Le Medecine Nouvelle PDF
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Le Medecine Nouvelle PDF
LOUIS LUCAS
TOME SECONI»
PARIS
F. SAVY, LIBRAIRE K. IiKNTU, l.lBHAir.K
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HUK II U;TM''I'!ill.l,E,
VI
V
LA
NOUVELLE
PARIS. IMP. SIMON r.AÇON ET COUP., HUE d'eRFORTH, 1.
LA
MÉDECINE
BASÉE
SUR DES PRINCIPES DE PHYSIQUE
ET
DE CHIMIE TRA NSCENDANT ALES
ET
SUR DES EXPÉRIENCES capitales qui FONT VOIR mécaniquement
L'ORIGINE DU principe DE LA VIE
PAR
LOUIS LUCAS
Auteur de ICI Chimie nouvelle, de F Acoustique nouvelle, etc.
TOME S ECO IV
PARIS
F. SAVY, LIBRAIRE E. DENTU, LIBRAIRE
24, RUE HAUTEFKUILLE PAt.AIS-ROYAf., GALERIE D'OMËANS
1865
LA
MÉDECINE NOUVELLE
DIGESTION.
DEUXIÈME EXPÉRIENCE.
dis Lf. glucose et non LA glycose; car je ne comprends pas qu'on fasse
de
rapporter glycose ou glucose à un féminin, lorsqu'il s'agit ici du sucre glycose;
comme on dit sucre de cannes, de réglisse, de raisin, de carottes, etc. On a fait
la même faute, quand, après la découverte des gaz, on a pu établir que l'am-
moniaque était un de ces gaz; on devait dire LE ammoniaque, LE gaz ammo-
niaque et non LA ammoniaque, répondant par un féminin, à la pensée alchi-
mique qui n'était plus en cause.
d'acide prussique que j'ai découvert dans les sortes très-thérapeu-
tiques, observation que je n'ai pas le temps de conduire à un état
démonstratif public en ce moment mais dont je ne ferai pas grâce
aux thérapeutistes, si Dieu me prête vie. Quand certaines bières de
café, à base de glucose, vous tombent sur l'estomac, on dirait qu'on
a avalé un pavé; aussi le consommateur se hâte– t– il de prendre
force petits verres pour se réchauffer. De même qu'après l'injection
de force petits verres il a recours à la bière pour se calmer; l'un
portant l'autre, voilà le mécanisme de la consommation des bois-
sons dans la bonne ville de Paris et sa banlieue. Je n'invente pas les
faits. je les surveille. comme un chasseur opiniâtre. Dans deux
maisons, situées aux deux bouts des constructions que j'ai fait éle-
ver boulevard Montparnasse, n° 25, les débitants m'en apprennent
plus à cet égard que les plus beaux livres de médecine. Entre autres
faits à ma connaissance, je viens de voir mourir encore du diabète
un petit industriel, vrai pilier de café. Autrefois on ne connaissait
guère cette maladie que chez les gens riches; aujourd'hui je la
vois se répandre d'une façon incroyable chez les buveurs de bière.
Après cela plaignez-vous que le débit des alcools envahisse les po-
pulations N'est-ce pas un admirable mécanisme, sorti de la chimie
industrielle moderne, qui permet au client de marcher sur la corde
roide de la soûlerie avec le balancier du glucose sulfurique et des
eaux-de-vie de betterave? Nous devons à la chimie les plus belles
applications des temps modernes; mais, si elle continue, nous lui
devrons le plus beau linceul de l'humanité, la mort par asphyxie
alcoolique. Quand le fabricant ne savait faire de l'eau-de-vie qu'avec
de bonnes barriques devin, le cœur lui saignait de brûler ce beau
jus de la treille, si vermeil, si pur, si bienfaisant; j'ajouterai, moi,
si pyrophorique; mais, quand il ne s'agit que de se débarrasser
d'éléments à demi putréfiés, comme cela a lieu dans les fabriques
de betteraves et de fécules, il n'y a guère à balancer; le monde sera
d'autant plus inondé d'alcools, que le sucre raftiné, que le grain
raffiné, poisons solides, seront déversés eux-mêmes en plus grande
quantité sur le marché. Les poisons s'attirent et se soutiennent;
Lisez plutôt les prospectus des marchands de fécules habillées des
noms et des formes de toutes les substances connues, avec appro-
bation médicale; vous verrez s'il est permis d'avoir quelques sous
dans sa poche sans être tenté de s'empoisonner en aussi belle et en
aussi savante compagnie? Certaines fécules dont on contrefait la
nature constituent le plus souvent des aliments natifs, accompa-
gnés des éléments pyrophoriques qui en font un corps sain et con-
fortable il n'en est plus de même des affreux amidons qu'on nous
donne à leur place l'un pourrait à la rigueur servir de remède
tandis que l'autre a toutes les chances de nous empoisonner.
Après ces développements,, j'ai honte, en vérité, de reprendre la
discussion sur le diabétisme. A quoi bon dépenser huit d'argent
dans les raffineries de sucre, de grain,. de fécules, de boissons, etc.,
pour être forci- piteusement d"aller chercher chez le pharmacien ces
nauséeux alcalis avec lesquels nous sommes condamnés à boire du
vin qui prend d'eux le goût distingué du pissat? Revenons donc à la
bonne et franche nature. Quand le chimiste se présentera à nous
avec des teintures nouvelles, pas trop plombifères; avec les piles de
combinaison, dites galvaniques; créant la télégraphie, la galvano-
plastie avec la plaque photographique mordue par les chlorotdes;
bénissons le chimiste! mais, quand ce savant touchera à ce qu'a
créé la nature avec tant d'intelligence et de prévision, arrêtons-le
tout court; comme on écarte la main d'un ami qui s'abuse. « Ne
touchez pas à la reine. à la nature, cette reine de la 'erre; nous
ne devrions la regarder qu'à genoux nous ne devrions y toucher
qu'avec un saint respect! Arrière, chimistes, ignorants ou coquins,
qui spéculez sur l'aveuglement actuel des masses pour envahir la
consommation! Vous déshonorez une des mamelles de cette grande
nature votre mère, la chimie, qui préside aux mutations de la ma-
tière, comme la physique régit l'emploi des forces libres! »
N'allons pas dire avec M. Mialhe (p. 75, Chimie physiologique)
Il
Mous concluons que la maladie diabétique reconnaît pour cause un
vice d'assimilation de la glucose par défaut d'alcalinité suffisante
dans tes humeurs de l'éc.orrorrt.ie animale,. Il Mais que le diabétisme
reconnait, généralement et pratiquement, pour cause, un véritable
empoissonnement par injection d'aliments déviés de la natnre pyro-
p!'orique, nécessaire à l'assimilation organique. Je dis générale-
ment et pratiquement, parce qu'il faut y joindre les cas transitoires
et exceptionnels qui reconnaissent pour base une asphyxie com-
mençante, une lésion des nerfs, du poumon, etc.; en un mol, la
partie de cette maladie la moins ordinaire, celle qui se rapporte à
une action incomplète des forces libres sur l'alimentation. Il se fait
bien autrement de diabétiques par la chimie organique que par la
physique d'appareils. Sans cela, sans les folies de la nutrition mo-
derne déviée, errait-on les cas de diabétisme, si rares autrefois, se
multiplier outre mesure? Cette année, à Vichy, dans un seul hôtel, les
diabétiques étaient presque en majorité sur les maladiesdes reins
Quand on va se saturer de carbonate de soude dans cette localité
pendant les célèbres vingt-deux jours indiqués comme campagne
thérapeutique, je vous demande quelle action cela peut avoir sur
les fécules que vous reprendrez en rentrant a la maison; sur la
bière que vous êtes habitués à boire dans le cercle ou dans le café
attitré: sur les PAToNs de votre boulanger, qui vous traite comme
on traite its dindes en Konenandie; enfin sur la nourriture de
onze mois. mise en présence de vingt-deux jours de traitement ? Il
faut que les hommes soient bien ignorants ou bien fous pour ne
pas rire au nez du médecin qui leur propose une semblable plai-
santerie de guérison. Je comprends qu'un spleenique, un ictérique,
aillent essayer de défaire à Vichy un accident accompli; mais
boire des alcalins pour un travail de onze mois à venir. c'est
trop fort! laissez done là vos poisons, malheureux qui souffrez!
vous n'aurez plus besoin après cela d'aller à Vichy que pour y faire
danser madame, avec son cousin l'officier.
Quels que soient les palliatifs qu'on emploie, le carbonate d'am-
moniaque, préconisé à juste titre par M. Bouchardat comme sudori-
fique agissant bien dans ce sens, et non comme alcalin, ainsi que
le veut M. Mialhe; les bains, la flanelle, les sulfures, la viande prise
exclusivement, la graisse, le pain de gluten, etc., etc., il faut re-
venir à l'alimentation naturelle; au pain de froment composé de
tous ses éléments; au vin rouge brassé sans addition ,le sucre; à
la viande non maquignée; au sucre non raffiné, mais seulement
rapproprié; au mial non mélangé de glucose; bien mieux, au miel
fait par la mouche en pleine campagne, avec les éléments des
fleurs; et non, comme cela se pratique aujourd'hui, en faisant ra-
masser par les essaims les ordures des raffineries. Ah! si j'étais
hygiéniste
Dans tous ces cas divers vous créez des substances neutres snns
élément pyrophorique, fécules, gommes, sucres, miels, vins, etc.
Et cela en vertu des décrets de la chimie moderne, qui a statué dans
sa sagesse que pour le vin le fait capital. la richesse, la vinosité.
c'est l'alcool! « Empoisonnons-nous. c'est le plaisir le plus
doux. Je viens de suivre M. Miaihe, M. Bernard, M. Alvaro Rey-
noso, dans leurs déductions physiologiques on peut voir après cela
que les germes de cette terrible maladie ne sont exclusivement ni
dans la lésion nerveuse, ni dans le mécanisme respiratoire, ni dans
l'alcali du sang; mais surtout et avant tout dans des fautes de
l'hygiène publique. Je vais apporter à l'appui de cette opinion des
faits qui sont à ma connaissance personnelle. Seulement, avant cela,
jx prierai qu'on m'excuse sur la nécessité où je me trouve de re-
venir encore sur la liqueur de brou comme c'est la première fois
qu'elle est introduite dans le commerce, il n'est pas étonnait que
je puisse y rencontrer des faits très-inconnus et fort curieux. Je
remarquai, dans les rapports que j'avais avec les courtiers et les
consommateurs, que beaucoup de clients devenaient fanatiques de
la boisson qu'on leur livrait; parce que, prétendaient-ils, cela
changeait entièrement leur état de santé. Des gens abandonnés des
médecins, des vieillards usés, des hommes dévorés par la syphilis,
y trouvaient de grands adoucissements. Ce que je n'avais vu jusque-
là qu'au point de vue alimentaire m'intéressa au point de vue théra-
peutique, et l'occasion d'en faire l'essai ne tarda guère. Le choléra ou
detrès-fortescholérines se mirent à sévir avec une certaine violence;
un de nos hommes de magasin en souffrait si cruellement, que la fa-
brication fut interrompue. L'idée me vint de lui faire prendre une
petite dose de notre jus pur, gardé précieusement en réserve pour
la fabrication. L'ouvrier-1 fit une affreuse grimace en avalant ce
breuvage âpre et noir; mais il fut guéri au bout de cinq heures.
D'autres recommencèrent et obtinrent les mêmes effets. Plus tard,
un de nos charretiers qui fournissait des maisons de filles, ayant
approché de trop près sa clientèle, revint avec une maladie secrète
qui l'empêcha de travailler. Je lui fis prendre du brou, comme aux
autres, et le chômage disparut. Si la syphilis n'avait pas quelque
chose de déplaisant pour la publicité, je citerais le nom et l'adresse
de cet excellent ouvrier, employé aujourd'hui dans une des pre-
mières brasseries de Paris; comme il fut moins discret que je ne le
suis ici, au bout de quelque temps on put apercevoir dans la phar-
macie d'un de nos voisins la liqueur de brou servant à injectionner
les syphilitiques, les femmes à flueurs blanches, etc., etc., et depuis
elle a envahi toutes les pharmacies de la capitale. Des effets si cer-
tains me poussèrent étudier le brou dans ses rapports avec le
sucre, pris soli tan enwrtf; c'est alors que je vis de mes yeux ces
grandes solidifications de l'élément sucré sous l'influence des pyro-
phyriques, et depuis je n'ai cessé de poursuivre des expériences
sans nombre sur une question que je regarde comme la base de
t'architectonie organique. M. Montagne, l'illustre cryptogamiste de
l'Institut, MM. les docteurs Tripier, Marey, Huguet, Mercier, Delente
et tant d'autres, médecins, chinistes, physiciens, savants, ont eu
l'occasion de voir les membranes énormes aue j'ai obtenues par
mes procédés M. Montagne en a envoyé des spécimens par toute
l'Europe. Mais ce qu'on n'a pas vu, parce que je le cache, comme
se rattachant à une question industrielle marchande, c'est l'action
des pyrophores sur le sucre pur concentré; sur l'albumine, la gé-
la;ine, etc. Plus tard j'en ferai l'objet de publications séparées, au-
jourd'hui je les garde pour le commerce. Il faut que tout le monde
vive! n'ayant ni chaires, ni places, pour me solder, je me sers de
industrie; j'en suis même arrivé à aimer tellement ce genre de
travail, que je regarderais comme le plus beau jour de ma vie celui
où je pourrais me présenter comme le premier marchand d'allu-
mettes de la capitale. Le travail étant l'avenir du monde, pour
moi, l'homme instruit et loyal dans son commerce me semble
constituer l'apogée du genre
Les études que je Ils sur le brou m'ont amené à la thérapeutique
rationnelle du diabète, dont j'ai été heureux de voir la confirmation
dans l'examen des traitements anciens de cette maladies; et même
dans l'analyse des succès obtenues par les cliniques particulières
modernes. 1° Le chyle, pris dans sa masse, doit être doué d'une
dispersion suffisante; notre première expérience capitale nous
éclaire sur ce point; 2° les matières destinées à se plastiquer, l'al-
bumine et même partie du sucre, doivent être introduites dans
l'organisme avec un fond de pyrophore suffisant pour amener ce
résultat; c'est à cela que peuvent servir les astringents, dans une
sage mesure, et surtout les végétaux entiers; car en eux se trou-
vent contenus des principes sagement et préalablement équilibrés
qui ne détruisent pas les tonalisations de notre sang; enfin, des
boissons chargées, à suffisance, de leura principes pyrophoriques.
Ce qu'on appelle extractif, pour ne rien dire d'utile. Quant à un
irailement détaillé, on comprend que je dois l'abandonner a la sa-
gacité du médecin, bien pénétré de ces principes, et. tenant un
juste compte de la position de son client. La nature a pris soin
dans notre intérêt d'équilibrer les principes assimilables; pour-
quoi dévier ce beau travail? Là est le secret des guérisons diabéti-
ques. Un jour j'espère publier sur ce sujet un travail complet et
détaillé qui ne peut trouver sa place ici faute de développement, je
ferai voir qu'au moyen d'un réactif inconnu je suis arrivé à con-
naitre, à métrer moléeniairement les liquides de l'organisme, uri-
nes, salive, bile, suc pancréatique, etc.; non pas comme on le fait,
par le grillage, en désassociant leurs éléments complexes, ni même
en les séparant par fractions plus étendues; mais en les mettant
dans ma balance, ENTIEPS; en les comparant EnTlsns, les ans par
rapport aux autres. Je puis savoir quelle est la force-mouvement
qui répond au sucre, à la fécule, à l'albumine, à la salive, à la
bile, etc. Avec des éléments doués d'une tonalisation spéciale, par-
tielle, il faut agir sur des ensembles de force et non sur des dé-
tails sans cela que sait-on physiologiquement?Rien! la physiologie
constituant justement l'étude de groupes automates. Étudions donc
les ensembles! Le diabétisme naît, c?'une alimentation déviée;
2° d'une dispersion excessive des carbures, amenée par les deux
voies normales 1° concentration des forces libre, 2° emprisonne-
ment des gaz dans l'organisme.
III
De la pyrophorie organique.
Nous n'en avons donc pas fini avec le rôle que jouent les ferments
dans l'organisme; ou du moins que jouent les substances qui se
conduisent comme le type élémentaire ferment que j'ai essayé d'é-
tablir. Aussitôt qu'on veut toucher à la digestion, il faut immé-
diatement revenir sur l'état pyrophorique, dont je n'ai donné jus-
qu'ici qu'une idée préalable. Or rien n'est plus obscur que le
rôle de ces ferments dans le- faits organiques, encore plus que
dans les faits industriels. Les uns croient que ce sont des végéta-
tions cryptogamique, les autres n'y voient que des polarisations
simples. Sans doute i! y a polarisation, puisqu'il y a fixation de
l'oxygène par similitude, par communication; mais il y a aussi
combustion. Un ferment varie suivant sa combustibilité propre ou
acquise. La chaleur ne rnodifie-t-elle pas les produits de la fermen-
tation avec le même ferment? Ainsi le lait avec ferment donne à
chaud de l'alcool, quand, à froid, il ne donne que du sucre de lait.
Le broa donne de l'acide butyrique, très-souvent, lorsqu'il ne peut
attendre aux réalisations alcooliques. Il en résulte ceci la levûre,
qui, fraiche, peut porter l'eau sucrée au dédoublement acide carbo-
nique et alcool, produira de l'acide lactique, de l'acida butyrique, de
la mannite, de l'hydrogène, etc., si on la broie dans un mortier,
où elle aura perdu de sa force, par le commencement d'oxydation
que lui fait éprouver le broiement de ses cellules cryptogamiques.
Les organismes des ferments présentent donc nn moyen de con-
server leur combustibilité, comme l'introduction d'une essence
dans une capsule gélatineuse en garantit les propriétés actives. La
bile, dans l'organisme, agit comme un ferment, par son uxydabilité
extrême elle aide les aliments à se dédoubler en gaz et acides gras
des fèces; en graisses, en corps plus ou moins assimilables. La
nature et la quantité de cette bile îCg'ent ces dédoublements qui
fixent la santé ou la maladie. Selon qu'on a pkie ou moins de bile en
opérat,;on, on est maigre ou gras. Les tempéraments trés-bilieux
sont S£cs, maigres, etc., mais se portent bien. Les vins du Rhin
produisent de l'acide butyrique par leur défaut de combustibilité,
tandis que les vins du Midi n'en ont jamais. Il y a mieux, le bou-
quet de ceux-ci, inconnu en Bourgogne, vient d'une seconde réac-
tion du ferment sur l'alcool, dont une partie s'éthérise par excès de
combustibilité. Le grand tort de la science est donc d'avoir con-
stamment entrepris l'étude des ferments au moment de leur fixa-
tion de combustion au point d'arrivée, en un mot; au lieu de les
prendre initiativemetit, c'cst-à-dirc au point de départ. De là vitn-
nent toutes les fautes commises dans leur étude. Les recberche.
de MM. Louvet et Lassaigsie, de MM. Gruby ei Delàffond, ont fait
voir que la digestion surtout la digestion des ruminants,
amenait la présence d'animalcules nombreux au milieu du bol
alimentaire. De ce fait, qui semble incontestable, si l'on s'en rap-
porte à l'honorabilité et au talent des hommes qui le patronnent,
ïésulte-t-il cependant qu'il faille étudier là le mystère de la diges-
tion ? Les animalcules se forment accessoirement dans ce phéno-
mène organique, comme ils se forment au milieu de bien des faits
pathologique, sans éclairer; je dis plus, sans influencer les
faits de l'un et l'autre genre. Il en est de même en chimie en ce
qui touche les fermentations ce qu'on accepte pour ferment initial,
n'est qu'un résultat, un produit de fermentation. Or, qui dit pro-
duit, dit matière composée. En effet, les ferments que nous étu-
dions dans nos laboratoires ne sont pas autre chose que des com-
binaisons d'un corps éminemment oxygénable, jouant le rôle
comburant ou acide avec un corps moins oxygénable, le sucre,
jouant le rôle de base. Ce qui a trorrrpé les chimistes dans l'étude
des ferments, c'est qu'ayant affaire à des éléments non arrêtés,
non saturés, non rassasiés d'oxydation, si je puis m'exprimer ainsi,
les phénomènes initiaux se représentent pour partie, et font croire
que 1ù ferment déjà copulé est une substance MORTE szci gener·is;
il n'en est rien. Ce qu'on remarque d'animalisé dans le ferment
est un résultat similaire à l'animalisation des digestions; et cette
animalisation joue un grand rôle dans les fermentations subsé-
quentes. Cela agit, avec le «estant d'oxydabilité contenu, avec le
mouvement retenu dans le ferment-résultat. La preuve en est, qu'à
un moment donné, moment de véritable saturation combustible,
le ferment se trouve paralysé dans ses effets et n'agit plus en cette
qualité. Le noir de platine est un fait scientifique qui met complè-
tement sur la trace des effets de fermentalion; j'en dirai autant
des qualités pyrophoriqucs amenées par l'extrême division des
poudres métalliques. fait voir ailleurs que !out, dans la nature,
pouvait revêtir cet état pyrophorique par une extrême division.
Les accidents attribués aux poudres de guerre dans les grands ate-
liers du gouvernement ne reconnaisse^ pas d'autre cause que la
perméabilité possible que ces co*ps acquièrent en face de l'oxygène
ambiant. J'ai vu des torchons de laboratoire effilés outre mesure
par l'usage, amenés à un état dangereux de pyrophorie. Tout le
monde sait que dans les campagnes on remplace l'amadou par des
espèces de charpies très-divisées; l'amadou M-même ne doit
ses propriétés de facile combustion qu'à une division naturelle,
excessive, qui amère aussi la pyrophorie. Que de choses on pourrait
expliquer en géologie par ce phénoméne si mal compris encore
aujourd'hui! 11 n'en est pas moins vrai que l'oxygène reste com-
plètement inerte en face de la plupart des substances, tant qu'elles
se présentent à lui sous une masse consistante et prépondérante;
et qu'il peut au contraire se combiner avec les mêmes sub-
stances, si la volonté ou le hasard amènent une division cenve-
niable. Dans )es phénomènes de fermentation, la cause agissante
est la divisicn extrême du carbure presque libre qui doit s'unir
avec l'oxygène par une première opération; et s'unir à l'état
naissant ensuite, avec une partie composante du sucre, dont le
dédoublement devient le résultat-fermentation. La fermentation
.!l'est donc ni un fait de chimie proprement dite, ni même un fait
d'organisation cryptogamique; si ce n'est dans son point d'arrivée.
Le principe en est tout physique, c'est I'extrême division Cela est
si vrai, que tout ce qui peut masquer la division actuelle, physique,
matérielle, des corps les plus fermentescibles ordinairement, en-
raye ou retarde, par cela même, toute fermentation quelconque.
Les industriels n'ont pas d'autre échelle de travail que la dilution
des corps en voie de fermentation. Si l'on sirupise les liqueurs,
elles restent inertes pendant long^mps, et au milieu des circon-
stances les plus propices, lesplus irritantes pour la fermentation
c'est ainsi que dans l'industrie en grand j'ai pu, pratiquement,
me rendre compte de faits très-singuliers et très-inconnus aux
hommes qui croient trouver les mystères des choses dans une
capsule de laboratoire. Pour bien étudier, on doit voir ces faits en
grand. Faut-il l'avouer? la nécessité veut qu'on ait devant soi un
certain nombre de billets de banque en voie de gagner le ruis-
seau, si l'on ne trouve pas vite et sûrement un moyen de leur faire
reprendre le chemin de la caisse, par une idée industrielle qui
éloigne le danger dans lequel on est tombé. L'esprit humain est
si paresseux, que l'intérêt seul est armé d'une assez bonne cra-
vache pour nous stimuler. Mais alors on tombe sur des phéno-
mènes aperceptibles et si la pratique industrielle on joint un
esprit indépendant, chercheur, laborieux, on peut rendre de:
très-grands services au public, en le faisant protiter des écoles
et des péripéties par iesquelles on a passé soi-même. Je regarde
comme mon titre le plus sérieux à la confiance du lecteur le
travail incessant qui m'a jeté toute ma vie dans l'industrie en
grand; vivant au milieu de vastes usines où les phénomènes s'exa-
gèrent par l'étoffe de leur développement, oü l'œil les surpreni
plus facilement. Aujourd'hui, je suis en mesure de faire voir de
toutes pièces pourquoi les fermentations varient dans tant de me-
sures, relativement aux rendements de leurs parties constituantes.
Voulez-vous de l'alcool augmentez, forcez la partie combustible
Ne cherchez-vous qu'à atteindre les végétations membraniformes
qui se rencontrent Sans les ferments épuisés soyez sobres de
ce même combustible. C'est ainsi qu'avec le principe du brou, si
curieux dans ses applications, j'ai pu produire des organisations
insolites et des traces seulement d'alcoolisation. J'en suis venu, en
un mot, à ce point de saisir la loi de la plasticité organique, au
milieu d'une cuve de fabricant; la loi de l'organisation des carbures,
basée sur un livre de caisse. Laissons donc là, provisoirement, les
fermentations des liquides, que je me réserve dé reprendre ailleurs,
et passons à ce qui doit nous préoccuper spécialement, c'est-à-dire
à la PLASTIClTÉ organique. Mais rappelons-nous que fermentation,
plnsticité, sont deux phases d'une même action, la combustion des
carbures; dont les effets se divisent, s'écartent et s'éloignent à
i'iuiini en se bifurquant.
IV
De la plasticité organique.
Je prétend, et l'avenir ne me démentira pas, que les matières
organisables, tenues dans un état convenable de liquidité, soumises
à l'action d'un carbure suffisamment divisé pour jouer le rôle de fer-
ment, se dédoablent en corps 1° gazeux, 2° liquides, 5° plastiques;
en raison directe du volume comparatif du ferment contre la masse
fermentescible, ou en raison inverse de la masse à son lever, contre
la masse soulevante, le ferment. C'est dire, sous une autre; forme,
qu'un carbure suffisamment divisé pour atteindre à la ppophorie
organique, qu'on appelle ferment, produira des résultats galeux,
liquides ou plastiques, en raison de son effet de combustion sur les
liquides qui lui sont adjointes. Quand j'accepte ici le mot comi>U$lwn,
comme représentant le grand principe organique, c'est uniquement
pour simplifier l'explication de phénomènes déjà très«cômpMqués
par eux-mêmes; l'idée de combustion est néanmoins insuffisante, et
ne représente qu'un côté des évolutions de la pyropheyee orga-
nique. Un pyrophore attire non-seulement l'oxygène pour réaliser
des plasticités; mais surtout il sert de noyau au mouvement pour
se condenser, pour s'enrouler, pour s'agglutiner, autour d'un
centre matériel. L'oxygénation n'est là que sabsidiairç. suis en
mesure de faire toucher ces principes au moyen d'expériences
frappantes, développées à la, fin de ce volume sous un point de vue
synthétique. Continuons à employer l'idée usuelle de combustion
pour plus de laconisme; mais n'oublions pas que la pyrophorie.
accapare avant tout du mouvement complexe, voilà pourquoi les
meilleurs ferments ont toujours une base albumineuse; l'albumine
étant de tous les composés organiques celui qui peut le mieux
s'emparer du mouvement et l'enrouler autour de ses molécules.
Au chapitre intitulé Mystères DE La vus, que j'annonce ci-dessus,
je ferai toucher du doigt bien des choses dont on ne se doute
guère encore mais dont la conclusion unique est celle-ci 0 Ce
que la science entend aujourd hui par oxydation, combustion,
combinaison subsidiairement, par densité, chaleur latente, cha-
leurs spécifiques, etc., n'est, pas autre cliose que h' conséquences
de l'enroulement de forccs libres a-zetour des molécules solides. Il
Cette pyrophorie est une espèce d'état de liberté, de CAUSTICITÉ
organique, si l'on veut me permettre ce mot, qui a été fort mal
étudiée jusqu'ici, si même on y a fait la moindre attention. On
connaît parfaitement les phénomènes de causticité attribués aux
métaux alcalins; la classification Thénard, sur l'oxydabilité rela-
tive des métaux, depuis si longtemps développée dans l'instruc-
tion publique, nous a habitué à la causticité relative de ces mêmes
métaux; mais jusqu'ici, je le répète, je ne vois pas la science se pré.
occuper sérieusement de la causticité réelle du carbone, chez lequel
on ne soupçonne même pas cet état possible. Or, c'est justement
la causticité relative du carbone, amenée par une certaine division
de ses parties, qui régit encore les principes de la plasticité; pourtant
cela traite de notre alimentation, de notre conservation, de notre
vie Tous nos aliments, liquides ou solides, sont accompagnés d'une
dose quelconque de carbure divisé pyrophorique. Combien ne de-
vons-nous donc pas porter de soins à l'examen d'ingestions alimen-
taires qui placent notre économie en face du danger de trop grandes
combustions, ou de combustions incomplètes! Cela est encore plus
nécessaire, lorsqu'on rapproche ce phénomène du rôle que joue le
travail pulmonaire, constituant un appareil de combustion antago-
niste avec l'estomac et la vascularité circulatoire des foyers de cette
combustion. Serai-je assrz heureux pour faire voir clairement, aux
yeux des savants non prévenus, que l'état comburant des pyro-
phores organiques, leur masse relative, en face d'un appareil
comburant, en face d'une alimentation plus ou moins résistante,
offre un équilibre à réaliser, que le médecin doit savoir atteindre,
et cela avec autant d'exactitude que le mécanicien conduit lui-même
le fourneau d'un appareil industriel? La phthisie est-elle autre
chose que la prédominance de l'appareil à combustion sur le com-
bustible engagé; appareil soutenu, trop souvent, et favorisé par la
complicité d'une ali-ïientallan chargée de pyrophores en excès.
Tout est là cependant! régleur le tirage de la machine par le bon
choix du combustible. Les corps organisés ont la faculté d'aban-
donner aux dissolutions de tous les menstrues, et cela relative-
ment, des portions de leur être organique, dans un état de division
et d'écartement solitaire qui amène le pyrophorisme dout j'ai parlé.
C'est cette partie divisée mécaniquement, mèlée aux autres parties
retenues dans un état organisé, liquide ou équilibré, qui opère ces
dédoublements, ces destructions génératrices de nouvelles combi-
naisons d'où la vie animale tire ses moyens d'action.
Dans tous les systèmes médicaux touchant la fermentation, on
retrouve ce qu'on a déjà rencontré dans les doctrines basées sur
l'électricité. des mots à !a place des faits Pour les anciens, comme
pour les modernes, la fermentation n'a été qu'un mythe insondé.
on y a vu de tout Et on a toujours été dominé par la fermentation
gazeuse, d'un côté; par le résidu- ferment, de l'autre. Or, dans le
plus grand nombre de cas, la gazéification, comme le produit fer-
ment, ne montre qu'un accessoire extrêmement mutable et mo-
difiablP. Nous devons donc rentrer dans la voie plus large des
combinaisons physico-chimiques. Elles nous font moins courir les
risques de ces idolâtries catalytiques; démissions formelles, en face
du travail analytique. Qu'y a-t-il, en effet, de différent entre une
combinaison de ce genre et une fermentation organique? Bien que
le produit! Justement, parce que le produit est organique et qu'il
ne perd pas aussitôt le bénéfice de son origine; mais les voies
d'action sont tout simplement physiques et chimiques. Si les sa-
vants s'étaient bien pénétrés de cette vérité, ils ne fussent pas restés
sitôt découragés à la vue du reliquat-ferment qui leur en imposait
dans leur travail. IVont-ils pas vu clairement le phénomène d'oxy-
dation, le phénomène de dédoublement`! Pourquoi ne pas aller
jusqu'à la physique aile-même, après s'être butté sur la chimie,
pour reconnaître cette pyrophorie singulière qui conduit à tant de
phénomènes? Lorsqu'on abandonne une dissolution de sucre à elle-
même, parfaitement pure; elle ne fermente pas, dit-on;
la science appelant fermentation le dédoublement organique spé-
CI! qui s'opère en donnant des gaz d'un côté, des résidus liquides
et solides de l'autre. Il est clair, d'après cela, que les végétations
cryptogamiques du sucre pur n'ont pu être rangées dans la classe
des fermentations. Cependant, si l'on eût compris la fermentation-
principe'dans toute sa largeur, au lieu de choisir pour type un ac-
cident, un fait spécial, les choses eussent bien changé de place; ou
alors il fallait rayer le mot fermentation de la science et lui substi-
tuer celui de dédoublement. Quand on abandonne une dissolution
de sucre à elle-même, il se forme une cryptogarnie. Voilà un fait
admis. biais on oublie toujours ici la production d'acide carbonique
et de gaz qui accompagne le développement de cette crypto-
garnie, ainsi que je m'en suis assuré moi-même. Si vous ajoutez
un pyrophore à la dissolution de sucre, le dédoublement gazeux
va se produire alors avec plus d'intensité, parce que vous attelez à
la matière-sucre résistante une force vive, l'oxygène; qui se sent
capable d'en soulever une partie per ascension sous le nom de gaz
acide carbonique, hydrogène, acide sulfhydrique, etc. Mais, voici
ce qui est capital, et sur quoi je ne saurais trop insister le py-
rophore amené dans une dissolution sucrée, fortement en excès sur
lui au point de vue de l'action de combinaison, va-t-il s'attaquer
proportionnellement à la masse qu'il a à soulever? ou son action
décomposante va-t-elle se modifier molèculairemcnt, en vertu des
masses trop résistantes? Telle est la question Aujourd'hui, la science
professe que le ferment agit constamment selon sa nature actuelle,
et proportionnellement à la masse, sans pouvoir varier les effets
inoléculairement.
Quanta à moi, reprenant ce que j'ai déjà dit plus bas, je prétends
le contraire. Dans la dissolution d'un composé métallique, on voit
se former des sous-sels, des sels neutres ou des sels acides selon
les lois de la saturation; et dans la nature organiques, si remar-
quable par sa puissance relative, il faudrait admettre que le pyro-
phore-ferment va s'accrocher corps à corps, molécule à molécule,
avec cette même dissolution de façon à n'avoir d'action que sur
une portion donnée! Cela ne se peut pas; à moins que le travail de
combinaison ne se trouve enrayé pour une raison quelconque. La
fermentation, bien menée, ira de la végétations cryptogamique; je
dis mieux, de la plasticité rudimentaire, jusqu'à la liquéfaction alcoo-
lique à proportion des éléments pyrophoriques qui seront mis en
présence de la résistance saccharine. Ce que j'entends du sucre pur
dissous, je l'entends à plus forte raison des substance3 saccharifiables
et incomplètement saccharifiées, dans lesquelles il se produite des
dédoublements plus ou moins bien reconnus, qui se rapprochent
de la fermentation admise. C'est là où les faits que j'énonce de-
viennent frappants. Aussi, n'a-t-on pas été médiocrement étonné,
dans la science officielle, de voir ces mutations de fermentation
varier des alcools, aux acides lactiques, butyriques, amyliques, etc.
Les mystères les plus curieux de la chimie organique ne sont pas dus
a autre chose qu'à la différence des forces actives du ferinent pyro-
phorique, mises en présence des forces de résistance des composés
saccharins. Par des expériences graduées, j'ai pu donner naissance,
à volonté, à des dédoublements de fermentation membraniformes
d'une dimension et d'une consistance inusitées, dont le vénérable
et savant M. Montagne a, comme je l'ai dit, bien voulu faire la
vérification. La plasticité naît de la résistance! d'un principe de
physique transcendantal. Elle s'obtient avec des carbures seuls bien
souvent notamment dans le règne végétal, qui n'a pas en lui les res-
sources d'une izotisation très-avancée. Voilà ce qui donne naissance à
tant de végétations rudimentaires, amenées sous l'effort d'un pyro-
phore insuffisant Car, dans la vie organique, le pyrophorie est pres-
que toujours en quantité assez minime pour ne pas dépasser les phé-
nomènes de plasticité simple. La loi normale, générale, palpable,
c'est qu'une fermentation, un dédoublement, ne s'opèrent jamais
sans produire une gazéification, si peu importante et si peu appa-
rente qu'elle soit, lorsque la plasticité est le résultat prédominant
de mêmes, on rencontre toujours une plasticité quelconque, dans
un dédoublement, quand la gazéification est le résultat majeur du
phénomène. Il n'est donc pas étonnant que ce reliquat qu'on ap-
pelle aujourd'hui ferment présente toujours un caractère d'orga-
nisation. Seulement, gardez-vous de prendre le phénomène, tout
accessoire, point d'arrivée. pour le principe fondamental. Car
la pyrophorie, dans ce ferment, encore adhérente à la plasticité,
vous tromperait sur les phénomènes que vous observez. Si vous
pouvez déterminer la fermentation dans un liquide saccharin, au
moyen de celte pyrophorie souillée de plasticité qui sort des liquides
fermentes, rappelez-vous que le bouillon de viande, le vin, le
cidre, le lait, et tant de liquides complexes, armés de pyrophores
naturels, ne présentent aucune trace d'organisation de plasticité.
N'est-ce pas, au contraire, de ces liquides normaux que sortent les
résidus plastiques auxquels vous attachez tant d'importance, toute
l'importance? Un ferment est une création organique qui peut par-
lager son mouvement acquis avec des liquides pauvres en pyro-
phorie de façon à donner le branle à ceux-ci, qui ne s'ranimeraient
pas sans cette adjuvance. Quand dans la poudre de guerre vous
attelez du charbon, pyrophorisé par sa ténuité extrême, vous ne
voyez d'abord aucune combinaison des trois éléments qui composent
cette poudre. Les sels ne se présentent à l'état combiné qu'après
l'explosion! Direz-vous, ici encore, que c'est le sel qui fait l'explo-
si,on gazeuse? Non! vous savez que ce sel n'est qu'un résidu'.
Pourquoi donc ne pas mieux saisir les principes des dédoublements
organiques? Il n'y a pas là de différence; le coton-poudre, et tout
ce qui arrive à l'extrême division pyrophorique, n'est-il pas égale-
ment dans le même cas? Avec ces idées de haute physique, repre-
nez toute la physiologie végétale et animale, et vous serez étonnés
des difficultés organiques que vous pourrez franchir. Les expériences
que je vais donner à la fin de cet ouvrage sont tellement importantes,
que je ne veux pas scinder les conclusions que je dois en tirer; je
prie donc le lecteur de recourir tout de suite à l'exposé de ces expé-
riences ou d'attendre jusque-là, pour conclure sur le grave sujet
qui nous occupe.
Cherchons, maintenant, à appliquer ces études à la respiration,
qui, selon moi, ne diffère en rien des faits précités. Le sang est un
liquide carburé chargé de globules. Cette globulisation est loin
d'être nuisible, comme on voit, à l'action de l'oxygène qui doit se
combiner avec lui; mais elle n'est pas rigoureusement nécessaire
pour tous les organismes, puisqu'on rencontre de ces organismes
inférieurs chez lesquels la globulisation n'existe pas; de plus, la
grosseur des globules semble être en raison inverse de l'activité
respiratoire. Dans les globules, on trouve un élément très-combus-
tible, qu'on a classé sous les noms multiples de créatine, créati-
nine, etc., et qui n'est autre qu'un fractionnement infinitésimal de
la globulisation très-arrêtée que notre microscope nous découvre
aujourd'hui. Les éléments du sang sont donc bien plus soumis aux
phénomènes de l'absorption des gaz et du mouvement, par pression
extérieure, qu'ils ne relèvent des fractionnements primaires et se-
condaires de tels éléments. La chaleur extérieure fournie par :e cli-
mat est-elle suffisante pour entretenir la vie sans trop de dépenses
combustibles intérieures l'instinct poussera les peuples à manger
peu, et partant à peu recourir aux excitants de combustibilité; le
riz. par exemple, cette gomme-fécule, suffira à une combustion inté-
rieure, relayée par les rayons brillants d'un soleil tropical ou équa-
torial. J'en dirai autant, quoique dans un sens inverse, des régions
hyperboréennes, où l'air condensé agit sur le poumon, comme le
soleil agit sur la fonction alimentaire générale. A quoi bon, ici, aigui-
ser la soif de l'oxygène pour les carbures, puisqu'elle est déjà excé-
dante ? loin de là, ne faut-il pas plutôt l'enrayer? C'est ce qu'on fait
avec des huiles dépourvues de corps pyrophoriques, par un commen-
cement de décomposition. Les contrées tempérées seules donnent
lieu à ces combinaisons alimentaires où l'on trouve tantôt un exci-
tant, tantôt un palliatif de combinaisons. Dans les habitudes con-
stands et locales des peuples, il est excessivement fucile de suivra
à la trace les bonnes fortunes que l'instinct de l'homrrie a su réaliser
en fait d'nlimentation, Maintenant, qu'on dise que les matières albu-
minoïdes sont seules aptes à l'alimentation plastique, parce qu'elles
contiennent les vrais éléments du sang; il ne faudrait pas ajouter
quelques instants après que la graisse peut se transformer en sang.
Qui peut sonder aujourd'hui les mystères ae la plasticité? L'azote
absorbé n'a-t-il jamais à remplir non plus un rôle de ce genre?
Voilà ce que nous ne nous chargeons pas de résoudre. Seulement,
une étude attentive des lois naturelles à l'organisme démontre que si
tel ou tel instrument d'un appareil vivant est créé et placé la pour
remplir une fonction spéciale, il arrivera bien souvent qu'en cas
du manque de cet appareil, l'organisme s'en passera et fonctionnera
quand mêmes, en s'aidant dr moyens accessoires. C'est là ce qui
peut être constaté dans la névrologie, ou l'on a été si étonné de
voir les actions nerveuses subsister aprus la disparition des fais-
ceaux normalement destinés à ce genre de fonction expérimentée.
On a eutortd'expliquercela par des actions réflexes et récurrentes;
quand il n'y a qu'une grande harmonie, spécialisée sans doute,
mais? qui fait retour et appel à la rnasoe dans les cas extrêmes. Il en
est de même de l'azote absorbé à l'état de gaz. Pourquoi ne vien-
drait-il pas en aide aux hydrocarbures incomplets pour la fixation
de l'élément ternaire indispensable à la vie organique? Les travaux
sur la physiologie végétale semblent prouver que la nutrition des
plantes se fait ainsi, dans le cas où les racines n'auraient pas d'é-
lément azoté à fournir à la plante cette dernière puiserait l'azote,
à défaut de mieux, au milieu de l'atmosphère. Quand M. Liebig
vient dire (IIe vol., Lettres, p. Ui) que les matières azotées sont
rebelles à la combustion, et, en quelque sorte, le plastron de l'exis-
tence, il commet une grave erreur; c'est justement le contraire
qui a lieu. En effet, parmi les animaux., quels sont ceux qui font
le moins de graisse? Ce sont ceux qui respirent le plus énergi-
quement, ce sont les carnassiers; et cela, parce que la combustion
se fait avec une si grande vigueur chez eux, qu'ils usent toutes
leurs provisions au fur et il mesure. Si vous nourrissez un porc/-
animal alternativement herbivore et carnivore, avec de la
viande, il prendra des forces, mais non du lard. Chez lui, la coin-.
buation respiratoire s'active ou s'arrête donc alternativement? Je
comprends très-bien que les physiologistes tendent à rejeter la di-
vision du célèbre chimiste allemand en aliments plastiques et en
aliments respiratoires. Il n'y a rien d'aussi tranché que cela dans
la nature; à plus forte raison dans la nature organique, où tout est
nuance sériée et harmonie. Il n'est pas dit non plus que la com-
bustion se fasse directement, suas avoir passé par la sanguification.
11 est même probable que cette idée de M. Liebig est erronée
«
Les médiateurs des fonctions organiques, par lesquels les ali-
ments plastiques, comme les aliments de respiration, sont rendus
aptes à entretenir la vie, ce sont les PAIrTIES incombustibles ou les
sels du sang. t
Dans ce cas, à quoi bon se préoccuper d'un choix dans les car-
bures, puisque leurs modificateurs-nés sont placés dans les sels in-
combustibles du sang? Le régime hygiénique, celui des convales-
cents, l'emploi des tisanes, sirops, teintures, lavements, etc., etc.,
n'a donc aucune valeur, puisque tout devient égal devant la chimie
binaire et ternaire des hydrocarbures ou des azoto-liydrocarbures?
Nous avons dit déjà comment on doit s'expliquer le rôle des métaux
alcaliris dans le sang, c'est justement par leur activité combustible
que cela se comprend, il est probable qu'ils existent dans l'orga-
nisme à l'état de métal, et que c'est le passage du métal, éminem-
ment combustible, à l'état d'oxyde plus ou moins saturé, qui étaye
et assure la combustibilité des autres éléments sanguins, auxquels
ils impriment, par leur émiettement moléculaire, pyrophorique,
cette diffraction élémentaire qui anime les carbures dans cette
même voie pyrophorique, si nécessaire à la combinaison. Pourquoi
donnez-vous au malade convalescent certains vins très-tannés au
lieu de lui délivrer une forte ration d'eau-de-vie? 5i vous aimez
mieux, au lieu de lui peser un poids considérable de tartrates,
carbonates et chlorures alcalins? 1l y a donc là des phénomènes de
combustion organique spéciale que la science méconnaît. D'un trait
de plume M. Liebig raye toute la thérapeutique végétale tisanes,
extraits, teintures car c'est de ces corps, plus ou moins aides-
comburants, que naît la thérapeutique. Pourquoi les chiens de
M. Magendie, au bout de quatre jours seulement, ne voulaient-ils
déjà plus toucher aux jaunes d'oeuf, cet aliment par excellence?
C'est que les éU'ments albuminoides que ces jaunes d'œuf recèlent en
trop grande quantité les brûlaient comme un fer rouge. Jamais
l'orga.nisme ne refuse ce gui est pauvre en force Témoin, dans les
naufrages, les alimentations anormales, de cuir, d'huiles infectes,
de résines, de gommes. Mais ce qui brûle, ce qui active le feu de
la faim au lieu de l'éteindre. jamais! Les chiens du colléôe de
France se montrèrent plus conséquents que les savants chargés de
leur faire passer tin aussi mauvais quart d'heure! Ils auraient pu
se dire « Avoir faim, cela se comprend avec la chaîne qui nous
lie; mais irriter cette faim, nous brûler nous-mêmes, c'est bon
pour les hôpitaux scientifiques; où les hommes, manquant d'in-
stinct,se laissent empoisonner avec l'ignorance qui caractérise celle
noble, mais ridicule espèce! En Angleterre, cependant, il parait
qu'il y eut des malades assez osés pour se révolter contre un régime
exclusivement carnivore. (Danvin, cité par Liebin, p. 252, Lettres,
H" vol.) Une fois M. Liebig, lanc'v dans la voie des sels, il ne s'arrête
plus en si beau chemin! Il établait les valeurs nutritives du bœuf et
du veau sur les données salines. Il est impossible decroire à une
semblable aberration scientifique -fe la part d'un homme dont nul
au monde ne peut contester la valeur; on se demande comment
la science peut sortir sans trop de lésions de ces incartades ex-
trêmes. Les carbures sant essentiellement, foncièrement combus-
tibles. Pourquoi arSïrc-vous chercher, organiquement, autre chose
qu'un PLus et qu'un moins dans cette combustibilité? Comment!
vous allez mettre en ligne de compte quelques atomes de fer entre
le bœuf et le veau? Est-ce qu'il n'y a plus de droguistes dans
toutes les Allemagnes? Ce n'est pas, à coup sûr, un kilogramme
d'oxyde de fer qui a jamais ruiné quelqu'un! On ne dira pas que
ce métal a besoin de s'organiser pour agir, qviand sa présence est
utile dans l'organisme, les bons effets qui en résultent ne se font,
pas attendre. Les discussions qui viennent d'avoir lieu à l'Aca-
démie de médecine n'établissent-elles pas que l'absorption du fer
dans ses divers traitements se fait en des proportions presque
impondérables? L'usage du thé, du café, ne peut se comprendre
que par l'effet combustible snécial aui leur est dévolu. Le café
trop brûlé arrête la digestion comme une solution de gélatine
trop brûlée, elle aussi, dans l'organisme arrête cette digestion.
Mais une torréfaction habile amène des combustions étranges
qui activent ces digestions. Les animaux carnivores consomment
p!us d'oxygène qu'ils ne rendent d'acide carbonique, dit-on.
A quoi sert cet oxygène en excès, si ce n'est à attaquer les agents
Vil
L'alimentation des villes est désastreuse, telle que la font les ha-
bitudes modernes d'ostentation. Autrefois, on déjeunait le matin,
on dinait à midi, et l'on soupait le soir. Aujourd'hui, an prend un
semblant d'alimentation de convenance café au lait, chocolat, vers
dix heures du matin on déjeune à la fourchette de midi à une
heure, et l'on dine de cinq à sept heures. Tout le travail de l'esto-
mac est donc compris entre huit ou neuf heures, au plus, sur vingt-
quatre heures d'existence quotidienne. La médecine, partant de ce
pied que l'alimentai,on est une kéfection simple, a poussé dans
cette voie pernicieuse. Les ouvriers ont le bonheur d'échapper à
une manie si funeste, par la nécessité de donner les heures du jour
à leur travail. Quant à la riche beiTsçeoisie, elle apaise le besoin du
soir par des gâteaux et ces trompe-la-faim frelatés qui se produisent
d.ms les soirées au meilleur marché possible. Voilà d'ou viennent
tant de débilités, de gastrites, gastro-entérites, etc., dont on va
chercher la cause partout ailleurs. Ces effets s'exagèrent de Leau-
coup encore, lorsque les femmes prennent l'habitude de rester
tard au lit le jour; on peut assimiler les résultats qui en décrivent à
ce que l'école de Salerne dit de la sieste méridienne
VIII
Sice proverbe clranté est vrai, cela prouverait que les gens vertueux
n'ont pas souvent l'occasion de sortir du lit très-matin pour jouir
de ce brillant spectacle. Les grands travailleurs, l'homme méchant,
turbulent, passionné, agité par les passions, ne dorment guère;
aussitôt que les désirs sexuels arrivent à l'adolescence, elle perd le
sommeil; Ci' qai a fait dire encore que les amoureux vivent
d'amour et d'eau fraîche car, en même temps que le sommeil se
perd, la digestion est suspendue. La femme hystérique perd l'ap-
pétit son estomac est livré à des goûts bizarres, en même temps
que ses nuits se passent en contractions musculaires et en sou-
bresauts nerveux. Hippocrate, Galien surtout, avaient bien raison
de rester quelquefois auprès de leurs malades pour en étudier le
sommeil. La veillu fournit au médecin des appréciations apparte-
nant au malade; mais, la nuit, on peut dire que le diagnostic est
livré tout entier au médecin. Le jour, les fonctions d'architectonie
commencent; la nuit elles s'exécutent réellement. J'ai eu plusieurs
fois l'occasion de voir que des hommes forcés à une veille excessive
débutaient par ne plus pouvoir manger, et ne s'adonnaient aux
liqueurs fortes que pour obtenir une dispersion rebelle à tous leurs
efforts. Ayant toujours occupé beaucoup d'ouvriers, et surtout
d'ouvrières, j'ai remarqué que les jours où l'on passait les nuits, et
encore plus le lendemain, ces dernières ne voulaient accepter que
du café, du lait, du thé, des liqueurs; en un mot, des aliments ren-
fermés sous un faible volume; bien mieux, qu'elles se cachaient
pour acheter de l'eau-de-vie. A Paris, on peut dire sans crainte
d'être démenti que, dans tout atelier où l'on passe la nuit, et dans
chaque ,saison où cela devient nécessaire, il y a immédiatement abus
des liqueurs fortes; parce que l'estomac ne peut plus assimiler que
de tels aliments 'pendant l'é!al de veille continué. Dans les pays de
long repos, comme l'Orient, les peuples sont voués aux aliments
les plus résistants, le riz, les fécules, etc. La où la veille s'exagère
étudiez la nourriture, elle se compliquera de boissons fermentées,
de préparations légères, etc. L'Anglais riche qui passe sa nuit aux
Chambres représentatives se âorne d'alcool et de viandes saignantes.
Il repousse le pain. Les légumes qu'il accepte sont cuits à l'eau et
ne représentent qu'une alimentation illusoire. La Parisienne qui
court les bals d'hiver vit de pâtisserie et de tartines sucrées. L'éié,
a la campagne, vous la verrez accepter le pain bis, et la soupe aux
choux de son fermier. Si !a digestion se fait pendant la veille, I'assi-
niiation a lieu, particulièrement et normalement, pendant le sont-
meil. La dispersion amène ce phénomène d'atténuation des ali-
ments et des forces qui les rend susceptibles d'entrer jusque dans
les derniers rameaux capillaires. Les staticiens physiologistes qui
ont parcouru, un a un, les moyens que les centenaires ont pu
employer pour arriver à ce grand âge ont déclaré que ni la for-
tune, ni le climat, ni la-sobriété même, ne pouvaient être invoqués
d'une façon exclusive. Mais tous ils ont été d'accord pour dire que
la tranquillité d'esprit réunit la majorité des vraisemblances, quant
à la longévité. Or, je le répète. c'est avec la tranquillité d'esprit
qu'on manga bien, qu'on digère facilement, qu'on dort paisib !e-
ment et qu'on assimile beaucoup.
IX
Endosmose, exosmose.
C'est ici le lieu de s'expliquer une fois pour toutes sur ce grand
dada des emprunté au mouvement enthou-
siaste de Dutrochet. Voici comment M. Robin définit l'endosmose
dans le dictionnaire de Nysten Il.
Dutrochet a reconnu que, quand
deux liquides hétérogènes et miscibles sont séparés par une cloison
membraneuse, il s'établit à travers les conduits capillaires de cette
cloison deux courants dirigés en sens inverse et inégaux en inten-
sité, et que celui des deux liquides qui reçoit de son antagoniste
plus qu'il ne lui donne accroît graduellement son propre volume
d'une quantité égale à l'excès de ce qu'il reçoit sur ce qu'il donne.
Les premières expériences ayant été faites de manière que le liquide
qui augmentait de se e trouvait renfermé dans une vessie, il
donna d'abord le nom d'endosmose au courant dirigé de dehors
en dedans, et celui d'exosmose au courant dirigé de dedans eu
dehors, exprimant par le premier de ces mots l'idée d'unf entrée,
et par le second celle d'une sortie. Aujourd'hui endosmose signifie
le courant fort, et exosmose le courant faible; de sorte que, dans
cette nouvelle acception, l'endosmose peut tout aussi bien se diri-
ger de dedans en dehors que dans le sens inverse. »,Je demanderai
qu'est-ce qu'il y a de commun entre la pénétration proportionnelle
des liquides à travers des membranes poreuses, et cette espèce
d'agent endosmotique à tout faire, que les vitalistes emploient de hic
et de nunc suivant les besoins de la cause organique? Quoique Ras-
pail ait eu cent fois raison de réduire la découverte de Du brochet à
sa juste valeur, c'est-à-dire à une pénétration relative des liquides
à travers des corps poreux, montrons-nous plus accommodant que
l'illustre chimiste, et acceptons l'endosmose dans les proportions que
lui concède l'article ci-dessus. Je le répète encore, où trouvez-vous,
dans cette endosmose, le secret du grand ressort vital?. Quand
les éléments anatomiques, comme le croit M. Raspail; quand l'éco-
nomie tout entière aurait une faculté-principe d'inhaler et d'exha-
ler. cela nous meitra-t-u sur la trace du grand moteur vital ? On
se payera donc toujours de mots sans suite et sans emploi?. Ce
qu'il faut au physiologiste, c'est bien moins une raison détaché
qu'un terrain d'analyse sur, lequel il puisse suivre les faits organi-
ques. La première condition d'une théorie sérieuse pour l'avenir
ri est-elle pas, avant tout, de présenter un réseau d'idées analyti-
ques conséquentes; faciles à poursuivre à travers la trame si em-
mêlée des phénomènes; et concordantes dans tous ses points?
Certes, jamais on ne tirera rien de pareil de l'endosmose et des en-
dosmoseurs-é^Ij'endosmose représente
un fait remarquablement
détaché, s'arrêtant très-vite, aussitôt que son échange est réalisé
par l'équilibre admis. Défions-nous donc de cet air mystérieux et
emphatique avec lequel les vitalistes présentent l'endosmose comme
une nouvelle qualité de tissu répondant à tout. La verve de Magen-
die et de quelques autres avait fait bonne justice des entités, irri-
tabilité, propriétés de tissu, inflammation, etc. N'oublions pas
que les physiologistes ressemblent grandement aux gargotiers, qui
servent plusieurs fois le même plat à une sauce différente. Prenons
donc l'endosmose pour ce qu'elle vaut. pour une ratatouille vi-
tato-anatomique. Je trouve l'endosmose, en tant que propriété phy-
siologique, tellement indigne de discussion, que je ne me sens pas
le courage d'en aborder les détails; il faut que l'école actuelle soit
bien descendue, quant à la conception des grands principes philo-
sophiques, pour se servir de semblables instruments d'investiga-
tion. Tout ce çjue je puis faire, c'est de former les vœux les plus
sincères pour que mes contemporains aient la chance de trouver
de meilleurs outils!
xt
XII
XIII
XIV
XV
De l'alimentation publique.
XVI
Gaa faim.
xvii
Aliments, poisons.
Les physiologistes de toute école ont cherché sous les faces les
plus diverses la définition du mot poison. Les anciens avaient dit
Il
Un poison est tout corps non assimilable. Il Je ne vois pas qu'on
ait été bien su delà de cette définition, acceptée à ce point de vue
incomplet; ce que nous pourrions faire aujourd'hui pour sortir de
là, ce serait, nous aidant des progrès de l'analyse chimique et de
la thérapeutique, de montrer que la définition des poisons ne doit
plus porter sur une idée de qualité absolue; mais uniquement sur
un concept de quantité. Les poisons sont des essentialisations que
la matière ou l'industrie humaine ont réalisées. Or, il est patent
qu'essentialiser c'est agir sur des volumes, en diminuant de plus
en plus les corps hétérogènes qui s'adjoignent inutilement à une
masse donnée. Le mot poisooa nous ofire l'emploi d'un symbole
vocal, admis pour représenter un ENSEMBLE de phénomènes. En
abordant le symbole poison, il fallait se baser sur les principes tirés
de la symbolisation vocale même; et non sur une opinion particu-
lière à la physiologie. Or, dans ce que les physiologistes discutent,
il n'y a pas un mot de vrai, puisqu'ils ne sont pas même dans la
question. J'ai vu rarement quelque chose de plus contraire aux
saines lois du raisonnement; et de plus faible didactiquement que
cette discussion. Pour définir le mot poison, il fallait se garantirde
toute erreur logique de non.identité; Dieu sait quel gâchis d'ex-
position on trouve généralement dans ces longues dissertations
scientifiques. Un commerçant n'irait pas si loin pour distinguer en-
tre eux les mots poison, médicament, aliment. Je prends du vin?
Si ce vin est léger, j'en pourrai boire à satiété, il sera mon ali-
ment. Suis-je convalescent, ai-je été privé de toniques pour des
raisons anti-phlogistiques quelconques? il se présentera comme mé-
dicament. Le jour ou j'en abuserai, il deviendra un poison. Passons
à quelque chose de plus chimique le vin de Bordeaux est un ali-
ment l'eau-de-vie qu'on en tire fut inventée comme médicament;
l'alcool absolu qu'on peut atteindre, en poursuivant cette transfor-
maison, est un poison. Je prendrais ainsi tous les règnes animal,
végétal et minéral même, rien ne serait changé dans cette grada-
tion. « Tout est dans tout! Notre organisme, puisant dans la
nature entière son alimentation, charrie dans la circulation géné-
rale et porte en lui-même des substances infinies dans leur variété
comme dans leur exiguïté. Il n'y a pas de scission d'éléments dans
les corps; c'est à peine si nos travaux de laboratoire peuvent effec-
tuer péniblement des divisions qui ne sont qu'apparentes, le plus
souvent. Tous les jours des constatations nouvelles nous en don-
nent la preuve. Avant les taches dénoncées par l'appareil de
Marsh, qui eût osé soupçonner des traces si faibles d'arsenic dans
le corps des animaux? L'appareil de Marsh est-il le dernier cran
de l'analyse? L'acide prussique et la strychnine ont été introduites
dans la thérapeutique par un grand physiologiste. par îlbgendie!
Lorsqu'un enfant mange une poire ou une pomme, il n'a généra-
lement pas soin d'en ôter les pépins; ne s'alimente-t-il pas alors
d'acide prussique, si faible que soit la dose? Que de gens aiment
le nougat ou le plum-pudding; il y a là encore de l'acide prus-
sique Les eaux arsénicales du Mont-Dore réussissent, dit-on, il
bien des gens. J< n'en finirais pas si je continuais ces exemples.
Terminons ici cette charade, en la portant chez le premier institu-
teur venu; demandons-lui de nous dégager l'inconnue qu'elle con-
tient ? Il nous dira, à la simple lecture, que le mot à donner s'ap-
pelle quantité Une substance quelconque peut être tour à tour
aliment, médicament ou poison, suivant la quantité qu'on eu
ingère dans tel cas donné, ou avec telle condensation donnée; ce
qui représente seulement une autre voie de la quantité chimique.
Le mot poisooa est donc, comme je le disais, un symbole vocal, dont
le mot quantité doit devenir le pivot; effectivement, tout en appuie
la validilé hygiène, thérapeutique, toxicologie. Avant de rien dé-
finir, il faut que la science établisse un mètre de quantité à l'é-
gard de ces substances; alors on pourra parler d'aliment, de
médicament, de poison. D'ici là, le physiologiste me fait grande-
ment l'effet de ressembler à ce fonctionnaire chinois, chargé de
frapper l'heure sur les gongs des places publiques. de sentiment
Avant le métrage réel dont je parie, on ne peut guère hasarder
qu'une définition de ce genre « une substance est dite poison
lorsque, sous un volume exiru relativement, elle amène des
troubles dans l'organisme. Il Le reste est aliment ou médicament;
puisque le médicament ne diffère de l'aliment que par la réaction
qu'il procure plus puissamment, plus énergiquement que l'aliment
dans les organismes. Et encore!
XVIII
mais d'une façon fort claire une affection trop fréquente; à laquelle
la médecine locale ne comprend pas le premier mot, parce qu'elle
n'est pas classée dans les formulaires. Les malheureux qui sont
sujets à ce genre de maladie éprouvent des faiblesses, des courba-
tures qui simulent des rhumatismes. S'ils s'adressent au médecin,
celui-ci ne manque pas de conseiller la flanelle; alors, l'état dou-
loureux se fait moins sentir, on y gagne même quelques intermit-
tences dans la maladie mais, les phénomènes d'affaiblissement
augmentent sourdement, favorisés par cette sécrétion cutané
surexcitée; et le sujet s'en va par DÉFAUT. de forces! Tous les en-
fants, tous les vieillards qui gardent la diarrhée à l'état continu ou
rémittent tombent dans le.; mêmes périls. La sécrétion l'emportant
sur une édification, ou une conservation nécessaires, ils s'émacient
et périssent. J'ai eu l'occasion de connaître un très-bel enfant qui
est mort anémique sous l'influence de la ilauelle; il en était cou-
vert des pieds à la tête; ne cessant de suer nuit et jour, il s'est
éteint comme une chandelle. qui manque de suif. Le vieillard ne
pouvant remplacer assez énergiquement les matériaux de con-
struction de son organismes, doit s'hîgénier avant tout à ne pas en
perdre. Un médecin intelligent doit donc avoir égard principalement
a t'état de la peau à la couleur des cheveux, à leur finesse; à la dé-
licatesse du système osseux; au développement anormal des mem-
bres, etc., il doit jauger, en quelque sorte la poitrine. Voir si les
aisselles, les pieds, les mains, ne sont pas le siège d'une sécrétion
anormale et exagérée. Si la personne, sans être diabétique ne se-
rait pas soumise à t)ne certaine incontinence d'urines? Si elle reste
trop longtemps an *it après les premières heures matinales, il se
produit presque toujours une réaction excrémentielle par la peau
qui affaiblit les gens riches ou paresseux; de sorte que la débilité
s'ensuit le plus souvent. Les gens à peau fine, faibles, ne doivent pas
rester tard au lit. Dans leurs sommeils ils doivent mettre à profit
les heures fraîches ou froides de la nuit, pour éviter les grandes
déperditions de sécrétion. Je médecin doit savoir reconnaître en-
core si l'habillement habituel est en rapport avec les besoins stricts
de la saison. Jamais le froid n'a fait de mal à personne, du moment
ou, bien gradué, il ne procède pas par sauts brusques, qui peuvent
congestionner les organes en leur faisant subir une perte locale de
calorique trop dominante. Le diabète est bien moins une maladie chi-
mique, si l'on veut me permettre cette expression, qu'une face des
déviations excrémentielles. Depuis que la chimie, ou plutôt les chi-
mistes ont fait irruption dans la pathologie, ils ont tiré un fameux
harli de la présence du sucre dans l'urine, en bàtissant là-dessus
des théorieb de compositions à perte de vue. Autrefois, le diabète,
qu'on ne savait pas sucré, était considéré et traité comme un abus
de sécrétion. Ces malades s'en trouvaient d'autant mieux, que ni
médecin, ni client ne se doutaient des dangers de haute chimie,,
courus par le diabétique. Je ferai remarquer en passant et une fois
pour toutes, que, je me sers du mot excrétion et du mot sécrétion
pour la même fonction, selon que le sens actuel de cette fonction
me semble pencher de l'un ou de l'autre côté. La production du
sucre dans le diabète est secondaire, postérieure à la cause réelle;
accessoire au phénomène principal qui peut être le froid, un coup
reçu, une peur violente, etc. Le sucre n'a pas plus de valeur noso-
graphique ici, que le pus dans une intlamtnation, que le sang dans
l'hémoptisie Ce sont des phénomènes résultantiels, mais nullement
primitil's. Quel est le médecin assez fou pour s'occuper, chimique-
ment, à modifier ces crachats colorés dans la fluxion de poitrine
le pus, dans les affections de la peau; ou dans les lésions inlra-
musculaires amenées par inflammatiun ? Je vous le dis en vérité.
chers docteurs, les chimistes vous joueront un mauvais tour! Nul
n'est plus antiphysicien que le chimiste vulgaire. Et vous, méde-
cins, rappelez-vous que votre grammaire élémentaire c'est la phy-
siologie Logos, discours sur la physis, nature; ce que nous avons
traduit par le mot phvsique. Aucune excrétion de l'organisme n'a le
droit de s'exagérer; qu'elle soit urinaire, fécale, pulmonaire ou
cutanée. Mais que de sagacité, que de talent ne faut-il pas pour dé-
voyer ou pour régulariser une excrétion devenue excessive ou
anormale ? Qui n'a pas vu ou entendu raconter les accidents, sur-
venus à la suite d'une suppression de la sueur des pieds, des ais-
selles, du cuir chevelu, etc. Il en est de même pour l'homme chez
lequel on veut supprimer l'emploi ancien de la flanelle ou des
couvertures exagérées. On peut dire que la vie de ce client est entre
les mains de son médecin. Il existe des maladies de peau constitu-
tionnelles, qui ne sont indiquées par aucun signe cutané extérieur
particulier. Ce que nous disons de la peau doit s'adresser égale-
ment à toute excrétion normale ou anormale. Les flueurs blanches,
les pollutions nocturnes, les saignements de nez, les rhumes de
cerveau, les rhumes de poitrine; tout cela négligé ou prolongé,
produit le même effet.
Il existe, hygiéniquement, un équilibre entre la fonction combu-
rante du poumon et la fonction-conservatrice, fixative de l'estomac.
Le premier effet des aliments est presque un effet unique de ra-
fraîchissement en face du poumon Plus tard, c'est la consolidation
et la réparation de l'édifice. Tout acte social, professionnel, ou
volontaire, qui entravera cet antagonisme alimentaire du tube di-
gestif, par rapport au poumon, amène forcément une maladie des
sécrétions, sans compter des affections regardées sous un toutaulre
point de vue et qu'on appelle phthisie, diabète, hépatite, etc. L'air
extérieur, comme un joueur de bague, enlève à chacune de ses
entrées dans les cellules du poumon un certain nombre de molé-
cules organiques qu'il réduit en fumée qu'on explique cela par la
combustion médiate ou par la combustion immédiate. Voilà un
combat qui n'est pas d'un mince intérêt pour notre existence. Sans
cesse nous devons avoir la pensée tendue sur de semblables phé-
nomènes. La tristesse, le découragement, les insuccès, la désillusion
des années nous portent à négliger la question alimentaire; or,
chaque fois que cela arrive d'une façon suivie, la phthisie, ou au
moins une menace de cette terrible affection en est toujours la suite.
Pour moi, tout individu qui, sous l'impression d'un chagrin ou
d'une préoccupation, oublie l'heure des repas, est un homme
perdu; à moins de circonstances extraordinaires de force et de
bonheur organiques. Généralement, dans cette lutte de la combus-
tion pulmonaire et de la fixation digestive, c'est cette dernière qui
a l'avance; cela est prouvé par bien des folies qu'on fait impuné-
ment dans ce sens; mais admettez que les faits regrettables pré-
sentés ci-dessus se produisent; de façon à prendre une bonne fois
les devants très -sérieusement. Que de mal, que de difficultés pour
rattraper un temps perdu si précieux! Voilà pourquoi les enfants
riches, auxquels on tolère les sucreries en excès, les gâteaux, toutes
les nourritures trompeuses de la chatterie culinaire, arrivent vers
la puberté, avec une inégalité flagrante dans les excrétions. La
combustion l'emporte sur la fixation. Aussi leur santé arrive-
t-elle en déclinant vers la puberté, qui s'éteint souvent dans une
phthisie depuis longtemps caractérisée. Que fait le médecin pendant
ce temps?. Au lieu de sonder la cause du mal jusque dans ses
profondeurs; ne voyant dans la phthisie que la production secon-
daire des tubercules, il demande au chimiste des composés de labo-
ratoire pour modifier ces dangereuses concrétions. Mais les tuber-
cules s'en vont bientôt au cimetière de concert avec le tuberculeux.
Lorsqu'on a vu dévier des phthisies, c'est presque toujours sous
l'influence d'un régime mieux approprié à la véritable enfance.
Les colléges gm'rissent plus de phlhisies cachées ou engagées,eux
seuls, que la facilité de médecine tout entière; parce qu'au collège,
on boit et l'on mange des choses communes, mais très– résistantes;
qu'il est difiicile d'y faire passer ces chatteries de famille; enfin,
que toutes les stupidités particulières aux parents s'arrêtent à la
loge du concierge. J'ai dit ailleurs et j'ose à peine y revenir, que
l'huile de foie de morue, si à la mode aujourd'hui pour enrayer les
phlhisies, ne doit son très-réel effet qu'à LA résistance digestive de
sa qualité particulière d'huile et d'huile de poisson. Il est probable
que tout autre huile aussi résistante et volatile produirait le mè,iie
effet. Les Esquimaux menacés d'une phthisie perpétuelle, à cause
de la violence de l'air condensé de leur lati,ude, ont choisi d'eux-
mêmes le remède à un si grand mal. Je connais une femme profondé-
ment phthisique, sans éducation, sans savoir médical, qui s'est guérie
toute seule en mangeant du gras de viande. Pendant que j'étais étu-
diant, j'eus la mauvaise idée de faire comme bien d'autres, et d'en-
trer passablement dans certains excès fort connus au quartier latin
de là il me survint une menace de phthisie telle, qu'en rentrant dans
ma famille à ma seconde vacance, tout le monde me déclara perdu.
L'instinct, seul, sans le moindre secours du raisonnement, me poussa
à vivre pendant toute cette vacance du gras de mouton qui se
trouve le long des côtelettes dites de filet; je jetais en cachetle toute
la partie musculaire au chien, qui ne s'en plaignit pas; et le succès
couronna mon idée. Cependant j'ai été pliis de cinq années à me
remettre des folies de la vie parisienne. Ce n'est qu'à trente ans
que j'ai pris sérieusement le dessus. Aujourd'hui encore, quand je
sens que l'élimination pulmonaire devance et domine la fixation di-
gestive, j'ai recours immédiatement aux aliments gras tirés du lard,
du veau, du mouton. On peut comprendre maintenant ma façon de
juger le traitement actuel des phthisidues voués aux biftecks, aux
noix de côtelette et an vin généreux? Si je pouvais jamais faire saisir
à la société moderne, combien leurs enfants les plus chéris, les plus
adulés, courent de risques entre leurs mains; combien ils en feraient
mieux et plus facilement des hommes, au moral comme au phy-
sique, en les envoyant à l'éducation commune, que je doterais la
patrie de natures riches et généreuses. Tous les peuples qui élèvent
leurs enlanls dans le ménage intérieur de la famille, sont remar-
quables par la stérilité de leurs populations. Au contraire, aujour-
d'hui, comme dans l'antiquité déjà, les éducations en commun ont
produit des hommes. des hommes forts et libres'. L'abus des
sous le nom de et
quence directe; cette succion s'établit dans le sens du poumon, par
un acte tout physique, dérivant d'un vide relatif produit dans le sens
du poumon. De là naissent les troubles complexes.qu'on a réunis
dont les bases analytiques sont ca-
XIX
Salivation.
XX
La bile.
XXI
XXII
Excrémcntation.
J'ai fait voir plus haut que les physiologistes ont expliqué les
excrémentations de la vessie et des intestins par toutes espèces de
moyens mécaniques, chimiques et surtout anatomiques. Bien peu
ont aperçu le rôle dominant des tensions-éréthisme qui mettent en
jeu les accessoires anatomiques; ou, s'ils les ont aperçues ils n'en
ont pas fait grand cas: n'en tirant aucun parti général. Cependant,
deux choses, enl?9 mille, pouvaient les renseigner à cet égard com-
plètement. La première nous montre qu'il existe des organismes
dans la zoologie qui opèrent les excrémentations avec une si grande
simplicité, disons mieux, une si grande pauvreté de moyens anato-
miques, qu'il est impossible de s'appuyer uniquement sur le méca-
nisme de ces appareils, pour fonder la production des fonctions
excrémentielles. La seconde rappelle combien ces sécrétions perdent
de leur énergie par certaines maladies atoniques qui représentent,
en quelque sorte, une vieillesse anticipée et exagérée. Dans ce cas,
l'émission des urines est supprimée, lors même qu'il n'y a d'autre
part aucun dérangement anatomique du côté de la vessie; quoique
les intestins se fassent remarquer par un spasme émissif excep-
tionnel. Ici, les éréthismes ayant complètement envahi le canal
intestinal, ils laissent la vessie, comme le reste de l'organisme, sans
tension appréciable. Les personnes que j'ai vues tourmentées de
gravelles, de calculs, etc., m'ont souvent semblé des natures peu
développées du côté des grands éréthismes de tension, d'où naissent
les fonctions de sécrétion excrémentielle. Si, avec cela, on suppose
que les conduits rénaux, chez eux, éprouvent quelque étranglement
particulier, on comprendra fort bien que les liquides du corps su-
bissent ce dédoublement, cette précipitation, qui donnent les cal-
culs et la gravelle. C'est ainsi que s'explique encore l'haleine mau-
vaise de beaucoup de gens tourmentés de ces tristes affections; le
sang n'ayant pas un mouvement dispersif suffisamment prononcé
du côté de la périphérie, rejette tous ses éléments volatils par le
poumon, par l'estomac même envahi par le reflux des éructations,
Ces faits s'exagèrent dans les pays humides comme l'Angleterre, la
Hollande, certaines parties de l'Allemagne, de la basse-Normandie
où les troubles de la vessie sont si fréquents. L'idée la plus en
vogue, touchant l'cxcrémentation, porte sur la puissance de la bile
pour faciliter cette excrémentation. Je doute cependant que la pré-
sence du liquide acre, qui séjourne longtemps dans la vésicule
biliaire, soit d'un secours unique pour l'excrémentation les faits
d'expérience démontrent absolument le contraire. Il est de noto-
riété médicale que les ictériques sont généralement constipés; et
sans aller chercher l'affection pathologique du foie, il suffit de s'en
tenir au tempérament physiologique bilieux; la constipation est fré-
quente parmi eux et très-fatigante. Quel est donc l'élément orga-
nique qui favorise les excrétions digestives, en y comprenant l'excré-
tion urinaire que je mets absolument sur le même pied que l'excré-
Lion solide des fèces? Je ne crains pas de le dire, c'est le sucre.
Dans l'article du Journal des Novateurs, cité plus haut, j'ai fait voir
que le sucre n'est pas tant un produit absolu, qu'une façon d'être, la
plus soluble, des carbures; il suit de là, que le sucre est nécessaire
pour dissoudre certains produits chyleux, et pour aider le départ
alimentaire. De sorte que le diabétique ne rendrait pas du sucre
par les urines seulement parce qu'il est diabétique; mais, qu'il
serait porté à une incontinence d'urine et de défécation, parce que
le foie cesserait de produire suffisamment l'agglutination bilieuse
établie en antagonisme dans son réseau, en face du sucre; ou ne
la produirait que d'une façon insuffisante. Voilà des faits qui
viennent s'ajouter, dans l'affection diabétique, à tout ce que j'ai
déjà rassemblé sur les causes passablement complexes du diabète.
Si l'on se rapporte aux théories que je vais donner plus loin, il
deviendra clair, en outre, que le diabétique étant un sujet épuisé,
ayant ses réserves nerveuses très-appauvries, il n'agglutine pas
assez les produits saccharins de la digestion préalable de l'esto-
mac partant, que ces produits ne peuvent atteindre l'absorption
intestinale, puisqu'ils n'ont pas su accaparer les forces nerveuses
nécessaires à leur passage à travers les intestins; de sorte qu'ils
passent immédiatement dans les émonctoires, comme impropres
au service de la vie. La circulation chargée de ces éléments sté-
riles les rejette trés-promptement; cette circulation n'admettait
que des corps chargés de forces tout ce qui sort de ce principe
gagne les émonctoires. N'oublions pas également ce dont j'ai parlé
ailleurs, l'abus de corps impropres à une facile agglutination ame-
nant ou aggravant ces résultats. Je dis encore, et par la même
raison, quoique inversement reprise, que l'ictère est amené par
une agglutination exagérée qui pousse le foie à ne produire que de
la bile, au lieu de donner le sucre normal. N'allez pas penser
que le foie soit assez polarisé dans son action nosologique pour
ne sécréter que bile ou que sucre; les choses prennent rare-
ment un caractère aussi décidé dans l'économie animale; voici
comment les choses se passent la liqueur contenue dans la vésicule
biliaire, et, surtout, celle %i s'écoule directement du foie dans le
duodénum, par les conduits hépatique et cholédoque, peut être
dédoublée en produits pyrophoriques et en produits sucrés. Il
résulte d'analyses, faites dans des conditions nouvelles, que le foie
varie sa sécrétion suivant deux formules opposées, l'élément pyro-
phorique oléo-saccharin, et l'élément mucoso-sucré. De la façon
dont se balancent les choses ou s'exagèrent, de la prépondérance
spécialisée naissent l'étal de santé et les troubles pathologiques.
Le grand tort de l'observateur a dé de se laisser impressionner
exclusivement par la grande quantité d'urines sucrées rendues
par le diabétique. Il est pourtant connu que le diabétique est
également frappé d'une défécation excédante et fatale, qui a un
caractère tout particulier au point de vue chimique. Les idées
anciennes sur les quatre tempéraments ont fait dévier ici l'a-
naïyse pathologique. Après le tempérament sanguin, bilieux, atra-
bilaire, on ne trouve que le tempérament lymphatique, auquel
on suppose un caractère vague, contenu entre des éléments san-
guins trop hydratés et des albumines ultra-solubles dans le genre
des albuminoses de M. Miahle. Il suffit de manger du poulet, du
veau, des viandes blanches en général, appartenant à des animaux
jeunes, peur reconnaître qu'il y a dans l'enfance de ces animaux
un élément sucré qui domine; c'est ce qui les fait rechercher
dans la cuisine. Les relations de certains naufragés, de voyageurs
qui ont vécu dans le voisinage des anthropophages, nous laissent
croire que la chair des hommes blancs est douce, ayant une espèce
de saveur sucrée, très-prédominante dans les enfants; c'est pour
cela que les sauvages anthropophages font une chasse cruelle aux
jeunes colons qui s'écartent des habitations de leurs parents. Le
lapin nourri de légumes saccharifères montre si loin ce genre de
sapidité, qu'il est repousse à cause de cela des tables opulentes. Le
sucre est donc une des bases de l'économie animale les enfants qui
ont besoin de développer leur organisme sont abreuvés de sucre
sous toutes les formes, depuis le lait si sucré de la mère, jusqu'aux
fécules à demi-saccharinées par une cuisson lente, saccharifiées
bientôt entièrement par le contact des sucs digestifs. Aussi, les en-
fants ne font-ils qu'uriner et rendre des selles, trop faciles, au désir
de leurs nourrices. Si l'on s'en rapporte aux faits cités par Yan
llelrnont, il paraîtrait que la saveur des excréments est assez douce.
Comment se fait-il qu'on n'ait pas remarqué alors l'influence excré-
mentielle du sucre? parce qu'il existe une opinion populaire qui
veut que le sucre échauffe. Rien n'est moins fondé que ce dicton,
qui porte plus sur la façon peu hydratée avec laquelle on le prend
généralement, que sur sa qualité réelle. Les herbivores ont des
selles plus copieuses que les carnivores et plus faciles; à cause des
aliments végétaux d'une nature très-saccharitiable qu'ils consom-
ment. Le sucre cristallisé qu'une manie de luxe déraisonnable place
sur nos tables, a perdu tous les privilèges àe son ancienne orga-
nisation, par une cristallisation aussi parfaite que les produits
minéraux les plus arrèt.és; ce sucre agit comme un déshydratant
sur 1 organisme, au lieu de lui apporter un secours de dissolution.
Si l'on a soin de l'étendre de beaucoup d'eau, préalablement, les
choses ne se passent plus ainsi; et, sans garder les avantages ré-
servés au sucre incomplètement raffiné, il ne revêt pas cependant
des caractères de déshydratation aussi prononcés que ceux que je
signalai; tout à l'heure. Dans les affections du foie, des reins, de la
rate, en général, dans tout ce qui indique une obstruction de la
circulation, sous l'influence d'une composition trop visqueuse du
liquide sanguin, le sucre hydraté a une influence souveraine; qu'on
le tire du miel, des végétaux, et surtout de la canne, l'urine, les
fèces, toutes les sécrétions, proportionnellement, prendront bientôt
une marche plus facile et plus sûre; c'est ce que l'instinct moderne
a su parfaitement réaliser lors de l'introduction exotique du café et
du chocolat. Dans les pays où ces denrées sont l'aliment vulgaire,
les nécessités d'une dilatation périphérique excessive, ou un calcul
de paresse humaine, font que les aborigènes emploient le café et le
chocolat pour fermer leurs pores périphériques, afin de perdre
moins de force, et, comme résultat, d'avoir moins de travail à faire
pour les remplacer. Une telle combinaison est à deux fins. Dans ces
pays on se sert peu de sucre, quelquefois pas du tout, pour assai-
sonner le café et le cacao. Car le sucre étant justement l'antagoniste
de ces produits, café et cacao, mettre du sucre dans les liquides
qu'on confectionne avec leurs éléments, c'est détruire d'un côté ce
qu'on établit de l'autre. Le sucre ouvre autant les pores périphé-
riques, que le café, le cacao et beaucoup d'autres substances de ce
genre ont la faculté de les fermer. En Europe, avant qu'aucune théo-
rie vint expliquer la marche suivie par le public, l'instinct avait
poussé à mettre du sucre dans le café et dans le chocolat; à mettre
tellement de sucre même, qu'on peut dire que le café et le chocolat
se trouvent là en minorité le plus souvent, comme simples agents
d'aromatisation. Malheureusement, dans nos pays, il s'est trouvé
bien des paresseux. On a fini par s'habituer à manger incompléte-
ment, pour ne pas se donner des dérangements fatigants. Je con-
nais une jeune femme, originaire de Bordeaux, qui a poussé la
négligence de son alimentation jusqu'à ne plus manger par jour
qu'un pain d'un sou; mais accompagné bien entendu de quelques
tasses de café au lait. Cette personne qui avait une santé remar-
quable autrefois, présente aujourd'hui tous les caractères extérieurs
de la phthisie. J'ai vu s'éteindre autour de moi bien des jeunes
femmes, des mères de famille qui arrivaient graduellement à ne
plus pouvoir supporter que des liquides. Dans les pays très-chauds,
la dispersion normale est favorisée, et même assurée par l'éléva-
tion constante de la température; mais, dans les climats si variables
de l'Europe, ii suflit de quelques journées froides, humides, pour
produire un retournement complet et définitif de la dispersion pé-
riphérique, dont l'action se porte et se condense uniquement
sur les voies épigastriques et respiratoires. Une fois cette dispersion
usuelle établie dans les centres vivants, l'estomac et le poumon de-
viennent des espèces de fournaises, par l'orifice desquelles on sent
s'écouler tous les produits qui devraient être excrétés normalement
par la peau. Il n'y a qu'à de rares intervalles que la transpiration
périphérique finit, à force de tension, par rompre les barrières
qui la retiennent; et. cela se montre sous la forme d'une transpi-
ration nocturne accablante; excessive comme toutes les excrétions
longtemps empêchées et qui parviennent enfin à se faire jour; ainsi
que nous en voyons des exemples dans les fièvres, la goutte, la
gravelle, les hémoptysies, etc. Voltaire a suivi un système d'alimen-
tation très-singulier qui lui a réussi, il cause de son extrême intel-
ligence et des soins tout particuliers dont il était entouré. Beaucoup
de personnes en essayant de le calquer s'en sont très-mal trouvées.
Voltaire avait un sentiment exquis de ce qui se passait dans son
économie animale; l'amour du travail l'avait initié à ces mystères
d'équilibration alimentaire dont bien peu de gens sont capables;
car il faut pour en arriver là une force de volonté invariable. Per-
dant peu, comme les Orientaux, il pouvait vivre de la vie intellec-
tuelle, sans pousser bien loin les dépenses de la dispersion.
Autrefois, la médecine était fortement persuadée que la péri-
phérie du corps humain jouait un grand rôle, par ses excrétions,
dans les phénomènes de la vie et de la santé. Depuis les théories
brillantes de Lavoisier sur la respiration, en y comprenant les mo-
difications exigées par l'école actuelle, les excrétions cutanées ont
été reléguées dans le domaine des infiniment petits. D'après MM. Re-
gnault et Reisat que je vois cités partout, cette excrétion cutanée
ne serait qu'un cinquantième des excrétions pulmonaires.
J'ai la plus ferme conviction que ce cinquantième ira, d'ici à peu,
retrouver les vieilles lunes, les roses fanées, les formules, les cal-
culs et les théories décrépi;tes; car un cinquantième c'est trop d'in-
vraisemblance d'autant mieux que, la transpiration cutanée étant
ce qu'il y a de plus variable au monde, puisqu'elle dépend de
toutes les alternatives physiques et morales, elle n'est pas seulement
dix minutes semblable à elle-même. En attendant ce jour tr«s-cer-
tain, et acceptant le cinquantième comme un canon indiscutable,
je dis qu'on ne fait plus assez d'attention à cette fonction si grave
des excrétions périphériques. La moindre gêne dans la respiration
pulmonaire amène des désordres d'une gravité extrême pour la ma-
chine animales. Cependant, tel de ces accidents ne peut pas être
évalué à la valeur d'un cinquantième de la fonction pulmonaire. Il
y a donc bien à se garder en face des troubles qui doivent être
produits par des circonstances si diverses à l'occasion des excré-
tions cutanées. Ordinairement, on ne s'occupe que des vapeurs
aqueuses qui traversent les couches épidermiques; si l'on y signale
quelque peu d'acide carbonique, c'est tout le bout du monde.
M. Milne-Edwards vient de réunir de son mieux les opinions les
plus récentes sur les matières physiologiques et s'exprime ainsi
« La vapeur aqueuse qui s'échappe des poumons, ou même de la
surface de la peau, paraît entrainer avec elle des traces de matières
organiques. Ainsi MM. Brunner et Yalentin, en faisant passer beau-
coup d'air expiré à travers de l'acide sulfurique concentré, virent
ce réactif brunir légèrement, ce qui indique la présence d'une ma-
tière organique. Marchand dans ses expériences sur les grenouilles
a constaté des faits analogues, et l'on a remarqué aussi que l'eau
obtenue par la condensation de la vapeur pulmonaire donne des
signes de putréfaction au bout de quelques jours d'exposition à
l'air. » (Milne-Edwards, Physiol., t. II, p. 628.)
Cependant, l'acide carbonique jouit d'une très-grande importance
dans ces fonctions cutanées. L'acide carbonique baignant la péri-
phérie de ces organes, produit les mêmes effets que la fumée for-
mant atmosphère à la voie de tirage des combustibles. Il peut s'é-
tablir une révulsion du courant de cet acide vers l'intérieur. Il en
est de même pour les vapeurs hydratées, dont se composent en
grande partie ces excrétions cutanées; un temps de brouillard, une
atmosphère humide, diminuent ou paralysent la sortie de ces va-
peurs qui se dirigent normalement du centre à la circonférence.
L'air humide empèche la sortie des courants intérieurs par l'an-
tagonisme extérieur qu'il leur présente. Le vent, le froid, le sec,
en resserrant les chairs, emprisonnent l'excrétion expansive, si
j'ose m'exprimer ainsi; et amènent une sorte de fièvre, qui est le
soutien du malheureux habitant des contrées polaires.
Il n'est donc pas étonnant qu'un bain d'acide carbonique produise
les effets que l'on connaît déjà, pour appartenir aux vapeurs hu-
mides, et même à l'air froid, au vent, à la gelée, a l'électricité. L'é-
lectricité ambiante, en excès, donne la fièvre, des prostrations, des
céphalalgie, des nausées, etc. La meilleure preuve de l'importance
de ces agents dans les organismes, c'est l'action qu'ils opèrent par
leur antagonisme extérieur, aussi bien que d'autres agents encore,
qui leur sont similaires. Le poumon quoique directement exposé
aux influences de l'air iibre, a bien moins à craindre que la peau,
des grands phénomènes qui nous entourent. Réfléchissons un in-
stant toutes les précautions admirables que le créateur a multi-
pliées sur le passage des corps gazeux, avant leur arrivée dans la
cellule respiratoire. Il. n'en est pas de même de la peau; sorte de
poumon abandonné à lui-même; livré aux hasards de l'endosmose
azotée des animaux intérieurs. Les natures blondes, délicates,
offrent le, nec plus ullra des conditions mauvaises qui font de l'é-
piderme une cause de perturbations organiques incessantes. On a
parfaitement apprécié l'influence des enduits qui bouchent les
opercales épidermiques; mais ce qu'on a traité trop légèrement,
sans aucun doute, ce sont les gaz et les vapeurs qui traversent in-
cessamment ces opercules, ne les admettrait-on que dans la propor-
tion d'un cinquantième, comparés à ceux qui passent par le tube
bronchique, pour la respiration cutanée tandis que la transpira-
tion a été admise comme donnant deux tiers pour la peau, un tiers
pour les poumons. (Milne-Edwards, t. Il, p. 622 et 635.)
C'est pour cela qu'un bain d'acide carbonique offre les effets
décrits par MM. Herpin et Boussiiigault. « Le premier effet de l'a-
cide carbonique, employé en bain, dit M. Bernard qui rapporte
ces faits, amène une sensation de chaleur douce et agréable à
laduelle succède un fourmillement particulier et, plus tard, une
sorte d'ardeur comparable à celle d'un sinapisme qui commence à
agir. La peau devient rouge, une transpiration abondante se montre
dans les parties exposées à l'action du gaz; la sécrétion urinaire
est considérablement augmentée. Lorsque le séjour dans l'acide
carbonique se prolonge, il arrive de la surexcitation le pouls est
plein, vif et accéléré; la chaleur devient brûlante; il y a turgescence
et rubéfaction de la peau, céphalalgie, oppression, etc. Prolongé
pendant plusieurs heures, le bain de gaz carbonique détermine un
état de stupeur comme de paralysie, le song veineux prend une
couleur très-noire. Lorsqu'on l'a pris dans des conditions conve-
nables, le bain.d'acide carbonique rend pius léger, plus dispos, plus
éveillé pendant quelques heures. Il agit énergiquement sur les
systèmes vasculaire et nerveux, nous avons dit déjà qu'il augmen-
tait la chaleur et la transpiration. M. Ilerpin signale ce gaz comme
rappelant aussi les flux sanguins habituels qui ont été accidentel-
lement supprimés, spécialement les héémorrhoïdes et surtout la
menstruation qu'il rend plus abondante, et dont il fait avancer les
époques. Dans un voyage qu'il a lait à la Nouvelle-Grenade,
M. Boussingault est entré dans les galeries d'exploitation à ciel ou-
vert d'un gisement de soufre. Il y éprouva une chaleur suffocante
et un picotement dans les yeux. » (M. Bernard, PhysioL, t. III,
p. 142.)
Lorsqu'on parle de la toux, il est rare que ce soit à une autre oc-
casion que les grands et profonds accidents qui accompagnent la
pneumonie ou la pleurésie. Or, comme c'est toujours à la nais-
sance d'un effet physique qu'il faut se placer pour en saisir le dé-
veloppement, il arrive que la toux physiologique est encore à étu-
dier. Admettez qu'une personne, dans le meilleur étant de santé,
éprouve un léger refroidissement incapable de déranger en quoi
que ce soit les fonctions de l'économie; mais, assez marqué cepen-
dant pour provoquer une certaine quinte de toux, aussi bénigne
qu'on le voudra. Le médecin interrogé sur ce point, qu'il regardera
immédiatement comme pathologique, répondra que le poumon est
affecté sympathiquement par le refroidissement désigné. Or, ce re-
froidissement peut ne consister que dans le fait très-innocent de se
placer sur un siège trop accapareur de calorique, le marbre, la
pierre, le bois dur même; la personne ne se lève pas plutôt, n'a pas
plutôt réchauffé le siège, en dominant, la première impression frigo-
rifique, que la quinte est déjà loin. D'après ce que j'ai fait voir de
la constante et normale dispersion du fluide énormon par la péri-
phérie tout entière, on comprend très-bien que ce courant péri-
phérique étant entravé dans un de ses points, il réfléchisse immé-
diatement sur l'organe qui absorbe la force initiale; et ne l'absorbe
qu'à la condition d'être déterminée dans son introduction broncho-
pulmonaire, par la succion que produit l'écoulement périphérique.
Si faible que soit !'arrêt de succion, le poumon s'engorge et re-
pousse, par le phénomène complexe appelé toux, l'afflux aérien
qui vient frapper le reflux dispersif interverti vers la périphérie.
Ces deux actes sont si bien liés dans leur correspondance mutuelle,
que l'effet parti du poumon et l'effet parti du reflux périphériques
sont aussi instantanés que le mouvement connexe d'un liquide ou
d'un gaz enfermés dans un tube continu. Ce que je dis du poumon,
je dois le dire de l'estomac et des autres appareils importants ren-
fermés dans les grandes cavités splanchniques chacun y est pour
sa part, et relativement; car ces appareils ne marchent que sous
l'impressioi. du même phénomène, une dispersion normale, con-
tinue. Seulement, les poumons montrent une telle susceptibilité de
réaction, que l'on trouve bien peu de poumons complètement sains
au-dessus de l'âge adulte jusqu'à la sénilit.é. (Richerand, Physiol.,
t. 1, p. 204.) De même, les plus faibles troubles sortis du départ
alimentaire sont répercutés sur le poumons au point de produire
des lésions si nombreuses que le détail comprendrait toute la no-
menclature de la nosologie pulmonaire. Une fois le reflux établi par
une cause quelconque, l'estomac et les appareils viscéraux devenant
paresseux, réagissent sur le poumon, qu'ils favorisent dans ses con-
gestions et de mal en pis, naît l'état phlhisique ou pulmonaire,
selon les cas.
XXIII
femmes à peau fine attirent les hommes par l'éclat de leur teint,
la fraîcheur de leur coloris, la délicatesse de leurs traits; mais, si
elles n'exerceut pas une surveillance extrême sur les excrétions
dont je parle, elles portent bientôt avec elles une odeur de pus,
exécrable, qui chasse la sympathie amoureuse de l'homme et en
fait pour lui un objet de répugnance instinctive, inexpliquée le
plus souvent, surtout, quand le tempérament lymphatique se
trouve mêlé au tempérament bilieux, comme il arrive chez cer-
taines femmes; les odeurs prennent des développements si sin-
guliers, que cela a été et est encore en province l'objet d'une
antipathie générale. Le tempérament bilieux constituant la troi-
sième classe, le trop, est soumis à d'autres effets qui représentent
la contre-partie de la deuxième catégorie, celle du trop peu. Ce que
nous nommons la bile, c'est-à-dire cette propension qu'a le sang à
prendre une forme trop irritante par agglutination, trop chaude,
comme disaient les anciens, fournit au départ alimentaire une
énergie si singulière, que la masse circulante franchit rapidement
la périphérie est se répand rapidement au dehors. Chez de tels
tempéraments, chaque opercule cutané devient le siège d'une sé-
crétion huileuse essentielle, qui amène l'amaigrissement, l'émacia-
tion du corps entier et fait courir des dangers sérieux, à l'organisme.
Les anciens nous ont dit d'une façon on ne peut plus vraie, comment
de telles gens possèdent un caractère inquiet, remuant, despotique,
irritable, colérique à proportion de l'intensité des phénomènes dont
nous signalons le principe. Les aines, les aisselles, la bouche, les
parties sexuelles surtout distillent cette production huileuse essen-
tielle qui est le caractère fondamental de la bile, et cela va quelque-
fois, dans l'énergie du départ alimentaire, jusqu' amener les élé-
ments excrémentiels vers la périphérie du corps. Excrémenter,
normalement parlant, devrait être le rejet équilibré de l'excédant
des aliments; or, dans la constitution bilieuse on dirait que le départ,
effectué sous l'instigation d'une bile en excès, épuise outre mesure
le résidu excrémentiel normal, pendant que celui-ci effectue son tra-
jet à travers le coecum, et qu'il y a excès d'emploi. Aussi, de telles gens
sont-ils extrêmement constipés et ne rendent-ils que des matières
fécales presque solides, gluantes, inertes; dans lesquels on trouve-
rait conservés fort peu de principes assimilables. C'est tout le con-
traire qui arrive pour les lymphatiques. Un célèbre auteur a dit
qu'on reconnaîtrait les gens d'outre-Rhin à la grosseur comparative
de leurs excréments; cela voulait dire certainement que les habi-
tants de ces pays possèdent un tempérament lymphatique; un dé-
part alimentaire assez incomplet pour perdre dans les fèces une
partie de la nourriture utilisable. De là, pour les lymphatiques ces
odeurs fades de tout le corps, et, pour les bilieux, ces odeurs em-
pyreumatiques, qui commencent par ressembler à des éléments
amers et qui finissent par simuler l'état excrémentiel lui-même.
Dans le rapprochement des sexes, les efforts mécaniques poussent
à l'extérieur et au contact de l'air les exsudations dont je viens de
parler; elles s'oxydent alors et amènent les résultats que je signale.
On ne saurait croire combien il y a d'hommes qui désertent des
femmes bien aimées, ardemment recherchées, après les épreuves
de ce genre. Aussi, dit-on vulgairement que la faute commise par
une femme entraîne souvent l'inconstance des hommes. Il n'en est
peut-être rien au fond. Car on voit les homnvc les plus libertins
rester fidèles à certaines femmes de leur choix, et abandonner de
suite certaines natures dont les effets de tempérament leur répugne.
Les femmes, les hommes même, dans une limite facile à saisir,
doivent donc prendre des soins de toilette suffisants pour empêcher
ce résultat fâcheux; là, commence l'art du parfumeur et les raffine-
ments de la stratégie des coquettes. Ceci joint aux rapprochements
du mouvement énormon, inhérent à chaque nature d'homme, d'où
sort des trop et des trop peu de force intime, finit d'élucider les
sympathies et les antipathies générales, dont si peu de personnes se
sont rendu compte jusqu'ici. Les hommes à bonnes fortunes sont là
pour témoigner de la justesse de mes observations. A côté de ces
deux voies extrêmes il existe un tempérament, amenant un genre
de départ suffisamment équilibré: c'est, généralement, le tempéra-
ment sanguin,. A ce tempérament heureux semblent se rapporter tous
les privilèges de la vie la gaieté, la force, le courage, le succès. On
comprend du reste que le succès soit facile avec de tels éléments
intérieurs. Chez la femme, le tempérament sanguin donne des
odeurs neutres ou salées; de sorte que ni les aisselles, ni les parties
sexuelles ne se font remarquer par aucune odeur excédante dérivant
du départ alimentaire, en un mot, par aucun élément ou fade ou
empyreumatique. Au lieu de cela, il semble sortir de telles natures,
un gaz presque insaisissable, mais qui a quelque chose de chaud,
de puissant comme les éléments du sang qui lui donnent naissance.
Aussi, ce genre de femme a-t-il peu à redouter généralement de
Circonstance des hommes; les plus infidèies y reviennent toujours,
par comparaison. J'ai vu souvent les médecins consultés par les fa-
milles, sur des états physiologiques de ce genre d'où naissaient des
intérêts de premier ordre; et rarement j'ai vu aussi le médecin
savoir à quoi s'en tenir sur la réponse qu'on lui demandait, à moins
qu'il ne jugeât par sentiment, ce qui offre trop de chances d'erreur.
Voilà pourtant, élémentairement, les principes sur lesquels les sym-
pathies sexuelles reposent pour le plus grand nombre. Si le médecin
voulait, il rendrait de très-grands services dans sa pratique, en en
tenant compte, et en les appliquant avec la discrétion et l'intelli-
gence que son rôle comporte. L'instinct de la coquetterie a devancé
la science. Dans le Nord, les femmes lymphatiques usent et abusent
des odeurs chaudes, du musc, de l'ambre. Dans l'Orient, au con-
traire, on nous envoie les essences de rose, de géranium, et l'on
demande les essences de citron, de bergamote. Il existe une
maison à Paris, entre beaucoup d'autres, qui gagne cinq ou six fois
le traitement d'un ministre à expédier des eaux de lavande aux ha-
rems de l'Asie et de l'Afrique. La menthe jouit également dans ce
cas, d'un succès incontesté. Aux femmes froides des odeurs chaudes,
aux femmes bilieuses des odeurs éthérées, aux femmes vraiment
équilibrées, leur odeur propre. Si je n'avais pas placé ailleurs ce
que j'ai à dire en pareil cas de la nourriture et de l'hygiène, je de-
vrais le répéter ici; car les aliments, l'habitation, les habitudes en
général, tout doit se ressentir des besoins qui naissent des explica-
tions que je viens de donner.
XXIV
XXV
PREMIÈRE PROPOSITION.
FORME GLOBULAIRE.
CONSÉQUENCES
DEUXIÈME PROPOSITION.
TROISIÈME PROPOSITION.
FORME ALBUM1NOÏDE.
expérience
Des sucres d'origine, non pas les mélasses liquides, mais les
sucres seulement rapprochez, ceux des colonies et de la Havane
surtout, sont éminemment propres à faire ressortir la puissance
de ce phénomène, si important en théorie, et si brillant comme
application. « Uoe dissolution de ce sucre prend tant de globules,
d'un côté, et une si grande ressemblance avec le blanc d'œuf, de
l'autre côté, qu'il faut avoir recours aux réactions chimiques pour
arriver à les distinguer. Mais un moyens plus simple se présente
à l'expérimentateur l'électricité étant dans le liquide à l'état la-
tent, il suffit de tirer l'albuminoïde en filandres hors du verre, pour
voir ces filandres se jeter brusquement sur les parois de ce verre,
comme si l'on avait affaire aux lames d'or de l'électomètre. Dans
un autre travail, je ferai voir combier sont distinctes et tranchées
les réactions comparatives de ce sucre albuminisé, avec tous les
autres sucres connus. Plus tard, ces expériences serviront à faire
connaître la pureté organique des liquides. Et comme elles se font
bien ou se font mal par certains états météoroloâiques, on pourra
juger de la valeur agglutinative nécessaire à la santé des hommes
et il la maturation des fruits; c'est ce dont on a pu se rendre
compte cette année même. Les trois premières expériences ayant
besoin, pour se produire commodément, de cette agglutination lë-
conde on suit, avec elles, bien des mystères jusqu'ici inexpliqués
dans la physiologie générale; il faudrait ici de trop longs dévelop-
pements pour décrire la marche régulière de ces expériences
mais que l'expérimentateur ne se laisse pas rebuter par les dif-
ficultés inhérentes à toutes les expériences délicates elles ont été
répétées tant de fois par l'auteur, que îd«r réussite ne peut être
mise en question.
CONSÉQUENCES
quatrième proposition.
DÉFORMATION DER ALBUMINOÏDES SUCRE,
expériences
EUPÉRIENCE
CONSÉQUENCES
II
Des globules.
Le globule n'est pas toujours regaidé, et cela à tort, comme le
point initial de toute construction organique. Cependant, sous le
nom de fécule pour le végétal, d'œuf pour l'animai, il est présent
la naissance des embryons. Cherchons donc quels moyens la nature
emploie pour arriver à cette claustration de formes et de noms
divers. Après des études aussi longues que souvent répétées, je
me crois en droit d'établir le principe général suivant
Tout liquide COMPLEXE enfermé dans une enceinte, toute sub-
stance, et pratiquement, et soumis à une FORCE GÉNLRALE, se divise,
au moins, en trois parts; une part solide globulisée; une part
liquide, qui peut atteindre, dans beaucoup de cas, à la forme
albumineuse une part,gazeuse dont nous ne nous occuperons pas
en ce moment.
Certaines circonstances préalables (inutiles à développer ici) pourront avoir
Cette forme albumineuse peut être considérée, elle-même, comme
composée de âlobules mains d'une dimension tellenrent minime,
relativement, que pour nous, ces globules restent le plus souvent
invisibles. Si l'on place, dans un verre à bière, je suppose, une dis-
solution de dextrine, moyennement concentrée; et, qu'on la sou-
mette aux courants électriques dont je viens d'indiquer le méca-
nisme, on ne tarde pas il produire des phénomènes dc la plus haute
importance j'en choisirai un seul, en premier lieu, pour ne pas
obscurcir ce que j't»i à dire des globules. La dissolution de dextrine,
lorsqu'elle est bien préparée, né doit plus contenir aucune trace
des grains de fécule d'où elle sort initialement il est si facile de
se rendre compte de ce point, avec un bon microscope, que je ne
m'arrêterai pas davantage Ia-dessus. Au bout d'un ou de plusieurs
jours de travail électrique, la dextrine s'est reglobulisée de nouveau
mais sous une forme mliniincnl plus petite, que j'ai cru pouvoir éva-
luer au centième de la forme initiale féculente. Le liquide en ex-
périence a donc répondu exactement aux indicationsdu principe que
j'ai posé ci-dessus, en se scindant en diverses parts, notamment eu
une part solide, globulisée; une part liquide, plus ou moins a;glu-
tmalivc Mais, comme la dexlrine est déjà agglulinalive par elle-
même, avant toute cxp'nonce, laissons là ce point pour l'instant,
nous trouverons l'occasion d'y revernir ailleurs plus avantageuse-
ment. Ce que nous disons de la dextrine, nous pourrions le répéter
pour tous les liquides organiques connus; le phénomène serait le
même; ou plutôt, il s'enrichirait dans ses développements, me-
sure que nous le choisirions plus complexe. C'est ce que nous pour-
rons bientôt constater. Quand il s'agira de la bile. du sang, etc. Je
ne crains donc pas de le répéter ici, pour fixer des faits si graves
« Tout liquide soumis une force confinéa; se scinde; et, notam-
ment se globulise. J'ai choisi ici la dextrine pour type d'expérience,
afin qu'on ne pût arguer des fermentations et des autres circon-
stances, prises au point de vue vulgaire, pour dénier le grand prin-
cipe que je cherche instaurer dans la science. Non pas que je
repousse les idées de fermentation, etc., dans l'étude de ces phéno-
KXIKIUICNCE.
III
IV
Cellulatlon.
Forme albumineuse.
EXPÉRIENCE.
Membrane de l'oeuf.
VIII
Fibrine.
La fibrine n'est pas
autre chose que la tubulisation spontanée de
la portion albuminoïde qui existe au milieu de la masse sanguine.
Le battage enlevant à cette portion moins protégée que la globu-
laire contre les atteintes extérieures, la force à se tubuliser; c'est-
à-dire lui enlevant le mouvement libre qu'elle possédait pendant la
vie du liquide. On croyait autrefois que c'était la trame fibrinaire
d'où dépendait le caillot du sang; M. Bernard a fait voir que du
sang défibriné pouvait se cailler encore en certains cas. De mêmes,
une autre expérience du même physiologiste nous montre de l'al-
buminede l'Ϟf, se solidifiant avec les apparences fibrinaires lors-
qu'on la mêle avec le liquide du saug. (Page 420, Liquides de l'erga-
nisme.) N'en est-il pas ainsi encore de toutes les combinaisons qui
perdent lear mouvement, par l'association avec des corps eu voie
de se désorganiser? Il n'est pas même besoin, pour cela, d'avoir
recoure à des principes étrangers qu'on fasse une saignée coup
sur coup, comme celle indiquée dans le même auteur (loc. cil.,
p. 424), on verra la fibrine persister dans le sang, et même aug-
menter en quantité. La fibrination étant -la mort de la forme albu-
minoïde, cette fibrination doit suivre constamment les états physio-
logiques ou pathologiques qui déterminent une moindre albumini-
sation des carbures, par la tension. énergique de la force générale
organique.
XI
Albumine du sang.
L'albumine étant un jsoduit déjà scindé, ne semble plus possède'
la propriété de se globuliser. Aussi, soumise en dissolution dans
l'eau aux courants électriques, on n'en tire que peu ou pas de créa-
tion globulaire; à moins qu'on n'accorde, comme je l'ai dit plus
haut, que l'albumine aurait une globulisation si petite, qu'elle serait
très-difficile à étudier par le microscope. Il se forme de suite ces
filaments décrits par quelques physiologistes et qu'on retrouve
aussi dans les sucres non modifiables, et dans certains liquides
désorganisés. On pourrait dire, à cause de cela, que l'albumine est
un composé très-remarquablement scindé; et comme de tels pro-
duits représentent des espèces d'excréments dans 1 organisme, il
n'est pas étonnant de voir l'albumine dominer dans les selles,
l'urine, les mucus du nez, de la salive, etc. Dans l'hiver surtout, 'a
masse vivante comprimée, relativement, par la température exté-
rieure, tend à se débarrasser d'une partie de son albumine d'une
façon toute particulière; cela détermine ces rhumes, ces catarrhes
trop connus des vieillards. Néanmoins, si l'on admet avec M. Ber-
nard que le sérum du sang est chargé de fournir aux globules u
force libre dont ils ont besoin; fait irrécusable; si l'on réfléchit
aux lois générales de la physique; on voit que l'albumine est le
menslrue qui nourrit ou qui entretient la force libre enroulée
autour des globules. L'expérience que je donne pour le sucre
modifiable va éclairer d'une façon bien inattendue tout cet ordre
de phénomènes. J'ai dit combien il est difficile d'agir sur le sucre
modifiable pendant les mois humides ou froids; serait-il trop osé
de penser que les maladies putrides, fièvre typhoïde, fièvre jaune,
choléra, peste, etc., seraient la conséquence du milieu extérieur sur
l'alburninisation des corps qui doiventcomposer plus tard le sérum?
Si ce sérum ne s'albuminise pas assez, que deviendra la statique du
liquide complexe appelé sang? elle se scindera, elle amènera le
cortége des maladies putrides viscosité des globules, sucrage
imparfait du sérum, non coagulabilité des palettes, extravasations,
hémorrhagies, ramollissements des tissus, etc.
La seule impression nouvelle que puisse subir l'albumine est la
tubulisation; aussi est-on certain de la distinguer de tout liquide
complexe lorsqu'on voit se former quelque part des fibrilles spon-
tanées comme cela a lieu dans le sucre non modifiable, dans l'u-
rine, etc. il n'en est pas de même des sucres albuminoïdes sans
aucun doute; qui peut prévoir aujourd'hui quel parti on tirera plus
tard de liquides dans lesquels on a empilé de l'électricité au point
de s'attacher au verre, comme je l'ai dit ci-dessus, par de vraies
décharges électro-statiques? Dans le choléra, la fièvre typhoïde et
les maladies ataxiques en général, on a essayé tous les toniques
possibles; même l'électricité à haute dose; mais cette électricité
était à l'éiat libre, si je puis m'exprimer ainsi; répondant, dans la
clinique, il un gaz sec; il n'en sera plus de même ici; cette force
libre se trouve dissoute pour la première fois dans un menstrue
qui n'a rien de détonant, comme la bouteille de Leyde hydraulique,
ou tout autre arrangement sans connexion d'éléments.
Je ferai remarquer en passant combien est grave cette question
des modifications albuminoïdes des sucres; car l'hygiène publique
peut se trouver déviée, sans qu'on s'en doute, par les change-
ments introduits dans l'alimentation générale. Les hygiénistes
répondront à cela: que de tels foits ne peuvent être prévus; je
le sais fort bien; mais alors il faut être d'une grande prudence
dans les enseignements qu'on applique à la nourriture de tous
les jours. Rappelons-nous qu'il existe en nous une certaine cha-
leur naturelle, sorte de résultante des forces libres engagées
dans l'organisme. Cette chaleur ne demande pas mieux que d'em-
magasiner son trop plein, en des substances susceptibles de retenir
et de condenser ce trop plein pour un emploi postérieur. Or, c'est
la forme albuminoïde que semble revêtir les substances qui ont eu
la propriété d'accaparer la force libre intérieure en excès, pour
créer ces réserves qui sont nécessaires à la marche d'une machine
aussi compliquée et aussi exigeante que le corps des animaux. Si
l'expérience présentée par M, Cl. Bernard, page 272 et suivantes des
Liquides de l'organisme est confirmée par l'expérience; s'il est vrai
encore que la question de la coioi ation du sang, c'est-à-dire la base
de l'action organique bénérale, se trouve ramenée à la recherclie
des modifications que l'influence nerveuse apporte dans le sérum;
il est clair que l'iilbuminisation des substances alimentaires devient
un fait capital dans l'hygiène publique. Qu'adviendrait-il donc si
nous nous mettons à ingérer des substances impropres à cette con-
densation si désirable? Il surviendra la phthisie, le scrofule, le
scorbut, et ces maladies nerveuses, qui représententla paralysie des
mouvements intimes de Ténormon et qui, s'attachant aux popala-
tions, aux femmes surtout, ne laisseront bientôt plus que des nations
de vaporeux et d'aliénés-; ces affections mauvaises semblent en ce
moment envahir les grandes villes où l'hygiène publique tourne au
sucrage exagéré, non albuminisable. J'en ai dit assez ailleurs là-
dtisus, pour que je n'aie pas besoin de m'étendre plus longtemps
sur ce sujet. Seulement, qu'on sache bien, encore une fois, que
l'hygiène publique marche dans les faits usuels comme un aveugle
qui a perdu son bâton. Le bâton de l'expérience des siècles! On
mange du pain comme on n'en fit jamais autrefois nulle part. le
vir, le sucre, la bière sont tombés dans le produit chimique. Un
élément aussi singularisé que le sucre très-cristallisé, n'est plus
propre à entrer dans les matériaux de l'organisme, aussi passe-t-il
à travers cet organisme comme de l'eau à travers un crible; en y
laissant peu de traces certaines de son utilité architectonique; tout
au plus sert-il à introduire ces forces factices et éphémères de ten-
sion générale que M. Liebig a cru devoir ranger dans des faits soli-
taires de respiration, parce qu'il n'avait pas la clef du travail orga-
nique.
J'en dirai autant à l'égard des urines; on a regardé jusqu'ici
l'urination comme une excrétion vague de tous les produits désor-
mais inutilisables dans l'organisme. Et cependant, dans l'urine il y
a une partie albumineuse très-notable. Peut-être devrais-je dire
très-importante à considérer. Je crois, en dehors de !'idéP que je
viens de citer, qu'on doit surtout regarder l'urine comme la partie
organique liquide qui, ayant été soumise à la globulisation dans
plusieurs organes, dits de sécrétion, à cause de cela, a subi cette
globulisation de façon à être sul'iisarnment dépouillée des éléments
globulisables elle est donc devenue de peu de valeur réparatrice
dans l'orâauisme. Pour moi, la grande fonction organique, repré-
sentée par le travail du foie surtout, consiste à scinder un liquide
complexe 1° en une portion globulisée; 2° en une portion plus ou
moins albuminruse, saline, liquide. L'organisme s'empare dans ce
travail séparateur des produits fractionnés qui lui i;ont utiles; et il
rejette par des organes excréteurs spéciaux ceux qu'il ne peut
employer.
La fonction du foie est si complexes, si générale, qu'on serait
tenté de la regarder comme presque entièrement physique. Il agit,
sur le sang, au moyen d'une force énormon d'une puissance
extrême; comme nos piles agissent sur les liquides que nous leur
soumettons. Sous son influence, tous les produits de détail se
divisent; et les glandes spéciales n'ont qu'à les reprendre pour en
opérer le triage et la distribution soit au dedans, soit au dehors
de l'économie vivante. Était-on bien fondé, dans ces derniers temps,
à établir une sécrétion automate dans les glandes spéciales, au lieu
de conserver l'ancienne idée de triage simple? Voilà ce qui ne me
sembie pas suffisamment élucidé. Si la glande spéciale effectue une
nouvelle mutation sur le liquide qui lui est soumis, cette mutation
n'est pas d'une grande importance elle ne constitue peut-être souvent
qu'un changement physique d'épaississement, d'hydratation, etc.
Pour prouver que certains organes de sécrétion ont une action
propre, M. Bernard (IIe volume des Liquides, page 7) fait remarquer
l'influence de l'essence de térébenthine et des asperges sur l'odo-
rance des urines; ces substances n'ayant point besoin de passer
par l'estomac et par le foie pour produire cet effet. Il suffit que je
rappelle une expérience sur la dispersion des corps volatils pour
ôter toute valeur à cet argument. Tous les corps modifient l'odeur
des sécrétions et des excrétions les essences tournent reflet du
côté dispersif dont l'odeur de violette est une étape fort remar-
quable tandis que les substances acides produisent un effet opposé
dans des circonstances du même ordre mêlea de l'huile d'olive à
l'essence de térébenthine, et prenez-en une cuillerée à café; vos
urines prendront en certaines circonstances une odeur de cannelle
très-franche. Je ne connais pas de limites à ces expériences que j'ai
beaucoup variées pour m'en rendre un compte exact. L'organisme,
tout entier obéit aux lois nécessaires de la dispersion et de la con-
densation, produits par l'injection des séries de substances anta-
gonistes. On a remarqué cela plus facilement qu'ailleurs dans les
urines; parce que la constatation en était très-facile; qu'on se
donne la peine de mieux chercher ailleurs, on trouvera les mêmes
résultats expérimentaux.
Je le répète, l'urination serait, normalement, le rejet des por-
tions du sang qui ont subi la scission globulaire organique des
centres splanchniques glandulaires, etc., et qui ne peuvent désor-
mais se maintenu dans 'équilibre de l'économie vivante. Que de
causes corcourent à détruire cet équilibre; et à faire des urines le
véhicule, à l'extérieur, des albumines et des scissions repoussées
par l'équilibre dont nous venons de parler. Parmi ces causes infi-
nies dans leur variété de combinaison nous devons placer en pre-
mière ligne le froid et l'eau. J'en ai dit assez sur le froid, voyons
quoi est le mécanisme qui s'opére dans l'action de l'eau sur la
machine vitale.
L'eau qui ^'introduit en nous, soit par la périphérie, soit et sur-
tout par les poumons, vient changer l'équilibre l'énormon, par-
.ticulièrement de cette force agglutinative concentré dans le sé-
rum iîu sang. Si l'on rapproche des expériences nombreuses que
nous venons de passer en revue, deux expériences très-remar-
quables contenues ddns les travaux de M. Bernard, à savoir 1° que
l'eau introduite dans !a circulation, précipite en quelque s.irte de
l'albumine qui se dégage par l'urination 2° que de la constitution
spéciale du sérum dtrive telle ou telle coloration, esagu'ation, etc.,
on verra que l'eau introduite dans l'économie animale se substitue,
pour partie, aux albumines dans l'accaparement des forces ner-
v»uses accumulée; et que, par suite de cet accaparement, une
portion conyspondante d'a lbumine est éliminée. Et, comme l'eaos
ne possède nullement l'agglutinativité électro-vitale dont jouissent
les albuminoïdes, il s'ensuit que l'eau, au lieu de conserver à la
réser.e électro- vitale cette tendance centripète, enroulante sur les
centres nerveux; l'eau, dispersive de sa nature, tend à délayer
dans la masse circulatoire les forces si précieusement engagées
dans les magasins nerveux; de sort la fièvre qui n'est que la
dilution des réserves aggtutinatives de l'élément électro-vital sur
les substances albuminoïdes, aptes à les rassembler, les drai-
ner et les conserver dans un état convenable, pour être employées
à tous les travaux de l'organisme. Tout ce qui introduit un excès
d'eau dans le sang, au delà de l'équilibre normal, amène immé-
diatement la fièvre; manger des fruits très-aqueux; boire des bois-
sons délayantes; vivre au voisinage des marais; dans des apparte-
ments fraichement enduits d'un plâtre qui rejette le surplus de
son eau de cristallisation ne pas se garantir des temps de brouil-
lard, etc., etc. tout cela conduit au même résultat. la fièvre!
C'est en vain que nos très-révérés cryptogamistes et entomolo-
gistes cherchent les créatures intéressantes qui doivent nous don-
ner la fièvre; il suffit de prendre un microscope, on verra par la
e
façon dont l'eau dépose au voisinage des marais infectants, que
c'est à un état globulaire spécial de l'eau qu'est due l'infection
dont on cherche si loin la cause. Pourquoi les corps savants rient-ils
de M. Raspail, faisant IL chasse à ses vers; si eux-mêmes ils n'ont
de tendresse que pour des bêtes, invisibles jusqu'ici, et qu'on ne
verra pas de longtemps? Les organiciens, en médecine, ont été
battus de tout temps par le logicien qui leur montre la vie ré-
sistant aux attaques de lésions monstrueuses; tandis que, au dire
des org-iniciens, une follicule attaquée dans l'intestin amènerait la
mort. J'en dirai autant aux entomologistes. Il existe des maladies
propres à certains pays et à certaines époques climatériques, dans
lesquelles le corps vivant est envahi en entier par des animalcules
et même par des animaux énormes relativement; visibles à l'œil
nu, saisissables à la main; certains animaux portent à l'état nor-
patenté D, M. P.
trait quelque farceur qui leur répondit Il Vous n'êtes donc que
»
L'éau, plus ou moins pure, ne peut arriver à des scissions très-
tranchées il faut pour qu'elle atteigne ce résultat, qu'elle se trouve
soumise à la loi fondamentale de toute action physiologique la
claustration. La pente d'un cours d'eau produit un écoulement
correspondant; et c'est cet écoulement relatif qui est antagoniste
de la claustration et, partant, des scissions dérivantes. Il existe
des rivières qui agissent physiologiquement comme de véritables ma-
rais dans leur cours; ou seulement dans partie de ce cours à cause
d'une pente trop iaible. Et j'ai dit ailleurs ce qu'on doit entendre
par claustration physiologique; c'est-à-dire un état statique isolé
des forces ambiantes. De l'eau qui coule, la mer, un fleuve, une
rivière, un ruisseau, une masse d'eau quelconque, marchant sui-
vant une pente sensible, ne subissent pas de claustration appré-
ciable. Mais toute flaque d'eau, mare, marais, étang, lac sans
issue mer morte, fleuve arrêté dans sa course, rivière dérivée, etc.,
peuvent prendre un commencement et des traces de claustration
physiologique. A ce moment les forces libres ont une action spé-
ciale sur les masses liquides; elles les scindent en des éléments
actuels et possibles; d'où dérive, notamment, une FORME d'évapo-
ration spéciale à ces scissions; ayant une grosseur ou une consti-
.Lut'ion propre; qui, introduite dans l'économie de certains ani-
maux y apportent des troubles fâcheux, Voilà pourquoi on peut se
garantir de certains effets des scissions paludéennes en se cou-
vrant la figure d'un voile; ou en prenant diverses précautions équi-
valentes, qui troublent la forme des émissions paludéennes. L'eau,
scindée par le travail de claustration physiologique qu'elle a subi,
perc' de sa force agglutinative, et tombe au-dessous de la moyenne
que nous liui reconnaissons empiriquement lorsqu'elle est à l'état
de mouvement libre, mer, fleuve, rivière, ruisseau, source jail-
lissante, etc. Elle entre alors dans l'organisme, avec une avidité
pour le mouvement, qui peut se comparer à un état de causticité
physique; et notre organisme s'appauvrit d'autant. Ce soit les
albumines de la circulation, et finalement les centres nerveux qui
payent les imprudences que nous commettons en nous mettant en
rapport avec des eaux désagglutinées au-dessous de leur normale.
Tout dans la nature subit cette singulière nécessité du mouvement
général de se coNnENsÉn en un effet centriprète, ou de se disperse!
en un effet centrifuge. L'eau, qui est un des éléments les plus im-
portants de la création, eût-elle échappé à cette grande loi physio-
logique?. Ce n'est guère probable. Yoilà pourquoi l'air de la mer
diffère si singulièrement de l'air des lacs intérieurs sans écoule-
ment et encore beaucoup plus de celui des marais et des flaques
d'eau de tout nom et de tout espèce. Car, la vapeur des eaux suit
la nature des éléments dont elles sortent, avec aggravations sans
doute; si l'on veut bien se rappeler que toute gazéification, vapori-
sation, etc., indiquent constamment un état sur-dispersif, par rap-
port à un liquide d'origine.
De même que les métaux ou des corps denses poussent les forces
iibres à s'agglutiner. dans certains liquides; de même aussi les
carbures en décomposition et des substances poreuses peuvent les
aider à prendre ces mouvements dispersifs que nous désignerons
sous le nom d'effets paludéens. Les ivrognes, qui sont de grands
physiciens, à ce qu'il parait, ont remarqué depuis longtemps que
du vin dans cet état dispersif si recherché, qu'on n'obtient que par
une longue claustration en bouteille, perd de sa qualité si on le
met en contact avec un verre trop épairs de là est née toute une
industrie, celle des verres de Bohême; reprise dans ces derniers
temps sous le nom de verres-mousseline; verres fort inférieurs
aux premiers qui contenaient peu ou point de plomb. Il existe
encore là un effet de mutation, dans les agglutinations latentes des
liquides. Quand on voit des effets si singuliers se produire pour
des contacts insaisissables, que doit-on dire de ce qui se passe pour
les eaux thermales et jaillissantes?. Voudrait-on encore soutenir
qu il n'existe là qu'un effet purement chimique?. L'eau distillée
reste lourde, malgré une sur-aération; tandis que les eaux de
source, presque désaérées sont d'une légèreté proverbiale. D'où cela
peut-il venir, si ce n'est d'un phénomène de plus ou moins grande
agglutinativité du mouvement libre, introduit dans leur sein? Ce
que je viens de dire, en m'étendant sur les liquides doit faire plus
facilement comprendre ce qui a trait aux gaz et aux solides. L'air
subit un état donné d'agglutinabilité qui varie comme pour les
liquides et pour les solides en des circonstances faciles à prévoir.
Il n'est donc pas étonnant qu'il amène dans l'économie vivante des
états asthéniques ou sur-sthéniques suivant qu'il se trouve au-dessus
ou au-dessous de sa moyenne normale. Les solides, le fer par
exemple, perdent ou gagnent du l'ag^lutinativité, ce que nous
nommons cohésion, élasticité, etc., en des cas divers, trop connus
pour que j'aie besoin de les relater ici En un mot, tout dans la
nature, gazeux, liquide ou solide obéit à la grande loi de l'aggluti-
nativité des forces libres ou à leur dispersion; les liquides restant
le type le plus parfait, de cet état, puisqu'il est presque le seul
visible. Et cette série prend depuis les éthers, chez lesquels l'ag-
glutination est presque insaisissable, jusqu'aux albuminoïdes sur
lesquels on peut la suivre et l'étirer à la filiëre.
XII
Le sucre.
EXPKHIEM1K.
EXPÉRIENCE.
X1H
EXPÉRIENCE.
XIV
La rate,
Je regarde ce que j'ai à dire de la rate comme une chose d'une
importance radicale à cause de la nouveauté de l'aperçu, et des
conséquences que cela acquiert dans la pratique. La rate est, pur
la circulation des liquides et dcs gaz, ce qu'est le cervelet pour la
circulation des fluides nerveux, UN DÉFILÉ régzclateur. Je ne dis pas
pour cela que la rate ne puisse remplir quelque autre fonction en-
core dans la matière organisée il est rare qu'un appareil ne serve
pas en même temps à une ou plusieurs fonctions élaboratrices;
chimiques même, si vous voulez; puis encore à une fonction phy-
sique et mécanique. La rate, placée en dehors des autres viscères,
représente un cul-de-sac, dans lequel le sang peut être comprimé,
atténué, transmuté, entreposé, etc. La vie s'étayant principale-
ment sur une dispersion des substances alimentaires et des forces
libres, il est compréhensible qu'il doit exister dans l'organisme un
appareil spécial, destiné à parer aux dangers d'un reflux, d'un re-
trait de cette dispersion normale. C'est bien la rate qui est chargée
de cette fonction. Les reins ont entraîné la partie liquide des ex-
crétions lés intestins, la partie solide; le poumon, Li peau, les
gaz qui ont pu les traverser, Mais, s'il y a reflux, le poumon trop
chargé s'engoue et repousse le trop plein dans les viscères du
centre. De là ces oppressions d'estomac, des reins, du foie, qui
prennent mille formes et mille sensibilités diverses pour tourmenter
le patient. Certaines personnes se débarrassent assez bien au moyen
de nomhreuses éructations d'émissions venteuses. Dans l'Orient, en
Turquie surtout, il paraît que ce serait une grosse injure fâite il
son hôte, si l'invité ne rotait pas outre mesure pendant et après
le diner. Mais pour beaucoup d'Occidentaux qui suivent les lois
rzcuvelles de la politesse antirotanle, les gaz reflues vont se loger
dans la rate, chargée de les retenir, de Icc emmagasiner en les
comprimait dans ses aréoles extrêmement dilatées. Ceci n'a rien
de bien fâcheux quand tout reste dans les bornes du possible; mais
lorsqu'il y a constance et excès dans les reflux, la rate et les organes
qui s'avoisinent se trouvons, pénétrés par ces reflus d'une façon dé-
plorable ce qui amène une distension énorme des aréoles, des ca-
pi:laires; et alors des douleurs, aiguës ou sourdes, correspondant
ces divers états. L'homme voué par l'hérédité, par le climat, par
état pathologique à ces funestes reflux, finit par subir le supplice
de Prométhée dévoré par un vautour; la tension extrême des aréo-
les de la rate, celle de tous les tissus infiltrés de gaz, amené un état
nosologique si violent que le suicide devient la seule idée domi-
nante. Car, de semblables efforts de tension ne peuvent se mainte-
nir sans qu'une partie très-importante de l'énormon général ne
soit forcée de s'appliquer en ce heu pour arc-bouter une force aussi
prédominante. Il arrive que le cerveau privé des condensations
suivies et puissantes qui lui sont nécessaires, s'habitue à des rê-
veries sans connexion, déterminées par le peu de liaison de l'énor-
mon général dans son centre crânien. Ce centre énormon est dé-
placé perd l'équilibre et trébuche dans un coin de l'organisme,
où il se confine pour n'en plus sortir. Tel est le résultat général
de ces reflux concentrés du côté de la rate; mais voyons un peu
quel est le mécanisme de détail qui engendre ces effets regretta-
bles.
La rate communique avec trois centres principaux; avec l'esto-
mac, avec le foie, avec les reins. Aussitôt que les mauvais temps
arrivent, les gens délicats, c'est-à-dire les natures sujettes des re-
flux de dispersion sentent un poids se concentrer vers l'épigastre.
Elles perdent la facilité de respirer librement, sentent des inappé-
tences plus ou moins sérieuses, éprouvent des nausées, des éruc-
tations, des vomissements, etc. Si le reflux se porte au-dessus du
diaphragme, il se crée ce qu'on appelle un rhume ou simplement
une irritation de poitrine. De mêmes, le reflux marchant plus haut
encore et du côté de la tête peut engendrer ces phénomènes si
mutables, si étranges qu'on appelle grippes, angines, etc. Ici, je ne
dois guère m'occuper que des résultats à tendance chronique qui
portent sur le foie, sur le rein, par les sympathies de la rate. La
rate s'opile, comme disaient les anciens; d'où le dicton si connus
i se désopiler la rate » pour dire se dégager des tristesses, des sous.
frances qui entraînent à leur suite les obstructions de ce viscère.
La rate peut donc s'opiler; mais normalement il faudrait quelle
n'acceptât cette fonction que dans la mesure de ses forces; comme
cela est permis à un condenseur normalement établi. Malheureu-
sement, il est des natures anirnales chez lesquelles la rate est ou
trop petite, ou trop peu intensive, ou trop peu résistante, pour le
travail de compression qu'elle se Irouve avoir il exercer sur des re-
flux exagérés. Cependant examinez les réticules intérieures de cet
organe. Quelle élasticité! De même, quelle résistance dans l'en-
veloppe extérieure, d'une fibrosité inusitée partout ailleurs dans
l'organisme! Malgré toutes ces admirables précautions mécaniques,
il arrive cependant alors que l'organisme se trouve dans la position
d'une machine qui manque de condenseur ou qui n'a qu'un con-
denseur insuffisant. Sous l'influence de ces reflux, les maladies
qui sortent d'un mauvais fonctionnement de la peau, soit à l'état
constitutionnel, comme les diabétiques, les phlhisiques, les albu-
minuristes soit éphénra rement, par la scarlatine, l'érysipèle, la
variole, etc., amènent bientôt un trouble jusque dans la composi-
tion du sang. Il en est de même physiquement pour les hommes
de lettres; pour tous les gens qui manquent d'exercice; pour ceux
qui ont peur, qui sont sous le joug monastique, disciplinaire, etc.,
la plrthisie s'en empare très-souvent. Qu'^n se rappelle cet ordre
cité par Laennrc, où tous les sujets étaient pris de phthisie au
bout d'un an de leur entrée dans l'établissement. On ne saurait
donc attacher une trop grande importance au travail des gaz di-
sons mieux à ce travail complet et complexe de l'énormon qui di-
rige le mouvement de tension vers la périphérie. La politesse, la
discipline, les imprudences d'hygiène et de nourriture concourent
grandement à rendre l'exercice normal de plus en plus difficile.
Noi'iS l'avons dit, et nous serons même forcé d'y revenir, la ques-
tion des fonctions de la rate est une des choses les plus neuves en
science, les plus importantes, et cependant, les moins appréciées.
C'est généralement, à l'exagération du travail fonctionnel de la rate
que sont dus les productions anormales de la circulation sucre,
gélatine, etc., productions qui disparaissent, au contraire, dans les
maladies spéciales qui résorbent les gaz. Nous allons retrouver tout
cela aux titres divers de la pathologie.
CETEUA OESIDEP.ANTUR.
1.
Y.
etc.
Principes fondamentaux de la
DIGESTION.
digestion.
Il. De l'hygiène publique à propos du diabétisme, de l'albuminu-
rie,
normale.
1
8
17
21
48
49
exosmose.
VU). Exagération de la dispersion
IX. Phénomènes de déplacement organique 61
X. Endosmose, 68
XI. Le
Xll.
vital
sommeil, sécrétion normale du
Extenseurs et détenseurs de l'éréthisme vital. 70
73
XIII.
XIV.
XV. publique.
Description physiologique de la
Absorption des corps inorganiques par les organismes animaux..
De l'alimentation
Aliments, poisons.
82
96
101
XVII.
XIX.
glandes.
Salivation.
Fonction des 119
128
XX. La bile.
XXI. Fonction glycogénique du foie
146
XXIII.Rapports de l'excrémentation avec les tcmpéraments. 15S
XXIV. Dispersifs et expansifs, concentrateurs et condeuqateurs. 160
XXV. Modification chimique des aliments et des médicaments. 164
1. Coercion et claustration des forces
H. Des
III.
globules.
libres. 177
186
191
albumineuse.
Y..Forme
VU!. .202
caillot.
Trame animate, tissus,
Fibrine.
IX. Coloration du sang,
X.
vaisseaux
195
201
digestion.
206
XH. Le sucre
Mécanisme vital de la
XIV. La
MORTILLET (GABRIEL DE). Revue scientifique ..alienne de l'annéi-
:8e2 l1'" :irm'V. i'.ni-. IM'> vi.L -_• f;iini in- 1 S ô iV. ;><<
i onïjui: h
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i.i \.i\ i I < ijii
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RICHARD ("le
Nancy).
de 1 éducation physique des enfants. •> l'-iihiui. iHiunlCiiu i:. l'iiri-.
1<S('p|. I vu!. in-IS î l.i.
1 1 1 L' 1 1 • 1 1 uili'i if ilis iiùi>!i,Ht\. rie. Leçons cliniques sur les Maladie«
de l'Oreille,
:1 CI.
.•
MAISONNEUVE (J. G.), .•_ irsi ra i>-n de llrtcl-DiiMi ilr Paris. Oiniqu.'
chirurg-ie:alc. I'cih. ii IV