Entrainement Au Brevet

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ENTRAINEMENT

AU BREVET

RAPPEL :
L’épreuve de français dure 3h et est
notée sur 100 points.
Elle est composée d :
- un travail de compréhension et
d’interprétation d’un texte
littéraire et d’une image en
rapport avec le texte. Ce
travail comporte des questions
de grammaire ainsi qu’un
exercice de réécriture.
- une dictée
- une rédaction.

Lisez le texte deux fois attentivement.

Travail sur le texte littéraire et sur l’image (1H30, 50 POINTS)


A. TEXTE LITTERAIRE : George ORWELL, 1984 (1950)

Il retourna dans le living-room et s’assit à une petite table qui se trouvait à gauche du télécran.
Il sortit du tiroir un porte-plume, un flacon d’encre, un in-quarto épais et vierge au dos rouge et
à la couverture marbrée.
Le télécran du living-room était, pour une raison quelconque, placé en un endroit inhabituel. Au
lieu de se trouver, comme il était normal, dans le mur du fond où il aurait commandé toute la
pièce, il était dans le mur plus long qui faisait face à la fenêtre. Sur un de ses côtés, là où
Winston était assis, il y avait une alcôve peu profonde qui, lorsque les appartements avaient
été aménagés, était probablement destinée à recevoir des rayons de bibliothèque. Quand il
s’asseyait dans l’alcôve, bien en arrière, Winston pouvait se maintenir en dehors du champ de
vision du télécran. Il pouvait être entendu, bien sûr, mais aussi longtemps qu’il demeurait dans
sa position actuelle, il ne pourrait être vu. C’était l’aménagement particulier de la pièce qui
avait en partie fait naître en lui l’idée de ce qu’il allait maintenant entreprendre.
Mais cette idée lui avait aussi été suggérée par l’album qu’il venait de prendre dans le tiroir.
C’était un livre spécialement beau. Son papier crémeux et lisse, un peu jauni par le temps,
était d’une qualité qui n’était plus fabriquée depuis quarante ans au moins. Winston estimait
cependant que le livre était beaucoup plus vieux que cela. Il l’avait vu traîner à la vitrine d’un
bric-à-brac moisissant, dans un sordide quartier de la ville (lequel exactement, il ne s’en
souvenait pas) et avait immédiatement été saisi du désir irrésistible de le posséder. Les
membres du Parti, normalement, ne devaient pas entrer dans les boutiques ordinaires (cela
s’appelait acheter au marché libre), mais la règle n’était pas strictement observée, car il y avait
différents articles, tels que les lacets de souliers, les lames de rasoir, sur lesquels il était
impossible de mettre la main autrement. Il avait d’un rapide coup d’œil parcouru la rue du haut
en bas, puis s’était glissé dans la boutique et avait acheté le livre deux dollars cinquante. Il
n’avait pas conscience, à ce moment-là, que son désir impliquât un but déterminé. Comme un
criminel, il avait emporté dans sa serviette ce livre qui, même sans aucun texte, était
compromettant.
Ce qu’il allait commencer, c’était son journal. Ce n’était pas illégal (rien n’était illégal, puisqu’il
n’y avait plus de lois), mais s’il était découvert, il serait, sans aucun doute, puni de mort ou de
vingt-cinq ans au moins de travaux forcés dans un camp. Winston adapta une plume au porte-
plume et la suça pour en enlever la graisse. Une plume était un article archaïque, rarement
employé, même pour les signatures. Il s’en était procuré une, furtivement et avec quelque
difficulté, simplement parce qu’il avait le sentiment que le beau papier crémeux appelait le
tracé d’une réelle plume plutôt que les éraflures d’un crayon à encre. À dire vrai, il n’avait pas
l’habitude d’écrire à la main. En dehors de très courtes notes, il était d’usage de tout dicter au
phonoscript, ce qui, naturellement, était impossible pour ce qu’il projetait. Il plongea la plume
dans l’encre puis hésita une seconde. Un tremblement lui parcourait les entrailles. Faire un
trait sur le papier était un acte décisif. En petites lettres maladroites, il écrivit :
4 avril 1984
Il se redressa. Un sentiment de complète impuissance s’était emparé de lui. Pour commencer,
il n’avait aucune certitude que ce fût vraiment 1984. On devait être aux alentours de cette date,
car il était sûr d’avoir trente-neuf ans, et il croyait être né en 1944 ou 1945. Mais, par les temps
qui couraient, il n’était possible de fixer une date qu’à un ou deux ans près.
Pour qui écrivait-il ce journal ? Cette question, brusquement, s’imposa à lui. Pour l’avenir, pour
des gens qui n’étaient pas nés. Son esprit erra un moment autour de la date approximative
écrite sur la page, puis bondit sur un mot novlangue : double-pensée. Pour la première fois,
l’ampleur de son entreprise lui apparut. Comment communiquer avec l’avenir. C’était
impossible intrinsèquement. Ou l’avenir ressemblerait au présent, et on ne l’écouterait pas, ou
il serait différent, et son enseignement, dans ce cas, n’aurait aucun sens.

B. IMAGE

Soyez vigilants aux consignes des questions, pas de précipitations ! Pour les
questions de langue, APPRENEZ LES LECONS DE VOTRE LIVRET DE LANGUE !
■ Compréhension et compétences d’interprétation
1. Que s’apprête à faire Winston ? Comment a-t-il eu cette idée ? (2 points)

2. a. Où se déroule la scène ? Où se trouve précisément le personnage dans la pièce ? (2


points)

b. En quoi cet emplacement peut-il avoir un sens particulier au regard de ce que le


personnage s’apprête à faire ? Justifiez votre réponse. (2 points)

3. En vous appuyant sur le texte et éventuellement sur le photogramme de l’adaptation de


1984 par Michael Radford, expliquez le danger que représente le télécran pour Winston. (3
points)

4. a. Ce que s’apprête à faire Winston est-il illégal ? Pourquoi ? (2 points)


b. Que risque-t-il si l’on découvre ce qu’il fait ? En quoi est-ce surprenant ?
Justifiez votre réponse. (2 points)

5. a. Relevez dans le texte tous les mots qui renvoient à l’univers du livre et de l’écriture. (3
points)

b. Quels sont les mots qui servent à désigner le journal de Winston ? Ces mots sont-ils
synonymes ? Justifiez votre réponse. (3 points)

6. Quels sentiments Winston éprouve-t-il pour son journal ? Justifiez votre réponse. (3 points)

7. Expliquez en quoi écrire un journal intime devient un acte de résistance pour


Winston Smith. (3 points)

8. a. Décrivez le photogramme de l’adaptation cinématographique de 1984 par Michael


Radford. (3 points)

b. Quelles impressions cette mise en scène suscite-t-elle ? Développez votre réponse en


justifiant vos impressions personnelles. (2 points)

■ Grammaire et compétences linguistiques


9. « Sur un de ses côtés, là où Winston était assis, il y avait une alcôve peu profonde qui,
lorsque les appartements avaient été aménagés, était probablement destinée à recevoir des
rayons de bibliothèque », lignes 9-12. Justifiez l’accord du participe passé « aménagés ». (3
points)

10. « Comme un criminel, il avait emporté dans sa serviette ce livre qui, même
sans aucun texte, était compromettant », lignes 37-39.
a. Quelle est la nature du mot souligné ? (2 points) « Compromettant » est un adjectif verbal.
b. Trouvez un synonyme pour remplacer ce mot dans la phrase. (2 points)
11. « Il se redressa […] il n’était possible de fixer une date qu’à un ou deux ans près », lignes
58-64. Réécrivez ce passage au présent de l’indicatif et en remplaçant le pronom personnel
associé à Winston par « elles ». Vous ferez toutes les modifications nécessaires. (8 points)

12. « Ou l’avenir ressemblerait au présent, et on ne l’écouterait pas, ou il serait différent, et


son enseignement, dans ce cas, n’aurait aucun sens », lignes 71-74.
a. Relevez les verbes conjugués dans cette phrase (2 points).

b. À quel mode et à quel temps sont-ils conjugués ? Quelle valeur est ici exprimée
? (3 points).

Rédaction (1H30, 40 POINTS)


■ SUJET D’IMAGINATION
Rédigez les premières pages du journal intime de Winston Smith dans lesquelles il raconte sa vie dans la société
de l’Océania et exprime ses sentiments envers le Parti et envers Big Brother. Vous écrirez votre récit et veillerez
à respecter la structure d’une page de journal intime.
Votre rédaction sera d’une longueur minimale d’une soixantaine de lignes (300 mots).

SUJET DE REFLEXION
Pensez-vous qu’un journal intime puisse être considéré comme un témoignage historique d’une époque ?
Vous répondrez à cette question dans un développement argumenté en vous appuyant sur vos lectures, votre
culture personnelle et les connaissances acquises dans l’ensemble des disciplines.
Votre rédaction sera d’une longueur minimale d’une soixantaine de lignes (300 mots environ).

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