Emploijeunesrdc2013 130513064908 Phpapp02
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PROBLEMATIQUE DE L’ENTREPRENEURIAT ET DE
LA MICRO-FINANCE DES JEUNES EN RDC
INTRODUCTION…………………………………………………………………………….10
1.1.2. Micro-finance………………………........................................................................22
- Quelques faits historiques………………………………………………….22
1. de la période coloniale à 1970……………………………………….22
2. de 1970 à 1990……………………………………………………….22
3. de 1990 à nos jours…………………………………………………..23
- Définition…………………………………………………………………..24
- Importance……………………………………………………………........26
1.2. Entrepreneuriat des jeunes et micro-finance des jeunes : vers une convergence
d’intérêts réciproques ………………………………………………….........................27
2.2. Revue des lois, mesures et dispositions légales, juridiques et institutionnelles sur
la micro-finance des jeunes………………………………………………………….....34
4.2. Matrice des actions stratégiques opérationnelles pour une meilleure politique
de création et de financement des micro-entreprises des jeunes ………………………59
CONCLUSION GENERALE………………………………………………………………….67
BIBLIOGRAPHIE ………………….…………………………………………………………68
Tableau 11 : Classification des clients de la micro finance selon l’Age (cas de l’Ascension
micro finance)……………………………………………………………………48
Tableau 12 : Analyse des contraintes et atouts de la micro finance des jeunes en RDC………50
Encadré 02 : Elargir dans l’équité les opportunités d’emplois et les activités productives
des revenus pour les pauvres……………………………………………………..13
Encadré 07 : Politique de réinsertion des personnes affectées par la guerre dans le système
économique………………………………………………………………………53
La première version du rapport a été soumise en 2008 lors de la première phase du programme
conjoint d’appui à l’emploi des jeunes en RDC initié conjointement par le Ministère du Travail et de
l’Emploi, le Bureau International du Travail (BIT) et le Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD). Cette première version, produite sous des conditions de travail
particulièrement difficiles, en termes de temps accordé aux consultants (1 mois) pour accéder aux
données, organiser les ateliers, recenser, échanger et discuter les informations et les questions
spécifiques à l’emploi des jeunes par la création d’entreprises et l’accès aux micro-crédits, n’a pas était
à la hauteur de nos ambitions et des objectifs personnels que nous avions voulu corrélés à ceux des
initiateurs de ce programme conjoint.
Par ailleurs, la situation précaire des jeunes congolais évoluant d’année en année, en fonction même de
l’évolution de l’environnement social, économique et politique du pays, l’exigence de s’adapter et de
participer à cette évolution, notamment pour s’aligner et atteindre les objectifs du millénaire pour le
développement, nous oblige d’actualiser ce rapport intérimaire susceptible de servir de référence ou de
source d’informations structurantes à la mise en œuvre des stratégies, des politiques et programmes
nationaux sur l’auto-emploi et l’accès aux micro-crédits des jeunes en RDC.
- Les problèmes liés à l’emploi des jeunes se généralisent dans les pays tant développés
qu’en développement dans la mesure où les obstacles à l’emploi des jeunes se sont
multipliés ces dernières années. Un nombre proportionnellement élevé de jeunes
subissent de longues périodes de chômage ou doivent se contenter des travaux précaires
et de courte durée ou d’emplois médiocres et mal rémunérés. Par conséquent, de
nombreux jeunes quittent le monde du travail, car difficilement accessible pour eux, et
deviennent inactifs. Les jeunes socialement défavorisés sont particulièrement affectés.
Cela perpétue le cercle vicieux de la pauvreté et de l’exclusion sociale pour cette
catégorie de la population vulnérable.
- Cependant, la question que l’on se pose est celle de savoir si les problèmes de chômage
et de sous-emploi des jeunes sont-ils résolus au travers ces différents programmes,
quand on sait qu’il n’y a pas une politique ou une stratégie nationale d’appui à la
création d’entreprise par les jeunes ou à l’auto-emploi des jeunes en RDC ?
- En effet, malgré l’engouement observé ces dernières années pour la création des micro-
entreprises comme remède au chômage, peu des programmes pour favoriser l’emploi ou
l’auto-emploi ont réellement ciblé les jeunes entrepreneurs potentiels. Non seulement
les connaissances et les études sur le sujet sont peu nombreuses et largement ignorées,
mais les potentialités inhérentes aux jeunes sont généralement sous-estimées. Pourtant
1
Programme d’Actions Prioritaires du Gouvernement de juillet 2007 à décembre 2008
- Aussi, soutenir et susciter l’esprit entrepreneurial chez les jeunes congolais, au travers
des programmes nationaux de création des micro-entreprises et d’auto-emploi a donc un
impact social important qui permet, non seulement, de créer de l’emploi, en particulier
chez les jeunes marginalisés, mais également de bouster la croissance économique. Ces
jeunes « entrepreneurs » étant très impliqués sur le marché local, toute nouvelle création
d’activités aura pour conséquence d’insuffler des nouvelles dynamiques dans
l’économie locale2. Toutefois, il y a lieu de reconnaître que les jeunes, ayant plus des
difficultés que les entrepreneurs adultes, auront à surmonter certaines barrières,
notamment l’accès aux capitaux nécessaires et, donc, au circuit de financement. De ce
fait, comment soutenir ainsi la création des micro-entreprises chez les jeunes, grâce à
l’accès aux crédits à petites échelles ?
1.2.Objectifs de l’étude
2
Francis CHIGUNTA, L’Entrepreneuriat chez les jeunes : relever les grands défis stratégiques, EDG 2002
Même s’il faut se garder de considérer l’entrepreneuriat ou l’auto-emploi des jeunes, comme
solution de « masse » susceptible de guérir tous les maux de la société (curtain 2000), il
demeure néanmoins, pour la RDC, une des stratégies conjoncturelles efficace de survie et de
lutte contre la pauvreté. Les emplois qui en découlent seront bien entendu précaires, peu
durables et de qualité inférieure, mais les multitudes d’initiatives individuelles développées
L’intérêt porté à cette étude est triple, elle permet d’abord de dégager la problématique
longtemps négligé et esquivé de l’entrepreneuriat des jeunes et de leur accès au crédit ; de
proposer ensuite des pistes de solutions sur la base du diagnostic posé et de jeter enfin les bases
d’une politique nationale de l’emploi qui mette en évidence l’auto – emploi des jeunes par la
création des micro-entreprises (Encadré n°02).
Encadré n° 02 : Elargir dans l’équité les opportunités d’emplois et les activités productives pour
les pauvres
L’action gouvernementale s’articulera autour de : (i) développement des diverses filières notamment
dans les domaines de l’agriculture, du développement rural, de la construction et de l’environnement en
vue d’améliorer les compétences pour de meilleures possibilités et des chances égales pour les hommes,
les femmes et les jeunes de trouver un emploi convenable ; (ii) promotion de l’entrepreneuriat
coopératif qui passe par la formulation du Programme de création des emplois et auto-emplois ruraux et
péri-urbain décents ; (iii) promotion des approches et méthodes à Haute Intensité de Main-d’œuvre
(HIMO) et vulgarisation de ces dernières auprès des administrations dans le cadre notamment de
l’exécution des travaux de reconstruction et des projets sectoriels ; (iv) mise en place des micro-crédits
pour le financement des micro, petites et moyennes entreprises ; (vi) promotion de l’emploi et de la
formation professionnelle qui passerait par la mise en place des programmes et projets de formation,
d’éducation et d’emploi en faveur des groupes défavorisés en tenant compte du genre (jeunes, femmes,
handicapés, etc.) et (vi) renforcement du partenariat avec le secteur privé.
Source : DSCRP/RDC juillet 2006
Poser la problématique de l’entrepreneuriat des jeunes en RDC revient à clarifier les limites
d’âge qui déterminent qu’une personne soit appelée jeune ou non. Ce débat est si complexe que
nous n’avons pas la prétention d’imposer un point de vue. Néanmoins, nous retenons qu’il n’y
a pas à proprement parler une loi qui situe, de manière péremptoire les limites d’une tranche
d’âge pour être appelé « jeune » ou non. Mais par contre la loi n° 87-010 du 1er août 1987
portant code de famille détermine la majorité à 18 ans révolus pour les garçons et à 16 ans
révolus pour les filles.
3
BIT/MINTRA, Rapport de consultation du Programme de Création d’Emplois et de Revenus en RDC, Janvier 2002
Pour atteindre les objectifs que nous nous sommes assignés dans le cadre de cette étude
exploratoire, nous avons utilisé une méthodologie intégrée basée sur une approche qualitative
inductive reposant sur les étapes opérationnelles suivantes :
Tableau 01 : Etapes opérationnelles de l’étude
Niveau Etapes opérationnelles Commentaires
- Revue de littérature en rapport avec
1ère étape Enquête documentaire l’entrepreneuriat et la micro-finance des jeunes.
Cette revue est faite à l’aide de la documentation
internationale, africaine et congolaise sélectionnées
à ce propos.
- Entretiens avec les responsables politico
administratives du pays, le secteur privé, les
partenaires multilatéraux, les organisations et
Associations qui œuvrent dans les deux secteurs
- Visites auprès des Institutions de Micro-Finance
2ème étape Enquête de terrain (IMF) internationales et locales implantées en RDC
- Regard de la société civile congolaise sur la
problématique de l’emploi et la micro-finance des
jeunes en RDC
- Mise en place des ateliers rassemblant différentes
catégories des jeunes et échanger des vues.
3ème étape Analyse des données
recueillies
4ème étape Formulation et validation
des hypothèses de travail
5ème étape Elaboration des scénarios
de solutions possibles
1.6.Difficultés rencontrées
Plusieurs difficultés ont parsemé la réalisation de cette étude exploratoire. Si nous avions pu
collecter quelques données avec facilité sur la micro-finance, il n’a pas été facile d’obtenir les
données sur l’entrepreneuriat, un domaine particulièrement vide des statistiques en RDC. De
même, les données recueillies sur la micro-finance ne concernaient pas le volet « jeunesse » de
la micro-finance. Il a fallu, de ce fait, réorienter nos techniques de collecte des données vers des
enquêtes participatives sur la base d’observations directes pour conduire l’étude vers ses
objectifs fondamentaux. Le domaine de l’entrepreneuriat des jeunes est totalement vide, pas
des statistiques sur le nombre des micro-entreprises, sur la répartition par âge, par sexe, par
catégorie de secteur. Bref, ces difficultés sont donc de plusieurs ordres et concernent
notamment :
1. L’absence des données statistiques sur l’entrepreneuriat et le volume des micro-crédits
des jeunes en RDC
4. L’insuffisance des moyens pour couvrir tout le cadre de l’étude (urbain, péri urbain et
rural) et l’ensemble de la RDC
5. Délai d’élaboration de l’étude très court. Il est quasiment impossible d’aborder, avec
efficacité et dans un délai de 30 jours, toute la problématique de l’entrepreneuriat et de
la micro-finance.
1.1.1. Entrepreneuriat
4
Nous nous référons aux faits historiques détaillés par P.A Julien et M. Marchesnay (1996) dans leur ouvrage
portant sur l’Entrepreneuriat
Entre 1925 et 1975, le développement du capitalisme s’est largement appuyé sur le mythe de la
grande entreprise, hiérarchisée, qui bénéficiait des avantages liées à la grande dimension (les
« économies d’échelles », et à la diversification des activités « les économies d’envergures »).
Il valait donc mieux que les entreprises existantes crussent, plutôt que de créer de nouvelles
entreprises. La crise des années 1975 a conduit à renverser petit à petit la proposition, pour
remettre au premier plan l’importance de la création d’entreprises. Cette proposition
correspondait à la nécessité de trouver de nouveaux emplois, essentiellement dans les services,
pour remplacer les emplois disparus (dans l’agriculture et dans l’industrie) mais aussi pour
répondre à des technologies nouvelles et des besoins nouveaux. On a donc vu apparaître des
politiques industrielles, pratiquement dans tous les pays du monde, axées sur la promotion
d’entreprises nouvelles ou de petites tailles, à l’aide d’incitation financières et fiscales, de
soutiens matériels et technologiques, pour l’essentiel. Mais les résultats ont été très inégaux.
Cette brève histoire corrobore celle qu’a vécue la RDC au lendemain de son indépendance
avec la décrépitude de la grande industrie minière et de transformation des matières premières
dû au départ précipité des étrangers européens et aux mesures de zaïrianisation, de
radicalisation et de rétrocession. La participation des congolais, non préparés, dans la création
des entreprises nouvelles et de l’extension d’entreprises existantes était devenue une nécessité
pour le développement économique de la RDC. Parallèlement à cette période d’après
l’indépendance, Kinshasa connut un afflux des migrants venant des milieux ruraux et des villes
secondaires attirés par le rayonnement politique de la ville.
- Définition
Plusieurs études sur l’entrepreneuriat existent, mais les différents chercheurs dans ce domaine
ne sont jamais accordés quant à une définition consensuelle sur l’entrepreneuriat. Les uns
passent tout simplement par la description de l’ « entrepreneur », de ce qu’il fait et de comment
il le fait. Les autres, par contre, reviennent sur les qualités, le problème, les fonctions
économiques et sociales qui sous-tendent le terme « entrepreneuriat » tel que l’esprit
d’entreprise, la création d’entreprise etc.
Cependant, comme l’objectif poursuivi dans cette étude met l’accent sur la problématique de
l’entrepreneuriat des jeunes (auto-emploi des jeunes) et de sa promotion, dans le but de
proposer des stratégies d’orientation et de solutions possibles, nous adoptons une définition qui
va dans le même sens que nos préoccupations. Il s’agit de la définition de Francis Chigunta 5
(2002) qui désigne l’entrepreneuriat comme « l’application pratique des qualités propres à
l’entrepreneur, comme l’initiative, l’innovation, la créativité et la prise de risques dans le
milieu de travail en utilisant les compétences appropriées afin de réussir dans ce milieu et cette
culture »6.
Nous considérons que ces qualités propres qui définissent l’entrepreneuriat cheminent vers la
réalisation des activités dites « entrepreneuriales » dans tous les domaines : social, commercial,
économique et politique. Aussi, l’entrepreneuriat des jeunes en RDC est ce processus des
qualités qui concourent à la réalisation d’une activité autonome permettant aux jeunes de se
prendre en charge en créant leurs propres emplois.
- Importance
Il est de plus en plus admis qu’il existe une relation positive entre le taux de création
d’entreprises (l’entrepreneuriat), la croissance économique et la réduction de la pauvreté
5
L’entrepreneuriat chez les jeunes : relever les grands défis stratégiques. Document produit pour le sommet de l’emploi des
jeunes (SEJ2002) d’Alexandrie en Egypte.
6
L’auteur spécifie sa définition en rapportant que « des jeunes développant et faisant une utilisation optimale de leurs propres
habilités, seuls ou en groupes ; des jeunes définissent leurs propres problèmes, établissant des solutions et trouvant les
ressources pour concrétiser leur vision ; des jeunes réalisant leur potentiel et leur vision, gagnant en confiance et assumant des
rôles actifs dans leurs propres communautés ».
Croissance économique
La croissance économique
Création d’emplois Création des revenus via l’entrepreneuriat privé
favorise la réduction de la
pauvreté au sein de la
population congolaise. Par
Entrepreneuriat ricochet, les nouvelles
(Création des Micro-entreprises) conditions de vie acquise, du
fait que la population s’est
prise en charge en créant ses
propres emplois et en
Amélioration du Amélioration des générant ses propres
niveau de vie conditions de vie revenus, permettent à leur
tour d’augmenter la
croissance économique
Réduction de la pauvreté
Source : Auteurs
Au tour de ces trois éléments, il se dégage ainsi un large consensus se basant sur une logique
simple : le secteur privé (l’entrepreneuriat privé) est l’acteur fondamental de la croissance
économique qui prend une part cruciale dans la lutte contre la pauvreté. Les Gouvernements
des pays en développement se doivent donc de permettre à ce secteur de se développer et de
garantir que la croissance contribuera effectivement à la réduction de la pauvreté.
C’est ici que nous mettons en exergue le rôle important réservé, dans ce cadre, aux micros-
entreprises qui sont des acteurs principaux du secteur privé dans ces pays. Elles sont le moteur
de la création d’emplois et des revenus. Leur impact sur la réduction de la pauvreté des jeunes
est direct, car elles sont généralement les employeurs de groupes de population plus pauvres,
plus vulnérables et contribuent, par conséquent, à une répartition plus grande des revenus. En
RDC, par exemple, le secteur informel représente une part importante de l’entrepreneuriat
privé. Sa part dans la création des emplois s’accroît davantage. Plus de 57% de la population
est en situation d’auto-emploi ou œuvre dans le secteur de la micro entreprise. Dans ce pays,
les activités de la micro entreprise ne sont plus des phénomènes de la périphérie, mais bien des
réalités qu’il faut intégrer dans l’économie nationale. Car bien que ne générant pas un
développement durable très important et bien que les emplois créés ne sont guère de grande
Cette analyse corrobore celle de « GEM » (Global Entrepreneurship Monitor ou Projet de Suivi
Global de l’Entrepreneuriat) qui propose un modèle (figure 2) mettant en évidence le rôle clef
de l’entrepreneuriat dans la croissance économique d’un pays. Ce modèle continue à être testé
et fait l’objet des ajustements permanents depuis sa première édition en 1999. Les résultats des
études menées depuis lors ont montré que l’entrepreneuriat comptait pour environ un tiers de la
croissance économique dans les pays étudiés. Pour les experts de GEM, trois facteurs
importants expliquent le rôle particulier que joue l’entrepreneuriat dans la croissance
économique et la réduction de la pauvreté : les créations d’entreprises et d’emplois, les
innovations de rupture et la participation au renouvellement du tissu économique qu’il
engendre.
· Institutions
Dynamiques
Économiques Croissance
· Restructurations économique
· Fermetures · PIB
Contexte · Emploi
-Social · Créations
-Culturel, · Expansions
-politique
7
APCE (Agence Pour la Création d’Entreprise)
Il serait difficile, sinon malaisé de restituer une histoire unique de la micro-finance dans le
monde, parce qu’elle a connue des évolutions différentes selon qu’elle s’est déroulée en Asie,
en Amérique Latine, en Afrique etc. Le mieux serait de la compter au cas par cas pour mieux
comprendre les attentes, les pratiques, les habitudes, les motivations qui ont présidées à son
avènement. Fort de cela, nous allons plutôt nous appesantir essentiellement sur l’histoire de la
micro-finance en RDC. Trois périodes8 ont caractérisé ainsi l’histoire de la micro-finance en
RDC, à savoir : la période coloniale à 1970 (1) ; la période 1970 à 1990 (2) ; et de 1990 à nos
jours (3).
2. De 1970 à 1990
Cette deuxième période est caractérisée par l’émergence des COOPEC en raison notamment de
l’accessibilité des services offerts aux membres et de leur implication dans les milieux les plus
reculés du pays, dépourvus des Banques.
Le mouvement coopératif congolais s’est développé donc autour de trois foyers notamment
BASANKUSU (Province de l’Equateur) en 1970, Bukavu et à Kinshasa en 1971, avec la
création de la Fédération des caisses populaires du Crédit LUYMAS/CBCO. Dès ce moment,
8
Banque Centrale du Congo, Etat de la Micro-Finance en République Démocratique du Congo, Kinshasa, 2002 ;
p2
La structure des COOPEC congolaises est caractérisée par une organisation à trois niveaux :
niveau primaire (COOPEC), le niveau secondaire (centrale) et le niveau tertiaire (union ou
fédération). En 1987, les coopératives détenaient l’équivalent de 7% de l’épargne bancaire. La
plupart d’entre elles étaient affiliées à des centrales provinciales et regroupées à leur tour au
niveau national à une union des coopératives centrales d’épargne et de crédit UCCEC. Cette
dernière supervisait cinq réseaux provinciaux totalisant 145 coopératives primaires, avec
274.389 membres et 4,9 millions de dollars américains.
Par ailleurs, un bref aperçu de l’organisation du système bancaire congolais permet de dégager
deux constats majeurs ; à savoir, la sous bancarisation du pays et les distorsions existant dans
l’implantation provinciale des guichets des Banques commerciales9. Cette situation a nécessité
la promotion des structures alternatives de financement capables d’assurer la mobilisation de la
petite épargne, d’octroyer du micro-crédit en milieu rural et en milieux urbains défavorisés et
de créer des conditions d’une insertion progressive du secteur informel dans l’économie.
Par ailleurs des nombreux ménages, confrontés au problème de pauvreté ont entrepris des
activités nouvelles capables de générer des revenus. Cette situation les amène à concevoir des
micro-projets en quête de micro-financements. En réponse à ces attentes, on a assisté à
9
BCC, Op.Cit., p5
- Définition
10
www.planetfinance.asso.fr
11
Le Portail Microfinance : www.lamicrofinance.org/Section.fag
12
LEDGERWOOD J, Manuel de Micro-Finance : une perspective institutionnelle et financière, Washington. DC,
Banque Mondiale, 1998, p.1
L’ambiguïté du concept de pauvreté est révélée par la diversité et le caractère relatif des indicateurs
employés pour en rendre compte. Les limites conceptuelles sont d’autant plus évidentes lorsqu’il s’agit
d’étudier le phénomène dans une économie en développement caractérisée par la faiblesse du taux
d’investissement, les fortes inégalités de revenus et de patrimoine, le manque de fiabilité de l’appareil
statistique et une rationalité fortement déterminée par des valeurs non marchandes.
La revue de la littérature sur la pauvreté laisse apparaître l’approche conceptuelle des sociologues (B.S.
Rowntree), des économistes du bien-être (W. Pareto) et des philosophes économiques de la pauvreté
(J.Rawls), (minimum vital, pauvreté absolue, équité, justice et inégalité), ainsi que celle de l’économie
normative qui a produit un cadre conceptuel propre à l’évaluation, [Sen (1983, 1988) Foster, Greer et
Thorbecke (1984). Au-delà de l’appréhension conceptuelle du phénomène, il convient d’avoir une définition
opérationnelle. Pour les statisticiens d’Eurostat, dont nous adoptons la définition, on entend par pauvres, «
les individus, les familles et les groupes de personnes dont les ressources (matérielles, culturelles et
sociales) sont si faibles qu’ils sont exclus des modes de vie minimaux acceptables ». Cette perception est
proche de la conception de Sen (1983, 1999), qui appréhende la pauvreté comme une privation de
capacités1.Le caractère opératoire de cette définition apparaît avec les méthodes de saisie empirique de la
pauvreté, (méthodes des budgets et des indices de privation).
Ils permettent de mesurer l’importance de la pauvreté. Pour Eurostat, le seuil de pauvreté correspond à un
niveau de bien être inférieur à un seuil relatif déterminé. Ainsi, sont considérés comme pauvres les
individus dont les dépenses équivalentes totales sont inférieures à un certain pourcentage (40%,50%,60 %)
de la moyenne arithmétique des dépenses équivalentes dans le pays considéré. La fixation d’un seuil de
pauvreté, permet la perception conceptuelle du phénomène et l’identification des pauvres. Outre le seuil de
pauvreté, les statisticiens proposent d’autres indicateurs pour agréger les situations individuelles :
l’incidence de pauvreté ou l’écart relatif moyen au seuil de pauvreté. Cela montre que l’intensité de la
pauvreté dépend du revenu et du seuil de pauvreté. Partant de cette relation, on peut postuler que toute
action menée en faveur des pauvres (par exemple l’accès au micro-crédit) et qui améliorerait leurs revenus
individuels pourrait participer à la réduction de la pauvreté. Au cas où, l’augmentation des revenus ne
dépasserait pas le seuil de pauvreté (z), il n’y aurait aucun effet sur l’incidence de la pauvreté, la proportion
de pauvres dans la population totale ne changerait pas, cependant, son intensité moyenne diminuerait. Si, en
revanche, l’augmentation des revenus d’un pauvre dépasse le seuil de pauvreté, il y aurait un effet combiné
sur l’incidence de la pauvreté et sur son intensité, l’écart du revenu au seuil de pauvreté diminuant, on
assisterait à la réduction (relative) de la pauvreté.
Source : Extrait des travaux de Hyacinte DEFOUNDOUX-FILA, sur la « Pauvreté urbaine, accès au crédit,
entrepreneuriat et développement durable » Université Marien Ngouabi, Congo
De toutes les définitions, il en découle que la micro-finance est l’offre des services financiers et
non financiers par les institutions agrées aux populations démunies n’ayant pas accès au service
bancaire du secteur formel afin de créer les emplois et de lutter contre la pauvreté. Cette
précision laisse entrevoir la possibilité d’accès des jeunes, comme groupe vulnérable, au
système de financement par les micro-crédits afin de créer leurs micro-entreprises.
- Importance
13
CEMAC, Règlement n°01/00/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux conditions de l’exercice et de contrôle de
l’activité de Micro-Finance dans la CEMAC
14
Instruction n°1 aux IMF du 12 septembre 2003
Les deux concepts clés de l’étude ayant été explicités, il y a lieu de rechercher l’articulation à la
base de laquelle, une complémentarité d’intérêts réciproques peut être décelé de manière à
fonder une convergence d’objectifs poursuivis par chacun de ces domaines au regard de la
problématique de l’ « emploi des jeunes » comme solution, non seulement, à la marginalisation
des jeunes, en tant qu’acteur de développement, mais également dans la dynamisation
économique des communautés et collectivités locales. Tout le monde s’accorde pour
reconnaître que les « jeunes » constituent, au même titre que les femmes, la catégorie de la
population la plus vulnérable qui éprouve des difficultés pour accéder au système de
financement classique. Or les jeunes autant que les femmes cherchent à se prendre en charge
par la création d’activités productives grâce, notamment, à la mise en place des micro-
entreprises nécessitant au démarrage ou en cours de réalisation un appui financier conséquent.
Les conditions d’accès au crédit des institutions de financement classiques (IFC) connu
(Banque commerciales, institutions financières non bancaires ….) ne permettent pas aux jeunes
d’obtenir une assistance financière capable de les aider à lancer ou développer une activité
rentable. Les jeunes ne font pas parti du profil reconnu de leur clientèle. Le tableau 2 sur les
éléments de comparaison entre une IMF et une IFC fait ressortir un profil type dissemblable de
la clientèle de deux institutions.
A la lecture du tableau ci-dessous, on comprend que seules les IMFs répondent le mieux au
profil « vulnérable » du jeune entrepreneur ou du jeune créateur d’entreprise. Elles constituent
ainsi un des mécanismes destinés à déclencher ou à soutenir le développement économique et
social en encourageant les activités entrepreneuriales des jeunes. En luttant, prioritairement,
contre la pauvreté et l’exclusion des jeunes congolais par la création d’activités productives de
valeur et des revenus, la micro-finance des jeunes se positionne en mentor ou mieux en
partenaire digne de confiance dans le soutien et le développement de l’entrepreneuriat des
jeunes en RDC. Il y a donc conjonction des missions qui convergent vers des objectifs
De ce fait, il apparaît impérieux pour une IMF, qui recherche l’efficience et l’efficacité dans ses
résultats, d’allier l’approche globale intégrée du client à l’approche minimaliste qui n’a pour
support d’activités que l’intermédiation financière (crédit). Elle doit intégrer, non seulement
l’intermédiation financière, mais également l’intermédiation sociale, le service d’appui au
développement des entreprises et le service social.
Approche intégrée
Approche Minimaliste
Services financiers et non financiers
Intermédiation financière
Crédit - Fonds de roulement - Crédit d’investissement
- Epargne - Assurance
Intermédiation sociale
- Constitutions des groupes - Formation des chefs
- Apprentissage de la création de coopérative
Il permet à des chômeurs de plus ou moins longue durée, dans certaines conditions, de
retrouver un emploi qu’ils auront créé, grâce à leurs sens de l’initiative et à leur esprit
d’entreprendre. L’entrepreneur ne pouvant être à lui seul le vecteur de l’acte d’entreprendre
sans faire appel au contexte social, cette structure offre un cadre favorable à la formation et à la
propagation de l’esprit d’entreprendre dans le Bas-Congo et permet l’insertion ou la réinsertion
sociale. Le Centre d’Incubation de Mbanza-Ngungu, en partenariat avec l’Université
communautaire Kongo et le Ministère de l’Industrie, permet, entre autre, aux étudiants,
candidats entrepreneurs ou porteurs des idées de projets innovants, de se faire incuber dans le
cadre de la création d’entreprises nouvelles ou de la reprise (successions) d’entreprises
anciennes, en bénéficiant d’un encadrement personnalisé qui suscite et optimise leur esprit
d’entreprendre et favorise leur insertion sociale.
Pour comprendre l’importance d’un centre d’incubation et le rôle d’intermédiaire social qu’il
joue, essayons de situer le centre d’incubation de Mbanza Ngungu dans le contexte dynamique
justifiant sa création :
- une volonté manifeste de l’Etat dans la mise en œuvre des politiques nationales et
sectorielles ad hoc qui favorisent la création d’entreprises ;
Ce centre bénéficie donc du rayonnement de son cadre opératoire de base qu’est l’Université
Kongo et de la présence dans la Province d’entrepreneurs de référence nationale reconnus et de
ceux en herbe témoignant des potentialités avérées. Il s’est créé dans un environnement
institutionnel mouvant : une volonté déclarée de l’Etat congolais et du Gouvernement
provincial du Bas-Congo, notamment, au travers de leur adhésion :
- aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ;
- au Document des Stratégies de Réduction de la Pauvreté (DSRP) ;
- aux différents documents des Stratégies de Développement du Secteur Privé (SDSP) ;
- et aux différents Programmes d’Actions Prioritaires (PAP) adossés à la Province du
Bas-Congo.
Ces différents documents et programmes mettent en évidence le rôle capital du secteur privé en
général et des micro-entreprises en particulier dans la croissance économique et la réduction de
la pauvreté.
L’entrepreneuriat est donc un ascenseur social pour ces étudiants finalistes – demandeurs
d’emplois. En créant leurs propres entreprises, ils s’affirment et deviennent assez vite des
modèles pour la société Kongo. Ceci, nous rappelle l’interpellation de R. Barre, alors Premier
Ministre français à la fin des années 1970, qui lança cette phrase si gênante et provocatrice à
l’époque « chômeurs ? Qu’ils créent leurs entreprises ». Cette provocation jeta un froid dans la
société française. Pourtant, dans la même lancée, comme le rappelle Boutillier et Uzinidus
(1999) F. Mitterand, devenu Président de la République, déclarait publiquement « qu’il n’y
avait aucune honte à vouloir s’enrichir, et que se lancer dans l’aventure entrepreneuriale était
une action noble et valorisante pour l’individu et la société ».
Nous pensons que la création des micro-entreprises par les jeunes dans le Bas-Congo valorise
l’individu – étudiant – chômeur - demandeur d’emplois supposé être une charge en plus pour
de nombreuses familles Kongo confrontées à l’absence d’une politique nationale de prise en
charge sociale des démunis (sécurité sociale). Se nourrir, se vêtir, se loger, se soigner, assurer
Par la mise en place au niveau national et provincial d’un cadre d’organisation, d’encadrement et de régulation
de la vie économique, sociale et politique
- Programme Intérimaire renforcé
Gouvernement provincial
(2001-2002)
Gouvernement central
Source : Auteurs
La lutte contre la pauvreté des jeunes congolais passe à la fois par une stratégie de création des
micro-entreprises et de financement de ces unités génératrice des revenus. Cette démarche est
délicate et ne peut être efficace que si le gouvernement l’organise en l’insérant dans un
processus de développement global et intégré de l’ensemble du pays, notamment, par la mise
en place des politiques et programmes sectoriels appropriés, des mesures et dispositions
légales, juridiques et institutionnelles conséquentes.
D’où l’importance du présent chapitre qui consacre en deux sections la revue des mesures et
dispositions relatives à l’organisation de l’entrepreneuriat des jeunes en RDC (2.1) et la revue
des mesures et dispositions consacrées à la micro-finance des jeunes en RDC (2.2).
2.1 Revue des lois, mesures et dispositions légales, juridiques et institutionnelles sur
l’entrepreneuriat des jeunes.
A l’état actuel, nous n’avons pu répertorier dans le pays des lois, des politiques, ni des
programmes et moins encore des mesures et dispositions légales, juridiques et institutionnelles
exclusivement consacrées à la création d’entreprises par des jeunes (entrepreneuriat des
jeunes). Par contre, nous avons pu répertorier des textes généraux légaux et réglementaires qui
mettent en relief des lignes directrices ou mieux des conditions et dispositions juridiques qui
concourent, de manière générale, à la création d’une entreprise en RDC, plutôt que ceux qui
organisent de manière particulière l’accès des jeunes à l’entrepreneuriat.
Au fait, la création d’entreprises en RDC n’est pas un acte unique intégré, mais plutôt un
ensemble d’actes isolés concourant à l’obtention de certains documents juridico - légaux qui
créent l’entreprise. L’obtention de chaque document constitue une étape distincte dans ce
processus de création juridique de l’entreprise. Parmi les principaux documents/étapes nous
pouvons retenir :
- Le Nouveau Registre de Commerce (NRC) ;
- Le Numéro d’Identification Nationale (NID) ;
- La Patente.
Par dérogation aux dispositions du décret du 6 mars portant institution du Nouveau Registre de
Commerce, l’exercice du petit commerce n’est subordonné qu’à la détention d’une patente.
Ne peut obtenir une patente que celui qui remplit les conditions suivantes :
2.2. Revue des lois, mesures et dispositions légales, juridiques et institutionnelles sur la
micro-finance des jeunes.
La présente loi n° 003/2002 du 02 février 2002 reconnue sous l’appellation de la loi bancaire
qui vient complétée l’ordonnance loi n°72-004 du 14 janvier 1972 relative à la protection de
l’épargne et au contrôle des intermédiaires financiers, confère à la banque centrale le contrôle
de tous les établissements de crédit quelles que soient. Les IMFs sont également sous le
contrôle de la Banque Centrale du Congo au même titre les autres institutions financières
bancaires.
L’élaboration de cette loi a été guidée par le souci d’adapter le secteur financier congolais à
l’évolution de l’environnement économico-financier mondial caractérisé par une
mondialisation des activités financières, à l’interconnexion des marchés et à l’informatisation
de plus en plus poussée de la gestion et définir un cadre unique couvrant l’ensemble des
activités du secteur financier congolais. Ces mutations observées à travers le monde, amplifient
les risques traditionnels de la profession autant qu’elles en font naître des nouveaux, rendant
ainsi nécessaire la mise en place des dispositifs adéquats d’encadrement axés sur le contrôle
prudentiel plutôt que sur les vérifications sectorielles à posteriori.
La mise à jour de l’instruction n°1 aux institutions de micro-finance amène une particularité en
supprimant la caisse de micro-finance telle que prévue dans l’instruction n°1 du 12 septembre
2003 et augmente le niveau de souscription du capital comme suit :
L’équivalent en francs congolais de 15.000 $ USD pour les entreprises de micro-crédit
de première catégorie qui accordent à un client des micro-crédits ne dépassant pas 250
$US ;
Le capital doit être intégralement libéré à la constitution de toutes ces catégories d’institution
de micro-finance.
1. Personnalité juridique ; 8. Pour les personnes physiques et morales étrangères, éventuellement : une attestation de
l’autorité de supervision du pays d’origine ;
2. Résolution de l’Assemblée Générale Constitutive et de l’Assemblée
Générale Extraordinaire des Actionnaires-personnes morales les 9. Règlement d’ordre intérieur ;
autorisant à prendre part au capital de l’IMF ;
10. Règles et procédures comptables et financières ;
3. Numéro d’identification nationale et le répertoire de registre de
commerce de l’IMF ; 11. Procès-verbal de l’Assemblée de désignation des membres du conseil d’Administration,
du collège des commissaires aux comptes et du comité de crédit ;
4. Original des statuts notariés ;
12. les prévisions d’activités (plan d’affaire), d’implantation et d’organisation
5. Pièces attestant de la libération du capital par chaque Associé ; (organigramme détaillé indiquant clairement les lignes de responsabilité au sein de
l’IMF) ;
6. Liste des Associés et Dirigeants ;
13. Le détail des moyens techniques et financiers ainsi que des ressources humaines de
7. Curriculum vitae, Attestation de résidence et de bonne vie et mœurs, l’institution au regard de ses objectifs et de ses besoins ;
Extrait de casier judiciaire de tous les Actionnaires, des représentant
des Actionnaires-personnes morales, des membres du Conseil
d’Administration et des autres dirigeants, y compris ceux du Gérant 14. Le règlement des frais de dossiers : 120 $ USD à verser au compte G 17416/0500 en les
et les états financiers certifiés de trois derniers exercices comptables livres de la Banque centrale du Congo.
des Actionnaires-personnes morales ;
Les conditions d’agrément pour une société de micro-finance sont les mêmes que celles
déterminées pour l’agrément d’une IMF de type entreprise de micro crédit, à l’exception de la
personnalité juridique d’une SARL que l’on doit obtenir par décret présidentiel et de
l’attestation de l’autorité de supervision du pays d’origine, pour les personnes physiques et
morales étrangères.
Ces conditions sont reprises dans le tableau n° 07 ci-après :
1. Obtenir un statut juridique d’une SARL (décret présidentiel) ; 6. Pour les personnes physiques et morales étrangères, éventuellement : une
attestation de l’autorité de supervision du pays d’origine ;
2. Résolution de l’Assemblée Générale Constitutive et de l’Assemblée
Générale Extraordinaire des Actionnaires-personnes morales les autorisant 7. Règlement d’ordre intérieur de la SMF ;
à prendre part au capital de la SARL;
8. Règles et procédures comptables et financières ;
3. Numéro d’identification nationale et le répertoire de registre de commerce
de la SMF; 9. Procès-verbal de l’Assemblée de désignation des membres du conseil
d’Administration, du collège des commissaires aux comptes et du comité de
4. Original des statuts notariés ; crédit ;
5. Curriculum vitae, Attestation de résidence et de bonne vie et mœurs, Extrait 10. les prévisions d’activités (plan d’affaire), d’implantation et d’organisation
de casier judiciaire de tous les Actionnaires, des représentant des (organigramme détaillé indiquant clairement les lignes de responsabilité au sein
Actionnaires-personnes morales, des membres du Conseil d’Administration de la SMF;
et des autres dirigeants, y compris ceux du Gérant et les états financiers
certifiés de trois derniers exercices comptables des Actionnaires-personnes 11. Le détail des moyens techniques et financiers ainsi que des ressources humaines
morales ; de la SMF au regard de ses objectifs et de ses besoins ;
Il s’agit dans ce chapitre de faire le point sur l’état des lieux de l’Entrepreneuriat et de la
Micro-finance des jeunes en RDC en passant l’analyse critique de l’ensemble des lois,
programmes, mesures et dispositions initiés au profit des jeunes dans ces domaines. Il s’agit
également d’analyser les forces et faiblesses des systèmes mis en place pour favoriser la
création d’entreprises par les jeunes, d’une part, et pour leur assurer un accès à des
financements appropriés, d’autre part. Enfin, il s’agit aussi de rechercher dans l’environnement
congolais des opportunités à capitaliser et des contraintes à affronter pour dégager l’importance
complémentaire de ces domaines d’activités, dans la croissance économique et la réduction de
la pauvreté.
Il est malaisé sinon difficile de faire l’état des lieux d’un domaine d’activités totalement vide,
pour ne pas dire inexistant. Il n’y a aucun texte juridique ni des mesures et dispositions
réglementaires spécifiques à l’entrepreneuriat des jeunes en RDC.
Si le concept est utilisé de temps en temps dans la littérature congolaise pour la rédaction des
politiques et programmes socio – économiques concernant la lutte contre la pauvreté et
l’emploi, l’entrepreneuriat des jeunes ne revêt jusqu’à présent aucune connotation
opérationnelle, dans le sens de favoriser la prise en charge des jeunes par la création de leurs
propres entreprises.
De manière générale, telle que relevé plus haut, un ensemble de textes généraux des lois, des
mesures et dispositions générales réglementaires organise la fonction de commerçant en RDC
et institue par-là les conditions essentielles qui retracent le processus de création administrative
et juridique d’entreprises en RDC.
Avant de relever au point 3.1.2 ci-dessous l’impact des textes de lois, mesures et dispositions
réglementaires sur l’exercice du commerce et la promotion de la création de l’emploi des
jeunes en RDC, il est présenté d’abord un condensé des constats tirés de l’environnement
congolais sur la problématique de la création d’entreprise par des jeunes.
Nous pouvons, ainsi, sur la base de ces constats établir un état des lieux sommaire en faisant
ressortir l’impact des différents textes de lois, des mesures et dispositions réglementaires par
rapport à la promotion de l’entrepreneuriat en général et à l’entrepreneuriat des jeunes en
particulier.
L’impact des lois, des mesures et dispositions réglementaires du commerce sur la promotion de
l’auto-emploi des jeunes est présenté dans le tableau 06 ci-après. Ce tableau affiche à la
première colonne les différents textes de lois, mesures et dispositions au regard desquels sont
décrits leurs substances et impact sur la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes.
Pour rappel, les textes de lois, des mesures et des dispositions analysés sont ceux portant sur les
principaux documents que sont le Nouveau Registre de Commerce (NRC), l’Identification
Nationale (ID) et la Patente. L’obtention de ces documents se fait par étape au niveau des
services publics de l’Etat. Il s’agit, bien entendu, des démarches isolées et distinctes finalisant
la création administrative et juridique de la micro entreprise.
Comme on l’a fait remarquer plus haut qu’il est difficile de faire l’état de lieux de la micro-
finance des jeunes sans passer par celui du secteur même de la micro-finance en général et voir
dans quelle mesure ce secteur peut-il avoir un impact sur la problématique de l’emploi des
jeunes.
La présente section comprend trois points portants respectivement sur le tableau synoptique
faisant état des lieux de la micro-finance en RDC, en s’appuyant sur les lois, les mesures, les
instructions et les dispositions légales, juridiques et institutionnelles consacrées à ce domaine
(3.2.1), sur les forces et faiblesses du système de micro-finance en RDC (3.2.2) et les
contraintes et atouts du système de micro-finance en RDC (3.2.3).
Il convient de compléter ce tableau synoptique par une analyse détaillée des forces et faiblesses
constatées dans la pratique de la micro-finance en RDC, de manière à déceler les possibilités de
promotion de l’entrepreneuriat des jeunes par un accès facile aux micro-crédits.
Ceci revient à examiner particulièrement :
- Les activités préfinancées par les IMFs
- Les conditions d’obtention de crédit des IMFs ;
- Les taux d’intérêt de l’épargne et du crédit ;
- Les garanties exigées pour l’octroi du crédit.
- La diversification du portefeuille (produits financiers).
Par « contraintes » nous désignons tout ce qui freine l’extension qualitative et/ou quantitative
des IMF dans la prise en charge des aspects de la promotion de l’entrepreneuriat et de la micro-
finance des jeunes. Tandis que par « Atouts », nous comprenons toutes les possibilités ou les
moyens offerts par l’environnement socio-économico-politique pour conforter davantage les
2. Economiques
1. CONTRAINTES - Absence d’une couverture nationale des Banques (Banques commerciales, La couverture des Banques étant extrêmement réduite, les structures
Banque de développement, Banque d’investissement, Banque centrale… intermédiaires informelles ou semi–formelles (IMF), sans capacité
d’intermédiation, n’ont pas accès à des mécanismes d’épargnes pour leurs
clients, ce qui limite leur capacité d’expansion.
- Les conditions de refinancement sont difficiles pour les IMF nationales
qui tentent de s’implanter un peu partout alors que les IMF internationales Les Difficultés d’accès aux sources de refinancement local et international
très performantes (remplissant les conditions pour le refinancement) se (BCC et PASMIF) par les IMF œuvrant à la base.
concentrent essentiellement dans la capitale fuyant l’insécurité.)
- Le fond d’appui disponible au PASMIF est essentiellement étranger Difficulté pour l’Etat congolais de règlementer le secteur.
Le refus des partenaires financiers d’associer l’Etat congolais comme
partenaire dans la gestion de ce fond laisse entrevoir beaucoup de non-dits.
3. Sociales
- Accumulation des mauvaises expériences comme « Bindo, Madova » L’accumulation de ces mauvaises expériences a discréditée le système
bancaire et financier congolais en renforçant sa désintermédiation et en
créant de l’illusion chez les jeunes sur le fonctionnement d’un système
financier crédible. Plusieurs jeunes se sont rués sur des gains (intérêts)
illicites, car dépassant de deux ou trois fois la mise initiale et cela pour un
- Absence de l’éthique des affaires temps record de 7 jours maximum.
L’absence d’éthique congolaise dans les affaires gène la promotion des
affaires en RDC, au point de décourager les jeunes dans les initiatives de
création et de gestion d’activités productives.
1. Politiques
Le cadre légal et réglementaire sur la micro-finance en RDC, l’avènement
des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et la constitution
du Document de la Stratégie de croissance et de Réduction de la Pauvreté
(DSRP) en son chapitre 3, point B3 sur l’amélioration de l’intermédiation
financière et la promotion de la micro-finance, la stratégie nationale de la
Ce dernier chapitre de l’étude porte sur les stratégies opérationnelles facilitant la création des
micro-entreprises des jeunes et leur financement. Il comprend trois sections. La première
aborde les axes d’appuis nécessaires à une bonne politique de création et de financement des
micros-entreprises des jeunes, la deuxième propose la matrice des actions stratégiques
opérationnelles et les recommandations pour une meilleure politique d’auto-emploi et de
financement des activités productives par les jeunes et la troisième circonscrit les mécanismes
de mise en œuvre et de suivi-évaluation.
Nous l’avions signifié au chapitre 2 de cette étude, il n’existe pas de document de politique ou
de stratégie nationale relative à l’entrepreneuriat des jeunes. De même que pour
l’entrepreneuriat en général, il n’existe, non seulement, aucun texte de loi, ni des dispositions
juridiques et réglementaires en la matière, mais que les différents programmes initiés dans le
but de promouvoir la création d’emplois décents pour jeunes (CERPUDEC, PROCER…) ne
présentent pas des politiques structurées ou des stratégies opérationnelles de prise en charge
des jeunes par la création de leurs propres entreprises. Le concept de l’entrepreneuriat des
jeunes est confiné dans ces programmes et reste souvent des slogans sans contenu réel.
L’élaboration de la politique ou de la stratégie nationale sur l’entrepreneuriat des jeunes,
nécessite une approche participative et concertée de manière à :
La meilleure approche de réinsertion est une approche globale centrée sur l’emploi et ayant comme
composantes principales : des programmes de promotion de l’emploi indépendant ou rémunérés, le
développement de petites et de micro entreprises ; de construction et de réhabilitation des
infrastructures à haute intensité de main d’œuvre (HIMO) ; d’activités génératrices des revenus
(AGR), et une formation professionnelle visant a identifier les possibilités d’emploi.
Dans la plupart des cas les démobilisés devraient opter pour la création d’emploi par eux-mêmes. Pour
mieux les aider dans ce sens, l’orientation professionnelle pour le choix des domaines de formation et
d’activités doit être précédée par une analyse approfondie du marché local et des filières d’emplois
dans les milieux de réinsertion, afin de ne leur offrir que les opportunités réalistes de leur milieu de
réinsertion.
Conformément à la stratégie nationale de réinsertion (SNR), le secteur agricole (agriculture, élevage,
pêche et activités connexes) devrait absorber la plus grande partie des démobilisés. Les emplois
indépendants dans des activités non agricoles du secteur rural, urbain et non structuré constituent une
alternative plausible aux activités du secteur agricole. Cela peut conduire à la création d’une petite
entreprise, d’un commerce, ou d’une coopérative. Dans ce cas, une formation à la gestion, à
l’éducation coopérative, un développement des qualifications nécessaires, des services conseil et de
soutien technique pourraient s’avérer indispensables. Il est évident que l’apport du programme de
création d’emplois décents à travers l’entrepreneuriat coopératif avec le PNDR se trouve focalisé dans
la piste de la réinsertion économique.
Comme rappelé plus haut, la micro-finance s’appuie sur un texte juridique portant instruction
n°1 mise à jour du 18 décembre 2005 aux IMFs. Cette instruction n’incite pas les IMFs à la
promotion de la micro-finance des jeunes. De même, les dispositions portant sur les conditions
d’agrément des IMFs auprès de la Banque Centrale du Congo (BCC) n’ont pas prévues des
conditions incitatives à la promotion de la micro-finance des jeunes
La stratégie nationale de la micro-finance initiée en avril 2008 à la suite du Forum National sur
la micro-finance en RDC n’a pas encore fait l’objet d’une loi nationale instituant sur la micro-
finance. Il y a donc nécessité :
- De disposer des moyens pour la mise en œuvre de la stratégie nationale ;
- De prendre en compte le volet « jeunes » dans la réglementation à venir ;
- De par sa nouvelle approche d’inclusivité, de déployer l’activité de la micro-finance sur
toute l’étendue de la RDC ;
- De revoir les conditions d’accès au Fonds de Garanti par les IMF, au Programme
d’Appui au Système de Micro-Finance (PASMIF) ;
L’école étant ainsi le lieu par excellence pour cultiver l’esprit d’entreprise chez les jeunes, il est
ainsi devenu impérieux de coupler la formation générale à une formation spécifique sur
l’entrepreneuriat (encadré n°07) de manière à susciter chez les jeunes étudiants, futurs jeunes
entrepreneurs, l’esprit entrepreneurial et la dimension de prise de risque inhérente à tout esprit
de création des micro-entreprises
L’enseignement de l’entrepreneuriat est quasi nul dans les écoles et les universités congolaises. Ceci
explique, sans doute, le fait que la culture de la création d’entreprise passe par la famille, et beaucoup
d’entrepreneurs congolais actuels n’ont fait acquérir les entreprises nationalisées. La culture de la création
d’entreprise ne passe pas encore par le système éducatif. On comprend mieux pourquoi la création
d’entreprise par des étudiants ou des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur et universitaire
représente un phénomène plus marginal dans la société congolaise.
Il conviendrait de réaliser une bonne étude identifiant les meilleures pratiques en matière d’enseignement
de l’entrepreneuriat afin de les diffuser plus largement dans les écoles les instituts supérieurs et les
universités de la RDC pour éviter d’aller chaque jour chercher des investisseurs à l’étranger. Et comme
notre économie n’est pas fameuse, les vrais et les bons entrepreneurs ne mordent jamais, et nous nous
retrouvons avec les plus mauvais profiteurs de l’Asie qui en sont encore au stade de l’exploitation des
Noirs. Ce n’est pas non avec une économie rudimentaire et informelle qu’on peut développer un pays
L’entrepreneuriat constitue une compétence de base qui doit être acquise à travers l’apprentissage tout au
long de la vie. Il convient donc de promouvoir l’enseignement de l’entrepreneuriat dans tous les niveaux
d’études, de l’école primaire à l’université afin de développer les qualités personnelles et de former à la
création et à la gestion de l’entreprise
Source : Max KUPELESA
4.1.4. Nécessité de définir des secteurs ou des filières à forts potentiels de création
d’activités durables et générateurs des revenus pour jeunes
Un programme de promotion d’emplois des jeunes par l’entrepreneuriat devra s’appuyer sur
l’existence des secteurs ou des filières porteurs des revenus pour les jeunes. En effet, selon
qu’ils viennent d’un milieu à un autre (urbain, péri - urbain, rural) ou de certaines conditions
sociales (jeunes de la rue, jeunes universitaires, non universitaires…), l’accès à un emploi,
Les activités porteuses peuvent concernées les filières ou secteurs suivants pour lesquels des
études appropriées doivent être faites pour dégager notamment la part en volume susceptible
d’être consacré aux activités des jeunes et leur contribution réelle au Produit Intérieur Brut du
secteur. A titre indicatif ces filières ou secteurs peuvent être :
Tableau 14 : Quelques filières ou secteurs productives
N° Filières ou secteurs
1. L’agriculture et Bois
2. L’élevage
3. Environnement
4. Bâtiments et travaux publics
5. Mines
6. Pêche
7. Artisanat
La matrice ci-dessous présente les actions stratégiques opérationnelles en rapport avec les
objectifs principaux et spécifiques que poursuivent l’entrepreneuriat et la micro-finance des
Jeunes.
Chaque matrice présente d’abord, dans une première colonne, les objectifs globaux et
spécifiques que poursuivent chacun des deux domaines précités. Au regard de ces objectifs sont
présentés des actions prioritaires et stratégiques appropriées pour les deux domaines. En face
de de ces actions prioritaires et stratégiques sont exposés les résultats attendus et les
recommandations appropriées. .
- Création d’activités - Proposer des secteurs d’activités - Mise en œuvre d’un guide d’activités - Sélectionner les activités rentables pour les
Génératrices des revenus porteuses des revenus pour jeunes porteuses des revenus pour jeunes jeunes
entrepreneurs entrepreneurs
- Création d’emplois autonomes - Apprendre aux jeunes la gestion - Les jeunes sont initiés aux pratiques de - Elaborer des guides qui tiennent compte
autonome d’une activité personnelle la gestion d’activités autonomes des milieux de provenance des jeunes dans
la mesure où chaque milieu possède ses
particularités culturelles et que les activités
Objectifs de production peuvent ne pas être porteuses
Spécifiques de revenus de la même manière dans tous
les milieux.
- Mise en place des centres de - Mettre en place un guichet unique où - Réduction des coûts de la conformité à - Diffuser largement la création de ce
services pour jeunes peuvent s’adresser les jeunes la réglementation guichet unique
entrepreneurs créateurs pour monter leurs projets - Création d’un environnement favorable - Adapter le programme d’enseignement à
d’entreprises à tous les créateurs d’entreprises tous les niveaux en fonction de l’impératif
indépendamment de la nature de leur de création d’emplois autonomes
entreprise - Instaurer une mesure contraignante
obligeant tous les créateurs d’entreprises de
passer par les centres de service
- Elaborer une politique qui - Identifier les 25.000 jeunes à appuyer - Un document de politique de - Existence d’une politique sur la micro
permet à 25.000 jeunes de créer - Installer les dispositifs d’incubation financement de l’auto emploi des finance
les emplois grâce aux micro- dans toutes les provinces jeunes est disponible - L’effectif de jeunes entrepreneurs
crédits - Former les jeunes et les accompagner - 25.000 jeunes sont incubés ou encore bénéficiaires des micro-crédits existe
dans la création d’entreprises financés pour la création d’emploi
- Intégrer les enseignements et - Sélectionner les matières pouvant - Un rapport sur le séminaire national - La maitrise des secteurs porteurs par les
les pratiques de la micro rentrer dans le programme d’enseignements et des pratiques de la jeunes qui veulent entreprendre.
finance t de l’entrepreneuriat - Sélectionner les domaines porteurs micro finance et de l’entrepreneuriat - Fort désir et forte demande pour ce qui
dans le programme scolaire et intéressant les jeunes est disponible concerne la création d’emploi par les
universitaire en vue de - Elaborer le programme d’intégration - Un programme national sur la pratique jeunes grâces aux micro-crédits
développer la culture de et l’enseignement de a micro-finance et
Face à des objectifs identifiées et des actions stratégiques et recommandations préconisées pour
chacune des problématiques sous études, il s’avère nécessaire de mettre en place des
mécanismes de mise en œuvre et de suivi – évaluation. En d’autres termes, il est indispensable
de mettre en place des dispositifs d’accompagnement pour consolider ces objectifs et ces
stratégies. Cette dernière section aborde ainsi deux points, portant respectivement sur les
mécanismes de mise en œuvre des actions stratégiques et recommandations (4.3.1) et les
mécanismes de suivi-évaluation (4.3.2)
1. la constitution d’un comité d’animation de la stratégie de prise en charge des jeunes par
l’auto-emploi et le financement de leurs activités, comme volet de la stratégie nationale
de l’emploi des jeunes en RDC
Ce volet consiste à répertorier tous les intervenants internes et externes qui peuvent contribuer
au financement des actions prioritaires préconisées et au pilotage des stratégies initiées.
La mise en œuvre de la stratégie requiert aussi la mise en place d’un système de suivi régulier
et permanent pour chacun des axes d’appuis stratégiques et d’actions prioritaires retenus. Ceci
implique notamment :
- la collecte des informations et des données générées par le processus d’exécution de la
stratégie, de manière à étudier des facteurs qui déterminent ou empêchent les résultats
- le traitement des informations ou des données afin d’initier des décisions correctives qui
s’imposent ;
- la mise sur pied d’une centrale «d’informations structurantes» c’est-à-dire l’information
riche capable d’ouvrir des opportunités, de permettre l’évaluation de l’efficacité ou non
des mesures prises, des actions préconisées et des stratégies initiées susceptibles
d’apporter des corrections à opérer pour la réalisation des objectifs. Ce suivi se fera à
l’aide des indicateurs préalablement établis et approuvés.
Alors que le suivi est destiné à adapter l’action aux circonstances, l’évaluation sert davantage à
apprécier les objectifs fixés et la stratégie choisie. Aussi, l’évaluation de la politique et/ou de la
stratégie mise en place contribuera à l’amélioration de l’efficacité. Concrètement, elle
permettra :
Les structures d’appuis principales (Ministères) qui siègent au niveau national constituent des
organes délibérants nationaux au regard de la stratégie nationale initiée. Elles sont appuyées par
les structures secondaires (institutions publiques, secteur privé et Société civile).
Deux observatoires de l’entrepreneuriat et de la micro-finance des jeunes sont mis en place et
constituent des cadres de concertations entre les parties intéressées à la problématique de
l’emploi des jeunes et de son financement. Ils auront pour rôle de :
- faire vivre la réglementation et adapter les textes, les procédures et leur application
concrète à la réalité ;
- définir les conditions spécifiques de la mise en œuvre des lignes de crédit pour jeunes :
politique de crédit et d’épargne, implantation géographique, instruments de gestion et
de suivi et d’évaluation ;
- garantir le bon usage et la bonne fin des crédits distribués ainsi que la pérennisation des
IMFs et des micro-entreprises créées par les jeunes.
1. la RDC ne dispose pas d’une loi sur l’entrepreneuriat et la micro finance en général et
sur l’entrepreneuriat et la micro finance des jeunes en particulier ;
5. Il y a lieu d’organiser ces secteurs par une réglementation appropriée qui mettent en
évidence l’intérêt pour l’Etat d’intégrer les jeunes dans le processus de développement
en favorisant la culture de l’esprit entrepreneurial et l’inclusivité de toutes les couches
de la population au micro-crédit. C’est ici où toute l’importance de l’approche
d’incubation d’entreprise devra être mise à contribution pour aider les jeunes à créer et
s’épanouir par leurs propres efforts, leur propres initiatives de créativité et
d’innovation ;
6. L’Ecole et la Famille ont ainsi un rôle important à jouer pour réussir une telle stratégie.
Elles doivent par conséquent œuvrées ensemble dans les orientations à imprimer pour le
recentrage des efforts que fournis l’Etat dans la reconstruction-réhabilitation et relance
de l’économie du pays ;
12. Francis Chigunta, l’Entrepreneuriat chez les jeunes : relever les grand défis
stratégiques, EDG 2000
Termes de référence
1. Contexte et justification
1. L'ampleur et les conséquences du chômage et du sous-emploi des jeunes en RDC ne peuvent laisser indifférents,
étant donné la prépondérance des jeunes dans la population active. En effet, sur une population active évaluée à
27.390.000, les jeunes représentent 53%, soit 14.437.000 personnes. Bien que les statistiques fiables fassent défaut,
en partie du fait qu'un grand nombre des jeunes sont manifestement sous-employés et contraints de travailler dans
des conditions médiocres dans le secteur informel, on estime que le taux de chômage chez les jeunes d'Afrique
Subsaharienne est trois fois plus élevé que chez les adultes plus âgés.
2. C'est à juste titre que les Autorités Publiques de la République Démocratique du Congo ont retenu l'emploi
comme l'une des priorités du programme gouvernemental. L'importance accordée à la promotion de l'emploi fait que
celui-ci a donné lieu à plusieurs programmes sectoriels à savoir: le Programme de Création d'Emplois et de Revenus
(PROCER), le Programme de création d'emplois décents ruraux et péri urbains par l'entrepreneuriat coopératif
(CERPUDEC) et plus récemment, une série de stratégies préconisées en marge du Forum National sur l'Emploi
(FNE) dans le but de promouvoir l'emploi, de réduire la pauvreté et de créer les conditions d'un développement
durable.
3. Sur le plan international, outre le Plan d'Action du Sommet extraordinaire de l'Union Africaine de Ouagadougou,
la promotion de l'emploi des jeunes s'inscrit en ligne droite de l'Initiative du Secrétaire Général des Nations Unies
d'encourager la mise en place des réseaux pour l'emploi des jeunes (Youth Employment Network/YEN). La RDC
s'est portée volontaile de faire partie des pays chefs de file de ce réseau, et par ce fait, s'est engagée à mettre en
œuvre les Directives à l'intention des pays chef de file contenues dans l'annexe au Rapport du Secrétaire Général des
Nations Unies sur la Promotion de l'Emploi des Jeunes concernant l'établissement d'un inventaire et d'un Plan
d'Action National sur l'Emploi des jeunes.
4. En vue d'appuyer le Gouvernement de la RDC dans l'effort de création d'emplois décents et utiles pour les jeunes
en République Démocratique du Congo, le Bureau International du Travail et le Programme des Nations Unies pour
le Développement ont lancé en septembre 2007, un Programme Conjoint d'Appui à l'emploi des jeunes dont la
première phase qui est en cours d'exécution devra aboutir à la formulation et l'adoption d'un Plan d'Action National
pour l'emploi des jeunes, la mobilisation des ressources de financement du Programme conjoint et la mise sur pied
d'un cadre permanent de concertation et d'animation pour des partenaires nationaux et internationaux concernés par
la problématique de l'emploi des Jeunes.
BUREAU INTERNATIONAL DU TM V AIL Original Contrat de Collaboration Extérieure Emploi Jeunes RDC Page 2 de 4
2. Objectif
5. L'objectif de la présente consultation est de faire un état des lieux complet de la problématique de
l'entrepreneuriat et de la micro finance des jeunes en R.D.C.
3. Tâches du Consultant
4. Résultats attendus
6. Profil
"BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL Original Contrat de Collaboration Extérieure Emploi Jeunes RDC Page 3 de 4
• 2. Les services devront être complétés et le travail livré au plus tard le 15/07/ 2008 date à laquelle expirera le
présent contrat.
3. Lors de l'achèvement des services à la satisfaction du Directeur général, le BIT paiera au collaborateur extérieur le
montant de: ……..$US (…………………….. US) comprenant un montant forfaitaire de $US de frais de
recherche (transport, communication et reproduction document) et ……… $US (Grade SC-8,Classe 5)
correspondant à ses
honoraires qui représentent sa seule rémunération et qui couvrent tous les frais divers tels que frais de sténographie,
etc. Le collaborateur extérieur n'aura pas droit, en quelque circonstance que ce soit, à d'autre paiement que celui qui
est expressément prévu ci-dessus.
5. Les clauses générales reproduites au verso font partie intégrante du présent contrat.
J'atteste par la présente être protégé(e) par des assurances qui me couvrent de façon adéquate en cas de décès, d'accident OLi
de maladie pouvant survenir pendant la période au cours de laquelle j'assumerai les obligations découlant du présent contrat,
étant entendu que le BIT n'assume aucune responsabilité au titre de ces risques.
Toudjidi N. Andemel Directeur Bureau de l'OIT À Kinshasa ~ Signé par le Collaborateur extérieur: Tomi Mvemba
Kinshasa, le 14 juin 2008