3 Dac
3 Dac
3 Dac
III.1 Définition :
III.1.1 Définition 1 :
AKNIN, en 1995 et 1998 (AKNIN, 1995 ; AKNIN, 1998), propose une approche
thérapeutique de correction de la Classe II : la Technique de Distalisation Bilatérale
Progressive, appelée ensuite "Distal Active Concept" (DAC).
Cette nouvelle approche thérapeutique permet de corriger les classes II d’Angle sans
extraction orthodontique et sans auxiliaire extra-oral.
Cette thérapeutique donne des résultats très rapides en terme d’activation de la croissance
mandibulaire et de rapidité de correction des anomalies dento-alvéolaires comme l’ont montré
différentes études (AKNIN et al, 2001 ; AKNIN et al, 2005 ; EL-MEDAWAR et al, 2005 ;
LABE-MAZIERE, 2000 ; METROP, 2000 ; MORRA, 2000). Elle offre un bon compromis
entre le confort d’utilisation du praticien et le confort du patient.
Fig.33 DAC en denture mixte. Image réalisée par Tobji S. Arc lingual fixé (soudé) sur les
bagues de 36 et 46 et en contact avec la face linguale des incisives mandibulaires
Fi
g.34 DAC en denture adolescente et adulte jeune pendant distalisation. Image réalisée par
Tobji S.
III.2 Historique :
Le congrès de la société française d’orthodontie de 2001 à Lyon et le symposium
américain de 2002 consacrés au traitement précoce ont reflété et suscité l’engouement pour
ces thérapeutiques.
Ainsi, AKNIN et al ont montré des effets squelettiques deux fois plus importants en
denture mixte qu’en denture adolescente lors du traitement des classes II (AKNIN et al,
2001). Cependant, PELOSSE et RABERIN s’interrogeaient sur la pérennité des résultats
obtenus : « Ces résultats obtenus en fin de traitement actif, nécessitent d’être approfondis à
moyen et à long terme, pour en apprécier la stabilité» (MAUHOURAT et al, 2001): les
résultats spectaculaires obtenus sont-ils liés à la croissance importante ou ne sont-ils dus qu’à
l’élasticité des tissus ?
III.3 .1 Indications :
III.3.1.1 Indications esthétiques :
- Profil droit ou à risques esthétiques en cas d’extractions.
- Contact labial en position de repos
III.3.2 Contre-indications :
III.3.2.1 Contre-indications esthétiques :
- Lèvres protrusives
- Inocclusion labiale en position de repos
- Sourire gingival important
- Dysharmonie dento-parodontale
III.4 Description
De façon générale le DAC comprend :
Dispositif multi attaches (brackets , bagues)
Des tractions intermaxillaires pour propulser la mandibule.
Des ressorts entre les incisifs et les premières molaires maxillaires pour distaler ces
dernières.
Des cales en CVI sur les premières molaires mandibulaires.
Ces cales sont un élément fondamental du dispositif : elles stabilisent les molaires
mandibulaires qui servent de réserves d’ancrage musculaire.
Elles repositionnent la mandibule dès le début du traitement, favorisant la
croissance condyliènne.
Déverrouillent l’occlusion ce qui simplifie les étapes de nivellement et
d’alignement.
Quatre éléments vont intervenir dans la réponse de croissance en thérapeutique DAC (AKNIN
et al, 2000) :
Les cales verticales de verre ionomère provoquent une extrusion verticale condylienne
des cavités glénoïdes, qui active la matrice fonctionnelle musculaire.
Cet étirement musculaire semble contribuer à solliciter la croissance condylienne et la
croissance verticale du ramus.
Le repositionnement condylien décomprime la zone bilaminaire et pourrait, selon
MONGINI et SCHMID (MONGINI et al, 1992) générer un remodelage articulaire de
l'articultaiton temporo-mandibulaire (ATM).
Les cales molaires établissent un contact vertical postérieur qui décharge les condyles,
répondant ainsi au principe du tripodisme établi par DEGROOTE (DEGROOTE, 1984) ; ce
support vertical étant, selon lui, un point clé de l'expression de la croissance mandibulaire
chez le rat.
Le premier acte thérapeutique est la correction de la supraclusion ainsi que des autres
"verrous" de l'occlusion permettant de débloquer la position mandibulaire et de libérer son
potentiel de croissance.
Le traitement précoce des classes II permet d’obtenir en denture mixte une réponse
mandibulaire presque 2 fois supérieure par rapport au groupe en denture adolescente (AKNIN
et al, 2001).
Le système DAC permet une double approche thérapeutique, interceptive en denture mixte et
orthodontique en denture adolescente. Dans les deux cas, il présente des effets squelettiques
très intéressants par la réponse de croissance mandibulaire qu’il induit. Ces effets sont
cependant nettement plus marqués en denture mixte.
Fig.40 Thérapeutique Distal Active Concept (DAC) et rotation faciale : cas clinique traité
par le Dr Aknin.
A. Élise, 8 ans 3 mois/11 ans 1 mois. Les superpositions générales sur la croix
basicrânienne de deux radiographies prises avant le début du traitement, en croissance
pure, montrent une croissance verticale et une rotation horaire de la face.
On peut remarquer les rotations des lignes des implants maxillaire et mandibulaire. Le
tracé en bleu correspond aux effets de la croissance faciale sans traitement.
B. Élise, 11 ans 1 mois/14 ans 3 mois. Les superpositions générales sur la croix
basicrânienne de deux radiographies prises avant le début du traitement (11 ans
1 mois) et après le traitement (14 ans 3 mois) montrent une réorientation de la croissance dans
le sens sagittal. On peut ainsi noter l’avancée du pogonion, ainsi que le phénomène de rotation
antihoraire gérés par la thérapeutique DAC.
Regarder les lignes des implants fictifs maxillaire et mandibulaire.
Le tracé en bleu correspond à la structure faciale avant traitement.
Le tracé en noir correspond à l’architecture faciale après traitement en thérapeutique
DAC.
C. Élise, 11 ans 1 mois/14 ans 3 mois. La superposition locale sur la ligne des implants
mandibulaires avant et après thérapeutique DAC montre la croissance condylienne, ainsi que
l’effet de rotation antihoraire visible sur la croix basicrânienne et sur la ligne des implants
maxillaires. Le tracé en bleu correspond à la structure faciale avant traitement.
Le tracé en noir correspond à l’architecture faciale après traitement en thérapeutique
DAC.
D, E, F, G. Élise avant thérapeutique DAC.
H, I, J, K, L. Élise après thérapeutique DAC. La croissance et la rotation mandibulaires
ont permis la correction du profil et l’obtention de la classe I d’Angle.
Cette étude menée par comparaison de deux groupes traités présentant les mêmes signes
morphologiques initiaux montre de façon significative que les extractions monomaxillaires
réduisent le potentiel de croissance mandibulaire. L’absence d’avulsions en thérapeutique
DAC évite la rétraction des incisives maxillaires, permettant ainsi la pleine expression du
potentiel de croissance mandibulaire.
Dans le groupe traité DAC, la longueur mandibulaire augmente de 4 mm contre 1 mm
dans le groupe extraction, soit une augmentation quatre fois supérieure (fig )
L’absence d’avulsions en thérapeutique DAC évite la rétraction des incisives maxillaires,
permettant la pleine expression du potentiel de croissance mandibulaire ; il semblerait que le
recul de l’incisive maxillaire retienne en arrière la mandibule et l’empêche de s’agrandir en
perturbant l’épanouissement de l’étage inférieur du visage.
Ces résultats obtenus sur la croissance mandibulaire montrent les effets de la thérapeutique
DAC sur la sollicitation de croissance mandibulaire dans sa situation sagittale et rotationnelle.