conséquences des délocalisations des


pays du Nord vers ceux du Sud, les catastrophes liées au changement climatique ou
aux accidents industriels, le dumping social ou environnemental, l’accroissement des
inégalités sociales3, les atteintes à la biodiversité, la multiplication des mouvements
sociaux y compris dans les pays émergents, les enjeux liés à la raréfaction de l’accès à
l’eau et au prix des matières premières notamment alimentaires…

Continent le plus pauvre, l’Afrique est touchée de plein fouet par la plupart des problèmes qui
viennent d’être évoqués. Les entreprises ont un rôle crucial à jouer dans une amélioration
pérenne de la situation. Cependant, ce sont les acteurs économiques du Nord qui font vivre ce
mouvement, alors que les plus grands enjeux sociaux et environnementaux de demain sont au
Sud. La RSE devra donc s’étendre aux pays en développement (PED) si l’on veut un monde
viable.

Pour les entreprises qui s’engagent dans le RSE, les bénéfices sont clairs : alignement sur les
demandes des consommateurs, gains de réputation, accroissement de la productivité par
réduction des gaspillages, attractivité à l’égard des meilleurs talents, culture renforcée de
l’innovation, meilleure gestion des risques, etc.

1
Estimées à 77.000 selon la CNUCED : CNUCED, 2007, Rapport sur l’investissement mondial (données 2006). L’annexe 4 de l’ouvrage «
La responsabilité des entreprises en matière de droits de l’Homme – Volume 1 : Nouveaux enjeux, nouveaux rôles » montre que dans le
classement des 100 Etats et entreprises les plus riches du monde, on compte 52 entreprises transnationales pour 48 Etats. Au forum
économique de Davos, en 2005, le président de la République française soulignait : « Dans les bilans de vos entreprises se lit la puissance de
l’économie mondialisée. Le chiffre d’affaires des cent premières entreprises mondiales s’élève, en 2004, à plus de sept mille milliards de
dollars. La somme des chiffres d’affaires des deux premières dépasse le produit national brut de l’Afrique tout entière » (M. Jacques Chirac,
discours du 26 janvier 2005).

2
Plus de 700.000 filiales recensées par la CNUCED

3
OIT, 2004, Une mondialisation juste : créer des opportunités pour tous, rapport de la Commission mondiale sur la dimension sociale de la
mondialisation – ONU, 2005, Rapport sur la situation sociale dans le monde, 2005: la crise de l’inégalité – OIT, 2008, Déclaration sur la
justice sociale pour une mondialisation équitable.

3
Ce cours « développement durable – référentiels portant sur la RSE » a pour objectifs
principaux de comprendre :
- pourquoi il est urgent d’intégrer le développement durable dans la gestion d’une
entreprise
- quels sont les bénéfices à retirer d’une stratégie de RSE

- en quoi l’ingénieur est concerné par ces questions tout comme le manager et
l’entrepreneur
- la régulation internationale et sectorielle autour de la question

- comment mettre en œuvre une stratégie de RSE

- les référentiels qui peuvent guider à la mise en place d’une stratégie sur-mesure

- l’état des lieux de la RSE en Afrique (problématiques, freins et initiatives)

Chapitre 1 : Développement Durable et Responsabilité Sociale des


entreprises

Objectifs spécifiques liés au chapitre 1 :


Faire le lien entre développement durable et RSE
Saisir les enjeux locaux et globaux qui ont fait émerger le concept de RSE
Comprendre les définitions et concepts de base (RSE, partie prenante, amélioration
continue, …)
Etudier comment mettre en place une stratégie de RSE
Comprendre les bénéfices attendus d’une stratégie de RSE
Faire le lien entre ingénieur et RSE

Introduction

Le concept de « Responsabilité Sociale des Entreprises » est d’abord apparu en Amérique du


Nord sous le vocable « Corporate Social Responsability ». L’Europe s’en est saisie au début
des années 2000, notamment avec la publication du Livre Vert de l’Union Européenne. Ce qui
motive cette nouvelle préoccupation pourrait être résumé dans la formule de Renaud
Sainseaulieu : "l’entreprise est une affaire de société". En effet, la mondialisation
transforme la relation de l’entreprise à la société : face à l’accroissement des libertés
d’entreprendre à travers le monde et à la taille gigantesque de certaines firmes
multinationales, on assiste à la mobilisation croissante de nombreux acteurs soucieux des
conséquences sociales et environnementales de l'activité productive. Les entreprises, les
institutions publiques, les ONG, les syndicats, par eux-mêmes ou au travers de leurs
interactions, font émerger de nouvelles interrogations, de nouvelles politiques, de nouvelles
manières de gérer les entreprises.

I : Le développement durable et les entreprises

1.1 : Définition

4
Le développement durable est un « développement qui répond aux
besoins des générations du présent sans compromettre la capacité
des générations futures à répondre aux leurs »4. Le développement
durable s’est construit comme une réponse des institutions et des
entreprises aux préoccupations de la société civile et de certaines
Organisations Non Gouvernementales (ONG), relatives aux impacts
environnementaux et sociaux de l’activité des principaux agents
économiques sur leurs parties prenantes. La finalité du
développement durable est de trouver un équilibre cohérent et viable
à long terme entre les enjeux économiques, sociaux et environnementaux.

"Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs propres besoins »

1.2. L’enjeu du développement durable pour les entreprises

Depuis plus d’une trentaine d’années, la recherche d’une perpétuelle baisse des coûts et les
facilités de transport sur l’ensemble de la planète ont amené les entreprises des pays du Nord
à externaliser et à délocaliser leurs chaînes d’approvisionnement et de production. Les
matières premières ou les composantes d’un produit convergent vers des lieux de fabrication
aux antipodes, avant de repartir à nouveau vers d’autres lieux de distribution, puis de
consommation par le client final.

Les entreprises donneuses d’ordre soumettent ainsi leurs fournisseurs et leurs sous-traitants à
une concurrence mondiale. Dans bien des cas, ceux-ci ne peuvent guère la contrecarrer que
par une guerre des prix qui se répercute à la fois sur les conditions de travail et sur
l’environnement, dans des pays où le droit est souvent moins exigeant ou moins appliqué.

En effet, « l’ouverture des frontières et la libéralisation des échanges ont amplifié la


possibilité de choisir sous quelle loi nationale se placer, grâce au développement et à la
délocalisation des filiales et des réseaux de sous-traitance. Il est aussi dans les pratiques des
entreprises de négocier avec les Etats d’accueil des allègements d’ordre juridique, des
clauses de stabilité de la loi ou encore d’obtenir leur installation sur des zones franches5. »
Un nombre important d’entreprises transnationales s’imposent donc au niveau planétaire.

Sur les 110 meilleurs revenus mondiaux on répertorie 51 Etats (PIB) et 59 Entreprises
(CA) ; Les multinationales détiennent une grosse part des richesses planétaires et leurs
impacts (positifs et négatifs) sont lourds et multilatéraux.

Les chiffres d’affaires des 50 premières entreprises mondiales rivalisent avec les 50 premiers
PIB de la planète. Mais en l’absence de cadre légal international contraignant (hard law) qui
puisse leur être appliqué quels que soient les pays où elles se trouvent, les entreprises
transnationales développent des systèmes d’autorégulation volontaire et non contraignante
(soft law) qui peuvent parfois mettre en concurrence des valeurs et des systèmes juridiques,
des systèmes de relations professionnelles, des modèles de droit et plus largement des
modèles de société.

4
Rapport Bruntland, Notre avenir à Tous, Commission mondiale sur l'environnement et le développement,
Editions du FLEUVE, publications du Québec, http://www.agora21.org/dd/rapport-brundtland.html#
5
MAUREL Olivier, 2009, La responsabilité des entreprises en matière de droits de l’Homme Volume I–
Nouveaux enjeux, nouveaux rôles, Paris, La Documentation française – Coll. Etudes de la CNCDH, p.126.
5
1.3. Définiton de la RSE

Tout en prenant acte des progrès que permet l’activité économique, on constate qu’elle ne
résorbe pas la pauvreté dans le monde et même, qu’elle engendre des inégalités sociales et des
dommages environnementaux majeurs. Dans les pays occidentaux comme dans les économies
émergentes, dans les populations et parmi les entreprises, un consensus semble se dessiner sur
la nécessité de réagir face aux dérèglements et aux injustices provoquées par la mondialisation
économique, a fortiori quand ils résultent d’une mise en cause grave et délibérée de l’intérêt
général en faveur d’intérêts particuliers.
Face à ces tensions et ces enjeux, les concepts de développement durable (DD) et de
responsabilité sociale des entreprises (RSE) tentent de proposer une réponse concrète.

Responsabilité Sociale des Entreprises: appliquer les principes du Développement


Durable à l’échelle de la gestion de l’entreprise

Schématiquement, la RSE peut être considérée comme une traduction ou une déclinaison
micro économique du concept de développement durable pour les entreprises6. Ces dernières
y contribuent en poursuivant une performance globale (ou triple performance) qui tente
d’équilibrer les enjeux de trois dimensions (ou trois piliers) désormais classiques :
l’économique, le social et l’environnemental.
Cette triple performance dépend alors des modes de gouvernance de l’entreprise à travers :
- Son système de décision stratégique et de management
- La prise en compte des intérêts des parties prenantes intéressées par les effets directs ou
indirects de ses activités et de ses décisions de gestion.

LES PARTIES PRENANTES DE L'ENTREPRISE

II : La naissance de la RSE

2.1. Historique

Les 30 dernières années ont fait émerger sur le plan mondial le concept de développement
durable, qui vise à allier le développement des sociétés de façon équitable et la protection de
l’environnement.

Permettre le développement sans compromettre les équilibres économiques, écologiques et


sociaux, c’est le principe du développement durable.

6 OCDE, 2001, Corporate Social Responsibility: Partners for Progress.

6
Il en est de la responsabilité de chacun de faire appliquer ce concept de développement
durable, il en va de la survie de l’humanité : société civile, citoyens, gouvernements, et
entreprises.

Plus récemment, c'est-à-dire les 15 dernières années, la société civile a dénoncé les pratiques
irresponsables impliquant les entreprises suite à des scandales environnementaux, sanitaires,
financiers ou sociaux qui se sont multipliés ces dernières années. Ceci a éveillé la conscience
et la sensibilité des opinions publiques nationale et internationale sur les risques globaux
qu’encourt l’humanité en cas de persistance de telles pratiques non éthiques et non durables.

Origines de la définition de la Responsabilité Sociétale des Entreprises


La responsabilité sociale ou sociétale de l’entreprise (RSE) a fait l’objet de nombreuses
définitions qui varient fort en fonction de l’époque et de la culture. Le concept de RSE
remonte à la fin du XIXème siècle aux Etats-Unis où la philanthropie est promue parmi les
entrepreneurs. La RSE se développera surtout dans l’après-guerre sous le nom de "Corporate
Social Responsibility" (CSR).

Plusieurs définitions sont ensuite proposées, notamment par Jones en 1980 : la responsabilité
sociétale est "[l'idée] selon laquelle les entreprises, au delà des prescriptions légales ou
contractuelles, ont une obligation envers les acteurs sociétaux"7. Le débat est parfois virulent,
par exemple lorsque l’économiste néo-libéral Milton Friedman déclare en 1970 que "la seule
responsabilité sociale de l’entreprise est de maximiser le profit pour les actionnaires".

Ce n’est que récemment que la "vague RSE" a touché l’Europe. En 2001, la Commission
Européenne a publié un livre vert8 sur la RSE dans lequel elle propose la définition suivante :
"La RSE est le concept dans lequel les entreprises intègrent les préoccupations sociales,
environnementales, et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions avec leurs
parties prenantes sur une base volontaire".

La mondialisation -- avec, comme conséquence, un accent sur le commerce transfrontalier, les


multinationales et les chaînes d'approvisionnement d'envergure mondiale -- suscite, en
matière de RSE, de plus en plus de préoccupations, notamment aux chapitres des pratiques de
gestion des ressources humaines, de la protection de l'environnement, de la santé et de la
sécurité.

Les nombreux manquements graves et notoires à l'éthique d'entreprise ont accru la méfiance
du public envers les compagnies et ont mis en évidence la nécessité d'améliorer, au sein de
celles-ci, la gouvernance, la transparence, la reddition de comptes et les normes
déontologiques.

Dans de nombreux pays, les citoyens disent clairement que les entreprises doivent respecter
les normes de diligence sociale et environnementale, peu importe où elles exercent leurs
activités.

7
Définition citée par Gond et Mullenbach dans leur revue de littérature (Gond & Mullenbach, 2004)

8 "Promouvoir un cadre européen pour la responsabilité sociale des entreprises", DG Emploi et Affaires
sociales

7
De plus, on est de plus en plus conscient de la capacité limitée des initiatives législatives et
réglementaires gouvernementales à s'attaquer efficacement à tous les enjeux englobés dans la
responsabilité sociale des entreprises.

Les entreprises saisissent que l'adoption d'une approche efficace en matière de RSE peut
diminuer les risques de perturbation de leurs activités, offrir de nouveaux débouchés et
améliorer la réputation de l'entreprise et de ses marques.

2.2. Lien entre RSE et Développement Durable

Le développement durable répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre aux leurs. Il couvre trois dimensions : économique, sociale et
environnementale. La responsabilité sociétale est la contribution des organisations au
développement durable. Elle se traduit par la volonté de l’organisation d’assumer la
responsabilité des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur l’environnement et
d’en rendre compte.

Schématiquement, la RSE peut être considérée comme une traduction ou une déclinaison du
concept de développement durable pour les entreprises qui y contribuent à travers la fameuse
« triple bottom line » (triple résultat ou triple performance) : Profit, Planet and People9.
• Profit pour dimension économique : recherche de l’efficacité des dirigeants et de la
rentabilité pour l’actionnaire ;
• People pour la dimension sociale : prise en compte des intérêts des acteurs concernés ;
• Planet pour la dimension environnementale : préservation ou protection des écosystèmes et
de la biodiversité (climat, territoires, populations humaines, faune, flore…).

Les 3 domaines de la RSE selon l’INSEE :


- Sociétal : relations avec les clients, les fournisseurs, la société civile
- Social : lutte contre les discriminations, conditions de travail, gestion des emplois
- Environnemental : lutte contre le changement climatique, gestion économe des ressources,
biodiversité

2.3. Débats sur l’acronyme « RSE »


Que recouvrent le S et le E de RSE ?
Au vu des trois dimensions prises en compte, il est clair que la RSE procède d’une approche
globale ou sociétale. C’est d’ailleurs ce dernier terme que certains utilisent pour le S de RSE,
au lieu du terme « social » dont l’usage courant en langue française évoque plutôt les relations
avec les salariés et leurs représentants, ou bien certaines politiques publiques (s’agissant
d’intégration ou de lutte contre l’exclusion par exemple). Malgré tout, nous retiendrons ici le
terme de responsabilité sociale dans son acception politique car le rôle de l’entreprise est une
« affaire de société »

Dans le même ordre d’idées, certains parlent de RSEE pour désigner la responsabilité sociale
et environnementale des entreprises. Quoi qu’il en soit, en fonction des différentes
représentations qu’en ont les uns et les autres, la RSE invite, incite ou oblige les entreprises à
tenir compte des intérêts des acteurs concernés par les effets de leurs activités et de leurs

9
John Elkington, cofondateur du premier cabinet de conseil en stratégie de développement durable britannique,
SustainAbility, a proposé cette expression en 1994. Elle a ensuite fait l’objet d’un livre du même auteur :
ELKINGTON John, 1998, Cannibals with Forks. The Triple Bottom Line of 21st Century Business, Oxford,
Capstone Publishing Limited.

8
décisions de gestion. Cela vaut pour leur périmètre juridique stricto sensu, mais également
tout au long de leur chaîne de production de valeur (fournisseurs, sous-traitants, fin de vie des
produits…).

2.4. La nouvelle donne

Ainsi, le poids des entreprises dans la production de richesse a conduit l’ensemble des corps
sociaux (individus, ONG, consommateurs) à leur demander des comptes sur les impacts
économiques, sociaux et environnementaux de leurs activités.

Les firmes multinationales sont des acteurs de poids dans le système international, elles sont
détentrices de capacités d’influence considérables que possédaient préalablement
conjointement le gouvernement et l’Eglise.

Depuis les années 1980, l’opinion publique, la société civile et les gouvernements ont agit
ensemble pour faire émerger le principe de RSE/d’éthique des affaires. Tout d’abord, la
société civile a dénoncé les pratiques irresponsables impliquant les entreprises suite à des
scandales environnementaux (pollutions majeures, préjudices écologiques...), sanitaires
(vache folle, grippe aviaire…), financiers (corruption, détournements…) ou sociaux (recours
au travail des enfants…) qui se sont multipliés ces dernières années. Ceci a éveillé la
conscience et la sensibilité des opinions publiques nationale et internationale sur les risques
globaux qu’encourt l’humanité en cas de persistance de telles pratiques non éthiques et non
durables par les entreprises. Enfin, face à ces mouvements de protestations, les
gouvernements des pays (du Nord mais aussi du Sud) se sont senti une certaine responsabilité
pour faire pression sur les entreprises et la responsabilité sociale des entreprises est devenue
un sujet de négociation, nationale, régionale et internationale.

Depuis, de continuelles pressions de la société civile ou des actionnaires demandent plus de


transparence et de nouvelles lois et réglementations nationales et supranationales ont émergé
(au Nord surtout). Ces nouveaux risques incitent les entreprises éclairées à se préoccuper
davantage de la gestion du capital immatériel de l’entreprise: sa réputation et son capital
humain.

2.5. Les raisons qui poussent une entreprise à faire de la RSE

Etre éthique a un coût donc on peut se demander pourquoi les entreprises ont fait le choix/ou
non de s’y investir. On note plusieurs raisons :

Parce que l’entreprise n’a pas le choix :


• A cause de la loi, dans certains pays du Nord notamment de nouvelles régulations sont
apparues (loi NRE en France10…)
• Par ce que cela figure dans le contrat avec le donneur d’ordre (clauses obligatoire de
plus en plus présentes pour les sous-traitants des multinationales, obligations pour
contrats avec bailleurs internationaux…)

Parce qu’il y a une pression : l’entreprise est poussée à changer ses pratiques
• Par ses clients / les consommateurs, par les agences de notation extra-financière
• Par des syndicats, des ONG
10
La loi NRE (Nouvelles Régulations Economiques) oblige les entreprises du CAC 40 à publier annuellement un rapport de développement
durable. Fondée sur une exigence de transparence de l’information, cette loi instaure que les sociétés françaises cotées doivent présenter,
dans le rapport de gestion annuel, parallèlement à leurs informations comptables et financières, des données sur les conséquences
environnementales et sociales de leurs activités. Plus d’infos : http://www.rsenews.com/public/dossier_eco/loi-nre.php?rub=1

9
Parce qu’il est risqué de ne rien faire : l’entreprise se « lance » en RSE
• Pour se différencier de la concurrence ou ne pas prendre du retard
• Pour éviter les risques d’image, judiciaires, financiers

Parce que c’est un investissement qui peut rapporter

Parce que ses dirigeants ou son encadrement y croit


De plus en plus, les entreprises saisissent que l'adoption d'une approche efficace en matière de
RSE peut diminuer les risques de perturbation de leurs activités, offrir de nouveaux
débouchés et améliorer la réputation de l'entreprise et de ses marques.

III : Mettre en place une démarche de RSE en entreprise

Il n’existe pas de démarche formelle pour la mise en place d’une stratégie de RSE en
entreprise. Toutefois il est indispensable de suivre ces règles élémentaires ;
- Inscrire son engagement sur le long terme, dans un processus d’amélioration
continue et agir sur le cœur des activités
- Ouvrir le dialogue avec ses parties prenantes (clients, salariés, fournisseurs,
actionnaires, Etat …)
- Rechercher la triple performance: économique, sociale et environnementale
- Agir volontairement et avec transparence
- Définir sa stratégie sur mesure: en fonction de son activité, ses propres risques, ses
enjeux, ses moyens humaines et financiers, sa morale…

3.1. La méthode PDCA


Le processus Plan, Do, Check, Act, peut servir de repère en interne :

10
PLAN :
La Direction générale doit être un moteur de l’initiative. Il s’agit de l’impliquer fortement
pour définir la vision en interne de la RSE : quels sont les enjeux DD, les risques majeurs, les
parties prenantes concernées, les défis à relever pour l’entreprise, etc… ?
Suite à ce diagnostic interne, il s’agit de définir les axes d’intervention prioritaires et les
performances visées en la matière.

DO :
En fonction des orientations stratégiques prioritaires, il s’agit de définir un plan d’action,
c'est-à-dire des activités à mener pour atteindre les performances souhaitées. Il s’agit de
bonnes pratiques à mettre en œuvre et des indicateurs de suivi pour mesurer les efforts dans le
temps.

CHECK :
Un audit interne permettra de mesurer les indicateurs dans le temps. Parfois les indicateurs
sont journaliers, hebdomadaires, mensuels ou annuels. Il s’agit d’assurer le « reporting » par
des outils et des personnes référentes.
ACT :
Au moins une fois par an, il s’agit de rendre des comptes à la direction avec des preuves à
l’appui : indicateurs de mesures, photos, budgets, rapports des auditeurs, etc… La direction
doit être avisée des progrès et des difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de la
démarche. Il s’agit d’évaluer annuellement la pertinence de la stratégie et des activités
menées. Il est également important de communiquer auprès des parties prenantes sur les
résultats et efforts consentis par l’entreprise pour améliorer ses pratiques internes.

Chaque entreprise doit pouvoir définir ses objectifs et priorités en conformité avec son
domaine d’activité, ses principes éthiques, les enjeux globaux et locaux et les moyens
disponibles, etc… Une politique de RSE est propre à chaque entreprise. Il y a toutefois
tout un registre de bonnes pratiques qui peut servir d’exemple…et des bénéfices potentiels

11
3.2. Bénéfices attendus d’une stratégie RSE

La responsabilité sociétale est une démarche de progrès qui s’inscrit dans une recherche de
performance globale de l’organisation. Elle pousse à remettre en question les pratiques des
organisations qui s’y engagent (réduction des risques, qualité du dialogue social, rapport de
l’organisation avec son territoire, attractivité pour de futurs embauchés, amélioration des
relations avec les entreprises, les fournisseurs, les pairs, la communauté au sein de laquelle
elle intervient, productivité…) et incite à travailler différemment.

L’organisation est fondamentalement incluse dans notre société. Elle ne peut vivre en autarcie
et rester indifférente aux problèmes économiques, sociaux ou environnementaux qui se
posent.

Ni modèle unique, ni « clé en main », la RSE reste une démarche volontaire. Certains la
décrivent comme une caisse à outils, à chacun de piocher. Les bénéfices sont diverses selon la
stratégie mise en œuvre. Il y a des exemples de bonnes pratiques à mettre en œuvre mais les
bénéfices ne sont pas assurés. La RSE a un coût, certes, mais il n’est pas certain que cela
rapport en termes de gains économiques. La plupart du temps c’est un gain IMMATERIEL
qui en ressort, c'est-à-dire une amélioration de l’image et de la réputation de l’entreprise.

Toutefois, selon un sondage publié en 2008 par le journal canadien « Economist Intelligence
Unit » mené auprès de 1200 dirigeants d’entreprise dans le monde, les 6 principaux avantages
mentionnés sont :
la capacité d’attirer des nouveaux clients,
une plus grande valeur pour les actionnaires,
une rentabilité accrue,
la capacité à gérer les risques,
des produits et des processus de meilleure qualité et,
la capacité à recruter des employés de premier choix.

-> Une démarche RSE a donc pour but de limiter ses risques, d’améliorer sa réputation,
d’anticiper les contraintes futures et de saisir des opportunités en faisant les bons choix
de positionnement stratégique.

Chaque entreprise doit pouvoir définir ses objectifs et priorités en conformité avec son
domaine d’activité, la taille de l’entreprise, son secteur d’activité, son lieu d’implantation, sa
culture d’entreprise, les enjeux globaux et locaux et les moyens disponibles. Il y a toutefois
tout un registre de bonnes pratiques qui peut servir d’exemple…et des bénéfices potentiels

3.3. Exemples de bonnes pratiques et de bénéfices potentiels induits


par une stratégie environnementale
Exemples de bonnes pratiques:
- Politique de gestion intégrée des déchets de l’entreprise
- Maîtrise et réduction des consommations d’eaux et d’énergie
- Limitation d’usage des pesticides ou utilisation de compost organique / pratique de
l’agriculture biologique
- Prévention des pollutions accidentelles des sols
- Mise en place d’un système de management environnemental dans l’entreprise (norme
ISO 14 0001, ou SME…)
- Développement de solutions énergétique plus sobre en carbone

12
- Amélioration de l’efficacité énergétique des installations
- Offres commerciales avec des éco-innovations, des énergies renouvelables, ou des éco-
constructions, etc…

Bénéfices potentiels :
- Une possible diminution des coûts de l’entreprise grâce à une rationalisation de la
consommation d’eau, d’énergie, et plus généralement de matières premières
- Un avantage compétitif par rapport à ses concurrents, puisque les préoccupations
environnementales deviennent un critère d’achat important pour les consommateurs
- Répondre aux attentes des donneurs d’ordre
- Un positionnement favorable sur de nouveaux marchés (dans le cas où la démarche RSE
aurait eu pour conséquence une réorientation de la production vers des produits ou des
services écologiques).
- Réduire les risques environnementaux liés aux activités de l’entreprise
- Anticiper l'émergence de contraintes normatives, de réglementations ou de certifications
- Une amélioration de l’image de l’entreprise auprès de ses salariés et des différents acteurs
de la société civile
- Etc…

-> Pourquoi investir dans la protection de l’environnement ?


Tout en protégeant l’environnement, l’entreprise peut alors réduire ses factures énergétiques
(réduction des consommations), mieux appréhender ses risques industriels (bonne gestion des
déchets, normes ISO…), gagner des parts de marché auprès de clients soucieux de
l’environnement (offre écologique), améliorer sa réputation et sa visibilité (véhicules propres,
acteur responsable et innovant…) etc… Les bénéfices sont fonction de la démarche et des
enjeux de l’entreprise.

3.3. Exemples de bonnes pratiques et de bénéfices potentiels induits


par une stratégie sociale (envers les salariés)

Exemples de bonnes pratiques:


- Amélioration des conditions de travail de ses employés: ex.: assurer un équipement et des
outils de travail sécurisés
- Refus du clientélisme: emploi de personnes compétentes et qualifiées
- Lutte contre les discriminations. Ex.: Egalité salariale entre hommes et femmes à
compétences et responsabilité égale
- Respect de la religion et des traditions de ses employés
- Respect du code du travail et des droits de l’homme
- Rémunération appropriée / encourageante
- Proposition de formation continue annuelle pour améliorer les compétences et
l’employabilité des salariés
- Développer une politique de prévention des maladies infectieuses (SIDA et paludisme)
- Mettre en place la norme OHSAS 18 0001 (santé et hygiène au travail)
- Assurance maladie pour les employés et leur famille, etc…

Bénéfices potentiels :
- Porter une attention particulière aux salariés permet de retirer les avantages suivants :
- Accroître la compétitivité de l’entreprise,
- Réduire l’absentéisme (pour cause de maladie notamment),
- Fidéliser les salariés et ainsi limiter le turnover,
- Attirer les meilleurs talents

13
- Anticiper les évolutions du marché du travail,
- Développer la capacité d’adaptation pendant les périodes de changement et/ou de
difficultés,
- Créer une meilleure cohésion sociale.
- Favoriser le bien être au travail, la motivation, le sentiment de sécurité et d’appartenance
- La valeur ajoutée d’une politique de santé et de sécurité responsable:
- Réduire les coûts pour l’entreprise :
- Les accidents du travail et les maladies professionnelles augmentent l’absentéisme et sont
à l’origine de coûts considérables pour l’entreprise. Ils ont également des conséquences
néfastes pour l’entreprise en termes de baisse de productivité,
- Améliorer la performance de l’entreprise :
- Une démarche d’évaluation permet d’identifier les éventuels dysfonctionnements de
l’entreprise et ainsi d’améliorer l'organisation du travail et de la production,
- Susciter la confiance des parties prenantes,
- Agir sur la mobilisation des salariés et leur productivité, en plaçant leur sécurité au cœur
des priorités de l’entreprise,
- Consolider sa position sur le marché du travail, en rendant l’entreprise plus attrayante
pour les salariés potentiels et en fidélisant les salariés en poste,
- Contribuer à créer une bonne image de l’entreprise.

->Pourquoi améliorer le bien être de ses salariés ?


Avec une politique de gestion responsable des ressources humaines et en offrant des
avantages tels, l’entreprise peut améliorer les rendements/l’efficacité de ses salariés (égalité
salariale, amélioration des conditions de travail), limiter le turn over (sécurité et santé,
rémunération appropriée…), peut développer leurs compétences et leur employabilité
(formations) pour garder des RH au faite des nouvelles pratiques et technologies, peut motiver
les salariés à donner le meilleur d’eux même (conditions de travail, participation aux
bénéfices…), peut embaucher du personnel de premier choix qui pourrait être fier de travailler
pour une telle entreprise qui respect certaines valeurs (respect du code de travail, des pratiques
religieuses, non discrimination…).

3.4. Exemples de bonnes pratiques et de bénéfices potentiels induits


par une stratégie sociétale (envers la communauté locale)
Exemples de bonnes pratiques:
- Limitation du bruit, des odeurs et de la pollution
- Emploi de personnels local / habitants à proximité de l’entreprise
- Journée portes ouvertes pour informer la population aux alentours des activités de
l’entreprise
- Respect du droit des peuples autochtones
- Satisfaire au maximum sa clientèle et assurer un service après vente pour pouvoir
contrôler les vices de fabrication et améliorer la qualité
- Mise en service de produits/services qui aideront les populations à sortir de la pauvreté
et/ou qui protègeront l’environnement et/ou conforme aux normes de sécurité, etc…
- Maîtrise des risques et impacts environnementaux dans les produits proposés
- Offres commerciale à tarifs préférentiels pour les écoles et ONG
- Construire des routes dans la communauté
- Philanthropie et/ou financement d’œuvres sociales à proximité de l’entreprise, etc…

Bénéfices potentiels :

14
- Une stratégie sociétale est à développer en fonction de son pays d’implantation, des
besoins locaux, de son secteur d’activité, etc…
- Pour une meilleure intégration dans la communauté locale
- Amélioration des relations avec les parties prenantes
- Pour gagner des parts de marché
- Prévenir ou réduire des conflits potentiels avec les consommateurs à propos de produits ou
de services
- Pour diminuer les risques liés à son activité
- Pour légitimer son activité et améliorer son image et sa réputation, etc…

Lien entre mécénat/philanthropie et stratégie sociétale :

Le mécénat/la philanthropie est une bonne pratique qui peut être inclus dans la stratégie de
RSE (axe sociétal) mais elle n’agit pas au cœur de ses activités et ne peut donc pas consister
la stratégie de RSE à part entière.

Le mécénat/la philanthropie d’entreprise est l'ensemble des concours consentis par une
initiative privée en faveur de domaines d'intérêt général s'étendant aux champs de la culture,
de la solidarité, de l'environnement, de la recherche et du sport.

En d’autres termes, le mécénat consiste pour une entreprise à faire un don en numéraire, en
nature ou en compétences (mécénat de compétences), à un organisme d’intérêt général, sans
attendre en retour de contrepartie équivalente.

Le mécénat est un moyen de communication pour l'entreprise, un élément de sa stratégie.


C'est une façon pour elle d'affirmer son intérêt pour son environnement culturel et social et
d'apparaître là où le public ne l'attend pas. Le mécénat permet à l'entreprise d'enrichir son
image par son association à des causes d'intérêt général, gratifiantes et sympathiques.

Fruit de la réflexion de l'entreprise sur son identité (son histoire, sa structure géographique,
ses produits, ses clients et ses salariés), le mécénat doit rester un acte libre et spontané, laissé,
dans son principe même comme dans ses modalités, à l'appréciation souveraine de
l'entreprise.

De fait, mécénat et RSE partagent le même objectif: l'intérêt général, ou, plus précisément, le
bien commun. Mais, en dehors de cet objectif, tout les différencie.

En savoir plus :
http://www.admical.org/editor/files/acteurs%20de%20leconomie%20fev2010.pdf
http://lautreeconomie.blog.youphil.com/archive/2012/09/24/mecenat-et-rse-cause-
commune.html

Conclusion
Il n’y a pas UNE stratégie de RSE, ainsi il n’y a PAS de bénéfices UNIVERSELS. Les
stratégies et bénéfices sont variables d’une entreprise à une autre. Il est démontré qu’il est
possible « d’entreprendre autrement »: une multitude de bonnes pratiques sont disponibles
tant pour le dirigeant que pour l’ingénieur

15
Chapitre 2 : Les référentiels relatifs à la RSE

Objectifs spécifiques liés au chapitre 2 :


Faire la différence entre soft law et hard law
Avoir une vision claire de la classification possible des outils qui traitent de la
responsabilité extra financière en entreprise
A partir d’un besoin en entreprise, être capable de rechercher l’outil adapté en matière
de RSE (code de conduite, label, référentiel thématique, etc…) à partir du tableau de
classification et de recherches complémentaires
Approfondir ses connaissances sur quelques outils de la RSE qui ont fait leurs preuves
en Afrique ou reconnus à l’échelle internationale
Savoir différencier les chartes, des systèmes de management et des initiatives privées
de reporting
Comprendre l’intérêt des outils pour l’entreprise, la société et l’environnement

Introduction
Comme expliqué au chapitre 1, la démarche de RSE est une démarche volontaire. Toutefois,
une régulation (volontaire) (soft law) à ce sujet s’est mise en place et se développe rapidement
ces dernières années. Elle complète la régulation obligatoire (hard law), qui est la loi à
proprement parler.

Il existe une multiplicité de normes qui traitent en tout ou partie de la responsabilité extra-
financière (c'est-à-dire en plus de la responsabilité économique, de la responsabilité sociale,
sociétale et environnementale) des entreprises.

L’objectif de ce chapitre n’est pas d’être exhaustif mais donne un aperçu de la multiplicité des
mécanismes de régulation volontaire qui rend peu lisible le panorama des instruments à
destination des entreprises en matière de responsabilité sociale.

Afin de donner un panorama des normes les plus connues, nous proposerons ici deux
classifications.
- Classement de la réglementation, des normes et des référentiels « impactant » la
RSE (figure 1), proposée par l’IMS-Entreprendre pour la cité : croise le statut des
normes – norme juridique, norme technique donnant lieu à certification ou bien
référentiel – et leur portée géographique ;
- Responsabilité sociétale : Inventaire d’outils (figure 2), approche de l’Organisation
internationale de la francophonie intègre également la notion d’objectif de la norme
avec plus de précision.

16
FIGURE 1: CLASSEMENT DE LA REGLEMENTATION, DES NORMES ET DES REFERENTIELS «
IMPACTANT » LA RSE 11

11
IMS-Entreprendre pour la cité, 2004, Réglementation, normes et référentiels impactant sur la dimension sociétale de la

responsabilité sociale de l’entreprise, rapport de février 2004, 33 p.

17
18
FIGURE 2: RESPONSABILITE SOCIETALE : INVENTAIRE D’OUTILS 12

Dans la régulation volontaire liée à la RSE on retrouve donc :


- Des cadres juridiques internationaux, régionaux ou nationaux

- Des normes techniques internationales (ISO principalement)

- Des référentiels internationaux, thématiques et à portée sociétale

- Des labels

- Des codes de conduite

- Des indices boursiers

- Des conventions

- Des outils méthodologiques

L’ensemble de ces outils de la régulation volontaire peuvent être sujet à des recherches plus
approfondies. Ce n’est pas l’objet direct de ce cours mais l’apprenant peut faire des
recherches complémentaires sur internet.

12
D’HUART Marie & DE BAKER Serge, 2007, Responsabilité sociétale – Inventaire d’outils. Législation, conventions, référentiels, codes de
conduite, labels, méthodes et indices boursiers, Organisation internationale de la francophonie, Les publications de l’IEPF, coll. « Points de repères ».

19
Les référentiels en matière de RSE sont très nombreux. Quelques initiatives majeures peuvent
être classifiées par une « approche système », de la façon suivante :
– Outils de déclaration et d’engagement institutionnels supranationaux ;
– Référentiels de stratégie et système de management issus d’organismes privés
ou publics de normalisation ;
– Outils de reporting issus d’initiatives privées.

FIGURE 3: SCHEMA DE L'APPROCHE SYSTEME

Enfin, on peut également présenter les référentiels sectoriels qui visent à certifier une
entreprise selon son secteur d’activité (industrie forestière, extractive, etc…).
Enfin, le référentiels produits, issus d’une approche publique ou d’une initiative privée,
appelés également les labels, certifient par catégorie de produits.

FIGURE 4: SCHEMA DE L'APPROCHE PRODUIT

Les initiatives les plus globalisées ou les plus répandues sur le continent Africain sont
présentées brièvement dans cette partie, avec systématiquement un renvoi vers davantage
d’information pour ceux qui souhaitent avoir accès au référentiel ou à d’autres informations
plus détaillées (exigences, contexte, historique, parties prenantes, entreprises certifiées ou
accréditées, contacts, etc…)

20
I : Les Chartes et déclarations supranationales

1.1. Global Compact (ou Pacte Mondial)


Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a évoqué l'idée du Pacte Mondial
(PM) au Forum économique mondial de Davos en janvier 1999. Il a invité les
dirigeants d'entreprise à se joindre à une initiative internationale - le Pacte
Mondial- qui rassemblerait les entreprises et les organismes des Nations Unies,
le monde du travail et la société civile autour de dix principes universels
relatifs aux droits de l'homme, aux normes du travail et à l'environnement.

1. Les entreprises sont invitées à promouvoir et à respecter la protection du droit


international relatif aux droits de l'Homme dans leur sphère d'influence ;
2. A veiller à ce que leurs propres compagnies ne se rendent pas complices de violations
des droits de l'Homme.
3. Les entreprises sont invitées à respecter la liberté d'association et à reconnaître le droit
de négociation collective ;
4. L'élimination de toutes les formes de travail forcé ou obligatoire ;
5. L'abolition effective du travail des enfants ;
6. L'élimination de la discrimination en matière d'emploi et de profession ;
7. Les entreprises sont invitées à appliquer l'approche de précaution face aux problèmes
touchant l'environnement ;
8. A entreprendre des initiatives tendant à promouvoir une plus grande responsabilité en
matière d'environnement ;
9. A favoriser la mise au point et la diffusion de technologies respectueuses de
l'environnement.
10. Les entreprises sont invitées à agir contre la corruption sous toutes ses formes, y
compris l'extorsion de fonds et les pots-de-vin.

Le PM est une initiative volontaire d'entreprises responsables, non contraignante, à laquelle


sont associés deux objectifs complémentaires:
- intégrer le Pacte Mondial et ses principes à la stratégie et aux activités des entreprises et
- favoriser la coopération entre les principales parties intéressées.

Aujourd'hui, des centaines de sociétés de toutes les régions du monde13, ainsi que des
organisations internationales du travail et de la société civile participent au Pacte Mondial.

Plus d’informations : www.unglobalcompact.org

1.2. Principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises


multinationales
Créées en 1976 et revues en 2000, il s’agit d’un code de conduite qui vise à offrir un cadre
équilibré de normes de comportement aux entreprises multinationales pour améliorer le climat
de l’investissement international.

13
http://www.unglobalcompact.org/participants/search

Quelques exemples d’entreprises : AIRBUS SAS, Areva, Biofuels America, Inc., Coca-Cola Enterprises Inc., Enact Energy, Aluminum
Corporation of China.
Quelques exemples d’entreprises africaines : Complexe Chimique Camerounais (C.C.C), Office Ivoirien des Chargeurs, Sénégalaise Des
Eaux, Satram - Egca Group.

21
Les Principes directeurs regroupent des principes et des normes volontaires de comportement
responsable des affaires dans des domaines tels que les droits de l’homme, la publication
d’informations, la lutte contre la corruption, la fiscalité, les relations sociales, l’environnement
ou encore la protection des consommateurs.

Ces Principes ont pour objectif de favoriser les contributions positives que les entreprises
multinationales peuvent apporter au progrès économique, environnemental et social.

Les entreprises n’adhèrent pas formellement aux Principes. Un réseau de Points de contact
nationaux (PCN) a été mis sur pied. Un Point de contact national a pour mission de faire
connaître les Principes directeurs, de recevoir les demandes de renseignements, d’aider à
résoudre les problèmes risquant de se poser à ce propos.

Cet outil est parmi les plus anciens de la RSE et jouit d’une très grande autorité en la matière.
Il est multilatéral et, bien que non contraignant, les États membres sont dans l’obligation de
créer des Points de contacts nationaux chargés de promouvoir ces Principes.

Plus d’informations : http://www.oecd.org/daf/investissement/principesdirecteurs

II : Les systèmes de management internationaux

2.1. La norme ISO 26 000

Après 5 ans de négociations et une mobilisation internationale de plus de 500 experts de 99


pays ou de grandes organisations telles que l'OIT et l'OCDE, le texte de la première norme
internationale sur la responsabilité sociétale, ISO 26000, a été publié le 1ère novembre 2010.
Cette norme a pour vocation de fournir des lignes directrices sur la responsabilité sociétale
des organisations prenant en compte les référentiels existants de conduite générale, de
système de management et de reporting.

Non certifiable, cette norme aborde les différents enjeux clés de la responsabilité sociétale et
présente des pistes d'action pour toute organisation souhaitant mettre en place une telle
démarche volontairement. Une partie est notamment consacrée à la communication sur la
responsabilité sociétale.

ISO 26000 est l’unique norme internationale qui vise à fournir aux organisations les lignes
directrices de la responsabilité sociétale. Ce document établi par consensus, décrit les
principes et thèmes que recouvre la responsabilité sociétale et propose une méthode
d’appropriation et de mise en œuvre dans une organisation. Elle donne un cadre international
de comportement à tout type d’organisation (entreprises, collectivités, ONG, syndicats…)
quelle que soit sa taille, ses domaines d’actions.

Pour définir le périmètre de leur responsabilité sociétale, la norme ISO 26000 invite les
organisations à articuler leur démarche autour de sept questions centrales :

- la gouvernance de l’organisation,

- les droits de l’Homme,


- les relations et conditions de travail,

- l’environnement,

22
- les bonnes pratiques des affaires,

- les questions relatives aux consommateurs et

- l’engagement sociétal.
Ces questions centrales visent à identifier les domaines d’actions pertinents sur lesquels
l’organisation va pouvoir se baser pour fixer ses priorités et mettre en place ses propres
actions.

FIGURE 5: VUE D'ENSEMBLE DE LA NORME ISO 26 000 14

L'ISO 26000 présente des lignes directrices pour tous types d'organisations, quelle que soit
leur taille ou leur localisation, concernant:
- les concepts, termes et définitions relatifs à la responsabilité sociétale;
- les origines, les orientations et les caractéristiques de la responsabilité sociétale;

- les principes et pratiques en matière de responsabilité sociétale;


- les questions centrales et les domaines d'action de la responsabilité sociétale;
- l'intégration, la concrétisation et la promotion d'un comportement responsable dans
l'ensemble de l'organisation, et à travers ses politiques et pratiques, dans sa sphère
d'influence;

- l'identification des parties prenantes et le dialogue avec elles; et


- la communication sur les engagements, les performances et autres informations
concernant la responsabilité sociétale.

Pour chaque domaine identifiée, la norme indique :

14 ISO, http://www.iso.org/iso/fr/sr_schematic-overview.pdf

23
- Une description de domaine d’action (tous les risques auxquels sont confrontés
l’organisation)

- Les actions et attentes associées incombant à l’entreprise

Découvrir ISO 26 000 : http://www.iso.org/iso/fr/discovering_iso_26000.pdf

2.2. Norme SA 8000

La norme SA 800015 est une initiative de Social Accountability International qui vise à définir
un cadre commun pour la garantie de conditions de travail décentes.

15
Descriptif de la norme en français : Social Accountability International, Responsabilité sociale 8000, norme internationale, 10p. ,
http://www.sa-intl.org/_data/n_0001/resources/live/2008StdFrench.pdf

24
SA 8000 est une norme auditable comme système de vérification par un tiers, qui définit les
exigences applicables au lieu de travail, auxquelles les employeurs peuvent volontairement se
soumettre, notamment les droits des travailleurs, les conditions de travail et les systèmes de
gestion. Les éléments normatifs de cette norme reposent sur la loi nationale, les normes
internationales relatives aux droits de l’homme et les conventions de l’OIT.

Suite à un premier audit, d’éventuelles améliorations sont mises en place au sein de


l’organisation avant que cette dernière ne puisse prétendre à la certification. Elle est basée sur
les principes de 13 conventions internationales en matière de droits de l’homme.

Les exigences en matière de responsabilité sociale portent sur :


- Le travail des enfants

- Le travail forcé et obligatoire

- L’hygiène et la sécurité

- La liberté syndicale et le droit de négociation collective

- La discrimination

- Les pratiques disciplinaires

- Le temps de travail

- La rémunération

- Le système de gestion

Site institutionnel : http://www.sa-intl.org/

2.3. SD 21 000

Développé par l’AFNOR (Agence Française de Normalisation), le guide SD 21000 est un


recueil de recommandations qui vise à aider les chefs d’entreprise à repérer les enjeux du
développement durable pour favoriser la prise en compte du développement durable dans la
stratégie et le management des entreprises.

SD 21000 est un ouvrage pédagogique de sensibilisation qui aide les dirigeants d’entreprise à
se poser les bonnes questions. Pour les aider à y répondre, les auteurs ont, notamment, réalisé
un tableau reprenant les diverses catégories de parties prenantes et listant leurs attentes dans
les domaines économique, social et environnemental. Les recommandations du guide

SD21000 ne sont pas destinées à des fins de certification. Cependant, la cohérence et la


complémentarité avec les normes ou référentiels pouvant être utilisés par les entreprises sont
assurées.

C’est une initiative volontaire et non contraignante.

25
III : Initiatives privées de reporting

3.1. Le Global Reporting Initiative


Le Global Reporting Initiative (GRI)16 est une ONG fonctionnant en réseau, dont le rôle est
d’œuvrer au développement durable et de promouvoir l’élaboration de rapports en matière
d’environnement, de responsabilité sociétale et de gouvernance. Le GRI produit le cadre pour
le reporting développement durable le plus utilisé au monde en vue de permettre cette
évolution vers une plus grande transparence. Ce cadre, qui comprend les « Lignes directrices
G3 », fixe les principes et indicateurs que peuvent utiliser les organisations pour mesurer et
consigner leur performance économique, environnementale et sociétale.

En tant qu’outil de la soft law, le respect de ce texte par les entreprises est totalement
volontaire, et il n'existe pas de procédure de vérification de leur application.

En savoir plus : https://www.globalreporting.org/languages/French/Pages/default.aspx


Voir l’exemple de reporting de l’entreprise Total : http://www.total.com/fr/analystes-
csr/standards-internationaux-de-reporting/gri-202210.html

3.2. Charte RSE adoptée lors du Sommet Afrique-France 17

En 2010, plus de 200 entreprises françaises et africaines ont adopté lors du sommet Afrique-
France une charte professionnelle pour les investisseurs français sur le continent africain,
bannissant la corruption et louant la transparence.

Dans cette charte, les entreprises s'engagent dans les domaines de la "responsabilité
économique, sociale et environnementale". Elles soulignent qu'elles "ne peuvent mettre en
œuvre l'intégralité" des principes de la charte "du jour au lendemain" et que "la responsabilité
sociétale de l'entreprise est une démarche progressive".

Les signataires, parmi lesquels les principales entreprises du CAC-40 en France, promettent
d'abord de dégager "des ressources pouvant, à long terme, contribuer au développement du
pays", de "refuser toute forme de pratique corruptive et toute pratique ayant pour objet ou
pour effet de fausser la concurrence saine et loyale".

Les entreprises signataires s'engagent aussi à "adopter une bonne gouvernance" et de


"sélectionner des partenaires (fournisseurs, sous-traitants) (...) refusant toute forme de
pratique corruptive et toute pratique ayant pour objet ou pour effet de fausser la concurrence
saine et loyale". Elles s'engagent aussi à "éviter, en toutes circonstances, les conflits d'intérêt
réels ou potentiels, et s'assurer qu'ils sont déclarés et non intentionnels".

16
Guidelines ;
http://www.globalreporting.org/NR/rdonlyres/D046846F-BD86-427E-95E5-C6393E84B53D/0/G3GuidelinesFrancais2011.pdf
Niveaux d’application :
http://www.globalreporting.org/NR/rdonlyres/C5E61A92-7CE0-403C-B9EC-7BABC182FDA8/2650/G3FRALFinalcover.pdf
Modèle de rapport GRI :
http://www.globalreporting.org/NR/rdonlyres/6AFE7833-0623-4C5C-8604-3429FD98DB1C/6568/LetsReportTemplateFrench.pdf

17
Lire la Charte RSE adoptée lors du Sommet Afrique-France par les entreprises françaises : http://traore-
gouvernance.org/index.php?option=com_docman&task=doc_details&gid=48&Itemid=269

26
En matière sociale, les entreprises assurent leur volonté de respecter "l'interdiction du travail
des enfants, l'interdiction du travail forcé, la non discrimination, la liberté d'association et la
reconnaissance effective du droit à la négociation collective".
Elles promettent aussi d'"améliorer les conditions matérielles de travail, de fournir aux
collaborateurs des conditions d'hygiène et de sécurité au moins conformes à la législation
locale".
Enfin, dans le domaine de l'environnement, les signataires promettent de "minimiser l'impact
des activités de l'entreprise sur l'environnement, notamment, en maîtrisant les consommations
d'eau, d'énergie, de matières premières et en respectant les autres usagers de ces ressources".

Les entreprises prévoient enfin de "développer les possibilités de financements en fonds


carbone (droits d'émission) comme outils des projets de développement durable".

3.4. Label RSE de la Confédération générale des entreprises du Maroc

La Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) a mis


en place le Label CGEM pour la Responsabilité Sociale de
l'Entreprise. Ce Label a pour vocation de faire connaitre les
entreprises au Maroc socialement responsables pour les valoriser
auprès de leurs partenaires institutionnels publics et privés, financiers
et de service et leur permettre de tirer de ce Label des avantages
concrets. Le Label CGEM pour la RSE atteste que son bénéficiaire
est une entreprise, établie sur le territoire marocain, dont les
structures et les actes de gestion présentent une assurance raisonnable de conformité avec les
objectifs définissant la Charte de responsabilité sociale de la CGEM. Cette Charte est définie
en conformité avec les principes fondamentaux de la Constitution et avec les conventions et
les recommandations internationales relatives au respect des droits fondamentaux de la
personne humaine, de la protection de l'environnement, de la saine gouvernance, de la
concurrence loyale…

L’Administration des Douanes et Impôts indirects, la CNSS, le Crédit Agricole du Maroc, le


Groupe Banques Populaires, la Banque Marocaine pour le Commerce et l’Industrie et la
Direction Générale des Impôts se sont associés à la Confédération pour promouvoir le Label
CGEM. Ces partenaires octroient aux entreprises labellisées des avantages et traitements
spécifiques (tarification préférentielle, simplification des procédures, assouplissement des
contrôles, gestion personnalisée, célérité dans le traitement des dossiers,…).

Plus d’informations : www.cgem.ma 18

3.5. Manifeste de Douala sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises


en Afrique
En novembre 2011, le cabinet Afrique RSE a organisé en partenariat avec le GICAM,
principale organisation patronale du Cameroun, le premier forum des pionniers de la RSE en
Afrique. Il a mobilisé pour cette première édition plus de 500 entrepreneurs, experts et
décideurs politiques, ONG et élus locaux originaires des quatre continents. Un manifeste sur
la RSE en Afrique a été co-construit avec les parties prenantes du forum.

18
A ce jour, une quarantaine d’entreprises ont été labélisées (liste : http://www.reportingrse.org/_maroc-p-188.html#pave168);
CGEM, Guide d’information, Décembre 2008, Présentation & règles d’attribution du Label CGEM pour la Responsabilité Sociale de
l’Entreprise : http://www.reportingrse.org/_maroc-p-188.html#pave168
Bonnes pratiques en matière de RSE des entreprises affiliées au label CGEM :
http://www.cgem.ma/upload/commission/label/bonnes_pratiques_rse.pdf

27
Lire le manifeste : http://www.cgeci.org/cgeci/docs/documents/Manifeste-sur-la-RSE-enAfrique.pdf

IV : Les démarches sectorielles

4.1. Principes de l’équateur

Les principes de l’Equateur ont été développés par un Groupe de banquiers du secteur privé,
sous le patronage de la Société financière internationale (SFI) et d’adresse aux institutions
financières.

Il s’agit d’un Code de conduite qui vise à


amener de grandes banques internationales à
prendre en compte les critères sociaux et environnementaux des projets qu’elles financent.

Ce code de conduite, composé de 10 principes, invite les institutions financières qui l’ont
adopté à imposer aux projets de plus de 10 000 000 de dollars US le respect des principes. À
savoir :
- Examen préalable du projet selon sa catégorie (risques sociaux et environnementaux
élevés, moyens ou peu élevés)

- Étude préalable d’impact social et environnemental.

- Respect des critères sociaux et environnementaux applicables.

- Adoption d’un plan d’action et d’un système de gestion.

- Consultation et information des communautés affectées.

- Mise en place d’une procédure de plainte.


- Contrôle indépendant et engagement du bénéficiaire du crédit à respecter la législation
locale.

- Respect du plan d’action pendant la construction et l’exploitation du projet.


- Faire rapport à l’institution financière sur le respect de ses engagements.

- Démanteler le projet selon un plan de démantèlement préalablement convenu.


Les Principes ne s’appliquent pas comme tels, mais constituent des guides pour
l’implémentation de codes individuels au sein de chaque institution bancaire.

4.2. Processus de Kimberley

À l'initiative, en particulier, des pays producteurs


africains, les pays producteurs ainsi que les pays
importateurs et exportateurs, l'industrie et la société
civile se sont rencontrés dans le cadre du « processus
de Kimberley19 » afin d'élaborer un système de
certification pour le commerce international des

19
http://www.kimberleyprocess.com/
28
diamants bruts.

L'objectif de ce système est de faire en sorte que les diamants de la guerre ne puissent plus
servir à financer les conflits armés et discréditer le marché légitime des diamants bruts, qui est
un important pilier économique, notamment pour certains pays en développement d'Afrique.

Le système de certification du processus de Kimberley est fondamentalement un régime de


contrôle des exportations et des importations des diamants bruts. Les pays producteurs
contrôlent la production et le transport des diamants bruts de la mine au point d'exportation.
Les chargements de diamants bruts seront scellés dans des contenants inviolables et un
certificat du processus de Kimberley est délivré pour chaque chargement. Les importations de
diamants bruts non accompagnées d'un certificat délivré par un participant au processus de
Kimberley, de même que les exportations à destination de non-participants, sont interdites
dans les pays participants.

FIGURE 6: PAYS PARTICIPANTS AU PROCESSUS DE KIMBERLEY

4.3. Initiatives dans le secteur minier


Dans le secteur miniers, les enjeux de disposer d’outils RSE sont multiples :
Assurer une exploitation transparente, équitable et optimale des ressources minières en
tant que fondement d’une croissance durable et d’un développement socioéconomique
généralisé
Créer des richesses et intégrer le secteur minier dans le processus de développement
social et économique.
Eviter « la malédiction des ressources naturelles », qui sont souvent responsables de
conflits d’intérêts, de conflits armés, de corruption, d’appauvrissement des populations
dans les PED riches en RN mais où la gouvernance est mauvaise.
L’ITIE et PCQVP sont 2 initiatives complémentaires qui visent à améliorer la gestion, la
transparence et la gouvernance des ressources minières.

4.3.1 Initiative pour la transparence dans les industries extractives


L’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) est une initiative
d’envergure mondiale, lancée en 2002, pour améliorer la transparence et la responsabilité
dans les pays riches en ressources naturelles telles le pétrole, gaz et minerais. Elle vise à
promouvoir une meilleure gouvernance à travers la publication et la vérification de tous les

29
paiements effectués par les entreprises et de toutes les recettes publiques provenant de
l’exploitation des ressources pétrolières, gazières et minières20.

FIGURE 7: PAYS CANDIDATS (BLEU) ET CONFORMES (VERT) A L'ITIE

Une fois qu'un pays a obtenu le statut de candidat (mise en place d’une administration locale
pour gérer l’ITIE) il a deux ans et demi pour être validé comme un pays conforme.
Plusieurs autres pays ont signalé leur intention de mettre en œuvre l'ITIE, y compris les États-
Unis d'Amérique et les Philippines.

4.3.2. Publiez ce que vous payez


Lancée en 2002 à Londres, PCQVP est un réseau global d’organisations issues de la société
civile unies dans leurs appels pour que les revenus tirés des industries pétrolières, gazières et

20
Banque Mondiale ; 2008, Mise en œuvre de l’ITIE, application de leçons tirées des premières expériences, 138 p.
http://siteresources.worldbank.org/INTEXTINDTRAINI/Resources/Mise_eneouvre_de_ITIE.pdf

30
minières servent de base au développement économique et à l’amélioration des vies des
citoyens de pays riches en ressources naturelles.

Les compagnies « publient ce qu’elles payent » et les gouvernements « publient ce qu’ils


gagnent ». Si les entreprises publient ce qu’elles paient, et que les gouvernements divulguent
les recettes obtenues de ces revenus, les membres de la société civile des pays riches en
ressources pourront alors comparer les deux et en conséquence tenir leur gouvernement
responsable de la gestion de cette importante source de revenu. La coalition réclame:
o la publication des dispositions d’octroi de licence

o la publication des contrats de l’industrie extractive déterminant les bénéfices,


les obligations et la transparence des dispositions entre un Etat et son
partenaire industriel
PCQVP milite pour une gestion compréhensible ainsi qu’une dépense responsable des
fonds publics.

FIGURE 8: PCQVP EN AFRIQUE

Coalitions nationales Pays avec une organisation membre

V. Les référentiels produits / les labels


L’intérêt croissant des consommateurs pour la qualité environnementale et sociale des
produits est régulièrement démontré par les enquêtes d’opinion. De plus en plus de
consommateurs intègrent des critères liés au développement durable dans leurs décisions
d’achat : le « bon » produit ne se résume plus au produit moins cher mais devient celui qui est
plus respectueux de l’environnement ou de l’homme...

Pratiquement, cette démarche suppose de pouvoir identifier les produits plus responsables ;
c’est à dire de disposer d’une information fiable et compréhensible permettant d’établir la
qualité environnementale ou sociale supérieure du produit. Dans le domaine du
développement durable et pour les produits, un label est un signe de qualité, d’application
volontaire, garantissant qu'un produit respecte des critères environnementaux et/ou sociaux.

On reconnait un label fiable par :

31
- un cahier des charges transparent : il doit être donc facilement disponible (idéalement
téléchargeable sur le site Internet du label)
- issu d’une démarche collective participative: le label gagne en crédibilité si son cahier
des charges est élaboré en concertation les parties intéressées (industriels, consommateurs,
associations de protection de l’environnement, pouvoirs publics…)

- fixant des exigences plus strictes que la réglementation qui garantissent une qualité
environnementale et/ou sociale significative du produit : le label doit apporter une
réelle plus value environnementale ou sociale par rapport au produit conventionnel ; le
cahier des charges doit être régulièrement révisé afin de tenir compte des avancées
(technologiques notamment)
- contrôlé avec efficacité et impartialité : clé de voûte du système, le contrôle de la
conformité au cahier des charges doit être assuré par un organisme indépendant, impartial
et compétent ; les procédures normalisées de certification et d’accréditation ( « contrôle du
contrôle ») offrent ces garanties ; le contrôle doit être maintenu pendant toute la durée de
labellisation

5.1. Label pour le Commerce équitable


Le label Max Havelaar est un label international de
commerce équitable. Premier label de commerce équitable à
avoir été mis en place, il fut lancé d’abord aux Pays-Bas et
pour le café. Il concerne aujourd’hui d’autres produits qui
répondent aux critères internationaux du commerce équitable,
sur les conditions de production et les prix.

Le label Max Havelaar offre une garantie au consommateur


que les cultivateurs du Sud reçoivent le juste prix pour leur
récolte et que les ouvriers agricoles travaillent dans des conditions correctes.

Afin de pouvoir donner cette garantie, Max Havelaar contrôle la chaîne de production, du
producteur au consommateur. Le label international du
commerce équitable existe dans 14 pays européens ainsi qu’au
Canada, aux États-Unis et au Japon.

Les produits alimentaires concernés sont : café, thé, sucre, riz,


cacao, miel, jus de fruits, fruits frais (bananes, ananas,
mangues), fruits séchés (dattes, noix), quinoa, épices (poivre
noir et blanc, noix de muscade, gingembre, clou de girofle,
curry, cardamome, vanille, cannelle). Les produits non
alimentaires sont le coton et les fleurs coupées.

Fairtrade Labelling Organisations International (FLO) fédère


les 20 associations nationales du mouvement international de
labellisation du commerce équitable. Cet organisme définit les
standards internationaux du commerce équitable en accord
avec les organisations de producteurs, gère la certification équitable et réalise des missions
d’appui aux organisations de producteurs.

Le label Max Havelaar s’est doté d’un système de certification et de contrôle indépendant :
FLO-Cert. Ce dernier offre aux consommateurs la garantie d’une certification et d’un strict

32
contrôle des critères du commerce équitable. Comme tout organisme de certification, FLO-
cert agit conformément à la norme internationale ISO 65. La mission de FLO-Cert est de
veiller à ce respect et de les sanctionner, le cas échéant. FLO-Cert certifie les organisations de
producteurs et agrée les acteurs économiques : exportateurs, importateurs, fabricants... Il
détecte les rares manquements graves comme les plus fréquentes « marges d’amélioration »,
grâce à une méthodologie de contrôle affinée et un réseau d’inspecteurs sur le terrain.

Plus d’informations : http://www.maxhavelaar.com ; http://www.fairtrade.net

5.2. Label pour l’Agriculture biologique


Un label d'agriculture biologique est une certification du mode de production des produits
issus de l’agriculture biologique. Pour la filière des aliments d'origine biologique, toute
entreprise impliquée peut être certifiée, incluant donc les semenciers, les agriculteurs, les
fabricants de nourriture, les distributeurs et les restaurateurs.

Les critères de certification sont variables d'un pays à l'autre et d'une certification à l'autre,
elles comportent généralement une série de standard de production pour les phases de
production des plantes, de stockage, de transformation, d'emballage et d'expédition, parmi
lesquels:
- non utilisation d’intrants d'origine chimique (c'est-à-dire fertilisants, pesticides,
antibiotiques, additifs, etc.)
- pas d'utilisation d'organismes génétiquement modifiés (OGM)

- pas de stérilisation par irradiation;


- utilisation de terrain de culture n'ayant pas reçu de produit d'origine chimique depuis une
période donnée (généralement plus de trois ans)

- consignation écrite détaillée des étapes de productions et de ventes (audit)

- séparation physique des productions labellisable et non labellisable

- inspection sur site régulière


Dans certains pays, les certifications sont gérées par le gouvernement, et l'utilisation
commerciale du terme "agriculture biologique" est définie légalement. Les producteurs
certifiés sont également tenus de respecter les règles de sécurité sanitaire s'appliquant aux
productions non certifiées.

La surface mondiale cultivée suivant le mode biologique et certifiée a été estimée à près de
37,5 millions d'hectares fin 2009 (estimation réalisée d'après les données de l'IFOAM et
d’autres organismes). Elle représentait 0,9% du territoire agricole des 160 pays enquêtés.

33
Plus de 1,8 million d'exploitations agricoles certifiées bio ont été enregistrées en 2009.

L’Afrique occupait 3% du territoire agricole biologique du monde avec 28% des exploitations
bio. En 2009, la moitié des surfaces bio d'Afrique était localisée dans 3 pays : l'Ouganda, la
Tunisie et l'Ethiopie. Sur ce continent, ce sont les cultures pérennes qui occupent le plus de
surface bio

FIGURE 9: REPARTITION DES SURFACES ET EXPLOITATIONS CERTIFIEES BIOLOGIQUES DANS LE


MONDE FIN 2009

Pour en savoir plus : L’agriculture biologique dans le monde :


http://www.agencebio.org/upload/pagesEdito/fichiers/CC_Ed2011_Chap2.pdf

5.3. Label de gestion durable des forêts

Le label de certification FSC (Forest Stewardship Council) a été créé


en 1993, par l’ONG FSC, fondée par des propriétaires forestiers, des
entreprises de la filière bois, des groupes sociaux et des associations
de protection de l’environnement. Il bénéficie du soutien des
organisations environnementales et sociales. Sa finalité est de
promouvoir une gestion forestière responsable partout dans le monde.
Il est attribué suite à un audit effectué par un organisme de contrôle
indépendant, sur les trois critères de gestion responsable : la prise en
compte de l’environnement, le respect des droits sociaux des
communautés locales et des travailleurs forestiers et une gestion économiquement viable.

34
Le label FSC assure un lien crédible entre une production et une consommation responsable
des produits issus de la forêt, et permet de faire un choix éclairé vers des produits issus d’une
gestion écologiquement appropriée, socialement bénéfique et économiquement viable.

• Une gestion forestière écologiquement appropriée implique que l’exploitation des


produits ligneux et non ligneux de la forêt soit respectueuse de la biodiversité et des
équilibres écologiques.
• Une gestion forestière socialement bénéfique doit permettre aux populations locales et
à la société en général de profiter à long terme des retombées économiques de
l’exploitation des ressources forestières, et ainsi les inciter à s’orienter vers le maintien
des ressources forestières en respectant des plans de gestion à long terme.
• Une gestion forestière économiquement viable implique que le mode de gestion utilisé
soit profitable à l’exploitant, sans pour autant porter atteinte à l'intégrité de la
ressource forestière, ni à la biodiversité, ni aux populations locales.
Dans le cadre du label de certification FSC, il existe une certification de « chaîne de
traçabilité » (Chain of Custody : CoC). Celle-ci est nécessaire à tout organisme ou groupe de
petites entreprises désirant vendre du bois FSC, et ce, quelle que soit l’étape du processus de
transformation du bois. Cette chaîne retrace les déplacements du bois de la forêt certifiée FSC
jusqu’au consommateur final. Le certificat est attribué suite au contrôle d’un organisme
certificateur indépendant.

FIGURE 10: FSC DANS LE MONDE

FSC est représenté partout dans le monde à travers plus de 50 initiatives nationales.
La surface globale de forêts certifiées FSC dans le monde est en constante augmentation
(146 000 millions ha certifiés).

Plus d’infos : http://www.fsc.org


En français : http://www.fsc-france.fr/

D’autres labels de gestion durable des forêts existent, et le plus connu est le PEFC, qui
représente 2/3 des forêts dans certifiées dans le monde, mais il se concentre davantage dans
les pays du Nord.

35
FIGURE 11: PAYS AYANT SOUSCRIT AU SYSTEME DE CERTIFICATION PEFC

Pour en savoir plus : PEFC, http://www.pefc-france.org/articles/connaitre-


pefc/fonctionnement/promouvoir-la-gestion-durable-des-forets

5.4 : Mini guide des labels

Un label est une marque collective qui se matérialise par des signes distinctifs (nom, logo,..)
et qui peut être utilisée par les différentes marques se conformant au cahier des charges du
label. Il vise à assurer et faciliter la reconnaissance de certaines caractéristiques du produit.

Un label est un signe de qualité délivré par un organisme officiel ou professionnel, attestant
d’un avantage significatif et de caractéristiques bien définies concernant un produit, un
matériau ou un ouvrage. Il fait valoir une différence ou une valeur significative, en
représentant une forme de communication avec le consommateur final.

Toutefois, les labels se caractérisent par une grande variété, ce qui ne facilite pas leur lecture
ni leur appropriation par le grand public :

- Leur origine est diverse : officielle (créés par les pouvoirs publics : label AB, labels
Haute Performance Energétique des bâtiments), privée (initiés par des organismes
professionnels, des ONG…), internationale, nationale.
- Ils peuvent ne traiter que les aspects environnementaux ou sociaux (label social belge)
ou les deux (labels du commerce équitable Max Havelaar, Bio Equitable). Certains ont des
exigences multicritères (plusieurs questions environnementales/sociales traitées) ; d’autres
se concentrent sur un critère unique (efficacité énergétique des équipements de bureau
pour Energy Star, limitation ou absence de substances nocives dans les produits textiles
pour Öko-Tex 100).
- Les labels peuvent s’intéresser à l’ensemble du cycle de vie du produit (écolabels
officiels européen, allemand Blaue Engel, français NF Environnement) ou ne focaliser que
sur un stade spécifique de cycle de vie (phase pré-production pour les labels de gestion
durable des forêts FSC et PEFC).
- Ils peuvent être sectoriels (Cosmebio, BDIH pour les cosmétiques, Global Organic
Textile Standard pour le textile) ou encore couvrir différentes catégories de produits
(écolabels officiels).

Les labels les plus fiables et reconnus sont répertoriés ci-dessous par famille de produit.

36
37
38
Conclusion

« Faire de la RSE », c’est avant tout « entreprendre autrement », en prenant en compte les
défis sociaux, sociétaux, environnementaux et de bonne gouvernance. Ce n’est pas une
démarche scientifique, c’est une méthode de management de plus en plus connue et reconnue
pour améliorer la triple performance de l’entreprise : économique, sociale et
environnementale.

Il n’y a pas de démarche unique à mettre en place car chaque entreprise est unique et à donc
ses propres
- enjeux, risques, opportunités, valeurs…

- secteur d’activité, concurrence, exigences des clients, volonté de la direction, zone


d’implantation, moyens humains et financiers, etc…
Une stratégie sur-mesure doit donc être développée, qui doit être mesurée, volontaire,
transparente et dans le principe d’amélioration continue.

Pour cela, de nombreux outils sont disponibles dans le cadre de la régulation volontaire de la
RSE. Il s’agit d’adapter ces outils à la stratégie de l’entreprise. Ces dernières années, on voit
émerger de plus en plus d’entrepreneurs africains qui sont convaincus que l’adoption d’une
démarche efficace de RSE peut contribuer à la performance de l’entreprise.

La RSE, en tant que concept explicite, est peu connue et le débat est encore naissant voire
embryonnaire en Afrique. Il est encore interne à certaines organisations mais s’externalise de
plus en plus. Quelques pays pionniers comme l’Afrique du sud et des pays anglophones
connaissent un niveau très élevé d’intégration de la RSE dans le débat national et dans les
cursus d’enseignement du management, sous l’angle de l’éthique des affaires.

Partout ailleurs en Afrique, des initiatives sont en train de prendre forme, marquées par un
rôle central des acteurs internationaux (entreprises multinationales, syndicats, ONG
internationales, organismes patronaux internationaux) qui contribuent de fait à façonner
l’approche et la vision africaine de la RSE.

L’initiative EITI à laquelle certains pays africains ont souscrit et sa réplique ONG « Publiez
ce que vous payez » contribuent à lancer le débat de façon explicite sur la RSE. Le milieu
africain des affaires, ainsi que les organisations patronales, sont intéressés de trouver les voies
et moyens pour prendre part aux échanges internationaux et voient dans la RSE un enjeu à
intégrer pour éviter qu’elle ne s’érige en barrière non tarifaire aux échanges. L’obligation de
conformité des filiales des multinationales aux politiques et stratégies de groupe amène ces
dernières à développer des initiatives sous l’impulsion de l’entreprise mère.

La presse africaine s’illustre aussi dans la dénonciation des pratiques irresponsables des
entreprises à l’échelle nationale et internationale. En faisant écho des scandales (ENRON,
Parmalat, Mattel et les jouets chinois, etc.) et des exactions impliquant les entreprises au
niveau international, elle contribue à aiguiser l’attention de l’opinion publique africaine sur
l’éthique des affaires et les impacts sociaux et environnementaux des entreprises.

Les organismes des Nations Unies, le PNUD et l’OIT en particulier, sont sans conteste les
moteurs de l’institutionnalisation progressive de la RSE en Afrique, grâce, notamment, au
développement des réseaux du Pacte mondial en Afrique et à l’initiative GSB (Growing

39
Sustainable Business), aide à l'investissement pour monter des opérations commerciales à
destinations des populations pauvres.

Dans un contexte de mondialisation où la conquête des nouveaux marchés exacerbe la


concurrence, il est indispensable d’innover pour se différencier. En Afrique, la RSE subie est
aussi un risque important pour les multinationales. Un nouveau gouvernement qui décide
d’annuler tous les contrats avec une ou plusieurs industries minières ou forestières parce
qu’ils sont jugés défavorables pour le pays, les communautés locales qui décident de manière
unilatérale une augmentation des droits sur les titres fonciers ou exigent la construction
d’infrastructures énergiques ou routières qui sont normalement du ressort de l’État, sont
autant de menaces pour les sociétés transnationales en Afrique. Les investisseurs sont donc
contraints d’être attentifs à la distribution des richesses créées localement et à la prise en
compte des impacts environnementaux et sociaux pour anticiper les risques.

La démarche de responsabilité sociétale des entreprises est encore à ses prémices en Afrique.
On ne compte plus les initiatives pour la promotion d’une économie responsable. La plupart
de ces démarches visent les multinationales avec une obligation de publier des rapports extra
financiers sur les actions sociales et environnementales. Ce n’est plus seulement le siège qui
est concerné mais également les filiales et les chaînes d’approvisionnement dans les pays du
Sud. Les multinationales implantées en Afrique, ainsi que celles qui le prévoient, vont
désormais difficilement échapper aux exigences de RSE. Le deuxième indicateur est
l’émergence d’une classe moyenne qui, en plus de tirer la croissance économique du
continent, est de plus en plus exigeante sur le respect des normes environnementales et
sociales par les entreprises.

Même si le rapport de force est actuellement à son désavantage face aux entreprises, la société
civile (ONG, associations communautaires et syndicats) interpelle de plus en plus les
multinationales sur les devoirs sociétaux et a davantage recours aux procédures pénales pour
exiger des condamnations pour atteinte à l’environnement et/ou non respect des clauses
sociales, ce qui change la donne et pousse les entreprises à passer à l’action.

40
Activités d’apprentissage liées au cours

Exercice d’application n°1 (inspiré d’un cas réel) :

Le groupe SIFCA (Effectifs : 24 000 employés - CA : 295 milliards de FCFA) est une
entreprise leader dans l’agro industrie en Afrique de l’Ouest. Il dispose de plantations
au Libéria, au Ghana et en Côte d’Ivoire pour produire de l’huile de palme, du sucre
de canne, de caoutchouc naturel…
Le groupe dispose également d’une raffinerie d’huile de palme et de nombreuses
pépinières. Depuis 2007, le groupe souhaite d’inscrire dans une démarche de progrès
continue et intégrer les engagements en matière de Développement Durable dans ses
priorités.
Suite à une consultation des parties prenantes, suivi d’un diagnostic de l’entreprise et
de ses enjeux DD, les axes d’intervention prioritaires dégagés par la Direction
Générale en matière de RSE sont les suivants (Plan) :
1. Hygiène sécurité et conditions de travail
2. Conditions de vie des employés du groupe
3. Promotion de plantations responsables
4. Intégration dans les communautés locales
5. Préservation de l’environnement
Vous êtes nommé Responsable du Management de la RSE du Groupe SIFCA. Vous
devez agir rapidement et rendre des comptes à votre Directeur ! Vous de développer
le plan d’action (Do) avec des bonnes pratiques à mettre en œuvre et des indicateurs
de mesurables de suivi.

Questions :
1. Quelles bonnes pratiques précisément proposez-vous de mener pour chacun des
axes d’intervention ? (Citez au moins 2 actions pour chaque axe)
Exemple. : axe 2 : distribution de moustiquaires imprégnées pour tous les employés du
groupe pour lutter contre le paludisme

2. Comment mesurez-vous les résultats de vos actions sur chacun de ces axes ?
Exemple : mesure mensuelle et annuelle du taux d’absentéisme lié au paludisme

3. Comment assurez-vous le suivi de la stratégie et la transparence de la démarche ?

4. Quels bénéfices globaux le Groupe SIFCA pourra-t-il retirer de son


engagement (citez au moins 3) ?

41
CORRIGE TYPE : Ce corrigé type est non exhaustif ; il est présenté à titre d’exemple

Axes 1. Bonnes pratiques 2. Indicateurs objectivement


d’intervention mesurable
1. Hygiène 1. Assurer un équipement individuel 1. Recensement et remontée mensuelle
sécurité et et des outils de travail sécurisés des accidents de travail
conditions de 2. Déployer une politique active de 2. Mesure du taux d’absentéisme lié au
travail prévention des maladies infectieuses, paludisme
notamment SIDA et paludisme Mesure du taux d’employés ayant
(démoustication, drainage des eaux effectué un dépistage du VIH
stagnantes, dépistage volontaire, volontaire
distribution de préservatifs et de
moustiquaires imprégnées...)

2. Conditions de 1. Loger les travailleurs et leur 1. Mesure du taux d’employés logés


vie des famille dans le respect des standards dans un habitat SIFCA
employés du de qualité du groupe (WC secs Mesure de la production de compost
groupe produisant du compost) biologique à usage du groupe
2. Mise en place d’une assurance 2. Nombre de contrat d’assurance
maladie avec les planteurs signés, nombre d’hôpitaux.
pharmacies homologuées
Nombre
d’hospitalisation/consultations prises
en charge

3. Promotion de 1. Lutte contre le travail des enfants 1. Recensement des mineurs trouvés
plantations sur les plantations (communication et sur le lieu de travail – et des actions
responsables sensibilisation des travailleurs, mis correctives mise en place
en place de panneaux d’affichage…) 2. Mesure des forêts protégées (ha)
2. Préservation de la biodiversité sur Audit annuel du nombre d’espèces
les terrains de l’entreprise locales présentes sur le site par un
audit annuel
4. Intégration 1. Adopter un dialogue fort et 1. Nombre de comité de liaison mis en
dans les continu avec les communautés place
communautés locales (comité de liaison…) et Sommes investies annuellement pour
locales déployer les actions propres à des projets communautaires (écoles,
améliorer leurs conditions de santé, forage, dispensaire, routes…)
d’éducation et de revenus monétaires Recensement des sites réhabilités (ha)
(réhabilitation de plantations 2. Nombre/ratios de travailleurs issus
villageoise, assistance technique…) des communautés locales
2. Embauche de travailleurs issus des
communautés locales

5. Préservation 1. Prévenir les pollutions 1. Nombre de fiches relevant un


de accidentelles des sols, identifier et incident lié à la pollution
l’environnement hiérarchiser les impacts 2. Mesure des GES évités/ mesure des
environnementaux des activités kwH produit avec des énergies
(construction de rétentions pour les renouvelables
huiles, formation des opérateurs,
séparation des eaux usées, traitement
des effluents…)
2. Alimentation de la raffinerie
42
(fonctionnant au gaz naturel) à la
biomasse renouvelable locale
(coques et fibres issus des palmiers à
huile, résidus de bois d’hévéa…)
pour réduire les Gaz à Effet de Serre

3. Le responsable Développement Durable aura à charge de suivre les indicateurs de suivi


pour évaluer la démarche (Check). Les résultats de cet audit interne devront être validés par le
comité de direction en interne. Il s’agit ensuite de pouvoir communiquer auprès des parties
prenantes par un rapport de développement durable (ou autre type de communication) sur les
résultats acquis par la démarche de RSE (Act).

4. La démarche de RSE du Groupe SIFCA, basée sur ses enjeux propres, instaure un
partenariat solide avec les parties prenantes intéressées dans la bonne gouvernance et la
transparence. Ses bonnes pratiques garantissent sa croissance durable de par :
le développement continue de la qualité de ses produits
la productivité améliorée des travailleurs
la préservation de l’environnement pour le bien être des communautés locales.
SIFCA souhaite ainsi bénéficier d’une image de leader de l’économie Ouest Africaine et ainsi
garantie sa bonne réputation et son image d’entreprise responsable.

43
Exercice d’application n°2 :

TOTAL est une entreprise internationale ; ses activités s'exercent dans plus de 130 pays et
couvrent l'ensemble de la chaîne pétrolière et gazière : Amont (exploration, développement et
production de pétrole et de gaz naturel) et Aval (raffinage, distribution, trading et transport
maritime de pétrole brut et de produits pétroliers).

Total Burkina Faso est la filiale locale, qui se concentre sur le transport (depuis les ports
d’Abidjan, Cotonou et de Lomé jusqu’aux points de vente) et la distribution locale des
produits pétroliers (au travers des stations services). TOTAL BF est la société pétrolière
leader au Burkina-Faso, avec un réseau de près de 90 stations réparties sur tout le territoire.
Ses produits sont les carburants, lubrifiants et le gaz.

Les questions 1 à 3 se concentrent sur la RSE de Total BF. La question 4 porte sur le groupe
Total en général.

Questions :

1. Citez un risque social, un risque sociétal et un risque environnemental (majeurs)


auxquels la filiale Total BF peut être confrontée dans l’exercice de ses activités (rappel :
un risque majeur par case)

Risque social

Risque
environnemental

Risque sociétal

2. Dans le cadre d’une stratégie de RSE, proposez au directeur de la filiale UNE bonne
pratique à mettre en place dans chacune de ces thématiques. Proposez LA bonne
pratique la plus pertinente, en fonction du secteur d’activité, de la taille de l’entreprise,
des risques identifiés, des bénéfices souhaités, etc…

3. Dans une démarche d’amélioration continue, proposez UN indicateur objectivement


mesurable dans le temps, pour évaluer chaque bonne pratique à mettre en œuvre

Thématique Bonne pratique Indicateur objectivement mesurable


Droits de l’homme
Relations et
conditions de
travail
Environnement
Bonnes pratiques
des affaires
Questions relatives
aux consommateurs
Engagement
44
sociétal
NB : ce tableau permet de répondre aux questions 2 et 3 simultanément

4. Dans le cadre de la normalisation de la stratégie de RSE du Groupe Total, citez 3


outils/éléments de soft law auxquels l’entreprise pourrait adhérer (chartes, systèmes de
management, labels, démarches sectorielles…), décrivez le et présentez succinctement
l’intérêt pour Total.

Soft law Description synthétique Intérêt/bénéfice

45
CORRIGE TYPE : Ce corrigé type est non exhaustif ; il est présenté à titre d’exemple

Risque social Grève des employés qui réclament de meilleures conditions de travail
(exacerbés par les bénéfices du groupe)

Risque Pollution de la nappe phréatique avec des cuves en mauvais état


environnemental

Risque sociétal Accident d’un camion citerne pendant le transport. Les produits
pétroliers s’enflamment et conduisent au décès de villageois.

Thématique Bonne pratique Indicateur objectivement


mesurable
Droits de Améliorer la parité hommes/femmes dans Mesure annuelle du ratio
l’homme les stations service : permettre aux hommes – femmes dans les
femmes d’accéder à l’emploi de pompiste stations services
si elle dispose des compétences requises
Relations et Fournir une tenue complète aux Investissements annuels dans
conditions de pompistes, assurant leur santé et leur les équipements individuels de
travail sécurité sur le lieu de travail (blouse, sécurité
chaussures fermées, gants, masque
filtrant…)
Environnement Réalisation d’un centre de traitement des Tonnes d’huiles usées traitées
huiles usées : les huiles de vidange seront mensuellement
collectées dans des bacs sur les stations-
services et chez les clients
consommateurs (industriels, garages,
etc...) à l'aide d'un camion citerne pour
être acheminées à l'unité de traitement
Bonnes Promotion de la Responsabilité Sociétale Nombre de
pratiques des dans la sphère d’influence (gros clients conférences/colloques à
affaires comme miniers, garagistes, brasseries, destination des parties
concurrents, Etat…) prenantes externes – Brochures
distribuées
Questions Devenir le leader sur la qualité et le prix Contrôle mensuel de la qualité
relatives aux des produits (gaz, huile, carburants) et des carburants dans chacune
consommateurs des services (gonflage et pression des des stations service
pneus, lavage des vitres…)
Engagement Construction et financement d'un Nombre de jeunes éduqués
sociétal centre d'éducation routière pour jeunes mensuellement au code de la
conducteurs de motos à Ouagadougou, route et à la sécurité routière
afin d’améliorer la sécurité routière

46
Soft law Description synthétique Intérêt/bénéfice
Norme ISO Cette norme a pour vocation de fournir des En se conformant au
26 000 lignes directrices sur la responsabilité référentiel ISO 26 000, Total
sociétale des organisations prenant en pourra ainsi mieux
compte les référentiels existants de conduite développer, articuler et
générale, de système de management et de communiquer sur sa
reporting. Non certifiable, cette norme démarche globale de RSE.
aborde les différents enjeux clés de la Elle gagnera en visibilité et en
responsabilité sociétale et présente des pistes efficacité dans ses processus
d'action pour toute organisation souhaitant de déploiement.
mettre en place une telle démarche
volontairement.

Pacte Le Pacte Mondial est une initiative des Afficher son engagement
Mondial Nations Unis qui rassemble les entreprises responsable sur les principes
volontaires autour de dix principes universels auprès des parties
universels relatifs aux droits de l'homme, prenantes internes et externes.
aux normes du travail et à l'environnement. C’est aussi pour coopérer
avec le réseau d’adhérent
(centaines d’entreprises et
d’OSC à travers le monde).
C’est non contraignant et
simple d’accès.
Global Le GRI promeut l’élaboration de rapports en Se conformer au GRI, c’est
Reporting matière pouvoir mesurer sa triple
Initiative d’environnement, de responsabilité sociétale performance dans le temps et
et de gouvernance. Le GRI produit le cadre se comparer aux entreprises
pour le reporting développement durable le du même secteur.
plus utilisé au monde en vue de permettre
cette évolution vers une plus grande
transparence. Ce cadre fixe les
principes et indicateurs que peuvent utiliser
les organisations pour mesurer et consigner
leur performance économique,
environnementale et sociétale.

47
Exercice d’application n°3 :

GoldMining est une entreprise canadienne qui se veut être une mine responsable. Elle a
obtenue un permis d’exploitation dans la zone de Tiou dans le Sahel. Vous êtes nommé
directeur RSE. Les enjeux sont énormes en terme de développement durable et vous avez
carte blanche sur la stratégie de RSE à adopter.

1. Citez vos principales parties prenantes (2 externes et 2 internes) et les attentes qu’elles
peuvent avoir par rapport à la mine
2. Citez 4 risques/défis majeurs qui peuvent altérer l’activité de la mine
3. Définissez 3 bonnes pratiques prioritaires pour chacun des axes suivants
a) Stratégie environnementale
b) Stratégie sociale
c) Stratégie sociétale
4. Proposez UN indicateur de suivi mesurable pour chaque axe
5. Quels seront les bénéfices (potentiels) attendus par rapport à la stratégie proposée
a) En matière d’environnement :
b) Par rapport aux ressources humaines :
c) Par rapport aux communautés locales :
d) Globalement pour la mine :
6. Citez et décrivez 3 initiatives ou référentiels de RSE qui pourraient intéresser votre
activité minière et contribuer à la mise en place de la stratégie RSE au sein de votre
mine
a. Une norme :
b. Une charte :
c. Une démarche sectorielle :

48
CORRIGE TYPE : Ce corrigé type est non exhaustif ; il est présenté à titre d’exemple

Partie prenante interne Attentes

Actionnaire Profit/rentabilité de la mine, bonne image, pas de scandale


social ou environnemental…

Salariés Bonne rémunération, sécurité de l’emploi, sécurité au travail,


bonnes conditions de travail…

Partie prenante externe Attentes

Fournisseur Régularité des paiements, bon prix et volume d’achat

Etat Paiement des taxes et royalties issus de l’exploitation

Citez 4 risques/défis majeurs qui peuvent altérer l’activité de la mine


- Risque de conflit avec les populations locales expropriées non satisfaites

- Risque d’accident de travail sur la zone d’exploration

- Risque de pollution des sols et nappes phréatiques au cyanure

- Défis d’approvisionnement de la mine (hydrocarbures, équipements, alimentation…)


dans cette zone reculé

- Risque d’enlèvement du personnel expatrié par des groupes rebelles

Stratégie environnementale
- Relevés ponctuels d’échantillons d’eau dans les cours d’eau, bassins et nappes
phréatiques dans le champs d’action de la mine pour analyser la qualité de l’eau
(risque de contamination)

- Programme de réhabilitation des sites exploités : reforestation avec des espèces locales

- Installation d’une centrale solaire pour alimenter les besoins en énergie du camp de vie
Indicateur :
- Kwh produit à partir de ressource solaire, ou

- Nombre d’espèces forestières replantées par mois, ou

- Nombre de pollutions constatées par trimestre et actions correctives mises en place

Stratégie sociale
- Achat d’équipement de protection individuelle pour tous et formations pour la
sensibilisation à la sécurité pour tous

- Mis en place d’un service de bus pour le transport du personnel

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- Prise en charge de l’assurance maladie pour le personnel et leur famille

Indicateur :
- Nombre d’heures de formation à la sécurité, ou pourcentage de salariés formés, ou

- Nombre de personnes couvertes par l’assurance maladie et nombre de contrats signés


avec les professionnels de santé

Stratégie sociétale
- Recrutement de personnel dans la zone d’exploitation (gardiennage, soudeur,
chauffeur)

- Développement d’un programme de formation professionnel à l’attention des


communautés locales

- Développement d’un projet de création de revenus (maraîchage pour les besoins de la


mine, pépinière pour les besoin de reforestation de la mine…)

Indicateur :
- Nombre de personnes issues des communautés locales recrutées (ratio), ou

- Nombre de personnes formés à un métier

7. Quels seront les bénéfices (potentiels) attendus par rapport à la stratégie


proposée

• En matière d’environnement : Réduire les risques environnementaux liés aux


activités minières, réduire la facture énergétique pétrolière…

• Par rapport aux ressources humaines : réduction de l’absentéisme et des


accidents du travail, motiver et fidéliser les salariés

• Par rapport aux communautés locales : éviter les conflits potentiels et


permettre une meilleure intégration de l’entreprise dans la communauté locale

• Globalement pour la mine : une meilleure performance, image/réputation et


gestion des risques
3 initiatives ou référentiels de RSE qui pourraient intéresser votre activité minière et
contribuer à la mise en place de la stratégie RSE au sein de votre mine

- Une norme : ISO 14 000 ou ISO 9000 ou OHSAS ou ISO 26 000

- Une charte : Charte Hygiène/Santé/sécurité, ou Pacte Mondial

- Une démarche sectorielle : EITIE, PCQVP

Voir le cours pour la description succincte

50
Bibliographie

Alexandre WONG et Urbain Kiswend-Sida YAMEOGO, Les responsabilités


sociétales des entreprises en Afrique Francophone, Le livre Blanc, Éditions Charles
Léopold Mayer http://www.eclm.fr/ouvrage-350.html
Michel CAPRON et Françoise QUAIREL-LANOIZELEE, Mythes et Réalités de
l’Entreprise Responsable, Acteurs, enjeux, stratégies:
BLAES Isabelle & YAMEOGO Urbain, 2007, L’émergence de la responsabilité
sociétale des entreprises en Afrique: état des lieux, enjeux et perspectives, Fiche
technique du Réseau francophone sur la responsabilité sociétale en vue d’un
développement durable, Centre international de ressources et d’innovation pour le
développement durable & Institut de l’énergie en de l’environnement de la
francophonie pour l’OIF
MAUREL Olivier, 2009, La responsabilité des entreprises en matière de droits de
l’Homme (Volume I : Nouveaux enjeux, nouveaux rôles - Volume II : Etat des lieux et
perspectives d’action publique), Paris, La Documentation française – Coll. Etudes de
la CNCDH
JACQUEMOT Pierre et DOLIUM Ann-Katrin, La responsabilité sociale et
environnementale des entreprises françaises en Afrique, Enjeux, pratiques et
recommandations, Conseil français des investisseurs en Afrique, 2013

Webographie
L'information francophone sur la Responsabilité Sociale des Entreprises dans les pays
émergents et en développement, http://www.rse-et-ped.info/
Novéthic, le média expert du développement durable, www.novethic.fr
Institut Afrique RSE, http://www.institut-afrique-rse.com/
Le blog de Thierry Téné : http://www.thierrytene.com/
RSE news : http://www.rsenews.com/public/index.php
IEPF, Marie D’HUART et Serge DE BACKER, Responsabilité sociétale, Inventaire
d’outils, législation, conventions, référentiels, codes de conduite, labels, méthodes et
indices boursiers, 112 p. http://www.iepf.org/docs/responsabilite-
societale/RS_invent_10.pdf
Aperçu de la responsabilité sociale des entreprises, Ambassade du Canada,
http://www.ic.gc.ca/eic/site/csr-rse.nsf/fra/rs00129.html
Développement durable et secteur privé au Sénégal,
http://www.rsesenegal.com/portail/main.php
Difficultés en enjeux de l’application de mesures éthiques pour les entreprises, Louise
Ravel, http://www.cge.asso.fr/presse/Unesco/diplomes/D-%201680%20-
%20ESSAI%20IESC%20Strasbourg%20%20Louise%20Ravel.pdf

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Glossaire

Agence de notation : Une agence de notation est une entreprise ou une institution chargée
d'évaluer les entreprises selon les critères définis par la réglementation nationale ou par les
acteurs du marché. Dans le domaine du développement durable, l'agence de notation se basera
sur les critères sociaux et environnementaux, afin de déterminer le niveau de responsabilité
sociale de l'entreprise (RSE).

Audit social : Evaluation de l’impact social d’une entreprise notamment au travers d’un
inventaire de ses actions, de ses initiatives et de ses comportements existants dans ce
domaine, et ceci par rapport à certaines normes et attentes.

Code de conduite : Engagement pris volontairement par une société ou une organisation
d’appliquer certains principes et normes de comportement à la conduite de ses activités ou
opérations.

Certification : procédure par laquelle une tierce partie, l’organisme certificateur, donne une
assurance écrite qu’un système d’organisation, un processus, une personne, un produit ou un
service est conforme à des exigences spécifiées dans une norme ou un référentiel. La
certification est un acte volontaire qui peut procurer aux entreprises un avantage
concurrentiel. C’est un outil de compétitivité qui établit la confiance dans leurs relations avec
leurs clients. Elle est délivrée par des organismes certificateurs indépendants des entreprises
certifiées ainsi que des pouvoirs publics.

Code éthique : Déclaration officielle des valeurs et des pratiques commerciales d’une
entreprise, et parfois de ses fournisseurs. Un code éthique énonce des normes minimales et
atteste de l’engagement pris par l’entreprise de les observer et de les faire observer par ses
contractants, sous-traitants, fournisseurs et concessionnaires. Ce peut être un document
extrêmement élaboré exigeant le respect de normes précises et prévoyant un mécanisme
coercitif complexe.

Développement durable : « un développement qui répond aux besoins des générations


présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. »

Global compact (pacte mondial) : Inauguré en 1999 au Forum économique mondial de


Davos, le global compact ou pacte mondial est une initiative qui encourage les entreprises à
adopter, soutenir et appliquer un ensemble de 10 valeurs fondamentales dans les domaines des
droits de l'homme, des normes du travail, de la lutte contre la corruption et de
l'environnement.

Global Reporting Initiative (GRI) : GRI est une initiative internationale à laquelle
participent des entreprises, des ONG, des cabinets de consultants, des universités pour
élaborer un cadre et des règles destinées aux entreprises soucieuses de développement
durable. Lancée par une ONG américaine en 1997, son objectif est d’élaborer et de diffuser
des lignes directrices pour aider les entreprises à produire des rapports sur les dimensions
économiques, sociales et environnementales de leurs activités, produits et services.

Gouvernance d’entreprise : Ensemble de relations entre la direction d’une entreprise, son


conseil d’administration, ses actionnaires et les autres parties prenantes. La gouvernance
d’entreprise fournit également le cadre au sein duquel sont fixés les objectifs de l’entreprise et
définit les moyens de les atteindre et de surveiller les performances.
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Greenwashing : Le Greenwashing « rendre son image d'entreprise plus verte ». est un terme
anglophone. Il est utilisé par les groupes de pression environnementaux pour désigner les
procédés de communication des entreprises sur leurs avancées en termes de développement
durable, quand elles ne sont pas accompagnées d'actions véritables.

Investissement socialement responsable (ISR) : L'investissement socialement responsable


(ISR) désigne un investissement individuel ou collectif effectué selon des critères sociaux,
environnementaux, éthiques et de gouvernance d'entreprise, sans occulter la performance
financière de l'entreprise. L'ISR peut prendre quatre formes principales : les fonds de
développement durable, les fonds d'exclusion, l'engagement actionnarial, les produits
financiers solidaires et les fonds de partage.

Label : marque collective créée par un secteur professionnel pour attester qu’un produit
possède un ensemble de caractéristiques fixées par un règlement et établissant un niveau de
qualité. Le label est délivré par un organisme indépendant. Mis en place par les entreprises,
les producteurs et les consommateurs, les labels se comptent par millions à travers le monde.

Mécénat: Soutien financier ou matériel apporté par une entreprise ou un particulier à une
action ou activité d’intérêt général/utilité publique et sans contrepartie directe.

Norme : Une norme est un document de référence approuvé par un institut de normalisation
reconnu. Elle définit des caractéristiques et des règles volontaires applicables aux activités.
Elle est le consensus entre l’ensemble des parties prenantes d’un marché ou d’un secteur
d’activité.

Organisation internationale du travail (OIT) : Créée en 1919, l'OIT a pour devise


"promouvoir un travail décent pour tous". C'est une institution tripartite spécialisée,
dépendante de l'ONU, qui rassemble sur un pied d'égalité des représentants de
gouvernements, employeurs et employés de ses États membres. Il existe actuellement 188
conventions de l'OIT, dont les conventions relatives à :
- la liberté syndicale et la protection du droit syndical ;
- le droit d'organisation et de négociation collective ;
- l'abolition du travail forcé ;
- l'âge de travail minimal ;
- l'égalité de rémunération ;
- la discrimination (emploi et profession)...

Parties prenantes : Connues en anglais sous le nom de stakeholders, les parties prenantes de
l’entreprise regroupent l’ensemble de ceux qui participent à sa vie économique (salariés,
clients, fournisseurs, actionnaires), ceux qui observent l’entreprise (syndicats, ONG), et ceux
qu’elle influence plus ou moins directement (société civile, collectivité locale…) Les
entreprises socialement responsables sont non seulement transparentes envers leurs parties
prenantes mais elles veillent aussi à servir l’ensemble de leurs intérêts (ce qu’on appelle en
anglais la stakeholder value).

Philanthropie : C’est engager du temps, de l'argent ou des compétences afin de soutenir le


développement d'une action d'intérêt général.

Référentiel : document technique définissant les caractéristiques que doit présenter un produit
ou un service et les modalités du contrôle de la conformité à ces caractéristiques.

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Reporting extra-financier : rendre compte de la performance sociétale de l'entreprise, à
travers un rapport de développement durable. Cette démarche n'est pas aussi aboutie que le
reporting financier, mais de nombreuses initiatives nationales et internationales participent à
son élaboration et à sa normalisation. La GRI est aujourd'hui le principal organisme cherchant
à édicter des normes internationales de reporting extra financier.

Responsabilité sociale des entreprises (RSE) : La RSE est la responsabilité de l’entreprise


vis-à-vis de toutes ses parties prenantes : il s'agit pour l'entreprise de garantir un dialogue
constant et constructif avec ses parties prenantes, et contribuer au bien-être social et
environnemental de la communauté dans laquelle elle agit.

Triple bottom line : Cette expression désigne à la fois le résultat financier d'une entreprise et
son bilan social et environnemental. Selon ce principe, la performance d'entreprise est évaluée
par l'addition des résultats : sociaux, environnementaux, économiques et financiers.

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