Fiche Technique Alimentation Animale 201608
Fiche Technique Alimentation Animale 201608
Fiche Technique Alimentation Animale 201608
ALIMENTATION ANIMALE
2014 Février
Résumé
Sommaire
1. L'essentiel .............................................................................................. 2
2. Description des procédés ....................................................................... 3
3. Cadre réglementaire ............................................................................... 5
4. Quels sont les impacts............................................................................ 6
5. Quels sont les coûts ............................................................................... 8
6. Des exemples ......................................................................................... 8
7. Questions réponses .............................................................................. 10
8. Perspectives ......................................................................................... 11
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1. L'essentiel
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1.4. Les animaux concernés
Ce sont en premier les animaux d’élevage qui sont concernés par les coproduits, et principalement les bovins.
Les équins, les porcins et les ovins peuvent également consommés certains coproduits.
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En réalité, le tiers de ce gisement n'est pas récolté mais souvent enfoui (environ 8 millions de tonnes de pailles
de céréales, la majeure partie des pailles de pois et cannes de maïs). Il contribue alors à l'entretien humique
des sols. Seule une faible proportion de ces coproduits de cultures est valorisée en alimentation animale (autres
utilisation : litière, cultures de champignons, exportation, production d'énergie…). Cependant, ce type de
coproduit peut s'avérer très utile lors de périodes de pénuries et déficits fourragers (année de sécheresse). Ces
coproduits se caractérisent par leur teneur élevée en cellulose brute et lignine et affichent donc de faibles
valeurs alimentaires. Ils ne sont utilisés que par les éleveurs qui les réservent aux animaux à faibles besoins ou
les distribuent comme les fibreux lorsque la ration proposée est riche en concentrés. Incorporés en faible
quantité dans les rations, ils remplacent d'autres fourrages grossiers.
Les écarts de triage de fruits et légumes
137 000 t MS (en 2000) de fruits et légumes (dont les pommes de terre) sont destinés à l’alimentation animale
car non compatibles avec les cahiers des charges des circuits de commercialisation en alimentation humaine.
Ces aliments assez humides sont utilisés directement par les éleveurs, en frais ou après stockage.
Ces produits, en grande majorité humide, sont recherchés par les éleveurs pour leur bonne valeur énergétique
(fort pourcentage d’amidon) qui les stockent sous forme d’ensilage. Les volumes utilisés (0,4 % du total des
coproduits), encore modestes, tendent à se développer.
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2.3.3. Les coproduits d'origines diverses
Sont regroupés sous ce terme générique les racines d’endives (traditionnellement valorisées en élevages dans
ème
les zones de production), les pulpes d’agrumes et de tomate, le marc de pomme, les coproduits issus de la 4
gamme, les coproduits de la filière viti-vinicole (marc, pépin et pulpe de raisin), les coproduits du maïs doux. Les
quantités concernées sont faibles (210 000 t MS en 2000) et correspondent le plus souvent à une valorisation
de proximité.
3. Cadre réglementaire
Le terme « coproduit » n’est pas défini dans la réglementation. Cependant des législations mises en place pour
limiter certains risques sanitaires peuvent s’appliquer aux coproduits. C’est notamment le cas des mycotoxines,
dont nous reprenons ci-dessous quelques éléments de synthèse.
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3.1. Législation sur les mycotoxines dans l’alimentation animale
(source : dossier réalisé par François Grosjean (ARVALIS-Institut du Végétal) en avril 2004 à partir des articles
du numéro d’avril 2002, de décembre 2003 et de janvier 2004 de Perspectives Agricoles, ainsi que de la
journée AFTAA du 18 mars 2003)
Quelques mycotoxines sont réglementées au niveau européen (Commission Européenne) et donc au niveau
français. D'autres devraient l'être dans les années à venir.
La législation fixe des teneurs en mycotoxines à ne pas dépasser et précise entre autres choses que les lots
fortement contaminés ne peuvent pas être mélangés à des lots sains dans l'objectif de diminuer le niveau final
de contamination. Pour l'alimentation animale, la législation européenne consiste en directives qui doivent être
transposées dans les droits nationaux. Par ailleurs, pour des mycotoxines non réglementées au niveau
européen, il peut exister des réglementations nationales si elles sont acceptées par la Commission, et des
recommandations nationales.
Les teneurs maximales en aflatoxines des grains qui concernent l'alimentation animale sont réglementées par la
Directive 2002/32 (modifiée par la Directive 2003/100) qui remplace la Directive 1999/29 ; cette dernière a été
transposée dans le droit français par l'Arrêté du 12 janvier 2001.
Pour l'ochratoxine A (OTA) il n'existe pas (encore) de législation concernant l'alimentation animale. En
alimentation humaine, le règlement 2002/472 fixe des limites maximales de 5 µg/kg pour les grains de céréales
brutes et de 3 µg/kg pour les grains destinés à être consommés directement et les produits dérivés des
céréales. Ce règlement est complété par une directive concernant le prélèvement et le dosage (D2002/26).
Pour la zéaralénone, il n'existe qu'une recommandation du Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France,
datant du 8 décembre 1998, et fixant la teneur maximum dans les grains à 50 µg/kg.
Pour la fumonisine B1 (FB1), pour les grains destinés à l'alimentation humaine, il existe une recommandation
du Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France datant du 8 décembre 1998 et un projet de règlement
européen depuis février 2003. Les limites maximum dans les grains figurant dans la recommandation du
Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France (maintenant fusionné dans l'AFSSA) à 3000 µg/kg, et dans le
projet de règlement européen à 2000 µg/kg.
Les mycotoxines de l'ergot (Claviceps) ne sont pas réglementées directement, mais indirectement par une
réglementation sur la teneur en ergot des lots de céréales. La législation européenne prévoit pour l'alimentation
animale, une teneur maximale de 1 g/kg dans toutes les céréales (directive 2002/32) ; cette dernière directive
n'est pas encore transposée dans le droit français, mais la valeur limite française actuellement en vigueur pour
l'ergot est la même que celle figurant dans la directive (arrêté du 12 janvier 2001).
Pour aller plus loin : Les détails de ces textes peuvent être connus en consultant les articles du journal officiel
français et ceux du journal officiel de l'Union Européenne, disponibles sur le site legifrance.
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4.2. Impacts sanitaires
Pour éviter tout risque sanitaire dû aux mycotoxines, il est important de pouvoir raisonner les teneurs
acceptables dans les coproduits pour l'alimentation animale. Deux écueils opposés sont à éviter : considérer
que les lots de grains et de coproduits doivent être exempts de mycotoxines pour être donnés à consommer
aux animaux, et considérer que les animaux et notamment les ruminants peuvent accepter n'importe quel lot
contaminé.
Il faut en effet prendre en compte la sensibilité spécifique de chaque espèce animale à chaque mycotoxine,
ainsi que l'exposition de chaque espèce à chaque mycotoxine, et bien se souvenir que pour des raisons
d'éthique et de durée de vie, les sécurités prises pour établir des limites législatives en alimentation humaine
sont plus grandes que celles prises en alimentation animale. Ainsi, en dehors des aflatoxines pour lesquelles il
existe une réglementation, les limites suivantes peuvent être recommandées par type d’aliment (complet) :
Ochratoxine :
< 30 µg /kg pour un aliment ruminant
< 20 µg /kg pour un aliment volaille
< 10 µg /kg pour un aliment porc
Désoxynivalénol :
< 5000 µg /kg pour un aliment ruminant
< 5000 µg /kg pour un aliment volaille
< 1000 µg /kg pour un aliment porc
Zéaralénone :
< 5000 µg /kg pour un aliment ruminant
< 2000 µg /kg pour un aliment volaille
< 1000 µg /kg pour un aliment porc non reproducteur
< 200 µg /kg pour un aliment porc reproducteur ou futur reproducteur
Fumonisines B1+B2 :
< 50000 µg /kg pour un aliment ruminant
< 10000 µg /kg pour un aliment volaille
< 5000 µg /kg pour un aliment porc
< 1000 µg /kg pour un aliment cheval ou lapin
A partir de ces limites, il est possible d’envisager une limite recommandée pour chaque matière première qui
entre dans la composition d'un aliment, en connaissant le taux d'incorporation des matières premières et leur
contamination. Par ailleurs, par précaution, une limite recommandée maximale peut être fixée dans chaque
matière première même pour l'animal le moins sensible à une mycotoxine donnée. L'utilité de cette limite peut
être justifiée par le fait qu'une matière première contaminée par une mycotoxine principale et dosable peut aussi
être contaminée par d'autres mycotoxines secondaires dont on ne soupçonne pas la présence, et que plus la
matière première est contaminée par la mycotoxine principale, plus il y a de risque qu'il y ait des mycotoxines
secondaires.
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Pour aller plus loin :
Raisonner les teneurs maximales en mycotoxines pour l'alimentation animale
6. Des exemples
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La digestibilité des éléments nutritifs de la pomme est très élevée, d’où une valueur énergétique élevée :
1,05 UFL/kg de MS. Mais le fruit ne contient quasiment pas de matières azotées assimilables, la ration
complémentaire doit donc apporter la totalité des matières azotées digestibles nécessaires aux besoins
d'entretien et de production. La pomme contient peu de calcium, de phosphore et de sodium, mais est riche en
potassium. Elle est riche en acides organiques (acides malique, tartrique…) et en substances pectiques
susceptibles d’exercer une action laxative. Son appétibilité est bonne.
Conservation
La pomme peut être consommée fraîche ou après ensilage. A l’état frais et entière la pomme se conserve en
tas pendant 3 à 4 semaines si la température est fraîche. L’ensilage nécessite un mélange avec un fourrage
(voir la fiche du CNC pour plus d’informations sur les différentes techniques possibles).
Exemple de ration pour vaches laitières (en kg de produit brut par jour)
Pomme à 15 % de MS 15
Ensilage de maïs à 30 % de MS 25
Paille 2
Complément azoté à 47 % de 2
MAT
Aliment minéral type 7 – 21 P – 0,3
Ca
Exemple de ration pour brebis gestantes (en kg de produit brut par jour)
Pomme à 15 % de MS 3
Foin de luzerne 0,8
Paille 0,2
Aliment minéral type 15 – 15 P 0,02
Ca
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Par ailleurs, des taux plus faibles de certaines matières premières comme le tourteau de colza sont parfois
préconisés pour les élevages dont le statut sanitaire est moins bon que celui des stations expérimentales. Deux
essais ont été réalisés pour préciser ces deux éléments. Ils montrent qu’il est en réalité possible d’introduire le
tourteau de colza à un taux de 18 % dans l’aliment d’engraissement, tant en soupe qu’en sec, et même pour
des porcs dont le niveau sanitaire est moins bon.
7. Questions réponses
Quelles sont les matières organiques valorisables en alimentation animales ?
Les matières organiques valorisables en alimentation animales, regroupées sous le terme de coproduits,
peuvent schématiquement se répartir selon 3 grandes catégories :
Les coproduits de cultures végétales (17 % de la MS totale),
les coproduits des industries agroalimentaires (81 % de la MS totale),
et les coproduits d'origines diverses (2 % de la MS totale).
Combien de coproduits sont disponibles en France ?
61 millions de tonnes de coproduits bruts, soit près de 25 millions de tonnes de matière sèche, sont disponibles
chaque année. Une partie est utilisée par les industriels pour la fabrication d’aliments composés, une autre
peut-être directement accessible aux éleveurs, dans des conditions financières parfois avantageuses.
Quels sont les animaux concernés par les coproduits ?
Ce sont en premier les animaux d’élevage qui sont concernés par les coproduits, et principalement les bovins.
Les équins, les porcins et les ovins peuvent également consommés certains coproduits.
Comment utiliser un coproduit ?
Selon sa composition, le coproduit est soit introduit dans la ration habituelle de l’animal, soit utilisé seul. Des
analyses en laboratoire sont souvent nécessaires pour connaître la composition chimique et la valeur
nutritionnelle du coproduit. Il est important également de pouvoir appréhender les variations de composition.
Les conditions de stockage doivent aussi être bien identifiées.
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Quelle est la disponibilité des coproduits ?
La disponibilité des coproduits peut être très variable sur l’année. Certains sont disponibles toute l’année,
notamment ceux issus des industries agro-alimentaires fonctionnant en continue, d’autres sont par contre
disponibles uniquement sur de courtes périodes, lorsqu’ils sont directement liées à des récoltes agricoles
régionales.
Qu’est-ce que le CNC ?
Le CNC est le le Comité National des Coproduits. Créé en 1982 et animé par l'Institut de l'Elevage, c’est un
réseau d'experts provenant de différentes structures (recherche fondamentale, recherche appliquée,
développement, enseignement agronomique, agricole et vétérinaire, industrie agroalimentaire) travaillant en
étroite collaboration avec les industries agroalimentaires.
8. Perspectives
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L’ADEME EN BREF