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Mohamed TARQI
2 Espaces euclidiens 6
2.1 Existence de bases orthonormales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2 Projecteurs orthogonaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.3 Formes linéaires et hyperplans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
•••••••••••
Dans ce chapitre E est un espace vectoriel réel.
1
C HAPITRE 23 I NTÉGRALE GÉNÉRALISÉE
Remarque : Cette définition s’énonce en disant que f est une forme bilinéaire symétrique définie posi-
tive.
Notation : Au lieu de noter f (x, y), on note souvent le produit scalaire de x et y par (x|y), ou x.y ou
< x| >. En géométrie élémentaire on note →−x .→
−
y.
Proposition 1.1 (Inégalité de C AUCHY -S CHWARTZ) Soit (|) un produit scalaire sur E. Alors ∀x, y ∈
E, on a :
(x|y)2 ≤ (x|x)(y|y).
De plus il y a égalité si, et seulement si, x et y sont liés.
Exemples :
n
xi yi , définie sur Rn × Rn est un produit scalaire, c’est le produit
P
1. L’application (.|.) : (x, y) −→
k=0
scalaire canonique de Rn . L’inégalité de Cauchy-Schwartz s’écrit :
n
!2 n
! n
!
X X X
xk y k ≤ x2k yk2
k=0 k=0 k=0
1
S((x, y, z), (x0 , y 0 , z 0 )) = xx0 + yy 0 + zz 0 + (xy 0 + xz 0 + yx0 + yz 0 + zx0 + zy 0 )
2
est un produit scalaire.
Démonstration :
1. ∀x ∈ E, kxk = (x|x) ≥ 0 et puisque (.|.) est définie,
kxk = 0 ⇐⇒ (x|x) = 0 ⇐⇒ x = 0.
Remarques :
1. L’inégalité de Cauchy-Schwartz s’écrit donc :
∀x, y ∈ E, |(x|y)| ≤ kxkkyk.
Théorème et définition 1.2 Soit (.|.) un produit scalaire sur E et soit x −→ kxk la norme associée.
L’application d : E × E −→ R définie par d(x, y) = kx − yk vérifie les propriétés suivantes :
• d(x, y) ≥ 0 et d(x, y) = 0 ⇐⇒ x = y.
• ∀x, y ∈ E, d(x, y) = d(y, x).
• ∀x, y, z ∈ E, d(x, z) ≤ d(x, y) + d(y, z). ( Inégalité triangulaire ).
Proposition 1.2 ( Identité du parallélogramme ) Soit (.|.) un produit scalaire et k.k la norme associée.
Alors on a :
∀(x, y) ∈ E 2 , kx + yk2 + kx − yk2 = 2(kxk2 + kyk2 ).
en particulier : (
kx + yk2 = kxk2 + 2(x|y) + kyk2
kx − yk2 = kxk2 − 2(x|y) + kyk2
Par addition de ces deux équation, on obtient : kx + yk2 + kx − yk2 = 2(kxk2 + kyk2 ) u
t
→
−
x
Remarque : On aussi les égalités qui permettent d’exprimer le produit scalaire en fonction de la norme :
1 1
(x, y) = (kx + yk2 − (kxk2 − kyk2 ) = (kx + yk2 + kx − yk2 ).
2 4
(x|y)
−1 ≤ ≤ 1,
kxkkyk
(x|y)
cos θ = .
kxkkyk
Ce nombre θ, par définition, est l’angle non orienté des deux vecteurs x et y.
Remarques :
x −x
1. Si x 6= 0, les vecteurs kxk et kxk sont unitaires.
2. Le seul vecteur qu’et orthogonal à lui même est le vecteur nul.
3. L’orthogonalité entre les vecteurs de E est une relation symétrique.
Définition 1.3 On dit que la famille (xi )i∈I de vecteurs de E est orthogonale si les vecteurs xi sont orthogonaux
deux à deux. Si de plus ils sont unitaires, alors la famille est dite orthonormée.
Définition 1.4 Soit B = (e1 , e2 , ..., en ) une base de E. Si c’est une famille orthonormée, on dit que B est une base
orthonormée, en abrégé B.O.N .
Remarques :
1. La base (e1 , e2 , ..., en ) est orthonormale si, et seulement si,
Proposition 1.3 Si une famille (xi )i∈I est orthogonale et formée de vecteurs non nuls, alors cette
famille est libre.
Démonstration : Soit xi1 , xi2 , ..., xin une famille finie de (xi )i ∈I et λ1 , λ2 , ..., λn des scalaires tels que
Pn n
P
λj xij = 0, alors ∀k ∈ [1, n], (xik | λj xij ) = λk (xik |xik ) = 0, puisque xik 6= 0 alors λk = 0. Donc la
j=0 j=0
famille est libre.
En particulier toute famille orthonormée est libre. u
t
Démonstration :
p
X Xp p
X
2
k xi k = ( xk | xk )
i=1 k=1 k=1
p
X X
= kxk k2 + (xi |xj
k=1 i6=j
Xp
= kxk k2 .
k=1
u
t
Remarques :
1. Dans le cas où p = 2, il y a équivalence entre (x|y) = 0 et kx + yk2 = kxk2 + kyk2 . En effet, on a
pour tout x et y de E, kx + yk2 = kxk2 + kyk2 + 2(x|y).
−−
→ −→
2. Dans le plan euclidien le triangle ABC est rectangle en A si, et seulement si, kABk2 + kACk2 =
−−→
kBCk2 .
n
Démonstration :
P
Soit x = λk ek un vecteur exprimé dans la base B, alors, ∀j ∈ [1, n],
k=1
Xn n
X
(x|ej ) = ( λk ek |ej ) = λk (ek |ej ) = λj (ej |ej ) = λj .
k=1 k=1
u
t
Remarques :
1. On a E ⊥ = {0} et {0}⊥ = E.
2. A⊥ est toujours un sous-espace vectoriel de E, même si A n’est pas un sous-espace, en effet, soient
x, y ∈ A⊥ et λ, µ ∈ R, alors
donc λx + µy ∈ A⊥ .
2 Espaces euclidiens
Soit E un espace vectoriel réel muni d’un produit scalaire (.|.).
Définition 2.1 1. Un R−espace vectoriel E muni d’un produit scalaire est dit préhilbertien.
2. Un espace euclidien est une espace préhilbertien réel de dimension finie.
Remarque : Si E est un espace vectoriel euclidien, alors tout sous-espace vectoriel de E est espace
vectoriel euclidien, pour la restriction du produit scalaire.
Démonstration : Soit B = (f1 , f2 , ..., fn ) une base de E, nous cherchons une base B 0 = (e1 , e2 , ..., en )
une base orthonormée de E.
Soit e1 = kff11 k . On sait que le vecteur f2 s’écrit de façon unique sous forme f2 = αf1 + f20 , f1 et f20
orthogonaux. f20 n’est pas nul, sinon on aurait f2 = αf1 et les vecteurs f1 et f2 ne seraient pas libre. On
choisit alors le vecteur e2 défini par :
f0
e2 = 20 .
kf2 k
Les vecteurs e1 et e2 sont orthogonaux, puisque
0
f20
f1
(e1 |e2 ) = | = 0.
kf10 k kf20 k
On a bien Vect(e1 ) = Vect(f1 ) et Vect(e1 , e2 ) = Vect(f1 , f2 ).
La démonstration du théorème se poursuit par récurrence. Supposons construits, pour 1 ≤ k ≤ n, des
vecteurs e1 , e2 , ..., ek qui engendrent le même sous-espace vectoriel que les vecteurs f1 , f2 , ..., fk .
On cherche des nombres réels β1 , β2 , ..., βk tels que le vecteur :
fk0 = fk+1 + β1 e1 + β2 e2 + ... + βk ek
soit orthogonal aux vecteurs e1 , e2 , ..., ek . Les réels β1 , β2 , ..., βk doivent vérifier les relations :
0
(fk+1 |ei ) = 0, ∀i = 1, 2, ..., k.
Ces relations fournissent les coefficients βi cherchées. Le vecteur fk+1 0 n’est nul, sinon fk+1 ∈ Vect(e1 , e2 , ..., ek ) =
Vect(f1 , f2 , ..., fk ), ce qui contraire au fait que (fi ) soit une base.
on choisit alors
f0
ek+1 = k+1 0 ,
kfk+1 k
c’est un vecteur orthogonal aux vecteurs e1 , e2 , ..., ek . En outre,
Vect(e1 , e2 , ..., ek+1 ) = Vect(f1 , f2 , ..., fk+1 )
Ainsi, par récurrence, on a construit la base (ei ) orthonormée. u
t
Corollaire 2.1 Soit F un sou-espace vectoriel d’un espace vectoriel euclidien E, F ⊥ le sous-
espace orthogonal de F . Alors E = F ⊕ F ⊥ .
Remarques :
1. par construction la matrice de passage de la base (fi ) à la base (ei ) est triangulaire supérieure à
coefficients diagonaux strictement positifs ;
2. Soit (f1 , f2 , ..., fp ) une famille orthonormale non génératrice de E ; on peut la compléter en une
B.O.N (e1 , e2 , ..., ep , ep+1 , ..., en ).
g2 = e2 − λf1
On a (f1 |f2 ) = (f1 |e2 ) − λ, donc il suffit de prendre λ = (f1 |e2 ) = 12 , ce qui donne g2 = ( −1
2 , 1, 0), donc
−1 √2
f2 = ( √ 3
, 3
, 0).
◦ Cherchons g3 orthogonal à f1 et f2 de la forme de la forme
g3 = e3 − λf1 − µf2 .
1 1
Il suffit de prendre λ = (f1 |e3 ) = 2 et µ = (f2 |e3 ) = √
2 3
, ce qui donne g3 = ( −1 −1
3 , 3 , 1) et f3 =
√1 (−1, −1, 3).
6
Soit BF = (e1 , e2 , ..., ep ) une base orthonormée de F , alors ∀x ∈ E, pF (x) ∈ F , donc il existe des scalaires
p
P
λ1 , λ2 , ..., λp tels que : pF (x) = λi ei .
i=1
D’autre part ∀k ∈ [1, p], λk = (ek |pF (x)) = (ek |y) = (ek |x), avec x = y + z, x ∈ F, z ∈ F ⊥ . On déduit donc
p
X
pF (x) = (x|ei )ei .
i=1
Proposition 2.1 Soit p une projection vectorielle sur l’espace euclidien E. Les conditions sui-
vantes sont équivalentes :
1. La projection p est une projection orthogonale.
2. Pour tous vecteurs x et y de E, on a l’égalité :
(p(x)|y) = (x|p(y)).
Démonstration :
1. 1. =⇒ 2. On suppose que p est un projecteur orthogonal, c’est-à-dire p2 = p et ker p = (Im p)⊥ .
soit (x, y) ∈ E 2 , on a :
n
P n
P
5. 4. =⇒ 1. Soit B = (e1 , e2 , ..., en ) une base orthonormée de E. Alors ∀x = xi ei , ∀y = yj ej , on
i=1 j=1
a:
Xn n
X
(x|p(y)) = xi ei | yj p(ej )
i=1 j=1
Xn n
X n
X
= xi ei | yj akj ek
i=1 j=1 k=1
n X n
!
X X
= xi y j ei | akj ek
i=1 i=1 k=1
Xn X
= xi yj aij = (p(x)|y).
i=1 i=1
u
t
Démonstration :
→
−
x
Théorème 2.2 (de la représentation ) l’application a −→ ϕa est un isomorphisme de E sur son dual
E∗.
Démonstration : ∀ ∈ E, l’application x 7−→ ϕa (x) est bien un forme linéaire, donc ϕa ∈ E ∗ et par
conséquent l’application a 7−→ ϕa est bien définie.
L’application a 7−→ ϕa est injective, en effet,
dim E ∗ = dim E implique a 7−→ ϕa est surjective, donc ∀l ∈ E ∗ , il existe un seul élément de E tel que
l = ϕa .
Autrement dit : Toute forme linéaire l d’un espace vectoriel euclidien s’écrit d’une manière unique sous
la forme l(x) = (x|a), ∀x ∈ E. u
t
C’est-à-dire det P > 0 avec P la matrice de passage B à B 0 . Orienter l’espace E c’est, une base étant
fixé, convenir que les bases qui ont même orientation sont les bases directes, et les autres sont les bases
indirectes.
Définition 3.2 Le produit mixte sur E est le déterminant dans toute base orthonormale directe, on note [x1 , x2 , ..., xn ]
le produit mixte de (x1 , x2 ..., xn ) ∈ E n .
∀z ∈ E, [x, y, z] = (w|z)
Démonstration : L’application z 7−→ [x, y, z] est une forme linéaire sur, donc il existe, d’après le théo-
rème de représentation, un unique vecteur w tel que
∀z ∈ E, [x, y, z] = (w|z).
u
t
Propriétés :
1. On pour tous x, y, z ∈ E : [x, y, z] = ((x ∧ y)|z), [x, y, z] = [y, z, x] = ((y ∧ z)|x), [x, y, z] = [z, y, x] =
((z ∧ y)|x).
2. Si (i, j, k) est une base orthonormée directe de E, alors : i ∧ j = k, j ∧ k = i et k ∧ i = j.
Proposition 3.1 L’application (x, y) 7−→ x ∧ y est une forme bilinéaire alternée.
Démonstration : Soient α ∈ R, x, y, y 0 ∈ E.
– ∀z ∈ E, ((y ∧x)|z) = [y, x, z] = −[x, y, z] = −((x∧y)|z), d’où par unicité de x∧y, on a : x∧y = −(y ∧x).
– ∀z ∈ E,
Corollaire 3.1 Si {x, y} est libre, alors {x, y, x ∧ y} est une base directe de E.
u
t
Démonstration :
– Si v = 0, la propriété est immédiate.
– Si v 6= 0 et si w est colinéaire à v, il existe λ ∈ R tel que w = λv, d’où :
– Si (v, w) libre, il existe une base orthonormée directe (I, J, K) et α, β, γ, a, b, c ∈ R tels que :
v = αI
w = βI + γJ
u = aI + bJ + cK
u
t
.
• • • • • • • • ••