A Utilise La Gestion Des Huiles Usagees
A Utilise La Gestion Des Huiles Usagees
A Utilise La Gestion Des Huiles Usagees
de Cotonou
SOMMAIRE
SOMMAIRE iDEDICACE iiREMERCIEMENTS iiiLISTE DES SIGLES ET
ACRONYMES iv
INTRODUCTION . 1
USAGEES A COTONOU .. 29
2.4. RECOMMANDATIONS 55
CONCLUSION 59
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES . 60
Mémoire de DEA
DEDICACE
Je dédie ce travail à la mémoire de ma soeur défunte Jocelyne
Mémoire de DEA
REMERCIEMENTS
Je voudrais témoigner ma reconnaissance à :
- toutes les personnes qui d'une manière ou d'une autre ont contribué à la réalisation
de ce mémoire :
· Mon cousin Isidore DAGOUDO, qui m'a beaucoup assisté lors des travaux de
terrain ;
· Mes tantes jumelles, Justine et Martine KPOKPOYA ;
· Tous les chefs de garages et d'ateliers qui ont accepté de m'accorder des
entretiens.
Mémoire de DEA
Mémoire de DEA
(1995-2004) 42
Photo 3.a : Véhicule garé sur une fosse à vidange muni d'un tank réceptacle
et d'un entonnoir 45
Photo 5.a : Sol d'un atelier de réparation de motos noirci par l'huile de vidange . 50
Photo 5.b : Trottoir pavé noirci par les huiles de vidanges d'un atelier de réparation
de motos 50
Photo 5.c : Souillure du sol due au mauvais conditionnement des huiles de vidange
La présente étude a permis de constater que sur 10 ans (1995 à 2004), rien que le
secteur des transports produit dans la ville de Cotonou environ 4.965.071 litres
d'huiles usagées par an dont environ 90% (4.468.563,9) sont destinés au rejet dans
la nature. En réalité, il n'existe pas un mode structuré de gestion des huiles usagées.
Il n'existe pas non plus de mesures d'appréhension et de dissuasion des rejets dans
la nature, alors que le phénomène est très remarquable.
Une meilleure connaissance des huiles usagées, des textes qui régissent leur
gestion au Bénin et la mise en application effective de ces textes permettrait
d'évoluer progressivement vers une gestion respectueuse de l'environnement.
ABSTRACT
In Benin, waste liquidate in general and used oils in particular, are the subject
nowadays of a mass production because of increasing evolution of the automobile
park and the machines with two and three wheels. The case of Cotonou is
undoubtedly most alarming taking into account its character of administrative,
economic and commercial city. By regarding the combination of the factors as the
access to drinking water in urban environment, the reality of the use of water of well
for a number of domestic uses and the level of the ground water in the town of
Cotonou, the question of the management of used oils is presented as a concern of
public health.
The present study made it possible to note that on 10 years (1995 to 2004), only the
transport sector produces in the town of Cotonou approximately 4,965,071 liters of
used oils per annum of which approximately 90% (4,468,563.9) are intended for the
rejection in nature. There is not a structured mode of management or an arbitrary
form of apprehension and dissuasion from the rejections in nature.
A better knowledge of used oils, texts which govern their management in Benin and
the effective implementation of these texts would make it possible to evolve gradually
to a respectful management of the environment.
INTRODUCTION
Cotonou, capitale économique du Bénin, connaît comme la plupart des grandes
villes africaines, une situation d'insalubrité préoccupante. Avec une croissance
démographique dont le taux moyen est de 3%, la ville s'est rapidement développée,
partant d'un noyau central dans les années soixante dix, vers les quartiers
périphériques, sans aménagement ni installation d'infrastructures socio-sanitaires
préalables (GBEDO, 2002). La croissance démographique ainsi que le
développement des activités économiques ont favorisé la production en grande
quantité de déchets de toutes sortes dont la gestion a vite échappé au pouvoir
public. Mais l'implication du secteur privé et des structures non gouvernementales a
contribué un tant soit peu à la maîtrise de la gestion des déchets, notamment les
déchets solides ménagers (DSM) qui sont collectés à 34% (GBEDO, 2004).
Toutefois, la situation des déchets industriels n'a pas évolué comme celle des
déchets solides ménagers. L'intérêt pour la prise en compte de ces déchets ne se
constate pas sur le terrain. Pourtant les activités industrielles et de transport ne font
qu'augmenter avec l'urbanisation, entraînant la production de plus en plus croissante
des déchets industriels dont les huiles usagées. Malgré l'existence de textes de loi
pour réglementer leur gestion, dans l'état actuel de nos connaissances, il n'existe
pas, comme cela est le cas pour les déchets solides ménagers et les déchets
liquides domestiques, de données qualitatives et quantitatives sur la production et la
gestion des huiles usagées.
La présente étude ambitionne donc de faire un diagnostic aussi clair que possible de
la situation de la gestion des huiles usagées dans la ville de Cotonou, et de proposer
une approche de gestion qui prenne en compte les réalités socioéconomiques et
l'environnement institutionnel du Bénin.
Nous présenterons dans une première partie, les généralités (Justification du choix
du thème, Présentation de milieu d'étude, Généralités sur les huiles usagées) puis
dans une seconde, l'approche méthodologique, les résultats et discussions, les
difficultés rencontrées, les recommandations et les perspectives pour la thèse.
Mémoire de DEA
1.1.1 Problématique.
Aujourd'hui plus que jamais, l'humanité toute entière est confrontée à de grands
défis dont la donnée environnementale constitue un problème planétaire qui
préoccupe grands et petits, riches et pauvres, (MEHU, 1992). Pour s'en convaincre,
il suffit de se référer aux différentes mobilisations des communautés nationale et
internationale autour des questions d'environnement depuis le début des années
soixante-dix, qui témoignent d'une prise de conscience des dangers qui menacent
notre planète.
Au Bénin, cette prise de conscience se traduit par un certain nombre d'actions dont
la signature et la ratification de plusieurs conventions sur la protection de
l'environnement - jusqu'à Rio 1992, le Bénin a adhéré à 28 accords, traités et
conventions (MEHU, 1993) - la création d'un ministère de l'environnement avec un
arsenal institutionnel important (la Commission Nationale pour le Développement
Durable, l'Agence Béninoise pour l'environnement,...), l'intérêt de plus en plus accru
de la société civile pour les questions d'environnement.
En effet, d'une part, les huiles usées provenant des vidanges de véhicules et des
motos à deux ou trois roues connaissent une prolifération (il existe aujourd'hui sur le
marché des produits provenant du secteur formel (SONACOP, ORYX, TEXACO,
TOTALFINA, SACOGI, NATIONAL OIL, etc.) et les produits provenant de la
contrebande. De même, depuis l'année 1996, environ 28% des déplacements
journaliers sont assurés par des véhicules particuliers et 10% sont assurés par les
engins à deux roues (ECOPLAN et ABE, 2005). Dix (10) ans après, et avec
l'évolution du parc automobile - motivée par le marché des véhicules d'occasion - et
le phénomène de zémidjan, la production d'huiles usagées prend des proportions
inquiétantes. D'autre part, les véhicules lourds, les engins de levage et les industries,
en nombre relativement réduit, sont susceptibles de produire plus d'huiles usagées
dont le mode de gestion n'est pas non plus très connu. Or, les huiles usées, une fois
dans le sol, peuvent y persister au moins pendant cinq (5) années et passer dans la
nappe phréatique (BURNS et TEALS, 1979). De même, MALIKI (1993),
BOUKARI et al (1995) et SAGBO (2000) ont démontré la vulnérabilité des nappes
alimentant les puits de Cotonou. Plus particulièrement, SAGBO, (2000) a révélé la
présence de micros organismes provenant des latrines et des ordures ménagères
dans l'eau des puits du voisinage immédiat, par le phénomène d'infiltration. Il est
donc probable que les huiles usagées par le même mécanisme atteignent les
nappes d'eau.
Pour les populations de la ville de Cotonou dont 43,6 % sont abonnés au réseau
d'eau potable de la SONEB à la maison (INSAE, 2003) et où les eaux de puits
continuent d'être utilisées par une frange de la population comme eau de boisson,
de vaisselle et de bain (MEHU/ONUDI/PNUD, 1998), il serait important de disposer
d'informations scientifiques sur la production et la gestion des huiles usagées.
Mémoire de DEA
1.1.2 Objectifs.
L'objectif principal de cette étude est de contribuer à la réflexion sur les problèmes
d'amélioration de la qualité de l'environnement urbain et la préservation de la santé.
En vue de mieux structurer la recherche, deux (2) questions fondamentales ont été
formulées. Les réponses à ces questions nous permettront d'atteindre les objectifs
de l'étude.
2- Existe-t-il des formes de gestion des huiles usagées par les unités de production
et pouvant être améliorées ?
Cotonou, la capitale économique du Bénin, est située sur le bassin côtier. Du point
de vue géographique, elle est située à 6°21' de latitude Nord et 2°26' de longitude
Est. La ville est bâtie sur un cordon littoral large de 4 à 6 km entre l'Océan Atlantique
au Sud et le lac Nokoué au Nord, ce qui constitue un obstacle à son extension. Les
frontières Est et Ouest sont diffuses. Cependant il est admis que les
arrondissements de Godomey (Commune d'Abomey-Calavi et d'Agblangandan
(Commune de Sèmè-Kpodji), localités situées respectivement à 11 km et 7 km du
centre ville, constituent les limites de la ville. La ville couvre une superficie de 79
km2.
- une grande saison des pluies d'avril à juillet, - une petite saison sèche d'août à
septembre,
- une petite saison pluvieuse d'octobre à novembre - une grande saison sèche de
décembre à mars.
Les températures sont élevées mais jamais excessives. Les maxima se situent en
mars (26°C) et les minima en août (24°C). L'amplitude thermique annuelle
(température moyenne du mois le plus chaud moins température moyenne du mois
le moins chaud) est faible, inférieur à 5°C. L'humidité est élevée (70 à 90%) à cause
de la proximité de l'océan (ADAM & BOKO, 1993).
a- Flore
Selon N'BESSA (1997), les berges du lac Nokoué et les rivages de la lagune de
Cotonou portent des espèces adaptées aux variations physico-chimiques des eaux
et du sol. La végétation caractéristique de ces milieux est la mangrove qui supporte
une forte salinité. Trois espèces végétales se distinguent et dominent par endroits le
Un peu partout dans la ville on rencontre des essences d'alignement et des fruitiers
parmi lesquelles on peut citer : Ficus sp., Cassia auriculiformis (Mimosaceae),
Casuarina equisetifolia (Casuarinaceae), Azadiracta indica (Meliaceae), Tectona
grandis (Verbenaceae), Terminalia catappa (Combretaceae), Cocos
nucifera (Arecacée), Elaeis guineensis (Arecacée), Carica
papaya (Caricacée), Mangifera indica, Musa sinensis (Musaceae), etc.
b- Faune
Outre les espèces végétales, ces milieux sont aussi riches en espèces animales. La
faune aquatique comprend toutes sortes de poissons adaptés aux conditions offertes
par le milieu. Ainsi on distingue trois grandes catégories d'espèces :
- Les espèces d'origine marine remontant dans la lagune au début des basses
eaux et se retirant en mer pour une courte durée pendant les hautes eaux.
- Les espèces d'origine continentale (poissons d'eau douce) envahissant les lagunes
dès le début des crues et y restant jusqu'à la décrue, soit pendant deux mois
environ. Elles vont se réfugier généralement sous les végétaux, les marécages ou
les trous à poissons pour se multiplier.
- Les espèces d'estuaire qui peuvent supporter une forte variation de salinité
comme Mugil cephalus, Mugil curema, Mugil bananensis, Liza falcipinus, Elops
laterta, Elops senegalensis, Megalops atlanticus, Callinectes latimanus (crabe
nageur des lagunes).
3,01%
2,08%
0,20%
0,40%
72,55%
VP
: Voiture particulière SRM : Remorque et Semi-remorque.
CTTE : Camionnette BMB : Bus et Minibus
CAM : Camion AB : Autobus et Autocar
TR : Tracteur agricole et routier AUT : Autres véhicules
103.335 en 2004 ce qui reflète les estimations faites par les services de la voirie. En
utilisant le ratio taxi-motos/motos personnelles obtenu par ABE (2000), on déduit
l'effectif des motos personnelles. La somme des effectifs de taxis-motos et de motos
personnelles donnent le parc de motos.
Les détenteurs de moulin à maïs, pour des raisons économiques rachètent des
huiles usagées auprès des garages et des ateliers pour la vidange de leur moulin.
Ces huiles sont vidangées de nouveaux après 3 à 4 mois d'usage.
Certains camionneurs utilisent les huiles usagées provenant des véhicules légers
pour la vidange de leurs camions. Ils prennent toutefois le soin de les mélanger avec
de l'huile neuve.
Les huiles de vidanges ont une double fonction quant à leur utilisation sur du bois.
En couche superficielle elles servent à lutter contre la dégradation du bois sous
l'action des pluies. En plus de cette fonction, son odeur aide à éloigner les insectes
qui détruisent le bois.
Certains ménages, pour éliminer les mauvaises odeurs de leurs latrines, y versent
des huiles à moteur usagées. Cette pratique a été reconnue par ABDOU KARIM &
GBAGUIDI (2004) comme ayant des conséquences néfastes. En effet, l'huile de
vidange réduit les échanges gazeux entre les micro-organismes et l'air ambiant. La
conséquence qui en découle est la mort massive des micro organismes aérobies
(larves de mouches, bactéries, ...) chargés de la dégradation de la matière fécale.
On assiste ainsi à un ralentissement du processus de dégradation aérobie et un
accroissement du processus anaérobie entraînant de plus belle les fortes odeurs.
Les résultats escomptés sont de courte durée et conduisent en fin de processus à
l'effet contraire.
Si éventuellement ces fosses ainsi traitées sont vidangées, alors la pollution locale
liée à une telle pratique se voit ainsi répandue jusqu'au site de rejet.
Dans certains villages, les cases en banco sont badigeonnées de l'extérieur par
plusieurs couches d'huiles usagées. Ce procédé servirait à assurer l'étanchéité des
murs, empêchant les suintements à l'intérieur des cases pendant la pluie.
Certains fermiers utilisent les huiles de vidange pour laver les porcs à titre de
prévention contre les attaques des ectoparasites.