Topo
Topo
Topo
Cours de Topographie
et Topométrie Générale
Chapitre 2
Méthodes topométriques
Jean-Baptiste HENRY
Ingénieur Géomètre-Topographe
Tél. 03.90.24.46.44
[email protected]
Cours de Topographie et de Topométrie Chapitre 2
Sommaire
3.1. ELEMENTS DE BASE SUR LES APPAREILS TOPOGRAPHIQUES ..................................................................... 4
3.1.1. Un point sur le vocabulaire............................................................................................................. 4
3.1.2. Les nivelles...................................................................................................................................... 5
3.1.3. Les lunettes...................................................................................................................................... 5
3.2. DETERMINATION DES ALTITUDES............................................................................................................. 5
3.2.1. Les techniques ................................................................................................................................. 5
3.2.1.1. Nivellement direct ou géométrique ......................................................................................... 6
3.2.1.2. Nivellement indirect ou trigonométrique ................................................................................ 7
3.2.1.3. D’autres techniques ................................................................................................................. 7
3.2.2. Les appareils ................................................................................................................................... 7
3.2.3. Les réseaux de référence ................................................................................................................. 9
3.3. DETERMINATION DES COORDONNEES .................................................................................................... 10
3.3.1. Calcul d’orientation et de distances.............................................................................................. 10
3.3.1.1. Les distances ......................................................................................................................... 10
3.3.1.2. Le gisement ........................................................................................................................... 10
3.3.1.3. La transmission de gisement ................................................................................................. 10
3.3.2. Les techniques ............................................................................................................................... 11
3.3.2.1. Orientation de cheminements ................................................................................................ 11
3.3.2.2. Observation du canevas......................................................................................................... 12
3.3.2.3. Les points de détails .............................................................................................................. 12
3.3.3. Les appareils ................................................................................................................................. 13
3.3.3.1. Le théodolite.......................................................................................................................... 13
3.3.3.2. Le tachéomètre ...................................................................................................................... 14
3.3.4. Les réseaux de référence ............................................................................................................... 15
3.3.5. Les sources d’information............................................................................................................. 16
3.4. DETERMINATION DE L’INCERTITUDE DE MESURE ................................................................................... 17
3.4.1. Erreurs et fautes............................................................................................................................ 17
3.4.2. Méthodes de compensation ........................................................................................................... 17
3.4.2.1. Compensation proportionnelle .............................................................................................. 17
3.4.2.2. Compensation pondérée ........................................................................................................ 17
3.4.2.3. Compensation par les moindres carrés .................................................................................. 18
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Cours de Topographie et de Topométrie Chapitre 2
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Cours de Topographie et de Topométrie Chapitre 2
L’objet de cette partie est de présenter les méthodes d’acquisition d’informations géométriques sur des objets par
levé direct sur le terrain. L’ensemble des méthodes présentées ont chacune des spécificités, des conditions
d’application et d’exécution précises.
Présents dans tous les appareils professionnels qui seront évoqués dans la suite de ce cours, les nivelles et les
lunettes sont des pièces majeures. Par conséquent, il convient d’en préciser la constitution et le principe de
fonctionnement. Le réglage et la vérification de ces éléments très sensibles ne sera pas abordé ici, et il est
conseillé de faire appel à un professionnel pour effectuer ces opérations.
Ces précisions sémantiques concernent autant les appareils que les méthodes topographiques. Elles se
concrétiseront au fil de l’avancée du cours.
Axe de visée, axe de collimation : ligne passant par les foyers de l’objectifs d’une lunette et le point de mesure
en correspondance avec le réticule.
Basculement : la lunette du théodolite est tournée de 200 gr autour de l’axe horizontal pour éliminer les erreurs
instrumentales.
Calage et mise en station : opération effectuée par l’opérateur pour amener l’axe vertical de l’appareil à
l’aplomb d’un repère sur le sol.
Correction : valeur algébrique à ajouter à une valeur observée ou calculée pour éliminer les erreurs
systématiques connues.
Croisée du réticule : croix dessinée sur le réticule représentant un point de l’axe de visée.
Erreur de fermeture : écart entre la valeur d’une grandeur mesurée en topométrie et la valeur fixée ou théorique.
Fils stadimétriques : lignes horizontales marquées symétriquement sur la croisée du réticule. Elles sont utilisées
pour déterminer les distances à partir d’une échelle graduée placée sur la station.
Hauteur de l’appareil : distance verticale entre l’axe horizontal de l’appareil et celle de la station.
Implantation : établissement de repères et de lignes définissant la position et le niveau des éléments de l’ouvrage
à construire.
Lunette : instrument optique muni d’une croisée de réticule ou d’un réticule, utilisé pour établir un axe de visée
par l’observation d’un objet de mesure.
Nivelle : tube en verre scellé, presque entièrement rempli d’un liquide (alcool) dont la surface intérieure a une
forme bombée obtenue par moulage, de sorte que l’air enfermé forme une bulle qui prend différentes positions
suivant l’inclinaison du tube.
Nivellement : opération consistant à mettre une ligne ou une surface dans la position horizontale, ou mesurage de
différences de niveaux.
Réticule : disque transparent portant des traits ou des échelles. Il permet d’effectuer correctement des lectures.
Signal, balise : dispositif auxiliaire pour indiquer l’emplacement d’une station (par un jalon).
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Cours de Topographie et de Topométrie Chapitre 2
Station : tout point à partir duquel ou vers lequel on effectue une mesure. Cela peut être un point spécifié sur un
bâtiment ou un point marqué dans la zone d’étude.
La nivelle se décline essentiellement en deux types : la section de tore et la section de sphère. Le but de cet
instrument est de contrôler le calage d’un point, d’un plan, d’un axe de visée… On parle généralement de
sensibilité de la nivelle pour qualifier la "vitesse" à laquelle va réagir la bulle. La valeur indiquée dans les
documentations constructeur se réfère généralement à l’angle d’inclinaison nécessaire au déplacement de la bulle
de une division (couramment 2mm). De façon générale, les nivelles toriques sont beaucoup plus sensibles, et
précises que les nivelles sphériques. Ces dernières sont d’ailleurs généralement utilisées pour effectuer des
calages rapides, avant l’emploi de nivelles électroniques et/ou la mise en action de dispositifs de compensation
(cf. §3.2.1.1).
Les lunettes sont des systèmes optiques comprenant un réticule et plusieurs lentilles, dont un dispositif de mise
au point. Le système optique est caractérisé par les grandeurs classiques de l’optique géométrique : champ,
grossissement…
Le réticule est le dispositif de lecture et de visée. Ce jeu de lignes (Figure 1) est actuellement gravé sur une lame
à faces parallèles, mais en d’autres temps, on utilisait des toiles d’araignée d’Afrique !!
NB : la différence des lectures sur mire sur chacun des fils stadimétriques est une évaluation de la distance entre
l’appareil et la mire, à une constante près. Cette constante, dite stadimétrique, est souvent de 100, et est précisée
dans la documentation des appareils.
Les méthodes de détermination des altitudes ont connu un grand essor pendant les grandes périodes
d’urbanisation et de viabilisation des espaces habités. L’objectif de ces mesures est de connaître précisément
l’altitude de points, généralement pour assurer les écoulements. Par conséquent, la surface de référence la plus
souvent considérée est le géoïde, par la connaissance de la verticale du lieu.
Les techniques de détermination des altitudes qui sont présentées ici diffèrent entre elles d’une part par le type
d’instrument utilisé et la méthodologie, mais aussi par la précision que l’on peut en attendre. Bien évidemment,
plus la précision recherchée est grande, plus les protocoles sont lourds à mettre en œuvre et les instruments
coûteux à acquérir.
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Cours de Topographie et de Topométrie Chapitre 2
Les méthodes de nivellement direct constituent l’arsenal le plus efficace pour déterminer l’altitude de points
particuliers. La précision des déterminations dépend du matériel employé (cf. §3.2.2) mais aussi et surtout, des
méthodes, ce que nous allons aborder maintenant :
• Nivellement par rayonnement : la première mesure est effectuée sur un point d’altitude connue, de
façon à déterminer l’altitude du plan de visée. A partir de là, toutes les altitudes sont déterminées
par différence par rapport à ce plan. Cette méthode permet de lever rapidement un semis de points
matérialisés (sondages, points de berges, de fonds…). Elle présente néanmoins l’inconvénient de
n’offrir aucun contrôle sur les déterminations : toute erreur de lecture est indétectable et fatale.
• Nivellement d’itinéraires par
cheminement : c’est la méthode la plus
couramment employée pour
déterminer les altitudes de points
matérialisés, non situés à une même
distance d’une seule station d’appareil.
Elle est également plus sûre, quant aux
éventuelles erreurs de lecture, et plus
intéressante du point de vue de la
précision des déterminations : on
dispose de méthodes de compensation
des erreurs très efficaces. Plusieurs
règles sont appliquées pour minimiser
l’influence des erreurs systématiques
et accidentelles : les portées
équidistantes, les contrôles de marche,
le contrôle sur fermeture…
• Nivellement de franchissement : cette méthode est beaucoup plus difficile à mettre en œuvre et
s’applique dans le cas de franchissement de vallées, où le principe des portées équidistantes est
inapplicable. On travaille dans ce cas simultanément avec deux appareils, de part et d’autre de
l’obstacle (le cas idéal étant de pouvoir les aligner avec les mires), afin de minimiser les erreurs
instrumentales et atmosphériques.
• Nivellement d’auscultation : cette dernière méthode a pour objectif de déterminer la cote d’un
repère et ses variations dans le temps (barrage, pont, bâtiment). Elle nécessite l’application de tous
les principes énoncés précédemment, et plus encore : équidistance, réglage optimal du niveau,
mires en invar, contrôles, problèmes de réfraction accidentelle (intérieur/extérieur d’un bâtiment),
sûreté des repères…
Pour résumer :
Le principe du nivellement géométrique est la mesure d’une différence d’altitude, ou d’une
9 succession de différences, par rapport à un plan ou un point connu. Il est réalisé au niveau, et la
précision des mesures peut aller de 1/10ème de mm à quelques mm, selon les matériels et protocoles
mis en œuvre.
De manière générale, la relation entre l’altitude du point de départ R1 et le point d’arrivée R2 d’un nivellement
par cheminement est donné par la relation :
où AR représente les lectures Arrière (en rapport à la direction de l’itinéraire), et AV les lectures Avant.
Lorsque les altitudes des points de départ et d’arrivée sont connus, on peut alors calculer la fermeture du
cheminement :
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Cours de Topographie et de Topométrie Chapitre 2
Cette erreur de fermeture, normalement due aux erreurs accidentelles, doit être répartie sur l’ensemble du
cheminement et de ses mesures. Les différentes méthodes disponibles seront abordées au paragraphe 3.4.2.
A la différence, le nivellement trigonométrique est réalisé par calcul de la dénivelée à partir de la distance
oblique entre les points, et l’angle (également appelé distance) zénithal. Le principe général est explicité par la
figure ci-dessous.
d HP
z ∆h
ZB
hi
ZA
Selon ce schéma, l’altitude du point B peut être reliée à celle du point A par la relation :
Nous avons précédemment affirmé que la méthode du nivellement direct ou géométrique était beaucoup plus
précise que celle-ci. Cela vient essentiellement du mode de détermination des différentes variables : hi est
mesuré au ruban (au centimètre, voire au demi centimètre près) comme la hauteur de prisme HP, puis,
interviennent les précisions de mesure sur la distance oblique et l’angle vertical. Il est néanmoins très utile pour
déterminer la hauteur de point inaccessible (cf. fiches techniques).
Le nivellement trigonométrique peut être employé selon la méthodologie du cheminement. Ainsi, il n’est pas
nécessaire de déterminer ni la hauteur d’appareil hi, ni la hauteur de prisme (qui doit cependant rester constante
pour une même station). On n’exploite alors que la distance oblique et la distance zénithale.
Les autres techniques de nivellement pourront peut-être paraître marginales, mais elles méritent cependant d’être
citées. La première est le nivellement barométrique, qui exploite la chute de pression atmosphérique avec
l’augmentation de l’altitude. Ce principe est utilisé dans la majorité des altimètres de sport, appareils qui doivent
être recalés régulièrement pour leur assurer une efficacité maximale. Une seconde est constitué par les méthodes
de nivellement hydrostatique. Il permet, par le principe des vases communicants, de réaliser un nivellement de
haute précision, en permanence opérationnel sur un ouvrage.
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Cours de Topographie et de Topométrie Chapitre 2
• Le niveau numérique : se répand toujours plus chez les professionnels. D’une grande simplicité
d’utilisation, il utilise des principes de compensation similaires au niveau automatique, une caméra
CCD et une mire à code barres. Il permet alors de s’abstenir complètement de la mesure, et des
erreurs qu’elle comporte.
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Cours de Topographie et de Topométrie Chapitre 2
Il existe plusieurs définitions de l’altitude, d’où plusieurs systèmes d’altimétrie. Le système en vigueur en France
est appelé IGN69. Il est matérialisé sur le territoire par un maillage de points de différents ordres, exprimés en
altitude normale. Cependant, à Strasbourg par exemple, trois systèmes coexistent :
• le système IGN 69, normal,
• le NGF (Nivellement Général de la France), orthométrique,
• et le NN (Normal Null) allemand, orthométrique.
Nous avons vu plus haut qu’il existait plusieurs surfaces de référence. Pour l’altimétrie, la surface physique de
référence est le géoïde, normale en tout point à la verticale du lieu. Il est cependant possible de réaliser
différentes mesures de hauteur au-dessus du géoïde. Lorsque cette mesure est effectuée selon cette verticale, on
parle alors de hauteur orthométrique. Par contre, lorsque des mesures de
gravimétrie sont réalisées, on accède à la valeur moyenne de la pesanteur
normale, définissant ainsi la hauteur normale. L’IGN préconise pour ceci
des mesures gravimétriques tout les kilomètres en terrain accidenté, et tout
les 10 km en terrain plat.
Il est actuellement possible d’obtenir la fiche signalétique des repères de nivellement, mesurés dans le système
IGN 69, gratuitement auprès de l’IGN, via son site Internet (http://www.ign.fr ; ftp://ign.fr). Ce point est abordé
en fin du chapitre suivant.
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Cours de Topographie et de Topométrie Chapitre 2
Nous sommes à présent capables de déterminer, plus ou moins précisément, l’altitude de points particuliers du
terrain. Il s’agit maintenant de les localiser en planimétrie.
Nous abordons ici quelques rappels sur le calcul d’angles et de distances à partir des coordonnées de points.
Le calcul de la distance, horizontale ou non, entre deux points de coordonnées connues est extrêmement simple
puisqu’il résulte de l’application stricte du théorème de Pythagore. On rappelle ici la formule générale de
calcul de la distance à partir des coordonnées tridimensionnelles des points A et B :
Cette distance oblique peut être "rabattue" à la verticale, comme nous l’avons vu au paragraphe 3.2.1.2, et
mesurer une dénivelée partielle. De la même façon, la distance horizontale peut être obtenue (Figure 2) :
d H =d.cos(z) Eq. 5
3.3.1.2. Le gisement
On définit le gisement comme l’angle, dans le plan horizontal, entre un vecteur, défini par deux points connus en
coordonnées, et la direction du nord cartographique. Il est compté dans le sens horaire.
VAB B (
VAB=arctan X B− X A
YB−YA
)
d AB
A
Cn-2 Cn+2
Cn
Cn-1 Cn+1
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Cours de Topographie et de Topométrie Chapitre 2
On suppose que le gisement du premier segment, entre les deux premiers points Cn-2 et Cn-1 du cheminement est
connu. Ainsi, le gisement du segment suivant est donné par la relation :
C −1
VCnCn +1 =VCnCn−1 +(LCn
Cn − LCn )± 200 gon
+1 Cn
Eq. 6
Par conséquent, tout cheminement angulaire est calculé de proche en proche à partir des lectures L sur le cercle
horizontal, et toujours à 200 grades près.
De façon générale, avant de lever les points de détails, il est nécessaire d’établir un canevas. Le principe est
similaire à celui employé pour le nivellement par cheminement d’itinéraires : on détermine les coordonnées des
points d’appui du canevas de proche en proche, à partir d’un point du réseau de référence.
Comme nous le verrons dans le paragraphe suivant, un théodolite est muni d’un dispositif de mesure des angles
horizontaux. Afin de pouvoir déterminer les coordonnées de points à partir de points connus, il est nécessaire de
déterminer l’orientation du zéro du cercle horizontal. Ce calcul est appelé la détermination du V0 de la station.
A2
A1
Visée d’orientation
C2 Visées réciproques
0 C1 Points de canevas
C3
Points d’appui
A3
Le cas le plus simple se trouve lorsque le premier point C1 est connu en coordonnées. On peut ainsi calculer les
gisements des segments C1-Ai facilement, et les rattacher au gisement de la visée à 0 gon sur le cercle
horizontal. Pour chaque visée sur un point d’appui, on peut déterminer un V0i, et leur moyenne donnera la V0 de
la station.
∑V 0i
V0 = i =1 Eq. 8
n
On peut également pondérer les observations en fonction des distances, en utilisant la racine carrée de la distance
comme facteur de poids. On prend ainsi mieux en compte les erreurs de pointés sur les cibles.
n
∑ p .V i 0i
V0 = i =1 n pi = di Eq. 9
∑p i =1
i
9
Cependant, avec ou sans pondération des visées, la règle veut que les visées sur références
soient toujours beaucoup plus longues que celles sur les points de canevas. C’est une
condition nécessaire pour réduire l’influence des erreurs de pointé sur les visées
d’orientation.
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Cours de Topographie et de Topométrie Chapitre 2
Plusieurs méthodes d’observation de canevas sont disponibles, souvent regroupées sous la dénomination de
polygonale :
• La triangulation : qui consiste à observer les angles entre les différents segments du réseau.
• La trilatération : qui consiste à en observer les distances.
• La triangulatération, ou poylgonation : qui consiste à observer angles et distances entre les points
du canevas. C’est la méthode la plus couramment employée pour les travaux usuels. Elle est
d’ailleurs grandement facilitée par les appareils disponibles sur le marché.
Comme pour la détermination des altitudes, si les points de départ et d’arrivée sont connus, il est possible de
déterminer les fermetures de la polygonale. La première est la fermeture angulaire, obtenue par la relation
suivante :
n
f A =(n−2).200gon − ∑ Ai Eq. 10
i =1
Le premier terme représente la somme théorique d’une polygonale à n cotés, et le second, la somme effective.
De même, il est utile de connaître les fermetures planimétriques en X et en Y, tout autant que la fermeture
altimétrique. L’ensemble peut être regroupé dans la fermeture linéaire absolue :
fX =X f −Xc Eq. 11
f L = f X2 + fY2 + f Z2 Eq. 12
La théorie voudrait que l’on commence par déterminer les points de canevas puis, lorsque leurs coordonnées sont
calculées et vérifiées, on passe seulement au levé des points de détail. Pratiquement, le détail est levé en même
temps que la polygonale pour des questions évidentes de rentabilité, même si ces précautions sont parfois prises
sur des réalisations de grande envergure.
9 Nous partirons du principe que la station est correctement orientée : il est recommandé, en début de
station de procéder à toutes les observations sur référence avant de commencer le levé de
détails. Puis en fin de levé, il est souhaitable de réaliser un contrôle des fermetures angulaires.
Depuis une station orientée, les coordonnées de tout point de détail mesuré peuvent être obtenus par le triplet de
formules suivant :
X = X S + di.sin z.sin(V0 + H)
Z =Z S +di.cos z
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Cours de Topographie et de Topométrie Chapitre 2
3.3.3.1. Le théodolite
L’appareil de base pour les mesures d’angles. Il est essentiellement constitué, en plus de la lunette de visée, de
deux cercles : un horizontal et un vertical. Nous allons ici en étudier brièvement la constitution (Figure 7).
No Nom de l’élément 15
1 16
2 17
3 18
4 19
5 20
6 21
7 22
8 23
9 24
10 25
11 26
12 27
13 28
14 29
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Cours de Topographie et de Topométrie Chapitre 2
3.3.3.2. Le tachéomètre
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Cours de Topographie et de Topométrie Chapitre 2
Le réseau RGF est structuré hiérarchiquement en 3 parties : les réseaux de référence, de base et de détails.
Depuis décembre 2000, le système en vigueur en France est le RGF 93. Il dispose d’un jeu de
9
paramètres donnant au système cartographique français une meilleure compatibilité avec le
système GPS et le système WGS 84 qui lui est associé. Datum géodésique global, il est doté
d’une projection plane : la projection Lambert 93. Elle est valable pour l’ensemble du territoire
national. Tous les paramètres sont rappelés dans le tableau suivant (Tableau 1). D’autre part,
pour l’altimétrie, le RGF 93 est doté d’un modèle de géoïde : le QGF98 (Quasi Géoïde Français).
Ce système succède à la NTF (Nouvelle Triangulation de la France) qui avait consacré dans les administrations
et chez les professionnels l’emploi de la projection Lambert par zone (Tableau 1), et plus récemment, le Lambert
II Etendu, applicable sur l’ensemble du territoire. Cependant, même si l’obligation légale pour les travaux
topographiques est d’employer le RGF 93, la loi prévoit une certaine souplesse. La fourniture de données dans
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Cours de Topographie et de Topométrie Chapitre 2
tout système géodésique est envisageable, dès lors que les formules de transformation vers le RGF 93 sont
fournies.
Latitude
55gr = 49°30´ 52gr = 46°48´ 49gr = 44°06´ 46.85gr = 42°09´54" 52gr = 46°48´
origine
Longitude
0gr Paris 0gr Paris 0gr Paris 0gr Paris 0gr Paris
origine
X0 : False
600 000 m 600 000 m 600 000 m 234.358 m 600 000 m
Easting
Y0 : False
200 000 m 200 000 m 200 000 m 185 861.369 m 2 200 000 m
Northing
En France, la meilleure source d’information sur les référentiels reste l’Institut Géographique National, et les
sites qui en dépendent. Sur son site Internet, on peut notamment accéder gratuitement :
• aux coordonnées des communes de France, ainsi qu’à toute une série d’informations collatérales :
• les numéros de cartes couvrant la commune (du 1/25.000 au 1/100.000)
• un accès vers la liste des missions de couverture photographique aérienne
• aux fiches signalétiques de points (planimétrie et altimétrie), à partir du numéro de la coupure
1/50.000 couvrant la zone
• la totalité des paramètres géodésiques actuellement et historiquement en vigueur en France, les
moyens de transformation (formules, logiciel CIRCE 2000 de calculs de coordonnées RGF 93)
• une série de définitions et d’aide sémantique sur les termes et notions de géodésie.
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Cours de Topographie et de Topométrie Chapitre 2
Une mesure est entachée d’une certaine erreur, d’une incertitude. Elle provient de divers facteurs : la méthode
utilisée, l’instrument employé, l’expérience de l’opérateur, la grandeur mesurée… Différentes notions sont
utilisées pour qualifier la qualité de la mesure, et divers moyens existent pour répartir les résidus d’une série de
mesure.
Nous avons jusqu’ici parlé de fautes, d’erreurs accidentelles et systématiques sans en donner une définition
précise. Tous ces termes, bien que faisant partie du même champ sémantique, couvrent des notions différentes.
• La faute : manquement à une norme, aux règles d’une science, d’une technique (Petit Larousse). On
parle de faute généralement à propos de l’opérateur, et peut être due à un manque de soin, le non
respect des règles de base, le manque d’expérience…
• L’erreur systématique : se répète et se cumule à chaque mesure. Elle est le plus souvent due aux
imprécisions de l’instrument (qualité des composants, défauts de réglages…) et aux contraintes de
sa mise œuvre. L’influence de ces erreurs peut souvent être évaluée par calcul, et prise en compte
dans la détermination finale.
• L’erreur accidentelle : de valeur et de signe aléatoires, elle peut avoir diverses origines : défaut de
calage de l’appareil à la mise en station, erreur de pointé, de lecture, des paramètres extérieurs non
maîtrisables (température, hygrométrie…), erreur de réfraction accidentelle…
Sur une série de mesures (cheminement altimétrique, polygonal), l’influence des erreurs systématiques doit être
minimisée par la méthode employée. Par contre, il reste les erreurs accidentelles qui sont généralement
considérées comme les seules participant aux fermetures.
Tout protocole de mesure génère des erreurs. Il est capital d’identifier, quantifier et réduire les erreurs
systématiques, mais les erreurs accidentelles doivent être réparties sur l’ensemble. Plusieurs méthodes sont
possibles, mais partent toutes globalement de l’hypothèse de l’équiprobabilité de chaque source d’erreur
accidentelle lors de chaque mesure. Par exemple, sur un cheminement altimétrique, la probabilité de faire une
erreur de lecture sur mire est identique qu’il s’agisse de la première ou de la nième dénivelée.
C’est le mode de compensation le plus simple. Il exploite l’hypothèse d’équiprobabilité au mot : l’erreur globale
constatée sur la série de mesures est la résultante des erreurs sur chaque mesure de la série. Par conséquent, la
fermeture est répartie sur chaque mesure individuelle. Pour une fermeture f obtenue sur n mesures, la correction
à appliquer aux observations est alors donnée par :
f
c =− [Eq. 13]
n
Elle peut s’avérer tout à fait suffisante pour la répartition de la fermeture d’un nivellement géométrique à portées
strictement équidistantes et équivalentes.
La compensation pondérée est une amélioration de la compensation proportionnelle. Elle prend en compte, par la
pondération des observations, une certaine appréciation de la qualité des mesures. Tout le problème est alors de
déterminer le facteur significatif agissant sur cette qualité. De même que précédemment, la correction à
appliquer à la jième observation sur n, de facteur de pondération p, est donnée par :
pj
c =−f
j
n
[Eq. 14]
∑ pij
i =1
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Cours de Topographie et de Topométrie Chapitre 2
Dans le cas d’un tour d’horizon, on pourra prendre la distance au point comme facteur de pondération. En effet,
en triangulation, le pointé sur des cibles lointaines est souvent bien plus précis que sur des cibles proches.
Les méthodes précédentes s’appliquent dans les cas simples, où les mesures redondantes ne sont que peu ou pas
présentes. Dès lors que l’on s’intéresse à un réseau de mesures, engendrant des déterminations multiples d’une
même grandeur, il est impératif de pouvoir tirer parti de l’ensemble des observations sans créer de discordances
entre elles.
Le principe des moindres carrés a pour objectif de minimiser les carrés des écarts entre les observations et la
valeur vraie de la grandeur observée. Elle se base exclusivement sur la redondance de mesures. Un calcul abouti
par moindres carrés donne accès à la valeur la plus probable de la grandeur mesurée, avec un indicateur de
qualité primordial : l’erreur moyenne quadratique (souvent notée emq ; en anglais, rmse, root mean square
error).
La complexité de la méthode ne nous permet pas de la présenter dans le détail. Nous nous limiterons par
conséquent à une expression simplifiée, matricielle. La première étape est de définir des valeurs approchées des
inconnues, pour pouvoir écrire la matrice V des écarts avec chaque mesure. Ensuite, l’équation suivante donne
les appoints à apporter aux valeurs approchées pour obtenir les valeurs les plus probables, compte tenu des
observations réalisées.
A = t V .P .V [Eq. 15]
Ainsi, l’erreur moyenne quadratique du calcul (mq0), également dite réduite à l’unité de poids, est donné par la
relation :
n
∑(p .v )i
2
i
mq0 =± i =1
[Eq. 16]
n−q
avec p le poids de l’observation, v l’écart entre valeurs approchée et observée, n le nombre total d’observations,
q le nombre d’observations strictement nécessaires au calcul de l’inconnue.
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