MEMOIRE Tiquetage en Algerie
MEMOIRE Tiquetage en Algerie
MEMOIRE Tiquetage en Algerie
Thème :
Jury composé de :
Il n’est de préambule pour moi qui ne saurais intégrer en premier lieu ma gratitude et mon
entière servitude a l’égard de dieu, le tout puissant.
A Monsieur DRIR,
Tout d’abord pour les enseignements qu’il m’a inculqué durant tout mon cursus et dont
je suis désormais empreint. Il a été un enseignant émérite, passionné et soucieux de la
transmission du savoir, et il est a mes yeux un modèle et l’égal des plus grands.
Aussi je souhaite ardemment le remercier pour les efforts et le temps qu’il a consenti à
l’élaboration de mon mémoire, il a été d’une aide précieuse et je lui renouvelle toute ma
gratitude.
A Monsieur CHARMATTE
Pour sa sympathie, sa disponibilité et ses efforts apportés a mon travail.
I
DEDICACES
eux qui m’ont tout apporté et qui ont de tout temps cru en moi,
eux qui ont dans leurs vie tout fait afin qui je sois ce que je suis aujourd’hui
II
Sommaire
Introduction générale………………………………………………………………..02
Introduction………………………………………………………………………….06
Conclusion…………………………………………………………………………...31
Introduction ………………………………………………………………………....33
III
Paragraphe 03 : L’avantage concurrentiel…………………………………..............63
Conclusion…………………………………………………………………………..67
Introduction………………………………………………………………………...69
Conclusion………………………………………………………………………….99
Conclusion générale………………………………………………………………101
III
Liste des abréviations
IV
Liste des tableaux
Tableau N°11 : Analyse swot des filières boissons gazeuses, jus et eaux………………..97
V
Liste des figures
Figure N°15 : Evolution globale des ventes des produits HAMOUD Boualem Algérie…….87
VI
Introduction générale
Introduction générale
Dans le cadre de la mondialisation des échanges, les pays sont confrontés à une
concurrence internationale plus forte et qui s’intensifie de plus en plus, aussi bien, entre les
Etats qui cherchent à asseoir leurs économies par la compétitivité que les entreprises qui
participent pleinement à cette compétition internationale. A cet effet, les pays doivent
bénéficier d’un avantage compétitif qui les spécifie des autres. La compétitivité devient un
impératif incontournable auquel ils doivent faire face. Dans l’environnement marqué par un
nouveau contexte, de nouvelles opportunités se dessinent et lancent les grands concurrents
internationaux, dans une course à la conquête du marché globale. Le développement de la
société de l’information, exige aux entreprises et aux Etat la maitrise de leur place dans ce
monde globalisé. L’intelligence compétitive devient un outil incontournable qui leur permet
de collecter l’information, d’anticiper les mutations de leur environnement, en l’occurrence
les menaces et opportunités.
C’est dans ce contexte que nous nous sommes intéressés à l’analyse de l’IAA Algérien, à
travers la filière des boissons en Algérie.
La consommation des boissons est intégrée depuis longtemps dans les habitudes de
consommations des Algérienne. Cette consommation constitue le premier poste de dépense
des ménages.
Pour se faire une place dans un secteur aussi dynamique, que celui de la filière boissons,
les entreprises Algérienne doivent chaque jour faire face à une concurrence de plus en plus
féroce, c’est pour cela que détenir un avantage concurrentiel devient primordiale dans une
telle situation. La compétitivité représente alors un enjeu indispensable que toute entreprise se
doit de réaliser.
2
Motivation du choix du sujet
Notre travail consiste, à mobiliser grâce à la littérature managériale les principaux concepts
qui entourent celui de la compétitivité. Au vu de la densité d’informations et de notions
rencontrées dans la littérature managériale, nous avons du effectuer des choix et synthétisé au
mieux notre travail. Nous avons donc concentré nos recherches autour de notre cas pratique
et de notre problématique, qui se présente comme suit :
Problématique
Les hypothèses que nous pouvons présenter afin de répondre à notre problématique sont :
H1. L’entreprise HAMOUD Boualem, est l’une des plus anciennes en Algérie. Cette
dernière à pu développer une image de marque avec le temps, qui constitue le
déterminants principales de sa compétitivité.
Cadre méthodologique
Pour réaliser notre travail nous l’avons inscrit dans une approche hypothético-déductive, qui
consiste à élaborer un panel de donnée à partir d’hypothèses et de déductions par
l’observation des faits. En effet notre travail est d’abord inscrit dans une démarche descriptive
et analytique, grâce aux données théoriques, nous allons mettre en avant l’aspect théorique de
la compétitivité qui consiste à présenter les diverses définitions et notions liées à ce concept.
Nous avons ensuite, pour répondre à la problématique soulevée et tester nos hypothèses,
adopté une méthodologie de type qualitative véhiculé par deux outils de collecte
d’informations à savoir l’analyse documentaire et l’entretien.
Plan de rédaction
Le premier chapitre sera consacré aux fondements théoriques de la compétitivité, ainsi nous
allons définir la notion de compétitivité, et les déterminants de la compétitivité.
3
Dans un second chapitre nous allons nous attarder sur la compétitivité dans le cadre
stratégique de l’entreprise.
Le dernier chapitre sera consacré d’une part à l’analyse de la filière boissons en Algérie,
d’autre part au cas de l’entreprise HAMOUD Boualem.
4
Chapitre 01 :
Les fondements théoriques de la
compétitivité
Introduction générale
Dans le cadre de la mondialisation des échanges, les pays sont confrontés à une
concurrence internationale plus forte et qui s’intensifie de plus en plus, aussi bien, entre les
Etats qui cherchent à assoir leurs économies par la compétitivité que les entreprises et à
participer pleinement à cette compétition internationale. A cet effet, les pays doivent
bénéficier d’un avantage compétitif qui les spécifie des autres. La compétitivité devient un
impératif incontournable auquel ils doivent faire face. Dans l’environnement marqué par un
nouveau contexte, de nouvelles opportunités se dessinent et lancent les grands concurrents
internationaux, dans une course à la conquête du marché globale. Le développement de la
société de l’information, exige aux entreprises et aux Etat la maitrise de leur place dans ce
monde globalisé. L’intelligence compétitive devient un outil incontournable qui leur permet
de collecter l’information, d’anticiper les mutations de leur environnement, en l’occurrence
les menaces et opportunités.
C’est dans ce contexte que nous nous sommes intéressés à l’analyse de l’IAA Algérien, à
traves la filière des boissons en Algérie.
La consommation des boissons est intégrée depuis longtemps dans les habitudes de
consommations des Algérienne. Cette consommation constitue le premier poste de dépense
des ménages.
Pour se faire une place dans un secteur aussi dynamique, que celui de la filière boissons,
les entreprises Algérienne doivent chaque jour faire face à une concurrence de plus en plus
féroce, c’est pour cela que détenir un avantage concurrentiel devient primordiale dans une
telle situation. La compétitivité représente alors un enjeu indispensable que toute entreprise se
doit de réaliser.
3
Motivation du choix du sujet
Notre travail consiste, à mobiliser grâce à la littérature managériale les principaux concepts
qui entourent celui de la compétitivité. Au vu de la densité d’informations et de notions
rencontrées dans la littérature managériale, nous avons du effectuer des choix et synthétisé au
mieux notre travail. Nous avons donc concentré nos recherches autour de notre cas pratique
et de notre problématique, qui se présente comme suit :
Problématique
Les hypothèses que nous pouvons présenter afin de répondre à notre problématique sont :
H1. L’entreprise HAMOUD Boualem, est l’une des plus anciennes en Algérie. Cette
dernière à pu développer une image de marque avec le temps, qui constitue le
déterminants principales de sa compétitivité.
Cadre méthodologique
Pour réaliser notre travail nous l’avons inscrit dans une approche hypothético-déductive, qui
consiste à élaborer un panel de donnée à partir d’hypothèses et de déductions par
l’observation des faits. En effet notre travail est d’abord inscrit dans une démarche descriptive
et analytique, grâce à donnée théoriques, nous allons mettre en avant l’aspect théorique de la
compétitivité qui consiste à présenter les diverses définitions et notions liée à ce concept.
Nous avons ensuite, pour répondre à la problématique soulevée et tester nos hypothèses, nous
avons adopté une méthodologie de type qualitative véhiculé par deux outils de collecte
d’informations à savoir l’analyse documentaire et l’entretien.
Plan de rédaction
Le premier chapitre sera consacré aux fondements théoriques de la compétitivité, ainsi nous
allons définir la notion de compétitivité, et les déterminants de la compétitivité.
4
Dans un second chapitre nous allons nous attarder sur la compétitivité dans le cadre
stratégique de l’entreprise.
Le dernier chapitre sera consacré d’une part à l’analyse de la filière boissons en Algérie,
d’autre par au cas de l’entreprise HAMOUD Boualem.
5
Introduction
La compétitivité est un concept central dans les sciences de gestion, et plus particulièrement
dans le management stratégique. Nombreux sont les auteurs qui ont tenté de donné une
définition à ce concept. Mais la compétitivité demeure encore mal cernée, malgré l’abondance
de la littérature il n’existe pas de définition unanime et complète de cette notion. On trouve
alors différentes définitions associées à différents auteurs on peut citer la définition suivante :
«Pour se développer, une entreprise doit disposer de la capacité à créer et conserver une
clientèle, en trouvant des actions qui lui permettent d’augmenter son efficience et son
efficacité en particulier dans un contexte fortement concurrentiel. Selon cette approche, on
peut définir la compétitivité de la firme, à travers son carré magique, à savoir : la productivité,
la qualité, la flexibilité et l’innovation. Il s’agit par conséquent de la capacité de l’entreprise à
réduire ses coûts de fonctionnement, d’organisation, de production et de commercialisation,
de valoriser l’organisation du travail et les compétences de la firme, de s’adapter rapidement
aux variations du marché, et de veiller à renouveler son système de ressources en fonction des
attentes et des évolutions de l’environnement »1.
Dans ce chapitre nous allons tenter de définir la compétitivité sur trois niveaux : en premier
lieu la compétitivité d’une nation (le niveau macroéconomique), en second lieu la
compétitivité d’un secteur (le niveau méso économique), en dernier lieu la compétitivité
d’entreprise (le niveau microéconomique). Ensuite nous allons voir les indicateurs liés à ce
concept de compétitivité, nous allons dans un premier temps les définir et ensuite nous
intéresser aux indicateurs microéconomiques qui sont les plus importants dans le travail
qu’on tente de réaliser. Ce chapitre portera ensuite sur la compétitivité organisationnelle,
c’est-à-dire la compétitivité vue dans chaque fonction de l’entreprise.
Nous allons enfin clôturer ce chapitre par les facteurs (déterminants) de la compétitivité, tant
au niveau externe (facteurs environnementaux) qu’au niveau interne (déterminants liés à la
stratégie, aux compétences, la culture …).
1
Olivier MEIER, « Dico du manager », Edition DUNOD , Paris 2009, p.32.
6
Section 01 : Les fondements théoriques de la compétitivité
Pour se développer, une entreprise doit disposer de la capacité à créer et conserver une
clientèle, en trouvant des actions qui lui permettent d’augmenter son efficience et son
efficacité en particulier dans un contexte fortement concurrentiel .Pour accaparer de manière
rentable et soutenable une part de marché importante, une entreprise doit parvenir à réduire
ses coûts par rapport à ceux de ses concurrents ,tout en assurant un niveau de rentabilité
suffisant pour stimuler des nouveaux investissements. Le concept de compétitivité surgit alors
comme étant le sujet le plus dominant dans l’économie moderne.
Le concept de compétitivité n’est pas statique. C’est un concept relatif dont la perception
change avec le niveau de l’analyse menée (nation, secteur, entreprise), le bien analysé (bien
homogène ou différencié), et enfin l’objectif de l’analyse.2
1. La compétitivité nation
Jusqu’aux environs des années 1997-1998, la compétitivité d’une nation était définie, dans les
publications officielles des administrations nationales et des organisations internationales,
comme la combinaison de bonnes performances commerciales et d’un objectif de maintien ou
d’amélioration du niveau de vie. Plus précisément, aux Etats-Unis , pour la President’s
Commission on Industrial Competitiveness , « la compétitivité représente la capacité d’une
nation, dans le contexte d’un marché libre et équitable, à fabriquer des biens et des services
répondant aux exigences des marchés internationaux, tout en maintenant ou en augmentant le
revenu réel de ses citoyens ».Pour le Comptitiveness Policy Council (1992), qui lui a succédé
et soumet un rapport annuel sur la compétitivité au Président des Etats-Unis, « la
compétitivité est la capacité à fabriquer des biens et des services qui répondent aux exigences
des marchés internationaux, tout en offrant aux citoyens un niveau de vie qui, tout à la fois
s’élève et puisse être préservé à long terme ».L’OCDE (1996) considère enfin que « la
compétitivité désigne la capacité d’entreprise, d’industries, de régions, de nations ou
d’ensembles supranationaux de générer de façon durable un revenu et un niveau d’emploi
relativement élevés, tout en étant et restant exposés à la concurrence ».
Le rapport Jacquemin et Pench (1997), qui synthétise les travaux du Groupe consultatif sur la
compétitivité de la Commission européenne mis en place par Jacques Santer, insiste sur le fait
que le discours sur la compétitivité est essentiellement un discours sur les moyens : « la
notion de compétitivité ne constitue ni une fin en soi, ni un objectif. Elle est un moyen
efficace de relever le niveau de vie et d’améliorer le bien être social. C’est un outil… ».Par la
suite, les différentes publications officielles ne font plus référence à la concurrence
internationale et retiennent l’objectif d’améliorer et d’accroitre le niveau de vie et plus
généralement le bien-être de ses habitants3. L’ensemble de ces définition et bien d’autres
2
http://om.ciheam.org/om/pdf/c57/01600240.pdf
3
Michèle Debonneuil et Lionel Fontagné, « Compétitivité », La documentation française, Paris 2003, p.12.
7
encore converge vers une point commun et primordiale qui est celui du maintient ou de
l’amélioration du niveau de vie. Nous pouvons aussi nous référer à la définition
suivante « Qu’est ce qu’on entend par la compétitivité, et donc l’objectif principal de notre
politique économique, est la capacité de maintenir, dans une économie globale, un taux de
croissance acceptable du niveau de vie de la population avec une distribution équitable, tout
en offrant un emploi à tout ceux désirant travailler sans pour autant réduire le potentiel de
croissance du niveau de vie des générations futures »(Landau,1992)4.
La compétitivité d’un pays peut être donc vue comme le résultat d’une stratégie de
développement autocentrée reposant sur les dynamismes internes mais soucieuse d’une
insertion équilibrée dans l’économie mondiale, c’est-à-dire reposant entre autre sur des
mécanismes de coopération entre nations. Selon Marc Ingham la compétitivité au niveau
macro-économique, peut donc être entendu comme la capacité de produire des biens et des
services qui satisfont aux conditions de la concurrence international tout en permettant aux
habitants d’un pays de bénéficier d’un niveau de vie croissant et soutenable. Cette définition
aborde différents aspects de la compétitivité qu’il convient de distinguer, celui de la
compétitivité ex post qui a trait aux résultats c’est-à-dire aux positions concurrentielles
obtenues et aux performances économique réalisées et celui de la compétitivité ex ante qui se
réfère essentiellement aux sources internes de la compétitivité.
4
http://om.ciheam.org/om/pdf/c57/01600240.pdf
5
Michèle Debonneuil et Lionel Fontagné,Op. Cit, P.13-14.
Remarque : Il convient aussi de distinguer, deux perspectives supplémentaires dans l’analyse de la
compétitivité, la perspective statique qui consiste à considérer la position compétitive à un moment donnée du
temps et la compétitivité dynamique qui s’appuie sur la capacité de rester compétitif en longue période et sur les
processus par lesquels les sources d’avantages compétitifs peuvent être valorisées.
8
Figure N°01 : Schéma de la compétitivité
Décisions Compétitivité
“ex post “
Mouvements
Compétitivité stratégiques
_ expansion
de compétitivité …
Compétitivité “dynamique“
Une branche d’activité est compétitive si la productivité totale de ses facteurs est égale ou
supérieurs à celle de ses concurrents étrangers. Elle est compétitive si le niveau de ses coûts
unitaires (moyens) est égal ou inférieur à celui de ses concurrents étrangers (Markusen 1992),
9
la compétitivité de producteurs nationaux (ou étrangers) se mesure par leur plus ou moins
grande aptitude à avoir une part élevée de marché (R.Courbus). 6
S’il est possible d’analyser la compétitivité d’une entreprise sur un marché local ou régional
par rapport à des entreprises locales ou régionales concurrentes on peut alors analyser celle
d’une branche d’activité comparativement à la branche correspondante d’une autre région ou
d’un autre pays avec lequel il y’a des échanges, comme on peut dire qu’une branche
d’activité compétitive englobe des entreprises compétitive à l’échelle internationale. Il est
possible d’induire la compétitivité d’une branche d’activité à partir d’une analyse de la
compétitivité des principales entreprises qui la composent.
Une branche d’activité est compétitive si la productivité totale de ses facteurs est
égale ou supérieur à celle de ses concurrents étrangers ;
Elle est compétitive si le niveau de ses coûts unitaires (moyens) est égal ou
inférieur à celui des concurrents étrangers.
CUMO i j t = W i j t XR j t / (QL) i j t
Il devient alors possible d’exprimer, par le biais de l’équation suivante, les coûts unitaires de
main d’œuvre relatifs (CUMOR) de la branche i du pays j relativement au pays k pendant la
période t :
Le CUMO du pays j peut augmenter par rapport à celui de pays étranger pour un ou plusieurs
des motifs suivants : les taux de salaire augmentent plus rapidement qu’à l’étranger, la
6
Organisation de coopération et de développement économiques, « problèmes économiques », Paris, 1994,
p25.
10
productivité de la main d’œuvre progresse moins rapidement qu’à l’étranger et la devise
locale s’apprécie par rapport à celle des autres pays.
Le coût des ressources domestiques (CRD) mesure la compétitivité de la production locale par
rapport au marché international.
3. La compétitivité d’entreprise
Au plan de l’entreprise, la compétitivité peut être vue comme la capacité d’une firme d’offrir,
par rapport à ses concurrents, des produits de valeur supérieure à coûts égaux ou de valeur
égale à coûts inférieurs(ou encore de combiner ces avantages) et de bâtir ainsi des positions
compétitives avantageuses permettant de réaliser des performances économiques supérieurs
sur longue période, dans un contexte d’internationalisation de la concurrence, la compétitivité
serait alors la capacité, dans des conditions de concurrence libre et ouverte, de produire des
biens qui passent le test des marchés internationaux tout en lui permettant de maintenir ou
d’améliorer sa rentabilité sur une longue période.7
-Assurer une croissance quantitative par le maintien d’un rythme de croissance soutenable des
activités en tenant compte de leur impact sur la structure financière de l’entreprise.
Pour réaliser ces objectifs il existe des options stratégiques choisies qui sont les suivantes :
7
Marc Ingham, op.cit, p.3.
11
- De gérer les risques et d’optimiser la position risque-rentabilité par la diversification
conglomérale ;
- Dans certains cas, le développement passera par des mouvements stratégiques de
désinvestissement, de recentrage ou de revitalisation des activités ;
- De gagner du temps et de développer les ressources et les structures adéquates pour
rester compétitif par le maintien ou l’amélioration d’une capacité d’innovation,
d’apprentissage et d’adaptation.
On peut aussi définir la compétitivité de la firme à travers son « carré magique », à savoir : La
productivité, la qualité, la flexibilité et l’innovation.
Productivité
compétitivité
Innovation
12
de façon optimale et structurée les facteurs de production en vue de réduire les coûts de
revient et donc le prix .La hausse de la productivité permet donc une hausse de la
compétitivité prix de l’entreprise.
Cette exigence est souvent associée au concept de qualité totale. Elle entend :
Elle a pour but de développer des actions susceptibles d’adapter rapidement l’entreprise et
son organisation à la demande et plus généralement aux évolutions de l’environnement.
Dans le domaine de la production, cette exigence se traduit notamment par la capacité de
l’entreprise à passer d’un type de produit à un autre, sans perte de temps. Elle peut aussi
revêtir d’autres aspects, comme la mise en place d’organisations transversales, la
constitution d’équipes autonomes ou le développement de compétences internes ou
externes.
13
Les innovations de produits (ou services) ;
Les innovations de procédés ;
Les innovations relatives à l’organisation du travail (process).
8
Olivier MEIER, « Diagnostic stratégique : évaluer la compétitivité de l’entreprise », DUNOD, Paris 2015, p.5-8.
14
1. Définitions des indicateurs
On peut définir un indicateur comme étant un instrument qui donne des informations, le mode
de mesure d’un objectif à atteindre, d’une ressource mobilisée, d’un effet obtenu, d’un critère
de qualité ou d’une variable contextuelle. Tout indicateur est composé d’une définition, d’une
valeur et d’une unité de mesure. C’est un instrument, un dispositif servant à fournir des
indications ou plus précisément une « variable ayant pour objet de mesurer une évolution
économique »9 .
Les indicateurs composites sont des outils de communication et d’analyse dans les systèmes
d’aide à la prise de décision, car ils synthétisent les informations contenues dans des
indicateurs individuels. Ils permettent des comparaisons entre pays, régions ou entreprises. Un
indicateur est défini par Claude Billet comme « un outil d’évaluation et d’aide à la décision
qui permet de mesurer l’évolution et la tendance d’une situation donnée d’une manière
objective »10. Il distingue deux sortes d’indicateurs :
Les mesures de compétitivité peuvent être appréhendées selon trois niveaux d’agrégation. A
chacun correspondent divers mesures de compétitivité, qui donne un éclairage différent selon
qu’il s’agisse de l’essor économique ou le bien-être présent ou futur d’une entreprise, d’une
branche d’activité ou d’un pays. La littérature économique examine les indicateurs de
compétitivité selon trois niveaux :
La compétitivité est très souvent réduite à la notion de prix, qui ne reflète pas l’ensemble des
caractéristiques qui permettent la vente de produit. Cependant, limiter la compétitivité aux
avantages en termes de prix dissimulerait tout un pan de justification à l’échange
9
http://www.territoires.gov.ma
10
C .Billet, « le guide des techniques d’évolution, performances, compétences, connaissances », édition
DUNOD, Paris, 2005, p.45.
15
international, le succès sur les marchés s’explique également par les nombreux facteurs hors-
prix.
Atouts de
l’entreprise
11
CHERROU Kahina, « la compétitivité dans le cadre de la mondialisation, Etude comparative de l’industrie
automobile : cas de six principaux pays constructeurs d’automobiles », Mémoire de Magister, 2014.
16
focalisées ou bien sur les mesures brutes et nettes de l’entreprise ou bien sur les indicateurs de
comportement prix-coûts.
-L’efficience de l’organisation
La performance d’une entreprise est le résultat obtenu par cette dernière au sein de son
environnement concurrentiel, lui permettent d’augmenter sa compétitivité, sa rentabilité, ainsi
que sa capacité à influencer les autres entreprises du secteur.
L’expérience a montré qu’il est quasiment impossible pour une entreprise concurrencée de
maintenir sa part de marché en misant uniquement et durablement sur le niveau de prix des
ses produits (rapport coûts / qualité). La concurrence actuelle aura donc tendance à supprimer
les entreprises défaillantes (à contraindre les entreprises qui cherchent à améliorer la
compétitivité de leurs produits à converger vers zéro défaut, zéro délai, zéro stock,…). La
qualité de produit devient de plus en plus un défit et un enjeu de compétitivité et comporte,
outre les caractéristiques objectives du produit, la perception que s’en font les acheteurs, le
délai de mise en marché et de disponibilité au consommateur. L’offre de produits spécifique
12
Abdallah ALAOUI, « la compétitivité internationale ; stratégies pour les entreprises françaises »,Edition
l’Harmattan, 2005, p.36.
17
implique un contact plus étroit avec la demande et donc induit un critère de compétitivité de
type qualité plutôt que prix. La qualité permet de fidéliser une clientèle, de diminuer les coûts
de production en supprimant les dépenses supplémentaires occasionnées par la non-qualité13.
3.1.3. La flexibilité
L’exigence de flexibilité est un indicateur de compétitivité qui a pour but de développer des
actions susceptibles d’adapter l’entreprise et son organisation aux évolutions de
l’environnement. CF
3.1.4. La productivité
3.1.5. La rentabilité
La rentabilité est une notion qui faite référence a un seuil (prix ou niveau de production) en
dessous duquel le producteur (micro ou macro-économiques) risques des pertes financières.
Elle traduirait l’aptitude à créer de la rente, on distingue ainsi la rentabilité des capitaux
propres (ou rentabilité financière) qui, portant la valeur des fonds propres, conduit à apprécier
la valeur créée pour les actionnaires et la rentabilité économique, qui constitue davantage un
critère de création de valeur globale intégrant l’ensemble des capitaux apportés. La rentabilité,
et de manière plus générale, la création de valeur pour l’actionnaire, s’apprécie également par
plusieurs indicateurs tels que le taux de rendement d’un portefeuille, la valeur ajoutée
économique, la valeur de marché ajoutée…14.
« La part de marché est un indicateur clé qui permet de préciser l’importance d’un produit,
d’une marque ou d’une société sur son marché pour une période donnée »15.
Beaucoup d’auteurs font de la part de marché la clé de voûte de leur définition, R.COURBIS
écrit : « la compétitivité de producteurs nationaux (ou étrangers) se mesure par leur plus ou
moins grande aptitude à avoir une part élevée de marché ».
13
Alain COURTOIS et autres, « gestion de production », éditions d’ORGANISATION, 4éme éd°2003, p.341.
14
Gérald NARO, « compétitivité, rentabilité, productivité, emploi face à la variété des critères de
performances », Revue internationale de relations de travail, 2003, p.92.
15
www.définitions-marketing.com
18
choisir la mesure à privilégier. Pour KOTLER et DUBOIS, elle a le choix entre trois
approches16 :
La part de marché globale est le rapport des ventes de l’entreprise sur les ventes totales du
secteur. Elle peut s’exprimer en unités ou en valeurs.
La part de marché servi est le rapport des ventes de l’entreprise sur son marché cible. Elle est
toujours supérieure à la part de marché globale.
La part de marché relative est le rapport entre les ventes de l’entreprise et le chiffre d’affaire
de son concurrent le plus important.
1. La compétitivité financière
16
CHERROU Kahina, « la compétitivité dans le cadre de la mondialisation, Etude comparative de l’industrie
automobile : cas de six principaux pays constructeurs d’automobiles », Mémoire de Magister, 2014.
Remarque : Il existe des indicateurs au niveau méso et macroéconomique mais notre travail n’est concerné que
par les indicateurs microéconomiques.
19
immobilisations nettes plus l’actif circulant moins les dettes d’exploitation), le taux de
rotation des actifs (Chiffre d’affaires / actif économique) et la marge commerciale (Résultat
d’exploitation avant intérêt moins impôts normatifs / Chiffre d’affaires).
De même, la structure financière de l’entreprise doit être comparée à celle de ses principaux
concurrents. Il faut noter que la mise en œuvre des nouvelles normes internationales de
comptabilisation des comptes consolidés(IFRS) devrait permettre de réaliser des
comparaisons très détaillées, activité par activité et pays par pays. L’analyse des facteurs de
création de valeur ne sera alors plus globale mais pourra être réalisée pour chacune des
activités de l’entreprise.
L’analyse de la compétitivité financière d’une entreprise repose aussi sur une analyse des
grands équilibres financiers et des risques qui y sont associés. Quatre éléments doivent en
particulier être analysés :
La politique produit ;
La politique prix ;
La politique de la force de vente ;
La politique de distribution ;
La politique de communication18.
3. La compétitivité sociale
17
Olivier MEIER, op.cit, p177.
18
IDEM
20
qui fondent une partie de leurs facteurs clés de succès sur la qualité de service. De manière
plus générale, les entreprises dont le capital humain est un élément clé de réussite doivent
s’assurer une forte attractivité auprès de leurs salariés potentiels.
Si la capacité à attirer les meilleurs profils est importante, la capacité à les conserver et à leur
offrir un véritable parcours professionnel peut aussi être une dimension nécessaire. De
manière générale, il s’agit de s’assurer de la disponibilité et de la meilleure efficacité de son
personnel. Au-delà de la bonne gestion de la pyramide des âges des firmes, cela peut aussi
avoir des conséquences en matière de coûts cachés. Trop d’absentéisme, un turn over trop
important peuvent engendrer des baisses de la qualité, une augmentation des incidents et une
dégradation des coûts.
Enfin, il peut être utile de mesurer l’efficacité du personnel au travail. L’efficacité se mesure
au travers d’indicateurs de productivité mais aussi au regard du nombre d’incidents et du
respect des règles de sécurité. Ces indicateurs sont surtout pour les activités industrielles. Pour
les activités de service, la notion de productivité individuelle est plus difficile à cerner19.
4. La compétitivité technique
Au-delà des capacités de production, l’analyse de la compétitivité technique passe aussi par
l’appréhension du potentiel technologique et du potentiel de recherche et développement de la
firme. Il s’agit de s’assurer d’une part que l’entreprise possède les ressources nécessaires pour
suivre les évolutions technologiques, pour maintenir ses avantages concurrentiels et pour
suivre les politiques éventuelles de ses concurrents20.
5. La compétitivité du management
19
Olivier MEIER, op.cit, p184-185.
20
IDEM
21
Il convient également de s’interroger sur le processus de prise de décision et sur la capacité de
l’équipe de direction à déléguer certaines décisions et à informer leurs collaborateurs des
choix opérés21.
Des explications quant aux différences de performances observées entre firmes selon leur
appartenance sectorielle on été fournies par les économistes industriels qui se sont concentrés,
sur l’analyse des industries et des relations entre structure de marché, comportements des
firmes et performances économiques. Les différences de performances observées entre
industries proviendraient des imperfections des marchés, qui elles mêmes seraient le résultat
de circonstances et des comportements collectifs des firmes. Les différences observées entre
firmes étant expliquées essentiellement par les caractéristiques des contextes dans lesquels
elles opèrent. Ces analyses au niveau industriel ou interindustriel et les explications théoriques
qui les sous-tendent ont largement contribué à éclairer les débats en stratégie jusque dans les
années 80.
Toutefois, dès les années 1970, des économistes avaient déjà identifié, au sein des secteurs,
l’existence de firmes occupant des positions différentes, inaugurant ainsi les travaux sur les
groupes stratégiques.
De leur côté, les chercheurs en stratégie d’entreprise, dans la foulée de Schendel (1978) et
Cooper (1979) se sont intéressé à évaluer les causes des différences de performances entre
firme prises individuellement et au niveau des activités au sein d’une industrie et à mettre en
lumière les relations entre variables stratégiques et performances économiques en s’appuyant
sur des bases de données. L’idée qui sous-tend ces travaux s’oppose en quelque sorte à
l’approche de l’économie industrielle ; les causes des différences de performance seraient
dues essentiellement aux caractéristiques intrinsèques des firmes ou des activités.
Même si les débats quant au niveau d’analyse pertinent et à l’importance relative des facteurs
propres à l’industrie ou spécifiques aux firmes et aux activités demeurent vigoureux, le
chemin parcouru par les chercheurs des deux champs est important, surtout depuis la synthèse
réalisée par Porter(1980) et le schéma d’analyse de l’environnement compétitif qui en sont
issus22.
21
Olivier MEIER, op.cit, p187-188.
22
Marc Ingham, op.cit, p.10.
22
1. Les variables liées à la performance et les mouvements stratégiques
Une part importante des travaux empiriques en stratégie a aussi été consacrée à identifier les
variables liées à la performance à long terme et les mouvements stratégiques qui y sont
associés. La plupart de ces analyses traitent de la compétitivité “ex post “ au travers de
“positions compétitives“ et des performances économiques réalisées pour en tirer des
conclusions pour le management.
C’est au début des années 1980, que les réflexions sur la compétitivité dans le champ de la
stratégie ont franchi un nouveau pas avec les synthèses proposées par Porter (1980,1985). Les
approches de Porter ont permis d’une part d’établir un lien entre les travaux d’économie
industrielle et de traduire leurs apports en termes de compétitivité au niveau de la firme. Son
schéma des forces qui agissent sur la concurrence au sein d’un secteur, l’identification de
stratégies génériques de position favorable au plan des coûts et de différenciation et les liens
qu’il établit entre ces éléments selon les caractéristiques des secteurs, permettent de rendre
compte et de mieux comprendre les raisons qui peuvent expliquer les différences de
performances réalisées par les entreprises, situées dans des secteurs, au sein d’un secteurs ou
d’un groupe stratégique. Dans son second ouvrage consacré au concept de chaîne de valeur ,
Porter (1985) développe les stratégies génériques et propose un schéma d’identification des
sources d’avantage compétitifs (chaîne de valeur) permettant de bâtir et de maintenir des
avantages compétitifs durable, et permettant de réaliser des performances supérieurs.
D’autre part, les typologies de firmes et de stratégies d’auteurs tels que Miles et Snow (1978)
et Galbraith et Schendel (1983) permirent de préciser et d’enrichir la compréhension des
comportements des entreprises dans leurs relations avec l’environnement, d’identifier des
stratégies-types (et leurs caractéristiques) et de les relier à la performance économique.
23
IDEM
23
D’une façon plus générale, les travaux empiriques économétriques qui adoptent les
perspectives présentées ont mis en lumière et insisté sur les liens existant entre variables
stratégiques, environnementales et la performance économique et sur la nécessité d’une
adéquation entre variables interne et externes pour réaliser des performances supérieures.
Cependant, le problème des liens de causalités entre ces variables et la performance
supérieure sur une longue période reste largement posé.
Enfin, c’est aussi durant les années 80, que les travaux en stratégie se sont davantage orientés
vers l’analyse des modalités de mouvements stratégique tels que les fusions acquisitions, les
alliances et les coopérations, dans un contexte d’internationalisation et de globalisation24.
Les sources externes de compétitivité peuvent être recherchées dans les caractéristiques
structurelles des secteurs et les forces qui agissent sur la concurrence en leur sein. Plus
fondamentalement la compétitivité des entreprises dépend des caractéristiques des pays et des
zones dans lesquelles elles sont implantées.
D’autres auteurs, sans négliger les facteurs d’environnement, mettent davantage l’accent sur
les déterminants internes aux entreprises et en particulier sur les systèmes productifs et la
capacité d’innovation des firmes. Tel est notamment les cas des rapports “Made in USA“
(1987), “Made in France“ (1993), ou “Standort Deutschland“ (1993). Une analyse
comparative de ces travaux, réalisée par Genet (1994) met en exergue un certain nombre de
points communs. Les trois rapports soulignent l’importance du capital humain, de
l’organisation de la production et de l’innovation-produit comme déterminants essentiels de la
compétitivité. Ils insistent, selon les cas et à des degrés divers, sur les modes d’organisations
favorisant la flexibilité et la polyvalence, sur les efforts en matière de formation
professionnelle et d’éducation et, dans les rapports américains et français, sur la nécessité de
remettre en cause les pratiques du management. Les rapports américains et français mettent
aussi l’accent sur la nécessité d’une plus grande coopération entre départements à l’intérieur
de l’entreprise afin d’améliorer les processus de production et de favoriser l’innovation
produit. Enfin, les autres insistent sur la nécessité de coopérer, tant entre entreprise qu’avec
les autres acteurs économiques.
24
Marc Ingham, op.cit, p.13.
24
Si les avis des rapports varient quant au rôle des pouvoirs publics en matière de compétitivité
ils insistent sur la nécessité de renforcer les investissements d’infrastructure de
télécommunication et de transport et de jouer un rôle de support aux entreprises en matière de
recherche et développement. L’importance de la dimension écologique y est aussi soulignée25.
Dans une étude portant sur une sélection de pays, Porter (1990 ; 1991) identifie quatre
déterminants interdépendants de l’avantage compétitif national au niveau sectoriel qui ont un
effet sur la capacité des firmes à innover et à réaliser des performances supérieurs au plan
international :
25
Marc Ingham, op.cit, p.14.
26
IDEM
25
L’originalité de ces travaux, réside dans la liaison faite par ces auteurs entre les facteurs
“nationaux“ (facteurs externes) et les caractéristiques et capacités des firmes (facteurs
internes) dans une perspective dynamique.
Dans l’ouvrage de de Woot (1988) l’auteur propose un schéma permettant de relier les
éléments du “processus créateur de compétitivité“, il identifie quatre éléments sur lequel
repose ce processus :
27
Marc Ingham, op.cit, p.17-18.
26
Figure N°04 : Le processus créateur de compétitivité
dimensions
opportunités du futur
à l’échelle internationale
Chandler (1990), adoptant une perspective historique, met lui aussi en lumière les
déterminants de la compétitivité des entreprises dans trois pays, les USA, l’Allemagne et le
Royaume-Uni durant la seconde moitié du XIXe siècle la première moitié du XXe siècle. Cet
ouvrage essentiel permet de rendre compte du rôle joué par les conditions économiques, les
institutions et les cultures nationales dans le développement des industries dans lesquelles ces
pays disposent de points forts au niveau international, au travers des entreprises qui
composent ces industries. Cette approche est fondée sur l’analyse de l’entreprise industrielle
moderne. L’auteur met en lumière les caractéristiques fondamentales des entreprises
modernes. C’est la capacité de ces entreprises à exploiter les économies d’échelle et de
champs dans la production et la distribution ainsi que la capacité de réduire les coûts de
transaction qui furent le résultat de la dynamique que produisent ses trois plus important
caractéristiques historiques :
27
l’essor de ces entreprises à la fin du XIXe siècle ;
la similarité des conditions de leur création et de leurs processus de croissance.
Pour Chandler, la théorie des contrats (coûts de transaction et agence) fournit des explications
partielles des évolutions observées notamment en matière d’intégration mais le niveau le plus
pertinent d’analyse, celui da la firme, nécessite d’adopter au plan théorique la perspective
évolutionniste ouverte par Nelson et Winter (1982). Selon cet auteur, ce sont les capacités
organisationnelles des firmes qui constituent les moteurs de compétitivité. Le paragraphe
suivant a pour objectif d’offrir un aperçu des travaux qui se sont développés dans le champ de
l’analyse des organisations28.
Les travaux consacrés à l’analyse des organisations et aux liens entre l’entreprise et
l’environnement ont été marqués longtemps par l’approche contingente et l’analyse des
structures dans la foulée des travaux de Chandler (1962), Lawrence et Lorsch (1967)
Thompson (1967), Galbraith (1972), et Rumelt (1974) pour les approches anglo-saxonnes et
de Crozier et Friedberg (1977). Plus récemment, une synthèse originale des questions liées à
la structure, au pouvoir et à la stratégie a été proposée par Mintzberg (1982,1986).
Les premières études qui s’intéressèrent aux organisations étaient basées sur des analyses de
cas. Les premiers textes d’auteurs tels que Selznick (1949) permirent de décrire les
comportements observables dans les organisations bureaucratiques. Dans les années soixante
les recherches s’orientèrent vers l’analyse des organisations formelles. C’est notamment dans
ce cadre qu’apparait l’analyse des déterminants de la structure et l’identification des structures
organisationnelles types (Chanlat, 1989).
Les premiers travaux de Chandler (1962) avaient déjà mis en lumière les liens entre structure
et stratégie. Ils avaient aussi insisté sur l’adaptation des structures aux types d’activités (la
structure fonctionnelle étant adaptée à la situation dans laquelle les stratégies sont concentrées
dans une activité et les structures divisionnelles étant adaptées aux situations de
diversification).
D’autre auteurs ont mis en lumière ou développé les notions de centrales en matière de
structure ; le degré de spécialisation, de coordination et de formalisation ainsi que les
déterminants de la structure tels que la taille et la technologie.
S’appuyant sur une synthèse des connaissances sur les déterminants environnementaux, la
théorie de la contingence (dont les auteurs représentatifs sont Galbraith (1972) et Lawrence et
Lorsch (1967)) met en lumière des dimensions essentielles. La première a trait à la conception
de l’organisation comme système ouvert sur son environnement. Cette conception systémique
rejoint la perspective ouverte par Ansoff dans le domaine de la stratégie. Les caractéristiques
d’environnement qui ont un impact sur la structure sont, outre les déterminants
28
Marc Ingham, op.cit, p.19.
28
technologiques ; le “potentiel de l’environnement “c’est-à-dire sa capacité à permettre à
l’entreprise une croissance régulière et soutenue et la pression exercé de ce fait sur
l’entreprise ; “la complexité de l’environnement nécessitant, si elle est élevé, la mise en place
de modes de spécialisation et son degré d’incertitude qui résultent du dynamisme et de son
instabilité “. Galbraith a notamment mis en lumière l’impact de la complexité des activités de
l’entreprise sur la mise en place de mécanisme de coordination. Il distingue trois déterminants
du degré de complexité d’une structure, qui affectent les tâches et les activités ; leur degré
d’incertitude, leur diversité et leur indépendance (Strategor).
Lorsch et Lawerence ont donné un contenu plus fort et plus complet aux notions de
différenciation et d’intégration. La première traduit le fait que, confrontées à des
environnements différents, les unités de l’organisation doivent s’y adapter de façon efficace et
l’organisation doit rechercher “le degré et le mode de différenciation de ses structures les plus
compatibles avec les exigences nées de la diversité des environnements auxquels ses unités
sont confrontées“. la seconde concerne les mécanismes d’intégration, vus comme des moyens
de révéler et de traiter les conflits nés de la différenciation. Les nombreux travaux qui
s’inscrivent dans cette perspective ont donnée naissance à l’identification des types de
structures adaptées aux caractéristiques de l’environnement et aux mouvements stratégiques
envisagés ; structure a dominante fonctionnelle, divisionnelle ou matricielle. Plus récemment,
la panoplie des structures s’est élargie notamment sous l’effet de l’internationalisation et
d’une concurrence accrue par l’innovation donnant naissance à des structures mixtes,
complexes et/ou par projets. La tendance au recentrage des activités, les nécessités d’adopter
une structure souple et flexible ont quant à elles contribué à un “amaigrissement “ des
structures, et à une multiplication et à une intensification des interfaces entre fonctions. Il y’a
donc un lien entre ces “nouvelles “ formes d’organisation et la compétitivité29.
La dimension culturelle qui n’est pas vue essentiellement en termes de différences nationales
mais en tant que variable interne déterminante dont les interdépendances avec les dimensions
stratégiques, structurelles et décisionnelles sont analysées. Les différences nationales
constituèrent le contexte d’analyse (Davis, 1991 ; Hofstede, 1980), notamment en
comparaison du succès observé des entreprises japonaises et ont parfois été considérées
comme sources de compétitivité. Cependant, le courants dominant au cours des années 1980
dans le champ du management s’intéresse à la “culture“ et “’identité“ de l’entreprise
considérée individuellement.
Les questions des valeurs partagées, des rites, des mythes y sont abordées comme des moyens
de développer une culture d’entreprise “gagnante“ (Deal, Kennedy, 1982 ; Pascale, Athos,
1981 ; Peters, Waterman, 1983) ; la direction générale ayant un rôle important à jouer dans le
développement de cette culture. D’autres auteurs on insisté sur la pluralité des cultures au sein
d’une organisation notamment en fonction des caractéristiques des environnements auxquels
elles sont confrontées (Deal, Kennedy, 1982) ou sont confrontées leurs unités et insistent sur
le rôle de la direction générale et des leaders dans le développement de la culture d’entreprise
29
Marc Ingham, op.cit, p.20-21.
29
(Schein, 1985). Cet auteur propose une définition de la culture d’entreprise communément
admise “La culture est l’ensemble des hypothèses fondamentales qu’un groupe donnée a
inventé, découvert ou constitué en apprenant à résoudre ses problèmes d’adaptation à son
environnement et d’intégration interne“ (Schein, 1985).
Sans nier le rôle de la direction générale et des leaders, d’autres travaux ont montré que “la
culture est la résultante d’un jeu complexe d’interactions et de représentations entre différents
acteurs et une situation et non le produit d’un acteur unique“(Chanlat).
Certains auteurs préfèrent utiliser le notion d’identité plutôt que de culture qui est la face
visible de l’identité ( Strategor 1988) et l’identité révélé selon laquelle“ la culture prend place
non plus seulement dans la représentation conscientes (les valeurs et les croyance) mais aussi
dans les représentations inconscientes de l’individu et y apportent un sens. Le courant
institutionnaliste inauguré par Selznick (1949) et Bernard (1938, 1948) recouvre en partie la
notion de culture organisationnelle. L’idée qui prévaut est que “l’institutionnalisation est un
processus par lequel les valeurs sont insufflées aux structures et grâce auquel l’organisation
assure sa pérennité (Chanlat, 1989)30.
On peut résumer les facteurs de compétitivité liés à l’entreprise, en cinq facteurs importants :
30
Marc Ingham, op.cit, p.22.
30
Conclusion
Ce présent chapitre nous a permis de comprendre la notion de compétitivité dans ses multiples
dimensions, en mettant en lumière ses principaux fondements.
Nous avons constaté que le terme de «compétitivité » n’est pas utilisé de façon uniforme par
les auteurs, ce qui rend son analyse encore plus difficile.
La compétitivité fonctionnelle, nous a permis de comprendre le rôle joué par chaque fonction
de l’entreprise dans la compétitivité.
Dans une seconde section, nous avons pu apprécier les déterminants de la compétitivité, puis
constaté que la compétitivité de l’entreprise était à la fois influencée par des facteurs internes
et d’autres externes, et que l’entreprise doit avoir une vison optimale quant à ces facteurs, si
elle veut assurer sa compétitivité.
Les dimensions de cette dernière sont étroitement liées car le cadre national et les politiques
économiques menées par l’Etat exercent une influence sur la compétitivité des entreprises et
réciproquement la compétitivité de la nation émane essentiellement de celle des entreprises.
Nous avons pu conclure, grâce a ce chapitre, que l’entreprise doit faire intervenir l’ensemble
des ses fonctions, dans une optique de coordination et de communication, et s’appuyer sur des
facteurs interne et externe pour se positionner et faire face à la concurrence.
31
Chapitre 02 :
La compétitivité dans la stratégie de
l’entreprise
Introduction
L’entreprise est défini comme un système, c’est –à-dire constituée d’un ensemble d’entités en
interaction permanente. Cette approche qualifie l’entreprise de « système ouvert », cela
signifie que cette dernière doit composer continuellement avec son environnement.
Cet environnement en perpétuelle mutation caractérisé par des changements effrénés, des
flux d’informations et de communications rapide, une complexité croissante des affaires, des
progrès technologique…influence fortement les stratégies de l’entreprise, et donc sa
compétitivité.
Dans un contexte de plus en plus concurrentiel l’entreprise doit d’une part, faire face aux
menaces de l’environnement, tirer profit des opportunités de ce dernier et d’autre part prendre
appuie sur ses forces et renforcer ses faiblesses pour s’assurer une pérennité.
La nouvelle dynamique concurrentielle a mené à une plus grande instabilité dans la rentabilité
des entreprises. Les nouveaux produits, les services, et les concurrents émergent à une vitesse
très rapide. La pression de la concurrence c’est intensifiée, ce qui pousse les entreprises à
opter pour la stratégie la plus compétitive. Dans un tel contexte, l’entreprise doit à tout prix,
construire un avantage concurrentiel durable et défendable.
La mise en place par l’entreprise d’une stratégie visant un avantage concurrentiel viable,
devient alors un élément indissociable de sa volonté à se positionner favorablement face à ses
concurrents dans un contexte fortement concurrentiel.
Dans ce présent chapitre, nous allons donc tenter d’aborder les notions les plus importantes
relatives à l’environnement de l’entreprise d’une part, et d’autre part de nous intéresser aux
différentes stratégies concurrentiels permettent à l’entreprise de bâtir un avantage
concurrentiel soutenable, lui permettent d’être compétitive.
33
prochaines générations, sa capacité d’innovation pèsent dorénavant beaucoup sur l’échiquier
concurrentiel31.
1. L’environnement
L’entreprise se situe à l’intérieur de ce que l’on baptise un secteur économique, c’est-à-dire un
ensemble regroupant la totalité des entreprises qui participent, directement ou indirectement, à
la production et/ou à la commercialisation ou offrant les services utiles aux utilisateurs, de
biens et services pour satisfaire à un type de besoins.
Il est aussi admis d’inclure dans l’environnement les clients et les « non consommateurs
relatifs » du produit (bien et/ou service), et tous les autres acteurs tels que les fournisseurs, les
distributeurs, les préconisateurs, l’Etat et tous les autres intervenants possibles.
Mais pour y voir plus clair, on peut classer les intervenants et les variables d’influence en
découpant l’environnement en plusieurs niveaux. Le niveau le plus immédiat est, bien sûr, le
secteur économique mais en fait l’entreprise vit dans un environnement plus large qui est
l’environnement « public », dans le sens institutionnel du terme, lui-même inclus au niveau
planétaire dans l’environnement économique ou « macro-environnement ».
Ce sont ces divers environnements qu’il va falloir prendre en compte à travers l’analyse
extérieur, étant entendu que c’est, en définitive, à l’intérieur du secteur économique que se
focalisent toutes les tendances affectant l’entreprise.
- les fournisseurs ;
- les concurrents présents ;
- les distributeurs ;
- les clients.
Ce système forme une chaîne qui a pour but de construire de la « valeur » pour le client. Ces
deux approches vont permettre d’étudier de façon complémentaire l’environnement32.
31
« STRATEGOR : Politique générale de l’entreprise », DUNOD, 4é éd, Jouy-en-Josas, 2004, p.17.
32
Gérard GARIBALDI, « Analyse stratégique », Editions d’organisation EYROLLES, Paris, 2008, pp.140-141.
34
discutées : la démographie, la dimension technologique, l’environnement socioculturel, la
dimension politique et légale, la globalisation, et l’environnement économique33.
1.1.1. La démographie
La division du travail est à la fois sectorielle, sociale et sexuée. Chacune de ces dimensions
est concernée par le volet international. La division sectorielle est la mieux connue. Elle
repose sur la spécialisation des activités entre fournisseurs, donneurs d’ordre et clients. La
division sociale traduit les strates ou couches sociales, les différences d’éducation et de
formation, et les écarts de revenus.
La division sexuée concerne les différences entre hommes et femmes, et en particulier les
relations entre sphère professionnelle et la sphère domestique. Elle concerne toutes les
sociétés, à des degrés divers et selon des modalités propres.
Si les démographes cherchent à construire des catégories pour parfaire leurs connaissances de
la population, ils font face à des difficultés comparables à celle des entreprises pour
comprendre la diversité ethnique et culturelle. Les entreprises aussi, affrontent difficilement
l’omniprésente revendication identitaire de leurs salariés, de leurs fournisseurs et de leurs
clients. Si l’identité collective prenait traditionnellement deux formes principales (le culturel
et le religieux), elle évolue fortement et intègre la dimension ethnique.
Les entreprises ont à gérer des employés et à démarcher des consommateurs de plus en plus
marqués par une dimension ethnique. Ceci n’est pas le moindre paradoxe puisque cette
montée en puissance est partie prenante de la globalisation. Le fait ethnique est à la fois
biologique et culturel, mais il est aussi traversé par des considérations sociales, politiques et
identitaires.
Pour l’entreprise, il s’agit de tenir compte de la variété des comportements, des goûts et des
attentes. Cette variété est générée par la montée en puissance de la revendication d’un
particularisme donné. Ce dernier prend ses racines dans la revendication minoritaire liée à
33
STRATEGOR, op.cit, p.18.
35
l’origine (langue parlée, pays d’origine des parents, date d’arrivée sur le territoire, etc.), à la
religion, à la langue, au groupe social. Le particularisme s’enracine ainsi dans une conscience
communautaire de plus en plus forte, qu’elle soit ethnique, religieuse, linguistique ou sexuée.
Les marchés, les consommateurs comme les employés sont de plus en plus marqués par une
diversité culturelle marquée. Ces groupes d’individus sont liés par un entrelacs de caractères
communs à la fois anthropologiques, linguistiques, politiques et historiques, etc. Leur
association constitue un système propre, une structure culturelle partagée, bref, une culture
commune. Les marchés ont tendances à s’uniformiser (langue, marché, territoire…) alors que
les entreprises ont à faire face à une diversité revendiquée croissante. Elles réagissent avec
plus ou moins de bonheur à ces phénomènes identitaires et différencié.
Si la relation entre les entreprises et l’Etat a toujours été importante, elle a évolué au cours des
dernières décennies. La construction européenne et la formation d’espaces économiques de
libre-échange (ALENA, par exemple) ont fortement modifié cette relation. De plus, des
groupes d’intérêt et des organisations sont entrés dans le jeu des interactions entre les nations
d’une part, et les nations et les entreprises, d’autre part.
1.1.6. La globalisation
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a été créée en 1995. Depuis, des tensions sont
nées d’une interdépendance grandissante des économies et de certains conflits commerciaux.
Pourtant, l’intérêt que suscite cette nouvelle organisation pour les entreprises est manifeste,
comme celui au sein de la société civile.
L’OMC est en effet chargée d’élargir les champs du libre-échange à de nouveaux domaines
par l’ouverture de cycles de négociations. Elle est également chargée de veiller à la
conformité de ces échanges avec les règles en vigueur (règles sociales, règles
environnementales). Elle bute cependant sur l’absence d’un droit international sur ces volets-
là.
D’un côté, nombre de pays la saisissent pour rendre le droit, mais elle ne possède pas tous les
moyens pour imposer un droit international. De l’autre côté, elle est fortement contestée par
les courants antimondialisations et altermondialistes qui la jugent comme l’œuvre des
investisseurs et des capitalistes.
De ce fait des organismes à vocation mondiale agissent sans ou avec une faible concentration:
OMC d’un côté et OMS (organisation mondiale de la santé), OIT (organisation international
36
du travail) ou UNESCO de l’autre. Pourtant, tous ces domaines seront les enjeux des
prochaines négociations sur les services de demain.
Investissement dans des pays à très grande taille, à fort potentiel de marché, et à faible
coûts de main-d’œuvre, qui est désormais qualifiée ;
délocalisation industrielles, mais de faible niveau ;
délocalisations des services en forte croissance, avec l’atténuation du facteur
distance ;
investissements des sociétés chinoises, mexicaines dans les pays industriels occidentaux.
Composantes Impact
sur la
stratégie
Faible Fort
1 2 3 4 5
Source : STRATEGOR
37
2. L’analyse de l’environnement de l’industrie
Définir le marché de référence, analyser les opportunités et les menaces, identifier les forces
structurantes et la concurrences sont les étapes nécessaires pour mener à bien une analyse
rigoureuse de l’environnement concurrentiel d’une industrie.
Le tableau ci-après synthétise les quatre critères principaux utilisés pour identifier les
contours d’un marché : le produit ou les services, l’espace géographique, la technologie, et le
niveau de la concentration.
34
STRATEGOR, op.cit, p.14.
38
Tableau N°03 : Une grille d’analyse d’un marché
Espace Acheteurs
géographique Les comportements d’achat des
(local, régional, différents types d’acheteurs
national, Les types d’accès au produit ou
international) au service
Aire géographique dans laquelle
les acheteurs font leurs choix
Etat de la
technologie
Niveau de la
concentration
SOURCE : STRATEGOR
39
3. L’analyse de l’industrie
La structure d’un secteur exerce une influence déterminante sur les règles du jeu concurrentiel
et par là-même sur les stratégies que les entreprises du secteur vont formuler. Etudier un
secteur économique va donc consister à lister, puis à analyser les facteurs structurants du
secteur, afin de comprendre les influences réelles qui jouent et les conséquences qui en
résultent pour l’ensemble des entreprises du secteur. En effet, toutes les entreprises
appartenant à un même secteur subissent les mêmes influences et c’est de leur capacité à
évoluer dans cet environnement que vont dépendre leurs succès ou leurs échecs.
En conséquence, l’examen du secteur va débuter par l’étude de l’intensité des forces qui
structurent un secteur économique et donc définissent les conditions de la concurrence dans ce
secteur.
En fait l’intérêt que présente un secteur varie fortement d’un secteur à un autre.
Si les conditions de la bataille sont différentes cela ne tient pas aux effets du hasard, mais bien
au contraire à des raisons parfaitement explicables qui répondent à une logique.
40
Figure N°05 : Le schéma des 5 forces
Source : http://www.creer-mon-business-plan.fr/wp-content/uploads/2013/04/Outil-analyse-
strat%C3%A9gique-5-forces-de-Porter.png.
Michael PORTER fournit une approche très pertinente de ces éléments en proposant
d’analyser les « 5forces » qui s’exercent sur toutes les entreprises appartenant à un même
secteur économique, et aussi de déduire de cette analyse leur intensité : rivalité entre les
firmes, pouvoir de négociation des fournisseurs, pouvoir de négociation des clients, risque de
nouveaux entrants, risque de produits ou services de substitution35.
35
Gérard Garibaldi, « Analyse stratégique », EYROLLES Editions d’organisation, Paris 2008, p.142-143.
41
1. Les groupes stratégiques
Une fois menée l’analyse des facteurs ou des forces qui pèsent sur l’environnement
concurrentiel d’un secteur et la rivalité intra sectorielle, il est nécessaire d’étudier la logique
de la concurrence interne que se livrent les entreprises d’un même domaine. Cette analyse fait
parfois apparaitre des structures interne au secteur, fondé sur des regroupements d’entreprises
aux caractéristiques similaires et stables dans le temps. C’est ce qu’on appelle les groupes
stratégiques36.
Au sein d’un secteur, on peut constater des différences notables de performance, de taille, et
de parts de marché entre les entreprises présentes. Au cours du temps, elles semblent suivre
des trajectoires stratégiques parfois divergentes.
L’analyse des groupes stratégiques ou des structures internes à une industrie mobilise en
général les dimensions suivantes :
Le degré de spécialisation ;
L’image de marque ;
La politique prix ;
Le mode de distribution ;
L’étendue des services annexes proposés ;
La qualité perçue du produit ;
Le type de politique commerciale ;
Le degré d’intégration verticale ;
La maitrise technologique ;
La position en termes de coûts ;
Les relations avec la société mère ;
Les relations avec les pouvoirs publics.
La stratégie d’une entreprise se résumerait par un ensemble de choix cohérents sur chacun de
ces éléments. Mais, en fait, plusieurs ensembles cohérents sont possibles dans un même
secteur. Un groupe stratégique est alors constitué par les entreprises qui on fait des choix
similaires, voir identiques sur les principaux éléments listés ci-dessus.
L’analyse des groupes stratégiques permet donc de dresser une véritable topographie de la
concurrence au sein d’un secteur. A la condition de pouvoir conserver les mêmes paramètres,
elle conduit à représenter l’évolution dans le temps de la structure concurrentielle. L’analyse
statistique des composants principaux, par exemple, prend en compte l’ensemble des éléments
cités et recherche les dimensions qui permettent le mieux de regrouper les entreprises. Elle
permet de bien faire apparaitre la distance stratégique qui sépare les différents groupes.
36
STRATEGOR, op.cit, p.47.
42
L’étude des groupes stratégiques débouche ainsi sur l’analyse de la rivalité concurrentielle au
sein d’un secteur à partir des trois types de concurrence suivants :
Chaque groupe se caractérise par un profil stratégique et par une performance économique
résultant de la position particulière qu’il occupe dans la filière et dans l’environnement
concurrentiel du secteur. Barrières à l’entrée et à la sortie peuvent alors être analysées pour un
groupe comme pour un secteur. Elles deviennent alors des barrières à la mobilisation intra
sectorielle qui expliquent la difficulté qu’une firme peut rencontrer pour passer d’un groupe à
l’autre.
Les performances d’une entreprise s’expliquent ainsi par les caractéristiques concurrentielles
du secteur, puis par celle du groupe stratégique auquel elle appartient, et enfin pas sa position
propre au sein de celui-ci. Mais cette topographie concurrentielle n’est jamais définitivement
figée. Elle évolue plus ou moins vite en fonction de la maturité du secteur et des
comportements des acteurs.
L’analyse des groupes stratégiques révèle les structures internes d’un secteur, les avantages
respectifs et les barrières à la mobilisation qui pèsent différemment d’un groupe à un autre.
Le nombre de groupe stratégique et leur taille relative : plus les groupes sont
nombreux et de taille équivalente, plus la lutte est farouche ;
Le degré d’interdépendance des groupes sur le marché : s’ils servent la même
demande, la concurrence est plus forte que si leurs clientèles sont relativement
spécialisées ;
La distance stratégique entre les groupes : plus elle est faible, plus la lutte
concurrentielle est vive ; ce qui signifie que les stratégies sont en fait très peu
différenciées.
Ces trois facteurs évoluent eux-mêmes avec le temps et sont directement déterminés par la
maturité du secteur et son degré d’internationalisation. Il ne s’agit pas seulement de
l’ancienneté de ce secteur, mais aussi de ses capacités de croissance. Avec l’accroissement de
la maturité, les positions des firmes en place ont tendance à se rigidifier, la mobilité propre au
démarrage s’amenuise et la pugnacité individuelle des entreprises s’accroit pour atteindre son
paroxysme lorsque la demande faiblit.
43
particulier en examinant si les caractéristiques de performance sont équivalentes ou
comparables.
Les produits, équipements ou services seront d’autant plus substituables qu’ils offriront des
opportunités d’utilisation similaires. Par exemple, bien qu’ils appartiennent probablement à
des segments différents, le jus d’orange et une boisson à base de coca sont substituables en
cas de soif. Ces produits aux caractéristiques et aux occasions d’usage similaires ne seront sur
le même marché que s’ils sont sur un même marché géographique.
De même, il existe des marchés géographiques d’usage identiques bien que de nature
dissemblable. C’est le cas de la traversée de la manche. Trois moyens de transport sont
différents mais fortement substituables : le train, l’avion et le ferry. Sur une très longue
distance intercontinentale, ils ne sont plus substituables. Le marché possédera donc une
dimension relative reposant à la fois sur des critères géographiques mais aussi de produits, en
particulier à travers leur caractère plus ou moins substituable37.
En complément à l’analyse qualitative, il est possible de mesurer si des produits sont plus ou
moins fortement substituables.
Pour mesurer la sensibilité de la demande à un produit, il est possible d’en estimer l’élasticité-
prix de la demande.
L’élasticité-prix de la demande ;
L’élasticité-prix croisée.
La première établit un lien entre une évolution du prix (à la hausse par exemple) et l’évolution
de la demande.
Beaucoup de biens ou de produits montrent une relation entre l’incrément positif du prix et la
baisse de la demande. Cependant, il est bien connu que, dans les sociétés européennes, une
baisse du prix du pain n’entrainerait pas une hausse de sa consommation car il y a saturation
de ce type de produit.
37
STRATEGOR, op.cit, p.49.
44
3.2.Les corrélations de prix
L’idée de base est la suivante : si des vendeurs sont sur le même marché, ils devraient être
sujets aux mêmes forces de la demande. Ceci peut être illustré par des comportements
concurrentiels que l’ont peut juger similaires sans qu’il y ait entente manifeste, bien au
contraire.
Toutefois, cet outil demeure délicat à utiliser compte tenu de deux arguments :
Il n’y a pas de règle établie pour savoir ce qu’est une forte corrélation ;
Des évolutions de prix peuvent se révéler corrélées économiquement sans être liées
stratégiquement.
3.3.Mesure de la concentration
L’une des mesures les plus classiques sera celle du ratio de concentration. Il s’agit de
connaitre, par exemple, le cumul des parts de marché de n premières entreprises.
45
Il n’est donc pas sans intérêt de se doter de critères pour estimer le pouvoir de marché de
tel ou tel acteur économique sur un marché. Trois familles de critères sont à distinguer :
La structure de marché ;
Les comportements stratégiques ;
La performance.
La concentration ;
Le degré d’intégration verticale de l’activité ;
Les barrières à l’entrée ;
La taille éventuellement requise pour exister dans une industrie.
Pou étudier les comportements stratégiques traduisant l’exercice d’un pouvoir de marché,
cinq critères sont utiles :
38
STRATEGOR, op.cit, p.54-55.
46
Tableau N°04 : critères d’analyse d’un pouvoir de marché
Selon le modèle de Learned, Christensen, Andrew et Guth (LCAG, 1960) – dit modèle de
Harvard compte tenu de l’institution d’appartenance des auteurs- la stratégie consiste à
assurer une adéquation étroite entre les caractéristiques spécifiques de l’environnement
concurrentiel (analyse externe) et les compétences d’une organisation (analyse interne). Quels
qu’aient été les avancées et les nouveaux concepts développés depuis en stratégie, il n’en reste
pas moins que ce modèle constitue toujours la trame de fond de l’analyse stratégique et que
son « produit » rejeton, la matrice SWOT, fait encore les beaux jours des stratèges amateurs.
Revenant aux sources de ce modèle de Harvard, l’analyse des ressources et compétences vise
à compléter et équilibrer l’analyse externe.
Cependant, toutes les ressources et compétences de l’entreprise n’ont pas la même valeur.
Identifier précisément celles qui distinguent l’entreprise, la rendent spécifique et qui lui
procure un avantage concurrentiel durable et défendable représente une phase capitale de
l’analyse interne.
On présente souvent cette analyse en utilisant une représentation, qui de près ou de loin
ressemble à celle qui suit :
47
Figure N°06 : Analyse d’Harvard
Environnement Entreprise
FCS Compétences
Possibilités
D’action
Choix stratégiques
Comme on le voit, il s’agit de mettre en évidence les possibilités d’action que peut avoir une
Entreprise :
-compte tenu des événements prévisibles dans l’environnement, qui sont porteurs
d’opportunités mais aussi de menaces, d’où la détermination des facteurs clés de succès (FCS)
à maitriser pour réussir ;
48
-et des possibilités d’action devront être évaluées en prenant en compte les volontés des
dirigeants. De là se déduiront, selon cette méthodologie, les choix stratégiques, à se fixer des
objectifs, à déterminer les politiques fonctionnelles et enfin les plans d’action.
L’étude des « tendances lourdes » étant faite, il faut maintenant dresser la liste des points forts
et des points faibles de l’entreprise. Pour cela, on doit considérer chacune des activités
exercées et examiner sa capacité par rapport :
-et d’autre part, aux attentes et besoins des cibles marketing visées.
Il va falloir examiner toutes les activités et toutes les fonctions mises en œuvre.
Une première vision de l’entreprise peut nous être fournie par la mise en évidence des mix
produits/ marchés sous la forme suivante :
Anciens Nouveaux
Anciens
Pénétration Développement
actuelle 1 2 du produit
11
du marché
1 Offre segmentée par canal et par cible 2 Elargissement gamme et nouveaux produits
Il ne s’agit pas, comme on peut le voir, de mettre sous le feu des projecteurs des couples
produits/ marché, ainsi que cela se pratique en « analyse marketing », mais bien de mettre en
évidence les stratégies de développement mises en œuvre par l’entreprise en termes de
produits par rapport à des marchés.
Une autre approche consiste à passer en revue tous les aspects de l’entreprise ayant une
influence certaine sur la stratégie. On peut dresser une liste de questions permettant de passer
en revue les principaux critères d’analyse des « forces » et faiblesses » d’une entreprise et les
49
regrouper ainsi ; présence sur le marché, management, marketing, recherche et
développement, production, financier, gestion des ressources humaines, système
d’organisation.
Forces et faiblesses, une fois clairement comprises, il sera alors nécessaire de comparer les
points « forts » et les points « faibles » de l’entreprise avec les menaces et les opportunités,
présentes aujourd’hui ou à terme, dans l’environnement. Telle est la méthode proposée par un
chercheur de l’université de San Francisco le Professeur H.WEIHRICH. il s’agissait pour lui
de confronter et d’évaluer les alternatives stratégiques possibles à partir de ces comparaisons.
Il a, ainsi, mis au point une matrice connue sous la dénomination de matrice de WEIHRICH
ou matrice « SWOT » ( Threats- opportunities- weaknesses- strenghts c’est-à-dire Menaces-
opportunités -faiblesses - forces ).
Vers le début des années 70, General Electric avait mis au point un outil de même nature et
qui se présente sous la forme suivante :
Entreprise
Situation de faiblesse Situation de force
Environnement
39
Gérard Garibaldi, op.cit, p.184-185.
50
Cette représentation permettait d’indiquer des tendances générales qui restent encore
aujourd’hui globalement intéressantes à garder à l’esprit.
Néanmoins ces outils restent un peu simplistes dans le cas de la matrice de General Electric
ou assez difficile à analyser pour ce qui est de la matrice SWOT. A partir de ce constat, il est
possible d’imaginer un processus permettant de pallier à ces inconvénients. Pour cela, on doit
prendre en considération le fait qu’une menace ou une opportunité possède deux éléments de
qualification :
-deuxièmement une probabilité réelle que l’événement se réalise ; bien entendu, cette
probabilité est favorable dans le cas d’une opportunité (on peut parler de niveau de
« chance ») et défavorable dans le cas d’une menace (on peut, cette fois, parler de niveau de
« risque »).
A partir de ces deux éléments il est relativement facile de qualifier l’événement (menace ou
opportunité), en utilisant une échelle de notation.
Une fois que l’on a quantifié ainsi chaque menace et chaque opportunité, il devient nécessaire
de croiser les menaces et opportunités. On détermine ainsi des scénarios «possibles » de l’état
de l’environnement.
Remarque :
« spéculatif », si menaces et opportunités sont forts tous les deux (ce qui signifie en vérité que l’on ne
possède pas d’outil pour faire des choix) ;
« idéal » si les événements entrainent des risques ayant un impact faible à comparer au niveau des
possibilités offertes qui est fort ;
« inquiétant » à l’opposé du précédent, lorsque le poids des menaces est plus fort que celui des
opportunités qui pourraient se présenter.
Nous retiendrons donc spécifiquement les situations créées par les scénarios décrits ci-dessus pour construire une
matrice terminale, différente de la matrice MOFf (SWOT) classique puisque non directement déduite des
menaces et opportunités comme cela se pratique habituellement (G.Garibaldi
51
Figure N°08 : Nouvelle matrice swot
F F
F1 f1
F2 f2
F3 f3
… …
Situation 1 2
Spéculative
Situation 3 4
OM
Situation 5 6
OM
Source : G. Garibaldi
52
1.3.Les « 7S » de McKINSEY
Une autre méthode de jugement de l’entreprise proposée par McKINSEY présente l’avantage
d’étudier simultanément plusieurs niveaux. Elle peut se présenter sous la forme du schéma
suivant s’appuyant sur :
-stratégie (objectifs, plans de d’action, comment utiliser les ressources au mieux dans un
certain environnement…) ;
-personnel : staff ;
Source : http://www.qualite-management.com/images/qualite-management-7S-mckinsey.gif.
53
1.4.La méthode du « PIMS »
Le « PIMS » est une méthode d’analyse stratégique qui a été pensée vers la fin des années 50
et le début des années 60 à la demande de General Electric. Ce très grand groupe d’origine
américaine a senti le besoin de procéder à des études sérieuses pour tenter d’expliciter,
mathématiquement, très clairement les raisons « génériques » pour lesquelles certaines
entreprises étaient plus « gagnantes » que d’autres, et ce quel que soit le secteur économiques,
voire même la taille de l’entreprise. Elle souhaitait donc comprendre les phénomènes et les
choix faits expliquant la différence de rentabilité des capitaux investis.
Ainsi que l’on pourra le comprendre, elle est riche d’enseignements pour valider les choix
faits.
Elle a été conçue par un groupe de chercheurs, qui ont mis en évidence qu’à côté de la
« position concurrentielle » et de l’ « attrait du secteur », il était nécessaire de considérer deux
autres facteurs :
- la force financière.
Source : http://controlegestion.pagesperso-orange.fr/Strat_fichiers/image027.gif.
54
Le tableau, ci-après, permet de voir ce qui est préférable dans chaque quadrant :
Conservatrice Offensive
Source : G.Garibaldi
On peut, à partir de là, comparer ce qui a été fait et en déduire la qualité des mouvements
stratégiques passés.
55
La fonction d’achat ;
La fonction recherche et développement ;
La fonction gestion des ressources humaines ;
L’infrastructure de la firme qui recouvre la direction générale, les services comptable,
le service financier, le service juridique, les relations avec l’environnement, la gestion
de la qualité et la gestion des systèmes d’information.
Source : http://public.iutenligne.net/connaissance-de-l-
entreprise/briens/diagnostic_et_ressources/ressources/chaine_valeur.png.
Cet outil permet de mettre à plat la chaine d’activité de l’entreprise. Il met en relief celles qui
sont créatrice de valeur et celles qui, au contraire, n’apportent rien, voire induisent des coûts.
Les applications en stratégie sont nombreuses : identification des compétences fondamentales,
choix des activités à externaliser, choix des axes de diversification, de développement,
détermination des facteurs clés de succès …
56
Section 02 : Compétitivité et stratégie
La concurrence est au centre de la réussite ou de l’échec des firmes. Face à des rivaux, la
stratégie consiste à rechercher une position favorable dans le secteur, scène où la concurrence
se manifeste principalement. La stratégie vise à l’obtention d’une position rentable et durable
au milieu des forces qui définissent le cadre concurrentiel du secteur.
La stratégie concurrentielle définit comment une organisation positionne ses activités au sein
de leurs environnements concurrentiels respectifs40. Il s’agit d’obtenir et de conserver un
avantage concurrentiel durable. Si une firme peut avoir une foule de forces et de faiblesses par
rapport à ses rivales, elle ne peut posséder que deux grands types d’avantage concurrentiel :
des coûts peu élevés ou une différenciation. Cet avantage provient de la capacité d’une firme
à maitriser les cinq forces de la concurrence mieux que ses rivaux.
Si on combine les deux grands types d’avantage concurrentiel au champ d’activités sur
lequel une firme s’appuie pour les obtenir, on obtient trois stratégies de base pour atteindre
des résultats supérieurs à la moyenne du secteur : la domination pas les coûts, la
différenciation et la concentration de l’activité.
40
Stephen Robbins, David Decenzo et Mary coulter, « Management : l’essentiel des concepts et pratiques »,
Nouveaux Horizons, 7è èd, Paris 2011, p.125.
57
Figure N°12 : Les trois stratégies de base
AVANTAGE CONCURRENTIEL
Coûts moins élevés Différenciation
Cible
CHAMP CONCURRENTIEL
Cible
3A. concentration fondée 3B. concentration fondée sur
étroite
sur des coûts réduits la différenciation
Parmi les grands experts en formulation de stratégie se distingue Michael Porter, sa théorie
laisse aux managers le choix entre trois stratégies concurrentielles génériques, l’idée étant
qu’aucune entreprise ne peut excéder un niveau moyen de rentabilité en essayant d’être
présente sur tous les fronts. Au lieu de cela, l’organisation doit adopter une stratégie
concurrentielle qui lui offre un avantage différent, en exploitant ses forces et celles du secteur.
Selon porter, le choix peut se faire entre la domination par les coûts, la différenciation et la
concentration41.
La domination par les coûts est peut-être la plus claire des trois stratégies de base. Par son
intermédiaire, une firme entreprend de devenir le producteur à coûts peu élevés de son
secteur. La firme vise une cible large et sert de nombreux segments. Cette stratégie consiste
donc pour une entreprise, à se positionner comme le fabricant ou le distributeur le moins cher
d’un secteur. La réussite est liée au fait d’être meilleur marché, tout en offrant un produit ou
un service comparable à la concurrence (ou du moins acceptable). Pour s’assurer cet avantage,
le secret est un fonctionnement efficace, des économies d’échelle, l’innovation technologique,
une main-d’œuvre bon marché ou un accès privilégié à des matières premières. Exemples
d’entreprises ayant appliqué cette stratégie : Tati, Leader Price, Easy Jet, Bic, Lada42.
41
Stephen Robbins, David Decenzo et Mary coulter, op.cit, p.125.
42
IDEM
58
Les sources de l’avantage par les coûts sont donc variables et dépendent de la structure du
secteur. Les producteurs à coûts peu élevés vendent généralement un produit standard ou sans
fioritures, et attachent le plus grand prix à tirer parti de toutes les sources possibles de
réduction des coûts.
Si une firme parvient à acquérir et à conserver son avance par les coûts, elle aura des résultats
supérieurs à la moyenne, à condition qu’elle puisse imposer des prix proches du prix moyen
du secteur. A prix équivalents ou inférieurs à ceux de la concurrence, une position dominante
par les coûts se traduit par des rendements plus élevés. Toutefois, la firme qui domine par les
coûts ne peut négliger totalement la différenciation. La firme qui s’est assuré une domination
par les coûts doit aussi atteindre le niveau ou au moins la proximité par rapport à ses
concurrents en termes de différenciation, si elle veut obtenir des résultats supérieurs à la
moyenne. La logique d’une stratégie fondée sur les coûts veut qu’une firme soit la seule à
dominer et non une parmi plusieurs. La domination par les coûts est donc une stratégie
particulièrement dépendante de l’avance déjà acquise sur les autres firmes, à moins qu’un
progrès technique important ne permette à une firme de changer radicalement ses coûts43.
2. La stratégie de différenciation
En revanche, l’entreprise cherchant à se distinguer des autres aux yeux des clients suit quant à
elle une stratégie de différenciation, avec une priorité pour la qualité de premier ordre, un
service irréprochable, un design innovant, des capacités technologiques ou une image de
marque inhabituelle. L’attribut choisi doit être différent de ceux des concurrents et
suffisamment convaincant pour justifier un prix dépassant le coût de la différenciation 44. La
stratégie de différenciation, la firme cherche donc à se singulariser sur certaines dimensions
fortement appréciées des clients. Elle choisit une ou plusieurs caractéristiques que de
nombreux clients du secteur perçoivent comme importantes et se met en position de seule
satisfaire ces besoins. Cette position unique est rémunérée par un surprix. La différenciation
peut être sur le produit lui-même, sur le système de distribution, sur l’approche marketing et
sur toute une série d’autres facteurs. Une firme qui peut parvenir à se différencier et le rester,
aura des résultats supérieurs à la moyenne dans son secteur si le surprix qu’elle perçoit
dépasse les coûts supplémentaires entrainés par la recherche de l’originalité. La firme qui
poursuit une stratégie de différenciation vise donc à atteindre une parité ou une proximité de
coûts avec ses concurrents, en la réduisant dans tous les domaines qui n’ont pas d’incidence
sur la différenciation.
La stratégie de différenciation a un atout de plus que la stratégie de domination par les coûts :
elle peut s’exercer sur plusieurs paramètres dans un secteur où les clients apprécient fortement
plusieurs caractéristiques45.
Michael Porter, « L’avantage concurrentiel : comment devancer ses concurrents et maintenir son avance »,
43
59
3. La stratégie de concentration (focalisation)
Les deux premières stratégies visent un avantage concurrentiel dans une large gamme de
segments de marché. Pour sa part, la stratégie de focalisation donne la priorité au coût ou à la
différenciation dans un segment réduit : le management choisit un segment ou un groupe de
segments dans un secteur d’activité et adapte la stratégie de façon à tout miser sur ces
segments46. La concentration fondée sur les coûts consiste à chercher un avantage en ayant les
coûts les plus bas dans le segment cible. La concentration fondée sur la différenciation
consiste à se différencier dans le segment cible. Pour que cette stratégie réussisse, il faut que
la clientèle visée ait des besoins peu courants ou qu’il y ait un meilleur système de production
et de distribution pour la servir. La concentration fondée sur les coûts exploite le
comportement particulier de certains segments à l’égard des coûts, tandis que la
concentration fondée sur la différenciation tire partie des besoins propres de segments donnés.
La firme qui se concentre peut alors obtenir un avantage concurrentiel en se consacrant
exclusivement à ces segments. Une firme qui concentre son activité tire profit de la sous-
optimisation à laquelle sont obligées les firmes concurrentes dont les cibles sont plus larges.
Dès qu’un concurrent à cible large dessert moins bien un segment particulier, il ouvre la voie
à une stratégie de concentration par différenciation. Si des concurrents aux cibles larges font
plus qu’il n’est nécessaire pour satisfaire les besoins d’un segment, ils supportent des coûts
plus élevés qu’il ne faut pour le servir et ouvrent ainsi la voie à une possibilité de
concentration assise sur les coûts.
La plupart des secteurs se composent de segments divers, et tout segment dans lequel les
clients ont des besoins particuliers ou dans lequel le système de production ou de distribution
optimal est différent, est un candidat pour une stratégie de concentration47.
46
Stephen Robbins, David Decenzo et Mary coulter, op.cit, p.126.
47
Michael Porter, « L’avantage concurrentiel : comment devancer ses concurrents et maintenir son avance »,
op.cit, p.27-29.
60
Paragraphe 02 : Limites des stratégies des bases
Les stratégies de base de Porter, ont un double risque : le premier est celui de ne pas parvenir
à mettre en œuvre ou à soutenir la stratégie, le second est celui d’une érosion de la valeur de
l’avantage stratégique procuré par la stratégie, à mesure que le secteur évolue.
Il est donc important pour une firme de connaitre ces risques, afin d’améliorer le choix entre
ces trois stratégies.
La firme qui ne développerait pas sa stratégie dans au moins l’une des directions (stratégies de
bases) se trouverait dans une situation stratégique extrêmement médiocre ce que M.Porter
appelle « l’enlisement de la voie médiane ».
La domination par les coûts contraint la firme qui veut maintenir sa position à supporter de
lourdes charges. Elle doit réinvestir en équipements modernes, mettre impitoyablement au
rebut les actifs périmés, éviter une prolifération de sa gamme de produits, être prête à
effectuer toute amélioration technologique. La baisse des coûts qui est associée au volume
cumulé de production n’a rien d’automatique, et on ne récolte les fruits de toutes les
économies d’échelle possibles qu’au prix d’une attention constante.
La domination par les coûts expose la firme aux mêmes risques que l’attitude qui consiste à se
fier à l’échelle et à l’expérience, considérées comme des obstacles à l’entrée. Parmi ces
risques, on trouve :
La différence de coût entre les concurrents dont les coûts sont faibles et la firme qui se
différencie peut devenir trop forte pour que les consommateurs restent fidèles à la
marque. Les acheteurs renoncent à certaines particularités, à certains services ou à
l’image de la firme différenciée, en contrepartie d’importantes économies de coût,
48
Michael Porter, « Choix stratégique et concurrence ; technique d’analyse », L’harmattan, Paris 1980, p.49.
61
Le facteur de différenciation perd de son importance. Cette évolution peut se produire
lorsque les acheteurs adoptent une attitude plus sophistiquée ;
L’imitation restreint la perception d’une différenciation. Ce phénomène se produit
fréquemment quand un secteur accède à la maturité49.
3. Les risques associés à la concentration de l’activité
La différence de coût entre les concurrents dont l’activité et large et la firme qui a
concentré son activité peut s’amplifier et éliminer les avantages de coût qui sont
associés au fait de desservir une cible restreinte, ou encore contrebalancer la
différenciation permise par la concentration ;
La différence entre les produits ou services souhaités par la cible stratégique et ceux
qui sont désirés par l’ensemble du marché peut se rétrécir ;
Des concurrents peuvent découvrir des sous-marchés au sein même de la cible
stratégique et dépasser ainsi la concentration d’activité de la firme en question50.
4. L’enlisement dans la voie médiane
Une firme qui s’engage simultanément dans toutes les stratégies de base, mais n’en réalise
aucune, « s’enlise dans la voie médiane »51. Elle ne possède aucun avantage sur ses
concurrents. Cette position stratégique est une formule qui garanti généralement des résultats
inférieurs à la moyenne du secteur. La firme qui s’enlise donc dans la voie médiane est
presque toujours sûre d’avoir une faible rentabilité. Ou bien elle perd de gros clients qui
exigent des prix bas, ou elle doit renoncer à ses profits pour mettre ses activités à l’abri des
firmes qui produisent à coûts faible. Elle cède également les activités à marge élevée, aux
firmes qui font passer leurs efforts sur ces cibles à marge élevée ou qui se sont globalement
diversifiées.
Une firme enlisée dans la voie médiane n’obtiendra des profits intéressants que si la structure
de son secteur est très favorable ou si elle a la chance que ses concurrents soient dans la même
situation. En générale, ce type de firme sera beaucoup moins rentable que celles qui adoptent
une stratégie de base. Elle s’efforce d’acquérir un avantage sur ses rivaux par tous les moyens
possibles et n’arrive à rien, par ce que l’obtention de différents types d’avantage nécessite
d’habitude des actions incompatibles les unes avec les autres.
Dans la plupart des secteurs, très peu de concurrents sont enlisés dans la voie médiane.
L’enlisement dans la voie médiane traduit souvent l’irrésolution d’une firme face au choix
d’une stratégie concurrentielle.
49
Michael Porter, « Choix stratégique et concurrence ; technique d’analyse », op.cit, P.50.
50
IDEM
51
Michael Porter, « L’avantage concurrentiel : comment devancer ses concurrents et maintenir son avance »,
op.cit, p.29.
62
Paragraphe 03 : L’avantage concurrentiel
1. Définition
Selon M.Porter, « l’avantage concurrentiel est la valeur qu’une firme est capable de créer pour
ses clients. Il peut prendre la forme de prix inférieurs à ceux des concurrents à prestations
égales ou la délivrance des prestations uniques qui compensent largement le surprix exigé ».
Si, pour un produit donné, il existe un prix de marché qui s’impose à l’ensemble des
entreprises en concurrence, l’entreprise la plus compétitive est celle qui a les coûts les plus
bas ; en d’autres termes, c’est de la capacité de l’entreprise à minimiser ses coûts que dépend
son avantage concurrentiel.
Pour une entreprise, l’objectif stratégique est la création et le maintien d’un avantage durable
par rapport à ses concurrents. L’entreprise qui aura su se doter de manière pérenne d’un
avantage de coûts s’assurera une position favorable à long terme. Certes, une meilleure
position de coûts n’est pas le seul avantage compétitif d’une entreprise, mais il est
certainement le plus déterminant. Or, le comportement des coûts dans l’entreprise sur une
longue période est prévisible ; il obéit en effet à un phénomène qui a été mis en évidence et
formalisé en 1966 par Bruce Henderson, fondateur du Boston Consulting Group. L’effet
d’expérience est une théorie selon laquelle, pour chaque secteur d’activité, il existe un certain
nombre de facteurs tels que :
63
-l’effet d’apprentissage ;
-etc.
permettent de réduire de manière constante les coûts de fabrication unitaire d’un produit à
chaque doublement de production.
L’effet d’expérience est avant tout un phénomène constaté de manière empirique, qui provient
de plusieurs causes dont trois principales.
L’effet de taille, outre les économies d’échelle, permet à l’entreprise de renforcer son pouvoir
de négociation vis-à-vis de ses partenaires et notamment de ses fournisseurs ; elle sera ainsi
capable d’obtenir ses approvisionnements à des conditions plus favorables que celles
consenties à des concurrents plus modestes.
L’effet d’apprentissage :
L’accumulation d’expérience permet, d’une part, d’apporter des modifications au produit lui-
même afin d’en supprimer les éléments superflus, ou encore de le fabriquer avec des
composants plus économiques. D’autre part, le processus de production s’améliore,
notamment par un remplacement progressif de la main-d’œuvre par des moyens de
production52.
Dans chacun des domaines d’activité où elle est présente, l’entreprise doit chercher à se
constituer un avantage concurrentiel décisif, durable et défendable. Vis-à-vis de concurrents
proposant une offre similaire, la seule option possible est d’avoir les coûts les plus faibles et,
52
STRATEGOR, op.cit, p131.
64
en générale, les volumes de production et l’expérience accumulée les plus important. En
recomposant son offre, une entreprise peut soit rendre son offre plus attractive que celle des
autres concurrents et ainsi faire payer un surprix à ses clients, soit au contraire dépouiller son
offre de caractéristiques coûteuses et se créer un avantage de coût malgré des volumes de
production souvent plus faibles53.
Source :https://www.cairn.info/loadimg.php?FILE=RFG/RFG_252/RFG_252_0089/RFG_252_art07_
img002.jpg.
53
STRATEGOR, op.cit, p.146.
65
3. Politique pour conserver son avantage
Pour ne pas perdre sa place dans la compétition économique, l’entreprise doit prendre en
compte deux éléments fondamentaux : les coûts de production et la qualité des produits.
Pour rester compétitive, une entreprise, même pourvue d’un d’avantage concurrentiel, ne peut
pas se permettre d’être mal placée en termes de coûts. Elle doit donc veiller particulièrement à
maitriser ses coûts. Cela passe par une analyse rigoureuse de son processus de production,
pour permettre des gains de productivité, des économies d’échelle, etc.
Parallèlement, il est nécessaire de préserver et d’améliorer la qualité des produits, des services
et des services associés. En effet, le coût de la non-qualité est élevé, car les clients perdus sont
difficiles à reconquérir.
C’est pourquoi l’entreprise doit mettre en place des outils tels que les cercles de qualité ou les
procédures de certification pour améliorer la qualité.
Remarque :
L’entreprise doit aussi tenir compte de l’innovation, et favoriser cette dernière. L’innovation est une façon
dynamique d’éviter la perte d’un avantage concurrentiel en renouvelant sans cesse les avantages existants. En
effet, l’innovation peut permettre d’éviter le déclin d’un produit ou conduire à l’émergence d’une nouvelle
technologie.
66
Conclusion
A travers ce chapitre nous avons d’abord pu constater, qu’une entreprise qui veux être
compétitive doit avoir une bonne connaissance de :
Analyser l’environnement d’une industrie, d’un marché ou d’une entreprise est un défi utile à
relever. C’est très utile car l’environnement influence la performance, et force les entreprises
à analyser les opportunités de développement à mener comme les menaces pouvant exister.
L’environnement général ;
L’environnement de l’industrie ;
L’environnement concurrentiel qui représente l’ensemble des facteurs qui influencent
les décisions d’une entreprise, ses actions, et son potentiel de profitabilité.
Nous avons ensuite, pu apprécier les conditions auxquelles doit satisfaire toute entreprise afin
de disposer d’un avantage concurrentiel et pouvoir se positionner favorablement face à ses
rivaux dans son secteur d’activité. Ce qui nous à permis de comprendre, que les entreprises
qui réussissent mieux que les autres ont un avantage concurrentiel –coût ou différenciation-
qu’elles ont pu construire grâce aux ressources et compétences qu’elles ont accumulées au
cours du temps, et un contexte local favorable qui leurs à permis d’accumuler ces ressources
et développer ces compétences.
67
Chapitre 03 :
Analyse de la filière boissons en Algérie
illustration à partir du cas HAMOUD Boualem
Introduction
Pour illustrer notre volet pratique nous allons grâce, à ce chapitre tenter d’analyser la filière
boissons en Algérie dans un premier temps, puis nous intéresser plus particulièrement au cas
de l’entreprise Algérienne HAMOUD Boualem.
Pour ce faire nous allons, répartir le chapitre comme suit, la première section présentera la
filière boissons en Algérie, cette section comportera alors la présentation de la filière qui va
nous permettre de connaitre la structure de la filière, ses acteurs…l’historique et l’évolution
de cette dernière, et une analyse du marché Algérien des boissons.
La seconde section portera sur le cas de HAMOUD Boualem, dans laquelle nous allons
concentrer le travail sur l’entreprise. Pour ce faire, nous allons fractionner le travail comme
suit, une première partie nous permettra de décrire le cadre méthodologique de notre
recherche et de présenter la dite entreprise. La seconde partie permettra d’illustrer notre volet
théorique, c’est-à-dire que nous allons grâce à cette partie, analyser les déterminants de
compétitivité dans l’entreprise HAMOUD Boualem.
La filière des boissons est parmi les plus dynamiques des filières de l’industrie
agroalimentaire en Algérie, avec une production estimée à près de 20 millions d’hectolitres et
un chiffre d’affaires de 45 milliards de DA à fin 200854. Les boissons occupent une place très
importante, du point de vue économique et social, car ce secteur peut générer de fortes marges
et employer une main d’œuvre importante.
1. Structure de la filière
La filière boissons est classée par les spécialistes comme fournissant des « produits
alimentaires d’accompagnement », et appartenant au secteur des industries de deuxième
transformation.
Les sous filières les plus sensibles à ce facteur de création et d’innovation dans les nouveaux
produits ou de nouvelles caractéristiques de produits sont les suivantes :
54
Abdelkrim BOUDRA, « la filière Boissons en Algérie », p.05
69
Les boissons alcoolisées (Bières et vins).
Chacune de ces sous filière est représentée par des couples produit-marché d’une part, mais
aussi par des facteurs exogènes comme les réglementations, qui en font toute l’homogénéité,
mais qui les rendent également très peu dépendantes des autres sous filières.
Matière première
(concentrés, malt, Production
Grande
distribution
Client
pulpes) industrielle
Petite
Additifs de fabrication
(gaz, colorants…) distribution
Auxiliaires
---
technologiques
(levures, enzymes…)
Final
Emballage Conditionnement Distributeurs
spécialisés
Il faut noter cependant que cette distinction n’influence en rien sur la personnalité réelle des
acteurs : une seule et même entreprise, un seul et même organisme peut cumuler les fonctions
au sein de la filière.
70
1.2. Présentation de l’offre de la filière boissons
La filière boissons en Algérie compte 1467 entreprises enregistrées au niveau du CNRC, dont
environ 700 unités seulement sont actives selon l’Association des Producteurs Algériens des
Boissons (APAB).55
A fin 2008, l’effectif de la filière est estimé par l’APAB à près de 19000 (emploi direct),
répartis comme suit :
En 2009, on estime que l’emploi dans l’industrie des boissons (hors Office National de la
commercialisation du vin) s’élève à près de 14800 emplois directs et environ 37000 emplois
indirects. 57
La répartition géographique des entreprises est réalisée à partir du fichier CNRC (2012). Les
statistiques démontrent un phénomène de concentration régional prononcé :
55
Abdelkrim BOUDRA, op.cit, p.5.
56
IDEM
57
La filière boissons en Algérie, synthèse 2012, PME II, Alger, juin 2013, p.111.
58
Abdelkrim BOUDRA, op.cit, p.7.
59
La filière boissons en Algérie, synthèse 2012, op.cit, p.111.
71
L’Association des Producteurs Algériens des Boissons (APAB), qui s’efforce d’alerter les
pouvoirs publics sur la nécessité d’un contrôle plus rigoureux de la production, plaide pour
des actions plus efficaces des services concernés.
La marge de progression des jus de fruits et des boissons plates est plus importante. Ce
phénomène est classique dans les modèles de consommation des boissons dans le monde
(recherche de produits plus sains, moins caloriques et aux bénéfices additionnels).
Cette filière couvre la production et la commercialisation des boissons et des jus de fruits, le
terme « boissons » incluant les boissons rafraichissantes sans alcool (BRSA) et les boissons
alcoolisées.
L’Algérie a une longue histoire dans le domaine des boissons gazeuses, du vin et de la bière.
La société Hamoud Boualem a été créée dans la première moitié du 19éme siècle à Alger et
continue à être un des leaders sur le secteur des boissons gazeuses, sous la forme actuelle
créée en 1921.
Puis ce fut le tour des centres d’embouteillage d’eaux minérales, qui produisaient également
la plupart du temps des boissons gazeuses aromatisées.
Enfin, avec l’instauration d’une économie d’Etat dans les années 1970/1980, le groupe GBA
fut nationalisé.
Un groupe d’Etat, travaillant dans les secteurs de l’eau, des boissons gazeuses, des jus de
fruits et de la bière fut mis en place. On peut également citer le groupe d’état ETK-Entreprise
Touristique de Kabylie- qui a développé son eau minérale sous la marque Lalla Kedhidja. En
outre, de nombreux autres embouteillages d’eaux à structure privée à El Golea, Jijel etc. ont
vu le jour. Quant à la sous filière des vins, la production vitivinicole est sous le contrôle
depuis 1968 de l’ONCV (Office National de Commercialisation des Vins). Récemment, le
secteur privé s’est développé très rapidement surtout depuis 1996/1998, soit avec des marques
60
Abdelkrim BOUDRA, op.cit.
72
nationales comme NCA, IFRI, SIDI-EL-Kebir, soit avec des franchises comme Coca-Cola,
Pepsi-Cola, Meca-Cola, Orangina, déjà présentes en Algérie depuis longtemps, ainsi qu’avec
des groupes étrangers comme Castel. Cet ensemble de producteurs représente 40 à 45 unités
reparties sur tout le territoire, surtout sur la frange nord.
2. Généralités
Les Algériens ont un régime alimentaire riche en viande et en produits laitiers. Ils
consomment surtout du mouton et de l’agneau, mais aussi du bœuf. La viande de veau, de
cheval et de lapin est aussi consommée, mais en petites quantités. Parmi les viandes blanches,
les Algériens privilégient le poulet et, à un degré moindre, la dinde. Les légumineuses à grains
demeurent les produits de bases du régime alimentaire des Algériens, qui sont aussi de gros
consommateurs de lait. On estime leur consommation à trois milliards de litres par années, les
deux tiers de ce volume devant être importés.
L’ouverture du marché impose aussi de s’intéresser aux habitudes d’achat des algériens. Il est
en effet difficile d’évaluer dans quelle mesure les produits de consommation occidentaux
pourraient être acceptés en Algérie, car les techniques de commercialisation de type
occidental n’ont pas encore été appliquées dans le marché de consommation algérien.
Cependant, les habitudes d’achat des plus jeunes ménages commencent lentement à évoluer.
L’importante population des jeunes Algériens commence à manifester le désir d’adopter les
modes de vie à l’occidentale. L’accroissement du nombre de femmes occupées intensifie la
demande de produits transformés prêts à servir. Les méthodes traditionnelles de préparation
des mets ne sont pas abandonnées, mais les consommateurs optent peu à peu pour des régimes
et des produits alimentaires différents.
61
Analyse Filière Boissons, Rapport Général APAB/ EDPme, Algérie, juin2005, p.15.
73
Cette tendance se répercute également sur les boissons : les consommateurs recherchent des
produits plus sophistiqués (eaux aromatisées, jus multi aromes, multi vitamines …) à la place
des produits traditionnels (limonade, lait …).
Tout choix de consommation, et pour les boissons en particulier, a pour ressorts des besoins :
Physiologiques ;
Nutritionnels (calcium, magnésium…) ;
Liés au plaisir (goût, satisfaction…) ;
Liés à l’image (faire partie d’un groupe…).
Saveur ;
Santé ;
Sécurité ;
Service ;
Séduction ;
Satisfaction (du rapport qualité/prix).
Concernant les boissons rafraichissantes sans alcool, il est important de noter que le marché
est en phase de croissance avec une structuration qualitative de la demande. Les habitudes de
consommation sont en train d’être installées et la demande se normalise peu à peu.
Globalement les besoins s’affinent et les catégories de produits restent peu différenciées à
l’intérieur des sous filière voire entre les sous filières.
Il faut noter également la faible culture diététique de la majorité des Algériens qui limitent les
actions des entreprises souhaitant se positionner par rapport à ces valeurs/caractéristiques
produits ( ce constat est somme toute relatif car, sur le plan micro, des segments de marché
émergent : le light serait de plus en plus consommé, l’expérience de IFRI qui capitalise sur
une image de pureté construite dans la sous filière Eaux en lançant des jus et des boissons
plates mérite d’être observée).
Pour les boissons gazeuses, que les algériens connaissent depuis plus d’un siècle, les
remarques suivantes sont à noter :
Longtemps ces boissons ont constitué un substitut au dessert ; cette situation demeure
pour les catégories socioprofessionnelles à revenu moyen et faible ;
La notion de boisson du terroir est très présente : des marques prestigieuses telles que
Hamoud Boualem ou MAMI profitent toujours de ce capital image ;
En conséquence, il existe des référentiels des goûts créés par ces marques.
Les boissons plates sont une catégorie qui pour une partie est associée aux jus : dans
de nombreuse régions, l’appellation jus est utilisée par les consommateurs et les
entreprises elles-mêmes. A noter que les consommateurs identifient clairement les
boissons aromatisées car elles rejoignent une pratique courante des consommateurs
algériens qui consomment du sirop mélangé à de l’eau.
74
Concernant les jus de fruits, la sous filière est caractérisé sur le plan de la demande par
une indifférenciation aux conséquences catastrophiques. En effet, l’appellation jus est
utilisée abusivement pour désigner une variété qui va des eaux aromatisées aux
nectars. Cette situation est la conséquence du flou entretenu par les entreprises elle
mêmes. A noter également que la réglementation précisant les caractéristiques des
différentes catégories : jus, nectars…n’est toujours pas élaboré.
S’agissant des eaux embouteillées, il est important de noter qu’en arabe parlé il
n’existe pas de mots qui désignent la catégorie des eaux minérales et encore moins les
eaux de sources, la distinction eaux minérale-eau de source est quasiment inexistante
chez les consommateurs. Dans la consommation des eaux, les algériens n’accordent
pas encore d’importance aux caractéristiques et composition du produit et son
adaptation par rapport à leurs besoins spécifiques.
Des eaux conditionnées aux alcools (bières et vins), en passant par les jus de fruits et les
boissons gazeuses, chacune des sous filière évolue selon sa logique propre.
L’offre “produit“ évolue rapidement et on note, tant pour le contenu que pour le contenant :
La poussée des boîtes dans le secteur des boissons gazeuses, bières et boissons plates ;
L’explosion des boissons au thé (ce qui n’est pas encore le cas en Algérie) ;
Le renouvellement des boissons aux fruits via le « new age » (nouveaux parfums,
évasions, santé) ;
L’arrivée des boissons énergisantes ;
L’arrivée de boissons light ;
Dans le secteur du vin, la poussé des vins de cépage et non plus de terroir, et
l’avènement du 50cl ;
Les nouvelles eaux aromatisées et divers boissons aux plantes qui apparaissent.
Tout ceci contribue à changer l’image vectrice de ces produits, leur positionnement, le code
couleur, le packaging. 62
On note :
Le manque d’un système d’information complet et fiable sur les activités de la filière
boissons ;
L’absence de transparence dans les relations des producteurs entre eux (conflits
d’intérêt) ;
L’absence, jusqu’à la création de l’APAB, de cadre professionnel adéquat, regroupant
tous les producteurs de boissons pour constituer une force de proposition auprès des
autorités publiques ;
62
Analyse Filière Boissons, Rapport Général APAB/ EDPme, op.cit, p.38-39.
75
Le manque de canaux de soutiens et d’assistance efficaces proposés aux véritables
producteurs de la filière. 63
3.2.La réglementation en Algérie
La consommation des boissons est intégrée depuis longtemps dans les habitudes de
consommation des Algériens. Durant la période coloniale, les habitants des villes avaient
introduit dans leurs habitudes de consommation les boissons. La consommation des boissons
était pendant longtemps un mode urbain des classes aisées. Pour les couches de population à
faibles revenus, les boissons était considérées comme produit festif. Depuis l’indépendance, la
consommation a connu un développement prodigieux, tirée par l’accroissement des
populations urbaines et le développement de l’industrie. L’offre des produits est demeurée,
cependant, et pendant longtemps, limité en raison de la faiblesse de l’investissement privé.
63
Analyse Filière Boissons, Rapport Général APAB/ EDPme, op.cit, p.54.
64
IDEM
65
La filière boissons en Algérie, synthèse 2012, op.cit, p.112.
76
La libéralisation de l’activité et l’ouverture du marché ont entrainé à la fois une diversification
de l’offre et un accroissement des volumes. L’étude de 2005 a situé la consommation à 33,6
litres/tête/an, l’enquête « niveau de vie de 1995 » réalisée par l’ONS avait situé la
consommation à 19litres/tête/an66.
Les modes de consommation se différencient avec l’urbanisation, les modes de vie et l’offre
de l’industrie des boissons.
Après une période de « structuration qualitative de la demande », signalée par l’étude 2005,
les besoins s’affinent et se diversifient.
La première diversification est réalisée par les colas grâce aux franchises « Coca Cola » et
« Pepsi Cola ». Les sodas des deux franchises ont été adoptés (marques Fanta, Miranda, 7UP,
etc.).
La deuxième vague de diversification est introduite par les produits diététiques. Les produits
« light »sont adoptés dès leur introduction sur le marché. On les retrouve dans les sodas, les
colas et les jus. L’autre évolution est le développement des boissons aromatisées à base
d’eau minérale ou de source.
Le consommateur algérien a adopté les marques des franchises internationales, tout en gardant
son attachement aux marques locales considérées comme des produits de « terroir ». Des
marques comme « Hamoud Boualem » ou « Mami » profitent toujours de leur prestige.
Les jus de fruits font partie depuis longtemps des habitudes de consommation des Algériens.
Les jus de fruits industriels se sont substitués à la tradition fortement ancrée des préparations à
domicile. La consommation progresse fortement grâce à la qualité des produits et à
l’étalement le long de l’année de la consommation. La consommation des jus s’est aussi
fortement diversifiée par le produit et le conditionnement. Le produit s’est diversifié par les
nectars et les fruits exotiques. Le conditionnement s’est, quant à lui, diversifié par le
conditionnement en carton et les petites contenances.
Les boissons plates sont souvent assimilées aux jus. Dans plusieurs régions, la même
appellation est utilisée pour ces deux produits par les consommateurs. La réglementation fait
66
La filière boissons en Algérie, synthèse 2012, op.cit, p.112-113.
77
cependant une nette distinction, en fixant la teneur en extrait. La consommation augmente
fortement pour ces produits car elle est ancrée dans des habitudes de consommation du sirop
mélangé à de l’eau.
Les eaux embouteillées constituent une nouvelle tendance dans la consommation des boissons
par les algériens. La première marque remonte aux années 1940. C’est dans les années 1990
que la consommation a pris un grand essor. La première marque privée « Ifri » a constitué une
innovation par son conditionnement et l’image d’un produit de qualité. L’offre des eaux
embouteillées s’est fortement diversifiée, avec pas moins d’une quarantaine de marques sur
le marché. Le produit est recherché pour la qualité de l’eau avec des attributs
« thérapeutiques ». Le petit conditionnement (33cl) connait un grand succès et se développe
grâce à la restauration hors foyer.
Les boissons alcoolisées sont frappées par les interdits religieux et par des restrictions
imposées notamment par le système de valeurs morales du pays, le code de la route et les
agréments d’ouverture et d’exploitation des débits de boissons. Néanmoins le marché des
boissons alcoolisées demeure actif.
La production vitivinicole est encouragée par la politique agricole avec des plantations
importantes de renouvellement, voire d’extension des superficies. L’argument d’exportation
motive cette politique, mais les volumes exportés régressent en raison de la forte concurrence
sur les marchés internationaux. Le marché intérieur devient stratégique. L’ONCV fait des
efforts pour écouler sa production. Il faut noter, par ailleurs, l’entrée de producteurs privés
avec une offre de vins de qualité.
78
2. Compétitivité de l’industrie des boissons
2.1.Cas des BRSA
Les exportations des sodas et d’eaux embouteillées ont fortement progressés depuis 2003, ce
qui atteste d’une compétitivité prix et même qualité. Cette compétitivité peut être considérée
comme durable, en raison des gisements de productivité que recèlent les grandes entreprises.
Le démantèlement des tarifs douaniers dans le cadre de la ZALE (Zone Arabe de Libre
Echange) peut cependant constituer une menace. Le poids des taxes intérieurs peut aussi
constituer un facteur de baisse de la compétitivité.
Les exportations des vins ont fortement régressé. La compétitivité du produit algérien se pose
avec acuité. Cette baisse trouve son explication dans le nouveau contexte mondial caractérisé
par la baisse de la consommation dans les marchés européens et l’arrivée de nouveaux
producteurs (Chili, Australie, Afrique du Sud). Les marchés qui progressent (Asie) sont
demandeurs de produits de qualité.
Pour les bières, le produit local est compétitif par rapport aux produits européens, malgré le
poids de la fiscalité. Le progrès réalisés dans la qualité et la réputation des marques (en
franchise) ont amélioré la compétitivité du produit local, les importations sont réalisées pour
des qualités non disponibles sur le marché national ou de grande réputation mondiale.
3. Environnement de l’industrie
Les réformes structurelles ont aussi concerné l’ouverture du commerce extérieur. Dans le
prolongement de ces réformes, l’Algérie a signé des accords de libre-échange avec l’Union
européenne et la ZALE.
Cependant, cette ouverture n’a pas été accompagnée d’une mise à niveau de l’administration.
C’est le cas, en particulier, des administrations des douanes, des impôts et du commerce.
Le système bancaire public accuse lui aussi un retard par rapport à la dynamique des
investissements. Le financement bancaire reste limité, il ne joue pas encore le rôle moteur
attendu pour le développement industriel.
Une des conséquences néfastes de ce déséquilibre dans les réformes est le développement de
l’économie informelle.
Le système de distribution des produits constitue une forte contrainte pour les producteurs qui
se retrouvent dépendants de distributeurs-grossistes qui usent des ventes sans factures.
79
Le dysfonctionnement du système de distribution entraîne des dérives au niveau de la
distribution de détail, avec des produits distribués sans respect des conditions d’hygiène. Ce
dysfonctionnement favorise aussi des pratiques de contrefaçon sur les marques.
Un effort important est réalisé dans le domaine du contrôle de la qualité par les services du
Ministère du Commerce. Les contrôles effectués sont de deux types : les contrôles physico-
chimiques et les contrôles microbiologiques.
En 2011, sur 251 404 interventions des services de contrôle à travers le territoire national
4,4% d’entre elles, soit, 11 025 interventions, ont été consacrées au secteur des boissons et
eux embouteillées ( 75% au niveau du commerce du détail, 14% au niveau de la production,
9% au niveau du commerce de gros et 3% au niveau des services).
85% en moyenne des contrôles se sont révélés conformes aux normes, en nette amélioration
par rapport aux années précédentes. 67
Des pratiques informelles sont constatées. Les pouvoirs publics admettent l’existence du
phénomène, mais estiment qu’un effort important est réalisé. Il est difficile de situer
l’importance du secteur informel, mais un faisceau d’indices révèle ses formes :
Selon une étude internationale, le marché algérien des BRSA est caractérisé de marché
croissant. Il compte parmi les 9% des pays qui enregistrent une croissance supérieurs à 7,8%.
Il se positionne sur le même rythme de croissance que ceux du Maroc, de la Tunisie et de
l’Egypte.
Concernant la consommation par habitant, 20% des autres pays ont une consommation
inférieure à 53,6 litres alors que les évaluations réalisées par l’étude 2005 et son actualisation
situent le niveau de consommation en Algérie, à 55. » l/hab/an pour 2008 et à 57 l/hab/an pour
2011.
67
La filière boissons en Algérie, synthèse 2012, op.cit, p.118.
80
4.2.Développement de l’offre et des technologies
4.3.Performances économiques
Le benchmark réalisé à partir des entreprises françaises montre que les ratios sont beaucoup
plus favorables pour les entreprises algériennes en ce qui concerne les taux de valeur ajoutées
81
et les taux de marge d’exploitation notamment en raison des consommations intermédiaires
moins coûteuses (eau, énergie, services, etc.).
L’avantage comparatif reste donc à l’Algérie, qui a d’ailleurs vu l’implantation d’un nombre
important de sociétés multinationales dans cette filière ces dernières années.
Une évolution incertaine pour les filières des boissons alcoolisées, en raison des
restrictions imposées par les autorités locales dans l’octroi des agréments et d’un
marché à l’export de plus en plus difficile ;
Un marché proche de la maturité pour les filières des boissons gazeuses ne pouvant
être tiré que par l’accroissement démographique ;
Un marché potentiel élevé pour les filières des jus et des eaux embouteillées. Pour ces
filières, les perspectives de développement sont certaines.
Ce déterminant doit inciter les entreprises à se développer sur les filières à fort potentiel de
croissance.
B) Ressources en savoirs
Les grandes entreprises et les franchises internationales ont la possibilité de développer des
savoirs spécifiques à leur filière. Les PME sont souvent dépourvues en savoirs. Le projet de
création d’un centre technique et le programme de mise à niveau peuvent constituer une
réponse adéquate à cette contrainte.
C) Ressources en capital
Les enquêtes « producteurs » et l’analyse des bilans ont montré que des opérations
d’investissements importants et récents sont réalisées chez les acteurs dominants. Des
augmentations de capital sont effectuées pour soutenir ces efforts. Le financement devient un
facteur important.
82
D) Ressources naturelles
Elle concerne les ressources en eau. Elle est à l’origine du développement prodigieux de la
filière des eaux embouteillées. Elle constitue cependant une contrainte pour l’investissement
en raison des autorisations de forage. La protection des nappes constitue par ailleurs une autre
contrainte.
E) Infrastructure
L’infrastructure routière est en nette amélioration. L’autoroute Est-Ouest est une réalisation
structurante de l’implantation des investissements. Elle peut aussi favoriser la mobilité de la
main-d’œuvre.
Actuellement le marché est dominé par quelques entreprises leaders dans la filière.
1. La démarche méthodologique
Pour réaliser notre travail, nous avons utilisé des outils de collecte d’information pour mener
une enquête au sein de l’entreprise HAMOUD Boualem.
La démarche qualitative, qui est l’étude empirique nous a servi d’outil d’analyse des
différentes données, afin de répondre à notre problématique.
Remarque :
Le secteur de l’emballage est de plus en plus perçu par les industriels algériens comme un élément essentiel de
l’attractivité de leurs produits, en particulier sur le marché local. La filière est structurellement importatrice,
aussi bien en matière premières destinées à la fabrication d’emballage qu’en produits finis.
83
1.1.Les objectifs méthodologiques
L’une des étapes les plus importantes, est celle de la fixation d’objectifs méthodologiques.
Elle constitue une étape préliminaire, qui permet de détecter les éléments important à prendre
en considération pour mener une analyse approfondie de notre travail.
Le rôle de cette étape est d’identifier toutes les sources possibles d’informations, de définir la
manière optimale de collecter l’information, ainsi que les différents outils nécessaires
mobilisés, comment cibler l’information recherchée, enfin comment traiter cette information.
1.2.Présentation de l’enquête
L’enquête menée dans le cadre de notre travail de recherche à été réalisée, au niveau de
l’entreprise industrielle de production de boissons « HAMOUD Boualem ».
Pour collecter les informations nécessaires à la réalisation de notre travail, nous avons
procédé à des entretiens sous formes de multiples questions ouvertes. L’ensemble des
réponses apportées par les responsables des différents services (en particulier Mr C.R
responsable Grands Comptes & Export) ont constituées la source d’information principale de
notre travail. Celle-ci fut appuyée part des documents qui nous ont été transmit par Mr C.R
Responsables Grands Comptes & Export.
1. Création de l’entreprise
A l’origine, l’entreprise HAMOUD Boualem produisait des arômes, des boissons gazeuses et
des blocs de glaces.
En 1878, l’entreprise fut construite dans le quartier de belcourt. Dans le cadre de son
extension, elle fut transférée, au début du 20éme siècle, dans ses locaux actuels, sis au 201
Rue Hassiba Ben BOUALI, dans le quartier du RUISSEAU (EL ANNASSER).
84
Au début des années 40, l’entreprise a commencé à connaitre des difficultés financières qui
ont engendré sa faillite. En 1949, la crise fut surmontée et la société reprise par ses fondateurs.
En 1950, l’entreprise tente de diversifier ses activités en créant une filiale destinée à la
production de pâtes alimentaires.
Il faut savoir que la concurrence sur le marché algérien des boissons gazeuses déjà à
l’époque, était dure. En effet, la société Coca-Cola, s’est installée dans tous les pays ayant
connu le débarquement militaire américain sur leur territoire, durant la seconde guerre
mondiale et s’est établie en ALGERIE aux environs de 1949. Elle a continué à activer dans
notre pays même après l’indépendance aux côtés d’autres entreprises étrangères de boissons
gazeuses, telles entre autres, le Brasserie Glacière ALGERIE (BGA) et MONSERRAT, toutes
deux françaises.
La période 1978-1993 marque la phase de déclin de l’entreprise, qui voit sa production chuter
d’année en année, en raison, entre autres, des difficultés rencontrées dans l’importation des
équipements et des matières premières nécessaire à la fabrication de la boisson. La politique
de libéralisation du marché enclenchée dans le pays à partir des années 1992-1993 a été
bénéfique pour la société.
En 2000, l’entreprise s’associe pour fonder la société Sodas et Boissons d’Algérie, qui produit
toutes les boissons de la gamme HAMOUD Boualem.
En 2007, les établissements HAMOUD Boualem & Cie inaugurent leur première unité de
production régionale à Oued Tleat dans la wilaya d’Oran.
68
Journal Officiel de la République Algérienne, N°7, 14 février 1978
85
En 2001, la Food and Drung Administration a bloqué l’importation de Slim Orange. Le
produit contenait un colorant alimentaire, le E124, pourtant reconnu comme sans effet néfaste
et autorisé en Algérie et dans tous les pays de l’Union Européenne. Les autres produits de la
société HAMOUD Boualem n’ont pas été concernés par cette mesure. Depuis, la société
HAMOUD Boualem afin d’éviter toute polémique a décidé de remplacer le colorant
concerné.
A partir de 2010, HAMOUD Boualem, rentre dans le capital d’une usine de jus de fruits avec
des investissements privés à Sétif.
La société se diversifie dans les eaux embouteillées avec l’acquisition d’une eau de source à
Sidi bel Abbès et d’une eau minérale à Akbou en Kabylie, l’usine et la marque JUTOP à
Boufarik et un terrain adjacent pour accueillir une nouvelle usine de sodas. Ceci est un grand
changement pour l’entreprise en si peu de temps.
Face à tous les changements politiques qu’a connus l’Algérie, l’entreprise HAMOUD
Boualem a toutefois su s’adapter aux nouvelles règles commerciales, pour se développer et
créer des partenariats, accords et concessions pour la promotion de l’exportation de ses
produits vers certains pays européens.
2.1.Concessions
2.2.Partenariat
Quelques années plus tard et après avoir constaté le succès remporté par les concessions
accordées aux différentes entreprises, HAMOUD Boualem décide de se lancer dans l’aventure
du partenariat en créant une nouvelle entreprise en association un investisseur algérien
externe à la société HAMOUD Boualem.
86
Cette entreprise créée en 2000, située à MEFTAH69, ayant pour dénomination commerciale
SBA70 est détenue par HAMOUD Boualem à hauteur de 40%. Sa capacité de production est de
20 000 caisses/j. C'est la première expérience en matière de partenariat pour l'entreprise qui
est restée longtemps une société familiale.
2.3.Exportations
Le graphe ci-dessous permet de visualiser l’évolution croissante des ventes des produits
HAMOUD Boualem. Les ventes ont quasiment doublé entre 1997 et 2000 pour passer de prés
de 37 millions de litres à plus de 67 millions de litres, malgré des épreuves rudes à surmonter,
telles que les promotions spectaculaires de Coca-cola ou encore l’arrivée sur le marché en
1999 du second mondial de la limonade qu’est Pepsi-Cola.
Figure N°15 : Evolution globale des ventes des produits HAMOUD BOUALEM ALGERIE
Vente en litres
180
160
140
120
Vente en million 100
de litres
80
60
40
20
0
Années
69
Située dans la banlieue Est d’Alger
70
SBA : Sodas et Boissons d’Algérie
87
En 2001, les ventes des produits HAMOUD BOUALEM ont littéralement décollé, grâce entre
autre, à l’accord de partenariat et à la concession accordée à un nouvel embouteilleur.
3. Chiffre d’affaires
1996 + 40 % 336
2000 + 18 % 847
Indissociable des ventes, le chiffre d’affaires n’a cessé de croître durant ces dernières années,
et cela pour de multiples raisons liées à :
Tous ces efforts ont permis à HAMOUD Boualem de maintenir un taux de croissance plus
ou moins régulier et stable.
71
Document interne de l’entreprise.
88
Afin de mieux visualiser l’évolution du chiffre d’affaires de la firme, nous avons établi le
graphe suivant :
1200
1123
millions de DA
1000
847
800
718
600
522
400 380
336
200 240
0
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001
Années
4. Réseau de distribution
« La distribution est une variable du marketing mix qui est incontournable, au même titre que
le produit ou le prix. On peut éventuellement vendre sans faire de publicité ou de promotion
des ventes ; on ne le peut pas sans un circuit de distribution quelle que soit sa forme, même
s’il est très court comme dans le cas, par exemple, d’une vente usine.».72
Le réseau de distribution, maillon faible de la société HAMOUD Boualem, n’a pas toujours
été ce qu’il est aujourd’hui. En effet, dès sa création et étant consciente de la nécessité d’avoir
un réseau de distribution bien structuré pour assurer son évolution, la société a décidé de
lancer son réseau de distribution. Quelques décennies plus tard, elle possédait cinquante
camions qui distribuaient la limonade jusque dans les endroits les plus reculés de la région
centre du pays.
En 1971, suite à divers problèmes, tels les pénuries de pièces de rechange ou encore les vols
dont elle a été victime, l’entreprise a dû opter pour le démantèlement de son réseau de
distribution qui ne prit fin que quatre ans plus tard, soit en 1975. Cette période de transition a
permis à HAMOUD Boualem de mettre en place un réseau de distribution pris en charge par
des opérateurs privés, système d’exploitation qui fonctionne jusqu'à aujourd’hui.
Bien que le produit fût disponible dans la quasi-totalité des régions du pays, la société
HAMOUD Boualem, consciente des défaillances de ce système (maîtrise des coûts sortie
72
LINDON Lendrevie, Mercator 6e édition, Ed. DALLOZ, Paris, 2000, p.333
89
usine ou encore régulation entre les différentes périodes de l’année), a tenté de récupérer le
réseau de distribution. Mais ce fut un échec en raison des problèmes de facturation, c’est à
dire la difficulté à obtenir des factures auprès des détaillants. Ce n'est qu'en 1998 qu'un
système mixte a été mis en place pour suivre le lancement de la petite bouteille et permettre
une distribution par secteur.
1. Organisation de l’entreprise
L’entreprise HAMOUD Boualem est une entreprise familiale, de statut juridique SPA
“société par actions“.
1.1.Fonction financière
La fonction comptabilité et fiance se donne pour mission de modéliser les flux de composants
et produits d’une part, et les flux financiers part afin :
1.2.Fonction production
La fonction production englobe l’ensemble des activités qui transforment des matières et
composants en produits vendus aux clients.
90
Nonobstant les progrès (automatisation total, technologie moderne utilisée…) enregistrer par
l’entreprise cette fonction est en constante amélioration, et doit continuellement s’adapter et
se perfectionner pour faire face aux exigences de la demande.
1.3.Fonction marketing
Pour répondre aux exigences des clients, l’entreprise HAMOUD Boualem a mis en place un
système d’information marketing dont le but est de faciliter aux gestionnaires l’expression du
besoin, la collecte et la diffusion de l’information à temps.
La fonction marketing, par le biais de l’enquête, les foires, les salons …arrive à percevoir le
niveau de satisfaction de ses consommateurs.
L’entreprise HAMOUD Boualem arrive grâce à cette fonction a cerné son environnement.
Les politiques de marques, de gammes, de prix, de publicité et des relations avec les
distributeurs représentent les fondements des stratégies de l’entreprise dans la conquête des
marchés.
La fonction de direction générale consiste à définir les objectifs, prévoir et choisir les actions
à accomplir, contrôler leur réalisation, prendre d’éventuelles mesures correctives.
La poste de directeur général est occupé par un des héritiers du fondateurs de la société
« M.HAMOUD Boualem ».
Il a pour mission de :
Cette fonction représente le cœur de l’entreprise, c’est elle qui impulse l’activité de
commercialisation, de financement, d’approvisionnements, de qualité, technique, et les
activités liées au personnel.
1.5.Ressources humaines
La fonction ressources humaines a pour missions de faire en sorte que l’organisation dispose
du personnel nécessaire à son fonctionnement.
91
L’entreprise emploie un nombre important de salariés classé comme suit :
L’entreprise ne rencontre pas de problèmes liés à l’absentéisme du fait que le travail est
rémunérer par heure, et le pointage se fait soit avec une machine pointeuse soit par cartes
magnétiques ou par empreintes. On ce qui concerne les problèmes liés aux accidents de
travail, la modernité des équipements rend les accidents très rares.
Remarque :
Nous nous sommes intéressés à travers cette partie aux fonctions principales de l’entreprise HAMOUD
Boualem. Un organigramme détaillé est proposé juste après.
92
Figure N°17 : organigramme de l’entreprise
Les sodas ;
Les sirops ;
Les jus de fruits.
Les trois boissons les plus célèbres de la marque sont Hamoud la Gazouz Blanche, le Selecto
et Slim.
93
2.1.Les sodas
Le Selecto : créé au début de XXéme siècle sous le nom « VICTORIA », le selecto est
indissociable de la société HAMOUD Boualem. Ce soda a joué et continue de jouer un
rôle prépondérant dans l’évolution de l’entreprise. C’est une boisson à l’essence de
pomme, indissociable des traditions algériennes. Le Selecto existe aussi en formule
Light.
La Gazouz blanche ;
Slim citron ;
Slim orange ;
Slim bitter ;
Slim orange ;
Slim fraise.
En verre, ou en plastique (plus précisément le PET qui est une matière plastique du
groupe des polyesters) ;
De 25cl à 2L.
2.2.Les sirops
Un savoir faire qui remonte à la création de la société, les sirops se déclinent aujourd’hui en
cinq parfums : menthe, grenadine, orange, citron, pêche.
Les sirops n’existant qu’en bouteilles en verre d’une contenance d’un litre.
73
Document interne de l’entreprise.
94
2.3.Boissons aux jus de fruits
Pour répondre à la demande des consommateurs, l’entreprise à mis au point des boissons aux
jus de fruits naturels.
Sont déjà sur le marché : une boisson à l’orange, et un cocktail tropical, un duo raisin mûre,
un duo pomme ananas et une au citron en attendant de nouveaux parfums qui viendront
enrichir la gamme.
Boissons d’un Boissons de 25cl Boissons d’un Boissons en verre Boissons (PET) 1L et 2L et 33cl
litre en verre en verre litre en verre 25 cl et 1l
(boisson (boissons (sirops) (jus aux fruits)
gazeuse) gazeuse)
Nous avons ainsi pu constater que l’entreprise accorde la plus grande importance aux sodas
qui représente 55% de sa production.
95
3. Compétitivité de l’entreprise HAMOUD Boualem
Pour ce faire l’entreprise fait appel à des fournisseurs qui ont pour rôle de lui procurer les
matières premières, puis fait intervenir ses capacités interne dans la transformation des ces
dernière, pour enfin s’appuyer sur un réseau de distribution et faire parvenir sa production
aux clients.
L’entreprise s’appuie donc sur une multitude de fournisseurs pour éviter de dépendre d’un
seul fournisseur et donc améliorer sa capacité de négociation.
La clientèle quant à elle est majoritairement locale, les consommateurs des produits
HAMOUD sont à 90% locaux contre seulement 10% des consommateurs étrangers répartis
entre les pays arabes à concurrence de 8% et autres pays pour seulement 2%, en l’occurrence
et principalement la France, l’Angleterre et le Canada. Les consommateurs de boissons en
Algérie et représentant la clientèle de HAMOUD sont en évolution continue, On relèvera que
déjà entre 1995 et 2005 la consommation de boissons est passée de 19 litres/tête/an à 33,6
litres/tête/an. Pour la distribution, l’entreprise HAMOUD Boualem utilise un mode de
distribution traditionnel ou l’intermédiaire est convié à s’approvisionner par ses propres
96
moyens au niveau de l’usine. Cet intermédiaire est appelé “dépositaire vendeur“ faisant office
de vendeur des produits de l’entreprises au niveau des points de ventes conventionnels, tout
en assumant la promotion de son image de marque auprès de ces derniers. Cette distribution
permet d’éviter les investissements relatifs aux camions de livraisons et réduire d’éventuelles
charges liées au personnel.
97
3.2.La concurrence
La filière des boissons en Algérie est une des plus dynamiques de l’industrie agroalimentaire.
Elle est caractérisée par un nombre élevé d’entreprise soit environ 748 entreprises opérantes
sur à peu près 1467 officiellement enregistrées en 2014 sans compter les entreprises relevant
de l’économie souterraine.
Déjà durant la Seconde Guerre mondiale, l’entreprise n’a pas seulement subi une faillite, elle
s’est aussi retrouvée devant une concurrence accrue.
En effet, lorsque l’armée américaine débarque à Alger, en 1942, elle amène avec elle, comme
partout ailleurs, les nouveautés du chewing-gum et du Coca-Cola. En 1949, une usine
fabriquant le soda américain s’implante même à Belcourt, à côté de l’usine Hamoud Boualem
! Mais les Américains ne sont pas les seuls à concurrencer le Selecto et la Royale : outre les
petits limonadiers qui fabriquent une limonade artisanale, Hamoud Boualem se trouve face à
des géants de la boisson comme Montserrat, célèbre négociant en vin (les pieds-noirs se
souviennent sans doute du slogan «Mon vin sera Montserrat »), à qui Orangina a confié la
mise en bouteille de sa boisson à l’orange.
Pour marquer le coup, l’entreprise lance le Slim, « le citron qui prime », un soda qui sera
ensuite décliné sous d’autres parfums.
Parallèlement, l’entreprise entreprenait une stratégie de diversification. Pour équilibrer
l’activité de l’entreprise, Abderrahmane Hafiz et Youcef Hamoud décident donc de créer,
dans des locaux de leur usine, une fabrique de pâtes alimentaires et de semoule. Et c’est ainsi
que Hamoud Boualem devient tout aussi réputé pour son couscous ; l’on dit que les ouvrières
(uniquement des femmes) roulaient alors à la main vingt à trente kilos de semoule par jour…
Cette intensité concurrentielle n’est donc pas nouvelle, l’entreprise a de tout temps fait face à
une concurrence rude.
Dans le contexte actuel l’entreprise est un des leaders de son marché, elle occupe la seconde
place avec 22% de part de marché juste derrière le leader mondiale Coca cola qui détient
25% des parts de marchés. 74
74
Mr C.R Responsable Grands Comptes & Export, au sein de l’entreprise, HAMOUD Boualem.
98
Malgré sa position de quasi leader l’entreprise doit faire face à une concurrence de plus en
plus forte, ses principaux concurrents à savoir coca cola, Pepsi, Ifri, Toudja ne lui laisse pas
d’autres choix.
Part de marché
Coca cola HAMOUD Boualem Pepsi Ifri, Toudja,…autres
25%
35%
22%
18%
Conclusion
En guise de conclusion on va s’intéresser, aux problèmes rencontrés par HAMOUD Boualem
et les solutions qu’elle entreprend.
La forte intensité concurrentielle que connait l’entreprise est notamment amplifiée par :
Le secteur informel : c’est un secteur dont il est difficile de cerner l’importance, mais
les pratiques d’imitation de marques, l’existence de produits sans étiquetage, les
préparations de « cherbet » et autres prouve la réalité du phénomène ;
Le taux de change monétaire : celui-ci est favorable à l’exportation de par la
compétitivité induite mais défavorable à l’importation (principalement l’importation
d’inputs) de par les pertes de changes qui découlent de la dévaluation monétaire ;
Pressions fiscales ;
Le marché local souffre d’une carence en matières premières.
Pour faire face aux problèmes cités et d’autres, l’entreprise HAMOUD exploite les pistes
d’évolution suivantes :
99
satisfaire. Vous sortez d’Alger, vous risquez de ne pas trouver Hamoud », regrette
M.Lerari, indiquant que l’ambition de son entreprise est de couvrir les 48 wilayas.
« Le jour où Hamoud Boualem sera présente sur tout le territoire national, on pensera
à exporter et à créer des usines en Europe » indique la même source75. Pour cela
l’entreprise escompte sur les actions ou évolutions suivantes :
La restructuration et renforcement continuels des capacités de production, notamment
grâce à la nouvelle unité de Boufarik (d’une capacité de 1,8 millions de litres par
jours);
Réaliser des études de marché et études sur les consommateurs pour connaître son
environnement ;
Prévoir d’étendre sa gamme en offrant des canettes pour s’aligner sur la concurrence,
répondre à la demande et viser une cible plus large ;
Offrir des produits de qualité certifiée iso ;
Compter sur la notoriété de ses produits qui font partie du patrimoine, et qui sont
depuis longtemps ancrés dans la culture de consommation des Algériens ;
Compter aussi sur la fidélité des clients, acquise grâce à l’image de marque engrangée
à travers le temps ;
Proposer un rapport qualité/prix raisonnable ;
Disposer d’une forte capacité d’adaptation et de renouvellement : en 2014 l’entreprise
qui compte sur sa nouvelle unité de production (opérationnelle dès le premier trimestre
de 2015), lance un nouveau logo, de nouvelles étiquettes et de nouvelles signatures
pour la marque qui veut afficher son renouveau et son repositionnement sur le marché.
L’entreprise décide alors de rajeunir son image, pour faire face à la concurrence. En
adoptant la signature « T3ich ou Tzid », HAMOUD réaffirme son identité algérienne
et donne un souffle nouveau à la marque. Ainsi le président du conseil
d’administration Réda Hamoud réaffirme la position de l’entreprise à travers les
propos suivants : « tout en restant attachés à nos racines et à notre histoire, nous nous
renouvelons pour nous projeter dans l’avenir avec confiance et enthousiasme. Avec
cette nouvelle signature, nous nous rapprochons encore plus de nos clients pour
partager avec eux les moments essentiels. T3ich ou Tzid, c’est ce que nous souhaitons
à chacun pour aller de l’avant et réussir ». Un investissement de 3 milliards de dinars à
été effectué pour doubler la capacité de production qui était estimée à 370 millions de
litres par an (limonades, jus et eaux minérales) dont 70% de cette capacité sont
produits par les unités de Hassiba-Ben-Bouali (Alger) et d’Oran76.
M.Lerari annonce que l’entreprise réalise, chaque année, une croissance d’environ
10% tout en relevant que le problème du foncier a empêché l’entreprise de s’étendre.
75
http://www.liberte-algerie.com/actualite/hamoud-boualem-fait-peau-neuve-205642.
76
IDEM
100
Conclusion générale
Le présent travail a pour but l’analyse des déterminants de la compétitivité au niveau d’une
entreprise. Pour réaliser ce travail nous l’avons donc réparti en deux volets, le premier étant
théorique basé sur une grille de lecture, le second volet pratique basé sur une analyse
empirique en l’occurrence celle de l’entreprise HAMOUD Boualem.
Puis nous avons élargi le champ d’analyse vers l’analyse de la compétitivité dans un cadre
stratégique, dans un autre chapitre lui aussi subdivisé en deux partie, la première consacrer à
l’analyse de l’environnement à la fois interne et externe pour déterminer les différentes
dimensions qui affecte l’entreprise, la seconde nous a orienté vers les stratégies
concurrentielles pouvant être adoptées par l’entreprise pour constituer un avantage
concurrentiel et réaliser cette compétitivité qui représente le cœur de notre sujet .
Ce travail de recherche a été orienté tout au long par une problématique centrale, qui est la
suivante :
Et pour y répondre nous avons constitué deux hypothèses de travail qui sont :
H1. L’entreprise HAMOUD Boualem, est l’une des plus anciennes en Algérie. Cette
dernière a pu développer une image de marque avec le temps, qui constitue le
déterminant principal de sa compétitivité.
Tout au long de notre recherche nous avons confirmé les deux hypothèses. Cette confirmation
nous a permis de répondre à notre problématique centrale.
101
Les déterminants de la compétitivité de l’entreprise HAMOUD ont donc été identifiés à
savoir :
Sa capacité d’adaptation ;
Son avantage concurrentiel dû à sa notoriété et à son image de marque ;
Son avantage dû à son expérience ;
Ses capacités de production ainsi que ses capacités technologiques qui ont sans cesse
renouvelé et améliorer ;
Sa position de quasi leader ;
Sa relation harmonieuse avec son environnement.
Mais cette entreprise ne compte pas s’arrêter là, elle vise la place de leader qui revient
actuellement à l’entreprise coca cola. Elle vise également de nouveaux marchés pour
s’étendre et se perfectionner.
Les difficultés rencontrées durant notre travail de recherche concernent les difficultés d’accès
à certaines informations qui sont nécessaires pour le déroulement de notre travail de
recherche au niveau de l’entreprise HAMOUD Boualem.
- La limite de temps consacrés à notre étude, qui est souvent un obstacle lors de la
réalisation de notre recherche ;
- Le nombre limité de personnes interviewées ;
- Les contraintes rencontrées sur le terrain d’étude.
102
Conclusion générale
Conclusion générale
Le présent travail a pour but l’analyse des déterminants de la compétitivité au niveau d’une
entreprise. Pour réaliser ce travail nous l’avons donc réparti en deux volets, le premier étant
théorique basé sur une grille de lecture, le second volet pratique basé sur une analyse
empirique en l’occurrence celle de l’entreprise HAMOUD Boualem.
Puis nous avons élargi le champ d’analyse vers l’analyse de la compétitivité dans un cadre
stratégique, dans un autre chapitre lui aussi subdivisé en deux partis, la première consacrée à
l’analyse de l’environnement à la fois interne et externe pour déterminer les différentes
dimensions qui affectent l’entreprise, la seconde nous a orienté vers les stratégies
concurrentielles pouvant être adoptées par l’entreprise pour constituer un avantage
concurrentiel et réaliser cette compétitivité qui représente le cœur de notre sujet .
Tout au long de notre recherche nous avons confirmé les deux hypothèses. Cette confirmation
nous a permis de répondre à notre problématique centrale.
Sa capacité d’adaptation ;
Son avantage concurrentiel dû à sa notoriété et à son image de marque ;
Son avantage dû à son expérience ;
Ses capacités de production ainsi que ses capacités technologiques qui ont sans cesse
renouvelé et améliorer ;
Sa position de quasi leader ;
Sa relation harmonieuse avec son environnement.
Mais cette entreprise ne compte pas s’arrêter là, elle vise la place de leader qui revient
actuellement à l’entreprise coca cola. Elle vise également de nouveaux marchés pour
s’étendre et se perfectionner.
102
Difficultés et limites de recherche
Les difficultés rencontrées durant notre travail de recherche concernent les difficultés d’accès
à certaines informations qui sont nécessaires pour le déroulement de notre travail de
recherche au niveau de l’entreprise HAMOUD Boualem.
- La limite de temps consacrés à notre étude, qui est souvent un obstacle lors de la
réalisation de notre recherche ;
- Le nombre limité de personnes interviewées ;
- Les contraintes rencontrées sur le terrain d’étude.
103
Bibliographie :
1- Abdallah ALAOUI, « La compétitivité internationale ; stratégies pour les
entreprises française », Edition l’Harmattan, 2005 ;
2- C. Billet, « Le guide des techniques d’évaluation, performances,
compétences, connaissances », Edition DUNOD, Paris 2005 ;
3- Alain Courtois et autres, « gestion de production », Editions
d’organisation, 2003 ;
4- Michèle Debonneui et Lionel Fontagné, « compétitivité », La
documentation française, Pris2003 ;
5- Gérard Garibaldi, « Analyse stratégique », Edition d’organisation
EYROLLES, Paris, 2008 ;
6- Marc Ingham, « Management stratégique et compétitivité », Edition De
Boeck, Bruxelles, 1995 ;
7- Lindon Lendrevic, « Mercator », DALLOZ, Paris 2000 ;
8- Olivier MEIER, « Dico du manager », Edition DUNOD, Paris 2009 ;
9- Olivier MEIER, « Diagnostic stratégique : évaluer la compétitivité de
l’entreprise, DUNOD, Paris 2015 ;
10- Michael Porter, « choix stratégique et concurrence ; technique
d’analyse », l’Harmattan, Paris, 1980 ;
11- Michael Porter, « L’avantage concurrentiel : comment devancer ses
concurrents et maintenir son avance », DUNOD, Paris ,1999 ;
12- Stephen Robbins, David Decenzo et Mary Coulter, « Management :
l’essentiel des concepts et pratiques », Nouveaux Horizons, Paris 2011 ;
13- Ropert Gérard, « Les pôles de compétitivité : gouvernance et
performance », Lavoisier, Paris, 2010.
14- Henri Spitezeki, « La stratégie d’entreprise : compétitivité et
mobilité, Economica, 1995 ;
15- Stoffaes Christian, « La compétitivité : entre culture et volonté,
Edition ESKA, Paris, 1994 ;
16- STRATEGOR : Politique générale de l’entreprise, DUNOD, Jouy-
en-Josas, 2004.
i
Articles :
1- Organisation de coopération et développement économique, « Problèmes
économiques », Paris, 1994 ;
2- Gérald NARO, « Compétitivité, rentabilité, productivité, emploi face à la
variété des critères de performances », Revue internationale de relations
de travail, 2003 ;
3- Abdelkrim BOUDRA/Optime export, « la filière boissons en Algérie » ;
4- La filière boissons en Algérie, synthèse 2012, PME II, Alger, juin 2013 ;
5- Analyse Filière Boissons, Rapport Général APAB/ EDPme, Algérie, juin
2005 ;
6- Journal officiel de la République Algérienne, N°7, 14 février 1978.
Mémoire :
1- Cherrou Kahina, « La compétitivité dans le cadre de la mondialisation,
Etude de l’industrie automobile : cas de six principaux pays constructeurs
d’automobiles », Mémoire de Magister, 2014.
i
Annexe
ii
Volet 02 facteurs de compétitivité :
Q1 : quelles sont les facteurs de l’environnement externe qui influence votre
entreprise ?
Q8 : quels sont les outils utilisé par l’entreprise pour remarquer les
changements environnementaux ?
Q12 : comment sont structuré les activités de votre entreprise (votre chaine de
valeur) ?
Q14 : quels sont les facteurs qui ont permit à votre entreprise de survivre
(depuis 1878) ?
ii
Volet 03 stratégie :
Q1 : quelle est la stratégie de base de votre entreprise ?
ii
Remerciements……………………………………………………………………………...I
Dédicaces……………………………………………………………………………………II
Sommaire………………………………………...............................................................III
Introduction générale…………………………………….................................................01
Introduction ………………………………………………………………………………06
iii
4. Indicateurs relatifs à la part de marché……………………………………………….18
4.1. La part de marché globale…………………………………………………………......19
4.2. La part de marché « servi » ……………………………………………………….......19
4.3. La part de marché relative ……………………………………………………….…….19
1. La compétitivité financière…………………………………………………………...19
2. La compétitivité commerciale………………………………………………………...20
3. La compétitivité sociale ……………………………………………………………...20
4. La compétitivité technique …………………………………………………………...21
5. La compétitivité du management……………………………………………………..21
Conclusion ………………………………………………………………...............................31
Introduction………………………………………………………………………………….33
1. L’environnement ……………………………………………………………….........34
1.1. Les grandes dimensions de l’environnement ………………………………….........34
1.1.1. La démographie …………………………………………………………………..35
1.1.2. La dimension technologique ……………………………………………………..35
1.1.3. La dimension socioculturelle …………………………………………………….35
1.1.4. La dimension ethnique …………………………………………………………...35
iii
1.1.5. Les dimensions politique et légale …………………………………………........36
1.1.6. La globalisation …………………………………………………………………..36
2. L’analyse de l’environnement de l’industrie ………………………………………..38
2.1. Qu’est-ce qu’un marché ? …………………………………………………………38
2.1.1. Les éléments de définition d’un marché ……………………………………….38
3. L’analyse de l’industrie ………………………………………………………….......40
3.1.Les 5 forces de PORTER …………………………………………………………….40
1. Les risques associés à une domination globale au niveau des coûts ………………..61
2. Les risques associés à la différenciation…………………………………………. ….61
3. Les risques associés à la concentration de l’activité………………………………….62
4. L’enlisement dans la voie médiane …………………………………………………..62
iii
1. Définition …………………………………………………………………………….63
2. Les types d’avantages………………………………………………………………...63
1.1 avantage de coût et de volume de production………………………………………63
2.1.1. L’effet d’expérience ………………………………………………………………….63
A) Les causes de l’effet d’expérience …………………………………………………..64
2.2. Les avantages fondés sur une recomposition de l’offre ……………………………...64
3. Politique pour conserver son avantage ………………………………………………...66
3.1. Maitriser les coûts de production ………………………………………………………66
3.2. Améliorer la qualité ……………………………………………………………………66
Conclusion …………………………………………………………………………………...67
Introduction …………………………………………………………………………………69
iii
3.2.Le secteur informel…………………………………………………………………...80
4. Analyse du positionnement stratégique de la filière ………………………………..80
4.1.Benchmark international …………………………………………………………......80
4.2.Développement de l’offre et des technologies………………………………………81
4.3.Performances économiques…………………………………………………………..81
4.4.L’analyse par le modèle de Porter……………………………………………………82
4.4.1. Le déterminant de la demande…………………………………………………....82
4.4.2. Les déterminants de l’offre……………………………………………………….82
A) Ressources humaines…………………………………………………………………82
B) Ressources en savoirs………………………………………………………………...82
C) Ressources en capital…………………………………………………………………82
D) Ressources naturelles………………………………………………………………...83
E) Infrastructure………………………………………………………………………....83
5. Structure, stratégie et rivalité entre les entreprises………………………………......83
1. La démarche méthodologique………………………………………………………...83
1.1.Les objectifs méthodologiques……………………………………………………......84
1.2.Présentation de l’enquête……………………………………………………………..84
2. La méthode de collecte d’information……………………………………………….84
2.1.L’entretien...............................................................................................................84
1. Création de l’entreprise……………………………………………………………….84
2. Evolution de la société HAMOUD Boualem…………………………………………85
2.1.Concessions…………………………………………………………………………...86
2.2.Partenariat …………………………………………………………………………....86
2.3.Exportations………………………………………………………………………… 87
iii
2. Portefeuille de l’entreprise……………………………………………………………93
2.1.Les sodas……………………………………………………………………………...94
2.2.Les sirops …………………………………………………………………………….94
2.3.Boissons aux jus de fruits……………………………………………………………..95
3. Compétitivité de l’entreprise HAMOUD Boualem………………………………….96
3.1.L’environnement de l’entreprise HAMOUD Boualem………………………………96
3.2.La concurrence........................................................................................................98
Conclusion……………………………………………………………………………………99
Conclusion générale………………………………………………………………………..101
Bibliographie …………………………………………………………………………………i
Annexe ………………………………………………………………………………………..ii
iii