Semiologie Des Seins - Semiologie Endocrinienne

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1ère partie

G
énéralités
CHAPITRE IV

Sémiologie endocrinienne

L'étude de la sémiologie endocrinienne comportera celle de la glande thyroïde, des


glandes surrénales et enfin celui du métabolisme glucidique ; nous exclurons de ce cadre
l'étude des gonades qui sera envisagée dans la sémiologie génito-urinaire.

I. SÉMIOLOGIE DE LA GLANDE THYROÏDE

1. Rappel anatomo-physiologique
1.1. Le corps thyroïde est une glande à sécrétion interne située à la face antérieure du
cou devant la trachée dont elle est solidaire.
A l'état normal le corps thyroïde pèse 25 à 30 g.
1.2. Le corps thyroïde sécrète les hormones thyroïdiennes : T3 et T4 qui augmentent
l'activité métabolique de toutes les cellules de l'organisme.
Cette sécrétion est réglée par une stimuline hypophysaire, la TSH elle-même sous le
contrôle de la TRH hypothalamique.

2. L'examen clinique
La thyroïde est la seule glande endocrine accessible à l'inspection et à la palpation.
2.1. Techniques de l'examen : l'examen de la thyroïde fait appel à la palpation
combinée à l'inspection :
— De face (fig1) : on pratique la palpation de l'isthme et des lobes en faisant fléchir et
incliner la tête du sujet vers le côté examiné; cette palpation se fait au repos puis pendant un
mouvement de déglutition en faisant boire le sujet à petites gorgées : la thyroïde est mobile
avec les mouvements de déglutition.
Ceci permet de mettre en évidence une augmentation de volume ou un nodule, l'exis-
tence d'un frémissement ou l'existence d'adénopathies cervicales associées.
En se plaçant derrière le sujet (fig. 2), la même technique sera utilisée que celle de face.
— L'auscultation recherche un souffle au niveau de la thyroïde.
32 Précis de sémiologie

Fig1. - Technique de la palpation de la thyroïde de face.


2.2. Résultats :

2.2.1. A l'état normal : le corps thyroïde est à peine perceptible à la palpation.


2.2.2. Les anomalies du corps thyroïde peuvent être morphologiques ou fonctionnelles.

a) Les anomalies morphologiques sont le goitre et le cancer.


Le goitre : on appelle goitre une augmentation de volume de la thyroïde, il existe plusieurs
types de goitre :
— Le goitre simple : augmentation de volume de la thyroïde qui n'est ni inflammatoire, ni
cancéreuse, ni accompagnée de signes de dysthyroïdie ; suivant l’épidémiologie on distingue :
• Le goitre endémique : fréquence élevée dans une région (exemple : Grande Kabylie).
• Le goitre sporadique : survenant de façon isolée. Suivant son aspect morphologique on
distingue :
• Le goitre simple diffus : selon son volume. Type 1 : seulement palpable. Type 2 :
visible à la seule inspection. Type 3 : énorme goitre en besace.
• Le goitre nodulaire : le plus souvent nodule unique (lobes ou isthme).
— Le goitre avec dysfonctionnement thyroïdien.
Le cancer est une tuméfaction thyroïdienne très dure plus ou moins fixée aux plans profonds,
pouvant s'accompagner :
— De signes de compression :
de la trachée : dyspnée (gêne respiratoire);
de l’œsophage : dysphagie (gêne à la déglutition);
du nerf récurrent : dysphonie (trouble de la voix).
— D'adénopathies cervicales : difficiles à mettre en évidence.
Généralités 33

b) Les anomalies fonctionnelles :


• Le syndrome d’hyperthyroïdie, ou maladie de Basedow, est caractérisé par les
signes suivants :
— un goitre avec signes d'hypervascularisation : à la palpation on retrouve un frémis-
sement : (thrill); à l'auscultation un souffle systolique ou continu;
— une exophtalmie : protrusion des globes oculaires;
— des signes de thyréotoxicose : tremblement, tachycardie, amaigrissement et hyper-
sudation.
• Le syndrome d'hypothyroïdie ou myxœdème, comporte les signes suivants :
— un myxœdème : qui est une infiltration cutanée pseudo-œdémateuse (par une
substance muco-polysaccharidique), avec troubles des phanères (poils, cheveux, ongles,
dents);
— une bradycardie;
— un ralentissement des activités : physique, psychique, sexuelle.

FIG. 2. — Technique de la palpation de la thyroïde en se plaçant derrière le malade.


34 Précis de sémiologie

TABLEAU RÉCAPUTILATIF DES ANOMALIES FONCTIONNELLES DE LA


THYROÏDE

Hyperthyroïdie Maladie de Basedow Hypothyroïdie Myxœdème

Corps thyroïde Goitre Atrophie (inconstante)


Yeux Exophthalmie
Cœur Tachycardie et Tremblement Bradycardie

Poids Amaigrissement Augmentation de poids


(myxœdème)
Transit digestif Diarrhée Constipation
Régulation thermique Hyperthermie. Thermophobie Hypothermie. Frilosité

II. SÉMIOLOGIE DES SURRÉNALES


1. Rappel anatomo-physiologique
1.1. Les surrénales sont des glandes endocrines profondes situées au pôle supérieur des
reins, donc inaccessibles à l'examen clinique formées de 2 parties : la corticosurrénale et la
médullosurrénale.
1.2. La corticosurrénale sécrète :
— Le cortisol qui agit sur le métabolisme des glucides : c'est une hormone
hyperglycémiante et il a une action catabolisante sur les protides.
La sécrétion du cortisol est sous la dépendance d'une hormone hypophysaire, l’ACTH,
selon le principe général du feed-back, elle-même sous la dépendance de la CRH d'origine
hypothalamique.
— L'aldostérone : maintient l'équilibre hydro-électrique de l'organisme en conservant le
sodium (tube distal du néphron) et donc l'eau.
La sécrétion de l'aldostérone est peu influencée par l'ACTH.
— Les androgènes.
1.3. La médullosurrénale : sécrète l'adrénaline.

2. Les anomalies des surrénales


2.1. Les dysfonctionnements des corticosurrénales :
— L'insuffisance surrénale ou maladie d'Addison associe :
• Une mélanodermie.
• Des troubles digestifs : anorexie, nausées, douleur abdominale, diarrhée.
• Une hypotension artérielle.
— L'hypercorticisme ou syndrome de Cushing associe :
• Une obésité facio-tronculaire avec amaigrissement des membres.
• Des signes cutanés : érythrose, vergetures et acné.
• Une hypertension artérielle.
Généralités 35

TABLEAU RÉCAPUTILATIP DES ANOMALIES FONCTIONNELLES DE LA CORTICO-


SURRÉNALE

Maladie de Cushing Maladie d'Addison


Signes cutanés Erythrose cervico-faciale Mélanodermie
Vergetures
Acné
TA HTA Hypotension
Poids Obésité facio-tronculaire Amaigrissement

2.2. La tumeur de la médullosurrénale ou phéochromocytome : s'accompagne d'un


excès d'adrénaline d'où HTA.

III. LE MÉTABOLISME GLUCIDIQUE ET SES ANOMALIES


1. Rappel physiologique
La concentration du glucose sanguin ou glycémie est variable au cours de la journée.
Seule la glycémie à jeun est à un chiffre stable.
Plusieurs hormones règlent l'équilibre glycémique de l'organisme :
— L'insuline sécrétée par les cellules bêta des îlots de Langerhans du pancréas : est une
hormone hypoglycémiante.
— Le glucagon sécrété par les cellules alpha des îlots de Langerhans, le cortisol, la STH et
les catécholamines : sont des hormones hyperglycémiantes.
2. Les anomalies du métabolisme glucidique
2.1. Le diabète sucré : est un trouble de la glycorégulation caractérisé par une hyper-
glycémie.
Trois signes fonctionnels permettent de le suspecter :
— La polyphagie.
— La polydipsie (augmentation de la soif).
— La polyurie (augmentation de la diurèse des 24 heures au-delà de 3 litres). L'âge du
malade permet de distinguer 2 types de diabète :
— Le diabète de la maturité : où le poids est normal ou en excès (obésité) et où la sécrétion
d'insuline est conservée.
— Le diabète juvénile : où le sujet est maigre et où la sécrétion d'insuline est effondrée.

2.2. L'hypoglycémie : à l'opposé du diabète l'hypoglycémie est définie comme une


diminution de la glycémie, elle peut être :

2.2.1. Modérée comprise entre 0,50 à 0,70 g/1, elle va entraîner des signes mineurs :
— Asthénie physique et psychique.
— Sueurs froides.
— Tachycardie avec instabilité tensionnelle.
— Sensation de faim et crampes épigastriques.
36 Précis de sémiologie

2.2.1. Sévère : inférieure à 0,50g/l, elle s'accompagne de signes majeurs :


— Coma hypoglycémique avec sueurs abondantes, hypertonie et agitation, signe de
Babinski bilatéral, crises convulsives.
On assiste à une disparition rapide des troubles si une injection de sérum glucose
hypertonique est faite rapidement.
Les causes des hypoglycémies sont de 2 types :
— Hypoglycémies provoquées : par une injection d'insuline, la prise d'hypoglycémiants
oraux ou le jeûne prolongé.
— Les hypoglycémies spontanées : au cours des tumeurs pancréatiques, de l'insuffisance
antéhypophysaire, de l'insuffisance corticosurrénale, de l'insuffisance hépatique grave.
CHAPITRE V

La topographie du thorax,
la sémiologie des seins

I. TOPOGRAPHIE DU THORAX

1. Considérations générales
Le thorax ou cage thoracique est constitué d'une charpente osseuse sur laquelle viennent
s'insérer les muscles. Il a la forme d'un tronc de cône dont l'orifice supérieur est le lieu de
passage de la trachée, de l'œsophage, des gros vaisseaux du cou et de la tête et dont l'orifice
inférieur est fermé par le diaphragme.

1.1. La charpente osseuse. (fig. 1)


— Les vertèbres dorsales :
• 12 vertèbres dorsales : Dl à D12. La 1" vertèbre dorsale est située juste au-dessous de la
e
7 vertèbre cervicale qui est la vertèbre proéminante facile à repérer, située à la base du cou.

FIG. 1. — La charpente osseuse.


38 Précis de sémiologie

— Les côtes : au nombre de 12 s'insèrent en arrière sur les vertèbres dorsales.


— Les 7 premières sont les côtes vraies, elles sont unies au sternum par un cartilage costal.
— Les fausses côtes : les 8e, y et IV côtes sont reliées par leur cartilage costal au cartilage
costal de la 7e côte; donc indirectement au sternum.
— Les côtes flottantes : les 11e et 12e côtes : dont le cartilage antérieur reste libre.
— Le sternum : formé de 3 parties : le manubrium sternal, le corps du sternum et
l'appendice xyphoïde; sur lequel viennent s'insérer les côtes et les clavicules. L'union du corps
et du manubrium forme une arête saillante en avant : l'angle de Louis, c'est à son niveau que
vient s’articuler la 2e côte.
1.2. Les constituants musculaires :
— Les muscles intercostaux : occupent les espaces intercostaux ; les éléments vasculaires
et nerveux intercostaux cheminent sous le bord inférieur de chaque côte.
— Le diaphragme : muscle inspiratoire principal, ferme en bas la cage thoracique, il est
innervé par le nerf phrénique. Il est percé de 3 orifices : en arrière l'orifice aortique, en avant
de lui l'orifice œsophagien, latéralement à droite l'orifice de la veine cave inférieure.
De face, la coupole diaphragmatique droite située à la hauteur de la 4e côte est plus haute
que la coupole diaphragmatique gauche située à la hauteur du 5e espace intercostal.
Lors des mouvements respiratoires, à l'inspiration le diaphragme s'aplatit, à l'expiration il
reprend sa place.
La course diaphragmatique est mesurée à la radioscopie, c'est la distance qui sépare la
position du diaphragme lors de l'inspiration forcée de sa position de repos à la fin de l'expi-
ration, elle est normalement de 8 à 10cm, c'est-à-dire 2 espaces intercostaux (fig. 2).

Diaphragme lors de l'expiration


Diaphragme

lors de l'inspiration

FIG. 2. — Positions du diaphragme.

2. Les repères fixes


A partir du squelette thoracique facilement accessible à la vue et au toucher, on peut
déterminer un certain nombre de repères fixes : la fourchette sternale, l'angle de Louis, des
lignes topographiques et des régions.
2.1. La fourchette sternale ou creux sus-sternal est le bord supérieur du manubrium
sternal concave vers le haut.
2.2. L'angle de Louis : est l'arête saillante formée par la jonction du corps et du
manubrium sternal.
Généralités 39

Il s'agit d'un repère important puisque :


— à son niveau viennent s'articuler les 2es côtes, donc il permettra de repérer le 2e espace
intercostal qui est situé juste au-dessous de lui et ainsi de dénombrer les espaces intercostaux.
— Derrière lui se situe la bifurcation de la trachée.
— Il correspond à la limite supérieure des oreillettes, il va donc être un repère pour la
mesure de la pression veineuse.

2.3. Les lignes topographiques :


2.3.1. Sur la face antérieure du thorax (Fig. 3) :
— La ligne médio-thoracique ou médio-sternale : est la verticale passant par le milieu du
sternum.
— La ligne médio-claviculaire : est la verticale passant par le milieu de la clavicule, ce
repère doit remplacer la ligne mamelonnaire (verticale passant par le mamelon) surtout chez
la femme où la position du mamelon est très variable.
2.3.2. Sur la face latérale du thorax (fig..4) :
Sur le malade de profil, bras levé à 90 degrés, on peut définir les lignes axillaires :
— La ligne axillaire antérieure : est la verticale passant par le pli antérieur de l'aisselle, le
long de la face antéro-latérale de la poitrine.
— La ligne axillaire moyenne : est la verticale passant par le sommet de l'aisselle.
— La ligne axillaire postérieure : est la verticale passant par le pli postérieur de l’aisselle,
le long de la face postéro-latérale du thorax.
2.3.3. Sur la face postérieure du thorax (fig. 5) :
— La ligne scapulaire : est la verticale passant par la pointe de l'omoplate, le sujet étant en
position debout, les bras le long du corps.
— La ligne des épineuses ou ligne vertébrale : est la verticale passant par les apophyses
épineuses dorsales.

2.4. Les régions :


2.4.1. En avant : par rapport à la clavicule, on définit la région sus-claviculaire ou creux
sus-claviculaire et la région sous-claviculaire.
2.4.2. En arrière : par rapport à l'épine de l'omoplate, on distingue la région sus-épineuse
ou fosse sus-épineuse et la région sous-épineuse.

3. Projection des différents organes


Le thorax : contient le cœur et les gros vaisseaux, les poumons et les plèvres qui sont les 3
organes intrathoraciques sus-diaphragmatiques ; sous le diaphragme, derrière les côtes, se
situent le foie et la rate.
3.1. Les organes sus-diaphragmatiques :
3.1.1. Les poumons et les plèvres :
— Les poumons : de face, les poumons descendent jusqu'à la 6e côte, de profil ils coupent
la ligne axillaire moyenne au niveau de la 9e côte, et descendent en arrière jusqu'à la 10e
vertèbre dorsale. Les sommets des poumons dépassent les clavicules d'environ 4
centimètres (fig. 6-1).
40 Précis de sémiologie

Ligne médio-
daviculaire

FIG. 3. — Face antérieure du thorax.

FIG 4. — Face latérale du thorax.

A droite, la scissure oblique ou grande scissure part de la 4e vertèbre dorsale, croise la 5e


côte sur la ligne axillaire moyenne et se situe en avant au niveau de la 6e côte, elle sépare en
arrière le lobe supérieur du lobe inférieur et en avant le lobe moyen du lobe inférieur: la
scissure horizontale ou petite scissure commence au niveau de la ligne axillaire moyenne au
niveau de la 5e côte et se prolonge en avant au niveau du 3e espace intercostal, elle sépare en
avant le lobe supérieur et le lobe moyen.
Généralités 41

A gauche, la scissure oblique sépare le lobe supérieur et le lobe inférieur; elle part de la 4e
vertèbre dorsale, croise la 5e côte sur la ligne axillaire moyenne et se prolonge en avant au
niveau de la 6e côte (fig. 6-1 et 6-2).
— Les plèvres : de face les plèvres descendent jusqu'à la 7e côte, de profil elles coupent la
ligne axillaire moyenne au niveau de la 10e côte et descendent en arrière jusqu'à la 12e
vertèbre dorsale.

Scissure horizontale

Scissure oblique droite


Poumon gauche

Scissure oblique gauche

Plèvre

FIG. 6-1.— Projection sur la paroi thoracique antérieure des plèvres, des poumons et des scissures.

Gauche

FIG. 62. — Projection sur la paroi thoracique latérale des plèvres, des poumons et des scissures.

3.1.2. La trachée :
— La bifurcation trachéale se situe derrière l'angle de Louis.
— La bronche souche droite est plus verticale (angle de 25 degrés avec la verticale) que la
bronche souche gauche (angle de 45 degrés avec la verticale) (fig. 7).
42 Précis de sémiologie

FIG7. — Bifurcation trachéale.


3.1.3. Le cœur et les vaisseaux (fig. 8) :
— Le cœur :
• Le bord droit du cœur : dessine une courbe à convexité droite qui va du bord supérieur du
3e cartilage costal droit à 2 cm en dehors du sternum jusqu'à la 6e articulation chondro-costale
droite; il correspond à l'oreillette droite.
• Le bord gauche du cœur : dessine une courbe à convexité dirigée en haut et à gauche qui
va du bord inférieur du 3e cartilage costal gauche à 2 cm en dehors du sternum jusqu'au 5e
espace intercostal gauche à 1,5 cm en dedans de la ligne médio-claviculaire, ce bord gauche
correspond essentiellement au ventricule gauche et à la partie supérieure de l'oreillette
gauche.
• Le bord inférieur du cœur : est une ligne qui va de la 6e articulation chondro-costale
droite jusqu'au 5e espace intercostal gauche à 1 ou 2 cm en dedans de la ligne médio-
claviculaire.
— Les vaisseaux :
• La veine cave supérieure à droite : dessine un segment rectiligne ou légèrement convexe
à droite qui va du bord supérieur du 1er cartilage costal au bord externe du manubrium sternal
jusqu'au bord supérieur du 3e cartilage costal à 2 cm en dehors du sternum.

Foie

FIG. 8. — Projection sur la paroi thoracique antérieure du cœur, des gros vaisseaux, du foie et de la rate.
Généralités 43

• L'aorte à gauche : dessine un arc convexe à gauche qui va du bord inférieur du 1er
cartilage costal au bord inférieur du 2e cartilage costal.
• L'artère pulmonaire à gauche : dessine un arc convexe à gauche qui va du bord inférieur
du 2e cartilage costal au bord inférieur du 3e cartilage costal.
3.2. Les organes sous-diaphragmatiques
3.2.1. Le foie : est situé sous la coupole diaphragmatique droite. Le bord supérieur va de la
6e côte gauche «sur la ligne médio-claviculaire passe derrière l'articulation sterno-
xyphoïdienne et va jusqu'à la 5e côte à droite sur la ligne médio-claviculaire, le bord inférieur
va de la 6e côte gauche sur la ligne médio-claviculaire jusqu'à la 11e côte droite sur la ligne
axillaire moyenne (fig. 8).
3.2.2. La rate : est située sous la coupole diaphragmatique gauche; elle a une position
transversale entre la ligne axillaire moyenne et la ligne axillaire postérieure et entre la 9e et la
11e côte.

II. SÉMIOLOGIE DES SEINS

1. Rappel anatomique
1.1. Chez la femme après la puberté le sein a la forme d'un hémisphère modifié : sein
discoïde, sein conique...
Chaque sein s'étend horizontalement du bord externe du sternum à la ligne axillaire
antérieure (souvent un prolongement dépasse cette ligne et fait saillie dans le creux axillaire)
et verticalement de la 3e à la 7e côte.
• Le sein comprend 3 parties : le corps du sein proprement dit ; le mamelon qui est situé un
peu au-dessous du centre du sein, qui regarde légèrement vers le haut et qui présente 12 à 20
pores au niveau desquels s'abouchent les canaux galactophores et l'aréole qui est la région
circulaire qui entoure le mamelon, elle présente une pigmentation plus intense que la peau
avoisinante et à sa surface on retrouve les tubercules de Montgomery qui contiennent des
glandes sébacées et apocrines (fig. 9-1).

Fie. 9-1. — Les seins : aspect et position anatomique.


44 Précis de sémiologie

• Le sein est mobile sur la paroi thoracique et peut glisser sur l'aponévrose du muscle
grand pectoral (fig. 9-2).
• Le sein est formé de 12 à 20 lobes, chaque lobe possède un canal excréteur : canal
galactophore qui va jusqu'au mamelon.
• Les lymphatiques du sein sont drainés dans les ganglions axillaires et sus-
claviculaires.

1.2. Chez l'homme et la petite fille : le sein est réduit, le corps du seul a une largeur de
1,5 cm et une épaisseur de 0,5 cm.

FIG. 9-2. Mobilité du sein.


2. Méthodes d'examen

2.1. L'inspection : se fait sur la malade dévêtue jusqu'à la ceinture, en position assise
face à l'examinateur, les mains posées sur les genoux joints, puis les bras levés au-dessus
de la tête (fig. 10-1 et 10-2) de manière comparative.

FIG. 10-1. — Inspection des seins : malade assise bras le long du corps.
Généralités 45

FIG. 10-2. — Inspection des seins : malade assise bras levés au-dessus de la tête.

2.2. La palpation du sein : se fait sur la malade assise les bras baissés, puis les bras levés
au-dessus de la tête et en position couchée en plaçant un petit coussin sous l'épaule du côté
du sein que l'on veut examiner; ainsi le sein s'étale sur la paroi thoracique, ce qui facilite
l'examen.
La palpation doit être douce, elle se pratique avec la pulpe des doigts dans un mouvement
rotatoire de va-et-vient (fig. 11-1, 11-2 et 11-3), elle doit être systématique explorant chaque
quadrant.
La palpation des creux axillaires et des creux sus-claviculaires doit être systématique à la
recherche d'adénopathies (fig. 12-1 et 12-2).

Fie. 11 -1. — Palpation des seins : FIG. 11-2.


— Palpation des seins :
malade assise, bras pendants, malade assise, bras levés.
46 Précis de sémiologie

FIG. 11-3. — Palpation des seins : malade couchée.

3. Résultats

3.1. A l’étât normal chez la femme après la puberté, les seins vont subir des modifica-
tions au cours de la vie génitale.
3.1.1. Au cours du cycle menstruel : après l'ovulation dans la deuxième partie du cycle, on
note une augmentation de volume des seins qui atteint son maximum dans la période pré-
menstruelle, les seins sont alors engorgés, lobulés et douloureux.
Dans la première partie du cycle le sein est plus souple et plus homogène.
3.1.2. Au cours de la grossesse : les seins augmentent de volume, l'aréole s'agrandit et elle
est hyperpigmentée, cette hypertrophie intéresse le tissu mammaire présent dans le creux
axillaire, ainsi les aisselles paraissent plus remplies.
A la palpation, les seins sont fermes et nettement lobulés.
3.1.3. Après la ménopause : les seins ont une consistance fibreuse et nodulaire.

3.2. A l'état pathologique : les seins peuvent être le siège de différents remaniements
pathologiques : l'abcès du sein, les tumeurs et la gynécomastie.
3.2.1. L'abcès du sein : survient essentiellement en période d'allaitement, il va évoluer en
2 phases :
— Au début : la malade présente une douleur très vive, qui l'oblige à suspendre l'allaite-
ment, et une hyperthermie. La palpation douce retrouve, à la partie inféro-externe le plus
souvent du sein atteint, une tuméfaction dure, très douloureuse. Par le mamelon s'écoule,
lors de l'expression douce du sein, du lait mélangé à du pus.
— En l'absence de traitement, quelques jours plus tard apparaît, une rougeur cutanée, à la
palpation la tuméfaction devient fluctuante et on retrouve une adénopathie axillaire.
Généralités 47

FIG. 12-1. — Palpation du creux axillaire.

FIG. 12-2. — Palpation du creux sus-claviculaire.

Sein
normal

FIG. 13. — Ligaments suspenseurs du sein.


48 Précis de sémiologie

3.2.2. La tumeur bénigne : à l'inspection une tumeur bénigne n'entraîne pas de modification
de la morphologie du sein; à la palpation elle réalise une tuméfaction bien limitée, mobile par
rapport à la peau et par rapport au plan musculaire.
Il n’existe jamais d’adénopathie axillaire.
Dans le cancer du sein, l’inspection peut mettre en évidence :
— Une rétraction cutanée ou fossette qui est un signe important de malignité, elle se
manifeste sous forme d'une dépression de la peau au niveau du sein qui peut être accom-
pagnée d'une déviation du mamelon dirigée vers la lésion, elle est due à la traction anormale
exercée par la tumeur sur les ligaments suspenseurs du sein (fig. 13), elle se recherche soit en
demandant à la malade de lever les bras au-dessus de la tête, soit de presser fortement les
paumes des mains l'une contre l'autre (ce qui entraîne une contraction des pectoraux et
exagère ainsi le phénomène de rétraction) (fig. 14-1 et 14-2).

FIG. 14-1.— Rétraction du sein droit mise FIG. 14-2.— Rétraction du sein droit mise
en évidence à l'inspection : la malade bras en évidence à l'inspection : la malade
levés, presse la paume de ses mains.

FIG. 14-3. — Rétraction du mamelon droit en rapport avec un cancer du sein sous- jacent.
Généralités 49

— Une rétraction du mamelon : suivant le siège de la tumeur, la rétraction cutanée peut être
remplacée par une rétraction du mamelon (fig. 14-3).
— Le signe de « la peau d'orange » est en rapport avec un lymphœdème (oedème causé par
l'obstruction des canaux lymphatiques); à l'inspection il se traduit par des pores et des
follicules pileux plus prononcés et à la palpation la peau paraît épaissie capitonnée (fig. 15).
La palpation va retrouver une tuméfaction de consistance variable qui se mobilise en masse
avec le sein; parfois cette tuméfaction est adhérente au muscle sous-jacent que l'on met en
tension par la manœuvre de l'adduction contrariée de Tillaux : le médecin s'oppose à
l'adduction du bras de la malade (ce qui met en tension le muscle grand pectoral); on pince
alors la glande à pleine main et on essaie de la mobiliser en cas de cancer, la mobilité est
diminuée ou abolie; enfin la palpation du creux axillaire peut mettre en évidence une
adénopathie.
A noter que tous ces signes sont ceux d'un cancer du sein à un stade avancé ; au début un
cancer du sein peut avoir tous les caractères d'une tumeur bénigne et seules les investigations
paracliniques : la mammographie, la ponction mais surtout l'examen anatomo-pathologique
après exérèse permettront de trancher.
3.2.4. La gynécomastie : est définie comme une hypertrophie mammaire pathologique
apparaissant soit chez l’homme soit chez la petite fille avant la puberté. Elle peut être due à un
traitement hormonal par les œstrogènes ou accompagner un cancer ou une cirrhose.

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