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Elments de Gomatique

Polycopi 5 : Thodolite, orientation et lever polaire

Pierre-Yves Gilliron
Audrey Ueberschlag
Geoffrey Vincent

Facult de lEnvironnement Naturel, Architectural et Construit


Institut dIngnierie de lEnvironnement
Gomatique - Topomtrie
Lausanne, dition Fvrier 2014

Elments de gomatique

SOMMAIRE
1. LE THODOLITE

1.1. ERREURS INSTRUMENTALES DU THODOLITE


1.1.1. LES ERREURS DAXES
1.1.2. LES ERREURS DEXCENTRICIT
1.1.3. GRADUATION DES CERCLES
1.2. MESURE DANGLES
1.2.1. ANGLES HORIZONTAUX
1.2.2. MESURE DES ANGLES HORIZONTAUX
1.2.3. PRINCIPE DE LA MESURE DE SRIES
1.3. MESURE DES ANGLES VERTICAUX
1.3.1. ERREUR DINDEX ET EFFET
1.3.2. COLLIMATION VERTICALE AUTOMATIQUE

5
5
6
7
7
7
9
10
13
14
15

2. ORIENTATION ET LEVER POLAIRE

16

2.1. GISEMENT
2.1.1. TRANSMISSION DE GISEMENTS
2.1.2. POINT LANC
2.2. LEVER POLAIRE
2.2.1. NIVELLEMENT TRIGONOMTRIQUE : CAS DE LA TERRE PLATE
2.2.2. NIVELLEMENT TRIGONOMTRIQUE : CAS DE LA TERRE SPHRIQUE
2.2.3. DISTANCES SPHRIQUES ET ALTITUDE
2.2.4. DISTANCES HORIZONTALES ET SPHRIQUES

16
18
18
19
20
22
22
23

3. RFRENCES

25

4. TABLE DES FIGURES

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Avertissement
La plupart des figures de ce polycopi ont t cres lEPFL. Toutefois, les auteurs ont
utilis un certain nombre de ressources dont les rfrences sont cites. Si lune ou lautre de
ces ressources ne sont pas rfrences correctement ou font lobjet dun droit dusage
particulier, nous vous prions de bien vouloir le signaler lauteur.
Toute utilisation de ce support de cours doit se faire avec le consentement de lauteur.
2

Le thodolite

Elments de gomatique

1. Le thodolite
Principe
Dans les travaux topomtriques, linstrument essentiel la mesure des
angles est le thodolite : il permet la mesure dangles horizontaux et
dangles verticaux.
Le thodolite (Figure 6-15), que lon met en station sur un trpied,
comporte :
- lembase, partie infrieure, qui est fixe sur le trpied ;
- lalidade, partie suprieure, qui peut tourner par rapport lembase
autour de laxe principal de linstrument ;
- les vis calantes, places sur lembase, par lesquelles le thodolite
repose sur le trpied ; elles permettent le calage, cest--dire la mise
la verticale de laxe principal ;
- la lunette de vise, porte par lalidade, qui pivote autour de laxe
secondaire (axe des tourillons) perpendiculaire laxe principal et
donc horizontal lorsque linstrument est cal.

Figure 1-1 : Schma du thodolite

La lunette, qui peut tre dirige dans nimporte quelle direction, se compose
dun objectif, dun oculaire, dun rticule et dun dispositif interne pour la
mise au point des images (cf. chapitre 6.1.3). Elle dfinit un axe de vise.
Le thodolite

Elments de gomatique
La mesure des angles se fait sur des cercles gradus (ou limbes) : le
premier est horizontal et centr sur laxe principal ; le deuxime est vertical
et centr sur laxe secondaire. Loprateur voit une portion de la graduation
des cercles dans une lunette spciale dont l'oculaire est ct de celui de la
lunette de vise. Suivant les diffrents types de thodolites, un systme
optique complexe permet de lire les valeurs des angles en gons avec 2, 3 ou
mme 4 dcimales.
Si traditionnellement ces lectures taient de
type analogique, maintenant les thodolites
lectroniques comportent un affichage
numrique des valeurs angulaires, avec
possibilit d'enregistrement automatique de ces
valeurs sur un module de stockage ou un
ordinateur.

Figure 1-2 : Thodolite lectronique

La lecture sur ces cercles permet dobtenir des valeurs dangles horizontaux
et verticaux. Langle horizontal est langle didre form par deux plans
verticaux. Langle vertical est, quant lui, langle que fait une certaine
direction avec lhorizontale ou la verticale ; il est mesur dans un plan
vertical. Ce dernier peut tre dfini par trois angles diffrents : langle de
hauteur, langle znithal et langle nadiral. Ces notions sont illustres
par la Figure 6-17.

Figure 1-3 : Les angles en topographie

En outre, le thodolite comprend divers lments ncessaires sa


manipulation :
- des nivelles (niveaux bulle) pour le calage de linstrument et pour
se rfrer lhorizontale ou la verticale lors de mesures dangles
verticaux ; cette rfrence spatiale pour les angles verticaux est
souvent ralise automatiquement grce un compensateur qui
4

Le thodolite

Elments de gomatique

remplace la fonction dune nivelle (thodolite collimation verticale


automatique) ;
des vis de blocage et de fin mouvement du pivotement de
lalidade et du basculement de la lunette ;
des miroirs ou lampes pour lclairage des cercles gradus.

Un thodolite a deux positions de travail et lon passe de lune lautre par


double retournement, cest--dire demi-tour de lalidade et basculement de
la lunette. On dispose ainsi dune position directe et dune position
inverse. Si lon dsire obtenir des valeurs dangles avec une prcision
suprieure 0.01gon, il faut effectuer toutes les mesures dans les deux
positions et calculer la moyenne des rsultats. On limine ainsi les erreurs
qui rsultent des dfauts rsiduels dajustage de linstrument, en particulier
les dfauts de perpendicularit entre les axes du thodolite.
Quoiquextrmement faibles, ces dfauts ne peuvent tre ngligs lorsque le
degr de prcision recherch est lev.
Le thodolite est linstrument universel mis en uvre dans pratiquement
tous les travaux topomtriques. Il peut tre combin avec un
distancemtre (mesure de longueurs). Un thodolite spcialement adapt
aux mesures de longueurs sappelle un tachomtre ; sil est adapt la
mesure des azimuts magntiques, cest un thodolite boussole.

1.1. Erreurs instrumentales du thodolite


Les tolrances de fabrication dun instrument sont extrmement serres, la
limite des possibilits de la construction mcanique. Cependant, des erreurs
rsiduelles dajustage et de rglage des diffrentes parties sont invitables.
Aussi petites soient-elles, leur effet sur les valeurs angulaires mesures est
perceptible.
On va examiner ici les principales dentre elles, voir comment elles se
rpercutent sur les mesures angulaires et voir quelles dispositions sont
prendre pour les liminer ou sen rendre indpendant.
On peut classer les erreurs en plusieurs catgories :
les erreurs daxes ;
les erreurs dexcentricit (axe de vise ou cercle) ;
les erreurs de graduations des cercles.

1.1.1. Les erreurs daxes


En remontant de l'axe de vise laxe principal, on peut trouver les
erreurs d'axe suivantes :
- lerreur de perpendicularit de laxe de vise par rapport laxe
secondaire, appele erreur de collimation horizontale ;
- lerreur de perpendicularit de laxe secondaire par rapport laxe
principal, qui se traduit par une erreur dhorizontalit de laxe
secondaire ;
Le thodolite

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-

lerreur de calage de linstrument, cest--dire lerreur de verticalit


de laxe principal.

Les deux premires sont des erreurs rsiduelles dajustage ou de rglage


instrumental ; elles peuvent varier ou samplifier au cours du temps.
Lutilisateur doit pouvoir les mettre en vidence et, si elles deviennent trop
importantes, faire le ncessaire pour y remdier. Avec les appareils
modernes, on ne peut plus rgler soi-mme ces dfauts et il faut les confier
un atelier spcialis.
Lerreur de calage nest pas imputable linstrument, mais au soin apport
cette opration par lutilisateur ou linstabilit de la station.
Ces erreurs daxes, dont on ne dtaille pas les calculs, ont des influences
diverses sur la mesure dune direction horizontale.
Ainsi, pour une vise horizontale ( = 0), seule lerreur de collimation
influence la valeur de la direction horizontale. Par contre, si la vise est
verticale ( = 100gon), lerreur est dans chaque cas infinie, ce qui signifie
quelle est indtermine ou que la vise verticale est impossible.
Angle de Erreur de collimation Erreur dhorizontalit Erreur de verticalit
hauteur
horizontale c
de laxe secondaire i
de laxe principal

c= c

gon
0
50
99
100

+
+
+

1
cos

c
1.41 c
63.7 c

i = i tg
0

i
63.7 i

v =
v tg sin

= 0
0
0
0
0

= 100
0

v
63.7 v

Or lerreur de collimation horizontale est de signe contraire dans lune et


lautre des positions de la lunette. De plus, lerreur dhorizontalit de laxe
secondaire est gale son dfaut de perpendicularit avec laxe principal si
ce dernier est rigoureusement vertical. Linclinaison est alors symtrique
dans lune et lautre des positions de la lunette.
Les erreurs dues aux dfauts de perpendicularit de :
- laxe de vise par rapport laxe secondaire ;
- laxe secondaire par rapport laxe principal.
sliminent donc en moyennant les mesures faites dans les deux positions de
la lunette.
Lerreur due un dfaut de verticalit de laxe principal ne slimine pas par
la mesure dans les deux positions de la lunette. Le calage doit donc tre
ralis avec soin, surtout si les vises sont inclines.

1.1.2. Les erreurs dexcentricit


On peut distinguer :
lerreur dexcentricit de laxe de vise
6

Le thodolite

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lerreur dexcentricit du cercle
La premire correspond un dcentrement e par rapport laxe principal.
Dans les deux positions de la lunette, on a la mme erreur, mais de signe
contraire. Il en rsulte que en effectuant les mesures dans les 2 positions de
la lunette, la moyenne des rsultats est aussi dbarrasse de cette erreur.
En outre, le cercle gradu horizontal doit tre centr sur laxe principal, le
cercle gradu vertical centr sur laxe secondaire. Sil y a une excentricit du
centre de la graduation du cercle par rapport laxe, cest comme si le centre
dun rapporteur ne concidait pas avec le sommet de langle mesurer.
Grce la prcision actuelle de lajustage mcanique, lexcentricit des
cercles reste ngligeable pour les thodolites la minute ; la lecture des
cercles peut donc sy faire avec un seul index. Ce ntait pas le cas pour les
instruments anciens qui ont tous deux index opposs. Deux angles opposs
taient donc mesurs puis moyenns.

1.1.3. Graduation des cercles


Ce sont les imprcisions de position des traits qui constituent la graduation
du cercle sur laquelle se font les lectures angulaires. Il y a les :
- erreurs alatoires : ce sont les petites erreurs entachant la position
de chacun des traits, indiffremment positivement ou ngativement.
- erreurs systmatiques : elles entachent dans le mme sens, positif
ou ngatif, la position de tous les traits dune zone de la graduation ;
elles sont dues essentiellement aux imperfections de la machine
graver les cercles.
Pour diminuer les consquences des erreurs systmatiques de graduation sur
les mesures angulaires il faut rpter les mesures en utilisant diffrentes
portions de la graduation et moyenner les rsultats.

1.2. Mesure dangles


1.2.1. Angles horizontaux
Dfinition
La notion dangle horizontal est applicable des cts spatiaux quelconques
issus dun sommet commun. Selon la Figure 6-30 :
= angle horizontal des cts SP et SQ
= angle entre les projections horizontales SP de SP et SQ de SQ
= angle didre des deux plans verticaux
Le thodolite

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Sens des angles horizontaux
En topographie, le sens positif des
angles est celui des aiguilles de la
montre (sens contraire des angles en
trigonomtrie).
Sauf en quelques rares exceptions, on
exprime les angles horizontaux par une
valeur positive comprise entre 0 et 400gon.

Figure 1-4 : Le sens des angles

Les directions
On appelle (cf. Figure 6-17) :
- direction spatiale un ct de lespace tel que SP ou SQ (cts
spatiaux)
- direction horizontale la projection dune direction spatiale dans un
plan horizontal, soit SP ou SQ (cts horizontaux)
- direction la valeur angulaire lue sur un rapporteur, centr en S, et
correspondant un ct
Les directions dpendent de l'orientation du zro du cercle gradu, mais pas
l'angle entre deux directions.

Figure 1-5 : Directions horizontales et angle horizontal

Directions et angles
Un angle comporte deux cts et il est donc compris entre deux directions.
Compte tenu du sens des angles topographiques, il faut fixer pour eux un
ct gauche et un ct droit (Figure 6-31) :
- au ct gauche correspond la direction gauche rg
- au ct droite correspond la direction droite rd

Figure 1-6 : Les cts d'un angle

Le thodolite

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On a par consquent :
angle horizontal = direction droite moins direction gauche
= rd - rg
Cette relation est gnrale et valable quelles que soient les valeurs
numriques des directions (Figure 6-32). Si rd est plus petit que rg, on lui
ajoute automatiquement 400gon.

Figure 1-7 : Exemples

1.2.2. Mesure des angles horizontaux


Le cercle horizontal
Le cercle horizontal permet la lecture dune direction horizontale. Il sagit
dun cercle en verre gradu, qui est soit li au socle de linstrument, soit libre
afin de pouvoir pivoter sur lui-mme et de pouvoir fixer le zro de sa
graduation sur une direction donne (Figure 6-33).
Aprs la mise en station du thodolite (calage), ce cercle est dans un plan
horizontal. Loprateur lit la valeur de la graduation grce un index de
lecture.

Figure 1-8 : Le cercle horizontal

Position directe et inverse de la lunette


Le thodolite

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Il est possible de mesurer les angles horizontaux
dans deux positions de la lunette : directe (D) et
inverse (I). Dans la rgle, les mesures angulaires se
font dabord en position D, puis en position I, si
ncessaire pour llimination derreurs ou
simplement pour contrle.
Figure 1-9: Position directe
et inverse de la lunette

Figure 1-10 : Processus de retournement de la lunette

La permutation des positions D et I na aucune influence sur les rsultats


finaux. Toutefois, un enchanement alatoire des positions de la lunette peut
compliquer l'exploitation des mesures.

1.2.3. Principe de la mesure de sries


Dfinition
Avec tous les appareils modernes, on mesure des directions : on considre
tout un ensemble de cts issus du mme sommet et on mesure la direction
correspondant chacun des cts. On obtient les angles souhaits en faisant
la diffrence des directions correspondantes.
La mesure de sries sapplique lorsquil sagit dobtenir les directions avec
une prcision de 1 5 mgon ou mieux.
Le thodolite est en station (centr, cal) sur le point S. Soit n points P1, P2
... Pi... Pn vers lesquels on veut mesurer les directions horizontales depuis un
point S (Figure 6-36) :

Figure 1-11 : Principe de la mesure de sries

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Le thodolite

Elments de gomatique
Viser successivement chacun des points P1, P2 ... Pn, dabord en position
directe de la lunette et faire chaque fois la lecture LD au cercle horizontal.
Si le nombre de vises est important ou si leur mesure dure plus de quelques
minutes, complter le tour dhorizon en rptant la 1re vise permet de
vrifier la stabilit de lappareil.
Aprs la dernire mesure vers Pn (resp. P1), passer en position inverse de la
lunette et viser nouveau successivement tous les points, mais dans lordre
inverse Pn ... P2, P1, et faire chaque fois la lecture Lj. Cet aller et retour
constitue une srie. Pour chaque point vis, ds que la mesure inverse est
faite, calculer la moyenne :
LD + LI
2
(Valeur dbarrasse de certaines erreurs instrumentales (voir 6.1.4))
Afin damliorer la qualit des rsultats, on effectue ensuite dautres mesures
(sries) afin de raliser des mesures de srie.
Pour diminuer leffet des erreurs de graduation du cercle : entre chaque srie
200 gon
o s est le nombre
modifier lorientation du cercle horizontal de :
s
de sries prvues.
Ainsi, pour chacune des directions, les lectures sont rparties uniformment
sur tout le pourtour de la graduation du cercle. Dans le cas o il est prvu
de mesurer 4 sries, on peut sarranger davoir pour la 1re direction en
position directe les lectures :
1re srie : 0gon
3me srie : 50 gon
me
gon
4me srie : 150 gon
2 srie : 100
Pour comparer les sries entre elles et pour faciliter les calculs immdiats
des rsultats : ds que la mesure dune srie est termine, calculer les
moyennes rduites : c'est--dire soustraire de toutes les moyennes la valeur
de la moyenne de la 1re direction ; on a ainsi dans chaque srie la valeur
0.0000gon pour la premire direction (rfrence commune).
Les moyennes rduites peuvent tre compares au fur et mesure entre les
diffrentes sries, ce qui permet dapprcier la qualit des mesures et
lventuelle ncessit deffectuer des sries supplmentaires.
Aprs avoir mesur les s sries prvues, calculer les moyennes gnrales :
pour chaque direction, moyenner les s moyennes rduites.
Les moyennes gnrales sont les rsultats finaux pour les directions. Pour
chacune des directions, on obtient une valeur qui est une moyenne de
lensemble des mesures faites.
Choix de la direction de rfrence
Le premier ct dune srie tant normalement celui sur lequel on rduit 0
(moyenne rduite) pour faciliter la comparaison immdiate des rsultats, il
Le thodolite

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Elments de gomatique
faut que ce soit une direction de bonne qualit : point relativement loign,
bien dfini afin que le point soit ais, conditions de visibilit et dclairage
aussi constantes que possible tout au long des mesures.
Les angles verticaux
Dfinition
Un angle vertical est un angle situ dans un plan vertical. En topographie,
cest langle que fait un ct spatial soit avec lhorizontale, soit avec la
verticale (Figure 6-17). Si la notion dangle horizontal nest pas applicable
un seul ct, la notion dangle vertical par contre lest, car le second ct de
langle est la rfrence spatiale horizontale ou verticale (ct gauche de
langle).
On dfinit trois types dangles verticaux :
par rapport lhorizontale : langle de hauteur
par rapport la verticale :
langle znithal
ou :
langle nadiral
Langle de hauteur (aussi
parfois appel angle de site ou de
pente) dun cot spatial SP est
langle vertical que fait ce ct avec
sa projection dans un plan
horizontal.
Langle de hauteur est compt
depuis lhorizontale de 0 100gon
positivement
vers
le
haut,
ngativement vers le bas.

Figure 1-12 : L'angle de hauteur

Langle znithal dun cot


spatial SP est langle vertical que
fait ce ct avec la direction
montante de la verticale (direction
du znith).
Langle znithal est compt
depuis la verticale de 0 200gon ; il
est toujours positif.

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Le thodolite

Figure 1-13 : L'angle znithal

Elments de gomatique
Langle nadiral dun cot spatial
SP est langle vertical que fait ce
ct avec la direction descendante
de la verticale (direction du nadir).
Langle nadiral est compt depuis
la verticale de 0 200gon ; il est
toujours positif.
Figure 1-14 : L'angle nadiral

Rcapitulation
Pour un ct donn, langle de hauteur, langle znithal et langle nadiral
sont lis par les relations :
= 100gon
= 100gon +
= 100gon
= 100gon +
gon
= 200
= 200gon
<
de
< znithal
< nadiral
hauteur
Montant
>0
0 < < 100
100 < < 200
Horizontal = 0
= 100
= 100
100 < <
Descendant < 0
0 < < 100
200
Ct spatial

1.3. Mesure des angles verticaux


Le cercle vertical
Le cercle vertical permet la mesure dun angle vertical, cest--dire langle
que fait la ligne de vise de la lunette du thodolite avec lhorizontale (angle
de hauteur) ou la verticale (angle znithal ou nadiral).
Les dispositifs conus pour la lecture des cercles des thodolites modernes
font que lerreur due lexcentricit du cercle est limine par une seule
lecture (utilisation de deux parties diamtralement opposes de la
graduation), sinon ngligeable (thodolites la minute). Il suffit donc de
considrer ici un seul index de lecture.
On admet une construction avec un index de lecture fixe et un cercle gradu
qui tourne avec la lunette, ce qui est le cas de la majorit des thodolites (le
contraire est aussi possible).
On appelle ligne dindex laxe passant par le centre du cercle et lindex de
lecture. Selon la construction, la ligne dindex est horizontale
(perpendiculaire laxe principal), ou verticale (parallle laxe principal).
Le cercle vertical doit tre gradu de telle manire quen face de lindex on
lise la valeur de lun ou lautre type dangle vertical.

Le thodolite

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Elments de gomatique

1.3.1. Erreur dindex et effet


Devant admettre les imperfections de construction et de calage, la ligne
dindex ne peut tre considre comme tant rigoureusement horizontale ou
verticale ; elle fait avec lune ou lautre de ces rfrences un angle i appel
erreur dindex ou erreur de collimation verticale.
Exemple : Thodolite donnant comme lecture au cercle vertical, en face de
lindex I, la valeur de langle znithal de la ligne de vise, entache de
lerreur dindex i si la ligne dindex nest pas rigoureusement horizontale. Il
sagit ici de la disposition en position directe de la lunette (Figure 6-40)

Figure 1-15 : L'erreur d'index

Si la ligne dindex pour la lecture du cercle vertical nest pas horizontale, il y


a erreur dindex i ou erreur de collimation verticale i.
Sagissant de mesurer langle vertical de la vise vers un point P, on
considre ici un thodolite dont la lecture au cercle vertical donne la valeur
de langle znithal.
Pour une direction donne, la somme des lectures faites au cercle vertical
dans les deux positions de la lunette devrait tre exactement 400gon.
Si dans les deux positions, la ligne dindex fait le mme angle avec
lhorizontale, cest--dire :
i= i1= i2
On a :
et
LD= + i
=
LJ 400 gon + i

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Le thodolite

Elments de gomatique

Figure 1-16 : Effets de l'erreur d'index

On peut ainsi calculer lerreur dindex et la valeur de langle znithal


cherch :
1
= LD i= 400 gon ( LJ i )
i = ( LD + LJ 400 gon )
2
On voit quil faut avoir un moyen permettant damener la ligne dindex
faire toujours le mme angle i avec lhorizontale. Pour cela, les thodolites
comportent lun ou lautre des dispositifs suivants :
une nivelle de collimation appele aussi nivelle du cercle vertical
(thodolites traditionnels) ;
un compensateur (thodolites collimation verticale automatique).
Un tel dispositif permet, chaque mesure dun angle vertical, de dpendre
directement de la rfrence physique horizontale et il rend cette mesure
indpendante du dfaut de calage du thodolite (axe principal non vertical)
et du dfaut dajustage de la ligne dindex dans linstrument.

1.3.2. Collimation verticale automatique


Depuis plusieurs dcennies, la nivelle de collimation des thodolites est
remplace par un compensateur qui automatise sa fonction. Cest un
dispositif, mcano-optique en gnral, qui amne automatiquement la ligne
dindex faire toujours le mme angle avec lhorizontale (ou la verticale
selon le mode de construction).
Loprateur na plus intervenir manuellement pour caler cette ligne
dindex. Il en rsulte une plus grande commodit dans le travail et
normalement une meilleure qualit du calage.

Le thodolite

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Elments de gomatique

2. Orientation et lever polaire


Ce chapitre a pour but de prsenter les bases des calculs de topomtrie ;
c'est--dire des formules qui combinent les mesures angulaires et de
distances afin de dterminer les coordonnes de nouveaux points.

2.1. Gisement
Dfinition
Le gisement est langle qui fixe lorientation dun ct dans le systme de
coordonnes rectangulaires (Y, X) ou de la carte.
Il sagit de langle, not , que fait dans le plan de projection ce ct avec le
Nord de la carte ou une parallle la direction positive de laxe X (Figure
7-1)

Figure 2-1 : Le gisement

En topographie, le gisement est un angle horizontal. Il est compt de 0


400gon partir de la direction positive de laxe des X (Nord de la carte),
positivement vers lEst.
Le gisement est un angle toujours positif dont la valeur est comprise dans
les limites :
0 = < 400 gon
Lorsquon traite du gisement dun ct, le sens du ct doit toujours tre
prcis (Figure 7-2) :

Figure 2-2 : Les deux gisements d'un ct AB

Il faut ajouter ou retrancher 400gon pour que la valeur soit comprise entre 0
et 400gon.
Le gisement est donc dfini par :

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Orientation et lever polaire

Elments de gomatique
YB YA
YAB
=
X B X A X AB

tg ( AB )
=
=
' atg (

YAB
) avec 100 gon < < 100 gon
X AB

De part la dfinition de la fonction arctangente (solution entre -100gon et


+100gon), la valeur du gisement AB sobtient en ajoutant ou en soustrayant
200gon la valeur obtenue par calcul. Pour viter toute confusion dans la
dtermination du gisement, il est recommand dutiliser la mthode des
quadrants ou la mthode des signes.
En effet, les gisements tant compris entre 0 et 400 gon, leurs valeurs
correspondent lun des quatre quadrants du plan. Compte tenu de la
dfinition et du sens des gisements, les quatre quadrants sont fixs selon la
Figure 7-3.

Figure 2-3 : Les quadrants

De la mme manire, il est possible de dfinir le tableau de signes suivants :


Quadrant
I
II
III
IV
Signe Y
+
+
Signe X
+
+
Signe Y/X
+
+
Il est ainsi possible de dfinir les rgles suivantes pour calculer un
gisement entre les points A et B :
Pour le quadrant I, AB = '
Pour les quadrants II et III, AB= '+ 200
Pour le quadrant IV, AB= '+ 400

Orientation et lever polaire

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Elments de gomatique

2.1.1. Transmission de gisements


La connaissance dun gisement et dun angle permet de dterminer la valeur
dun second gisement. Cest ce quon appelle la transmission de gisement.
Le calcul dune transmission de gisement est en gnral facilit par la
ralisation dun canevas des angles des diffrents cts. Les exemples de la
Figure 7-4 illustrent les principaux cas de transmission de gisement que lon
peut rencontrer.
Notation : lorsque le gisement est calcul partir de coordonnes de points
fixes, il est not . Lorsquil fait intervenir une mesure, il est not .

Figure 2-4 : Principaux cas de transmission de gisements rencontrs

2.1.2. Point lanc


Dans les paragraphes prcdents, le gisement a t calcul partir des
coordonnes de deux points. Il sagit dune conversion rectangulaire >
polaire. Le calcul dun point lanc reprsente le problme inverse, c'est-dire une conversion polaire > rectangulaire. On souhaite calculer les
coordonnes dun point M partir des coordonnes du point S, du
gisement SM et de la distance sSM (Figure 7-5).

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Orientation et lever polaire

Elments de gomatique

Figure 2-5 : Point lanc

Les coordonnes de P sobtiennent par :


YM= YS + Y= YS + sSM .sin SM
= X S + sSM .cos SM
X=
X S + X
M
Contrairement la formule du calcul du gisement, ces dernires sont
gnrales et valables pour tous les quadrants.

2.2. Lever polaire


Le lever polaire permet de dterminer la position dun objet en calculant ses
coordonnes rectangulaires (Y, X) laide de coordonnes polaires (angle et
distance). Le paragraphe 7.1.2 a montr comment sont calcules ces
coordonnes. Cependant les lments mesurs avec linstrument sont
uniquement la distance entre le point stationn (S) et le point lev (M), ainsi
quune direction horizontale (r) vers le point lev. Dans le chapitre
prcdent, on montre que lorigine du cercle horizontal est arbitraire, ainsi
ces mesures seules sont insuffisantes pour dterminer un gisement du point
stationn vers le point lev.
La rponse ce problme est la procdure dorientation qui consiste faire
une mesure de direction entre la station (S), dont les coordonnes sont
connues, et un second point (P), appel rfrence, dont on connat aussi les
coordonnes. Le gisement entre la station et le point lev peut ensuite tre
calcul par transmission de gisement (Figure 7-4).
Soit M le point lever. Dans la procdure dorientation, on connait :
- le gisement de la station la rfrence, SP (cf. 7.1.1)
- la mesure de direction sur la rfrence : rP et le point M : rM

Orientation et lever polaire

19

Elments de gomatique
On cherche alors dterminer :
- , linconnue dorientation: = SP - rP
- le gisement de la station au point M, SM par transmission de
gisements : SM = rM +
- les coordonnes du point M laide de la formule du point lanc
La Figure 7-6 rsume tous ces lments.

Figure 2-6 : Lever polaire

Cette dmarche peut tre effectue avec un seul ou plusieurs points de


rfrence. Lutilisation de plusieurs rfrences entrane un contrle de
lorientation de la station. On calculera alors une inconnue dorientation
moyenne, si aucune faute nest dtecte.

2.2.1. Nivellement trigonomtrique : cas de la


Terre plate
Dans ce chapitre, on va tudier les diffrentes rductions, leur importance
selon la situation, ainsi que la sophistication des modles requis.
Lorsque l'on mesure une distance oblique et un angle de hauteur
exclusivement pour dterminer la dnivele, on parle de nivellement
trigonomtrique (ou indirect) pour bien distinguer cette mthode du
nivellement gomtrique (ou direct).
Entre deux points du terrain, on est amen considrer plusieurs distances :
1. la distance oblique
2. la dnivele
3. la distance horizontale
20

Orientation et lever polaire

Elments de gomatique
Soit deux points P et Q reprs au sol. Avec un thodolite muni dun
distancemtre, on dtermine langle de hauteur et la distance oblique s.
Laxe de basculement de la lunette (sommet de langle ) est hauteur i audessus de P. Le point vis est hauteur z au-dessus de Q (Figure 7-7).

Figure 2-7 : Composantes horizontale et verticale de la distance oblique

H ' =s ' sin


s= s ' cos

Le signe de est essentiel pour calculer la dnivele brute H. En


revanche, il n'influence pas la distance horizontale s. De plus, si la distance
horizontale s entre P et Q est connue, il n'est pas ncessaire de mesurer la
distance oblique : la dtermination de l'angle de hauteur suffit pour
calculer la dnivele brute. On a alors :
H ' =s tg

On obtient la dnivele entre P et Q en passant de la diffrence de niveau


brute H la diffrence de niveau nette H selon la relation suivante :
H =
i + H ' z =
H '+ (i z )
avec : i = hauteur dinstrument et z = hauteur vise
Si laltitude de lun des deux points P ou Q est connue, on peut calculer
celle de lautre :
ou
H=
H P + H
H=
H Q H
Q
P
Ces relations entre les distances ne sont valables que pour des points
suffisamment proches pour que la rotondit de la Terre et la rfraction
atmosphrique puissent tre ngliges. L'loignement tolrable est denviron
5 km.

Orientation et lever polaire

21

Elments de gomatique

2.2.2. Nivellement trigonomtrique : cas de la


Terre sphrique
Lorsque deux points ne sont plus suffisamment proches (>5 km),
lassimilation de la Terre un plan est impossible. Cest pourquoi, entre
deux points du terrain, on est amen considrer plusieurs distances :
1. la distance oblique
2. la dnivele
3. la distance horizontale au niveau du terrain
4. la distance au niveau de la mer
5. la distance dans le plan de projection

2.2.3. Distances sphriques et altitude


Si on tient compte de la rotondit de la Terre, et en prenant la sphre
comme surface de rfrence, on doit considrer trois sphres concentriques
:
- celle situe au niveau de la mer (H=0) ;
- celle passant par le point P ;
- celle passant par le point Q.

Figure 2-8 : Distances sphriques

Entre ces diffrentes distances, on a les relations :


sQ
s0
sP
=
=
r r + H P r + HQ
Pour le ct PQ on peut considrer une distance sphrique un niveau H
quelconque :
r+H
H
sH =
s0 = 1 + s0
r
r

Le tableau suivant donne laccroissement des distances prises diffrents


niveaux par rapport celle du niveau de la mer :
s0[m]
1000 2000 5000 10000
H[m] 5000 0.78 1.57 3.92 7.84
(sH-s0)[m]

22

Orientation et lever polaire

Elments de gomatique
2000 0.31 0.63 1.57 3.14
1000 0.16 0.31 0.78 1.57
500 0.08 0.16 0.39 0.78
0
0
0
0
0
Pour une distance de 1000 m mesure lEPFL, la diffrence est de ~8 cm.

2.2.4. Distances horizontales et sphriques


La distance horizontale est situe dans un plan horizontal en un point, la
distance sphrique au niveau de ce point est sur la surface sphrique passant
par ce point (Figure 7-9) :

On a les relations :

Figure 2-9 : Arc, corde et tangente

arc PQ ' : sP =
(r + H P ) 2 [rad ]
corde PQ ' : cP =2(r + H P ) sin
tangente PQ '' : s =
(r + H P ) tg 2

Les diffrences entre la corde PQ ou la tangente PQ et larc PQ sont


donnes dans le tableau suivant (pour r = 6378,8 km) :
sP [m]
1000
2000
5000
10000

cP-sP [mm]
-0.002
-0.009
-0.1
-1.03

s-sP [mm]
+0.008
+0.06
+1.0
+8.2

On constate que pour des distances jusqu 10 km, la diffrence entre la


corde et larc est au plus 1 mm, cest--dire 1 :10000000, et quil en est de
mme pour les distances jusqu 5 km entre la tangente et larc. Dans le

cadre des travaux topographiques usuels, ces carts sont


ngligeables et on peut confondre arc, corde et tangente.
Par ailleurs, la distance horizontale change selon quon la situe au niveau de
P ou de Q. Il est vident que si la diffrence de niveau est faible entre P et
Q, lcart entre ces deux distances horizontales est ngligeable.

Orientation et lever polaire

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Elments de gomatique

Figure 2-10 : Distances sphriques et horizontales

Dans les limites fixes dans le tableau prcdent, on a donc :


sQ = sQ et sP = sP

24

Orientation et lever polaire

Elments de gomatique

3. Rfrences
On donne ici quelques rfrences bibliographiques utiles et
complmentaires au contenu de ce polycopi. Cette liste nest de loin pas
exhaustive.

Merminod B., (2008), Topomtrie Terrestre, Polycopis de lEPFL, EPFL,


Lausanne
Milles S., Lagofun J., (1999), Topographie et topomtrie modernes - Tome
1 : Techniques de mesure et de reprsentation, Ed. Eyrolles
Milles S., Lagofun J., (1999), Topographie et topomtrie modernes - Tome
2 : Calculs, Ed. Eyrolles

Rfrences

25

Elments de gomatique

4. Table des figures


Avertissement
La plupart des figures de ce polycopi ont t cres lEPFL. Toutefois, les auteurs ont
utilis un certain nombre de ressources dont les rfrences sont cites. Si lune ou lautre de
ces ressources ne sont pas rfrences correctement ou font lobjet dun droit dusage
particulier, nous vous prions de bien vouloir le signaler lauteur.
Figure 1-1 : Schma du thodolite ....................................................................... 3
Figure 1-2 : Thodolite lectronique ................................................................... 4
Figure 1-3 : Les angles en topographie ............................................................... 4
Figure 1-4 : Le sens des angles ............................................................................. 8
Figure 1-5 : Directions horizontales et angle horizontal .................................. 8
Figure 1-6 : Les cts d'un angle .......................................................................... 8
Figure 1-7 : Exemples ............................................................................................ 9
Figure 1-8 : Le cercle horizontal .......................................................................... 9
Figure 1-9: Position directe ................................................................................. 10
Figure 1-10 : Processus de retournement de la lunette ................................... 10
Figure 1-11 : Principe de la mesure de sries ................................................... 10
Figure 1-12 : L'angle de hauteur ......................................................................... 12
Figure 1-13 : L'angle znithal .............................................................................. 12
Figure 1-14 : L'angle nadiral................................................................................ 13
Figure 1-15 : L'erreur d'index ............................................................................. 14
Figure 1-16 : Effets de l'erreur d'index .............................................................. 15
Figure 2-1 : Le gisement ...................................................................................... 16
Figure 2-2 : Les deux gisements d'un ct AB ................................................. 16
Figure 2-3 : Les quadrants ................................................................................... 17
Figure 2-4 : Principaux cas de transmission de gisements
rencontrs .............................................................................................................. 18
Figure 2-5 : Point lanc........................................................................................ 19
Figure 2-6 : Lever polaire .................................................................................... 20
Figure 2-7 : Composantes horizontale et verticale de la distance
oblique.................................................................................................................... 21
Figure 2-8 : Distances sphriques ...................................................................... 22
Figure 2-9 : Arc, corde et tangente .................................................................... 23
Figure 2-10 : Distances sphriques et horizontales ......................................... 24

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Table des figures

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