Cas Pratique
Cas Pratique
Cas Pratique
Pour résoudre un cas pratique, il faut que vous soyez aussi structuré que
possible et que vous vous posiez les bonnes questions (posez les toutes et
éliminez celles qui sont absurdes à postériori). Les profs veulent le cours et
la logique d'un raisonnement juridique, pas forcément la bonne solution.
D'abord on vous donne les faits. Lisez les 2 ou 3 fois, puis soulignez tout ce
qui peut avoir de l'importance (faites un tri).
A partir de là, demandez-vous toutes les possibilités qui existent pour
résoudre un tel litige et si possible satisfaire celui qui vous consulte.
Ensuite posez les conditions pour que votre raisonnement soit applicable,
puis cherchez à voir s'il l'est en l'espèce. Envisagez toutes les hypothèses,
dans le sens de votre client comme pour mettre en doute le raisonnement qui
lui serait défavorable, c'est ce que l'on appelle le syllogisme juridique (droit
- espèce). Vous ne retiendrez cependant qu'une seule hypothèse, la plus
vraisemblable...
5 points seulement :
1 - les faits.
On les résume au maximum, en enlevant le superflu, mais en conservant tous
ce qui pourrait avoir de l'importance...
5 - Annonce du plan.
Ici pas de titre, on anonce juste le raisonnement que l'on va suivre, de
manière aussi claire que possible.
Le développement :
Ensuite, après avoir étudié toutes les questions et fournit une réponse à
chacune d'elles, faites une synthèse, une conclusion de ce à quoi votre client
peut prétendre. Pour terminer, énoncez lui tous ses droits, les manières qu'il a
de les faire valoir, les actions, les juridictions, les délais, appel ...
Ca y est, c'est fini ;)
LES FAITS
LE TRI :
Ce qui n'a pas d'intérêt : les relations entre l'emprunteur et Melle Durand, le
fait qu'elle l'ai trahi, l'utilisation des fonds...
L'INTRODUCTION :
LES FAITS :
Nous sommes donc face à un acte excédant la somme de 5 000 francs, dont
la preuve doit théoriquement être rapporté par un écrit (article 1341 du code
civil). Il s'agira donc de savoir s'il peut être prouvé, en l'absence de tout acte
juridique, que le consultant (M. Sauveur) a bien prêté 50 000 à son nouvel
ami et de quelle manière cela peut-il être prouvé.
Ici la règle applicable est l'article 1341 du code civil qui exige que tout actes
excédant la somme de 5000 francs soit passé soit devant notaire, soit sous
seing privé. Cela signifie que la preuve d'un prêt de plus de 5 000 francs ne
peut, en principe, être rapporté que par un écrit reconnu comme preuve
parfaite.
En l'espèce la somme excède 5 000 francs et il n'existe aucun acte juridique
faisant preuve du prêt. Le principe connaît néanmoins des exceptions qui
permettent de faire la preuve de l'acte (serment décisoire, aveu judiciaire,
copies simples d'original existant, copies de même valeur) ou qui ouvre au
principe de la liberté de la preuve (commencement de preuve par écrit,
impossibilité morale ou matérielle, copie fidèle et durable, perte par cas
fortuit ou force majeure, fraude ou dol).
LE DEVELOPPEMENT :
M. Sauveur semble pouvoir prétendre que, Melle Durand étant une amie
proche, même depuis peut de temps, il était dans l'impossibilité morale de
faire dresser à M. Dupont une reconnaissance de dette. Si cette impossibilité
est reconnue par le juge, le principe n'est alors plus celui de la preuve légale
énoncé à l'article 1341 mais celui de la preuve libre par application de
l'article 1348 du code civil. M. Sauveur peut alors par tout moyen
(témoignages de Melle Durand, présomptions quant à la situation, au refus
des banquiers...) tenter de prouver la véritable nature de l'acte juridique et
n'est plus contraint à la production d'un écrit.
Si cette impossibilité n'était pas reconnue par le juge (ce qui semble le plus
probable étant donnée les exigences jurisprudentielles en la matière : relation
familliale ou quasi-familliale), M. Sauveur pourrait peut être faire exception
au principe de la preuve légale en invoquant que le chèque de 50 000 francs
est un commencement de preuve par écrit : le chèque étant signé au dos par
M. DUPONT rendant vraisemblable la créance et pouvant être corroboré par
un témoignage, il répond donc aux critères d'un commencement de preuve
par écrit. Il pourrait ainsi de la même manière échapper à la nécessité d'un
écrit. Le chèque pourra de toutes façons être utilisé même si l'impossibilité
morale est reconnue : il permettra, en tant qu'écrit ou commencement de
preuve par écrit une présomption du juge en faveur de M. Sauveur.
Ainsi si par l'un des deux moyens M. Sauveur arrive à convaincre le juge de
la nature de l'acte, le risque de la preuve ne reposera plus sur lui et M.
Dupont ne pourra alors que tenter de prouver qu'il s'est libéré de l'obligation
de payer.
note : il s'agissait ici d'une question dans un cas pratique plus complet, ce qui
explique la simplicité du plan