Guide Méthodologique Pour L Analyse Des Sols Pollués
Guide Méthodologique Pour L Analyse Des Sols Pollués
Guide Méthodologique Pour L Analyse Des Sols Pollués
POUR L’ANALYSE
DES SOLS POLLUÉS
R. Jeannot
B. Lemière
S. Chiron
Avec la collaboration de
F. Augustin
D. Darmendrail
2001
Éditions BRGM
3, avenue Claude Guillemin, B.P. 6009
45060 Orléans cedex 2, France
Tél. : 02.38.64.30.28
© BRGM 2001
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans la pré-
sente publication (ou le présent ouvrage), faite sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules
sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation
collective, et, d’autre part, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre
dans laquelle elles sont incorporées. (Loi du 11 mars 1957 – art. 40 et 41 et Code Pénal art. 425).
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Avant-propos
Le présent guide a été élaboré par le BRGM dans le Le document contient quelques rappels sur la régle-
cadre de sa mission de service public, et d’une conven- mentation, la normalisation et les concepts de base en
tion d’étude avec le Ministère chargé de analyse. Il présente les principales familles de conta-
l’Environnement (1998). minants recherchés dans les sols :
- les métaux lourds ;
Il n’a pas pour objectif d’être un recueil de métho-
des pour les laboratoires d’analyse. - les hydrocarbures ou huiles minérales ;
- les hydrocarbures aromatiques volatils et les hy-
Il fait le point sur : drocarbures halogénés volatils ;
- les différentes substances potentiellement polluan- - les hydrocarbures aromatiques polycycliques
tes ; (HAP) ;
- les techniques disponibles pour les caractériser ; - les dioxines et furannes ;
- les contraintes s’appliquant au prélèvement et à la - les polychlorobiphényles (PCB) et les polychloroter-
préparation des échantillons ; phényles (PCT) ;
- les niveaux de sensibilité requis ; - les phénols et les chlorophénols ;
- l’assurance qualité des résultats et l’accréditation des - les pesticides ;
laboratoires ;
- les cyanures ;
afin de permettre au lecteur d’établir une stratégie
d’analyse lorsqu’il est en présence de sols poten- - les phtalates ou esters phtaliques ;
tiellement pollués. - les substances chimiques à usage militaire et les
explosifs, et les autres éléments chimiques re-
Il ne contient aucun élément d’interprétation, ni de cherchés dans les sols pollués.
données sur la toxicité potentielle des polluants
recherchés. Un schéma de démarche générale est proposé pour
les analyses de polluants dans les sols.
Il s’adresse à tous les utilisateurs des analyses envi-
ronnementales de sols : responsables publics chargés Le conditionnement des échantillons, leurs condi-
de faire appliquer les réglementations, administrations tions de stockage et de conservation sont examinés.
décentralisées et collectivités locales ; acteurs écono-
miques et industriels, désireux de fournir aux premiers Le document fait le point sur la préparation des
des informations pertinentes ou souhaitant disposer échantillons avant analyse (prétraitement des
d’une connaissance précise des sites sous leur respon- échantillons, méthodes d’extraction des polluants
sabilité. pour les métaux lourds, les composés organiques
volatils (COV) et les composés semi-volatils et
Plus particulièrement, le lecteur trouvera au chapi- non volatils, essais de lixiviation et tests de perco-
tre 11 les éléments destinés à évaluer la pertinence lation, purification).
ou la validité d’une analyse de sol, à partir des
données l’accompagnant. Ces données seront celles Il contient une introduction aux méthodes
qu’un Inspecteur des Installations Classées, par d’analyse des composés organiques (chromato-
exemple, ou bien un auditeur environnemental, graphie en phase gazeuse : GC, chromatographie
s’attendront à trouver dans le rapport du bureau liquide : LC) et des composés inorganiques (spec-
d’études ou sur le bulletin d’analyse émis par le labo- trométrie d’absorption atomique flamme (AAS) de
ratoire. Elles doivent être suffisantes pour permettre, fluorescence atomique et à four graphite (GFAAS),
le cas échéant, à une tierce expertise de s’effectuer. chromatographie ionique, plasma à couplage in-
3
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
ductif (ICP), détection optique (ICP/AES) ou spec- veloppement (biocapteurs, capteurs chimiques à
trométrie de masse (ICP/MS). fibres optiques ou FOCS).
Il présente aussi les tests écotoxicologiques, les L’assurance de la qualité et l’accréditation du labo-
méthodes rapides de terrain (Rock-Eval, tests im- ratoire sont abordées sous l’angle des exigences
muno-enzymatiques), les méthodes de laboratoire générales et celui, plus spécifique, de l’analyse de
adaptées au terrain et les méthodes in situ en dé- sols pollués.
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Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Avant-propos ......................................................................................................................................... 3
Introduction ......................................................................................................................................... 12
2.3. Les hydrocarbures aromatiques volatils et les hydrocarbures halogènés volatils ............................. 22
2.3.1. Définition............................................................................................................................ 22
2.3.2. Origine ................................................................................................................................ 22
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Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
2.13. Autres éléments chimiques recherchés dans les sols pollués ...................................................... 27
3. Démarche générale suivie pour les analyses de polluants dans les sols ...................................... 28
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Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Conclusion............................................................................................................................................ 67
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Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Bibliographie........................................................................................................................................ 68
Annexe 3 - Glossaire............................................................................................................................ 76
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Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
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Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
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Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Introduction
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Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Pollution accidentelle
quantité de polluant déversée
Pollution chronique
temps
- lessivage des polluants par les eaux d’infiltration et - mobilité c’est-à-dire la probabilité pour un
transfert des polluants vers les eaux souterraines et contaminant de migrer dans les eaux souterraines
superficielles (pollution possible des ressources en ou superficielles en relation avec ses propriétés
eau) ; physico-chimiques (hydrosolubilité, stabilité, …)
et celle des sols au contact ;
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Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
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Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
1. Rappels généraux
Dans tous les cas de figures, il y a lieu de connaître L’outil de mesure de la pollution est généralement
les limites et contraintes de recours à des analyses la concentration en contaminant dans le sol ou dans
de sols. le lixiviat, c’est-à-dire l’eau ou la phase aqueuse
mise en contact avec le sol.
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Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
mentation, les normes ou reprises dans les décrets faire. Le choix d’un laboratoire devra donc prendre
d’application. en compte le niveau de sensibilité analytique re-
quis par rapport aux différents contaminants, en
La concentration en contaminant dans le sol est la fonction des teneurs soumises à des contraintes
masse de contaminant par unité de masse du sol. réglementaires ou normatives (« teneurs de réfé-
On utilise généralement comme unité le mg/kg ou rence »).
le µg/kg de matière sèche (1 mg/kg = 1 ppm = 1
g/tonne). - la limite de détection d’un contaminant, pour un
laboratoire, est la teneur en dessous de laquelle le
Pour la mesurer, le laboratoire peut tenter de mettre laboratoire n’identifiera pas le contaminant, même
en solution le contaminant, ou d’analyser tout s’il est présent. Elle devra être largement inférieure à
l’échantillon (sol compris). Dans le premier cas, la teneur de référence, en général d’un ordre de gran-
l’analyse représentera la quantité de contaminant sus- deur (facteur 10) au minimum : elle est par conven-
ceptible d’être libérée, tandis que dans le deuxième tion fixée à la concentration équivalant à trois fois la
cas c’est la quantité totale de contaminant présent, valeur de l’écart-type déterminé sur une série de me-
libérable ou fixé par la matrice du sol, qui sera sures effectuées sur des essais à blanc ;
dosée.
- la limite de quantification, ou limite de dosabi-
Ces deux résultats sont intéressants, mais il n’est alors lité inférieure, est la plus petite valeur que le la-
pas possible de comparer les caractéristiques de deux boratoire peut porter sur le bulletin de résultats
sols contaminés analysés selon des méthodes diffé- dans des conditions de fiabilité suffisantes, ré-
rentes. Au contraire, la comparaison des résultats sultant de ses procédures analytiques et de sa
d’analyse obtenus de manière différente sur un même démarche qualité. Elle devra être toujours large-
sol est très utile pour comprendre le comportement ment inférieure à la teneur de référence : elle est
environnemental du contaminant, et notamment la par convention, fixée à la concentration équiva-
disponibilité de celui-ci pour le milieu vivant. lant à dix fois la valeur de l’écart-type déterminé
sur une série de mesures effectuées sur des essais
Cette distinction est simple pour les contaminants à blanc ;
organiques, qui sont presque tous artificiels. Elle est
- la limite de dosabilité supérieure, est la plus
plus complexe pour les contaminants minéraux : mé-
grande valeur que le laboratoire peut porter sur le
taux (plomb, mercure…), sels (chlorures, sulfates…),
bulletin de résultats dans des conditions de fiabi-
métalloïdes (arsenic, soufre…), qui sont tous présents
lité suffisantes. Elle devra être toujours largement
naturellement dans les sols en faible quantité.
supérieure à la teneur de référence. Si les teneurs
L’analyse totale d’un sol pollué au plomb com-
rencontrées dans le sol pollué dépassent cette
prendra donc les sels de plomb mobilisables, le
valeur, une analyse complémentaire devra être
plomb fixé par la matrice du sol et le plomb natu-
effectuée par une autre technique, adaptée au do-
rellement présent dans les minéraux du sol.
sage de concentrations élevées ;
Les concepts de base utilisés en analyse (limites de - la fidélité mesure l’aptitude d’un laboratoire
quantification, limites de détection, fidélité, reproduc- donné à produire des valeurs stables quelle que
tibilité : ces définitions sont reprises en annexe 3) sont soit la date d'analyse. Le défaut correspondant est
nécessaires pour l’exploitation des résultats d’analyse la dérive ;
et leur interprétation par rapport aux valeurs de
concentration figurant dans la réglementation, les - la reproductibilité mesure l’aptitude d’un labo-
normes ou les arrêtés d’application. ratoire donné à produire des valeurs voisines pour
un même échantillon analysé plusieurs fois, au
Les limites de quantification et de détection varient sein d’une même série ou de séries différentes.
selon le laboratoire, son équipement et son savoir-
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Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
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Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Le très grand nombre de composés organiques utilisés, préparés ou synthétisés par l’industrie,
et susceptibles de polluer les sols, rend excessivement lourde toute démarche de recherche
systématique d’une substance. C’est pour répondre à ce problème que la directive européenne
76/464 a préconisé la recherche de substances prioritaires parmi une liste préétablie.
La pratique courante consiste à rechercher et doser des familles de composés organiques, re-
groupés par classification chimique et selon des propriétés physico-chimiques telles que la
volatilité, la présence de fonctions halogénées, aromatiques…. On distingue ainsi couramment
1
les hydrocarbures volatils (COV ) et les hydrocarbures aromatiques volatils (CAV ou BTEX),
les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les polychlorobiphényles (PCB), les
phénols, les amines aromatiques… On y ajoute des familles de composés définis par leur
fonction : détergents, pesticides… au sein desquelles on retrouve des classifications chimi-
ques (exemples : tensio-actifs anioniques ; pesticides organo-chlorés ou organo-
phosphorés,…).
Trois méthodes de laboratoire sont utilisées pour évaluer dans leur globalité les composants
d’une famille chimique :
- effectuer une mesure de laboratoire, représentant globalement l’abondance des composés
d’une famille. Cette démarche est celle des indices (hydrocarbures totaux, phénols, AOX,
substances extractibles par le chloroforme, « cyanures totaux »). La représentativité de cette
méthode par rapport à l’analyse effective de l’ensemble des composés varie en fonction de la
nature de l’échantillon, et en fonction des composés effectivement présents ;
- analyser systématiquement les molécules les plus courantes de cette famille : constitution
de listes types (cas des COV, CAV, HAP) ;
- analyser certains composés et leur affecter une pondération de manière à obtenir soit une
valeur représentative pour la famille chimique, soit une appréciation des risques liés à la pré-
sence de certains composés de la famille chimique (abondance de la famille exprimée en
équivalent substance comme dans le cas des PCB évalués avec 7 congénères ou encore le cas
des dioxines-furannes dont la toxicité est évaluée avec 17 congénères ).
1
Les initiales COV (ou COHV) peuvent aussi désigner les composés organohalogénés volatils, dont une liste type comprend :
Tétrachlorure de carbone, Trichloréthylène, Dichlorométhane, Chloroforme, 1,1,1-Trichloréthane, Dibromomonochloromé-
thane, Dichloromonobromométhane, Tétrachloréthylène, 1,2-Dichloréthane, 1,1-Dichlo-réthane, trans 1,2 dichloroéthylène,
cis 1,2 dichloroéthylène.
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Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Exemple :
Parmi les 210 dioxines et furannes, seuls 17 congénères sont reconnus comme toxi-
ques. Ces 17 congénères toxiques n'ont pas tous la même toxicité, le plus toxique étant
la 2,3,7,8-TCDD identifiée lors de l'accident de Seveso. Pour traduire cette différence
de toxicité, il a été établi un coefficient de pondération pour chacun des 17 congénères
toxiques en prenant comme base un coefficient de 1 pour le congénère le plus toxique
(2,3,7,8-TCDD). La mesure de toxicité d'un échantillon passe obligatoirement par la
mesure quantitative des 17 congénères toxiques, auxquels est appliqué le facteur
d'équivalent toxique, ce qui permet d'obtenir pour un échantillon donné sa teneur en
équivalent toxique dioxines et furannes ou I-TE. La dose journalière admissible pour
l'homme, selon l'OMS, est de 1 à 4 pg I-TE/kg de poids corporel.
H Elément He
Li Be B C N O F Ne
Na Mg Al Si P S Cl Ar
K Ca Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
Rb Sr Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
Cs Ba La Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb Lu
Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn
Fr Ra Ac Th Pa U Np Pu Am Cm Bk Cf Es Fm Md No Lr
Métaux lourds
Non-métaux et métalloïdes associés
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Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
2.1.3. Particularités
Pour évaluer la toxicité de ces substances, les labo-
ratoires doivent déterminer, de plus en plus, non
seulement la teneur totale de chaque élément, mais
aussi la forme chimique de chaque élément.
L'analyse de spéciation a pour objet d'identifier et
de quantifier la ou les formes chimiques d'un élé-
ment contenu dans un échantillon. Par exemple,
l’élément chrome est présent dans la nature sous
différents états de valence (CrIII-CrVI) dont les
propriétés physico-chimiques, biochimiques et
donc toxicologiques diffèrent fortement. Le
chrome hexavalent (CrVI), beaucoup plus soluble
et assimilable, représente un polluant potentielle-
ment plus nocif que le chrome trivalent, plus sta-
ble. L’évaluation des risques liés à une pollution
par le chrome ne repose pas seulement sur le do-
sage du chrome total mais aussi (et surtout) sur le
dosage du chrome VI. L’arsenic possède aussi Fig. 5 - Octane et isooctane (modèles moléculaires).
deux formes ionisées (AsIII-AsV) de comporte-
ment et de toxicité différents ; l’analyse de spécia-
tion est également utile. - les hydrocarbures aromatiques monocycliques
(benzène, toluène, xylènes,…) ou polycycliques
Le terme « forme chimique » désigne un élément (Benzo(a)pyrène), qui sont traités ci-dessous (§ 3
qui présente une structure moléculaire, électroni- et 4).
que ou nucléaire spécifique et unique. Les formes
organométalliques d'un élément, par exemple, re- Les hydrocarbures (ou huiles minérales selon AF-
présentent le plus souvent une faible fraction de NOR X 31410) sont caractérisés en première ap-
l'élément total mais ces formes peuvent être beau- proche au laboratoire, de façon globale au moyen
coup plus toxiques que les formes inorganiques de de l’indice huiles minérales déterminé par spectro-
l’élément (cas de certaines formes organométalli- photométrie infrarouge ou encore par analyse
ques du mercure ou de l'étain, ou inversement de quantitative selon un étalon défini dans la norme
l'arsenic moins toxique sous la forme organomé- AFNOR X 31-410, utilisant pour les échantillons,
tallique). l’aire du signal obtenue en chromatographie en phase
gazeuse : (sous forme de pics résolus ou d’enveloppe
non résolue) sur l’ensemble de la zone chromato-
2.2. HYDROCARBURES OU HUILES MINÉ- graphique correspondant à des hydrocarbures
RALES comprenant une chaîne composée de 10 à
40 atomes de carbone.
2.2.1. Définition
Les hydrocarbures regroupent différents produits pé-
troliers (pétrole brut, pétrole raffiné, kérosène, essences,
fuel, lubrifiants, huiles à moteurs).
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Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Remarque :
La méthode destinée à la remplacer fera appel à l'extraction par un solvant non halogéné
(éther de pétrole) suivie d'une analyse par chromatographie en phase gazeuse avec une
détection par ionisation de flamme.
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Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
2.4.1. Définition
2.3. LES HYDROCARBURES AROMATI- Les hydrocarbures aromatiques polycycliques sont
QUES VOLATILS ET LES HYDRO- généralement définis comme un groupe de compo-
CARBURES HALOGÈNES VOLATILS sés comportant au moins deux noyaux benzéniques
fusionnés entre eux et renfermant seulement des ato-
2.3.1. Définition mes d'hydrogène et de carbone.
Les hydrocarbures halogénés volatils (COV), les
chlorofluorocarbones (CFC) et les hydrocarbures
aromatiques volatils (CAV ou BTEX) constituent
une famille de composés dont les propriétés physi-
co-chimiques sont très hétérogènes. Ils possèdent
tous un point d'ébullition inférieur à 300 °C et une
tension de vapeur supérieure à 0.2 kPa à 20 °C.
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Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
3 2 2’ 3’
1 1’
4 A B 4’
5 6 6’ 5’
Fig. 10 - Formule générique des PCB (trois à sept atomes de chlore sur les positions 2 à 6, 2' à 6').
Pour des raisons liées aux méthodes analytiques depuis l'interdiction de leur fabrication en 1986. En
utilisées, les PCB et insecticides organochlorés revanche, les sources indirectes (apports atmosphé-
sont souvent déterminés simultanément. riques et apports fluviaux) sont responsables de
leur dispersion dans les différents compartiments
Les PCT sont formés de trois noyaux aromatiques de l'environnement. Leur combustion en milieu
(terphényle) sur lesquels sont fixés de 5 à 12 ato- oxydant entraîne la formation de polychlorodibenzo-
mes de chlore. On distingue selon le nombre de furannes et polychlorodibenzodioxines.
chlores liés aux noyaux aromatiques huit homolo-
gues formant les penta-, hexa-, hepta-, octa-, nona-,
déca-, undéca-, dodécaterphényles en mélange
2.7. LES PHÉNOLS ET LES CHLORO-
dans des proportions variables dans les solutions
PHÉNOLS
commerciales Aroclor 5460 et Leremoll 141.
2.7.1. Définition
2.6.2. Origine Les phénols sont des composés aromatiques hy-
Dans l'industrie, les PCB et les PCT sont utilisés droxylés comprenant le phénol et ses substitués tels
comme diélectriques de transformateur et de les chlorophénols (mono-, di-, tri-, tétra-, penta-),
condensateur, comme fluides caloriporteurs et les nitrophénols, les crésols, les diméthylphénols ou
hydrauliques, comme plastifiants, lubrifiants, dans xylols. D’après les informations disponibles actuelle-
les peintures, les vernis, les encres, les papiers ment, la future norme internationale pour les sols ne
autocopiants, les huiles de coupe, etc. devrait prendre en considération que les chlorophé-
Ils sont commercialisés sous différentes appellations nols. Ils sont aussi présents dans les effluents de raffi-
(Pyralène, Aroclor, Clophen, Phénoclor, …). Les neries, de cokeries, de pétrochimie, etc.
sources directes de PCB ont pratiquement disparu
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Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
tes, les cobaltocyanures ou encore le chlorure de alkylsulfates et des alkylbenzènes sulfonates à chaîne
cyanogène ne peuvent être analysés par cette mé- linéaire (ABS) biodégradables.
thode. La toxicité des cyanures est liée au pH du
milieu. Les agents de surface non ioniques sont synthétisés par
addition d’alcools à longues chaînes ou d’alkylphénols
On distingue, outre les cyanures totaux (CNT), les (ex. : le nonylphénol) sur un nombre variable de motifs
cyanures faiblement dissociables en milieu acide d’oxyde d’éthylène ; ils sont biodégradables d’autant
faible (WAD), les cyanures libres (CNL), les cya- plus facilement que le nombre de molécules d’oxyde
nures oxydables par le chlore et les thiocyanates d’éthylène sur lesquelles s’est réalisée l’addition est
(SCN). Ces différentes formes chimiques présentent plus élevé. Ces composés sont actuellement analysés de
des toxicités distinctes et s’analysent de façon spé- manière globale par des méthodes spectrophotométri-
cifique. ques. Toutefois leur toxicité variable implique, dans le
futur, qu'ils soient identifiés séparément de manière
fiable.
2.9.2. Origine
Les agents de surface cationiques comprennent
Les cyanures se trouvent sur les sites où ils sont
essentiellement des dérivés d’ammoniums quater-
des sous-produits indésirables (cokéfaction, usines
naires et des chlorhydrates d’hydroxylamine.
à gaz, carbochimie ; eaux de lavages des hauts
fourneaux, pétrochimie : plastiques, pesticides,
2.11.2. Origine
teintures). Ils se trouvent également là où ils sont utili-
sés comme réactifs ou comme base de synthèse (trai-
tement de surfaces, galvanoplastie, traitement des Ces produits sont employés en quantités impor-
minerais d’or et d’argent). tantes pour le nettoyage industriel et domestique
(industrie textile, industries métallurgiques, cos-
métologiques et pharmaceutiques), et sont présents
2.10. LES PHTALATES OU ESTERS dans la formulation de la plupart des produits mé-
PHTALIQUES nagers.
2.10.1. Définition
2.12. LES SUBSTANCES CHIMIQUES À
Ces produits résultent de l’estérification d’alcools
USAGE MILITAIRE ET
(éthanol, butanol-1, 2-éthyl-hexanol) par l’acide phta-
LES EXPLOSIFS
lique (acide benzène 1,4-dicarboxylique) ; on aboutit
à des produits finaux tels le phtalate de di-nbutyle, le
2.12.1. Définition
phtalate de diéthyle, le phtalate de di(2-éthylhexyl).
Les explosifs et les métabolites provenant de leur
dégradation en milieu naturel, représentent un do-
2.10.2. Origine maine très spécifique qui ne fera pas l’objet de déve-
Ils sont utilisés dans les peintures, les laques, les loppements particuliers dans le présent document.
encres, les emballages alimentaires. Ils jouent un Les principaux composés de cette famille sont :
rôle important comme plastifiants des résines cellulo- Hexogène ; 1,3-dinitrotoluène ; 2-nitrotoluène ;
siques et vinyliques. 2,6-dinitrotoluène ; 2-amino,4-nitrotoluène ; 2-
amino,4,6-dinitrotoluène ; 1,3,5-trinitrobenzène ; 3-
nitrotoluène ; 2,4-dinitrotoluène ; 2,4,6-trinitrotoluène ;
2.11. LES SUBSTANCES TENSIO-ACTIVES 2-amino-6-nitro-toluène.
2.11.1. Définition
On distingue les agents de surface anioniques, non
ioniques et cationiques. Les agents de surface anioni-
ques comprennent des alkylbenzènes sulfonates à
chaîne ramifiée résistants, peu biodégradables, des
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Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
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Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Rappelons ici que la démarche présentée concerne pour analyses au laboratoire, subissent une évolu-
avant tout les sols affectés par des pollutions tion analogue durant la phase précédant l’analyse,
ponctuelles et/ou concentrées ; elle s’applique aux c’est-à-dire du prélèvement à l’étape analytique
sols non contaminés ou aux pollutions diffuses proprement dite.
moyennant quelques précautions. L’évolution dans
le temps des concentrations des substances pol- Le tableau « Plan général d’une analyse de sol »
luantes présentes dans les matrices de sols en pro- ci-après résume les principales étapes de l’analyse
venance de sites industriels, est dépendante des d’un sol, avec pour chacune des étapes, des infor-
propriétés physico-chimiques de ces substances et mations sur les sources d’erreurs potentielles.
de celles du sol qui les contient. Les substances
présentes dans les échantillons de sols prélevés
La stabilité : le temps de demi-vie d’une substance dans l’environnement caractérise cette sta-
bilité ; il représente le temps durant lequel une fraction représentant 50 % de la quantité initiale
de substance est dégradée. Plus ce temps est important, plus le composé montre des potentia-
lités de persistance dans l’environnement.
La polarité d’un polluant influe sur la manière dont il se fixe dans les sols, dont il en est libéré par
l’eau de pluie ou dont il en est extrait lors des opérations de dépollution.
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Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
La volatilité : la volatilité d'un composé organique est définie par sa constante de tension de
vapeur à 20 °C. La tension de vapeur est la pression partielle d'un composé dans la phase ga-
zeuse, en équilibre avec le solide pur ou le liquide pur. Il existe une relation entre la tension de
vapeur et le point d'ébullition d'un composé organique. Plus sa tension de vapeur est faible,
plus son point d'ébullition est élevé. Les constantes de tension de vapeur n’étant connues que
pour un nombre limité de composés, la classification de volatilité s'effectue, pour des raisons
pratiques, sur la base des points d'ébullition des composés.
Un composé est considéré comme volatil si son point d'ébullition est inférieur à 300 °C à une
pression de 101 kPa (exemples : hydrocarbures aromatiques et halogénés volatils, naphtalène,
certains chlorophénols).
Un composé est considéré comme semi-volatil si son point d'ébullition est supérieur à 300 °C
(exemples : HAP, PCB et pesticides).
La volatilité d’un polluant influe sur la manière dont il s’infiltre dans les sols, dont il s’en li-
bère par évaporation naturelle ou dont il peut en être éliminé lors des opérations de dépollu-
tion ; cette propriété est importante pour le choix d’une technique de dépollution.
pKa : constante d’ionisation acide-base : elle définit la tendance à l’ionisation des composés
dans les sols de pH compris entre 5 et 8.
Plus cette valeur de pKa est élevée, plus faible est le caractère acide du composé et plus faible
également sa tendance à être ionisé. Les composés acides avec un pKa inférieur à 3-4 seront
mobiles dans les sols tandis que les composés basiques avec un pKa supérieur à 10 seront rete-
nus. Cette donnée est également utile pour définir les conditions d’extraction des polluants,
notamment la fixation du pH d’extraction.
Il est important de noter qu’une des plus fréquentes - un prélèvement aérant le sol et favorisant le dé-
sources d’erreurs ne fait pas partie du processus gazage des polluants volatils ;
analytique : il s’agit des erreurs
- la dilution du polluant dans un sol par une masse
d’échantillonnage, qui affectent la représentativité
trop importante de constituants inertes ;
d’un résultat analytique par ailleurs exact. Elles
comprennent notamment : - une répartition fausse entre fines et fragments
plus grossiers.
- les erreurs de stratégie d’échantillonnage (point non
représentatif du secteur prélevé),
On note à cette occasion qu’il est important de
- les erreurs de technique d’échantillonnage (échantil-
connaître la position des polluants par rapport à la
lon non représentatif du point prélevé).
matrice (superficiel sur les particules du sol, asso-
Parmi celles-ci, on peut citer (liste non limitative) : cié aux fines, etc).
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Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
- voir p. 29
Échantillonnage
- Choix du flaconnage
Conservation des échantillons - Conditions de stockage :
température, lumière, biodégra
dation, volatilisation, photolyse
- Temps de stockage
- Contamination de l’appareil
- Etalonnage de l’appareil
Analyse instrumentale - Interférences avec autre substance, effet
de matrice
- Choix du mode d’étalonnage
30
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Durant le stockage des échantillons (pendant le En règle générale, les échantillons doivent être
transport, lors de son arrivée au laboratoire avant le conservés à une température inférieure à 10 °C
lancement des analyses ou après les dosages pour jusqu'à l'analyse, et à l'abri de la lumière.
d’éventuelles vérifications), il est indispensable de
minimiser toutes les causes de pertes liées aux
propriétés physico-chimiques des micropolluants 4.4. TEMPS DE STOCKAGE
recherchés, au conditionnement et aux conditions
de stockage : Les temps de stockage maximaux dans ces condi-
tions sont variables selon les paramètres devant
- adsorption des polluants sur les parois des fla-
être analysés ; ils dépendent des risques de volatili-
cons de prélèvement ;
sation, de biodégradation, de transformations chi-
- volatilisation des polluants ayant un point miques, …
d’ébullition inférieur à 300 °C ;
- transformations physiques et photochimiques ; Pour l'analyse de composés volatils, le temps de
stockage doit être aussi bref que possible afin
- transformations chimiques : oxydation, réduction ; d'éviter les pertes. Les échantillons sont maintenus
- transformations biologiques pour les substances dans des flacons de verre hermétiquement clos. Il
biodégradables. est préconisé de ne pas dépasser 4 jours de stoc-
kage (ISO FDIS 14 507) ; toutefois cette durée
Un résumé des techniques recommandées pour le peut être prolongée en cas de congélation des
transport, le stockage et le conditionnement des échantillons.
échantillons de sol figure dans le classeur : Gestion
des sites (potentiellement) pollués, version 1, annexe
20.
31
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
32
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
2
Rappelons ici qu’au laboratoire, la terminologie courante
désigne par « polluant » la substance indésirable qu’on veut
doser dans le sol, et « contaminant » une substance indésirable
introduite involontairement dans l’échantillon, entre son prélè-
vement sur site et son analyse.
33
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Prélèvement
Quartage
Analyse directe des hydrocarbures
totaux, COV, CAV, HAP (16 de la liste
EPA), herbicides phénoliques, phénoxy-
alcanoïques, phénols et chloro-phénols
(carottage dans le flacon)
Fraction Fraction ne
pour test devant pas
de être séchée
lixiviation Fraction pouvant être séchée à 40°C ou lyophilisée
34
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
La méthode sera choisie en fonction des caractéristiques sorption thermique des COV de l'adsorbant, ces der-
physico-chimiques des polluants recherchés. niers sont analysés par chromatographie en phase
gazeuse. L'analyse directe des échantillons fortement
La méthode dite soxhlet (voir p. 36) est la méthode contaminés entraîne des erreurs de quantification.
de référence pour les molécules organiques car la Pour ces échantillons, seulement un aliquote d'un
plus usuellement et la plus anciennement utilisée extrait méthanolique de l'échantillon de sol (100 µl
dans les laboratoires. Des méthodes alternatives d’un extrait méthanolique réalisé avec 20 g de sol brut
mettant en œuvre des technologies nouvelles dé- extraits par agitation dans 50 ml de méthanol) est
crites ci-dessous, sont utilisables mais doivent être dilué dans 5 ml d'eau avant extraction des COV.
préalablement validées par le laboratoire.
La mise en œuvre de la méthode de l’espace de tête
statique sur des échantillons de sols préalablement
5.4.2. Métaux lourds extraits au méthanol est également possible. Elle
consiste à injecter directement sous forme gazeuse les
La solubilisation des métaux lourds est réalisée par
composés organiques volatils en condition d’équilibre
minéralisation des échantillons de sols. Schématique-
avec l’extrait méthanolique dilué en milieu aqueux,
ment, la minéralisation est la dissolution des minéraux
dans une enceinte hermétiquement close et thermos-
et de la matière organique par oxydation. La minérali-
tatée.
sation peut être obtenue selon divers modes en calci-
nant l'échantillon (four à moufle à 500-550 °C) : les
cendres obtenues sont en général facilement solubili-
sées en milieu acide ; cette méthode entraîne la perte
des éléments les plus volatils tels le mercure, l'arsenic,
le plomb ou encore le cadmium.
d) Méthodes émergentes
De nouvelles technologies d'extraction ont vu le jour
récemment. Elles ont pour objectif l’accélération des
processus, la diminution des volumes de solvant requis
ou leur suppression, et plus généralement une augmen-
tation de la productivité sans sacrifier la qualité.
37
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Fig. 16 - Schéma du système d’extraction par un solvant chaud sous pression (PSE).
38
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
reflux
Micro-ondes diffusées
magnétron
magnétron
flacon flacon hermétiquement clos
micro-ondes focalisées
échantillon sol échantillon sol
g) Extraction par fluides supercritiques (SFE) appelé fluide supercritique. En théorie, de nom-
breux solvants peuvent être utilisés en SFE. En
À partir d'une certaine combinaison de température pratique, certains sont de manipulation difficile
et de pression appelée point critique, un fluide (ammoniaque, hydrocarbures), d'autres ont des
possède à la fois les caractéristiques d'un liquide et points critiques trop élevés pour la technologie
d'un gaz, à savoir les bonnes capacités de solubili- actuelle (eau). Un des
sation d'un liquide et la faible viscosité et donc le
haut pouvoir pénétrant d'un gaz dans les matrices
solides. Au-delà du point critique, un fluide est
39
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
fluides le plus couramment utilisé en SFE est le Cette technique est décrite par l’EPA dans la mé-
dioxyde de carbone (CO2). Le CO2 peut être thode EPA 3545.
mélangé au méthanol ou à d’autres solvants afin
d'augmenter sa polarité et afin de mieux extraire les
polluants polaires dans les matrices difficiles.
40
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Ces nouvelles méthodes d'extraction doivent être vali- Dans ce cadre, différentes démarches sont à l’étude
dées en comparant leurs performances avec la méthode à l’AFNOR pour une normalisation de tests de
de référence (% de récupération des substances, répéta- lixiviation :
bilité, robustesse,…) : l'extraction au soxhlet. L'AF- - tests en batch ;
NOR a publié une norme (X 90-210), et le COFRAC
un document (1113) décrivant les différentes étapes à - tests en colonne (ascendant et descendant).
suivre afin d'évaluer une méthode alternative d'analyse
quantitative par rapport à une méthode de référence.
5.6. PURIFICATION
41
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Les opérations de purification sont suivies de la lors de cette étape, si des précautions importantes
concentration des extraits par évaporation du sol- de manipulation ne sont pas suivies, entraînant une
vant sous flux d'azote. Une fraction non négligea- sous-estimation des concentrations mesurées.
ble des composés les plus volatils peut être perdue
42
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
L'analyse instrumentale a pour but d'effectuer une À la quantification des analytes, s'associent des incer-
quantification directe par des méthodes spectros- titudes. Les incertitudes et erreurs proviennent pour
copiques (Absorption atomique, ICP/ émission l'essentiel : de l'étalonnage de l'appareil, d'interférents
optique, ICP/MS) ou une séparation préalable des coéluant avec les polluants, entraînant une surestima-
polluants, généralement par chromatographie ioni- tion de leur quantité dans les échantillons, de présence
que, par chromatographie liquide (LC) ou par de contaminants dans les blancs de l'appareillage (ef-
chromatographie gazeuse (GC) suivie d'une détec- fet mémoire) ou encore d’erreurs d’identification.
tion quantitative et (ou) de l'identification des pol-
luants. Enfin, afin d'éviter les « faux positifs » (échantil-
lons de sol non pollué dans lesquels le laboratoire
Les analyses quantitatives impliquent l'étalonnage détermine la présence d’un polluant), on doit utili-
de l'appareil avec l'ensemble des polluants recher- ser des techniques alternatives ou complémentaires
chés. L'étalonnage permet de définir le domaine de pour confirmer la présence des polluants. Ceci peut
linéarité du détecteur, ainsi que les limites de dé- être réalisé en chromatographie, en utilisant une
tection et de quantification de chaque polluant. deuxième colonne de polarité différente. Toutefois,
L'utilisation d'un standard interne est nécessaire la méthode la plus incontestable en chromatogra-
pour les analyses quantitatives en ICP/MS et en phie et en ICP est la spectrométrie de masse. C'est
GC, et facultative en LC car les volumes d'injec- la raison pour laquelle de nombreuses méthodes
tion en LC sont reproductibles. Le standard interne d'analyses font appel, désormais, au couplage des
permet de mesurer les réponses relatives des pol- techniques chromatographiques et des techniques
luants recherchés. Il est également conseillé utilisant les plasmas, avec la spectrométrie de
d'ajouter avant extraction de l'échantillon un masse.
traceur (angl.: surrogate, traduisible par traceur).
Ce composé traceur, absent des échantillons, per-
met de s'assurer qu'aucune perte de polluant n'a pu
se produire lors des étapes d'extraction et de purifi-
cation.
43
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
44
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Fig. 22 - Chromatogramme obtenu pour la détermination des composés organiques volatils par espace de tête
dynamique et chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse.
Enfin, l'analyse des dioxines et des furannes re- Les méthodes de chromatographie en phase ga-
quiert le couplage de la chromatographie en phase zeuse sont utilisées pour l'analyse des hydrocarbu-
gazeuse à la spectrométrie de masse haute résolu- res totaux, des COV, des PCB et des pesticides
tion prenant en compte le rapport isotopique organochlorés, des chlorophénols dans les échan-
35
Cl/37Cl. tillons de sol.
45
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Fig. 23 - Identification après analyse GC/MS d’un échantillon de sol, du 2,4,6-trichlorophénol par comparaison
du spectre de masse avec des spectres de référence en bibliothèque.
100 %
196
97
SMP
BKG
132
49
62 73
107
83 160
211223 233
60 80 100 120 140 160 180 200 220 240
Fig. 24 - Spectre de masse obtenu par analyse GC/MS d’un échantillon de sol contenant du 2,4,6-trichlorophénol.
46
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
b) Injecteur
L'injecteur universel est la vanne d'injection à six
entrées qui permet l'injection de volumes repro-
ductibles sans arrêter le débit de la phase mobile.
Le volume d'injection est de 10 à 100 µl.
47
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Détecteur à fluorescence
Le détecteur de fluorescence est plus sélectif et
plus sensible que le détecteur UV. Son principe est
basé sur la lumière émise, et seulement quelques
composés ont la possibilité de réémettre une partie
de la lumière absorbée et ce, à une longueur d'onde
plus élevée. Fig. 28 - Spectres d'absorption et de fluorescence du
fluoranthène.
Spectromètre de masse
Le couplage de la LC avec la spectrométrie de
masse (LC/MS ou HPLC/MS) est désormais une
technique robuste pour l'analyse de composés po-
laires, en utilisant soit une source électrospray, soit
une source à ionisation chimique à pression atmos-
phérique.
48
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Fig. 29 - 1. Chromatogramme obtenu sur un mélange d’herbicides par chromatographie liquide couplée à la
spectrométrie de masse. 2. Spectre de masse permettant d’identifier la simazine.
Figure 1
Figure 2
49
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Fig. 31 - Chromatogramme d’un mélange de HAP en GC/MS selon le mode d’acquisition courant ionique total.
50
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
100 % 165
SMP
BKG
83
63
50
115 139
202 228 252 274 298 325 358 380 405
50 100 150 200 250 300 350 400 450
Fig. 33 - Confirmation de l'identification d’un HAP (fluorène) par son spectre de masse obtenu après soustrac-
tion du bruit de fond.
51
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Dans le cas de l’absorption atomique, l’intensité d’une Les détecteurs les plus utilisés sont le détecteur
source lumineuse émettant un faisceau à la longueur conductimétrique, le détecteur ampérométrique, le
d’onde de résonance de l’élément à analyser est focali- détecteur UV.
sée dans un milieu contenant les atomes de l’élément à
l’état fondamental. Cette intensité lumineuse initiale est
diminuée dans une proportion en relation avec la 8.3. PLASMA À COUPLAGE INDUCTIF
concentration en atomes. (ICP), DÉTECTION OPTIQUE
(ICP/AES) OU SPECTROMÉTRIE DE
En absorption atomique flamme, l’énergie thermi- MASSE (ICP/MS)
que nécessaire pour dissocier les composants chi-
miques en solution en atomes libres est fournie par Les plasmas de gaz rares induits par hautes fréquences
une flamme acétylène-air ou une flamme acéty- (en anglais inductively coupled plasma) sont large-
lène-protoxyde d’azote. ment utilisés pour l'analyse élémentaire et en particu-
lier pour l'analyse des métaux lourds. Le succès de la
En absorption atomique à four graphite, cette énergie technique provient de plusieurs qualités :
pour produire les atomes est fournie dans un four
contenant un tube graphite. Dans ce cas, le rendement - la température élevée de la décharge (5 000°K) per-
d’atomisation beaucoup plus élevé que dans une met une bonne efficacité d'émission ;
flamme, permet l’analyse des éléments métalliques à - du fait de l'utilisation de l'argon, gaz rare chimi-
l’état de traces. quement inerte et d'énergie d'ionisation élevée, il
est possible de déterminer 70 éléments de la clas-
Dans le cas de la fluorescence atomique, les ato- sification périodique et donc de réaliser une ana-
mes à l’état fondamental sont excités par des pho- lyse multiélémentaire ;
tons de la source lumineuse ; au lieu de mesurer le
signal résultant de l’absorption lumineuse, on me- - cette analyse peut s’effectuer en mode simultané, ce
sure celui de l’émission provenant du retour des qui augmente fortement la productivité de l’appareil
atomes à l’état fondamental. La lampe utilisée dans et permet la recherche systématique de métaux selon
le cas de la fluorescence est désalignée du système un programme prédéfini dans un grand nombre
optique afin que le détecteur ne mesure que le si- d’échantillons ;
gnal de fluorescence. Cette méthode très sensible - le niveau d'interférences physico-chimiques (effet
et spécifique est applicable à des éléments tels le de matrice, effets inter-éléments) est très faible
mercure, l’arsenic, le sélénium. comparé aux autres techniques, telles la spectro-
métrie d'absorption atomique avec flamme ou
avec four de graphite ;
8.2. CHROMATOGRAPHIE IONIQUE
- les limites inférieures de quantification obtenues sont
meilleures que celles fournies par la spectrométrie
La chromatographie ionique est une variante de la
d'absorption atomique avec flamme. Seule la spec-
chromatographie liquide précédemment décrite en
trométrie d'absorption atomique avec four à graphite
1.1.2 ; elle permet de séparer et analyser quantita-
donne de meilleures limites, mais seulement pour
tivement en solution aqueuse et à température am-
quelques éléments non réfractaires.
biante, des anions (chlorures, fluorures, bromures,
nitrites, nitrates, sulfates, sulfites,…) ou des ca-
tions (lithium, sodium, calcium, potassium, ma-
gnésium,…) en utilisant une phase mobile liquide
52
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
En ICP, l'échantillon, dilué en milieu acide, est introduit - soit par détection optique (spectrométrie d'émis-
directement dans l'appareil. La détection peut s'effec- sion atomique, ICP/AES) ;
tuer :
- soit par spectrométrie de masse (ICP/MS).
Fig. 34 - Profil de la raie d’émission utilisée en ICP pour l’étude de l’élément Plomb (λ = 220.353 nm).
Fig. 35 - Profil de la raie d’émission utilisée en ICP pour l’étude de l’élément Zinc (λ = 213.856 nm).
53
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Fig. 36 - Spectre de masse sur un échantillon de sol en ICP/MS pour l'élément Plomb (isotopes 204-206-207-208).
Fig. 37 - Spectre de masse acquis en ICP/MS sur un échantillon de sol dans l'intervalle 105 - 125 unités de masse
atomique.
54
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Toutefois, la détection optique présente plusieurs comme technique de détection. Les limites de dé-
inconvénients. En particulier, les spectres tection sont améliorées et plus homogènes.
d’émission sont très riches en raies ce qui aug-
mente les risques d'interférences spectrales et donc De plus, le spectromètre de masse permet de détermi-
les erreurs pour la quantification des métaux ner les rapports isotopiques et d'utiliser la méthode
lourds. De plus, les limites de détection présentent d'étalonnage par dilution isotopique.
une dispersion de plusieurs ordres de grandeurs
selon l'élément considéré. Pour ces raisons, il est L'ICP et l’ICP/MS s'appliquent à l'analyse multié-
préférable d'utiliser la spectrométrie de masse lémentaire des métaux dans les échantillons de sol.
55
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Il existe de nombreux tests normalisés sur les phases luer la toxicité de molécules dissoutes (NFT 90-320).
liquides (eaux et/ou lixiviats), d’autres sont en dévelop- De plus certains tests développés en milieu aqueux
pement sur les phases solides (sols). Les biotests comme les tests Microtox peuvent être directement
consistent à exposer des espèces biologiques définies à appliqués directement sur les suspensions de sol.
des doses croissantes de polluants afin de mesurer les
effets sur la mortalité, la croissance ou encore la repro- L'ensemble de ces tests permet d'évaluer la toxicité
duction. aiguë des polluants. Il existe d'autres tests bactériens
pour l'étude de la génotoxicité tels les tests de Ames
Ces essais, contrairement aux analyses chimiques, sont (NFT 03-351) et Mutatox. Par ailleurs, deux tests ont
destinés à évaluer l'existence d'un danger. Deux appro- été développés pour identifier les dangers des sols pol-
ches sont possibles : l'approche directe où l'organisme lués pour la microfaune : les tests de mortalité et de
est mis en contact direct avec le sol contaminé et l'ap- reproduction sur ver de terre ou sur collembole (NF X
proche indirecte qui consiste à extraire les polluants du 31-251 et Iso/TC190/SC4/ WG2/N46). Enfin, pour
sol avec de l'eau afin de déterminer la fraction biodis- évaluer l'impact des polluants sur la flore, le test classi-
ponible des polluants et à exposer, ensuite, des orga- quement employé est le test d'inhibition de croissance
nismes à cet extrait. Concernant l'impact des polluants de l'algue Pseudokirscheriella subcapitata (NF
sur la microflore du sol, deux normes concernant la 906304). Sur phase solide, les tests les plus employés
détermination de la biomasse bactérienne (ISO 14240- sont les tests de germination (X 31-201) et de crois-
1) et le potentiel de nitrification du sol (Iso 14238) ont sance (X 31-202). Ils peuvent utiliser une grande va-
été développés. Le test d'inhibition de la luminescence riété de plantes.
de Vibrio fischeri est le plus souvent utilisé pour éva-
56
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
10.1. PRINCIPE ET OBJECTIFS valeurs absolues telles que des normes, des valeurs-
guides, etc. Pour cet usage, il est nécessaire de
Les méthodes de terrain ou méthodes in situ dési- n’utiliser que des analyses de laboratoire.
gnent des méthodes capables de donner directement
des résultats analytiques sur le terrain. Si on compare On ne comparera pas entre eux des résultats obte-
ces dernières aux méthodes classiques d'analyse en nus in situ sur des matrices différentes. On pourra
laboratoire, on se rend compte que les méthodes in comparer des résultats obtenus in situ sur des ma-
situ regroupent un certain nombre d’avantages : trices similaires, notamment en vue d’identifier sur
un site des secteurs plus ou moins contaminés et de
- elles fournissent des réponses rapides, ce qui
hiérarchiser des lots d’échantillons. On peut ainsi
permet de sélectionner plus précisément les
souvent réaliser une cartographie semi-quantitative,
échantillons et donc de limiter le nombre
dont les valeurs absolues seront à ne considérer qu’à
d'échantillons qui seront envoyés au laboratoire pour
titre indicatif.
des analyses complètes ;
- elles permettent généralement de multiplier le Les méthodes in situ sont particulièrement adap-
nombre d'analyses effectuées, et donc d'obtenir des tées pour sélectionner les échantillons que l’on
données statistiques plus fiables pour évaluer le de- soumettra au laboratoire.
gré de pollution du site ;
- elles sont faciles à mettre en œuvre. Enfin, il est essentiel de ne pas regrouper des ana-
lyses in situ et des analyses de laboratoire dans un
Certaines méthodes de terrain sont déjà commerciali- même tableau de résultats ou un même traitement
sées alors que d'autres sont encore en voie de déve- statistique ou cartographique.
loppement.
10.3. LES MÉTHODES IN SITU
10.2. LIMITATIONS ET CONTRAINTES COMMERCIALISÉES
D’UTILISATION
10.3.1. La méthode Rock-Eval
Parmi les inconvénients des méthodes in situ, on La méthode Rock-Eval, développée pour la pros-
peut citer : pection pétrolière à l'Institut Français du Pétrole, a
- obtention de données souvent semi-quantitatives, été adaptée à la caractérisation des sols contaminés
par des composés hydrocarbonés tels les produits
- nécessité de valider ces méthodes en les comparant pétroliers ou les goudrons de houille contenant des
avec les méthodes de référence de laboratoire, HAP. L'analyseur Pollut-Eval est un appareil entiè-
- manque de robustesse de l'appareillage, qui est sou- rement automatique constitué de deux microfours,
vent sensible aux variations de température, à la d'un passeur d'échantillon et de deux types de dé-
poussière et à l'humidité, tecteurs : un détecteur à ionisation de flamme
(FID) dont la réponse est proportionnelle à la
- forte dépendance des résultats par rapport à la concentration d'hydrocarbures et une cellule infra-
composition du sol. rouge enregistrant les dégagements de CO et de
CO2 au cours de l'analyse.
D’une manière générale, on n’utilisera pas les résul-
tats quantitatifs des méthodes in situ par rapport à des
57
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Les indices d'oxygène (OI, OI') ont été calculés à partir au polluant. L'anticorps, immobilisé à la surface
de S3 et S3', le carbone résiduel (RC) à partir de S4 et d'un solide ou sur des particules magnétiques est
S4', et le carbone minéral (MINC) à partir de S5 et S3''. mis en présence d'un mélange de l'échantillon à
Le COT (carbone organique total) comprend le car- analyser et d'un réactif qui contient un analogue de
bone calculé à partir de S3' pour les roches mères, et le l'analyte greffé à un marqueur et qui est introduit
carbone calculé à partir de S3 + S3' pour les charbons en quantité précise. L'anticorps peut se lier soit au
et les kérogènes. polluant recherché, soit à cet analogue marqué.
Après compétition des différents composés du
mélange pour l'anticorps, l'excès de molécules non
10.3.2. Tests immuno-enzymatiques (ELISA)
fixées à la phase solide est éliminé par lavage. On
Le principe de base des tests ELISA repose sur mesure ensuite la quantité de marqueur fixé. On
l'interaction spécifique antigène-anticorps. L'anti- emploie, pour cela une réaction enzymatique qui
gène est le polluant organique recherché. L'anti- transforme un substrat incolore en un produit de
corps du polluant recherché se lie spécifiquement réaction coloré. La coloration développée se me-
58
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
sure à l'aide d'un photomètre et est inversement Parmi les inconvénients de cette technique, on peut
proportionnelle à la concentration du polluant dans citer l'impossibilité de réaliser une approche multi-
l'échantillon. résiduelle puisque chaque test Elisa est spécifique
d'un polluant ou dans le meilleur des cas d'une
De nombreuses études ont montré qu'il existe une famille de polluant. Par ailleurs, les tests Elisa
bonne corrélation entre la précision des mesures obte- actuellement commercialisés ne couvrent pas l'en-
nues à l'aide des tests ELISA et les méthodes de réfé- semble des polluants recherchés.
rences. Les tests immuno-enzymatiques se présentent
sous forme de kits que l'on peut trouver sur le marché
pour identifier certains pesticides, les PCB (US-EPA 10.4. MÉTHODES DE LABORATOIRE
4020), les HAP (US-EPA 4035), les chlorophénols ADAPTÉES AU TERRAIN
(particulièrement le pentachlorophénol, US-EPA
4010A) et les hydrocarbures pétroliers aromatiques ou Ce groupe de méthodes inclut les spectromètres à
non (US-EPA 4030). fluorescence X pour l'analyse élémentaire, les spec-
tromètres infrarouge pour l'analyse des gaz et vapeurs
Une norme française (FD X 31-610) décrit l'utilisation organiques et les techniques de chromatographie ga-
de tests immuno-enzymatiques pour la détermination zeuse avec des détecteurs à photo-ionisation ou à
des HAP dans les sols et les eaux. conductivité thermique ou encore couplées à la spec-
trométrie de masse pour l'analyse des polluants orga-
niques et semi-volatils.
59
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
En intégrant cette technologie aux techniques géolo- La source excitatrice est généralement un laser à
giques (sonde pénétrométrique), il est possible de azote ou une lampe au mercure. La transmission
balayer de grandes surfaces afin de localiser des pol- des faisceaux lumineux d'excitation et d'émission
luants. Ces méthodes s'appliquent aux polluants fluo- est possible via la technologie des fibres optiques.
rescents tels les HAP, les BTEX (benzène, toluène, Par exemple, l'intensité émise entre 400 et 460 nm
éthylbenzène et xylène), certains phénols ou pestici- est proportionnelle à la concentration de HAP dans
des. l'échantillon.
61
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
11.1.2. Signature
Les noms, les fonctions et les signatures des per-
sonnes validant les rapports d’essai doivent y figu-
rer.
62
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
11.3. ÉLÉMENTS RELATIFS À L'ÉCHAN- Les méthodes ne faisant pas l’objet d’une norme doi-
TILLON vent faire l’objet d’un brève description.
11.3.1. Identification Tout écart ou tout incident de nature à avoir une
La nature des échantillons soumis à l’essai sera préci- incidence sur les résultats doit être reporté.
sée avec un identifiant unique par échantillon.
11.6. ÉLÉMENTS RELATIFS
11.3.2. Date de réception des échantillons À LA PRÉSENTATION ET
AUX INFORMATIONS CONTENUES
En fonction des paramètres, il peut être pertinent DANS LES RAPPORTS D’ESSAI
d’ajouter les dates d’analyses. Cette indication
complémentaire permet de juger si les résultats 11.6.1. Identification du laboratoire
sont cohérents au regard des délais de réalisation
compatibles avec une bonne conservation des pa- Le nom et l’adresse du laboratoire exécutant les
ramètres. essais doivent figurer, avec une indication sur le
lieu de déroulement des essais si celui-ci diffère de
la localisation du laboratoire.
11.4. ÉLÉMENTS RELATIFS À
LA PRÉPARATION
11.6.2. Identification du demandeur
Les références normatives (préparation physique et
Le nom du donneur d’ordre doit être identifié de
minéralisation si celle-ci n’est pas incluse dans la mé-
façon complète.
thode de dosage) à des méthodes normalisées relatives
aux opérations de préparation des échantillons utilisées
avant analyse doivent figurer. 11.6.3. Présentation des résultats
En cas d’utilisation de méthodes de préparation - les molécules, espèces ou éléments doivent être
non normalisées, les informations suivantes sur ces clairement identifiables à la simple lecture ;
méthodes devront être notifiées : - les paramètres accrédités doivent faire l’objet
- tri préalable des échantillons (élimination ou non des d’une identification claire ;
particules grossières, des débris végétaux,…) ; - les unités de mesures avec le nombre de chiffres
- séchage (méthode : étuvage, lyophilisation, sé- significatifs en accord avec les données sur les
chage chimique, température, durée) ; incertitudes des mesures et les limites de quanti-
fication doivent être mentionnées ;
- broyage (technique utilisée : cryogénie,…) ;
- au minimum, une estimation globale de
- tamisage (définition de la granulométrie) ; l’incertitude de mesure relative aux essais doit
- méthodes d’attaques acides utilisées pour les être fournie ;
déterminations des éléments métalliques ; - la pagination doit permettre d’assurer que cha-
- méthodes d’extraction utilisées pour les détermina- cune des pages constitutives du rapport est pré-
tions de substances organiques (méthodes : soxhlet, sente.
microondes, ASE, …).
63
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
de métrologie tiennent au fait que la liaison entre congénère 153 sur un sol pollué (unité dans laquelle est
une substance présente dans une matrice particu- exprimé le paramètre : en µg/kg de matière sèche).
lière de type sols et un étalon n’est pas directe ; les
laboratoires doivent en conséquence avoir recours L’évaluation de la qualité des performances des labo-
à des matériaux de référence proches des échantil- ratoires présentée sous forme de tableaux de suivi
lons analysés. (cartes de contrôles) est réalisée selon deux voies : par
les tests inter laboratoires et par le suivi régulier des
Ces matériaux de référence certifiés, utilisés par les résultats obtenus lors des analyses de matériaux de
laboratoires, doivent montrer une totale traçabilité sur référence à valeurs certifiées (contrôles des taux de
une succession d’étapes complexes incluant les infor- récupération des polluants, fidélité et justesse des mesu-
mations sur : l’extraction des polluants de la matrice res,…).
(rendements d’extraction, répétabilité de cette étape), la
purification, le mode d’étalonnage, Cette démarche conduit à la détection d’éventuels tra-
ainsi que des informations détaillées sur les méthodes vaux d’essai non conformes devant faire l’objet
analytiques et les méthodes de quantification…. d’analyses des causes de non-conformité suivies
d’actions correctives.
Représentation de la dispersion des laboratoires obser-
vée pour le dosage de polychlorobiphényl (PCB) -
µ g/g Hg NIST2709
2
du
19/05/1999
au
17/11/1999
1,75
1,25
Valeur recom-
mandée - 3 σ
1
31/03/1999 20/05/1999 09/07/1999 28/08/1999 17/10/1999 06/12/1999
Fig. 43 - Exemple de fiche utilisée pour le contrôle de qualité des résultats analytiques (cas du mercure contrôlé
avec le matériau de référence NIST 2709).
65
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
En abscisse:
Echelle du paramètre (graduée dans l'unité du paramètre).
En ordonnée:
Code laboratoire. La confidentialité des résultats
est assurée par l'attribution d'un
code à chaque participant.
Point:
Cette opération est réalisée par
Valeur moyenne observée par le laboratoire. un Huissier de Justice. Elle
permet de masquer l'identité
Barre: des participants, y compris vis
Intervalle de confiance de la moyenne. à vis de l'organisme qui traite
les données.
teneur du matériau en PCB - congénère
153 = 61,86 µ g.kg-1 de matière sèche
−
− − − m +1 +2 +3
3 2 1
Les résultats qui se situent entre 33,52 et 90,20 µ g.kg-1
de matière sèche peuvent être qualifiés de satisfaisants.
29
28
Les résultats qui se situent entre 19,35 et 33,52
-1
27 µ g.kg de matière sèche ou entre 90,20 et 104,37
-1
µ g.kg de matière sèche peuvent être qualifiés de
26
suspects.
25
24
Les résultats inférieurs à 19,35 µ g.kg-1 de
23 matière sèche ou supérieurs à 104,37
-1
µ g.kg de matière sèche peuvent être
22 qualifiés de non satisfaisants.
21
20
19
Le laboratoire 23 a peut-être légèrement
18 sous-évalué la teneur en PCB -
congénère 153.
17
16
15
12
11
10
7
Le laboratoire 9 a indéniablement évalué
6 correctement la teneur en PCB -
congénère 153.
5
4
Conclusion de l'essai: la
3 profession est capable de
mesurer ce paramètre avec
2 une reproductibilité (exprimée
en coefficient de variation) de
1
CVR = 23%.
0 20 40 60 80 100 120 140 160
Fig. 44 - Exemple de résultats observés au cours d'un essai interlaboratoires portant sur la détermination des PCB (congé-
nère 153) dans un sol de friche industrielle broyé à 80 µm et homogénéisé (d’après AGLAE : Association Géné-
rale des Laboratoires d’Analyse en Environnement).
66
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Conclusion
Afin de permettre un diagnostic précis sur le ni- différents modes de préparation des échantillons au
veau de contamination d’un sol, un certain nombre laboratoire sont présentés, afin d’orienter leur
de précautions doivent être respectées dans la dé- choix en fonction des objectifs de l’analyse.
marche analytique.
Les techniques d’analyse applicables à l’étude
Les principales bases de cette démarche ont déjà environnementale des sols sont présentées (analyse
fait l’objet des annexes 6, 7 et 9 du guide « Gestion des composés organiques, analyse des éléments ou
des sites (potentiellement) pollués ». composés inorganiques). Les informations fournies
par les tests écotoxicologiques sont situées par
Le présent document précise comment réaliser ces rapport aux analyses : ces tests fournissent une
analyses afin de satisfaire aux contraintes régle- information relative au risque et non à la contami-
mentaires et normatives. Une liste de référence des nation elle-même.
normes applicables est fournie ; elle est susceptible
d’évoluer constamment, et le lecteur est invité à Les méthodes rapides de terrain sont présentées et
l’actualiser avant toute application. leur domaine d’application est précisé. Dans une
démarche de diagnostic de site, elles ne peuvent se
Les principales familles de contaminants recher- substituer aux analyses en laboratoire. Par contre,
chés dans les sols et autres éléments chimiques elles les complètent très utilement en permettant
analysés dans le cadre de la démarche sont pré- une hiérarchisation des secteurs contaminés et une
sentées et classifiées (métaux lourds, composés sélection des échantillons à analyser.
organiques artificiels).
Les aspects relatifs à l’assurance de la qualité et à
La démarche générale suivie pour les analyses de l’accréditation du laboratoire sont abordés : rap-
polluants dans les sols est discutée ; on précise pelons qu’ils conditionnent la validité du diagnos-
comment le conditionnement des échantillons, tic, et que seuls les laboratoires accrédités peuvent
leurs conditions de stockage et de conservation fournir des résultats recevables pour les dossiers
sont susceptibles d’influer sur les résultats. Les réglementaires.
67
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Bibliographie
68
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Normes françaises, européennes et internationales NB : Le thème de la qualité des sols n'est pas traité
existant à fin 1999 dans les domaines de la prépara- au niveau européen mais au niveau international à
tion et de l'analyse d'échantillons de sols. travers le comité technique de l'ISO CT 190 Qua-
lité des sols.
Liste des normes AFNOR relatives à l’échantillonnage, aux prélèvements, aux dé-
terminations de paramètres généraux et aux déterminations d’éléments minéraux
dans les sols
NF X 31-151 juin 1993 - Qualité des sols - Sols,
sédiments, boues de station d'épuration - Mise en NF X 31-101 novembre 1992 - Qualité des sols -
solution d'éléments métalliques en traces (Cd, Co, Préparation d'un échantillon de sol pour analyse
Cr, Cu, Mn, Ni, Pb, Zn) par attaques acides. Statut physico-chimique. Séchage, émottage et tamisage
: homologuée. 7 p. à 2 mm. Statut : homologuée. 7 p.
XP X 31-148 juillet 1997 - Qualité du sol - Dé- NF X 31-100 décembre 1992 - Qualité des sols -
termination de la teneur en fluor total par électrode Echantillonnage - Méthode de prélèvement d'échantil-
spécifique après fusion alcaline. Statut : expéri- lons de sols. Statut : expérimentale. 11 p.
mentale. 8 p.
NF X 31-071 février 1983 - Qualité des sols - Maté-
NF X 31-147 juillet 1996 - Qualité des sols - Sols, riaux types - Définitions - Prélèvement. Statut : expéri-
sédiments - Mise en solution totale par attaque mentale. 3 p.
acide. Statut : homologuée. 12 p.
PROJET X 31-008 1 février 1996 - Qualité du sol
NF ISO 10390 novembre 1994 - Qualité des sols - échantillonnage partie 1 : lignes directrices pour
Détermination du pH. Statut : homologuée. 8 p. l'établissement des programmes d'échantillonnage.
Projet. 162 p.
XP X 31-115 mai 1995 - Qualité des sols - Prélève-
ment et conservation des échantillons de sol en vue de NF ISO 11074 2 mars 1999 - (X31-002-2) Qualité
la détermination de l'azote minéral sur sol frais. Statut : des sols - Vocabulaire - Partie 2 : termes et défini-
expérimentale. 8 p. tions relatifs à la protection et à la pollution du sol.
Statut : homologuée. 34 p.
NF ISO 11265 janvier 1995 - (X31-113) Qualité des
sols - Détermination de la conductivité électrique spéci- NF ISO 11074 1 janvier 1997 - (X31-002-1)
fique. Statut : homologuée. 7 p. Qualité des sols - Vocabulaire - Partie 1 : termes et
définitions relatifs à la protection et à la pollution
NF ISO 11261 juin 1995 - (X 31-111) Qualité des sols du sol. Statut : homologuée. 34 p.
- Dosage de l'azote total - Méthode de Kjeldahl modi-
fiée. Statut : homologuée. 8 p. NF ISO 14235 septembre 1998 - (X31-419) Qua-
lité des sols - Dosage du carbone organique par
NF X 31-109 mai 1993 - Qualité des sols - Métho- oxydation sulfochromique. Statut : homologuée. 9
des chimiques - Détermination du carbone organi- p.
que par oxydation sulfochromique. Statut :
homologuée. 7 p. NF ISO 11466 juin 1995 - (X31-415) Qualité des sols
NF ISO 11465 août 1994 - (X31-102) Qualité des - Extraction des éléments en traces solubles dans l'eau
sols - Détermination de la teneur pondérale en régale. Statut : homologuée. 10 p.
matière sèche et en eau. Méthode gravimétrique.
Statut : homologuée. 7 p.
69
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
NF ISO 10694 juin 1995 - (X31-409) Qualité des sols - PROJET X 31-428 1 mai 1998 - Qualité du sol - Dé-
Dosage du carbone organique et du carbone total après termination de la teneur totale en oligo-éléments. Partie
combustion sèche (analyse élémentaire). Statut : ho- 1 : Minéralisation à l’acide fluorhydrique et perchlo-
mologuée. 11 p. rique.
PROJET X 31-407 mai 1999 - Qualité des sols - PROJET X 31-430 mai 1999 - Qualité des sols -
Dosage des cyanures. Projet. 21 p. Dosage de l'indice de cyanures totaux dans les sols.
Projet. 14 p.
NF X 31-211 août 1994 - Déchets - Essai de lessi-
vage d'un déchet solide initialement massif ou PROJET X 31-122 juin 1999 - Qualité des sols -
généré par un procédé de solidification. Statut : expéri- Extraction du bore soluble à l'eau bouillante. Pro-
mentale. 13 p. jet. 57 p.
Liste des normes AFNOR relatives aux analyses de composés organiques dans
les sols
FD X 31-144 septembre 1997 - Qualité des sols - graphie en phase gazeuse. Statut : expérimentale.
Détermination de l'indice phénol. Statut : fascicule 18 p.
de doc. 9 p.
FD ISO 11266 avril 1997 - (X31-220) Qualité des
PROJET X 31-425 avril 1996 - Qualité du sol. sols - Lignes directrices relatives aux essais en
Prétraitement des échantillons pour la détermina- laboratoire pour la biodégradation de produits chi-
tion des contaminants organiques. miques organiques dans le sol sous conditions
aérobies. Statut : fascicule de doc. 12 p.
NF ISO 13877 avril 1999 - (X31-417) Qualité des sols
- Dosage des hydrocarbures aromatiques polycycliques PROJET X 31-426 mars 1999 - Qualité des sols -
- Méthode par chromatographie en phase liquide à Détermination par chromatographie en phase ga-
haute performance. Statut : homologuée. 22 p. zeuse des teneurs en hydrocarbures aromatiques
volatils, en naphtalène et en hydrocarbures halogé-
NF X 31-410 septembre 1994 - Qualité du sol - nés volatils. Méthode par purge et piégeage avec
Dosage des huiles minérales - Méthode par spec- désorption thermique. Projet. 18 p.
trométrie à l'infrarouge et méthode par chromato-
70
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Liste de normes AFNOR relatives aux tests de toxicité pratiqués sur des échan-
tillons de sols
NF X 31-203 mai 1994 - Qualité du sol - Détermi- (fetida). Partie 1 : détermination de la toxicité ai-
nation des effets des polluants sur la flore du sol. guë en utilisant des substrats de sol artificiel. Statut
Partie 1 : méthode de mesurage de l'inhibition de la : fascicule de doc. 11 p.
croissance des racines. Statut : fascicule de doc. 15
p. NF X 31-250 octobre 1984 - Qualité des sols - Dé-
termination de la toxicité d'une substance vis-à-vis des
NF X 31-202 septembre 1986 - Qualité des sols - lombriciens (espèce Eisenia) (fetida). Méthode
Essai d'inhibition de la croissance des végétaux par « artisol ». Statut : expérimentale. 5 p.
une substance. Statut : expérimentale. 7 p.
PROJET X 31-260 août 1999 - Qualité du sol.
NF X 31-201 octobre 1982 - Qualité des sols - Essai Effets des polluants vis-à-vis des larves d'insectes
d'inhibition de germination de semences par une (Oxythyrea funesta) détermination de la toxicité
substance. Statut : expérimentale. 5 p. aiguë en utilisant un substrat de sol artificiel. Pro-
jet. 18 p.
NF X 31-251 mai 1994 - Qualité du sol - Effets
des polluants vis-à-vis des vers de terre (Eisenia)
ISO/DIS 14869-2 - Soil quality - Extraction of ISO/WD 16720 - Soil quality - Determination of
total trace elements. Part 2 : Dissolution by alka- dry residue by freezing.
line fusion.
ISO/WD 16772 - Soil quality - Determination of
ISO/DIS 15178 - Soil quality - Extraction of total mercury in aqua regia soil extracts.
sulfur by dry combustion.
ISO 13878 : 1998 - Soil quality - Determination of
ISO/DIS 14255 : 1998 - Soil quality - Determina- total nitrogen by dry combustion (« elemental
tion of nitrate nitrogen, ammonium nitrogen and analysis »).
total soluble nitrogen in air-dry soils using calcium
chloride as extractant. ISO 11263 : 1994 - Soil quality - Determination of
phosphorus - Spectrometric determination of phos-
ISO/DIS 14256 -1 - Soil quality - Determination phorus soluble in sodium hydrogen carbonate solu-
of nitrate, nitrite and ammonium in field moist tion.
72
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
73
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
74
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Annexe 2 - Exemples
Présentation de deux cas de divergences de résultats d'analyses avec deux origines différentes et conduisant
à des décisions opposées.
1. Cas de divergence de résultats sur des sols contaminés par des chlorophénols ayant pour ori-
gine la méthode de préparation des échantillons
2. Cas de divergence de résultats sur des analyses de sols de friche industrielle contenant de
l'arsenic (origine : méthode de solubilisation de l'arsenic)
Arsenic - mg/kg
valeur minimale valeur maximale valeur limite réglementaire
Laboratoire A 3 15 60
Laboratoire B 200 9000 60
ratio valeurs B/A 66 60
Origine de la divergence des résultats différentes matrices solides dans le cadre d'essais
d'intercomparaison et sur des matériaux de réfé-
Les conclusions découlant des résultats fournis par rence à valeurs certifiées.
les deux laboratoires étaient contradictoires, l'un
concluant à un sol conforme à la valeur réglemen- La méthode pratiquée par le laboratoire A utilisait
taire, le second déclarant ce sol non conforme. En une mise en contact des échantillons avec l'acide
fonction de ces résultats, la position face à l'éva- nitrique dilué (2 % en solution) et un faible volume
luation des risques était diamétralement opposée. d'acide chlorhydrique : cette attaque ménagée non
testée sur des matériaux de référence, ne permettait
L'écart important provenait d'une différence de qu'une mobilisation partielle de l'arsenic et condui-
méthode de minéralisation des échantillons pour sait à une forte sous-estimation des concentrations
solubilisation de l'arsenic total, la méthode du la- de cet élément dans les matrices solides.
boratoire B conduisant à des résultats plus élevés et
démontrant sa plus grande efficacité.
Le laboratoire B a utilisé un procédé de fusion au
péroxyde de sodium avec reprise finale à l'acide
chlorhydrique : cette méthode est très largement
pratiquée sur les échantillons d'origine géologique
et a fait l'objet de nombreuses vérifications sur
75
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Annexe 3 - Glossaire
Une grande partie de ce glossaire est extraite du guide GESTION DES SITES (POTENTIELLEMENT)
POLLUÉS, version 1, ANNEXE 20 : Glossaire sites et sols pollués
77
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
EFFLUENT : liquide, traité ou non, qui provient GRANULOMÉTRIE : répartition des minéraux par
d'ouvrages urbains, d'installations in- catégorie de grosseur (diamètre).
dividuelles (fosses septiques), d'une
activité industrielle ou agricole, et qui Equivalent anglosaxon : Granulome-
est rejeté dans l'environnement. try.
78
Kp (ou Kd) (coefficient de partage eau/solide) : rap- une analyse complémentaire devra être
port entre la concentration en élément effectuée par une autre technique,
adsorbé et la concentration à l'état dis- adaptée au dosage de concentrations
sous à l'équilibre. Il est généralement élevées.
utilisé pour quantifier la sorption sur
les sols, les sédiments ou les particules
en suspension. L'intensité de cette LIMITE DE QUANTIFICATION : concentra-
sorption dépend des propriétés de tion au-dessus de laquelle dans une
l'élément étudié et de celles du sol. matrice définie, une mesure quanti-
tative peut être réalisée par une mé-
thode donnée, avec un niveau de
LESSIVAGE : entraînement par l'eau à travers les confiance spécifié.
horizons de sols des substances
La limite de quantification, ou limite
fixées sur des particules fines.
de dosabilité inférieure, est la plus pe-
tite valeur que le laboratoire peut por-
Equivalent anglosaxon : Leaching.
ter sur le bulletin de résultats dans des
conditions de fiabilité suffisantes, ré-
sultant de ses procédures analytiques
LIMITE DE DÉTECTION (MÉTHODE) : plus
et de sa démarche qualité. Elle devra
basse concentration d'un élément ou
être toujours largement inférieure à la
d'une substance décelable pour une
teneur de référence : elle est par
méthode et une matrice données.
convention, fixée à la concentration
La limite de détection d’un contami- équivalant à dix fois la valeur de
nant, pour un laboratoire, est la teneur l’écart type déterminé sur une série de
en dessous de laquelle le mesures effectuées sur des essais à
laboratoire n’identifiera pas le conta- blanc ;
minant, même s’il est présent. Elle de-
vra être largement inférieure à la Equivalent anglosaxon : Limit of
teneur de référence, en général d’un quantification.
ordre de grandeur (facteur 10) au mi-
nimum : elle est par convention fixée à
la concentration équivalant à trois fois LIXIVIATION : dissolution et entraînement de
la valeur de l’écart type déterminé sur substances d'un solide complexe sous
une série de mesures effectuées sur des l'action d'un solvant (exemple : eau à
essais à blanc. travers les horizons d'un sol).
82
Guide méthodologique pour l’analyse des sols pollués
Equivalent : Volatility.
83