Etude Variationnelle Du Système D'Élasticité Linéaire
Etude Variationnelle Du Système D'Élasticité Linéaire
Etude Variationnelle Du Système D'Élasticité Linéaire
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITÉ Abderrahmane MIRA de BEJAIA
FACULTÉ DES SCIENCES EXACTES
Département de Mathématiques
Par
MEHENAOUI Naima
KHALFOUNE Samia
THÈME
Tout d’abord, nous remercions Dieu, le tout puissant, de nous avoir aidé à accomplir ce
modeste travail.
Nous adressons nos chaleureux remerciements et témoignons notre profonde recon-
naissance à notre promotrice Mme S. TAS pour les conseils qu’elle n’a pas cessé de nous
prodiguer, ses orientations, ses judicieuses remarques et sa disponibilité.
Nous remercions vivement Mme H. Bechir pour l’honneur qu’elle nous fait en présidant
le jury de soutenance.
Nous tenons à remercier également Mr B. Kerai d’avoir bien voulu examiner ce travail
ainsi que pour son aide et ses conseils forts utiles.
En…n, nous témoignons notre gratitude à tous ceux qui nous ont aidé de près ou de
loin à réaliser ce mémoire.
i
Dédicaces
Je dédie ce mémoire à :
Ma mère, pour son soutien, ses sacri…ces, ses précieux conseils, son assistance et sa
présence dans ma vie .
Mon père, pour les longues années de sacri…ce et de privation a…n de m’aider à avancer
dans la vie.
Un grand merci donc à mes parents pour les valeurs inculquées et leur soutien perma-
nent.
Ma soeur qui ne cesse d’être pour moi un exemple de persévérance, de courage et de
générosité.
Mon adorable frère Said.
Toute ma grande famille.
Tous mes amis.
Mes professeurs.
Toute ma promotion de 2017.
KHALFOUNE Samia
ii
Dédicaces
MEHENAOUI Naima
iii
Table des matières
Introduction 2
Historique 4
iv
Table des matières
Conclusion 48
Bibliographie 49
v
Introduction
1
Introduction
Nous exposons, en premier lieu, les dé…nitions de di¤érents types de tenseur qui sont
primordiales pour la compréhension du problème d’élasticité ainsi que quelques rappels sur
les espaces de Sobolev et la formulation variationnelles de problèmes aux limites elliptiques
linéaires. Ensuite, nous montrons que le problème aux limites étudié est bien posé pour
cette équation aux dérivées partielles elliptiques, c’est-à-dire qu’elle admet une solution
unique qui dépend continûment des données. Nous montrons aussi que ces solutions
minimisent une énergie correspondante. Nous considérons d’abord des conditions aux
limites de type Dirichlet, puis des conditions mixtes. L’inégalité de Korn est l’ingrédient
essentiel dans la démonstration de la coercivité de la forme bilinéaire associée au problème.
Pour cela, nous nous appuyons sur l’approche variationnelle et nous faisons appel aux
espaces de Sobolev le cadre le plus approprié pour l’étude des EDP en général.
2
Historique
C’est au début du XIX siècle qu’est née la théorie de l’élasticité, qui a rapidement attiré
l’attention de nombreux savants et mathématiciens.
Il y a un siècle et demi ou même moins, des traités tels que ceux de Saint-Venant, de
Love ou de Todhunter pouvaient contenir l’histoire du développement de cette discipline.
Dans cette dernière décennie, l’ouvrage d’Amy Dahan a permis de rafraîchir les mémoires
sur une partie de l’histoire de l’élasticité en France qui avait un lien étroit avec Cauchy.
Tout au long du XIXe siècle, la théorie de l’élasticité a connu une période d’intense
développement.
L’histoire de l’élasticité des solides est étroitement liée au développement des moyens
mathématiques. Ce lien a suscité la mise au point de nouveaux outils mathématiques.
Le développement de la théorie de l’élasticité est principalement dû à Navier, Poisson,
Cauchy, Lamé, Kirchho¤, Maxwell, Clebsch et Thomson.
La théorie de l’élasticité peut se réduire à l’établissement des relations fondamentales
liant ses di¤érents paramètres physiques et à l’étude des conditions aux limites à l’aide des
équations aux dérivées partielles, comme l’a démontré Cauchy. La théorie de l’élasticité
des corps n’est pas une théorie mathématique, mais une branche de la mécanique qui, à
son tour, représente une partie de la physique. Ce qui nous amène à tenir compte des
di¤érentes propriétés d’ordre pratique.
L’histoire des théories et des expériences, qui ont donné lieu au développement de
la théorie de l’élasticité des solides, présente un très grand intérêt. Plusieurs théories
physiques ont été utiles pour saisir la réalité du phénomène de l’élasticité. En e¤et, à
3
Historique
travers les siècles, la théorie de l’élasticité des solides est passée par plusieurs étapes qui
ont contribué à son développement et à son accomplissement.
Dans les années 1820, plusieurs savants français vont aborder le domaine de l’élasticité
des solides. Il s’agit en premier lieu d’écrire les équations aux dérivées partielles qui dé…nis-
sent le mouvement des points d’un corps solide, c’est-à-dire son processus de déformation,
quand ce corps est soumis à l’action d’un système de forces extérieures ou intérieures, ou
quand il est en état de mouvement interne. La dé…nition de la notion de pression, on dit
aujourd’hui contrainte, se pose. On peut considérer que la théorie moderne de l’élasticité
est née en 1821, quand Navier donna pour la première fois, dans son célèbre mémoire, les
équations générales de l’équilibre et du mouvement d’un corps solide élastique. La plupart
des problèmes que pose cette théorie ont déjà été partiellement résolus ou discutés dans
des cas particuliers aux XVIIe et XVIIIe siècles ; de Galilée à Euler en passant par Hooke
et les Bernoulli, plusieurs résultats d’un grand intérêt avaient été obtenus. Seulement,
aucune théorie mathématique rigoureuse n’a été établie. Au XIX siècle, la loi de Hooke
fut le point de départ de plusieurs recherches qui débouchèrent sur la naissance d’une
vraie théorie mathématique de l’élasticité.
4
1
CHAPITRE
Préliminaires et outils de
base
1.1 Tenseurs
La notation tensorielle est une nomenclature, c’est-à-dire une façon systématique d’appeler
les variables et les champs d’intérêt physique et mathématique. Elle permet de faire
5
1.1. Tenseurs
simplement des opérations sur nos équations de physique mathématique qui autrement
seraient beaucoup plus lourde.
Une grandeur bij à deux indices qui est appliquée à un vecteur cj , donne un autre
vecteur ai selon la loi
ai = bij cj
est un tenseur du second ordre. Un vecteur est encore appelé tenseur du premier
ordre et un scalaire, tenseur d’ordre 0. Plus généralement, et par récurrence, une
grandeur bi1 :::ik j1 :::jl à (k + l) indices qui, appliquée à un tenseur d’ordre l, cj1 :::jl , donne
un tenseur d’ordre k, ai1 :::ik selon la loi
ai = ij aj
Remarque 1.1.1 Un scalaire, un vecteur, une forme linéaire, une forme bilinéaire, une
application linéaire sont des tenseurs particuliers.
Les déformations d’un objet sont mesurées à partir d’une position initiale, qui est générale-
ment la position de repos dans laquelle aucune force n’est appliquée à l’objet.
Le champ vectoriel déplacement, généralement noté u, est, par dé…nition pour chaque
point, le vecteur reliant sa position au repos à sa position actuelle dans la con…guration
déformée.
6
1.1. Tenseurs
E est une matrice symétrique tandis que R est antisymétrique et est liée au rotationnel
rot u du champ de déplacement.
Après la description des déformations, nous introduisons le tenseur des contraintes qui va
décrire en chaque point la répartition des forces internes.
7
1.1. Tenseurs
Les contraintes représentent les e¤orts de cohésion dans un solide qui permettent à la
matière de résister aux sollicitations. Si nous prenons un cube de matériel et le soumettons
à une charge arbitraire, nous pouvons mesurer la contrainte sur plusieurs directions. Ces
mesures forment un tenseur de second degré, le tenseur des contraintes.
Pour connaître l’état de contrainte en un point donné, il faut connaître les vecteurs
~.
contraintes associés à toutes les facettes, c’est-à-dire à tout vecteur unitaire N
~ à T~
Il existe donc une application linéaire, le tenseur des contraintes, faisant passer N
T~ = N
~ (1.1)
Dé…nition 1.1.2 Le tenseur des contraintes est une application linéaire de l’espace vec-
toriel de Rn dans lui-même. Si l’on choisit une base orthonormée ~ei cette application
8
1.1. Tenseurs
linéaire est représentée par une matrice d’éléments ij (i; j = 1; :::n) et la relation (1.1)
donne la relation matricielle
2 3 2 32 3
T : : N1
6 1 7 6 11 12 1n
76 7
6 7 6 76 7
6 T2 7 6 21 22 : : 2n 7 6 N2 7
6 7 6 76 7
6 7 6 76 7
6 : 7=6 : : : : : 76 : 7
6 7 6 76 7
6 7 6 76 7
6:7 6 : : : : : 76 : 7
4 5 4 54 5
Tn n1 n2 : : nn Nn
Le tenseur est un tenseur réel symétrique d’ordre 2 représentable par une matrice n n
symétrique.
Le comportement élastique est caractérisé par une relation linéaire entre contraintes et
déformations. Cette relation s’écrit
ij = Eijkl "kl
ou inversement
"ij = ijkl kl
9
1.2. Quelques rappels sur les espaces de Sobolev
Proposition 1.2.1 ([6]) L’espace L2 ( ) muni du produit scalaire (:; :)L2 ( ) et de la norme
k:kL2 ( ) est un espace de Hilbert.
Dé…nition 1.2.2 Soit f 2 F(0; Rn ); 1une fonction dé…nie sur à valeurs vectorielles
f (x)
B 1 C
B C
B : C
B C
B C
dans Rn (n 2): On note f = B : C.
B C
B C
B : C
@ A
fn (x)
L’espace (L2 ( ))n = L2 ( ) ::: L2 ( ) est l’espace des fonction f 2 F( ; Rn ) dont les
| {z }
n fois
composantes (fi )i=1;:::n sont dans L2 ( ):
Pour faire de (L2 ( ))n un espace de Hilbert, on le munit du produit scalaire cartésien:
X
n
(f; g)(L2 ( ))n = (fi ; gi )L2 ( )
i=1
associé à la norme:
q
kf k(L2 ( ))n = kf1 k 2 L2 ( ) + ::: + kfn k 2 L2 ( ) :
10
1.2. Quelques rappels sur les espaces de Sobolev
On note D( ) l’espace des fonctions de classe C 1 à support compact dans : Notons que
les fonctions de D( ) s’annulent, ainsi que toutes leurs dérivées, sur le bord de :
et de la norme correspondante
Z n Z
X
2 @u 1
kukH 1 ( ) =( ju(x)j dx + (x) 2 dx) 2
j=1
@xj
Z n Z
X 1
2
=( ju(x)j dx + jruj 2 dx) 2 :
j=1
11
1.2. Quelques rappels sur les espaces de Sobolev
H m ( ) = u 2 L2 ( ):8 2 NN avec j j m, @ v 2 L2 ( )
@j j X
n
@ = , j j= j
@x1 1 ::::@xnn j=1
et de la norme Z X
kukH m ( ) =( @ u(x)@ u(x) dx)1=2
j j m
12
1.2. Quelques rappels sur les espaces de Sobolev
Propriétés
1) 8u 2 S(Rn ) : u^ 2 S(Rn ):
2) F : S(Rn ) ! S(Rn ) est linéaire, bijective et bicontinue. Son inverse, noté F; est
dé…ni par : Z
1
Fv(x) = n v( )eix d (TFI)
(2 ) 2
Rn
3) 8u 2 S(Rn ); 8 2 Nn ; on a :
F(D u) = ij j
u^ (R1)
F(x u) = ij j D u^ (R2)
F FT = FFT = T; 8T 2 S 0 (Rn )
Propriétés
1) F : S 0 (Rn ) ! S 0 (Rn ) est linéaire, bijective et bicontinue.
13
1.2. Quelques rappels sur les espaces de Sobolev
2) Les relations (R1) et (R2) sont véri…ées au sens des distributions, 8T 2 S 0 (Rn ):
3) Si u 2 S 0 (Rn )\L1 (Rn ) alors les expressions de Fu et Fu sont données explicitement
par (TF) et (TFI). De plus, est une fonction continue bornée sur Rn :
m
H m (Rn ) = u 2 L2 (Rn )=(1 + j j2 ) 2 u^ 2 L2 (Rn ):
s s
(u , v)s = ((1 + j j2 ) 2 u^ , (1 + j j2 ) 2 v^)L2 ((Rn )
Z
(u , v)s = (1 + j j2 )s u^( )^ v( ) d
Rn
et de la norme associée
Z
1
kuks = ( (1 + j j2 )s j^
u( )j2 d ) 2 .
Rn
14
1.2. Quelques rappels sur les espaces de Sobolev
Dé…nition 1.2.8 Soit D( ) l’espace des fonctions de classe C 1 à support compact dans
. L’espace de Sobolev H01 ( ) est l’adhérence de D( ) dans H 1 ( ).
H01 ( ) est en fait le sous-espace de H 1 ( ) constitué des fonctions qui s’annulent sur le
bord (@ ) puisque tel est le cas des fonctions de D( ). En général, H01 ( ) est strictement
plus petit que H 1 ( ) car D( ) est un sous-espace strict de D( ): Une exception impor-
tante est le cas où = Rn : en e¤et, dans ce cas = Rn = et D(Rn ) est dense dans
H 1 (Rn ), donc, on a H01 (Rn ) = H 1 (Rn ). Cette exception se comprend aisément puisque
l’espace entier Rn n’a pas de bord.
Proposition 1.2.4 ([6]) L’espace de Sobolev H01 ( ), munit de la norme k:kH 1 ( ) ; est un
espace de Hilbert.
15
1.2. Quelques rappels sur les espaces de Sobolev
v7 ! 0 (v) = vj
0 : H 1 ( ) ! L2 ( )
v7 ! 0 (v) = vj
et la continuité s’écrit :
16
1.3. Problèmes aux limites elliptiques linéaires
Rappelons tout d’abord que, dans un espace de Hilbert de dimension in…nie, il n’est pas
vrai que, de toute suite bornée, on puisse extraire une sous-suite convergente au contraire
de ce qui se passe en dimension …nie.
où :
i) H est un espace de Hilbert (réel) dont le produit scalaire est noté (:; :)H et la norme
associée k:kH .
17
1.3. Problèmes aux limites elliptiques linéaires
ii) a (:; :) est une forme bilinéaire sur H H; qui de plus est continue sur H H c’est
à dire :
9Ca > 0; 8u; v 2 H : ja (u; v)j Ca kukH kvkH .
iii) l est une forme linéaire sur H: De plus, l est continue sur H c’est à dire :
a(u; v) = hl; vi ; 8v 2 H:
ii) Si de plus a (:; :) est symétrique alors l’unique solution u de (1.2) est caractérisée par
J(u) = minJ(v)
v2H
où
1
J(v) = a(v; v) hl; vi
2
18
2
CHAPITRE
Modélisation du
problème d’élasticité
Lorsqu’un solide est soumis à des forces extérieures, il peut se déplacer et ou se déformer.
Un solide est dit élastique si, conformément à l’intuition, il reprend spontanément sa forme
de départ lorsque les contraintes extérieures sont supprimées. Ainsi, les déformations des
solides élastiques sont par dé…nition réversibles.
Un système d’élasticité linéaire est représenté par un ensemble d’équations aux dérivées
partielles. Ces équations modélisent les déformations d’un matériau solide élastique sous
l’hypothèse de petits déplacements et de petites déformations, cette hypothèse permet
d’obtenir des équations linéaires ; d’où le nom d’élasticité linéaire. De plus, dans la théorie
de l’élasticité linéaire, les déformations et les contraintes sont supposées liées linéairement.
La linéarité est entendue au sens d’une relation de proportionnalité entre la sollicitation
et la réponse du milieu.
19
2.1. Equations générales
Nous écrivons l’équilibre d’une partie quelconque D de : Cela fait intervenir le tenseur
des contraintes ; dé…ni implicitement en exprimant que la force exercée sur un élément
de surface dS, de normale unitaire N est
T dS = N dS
Nous relions maintenant le tenseur des contraintes aux tenseur des déformations.
Une telle relation est encore une loi de comportement. Nous nous restreindrons ici
20
2.1. Equations générales
à l’élasticité linéaire. Dans ce cadre, la relation entre ces deux tenseurs est linéaire, donc
s’exprime elle-même à l’aide d’un tenseur d’ordre 4, le tenseur d’élasticité :
En pratique, cette loi est souvent trop générale et il est possible de la simpli…er en
considérant un matériau homogène (il a les mêmes propriétés en tout point) et isotrope
(en un point donné, il a les mêmes propriétés dans toutes les directions). La loi linéaire
de comportement élastique reliant le tenseur des contraintes au tenseur des déformations
est alors :
(u) = 2 "(u) + trace("(u)) I: (2)
Cette loi linéaire porte le nom de la loi de Hooke, où I est le tenseur identité d’ordre
2, et sont des coe¢ cients indépendants appelés les constantes de Lamé et qui sont
spéci…ques à chaque matériau. En fait, grâce aux tests mécaniques permettant de mesurer
les coe¢ cients E et propres à chaque matériau, les constantes et sont données par
les relations
E E
= et =
2(1 + ) (1 2 )(1 + )
où E est le module de Young qui correspond à la rigidité du matériau, alors que
est le coe¢ cient de Poisson et il mesure le degré de compressibilité du matériau.
Donc, dans le cas isotrope, le tenseur d’élasticité E est dé…ni par
21
2.1. Equations générales
Contrainte imposée : Sur une partie du bord N, la contrainte normale est imposée
22
3
CHAPITRE
Formulation
variationnelle du
problème de l’élasticité
linéaire
23
3.1. Problème de Dirichlet homogène
Munissons les espaces (L2 ( ))n et (H 1 ( ))n des normes hilbertiennes suivantes
X
n
1
kvkL2 ( ) = ( kvi k2L2 ( ) ) 2
i=1
X
n
1
kvkH 1 ( ) =( kvi k2H 1 ( ) ) 2
i=1
Démonstration.
Soit v 2 (D( ))n : on a
Z n Z
2 1X @vi @vj 2
j"(v)j dx = ( + ) dx
4 i;j=1 @xj @xi
n Z
1X
2 2
@vi @vj @vi @vj
= ( + +2 )dx
4 i;j=1 @xj @xi @xj @xi
Finalement
Z n Z
1X
2
2 @vi @vi @vj
j"(v)j dx = ( + )dx
2 i;j=1 @xj @xi @xj
Z X n 2 Xn 2
1 @vi @vi
= + dx
2 i;j=1
@xj i=1
@xi
Z
1
jrvj2 dx
2
24
3.1. Problème de Dirichlet homogène
Donc
p
2 k"(v)kL2 ( ) krvk(L2 ( ))n 8v 2 v 2 (D( ))n
Démonstration.
1ere Etape : Recherche de la formulation variationnelle.
En utilisant le fait que
X
n
@ ij
div = ( )1 i;j n
j=1
@xj
@ui @uj
ij = ( + ) + (div(u))
@xj @xi
et trace("(u)) = div(u); on déduit les équations de (P1 ); pour 1 i n
Xn
@ @ui @uj
( + ) + (div(u)) ij = fi (1.2)
j=1
@xj @xj @xi
Pour trouver la formulation variationnelle, on multiplie chaque équation (1.2) par une
fonction test vi 2 H01 ( ) et on intègre sur ; on obtient:
X n Z Z
@ @ui @uj
( + ) + (div(u)) ij vi dx = fi vi dx
j=1
@xj @xj @xi
n Z
X n Z
X
@ui @uj @vi @ui @uj
( + ) dx ( + ) v i Nj d
j=1
@xj @xi @xj j=1
@xj @xi
n Z
X n Z
X Z
@vi
+ (div(u)) dx (div(u))vi Nj d = fi vi dx
j=1
@xj j=1
25
3.1. Problème de Dirichlet homogène
X n
@ui @uj @vi 1 X @ui @uj @vi
n
@vj
( + ) = ( + )( + ) = 2"(u):"(v)
i;j=1
@x j @x i @x j 2 i;j=1
@x j @x i @x j @x i
a(:; :) est une forme bilinéaire continue sur (H01 ( ))n (H01 ( ))n :
L est une forme linéaire continue sur (H01 ( ))n :
Montrons la coercivité en trois étapes.
Premièrement, montrons que
Z Z Z
2 2
2 j"(v)j dx + jdiv(v)j dx j"(v)j 2 dx (1.3)
le produit scalaire usuel des matrices symétriques, on peut décomposer toute matrice
réelle symétrique A sous la forme
1 1
A = Ad + Ah avec Ad = A tr A Id et Ah = tr A Id
n n
26
3.1. Problème de Dirichlet homogène
Ad :Ah = 0 et jAj 2 = Ad 2
+ Ah 2 :
On a alors
2 jAj 2 + (tr A) 2 = 2 Ad + A h 2
+ (tr A) 2
=2 Ad 2
+ Ah 2
+ (tr A) 2
=2 Ad 2
+ (2 + n ) Ah 2
min(2 ; 2 + n ) Ad 2
+ Ah 2
jAj 2
Cp kvk2H 1 ( )
27
3.1. Problème de Dirichlet homogène
ou encore
X n Z X n Z n Z
X
@ui @uj @vi @vi
( + ) dx+ (div(u)) ij dx = fi vi dx , 8vi 2 H01 ( )
i;j=1
@xj @xi @xj i;j=1
@xj i=1
ou encore
Z Z
div(2 "(u) + div(u) I):vdx = f:vdx , 8v 2 (H01 ( ))n
Comme D( ) est dense dans H01 ( ); alors en particulier pour ' 2 (D( ))n ; on a
Z Z
div(2 "(u) + tr("(u)) I):'dx = f:'dx
Par suite
div(2 "(u) + tr("(u)) I) = f dans (L2 ( ))n
28
3.1. Problème de Dirichlet homogène
ou encore
kukH 1 ( ) C kf kL2 ( )
D’où le résultat.
Remarque 3.1.1 L’inégalité (1.6) est ce qu’on appelle une estimation d’énergie. Elle
garantit que l’énergie de la solution est contrôlée par celle de la donnée. Les estimations
d’énergie sont très naturelles d’un point de vue physique et très utiles d’un point de vue
mathématique.
L’analyse du problème aux limites (P1 ) avec une condition aux limites de Dirichlet sur
tout le bord @ est un peu trompeuse par sa simplicité. En e¤et, dès que l’on introduit
une autre condition aux limites (par exemple, de Neumann) sur une partie du bord,
29
3.2. Problème mixte
30
3.2. Problème mixte
Sans perte de généralité, nous traitons dans cette section, le cas homogène u0 = 0, les
autres cas s’en déduisent aisément.
On considère une relation linéaire plus générale entre le tenseur des contraints ij et
le tenseur des déformations linéaire "ij :
X
ij (u) = Eijkl "kl (u)
k;l
Munissons les espaces (L2 ( ))n et (H 1 ( ))n des normes hilbertiennes suivantes
X
n
1
kvkL2 ( ) =( kvi k2L2 ( ) ) 2
i=1
Xn
1
kvkH 1 ( ) =( kvi k2H 1 ( ) ) 2
i=1
On pose
V = v 2 (H 1 ( ))n : v = 0 sur 0 = (H 1 0 ( ))n .
0 : H 1 ( ) ! L2 ( 0)
est linéaire et continue. Or, V = ker( 0 ). Donc V est un sous espace fermé de
(H 1 ( ))n :D’où : V est un Hilbert.
31
3.2. Problème mixte
et
(u; v)H 1 ( ) = (ru; rv)L2 ( )
0
Démonstration. On véri…e que jvjH 1 ( ) est une norme sur H 1 0 ( ) : c’est une semi-
norme et
@v
jvjH 1 ( ) =0) = 0 pour tout i = 1; :::n
@xi
D’où v est constante (presque partout) sur qui est connexe. Puisque mes( 0) > 0; on
déduit lorsque v 2 H 1 0 ( ) que v = 0 presque partout dans :
Montrons qu’il existe deux constante C1 > 0 et C2 > 0 telle que
telle que : 8
< kvn kH 1 ( =1
)
: krvk 21
(L ( ))n <
n
Donc, on peut extraire une sous suite noté encore (vn ) qui converge faiblement vers v dans
H 1 ( ): Sachant que est borné et régulier, le théorème de Rellich indique que l’injection
32
3.2. Problème mixte
canonique de H 1 ( ) dans L2 ( ) est compacte. Donc (vn ) converge fortement vers v dans
L2 ( ): En particulier (vn ) est une suite de Cauchy dans L2 ( ) :
1
On en déduit avec krvk(L2 ( ))n < que
n
et (vn ) est une suite de Cauchy dans H 1 0 ( ): H 1 0 ( ) est complet pour la norme k:kH 1 ( ) (car
fermé dans H 1 ( ) qui est complet), et (vn ) converge vers un élément w 2 H 1 0 ( ) tel que
rw = 0: D’où w = 0 puisque mes( 0) 6= 0: Ce qui n’est pas compatible avec kwkH 1 ( ) = 1;
d’où l’existence de C1 > 0:
Si la fonction f 2 (L2 ( ))n et h 2 (L2 ( ))n , et si les conditions de symétrie suivantes:
XZ @ ij (u)
Z
vi dx = f:vdx (2.1)
i;j
@xj
33
3.2. Problème mixte
On pose :
XZ
a(u; v) = ( ij (u)"ij (v)) dx
i;j
et Z Z
L(v) = f:v dx + h:v d
N
@v 1
2H ( ); 8i = 1; :::; n:
@xi
alors v 2 L2 ( ):
34
3.2. Problème mixte
1 @v 1
X( ) = v2H ( ): 2H ( ); 8i
@xi
X
N
0 2 D( ) ; 1 2 D( ) ; i = 1; :::; N; i =1
i=1
35
3.2. Problème mixte
iv 2 L2 ( )
1
H (0; 1; L2 (Rn 1 )) dual de H01 (0; 1; L2 (Rn 1 ))
vm = v(x0 ) m;
ou plus précisément Z
vm = v(x0 y 0 ; xn ) m (y
0
)dy 0 :
R2
Alors comme m ! 1; on a vm ! v dans X( ). Notez que vm est en particulier contenu
dans Y ( ).
4) D( ) est dense dans X( ). Il su¢ t de montrer la densité dans Y ( ): Comme une
simple conséquence du théorème de Hahn-Banach, il su¢ t de montrer que pour toute
fonctionnelle M qui est nule sur D( ); est nule sur un espace entier Y ( ). Soit v 7 ! M (v)
une forme linéaire continue dans Y ( ) et donc de la forme
Z 1
dv
M (v) = (f; v) + g; dxn
0 dxn
f; g 2 H01 (0; 1; L2 (Rn 1 ))
36
3.2. Problème mixte
Donc M = 0 sur Y ( ):
5) Pour v 2 D( ) on pose
8
< v(x) si xn > 0
P v(x) =
: a v(x0 ; x ) + a v(x0 ; 2x )
1 n 2 n
a2
où a1 + a2 = 1; a1 + = 1: On véri…e que v 7 ! P v est continue dans D( ); avec
2
la topologie induite par X( ) dans X(Rn ): En utilisant cela, et du point précédent,
nous pouvons étendre P à une application linéaire continu de X( ) ! X(Rn ) et tel
que P restreint à équivaut à v. Ensuite, pour v 2 X( ); P v 2 X(Rn ), donc comme
conséquence de l’étape 1), P v 2 L2 (Rn ) donc
v 2 L2 ( )
On a besoin de montrer que P (resp Q) est continu dans D( ) avec la topologie induite
1 1
par H ( ) dans H (Rn ); donc par transposition, t P (resp t Q) est continu en tant que
37
3.2. Problème mixte
t 1 xn
P '(x) = '(x) + a1 '(x0 ; xn ) + a2 '(x0 ; );
2 2
t xn
Q'(x) = '(x) a1 '(x0 ; xn ) a2 '(x0 ; )
2
Alors
t
P '(x0 ; 0) =t Q'(x0 ; 0) = 0
d’où le résultat.
On adopte dans l’énoncé et la démonstration du théorème de l’inégalité de Korn la
convention d’Einstein de sommation des indices répétés.
Notons que l’inégalité de Korn est loin d’être une trivialité car le premier membre
de l’inégalité ne fait intervenir que certaines combinaisons linéaires des dérivées partielles
@vi @v1 @v2 1 @v1 @v2
premières (en dimension n = 2; , et ( + )) tandis que le second
@xj @x1 @x2 2 @x1 @x2
@vi
membre de l’inégalité fait intervenir toutes les dérivées : On s’attend donc plutôt à ce
@xj
que "(v) contienne moins d’informations que ru, et il est étonnant de voir que l’on peut
néanmoins contrôler dens L2 dans toutes les dérivées partielles de v à l’aide de ses seules
combinaisons linéaires, et de v elle-même. La raison profonde est que, contrairement aux
apparences, "(v) contient bien toute l’information de rv, puisque grâce à l’identité (2:3),
on peut récupérer toutes les dérivées secondes de v à partir de "(v):
Démonstration.
Soit E l’espace des fonction v 2 (L2 ( ))n telles que:
38
3.2. Problème mixte
@ 2 vi @ @ @
= "ik (v) + "ij (v) "jk (v) (2.3)
@xj @xk @xj @xk @xi
@
Si v 2 E alors "ij 2 L2 ( ): Par conséquent, "ij (v) 2 H 1
( ): Donc, en utilisant
@xk
l’égalité établie, on a
@ 2 vi 1
2H ( ) 8i; j; k
@xj @xk
@vi
En appliquant le Lemme 3.2.1 à ; on voit que
@xk
@vi
2 L2 ( ); 8i; k:
@xk
Ainsi
v 2 (H 1 ( ))n :
(H 1 ( ))n E
est continue, on applique le théorème du graphe fermé pour obtenir un isomorphisme des
espaces de Banach.
Lemme 3.2.2 Soit v 2 D0 ( ) une distribution telle que "(v) = 0: Alors v est un déplace-
ment rigide in…nitésimal
v(x) = a ^ x + b avec a; b 2 Rn :
39
3.2. Problème mixte
@v
Démonstration. En e¤et, si "(v) = 0; on déduit de l’identité (2.3) que =0
@xj @xk
pour tout j; k.
v(x) = Ax + b où A 2 Mn et b 2 Rn :
40
3.2. Problème mixte
min J(v)
v2V
où
1
J(v) = a(v; v) L(v)
2
Démonstration.
a(:; :) est une forme bilinéaire sur V V et L est une forme linéaire sur V:
1) Montrons la coercivité
XZ
a(u; u) = ( ij (u)"ij (u)) dx
i;j 1
XZ X
= ( Eijkl "kl (u)) "ij (u) dx
i;j k;l
Z X
= ( Eijkl "kl (u)) "ij (u) dx
i;j;k;l
Z X
( "kl (u))2 dx
k;l
X
k"ij k2L2 ( )
i;j
X
Pour simpli…er la notation, on met : k"(u)k = k"ij k2L2 ( ) : Donc :
i;j
a(u; u) k"(u)k
Pour montrer que a(:; :) est coercive, il su¢ t de trouver Cp > 0 tel que
k"(u)k Cp kuk2V
On raisonne par l’absurde. On suppose donc qu’il existe une suite (un ) de V telle que
8
< k"(u )k ! 0 quand n ! 1
n
: et ku k 1 = 1 n H ( )
41
3.2. Problème mixte
Comme la suite (un ) est bornée dans (H 1 ( ))n ; on peut extraire une sous suite notée
(un ) encore telle que
un ! u faiblement dans (H 1 ( ))n :
42
3.2. Problème mixte
XZ X @vi
ja(u; v)j = ( Eijkl "kl (u) dx
i;j k;l
@xj
XZ @vi
jEijkl "kl (u)j dx
i;j;k;l
@xj
XZ @vi
kEk1 "kl (u) dx
i;j;k;l
@xj
C( ) kukV kvkV
Z Z
f:vdx + h:vd
kvkL2 ( ) c kvkH 1 ( )
On a donc
43
3.2. Problème mixte
XZ X
= ( Eijkl "kl (u)) "ij (v) dx
i;j k;l
XZ
= (Eijkl "kl (u)) "ij (v) dx
i;j
XZ X
= ( Eklij "ij (v)) "kl (u) dx
k;l i;j
XZ
= ( ij (v))"kl (u) dx
k;l
= a(v; u)
44
3.2. Problème mixte
ce qui implique
div( (u)) = f dans (L2 ( ))n :
Or
X@ ij (u)
dx = div( (u))
i;j
@xj
Donc Z XZ @vi XZ
div( (u)):vdx = ij (u) dx ij (u)Ni vj d :
i;j
@xj i;j
Par suite
Z XZ Z Z
a(u; v) = div( (u)):vdx + ij (u)Ni vj d = f:v dx + h:v d :
i;j
N
Comme v = 0 sur 0, on a
Z Z
(u):N:vd = h:v d :
N N
45
3.2. Problème mixte
D’où :
h = (u):N preque partout sur N
et de l’énergie potentielle des forces extérieures (ou travail des forces extérieures au
signe près) Z Z
f:udx h:ud :
N
Proposition 3.2.1 L’application de (L2 ( ))n (L2 ( ))n dans (H 1 ( ))n qui à f fait
correspondre u, unique solution faible de problème aux limites (P2 ) est linéaire continue.
Démonstration.
Il est clair que (f; g) ! (L2 ( ))n (L2 ( ))n est linéaire. Pour montrer qu’elle est continue
de (L2 ( ))n (L2 ( ))n dans (H 1 ( ))n ; on prend v = u dans la formulation variationnelle
(F V ) et on utilise la coercivité de la forme bilinéaire, on obtient :
XZ Z Z
a(u; u) = ( ij (u)"ij (u) dx = f:udx + h:ud Cp kuk2H 1 ( )
i;j N
1
kuk2H 1 ( ) (kf kL2 ( ) kukL2 ( ) + khkL2 ( ) kukL2 ( ) ):
Cp
46
3.2. Problème mixte
Donc
kuk2H 1 ( ) C(kf kL2 ( ) + khkL2 ( ) ) kukH 1 ( ) :
Remarque 3.2.3 La formulation variationnelle n’est rien d’autre que le principe des
travaux virtuels en mécanique. Poursuivant cette analogie, l’espace V est l’espace des
déplacements v cinématiquement admissibles, et l’espace des tenseurs symétriques
2 (L2 ( ))n , tels que div = f dans et :N = h sur N , est celui des tenseurs de
contraintes statiquement admissibles.
47
Conclusion
Dans ce mémoire, nous avons montré que le problème d’élasticité linéaire est bien posé,
c’est-à-dire, nous avons montré l’existence et l’unicité de la solution ainsi que la stabilité
de celle-ci par rapport à des perturbations des données, en appliquant l’approche vari-
ationnelle. En premier lieu, nous avons établi la formulation variationnelle, puis nous
avons résolu la formulation variationnelle en utilisant le théorème de Lax-Milgram, a…n
d’appliquer ce théorème, la seule hypothèse non triviale à véri…er porte sur la coercivité
de la forme bilinéaire a(:; :), nous avons réglé le problème en démontrant l’inégalité de
Korn. En…n, nous avons interprété la formulation variationnelle pour véri…er qu’on a bien
résolu le problème aux limites de l’élasticité.
L’approche variationnelle s’avère riche et puissante, elle permet de construire la méth-
ode des éléments …nis, fournissant ainsi un moyen d’approcher la solution qui, bien sou-
vent, n’est pas calculable explicitement.
L’élasticité linéaire ne représente qu’un comportement simpli…é très particulier des
solides. Dans la nature, la plupart des problèmes rencontrés obéissent à des lois de
comportement non linéaires, c’est-à-dire le tenseur des contrainte est une fonction
non linéaire du tenseur des déformation "(u) dans le cadre de l’élasticité non linéaire
en petits déplacements. Il en résulte que les équations correspondantes de l’équilibre
sont non linéaires, contrairement aux équations rencontrées dans l’élasticité linéaire. Les
phénomènes mécaniques non linéaires sont un domaine très actif actuellement de la mé-
canique des solides, en liaison avec la recherche des matériaux nouveaux (polymères,
matériaux composites, . . . ) et de l’étude de leurs propriétés mécaniques.
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Bibliographie
[2] BONY J.-M., Cours d’analyse. Théorie des distributions et analyse de Fourier, Edi-
tions de l’Ecole Polytechnique, Palaiseau (2001).
[4] Lions J. L. , Problèmes aux limites dans les équations aux dérivées partielles, Presses
de l’Univ. de Montréal (1965).
49