La Tradition Revue Générale (... ) bpt6k58313715 PDF
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1887)
PRIX D'ABONNEMENT
A
LA TRADITION
'
COMITE DE REDACTION
MM. FÉLIX ARNAUDIN, ALCIUS LEDIEU, FRÉDÉRIC ORTOLI, CAMILLE
PELLETAN, RAOUL PONCDON, STANISLAS PRATO, M. DE ZMIGRODZIU.
CORRESPONDANTS A L'ÉTRANGER
MM. AUGUSTE GITTÉE, Pepinster (Belgique). — Dr STANISLAS
PRATO, professeurau Lycée Royal de Noto (Italie). — MICHEL
DE ZIMGRODZKI, Sucha, b. Krakow. Dr CHARLES DE MATYAS,
Limanowa (Autriche). — MINTZLOFF, Moïka, 40, Logis, 17,
Saint-Pétersbourg (Russie).
AVERTISSEMENT
Les ouvrages doivent être adressés en double exemplaire.
Même recommandation pour les revues qui reçoivent le service
de la Tradition.
LA TRADITION
LA TRADITION
REVUE ILLUSTRÉE
INTERNATIONALE DU FOLKLORE
HENRY CARNOY
Fondateur-Directeur
un BEAUREPAIRE-FROMENT
llédaeleur en Chef
DIX-HUITIEME ANNEE
PARIS
60, Quai des Orfèvres (I';r arr.
M. CM. IV
LA TRADITION
LA LÉGENDE DE VIRGILE
AU MOYEN-AGE
AVANT-PROPOS.
La lcftigue d'Oc est foisonnante d'expressions où le peuple a
essayé d'imiter la voi, les cris ou le chant des animaus et les
innombrables bruits de la nature. Les noms donnés aus êtres
et aus objets familiers sont souvent d'expressives onomatopées.
Le peuple est allé plus loin : il a essayé d'interpréter le lan-
gage des animaus et même celui que son imagination a prêté
aus êtres inanimés. Tout ce qui l'entoure vit pour lui d'une vie
mi-réelle et mi-factice où se reflète poétiquement l'humanité.
L'eau, le vent, la roue, la.corde du puits, les frondaisons mou-
vantes et murmurantes, la- pierre avec laquelle, le faucheur
aiguise sa fau :
Pasim-pasam-pasim, asugo, asugaras,
Pasam-pasim-pasam, coupo-fi, coupo-ras (1),
les cloches, — les cloches surtout — tout cela a un langage.
:
Un homme va en maraude avec, sa brouette ; il marche à pas
furtifs, avec hésitation, et la roue de la brouette, qui tourne
lentement, lui dit : « Te veiran ! te veiran! le veiran! » (On te
verra!...) Effectivement il est surpris, et tandis qu'il s'enfuit au
grand galop, la roue, qui tourne maintenant très vite, lui crie
de sa voi stridente : « Te l'ai pas dich ? le l'ai pas dich ? (Te l'ai-je
pas dit?...) (2). Les cloches, c'est toute la joie et toute la dou-
bleur humaines. Le folk-lore languedocien a cette interprétation
étrangement belle de ce que dit une cloche shakspearienne de
Toulouse : « Causso-le, que te cal parti! » (Chausse-toi : il te faut
partir I) (3) C'est par centaines, et peut-être par milliers, que
l'on pourrait recueillir les mimologism.es relatifs aus cloches, et
ce recueil, qui ne peut manquer d'être fait un jour, nous révé-
lera sûrement les inspirations les plus profondes et les plus
pures de la littérature populaire. Il nous réservera aussi des
surprises, car les cloches n'y ont pas toujours la note grave
qu'on pourrait croire! Depuis la gaudriole jusqu'à la satire nar-
quoise ou acerbe, depuis la berceuse jusqu'à la lamentation,
depuis l'épitalame jusqu'au sirvenlesc de guerre, le paysan réa-
liste et idéaliste leur a fait tout dire, à ces chanteuses de bronze
et de rêve, dont la voi l'accompagne à tous les pas de la vie.
Si, des êtres inanimés nous passons au monde des bêtes, quel
champ plus vaste d'observation et de réflexion, et, par suite,
(1) J. Bessou. — D'Al Brès k la Toumbo, p. 98 (Rodez, E. Carrère,
1892.
(2) Communication de M. Frédéric Charpin.
(3) Communication de M. Paul Rey.
LA TRADITION 7
LA FOLLE DE TRÉHOUDY
LÉGENDE MANCELLE
rit.
. En grandissant, il arrive que leurs coeurs se prennent, se
serrent et s'unissent à ne pouvoir les séparer. Ce sont des
branches nouées ; lorsqu'on coupe l'une d'elles, l'autre périt.
Depuis ce temps-là, quand une fille d'Aron est garçonnière
ou a des tendresses trop tôt écloses, sa mère ne manque pas de
lui dire :
— Malheureuse, tu me fais honte, tu finiras comme la folle
de Tréhoudy !
' A. GROSSE-DUPÉRON.
GALERIE TRADITIONNISTE
LE CALENDRIER
fanie que les gâteaus en sont garnis, mais encore durant tout
le mois de janvier.
Le gâteau des Rois, qui a connu bien des vicissitudes dont
il a triomfe, subsistera longtemps encore, n'en doutons pas.
Depuis la charte de 1311, où il se trouvait officiellementnommé,
il eut des fortunes diverses ; après avoir été l'occasion de réjouis-
sances, aussi bien parmi le peuple qu'à la cour du Roi-Soleil,
il fut l'objet des délibérations du grave Parlement qui, en 1711,
à cause de la famine, le proscrivit afin que la farine, trop rare,
fût uniquement employée à faire du pain..
Son nom même était un danger quand vint la Révolution et
Manuel, du haut de la tribune de la Convention, tenta d'obtenir
que le gâteau des Rois fût interdit ; mais la galette triomfa du
tribun. 11 est vrai que, peu après, un arrêté de la Commune
ayant changé le jour des Rois en jour des sans-culottes, le
gâteau n'avait plus sa raison d'être, mais cette disparition ne
fut que momentanée, et il reparut sur toutes les tables fami-
liales dès que les temps furent moins troublés.
C. W.
LA FETE DU TET
« Bonne année ! » C'est le mot consacré en France, et les ré-
jouissances vont se succédant à l'occasion du 1" janvier : les
souhaits pleuvent, les étrennes aussi. L'usage de consacrer les
premières heures de l'année à un échange de cadeaus, à des
agapes familiales se retrouve un peu sous foutes les latitudes ;
mais il est des régions où la civilisation se montre plus pitto-
resque que la nôtre. Parmi elles, nous pouvons citer notre Indo-
Chine, dont l'Exposition d'Hanoï a attesté la vitalité.
Précisément à cause de cette attraction qu'exerce sur nous
les choses d'Extrême-Orient, et parce qu'aussi les moeurs de
nos possessions lointaines sont à l'ordre du jour, il est curieu
de relater comment se célèbre là-bas le nouvel an.
Les Annamites appellent ce jour-là le Tél. S'ils n'ont qu'un
jour de réjouissances dans l'année, c'est celui-là, mais aussi,
avec quelle solennité ils le célèbrent ! La fête du Têt sera pour
eus tout à la fois : la Toussaint, le 1er de l'an et notre moderne
14 juillet. Les cérémonies ausquelles cette fête donne lieu pré-
sentent, en effet, ce triple caractère de religion, fête de la fa-
mille, fête nationale, fête des ancêtres.
18 LA TRADITION
BIBLIOGRAFIE TRADITIONNISTE
JOURNAUS ET REVUES
Le Gérant : LE BAYON.
Vannes. — Imprimerie LAFOLYE FRÈRES, 2, place des Lices.