Cours Valorisation Des Déchets Organiques
Cours Valorisation Des Déchets Organiques
Cours Valorisation Des Déchets Organiques
Université de Monastir
Master Professionnel:
Gestion, Traitement et Valorisation des Déchets
Préparé par:
AYED Fakher
1-Le compostage
1-1- Définitions
1-2- Les déchets compostables
1-3- Les paramètres du compostage
1-4-Le processus du compostage
1-5- Les étapes du compostage
1-6-Evolution microbiologique et chimique lors du compostage
1-7-Matériels et équipements nécessaires
1-8-Cadre juridique
1-9-Création d’un projet de production de compost
1-10-Intérêt du compostage
2-La méthanisation
2-1- Quelques Définitions
2-2- Les déchets concernés
2-3- Les différences entre compostage et méthanisation
2-4- Le processus de la méthanisation
2-5- L’environnement réactionnel
2-6- Les principaux inhibiteurs
2-7- Principes de fonctionnement
2-8- Les sous-produits et leurs caractéristiques
2-9- Les avantages de la méthanisation
2-10- Règlementation en matière de biogaz dans l’agriculture biologique
2-11- L’Optimisation de la durabilité de la production de biogaz
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I-Situation de la gestion des déchets dans le monde et en Tunisie
1- Les déchets dans le monde
Fig 1. Estimation des quantités des déchets solides produites par région.
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Fig 3. Les déchets dans le monde
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2- Les déchets en Tunisie
2-1-Estimation des gisements nationaux
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Tab 2. Les déchets solides municipaux
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Les déchets d’emballage
Le gisement annuel de ces catégories des déchets est de 55.000 tonnes des matières plastiques, 44.000
tonnes de papier/carton et 100 tonnes d’emballage alimentaire (ou briques alimentaires); seule cette
dernière filière n’est pas bien développée.
L’augmentation accrue des déchets en Tunisie est dû à l’évolution simultanée de trois facteurs:
• La croissance économique importante que la Tunisie a enregistré au cours des dernières
décennies.
• Une forte urbanisation et par conséquent une pression accrue sur les écosystèmes et une
surexploitation des ressources naturelles.
• Le développent du niveau de vie.
•
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a- Réduction des quantités de déchets produits:
La réduction des quantités de déchets produits ne peut s’effectuer et se concrétiser qu’à
travers une prise en conscience généralisée des effets négatifs des déchets mais aussi de l’impact
financier d’une gestion même appropriée des déchets une fois produits. Le meilleur déchet demeure et
demeurera celui qui n’est pas produit.
La réduction des déchets sera opérée à travers un changement dans les modes de
consommation des usagers et de la population toute entière qui finira par infléchir les processus de
production et les orienter vers des procédés moins producteurs de déchets.
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producteurs de déchets, à savoir les citoyens dans le cas des déchets ménagers, ce qui risque de mettre
en danger la pérennité du processus à long terme.
Tab 3. Liste des ministères impliqués dans la gestion des déchets solides en Tunisie
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Tab 4. Les institutions impliquées dans la gestion des déchets au niveau local
– Eco-piles.
Autres Filières :
- Gestion des huiles alimentaires usagées.
- Gestion des pneumatiques usagées.
- Valorisation des déchets organiques.
Filière en cours: DEEE
Eco-Lef (emballages) :
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ECO : pour écologie et Lef pour emballage : c'est un système public de reprise et de valorisation des
emballages usagés qui a vu le jour en 1998 suite à l'application des dispositions du décret n° 97-1102
du 02 juin 1997.
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• Assurer la participation de la société civile, des citoyens et des étudiants à la stratégie
nationale de sélection sélective des déchets et de leur recyclage.
Fig 8. Organismes intervenants dans la gestion des déchets verts et des déchets agricoles
1-1- Définitions
Sous-produit: Partie d’un animal ou matière issue d’une transformation d’une matière
première qui n’est pas l’objet principal de la production envisagée.
Hoitink (1995) voit dans le compostage une « technique artificielle, qui démarre et se poursuit
sous conditions maîtrisées au lieu d’accepter le résultat d’une décomposition naturelle
incontrôlée ».
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Gobat et al. (2003) le considèrent comme « un procédé de traitement intensif de déchets
organiques qui met en œuvre, en les optimisant, des processus biologiques aérobies de
dégradation et de stabilisation des matières organiques complexes ».
a. La température:
La température est un facteur majeur du compostage, elle le rend un processus thermique en le
délimitant aux 4 phases (mésophile, thermophile, refroidissement et maturation). C’est un paramètre
de suivi facile à mesurer, qui permet d’évaluer l’équilibre biochimique dans la matière au compostage.
En effet, la température est une mesure indirecte de l’activité microbienne. Elle reflète le régime des
échanges thermiques de la masse en compostage.
L’augmentation de la température résulte de la chaleur dégagée par l’activité microbienne et au
stockage d’une partie de cette chaleur, grâce aux propriétés isolantes des déchets organiques dans la
masse solide, l’eau et les gaz des espaces lacunaires.
L’énergie libérée sous forme de chaleur par les fermentations aérobies est à l’origine de l’élévation
thermique des masses en compostage, de la destruction des germes pathogènes et des divers parasites
ou indésirables, de l’évaporation de l’eau et de la dégradation accélérée des composés organiques.
Une température minimale est nécessaire à l’activité des micro-organismes et à la dégradation des
matières organiques.
Une température supérieure à 55°C permet l’hygiénisation, entre 45 et 55°C, elle favorise la
biodégradation et qu’entre 35 et 40°C elle améliore la biodiversité microbienne. Une température
voisine de 75-80°C inhibe, voire arrête cette activité microbienne.
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La production de chaleur par les microorganismes au cours du compostage est proportionnelle à la
masse du tas, alors que les pertes de chaleur dépendent de la surface.
L’augmentation de la température est donc d’autant plus élevée que le rapport volume/surface du tas
est grand, d’où le choix fréquent du compostage en andains.
b. L’humidité:
Le processus de compostage exige une certaine humidité. Le taux d’humidité dépend
essentiellement des matériaux de départ, un taux d’humidité de 50 à 70 % est considéré optimal pour
le compostage. L’évaporation d’eau en phase thermophile doit parfois être compensée par un ou
plusieurs arrosages du tas, il est donc difficile de définir les volumes d’eau à apporter.
L’eau peut être ajoutée tant qu’aucun écoulement n’apparaît sous le tas, et à condition de ne pas
bâcher en phase thermophile. Un échantillon présente une humidité correcte si en le pressant, on
observe un écoulement de quelques gouttes. Un excès d’eau (taux de matière sèche < 20%) peut être
néfaste pour les microorganismes, nécessitant de l’oxygène pour leur activité et conduit à des
fermentations anaérobies défavorables accompagnées de dégagement d’odeurs indésirables.
Un manque d’eau entraîne l’apparition du « blanc » (forme de résistance des actinomycètes et
champignons), qui traduit un ralentissement de l’activité microbiologique et qui apparaît déjà à 40 %
de matières sèches en moyenne du tas. Il suffit d’un apport d’eau pour que la décomposition
redémarre. En outre, un compost très sec devient poussiéreux.
c. L’ Aération:
L’aération est essentielle pour apporter l’oxygène indispensable au métabolisme des
microorganismes du compostage. C’est elle qui déclenche le processus du compostage.
Une mauvaise aération du tas du compost présente plusieurs conséquences néfastes:
- Moindre élévation de température consécutive à un ralentissement de l’activité des organismes
aérobies.
- Diminution de la décomposition et transformation différente pouvant aboutir à ce qui est appelé
«beurre noire » (résidus sombres malodorant, de texture semblable à celle du beurre donc
difficilement récupérable et non épandable).
- Perte d’azote sous forme de NH3, N2O, N2 (dénitrification).
- Perte de soufre sous forme de H2S.
Pour éviter les tassements et les zones anaérobies en bas de tas pour les fumiers on ne cherchera pas
les hauteurs supérieures à 1,5 m, ce qui conduit à réaliser des tas allongés de section triangulaire, dont
la largeur dépend des retourneurs d’andains utilisés (jusqu’à 4 m).
Il est possible de composter des tas plus volumineux mais dans ce cas l’aération doit être contrôlée par
des systèmes d’insufflation d’air, systèmes demandant trop d’investissement pour des entreprises
agricoles.
L’aération d’un tas de fumier à composter est liée à sa structure et donc à la quantité de paille
apportée.
d. Le rapport C/N
Le rapport C/N est un indicateur du type de compost, il renseigne sur la méthode d’utilisation
de ce dernier dans le cadre d’un amendement du sol. Le carbone et l’azote constituent deux éléments
fondamentaux de la décomposition microbienne. Le carbone apporte l’énergie et les principaux
matériaux pour la construction des cellules microbiennes.
L’azote est un élément décisif des protéines, acides nucléiques, acides aminés, enzymes et coenzymes
nécessaires pour la croissance et le fonctionnement des cellules microbiennes. Pour des conditions
idéales de compostage, les microorganismes ont besoin d’une proportion de carbone proportionnelle à
la quantité d’azote pour fonctionner convenablement.
Au cours de leur évolution, les substrats organiques perdent plus rapidement leur carbone (métabolisé
et dégradé sous forme de gaz carbonique) que leur azote (métabolisé ou perdu sous forme de
composés azotés volatiles tel que NH 3…). En effet, le rapport C/N joue un rôle important dans le
déroulement du compostage et la vitesse de dégradation des substrats.
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Un taux élevé de carbone augmente la durée du processus, et un taux élevé d’azote entraine sa
volatilisation ou bien une perte de nitrate. Un rapport C/N entre 20 et 30 est préféré. Lors de la phase
de fermentation aérobie active, les microorganismes consomment 30 fois plus de carbone que l’azote.
Au cours du compostage, le rapport C/N décroît constamment pour se stabiliser vers 10 (entre 8 et 15)
dans un compost fini.
En fin du processus de compostage, les rapports C/N sont variables de 9,8 (fumiers d’animaux seuls) à
13,7 (fumiers d’animaux + paille).
De façon générale, un manque d’azote implique un processus de compostage lent et un excès d’azote
ou un défaut de carbone entraînent des pertes importantes en azote.
Pour les fumiers à composter, l’optimum se situe pour un C/N de 25 à 35. Ce n’est pas tant le rapport
C/N qui est déterminant pour le déroulement du compostage, que la structure de l’andain. Ainsi, il est
préférable d’amener le carbone sous forme de paille, qui a un effet structurant, que sous forme de
sciure par exemple, qui va empêcher l’air de circuler suite au tassement. Le C/N peut être le même
dans les deux cas, mais le facteur limitant sera le manque d’oxygène dans les andains contenant la
sciure.
e. pH:
La gamme optimale de pH pour le compostage est celle qui conditionne la prolifération
optimale des microorganismes. Ainsi, le pH oriente les réactions du compostage en favorisant
certaines espèces de micro-organismes. En général, un pH compris entre 5,5 et 8,5 est optimal pour la
vie de la flore microbienne.
Un pH acide est propice au développement de bactéries et champignons en début du compostage, alors
qu’un pH basique est favorable au développement des actinomycètes et des bactéries alcalines.
La plupart des bactéries interviennent au cours du compostage, trouvent l’optimum de leur croissance
à des pH compris entre 6 et 8. Les champignons par contre tolèrent des pH situés entre 5 et 8,5
environ. A la fin du compostage, le pH tend vers la neutralité.
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Fig 10. Le compostage: Un équilibre entre l’air, l’eau, le carbone et l’azote (Joliet, 1994).
a. Phase mésophile
C’est la phase initiale du compostage, elle prend lieu dans les premières 24 à 48 heures . Les
matières premières sont envahies par les micro-organismes mésophiles indigènes (bactéries et
champignons essentiellement) absorbant les molécules simples (sucres simples, acides aminés,
alcools,…) et transformant une partie des polymères (protéines, acides nucléiques, amidons, pectines,
hémicellulose, cellulose, …).
Leur activité engendre une montée en température de 10-15°C à 30-40°C, un dégagement important de
CO2 (d’où la diminution du Rapport C/N) ainsi qu’une acidification du milieu. La dégradation de la
cellulose durant cette phase est responsable de plus de 75 % de la perte de poids sec.
Au cours de cette phase, des colonies microbiennes aérobies se développent et dégradent par voie
enzymatique les matières organiques facilement biodégradables. Les réactions de dégradation étant
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exothermiques, elles provoquent une montée en température de la matière en compostage. L’objectif
de cette phase est d’atteindre le plutôt possible une température de 40°C.
b. Phase thermophile
Elle est atteinte au centre du tas, à des températures élevées (de l’ordre de 60 à 70°C) pour les
composts agricoles), auxquelles ne résistent que des microorganismes thermo- tolérants ou
thermophiles (arrêt de l’activité des champignons, développement des actinomycètes et des bactéries
thermophiles). L’énergie calorifique produite par les réactions d’oxydation est la cause de l’élévation
de la température.
L’augmentation de température provoque d’une part une auto-stérilisation de la matière avec la
neutralisation des germes pathogènes et d’autre part un assèchement du compost lié à l’évaporation de
l’eau.
Les pertes en azote minéralisé sous forme ammoniacale (NH 4+), qui peut être volatilisé sous forme
d’ammoniac (NH3) dans certaines conditions, ainsi que l’évaporation d’eau, sont plus importante au
cours de cette phase.
La libération de CO2 peut entrainer à la fin des phases thermophiles jusqu’à 50% de perte en poids sec.
Les hautes températures, caractérisant la phase thermophile, ne concerne que le centre du tas.
Les matières présentes en bordure de tas doivent être reprises par un ou deux retournements. Après un
retournement, on observe la succession des 3 phases (mésophile, thermophile, de refroidissement) ; les
températures atteintes en phase thermophile sont cependant de moins en moins élevées au fur et à
mesure des retournements.
Cette technique permet de s’assurer que tous les éléments du tas subissent les différentes phases du
compostage afin que le produit final soit homogène et entièrement assaini.
Cependant, selon le terrain et le réglage du retourneur d’andains la base du tas n’est pas toujours
correctement reprise.
c. Phase de refroidissement
C’est une phase intermédiaire entre la phase thermophile et la phase finale de maturation. Elle
prend fin avec retour à la température ambiante. Le milieu est colonisé de nouveau par des micro-
organismes mésophiles. Ils dégradent les polymères, comme la lignine, restés intacts en phase
thermophile et incorporent l’azote dans des molécules complexes.
d. Phase de maturation
Cette phase présente peu d’activité microbiologique (recolonisation par des champignons)
mais est adaptée à la colonisation par la macro-faune en particulier les lombrics lorsque ceux-ci sont
présents dans l’environnement du tas. Les matières organiques sont stabilisées et humifiées par rapport
aux matières premières mises à composter. Le pH s’équilibre vers la neutralité.
Les trois premières phases sont relativement rapides par rapport à la phase de maturation. Leur durée
ainsi que l’amplitude des variations dépendent toutefois des matériaux de départ et des conditions
techniques du déroulement du compostage. La durée de la phase de maturation est généralement
difficile à préciser, puisqu’elle varie selon les compositions des matières premières.
Il est toutefois possible de distinguer les composts des déchets ligno-cellulosiques (les fumiers) qui
peuvent être utilisés au bout de 6 semaines (phase de maturité très courte) et les compostages de
déchets ligneux (déchets verts) qui ne peuvent être utilisés, en générale, qu’au bout de 6 mois (phase
de maturité longue).
La tendance actuelle évolue vers un compostage court et une utilisation rapide pour éviter des
stockages longs qui augmentent les risques de recolonisation superficielle du tas par des graines
d’adventices et les pertes d’ions monovalents par lexiviation (K +, Na+, NO3-,…).
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Les différents types de déchets sont ceux des espaces verts, des gazons et des déchets ménagers après
triage.
Exemples de reliquats organiques : Grignons d’olives, paille, mauvaises herbes, bois de taille,
reliquats des cultures, reliquats des oasis, feuilles sèches, algues, sciures de bois , déchets de
l’industrie agro-alimentaire.
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b- Broyage
c- Mise en place des tas : Il faut que le lieu soit ombré et non exposé au soleil, près d’une
source d’eau et accessible.
d- Homogénéisation et Retournement : Le retournement peut être manuel ou bien
mécanique
e- Fermentation
70
60
50
40
30
20
10
0
Heating phase Cooling phase Maturing phase
Fig 12. Suivi de la température (50-65°C) et de l’humidité (50-75%): Arrosage et retournement lors de
la diminution de la température.
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Fig 14. Suivi de l’humidité
h- Tamisage
i- Stockage
20
Les bactéries et les champignons sont responsables de l’accroissement de température en phase
mésophile, alors que les actinomycètes interviennent davantage en phase thermophile. Les bactéries,
présentes dans les matières premières, dominent en quantité et en diversité.
Les champignons ont la possibilité de consommer les éléments non transformés par les bactéries (la
lignine); ils sont inactifs au-delà d’une température de 55°C et se trouvent donc principalement en
périphérie du tas ou en phases de basses températures.
Les actinomycètes s’attaquent aux structures très résistantes (cellulose, lignine). Il existe aussi des
champignons lignolytiques.
5% de l’activité du tas de compost est l’œuvre d’algues chlorophyliennes (dans les 10 premiers cm du
tas à pH neutre et humidité élevée) et de cyanophycées, fixatrices d’azote atmosphérique.
Les macro-organismes interviennent lorsque la température est inférieure à 40°C, c’est-à-dire
essentiellement pendant la phase de maturation. Il s’agit essentiellement de lombrics mais aussi de
nombreuses espèces d’insectes, acariens,…
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Fig 16.Evolution de la composition biochimique pendant le compostage en % de la matière organique
(Godden, 1995).
-L’azote organique est minéralisé sous forme ammoniacale (NH 4+), qui se trouve en général
rapidement incorporé dans la biomasse microbienne, avec en parallèle assimilation de
carbone. Cette dégradation a lieu durant la phase thermophile, d’où des risques de
volatilisation d’ammoniac au cours de cette phase.
Pendant le refroidissement, une partie est oxydée (nitrate: NO 3) par les bactéries nitrifiantes
dès que la température devient inférieure à 45°C. Une partie de l’azote va réagir avec des
sucres et autres composés carbonés pour se retrouver dans les composés humiques.
L’azote peut être perdu sous forme de N 2 si le tas renferme des zones anoxiques ou de
protoxyde d’azote même si les quantités sont faibles.
-Les phosphates, présents dans les déchets à composter ou ajoutés à faible dose avant ou en
cours de compostage, dont incorporés lors du processus à des molécules organiques ce qui
peut améliorer leur pouvoir fertilisant.
-Le potassium, le calcium, le magnésium, le soufre, … sont contenus en quantités
généralement suffisantes pour les besoins de la majorité des sols.
Concernant les pertes de K pendant le compostage, on observe de très fortes différences en
fonction du type de fumier. En effet, les pertes en K sont essentiellement dues au manque de
structure, c’est-à-dire de paille, des fumiers. Ce rapport paille/déjections s’exprime au travers
du rapport C/N. Pour des C/N de 35, les pertes en K sont pratiquement nulles.
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- Pendant le compostage, la matière organique est décomposée et redonnée sous forme
minérale au cycle de vie. La dégradation est très intense au début du processus. Elle se ralentit
lorsque les substances difficilement biodégradables sont à leur tour attaquées par les micro-
organismes.
Petits matériels
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Broyeurs
Broyeurs électriques
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Broyeurs thermiques
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26
Retourneurs
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Tractopelles
Tamiseurs
1-8-Cadre juridique
Loi n°96-41 du 10 juin 1996 relative aux déchets et au contrôle de leur gestion et de leur
élimination complétée par la loi n°2001-14 du 30 janvier 2001 portant simplification des
procédures administratives relatives aux autorisations délivrées par le Ministère de
l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire dans les domaines de sa compétence.
Arrêté du Ministre de l'Environnement et du développement durable du 17 janvier 2007
portant approbation du cahier des charges réglementant les conditions et les moyens
d'exercer des activités de collecte, transport, stockage et traitement des déchets non
dangereux.
Norme tunisienne sur les spécificités et la qualité du compost NT 10.44 (2013), élaborée par
l'Institut national de la normalisation et de la propriété industrielle.
Arrêté du ministre de l'agriculture du 28 février 2001, portant approbation du cahier des
charges type de la production végétale selon le mode biologique.
Article 26 (Nouveau): Loi 96-41 complété par la loi 2001-14 : Est soumise à un cahier des
charges approuvé par arrêté du ministre chargé de l'environnement, tout établissement ou
entreprise assurant une ou plusieurs des activités de collecte, de tri, de transport, de stockage,
de traitement, de valorisation et d'élimination des déchets à l'exception des déchets dangereux.
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A- Cahier de charges : Collecte, transport, stockage et traitement des DND :
Ce cahier des charges fixe notamment :
• les types et les quantités des déchets,
• les prescriptions techniques et les modalités de collecte, de transport, de tri, de
stockage, de traitement, de valorisation et d'élimination,
• les précautions devant être prises pour garantir les conditions de sécurité,
Ce cahier des charges fixe notamment :
• le site de collecte, de tri, de stockage et d'élimination,
• les mesures devant être prises pour assurer le respect des législations, des
réglementations et des normes en vigueur,
• les ressources humaines et matérielles disponibles.
Les chefs des établissements et des entreprises sus-indiqués s'engagent à appliquer les
dispositions du cahier des charges, et ce, après accomplissement, le cas échéant, des
procédures de l'approbation de l'étude d'impact conformément aux réglementations en vigueur,
et dans le cadre des plans visés à l'article 19 de la présente loi et après avis de la collectivité
locale concernée.
Cahier de charges n° I relatif aux modalités et aux conditions d’exercice des activités de
collecte et de transport des déchets non dangereux.
Cahier de charges n° II relatif aux modalités et aux conditions d’exercice des activités de
recyclage et de valorisation des déchets non dangereux.
Cahier de Charges n° III relatif aux modalités et aux conditions d’exercice des activités de
stockage et de traitement des déchets non dangereux.
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C.2. Analyses en routine
Tab 8. Les analyses en routine en fonction de la capacité de production
30
Tab 11. Valeurs limites en agents pathogènes sur produit brut
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2- Marquage facultatif
1) Le mode d’obtention dont le type de transformation et le traitement le cas échéant .
2) Des matières premières représentant moins de 5 % en masse sur le produit brut, avec la
mention «moins de 5 %».
3) La composition granulométrique, exprimée en pourcentage de matière sèche (expression
en % de produit passant au tamis à la maille de x mm suivant la maille du tamis
caractérisant 80 % du produit sec).
4) Les teneurs de P2O5 et K2O Total, pour des teneurs inférieures à 0,5 %.
5) Les résultats des tests sur le fractionnement biochimique de la matière organique et sur la
minéralisation potentielle du C et du N.
6) La classification agronomique du produit.
7) La masse volumique.
Article 9:
La fertilité et l’activité biologique du sol doivent être maintenues ou augmentées par:
2) L’incorporation dans le sol des matières organiques végétales et animales:
-compostées et provenant d’exploitations d’élevages intensifs.
-non compostées et provenant d’exploitations d’élevage biologique.
Article 10:
Pour l’activation du compost, on peut utiliser les préparations suivantes:
-préparations à base de micro-organismes ou de végétaux.
-préparations biodynamiques de poudre de roche, de fumier de ferme ou de végétaux.
32
1-9-Création d’un projet de production de compost
Les composantes d’un projet de production de compost sont:
-Construction d’un parc.
-Construction d’un espace couvert.
-Aplatir la terre ou bien la cimenter.
-Construction d’un bassin d’eau.
-Equipements et matériels de transport des déchets organiques.
-Matériels de taille des arbres.
-Broyeur.
-Retourneur.
-Tamiseur.
-Ensacheur.
-Balance.
-Matériels manuels: Brouette, tuyau, pelle, thermomètre (ou bien hygro-thermomètre),
fourchette, …
-Sacs plastiques.
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Dans une unité de production de compost, on doit avoir:
-Un espace de réception des déchets organiques (quantité, types).
-Un espace de tri des déchets ménagers.
-Un local pour l’administration (procédures administratives).
-Parc pour les équipements et les matériels.
-Un espace pour le broyage des déchets.
-Un espace pour la fermentation des déchets organiques.
-Un espace de maturation du compost.
-Un espace de tamisage et de stockage.
-Un bassin d’eau.
Les dimensions des différents espaces dépendent de la quantité reçue, de méthode du compostage, de
matériels et équipements acquis, type du compost et sa commercialisation.
Quelle que soit la taille de la plate-forme, le type de déchet traité et les différentes techniques mises en
œuvre, la succession des étapes suivantes est commune à toutes les installations.
a- La réception :
C’est une étape importante de contrôle de la qualité des déchets entrants sur la plate-forme, qui
permet un dernier tri avant le broyage et la mise en andains et pour l’organisation de la traçabilité
(prélèvement d’échantillons, pour les boues notamment, qui seront conservés jusqu’à l’utilisation du
lot de compost correspondant).
b- Le broyage :
Il est quasiment obligatoire lorsque des déchets ligneux sont utilisés. La plupart des broyeurs
utilisés sur les plates-formes industrielles sont des broyeurs à marteaux, qui éclatent et déchiquètent
les morceaux de bois dans le sens de leur longueur, ce qui offre une surface plus importante aux
micro-organismes responsables du compostage que lorsqu’ils sont broyés avec des broyeurs à
couteaux. Ces derniers découpent les morceaux de bois en tronçons, qui sont alors plutôt destinés à
faire des plaquettes pour le chauffage.
Les petits modèles de broyeurs pour particuliers (vendus en jardineries) sont généralement des
broyeurs à couteaux, qui fabriquent un broyat fin, bien adapté au compostage de petits volumes.
c- La fermentation :
Elle correspond à la phase de montée en température, avec dégradation poussée des molécules
labiles et de la cellulose. Ce sont surtout les bactéries qui sont actives au cours de cette phase. La
moitié du carbone présent au départ dans les matières organiques est dissipé dans l’atmosphère sous
forme de CO2. La durée de cette phase est de l’ordre de quelques semaines.
d- La maturation :
La durée de cette phase est de quelques mois. En pratique, les durées de maturation ont parfois
tendance à être insuffisantes sur les plates-formes, soit pour des raisons de place (les plates-formes les
plus anciennes avaient souvent été sous-dimensionnées), soit pour récupérer du structurant par
criblage, la concurrence avec la filière bois énergie étant de plus en plus vive.
e- Le criblage :
Il consiste à tamiser le compost en fin de maturation pour d’une part pouvoir commercialiser
un compost plus adapté aux besoins agronomiques et d’autre part récupérer le refus qui sera réutilisé
pour un nouveau lot de compost. Le criblage permet également d’ôter les quelques indésirables
(ferrailles, plastiques) qui auraient échappé à la vigilance du tri au moment de la réception des déchets.
f- Le stockage :
Le mieux est de le réaliser sous hangar, ou sous bâche, car les intempéries peuvent faire perdre
de la valeur au compost produit (dessèchement ou au contraire humidité trop forte, pertes possibles de
potassium par lessivage, ensemencement de graines de mauvaises herbes apportées par le vent, …
etc.).
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Fig 19. Exemples de plate-forme de compostage
1-10-Intérêts du compostage
a- Réduction des volumes
La réduction des volumes est de l’ordre de moitié pour le fumier ou les déchets verts. Elle est
due aux pertes de carbone et d’eau, suivies de tassements, qui ont lieu pendant le compostage. Cette
réduction des volumes permet une réduction des stocks de fumier à épandre, dans un délai
relativement court puisqu’en six semaines en moyenne ces stocks sont diminués de moitié. Notons que
l’économie de temps réalisée grâce à la diminution des volumes à épandre couvre en général le temps
nécessaire à la fabrication du compost.
35
Les analyses bactériologiques montrent que le compostage est à l’origine de la disparition de la
population d’Escherichia coli, la destruction de la population d’Entérocoques, la destruction partielle
des anaérobies sulfito-réducteurs (Clostridium) et la destruction totale des Salmonelles.
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Tab. 14. Impact du compost sur le nombre des micro-organismes (UFC/g du sol)
37
2- La méthanisation
C’est un procédé à la fois ancien et nouveau. Ancien car le phénomène naturel de fermentation en gaz
inflammable dans les marais a été identifié par VOLTA en 1776. Nouveau car la mise en œuvre
industrielle de cette biotransformation remonte aux années 1950, pour la digestion de boues, et au
début des années 1990 pour les déchets.
38
dans l’épandage. C’est une alternative utilisée plus souvent dans des pays avec une densité animale
élevée.
e- La biomasse
La culture de certaines «cultures énergétiques» avec le seul objectif de produire l’énergie,
devient de plus en plus une alternative énergétique pour certains pays.
d- L’infrastructure technique
Un réacteur isolé et étanche au gaz, ainsi qu’une infrastructure pour l’utilisation du
gaz sont nécessaire pour la méthanisation. Une telle infrastructure demande en général une
infrastructure technique plus importante qu’une installation de compostage aérobie. Par contre, la
place nécessaire pour la décomposition anaérobie est moins importante.
a- L’hydrolyse
L’hydrolyse est la première étape de la digestion anaérobie. Au cours de celle-ci, les
molécules complexes sont transformées en molécules plus simples, de type monomère. Les
polysaccharides (cellulose, hémicellulose) sont ainsi découpés en sucres simples comme le glucose,
les protéines en acides aminés et les lipides en acides gras.
Les micro-organismes impliqués dans l’étape d’hydrolyse sont des bactéries à métabolisme anaérobie
strict ou facultatif. La présence d’enzymes extra-cellulaires telles que les cellulases, xylanases,
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amylases ou lipases permet de faciliter la décomposition des matières complexes, et d’accélérer cette
étape. Dans la grande majorité des modèles cinétiques existants, l’étape d’hydrolyse est l’étape
limitante de la digestion anaérobie.
b- L’acidogenèse
Cette étape permet de transformer les monomères produits pendant l’hydrolyse en acides
gras volatils (AGV) (acétate, propionate, butyrate,…), en alcool (éthanol), en hydrogène et en dioxyde
de carbone. Elle est réalisée par des bactéries anaérobies facultatives. Cette biomasse est la même que
pour l’étape d’hydrolyse.
L’acidogenèse est un mécanisme intracellulaire qui nécessite que les molécules pénètrent
dans la membrane des bactéries. Son rendement énergétique étant élevé, cette réaction reste possible à
des concentrations en produits (AGV, alcool,…) élevées, soit à des pH faibles.
En cas de surcharge organique, l’acidogenèse peut provoquer l’inhibition totale ou partielle de la
digestion anaérobie. En effet, la cinétique de l’acidogenèse étant beaucoup plus élevée que celles des
autres étapes, elle peut provoquer une accumulation d’acides gras volatils (AGV), et par suite, une
diminution du pH défavorable à la croissance des microorganismes méthanogènes.
Ceci peut être évité à condition qu’une communauté microbienne adaptée soit présente lors du
démarrage de la digestion anaérobie.
c- L’acétogenèse
Cette étape intracellulaire regroupe l’ensemble des réactions conduisant à la production
d’acétate. Deux groupes de bactéries dites acétogènes sont impliqués lors de cette étape. Le premier
groupe impliqué est constitué des bactéries acétogènes productrices obligées d’hydrogène (OPHA :
Obligate Hydrogen Producing Acetogens).
La thermodynamique de l’acétogenèse ne permet pas une consommation spontanée des AGV (ΔG 0 >
0) à moins de réduire la pression partielle de l’hydrogène dans le milieu réactionnel, c’est-à-dire de
consommer instantanément l’hydrogène produit. Cette voie métabolique n’est donc possible qu’en
présence de microorganismes consommateurs d’hydrogène, comme les méthanogènes.
Le deuxième groupe de bactéries acétogènes est constitué des bactéries dites homoacétogènes. Elles
produisent l’acétate à partir de substrats carbonés ou de dioxyde de carbone et d’hydrogène. En
consommant l’hydrogène présent dans le milieu réactionnel, elles participent au maintien des
conditions optimales de fonctionnement des OPHA.
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d- La méthanogenèse
Les micro-organismes impliqués dans cette dernière étape ont un métabolisme anaérobie
strict et appartiennent au domaine des Archaea. Elles permettent la production de méthane à partir des
produits des étapes précédentes selon deux voies métaboliques principales : la méthanogenèse
hydrogénophile et la méthanogenèse acétoclastique.
Les méthanogènes hydrogénophiles produisent du méthane à partir de dioxyde de carbone et
d’hydrogène, participant également au maintien d’une faible pression en hydrogène pour le
développement des bactéries acétogènes.
Les méthanogènes acétoclastes utilisent de l’acide acétique, du méthanol et des méthylamines pour
fabriquer du méthane. Dans un digesteur, 60% à 70% de la production de méthane provient des
méthanogènes acétoclastes.
a- La température
Plusieurs gammes de températures permettent la mise en œuvre du processus de digestion
anaérobie. Dans les conditions psychrophiles, le milieu réactionnel est maintenu à des températures
comprises entre 10 et 20°C Historiquement, ce procédé était très utilisé dans les années 1980 lorsque
le biogaz servait pour le chauffage.
Entre 20 et 45°C, on parle de digestion anaérobie mésophile qui est la plus employée de nos jours et en
particulier par les unités de méthanisation à la ferme. Généralement équipées de co-génératrices, ces
unités utilisent la chaleur produite sur site pour maintenir les digesteurs à une température comprise
entre 35 et 40°C. Au-delà de 45°C et jusqu’à 65°C, la digestion est dite thermophile. Ce type de
procédé nécessite plus d’énergie pour le maintien des conditions de température, mais présente des
avantages sanitaires, permettant l’élimination d’un plus grand nombre de germes pathogènes que les
réacteurs mésophiles et psychrophiles.
Les conditions mésophiles et thermophiles sont équivalentes en terme de rendement de méthane
produit sur une grande variété de substrats. En conditions psychrophiles en revanche, les rendements
rapportés sont plus faibles : 30% en moins pour les fumiers de bovins et 22% en moins pour les boues
de station d’épuration. Travailler en conditions thermophiles permet d’augmenter les cinétiques de
production de méthane par rapport aux conditions psychrophiles et mésophiles. Ainsi, le temps de
séjour des solides peut être raccourci et le volume de digesteur diminué. Ces conditions permettent
également de favoriser l’étape d’hydrolyse qui peut toutefois être à l’origine d’une accumulation
d’AGV (Acide Gras Volatils) et inhiber le système s’il n’est pas bien contrôlé.
b- Le pH
A chaque étape de la digestion anaérobie correspond un pH optimal de fonctionnement pour les
microorganismes impliqués. Les étapes d’hydrolyse et d’acidogenèse montrent de meilleures
performances à des pH compris entre 5,5 et 6,5. L’acétogenèse a un pH de fonctionnement alcalin
compris entre 8 et 11 et avec une production maximale d’acétate à pH 8.
La dernière étape (la méthanogenèse) trouve son optimum autour de la neutralité. Le pH optimal de la
méthanisation se situe entre 6,5 et 8,5.
Ces valeurs de pH sont à mettre en relation avec la présence de certains composés chimiques
potentiellement inhibiteurs. Un pH alcalin par exemple favorisera la formation d’ammoniac sous
forme de NH3, qui est l’un des principaux composés inhibiteurs de la digestion anaérobie).
A l’inverse, les pH faibles conduisent à la formation de sulfure d’hydrogène (H 2S), également
inhibiteur de la réaction.
c- L’alacalinité
L’alcalinité d’un réacteur, souvent assimilée à son pouvoir tampon, renseigne sur sa
capacité à maintenir un pH stable dans le milieu réactionnel au cours de la digestion anaérobie. La
force du pouvoir tampon est principalement liée à la présence du couple bicarbonate / dioxyde de
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carbone. D’autres ions peuvent toutefois participer au pouvoir tampon, comme l’ammonium.
L’alcalinité dépend aussi du ratio substrat/biomasse introduit dans les réacteurs.
Comme pour le pH, la force du pouvoir tampon doit être judicieusement choisie. Les réacteurs avec un
pouvoir tampon élevé (entre 17,2 et 19,8 gCaCO3.L -1) supportent un taux de charge organique élevé
mais peuvent être sujets à une inhibition par l’azote ammoniacal. A l’inverse, les réacteurs avec un
pouvoir tampon plus faible (entre 1,5 et 2,0 gCaCO3.L -1) ont vu leur quantité d’AGV augmenter et
leur pH chuter jusqu’à l’inhibition du système.
Les micro-organismes de la digestion anaérobie utilisent la matière organique comme
source de carbone et d’énergie mais ont cependant besoin d’autres éléments pour se développer. Ceux-
ci sont des macroéléments, comme l’azote et le phosphore, et des microéléments, comme le fer, le
nickel, le zinc, le magnésium, le calcium, le sodium et le cobalt.
d- Les co-facteurs
Les études actuelles ne permettent pas de donner avec précision les besoins des
microorganismes concernant ces éléments, mais une carence peut causer un dysfonctionnement de la
digestion.
b- L’ammoniac
Lors de la digestion anaérobie, l’ammoniac (NH 3) est principalement produit par
dégradation de la matière organique azotée, comme les protéines ou l’urée. Pour des pH inférieurs à
9,2, on le trouve majoritairement sous sa forme ionisée, l’ammonium (NH 4+). La membrane des
microorganismes étant perméable au NH 3, cette forme est la plus inhibitrice, agissant directement sur
le pH intracellulaire et sur certaines réactions enzymatiques.
Entre 1,7 et 14 g.L-1 d’ammoniac, le volume de méthane produit diminue de 50% selon le substrat et
les conditions de dégradation imposées. Une augmentation de la température, par exemple, augmente
la toxicité de l’ammoniac. Pourtant, l’ammoniac est également un nutriment indispensable au
développement des microorganismes. Pour des concentrations inférieures à 0,2 – 0,5 g.L -1 , le manque
d’ammoniac est responsable des faibles performances de la digestion.
Les microorganismes méthanogènes ont été identifiés comme étant les plus sensibles à l’inhibition par
l’ammoniac. Cette inhibition empêche la consommation d’AGV, et en particulier de l’acétate, pouvant
conduire à leur accumulation, accompagnée d’une baisse de pH.
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c- Le Sulfure d’hydrogène
Le sulfure d’hydrogène (H2S) est la forme protonée de l’ion sulfure (S2-), lui-même produit
à partir des formes oxydées du soufre (sulfate (SO 42-), sulfure (SO32-) ou thiosulfate (S2O32-)) lors de la
digestion anaérobie. Ce gaz soluble dans l’eau, à l’odeur caractéristique «d’œuf pourri», est mortel
pour l’homme à des concentrations supérieures à 700 ppm dans l’atmosphère.
Lors de la dégradation de matière organique, la réduction des formes oxydées du soufre est réalisée
par des bactéries sulfato-réductrices (BSR). Les BSR participent également à la dégradation des AGV,
de l’éthanol et de l’hydrogène, entrant ainsi en compétition avec les acétogènes microorganismes et
méthanogènes.
Cette compétition peut entrainer une pénurie d’intermédiaires réactionnels et un dysfonctionnement de
la chaine trophique, allant jusqu’à l’arrêt de production de méthane.
b- Mésophile / thermophile
La température influence principalement les vitesses de réaction au sens large, qu’elles
soient chimiques ou biologiques : nous trouvons ainsi des procédés mésophiles (35°C) et
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thermophiles. La température améliore la vitesse de dégradation et de formation de méthane (mais pas
la quantité de méthane produit). Ainsi, les méthaniseurs pour la digestion de la fraction fermentescible
des ordures ménagères fonctionnent à des charges plus faibles et des temps de séjours plus longs en
mésophile qu’en thermophile. La conduite d’un réacteur thermophile permet une meilleure
hygiénisation vis-à-vis de certains germes pathogènes. Enfin, la digestion thermophile améliore la
fluidité des lipides (graisses). Cependant, elle est également réputée plus fragile face aux inhibiteurs,
notamment l’azote ammoniacal.
a- Le biogaz
Le biogaz est principalement constitué de méthane combustible et de gaz carbonique inerte.
D’autres gaz peuvent venir s’ajouter de façon minoritaire dans la composition du biogaz : hydrogène,
sulfure d’hydrogène (H2S). La teneur de ces gaz dépend étroitement du déchet traité et du degré
d’avancement de la méthanisation.
Le pouvoir calorifique d’un combustible est la quantité de chaleur dégagée par la combustion
complète de l’unité de quantité de combustible. Le PCI est le pouvoir calorifique inférieur lorsque
l’eau produite par cette combustion reste à l’état de vapeur. Le PCI du méthane à 0°C à pression
atmosphérique est de 9,94 kWh/m3.
Pour le biogaz, le PCI sera proportionnel à sa teneur en méthane (par exemple, pour un biogaz
contenant 70% de méthane, le PCI sera de 9,94 x 0,7 = 6,96 kWh/m 3).
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Tab 18. Composition d’un biogaz.
b- Le digestat
Le résidu solide non digéré (ou digestat) est constitué de la fraction peu ou difficilement
biodégradable du déchet entrant. Dans le cas de résidus organiques, la méthanisation est analogue du
point de vue des transformations biochimiques à ce qui se passe lors de la phase de fermentation en
compostage.
Le digestat peut ainsi être post-composté et aura, après maturation, des propriétés agronomiques
analogues à celle d’un compost qui aurait été élaboré avec les mêmes produits initiaux.
Dans le cas des ordures ménagères résiduelles, qui contiennent une teneur importante en plastiques et
en métaux, la valorisation agronomique est plus problématique.
En fonction du procédé de méthanisation choisi, du type de maturation prévu et des possibilités locales
de traitements des effluents, il est possible de déshydrater le digestat pour générer une fraction liquide
(jus) qui pourront en partie être re-circulés ou qui devront être traités avant rejet au milieu naturel et
une fraction solide (gâteau) qui sera envoyé en post-compostage.
*Respect du cycle de vie des matières méthanisées : Pendant sa croissance, la biomasse puise des
ressources dans le sol et capte du CO 2. Après méthanisation, la matière est retournée au sol qu’elle
enrichit, limitant ainsi l’usage d’engrais chimiques
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*Production d’énergie renouvelable à l’échelle locale : L’énergie produite à partir du biogaz est une
énergie renouvelable car le méthane n’est pas d’origine fossile comme dans le gaz naturel par
exemple, mais produit à partir de déchets organiques. Plus important encore, il s’agit d’une énergie
produite localement.
*Création d’emplois locaux non délocalisables (lors de la conception et construction de sites, puis
pour le transport, fonctionnement et maintenance).
*Diversification de revenus pour les exploitations agricoles, et réduction des coûts d’intrants (engrais,
phytosanitaires, énergie);
Comme règlement de base ciblant l’ensemble des agriculteurs bio de l’Union européenne
fournit quelques critères indirects relatifs à la production de biogaz sur les fermes bio, en imposant
l’obligation de minimiser l’utilisation de ressources non renouvelables et en répertoriant les substances
autorisées comme engrais sur les fermes bio.
Les règles relatives aux engrais et aux intrants agricoles exposées dans les règlements (CE)
n°834/2007 et 889/2008 doivent être respectées.
-L’utilisation du digestat comme engrais : La fertilité durable des sols constituant l’un
des objectifs de l’agriculture biologique, le digestat devrait avant tout être utilisé sur la ferme. Dans
l’hypothèse où le substrat proviendrait de l’extérieur, cette règle pourra être altérée en conséquence.
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Les législations de l’UE et nationales (telles que la directive sur le lisier, les règles en matière
d’hygiène, la directive sur les nitrates) s’appliquent.
-Efficacité énergétique et gaz à effet de serre : Les émissions de méthane doivent être
évitées (et maintenues bien en deçà des 5 %) grâce au recours à des cuves hermétiques et à des
installations de stockage couvertes. L’efficacité énergétique doit être optimisée, en utilisant par
exemple la chaleur résiduelle.
Tab.19. Aperçu des secteurs de l’agriculture et du biogaz dans quelques pays européens.
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