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La loi n° 71-36 du 3 juin 1971 portant orientation de l’Education nationale, a défini les objectifs
que le Sénégal libre assignait à l’éducation.
Ces objectifs, résumés à l’article premier, demeurent encore valables aujourd’hui. Comment, en
effet, ne pas souscrire aux affirmations selon laquelle l’Education nationale doit tendre :
1. « à élever le niveau culturel de la nation »
2. « à former des hommes et des femmes libres, capables de créer les conditions de leur
épanouissement à tous les niveaux, de contribuer au développement des sciences et de
la technique et d’apporter des solutions efficaces aux problèmes du développement
national » ?
Mais, si la volonté qui animait alors le législateur de faire de l’Education nationale un instrument
apte « à préparer les conditions d’un développement intégral assumé par la nation toute
entière » et dont la mission constante est de maintenir l’ensemble de la nation dans le courant
du progrès contemporain et a également animé les responsables chargés de mettre en œuvre
la politique éducative du pays, il faut reconnaître que tous les espoirs dans la rénovation de
notre système éducatif inaugurée en 1971 n’ont pas été comblés.
Malgré la croissance continue des effectifs, trop nombreux sont les enfants qui ne peuvent
bénéficier de l’instruction à laquelle ils ont droit ; de ce point de vue, l’enseignement moyen
pratique qui devrait accueillir les élèves issus de l’enseignement élémentaire non reçus dans les
collèges est resté à un état pour ainsi dire embryonnaire et ne répond pas, de très loin, à l’idée
généreuse qui l’avait fait créer. L’utilisation de nos langues nationales à l’école n’a pas dépassé
le stade expérimental et des différentes réformes des programmes n’ont pas supprimé le
caractère à bien des égards extraverti de notre enseignement. Enfin, la prééminence de la
théorie sur la pratique dans les contenus et les méthodes comme celle de la formation initiale
sur la formation continue, empêche notre système éducatif de répondre pleinement aux
exigences de notre développement.
C’est ainsi que les états généraux de l’Education et de la formation, réunis à l’initiative du Chef
de l’Etat en janvier 1981, se sont fait l’écho d’un profond malaise, pour ne pas dire d’une crise,
traversant l’ensemble de notre école, ressenti par tous les acteurs de l’éducation, élèves,
parents et enseignants.
Même si le constat global d’échec dressé lors de ces journées mémorables a été durci, du fait
même de la déception éprouvée par beaucoup après dix années d’application de la loi de 1971,
et s’il faut nuancer le jugement négatif porté sur notre système éducatif, en portant en particulier
à son crédit le souci constant qui a été jusqu’à présent le sien de maintenir un haut niveau des
études et une grande qualité des formations dispensées, il n’en demeure pas moins que, sous
bien des aspects, notre école se trouve mal adaptée aux réalités nationales dominées par les
exigences du développement.
Les Etats généraux de l’Education et de la Formation concluaient à la nécessité « d’une refonte
radicale de notre système éducatif, dans la perspective d’une nouvelle école plus conforme aux
aspirations profondes du peuple sénégalais, à la maitrise des conditions scientifiques et
techniques de notre développement intégral, à la démocratie, à la justice sociale, à la paix, au
progrès humain ».
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De la libre discussion menée au sein des Etats généraux, sont sorties des propositions de
réforme qui ont été unanimement adoptées par les participants, représentants de toutes les
couches et de toutes les tendances de la population. Approfondies et précisées au cours des
travaux de la Commission Nationale de Réforme de l’Education et de la Formation, ces
propositions ont été soumises au Président de la République et, pour la plupart, retenues par le
Gouvernement.
Les grandes lignes de l’Ecole nouvelle se trouvent donc tracées, et le cadre établi par la loi
d’orientation de 1971 se révèle désormais inadéquat, moins dans ses dispositions générales
que dans l’organisation qu’il retenait pour notre système éducatif. Par ailleurs, la réflexion
menée par la commission nationale de Réforme a permis de souligner certaines lacunes du
texte de 1971 ou fait ressortir la nécessité de préciser certaines orientations. Une refonte de la
loi d’orientation de l’Education nationale s’imposait donc.
Le présent projet de loi, rappelant et précisant les finalités de l’Education, définit le nouvel
organigramme de l’école en même temps qu’il assigne des objectifs particuliers à chacune des
composantes et des étapes du système éducatif, tant pour ce qui est du secteur formel que du
secteur informel.
Les finalités les plus générales de l’Education nationale consistent à en faire un instrument
capable de préparer les conditions d’un développement intégral, assumé par la nation toute
entière, de promouvoir les valeurs dans lesquelles la nation se reconnaît, d’élever le niveau
culturel de l’ensemble de la population.
C’est dire que l’éducation voulue par le Sénégal est nationale, démocratique et populaire.
Cette volonté se traduit tout d’abord par l’option résolue en faveur d’une éducation généraliste
accueillant de plus en plus d’enfants dans les structures formelles et s’ouvrant largement, par
les structures non formelles, à tous ceux qui n’ont pu fréquenter l’école ou qui ont dû la quitter à
un moment quelconque de leur cursus scolaire.
Il s’agit ensuite d’affirmer le souci que doit avoir l’Ecole d’ancrer les enfants qui lui sont confiés
dans les valeurs culturelles et morales dans laquelle la nation trouve le fondement de son
identité et de son unité afin de prémunir contre les risques d’aliénation et leur faire prendre
conscience de toutes les richesses dont ils sont à la fois héritiers et promoteurs. Ces valeurs et
ces richesses sont celles du Sénégal ; ce sont aussi celles de l’Afrique toute entière, que l’Ecole
a pour mission de faire connaitre et aimer, en apportant ainsi sa contribution à la construction
de l’unité africaine.
Par ailleurs, il s’agit pour l’Ecole nouvelle, sur la base des principes de la laïcité de l’Etat et
selon les modalités définies par la loi, de favoriser l’émergence et la promotion d’établissements
privés susceptibles de dispenser un enseignement religieux tel qu’il réponde à l’attente des
parents et des élèves.
De même, afin de tenir compte du milieu où l’enfant qui entre à l’école a grandi, de faciliter ses
premiers apprentissages et de prendre en charge notre culture au moyen de l’instrument qui en
permet le mieux l’expression, l’Ecole nouvelle, chargée d’assurer la maîtrise de la langue
officielle, assure la promotion de nos langues nationales.
Par ailleurs, afin de répondre aux défis posés par le développement, l’école nouvelle institue
une liaison entre l’école et la vie, la théorie et la pratique, l’enseignement et la production, elle
vise à favoriser l’intégration de l’élève dans la vie professionnelle à travers toute une série de
dispositifs qui vont de l’initiation aux techniques élémentaires pour les plus jeunes à la
découverte du monde de la production pour les plus âgés, elle se met au service de la
formation permanente et du perfectionnement professionnel de tous les acteurs économiques.
En ce sens vont les dispositions qui instituent un enseignement polyvalent unique et qui
repoussent au niveau de l’enseignement secondaire et professionnel la différenciation entre
différents types d’enseignements et différentes filières, entre lesquelles des passerelles
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permettent d’ailleurs les passages nécessaires.
Les objectifs que voilà appellent, pour être atteints, une organisation telle qu’elle permette à
tous de recevoir l’éducation à laquelle ils peuvent prétendre, telle aussi qu’aucune des voies
qu’ils empruntent ne conduisent à une impasse scolaire ou professionnelle.
Dans cette perspective, l’éducation spéciale permet la réinsertion scolaire et sociale des jeunes
handicapés et participe ainsi à l’égalisation des chances que vise un système démocratique
d’enseignement.
L’orientation scolaire et professionnelle enfin, dont l’importance est désormais reconnue
explicitement contribue, par l’évaluation globale de l’élève qui lui échoit et l’éducation des choix
qu’elle pratique, à renforcer la démocratisation de notre école en favorisant l’épanouissement
des potentialités de chacun.
Le nouvel organigramme de l’Ecole se présente donc comme suit :
- un cycle fondamental, divisé en une éducation préscolaire et un enseignement
polyvalent, comprenant successivement un enseignement élémentaire et un
enseignement moyen ;
- un cycle secondaire et professionnel, subdivisé en un enseignement secondaire et une
formation professionnelle ;
- un enseignement supérieur.
Les structures de l’éducation spéciale, celles de l’orientation scolaire et professionnelle ainsi
que les structures de l’éducation non formelle s’articulent à tous les niveaux, au système
proprement scolaire.
Dans le souci de cohérence et d’efficacité, la nécessité d’une coordination de toutes les
structures et actions d’éducation est explicitée, tant au niveau national qu’aux différents niveaux
décentralisés.
Enfin, les exigences démocratiques conduisent à affirmer que la gestion de l’Ecole requiert la
participation active de tous les acteurs impliqués dans l’œuvre d’éducation et de formation.
Telles sont, en résumé, les grandes orientations que nous nous proposons de donner à l’Ecole
nouvelle, afin de renforcer son action au service du développement et l’accord qu’elle doit
entretenir avec la société dont elle a pour mission de faire partager des idéaux, les règles et les
lois, en même temps qu’elle doit contribuer à l’améliorer dans le sens de toujours plus de
justice, de dignité et de liberté.
L’Assemblée nationale a délibéré et adopté en sa séance du mercredi 30 janvier 1991,
Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :
Article premier.
L’Education nationale, au sens de la présente loi, tend :
1. à préparer les conditions d’un développement intégral, assumé par la nation toute
entière : elle a pour but de former des hommes et des femmes capables de travailler
efficacement à la construction du pays ; elle porte un intérêt particulier aux problèmes
économiques sociaux et culturels rencontrés par le Sénégal dans son effort de
développement et elle garde un souci constant de mettre les formations qu’elle dispense
en relation avec ces problèmes et leurs solutions.
2. à promouvoir les valeurs dans lesquelles la nation se reconnaît : elle est éducation pour
la liberté, la démocratie pluraliste et le respect des droits de l’homme, développant le
sens moral et civique de ceux qu’elle forme, elle vise à en faire des hommes et des
femmes dévoués au bien commun respectueux des lois et des règles de la vie sociale et
œuvrant à les améliorer dans le sens de la justice, de l’équité et du respect mutuel.
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3. à élever le niveau culturel de la population : elle permet aux hommes et aux femmes
qu’elle forme d’acquérir les connaissances nécessaires à leur insertion harmonieuse
dans la communauté et à leur participation active à la vie de la nation ; elle leur fournit
un instrument de réflexion, leur permettant d’exercer un jugement ; participant à
l’avancée des sciences et des techniques, elle maintient la nation dans le courant du
progrès contemporain.
Article 2.
L’Education nationale contribue à faire acquérir la capacité de transformer le milieu et la société
et aide chacun à épanouir ses potentialités :
1. en assurant une formation qui lie l’école à la vie, la théorie à la pratique, l’enseignement
à la production, conçue comme activité éducative devant contribuer au développement
des facultés intellectuelles et de l’habileté manuelle des enseignés, tout en les préparant
à une insertion harmonieuse dans la vie professionnelle ;
2. en adaptant ses contenus, objectifs et méthodes aux besoins spécifiques des
enseignés, en fonction des âges, des étapes de l’enseignement, des filières les plus
aptes à l’épanouissement optimal de leurs possibilités ;
3. en établissant, entre les différentes filières et les différents paliers de l’éducation, les
passerelles permettant la réorientation et les promotions souhaitées et jugées légitimes ;
4. en mettant en place une éducation spéciale qui prend en charge les victimes des
différends handicaps ou inadaptations pour réaliser leur intégration ou réinsertion
scolaires et sociales.
Article 3.
L’Education nationale est placée sous la responsabilité de l’Etat, qui garantit aux citoyens la
réalité du droit à l’éducation par la mise en place d’un système de formation.
Les collectivités locales et publiques contribuent à l’effort de l’Etat en matière d’éducation.
L’initiative privée, individuelle ou collective peut, dans les conditions définies par la loi, concourir
à l’œuvre d’éducation et de formation.
L’Etat est garant de la qualité de l’éducation et de la formation, ainsi que des titres décernés. Il
contrôle les niveaux de l’éducation et de la formation.
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Article 5.
L’Education nationale est démocratique. Elle donne à tous des chances égales de réussite.
Elle s’inspire du droit reconnu à tout être humain de recevoir l’instruction et la formation
correspondant à ses aptitudes sans discrimination de sexe, d’origine sociale, de race, d’ethnie,
de religion ou de nationalité.
Article 6.
L’Education nationale est sénégalaise et africaine développant l’enseignement des langues
nationales, instruments privilégies pour donner aux enseignés un contact vivant avec leur
culture et les enraciner dans leur histoire, elle forme un Sénégalais conscient de son
appartenance et de son identité.
Dispensant une connaissance approfondie de l’histoire et des cultures africaines, dont elle met
en valeur toutes les richesses et sous les apports au patrimoine universel, l’Education nationale
souligne les solidarités du continent et cultive le sens de l’unité africaine.
L’éducation nationale reflète également l’appartenance du Sénégal à la communauté de culture
des pays francophones en même temps qu’elle est ouverte sur les valeurs de civilisation
universelle et qu’elle inscrit dans les grands courants du monde contemporain, par là, elle
développe l’esprit de coopération et de paix entre les hommes.
Article 7.
L’Education nationale est permanente et au service du peuple sénégalais : elle vise l’éradication
complète et définitive de l’analphabétisme, ainsi que le perfectionnement professionnel et la
promotion sociale de tous les citoyens, pour l’amélioration des conditions d’existence et
d’emploi et l’élévation de la productivité du travail.
Article. 8.
Le système scolaire et universitaire est organisé en différents cycles, fixés ainsi qu’il suit, selon
l’âge des enseignés et le type de formation recherchée :
- un cycle fondamental ;
- un cycle secondaire et professionnel ;
- un enseignement supérieur.
La durée des différents cycles et de leurs subdivisions est par fixée décret.
Les structures de l’orientation scolaire et professionnelle et de l’éducation spéciale sont
organisées en tant que parties intégrantes du système éducatif.
Article. 9.
Le cycle fondamental est subdivisé en une éducation préscolaire et un enseignement
polyvalent unique, comprenant successivement un enseignement élémentaire et un
enseignement moyen.
A l’issue de ce cycle, l’élève est muni des éléments essentiels pour son adaptation ultérieure à
la vie professionnelle. Il accède, le cas échéant, au cycle secondaire et professionnel.
Article 10.
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L’éducation préscolaire accueille les jeunes enfants qui n’ont pas atteint l’âge de la scolarité
dans l’enseignement polyvalent.
L’objet de l’éducation préscolaire est :
- d’ancrer les enfants dans les langues et les valeurs culturelles nationales, en vue de
consolider leur identité et de les prémunir contre les risques d’aliénation culturelle ;
- de favoriser le développement de leurs différentes aptitudes psychomotrices,
intellectuelles et sociales, pour leur permettre d’épanouir leur personnalité propre et de
construire les bases des apprentissages scolaires.
Article 11.
L’enseignement élémentaire polyvalent à pour objet :
- d’éveiller l’esprit de l’enfant par des activités propres à permettre l’émergence et
l’épanouissement de ses potentialités intellectuelles d’observation, d’expérimentation et
d’analyse notamment. ainsi que de ses potentialités sensorielles motrices et affectives.
- d’enraciner l’enfant dans la culture et les valeurs nationales ;
- de faire acquérir à l’enfant la maîtrise des éléments de base de la pensée logique et
mathématique, ainsi que celle des instruments de l’expression et de la communication ;
- de revaloriser le travail manuel et d’initier l’enfant aux techniques élémentaires
impliquées dans les activités de production.
- de veiller aux intérêts et activités artistiques culturels, physiques et sportifs pour le plein
épanouissement de la personnalité de l’enfant ;
- de contribuer, avec la famille notamment, à assurer l’éducation sociale, morale et
civique de l’enfant.
Article 12.
L’enseignement moyen polyvalent a pour objet :
- de parfaire le développement chez l’élève des capacités d’observation,
d’expérimentation, de recherche, d’action pratique, de réflexion, d’explication,
d’analyse, de synthèse, de jugement, d’invention et de création ;
- de renforcer la maîtrise de la pensée logique et mathématique de l’élève, d’enrichir
ses instruments d’expression et d’étendre ses capacités de communication ;
- d’effacer la hiérarchie entre activités théoriques et activités pratiques, de familiariser
l’élève avec les différents aspects du monde du travail et de l’initier aux activités
productives ;
- d’approfondir l’intérêt et les dispositions de l’élève pour les activités artistiques,
culturelles, physiques et sportives ;
- de contribuer à compléter l’éducation sociale, morale et civique de l’élève.
Article 13.
Le cycle secondaire et professionnel reçoit les élèves issus de l’enseignement polyvalent qui
désirent poursuivre leurs études et qui sont aptes à le faire.
Il comporte un enseignement secondaire et une formation professionnelle entre lesquels
existent les passerelles permettant les réorientations convenables.
A l’issue du cycle secondaire et professionnel, les élèves accèdent soit à l’activité
professionnelle, soit à l’enseignement supérieur.
Article 14.
L’Enseignement secondaire, général ou technique, donne aux élèves les connaissances et
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aptitudes nécessaires pour accès aux différentes filières de l’enseignement supérieur, tout en
enrichissant et approfondissant la formation acquise antérieurement.
Son objet est :
- de donner aux élèves une formation solide dans les disciplines fondamentales de la
science, de la technique et de la culture.
- de faire acquérir aux élèves une maîtrise suffisante des méthodes de la recherche
scientifique et technique ;
- d’approfondir les connaissances qu’ont les élèves des processus de production ;
- de familiariser les élèves avec les grandes œuvres de la culture nationale, de la
culture africaine, de la francophonie et de la culture universelle.
Article 15.
La formation professionnelle dispensée dans des écoles professionnelles moyennes ou en
apprentissage, prépare à l’entrée dans la vie active en faisant acquérir aux élèves les
connaissances, aptitudes et compétences théoriques et pratiques nécessaires à la maîtrise et à
l’exercice d’un métier déterminé.
Les formes, contenus et objectifs de la formation professionnelle varient suivant les exigences
propres aux différents métiers et les structures où elle est dispensée sont modulées selon les
besoins et moyens nationaux.
Article 16.
L’enseignement supérieur vise à former les agents de développement dont le Sénégal et
l’Afrique ont besoin pour jouer un rôle significatif dans la création et le développement de la
pensée et de la science universelles.
1° il a pour mission :
- de former les personnels de haut niveau, scientifiquement et techniquement qualifiés,
adaptés au contexte africain et du monde contemporain, conscients de leur
responsabilité vis à vis de leurs peuples et capables de les servir avec dévouement ;
- de développer la recherche dans toutes les disciplines de la science, de la technique
et de la culture ;
- de mobiliser l’ensemble des ressources intellectuelles au service du développement
économique et culturel du Sénégal et de l’Afrique, et de participer à la solution des
problèmes nationaux et continentaux,
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- d’étudier et d’élaborer les voies d’une stratégie de développement endogène et
autocentré en participant notamment à l’élaboration, l’application et l’évaluation des
plans nationaux, sous-régionaux et régionaux de développement ;
- d’instituer des modèles d’enseignement, de recherche et de formation qui lient la
théorie à la pratique dans le cadre de rapports équilibrés entre la réflexion et l’action ;
- de promouvoir la formation d’une identité culturelle et d’une conscience nationales et
africaines en favorisant chez ceux qu’il forme la prise de conscience des problèmes
liés à l’histoire et au développement des sociétés africaines et de la solidarité des
nations et des économies du continent.
Article 17.
L’éducation permanente de base, destinée à accueillir ceux qui n’ont pu fréquenter ou qui ont
dû quitter, à un moment ou à un autre, les structures proprement scolaires, est organisée selon
deux niveaux :
1° à un premier niveau, elle vise à satisfaire les besoins en formation des communautés de
base ; elle a pour objectifs :
- l’alphabétisation de masse ;
- l’information et la formation initiales nécessaires à l’exercice d’un métier ou d’une
fonction sociale ;
- l’initiation eux techniques de mise en valeur de production, de gestion et de
communication ;
- l’éducation et la formation nécessaire à l’amélioration des conditions d’existence
(santé, alimentation, habitat) ;
2° à un second niveau, par les écoles professionnelles, les cours du soir, les cours par
correspondance, l’éducation permanente vise le recyclage, le perfectionnement et l’élévation du
niveau culturel des citoyens dotés d’une formation professionnelle ; elle leur permet d’actualiser
et d’enrichir leurs connaissances et leur formation en vue de leur promotion sociale.
Elle joue en outre un rôle d information et d’animation dans le processus d’adaptation des
profils d’emplois à l’évolution économique et de mise en place de solutions pratiques aux
problèmes posés par le développement économique et social.
Article 18.
L’orientation scolaire et professionnelle, qu’il s’agisse des modalités d’évaluation des
procédures de passage d’une classe à l’autre ou d’un cycle à l’autre, des examens et des
concours, ou de l’orientation proprement dite entre les différentes filières, formelles et non
formelles, et vers l’éducation spéciale, se fonde, à tous les niveaux, sur le souci permanent de
doter chacun des possibilités les plus larges d’éducation, pour l’épanouissement optimal de ses
potentialités et de sa personnalité, et sur le respect scrupuleux des exigences démocratiques
d’équité et de transparence.
Elle a pour objectifs :
- l’évaluation continue et globale de l’élève tout au long de sa scolarité ;
- la recherche de solutions aux problèmes d’inadaptation ;
- l’éclairage des choix, grâce à une large information adaptée à tous les niveaux, sur les
études et les professions accessibles ;
- la participation à l’évaluation objective du système éducatif.
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Chapitre 7 : L’éducation spéciale
Article 19.
L’éducation spéciale, partie intégrante du système éducatif, assure la prise en charge médicale,
psychologique et pédagogique des enfants présentant un handicap de nature à entraver le
déroulement normal de leur scolarité ou de leur formation.
Son objet est de dispenser aux jeunes handicapés une éducation adaptée à leurs besoins et à
leurs possibilités, en vue de leur assurer l’évolution la meilleure, soit par l’intégration dans les
structures scolaires ou de formations communes, soit par une préparation spéciale, adaptée
aux activités professionnelles qui leur sont accessibles.
Article 20.
Les structures centrales chargées d’impulser, d’élaborer, d’organiser et de suivre les actions
d’éducation, de formation, d’enseignement et de recherche sont coordonnées au niveau
national.
Aux différents niveaux décentralisés, des structures de direction et d’administration sont
chargées de coordonner, de contrôler et d’assurer la cohérence et l’efficacité des structures et
actions d’éducation, en liaison avec les autorités administratives et les collectivités locales
intéressées.
Cette coordination, accompagnée d’une évaluation régulière dans tous les secteurs et à tous
les niveaux du système éducatif, vise à garder à ce dernier la souplesse pour s’adapter
constamment aux exigences du développement.
Article 21.
La gestion des infrastructures, des moyens et des personnels de l’Education nationale, est
fondée sur les principes de démocratie, d’objectivité et de compétence.
A cet effet, des organes consultatifs sont institués pour que soient associés, dans les domaines
dont il à connaître, les partenaires de l’Education nationale, parents d’élèves, enseignants,
étudiants et élèves.
Article 22.
Les modalités d’application de la présente loi sont fixées par décret.
Article 23.
Sont abrogées toutes les dispositions contraires à la présente loi et notamment la loi
d’orientation de l’Education nationale n° 71-36 du 3 juin 1971.
Abdou Diouf
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