Les Groupes Electrogenes Calculs Puissances

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LES GROUPES ELECTROGENES Calculs Puissances

Les groupes électrogènes (GE)

1 Le principe
2 Les différents problèmes
2.1 Les moteurs électriques
2.2 Le problème de l'impact de charge
2.2.1 L'impact de charge
2.2.2 Comment réduire l'impact de charge
2.2.3 Le démarrage en fréquence
2.2.4 La compensation du cosinus Phi
2.2.5 Les puissances Actives et Apparentes
3 Les catégories de groupes
3.1 Les groupes de secours
3.2 Les groupes EJP
3.3 La vitesse de rotation des groupes
3.4 Le refroidissement
3.5 L'installation
4 Calcul de groupes (deux exemples)
4.1 Ex 1 : Puissance d'outillage pour une puissance groupe
4.2 Ex 2 : DEUX moteurs de 130 KW cos Phi 0.83 Tri 400 V Id/in=4
5 Quelques particularités
5.1 L'inverseur Normal/secours (INS)
5.2 Les résistances de dissipation
5.3 La gamme des puissances
5.4 Limites des démarreurs électroniques
6 Conclusions

Préambule

Pour ceux qui ont connu le grand verglas de 1978, ils se rappelleront
combien l'électricité est utile surtout en plein hiver, quand les pylônes
électriques sont couchés dans les champs…et qu'il n'y a plus d'électricité.
Alors en chauffage tout électrique (la sagesse n'était pas encore au rendez-
vous !), j'avais été obligé d'acheter un groupe électrogène que j'ai conservé,
car il m'est parfois utile. J'ai pu tourner ainsi à 2 KVA dans deux pièces
pendant 8 jours. Cela a permis aussi la sauvegarde du congélateur et aussi
ceux de quelques voisins.

Cependant tous les congélateurs n'ont pu démarrer pour les raisons que
l'on va exposer ci-après.
Cet article concerne aussi bien les grands groupes électrogènes que les
petits, tout n'étant qu'une question d'échelle.

1 Le principe

Un groupe Électrogène (GE), c'est


un MOTEUR THERMIQUE essence ou diesel suivant les puissances et
un ALTERNATEUR (Générateur de courant alternatif). C'est le principe
général auquel il faut adjoindre quelques éléments de régulation de vitesse,
(ainsi qu'un nombre impressionnant d'accessoires éventuels).

En effet c'est de la vitesse de rotation que va dépendre la fréquence du


courant alternatif.

Sur les petits modèles, de moins de 10 KVA, il s'agit toujours d'une


régulation mécanique qui garantit assez mal la fréquence. C'est un système
à masselottes qui va directement régler l'admission des gaz. Ce sont très
souvent des moteurs refroidis à air.

Sur les gros modèles, il y a un module électronique qui est en mesure de


régler beaucoup plus finement la fréquence. Par gros modèles il faut
entendre au-dessus de 10 KVA et jusqu'à 2000 KVA. (Ils sont en général
refroidis à eau).

Cette dernière valeur représentant ce qu'il y a de plus gros dans la catégorie


des "groupes". Il y a bien entendu plus important, et des salles de 3 ou 4
groupes sont fréquentes (Supermarchés en EJP par exemple ou hôpitaux
en sécurité et/ou EJP).

Un groupe électrogène est avant tout l'assemblage d'un moteur et d'un


alternateur, et on retrouve des marques de moteurs thermiques très
connues comme Yanmar, Berliet, Cummins, Perkins, Renault, Volvo,
Dorman, Deutz, Lombardini, Caterpilar etc…
On retrouve aussi de grandes marques d'alternateurs comme Leroy Somer,
Mecalte, Unelec, Markon, Petbow, Magneti-Marelli, Stamford, Alsthom etc…

Pour les petits groupes, c'est une production intégrale très souvent
(Honda et autres). Pour les grandes puissances, ce sont principalement les
ensembliers qui s'en occupent avec Sdmo, alsthom, Caterpilar, Electro
Diesel, avec certains ayant déjà l'un des métiers à leur carte (très souvent
des motoristes).

2 Les différents problèmes


Il faut connaître la destination du groupe, et en particulier si il aura des
moteurs électriques à alimenter.
Le problème le plus important étant effectivement le démarrage des
moteurs électriques.

2.1 Les moteurs électriques

Un moteur électrique classique peut consommer jusqu'à 7 fois son


Intensité nominale (In) au démarrage (Id). Ce courant est en retard sur
la tension, cosinus phi oblige. Mais l'alternateur du
groupe DEVRA le fournir.
Il y a différents types de moteurs qui n'ont pas tous le même Id/In. Je
pense qu'il faut prévoir le pire en ce domaine et prendre cette base pour le
calcul lorsqu'on ne connaît pas le type de moteur.
Une très grande proportion de moteurs sont aujourd'hui de type asynchrone
à cage et ont un Id/In de 7

Comment régler ce problème pour ne pas monter trop en puissance de


groupe ? Il y a les démarreurs électroniques qui sont capables de réduire
jusqu'à 2.2 In l'intensité de démarrage. Cela est très souvent nécessaire
notamment sur les gros moteurs de pompes ou de groupe de réfrigération
: (moteurs de 130 KW pour les plus courants).
A l'époque il y avait des démarreurs de tous ordres, étoile triangle,
électrolytiques, avec résistances statoriques. On pouvait alors atteindre des
rapports Id/In de l'ordre de 3.5 à 4. Ceci était tout de même un certain
plus. Tout cela a quasiment disparu aujourd'hui.

Certains moteurs avec volant d'inertie représentent de redoutables


problèmes lorsqu'il faut les démarrer avec des groupes électrogènes, car
l'impact de charge dure très longtemps (voir ci-dessous).

2.2 Le problème de l'impact de charge

2.2.1 L'impact de charge

Toujours dans le fil de discussion du démarrage des moteurs électriques,


alimentés par un GE, celui-ci ne va pas pouvoir passer de 0 KVA à sa
puissance nominale instantanément. Il y a donc une règle (empirique)
d'admettre que seulement LE TIERS de la capacité en puissance d'un
groupe peut être donnée instantanément.
Ainsi un groupe électrogène de 100 KVA ne pourra donc "encaisser"
INSTANTANÉMENT que 33 KVA dans un temps très court. (Il pourra bien
sûr fournir ses 100 KVA après quelques secondes).

Quel est le risque de ne pas respecter cela ? Le moteur va faire comme pour
votre voiture si vous démarrez frein à main serré…Il va caler ! (En effet
cela s'explique par le temps nécessaire à la commande d'alimentation en
carburant pour donner la puissance requise)
Cela étant le plus grave, car si toutes fois "la bête" est de bonne
composition, la fréquence va sortir de son cadre de tolérance, avec des
conséquences parfois importantes, notamment sur les appareillages
électronique et les moteurs dont la vitesse représente une importance
essentielle (variations de pression en pompage avec coups de bélier par
exemple)

Il est évident que l'impact de charge prend toute sa dimension lors du


démarrage des moteurs électriques connectés au réseau de l'alternateur.

2.2.2 Comment réduire l'impact de charge

Le même problème se conjugue lorsque l'on souscrit un abonnement de


puissance à EDF, lorsqu'il y a plusieurs moteurs puissants, il est nécessaire
de démarrer chacun en décalé, de son voisin, pour limiter les impacts de
courant au démarrage. (protections qui sautent)
Il faut donc faire des démarrages EN SÉQUENCE, de façon à ce que le
démarrage d'un moteur électrique se fasse toujours après la phase de
démarrage du précédent, (en général quelques secondes).

Cependant avec les démarreurs électroniques, les temps de démarrage


peuvent être "allongés" à plusieurs dizaines de secondes. Il conviendra d'y
prendre garde dans les temporisations.

2.2.3 Le démarrage en fréquence

Lorsqu'on n'a plus d'autre solution possible et que le groupe existe, il


subsiste la solution de la dernière chance qui est le DÉMARRAGE EN
FRÉQUENCE. Dans cette méthode, le moteur est connecté, et le groupe
est alors démarré avec sa charge connectée. L'ensemble va prendre
progressivement sa vitesse et sa charge.
Ce mode ne convient que pour certaines applications pour lesquelles le
couple demandé reste faible dans les premiers instants du démarrage et
que la fréquence variable ne présente pas de problème trop gênant.

2.2.4 La compensation du cosinus Phi

Lors de l'utilisation d'un groupe électrogène, les compensations de cosinus


phi réparties doivent être déconnectées, car les condensateurs sont de
véritables courts-circuits au démarrage. Cela se réalise normalement
automatiquement lorsque la compensation est dite globale, puisque les
temporisations sont en général suffisantes pour éviter ce problème.
Pour les compensations réparties, il y a lieu d'examiner au cas par cas en
fonction des puissances, et de se rapprocher des fabricants de groupes.

2.2.5 Les puissances Actives et Apparentes

Les puissances électriques de groupes sont toujours exprimées en


puissances apparentes (voir article sur les puissances). En effet les courants
supportables par les alternateurs sont bien réels et ne correspondent pas
seulement à la partie active mais à la résultante qui est la partie
apparente!

3 Les catégories de groupes


3.1 Les groupes de secours

Ces groupes représentent une partie importante du parc installé. Ces


groupes toujours de forte puissance et refroidis par eau (en circuit fermé
dans 95% des cas) (hôpitaux, fromageries, piscicultures, élevages de
poulets, industries chimiques…)
Ce qui caractérise ces groupes est leur possibilité de démarrer
instantanément sans casse.

Au fait pourquoi casseraient –ils ? Simplement parce qu'un groupe froid se


détériore rapidement si on lui demande une charge immédiate. (C'est
comme votre voiture qui couche dehors en plein hiver, si vous "tirez" trop
fort à froid, il y a arrachage de métal chemises / pistons !)

Ces groupes de secours sont donc préchauffés par des résistances


thermoplongées dans le bloc moteur. L'eau de refroidissement est
simplement maintenue vers 60° par chauffage électrique du réseau pour
éviter ce problème (environ 4 KW).
Cela évite donc l'arrachement des particules de métal sur les cylindres et
fluidifie l'huile moteur de lubrification.

3.2 Les groupes EJP

Ces groupes sont la conséquence de la tarification EDF, et ne fonctionnent


que l'hiver sur les 28 jours de plus forte demande d'électricité. Les
supermarchés, les hôpitaux et des industries sont les principaux utilisateurs
de ces groupes qui allient souvent "l'utile et l'agréable" (secours et EJP).
En effet à ce jour il n'y a plus de nouveau contrats EJP et par le jeu des
coefficients de la tarification EDF, l'opération groupe EJP seul n'a plus
beaucoup d'intérêt uniquement pour le coût, car il est nécessaire de
comprendre que ces puissantes machines ont un coût d'entretien annuel
qui est loin d'être négligeable.

3.3 La vitesse de rotation des groupes


La vitesse de rotation des groupes varie en fonction du nombre de pôles de
l'inducteur. Très souvent, les petits groupes sont des alternateurs 3000
Tr/mn bipolaires, alors que les plus gros sont presque toujours des 1500
Tr/mn en tétra polaires.
Il me parait évident de dire que plus ça va vite, plus c'est délicat ! La fatigue
du matériel est plus importante (force centrifuge, frottements et usure).
Il faut remarquer que les grands groupes sont toujours des moteurs Diesel
pour de nombreuses raisons, et qu'ils sont toujours refroidis à eau.

3.4 Le refroidissement

Les grands groupes sont toujours établis à partir de moteurs


thermiques refroidis à eau. Ils sont souvent avec "radiateur attelé" mais
le bruit cumulé du ventilateur et du moteur dans la salle reste alors assez

insoutenable sans protections auditives. A remarquer qu'un


radiateur attelé (hélice entrainée par le moteur) tire sa puissance du moteur
thermique.
Dans ce cas la salle doit être insonorisée (et en protection anti-feu). Les
entrées et sorties d'air sont réalisées à l'aide de pièges à sons.
Ces pièges à sons sont constitués de baffles sur lesquels les différentes
fréquences du spectre engendré vont s'amortir. Le passage d'air de
refroidissement est ainsi assuré et le bruit est réellement extrêmement
atténué. (voir article "Le silence du pompage de l'eau" qui traite des pièges
à sons)

Lorsqu'il n'y pas d'autres possibilités, des aéro-refroidisseurs en terrasse,


offrent une alternative, avec des ventilateurs très basse vitesse peu
bruyants. Le coût en est sensiblement plus élevé, et cela est souvent mis
en œuvre dans les zones de centre ville ou résidentielles. Les coûts
d'installation en sont augmentés.
Ces aéros sont alimentés par le réseau électrique secouru. Dans certains
cas, il y a lieu de maintenir par un onduleur la rotation de ces aéros après
l'arrêt du moteur du GE, pour éviter la montée en température du bloc
moteur.

3.5 L'installation

Le coût de l'installation est un élément important dans le prix total, car les
accessoires et problèmes à gérer sont multiples. Manutention spéciales,
grutage, maçonneries diverses, cheminée Inox, Inverseur Normal Secours
(INS), Disjoncteur différentiel, citerne fuel, pompe à fuel, télésurveillance,
couplage au réseau EDF, aéro-refroidisseurs, citernes, pompes, gestion du
bruit en agglomération (cas des cliniques et hôpitaux).
Création de massif en béton destiné à supporter le GE.

4 Calcul de groupes (deux exemples)

Il faut bien entendu regarder l'emploi qui va en être fait, et évaluer


essentiellement la puissance des moteurs électriques à alimenter. Les
charges capacitives sont également concernées (voir ci-dessus § 2.2.4).
Les règles de calculs sont aussi bien pour les petits groupes que pour les
plus gros. J'aurais tendance à dire encore plus pour les petits, car les
performances sont souvent commercialement exagérées.

4.1 Ex 1 : Puissance d'outillage pour une puissance groupe

Pour le particulier, la question se pose souvent ainsi : Qu'est ce que


je vais pouvoir alimenter avec le groupe de x KVA ?
Un exemple de petit groupe de 3 KVA monophasé 220 V 3000 tr/mn

Quel petit outillage portatif peut-on mettre sur ce groupe ?


Première règle 1/3 de puissance d'impact, soit 3/3=1 KVA (ce qui
correspond à un courant de 1000/220=4.54A)

Si l'on considère un rapport courant de démarrage / Courant nominal de 4


par exemple, on va pouvoir démarrer seulement une puissance de
1000/4=250 VA !

Non, non, il n'y a pas d'erreur. Mais dans la pratique on accepte pour ces
petites utilisations un impact de charge non pas d'un tiers mais franchement
de 1. "On dira que cela se débrouille" !
(La variation de fréquence importante dûe à l'impact de charge n'aura en
général pas d'influence sur l'utilisation qui est en général un outillage
electro-portatif).

Ainsi, on sera plus enclins à dire que la perçeuse de 3x250 VA =750 VA


démarrera à coup sûr.

Là où il faudra être prudent, c'est pour le congélateur par exemple, car ces
groupes compresseurs sont assez particuliers et ne démarrent pas s'ils n'ont
pas le bon courant.

4.2 Ex 2 : DEUX moteurs de 130 KW cos Phi 0.83 Tri 400 V Id/in=4
Calculer la puissance du groupe nécessaire au fonctionnement simultané de
deux moteurs et au démarrage NON simultané (en séquence) des 2
moteurs.

Pactive=U*I*cos phi*rac3
Pour plus de simplicité repassons par les puissances apparentes :

Papparente= U*I*rac3

Dans notre exemple, la puissance apparente est de 130/cos


phi=130/083=156 KVA

Quelle est la puissance instantanée nécessaire à UN démarrage ? (Sans


impact de charge)

= Papparente*Id/In=156*4= 624 KVA

C'est la puissance apparente instantanée nécessaire au démarrage normal


du moteur de 130 KW, mais à cause de l'impact de charge dû à
l'impossibilité du groupe électrogène de prendre la totalité de sa puissance
instantanément, cette puissance va encore devoir être augmentée de ce
facteur 1/3 soit :

624*3=1872 KVA.

Et tout cela ne concerne qu'un seul moteur auquel il faut ajouter le


fonctionnement du deuxième moteur soit cette fois seulement 156 KVA
puisque les deux démarrages ne seront jamais simultanés, soit
1872+156=2028 KVA

(Il est inutile de repasser par les courants puisque les proportions sont
respectées).

-----

Même exercice avec démarreur électronique à 2.2 In

Puissance de démarrage=156*2.2=343 KVA

Puissance groupe avec impact de charge= 343*3=1029 KVA

Soit 1029+156 =1185 KVA

On a ainsi presque divisé par 2 la puissance du groupe électrogène ! et le


coût est pratiquement divisé par 2 aussi. Le démarreur électronique étant
environ 20 fois moins cher que l'écart de prix.

5 Quelques particularités
Le stockage du fuel pour les grands groupes ne peut pas dépasser 500 l
dans le local, pour des problèmes évidents de risques d'incendie. Une
citerne est donc à prévoir, en extérieur, (avec son contrôle de fuite).

Les coups de poing sont bien entendu obligatoires pour raison de sécurité.

Le pompage du fuel se réalise habituellement par aspiration, il ne faut donc


pas que la citerne soit à plus de 8 mètres plus basse que la pompe (Pb
pression atmosphérique).
La pompe à fuel doit remplir automatiquement la nourrice du groupe située
dans le châssis du groupe.

Un groupe électrogène de grande puissance est une machine qui engendre


des trépidations importantes et les câblages des différents éléments sont à
réaliser impérativement en fil multibrins (en non comme certains
électriciens du tertiaire les réalisent en fil rigide ! pannes assurées !)

Le bruit doit être traité de façon efficace par l'adjonction de pièges à sons,
aéros, doubles pots d'échappement et silencieux éventuellement.

Les relayages en cas d'EJP doivent permettre le démarrage automatique du


groupe.

Un groupe préchauffé est capable de prendre le premier tiers de sa charge


totale au bout de 8 secondes en général. Il y a donc une coupure générale
d'au moins 8 secondes dans les fonctionnements en secours "traditionnels".

Le pot d'échappement peut être simple ou double pour respecter les niveaux
sonores imposés. Ces pots sont raccordés à l'échappement moteur par un
soufflet compensateur de dilatation, souple, capable d'assurer l'étanchéité
et de compenser les dilatations ainsi que les vibrations.

Une cheminée inox double paroi est souvent nécessaire pour évacuer en
toiture les fumées. A noter à ce sujet la présence obligatoire d'un réceptacle
à condensats, qui je crois, ne peux plus être rejeté directement à l'égoût,
car le souffre du fuel aidant, ces rejets de condensation sont pratiquement
de l'acide sulfurique !

Le démarrage des grosses machines est réalisé comme sur les voitures par
des démarreurs de forte puissance 12V 24 V voire 48 volts. Les batteries
"ouvertes" qui les alimentent sont d'une part maintenues en charge floating
sur le secteur EDF pour pouvoir assurer un démarrage en secours.
(A noter que la durée de vie d'une batterie est de 5 années environ et
maximum).
Un alternateur 12 ou 24 volts ou 48 V assure la recharge des batteries
d'autre part, lors du fonctionnement. Des démarreurs à air comprimé sont
également optionnels en deuxième sécurité démarrage.

Les pots d'échappement ou silencieux peuvent avoir plusieurs niveaux


d'atténuation du bruit. La chaleur dégagée par ces éléments d'échappement
est importante, et dans le cas de refroidissement par aéro-refroidisseurs, il
sera cependant nécessaire d'évacuer les calories du moteur et d'une partie
de celles de l'échappement, par une ventilation complémentaire.

Dans certaines applications il peut être nécessaire d'assurer le préchauffage


de l'alternateur.

Certains groupes sont à refroidissement à eau perdue ! C'est un peu


dommage mais c'est une économie en investissement. (La puissance
mécanique prise pour le ventilateur est ainsi disponible en KVA et le bruit
est largement plus faible)

Enfin dans le cadre de centrales à plusieurs groupes, une élévation de


tension en 20 KV dès la sortie d'alternateur permet les couplages ainsi que
des mesures globales d'énergie pour la revente et le couplage au réseau 20
KV EDF.

5.1 L'inverseur Normal/secours (INS)

En cas de retour de l'énergie du réseau, il est nécessairequ'il n'y ait pas de


conflit entre les deux sources d'énergie (Réseau EDF et Groupe). Aussi les
deux énergies arrivent sur les branches d'un inverseur appelé
"Normal/Secours" ou INS. La sortie unique de cet inverseur va sur
l'installation réceptrice.

Des liaisons d'automatismes en amont de l'INS et dûment protégées


permettent de connaître l'état des sources d'énergie disponibles. De ces
informations, les automatismes vont décider de l'arrêt ou de la mise en
marche du groupe et des corrections de fréquence et de tension.

Dans le cadre de l'EJP, les heures étant prévues, il peut y avoir basculement
sans arrêt de fourniture d'énergie (il subsiste toujours le temps de
commutation de l'INS qui n'est pas négligeable et de l'ordre de quelques
1/10 de seconde)
De même lors de l'arrêt du groupe, il y aura toujours une petite période de
fonctionnement sans charge pour s'assurer d'une fin réelle. Ceci permet
également la réduction de dissipation thermique lors de l'arrêt avec
radiateur attelé.
De nombreuses temporisations sont ainsi utilisées pour palier les retours ou
absences d'énergie réseau.

Ces inverseurs INS sont mécaniquement inter-verrouillés pour éviter les


problèmes de deux sources d'énergie qui pourraient éventuellement se
trouver en court-circuit en entrée. (Dans ce type de secours, il n'y a jamais
synchronisation des réseaux mais seulement des phases pour que tous les
moteurs tournent dans le bon sens).

Attention cependant à l'électronique des onduleurs qui peuvent ainsi


commuter sur défaut secteur.

Si, comme dans le cas de certains sites sensibles, hôpitaux, armée, la


micro-coupure de l'INS n'est pas acceptable, il existe des groupes sans
coupure de technologie totalement différente. Convertisseurs
électromécaniques associés à des onduleurs à faible autonomie et GE.

5.2 Les résistances de dissipation

Un groupe de grande puissance ne peut pas tourner à vide pour des


problèmes de mécanique moteur (glaçage des chemises d'après les
motoristes), et il lui faut un minimum de puissance consommée. A cet effet,
dans le cas de fonctionnements possibles sans charge, il est nécessaire de
prévoir des résistances électriques de dissipation d'énergie. (La puissance
mécanique est d'abord convertie en électricité par l'alternateur et oblige
ainsi le moteur thermique à une charge).
Je crois me souvenir qu'il faut au moins un tiers de puissance en charge
moteur.

5.3 La gamme des puissances

La gamme des puissances a une forte dynamique puisque les plus petits
groupes font environ 600 VA et sont juste capables de fournir l'éclairage.
Les plus gros de l'ordre de 2000 KVA, car cette taille correspond à des
besoins réels, ainsi qu'à la fin de gamme des moteurs de série de grande
puissance et il ne faut pas oublier le transport de ces énormes machines
parfois mises dans des containers insonorisés en extérieur.

Il y a également la nécessité d'utiliser les moteurs existants, qui ont fait


leurs preuves. Des puissances supérieures entraînant des frais de
maintenance beaucoup plus importants, et se rapprochent alors de la
production continue d'énergie, ce qui n'est plus le sujet.

Enfin, il faut pouvoir dans le cas de plus grandes puissances traiter le


problème des échangeurs de température (radiateurs, aéros) avec des
sections de tuyaux du domaine des métalliers ou serruriers locaux. En effet
tout le monde ne peut pas traiter des sections importantes !

5.4 Limites des démarreurs électroniques


Les démarreurs électroniques sont très appréciés car ils permettent des
prodiges techniques au niveau de la limitation des courants de démarrage
des moteurs.
Ils autorisent de réelles économies au niveau des puissances nécessaires
au démarrage des moteurs. Mais il y a cependant un revers à la médaille.
La partie fonctionnelle d'un démarreur est réellement parfaite. Démarrage
en vitesse linéaire, à couple constant, à couple croissant, suivant une loi
prétablie... Enfin presque tout est possible, y compris le freinage pour
l'arrêt, et la reprise au vol en rotation libre !

On en a presque oublié le moteur ! Sur les installations d'eau les temps


nécessaires peuvent dépasser la minute notamment lors des arrêts. Si le
démarreur est pratiquement capable de réaliser ces temps de démarrage
ou d'arrêt, il n'en va pas de même des moteurs.
Les vieux moteurs qui fonctionnent parfaitement en direct, sont trop
sollicités par les démarreurs. IL est nécessaire d'écouter "la plainte" de ces
moteurs quand les temps s'allongent...

Aussi je recommande en fonctionnement sur le réseau EDF de laisser des


valeurs de consigne à peine meilleures au démarreurs spécifique en place.

Il est par contre nécessaire d'avoir un programme spécifique prenant en


compte l'ancienneté d'un moteur, dans le cas de groupe électrogène. Il
devrait même je crois être possible de programmer à distance le choix du
programme de démarrage et d'arrêt.
(cela concerne les moteurs de puissance >40 KW)

6 Conclusions

Ceci est un aperçu des groupes électrogènes, qui devrait permettre les
premières approximations de coût, notamment en pompage de l'eau ou en
groupes de froid.

Dans le cas des groupes de petite puissance pour les bricoleurs, il n'était
pas inutile de rappeler les problèmes d'intensité de démarrage d'un
moteur…
Cela évitera bien des déconvenues d'artisans qui ne regardent que l'aspect
Puissance en Watts en régime continu, alors qu'il faut tout prendre en
compte.

A noter que l'on peut aussi non seulement installer en fixe mais louer ces
machines auprès de sociétés spécialisées.
Dans toutes ces interventions ne jamais oublier l'accessibilité (obligation de
casser parfois des cloisons des portes ou des murs).
Ne pas oublier non plus les raccordements qui ne se font pas avec du "fil de
câblage" mais avec de gros câbles multibrins, et pour lesquels il y a souvent
nécessité d'utiliser des pinces hydrauliques de sertissage des cosses de
raccordement.
La conclusion ne sera pas complète si l'on ne dit pas un mot sur le contrôle
de bon fonctionnement par la nécessité de réaliser un basculement réel avec
INS, régulièrement au moins tous les 3 ou 6 mois, ainsi qu'un démarrage
MENSUEL du groupe seul.

Ne manquez pas non plus de lire l'article sur l'énergie.


L'énergie est une denrée rare et chère et il y a lieu de l'utiliser à bon escient.
Les groupes électrogènes font partie des appareils qui seront d'ici quelques
décennies un luxe du fait de la rareté des combustibles fossiles. Ils devront
être utilisés seulement en secours et non plus en EJP.
L'EJP est appelé à être remplacé progressivement par les énergies
renouvelables.

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