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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR


ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE MENTOURI - CONSTANTINE -

FACULTE DES SCIENCES EXACTES


DEPARTEMENT DE MATHEMATIQUES

N° d’ordre :.............................
Série :......................................

MEMOIRE
Présenté Pour Obtenir Le Diplôme De Magister
En Mathématiques

THEME

SUR LA METHODE DE FOURIER POUR L’ETUDE


D’UNE CLASSE D’EQUATIONS OPERATORIELLES

Option :
Analyse

PAR :

Mme Derdoukh Assma

Devant le jury :

Président : M. Denche Prof. Univ. Mentouri Constantine


Rapporteur : A. Hebbeche M.C. Univ. Mentouri Constantine
Examinateurs : C. Saidouni M.C. Univ. Mentouri Constantine
A. Hameida M.C. Univ. Mentouri Constantine
Remerciement

Mes remerciement s’adressent à :

Monsieur le professeur A.HEBBECHE pour

l’attention et la disponibilité dont il a su faire

preuve au cours de ces années de thèse.

Je voudrai également remercier les

membres de mon jury :

Mr .M.DENECHE professeur à

l’université Mentouri de Constantine.

Mr .A.HAMEIDA et Mr .C.SAIDOUNI ;

Maitres de conférences à l’université

Mentouri de Constantine, pour l’honneur

qu’ils m’ont fait en portant leur attention sur

ce travail.
Dédicace
Tous les mots ne sauraient exprimer la gratitude, l’amour, le

respect, la reconnaissance, c’est tous simplement que : Je dédie cette thèse de

magistère à :

A Ma tendre Mère Khamsa : Tu représente pour moi la source de

tendresse et l’exemple de dévouement qui n’a pas cessé de m’encourager. Tu as

fait plus qu’une mère puisse faire pour que ses enfants suivent le bon chemin

dans leur vie et leurs études.

A Mon très cher Père Hocine : Aucune dédicace ne saurait exprimer

l’amour, l’estime, le dévouement et le respect que j’ai toujours pour vous. Rien

au monde ne vaut les efforts fournis jour et nuit pour mon éducation et mon

bien être. Ce travail et le fruit de tes sacrifices que tu as consentis pour mon

éducation et ma formation le long de ces années.

A mon très cher mari Youcef Yazid : Tes sacrifices, ton soutien

moral et matériel m’ont permis de réussir mes études. Ce travail soit

témoignage de ma reconnaissance et de mon amour sincère et fidèle.

A la mémoire de mon petit bébé Mohamed Iade ; je t’aime

énormément.

A mon cher frère : Oussama.

A mes sœurs : Amel, Karima et Chahira.

A mes chers beaux parents.

A mes chère belle sœurs, mes chers beaux frères.

A mes très chère amis : djamaa , fairouz , nawel ,assia , hiba ,noura ,

chafia mounia , salim ,abdelhaq ,meriem ,asma .

A monsieur Nedjahi abdelwahab : Cette humble dédicace ne saurait

exprimer nom grand respect et ma profond estime, que dieu vous procure

bonne santé et long vie.

A monsieur Yahyaoui : qui ne cessé pas de m’encourager et me

conseillée. Cette humble dédicace ne saurait exprimer mon grand respect et

ma profonde estime.

A tous les membres de ma promotion.

A tous mes enseignants depuis mes premières années d’études.

A tous ceux qui me sens chers et que j’ai omis de citer.


Table des matières

I Notions préliminaires sur les opérateurs symétriques et auto-

adjoints 3
0.1 Spectre et résolvante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
0.2 Spectre et résolvante d’opérateur auto-adjoint . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
0.2.1 Classi…cation des points de spectre d’un opérateur auto-adjoint . . . 22
0.3 Extension d’opérateur symétrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
0.3.1 Espaces de défaut d’un opérateur symétrique . . . . . . . . . . . . . . 25
0.4 Transformation de CAYLEY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
0.4.1 Domaine de dé…nition d’un opérateur adjoint . . . . . . . . . . . . . 31
0.4.2 Construction d’extension d’opérateur symétrique . . . . . . . . . . . 39
0.5 Spectre d’extension auto-adjointe d’opérateur symétrique . . . . . . . . . . . 42
0.5.1 Théorié spectrale d’opérateur auto-adjoint . . . . . . . . . . . . . . . 48
0.5.2 Intégrale par rapport à une famille spectrale . . . . . . . . . . . . . . 49

0.5.3 Résolvantes généralisées d’un opérateur symétrique . . . . . . . . . . 55

II Méthode de Fourier de separation des variables 62

0.6 Méthode de Fourier de separation des variables . . . . . . . . . . . . . . . . 63


0.7 Exemple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66

1
Introduction
Bien que la théorie abstraite des opérateurs auto-adjoints et symétriques semble ache-
vée, le probleme de la décomposition spectrale explicite des opérateurs concrets (di¤érentiels,
integraux, integro-di¤erentiels, etc.) est un domaine de recherche important. Il y a un grand
nombre de travaux consacrés à la décomposition spectrale des opérateurs di¤erentiels ordi-
naires et aux dérivées partielles, voir par exemple les monographies de N. I. Akhiezer et I. M.
Glazman [1], Yu. M. Berezanskii [3], Kostyuchenko A. G et Sargsyan I. S. [5], .B.M. Levitan
[8], M. A. Naimark [10] et E. C. Titchmarch [20].
Le mémoire présenté est consacré à l’étude des propriétés spectrales d’operateurs sy-
métriques réguliers d’une part, et d’autre part à la methode de Fourier pour une classe
d’equations operatorielles. Elle est composée de deux chapitres. On commence tout d’abord
au premier chapitre par une étude détaillée des proprietes spectrales des opérateurs auto-
adjoints et symétriques réguliers pour le plus de details voir [2, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17].
On commence par une presentation de la classi…cation des points du spectre d’un operateur
auto-adjoint. Une grande partie est consacrée à la construction d’extensions auto-adjointes
d’un operateur symétrique et à l’étude de leur spectre. En particulier on présente l’étude
des résolvantes generalisées d’une certaine classe d’opérateurs symétriques d’indice de dé-
faut (1; 1), une formule explicite de ces résolvantes est donnée, di¤erentes questions de la
théorie des extensions auto-adjointes et des résolvantes généralisées ont été développées dans
[4, 6, 7, 9, 14, 15, 16, 17, 18, 19] .
Le dernier chapitre est consacré au développement de la méthode de Fourier pour une
classe d’equations opératorielles à opérateurs symétriques à indices de défaut …ni, et en…n
on termine le chapitre par une illustration des resultats obtenus sur un exemple concret.

2
Première partie

Notions préliminaires sur les


opérateurs symétriques et
auto-adjoints

3
Soit H un espace de Hilbert.
Un opérateur A dans H est une application linéaire dont le domaine D(A) est un sous-
espace de H et dont l’image R(A) est contenue dans H .
Le graphe G(A) d’un opérateur A dans H est un sous-espace de H H dé…ni par :

G(A) = ffx; Axg telque : x 2 D(A)g :

L’espace nul N (A) d’un opérateur A dans H est dé…ni par :

N (A) = f x 2 D(A) tel que :Ax = 0g :

L’opérateur S est une extension de l’opérateur A (i.e.) D(A) D(S) et Sx = Ax pour


toute x 2 D(A) si et seulement si , G(A) G(S) et on écrit : A S:
Opérations algébriques :
– La somme :
(S + A)(x) = Sx + Ax avec D(S + A) = D(S) \ D(A):
– Le produit :

(S:A)(x) = S(A(x)) avec D(S:A) = fx 2 D(A) tel que : A(x) 2 D(S)g.

– Les lois usuelles d’associativité : (R + S) + A = R + (S + A) ; (RS)A = R(SA).


– Les lois de distributivité : (R + S)A = RA + SA ; A(R + S) AR + AS: Car il se
peut que (R + S)x 2 D(A) même si Rx ou Sx n’est pas dans D(A):
– Multiplication par scalaire :
Si = 0 Alors D( A) = H et A = 0:
Si 6= 0 Alors D( A) = D(A) et ( A)x = (Ax) pour x 2 D(A):

Dé…nition 1 (opérateur fermé) Un opérateur fermé dans H est un opérateur dont le graphe
est un sous-espace fermé de H H:

Lemme 1 Un opérateur A est fermé si et seulement si, pour chaque suite : (fn )n D(A)
telle que :

4
lim fn = f et lim Afn = g: Alors : f 2 D(A) et Af = g:
n!1 n!1

Proposition 1 Si l’opérateur A est fermé . Alors tout opérateur A I est fermé.


1 1
Si l’opérateur A est fermé et A existe .Alors A est fermé .

Dé…nition 2 (opérateur fermable) On dit que l’opérateur A est fermable s’il admet une
extension fermée ; dans ce cas il admet un plus petit prolongement fermé noté A appelé
fermeture de l’opérateur A:

Lemme 2 Un opérateur Aest fermable,si pour chaque suite : (fn )n D(A) telle que :
lim fn = 0; nous avons :
n!1
lim Afn = 0;
n!1

: ou
lim Afn n0existe pas:
n!1

Corollaire 1 Lorsque A est fermable , sa fermeture A est complètement déterminée par


son graphe G(A), qui n’est autre que l’adhérence G(A) de G(A) dans H H (i.e.) Si A est
fermable Alors : G(A) = G(A):

Dé…nition 3 (opérateur adjoint ) Soit A un opérateur linéaire avec D(A) dense dans H
. Alors l’opérateur Aadmet un opérateur adjoint A ,son domaine D(A ) est dé…ni comme
suit :

g 2 D(A ) , 9g

tel que
(Af; g) = (f; g )

pour f 2 D(A) et A g = g :

Les seuls opérateurs qui donneront un adjoint A sont les opérateurs à domaine dense.
Les opérateurs à domaine dense sont exactement les opérateurs véri…ant A A:
En outre, si D(A) est dense dans H et (Ax; y) = (x; Sy) pour toute x 2 D(A) et
y 2 D(A ) et y 2 D(S) alors S A:

5
Dé…nition 4 (opérateur auto-adjoint) Un opérateur A est dit auto- adjoint si A = A :

1
Corollaire 2 A Est un oppérateur linéaire tel que : D(A) = H et A existe tel que :
D(A 1 ) = H:Alors : (A 1 ) = (A ) 1 :

Démonstration. D(A) Dense dans H: Alors : A existe et D(A 1 ) Dense dans H:


Alors : (A 1 ) existe ; Montrons que :(A 1 ) = (A ) 1 :Pour f 2 D(A) et g 2 D((A 1 ) ):
Alors :
(f; g) = (A 1 Af; g) = (T f; (A 1 ) g):

Cette équation montre que :

(A 1 ) g 2 D(A ) et A (A 1 ) g = g:

Pour f 2 D(A 1 ) et h 2 D(A ): Alors :

(f; h) = (AA 1 f; h) = (A 1 f; A h):

Cette équation montre que :

A h 2 D((A 1 ) )et(A 1 ) A h = h:

1
Donc : (A ) = (A 1 ) :

Théorème 1 Supposons que S , A et SA sont des opérateurs à domaine dense dans H :


Alors :
AS (SA)

Ce qui a¢ rme que (SA) est une extension de A S :


Si de plus S 2 B(H) Alors :
A S = (SA)

Ce qui Implique que A S et (SA) ont le même domaine.

6
Démonstration. Supposons que : x 2 D(SA) et y 2 D(A S ) donc :

y 2 D(S ) et S y 2 D(A )

Donc
(x; A S y) = (Ax; S y);

donc
Ax 2 D(S) et y 2 D(S )

et
(Ax; S y) = (ST x; y) donc y 2 D((SA) )

Alors D(A S ) D((SA) ) et (x; A S y) = (x; (SA) y)


Donc :
AS (SA)

Supposons S 2 B(H); alors : S 2 B(H) de sorte que : D(S ) = H ,


et soit :y 2 D((SA) ) et x 2 D(SA) :

(x; (SA) y) = (SAx; y) = (Ax; S y)

car y 2 H = D(S ) donc S y 2 D(A ):


On a : y 2 D(S ) et S y 2 D(A ) alors :y 2 D(A S ):
Et de la 1ere partie D(A S ) D((SA) ) et (x; A S y):
Donc : A S = (SA) :

Théorème 2 Pour chaque opérateur A à domaine D(A) dense dans H; le complèment or-
thogonal de l’image est l’espace nul de l’adjoint (i.e.) :

R(A)? = N (A ):

Et de plus : si R(A) est fermé alors R(A) = N ( A )? (i.e.) :


L’équation Ax = f admet une solution x si et seulement si, f 2 N ( A )? .

7
Démonstration. Soit z 2 R(A)? donc : (z; Au) = 08u 2 D(A):
Et on a (Au; z) = (u; A z) = 0 8u 2 D(A)
alors A z = 0 Ce qui implique que : z 2 N ( A ):
Soit z 2 N ( A ) donc : A z = 0 donc :

(u; A z) = 08u 2 D(A):

Et on a

(u; A z) = (Au; z) = 08u 2 D(A)

Ce qui implique que z 2 R(A)? :


Si R(A) est fermé : R(A) = R(A)?? = N (A )? :
Graphes et opérateur symétrique
Si H est un espace de Hilbert, Alors H H peut être muni d’une structure d’espace de
Hilbert,
En dé…nissant le produit scalaire de deux éléments fa; bg et fc; dg de H H par :

(fa; bg ; fc; dg) = (a; c) + (b; d)

Où (a; c) désigne le produit scalaire dans H:


En particulier la norme dans H H est donné par :

2 2 2
k fa; bg k =k a k + k b k

On dé…nit J fa; bg = f b; ag tel que a; b 2 H


Alors J est un opérateur unitaire sur H H et :

J 2 fa; bg = J:J(fa; bg) = J f b; ag = fa; bg

8
Donc J 2 = I
Si M est un sous-espace quel quonque de H H . Alors J 2 M = M:

Théorème 3 Si A est un opérateur à domaine dense dans H; alors :

G(A ) = [JG(A)]?

Le supplémentaire orthogonal de JG(A ) dans H H:


(Si G(A ) est connu, il est de même pour D(A ) et A ):

Démonstration. Chacun des quatre énoncés suivants est équivalent a celui qui le suit
et / ou celui qui le précède :

fy; zg 2 G(A ) [y 2 D(A ) et A y = z] [(x; A y) = (x; z)] :

(Ax; y) = (x; z) pour toute x 2 D(A) [( Ax; y) + (x; z) = 0] :


(f Ax; xg ; fy; zg) = 0 pour toute x 2 D(A) [(J fx; T xg ; fy; zg) = 0] :
fy; zg 2 [JG(A)]? :

Théorème 4 Si A est un opérateur à domaine dense dans H; Alors A est un opérateur


fermé.

En particulier les opérateurs auto-adjoints sont fermés.


?
Démonstration. Pour toute M H H, M est fermé,
et d’aprés le théorème précédent :

G(A ) = [JG(A)]? :

Donc G(A ) est fermé dans H H donc A est un opérateur fermé.

Théorème 5 Si A est un opérateur fermé à domaine dense dans H , alors :

H H = JG(A) G(A ):

9
Démonstration. On a le théorème suivant :
Si M est un sous espace fermé de H Alors :

H=M M ?:

Appliquant ce théorème pour M = J(G(A)):


A est fermé alors G(A) esr fermé, et puisque J est unitaire alors : J(G(A)) est fermé.
Et on a :
[JG(A)]? = G(A )

donc :
H H = J(G(A)) [J(G(A))]? = J(G(A)) G(A ):

Corollaire 3 Si a; b 2 H; le système d’équation :


8
>
< Ax + y = a
>
:x + A y = b

Admet une solution unique : fx; yg avec x 2 D(A) , y 2 D(A ):

Démonstration. Soit fa; bg 2 H H et on a H H = J(G(A)) G(A ) donc il existe


x 2 D(A) unique et il existe y 2 D(A ) unique tel que :

fa; bg = f Ax; xg + fy; A yg :

Et car l’écriture dans la somme directe est unique.


Donc :
fa; bg = f Ax + y; x + A yg

Donc le système d’équation : admet une solution unique fx; yg tel que :

x 2 D(A); y 2 D(A ):

10
Théorème 6 Si A est un opérateur fermé à domaine dense dans H; Alors : D(A ) et dense
dans H et
A = A:

Démonstration. Puisque J est unitaire et J 2 = I; on a :

fx; Axg 2 G(A) , (x; A y) = (Ax; y) pour toute y 2 D(A )

, (f A y; yg ; fx; Axg) = 0 pour toute y 2 D(A ):

, fx; Axg 2 [JG(A )]?

Donc on peut écrire :


H H = G(A) JG(A )

Donc
[JG(A )]? = G(A):

Montrons que : D(A ) est dense dans H :


Soit z ? D(A ) alors (y; z) = 0 pour toute y 2 D(A ):
Donc (0; A y) + (z; y) = 0 pour toute y 2 D(A ):
Donc (f0; zg; f A y; yg) = 0 pour toute y 2 D(A ):
Donc f0; zg 2 [JG(A )]? = G(A) ce qui implique que :
z = A(0) donc D(A ) est dense dans H doncA est dé…ni.
On a H H = J(G(S)) G(S ) pour S un opérateur fermé à domaine dense, pour S = A
on aura :
H H = J(G(A )) G(A )

Donc G(A ) = [JG(A )]? = G(A) de sorte que A = A:

11
Théorème 7 Pour qu’un opérateur A soit fermable, il faut et il su¢ t que D(A ) soit dense
dans H:
Dans ce cas, l’opérateur(A ) , noté A est précisément la fermeture A de A:
On particulier, A = A si A est fermé, et on a toujours (A ) = A :

Dé…nition 5 (valeur propre) Un nombre 2 C est appelé une valeur propre de l’opérateur
linéaire A s’il existe un vecteur f 6= 0 tel que Af = f:
(* ) f est appelé un vecteur propre de l’opérateur A associé à la valeur propre :
(*) Pour une valeur propre …xée ; l’ensemble des vecteurs véri…ant l’équation Af = f est
appelé le sous-espace propre de l’opérateur A associé à :
(ll contient au moins un vecteur non nul).
La multiplicité d’une valeur propre est dé…nie par la dimension (…ni ou in…ni) du sous-
espace propre associé à :

Théorème 8 Si i, i = 1; n des valeurs propres distinctes d’un opérateur A dé…ni sur D(A)
et xi ; i = 1; n Les vecteurs propres associés.
Alors l’ensemble fx1 ; x2 ; ::::; xn g est linéairement indépendant.

Démonstration. On suppose que ce n’est pas le cas,donc il existe un entier k 2 [2; n]


tel que l’ensemble fx1 ; x2 ; :::; xk 1 g est linéairement indépendant est xk peut s’exprimer sous
la forme : xk = 1 x1 + 2 x2 + ::: + k 1 xk 1 où i ne sont pas tous nuls.
Appliquant l’opérateur A kI sur l’équation on obtient :

(A k I)xk = (A k I) [ 1 x1 + 2 x2 + ::: + k 1 xk 1 ]

0 = 1( 1 k )x1 + 2( 2 k )x2 + ::: + k 1( k 1 k )xk :

Et puisque l’ensemble fx1 ; x2 ; :::; xk 1 g est linéairement indépendant alors :

i( i k) = 0 pour i = 1; (k 1)

Et on a : i 6= m implique i = 0 pour i = 1; (k 1) donc on a une contradiction.

12
Dé…nition 6 (Opérateur linéaire symétrique) Un opérateur linéaire A est dit symé-
trique si :
D(A) est dense dans H . Et pour f; g 2 D(A) :

(Af; g) = (f; Ag):

Théorème 9 Soit A un opérateur dé…ni sur H dans H , si A est symétrique alors :


Le produit scalaire (Af; f ) 2 R pour toute f 2 D(A).
Les valeurs propres d’un opérateur symétrique T sont réelles.
Les vecteurs propres f1 ; f2 associés à deux valeurs propres di¤érentes 1; 2 d’un opérateur
symétrique A , sont orthogonaux.

Démonstration. 1) pour f 2 D(A) : (Af; f ) = (f; Af ) = (Af; f ) donc :

(Af; f ) 2 R pour toute f 2 D(A):

2) Soit une valeur propre de A alors : Af = f (f 6= 0): donc :

(f; f ) = ( f; f ) = (Af; f ) = (f; Af ) = (f; f ) = (f; f )

Donc : = ce qui implique : 2R.


3) On a : Af1 = 1 f1 et Af2 = 2 f2 tel que 1 6= 2 donc :

1 (f1 ; f2 ) = ( 1 f1 ; f2 ) = (Af1 ; f2 ) = (f1 ; Af2 ) = (f1 ; 2 f2 ) = 2 (f1 ; f2 )

Donc : ( 1 2 )(f1 ; f2 ) = 0 . Alors : (f1 ; f2 ) = 0:

Remarque 1
L’opérateur symétrique A est dit positif si :(Af; f ) 0 pour toute f 2 D(A):
L’opérateur symétrique A est dit négatif si : (Af; f ) 0 pour toute f 2 D(A):

Lemme 3 Un opérateur A dé…ni sur D(A) est auto-adjoint si et seulement si : A est


un opérateur symétrique et D(A) = D(A ):(i:e) A=A :

13
Théorème 10 Soit A un opérateur symétrique :
a) Si D(A) = H alors : A est auto-adjoint et A 2 B(H):
1
b) Si A est auto-adjoint et injectif alors : R(A) est dense dans H; et A est auto-adjoint .
c) Si R(A) est dense dans H alors : A est injectif.
1
d) Si R(A) = H alors : A est auto-adjoint et A 2 B(H):

Démonstration. a) D’après théorème du graphe fermé : A 2 B(H) si seulement


si D(A) = H et A est fermé.
On a D(A) = H et A A donc D(A) D(A ) et D(A ) H = D(A) donc :

H = D(A) = D(A )

Et car A est symétrique (Ax; y) = (x; Ay) = (A x; y) pour x; y 2 H:


Donc A = A donc A est fermé et D(A) = H alors A 2 B(H).
b) Supposons y ? R(A) alors x ! (Ax; y) = 0 est continue dans D(A) et (Ax; y) = (x; A y)
donc y 2 D(A ) = D(A) et (x; Ay) = (Ax; y) = 0:
Pour toute x 2 D(A) alors Ay = 0 et A injectif alors y = 0:
Donc R(A) dense dans H.
On a
1
A : R(A) ! D(A)
1
donc A à domaine dense dans H et D(A 1 ) = R(A) donc : (A 1 ) existe.
Soit

fa; bg 2 G(A 1 ) () fb; ag 2 G(A)

() fb; ag 2 G( A)

() fa; bg 2 JG( A)

Donc :
G(A 1 ) = JG( A)

On a : si M est un sous-espace de H H : J 2 M = M; pour M = G( A)

G( A) = J 2 G( A) = J(JG( A) = JG(A 1 )

14
donc :
JG( A) = G( A)

A est auto-adjoint donc A est fermé et A est fermé et on a :

G(A 1 ) = JG( A);

1
donc A est fermé ; et on a :

H H = J(G(A)) G(A )

1
appliquant cette relation à A et A:

H H = JG(A 1 ) G((A 1 ) )

et
H H = JG( A) G(( A) )

donc :

H H = JG( A) G( A) =) [G( A)]? = JG( A) (carA = A )


?
(G(A 1 )) = JG(A 1 ) = [G( A)]? = JG( A) = G( A)

donc
G((A 1 ) ) = G(A 1 )

donc : (A 1 ) = A 1
alors A 1
est auto-adjoint.
c)Supposons : Ax = 0 alors : (Ax; y) = (x; Ay) = 0 pour y 2 D(A) ( A symétrique ) donc
x ? R(A) donc x = 0 alors A est injectif.
d) Si R(A) = H alors : R(A) = R(A) = H , c) implique que A est injectif et

R(A) = D(A 1 ) = H

Si x; y 2 H .Alors : x = Az et y = Aw pour un z 2 D(A) et w 2 D(A) de sort que :

(A 1 x; y) = (z; Aw) = (Az; w) = (x; A 1 y) (A symetrique)

1 1 1
Donc A est un opérateur symétrique et de (a)A est auto-adjoint, et A est dans
1
B(H) donc A est borné, et de (b)(A 1 ) 1
= A est auto-adjoint.

15
Dé…nition 7 (Opérateur symétrique maximal) Un opérateur symétrique A dans H est
dit symétrique maximal si A n’admet pas d’extension symétrique propre, c’est-à-dire : si les
hypothèses A S et S symétrique implique que S = A:

Théorème 11 Les opérateurs auto-adjoints sont symétrique maximaux.

Démonstration. A auto-adjoint : A = A , on suppose que A admet une extension S


symétrique ; (S S ) donc A S alors S A (dé…nition de l’adjoint) donc :

S S A =A S

(i.e.) S A S donc S = A:

Remarque 2 Les opérateurs symétriques maximaux ne sont pas nécessairement auto-adjoints.

Théorème 12 Si A est un opérateur symétrique dans H, les énoncés suivants sont vrais :
a) k Ax + ix k2 =k x k2 + k T x k2 ; x 2 D(A).
b) A est un opérateur fermé si et seulement si R(A + iI) est fermé.
c) A + iI est injectif.
d) Si R(A + iI) = H , alors A est symétrique maximal.
Les énoncés précédents sont également vrais si nous remplaçons i par i.

Démonstration. a) On a :

k Ax + ix k2 = (Ax + ix; Ax + ix) = (Ax; T x) + (Ax; ix) + (ix; Ax) + (ix; ix)

= k Ax k2 i(Ax; x) + i(x; Ax) i:i(x; x)

= k Ax k2 i(Ax; x) + i(x; Ax)+ k x k2

donc :
k Ax + ix k2 =k x k2 + k Ax k2 pour x 2 D(A):

b) D’après a)
F : (A + iI)x ! fx; Axg

16
est une correspondance isométrique bijective entre : R(A + il) et G(A) donc F est continue.
Et on sait que : A Fermé , G(A) fermé.
Et : F continue , l’image réciproque d’un ensemble fermé est fermé (i.e.)

1
F (G(A)) = R(A + iI)

est fermé.
c)Montrons : A + iI est injectif :
On a A + iI : x ! Ax + ix; A injectif et linéaire, N (A + iI) = f0g

x 2 N (A + iI) , (A + iI)x = 0 , ((A + iI)x; (A + iI)x) = 0

, k x k2 + k T x k2 = 0

, k x k2 = 0 et k Ax k2 = 0

, x = 0 et Ax = 0

, x=0

donc A + iI est injectif.


d) Si R(A + iI) = H et A1 est une extension propre de T (D(A) D(A1 )) alors A1 + iI est
une extension propre de A + iI (i.e.) :

A + iI : D(A) ! R(A + iI) = H

et
A1 + iI : D(A1 ) ! R(A1 + iI)

Donc A1 + iI ne peut pas etre une injection, donc A1 d’après c) n’est pas symétrique,
donc A n’admet pas une extension symétrique, donc A est symétrique maximal.

Remarque 3 Cette démonstration est également valable en remplaçant i par i:

17
0.1 Spectre et résolvante
Dé…nition 8 (résolvante) Soit A un opérateur à domaine dense dans H:
1
L’opérateur < = (A I) qui dépend du paramètre est appelé la résolvante de l’opérateur
1
A, elle est dé…nie pour tout pour lequel (A I) existe et son domaine R(A I) est
dense dans H:

Dé…nition 9 (point régulier)


Soit A un opérateur linéaire fermé à domaine dense dans H:
1
Le point du plan complexe C est appelé point régulier de A si la résolvante < = (A I)
existe, dé…nie sur tout H et borné.
L’ensemble des points réguliers de A est appelé ensemble résolvant, on le note (A);le spectre
de A est le complémént de (A) on le note par : (A) (i.e.) (A) = C n (A):

Théorème 13 L’application : (A I) : D(A) ! R(A I) détermine un opérateur


bijectif si et seulement si : n’est pas une valeur propre de l’opérateur A:

Démonstration.
Implication indirecte :
Si : A I ne dé…nit pas une bijection de D(A) vers R(A I): Alors :9 f1 , f2 2 D(A) tel
que : f1 6= f2 et : Af1 f1 = g et Af2 f2 = g ) A(f1 f2 ) ( f1 -f2 ) = 0 donc :
Af = f tel que : f = f1 f2 et f1 6= f2 :
Donc : est une valeur propre de l’opérateur T:
Implication directe
une valeur propre de A: Alors :pour toute f 6= 0 on a : Af = f ) (A I)f = 0 .Alors :
1
(A I) n’existe pas.Donc A I ne détermine pas un opérateur bijectif.

Remarque 4 Pour chaque point régulier de l’opérateur A ,la résolvante est un opérateur
borné dé…ni sur toute l’espace H:
Si est un point régulier de l’opérateur A ,l’opérateur < détermine une bijection entre
R(A I)vers D(A) (i.e.) < h = 0 si et seulement si h = 0:

18
Théorème 14 Pour chaque deux points réguliers et de l’opérateur A ,on a :

< < =( )< < (1)

Cette équation est appelée la "relation de Hilbert".

Démonstration. On a :
< h = < (A I)< h

et aussi
< h = < (A I)< h

Et par soustraction on obtient :

< h < h = < (A I)< h < (A I)< h

< h < h = < T< h < < h < T< h + < < h

< h < h = ( )< < h:

0.2 Spectre et résolvante d’opérateur auto-adjoint


Théorème 15 .Le nombre est une valeur propre de l’opérateur auto-adjoint A si et seule-

ment si, R(A I) 6= H:

Démonstration. Soit une valeur propre de l’opérateur A donc Af = f


(f 6= 0), alors pour toute h 2 D(A) :

(f; (A I)h) = (Af f; h) = 0

ce qui implique que :


h 2 R(A I)? (2)

19
Ce qui est possible que lorsque :
R(A I) 6= H:

On suppose que R(A I) 6= H alors il existe f 2 D(A) et f 6= 0 tel que f ?R(A I)


donc pour toute h 2 D(A) , (f; R(A I)h) = 0 donc :

(A f f; h) = 0 donc f 2 D(A ) et A f = f:

mais A = A donc Af = f (i.e.) est une valeur propre de A et = car les valeurs propres
d’un opérateur auto-adjoint sont réelles.

Théorème 16 Soit A un opérateur auto-adjoint, désignons par :

+
= f ; Im > og

et
= f ; Im < og

Les demi plan supérieur et inferieur respectivement.


Les points non réels du plan complexe sont des points réguliers de l’opérateur auto-adjoint.

Démonstration. Le nombre : = + i ( 6= 0) ne peut pas être une valeur propre


1
de A , d’après théorème 14, l’opérateur (A I) existe, posant : (A I) f = g on
obtient :
n o n o
kgk2 = ( A I f i f; A I f i f)
n o 2 n o n o
= A I f +i ( A I f; f ) i (f; A I f) + 2
kf k2
n o 2
= A I f + 2
kf k2

1
Donc : kgk2 2
kf k2 ce qui implique que : j j kf k kgk donckf k kgk :
j j
Alors
1
(A I) 1 g kgk :
j j

20
1
Et puisque cette relation est valide pour toute g 2 R(A I) l’opérateur (A I) est
borné, et d’après théorème15 et de n’est pas une valeur propre de A;
Alors : R(A I) = H:
Il reste à montrer que R(A I) est fermé ;
1
Supposant R(A I) 6= R(A I), on prolonge l’opérateur (A I) par continuité sur
1
R(A I); ce prolongement coïncide avec la fermeture de (A I) qui est non fermé,ce
qui est impossible car la fermeture de A implique la fermeture de (A I) 1 :

Corollaire 4 Le spectre d’un opérateur auto-adjoint (A) est inclus dans l’ensemble des
points réels.

Corollaire 5 Un point régulier d’un opérateur auto-adjoint A est la valeur tel que :
R(A I) = H:

Démonstration. Si est non réel alors , est un point régulier (d’après théorème 16).
Si est non réel et R(A I) = H: Alors d’après théorème15 n’est pas une valeur propre
1
de A; donc d’après théorème14 ; il existe (A I) dé…ni sur toute H, cet opérateur est
auto-adjoint donc fermé et d’après théorème du graphe fermé : A est borné.
Donc on peut utiliser la dé…nition suivante :

Dé…nition 10 Si A est un opérateur auto-adjoint alors :


est un point régulier de A si R(A I) = H:
est un point du spectre de A si R(A I) 6= H:

Théorème 17 Le spectre d’un opérateur auto-adjoint est un ensemble fermé.

Démonstration. Il est su¢ sant de montrer que l’ensemble des points réguliers d’un
1
opérateur auto-adjoint est ouvert. Soit un point régulier donc(A I) existe et borné
et dé…ni sur toute H donc il existe k > 0 : tel que Af f k kf k pour f 2 D(A):

21
k
Si 0 < pour j j< et f 2 D(A):
2

Af f = (A I I+ I)f = (A I)f ( )f

(A I)f j j kf k
k
k kf k kf k (et )
2
k
(k ) kf k
2

Donc :
k
Af f kf k
2
D’une part n’est pas une valeur propre de l’opérateur A donc :

R(A I) = H:

1 1
Et d’autre part :(A I) est borné, et A est auto-adjoint donc fermé alors (A I)
est fermé donc R(A I) = R(A I) donc chaque tel que : j j< est un point
régulier.
Donc l’ensemble des points réguliers d’un opérateur auto-adjoint est un ensemble ouvert
donc le spectre d’un opérateur auto-adjoint est un ensemble fermé.

0.2.1 Classi…cation des points de spectre d’un opérateur auto-


adjoint

Soit A un opérateur auto-adjoint son spectre (A) admet la décomposition en trois


composantes disjointes :

(A) = P (A) [ C (A) [ P C (A)


P (A) est le spectre ponctuel, (l’ensemble des valeurs propre isolés d’ordre …ni).

22
C (A) est le spectre continu.
P C (A) est le spectre point-continu.
En terme de l’image R(A I) de A I nous avons la classi…cation suivante des points
de (A) [ (A) :

2 (A) si R(A I) = R(A I) = H

2 P (A) si R(A I) = R(A I) H

2 C (A) si R(A I) R(A I) = H

2 P C (A) si R(A I) R(A I) H

( E désigne l’adhérence de E dans H; désigne l’inclusion stricte)


– On voit que la résolvante R (A) est dé…ni pour 2 (A) [ C (A) :
1- Pour 2 (A) : < (A) est dé…ni sur tout l’espace H et < (A) est borné.
2- Pour 2 C (A) : < (A)est dé…ni sur l’ensemble R(A I) dense dans H et < (A)
n’est pas borné.
Quand est une valeur propre de A (i.e.) 2 P (A) [ P C (A); on peut dé…nir la
résolvante < (A) sur l’ensemble R(A I) H • E où E est le sous-espace propre
correspondant à ; l’ensemble n’est pas dense.
– En termes de propriétés de la résolvante < (A) les dé…nitions des ensembles : (A);
P (A); C (A); P C (A) sont les suivantes :
1
2 (A) si et seulement < (A) = (A I) est dé…ni sur tout H et est borné.
2 P (A) si et seulement < (A) = (A I) 1
est dé…ni et est borné sur H1 = H •E ,
où E est un sous-espace de dimension …nie.
1
2 C (A) si et seulement si < (A) = (A I) est un opérateur non-borné dé…ni
sur un ensemble dense dans H:

23
1
2 P C (A) si et seulement si < (A) = (A I) est un opérateur non-borné dé…ni
sur un ensemble dense dans H1 :
– Le spectre d’un opérateur auto-adjointA est dit discret si :

P C (A) = C (A) = ?:

– Quels que soient les éléments f; g 2 H …xés la fonction F ( ) = (< (A)f; g) pour tout
2 (A) est analytique sur (A)

Proposition 2 Soit A un opérateur auto-adjoint :

< =<

si seulement si n’appartient pas au spectre discret.

Démonstration. Si est un point du spectre discret donc < est un opérateur borné,
dé…ni sur un ensemble n’est pas dense dans H;alors < n’admet pas un adjoint.
Pour non réel soit : f; g 2 H :

(< f; g) = (< f; (A I)< g) = ((A I)< f; g) = (f; < g)

donc < = < :


Et pour réel : = ; soit f; g 2 H : (< f; g) = (f; < g) donc : < = < ;
donc < est auto-adjoint.

0.3 Extension d’opérateur symétrique


Si B est une extension d’un opérateur symétrique A alors : A B et donc : B A
mais si B est un opérateur symétrique : B B donc :
A B B A (i.e.) chaque extension symétrique d’un opérateur A est une restric-
tion de l’opérateurA

24
0.3.1 Espaces de défaut d’un opérateur symétrique

Dé…nition 11 soit A un opérateur symétrique et un non-réel on note

R(A I) = R

et
R(A I) = R

R et R sont deux sous-espaces de H:


@ =H R ,@ = H R sont les compléments orthogonaux de R et R sont appelé les
espaces de défaut de l’opérateur A:

Proposition 3 Les espaces de défaut @ et @ sont les espaces de solutions de l’opérateur


A associés aux valeurs propres et respectivement.

Démonstration. Si x 2 @ alors :
Pour chaque vecteur y 2 D(A); on a : (Ay y; x) = 0 donc :

(Ay; x) = (y; x)

et par la dé…nition de l’opérateurA ; (y; A x) = (y; x) (i.e.)x 2 D(A ) et A x = x:


Si, inversement, l’équationA x = x est véri…e, alors pour un y 2 D(A) arbitraire on a :
(y; A x) = (y; x);
donc :
(Ay; x) = (y; x)

donc :
(Ay y; x) = 0 (i:e:) x 2 @

0.4 Transformation de CAYLEY


Dé…nition 12 Soit A un opérateur symétrique et un non-réel. L’opérateur :
1
V = (A I)(A I)

25
est appelé la transformation de CAYLEY de l’opérateur A .
Cette dé…nition a un sens car : n’est pas une valeur propre de A donc :
1
(A I) existe.

Théorème 18 1) La transformation de CAYLEY V d’un opérateur symétrique A est un


opérateur isométrique avec D(V ) = R et R(V ) = R :
2) L’ensemble de V y y tel que y 2 D(V ) est dense dans H:
3) Chaque opérateur V qui véri…é la 2eme condition est la transformation de CAYLEY d’un
opérateur symétrique.

Démonstration.
1) -a- On a :
V = (A I)(A I) 1 ;

pour chaque y 2 D(V ) on a :


y 2 R(A I) = R

Inversement, pour y 2 R on applique l’opérateur(A I) 1 ;


donc :
(A I) 1 y 2 D(A)

On applique l’opérateur (A I) donc :

(A I)(A I) 1 y = V y

donc y 2 D(V ) alors R = D(V ):


-b- Soit x 2 D(A) posant : y = (A I)x donc y 2 R donc y 2 D(V ) et :

V y = (A I)(A I) 1 (A I)x = (A I)x

donc :
R(V ) = R

26
Et de plus :

kV yk2 = k(A I)xk2

= ((A I)x; (A I)x)

= (Ax; Ax) (x; Ax) (Ax; x) + j j2 (x; x)

et

2
kyk2 = (A I)x

= ((A I)x; (A I)x)

= (Ax; Ax) (x; Ax) (Ax; x) + j j2 (x; x):

Et on a (Ax; x) = (x; Ax) donc kV yk = kyk donc V est un opérateur isométrique.


2) On a y = (A I)x et V y = (A I)x donc

y Vy =( )x

alors : R(I V ) = fy V y tel que y 2 D(V ) g coïncide avec D(A):


(car y Vy =( )x et x 2 D(A) ) qui est dense dans H:
1
3)-a-Montrons que l’opérateur (I V) existe :
V est un opérateur véri…ant la 2eme condition donc : L’ensemble de y V y tel que y 2 D(V )
est dense dans H donc V n’admet pas = 1 comme valeur propre (i.e.) y = V y seulement
pour y = 0:
Si ce n’est pas le cas :
Pour
z 2 D(V ) : (V z z; y) = (V z; y) (z; y) = (V z; V y) (z; y) = 0

donc y 6= 0 doit être orthogonal a R(I V ) qui est d’après 2 dense dans H et cela impossible.
1
Donc l’opérateur (I V) existe
-b- On pose
1
A=( I V )(I V)

27
Montrons que A est un opérateur symétrique leur transformation de CAYLEY est V; donc
on peut dé…nir l’opérateur A par :

D(A) = R(I V)

et pour y 2 D(V ) on a :

A(y V y) = ( I V )(I V ) 1 (y V y)

= ( I V )(I V ) 1 (I V )y

donc :
A(y V y) = y Vy

De la 2eme condition D(A) dense dans H Et de plus pour y1 ; y2 2 D(V ) :

(A(y1 V y1 ); y2 V y 2 ) = ( y1 V y1 ; y 2 V y2 )

= ( + )(y1 ; y2 ) (V y1 ; y2 ) (y1 ; V y2 )

et

(y1 V y1 ; A(y2 V y2 )) = (y1 V y 1 ; y2 V y2 )

= ( + )(y1 ; y2 ) (V y1 ; y2 ) (y1 ; V y2 )

Donc :
(A(y1 V y1 ); y2 V y2 ) = (y1 V y1 ; A(y2 V y2 ))

donc A est un opérateur symétrique.


(*) Si on pose x = y V y pour y 2 D(V ) alors : Ax = y V y pour tout x 2 D(A) donc

(A I) = ( )y

Et
Ax x=( )V y:

28
donc :
Ax x=( )V y = V ( )y = V (Ax x)

alors : (A I)x = V (A I)x pour tout x 2 D(A); donc (A I) = V (A I) alors


V = (A I)(A I) 1 :
donc V est la transformation de CAYLEY de l’opérateur symétrique A:

Théorème 19 Remarque 5 En prendra garde queV transformation de CAYLEY de l’opé-


rateur symétrique A , n’est pas n’importe quel opérateur unitaire , par exemple V = I ne
peut ainsi etre obtenue

Théorème 20 Soit A1 ; A2 deux opérateurs symétriques et V1 ; V2 leurs transformation de


CAYLEY est alors A2 et c’est une extension de A1 si et seulement si V2 est une extension
de V1 :

Remarque 6 De ce théorème , le problème de l’extension d’un opérateur symétrique A se


réduit au problème de l’extension d’un opérateur isométrique qui est sa transformation de
CAYLEY

Théorème 21 Un opérateur symétrique A est fermé si et seulement si sa transformation de


CAYLEY V est une isométrie fermée (c’est le cas si et seulement si R et R sont fermés).

Démonstration. On suppose que A est fermé et fyn g une suite dé…nie par :

yn = (A I)xn

tel que xn 2 D(A) converge vers y:


Et tant que V est isométrique ; la suite fV yn g dé…nie par : V yn = (A I)xn
converge vers z :On a :

yn V yn = Axn xn Axn + xn

donc :
yn V yn = ( )xn

29
alors on obtient :
1 1
xn = (yn V yn ) ! (y z)

Et on a aussi :
V yn = Axn xn ) Axn = V yn + xn

donc :

Axn = V yn + (yn V yn ) = V yn + yn Vy

= (1 )V yn + yn = V yn + yn
1
= ( yn V yn )

donc :
1 1
Axn = ( yn V yn ) ! ( y z)

Et A est fermé donc y z 2 D(A) et A(y z) = y z et par conséquent :

1 1
y = (A I) (y z) = A(y z) (y z)

donc :
y 2 R = D(V )

Et

1
V y = (A I) (y z)
1
= A(y z) (y z)
1
= ( y z y + z)
1
= ( )z = z;

donc :
Vy =z

30
Cela montre que V est un opérateur fermé et aussi R est un sous-espace fermé ; alors R
est l’image par une isométrie du sous-espace fermé R ; doncR et aussi fermé.
De la même facon on peut montrer que si l’opérateur V ( ouR ) est fermé , alors l’opérateur
A est fermé

0.4.1 Domaine de dé…nition d’un opérateur adjoint

Dé…nition 13 On dit que les sous-espaces M1; M2 ; :::::::Mn sont linéairement indépendants :
Si x1 + x2 + :::::::: + xn = 0 pour xk 2 Mk et k = 1; n alors :

x1 = x2 = :::: = xn = 0:

(*) Si les sous-espaces M1; M2 ; :::::::Mn sont linéairement indépendants, il est possible de
former leurs somme directe M1 M2 ::::::: Mn ; alors :
chaque x 2 M1 M2 ::::::: Mn peut représenté d’une façon unique sous la forme :

x = x1 + x2 + :::::::: + xn

tel que xk 2 Mk et k = 1; n:
(*) S’il existe une autre représentation x = x01 + x02 + :::::::: + x0n tel que x0k 2 Mk et k = 1; n
donc :

0 = (x1 x01 ) + (x2 x02 ) + :::(xn x0n )

avec xk x0k 2 Mk et k = 1; n:
Mais M1; M2 ; :::::::Mn sont linéairement indépendants alors :
xk x0k = 0 donc xk = x0k pour k = 1; n

Théorème 22 Si A est un opérateur symétrique fermé , alors D(A); @ ; @ sont linéaire-


ment indépendants et :
D(A ) = D(A) @ @

Démonstration. Montrons l’indépendance linéaire :


Soit x + y + z = 0 tel que x 2 D(A) ; y 2 @ ; z 2 @ :

31
Appliquant l’opérateur (A I) on obtient : (A I)(x + y + z) = 0:
donc :
Ax + y + z x y z=0

Alors
(A I)x + ( )y = 0

Mais : (A I)x 2 R , et ( )y 2 @ :
Et on sais que R et @ sont orthogonaux donc :
(A I)x + ( )y = 0 est possible seulement si (A I)x = 0 et ( )y = 0:
donc x = 0 et y = 0 (x = 0 car est non-réel ne peut pas être une valeur propre de A qui
est symétrique),
Et aussi z = 0 car x + y + z = 0 et x = 0 et y = 0 donc z = 0:
(*) Montrons :
D(A ) = D(A) @ @

1-On aD(A); @ ; @ sont inclus dans D(A ) donc D(A) @ @ D(A )


2-Soit u 2 D(A ) montrons que u peut être représenté sous la forme :

u=x+y+z

tel que x 2 D(A); y 2 @ ; z 2 @ :


Tant que A fermé alors R est un sous-espace fermé et @ son complément orthogonal alors :
R @ = H donc :
chaque v 2 H peut être représenté sous la forme :

v = v 0 + v 0 0 ou v 0 2 R et v 0 0 2 @

On essaye de représenter v sous forme :

v = (A I)u

32
On a v 2 R donc :v 0 = (A I)x où x 2 D(A):
Posant
00
v ( )y ; y 2 @

On obtient :
(A I)u = (A I)x + ( )y

Et pour
A y = y; A x = x

(A I)u = A x x+A y y

= (A I)x + (A I)y

= (A I)(x + y)

Donc
(A I)(u x y) = 0

On pose : z = u x y alors : z 2 @ donc : u = x + y+ z où :

x 2 D(A); y 2 @ ; z 2 @

Ce théorème nous donne :


A u = Ax + y + z

Corollaire 6 Un opérateur symétrique fermé est auto-adjoint si @ = f0g ;


@ = f0g donc dans ce cas :D(A) = D(A )

Formule de Neumann

On a D(A ) = D(A) @ @ ; pour = i on obtient :

D(A ) = D(A) @i @ i

33
Donc chaque x 2 D(A ) a la représentation unique :

x = x0 + x + x+ ou x0 2 D(A); x 2 @i ; x+ 2 @ i

Montrons que :
2 2
Im(A x; x) = x+ x

Et on l’appelle : "formule de Neumann" .

(A x; x) = (Ax0 ix + ix+ ; x0 + x + x+ )

= (A x0 ; x0 ) + ( ix + ix+ ; x0 ) + (Ax0 ; x + x+ ) + (ix + ix+ ; x + x+ ):

Et on a :

(Ax0 ; x + x+ ) = (x0 ; A (x + x+ )) = (x0 ; ix + ix+ )

2
(A x; x) = (A x0 ; x0 ) + ( ix + ix+ ; x0 ) + (x0 ; ix + ix+ ) i x
2
+i x+ i(x ; x+ ) + i(x+ ; x )
2 2
= (Ax0 ; x0 ) + 2Re (x0 ; ix + ix+ ) + i(x+ ; x ) + i( x+ x ):

Donc :
2 2
Im(A x; x) = x+ x :

On décompose D(A ) en trois sous-ensembles : "+ , " , "0 tel que :


Im(A x; x) > 0, < 0, = 0 respectivement donc : chaque x 2 D(A ) est dans "+ ou " ou
"0 :

Corollaire 7 D(A) "0 ; @i " [ f0g ;@ i "+ [ f0g :

34
Démonstration. Pour x 2 D(A) : x = x+ = 0 donc :

2 2
x+ x =0

donc x 2 "0 :
Pour x 6= 0 et x 2 @i donc x0 = x+ = 0 donc x = x .Alors :

2 2
x+ x = kxk2 < 0

donc
x 2 " [ f0g

Pour x 6= 0 et x 2 @ i alors x0 = x = 0 donc : x = x+ .Alors :

2 2
x+ x = kxk2 > 0

donc x 2 "+ [ f0g :

Dé…nition 14 (Dimension modulo M ) (*)Soit M et N Deux sous-espaces de H, un


nombre n est appelé dimension de N modulo M s’il existe dans N; n vecteurs linéairement
indépendants tel que aucune des combinaisons de ces vecteurs n’est dans M (sauf la combi-
naison nulle) et on le note : dimM N:
(*) Les vecteurs x1 ; x2 ; ::::::::; xk de N sont linéairement indépendants modulo M si de
1 x1 + 2 x2 + ::: + k xk 2 M il suit que 1 = 2 = ::: = k = 0:
(*) Il est evident que l’ensemble des vecteurs dans N ,linéairement indépendants modulo M
sont aussi linéairement indépendants au sens ordinaire.
(*) Il est evident que la dimension de N modulo M ne dépasse pas la dimension ordinaire
de N
(*) On exprime la relation x 2 N aussi par x = 0 (modulo M ), et alors l’équation x = y
(modulo M ) signi…e que x y 2 N donc la dimension de N modulo M est dé…nie par la
dimension ordinaire de sous-ensemble de quotient N M .
(*) Si S un ensemble dans H et M un sous-espace dans H . dimM S = n si n est la dimension
modulo M du plus grand sous-espace dans S [ f0g

35
Exemple : D(A ) = D(A) @ @ donc

dimD(A) D(A ) = dim(@ + @ ) = dim @ + dim @ = n + n

On déduit que n + n ne dépend pas de car D(A )etD(A) ne dépend pas de

Proposition 4 Si dim @i = m et dim @ i = n Alors : dimD(A) "+ = m , dimD(A) " = n

Démonstration. On a : D(A) " 0 , @i " [ f0g , @ i "+ [ f0g donc :

n 6 dim " [ f0g

donc :
n 6 dimD(A) "

et m 6 dim "+ [ f0g , donc : m 6 dimD(A) "+ ;


Pour m = 1 on a dim "+ [ f0g = dimD(A) "+ = m = 1 et de même pour n = 1:
Pour m < 1 :on suppose le contraire : il existe (m + 1) vecteurs de "+ linéairement indépen-
dants tel que chacune des combinaisons linéaires non triviales est dans "+ et n’est pas dans
D(A):
On a "+ D(A ) donc on peut représenter chaque vecteur par :

xj = x0j + xj + x+
j


x0j 2 D(A) ; xj 2 @i ; x+
j 2 @ i

Et tant que dim @ i = m , les vecteurs x+


j ; j = 1; (m + 1) sont linéairement dépendants ;

Donc ils existent c1 ; c2 ::::; cm+1 ne sont pas tous nuls tel que :

c1 x+ + +
1 + c2 x2 + ::: + cm+1 xm+1 = 0

Donc :
X
m+1 X
m+1 X
m+1 X
m+1
cj xj = cj x0j + cj xj + cj x+
j
j=1 j=1 j=1 j=1

36
Alors :
X
m+1
cj xj = x0 + x
j=1

Où :
X
m+1 X
m+1
0
x = cj x0j 2 D(A) Et x = cj xj 2 @ i :
j=1 j=1

Mais cela est impossible car :


Pour : x = x0 + x on a :

2 2 2
Im(A x; x) = x+ x = x <0

donc :x0 + x 2 " (pour x 6= 0):


Pour x = x0 + x et x = 0 donc : Im (A x; x) = 0 donc :x 2 "0

Proposition 5 Si > 0 et 2 R alors les espaces de défaut @ i ; @i des opérateurs A et


B = A+ I

ont les mêmes dimensions.


Démonstration. On a : D(A) = D(B): Et aussi :

(B x; x) = (( A + I) x; x)

= ( A + x; x)

= (A x; x) + (x; x)

et :
(x; x) = kxk2 2 R

Donc :
2 2
Im(B x; x) = ( x+ x )

et > 0 donc "+ ; " sont les mêmes pour les deux opérateurs A et B et dim @i et dim @ i

est la même pourA et B:

37
Théorème 23 Pour chaque nombre complexe du demi-plan supérieur :

dim @ = dim @ i et dim @ = dim @i

Démonstration. En pose : = + i et dans le demi-plan supérieur donc : > 0;


On note par @0i et@0 i les deux espaces de défaut de l’opérateur :

1
B= (A I)

Pour

x 2 @0i , x 2 D(B ) telque B x = ix


1
, x 2 D(B ) telque (A I)x + ix = 0
1
, x 2 D(A ) telque (A x x i x) = 0
1
, x 2 D(A ) telque (A x ( i )x = 0
1
, x 2 D(A ) telque (A I)x = 0

, x 2 D(A ) telque A x = x

, x2@ :

Donc :@i = @ . Et de la même façon on montre que @ i =@


1 1 1
Et de la proposition précédente les opérateurs A et B = (A I) = A I
1
où > 0 et 2 R ont :

dim @i = dim @0i = dim @ et dim @ i = dim @0 i = dim @ :

donc dim @ = dim @i et dim @ = dim @ i :

Les indices de défaut

On pose : m = dim @i ; n = dim @ i ; m ; n sont appelés les indices de défaut de


l’opérateur A
Du théorème précédent :m = dim @ ; n = dim @ si Im > 0:

38
Proposition 6 un opérateur symétrique fermé est auto-adjoint si et seulement si m = 0
et n = 0

Théorème 24 Si A est un opérateur symétrique fermé et si B est un opérateur borné,


Hermitien et dé…ni sur toute H alors :
Les deux opérateurs A et A + B ont les mêmes indices de défaut.

Démonstration. On a : (A + B) = A + B donc :

D((A + B) ) = D(A )

et pour x 2 D(A ) :

((A + B) x; x) = ((A + B)x; x)

= (A x; x) + (Bx; x)

et tant que(Bx; x) 2 R alors :

Im((A + B) x; x) = Im(A x; x)

Donc "+ des opérateurs A et A + B coïncide et aussi " donc de la proposition (4) : A et
A + B ont les même indices de défaut .

0.4.2 Construction d’extension d’opérateur symétrique

Soit A un opérateur symétrique fermé et soit A~ une extension symétrique fermée


de A .On note par V et Ve : les transformations de CAYLEY de A et A~ respectivement :
On a : V Ve alors : D(V ) D( Ve ) et R(V ) R( Ve )
On pose : P = D( Ve ) D(V ) et Q = R( Ve ) R(V )
Donc : P ? D(V ) = R et Q ? R(V ) = R
Alors : P H R donc P @ et Q H R donc Q @
dé…nissant l’opérateur U par : U : x ! U x = Ve x pour x 2 P
tant que Ve : D(Ve ) ! R(Ve ) est une isométrie alors Ve : P ! Q est aussi une isométrie
donc U : P ! Q l’est aussi.

39
Inversement
On suppose un opérateur isométrique
U :P @ !Q @ donné (P = D( Ve ) D(V )) donc :

D(Ve ) = P + D(V );

Si on pose pour y 2 D(V ); z 2 P ; Ve (y + z) = V y +U z on obtient un opérateur


isométrique Ve qui représente une extension de V et par conséquent Ve est la transformation
de CAYLEY d’une certaine extension symétrique fermée de l’opérateur A:
e (a l’aide de U ) :
Construction de A
Du théorème concernant la transformation du CAYLEY (chaque opérateur isométrique
V qui véri…e la 2eme condition, est la transformation de CAYLEY de certain opérateur
symétrique),

e=( I
A Ve )(I Ve ) 1 donc : D(A)
e = R(I Ve )

donc pour : y + z 2 D( Ve ) :
e donc
x0 2 D(A)

x0 = (y + z) Ve (y + z) = y + z (V y + U z)

tel que Ve = V sur D(V ) , y 2 D(V ); z 2 P


Posant : x = y Vy =( x tel que :e
)e x 2 D(A)
e consiste tous les vecteurs de la forme :
Donc D(A)
x0 = x + z U z tel que : x 2 D(A); z 2 P; U z 2 Q:
e
Et tant que :A e 0 = Ax + z
A tel que z 2 @ ; U z 2 @ ; donc : Ax Uz
e alors ces espaces de défaut sont donnés par :
Et de la dé…nition de A
@0 = @ P et @0 = @ Q
Donc on a le théorème suivant :

e d’un opérateur symétrique fermé A est


Théorème 25 chaque extension symétrique fermé A
déterminée par certain opérateur isométrique U tel que D(U ) = P ; un sous espace femé de

40
@ et Q = R(U ) est un sous espace fermé de @ :
e = fx0 : x0 = x + z
Et D(A) U ztel que x 2 D(A); z 2 P g et

e 0 = Ax + z
Ax Uz

Inversement : Pour chaque opérateur U avec ces formules détermine un extension symétrique
e de l’opérateur A; ses espaces de défaut sont :
fermé A

@0 = @ P et @0 = @ Q

e de A est auto-adjoint si et seulement si,


Proposition 7 Une extension A

@0 = f0g ; @0 = f0g

(i.e.)Si et seulement si : P = @ et Q = @ :
Donc pour que l’opérateur U existe,il est nécessaire et su¢ sant que @ ; @ aient la même
dimension.(i.e.)Si et seulement si : P = @ et Q = @ ;
Donc pour que l’opérateur U existe, il est nécessaire et su¢ sant que @ ; @ aient la même
dimension.

Théorème 26 Une extension A~ est auto-adjoint si et seulement si :

D(U ) = @ et R(U ) = @

Un opérateur A admet une extension auto-adjointe A~ si et seulement si :


@ ; @ ont la même dimension (i.e.) ces indices de défaut sont égaux.

Cas particulier (si dim @ < 1 et dim @ < 1 )


Pour qu’une extension auto-adjointe existe : dim @ = dim @ = n
fe1 ; e2 ; :::; en g est une base orthonormée dans @
e1 ; e2 ; :::; en est une base orthonormée dans @
Donc pour z 2 @ : z = 1 e1 + 2 e2 + ::: + n en

Et chaque opérateur isométrique : U : @ ! @ est donné par :

41
X
n X
n
Uz = (Ujk k )ej
j=1 k=1

~ est l’ensemble des x0 tel que :x0 =


Où U = [Uij ] est une matrice unitaire alors D(A)
x+z U z et :

X
n X
n X
n
0
x =x+ k ek (Ujk k )ej x 2 D(A) (3)
k=1 j=1 k=1

X
n X
n X
n
~ 0 = Ax +
Ax k ek (Ujk k )ej (4)
k=1 j=1 k=1

Proposition 8 Un opérateur symétrique fermé A est maximal si et seulement si un des


deux espaces de défaut égale f0g (i.e) si et seulement si ses indices de défaut sont (0; n) ou
(n; 0) .

Proposition 9 Une extension A~ est maximal si et seulement si une ou les deux relations
sont véri…ées : P = @ et Q = @ .

Proposition 10 Si dim @ < 1 et dim @ < 1 et dim @ = dim @ . Alors chaque exten-
sion maximale est auto-adjointe.

0.5 Spectre d’extension auto-adjointe d’opérateur sy-


métrique
Dé…nition 15 Un nombre est appelé point de type régulier de l’opérateur A
S’il existe k = k( ) > 0 tel que : pour toute x 2 D(A) :k Ax k kkxk:
1
(i.e.) (A I) existe et borné et pas nécessairement dé…ni sur toute H:
Les valeurs propres de A ne peuvent pas être des points de type régulier.
L’ensemble des points de type régulier de l’opérateur A est appelé le domaine de regularité.

42
Dé…nition 16 (opérateur régulier) Un opérateur symétrique A est appelé régulier si
chaque point réel est un point de type régulier.

Proposition 11 Soit A un opérateur symétrique avec les indices de défaut (m:m)(m < 1)
on a :
Pour qu’un point a soit un point de type régulier de l’opérateur A il faut et il su¢ t qu’il existe
un prolongement auto-adjoint A~ de A et un voisinage (a) tel que le segment [a ;a + ]
ne contient qu’un nombre …ni des valeurs propres d’ordres …nis de A~ et aucun autre point
~
du spectre A:

Dé…nition 17 Le spectre d’un opérateur auto-adjoint A est appelé discret si


( A) = P ( A) (i.e.) C ( A) = P C ( A) = ?:
Autrement dit , ( A) est discret si tout le segment [a; b] R ne contient qu’un nombre …ni
de valeurs propres de A et aucun autre point du spectre.

Proposition 12 Si un prolongement auto-adjoint A de A possède un spectre discret ;alors


chaque prolongement auto-adjoint de A possède un spectre discret , pour que ce cas ait lieu
il faut et il su¢ t que l’opérateur A soit régulier.

Dé…nition 18 L’opérateur A est appelé simple s’il n’existe pas de sous-espace H1 de H tel
que la restriction A H1 soit auto-adjointe.

Théorème 27 Le domaine de régularité d’un opérateur linéaire est un ensemble ouvert.

Démonstration. Soit 0 un point de type régulier de A.Alors pour :


1
j 0j k( 0 )
2
et pour x 2 D(A) .
On a :

k(A I)xk k(A 0 I)xk j 0 j kxk

(k( 0 ) ) kxk
1
k( 0 ) kxk :
2
Donc chaque dans le voisinage du 0 :j 0j est un point de type régulier.

43
Proposition 13 Si A un opérateur symétrique,alors chaque nombre non-réel est dans le
domaine de régularité.

Démonstration. On pose = + i tel que 6= 0 et B = A I ,B est Hermitien


Pour x 2 D(A) on a :k(A I)xk2 = kBx i xk2 = (Bx i x; Bx i x)
Résultat dé…nitions
*Chaque point régulier d’un opérateur A est un point de type régulier (l’inverse n’est
pas toujours vrai).
*Un point de type régulier est un point régulier de l’opérateur A si
D((A I) 1 ) = H:
*Le domaine des points du type régulier contient tout les points réguliers et des points
du spectre aussi.
*Le complétement du domaine de régularité, se trouve dans le spectre de A, est appelé
le noyau spectral de l’opérateurA. (le noyau spectral est une partie du spectre mais n’est pas
tout le spectre)
*Dans le cas d’un opérateur auto-adjoint la notion d’un point de type régulier est point
régulier est la même, et aussi pour le spectre et le noyau spectral.
*Le noyau spectral d’un opérateur symétrique contient tous les valeurs propres de cet
opérateur.
*Si est une valeur propre d’un opérateur symétrique A et si M le sous-espace propre
associé, alors le sous espace H M est invariant relativement a A:
*On note par A^ la partie de l’opérateur A dans H E et on prolonge A^ par A^ = A
si n’est pas une valeur propre de A, donc l’opérateur (A^ I) 1
existe pour chaque .
*L’ensemble des tel que (A^ I) 1
n’est pas borné est dans le noyau spectral et il
s’appelle la partie continue du noyau spectral.
*Chaque point du noyau spectral est dans le spectre discret ou continu ou dans les deux.
*Si A^ est une extension d’un opérateur symétrique A, alors le noyau spectral de A~
contient le noyau spectral de A. et chaque partie du noyau spectral de A~ contient la partie
corespondante du noyau spectral de A .

44
*Le cas ou les indices de défaut de A sont …ni : utilisant les formules (1) et (2) pour
l’extension :
dim(A^0 ^0 I)D(A^0 ) est …ni, alors les opérateurs (A^0 1
et (A^ 1
I)D(A) (A I) I)
sont bornés tous les deux ou non bornés tous les deux (i.e.) :

*Dans une extension symétrique d’un opérateur symétrique avec les indices de défaut
…nis, le noyau spectral ne change pas.
*Et tandis que pour un opérateur auto-adjoint, la partie continue du noyau spectral
coincide avec le spectre continu, on a le théorème suivant :

Théorème 28 Toute extension auto-adjointe d’un opérateur symétrique fermé avec les in-
dices de défaut …nis et egaux a le même spectre continu.

Théorème 29 Dans le prolongement d’un opérateur symétrique fermé avec les indices de
défaut …ni et égaux (m; m) a un opérateur auto-adjoint : la multiplicité de chaque valeur
propre ne dépasse pas m:

Démonstration. Soit A opérateur symétrique fermé avec les indices (m; m) et A~ une
extension auto-adjoint de A; et une valeur propre de multiplicité P;
On note par (p + q) la multiciplité de comme une valeur propre de A~ et on suppose que
q>m
Choisissons : ~
fx1 ; x2 ; :::; xp ; xp+1 ; :::; xp+q g un système de solutions de l’équation Ax
x=0
linéairement indépendant tel que xk 2 D(T ) pour k = I; p:
~ = m et q > m donc
Puisque dimD(A) D(A)

9xk : k = 1; q ne sont pas tous nuls tel que :

1 xp+1 + 2 xp+2 + ::: + q xp+q 2 D(T )

donc : x = 1 xp+1 + 2 xp+2 +:::+ q xp+q est un vecteur propre associé à qui est linéairement
indépendant avec :x1 ; x2 ; :::; xp ; donc est une valeur propre de A de multiplicité supérieur
a p:

45
Dé…nition 19 ("écartement" (ouverture) de deux sous-espaces)
Soit M1 ; M2 deux sous-espaces fermés, P1 ; P2 les projections sur M1 ; M2 respectivement,
"aperture" de M1 ; M2 noté par (M1 ; M2 ) est dé…ni par :

(M1 ; M2 ) =k P1 P2 k

* Il suit par cette dé…nition : (H M1 ; H M2 ) = (M1 ; M2 ) car

(H M1 ; H M2 ) =k (I P1 ) (I P2 ) k=k P1 P2 k

* l’inégalité (M1 ; M2 ) < 1 est toujours véri…ée car :

k (P2 P1 )x k2 =k P2 (I P1 )x k2 + k P1 (I P2 )x k2

+(P2 (I P1 )x; P1 (I P2 )x) + (P1 (I P2 )x + P2 (I P1 )x)

et on a P1 (I P2 )x et P2 (I P1 )x sont des orthogonaux donc :

k (P2 P1 )x k2 =k P2 (I P1 )x k2 + k P1 (I P2 )x k2

k (I P1 )x k2 + k P1 x k2 =k x k2

donc k P2 P 1 k2 1
* Si x 6= 0 et x 2 M1 donc x ? M2 donc P1 x = x et P2 x = 0 donc

k (P2 P1 )x k=k x k donc k P1 P2 k= 1

Théorème 30 Si on a : (M1 ; M2 ) < 1: Alors dim M1 = dim M2

Théorème 31 Dans les ensembles connectes du domaine de régularité d’un opérateur


symétrique ; les indices de défaut n sont constants.

Corollaire 8 Si 0 un réel dans le domaine de régularité d’un opérateur symétrique A


alors :
Les indices de défaut égaux a n 0 :

46
Corollaire 9 Soit A opérateur symétrique fermé avec les indices de défaut (m; m), si pour
un réel 0, l’indice de défaut n 0 < m, alors 0 est dans le spectre de chaque extension auto-
adjoint A~ de A.
Et de plus si 0 n’est pas une valeur propre de A alors, 0 est dans la partie continue du
spectre de l’extension auto-adjoint A~ de A:

Démonstration. 0 est dans le noyau spectral de A donc dans le spectre de A~ donc


d’après le théorème précédent n 0 =m
* Si en même temps 0 n’est pas une valeur propre de A donc 0 est dans la partie continue
du noyau spectral de A donc dans la partie continue du spectre de A~ .

Théorème 32 Soit A opérateur symétrique fermé avec les indices de défaut (m; m)

Si est un réel et un point de type régulier de A alors, il existe une extension auto-
adjointe A~ de A pour laquelle une valeur du multiplicité m:
Démonstration. 2 R;et @ = fx 2 D(A ) tel que :A x = xg le sous -espace des
vecteurs propres de A pour la valeur propre donc dim @ = n. On dé…nit A~ par :
~ = D(A)
D(A) ~ = A x pour x 2 D(A);
@ et Ax ~

A~ est un opérateur symétrique et tandis que dimD(A) D(A)


~ = m ; A~ est un opérateur auto-

adjoint et @ les sous -espaces des vecteurs propres de A~ associé a ; et la multiplicité de


comme une valeur propre de A~ égale m:

Théorème 33 Si A est un opérateur symétrique fermé avec les indices de défaut (m; m) et
si est un nombre réel dans le spectre discret de A .Alors l’équation A x x = 0 admet m
solutions linéairement indépendantes.

Démonstration. Soit @ le sous-espace des vecteurs propres de A pour la valeur propre


;en construit l’opérateur A~ par
~ = D(A)
D(A) @
~ = A x pour x 2 D(A);
et Ax ~

Alors A~ est une extension symétrique de l’opérateur A et par conséquent dimD(A) D(A)
~ ne

dépasse pas m:

47
Théorème 34 Si A opérateur symétrique fermé avec les indices de défaut …ni (m; m); et
si l’opérateur adjoint A admet une valeur propre réelle . Alors il existe une extension
auto-adjointe A~ de A, pour les deux est une valeur propre.

Démonstration. Soit @ le sous-espace des vecteurs propres de A pour la valeur


propre , dé…nissant l’opérateur B par :

D(B) = D(A) @

et
B(x1 + x2 ) = Ax1 + x2

pour x1 2 D(A); x2 2 @
L’opérateur B est symétrique avec les indices de défaut égaux ; l’extension auto-adjointe de
B est une extension de A, pour laquelle est une valeur propre.

0.5.1 Théorié spectrale d’opérateur auto-adjoint

Dé…nition 20 (Famille spectrale) Chaque fonction opératorielle P à paramètre réel


désigne une famille spectrale si elle véri…e les propriétés suivantes :
1- Pour chaque ; P est une projection.
2- kP k kP k ; pour < et x2H
3- lim kP xk = 0 , lim kP x xk = 0
! 1 !+1
4- Pour x 2 H arbitraire : la fonction P est continue à droite de x = 0
(i.e.) lim kP +" x P xk = 0:

*De cette dé…nition on a :


-De la 2eme propriété : pour x 2 H arbitraire : les deux limites lim P x et lim P x
! 0 ! +0
existent , on les note respectivement par P 0x et P +0 x

-La propriété 4 désigne que : P +0 =P :


Notation
Soit l’un des intervalles : ( ; ) , [ ; ) , ( ; ] , [ ; ] alors ; P est l’opérateur :

48
P 0 P +0 ,P 0 P 0 ,P +0 P +0 ,P +0 P 0

A l’aide de la 4eme propiété ; ces diférences peut être sous les formes :

P 0 P ;P 0 P 0 ;P P ;P P 0

Et particulièrement P = P P pour = ( ; ]:

Proposition 14 On a :
1- P est un opérateur de projection.
2- Pour 1; 2 ; :::; n tel que : i \ j =Ø pour i 6= j on a : P i :P j
= 0 pour
i 6= j:

0.5.2 Intégrale par rapport à une famille spectrale

Au sens de famille spectrale , on peut introduire un intégral analogue a celui de STIELTJES.


Soit f une fonction a valeur complexe continue sur un certainintevalle [a; b]
On divise l’intervalle (a; b] par un ensemble de points f 1 ; 2 ; :::; n 1g on intervalle
i =( i 1; i ]où i = 1; n et 0 =a, n = b et on forme la somme :

X
n
S= f ( i )P i
où i arbitraire dans i
i=1

Cette somme S est un opérateur linéaire borné dans H (i.e.)

Proposition 15 Pour chaque : " > 0 , il existe > 0 tel que : pour chaque somme S tel
que : i i 1 < : on a kS Lk < ":

Remarque 7 De cette proposition on montre que quand la longueur de tous les inter-
valles i est réduit sans limite , la somme S tend (au sens de norme d’opérateur ) à un

49
opérateur unique L:
Cette opérateur L est appelé l’intégrale de f par apport à dP est noté par :

Zb
f ( )dP (5)
a

L’existence de l’intégrale (3) implique l’existence de l’intégrale :

Zb
f ( )dP x (6)
a

Il peut être dé…ni aussi comme la limite de la somme :


X
n
= f ( i )P i x = Sx (7)
i=1

Rb
Cette limite est le résultat de l’application de l’pérateur : f ( )dP sur x
a
En e¤et : kSx Lxk kS Lk kxk " kxk (i:e:)
k Lxk " kxk

On a :

kSxk2 = (Sx; Sx)


Xn X
n
= ( f ( i )P i x; f ( j )P j x)
i=1 j=1
XX
n n
= (f ( i )P i x; f ( j )P j x):
i=1 j=1
Xn
= jf ( i )j2 (P i x; P j x)
i=1
Xn
= jf ( i )j2 kP i xk2
i=1
X
n
= jf ( i )j2 (P i x; x):
i=1

50
passant à la limite on obtient :
2
Zb Zb
f ( )dP x = jf ( )j2 d kP xk2
a a
Zb
= jf ( )j2 d(P x; x):
a

(C’est l’intégrale ordinaire de STIELTJES)


Pour f est dé…ni et continue pour tout 2 ] 1; +1[ soit :
R
+1
f ( )dP dé…ni par la limite de (4) quand a ! 1 et b ! +1 si cette limite
1
existe.
R
+1
L’intégrale f ( )dP x existe si et seulement si l’intégrale ordinaire de STIELTJES existe
1
(i.e.)
Z+1
jf ( )j2 d kP xk2
1

existe. Et
2
Z+1 Z+1
f ( )dP x = jf ( )j2 d kP xk2
1 1

Théorème spectral

Théorème 35 (Théorème spectral) Pour chaque opérateur auto-adjoint A il existe une


et seulement une famille spectrale fP gà les propriétés suivantes :
R
+1
1-Un vecteur x est dans le dans D(A) si et seulement si j j2 d kP xk2 converge.
1
2-Si cette condition satisfaite alors :
Z+1
Ax = dP x
1

Et par conséquent :
Z+1
2
kAxk = j j2 d kP xk2
1

51
Inversement :
Chaque opérateur A dé…ni par les conditions 1 et 2 au sens d’une certaine famille spectrale
fP g est un opérateur auto-adjoint.
Si A est borné alors chaque opérateur borné B qui commute avec A est l’aussi avec chaque
P :

Dé…nition 21 (Réductibilité) Soit M un sous-espace fermé dans H et P une projection


sur H ; on dit que le sous-espace M réduit l’opérateur A si :
Pour x 2 D(A) Alors P x 2 D(A) et AP x = P Ax:

Proposition 16 Un opérateur borné A dé…ni sur tout l’espace H , est réduit par le sous-
espace M si et seulement s’il commute avec la projection P sur M .

Proposition 17 Un sous-espace M réduit un opérateur auto-adjoint A ,si et seulement si


la projection PM commute avec la famille spectrale fP g de A pour toute valeur de :

Description du spectre d’opérateur auto-adjoint au sens de la famille spectrale

Pour chaque opérateur auto-adjoint , chaque nombre non-réel esdt un point de type
régulier , la résolvante < et la fonction spectrale fP g sont liés par la relation :

1
R
+1 dP
< = (A I) =
1
où fP g : est une famille spectrale de A .

R
+1 dP
L’intégrale existe : car :
1

2
Z+1 Z+1 Z+1
dP x d kP xk2 1 1
= d kP xk2 = 2 kxk
2
j j2 jIm j2 jIm j
1 1 1

1
Et par conséquent cet integrale est un opérateur borné et :k< k :
jIm j

52
Théorème 36 Soit une famille spectrale d’un opérateur auto-adjoint A alors :
1-Un nombre réel 0 est un point régulier de A si et seulement si :
la fonction P 0 est constante dans un voisinage de 0:

2-Un nombre réel 0 est une valeur propre de A si et seulemnt si : P 0 P 0 0 6= 0.

Démonstration. 1-Montrons la 1ere assertion :


Implication indirecte
Du théorème spectral on a :
Z+1
2 2
k(A 0 I)xk = ( 0 ) d(P x; x) pour x 2 D(A) (8)
1

Et soit P une fonction constante dans le voisinage de 0; j 0j " alors :

Z0 " Z+1
2 2 2
k(A 0 I)xk = ( 0 ) d(P x; x) + ( 0 ) d(P x; x)
1 0 +"

2
(et j 0j ")( 0) "2 ) donc :
8 9
< Z0 " Z+1 =
2
k(A 0 I)xk "2 d(P x; x) + d(P x; x) = "2 kxk2 : (9)
: ;
1 0 +"

1
Alors :(A 0 I) existe et borné et dé…ni sur toute H:
Alors : 0 est un point régulier de A:
Implication directe
1
Soit 0 un point régulier de A alors (A 0 I) existe et borné donc :

1
(A 0 I) y c kyk pour tout y

1
Posant : (A 0 I) y = x alors :

kxk c k(A 0 I)xk

Montrons que :P est une fonction constante dans le voisinage :


1
j 0j de point 0 :
c

53
On suppose le contraire :
1
Soit : > 0 tel que : et P 0+ P 0 6= 0:
c
Mais il existe x 6= 0 tel que : Px = x donc de (5):
Z0 +" Z0 +"
2 1
k(A 0 I)xk = ( 2
0) d(P x; x) 2
d(P x; x) = 2
kP xk2 = 2
kxk2 < kxk2 :
c
0 " 0 "

cela est une contradiction avec (6)


2-Montrons la 2ere assertion :
Soit 0 est une valeur propre de A , et x le vecteur propre associé , de l’équation (5) on a :
Z+1
2 2
0 = k(A 0 I)xk = ( 0 ) d(P x; x)
1

Qui est possible seulement si la fonction P est constante pour < 0 et > 0 (i.e.) :
8
< 0 pour < 0
(P x; x) =
: kxk2 pour > 0

2
Donc :k(P 0 P 0 0 )xk = ((P 0 P 0 0 )x; x) = kxk2 6= 0
Alors : P 0 P 0 0 6= 0:
L’équation (5) implique aussi que : (P 0 P 0 0) x = x et par conséquent :x est dans le
sous-espace sur lequel l’opérateur P 0 P 0 0 project.
Inversement :
Soit : P 0 P 0 0 6= 0 et x = (P 0 P 0 0) x 6= 0: Alors :

P x = P (P 0 P 0 0) x = (P 0 P 0 0) x =x pour > 0

Et
P x = P (P 0 P 0 0) x pour < 0:

Et
Z+1
2 2
k(A 0 I)xk = ( 0 ) d(P x; x) = 0:
1
Cette équation signi…e que x est un vecteur propre associé a la valeur propre 0:

Donc on peut avoir la dé…nition suivante :

54
Dé…nition 22 (fonction spectrale d’un opérateur auto-adjoint)
Une famille d’orthoprojecteurs Et , 1 < t < +1 est appelé fonction spectrale d’un
opérateur auto-adjoint A si elle véri…e les conditions suivantes :
1- Et E = Eminft ; g ,t, 2 R:
2- Et 0 = Et
3- E = 0 ,E+1 = I où 0 est l’opérateur nul : 0f = 0 tel que f 2 H
1
R 2
+1 R
+1
4- D(A) = f 2 H ; t d(Et f; f ) < 1 , et pour tout f 2 D(A) : Af = tdEt f
1 1
La résolvante < (A) et la fonction spectrale Et sont liés par la relation :

Z+1
dE t
< (A) = :
t
1

0.5.3 Résolvantes généralisées d’un opérateur symétrique

Soit A un opérateur symétrique fermé dé…ni sur D(A) avec les indices de défaut (m; n)
On sais que :
* l’opérateur A est auto-adjoint si et seulement si , m = n = 0
*l’opérateur A possède des prolongements auto-adjoints dans H si ,et seulement si ,
m=n
Dans le cas général chaque opérateur symétrique peut être prolongé en opérateur auto-
e
adjoint A~ dans un espace plus vaste H H:

Dé…nition 23 (fonction spectrale et résolvante généralisées) Si E e


et , < sont respec-
tivement la fonction spectrale et la résolvante de A~ ,
e sur H , alors ,
PH est l’orthoprojecteur de H
et
les fonctions : Et = PH E H
e
et < = PH < H: sont appelé respectivement fonction
spectrale généralisée et résolvante généralisée de A:
R
+1
Les opérateurs < et E sont liés par la relation : < = dE t
; ~
2 (A)
t
1

Formule de STIELTJES
Pour tout f , g 2 H et, tous nombres réels , :

55
def E + E +0 E + E +0
(E ; f; g) = f; g
2 2

Z
1
(E ; f; g) = lim ([< +i < i ] f; g) d
2 i !+0

R
+1
En outre ,pour tout f 2 D(A) : Af = tdEt f
1
La fonction spectrale Et véri…e les propriétés suivantes
1- Pour t2 > t1 , Et2 Et1 est un opérateur borné ,positif
c-à-d : quelque soit f 2H : ([Et2 Et1 ] f; f ) 0
2- Et 0 = Et
3- E 1 =0 , E+1 = I
L’ensemble des résolvantes généralisées d’un opérateur symétrique ayant des indices
de défaut égaux a été décrit par : M . A . Naimark et par :M . G . Krein.
Dans le cas général des indices de défaut arbitraires la formule de résolvantes
généralisées est :

1
< = (AF ( ) I) ( Im > 0) < =<

Où F ( ) est opérateur arbitraire de @i dans @ i satisfaisant les conditions suivantes :


+
1- F ( ) est une fonction analytique du paramètre dans le dami plan supérieur :
+
2- kF ( )k 1; 2 :
L’opérateur AF ( ) est un prolongement quasi auto-adjoint de A dé…ni sur l’ensemble :

D(AF ( ) ) = D(A) u (F ( ) I)@i par :

AF ( ) (f + F ( )' ') = Af + iF ( )' + i' f 2 D(A); ' 2 @i

L’opérateur AF ( ) est dé…ni sur l’ensemble :

56
D(AF ( ) ) = D(A) u (F ( ) I)@i par :

AF ( ) (f + F ( ) ) = Af iF ( ) i f 2 D(A); 2 @ i:

On voit aisement , que tout prolongement AF ( ) fé…ni par (7) et (8) est un opérateur
dissipatif (i.e.)
Quelle que soit f 2 D(AF ( ) ) , Im(AF ( ) f; f ) 0

Résultats préliminaires

Soit A un opérateur linéaire , fermé ,symétrique dé…ni sur un ensemble D(A) d’un espace
de Hilbert séparable H et ayant les indices de défaut (1; 1) . On suppose D(A) est dense
dans H .
Désignons par : F (Im 6= 0) l’ensemble des opérateurs F dé…nis sur @ a valeur dans
@ (i.e.) F :@ ! @ et tel que kF k 1.

Lemme 4 Soit T un opérateur linéaire , fermé ,symétrique , TF un prolongement quasi


auto-adjoint dé…ni par (7) avec F 2 Fi ,
Pour tout f , g 2 D(T ) introduisons la forme : hf; gi = (T f , g) (f , T g)
Alors les domaines de dé…nitions : D(TF ) et D(TF ) des opérateurs : TF et TF respectivement
sont dé…nis par :

D(TF ) = fu ; u 2 D(T ); hu; ' F 'i = 0; ' 2 @ ig

D(TF ) = fu , u 2 D(T ); hu; F i = 0; 2 @i g

Soit A un prolongement auto-adjoint …xé de A ,introduisons l’opérateur :

1
U 0 = (A 0 I)(A I) =I +( 0 )< ; Im : Im 0 6= 0

Notons les propriétés de U 0 :


1
1- U 0
=U 0

2- U 0
=U 0

57
3- U : U =U
4- U 0 @ 0
=@ Im : Im 0 0
Désignons par : 'i ,k'i k = 1 un vecteur normé de sous-espace @ i

Posons :
' = U i 'i ; (Im 6= 0)

D’après la 4eme propriété ' 2 @ et en particulier ' i =U ii 'i 2 @i :


De la 1ere et la 2eme propriété , il résulte que l’opérateur U ii est unitaire (il est appelé
transformation de CAYLEY), par conséquent :k'i k = ' i = 1:

Formule des résolvantes généralisées


1
Soit < = (AF ( ) I) une résolvante généralisée de A correspondantee à F ( ) 2 Fi
+
quel que soit 2 :
Comme l’opérateur A possède les indices de défaut (1; 1); donc les espaces @ i et @i
sont unidimensionels et sont engendrés respectivement par 'i , ' i , ceci étant nous pouvons
dé…nir l’opérateur :

F ( ) :@i ! @ i par : F ( )' i = !( )'i

Où !( ) est une fonction scalaire régulière dans le demi plan supérieur et telle que
+
j!( )j 1( 2 ):
L’opérateur AF ( ) est dé…ni sur l’ensemble des éléments f 2 D(A ) de la forme :

f = x + c [!( )'i 'i ] x 2 D(A); c2C

par :

AF ( ) f = Ax + c i !( )'i + i' i

L’opérateur AF ( ) est dé…ni sur l’ensemble des éléments f 2 D(A ) de la forme :

58
h i
f = x + c !( )' i 'i x 2 D(A); c2C

par :

h i
AF ( ) f = Ax c i !( )' i + i'i

Introduisons la fonction :

# = !( )' i 'i :

D’après le lemme précédent D(AF ( ) ) est l’ensemble des y de D(A ) véri…ant l’égalité :

(A y; # ) (y; A # )

Nous aurons besoin du lemme suivant :

Lemme 5 Pour tout f 2 H on a :

< f < f = 0; si f 2 (A I)D(A)

< f < f 2 @ ; si f 2 @

1
Où (A 0 I) : est la résolvante de A:
Démonstration. En e¤et ,la première égalité est triviale :
Si f 2 (A I)D(A) ,donc il existe g 2 D(A) tel que : f = (A I)g
On a :
< f < f = < (A I)g < (A I)g = g g=0

Démontrons la deuxième égalité :


Pour tout g 2 (A I)D(A) on a :

< < f; g = f; < < g = (f; 0) = 0

59
Le lemme est démontré.
En tenant compte de (12),la résolvante généralisée peut s’écrire sous la forme :

< f = < f + b( )'

Où b( ) est une fonction à établir d’un paramètre :


Pour dé…nir b( ) utilisant l’égalité (11) on posant y = < f , f 2 H ,
Comme pour tout f 2 H , < f 2 D(AF ( ) ) , on aura :

(AF ( ) < f; # ) = (< f; A # )

d’où
h i
(AF ( ) < f + b( )' ; !( )' i 'i ) = (< f + b( )' ; A !( )' i 'i )

En faisant le calcul et en tenant compte de (9) et de (10) on trouve aisement :


[i !( )] (f; ' ) +
b( ) = ;( 2 )
[!( )C( ) 1] ( + i) (' ; 'i )

i (' ; ' i )
C( ) =
+ i (' ; 'i )
est une fonction caractéristique de l’opérateur A .
En remplaçant dans la formule b( ) par l’expression (14) nous obtenons :
i
!( ) (f; ' )
< f =< f+ '
!( )C( ) 1 ( + i) (' ; 'i )
En tenant compte de l’égalité : < =< on obtient :
i !( ) (f; ' )
< f =< f+ '
!( )C( ) 1 i ' ;' i

On peut résumer le résultat établi par le théorème suivant :

Théorème 37 L’ensemble des résolvantes généralisées < de l’opérateur A est décrit par la
formule (15) et (16) où : !( ) est une fonction arbitraire régulière dans le demi plan supé-
+
rieur et telle que : j!( )j 1, 2
les formules(15) et (16) donnent une résolvante d’un prolongement auto-adjiont si, et seule-
ment si , !( ) = x = cte avec jxj = 1 .

60
+
Remarque 8 En remarquant que pour : 2 :

1 i ' ;' i
= = C( )
C( ) + i (' ; 'i )

Nous pouvons écrire la résolvante < sous la forme :


1
1
!( ) (f; ' )
< f= ' +< f
1 i ' ;'
C( ) 1 i
!( )

i !( ) (f; ' )
< f= ' +< f
!( )C( ) 1 i ' ;' i

1
Où on a posé : !( ) = :
!( )
1
Dans toute la suite on supposera que !( ) est prolongé sur par l’égalité !( ) =
!( )
+
donc elle est dé…nie sur [ :

61
Deuxième partie

Méthode de Fourier de separation des


variables

62
Dans ce travail ,on applique la méthode de Fourier pour résoudre les équations de la
forme :

Bt u = Ax u

Où Ax ; Bt sont des opérateurs linéaires respectivement dans les espace de Hilbert ,


L2 (Gx )(Gx Rn ) et, L2 (Gt ) (Gt Rn ), G = Gt Gx et f 2 L2 (G).
Puis, on donne un exemple concrét d’application .
Introduction
Soit l’équation :
Bt u = Ax u + f; (1)

Où Ax ; Bt sont des opérateurs linéaires respectivement dans les espace de Hilbert ,


L2 (Gx ) (Gx Rn ) , L2 (Gt ) (Gt Rn ) ,où G = Gt Gx et f 2 L2 (G);
Pour appliquer la méthode de Fourier on suppose que le spectre de Ax est discret f k g,
k = 1; 2; ::: ; Bt est un opérateur symétrique régulier avec les indices de défaut (p; p) (p < 1).
Dans ce cas l’opérateur Bt adjoint de Bt a comme valeur propre quelque soit 2 C , la
fonction propre k associée à qui est un élement du sous-espace de défaut @ de Bt ,
2 @ . On pose k = k
, la solution de l ’équation homogène Bt u = Ax u est présentée
par une serie de termes uk (t; x) = ak k (t)'k (x), où 'k est la fonction propre de Ax associée
à k.

Le présent travail est composé d’une introduction et de trois paragraphes. Dans le pa-
ragraphe 1 on donne des notions et des résultats préliminaires de la théorie des opérateurs
symétriques, dans le paragraphe 2 on considère la méthode de Fourier pour trouver la solution
du problème 1. Le paragraphe 3 est réservé à des exemples concréts d’application.

0.6 Méthode de Fourier de separation des variables


1. Soient Gt Rm et Gx Rn deux domaines des variables t et x respectivement,
G = Gt Gx , Bt , Ax deux opérateurs linéaires en général non bornés dans les espaces

63
L2 (Gt ) et L2 (Gx ), dé…nis, respectivement sur D (Bt ) L2 (Gt ) et D (Ax ) L2 (Gx ),
u = u (t; x) une fonction dé…nie sur G. Si pour tout t …xé u (t; :) 2 D (Ax ) et pour tout
x …xé u (:; x) 2 D (Bt ) alors Ax u et Bt u désignent les images de u par les opérateurs Ax
et Bt respectivement. Soit g une fonctionnelle linéaire continue dans les espaces C Gt des
fonctions continues sur le domaine Gt y compris sa frontière, on designe hg; 'it l’image de
' 2 C Gt par g.
Si g a un sens en u (t; x) pour presque tout x 2 Gx , alors hg; uit et l’image de u par g.
Par exemple, si u (t; x) est continue en t = (0; ::; 0) quelque soit x 2 Gx et est la fonction
de Dirac, alors :

h ; uit = u (0; x)

2. Position des problèmes


Soit Ax 2 M , Bt 2 M , g1 ; g2 ; :::; gk des fonctionnelles linéaires qui ont un sens sur des
fonctions de D(Bt ), h1 ; h2 ; :::; hp des fonctionnelles linéaires continues sur D(Ax ), A0x l’ex-
tention auto-adjointe de Ax . On suppose, de plus, que Sp(A0x ) (Bt ). Posons le problème :
trouver une solution u(t; x) de l’équation :

Bt u = Ax u; (4)

Satisfaisant les conditions :

u(:; x) 2 D(Bt ) ; u(t; :) 2 D(A0x ) (5)

hgi ; uit = i (x); 1; 2; :::; k ; hhj ; uix = j (t); j = 1; :::; p (6)

64
Les fonctions i (x) 2 L2 (Gx ) et j (t) 2 L2 (Gt ) sont données. Les conditions (5) et
(6) sont données pour chaque problème et assurent dans la plupart des cas l’unicité de la
solution du problème posé.
3.Schéma de la solution
On cherche la solution du problème (3) sous la forme u(t; x) = T (t)X(x).
On a :

Bt T (t) A X(x)
= x =
T (t) X(x)
Comme Ax est symétrique et régulier, son extension auto-adjointe A0x posséde un spectre
discret. On désigne Xk (x) = 'k (x), k = 1; 2; ::: . Les fonctions propres de A0x et k ses
valeurs propres : A0x 'x = k 'x , 'x 2 D(A0x ). En tenant compte que Sp(A0x ) (Bt ) et
(3), on a quelque soit 2 (Bt ) : Bt (t) = (t), où (t) 2 B(t). En particulier,
Bt k (t) = k k (t), où k (t) = k
(t), k = 1; 2; :::, les fonctions uk (t; k) = k (t)'k (x)

satisfont (4) et (5). Posons :

X
1
u(x; t) = ak k (t)'k (x) (7)
k=1

La suite fak g est telle que les conditions (5) et (6) soient satisfaites. Pour que u(t; :) 2
D(A0x ) pour presque tout t 2 Gt il faut et il su¢ t que la série :

X
1
2
jak k (t)j
k=1

Soit convergente pour presque tout t 2 Gt . Pour que u(:; x) 2 D(Bt ) pour presque
tout x 2 Gx , la condition analogue n’a pas lieu car la suite f k (t)g n’est pas en général,
orthonormée. La suite fak g peut être dé…nie par les conditions (6). Par exemple on donne :

hg; uit = (x); g 2 L2 (Gx )

65
Alors :

X
1
hg; uit = (g; u) = ak (g; k )'k (x) = (x)
k=1

D’où : ( ; ') = ak (g; k ).

0.7 Exemple
1. Dans l’espace Hilbert L2 (0; 1) on considère l’opérateur Ax dé…ni pour tout f 2 L2 (0; 1)
par :

Z1
Ax f (x) = i kx yk f (y)dy
0

L’opérateur Ax est de Hilbert-Schmidt, il a un systéme complet f'k g des fonctions


propres correspondantes aux valeurs propres f k g , k = 1; 2; ::: : Ax 'k = k 'k .
1 0
Dans l’espace L2 (R) on considère l’opérateur di¤érentiel Bt , Bt f =
f , dé…ni sur
2 i
l’ensemble des fonctions f 2 L2 (0; 1) absolument continues sur R telle que f 0 2 L2 (R)
et f (a) = 0 où a < 0 est un point quelconque …xé. L’opérateur Bt est symétrique avec
les indices de défaut (1; 1), un élément appartenant a son sous-espace de défaut @ est
[5] : (t) = 1"( ) (t a)e2 i(t a)
, Im 6= 0, où 1"( ) (t) = 1(0;1) (t) = 1+ (t) est la fonction
indicatrice de l’ensemble (0; 1) si Im > 0 et 1"( ) (t) = 1 (t) si Im < 0. L’opérateur Bt
conjugué de Bt est dé…ni sur l’ensemble D(Bt ) des fonctions f absolument continues sur
R fag et telle que f 2 L2 (R). On pose le problème : Trouver une solution u de l’équation :

Bt u = Ax u (10)

Satisfaisant les conditions :

u(:; x) 2 D(Bt ); u(t; :) 2 L2 (0; 1) (11)

66
Et encore :

hg; uit = '(t); ' 2 L2 (0; 1) g(t) = t (12)

h ; uit = u(0; x) = '(x) (13)

Théorème 38 Le problème homogène (8), (9), (10) a une solution unique u 2 L2 (R; [0; 1])
dé…nie par la série :
X
1
('; 'k ) 4(t a)
u(t; x) = 1+ (t a) exp( ) cos((2k 1) x) (14)
1 4 1 2 (2k 1)2
k=1 (k ) + (k )a
2 2
Si la série de termes ('; 'k ) converge absolument, alors le problème (10), (11) et (13) possède
une solution unique u 2 L2 (R [0; 1]) donnée par :
X
1
4t
u(t; x) = 1+ (t a) ('; 'k ) exp( ) cos((2k 1) x) (15)
k=1
(2k 1)2

Les séries (14), (15) convergent uniformément sur R [0; 1].

Remarque 9 1. Si l’opérateur Bt = Bt le problème (10), (11) n’a pas de solution car les
valeurs de Ax sont non réelles.
2. On considère le problème (10), (11) et (12) dans lequel l’opérateur Bt est dé…ni sur l’en-
semble D(Bt ) des fonctions f 2 L2 (R) telles que f 0 est absolument continue et f (0) = 0,
f 00 2 L2 (R) par l’égalité : Bt f = (2 ) 2 f 00 .
L’opérateur Bt est symétrique avec les indices de défaut (1; 1), son sous-espace de défaut @
est engendré par la fonction :
p p
(t) = exp(2 i jtj); Im > 0; Im >0

On pose :
2 2 2
k (t) = exp( jtj)(cos t + sin jtj)
2k 1 2k 1 2k 1
La solution de (10) est :
X
1
2 2 2
u(t; x) = ak exp( jtj)(cos t + i sin jtj) sin (2k 1)x (16)
k=1
2k 1 2k 1 2k 1

67
Théorème 39 Pour toute fonction ' 2 L2 (0; 1) le problème (10), (11) et (12) a une solution
unique u 2 L2 (R [0; 1]) donné par

X1
('; 'k ) 2 2
u(t; x) = 4i 2
exp( jtj)(cos t cos (2k 1)x+
k=1
(2k 1) 2k 1 2k 1

X1
('; 'k ) 2 2
+4i 2
exp( jtj)i sin jtj cos (2k 1)x) (17)
k=1
(2k 1) 2k 1 2k 1
Si la série :
X
1
('; 'k )
k=1

est absolument convergente, alors le problème (10), (11) et (12) a une solution unique
u(t; x) 2 L2 (R [0; 1]) donnée par :

X
1
2 2i
u(t; x) = ('; 'k ) exp( jtj) exp( jtj) cos (2k 1)x) (18)
k=1
2k 1 2k 1

Les séries (16), (17) et (18) convergent absolument et uniformément sur R [0; 1].

68
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[14] Straus A. V. : Extensions, characteristic functions and generalized resolvents of sym-


metric operators, (Russian), Dokl. Akad. Nauk SSSR 178 (1968), 790–792.

[15] Straus A. V. : One-parameter families of extensions of a symmetric operator, (Russian),


Izv. Akad. Nauk SSSR Ser. Mat. 30 (1966), 1325–1352.

[16] Straus A. V. : Spectral functions of a di¤erential operator, (Russian), Uspehi. Mat. Nauk
13 (1958), 6 (84), 185–191.

[17] Straus A. V. : On spectral functions of di¤erential operators, (Russian), Izv. Akad. Nauk
SSSR Ser. Mat. 19 (1955), 201–220.

[18] Straus A. V. : Generalized resolvents of symmetric operators, Izvzstiya Akad. Nauk


SSSR ser. Math. 18 (1954), 51-86.

[19] Straus A. V. : The spectral expansions of a regular symmetric operator, Doklady Akad.
Nauk. SSSR, 204 (1972), 52-55.

[20] Titchmarsh E. C., Eigenfunction expansions associated with second order dif-
ferential equations, Part I., O.U.P., 1962.

70
Résumé :

Le présent mémoire est consacré à l’étude des


propriétés spectrales d’opérateurs symétriques
réguliers d’une part, et d’autre part à la méthode de
Fourier pour une classe d’équations opératorielles.
On présente une étude détaillée des propriétés
spectrales des opérateurs auto-adjoints et symétriques
réguliers. On donne la construction d’extensions auto-
adjointes d’un opérateur symétrique et l’étude de leur
spectre. En particulier on présente l’étude des
résolvantes généralisées d’une certaine classe
d’opérateurs symétriques d’indice de défaut (1,1), une
formule explicite de ces résolvantes est donnée.
En second lieu on développe la méthode de
Fourier de séparation des variables pour l’étude des
équations de la forme : où
, sont des opérateurs linéaires dans certains
espaces de Hilbert. On illustre les résultats obtenus
par un exemple concret.

Mots clés : Méthode de Fourier, séparation des


variables, opérateurs symétriques, indices de défaut,
espaces de Hilbert, résolvantes généralisées,
prolongement auto-adjoint.
‫ﻣﻠﺨﺺ‪:‬‬

‫ﺧﺼﺼﺖ هﺬﻩ اﻟﻤﺬآﺮة ﻟﺪراﺳﺔ اﻟﺨﻮاص اﻟﻄﻴﻔﻴﺔ ﻟﻤﺆﺛﺮات‬


‫ﺗﻨﺎﻇﺮﻳﺔ ﻣﻨﺘﻈﻤﺔ ﻣﻦ ﺟﻬﺔ وﻣﻦ ﺟﻬﺔ أﺧﺮى ﻃﺮﻳﻘﺔ ﻓﻮرﻳﻴﻪ ﻟﺼﻨﻒ ﻣﻦ‬
‫اﻟﻤﻌﺎدﻻت ذات ﻣﻌﺎﻣﻼت ﻣﺆﺛﺮات ﺧﻄﻴﺔ ‪.‬‬

‫أوﻻ‪ ،‬ﻧﻘﺪم دراﺳﺔ ﺗﻔﺼﻴﻠﻴﺔ ﻟﻠﺨﻮاص اﻟﻄﻴﻔﻴﺔ ﻟﻤﺆﺛﺮات ﻗﺮﻳﻨﺔ‬


‫ﻟﺬاﺗﻬﺎ واﻟﻤﺘﻨﺎﻇﺮة ‪ ،‬ﺑﻌﺪ ذﻟﻚ ﻧﻌﻄﻲ ﻃﺮﻳﻘﺔ إﻧﺸﺎء ﺗﻤﺪﻳﺪات ﻗﺮﻳﻨﺔ ﻟﺬاﺗﻬﺎ‬
‫ﻟﻤﺆﺛﺮ ﺗﻨﺎﻇﺮي ودراﺳﺔ ﻃﻴﻔﻪ‪ .‬وﻋﻠﻰ اﻟﺨﺼﻮص ﺗﻢ ﺗﻘﺪﻳﻢ دراﺳﺔ‬
‫اﻟﺤﺎﻻت اﻟﻤﻌﻤﻤﺔ ﻟﺼﻨﻒ ﻣﻦ اﻟﻤﺆﺛﺮات اﻟﻤﺘﻨﺎﻇﺮة ﻣﻊ أدﻟﺔ اﻟﻨﻘﺺ هﻲ‬
‫)‪ ،(1,1‬وﻧﻌﻄﻲ ﺻﻴﻐﺔ ﻣﻔﺼﻠﺔ ﻟﻬﺬﻩ اﻟﺤﺎﻻت‪.‬‬

‫ﺛﺎﻧﻴﺎ‪ ،‬ﻧﺴﺘﻌﻤﻞ ﻃﺮﻳﻘﺔ ﻓﻮرﻳﻴﻪ "اﻟﻔﺼﻞ ﺑﻴﻦ اﻟﻤﺘﻐﻴﺮات" ﻣﻦ أﺟﻞ‬


‫‪,‬‬ ‫ﺣﻴﺚ‪:‬‬ ‫دراﺳﺔ اﻟﻤﻌﺎدﻻت ﻣﻦ اﻟﺸﻜﻞ‪:‬‬
‫ﻣﺆﺛﺮات ﺧﻄﻴﺔ ﻓﻲ ﺑﻌﺾ ﻓﻀﺎءات هﻴﻠﺒﺮت‪ .‬ﻧﻮﺿﺢ اﻟﻨﺘﺎﺋﺞ اﻟﻤﺤﺼﻞ‬
‫ﻋﻠﻴﻬﺎ ﻓﻲ ﻣﺜﺎل‪.‬‬

‫اﻟﻜﻠﻤﺎت اﻟﻤﻔﺘﺎﺣﻴﺔ ‪ :‬ﻃﺮﻳﻘﺔ ﻓﻮرﻳﻴﻪ‪ ،‬اﻟﻔﺼﻞ ﺑﻴﻦ اﻟﻤﺘﻐﻴﺮات‪،‬‬


‫ﻣﺆﺛﺮ ﻣﺘﻨﺎﻇﺮ‪ ،‬أدﻟﺔ اﻟﻨﻘﺺ ‪ ،‬ﻓﻀﺎءات هﻴﻠﺒﺮت‪ ،‬اﻟﺤﺎﻻت اﻟﻤﻌﻤﻤﺔ‪،‬‬
‫ﺗﻤﺪﻳﺪ ﻗﺮﻳﻦ ﻟﺬاﺗﻪ‪.‬‬
Abstract:

The present work is devoted to the study of the


spectral properties of the symmetric operators and the
Fourier method for a class of operator equations.

Firstly, we present a detailed study of spectral


properties of self-adjoint and regular symmetric
operators, we give the construction of self-adjoint
extensions of a symmetric operator and the study of
their spectrum .Particularly, we present the study of
generalized resolvents for a certain class of symmetric
operators where deficiency indices are (1,1). Finally
an explicit formula for those resolvents is given.

Secondly, we develop a Fourier method of


separation of variables. In order to study the operator
equations of the form: where
are linear operators in certain Hilbert spaces.
We give an application of the obtained results.

Key words: Fourier method, separation of variables,


symmetric operator, deficiency indices, Hilbert
spaces, generalized resolvent, self-adjoint extension.
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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