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MINISTERE DE L’EMPLOI/BIT/PNUD

PROGRAMME CONJOINT D’APPUI A L’EMPLOI DES


JEUNES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
PHASE I

PROBLEMATIQUE DE L’ENTREPRENEURIAT ET DE
LA MICRO-FINANCE DES JEUNES EN RDC

Rapport intérimaire de consultation


1ère Version revue 2010

Consultant Principal Consultante Associée


Bruno. P. TOMI MVEMBA Pauline BOSSUKI
Master en Entrepreneuriat/IFE/Maurice Master en Développement
Master en Création-Reprise d’entreprises et Conseillère au Ministère de
Gestion des projets/Bordeaux IV/France l’Industrie
Assistant/Université de Kinshasa Email : [email protected]
Email : [email protected]
Juillet 2008
TABLE DES MATIERES

Table des matières……………………………………………………………………………...02


Liste des abréviations…………………………………………………………………………..05
Liste des tableaux………………………………………………………………………………06
Liste des figures………………………………………………………………………………..07
Liste des encadrés………………………………………………………………………………08

INTRODUCTION…………………………………………………………………………….10

1.1. Contexte et justification de l’étude……..………………………………………………10


1.2. Objectifs de l’étude…………………………………………………………………….11
1.3. Intérêt et délimitation de l’étude……………………………………………………….12
1.4. Approche méthodologique de l’étude………………………………………………….14
1.5. Subdivision de l’étude………………………………………………………………….15
1.6. Difficultés rencontrées…………………………………………………………………15

CHAPITRE I. : RECENTRAGE DES CONCEPTS DE BASE DE L’ETUDE :


ENTREPRENEURIAT ET MICROFINANCE………………………….16

1.1. Entrepreneuriat et Micro finance : historique, définition et importance…………........16

1.1.1. Entrepreneuriat ……………………….....................................................................16


- Quelques faits historiques………………………………………………….16
- Définition…………………………………………………………………..18
- Importance…………………………………………………………….........18

1.1.2. Micro-finance………………………........................................................................22
- Quelques faits historiques………………………………………………….22
1. de la période coloniale à 1970……………………………………….22
2. de 1970 à 1990……………………………………………………….22
3. de 1990 à nos jours…………………………………………………..23
- Définition…………………………………………………………………..24
- Importance……………………………………………………………........26

1.2. Entrepreneuriat des jeunes et micro-finance des jeunes : vers une convergence
d’intérêts réciproques ………………………………………………….........................27

CHAPITRE II. : REVUE DES MESURES ET DISPOSITIFS LEGAUX, JURIDIQUES


ET INTITUTIONNELLES SUR L’ENTREPRENEURIAT
DES JEUNES...............................................................................................32

2.1. Revue des mesures et dispositions légales, juridiques et institutionnelles


sur l’entrepreneuriat des jeunes………………………………………………………..32

TMBP 2 Toute reproduction interdite


2.1.1. Conditions d’obtention du Nouveau Registre de Commerce (NRC)…………………..33

2.1.2. Conditions d’obtention du Numéro d’Identification Nationale (ID)…………………..33

2.1.3. Conditions d’obtention de la patente…………………………………………………..34

2.2. Revue des lois, mesures et dispositions légales, juridiques et institutionnelles sur
la micro-finance des jeunes………………………………………………………….....34

2.2.1. La loi n°003/2002 du 02 février 2002 relative à l’activité et au contrôle


des établissements de crédit……………………………………………………….35

2.2.2. Instruction n° 1 du 12 septembre 2003 aux IMF…………………………………..35

2.2.3. Instruction n° 1 aux IMF mis à jour du 18/12/2005…………………………….…36

2.2.4. Les conditions d’agrément d’une IMF de type entreprise


de micro-crédit…………………………………………………………………….36

2.2.5. Les conditions d’agrément d’une Société de micro-finance…………………………...38

CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DE L’ENTREPRENEURIAT ET DE LA


MICROFINANCE DES JEUNES EN RDC……………………………40

3.1. Etat des lieux de l’entrepreneuriat des jeunes en RDC……..…………………………40

3.1.1. Quelques constats tirés de l’environnement congolais sur la problématique


de la création des micro entreprises des jeunes………………………………………..40

3.1.2. Impact des textes de lois, mesures et dispositions réglementaires


du commerce sur l’entrepreneuriat des jeunes en RDC………………………………..41

3.2. Etat des lieux de la micro-finance des jeunes en RDC……….………………………..44

3.2.1. Tableau synoptique de l’état des lieux sur la réglementation de la micro-finance


en RDC…….…………………………………………………………………………...44

3.2.2. Tableau synoptique des forces et faiblesses du système de la


micro-finance en RDC…….…………………………………………………………...46

3.2.3. Tableau synoptique des contraintes et atouts de la


micro-finance en RDC………………………………………………………………...48

CHAPITRE IV : STRATEGIES OPERATIONNELLES POUR LA CREATION


ET LE FINANCEMENT DES MICRO ENTREPRISES DE
JEUNES………………………………………….........................................52

4.1. Axes d’appuis à la politique de l’entrepreneuriat et de la micro-finance


des Jeunes en RDC……………………………………………………………………..52

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4.1.1. Nécessité d’un cadre réglementaire et institutionnel incitatif
à l’entrepreneuriat des jeunes………………………………………………………52
4.1.2. Nécessité d’un cadre réglementaire et institutionnel incitatif
à la micro-finance des jeunes……………………………………………………....54

4.1.3. Nécessité d’atteler la formation à l’emploi des jeunes…………………………….55

4.1.4. Nécessité de définir des secteurs ou filières à forts potentiels


de création d’activités durables et générateurs des revenus pour jeunes…………..57

4.1.5. Nécessité de renforcer les capacités managériales et entrepreneuriales


des IMF existantes et des structures d’accompagnements
des micro-entreprises des jeunes ………………………………………………...58

4.2. Matrice des actions stratégiques opérationnelles pour une meilleure politique
de création et de financement des micro-entreprises des jeunes ………………………59

4.2.1. Matrice des actions stratégiques opérationnelles et Recommandations


pour une meilleure politique de création des micro-entreprises
des jeunes………………………………………………………………………….60

4.2.2. Matrice des actions stratégiques opérationnelles et Recommandations


pour une meilleure politique de financement des micro entreprises
des jeunes …………………………………………………………….....................61

4.3. Mécanismes de mise en œuvre et de suivi – évaluation……………………………….64

4.3.1. Les Mécanismes de mise en œuvre des actions stratégiques et


Recommandations préconisées…………………………………………………….64

A. Constitution d’un comité d’animation de la stratégie…………………………………64

B. Renforcement des capacités des structures d’appuis principales et secondaires………65

C. Identification des partenaires potentiels……………………………………………….65

4.3.2. Les Mécanismes de suivi – évaluation……………………………………………..65

4.3.3. Cadre institutionnel de mise en œuvre, de suivi et évaluation de la stratégie


nationale à la prise en charge des jeunes par la création et le financement
de leurs propres entreprises………………………………………………………...66

CONCLUSION GENERALE………………………………………………………………….67

BIBLIOGRAPHIE ………………….…………………………………………………………68

ANNEXES : Termes de références de l’étude…………………………………………………70

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LISTE DES ABREVIATIONS

IMF : Institution de Micro-Finance

RDC : République Démocratique du Congo

DSCRP : Document de la Stratégie de Croissance et de réduction de la Pauvreté

HIMO : Haute Intensité de Main-d’œuvre

ESU : Enseignement Supérieur et Universitaire

EPSP : Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel

ONEM : Office National de l’Emploi

COPEMECO : Confédération des Petites, Moyennes Entreprises du Congo

FEC : Fédération des Entreprises du Congo

OPEC : Office des Petites et Moyennes Entreprises du Congo

FPI : Fonds de Promotion de l’Industrie

INS : Institut National de la Statistique

ONG : Organisation Non Gouvernementale

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 01 : Etapes opérationnelles de l’étude………………………………………………...14

Tableau 02 : Comparaison entre IMF et IFC………………………………………………......28

Tableau 03 : Conditions juridiques pour l’obtention du NRC…………………………………33

Tableau 04 : Conditions juridiques pour l’obtention de l’ID…………………………………..34

Tableau 05 : Conditions juridiques pour l’obtention de la Patente ……………………………34

Tableau 06 : Condensé des conditions d’agrément d’une IMF de type entreprise de


micro- crédit………...……………………………………………………………37

Tableau 07 : Condensé des conditions d’agrément d’une société de micro finance…………...39

Tableau 08 : Impact des textes des lois, mesures et dispositions règlementaires


du commerce sur l’entrepreneuriat des jeunes en RDC………………………….42

Tableau 09 : Impact de la règlementation de la micro finance sur la promotion de


l’auto emploi des jeunes en RDC………………………………………………...45

Tableau 10 : Analyse des forces et faiblesses………………………………………………….47

Tableau 11 : Classification des clients de la micro finance selon l’Age (cas de l’Ascension
micro finance)……………………………………………………………………48

Tableau 12 : Analyse des contraintes et atouts de la micro finance des jeunes en RDC………50

Tableau 13 : Difficultés rencontrées dans le recrutement des agents de niveau supérieur et


universitaires en RDC……………………………………………………………56

Tableau 14 : Quelques filières ou secteurs productives………………………………………..54

Tableau 15 : Matrice des actions stratégiques opérationnelles et


Recommandations/entrepreneuriat……………………………………………….60

Tableau 16 : Matrice des actions stratégiques opérationnelles et


Recommandations/micro-finance………………………………………………...61

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LISTE DES FIGURES

Figure 01 : Liens entre entrepreneuriat-croissance économique-réduction de la pauvreté ……19

Figure 02 : Modèle du GEM « croissance économique »………………………………….......21

Figure 03 : Développement multisectoriel de la Province du Bas-Congo par l’approche


d’incubation d’entreprises………………………………………………………….31

Figure 04 : Cadrage institutionnel de mise en œuvre et de suivi-évaluation de la politique


nationale entrepreneuriat/micro-finance…………………………………………..66

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LISTE DES ENCADRES

Encadré 01 : Amélioration de l’intermédiation financière et promotion de la micro


finance……………………………………………………………………………12

Encadré 02 : Elargir dans l’équité les opportunités d’emplois et les activités productives
des revenus pour les pauvres……………………………………………………..13

Encadré 03 : Ecrasante prédominance de micro unités et de l’auto emploi……………………20

Encadré 04 : Concepts de pauvreté et de micro finance……………………………………….25

Encadré 05 : Promotion du micro-crédit et de la micro entreprise…………………………….26

Encadré 06 : Condition d’obtention des crédits auprès de la mutuelle d’épargne et de crédit


Bosangani………………………………………………………………………..48

Encadré 07 : Politique de réinsertion des personnes affectées par la guerre dans le système
économique………………………………………………………………………53

Encadré 08 : Regard sur l’enseignement de l’entrepreneuriat en RDC………………………..57

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NOTE DES AUTEURS

La présente version actualisée du rapport intérimaire de consultation sur la problématique de


l’entrepreneuriat et de la micro-finance des jeunes en République Démocratique du Congo est la
première d’une série qui interviendra chaque deux année. Les deux concepts clés du problème posé sont
d’actualités et sont aujourd’hui à la base de l’élaboration des stratégies de promotion de l’auto emploi
et de lutte contre la pauvreté chez les jeunes.

La première version du rapport a été soumise en 2008 lors de la première phase du programme
conjoint d’appui à l’emploi des jeunes en RDC initié conjointement par le Ministère du Travail et de
l’Emploi, le Bureau International du Travail (BIT) et le Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD). Cette première version, produite sous des conditions de travail
particulièrement difficiles, en termes de temps accordé aux consultants (1 mois) pour accéder aux
données, organiser les ateliers, recenser, échanger et discuter les informations et les questions
spécifiques à l’emploi des jeunes par la création d’entreprises et l’accès aux micro-crédits, n’a pas était
à la hauteur de nos ambitions et des objectifs personnels que nous avions voulu corrélés à ceux des
initiateurs de ce programme conjoint.

Par ailleurs, la situation précaire des jeunes congolais évoluant d’année en année, en fonction même de
l’évolution de l’environnement social, économique et politique du pays, l’exigence de s’adapter et de
participer à cette évolution, notamment pour s’aligner et atteindre les objectifs du millénaire pour le
développement, nous oblige d’actualiser ce rapport intérimaire susceptible de servir de référence ou de
source d’informations structurantes à la mise en œuvre des stratégies, des politiques et programmes
nationaux sur l’auto-emploi et l’accès aux micro-crédits des jeunes en RDC.

La présente version actualisée du rapport revient essentiellement sur l’écriture, la structuration du


texte, le recentrage des concepts de base et le recadrage de la problématique. La deuxième version
actualisée, qui interviendra certainement en 2013, portera sur les détails de la procédure de création
d’entreprise et d’octroi des micro-crédits, l’évaluation de l’impact des nouveaux programmes et
politiques mis en œuvre au profit de la jeunesse pour mieux entreprendre.

Bruno Polycarpe TOMI MVEMBA Pauline BOSSUKI

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INTRODUCTION GENERALE

1.1.Contexte et justification de l’étude

- Les problèmes liés à l’emploi des jeunes se généralisent dans les pays tant développés
qu’en développement dans la mesure où les obstacles à l’emploi des jeunes se sont
multipliés ces dernières années. Un nombre proportionnellement élevé de jeunes
subissent de longues périodes de chômage ou doivent se contenter des travaux précaires
et de courte durée ou d’emplois médiocres et mal rémunérés. Par conséquent, de
nombreux jeunes quittent le monde du travail, car difficilement accessible pour eux, et
deviennent inactifs. Les jeunes socialement défavorisés sont particulièrement affectés.
Cela perpétue le cercle vicieux de la pauvreté et de l’exclusion sociale pour cette
catégorie de la population vulnérable.

- La République Démocratique du Congo (RDC), qui évalue sa population active à


27.390.000, dénombre un total de 14.437.000, soit 53 % de personnes concernées par
les problèmes de chômage et de sous-emplois des jeunes, ne reste pas indifférent à ces
préoccupations soulevées ci-dessus. C’est ainsi que le Gouvernement de la République
a retenu l’emploi, comme l’une des priorités dans son programme national, en
stigmatisant notamment la définition des dispositifs d’encadrement des jeunes en phase
d’insertion à travers la définition des contrats souples d’embauche1. Plusieurs
programmes sectoriels du Gouvernement ont également abordés les problèmes liés à
l’emploi des jeunes et au sous-emploi dans le but de promouvoir l’emploi, de réduire la
pauvreté et de créer les conditions nécessaires pour un développement durable.

- Cependant, la question que l’on se pose est celle de savoir si les problèmes de chômage
et de sous-emploi des jeunes sont-ils résolus au travers ces différents programmes,
quand on sait qu’il n’y a pas une politique ou une stratégie nationale d’appui à la
création d’entreprise par les jeunes ou à l’auto-emploi des jeunes en RDC ?

- En effet, malgré l’engouement observé ces dernières années pour la création des micro-
entreprises comme remède au chômage, peu des programmes pour favoriser l’emploi ou
l’auto-emploi ont réellement ciblé les jeunes entrepreneurs potentiels. Non seulement
les connaissances et les études sur le sujet sont peu nombreuses et largement ignorées,
mais les potentialités inhérentes aux jeunes sont généralement sous-estimées. Pourtant

1
Programme d’Actions Prioritaires du Gouvernement de juillet 2007 à décembre 2008

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le fait que les jeunes se lancent dans la création d’entreprise permet de résoudre un
certain nombre des problèmes liés au chômage (et qui touchent particulièrement la
jeunesse) tels que la délinquance et la paupérisation d’une communauté. De ce fait, La
création d’entreprise chez les jeunes c’est-à-dire l’auto-emploi des jeunes, demeure,
nous le pensons, la voie la meilleure pour lutter contre le chômage et le sous – emploi.

- Aussi, soutenir et susciter l’esprit entrepreneurial chez les jeunes congolais, au travers
des programmes nationaux de création des micro-entreprises et d’auto-emploi a donc un
impact social important qui permet, non seulement, de créer de l’emploi, en particulier
chez les jeunes marginalisés, mais également de bouster la croissance économique. Ces
jeunes « entrepreneurs » étant très impliqués sur le marché local, toute nouvelle création
d’activités aura pour conséquence d’insuffler des nouvelles dynamiques dans
l’économie locale2. Toutefois, il y a lieu de reconnaître que les jeunes, ayant plus des
difficultés que les entrepreneurs adultes, auront à surmonter certaines barrières,
notamment l’accès aux capitaux nécessaires et, donc, au circuit de financement. De ce
fait, comment soutenir ainsi la création des micro-entreprises chez les jeunes, grâce à
l’accès aux crédits à petites échelles ?

- Selon l’avis de plusieurs spécialistes en développement, la micro-finance parait


aujourd’hui comme une approche de solution idéale pour soutenir la création des micro-
entreprises chez les jeunes. Elle constitue au même titre que l’entrepreneuriat un levier
important de lutte contre la pauvreté et de l’amélioration des conditions de vie des plus
vulnérables. Sans le crédit, il n’y a pas l’esprit d’entreprise, essence même de
l’entrepreneuriat.

1.2.Objectifs de l’étude

L’entrepreneuriat étant la consécration de l’esprit d’entreprise c'est-à-dire de la volonté


d’entreprendre dans les « affaires », il doit aller de pair avec l’existence des capitaux, l’accès au
financement et aux crédits dont les conditions répondent au profil social et économique des
bénéficiaires. Or le système bancaire le plus accessible à la catégorie de la population
vulnérable en RDC demeure la micro-finance. Celle-ci est la provision des services financiers
aux clients exclus par les banques ou ne présentant pas suffisamment de garantie pour accéder

2
Francis CHIGUNTA, L’Entrepreneuriat chez les jeunes : relever les grands défis stratégiques, EDG 2002

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aux services financiers classiques. A ce titre, elle ne peut donc déployer tout son potentiel que
si elle est intégrée dans un système financier général dynamique du pays (Encadré n°01).
Ces considérations permettent ainsi de retracer l’objectif principal de cette étude qui est de faire
le point sur l’état des lieux complet de la problématique de l’entrepreneuriat et de la micro-
finance des jeunes en RDC. De manière spécifique, cette étude vise à recentrer le débat sur les
avantages possibles de l’auto-emploi des jeunes comme cheminement de carrière valide, sur les
obstacles qui se présentent en cours de route, sur les mesures et sur les stratégies qui peuvent
appuyer ce mouvement.

Comment aider la catégorie vulnérable de la population, les « jeunes » de sortir, au travers de la


création de leurs propres entreprises (micro entreprise) ou de l’auto-emploi, de la pauvreté de
masse qui ronge la population congolaise ? Tel est le but ultime que nous poursuivons dans
cette étude.

Encadré n°01 : Amélioration de l’intermédiation financière et promotion de la micro-finance

Le Gouvernement a réalisé un vaste programme de réformes du secteur financier national, en vue de


faire jouer à cet important secteur de l’économie son véritable rôle dans le financement de la
croissance et la lutte contre la pauvreté. Malgré ces efforts, le système bancaire connaît un problème
de dysfonctionnement de la fonction d’intermédiation financière en termes de financement des
crédits à moyen et à long terme. Par ailleurs, l’accès au crédit et/ou aux facteurs de production,
l’une des conditions efficaces à l’insertion des pauvres dans le circuit économique reste encore très
difficile. La vision dans le secteur bancaire et de la Micro- finance est de voir s’instaurer à
l’échéance 2010 – 2015, un système national de paiement efficace dans lequel les opérations se
dénouent rapidement et favorisent la circulation des capitaux à l’intérieur du pays ou vers
l’extérieur. L’objectif vise à consolider et à moderniser le dispositif de conduite de la politique
monétaire en vue d’assurer la stabilité des prix et améliorer la bancarisation de l’économie
congolaise.
Source : DSCRP – RD Congo, Juillet 2006

1.3.Intérêt et délimitation de l’étude

Même s’il faut se garder de considérer l’entrepreneuriat ou l’auto-emploi des jeunes, comme
solution de « masse » susceptible de guérir tous les maux de la société (curtain 2000), il
demeure néanmoins, pour la RDC, une des stratégies conjoncturelles efficace de survie et de
lutte contre la pauvreté. Les emplois qui en découlent seront bien entendu précaires, peu
durables et de qualité inférieure, mais les multitudes d’initiatives individuelles développées

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dans ce cadre dans les différents secteurs (agricole, construction, agroalimentaire…) ne sont
plus des phénomènes de la périphérie mais bien des réalités qu’il faut intégrer dans une
nouvelle vision de l’économie nationale pour créer des richesses et des revenus. Pour Lubuma
Mubiala (2000), elles devraient donc abandonner la logique sociale pour adopter le
comportement économique garantissant à la fois l’auto-prise en charge, la pérennisation et la
durabilité des activités en création3.

L’intérêt porté à cette étude est triple, elle permet d’abord de dégager la problématique
longtemps négligé et esquivé de l’entrepreneuriat des jeunes et de leur accès au crédit ; de
proposer ensuite des pistes de solutions sur la base du diagnostic posé et de jeter enfin les bases
d’une politique nationale de l’emploi qui mette en évidence l’auto – emploi des jeunes par la
création des micro-entreprises (Encadré n°02).
Encadré n° 02 : Elargir dans l’équité les opportunités d’emplois et les activités productives pour
les pauvres

L’action gouvernementale s’articulera autour de : (i) développement des diverses filières notamment
dans les domaines de l’agriculture, du développement rural, de la construction et de l’environnement en
vue d’améliorer les compétences pour de meilleures possibilités et des chances égales pour les hommes,
les femmes et les jeunes de trouver un emploi convenable ; (ii) promotion de l’entrepreneuriat
coopératif qui passe par la formulation du Programme de création des emplois et auto-emplois ruraux et
péri-urbain décents ; (iii) promotion des approches et méthodes à Haute Intensité de Main-d’œuvre
(HIMO) et vulgarisation de ces dernières auprès des administrations dans le cadre notamment de
l’exécution des travaux de reconstruction et des projets sectoriels ; (iv) mise en place des micro-crédits
pour le financement des micro, petites et moyennes entreprises ; (vi) promotion de l’emploi et de la
formation professionnelle qui passerait par la mise en place des programmes et projets de formation,
d’éducation et d’emploi en faveur des groupes défavorisés en tenant compte du genre (jeunes, femmes,
handicapés, etc.) et (vi) renforcement du partenariat avec le secteur privé.
Source : DSCRP/RDC juillet 2006

Poser la problématique de l’entrepreneuriat des jeunes en RDC revient à clarifier les limites
d’âge qui déterminent qu’une personne soit appelée jeune ou non. Ce débat est si complexe que
nous n’avons pas la prétention d’imposer un point de vue. Néanmoins, nous retenons qu’il n’y
a pas à proprement parler une loi qui situe, de manière péremptoire les limites d’une tranche
d’âge pour être appelé « jeune » ou non. Mais par contre la loi n° 87-010 du 1er août 1987
portant code de famille détermine la majorité à 18 ans révolus pour les garçons et à 16 ans
révolus pour les filles.

3
BIT/MINTRA, Rapport de consultation du Programme de Création d’Emplois et de Revenus en RDC, Janvier 2002

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En droit congolais, la majorité est l’âge à partir duquel une personne est dite « capable » de
poser des actes juridiques. L’acte entrepreneurial suscite certaines actions (l’échange, la prise
des risques, l’incertitude…) créatrices des droits et d’obligations entre parties, il serait donc
souhaitable qu’on considère l’âge de la majorité comme la première limite d’entrée « à la
jeunesse entrepreneuriale » c’est-à-dire l’âge à partir duquel on peut être qualifié de « jeune
entrepreneurs » parce que susceptible de poser, en toute responsabilité, des actes qualifiés de
commerciaux par la loi. Cependant, les spécificités de l’environnement socio-économique
congolais, avec tout le poids de la pauvreté urbaine et rural, les jeunes commencent à se
« débrouiller » déjà en deçà de 18 ans, entre 14 et 15 ans. Aussi, fort de cette vérité, force nous
est de considérer la problématique de l’auto-emploi des jeunes à partir de 15 ans. Est donc
considéré comme « jeune entrepreneur » en RDC, toute personne âgée de 15 à 35 ans pour les
garçons et filles qui font preuve d’initiative, de créativité, d’innovation et de prise de risque
dans la mise en route d’une activité productive.

1.4.Approche méthodologique de l’étude

Pour atteindre les objectifs que nous nous sommes assignés dans le cadre de cette étude
exploratoire, nous avons utilisé une méthodologie intégrée basée sur une approche qualitative
inductive reposant sur les étapes opérationnelles suivantes :
Tableau 01 : Etapes opérationnelles de l’étude
Niveau Etapes opérationnelles Commentaires
- Revue de littérature en rapport avec
1ère étape Enquête documentaire l’entrepreneuriat et la micro-finance des jeunes.
Cette revue est faite à l’aide de la documentation
internationale, africaine et congolaise sélectionnées
à ce propos.
- Entretiens avec les responsables politico
administratives du pays, le secteur privé, les
partenaires multilatéraux, les organisations et
Associations qui œuvrent dans les deux secteurs
- Visites auprès des Institutions de Micro-Finance
2ème étape Enquête de terrain (IMF) internationales et locales implantées en RDC
- Regard de la société civile congolaise sur la
problématique de l’emploi et la micro-finance des
jeunes en RDC
- Mise en place des ateliers rassemblant différentes
catégories des jeunes et échanger des vues.
3ème étape Analyse des données
recueillies
4ème étape Formulation et validation
des hypothèses de travail
5ème étape Elaboration des scénarios
de solutions possibles

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1.5.Subdivision de l’étude

En plus de l’introduction et la conclusion générale, cette étude se subdivise en quatre


chapitres. Le premier chapitre porte sur le recentrage des concepts clés de l’étude, en faisant
ressortir l’historique, la définition et l’importance de l’entrepreneuriat et de la micro-finance.
Pendant que le second chapitre déballe la revue des mesures et dispositifs légaux, juridiques et
institutionnels sur l’entrepreneuriat et la micro-finance des jeunes en RDC, le troisième quant à
lui se consacre à l’état des lieux de la problématique de l’entrepreneuriat et de la micro-finance
des jeunes en RDC, en relevant, d’une part, les forces et faiblesses et, d’autre part, les
contraintes et opportunités qu’offrent l’environnement congolais par rapport à ces deux
systèmes. Le dernier chapitre quatre propose des stratégies opérationnelles facilitant la création
et le financement des micro-entreprises des jeunes en RDC.

1.6.Difficultés rencontrées

Plusieurs difficultés ont parsemé la réalisation de cette étude exploratoire. Si nous avions pu
collecter quelques données avec facilité sur la micro-finance, il n’a pas été facile d’obtenir les
données sur l’entrepreneuriat, un domaine particulièrement vide des statistiques en RDC. De
même, les données recueillies sur la micro-finance ne concernaient pas le volet « jeunesse » de
la micro-finance. Il a fallu, de ce fait, réorienter nos techniques de collecte des données vers des
enquêtes participatives sur la base d’observations directes pour conduire l’étude vers ses
objectifs fondamentaux. Le domaine de l’entrepreneuriat des jeunes est totalement vide, pas
des statistiques sur le nombre des micro-entreprises, sur la répartition par âge, par sexe, par
catégorie de secteur. Bref, ces difficultés sont donc de plusieurs ordres et concernent
notamment :
1. L’absence des données statistiques sur l’entrepreneuriat et le volume des micro-crédits
des jeunes en RDC

2. L’absence d’études appropriées sur l’entrepreneuriat et la micro finance et des


programmes dans le domaine de l’entrepreneuriat des jeunes

3. L’insuffisance des moyens opérationnels pour la réalisation des enquêtes appropriées


sur terrain

4. L’insuffisance des moyens pour couvrir tout le cadre de l’étude (urbain, péri urbain et
rural) et l’ensemble de la RDC

5. Délai d’élaboration de l’étude très court. Il est quasiment impossible d’aborder, avec
efficacité et dans un délai de 30 jours, toute la problématique de l’entrepreneuriat et de
la micro-finance.

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CHAPITRE I :
RECENTRAGE DES CONCEPTS DE BASE DE L’ETUDE :
ENTREPRENEURIAT ET MICRO-FINANCE

Ce chapitre pose la question de l’historique, de la définition et de l’importance de deux


concepts clés de l’étude, à savoir : l’Entrepreneuriat et la Micro-finance tout en les situant dans
la problématique de l’emploi des jeunes. Il comprend donc deux sections qui s’articulent autour
des points suivants :
1. Historique, définition et importance de l’entrepreneuriat et de la micro-finance des
jeunes

2. Entrepreneuriat et micro-finance des jeunes : vers une convergence d’intérêts


réciproques

1.1. Entrepreneuriat et micro-finance : Historique, Définition et Importance

Cette section aborde l’historique, la définition et l’importance de l’entrepreneuriat et de la


micro-finance. Il ne s’agit pas de ressasser toutes les études faites jusque-là sur
l’entrepreneuriat et la micro-finance, nous rappellerons seulement quelques faits saillants
portant sur l’histoire, la définition et l’importance de ces deux domaines.

1.1.1. Entrepreneuriat

- Quelques faits historiques4

Au cours de vingt dernières années, on a assisté au triomphe, certes, du capitalisme et de


l’économie du marché ; mais dans le même temps, force a été de constater l’impuissance
croissante des grandes entreprises hiérarchisées dont la dite puissance reposait davantage sur la
hiérarchie (le management) que sur l’esprit d’entreprise. Parallèlement, on constate, dès le
début des années 80, dans le saint des saints du capitalisme - à Harvard - la montée en
compétitivité des petites entreprises, au travers de la création d’affaires dans tous les secteurs
d’activités, contribuant ainsi à régénérer le tissu économique américain, gravement endommagé
par la crise industrielle des années 70.

Depuis, le phénomène n’a cessé de s’amplifier. Avec l’avènement du capitalisme mondial,


touchant désormais aussi bien les anciens pays socialistes à économie planifiée que les pays en
recherche de développement, la foi accordée, parfois avec quelques excès, à la création et au
développement des petites entreprises « entreprenantes » s’est généralisée. Dans les pays des

4
Nous nous référons aux faits historiques détaillés par P.A Julien et M. Marchesnay (1996) dans leur ouvrage
portant sur l’Entrepreneuriat

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vielles économies de marché, les PME sont sommées littéralement de créer des emplois, quand
les grandes firmes « managériales », c’est-à-dire supposées être administrées
« scientifiquement », ne cessent d’en perdre. D’ailleurs, elles se « reconfigurent », pour utiliser
le jargon à la mode, et prétendent se gérer comme le feraient les petites entreprises
« entrepreneuriales ».

Entre 1925 et 1975, le développement du capitalisme s’est largement appuyé sur le mythe de la
grande entreprise, hiérarchisée, qui bénéficiait des avantages liées à la grande dimension (les
« économies d’échelles », et à la diversification des activités « les économies d’envergures »).
Il valait donc mieux que les entreprises existantes crussent, plutôt que de créer de nouvelles
entreprises. La crise des années 1975 a conduit à renverser petit à petit la proposition, pour
remettre au premier plan l’importance de la création d’entreprises. Cette proposition
correspondait à la nécessité de trouver de nouveaux emplois, essentiellement dans les services,
pour remplacer les emplois disparus (dans l’agriculture et dans l’industrie) mais aussi pour
répondre à des technologies nouvelles et des besoins nouveaux. On a donc vu apparaître des
politiques industrielles, pratiquement dans tous les pays du monde, axées sur la promotion
d’entreprises nouvelles ou de petites tailles, à l’aide d’incitation financières et fiscales, de
soutiens matériels et technologiques, pour l’essentiel. Mais les résultats ont été très inégaux.

Cette brève histoire corrobore celle qu’a vécue la RDC au lendemain de son indépendance
avec la décrépitude de la grande industrie minière et de transformation des matières premières
dû au départ précipité des étrangers européens et aux mesures de zaïrianisation, de
radicalisation et de rétrocession. La participation des congolais, non préparés, dans la création
des entreprises nouvelles et de l’extension d’entreprises existantes était devenue une nécessité
pour le développement économique de la RDC. Parallèlement à cette période d’après
l’indépendance, Kinshasa connut un afflux des migrants venant des milieux ruraux et des villes
secondaires attirés par le rayonnement politique de la ville.

Ces mouvements migratoires ont eu des conséquences sur la situation socio-économique du


pays, à savoir : une croissance rapide de la population urbaine ayant eu des effets pervers sur
l’emploi, le revenu, le logement et l’occupation incontrôlée des terres ; un accroissement rapide
des charges familiales accompagnées d’une dépendance, a fait dégringoler le pouvoir d’achat.
D’où la nécessité de créer des nouvelles possibilités d’emplois pour que les uns ne vivent aux
dépens des salaires des autres. La disparité croissante entre le salaire et le prix implique une
nécessité absolue dans la recherche des revenus complémentaires (Pain 1984). Ainsi naquirent

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les petits métiers, les petits commerces subventionnés par des salaires. La nécessité de résoudre
les problèmes de subsistance est donc à la base de l’éveil de l’esprit d’entreprise, conséquence
logique de la création d’entreprise.

- Définition

Plusieurs études sur l’entrepreneuriat existent, mais les différents chercheurs dans ce domaine
ne sont jamais accordés quant à une définition consensuelle sur l’entrepreneuriat. Les uns
passent tout simplement par la description de l’ « entrepreneur », de ce qu’il fait et de comment
il le fait. Les autres, par contre, reviennent sur les qualités, le problème, les fonctions
économiques et sociales qui sous-tendent le terme « entrepreneuriat » tel que l’esprit
d’entreprise, la création d’entreprise etc.

Cependant, comme l’objectif poursuivi dans cette étude met l’accent sur la problématique de
l’entrepreneuriat des jeunes (auto-emploi des jeunes) et de sa promotion, dans le but de
proposer des stratégies d’orientation et de solutions possibles, nous adoptons une définition qui
va dans le même sens que nos préoccupations. Il s’agit de la définition de Francis Chigunta 5
(2002) qui désigne l’entrepreneuriat comme « l’application pratique des qualités propres à
l’entrepreneur, comme l’initiative, l’innovation, la créativité et la prise de risques dans le
milieu de travail en utilisant les compétences appropriées afin de réussir dans ce milieu et cette
culture »6.
Nous considérons que ces qualités propres qui définissent l’entrepreneuriat cheminent vers la
réalisation des activités dites « entrepreneuriales » dans tous les domaines : social, commercial,
économique et politique. Aussi, l’entrepreneuriat des jeunes en RDC est ce processus des
qualités qui concourent à la réalisation d’une activité autonome permettant aux jeunes de se
prendre en charge en créant leurs propres emplois.

- Importance

Il est de plus en plus admis qu’il existe une relation positive entre le taux de création
d’entreprises (l’entrepreneuriat), la croissance économique et la réduction de la pauvreté

5
L’entrepreneuriat chez les jeunes : relever les grands défis stratégiques. Document produit pour le sommet de l’emploi des
jeunes (SEJ2002) d’Alexandrie en Egypte.
6
L’auteur spécifie sa définition en rapportant que « des jeunes développant et faisant une utilisation optimale de leurs propres
habilités, seuls ou en groupes ; des jeunes définissent leurs propres problèmes, établissant des solutions et trouvant les
ressources pour concrétiser leur vision ; des jeunes réalisant leur potentiel et leur vision, gagnant en confiance et assumant des
rôles actifs dans leurs propres communautés ».

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Le schéma (Fig.1) ci-après illustre la relation de causalité entre l’entrepreneuriat, croissance
économique et réduction de la pauvreté
Fig. 01 : Liens entre entrepreneuriat - croissance économique - réduction de la pauvreté

Croissance économique

La croissance économique
Création d’emplois Création des revenus via l’entrepreneuriat privé
favorise la réduction de la
pauvreté au sein de la
population congolaise. Par
Entrepreneuriat ricochet, les nouvelles
(Création des Micro-entreprises) conditions de vie acquise, du
fait que la population s’est
prise en charge en créant ses
propres emplois et en
Amélioration du Amélioration des générant ses propres
niveau de vie conditions de vie revenus, permettent à leur
tour d’augmenter la
croissance économique

Réduction de la pauvreté

Source : Auteurs

Au tour de ces trois éléments, il se dégage ainsi un large consensus se basant sur une logique
simple : le secteur privé (l’entrepreneuriat privé) est l’acteur fondamental de la croissance
économique qui prend une part cruciale dans la lutte contre la pauvreté. Les Gouvernements
des pays en développement se doivent donc de permettre à ce secteur de se développer et de
garantir que la croissance contribuera effectivement à la réduction de la pauvreté.

C’est ici que nous mettons en exergue le rôle important réservé, dans ce cadre, aux micros-
entreprises qui sont des acteurs principaux du secteur privé dans ces pays. Elles sont le moteur
de la création d’emplois et des revenus. Leur impact sur la réduction de la pauvreté des jeunes
est direct, car elles sont généralement les employeurs de groupes de population plus pauvres,
plus vulnérables et contribuent, par conséquent, à une répartition plus grande des revenus. En
RDC, par exemple, le secteur informel représente une part importante de l’entrepreneuriat
privé. Sa part dans la création des emplois s’accroît davantage. Plus de 57% de la population
est en situation d’auto-emploi ou œuvre dans le secteur de la micro entreprise. Dans ce pays,
les activités de la micro entreprise ne sont plus des phénomènes de la périphérie, mais bien des
réalités qu’il faut intégrer dans l’économie nationale. Car bien que ne générant pas un
développement durable très important et bien que les emplois créés ne sont guère de grande

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qualité, les micro-activités actuelles apparaissent comme une réponse, non seulement, au défi
de survie, mais aussi à l’accumulation du capital du jeune entrepreneur congolais en général
(Encadré 03).
Encadré 03 : Ecrasante prédominance des micro-unités et de l’auto emploi
La majorité des Unités de Production Informelle (UPI) sont en fait des travailleurs à compte propre :
83,8% des UPI sont réduites à une seule personne. Cette distribution fortement polarisée sur l'auto-emploi
est un indicateur de la faible capacité d'accumulation d'un secteur informel qui semble surtout se
développer par un processus de croissance extensive, caractérisé par la multiplication des unités de
production. Ce phénomène d’atomisation est encore plus marqué à Kinshasa que dans les autres centres
urbains puisque seules 5 % des UPI kinoises ne correspondent pas à de l’auto-emploi. L’analyse par
branche montre que la main d’œuvre des UPI agricoles recourt moins à l’auto-emploi que dans les autres
secteurs, du fait d’une mobilisation plus conséquente de la main d’œuvre non salariale (29,6 %) comme
les aides familiaux, ce qui conduit à des UPI agricoles de taille moyenne légèrement supérieure (1,5
personnes) à celle des autres branches. Du fait de la taille réduite des unités informelles et du poids
écrasant de l'auto-emploi, le taux de salarisation (ratio rapportant le nombre de salariés au nombre total
d’actifs des UPI) est évalué à 4,8 %. L’intensité de la relation salariale discrimine assez bien le secteur
informel du secteur formel où la norme salariale est la règle. Ainsi, les unités informelles ayant
exclusivement recours au salariat ne représentent que 2,5 % des UPI (1,1 % à Kinshasa et 3 % aux autres
centres urbains). Par branche, le taux de salarisation le plus élevé s’observe dans les services (13,5 %)
tandis que le taux le plus bas est dans le commerce (2,4 %).
Le secteur informel en milieu urbain en République Démocratique du Congo : performances, insertion,
perspectives principaux résultats de la phase 2 de l’enquête 1-2-3 2004-2005. Document de travail DIAL,
Décembre 2007, p.12

Cette analyse corrobore celle de « GEM » (Global Entrepreneurship Monitor ou Projet de Suivi
Global de l’Entrepreneuriat) qui propose un modèle (figure 2) mettant en évidence le rôle clef
de l’entrepreneuriat dans la croissance économique d’un pays. Ce modèle continue à être testé
et fait l’objet des ajustements permanents depuis sa première édition en 1999. Les résultats des
études menées depuis lors ont montré que l’entrepreneuriat comptait pour environ un tiers de la
croissance économique dans les pays étudiés. Pour les experts de GEM, trois facteurs
importants expliquent le rôle particulier que joue l’entrepreneuriat dans la croissance
économique et la réduction de la pauvreté : les créations d’entreprises et d’emplois, les
innovations de rupture et la participation au renouvellement du tissu économique qu’il
engendre.

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Fig.2 : Modèle du « GEM » croissance économique

Conditions -cadres nationales


· Ouverture Grandes entreprises
· Gouvernement établies
· Marchés financiers
· Technologie, R&D
· Infrastructure Micro- entreprises et
· Management (compétences) PME
· Marché du travail

· Institutions
Dynamiques
Économiques Croissance
· Restructurations économique
· Fermetures · PIB
Contexte · Emploi
-Social · Créations
-Culturel, · Expansions
-politique

Le modèle GEM se compose


de six variables :
Conditions - cadres pour entreprendre -la croissance économique
· Financement Opportunités d’entreprendre -la dynamique économique
· Politique gouvernementale · Existence -les opportunités et capacités
· Programmes spécifiques · Perception d’entreprendre
· Enseignement et formation -les conditions cadre pour
· Transferts R&D entreprendre
· Infrastructure légale et commerciale -les conditions cadres
· Ouverture du marché intérieur Capacités d’entreprendre nationales
· Infrastructure physique · Compétences -le contexte social culturel et
· Normes socioculturelles · Motivation politique

Source : Rapport GEM 2005

Par la création d’entreprise, l’entrepreneuriat participe au renouvellement du tissu économique.


En France, par exemple, le nombre d’entreprises créées ex nihilo chaque année oscille entre
250.000 et 300.0007. Bien que 5 entreprises seulement sur 10 franchissent le cap d’une année
d’activités, les entreprises créées sont généralement de très petites tailles et desservent le
secteur à forte rotation d’activités comme l’artisanat, la transformation agroalimentaire, le petit
commerce, les professions libérales…L’auto-emploi et les emplois créés redynamisent, d’une
part, l’activité économique et résorbent, d’autre part, le chômage. Par l’innovation,
l’entrepreneuriat apparaît comme un instrument de sélection économique qui sous-tend le
développement économique. Les nouvelles entreprises innovantes font disparaître des
entreprises existantes installées dans leurs secteurs d’activités et qui n’ont su (ou pas pu)
adapter leurs produits, leurs services ou leurs méthodes. C’est l’expression du processus
Schumpétérien de « destruction-création » dans lequel les entrepreneurs sont la force centrale :
ils identifient les opportunités et développent les concepts et technologies pour lancer des
nouvelles activités productives.

7
APCE (Agence Pour la Création d’Entreprise)

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1.1.2. Micro-finance

- Quelques faits historiques

Il serait difficile, sinon malaisé de restituer une histoire unique de la micro-finance dans le
monde, parce qu’elle a connue des évolutions différentes selon qu’elle s’est déroulée en Asie,
en Amérique Latine, en Afrique etc. Le mieux serait de la compter au cas par cas pour mieux
comprendre les attentes, les pratiques, les habitudes, les motivations qui ont présidées à son
avènement. Fort de cela, nous allons plutôt nous appesantir essentiellement sur l’histoire de la
micro-finance en RDC. Trois périodes8 ont caractérisé ainsi l’histoire de la micro-finance en
RDC, à savoir : la période coloniale à 1970 (1) ; la période 1970 à 1990 (2) ; et de 1990 à nos
jours (3).

1. De la période coloniale à 1970

Le législateur a organisé, par le décret du 24 mars 1956, la création et le fonctionnement des


sociétés coopératives indigènes dont l’objet social était de promouvoir les intérêts économiques
et sociaux de leurs membres exclusivement.
Toutes les sociétés de type coopératif étaient assujetties à la loi ci-haut y compris les
coopératives d’épargne et de crédit ou COOPEC en sigle. Celles-ci étaient placées sous la
tutelle du Gouverneur de Province. Le colonisateur a créé durant cette période la Caisse
d’Epargne du Congo (CADECO), institution du droit public, afin de collecter les petites
épargnes. Aucune structure financière de proximité d’initiative privée n’a été agréée.
La première COOPEC congolaise, la caisse populaire coopérative fut créée à Mbuji-Mayi dans
le Kasai Oriental, mais son expérience ne fut pas concluante faute des cadres compétents.

2. De 1970 à 1990

Cette deuxième période est caractérisée par l’émergence des COOPEC en raison notamment de
l’accessibilité des services offerts aux membres et de leur implication dans les milieux les plus
reculés du pays, dépourvus des Banques.
Le mouvement coopératif congolais s’est développé donc autour de trois foyers notamment
BASANKUSU (Province de l’Equateur) en 1970, Bukavu et à Kinshasa en 1971, avec la
création de la Fédération des caisses populaires du Crédit LUYMAS/CBCO. Dès ce moment,

8
Banque Centrale du Congo, Etat de la Micro-Finance en République Démocratique du Congo, Kinshasa, 2002 ;
p2

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le mouvement s’est rependu sur tout le territoire national et plus sensiblement à Kinshasa, dans
les provinces du Bas Congo, du Bandundu et du Kivu.

La structure des COOPEC congolaises est caractérisée par une organisation à trois niveaux :
niveau primaire (COOPEC), le niveau secondaire (centrale) et le niveau tertiaire (union ou
fédération). En 1987, les coopératives détenaient l’équivalent de 7% de l’épargne bancaire. La
plupart d’entre elles étaient affiliées à des centrales provinciales et regroupées à leur tour au
niveau national à une union des coopératives centrales d’épargne et de crédit UCCEC. Cette
dernière supervisait cinq réseaux provinciaux totalisant 145 coopératives primaires, avec
274.389 membres et 4,9 millions de dollars américains.

3. De 1990 à nos jours

Depuis 1991, le contexte socio-économique et politique difficile caractérisé, notamment, par


les pillages, hyper-inflation, la prise des mesures monétaires incohérentes (le blocage des
dépôts, le non-remboursement de bons de trésor…) et l’instabilité politique, a contribué à
fragiliser le système financier congolais et particulièrement les COOPEC. Cette fragilisation du
système financier et bancaire congolais s’est traduite, notamment, par la faillite des Banques
commerciales contrôlées par l’Etat et l’essoufflement de celles à capitaux privés, la réduction
des activités des institutions financières non bancaires et le ralentissement sensible de l’activité
de COOPEC en matière de collecte d’épargne et de distribution de crédit. Elles ont perdu entre
1991 et 1993, près de 80% de leur clientèle et 66% des fonds placés dans les Banques de
dépôts.

Par ailleurs, un bref aperçu de l’organisation du système bancaire congolais permet de dégager
deux constats majeurs ; à savoir, la sous bancarisation du pays et les distorsions existant dans
l’implantation provinciale des guichets des Banques commerciales9. Cette situation a nécessité
la promotion des structures alternatives de financement capables d’assurer la mobilisation de la
petite épargne, d’octroyer du micro-crédit en milieu rural et en milieux urbains défavorisés et
de créer des conditions d’une insertion progressive du secteur informel dans l’économie.
Par ailleurs des nombreux ménages, confrontés au problème de pauvreté ont entrepris des
activités nouvelles capables de générer des revenus. Cette situation les amène à concevoir des
micro-projets en quête de micro-financements. En réponse à ces attentes, on a assisté à

9
BCC, Op.Cit., p5

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l’éclosion d’une catégorie d’institutions chargées de mobiliser des ressources et capables
d’octroyer des micro-crédits : c’est la Micro-finance.

- Définition

La littérature donne plusieurs définitions sur le concept de micro-finance. Planet Finance


définit la micro-finance, comme l’offre des services financiers (micro-crédit, micro-assurances,
etc.) aux populations pauvres exclues du système bancaire, sans ressources, ni droit de
propriété10. Les pauvres sont exclus du système bancaire traditionnel parce qu’ils ne
représentent pas à priori une population rentable. Dit-on, on ne prête qu’aux riches (encadré
n°03). Selon le Portail Micro-Finance, la micro-finance désigne les dispositifs permettant
d’offrir de très petits crédit (micro-crédits) à des familles très pauvres pour les aider à conduire
des activités génératrices de revenus leur permettant ainsi de développer leurs très petites
entreprises11 en dehors de la ressemblance avec la première définition qui réside au niveau de
l’offre des services financiers aux pauvres, cette définition met l’accent sur le fait que les
micro-crédits sont octroyés pour les activités productives et non pour la consommation.
Avec le temps et le développement de ce secteur particulier de la finance partout dans le monde
y compris dans les pays en développement la micro-finance s’est élargie pour inclure
désormais une gamme de service plus large (crédit, épargne, assurance, transfert d’argent, etc.)
et une clientèle plus étendue. Dans ce sens la micro-finance ne se limite plus aujourd’hui à
l’octroi de micro-crédit aux pauvres mais bien à la fourniture d’un ensemble des produits
financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel (encadré n°04).

La micro-finance, quant à LEDGERWOOD12, s’est développée en tant qu’approche de


développement économique qui s’intéresse spécifiquement aux hommes et femmes à faibles
revenus. En tant que tel, le terme désigne l’offre des services financiers à une clientèle pauvre
composée notamment de petits travailleurs indépendants. Au-delà de leur fonction
d’intermédiation financière, un grand nombre d’institution de micro-finance jouent un rôle
d’intermédiaire social (formation, éducation, santé, etc.).

10
www.planetfinance.asso.fr
11
Le Portail Microfinance : www.lamicrofinance.org/Section.fag
12
LEDGERWOOD J, Manuel de Micro-Finance : une perspective institutionnelle et financière, Washington. DC,
Banque Mondiale, 1998, p.1

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Encadré 04 : Concept de pauvreté et micro-finance

L’ambiguïté du concept de pauvreté est révélée par la diversité et le caractère relatif des indicateurs
employés pour en rendre compte. Les limites conceptuelles sont d’autant plus évidentes lorsqu’il s’agit
d’étudier le phénomène dans une économie en développement caractérisée par la faiblesse du taux
d’investissement, les fortes inégalités de revenus et de patrimoine, le manque de fiabilité de l’appareil
statistique et une rationalité fortement déterminée par des valeurs non marchandes.
La revue de la littérature sur la pauvreté laisse apparaître l’approche conceptuelle des sociologues (B.S.
Rowntree), des économistes du bien-être (W. Pareto) et des philosophes économiques de la pauvreté
(J.Rawls), (minimum vital, pauvreté absolue, équité, justice et inégalité), ainsi que celle de l’économie
normative qui a produit un cadre conceptuel propre à l’évaluation, [Sen (1983, 1988) Foster, Greer et
Thorbecke (1984). Au-delà de l’appréhension conceptuelle du phénomène, il convient d’avoir une définition
opérationnelle. Pour les statisticiens d’Eurostat, dont nous adoptons la définition, on entend par pauvres, «
les individus, les familles et les groupes de personnes dont les ressources (matérielles, culturelles et
sociales) sont si faibles qu’ils sont exclus des modes de vie minimaux acceptables ». Cette perception est
proche de la conception de Sen (1983, 1999), qui appréhende la pauvreté comme une privation de
capacités1.Le caractère opératoire de cette définition apparaît avec les méthodes de saisie empirique de la
pauvreté, (méthodes des budgets et des indices de privation).

Les indicateurs de pauvreté

Ils permettent de mesurer l’importance de la pauvreté. Pour Eurostat, le seuil de pauvreté correspond à un
niveau de bien être inférieur à un seuil relatif déterminé. Ainsi, sont considérés comme pauvres les
individus dont les dépenses équivalentes totales sont inférieures à un certain pourcentage (40%,50%,60 %)
de la moyenne arithmétique des dépenses équivalentes dans le pays considéré. La fixation d’un seuil de
pauvreté, permet la perception conceptuelle du phénomène et l’identification des pauvres. Outre le seuil de
pauvreté, les statisticiens proposent d’autres indicateurs pour agréger les situations individuelles :
l’incidence de pauvreté ou l’écart relatif moyen au seuil de pauvreté. Cela montre que l’intensité de la
pauvreté dépend du revenu et du seuil de pauvreté. Partant de cette relation, on peut postuler que toute
action menée en faveur des pauvres (par exemple l’accès au micro-crédit) et qui améliorerait leurs revenus
individuels pourrait participer à la réduction de la pauvreté. Au cas où, l’augmentation des revenus ne
dépasserait pas le seuil de pauvreté (z), il n’y aurait aucun effet sur l’incidence de la pauvreté, la proportion
de pauvres dans la population totale ne changerait pas, cependant, son intensité moyenne diminuerait. Si, en
revanche, l’augmentation des revenus d’un pauvre dépasse le seuil de pauvreté, il y aurait un effet combiné
sur l’incidence de la pauvreté et sur son intensité, l’écart du revenu au seuil de pauvreté diminuant, on
assisterait à la réduction (relative) de la pauvreté.
Source : Extrait des travaux de Hyacinte DEFOUNDOUX-FILA, sur la « Pauvreté urbaine, accès au crédit,
entrepreneuriat et développement durable » Université Marien Ngouabi, Congo

La communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), entend par micro-


finance, une activité exercée par les entités agréées n’ayant pas le statut de banque ou
d’établissement financier et qui pratiquent, à titre habituel des opérations de crédit ou de

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collecte d’épargne et offrent des services financiers spécifiques au profit des populations
évoluant pour l’essentiel en marge du crédit bancaire traditionnel13. Cette définition met en
exergue le fait que les institutions de micro-finance (IMF) doivent être agréées et exercer cette
activité de manière permanente.
La Banque Centrale du Congo (BCC) définit la micro-finance comme étant une prestation de
services de crédit et/ou d’épargne aux agents économiques vulnérables, exclus du système
bancaire classique, en vue de leur permettre de réaliser des activités génératrices de revenus, de
créer des emplois et lutter ainsi contre la pauvreté14.

De toutes les définitions, il en découle que la micro-finance est l’offre des services financiers et
non financiers par les institutions agrées aux populations démunies n’ayant pas accès au service
bancaire du secteur formel afin de créer les emplois et de lutter contre la pauvreté. Cette
précision laisse entrevoir la possibilité d’accès des jeunes, comme groupe vulnérable, au
système de financement par les micro-crédits afin de créer leurs micro-entreprises.

Encadré n°05 : Promotion du Micro-crédit et de la Micro-entreprise


1. En synergie avec la stratégie du développement rural et de la relance de la productivité, il importera de
mener une politique volontariste de diversification de la production et de financement du secteur rural
2. Cette politique passera par la promotion et le soutien des systèmes de micro crédit et par la promotion des
unités individuelles et collectives de production sous de micro-entreprises. De même, le développement
du crédit rural pourrait améliorer (améliorera) l’accès aux intrants agricoles. Toutefois, force est de
constater qu’à leur actuelle, les instruments de financement du monde rural sont très faibles et
rudimentaires.
3. En outre, ce financement permettra de promouvoir l’épargne rurale qui demeure faible. Il s’agira de faire
la promotion des institutions de crédit et d’épargne, de favoriser leur implantation en milieu rural. Il
convient donc de mettre au point des mécanismes d’octroi des crédits flexibles et adaptés. Pour ce faire,
on fera appel aux ONG, aux comités de développement communautaire.
Source : Document final DSRP juillet 2006

- Importance

La définition de la micro finance a permis de révéler également l’importance de celle-ci dans ce


sens qu’elle est un outil efficace de lutte contre la pauvreté pouvant contribuer à la réalisation
des Objectifs du Millénaires pour le Développement (OMD). En effet, l’accès des populations
vulnérables dont les femmes et les jeunes à des services de micro-crédits (encadré 05) durables

13
CEMAC, Règlement n°01/00/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux conditions de l’exercice et de contrôle de
l’activité de Micro-Finance dans la CEMAC
14
Instruction n°1 aux IMF du 12 septembre 2003

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leur permet de créer et/ou de développer des activités productives rentables, d’acquérir des
actifs, d’accroitre leurs capacités à générer des revenus réguliers. C’est ainsi que le
Gouvernement congolais a inscrit, dans son programme d’action, la promotion de la micro-
finance, comme stratégie de développement, de lutte contre la pauvreté et de promotion de
l’entrepreneuriat privé.

1.2. Entrepreneuriat et micro-finance des jeunes : vers une convergence d’intérêts


réciproques

Les deux concepts clés de l’étude ayant été explicités, il y a lieu de rechercher l’articulation à la
base de laquelle, une complémentarité d’intérêts réciproques peut être décelé de manière à
fonder une convergence d’objectifs poursuivis par chacun de ces domaines au regard de la
problématique de l’ « emploi des jeunes » comme solution, non seulement, à la marginalisation
des jeunes, en tant qu’acteur de développement, mais également dans la dynamisation
économique des communautés et collectivités locales. Tout le monde s’accorde pour
reconnaître que les « jeunes » constituent, au même titre que les femmes, la catégorie de la
population la plus vulnérable qui éprouve des difficultés pour accéder au système de
financement classique. Or les jeunes autant que les femmes cherchent à se prendre en charge
par la création d’activités productives grâce, notamment, à la mise en place des micro-
entreprises nécessitant au démarrage ou en cours de réalisation un appui financier conséquent.

Les conditions d’accès au crédit des institutions de financement classiques (IFC) connu
(Banque commerciales, institutions financières non bancaires ….) ne permettent pas aux jeunes
d’obtenir une assistance financière capable de les aider à lancer ou développer une activité
rentable. Les jeunes ne font pas parti du profil reconnu de leur clientèle. Le tableau 2 sur les
éléments de comparaison entre une IMF et une IFC fait ressortir un profil type dissemblable de
la clientèle de deux institutions.
A la lecture du tableau ci-dessous, on comprend que seules les IMFs répondent le mieux au
profil « vulnérable » du jeune entrepreneur ou du jeune créateur d’entreprise. Elles constituent
ainsi un des mécanismes destinés à déclencher ou à soutenir le développement économique et
social en encourageant les activités entrepreneuriales des jeunes. En luttant, prioritairement,
contre la pauvreté et l’exclusion des jeunes congolais par la création d’activités productives de
valeur et des revenus, la micro-finance des jeunes se positionne en mentor ou mieux en
partenaire digne de confiance dans le soutien et le développement de l’entrepreneuriat des
jeunes en RDC. Il y a donc conjonction des missions qui convergent vers des objectifs

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communs : lutte contre la pauvreté des jeunes, prise en charge individuelle par la création
d’activités productives, soutien à la création des micro-entreprises ou d’activités productives
par les jeunes.
Tableau 2 : Comparaisons entre IMF et IFC
Eléments de IMF IFC Observations
comparaison
1. Types des Microcrédit, micro épargne, Crédit, épargne assurance et Activités de moindre
services micro assurance, formation et autres envergure (IMF)
Rendus autres
2. Clientèle  (Plus) pauvres Personnes disposant des Remboursement assuré (IFC)
présentant une garantie moyens capables de présenter et plus de crédibilité que dans
basée sur les des garanties matérielles, les IMF
solidarités, les qualités écrites (états financiers),
morales morales…
 exclus du système
bancaire classique
2. Durée des Souvent de très courtes Allant de court à long terme Possibilité de réaliser des très
services échéances et rarement à moyen gros investissements,
fournis terme accumulation du capital
(IFC)
4. Montants Faible Important Coûts de transaction élevés
dans les IMF que dans les
IFC
5 Taux d’intérêt Très élevé Relativement faible
6. Objectifs  Lutter contre la Financer des investissements
pauvreté nouveaux ou développer ceux
 Intégrer les exclus du existant
système classique dans le
système financier
7. Acteur Certaines coopératives, ONGD, Essentiellement les banques
IMF, et les institutions financières
spécialisées
8. Origine des fonds  Capitaux propres  Capitaux propres Presque les mêmes sources
 Très souvent des  Endettement
subventions
 Endettement
Source : Elaboré à partir des enquêtes et analyses effectuées

De ce fait, il apparaît impérieux pour une IMF, qui recherche l’efficience et l’efficacité dans ses
résultats, d’allier l’approche globale intégrée du client à l’approche minimaliste qui n’a pour
support d’activités que l’intermédiation financière (crédit). Elle doit intégrer, non seulement
l’intermédiation financière, mais également l’intermédiation sociale, le service d’appui au
développement des entreprises et le service social.

Approche intégrée
Approche Minimaliste
Services financiers et non financiers

Intermédiation financière
Crédit - Fonds de roulement - Crédit d’investissement
- Epargne - Assurance

Intermédiation sociale
- Constitutions des groupes - Formation des chefs
- Apprentissage de la création de coopérative

Service d’appui au développement d’entreprise


- Marketing - Formation en gestion
- Formation technique - Analyse du secteur d’activité

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C’est ici que nous pouvons relever la nécessité d’un accompagnement intégral du jeune
candidat entrepreneur potentiel qui devra bénéficier à la fois d’un accompagnement à la
création d’entreprises, à la gestion (gestion financière, gestion commerciale, gestion de la
distribution, gestion des approvisionnements, gestion des ressources humaines) et des
environnements (environnement juridique, environnement fiscal, environnement familial,
environnement bancaire…) de l’entreprise. Un des outils le plus approprié dans
l’accompagnement des jeunes entrepreneurs peut être la mise en place d’un centre d’incubation
d’entreprises des jeunes. Cette structure, souvent à la portée de la population locale
entreprenante, peut être mobilisée, sans occasionner d’importants débours des frais pour
l’accompagnement à l’émergence, au démarrage et à la finalisation d’activités productives des
jeunes. Le centre d’incubation de Mbanza Ngungu, visité pendant la phase d’enquête sur
terrain ; lors de la formation des ateliers et la rencontre des groupes des jeunes (étudiants,
enfants des rues, délinquants et autres) du Bas-Congo, nous a édifié. En effet, au-delà de son
rôle classique d’accompagnateur des créateurs et gestionnaires d’entreprises, ce centre sert
d’ascenseur social pour les jeunes et de vecteur de l’esprit d’entreprendre dans le Bas-
Congo/Cataractes.

Il permet à des chômeurs de plus ou moins longue durée, dans certaines conditions, de
retrouver un emploi qu’ils auront créé, grâce à leurs sens de l’initiative et à leur esprit
d’entreprendre. L’entrepreneur ne pouvant être à lui seul le vecteur de l’acte d’entreprendre
sans faire appel au contexte social, cette structure offre un cadre favorable à la formation et à la
propagation de l’esprit d’entreprendre dans le Bas-Congo et permet l’insertion ou la réinsertion
sociale. Le Centre d’Incubation de Mbanza-Ngungu, en partenariat avec l’Université
communautaire Kongo et le Ministère de l’Industrie, permet, entre autre, aux étudiants,
candidats entrepreneurs ou porteurs des idées de projets innovants, de se faire incuber dans le
cadre de la création d’entreprises nouvelles ou de la reprise (successions) d’entreprises
anciennes, en bénéficiant d’un encadrement personnalisé qui suscite et optimise leur esprit
d’entreprendre et favorise leur insertion sociale.

Pour comprendre l’importance d’un centre d’incubation et le rôle d’intermédiaire social qu’il
joue, essayons de situer le centre d’incubation de Mbanza Ngungu dans le contexte dynamique
justifiant sa création :
- une volonté manifeste de l’Etat dans la mise en œuvre des politiques nationales et
sectorielles ad hoc qui favorisent la création d’entreprises ;

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- une présence d’universités qui alimentent la recherche-développement ;
- un tissu d’entreprises à l’œuvre ;
- un potentiel d’entrepreneurs en herbe ;
- et une présence d’institutions de micro finance.

Ce centre bénéficie donc du rayonnement de son cadre opératoire de base qu’est l’Université
Kongo et de la présence dans la Province d’entrepreneurs de référence nationale reconnus et de
ceux en herbe témoignant des potentialités avérées. Il s’est créé dans un environnement
institutionnel mouvant : une volonté déclarée de l’Etat congolais et du Gouvernement
provincial du Bas-Congo, notamment, au travers de leur adhésion :
- aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ;
- au Document des Stratégies de Réduction de la Pauvreté (DSRP) ;
- aux différents documents des Stratégies de Développement du Secteur Privé (SDSP) ;
- et aux différents Programmes d’Actions Prioritaires (PAP) adossés à la Province du
Bas-Congo.

Ces différents documents et programmes mettent en évidence le rôle capital du secteur privé en
général et des micro-entreprises en particulier dans la croissance économique et la réduction de
la pauvreté.

L’entrepreneuriat est donc un ascenseur social pour ces étudiants finalistes – demandeurs
d’emplois. En créant leurs propres entreprises, ils s’affirment et deviennent assez vite des
modèles pour la société Kongo. Ceci, nous rappelle l’interpellation de R. Barre, alors Premier
Ministre français à la fin des années 1970, qui lança cette phrase si gênante et provocatrice à
l’époque « chômeurs ? Qu’ils créent leurs entreprises ». Cette provocation jeta un froid dans la
société française. Pourtant, dans la même lancée, comme le rappelle Boutillier et Uzinidus
(1999) F. Mitterand, devenu Président de la République, déclarait publiquement « qu’il n’y
avait aucune honte à vouloir s’enrichir, et que se lancer dans l’aventure entrepreneuriale était
une action noble et valorisante pour l’individu et la société ».

Nous pensons que la création des micro-entreprises par les jeunes dans le Bas-Congo valorise
l’individu – étudiant – chômeur - demandeur d’emplois supposé être une charge en plus pour
de nombreuses familles Kongo confrontées à l’absence d’une politique nationale de prise en
charge sociale des démunis (sécurité sociale). Se nourrir, se vêtir, se loger, se soigner, assurer

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son transport deviennent des tâches avilissantes quand on ne peut se les offrir soi-même et
qu’on est obligé de tendre la main aux autres (familles, amis et autres).
La figure 3 ci-dessous présente une approche de développement multisectoriel intégré du Bas-
Congo par l’approche d’incubation d’entreprises justifiant, par ailleurs, la création même du
centre d’incubation de Mbanza-Ngungu.

Fig. 3 : Développement multisectoriel intégré du Bas-Congo par l’approche d’incubation d’entreprises

Par la mise en place au niveau national et provincial d’un cadre d’organisation, d’encadrement et de régulation
de la vie économique, sociale et politique
- Programme Intérimaire renforcé

Gouvernement provincial
(2001-2002)
Gouvernement central

- Programme Minimum du - Conférence Economique du Bas Congo (2002)


Gouvernement (2005-2005 - Programme d’Actions Prioritaires du Bas
- Programme Multisectoriel d’urgence Congo (2002-2005 ; 2006-2008 ; 2010)
de réhabilitation et reconstruction - Dscrp Provincial (2007)
(2002-2005) - Programme du Gouvernement provincial (2007)
- Programme de relais de consolidation - Stratégie de réduction de la pauvreté et le
(2005-2006) partenariat avec le secteur privé
- Document de stratégie et de
croissance et de réduction

Formation d’un pôle d’appui à Formation du Tissu entrepreneurial


l’incubation du Bas Congo par la mise en place des
DEVELOPPEMENT centres d’incubation d’entreprises
MULTISECTORIEL DU BAS
CONGO PAR L’APPROCHE Accueil,
Universités D’INCUBATION ’ENTREPRISE
Accompagnement
Organisations intermédiaires
Formation
Centre d’informations structurantes Echanges d’infos structurantes
Apprentissage collectif Conseils
Coopération décentralisée Identité collective
Réduction de l’incertitude Recherche de financement
Maîtrise des risques
Services de base
Innovations systématiques
Mise en réseaux

Clubs de business Angels


Par la mise en place au niveau sectoriel des cadres organisant l’encadrement et la promotion des PME-
PMI/TPE-TPI
- Programme Intérimaire renforcé
(2001-2002)
Gouvernement provincial

- Programme Minimum du - Conférence Economique du Bas Congo (2002)


Gouvernement central

Gouvernement (2005-2005 - Programme d’Actions Prioritaires du Bas


- Programme Multisectoriel d’urgence Congo (2002-2005 ; 2006-2008 ; 2010)
de réhabilitation et reconstruction - Dscrp Provincial (2007)
(2002-2005) - Programme du Gouvernement provincial (2007)
- Programme relais de consolidation
(2005-2006)
- Document de stratégie et de
croissance et de réduction

Source : Auteurs

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CHAPITRE II :
REVUE DES DIFFERENTES MESURES ET DISPOSITIONS LEGALES, JURIDIQUES ET
INSTITUTIONNELLES SUR L’ENTREPRENEURIAT ET LA MICRO-FINANCE DES
JEUNES

La lutte contre la pauvreté des jeunes congolais passe à la fois par une stratégie de création des
micro-entreprises et de financement de ces unités génératrice des revenus. Cette démarche est
délicate et ne peut être efficace que si le gouvernement l’organise en l’insérant dans un
processus de développement global et intégré de l’ensemble du pays, notamment, par la mise
en place des politiques et programmes sectoriels appropriés, des mesures et dispositions
légales, juridiques et institutionnelles conséquentes.

D’où l’importance du présent chapitre qui consacre en deux sections la revue des mesures et
dispositions relatives à l’organisation de l’entrepreneuriat des jeunes en RDC (2.1) et la revue
des mesures et dispositions consacrées à la micro-finance des jeunes en RDC (2.2).

2.1 Revue des lois, mesures et dispositions légales, juridiques et institutionnelles sur
l’entrepreneuriat des jeunes.

A l’état actuel, nous n’avons pu répertorier dans le pays des lois, des politiques, ni des
programmes et moins encore des mesures et dispositions légales, juridiques et institutionnelles
exclusivement consacrées à la création d’entreprises par des jeunes (entrepreneuriat des
jeunes). Par contre, nous avons pu répertorier des textes généraux légaux et réglementaires qui
mettent en relief des lignes directrices ou mieux des conditions et dispositions juridiques qui
concourent, de manière générale, à la création d’une entreprise en RDC, plutôt que ceux qui
organisent de manière particulière l’accès des jeunes à l’entrepreneuriat.
Au fait, la création d’entreprises en RDC n’est pas un acte unique intégré, mais plutôt un
ensemble d’actes isolés concourant à l’obtention de certains documents juridico - légaux qui
créent l’entreprise. L’obtention de chaque document constitue une étape distincte dans ce
processus de création juridique de l’entreprise. Parmi les principaux documents/étapes nous
pouvons retenir :
- Le Nouveau Registre de Commerce (NRC) ;
- Le Numéro d’Identification Nationale (NID) ;
- La Patente.

L’obtention de chaque document principal nécessite préalablement l’acquisition de quelques


documents auxiliaires obtenus de manière isolée.

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2.1.1. Conditions d’obtention du Nouveau Registre de Commerce (NRC)

L’obtention du Nouveau Registre de Commerce (NRC) nécessite de remplir préalablement,


selon qu’il s’agit de la création d’une entreprise de type SPRL, SARL ou ETS, les conditions
suivantes :
Tableau 03 : Conditions juridiques pour obtenir le nouveau registre de commerce
Forme de l’entreprise Conditions
- Trois exemplaires des statuts notariés
- Publication des statuts au journal officiel
Personne morale Sprl
- Paiement des frais de dépôt
- Paiement de la taxe rémunératoire
- Trois exemplaires des statuts notariés
- Publication des statuts au journal officiel
- Décret présidentiel qui crée la dite SARL
- Paiement de 1% du droit proportionnel
- Dossier pièces du Gérant présumé de la SARL composé
de :
 Photocopie de la carte d’identité
Personne morale SARL  Extrait de casier judiciaire
 Attestation de résidence
 Attestation de sans emploi ou de non
fonctionnaire
 Spécimen de signature
 Demande écrite adressée au greffier
divisionnaire (TGI de Kinshasa/Gombe)
 Une farde chemise
- Trois exemplaires des statuts notariés
- Publication des statuts au journal officiel
- Paiement des frais de dépôt
- Paiement de la taxe rémunératoire
- Dossier pièces du Gérant composé de :
 Photocopie de la carte d’identité
 Extrait du casier judiciaire
Personne physique (ETS)  Attestation de résidence
 Attestation de sans emploi ou de non
fonctionnaire
 Demande écrite adressée au greffier
divisionnaire du Tribunal de grande
 instance de Kinshasa/ Gombe
 Taxe rémunératoire

2.1.2. Conditions d’obtention du Numéro d’Identification Nationale (ID)

Les conditions exigées pour l’obtention du Numéro d’Identification Nationale se résument


comme suit :

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Tableau 04: Conditions pour l’obtention de l’identification nationale
Forme de l’entreprise Conditions
- Statuts notariés
- Nouveau Registre de Commerce
Pour les sociétés
- Lettre de demande
- Paiement des frais
- Nouveau registre de commerce
Pour les Etablissements
- Paiement des frais

2.1.3. Conditions d’obtention de la patente

Par dérogation aux dispositions du décret du 6 mars portant institution du Nouveau Registre de
Commerce, l’exercice du petit commerce n’est subordonné qu’à la détention d’une patente.
Ne peut obtenir une patente que celui qui remplit les conditions suivantes :

Tableau 05 : Conditions pour obtenir la patente


Forme de l’entreprise Conditions
- Non définie : - Etre de nationalité congolaise
Le législateur n’a pas définie - N’être ni magistrat, ni agent des services publics ou
la forme de l’organisation para-étatique, ni épouse ou un intermédiaire de l’une de
juridique des activités pour ces personnes ;
lesquelles, il faut obtenir la - N’avoir pas été condamné depuis moins de trois ans du
patente. Mais tout laisse chef de vol, abus de confiance, tromperie, escroquerie,
supposer que la patente est faux en écriture et usage de faux…la délivrance de la
délivré à celui exerce le petit patente pourra être subordonné à la présentation par le
commerce, les activités demandeur, de l’extrait du casier judiciaire.
génératrices des revenus,
- Paiement de la taxe de patente
appelées abusivement
« entrepreneuriat féminin »

2.2. Revue des lois, mesures et dispositions légales, juridiques et institutionnelles sur la
micro-finance des jeunes.

La revue des mesures et dispositions légales, juridiques et institutionnelles répertoriées ne


concerne que la micro-finance en générale. Elle n’intègre pas les lois, les mesures et
dispositions sur les banques commerciales, les coopératives, les messageries financières et
autres institutions spécialisées.
Ces lois, mesures et dispositions légales, juridiques et institutionnelles portant sur la micro-
finance sont citées ci-après :
1. La loi n°003/2002 du 02 février 2002 relative à l’activité et au contrôle des
établissements de crédit

2. L’instruction n°1 du 12 septembre 2003 aux institutions de micro-finance

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3. L’instruction n° 1 (mise à jour) aux institutions de micro-finance relative à l’activité et
au contrôle des institutions de micro-finance.

4. Les conditions d’agrément d’une institution de micro-finance de type « entreprise de


micro-crédit »

5. Les conditions d’agrément d’une société de micro-finance

6. Les conditions d’octroi de crédit

2.2.1. La loi n°003/2002 du 02 février 2002 relative à l’activité et au contrôle des


établissements de crédit

La présente loi n° 003/2002 du 02 février 2002 reconnue sous l’appellation de la loi bancaire
qui vient complétée l’ordonnance loi n°72-004 du 14 janvier 1972 relative à la protection de
l’épargne et au contrôle des intermédiaires financiers, confère à la banque centrale le contrôle
de tous les établissements de crédit quelles que soient. Les IMFs sont également sous le
contrôle de la Banque Centrale du Congo au même titre les autres institutions financières
bancaires.

L’élaboration de cette loi a été guidée par le souci d’adapter le secteur financier congolais à
l’évolution de l’environnement économico-financier mondial caractérisé par une
mondialisation des activités financières, à l’interconnexion des marchés et à l’informatisation
de plus en plus poussée de la gestion et définir un cadre unique couvrant l’ensemble des
activités du secteur financier congolais. Ces mutations observées à travers le monde, amplifient
les risques traditionnels de la profession autant qu’elles en font naître des nouveaux, rendant
ainsi nécessaire la mise en place des dispositifs adéquats d’encadrement axés sur le contrôle
prudentiel plutôt que sur les vérifications sectorielles à posteriori.

2.2.2. Instruction n° 1 du 12 septembre 2003 aux IMFs

L’instruction n°1 du 12 septembre 2003 s’applique essentiellement aux institutions de micro-


finance et les catégorise comme suit :
 Les caisses de micro-finance dont le nombre des personnes exigé pour la constitution
est fixé à 15 et sans limitation du capital ;

 Les entreprises de micro-crédit qui ne peuvent être constituées qu’à partir de 7


personnes avec un capital minimum équivalent de 25.000$US ;

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 La société de micro-crédit dont le nombre minimum des personnes exigé à la
constitution est de 2 avec un capital 50.000$ et une possibilité de majoration du capital
en cas de développement du secteur de la micro-finance.

2.2.3. Instruction n° 1 aux IMFs mis à jour du 18 décembre 2005

La mise à jour de l’instruction n°1 aux institutions de micro-finance amène une particularité en
supprimant la caisse de micro-finance telle que prévue dans l’instruction n°1 du 12 septembre
2003 et augmente le niveau de souscription du capital comme suit :
 L’équivalent en francs congolais de 15.000 $ USD pour les entreprises de micro-crédit
de première catégorie qui accordent à un client des micro-crédits ne dépassant pas 250
$US ;

 L’équivalent en francs congolais de 50.000 $USD pour les entreprises de micro-crédit


de deuxième catégorie qui collectent de l’épargne, à titre accessoire que si elles y sont
autorisé par la Banque centrale et accordent des micro-crédits à leurs clients dans un but
lucratif

 L’équivalent en francs congolais de 100.000 $USD pour les sociétés de micro-finance


qui collectent l’épargne publique et octroi le crédit.

Le capital doit être intégralement libéré à la constitution de toutes ces catégories d’institution
de micro-finance.

2.2.4. Les conditions d’agrément d’une IMFs de type entreprise de micro-crédit

Ces conditions d’agrément sont données dans le tableau n°04 ci-après :

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Tableau n°06 : Condensé des conditions d’agrément d’une IMF de type « Entreprise de Micro-crédit ».

1. Personnalité juridique ; 8. Pour les personnes physiques et morales étrangères, éventuellement : une attestation de
l’autorité de supervision du pays d’origine ;
2. Résolution de l’Assemblée Générale Constitutive et de l’Assemblée
Générale Extraordinaire des Actionnaires-personnes morales les 9. Règlement d’ordre intérieur ;
autorisant à prendre part au capital de l’IMF ;
10. Règles et procédures comptables et financières ;
3. Numéro d’identification nationale et le répertoire de registre de
commerce de l’IMF ; 11. Procès-verbal de l’Assemblée de désignation des membres du conseil d’Administration,
du collège des commissaires aux comptes et du comité de crédit ;
4. Original des statuts notariés ;
12. les prévisions d’activités (plan d’affaire), d’implantation et d’organisation
5. Pièces attestant de la libération du capital par chaque Associé ; (organigramme détaillé indiquant clairement les lignes de responsabilité au sein de
l’IMF) ;
6. Liste des Associés et Dirigeants ;
13. Le détail des moyens techniques et financiers ainsi que des ressources humaines de
7. Curriculum vitae, Attestation de résidence et de bonne vie et mœurs, l’institution au regard de ses objectifs et de ses besoins ;
Extrait de casier judiciaire de tous les Actionnaires, des représentant
des Actionnaires-personnes morales, des membres du Conseil
d’Administration et des autres dirigeants, y compris ceux du Gérant 14. Le règlement des frais de dossiers : 120 $ USD à verser au compte G 17416/0500 en les
et les états financiers certifiés de trois derniers exercices comptables livres de la Banque centrale du Congo.
des Actionnaires-personnes morales ;

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2.2.5. Les conditions d’agrément d’une société de micro-finance

Les conditions d’agrément pour une société de micro-finance sont les mêmes que celles
déterminées pour l’agrément d’une IMF de type entreprise de micro crédit, à l’exception de la
personnalité juridique d’une SARL que l’on doit obtenir par décret présidentiel et de
l’attestation de l’autorité de supervision du pays d’origine, pour les personnes physiques et
morales étrangères.
Ces conditions sont reprises dans le tableau n° 07 ci-après :

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Tableau n°07 : Condensé des conditions d’agrément d’une Société de Micro-finance

1. Obtenir un statut juridique d’une SARL (décret présidentiel) ; 6. Pour les personnes physiques et morales étrangères, éventuellement : une
attestation de l’autorité de supervision du pays d’origine ;
2. Résolution de l’Assemblée Générale Constitutive et de l’Assemblée
Générale Extraordinaire des Actionnaires-personnes morales les autorisant 7. Règlement d’ordre intérieur de la SMF ;
à prendre part au capital de la SARL;
8. Règles et procédures comptables et financières ;
3. Numéro d’identification nationale et le répertoire de registre de commerce
de la SMF; 9. Procès-verbal de l’Assemblée de désignation des membres du conseil
d’Administration, du collège des commissaires aux comptes et du comité de
4. Original des statuts notariés ; crédit ;

5. Curriculum vitae, Attestation de résidence et de bonne vie et mœurs, Extrait 10. les prévisions d’activités (plan d’affaire), d’implantation et d’organisation
de casier judiciaire de tous les Actionnaires, des représentant des (organigramme détaillé indiquant clairement les lignes de responsabilité au sein
Actionnaires-personnes morales, des membres du Conseil d’Administration de la SMF;
et des autres dirigeants, y compris ceux du Gérant et les états financiers
certifiés de trois derniers exercices comptables des Actionnaires-personnes 11. Le détail des moyens techniques et financiers ainsi que des ressources humaines
morales ; de la SMF au regard de ses objectifs et de ses besoins ;

12. Le règlement des frais de dossiers : 120 $ USD à verser au compte G


17416/0500 en les livres de la Banque centrale du Congo.

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CHAPITRE III :
ETAT DES LIEUX DE L’ENTREPRENEURIAT ET DE LA MICRO-FINANCE DES
JEUNES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Il s’agit dans ce chapitre de faire le point sur l’état des lieux de l’Entrepreneuriat et de la
Micro-finance des jeunes en RDC en passant l’analyse critique de l’ensemble des lois,
programmes, mesures et dispositions initiés au profit des jeunes dans ces domaines. Il s’agit
également d’analyser les forces et faiblesses des systèmes mis en place pour favoriser la
création d’entreprises par les jeunes, d’une part, et pour leur assurer un accès à des
financements appropriés, d’autre part. Enfin, il s’agit aussi de rechercher dans l’environnement
congolais des opportunités à capitaliser et des contraintes à affronter pour dégager l’importance
complémentaire de ces domaines d’activités, dans la croissance économique et la réduction de
la pauvreté.

3.1. Etat des lieux de l’entrepreneuriat des jeunes en RDC

Il est malaisé sinon difficile de faire l’état des lieux d’un domaine d’activités totalement vide,
pour ne pas dire inexistant. Il n’y a aucun texte juridique ni des mesures et dispositions
réglementaires spécifiques à l’entrepreneuriat des jeunes en RDC.
Si le concept est utilisé de temps en temps dans la littérature congolaise pour la rédaction des
politiques et programmes socio – économiques concernant la lutte contre la pauvreté et
l’emploi, l’entrepreneuriat des jeunes ne revêt jusqu’à présent aucune connotation
opérationnelle, dans le sens de favoriser la prise en charge des jeunes par la création de leurs
propres entreprises.

De manière générale, telle que relevé plus haut, un ensemble de textes généraux des lois, des
mesures et dispositions générales réglementaires organise la fonction de commerçant en RDC
et institue par-là les conditions essentielles qui retracent le processus de création administrative
et juridique d’entreprises en RDC.

3.1.1. Quelques constats tirés de l’environnement congolais sur la problématique de


la création des micro-entreprises des jeunes.

Avant de relever au point 3.1.2 ci-dessous l’impact des textes de lois, mesures et dispositions
réglementaires sur l’exercice du commerce et la promotion de la création de l’emploi des
jeunes en RDC, il est présenté d’abord un condensé des constats tirés de l’environnement
congolais sur la problématique de la création d’entreprise par des jeunes.

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Ces constats sont :
 Absence des textes juridiques cohérents et intégrés sur la création dite
d’entreprises ;

 Absence d’unicité des démarches et formalités à remplir pour la création


d’entreprises ;

 Absence de guichet unique pour les formalités d’usage de création d’entreprise


en générale ;

 Multiplicité des taxes et des services ;

 Inexistence des dispositifs d’appui à la création d’entreprises par les jeunes et à


l’accompagnement de ces jeunes créateurs ;

 Absence des stratégies nationales d’accès des jeunes créateurs d’entreprise au


circuit de financement

 Mauvaise application de la loi sur le petit commerce


 Absence d’une politique d’intégration professionnelle des jeunes

Nous pouvons, ainsi, sur la base de ces constats établir un état des lieux sommaire en faisant
ressortir l’impact des différents textes de lois, des mesures et dispositions réglementaires par
rapport à la promotion de l’entrepreneuriat en général et à l’entrepreneuriat des jeunes en
particulier.

3.1.2. Impact des textes de lois, mesures et dispositions réglementaires du commerce


sur l’entrepreneuriat des jeunes en RDC

L’impact des lois, des mesures et dispositions réglementaires du commerce sur la promotion de
l’auto-emploi des jeunes est présenté dans le tableau 06 ci-après. Ce tableau affiche à la
première colonne les différents textes de lois, mesures et dispositions au regard desquels sont
décrits leurs substances et impact sur la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes.
Pour rappel, les textes de lois, des mesures et des dispositions analysés sont ceux portant sur les
principaux documents que sont le Nouveau Registre de Commerce (NRC), l’Identification
Nationale (ID) et la Patente. L’obtention de ces documents se fait par étape au niveau des
services publics de l’Etat. Il s’agit, bien entendu, des démarches isolées et distinctes finalisant
la création administrative et juridique de la micro entreprise.

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Tableau n°08 : Impact des Textes de lois, mesures et dispositions réglementaires du commerce sur l’Entrepreneuriat des Jeunes en RDC
Lois/Mesures/Dispositions Substances Impact sur la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes
La qualité de commerçant en RDC est subordonnée non L’établissement du NRC, comme document légal qui confère la qualité de
seulement à l’exercice, de manière répétitive et permanente « commerçant » en RDC ne répond visiblement pas au souci de
des actes qualifiés de commerciaux par la loi, mais aussi et promouvoir l’entrepreneuriat et l’esprit entrepreneurial auprès des jeunes.
surtout à l’obtention du Nouveau Registre de Commerce. Dès lors qu’il est institué préalablement comme condition préalables pour
créer une activité en RDC
Nul ne peut exercer une profession commerciale au Congo
s’il n’est pas immatriculé au registre de commerce. Son obtention exige des conditions difficilement accessibles aux jeunes
L’immatriculation au registre de commerce doit être obtenue congolais, entrepreneurs potentiels. Les frais à payer s’élèvent
préalablement à : (officiellement) à 175 $ pour le NRC, mais il y a aussi des frais de
1. NOUVEAU REGISTRE - l’ouverture de tout établissement principal par une publication au journal officiel qui est calculé en fonction de nombre des
personne physique ou morale exerçant une lignes des statuts.
DE COMMERCE
profession commerciale
- l’ouverture de toute succursale, agence ou siège Il faut noter également d’autres taxes à supporter pour notarier les statuts
d’opérations, par une personne physique ou morale auprès du Notaire.
exerçant une activité commerciale et dont le
principal établissement se trouve hors du territoire Ces différentes taxes alourdissent les démarches et ne facilitent pas la
national promotion de l’auto emploi en général et à l’auto-emploi des jeunes en
particulier.
Suivant l’ordonnance-loi n° 73-236 du 13 août 1973, portant En Parcourant le texte de loi n° 73-236 et l’arrêté Ministériel
création d’un numéro d’identification nationale, en son 023/CAB/MINEC/98 portant re-confirmation ou octroi du n°
article 1er, il est dit : un numéro d’identification nationale est d’identification nationale rien n’a été dit pour motivé l’octroi de ce
attribué par le département de l’économie nationale à numéro.
2. IDENTIFICATION chaque personne physique ou morale exerçant une activité
NATIONALE commerciale, industrielle agricole, libérale ou de service sur Ni à travers les quelques articles retenus pour sa réglementation, on n’y
le territoire national de la RCC. décèle aucun souci par le législateur de promouvoir l’auto-emploi et moins
encore la promotion même de l’entrepreneuriat en général.
La loi n’explique pas la portée d’un Numéro d’Identification
Nationale Par contre, on a l’impression que le législateur voudrait d’avantage
restreindre l’accès a la création d’entreprise quand on sait que la taxe pour
l’obtention du Numéro d’Identification Nationale s’élève à 300 dollars et
qu’il est d’obligation pour tout détenteur d’une activité lucrative de
posséder ce numéro et de le publier sur tous les supports administratifs de
l’entreprise sous peine de payer des amendes deux fois plus cher que le
montant de la taxe.

On ne sait donc pas promouvoir la création d’entreprise ou l’auto emploi


des jeunes avec des taxes à supporter avant l’entrée en activités

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Réglementer l’exercice du petit commerce. Au sens de la loi, On ne cherche pas forcement à interpréter l’esprit du législateur autour de cette
est dit petit commerce, celui effectué par la vente de loi. Mais on peut comprendre qu’il s’agissait d’une volonté délibérée du
marchandises en petites quantités et dont la valeur globale législateur de favoriser la création d’activités productives, parce que conscient
mensuelle n’excède pas quatre cent mille zaïre. du fait que les démarches pour l’obtention des documents légaux (NRC, Id
Nat) sont si fastidieuses et lourdes qu’elles ne donnent pas l’accès facile aux
Sont assimilés au petit commerce et soumises aux dispositions jeunes à créer leurs propres entreprises. Cette loi n’intègre pas le vrai problème
3. PATENTE de la présente ordonance-loi, les entreprises artisanales dont le de l’entrepreneuriat des jeunes.
chiffre d’affaires mensuel ne dépasse pas quatre cent mille
zaïres ainsi que les prestations de services.

Sont exemptés de la patente, les petits cultivateurs et petits


éleveurs, les petits marchands ambulants de produits de
consommation courante et des petits vendeurs à domicile.

La patente est nominative et personnelle. Elle est réservée aux


personnes physiques. Elle ne peut être cédée ni prêtée.

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3.2. Etat des lieux de la micro-finance des jeunes en RDC

Comme on l’a fait remarquer plus haut qu’il est difficile de faire l’état de lieux de la micro-
finance des jeunes sans passer par celui du secteur même de la micro-finance en général et voir
dans quelle mesure ce secteur peut-il avoir un impact sur la problématique de l’emploi des
jeunes.
La présente section comprend trois points portants respectivement sur le tableau synoptique
faisant état des lieux de la micro-finance en RDC, en s’appuyant sur les lois, les mesures, les
instructions et les dispositions légales, juridiques et institutionnelles consacrées à ce domaine
(3.2.1), sur les forces et faiblesses du système de micro-finance en RDC (3.2.2) et les
contraintes et atouts du système de micro-finance en RDC (3.2.3).

3.2.1. Etat des lieux sur la réglementation de la micro-finance en RDC

Le tableau affichant l’état des lieux de la règlementation de la micro-finance en RDC présente


en trois colonnes d’abord les différentes lois, instructions, mesures et dispositions
réglementaires et institutionnelles sur la micro-finance en générale (1ère colonne) ; les objectifs
poursuivis par ces lois, mesures et dispositions (2ème colonne) et l’impact qu’elles ont sur la
micro-finance des jeunes (3ème colonne)

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Tableau n°09 : Impact de la réglementation de la micro-finance sur la promotion de l’auto-emploi des jeunes et son financement en RDC

Lois/Instructions/Mesures/ Dispositions Objectifs Impact sur la Micro-Finance des jeunes


 Assurer la protection des IMF en organisant Pas des points relatifs à la promotion de la micro-finance des
1. La loi n°003/2002 du 02 février 2002 le contrôle ; jeunes. Pas d’intérêt manifeste aux épargnants
 Assurer l’habilitation des
établissements de crédit
2. L’instruction n° 1 (mise à jour) aux  Introduire une nouvelle catégorisation des Cette instruction a permis l’apparition d’autres IMF (étrangères) et
institutions de Micro-Finance relative à institutions de Micro-Finance ; l’obligation de performance des IMF locales. Avec l’avènement
l’activité et au contrôle des institutions  Assainir le secteur de Micro-Finance en d’autres IMF. Rien n’a été épinglé de manière explicite sur la
de Micro-Finance. renforçant les conditions de constitution. volonté de s’occuper de l’auto emploi des jeunes par le
financement de leurs projets
3. Les conditions d’agrément d’une  Rigueur dans les conditions d’agrément des IMF Ces conditions d’agrément devraient exigées à ces institutions, dès
institution de Micro-Finance de type selon qu’elles vont colleter l’épargne publique ou leur constitution, de prévoir déjà une politique de crédit aux jeunes
entreprise de micro-crédit non. entrepreneurs

Ces conditions d’agrément devraient exigées à ces institutions, dès


4. Les conditions d’agrément d’une société  Rigueur dans les conditions d’agrément des IMF leur constitution, de prévoir déjà une politique de crédit aux jeunes
de Micro-Finance selon qu’elles vont colleter l’épargne publique ou entrepreneurs
non.

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3.2.2. Forces et Faiblesses du système de la micro-finance en RDC

Il convient de compléter ce tableau synoptique par une analyse détaillée des forces et faiblesses
constatées dans la pratique de la micro-finance en RDC, de manière à déceler les possibilités de
promotion de l’entrepreneuriat des jeunes par un accès facile aux micro-crédits.
Ceci revient à examiner particulièrement :
- Les activités préfinancées par les IMFs
- Les conditions d’obtention de crédit des IMFs ;
- Les taux d’intérêt de l’épargne et du crédit ;
- Les garanties exigées pour l’octroi du crédit.
- La diversification du portefeuille (produits financiers).

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Tableau n° 10: Analyse des forces et faiblesses du système de micro-finance des jeunes en RDC
Eléments d’analyse Pratique Analyse globale par rapport à la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes
Forces Faiblesses Observations
Les activités pour lesquelles, les IMF octroi les crédits Mais en pratique la Ces différents domaines d’intervention sont justement
sont diversifiées et touchent plusieurs secteurs : jeunesse congolaise accessibles aux jeunes. Il est donc indispensable de
l’agriculture, l’artisanat, petit commerce, transformation n’est enclin à valoriser ces secteurs d’activités, ne fût-ce que par des
Activités des produits alimentaires, les services, le maraîchage + effectuer ces genres séances d’informations organisées autour des jeunes, dans
pré financées d’activités. Il y a tout le niveau d’enseignement : primaire, secondaire,
donc un travail à universitaire, professionnel,…
faire au niveau
culturel
Parmi les conditions pour obtenir un crédit dans les IMF Mais malgré cela Les conditions d’octroi de crédit est une force que pourrait
congolaises (voir encadré n° 06), il y a notamment : les IMF exploiter les IMF pour appuyer l’entrepreneuriat des jeunes
- Etre majeur congolaises Nous avions considéré l’âge de la majorité comme l’entrée
- Avoir une activité génératrice des revenus ou préfèrent accorder à la jeunesse et donc susceptible de responsabiliser et
Conditions d’octroi avoir l’intention d’en créer ou encore avoir un + du crédit à la protéger le jeune dans toutes les transactions juridico-
de crédit emploi rémunérateur catégorie d’âge commerciales que nécessiteraient la création d’une
avancé (voir entreprise. Mais malgré cela les IMF congolaises préfèrent
encadré n° 07) accorder plus de crédit à la catégorie d’âge avancé (voir
encadré n° 05)
Généralement, les IMF rémunèrent l’épargne en même C’est une faiblesse du système de crédit des IMF dans la
temps qu’elles fixent promotion des entrepreneurs jeunes qui ne sauraient
des intérêts mensuels sur les crédits qu’elles accordent. mobiliser, pour un début d’activités, autant des ressources
Taux d’intérêt de Le taux de rémunération de l’épargne est faible par - pour payer le service de la dette.
l’épargne et du crédit rapport au taux d’intérêts appliqués au crédit. Et le tout,
pour un délai de remboursement très court.
Les garanties au financement de crédit sont constituées L’octroi des crédits aux jeunes entrepreneurs peut être
de : cautionné par les membres de la famille ou des ment ou des
- caution solidaire d’un groupe de 3 à 4 mentors. Cette caution constitue donc une garantie
Garanties exigées personnes + susceptible de favoriser la promotion même de
- caution financière de 20% du montant sollicité l’entrepreneuriat des jeunes dès lors que les micro-crédits
accordés sont assurés à être remboursé par des personnes
digne de foi et de bonne volonté
Diversification La plupart des IMFs congolaises ont un portefeuille Une telle diversification rassure et conforte les IMFs dans
du portefeuille d’activités diversifié. A part les opérations de collecte de leur rôle de promouvoir l’entrepreneuriat. La formation et
l’épargne et de l’octroi des micro-crédits, elles effectuent + l’accompagnement assuré aux jeunes entrepreneurs
d’autres opérations et services tel le crédit-bail, la permettent de faire prendre confiance à ces jeunes par
location de coffre-fort, la formation et rapport aux étapes de création, de gestion et de pérennité
l’accompagnement de leurs activités.

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Encadré n° 05: Conditions d’obtention de crédit auprès de la Mutuelle d’Epargne et de Crédit
BOSANGANI (MEC)
- Etre résident ;
- Etre connu par les membres du comité local ;
- Avoir une carte d’identité valable ou une attestation de perte des pièces ;
- Etre majeur ;
- Etre en règle avec la MEC, avoir versé le droit d’adhésion et la part sociale
- Avoir l’ancienneté d’au moins 30 jours depuis l’adhésion
- Avoir une activité génératrice des revenus ou avoir l’intention d’en créer ou avoir un emploi
- Démontrer que l’activité est rentable ;
- Ne pas avoir d’anciennes dettes envers l’institution
- Compléter la fiche d’analyse du projet;
- Compléter la fiche demande de crédit ;
- Avoir l’approbation des membres du groupe solidaire
- Verser les frais de dossiers (1% du montant sollicité)

En relevant les forces et faiblesses du système de micro-financement, d’autres aspects, non de


moindre, touchant à l’environnement global des IMF en RDC apparaissent et portent sur les
contraintes et les atouts.

Tableau n° 11 Classification des clients de la micro-finance selon l’âge La majorité de clients


Cas de l’ascension Micro-Finance (ASMIF)
Classe d’âge Fréquence Pourcentage % cumulé bénéficiaires des crédits

Moins de 25 ans 0 0 0 de l’ASMIF se situe dans

25-30 1 3,33 3,33 les tranches d’âge de 46

31 – 35 2 6,66 9,99 – 50 et 51 – 55 c’est-à-

36 – 40 4 13,33 23,32 dire entre 30 et 23%.

41 – 45 5 16,66 39,98 L’enquête faite a révélé

46 – 50 9 30,00 69,98 que plusieurs clients

51 – 55 7 23,33 93,31 (adultes, plus de 41 ans)

56 - plus 2 6,66 100 ont eu accès aux crédits


parce qu’ils sont sans
Total 30 100
Source : élaboré sur base des éléments d’enquête emploi.

3.2.3. Contraintes et atouts de la micro-finance en RDC

Par « contraintes » nous désignons tout ce qui freine l’extension qualitative et/ou quantitative
des IMF dans la prise en charge des aspects de la promotion de l’entrepreneuriat et de la micro-
finance des jeunes. Tandis que par « Atouts », nous comprenons toutes les possibilités ou les
moyens offerts par l’environnement socio-économico-politique pour conforter davantage les

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IMF dans la lutte contre la pauvreté des populations vulnérables, en leur apportant un appui
financier dans la mise en œuvre d’activités productives des valeurs et des revenus.
Le tableau n° 11 reprend quelques contraintes et atouts de la micro-finance en RDC et leur
incidence sur la problématique de l’emploi des jeunes.

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Tableau n° 12 : Analyse des contraintes et atouts de la micro-finance des Jeunes en RDC.
Eléments d’analyse Facteurs Incidence
1. Politiques
La spirale de crise et de conflits politiques armés porte un coup sévère à la
- Instabilité politique et absence d’un climat de paix, particulièrement, dans stabilité intérieure et extérieure et crée un dysfonctionnement de l’appareil
l’Est de la RDC étatique, le recul de la croissance économique et une aggravation des
conditions sociales des populations. Cette situation ne favorise guère le
- Insuffisance des lois sur la micro-finance développement de la micro-finance et de l’entrepreneuriat des jeunes. De
même, l’absence d’une loi nationale sur la micro-finance constitue aussi une
contrainte pour la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes
- Absence des lois sur l’octroi des micro-crédits aux jeunes (catégorie de la
Il est observé curieusement un développement important des IMFs très
population marginalisé au même titre que les femmes)
performantes et un engouement à l’entrepreneuriat à l’Est de la RDC.

2. Economiques
1. CONTRAINTES - Absence d’une couverture nationale des Banques (Banques commerciales, La couverture des Banques étant extrêmement réduite, les structures
Banque de développement, Banque d’investissement, Banque centrale… intermédiaires informelles ou semi–formelles (IMF), sans capacité
d’intermédiation, n’ont pas accès à des mécanismes d’épargnes pour leurs
clients, ce qui limite leur capacité d’expansion.
- Les conditions de refinancement sont difficiles pour les IMF nationales
qui tentent de s’implanter un peu partout alors que les IMF internationales Les Difficultés d’accès aux sources de refinancement local et international
très performantes (remplissant les conditions pour le refinancement) se (BCC et PASMIF) par les IMF œuvrant à la base.
concentrent essentiellement dans la capitale fuyant l’insécurité.)
- Le fond d’appui disponible au PASMIF est essentiellement étranger Difficulté pour l’Etat congolais de règlementer le secteur.
Le refus des partenaires financiers d’associer l’Etat congolais comme
partenaire dans la gestion de ce fond laisse entrevoir beaucoup de non-dits.
3. Sociales
- Accumulation des mauvaises expériences comme « Bindo, Madova » L’accumulation de ces mauvaises expériences a discréditée le système
bancaire et financier congolais en renforçant sa désintermédiation et en
créant de l’illusion chez les jeunes sur le fonctionnement d’un système
financier crédible. Plusieurs jeunes se sont rués sur des gains (intérêts)
illicites, car dépassant de deux ou trois fois la mise initiale et cela pour un
- Absence de l’éthique des affaires temps record de 7 jours maximum.
L’absence d’éthique congolaise dans les affaires gène la promotion des
affaires en RDC, au point de décourager les jeunes dans les initiatives de
création et de gestion d’activités productives.
1. Politiques
Le cadre légal et réglementaire sur la micro-finance en RDC, l’avènement
des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et la constitution
du Document de la Stratégie de croissance et de Réduction de la Pauvreté
(DSRP) en son chapitre 3, point B3 sur l’amélioration de l’intermédiation
financière et la promotion de la micro-finance, la stratégie nationale de la

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- Cadre légal et Réglementaire actuel micro-finance, constituent un atout pour le développement et la promotion de
la micro-finance en RDC parce que depuis plusieurs années, les IMFs ont
- OMD opéré sans un cadre légal et réglementaire et sans une canalisation, sans une
volonté politique nationale et internationale à ce sujet.
- DSRP Assister les populations vulnérables dans la lutte contre la pauvreté, est un
des objectifs de la micro-finance. L’Etat devrait donc saisir de ces
opportunités pour poser la problématique de l’accès des jeunes aux différents
- Stratégie Nationale de la Micro-Finance systèmes de financement.
Les jeunes, comme les femmes constituent, la tranche la plus importante en
termes de volume de la population et la plus vulnérable en RDC, ils devraient
2. ATOUTS
donc bénéficier du même traitement.
2. Economiques
L’environnement de la reconstruction, de relance et de réhabilitation des
- Nouveaux investissements affaires en RDC détermine les opportunités à saisir pour se lancer dans la
création les emplois des jeunes. L’afflux des investissements nationaux et
- Programmes économiques du Gouvernement, étrangers dans un pays permet la création d’emplois et des revenus et relève
le niveau de vie de la population. Tout comme le Programme Economique du
Gouvernement ainsi que les différents programmes sectoriels initiés dans le
- Programmes sectoriels
but d’accélérer la croissance économique et de réduire la pauvreté au sein de
la population sont des opportunités à capitaliser et permettant en contrepartie
- Libéralisme économique déclaré d’initier des stratégies opérationnelles pour les micro-crédits en soutien, bien
entendu, à l’entrepreneuriat des jeunes.
3. Sociaux
- Majorité de la population pauvre La RDC a l’avantage de posséder une grande population des jeunes Cela est
un indice d’espoir pour son développement. Mais il faudrait, par contre,
- Forte demande des liquidités mieux capitaliser et canaliser cette énergie vers une croissance économique
effective. Il y a donc possibilité d’organiser un entrepreneuriat des jeunes
comme soutien à la réalisation d’un développement intégré.
- Approche genre

- Majorité des jeunes

- Proximité des liens sociaux

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CHAPITRE IV :
STRATEGIES OPERATIONNELLES FACILITANT LA CREATION ET LE
FINANCEMENT DES MICRO-ENTREPRISES DES JEUNES

Ce dernier chapitre de l’étude porte sur les stratégies opérationnelles facilitant la création des
micro-entreprises des jeunes et leur financement. Il comprend trois sections. La première
aborde les axes d’appuis nécessaires à une bonne politique de création et de financement des
micros-entreprises des jeunes, la deuxième propose la matrice des actions stratégiques
opérationnelles et les recommandations pour une meilleure politique d’auto-emploi et de
financement des activités productives par les jeunes et la troisième circonscrit les mécanismes
de mise en œuvre et de suivi-évaluation.

4.1. Axes d’appuis à la politique nationale de l’entrepreneuriat et de la micro-finance


des jeunes en RDC

Pour développer les conditions facilitant la création et le financement des micro-entreprises


chez les jeunes, il y a lieu d’instituer une politique ou mieux une stratégie nationale sur l’auto-
emploi des jeunes (l’entrepreneuriat des jeunes), proposée sous la forme d’un programme
national qui mettra en évidence, non seulement, les conditions et facilités administratives,
juridiques, fiscales et autres que les jeunes pourront mobiliser pour la mise en œuvre de leurs
micro-entreprises, mais également des stratégies d’accès direct de ces entrepreneurs aux micro-
crédits. Pour y parvenir, cette politique ou stratégie nationale devra s’appesantir sur quelques
axes d’appuis complémentaires, à savoir :

4.1.1. Nécessité d’un cadre réglementaire et institutionnel incitatif à


l’entrepreneuriat des jeunes

Nous l’avions signifié au chapitre 2 de cette étude, il n’existe pas de document de politique ou
de stratégie nationale relative à l’entrepreneuriat des jeunes. De même que pour
l’entrepreneuriat en général, il n’existe, non seulement, aucun texte de loi, ni des dispositions
juridiques et réglementaires en la matière, mais que les différents programmes initiés dans le
but de promouvoir la création d’emplois décents pour jeunes (CERPUDEC, PROCER…) ne
présentent pas des politiques structurées ou des stratégies opérationnelles de prise en charge
des jeunes par la création de leurs propres entreprises. Le concept de l’entrepreneuriat des
jeunes est confiné dans ces programmes et reste souvent des slogans sans contenu réel.
L’élaboration de la politique ou de la stratégie nationale sur l’entrepreneuriat des jeunes,
nécessite une approche participative et concertée de manière à :

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- Impliquer les jeunes tant universitaires que non universitaires et marginalisés (jeunes
désœuvrés) dans l’élaboration d’un cadre légal et/ou réglementaire en la matière. En
claire, il s’agit de constituer des ateliers regroupant ces jeunes (urbain, péri-urbain et
rural) de façon à recueillir auprès d’eux leurs considérations sur la problématique
soulevée et ce qu’ils pensent être des pistes des solutions possibles à leurs problèmes ;
- Impliquer les Ministères, Institutions nationales et Agences multinationales concernées
par les problèmes de la jeunesse, de sa formation, de son éducation et son travail
(emploi) autour de la mise en œuvre d’une réglementation ad hoc en matière de
l’entrepreneuriat des jeunes ;
- Initier des plans d’actions sectoriels basés sur la politique et/ou la stratégie nationale en
matière d’entrepreneuriat des jeunes et de mobilisation des dispositifs d’appuis au
financement d’emplois des jeunes ;
- Faire la promotion de la stratégie nationale initiée et la vulgariser dans les milieux des
premiers concernés (encadré n°06) : les Jeunes universitaires, non universitaires,
désœuvrés, soldats démobilisés, jeunes urbains, jeunes péri-urbains, jeunes ruraux….
Encadré n°06 : Politique de réinsertion des personnes affectées par la guerre (démobilisées,
déplacées, rapatriés, enfants soldats, enfant de la rue) dans le système économique

La meilleure approche de réinsertion est une approche globale centrée sur l’emploi et ayant comme
composantes principales : des programmes de promotion de l’emploi indépendant ou rémunérés, le
développement de petites et de micro entreprises ; de construction et de réhabilitation des
infrastructures à haute intensité de main d’œuvre (HIMO) ; d’activités génératrices des revenus
(AGR), et une formation professionnelle visant a identifier les possibilités d’emploi.
Dans la plupart des cas les démobilisés devraient opter pour la création d’emploi par eux-mêmes. Pour
mieux les aider dans ce sens, l’orientation professionnelle pour le choix des domaines de formation et
d’activités doit être précédée par une analyse approfondie du marché local et des filières d’emplois
dans les milieux de réinsertion, afin de ne leur offrir que les opportunités réalistes de leur milieu de
réinsertion.
Conformément à la stratégie nationale de réinsertion (SNR), le secteur agricole (agriculture, élevage,
pêche et activités connexes) devrait absorber la plus grande partie des démobilisés. Les emplois
indépendants dans des activités non agricoles du secteur rural, urbain et non structuré constituent une
alternative plausible aux activités du secteur agricole. Cela peut conduire à la création d’une petite
entreprise, d’un commerce, ou d’une coopérative. Dans ce cas, une formation à la gestion, à
l’éducation coopérative, un développement des qualifications nécessaires, des services conseil et de
soutien technique pourraient s’avérer indispensables. Il est évident que l’apport du programme de
création d’emplois décents à travers l’entrepreneuriat coopératif avec le PNDR se trouve focalisé dans
la piste de la réinsertion économique.

TMBP Source : Programme CERPUDEC-RDC 53 Toute reproduction interdite


Cependant, s’agissant de la réglementation, il y a lieu de noter que plus les démarches
administratives sont accessibles, faciles, simples et rapides, plus on a la chance de voir aboutir
la création et le développement des micro-entreprises des jeunes. Il est également intéressant de
réduire le coût de la conformité à la réglementation publique. L'État peut par exemple mettre en
place des centres de services à « guichet unique » où peuvent s'adresser les jeunes créateurs
pour obtenir de l'aide ou l’accompagnement à la création. Les aider à remplir les formalités
d’usages à la création d’entreprises, notamment, en utilisant les nouvelles techniques de
l’information (formulaires électroniques...)

4.1.2. Nécessité d’un cadre réglementaire et institutionnel incitatif à la micro-finance


des jeunes

Comme rappelé plus haut, la micro-finance s’appuie sur un texte juridique portant instruction
n°1 mise à jour du 18 décembre 2005 aux IMFs. Cette instruction n’incite pas les IMFs à la
promotion de la micro-finance des jeunes. De même, les dispositions portant sur les conditions
d’agrément des IMFs auprès de la Banque Centrale du Congo (BCC) n’ont pas prévues des
conditions incitatives à la promotion de la micro-finance des jeunes
La stratégie nationale de la micro-finance initiée en avril 2008 à la suite du Forum National sur
la micro-finance en RDC n’a pas encore fait l’objet d’une loi nationale instituant sur la micro-
finance. Il y a donc nécessité :
- De disposer des moyens pour la mise en œuvre de la stratégie nationale ;
- De prendre en compte le volet « jeunes » dans la réglementation à venir ;
- De par sa nouvelle approche d’inclusivité, de déployer l’activité de la micro-finance sur
toute l’étendue de la RDC ;

- D’accélérer la réforme du régime fiscal, en l’adaptant à la problématique d’auto-emploi


des jeunes ;

- D’initier des produits ou dispositifs financiers spécifiques pour les jeunes


entrepreneurs ;

- De revoir les conditions d’accès au Fonds de Garanti par les IMF, au Programme
d’Appui au Système de Micro-Finance (PASMIF) ;

- D’améliorer le climat des affaires


- D’initier une loi sur la création/reprise d’entreprises en RDC

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4.1.3. Nécessité d’atteler la formation à l’emploi des jeunes

Les innombrables faiblesses dans le management et le fonctionnellement du système éducatif


congolais sont à la base de l’adéquation entre la formation et l’emploi des jeunes. Cette
adéquation résulte, bien attendu, de l’environnement de crise multiforme que connaît la RDC
depuis plus de deux décennies et dans lequel évolue le système éducatif congolais en général et
ceux de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel (EPSP) et de l’Enseignement
Supérieur et Universitaire (ESU) en particulier. Réfléchissant sur le défi de la qualité de
l’éducation scolaire en RDC, Max KUPELESA affirme que « une mauvaise école est le virus le
plus dommageable dans un contexte de sous-développement chronique. Les moyens utilisés
contre le Sida doivent être quadruplés pour réédifier l’école efficace en RDC »

En effet, il est reconnu que plusieurs partenaires interviennent directement dans le


fonctionnement, l’organisation et le financement du système éducatif congolais. On peut
retrouver d’une part les parents, l’Etat, les Entreprises, les ONG et les partenaires bilatéraux et
multilatéraux qui forment à des degrés divers le premier niveau du pyramide du système
éducatif congolais, en organisant et en pourvoyant les moyens nécessaires à la production des
connaissances et, d’autre part, les étudiants, les enseignants et les établissements qui forment
le second niveau du pyramide, en produisant de la connaissance. Cependant, tout en sachant
que l’accès au système éducatif congolais est payant à tous les niveaux, la scolarisation des
jeunes est fonction de la capacité de leurs familles (parents) de payer les frais d’études. L’Etat
et les autres partenaires se sont désengagés faute des moyens. Or, nous reconnaissons que c’est
les parents (la famille) qui constituent le groupe le plus vulnérable de la population, car ils sont
les principales victimes de la pauvreté de masse qui ronge plus de la moitié de la population
congolaise. Si, on demandait à l’étudiant – jeune (sans ressources) de payer sa propre
formation, il va de soi qu’il n’y arrivera pas et cherchera une formation « à la qui va vite » non
socialisante et sans intérêt professionnel.
La RDC, qui a grandement besoin d’entrepreneurs pour créer et développer des entreprises et,
donc, créer des emplois, a tout intérêt que son système éducatif joue un grand rôle dans l’éveil
des élèves et des étudiants à l’entrepreneuriat et dans la préparation des futurs entrepreneurs. Il
y a donc nécessité d’atteler la formation que les jeunes reçoivent à l’emploi futur qu’ils
exerceront (Tableau 10). Il s’agira en conséquence:
- De professionnaliser les programmes de formation à partir du secondaire ;
- D’instaurer de manière formelle la collaboration entre le système d’enseignement et le
monde du travail ;
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- D’initier les étudiants – jeunes aux mécanismes de création, de gestion d’entreprises et
de montage des projets productifs ;
- De vulgariser au travers du système éducatif les dispositifs de micro-crédits disponibles
dans le cadre de l’entrepreneuriat des jeunes.
- De diversifier les objectifs du programme d’enseignement de manière à permettre un
développement d’activités axées sur l’entrepreneuriat des jeunes
- D’initier dans le système d’éducation universitaire national des enseignements sur la
portée d’une approche de programme d’incubation d’entreprises qui est un système
novateur conçu pour aider les entrepreneurs à développer des entreprises, qu'elles soient
jeunes ou à l'étape de la création. Un tel programme cherche à créer des liens entre le
talent, la technologie, le capital et le savoir-faire afin d'encourager l'entrepreneuriat, et
accélérer à la fois le développement des nouvelles entreprises et la commercialisation
des produits.
Tableau 13 : Difficultés rencontrées dans le recrutement des Agents de niveau supérieur et universitaire
Difficulté dans le recrutement Entreprises Institutions Total
Privées Publiques Nombre %
Aucune difficulté. Compétence de 10 6 21 37 25,87%
l’Administration Centrale et du Ministère (28,57% (15,79%) 30,00%)
de la Fonction publique
Faible niveau des rémunérations payées 0 4 18 22 15,38%
aux agents (0,00%) (10,53%) (25,71%)
Inadéquation entre la formation théorique 15 7 11 33 23,08%
et la formation pratique entre la (42,86%) (18,42%) (15,71%)
formation à l’ESU et l’emploi
Recrutement des agents sur base des 3 13 13 29 20,28%
critères subjectifs (recommandations (8,57%) (34,21%) (18,57)
interventions
Autres difficultés 7 8 70 22 15,38%
(20,00) (21,05%) (10,00%)
Total 35 38 70 143 100,00%
Le recrutement des agents de niveau supérieur et universitaire, d’après les données du tableau ci-dessous ; se
bute à trois types de difficultés mais qui se posent différemment d’une catégorie d’employeurs à une autre. Pour
les entreprises privées, la principale difficulté rencontrée dans le recrutement des diplômés de l’ESU, c’est
l’inadéquation entre la formation reçue à l’université, qui est généralement très théorique, et la réalité pratique en
milieu professionnel. Le recrutement sur base de critères subjectifs n’est pas beaucoup cité comme difficultés, et
surtout personne n’a soulevé la faiblesse du niveau des rémunérations comme obstacle dans le recrutement des
diplômés de l’ESU. Pour les entreprises publiques, les recommandations, les interventions, bref le recrutement
des agents sans profil et sans compétences requis, constituent la difficulté majeure dans le recrutement des
universitaires. Cette difficulté est soulevée dans 34,2% des réponses contre 18,4% pour le cas d’inadéquation
entre la formation et l’emploi. Enfin, pour les Institutions de l’Etat, comme on pouvait s’y attendre, la principale
difficulté de recruter les universitaires c’est la faiblesse des rémunérations payées aux Fonctionnaires et Agents
de l’Etat.

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Cette difficulté est citée dans 25,7% des réponses. La dernière difficulté, c’est le recrutement sur base des
critères subjectifs, cité dans 18,6% des réponses. En troisième lieu, vient l’inadéquation entre la formation et
l’emploi dans 15,7% des réponses. Dans l’ensemble, la première difficulté rencontrée par les employeurs en
recrutant les universitaires c’est l’inadéquation entre la formation donnée par les établissements supérieurs et
universitaires et l’emploi (23%) ; vient en deuxième position, le recours aux critères subjectifs (20,3%) et enfin
les mauvaises conditions salariales (15,4%). Il faut toutefois faire remarquer qu’un grand nombre d’employeurs,
10 sur 35 pour les entreprises privées, 6 sur 38 pour les entreprises publiques et 21 sur 70 pour les institutions
publiques n’ont signalé aucune difficulté dans le recrutement des cadres universitaires.

Source : Rapport d’étude Adéquation formation -Emploi en RDC

L’école étant ainsi le lieu par excellence pour cultiver l’esprit d’entreprise chez les jeunes, il est
ainsi devenu impérieux de coupler la formation générale à une formation spécifique sur
l’entrepreneuriat (encadré n°07) de manière à susciter chez les jeunes étudiants, futurs jeunes
entrepreneurs, l’esprit entrepreneurial et la dimension de prise de risque inhérente à tout esprit
de création des micro-entreprises

Encadré n° 07 : Regard sur l’enseignement de l’entrepreneuriat en RDC

L’enseignement de l’entrepreneuriat est quasi nul dans les écoles et les universités congolaises. Ceci
explique, sans doute, le fait que la culture de la création d’entreprise passe par la famille, et beaucoup
d’entrepreneurs congolais actuels n’ont fait acquérir les entreprises nationalisées. La culture de la création
d’entreprise ne passe pas encore par le système éducatif. On comprend mieux pourquoi la création
d’entreprise par des étudiants ou des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur et universitaire
représente un phénomène plus marginal dans la société congolaise.
Il conviendrait de réaliser une bonne étude identifiant les meilleures pratiques en matière d’enseignement
de l’entrepreneuriat afin de les diffuser plus largement dans les écoles les instituts supérieurs et les
universités de la RDC pour éviter d’aller chaque jour chercher des investisseurs à l’étranger. Et comme
notre économie n’est pas fameuse, les vrais et les bons entrepreneurs ne mordent jamais, et nous nous
retrouvons avec les plus mauvais profiteurs de l’Asie qui en sont encore au stade de l’exploitation des
Noirs. Ce n’est pas non avec une économie rudimentaire et informelle qu’on peut développer un pays
L’entrepreneuriat constitue une compétence de base qui doit être acquise à travers l’apprentissage tout au
long de la vie. Il convient donc de promouvoir l’enseignement de l’entrepreneuriat dans tous les niveaux
d’études, de l’école primaire à l’université afin de développer les qualités personnelles et de former à la
création et à la gestion de l’entreprise
Source : Max KUPELESA

4.1.4. Nécessité de définir des secteurs ou des filières à forts potentiels de création
d’activités durables et générateurs des revenus pour jeunes

Un programme de promotion d’emplois des jeunes par l’entrepreneuriat devra s’appuyer sur
l’existence des secteurs ou des filières porteurs des revenus pour les jeunes. En effet, selon
qu’ils viennent d’un milieu à un autre (urbain, péri - urbain, rural) ou de certaines conditions
sociales (jeunes de la rue, jeunes universitaires, non universitaires…), l’accès à un emploi,

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pourtant décent, peut être conditionné par certains facteurs liés soit à l’environnement dans
lequel vivent ces jeunes, soit à certaines conditions sociales auxquelles ils sont habitués. Un
jeune du milieu rural peut bien évoluer en agriculture, mais celui du milieu urbain aura du mal
à créer une micro-entreprise dans ce domaine. Il y a, donc, lieu de cibler des activités porteuses
vers lesquelles, les jeunes peuvent être orientés en tenant compte de ces différents facteurs. Ces
activités doivent être, non seulement, génératrices de revenus, mais aussi susceptibles de
promouvoir à la fois l’individu–jeune et de contribuer d’une façon ou d’une autre au
développement du milieu dans lequel vit ce jeune entrepreneur.

Les activités porteuses peuvent concernées les filières ou secteurs suivants pour lesquels des
études appropriées doivent être faites pour dégager notamment la part en volume susceptible
d’être consacré aux activités des jeunes et leur contribution réelle au Produit Intérieur Brut du
secteur. A titre indicatif ces filières ou secteurs peuvent être :
Tableau 14 : Quelques filières ou secteurs productives
N° Filières ou secteurs
1.  L’agriculture et Bois
2.  L’élevage
3.  Environnement
4.  Bâtiments et travaux publics
5.  Mines
6.  Pêche
7.  Artisanat

4.1.5. Nécessité de renforcer les capacités entrepreneuriales, managériales et


techniques des IMF existantes et des structures d’accompagnements des micro-
entreprises

La performance d’une organisation est fonction de la qualité de ses ressources humaines et


matérielles, Pour permettre aux IMF et aux structures d’accompagnements des micro-
entreprises d’atteindre leurs objectifs, les personnels des IMF et des structures intéressées par
l’accompagnement des jeunes doivent être formés et informés pour être performante.
Ce volet consistera à créer au niveau méso-économique (OPEC, SEPI, PASMIF, RIFIDEC)
deux observatoires : Observatoire de l’Entrepreneuriat des jeunes et Observatoire de la Micro-
finance des jeunes. Ces deux observatoires serviront des cellules de suivi-évaluation et se
comporteront comme des centres de services, d’informations structurantes et de formation pour
les IMF et les micro-entrepreneurs jeunes.

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4.2. Matrices des actions stratégiques opérationnelles pour une meilleure politique de
création et de financement des micro-entreprises des jeunes

La matrice ci-dessous présente les actions stratégiques opérationnelles en rapport avec les
objectifs principaux et spécifiques que poursuivent l’entrepreneuriat et la micro-finance des
Jeunes.
Chaque matrice présente d’abord, dans une première colonne, les objectifs globaux et
spécifiques que poursuivent chacun des deux domaines précités. Au regard de ces objectifs sont
présentés des actions prioritaires et stratégiques appropriées pour les deux domaines. En face
de de ces actions prioritaires et stratégiques sont exposés les résultats attendus et les
recommandations appropriées. .

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4.2.1. Matrice des Actions stratégiques opérationnelles et Recommandations pour une meilleure politique de création des micro-
entreprises des Jeunes en RDC

Tableau 15 Matrice des actions stratégiques et recommandations/Entrepreneuriat


ENTREPRENEURIAT DES JEUNES
Objectifs Actions Stratégiques Résultats attendus Recommandations
- Promouvoir l’emploi des - Mettre en œuvre la stratégie nationale - La stratégie nationale est rédigée et le - Associer les jeunes à l’élaboration de la
jeunes en matière de politique d’emploi des problème de chômage des jeunes est stratégie ou de la politique nationale en
jeunes qui prenne en compte la mis en exergue matière d’auto-emploi des jeunes
problématique de chômage des
jeunes
Objectifs - Création d’entreprises des - Elaborer un référentiel de création - Le référentiel de création d’entreprise - Rédiger les termes de référence du manuel
Globaux jeunes d’entreprises des jeunes des jeunes est crée - Valider ce manuel en atelier des jeunes
- Faire la promotion de ce référentiel à tous
les niveaux d’encadrement des jeunes ;
- Auto-prise en charge des jeunes - Sensibiliser les jeunes aux avantages - Les jeunes sont sensibilisés aux - Elaborer des dépliants qui reprennent ces
par eux-mêmes d’initiatives privées avantages d’initiatives personnelles avantages, mais aussi les problèmes
auxquels il faut faire face dans la gestion
d’une entreprise personnelle dont le risque,
l’incertitude….

- Création d’activités - Proposer des secteurs d’activités - Mise en œuvre d’un guide d’activités - Sélectionner les activités rentables pour les
Génératrices des revenus porteuses des revenus pour jeunes porteuses des revenus pour jeunes jeunes
entrepreneurs entrepreneurs
- Création d’emplois autonomes - Apprendre aux jeunes la gestion - Les jeunes sont initiés aux pratiques de - Elaborer des guides qui tiennent compte
autonome d’une activité personnelle la gestion d’activités autonomes des milieux de provenance des jeunes dans
la mesure où chaque milieu possède ses
particularités culturelles et que les activités
Objectifs de production peuvent ne pas être porteuses
Spécifiques de revenus de la même manière dans tous
les milieux.
- Mise en place des centres de - Mettre en place un guichet unique où - Réduction des coûts de la conformité à - Diffuser largement la création de ce
services pour jeunes peuvent s’adresser les jeunes la réglementation guichet unique
entrepreneurs créateurs pour monter leurs projets - Création d’un environnement favorable - Adapter le programme d’enseignement à
d’entreprises à tous les créateurs d’entreprises tous les niveaux en fonction de l’impératif
indépendamment de la nature de leur de création d’emplois autonomes
entreprise - Instaurer une mesure contraignante
obligeant tous les créateurs d’entreprises de
passer par les centres de service

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4.2.2. Matrice des Actions Stratégiques Opérationnelles et Recommandations pour une meilleure politique de financement des
Micro- entreprises des jeunes en RDC

Tableau 16 : Matrice des actions stratégiques opérationnelles et Recommandations/Micro-finance


MICRO FINANCE DES JEUNES
Objectifs Actions stratégiques Résultats attendus Indicateurs
- Elaborer une politique et une - Préparation et organisation des - L’adoption de la stratégie nationale - Des structures de micro-finance
législation nationale incitative ateliers provinciaux : organiser performantes octroient des crédits aux
à la micro finance des jeunes l’atelier national et élaborer le jeunes créateurs d’emploi
document de la politique nationale
- Les conditions d’agreement des IMFs et
COOPEC sont allégées
- Mettre sur pied des cadres - Etablir les termes de référence pour - Un cadre institutionnel adapté aux - les centres d’informations provinciaux
institutionnels la mise en œuvre du cadre exigences et aux besoins des jeunes est existent
institutionnel opérationnel
- Préparer les textes de création du
cadre institutionnel
- Créer une direction au niveau - Préparer les textes de création du - Le budget est établi et les moyens sont - Le fonds mixte est fonctionnel au sein de
de PASMIF pour une cellule de cadre institutionnel accordés PASMIF
Objectifs gestion de fond mixte et de - Adopter les textes par le - Le document unique des
immédiats renforcement des capacités des gouvernement conditionnalités est établi
jeunes entrepreneurs - Faire nommer le personnel ou cadres - Un manuel de vulgarisation de la
institutionnels politique nationale sur la micro finance
- Elaborer les programmes sectoriels des jeunes est disponible
- Etablir un budget opérationnel pour - Des programmes aux plans d’actions
la mise en œuvre de la stratégie sectoriels de promotion de la micro
nationale pour la micro finance des finance des jeunes sont disponibles
jeunes - Des textes de lois incitatives à la micro
- Mise en place d’un document unique finance et à l’auto emploi des jeunes
des conditions d’accès des jeunes aux sont adoptés
micro-crédits - Un rapport sur les filières porteuses est
- Elaborer une étude faisant ressortir disponible
les mécanismes financiers et - Les centres d’informations provinciaux
comptables permettant d’évaluer le sur les filières porteuses existent
coût de l’activité en référence au
nombre total de jeunes à appuyer par
an
- Elaborer les documents juridiques
pour règlementer le secteur et le
faire adopter au niveau du

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Gouvernement
- Former le personnel à cette tache
- Organiser un séminaire en vue de
présenter les conclusions à toutes les
parties prenantes
- Identifier l’ensemble des - Mener les études sur les activités de - Les promoteurs ont accès aux informations
activités porteuses pour le l’économie informelle sur les activités porteuses des valeurs
financement - Sélectionner les activités à forte - Les centres d’informations provinciaux sur
rentabilité pour les jeunes les filières porteuses et les conditions
- Consigner ces activités dans un d’octroi des prêts sont connus
registre
- Multiplier et diffuser largement le
document
- Installer le centre d’informations et
de formation des jeunes sur les
filières porteuses dans chaque
province et sur la création d’emploi
- Concevoir les kits de vulgarisation
- Former le personnel des Ministères
concernés par la création d’emploi
dans les directions provinciales
- Equiper le personnel avec les kits
- Formuler, de manière participative,
la politique en incluant toutes les
parties prenantes (Etat, Associations
des jeunes, les partenaires au
développement etc.)
- Faire une large diffusion de ce
document

- Elaborer une politique qui - Identifier les 25.000 jeunes à appuyer - Un document de politique de - Existence d’une politique sur la micro
permet à 25.000 jeunes de créer - Installer les dispositifs d’incubation financement de l’auto emploi des finance
les emplois grâce aux micro- dans toutes les provinces jeunes est disponible - L’effectif de jeunes entrepreneurs
crédits - Former les jeunes et les accompagner - 25.000 jeunes sont incubés ou encore bénéficiaires des micro-crédits existe
dans la création d’entreprises financés pour la création d’emploi
- Intégrer les enseignements et - Sélectionner les matières pouvant - Un rapport sur le séminaire national - La maitrise des secteurs porteurs par les
les pratiques de la micro rentrer dans le programme d’enseignements et des pratiques de la jeunes qui veulent entreprendre.
finance t de l’entrepreneuriat - Sélectionner les domaines porteurs micro finance et de l’entrepreneuriat - Fort désir et forte demande pour ce qui
dans le programme scolaire et intéressant les jeunes est disponible concerne la création d’emploi par les
universitaire en vue de - Elaborer le programme d’intégration - Un programme national sur la pratique jeunes grâces aux micro-crédits
développer la culture de et l’enseignement de a micro-finance et

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l’épargne et l’entrepreneuriat - Planifier la formation des étudiants à de l’entrepreneuriat est disponible.
chez les jeunes tous les niveaux - Le rapport de faisabilité existe
- Concevoir les manuels appropriés - Les documents de gestion adoptés et en
- Vulgariser les manuels auprès des application
utilisateurs - Le fond est mobilisé
- Evaluer la formation sur le terrain - Les fonctionnaires sont formés à la
tache
- Le système de crédit spécial aux jeunes
est fonctionnel
- Déclencher ou soutenir le - Adopter la stratégie nationale sur - La stratégie se prononce clairement sur
développement économique et micro-finance en tenant compte de l’entrepreneuriat des jeunes.
social en encourageant les l’impératif de promotion de
activités entrepreneuriales des l’entrepreneuriat des jeunes
jeunes

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4.3. Mécanisme de mise en œuvre et de suivi-évaluation

Face à des objectifs identifiées et des actions stratégiques et recommandations préconisées pour
chacune des problématiques sous études, il s’avère nécessaire de mettre en place des
mécanismes de mise en œuvre et de suivi – évaluation. En d’autres termes, il est indispensable
de mettre en place des dispositifs d’accompagnement pour consolider ces objectifs et ces
stratégies. Cette dernière section aborde ainsi deux points, portant respectivement sur les
mécanismes de mise en œuvre des actions stratégiques et recommandations (4.3.1) et les
mécanismes de suivi-évaluation (4.3.2)

4.3.1. Mécanismes de mise en œuvre des actions stratégiques et recommandations


préconisées

Trois mécanismes de mise en œuvre peuvent être préconisés, à savoir :

1. la constitution d’un comité d’animation de la stratégie de prise en charge des jeunes par
l’auto-emploi et le financement de leurs activités, comme volet de la stratégie nationale
de l’emploi des jeunes en RDC

2. le renforcement des capacités des structures d’appuis principales et/ou secondaires et


des cellules de suivi-évaluation

3. l’identification des partenaires potentiels à la mise en œuvre des actions et stratégies et


de la mobilisation des fonds nécessaires au financement de ces actions et stratégies

A. Constitution d’un comité d’animation de la stratégie

Ce comité d’animation aura pour rôle :

- la coordination des actions au niveau des structures d’appuis principales


(Ministère du travail et Prévoyance sociale, Ministère de la jeunesse, Ministère
de l’industrie, Petites et Moyennes Entreprises et Artisanat, Ministère de
l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel, Ministère de
l’Enseignement supérieur et universitaire, Ministère de l’agriculture et
développement Rural, Ministère des affaires sociales…) et secondaires (ONEM,
COPEMECO, FEC, FENAPEC, OPEC, FPI, INS, ONG et Autres partenaires
multilatéraux) à la stratégie nationale à l’emploi des jeunes ;
- de veiller à la mise en œuvre, au suivi-évaluation, au niveau des cellules, des
actions prioritaires et des stratégies ad hoc initiées à cet effet pour favoriser
l’auto-emploi des jeunes (entrepreneuriat des jeunes) ;

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- de réorienter, au besoin, la mise en œuvre des stratégies et actions prioritaires
préconisées

B. Renforcement des capacités des structures d’appuis

Ce renforcement consiste notamment à la mise à niveau et à la dotation des moyens matériels


et financiers indispensables pour permettre une meilleure mise en œuvre des stratégies et
d’actions prioritaires préconisées. La mise à niveau évoquée peut requérir une formation
appropriée des ressources humaines en charge de l’animation des structures principales,
secondaires et des cellules de suivi-évaluation. Tandis que la dotation consiste à mettre à la
disposition de ces structures des outils nécessaires à l’exécution des actions et stratégies
arrêtées.

C. Identification des partenaires potentiels

Ce volet consiste à répertorier tous les intervenants internes et externes qui peuvent contribuer
au financement des actions prioritaires préconisées et au pilotage des stratégies initiées.

4.3.2. Mécanismes de suivi – évaluation

La mise en œuvre de la stratégie requiert aussi la mise en place d’un système de suivi régulier
et permanent pour chacun des axes d’appuis stratégiques et d’actions prioritaires retenus. Ceci
implique notamment :
- la collecte des informations et des données générées par le processus d’exécution de la
stratégie, de manière à étudier des facteurs qui déterminent ou empêchent les résultats
- le traitement des informations ou des données afin d’initier des décisions correctives qui
s’imposent ;
- la mise sur pied d’une centrale «d’informations structurantes» c’est-à-dire l’information
riche capable d’ouvrir des opportunités, de permettre l’évaluation de l’efficacité ou non
des mesures prises, des actions préconisées et des stratégies initiées susceptibles
d’apporter des corrections à opérer pour la réalisation des objectifs. Ce suivi se fera à
l’aide des indicateurs préalablement établis et approuvés.

Alors que le suivi est destiné à adapter l’action aux circonstances, l’évaluation sert davantage à
apprécier les objectifs fixés et la stratégie choisie. Aussi, l’évaluation de la politique et/ou de la
stratégie mise en place contribuera à l’amélioration de l’efficacité. Concrètement, elle
permettra :

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- la comparaison des résultats obtenus aux objectifs fixés
- l’interprétation des écarts constatés
- la proposition des mesures correctives.

4.3.3. Cadre institutionnel intégré de mise en œuvre et de suivi-évaluation de la


politique et/ou de la stratégie nationale entrepreneuriat/micro-finance des
jeunes

Nous proposons ci-dessous le schéma opératoire représentant le cadrage institutionnel unique


de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation de la stratégie nationale de l’entrepreneuriat et la
microfinance des jeunes en RDC
Fig.3 : Cadrage institutionnel de mise en œuvre et de suivi-évaluation de la politique ou de la stratégie
nationale entrepreneuriat/micro finance

Structures d’Appuis Principales


Organes délibérants nationaux

Structures d’appuis Organes délibérants provinciaux


secondaires

Cellule de suivi- Cellule de suivi


Observatoire de Observatoire de la Micro-
Evaluation/Entrepreneuriat évaluation/Micro
l’Entrepreneuriat des jeunes Finance des jeunes finance

Centrale d’informations Organe Technique Centrale d’informations Organes Technique


structurantes structurantes

Les structures d’appuis principales (Ministères) qui siègent au niveau national constituent des
organes délibérants nationaux au regard de la stratégie nationale initiée. Elles sont appuyées par
les structures secondaires (institutions publiques, secteur privé et Société civile).
Deux observatoires de l’entrepreneuriat et de la micro-finance des jeunes sont mis en place et
constituent des cadres de concertations entre les parties intéressées à la problématique de
l’emploi des jeunes et de son financement. Ils auront pour rôle de :
- faire vivre la réglementation et adapter les textes, les procédures et leur application
concrète à la réalité ;

- définir les conditions spécifiques de la mise en œuvre des lignes de crédit pour jeunes :
politique de crédit et d’épargne, implantation géographique, instruments de gestion et
de suivi et d’évaluation ;

- garantir le bon usage et la bonne fin des crédits distribués ainsi que la pérennisation des
IMFs et des micro-entreprises créées par les jeunes.

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CONCLUSION GENERALE

La problématique de l’entrepreneuriat et de la micro-finance des jeunes telle que abordée dans


cette étude appelle à une conclusion sommaire suivante :

1. la RDC ne dispose pas d’une loi sur l’entrepreneuriat et la micro finance en général et
sur l’entrepreneuriat et la micro finance des jeunes en particulier ;

2. la création d’entreprises en RDC est soumise à des procédures juridico-légales et


réglementaires qui sont une succession d’actes isolés;

3. Ces procédures ne se préoccupent pas des dispositifs d’incitation en faveur de l’emploi


des jeunes. Ce volet de « jeunes entrepreneurs » est tout simplement ignoré dans la
pratique légale et réglementaire des affaires au Congo ;

4. Bien que plusieurs politiques socio-économiques actuelles vantent et suscitent les


merveilles de l’entrepreneuriat, de l’auto-emploi et de la micro finance en général
comme une des solutions à la pauvreté de masse qui ronge la population congolaise,
mais elles ne proposent pas des programmes structurés sur la prise en charge des jeunes
par la création et le financement de leurs propres activités ;

5. Il y a lieu d’organiser ces secteurs par une réglementation appropriée qui mettent en
évidence l’intérêt pour l’Etat d’intégrer les jeunes dans le processus de développement
en favorisant la culture de l’esprit entrepreneurial et l’inclusivité de toutes les couches
de la population au micro-crédit. C’est ici où toute l’importance de l’approche
d’incubation d’entreprise devra être mise à contribution pour aider les jeunes à créer et
s’épanouir par leurs propres efforts, leur propres initiatives de créativité et
d’innovation ;

6. L’Ecole et la Famille ont ainsi un rôle important à jouer pour réussir une telle stratégie.
Elles doivent par conséquent œuvrées ensemble dans les orientations à imprimer pour le
recentrage des efforts que fournis l’Etat dans la reconstruction-réhabilitation et relance
de l’économie du pays ;

7. Des dispositifs d’accompagnement des micro-entreprises et des IMFs érigés en


observatoires de l’entrepreneuriat et de la micro finance des jeunes peuvent être initiés
pour le pilotage, le suivi et l’évaluation des actions opérationnelles mises en places.

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BIBLIOGRAPHIE

1. Facultés Catholiques de Kinshasa : Quelle économie pour le Zaïre, Actes du XIème


séminaire scientifique, Kinshasa 1996 ;

2. Pierre Mbambi Mazebo/BIT, Programme d’urgence de création d’emplois, Mécanismes


de financement, janvier 2002

3. MAKABU ma KENDA, T. ; MBA, M. ; MERCERON, S. et TORELLI, C. (2005).


« Secteur informel urbain en République Démocratique du Congo : Performance,
Insertion, Perspectives : Principaux résultats de la phase 2 de l’enquête 1-2-3, 2004-
2005 », Document de travail (DT 2007-15), Développement, institutions et analyses à
long termes, (DIAL)

4. R.D.C., Programme Multisectoriel d’Urgence de Reconstruction et de Réhabilitation


(PMURR) Volumes 1 et 2, Ministère du plan, Kinshasa, mai 2002

5. R.D.C. : Document de la stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté


(DSCRP), Ministère du plan, Kinshasa, Juillet 2006

6. CADICEC-Information No.79/80 : Micro-entreprise, stratégie de lutte conte la


pauvreté, Kinshasa 2000 ;

7. Dominique Gentil et Yves Fournier, Les paysans peuvent-ils devenir Banquiers ?


Epargne et crédit en Afrique, Syros, Paris 1993

8. MINTRAPESOC/BIT/PNUD : Programme d’Urgence de Création d’Emplois et de


Revenus en RDC, janvier 2002

9. MINDEVRUR/BIT/PNUD, Programme de création d’emplois ruraux et péri urbain


décent à travers l’entrepreneuriat coopératif en RDC
(CERPUDEC), décembre 2004

10. Youth Developpement Network, Manuel de Mentorship des jeunes entrepreneurs,


Kinshasa 2005

TMBP 68 Toute reproduction interdite


11. MIN ESU/M. MATINGU et E. K. MATONDO, Adéquation Formation – Emploi en
RDC, Kinshasa, mars 2006

12. Francis Chigunta, l’Entrepreneuriat chez les jeunes : relever les grand défis
stratégiques, EDG 2000

13. RDC, Programme Minimum de Partenariat pour la Transition et la Relance, Kinshasa


2005

14. Ministère du Plan, Monographie de la Province du Bas Congo, Avril 2005

15. Rapport Mondial sur la jeunesse 2005.

16. Bulletins trimestriels de PASMIF N° 2 mars 2008

17. Document de la Stratégie Nationale de la Micro-Finance

18. FEDERATION DES ENTREPRISES DU CONGO (2007), « Etat des lieux de


l’économie congolaise : Problèmes et pistes des solutions pour la relance économique
de la République Démocratique du Congo », Kinshasa, Mars.

19. GLOBAL ENTREPRENEURSHIP MONITOR OU PROJET DE SUIVI GLOBAL DE


L’ENTREPRENEURIAT, Rapports 2006, 2007, 2008, 2009, 2010

20. CABINET DU GOUVERNEUR DE PROVINCE (2005), « Conférence Economique du


Bas-Congo, Assises sur la Stratégie de Réduction de la Pauvreté et le Partenariat avec le
Secteur Privé, Rapport Final

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ANNEXE : TERMES DE REFERENCE DE L’ETUDE

Termes de référence

1. Contexte et justification

1. L'ampleur et les conséquences du chômage et du sous-emploi des jeunes en RDC ne peuvent laisser indifférents,
étant donné la prépondérance des jeunes dans la population active. En effet, sur une population active évaluée à
27.390.000, les jeunes représentent 53%, soit 14.437.000 personnes. Bien que les statistiques fiables fassent défaut,
en partie du fait qu'un grand nombre des jeunes sont manifestement sous-employés et contraints de travailler dans
des conditions médiocres dans le secteur informel, on estime que le taux de chômage chez les jeunes d'Afrique
Subsaharienne est trois fois plus élevé que chez les adultes plus âgés.

2. C'est à juste titre que les Autorités Publiques de la République Démocratique du Congo ont retenu l'emploi
comme l'une des priorités du programme gouvernemental. L'importance accordée à la promotion de l'emploi fait que
celui-ci a donné lieu à plusieurs programmes sectoriels à savoir: le Programme de Création d'Emplois et de Revenus
(PROCER), le Programme de création d'emplois décents ruraux et péri urbains par l'entrepreneuriat coopératif
(CERPUDEC) et plus récemment, une série de stratégies préconisées en marge du Forum National sur l'Emploi
(FNE) dans le but de promouvoir l'emploi, de réduire la pauvreté et de créer les conditions d'un développement
durable.

3. Sur le plan international, outre le Plan d'Action du Sommet extraordinaire de l'Union Africaine de Ouagadougou,
la promotion de l'emploi des jeunes s'inscrit en ligne droite de l'Initiative du Secrétaire Général des Nations Unies
d'encourager la mise en place des réseaux pour l'emploi des jeunes (Youth Employment Network/YEN). La RDC
s'est portée volontaile de faire partie des pays chefs de file de ce réseau, et par ce fait, s'est engagée à mettre en
œuvre les Directives à l'intention des pays chef de file contenues dans l'annexe au Rapport du Secrétaire Général des
Nations Unies sur la Promotion de l'Emploi des Jeunes concernant l'établissement d'un inventaire et d'un Plan
d'Action National sur l'Emploi des jeunes.

4. En vue d'appuyer le Gouvernement de la RDC dans l'effort de création d'emplois décents et utiles pour les jeunes
en République Démocratique du Congo, le Bureau International du Travail et le Programme des Nations Unies pour
le Développement ont lancé en septembre 2007, un Programme Conjoint d'Appui à l'emploi des jeunes dont la
première phase qui est en cours d'exécution devra aboutir à la formulation et l'adoption d'un Plan d'Action National
pour l'emploi des jeunes, la mobilisation des ressources de financement du Programme conjoint et la mise sur pied
d'un cadre permanent de concertation et d'animation pour des partenaires nationaux et internationaux concernés par
la problématique de l'emploi des Jeunes.

BUREAU INTERNATIONAL DU TM V AIL Original Contrat de Collaboration Extérieure Emploi Jeunes RDC Page 2 de 4

2. Objectif

5. L'objectif de la présente consultation est de faire un état des lieux complet de la problématique de
l'entrepreneuriat et de la micro finance des jeunes en R.D.C.

3. Tâches du Consultant

Sous la Supervision du Coordonnateur National du Projet, le Consultant travaillera en étroite collaboration


avec le Comité de Pilotage du Programme Conjoint d'Appui à l'Emploi des Jeunes. Etant donné l'ampleur de
l'étude, M. Tomi Mvemba (Consultant principal) bénéficiera de l'appui de Madame Lompole Bawayi du
Ministère de l'Industrie, Petite et Moyenne Entreprise (Consultante associée). En outre, en sa qualité de
Consultant principal, M. Tomi Mvemba sera chargé de concevoir la méthodologie et le plan de travail et
d'élaborer le rapport synthèse de la consultation.

De manière spécifique, le Consultant aura à accomplir les tâches suivantes:

Passer en revue les mesures et dispositions légales, juridiques


et institutionnelles en rapport avec l'entrepreneuriat et la
micro finance des jeunes.
Faire l'état de lieux de la problématique de l'entrepreneuriat et de la micro
finance des jeunes en RDC en se basant sur les études existantes et des
enquêtes à mener.

TMBP 70 Toute reproduction interdite


Identifier les principales contraintes structurelles, juridiques et autres qui empêchent les jeunes tant en
milieu rural, péri urbain qu'urbain à accéder au financement de leurs projets de création des micros,
petites et moyennes entreprises.

4. Résultats attendus

A l'issue de la consultation, le Consultant devra soumettre un rapport synthèse comprenant:

- Un état des lieux de la problématique de l'entrepreneuriat des jeunes.


- Un état des lieux de la situation des institutions de la micro finance des jèunes en RDC.
- Une stratégie opérationnelle facilitant aux jeunes l'accès au financement
5. Durée

La présente consultation a une durée de 30 jours.

6. Profil

Avoir au moins une licence ou un diplôme équivalent en sciences économiques, gestion


financière ou bancaire, administration des affaires, planification ou science de développement;
Avoir une expérience avérée dans les domaines de l'entrepreneuriat et de la micro finance ainsi
que du marché de travail congolais;
Disposer des connaissances éprouvées sur la problématique de
l'emploi en RDC ; Maîtriser parfaitement les techniques
d'enquête et de sondage;
Avoir travaillé ou participé au processus d'élaboration des plans d'action, programmes
sectoriels ou nationaux; Etre capable de travailler sous pression;
Connaître les procédures administratives du SNU

"BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL Original Contrat de Collaboration Extérieure Emploi Jeunes RDC Page 3 de 4

• 2. Les services devront être complétés et le travail livré au plus tard le 15/07/ 2008 date à laquelle expirera le
présent contrat.

3. Lors de l'achèvement des services à la satisfaction du Directeur général, le BIT paiera au collaborateur extérieur le
montant de: ……..$US (…………………….. US) comprenant un montant forfaitaire de $US de frais de
recherche (transport, communication et reproduction document) et ……… $US (Grade SC-8,Classe 5)
correspondant à ses
honoraires qui représentent sa seule rémunération et qui couvrent tous les frais divers tels que frais de sténographie,
etc. Le collaborateur extérieur n'aura pas droit, en quelque circonstance que ce soit, à d'autre paiement que celui qui
est expressément prévu ci-dessus.

4. Ce paiement s'effectuera selon les modalités suivantes:


……$US : A la signature du contrat; forfait couvrant les frais de recherche (transport, communication et
reproduction document)
……. $US : Soit 40% des honoraires payables lors du dépôt du rapport préliminaire.
……. $US : Soit 60% des honoraires payables l'acceptation du rapport final de l'étude par le BIT.

5. Les clauses générales reproduites au verso font partie intégrante du présent contrat.

Dispositions complémentaires et observations, s'il y a lieu:

J'atteste par la présente être protégé(e) par des assurances qui me couvrent de façon adéquate en cas de décès, d'accident OLi
de maladie pouvant survenir pendant la période au cours de laquelle j'assumerai les obligations découlant du présent contrat,
étant entendu que le BIT n'assume aucune responsabilité au titre de ces risques.

Toudjidi N. Andemel Directeur Bureau de l'OIT À Kinshasa ~ Signé par le Collaborateur extérieur: Tomi Mvemba
Kinshasa, le 14 juin 2008

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