Rapport Mobilite Urbainetunis
Rapport Mobilite Urbainetunis
Rapport Mobilite Urbainetunis
Evolutions et perspectives
Morched Chabbi
Planificateur urbain - Urbaconsult, Tunis
Hassen Abid
Economiste des transports - ETIC, Tunis
Mai 2008
Introduction 1
Approche méthodologique 2
1. Périodisation des principales phases d’évolution de l’urbanisation et des 2
transports
2. Choix d’une ou plusieurs échelles 4
3. Les sources et données utilisées 4
Conclusion et perspectives 83
Annexes 86
Bibliographie 88
Liste des acronymes 90
ii
INTRODUCTION
L'étude de cas sur les évolutions et les perspectives de la mobilité à Tunis a comme
objectif selon les termes de référence "de dégager des tendances nettes d'évolution en
matière de déplacements urbains et périurbains et ce en liaison avec la croissance des
villes".
Cet objectif vise à déterminer les impacts de l'évolution de la mobilité en termes de
développement durable et "de parvenir à sensibiliser les décideurs professionnels et
autres acteurs locaux sur les enjeux environnementaux et de développement durable du
couple usage des sols-planification des transports"1.
Cette problématique des interactions entre extensions urbaines des villes et évolution
des déplacements a un impact important sur le dégagement de gaz a effets de serre.
Le constat actuel doit permettre d'anticiper les évolutions possibles de la demande de
déplacements à moyen et long terme afin de prendre des mesures permettant de réduire
les impacts multiformes de ces évolutions sur l'environnement.
Le présent rapport final comporte les résultats des analyses de l'évolution du territoire
du grand Tunis et des déplacements urbains et périurbains, repris à la lumière des
observations du Plan Bleu.
1
Termes de référence p1
2
APPROCHE METHODOLOGIQUE
2
Villes de Hammamet et de Nabeul au sud de la capitale et celles de Bizerte, de Zaghouan au nord et à l'ouest de
Tunis.
5
Ces données ont été actualisées pour l’année 2006 à partir des enquêtes et comptages
de trafic effectués à l’occasion de la réalisation de plusieurs études de projets routiers
et de transport collectif dans le Grand Tunis.
6
L'établissement de cette matrice O/D qui traduit donc les échanges de trafic entre les
différentes zones du Grand Tunis, a été réalisé (toujours dans le cadre des études citées
ci-dessus) en parallèle avec la modélisation du réseau routier du Grand Tunis, en
utilisant le modèle de simulation de trafic EMME/2. En effet, la modélisation du
réseau du Grand Tunis constitue une étape indispensable pour le calibrage de la
matrice O/D sur la situation de référence (2006) en utilisant les résultats des
comptages disponibles auprès de la Municipalité de Tunis et du MEHAT.
L’approche qui a été adoptée pour réaliser la modélisation du réseau du Grand Tunis, a
été la suivante :
* Tout d’abord, la zone d’influence du projet (aire d’étude) a été définie comme étant
l’ensemble du grand Tunis qui englobe les gouvernorats de Tunis, Ariana, Ben Arous
et Manouba.
* Ensuite, un découpage de l’aire d’étude en zones homogènes a été entrepris en
fonction des caractéristiques socio-économiques et d’accessibilité par les systèmes de
transport existants et en se basant sur le découpage retenu dans la cadre du PDRT du
Grand Tunis, à savoir : 86 zones internes au District et 5 zones extérieures: Nord, Nord
Ouest, Ouest, Sud et région du Cap Bon.
3
Unité de voiture particulière
4
HPM : Heure de Pointe du Matin
7
* Enfin, la modélisation du réseau routier du Grand Tunis a été réalisée après avoir
procédé à sa codification, toujours avec le concours du logiciel EMME/2.
A partir de 1976 le District de Tunis organe de planification urbaine du grand Tunis en
charge du plan régional d'aménagement du grand Tunis a réalisé entre 1975 et 1987,
deux enquêtes de déplacements :
- La première a été réalisée en 1976-1978
- La deuxième a été réalisée en 1987
Ces deux enquêtes de déplacements ont permis de mieux connaître la mobilité des
différentes catégories de population ainsi que les différents modes de transport utilisés.
Si la première enquête a permis la définition du tracé du métro léger de Tunis la
deuxième enquête a débouché sur l'élaboration d'un plan régional directeur des
transports, cette étude ayant abordé de nombreux aspects des problèmes de transports.
- La troisième enquête réalisée en 1994 pour l'agence d'urbanisme du grand Tunis
(AUGT) a servi de source pour l'élaboration du plan directeur régional des
transports, élaboré en coordination avec le SDA du grand Tunis à l'horizon 2020.
c) Données sur les déplacements produites par les organismes publics et les
sociétés de transports
Ces données ont permis de compléter et d'actualiser les informations recueillies à partir
des enquêtes ménage.
Il s'agit :
Des comptages de trafic réalisés tous les cinq ans par le Ministère de l'équipement
et de l'aménagement du territoire (MEHAT) sur le réseau routier classé de la
Tunisie et qui sont disponibles pour les années 1987, 1992,1997 et 2002.
Des statistiques produites annuellement par les sociétés de transport de voyageurs
opérant dans le grand Tunis dont notamment :
-La société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT) qui exploite une
ligne ferroviaire desservant la banlieue sud de Tunis
-La société tunisienne des transports qui exploite plus de 200 lignes de bus, 5
lignes de métro léger, une ligne ferroviaire électrique desservant la banlieue nord de
Tunis; ainsi que des sociétés privées (TCV, TUI, etc.).
Nous avons eu également recours à d'autres données qui ont été utilisées lorsque le
besoin s'en est fait sentir, telles que les enquêtes origine - destination (0/D) et des
comptages montées/descentes (M/D) réalisées dans le cadre de la révision du schéma
d'exploitation du réseau du métro léger de Tunis. (2000-2003) ainsi que la
restructuration du réseau bus du grand Tunis (2002-2006).
Comme nous l'avons déjà souligné l'échelle territoriale de l'étude concernera le Grand
Tunis qui englobe actuellement les quatre gouvernorats5 de Tunis, de l'Ariana, de Ben
Arous et de la Manouba.
5
Préfecture
9
6
A l'exception du ministère de l'habitat et de l'urbanisme situé en zone péricentrale
7
L'une des premières enquêtes de déplacement réalisée en 1969 avait établi que la marche à pied représentait
65% des modes de déplacements de l'époque cf. Etude citée par l'étude du District de Tunis Déplacements des
ménages et transports urbains dans le District de Tunis mars 1978.
8
La médina avec 170.000 habitants représentait 30% de la population de la capitale et la ville européenne avec
80.000 habitants représentait un peu moins de 15% soit un total de 45% de la population de Tunis.
11
- Les gourbivilles
- Les quartiers résidentiels
Cette structure morphologique a évolué et entre 1975 et 1985, l'urbanisation ayant
consommé 4612ha. Selon l'étude réalisée par le District de Tunis, cette
superficie"représente une augmentation de près de 50% par rapport à la superficie
totale du périmètre agglomérée en 1975 (9500ha dont 5200ha occupés par l'habitat)9
Ainsi et toujours selon l'étude du District de Tunis, la capitale s'est étendue en
moyenne de 444 ha/an entre 1975 et 1983.
Toutefois ces données pour significatives qu'elles soient, doivent être traduites en
différents types d'habitat et d'occupations urbaines. Le tableau suivant que nous
empruntons à l'étude précitée du District de Tunis est assez significatif à cet égard.
En effet comme le montre ce tableau 44% des extensions de l'habitat sont constitués
d'habitat spontané c'est à dire un habitat non réglementé qui est concentré dans les
zones péri-urbaines. Ce phénomène traduit l'absence de contrôle de l'urbanisation qui a
favorisé des tendances centrifuges d'urbanisation qui furent à l'origine de l'étalement
spatial de l'urbanisation de la capitale. Cet étalement spatial concerne également
l'habitat légal réalisé par des opérateurs publics.
9
cf. District de Tunis, l'urbanisation dans le District de Tunis de 1975 à 1983- Rapport 1 - bilan préliminaire-juin
1983.
12
La médina de Tunis qui comptait en 1960, 170.000 habitants soit 30% de la population
de la ville, ne compte plus aujourd'hui que 90.000 habitants et ne représente compte
tenu d'une population de l'agglomération de 2,4 millions d'habitants en 2006 que 3,8%
de la population de la capitale, soit un poids 10 fois inférieur à celui constaté en 1960.
L'étalement spatial est à l'origine de la baisse de la densité qui d'une moyenne de 101
habitants/ha en 1975 s'est établi en 1996 à 92 habitants à l'hectare.
Ce tableau montre qu'en 27 ans la surface urbanisée a été multipliée par 2,46 et la
densité des surfaces urbanisée a diminué de 101 habitants à l'hectare à 90 habitants à
l'hectare en 2002. Ces données attestent de l'importance de l'étalement spatial du grand
Tunis qui s'est traduit par une sous-densification du tissu urbain.
a) Les dynamiques spatiales dans le centre de Tunis;
L'évolution des fonctions centrales a été caractérisée par l'évolution d'une centralité
unipolaire vers une centralité polynucléaire.
En effet le glissement des fonctions centrales a été observé dès 1977 mais n'a pris de
l'ampleur qu'au cours des années 8010.
Ce glissement des fonctions centrales et notamment des commerces et des bureaux
s'est opéré en direction des nouveaux quartiers qui se sont développés entre 1976 et
2000. Parmi ces quartiers, nous citerons les différentes zones d'el Menzah, les berges
du lac, ainsi que les quartiers d'habitat spontané concentrés principalement à l'ouest de
Tunis où on a assisté à la concentration de commerces informels.
Compte tenu de ces évolutions, les nouvelles composantes de l'espace central à Tunis
s'organisent aujourd'hui autour des éléments suivants :
- Un hypercentre élargi et désormais ouvert sur les fronts des lacs nord et sud de Tunis
10
Cf. Morched Chabbi 2005. Mutations de la centralité et enjeux urbains dans les villes tunisiennes : les cas de
Tunis, Sfax et Sousse, in villes "arabes en mouvement" - SEDET - L'Harmattan
13
- Deux centres régionaux l'un réalisé au Nord en 1990 (centre urbain nord), le second
programmé au Sud de l'agglomération dans le quartier d'El Mourouj
- Plusieurs centres secondaires localisés dans les côtes nord (La Marsa, la Goulette) et
sud (Hammam Lif, Radès) et la zone ouest de Tunis (Ettadhamen)
Cette armature de centres est bien articulée, par un système de transport composé du
métro, du bus et du train Tunis- Goulette - Marsa (TGM) ainsi que de la ligne de
chemin de fer desservant la côte sud de Tunis.
Ainsi l'évolution survenue dans l'urbanisation avec le développement de nouveaux
quartiers a impulsé le passage d'une centralité mononucléaire à une centralité
polynucléaire. Cette évolution a accompagné les mutations urbaines du grand Tunis
survenue au cours des 30 dernières années.
Ces mutations urbaines ont été le résultat d'actions planifiées et d'actions non
planifiées. C'est dire qu'en dépit du développement de l'habitat spontané, la
planification urbaine mise en œuvre au cours des 30 dernières années a eu des effets
notables sur certaines transformations du grand Tunis.
14
15
5.2- Les acteurs de l'aménagement, les grands projets et leur impact sur
la structuration de l'agglomération
Les acteurs de l'aménagement sont principalement l'Etat et ses organismes, les
promoteurs privés et les ménages.
16
Par ailleurs les promoteurs immobiliers publics qui correspondent à quatre organismes,
ciblent principalement les strates inférieures des classes moyennes et les strates
supérieures des couches populaires.
N'étant pas en mesure d'acquérir les terrains de l'AFH, dont les prix sont du reste
relativement modérés, les promoteurs publics ont bénéficié de la rétrocession gratuite
des terrains appartenant à l'Etat dans le grand Tunis. S'agissant de terrains situés dans
les zones périurbaines, les projets réalisés ont contribué à étirer l'urbanisation vers la
périphérie à proximité des zones investies par l'habitat spontané et les ménages issues
des couches populaires.
Les opérateurs publics ont également contribué en réalisant des opérations d'habitat
dans d'anciens villages ruraux en mutation, à impulser des migrations résidentielles qui
ont renforcé l'urbanisation dans l'espace périphérique du grand Tunis.
c) Les ménages
L'action des ménages en matière de développement urbain a contribué à créer une
nouvelle périphérie composée de populations issues des migrations résidentielles dans
le grand Tunis et qui furent les laissés pour compte de la politique de l'habitat
pratiquée au cours des années 70 et 80 parce qu'orientée principalement en faveur les
classes moyennes.
Ce développement péri-urbain, a pris une forme illégale car les ménages construisaient
leurs logements, sans autorisation de bâtir et de lotir.
De ce fait s'est constituée une ceinture de quartiers dénommés à Tunis, l'habitat
spontané périurbain (HSPU)12.
Du point de vue social, ces nouveaux quartiers sont composés en majorité de couches
populaires et de strates inférieures des couches moyennes (fonctionnaires instituteurs,
infirmiers etc.) et sont principalement captifs des transports collectifs.
Situés pour la plupart dans des zones agricoles, les quartiers ne disposaient pas au
départ d'infrastructures et entre 1985 et 1990 ces quartiers firent fait l'objet d'actions de
réhabilitation et d'équipement en matière d'infrastructures, les logements étant en
majorité de bonne facture.
Le développement de ces quartiers a été rendu possible par l'accaparement des terrains
non immatriculés de l'Etat par des acteurs, dénommés à Tunis les lotisseurs
clandestins.
Ce développement péri-urbain du grand Tunis a été favorisé, comme nous l'avons déjà
montré par la stratégie de développement des promoteurs immobiliers publics d'une
part et par les lotisseurs clandestins d'autre part.
12
Cf. Morched Chabbi, 1986 une nouvelle forme d'urbanisation dans le grand Tunis. L'habitat spontané péri-
urbain-thèse de doctorat en urbanisme et aménagement université de Paris XII Institut d'urbanisme de Paris
18
Alors que l'immatriculation concernait en 1990, 10.000 véhicules par an, à partir de
l'année 1996-1997 on assiste à une croissance exponentielle de l'immatriculation qui
atteint en 2006, 57.000 véhicules par an.
De ce fait en contribuant à la congestion du trafic, les déplacements des voitures
entraînent la réduction de la vitesse commerciale des bus qui est actuellement de
l'ordre de 10km/h. Ainsi la concurrence de l'automobile, constitue un obstacle à la
fluidité du transport collectif en bus et est à l'origine de l'allongement et de
l'augmentation des temps de transport.
c) La sous-densification de l'urbanisation
Alors que la densité urbaine moyenne était de 101 habitants à l'hectare en 1970, cette
densité s'établit en 2002 à 83 habitants à l'hectare, baisse favorisée par l'étalement
spatial de l'urbanisation. Cette situation est génératrice de surcoûts d'urbanisation
d) L'augmentation des coûts d'urbanisation
Bien qu'aucune étude n'ait analysé les effets de la sous-densification sur les coûts
d'urbanisation, il paraît logique de considérer que l'un des impacts de l'étalement
spatial est l'augmentation des coûts d'urbanisation.
Les coûts d'infrastructures et des services essentiels implantés au profit d'une
population dispersée et faiblement dense, a une conséquence directe sur les coûts
d'urbanisation.
5.4 Les grands projets d'aménagement et leurs impacts sur la structuration de
l'agglomération
Parmi les grands projets d'aménagement on distinguera :
- Les grandes opérations d'habitat
- Les projets urbanistiques
- Les projets industriels
20
Ces projets réalisés sur la côte nord ou à l'ouest comme celui des jardins d'El Menzah,
se traduisent par la concentration de bassins résidentiels de moyen et haut standing au
nord, à l'ouest et au nord-Est de l'agglomération. Ces quartiers seront occupés par des
21
ménages fortement motorisés (1,5 à 2 véhicules par ménage) et dont les déplacements
domicile-travail emprunteront des voies actuellement saturées à l'heure de pointe.
Ainsi ces projets d'habitat auront un très fort impact sur la congestion de la circulation
et contribueront indirectement à concurrencer les moyens de transport collectifs dont
la vitesse commerciale, comme on l'a déjà souligné, connaît un fort ralentissement.
PLAN BLEU
2
LES GRANDS PROJETS
D’AMENAGEMENT
1
3 DANS LE GRAND TUNIS
3
1
LEGENDE :
Projets d’habitat
2 1 Ain Zaghouan
2 Bhar Lazreg
3 Les jardins d’El Menzah 1 et 2
Projets urbanistiques
13
Cf. Plan directeur régional des transports vol 2 le transport collectif dans le District de Tunis - Diagnostic
District de Tunis 1989.
14
PDRT Le transport collectif - vol 2 -Diagnostic -District de Tunis 1989.
25
PLAN BLEU
LEGENDE :
2
26
20
Morched Chabbi - une nouvelle forme d'urbanisation dans le grand Tunis. L'habitat spontané péri urbain - thèse déjà citée.
28
Avec d'importants quartiers concentrés dans la zone ouest de Tunis, les déséquilibres
habitat-travail s'en sont trouvés aggravées et on estime aujourd'hui que la zone ouest
de Tunis concentre un peu moins de 40% d'habitants du grand Tunis pour environ 15%
des emplois de l'agglomération. Cette situation est génératrice d'importants
déplacements. Et bien que les infrastructures routières et les services essentiels aient
connu une très nette amélioration au cours des 15 dernières années, la question d'un
habitat adapté aux populations économiquement modestes reste posé.
29
C'est cette option que vise à développer le schéma directeur d'aménagement du grand
Tunis (SDA) à l'horizon 2020. Ce SDA qui a été approuvé par le gouvernement
tunisien en 2004, doit à son tour prendre en compte les nouveaux projets des lacs sud
et nord de Tunis que des promoteurs émiratis sont actuellement en train de finaliser.
Il est encore trop tôt pour évaluer les impacts de ce SDA sur l'organisation
métropolitaine de Tunis, mais il est indispensable de relever que des contraintes
institutionnelles, foncières et urbanistiques peuvent mettre en échec les options de
planification urbaine définies par le SDA du grand Tunis à l'horizon 2020.
32
33
Après l'indépendance et plus précisément à partir des années 70, la concentration des
zones industrielles dans la zone sud de Tunis a été renforcée par l'extension de ces
zones industrielles sur plusieurs centaines d'hectares.
Au cours des années 80 le développement de l'urbanisation s'est opéré au nord et à
l'ouest de l'agglomération.
Cet éclatement spatial des fonctions industrielles et des fonctions résidentielles a
généré d'importants déplacements domicile-travail.
Le rééquilibrage tenté dans le cadre du plan régional d'aménagement de Tunis n'a pas
permis d'assurer le rééquilibrage entre fonctions résidentielles et fonctions industrielles
car la zone ouest n'a intégré qu'une centaine d'hectares de zones industrielles. En
revanche du fait de la concentration de la population dans cette partie de
l'agglomération, ce déséquilibre a encore renforcé l'intensité des déplacements des
ménages
b) Le chômage
Selon le recensement de 2004 le taux de chômage est de 16,2% dans le grand Tunis.
Ce taux varie selon les gouvernorats et se présente comme suit :
- Gouvernorat de Tunis : 16,6%
- Gouvernorat de l'Ariana : 12,8%
- Gouvernorat de Ben Arous : 16,3%
- Gouvernorat de la Manouba : 20%
21
Voir tableau en annexe
38
Entre 1994 et 2004, le taux de chômage dans le grand Tunis a connu une légère
réduction puisqu'il est passé de 16,3% en 1994 à 14,1% en 2004.
L'analyse en fonction des tranches d'âge22 donne les résultats suivants :
- 64,2% des chômeurs dans le grand Tunis sont âgés de moins de 30 ans
- 22,5% sont âgés de 30 et 39 ans.
- 13,3% sont âgés de plus de 40 ans.
Ces résultats montrent que le chômage touche principalement les jeunes primo-
demandeurs d'emploi.
Au cas cette situation venait à s'améliorer et que le chômage des primo-demandeurs
d'emploi venaient à régresser, cela aura des répercussions sur l'évolution de la mobilité
et des déplacements, d'autant que ces jeunes chômeurs résident en majorité dans les
quartiers populaires situés dans la périphérie du grand Tunis.
22
Voir tableau en annexe.
39
L’organisation des transports urbains et régionaux est régie par la loi n°2004-33 du 19 Avril
2004 portant organisation des transports terrestres. Cette loi qui a remplacé la loi de 1985 a
consacré et développé les principes suivants :
- le droit du citoyen au transport et la liberté d'en choisir le mode ;
- la nécessité de donner la priorité à l’usage des transports collectifs et en particulier au
transport ferroviaire, en raison des avantages qu’il offre en matière de transports de
masse et de certaines marchandises particulières ;
- la possibilité reconnue aux entreprises privées d’assurer le transport public collectif de
personnes ;
- le droit du transporteur à une compensation intégrale du manque-à-gagner occasionné
par le transport gratuit ou à tarifs réduits imposé par l’Etat ou par les autorités régionales
organisatrices ;
- la décentralisation de l’organisation des transports urbains et régionaux ;
- le partage des responsabilités entre l’Etat et les autorités régionales organisatrices des
transports terrestres ;
- la coordination de la planification urbaine et de la planification des transports ;
- la prise en charge par l’Etat du financement des investissements d’infrastructures et
d’études dans le domaine du transport collectif public urbain et régional ;
- l’institution d’un droit auquel seraient soumis les bénéficiaires indirects des services de
transport public collectif.
Les transports urbains constituent un secteur où interviennent plusieurs acteurs très diversifiés
tant par la nature (de l’Etat Central au secteur privé) que par le rôle (planification,
financement, exploitation, etc.).
Aussi, la complexité du cadre institutionnel qui n’est pas spécifique à Tunis ou à la Tunisie,
tient à des facteurs objectifs dont notamment :
- le type de services et d’infrastructures caractérisant les systèmes de transport : diversité
technique (plusieurs modes), infrastructures diversifiées (voirie, ferroviaire, etc.) ;
- les liens forts entre les différents sous-systèmes, autrement dit, les usagers appréhendent et
utilisent l’offre de transport dans son ensemble indépendamment des structures assurant la
diversité de cette offre.
Aussi, à la complexité naturelle des systèmes de transport urbains, peuvent s’ajouter les
problèmes spécifiques qui résultent du cadre institutionnel spécifique dans le cas de Tunis :
multiplicité des différents départements sectoriels en charge des sous-systèmes de transport,
multiplicité des opérateurs, grand nombre de collectivités locales, etc.
Les éléments caractéristiques du dispositif institutionnel se présentent pour la voirie sous trois
niveaux :
40
Pour la planification des transports, ce sont essentiellement les deux dernières catégories qui
retiennent plus l’attention dans la mesure où elles constituent l’essentiel de la voirie
structurante.
Pour les transports collectifs urbains (TCU), on note l’existence à Tunis de plusieurs modes :
TCU “routiers” (bus), TCU sur une infrastructure spécifique (rail léger ou lourd : MLT, lignes
ferroviaires de banlieues). Ces différents modes font appel - pour l’essentiel - à des
intervenants publics (Départements sectoriels, entreprises publiques) tout au long du cycle de
planification, de développement et d’exploitation des TCU.
Dans le Grand Tunis, plusieurs départements sectoriels sont parties prenantes dans le
processus de développement et de gestion/ exploitation des réseaux.
Pour les transports collectifs, le rôle des communes reste limité et se confine à la transmission
des doléances des citoyens en matière de besoins d’une part et un certain pouvoir de décision
quant aux conditions de circulation des véhicules de transport en commun sur le réseau de
voirie, d'autre part. Il reste toutefois consultatif dans les domaines de la planification et de la
programmation.
5) Les opérateurs publics : les transports collectifs dans le Grand Tunis sont gérés par deux
opérateurs publics : la STT et la SNCFT en charge du Métro Léger, du transport par bus et de
deux lignes ferroviaires de banlieue.
i/ La STT érigée en EPIC assure l’essentiel de l’offre de transport par bus et par le métro
léger, tout en disposant d’une certaine indépendance dans la conception et la réalisation de
l’offre de transport. Elle reste cependant soumise à la tutelle pour un certain nombre d’actes et
de décisions importantes dont notamment: l’approbation des plans d’investissement dans le
cadre du Plan National de Développement Economique (MDCI) et la fixation des tarifs, ce
qui implique le concours financier de l’Etat au titre des investissements en infrastructures,
ainsi que les compensations financières d’exploitation au titre du transport gratuit ou à tarifs
réduits. En particulier, la STT a pour mission de base l’exploitation du réseau de Métro léger
dont l’ossature prioritaire a été développée sur une quinzaine d’années et la construction et le
développement du réseau de Métro léger ; cette mission étant effectuée pour le compte de
l’Etat qui garde toutes les compétences en matière de planification, de financement et de prise
en charge des infrastructures. La STT exploite aussi une ligne ferroviaire de banlieue Tunis-
Goulette-Marsa (TGM).
ii/ La SNCFT qui prend en charge toute l’activité ferroviaire en Tunisie, est aussi érigée en
EPIC et a été créée en 1956. Le réseau actuellement exploité dans le Grand Tunis pour le
transport de voyageurs comporte principalement la ligne Tunis-Banlieue Sud (Radès-
Hammam-Lif - Borj Cédria) d’une longueur de 23 kms. A l’instar de la STT, la SNCFT reste
soumise à la tutelle notamment pour l’approbation de ses plans d’investissement et de sa
politique tarifaire, ce qui implique le concours financier de l’Etat au titre des investissements
en infrastructures, ainsi que les compensations financières d’exploitation au titre des
obligations à caractère public.
42
Cette loi attribue aux Gouvernorats les compétences dévolues aux autorités régionales
organisatrices des transports terrestres. Ceci devrait donc se traduire par l’existence de 4
autorités régionales organisatrices dans le Grand Tunis).
Par ailleurs, le décret n°2004-2767 du 31 décembre 2004, fixant les règles et les mécanismes
de coordination entre les autorités régionales organisatrices des transports terrestres, prévoit
pour les Gouvernorats d’un même district comme le cas du Grand Tunis, la création d’une
Commission interrégionale pour assister les autorités régionales concernées à coordonner
entre elles. Cependant, ces orientations institutionnelles tardent encore à se concrétiser et la
situation reste donc caractérisée par l’existence de plusieurs problèmes dont les principaux
sont présentés dans le paragraphe suivant.
La récapitulation des attributions par acteurs est présentée dans le tableau suivant :
43
Pour la gestion et la planification des infrastructures de transport (9ème mission indiquée dans
le tableau), la maîtrise d’ouvrage est assurée par le MEHAT pour les infrastructures routières
et le MT pour les infrastructures ferroviaires, maritimes et aériennes.
Si depuis le VIIIème plan, un grand effort a été entrepris pour élaborer des études de
planification de transport (deux PDRT en 1990 et 1998), l’expérience montre les grandes
difficultés de concilier les conceptions de développement et les priorités entre les
départements sectoriels (MEHAT, MT, Municipalités surtout de Tunis) et ce en dépit de
l’effort d’arbitrage et de rationalisation menés par le MT et le MDCI; la même remarque
s’appliquant du reste aux Collectivités Locales (Communes et Conseils Régionaux) fort
nombreuses dans la région de Tunis.
En somme, il apparaît que l’un des problèmes majeurs identifiés, est certainement la difficulté
de coordination, et de mise en cohérence des programmes d’infrastructures primaires avec le
développement spatial de la ville (relevant du MEHAT), de la politique de développement et
de circulation (prise en charge par des communes), des options de transport urbain de masse
(MT et opérateurs sous tutelle...).
En outre, les problèmes inhérents au suivi de vastes programmes de développement sont aigus
dés lors qu’il s’agit d’une implication d’acteurs et d’opérateurs multiples.
En dépit des efforts de concertation et d’intégration déployés, force est de constater que
l’absence d’une autorité urbaine forte, investie de l’autorité politique suffisante et dotée d’une
structure technique à même d’assurer la planification et le suivi, constitue sans doute le
dysfonctionnement institutionnel majeur.
« Les municipalités dont le nombre d’habitants dépasse un nombre qui sera fixé par arrêté du
ministre chargé des collectivités locales, sont tenues de dresser leurs plans des déplacements
urbains en prenant en considération les aspects relatifs à l’économie d’énergie et à la
protection de l’environnement. Les procédures pratiques d’élaboration des plans de
déplacements urbains qui fixent les critères techniques et les responsabilités de toutes les
parties intervenantes seront fixées par arrêté conjoint du ministre chargé des collectivités
locales, du ministre chargé de l’aménagement du territoire et du ministre chargé du
transport. »
En effet, le périmètre du transport urbain a été défini par l’article 17 de la loi n°2004-33 du 19
avril 2004, portant organisation des transports terrestres, qui stipule ce qui suit :
« Le périmètre de transport urbain est constitué du périmètre communal. Il peut également
couvrir le périmètre d’un ensemble de communes adjacentes ou s’étendre à une limite
dépassant le périmètre de la commune ou de l’ensemble des communes.
23
Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat
47
8.1- La motorisation :
Il est à noter que la comparaison par rapport à l’année 1977 est donnée à titre indicatif dans la
mesure où le périmètre du District couvrait moins d’agglomérations. Ainsi, le parc VP dans le
Grand Tunis a plus que doublé (2,3) entre 1977 et 1985 suite d’une part à l’accroissement
global de la motorisation des ménages et d’autre part à l’extension de son périmètre. La
répartition du taux de motorisation par secteur géographique se présente comme suit :
8.2- La mobilité :
D’après les données sur la mobilité dans le Grand Tunis, issues de l'enquête ménages de 1994
et actualisées à l'année 2006, la répartition de la mobilité (définie comme étant le nombre de
déplacements par jour et par habitant) par mode se présente dans le Grand Tunis, dans la
situation de l’année 2006, de la manière suivante :
Part du marché
(modes motorisés) 57,8% 38,0% 4,2% 100,0%
Source : PDRT - Actualisation H.A
- la marche à pied représente environ la moitié des déplacements globaux des habitants du
District de Tunis25, alors que les deux roues ne sont utilisés que très faiblement (2,1%
uniquement de l'ensemble des déplacements).
Il est à signaler qu’en l’absence de données sur les déplacements à pied pour l’année 2006,
nous avons retenu la même valeur de l’enquête ménages de 1994.
L’évolution de la répartition modale motorisée qui découle de ces données se présente comme
suit :
Tableau n°10 : Evolution de la répartition modale
Répartition 1977 1985 1996 2006
modale
Part TI 23,1% 46,8% 49,7% 60,3%
Part TC 68,4% 53,2% 50,3% 39,7%
Source : PDRT 1989 & 1996 – INS - Actualisation H.A
Les résultats de l’enquête ménages de 1994 font ressortir les particularités suivantes :
- la plupart des déplacements dans le Grand Tunis, se font pour motif scolaire et la marche à
pied, constitue le mode le plus utilisé pour réaliser ce type de déplacements ;
- pratiquement la moitié des déplacements motorisés se font pour accomplir un déplacement
à motif professionnel (voir tableau ci-après).
Il ressort ainsi que les déplacements alternants domicile-travail et domicile-école ont toujours
constitué la part la plus importante des déplacements effectués par les habitants de la région
de Tunis. De 1977 à 1994, ces déplacements ont augmenté au détriment des déplacements
pour autres motifs.
En ne considérant que les déplacements motorisés, la répartition par motif change
radicalement comme le montre le tableau suivant :
Par ailleurs, le parcours moyen motorisé par habitant a augmenté entre 1977 et 1985 passant
de 6,0 km à 7,8 km. Cette donnée n’existe cependant que pour les années 1977 et 1985 et elle
n’a pas été diffusée par l’enquête ménages de 1994. Sa décomposition par mode motorisé
(VP, TC et 2 roues) n’existe que pour l’année 1985.
Aussi, l’enquête O/D réalisée en 1999 au niveau des stations du réseau métro, a fait ressortir
que la distance moyenne parcourue sur ce réseau, était en moyenne de 5,7 km.
Ces données relatives au parcours moyen par mode, sont récapitulées dans le tableau suivant :
Il est à signaler que les volumes de véhicules-km/jour sur le réseau routier du Grand Tunis
reconstitués à l’aide du modèle EMME/2 (cf. §8.1), ont évolué entre 1996 et 2006 à un taux
annuel moyen de 6,9% par an, suite à l’augmentation du parc véhicules en circulation et
l’étalement de l’urbanisation (voir tableau suivant).
Il ressort de ces résultats que le centre ville constitue le plus grand pôle d’attraction du trafic
VP pour le Grand Tunis. Cependant, le développement de nouveaux noyaux multifonctionnels
au Nord (quartiers El Manazeh, El Manar, Ennasr, Ariana) et à l’Est (La Marsa, Sidi Daoud,
Berges du lac, Montplaisir-Bourjel) a contribué à l’accroissement des échanges inter-
secteurs sans transiter nécessairement par le centre ville. Ceci a été d’ailleurs facilité par le
développement d’infrastructures routières reliant directement ces nouveaux quartiers entre
eux et avec le reste de l’agglomération.
Selon les enquêtes sur les consommations des ménages, réalisées tous les 5 ans par l’INS, le
budget moyen consacré au transport s’élevait en 2005 dans la région de Tunis à environ 284
DT par personne par an, ce qui correspond à 11,9% des dépenses totales. Cette consommation
est répartie affectée à concurrence de 8,5% au transport privé (voiture particulière) et 3,4% au
transport public (bus des opérateurs publics et privés, métro, train de banlieue).
La région de Tunis enregistre, au fait (tableau suivant), le plus haut niveau des dépenses
moyennes annuelles par individu consacrées au transport (284 DT contre une moyenne
nationale de 195 DT). En outre, la part des dépenses pour le transport privé est nettement
supérieure à la moyenne nationale (8,5% contre 7,1%), alors que la part des dépenses pour le
transport public est légèrement inférieure (3,4% contre 3,6%).
La région de Tunis enregistre, aussi, le plus haut niveau des dépenses totales par individu (en
moyenne 2390 DT contre 1820 DT au niveau national). Cependant, l’évolution durant la
période 1995-2005 de la consommation totale (et aussi dans le transport) a été moins rapide
pour la région de Tunis qu’au niveau national. Ceci dénote de la dynamique socio-
économique qu’ont connu les autres régions du pays surtout entre 2000 et 2005 et qui s’est
traduite par une augmentation notable de leurs dépenses totales et en particulier dans le
transport. Le tableau ci-après décrit l’évolution de ces dépenses entre 1995 et 2005.
Les statistiques nationales issues du MIPME26 montrent que les consommations de carburants
(essences27 et gas oïl) ont évolué entre 1995 et 2005 respectivement aux taux de 4,0% et 2,9%
par an (voir tableau ci-après. Ces taux d’accroissement des consommations ont été plus élevés
au cours de la période 1995-2000 surtout pour les essences. L’augmentation des prix à la
pompe et l’utilisation de plus en plus importante des véhicules à moteur diesel expliquent en
partie cette tendance.
Il est à noter que compte tenu de l’indisponibilité des données régionalisées, on estime que le
Grand Tunis détient une part d’environ 40% de la consommation nationale.
Par ailleurs, la consommation de GPL reste encore faible puisqu’elle était en 2005 de l’ordre
de 8 KTEP, sachant qu’elle a connu de grandes fluctuations durant la période 1995-2005 avec
un minimum de 2 KTEP en 1995 et d’un pic de 23 KTEP en 2001.
Il est à noter que les prix de vente au public des produits pétroliers, ont augmenté à plusieurs
reprises au cours des deux dernières années au vue de l'augmentation des prix du pétrole sur le
marché international.
Cependant, cette augmentation est à relativiser par le prix du dollar, dont le niveau a atteint
1,18 DT pour 1 Us $, soit le taux le plus faible depuis 2 ans et par le fait que la Tunisie couvre
60% de sa consommation de pétrole par sa production nationale.
Donc, chaque fois que le pétrole augmente, ses importations augmentent, mais aussi ses
exportations, ce qui contribue à atténuer le prix des augmentations sur le marché international.
Aussi, en regardant de près les chiffres avancés par le MIPME, on remarque que le taux de
subvention est faible pour certains produits comme le gasoil 50 PPM et l'Essence et très fort
pour le gaz. Ci-après le montant de compensation de chaque produit :
- essence super et essence sans plomb : 0,080 DT par litre ;
- gasoil : 0,250 DT par litre ;
- pétrole lampant : 0,400 DT par litre ;
- fuel Oïl : 0,350 dinars la tonne ;
- GPL bouteille de 13 kg : 11,700 dinars la bouteille.
26
MIPME : Ministère de l’Industrie et des Petites & Moyennes Entreprises
27
Essence normale, super et sans plomb
28
ANME : Agence Nationale de Maîtrise de l’Energie
54
Donc, les ménages à faible revenu sont épargnés par une forte compensation du pétrole
lampant et le gaz GPL en bouteille, tandis que l'Essence et le gasoil 50 PPM sont relativement
faiblement compensés, du fait que cela affecte beaucoup plus les couches sociales aisées et
moyennes.
Par contre, le gasoil reste relativement fortement subventionné, car cela affecte la production
électrique et les transports en commun, les taux et le transport de marchandise.
Le prix du gasoil 50 PPM est progressivement indexé sur celui de l'essence super sans plomb,
avec une différence de taille, c'est qu’une voiture roulant au gasoil consomme 50% mois
qu'une voiture roulant à l'essence, ce qui explique l'augmentation rapide des voitures
fonctionnant au diesel.
Enfin, il faut noter que le prix des carburants est nettement inférieur à plusieurs pays non
producteurs de pétrole comme l'Europe et à plusieurs pays africains, mais il faut noter aussi
qu'une grande partie du prix de vente public est masquée par des taxes de consommation
revenant à l'Etat et dépassant parfois les 40% de la valeur nominative du prix à la pompe.
Rappelons que les principaux polluants atmosphériques émis par les moteurs et leurs effets
sont les suivants :
- le gaz carbonique (CO2) : non nocif, mais actif dans l’effet de serre ;
- le monoxyde de carbone (CO) : toxique, il gêne l’absorption d’oxygène par le sang,
mais sa durée de vie est courte ;
- les oxydes d’azote (NOx) : précurseurs de l’ozone, très nocifs et produisent, de plus,
des composés acides au contact de l’humidité ;
- les composés organiques volatiles non méthaneux (COVNM) : hydrocarbures qui
peuvent être cancérigènes (benzène) et participent à la formation de l’ozone ;
- le méthane (CH4) : non nocif et de courte durée de vie, mais très actif dans l’effet de
serre ;
- l’oxyde de soufre (SO2) : produit des composés acides au contact de l’humidité.
Selon les statistiques fournies par l’ANPE et l’ANME respectivement pour les années 1994 et 2006,
l’évolution de ces polluants au niveau national, se présente comme suit :
55
Il ressort de ces statistiques, qu’en dépit de l’accroissement très important du parc au cours de
la période considérée, les polluants n’ont augmenté que faiblement. Ceci pourrait s’expliquer
par la conjugaison des faits suivants :
- le rajeunissement du parc des voitures suite à l’allègement des taxes sur les voitures de
faible puissance ;
- l’étalement de l’urbanisation et l’amélioration notable des infrastructures routières ;
- l’utilisation de carburants de meilleure qualité.
Il apparaît donc que la région de Tunis participe d’une manière intense à la pollution
atmosphérique en Tunisie. Les parts de chaque polluant sont en effet en général supérieurs à
40% (qui est part estimée de la consommation de carburant de la région de Tunis par rapport
au total national). Ceci dénote donc de l’effet de la congestion qui est beaucoup plus prononcé
dans la région de Tunis que dans le reste des villes du pays.
Cependant si le nombre de blessés a suivi pratiquement la même évolution que le nombre des
accidents, il n’en est pas de même du nombre de tués dont l’évolution annuelle a été moins
élevée pour le Grand Tunis (+1,2%) qu’au niveau national (+1,6%). Le tableau ci-après en
donne l’illustration.
56
Ces valeurs relatives au nombre de tués et de blessés, rapportées au nombre d’accidents sont
légèrement plus faibles dans le Grand Tunis (voir tableau suivant). Ceci s’explique par le fait
que la plupart des accidents se produisent en agglomération et sont donc moins dangereux que
ceux qui se produisent hors agglomération. Il est à noter aussi que le linéaire des routes
situées hors agglomération dans le Grand Tunis, comparé aux autres gouvernorats du pays, est
relativement réduit.
Tableau n°22 : Evolution des ratios : tués & blessés par accident
Ratio Ratio
Tués/accident Blessés/accident
Grand Tunis 11,7% 128%
Année 1996 Total national 12,7% 133%
Grand Tunis 6,7% 129%
Année 2006 Total national 13,8% 138%
Source : MIDL
Les services de la garde nationale relèvent que les responsabilités des conducteurs de voitures
(63% des cas), des motocyclistes (25%) et des piétons (42%) dans les accidents de circulation
demeurent élevées, en dépit des campagnes de sensibilisation menées.
Par ailleurs, l'évaluation monétaire des dégâts matériels et humains sur la base des statistiques
des différents assureurs opérant dans la région de Tunis, donne lieu aux estimations29
suivantes :
- les dégâts matériels occasionnent, en moyenne, une enveloppe d'environ 6500 DT par
accident ayant provoqué des dégâts corporels ;
- le coût d’un mort serait de 44350 DT ;
- le coût du blessé présentant une invalidité permanente représenterait de 13300 DT.
Sur la base de ces valeurs, les coûts des dégâts matériels et humains occasionnés par les
accidents de la circulation sont estimés (dans les conditions économiques de l’année 2006) au
niveau du Grand Tunis à environ 115 millions de Dinars par an, et au niveau national à
environ 340 millions de Dinars.
29
Source : H.A
57
Le transport collectif urbain dans la région du Grand Tunis se distingue par rapport aux autres
régions du pays par la multiplicité des intervenants et la variété des services offerts. En effet,
deux sociétés publiques et quatre autres privées opèrent dans le Grand Tunis :
- la STT qui exploite deux réseaux :
• un réseau bus de 207 lignes urbaines et suburbaines dont la majorité est de type radial
reliant le centre ville à la périphérie et s’étendant sur une longueur d'environ 6845 km
moyennant un parc de 1114 véhicules ;
• un réseau ferroviaire constitué :
2- de 5 lignes de métro léger desservant la périphérie proche du centre (Ben Arous,
Ariana, Ibn Khaldoun, Intilaka et Denden) sur une longueur d'environ 118 km avec
un parc de 134 rames ;
3- et d’une ligne de chemin de fer électrifiée d'une vingtaine de km de longueur et
desservant la banlieue Nord de Tunis (ligne TGM) avec un parc de 18 rames ;
- la SNCFT qui exploite une ligne de chemin de fer desservant la banlieue Sud de Tunis
(Radès-Hammam Lif-Borj Cédria) de longueur 23 km avec 70 voitures en traction diesel-
électrique ;
- les opérateurs privés (TCV, TUT, TUS, STC) qui exploitent ensemble 35 lignes.
Cette performance revient en premier lieu au principal opérateur de transport collectif dans le
Grand Tunis, la STT. En effet, le réseau bus de la STT détient l’offre la plus importante de la
région de Tunis (57,9% de l’offre globale exprimée en PKO) suivie par le réseau du métro
léger (22,5 %), alors que l’offre des deux lignes ferroviaires de banlieue Nord et Sud et l’offre
des opérateurs privés représentent respectivement 9,4% et 10,2% (voir tableau suivant).
Le réseau bus effectue aussi le kilométrage le plus élevé de tous les réseaux TC du Grand
Tunis. Ce réseau dessert, en plus des quartiers périphériques proches du centre ville de Tunis,
des zones très éloignées de ce dernier (situées dans un rayon de 20 à 50 km). Le tableau
suivant en donne l’illustration :
58
Pour assurer la couverture d’une très grande partie de l’agglomération de Tunis et plus
particulièrement des régions éloignées (réseau suburbain long), la STT dispose au terme de
l’année 2006 d’un parc de 1114 véhicules
Il ressort de ces trois tableaux que l’évolution de l’offre la plus importante (respectivement
+7,1%, 6,4% et 7,8% par an pour l’offre exprimée en termes de PKO, véhicule-km et parc) a
été enregistrée pour les opérateurs privés dont le nombre est passé de 2 en 1996 à 4 en 2006.
Actuellement, quatre sociétés privées de transport collectif urbain et suburbain opèrent dans la
région de Tunis, moyennant la conclusion de conventions de concession avec l'Etat. Ces
opérateurs sont les suivants:
Ces sociétés privées offrent un service de transport à places assises, dédié à une clientèle
disposée à payer plus cher pour être transportée dans de meilleures conditions de confort.
59
Ce type de transport est assuré dans les quatre gouvernorats du Grand Tunis par les taxis, les
louages et les véhicules de transport rural, dont l’évolution du parc au cours de la dernière
décennie, est donnée dans le tableau suivant :
Tableau n°27 : Offre en véhicules pour le transport public non régulier (Parc)
Année 1996 Part 2006 Part Evolution
Mode 1996-2006
Individuels 6946 90,7% 10216 85,5% 3,9%
Taxis
Collectifs 41 0,5% 58 0,5% 3,5%
interurbains 516 6,7% 1196 10,0% 8,8%
Louages
Régionaux 34 0,4% 47 0,4% 3,3%
Véhicules de transport rural 120 1,6% 437 3,7% 13,8%
Total 7657 100,0% 11954 100,0% 4,6%
Source : Ministère du Transport
Le parc de véhicules de transport public non régulier dans la région de Tunis s’est accru
durant les 10 dernières années à un rythme moyen de 4,6% par an, passant de 7657 véhicules
en 1996 à 11954 en 2006. Les véhicules de transport rural et les louages interurbains ont
connu les plus fortes augmentations (respectivement 13,8% et 8,8% par an). Ce constat
s’explique par une demande en déplacements qui croît avec un rythme soutenu entre les zones
rurales non desservies par des lignes de bus régulières et les zones urbaines.
Le trafic T.C dans l’agglomération de Tunis a évolué durant la période 1996-2006 comme
présenté dans le tableau ci-dessous.
Ces résultats montrent que le réseau bus continue de dominer le marché de transport de
voyageurs TC du Grand Tunis (environ 67 % du nombre total de voyageurs transportés par
tous les opérateurs).
Cependant, sa part est en train de se réduire au profit du réseau de métro léger, de la ligne
ferroviaire de banlieue sud et des transporteurs des bus privés.
60
La demande totale satisfaite de la STT par types de voyageurs, se présente pour l’année 2006,
comme suit :
Tableau n°29 : Répartition des voyageurs sur le réseau bus de la STT (en milliers)
Type de voyageurs Nombre Part
Voyageurs ordinaires 141615 43,2%
Voyageurs Scolaires et universitaires 148907 45,4%
Voyageurs gratuits 37527 11,4%
Total 328049 100,0%
Source : STT (Année 2006)
Il ressort de ces résultats que la clientèle de la STT est constituée pour la plupart (88,6%) de
voyageurs payants (tickets, cartes hebdomadaires, abonnements mensuels, abonnements
annuels et abonnements scolaires). La part des voyageurs gratuits est estimée à 11,4%.
30
Nombre de voyageurs rapporté au kilométrage parcouru
61
- les lignes du Centre ont le taux moyen de remplissage le plus faible (36,4%) et la part du
trafic scolaires la plus élevée (34,1%), ce qui explique leur faible taux de couverture des
charges par les recettes31 (37,6%) ;
- par contre pour les lignes du secteur Sud-Ouest qui ont le taux moyen de remplissage le
plus élevé (52,1%), leur faible taux de couverture des charges par les recettes (35,9%)
s’explique par le fait qu’il s’agit de lignes relativement longues (26 km) et de faible
densité de trafic (4,4 voyageurs/km), donc des lignes de faible recette au km (0,845 D
contre un coût moyen au km de 2,356 D).
Les résultats présentés dans le tableau ci-dessus montent que les lignes suburbaines longues
ont les densités moyennes de trafic et les taux de couverture des charges par les recettes les
plus faibles du réseau bus de la STT. En outre, le faible taux de couverture des charges par les
recettes s’explique par le faible taux de remplissage et par l’importance du trafic scolaire.
Comparativement au réseau bus, celui du métro léger présente des densités de trafic, des taux
de remplissage et des taux de couverture des charges par les recettes plus élevés. La part du
trafic scolaires est aussi plus élevée (46,3% en moyenne).
En comparant les deux lignes, on remarque que la ligne TBC a une densité de trafic plus
élevée et un trafic scolaire moins important, et par suite une recette au km plus élevée
(presque une fois et demie). En conséquence, la ligne TGM a un taux de couverture des
charges par les recettes inférieur à celui de la ligne TBC.
La schématisation du réseau métro et des lignes ferroviaires de banlieue, est donnée ci-après.
32
Tunis – Borj Cédria
63
La comparaison des taux de couverture des charges (y compris amortissements) par les
recettes pour les différends modes de transport public se présente comme suit :
10.3- La Tarification :
Le système tarifaire actuel des transports collectifs dans la région de Tunis est basé sur un
sectionnement des lignes des réseaux urbains et suburbains. Il diffère selon les opérateurs en
fonction des sections et de la couverture géographique (voit tableau suivant).
64
Le système tarifaire en vigueur se caractérise par un tarif comportant un terme fixe (prise en
charge) et un terme variable proportionnel à la distance parcourue (mesuré par le nombre de
sections). Le prix d’un trajet élémentaire est donc fonction du nombre de sections parcourues.
Les titres de transport actuellement utilisés par les différents opérateurs sont les suivants :
Les réductions consenties aux titres à vue par rapport aux tarifs normaux sont variables en
fonction du type de titre, de la longueur du parcours et de l’opérateur.
Les réductions les plus importantes concernent les abonnements scolaires (hors
compensation). Elles représentent entre 82% à 94% des tarifs normaux
Pour les opérateurs privés, une tarification unique pour chaque ligne est utilisée. L’écart de
tarifs par rapport autres exploitants concurrents varie de 18 % à 43 %.
33
Il est à noter que pour le réseau métro, la mise en service en 2001, de lignes transversales a
nécessité l’adoption de 3 sections supplémentaires qui coïncident avec celles de la SNT.
65
Il est à noter que les tarifs appliqués par tous les opérateurs de transport urbain et régional
dans le Grand Tunis (y compris les taxis, les louages et les véhicules de transport rural) ont
fait l’objet depuis l’année 2001, des augmentations suivantes :
En matière d’utilisation des titres, une baisse des voyageurs “ coupons ” est constatée pour
tous les opérateurs, et ce suite aux augmentations successives des tarifs. Cette baisse a été
partiellement compensée par l’utilisation des titres à vue.
En effet, le nombre de voyageurs scolaires ne cesse de croître et leur part dans le trafic global
prend de plus en plus de l’importance (plus de 45% du trafic de la STT).
Une grande partie des utilisateurs des coupons (80%) et des abonnements scolaires font des
trajets de courte et moyenne distance (1 à 2 sections), alors que les abonnements civils sont
utilisés principalement pour des trajets de longue distance (3 sections et plus).
Les lignes urbaines et suburbaines des réseaux des sociétés de transport collectif terrestres
sont pour la plupart saturées (taux de charge en période de pointe proche ou supérieur à
100%).
Pour des considérations sociales, la STT est contrainte d’assurer une couverture géographique
s’étendant en périphérie lointaine au détriment d’une bonne desserte des quartiers proches des
centres villes.
Les réseaux ferroviaires (métro et lignes ferroviaires de banlieue de Tunis) ont des taux de
charge aux heures de pointe de la journée se situant dans une fourchette allant de 90% à
100%. Cette saturation des modes de transport public pousse certains opérateurs privés à
transporter, parfois, un surplus d’usagers par rapport au nombre de places assises offertes.
En effet, les transporteurs privés, compte tenu de la saturation des autres modes de transport
concurrents, sont parfois contraints de transporter un surplus d’usagers par rapport au nombre
de places assises offertes. Cependant, pendant les heures creuses, le trafic sur certaines lignes
chute considérablement de sorte que le taux d’occupation moyen des bus atteint des valeurs
très faibles (12 voyageurs en moyenne pour la TUT).
66
Par ailleurs, la vitesse commerciale des autobus pour toutes les grandes villes du pays ne
cesse de se dégrader, surtout lors des traversées des les centres villes, atteignant dans certains
cas (notamment dans la ville de Tunis) des valeurs inférieures à 10 km/h.
Les conditions de circulation générale très difficiles et l’absence d’aménagements facilitant la
circulation des autobus sont les causes principales de ce phénomène.
Pour ce qui est des réseaux ferroviaires, la vitesse commerciale du métro léger, est en
moyenne de 16 km/h (valeur supérieure à celle des autobus d’environ 50 % sur les mêmes
corridors) alors que celle des lignes ferroviaires de banlieue, qui circulent en site propre
intégral, est nettement plus élevée (en moyenne 30 à 35 km à l’heure).
La ville de Tunis est dotée d’un plan de circulation qui date de 1977 mais qui n’a concerné
que l’hypercentre de la ville. Ce plan a été modifié et étendue à partir de 1984 à la partie
centrale délimitée par un ensemble d'axes routiers contournant le centre ville, communément
appelé "anneau des boulevards". Sa mise en place a été progressive de 1984 à 1991 en
parallèle avec la mise en service des différentes lignes du réseau de métro léger.
Ce plan a été conçu en système alvéolaire basé sur le principe des poches de circulation
étanches à la circulation. L’objectif principal qui a été visé à travers l’instauration de ce
système est de favoriser la multimodalité dans la ville de Tunis.
Le besoin d'adopter une approche multimodale pour les déplacements dans la ville de Tunis,
s'est fait sentir suite à la conjugaison de plusieurs facteurs:
- les contraintes particulières du site qui ont particulièrement pesé sur l'évolution du
système de transport urbain ;
- la concurrence entre modes pour le partage de la voirie centrale dont les limites ont été
vite atteintes avec l'évolution rapide de la motorisation et l'accroissement de la demande
en transport collectif dans le centre ;
- la volonté politique pour le développement d'actions structurantes en matière de transport
urbain;
- l'émergence d'un projet fédérateur, en l'occurrence le métro léger qui a nettement amélioré
la qualité du transport collectif à Tunis.
Tous ces facteurs ont donc milité pour la mise en place d’un plan de circulation favorisant les
transports collectifs et en particulier le métro léger et maîtrisant l’usage de la voiture
particulière surtout dans le centre ville.
Depuis sa mise en place progressive de 1984 à 1991, le plan de circulation de la ville de Tunis
n‘a connu que de modifications mineures (changement de sens de circulation et
réaménagements ponctuels de quelques tronçons routiers et carrefours).
Aussi, certaines actions préconisées par le plan de circulation au niveau de l’anneau des
boulevards n’ont pas été réalisés.
Ceci a eu pour effet de limiter les avantages attendus de ce plan, d’autant plus que les actions
réalisées n’ont contribué qu’à des améliorations localisées de la circulation.
Compte tenu de toutes ces considérations, une actualisation de ce plan a été réalisée entre
1999 et 2004 et a concerné tout le périmètre communal de la ville.
67
Toutefois, les problèmes les plus importants qui ont nécessité une réflexion détaillée ont
concerné essentiellement :
- la partie centrale de la ville qui continue de souffrir de quelques problèmes ponctuels ;
- les quartiers contigus au centre ville surtout des côtés nord (Montplaisir, El Menzah, El
Manar, Berges du lac) dont la réflexion a porté sur leur accessibilité à partir de la voirie
périphérique et les problèmes ponctuels de la circulation interne.
Circulation générale :
Pour évaluer les effets de la mise en place du plan de circulation dans le centre ville, on a
étudié l’évolution du trafic journalier des voitures particulières (VP) pour les années 1985,
1996 et 2006 et par suite des déplacements en transport individuel accédant au centre ville au
niveau de deux cordons plus ou moins proches du centre ville, coïncidant avec (voir schéma
ci-après) :
- l'anneau des boulevards qui constitue la 1ère ceinture du centre ville et la 1ère couronne du
réseau viaire du Grand Tunis ;
- la 2ème couronne (délimitée par des rocades périphériques), qui constitue la 2ème ceinture
du centre ville, et qui est plus éloignée de l'anneau des boulevards.
L’analyse des déplacements au niveau de ces deux couronnes donne lieu aux résultats
suivants :
Tableau n°39 : Trafic au niveau de la 1ère et la 2ème couronnes (En milliers d’uvp/jour)
Année Taux d'acc. annuel
Cordon 1985 1996 2006 1985-1996 1996-2006
1ère couronne
392 456 521 1,4% 1,3%
(anneau des boulevards)
2ème couronne
402 659 990 4,6% 4,2%
(rocades périphériques)
Source : PDRT pour 1985 et 1996 et Estimations H.A pour 2006
68
Cette forte augmentation du trafic VP met en relief l'existence d'une demande potentielle de
transport collectif (TC) qu'il faudra satisfaire quantitativement et qualitativement afin de
freiner l'accès de la VP à cette partie de l'agglomération (qu'on peut considérer comme le
centre élargi de Tunis).
Au regard des résultats présentés ci-dessus, on peut dire que les composantes du trafic les plus
concernées par les limitations de la circulation imputables au métro et plus précisément au
plan de circulation, concernent les modes de transport individuel (voitures particulières,
camions et camionnettes) en dehors des taxis qui continuent à être très sollicités pour accéder
au centre ville.
69
Rappelons tout d’abord que d’après les résultats de l’enquête ménages de 1994, la part des
déplacements en taxis, représente environ 6 % de l’ensemble des déplacements enregistrés
dans le District de Tunis. Cependant, cette part relativement faible ne doit pas cacher
l’augmentation importante du parc des taxis dans la région de Tunis et leur forte présence
dans le centre ville. En effet, Les autorisations de taxis individuels opérant dans le District de
Tunis s’élève actuellement à plus de 10000 véhicules, ce qui représente environ 80% du parc
taxis national, tout en enregistrant une évolution de l’ordre de 4% par an.
Aussi, les résultats de comptages manuels effectués sur certaines artères du centre ville
(anneau des boulevards, Av. H. Bourguiba) à l’occasion de l’actualisation de l’étude du plan
de circulation, ont montré que le trafic des taxis représente 10 et 15% du trafic total enregistré
sur ces axes.
Quant au taux d’occupation moyen, il a été évalué, selon une étude réalisée en 1995
conjointement par le Ministère du transport et l’Agence Urbaine du Grand Tunis, à environ
60 %, c’est à dire que 40% des véhicules taxis circulent vides dans les différentes artères de la
capitale.
En ce qui concerne les bus, et malgré la mise en service du métro léger, ils continuent à
accéder dans le centre ville d’une manière très importante, vu l’existence de quatre stations
terminus bus dans le centre ville, au niveau des places Belhouane, Thameur, Barcelone et
Tunis Marine. Plus d’une centaine de lignes sont desservies à partir de ces stations et plus
particulièrement des 3 premières qui, pendant les heures de pointe, sont exploitées dans des
conditions de saturation et occasionnent de ce fait une gêne importante pour leur exploitation
propre ainsi que pour la circulation générale si bien que sur certaines artères contiguës ou
proches à ces stations, les situations d’embouteillages sont constamment observées.
Aussi, la vitesse commerciale des bus dans le centre ville atteint des valeurs très faibles
variant entre 7 km/h et 11 km/h. Les vitesses les plus faibles sont enregistrées pour les lignes
en provenance des secteurs Ouest, Nord Ouest et Sud Ouest via l’axe constitué par les
avenues B. Sfar et Madrid, alors que la vitesse moyenne de 11 km/h est observée pour les
lignes accédant au centre ville à partir des secteurs Nord et Nord Ouest via l’av. de la Liberté.
Cependant, si l’accessibilité des bus au centre ville à partir des secteurs Ouest et Nord, est
assez difficile, elle l’est beaucoup moins du côté Sud, étant donné que les lignes du secteur
sud utilisent une voie réservée de la rue de la gare pour aboutir à la station terminus de la
place Barcelone. Cette relative facilité a été, d’ailleurs, favorisée par le plan de circulation qui
a crée deux poches de circulation dans le secteur sud du centre ville: l’une à l’Ouest (entre la
Médina et la SNCFT) et l’autre (entre la SNCFT et le lac de Tunis) limitées toutes les deux au
Nord par la rue F. Hached dont la chaussée a été réduite à cause du passage du métro léger et
qui a provoqué la coupure de nombreuses rues perpendiculaires.
Ces deux poches circulation ont largement contribué à alléger les flux des voitures
particulières en éliminant pratiquement le trafic de transit au profit d’une meilleure circulation
des bus (entrée par l’av. de la gare et sortie par l’av. de Carthage).
70
Les piétons :
La marche à pied constitue d’après l’enquête ménages de 1994 un mode utilisé à près de 50%
de l’ensemble des déplacements. En effet, les piétons sont fortement présents au niveau de
plusieurs artères et endroits de la ville de Tunis, notamment à proximité des établissements
scolaires, des équipements socio-collectifs, des stations principales de transport public et des
zones commerciales (centres commerciaux, marchés,…).
Pour assurer la sécurité des déplacements des piétons, plusieurs espaces et ouvrages ont été
conçus et dédiés exclusivement aux piétons.
Ainsi, la Municipalité de Tunis a procédé lors de la mise en place des deux premiers plans de
circulation à piétonniser quelques artères et à amanger des places publiques pour les piétons.
Aussi, des ouvrages piétonniers souterrains ont été réalisés à l’occasion de la mise en service
du métro léger (entre 1985 et 1991) au niveau des deux principales stations du métro
(Barcelone et république). Ces ouvrages ont été réalisés conjointement par la Municipalité de
Tunis et la STT (SMLT34 à cette époque).
34
SMLT : Société de métro léger de Tunis
71
D’un autre côté, le MEHAT a réalisé pendant les cinq dernières années plusieurs passages
supérieurs et souterrains en faveur des piétons au niveau des endroits considérés comme des
points noirs du réseau routier de la ville de Tunis. Ces ouvrages se situent essentiellement sur
les axes rapides du Grand Tunis.
Malgré toutes ces réalisations, les espaces et artères dédiées aux piétons sont actuellement
insuffisants et quelques anomalies sont constatées au niveau de certaines rues du centre ville :
- la largeur réduite des trottoirs ou leur occupation par des véhicules en stationnement ou par
les commerçants ambulants oblige les piétons à circuler sur la chaussée ;
- l’indiscipline des piétons lors des traversées des chaussées et des carrefours (non respect de
la signalisation horizontale et lumineuse) aggrave, dans beaucoup de cas, les situations de
congestion de la circulation.
Il est à remarquer que les accidents impliquant les piétons ont lieu, selon les statistiques de la
police de la circulation, dans environ 60% des cas le long de routes et à hauteur de 15% dans
les carrefours urbains.
L’utilisation des deux roues est faiblement sur le réseau routier du Grand Tunis. Leur part
n’est en effet que de 2,5% de l’ensemble des déplacements et moins de 5% des déplacements
mécanisés.
Compte tenu de cette faible présence, ce mode n’a pas bénéficié d’actions spécifiques en sa
faveur. Cependant, quelques expériences ont été tentées en aménageant des pistes cyclables
au niveau de deux axes principaux du Grand Tunis, mais qui ont été vouées à l’échec. Ces
pistes ont suscité peu d’intérêt de la part des usagers des deux roues qui préfèrent circuler sur
la chaussée centrale.
Par ailleurs, les utilisateurs de ce mode sont la plupart du temps indisciplinés (notamment en
ce qui concerne le respect de la réglementation et du code de la route) et sont fréquemment à
l’origine d’accidents de la route.
Afin de réduire l’accès à la ville de Tunis par les moyens de transport individuel (notamment
des voitures particulières), la version actualisée du plan de circulation de la ville de Tunis qui
s’est achevée en 2004 a préconisé de développer l’utilisation des moyens de transport
collectif.
Il s’agit d’améliorer les performances des moyens de transport collectif existants (métro léger,
trains de banlieue et bus publics et privés) et de les compléter par la mise en place d’un réseau
de transport collectif routier de très bonne qualité de service (places assises et confortables,
vitesse commerciale au moins égale à celle du métro, fréquence élevée aux heures de pointe,
etc.). Ce nouveau réseau, aurait la particularité de relier le centre ville de Tunis avec certains
quartiers périphériques proches moyennant l’utilisation d’un parc de bus et/ou de minibus via
des itinéraires fixes.
72
La clientèle de ce réseau, dont le service serait similaire voire meilleur que celui assuré par les
sociétés privées opérant actuellement sur plusieurs zones de la région de Tunis (TCV, TUT,
etc.), serait constituée :
- des usagers des voitures particulières qui pourraient garer leurs véhicules dans des
parkings qui seraient spécialement aménagés pour la circonstance (parkings de dissuasion
périphériques) ;
- des usagers utilisant actuellement d’autres modes de transport, tels que les taxis, les deux
roues et les bus de la STT.
Les actions en faveur des piétons (voir schéma ci-après) qui ont été identifiées dans la version
actualisée du plan de circulation de la ville de Tunis, concernent :
- la poursuite de la piétonisation de quelques tronçons dans le centre ville ;
- l’extension (en surface et/ou en souterrain) des places piétonnes contiguës aux principales
stations du métro léger (Barcelone et République) ;
- la réalisation de tunnels ou passerelles piétonnes au niveau de certains points critiques du
réseau (axes rapides, densité très élevée du trafic piétonnier).
73
Compte tenu des expériences vécues et du faible nombre d’utilisateurs des deux roues, le plan
de circulation dans sa nouvelle version n’a pas prévu d’espaces dédiés à ce mode.
11.4- Le stationnement :
La comparaison de ces résultats avec ceux établis par une étude détaillée sur l’activité du
stationnement réalisée au cours de l’année 1987, permet de tracer l’évolution suivante :
Ces résultats montrent qu’un grand effort a été fourni par la municipalité de Tunis pour
augmenter l’offre de stationnement surtout en matière de parkings dont la capacité globale a
plus que triplé, alors que l’offre sur voirie n’a augmenté que d’environ 60%.
Quant à la demande, elle a suivi une évolution moins importante que l’offre, surtout pour le
stationnement hors voirie, ce qui a contribué à l’amélioration sensible du taux d’occupation
moyen qui est passé de 138% en 1987 à 94% en 1998. Cependant, ce taux demeure
relativement faible pour l’offre hors voirie, étant donné que certains parkings sont sous
occupés du fait de leur éloignement du centre ville ou du laxisme en matière de contrôle dans
leurs zones d’influence.
Cette situation a beaucoup changé actuellement étant donné que la municipalité de Tunis a
décidé de développer davantage la concession de l’activité de gestion du stationnement. Cette
expérience a commencé depuis plusieurs années en confiant cette activité à l’agence
municipale de gestion (AMG) avec laquelle elle a établi une convention portant sur la
concession de quelques parkings et le stationnement payant (parcmètres au début puis
horodateurs) sur la voie publique.
75
Ces parkings, dont la durée de concessions varie entre 37 et 40 ans, totalisent une capacité de
2190 places. Deux premiers parkings sont actuellement opérationnels et le troisième est en
cours de construction.
Le financement de ces projets (études, travaux, équipements des parkings ainsi que les
horodateurs à installer dans les zones d’influence des parkings,…) est totalement assuré par
les concessionnaires.
L’établissement et l’indexation des tarifs à appliquer dans les parkings et sur voirie dans leurs
zones d’influence, sont arrêtés de commun accord entre la Municipalité de Tunis et les
concessionnaires. Il en est de même de la verbalisation du stationnement illicite
(exclusivement par enlèvement des véhicules à l’aide des camions-grues).
La localisation de ces parkings et des zones bleues est donnée dans le schéma suivant :
Les transports collectifs sont financés à hauteur de 70% par les usagers (recettes des différents
titres de transport) et de 30% par l’Etat (compensations scolaires et subventions
d’équipement).
La participation des usagers (70% contre environ 30% dans les pays développés) est
considérée assez élevée. Cependant, l’ensemble des ressources (usagers+Etat) ne suffit pas
pour financer les transports collectifs, et les entreprises publiques de transport enregistrent
toujours des déficits. Cette situation est la conséquence :
- de l’insuffisance de la compensation scolaire versée par l’Etat (qui ne couvre pas tout
à fait le manque-à-gagner de ces entreprises) ;
- de la non-compensation du transport gratuit ;
- de l’insuffisance du concours financier de l’Etat au titre des investissements.
Pour pallier ces carences, le Gouvernement a adopté dans le cadre de la réforme du secteur
des transports urbains et régionaux les principes de financement suivants :
- compensation intégrale du manque-à-gagner occasionné aux exploitants par le
transport gratuit ou à tarifs réduits imposé par l’Etat ou par les autorités régionales
organisatrices ;
- prise en charge par l’Etat du financement des investissements d’infrastructures
(notamment les dépôts, les stations, les stations de rabattement) et d’études dans le
domaine du transport collectif public urbain et régional ;
- institution d’un droit auquel seraient soumis les bénéficiaires indirects des services de
transport public collectif.
Ces principes ont été entérinés par la loi n°2004-33 du 19 avril 2004, portant organisation des
transports terrestres. (cf. articles 6, 11 et 12).
Il est à noter que pour le cas des infrastructures ferroviaires (métro et lignes de banlieues),
l’Etat prend en charge le renouvellement des infrastructures existantes et leur mise à niveau,
le coût d’investissement des nouvelles infrastructures ainsi que le coût des investissements
relatifs aux ouvrages de franchissement de la voie ferrée par le réseau routier. Par contre, la
SNCFT et la STT prennent en charge les coûts relatifs à l’entretien des infrastructures
ferroviaires ainsi que les coûts d’acquisition de matériel roulant.
D’importantes différences existent donc entre les modes de transports ferrés (chemin de fer et
métro léger) et les bus. Les premiers nécessitent des investissements considérables qui sont
financés majoritairement par l’Etat à hauteur d’un peu plus de la moitié pour le métro léger et
en totalité pour le chemin de fer. Les seconds nécessitent des investissements moindres qui
sont financés principalement (86 %) par l’exploitant.
La stratégie de transport préconisée pour le Grand Tunis repose sur 2 principes qui ont été
déjà adoptés au cours des années 80, à savoir que:
- l’agglomération ne peut être aménagée pour les transports individuels sans s’exposer
aux risques de l’asphyxie des noyaux centraux et par conséquent leur déclin ;
- la poursuite de la politique de développement d’un système de transport multimodal
équilibré alliant les qualités et les avantages des transports individuels à ceux des
transports en commun en site propre.
La prise en compte de ces deux principes implique que le développement des systèmes de
transports collectifs doit être conçu comme un objectif fondamental de la politique des
transports pour l’agglomération de Tunis. Cet objectif ne signifie pas la substitution des
transports collectifs aux modes individuels mais plutôt l’instauration d’une politique qui dans
le meilleur des cas tendra à freiner la montée prodigieuse des modes individuels.
L’exemple même de Tunis et d’autres villes dans le monde permet d’affirmer qu’une
politique vigoureuse d’investissements dans des modes performants des transports collectifs
permet tout au plus de freiner la détérioration de leur part dans le marché des transports
urbains, ce qui constitue en soit un résultat important, eu égard aux défauts de plus en plus
grandissants des modes individuels. En effet, les modes individuels dont essentiellement les
voitures particulières :
- ont des limites vite atteintes pour la fonctionnalité des villes,
- sont extrêmement exigeants en investissements,
- sont peu adaptés à la configuration des villes (limites des gabarits de voies…),
- posent fatalement des problèmes environnementaux insolubles.
78
Si cet objectif de la politique des transports est inscrit en premier, c’est qu’à travers le
développement adéquat des transports collectifs, des réponses judicieuses peuvent être
apportées à nombre de préoccupations des planificateurs urbains :
- donner le support en infrastructures à une politique de développement et
d’aménagement urbain ;
- améliorer la fonctionnalité de l’agglomération par une offre adéquate d’infrastructures
de transport qui constituent le support des échanges ;
- structurer l’espace, étant donné que les systèmes de transport contribuent à la
structuration de l’espace et à l’orientation du développement urbain.
En se basant sur la tendance d’une urbanisation orientée vers la densification du tissu urbain
et l’atténuation des déséquilibres entre les secteurs géographiques, les actions essentielles sur
lesquelles repose la stratégie future du secteur des transports dans le Grand Tunis, sont :
1) Maîtriser l’accès de l’automobile au cœur de l’agglomération c’est à dire au centre de
Tunis et à l’intérieur de la première couronne et ce en :
- limitant au strict minimum les investissements routiers sur l’anneau des boulevards qui
constitue la 1ère ceinture du centre ville de Tunis ;
- dégageant graduellement le centre ville du trafic qui n’y est pas spécifiquement destiné ;
- hiérarchisant la voirie à l’intérieur de ce périmètre afin de limiter la capacité de certaines
artères qui seront affectées en priorité aux transports en commun et à la desserte locale ;
- rendant dans toute la mesure du possible les rues du centre aux piétons, aux transports en
commun et aux circulations de service et en les aménageant en conséquence.
3) Concentrer les moyens financiers disponibles sur la voirie primaire afin de permettre d’une
part la protection du centre par la mise en place de nouveaux itinéraires de contournement de
l’isthme de Tunis vers lequel convergent actuellement les principaux flux de trafic et d’autre
part le développement des zones situées à l’Ouest de l’agglomération tunisoise.
Compte tenu de cette stratégie qui devrait permettre d’augmenter la part de marché des
transports collectifs, la hiérarchie du système des transports collectifs à instaurer à long terme
dans le Grand Tunis, serait la suivante :
79
Compte tenu de ce qui précède, l’étude du Plan Directeur Régional de Transport du Grand
Tunis (PDRT), réalisée en 1998 par le Ministère du Transport, a proposé pour les horizons
2006, 2011 et 2016 un certain nombre de projets de transport collectif permettant de
développer le système de transport dans la région. Ces projets qui ont été approuvés par le
Conseil Ministériel Restreint du 23 Juin 1999, sont les suivants :
Pour le réseau ferroviaire régional, quatre lignes sont identifiées pour desservir les grands
pôles d'urbanisation future du Grand Tunis :
- la Zone Fouchana-Sijoumi s’étendant sur un arc pratiquement parallèle aux berges
sud de Sabkhet Sijoumi ;
- la Zone Nord-Ouest s’étendant entre Manouba et M’nihla et qui est partiellement
desservie actuellement parle le métro léger ;
- La Zone Ouest (Mellassine –Ezzouhour –Zahrouni) ;
- La côte Nord qui est actuellement partiellement desservie par la ligne ferroviaire
du TGM.
Cependant, la priorité est donnée aux projets suivants qui sont programmés pour la période du
Xème plan :
- l'extension de la ligne sud vers le quartier d'El Mourouj ;
- l’extension de la ligne ouest vers le Campus universitaire de Manouba ;
- le dédoublement du tronçon central du réseau métro.
Pour le réseau bus express, il sera constitué de liaisons fortes et rapides pour le rabattement
sur le centre du trafic issu des quartiers périphériques denses non desservis par le réseau
ferroviaire régional ou par le métro léger (X2, RN8, RN9) ou pour assurer des liaisons du type
rocade (le long du Bd du 7 Novembre, de la Z4 et de l’intercommunale Sud).
Autres projets
Afin d'aboutir à un système de transport collectif performant où tous les modes présents
seront complémentaires, les actions suivantes sont proposées :
- la réalisation de stations de rabattement des bus sur le réseau ferroviaire régional au
niveau des principales stations ;
- l’aménagement de parkings de dissuasion périphériques au niveau de certaines stations
des futures lignes ferroviaires régionales ;
- le réaménagement la gare Tunis PV afin qu'elle puisse jouer en complémentarité avec la
place Barcelone, le rôle de station d'échange multimodale.
Il est à signaler que compte tenu de la non réalisation des projets de transport ferroviaires
programmés pour la période du Xème plan comme prévu par le PDRT, l’objectif du maintien
du partage modal de 1998 (50% pour le transport individuel et 50% pour le transport collectif)
n’a pas été réalisé. En effet la part du transport collectif n’a cessé de diminuer au profit de la
part du transport individuel. Elle est ramenée à 40% en 2006.
81
Parallèlement aux actions préconisées pour le TC, des actions sont envisagées pour améliorer
le réseau de voirie primaire du Grand Tunis.
En périphérie, la priorité devra être surtout donnée aux voies de contournement du centre de
Tunis et des centres secondaires afin de les protéger et d'atténuer la congestion créée par le
trafic de transit.
Une hiérarchisation du réseau de voirie du Grand Tunis sera en outre nécessaire afin de
définir la fonctionnalité de chaque type de voie. Cette hiérarchisation devra être définie en
distinguant les voies destinées à la desserte locale qui peut se faire avec des vitesses modérées
et celles qui font partie du réseau de circulation routière à fort débit.
Quatre grands types de voies peuvent être distingués dans le cadre de cette hiérarchisation :
- les voies de desserte, pour lesquelles la vie locale est privilégiée ;
- les voies de distribution, pour lesquelles un équilibre doit être trouvé entre l'écoulement
de trafic et la vie locale ;
- les voies artérielles, pour lesquelles la fonction de circulation est privilégiée sans être
exclusive ;
- les voies de transit, pour lesquelles la fonction de circulation est quasi exclusive.
Les actions de développement du réseau routier consisteront à renforcer le réseau existant (en
section courante et au niveau des intersections) et à créer ou à prolonger certains axes en
périphérie.
La concrétisation de ces actions serait assurée sur au moins deux plans quinquennaux et une
enveloppe d’environ 420 millions DT, a été déjà programmée pour le XIème plan.
Une stratégie de coordination intermodale pourrait être adoptée pour tirer le maximum de
profit des infrastructures existantes et pour créer des réseaux de transport urbain intégré. Elle
consisterait à :
- revoir l’organisation des lignes bus de manière à créer une plus grande complémentarité
physique et une continuité entre le réseau bus et les lignes de transport guidé pour l’accès
au centre (métro léger, métro régional et lignes ferroviaires de banlieue) ;
- engager l’intégration tarifaire pour accompagner cette complémentarité physique entre les
réseaux de transports en commun ;
- réformer le cadre institutionnel pour gérer la complémentarité intermodale et l’intégration
tarifaire recherchées.
83
Conclusion et perspectives
La Tunisie après avoir engagé en 1966 une politique vigoureuse de contrôle des
naissances35 récolte aujourd'hui les bénéfices d'une telle orientation, puisque le taux
annuel de croissance démographique s'établit en 2004 à 1,2%, soit le taux le plus bas
des pays de la Méditerranée sud.
Ce constat permet de déduire qu'au cours des vingt prochaines années, le
développement de la demande en déplacements ne sera plus déterminé par la
croissance démographique.
Nous avons montré que la congestion du trafic a connu un déplacement de la 1ère à la
2ème couronne du réseau routier (voir plan..). Cette évolution a été induite par trois
facteurs :
- L'étalement spatial du tissu urbain du grand Tunis.
- L'éloignement des zones d'habitat des zones d'activités et de travail.
- La hausse rapide du taux de motorisation
35
La dépénalisation de l'avortement a été décrétée en 1967 soit 8 ans avant la loi Veil en France
84
La hausse de la motorisation est liée à l'amélioration des conditions de vie d'une partie
des ménages et à la diminution des droits de douane suite aux accords entre les pays
membres de l'OMC
Pour cela des conditions complémentaires doivent être réunies, telles que la nécessite
d'une organisation institutionnelle de la région métropolitaine.
ANNEXES
87
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES, THESES ET ARTICLES
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Sfax et Tunis : constituants et articulation avec l'espace urbain Edition Faculté des
Lettres de la Manouba.
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Spontané péri-urbain-Thèse de doctorat en urbanisme et aménagement-Université de
Paris XII Institut d'urbanisme de Paris (Ronéotée).
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en question dans cinq villes européennes. L'Harmattan.
Plan Bleu, 2005, Méditerranée les perspectives du Plan Bleu sur l'environnement et le développement,
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