Boite D Edgeworth
Boite D Edgeworth
Boite D Edgeworth
La boîte d’Edgeworth est une manière de représenter les échanges due à F.Y.
Edgeworth (1845-1926), un économiste néoclassique anglais. Elle propose une représentation
des interactions entre deux agents économiques dans une économie d’échange pure. Une
économie d’échange pure est, par définition, une économie dans laquelle il n’y a pas de
production.
Il s’agit donc d’un outil tout à fait pertinent pour représenter les échanges de noix de coco et
de bananes entre Robinson et Vendredi … si l’on commence par supposer que ceux-ci sont
des homo œconomicus.
Bananes
Noix de coco
1
Mais Robinson, préfèrera toujours avoir davantage de biens (hypothèse de non-saturation). Il
préférera donc, aux combinaisons précédentes, des paniers de 10 bananes et 10 noix de coco
ou 20 noix de coco et 4 bananes. Il aura donc plusieurs courbes d’indifférence (voir ci-
dessous).
Plus la courbe d’indifférence sur laquelle Robinson va se situer sera « élevée », plus sa
satisfaction sera élevée. En d’autres termes, plus il pourra consommer, plus il sera content, et
il n’y a pas de limite à cela.
Bananes
Noix de coco
Vendredi, pour sa part, a également des fonctions de préférences du même type. Il reste à
savoir comment Vendredi et Robinson vont échanger. Etant des homo œconomicus, ce sont
des marchands par nature et ils vont nécessairement comprendre que c’est dans leur intérêt.
L’astuce de la boîte d’Edgeworth consiste à représenter les préférences de Vendredi « à
l’envers » pour pouvoir dessiner les préférences des deux individus dans le même graphique
(les préférences de Vendredi sont représentées en pointillés).
Vendredi
Bananes
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Robinson et Vendredi, qui sont des agents rationnels donc maximisateurs, vont essayer
chacun de se situer sur la courbe d’indifférence la plus élevée possible étant donnée la courbe
d’indifférence de l’autre individu. Donc, Robinson va essayer de se situer sur la courbe la plus
proche possible du nord-est de la boîte, et Vendredi verra sa satisfaction augmenter au fur que
l’on se rapproche du sud-ouest.
Ils vont donc procéder à des échanges mutuellement avantageux. Un échange mutuellement
avantageux est un échange auquel chacun consent car chacun va préférer la situation après
échange à la situation avant l’échange. En clair, il s’agit d’un échange pour lequel tous les
individus seront « plus contents » après l’échange.
Robinson et Vendredi vont donc comprendre qu’il est dans leur intérêt d’échanger jusqu’aux
points où il n’y a plus d’échange mutuellement avantageux possibles.
Ces points correspondent aux intersections de leurs courbes d’indifférence. Ce sont des
optima de Pareto car, en ces points, il n’est plus possible d’augmenter la satisfaction de l’un
des individus sans diminuer celle de l’autre.
Vendredi
Bananes
Comme Robinson et Vendredi ont chacun un grand nombre de courbes d’indifférence, il est
possible de relier toutes les intersections de ces courbes entre elles.
On obtient alors la courbe des contrats, qui, dans la boîte d’Edgeworth, relie l’ensemble des
points efficaces au sens de Pareto. Cette courbe (en gras ci-dessous) représente donc tous les
optima de Pareto pouvant être obtenus par des échanges mutuellement avantageux à partir de
n’importe quel point dans la boîte.
3
Vendredi
Bananes
Nous sommes là en présence d’une des représentations théoriques de l’activité économie que
Marx appelait ironiquement des « robinsonnades. » Pour Marx, les marxiens et les marxistes,
la dimension fondamentale de l’activité économique n’est pas l’échange, mais la production.
La microéconomie néoclassique considère au contraire que l’échange est la dimension
fondamentale et première de l’activité économique.
D’autres auteurs, comme Coase, se sont montrés critiques par rapport à cette représentation
simpliste de l’économie, assez éloignée du réel. Les courbes d’indifférence et la boîte
d’Edgeworth n’en restent pas moins, à l’heure actuelle, au cœur de l’enseignement de la
microéconomie.