Iapn 1000
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2012
L’IAASB a pour objectif de servir l’intérêt public en établissant des normes d’audit et d’assurance et
d’autres normes connexes de haute qualité et en facilitant la convergence des normes d’audit et
d’assurance internationales et nationales, rehaussant ainsi la qualité et la constance de la pratique et
renforçant la confiance du public à l’égard de la profession à l’échelle mondiale.
L’IAASB dispose des structures et des processus nécessaires à l’exercice de ses activités grâce au
concours de l’International Federation of Accountants (IFAC).
Copyright © 2012 International Federation of Accountants (IFAC). Pour obtenir des renseignements sur
les droits d’auteur, les marques déposées et les permissions, veuillez consulter la page 69.
Paragraphe
Introduction ...............................................................................................................................1–10
Modèles .......................................................................................................................................47–49
3
Compréhension de la nature, du rôle et des activités de la fonction d’audit interne ..................82–83
Procédures de corroboration.......................................................................................................96–97
Facteurs à considérer pour l’audit lorsque la direction a recours à une source de prix tiers .....116–120
Facteurs à considérer pour l’audit lorsque la direction a recours à un modèle pour ses
estimations des justes valeurs ....................................................................................................121–132
4
La Note de pratique internationale relative à l'audit – IAPN 1000, Audit d'instruments
financiers – Considérations particulières, doit être lue conjointement avec la Préface to the
International Quality Control, Auditing, Review, Other Assurance, and Related Services
Pronouncements. Les IAPN n'imposent aux auditeurs aucune exigence supplémentaire par
rapport à celles que prévoient les Normes internationales d’audit (les normes ISA), ni ne les
dispensent de l'obligation de se conformer à toutes les normes ISA pertinentes pour l'audit.
Elles sont destinées à être diffusées par les normalisateurs nationaux, ou utilisées pour
l’élaboration de textes nationaux correspondants. Les cabinets peuvent aussi les utiliser pour
élaborer leurs programmes de formation et lignes directrices internes.
5
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
Introduction
1. Les instruments financiers peuvent être utilisés à différentes fins par des entités tant
financières que non financières de toutes tailles. Certaines entités détiennent un nombre
important d'instruments financiers ou effectuent d'importants volumes d'opérations sur
instruments financiers, alors que d'autres effectuent seulement quelques opérations sur
instruments financiers. Certaines entités prennent des positions sur des instruments
financiers pour assumer un risque et en tirer un avantage, tandis que d'autres y ont
recours pour diminuer certains risques en couvrant ou en gérant leur exposition à ces
risques. La présente Note de pratique internationale relative à l'audit (IAPN) est
pertinente pour toutes ces situations.
a) de fournir des renseignements généraux sur les instruments financiers (Section I);
Les IAPN fournissent des conseils pratiques aux auditeurs. Les cabinets peuvent aussi
les utiliser pour élaborer leurs programmes de formation et leurs lignes directrices
internes.
4. La présente IAPN est pertinente pour les entités de toutes tailles, car toutes les entités
peuvent être sujettes aux risques d'anomalies significatives lorsqu'elles utilisent des
instruments financiers.
1
Norme ISA 540, Audit des estimations comptables, y compris les estimations comptables en juste valeur, et des
informations y afférentes à fournir.
2
Norme ISA 315, Compréhension de l'entité et de son environnement aux fins de l'identification et de l'évaluation des
risques d'anomalies significatives.
3
Norme ISA 330, Réponses de l'auditeur à l'évaluation des risques.
4
Norme ISA 500, Éléments probants.
6
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
5
5. Les indications sur l'évaluation présentées dans cette IAPN sont sans doute plus
pertinentes pour les instruments financiers évalués à la juste valeur ou dont la juste
valeur est communiquée, alors que les indications sur les aspects autres que l'évaluation
s'appliquent aussi bien aux instruments financiers évalués à la juste valeur qu'aux
instruments financiers évalués au coût après amortissement. La présente IAPN
s'applique aussi à la fois aux actifs financiers et aux passifs financiers. Elle ne traite pas
des instruments tels que les suivants :
a) les instruments financiers les plus simples comme la trésorerie, les prêts simples, les
créances clients et les dettes fournisseurs;
7. La réalisation d'un audit conforme aux normes ISA repose sur le postulat que la direction
et, le cas échéant, les responsables de la gouvernance ont reconnu avoir certaines
responsabilités. Ces responsabilités impliquent la nécessité de procéder à des
évaluations en juste valeur. La présente IAPN n'impose pas de responsabilités à la
direction ni aux responsables de la gouvernance et elle n'a pas préséance sur les textes
légaux et réglementaires régissant leurs responsabilités.
9. La présente IAPN porte principalement sur les assertions concernant l'évaluation ainsi
que la présentation et les informations fournies, mais elle couvre aussi, de façon moins
détaillée, les assertions relatives à l'exhaustivité, à l'exactitude, à l'existence ainsi qu'aux
droits et obligations.
10. Les instruments financiers sont susceptibles de présenter une incertitude de mesure, que
la norme ISA 540 définit comme étant «le fait qu'une estimation comptable et les
informations y afférentes fournies puissent présenter un manque de précision inhérent à
6
l'opération de mesure ». La complexité des instruments financiers a notamment une
incidence sur l'incertitude de mesure. La nature et la fiabilité des informations qui
permettent d'étayer l'évaluation des instruments financiers varient beaucoup, ce qui influe
5
Dans la présente IAPN, les termes «évaluation» et «mesure» sont synonymes.
6
Norme ISA 540, alinéa 7c).
7
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
11. Les définitions des instruments financiers peuvent varier selon les référentiels
d'information financière. Ainsi, les Normes internationales d'information financière (IFRS)
définissent un instrument financier comme tout contrat qui donne lieu à un actif financier
pour une entité et à un passif financier ou à un instrument de capitaux propres pour une
7
autre entité . Peuvent être considérés comme des instruments financiers la trésorerie, les
instruments de capitaux propres d'une autre entité, un droit ou une obligation
contractuels de recevoir ou de livrer de la trésorerie ou d'échanger des actifs ou des
passifs financiers, certains contrats réglés en instruments de capitaux propres de l'entité
elle-même, certains contrats sur des éléments non financiers, ou certains contrats émis
par des assureurs qui ne satisfont pas à la définition d'un contrat d'assurance. Cette
définition recouvre une vaste gamme d'instruments financiers allant de simples prêts et
dépôts à des dérivés complexes, des produits structurés, et certains contrats sur
marchandises.
12. La complexité des instruments financiers varie et peut être attribuable à divers facteurs,
dont les suivants :
• l'existence d'un volume très élevé de flux de trésorerie non homogènes qu'il faut
analyser individuellement ou en grands groupes afin d'évaluer, par exemple, le
risque de crédit (comme dans le cas des titres garantis par des créances);
Plus les flux de trésorerie varient en fonction des conditions du marché, plus l'évaluation
en juste valeur de l'instrument financier est susceptible d'être complexe et incertaine. En
outre, il arrive parfois que des instruments financiers dont l'évaluation est en général
relativement facile deviennent difficiles à évaluer en raison de circonstances particulières,
par exemple parce que leur marché est devenu inactif ou qu'ils ont une longue durée.
Les dérivés et les produits structurés sont plus complexes lorsqu'ils résultent de la
combinaison d'instruments financiers individuels. Il se peut, par ailleurs, que la
comptabilisation des instruments financiers soit complexe selon certains référentiels
d'information financière ou selon certaines conditions du marché.
13. Le volume des instruments financiers détenus ou négociés est une autre source de
complexité. Même si le swap de taux classique n'est pas complexe, l'entité qui en
possède un grand nombre peut avoir recours à des systèmes d'information sophistiqués
pour identifier, évaluer et négocier ces instruments.
7
Norme comptable internationale 32 (IAS 32), Instruments financiers : Présentation, paragraphe 11.
8
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
• à des fins de couverture (c'est-à-dire pour modifier le profil des risques auxquels une
entité est exposée). Cela comprend notamment :
— l'achat ou la vente à terme d'une devise pour fixer un taux de change futur,
• à des fins de transaction (par exemple, pour permettre à une entité de prendre une
position de risque en vue de tirer avantage des fluctuations du marché à court
terme).
• à des fins d'investissement (par exemple, pour permettre à l'entité de bénéficier des
rendements d'investissements à long terme).
15. Le recours à des instruments financiers peut réduire l'exposition à certains risques
d'entreprise, par exemple les variations des cours de change, des taux d'intérêt et des
prix des marchandises, ou à une combinaison de ces risques. Par contre, la complexité
inhérente de certains instruments financiers peut aussi accroître le risque.
• n'ont pas en place des contrôles suffisants à l'égard des activités sur instruments
financiers;
18. Les principaux types de risques liés aux instruments financiers sont énumérés ci-
dessous. La liste n'est pas exhaustive et une terminologie différente peut être employée
pour décrire ces risques ou classer les composantes des divers risques.
9
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
financière; ce risque est souvent lié à une défaillance. Le risque de crédit comprend
le risque de non-règlement, soit le risque que la prestation d'une partie à l'opération
soit réglée sans que la contrepartie soit reçue du client ou de l'autre partie à
l'opération.
b) Risque de marché : risque que la juste valeur ou les flux de trésorerie futurs d'un
instrument financier fluctuent en raison des variations des prix du marché. Le risque
de marché comprend, par exemple, le risque de change, le risque de taux d'intérêt,
le risque marchandises et le risque actions.
c) Risque de liquidité : risque que l'entité ne soit pas en mesure d'acheter ou de vendre
rapidement un instrument financier pour un prix approprié parce que l'instrument
n'est pas facilement négociable.
i) le risque que les contrôles sur les confirmations et les rapprochements soient
inadéquats et donnent lieu à une comptabilisation incomplète ou inexacte des
instruments financiers;
ii) le risque qu'il y ait une documentation inappropriée et un suivi insuffisant des
opérations;
vii) le risque que les techniques d'évaluation des instruments financiers n'aient pas
été tenues à jour dûment ou en temps opportun ;
viii) le risque juridique, une composante du risque opérationnel, soit celui que des
pertes découlent de mesures légales ou réglementaires qui invalident ou
empêchent l'exécution par l'utilisateur final ou sa contrepartie selon les
10
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
19. Voici d'autres facteurs à prendre en considération en ce qui a trait aux risques liés aux
instruments financiers :
• le risque de fraude qui peut augmenter si, par exemple, un employé en mesure de
perpétrer une fraude financière comprend les instruments financiers et les processus
de comptabilisation de ces instruments, alors que la direction et les responsables de
la gouvernance ont un degré moindre de compréhension;
8
• le risque que les conventions-cadres de compensation ne soient pas correctement
reflétés dans les états financiers;
20. La mesure dans laquelle l'entité a recours à des instruments financiers et le degré de
complexité des instruments utilisés constituent des facteurs importants dans la
détermination du niveau de sophistication que nécessite le contrôle interne de l'entité.
Par exemple, il se peut que les petites entités aient recours à des produits moins
structurés et à des processus et procédures plus simples pour réaliser leurs objectifs.
8
Une entité qui effectue avec une contrepartie unique plusieurs transactions sur instruments financiers peut conclure une
convention-cadre de compensation avec cette contrepartie. Une telle convention prévoit régler sur une base nette tous les
instruments financiers couverts par la convention en cas de défaillance concernant un seul contrat.
11
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
instruments financiers sont autorisés à agir. Ces règles doivent tenir compte des
restrictions légales ou réglementaires visant l'utilisation des instruments financiers. Il
se peut, par exemple, que certaines entités du secteur public n'aient pas
l'autorisation de recourir à des dérivés;
b) établi un processus de gestion des risques approprié par rapport à la taille de l'entité
et à la complexité de ses instruments financiers (par exemple, il peut exister au sein
de certaines entités une fonction officielle de gestion des risques);
ii) à présenter correctement les instruments financiers dans les états financiers;
[L'annexe présente des exemples de contrôles pouvant exister au sein d'une entité
qui effectue un volume élevé d'opérations sur instrument financier.]
22. Les éléments clés des processus de gestion des risques et du contrôle interne relatifs
aux opérations sur instruments financiers conclues par une entité comprennent :
12
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
• la séparation des tâches entre les personnes qui investissent dans des instruments
financiers ou effectuent des opérations sur instruments financiers et les personnes
responsables du traitement, de l'évaluation et de la confirmation de ces instruments.
Par exemple, une fonction d'élaboration de modèles d'évaluation qui aide à la
détermination des prix des opérations est moins objective que celle qui, sur les plans
fonctionnel et organisationnel, est séparée du service qui négocie les opérations;
• les processus d'évaluation et les contrôles, y compris les contrôles sur les données
obtenues de sources de prix tiers;
23. La nature des risques diffère souvent selon que les entités ont un volume élevé et une
grande diversité d'instruments financiers ou qu'elles n'effectuent que quelques opérations
sur instruments financiers. Le contrôle interne sera alors abordé différemment. Par
exemple :
• Par ailleurs, les entités qui n'effectuent qu'un faible volume d'opérations sur
instruments financiers n'ont pas souvent de séparation des tâches, et l'accès au
marché est limité. Dans ces circonstances, il est peut-être plus facile d'identifier les
opérations sur instruments financiers, mais il se peut que la direction dispose d'un
personnel limité, ce qui augmente le risque que des opérations non autorisées soient
effectuées ou que des opérations ne soient pas enregistrées.
24. Les paragraphes 25 à 33 décrivent les contrôles et processus pouvant exister au sein
d'entités qui effectuent un volume élevé d'opérations sur instruments financiers, y
compris celles qui ont une salle des marchés. À l'inverse, une entité qui n'effectue pas un
volume élevé d'opérations sur instruments financiers n'a peut-être pas en place ces
contrôles et processus, mais peut plutôt confirmer ses opérations auprès de la
contrepartie ou de la chambre de compensation. Cette procédure peut être relativement
simple car l'entité n'effectue parfois des opérations qu'avec une ou deux contreparties.
13
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
25. En général, dans le cas des opérations effectuées par des établissements financiers, les
conditions dont sont assortis les instruments financiers sont consignées dans des
confirmations échangées entre les contreparties ou dans des accords juridiques. Les
chambres de compensation servent à assurer le suivi de l'échange des confirmations en
appariant les opérations et en les réglant. Une chambre de compensation centrale est
associée à une bourse, et les entités qui ont recours aux chambres de compensation ont
habituellement en place des processus pour gérer l'information communiquée à la
chambre de compensation.
26. Les opérations ne sont pas toutes réglées par l'intermédiaire d'une bourse. Il existe une
pratique établie sur de nombreux marchés autres qui consiste à s'entendre sur les
conditions des opérations avant que leur règlement ne commence. Pour être efficace, ce
processus doit être géré de manière indépendante de ceux qui négocient les instruments
financiers afin de réduire au minimum le risque de fraude. Sur d'autres marchés, les
opérations sont confirmées une fois que leur règlement a commencé et il arrive que des
retards dans le processus de confirmation fassent en sorte que le règlement des
opérations est entrepris avant que les parties se soient entendues sur l'ensemble des
conditions. Cette situation présente un risque supplémentaire du fait que les entités
contractantes doivent utiliser d'autres moyens pour s'assurer de la concordance des
conditions des instruments, par exemple :
• passer en revue les documents de synthèse des contreparties qui font ressortir les
conditions clés même si la totalité d'entre elles n'ont pas fait l'objet d'un accord;
• examiner minutieusement les profits et les pertes des opérateurs afin de s'assurer
qu'ils correspondent aux montants calculés par le service de post-marché.
27. Certaines composantes des instruments financiers, par exemple les obligations et les
actions, peuvent être détenues par des dépositaires distincts. De plus, la plupart des
instruments financiers donnent éventuellement lieu à des paiements en trésorerie et ces
paiements commencent souvent très tôt après la conclusion du contrat. Les
décaissements et encaissements en trésorerie passent par le compte bancaire de
l'entité. Le rapprochement périodique des comptes de l'entité avec ceux des banques
externes et des dépositaires permet à l'entité de s'assurer que les opérations sont
enregistrées correctement.
28. Il convient de souligner que ce ne sont pas tous les instruments financiers qui donnent
lieu à des flux de trésorerie très tôt au cours de la durée du contrat ou qui peuvent être
enregistrés auprès d'une bourse ou d'un dépositaire. Lorsque c'est le cas, les processus
14
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
29. De plus, il se peut que les mouvements de trésorerie soient très petits par rapport à la
taille globale de l'opération ou au bilan de l'entité et qu'ils soient ainsi difficiles à repérer.
La valeur des rapprochements est accrue lorsque le personnel du service des finances
ou d'autres membres du service de post-marché passent en revue les écritures de la
totalité des comptes du grand livre général afin de s'assurer qu'elles sont valables et
justifiables. Ce processus aide à déterminer si des écritures de contrepartie des comptes
de trésorerie liés à des instruments financiers n'ont pas été enregistrées correctement.
L'examen des comptes d'attente et des comptes provisoires est important quel que soit le
solde du compte, puisqu'il peut y avoir des éléments de rapprochement dans le compte
qui ont fait l'objet d'une compensation.
30. Dans les entités qui effectuent un volume élevé d'opérations sur instruments financiers,
les contrôles de rapprochement et de confirmation peuvent être automatisés, auquel cas
des contrôles informatiques adéquats doivent avoir été mis en place à l'appui de ces
contrôles automatisés. Il faut notamment mettre en place des contrôles pour assurer que
les données sont prélevées de manière exhaustive et exacte sur les sources externes
(par exemple, les banques et les dépositaires) et sur les comptes de l'entité et qu'elles ne
sont pas altérées avant ou au cours du rapprochement. Il faut aussi des contrôles pour
s'assurer que les critères d'appariement des écritures sont suffisamment restrictifs pour
prévenir les erreurs de compensation des éléments de rapprochement.
32. Certaines opérations peuvent être annulées ou modifiées après leur exécution initiale.
L'application de contrôles appropriés sur les annulations ou modifications d'opérations
permettent de réduire les risques d'anomalies significatives résultant de fraudes ou
d'erreurs. En outre, l'entité peut avoir en place un processus de reconfirmation des
opérations annulées ou modifiées.
33. Dans les établissements financiers qui effectuent un volume élevé d'opérations, un cadre
supérieur est généralement chargé d'examiner les profits et pertes quotidiens enregistrés
dans les livres de chacun des opérateurs afin d'évaluer si ces profits et pertes sont
raisonnables selon sa connaissance du marché. La direction peut ainsi déterminer si
15
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
35. Les évaluations en juste valeur des actifs financiers et des passifs financiers peuvent être
effectuées aussi bien au moment de l'enregistrement initial des opérations que lors de
variations ultérieures de la valeur. Le traitement des variations des évaluations en juste
valeur au fil du temps peut varier selon les référentiels d'information financière. Les
variations peuvent être ainsi comptabilisées en résultat net ou dans les autres éléments
du résultat global. En outre, selon le référentiel d'information financière applicable, il se
peut que la totalité de l'instrument financier ou que seulement une de ses composantes
(par exemple, un dérivé incorporé lorsqu'il est comptabilisé séparément) doive être
évaluée à la juste valeur.
36. Certains référentiels d'information financière établissent une hiérarchie des justes valeurs
pour accroître l'uniformité et la comparabilité des évaluations en juste valeur et des
informations correspondantes fournies. Les données d'entrée peuvent être classées
selon les trois niveaux suivants :
• Les données d'entrée de niveau 1 s'entendent des prix (non ajustés) auxquels l'entité
peut avoir accès à la date d'évaluation, sur des marchés actifs, pour des actifs
financiers ou des passifs financiers identiques.
• Les données d'entrée de niveau 2 sont des données concernant l'actif financier ou le
passif financier, autres que les cours de marché inclus dans les données d'entrée de
niveau 1, qui sont observables directement ou indirectement. Si l'actif financier ou le
passif financier a une échéance spécifiée (contractuelle), une donnée d'entrée de
niveau 2 doit être observable pour la quasi-totalité de la durée de l'actif financier ou
du passif financier. Les données d'entrée de niveau 2 comprennent :
— les cours sur des marchés actifs pour des actifs financiers ou des passifs
financiers similaires;
— les cours sur des marchés qui ne sont pas actifs pour des actifs financiers ou des
passifs financiers identiques ou similaires;
16
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
— les données d'entrée autres que les cours du marché qui sont observables pour
l'actif financier ou le passif financier (par exemple, les taux d'intérêt et les
courbes de taux observables aux intervalles usuels, les volatilités implicites et les
écarts de crédit);
• Les données d'entrée de niveau 3 sont des données non observables concernant
l'actif financier ou le passif financier. Les données d'entrée non observables sont
utilisées pour évaluer la juste valeur dans la mesure où il n'existe pas de données
d'entrée observables pertinentes disponibles, ce qui rend possible une évaluation
dans les cas où il n'y a pas, ou guère, d'activité sur les marchés relativement à l'actif
ou au passif à la date d'évaluation.
37. Certains référentiels d'information financière peuvent exiger ou permettre que l'entité
effectue des ajustements au titre de l'incertitude de mesure, afin de refléter l'ajustement
de prix qu'exigerait un intervenant du marché pour tenir compte des incertitudes
découlant des risques associés au prix ou aux flux de trésorerie de l'instrument. Par
exemple :
• des ajustements au titre des modèles : certains modèles peuvent comporter une
déficience connue ou le résultat du calibrage du modèle peut faire ressortir une
déficience aux fins de l'évaluation de la juste valeur selon le référentiel d'information
financière;
• d'autres ajustements en fonction des risques : une valeur établie à l'aide d'un modèle
qui ne tient pas compte de tous les autres facteurs que les intervenants du marché
prendraient en considération pour déterminer le prix de l'instrument financier ne
représente peut-être pas la juste valeur à la date d'évaluation, et pourrait par
17
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
Les ajustements ne sont pas appropriés s'ils ont pour effet d'attribuer à l'instrument
financier une valeur qui s'écarte de la juste valeur, au sens donné à cette expression
dans le référentiel d'information financière applicable, par exemple par excès de
prudence.
38. Comme on l'a déjà mentionné, les référentiels d'information financière classent souvent
les données d'entrée selon leur caractère observable. À mesure que l'activité sur un
marché pour un instrument financier décline et que le caractère observable des données
d'entrée diminue, l'incertitude de mesure augmente. La nature et la fiabilité des
informations à l'appui de l'évaluation des instruments financiers varient selon que les
données d'entrée utilisées sont observables ou non, ce qui dépend par ailleurs de la
nature du marché (notamment le niveau d'activité sur le marché et la question de savoir
si l'opération se fait par l'intermédiaire d'une bourse ou sur un marché hors cote). Par
conséquent, il existe un éventail de possibilités quant à la nature et la fiabilité des
éléments d'information à l'appui de l'évaluation et la direction a plus de difficultés à réunir
des informations pour étayer son évaluation lorsque les marchés deviennent inactifs et
qu'il y a moins de données observables.
39. En l'absence de données d'entrée observables, l'entité utilise des données non
observables (données d'entrée de niveau 3) qui reflètent les hypothèses que les
intervenants du marché utiliseraient pour déterminer le prix de l'actif financier ou du
passif financier, y compris les hypothèses sur les risques. Les données d'entrée non
observables sont élaborées à l'aide de la meilleure information disponible dans les
circonstances. Pour élaborer des données d'entrée non observables, l'entité peut partir
de ses propres données, qui sont ajustées si l'information raisonnablement disponible
indique a) que d'autres intervenants du marché utiliseraient des données différentes, ou
b) qu'il existe un élément propre à l'entité qui n'est pas disponible pour les autres
intervenants du marché (par exemple, une synergie spécifique à l'entité).
40. L'incertitude de mesure augmente et il est plus difficile de procéder à une évaluation
lorsque les marchés sur lesquels sont négociés les instruments financiers ou leurs
composantes deviennent inactifs. Il est difficile de déterminer à quel moment précis un
marché actif devient inactif, mais les référentiels d'information financière fournissent
parfois des indications sur cette question. Les caractéristiques d'un marché inactif
comprennent une baisse importante du volume et du niveau de l'activité de négociation,
des prix qui fluctuent considérablement dans le temps ou entre les intervenants du
marché, ou encore l'absence de prix récents. Cependant, évaluer si un marché est inactif
est une affaire de jugement.
41. Lorsque les marchés sont inactifs, il se peut que les prix cotés soient dépassés (c'est-à-
dire qu'ils ne soient plus à jour), qu'ils ne soient plus représentatifs des prix que les
18
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
intervenants du marché peuvent pratiquer ou qu'ils reflètent des opérations forcées (par
exemple lorsqu'un vendeur doit vendre un actif pour se conformer à des exigences
réglementaires ou légales ou doit se défaire d'un actif immédiatement pour créer de la
liquidité, ou lorsqu'il existe un seul acheteur possible en raison de restrictions légales ou
de contraintes de temps imposées). En conséquence, les évaluations sont établies à
partir de données d'entrée de niveau 2 et 3. Dans ces circonstances, il se peut que les
entités :
• aient une politique d'évaluation qui prévoit un processus pour déterminer si des
données d'entrée de niveau 1 sont disponibles;
• aient des politiques pour les ajustements au titre des incertitudes de mesure. Ces
ajustements peuvent comprendre les ajustements au titre des modèles, des
ajustements au titre de l'insuffisance des liquidités, des ajustements au titre du risque
de crédit et des autres ajustements en fonction des risques;
• aient des politiques pour déterminer le moment où les données d'entrée servant à
l'évaluation en juste valeur passent à un niveau différent de la hiérarchie des justes
valeurs.
42. Des difficultés particulières pourraient surgir en cas de réduction sévère, voire d'arrêt des
opérations sur certains instruments financiers. En pareils cas, les instruments financiers
qui ont été antérieurement évalués à l'aide des prix pratiqués sur le marché pourraient
devoir être évalués au moyen d'un modèle.
43. Les techniques que la direction peut utiliser pour évaluer les instruments financiers
comprennent des prix observables, les opérations récentes et les modèles reposant sur
des données d'entrée observables ou des données d'entrée non observables. La
direction peut aussi avoir recours à :
19
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
a) une source de prix tiers, par exemple un service de fixation des prix ou les cours des
courtiers;
b) un expert en évaluation.
Les sources de prix tiers et les experts en évaluation peuvent utiliser une ou plusieurs de
ces techniques d'évaluation.
a) les cours sont toujours à jour (par exemple lorsqu'ils sont basés sur les dernières
opérations conclues il y a quelque temps);
45. Lorsqu'il n'existe pas de cours de marché observables pour l'instrument financier (c'est-à-
dire des données d'entrée de niveau 1), l'entité doit réunir d'autres indicateurs de prix
pour sa technique d'évaluation de l'instrument financier. Voici des exemples d'indicateurs
de prix :
• les prix des opérations récentes sur le même instrument, y compris les opérations
réalisées après la date de clôture. Il y a lieu de se demander si un ajustement est
nécessaire pour tenir compte de l'évolution des conditions du marché entre la date
d'évaluation et la date de conclusion de l'opération, puisque ces opérations ne
reflètent pas nécessairement les conditions qui prévalaient à la date de clôture. De
plus, il se peut que l'opération représente une opération forcée qui, de ce fait, ne
reflète pas le prix d'une transaction normale;
• les prix des opérations actuelles ou récentes sur des instruments financiers
similaires, souvent appelées «prix de substitution». Des ajustements devront être
apportés aux prix de substitution pour refléter les écarts entre ces instruments et
l'instrument concerné, par exemple pour tenir compte des différences de liquidités ou
de risque de crédit des deux instruments.
• les indices pour des instruments semblables. Comme dans le cas des opérations sur
des instruments semblables, des ajustements devront être apportés afin de tenir
compte de la différence entre l'instrument à évaluer et le ou les instruments à la base
de l'indice utilisé.
20
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
46. On s'attend à ce que la direction consigne par écrit ses politiques et le modèle utilisé
pour l'évaluation d'un instrument financier donné, y compris la justification de l'utilisation
du ou des modèles en cause, les hypothèses retenues pour la méthode d'évaluation, et
la prise en considération par l'entité de la nécessité ou non de procéder à des
ajustements pour tenir compte de l'incertitude de mesure.
Modèles
47. Des modèles peuvent servir pour évaluer des instruments financiers lorsqu'un cours ne
peut être observé directement sur le marché. Il peut s'agir de modèles simples comme
les méthodes d'évaluation des obligations couramment utilisées ou d'outils logiciels
complexes et conçus précisément pour évaluer les instruments financiers à l'aide de
données d'entrée de niveau 3. De nombreux modèles sont fondés sur les calculs des flux
de trésorerie actualisés.
48. Les modèles impliquent une méthode, des hypothèses et des données. La méthode
décrit les règles ou principes qui régissent les relations entre les variables dans
l'évaluation. Les hypothèses comprennent des estimations de variables incertaines
utilisées dans le modèle. Les données peuvent comprendre des informations réelles ou
hypothétiques au sujet de l'instrument financier, ou d'autres données d'entrée concernant
l'instrument financier.
49. Selon les circonstances, l'entité peut examiner un certain nombre de questions lorsqu'elle
établit ou valide un modèle d'évaluation d'un instrument financier, dont les suivantes :
• Le modèle est-il régulièrement calibré, passé en revue et testé par une fonction
indépendante et objective chargée d'en vérifier la validité? Cela permet d'assurer que
les données de sortie du modèle donnent une image fidèle de la valeur que les
intervenants du marché attribueraient à l'instrument financier.
21
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
• Des corrections sont-elles apportées aux données de sortie du modèle pour refléter
les hypothèses que des intervenants du marché retiendraient dans des
circonstances semblables?
50. On trouvera ci-après une description de l'application possible des modèles à l'évaluation
9
d'un instrument financier courant, soit un titre adossé à des actifs . Comme les titres
adossés à des actifs sont souvent évalués à partir de données d'entrée de niveau 2 ou
de niveau 3, ils sont fréquemment évalués à l'aide de modèles et supposent :
• une compréhension des conditions du titre — ce qui implique une évaluation des
droits contractuels sur les flux de trésorerie, comme l'ordre de remboursement, ainsi
que des cas de manquement. L'ordre ou la priorité des remboursements résulte de
conditions qui prévoient que certaines catégories de porteurs de titres (créances
prioritaires) sont remboursées avant d'autres (créances de rang inférieur). Les droits
de chaque catégorie de porteurs de titres sur les flux de trésorerie, soit ce qu'on
appelle parfois la «cascade des flux de trésorerie», de même que les hypothèses
quant au calendrier et au montant des flux de trésorerie servent à déterminer une
série de flux de trésorerie estimatifs pour chaque catégorie de porteurs de titres. On
actualise ensuite les flux de trésorerie attendus pour obtenir une juste valeur
estimative.
51. Les flux de trésorerie d'un titre adossé à des actifs peuvent être affectés par des
remboursements anticipés des actifs sous-jacents donnés en garantie et par le risque de
défaillance possible et la gravité des pertes estimatives qui en résulteraient. Les
hypothèses quant aux remboursements anticipés, le cas échéant, sont généralement
fondées sur l'évaluation des taux d'intérêt du marché pour des actifs similaires donnés en
garantie semblables par rapport aux taux sur les actifs sous-jacents au titre. Par
exemple, si les taux d'intérêt du marché pour les prêts hypothécaires ont diminué, il se
peut que les prêts hypothécaires sous-jacents au titre donnent lieu à des taux de
remboursement anticipés plus élevés que ceux prévus à l'origine. L'estimation des
défaillances possibles et de la gravité des pertes suppose une évaluation minutieuse des
actifs sous-jacents donnés en garantie et des emprunteurs. Par exemple, lorsque la
9
Le titre adossé à des actifs est un instrument financier émis en représentation d'un groupe d'actifs sous-jacent (la
garantie), par exemple des soldes de cartes de crédit ou des prêts auto, et il tire sa valeur et son rendement de ces actifs
sous-jacents.
22
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
52. Les entités peuvent recourir à des sources de prix tiers pour obtenir de l'information sur
la juste valeur. La préparation des états financiers de l'entité, notamment l'évaluation des
instruments financiers et la préparation des informations à fournir à leur sujet dans les
états financiers, peuvent nécessiter une expertise que la direction ne possède pas. Il se
peut que des entités ne soient pas capables d'élaborer des techniques d'évaluation
appropriées, y compris des modèles pouvant servir à l'évaluation, et qu'elles aient
recours à des sources de prix tiers pour procéder à une évaluation ou pour préparer des
informations à fournir dans les états financiers. Ce peut être particulièrement le cas pour
des petites entités ou encore des entités qui n'effectuent pas un volume élevé
d'opérations sur instruments financiers (par exemple, les établissements non financiers
comptant un service de trésorerie). Même si la direction a eu recours à une source de
prix tiers, elle demeure responsable de l'évaluation en dernier ressort.
53. L'entité peut aussi recourir à des sources de prix tiers parce qu'elle n'est pas en mesure
d'évaluer un volume de titres sur une courte période. C'est souvent le cas des sociétés
de placement collectif qui doivent déterminer quotidiennement une valeur liquidative. Il
arrive aussi que la direction ait son propre processus de détermination des prix mais
qu'elle ait recours à des sources de prix tiers pour corroborer ses propres évaluations.
54. Pour une ou plusieurs de ces raisons, la plupart des entités ont recours à des sources de
prix tiers pour l'évaluation des titres, soit comme source principale ou comme source de
corroboration de leurs propres évaluations. Les sources de prix tiers peuvent être
généralement classées en deux catégories :
55. Les services de fixation des prix fournissent aux entités des prix et des données relatives
aux prix pour une variété d'instruments financiers, et effectuent souvent des évaluations
quotidiennes d'un grand nombre d'instruments financiers, en recueillant pour ce faire des
données du marché et des prix auprès d'une grande diversité de sources, y compris les
teneurs de marché, et, dans certaines circonstances, en appliquant des techniques
d'évaluation internes pour établir des justes valeurs estimatives. Les services de fixation
des prix peuvent combiner un certain nombre de méthodes. Ils sont souvent utilisés
comme une source de prix fondés sur des données d'entrée de niveau 2. Ces services
peuvent avoir en place des contrôles rigoureux sur la façon dont les prix sont fixés et ils
ont souvent une grande diversité de clients, y compris des investisseurs qui achètent et
vendent, des services de post-marché et de suivi de marché, des auditeurs, etc.
56. Les services de fixation des prix ont souvent en place, à l'intention de leurs clients, un
processus officiel de contestation des prix qu'ils leur fournissent. Selon ce processus, le
23
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
client doit généralement fournir des preuves à l'appui d'un autre prix possible, les
contestations étant classées en fonction de la qualité de la preuve fournie. Par exemple,
une contestation fondée sur une vente récente de cet instrument dont le service de
fixation des prix n'était pas au courant peut être retenue, alors qu'une contestation
fondée sur une technique d'évaluation propre au client sera examinée plus
minutieusement. Ainsi, un service de fixation des prix qui compte un grand nombre de
participants importants, autant des acheteurs que des vendeurs, peut être en mesure de
corriger continuellement les prix de façon à ce qu'ils reflètent mieux l'information dont
disposent les intervenants du marché.
57. Certaines entités peuvent recourir aux données de services de fixation des prix par
consensus. Ces services obtiennent de l'information sur le prix d'un instrument donné
auprès de plusieurs entités participantes (abonnés). Chaque abonné soumet ses prix au
service, qui traite cette information en toute confidentialité. Le service communique
ensuite à chaque abonné le prix consensuel, qui correspond généralement à la moyenne
arithmétique des données recueillies après application d'un processus de nettoyage
visant à éliminer les valeurs extrêmes. Dans le cas de certains marchés, par exemple
celui de dérivés exotiques, les prix consensuels peuvent constituer les meilleures
données disponibles. Toutefois, de nombreux facteurs doivent être pris en compte
lorsqu'on évalue la représentativité des prix consensuels, notamment :
• si les prix soumis par les abonnés reflètent des opérations réelles ou s'il s'agit
seulement de prix indicatifs établis selon leurs propres techniques d'évaluation;
• la qualité des sources utilisées par le service de fixation des prix par consensus;
58. En général, seuls les abonnés qui ont présenté leurs propres prix au service de fixation
des prix sont informés des prix consensuels. En conséquence, les entités n'ont pas
toutes un accès direct à ces prix. Comme l'abonné ne sait généralement pas comment
s'est effectuée l'estimation des prix soumis, la direction doit parfois recourir à d'autres
sources d'information en plus des informations provenant des services de fixation des
prix par consensus pour étayer son évaluation. Ce peut être le cas, notamment, lorsque
les sources fournissent des prix indicatifs fondés sur leurs propres techniques
d'évaluation et que la direction est incapable de comprendre comment ces sources ont
calculé leurs prix.
59. Comme les courtiers ne fournissent des cours qu'à titre de services complémentaires à
leurs clients, ces cours diffèrent à de nombreux égards des prix obtenus des services de
fixation des prix. Les courtiers ne sont parfois pas disposés à dévoiler le processus qu'ils
ont utilisé pour établir leurs propres cours, mais ils peuvent avoir accès à de l'information
sur des opérations dont un service de fixation des prix n'est peut-être pas au courant.
24
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
Les cours des courtiers peuvent être exécutables ou indicatifs. Les cours indicatifs
correspondent à la meilleure estimation du courtier quant à la juste valeur, alors que le
cours exécutable montre que le courtier est disposé à accepter ce cours. Les cours
exécutables sont des preuves solides de la juste valeur. Ce n'est toutefois pas le cas des
cours indicatifs en raison du manque de transparence des méthodes utilisées par le
courtier pour établir le cours. De plus, la rigueur des contrôles exercés sur les cours des
courtiers diffère souvent selon que le courtier possède également le même titre dans son
portefeuille. Les cours des courtiers sont souvent utilisés pour des titres pour lesquels les
données d'entrée sont de niveau 3 et ils sont parfois la seule information externe
disponible.
60. La compréhension de la méthode utilisée par les sources de prix pour établir un prix
permet à la direction de déterminer si ce prix peut servir aux fins de sa propre évaluation,
notamment à titre de donnée d'entrée d'une technique d'évaluation, et à quelle catégorie
des niveaux de données d'entrée le titre devrait appartenir aux fins des informations à
fournir. Par exemple, les sources de prix tiers peuvent évaluer les instruments financiers
à l'aide de modèles qui leur sont exclusifs et il importe que la direction comprenne la
méthode, les hypothèses et les données utilisées.
61. Si les évaluations en juste valeur obtenues de sources de prix tiers ne sont pas fondées
sur les prix actuels d'un marché actif, la direction devra évaluer si les évaluations en juste
valeur ont été déterminées en conformité avec le référentiel d'information financière
applicable. La direction doit comprendre notamment :
• comment l'évaluation en juste valeur a été déterminée, par exemple au moyen d'une
technique d'évaluation, pour juger si elle concorde avec l'objectif de l'évaluation en
juste valeur;
• si les prix correspondent à des prix indicatifs, à des écarts indicatifs ou à des offres
fermes;
• la fréquence à laquelle l'évaluation en juste valeur est effectuée par les sources de
prix tiers, pour déterminer si elle reflète les conditions du marché à la date de
l'évaluation.
La compréhension des bases sur lesquelles les sources de prix tiers ont déterminé leurs
prix, en ce qui concerne les instruments financiers particuliers détenus par l'entité,
permet à la direction de déterminer si ces éléments d'information sont pertinents et
fiables pour étayer ses évaluations.
62. Il est possible qu'il existe des écarts entre les indicateurs de prix provenant de sources
différentes. Le fait de comprendre la manière dont ces indicateurs ont été établis et de
procéder à des investigations sur ces écarts aide la direction à confirmer la validité des
éléments d'information utilisés dans son évaluation des instruments financiers en vue de
déterminer si cette évaluation est raisonnable. Il n'est peut-être pas approprié de calculer
simplement la moyenne des prix obtenus, sans pousser plus loin les recherches, étant
donné que le prix le plus représentatif de la juste valeur peut correspondre à l'un de ces
25
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
prix et non à leur moyenne. Pour apprécier si ses évaluations d'instruments financiers
sont raisonnables, la direction peut :
• analyser les flux de trésorerie futurs attendus de l'instrument. Cette analyse pourrait
fournir une indication des données les plus pertinentes pour l'établissement du prix;
• selon la nature des informations non observables, estimer des prix non observés par
extrapolation de prix observés (par exemple, il peut exister des prix observables pour
des instruments assortis d'échéances pouvant aller jusqu'à dix ans, mais pas au-
delà, et la courbe de prix de ces instruments échéant dans dix ans peut, dans
certains cas, être extrapolée au-delà de cette échéance pour servir d'indicateur). Il
faut cependant s'assurer de ne pas pousser l'extrapolation trop loin afin d'éviter que
le lien avec les prix observables soit trop ténu pour qu'on puisse s'y fier;
• comparer entre eux les prix d'un portefeuille d'instruments financiers afin de s'assurer
que les instruments financiers semblables ont des prix homogènes;
• utiliser plus d'un modèle afin de corroborer les résultats de chaque modèle en ce qui
a trait aux données d'entrée et aux hypothèses utilisées;
• évaluer les fluctuations des prix des instruments de couverture et des garanties
connexes.
Pour valider son jugement quant à son évaluation, l'entité peut aussi tenir compte
d'autres facteurs qui peuvent être propres à sa situation.
63. La direction peut engager un expert en évaluation d'une banque d'affaires, d'une maison
de courtage de valeurs ou d'une autre entreprise d'évaluation pour l'évaluation de
certains ou de la totalité de ses titres. Contrairement à la situation qui prévaut avec les
services de fixation des prix et les cours des courtiers, la direction a généralement plus
facilement accès à la méthode et aux données utilisées lorsqu'elle engage un expert
pour effectuer une évaluation en son nom. Même si elle a engagé un expert, la direction
demeure responsable de l'évaluation utilisée.
64. Il importe de comprendre le risque de crédit pour évaluer tant les actifs financiers que les
passifs financiers. L'évaluation reflète la qualité du crédit et la solidité financière aussi
bien de l'émetteur que de tout fournisseur de soutien au crédit. Selon certains référentiels
d'information financière, il est présumé, aux fins de l'évaluation d'un passif financier, que
celui-ci est transféré à un intervenant du marché à la date d'évaluation. En l'absence de
prix de marché observable pour un passif, on détermine généralement sa valeur en
utilisant la méthode que la contrepartie utiliserait pour déterminer la valeur de l'actif
correspondant, à moins qu'il y ait des facteurs propres au passif (par exemple, un tiers
26
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
65. La plupart des référentiels d'information financière exigent que les états financiers
contiennent des informations qui permettent aux utilisateurs de faire des évaluations
judicieuses des effets des activités sur instruments financiers, y compris des risques et
incertitudes associés aux instruments financiers.
66. La plupart des référentiels exigent que des informations quantitatives et qualitatives (y
compris les méthodes comptables suivies) soient fournies au sujet des instruments
financiers. Les exigences relatives à la présentation dans les états financiers des
évaluations en juste valeur et aux informations à fournir à leur sujet sont nombreuses
dans la plupart des référentiels d'information financière et englobent plus que la simple
évaluation des instruments financiers. Par exemple, les informations qualitatives au sujet
des instruments financiers donnent, sur les caractéristiques de ces instruments et sur les
flux de trésorerie qui s'y rattachent, des informations contextuelles importantes
susceptibles de renseigner les investisseurs sur les risques auxquels les entités sont
exposées.
a) des informations quantitatives qui sont établies à partir des montants inclus dans les
états financiers — par exemple, les catégories d'actifs et de passifs financiers;
b) des informations quantitatives qui font une large part au jugement — par exemple,
une analyse de sensibilité pour chaque type de risque de marché auquel l'entité est
exposée;
68. Plus l'évaluation est sensible aux fluctuations d'une variable donnée, plus il est probable
que la mention de ce fait sera nécessaire pour indiquer les incertitudes relatives à cette
évaluation. Certains référentiels d'information financière peuvent aussi exiger la
présentation d'analyses de sensibilité, y compris les effets des changements dans les
hypothèses retenues aux fins des techniques d'évaluation de l'entité. Par exemple, les
informations supplémentaires à fournir à l'égard des instruments financiers dont les
évaluations en juste valeur sont effectuées au moyen des données d'entrée de niveau 3
de la hiérarchie des justes valeurs visent à informer les utilisateurs des états financiers
10
Le risque de crédit propre à l'entité est la portion de la variation de la juste valeur qui n'est pas attribuable à des
changements des conditions du marché.
27
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
de l'incidence de ces évaluations en juste valeur qui reposent sur les données d'entrée
les plus subjectives.
69. Certains référentiels d'information financière exigent que soient fournies des informations
qui permettent aux utilisateurs des états financiers d'évaluer la nature et l'ampleur des
risques découlant des instruments financiers auxquels l'entité est exposée à la date de
clôture. L'entité peut présenter ces informations dans les notes annexes, ou dans le
rapport de gestion de son rapport annuel, avec un renvoi depuis les états financiers
audités. L'étendue des informations fournies est fonction de l'ampleur de l'exposition de
l'entité aux risques découlant d'instruments financiers. Ces informations comprennent
des informations qualitatives sur :
• les objectifs de l'entité, ses politiques et ses procédures de gestion des risques, ainsi
que les méthodes utilisées pour évaluer les risques;
• tout changement dans les expositions aux risques ou les objectifs, politiques ou
procédures de gestion des risques par rapport à la période précédente.
• les marchés peuvent changer rapidement, ce qui exerce une pression sur la direction
pour qu'elle gère efficacement les risques auxquels l'entité est exposée;
• les éléments probants à l'appui des évaluations peuvent être difficiles à obtenir;
• il se peut que les montants comptabilisés dans les états financiers relativement à des
instruments financiers ne soient pas importants, mais que les risques associés à ces
instruments le soient;
• quelques employés peuvent exercer une influence importante sur les opérations sur
instruments financiers de l'entité, notamment lorsque leurs régimes de rémunération
sont liés aux produits découlant d'instruments financiers, et il se peut que d'autres
personnes au sein de l'entité s'appuient de manière indue sur ces employés.
Ces facteurs peuvent faire en sorte que des risques et faits pertinents soient occultés, ce
qui peut influer sur l'évaluation que fait l'auditeur des risques d'anomalies significatives.
28
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
Par ailleurs, des risques latents peuvent faire surface rapidement, surtout lorsque les
conditions du marché sont défavorables.
11
Esprit critique
71. L'esprit critique est indispensable à une appréciation critique des éléments probants et
permet à l'auditeur de rester attentif à de possibles indications d'un parti pris de la
direction. L'exercice de l'esprit critique consiste notamment à remettre en question les
éléments probants contradictoires ainsi que la fiabilité des documents, des réponses aux
demandes d'informations et des autres renseignements obtenus de la direction et des
responsables de la gouvernance. Il consiste également à être attentif aux états de fait
pouvant éventuellement dénoter des anomalies, que celles-ci résultent de fraudes ou
d'erreurs, et à se demander si les éléments probants obtenus sont suffisants et
appropriés compte tenu des circonstances.
72. L'auditeur doit faire preuve d'un esprit critique en toutes circonstances, mais lorsque les
instruments financiers sont complexes, l'exercice de l'esprit critique est particulièrement
important, par exemple en ce qui concerne :
• l'évaluation des jugements posés par la direction, et d'un possible parti pris de la part
de celle-ci, dans l'application du référentiel d'information financière applicable,
notamment quant au choix des techniques d'évaluation et aux hypothèses retenues
dans la mise en œuvre des techniques d'évaluation, ainsi que le traitement des
situations où les jugements de l'auditeur diffèrent de ceux de la direction;
• les conclusions à tirer des éléments probants obtenus, par exemple l'appréciation du
caractère raisonnable des évaluations préparées par les experts choisis par la
direction et l'évaluation de la fidélité de l'image que donnent les informations fournies
dans les états financiers.
12
Questions de planification
• à comprendre les instruments financiers ou les risques auxquels ils exposent l'entité,
ainsi que la fin visée par ces instruments;
11
Norme ISA 200, paragraphe 15.
12
La Norme ISA 300, Planification d'un audit d'états financiers, traite de la responsabilité qui incombe à l'auditeur de
planifier l'audit des états financiers.
29
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
74. La norme ISA 540 exige que l'auditeur acquière une compréhension des exigences du
référentiel d'information financière applicable en ce qui concerne les estimations
comptables, y compris les informations y afférentes à fournir, ainsi que des exigences
13
des textes réglementaires . Les exigences du référentiel d'information financière
applicable relatives aux instruments financiers peuvent elles-mêmes être complexes et
prévoir la présentation d'informations détaillées. La lecture de la présente IAPN ne
saurait se substituer à une compréhension approfondie de toutes les exigences du
référentiel d'information financière applicable. Certains référentiels d'information
financière exigent la prise en considération d'aspects tels que les suivants :
• la comptabilité de couverture;
75. Les caractéristiques des instruments financiers peuvent masquer certains éléments de
risque. La compréhension des instruments dans lesquels l'entité a investi ou auxquels
elle est exposée, y compris des caractéristiques de l'instrument, permet à l'auditeur de
déterminer si :
• des aspects importants d'une opération ont été omis ou n'ont pas été comptabilisés
correctement;
• les risques inhérents aux instruments sont bien compris et gérés par l'entité;
13
Norme ISA 540, alinéa 8 a).
30
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
• les instruments financiers sont correctement classés dans les catégories des actifs et
des passifs courants et non courants.
76. Voici des exemples d'éléments que l'auditeur peut prendre en considération pour
acquérir une compréhension des instruments financiers de l'entité :
• les conditions et les caractéristiques exactes des instruments financiers afin de bien
en comprendre les implications et, en particulier lorsque les opérations sont liées,
l'incidence globale des opérations sur instruments financiers;
77. Dans certains cas, un contrat, y compris un contrat sur un instrument non financier, peut
comporter un dérivé. Certains référentiels d'information financière permettent ou exigent
que les dérivés incorporés soient séparés du contrat hôte dans certaines circonstances.
En acquérant une compréhension du processus suivi par la direction pour l'identification
et la comptabilisation des dérivés incorporés, l'auditeur pourra mieux comprendre les
risques auxquels l'entité est exposée.
78. La compétence de l'auditeur est un aspect important des audits lorsque des instruments
financiers sont en cause, en particulier des instruments financiers complexes. La norme
15
ISA 220 exige que l'associé responsable de la mission s'assure que l'équipe de
mission, ainsi que les experts choisis par l'auditeur qui n'en font pas partie, possèdent
collectivement la compétence et les capacités qui sont nécessaires pour réaliser la
mission d'audit conformément aux normes professionnelles et aux exigences des textes
14
Lorsque la personne à laquelle on a recours possède une expertise en audit et en comptabilité, qu'elle travaille ou non
au sein du cabinet, cette personne est réputée faire partie de l'équipe de mission et est soumise aux exigences de la
norme ISA 220, Contrôle qualité d'un audit d'états financiers. Lorsque la personne à laquelle on a recours possède une
expertise dans un domaine autre que la comptabilité ou l'audit, cette personne est réputée être un expert choisi par
l'auditeur, et ce sont les dispositions de la norme ISA 620, Utilisation par l'auditeur des travaux d'un expert de son choix,
qui s'appliquent. La norme ISA 620 précise que, pour déterminer si l'expertise a rapport à des domaines spécialisés de la
comptabilité ou de l'audit ou à un autre domaine, l'auditeur devra exercer son jugement professionnel. Elle indique
toutefois qu'on peut faire une distinction entre une expertise en matière de méthodes de comptabilisation des instruments
financiers complexes (expertise en comptabilité et en audit) et une expertise en matière d'élaboration de techniques
complexes d'évaluation des instruments financiers (expertise dans un domaine autre que la comptabilité ou l'audit).
15
Norme ISA 220, paragraphe 14.
31
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
79. En conséquence, l'audit des instruments financiers peut exiger la participation d'un ou de
plusieurs experts ou spécialistes, par exemple pour les aspects suivants :
• aider l'équipe de mission à recueillir des éléments probants pour étayer les
évaluations de la direction, ou élaborer une estimation ponctuelle ou un intervalle de
confiance, en particulier lorsque la juste valeur est déterminée à l'aide d'un modèle
complexe, lorsque les marchés sont inactifs et que les données et hypothèses sont
difficiles à obtenir, lorsque des données d'entrée non observables sont utilisées ou
lorsque la direction a eu recours à un expert;
80. La nature et l'utilisation des différents types d'instruments financiers, la complexité des
exigences comptables, et les conditions du marché peuvent obliger l'équipe de mission à
16
Code de déontologie des professionnels comptables de l’IESBA, paragraphes 210.1 et 210.6.
32
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
17
consulter d'autres professionnels de la comptabilité et de l'audit, au sein ou à l'extérieur
du cabinet, qui possèdent l'expertise ou l'expérience technique pertinente en comptabilité
ou en audit, compte tenu de facteurs tels que :
81. La norme ISA 315 précise que l'auditeur doit comprendre l'entité et son environnement, y
compris son contrôle interne. L'acquisition d'une compréhension de l'entité et de son
environnement, y compris de son contrôle interne, est un processus dynamique et
continu de collecte, de mise à jour et d'analyse d'information tout au long de l'audit. Cette
compréhension permet à l'auditeur d'identifier et d'évaluer les risques d'anomalies
significatives au niveau des états financiers et des assertions, et fournit ainsi une base
pour la conception et la mise en œuvre des réponses à l'évaluation des risques
d'anomalies significatives. Le volume et la diversité des opérations sur instruments
financiers d'une entité déterminent généralement la nature et l'étendue des contrôles
pouvant exister au sein de l'entité. La compréhension du suivi et du contrôle exercés sur
les instruments financiers aide l'auditeur à déterminer la nature, le calendrier et l'étendue
des procédures d'audit. L'annexe présente une description des contrôles pouvant exister
au sein d'une entité qui effectue un volume élevé d'opérations sur instruments financiers.
82. Dans nombre de grandes entités, la fonction d'audit interne peut effectuer des travaux
qui permettent à la direction générale et aux responsables de la gouvernance d'examiner
et d'évaluer les contrôles de l'entité portant sur l'utilisation des instruments financiers. La
fonction d'audit interne peut aider à identifier les risques d'anomalies significatives
attribuables à la fraude ou à l'erreur. Toutefois, les connaissances et les compétences
que doit posséder la fonction d'audit interne pour comprendre et mettre en œuvre des
procédures destinées à fournir une assurance à la direction ou aux responsables de la
gouvernance sur l'utilisation que l'entité fait des instruments financiers sont en général
très différentes de celles qui sont nécessaires pour auditer d'autres aspects de
l'entreprise. La mesure dans laquelle la fonction d'audit interne possède les
connaissances et les compétences requises pour se charger de l'audit des activités sur
instruments financiers, et la mesure dans laquelle elle s'en est effectivement chargée,
ainsi que la compétence et l'objectivité de la fonction d'audit interne, sont des facteurs
17
L'alinéa 18 b) de la norme ISA 220 exige que l'associé responsable de la mission s'assure que les membres de l'équipe
de mission ont procédé aux consultations appropriées tout au long de la mission, au sein de l'équipe et auprès d'autres
personnes à un niveau approprié au sein ou à l'extérieur du cabinet.
33
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
pertinents que l'auditeur doit prendre en considération lorsqu'il détermine s'il est probable
que cette fonction sera pertinente pour la stratégie générale d'audit et le plan d'audit.
83. Voici les aspects pour lesquels les travaux effectués par la fonction d'audit interne
18
peuvent être particulièrement pertinents :
• évaluation des systèmes pertinents pour les activités sur instruments financiers;
Compréhension de la méthode suivie par la direction pour évaluer les instruments financiers
18
Les travaux effectués par des fonctions telles que la fonction de gestion des risques, les fonctions de revue des
modèles, et la fonction de contrôle des produits peuvent aussi s'avérer pertinents.
19
Norme ISA 540, alinéa 8 c).
20
Norme ISA 540, paragraphe 2.
34
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
86. Il se peut que des employés aient des motifs pour présenter des informations financières
mensongères lorsque leur rémunération est fonction des rendements sur les instruments
financiers utilisés. Pour évaluer le risque de fraude, il peut être important de comprendre
l'interaction qui existe entre les politiques de rémunération de l'entité et son appétence au
risque ainsi que les motifs que cela peut créer pour ses négociateurs et pour la direction.
87. Une conjoncture difficile sur les marchés des capitaux peut inciter davantage les
membres de la direction ou les employés à présenter des informations financières
mensongères dans le but de protéger leurs primes personnelles, de dissimuler une
fraude ou une erreur, d'éviter d'enfreindre la réglementation ou les limites de liquidité ou
d'emprunt ou encore d'éviter de présenter des pertes. Par exemple, en période
d'instabilité des marchés, l'incapacité à protéger l'entité des fluctuations extrêmes des
cours du marché, le fléchissement inattendu des prix des actifs, de mauvais jugements
quant aux opérations de négociation, ou d'autres facteurs peuvent entraîner des pertes
imprévues. De plus, il se peut que des difficultés financières créent des pressions sur la
direction, préoccupée par la solvabilité de l'entreprise.
89. L'évaluation que fait l'auditeur des risques identifiés au niveau des assertions, en
conformité avec la norme ISA 315, y compris l'évaluation de la conception et de la mise
en œuvre du contrôle interne, lui fournit une base pour définir la stratégie appropriée à
adopter pour la conception et la mise en œuvre de procédures d'audit complémentaires,
en conformité avec la norme ISA 330, y compris à la fois des procédures de
corroboration et des tests des contrôles. La stratégie adoptée est influencée par la
compréhension que l'auditeur a des aspects du contrôle interne pertinents pour l'audit, y
compris la robustesse de l'environnement de contrôle et la fonction de gestion des
21
Voir la norme ISA 240, Responsabilités de l'auditeur concernant les fraudes lors d'un audit d'états financiers, qui
présente des exigences et des indications quant aux facteurs de risque de fraude.
35
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
90. L'évaluation que fait l'auditeur du risque d'anomalies significatives au niveau des
assertions peut changer au cours de l'audit à mesure qu'il obtient de nouvelles
informations. En demeurant attentif pendant l'audit, par exemple lorsqu'il inspecte des
comptes ou documents, l'auditeur peut relever des accords ou d'autres informations
indiquant l'existence d'instruments financiers que la direction n'a pas identifiés ou qu'elle
ne lui a pas communiqués. Il peut s'agir notamment des comptes et documents suivants :
91. Une attente quant à l'efficacité du fonctionnement des contrôles peut être plus courante
dans le cas d'un établissement financier dont les contrôles internes sont bien établis, de
sorte que les tests des contrôles peuvent alors représenter un moyen efficace d'obtenir
des éléments probants. Lorsqu'il existe une fonction responsable des opérations de
négociation au sein de l'entité, les seuls tests de corroboration risquent de ne pas fournir
des éléments probants suffisants et appropriés en raison du volume des contrats et des
différents systèmes utilisés. Les tests des contrôles ne sont toutefois pas suffisants à eux
seuls puisque la norme ISA 330 exige de l'auditeur qu'il conçoive et mette en œuvre des
procédures de corroboration pour chaque catégorie d'opérations, solde de compte et
22
information fournie, dès lors qu'ils sont significatifs .
92. Les entités qui effectuent un volume élevé d'opérations et qui utilisent beaucoup
d'instruments financiers peuvent avoir des contrôles plus sophistiqués et une fonction de
gestion des risques efficace, et l'auditeur procédera ainsi plus vraisemblablement à des
tests des contrôles pour obtenir des éléments probants au sujet des assertions suivantes
:
93. Dans les entités qui effectuent relativement peu d'opérations sur instruments financiers :
• il se peut que l'entité ait seulement quelques types d'instruments entre lesquels il y a
peu ou pas d'interaction;
22
Norme ISA 330, paragraphe 18.
36
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
• il est peu probable que l'environnement de contrôle soit complexe (par exemple, il se
peut que l'entité n'ait pas mis en place les contrôles décrits dans l'annexe);
• la direction peut avoir recours à une information sur les prix provenant de sources de
prix tiers pour évaluer ses instruments;
• les contrôles exercés sur l'utilisation de l'information sur les prix provenant de
sources de prix tiers peuvent être moins sophistiqués.
94. Lorsqu'une entité effectue relativement peu d'opérations sur instruments financiers,
l'auditeur peut acquérir assez facilement une compréhension des objectifs visés par
l'utilisation des instruments financiers et des caractéristiques de ces instruments. Dans
une telle situation, les éléments probants seront, pour l'essentiel, vraisemblablement de
nature corroborante, de sorte que l'auditeur peut exécuter la majorité des travaux d'audit
à la clôture de l'exercice, et les confirmations obtenues de tiers sont susceptibles de
fournir des éléments probants concernant l'exhaustivité, l'exactitude et l'existence des
opérations.
95. Pour prendre une décision quant à la nature, au calendrier et à l'étendue des tests des
contrôles, l'auditeur peut notamment tenir compte de facteurs tels que :
• la robustesse des contrôles, notamment s'ils ont été adéquatement conçus pour
répondre aux risques associés au volume d'opérations sur instruments financiers
conclues par l'entité et si un cadre de gouvernance a été mis en place pour les
activités sur instruments financiers;
• le suivi des contrôles et les déficiences relevées dans les procédures de contrôle;
• les questions visées par les contrôles, par exemple les contrôles liés à l'exercice du
jugement par rapport aux contrôles exercés sur les données sous-jacentes. Il sera
vraisemblablement plus efficace de mettre en œuvre des procédures de
corroboration que de s'appuyer sur les contrôles liés à l'exercice du jugement;
37
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
• le moment où ont lieu les opérations sur instruments financiers importantes, par
exemple si elles ont lieu aux environs de la date de clôture.
Procédures de corroboration
• la disponibilité des éléments probants — Par exemple, il se peut que l'entité qui a
recours à une source de prix tiers ne puisse offrir d'éléments probants sur les
assertions pertinentes des états financiers;
• les procédures mises en œuvre pour d'autres aspects de l'audit — Les procédures
mises en œuvre à l'égard d'autres aspects des états financiers peuvent fournir des
éléments probants quant à l'exhaustivité des opérations sur instruments financiers.
Ces procédures peuvent comprendre des tests sur les encaissements et les
décaissements postérieurs à la clôture, ainsi que la recherche de passifs non
comptabilisés;
97. Par exemple, lorsqu'il est question d'un titre adossé à des actifs, l'auditeur peut envisager
de mettre en œuvre certaines des procédures d'audit suivantes pour répondre aux
risques d'anomalies significatives relativement à ce titre :
23
L'alinéa 6 b) de la norme ISA 315 précise que l'auditeur doit mettre en œuvre des procédures analytiques à titre de
procédures d'évaluation des risques pour évaluer les risques d'anomalies significatives et avoir une base pour la
conception et la mise en œuvre des réponses à l'évaluation des risques. Le paragraphe 6 de la norme ISA 520,
Procédures analytiques, précise que l'auditeur doit avoir recours aux procédures analytiques pour parvenir à une
conclusion générale sur les états financiers. Les procédures analytiques peuvent aussi être mises en œuvre à d'autres
étapes de l'audit.
38
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
• se renseigner sur le processus adopté par la direction pour l'estimation des flux de
trésorerie;
• comparer les résultats de l'évaluation en juste valeur avec les évaluations d'autres
titres comportant des garanties sous-jacentes et conditions semblables;
98. Bien que les tests des contrôles et les tests de détail ne visent pas les mêmes objectifs, il
peut être efficient d'appliquer les deux types de tests en même temps, par exemple :
• soit effectuer un test des contrôles et un test de détail à l'égard de la même opération
(par exemple en vérifiant si un contrat conclu est maintenu et si les détails de
l'instrument financier ont été reflétés de façon appropriée dans une feuille de
synthèse);
• soit tester les contrôles lors de la vérification du processus adopté par la direction
pour faire des estimations de la valeur.
24
Calendrier des procédures d'audit
99. Après avoir évalué les risques associés aux instruments financiers, l'équipe de mission
détermine le calendrier des tests des contrôles et des procédures de corroboration
prévus. Le calendrier des procédures d'audit prévues varie selon un certain nombre de
facteurs, dont la fréquence de fonctionnement des contrôles, l'importance de l'activité
visée par les contrôles, et le risque connexe d'anomalies significatives.
100. Bien qu'il soit nécessaire de mettre en œuvre la plupart des procédures d'audit relatives
à l'évaluation et à la présentation à la clôture de l'exercice, les procédures relatives à
d'autres assertions comme l'exhaustivité et l'existence peuvent être mises en œuvre lors
d'une période intermédiaire. Par exemple, les tests des contrôles peuvent être appliqués
lors d'une période intermédiaire pour ce qui est des contrôles de routine, comme les
contrôles des TI et l'autorisation de nouveaux produits. De plus, il peut être utile de tester
l'efficacité du fonctionnement des contrôles exercés sur l'approbation de nouveaux
produits en recueillant des éléments probants quant à l'autorisation par un membre de la
24
Les paragraphes 11, 12, 22 et 23 de la norme ISA 330 définissent les exigences applicables lorsque l'auditeur met en
œuvre des procédures au cours d'une période intermédiaire et précisent comment les éléments probants obtenus
peuvent être utilisés.
39
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
direction d'un niveau hiérarchique approprié d'un nouvel instrument financier pendant
une période intermédiaire.
101. Les auditeurs peuvent aussi mettre en œuvre certains tests des modèles à une date
intermédiaire, par exemple en comparant les données de sortie du modèle avec des
opérations du marché. Il est possible également d'appliquer une procédure intermédiaire
à l'égard des instruments pour lesquels il existe des données d'entrée observables, soit
un contrôle de cohérence de l'information sur les prix fournie par une source de prix tiers.
102. On vérifie souvent les aspects qui reposent davantage sur l'exercice du jugement vers ou
à la clôture de l'exercice car :
• les évaluations peuvent changer de façon importante en peu de temps, ce qui rend
difficile la comparaison et le rapprochement des soldes intermédiaires avec les
informations correspondantes à la date de clôture;
• une entité peut conclure un volume considérablement accru d'opérations sur des
instruments financiers entre une date intermédiaire et la clôture de l'exercice;
• les écritures de journal manuelles peuvent être effectuées seulement après la clôture
de l'exercice;
• des opérations non courantes ou importantes peuvent avoir lieu tard au cours de
l'exercice.
103. Un bon nombre des procédures appliquées par l'auditeur peuvent porter sur plusieurs
assertions. Par exemple, les procédures portant sur l'existence d'un solde de compte à la
clôture de l'exercice vont également attester la réalité d'une catégorie d'opérations, et
peuvent aider aussi à établir que la séparation des périodes est appropriée. Cela
s'explique par le fait que les instruments financiers découlent de contrats légaux et que,
en vérifiant l'exactitude de la comptabilisation de l'opération, l'auditeur peut aussi à la fois
vérifier son existence, obtenir des éléments probants à l'appui de la réalité et des droits
et obligations, tout en obtenant la confirmation que les opérations sont comptabilisées
dans l'exercice approprié.
104. Les procédures pouvant fournir des éléments probants à l'appui de l'exhaustivité, de
l'exactitude et de l'existence consistent notamment à :
25
• obtenir des confirmations externes des comptes bancaires, des opérations et des
relevés des dépositaires, par exemple au moyen d'une demande de confirmation
directe auprès de la contrepartie (y compris l'utilisation de demandes de
confirmations bancaires), avec envoi direct de la réponse à l'auditeur. L'information
peut par ailleurs être obtenue des systèmes de la contrepartie par transmission de
flux de données. Dans ce cas, l'auditeur peut tenir compte des contrôles mis en
25
La norme ISA 505, Confirmations externes, traite de l'utilisation par l'auditeur de procédures de confirmation externe
pour obtenir des éléments probants conformément aux exigences de la norme ISA 330 et de la norme ISA 500, Éléments
probants. Voir également le Staff Audit Practice Alert Emerging Practice Issues Regarding the Use of External
Confirmations in an Audit of Financial Statements, publié en novembre 2009.
40
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
• examiner les écritures de journal et les contrôles exercés sur l'enregistrement de ces
écritures. Cette procédure peut aider notamment :
— à déterminer si les écritures ont été passées par des employés autres que ceux
qui sont autorisés à le faire,
• lire les différents contrats et passer en revue les documents justificatifs des
opérations sur instruments financiers de l'entité, y compris ses documents
comptables, pour en vérifier l'existence ainsi que les droits et obligations qui s'y
rattachent. Par exemple, l'auditeur peut lire les différents contrats associés aux
instruments financiers et passer en revue les documents justificatifs, y compris les
écritures comptables faites au moment de l'enregistrement initial du contrat, et il peut
aussi par la suite passer en revue les écritures comptables faites à des fins
d'évaluation. Il peut ainsi évaluer si les complexités inhérentes à une opération ont
toutes été relevées et reflétées dans les comptes. Des personnes qui possèdent
l'expertise nécessaire doivent examiner les ententes juridiques et les risques
correspondants pour déterminer que les droits existent;
• examiner les systèmes de gestion des plaintes de l'entité. Les opérations non
comptabilisées peuvent faire en sorte que l'entité n'effectue pas un paiement en
espèces à une contrepartie, et être détectées grâce à l'examen des plaintes reçues;
105. Ces procédures sont particulièrement importantes pour certains instruments financiers
comme les dérivés ou les cautionnements, car ces instruments ne font pas l'objet d'un
investissement initial important, et il peut donc être difficile d'identifier leur existence. Par
exemple, les dérivés incorporés sont souvent incorporés dans des contrats d'instruments
non financiers qui ne sont peut-être pas visés par les procédures de confirmation.
41
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
106. Les cadres d'information financière reposant sur le principe d'image fidèle font souvent
appel à une hiérarchie des justes valeurs; c'est notamment le cas des IFRS et des
principes comptables généralement reconnus (PCGR) des États-Unis. Cela signifie
généralement que le volume et le détail des informations à fournir augmentent en
proportion du niveau d'incertitude de mesure. La distinction entre les niveaux de la
hiérarchie peut nécessiter l'exercice du jugement.
107. L'auditeur peut juger utile de comprendre où les instruments financiers se situent par
rapport à la hiérarchie des justes valeurs. Normalement, le risque d'anomalies
significatives et le niveau des procédures d'audit à appliquer augmentent en proportion
du niveau d'incertitude de mesure. Le recours aux données d'entrée du niveau 3 et à
certaines données d'entrée du niveau 2 de la hiérarchie des justes valeurs peut fournir
une indication utile au sujet du niveau d'incertitude de mesure. Les données d'entrée de
niveau 2 varient entre celles qui peuvent être facilement obtenues et celles qui se
rapprochent des données d'entrée de niveau 3. L'auditeur évalue les éléments probants
disponibles et acquiert une compréhension à la fois de la hiérarchie des justes valeurs et
du risque que la direction manifeste un parti pris dans son classement des instruments
financiers selon la hiérarchie des justes valeurs.
26
108. En conformité avec la norme ISA 540 , l'auditeur examine les politiques et la méthode
d'évaluation de l'entité afin de se familiariser avec les données d'entrée et hypothèses
retenues aux fins de la méthode d'évaluation. Très souvent, le référentiel d'information
financière applicable ne prescrit pas de méthode d'évaluation. Lorsque c'est le cas, les
aspects suivants, notamment, peuvent aider l'auditeur à comprendre comment la
direction évalue les instruments financiers :
• les modèles qui peuvent donner lieu au plus grand risque d'anomalies significatives;
• si le risque d'anomalies significatives est plus élevé parce que la direction a mis au
point à l'interne le modèle à utiliser pour évaluer les instruments financiers ou
s'écarte de la technique d'évaluation couramment employée pour évaluer un
instrument financier en particulier;
26
Norme ISA 540, alinéa 8 c).
42
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
• s'il y a des indications d'un parti pris de la direction dans le choix de la technique
d'évaluation à utiliser.
109. Lorsqu'il évalue si les techniques d'évaluation utilisées par une entité sont appropriées
aux circonstances et si des contrôles ont été mis en place à l'égard des techniques
d'évaluation, l'auditeur peut notamment considérer :
• si les techniques d'évaluation tiennent compte des risques inhérents aux instruments
financiers faisant l'objet de l'évaluation, dont la solvabilité de la contrepartie, et du
risque de crédit propre à l'entité dans le cas où des techniques d'évaluation sont
utilisées pour évaluer des passifs financiers;
• la façon dont les techniques d'évaluation ont été calibrées par rapport au marché, y
compris la mesure dans laquelle elles sont sensibles aux modifications des variables;
43
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
Il se peut que l'auditeur (ou l'expert qu'il a choisi) ait aussi élaboré de façon indépendante
une ou plusieurs techniques d'évaluation pour comparer les données de sortie qu'il
obtient avec celles des techniques d'évaluation utilisées par la direction.
Risques importants
110. Le processus d'évaluation des risques par l'auditeur peut amener celui-ci à identifier un
ou plusieurs risques importants concernant l'évaluation des instruments financiers,
lorsque l'une ou l'autre des conditions suivantes existe :
111. Dans le cas des estimations comptables présentant des risques importants, en plus des
autres procédures de corroboration qu'il met en œuvre afin de se conformer aux
28
exigences de la norme ISA 330, l'auditeur est tenu, selon la norme ISA 540 , d'évaluer :
27
Lorsque l'auditeur juge que le degré élevé d'incertitude de mesure que présente l'évaluation d'instruments financiers
complexes donne lieu à un risque important, la norme ISA 540 l'oblige à mettre en œuvre des procédures de
corroboration et à évaluer l'adéquation des informations fournies sur l'incertitude de mesure associée à ces instruments.
Voir les paragraphes 11, 15 et 20 de la norme ISA 540.
28
Norme ISA 540, alinéas 15 a) et b).
44
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
112. Lorsque les marchés deviennent inactifs, le changement de circonstances peut faire en
sorte que l'évaluation en fonction du prix de marché fasse place à l'évaluation au moyen
d'un modèle, ou que l'on passe d'un modèle donné à un autre. Il peut être difficile de
réagir aux changements dans les conditions du marché si la direction n'a pas mis des
politiques en place avant que ces conditions ne changent. Il se peut également que la
direction ne possède pas l'expertise nécessaire pour élaborer d'urgence un modèle, ou
pour choisir la technique d'évaluation qui pourrait convenir dans les circonstances. Même
lorsque des techniques d'évaluation ont été utilisées systématiquement, la direction doit
déterminer si les techniques d'évaluation et les hypothèses utilisées pour déterminer la
valeur des instruments financiers sont toujours valables. En outre, il se peut que les
techniques d'évaluation aient été choisies à un moment où des informations de marché
raisonnables étaient disponibles, mais qu'elles ne permettent pas d'obtenir des
évaluations raisonnables en période de crise imprévue.
113. La sensibilité d'une évaluation aux partis pris de la direction, intentionnels ou non,
augmente avec le degré de subjectivité de l'évaluation et d'incertitude de mesure. Par
exemple, la direction peut avoir tendance à ne pas tenir compte des hypothèses ou des
données d'entrée observables sur le marché et à utiliser plutôt son propre modèle mis au
point à l'interne parce que ce modèle donne des résultats plus favorables. Même en
l'absence d'intention frauduleuse, il peut y avoir une tentation naturelle d'orienter les
jugements de façon à présenter la valeur la plus favorable dans une large fourchette de
valeurs, plutôt que de choisir celle qui pourrait être considérée comme la plus cohérente
avec le référentiel d'information financière applicable. Le fait que la direction change de
technique d'évaluation d'une période à l'autre sans raison claire et valable peut aussi être
l'indice d'un parti pris de sa part. Bien qu'une certaine forme de parti pris de la direction
soit inhérente aux décisions subjectives relatives à l'évaluation d'instruments financiers,
lorsque la direction cherche intentionnellement à induire en erreur les utilisateurs, son
parti pris est de nature frauduleuse.
114. Pour vérifier comment la direction évalue les instruments financiers et pour répondre à
son évaluation des risques d'anomalies significatives en conformité avec la norme ISA
29
540 , l'auditeur met en œuvre l'une ou plusieurs des procédures suivantes, compte tenu
de la nature de l'estimation comptable :
29
Norme ISA 540, paragraphes 12 à 14.
45
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
115. Comme on l'explique à la Section I, pour faire une estimation de la juste valeur des
instruments financiers, la direction peut :
La direction utilise souvent une combinaison de ces moyens. Par exemple, elle peut avoir
son propre processus de détermination des prix mais recourir à des sources de prix tiers
pour corroborer ses propres valeurs.
Facteurs à considérer pour l'audit lorsque la direction a recours à une source de prix tiers
116. Il arrive que la direction ait recours à une source de prix tiers, par exemple un service de
fixation des prix ou un courtier, pour l'évaluation des instruments financiers de l'entité. La
compréhension de la façon dont la direction utilise l'information et du fonctionnement du
service de fixation des prix peut aider l'auditeur à déterminer la nature et l'étendue des
procédures d'audit nécessaires.
117. Les éléments suivants peuvent être pertinents lorsque la direction a recours à une source
de prix tiers :
• Le type de source de prix tiers – Certaines sources de prix tiers donnent davantage
d'informations au sujet de leur processus. Par exemple, les services de fixation des
prix fournissent souvent des informations sur la méthode, les hypothèses et les
données qui ont servi à l'évaluation des instruments financiers au niveau de la
catégorie d'actifs. À l'inverse, les courtiers fournissent peu d'informations, voire
aucune, au sujet des données d'entrée et des hypothèses utilisées pour établir un
cours.
30
Les paragraphes A63 à A66 de la norme ISA 540 présentent des exemples de certains des facteurs qui peuvent être
pertinents.
46
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
caractère observable des données d'entrée (et donc le niveau des données d'entrée
dans la hiérarchie des justes valeurs) et la complexité de la méthode utilisée pour
évaluer des titres ou catégories d'actifs précis. Par exemple, le cours d'un placement
en titres de capitaux propres négociés activement sur un marché liquide est plus
fiable que le cours d'une obligation d'entreprise négociée sur un marché liquide qui
n'a pas fait l'objet de négociations à la date d'évaluation, et ce dernier cours est par
ailleurs lui-même plus fiable que le cours d'un titre adossé à des actifs évalué à l'aide
d'un modèle de flux de trésorerie actualisés.
• Les contrôles exercés par l'entité sur le recours à des sources de prix tiers – La
mesure dans laquelle la direction a des contrôles en place pour évaluer la fiabilité de
l'information provenant de sources de prix tiers influe sur la fiabilité de l'évaluation en
juste valeur. Par exemple, la direction peut avoir en place des contrôles à l'égard des
aspects suivants :
• Les contrôles mis en place par la source de prix tiers – Les contrôles et processus
relatifs aux évaluations des catégories d'actifs présentent un intérêt pour l'auditeur.
Par exemple, une source de prix tiers peut exercer des contrôles rigoureux sur la
fixation des prix, dont la mise en place d'un processus officiel suivant lequel les
clients, acheteurs et vendeurs, peuvent contester les prix reçus du service de fixation
des prix en étayant leur objection de preuves appropriées, ce qui permet à la source
de prix tiers de corriger continuellement les prix pour mieux refléter l'information dont
disposent les intervenants du marché.
118. Les méthodes possibles de collecte d'éléments probants au sujet des informations
provenant de sources de prix tiers comprennent notamment les suivantes :
47
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
• passer en revue les informations fournies par les sources de prix tiers au sujet de
leurs contrôles et processus, techniques d'évaluation, données d'entrée et
hypothèses;
• tester les contrôles mis en place par la direction pour évaluer la fiabilité de
l'information provenant des sources de prix tiers;
• mettre en œuvre des procédures chez la source de prix tiers pour comprendre et
tester les contrôles et processus, techniques d'évaluation, données d'entrée et
hypothèses utilisés pour les catégories d'actifs ou pour les instruments financiers
particuliers visés par l'audit;
• évaluer si les prix obtenus des sources de prix tiers sont raisonnables compte tenu
des prix provenant d'autres sources de prix tiers, de l'estimation de l'entité ou de
l'estimation de l'auditeur;
• obtenir le rapport de l'auditeur de la société de services qui porte sur les contrôles
31
sur la validation des prix .
119. L'obtention de prix de plusieurs sources de prix tiers peut aussi fournir une information
utile sur l'incertitude de mesure. Une large fourchette de prix peut être un indice d'une
plus grande incertitude de mesure et indiquer que l'instrument financier est sensible à de
légers changements dans les données et les hypothèses. Une fourchette étroite peut
indiquer une incertitude de mesure moindre et une moins grande sensibilité aux
changements dans les données et les hypothèses. Même si l'obtention de prix auprès de
sources multiples peut être utile dans le cas des instruments financiers pour lesquels les
données d'entrée sont des données des niveaux 2 ou 3 de la hiérarchie des justes
valeurs, notamment, cette pratique ne fournit pas, à elle seule, des éléments probants
suffisants et appropriés, pour les raisons suivantes :
a) les sources de prix en apparence multiples ont en fait peut-être recours à une même
source de prix;
b) il peut être nécessaire d'avoir une compréhension des données d'entrée utilisées par
la source de prix tiers pour fixer les prix aux fins de situer l'instrument financier dans
la hiérarchie des justes valeurs.
31
Certains services de fixation des prix fournissent des rapports aux utilisateurs de leurs données pour expliquer les
contrôles qu'ils ont mis en place à l'égard des données ayant servi à la fixation des prix, c'est-à-dire un rapport conforme
à la Norme internationale de missions d’assurance (ISAE) 3402, Assurance Reports on Controls at a Service
Organization. La direction peut exiger, et l'auditeur peut demander qu'on lui remette, un tel rapport pour comprendre
comment les données servant à la fixation des prix sont préparées et pour évaluer s'il est possible de se fier aux contrôles
mis en place par le service de fixation des prix.
48
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
120. Il peut arriver que l'auditeur ne soit pas en mesure d'acquérir une compréhension du
processus utilisé pour générer le prix, y compris les contrôles sur le processus
permettant de déterminer la fiabilité du prix, ou qu'il n'ait pas accès au modèle, y compris
les hypothèses et les autres données d'entrée utilisées. En réponse à son évaluation du
risque, l'auditeur peut décider alors d'établir une estimation ponctuelle ou un intervalle de
confiance pour évaluer l'estimation ponctuelle de la direction.
Facteurs à considérer pour l'audit lorsque la direction a recours à un modèle pour ses
estimations des justes valeurs
121. L'alinéa 13b) de la norme ISA 540 exige que l'auditeur qui vérifie comment la direction a
procédé à l'estimation comptable apprécie si la méthode d'évaluation suivie est
appropriée aux circonstances et si les hypothèses retenues par la direction sont
raisonnables, compte tenu des objectifs d'évaluation du référentiel d'information
financière.
122. Que la direction ait eu recours à une source de prix tiers ou qu'elle effectue sa propre
évaluation, les instruments financiers sont souvent évalués au moyen de modèles, en
particulier lorsque les données utilisées sont des données d'entrée des niveaux 2 et 3 de
la hiérarchie des justes valeurs. Pour déterminer la nature, le calendrier et l'étendue des
procédures d'audit à appliquer aux modèles, l'auditeur peut prendre en considération la
méthode, les hypothèses et les données utilisées dans le modèle. Lorsqu'il est question
d'instruments financiers plus complexes comme ceux qui reposent sur des données
d'entrée de niveau 3, il peut être utile, aux fins de l'obtention des éléments probants, de
vérifier ces trois éléments. Cependant, lorsque le modèle est à la fois simple et
généralement reconnu, comme certains modèles d'évaluation des prix des obligations,
les hypothèses et les données utilisées dans le modèle peuvent constituer à elles seules
une source plus efficiente d'éléments probants.
123. L'auditeur a le plus souvent recours à l'une ou l'autre des deux méthodes qui suivent
pour tester un modèle :
124. Lorsque l'évaluation d'instruments financiers est fondée sur des données non
observables (données d'entrée de niveau 3), l'auditeur peut, par exemple, prendre en
considération la façon dont la direction montre :
• qu'elle a apporté des modifications à ses propres hypothèses pour tenir compte des
hypothèses que, selon elle, les intervenants du marché retiendraient;
49
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
• lorsqu'il y a lieu, qu'elle tient compte d'opérations comparables pour élaborer ses
hypothèses;
• qu'elle procède à des analyses de sensibilité des modèles lorsque des données non
observables sont utilisées et qu'elle a effectué des ajustements pour tenir compte de
l'incertitude de mesure.
125. De plus, la connaissance que l'auditeur possède du secteur d'activité de l'entité et des
tendances du marché, ainsi que sa compréhension des évaluations faites par d'autres
entités (dans le respect de leur confidentialité) et d'autres indicateurs de prix pertinents
aident l'auditeur à tester les évaluations et à déterminer si elles semblent raisonnables
dans leur ensemble. Si les évaluations semblent systématiquement trop audacieuses ou
trop prudentes, cela peut être l'indice d'un parti pris possible de la direction.
127. Lorsque les marchés deviennent inactifs ou très perturbés, ou que les données d'entrée
ne sont pas observables, les évaluations de la direction peuvent reposer davantage sur
le jugement et être moins vérifiables et, par conséquent, moins fiables. En pareilles
circonstances, l'auditeur peut tester le modèle utilisé au moyen d'une combinaison de
procédures, par exemple en testant les contrôles mis en œuvre par l'entité, en évaluant
la conception et le fonctionnement du modèle, en vérifiant les hypothèses et les données
utilisées dans le modèle, et en comparant la donnée de sortie avec une estimation
ponctuelle ou un intervalle de confiance qu'il a lui-même établi, ou avec d'autres
32
techniques d'évaluation utilisées par des tiers .
128. Il est probable qu'en testant les données d'entrée utilisées dans la méthode d'évaluation
33
de l'entité , par exemple lorsque ces données sont classées dans l'un ou l'autre des
niveaux de la hiérarchie des justes valeurs, l'auditeur obtiendra également des éléments
probants à l'appui des informations à fournir selon le référentiel d'information financière
applicable. Ainsi, les procédures de corroboration mises en œuvre par l'auditeur afin
d'évaluer si les données d'entrée utilisées dans la technique d'évaluation de l'entité
(c'est-à-dire des données d'entrée de niveaux 1, 2 et 3) sont appropriées et les tests
32
L'alinéa 13 d) de la norme ISA 540 énonce les exigences applicables lorsque l'auditeur établit un intervalle de confiance
pour évaluer l'estimation ponctuelle de la direction. Les techniques d'évaluation mises au point par des tiers et utilisées
par l'auditeur peuvent être considérées comme des travaux réalisés par un expert de son choix et être visées par les
exigences de la norme ISA 620.
33
Voir, par exemple, le paragraphe 15 de la norme ISA 540, qui énonce les exigences applicables à l'évaluation que fait
l'auditeur de l'hypothèse de la direction au sujet des risques significatifs.
50
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
portant sur l'analyse de sensibilité de l'entité seront pertinents pour évaluer si les
informations fournies donnent une image fidèle.
129. Peut être réputée importante toute hypothèse utilisée dans une méthode d'évaluation
dont une variation raisonnable peut affecter de manière significative l'évaluation de
34
l'instrument financier . Il se peut que la direction ait pris en compte différents
dénouements ou différentes hypothèses possibles en procédant à une analyse de
sensibilité. Le degré de subjectivité associé aux hypothèses influe sur le degré
d'incertitude de mesure et peut amener l'auditeur à conclure qu'il existe un risque
important, par exemple dans le cas de données d'entrée de niveau 3.
130. Les procédures d'audit mises en œuvre pour tester les hypothèses utilisées par la
direction, y compris celles utilisées comme données d'entrée dans les modèles, peuvent
notamment consister à évaluer :
• si la direction a tenu compte des données du marché pour établir ses hypothèses et,
le cas échéant, comment, étant donné qu'il est en général préférable de recourir le
plus possible aux données d'entrée pertinentes observables et le moins possible aux
données non observables;
• si les hypothèses sont cohérentes avec les conditions observables sur le marché et
avec les caractéristiques de l'actif financier ou du passif financier;
• si les sources dont sont tirées les hypothèses des intervenants du marché sont
pertinentes et fiables, et comment la direction a procédé lorsqu'il a fallu choisir entre
différentes hypothèses des intervenants du marché;
Voir les paragraphes A77 à A83 de la norme ISA 540, dans lesquels il est plus
amplement question de l'évaluation des hypothèses utilisées par la direction.
131. La prise en considération par l'auditeur des jugements au sujet de l'avenir est fondée sur
l'information existant au moment où chaque jugement est formulé. Les événements
postérieurs peuvent donner lieu à des dénouements qui ne concordent pas avec les
jugements qui étaient raisonnables au moment où ils ont été formulés.
132. Dans certains cas, on peut ajuster le taux d'actualisation utilisé pour le calcul de la valeur
actualisée afin de tenir compte des incertitudes liées à l'évaluation, plutôt que d'ajuster
chaque hypothèse. En pareils cas, les procédures de l'auditeur peuvent se concentrer
sur le taux d'actualisation, en se référant à une transaction observable sur un titre
similaire pour comparer les taux d'actualisation utilisés ou en élaborant un modèle
indépendant pour calculer le taux d'actualisation et le comparer avec celui qui a été
utilisé par la direction.
34
Voir la norme ISA 540, paragraphe A107.
51
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
Facteurs à considérer pour l'audit lorsque l'entité a recours à un expert choisi par la direction
134. Le paragraphe 8 de la norme ISA 500 énonce les exigences auxquelles doit se
conformer l'auditeur qui évalue les éléments probants qui proviennent d'un expert
engagé par la direction. L'étendue des procédures mises en œuvre par l'auditeur et se
rapportant à l'expert choisi par la direction et à ses travaux dépend de l'importance des
travaux de cet expert par rapport aux besoins de l'auditeur. L'évaluation du caractère
approprié des travaux de l'expert choisi par la direction aide l'auditeur à déterminer si les
prix ou les évaluations soumis par un tel expert fournissent des éléments probants
suffisants et appropriés à l'appui des évaluations. Voici des exemples de procédures que
l'auditeur peut mettre en œuvre à cet égard :
• acquérir une compréhension des travaux effectués par l'expert choisi par la direction,
par exemple en évaluant le caractère approprié de la technique d'évaluation utilisée
et des données de marché et hypothèses clés utilisées dans la technique
d'évaluation;
• évaluer le caractère approprié des travaux de cet expert à titre d'éléments probants.
À cette étape, l'auditeur met l'accent sur le caractère approprié des travaux de
l'expert portant sur l'instrument financier pris isolément. Pour un échantillon
d'instruments pertinents, il peut être approprié d'effectuer une estimation
indépendante (voir les paragraphes 136 et 137 sur l'établissement d'une estimation
ponctuelle ou d'un intervalle de confiance), à l'aide de différentes données et
hypothèses, puis de comparer cette estimation à celle de l'expert choisi par la
direction;
• ou encore :
135. Il se peut que l'expert choisi par la direction élabore ou identifie des hypothèses pour
aider la direction à évaluer ses instruments financiers. Ces hypothèses, lorsqu'elles sont
utilisées par la direction, deviennent les hypothèses de la direction, et l'auditeur doit les
prendre en considération de la même façon que les autres hypothèses de la direction.
52
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
136. L'auditeur peut mettre au point une technique d'évaluation et ajuster les données
d'entrée et les hypothèses utilisées dans la technique d'évaluation pour établir un
intervalle de confiance servant à évaluer le caractère raisonnable de l'évaluation de la
direction. Les paragraphes 106 à 135 de cette IAPN peuvent aider l'auditeur à établir une
35
estimation ponctuelle ou un intervalle de confiance. Conformément à la norme ISA 540 ,
si les hypothèses retenues ou les méthodes suivies par l'auditeur sont différentes de
celles de la direction, il doit acquérir une compréhension des hypothèses ou des
méthodes de la direction qui soit suffisante pour lui permettre de montrer que son propre
intervalle de confiance tient compte de variables pertinentes et d'évaluer tout écart
important par rapport à l'évaluation de la direction. L'auditeur jugera peut-être utile
d'utiliser les travaux d'un expert choisi par lui pour évaluer le caractère raisonnable de
l'évaluation de la direction.
137. Dans certains cas, il se peut que l'auditeur arrive à la conclusion que ses tentatives pour
acquérir une compréhension des hypothèses ou de la méthode de la direction ne lui
permettent pas d'obtenir des éléments probants suffisants, par exemple lorsqu'une
source de prix tiers utilise des modèles et des logiciels mis au point à l'interne et que
l'auditeur n'a pas accès aux informations pertinentes. Dans ces circonstances, il est
possible que l'auditeur ne soit pas en mesure d'obtenir des éléments probants suffisants
et appropriés au sujet de l'évaluation s'il ne peut mettre en œuvre d'autres procédures
pour répondre à son évaluation des risques d'anomalies significatives, par exemple
établir une estimation ponctuelle ou un intervalle de confiance pour évaluer l'estimation
36 37
ponctuelle de la direction . La norme ISA 705 décrit les conséquences de
l'impossibilité pour l'auditeur d'obtenir des éléments probants suffisants et appropriés.
139. En déclarant que les états financiers sont conformes au référentiel d'information
financière applicable, la direction formule implicitement ou explicitement des assertions
concernant la présentation et la communication des différents éléments des états
financiers, ainsi que les informations fournies à leur sujet. Les assertions concernant la
présentation et les informations fournies englobent :
35
Norme ISA 540, alinéa 13 c).
36
Norme ISA 540, alinéa 13 d).
37
Norme ISA 705, Expression d'une opinion modifiée dans le rapport de l'auditeur indépendant.
38
Voir les paragraphes 4 et A2 de la norme ISA 200.
53
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
b) l'exhaustivité : toutes les informations qui auraient dû être fournies dans les états
financiers l'ont été;
Les procédures mises en œuvre par l'auditeur dans le cadre de l'audit des informations
fournies sont conçues en tenant compte de ces assertions.
140. En ce qui a trait à la présentation des instruments financiers et aux informations fournies
à leur sujet, les éléments suivants revêtent une importance particulière :
• Les référentiels d'information financière exigent en général que soient fournies des
informations supplémentaires sur les estimations et les risques et incertitudes
connexes qui donnent des explications au sujet des actifs, des passifs, des produits
et des charges. Il se peut que l'auditeur doive porter son attention sur les
informations fournies sur les risques et les analyses de sensibilité. Les informations
recueillies lors de la mise en œuvre des procédures d'évaluation des risques et des
tests portant sur les activités de contrôle peuvent fournir à l'auditeur des éléments
probants lui permettant de tirer une conclusion quant à la conformité des informations
fournies dans les états financiers avec les exigences du référentiel d'information
financière applicable, par exemple en ce qui concerne :
— les objectifs et les stratégies de l'entité par rapport à l'utilisation des instruments
financiers, y compris les méthodes comptables communiquées au lecteur;
— le cadre de contrôle mis en place par l'entité pour gérer ses risques associés aux
instruments financiers;
54
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
39
• Dans le cas des instruments financiers présentant un risque important , même
lorsque les informations fournies sont conformes aux exigences du référentiel
d'information financière applicable, il se peut, par exemple, que l'auditeur conclue à
l'inadéquation des informations fournies sur l'incertitude de mesure, compte tenu des
circonstances et des faits et, donc, que les états financiers ne donnent pas
nécessairement une image fidèle. La norme ISA 705 donne des indications
concernant les répercussions que peut avoir sur l'opinion de l'auditeur le fait que
celui-ci soit d'avis que les informations fournies dans les états financiers par la
direction sont inadéquates ou trompeuses.
Déclarations écrites
142. La norme ISA 540 oblige l'auditeur à obtenir de la direction et, le cas échéant, des
responsables de la gouvernance des déclarations écrites indiquant s'ils considèrent
comme raisonnables les hypothèses importantes retenues aux fins de l'établissement
41 42
des estimations comptables . La norme ISA 580 précise que, si l'auditeur estime
39
Le paragraphe 20 de la norme ISA 540 exige que l'auditeur mette en œuvre d'autres procédures sur les informations
relatives aux estimations comptables présentant des risques importants, afin d'évaluer, au regard du référentiel
d'information financière applicable, l'adéquation des informations fournies dans les états financiers sur l'incertitude de
mesure qui leur est associée.
40
Norme ISA 260, Communication avec les responsables de la gouvernance.
41
Norme ISA 540, paragraphe 22. Le paragraphe 4 de la norme ISA 580, Déclarations écrites, précise que les
déclarations écrites de la direction ne fournissent pas à elles seules des éléments probants suffisants et appropriés sur
les points qui y sont abordés. Lorsque l'auditeur est dans l'impossibilité d'obtenir des éléments probants suffisants et
appropriés, il peut se trouver dans une situation correspondant à une limitation de l'étendue des travaux d'audit qui est
susceptible d'avoir des incidences sur son rapport (voir la norme ISA 705, Expression d'une opinion modifiée dans le
rapport de l'auditeur indépendant).
55
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
• les objectifs de la direction concernant les instruments financiers, par exemple s'ils
sont utilisés à des fins de couverture, de gestion des actifs et des passifs ou de
placement;
• les informations fournies dans les états financiers au sujet des instruments financiers,
par exemple :
— que les comptes reflètent la totalité des opérations sur instruments financiers,
• si toutes les opérations ont été conclues dans des conditions de pleine concurrence
et à la valeur de marché;
143. En raison des incertitudes associées à l'évaluation des instruments financiers, les
incidences potentielles de tout risque important sur les états financiers intéresseront
vraisemblablement les responsables de la gouvernance. L'auditeur peut leur
communiquer des informations sur la nature et les conséquences des hypothèses
importantes utilisées pour les évaluations en juste valeur, le degré de subjectivité
qu'implique l'élaboration des hypothèses, ainsi que le caractère significatif des éléments
évalués à la juste valeur par rapport aux états financiers pris dans leur ensemble. Par
42
Norme ISA 580, paragraphe 13.
43
Le paragraphe A80 de la norme ISA 540 contient des exemples de procédures pouvant être appropriées dans les
circonstances.
56
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
144. La norme ISA 260 traite de la responsabilité qui incombe à l'auditeur de communiquer
avec les responsables de la gouvernance dans le cadre d'un audit d'états financiers. En
ce qui concerne les instruments financiers, voici certaines des questions à communiquer
aux responsables de la gouvernance :
• les différences significatives entre les jugements posés respectivement par l'auditeur
et par la direction ou un expert de son choix au sujet des évaluations;
• les incidences potentielles, sur les états financiers de l'entité, des risques et
expositions significatifs sur lesquels il est exigé de fournir des informations dans les
états financiers, y compris l'incertitude de mesure associée aux instruments
financiers;
• le point de vue de l'auditeur sur les aspects qualitatifs des pratiques comptables de
l'entité et de l'information financière relative aux instruments financiers;
44
La norme ISA 265, Communication des déficiences du contrôle interne aux responsables de la gouvernance et à la
direction, définit des exigences et fournit des indications sur la communication des déficiences du contrôle interne à la
direction, et sur la communication des déficiences importantes du contrôle interne aux responsables de la gouvernance.
Elle précise que l'auditeur peut relever des déficiences du contrôle interne dans le cadre des procédures d'évaluation des
risques qu'il met en œuvre conformément à la norme ISA 315 ou à d'autres stades de l'audit.
57
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
45
Par exemple, la norme ISA 250, Prise en compte des textes légaux et réglementaires dans un audit d'états financiers,
exige que l'auditeur détermine s'il est tenu de communiquer à des tiers à l'entité les cas identifiés ou suspectés de non-
conformité aux textes légaux et réglementaires. De plus, des exigences concernant la communication de l'auditeur avec
les autorités de contrôle des banques et d'autres tiers peuvent exister dans de nombreux pays du fait de textes légaux,
d'une exigence de surveillance ou d'un accord ou protocole officiel.
58
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
Annexe
Exemples de contrôles relatifs aux instruments financiers
1. Les paragraphes qui suivent contiennent des informations générales et des exemples de
contrôles qui peuvent exister au sein d'une entité qui effectue un volume élevé
d'opérations sur instruments financiers, que ce soit à des fins de transaction ou
d'investissement. Les exemples ne se veulent pas exhaustifs, et les entités peuvent
mettre en place des environnements de contrôle et des processus de contrôle différents
selon leur taille, leur secteur d'activité et leur volume d'opérations sur instruments
financiers. Les paragraphes 25 et 26 présentent des informations complémentaires sur
les confirmations d'opérations et les chambres de compensation.
2. Comme dans tout système de contrôle, il est parfois nécessaire de répéter des contrôles
à différents niveaux de contrôle (par exemple, prévention, détection et suivi) pour éviter
le risque d'anomalies significatives.
Structure organisationnelle
5. Les activités sur instruments financiers peuvent être centralisées ou décentralisées. Ces
activités et la prise de décisions y afférentes dépendent dans une grande mesure de la
diffusion rapide d'informations de gestion exactes et fiables. Plus le nombre
d'établissements et d'activités d'une entité est important, plus il est difficile de recueillir et
de regrouper ces informations. Les risques d'anomalies significatives associés aux
59
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
e) les types d'instruments financiers qui, d'après la direction, lui permettront d'atteindre
ses objectifs; et
f) les utilisations des instruments financiers qui, d'après la direction, lui permettront
d'atteindre ses objectifs, par exemple si des dérivés peuvent être utilisés à des fins
de spéculation ou seulement à des fins de couverture.
7. La direction peut concevoir des politiques qui sont compatibles avec ses capacités
d'évaluation et établir des contrôles pour s'assurer que ces politiques sont respectées par
les employés chargés de procéder aux évaluations de l'entité. Il peut s'agir notamment :
8. Dans les petites entités, il se peut que les opérations sur instruments financiers soient
rares et que les connaissances et l'expérience de la direction en la matière soient
limitées. Néanmoins, l'établissement de politiques relatives aux instruments financiers
aide l'entité à déterminer son appétence au risque et à apprécier si le fait d'investir dans
des instruments financiers donnés lui permet d'atteindre un objectif défini.
9. Des entités peuvent établir des politiques exigeant que les employés clés, de la salle des
marchés et du service post-marché, prennent obligatoirement des congés. Ce type de
60
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
contrôle sert à prévenir et à détecter la fraude, surtout dans les cas où des personnes
exerçant des activités de négociation créeraient de fausses transactions ou
enregistreraient des opérations de façon inexacte.
10. Les entités peuvent aussi confier à des sociétés de services (par exemple des
gestionnaires d'actifs) l'achat ou la vente d'instruments financiers, la tenue des comptes
relatifs à ces opérations et l'évaluation des instruments financiers. Certaines entités
peuvent dépendre de ces sociétés de services pour l'obtention des informations de base
nécessaires à la présentation des instruments financiers détenus. Cependant, si la
direction n'a pas une compréhension des contrôles en place au sein de la société de
services, il se peut que l'auditeur ne soit pas en mesure d'obtenir des éléments probants
suffisants et appropriés pour s'appuyer sur les contrôles de cette société de services. La
46
norme ISA 402 définit des exigences concernant l'obtention par l'auditeur d'éléments
probants suffisants et appropriés lorsqu'une entité a recours à une ou plusieurs sociétés
de services.
12. Le processus d'évaluation des risques suivi par l'entité vise à définir la manière dont la
direction identifie les risques d'entreprise qui découlent de son utilisation d'instruments
financiers, y compris la manière dont elle estime l'importance de ces risques, évalue leur
probabilité de survenance, et décide des mesures à prendre pour les gérer.
13. Le processus d'évaluation des risques suivi par l'entité constitue la base à partir de
laquelle la direction détermine les risques à gérer. Les processus d'évaluation des
risques ont pour but d'assurer que la direction :
b) effectue un contrôle diligent adéquat par rapport aux risques associés à des
instruments financiers particuliers;
c) fait un suivi des positions en cours pour comprendre l'incidence des conditions du
marché sur les risques auxquels est exposée l'entité;
46
Norme ISA 402, Facteurs à considérer pour l’audit d’entités faisant appel à une société de services .
61
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
d) a mis en place des procédures pour réduire ou modifier l'exposition aux risques si
nécessaire et pour gérer le risque de perte de réputation;
14. La structure mise en place par l'entité pour assurer le suivi des risques auxquels elle est
exposée et pour gérer ces risques doit :
c) établir des limites appropriées quant au niveau maximum acceptable pour chaque
type de risque (y compris pour les contreparties approuvées). Les niveaux
d'exposition acceptables peuvent varier selon le type de risque ou la contrepartie;
d) assurer un suivi objectif et rapide des risques financiers et des activités de contrôle;
e) assurer une information objective et rapide sur les expositions, les risques et les
résultats des activités sur instruments financiers pour la gestion des risques;
f) permettre d'évaluer les résultats obtenus par la direction dans l'évaluation des
risques associés à des instruments financiers particuliers.
15. Les types et les niveaux de risques auxquels une entité est exposée sont liés
directement aux types d'instruments financiers qu'elle contracte, y compris la complexité
de ces instruments et le volume d'opérations conclues sur des instruments financiers.
16. Certaines entités, par exemple les grands établissements financiers qui effectuent un
volume élevé d'opérations sur instruments financiers, peuvent être tenues par les textes
légaux et réglementaires d'établir une fonction officielle de gestion des risques, ou elles
peuvent volontairement choisir de le faire. Cette fonction doit être indépendante de celles
des personnes chargées d'effectuer et de gérer les opérations sur instruments financiers.
Il lui incombe de produire des rapports concernant les activités sur instruments financiers
et de faire un suivi de ces activités. La fonction peut être dotée d'un comité officiel de
gestion des risques établi par les responsables de la gouvernance. Voici des exemples
de responsabilités importantes d'une fonction de gestion des risques :
a) mettre en œuvre la politique de gestion des risques définie par les responsables de
la gouvernance (y compris les analyses des risques auxquels l'entité pourrait être
exposée);
62
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
b) concevoir des structures de limitation des risques et faire en sorte que les limites
soient respectées dans la pratique;
17. Les instruments financiers peuvent être exposés à des pertes susceptibles d'excéder le
montant, le cas échéant, de la valeur de l'instrument financier comptabilisé dans le bilan.
Par exemple, la chute soudaine du cours d'une marchandise peut forcer une entité à
réaliser des pertes afin de dénouer une position à terme sur cette marchandise en raison
des exigences en matière de garantie ou de marge. Dans certains cas, l'importance des
pertes potentielles est suffisante pour jeter un doute important sur la capacité de l'entité à
poursuivre son exploitation. L'entité peut effectuer des analyses de sensibilité ou des
analyses de la valeur à risque pour évaluer les incidences possibles futures sur les
instruments financiers exposés à des risques de marché. Il se peut toutefois que les
analyses de la valeur à risque ne tiennent pas compte de tous les risques susceptibles
d'avoir une incidence sur l'entité; les analyses de sensibilité et l'analyse de scénarios
peuvent aussi avoir des limites.
18. Le volume et la sophistication des activités sur instruments financiers, ainsi que les
exigences des textes réglementaires applicables influeront sur la décision de l'entité
d'établir ou non une fonction officielle de gestion des risques et sur la structure éventuelle
de cette fonction. Dans les entités qui n'ont pas créé de fonction distincte pour la gestion
des risques, par exemple les entités ayant recours à un nombre relativement peu élevé
d'instruments financiers ou à des instruments financiers qui sont peu complexes, la
production de rapports sur les activités impliquant des instruments financiers et le suivi
de ces activités peuvent relever de la responsabilité de la fonction comptabilité ou
finance, ou encore de la responsabilité générale de la direction. Ces entités peuvent par
ailleurs être dotées d'un comité officiel sur la gestion des risques établi par les
responsables de la gouvernance.
63
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
a) systèmes d'information, en particulier au sein des petites entités, qui n'ont pas la
capacité ou la configuration nécessaire pour traiter les opérations sur instruments
financiers, notamment lorsque les entités n'ont aucune expérience par rapport aux
instruments financiers. Une telle situation peut donner lieu à une augmentation du
nombre d'opérations manuelles, et donc du risque d'erreurs;
b) diversité possible des systèmes requis pour traiter les opérations les plus complexes,
et la nécessité de procéder régulièrement à des rapprochements entre ces systèmes,
notamment lorsqu'il n'existe pas d'interface entre eux ou qu'ils sont susceptibles de
faire l'objet d'interventions manuelles;
c) possibilité que, si les opérations les plus complexes sont effectuées uniquement par
un petit nombre de personnes, elles soient évaluées, et les risques qu'elles
présentent, gérés au moyen de tableurs plutôt qu'au moyen de grands systèmes de
traitement, et que la protection par mot de passe physique ou logique de ces tableurs
soit plus facilement compromise;
d) absence d'examen des relevés des écarts, des confirmations externes et des cours
des courtiers, s'il en est, pour valider les écritures générées par les systèmes;
e) difficultés à contrôler et à évaluer les données d'entrée clés utilisées dans les
systèmes servant à l'évaluation d'instruments financiers, notamment lorsque ces
systèmes sont maintenus par le groupe d'opérateurs de la salle des marchés ou par
un tiers fournisseur de services et/ou lorsqu'il s'agit d'opérations non courantes ou
peu volumineuses;
g) possibilité que la direction n'ait pas mis en place une bibliothèque de modèles, avec
des contrôles sur l'accès aux différents modèles, sur leur modification et leur
maintenance, afin de conserver une piste d'audit pour les versions approuvées des
modèles et d'empêcher qu'on puisse accéder à ces modèles ou les modifier sans
autorisation;
i) possibilité de devoir avoir recours aux systèmes de tiers, par exemple une société de
services, pour enregistrer, traiter et comptabiliser de façon appropriée les opérations
sur instruments financiers et gérer adéquatement les risques qui s'y rattachent, et
nécessité de rapprocher adéquatement les données de sortie obtenues de ces
fournisseurs et de les remettre en question;
64
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
21. Les systèmes d'information pertinents pour l'information financière constituent une
source importante de données pour ce qui est des informations quantitatives à fournir
dans les états financiers. Il se peut, toutefois, que les entités mettent au point et
maintiennent des systèmes non financiers pour produire de l'information de gestion et
générer les informations qualitatives à fournir, par exemple au sujet des risques et
incertitudes ou des analyses de sensibilité.
22. Les activités de contrôle relatives aux opérations sur instruments financiers sont conçues
de manière à prévenir ou à détecter les problèmes qui empêchent une entité d'atteindre
ses objectifs. Il peut s'agir d'objectifs liés au fonctionnement, à l'information financière ou
à la conformité. Les activités de contrôle relatives aux instruments financiers sont
conçues en fonction de la complexité de ces instruments et du volume des opérations sur
ceux-ci et comprennent généralement un processus d'autorisation approprié, une
séparation adéquate des tâches, ainsi que d'autres politiques et procédures visant à
assurer l'atteinte des objectifs de contrôle de l'entité. Les diagrammes de processus
peuvent aider à identifier les contrôles de l'entité ou le manque de contrôles. La présente
IAPN traite essentiellement des activités de contrôle concernant l'exhaustivité,
l'exactitude et l'existence, l'évaluation, la présentation et les informations fournies.
Autorisation
23. L'autorisation peut avoir une incidence aussi bien directe qu'indirecte sur les assertions
contenues dans les états financiers. Ainsi, une opération qui est exécutée de façon non
conforme aux politiques de l'entité peut quand même être enregistrée et comptabilisée
avec exactitude. Toutefois, les opérations non autorisées pourraient accroître les risques
de manière importante pour l'entité et, partant, le risque d'anomalies significatives,
puisqu'elles échapperaient au système de contrôle interne. Pour atténuer ce risque, les
entités établissent souvent une politique claire quant aux opérations qui peuvent être
négociées et par qui, et le respect de cette politique fait l'objet d'un suivi par le service de
post-marché. Le suivi des activités de négociation de chaque personne, par exemple au
moyen d'un examen des volumes anormalement élevés d'opérations, ou des profits ou
pertes importants, aide la direction à veiller au respect des politiques de l'entité, y
compris en ce qui a trait à l'autorisation de nouveaux types d'opérations, et à évaluer si
des fraudes ont été commises.
65
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
a) l'identité du négociateur;
b) l'identité de la personne qui a enregistré l'opération (si cette personne n'est pas le
négociateur), le moment où l'opération a été engagée (notamment la date et l'heure
de l'opération), et la manière dont elle a été enregistrée dans les systèmes
d'information de l'entité;
25. La séparation des tâches et l'affectation du personnel constituent une activité de contrôle
importante, en particulier lorsque des instruments financiers sont en cause. Les activités
sur instruments financiers peuvent être réparties en un certain nombre de fonctions, qui
consistent notamment :
a) à exécuter l'opération (négociation). Dans les entités qui effectuent un volume élevé
d'opérations sur instruments financiers, cette activité peut être confiée à la salle des
marchés;
e) à faire le suivi des limitations des risques. Dans les entités qui effectuent un volume
élevé d'opérations sur instruments financiers, cette activité peut être exécutée par la
fonction de gestion des risques;
26. De nombreuses organisations choisissent de séparer les tâches des personnes qui,
respectivement, investissent dans des instruments financiers, évaluent les instruments
financiers, règlent les instruments financiers et comptabilisent ou enregistrent les
instruments financiers.
27. Lorsque la taille d'une entité est trop petite pour que soit effectuée une séparation
appropriée des tâches, le rôle joué par la direction et les responsables de la gouvernance
dans le suivi des activités sur instruments financiers revêt une importante particulière.
28. Dans certaines entités, le contrôle interne comporte une fonction indépendante de
vérification des prix. Ce service a la responsabilité de vérifier séparément le prix de
certains instruments financiers et peut recourir à des données, méthodes et hypothèses
parallèles. La fonction de vérification indépendante des prix examine de façon objective
le prix établi par un autre service de l'entité.
66
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
30. Le rapprochement périodique des comptes de l'entité avec ceux des banques externes et
des dépositaires permet à l'entité de s'assurer que les opérations sont enregistrées
correctement. Une séparation appropriée des tâches entre les personnes chargées
d'effectuer les opérations et celles chargées de leur rapprochement est importante, tout
comme l'est la mise en place d'un processus rigoureux pour passer en revue les
rapprochements et avaliser les éléments de rapprochement.
31. Il est également possible de mettre en place des contrôles qui obligent les opérateurs à
signaler les instruments financiers complexes qui présentent des particularités, par
exemple des dérivés incorporés. Dans un tel cas, une fonction distincte (qui peut être un
groupe responsable du contrôle des produits) peut être chargée d'évaluer les opérations
sur instruments financiers complexes au moment de leur engagement et de s'assurer, en
collaboration avec le groupe responsable des méthodes comptables, que les opérations
sont enregistrées de manière exacte. Au sein des petites entités qui ne comptent aucun
groupe responsable du contrôle des produits, il est possible de mettre en place un
processus prévoyant la revue des contrats d'instruments financiers complexes au
moment de leur conclusion afin de s'assurer qu'ils sont comptabilisés correctement en
conformité avec le référentiel d'information financière applicable.
32. Les activités continues de suivi des entités visent à détecter et à corriger les déficiences
dans le fonctionnement des contrôles relatifs aux opérations sur instruments financiers et
à leur évaluation. Il est important qu'il y ait une supervision et une revue adéquates des
activités sur instruments financiers au sein de l'entité, ce qui inclut :
a) la revue de tous les contrôles, par exemple le suivi des statistiques opérationnelles
telles que le nombre d'éléments de rapprochement ou la différence entre les sources
internes et externes utilisées pour la fixation des prix;
33. Dans les entités de grande taille, des systèmes informatiques sophistiqués permettent
généralement de suivre le traitement des activités sur instruments financiers et d'assurer
67
AUDIT D’INSTRUMENTS FINANCIERS — CONSIDÉRATIONS PARTICULIÈRES
que les règlements sont effectués au moment voulu. Des systèmes informatiques plus
complexes peuvent générer automatiquement des écritures dans les comptes provisoires
afin de permettre de surveiller les mouvements de trésorerie, et des contrôles sur le
traitement sont mis en place pour que les activités sur instruments financiers soient
comptabilisées correctement dans les comptes de l'entité. Il est possible de concevoir
des systèmes informatiques capables de produire des relevés des écarts permettant de
signaler à la direction les cas où l'utilisation d'instruments financiers n'a pas été conforme
aux limites autorisées ou les cas où des opérations n'ont pas respecté les limites établies
pour les contreparties choisies. Toutefois, même un système informatique sophistiqué ne
peut garantir l'enregistrement exhaustif des opérations sur instruments financiers. Par
conséquent, la direction met souvent en place des procédures supplémentaires afin
d'augmenter la probabilité que toutes les opérations soient comptabilisées.
68
RENSEIGNEMENTS SUR LES DROITS D’AUTEUR, LES MARQUES DÉPOSÉES ET LES PERMISSIONS
Les Normes internationales d’audit, les Normes internationales de missions d’assurance, les Normes
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La présente Note de pratique internationale relative à l’audit (IAPN) 1000, «Audit d’instruments
financiers – Considérations particulières», publiée en anglais par l’International Federation of
Accountants (IFAC) en 2012, a été traduite en français par l’Institut Canadien des Comptables Agréés
(ICCA) / The Canadian Institute of Chartered Accountants (CICA) en 2012, et est reproduite avec la
permission de l’IFAC. Le processus suivi pour la traduction de toutes les normes de l’IFAC a été examiné
par l’IFAC et la traduction a été effectuée conformément au Policy Statement de l’IFAC – Policy for
Translating and Reproducing Standards. La version approuvée de toutes les normes de l’IFAC est celle
qui est publiée en langue anglaise par l’IFAC. © 2012 IFAC
Texte anglais de International Auditing Practice Note (IAPN) 1000, “Special Considerations in Auditing
Financial Instruments” © 2012 par l’International Federation of Accountants (IFAC). Tous droits réservés.
Texte français de Note de pratique internationale relative à l’audit (IAPN) 1000, «Audit d’instruments
financiers – Considérations particulières» © 2012 par l’International Federation of Accountants (IFAC).
Tous droits réservés.
Titre original : International Auditing Practice Note (IAPN) 1000, “Special Considerations in Auditing
Financial Instruments”.
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