Cours MDC PDF
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Étude bibliographique
On appelle mortiers les matériaux obtenus en gâchant dans le malaxeur des proportions
convenables de ciments d’eau et de granulats (sable) avec éventuellement un ou plusieurs
adjuvants. C’est la dimension D du plus gros granulat qui détermine l’appellation : mortier
pour D ≤ 4 mm et béton D ≥ 4 mm. Les différents granulats forment le squelette granulaire du
mortier .Le ciment, l’eau et les adjuvants forment la pâte liante. Lorsqu’il n’y a pas de
squelette granulaire, on parle de pate pure de ciment [1].
Les mortiers de ciments sont très résistants, prennent et durcissent rapidement [2]. Le dosage
du rapport entre le ciment et le sable est en général volumétrique de 1/3 :
Ce mortier est réalisé conformément à la norme EN 196-1 et est définie comme étant un
mortier normal [3].
1
Ils sont appelés fillers, sablons, sables, gravillons ou ballast suivant les dimensions [4]. Il
existe 6 classes granulaires principales caractérisées par leur dimensions extrêmes d et D des
granulats rencontrés. d et D représentent respectivement la plus petite et la plus grande des
dimensions demandées.
Il faut aussi savoir que les granulats constituent le squelette du béton et représentent dans le
cas usuel environs 80% du poids du béton. Les granulats sont de différents natures
minéralogique : quartz, calcaires etc… selon qu’ils soient plus ou moins anguleux, roulés ou
concassés, ils induisent des concentrations de contraintes plus ou moins importantes au sein
du matériau [5].
2
Figure 1: Courbe granulométrique d'un sable [2].
I.3.2. L’eau :
L’eau remplie un double rôle : elle sert à hydrater le ciment pour donner un matériau cohésif
et le plus important, elle contribue à son ouvrabilité (fluidification de la pâte).L’eau rentre
dans la composition des mortiers afin de rendre plastique les mélanges poudreux, de permette
la carbonatation des chaux (dissolution du gaz carbonique), de permettre la prise des chaux
hydrauliques. L’eau doit être propre et conforme à la norme NFP 18.303. Il est conseillé
d’utiliser de l’eau potable .Dans le cas contraire, il convient d’être attentif de na pas utiliser
des eaux chargées en sels solubles (sulfates, nitrates, chlorures) [6]. (livre1-fascicule
technique p 17)
I.3.3. Le liant :
Le liant peut être du ciment portland qui donne au mortier sa résistance mécanique. Lorsque
l’on ajoute de l’eau à la poudre de ciment, les produits anhydre vont progressivement se
transformer en hydrate [7].
Dans tout ce qui suit, on distinguera ces différents états tels que [1] :
- L’ouvrabilité (ou maniabilité) : est une qualité essentielle du mortier, elle peut se définir
comme la facilité offerte à la mise en œuvre du béton pour le remplissage parfait du
coffrage et du ferraillage [8] (par exemple l’essai d’étalement, table à secousse et
maniabilimètre) .
- La prise : il s’agit d’une réaction chimique qui à partir d’un corps anhydre et instable
auquel on ajoute de l’eau donne un nouveau corps stable et indéformable (exemple : essai
de consistance - appareil de Vicat)
- Résistance mécanique (ou essai destructif) : il s’agit de briser des éprouvette de mortier
pour en déduire des résistances à la traction (par flexion) et à la compression.
4
A ce clinker, base du ciment Portland, sont ajoutés du gypse (3 à 5%), pour réguler plusieurs
propriétés du ciment Portland notamment le temps de prise et de durcissement.
Les principaux composants anhydre obtenus lors du refroidissement rapide du clinker est :
B = bélite (C2S : phase vitreuse), se trouve sous forme impure dans le clinker (grains
légèrement arrondis et rayés).
C = célite (C3A : phase vitreuse légèrement foncée et claire), se trouve dans le clinker
sous forme impure et de phase vitreuse.
Les silicates C3S et C2S sont contenus dans les phases désignées respectivement par alite et
bélite. Ces phases contiennent aussi quelques impuretés sous forme alcalins à l’origine de la
présence des ions Na+ et K+ dans la solution interstitielle, des traces de magnésie (MgO) et de
métaux lourds. Ces derniers ont pour origine les combustibles utilisés dans le four.
5
Le clinker « pur » très fin est caractérisé par de courts délais de prise (3 à 5 min), ce qui le
rend pratiquement inutilisable. Ce fait est surtout dû à la célite (C3A) qui s’hydrate rapidement
tandis que ses hydrates deviennent rapidement compacts et se cristallisent. Il s’ensuit que pour
ralentir la prise du ciment, il faut lier les hydro aluminates de calcium en d’autres composés.
Ce rôle peut bien être joué par le gypse qui réagit énergiquement avec l’hydro aluminate
tricalcique et produit un sel insoluble l’hydrosulfoaluminate de calcium
(3CaO.Al2O3.3CaSO4.31H2O). La quantité à introduire doit correspondre à la teneur en C3A
dans le liant. Lorsque cette teneur en gypse est respectée, l’action des hydro aluminates de
calcium se trouve paralysée au moment initial et la corrosion sulfateuse de la pierre de ciment
se trouve évitée, ce qui risque de se produire lorsque la teneur en gypse est élevée. Pour
modifier les propriétés du ciment, on ajoute les autres constituants (ajouts normalisés)
associés au clinker grâce à leurs caractéristiques chimiques ou physiques.
Les couleurs sont les suivantes : noir = porosité, rouge = C3S,bleu clair = C2S, vert = C3A,
orange = C4AF, vert = sulfates de calcium, jaune =K2SO4 et blanc = CaO (Image provenant
du NIST Cement Images database).
6
Figure 3 : Le schéma de la fabrication du ciment par voie sèche [2]
7
I.6. Les autres constituants du ciment : Ajout minéraux
On peut fabriquer des bétons en utilisant seulement du ciment Portland. Cependant la
substitution partielle d’une certaine quantité de ciment par un ou plusieurs ajouts minéraux
lorsqu’ils sont disponibles à des prix compétitifs peut être avantageuse, non seulement du
point de vue économique, mais aussi du point de vue rhéologique et parfois du point de vue
résistance. La plupart des ajouts minéraux ont en commun de contenir une forme de silice
vitreuse réactive qui, en présence d’eau, peut se combiner à la température libérée par
l’hydratation du C2S et du C3S avec la chaux pour former un silicate de calcium hydraté du
même type que celui qui est formé durant l’hydratation du ciment Portland (NF P 18-508).
Selon la norme [ENV 206], les ajouts minéraux dans le ciment sont classés en actifs et inertes.
La poussière
La poussière est une matière à particules fines, récupérée à la sortie du four, lors de son
passage avec la fumée, sa finesse est comprise entre 7000 et 9000cm/g. Le ciment composé
avec la poussière a des caractéristiques mécaniques et une résistance au gel-dégel comparable
à celles du ciment sans ajouts. Le temps de prise, le fluage et le retrait augmente avec
l’augmentation du pourcentage d’ajout.
8
Additions calcaires (L)
Le calcaire appartient aux roches carbonatées riches en chaux (CaCO3) et il est contenu dans
la calcite, l’argonite ou la marne. Le calcaire constitue une matière première pour la
fabrication du ciment. Les calcaires sont considérés comme un des constituants principaux du
ciment. Ils doivent présenter une proportion de carbonate de calcium CaCO3 supérieure à 75%
en masse.
Ce sont des produits obtenus par broyage ou par pulvérisation de certaines roches, naturelles
ou non (calcaires, basaltes, laitiers, bentonites…), agissant surtout grâce à une granulométrie
appropriée par leurs propriétés physiques sur certaines qualités du ciment (amélioration de
l’ouvrabilité, diminution de la perméabilité et réduction de la fissurabilité).
La pouzzolane (Z)
La pouzzolane est une roche naturelle constituée par des scories (projections) volcaniques
basaltiques ou de composition proche. Elle possède une structure alvéolaire. La pouzzolane
est généralement rouge ou noire, avec toutes les teintes intermédiaires, exceptionnellement
grise. D'une manière générale, ce matériau de construction est plus léger que les autres
matériaux, type silico-calcaire.
Insoluble : C’est une pierre qui ne se dégrade pas dans l’eau et qui n’interagit pas avec
elle au niveau du PH (contrairement au calcaire par exemple).
Minérale : Ne pas utiliser des substrats organiques
Poreuse : elle laisse toujours passer l’eau et ne se colmate pas facilement.
9
production de ferrosilicium). Les fumées de silice sont capables d’intervenir selon deux
mécanismes :
■ L’effet granulaire : Les particules de la fumée de silice étant sphériques, lisses et très petites,
viennent combler les interstices entre les grains de ciment. C’est grâce à un produit
défloculant que cet effet granulaire peut être obtenu et conduira à une réduction importante de
la teneur en eau. C’est la forme de ces particules qui va aider à la mise en place des bétons.
Elles sont les produits pulvérulents de grande finesse, provenant du dépoussiérage des gaz de
combustion des centrales thermiques. On distingue :
- Les cendres volantes siliceuses (V) qui ont des propriétés pouzzolanique ;
- Les cendres volantes calciques (W) qui ont des propriétés hydrauliques et parfois
pouzzolanique. Les cendres volantes peuvent avoir différentes compositions chimiques et
différentes compositions de phase parce que celles-ci sont reliées exclusivement au type
d’impuretés qui sont contenues dans le charbon que l’on brûle dans la centrale thermique.
Ce sont des schistes que l’on porte à une température d’environ 800 °C dans un four spécial.
Finement broyés, ils présentent de fortes propriétés hydrauliques et aussi pouzzolanique
10
Nano-silice
En raison de la taille ultrafine, des nanoparticules de différentes origines telles que la silice,
d’aluminium ou de tritium montrent l’unique propriété physique et chimique que ceux des
matériaux conventionnels. En raison de leurs uniques propriétés, les nanoparticules ont gagné
plus en plus l'attention et ont été appliquée dans de nombreux domaines pour fabriquer de
nouveaux matériaux ayant des fonctions de nouveauté.
11
Tableau 2 :Différents types de ciment suivant la norme EN 197-1[11]
12
I.8. Hydratation du ciment Portland
L’hydratation du ciment portland peut se résumer à l’hydratation des quatres constituants de
bases C3S, C2S ,C3A et C4AF. En présence d’eau ces composés vont réagir et former les
principaux hydrates de la pâte de ciment qui après prise durcit progressivement à l’air ou dans
l’eau [12]. Les qualités liantes de la pate de ciment sont donc dues à la réaction chimique
entre le ciment et l’eau appelée « eau d’hydratation » à l’interface cristal-eau. [7]
L’adsorption :
L’absorption de l’eau sur la surface des cristaux réside dans la fixation de molécules d’eau au
réseau cristallin des composants par des liaisons physiques qui résulte, de l’association des
forces de Van der Waalls présentant des faibles énergies : on parle alors d’absorption
physique.
Dans le cas de fixation d’eau par des liaisons chimiques, beaucoup plus fortes, l’eau est liée
par échange d’ions avec son support ; il y a chimisorption : on parle alors d’absorption
chimique.
L’hydrolyse :
La dissolution :
L’hydratation des espèces minéralogiques du ciment peuvent être séparé comme suit :
13
I.8.2.1 Hydratation des silicates (C3S, C2S)
Les silicates représentent une proportion pouvant aller des 66% à 85% en volume d'un ciment.
Les deux espèces de silicates présents dans la phase anhydre du ciment, les silicates
tricalcique et bicalcique, ne diffèrent que par la stœchiométrie. L’hydratation des silicates, très
solubles, conduits à la formation des silicates de calcium hydratés, plus communément
appelés C S H , et de la chaux hydratée ou portlandite , désignée par les cimentiers par CH.
Les CSH sont des hydrates de stœchiométrie variable.
Le C3S est le constituant majeur du clinker (50 à 70% de sa masse). Le C3S confère
rapidement au ciment une résistance élevée, son hydratation n’évolue pratiquement plus après
28 jours. Les produits sont :
ou 2 C3 S + 6 H C3 S2H3 + 3 CH
Il représente 15 à 30% de la masse du clinker. Les produits d’hydratations sont similaires que
ceux du C3S. Cependant, son hydratation est généralement plus lente et la production de
portlandite plus faible. Il permet au contraire d’atteindre des résistances élevées à moyen et à
long terme.
14
2C2 S + 4 H C3 S2H3 + CH
La réaction du C3A avec l’eau est trés violente [13]. pour donner des hydrates métastables
C2AH8, C4AH13 qui se transforme en C3AH6 . Le C3A contribue à la prise de la pate de ciment
mais assez peu à la résistance finale. En l’absence de gypse, l’hydratation du C3A est
extrêmement rapide, exothermique qui s’ensuit un phénomène de prise très rapide empêchant
la mise en œuvre du matériau. Pour y remédier, il suffit de contrôler par des sulfates en
incorporant du gypse (CaSO4) dans la composition du ciment. Dans un premier temps, la
réaction des aluminates avec le sulfate contenu dans le gypse, conduit à la formation de
trisulfo-aluminate de calcium hydraté ou Ettringite(AFt) C3A.3CaSO4.32H2O (ou sel de
candlot) noté aussi C6AS*3H32 avec S* = SO4 qui précipite en masse autour du grain de C3A
et inhibe sa dissolution [11]. Avec l’épuisement progressif du gypse’ Ettringite se combine
avec le C3A résiduel pour donner du monosulfo-aluminate de calcium hydraté(Afm)
C3A.CaSO4.12H2O. La teneur en gypse des ciments étant limitée, il y a donc en général excès
de C3A par rapport au gypse.
C4AH13 Transforment
exo
C3A + H2O C3AH6
C2AH8
C3A.CaSO4.12H2O (5)
Gypse C4AH13 (6)
d. L’hydratation du C4AF
L’hydratation du C4AF est semblable à celle du C3A par substitution de l’alumine Al2O3 par
AlO3.FeO3 ( alumino-ferrite) dans les formules chimiques. Le C4AF a pour rôle de réduire la
température de formation du clinker, il dégage peu de la chaleur, la vitesse de réaction est plus
lente que celle du C3A et participe peu au développement de la résistance mécanique.
15
Les produits d’hydratation des différentes phases du clinker sont récapitulés dans le tableau 3
suivant :
Anhydres hydrates
Silicate de calcium hydraté (CSH) ou
C2S et C3S 3CaO.2SiO2.3H2O
Portlandite (CH) ou (Ca(OH)2)
C3AH6 , C4AH13 en présence de gypse
Pour mieux comprendre les propriétés des ciments portland, il est intéressant d’étudier
comment réagit en présence d’eau chacun des constituants anhydres du ciment pris isolément.
- Le C4AF qui réagit avec une vitesse plus faible que le C3A, ne peut être considéré comme
un produit inerte. Ce sont les oxydes de fer qu’il inclut qui confèrent au ciment sa couleur
grise caractéristique.
16
figure 4: Le développement des résistances dans le temps des constituants purs du CP [2]
Dans une poudre de ciment portland en contact avec l’eau, l’aluminate tricalcique (C 3A)
réagit en premier, se dissous et se recristallise. Vient ensuite la réaction d’hydrolyse, de
l’alite-Silicate tricalcique (C3S) forme autour des grains une pellicule de gel et met en même
temps des ions Ca2+ en solution. L’hydrolyse et la recristallisation de (C3A) sont rapides.
Cette activité est si grande qu’il faut la retarder car elle conduirait à des prises trop rapides et
rendrait le liant inutilisable sur chantier.
Lors de l'hydratation, l'eau de gâchage se charge en ions qui ont pour origine les anhydres qui
se sont dissous : C3S, C2S, C3A, C4AF et le gypse. La précipitation des hydrates se produit
suivant des processus de germination et croissance de cristaux, en fonction de la concentration
des ions de cette solution aqueuse, nommée dans la pâte de ciment hydratée « la solution
interstitielle ». Au cours de l'hydratation de la pâte de ciment, la composition chimique de la
solution interstitielle évolue. Cette évolution est à mettre en relation avec les espèces solides
présentes, au contact direct avec la solution. Une étude de l’évolution des espèces en solution
a été proposée par P. Longuet [9]. Dans la figure 5, nous voyons une augmentation au cours
du temps de la concentration en alcalins (Na+ et K+), relargués lors de la dissolution des
phases alite et bélite, et une diminution globale de la quantité de calcium et de sulfates en
solution. L'augmentation de la concentration en sulfates après sept jours d'hydratation est à
mettre en relation avec la mise en place d'un nouvel équilibre chimique liée à la formation de
monosulfo-aluminate au détriment de l’Ettringite. La première baisse de la concentration du
17
calcium en solution, après pratiquement cinq heures, est reliée à une précipitation de
portlandite. La composition de la solution interstitielle pour une pâte de ciment hydratée
n'évolue pratiquement plus après six mois d'hydratation et se caractérise par une forte
concentration en alcalins (de l’ordre de 100 à 300mmol.l-'), un pH très élevé (13, 5 environ en
présence d'alcalins) et une concentration en calcium assez faible (l mmol/l).
18
facilement détruite mécaniquement. C’est le début de la prise .La percolation mécanique des
phases solides est apportée par les hydrates, et en particulier par les C-S-H mais aussi,
localement, par la portlandite qui peut jouer le rôle de ponts d’hydrates (figure 6).
Figure 6 : Cristal de portlandite (X) entre des C-S-H (#). La porosité est repérée par (O) [5].
L’hydratation des grains de ciment continue non seulement des mois, mais des années durant,
pour autant que le gel soit entouré d'eau, car le gel de tobermolite ou CSH ne peut se former
qu’en présence d’eau.
19
I.10. Microstructure d’une pâte de ciment hydratée
a) Formation des CSH :
Les silicates de calcium hydratés (désignés par CSH), issus de l'hydratation des phases alite et
bélite, représentent en volume 50 à 60% des hydrates formés dans un ciment Portland. Le
terme CSH désigne une famille de silicates de calcium, mal structurés et de stœchiométrie
variable, ce qui la distingue dans la pâte de ciment par rapport aux autres hydrates, cristallins,
tels que la portlandite. Sous observation microscopique, il présente sous forme de feuillets
minces dont l’épaisseur est de 3 nm et dont l’écartement est environ de 1.7 nm s’enroulant sur
eux même en formant des tubes [19]. Parmi tous les modèles proposés pour décrire la
microstructure des CSH, il y a le modèle Feldman et Sereda. Selon ce modèle, la pâte de
ciment est assimilée à un gel constitué principalement de particules colloïdales de CSH
possédant une importante surface spécifique (quelques m²/g).
20
Figure 8 : Formation et croissance des hydrates au cours de l'hydratation d'une des phases de
la pâte de ciment au très jeune âge [5].
b) Formation de la portlandite :
c) Formation de l’Ettringite
21
- D'une part, l’Ettringite différée peut se former par la transformation du
monosulfoaluminate ou par l'hydratation du C3A résiduel suite à l’apport d’ions sulfates
provenant de l'environnement extérieur.
- D'autre part, suite à une cure thermique pour accélérer les processus d'hydratation, ou dans
les structures massives en béton, si la température au cœur du matériau est trop importante
et dépasse 80°C, l’Ettringite primaire se dissout puis reprécipite après le refroidissement
du matériau. Des observations au microscope électronique à balayage mettent en évidence
une structure composée de fibres fines et aléatoirement orientées. La formation de
monosulfoaluminate de calcium intervient plus tardivement dans le processus
d’hydratation et précipite dans les pores suite à l’hydratation du C3A et à la dissolution de
l’ettringite préalablement formé (qui devient vis-à-vis du monosulfoaluminate la source
d’ions sulfates lorsque tout le gypse a été consommé).
22
Figure 10 : Molécule de CSH d’après le modèle de Feldman et Sereda [15].
Cette eau fait partie intégrante des C-S-H. Elle représente environ 23% du poids de ciment qui
a réagi. Elle est très stable et on ne peut l'évaporer qu'en décomposant le CSH à haute
température. Elle peut être extraite pour des températures allant de 100 à 1000°C.
Cette eau n'est pas chimiquement combinée dans la structure des CSH mais elle est retenue
entre les feuillets de CSH par des ponts hydrogènes. Pour l'évaporer il faut que le taux
d'humidité s'abaisse au-dessous de 30%, ce qui provoque un très fort retrait de la pâte.
Cette eau est physiquement liée sur la surface des solides (surtout sur les parois des capillaires
ou des pores de gel). Une grande partie de l'eau adsorbée peut être retirée si le taux d'humidité
est inférieur à 50%. Cette perte d'eau est en grande partie responsable du retrait de la pâte ou
du béton. Cette eau est stable jusqu’à 70°C et totalement évaporée à 105°C.
Il s'agit du surplus d'eau qui n’a pas pu réagir avec le ciment. Selon la taille des capillaires,
cette eau peut être plus ou moins libre en raison de l'importance des forces de surface.
Eau libre : L'eau libre est contenue dans les plus gros (≥ 0,05 pm). Son départ ne
cause pas de changement de volume important du retrait. Cette eau est évaporée à
100°C.
23
Non libre : Cette eau est contenue dans les plus petits capillaires (0,05 pm à 0,005
pm). Elle y est retenue par des tensions capillaires .Il faut abaisser le taux d'humidité
en dessous de 90% pour qu'elle commence à s'évaporer.
- La porosité capillaire : (0,01 µm < diamètre < 5 µm) Pour lequel le CEM I présente plus
de pores. Si le béton (ou mortier) est constamment conservé à l'humidité, on peut
considérer que les pores capillaires sont pratiquement remplis d'eau appartenant à la
24
catégorie d’eau libre. Si le béton (ou mortier) est soumis au séchage, les pores capillaires
commencent à se vider graduellement en commençant par les plus gros.
-
Figure 12 : Échelle de la taille des solides et des pores dans la pâte de ciment hydraté [12].
25
En effet, l’essentiel de la porosité capillaire est issue de l’eau restée dans les espaces inter
granulaires lors de l’hydratation et qui constitue un réseau d’autant plus important et connecté
que le dosage en eau est élevé, comme le montre la figure 13 pour des mortiers à base de
CEM I 52.5 fabriqués à différents E/C.
Au cours d’une élévation de température, les différentes catégories d’eau du béton (eau libre,
eau liée) sont successivement éliminées en commençant par l’eau libre, passant
progressivement à la déshydrations des hydrates de gels CSH qui commencent aux environs
de 110°C allant jusqu’à 600°C. L’étude des résultats par l’analyse thermique différentielle
(ATD) et de thermogravimétrie (ATG) permet de détecter l’apparition de transformation
chimique se produisant au sein du béton. Les essais ATD mettent en évidence les réactions
suivantes :
- A partir de 70° à 130°, l’eau libre ainsi que l’eau constituant certains hydrates
(notamment l’ettringite) commence à s’échapper du béton. L’eau chimiquement liée
commence à s’évaporer du béton dans cette gamme de température [19].Par convention, on
définit l’eau libre comme la quantité d’eau quittant le matériau à 105°C.
- A 190° on observe la transformation des monocarboaluminate de calcium hydraté.
26
- A 520° : la décomposition de la portlandite en chaux libre selon la réaction suivante :
Ca(OH)2 CaO + H2O
La portlantide est le composé le plus important dans une pâte de ciment ; elle est issue de
l’hydratation des minéraux principaux dans le ciment : C2S et C3S.
Nous trouvons dans la littérature que la légère variation du flux de chaleur entre 200°C et
300°C est attribué à la déshydratation en continu de CSH et fixe un intervalle de la
température de la dégradation de la portlandite entre 450°C et 550°C. Selon plusieurs auteurs,
la variation du flux de chaleur entre 200°C et 400°C est due principalement à la perte d’eau
des pores des hydrates ainsi que la déshydratation de gel de CSH.
- Entre 573 - 579°C, il s’opère une transformation du quartz α en quartz β dans les
agrégats quartzitique et basaltique .Cette réaction s’accompagne d’un gonflement.
- A 700-900°C, il est bien définit dans la littérature que dans cette intervalle, les
calcaires se décomposent en libérant de la chaux selon la réaction :
CaCO3 CaO + CO2
Tableau 1 récapitulatif
27
(ferriques).On peut citer la géhlénite hydraté
Ca2Al[AlSiO7]nH2O
390-400°C Un pic correspondant à la brucite Mg(OH)2
Il y a décomposition de la portlandite en
450 et 550°C chaux libre Ca(OH)2 CaO + H2O
Il y a transformation de structures du quartz α
575-579°C en quartz β, accompagnée d'un gonflement
pour les granulats quartziques et basaltiques.
600 - 700°C Il y a décomposition des phases de C-S-H et
formation de β -C2S. C'est la seconde étape de
la déshydratation des silicates de calcium
hydratés qui produit une nouvelle forme de
silicates bi-calciques.
Il y a décomposition du carbonate de calcium.
700 et 900°C Le calcaire se décompose autour de 800°C en
CaCO3 CaO + CO2, réaction fortement
endothermique qui libère du gaz carbonique.
- L’observation visuelle
- La perte de masse
28
- La réduction du module d’élasticité
- La formation de fissures ou microfissures
- Les pores dilatés
- Le fendillement
- Écaillement
La perte de masse : les cause principales des pertes de masse est dû à l’éclatement ou
l’expulsion des morceaux de matériaux à partir des couches de surfaces lorsque la température
atteint les 900°C. A des températures plus basses, la déshydratation est dû en raison de la
sortie de l’eau liée à partir de la pâte de ciment, des vides d’air se forment dans le béton [22].
a. l’échauffement du béton est souvent accompagné d’un gradient thermique élevé, ce qui
entraine des déformations différentes entre les surfaces et le cœur de l’échantillon .Ces
déformations induisent des contraintes thermiques élevées.
29
b. lorsque la température augmente, l’eau se trouvant dans les matériaux que ce soit sous
forme libre ou liée s’évapore .Une partie de cette eau vaporisée s’évacue vers la
surface chauffée et une autre partie migre vers l’intérieur où la température est encore
faible et se condense. Elle forme ainsi une zone quasi-saturée qui joue le rôle d’une
tranche étanche à la vapeur d’eau et c’est à proximité de cet endroit que la pression
dans les pores atteint son maximum [24].
- Le module d’élasticité : il est bien connu que le béton n’est pas un milieu idéal. Avec
l’augmentation de la température, le module de Young diminue. Ceci est peut être expliqué
par la rupture des liaisons internes de la microstructure compensée par une dilatation
différentielle entre la pâte de ciment et les granulats.
- Conductivité thermique : La conductivité thermique est le flux de chaleur par mètre carré,
traversant un matériau d’un mètre d’épaisseur pour une différence de température de un degré
entre les deux faces. Elle s’exprime en w/m.°C. Il s’agit d’une donnée intrinsèque à chaque
matériau. Lorsque la température augmente cette propriété diminue car elle dépend de
nombreux paramètres : la porosité, la température, le degré d’hydratation, la teneur en eau, le
type de granulats [25]. La diminution de la conductivité met en évidence la détérioration de la
microstructure : les microfissures limitent les transferts de la chaleur .Cependant la teneur en
eau influe considérablement sur la conductivité thermique. Un béton avec une faible
conductivité thermique à une meilleure résistance au feu, par exemple, le béton léger résiste
mieux au feu que le béton ordinaire.
30
Figure 3 : Évolution de la conductivité thermique avec la température [26Nouwomé 2009].
31
Figure 5 : Evolution de la capacité calorifique en fonction de la température avec une montée
en température de 5°C/min [28].
32
Figure 6 : Evolution de la diffusivité thermique en fonction de la température avec une
montée en température de 10°C/min [28].
33
Les deux premiers types de test sont adéquats pour évaluer la résistance du béton à haute
température .Le troisième est approprié pour déterminer les propriétés résiduelles après
l’exposition à haute température.
Nous allons nous intéresser sur le troisième test « Essai résiduel sans contrainte » en prenons
l’exemple de Mehmet Sait Cülfik et al [29] qui ont fait l’étude sur des mortiers à haute
performance à des températures élevées sans chargement. Après avoir été exposés à ces
températures, le module d'élasticité résiduelle, la résistance à la compression des échantillons
ont été déterminés. Après 300°C, la résistance résiduelle de compression a nettement
diminuée. Ceci est attribué à la mise au point de microfissure en raison de différence de
dilatation thermique des particules de sable et de la pâte de ciment dans le cas des mortiers.
G0 étant le mortier témoin et G5 le mortier contenant du graphite à 5% en poids du ciment.
De même, le module de Young des échantillons de mortiers diminue avec l’augmentation de
la température.
Une autre étude faite sur le comportement mécanique des mortiers contenant des fibres
d’acier par M.Ezziane et al [30] a montré les mêmes similitudes à des températures
élevées .Des microfissures apparaissent quasi immédiatement à cause du départ de l’eau libre
puis de l’eau liée mais aussi des changements de phases cristallines.
34
Figure 8 : Évolution de la résistance en compression des mortiers en fonction de la
température [30].
Hanaa Fares et al [31] ont remarqué lors de leurs essais en résistance en compression, une
augmentation de la résistance résiduelle entre 150 et 300°C. Dias et al. ont attribué
l'augmentation de la résistance résiduelle à une réhydratation de la pâte en raison de la
migration de l'eau dans les pores. Dans une autre étude, Khoury suppose que les groupes
silanols perdre une partie de leurs liens avec l'eau, qui induit la création plus courte et plus
35
forte d’éléments siloxane (Si-O-Si) avec des énergies de surface qui contribue probablement
plus à l'augmentation de la résistance (ce nouveau composé est un gel fortement hydrophile
qui gonfle en présence d'eau).
L’effet de la température élevée sur la résistance en flexion est plus sévère que la résistance
en compression. Cela peut être est dû au fait que les microfissures qui se forme dans les
échantillons à des températures élevées ont des caractéristiques plus destructives lorsqu’ils
sont soumis à des contraintes de traction. Prenons l’exemple de Mazzoni [32] qui a étudié le
comportement thermomécanique d'un béton réfractaire et des effets du renforcement par des
fibres minérales. La contrainte à la rupture et le module d’élasticité du béton réfractaire non
renforcé tendent à diminuer avec l’augmentation de la température de cuisson.
36
Figure 10 : Comportement du béton non renforcé (And-NF) et renforcé de fibre de verre R à
0,5%volumique (And-R_0,5%) et 2%volumique (And-R_2%) en traction directe, pour
différentes températures de cuisson [32].
Ful et al. rapportent trois types de fissures autours d’un agrégat de sable de mortiers chauffés
à 300°C :
- Fissures radiale
- Fissures tangentielles
- Fissures incluses.
Figure 11 : évolution de la
déformation thermique des pâtes
de ciment avec la température [34].
37
Au niveau de la pâte de ciment, la déshydratation est la cause des fissures et le retrait, se
produisant avec la hausse de température et la perte d’eau libre ou liée. L’eau libre est
reconnue entièrement évaporée de la pâte au-dessus de 105 à 145 °C. Pour expliquer les types
de fissuration qui peuvent se produire dans un béton sous température, considérons le
comportement d'une inclusion, le granulat, dans une matrice, la pâte de ciment. Lorsque la
dilatation due aux effets de la température de la matrice est supérieure à celle de l'inclusion,
les fissures se développent à l'interface matrice-inclusion par décohésion (fissures
tangentielles) voir figure 12.a. (c’est le cas jusqu'à 150 °C lorsque la pâte se dilate davantage
que le granulat).
Figure 12.a : Vue par microscope électronique à balayage sur un mortier traité à 300 °C des
fissurations tangentielles et incluses [33].
Inversement, lorsque la dilatation due aux effets de la température de la matrice est inférieure
à celle de l'inclusion, des fissures radiales se forment au sein de la matrice voir figure 12.b.
(C'est normalement le cas du béton sous des températures supérieures à 150 °C).
Figure 12.b : vue par microscope électronique à balayage sur un mortier traité à 300 °C des
fissurations radiale [34].
38
I.14.5. Processus de déshydratation :
La déshydration a une grande influence sur les propriétés physique et mécanique du béton .La
déshydratation devient significative à partir de la température conventionnelle de 105°C pour
les CSH et dans l’intervalle de 450-500°C pour la portlandite. Ces deux réactions vont induire
une perte de masse de la pâte de ciment .Néanmoins, c’est la perte d’eau par décomposition
des CSH qui a la plus grande influence sur la perte de rigidité et la résistance du béton.
Jusqu’à 300°C, il y a une hydratation supplémentaire du ciment anhydre, en raison des
mouvements d’eau important qui été produits au cours du chauffage entre 100 et 300°C. Les
mouvements de l’eau était dû d’une part, au départ d’eau libre et d’autre part, le départ de
l’eau liée de la déshydratation des CSH. Ceci crée ensuite une augmentation de la porosité de
CSH.
39
Figure 13 : Morceaux d'une éprouvette de béton éclatée au cours
du chauffage à 300°C [35]
40
Figure 15 : Déformation thermique DT des quatres bétons étudiés [27].
41
Figure 16 : Evolution de la distribution de porosité à différentes températures [36].
- Porosimétrie à gaz : l’absorption de gaz permettant l’accès aux pores du gel pour des
diamètres supérieurs à 4nm.
- Porosimétrie au mercure : la quantité de mercure qui entre dans le béton à différentes
pression permet de lier la pression aux différentes tailles des pores .On peut explorer
des pores de 50A°-100μm cad la région des pores capillaires.
Figure 17 : porosité mesurée par les essais de Porosimétrie à mercure sur des mortiers à
résines [37].
- La porosité totale est mesurée à l’aide de la porosité à l’eau ; elle permet de connaitre
la quantité d’eau totale contenue dans le béton après le séchage et la saturation de
42
l’échantillon. Elle permet de déterminer le volume de la porosité accessible à l'eau,
donc la porosité capillaire [38].
Les plastiques inventés au XXème siècle ont remplacé les matériaux traditionnels comme le
bois ou le métal. Les recherches menées pour améliorer et diversifier leurs propriétés les
destinent à de nombreuses utilisations. Les matières plastiques sont légères, hygiéniques,
durables et faites sur mesure. C'est grâce à toutes leurs qualités qu’elles sont devenues
irremplaçables et omniprésentes dans les objets de notre vie quotidienne [39]. Une matière
plastique est un mélange contenant une matière de base (un polymère) qui est susceptible
d'être moulé, façonné, en général à chaud et sous pression, afin de conduire à un semi-produit
ou à un objet. Il existe trois types de matières plastiques :
- Les thermoplastiques
Les thermoplastiques ramollissent sous l'effet de la chaleur. Ils deviennent souples, malléables
et durcissent à nouveau quand on les refroidit. Comme cette transformation est réversible, ces
matériaux conservent leurs propriétés et ils sont facilement recyclables. Leurs polymères de
base sont constitués par des macromolécules linéaires, reliées par des liaisons faibles qui
peuvent être rompues sous l’effet de la chaleur ou de fortes contraintes. Elles peuvent alors
glisser les unes par rapport aux autres pour prendre une forme différente et quand la matière
refroidit, les liaisons se reforment et les thermoplastiques gardent leur nouvelle forme. Avant
transformation, ils sont sous forme de granulés ou de poudres dans un état chimique stable et
définitif car il n’y a pas de modification chimique lors de la mise en forme. Les granulés sont
chauffés puis moulés par injection et le matériau broyé est réutilisable.
- Les thermodurcissables.
Les thermodurcissables sont des plastiques qui prennent une forme définitive au premier
refroidissement. Ce sont des plastiques qui ne ramollissent plus une fois qu'ils ont reçu leur
forme. La réversibilité de forme est impossible car ils ne se ramollissent plus une fois moulés.
Sous de trop fortes températures, ils se dégradent et brûlent (carbonisation). Les molécules de
ces polymères sont organisées en de longues chaînes dans lesquelles un grand nombre de
liaisons chimiques solides ne peuvent pas être rompues et se renforcent quand le plastique est
chauffé. Au départ, les thermodurcissables se présentent sous forme de poudres ou de résines
43
qui subissent une transformation chimique au cours de leur chauffage, de leur refroidissement
ou par l’action de durcisseurs.
- Les élastomères.
Ces polymères présentent les mêmes qualités élastiques que le caoutchouc. Un élastomère au
repos est constitué de longues chaînes moléculaires repliées sur elles mêmes. Sous l'action
d'une contrainte, les molécules peuvent glisser les unes par rapport aux autres et se déformer.
Les élastomères sont employés dans la fabrication des coussins, de certains isolants, des
semelles de chaussures ou des pneus.
H2C=CH -(CH2-CH2)n-CH2-CH3
Le motif simple est -CH2-CH2-, il provient de l'éthylène (le monomère) ayant perdu sa double
liaison. La polymérisation représente le procédé de réaction le plus important et produit, le
polyéthylène plastique (PE), principe de réaction inclut l’ouverture de la double liaison de la
chaîne monomère ainsi que l’enchaînement de nombreuses molécules monomères formant
une longue chaîne de macromolécules saturées. Ces réactions sont généralement de types
exothermiques produisant ainsi de l’énergie.
44
Figure 1: Représentation de la polymérisation du polyéthylène [41].
Le nombre de molécules combinées, n, peut varier à la base entre 10 et 20. Les produits sont
ensuite appelés télomères ou oligomères. Pour les polymères, la valeur n est située entre
1000 et 100 000, voire plus. La croissance du polymère est très rapide et se mesure en
secondes ou en minutes. Par conséquent, les macromolécules sont totalement formées presque
au début de la réaction. Toutefois, la durée totale nécessaire pour une conversion élevée de
monomère en polymère est souvent de plusieurs heures. De nos jours, la force du
polyéthylène (PE) réside dans ses propriétés intrinsèques, dans son utilité largement reconnue
et son vaste potentiel opérationnel. Le PE est un polymère semi-cristallin : il est donc
composé d’une phase cristalline où les chaines polymères s’agencent les uns par rapport aux
autres de façon régulière et d’une phase amorphe où les macromolécules sont en désordres.
Afin de distinguer les différentes variétés de polyéthylènes, on utilise habituellement la
densité : on distingue alors trois grands groupes de PE :
• Polyéthylène très basse densité ou PETBD : où la densité varie entre 0,86 et 0,915.
• Polyéthylène basse densité ou PEBD : où la densité varie entre 0,915 et 0,935.
• Polyéthylène haute densité ou PEHD : où la densité varie entre 0,935 et 0,97.
45
I.16.3. Le polyéthylène à haute densité (PEHD) :
En raison de sa structure fortement cristalline, le polyéthylène à haute densité est le type le
plus rigide et le moins flexible parmi les différents types de polyéthylène. Le PEHD possède
très peu de ramifications. Par conséquent la densité est toujours supérieure à 940 kg/m³. Le
caractère rigide et quelque peu dur est utile pour une large gamme de traitement.
La polymérisation est effectuée sous basse pression dans un réacteur contenant un catalyseur,
initialement de l’oxyde de molybdène dans le procédé Standard Oil, puis plus récemment de
types chrome/silice, Ziegler- Natta (prix Nobel 1963) ou métallocène. Il en résulte que les
chaînes de PEHD sont quasiment linéaires. C'est cette caractéristique qui distingue le PEHD
du polyéthylène à basse densité (PEBD) qui est polymérisé sous haute pression et dont les
chaînes présentent de nombreuses ramifications [44]. La production mondiale de polyéthylène
(PEHD + PEBD) était de 64 millions de tonnes en 2005 et, selon les prévisionnistes, devrait
s'élever à 110 millions de tonnes en 2015.
Les produits plastiques que l'on retrouve dans nos déchets sont issus de produits et d'objets
d'une grande variété d'usage et de nature, tous ne sont pas recyclables, la plupart ne le sont
que sur un cycle court, mais ils présentent comme caractéristique commune d'être polluants,
visuellement d'abord, chimiquement ensuite.
En effet, la très grande majorité des matières plastiques sont fabriqués à partir de produits
pétroliers et ils ne sont pas biodégradables où alors dans le long terme quand ils sont enfouis.
46
Le caractère polluant des matières plastiques est surtout reconnu à leur stade de déchet mais il
faut aussi retenir que leur fabrication nécessite une importe consommation d'énergie et des
processus chimico-physique à risque environnemental élevé.
L'une des questions les plus cruciales de l'environnement partout dans le monde est la
disposition des déchets .Au cours des deux dernières décennies, plusieurs chercheurs ont
étudié l'utilisation des déchets de PET dans les matériaux en béton et la construction. D'autre
part, une grande variété de déchets a été suggérée comme additifs pour matériaux à base de
ciment. Dans son article, E. Güneyisi et al [45], ont proposé un programme d’essai sur les
propriétés mécanique des bétons en caoutchouc avec et sans fumée de silice. Deux types de
pneus de caoutchouc ont été utilisés comme granulats fins et grossier. Ils ont observés une
réduction de la résistance à la compression (65%) lorsque le sable a été entièrement remplacé
par une poudrette de caoutchouc. Les auteurs cités dans l’article, Khatip et Bayomy attribue
cette perte de résistance à l'absence d'adhérence entre les particules de caoutchouc et de la
pâte. Par conséquent, certains chercheurs ont suggéré que la perte de la force pourrait être
minimisée par un traitement de surface. Toutefois, il est rapporté que les adjuvants minéraux
ultrafins, tels que la fumée de silice, d'accroître l'homogénéité et diminue le nombre des pores
dans la pâte de ciment, ce qui permettrait de conduire à un matériau de résistance supérieure.
Ainsi, l’effet bénéfique de la fumée de silice a été plus prononcé.
Figure 4: Average percent increase in the compressive strength of the plain and the rubberized
concretes with the use of silica fume [45].
47
A. Benazzouk et al [46] incorporent aussi des particules de caoutchouc qui sont issues de la
transformation par déchiquetage de déchets de l’industrie automobile. Il s’agit de fines
particules récupérées dans les dépoussiéreurs, de taille inférieure à 1 mm. La résistance tend a
diminué considérablement avec l’augmentation de la teneur en particules de caoutchouc. Pour
une composition allant de 0 à 100%, la résistance à la compression varie de 36 MPa, pour le
mortier de référence, à 6,5 MPa ; soit une réduction de l’ordre de 82%. La perte de résistance
est liée, d’une part, à la nature élastique des particules de caoutchouc et d’autre part, à
l’augmentation de la porosité en raison d’une plus grande quantité d’eau libre dans le
matériau en fonction de la composition en caoutchouc. Cependant, la baisse de la résistance à
la compression est plus importante que celle de la résistance à la flexion (de l’ordre de 37%).
Ceci est dû à la présence de fibres, qui interviennent dans la phase de microfissuration diffuse
en empêchant l’apparition des microfissures actives et en retardant leur localisation.
48
réduit la résistance du béton par rapport à la matière conventionnelle à différents âges de
durcissement.
L’utilisation aussi de fibre en PET dans les mortiers en tant qu’agrégats et le faible module
d’élasticité des fibres est suffisant pour donner de haute performance de mortiers et peut
inhiber la propagation des fissures évitant ainsi des problèmes plus graves [49].
Une tentative de modifier le ciment par un polymère (ou polymère ciment) de mortier ou de
béton, tel que la modification du ciment ordinaire en mortier ou du béton avec des additifs
49
polymères comme le latex, les poudres de polymères, des polymères hydrosolubles, des
résines liquides et des monomères. Les mortiers ou béton modifiés par polymères crée une co-
matrice dont la matrice de polymère organique et la matrice de gel de ciment sont
homogénéisé. Dans les années 60, le caoutchouc styrène-butadiène, polyacrylique et
polychlorure de vinyle des mortiers et bétons modifiés sont devenus de plus en plus utilisé
dans des applications pratiques. Depuis 196O, la recherche et le développement de polymère
modifié des mortiers et bétons ont considérablement progressé dans de nombreux pays, en
particulier les États-Unis, URSS, Allemagne de l'Ouest, au Japon et au Royaume-Uni. Par
conséquent, un nombre considérable de publications, y compris les brevets, les livres, les
documents et rapports sont apparu [50]. Une phase de co-matrice constituée de gel de ciment
et des films polymères est généralement réalisée sous la forme d'un liant selon un triple
modèle simplifié représenté sur la Figure 8.
50
Congrés internationaux sur les polymères.
51
I.18. Les superplastifiants
I.18.1. Introduction :
L’industrie européenne des bétons utilise de grandes quantités d’adjuvants chimiques (plus de
500 000 tonnes en 1998) afin d’améliorer les propriétés des bétons frais et durcis et d’élargir
les applications du béton [51]. Le béton est un matériau composite dans lequel les granulats
(gravier et sable) sont liés par une pâte de ciment hydratée. La quantité d’eau requise pour les
réactions d’hydratation représente environ 25% de la masse de ciment. Cependant, une
quantité d’eau supplémentaire (au moins le double) est nécessaire afin d’obtenir une
ouvrabilité satisfaisante du béton frais lors des opérations de mise en place. Dans le long
terme, l’excès d’eau s’évapore, laissant des vides dans le béton. Dans une pâte de ciment
Portland de rapport eau/ciment de 0,5, la porosité totale représente entre 25 et 30% du volume
et la taille des pores varient du nanomètre à quelques millimètres. La porosité du matériau
diminue sa résistance mécanique et sa durabilité.
Le béton est donc un matériau composite poreux, dont les performances varient en fonction
de sa porosité capillaire et donc de l’excès d’eau nécessaire à la maniabilité du béton frais. La
nécessité d’améliorer les performances des bétons, et de réduire la quantité d’eau de gâchage
pour diminuer la porosité, amène à utiliser des superplastifiants. Lorsqu’ils sont ajoutés en
petites quantités (habituellement moins de 0,5% de la masse du ciment), ces derniers
permettent de réduire considérablement (30% et plus) la quantité d’eau nécessaire pour
obtenir des propriétés rhéologiques satisfaisantes pour une bonne mise en œuvre du béton.
I.19. Définition
L’adjuvant est un produit incorporé au moment du malaxage du béton à une dose inférieure
ou égale à 5 % en masse de la teneur en ciment du béton, pour modifier les propriétés du
mélange à l’état frais et /ou à l’état durci. Chaque adjuvant est défini par une fonction
principale et une seule décrit par la norme NF EN 934-2.
52
Figure 1 : Combinaisons de l’effet du superplastifiant [52].
53
- Les forces de Van Der Waals (forces attractives) ;
- Les forces de double couche électrique entre deux particules de même nature (forces
répulsives).
Globalement, si les forces de Van Der Waals l’emportent, le système est floculé ce qui mène à
de mauvaises propriétés d’écoulement. Si les forces répulsives dominent, le système est
défloculé (suspension fluide). Lorsque l’on ajoute des molécules organiques dans une
suspension, une grande partie d’entre elles viennent se fixer à la surface des particules
(adsorption) et modifient les forces d’interaction de Van Der Waals. Si les molécules sont
ionisées dans le liquide, elles modifient également les forces d’interaction de double couche.
Ces molécules peuvent donc avoir des effets importants de fluidification ou d’épaississement
des suspensions. [52]
Figure 2 : Plus forte dispersion des grains de ciment et amélioration du rendement cimentaire
[53].
D’une manière générale, il est permit d’avancer que l’action de l’adjuvant superplastifiant sur
les mortiers sans addition est essentiellement physique, elle engendre une meilleure dispersion
des particules et réduit les frottements entre les grains. Cette action des superplastifiants est
expliquée par le fait que lorsque les molécules organiques des superplastifiants sont
introduites dans une suspension d’un matériau cimentaire, une grande partie d’entre elles
viennent se fixer à la surface des particules de ciment (adsorption).
54
I.20.2. Interactions superplastifants-ciment :
La fluidification des bétons frais par les superplastifiants peut être expliquée par la dispersion
des grains de ciments. Les superplastifiants sont considérés actuellement comme de puissants
dispersants. Ils permettent d’éviter l’agglomération des particules de ciment et de libérer l’eau
emprisonnée dans ces agglomérats [51]. De nombreuses études ont montré que les
superplastifiants ont une adsorption sélective. En effet, les polymères sulfonés s’adsorbent
préférentiellement sur les phases aluminates des ciments et entrent en compétition avec les
ions sulfates dans les réactions qui contrôlent l’hydratation du C3A. Des observations
similaires ont été faites pour les superplastifiants de type polyacrylate. L’adsorption des
superplastifiants sur les phases C3S et C2S est plus faible et plus lente. Cette figure montre
que le polymère s’adsorbe préférentiellement sur les phases aluminates et peu sur les phases
silicates.
Figure 3: Isothermes d’adsorption d’un superplastifiant de type PNS sur les phases pures de
ciment, eau/solide = 0,5 [51].
Une partie de l'eau est piégé dans les pores et ne contribue pas à l'aptitude à l'écoulement. Le
rôle de superplastifiant (polymères) est essentiellement de modifier l'équilibre des forces
inter-particulaires. Les deux plus importants mécanismes sont liés au superplastifiant :
encombrement stérique (Les groupes d'atomes occupent un certain volume dans l'espace et
lorsque deux groupes s'entrechoquent, ils se repoussent) à travers l'épaisseur de couche
adsorbée et répulsion électrostatique à travers la charge électrique induit. En réalité, une fois
que les particules sont suffisamment proches pour leur couches adsorbées se chevauchent, les
deux effets entrent en jeu. Les effets chimiques sont également associés aux superplastifiants,
car ils influencent sur le processus d'hydratation [54].
55
Cette préférence d’adsorption est certainement due à la charge de surface des différentes
phases minérales. En effet, des mesures de potentiel zêta ont montré que les phases
aluminates présentent un potentiel zêta (la charge électrique qu'une particule acquiert grâce
aux ions qui l’entourent quand elle est en solution) positif alors que les phases silicates
présentent un potentiel zêta négatif [55]. L’adsorption de poly électrolytes de charge négative
s’effectue donc préférentiellement sur une surface de charge positive et donc sur les phases
aluminates.
Certains chercheurs ont travaillé sur des superplastifiants et ont permis de déduire certaine
hypothèses.
Aydin et al [56] ont étudié les effets de la finesse du ciment portland obtenus à partir de six
différentes cimenteries turques et de l’interaction du superplastifiant / ciment .Il a été constaté
que l'augmentation de la finesse Blaine du ciment jusqu'à un certain niveau réduit la viscosité
des pâtes de ciment, mais n'a eu aucun effet notable sur la limite d'élasticité des mélanges
pâteux. En d'autres termes, les pâtes avec une viscosité plus faible peuvent être réalisées à
l'aide de ciment plus fin et plus un superplastifiant.
Bagrhaba et al [57] ont utilisé quatre types de superplastifiants en conjonction avec trois
types de fumée de silice pour préparer des échantillons de dalles en béton de ciment pour
mesurer la déformation de retrait plastique et le temps d'atteindre la contrainte maximale. Les
résultats indiquent que la déformation due au retrait plastique varie selon le type de
superplastifiant
et le type de fumée de silice.
56
0.6% en poids de ciment. Ces pâtes ont été hydratés dans deux conditions différentes : (i) à la
température ambiante jusqu'à 90 périodes jour et (ii) le durcissement hydro thermique à une
pression de 8 atmosphères. Les résultats ont révélé que l'addition d'un superplastifiant SR
favoriser la dispersion des particules de ciment et interagit avec Ca (OH)2 et que le SR pour
le ciment Portland ne modifie pas les types de produits d'hydratation formés dans des
conditions normales ou hydrothermale; seulement il a provoqué une diminution du degré de la
porosité des pâtes formées.
57
environnemental global diminue. La résistance du béton aux agressions extérieures peut être
fortement améliorée en réalisant des matériaux compacts qui s’opposent durablement à la
pénétration des agents agressifs. La pénétration des agents agressifs peut aussi avoir lieu grâce
à des fissures [61]. Il est essentiel que chaque structure en béton puisse conserver sa résistance
et continuer de remplir sa fonction tout au long de sa durée de vie utile. Il en résulte que le
béton doit être en mesure de résister aux mécanismes de détériorations auxquels il peut être
exposé. On dit d’un tel béton qu’il a une bonne durabilité [5].La durabilité et la maintenance
des ouvrages existants correspondent à des préoccupations de plus en plus fortes des maitres
d’ouvrages tant pour augmenter leur durée de vie que pour leur assurer un fonctionnement en
toute sécurité et éviter ainsi les risques de défaillance [62]. La durabilité du béton, armé ou
non, dans les conditions agressives, est devenue un sujet d’intérêt majeur et, par conséquent,
un domaine de recherche largement exploré. La durabilité est une propriété de génie du béton,
qui détermine la durée de service des structures en béton de manière significative. En raison
de l'interaction du béton avec des influences externes, les propriétés mécaniques et physiques
du béton peuvent être menacées. Parmi les facteurs menaçants l’attaque des produits
chimiques tels que les acides qui sont nocifs pour le béton. Traditionnellement l’aptitude d’un
béton à résister à la dégradation – c'est-à-dire sa stabilité - était d’apprécier par sa résistance à
la compression. Bien qu’une forte résistance soit une propriété liée étroitement à la structure
poreuse, à la perméabilité et la diffusivité et par conséquent à la durabilité. Ces deux
grandeurs physiques permettent de caractériser l’aptitude des bétons à résister à l’intrusion
des agents agressifs [63].
58
L’attaque par les sulfates peut détériorer très significativement le béton dans un laps de temps
relativement court (10 à 15 ans). La plupart des sols contiennent des sulfates sous formes de
gypses (CaSO4.2H2O) entre 0.010% et 0.05% exprimé en SO4. Ces concentrations
relativement faibles ne sont généralement pas agressives pour le béton. Dans les eaux
souterraines, les concentrations plus élevées en sulfates sont généralement due à la présence
de sulfates de magnésium (MgSO4) ou de sulfates alcalins (K2SO4, NaSO4) : ces eaux
souterraines en contact avec ces sulfates peuvent se charger en ions SO42- . Les sulfates
d’ammonium (NH4)2SO4 se retrouvent fréquemment dans les sols et les eaux en milieux
agraires. De même, les effluents des fours utilisant des combustibles riches en souffre et les
effluents des industries chimiques peuvent contenir de l’acide sulfurique ainsi que la
décomposition des matières organiques peut conduire à la formation de sulfure d’hydrogène
H2S (gaz) qui peut se transformer en acide sulfurique par l’activité bactérienne. L’action des
sulfates peut aussi engendrer une perte de résistance et une perte de masse du béton en surface.
Le gypse ainsi produit peut alors réagir avec les aluminates de calcium pour former de
l’ettringite, C3A.3CaSO4.H30-32. Mais l’ettringite peut également se former à partir de
l’aluminate tétracalcique hydraté C4A.H13 ou du monosulfoaluminate de calcium
C3A.CaSO4.H12.
59
- A partir du C3A anhydre résiduel :
C3A + 3CaSO42H2O + 26H2O C3A.3CaSO4.32H2O (2)
(C4AHX)
C3A.Ca(OH)2.xH2O + 2Ca(OH)2 + 3SO4 + 11H2O C3A.3CaSO4.32H2O (4)
L’attaque par le sulfate de sodium Na2SO4 très soluble entraine la formation d’ettringite
secondaire expansive. Ainsi la sévérité de l’attaque des sulfates est fonction de la
concentration en SO4.
- Réactions de dissolution et d’échange des ions Ca2+ de la portlandite et des C-S-H avec les
ions Mg2+ de l’eau de mer. La réaction de base avec la Portlandite peut s’écrire :
Ca (OH)2 + MgSO4 + 2H2O CaSO4.2H2O + Mg(OH)2 (5)
Gypse Brucite
- Réactions de précipitation d’ettringite pouvant être expansive, par réaction du sulfate avec
les aluminates du liant (C3A, aluminates hydratés) :
C3A + 3CaSO4.2H2O + 26H2O C3A.3CaSO4.32H2O (6)
60
Les sulfates de magnésium ont un mode d’action particulier, encore plus préjudiciable au
béton car, en plus de la formation d’ettringite, se produit la substitution des ions calcium Ca2+
par les ions magnésium Mg2+ au niveau des silicates de calcium hydratés C-S-H. Ceci
entraîne la perte de leurs propriétés liantes et donc la perte de la résistance mécanique du
béton, car les silicates de magnésium hydratés M-S-H n’ont pas de caractère liant. Cependant,
l’hydroxyde de magnésium Mg(OH)2 sous forme de brucite, peut ralentir la pénétration des
sulfates et former une couche protectrice, si celle-ci n’est pas détruite mécaniquement. C’est
ce qui peut expliquer le bon comportement de certains bétons dans l’eau de mer, pourtant
riche en ions sulfate et magnésium [64].
La durabilité peut être décrite comme la résistance du béton à l’influence destructrice d’un
milieu contenant de l’acide, du sulfate et/ou divers produit chimique [65].
L’attaque par les sulfates est l’une des formes les plus agressives de la détérioration de
l’environnement qui affectent la durabilité à long terme des structures en béton. Un béton
attaqué par les sulfates subit une expansion, des fissurations et une dégradation. De nombreux
ouvrage d’art sont exposés à un environnement de sulfate comme les ponts, les quais, les
fondations ou les barrages en bétons. Les ions sulfates dans une solution, se trouvent en
combinaison avec d’autres ions de sodium, potassium, magnésium et calcium. L’attaque des
sulfates est généralement attribuée à la réaction des ions sulfates avec l’hydroxyde de calcium
pour former du gypse et de l’ettringite. Le gypse et l’ettringite formé à la suite d’une attaque
de sulfate sont nettement plus volumineux que les réactifs de départ.
62
Figure 4: Relationship between compressive strength and curing time [65].
Dans son article Sylvie Lorente et al [66], présente l’étude sur l’effet des ions sulfates sur le
béton : l’agent test étant le NaSO4 et MgSO4. Quand une solution de sulfate est en contact
avec un matériau cimentaire saturé, deux processus se produisent :
Figure 5: Example of an SEM picture obtained during the migration of MgSO4 [66].
Dans le cas d’une attaque de sulfate de MgSO4, le sulfate de magnésium hydraté devrait
remplace le CSH résultant en une perte des propriétés de cohésion. Dans la littérature la perte
de résistance mécanique peut être expliquée par le remplacement local de CSH par MSH.
63
Figure 6 : Bound sulfate from migration and diffusion tests [66].
Dans son article V. Tesch et B. Middendorf [67], montre la présence de thaumasite dans les
mortiers pour la restauration. Grâce à des composants hydrauliques et des composants ajoutés
au carbonate de chaux utilisée de ces mortiers, l'apparition de thaumasite peut avoir lieu. La
détérioration a été détectée principalement comme étant l'effritement de la maçonnerie et
comme une réduction de la résistance. Aujourd'hui, il est prouvé que la formation de
thaumasite est la cause de cette diminution de résistance sans nécessairement mener à une
64
réaction d'expansion. En regardant la formule chimique de thaumasite, il peut être vu que pour
la formation de thaumasite, le sulfate, le silicate et le carbonate ainsi que du calcium et de
l'eau sont nécessaires. La formation de thaumasite a lieu à un pH <10,5 et est favorisée par
des températures basses (0-15 ° C) associée à un taux d'humidité élevé. Il existe deux façons
pour que la thaumasite soit formée.
- D'une part, il peut être formé par la réaction de carbonate, de sulfate et de silicate de
calcium en combinaison avec l'eau et qui est représentée en (7):
CSH + gypse + calcite + eau thaumasite + portlandite (7)
65
Tableau 1 : récapitulatif [61]
La nocivité d’un acide dépend de la solubilité du sel qu’il forme lors de la réaction avec les
hydrates du ciment. Les attaques acides se font principalement suivant un mécanisme de
dissolution. Suivant le cas, le phénomène de dissolution peut être accompagné de la
précipitation du sel formé lors de la réaction base + acide si le sel est peu soluble. Ce sel peut
avoir un effet colmatant et ralentir les réactions de dissolution. Les environnements agressifs
du point de vue de la lixiviation et des attaques acides peuvent être assez variés, et combinés à
d’autres types d’agressions. Mais les eaux en contact avec le béton ont en commun d’être
faiblement minéralisées, en particulier en calcium, et neutres (pH = 7) voire acides (pH
<7).Le mécanisme de dégradation induit, provient de ces gradients de concentration entre les
eaux agressives et la solution interstitielle du béton, d’un pH supérieur à 12 donc basique, et
riche en calcium. Les principales espèces lixiviées sont de ce fait les ions calcium Ca2+ et
hydroxyde OH- . Leur transport vers le milieu extérieur est donc diffusif, ce qu’ont permis de
confirmer les modélisations du phénomène. La solution interstitielle n’étant plus saturée en
66
ions calcium et en hydroxyde, les composés solides contenant ces espèces se dissolvent. La
teneur en calcium des produits solides décroît avec la diminution de la concentration en
calcium dans la solution porale. La lixiviation commence par la dissolution de la portlandite,
puis des monosulfoaluminates, l’ettringite et les C-S-H se décalcifient [68 said hocine]
L’acide nitrique fait partie des substances très agressives, car les sels correspondants (nitrate
de calcium) sont très facilement solubles dans l’eau. L’acide sulfurique devrait être
relativement inoffensif, car selon le tableau 1 ci-dessous, les sulfates de calcium sont
difficilement solubles dans l’eau. Mais les ions de sulfate jouent en l’occurrence un rôle
nuisible pour le béton (gonflement dû aux sulfates) [10].
68
Sulfate de calcium hymihydraté
0.241 20 °C 0.22 100 °C
(gypse)
Citrate de calcium (de l’acide
0.85 18 °C 0.96 23 °C
citrique)
Lactate de calcium (de l’acide
3.1 0 °C 7.9 30 °C
lactique)
Formate de calcium (de l’acide
16.2 0 °C 18.4 100 °C
ormique)
Chromate de calcium 16.3 20 °C 18.2 45 °C
Acétate de calcium (de l’acide
37.4 0 °C 29.7 100 °C
acétique)
Chlorure de calcium dihydrate 74.5 20 °C 159 100 °C
Thiosulfate de calcium 100 3 °C --- ---
Nitrate de calcium 121.2 18 °C 376 100 °C
Bromure de calcium 142 20 °C 312 106 °C
Très
Chlorure de calcium 177.7 8 °C ---
soluble
Très
Perchlorate de calcium 188.6 25 °C ---
soluble
La portlandite est le compose qui se carbonate le plus rapidement mais les autres composés
hydratés (aluminates et silicates de calcium) sont aussi sensible à l’attaque par le CO2 et
produisent également de la calcite.
Rq : la pénétration du CO2 et sa réaction avec les hydrates de la pâte divise le béton en deux
parties :
Une zone carbonatée
71
Une zone non carbonatée
La vitesse de carbonatation est en fonction de nombreux paramètre dont les plus important
sont la perméabilité te le taux d’humidité relative du milieu ambiant. La vitesse de
carbonatation est maximale pour une humidité comprise entre 40 % et 80 % (60% est la
valeur critique).en effet, on peut ralentir la progression de la carbonatation en :
Les fortes teneurs en cendres volantes (> 30%) et en laitiers (> 50%) peuvent accélérer la
vitesse de carbonatation du béton. Dans ce cas, une cure humide est de rigueur. Notons que
plus le PH interne du béton est faible, plus les ions chlorures ont un effet néfaste sur la
corrosion. En conséquence, dans le béton carbonaté, une très faible teneur en chlorure peut
provoquer la dépassivation des aciers d’armatures.
72
I.22.3.2. Influence de la composition du béton.
Toute modification de la formation d’un béton produisant une augmentation de sa compacité
par ajout minéraux ou par réduction de sa perméabilité a généralement un effet favorable sur
la résistance à la corrosion .Les principaux paramètres de composition qui influencent la
corrosion des aciers d’armatures sont :
73
Figure 13 : Influence de l’humidité relative sur la profondeur de carbonatation.
Courbe 1, E/C=0,6 ; courbe 2, E/C=0,8 à 20°C [70].
I.23. La corrosion
I.23.1. Introduction
La durabilité d’un ouvrage en béton armé dépend essentiellement de la tenue des armatures à
la corrosion. La corrosion représente l’attaque destructive d’un métal par des réactions
électrochimiques qui conduisent à un transfert d’ions et d’électrons à l’interface métal-
solution. Afin d’étudier et éventuellement d’éviter la corrosion de l’acier dans le béton, il est
nécessaire de connaitre le « mécanisme de corrosion des aciers dans le béton » et de décrire
les différentes techniques d’études permettant de diagnostiquer leur état. Ce chapitre consacré
à la revue bibliographique a été organisé en deux volets :
ii. Corrosion caverneuse (par crevasse) : Elle apparait lorsqu’un métal est au contact
d’un électrolyte. celle-ci s’étend en largeur à la surface de l’interstice ou sous piqures.
74
L’anode dans l’interstice est le siège d’une réaction d’oxydation du métal tandis que le reste
de la surface est la cathode ou se produit la réduction de l’oxygène O2 et de l’eau H2O.
iii. Corrosion par piqures : c’est un type de corrosion localisé qui se traduit à la surface
du métal par la formation, de trou étroit et qui peuvent progresser rapidement en
profondeur .l’origine des piqures est liée à la présence d’hétérogénéité qui en surface
détermine la formation de micro piles locales. Cette hétérogénéité de la surface est due à des
défauts du film passif qui favorise la mise à nu locale du métal : il en résulte la formation
d’une micro pile entre le métal mis à nu qui joue le rôle d’anode donc se corrode et le métal
passif qui constitue la cathode. Les défauts du film passif ont pour origine la présence
d’inclusions dans le métal d’ions agressif tels que les chlorures provenant de la solution.de
même, la concentration élevé en O2 dissous à la surface du métal peut favoriser la corrosion
par piqure.
iv. Corrosion sous contrainte : elle se produit sous l’action commune d’une contrainte
mécanique et d’un milieu corrosif : la CSC se manifeste sous la forme de fissure.
vi. Corrosion par érosion (cavitation) : elle est due à l’action conjointe d’une réaction
électro-chimique et d’un enlèvement mécanique de matière qui survient à l’écoulement rapide
de fluide.
En général, l’origine de la corrosion est la formation d’une pile électrochimique, qui se forme
lorsqu’il y a une différence de potentiel (d.d.p) entre deux parties à la surface du métal. Ainsi,
la surface du métal dans le béton est constituée d’une multitude de micro piles constituées de
zone anodiques et de zone cathodiques. Les armatures dans le béton sont protégées grâce à
l’alcalinité forte du béton dont le pH est supérieur à 12.dans ces conditions un film passif
protecteur mince et adhérent nommé « film passif » se forme à la surface de l’acier .Ce film
d’oxyde protège les aciers contre la corrosion dans les conditions normales. L’analyse de la
couche passive montre que l’acier dans le béton est effectivement recouvert d’une pellicule
fine d’une solution solide de Fe3O4 et γFe2O3 dont l’épaisseur varie entre 10-3 et 10-1 µm
[70].Dans cet état non carbonaté (béton sain) l’acier est passivé en raison de la stabilité des
produits formés dans ces conditions en particulier le Fe3O4 (magnétite) [74/mendoza
interface].En présence d’eau et d’oxygène ce film passif peut être détruit par des agents
75
agressif comme les chlorures et les sulfates. La corrosion des armatures dans le béton a
principalement lieu à la suite de la pénétration des ions chlorures (défini par une concentration
critique) et de la carbonatation du béton d’enrobage.
Les ions chlorures : ils pénètrent dans la structure poreuse du béton et peuvent
atteindre l’armature ; Si les ions chlorures sont présents en quantité suffisante autour
de la couche passive il se forme des complexes avec les ions métalliques et déplacent
les molécules d’eau. Ces produits diffusent ensuite dans la solution interstitielle.la
corrosion ne se forme qu’en présence d’oxygène et d’humidité comprise entre 70% et
80%.
76
I.23.2.1. Nature électrochimique de la corrosion.
La corrosion des armatures en acier dans le béton est un processus électrochimique qui
implique l’existence d’une anode, d’une cathode et d’un milieu électrolytique (eau
interstitielle dans le béton) pour constituer une pile électrochimique. La création de ces piles
sur l’armature conduit à la dissolution du métal dans les zones anodiques selon la réaction
d’oxydation [73].
Les électrons libérés par la réaction anodique sont consommés à la cathode par la réaction
cathodique.
En l’absence d’oxygène :
2H2O + 2e– 2OH- + H2
En présence d’ion oxonium (sans oxygène), on obtient :
77
2H3O+ + 2e– 2H2O + H2
L’eau réagit avec l’oxygène O2 à la cathode et permet d’établir le circuit des charges
électriques portées par les ions entre l’anode et la cathode.
Les réactions d’oxydation se poursuivent pour former de nouveaux produits dont certains sont
très expansifs. Ces réactions principales d’oxydoréduction sont suivies des réactions
secondaires de formation des produits de corrosion à la surface du métal: la rouille apparait
lorsque les ions ferreux (Fe 2+
) réagissent avec les ions OH- pour former l’hydroxyde ferreux
Fe(OH)2 selon l’équation suivante :(migration des ions OH- vers l’anode )
Par ailleurs les réactions se poursuivent et dépendent des conditions de PH, d’oxygénation de
l’eau, des ions présents en solutions et de la valence de l’atome de fer.
La rouille formée sur les armatures est un mélange de ces trois constituants en proportion
variable, dépendant de nombreux facteurs comme l’âge du béton et la nature du milieu
environnant.
I.23.2.2. En conclusion :
La réaction de la corrosion impliqué la présence simultanée de quatre milieux ou ont lieu les
processus élémentaires
78
Une zone anodique correspondant à l’oxydation du fer
Une zone cathodique correspondant à la réduction d’espèces chimiques en solution
( H2O ,O2 dissous)
Un milieu conducteur d’électrons (acier)
Un milieu électrolytique (ionique) environnant : liquide interstitielle du béton qui
assure le transport es ions par diffusion.
1
2Fe2+ + 2O2 + 3H2O 2γ – FeOOH + 4H+
79
la formule chimique FeOOH globalement désigne la rouille il s’agit d’un oxyde hydrate d’une
stœchiométrie intermédiaire entre l’oxyde ferrique hydrate et l’hydroxyde ferrique Fe(OH)3 :
La rouille γ – FeOOH se comporte donc comme un oxydant vis à vis du fer de la même
manière que l’oxygène. Lors des phases sèches (film d’eau très mince et forte concentration
en oxygène) la magnétite réagit avec l’oxygène pour reformer la lépidocrocite γ – FeOOH
selon la réaction :
1
2Fe3O4 + 2O2 + 3H2O 6γ – FeOOH
On assiste donc à un phénomène cyclique entre les phases humides et sèche conduisant à une
transformation de lépidocrocite γ – FeOOH en magnétite Fe3O4 et réciproquement, avec
consommation de métal durant la phase humide. Pour cette raison, les cycles d’humidité
(changement entre phase de mouillage et séchage) ont donc une très forte influence sur la
vitesse de corrosion [74].
80
Figure 16.c: Phase d'oxydation "sèche" [74].
- 77% d’azote, 21% d’oxygène, 0.03%de dioxyde de carbone, 1% d’argon et des traces de gaz
rares (hélium, krypton).
- Polluants : SO2, NO2, ions chlorure, poussières.
Le SO2 ou anhydre sulfureux est le polluant le plus important .il provient essentiellement de la
combustion du pétrole et du charbon. Le NO2 ou peroxyde d’azote provient de la combustion
à haute température notamment dans les moteurs d’automobiles et joue un rôle moins
important que le SO2 et les ions chlorures. La corrosion atmosphérique de l’acier peut être
représentée par l’équation stœchiométrique suivante :
En réalité, la réaction du fer avec l’oxygène et l’eau peut suivant les conditions donner
naissance à une multitude d’oxydes et d’hydroxydes comme le montre le tableau ci-
dessous [76/bensaada]:
Exemple :
82
(8.314 × 298) [𝐹𝑒 2+ ]
𝐸𝐴 = −0.44 + 𝐿𝑛
2 × 96500 [𝐹𝑒]
𝑅𝑇 0.06
Le terme 𝐿𝑛 ….équivaut à 𝑙𝑜𝑔10 donc
𝜂Ϝ 𝜂
0.06
𝐸𝐴 = −0.44 + 𝑙𝑜𝑔10 [𝐹𝑒 2+ ] puisque [Fe] = 1
2
[Fe2+] est la concentration en ions définie par la solubilité de Fe(OH)2 qui reste faible.
𝑒 = 𝐸𝑐 − 𝐸𝐴
0.06
𝑒 = 1.241 + 0.015𝑙𝑜𝑔10 [𝑂2 ] − 0.06𝑃𝐻 − (−0.44 + 𝑙𝑜𝑔10 [𝐹𝑒 2+ ])
2
L’électrode de référence est une électrode impolarisable et dont le potentiel est choisi à zéro
sous conditions standards : 𝑃𝐻2 = 1 𝑏𝑎𝑟𝑠, T = 25 °C = 298 °K , E° = 0, [H3O+] = 1 mol/L.
83
L’électrode de référence arbitrairement choisie est l’électrode standard à hydrogène
(E.S.H).elle est constituée d’un métal inerte, impolarisable en platine (Pt) plongée dans une
solution d’acide normale à 25°C, PH = 0 dans laquelle on effectue un barbotage d’hydrogène
pur sous une pression d’une atmosphère (𝑃𝐻2 = 105 𝑃𝑎 ).le processus réversible dont cette
1
électrode est le siège d’une oxydo-réduction du couple (H+/H2) : H+ + e- 𝐻2
2
𝐻+
𝐸𝐻 +⁄ = 𝐸 ° 𝐻 +⁄ + 0.06 𝑙𝑜𝑔10 1 avec 𝑃𝐻2 = 1 bar
𝐻2 𝐻2 2
√𝑃𝐻2
Soit 𝐸𝐻 +⁄ = 𝐸 ° 𝐻 +⁄ = 0 𝑣𝑜𝑙𝑡.
𝐻2 𝐻2
Dans une solution S1 de CuSO4II de concentration 1 mol/L, on plonge une lame de cuivre et
une électrode au calomel saturée (E.C.H) : le voltmètre indique E= (Veu – VECH) = +0.10 V.
On peut en déduire la valeur du potentiel standard du couple Cu2+/Cu [77/livre chimie bac].
Volt
0 +0.24V +0.10V °
𝐸𝐶𝑢 2+ = 0.34 𝑉
E°Cu2+/Cu = 0.24+0.10 = 0.34 V ⁄
𝐶𝑢
84
On refait la même expérience avec une solution S2 de sulfate d’aluminium Al2(SO4)3 de
concentration C = 1 mol/L ; le voltmètre indique E = ( VAL-VECS) = -1.90 Volt d’où la valeur
du E°Al3+/Al.
Al3+/Al ESH ECS
Volt
0 +0.24V
-1.90 V
°
𝐸𝐴𝑙 3+ = −1.66 𝑉
-1.66 V ⁄
𝐴𝑙
La f.e.m de la pile constituée des deux couples Cu2+/Cu et Al3+/Al est la d.d.p entre les
électrodes. L’aluminium est la borne négative car le couple de potentiel correspond au plus
petit potentiel : E = 0.34 – (-1.66) = 2 Volt Ou encore, on utilise les mesures su voltmètre : E
= 0.10 – (-1.90) = 2 Volt.
I.23.6. Immunité
La corrosion d’un métal ne peut pas avoir lieu si le potentiel de la surface du métal € est
inférieur au potentiel d’équilibre Eq du processus d’oxydation. La condition selon laquelle le
métal n’a aucune tendance à passer à la forme d’oxyde (E<Eeq) s’appelle la condition
d’immunité : la corrosion se produit si E >Eq. Le potentiel E dépend de la nature du métal et
de l’électrolyte mais le potentiel E change également s’il y a un courant électrique entre le
métal et l’électrolyte. Ainsi la corrosion augmente quand le courant circule du métal vers
l’électrolyte : c’est le courant cathodique. La loi de Nerst permet de calculer le potentiel Eeq.
(EeqH2 est le potentiel d’équilibre de la formation d’hydrogène : correspond à un processus
cathodique)
85
Dans le cas de corrosion active (acier dans le sol dans l’eau de mer et dans le béton carbonaté)
le taux de corrosion proportionnel au courant de corrosion (Ia) augmente avec l’augmentation
du potentiel.
Dans le cas où les aciers ont un comportement actif-passif (cas des aciers dans le béton ou
dans les environnements alcalins mais aussi les aciers inoxydables dans des milieux neutres).
Le courant de corrosion (Ia) augmente légèrement avec l’augmentation du potentiel de Eeq à
EeqH2( potentiel d’équilibre de la formation d’hydrogène) puis diminue à une valeur très petite
dues à la formation de film d’oxyde à la surface du métal pour finalement augmenter aux
potentiels élevé si le film a été détruit. La formation d’hydrogène H2 étant un processus
cathodique, elle peut avoir lieu quand le potentiel du métal E devient plus bas que le potentiel
d’équilibre de la formation d’hydrogène Eeq,H cad E<Eeq,H. Ce potentiel d’équilibre de la
formation d’hydrogène (Eeq,H )change avec le PH selon la loi de Nerst .
Ex : quand le PH sur la surface d’armature est supérieure à 12.5, Eeq,H sera inférieur à 950 mV.
Le PH de la solution interstitielle dans les pores du béton sain est compris entre 12.5 et 13.4.
Avec cette valeur élevée du PH, l’acier se recouvre d’un oxyde protecteur qui forme la couche
passive protégeant les aciers de la corrosion. La couche d’oxyde contient du calcium mais des
recherches ont montré que cette couche se forme même en absence de calcium. Les conditions
d’existence et d’équilibre de cette couche passive peuvent être calculées à l’aide du
diagramme de Pourbaix qui représente en fonction du PH, le potentiel réversible des réactions
d’électrodes calculé par l’équation de Nerst. A l’aide de ces diagrammes, on peut distinguer
86
les domaines d’immunité, de corrosion, de passivation et de stabilité thermodynamique de
l’eau à la pression atmosphérique.
Dans un béton sain en état non carbonaté (PH de l’ordre de 13.5 et T =25°C) les
armatures sont dans un état électrochimique stable qui empêche la corrosion : immunité ou
création d’un film passif qui empêche la corrosion.
Pour des valeurs supérieures à -0.8V, les oxydes forment un film passif à la surface
de l’acier en réduisant la vitesse de corrosion.
Dans le cas de formation d’oxydes en milieu aqueux, les réactions d’électrons font
intervenir les ions oxoniums (proton solvaté = H3O+) cad H+ + H2O H3O+
87
Tous les métaux dont le potentiel d’équilibre est situé en dessous de la droite (a)
sont attaqués par l’eau avec dégagement d’hydrogène gazeux (eau se réduit en formant de
l’hydrogène) 2H2O + 2 e- 2OH- + H2
Ceux situé entre les droites (a) et (b) ne sont attaqués qu’en présence d’oxygène.
L’analyse de la couche passive montre que l’acier dans le béton est recouvert d’une
pellicule fine d’une solution de Fe3O4-γFe2O3 dont l’épaisseur varie entre 10-3 et 10-1 µm. la
concentration environs des ions Fe2+ et Fe3+ dissous est de 10-6 mol/L lorsque la couche
passive se détruit et que la corrosion se développe, le potentiel évolue vers les valeurs
nettement négatives.
Par contre, en milieu alcalin, la corrosion du fer ne se produit pas car les oxydes
formés par réaction avec les ions OH- (hydroxyles) sont insolubles. Sa composition chimique
dépend su PH, du potentiel de l’acier et aussi de l’existence de l’oxygène.
L’interface acier-béton peut être dans un état passif, semi-passif ou actif (corrosion).
A l’état semi-passif, le film d’oxyde est constitué de deux couches, le premier est
directement sur la surface d’acier et composé de Fe3O4-γFe2O3, la seconde est formé du
mélange de α-FeOOH et de Fe3O4-γFe2O3. En conséquence cette couche inhomogène et
poreuse est moins efficace contre la corrosion.
I.23.7.2. Dépassivation
Dans la solution interstitielle du béton sain, les ions Fe2+ produit au cours de la réaction
anodique peuvent rester sous forme de Fe(OH)2 ou être oxyder en ions Fe3+ (qui se trouvent
sous forme de Fe(OH)3).dans ce cas, l’acier est protégé et il n’y a pas de dommage détectable
dus à la corrosion. La dépassivation de l’acier dans le béton se produit le plus souvent par
l’action de deux agents qui peuvent se présenter simultanément : le dioxyde de carbone
(carbonatation) et la présence de chlorure au niveau des armatures. Ces deux agents
88
interagissent entre eux puisque la carbonatation peut affecter la diffusion des chlorures au sein
du béton en modifiant la structure des réseaux poreaux : en effet, la carbonatation pourrait
provoquer une réduction de la porosité totale et une redistribution de la taille des pores ; cela
pourrait rendre la pénétration des chlorures plus difficile.
De plus, lorsque la teneur en chlorure atteint ou dépasse une valeur critique, la couche passive
ne peut plus protéger l’acier. La dépassivation nécessite un taux de chlorure élevé si
l’alcalinité de la solution interstitielle est suffisamment élevée. Par contre, si le PH est
inférieur à 9.5, la teneur critique en chlorure nécessaire pour provoquer la dépassivation est
plus faible. La présence d’ion chlorure attaque le film d’oxyde mais n’a pas d’influence sur la
composition et la structure des produits de corrosion. C’est l’oxygène qui détermine la
composition chimique .Selon Tutti [tutti] le processus de corrosion des aciers dans le cas d’un
béton initialement sain s’effectue généralement en trois étapes :
Phase A ou phase d’initiation : l’acier est stabilisé par la couche de passivation qui
empêche la formation de rouille mais au cours de cette période, les agents agressifs pénètrent
dans la structure poreuse du béton d’enrobage.
Phase C : la formation des produits d’oxydation provoque un gonflement qui finit par
provoquer la fissuration de l’enrobage.
89
Figure 21: Cinétique du comportement des armatures et du béton d’enrobage [73].
- Eau de mer
- Les sels de déverglaçage
Chacun de ces environnements agressifs peut se décliner en différentes conditions
d’exposition selon les caractéristiques du béton et de l’environnement (taux de saturation,
concentration en chlorures, températures).
Ces différentes conditions d’exposition aux chlorures ont pour conséquence commune la
corrosion des armatures du béton armé. En effet, à partir d’une concentration limite en
chlorure de la solution interstitielle du béton est souvent exprimée comme un rapport entre la
[𝐶𝑙− ]
concentration en ions chlorure et hydroxydes :
[𝑂𝐻 − ]
L’acier n’est plus passivé et la corrosion des armatures peut débuter.[78/these rozierel]Le
calcul de la durée de vie à partir de sollicitation mécaniques et environnementales requiert la
bonne connaissance des propriétés des matériaux, en particulier ses propriétés de transport.
L’absorption capillaire se produit lorsque le béton sec ou partiellement saturé est imbibé par
la solution saline.
90
La diffusion résulte d’un gradient de concentration en chlorure de la solution porale entre la
surface exposé et le cœur sain, elle se produit en milieu saturé. Les deux mécanismes peuvent
coexister dans le cas de cycles d’humidification et séchage (ex : zone de marnage des
ouvrages partiellement immergés).
Rq : La diffusion naturelle dans le béton étant généralement trop lente pour la qualification
des compositions, de nombreux modes opératoires ont pour but d’accélérer, notamment en
imposant un champ électrique : on parle alors de migration.
Les chlorures en solution qui pénètrent dans le béton peuvent réagir chimiquement avec les
C3A du ciment. Cette réaction produit des monochloroaluminate hydraté (C3ACaCl2.10H2O)
ou sel de Friedel qui est un hydrate relativement stable dans le béton : ces ions chlorures sont
appelés « chlorures fixés » ou « chlorures liées ».La formation des chloroaluminates permet
de fixer des chlorures dans le béton, ce qui réduit la teneur en chlorure solubles et les risques
de corrosion. Ce phénomène explique pourquoi les ciments riches en C3A offrent en général
une meilleure protection contre la corrosion des aciers d’armatures.
On distingue :
91
i. Les chlorures libres : sous forme ionique dans la solution interstitielle, ils sont
extractibles à l’eau appelé « chlorures soluble dans l’eau ».
ii. Les chlorure totaux : incluent outre les précédents, ceux fortement adsorbée
physiquement sur le CSH et ceux chimiquement liés dans la matrice cimentaire sous
forme de chloroaluminate de calcium.
On considère que seuls les chlorures libres peuvent diffuser et jouer un rôle actif dans le
processus de dépassivation et de corrosion des armatures. Les bétons à base de CEM/I à
teneur élevé en C3A sont plus résistants à la corrosion induite par les chlorures en raison de
leur capacité à fixer une quantité importante de chlorure qui ne seront plus disponible pour
dépassiver les aciers. La propagation de la corrosion s’amorce pour une concentration en ion
chlorure de l’ordre de 0.5% en poids de ciment.
seuil est atteint lorsque la concentration critique en ions chlorure est de l’ordre de 0.2% à 0.4 %
par rapport à la masse du ciment. Cette concentration critique dépend du PH car une faible
modification du PH produit une très grande variation de la concentration en OH- et par
conséquent de la concentration critique en chlorure. Dans le béton carbonaté (PH ≈ 9) même
une faible concentration en chlorure peut initier la corrosion. Les chlorures peuvent être
piégés chimiquement par les aluminates ou physiquement par adsorption sur les parois des
pores. Les chlorures piégés interviennent peu lors du processus de corrosion. Certains
granulats peuvent contenir des chlorures : ils ne peuvent pas être lixiviée de la solution
interstitielle ; ils ne jouent donc aucun rôle dans le processus de corrosion.
92
Dans les bétons très faiblement saturés, la corrosion ne se produit pas nécessairement même si
la concentration des ions chlorures est très élever (il n y a pas assez d’eau pour amorcer la
corrosion).
Dans les bétons totalement saturés, la corrosion ne se produit pas nécessairement même si la
concentration en ion chlorures est élevé puisqu’il peut y avoir un manque d’oxygène pour
entretenir le processus de corrosion. Dans le calcul de la teneur en ions chlorures solubles, on
doit tenir compte de l’apport de chacun des constituants du béton (adjuvant, granulats, ciment,
ajout minéraux, etc…).on mesure la teneur en ions chlorure solubles dans le béton en utilisant
l’essai ACNOR A23.2-4B.
Dosage au titrimètre (titration potentiométrique à courant nul avec l’aide d’une électrode
d’argent) : elle se base sur la réaction de précipitation du chlorure d’argent (AgCl) avec une
solution de nitrate d’argent (0.01N).
93
L’attaque du métal est localisée en des points particuliers appelé piqures. Les piqures (trous
étroits) constituent les sites anodiques et le film passif les surfaces cathodiques ; on observe
des micros piles dont le rapport des surfaces cathode/anode est élevé. Cela conduit à des
densités de courant de corrosion localement très grandes. Au niveau des aires cathodiques, la
production des ions OH- relève le PH, ce qui réduit les possibilités d’attaques ultérieurs sur
ces surfaces. Pour que les réactions se poursuivent, il faut que les ions Cl- activant soient
[𝐶𝑙− ]
toujours disponibles au détriment des ions OH- passivant afin de maintenir le rapport [𝑂𝐻 −] au-
corrosion des aciers, dans une solution alcaline dont l’intervalle de PH est de 11,6 à 12,4 est
de l’ordre de 0,6.
- Lorsque Cl-> OH-, l’hydroxyde ferreux formé est instable. Cette instabilité correspond
à la formation de produits de corrosion.
94
La diffusion des chlorures combinés au cation bivalent Ca2+ comme le CaCl2 est plus rapide
que celle des cations monovalents (Na+) comme le NaCl. La fixation des ions chlorure réduit
la dimension des pores les plus petits en modifiant la morphologie des fibres de CSH ainsi les
ions chlorures libres mais aussi les ions chlorures liés en modifiant la géométrie des pores,
influent sur le processus de pénétration. L’incorporation des additions minérales dans les
ciments permet de relever trois conséquences à la pénétration des chlorures.La capacité de
fixation des ions chlorure est déterminée par la concentration en C3A et C4AF du liant or la
teneur de ces composés diminue par effet de dilution en présence de laitiers de haut fourneau
ou de cendres volantes puisque les aluminates proviennent du clinker ce qui réduit la quantité
de chloroaluminates formé. Certains auteurs montrent que la quantité de chlorures liés est plus
élevée dans les ciments composés aux laitiers et aux cendres volantes que dans les ciments
Portland. Par contre, la quantité de chlorures liés et des chlorures libres est moindre dans un
béton renfermant des fumées de silice. Les travaux de Short et Page ont montré que la
diminution de capacité de fixation des ions chlorures proviendrait de l’accroissement de la
solubilité des chloroaluminates provoquée par l’abaissement du PH de la solution interstitielle
en présence de la fumée de silice. Les additions minérales réduisent le PH de la solution
interstitielle dont l’effet est plus marqué avec la fumée de silice.
𝐽 = −𝐷 𝑔𝑟𝑎𝑑 𝐶
𝑑𝑚 𝑑𝑐𝐿
= −𝐷𝑒 ( ) . 𝑆
𝑑𝑡 𝑑𝑥
𝑑𝑚
: Flux ou débit massique cad la masse diffusant par unité de temps (kg.m-2.S-1 )
𝑑𝑡
𝐷𝑒 : Coefficient de diffusion effectif des ions chlorures dans le matériau (m²/s).Il est fonction
du matériau (composition, état de carbonatation, fissuration…) et des conditions
environnementaux (concentration en chlorure, température).
𝑑𝑐𝐿
: Gradient de concentration pondérale en chlorure libre (kg.m-4) < 0.
𝑑𝑥
95
𝑑𝑐𝐿 = (𝐶𝑓 − 𝐶𝑖 ) < 0
𝐶𝐿 : Concentration en chlorure libre de la solution interstitielle (kg/m3) à la profondeur x à
l’instant t.
S : surface d’échange (m²).
Cette loi permet de calculer le flux massique des ions chlorures en régime permanent associé
à un gradient de concentration pondérale.
Rq : dans le cas où l’on considère des interactions électriques entre les ions, on utilise
l’équation de Nerst-Plank.
2
𝜕𝐶𝐿 𝜕𝐶𝐿
= 𝐷𝑎
𝜕𝑡 𝜕𝑥 2
Cette relation est généralement utilisée pour décrire la pénétration des ions chlorures par
diffusion dans le béton saturé en régime non stationnaire (fluide non parfait).
𝐷𝑒
𝐷𝑎 =
𝜕𝑐𝑚𝑓
𝑝+𝜌
𝜕𝐶𝐿
96
I.24. Techniques d’études de la corrosion des aciers dans le béton.
I.24.1. Mesure du potentiel d’électrode
On peut évaluer l’état de corrosion des aciers d’armatures d’une structure de béton en faisant
un relevé du potentiel de corrosion.la technique consiste à mesurer localement la d.d.p entre la
surface de l’enrobage et la barre sous-jacente (half-cell potentiel).Cette mesure peut être
effectuée selon la norme ASTM C 876-80.
Le potentiel est mesuré par rapport à une électrode de référence : l’électrode Cu/CuSO4(ESC)
est très généralement utilisée sur site du fait de sa robustesse et de son économie. D’autres
types d’électrode peuvent aussi être utilisés.
Un potentiel supérieur à 600Mv (CSE) indique que le taux de corrosion est contrôlé par la
réaction anodique. Un potentiel inférieur à 600mV CSE indique que le taux de corrosion est
contrôlé par la réaction cathodique. Le manque d’oxygène à la cathode diminue l’activité de
corrosion.La norme ASTM C876-91fixe une probabilité de corrosion en fonction des niveaux
de potentiel de demi-cellule mesurée dans les zones particulières.
97
Tableau 5 : Probabilité de corrosion en fonction du potentiel de demi-cellule (Norme ASTM
C876-91) [71].
Il est nécessaire de coupler ces mesures avec des essais supplémentaires pour pouvoir tirer des
conclusions claires sur l’état de la corrosion :
- Teneur en ions chlore
- Profondeur de carbonatation
- Relevé des zones de délamination
- Analyse des conditions d'exposition (humidité du béton)
a) Dosage en chlorure :
On peut mesurer la teneur en chlorure soluble à l’eau à partir de petits échantillons carottés, à
partir de poudres recueillies lors d’un forage/ou à partir de la solution interstitielles extraites
par pressage de la pâte de ciment. Méthodes ASTM 1218, AASHTO T260, FHWA RD-77-
85.ces méthodes permettent de fournir une estimation de la quantité de chlorures libres (non
piégés) dans le béton. On peut mesurer la quantité de chlorures totaux (digestion à l’acide) en
utilisant différentes techniques (électrode spécifique, titration, etc.…).
b) Localisation de délamination
La technique consiste à localiser les zones de fissuration au niveau de l’interface entre les
barres d’armature et le couvert du béton à l’aide d’un marteau mais cette technique sous-
estime l’ampleur de dégradations avec parfois des écarts de plus de 40%.
98
résistif s’oppose à l’établissement des courants ioniques et limite ainsi la cinétique de la
corrosion.
L’interprétation des mesures de résistivité est empirique (cad qui n’a rien de rationnel ni de
systématique, s’appuie que sur l’expérience) [71].
R > 20 kWcm Taux de corrosion faible
10 < R < 20 kWcm Taux de corrosion faible à modéré
5 < R < 10 kWcm Taux de corrosion élevé
R < 5 kWcm Taux de corrosion très élevé
Cette technique de mesure devrait être mise en œuvre systématiquement en complément des
mesures de potentiel afin d’affiner le diagnostic de la corrosion. Le couplage de ces deux
techniques se révèle intéressant puisqu’il permet d’accéder à une information qualitative sur
la cinétique de corrosion.
99
De nouveaux types d’appareils plus précis sont actuellement disponibles. On peut interpréter
les mesures à l’aide de la table suivante :
Les mesures sont sensibles par la température et l’humidité. Selon la loi de Faraday, un
courant de corrosion de 1,0 µA/cm2 d’acier correspond à une attaque de 11.6µm/année.
100
101
102
103