b2 - Revue de Presse - Les C3aeles Artificielles

REVUE DE PRESSE
Les îles artificielles (B2)
OUVERTURE DU SUJET
❖ Qu’est-ce qu’une île artificielle ? A quoi peut-elle servir ?

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ARTICLE DE PRESSE
Construire des îles artificielles pour prendre le large
Aller vivre dans les eaux internationales, dernières « zones libres » de la planète : c’est l’idée d’un groupe
d’ingénieurs et d’activistes libertariens.
[…] Projet politique
Techniquement, le projet consiste à fabriquer des îles

flottantes capables d’accueillir des petites villes – avec
logements, entreprises, commerces, centres de
recherche… Par souci d’indépendance autant que par
conviction écologiste, il est prévu que ces îles produiront
leur propre énergie, feront pousser en partie leur
nourriture et recycleront intégralement leurs déchets.
En 2008, un groupe d’informaticiens et d’entrepreneurs

de la Silicon Valley crée, à San Francisco, le Seasteading Institute, pour étudier la faisabilité du projet. Parmi eux,
Patri Friedman, ingénieur chez Google, et Peter Thiel, riche homme d’affaires connu pour ses prises de position
libertariennes. Dès le départ, le projet est marqué politiquement : le but est de prendre le large pour échapper à
l’emprise des Etats, de plus en plus interventionnistes et dirigistes.
En 2016, le projet passe à la vitesse supérieure : un groupe d’activistes issus de l’Institut crée Blue Frontiers, une société
commerciale domiciliée à Singapour. Cette fois, l’objectif est de lancer la construction d’une première île en
partenariat avec Blue21.
Le plus célèbre dirigeant de Blue Frontiers est sans doute l’Américain Joe Quirk, 52 ans, jadis romancier, et plus
récemment co-auteur avec Patri Friedman d’un essai dont le sous-titre est tout un programme : « Comment les nations
flottantes vont restaurer l’environnement, enrichir les pauvres, guérir les malades et libérer l’humanité des politiciens. »
Raisonnement scientifique
Joe Quirk avait découvert le projet à la faveur d’une rencontre fortuite au célèbre Festival Burning Man, ville
éphémère autogérée, reconstruite chaque année au mois d’août dans le désert du Nevada. Rétrospectivement, il
considère Burning Man comme une préfiguration du seasteading : « Sur ce bout de désert, on a vu émerger des
nouvelles règles de vie en société, presque une nouvelle culture, sans intervention des organisateurs. »
Son raisonnement se veut scientifique : « Tout évolue selon un processus de variation et de sélection naturelle, sauf les
gouvernements, qui restent bloqués sur un modèle archaïque. Grâce à nos îles, nous pourrons créer des micronations,
peuplées sur la base du volontariat, et inventer des modes de gouvernance décentralisés, fondés sur la liberté
individuelle et le consensus. »
MG
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Cela dit, pas question de fixer à l’avance les lois qui régiront ces communautés : « Nos îles mèneront des expériences
très diverses. Elles seront mises en concurrence, les expérimentations les plus réussies attireront les habitants. Le
mécanisme de sélection naturelle va enfin s’appliquer aux gouvernements. »
Techniquement, les îles seront composées de plates-formes détachables : « Si le mode de gouvernance de votre île
vous déplaît, vous pourrez décrocher la plate-forme supportant votre maison et la faire remorquer jusqu’à une autre
île, plus à votre convenance. »
S’affranchir des banques
Blue Frontiers compte aussi un Français parmi ses dirigeants : Nicolas Germineau, un informaticien de 36 ans, qui a
vécu aux Etats-Unis avant de s’installer en Angleterre. Il est fasciné par le concept d’île artificielle depuis l’enfance,
quand il lisait Jules Verne et Science & Vie Junior : « Le grand défi du XXIe siècle, affirme-t-il, sera d’aller vivre sur les
océans, qui représentent les deux tiers de la surface de la planète. »
Grâce à ses compétences informatiques, le Français fait la jonction entre les Seasteaders historiques et une autre tribu
innovante et libertaire : les passionnés de cryptomonnaies, ces nouvelles devises générées par ordinateur. Beaucoup
d’entre eux sont séduits par la perspective d’un archipel futuriste échappant au contrôle des banques et des Etats, et
certains proposent leur expertise, et un peu de capital.
Blue Frontiers décide alors de tout miser sur une nouvelle cryptomonnaie très prometteuse, l’Ethereum. Utilisant la
plate-forme Ether, Blue Frontiers a mis en vente sur Internet un token (« jeton »), baptisé « varyon », car il va « faire
varier les modes de gouvernance ». […]
Gouvernance démocratique
Au-delà de la finance, Ether assurera une gestion transparente et automatisée des contrats commerciaux, de l’état
civil, de la consommation d’énergie, des locations de logements, des arbitrages en cas de litige. Il pourra même servir
à organiser des référendums populaires, qui assureront une gouvernance démocratique. Cela dit, ce choix technique
engendre une contrainte : les îles devront disposer de connexions Internet à haut débit.
Pour perfectionner le système, Blue Frontiers s’appuie sur une demi-douzaine d’experts. Parmi eux, le mathématicien
hongrois Daniel Nagy, 41 ans, employé de la Fondation Ethereum, basée en Suisse, dont la mission est de gérer la
plate-forme de la nouvelle monnaie et de promouvoir son usage : « Je lisais les publications du Seasteading Institute
depuis longtemps, l’idée me fascinait. En 2017, j’ai eu l’occasion de m’impliquer, en aidant Blue Frontiers à créer le
varyon. C’est un tournant : pour la première fois, l’Ethereum va servir à financer un projet concret, dans le monde réel.
»
Il se dit prêt à aller vivre sur une île flottante dès que possible : « Depuis l’enfance, je rêve d’être un aventurier, mais
je n’en ai jamais eu la force. Ce projet permettra à des gens ordinaires comme moi de réaliser ce rêve. » Cela dit, il
n’a pas l’intention de devenir un ermite maritime : « Nous n’allons pas nous barricader sur nos îles, nous allons voyager
et nous engager dans les affaires du monde. » […]
Le Monde, 01/10/2018
https://www.lemonde.fr/long-format/article/2018/10/01/des-iles-artificielles-pour-prendre-la-tangente_5362571_5345421.html
COMPRÉHENSION DES ÉCRITS
❖ Lire le texte et répondre aux questions :

1. En quoi consistent ces îles artificielles ?
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2. Comment fonctionneraient ces îles ?
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PRODUCTION ORALE
❖ Que pensez-vous de ce projet d’îles artificielles ? Pourriez-vous y vivre ? Pourquoi ?

❖ Quels sont les avantages et les inconvénients d’un tel mode de vie ?
VOCABULAIRE
❖ Associer chaque mot ou expression du texte à son synonyme ou à sa définition :

1. Libertarien(ne) : ______ a) Accidentel(le), imprévisible
2. Flottant(e) : ______ b) Une contestation, un conflit
3. La faisabilité : ______ c) Qui reste à la surface de l’eau
4. L’emprise (f) : ______ d) Ancien(e), vieux/vieille
5. Jadis : ______ e) Une entremise, une médiation
6. Fortuit(e) : ______ f) La capacité à réaliser
7. Ephémère : ______ g) Créer, provoquer
8. Emerger: ______ h) Avant, autrefois
9. Archaïque : ______ i) Diriger, gouverner, administrer
10. Régir : ______ j) La réunion
11. A la convenance de : ______ k) Partisan(e) d’une philosophie qui repose sur la liberté individuelle.
12. Le défi : ______ l) S’engager
13. La jonction : ______ m) L’influence, la domination, le contrôle
14. Un arbitrage : ______ n) S’enfermer
15. Un litige : ______ o) Court(e), fugace, provisoire
16. Engendrer : ______ p) Un challenge
17. S’impliquer : ______ q) Une personne qui vit seule à l’écart du monde
18. Un ermite : ______ r) Arriver, sortir, se montrer
19. Se barricader : ______ s) Au goût de
PRODUCTION ÉCRITE
❖ Ecrire une lettre à un(e) ami(e) pour lui présenter les îles artificielles et donner son avis. (200 mots)
MG

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Les îles artificielles (B2)

❖ Qu’est-ce qu’une île artificielle ? A quoi peut-elle servir ?

Construire des îles artificielles pour prendre le large

[…] Projet politique

Techniquement, le projet consiste à fabriquer des îles

En 2008, un groupe d’informaticiens et d’entrepreneurs

S’affranchir des banques

COMPRÉHENSION DES ÉCRITS

❖ Lire le texte et répondre aux questions :

❖ Que pensez-vous de ce projet d’îles artificielles ? Pourriez-vous y vivre ? Pourquoi ?

❖ Associer chaque mot ou expression du texte à son synonyme ou à sa définition :

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