2004 Ircam Init Amazighe
2004 Ircam Init Amazighe
2004 Ircam Init Amazighe
à
la langue amazighe
Tagldit n lMAVRib ROYAUME DU MAROC
aSinag agldan INSTITUT ROYAL
n tESSna tMaZiVt DE LA CULTURE AMAZIGHE
Série : Manuels - N° 1 -
Initiation
à
la langue amazighe
Auteurs :
Meftaha Ameur - Aïcha Bouhjar - Fatima Boukhris - Ahmed Boukouss
Abdallah Boumalk - Mohamed Elmedlaoui - El Mehdi Iazzi -Hamid Souifi
Rabat 2004
Publications de l'Institut Royal de la Culture Amazighe
Centre de l'Aménagement Linguistique (CAL)
Série : Manuels - N° 1 -
Sommaire
Symboles et Abréviations
AB : Académie Berbère
ADM : arabe dialectal marocain
AI : Agraw Imazighen
Am : amazighe
AMM : arabe marocain médian
AS : arabe standard
Awb : Arabia Ware Benelux
FF : Afus deg Wfus
Tam : Tamazgha
/ : ou bien ; opposé à
[] : réalisation phonétique ou effective
→ : se réalise
* : agrammatical
7
Introduction
1. Situation sociolinguistique
de l’amazighe
2. Phonétique/Phonologie de l’Amazighe
Standard
Tifinaghe - IRCAM
iSKKiln n tfinaV1
Alphabet tifinaghe ÆÉæ«Ø«J ájóéHCG
1- Tableau officiel de l’alphabet tifinaghe tel qu’il est préconisé par le Centre de
l’Aménagement Linguistique (CAL) et consacré par l’RCAM.
15
Lieu d’articulation
Labiovélaires
Alvéolaires
Pharyngales
Uvulaires
Palatales
Labiales
Vélaires
Dentales
Laryngale
Mode d’articulation
Non Sourdes t k æ q
emphatiques Sonores b d g å
Occlusives
Sourdes ï
emphatiques
Sonores ä
Non Sourdes f s c x p h
emphatiques Sonores z J v o
Constrictives
Sourdes ã
emphatiques
Sonores ç
Nasales m n
Non emphatiques r
Vibrantes
emphatiques ë
Latérale l
Semi-consonnes w y
Lieu d'articulation
Degré Antérieures Postérieures
d'aperture
I u
Aperture minimale
e
Aperture maximale
a
Exemple :
gix t "je l'ai mise/faite" vs gix t "je l'ai mis/fait"
Cette opposition morphologique est rendue dans la graphie par
t (occlusive simple) pour le masculin et tt (occlusive géminée)
pour le féminin.
Nous écrirons, par conséquent :
(5) gix t (masculin) et gix tt (féminin)
2.1.3.2. Les emphatiques
Exemple :
(9) rggl "fermer" / rg^ål "courir" (Inaccompli)
2.1.3.4. Les affriquées
On appelle affriquées des articulations complexes qui combinent
une occlusion et une constriction telles [tc], [dj]. Les affriquées
peuvent être le résultat d'une mutation phonétique comme c'est le
cas en tarifite :
Exemples :
(10) ll →[dj ] : tamllalt "oeuf" → [tamdjatc]
illi "ma fille" → [idji]
(9) lt → [tc] : tavyult "ânesse" → [taγyutc]
Les autres affriquées de base seront notées par des digraphes :
adjaë (adjar. “voisin”), apdjam (ahdjam
. “tatouage”).
2.1.3.5. Les sibilantes
On appelle sibilance la transformation phonétique de t en [s] et
de d en [z].
Exemples :
(10) tasa "foie" → [sasa]
(11) afud "genou" → [afuz]
En référence au critère de la neutralisation de la variation de
surface, et compte tenu de l'extrême localisation du phénomène,
les formes occlusives seront restituées et les deux mots s'écriront
respectivement tasa et afud.
21
On notera aussi :
(27) yan n wass "un jour" pour la réalisation [yawwass], ce qui
permet de retrouver les différents constituants : le numéral yan
"un", la préposition n "de" et wass "jour" (à l’état d'annexion).
De même, on écrira :
(28) tzdv vas nttat "elle habite toute seule" pour la réalisation
phonétique suivante [dzdqqasnttat] (réalisation potentielle dans
certaines régions du Maroc Central).
La même procédure est valable dans le cas de la rencontre des
voyelles où la forme de base est maintenue (telle qu'elle est dans sa
forme isolée) indépendamment des réalisations phonétiques possibles.
On écrira :
(29) inna izlan "il a dit des poèmes" en sachant qu’à l’oral on
réalise [inna yzlan] ;
(30) idda urgaz " l’homme est parti" au lieu de [idda wrgaz] et
(31) inna as "il lui a dit" quelle que soit la prononciation : [innas],
[innayas] ou [innays].
Après le vocatif a (“ô”), un nom commençant par une voyelle
sera écrit à l’état libre même si, à l’oral, on insère un y de rupture
d’hiatus :
(32) a argaz "ô, l’homme !" au lieu de [a y argaz]
(33) a issi "ô, mes filles !" au lieu de [a y issi]
Ainsi dans tous les cas d’assimilation qui viennent d’être
énumérés, on restitue, sur le plan phonologique (et graphique), la
forme de base qui assure la transparence morphonologique du mot
graphique. Autrement dit, cette approche permet de mettre en
26
3.1. Généralités
La langue amazighe possède sa propre écriture depuis l’Antiquité.
Cette écriture est de nature alphabétique consonantique. Elle est
encore utilisée de nos jours chez les Amazighes des zones sahariennes
- les Touarègues - qui l´appellent «tifinaghe». C´est dans cet alphabet
que sont rédigées les inscriptions anciennes dites «libyco-berbères»
relevées partout en Afrique du Nord et au Sahel, de la Méditerranée
au sud du Niger et des Iles Canaries à la frontière ouest de l’Egypte.
L’aire d´extension des inscriptions libyco-amazighes coïncide avec
l´aire d´extension historique de la langue amazighe. Certaines de ces
inscriptions sont bilingues, amazighe - punique ou amazighe - latin,
mais la majorité est monolingue amazighe.
Depuis la fin des années soixante, plusieurs variantes du néo-
tifinaghe ont été développées à partir des inscriptions anciennes et de
l'écriture tifinaghe touarègue actuelle. L’objectif du développement
de ce néo-tifinaghe est de fournir à la langue amazighe un système
alphabétique standard plus adéquat et utilisable pour tous les parlers
amazighes actuels.
Deux termes reviennent régulièrement dans la littérature sur
l'écriture amazighe : tifinaghe et libyque. Il arrive qu'ils soient utilisés
comme synonymes. Le libyque-tifinaghe a plusieurs variantes qui se
caractérisent par le nombre de leurs lettres, les valeurs phonétiques
différentes de certaines lettres et par leur répartition géographique :
la variante orientale en Tunisie et au nord-est algérien, la variante
occidentale au Maroc et à l’ouest algérien et la variante saharienne au
sud de l’Algérie, en Libye, au Mali et au Niger.
28
3. 2. Variantes de tifinaghes
Il existe plusieurs variantes de l’alphabet tifinaghe : trois
variantes anciennes (le libyque oriental, le libyque occidental et le
tifinaghe saharien ancien) et plusieurs variantes modernes.
Des trois variantes de l’écriture libyque-tifinaghe l’orientale,
l’occidentale et la saharienne, seule la variante saharienne présente
une continuité dans le temps. Elle est encore utilisée de nos jours
par les Touarègues sous sa forme actuelle et ses usagers l’appellent
«tifinaghe». Les deux autres variantes, l’orientale et l’occidentale, qui
ne sont évoquées dans la littérature que pour des raisons
historiques, se sont éteintes en tant que systèmes d’écriture, mais
elles continuent à être utilisées dans les arts décoratifs traditionnels
comme la tapisserie, le tatouage, la bijouterie, l'architecture et le
travail du bois.
Le néo-tifinaghe désigne surtout la variante de tifinaghe
développée, à la fin des années soixante, par l'Académie Berbère
(Agraw Imazighen, AI) sur la base des variantes touarègues. Il est
29
3.3. Tifinaghe-IRCAM
Comme il a été vu précédemment, plusieurs variantes de l'alphabet
amazighe existent depuis l'Antiquité, avec des ressemblances et des
dissemblances. Les variantes modernes du néo-tifinaghe constituent
un développement, voire une amélioration, et une adaptation des
variantes anciennes aux spécificités phonétiques des variétés
linguistiques de l'amazighe.
Fixer une norme graphique de l'amazighe passe nécessairement
par le choix d'un alphabet tifinaghe qui doit répondre à un double
objectif :
32
Valeur Tifinaghe-
Epellation phonétique Origine du caractère
Ircam
ya a A FF
yab b B Libyque et tamazgha
yag g G Libyque
Innovation par l’ajout de
yagw gw å l’appendice “w“ «yaw» à g
«yag»
yad d d Toutes les variantes
yad. d. ä Toutes les variantes
yey ∂ e FF, Awb
yaf f f Awb
yak k k AB, FF, Awb, etc.
Innovation par l’ajout de
yakw kw æ l’appendice “w” «yaw» à
k «yag»
Innovation par
yah h h
simplification de la barre.
yah h p Ab, FF, Awb, etc.
Innovation par rotation
yaε ε (´ ) O de v «yaγ»
yax x x Ab, FF, Awb, etc.
yaq q q Ab, FF, Awb, etc.
yi i i Ab, FF, Awb, etc.
35
Valeur Tifinaghe-
Epellation phonétique Origine du caractère
^ Ircam
yaj Z (z) j Toutes les variantes
yal l l Awb
yam m m Toutes les variantes
yan n n Toutes les variantes
yu u u FF, Awb
yar r r Toutes les variantes
Innovation par l’ajout
yar. r. ë
d’un trait à r «yar»
yaγ γ v Ab, FF, Awb
yas s s Ab, FF, Awb
yas. s. Ã Ab, FF, Awb
^ Toutes les variantes
yac ∫(s) c
modernes
Toutes les variantes
yat t t
(notées parfois X)
yat. t. ï Toutes les variantes
yaw w w Ab, FF, Awb
yay y y libyque
yaz z z Saharien et néo-tifinaghe
Innovation par l’ajout
yaz. z. Ç d’un trait à z «yaz»
36
37
Exemples :
(5) ddiv "Je suis allé"
ddan "Ils sont allés"
ssufv "Fais sortir"
izdv "Il habite"
Exemple :
(15) vr + pronom = vurk etc "chez toi"
g + pronom = giti, dayi, digi "en moi"
n + pronom = nnm, etc "de toi (fém.)
4.2.4. Règles d’écriture des différents éléments adjectiveurs
Il s’agit de morphèmes tels que : bu, mu, u, m, mmu, ult, gg, ayt, etc.
Exemples :
(17) bu tgmmi "le propriétaire de maison"
lal n uxxam "la maîtresse de maison"
M tiïïawin "celle aux beaux yeux"
4.2.7. La ponctuation.
Le système orthographique préconisé adopte les principaux
signes de ponctuation en usage dans les langues connues et avec
les mêmes valeurs. Toutefois, la majuscule n’est notée ni en début
44
5. Eléments de morphosyntaxe
5.1. Morphologie
5.1.1. Le nom
En amazighe, le nom varie en genre (féminin tampäaët "une
élève", masculin ampäaë "un élève"), en nombre (singulier ampäaë,
pluriel impäaën) et en état (libre ampäaë, annexion umpäaë).
5.1.1.1. Le genre
L’amazighe connaît deux genres : le masculin et le féminin.
a- Les noms masculins
Le nom masculin commence en général par une des voyelles
initiales a, i ou u. Les noms commençant par la voyelle a- sont de
loin les plus nombreux.
Exemples :
(1) Afus "main" ils "langue"
udm "visage" argaz "homme"
ixf "tête" ul "cœur"
aäaë "pied" ilf "sanglier"
c- Le diminutif
La forme t....t peut aussi exprimer une valeur dimensionnelle
ou méliorative /appréciative.
Exemples :
(5) itri "étoile" → titrit "petite étoile"
afus "main" → tafust "petite main"
aäaë "pied" → taäaët "petit pied"
d- Le nom d’unité
La marque du féminin sert également à exprimer l’opposition
unitaire / collectif.
Exemples :
(6) argan "huile d'argan" → targant "arganier"
xizzu "carotte" → taxizzut "une carotte"
asngar "maïs" → tasngart "épi de maïs"
Tableau 1 : Tableau des principaux schèmes du genre du nom
Masculin Féminin
A_______ Ta_______t
Ta_______
Ti_______t
I_______
Ti_______
U_______ Tu_______t
C _______
12
tac_______t
5.1.1.2. Le nombre
L’amazighe possède un singulier et un pluriel. Trois types de
pluriel sont à distinguer selon la nature des procédés
morphologiques employés.
Exemples :
(9) izi → izan "mouches"
açuë → içuëan "racines, veines"
izikr → izakarn "cordes"
Les trois types de pluriel prennent la voyelle i ou u à l’initiale.
d- Pluriel en id
Une catégorie de noms forme son pluriel par la préfixation de id
au singulier. Ce procédé est utilisé pour les noms de parenté, les noms
composés en bu - / mmu - ou bab / lal et les emprunts non intégrés.
Exemples :
(10) xali "oncle (mon)" → id xali
baba "père (mon)" → id baba
bu islman "poissonnier" → id bu islman
lkamyu "camion" → id lkamyu
e- Pluriel des noms empruntés
Les emprunts intégrés forment leur pluriel comme les noms
amazighes. Les noms qui ne sont pas intégrés gardent le pluriel
d’origine ou prennent le préfixe id.
Exemples :
(11) tawriqt → tiwriqin "feuilles"
afrmliy → ifrmliyn "infirmiers"
abuqadyu → ibuqadyutn "sandwichs"
Exemples :
(12a) aman "eau"
idammn "sang"
iwdan / middn "gens"
irdn "blé"
(12b) tisitan "vaches" tafunast (sing.)
tivallin "juments" tagmart (sing.)
5.1.1.3. L’état
On distingue deux états en amazighe : l’état libre (EL.) et l’état
d’annexion (EA.) (ou l’état construit).
a- L’état libre
A l’état libre, la voyelle initiale du nom ne subit aucune
modification : argaz "homme", tamurt "terre, pays". Le nom est à
l’état libre quand il est :
- un mot isolé
Exemple :
(13) atbir "pigeon"
- complément d’objet direct
Exemple :
(14) ^iïïf aslm g ufus "Il tient un poisson à la main"
- complément de la particule prédicative d "c’est".
Exemple :
(15) d aslm "c'est un poisson"
51
b- L’état d’annexion
L’état d’annexion se manifeste par une modification de l'initiale
du nom dans des contextes syntaxiques déterminés. La marque de
l’état d’annexion prend l’une des formes suivantes :
- alternance vocalique a / u pour les noms masculins (ex. 16a),
Exemples :
(16a) argaz "homme" → urgaz
- chute de la voyelle initiale pour les noms féminins (ex. 16b),
Exemples :
(16b) tamurt "pays" → tmurt
tamvart "femme" → tmvart
- addition d’un w ou y aux noms à voyelle a ou i (ex.
16c, 16d),
Exemples :
(16c) asif "rivière" → wasif
(16d) ils "langue" → yils
Féminin
tasa "foie" → tasa
taddart "maison" → taddart
tizit "moucheron" → tizit
L’état d’annexion se réalise dans les contextes syntaxiques suivants :
a- quand le sujet lexical suit le verbe.
Exemples :
(20a) yus d uslmad "Le professeur est venu"
(20b) ç^ëiv aslmad "J’ai vu le professeur"
Dans l’exemple (20a), uslmad est à l’état d’annexion car il assume
la fonction sujet dans la phrase. Par contre, dans (20b) aslmad est à
l’état libre étant donné qu’il remplit la fonction de complément
d’objet direct.
b- après une préposition
Exemples :
(21) siwlv i uslmad "J'ai parlé au professeur"
n tmurt / n tmazirt "du pays"
La préposition s indiquant la direction n'entraîne pas l'état
d'annexion dans les parlers du Maroc central.
Exemples :
(22) idda s axxam "Il est allé à la maison"
idda s açilal "Il est allé à Azilal"
igåz s azavar "Il est descendu dans la plaine"
c- après un coordonnant
Exemple :
(23) ançaë d uãmmiä "la pluie et le froid"
53
Exemples :
(30) lluç "avoir faim" → amllaçu "affamé"
ggru "être le dernier" → anggaru "dernier"
- sur le schème acccan, en particulier sur la base des verbes de
qualité.
Exemples :
(31) amqran "grand"
avzfan "long, grand de taille"
- sur le schème uc1c2ic3 pour certains verbes trilitères
Exemples :
(32) umlil "blanc"
uvzif "long, grand de taille"
u^ãbip "beau"
b- Démonstratifs d’éloignement
Les formes du démonstratif d’éloignement sont : ann, in.
Exemples :
Masculin Féminin
Singulier Pluriel Singulier Pluriel
5.1.4. Le verbe
En amazighe, le verbe est à la forme simple (amç "tenir", ffv
"sortir") ou à la forme dérivée (ttwamaç / ttyamaç , ssufv). Le
verbe, qu'il soit simple ou dérivé, se conjugue à l'un des quatre
thèmes qui sont : l’aoriste, l’inaccompli, l’accompli positif et
l’accompli négatif. Il reçoit, en outre, les mêmes désinences verbales.
Il est accompagné, en fonction des thèmes, de l’une des particules
aspectuelles de l’amazighe.
Masculin Féminin
1-pers. ———V 1-pers. ———v
Masculin Féminin
Singulier 2-pers. ———Ø 2-pers. ———Ø
Tableau 5
Masculin Féminin
Ad awiv "j’emporterai" Ad awiv "j’emporterai"
- L’inaccompli
Le verbe à l’inaccompli présente l’action comme étant inachevée,
habituelle ou itérative. L’inaccompli est dérivé de l’aoriste par
l’application des procédés morphologiques suivants :
- La préfixation de tt
Exemples :
(37) amç "tenir" → ttamç
ini "dire" → ttini
kks "enlever" → ttkks
- La tension d’une consonne radicale : elle concerne
généralement la consonne médiane des verbes trilitères.
Exemples :
(38) kcm "entrer" → kccm
krz "labourer" → krrz ou kkrz
- La tension d’une consonne radicale doublée de l’alternance
vocalique (changement du timbre de la voyelle de
l’aoriste).
60
Exemples :
(39) ns "passer la nuit" → nssa
nv "tuer" → nqqa
gn "dormir" → ggan
- L’alternance vocalique accompagnée de la préfixation de tt-
- Alternance intra-radicale :
Exemples :
Exemples :
Exemples :
Aoriste Accompli
Exemples :
(51) Krf "attacher" → ttwakraf / ttukraf "être attaché"
amç "tenir" → ttwamç / ttyamaç "être tenu"
akr "voler" → ttwakr / ttyakar "être volé"
c- Les dérivés en mm-
Un verbe dérivé par la préfixation de m ou ses variantes (mm, my)
exprime la réciprocité.
Exemples :
(52) Çë "voir" → mmÇë "se voir"
Sqsa "demander" → msqsa "s'informer mutuellement"
Nv "tuer" → mmnv "s'entretuer, se disputer"
5.1.4.3. Les particules aspectuelles
Les thèmes de l’aoriste et de l’inaccompli s’emploient avec des
particules dites aspectuelles. Ces dernières sont :
- ar / la /da / aqqa : elles s’emploient avec l’inaccompli.
Exemples :
(53) ar / la / da / aqqa itddu "Il part habituellement"
Aqqa ig^gur "Il est en train de marcher"
- ad / rad : elles accompagnent l’aoriste pour exprimer le
futur ou certaines valeurs modales.
Exemples :
(54) ad / rad iddu "Il partira"
ad / rad ins "Il passera la nuit"
65
5.1.5. Le Pronom
On distingue deux catégories de pronoms : les pronoms personnels
autonomes ou indépendants et les pronoms personnels affixes.
5.1.6. La Préposition
Tableau 10 : Les principales prépositions
Prépositions Exemples
içil usafar a i tusut "Ce médicament est
i
efficace pour la toux"
"à, pour, contre"
Issiwl I tmvart "Il a parlé à la femme"
Prépositions Exemples
jar Jar ubrid d ivçaë "entre le chemin et la rivière"
gr Gr ugnna d wakal "entre ciel et terre"
"entre"
Exemple :
(60) di tmurt "au pays"
- Devant un pronom affixe, certaines prépositions prennent
des formes étoffées.
Exemples :
Unité Exemples
Qqim da "Reste ici"
Da, vi "ici"
Ack d s vi "Viens (vers) ici"
dffir "derrière" Oayd vr dffir "Recule (en arrière)"
äaëat, tivrdin urri tivrdin / äaëat "Recule (en
"derrière" arrière)"
Ugur vr zdat
Zdat, dat "devant"
"Marche en avant (avance !)"
Sars t dinn "Pose-le là-bas"
din, dinn, vinn "là-bas"
Awi t s vinn "Emmène-le là-bas"
Unité Exemples
Askka, Tiwcca ddu askka "Pars demain"
"demain" dwl d tiwcca "Reviens demain"
Zik "tôt, autrefois, jadis" ikkr zik "Il s'est levé tôt"
Interrogatif de temps :
mlmi icca "quand est-ce qu'il a mangé?"
Mlmi, Manaå "quand?"
73
Exemples :
(76) is d ntta ? "Est-ce lui ?"
ma d nttat "Est-ce elle ?"
b- L’interrogation partielle
Une interrogative est qualifiée de "partielle " lorsque la question
porte sur une partie de l’énoncé. Elle est toujours marquée par un
outil interrogatif : ma, wi "qui" (sujet), ma "complément", manwa /
manwn "lequel", mani, manida / ani "où", mavar, max, maf "pourquoi",
mnck (quantité), mcta, acpal, mnnaw, mcpal (nombre), manik, mamnk,
mammk, mimc, muxas, makka "comment", etc.
Exemples :
(77) ma yswan atay inu ? "Qui a bu mon thé ?"
(78) manwa / manwn tçëit/d ? "Lequel as-tu vu ?"
(79) ma ay tçëit /d ? "Qu'as-tu vu ?"
(80) mani tëupm ? "Où vous êtes allés ?"
mani trit /d ? "Où vas-tu ?"
(81) managW ra tddut /d ? "Quand est-ce que tu partiras ?"
mlmi ad d yas ? "Quand est-ce qu'il viendra ?"
(82) mavar ta ? "Pourquoi celle-là ?"
maf ur tddit /d ? "Pourquoi n'es-tu pas parti ?"
(83) mnnaw imddukkal ad dark ? "Combien d'amis as-tu ?"
(84) mamnk tgit/d ? "Comment es-tu ?"
mimc a tgit/d i wa ? "Comment as-tu fait à celui-là"
78
79
Références bibliographiques
.èe 3 ,á«Hô¨ŸG áµ∏ªŸG á«ÁOÉcCG :•ÉHôdG ,»¨jRÉeC’G »Hô©dG ºé©ŸG : (2000-1993) óªfi ,≥«Ø°T
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.á«fÉãdG á©Ñ£dG ,âfGôH ƒØfG
83
SYMBOLES ET ABRÉVIATIONS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ii
INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1. SITUATION SOCIOLINGUISTIQUE DE L’AMAZIGHE . . . 9
1.1. ETAT DES LIEUX. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2. STATUT DE LA LANGUE AMAZIGHE. . . . . . . . . . . 10
2. PHONÉTIQUE/PHONOLOGIE DE L’AMAZIGHE STANDARD . 13
2.1. UNITÉS SEGMENTALES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.1.1. Inventaire des phonèmes de l'amazighe standard . . . 15
2.1.2. Critères retenus dans l'élaboration de l'alphabet. 17
2.1.3. Les unités phoniques non retenues . . . . . . . . . . . 18
2.1.3.1. Les spirantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.1.3.2. Les emphatiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.1.3.3. Les labiovélaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.1.3.4. Les affriquées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.1.3.5. Les sibilantes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.1.3.6. Les liquides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.2. LES PROCESSUS PHONÉTIQUES. . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.2.1. A l’intérieur d’un mot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.2.1.1. La propagation de l’emphase . . . . . . . . . . . . 22
2.2.1.2. Assimilation de voisement ou de dévoisement . . 22
2.2.1.3. Assimilation de lieu d’articulation . . . . . . . . 23
2.2.1.4. Le cas particulier de l’allongement compensatoire 23
2.2.2. Aux frontières des mots. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3. PRÉSENTATION DE L'ALPHABET TIFINAGHE . . . . . . . . 27
84
3.1. GÉNÉRALITÉS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.2. VARIANTES DE TIFINAGHES . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.3. TIFINAGHE-IRCAM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4. RÈGLES ORTHOGRAPHIQUES DE L’AMAZIGHE . . . . . . 37
4.1. DÉFINITION DU MOT GRAPHIQUE. . . . . . . . . . . . . 37
4.2. LES RÈGLES RETENUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
4.2.1. Règles d’écriture du substantif (nom) . . . . . . . . . 38
4.2.2. Règles d’écriture du verbe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
4.2.3. Règles d’écriture de la préposition. . . . . . . . . . . . 41
4.2.4. Règles d’écriture des différents éléments adjectiveurs . 42
4.2.5. Règles d'écriture de la particule prédicative d. . 43
4.2.6. Règles d’écriture des quantificateurs.. . . . . . . . . . 43
4.2.7. La ponctuation.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
5. ELÉMENTS DE MORPHOSYNTAXE . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
5.1. MORPHOLOGIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
5.1.1. Le nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
5.1.1.1. Le genre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
a- Les noms masculins. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
b- Les noms féminins. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
c- Le diminutif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
d- Le nom d’unité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
5.1.1.2. Le nombre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
a- Le pluriel externe (ajout d’un suffixe) . . . . . . . 48
b- Le pluriel interne (ou brisé) . . . . . . . . . . . . . . . 48
c- Le pluriel mixte (suffixation + alternance interne) . 48
d- Pluriel en id . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
f- Pluriels des noms sans singulier . . . . . . . . . . . 49
5.1.1.3. L’état . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
85
a- L’état libre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
b- L’état d’annexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
5.1.2.Les dérivés nominaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
a- Le nom d’action verbal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
b- Le nom d’agent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
c- Le nom d’instrument . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
d- Le nom de qualité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
5.1.3.Les démonstratifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
5.1.3.1. Les déterminants démonstratifs . . . . . . . . . . 55
a- Démonstratif de proximité . . . . . . . . . . . . . . . . 56
b- Démonstratifs d’éloignement . . . . . . . . . . . . . . 56
c- Démonstratifs d’absence . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
5.1.3.2. Les pronoms démonstratifs . . . . . . . . . . . . . . 56
5.1.4. Le verbe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
5.1.4.1. Le verbe simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
a- Les désinences verbales . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
b- Les thèmes verbaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
- L’aoriste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
- L’inaccompli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
- L’accompli positif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
- L’accompli négatif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
- Le mode impératif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
5.1.4.2. Le verbe dérivé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
a- Les dérivés en s- / ss- . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
b- Les dérivés en tt- . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
c- Les dérivés en - . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
5.1.4.3. Les particules aspectuelles. . . . . . . . . . . . . . . 64
5.1.5. Le Pronom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
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