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Version révisée, juin 2006.
des salles de classe pléthoriques (jusqu à 150 élèves) dans les grandes villes et
l’interruption des cours en cas d’intempéries, faute de constructions fiables ; le
manque de manuels, de matériels didactiques et de bibliothèques sont d’autres
problèmes à soulever ; l’insuffisance de personnel enseignant qualifié engendre le
recrutement d’enseignants suppléants sans formation pédagogique ; la suspension de
la formation initiale systématique des nouveaux enseignants s’impose dans le cadre du
programme d’ajustement structurel ; le manque de moyens pour une réforme profonde
des programmes et des méthodes d’enseignement devenus obsolètes sont à relever ;
l’irrégularité de salaires du personnel enseignant et la faiblesse du pouvoir d’achat des
parents qui ne peuvent plus soutenir la scolarisation de leurs enfants représentent des
insuffisances, qui sont : la baisse générale du niveau de vie, une démobilisation du
personnel enseignant et une inadéquation de la formation avec l’emploi.
Le système d’éducation a subi plusieurs réformes dont celle de 1972 qui a été
interrompue par la guerre en 1979. De 1982 à 1989, l’objectif a été de redémarrer le
système éducatif. En 1989, comme les objectifs de la relance ont été atteints, le
Gouvernement a fait le diagnostic de la situation générale du pays. De nombreuses
insuffisances dans le système éducatif ont été constatées, en particulier l’inadéquation
de la formation avec le marché de l’emploi.
Le Tchad n’a pas encore les moyens nécessaires, les infrastructures et les
ressources humaines suffisants pour rendre obligatoire la scolarité.
L’Inspection générale des services est une nouvelle institution mise en place
en 1997 avec rang et prérogative d’une Direction générale de l’administration
centrale. Elle est une structure d’inspection et de contrôle de l’ensemble des services
centraux et extérieurs relevant du Ministère de l’éducation nationale.
Enseignement préprimaire
Enseignement primaire
Enseignement secondaire
L’âge d’accès à l’enseignement secondaire est 12 à 15 ans et la durée des études est
de sept ans. Au niveau du premier cycle de l’enseignement secondaire général, d’une
durée de quatre ans, c’est le brevet d’études du premier cycle (BEPC) qui sanctionne
la formation. Au second cycle, d’une durée de trois ans, à la fin de l’année terminale
le baccalauréat est le diplôme délivré. Dans l’enseignement secondaire technique et
professionnel, les certificats sanctionnant les études sont : au premier cycle, d’une
durée de trois ans, le certificat d’aptitude professionnelle (CAP) ; au second cycle,
d’une durée de trois ans, le baccalauréat de technicien.
A tous les niveaux l’année académique dure neuf mois, d’octobre à juin,
l’année scolaire étant repartie pour l’enseignement primaire en trois trimestres ; pour
l’enseignement secondaire et supérieur, en deux semestres.
Le financement de l’éducation
Les dépenses publiques de l’éducation ont pour source de financement le budget de
l’Etat par l’intermédiaire du Ministère de tutelle. Le Ministère du développement rural
organise également des activités d’éducation des adultes et l’alphabétisation dans les
zones rurales. Mais la part budgétaire est insignifiante.
Bourses
Intérieur Extérieur
1994 = 870 000 000 1994 = 50 000 000
1995 = 870 000 000 1995 = 50 000 000
1996 = 870 000 000 1996 = 50 000 000
Le processus éducatif
Les programmes d’enseignement au Tchad hérités de la colonisation n’ont pas évolué
malgré la volonté soutenue pour de leur reforme. Elaborés depuis 1962, les
programmes actuellement en vigueur ont été réajustés en 1987. Cependant, des voix
s’élèvent de façon persistante pour réclamer une réforme à tous les niveaux du
système éducatifs pour les adapter aux réalités socio-culturelles, économiques et à
l’évolutions des sciences et technologies.
Dans la mise en œuvre de l’arrêté n° 126, il est signalé la rédaction des textes
de porté générale dont les principes généraux sont énoncés en ces termes : l’élève sera
sensibilisé aux problèmes de l’environnement, de l’hygiène et de la sécurité ; les
contenus des programmes reflèteront les préoccupations socio-économiques et
culturelles de l’environnement de l’élève ; l’élève sera placé au centre du système
éducatif où seront développés le goût de l’effort et le plaisir de la connaissance.
L’enseignement préprimaire
Les matières sont décidées au niveau national. Le nombre d’élèves par classe
est 25. Le système d’évaluation en vigueur est le test permettant de savoir si l’enfant
peut passer au niveau supérieur ou non.
L’enseignement primaire
Au primaire, le nombre moyen d’élèves par classe est de 62 avec cependant des
disparité : 47 élèves par classe en province dans les zones peu peuplées, et 150 par
classe dans les grandes villes. En 2000-2001, le réseau scolaire se composait de 4.028
écoles dont 2.185 publiques, 1.545 communautaires et 298 privées.
Le taux d’abandon au niveau primaire est de 21,5 % dont 23,6 % pour les
filles et 17,1 % pour les garçons. En 1993-1994, il était de 9,2 % dont 13 % pour les
filles et 7,3 % pour les garçons. Comme on le voit, les taux de 1994-1995 sont
nettement plus élevés que ceux de l’année précédente. Les causes sont multiples :
grèves répétées des enseignants les années précédentes ayant entraîné le
découragement des élèves ; effets de l’année blanche de 1992-1993 ; enfants orientés
par les parents vers les travaux champêtres, l’élevage et autre activités familiales.
C’est le cas en particulier pour les filles qui quittent plus massivement. Celles-ci, en
plus des activités domestiques sont souvent obligées d’accepter des mariages
précoces. En 2000-2001 le taux de promotion du primaire a été de 63,3 %.
L’enseignement secondaire
Concernant les matières décidées au niveau local, que ce soit au niveau primaire ou
secondaire, les écoles associées à l’UNESCO introduisent de manière
transdisciplinaire et pluridisciplinaire des thèmes et des activités sur la protection de
l’environnement, les respects des droits de l’homme, la compréhension et la tolérance.
Certaines écoles privées introduisent dans leur programme des préceptes religieux
(Islam, Christianisme).
Le nombre moyen d’élèves par classe est de 74, avec des contrastes allant de
16 élèves par classe dans les zones peu peuplées à 130 élèves par classe dans les
grandes agglomérations.
Pour le secondaire, les taux de redoublement sont de 23,1 % dont 21,7 % pour
les filles. Les redoublements les plus importants observés concernent, pour les deux
cycles, les élèves en bout de cycle et devant passer un examen pour aller plus loin.
Les taux d’abandon en 1994-1995 sont de 12,8 % dont 13,5 % pour les filles. Au
niveau du secondaire général les filles ne représentent que 20,4 % des effectifs
globaux en 1998-1999. Pour l’enseignement secondaire général les taux brut et net de
scolarisation pour l’année scolaire 2000-2001 sont respectivement de 14,2 % et 10 %
contre 11,9 % et 8 % en 1999-2000. En 2000-2001 on a dénombré 159.640 élèves au
secondaire général dont seulement 36.802 filles représentant une proportion de 23,1 %
inégalement reparties dans les deux cycles : 24,9 % au premier cycle et 20,3 % au
second cycle. L’implantation des établissements d’enseignement se caractérise par
une inégale répartition des infrastructures éducatives sur l’ensemble du pays. En effet,
57,7 % des établissements secondaires sont situés en milieu urbain. Par contre les
Collèges d’Enseignement secondaire général se retrouvent à plus de 56% implantés
dans les milieux ruraux.
L’évaluation des apprentissages des élèves est menée par les enseignants. Le
processus d’auto-évaluation des apprenants est presque oublié. Il est reconnu que les
résultats de l’évaluation des apprentissages doivent renseigner les élèves, les parents
d’élèves, les enseignants et les institutions sur le niveau de travail de l’élève afin de
leur permettre de prendre des décisions. Les meilleurs rendements demeurent
l’objectif recherché. L’on constate malheureusement que dans le système éducatif les
résultats de l’évaluation des apprentissages ne servent qu’à sanctionner élèves et
étudiants : admission en classes supérieure, redoublement ou exclusion. Les pratiques
évaluatives sont donc obsolètes car ni les programmes de formation initiale des
enseignants ni ceux de la formation continue ne prennent suffisamment en compte
l’évaluation des apprentissages.
L’enseignement supérieur
La gestion du système d’enseignement supérieur et l’autonomie des établissements,
notamment dans la gestion des ressources financières sont des points abordés ci-après.
L’Université de N’Djamena sur le plan du fonctionnement, gère ses ressources
financières et matérielles d’une manière autonome. Ses fonds proviennent du budget
de l’Etat, des inscriptions et des subventions extérieures. L’Institut supérieur des
sciences de l’éducation jouit du même régime de gestion, ainsi que l’Ecole nationale
des travaux publics.
Université de N’Djamena :
Les programmes d’ajustement structurel signés avec les bailleurs de fond ont
contraint le gouvernement à bloquer des recrutements dans la fonction publique sauf
pour le Ministère de l’éducation nationale au niveau de l’enseignement élémentaire et
la santé.
Bien qu’il n’y ait pas de chiffres précis sur le chômage il apparaît de plus en
plus évident qu’il y a un paradoxe entre d’un côté des diplômés qui ne trouvent pas
aisément de débouchés et de l’autre des entreprises qui affirment ne pas trouver la
main d’œuvre qualifiée dont elles ont besoin, paradoxe pouvant être analysé en terme
d’inadéquation de l’offre par rapport à la demande. Ce qui se traduit par un fort
chômage des diplômés sortant de l’Université de N’Djamena et de l’Ecole nationale
des travaux publics. Les secteurs de l’économie de la gestion et sciences juridiques
sont les plus touchés. Les entreprises sont peu nombreuses et leur demande ne
correspond pas souvent à l’offre. Pour enseigner, il n’y a plus de recrutement direct à
partir des diplômés des universités comme c’était le cas auparavant. Il faut passer un
concours pour entrer à l’Institut supérieur des sciences de l’éducation. Etant données
ces difficultés d’embauche, les concours d’entrée dans les écoles professionnelles ne
se font plus que par promotion, c’est-à-dire tous les trois ou quatre ans, sauf en ce qui
concerne la formation continue.
L’éducation spéciale
L’éducation spéciale est un sous-système qui regroupe peu d’institutions. L’Ecole
évangélique tchadienne des sourds a comme effectif 52 élèves et les programmes sont
le programme scolaire officiel et le langage gestuel.
L’enseignement privé
L’enseignement privé, placé sous le contrôle du Ministère de l’éducation nationale est
dispensé en conformité avec les lois et règlements en vigueur et avec les dispositions
législatives et réglementaires de l’enseignement public. L’enseignement privé est
réglementé par le décret n° 225/PR.ENC du 4 octobre 1971 portant réglementation de
l’enseignement privé. Une éducation religieuse peut être donnée aux élèves d’une
manière facultative et en dehors des horaires d’enseignement.
L’Institut supérieur de gestion est un établissement privé qui jouit d’une totale
liberté de gestion car ses fonds lui sont propres.
Les locaux en matériaux durables sont insuffisants. Les salles de classe en dur
ne représentent que 30 % de l’ensemble des salles de classes construites pour la
plupart par les parents d’élèves avec des matériaux périssables renouvelables chaque
année et ne protégeant que sommairement des intempéries. Dans l’enseignement
secondaire, les classes en matériaux durables constituent 59 % de l’ensemble. Dans
l’enseignement supérieur, les salles de classe font cruellement défaut, surtout à
l’Université qui continue à travailler avec ses capacités d’il y a vingt ans alors que les
effectifs se sont multipliés par dix. Les transports pour les élèves n’existent pas.
Des cuisines scolaires existent dans tous les établissements publics situés en
zone sahélienne, ainsi que dans la capitale pour aider les élèves nécessiteux du fait des
aléas climatiques ou de l’éloignement des parents. C’est un projet du Programme
alimentaire mondiale (PAM) en vigueur depuis le début des années 1980.
Quant au matériel didactique, les manuels scolaires sont très insuffisants car si
on prend matière par matière on trouve :
Le pouvoir d’achat, très faible, des parents d’élèves ne leur permet pas
d’acheter les manuels qui coûtent très cher avec la dévaluation du franc CFA. Ceux
qui sont disponibles sont fournis par l’Etat.
accueille des jeunes de tous âges dont notamment ceux qui sont sans famille et ceux
qui ont quitté la leur pour une raison ou une autre. Dès l’arrivée au centre, un
diagnostic est établi pour chaque enfant. Si le problème qui le sépare de sa famille,
pour ceux qui en ont une, est facile à solutionner, les responsables du centre prennent
contact avec la famille pour résoudre le litige.
Le personnel enseignant
Pour enseigner dans le préprimaire, il faut une formation de jardinière d’enfants et
d’assistants sociaux. Pour l’enseignement primaire, la formation d’instituteurs et
instituteurs-adjoints est nécessaire, celle de conseiller pédagogique pour le suivi
pédagogique et la formation continue, celle d’inspecteurs de l’enseignement primaire
pour l’inspection.
Les effectifs de 2000-2001 sont de 1.930 étudiants (513 étudiants dont 149
femmes en 1994-1995).
Les effectifs des enseignants exerçant aux différents niveaux et dans les types
d’enseignement selon le niveau de leurs diplômes et leur formation pédagogique se
répartissent ainsi :
• primaire : MF = 8.905, F = 632 ; 4.752 dont 562 femmes qui ont suivi une
formation pédagogique.
Pour le diplôme du second degré, le total des enseignants est de 1.907 dont 94
femmes (1.907 dont 80 femmes qui ont suivi une formation pédagogique).
Dans le secondaire général, le total des enseignants est de 1.893 dont 85 femmes
(1.798 dont 72 femmes ont une formation). En 1999-2000, on compte 3.988
enseignants. Ils sont majoritairement sans formation qualifiante, soit 52,3 %. Près de
40 % des enseignants sont concentrés dans l’unique ancienne préfecture du Chari-
Baguirmi. La population enseignante est constituée de 4 % de femmes.
Dans le secondaire technique et professionnel, le total des enseignants est de 121 (109
dont 8 femmes ont une formation).
Les salaires des enseignants obéissent à la même réglementation que ceux des
autres fonctionnaires de la fonction publique. Mais ces salaires sont nettement
inférieurs, à diplôme égal, aux salaires attribués dans le secteur privé. Toutefois
depuis 1995, les enseignants qui ont obtenu un statut particulier avec quelques
avantages dont une augmentation salariale de 40 % gagnent pour le moment un salaire
supérieur de 10 % par rapport aux autres fonctionnaires, l’augmentation spéciale
n’ayant été appliquée qu à 10 %. Il n’y a pas de ségrégation salariale avec les femmes
enseignantes.
Les enseignants sont recrutés sur concours d’entrée dans les écoles normales
sur la base de certains diplômes ou ancienneté dans la fonction :
Les enseignants ont la possibilité d’accéder à des grades supérieurs grâce à des
concours internes d’entrée dans les écoles normales du pays. L’avancement à
l’échelon supérieur se fait presque automatiquement tous les deux ans, sauf mauvaises
notes du supérieur hiérarchique.
Références
Banque mondiale ; Pôle de Dakar d'analyse sectorielle en éducation de l'UNESCO-
BREDA. Elements de diagnostic du système éducatif Tchadien. Pour une politique
éducative nouvelle. Juillet 2005.