Ethos
Ethos
Ethos
Pour que votre intervention soit persuasive, vos idées doivent être structurées de façon claire,
factuelle, logique et organisée. Faites des formulations simples et compréhensibles dans votre
modèle powerpoint pour que votre public arrive à suivre facilement votre raisonnement. Cela
permet de convaincre et d’influencer naturellement votre cible. Attention, un logos mal
présenté peut diminuer votre crédibilité (Ethos). Pour influencer positivement le logos,
utilisez des mots simples et appuyez vos arguments avec des exemples concrets, des chiffres,
des graphiques et des images.
Il s’agit de séduire le public avec un discours et des arguments qui font appel à ses émotions.
Votre présentation doit stimuler l’imagination de l’audience sans pour autant vous vanter. Au
risque de perdre votre crédibilité face à votre public, évitez de paraître manipulateur dans vos
propos.
Dans le pathos, votre modèle powerpoint doit évoquer des anecdotes ou des faits marquants
pour faire naître les émotions et séduire à coup sur votre audience. L’idée est de stimuler son
imagination afin de déclencher son empathie, sa bienveillance. Restez toujours réaliste et
précis pour préserver votre ethos.
De nos jours, les leaders utilisent l’outil de persuasion classique de la Grèce antique pour
convaincre leur cible. À l’exemple de Steve Jobs, le cerveau d’Apple disparu en 2011, son
degré d’influence et son charisme sont liés à sa technique oratoire. Il savait jongler
intelligemment les trois outils de persuasion développés par Aristote en fonction du contexte
et de son public.Pour en savoir plus sur sa méthode, consultez notre article Présentez vos
produits comme Apple.
Sommaire :
L’ethos, c’est ce pourquoi je suis connue, la réputation qui me colle à la peau et l’image que
je renvoie. La façon dont les gens me perçoive va donc me rendre plus (ou moins) crédible.
Si je suis digne de confiance et respectée, alors mes propos auront plus de poids. Est-ce que
j’agis comme une professionnelle ? Est-ce que j’ai l’air à l’aise quand je parle ? En quoi
suis-je une référence ?
Avec cette technique, je dois présenter mes qualifications (sans trop me vanter),
développer mon capital sympathie, vous l’aurez compris, plus je fais bonne impression,
plus mes propos auront du sens auprès de mon interlocuteur.
Pour comprendre cette technique, les publicités sont un parfait exemple. Quand une marque
fait appelle à une égérie pour donner de la valeur au produit, elle utilise l’ethos. Qui n’a
jamais voulu devenir Charlize Theron en portant du Dior !
Derrière ce terme, se cache tout ce qui a trait à la souffrance et l’expérience. Les êtres
humains sont avant tout des créatures émotionnelles. Loin de moi l’idée de remuer le couteau
dans la plaie si mon interlocuteur a connu des traumatismes. Je dois simplement faire en sorte
que mon discours soit transpirant d’émotions et qu’il évoque des sentiments bien précis. La
nostalgie, des causes qui tiennent à cœur sont par exemple des pistes à ne pas négliger…
J’évoque des souvenirs, je me mets à la place de l’autre et semble comprendre ses problèmes.
Comme s’il faisait de la visualisation en m’écoutant. Comme si je racontais une histoire, qui
parlerait à ma cible. Ce type d’argument manque habituellement de logique, le principe du
pathos étant de stimuler l’empathie et l’imagination de mon public.
Les histoires sont des moyens efficaces et humains pour créer un lien émotionnel. Certains
mots sont difficiles à entendre, mais s’ils sont bien imagés et qu’ils provoquent de l’émotion,
ils passeront beaucoup mieux. Par exemple, pour le convaincre de ne pas adopter un animal
issu d’un élevage mais à la SPA, je lui parle de ces petits chiens abandonnés qui méritent une
seconde famille…
Enfin, quand j’ai recours au logos, je fais appel à tout ce qui est logique et rationnel. Le
logos, c’est la persuasion par le raisonnement. Mon message doit être clair, mon raisonnement
logique, et mes exemples subtilement choisis.
Attention, ce n’est pas ma logique qui compte. Je dois me fier à celle de celui qui m’écoute, et
elle peut s’avérer totalement différente de la mienne. A moi de travailler pour rendre mes
arguments pertinents, en intégrant SA vision du monde et SES centres d’intérêt. Je ne dois
pas hésite à fournir des preuves de ce que j’avance, comme des témoignages, des
statistiques des vérités universelles.
Ils existent tellement d’études, de recherches et d’experts, il serait dommage de ne pas s’en
servir…
Aussi, il faudra veiller à développer votre confiance en vous. Soyez vous-même convaincu de
ce que vous dites. L’ensemble vous donnera l’impression d’être invincible ! Ensuite, vous
n’aurez plus qu’à mettre en pratique les trois techniques apprises par Aristote pour ne laisser
aucun autre choix à votre interlocuteur que d’approuver.
Contacter un psy
Tout le monde peut y arriver, désolée de vous décevoir mais vous n’êtes pas une
exception 😉 alors lancez-vous et découvrez comment vaincre la glossophobie, la peur de
parler en public.
La rhétorique publicitaire,
ou l'art de la persuasion
La rhétorique puise ses origines dans l'Antiquité. Son histoire a été traversée de nombreux
soubresauts, dont, à la fin du XIXème siècle, son abandon progressif dans l'enseignement
scolaire contemporain. Pourtant, la rhétorique ne se confine pas, comme d'aucun pourrait le
penser, aux figures (métaphore, métonymie, anacoluthe voire même chleuasme !). Elle
englobe les procédures d'argumentation et plus largement la construction globale des textes.
Convaincus que la rhétorique peut être profitable à la pratique publicitaire, nous nous
proposons ici de visiter brièvement les trois types d'arguments qu'envisage la rhétorique
antique, laissant volontairement à l'écart les figures (néanmoins fréquemment présentes tant
dans les textes et les images publicitaires que dans leurs rapports).
La rhétorique peut être définie comme l'art de persuader par le langage. L'orateur a deux
moyens majeurs pour persuader : déduire ou séduire. Chaque argument empruntera soit à la
raison (logos), soit aux affects (ethos, pathos). Ces trois catégories d'arguments peuvent être
représentées de la manière suivante :
Le logos ou la rationalité
S'il est rare de rencontrer un argument et, à plus forte raison, une publicité complète,
appartenant strictement à un seul pôle, on peut cependant relever des tendances évidentes à
privilégier l'un ou l'autre de ces pôles, tout en observant un savant dosage.
Dans les cas les plus fréquents, un glissement s'opère entre les polarités. L’annonce Ferrier
Lullin illustre ainsi, de manière exemplaire, l’utilisation subtile des différentes
ressources de la rhétorique des preuves, par glissements successifs.
Cette annonce d’apparence banale met en étroite relation les trois pôles rhétoriques.
D'une manière générale, il y a (con)fusion entre l'ethos et le pathos, représentés
respectivement par un NOUS et un VOUS, inextricablement liés. Le pronom NOUS
met en scène les banquiers et leurs clients dans l'instauration d'une relation de
confiance : " nous regardons dans la même direction ".
Le logos contribue lui aussi à entretenir cette relation, en opérant une fusion qui peut
être reformulée par le raisonnement suivant :
La rhétorique ne présente pas une méthodologie. Elle n'est pas plus un catalogue de recettes.
Mais sa force résulte d’une certaine simplicité : le message peut être centré soit sur son
émetteur, soit son récepteur, soit sur lui-même. Ainsi, selon la stratégie publicitaire
privilégiée, il est profitable, voire nécessaire, d'accentuer telle ou telle dominance :
Le pôle du logos pour les publicités informatives et les produits en promotion ainsi
que pour la communication de crise.
Le pôle de l'ethos pour les affiches électorales et certaines marques personnalisées.
Le pôle du pathos pour la communication institutionnelle des associations caritatives,
humanitaires et écologiques.
Benetton, encore…
Malheureusement, le débat a plus souvent porté sur la marque et le rôle de la publicité que sur
les thématiques soulevées par Benetton. La raison provient essentiellement de l’absence de
logos dans les publicités Benetton. Dès lors, l’opération de transfert du pathos dysphorique
sur l’ethos euphorique se réalise comme suit :
(1) Tout pathos dysphorique est contraire à la publicité, ce qui suscite un sentiment de
provocation (" shockvertising ").
(2) Cette provocation génère une réflexion sur la condition humaine et ses aléas.
(3) Benetton, instigateur de cette réflexion, semble se positionner dans le débat social.
(4) Benetton renforce son ethos euphorique par l’adjonction d’une image de marque
engagée.
Là où cette logique fait défaut, c'est dans l'absence de toute dimension argumentative (logos)
dans le discours. Si la manipulation est si difficile à démontrer, c’est peut-être parce que
l'argumentation y est justement absente. Ce n'est ainsi pas tant l'utilisation de pathos
dysphoriques qui est en cause, que l'absence de toute argumentation. Telles les images No
Comment d'Euronews, ces discours sont vides du point de la prise en charge énonciative.
Comme si l’absence de commentaire les lavait de toute responsabilité.
La réussite commerciale de Body Shop se fonde sur l’aura écologique qu’a su communiquer
l’entreprise. Plus localement, Migros a ouvert un site Internet entièrement dédié aux aspects
sociaux et écologiques dont la firme se préoccupe (www.Miosphere.ch). À l'instar de
Benetton, mais sans provocation, les prises de position par Body Shop ou par Migros sont
clairement identifiables. C’est peut-être dans ce sens que devraient plutôt aller les
entreprises…
Thierry Herman
& Gilles Lugrin
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> Nos conseils pour convaincre un interlocuteur
Pour convaincre un interlocuteur, il faut lui fournir des arguments étayés. Mais aussi de
la passion et de la conviction. Un bon négociateur doit aussi se rendre crédible.
Ah, savoir convaincre sans coup férir. Tout le monde en rêve. Avec l’idée de créer une sorte
de bouton magique faisant de ses idées celles des autres. Un miracle qui peut devenir réalité.
Non pas en utilisant un filtre d’amour mais avec beaucoup de travail. « Pour cela, il faut
recourir au triptyque Logos/pathos/ethos venant de la Grèce antique, explique Philippe
Lebreton, coauteur de « L'art de convaincre : du bon usage des techniques d'influence » avec
Marie-Claude Nivoix, aux éditions Eyrolles. Au gré des interlocuteurs, le logos est ce qui
permet de persuader, d’étayer, de donner des faits et du rationnel. Puis viendra le pathos qui
permet de toucher l’autre, sa corde sensible. Nous sommes alors sur de la communication
émotionnelle. Enfin vient l’éthos pour mesurer comment son interlocuteur vous perçoit pour
accorder ou non sa confiance, une crédibilité ».
Connaître ses forces, ses atouts
Convaincre et persuader est donc une alchimie entre ces trois piliers. Cela nécessite aussi de
bien préparer la négociation. Pour le logos, la pire des choses est de décrire en long, en large
et en travers une situation. Un travail de synthèse est à réaliser. L’idéal est de ressortir 3
points clefs. Pas plus. Il sera ensuite nécessaire de faire un parallèle avec l’univers de son
interlocuteur. Cela présuppose de s’être mis à sa place pour mesurer en quoi un fait avancé
peut lui être utile. Il est aussi essentiel de savoir parfaitement ce que l’on a à lui proposer.
Moins de 30 secondes…
Pour le pathos, il est important d’en faire sans trop en faire. Il faut mettre de l’émotion dans
son argumentaire. Ce peut être de l’optimisme, de l’enthousiasme. Cela doit également passer
par du non verbal avec un sourire éclatant, des yeux rieurs, un regard franc. Contrairement
aux idées reçues, cela se travaille. Il faut passer de la raison au cœur et faire accepter l’idée
que l’on a confiance en soi et que ce que l’on propose va arriver. Enfin, l’ethos se travaille
également. Il nécessite de s’être renseigné sur son interlocuteur pour mesurer ce qui est, à ses
yeux, une source de crédibilité. Cela permet de connaître ses intérêts et d’adapter son discours
à ces derniers. « L’ethos est le plus long à construire, ajoute Christophe Peiffer, coach
professionnel et auteur de « Comment convaincre en toute situation ? Techniques imparables
d'argumentation persuasive ». C’est intimement lié à la réputation, à son aura, sa prestance.
Mais concrètement, il faut aussi soigner sa posture, son sourire. Quand deux personnes se
rencontrent, inconsciemment, chacun se jauge et se fait une opinion de son interlocuteur. Cela
dure moins de 30 secondes… Il faut donc donner le meilleur de soi immédiatement. Ensuite,
je conseille de se synchroniser avec son interlocuteur. S’il est détendu, il faut l’être aussi. S’il
est froid, il faudra s’en rapprocher. Cela nécessite d’être concentré et d’analyser ses faits et
gestes »
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Pour convaincre un interlocuteur, il faut lui fournir des arguments étayés. Mais aussi de
la passion et de la conviction. Un bon négociateur doit aussi se rendre crédible.
Ah, savoir convaincre sans coup férir. Tout le monde en rêve. Avec l’idée de créer une sorte
de bouton magique faisant de ses idées celles des autres. Un miracle qui peut devenir réalité.
Non pas en utilisant un filtre d’amour mais avec beaucoup de travail. « Pour cela, il faut
recourir au triptyque Logos/pathos/ethos venant de la Grèce antique, explique Philippe
Lebreton, coauteur de « L'art de convaincre : du bon usage des techniques d'influence » avec
Marie-Claude Nivoix, aux éditions Eyrolles. Au gré des interlocuteurs, le logos est ce qui
permet de persuader, d’étayer, de donner des faits et du rationnel. Puis viendra le pathos qui
permet de toucher l’autre, sa corde sensible. Nous sommes alors sur de la communication
émotionnelle. Enfin vient l’éthos pour mesurer comment son interlocuteur vous perçoit pour
accorder ou non sa confiance, une crédibilité ».
Connaître ses forces, ses atouts
Convaincre et persuader est donc une alchimie entre ces trois piliers. Cela nécessite aussi de
bien préparer la négociation. Pour le logos, la pire des choses est de décrire en long, en large
et en travers une situation. Un travail de synthèse est à réaliser. L’idéal est de ressortir 3
points clefs. Pas plus. Il sera ensuite nécessaire de faire un parallèle avec l’univers de son
interlocuteur. Cela présuppose de s’être mis à sa place pour mesurer en quoi un fait avancé
peut lui être utile. Il est aussi essentiel de savoir parfaitement ce que l’on a à lui proposer.
Moins de 30 secondes…
Pour le pathos, il est important d’en faire sans trop en faire. Il faut mettre de l’émotion dans
son argumentaire. Ce peut être de l’optimisme, de l’enthousiasme. Cela doit également passer
par du non verbal avec un sourire éclatant, des yeux rieurs, un regard franc. Contrairement
aux idées reçues, cela se travaille. Il faut passer de la raison au cœur et faire accepter l’idée
que l’on a confiance en soi et que ce que l’on propose va arriver. Enfin, l’ethos se travaille
également. Il nécessite de s’être renseigné sur son interlocuteur pour mesurer ce qui est, à ses
yeux, une source de crédibilité. Cela permet de connaître ses intérêts et d’adapter son discours
à ces derniers. « L’ethos est le plus long à construire, ajoute Christophe Peiffer, coach
professionnel et auteur de « Comment convaincre en toute situation ? Techniques imparables
d'argumentation persuasive ». C’est intimement lié à la réputation, à son aura, sa prestance.
Mais concrètement, il faut aussi soigner sa posture, son sourire. Quand deux personnes se
rencontrent, inconsciemment, chacun se jauge et se fait une opinion de son interlocuteur. Cela
dure moins de 30 secondes… Il faut donc donner le meilleur de soi immédiatement. Ensuite,
je conseille de se synchroniser avec son interlocuteur. S’il est détendu, il faut l’être aussi. S’il
est froid, il faudra s’en rapprocher. Cela nécessite d’être concentré et d’analyser ses faits et
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Pour convaincre un interlocuteur, il faut lui fournir des arguments étayés. Mais aussi de
la passion et de la conviction. Un bon négociateur doit aussi se rendre crédible.
Ah, savoir convaincre sans coup férir. Tout le monde en rêve. Avec l’idée de créer une sorte
de bouton magique faisant de ses idées celles des autres. Un miracle qui peut devenir réalité.
Non pas en utilisant un filtre d’amour mais avec beaucoup de travail. « Pour cela, il faut
recourir au triptyque Logos/pathos/ethos venant de la Grèce antique, explique Philippe
Lebreton, coauteur de « L'art de convaincre : du bon usage des techniques d'influence » avec
Marie-Claude Nivoix, aux éditions Eyrolles. Au gré des interlocuteurs, le logos est ce qui
permet de persuader, d’étayer, de donner des faits et du rationnel. Puis viendra le pathos qui
permet de toucher l’autre, sa corde sensible. Nous sommes alors sur de la communication
émotionnelle. Enfin vient l’éthos pour mesurer comment son interlocuteur vous perçoit pour
accorder ou non sa confiance, une crédibilité ».
Connaître ses forces, ses atouts
Convaincre et persuader est donc une alchimie entre ces trois piliers. Cela nécessite aussi de
bien préparer la négociation. Pour le logos, la pire des choses est de décrire en long, en large
et en travers une situation. Un travail de synthèse est à réaliser. L’idéal est de ressortir 3
points clefs. Pas plus. Il sera ensuite nécessaire de faire un parallèle avec l’univers de son
interlocuteur. Cela présuppose de s’être mis à sa place pour mesurer en quoi un fait avancé
peut lui être utile. Il est aussi essentiel de savoir parfaitement ce que l’on a à lui proposer.
Moins de 30 secondes…
Pour le pathos, il est important d’en faire sans trop en faire. Il faut mettre de l’émotion dans
son argumentaire. Ce peut être de l’optimisme, de l’enthousiasme. Cela doit également passer
par du non verbal avec un sourire éclatant, des yeux rieurs, un regard franc. Contrairement
aux idées reçues, cela se travaille. Il faut passer de la raison au cœur et faire accepter l’idée
que l’on a confiance en soi et que ce que l’on propose va arriver. Enfin, l’ethos se travaille
également. Il nécessite de s’être renseigné sur son interlocuteur pour mesurer ce qui est, à ses
yeux, une source de crédibilité. Cela permet de connaître ses intérêts et d’adapter son discours
à ces derniers. « L’ethos est le plus long à construire, ajoute Christophe Peiffer, coach
professionnel et auteur de « Comment convaincre en toute situation ? Techniques imparables
d'argumentation persuasive ». C’est intimement lié à la réputation, à son aura, sa prestance.
Mais concrètement, il faut aussi soigner sa posture, son sourire. Quand deux personnes se
rencontrent, inconsciemment, chacun se jauge et se fait une opinion de son interlocuteur. Cela
dure moins de 30 secondes… Il faut donc donner le meilleur de soi immédiatement. Ensuite,
je conseille de se synchroniser avec son interlocuteur. S’il est détendu, il faut l’être aussi. S’il
est froid, il faudra s’en rapprocher. Cela nécessite d’être concentré et d’analyser ses faits et
gestes »
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Pour convaincre un interlocuteur, il faut lui fournir des arguments étayés. Mais aussi de
la passion et de la conviction. Un bon négociateur doit aussi se rendre crédible.
Ah, savoir convaincre sans coup férir. Tout le monde en rêve. Avec l’idée de créer une sorte
de bouton magique faisant de ses idées celles des autres. Un miracle qui peut devenir réalité.
Non pas en utilisant un filtre d’amour mais avec beaucoup de travail. « Pour cela, il faut
recourir au triptyque Logos/pathos/ethos venant de la Grèce antique, explique Philippe
Lebreton, coauteur de « L'art de convaincre : du bon usage des techniques d'influence » avec
Marie-Claude Nivoix, aux éditions Eyrolles. Au gré des interlocuteurs, le logos est ce qui
permet de persuader, d’étayer, de donner des faits et du rationnel. Puis viendra le pathos qui
permet de toucher l’autre, sa corde sensible. Nous sommes alors sur de la communication
émotionnelle. Enfin vient l’éthos pour mesurer comment son interlocuteur vous perçoit pour
accorder ou non sa confiance, une crédibilité ».
Connaître ses forces, ses atouts
Convaincre et persuader est donc une alchimie entre ces trois piliers. Cela nécessite aussi de
bien préparer la négociation. Pour le logos, la pire des choses est de décrire en long, en large
et en travers une situation. Un travail de synthèse est à réaliser. L’idéal est de ressortir 3
points clefs. Pas plus. Il sera ensuite nécessaire de faire un parallèle avec l’univers de son
interlocuteur. Cela présuppose de s’être mis à sa place pour mesurer en quoi un fait avancé
peut lui être utile. Il est aussi essentiel de savoir parfaitement ce que l’on a à lui proposer.
Moins de 30 secondes…
Pour le pathos, il est important d’en faire sans trop en faire. Il faut mettre de l’émotion dans
son argumentaire. Ce peut être de l’optimisme, de l’enthousiasme. Cela doit également passer
par du non verbal avec un sourire éclatant, des yeux rieurs, un regard franc. Contrairement
aux idées reçues, cela se travaille. Il faut passer de la raison au cœur et faire accepter l’idée
que l’on a confiance en soi et que ce que l’on propose va arriver. Enfin, l’ethos se travaille
également. Il nécessite de s’être renseigné sur son interlocuteur pour mesurer ce qui est, à ses
yeux, une source de crédibilité. Cela permet de connaître ses intérêts et d’adapter son discours
à ces derniers. « L’ethos est le plus long à construire, ajoute Christophe Peiffer, coach
professionnel et auteur de « Comment convaincre en toute situation ? Techniques imparables
d'argumentation persuasive ». C’est intimement lié à la réputation, à son aura, sa prestance.
Mais concrètement, il faut aussi soigner sa posture, son sourire. Quand deux personnes se
rencontrent, inconsciemment, chacun se jauge et se fait une opinion de son interlocuteur. Cela
dure moins de 30 secondes… Il faut donc donner le meilleur de soi immédiatement. Ensuite,
je conseille de se synchroniser avec son interlocuteur. S’il est détendu, il faut l’être aussi. S’il
est froid, il faudra s’en rapprocher. Cela nécessite d’être concentré et d’analyser ses faits et
gestes »
« Pour convaincre un recruteur, il faut s’y adapter. Suite à des études d’annonces d’emploi, je
distingue 4 profils différents d’employeur. Le premier est celui qui met en avant, dans son annonce,
les faits. Il recherche des candidats logiques, techniques. Ces derniers - si ce n’est pas le cas, il faut
passer son chemin - doivent analyser, parler chiffres, performances. Chez ces recruteurs, le candidat
doit valoriser sa rationalité, sa technique, son appétence aux sciences. Cela a aussi des incidences sur
le champ lexical à employer. Il faudra « en déduire que », préciser que « c’est exact techniquement
parlant ». Côté attitude, ces candidats ne doivent pas montrer trop de décontraction. Le côté
chaleureux, débordant de mots, ne fait pas sérieux. Ici, il fait être crédible. Le 2e profil d’employeur
est celui qui exige, dans son annonce, de la gestion et de l’animation d’équipes, du management au
quotidien, de la communication, de l’interaction avec différents services. Pour ce type de recruteur,
le candidat doit mettre en avant son côté chaleureux, son sens de la relation, son management
participatif, son écoute, son empathie. En entretien, il doit utiliser le champ lexical du type « j’ai le
sentiment que, cela se discute ». On est ici plus dans la séduction. Le 3e profil de recruteur est celui
qui souhaite, dans ses annonces, un candidat fiable, organisé, respectant des normes. Le bon
candidat saura mettre en avant son côté minutieux, son sens du détail, sa patience. Il faut rassurer.
En entretien, cela implique de finir ses phrases, de montrer sa fiabilité. Il faut préciser que « Suite à
mon diplôme, j’ai une expérience de 7 ans dans… Suite à quoi j’ai… Donc je suis là devant vous ».
Le dernier profil est celui de l’employeur recherchant, dans ses annonces, un développeur, un
stratège, un conquérant, un entrepreneur. Le candidat doit, en entretien, montrer ses capacités à être
imaginatif, inventif, disposer d’une vision globale. Il doit aussi prouver qu’il sait prendre des
risques, qu’il adore le changement. Bien entendu, ces 4 profils peuvent se recouper et donc se
contredire. Le recruteur recherche alors un communiquant avec une dimension technique. Il faut,
dans ce cas, lui demander le profil le plus important pour lui. En effet, il est difficile d’être à la fois
un visionnaire prenant des risques et un minutieux. Un conceptuel n’est pas un concret. Un stratège
n’est pas un homme ou une femme du quotidien. Un curieux innovateur ne voudra pas faire la même
chose deux jours de suite ».
Auteur
1. Juliette Dross
Déclaration d’intérêts
Juliette Dross ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds
d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation
que son organisme de recherche.
Partenaires
Sorbonne Université apporte des fonds en tant que membre fondateur de The Conversation
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« Être deux, est-ce déjà trop ? » Ce 10 mai 2016, à la Bibliothèque Nationale de France,
devant le public venu nombreux assister à la finale du concours d’éloquence de Sorbonne
Universités, Victor Pourcher va défendre l’affirmative. Oui, être deux, c’est déjà trop. Non
qu’il en soit nécessairement convaincu, mais parce que c’est le jeu : faire un discours sur un
sujet imposé en défendant une thèse qui l’est tout autant.
La voix assurée, le regard droit, l’étudiant en lettres se lance et rompt le silence. Avant d’être
sélectionné pour la finale, le futur lauréat du concours 2016 a bataillé ferme : deux tours, deux
discours devant des jurys attentifs tant au fond qu’à la forme, tant à l’argumentation qu’à la
« performance ». Des heures de travail, de composition, de recomposition, de
décomposition… À quelle fin ? Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ?
Or, être maître dans l’art de la dissertation ne signifie pas être un orateur hors pair, loin s’en
faut, et les étudiants ne s’en rendent que trop compte. Ce n’est pas parce que vous savez écrire
que vous allez savoir persuader un employeur potentiel de votre valeur, convaincre votre
responsable du bien-fondé de votre décision ou tout simplement défendre vos idées dans une
discussion entre amis. Au-delà du raisonnement et de l’argumentation, la persuasion exige un
discours incarné par un orateur et tourné vers un auditoire.
C’est pour combler ce manque et répondre à cet enjeu que se développent dans les universités
et les grandes écoles françaises des formations à l’art oratoire et des concours d’éloquence. À
Sorbonne universités, par exemple, le concours « Fleurs d’éloquence » est précédé d’une
formation assurée tant par des universitaires spécialistes du discours que par des
professionnels de la parole (avocats, comédiens), qui exposent aux étudiants les préceptes et
les techniques d’un art vieux de 2 500 ans : la rhétorique, ou « l’art de persuader ».
L’art de la rhétorique
Dès l’Antiquité, les rhéteurs, ces spécialistes du discours persuasif, ont perçu l’importance de
la maîtrise de la parole. Ils ont distingué cinq parties de la rhétorique, en montrant qu’elles
étaient indissociables :
l’invention, ou recherche des arguments et du « fond » du discours
le style
l’action enfin, ou capacité à incarner son discours (gestuelle, voix, intonation, etc.)
Cette classification, pour être ancienne, n’a rien de poussiéreux. Elle a fait ses preuves
pendant plus de deux millénaires, et les grands orateurs du XXIe siècle suivent, dans ses
grandes lignes, ce modèle. Car au-delà des subtilités théoriques, il souligne un point essentiel :
le fond est indissociable de la forme.
L’invention, la disposition et même le style n’ont de force que s’ils s’incarnent dans une
action puissante. À rebours, l’action ne saurait donner vie à un discours creux, dépourvu de
contenu solide.
Comment déterminer les points forts de son discours ? Quels arguments privilégier ?
Comment organiser son discours ? Comment le prononcer et l’incarner ? Quel style adopter ?
Autant de questions qui sont au cœur de la formation à l’art oratoire.
Là encore, cette définition est déterminante pour qui veut apprendre à persuader : elle rappelle
qu’on ne saurait persuader en se contentant d’argumenter. L’image que l’orateur donne de lui-
même dans son discours et sa capacité à soulever les émotions sont tout aussi importantes que
l’argumentation stricto sensu, pourtant tellement mise en avant dans l’apprentissage français.
Les Churchill, de Gaulle, Badinter ou Obama sont là pour le rappeler : un bon discours est un
discours qui s’incarne et qui fait vibrer, et non un discours qui se contente de démontrer.
Si la rhétorique est à l’honneur depuis longtemps dans les facultés de droit, les écoles du
barreau ou les Instituts d’études politiques, elle a longtemps été plus discrète dans les autres
disciplines. Pourtant, la maîtrise de la parole, certes nécessaire lorsqu’on se destine à la
carrière juridique ou politique, n’est pas moins importante dans les autres domaines. C’est
pourquoi l’on assiste depuis quelques années à un rattrapage dans les universités de lettres et
sciences humaines ou dans les établissements scientifiques.
Divers par leur horizon, leur niveau d’étude ou leur spécialité, les étudiants sont formés à une
éloquence généraliste et acquièrent ainsi des outils précieux tant pour leurs études que pour
leur vie professionnelle : la capacité à persuader est décisive pour réussir un oral de concours,
un entretien d’embauche ou une présentation.
Il n’est d’ailleurs pas rare de voir des cadres brillants gênés dans leur vie professionnelle par
cette difficulté à prendre la parole et à être persuasifs. C’est pourquoi ces formations à l’art de
convaincre se développent également dans le cadre de la formation professionnelle : le
coaching en art oratoire a la cote auprès des dirigeants d’entreprise.
Certains diront peut-être que l’on forme des sophistes et que l’on initie la jeunesse à ce qui
n’est qu’un art de tromper. Le débat n’est pas nouveau. Il fait rage, en réalité, depuis la
naissance de la rhétorique, au Vᵉ siècle av. J.-C.