Pelton
Pelton
Pelton
28 novembre 2008
On va considérer l’écoulement qui vient frapper un auget simple à 180◦ . On considère un problème
plan et l’action de la pesanteur n’est pas prise en compte.
Un liquide, de masse volumique ρ, de vitesse constante v1~x vient frapper l’auget circulaire pour
ressortir à la vitesse constante −v2~x.
1 Auget immobile
On souhaite connaı̂tre la force nécessaire pour maintenir l’auget immobile.
pa
v2 ~x
S2
C −F ~x
pa D
Sa
S1
S
Sc
v1
qm = ρS1 v1 = ρS2 v2
L’écoulement dans les sections S1 et S2 est unidirectionnel : la pression y varie de façon hydrostatique.
L’eau est à la pression atmosphérique dans les sections S1 et S2 (mais pas au niveau de la surface de
contact S entre l’eau et l’auget).
p1 ≈ pa et p2 ≈ pa
1
Le théorème de Bernoulli s’écrit sur le tube de courant 1-2 :
v2 v2
p1 + ρ 1 = p2 + ρ 2 =⇒ v1 = v2
2 2
En isolant D + C, le théorème d’Euler donne :
ZZ ZZ
F~ext→(D+C) = ~ (V
ρV ~ · ~n) dS = ~ (V
ρV ~ · ~n) dS
∂(D+C) S1 +S2
ZZ ZZ
= ρv1~x(v1~x · (−~x)) dS + ρ(−v2~x)((−v2 ~x) · (−~x)) dS
S1 S2
= −ρv12 S1~x − ρv22 S2~x = −qm (v1 + v2 )~x = −2qm v1~x
Remarquons que si le retour du fluide s’effectue à 90◦ on obtient :
F~ext→(D+C) = −qm v1~x
et que si le retour du fluide s’effectue à un angle α compris entre 90◦ et 180◦, on obtient :
F~ext→(D+C) = −(1 + | cos α|)qm v1~x
donc en particulier pour α = 90◦ + 54.7◦ :
F~ext→(D+C) = −1.816 qm v1~x
Enumérons les actions exercées sur D + C :
ZZ ZZ ZZ
F~ext→(D+C) = −F ~x + −p1~ndS + −p2~ndS + −pa~ndS
S1 S2 Sa +Sc
ZZ
= −F ~x + −pa~ndS
Sa +S1 +S2 +Sc
| {z }
=~0
On obtient alors la norme de la force effective exercée par le fluide sur l’auget C c-à-d la force exercée
par le fluide et l’air sur l’auget (dans le cas où le retour s’effectue sur 180◦ :
S2
−F ′~x
pa D
Sa
S1
S
Sc
vr1
2
La conservation de la masse (dans le repère mobile) donne le débit massique de liquide qui vient
frapper l’auget :
qmr = ρS1 vr1 = ρS2 vr2
L’écoulement dans les sections S1 et S2 est toujours unidirectionnel : p1 = p2 = pa .
Le théorème de Bernoulli s’écrit, en écoulement relatif, sur le tube de courant 1-2 :
2
vr1 v2
p1 + ρ = p2 + ρ r2 =⇒ vr1 = vr2 =⇒ v2 = vr2 − ve = vr1 − ve = v1 − 2ve
2 2
En isolant D + C, le théorème d’Euler donne (dans le cas où le retour s’effectue sur 180◦ ) :
ZZ
F~ext→(D+C) = ~ r (V
ρV ~r · ~n) dS = . . . = −2qmr vr1~x
∂(D+C)
On obtient alors la norme de la force effective exercée par le fluide sur l’auget C c-à-d la force exercée
par le fluide et l’air sur l’auget :
2
F ′ = 2qmr vr1 = 2ρS1 vr1 = 2ρS1 (v1 − ve )2
On remarque :
– que F ′ = F si ve = 0 ;
– que F ′ = 0 si ve = v1 et même si ve > v1 car alors le fluide n’agit plus sur l’auget.
Cette force F ′ développe la puissance :
P = F ′ ve = 2ρS1 ve (v1 − ve )2
qui est extrème si :
∂P
= 0 =⇒ (v1 − ve )2 − 2ve (v1 − ve ) = 0 =⇒ (v1 − ve )(v1 − ve − 2ve ) = 0
∂ve
et maximale si :
v1
=⇒ v1 = 3ve =⇒ ve =
3
On a alors :
2v1 v1
vr1 = v1 − ve = et v2 = vr2 − ve = vr1 − ve =
3 3
La puissance maximale est alors :
v1 2v1 2 16 1
P = 2ρS1 = ρS1 v13
3 3 27 2
alors que la puissance du jet de débit volumique qv = S1 v1 et de vitesse v1 est :
v12 1
= ρS1 v13
P0 = qv ρ
2 2
On a donc un rendement pour cette transmission de puissance de :
P 16
η= = ≈ 0.592
P0 27
La perte de puissance provient du fait :
– que le fluide sort de l’auget en S2 avec une vitesse donc une puissance qui est alors perdue ;
– que le débit absolu qv n’atteind pas totalement l’auget car c’est le débit relatif qvr qui l’atteind.
3
1
0.8
0.6
Rendements
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
ve
v1
Fig. 1 – Rendements théoriques pour un auget en translation (trait plein) et pour une turbine Pelton
(trait pointillé)
En considérant les sections en 1, 2 et 2’ infiniment petite (pour éviter de faire des intégrales) et en
considérant le domaine D comme la roue Pelton et l’eau située entre les sections 1,2 et 2’ qui sont des
sections fixes par rapport au sol (en supposant une infinité d’augets) :
ZZ
~ ∧V
ρOM ~ (V
~ · ~n) dS = IM
~ (O, ext → D(t))
S1 +S2 +S2′
Or :
~ (O, ext → D) = IM
IM ~
~ (O, pes → D) + IM(O, ~
air → D) + IM(O, recepteur → roue)
| {z } | {z } | {z }
≈~0 ≈~0 −Cm ~
z
4
~y
~x
~v1
Débits absolus
qm /2 2
qm a ~x
1
a
qm /2 2’
~z
5
– d’avoir une infinité d’augets,
– de faire tourner la roue à la vitesse de rotation convenable Ω = vRe = 2R v1
,
– de négliger les pertes singulières dans le fluide entre les sections S1 et S2 ,
– de négliger les effets de la pesanteur,
– de négliger les pertes par frottements dans les paliers assurant la liaison pivot de
l’arbre par rapport au bâti,
– pour un retour à 180◦.
Cm 0 = Cm (ω0 ) = qm Rv1
4 Application numérique
– Débit volumique d’alimentation (de l’ensemble) des jets alimentant la turbine2 : qv ;
– Diamètre du jet : D ;
– Section du jet : S1 = π4 D 2 ;
– Vitesse de l’eau en sortie du jet : v1 ;
v2
– Puissance de l’eau en sortie du jet et puissance maximum récupérable : P0 = qv ρ 21 = 12 ρS1 v13
– Distance entre l’axe de l’arbre et le point d’impact de l’eau sur l’auget : R ≈ 75 mm ;
v1
– Vitesse de rotation où l’on peut prétendre récupérer le maximum de puissance : ω0 = 2R
– Vitesse de rotation maximum (où l’on récupèrera une puissance nulle) : ωM axi = 2ω0 = vR1
– Couple maximum récupéré (à vitesse de rotation nulle) : Cm M axi = 2qm Rv1
– Couple récupéré à puissance maximum : Cm 0 = qm Rv1
Voici différentes variantes d’application numérique :
DeltaLab
qv (l/mn) 20 40 40 60 135
D (mm) 6 6 10 6 11 ?
v1 (km/h) 42 85 31 127 85
P0 (W) 23 185 24 625 630 = 378/60%
ωM axi (tr/mn) 1501 3002 1081 4503 4522
Cm M axi (Nm) 0.589 2.358 0.849 5.305 -
2
En théorie, qu’il y ait 1 jet de débit qv ou 2 jets de débit q2v , cela ne change pas la puissance récupérer. L’avantage de
plusieurs jets est de pouvoir annuler la force radiale exercée sur l’arbre.