6sen Waste Management in Senegal French
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6sen Waste Management in Senegal French
Le 1er mai, 2004, le Réseau international pour l’élimination des POPs (IPEN
http://www.ipen.org) a débuté un projet international des ONG appelé projet international
pour l’élimination des POPs (IPEP) en partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour
le Développement Industriel (ONUDI) et le Programme des Nations Unies pour
l’Environnement (PNUE). Le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) a fourni le
financement de base du projet.
• Améliorer les compétences et connaissances des ONG pour leur permettre de renforcer
leurs capacités en tant qu’intervenants efficaces dans le processus de mise en œuvre de la
Convention de Stockholm ;
L’IPEP soutient la préparation des rapports sur la situation du pays, les zones affectées par les
POPs, l’élaboration de stratégies et politiques et les activités régionales. Trois principaux
types d’activités seront soutenus par l’IPEP : la participation au programme national de mise
en œuvre, aux ateliers de formation et de sensibilisation, à l’information et aux campagnes de
sensibilisation du public.
Les idées émises dans ce rapport sont celles des auteurs et pas nécessairement les idées des
institutions qui en assurent la gestion et/ou le soutien financier.
Ce rapport est disponible dans les langues suivantes : Résumé en anglais et rapport intégral en
français.
Le volume annuel de déchets produits dans la ville de THIES est de 110.000 m3. De la
quantité annuelle de 88.000 m3 à transporter, la commune ne peut satisfaire que 80 %. Ces
déchets sont composés de :
Parmi les acteurs institutionnels concernés par la gestion des déchets municipaux dans la ville
de Thiès, nous pouvons notamment citer :
Le cadre législatif et réglementaire de la gestion des déchets dans la ville de Thiès peut
s’analyser à travers le Code de l’Environnement dont la loi a été promulguée en janvier 2001
et son décret d’application n° 282 signé en avril 2001, et les codes sectoriels, normes et
arrêtés complétant cet arsenal juridique.
Mesures prévues par les autorités pour améliorer la gestion des déchets dans
la ville de Thiès : le Centre d’Enfouissement Technique de Mont Rolland
Face aux nombreux problèmes posés par la gestion des déchets dans la commune de Thiès et
les autres communes du Sénégal, le gouvernement du Sénégal a décidé de mettre en place
dans toutes les capitales régionales du Sénégal des Centres d’Enfouissement Technique.
Pour la région de Thiès, le CET sera localisé dans la communauté rurale de MontRolland.
Il sera conçu pour percevoir une production journalière équivalente à 110.000 tonnes par an
de déchets. Il sera strictement limité aux déchets ménagers et assimilés, et devrait permettre
de passer de simples décharges sauvages et non contrôlées, dispersées un peu partout dans la
ville de Thiès, à un CET de classe 2 selon la nomenclature française des déchets.
Proposition de stratégie pour une gestion efficace des déchets dans la Ville de
Thiès : la prévention des déchets
La gestion des déchets pour être efficace et écologiquement rationnelle doit être basée sur une
approche holistique. Il s’agit de mettre en place une stratégie intégrée de gestion des déchets
qui viendrait accompagner le CET prévu par les autorités. Une telle stratégie engloberait
plusieurs méthodes se complétant mutuellement et allant des méthodes de production /
importation aux techniques d’élimination en passant par les modes de consommation.
L’objectif final d’une telle stratégie sera de prévenir le maximum possible la production de
déchets par la généralisation du principe des 3 R: la réduction de la production de déchets, le
recyclage et la récupération des déchets avant leur élimination par des méthodes
écologiquement rationnelles. En effet, les CET sont d’une capacité limitée et ne peuvent pas
indéfiniment accueillir des déchets d’où la nécessité d’enfouir que la portion la plus petite
possible des déchets produits dans la ville (Celle prévue dans la ville de Thiès ne peut
accueillir que 110 000 T par an).
Pour promouvoir la généralisation de l’application du principe 3 R-V par tous les acteurs
économiques dans la ville de Thiès, il faudrait tout d’abord mettre en place un système
réglementaire qui puisse en assurer son application.
L’objectif de ces instruments économiques est d’infléchir les comportements par une
modification des prix relatifs en ce sens qu’ils incitent les acteurs économiques à avoir des
comportements de prévention de la production des déchets. Parmi ces instruments nous
pouvons citer :
• Taxation différentiée des emballages : Une telle mesure trouve tout son fondement dans
le fait que la gestion des emballages a un coût que les industriels – importateurs et / ou
consommateurs doivent prendre en charge. Mais l’objectif d’une telle mesure est de
donner aux produits "suremballés" leurs prix véritables (incluant le véritable coût de
l’emballage) afin d’amener les consommateurs à préférer les produits pas ou peu
emballés.
• Taxation différentiée des produits en faveur des biens durables, recyclables, recyclés
et réutilisables : Il s’agit de taxer les produits dits non propres afin de favoriser la
consommation de leurs alternatives qui sont durables. Par exemple, nous assistons
actuellement à la prolifération des emballages de boissons sucrées en plastiques non
consignées qui concurrence fortement les boissons sucrées conditionnées dans des
bouteilles en verre. Une taxe différentiée des emballages en plastiques pourrait décourager
leur utilisation par les producteurs ou les importateurs de boissons sucrées et leur
consommation par les consommateurs au profit des emballages en verre consignés.
• Tarification incitative des produits dits environnementaux : En même temps que de
surtaxer les produits non propres, on pourrait également détaxer leurs alternatives propres
afin de favoriser davantage leur utilisation par les producteurs et les consommateurs.
La sensibilisation et l’information
Les ménages sont les principaux acteurs de la réduction de la production de déchets ménagers
et leur adhésion est indispensable. Pour cette raison, il est important de les convaincre de la
pertinence de telles mesures en les sensibilisant sur :
Les distributeurs sont responsables de flux de déchets supplémentaires qui pourraient être
réduits, voire supprimés. Les autorités de la ville peuvent rechercher avec les distributeurs des
moyens de réduire ces déchets : emploi de sacs réutilisables ou biodégradables, promotion de
produits générant moins de déchets (rechargeables par exemple), développement de la reprise
et de la valorisation des produits usagers, consignation de bouteilles … Les autorités peuvent
également rechercher un partenariat avec les distributeurs pour l’information des
consommateurs sur les produits respectueux de l’environnement et notamment, ceux qui
bénéficient d’un éco-label.
De grandes quantités de déchets mises en décharge peuvent être valorisées. Les initiatives
communautaires de valorisation de ces déchets ont le double avantage de régler un problème
environnemental mais également de contribuer à la création d’emplois. Plusieurs initiatives
communautaires de valorisation de déchets ont réussi dans le monde et il conviendrait de voir
les conditions de leur faisabilité dans la ville de Thiès. Pour faciliter la mise en place de telles
initiatives, les autorités pourraient par exemple accorder des facilitations fiscales ou
financières à de telles initiatives.
Recommandations
Pour une gestion efficace et écologiquement rationnelle des déchets dans la ville de Thiès, il
est nécessaire de promouvoir la prévention de la production des déchets avant toute autre
système d’élimination des déchets. Pour une bonne réussite de ces stratégies de prévention, il
est indispensable de mener les actions suivantes :
• La création d’une structure mixte chargée des orientations politiques et stratégiques pour
la gestion intégrée des déchets et regroupant des représentants des différents acteurs
impliqués dans la production et la gestion des déchets : Commune, consommateurs,
industriels, distributeurs, marchés, autres opérateurs économiques
• La mise en place d’un système de gestion délégués pour le nettoiement des voies et places
publiques, la collecte et l’élimination des déchets dans les places publiques
• La mise en place d’un système de collecte efficace et d’acheminement des déchets vers les
centres de valorisation et de traitement existants
• La dotation de poubelles individuelles aux ménages dans le cadre d’un programme global
de sensibilisation et d’information des populations.
• L’implantation de déchetteries aménagées et intégrées dans les quartiers, dans le cadre
d’une approche concertée avec les populations
• L’aménagement d’un Centre d’Enfouissement Technique avec une unité de valorisation
des déchets
La région de Thiès comptait 1.348.637 habitants en 2000. Elle est 3ème région du Sénégal sur
le plan démographique. La ville connaît actuellement un développement économique fort
intéressant avec le développement et la création de nouvelles infrastructures industrielles,
hôtelières et commerciales. Elle occupe la 2ème place sur le plan économique, en raison de la
vitalité de son économie basée sur l’industrie extractive, la pêche et l’agriculture, le tourisme
et sur un secteur économique informel d’une grande vitalité. Ainsi, 110.000 m3 de déchets
sont collectés annuellement et stockés dans une décharge. La décharge est en fait une
ancienne carrière et les déchets y sont déversés pour combler les trous. L’objet à terme est de
lotir la zone et d’en faire des habitations. Les types de déchets que l’on retrouve le plus sont
les déchets plastiques (sachets, pots, bouteille), les boîtes de conserve, les résidus d’aliments,
des cartons, des pneus, éponges. En plus des déchets solides, cette décharge accueille des
déchets liquides telles que les huiles de vidange. Les populations riveraines de la décharge se
plaignent des fumées et odeurs provenant de la décharge. En effet, il se dégage régulièrement
de la décharge des fumées nauséabondes que l’on peut ressentir à près de 2 Km (d’après les
populations vivant dans la zone). Les populations affirment avoir des problèmes pour respirer
à cause des fumées qui se dégagent de la décharge. Si les responsables du service technique
communal prétendent que les déchets ne sont pas incinérés surplace et que les fumées sont le
fait de feux spontanés au niveau de la décharge, les populations riveraines quand à elles
affirment que c’est le gardien de la décharge qui brûle les déchets pour gagner de la place car
la décharge est pleine et ne parvient plus à contenir les flux de déchets quotidiens.
Quand on sait que l’incinération des déchets municipaux, de surcroît composés en grande
partie de matières plastiques et de produits ligneux ou d’origine ligneuse, peut entraîner une
production de dioxines et furannes et autres produits nocifs, on mesure à sa juste valeur la
gravité de cette situation. Cela est d’autant plus grave qu’il existe plusieurs villages situés non
loin de cette décharge et que de nouveaux lotissements sont en train de se faire à côté de la
décharge. Ainsi, il convient de trouver une solution à cette situation et de réfléchir sur une
nouvelle stratégie de gestion des déchets municipaux de la ville de Thiès et tel est l’objet de
ce présent projet.
Ce projet a pour but de proposer une stratégie de gestion des déchets et de contribuer à la mise
en œuvre de la convention de Stockholm au Sénégal.
1-3 Méthodologie
Située à 70 km à l’est de Dakar, la Capitale du Sénégal, la région de Thiès est limitée au Nord
par la région de Louga, au Sud par la région de Fatick, à l’Est par les régions de Diourbel et
Fatick, à l’Ouest par la région de Dakar et L’Océan Atlantique. La constituée d’un relief
relativement plat. Les principaux types de sols rencontrés sont les sols dior (70 % des
superficies cultivables), les sols deck et deck dior (25 %), les sols de bas-fonds (3 à 5 %). La
végétation est composée d’une strate arborée, d’une strate arbustive et d’une strate herbacée.
La région possède d’importantes nappes souterraines (celle des sables du littoral Nord et celle
du Paléocène) et superficielles. La moyenne pluviométrique est de 300 à 500 mm. L’eau est
relativement de bonne qualité (salinité inférieure à 0,3 g / l) mais contient un excès de fer.
• le 3ème rang après Dakar et Diourbel des régions les moins étendues (3,35% du territoire
national avec ses 6 601 k m2) ;
• le 3ème rang, sur le plan démographique : La région de Thiès comptait 941 151 habitants
au Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 1988, soit 13,64 % de la
population nationale. Elle constitue la deuxième région en termes de population après
celle de Dakar. Avec un taux de croissance moyenne de 2,7 % par an, la population
régionale est estimée à 1.348.637 habitants en 2000. Elle doublera en moins de 25 ans, si
la tendance actuelle et maintenue ;
Les déchets proviennent essentiellement des ménages ; les autres sources de déchets sont les
activités économiques (halles et marchés) et les structures sanitaires, les chantiers, les places
publiques.
Le volume annuel de déchets produits dans la ville de THIES est de 110.000 m3. De la
quantité annuelle de 88.000 m3 à transporter, la commune ne peut satisfaire que 80 %. Ces
déchets sont composés de :
Parmi les acteurs institutionnels concernés par la gestion des déchets municipaux dans la ville
de Thiès, nous pouvons notamment citer :
Le cadre législatif et réglementaire de la gestion des déchets dans la ville de Thiès peut
s’analyser à travers le Code de l’Environnement dont la loi a été promulguée en janvier 2001
et son décret d’application n° 282 signé en avril 2001, et les codes sectoriels, normes et
arrêtés complétant cet arsenal juridique.
3-2-2-1 La loi portant Code de l’Environnement : loi n° 2001-01 du 15 janvier 2001 portant code
de l’environnement
Le Code de l’Environnement régit la gestion des déchets à travers les chapitres 3 et 5 de son
Titre 2 intitulé : « Prévention et lutte contre les pollutions et nuisances », son Titre 3 sur la
protection et la mise en valeur des milieux récepteurs et le Titre 4 traitant des sanctions et
dispositions diverses.
Le Code stipule en son article L 30 que les déchets doivent être éliminés ou recyclés de
manière écologiquement rationnelle. Il fixe aussi les responsabilités en matière de gestion des
déchets à travers l’article L 31 qui dit que « Toute personne, qui produit ou détient des
déchets, doit en assurer elle-même l’élimination ou le recyclage ou les faire éliminer ou
recycler auprès des entreprises agréées par le Ministre chargé de l’environnement. A défaut,
elle doit remettre ces déchets à la collectivité locale ou à toute société agréée par l’Etat… » et
l’ article L 32 qui dit en substance que les collectivités locales et les regroupements
constitués assurent l’élimination de déchets des ménages et ceux autres que ménagers,
En plus des dispositions citées plus haut, le décret d’application du Code de l’Environnement
(décret 2001-282 du 12 avril 2001) en son Titre 2 rend obligatoire l’Etude préalable d’Impact
sur l’Environnement (EIE) d’un certain nombre de projets et programmes. Parmi ces projets
figurent la gestion et l’élimination des déchets. L’objectif visé par l’EIE est l’intégration des
préoccupations environnementales dans tous le projet car étant susceptible de porter atteinte à
l’environnement.
• Les normes
Nonobstant les dispositions citées au-dessus, la prévention contre le risque de pollution dans
les milieux récepteurs tels que les eaux de surface, souterraines ou marines, a fait l’objet de
l’adoption d’un dispositif normatif (Norme Sénégalaise NS 05-081) réglementant le rejet des
eaux usées. Cette norme comporte des dispositions générales s’appliquant aux rejets d’eaux
usées dans les limites territoriales du pays, d’une part, et des dispositions concernant les rejets
d’effluents dans un milieu récepteur, d’autre part. Entre autre disposition, il faut noter celles
relatives à la surveillance et au contrôle des rejets dans les milieux qui sont soit récepteur tout
court, soit récepteur sous protection spéciale. Dans ces deux catégories de milieux récepteurs,
le déversement d’effluents doit respecter les critères et valeurs limites définis.
Le chapitre IV de la LCE traite des dispositions générales relatives aux pollutions sonores.
L’article L84 de ladite loi stipule que « les personnes physiques ou morales à l’origine de ces
émissions doivent mettre en oeuvre toutes les dispositions utiles pour les supprimer... ».
Parallèlement, l’article L85 énonce de manière qualitative les niveaux admissibles, ainsi que
les cas et conditions d’application de cette réglementation.
a- Le Code de l’Hygiène
La loi n° 8371 du 05 juillet 1983 portant Code de l’Hygiène pose les aspects relatifs à
l’hygiène individuelle, publique et collective, et à l’assainissement qui ont été relatés sous
forme de règles de manière à lutter contre les épidémies et de garantir les conditions
d’hygiène maximales des populations et des installations. A cet effet, cette loi peut être perçue
comme une police de l’hygiène, notamment en ce qui concerne les modalités de
conditionnement des déchets et de gestion du type d’installation faisant l’objet de cette EIE.
Cependant, du fait de l’absence de décret d’application à cette loi, sa portée reste encore très
limitée.
b- Le code du travail
La loi n°97-17 du 01 décembre 1997 portant Code du travail prend en charge les aspects
d’hygiène et de sécurité dans les milieux de travail et dans l’exploitation de certains types
d’établissements.
Dans le Code du travail, l’article 171 du Titre XI stipule que « l’employeur doit faire en sorte
que si les lieux de travail, les machines, les matériels, les substances et les procédés de travail
placés sous son contrôle ne présentent pas de risque pour la santé et la sécurité des
Selon les dispositions de l’article 29 de la loi 96-07 du 22 mars 1996 portant transfert des
compétences à la commune en matière de gestion environnementale et modifié par la loi n°
2002.15 du 15 avril 2002, la commune a la charge de la « gestion des déchets, la lutte contre
l’insalubrité, les pollutions et les nuisances (...) ». Ces dispositions sont complétées par celles
de l’article 34 du décret n° 96-1134 du 27 décembre 1996 qui précisent que « la commune
gère les déchets produits dans son périmètre. Elle prend toutes les dispositions indispensables
pour leur collecte, leur transport et leur traitement (...) ».
La loi 81-13 du 04 mars 1981 portant code de l’eau énonce la nécessité de sauvegarder la
potabilité des eaux souterraines et la prise en compte de tous les risques réels et potentiels
dans la construction et les installations. Cette même disposition revient en plusieurs endroits
dans le code dans la loi 83-71 portant code de l’hygiène. La loi n° 88-06 du 26 août 1988
portant code minier énonce des règles strictes de sécurité et d’hygiène à appliquer dans les
travaux de recherche et d’exploitation au transport, à la conservation des produits dangereux
dont les déchets solides dans la perspective de protéger le patrimoine du sous-sol national
incluant les eaux souterraines. Elle met beaucoup l’accent en ses articles33, 35 sur les
conditions d’exploitation des carrières abandonnées.
Une des six bennes-tasseuses acquises récemment par la commune de Thiès pour la collecte des déchets (Crédit
Photo : Commune de Thiès)
Ces décharges non contrôlées sont multiples et posent de sérieux problèmes de santé
publiques et de protection de l’environnement car aucune précaution n’est prise pour une
imperméabilisation des fonds, le recouvrement des déchets. Il s’y ajoute qu’elles ne sont pas
clôturées, sont exploitées par des personnes qui espèrent en récupérer des objets utilisables ou
commercialisables. Des animaux (vaches, moutons, cochons) se promènent sur ces décharges
à la recherche de nourriture. Des déchets vagabonds sont dispersés par le vent jusque dans les
maisons riveraines.
Et de temps en temps, on procède à l’incinération pour dégrossir et mieux répartir les déchets
sur la surface servant de dépotoir. Parfois aussi, du fait de leur pouvoir calorifique, on assiste
à une auto combustion des déchets.
Des déchets qui brûlent dans la décharge publique de la commune de Thiès (Crédit Photo : ADEC)
Face aux nombreux problèmes posés par la gestion des déchets dans la commune de Thiès et
les autres communes du Sénégal, le gouvernement du Sénégal a décidé de mettre en place
dans toutes les capitales régionales du Sénégal des Centres d’Enfouissement Technique. Pour
la région de Thiès, le CET sera localisé dans la communauté rurale de Mont Rolland.
Un Centre d'Enfouissement Technique (C.E.T.) est une décharge contrôlée pour que les
déchets soient stockés sans polluer et plus particulièrement sans polluer le sol.
On les met dans des alvéoles recouvertes d'un épais plastique noir afin que le jus des déchets
(lixiviat), selon la catégorie des déchets, ne s'infiltre pas dans le sol.
Les centres de stockage sont classés en 3 catégories, en fonction de la nature des déchets
qu'ils accueillent :
• C.E.T. de classe 1 (risques forts)
• C.E.T. de classe 2 (risques moyens)
• C.E.T. de classe 3 (risques faibles) :
Globalement, ce CET est un site destiné à accueillir des déchets en vue de leur élimination
définitive. Ce type de traitement des déchets municipaux constitue actuellement l’un des
modes de traitement de déchets les plus utilisés dans le monde du fait de ces avantages
certains en matière de préservation de l’environnement. Cependant, il peut s’avérer
préjudiciable à l’environnement si certaines normes techniques ne sont pas respectées. En
effet, elle peut conduire à la pollution des nappes phréatiques par des lixiviats (aussi appelés
« jus de décharge ») et des eaux de ruissellement chargées.
Le CET, tel que prévu sur le site Mont Rolland, comporte deux composante essentielles :
- la construction et l’exploitation du CET ;
- l’aménagement et l’exploitation d’équipement connexes pour les besoins
d’exploitation du centre, de valorisation des déchets et de régénération de
l’écosystème.
Avec une superficie de 39 ha destinée au CET, les constructions et équipements prévus par le
projet consiste en la réalisation de :
- une plate forme amont de stationnement où est installé un parking de camions
- une plate forme de réception et de contrôle d’accès dont les principales composantes
sont : (i) une porte d’accès, (ii) un bâtiment qui abritera un poste de contrôle et de
Le maître d’ouvrage du CET est la commune de Thiès, qui confiera l’exploitation et la gestion
à des privés dans le cadre d’un partenariat fécond et durable.
Le CET de Mont Rolland sera conçu pour percevoir une production journalière équivalente à
110.000 tonnes par an de déchets.
Il sera strictement limité aux déchets ménagers et assimilés, et devrait permettre de passer de
simples décharges sauvages et non contrôlées, dispersées un peu partout dans la ville de
Thiès, à un CET de classe 2 selon la nomenclature française des déchets.
Les déchets admissibles par le CET sont :
- les déchets ménagers de toutes natures : les matières recyclables inclus les habits et les
chiffons, les objets
Ce mode d’exploitation du CET (figure 1) permet d’isoler différente phase que sont :
- le ramassage des ordures et leur transfert englobent l’ensemble des opérations de
collecte et d’évacuation des déchets vers la décharge. En effet les différentes méthodes
qui seront utilisées sont basées au type technologique utilisé, à la capacité de
mobilisation des populations locales et du capital investi par la municipalité. Ces
systèmes de ramassage des ordures peuvent être regroupés dans les trois catégories
suivantes : le ramassage individuel (de maison à maison), le ramassage de pâté de
maison à pâté de maison, (la méthode du bord du trottoir) et le transfert des poubelles
aux décharges.
Le transfert, quand à lui, qui inclut la capacité des véhicules et le temps nécessaire au
chargement des ordures, le trajet et le chargement est un facteur à prendre en compte
dans l’analyse de la composant exploitation du CET
- la réception des déchets : les véhicules chargés de déchets seront immobilisés au
niveau de la plate-forme en amont de la décharge qui abrite le parking des camions. Le
contrôle des accès se fait par le biais de personnes qui accueillent et dirigent les
véhicules. Ainsi les camions passeront au niveau du système de pesage (pont bascule)
pour comptabilisation des volumes entrants et leur provenance.
La gestion des déchets pour être efficace et écologiquement rationnelle doit être basée sur une
approche holistique. Il s’agit de mettre en place une stratégie intégrée de gestion des déchets
qui viendrait accompagner le CET prévu par les autorités. Une telle stratégie engloberait
plusieurs méthodes se complétant mutuellement et allant des méthodes de production /
importation aux techniques d’élimination en passant par les modes de consommation.
L’objectif final d’une telle stratégie sera de prévenir le maximum possible la production de
déchets par la généralisation du principe des 3 R: la réduction de la production de déchets, le
recyclage et la récupération des déchets avant leur élimination par des méthodes
écologiquement rationnelles. En effet, les CET sont d’une capacité limitée et ne peuvent pas
indéfiniment accueillir des déchets d’où la nécessité d’enfouir que la portion la plus petite
possible des déchets produits dans la ville.
La prévention regroupe toutes les actions visant à réduire la quantité et la nocivité des
déchets. Au niveau de la collectivité, il s’agit de promouvoir l’utilisation de biens ou de
produits plus respectueux de l’environnement, c’est à dire recyclables ou réutilisables, moins
toxiques et moins générateurs de déchets d’emballages. On peut élargir le concept aux
opérations qui proposent, avec une plus grande valeur ajoutée environnementale, une
alternative au service public de collecte et de traitement des déchets ménagers et assimilés, et
donc une réduction dans ces conditions du flux de déchets à la charge de la collectivité.
La réduction de la production des déchets signifie l’évitement au maximum des déchets dans
les processus de production et de consommation.
Cela a été réalisé par des brasseries implantées aux îles Fidji, en Tanzanie, en Chine et en
Namibie. Les brasseries produisent un déchet solide. Des champignons peuvent être cultivés
sur ce résidu, cela permet de transformer la lignine en carbohydrates de haute qualité pouvant
nourrir le bétail local. Des vers de terre sont ensuite cultivés et permettent ainsi d’absorber la
masse de déchets restante et de nourrir un élevage local de poules. Les déchets animaux sont
ensuite méthanisés et fournissent ainsi de l’énergie pour le fonctionnement de la brasserie.
Ainsi la boucle est bouclée !
Pour les ménages, la réduction des déchets passe par des changements dans les modèles
d’achat et de consommation.
Ensuite, lors de nos achats, nous devons éviter tous les comportements inutiles qui nous font
produire beaucoup de déchets. Par exemple, les produits que nous achetons sont inutilement
"suremballés".
Une part importante des déchets de la ville de Thiès est constituée d’emballages surtout en
plastiques. De grandes quantités d’emballages passent chaque année entre les mains des
populations pour rapidement devenir des déchets. Il suffit de regarder autour de nous pour
s’en rendre compte ; les déchets plastiques nous envahissent. Les populations doivent y
remédier et pour cela, avoir des comportements de prévention de la production de déchets
comme par exemple :
refuser les sacs plastiques et emmener son propre conteneur qui a le mérite de ne pas être
jeté de retour à la maison (panier, calebasse, sac en tissu, sceau...) : la tendance actuelle
est de donner un emballage en plastique à tout produit acheté si bien que nous revenons
chez nous avec autant de sachets en plastiques que d’objets achetés. Il y a seulement
quelques années auparavant, les femmes allaient au marché avec une calebasse, un panier
Cette liste est bien sûr non exhaustive et beaucoup de choses peuvent être accomplies afin de
produire moins de déchets. Cela nécessite une réflexion globale et demande quelques
changements dans notre mode de vie (faire soi-même plutôt qu’acheter tout prêt et tout
emballer, effectuer un tri à l’achat).
Par opposition aux flux évités, c’est à dire aux déchets non générés du fait d’actions de
prévention, on parle de flux détournés pour les produits qui connaîtront une deuxième vie
dans le même usage. On distingue deux grandes voies de réorientation en fin d’usage,
permettant d’éviter l’abandon, donc l’apparition du déchet :
- Les échanges locaux entre particuliers, tels les brocantes, bourses, dépôts-ventes, SEL...
- Les dispositifs de détournement des flux de déchets, comme les Recycleries, où sont réparés
toutes sortes d’objets, qui sont ensuite revendus. Vous pouvez également, dans la mesure du
possible, ramener les récipients dans les commerces qui s’y prêtent et où vous allez
régulièrement (boîte à oeufs, pots de crème fraîche, barquettes en plastique...vides et propres
bien entendu...) ;
Ainsi, pour tout achat, il faudrait opter pour les produits qui sont durables et réutilisables,
l’ère du jetable doit faire place à l’ère du réutilisable et du "reremplissable" par le biais de la
Enfin, on peut tenter de réparer soi-même certains objets plutôt que de les jeter et en racheter.
Au niveau de la collectivité, un système de consigne peut être mis en place avec les
producteurs locaux afin de favoriser le réemploi.
Le recyclage constitue le dernier volet de cette politique de prévention même s’il ne rentre
pas, à proprement parler, dans le cadre d’une opération de prévention. En effet, le recyclage
intervient une fois que le déchet est créé et ne permet donc pas de l’éviter. Pour autant le
recyclage a le mérite d’économiser des matières premières. Il est donc nécessaire et utile de
trier ses déchets. Le recyclage ne doit toutefois pas être considéré comme la solution miracle
et nous faire perdre de vue la nécessité de modifier nos modes de consommation. Le
recyclage reste un procédé industriel nécessitant de l’énergie et générant des pollutions et du
transport (camions de déchets). De plus, le cycle n’est pas infini, de nombreux produits,
particulièrement ceux en matière plastique, ne pourront être recyclés qu’une seule fois, ainsi,
un emballage ne redeviendra pas un emballage mais servira, par exemple, à la fabrication de
mousses isolantes. Le recyclage est important mais comporte donc des limites car s’occuper
des déchets en fin de course n’est pas suffisant. Les collectivités et les citoyens ne peuvent
pas résoudre seuls le problème des déchets, et ne doivent pas être obligés de faire du
nettoyage après des industriels irresponsables. Les collectivités, confrontées à des rebuts
qu’elles ne peuvent pas réutiliser, recycler ou composter doivent exiger des industriels qu’ils
arrêtent de les produire. Au`lieu d’assumer la tâche de se débarrasser des déchets, nous
devons repenser les processus de fabrication afin de ne plus produire de déchets. Nous devons
évoluer vers des systèmes de production industrielle qui soient propres car nombre des
substances les plus nocives pour l’environnement sont aujourd’hui répandues dans la nature
par l’entremise des biens produits et consommés dans la société contemporaine. Jusqu’à
présent, le traitement des déchets était financé par le détenteur final, toutefois ce dernier ne
peut avoir qu’une influence très limitée sur la production de déchets, il est donc apparu plus
judicieux, dans une optique de réduction des déchets, de faire peser, tout ou partie de cette
responsabilité financière sur le producteur qui, contrairement au citoyen, peut choisir de
minimiser les emballages ou de pratiquer l’éco conception. On parle de Responsabilité Elargie
du Producteur (REP).
• la prévention doit s’appuyer sur une participation effective de la population et sur une
volonté affichée des institutions de la commune par des actions sur leurs propres
établissements ; pour cela il est nécessaire de sensibiliser l’ensemble de la population par
des campagnes d’information,
• les résultats d’une telle démarche ne sont pas immédiatement perceptibles car il s’agit
véritablement d’un changement de comportement qui s’étale dans le temps et va dans le
sens du développement durable, si bien que les populations peuvent se décourager, mais
aussi, les autorités politiques en quêtes de suffrage des populations peuvent les préférer à
des actions plus spectaculaires, mais moins durables ;
• la réussite de la prévention au niveau de la collectivité peut dépendre de la participation de
tiers, et notamment des industriels producteurs de déchets d’emballages assimilés aux
déchets ménagers, mais aussi de tous les acteurs impliqués dans les filières de
distributions des produits consommés dans la ville.
Il convient ainsi de lever tous ces obstacles afin de garantir le succès des politiques de
prévention de la production des déchets.
Comme nous l’avons précisé plus haut, l’objectif de la stratégie de gestion des déchets doit
être de promouvoir la prévention de la production de déchets par la réduction, la réutilisation
et le recyclage et la valorisation (3 R-V) des déchets, mais aussi de lever tous les obstacles à
la réussite de la stratégie de prévention.
Pour promouvoir la généralisation de l’application du principe 3 R-V par tous les acteurs
économiques dans la ville de Thiès, il faudrait tout d’abord mettre en place un système
réglementaire qui puisse en assurer son application.
Il faudrait mettre en place une réglementation obligeant les consommateurs et les industriels à
effectuer le tri des déchets qu’ils produisent. Les 3 R-V sont malheureusement limités par
l'étape du tri. Les sociétés qui ont misé sur la récupération ont toutes réalisé que le tri doit être
fait le plus près possible du producteur, ce qui a donné naissance aux collectes sélectives. Une
saine gestion exige d'isoler d'abord les déchets dangereux, et ensuite les matières putrescibles
qui sont les causes dominantes de la pollution reliée à l'élimination. Ces opérations de tri à la
source créent de facto une troisième catégorie de déchets dits secs, les plus aisément
récupérables par un tri secondaire.
N’autoriser la mise en décharge que pour les déchets ultimes c’est-à-dire ceux " ne pouvant
être valorisés ou dont on ne peut réduire le potentiel de toxicité dans les conditions techniques
et économiques du moment". Fermer enfin les milliers de décharges non autorisées ;
L’objectif de ces instruments économiques est d’infléchir les comportements par une
modification des prix relatifs en ce sens qu’ils incitent les acteurs économiques à avoir des
comportements de prévention de la production des déchets. Parmi ces instruments nous
pouvons citer :
Une telle mesure trouve tout son fondement dans le fait que la gestion des emballages a un
coût que les industriels – importateurs et / ou consommateurs doivent prendre en charge. Mais
l’objectif d’une telle mesure est de donner aux produits « suremballés » leurs prix véritables
(incluant le véritable coût de l’emballage) afin d’amener les consommateurs à préférer les
produits pas ou peu emballés.
5-3-2-2 Taxation différentiée des produits en faveur des biens durables, recyclables, recyclés et
réutilisables
Il s’agit de taxer les produits dits non propres afin de favoriser la consommation de leurs
alternatives qui sont durables. Par exemple, nous assistons actuellement à la prolifération des
emballages de boissons sucrées en plastiques non consignées qui concurrence fortement les
boissons sucrées conditionnées dans des bouteilles en verre. Une taxe différentiée des
emballages en plastiques pourrait décourager leur utilisation par les producteurs ou les
importateurs de boissons sucrées et leur consommation par les consommateurs au profit des
emballages en verre consignés.
En même temps que de surtaxer les produits non propres, on pourrait également détaxer leurs
alternatives propres afin de favoriser davantage leur utilisation par les producteurs et les
consommateurs.
Les ménages sont les principaux acteurs de la réduction de la production de déchets ménagers.
Leur adhésion aux stratégies de réduction de la production des déchets est indispensable pour
leur réussite. Pour cette raison, il est important de les convaincre de la pertinence de telles
mesures en les sensibilisant sur :
Les distributeurs sont responsables de flux de déchets supplémentaires qui pourraient être
réduits, voire supprimés. C’est le cas notamment des prospectus publicitaires distribués dans
certains magasins, des sacs de caisses en plastique jetables ou des emballages secondaires ou
tertiaires de regroupement. Les autorités e la ville peuvent rechercher avec les distributeurs
des moyens de réduire ces déchets : emploi de sacs réutilisables ou biodégradables, promotion
de produits générant moins de déchets (rechargeables par exemple), développement de la
reprise et de la valorisation des produits usagers, consignation de bouteilles … Les autorités
peuvent également rechercher un partenariat avec les distributeurs pour l’information des
consommateurs sur les produits respectueux de l’environnement et notamment, ceux qui
bénéficient d’un éco label.
De grandes quantités de déchets mises en décharge peuvent être valorisées. Les initiatives
communautaires de valorisation de ces déchets ont le double avantage de régler un problème
environnemental mais également de contribuer à la création d’emplois. Plusieurs initiatives
communautaires de valorisation de déchets ont réussi dans le monde et il conviendrait de voir
les conditions de leur faisabilité dans la ville de Thiès pour régler les problèmes de déchets
dans la ville de Thiès et également créer des emplois au sein de la jeunesse et des femmes.
Pour faciliter la mise en place de telles initiatives, les autorités pourraient par exemple
accorder des facilitations fiscales ou financières à de telles initiatives.
Pour une gestion efficace et écologiquement rationnelle des déchets dans la ville de Thiès, il
est nécessaire de promouvoir la prévention de la production des déchets avant toute autre
système d’élimination des déchets. Pour une bonne réussite de ces stratégies de prévention, il
est indispensable de mener les actions suivantes :
• La création d’une structure mixte chargée des orientations politiques et stratégiques pour
la gestion intégrée des déchets et regroupant des représentants des différents acteurs
impliqués dans la production et la gestion des déchets : Commune, consommateurs,
industriels, distributeurs, marchés, autres opérateurs économiques
• La mise en place d’un système de gestion délégués pour le nettoiement des voies et places
publiques, la collecte et l’élimination des déchets dans les places publiques
• La mise en place d’un système de collecte efficace et d’acheminement des déchets vers les
centres de valorisation et de traitement existants
• La dotation de poubelles individuelles aux ménages dans le cadre d’un programme global
de sensibilisation et d’information des populations.
• L’implantation de déchetteries aménagées et intégrées dans les quartiers, dans le cadre
d’une approche concertée avec les populations
• L’aménagement d’un Centre d’Enfouissement Technique avec une unité de valorisation
des déchets
• La promotion des opérations de propreté impliquant les populations, et le secteur privé
local dans le cadre d’une démarche concertée de gestion de l’environnement et du cadre
de vie (comité de salubrité,..)
• Privilégier les initiatives communautaires pour la valorisation des déchets par le biais de
petites unités.
• Sensibiliser les ménages sur la nécessité du paiement de la TEOM pour la couverture des
coûts de gestion des déchets.