Semiologie Des Seins - Semiologie Endocrinienne
Semiologie Des Seins - Semiologie Endocrinienne
Semiologie Des Seins - Semiologie Endocrinienne
G
énéralités
CHAPITRE IV
Sémiologie endocrinienne
1. Rappel anatomo-physiologique
1.1. Le corps thyroïde est une glande à sécrétion interne située à la face antérieure du
cou devant la trachée dont elle est solidaire.
A l'état normal le corps thyroïde pèse 25 à 30 g.
1.2. Le corps thyroïde sécrète les hormones thyroïdiennes : T3 et T4 qui augmentent
l'activité métabolique de toutes les cellules de l'organisme.
Cette sécrétion est réglée par une stimuline hypophysaire, la TSH elle-même sous le
contrôle de la TRH hypothalamique.
2. L'examen clinique
La thyroïde est la seule glande endocrine accessible à l'inspection et à la palpation.
2.1. Techniques de l'examen : l'examen de la thyroïde fait appel à la palpation
combinée à l'inspection :
— De face (fig1) : on pratique la palpation de l'isthme et des lobes en faisant fléchir et
incliner la tête du sujet vers le côté examiné; cette palpation se fait au repos puis pendant un
mouvement de déglutition en faisant boire le sujet à petites gorgées : la thyroïde est mobile
avec les mouvements de déglutition.
Ceci permet de mettre en évidence une augmentation de volume ou un nodule, l'exis-
tence d'un frémissement ou l'existence d'adénopathies cervicales associées.
En se plaçant derrière le sujet (fig. 2), la même technique sera utilisée que celle de face.
— L'auscultation recherche un souffle au niveau de la thyroïde.
32 Précis de sémiologie
2.2.1. Modérée comprise entre 0,50 à 0,70 g/1, elle va entraîner des signes mineurs :
— Asthénie physique et psychique.
— Sueurs froides.
— Tachycardie avec instabilité tensionnelle.
— Sensation de faim et crampes épigastriques.
36 Précis de sémiologie
La topographie du thorax,
la sémiologie des seins
I. TOPOGRAPHIE DU THORAX
1. Considérations générales
Le thorax ou cage thoracique est constitué d'une charpente osseuse sur laquelle viennent
s'insérer les muscles. Il a la forme d'un tronc de cône dont l'orifice supérieur est le lieu de
passage de la trachée, de l'œsophage, des gros vaisseaux du cou et de la tête et dont l'orifice
inférieur est fermé par le diaphragme.
lors de l'inspiration
Ligne médio-
daviculaire
A gauche, la scissure oblique sépare le lobe supérieur et le lobe inférieur; elle part de la 4e
vertèbre dorsale, croise la 5e côte sur la ligne axillaire moyenne et se prolonge en avant au
niveau de la 6e côte (fig. 6-1 et 6-2).
— Les plèvres : de face les plèvres descendent jusqu'à la 7e côte, de profil elles coupent la
ligne axillaire moyenne au niveau de la 10e côte et descendent en arrière jusqu'à la 12e
vertèbre dorsale.
Scissure horizontale
Plèvre
FIG. 6-1.— Projection sur la paroi thoracique antérieure des plèvres, des poumons et des scissures.
Gauche
FIG. 62. — Projection sur la paroi thoracique latérale des plèvres, des poumons et des scissures.
3.1.2. La trachée :
— La bifurcation trachéale se situe derrière l'angle de Louis.
— La bronche souche droite est plus verticale (angle de 25 degrés avec la verticale) que la
bronche souche gauche (angle de 45 degrés avec la verticale) (fig. 7).
42 Précis de sémiologie
Foie
FIG. 8. — Projection sur la paroi thoracique antérieure du cœur, des gros vaisseaux, du foie et de la rate.
Généralités 43
• L'aorte à gauche : dessine un arc convexe à gauche qui va du bord inférieur du 1er
cartilage costal au bord inférieur du 2e cartilage costal.
• L'artère pulmonaire à gauche : dessine un arc convexe à gauche qui va du bord inférieur
du 2e cartilage costal au bord inférieur du 3e cartilage costal.
3.2. Les organes sous-diaphragmatiques
3.2.1. Le foie : est situé sous la coupole diaphragmatique droite. Le bord supérieur va de la
6e côte gauche «sur la ligne médio-claviculaire passe derrière l'articulation sterno-
xyphoïdienne et va jusqu'à la 5e côte à droite sur la ligne médio-claviculaire, le bord inférieur
va de la 6e côte gauche sur la ligne médio-claviculaire jusqu'à la 11e côte droite sur la ligne
axillaire moyenne (fig. 8).
3.2.2. La rate : est située sous la coupole diaphragmatique gauche; elle a une position
transversale entre la ligne axillaire moyenne et la ligne axillaire postérieure et entre la 9e et la
11e côte.
1. Rappel anatomique
1.1. Chez la femme après la puberté le sein a la forme d'un hémisphère modifié : sein
discoïde, sein conique...
Chaque sein s'étend horizontalement du bord externe du sternum à la ligne axillaire
antérieure (souvent un prolongement dépasse cette ligne et fait saillie dans le creux axillaire)
et verticalement de la 3e à la 7e côte.
• Le sein comprend 3 parties : le corps du sein proprement dit ; le mamelon qui est situé un
peu au-dessous du centre du sein, qui regarde légèrement vers le haut et qui présente 12 à 20
pores au niveau desquels s'abouchent les canaux galactophores et l'aréole qui est la région
circulaire qui entoure le mamelon, elle présente une pigmentation plus intense que la peau
avoisinante et à sa surface on retrouve les tubercules de Montgomery qui contiennent des
glandes sébacées et apocrines (fig. 9-1).
• Le sein est mobile sur la paroi thoracique et peut glisser sur l'aponévrose du muscle
grand pectoral (fig. 9-2).
• Le sein est formé de 12 à 20 lobes, chaque lobe possède un canal excréteur : canal
galactophore qui va jusqu'au mamelon.
• Les lymphatiques du sein sont drainés dans les ganglions axillaires et sus-
claviculaires.
1.2. Chez l'homme et la petite fille : le sein est réduit, le corps du seul a une largeur de
1,5 cm et une épaisseur de 0,5 cm.
2.1. L'inspection : se fait sur la malade dévêtue jusqu'à la ceinture, en position assise
face à l'examinateur, les mains posées sur les genoux joints, puis les bras levés au-dessus
de la tête (fig. 10-1 et 10-2) de manière comparative.
FIG. 10-1. — Inspection des seins : malade assise bras le long du corps.
Généralités 45
FIG. 10-2. — Inspection des seins : malade assise bras levés au-dessus de la tête.
2.2. La palpation du sein : se fait sur la malade assise les bras baissés, puis les bras levés
au-dessus de la tête et en position couchée en plaçant un petit coussin sous l'épaule du côté
du sein que l'on veut examiner; ainsi le sein s'étale sur la paroi thoracique, ce qui facilite
l'examen.
La palpation doit être douce, elle se pratique avec la pulpe des doigts dans un mouvement
rotatoire de va-et-vient (fig. 11-1, 11-2 et 11-3), elle doit être systématique explorant chaque
quadrant.
La palpation des creux axillaires et des creux sus-claviculaires doit être systématique à la
recherche d'adénopathies (fig. 12-1 et 12-2).
3. Résultats
3.1. A l’étât normal chez la femme après la puberté, les seins vont subir des modifica-
tions au cours de la vie génitale.
3.1.1. Au cours du cycle menstruel : après l'ovulation dans la deuxième partie du cycle, on
note une augmentation de volume des seins qui atteint son maximum dans la période pré-
menstruelle, les seins sont alors engorgés, lobulés et douloureux.
Dans la première partie du cycle le sein est plus souple et plus homogène.
3.1.2. Au cours de la grossesse : les seins augmentent de volume, l'aréole s'agrandit et elle
est hyperpigmentée, cette hypertrophie intéresse le tissu mammaire présent dans le creux
axillaire, ainsi les aisselles paraissent plus remplies.
A la palpation, les seins sont fermes et nettement lobulés.
3.1.3. Après la ménopause : les seins ont une consistance fibreuse et nodulaire.
3.2. A l'état pathologique : les seins peuvent être le siège de différents remaniements
pathologiques : l'abcès du sein, les tumeurs et la gynécomastie.
3.2.1. L'abcès du sein : survient essentiellement en période d'allaitement, il va évoluer en
2 phases :
— Au début : la malade présente une douleur très vive, qui l'oblige à suspendre l'allaite-
ment, et une hyperthermie. La palpation douce retrouve, à la partie inféro-externe le plus
souvent du sein atteint, une tuméfaction dure, très douloureuse. Par le mamelon s'écoule,
lors de l'expression douce du sein, du lait mélangé à du pus.
— En l'absence de traitement, quelques jours plus tard apparaît, une rougeur cutanée, à la
palpation la tuméfaction devient fluctuante et on retrouve une adénopathie axillaire.
Généralités 47
Sein
normal
3.2.2. La tumeur bénigne : à l'inspection une tumeur bénigne n'entraîne pas de modification
de la morphologie du sein; à la palpation elle réalise une tuméfaction bien limitée, mobile par
rapport à la peau et par rapport au plan musculaire.
Il n’existe jamais d’adénopathie axillaire.
Dans le cancer du sein, l’inspection peut mettre en évidence :
— Une rétraction cutanée ou fossette qui est un signe important de malignité, elle se
manifeste sous forme d'une dépression de la peau au niveau du sein qui peut être accom-
pagnée d'une déviation du mamelon dirigée vers la lésion, elle est due à la traction anormale
exercée par la tumeur sur les ligaments suspenseurs du sein (fig. 13), elle se recherche soit en
demandant à la malade de lever les bras au-dessus de la tête, soit de presser fortement les
paumes des mains l'une contre l'autre (ce qui entraîne une contraction des pectoraux et
exagère ainsi le phénomène de rétraction) (fig. 14-1 et 14-2).
FIG. 14-1.— Rétraction du sein droit mise FIG. 14-2.— Rétraction du sein droit mise
en évidence à l'inspection : la malade bras en évidence à l'inspection : la malade
levés, presse la paume de ses mains.
FIG. 14-3. — Rétraction du mamelon droit en rapport avec un cancer du sein sous- jacent.
Généralités 49
— Une rétraction du mamelon : suivant le siège de la tumeur, la rétraction cutanée peut être
remplacée par une rétraction du mamelon (fig. 14-3).
— Le signe de « la peau d'orange » est en rapport avec un lymphœdème (oedème causé par
l'obstruction des canaux lymphatiques); à l'inspection il se traduit par des pores et des
follicules pileux plus prononcés et à la palpation la peau paraît épaissie capitonnée (fig. 15).
La palpation va retrouver une tuméfaction de consistance variable qui se mobilise en masse
avec le sein; parfois cette tuméfaction est adhérente au muscle sous-jacent que l'on met en
tension par la manœuvre de l'adduction contrariée de Tillaux : le médecin s'oppose à
l'adduction du bras de la malade (ce qui met en tension le muscle grand pectoral); on pince
alors la glande à pleine main et on essaie de la mobiliser en cas de cancer, la mobilité est
diminuée ou abolie; enfin la palpation du creux axillaire peut mettre en évidence une
adénopathie.
A noter que tous ces signes sont ceux d'un cancer du sein à un stade avancé ; au début un
cancer du sein peut avoir tous les caractères d'une tumeur bénigne et seules les investigations
paracliniques : la mammographie, la ponction mais surtout l'examen anatomo-pathologique
après exérèse permettront de trancher.
3.2.4. La gynécomastie : est définie comme une hypertrophie mammaire pathologique
apparaissant soit chez l’homme soit chez la petite fille avant la puberté. Elle peut être due à un
traitement hormonal par les œstrogènes ou accompagner un cancer ou une cirrhose.