Opérateurs Non Bornés Et Théorie Spectrale

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Cours de Théorie spectrale

Hiber Djahida

Année universitaire: 2019/2020


Table des matières

1 Rappel sur les espaces vectoriels normés,espace de Banach,espaces


de Hilbert 3
1.1 Espaces vectoriels normés (e.v.n) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Espace de Banach . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3 Espace de Hilbert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3.1 Bases Hilbertienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

2 Théorie spectrale des opérateurs linéaires bornés 7


2.1 Opérateurs linéaires bornés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.1.1 Norme d’un opérateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.2 Opérateur adjoint . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.3 Théorie spectrale des opérateurs linéaires bornés dans un espace de
Banach . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.3.1 Décomposition du Spectre d’un opérateur borné . . . . . . . 11
2.3.2 Spectre d’un opérateur autoadjoint borné . . . . . . . . . . . 14
2.4 Théorie spectrale d’un opérateur compact . . . . . . . . . . . . . . 14

3 Théorie spetrale des opérateurs non bornés 17


3.1 Opérateurs non bornés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
3.1.1 Opérateur fermé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.1.2 Opérateur inverse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.2 Opérateur adjoint . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3.3 Spectre des opérateurs fermés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3.3.1 Spectre des opérateurs autoadjoints . . . . . . . . . . . . . 22

22

1
Contenu de la matière

1) Rappels sur les opérateurs linéaires bornés dans des espaces de Hilbert.
Théorie spectrale d’opérateurs linéaires bornés : Valeurs propres et régulières. Ré-
solvante. Spectre, Spectre continu.
2) Introduction à la théorie d’opérateurs non bornés : Opérateur fermé, Adjoint
d’un opérateur, Opérateurs symétriques et auto-adjoints, Opérateurs à résolvante
compacte, Opérateurs de Sturm-Liouville,
3) Décomposition polaire et spectrale d’un opérateur auto-adjoint compact.
Référence :
1) G.Choquet. Cours d’Analyse, tom2 : Topologie, Masson, 1964.
2) A. Faisant : TP et TD de topologie générale, Hermann, 1977.
3) W.Hengartner, M. Lambert, C.Reischer.Introduction à l’analyse fonc-
tionnelle. Université du Québec, 1981.
4) P. Lévy-Bruhl. Introduction à la théorie spectrale.Dunod.2003.

2
Chapitre 1

Rappel sur les espaces vectoriels


normés,espace de Banach,espaces
de Hilbert

1.1 Espaces vectoriels normés (e.v.n)


Définition 1 Soit E un K espace vectoriel. On appelle norme sur E toute appli-
cation : k · k : E → R+ qui vérifient :
— N1 ) ∀x ∈ E kxk ≥ 0 et kxk = 0 ⇔ x = 0
— N2 )∀x, y ∈ E kx + yk ≤ kxk + kyk (Inégalité triangulaire)
— N3 ) ∀x ∈ E ∀λ ∈ K

Remarque 1 Toute norme sur E définit une distance d : E × E → R+ par


∀x, y ∈ E d(x, y) = kx + yk

Définition 2 Un e.v.n est un couple (E, k · k) constitué d’un K espace vectoriel


est d’une norme k · k sur cet espace

1. E = Kn (K = R ou C) x = (x1 , x2 , ..., xn ) kxk1 = ni=1 |xi |


P
Exemple 1
Pn 1
kxk2 = ( i=1 |xi |2 ) 2 kxk∞ = max1≤i≤n |xi |
2. E = lp (K) p ≥ 1 (K = R ou C) = {x = (xn )n , xn ∈ K, i≥ |xi |p < ∞}
P
1
kxkp = ( i≥ |xi |2 ) p
P

3. E = Lp (I) = {f : I → Kmesurable I |f (t)|p dt < ∞} (deux fonctions f, g


R
1
presques partout égales sont supposées identiques) kf kp = ( I |f (t)|p dt) p
R

Définition 3 Soit (E, k.kE un e.v.n. On appelle boule ouverte de centre a ∈ E et


de rayon r > 0 l’ensemble, BO (a, r) = {x ∈ E | kx − y.kE < r} et boule fermée de
centre a ∈ E et de rayon r > 0 l’ensemble BF (a, r) = {x ∈ E | kx − y.kE ≤ r}

3
Définition 4 Une partie M no vide de E est dite ouverte dans (E, k.kE si M
peut s’écrire sous forme de boules ouverte de centres ai ∈ M, i ∈ I ( M =
S
i∈I BO (ai , ri ))

Définition 5 On dit qu’un point a ∈ E adhère à M si toute boule boule ouverte


de centre a rencontre M , l’ensemble des points de E adhérents à M est noté M
(a ∈ M ⇔ ∀r > 0 M BO (a, r) 6= ∅
T

Définition 6 Un e.v.n (E, k.kE est dit séparable s’il existe un ensemble dénom-
brable dense dans E.

Exemple 2 Lp (I) est séparable

1.2 Espace de Banach


Définition 7 Soit (E, k.kE un e.v.n. On dit qu’une suite (xn )n d’éléments de E
converge vers x ∈ E si :

∀ > 0 ∃n ∈ N|∀n > n ; kxn − xkE < 

On écrit lim xn = x
n7→∞

Remarque 2 Dans un e.v.n la limite d’une suite convergente est unique.

Définition 8 Soit (E, k.kE un e.v.n. On dit qu’une suite (xn )n d’éléments de E
est de Cauchy si :

∀ > 0 ∃n ∈ N|∀n > m ≥ n ; kxn − xm kE < 

Proposition 1 Soit (E, k.kE un espace vectoriel normé. alors toute suite conver-
gente est de Cauchy. L’inverse n’est pas toujours vraie ( (xn )n = ((1 + n1 )n )n ⊂
(Q, |.|) lim xn = enon ∈ Q
n7→∞

Définition 9 Un e.v.n (E, k.kE ) est un espace de Banach s’il est complet pour la
norme k.kE (toute suite de Cauchy est convergente dans E)

Exemple 3 1. (R, |.|), (Kn , kk2 ) K = RouC sont des espaces de Banach
2. (C[a, b], k.k∞ ) et Lp ((a, b)) sont des espaces de Banach
3. (C[a, b], k.k1 ) n’est pas un espace de Banach

4
1.3 Espace de Hilbert
Définition 10 Soit H un e.v.n sur K = R ouC. On appelle produit scalaire toute
forme sésquilinéaire, hermitienne et définie positive, on note hx, yi le produit sca-
laire entre x et y.
h., .i : H × H −→ H
(x, y) 7→ hx, yi
qui vérifie :
1. — ∀y ∈ H, x 7→ hx, yi ∈ Klinéaire
— ∀x ∈ H, y 7→ hx, yi ∈ Kvérifie
αy1 + βy2 7→ αhx, y1 i + βhx, y2 i ( sésquilinéaire dans le cas complexe et
bilinéaire dans le cas réel)
2. ∀x, y ∈ H, hy, xi = hy, xi ( hermitienne pour le cas complexe et symétrique
pour le cas réel).
3. ∀x ∈ H, hx, xi ≥ 0 et hx, xi = 0 ⇔ x = 0 .

Définition 11 Si H est muni d’un produit salaire, on dit que H es un espace


préhibertien.

Exemple 4 1. H = R et K = R hx, xi = xy
2 P∞ P∞
2. l (C) = {x = (xn )n≥1 , xn ∈ C| n=1 |xn |2 < ∞} hx, xi = n=1 xn yn
2
R1 2
3. L ([0, 1], C) = {f : [0, 1] 7→ Cmesurable| 0 |f (t)| dt < +∞} ( deux fonc-
tions
R1
f, g ∈ L2 ([0, 1], C)L2 ([0, 1], C)p.p égales sont supposés identiques) hf, gi =
0 f (t)g(t)dt
q
Proposition 2 Soit l’application N : H → R+ par N (x) = hx, xi définie une
norme sur H (norme induit du produit scalaire).

Proposition 3 Soit H un espace préhilbertien. On a ∀x, y ∈ H


— kx + yk2 + kx − yk2 = 2(kxk2 + kyk2 ) (Idendité du parallélogramme)
— kx + yk2 − kx − yk2 = 4<(hx, yi
— |hx, yi| ≤ kxkkyk (Inégalité de Cauchy Schwartz)
1 1 1
— hx + y, x + yi 2 ≤ hx, xi 2 + hy, yi 2 ( Inégalité de Minkovski)

Définition 12 Un espace de hilbert est un espace préhibertien complet par rapport


à la norme iinduite du produit salaire.

Proposition 4 Pour tout x ∈ H, x⊥ = {y ∈ H|hx, yi = 0} est un s.e.v fermé de


H.
x⊥ est un s.e.v fermé de H.
\
M ⊥ = {y ∈ H|hx, yi = 0 ∀x ∈ H} =
x∈M

5
Remarque 3 1. A1 6= ∅ A1 ⊂ A2 ⇒ A⊥ ⊥
2 ⊂ A1

2. A⊥ = [A]⊥ = [A] , [A] est le plus petit s.e.v qui contient A.

Théorème 13 Soit H un espace de Hilbert, F une partie non vide fermé convexe
et x0 ∈ H alors il existe un et un seul y0 ∈ H telque kx0 − y0 k = Infy∈F kx0 − yk,
on note y0 = PF (x0 ) ∈ F . y0 est caratérisé par <hx0 − y0 , y − y0 i ≤ 0, ∀y ∈ F

Théorème 14 Si F est un s.e.v fermé de H, alors l’application :PF : H 7→ F


est une application linéaire continue et PF (x) est l’unique point y ∈ F telque
x − y ∈ F⊥

1.3.1 Bases Hilbertienne


Définition 15 (Théorémes d’existences). Soient E un espace préhilbertien et (ei )i∈N
une famille de vecteurs de E. On dit que la famille (ei )i∈N est orthonormale
si :∀i 6= j hei , ej i = 0 et hei , ej i = 1. Si de plus la famille est totale (H = [(ei )i∈N ])

Théorème 16 Tout espace de Hilbert admet une base de Hilbertienne.

Proposition 5 Soit E un espace préhilbertien, pour tout système orthonormal


(en )n∈N et tout x ∈ E, la série n≥0 |Cn (x)|2 , Cn (x) = hx, en i est convergente de
P

somme kxk2 et la série n≥0 hx, en ien de somme x.


P

Exemple 5 H = L2 ([0, 1], C), la famille (en )n∈N , en = exp 2iπnt est une base
hilbertienne de H

6
Chapitre 2

Théorie spectrale des opérateurs


linéaires bornés

2.1 Opérateurs linéaires bornés


Définition 17 Soient (E, k.kE , (F, k.kF ) deux K e.v.n.. Un opérateur linéaire
borné T : E → F est une application linéaire de E → F qui vérifie :
∃M ≥ 0 ∀x ∈ E kT (x)kF ≤ M kxkE
Exemple 6 1. L’opérateur identité
IdE : E→E
x 7→ IdE (x) = x
∀x ∈ E, kIdE (x)kE = kxkE
2. L’opérateur nul ∀x ∈ E, kθE (x)kE = k0xkE = k0xkE = k0kE = 0kxkE = 0
3. L’opérateur de décalage (Schift)
S: l2 (R) → l2 (R)
x = (xn )n 7→ S(x) = (0, x1 , x2 , ., ., ..)
P∞ 1
∀x ∈ l2 (R) kS(x)kl2 (R) = ( n=1 |xn |2 ) 2 = kxkl2 (R)
Notation : L(E, F ) = {T : E → F, linéaire borné} Si, on note L(E).
On vérifie facilement que L(E, F ) est un K espace vectoriel.
Théorème 18 Soit T : E → F un opérateur linéaire alors les assertions suivantes
sont équivalentes :
1. T est borné
2. T est continue sur tout E
3. T est continu en 0

7
2.1.1 Norme d’un opérateur
Soit T : (E, k.kE ) → (F, k.kF ) linéaire borné On pose
kT (x)kF
α = sup kT (x)kF , β = sup kT (x)kF et γ = sup
kxkE ≤1 kxkE =1 x6=0 kxkE
Propriétés
1. Les quantités α, βet γ sont toutes finies et positives
2. α = β = γ

Définition 19 SoitT : (E, k.kE ) → (F, k.kF ) linéaire borné. Le nombre α = β = γ


est appelé norme d’un opérateur noté kT kL(E,F )

Exemple 7
1) kIdE kL(E) = 1 2) kθkL(E,F ) = 0 3) kSkl2 (R) = 1

Proposition 6 On a les propriétés suivantes :


1. ∀T ∈ L(E, F ) kT (x)kF ≤ kT kL(E,F ) kxkE
2. kT kL(E,F ) défini une norme dans L(E, F )

Théorème 20 Si F est un espace de Banach L(E, F ) est un espace de Banach.L(E, F )


(Pour F = K L(E, K) = E ?

Définition 21 Soient (E, k.kE ), (F, k.kF ) deux espaces normés. On dit que T ∈
L(E, F ) est inversible si T est bijective et T −1 est borné( T −1 ∈ L(F, E))
L’ensemble des opérateurs T ∈ L(E, F ) inversibles est noté Iso(E, F )

Théorème 22 Soient (E, k.kE ), (F, k.kF ) deux espaces de Banach et T ∈ L(E, F )
. Si T est bijectif alors T est inversible (T ∈ Iso(E, F )( Si un opérateur T linéaire
borné est bijectif alors T −1 est aussi borné)

Théorème 23 (Théoreme de L’application contractante)


Soient E un espace de Banach, T ∈ L(E) tel que kT k < 1 alors (IdE − T ) est
inversible et la série k≥0 T k est convergente vers (IdE − T )−1 .
P

De plus k((IdE − T )−1 k ≤ (1−kT1kL(E) )

Preuve 1 Comme kT k k ≤ kT kk k ∈ N et kT k < 1, la série k≥0 T k est norma-


P

lement convergente ( k≥0 kT kk est une série géométrique de raison kT k < 1 donc
P

convergente de somme S.
ST = T S = k≥0 T k+1 = T 1 +T 2 +..+T k +... = S −IdE ⇒ S(T −IdE ) = −IdE ⇒
P

S(IdE − T ) = IdE et T S = S − IdE ⇒ ((IdE − T )S = IdE donc (IdE − T ) est


inversible et S = (IdE − T )−1 et k(IdE − T )−1 k = kSk ≤ k≥0 kT kk = (1 − kT k)−1
P

8
Corollaire 1 Soient (E, k.kE ), (F, k.kF ) deux espaces de Banach,Iso(E, F ) est un
ouvert de L(E, F )

Preuve 2 Soit T0 ∈ Iso(E, F ) et soit T ∈ L(E, F ) telque kT − T0 k < kT01k−1 ⇒


kIdE −T ◦T0 k = k(T0 −T )T0−1 k ≤ k(T0 −T )kkT0−1 k < 1 ⇒ T T0 = IdE −(IdE −T T0 )
est inversible et T = T T0−1 T0 est inversible.

2.2 Opérateur adjoint


Définition 24 Soient (H1 , h, iH1 ) et (H2 , h, iH2 ) deux K espaces de Hilbert, on
apelle adjoint de l’opérateur T ∈ L(H1 , H2 ) l’opérateur T ? : H2 → H1 telque

∀x ∈ H1 ∀y ∈ H2 hT (x), yiH2 = hx, T ? (y)iH1

Proposition 7 Soit T ∈ L(H1 , H2 ) ((H1 H2 ) deux espaces de Hilbert), il existe


un unique T ? ∈ L(H2 , H1 ) et kT ? k = kT k.

Exemple 8 Soit H = l2 (R) et l’opérateur S ∈ L(l2 (R) définit par

S: l2 (R) → l2 (R)
x = (xn )n 7→ S(x) = (0, x1 , x2 , ., xn ., ..)

S? : l2 (R) → l2 (R)
L’opérateur adjoint de S est
y = (yn )n 7→ S(x) = (y2 , y3 , ., yn ., ..)

Proposition 8 Soient (H1 H2 ) deux espaces de Hilbert, on a ∀T ∈ L(H1 , H2 )


1.
(T ? )? = T kT ? kL(H2 ,H1 ) = kT kL(H1 ,H2 ) etkT ? ◦ T k = kT k2
2. Si H3 est un espace de Hilbert , S ∈ L(H1 , H2 ), T ∈ L(H2 , H3 ) on a
(T ◦ S)? = S ? ◦ T ?
3. ker T ? = (T (E)⊥ (T L(H1 , H2 ))

Définition 25 ( Opérateur unitaire,normal, autoadjoint et positif)


Soient (H1 H2 ) deux espaces de Hilbert .
1. Un opérateur T ∈ L(H1 , H2 ) est dit unitaire si T ? ◦ T = IdH1 et T ◦ T ? =
IdH1 .
2. Un opérateur T ∈ L(H1 ) est dit normal si
T ? ◦ T = T ◦ T ?.
3. Un opérateur T ∈ L(H1 ) est dit autoadjoint si T ? = T .

9
4. Un opérateur T ∈ L(H1 ) est dit positif s’il est autoadjoint et
hT (x), xihT (x),yiH2 ∈ R + ∀x ∈ H1 .
Proposition 9 Soient (H1 H2 ) deux espaces de Hilbert et T ∈ L(H1 , H2 )
a) L’opérateur T ? ◦ T de L(H1 ) est positif
b) L’opérateur T est normal si et seulement si pour tout x ∈ H1 on a kT ? (x)k =
kT (x)k

2.3 Théorie spectrale des opérateurs linéaires bor-


nés dans un espace de Banach
Définition 26 Soit E un espace de Banach et T ∈ L(E),on appelle spectre de T et
on note σ(T ) l’ensemble des valeur λ ∈ C telles que T − λIdE n’est pas inversible.
On appelle résolvante de T l’application qui à λ ∈ (C−σ(T ))associe (T −λIdE )−1 .
On la note RT (λ), λ ∈ (C − σ(T ))
Cas d’espace de dimension finie
Soit E un e.v.n de dimension fini le nombre complexe λ ∈ C est appelé valeur
propre de l’opérateur T ∈ L(E) si l’équation spectrale T (x) = λx ⇔ (T −
λIdE )(x) = 0E admet une solution x 6= 0 non nulle.
Le nombre λ ∈ C est une valeur propre de T si et seulement l’opérateur Tλ =
(T − λIdE ) n’est pas injectif équivalent à n’est pas bijectif ou encore n’est pas in-
versible. l’opérateur T peut être représenté par une matrice A = (aij )(i=,..,n;j=1,..,n) ,
ce qui fait que la définition généralise cette notion de valeurs propres et vecteurs
propres.
L’ensemble des valeurs propres de T est appelé spectre ponctuel de T (σ(T ) =
σp (T )) et l’ensemble de vecteurs propres de T est le sous espace propre associé à la
valeur propre λ.
Si (T − λIdE )(x) = 0 n’admet pas de Solution non nulle c’est à dire (T − λIdE )
est injectif donc bijectif alors λ est une valeur régulière de T (l’ensemble résolvant
%(T ) = (C − σ(T )).
Proposition 10 σ(T ) est une partie compacte de K (K = RouC et |λ| ≤ kT k
pour tout λ ∈ σ(T )
z:K → L(E)
Preuve 3 Comme T ∈ L(E) l’application (T −λIdE ) ∈ L(E) et
λ 7→ (T − λIdE ) ∈ L(E)
−1
%(T ) = z (Iso(E) est un ouvert de K et σ(T ) = C − %(T ) est fermé.
Si |λ| > kT k alors kIdE + λ1 (T − λIdE )k = kT k
|λ|
< 1. Ce qui donne − λ1 (T − λIdE )
est inversible et de même (T − λIdE ) est inversible et σ(T ) ⊆ [−kT k, +kT k] si
K = R et σ(T ) ⊆ D(0, kT k) donc σ(T ) est borné et compact.

10
Définition 27 Lorseque σ(T ) 6= ∅ , on appelle rayon spectrale de T : r(T ) =
sup{|λ|, λ ∈ σ(T )} r(T ) = kT k.

Exemple 9 H = L2 ([0, 1], C)R et l’opérateur TR : H → H définiR par T f (x) =


xf (x) x ∈ [0, 1] kT f (x)k2 = 01 x2 f (x)2 dx ≤ 01 |x2 ||f (x)2 |dx ≤ 01 |f (x)2 |dx =
kf k2 L’équation spectrale (T − λIdE )f (x) = 0 ∀f ∈ H, ∀x ∈ [0, 1].
⇒ T f (x) − λf (x) = 0 ∀f ∈ H, ∀x ∈ [0, 1] ⇒ xf (x) − λf (x) = 0 ∀f ∈ H, ∀x ∈
[0, 1] ⇒ xf (x) = λf (x) ∀f ∈ H, ∀x ∈ [0, 1] ⇒ (x − λ)f (x) = 0 ∀f ∈ H, ∀x ∈ [0, 1]
1) Si λnon ∈ [0, 1] x − λ 6= 0 car x ∈ [0, 1] d’où x−λ1
= ϕ(x) et T − λIdE )−1 g(x) =
g(x)
x−λ
est continue sur [0, 1] et %(T ) = C − [0, 1] .
2) Si λ ∈ [0, 1] il ya une singularité en x = λ par conséquent (T − λIdE )f n’est
pas inversible pour tous les λ (pôles en x = λ) donc σ(T ) = [0, 1]
3) Montrons par absurde que σp (T ) = ∅ :supposons qu’il existe λ ∈ σp (T ) tel que
(x − λ)f (x) = 0, ∀x ∈ [0, 1] ⇒ f (x) = 0 ∀x ∈ [0, 1] Contradiction avec la définition
de vecteur propre.

Théorème 28 Soit H un espace de Hilbert


1. Soit T ∈ L(H), la résolvante RT est une application holomorphe de l’en-
semble %(T ) dans L(H) et vérifie l’équation de la résolvante

RT (λ) − RT (µ) = (λ − µ)RT (λ)RT (µ) ∀λ, µ ∈ %(T )

2. RT (λ)RT (µ) = RT (µ)RT (λ) ∀λ, µ ∈ %(T )

Preuve 4 Preuve Exercice 3 Fiche de TD N ◦ 2

Théorème 29 (Formule du rayon spectrale) Soit E un espace de Banach


1
complexe et T ∈ L(H) alors r(T ) = lim kT n k n
n→∞

2.3.1 Décomposition du Spectre d’un opérateur borné


Proposition 11 Soient E et F deux espaces de Banach et soit T ∈ L(E, F ) les
conditions suivantes sont équivalentes.

1. L’application T est injective à image fermé


2. Il existe un nombre c > 0 telque pour tout x ∈ E on ait kT (x)k ≥ ckxk
3. Il n’existe pas de suite (xn )n∈N dans E telle que kxn k = 1 pour tout n ∈ N
et n7lim
→∞
kT (xn )k = 0

11
Preuve 5 1. (1 ⇒ 2) Supposons 1 satisfait, Considérons T1 : E → =T définie
(T1 (x) = T (x)) est continue et bijective (=T est fermé alors ImT est un
espace de Banach ) alors T1 est inversible (d’aprés le théorème de Banach).
On pose c = kT1−1 k−1 (T1−1 : =T → E) et kT1−1 (T (x)) ≤ kT1−1 kkT (x)k ⇒
kxk ≤ kT1−1 kkT (x)k ⇒ kT (x)k = kT1 (x)k =≥ kT1 k−1 kxk.
2. (2 ⇒ 3) Supposons le contraire de 3 : Il existe (xn )n ⊂ E telque kxn k = 1
∀n ∈ N et d’aprés 2 limn→∞ T (xn ) = 0 ⇒ kxn k ≤ 1c kT (xn )k → 0 Contra-
diction.
3. (3 ⇒ 2) Supposons 2 n’est pas satisfaite,∀n ∈ N ⇒ (yn ) ∈ E telque
n−1 kyn k > kT (yn )k. On pose xn = kyn k−1 yn et kxn k = 1 et kT (xn k < n1
Conradiction avec 3.
4. (2 ⇒ 1) montrons que T est injective T (x1 ) = T (x2 ) ⇒ T (x1 − x2 ) =
0[etT (x1 − x2 ) ≥ ckx1 − x2 k ⇒ kx1 − x2 k = 0d’où x1 = x2 .
Montrons que T est à image fermé. Soit y ∈ =T ⇒ ∃(yn ) ⊂ =T et
limn→∞ yn = y et yn = T (xn ) et (xn )n ∈ E ⇒ kxn − xm k ≤ c−1 kyn − ym k
(d’aprés 2) la suite de Cauchy (xn ) est de Cauchy dans E donc convergente
(E est de Banach) limn→∞ xn = x ⇒ limn→∞ yn = limn→∞ T (xn ) = T (x) (
T est borné) donc y = T (x) et =T est fermé.

Lemme 1 Soient E et F deux espaces de Banach, un T ∈ L(E, F ) est inversible


si et seulement si il vérifie les deux propriétées suivantes :
a) Il existe un nombre c > 0 telque pour tout x ∈ E on ait kT (x)k ≥ ckxk
b) T (E) = F

Spectre dans L(E)


Soient E un espaces de Banach complexe, T ∈ L(E) et λ ∈ C, nous distinguons
plusieurs cas pour l’opérateur Tλ = (T − λIdE ) correspondant aux valeur λ.
1. Le sacalaire λ est une valeur propre de T , ceci équivaut à dire que (T −λIdE )
n’est pas injectif ;
2. Le scalaire λ est telque (T − λIdE ) est injective mais n’as pas une image
dense dans E.
3. Le scalaire λ est telque (T − λIdE ) est injective et à image dense dans E
mais pas fermé

Définition 30 Soient E un espaces de Banach complexe et T ∈ L(E),

1. On appelle spectre ponctuel de T l’ensemble σp (T ) des λ ∈ C telque (T −


λIdE ) n’est pas injectif

12
2. On appelle spectre résiduel de T l’ensemble σr (T ) des λ ∈ C telque (T −
λIdE ) est injectif mais son image n’est pas dense =(T − λIdE ) 6= E
3. On appelle spectre continu de T l’ensemble σc (T ) des λ ∈ C telque (T −
λIdE ) est injectif, son image est dense =(T − λIdE ) = E et pas fermé

Proposition 12 Soit H un espace de Hilbert complexe et T ∈ L(H), alors :


1. σ(T ? ) = σ(T ) = {λ, λnon ∈ %(T )}
2. λ ∈ σr (T ) ⇔ λnon ∈ σp (T )etλ ∈ σp (T ? )

Preuve 6 Preuve sur [3] page 6 preuve de la proposition 1.1.3.

Exemple 10 H = L2 ([0, 1], C) et l’opérateur T : H → H défini R1


par T f (x) =
xf
R1
(x) x ∈ [0, 1] L’opérateur T est autoadjoint ( hT f, gi = 0 xf (x)g(x)dx =
0 f (x)xg(x)dx = hf, T gi) σp (T ) = ∅ et σ(T ) = [0, 1] ,On a λ ∈ σr (T ) ⇔ λnon ∈
σp (T ) et λ ∈ σp (T ? ) = σp (T ) donc σr (T ) = ∅ et σc (T ) = [0, 1]

Proposition 13 Soit H un espace de Hilbert complexe, alors le spectre de tout


opérateur linéaire borné dans H est non vide

Lemme 2 SI Un opérateur normal T ∈ L(H) est injectif, il est à image dense.


Si l’opérateur normal T vérifie : (1) ∃c > 0telque pour tout x ∈ Eon ait kT (x)k ≥
ckxk il est inversible

Preuve 7 Supposons T ∈ L(H)est normal ⇔ kT (x)k = kT ? (x)k ∀x ∈ H ⇔


ker T = ker T ? et ker T ? = (=T )⊥ Si T est injective alors ker T = ker T ? = {0} ⇔
=T = H. Si T vérifie (1) il est injectif et à image fermé alors =T = =T = H d’où
T est inversible

Proposition 14 Soit H un espace de Hilbert complexe, alors le spectre résiduel


de tout opérateur normal est vide

Preuve 8 Supposons T ∈ L(H)est normal, Tλ = T − λIdH est normal (

Tλ ◦Tλ? = (T −λIdH )(T ? −λIdH ) = T ◦T ? −λT −λT ? −λλIdH = (T ? −λIdH )(T −λIdH )

).
Soit λ ∈ σ(T ) on a soit Tλ non injective (λ ∈ σp (T )) soit Tλ injective alors Tλ est
à image dense ( =Tλ = H) ce qui implique λ ∈ σc (T ) d’où σr (T ) = ∅

13
2.3.2 Spectre d’un opérateur autoadjoint borné
Proposition 15 Soit H un espace de Hilbert et T ∈ L(H) autoadjoint, la norme
de T est donné par
kT kL(H) = sup |hT x, xi|
kxk=1

Preuve 9 page 23 [3] proposition 3.1.2

Proposition 16 1. Les valeurs propres d’un opérateur borné autoadjoint sont


réelles
2. Deux vecteurs propres associés à deuc valeurs propres distinctes d’un opé-
rateur autoadjoint sont orthogonaux (et donc linéirement indépendants)
3. Le spectre résiduel d’un opérateur autoadjoint borné T est vide

Preuve 10 page 24 [3] proposition 3.1.3

Lemme 3 Soit H un espace de Hilbert et T ∈ L(H), alors H = ker T ? ⊕ =T =


ker T ⊕ =T ?

Preuve 11 Preuve TD

Proposition 17 Soit H un espace de Hilbert, T ∈ L(H) et λ un nombre réel


alors :
1. λ ∈ σp (T ) ⇔ =(T − λIdH ) 6= H
2. λ ∈ σc (T ) ⇔ =(T − λIdH ) 6= =(T − λIdH )
3. λ ∈ %(T ) ⇔ =(T − λIdH ) = H

2.4 Théorie spectrale d’un opérateur compact


Définition 31 Soient E, F deux espaces de Banach. L’opérateur Linéaire T :
E → F est compact s’il transforme toute partie M borné en un ensemble rela-
tivement compact ( T (M ) est compacte.

Exemple 11 1. F est de dimension fini (dim F < +∞), tout opérateur T ∈


L(E, F ) est compact ( car si M est borné dans E alors T (M ) est un s.e.v
de F de dimension fini donc fermé et borné (T est borné) donc compact )
c’est un opérateur de rang fini.
2. E = C([0, 1], k.k∞ IdE : E → E n’est pas compacte ( la boule B(0, 1) fermé
n’est pas compacte.

14
Remarque 4 1. Un opérateur T : E → F compact est toujours borné. on
note K(E, F ) ⊂ T ∈ L(E, F ) l’ensemble des applications liéaires compactes
de E dans F .
2. T ∈ L(E, F ) est compact si et seulement si l’image T (BF est relativement
compacte (BF est la boule unité ).

Proposition 18 1. K(E, F ) est un s.e.v fermé de L(E, F )


2. Soient Soient E, F et G trois espaces de Banach, S ∈ L(E, F ) et L(F, G)
si S ou T est compacte alors T ◦ S est compacte. (Dans le cas où E et F
sont deux espaces de Hilbert il y à équivalence)

Corollaire 2 Si T ∈ L(E, F ) est limite en norm e d’une suite d’opérateur de rang


fini alors T est compact.

Proposition 19

Propriété spectrale d’un opérateur compact


Théorème 32 Soit E un espace de Banach, T ∈ K(E) alors :
1. ker(IdE − T ) est de dimension finie
2. =(IdE − T ) est fermé
3. Si (IdE − T ) est injectif, alors (IE − T ) est inversible.

Preuve 12 Preuve [1] 1)ker(IdE − T ) est le noyau de l’opérateur continu IdE − T


est un e.v.n fermé donc espace de Banach ( montrons qu’il est locaement compact
,c’est à dire : séparé (évident) et tout point x ∈ ker(IdE − T ) admet un voisinage
compact. Soit Bx la boule unité fermé de centre xde l’espace de Banach ker(IdE −T )
Bx est fermé dans E et Bx = T (Bx ) ⇒ Bx = Bx ⊆ T (Bx est compact (car T est
compact. Donc ker(IdE − T ) est de dimension finie (théorème de Riez) (tout e.v.n
localement compat est de dimension finie).
2) ker(IdE −T ) est fermé. Soit F un s.e.v fermé telque E = ker(IdE −T )⊕F (c’est
possible x = x+T x−T x), T1 = (IdE −T )|F est injectif sur F d’aprés la proposition
11 T1 est inversible et =T1 = =IdE −T fermé. 3) Si (IdE −T ) est injectif et =(IdE −
T ) est fermé il resté à montrer que =(IdE − T ) = E ,soit S : =(IdE −T ) → E soit
y ∈ E ⇒ ∃(yn )n ∈ =(IdE − T )et limn→∞ yn = y ⇒ ∃(xn )n ∈ E, yn = xn − T (xn ) la
suite (yn )n est de cauchy dans E car elle est convergente dans un espace de Banach
montrons que (xn )n est de Cauchy ( kxn − xm k ≤ c−1 k (IdE − T )(xn − xm ) k ≤ 
| {z }
(yn −ym )
(proposition 11) donc convergente dans E vers x ∈ E

Théorème 33 Soit E un espace de Banach de dimension infinie et T ∈ K(E, F )alors :

15
1. 0 ∈ σ(T )
2. Toute valeur spectrale λ non nulle est une valeur propre( σ(T ) = {0} ∪
σp (T )) et le sous espace propre Eλ = ker(T − λIdE ) est de dimension finie
3. σ(T ) est dénombrable et s’il est infini, on peut indexer les éléments de
σ(T )\{0} en une suite (λ)n≥1 qui tend vers 0

Preuve 13 Preuve [1]

Théorème 34 Soit T un opérateur auto-adjoint compact sur un espace de Hilbert


séparable H non nul. Alors Il existe une base orthonormée (en )n de H formée de
vecteurs propres de T et l’on a pour tout x ∈ H

X
Tx = λn hx, en ien
n=1

où λn est la valeur propre associée à en

Preuve 14 Preuve [1] -σ(T ) 6= ∅ ( T est borné) il est dénombrable et toute va-
leur spectrale λ est une valeur propre( σ(T ) = 0 ∪ σp (T )) et le sous espace propre
Eλ = ker(T − λIdE ) est de dimension finie (Théorème 32) les valeurs propres
de T sont rélles et les sous espaces propres sont othogonaux deux à deux ( T est
S
auto-adjoint), soit une base Bλ de Eλ posons B = λ∈σp (T ) Bλ est un système or-
thonormé, il reste à montrer que [B] = H supposons le contraire de cela (c’est à

dire [B] 6= H ⇔ [B] 6= 0 ⇔ B ⊥ 6= 0 et T |[B]⊥ est compact ( car si on prend un
ensemble borné dans [B]⊥ il est borné dans H alors T (M ) est précompact) alors
T |[B]⊥ admet au moins une valeur propre et cette valeur propre est une valeur
propre de T ces vecteurs propres sont dans [B] et [B]⊥ impossible.Donc [B] = H
∞ ∞ ∞
|λn |2 |hx, en i|2 ≤ kT k2 |hx, en i|2 =
X X X
L’opérateur U x = λn hx, en ien car kU xk2 =
n=1 n=1 n=1
kT k2 kxk2 (car |λn | ≤ kT k) et U (en ) = λn en = T en ∀n ≥ 1 . On a U = T

16
Chapitre 3

Théorie spetrale des opérateurs


non bornés

Introduction

La majorité des opérateurs définis sur un espace de Hilbert H rencontrés dans la


physique mathématiques ne sont pas bornés (Exemple les opérateurs différentiels
sur H = L2 ([a, b] ne sont pas bornés. dés lors es mathématiques modernes s’in-
téressent à analyser les opérateurs linéaires T : D(T ) → H où D(T ) est un s.e.v
de H (muni de la topologie induite), ces opérateurs ne sont pas bornés , exemple
l’opérateur T ϕ = ϕ0 partiellement définis sur un espace de Hilbert (D(T ) ⊆ H)et
non bornés. Les études sur les opérateurs non bornés restent toujours imcompletes
et souvent difficiles mêmes dans les espaces de Hilbert.

3.1 Opérateurs non bornés


Définition 35 Soient E, F deux espaces de B anach.SoitD ⊂ E un s.e.v de E .
Un opérateur linéaire T : D → F est appelé opérateur non borné. D est le domaine
de définition de T noté D(T ) (D(T ) est un s.e.v de E). Un tel opérateur est
entièrement décris par par son graphe

Γ(T ) = {(x, T x), x ∈ D(T )}

. De manière analogue un opérateur linéaire peut être considéré comme un s.e.v Γ


de E × F (muni de la topologie induite de E × F

Définition 36 i) T est à domaine dense si D(T ) est dense E (D(T ) = E)

17
ii) Si S est un autre opérateur de D(S) → F ,S est une extension de T si
G(T ) ⊂ G(S) et on écrit T ⊂ S.i.e D(T ) ⊂ D(S), Sx = T x, x ∈ D(T )
iii) On définit l’opérateur S +T : D(S +T ) → F avec (S +T )(x) = S(x)+T (x)
T
de domaine D(T ) D(S)
iv) On définit l’opérateur ST : D(ST ) → F avec (ST )(x) = S(T (x)) et
D(ST ) = {x ∈ D(T ) : T (x) ∈ D(S)}

Exemple 12 1. L’opérateur T : D(T ) → H défini par T (x) = (nxn )n∈N ; où


x = (xn )n∈N et H = l2 (K) = {x = (xn )n∈N xn ∈ K; ∞ 2
n=0 |xn | < ∞} et
P

D(T ) = {x ∈ l2 (K) ; ∞ 2 2
n=0 n |xn | < ∞} est non borné
P

2. L’opérateur S : D(S) → H défini par S(f ) = if 0 où D(S) = f ∈ H; f 0 ∈ H


et H = L2 ([0, 1], C où D(S) = {f ∈ H; f 0 ∈ H} est un opérateur non borné

3.1.1 Opérateur fermé


Définition 37 1. T est dit fermé si son graphe Γ(T ) est fermé
2. T est dit fermable s’il admet une extension S fermé ( T ⊂ S)

Proposition 20 Un opérateur (T, D(T )) est fermé si et seulement si pour toute


suite (xn )n de D(T ) telle que limn xn = x et limn T xn = y on a alors x ∈ D(T ) et
y = T x.

Preuve 15 (⇒ ) Supposons que T est fermé alors Γ(T ) = Γ(T ) ; soit (xn )n ⊂
D(T ) qui converge vers x , (T (xn ))n converge vers y , (xn , T (xn ))n ∈ Γ(T ) fermé
alors limn→∞ (xn , T (xn ))n ∈ Γ(T ) ⇒ (x, y) ∈ Γ(T ) (car Γ(T ) est fermé) . alors
x ∈ Γ(T ) et y = T x.
(⇐) Soit (x, y) ∈ Γ(T ) ⇒ ∃((xn ), T (xn ))n ∈ Γ(T ), | limn→∞ (xn ) = x, limn→∞ T (xn ) =
y alors x ∈ D(T ) et y = T x alors Γ(T ) est fermé.

Corollaire 3 Soit T un opérateur fermé. Alors T est borné si et seulement si


D(T ) = E.

Proposition 21 T est fermable si et seulement si Γ(T ) est le graphe d’un opé-


rateur . On a alors Γ(T ) = Γ(Tb ), où Tb est la plus petite extension fermé de T ,
appelée la fermeture de T

Proposition 22 Un opérateur T et fermable si et seulement si pour toute suite


(xn )n de D(T ) qui converge vers 0 ∈ E et telle ue (T (xn ))n converge vers y dans
F alors y = 0

18
Exemple 13 E = C([0, 1]) muni de la norme de convergence uniforme k · k∞ et
T défini sur D = C 1 ([0, 1]) par T (f ) = f 0 est fermé à domaine dense (voir Exercice
1 Td 4)

Exemple 14 On considére H = L2 ([0; 1]) et D(A) = C([0; 1]) ⊂ H. posons


T : D(T ) → H et T x(t) = x(0) . T est de domaine dense (car l’ensemble des
fonctions continue à support compacte contenue dans [0,1] ( donc continue sur
[0, 1] est dense dans L2 ([0; 1]) non fermable (appliquons la proposition 22. En effet,
si l’on considère (xn )n une suite q dans D(T ) définie par xn (t) = (1 − t)n , on a :
1
kxn kL2 ([0;1]) = ( 01 (1 − t)2n dt) 2 = 2n+1
1
→ 0 et T (xn (0) = xn (0) = 1
R

Mais (T xn ) = 1 qui montre que T est non fermable.

Exemple 15 On considère T : L2 (R) → L2 (R) défini par T (f ) = f 0 de domaine


D1 (T ) = {f ∈ C 1 (R) à support compact} T n’est pas fermé montrons que T est
fermable et calculons sa fermeture.
Γ(T ) = {(f, f 0 )|f ∈ C 1 (R)support compact }. Soit (f, f 0 ) ∈ Γ(T ) implique ∃(fn )n ⊂
C 1 (R)support compact tel que fn → f dans L2 (R) et fn → g dans L2 (R) (d’aprés
un théorème sur la théorie de mesure ∃(fnk ) une sous suite de (fn )n telque fnk → f
presque partout sur R (on peut supposer que c’est la suite (fn )nR car on a il existe
une suite). soit a ∈ R ((fn )(a) → f (a) et (fn )(t) = (fn )(a) + at fn0 (s)ds et on a
la convergence dans L2 (R) donc on aR la convergence sur toutes les parties bornées
de R ce qui implique f (t) = f (a) + at f 0 (s)ds implique que f est continue Ru
locale-
2
ment et il existe une fonction g ∈ L (R) tel que ∀t < u fR (u) = f (t) + t g(s)ds
donc Γ(T ) = {(f, g) ∈ (L2 (R))2 | ∀t < Ru f (u) = f (t) + tu g(s)ds} = H 1 (R) Si
(0, g) ∈ H 1 (R) ⇒ tu g(s)ds ∀t < u ⇒ R 1[t,u] (s)g(s)ds = 0∀t < u implique que
R

g est orthogonale à toute les fonctions en esaliers dans (espaces des fonctions en
escaliers dans R) qui est dense dans L2 (R) et g = 0 et T est fermable sa fermeture
et S : L2 (R) → L2 (R) définie par S(f ) = f 0 et de domaine H 1 (R)

3.1.2 Opérateur inverse


Définition 38 Un opérateur T : E → F de domaine D(T ) est inversible si l’ap-
plication T : D(T ) → F est inversible

Proposition 23 L’inverse d’un opérateur injectif fermé est fermé ( l’opérateur


T : D(T ) → F est dit injectif si l’application T est injectif.

Preuve 16 Si T est injective et fermé alors l’application T : D(T ) → F est


injective et son graphe Γ(T ) = {(x, T x), x ∈ D(T )} est fermé. Si T : D(T ) → F
est inversible alors Γ(T −1 ) = Λ(Γ(T ) où l’application Λ : est l’homéomorphisme
(bijection bicontinue) de E × F → F × E définie par Λ(x, y) = (y, x) d’où Γ(T −1 )
est fermé donc T −1 est fermé

19
Corollaire 4 Si T ∈ L(E, F ) (borné) est inversible alors T −1 est fermé
Proposition 24 — a)Soient S : E → F une application linéaire continue et
T : F → G un opérateur fermé (respectivement fermable) ; l’opérateur T S
est fermé (respectivement fermable).
— b)Soient S : E → F un opérateur fermé (respectivement fermable) et T :
G → F une application linéaire continue injective alors T −1 S est fermé
(respectivement fermable)

3.2 Opérateur adjoint


Définition 39 Soit T : H → H (H est un espace de Hilbert) un opérateur à
domaine dense (D(T ) = H) l’adjoint de T est l’unique opérateur T ? ayant pour
domaine D(T ? ) = {y ∈ H|∃c ≥ 0 telque |hT x, yi| ≤ ckxk, ∀x ∈ D(T )}. Ansi
∀y ∈ D(T ? ), T ? (y) est l’unique élément de H vérifiant : hT x, yi = hx, T ? yi pour
tout x ∈ D(T ).
On dit que T est symétrique si hT x, yi = hx, T yi pour toutx, y ∈ D(T ). Cela
revient à dire que T ⊂ T ? .
Un opérateur T de H dans lui même est autoadjoint si T = T ? . Tout opérateur
autoadjoint est symétrique mais la réciproque n’est pas vraie.
Exemple 16 Soit H = L2 (R), D = {f ∈ L2 (R) : R x2 |f (x)|2 dx < ∞} et l’opé-
R

rateur T : D(T ) → H défini par T (f )(x) = xf (x) p.p sur DR est dense dans
H (il contient toutes les fonctions continues à support compact R x2 |f (x)|2 dx =
2 2 2
supp f x |f (x)| dx et on a Csupp ⊂ D ⇒ L (R) = Csupp ⊂ D d’où D =
R

L2 (R) Soit g ∈ D(T ? ) et soit f ∈ D(T ) ⇒ ∃c > 0| |hT f, gi| ≤ ckf k on a


1
alors | R x2 f (x)g(x)dx| ≤ c( R f 2 (x)dx) 2 On choisit f (x) = x1[−n,n] (x)g(x) ⇒
R R
Rn 2 1 Rn 2 1
| R x2 fR(x)g(x)dx| = | −n x |g(x)|2 dx| ≤ c( R f 2 (x)dx) 2 =≤ c(R −n x |g(x)|2 dx) 2
R R
n
donc | −n x2 |g(x)|2 dx ≤ c2 ≤ ∞ et g ∈ D(T ) = D et hT f, gi = R xf (x)g(x)dx =
?
R xg(x)f (x)dx ∀f ∈ D(T ) donc T = T
R

Proposition 25 Soit T un opérateur linéaire non borné de domaine dense dans


un espace de Hilbert H.Alors :

=(T )⊥ = ker(T ? )
Proposition 26 Soient H et K deux espaces de Hilbert et T un opérateur défini
par densité, fermé de H et K.
1. (S + T )? = S ? + T ? , ∀S ∈ L(H, K) (borné)
2. Si R est une extension de T , alors R? ⊂ T ? .
3. Si T est injectif et d’image dense, alors (T −1 )? = (T ? )−1

20
3.3 Spectre des opérateurs fermés
Définition 40 Soit T un opérteur fermée dans un espace de Hilbert H.
l’ensemble résolvant de T noté %(T ) est l’ensemble des nombres complexes λ ∈ C
tel que l’opérateur : Tλ = T − λIH : D(T ) → H est bijectif de plus son inverse est
continue : %(T ) = {λ ∈ C|Tλ bijetive etTλ−1 = Rλ (T )soit continue}
Le spectre de T est l’ensemble σ(T ) = C\%(T )

Remarque 5 1. Pour λ ∈ %(T ) l’opérateur bornée Rλ (T ) = (T − λIH )−1 est


appelé le résolvant de T en λ
S S
2. le spectre d’un opérateur fermé est la réunion disjointe σ(T ) = σp (T ) σc (T ) σr (T )
3. Seuls les opérateurs fermées sont intéréssants pour la théorie spetrale (en
effet si T n’est ps fermée alors si λ est valeur régulière de T c’est à dire
(λ ∈ %(T )) alors ∃(T −λIH )−1 borné et d’aprés la proposition 3 (T −λIH )−1
est fermé ⇒ T − λIH fermé et T est fermé absurde alors %(T ) = ∅

Définition 41 Si λ ∈ %(T ) est telque Tλ = T − λIH n’est pas injectif (ker Tλ 6=


{0}) dans ce cas λ est une valeur propre ( (T − λIH )x = 0 ⇔ T x = λx|x 6= 0),
x 6= 0 est le vecteur propre corresondant à la valeur propre λ,l’ensemble des valeurs
propres est noté σp (T ) : (spectre ponctuel de T ).
On appelle spectre résiduel de T :(σr (T )) l’ensemble des valeurs λ telque λ ∈ σ(T )
n’appartient pas à σp (T ) et =(T − λIH ) n’est pas dense dans H.
On appelle spectre continue de T :(σc (T )) l’ensemble des valeurs λ telque λ ∈ σ(T )
n’appartient pas à σp (T ) ∈ σr (T )
S

Remarque 6 Pour λ ∈ σc (T ), l’opérateur T − λIH est d’image dense, mais (T −


λIH )−1 n’est pas continu.

Proposition 27 Soit T un opérateur fermé dans un espace de Banach complexe


E dans lui même est une partie fermée de C et l’application Rλ : λ → Rλ (T ) est
continue et holomorphe sur %(T ) = C\σ(T ) dans L(E).
On à ∀λ, µ ∈ %(T ) Rλ (T ) − Rµ (T ) = (λ − µ)Rλ (T )Rµ (T )

Preuve 17

Proposition 28 Soient T un opérteur injectif fermé d’un espace de Banach E


dans lui même et λ ∈ %(T ) non nulle alors λ−1 ∈ %(T −1 ) et on a Rλ−1 (T −1 ) =
−λT Rλ (T ) = −λIdE − λ2 Rλ (T )

Preuve 18 L’opérateur T −1 : D(T −1 ) = =T → E est fermé d’aprés la propo-


sition 23 pour x ∈ D(T −1 ) = =T on veut résoudre l’équation spectrale ∗ (T −1 −
λ−1 IdE )(x) = y ∀y ∈ E. Puisque λ ∈ %(T ) on peut écrire y = (T − λIdE )(z)

21
avec z = Rλ (T )y.On sait que D(T ) = =(T −1 ), donc Il existe u ∈ =(T ) telque
z = T −1 u. L’équation spectrale ∗ est donc : T −1 x − λ−1 x = (T − λIdE )(T −1 u) =
u − λT −1 u = T −1 (−λu) − λ−1 (−λu). une solution serait x0 = −λu et l’opé-
rateur T −1 − λ−1 IdE est injectif alors la solution x0 = −λu est unique. donc
Rλ (T −1 )((x) existe et unique, on a donc x = Rλ−1 (T −1 )(y) = −λu = −λT (z) =
−λT (z) = −λT Rλ (T )(y). et si x ∈ D(T ) = =T et T −1 (x) − λ−1 x = 0, alors
x = λT −1 (x) ∈ D(T ) et T (x) = λx implique que x = 0 puisque λ est réguliere
pour T . alors L’opérateur T Rλ (T ) est borné sur E car T Rλ (T ) = λRλ (T ) + IdE .

3.3.1 Spectre des opérateurs autoadjoints


Théorème 42 Soit H un espace de Hilbert complexe et T un opérateur fermé sur
H et autoadjoint alors le spectre de T est réel c’est à dire σ(T ) ⊂ R.

22
Bibliographie

[1] D.Lie Cours d’analyse foncctionnelle ave 200 Exercices corrigés, Ellipses 2013.
[2] K. Ammari et H.Skhiri Elements d’analyse fonctionnelle : cours et exercices
acvec solutions , Centre de Publication Universitaire,2011.
[3] B. Bendoukha, (THEORIE SPECTRALE DES OPERRATEURS DANS LES
ESPACES DE HILBERT.) Site internet

23

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