Le Cycéon, Breuvage Rituel Des Mystères D'éleusis
Le Cycéon, Breuvage Rituel Des Mystères D'éleusis
Le Cycéon, Breuvage Rituel Des Mystères D'éleusis
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Le Cycéon,
pa r Armand D ELATT E
(1) Ka(Jn 7"0 0';1,871P.« ' E'Awo(v{wl' p.uO'1]p{WII' ~ JI'7}OUVGa, tmov 'TOI' IWKt:wva,
ip('(loap.H'os a7Ti.:OliJ-1Jv t:ls I\U).(10011 f(a~ il( Ko).&801) fis KlC1T1jI'D.
ÉÀafJov (1( K[(]Tl/S,
Ce texte a été rep ris pa r EUSEBE, Praep . ev., II, 3. 35. Vo ici le texte correspondant
d' ARNOB E ,Ad.", gentes, V 26 : leiunav'i atquc ebibi cyceOllem,' ex cis/a sumpsi
et in calathum misi: auePi mysus, in cist1tlam tYMwnisi. On remarquera l'ab
sence de l'équivalen t de l pYc'aaftEYos. Autre mention de l'e mploi du cycéon dans les
o mystèr es éleu siniens: ÉP I PHANE, F idei expos., ra.
n P R INGSHELM, A l'chaol. B ei/rage Zltr Gesch. des eleus. J(ul/s (Diss., :Munich,
1905) , pp. 49 et 5S,r, a émis l' hypothèse que le oVI.O'l}}-ta d'Éle usis pourrai t en fait
apparlenir aux mystères célébrés à ....\ lexand rie. Approu vée par \ ,VILAMOWlTZ,
Glaube der Hellellen , JI, 1>- 340, OTTO et BE)<GTSON , Zur Gesell. des. Niederganges
des PloZemaerreiehes = Abhandlungm der Akad. l"fünehett, XVII , 1938, pp. 79
et 88, par N ILSSO:-.', Geschichte der griech. Religion, T, p. 624, et p artiellement
par KOACK, Eleusis (1927). pp. 277 ss. (cL aussi Ch. PICARD, La patère d'Agui/eia,
dans l'Antiquité classique, 1951, p . 376. n. 2), cette t hèse n'a pas été, en général,
favorablement accueillie. A . KOER T E , Arc/iiv j. Religiollswiss ., 13 (1915). p. Il 6,
et F . SPEISER. Z e-ifscltri{t /iiY Ethnologie. 60 (1928) , p . 369, rejettent les mots :
Il dans la corbeille et d e la corbei ll e~.
LETTRES . - 1954 . - 69 r
A. Delatte. - L e Cycéon,
(1) J. 1\-1. LAGRA;.lGE, Revue biblique, t6 (1919). pp. 157 et 206, et 38 (1929).
pp. 63 et 20"!. L. ZIEHEN, Gnomon, 5 (1929), p . l52. L. D EUB!'ER, Attische Feste
(1932) , p. 80. Fr. WE HRLI, Archiv {. Relig., 31 (r9 34), p. 81. W. P. OTTO, Eranos
] ahrbllch 1.9.'3.9 (1940) , p. 96.
(2) II, 6 éd. l\-auck, p. 1 36; cl. ]. B ERNAYS, T heophraslos 'Schrilt t"iber From
m-igkeit (1866), pp. 39 et 55. ; R EGENBOGEN, article Th eophrastos dans la R EAL
E ~C YCLOPADI E. SuppL VII, p. 1511 (1940). On complétera le résu mé de Porphyre
par plusieurs textes. p rovenant des schol iastes et des lexicographes a ntiquaires ,
dont je don ne ici u ne traduction.
S CH OLIE à l'Jliade A 449 (A D ; cf. E T Yl'IL MAG::-r .). O v),oX~Ta5 : ... nom don né a ux
grains d 'orge p ou r les distinguer des grains égrugés ("'aw7<.I) . L'orge (Kp~O~) fut dé
couverte avant le froment et fu t ainsi appelée parce qu'on la préférait (1TpO-~pL8ijva,)
a u x glands. On versa it des grains d'orge m êlés il du sel sur les victimes a vant le
sacrifice soit en vue de l'a bondance (des récoltes) soit en so uvenir de l'ancienne ali
mentation. Car, comme le dit ThéoPhraste dans soa Olmrage sur les I nventiolls,
avant d 'apprendre à moudre le fr uit de Déméter, les hommes mangeaient les
grains d'orge en tiers: d 'où le nom de 0''\«, (sic) donné par le poète.
S CH OLIE à l'Odys sée, y HI. OI/AaC et OvÀoxuTaL, mots ayant le même sens:
ils d ésignent les offrandes p rélimina ires. On mêlait, en effet, des grains d 'orge et
du sel à de l' eau ou à du vin q ue l'on r épa ndait et d ont on faisait l'off rande
avant de sacrifie r la victime. On jeta it d es grains d'orge sur les victimes so it
en vue de la fertil ité des fruits de la terre, soit en souvenir de l'a ncienne alimen
tation. On r aconte en effet qu 'a utrefois les hommes vivaient à la façon des bêtes
sauvages parce qu'ils n 'avaien t à leur d isposition ni blé ni rien de p ropre aux
humains :i ls mangeaient d es plantes et les bourgeons des arbres. Ensuite apparut
l'orge grâce à laquelle ils se d ist inguèrent et se séparèren t des bêtes sauvages
pour ce q ui est de la nourriture.
SUIDAS, s. v. OVÀOOVHtV (sic) verser d es g rains d 'orge sur les v ictimes du
sacr ifi ce. Car ils appelaient où),a{ les grai ns d'orge par opposi tion a ux grains
égrugés (palaTa), c'est-à-d ire aux grain s d 'orge broyés par la metde. Précédem
ment en effet on les goba it en tiers, leur préparation (I(anpyaata) n 'ayant pas
encore été découverte. Aujourd'hui encore ceux q ui sacrifien t versent avec les li
bations des grains d 'orge entiers, en souvenir de la nourriture d'au trefois ... 10.,
s. v. Pal a nl: grains d'orge t rempés dans l' h ui le ou le vi n qu'on brfl lai t en
l'honneu r des dieux. Il s sont appelés ainsi en raison d u b royage de la meule ... Cf.
EU STATHE, Ad Odyss., fi 290 , p. 1445, 59·
EUSTATHE, A d U iad. , A 449, p. I32, 25. L es Où),oxuTa, étaient des grains d'orge
m êlés de sel qu'on versait Sllr les autel s avant le sacrifice. On fa isait cela soit pour
<;lugurer de l'abondance des récoltes, d ont l'orge était offerte en qualité de pré~
mices, so it po ur témoigner a ux d ieu x la reconnai ssan ce q u'on leur devait pou r le
- 69 2
breuvage rituel des mystères d'Élwsis
b ien fai t accordé à l'exi stence. E n effet, les hommes ava ient écha ngé l'a limentation
constit uée par les gla nd s et les fru its d es a rbres sauvages contre un genre d e v ie
civilisé fon dé sur les semai lles. C'est pou r cela q u' ils jetaient des g rains d 'orge,
parce q ue l'orge, d it-on, fut semée et employée la première a près qu'on eu t aban
donné les glands (su it l'étymologie de Kp18~ tirée de o,a.-Kpl l'HV, d is tinguer) .
C'est donc p~r un souven ir recon naissant de l'ancienne nourriture que les grains
d'orge éta ie nt épandus, eux q u 'on mangeait entiers a u début a vant l' usage d e
la meu le.. Cf. p. 357 (les ·gland s ser virent prim it ivement de n ourrit ure aux
hommes) .
SUlDA S, s. v. {J,ov à.ÀllÀW,u' I'OIl (d). Un a utre p roverbe dit : il n 'y a pas en effet
d 'épines. Il paraît rappeler le changement du genre de v ie. Alors que la v ie était
a u lrefois sauvage ct épi neuse avan t qu 'on ne s 'occupât de soigner la terre c t de
l' ensemencer, on parla , après la décou ver te de la culture, de la Il vic a u blé mou lu li .
EUSTATH E, Ad Odyss., T 163, P.1859, 48. La vieà la glandée qui, à la suit e du soin
(de la t erre) et de la découvert e de la mouture, a mena le proverbe : ~ la v ie a u blé
m oulu », s uccédant à la vie sauvage et épineuse. C'est ce q ue montre le m o t: il n 'y a
p as en effet d 'épi nes; il rappe lle le changement de la vie d 'au t refois. Cf. DlO GÉ
l\'lEN, Cent ., l , 17 (Paroemiogmphi gra.eci , l , p . 183, L. et S.).
(1) · Y UTEpOV oi ipnea p.'vwv ·H aV7às ("Tel.s Kp~e às) KaL 7~V Tp01> ~V ,pa"ya}.L€vwv 7à
P- ~v TijS lpyau{as opyava Orlav ·:'"OLS plOtS bw<o up[av r.apaaxoV7a Kpurpavus ds Q"'OPPll
7 011, WS tfpOt S aV70 tS à.l1~V7"WV .. •
- 693
A. D elat/e. - L e Cyeéon,
-694
breuvage rit·/teZ des mystères d'ÉZeHsis
C'est par un secours divin, dit Théophraste, que l' huma nité
put aborder un nouveau stade de la civilisat ion. C'est donc que
les instruments dont il parle furent procurés soit par des divinités
soit par des hommes inspirés par les dieux. Nous pouvons encore
suivre à la trace quelques-unes des traditions variées qui se rap
portaient en Grèce soit à l'invention de ces instru ment s et
particulièrement à celle du moulin primitif, soit à leur protection.
Selon Hésychius et Étienne de Byzance ('), c'est un Telchine ,
c'est-à-dire un ingénieux artisan des temps mythiques, Mylas
(dont le nom s'apparente à la pierre meulière, I-'JÀ'}), qui aurait
inventé le moulin à Camiros dans l'île de Rhodes. Par la même
occàsion, il aurait établi les ,.pa. (cérémonies sacrées?) des
CALLDI AQUE et à l a présence d'un calat hos sur leq uel est assise Déméter dans la
èêrémonie d'initiation représentée sur le sarcophage d e Torre Nova et l'urne
Lovatelli . Cf. P. ROU SSE L, L'initiation préalable ct le symbole éle.usi1licn , dans le
Bultetin de Corr. helibiique, 54 (1930) , pp . 58 55., avec fig. Selon EUSTATHE, Ad
Odyss .. .3 131, p . 1488, 60, le calathos est l'i nstrument de la récolte du « fruit d e
Déméter 'J. L'auteur re nvoie a'ussi au texte de Callimaque.
(1) On se reportera avec intérêt à l 'explication proposée par ElTREM, Symbolae
'Osloenses , 20 (1940), pp. 142 ss.
(2) Cf. ]{. K OUROUNlOTIS, Das eleus. Heiligtum von den A1i/iingen bis zur
vorperikleischen Zeit , dans l'A rchiv fiiY Religionsw., 32 (1935) , p. 53· J. TRAVLOS,
T I> o.vaKTopov Tfj . 'E'\€!.w Îvo. dans l"E.p1]J.t.€pk cipX' 1950-51, p. I. Su r le problème
d u nombre des participants aux mystères, on peut renvoyer à Fr. \ VEHRLl, Die
My 5te r ~en V O?i Eleusis, dans !'A Yl;hiv, 31 (1934), pp. 86 ss.
( 3) H ÉSYCHIUS, S. vv . MJ'\as et Mtl"ivTt:w~ 0*'0'; ÉT I E NXE DE BYZAN CE, S. vv.
MvÀaVTla. et MvMvnot.
A, Delalte, - Le Cycéon,
(1) Nos lex icographes paraissent avoir combiné deux notices qui ne s'accor
dent guère. Si les divinités protectrices des moulins préexisten t, ce n'est pas un
humain qui a inventé cet instrum ent.
(2) Iuscript. gr. Insularum maris A egei, 1, n (l 697.
(3) DIODORE DE SICILE, V, 55.
(4) TRYPHON, ir. 113 (= ATHE:-O ÉE, XIV, 6 18 c; cf. EUST AT HE , Ad Odyss. ,
li 106, p. 1885, 24). H ÉSYCHIVS, s. vv. 'J.'a)wi . lp.aÀ{s et c. Cf. BOlSACQ. Dict.
étym., s. v. tp.a)"ul. Voyez l'article H imalis dans le Lexicon de R oscher et la
REAL-ENCY CLOPA DIE. USENER, Gotlemamm ( 1896) , pp. 256 sq.
($) V, 13: Le texte de Clément est corrompu : les mss portent flp.a.. 7'Y/ P
fiJ.'UT11 0; d ans la t rad uction des R ecognüiones (X, 22), on trouve /mandam
ou lWandam. Sc hwegler a corrigé en '!p..o.)..{a. d'après le texte correspondant de
Diodore (dont la source est d'aille urs différente). Rehm se contente d 'indiq uer
la corruption. Voyez l'article Himalia dans le Lexicon d e Rosch er c t la REAL
ENCYCLOPAOIE.
(6) LVCOFIIRO:-<, 435 , avec la note de TZETZ I':.S . D e ce Zeus . on rapprochera
le Jupiter Pistor des Romains.
(7) USENER, Gottenwmen ( I 8g6). p. 256, n. 17. a corrigé avec certitude le
texte fautif de l'El'YiIIOL. II.'IAGNUM, p . 65, 44. L'a uteur de ce lexique se donne
beaucoup de mal pour expliq uer, sans y parven ir, une erreur de copie qu'il a
trou vée dans ses sources. ·A '\I.T~pW;, épithète d e Zeus et de Déméter. Sa. concl u
sion: «ni 0(;" È1r&-:l"Tas Ka.t 7YJPYJTàs n»11 à>.oup.€vWII TOÙS Owùs OÛTWS wvop.aaav garan
tit la correction d 'Usener.
(8) PAU S ANIAS, III, 20, 2.
(lJ) SEXTUS EMPIRICUS, IX, I85. Cette Artémis est citée à côté d e 'E1T(I( '~4JâvIOS,
protectrice du four où l'o rge est d'abord griHée: il s'agit vraisemblablemen t dela
même déesse.
bre·uvage ritnel des mystères d'Éleusis
II
(1) La liaison entre les deux cultes agraires de Déméter et d'A théna était
assurée par la fami lle sacerdotale des Buzyges q ui cultivaient les champs sacrés
de Rarion (Déméter) et ceux de Sciron et du p ied de l'Acropole (Athéna) :
PLUTARQUE, Prace. conhtg., 42. C'est à Éleusis que les B uzyges entretenaient les
bœufs sacrés (ou les vaches sacrées d~après une autre tradition) ~ qu i était réservé
le labo ur de ces champs: SCHOLIE à Aristide, t. IIf. p. 473. éd. Dindorf. La
conclusion que J. T OPPFER, Attische Genealogie (t889l. p. 138, tire de ce fa it
peut parattre osée : Fortan werden die Ackerfeste der Athener nicht mehr der
Bürggôttin zu Ehrcn gefeiert, sondern gelten der Demeter, der Athene ihr
gottlîches Amt aIs Beschützerin der Saaten abtritt. \lm der poli tischen Maclit
entwickeIung ihres Landes entsprechend nunm ehr in eine hôherc Sphare empor
zurücke n. Cf. E. FEHRLE, Die ]ùûlische J(euschheit im Altertum, p . 170.
(!) On comparera certains sens correspondants de ol)lJ'rl9f:p.UL (III), ovvO~I('1;
OVVOf:OL!; et OVVO€TOV. \
(3) Cf. OlJf'fJ&.Uw. (JVfLf10À~ e t oVJ.l-f16I1.o.wv .
- 69,9
A. Delatte. - Le Cycéon,
"- 7° 0
breuvage rituel des mystères d'É leusis
(1) Sacrorum acceptiones correspond à l' ex p ression g recq ue 1Tapao oGtS jLV OT7}p {W I',
comme Lobeck l' a déjà observé.
( ~ ) Édition G. J-I EU TEN, Bruxelles, 1938. Le problème q ue 110 US exam inons
ici a déjà été traité, en ce qui concerne F irmicus !vlalertllls , par G . VAN DER
L EE UW, d ans un article de la rc ';ue lEgY Plia·n re.!igion , l (I933). PP' 6 1 55_ L'au
t eur es t d -a vis qu e ces textes sont à la fois des articles de foi, des formules litur
giques et des mot s de passe employés dans le culte .
(:1) Si gm~m et CTTJ/if'lOV ont aussi, dans la langue mili taire partic ulièrement,
certains des sens de Gûv81J/.la et GV/.lfJo )"ov: voyez infra.
C') Le rideau ou la chambre (1T aGTOs) de Clé ment est l'équivalent des parties
retirées de l'éd ifice dont parle F irmtcus. On notera que celui-c i a exprimé le
sens de la phrase : y Éy ova J.U I OT7} S ~A Tn:ws, qu 'i l cite un peu plus haut, par les
mots : 1'<lli gionis secreta perdi dici .
(5) La formule complè te, dans les sou rces de F irmicus, était peut-être
- 70 1
A. Delatte. - Le Cycéon,
divisée en deux parties. La seconde partie (l'ai appy-is etc.) n'était prononcée
qu'après l'admission dans la chambre réservée.
(1) 20, 1; 21,1; 22, 1; 26, 1 et 19, l (insignia).
(') Ch . 55 et 56.
(3) Au même rameau sémantique on rattachera encore l'emploi du mot
aUfLfJo),oV par lequel les Pythagoriciens désignaient certai nes règles d'observance
qui leur étaient propres: ne pas s'asseoir sur une chénice, ne pas attiser le feu
avec un coutelas, ne pas uriner face au soleil, etc. Ces formules et l'observanC4
de ces tabous pouvaient, en effet, servir de signes de recon naissance aux membres
- 7°2 --:
bre1tvage rituel des mystères d'Éleusis
de la secte des Acousmatiques. C'est là le sens or iginel des « sym boles Il pythago
riciens et ce n'es t q u'à la suite d'une évol ut ion rationaliste d on t on peut su ivre
les traces, que ces observan ces on t pris u n caractère \1 symbol iq ue D. Cf. mes
Études sur la littérature pyJhagoyiciemle (19 ' 5), p . 285, et La V ie de Pythagore de
D iogène L aùce (1922), p. 186. Que l'usage de signes de r econnaissance appelés
CJu p.f3 oÀa ait existé: dans la communauté pythagoricienne . nous e n avons la
preuve dans des textes de Luci en ct de Jamblique. LU CIE!\" attire l'attention
sur le fait que les Pythagoriciens, dans leu rs m issives, employaient, pour se
reconnaître entre eux, le signe du pentagramme Ou p entagone régu lier étoilé,
qui était pour eux l'emblème de la santé , Pro la psH, j : cP UUf'f3oÀcp 7TpOS 70 llS
Ô/-LOOOçous €XPWV70 , La scholie à cc passage emploie pour la première fo is, pour
désigner le pentagramme, le mot 1T€lrrci:"~a, qui al1ai t connaître une grande for
t une dans les superstitions du m oyen âge : aU/-L{1o:"ov -ryv rrpos à"A~Aovs llv8ayo
P€{wv àVai'VWpHTnKov. Voyez mes Anecdota Athenieusia, r, p. 7IJ , et en der
n ier lieu 'vV. DEONNA, Les dodécaèdres gallo-romains en bronze ajourés e(bou(etés
(BulletiH de l'Association Pro A venfico, XVI , ]9.14 , pp . 19 ss.). D'a utre part,
selon u ne anecdote.que J A},fBLlQUE rapporte (Vie de Pythagore, 237), po ur donner
u ne p reu ve de l' esprit d 'amitié qui unissait les Pythagoriciens, un membre de la
secte, t ombé gravemen t malade au cours d ' un voyage, recommanda à l'hôtelier
qui l'ava it hébergé et soigné d e suspendre à sa porte une tablette portant un
s igne particulier (17up.f3 o:"ov). Longtemps après son décès, le signe fut recoml.u
par un Pythagoricien de p assage, q ui dédommagea l'aubergiste de tous les frais
causés par Ja m aladie d e son con frère.
(1) Con solalio ad u:rorem, la (p. 61 1 d) : Kat p.~v â T(;}V &:ÀAwlI àKOUU, Ot 1r1::{eollo~
';'/'oÀÀoù, Myov7€, J." OJÔ€II oùoap.?] 1'0/ owÀv8Évn K(lKO" ovô~ ),,1J1TTJPÔV ianv, OrO(l on
K W:"UU a r maTrûnv Ô rrcLTptOS Àoyos Kai 'l'à p. IJ a -r t K à a û p. f3 0:" (l . Wv ?Trpi .1 tÔVIJ 170V
OPYWOfL WV â cruvlap.rv Ô:"À~ÀO IS o~ I(Oi VWVOÛV7€S' . WS o~v &:~OapTov o ~aav 7~V ifJvx~v
.St~voo;; ... , rr~Àw 'v~Jr:al Ka~ OJK O.V[1J01V ovô~ iI~}'n TOtS €vTaû8a alJp.rrilrKop.ÉV7J
;t'a (hol Ka t 1'VXU1S OiCl. 'TWV y€vrarwv.
(l) Tel, par exemple. le Catéchisme des Acousmatiqll es (J1tudes SHr la littér .
pythag. , p. 271).
(2) De même en grec epwTâv et dTTOKp[v€aOa, chez Énée le Tacticien.
(3) Histoire s, III, ch. 73 ; je fais allusion plus bas au ch . 22 .
A. Delalte. - L e Cycéon,
,d1';S Ll "'f''?T?Jp.
(') On peu t donner à ~JJ-f3o.:tÀ€IV le sens adouci de mettre, déposer, qui est
fréquent dès la bonne époque.
(:') Texte édité par \VALZ dans les R helores graeci, VI II , pp. llO-J24. Ch.
LE NOR)IAN T, jVIemoire sur les représe lltatiolts qu i avaient lieu dans les ).vlystères
d'Eleltsis (Mémoires de l' I nstitut I mpérial de France, tome 24, J86 1). pp. 361 55. ,
a déjà exam iné la quest ion qui nous occupe. L'auteur ne ci te pas le second pas
sage et, dans le troisième . il interprète UVf.'f3o>.ov comme un synonyme de uxijf.'a
e n opposant ces de ux termes à p~an $', p_ 369 .
LETTRES . - 1954
A. D e/at/e. - Le Cycéo1!,
(J) Jane HARRISON , Prolegomma ( 0 Ihe f htdy 01 g l'tek f'eligio" (19 03), pp. 589
55. Cf. A . D I ETERICH, N ekyia , 1893. p. 85; E. R Ol-IDE, P syché (t rad. Reymond,
1928), p . 444 . n. 3. S. REIN ACH, Une formule orPllique, dans la R evue a rchéol.,
190 1, II , pp. 202 55. (= Cultes, mythes et religions, II, 1 906, p. 123). "\V. V OLLGRAFF,
"Epupo, etc. = NJededel. A cad, W et . A msterdam, 1924, p. 1 9. G . VA N DER LE E UW,
Th e sym bola in Fi rmicus Maternus = E gyptian reli gion . J. 1933. p . 7I. Critique
d e J. \VI ETE:-l, D e tribus laminis a /f Teis quae in sepulcris Th urinis sunt itWtm tae
(1 91 5). pp. 97 55.
- 7'!9
A. Delalte. - Le Cycéon,
III
(1) L'éq uivale nt latin de K!JKHfJv est cimws (An t»oB E, 7ldv. gentes . V, 25) .
(1) L es renseignements fo urnis par les lexicographes et antiqu a i.res anciens,
et aussi par les historiens des institut ions religieuses nous permettent de nous
faire une certaine idée des étapes par lesquelles ont passé l' al imentati on humaine
ct son emploi dans les rites sacrificatoires. T héophraste avait déjà observé une cer
taine correspondance entre la fmme et la matière des repas d'une part e t celles
des sacrifices d 'au tre part, la religion ayant une tendance naturelle à conserver
sc rupuleusement les anciennes coutumes . Sur ce sujet, cf. O. BexNDoRF, A lt
griech isches Brot, d ans Eranos Vindobonensis, 1893, p. 372 ; \VILAMOWlTZ,
SÜz ungsber. d er Berliner Akademie, I904, p . 633 ; S. EITREM, Op/uri/us ( 1935),
p. 27 2 ; L. ZIEHEN, article fl"Àav6s , dans la REAL-ENCYCLOPADIE., X I X, p . 246.
- 71 0 .
b"cuvage rituel des mystères d'Éleusis
(li Sur la préparation d u gruau d'orge, cf. H. BLÛMNER, Techno logie und
Terminologie etc., J, §§ 3 (torréfaction), 4 (broyage), 7 (gruau, or ge mondé,
etc.). GALIEN, De a/in/. tac" l, Il (VI, p . 506 Kühn) : lI{ TWV v'wv I(p~OWV rPP!)yWJ ~JV
ovp.p.€-rpwr; 7"0 Ka..u~aTo v 0)\4)(7011 y{VE"Ta~ ..• f./-a)..,cn-a èa'nv t"VW01} -rd. €K.·TWV àp{aTwv
Kat v'wv Kp~eWV y~yv6~(va., J1.~ mlv!) t?Jpov lxovawv TOl' a'Taxvv. Cf. ETYM. MAGN .
S. v. a).. rp~TOV· T d. and 7"WV 1T(rPPUYI-I-€VWV KptOWv à'\wO(~O'w v 6po.uOll-aTa.. ~ ~pWTOV
dpt"OlÎc(l Tp 01>~. Cf. EUSTATHE, pp. 872, 35 et 11 62,48. PLINE. H. N .• 18, 72:
Plltribus fit /laee (polen{a) modis. Graeci perfusum aquil ltordelt1n siccant noele
1I11(t ne postera die Iri glm! , dei'1lde malis franglmt. Slml qHt veheme-ntius tostum
rw's!1S cxigua aqua aspergunt et siccent prilts quatn molant. A Hi vero vircntibus
spids decussum J:ordcum rccens pHl'ga11-t modidulIlque in Pila t!mdunt atquc in
corbiblls elmm! ac siccatwn solé rurslts fltndm~t et purgatum molw/! ... Pa"em
ex hordeo antiquis 1lsitatum vita damnavit quadrupedmnque fere cibtts est. Voyez
en lB, 97, la méthod e des Étrusques et d es Carth aginois, qui n 'emploient que
le pilon pour broyer le grain.
( ~) Quelle que soit la proportio n des deux éléme nts, liqu ide et solide, le cycéon
est toujours q ualifIé de boisson. EUSTATHE, Ad lliad., A 637 et Ad Odyss., 1(235,
insiste particul ièrement sur ce point. On le boit toujours (lTlvw'). sauf en q uelques
endroits de la litté ratu re médicale, où le terme employé est po<pfEiIJ ou iKpOq,ÛIJ:
ce terme s'applique assez rarement aux liquid es, le pl us souvent à des aliments
semi-solides, tels q ue les bou illies.
- 7 II
A. Delalle. - L e Cycéott,
(1) Sur les différentes sortes de miel , d. l'article Mel de M. SC HU STE R, dans la
RE AL-ENCYCLOPAOIE, XV, p. 364.
(2) C'est de l'orge blanche qu'on tirait le meilleur gruau d'après GALIEN, De
alim . jac., J, II (VI, p. 506 K.).
(3) Les schol iastes qu i expl iquent ces passages homériques et les lexicographes
n 'apportent rien de neuf: SCHOLIES de A B G T V, EUSTATHE, H ÉSYCHlUS ,
PHOTIUS, SU I DAS, ApOLLONIUS , PHRYK ICHOS, les ETY;\IOLOGICA, ATHÉNÉE,
XI, p. 492 d. Les considérations de PLATON , I on, 538 c, Rép., 405 d, ne présentent
pour nous aucun intérêt: cf. J. LABARBE, L'Homère de Platon, 1949, pp. Jor 55.
et 372 SS.
(4) ATHÉNÉE, TV, p. 1 37 e, c ite encore un passage d '« Homère » qui ne figure pas
-7 12 ..:.....
brc'ltvage rituel des m.ystères d'Éle'ltsis
dans notre t exte d e l'lIiade, où le poète (un cyclique ?) décrivait une réception
des chefs de l'armée organisée d'une manière très frugal e par Agamemnon;
fjJJpf:";,o Ô'â.).,cp~ TU , d it le texte. Le roi accueillait donc ses hôtes en leur offrant un
cycéon. Solon , dit Athénée, avait admiré cette simplicité et s 'en était inspiré
dans l'organisation des repas du prytanée. Cf. O. BE~l\'DORF, Eranos Vindobo
t lC1lsis (1893). p. 377.
(1) L'interprétation de ce passage a d onné lieu à des discussions. La p lupart
des commentateurs croient qu'il n'y a qu'un seul repas com mun à tous et que le
gruau servira, comme dans l'Odyssée, ç 76 et 429, à saupoudrer les t ranches ·de
vi ande. J\'Ia is il fa ut rema rq uer q ue le poète distingue le simple repas (ôâlTl'oJ.'),
destiné aux jou rnaliers, d u festin (Bal.) réservé apparemment au roi et à ses
gens. Cette distinct ion serait trompeuse, si le poète n'avait vou lu parler que
d'un u nique repas; il n'aurait pas spécifié que le gruau est destiné aux journaliers.
D 'a utre part, les préparatifs du festi n ne sont pas achevés : or, on ne sau poudre
de gruau les tranches de viande que lorsqu'on les grille, pour les panner. Lea f
a adopté l'in terprétation traditionnelle, tout en apercevant les diffi.cu ltés qu'elle
suscite. Au contra ire, Mazan a compris et tradu it correctement le texte (sa uf
le terme âÀcplTa, rendu par farin e, m ais c'est une erreur générale chez les com
m entateurs). Les scholies ;cpupoJ.' (délayer) et (/uu yo" (mêler) p euvent conve
nir à l'op ération d écrite ici. En revanche, ;p.o.uuo" (pêtrir) est à écarter, comme
Euslathe l'a d éjà fait: il ne peut être queslion de pétrir du pain ou des gâteaux
cn p leine campagne. Le terme 7ntÀJ~nv est d'ailleurs caractéristique de la fabri
cation du cycéo n en A 640, 1( 520 et À 28. EUST .... THE, à 1: 560 : -:ro.).,Jvttv â.·~4nT a
oùlik vûv ô'1).,oî ô.pTorrodav, J.).,À<Î 7'( ~r.tTraufJ-a avvTJO€!> OV Toi. r.o.Àa!otS'. Cf. PLUTAR·
QUE, QHaest. conv., II , 4, 8. Voyez BENNDORF, E"anos Vindobonensis, . 1893 ,
p. 377. GA LlEl\", De alim. tac., 1 , Il (VI, p. 506 K.) a pu constater que cet usage
subsistait chez les Cypriotes; xpiiJV"Ta~ o~ ÙÀcptTO(S' ;11 no! "HÔ" ÈBvwv Èv ap701J
xpdq. Ka.Ba'1T€p È'1Tl 7wvàypwv f:tOOIl Èv !G-rrpo/.- Que d ire des corrections d 'A. PALLJ S :
~v O( - 7" à"Àwv (Th e E rh apsody, Oxfo.rd, 1930) !
r~) SCHOL. à l'Odys sée, y 441 ; SCHOL. à Aristop h., Plldus , 138 ; SUIOAS, s. v·
.j" ua7d. .; EUSTATHE, Ad Odyss .• fi 290, p. 1445, 59.
- 71 3
A. De/aUe. - L e Cycéon,
(1) Fr. 42 Diehl. Cf. \ V. ROSCHER, Der }{ykeoll des Hippollax, dans les jahrbü
cher f. class. Philologie , 37 (1888), p. 252.
(2) PLUTARQU:E, D e ga rrul._. 17, p. sr 1 b; THÉ:\Il STlUS, Devirlllle, p. 40 (Rhei-II .
~\1llS., 27 , TS7:!, p. 456). SCH OL. BT à K 149. Di ELS- KRANZ. Fra gm. der Vo rsokr .,
l , p. 144.
(3) Vers 712. Plus loin, je renvo ie au v. II 6g, expliqué par une scholie.
-714-'
breuvage rituel des mystères d'Éleusis
(l) A vmi dire, GALIEN décrit dans Je De alim. tac., J,II (VI, p. 506 !(ühn)
une boisson désaltérante qui pourrait à bon droi t porter le nom de cycéon puis
qu'elle a la ~néme composition et prod uit le même effet que cette mixture : c'est
du gruau d'orge parsemé sur du vin nouveau cu it, du vin doux et du viu miellé,
ou encore s urde l'eau pure, à prendre en é~é deux ou trois heures avant le bain:
brezwage rit'/tel des m ystères d'Élwsis
En revanche. le terme cycéon est mal employé (II, p. 155) pour désigner un
breuvage fait d'eau et de farine, qui sert de nourriture aux porcs.
(1) De alim. fac. , I, 9, 6 (t. VI , p. 503 Kühn) ; cf. OR IBAS E, IV, l, éd. Bussem a
ker ct Darem berg. t. I, p. 261.
(2) Principales éditions des H y ni.nes homériques : Baumeister (1 860). GemoH
(r88 6), Pierron (1888), Allen-Halliday-Sikes (1936). Humbert (1936). Cf. l'article
Hynm os de R. ,"VÜNSCH, dans la REAL - ENCYCLOP.'\OIE . IX (1914), pp. 147 ss.
(3) H. DIELS, Sibyllittische Bliitter (1 890), pp. 122 S$. O. KER!\" , a rt . Mystuim,
dans la REAL-ENCYCLOPAOIE, X VI , p. 1221 ; Id., Die atteste Urkunde der NJyst erien
t.·on Etel/sis, dans ForschungM 1md FortschYitte, 10 (193 4), p. 189. ALLE!\"-HALLl·
DA Y -SI KES, Homeric hymns, p . T1 7. K. D EICHGRXSER, E/ellsinische Fyommigkeit
1tJtd homerische Vorstellungs welt im homerischen D emeJerhyunl1ts (= A bltandt.
der Geistes- 1md Sozialwiss. I(lasse de'y Akad. den l Viss . Hnd der Liter. Ï11 JIIlaiw;,
1950), pp. 508 5S.
A. Delalte. - Le Cycé011,
est reçue par le roi clu pays, Céléos, et par la reine Métanire, qui
lui clonne une charge cie nourrice. Elle reste prostrée clans son
chagri n, sans boire ni manger, jusqu' à ce que la servante Iambè
la cléricle par ses plaisanteries ... Cependant elle retombe clans
son affliction et elle refuse la coupe cie vin doux que lui offre Méta
nire. Il ne lui est pas permis (où 8EI'-,.,.6v), clit-elle, cie boire du vin
rouge. Mais elle clemande à la reine cie lui préparer un cycéon fait
cie gruau cI 'orge, cI 'eau et cie pouliot. La cléesse accepte cette
boisson pour des raisons de légititnité religieuse ou en vue d'un
rite (oa!'15 iiVEKEV). Nous verrons plus loin quel sens riche de
substance il fau t donner à cette expression à première vue am
biguë.
Nous retrouvons ici le cycéon préparé à l'eau et assaisonné de
pouliot que nou s avons signalé chez Aristophane, chez les bota
nistes et clans la légencle cI'Héraclite. En raison de ce que nous
avons dit plus haut et pour un a ut re motif que nous invoquerons
plus loin, il est infiniment probable que telle était la composition
du cycéon absorbé par les myst es .
La légencle de Déméter est rapportée cie la même façon clans
le text e commun de cieux scholies, l'une à Nicandre, Alex-iPhar
maca, v. I 30, l'autre à Euripide, Oreste, v. 964- L'auteur de cette
note in voque cI 'ailleurs l'autorité de l'Hymne homérique. Un
détail est nouveau: Déméter justifie son refu s de la coupe cie vin
par le deuil qui la frappe ('). Quant à Nicandre, il ne fait qu'une
brève allusion à la (i triste ) boisson de Déô. au cycéon qui con
t ient cie l' eau cie ri vière et du pouliot ('). Le scholiaste, cI 'autre
part, place la scène, non chez Céléos, mais chez Hippothoon,
qu'un poète épique inconnu citait avec E umolpe et Dolich os
parmi les princes d'Éleusis (3). Cela fait présumer qu'il a connu
une autre tradition. En effet , clans un autre ouvrage, les Méta
(1) Dans l'Hymne, la déesse se couvre les épaules d 'u n voi le sombre (v. 42) ;
plus loin (1 82), elle apparaît vêtue d'un péplos de même cou leu r. L'au teu r de la
Scholie a vraisemblablement interprété de cette faç on le où B(IL~70V d u texte de
l'Hymne.. No us verrons plus loin ce qu'il fau t penser de cette explication .
(~) Le gruau n'est pas mentionné, bien qu'il forme l'é lément essentiel du
cycéon ; toute l 'attention se porte s ur le pouli ot qui sert de contrepoison (DIOsco
RID E , Ill, 31 , avec les passages parallèles cités dans l'éd. ' ·Vellmann).
(3) D'après H ERODIE N, II, p. 31 r, 32 L entz. L 'H ymne mentionne Eumolpe e t
D olichos parmi les Hois li d'Éleusis (v. 154- 155), mais non Hippothoon.
breuvage rituel des mystères d'É leusis
- 7 19
A . Delalte. - L e Cycéo1! ,
(1) V ers 44 9 : P rodit anus Diva mquc v-jdet lymPhamque Yoganti D u/ce ded it,
tosta quod texeral ante p olcnta. V ers 45 4: Cum liqu-ido mixta p erfudit D ivapoklila .
Sur la polenta, voyez la note '2 de la pa ge précédente .
(Z) Un papyrus de B erl in du second siècle avan t notre ère a conservé des
fragments d'une paraphrase d'un poème orph ique q ui t raitait le mêm e s ujet que
l'hymne homérique Il Déméter, mais avec d 'importantes v ariations : cf. D IELS
!{ RA NZ, Fra g·m. der Vorsokratiker, l, p. 13, n O 15 a = KE R N , Orphie(/., fI. 49;
ZIEGLER, Orphische Diehtung, dans la R E A L - EN CY CL. , XVII I, 2, p. 1396 . Dans
les dern ières lignes, il es t q uest ion d 'une boisson qui pourrait être le cycéon de
Déméter (ou de Triptolè me ?) : -:d11"O TUt éws T W V... De même, dans le papyru s de
Milan Oll sont rapportées les plaintes et les reproches d 'H éraclès à qu i l'on a
re fusé l'accès aux mystères (A. VOC LlA N O, Papiri della R. Univ. di M ilanD, l ,
1937, p . 177), un mot pourrai t être complété de fa çon à obtenir la mention d'un
breu vage, !. 25 : TO Ô€ 1T O[TOV ou que lque mot de la même famille .
( 3) CLÉM ENT, Protr. , 1 l, 2 0 ; ARNO DE, Adv. nat ., V , 2 5 = OrPhiea, éd. l{ern,
fT. 52.
('1) Parmi les premiers hom mes dont H IPPOLYTE, R ef . haer. , V, 7, dresse une
lis te, figure Dysa ulès, éleusinien habitant de la campagne de Rarion. Il passe
p ou r le père d'Eubouleus et de Triptolème chez P AU SA:-f IA S, l , 14, 3. A SCLt PI ADE
DE T RAG ILOS (Ive s iècle av. J.-C. ), qui avait compilé des matériaux t irés des
œ uvres lyriques et tragiques, forme un couple de Baubô et D ysaulès (fT. 4 Jacoby).
- 72 0
bre-nvage rituel des mystères d'Éleusis
(1) Ci. ZIEGLER , article cité, p. 139 7. Sur la littératu re orphiq ue relative à Dé
méter, cf. L . MALTE;-l' , Altorphische Dcmetersage (Archiv liir R eligionswiss. , XII,
1909, p. 4 ' 7) . qui en voit l'origine dans le cercl e orphique d' Athènes à l'époque de
risishate. Pour ma part, je ferais remonter beauco up plus haut une bonne
partie des éléments de cette forme' du myth e.
( ~) Th. " TIEGAND et H. SCHRADER, Priene (1904) , p. 162 (avec figures). H.
DI ELS, A.n ana Ceyealia, dans les Miscellanea Salinas (19° 7). p. 3. Ch . PICARD,
L'epüode de Batl b6 etc. , dans la Revue de l'histoire des religions, 95 (1 92 7). p. 220.
(3) Livre IV, 50 7 55. Callimaque, dans l'I-1ymue à Déméter , v, 8 , fai t briève
ment allusion à un breuvage qui mit fin au jeüne de la déesse . La nature de
cette boisson n'est pas ind iquée: cc ne peut être, en tou t cas, un cycéon, pu isque
Déméter ne révéla que plus tard la c ulture du blé (v. r9). Callimaque s 'est mi s
ains i dans un singulier embarras . H. HERTE R, Ovids P ersephone·Erziihlun geu
(Rh ein. MilS., 90, 1941, pp. 258 55 .). pense qu'il s'en est tiré, dans son poème
perd u, e n faisant absorber à la déesse du suc de pavot, comme l'a fait Ovide dans
les Faste.s, IV, 531.
A. Delalte. - L e Cycéon,
(1) Je dis saValJ1.J/l/mt, pa rce que ce person nage doit vraisemblablement son
existellce a u genre littéraire de l'iambe.
(2) Vers 3:23. Cf. A. SOGLIANO, Di tm par/jcolare n et grandioso dipiHlo della
Villa sublfTbaua delta dei 111istcri presso Pompei, dans la rev ue Historia, 1930,
p. 202 . L'auteur considère cc cycéon comme propre aux mys tères orphiques.
Mais les textes o rphiques sont muets sur ce sujet. .
( 3) Cf. L DEUBNER, AJt ische Feste (I93 2), p . 142. A. SE YERYNS, Recherches
sur la Chrestomathie de Prodos, t. II (1938) , pp. 24955.
(4) Cf. SUIDAS, s. v . ifJatf:r:a; SCHOL IE à Aristoph. , P oix, 1°4 0; HÉSYCHlUS,
s. 'IV. cIi1-':Taop.a, d/Jorp{;op o~, vyluu.
- 7 22
breuvage rituel des mystères d'Éleusis
( 1) ATHÉN ÉE , XI, p. 4951. D EUBKER, op. C ., pp. 4 0 S5. et I4-1 55. est opposé à
cette association. A . SEVERYNS, ibid ., qui a ana lysé a vec beau coup de précision
t ous les textes anciens, y est favorable.
(2) Dl::IJBNER, op. C., p. 40, n. Y
(3) De l'abonda nte littérat ure consacrée à ce sujet et q ui m'a été communiquée
p ar notre regretté collègue R. Goossens, je ne retiens que: J. D E~IIANCZUK, Sup
plementum comicu/1/, J9 12; A. K OERTE, H ennes, 47 (1912). p . 3°7; ID., Be
rich/e der sachs. Gesellschaf' der Wiss., 71 (1919), p . 1 ; Ch. ] EI'SEN . Hermes,
5 1 (Ig16), p. 346; A . OLI VIER I, AUi d. R. Accademia di arcJ;eo!ogia, iellere etc.,
N. S., XI ( 1929-3°). p. 100; \ V. SCm.I ID , Phil%gm, 93 (1938) , p. 4 13 ; ID. ,
Gesell. der flriech . L iteratuy, IV (19.f6), p . 130; PAGE, Greek literary Papyri ,
1942, p. 202; J. M . ED:\IO:-.'DS , Mnell! osyne, VIn (1 939) . p. 14; S . ElTRfiM,
Symbolae Osloenscs, 26 (1948) , p. l7 l ; ID. , MêlM.ges Picard, 1 (1949), p. 352.
-7 i 5
A. DelaUe . - Le Cycéon,
- 726
bre1tvage ritnel des mystères d'Élwsis
IV
Le d ernier obj et de nos recherches se rapporte à la valeur
mystique que les adeptes .des cérémonies d'Éleusis attribuaient,
croit-on, à l'absorption du cycéon. Les idées émises à ce propos
par les modernes doivent être sou mises à la critique, en raison
de leur variété d'abord et ensuite parce' qu'elles sont souvent
mal fondées.
En premier lieu, il s'agit de voir si la conception des mystères
de la période historique correspond à celle des fondateurs des
rites secrets de l'époque préhistorique. A s'en rappor ter à l'Hymne
homérique, l'opinion règne dans les milieux mystiques, clès le
VIIe siècle au m oin s, que l'absorption du cycéon se conforme à
(1) Vo ici des exemples. R"\OME I STER, Hymni homerici, p. 306 : far tasse autem
in hac herba Înesse credebatur vis quaedam genitalis vel a phrodisiaca; quod s i ita
sît, usus eius in sacr is Cere ris dubius esse non potest (!) . R. PETTAZZONI, l misteri
{I923}, p. 49 : boisso n exci tante et peut-être légèrement enivrante pour celui qui
était à jeûn. O. E. BRIE)I, Les sociétés se.crètes à mystères (trad. Guerre, 1941),
pp. 223 et 259, con fond le pouliot avec le pavot . Même erreur déjà dans 1\1. J. LA
GRAXGE , La régénération et la filiatioll divine dans les mystères d'~leusis (Re vue
Biblique, 38 , 1929, p. 73): "le pavot suggère une sorte d'assoupissement ou même
d 'anesthésie de la crainte .. ; chez !\'IAGNIEN , Les Ht}'stères d'JJleusis (2 C éd.,
1938), p. 86, et dans le nouveau Dictio nnaire de BAILLY. Fr. LENOR).IA::-<T (D.-\
REM BERG et SAGLiO, Diet. des antiquités, I, p. 1690) suppose que le vi n fut intro
duit dans la composition du cycéoll quand le culte de D ionysos fu t associé
aux I!: leusi ni es. La supposition de LOlsy, Les mystères païens etc. , p. 67 : « 11
n 'est pas téméraire de penser que le rite d u Kykéon fut aussi, à l'o rigine, un
charme de fécondité D, me parait bizarre.
(2) Cru s i us, dans son édition (1914) des œu vres d'H tRoNDAs, met en rapportle
pouliot avec ltle usis, grâce à une hard ie rest itution : IX, 12 ~.,,{p.t yoD,,) â€8Àol'
;çot(O"H") yÀ~X(wv» Éyw ( T ~" r.pwv 'EA)wO",,,' ijHpa. l\'Iais les éd iteu rs Headlam
Knox (1922) présenten t le texte sou~, la forme que voici: WS a€.8Àov ;çotO"HS
i'À ~xwva K€. IVTfY ; Tois- TO K€.lÎo-~ u' ij((pa.
-72 7
A. De/alte. - Le Cycéon,
--- j 2 9',
A . Delatte. - L e eycéo",
(1) Le substanti f Hosia ... da ns le vocab ulaire religieux , dans la Rel.!Uc des études
grecques, 58 (1945), p. 66 . L'auteur ex plique le geste de la déesse comme un rite
de désacralisation: e lle inaugu rerait le rite de la. consomJ11ation du cycéon (par
les mystes) par la levée d' un interdit. L'exp ression de l'Hymne signifierait alors:
pour en donner licence, pour inaugurer le rite. Voyez les objections de :M. H. V AN
DER V ALK, J. C., qui me parai ssent pertinentes .
bre·uvage ritnet des 'mystères d'Éleu.sis
(1) Cf. R. HIRZEL, Themis , Ditre und Verwandtes (1907), pp. 39~48.
(2) FARNELL, Cults 0/ the gruk States. III, p. 102. Cf. la note, pp. 207 sq. ,
de l'éd ition de Allell-Hall iday-Sikes; P. R ARBESMt\:-<N, Das Fas/en bei den
Griechen ttlld Romern , dans Relig'tonsgesch. Vers. und VorMb., ZI, J {1929} ;
K. Km Cl-lER, D ie sakrale Bedeutllng des Weil1es im Altatum, dans la même col
l ection, IX, 2, 1910 ; VVACH TER. Reillheitsvorschriftcn, ibid., IX, IgIO , p. lOg
(vin).
(3) Ainsi, dans la même scholie, le nom du roi Céléos a fa it place à celu i
d'Hippothoon.
(4) PORPHYRE,De abstinentia, II, 20 . Cf. EUSTATHE, Ad Iliad., A 449. p. 138,6 :
OV;f: yap 1TOTt: d;P lJTtlt (0: olvar).
($) Dans ATHÉNÉE, 13, p. 597 = iL 2. 19. II, p. 216 DiehL
-7]:
A. Detatte. - L e Cycéon,
(1) P. FOUCART, Les mystè res d' ~lettS'is , pp. 218 sq.
(Z) Vers 4 77.
(3) FOU CA R'C. Les tnystères d'Eleusis, pp . 377 55. FA RNE LL, CuIt s of th~
greek States, I II (1907), pp. 185 S5. et 195 ss. ; W. F. OTTO, Der Sinn der elws.
l11ysterien, dans EnJ1los-j ahrbuch 1939 .(r940). p . 108; !o.J. BRt LLANT, L es mystères
d '~/ellsis , 1920, pp. 89 S5.
( ~ ) Voyez ci -dessus, â. la fin du ch. Ill.
- 73 2
brenvage rituel des mystères d'Éle'lIsis
(1) Fr. B. ] EVO:-'S, Introd1tcl io}.~ 10 the history 0/ religion (I896). pp. 365 55. ;
G OB LI;:T O'ALVlELLA, Elellsinia (1 903) , pp . I4 et 29 SS . Selon E .l\ I"'A SS, Seg11,en,
W eillen , Taujen, dans l' Archiv jiir Relicio1mmss. , 21 (1922). p. 26 1, le cycéon
était consacré, comme le pain et le vin dans la litu rgie ch rétie nne. Cf. encore
H . DIELS, Himmels- mut H 611enlahrtcn von H omer bis DMlte '""" iVeue jahrb. j. d.
Hla ss . Altcrtum, 1922, l, p. 244 ; FRAZ ER, Golden Bough, t. VH (Spirits of the
Corn and o f the \Vild, I, 191 2), pp . 37 ss. et I6r. Vo ir à ce sujet les observa tions
et critiques de FAR~ELL, op . C., p . 195 , FOUCART, op. c., pp. 19455., et ALLEt\
H ALLlD .... V -S IK ES, éd. des H ymnes homé riques, p . 154.
(1) Les 'mystères pai"ens et le mystère chrét'ien, 19 14 , p. 69.
(3) Allusion au troisième rite mentionné dans le avv81/}'a. de Clément d'Alexan
drie, interprété à la façon de Di etcrich.
- 7.
A. De/atte., - Le Cycéon,
---------------- ---------- - -
tendent à se résoudre en communion morale aux sent iments
d e la déesse et en gage de sa bienveillance . Les rites ne devien
nent pas p our cela de purs signes; ils sont les moyens sacramen-'
t els de l'union mystique à Déméter. » Même conception chez
Wehrli. A l' époque historique, dit-il , l'absorption du cycéon
est une communion et en même temps un acte inspiré par le
souvenir de l'épisode de la v ie de Déméter, comme l'omophagie
dionysiaque. Wehrli (') pense m ême pouvoir expliquer par là la
transformation des rites agraires primitifs en mystères escha
tologiques. Avec le temps, les mystes, en b uvant le cycéon,
a uraient cru qu'ils absorbaient non seulement les forces divines
du grain, mais encore des vertus divines d'une nature plus géné
r ale . P eut-être même, aj oute-t-il, ont-ils pu croire que l'union à la
div inité, assurée par le sacrem ent du cycéon, avait également de
la valeur pour l'autre vie. Lorsqu'ils eurel'.t perdu d e vue le but
originel assigné au rite et qu'ils se préoccupèrent d avantage de
leur destinée fu ture, ils ont pu estimer que la consommat ion
du cycéon garantissait surtout l'autre vie.
Si un sacrement est (( un acte religieux institué de Dieu pour
la sanctification des âmes» (Littré) , on ne peut refuser au rite
du cycéon le caractère d 'un sacremen t (2). Il est évident qu'aux
yeux d es anciens, les mystè res d 'Éleusis t out entiers, à partir de
l'époque o lt ils croyaien t que Déméter les avait institués , étaien t
devenus des cérémonies sacramentelles, puisque les deux con
ditions s'y trouvaient réalisées . Mais la concep tion d e J evons
et d e ceux qui l'on t accueillie va beaucoup plus loin, p uisqu'ils
veulent donner à la consommation de cette boisson la valeur
d'une communion, c'est-à-dire d 'u ne p articipation à la substance
m ême de la divini té. Rien, ni dans les croyances ni dans la forme
d es cérémonies, ne permet d 'affirmer - tout va au contraire à
l'encontre de cette opinion - que la foi .des myst ères d'Éleusis
a llait jusque-là: ce n 'ét ait qu'un rite prélim ina ire (') .
déesse une commu nion eucharistique. Aussi le kyl,cÔn n'est pas un breuvage
d'immortali té comme le hao m a pe r se~ . (Symbolae Osloe Hses , 20, 194 0, p. qr ;
cf. 149). .
( l ) Eine 1\fithrasliturgie, 3 e éd . (J923). pp . r02 55.
(2) En fait la comparaison porte surtout s ur les mystères de rvl ithra et ceux
de Cy bèle. Les Mystères des Cabîres (D IETERICH, p. 104) doivent être écartés.
parce q ue le texte épigraphique sur lequel repose ce détail du culte des Cab ires
est incomplet et la restitution de GOlliPERZ (Aych.-epigr, Mitteillm gen, VII ,
1882, p. 8) incertaine. V oyez PROTT et Z IEHE::-l, Leges Graecoru'm sacrae, nO 84.
p. 247; MICHEL , Recueil d'ùtscy. grecques , n O 7 04.
ri) Le sens de ceUe expression est rendu en latin par les mots reli gionis secreta'
perdidici. par FIR)ll CUS IvIATERNus. De erTOTe p rof. rel ., 18. Cet élément manque
dans la formule rapportée par CLÉMENT, Profr., 1r, 15.
(4) A titre de. comparaison , on p eut penser aux gâteaux de toute espèce dont
A. Delatte. - L e Cycéon,
_ (1) Banquet, 210 a-d, 211 c, ZI2 a, etc.; Phèdre, 248 b, 249 c, 250 b-c, 251 a.
Ajoutez pour l'impression d'effroi (propre aux mystères) : 251 a à 254 e.
(2) Vers 250 55. L'étude d'A. D IETERICH , Ueber eine Scene der Aristophan.
TVolken, a paru dans le RI/cin. Mus., 48 (1893), pp. 275 S5. Cf. Jane HARRISOK.
Proleg. to the study 01 greek Religion, p. 514
A. Delatte. - Le Cycéon,
(1) Cf. EITRE:i\I, opp. cc. En attendant la publication de l' Index alphabétique
de l.'édi tio n des Papyri graecae m agicae (PG111) de PREISE N D A::-;Z, o n p~~ut r e
conrir à Th. H OPF'I\"ER, Griechisch-iigrptischer OfJenbanmgszattber (= St'/ldùm,
ZW' PaZaeogr, und Papyt'Hskmule, XXI et XXU], 192 1 ct 1924) '
(2) M. ]{ ROPP , I<optische Zaubertexte. I n (1930) , pp, 148 S5. (§§ 257 à 280) .
(3) Voici quelques détails .
PG!1l , l , lignes 42-195: l'o pération p ermettra d'obt enir un démon com
pagnon (m-lp(()pos) qui procu rera au (( bienheure ux myste de la m agie sacrée l)
-74 2
breuvage rituel des 11~ystères d'Éleusis
v
ApPE NDICE.
(l) La farine d'orge et l'orge germée sont mention nées en deux recettes:
mais il s'agit là sans doute d'une rencontre fortuite,
(2) An 1o-nlrm dâno$ in BostOil, dans l'A merican Journal of Archaeology, 23
(I919), pp. Zi9 55., avec 2 fig. (l'une des faces est reprod ui te ici) . Cf. DE um,ER,
AttiscllC Peste, p. 80, n. S.
-743
A. Delatte. - Le Cycéon,
- ',
A. D e/alte. - Le Cycéon,
(1) Die Eleusill ischm GoUheitell, dans l'Archiv lià R eligioJLSw., 32 (1935) ,
p. 93. L'auteur pcnse que Déméter est représentée deux fois en des registres
s uperposés, et que la portcuse de torcbes est Coré, non Hécate. Cf. A. SK IAS,
dans l"Etf,rllJ.tPt. ci. PXato'\., 190 1, p. 35· .
(2) Cf. Ch. PICARD, La patère d 'A qui/eia et l'tlellsinisme à Rome, dans l'A ntiqHité
Classique. 20 (1951), p. 358, n. 2.
(a) L a mission de Triptolèm e d'après l'imagerie aththtimlle, dans les Mêlanges
d'archéologie et d'Ilis/oire publi és par l'.t:cole française de Rome, 62 (1950), pp. 7 S5.
(6 planches).
byetlvage ritnel des mystères d'Éiensis
- 747
A. DelaUe. - Le Cycéon, bre-uvage r-ituel des m ystères d'Éleusis
701. 735, 3· - 19. 1; 20, l ; 21, 1; 7'5, 4- IG XII, " 697 : 696, 2.
22, l ; 26, ] : 7 0 2 , 1. XIV, 638 SS.. 709. XIV, 1019:
708, 2 . I G' II-III, 484' sq . :
Ga lien , Alim. tac. ,!. 9. 6: 717 . 1. 708, 2. H ennes, 20 (1885) , p. 628 :'
J, Il: 7I1 , I. 7 12, 2 . 713, 1. 7°8. Tomoi, Mich el 7° 4: 735 , 3.
In EPidem .. V I, 6, 5: 716. Nat . H5·
fac., III, 4 : 71 6, I. I sa ïe, 4 1, 4 e t 44, 6: 74I.
I sidore, Grig. , 17. 3, 5 : 694, I.
H éraclite, fr. 125 D. : 715 , 1. (Diels. '7, 9, 63: 7 26 , 3
Kranz, Vors ., l , ]44) : 714, 2.
H ermesian ax, fe 2, 19 : 731, 5. J a mbliq ue, V. P. , 237 sq. : 702 , 3.
H érodien Gramm . Il , p. 31 I , 32 L. :
718 , 3· Lac ta ntius Placidus, Narr., V , 5 :
• Hérondas, IX, 1 2 : 727. 2. 719, 2.
Hé siod e, Theog ., 396: 729, 2 . Lu cien , De salt., 15: 744. I. Pro
Op. et d., 466, 5n, 8°5: 725, 3. la,psu, 5 : 702, 3·
Scututn , 290 : 725. 3· L ycophro n, 435 : 696, 6.
H ésychius, s. v. dÀE'iptSES : 698, 7. P s .-Lysias, C. Andoc ., 51: 708.
aJ.lT.uoJ),Q: 7 22 , 4- rlP4lTOpO~: 7 22,
4- 8w'\a65' (?): 697. 1. EVJlOOTO S' : Nicandre, Alex ., T30 : 718. llUt..
697. 2 . tj.laÀlIl : 696, 4 . MilÀa S' et 56 : 71 9, 2. 726, 2. Ther., 484 :
j.LVltaVïEW t : 695, 3. oulas €VEKa : 7 1 9,4.
729 ,3. llpof'-uÀala: 697.1. VY[EW: Nonnu s, Dionys., 22, 77 : 715, 5.
7 22 , 4·
Hip pocrate : 715 . 726, 2. Olympiodore, Art sacré, 18 : 741, I.
Hippoly te, R ej. 10., V , 7 : 7 20 , 4 · Or ibase, IV, 1 : 717, 1.
Hipponax, ir. 42 : 714. Orphica, A ·r gon., 323 : 722, 2.
Homère, Il., E 499 : 725. 4. A 6 24 Fragm. 49 le: 720, 3· 52: 720.
55 .: 711. 713, 2. 631: 7 25, 3. 145 : .70 7, 3· 195: 707, z. Papy~
640 : 7]3 , I. N 180: 726, r. rus de Gu rob (Diels, l , 23) : 706, 1.
322 : 72j, 3. E 560 : 7'2. <P 76 :
Ovide, Fastes, I V, 417: 719, 7.
725, 3. Cité par Athénée, IV, p.
I V, 507 55.: 72r, 3. Mét., V,
137 e : 71 3, 1.
341: 719, 7· 449 55.' 719, 2.
Gd. , t 449 : 726, 1. Jo: 234 : 7Jz.
720, 1.
52o: 7'3, 1. À 28 : 713, I. v· 357 :
72 6 , 1. g 76 e t 429 : 713, 1.
Pa pyri 'Graecae Magicae (PGiV1)
J-lyn me à Déméter : 71 8. 42 : 7 18,
éd. Preisendanz, l , 1 ss . : 741.
r. 154 55 . : 71 8, 3. r 82: 718, 1. 42 , 195 : 739 , 3· III, 4 2 4: 74I.
210: 72 8, 4. 474 55.: 7 28 , 3·
III, 7°1: 709, 2. JV, 20, 48,
729, 1. 732, 2.
16o, 172 , 435. 476 s . 504, 7 2 3,
H ymn e à Hermès, 173 : 729 .
734, 74 4 55 ., 794, 2785, 2888 :
739,3 . IV, !I25, 2254, 2836 : 741.
Inscripti ons : Andanie, Michel 694 : VII, 540, 746: 739, 3. VII, 560,
691, 1. :Épidaure , Miche l 1069: 787, 883: 709, l et 2. XIII , 33,
- 75°
breu.vage r-it·uel des 1nystères d'Éleusis
-75 2
Fi\!. J 1:1 2. ConleCliotl d'u n p': la n u:s: (deinl,)$ du M usée dt 130$lon ).
h <) {j Gnbe d' o rg..: .. 1 c i~t c m ~'~lil. U" ~u , un ir;\ll m<?lll J',u(:hilravc ,lu Propylù'
inl;:nC'..Ir ëJe'- c ~ ElC\I.~IS Pd' le cor.sld 1\rp 1U5 Cla'..lolliS pukbtr ,
FIO ' 7. a. 9. Pl,HJl:c!> ~ otJ",es de Lo'n~", r e!>rèsenl<ln t l' offr a ndt: d'UII 'l' rnilClure
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