111

AMBROISE PAR
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AMBROISE PARE
D'APliES U>' PORTIIAIT CONSERV AIT CHAT E AIT DE PAJ-ET
AMBROISE PARE
D'APRS DE NOUVEAUX

DOGUiAIENS
DCOUVERTS AUX ARCHIVES NATIONAUES
ET DES PAPIERS DE FAMILLE

PAK C^^
(LE DOCTEUR LE PAULMIER

/ AVEC UN POKTRAIT INKDIT DE PARK

PARIS
LIBRAIRIE ACADMIQUE DIDIER

PERRIN ET C'% LIBRAIRES-DITEURS

Sr., QUAI DES GRANDS-AUGUSTINS, 35

1887
Tous droits rserYs.
R
501
 A M. EMILE CAMPARDON

Mon cher ami,

C'est vous que je dois l'ide de ce livre;

acceptez-en la ddicace comme un tmoignage de

ma vive reconnaissance et de ma sincre affection.

Le Paulmier.
 AVERTISSEMENT

La vie d'Ambroise Pare, comme celle de beaucoup d'hom-

mes clbres, esl fort mal connue. Les diverses particularits
de son existence sont tombes peu peu dans l'oubli par la

ngligence de ses contemporains, en sorte qu'il est devenu

trs difficile de reconstituer sa biographie.
Pour crire l'histoire de l'illustre chirurgien, il faudrait rsumer
Letat de la chirurgie dans les temps qui Tout prcde, prsen-
ter le tableau de cette science l'poque o il a vcu, entin,

montrer les progrs qu'il a fait faire cette branche de l'art

de gurir. Cette tche a t magistralement accomplie par le

professeur Malgaigne dans sa savante introduction aux .iivres

compltes d^ Ambroisc Par, et il y aurait tmrit l'entre-
prendre de nouveau.
Mon rle est plus modeste. Ce travail ii'cbL que la mise en
uvre de documents recueillis de diffrents cts, et grce aux-
quels on pourra enfin connatre d'une faon certaine la famille,

les alliances, les amis de Par, et pntrer en quelque sorte

dans sa vie intime.
Les sources auxquelles j'ai puis sont nombreuses; ce sont
d'abord les uvres du grand chirurgien, et surtout la relation

de ses voyages dans laquelle se trouvent beaucoup de faits

particuliers.

Le Dictionnaire de Jal m'a fourni sur ses enfants de pr-

O AiMBROISE PARE

cieuses indications compltes par les auteurs de la France

protestante, et par i\I. le D'' Chreau dans les Vies des Savants
illustres de la Renaissance qu'a publies M. Figuier.
J'ai rencontr dans les Commentaires de la Facult de mde-
cine de Paris des renseignements rests indits jusqu' ce jour
sur l'admission d'Ambroise Par au grade de barbier, sur son
procs avec les mdecins de l'poque, etsursonprojetde subor-
dination des chirurgiens.
Le III^ volume manuscrit de l'Histoire de la chirurgie, par
Peyrilhe, que possde la bibliothque de l'Acadmie de mde-
cine, renferme des dtails trs circonstancis et jusqu'ici in-

connus sur sa rception la matrise ;

je les ai scrupuleusement
reproduits.
J'ai emprunt la Bibliothque nationale diverses pices
intressantes parmi lesquelles il faut citer surtout un mmoire
justificatif paru en 1576 l'occasion du procs avec la Fa-
cult, et qui m'a permis de fixer dfinitivement la religion

laquelle appartenait notre chirurgien. J'ai cru devoir publier

cette curieuse plaquette dont il ne semble exister qu'un seul
exemplaire.
Mais c'est surtout dans le riche dpt des Archives natio-

nales que j'ai dcouvert les documents les plus nombreux con-
cernant les deux mariages, les filles, les gendres, le neveu et la

nice d'Ambroise Par.

En outre, dans les archives du chteau de Paley figurent des
pices originales d'une importance capitale pour cette tude,
et un volume manuscrit contenant l'histoire dtaille des des-
cendants de Catherine Par et de Claude Hdelin. son mari.
J'ai eu galement la bonne fortune de dcouvrir dans ce ch-
teau le seul autographe d'Ambroise Par que l'on connaisse,
et son portrait authentique, unique galement, peint peu

aprs son second mariage. L'un et l'autre sont reproduits dans

ce travail. Je saisis avec empressement cette occasion d'ex-
 AVERTISSEMENT 9

primer a Madame la marquise Le Charron ma vive reconnais-

sance pour la bienveillance avec laquelle elle a mis ma dis-

position ces prcieux documents, et m'a permis d'en faire pro-

fiter mes lecteurs.
Dans les mmes archives, se trouve l'tiquette d'un dossier
sur laquelle on lit cette annotation bien faite pour piquer la cu-
riosit : Tiltres et enseignements concernant la famille d'Am-
broise Par, deuxime liasse, dans laquelle sont les pro-
cdures dudit sieur Par contre les chyrurgiens de Paris pour
l'impression de son livre et pour son rang. Malheureusement
ces papiers ont disparu ; esprons qu'on les retrouvera quel-
que jour.
M. le D'' Emile Bgin, dans plusieurs feuilletons et dans une
lecture faite TAcadmie de mdecine, a fait connatre qu'il a

en sa possession des copies de papiers de famille releves au

sicle dernier pour Louis, le clbre secrtaire de l'Acadmie
de chirurgie, par Roze, chirurgien Nemours. Il est regret-

table qu'elles n'aient point encore t publies.

D'autres actes existent vraisemblablement dans l'tude du
successeur des six ou sept notaires employs par Ambroise
Par et par sa famille. Malgr leur intrt purement historique,
l'autorisation d'en faire la recherche m'a t impitoyablement
refuse sous prtexte qu'ils ne sont pas classs. Ce refus
prouve une fois de plus la ncessit d'une loi ordonnant le d-
pt aux Archives nationales des actes de date ancienne qui se
dtriorent dans les greniers des notaires; l'histoire n'aurait
i|u' gagner une semblable mesure.
Enfin, on trouvera dans l'Appendice qui termine ce volume,
des dtails sur deux personnages que leurs relations avec Par
m'ont seules engag tudier. L'un, Julien Le Paulmier, m-
decin clbre de l'poque, eut avec lui une grave querelle m-
dicale : l'autre, Antoine Portail, chirurgien distingu, fut alli
sa famille.
lO A.MBROISE PARE

Les pices justiticatives ont t collationnees par MM.

Campardon et Tuetey, des Archives nationales ; c'est dire
qu'elles prsentent toutes les garanties de fidlit et de cor-
rection que ces cminents palographes apportent dans leurs
travaux. Je leur adresse ici mes remerciements pour le con-
cours clair qu'ils n'ont cess de me prter.
La critique la plus svre a prsid l'examen des dtails
que j'ai admis ; les faits douteux ont t signals, les anecdotes
apocryphes cartes ; j'ai surtout vis la simplicit et la
concision du rcit, au risque de lui donner plus de scheresse.
Malgr mes efforts, ce travail demeure imparfait ; de plus au-
toriss le reprendront quelque jour, et sauront mieux se ser-
vir des documents nombreux qui sont ici mis pour la premire
fois en lumire.
AMBROISE PAR
 ,

AMBROISE PAR

Ambroise Par est n au Bourg-Hersent (i), vil-

lage situ aux portes de Laval dont il fait aujour-
d'hui partie. L'poque de sa naissance est incertaine.
Une tradition locale, fonde sur on ne sait quels
manuscrits (2), place en
1509; d'un autre ct,
la
Malgaigne, d'aprs une communication de M. le doc-
teur E. Bgin (3), la fixe en l'anne 15 17, ce qui
rajeunit Par au-del de toute vraisemblance.
M. Bgin trompe certainement en attribuant au
se
grand chirurgien l'inscription de cette date en marge
d'un mmoire de Bautru. L'erreur serait plus vi-
dente encore si l'on admettait l'authenticit du

(i) Hameau de la commune d'Avenires (Mayenne). Hersendis bur^um,

en ii5o, d'aprs un manuscrit de la Bibliothque nationale, fonds latin,

5^41.

(2) Discours du D'' Hubert, dans Notice sur le moujimenl lez' ^ la ni-
tnoire d'A. PanK Laval, 1840, in-S, page 27.

(3) uvres compltes d'A. Par, dition Malgaigne, I. Introduction

p. ccxxvi.
14 AMBROISE PARE

journal rempli d'une infinit de notes sur diff-

rents sujets, crites de la main de Par, et charg
de nombreuses ratures >, que parat possder ce
mdecin (i). On y lirait, en effet, qu'Ambroise apprit
pendant neuf dix annes la chirurgie dont il aurait
ainsi commenc l'tude l'ge de neuf ou dix ans. Il
nous semble inutile d'insister sur ce point.
Les diffrents portraits dats, publis de son
vivant, ne s'accordent pas davantage cet gard.
Celui de Lonard Gaultier (2), d'aprs lequel il
aurait eu 68 ans en 1581, le fait natre en 15 13. Le
portrait d'Etienne Delaulne (3) dont il existe trois
tats, et qui lui attribue 72 ans en 1582, recule sa
naissance jusqu'en 15 10. Il en est de mme de celui
de A. Valle (4), suivant lequel il avait 75 ans en 1585.
Enfin, d'aprs Giullis Horbeck (5), qui lui donne
75 ans en 1584, il serait n en 1509. L'indication la

plus prcise est fournie par un auteur contempo-

rain; Pierre de l'Estoile (6) dit positivement que

(i) A. Par, dit. Malgaigne, I. IntroJ., p. ccxxix. Bgin, La France

mdicale, 1878, n" 47.
(2) Dessinateur et graveur au burin, n vers i552 ou i56(>, travailla
Paris, et mourut en 1641.Ses uvres, trs nombreuses, se recommandent
par la dlicatesse et la correction du dessin.

(3) Etienne Delaulne, dessinateur et graveur franais, n Orlans

en i5i9, mort Paris le jour de la Pentecte i583, habita Augsbourg et
Strasbourg. Il a grav un nombre considrable de pices remarquables
par la finesse et la prcision du dessin. Il fit le portrait de Par un an
avant de mourir.
(4) Alexandre Valle, dessinateur et graveur
Teau-forte et au burin,
n Bar-le-Duc (Meuse) vers i558, mort dans le xvii'^ sicle, brilla surtout
de i583 1610.
(5) On ne connat rien de sa vie, sinon qu'il existait en i585.
(6) N Paris en 1540, mort en 1611, grand audiencier en la chancel-
lerie de France, a compos un Journal des rgnes de Henri III et de
Henri IV.
 AMBROISK PAR l5

Par mourut le 20 dcembre 1590, g de quatre-

vingts ans(i).
Dans ses crits, notre chirurgien fait rarement
allusion son ge. Ilborne dire qu'il tait fort
se
jeune pendant la campagne du Pimont (2) dans la ;

ddicace Henri 111, place en tte de ses uvres

compltes, dition de 1575, on lit qu'il travaille
depuis << plus de quarante ans sur l'claircissement
et la perfection de chirurgie (3), et plus loin,
de l'art

s'adressant au lecteur, il ajoute qu'il y a quarante-

cinq ans ou plus qu'il traite et pratique la chi-
rurgie (4). Ces deux derniers passages marquent
l'poque laquelle finirent ses tudes chirurgicales
qu'ilne pouvait gure avoir termines avant l'ge
de vingt-cinq ans; aussi, d'accord avec L'Estoile,
Delaulne, Valle et Par lui-mme, nous adoptons
la date de 15 10, comme tant le plus en rapport

avec les divers actes de sa jeunesse.

La profession de son pre n'est pas mieux connue.
La tradition cite plus haut rapporte qu'il tait atta-
ch la maison du comte de Laval en qualit de
valet de chambre barbier; M. Bgin dit qu'il tait
coffretier (5). La carrire suivie par deux de ses fils
pourrait aussi bien faire adopter la premire opi-
nion.
Outre Ambroise, il avait trois enfants : une fille,

(i) Journal, dition CliampoUion, t. V, page 65.

(2) Par, dit. Malgaigne, t. III, p. tx)2. Voyage de Turiu.
(3) Par, I. p. 2.

(4) Id. I. p. i!.

(5) La France mdicale, 1870, a" 47.

l6 AMBROISE PAR

que M. Bgin appelle Catherine (i), laquelle pousa

Gaspard Martin, matre chirurgien barbier Paris,
encore vivant en septembre 1530 (2), et auquel Par
coupa la jambe et voulut faire essay de sa manire
d'arrester le sang, laquelle lui succda si mal que,
faute de bon appareil ou autrement, il mourut
bientt aprs (3). De ses deux autres fils l'un,

Jehan, matre barbier chirurgien Vitr, dont Par

nous a conserv le souvenir dans deux observations
qui tmoignent d'une grande sagacit, pousa Char-
lotte David (4), et en eut un fils nomm Bertrand
dont nous parlerons plus loin. Ce frre ne vivait
plus en 1549(5). L'autre, appel aussi Jehan (b), vint
s'tablir Paris rue de la Huchette, en qualit de
matre coffretier malletier. Il pousa en premires
noces Marie Prier, dcde vers la fin de l'an-
ne 1549 (7), et dont il n'eut pas d'enfants. Son com-
merce ne semble pas avoir t trs prospre, car au
mois de janvier 1550, (n. st.) ses trois beaux-frres
Jehan Nauquier, matre peronnier et Catherine
Prier sa femme, Jehan Mignon, matre peintre et
Barbe Prier sa femme, et Franois Prier, aussi
matre peintre Paris, abandonnrent Jehan Par

(1) La France mdicale, \Q~2, n" 47.

(2) Jal. Dictionnaire critique de biographie et d'histoire, 2" dition.

Article Par. Gaspard Martin fut parrain d'une fille d'Ambroise Par.
(3) Comprat.
Rplique une apologie publie soubz le nom de
M. Ambroise Par, page 33.
(4) Pices justificatives, N" VI.

(5) Idem Id.

(6) Idem No VII.

(7) Idem Id.

 AMBROISE PAR 17

leurs droits dans la succession de leur sur (i).

Celui-ci se remaria avec Marie de Neufville (2), et

en eut une fille nomme

encore mineure
Jeanne,
en 1577, et dont il sera souvent question dans la
suite. L'poque de la mort de ce second frre est
inconnue; nous savons seulement qu'il n'existait
plus en janvier 1560 (3). Quant Marie de Neuf-
ville, elle tait dcde avant Tanne 1577 (4).

Dans un baptistaire relev par Jal sur un des re-

gistres de la paroisse de Saint-Sverin, il est ques-
tion d'un troisime Jean Par que M. Bgin a cru
tort tre le mme que celui
dont nous venons de par-
ler, (5) et qui n'appartient pas la famille de notre

chirurgien, ^i Die mercurii x-' die octubris 1548. Ho-

norabilis virmagister Symon Michel, presbiter, Ste-
phana Deschamps Guillemeta Philippestenuerunt
et
super sacros fontes Stephanam filiam Johannis Pare
et Perette Riollet ejus vxoris. (0) Cette Etiennette
n'tait certainement pas la fille du coffretier Jean
Par, dont nous avons vu que la femme, alors exis-
tante, s'appelait Marie Prier.
L'enfance d'Ambroise s'coula vraisemblablement
dans la maison paternelle. Nous ne rappellerons pas
les historiettes rapportes par Percy(7)etVillaume, (8}

(i) Pices justificatives Nos VII. VIII. IX.

(2) Idem No XXIII.
(3) Idem X XV.
(4) Idem No XXVIII.
(5) La France mdicale, 1873, n" 64.

(6) Jal, art. Par.

(7) Biographie universelle.
(8) Rcch. biog. Inst, etmd. sur A. Par. Epernay, 183?.
 lo AMBROISE PARE

et dont Malgaigne a dmontr la fausset. Il est cer-

tain que ses premires tudes furent trs lmen-
taires. Je ne veulx m'arroger, dit-il, que
j'aye leu Galien parlant grec ou latin car n'a plu :

Dieu tant faire de grce ma jeunesse qu'elle aye

est en l'une ou l'autre langue institue. >> (i) Il fut
cependant mis mme d'entrer chez un barbier ;

mais on ne possde aucun renseignement sur le lieu

ni sur la date de ses dbuts.
En 1525, il tait Angers observant, le jour du
Vendredi-Saint, l'artifice d'un gueux de l'ostire,
qui avait attach son pourpoint le bras puant et
infect d'un pendu, et demandait l'aumne la porte
du Temple, et un an aprs, il remarqua au mme en-
droit, un gros maraud qui contrefaisait le ladre (2).
Par suite de quelles circonstances se trouvait-il
alors dans cette ville o l'on voit que son sjour se
prolongea pendant plus d'un an ? Son frre l'habi-
tait-il avant d'aller se fixer Vitr, ou bien son pre

l'avait-il plac en apprentissage chez un autre bar-

bier ?
On ne sait au juste en quelle anne il vint Paris.
Il entra, en qualit de compagnon chirurgien l'H-
tel-Dieu o il demeura trois et mme quatre (3) an-
nes, ainsi qu'il le dit lui-mme, suivant les cours
d'anatomie et de chirurgie, dissquant, soignant les ma-

(i) Par, Briefve collect. de l'adminish-. anatomiqiie, i5.5o. Aux lecteurs.

(2) Par, III. p.p. 46 et 47. Des inonstrcs et prodiges. Chap. XXI et
XXIII. On voit ici une indication de la religion laquelle appartenait la
famille Par.

(3) Par. La manire de traicter les playes par hacquebutes,\557. Ddi-

cace.
 AMBROISE PAR I

lades, recueillant des observations, et pratiquant quel-

ques oprations. Ainsi, pendant un hiver rigoureux/dl
faisait si grand froid, dit-il,
qu' aucuns malades
couchs audit Hostel-Dieu, l'extrmit du nez se
mortifia sans y avoir aucune pourriture : quatre
d'iceulx, je feisamputation de ladite partie, desquels
deux gurirent les autres moururent. (i) A quelle
;

poque se rapporte son sjour dans cet tablisse-

ment ? Il s'y trouvait certainement en 1533, (2) lors
de l'pidmie de peste dont il cite quelques cas, et
qu'il rappelle en plusieurs endroits. Il est remar-
quer qu'il n'indique ni le chirurgien ni les mdecins
de cet hpital, ni ses condisciples, ni aucun des
matres sous lesquels il a tudi. Une seule fois il

parle du chirurgien de l'Htel-Dieu sans le nommer.

Ses tudes termines, il lui fallait passer des exa-
mens pour obtenir le titre de barbier sans lequel il

ne pouvait exercer en ville mais les ressources lui ;

faisant probablement dfaut, il dut aviser aux

moyens de sortir d'embarras. En cestemps de guerres,
les capitaines ne manquaient jamais de s'assurer,
avant la campagne, un chirurgien attach, non
leur compagnie, mais leur personne. Grce ses
protecteurs, Par partit en 1537, (4) en qualit de

(i) Par, II. p. 2i5. Des contusions, combustions, et gangrnes.

(2) Ds la fin de oblige d'acheter cinq six arpents de
i5.32, la ville fut
terre Grenelle afin d'y faire un cimetire pour les pestifrs. Le i3 sep-
tembre i533, on ordonna que les maisons des malades auraient deux croix
de bois, la porte et sur le lieu le plus apparent. (Flibien. i//s/o/?eie
Paris, II. p. 994.)
(3) Par, IL p. 2i5.

(4) Et non en i536, comme il le dit, III. p. 689.

20 AMIiROISE PARE

chirurgien de M. de Montejan, (i) colonel gnral

des gens de pied, lequel, aprs avoir t fait prison-
nier Brignoles au mois de septembre de Tanne
prcdente, venait de reprendre son commande-
ment. Il assista, la fin d'octobre 1537, au combat du
Pas-de-Suse, (2) aprs lequel manquant d'huile bouil-
lante de Sambuc, (3) il fut rduit appliquer sur
les plaies l'onguent digestif simple dont elles se
trouvrent si bien qu'il renona ds lors '< brusler

ainsi cruellement les pauvres blesss des harque-

busades. /> (4) Heureuse innovation, que la ligature
des artres devait complter dans la suite ! Il fit un
grand nombre d'oprations, et pratiqua la premire
dsarticulation du coude que Ton connaisse.
Montejan tant mort la fm de Tanne 1338, Par
refusa de rester auprs du marchal d'Annebaut(5)
son successeur dans le gouvernement du Pimont,

(i) Ren de Montejan, seigneur de Montejan, en Anjou, de Sill et de

Beauprau, fait prisonnier Brignoles, en i536, nomm gouverneur du
Pimont en dcembre i537, et marchal de France en fvrier i538, mourut
sans enfants, vers la fin de la mme anne. 11 avait pous Philippes de
Montespedon, dame de Beauprau, qui se remaria avec Charles de Bour-
bon, prince de la Roche-sur-Von, et fut marraine d'un fils de Par, le .3o
mai 1576. Elle mourut le 3i octobre 1577.
(2) Dfildes Alpes, l'entre duquel se trouve la ville de Suse, en Pi-
mont. Ce passage avait dj t franchi par Tarme franaise en mars
i536, sans effusion de sang.

(3) Sambucus nigra, sureau.

(4) Par, III, p. 691. Voyage de Turin.
(5) Claude d'Annebaut, baron de Retz conseiller, chambellan du Roi,
capitaine d'Evreux, chevalier de l'ordre de St-Michel, prisonnier
bailli et
a Pavie, commanda l'arme franaise en Pimont, et s'empara de Turin.
Lieutenant gnral en Normandie avec l'amiral Chabot, le 7 Mars i536,
marchal de France on i53i, gouverneur gnral du Pimont, ambassadeur
Venise, i53q, il fut nomm amiral de France en 154.1. 1' mourut la
Pre, en novembre i552.
 AMBROISE PARE 21

et rentra Paris au commencement de i^'^t;. Il rap-

portait de sa campagne le secret de la fameuse huile
de petits chiens, achet grand'peine d'un chirur-
gien de Turin, la recette des oignons crus piles avec
du sel contre les brlures, que lui apprit une vieille
femme, et un nouveau procd de rduction du para-
phimosis.
A son retour, il visita ses amis, et fut invit d-
ner chez Sylvius (i) qui avait t vraisemblablement
son matre, et lui faisait faire ses saignes en ville.
Il luiexposa sa nouvelle thorie des plaies d'arque-
buses, expliqua l'importance de la position dans la
recherche des projectiles, et s'engagea publier ses
dcouvertes. (2) Malgaigne place tort cette entre-
vue aprs le voyage de Perpignan, o ce dernier
moyen russit sur le marchal de Brissac. Il n'a pas
remarqu dans le rcit de Par le mot <" incontinent >/
13) qui montre clairement qu'il y avait djrflchi.

D'ailleurs ce dernier dit positivement que cet en-

tretien eut lieu son retour d'Italie.
Par se prpara alors passer les examens de
barbier. En compagnie de son ami Thierry de

(1) Jacques du Bois, dit Sylvius, clbre mdecin, n en i-[~'o Louvilly,

au diocse d'Amiens, de Nicolas Dubois, ouvrier eu camelot. Il tudia
l'anatomie sous Tagault, se Ht recevoir docteur Montpellier, et revint
Paris, o il professa la mdecine au collge de France, et eut une clien-
tle tendue. Matre de Vsale, il devint son ennemi acharn. Il mourut
Paris, le i3 janvier i5.")5, et fut enterr au cimetire des pauvres coliers.
On lui a reproch son avarice. Henri Estienne a publi un dialogue entre
Sylvius, Caron, Montanus et Rabelais, intitul Sylvius ocrcalus ; W y est
dit que, au moment de mourir, ce mdecin se lit mettre ses bottes pour
passer le Styx gu, sans payer l'obole a Caron.
(2) Par, II. p. 128.

(3) Par, III. p. (194. Voyiisc de Perpignan.

22 AMBROISE PARE

Hry (i), il subit le premier la fm de Fan 1540 ou

au commencement de 1541 cette dernire anne,;

la deuxime du dcanat de Claude Roger, ils furent

de nouveau examins, et payrent la Facult de
mdecine chacun la somme de soixante-douze sols,
six deniers parisis(2). Ds lors, ils furent incorpors
dans la communaut des barbiers (3).
(i) Barbier-chirurgien, n Paris. On ne connat de sa vie que ce qu'il
eu rapporte lui-mme : aprs avoir tudi l'Htel-Dieu, il suivit l'arme
franaise en Italie, l'an i537, en qualit de chirurgien. S'tant rendu
Rome, il observa la syphilis l'hpital Saint- Jacques. A son retour en
France, il suivit les cours de Jacques Houllier et d'Antoine Saillard. En
1541 et 1542, sous le dcanat de Claude Roger, ainsi qu'on le voit dans la
note suivante, il subit deux examens, et reut la matrise |de barbier. Il
dissqua avec Ambroise Par aux coles de mdecine. Au mois d'aot
1544, il se trouvait au camp de Jalons, entre Chlons et Epernay; enfin,
il fut nomm lieutenant du premier barbier. Par dit qu'il tait bien
exerc la chirurgie. Il amassa une fortune considrable, et publia La,
Mthode ciiratoirc de Li maladie vnrienne, etc. Paris, i552, in-8. On voit,
par un passage de Par, qu'il tait mort avant i56i. (Voir L'anatomie de la
tte humaine, i56i, p. cxxxv, v").

(2)A Razoribus de novo examinatis :

A duobus rasoribus qui anno prterito e.xaminati fuerant, Aidelicet, ab

Ambrosio Parr (sic), 72 sols 6 deniers parisis.
Theodorico de Hri, 72 sols 6 deniers parisis.
(Commentaria Fac. medic. Paris, t. V. fol. 171.)
(3) La communaut des barbiers tait aussi ancienne que celle des chi-
rurgiens ; il en est fait mention en i3oi, dans une sentence du pr-
vt de Paris. Les plus anciens statuts furent donns par Charles V, en d-
cembre 1371. Les barbiers reconnaissaient pour chef le premier barbier du
Roi. Ils se runissaient dans l'glise du Spulcre, rue Saint-Denis; leurs
patrons taient Saint-Come et Saint-Damien. En 1572, les tudes duraient
quatre ans; chaque examen, les lves donnaient un cu chaque docteur
examinateur ; ils payaient la Facult de mdecine soixante-douze sols
pour la matrise, s'engageaient faire les dissections dans les Ecoles de
mdecine, et renouvelaient tous les ans, la Saint-Luc, un serment de
soumission. Leurs fonctions chirurgicales taient trs limites aussi em-
;

pitrent-ils souvent sur le domaine des chirurgiens avec lesquels ils

eurent de frquentes querelles. La Facult les soutint souvent contre ces
derniers. En i656, le premier barbier tait parvenu runir sous son
autorit les chirurgiens et les barbiers ; mais, en 1668, le dernier titulaire,
Jean de Rty, cda cette charge avec tous les droits qui en dpendaient,
Fli.x, et, depuis lors, le premier chirurgien eut sous sa domination, les
barbiers et les chirurgiens.
 AMBROISE PAR 33

Par tait rentr depuis deux ans et demi Paris,

lorsqu'il pousa Jeanne, de feu Jean Mazelin,
fille

valet chauffe-cire de la Chancellerie de France, et de

Jeanne de Prime, remarie avec Etienne Clret (i),
marchand et bourgeois de Paris. Suivant contrat
pass le 30 juin 1541, par devant matres
Jehan
Dupr et Rmon d'Orlans, notaires du Roi au Ch-
telet, Etienne Clret et sa femme promirent de
donner aux futurs poux la somme de six cents livres
tournois avec les habillements filleaulx de Jeanne
Mazelin. En outre, Par reconnaissait sa future la
somme de deux cents livres tournois qu'elle devait
reprendre ainsi que ses bijoux par prciput lors du
dcs de son mari, lequel, de son ct, reprendrait au
jour du trpas de sa femme ses habillements, bagues
et instruments de chirurgie. Quant aux droits suc-
cessifs qui pourraient revenir Jeanne du chef de
son pre ou de ses frres et surs dcds, les
y renonaient
futurs conjoints et les transportaient
Etienne Clret femme. Les tmoins de la
et sa
future taient Marguerite Choisel, veuve de Odo
de Prime, matre barbier chirurgien Paris, ses
ayeux maternels, et Mry de Prime, marchand et
bourgeois de Paris, son oncle maternel ceux de ;

Par furent Etienne de la Rivire (2) et Louis

(1) Devenu veuf sou tour, Et. Clret se remaria avec Marguerite N.
qui fut marraine en i56o de Catherine, ire du nom ; il tait mort cette
dernire date. (M. Chreau, cit par M. Figuier dans Vies des savjiits illus-
tres de la Renaissance).

(2) N Paris, d'abord barbier, devint maitre en chirurgie, chirurgien

du Roi et jur auChtelet. Il eut en i54i quelques dmls avec Charles
Etienne, docteur rgent, au sujet d'un ouvrage d'anatomie qu'ils avaient
compos en commun, et que ce mdecin avait publi sous son nom seul.
24 AMDROISE PARE

Drouet (i), aussi matres barbiers chirurgiens

Paris, ses amis (2).

On sait qu' l'exception de sa signature, on ne

connat aucun autographe du grand chirurgien.
Nous avons eu la rare fortune de dcouvrir un sp-
cimen de son criture. Derrire l'expdition de son
premier contrat de mariage faite spcialement pour
lui, on lit Traict de mon mariaige premier .
:

Ainsi que nous l'expliquons aux pices justificatives,

ces mots n'ont pu tre crits que par Ambroise Par
lui-mme nous en donnons ici la reproduction
;

exacte.
L'anne suivan-
te,i542etnoni545
-/^..^t^C'-^ -^^^
comme il l'indi- C ^'
que tort, Am- /^y^-^^:^v<.4^-<3^ vi^^
broise Par, quit- '
^ t

tant sa jeune fem-

me, en poste avec M. de Rohan(3) pour se ren-
partit
dre Perpignan, ville occupe par les Espagnols.
Arriv Lyon, il fut pris d'hmaturie pour tre

De La Rivire mourut le 5 juillet icc;; sa femme, Jeanne Fourgonneau,

dcda le 9 dcembre i5..;tous deux furent inhums dans l'glise des
Saints-Innocents.
(1) Homme bien exercit et .irrandement exprimente en l'art de chirur-
gie. (Par, L2 manire de traiter les playcs dluirquebiites. t55;, f" 78).
Il n'existait plus en iS52.

(2) Archives du chteau de Paley.

(3) Ren de Rohan, premier du nom, vicomte de Rohan, comte de Por-
rhot, de la Garnache, de Beauvoir-sur-Mer, et de Carentan, prince de
Lon, mari en u'S^ avec Isabelle d'Albret, fille de Jean, roi de Navarre,
et de Catherine de Foix, fut tue le novembre i552 Saint-Nicolas, prs
1

de Nancy (Vieilleville, Y, 5.)

 AMBROISE PAR 25

rest trop longtemps cheval (i), et put nanmoins

continuer son voyage. L'investissement de Perpi-
gnan, retard jusqu'au 26 aot, ayant t infructu-
eux, on leva le sige le 4 septembre, cause de
l'inondation de la valle de la Tt. Sous une pluie
battante, l'arrire-garde suivit la nageune partie ;

des bagages fut perdue, et quelques hommes noys 2 ( ).

C'est devant cette ville que Par appliqua pour la

premire fois son principe de la position dans la

recherche des projectiles. Le marchal de Brissac (3)

avait reu prs de l'omoplate droite une balle que
les chirurgiens ne pouvaient dcouvrir. Par, envoy
par M. de Rohan, plaa le bless comme il l'tait au
moment o il avait t atteint, et leur fit sentir le
corps tranger qui fut extrait par Nicollc Lavernot
(4), chirurgien du Dauphin.
DeretourParis, AmbroiseParydemeurajusqu'au
mois de juin 1543. Les troupes franaises venaient
d'entrer dans le Hainaut; M. de Rohan emmena de
nouveau son chirurgien, et tous deux rejoignirent
Franois P"^ au camp de Maroilles (5). Sur ces entre-

(i) Pare, II, p. 5.

(2) Par, III. p. 6g5, Voyage de Perpignan.
Charles de Coss, comte de Brissac, appel le beau Brissac. fut suc-
(.3)

cessivement nomm colonel de l'infanterie, colonel gnral de la cavalerie

lgre, grand-matre de l'artiilerie. marchal de France, puis gouverneur
del Picardie. 11 se maria avec Charlotte d'Esquetol, et on eut quatre enfants
dont Diane qui pousa Charles de Mansfcld. Il mourut de la goutte, le 3i
dcembre i563, l'gc de S" ans.
(4) Il figure en 1547 parmi les chirurgiens auxquels on donna du drap de
deuil pour les funrailles de Franois I"", fut chirurgien ordinaire de Henri
H et de Franois II, et, en ifg, devint premier chirurgien de Charles IX.
(Diffrents mlanges pour l'histoire des mdecins, mss. Bibl. del Fac. I. p.
293). Il mourut vers la fin de i56i.

(5) Village situ i3 kilom. 0. d'Avesnes (Nord).

20 AMBROISE PAR

faites, M. d'Etampes i), gouverneur de la Bretagne,

(

prvint le Roi que les Anglais se disposaient

oprer une descente sur les ctes de cette province,
et le pria de lui envoyer MM. de Laval (2) et de
Rohan Par suivit ce dernier jusqu' Lander-
.

neau (3). Les Anglais ayant abandonn leur dessein,

notre chirurgien rentra Paris combl de prsents.
M. de Rohan lui donna cinquante doubles ducats et
une haquene M. de Laval, un courtaut pour son
;

domestique, et M. d'Etampes, un diamant valant

trente cus. C'est probablement au retour de cette
expdition qu'il s'arrta Vitr, o son frre lui
rapporta les deux observations auxquelles nous
avons fait allusion.
Ces sjours l'arme ne laissaient pas que de
causer quelque inquitude au jeune mnage dont
l'avenir tait la merci d'une blessure. Aussi, par
un acte que nous reproduisons plus loin, et qui fut
pass le 21 octobre 1543, par devant matres
Ambroise Evyn (4) et Robert Decombes, notaires
du Roi au Chtelet, Ambroise Par et Jeanne
(i) Jean de Brosse, duc d'Etampes, lils de Ren de Brosse, partisan du
conntable de Bourbon, et de Jeanne, fille de Philippe de Commines, pousa
Anne de Pisseleu, duchesse d'Etampes, favorite de Franois C'est pour
I'^^'".

cette dernire que ce roi fit restaurer, vers i53o, le Palais d'Amour,
dont on voit encore quelques vestiges dans la rue de l'Hirondelle, n"* 20
et 22.

(2) Claude, dit Guy, XVP du nom, comte de Laval, fils de Guy XV, et
d'Anne de Montmorency, pouse de Claude de Foix, fille d'Odet de Foix,
seigneur de Lautrec, et de Charlotte d'Albret, et mourut sans enfants, le
25 mai 1547. Sa veuve se remaria avec Charles de Luxembourg, vicomte de
Martigues. (P. Anselme, VIL p. 76).
(3) Port l'embouchure de l'Elorn, 25kil. de Brest (Finistre), ancienne
place forte.

(4) Mort en mars 1548. Pices justif. N IL

 AMBROISE PAR 27

Mazelin se donnrent rciproquement tous les biens

qu'ils possderaient au moment du trpas du premier
dcd, la condition que le survivant paierait au
plus proche parent du dfunt la somme de vingt
cus d'or soleil. Ils n'avaient point encore d'enfants
cette poque.
Cet acte sign, Par partit pour Landrecies (i),

qu'assigeaient cinquante mille Impriaux. Le Roi

tant parvenu ravitailler la place le i*^*" novembre
1543, se retira le surlendemain Guise (2), d'o son
chirurgien s'empressa d'accourir auprs de s-a femme.
11 passa deux annes Paris.
'K Le 4 juillet 1545, fut baptis en Tglise Saint-
Andr-des-Arts (3), Franois, fils d'Ambroise Par,
barbier, et de Jeanne Maselin, sa femme. Les par-
rins furent maistre Franois de Villeneuve, mdecin,
et Loys Drouet, barbier. La marrine fut Jehanne de
Pryme (4). Les frres Haag qui ont aussi relev ce
baptistaire (5), appellent les parrains : Franois de
Villemousseux, mdecin, et Louis Drouat, barbier,
et la marraine, Suzanne de Piguier. Ils se trompent
videmment; nous connaissons les noms de Drouet
et de Prime, amis de Par; les frres Haag ont
commis, d'ailleurs, de frquentes erreurs de ce genre.

(i) Place de guerre sur la Sambre, (Nord) arr. d'Avesnes.

(2) Place de guerre (Aisne), ch. 1. de canton, arr. de Vervius.
(3) Cette glise, situe l'endroit o est aujourd'hui la place de ce
nom, fut construite vers 1212, aprs l'achvement de l'enceinte de Phi-
lippe-Auguste.
(4) Jal.

(5) La France protestante, article Par.

28 AMBROISE PAR

Cet enfant n'existait plus le s aot 1349, ainsi que

cela rsulte d'un acte transcrit plus loin (i).

Dans ces temps troubls, Par ne pouvait de-

meurer longtemps en repos. Aprs le baptme de
son fils, il rejoignit l'arme du Roi qui assigeait
Boulogne. Devant cette place, en aot 1545, il
gurit Franois de Lorraine, duc de Guise (2),

d'une terrible blessure de la face, dont celui-ci con-

serva une large cicatrice qui lui valut le surnom
glorieux de Balafr (3).

Dans l'intervalle de ses campagnes, notre barbier

ne restait pas inactif. Fidle sa promesse, il ras-
sembla ses observations, et publia La Mthode de
traicter les playes faictes par hacqttebutes et auJ-
tres bastons feu : et de celles qui sont faictes par
Jlches, dard^, et semblables aussi des combustions :

spcialement faictes par la pouldrc canon, com-

pose par Ambroyse Par, maistrc Barbier, Chi-
rurgien Paris, avec privilge du 20 aot 1545.
Cet ouvrage fut ddi M. de Rohan.
Pendant les annes qui suivirent, il se prpara
par des dissections prives et publiques faites

avec Thierry de Hry et Jean Colombier (4) aux

coles de la Facult, la publication de la Briefve
collection de l'administration anatomique : Avec la,
manire de conjoindre les os Et d'extraire les :

(1) Pices justificatives. X" \\.

Franois de Guise, duc d'Aumale, priuce de Joinville, dit le Balafr,
(2)
u en iSig, fut tu Orlans par le protestant Poltrot de Mr, en i563.
(3) Par, II. page 25. III. page 6<jO.

(4) Parc, Briefve collection de l'administration analoniique, i55o, f" 14, v

 AMBROISE PARE 29

enfants tant morts que vivans du ventre de la mre,

lorsque nature de soy ne peult venir son ejfet.
A Paris, en la boutique de Guillaume Cavellat,
libraire iur, enseigne de la Poulie grasse,
devant le colege de Cambray, J$49. Dans son aver-
tissement, Par prvient le lecteur que ce livre,
ddi encore M. de Rohan, fut imprim pendant
qu'il tait au camp de Boulogne, et que de nom-
breuses fautes s'y tant glisses, il les a fait cor-
riger la plume. Ce dtail prouve, qu'au moins
cette poque, il n'avait charg personne du soin de
revoir ses preuves. Le privilge est du 6 juillet 1549 ;

quelques exemplaires de cet ouvrage portent ce mil-

lsime : nous en connaissons un ; les autres sont
dats de 1550. Les fautes et l'avertissement sub-
sistent dans ces derniers.
C'est vers cette anne qu'il prpara, pour le con-
server dans son cabinet, le corps d'un supplici
dont une moiti tait dissque de faon lui per-
mettre de repasser l'anatomie en vue des oprations
qu'il avait faire. Il habitait alors au bout du pont
St Michel, {i)

Au milieu de ses travaux, Par ne ngligeait pas

sa famille.Son frre, le barbier, tait mort, laissant
un fils majeur et orphelin il le fit venir Paris.
;

Suivant acte du 5 aot 154Q. transcrit plus loin. Par

donne, conjointement avec sa femme, son neveu
Bertrand, fils de feu Jean Par, son frre, en son
vivant matre barbier-chirurgien, demeurant en la
ville de Vitr, en Bretagne, et de Charlotte David,
(1) Pices justificatives, X" X.
30 AMBROISE PAR

jadis sa femme, ledit Bertrand ce prsent et ac-

ceptant, la somme
de quarante livres tournois de
rente annuelle et perptuelle, prendre au jour de
son trpas sur les biens du donateur, la condi-
tion que celui-ci mourrait sans enfants (i). Cet acte

prouve que le jeune Franois n'existait plus cette

date.
M. Bgin a les papiers de Roze que Jean
vu dans
Par, fuyant son pays comme huguenot, se serait
rfugi Paris avec sa famille. Il ne parat pas que
le barbier de Vitr, ville calviniste, ait d s'en loi-
gner pour cause de religion le dernier acte que
;

nous venons de citer semble tablir qu'il est mort,

ainsi que sa femme, dans cette ville. Quoi qu'il en
soit, Ambroise aurait fait entrer son neveu Saint-

Cme (2) o il ne travailla point. Il le plaa ensuite

(i) Pices justificatives, X" VI.

(2) Communaut des chirurgiens ainsi nomme de leurs patrons, Saint-
Cme etSaint-Damien, frres ns en Arabie au m'' sicle, et tous les
deux mdecins. On prtend faire remonter son origine Saint-Louis.
Sauvai, {Antiquits 1e Paris), rapporte qu'elle fut rige par ordonnance
du 25 fvrier I255. Philippe-le-Bel rendit, en novembre i3ii, un dit ta-
blissant pour son chef Jean Pitard, chirurgien-jur du Roi au Chtelet de
Paris. Charles V en fit partie; Louis XIII s'y fit agrger, parce qu'il tait
n le jour de la Saint-Cme.
Cette confrrie fut fonde Paris dans l'glise Saint-Cme et Saint-
Damien, rue de la Harpe, et en l'glise Saint-Cme de Luzarches (Seine-
et-Oise) le recteur, le prvt et le collge des matres chirurgiens jurs
;

de Paris en faisaient partie plus tard, on y adjoignit les licencis et les

:

bacheliers. Lors de la translation des reliques des saints Cme et Damien

Luzarches, le 3 octobre 1820, les chanoines de cette glise demandrent
aux chirurgiens de Paris de runir leurs deux confrries, condition
qu'aux ftes de Saint-Cme et Saint-Damien, de Saint-Simon et de Saint-
Jude, deux matres chirurgiens de Paris viendraient Luzarches assister
l'office, visiter les pauvres malades, et percevoir les aumnes des con-
frres, ce qui fut accept.
Les chirurgiens visitaient l'entre de l'glise le premier lundi de
chaque mois, les pauvres malades qui ne pouvaient entrer dans les hpi-
 AMBROISE PAR 3l

chez Jean de Saint-Germain, apothicaire mais bien- ;

tt Bertrand dclara qu'il ne pourrait jamais ap-

prendre connatre les drogues et leurs proprits.
Par lui crivit alors la lettre suivante :

^< Mon nepveu, je veulx vous conduire ainsy que

je meine les jeunes cyrugiens, mes enfans. Vous
este jeune et sans esprience et sapience. Afin
que vous ne vous ecartis pas de l'homme
d'honour, je veulx vous mettre soubs les eulx
ceulx qui voulloient remplir une phiole trop
coup aant la gueule trop estroite. Il s'en espan-
cha cent fois plus qu'il n'en mist dedans. Mais, si
vous imits celui l qui prins la patience de rem-
plir ladicte phiole peu peu, il en vint bout,
sans rien espancher. Voil, mon nepveu. Dieu
vous rende sage, coment l'apprenti doict faire
pour apprendre son art et industrie par l'esti- ;

mation (des aultres) il se fera parfaict en Testt

qu'il dsire exercer. En voici un exemplaire en-
core. Ne voyons-nous pas des grosses pires du
Louvre estre couppes et scies? Ne voit-on pas

taux. En i554, un appentis fut construit pour les abriter. Leur nombre
tant devenu plus considrable, on fut oblig de btir une salle plus grande,
en i6i5. Les runions des chirurgiens eurent souvent lieu dans d'autres
glises : Notre-Dame, Saint-Jacques de la Boucherie, Saint-Yves,
Sainte Genevive des Ardents, aux Mathurins.
Les statuts de la confrrie furent souvent remanis ils rglaient les
;

conditions des examens, les obligations de ses membres, et veillaient ce

que personne ne pratiqut sans titre la chirurgie Paris.
Les armoiries des chirurgiens taient d'azur trois botes d'or. Louis XIII,
par lettres patentes du i5 juillet 1611, y ajouta une fleur de lys d'or ray-
onne.
Les cours de chirurgie se faisaient dans Taraphithtre construit ct
de l'glise ; les chirurgiens y tinrent leurs assembles, et le nom de Saint-
Cme s'appliqua galement et la communaut et l'cole de chirurgie.
32 AMBROISE PAR

aussi l'eau qui tombe gote gote sur une pire

2> dure, la caver dadvantage ? On voit que {sic) les

petits fourmis, bestioles lgres, en continuant

passer et repasser par dessus, les caver et y lais-
ser des petites voyes et chemins. Ces exemples,
/> mon nepveu, vous donnent cognoistre que si
vous vouliez, avec le tems vous apprendrs
estre bon apoticaire. A ceste cause, penss-y bien.
Dieu vous garde de libertinage et vous claire
sapiensement.
Je suis votre oncle aymant. A. P. {i)
Cette lettre nous semble absolument fausse, par
le style comme par le ton. A la vrit, on achevait
le Louvre en 1548, et l'exemple des fourmis se lit

au chapitre VIII du Livre des animaux publi en

1579. Mais est-il admissible que Par, alors Paris,
et ayant auprs de lui son neveu, ait prfr lui
crire plutt que de lui adresser directement ses re-
proches et ses conseils?
D'autres ennuis de
le proccupaient
famille
alors. Le 8 septembre 1550,11 fit vendre au Chtelet
les biens saisis sur Antoine Mazelin, commis de
la Chancellerie de la Cour, demeurant Tours, et
frre de sa femme. Ces biens comprenaient i" Le :

quart indivis d'une maison situe Paris, rue de

l'Hirondelle, o pendait l'enseigne de Ja Vache, et
consistant en un corps d'htel, cave, sallette, au
rez-de-chausse, chambres hautes, grenier, cour
derrire avec deux appentis, le tout couvert en
tuiles. Cette maison tenait, d'un ct, Mry de
yi) Gazette hebdomadaire de mdecine, 1878, n 41.
 AMBROISE PAR 33

Prime, vendeur jur de vins d'autre part, une ;

autre maison o pendait l'enseigne des Trois Mores,

appartenant aux hritiers de feu Jean Mestreau et, ;

par devant, ladite rue de l'Hirondelle. Par ache-

ta cette maison, se remboursant ainsi de quarante
cus d'or que lui devait Mazelin, et dsintressa les
autres cranciers.
L'acte porte que cette vente fut faite la requte
d'Anthoine Parey, maistre barbier et chirurgien
Paris. Il est vident que le scribe, qui venait
d'crire le nom d'Antoine Mazelin, a rpt par er-
reur ce prnom d'Antoine. La suite de l'acte prouve,
ainsi qu'on le verra, qu'il s'agit bien d'Ambroise.
La mme erreur existe dans l'acte de baptme de
Charles, fils de Catherine Par et de Franois Rous-
selet copi par Jal ; mais l, d'aprs M. Bordier, elle
rsulte d'une mauvaise lecture. Il n'est pas moins
hors de doute que Antoine et Ambroise Par ne
font qu'une seule et mme personne.
2 Le mme jour, pour se couvrir de la somme
de vingt cus d'or soleil que lui devait encore Ma-
zelin, Par fit vendre et acheta le quart indivis
d'une maison sise Meudon (i), rue des Pierres (2),

Le chteau, longtemps possd par la famille Sanguin, fut lgu par

(i)
le cardinal de Meudon sa nice, la duchesse d'Etampes, qui le cda, en
i552, au cardinal de Lorraine, pour lequel Philibert de TOrrae le recons-
truisit. En 1654, il fut acquis par Servien, surintendant des tinances, dont
le fils le vendit en 1680 Louvois. Louis XIV l'acheta en 1691, au prix de
400,000 livres, et le chteau de Choisy-le-Roi en plus.
Cette rue existe encore. Une petite maison situe au n g, rpond
(2)
assez bien la description ci-dessus. On y trouve un corps de logis sur la
rue, un autre dans le fond; dans la cour, droite, est un puits, encastr
dans le mur de la maison du fond, avec un appentis ct. Ce puits est le
seul, dans cette rue, dont la situation se rapporte au plan indiqu.
3
34 AMBROISE PAR

comprenant deux corps de logis, l'un devant et

l'autre derrire, et consistant en cave, chambre,
greniers, sallettes, cour avec puits et appentis cou-
vert en tuiles, et petit jardin entre les deux bti-
ments ; derrire, se trouvait un jardin peupl
d'arbres et de treilles, le tout tenant d'une part,
Jean Berthelmy et Jean Lucas, dit Petit, et d'autre
aux hoirs de feu Guillaume Parvys et par devant, ;

ladite rue des Pierres.

3 Et une
environ dix-neuf quartiers de vignes, et
petite pice de terre, situes en divers climats du
village de Meudon, que Par acheta galement en
payant les sommes rclames par les cranciers de
Mazelin, au nombre desquels se trouvaient le car-
dinal de Meudon (i), Etienne Clret, etc. (2)

C'est dans une de ces vignes qu'il trouva un jour

un crapaud vivant au milieu d'une pierre sans ou-
verture. (3)
Les trois autres quarts indivis des biens ci-dessus
dsigns appartenaient Jeanne Mazelin pouse
d'Ambroise Par ; Catherine de Prime (4), femme
Antoine Sanguin, dit le cardinal de Meudon dont il tait seigneur
(i)
filsd'Antoine Sanguin et de ?ilarie Simon, abb de Fleuri-sur-Loire, matre
de la chapelle du Roi, vque d'Orlans en i533, puis archevque de Tou-
louse, et cardinal le 19 dcembre i538, sous le titre de Sainte-Marie in
porlicii, reut le chapeau Notre-Dame de Paris le jour de la Pentecte
de l'anne suivante, des mains du cardinal Farnse, lgat en France.
Nomm grand aumnier de France le 7 aot 1548, puis gouverneur de Pa-
ris, il se trouva l'lection du pape Jules III, et mourut Paris le 22 d-
cembre 1559. Son corps fut inhum en l'glise de Sainte-Catherine du Val
des Ecoliers.
(2) Pices justificatives, N<> X.
(3) Par, III. p. 48. Des monstres et prodiges.

(4) Le 9 novembre 15-9, Catherine de Prime, femme de Pierre de la Rue,

raaitre tailleur d'habits, fait donation Guillaume Forestier, procureur au
 AMBROISE PARE 3d

de Pierre de la Rue (i), bourgeois de Paris et aune ;

autre sur, femme de Charles Fournier, bourgeois

de Paris.
11 est tonnant que Par ne parle pas de Rabelais,

dont il fut le paroissien pendant prs de deux ans.

En effet, ce dernier fut nomm
janvier 1551 la le i8
cure de Meudon qu'il rsigna le 9 janvier 1533 il ;

est vrai qu'il y rsida fort peu.

La guerre venait de se rallumer dans l'Est Par ;

se rendit, avec M. de Rohan, Metz o le Roi fit son

entre le 18 avril 1552. C'est pendant cette campagne
que notre chirurgien sauva un soldat de la compagnie
de Rohan laiss pour mort, et auquel il fit office
de mdecin, d'apothicaire, de chirurgien et de cuisi-
nier. Emerveills et reconnaissants de cette guri-
son inespre, les hommes d'armes de la compagnie
lui donnrent la premire revue chacun un cu, et
les archers un demi-cu (2).

grand Conseil. d'une maison sise Paris, au pont Saint-.AIicliel, o solait

pendre pour enseigne l'image Saint-Antoine, tenant d'une part la veuve
de feu Doreau, d'autre part, au sieur Viart, chirurgien, aboutissant d'un
bout, par devant, sur ledit pont, et d'autre bout par derrire, matre
Claude Boreau, notaire au Chtelet, en la censive de l'abbave de Saint-
Germain-des-Prs, sous la rserve de l'usufruit. (Archives Nationales. Y.
121. f" io5. V.)

(i). Probablement d'Antoine de la Rue, matre tailleur, ami et voisin

fils

le Par il exerait
; profession de son pre. C'est de lui qu'il s'agit dans
la
le passage suivant Le 27 mai i588. deux coquins, l'un potier d'estain.
:

nomm Poccart, et l'autre, Pierre de la Rue, tailleur, demeurant au coin

"du pont Saint-Michel, poignardrent et jetrent la rivire le nomm
Mercier, pdagogue, qu'ils prirent neuf heures du soir dans sa maison
prs Saint-Andr-des-Arcs. (P. de l'Estoile, dition Champollion, tome
III, p. i56). A la tte des habitants du pont et du quartier, de la Rue fit
reculer une compagnie des gardes franaises envoyes contre les Guisards.

(2) Par. III. 697. Voyage d' Allemagne.

36 AMBROISE PARE

Au du camp d'Allemagne, Henri II prit

retour
Damvillers r' juillet 1552. Ce fut pendant ce
(i), le

sige mmorable, sinon comme fait d'armes, du

moins au point de vue chirurgical, que Par coupa
la jambe d'un gentilhomme de la suite de M. de
Rohan, etpour la premire fois aprs une amputation,
au lieu d'employer le cautre, fit la ligature des art-
res (2). Cette nouvelle application d'un procd jus-
qu'alors rserv aux hmorrhagies rsultant des bles-
sures, fut un trait de gnie, et constiue le plus beau
titre de Par la reconnaissance de la postrit. Elle
ne fut cependant pas adopte sans luttes, et en 1593
Jean Deshayes prsentait encore cette thse An :

sistendo sanguinem ignis vel ligatura ? L'un des

premiers malades qu'il opra de cette faon fut vn
postillon seruiteur de Brusquet (3), nomm Pirou
Garbier, auquel fut coupe la iambe dextre, quatre
doigts au dessous du genoil, pour vne Esthiomne
qui luy estoit suruenue cause d'vne fracture (4).
La campagne de Luxembourg termine, le 26
juillet,
Par rentra Paris, quittant M. de Rohan

(1) Chef-lieu de canton (Meuse), fortifi par Charles-Quint en i528.

(2) Par. III. 6g8. Voyage de Damvilliers.

(3) Brusquet, n en Provence, succda Triboulet, dans l'emploi de
bouffon auprs de Franois P'"", Henri II, Franois II, et Charles IX.
En i536, au camp d'Avignon, il se disait mdecin, et " donnait aux hommes
de bonnes mdecines de chevaux qui les envoyaient ai /"^/r-s drus comme
des mouches. Le conntable de Montmorency ordonna qu'en le pendit.
Comme on le conduisait au gibet, il rencontra le Dauphin Henri, et le fit
tellement rire qu'il obtint sa grce, et devint son valet de chambre. Il fut
nomm matre de la poste aux chevaux de Paris. Souponn d'tre
huguenot, il dut fuir en i562, et mourut l'anne suivante chez la duchesse
de Valentinois. (Brantme. Vie du tnarcc/ial Strozzi).
(4) Par. II, page 23o.
 AMBROISE PAR 87

qu'il ne devait plus revoir. Ce dernier fut tu, en

effet, le 4 novembre, Saint-Nicolas, prs de
Nancy (i).

A
quelque temps de l, le roi de Navarre (2) tant
Saint-Denis, fit appeler Par qu'il dcida le suivre
Chteau-le-Comte (3), prs de Hesdin (4). Le len-
demain de la prise de cette place, M. de Vendme
parla de lui au Roi qui chargea du Gauguier (5), son

(i) Saint Nicolas du Port, ch. I. de cant.. arr. de Nancj^; ancien pleri-
nage encore trs frquent.

(2) Antoine de Bourbon frre de Cond, n en i5i8. D'abord duc de

Vendme, puis roi de Navarre en 1548, par son mariage avec Jeanne
d'Albret, il fut bless mortellement au sige de Rouen, en i562.

(3) Contes, village au confluent de la Canche et de la Planquette (Pas-de-

Calais), cant. d'Hesdin ; on y voit un chteau fodal bien conserv.

(.() Place de guerre sur la Canche (Pas-de-Calais), rase par Charles-

Quint. Le duc de Savoie rebtit et fortifia la ville en 1554.
(5) Louis de Bourges, dit Burgensis, l'an des cinq enfants de Jean
Burgensis, mdecin jusqu'en i5oo du duc d'Orlans qui fut depuis Louis
XII, naquit Blois vers 1482, et fut tenu sur les fonts baptismaux par ce
prince. Reu docteur en mdecine Paris le i5 novembre i5o6, il fut
nomm, ds l'anne i5o4, mdecin ordinaire de Louis XII, et en i5i5, de
Franois P"" dont il devint premier mdecin en 1527. Il conserva cette
charge sous Henri II, jusqu'au ig novembre i556, qu'il mourut l'ancien
de l'cole. Burgensis pousa d'abord Marie, fille de Richard Hellain, m-
decin de Paris, doyen de i585 iSSj, et en deuximes noces, demoiselle
Claude, fille de Guillaume de Beaune, seigneur de Semblanay. A son
retour d'Espagne, o il avait habilement contribu faire rendre la libert
au roi Franois F'"', il prit le titre de seigneur du Gauguier et de Mesland,
en Touraine. Gauguet tait un fief situ au nord de la fort de Blois,
commune de Saint-Lubin en Verconnois, pour lequel Burgensis rendit
hommage Florimond Robertet, secrtaire d'Etat et seigneur de Bury ;
et la commune de Mesland se trouve au sud-ouest de cette fort. Loys
Burgensis, seigneur du Gauguier, premier mdecin, reoit sept aunes et
demie de drap de deuil pour les funrailles de Franois l". (Bibl. Nat.
fonds franais, t. 7853). Nous trouvons, la date du r"" juillet i5SS, des
lettres de jussion la Chambre des Comptes de Blois, de faire dlivrer
au sieur du Gauguyer, premier mdecin du Roi, trente pieds d'arbres
prendre dans la fort de Blois, du ct de la Beauce. (Arch. Nat. K. 01.
n 3o).
Par une dclaration du ig fvrier i557 (n. st.) les gens du Roi, par
M" Gilles Bourdin, avocat dudit seigneur, ont dit avoir vu les deux lettres
38 AMBROISE PARE

premier mdecin, de l'inscrire au nombre de ses

chirurgiens ordinaires (i), et lui fit dire de venir le
trouver Reims. De l, il se rendit Tournan, en
Brie, dont on fit sauter la grosse tour, et revint
Paris, trs heureux de sa nouvelle situation.
Le duc d'Albe avait mis le sige devant Metz, le
20 octobre 1552. Franois de Lorraine, duc de
Guise, inquiet de voir prir un grand nombre de
blesss, fit demander au Roi de lui envoyer Par.
Celui-ci, muni de mdicaments achets chez Dai-
gue, apothicaire de la Cour, et la bourse garnie de
cent cus, don royal, partit pour Verdun, porteur
d'une lettre et d'instructions pour Guise. La diffi-

cult tait de pntrer dans Metz ; un capitaine ita-

lien, moyennant 1,500 cus, le fit entrer de nuit
dans la place. Il pansa et opra un grand nombre
de blesss, et par d'clatantes gurisons, fit renatre
la confiance dans le cur des soldats. Avec quelle
verve il raconte les souffrances des Impriaux, cou-
chs dans deux pieds de neige et mourant de faim !

<< Chacun soldat auait son lict de camp et vne cou-

patentes prsentes la Cour par M'- Pierre Haqueville, prsident s-
requtes du Palais, par lesquelles le Roi, la requte de feu messire Loys
Burgensis, son premier mdecin, beau-pre dudit de Haqueville, donne et
octroy M'^ Andr de Haqueville, l'office de conseiller lay que tient
et exerce ledit de Haqueville pre, par sa rsignation au profit de son dit
fils. Ne veulent oublier l'heureuse et recommandable mmoire dudit mes-

sire Loys Burgensis, sieur du Gaugnier, lequel, de son vivant, a si dili-

gemment et avec telle intgrit et rputation us des dons que Dieu lui
avait fait, que certainement pour le secours qu'il a fait une infinit de
personnes, on pouvait dire de lui Qiiod quasi divino consilio omnium
:

saluti natits erat. (Arch. Nat. X'* 1584^ ii5, v.) Louis n'eut pas d'enfants
<

de son second mariage. En i5:o, Lonore Breton, dame du Gauguier,

tait dame d'honneur de Marguerite de France, fille de Henri II. (Bibl.
Nat. fonds franais, t. 7854).
(i) Par, t. III , p. 700. Voyage de Chteau-lc-Comte.
 AMBROISE PAR 0()

uerture toute seme d'estoiles luisantes et brillantes,

plus claires que fin or; et tous les iours auoient
draps blancs, et logs renseigne de la Lune, et
faisoient bonne chre quand ils auoient de quoy :

et payoient si bien leur hoste des le soir, que le

matin s'en alloient quittes secouant les oreilles. Et
ne leur falloit nul peigne pour destacher le duuet
et la plume de contre leurs barbes et leurs cheveux:
et trouuoient tousiours nappe blanche, perdans de
bons repas par faute de viandes. Aussi la plus grande
part n auoit bottes, ny bottines, pantoufles, chaus-
ses, ny souliers et plusieurs aimoient mieux n'en
:

point auoir que d'en auoir, pour ce qu'ils estoient

tousiours en la fange jusques my-iambes ; et
cause qu'ils alloient nuds pieds, nous les appellions
les Apostres de l'Empereur. 7y
Il faut lire en entier la relation, tour--tour
srieuse ou plaisante, qu'il nous a laisse de ce sige
mmorable o les Franais, commenant manquer
de vivres, se levaient de table avec apptit, de '<

peur qu'ils fussent sujets prendre mdecine. >> Dj

ils songeaient recourir la boucherie obsidionale,

aux asnes, mulets et chevaux, chiens , chats et

rats, voire aux bottes et collets et autres cuirs qu'on
eust peu amollir et fricasser, >/ lorsque l'Empereur,

voyant la peste au camp, et dsesprant de prendre

la ville, leva le sige. Son arme quitta Metz le
2b dcembre laissant plus de vingt mille morts,
,

tant du fait des assigs, que de la peste, de la faim

et du froid. Par revint alors Paris, o le Roi,
satisfait de la manire dont il avait rempli sa mis-
40 AMBROISE PAR

sion, lui fit donner encore deux cents cus (i).

M. Bgin raconte ce retour avec des dtails
extraits d'un Journal des Voyages^ >> petit in-4 de
122 ff., main du grand chirurgien (2). Nous
crit de la
craignons que ce mdecin ne se mprenne sur l'au-
thencit de ce recueil prtendu autographe, et nous
attendrons pour l'admettre, qu'il ait t soumis aux
yeux des lecteurs.
Profitant de son sjour Paris, Ambroise Par
revit son livre des Playes d'bacquebutes qu'il ddia au
roi Henri II. Le privilge avait t sign le 4
fvrier 1551 (v. st.), et l'impression fut termine le
10 mars 1553 (n. st.).

Six mois aprs, les Impriaux, aprs avoir ruin

Throuanne (3), vinrent mettre le sige devant
Hesdin, place rpute imprenable. Le Roi y envoya
son chirurgien mais bientt la dfense fut reconnue
;

impossible les blesss manquaient de tout, et, dans

;

le conseil dont il faisait partie, Par dclara qu'il

fallait se rendre.
On se rendit en effet, le 17 juillet 1553, et Par
Aprs avoir dlibr s'il se ferait
fat fait prisonnier.
connatre, ce qui mettrait sa ranon un haut prix,
il se dcida dissimuler. Grce un mchant
dguisement qui lui donnait l'air d'un ramoneur
de chemine , il put passer pour un personnage

(l) Par, III, p. 708. Voyage de Met\,

(7) Gazette hebdomadaire, iPrj n.ii.

(3) SurLys, (Pas-de-Calais), place prise par les Anglais en i5i3, re-
la
prise en 1527, fortifie par Franois 1", reprise et dtruite par Charles-
Quint en i553.
 AMBROISE PAR 4I

sans importance, et s'attacha la maison de M. de

Martigues (i), qui tait bless mort. Ne pouvant
se rsoudre priver de ses soins un seigneur fran-
ais, il avoua sa qualit mais, ayant commis l'im-
;

prudence de montrer son savoir dans une remar-

quable consultation qu'il eut avec les chirurgiens
envoys par le duc de Savoie (2) afin d'essayer de
sauver un aussi riche prisonnier, il commena
veiller les soupons. M. de Martigues mourut, et
Par, charg malgr lui de l'embaumer, ne put r-
sister, cette fois encore, au plaisir de faire briller
ses connaissances anatomiques. Ses confrres vou-
lurent aussitt s'attacher un praticien aussi capable ;

mais ni les instances du chirurgien du duc, ni les

offres brillantes suivies de menaces de ce prince
lui-mme, ne purent le dcider servir l'ennemi. Il
fut enfin donn M. de Vaudeville, gouverneur de
Gravelines, lequel, pour prix de la gurison d'un
vieil ulcre qu'il portait depuis six ou sept ans la
jambe, lui rendit la libert sans ranon. Entre
temps, il allait au chteau de la Motte-au-Bois (3),
Throuanne, Saint-Omer, observant avec soin
l'tat du camp ennemi dont il rendit plus tard

(i) Charles de Luxembourg, vicomte de Martigues, fils de Franois II de

Luxembourg, vicomte de Martigues, et de Charlotte de Brosse, se signala
au sige de Metz en i552, et fut mortellement bless au sige de Hesdin
en i533. II avait pous Claude de Foix, veuve de Guy XVI, comte de
Laval. (P. Anselme, III, page 737.)
(a) Emmanuel-Philibert, dit Tte de fer, fils de Charles III, n Cham-
brj' en i528, mort en i58o, servit Charles-Quint, fut au sige de Metz co
l552, gagna la bataille de Saint-Quentin en i557, et dtruisit Hesdin en
i553. En iSSg, il pousa Marguerite de France, fille de Franois 1", et
rentra dans ses tats. II a laiss un Journal militaire.
(3) C" de Morbecque (Nord), arr. de Hazebrouck.
42 AAIBROISE PARE

compte au Roi. Enfin, on le reconduisit jusqu' Ab-

beville, o il eut la satisfaction de retrouver un
bless d'Hesdin prcdemment dirig sur cette ville.
De l, Par se rendit Offmont (i) auprs du Roi,
qui lui fit compter deux cents cus. Aprs quoi, il
rentra chez lui fort joyeux d'estre en libert et
hors de ce grand tourment et bruit de tonnerre de
la diabolique artillerie, et loing des soldats blasph-
mateurs et renieurs de Dieu. (2).
Parvenu une haute position, possesseur d'une
brillante clientle assise sur une grande rputation,
auteur de dcouvertes remarquables et d'ouvrages
recherchs, chirurgien ordinaire du roi, Par sentit
s'veiller en lui une ambition lgitime. Ses coll-
gues la Cour taient, pour la plupart, matres en
chirurgie, et son titre de barbier lui crait une inf-
riorit dont son amour-propre dut plus d'une fois
souffrir; il rsolut d'obtenir la matrise. Vraisembla-
blement, grce au crdit dont il jouissait auprs du
Roi, il avait aid son ami Etienne de la Rivire
dans les services minents qu'il venait de rendre
au Collge des chirurgiens. Ceux-ci avaient tout
intrt s'adjoindre un collgue aussi utile, et dont
le mrite ne pouvait que jeter de l'clat sur leur cor-
poration mais il avait compter avec l'opposition
;

d'un certain nombre d'entre eux. L'influence de la

Rivire leva tous les obstacles. Pour se conformer
aux statuts et pouvoir subir son examen en cette

(i) Offmont (Oise), c "''

de Saint-Crpiu-aux-Bois, c"" d'Attichy, arr. de
Compiegne.
(2) Par, 111, p. 709, Voyage de Hcdiii.
 AMBROISE PAR 43

langue, Par apprit un peu de latin. Par drogation

tous les usages, et afin d'carter ses adversaires,
on supprima les dlais ;
le lieu et le jour ordinaires
des runions furent changs, les juges choisis parmi
ses amis, et, le i8 aot 1554, sous la prpositure de
Barnabe le Vest (i), Par adressa l'improviste
aux matres en chirurgie sa supplique pour passer
l'examen de tentative.
Les registres du Collge de chirurgie ont dis-
paru mais le texte des divers actes qui concernent
;

Par, nous a t heureusement conserv par Pey-

rilhe (2) dans le IIP volume indit de son Histoire
de la Chirurgie, dont le manuscrit appartient la
bibliothque de l'Acadmie de mdecine. Nous pu-
blions pour la premire fois ces prcieux documents,
extraits par Peyrilhe d'un registre cot A. J. au nou-
veau rpertoire, et commenant par ces mots Re- :

gistrum et Index actoriim. Dominorum et Magistro-

ruin Parisiis juratorum, anni i^^o.
Anno praedicto,
1554, date de l'acte qui pr-
cde celui-ci,
die vero decim octav mensis
Augusti, Ambrosius Par, pluribus et multisnegotiis

(i) Chirurgien n Saint-Denis, mort le 5 avril 1570.

(2) Bernard Peyrilhe, n Perpignan en 1735, reu docteur Toulouse,

fut nomm membre de l'Acadmie royale de chirurgie en 1759, professeur
de chimie au collge de chirurgie en 1780, et professeur de matire mdi-
cale l'Ecole de sant de Paris en 1794. Il mourut en 180. dans sa ville
|

natale, laissant divers ouvrages, notamment le second volume de VHistoire

de la Chirurgie, dont Dujardin avait publi le tome premier, et le troi-
sime, indit, auquel nous empruntons quelques passages. Le 8 fructidor
an IV, Peyrilhe fit don l'Ecole de mdecine de Paris, des manuscrits
autographes de Gui Patin, contenant :i" des lettres latines adresses
plusieurs savants de l'Europe; 2" leurs rponses; 3" des consultations
latines, des traits particuliers et quelques autres objets.
44 AMBROISE PARE

aulicis detentus ; ex arrupto (abrupto) collegium

supplicuit ut sibi assignaretur dies tentativi examinis,
quam quidem diem licet opporteat secundm statuta
nostra supr fontes Dominorum Cosme {sic) et Da-
miani Ecclesias (i) omnibus ac singulis congregatis
chirurgis (rogare), nihilominus occasione lgitima
prasdictum collegium dictum Ambrosium dispen-
savit. Et elegit ille {sic) diem examinis tentativ
faciendce vigesimum secundm Augusti. Testibus
nostris signis manualibus hic appositis. Barnabas
Le Vest, praspositus.
Le jeudi 23, au lieu du 22 du mme mois, le
candidat fut examin, non dans le lieu ordinaire-
ment consacr cet usage, mais dans la maison du
plus g de ses examinateurs, choisis par le col-
lge royal des Chirurgiens , titre brillant qu'ils
n'avaient jamais encore os prendre, mais pourquoi
s'arrter pendant qu'ils taient en voie d'illgalits !

et fut reconnu capable de subir l'examen du bacca-

laurat.
Nos subsignati chirurgias magistri electi tento-
res regali chirurgicorum coUegio ad tentandum
et probandum magistrum Ambrosium Par super
theorica et practica professionis chirurgicse : quum
diligenter et exacte interrogavimus in domo D. Phi-
lippi Lienini senioris tentoris, eumque invenimus
idoneum, capacem ac sufficientem, et (ut) qui possit

(i) L'glise de Saint-Cme et Saint-Damien tait place l'angle des

rues de la Harpe et des CordeUers; elle bordait la rue actuelle de l'Ecole
de Mdecine son dbouch sur le boulevard Saint-Michel, tout proche
de l'amphithtre dont on aperoit encore le chevet dans la rue Racine.
 AMBROISE PAR 46

subire examen chirurgias pro baccalaureatu. Qiiod

vobis, honorandis D. D. certificamus, et verum esse
fatemur. Testibus nostris signis manualibus hic ap-
positis. Actum Parisiis anno D. millesimo quingen-
tesimo quinquagesimo quarto, die xxiii Augusti.
Germanus Cheval Robertus Gaignard (2),
(i),
Philippus de Lienin, Nicolaus Langlois (3).
Le mme jour, le Collge assembl chez le pr-
vt Le Vest entendit le rapport des commissaires, et
Par fit une nouvelle supplique pour l'examen du
baccalaurat. Celui-ci fut fix au 27 du mme miois.
Au jour indiqu, Par se prsenta l'hpital des
pauvres (4) il faillit tre refus. Ses rponses furent
;

faibles et son langage assez barbare et corrompu, dit

le rapport des examinateurs dans un style qui et

d les rendre moins exigeants. Le candidat fut reu,

nanmoins, par gard pour Etienne de la Rivire,
la condition expresse qu'il s'appliquerait l'tude
de la langue latine ainsi qu' celle de la chirurgie
thorique et pratique, et que les preuves suivantes
auraient lieu dans le local accoutum.
Prasdicto etiam anno, et die vigesim terti Au-
gusti, chirurgico collegio apud Dominum Barnabam
(Le Vest) praepositum congregato, super aliquo

(i) Chirurgien habile, n Paris, mort le 21 mai 1570.

(2) Devaux, Index funcreiis, l'appelle tort Cagnart.
(3) Prvt du Collge royal de Chirurgie, n Paris, mort le 5 septem-
bre i588. En 15-4, il fit au Collge de Chirurgie une donation propos de
laquelle on modifia les statuts de la Compagnie.

(4) L'Htel-Dieu, le plus ancien des hpitaux de l'Europe, fond, dit-on,

vers 65o par Landry, vque de Paris, s'appela jusqu'au xii:'' sicle, h-
l'an
pital des pauvres de Saint-Christophe et hpital de Sainte-Marie ; il prit
ensuite son nom actuel.
46 AMBROISE PAR

tractando negotio, Domini tentores, Philippus Lie-

nin videlicet, Germanus Cheval, Robertus Gaignard,
et Nicolaus Langlois, capacitatem prsedicti Ambrosii
retulerunt ut qui possit examen baccalaureats su-
bire, et ibidem comparuit prasdictus Par qui qui-
dem iterum supplicuit pro examine baccalaureats,
et narrat sufficienti excusatione, fuit illi assignata
d.ies XXVII prdicti mensis Augusti. Qu quidem
die vigesim septim illi assignata comparuit et ad-
fuit in pauperum valetudinario Parisiensi ad pro-
bandos chirurgos loco ab antiquo deputato, quo
in loco questionibus et chirurgicis problematibus illi
objectis dbiliter et sermone satis barbaro et corrupto
respondit. Nihilominus, quibusdam occasionibus,
potissimum tamen in favorem magistri Stephani Ri-
verii, Castelletti jurati, (receptus fuit) e etiam lege et
conditione quod invicem (?) in lingu latin, tum
etiam in chirurgi utenti et docenti paritis frequen-
tissim versabitur. Et quod etiam in posterum non
supplicabit pro Licentiats examine, neque pro Ma-
gisterio, quamvis narrat excusatione, nisi in loco
solito et a majoribus electo. Et eum in gradum bac-
calaureats admisit collegium. Actum die et anno su-
pra scriptis. B. Le Vest, Michel Ynard, (i) La Ri-
vire, Desneux, (2) Le Brun, (3) de Linin, Dubois, (4)

(i) Devaux l'appelle Yvart.

(2)Nicole Rasse des Neux, n Paris, d'un membre du collge de

fils

Saint-Cme, fut chirurgien des rois Franois Charles IX et Henri III.

II,
Devaux le fait mourir tort le 17 novembre 1781 ; on le trouve encore
dans la liste des chirurgiens du Roi en 15P.4.

(3) Nicolas Le Brun, chirurgien.

(4) Guillaume Du Bois, chirurgien ordinaire du Roi.

 AMBROISE PAR 47

Le Brun, (i) >>

Le premier octobre suivant, il prsenta sa suppli-
que pour l'acte de Licence.
Et eodem anno, die vero prima mensis Octobris,
audito apud Divum Cosmam sacro, visitatisque pau-
peribus congregatisque ibidem omnibus chirur-
,

gis, Ambrosius Par pro licentiats examine suppli-

cuit, fuitque illi assignata dies octava prsedicti mensis
Octobris.
Il le subit le 8 du mme mois, et fut reu licen-
ci par considration pour le Roi.
Anno praedicto, die vero octav mensis Octobris
ad examinandum praedictum Ambrosium Par loco
solito assignata, quo in loco dictus Par com.paruit
peract disputatione, et in favorem Rgis admissus
est in societatem Parisiensium chirurgicorum. Actum
in valetudinario publico sub syngraphis nostris hic
adscriptis. Langlois, de Linin, La Rivire, Le
Brun, Dubois, Ynard, Le Vest.
Le 5 Novembre, tous les matres en chirurgie ru-
nis dcidrent semaines
l'unanimit que, trois
aprs, Etienne de La Rivire remettrait Par le
bonnet de Docteur ?> en chirurgie.
Anno 1554, die v^ mensis Novembris, dbite
convocatis omnibus et singulis chirurgie doctori-
bus in templo D. D. Cosmas et Damiani supr fon-
tes etc. Dein super lis quas de laureatione
Ambrosii Par in mdium acta sunt, consensu om-
nium chirurgias doctorum, Magistrum Stephanum
(i) Louis le Brun, tils de Nicolas, n Paris, chirurgien du Roi, mort
le 17 novembre i58i.
48 AMBROISE PAR

Riverium chirurgum regium debere doctorats (i)

chirurgie! pileum ac lauream (die hinc ad trs hebdo-
madas, postridie festi Sanctae Catharinse (2) ab ipsis
Chirurgis ascripta) illi Ambrosio conferre, quod
nostris cheirographis certificamus et testificamur.
Actum anno et die supr scriptis.
Desneux, de la
Noue, (3) Ynard, Langlois, Dubois, Le Brun, Gai-
gnard, Le Vest.
D'abord Novembre, cette crmonie
fixe au 26
fut ajourne au 17 Dcembre, et le lundi 3 Dcem-
bre, on nomma des commissaires pour y assister.
Eodemque die (iii^ mensis Decembris anni 1554)
etiam ordinavit (collegium) magistrum Ambrosium
Par licentiatum in oratione sui magisterii faciend
audiendum esse. Quod quidem magisterium remis-
sum multis de causis in diem xvii Decembris men-
sis etc. etc.
De la Rivire, Langlois, Gaignard,
Ynard, Le Brun, Mormorel, (4) Du Bois, Le Brun,
Le Gay, (5) Cheval, des Neux.
Le lendemain de la remise du bonnet, le nouveau
matre prit l'engagement formel de se conformer aux
statuts de la compagnie.
<^ Ego Ambrosius Par, chirurgus regius et jura-

(i) Il convient de remarquer les mots Docteurs et Doctorat

employs ici, au lieu de Matres et Matrise , accords seule-
ment aux chirurgiens.
(2) 25 novembre.
(3) Mathurin de la Noue, chirurgien du Roi, mort le 4 septembre i555.
{Manuscrit de Jrme de la Xoue, B'ibl. de la Fac. de Md.)
(4) Jean Mormorel, matre en chirurgie.
(5)Jean Le Gay, matre en chirurgie, reu docteur en mdecine le
!" dcembre 1546, mort le i5 fvrier i584, et non le i8 juillet i585,
comme le dit Devaux, et inhum Saint-Sverin, ainsi que sa femme
Jeanne Sevin dcde le 12 avril 1597.
 AMBROISE PAR 49

tus Parisiis ,
polliceor me sancte observaturum
omnia collegii Chirurgorum statuta meque ante ,

quadriennium non suscepturum jurisdictionis offi-

cium nisi prasdicto collegio dispensatum. Actum
die XVIII Decembris, et anno Domini 1554. Teste
meo signo hic affixo.
A. Par (i).
Nous ne possdons aucun renseignement ni sur la
thse qu'il dut soutenir, ni sur les lettres de matrise
que le Prvt lui remit le lendemain de sa rception.
Par une exception rare, celle-ci avait t gratuite,
et cette faveur, ainsi que la faon dont il avait subi
les preuves, ne manqua pas d'tre releve contre
lui. Vingt-trois ans plus tard, un pamphlet attribu
Riolan (2), rappelait encore toutes ces circonstan-
ces.
Muni de son nouveau titre, Par se livra tranquil-
lement rtude et la clientle jusqu'au mois
d'aot 1557. Le conntable de Montmorency, bless
sous les murs de Saint-Quentin d'un coup de pistolet
dans le dos <? dont il cuida mourir, avait t fait
prisonnnier la bataille de Saint-Laurent (3). Le
Roi lui dpcha Par mais le duc de Savoie se sou-
;

venant de ses investigations dans le camp d'Hesdin,

refusa de le laisser passer. Il resta donc la Fre

Histoire de la chirurgie. III, mss.

(i) Peyrilhe,

Jean Riolan, n Amiens, docteur le 26 aoiit 1574, doyen de la

(2)
Facult en i586, mourut le 18 octobre 1606. Gui-Patin rapporte' qu'il tra-
vaillait en t, en plein jour, la lumire des bougies, portes et fentres
closes.

(3) Bataille dcisive perdue par Montmorency Saint-Quentin, le 10

aot, jour de Saint-Laurent, dont elle prit le nom.
4
 5o AMBROISE PAR

en Tardenois o il pansa et opra les blesss

(i),

avec Rostan de Binosque (2). Del, il rentra Paris

o il retrouva beaucoup de gentilshommes blesss
qui s'y taient retirs aprs la bataille.
Il Dourlan (3), avec
se rencontra l'anne suivante
Antoine Portail (4), chirurgien ordinaire du Roi, et
aprs le dpart des ennemis, il revint chez lui o le
trait de Cateau-Cambrsis lui assura quelques
annes de repos.
On sait que les ftes qui eurent lieu au sujet de la
paix et l'occasion du mariage des princesses de
France, furent fatales Henri II. Dans un brillant
tournoi donn au bout de la rue Saint-Antoine,
devant l'htel des Tournelles (5), le Roi, joutant
avec Montgomery (6), fut atteint l'il gauche par
(i) Bourg24kil. de Chteau-Thierry (Aisne), sur l'Ourcq ; ancienne
place forte. On y voit encore les ruines du chteau bti au xiii'' sicle, par
Robert, comte de Dreux.
(2) Isnard Rostan de Binosque, chirurgien, n en Provence, et non
Citeaux, ainsi que le dit Devaux, fut le collaborateur de Par pour son
Anatomie tmiverselle, publie en i56i, avec privilge dat de Blois, le
8 octobre iSSg. C'est donc faussement que V Index funereus le fait mourir
le 17 octobre i552 ; il faut lire i562.
Doullens (Somme), place forte, dmantele en 1867. La citadelle est
(3)
aujourd'hui une maison de dtention.
(4) N dans le Barn, d'abord simple barbier, devint chirurgien jur,
chirurgien ordinaire de Charles IX et de Henri III, et premier chirurgien
de Henri IV. Voir notre Appendice.
Le palais des Tournelles, ancienne demeure seigneuriale qu'habitait
(5)
leduc d'Orlans, assassin prs de l, le 23 novembre 1407, appartint pen-
dant l'occupation anglaise au duc de Bedford, qui l'agrandit considrable-
ment. Louis XI le donna son mdecin Jacques Coitier, sa vie durant;
Louis XII y mourut. Un dit de i565 en ordonna la dmolition.
(6) Gabriel de Montgomery, fils de Jacques de Lorges, tait capitaine
del garde cossaise de Henri II. Redoutant les suites de la mort du
Roi, passa en Angleterre, se fit protestant, combattit l'arme royale
il

la ttedes calvinistes de Rouen, et vint en i573, avec une flotte anglaise,

au secours de la Pochelle. Pris Domfront en 1574, par Matignon, il fut
excut par l'ordre de Catherine de Mdicis.
 AMBROISE PAR 5l

un tronon de lance, et si rudement, qu'il en prouva

une violente commotion du cerveau. Vainement les
chirurgiens les plus habiles s'empressrent autour de
lui, en vain Vsale (i) accourut de Bruxelles, envoy
par Philippe 11(2); le royal bless succomba onze
jours aprs, aux Tournelles le lo juillet 1559.
,

Par, que le premier mdecin Chapelain (3) avait,

dans cette circonstance, appel plusieurs fois don-
ner son avis, nous a conserv une courte relation de
la blessure et de l'autopsie du Roi (4). La Cour prit
le deuil, et nous lisons dans un compte de l'argente-
rie (5), que Par, de mme que les autres Chirur-

(i) Andr Vsale, clbre anatomiste, n Bruxelles, le 3i dcembre

i5i4, tudia l'anatomie sous Sylvius, Paris, o il allait la nuit drober
des cadavres Montfaucon et au Charnier des Innocents. La guerre
l'ayant oblig de quitter la France, il servit en qualit de mdecin et de
chirurgien dans les armes impriales, de i535 i537. Il se rendit ensuite
Padoue, Bologne, Pise, o ses cours eurent le plus grand succs.
Appel la cour de Charles-Quint en qualit de premier mdecin, il con-
serva cette charge sous Philippe II. On raconte qu'en 1564, il fit l'autopsie
d'un gentilhomme auquel il avait donn ses soins. Le cur palpitait
encore; Vsale fut condamn par l'inquisition comme coupable d'homicide
et d'impit. Le Roi fit commuer cette peine en un voyage expiatoire en
Terre-Sainte. A. Par rapporte autrement cette histoire dont le sujet est
une dame de qualit. (II. p. 755). Quoiqu'il en soit, Vsale se rendit
Jrusalem o lui parvint la prire du Snat de Venise de venir remplacer
son lve Fallope qui venait de mourir. Revenant en Europe, son vaisseau
fit naufrage; Vsale fut jet dans l'ile de Zante, o il mourut le i5 octobre

1564.

(2) De Thou, Histoires de mon Temps, I. p. 762.

(3)Jean Chapelain, fils de Jean Chapelain et de Perrette de Saint-Yon,
docteur de ^lontpellier et de Paris, le 8 avril 1541, mdecin ordinaire de
Franois I", devint premier mdecin de Henri II et de Charles IX. Il pousa
Jacqueline Fonon, et mourut du pourpre le 5 dcembre 1569, au sige de
Saint-Jean-d'Angly. Le 11 mai 1549, sa mre et lui poursuivirent les cries
de la terre et seigneurie du Tartre et du Plessis, commune de Saint-Ger-
main-le-Gaillard (Eure-et-Loir), appartenant Jean de Valmorin, cuyer,
pour dfaut de paiement de 66 livres tournois.
(4) Par, t. II, p. 25.
(5) Pices justificatives, No XIII.
52 AMBROISE PAR

giens, Mdecins et Apothicaires, reut cette occa-

sion sept aunes et demie de drap noir du prix de six
livres l'aune.
Quatre jours aprs, le 14 juillet, il ft donation
Olive Arnoullet, ge de six ou sept ans, fille de
Amy Arnoullet, docteur en mdecine, demeurant
Szanne (i), et de Marguerite Gommard, son pouse,
de quinze livres tournois de rente annuelle et perp-
tuelle assise sur les revenus des greniers sel de
plusieurs villes de Normandie. En cas de dcs de
ladite Olive, cette rente devait passer sur la tte de
son frre Christophe, et, si ce dernier mourait sans
postrit, elle appartiendrait aux autres enfants ou
hritiers d'Amy Arnoullet et de sa femme.
Quelle tait l'origine de cette libralit? Par et
Arnoullet s'taient-ils connus Paris ? Plus vraisem-
blablement, Par, reu et bien trait chez le mdecin
de Szanne dans un de ses passages lors de l'expdi-
tion d'Allemagne, avait conserv un bon souvenir
de cette hospitalit prcieuse au milieu des fatigues
de la guerre, et voulut de la sorte tmoigner sa re-
connaissance. Ces bonnes relations continurent, et
probablement ainsi qu'il reut l'observation d'un
c'est
agneau monstrueux n Szanne le 13 avril 1573 (2).
Quelques jours plus tard, A. Par fut appel
tmoigner dans une affaire qui fit grand bruit la
Cour. Franoise de Rohan, fille de Ren de Rohan
et d'Isabelle d'Albret, demoiselle d'honneur de
Catherine de Mdicis, avait t sduite par Jacques

(i) Ch. 1. de cant. arr. d'Epernay (Marne), autrefois place forte.

(2) Par. Des ftionstres et prodiges. III. p. 45. I

 AMBROISE PAR 53

de Savoie, duc de Nemours, qui lui avait promis le

mariage. Le 24 mars 1557, elle mit au monde un fils
appel Henri. Abandonne par Nemours pour Anne
d'Est,veuve de Franois de Lorraine, elle intenta
son sducteur un long procs dans lequel figur-
rent la Reine-mre, Diane de Poitiers, le conn-
table de Montmorency, etc. Le 10 aot 1559, Par
dposa que, M"^ de Rohan qu'il connaissait depuis
dix ou douze ans, l'avait mand pour venir la sai-
gner au Louvre o elle demeurait. Salon (i), pre-

(i) Joachim de Salon, touchait de 1547. i56o, comme premier mdecin

de la Reine, 40olivres. {Diff. pour Vhist. des md.).
ml.
II avait pous Jeanne Machesne {sic)^ native d'Anisi, au diocse de
Genve, laquelle le Roi accorda des de naturalit, au mois de
lettres
juillet i55o. (Arch. Nat. JJ. 260 Le ler mai 1549, par
fo i25. no 200).
devant matres Aignan Goynel et Estienne Marchaix, notaires de la baron-
nie et seigneurie des Essarts, fut pass le contrat de mariage de matre
Joachim Salon premier mdecin de la Reine, et de damoiselle Jeanne
,

Machetie {sic), tille de feu Pierre Machet et de Remette Gerval demeu- ,

rant au chteau des Essarts. Une donation de 4.000 liv. t. fut faite en
faveur de ce mariage, par Jean de Bretagne, duc d'Estampes, baron des
Essarts. et Charles de Luxembourg, duc de Martigues, en reconnaissance
des services rendus par ladite Machetie Philippes de Luxembourg, nice
dudit duc d'Estampes. Une portion de cette rente tait assise sur une
rente de 266 livres i3 sols 4 deniers t. sur la seigneurie d'Angervilliers.
En outre, le duc d'Estampes constituait sur la mme terre une rente de
166 livres i3 sols 4 deniers t., pour s'acquitter d'une dette de 2.5oo liv. t.,
tant pour argent prt par Salon, que pour ses vacations pendant la
maladie de Phihppes de Luxembourg.
En cas de dcs de Salon, sa femme devait prendre sur les biens de
son mari la somme de 6.000 livres. En se mariant, Salon tait tenu de
fournir 2.000 liv. t. pour quivaloir aux meubles apports par la future.
En cas de mort sans enfants de ladite Machetie. les 4.000 Yw. t. et les
meubles ci-dessus demeureraient son mari.
Pass le 1er mai i5_}g au chteau des Essarts. en prsence de Regnault :

de la Truche, seigneur de la TrUche-Limousinire;

Charles de Pisseleu,
cuyer du seigneur d'Estampes
Franois de Lachenal, seigneur dudit
;

lieu, gouverneur du seigneur de Martigues;

Louis Travers, seigneur
d'Eschaffaulx, matre d'hostel du seigneur d'Estampes Jacques de la ;

Flecherie, seigneur dudit lieu;
Jean de Vienne, aumosnier du seigneur
d'Estampes, et prvost de l'glise de Soissons, et de plusieurs autres.
(Arch. Nat. Y. 94. fo 336. vo).
 ,

54 AMBROISE PAR

mier mdecin de Catherine, qu'il rencontra la

porte de sa chambre, lui dclara qu'elle ne serait
point saigne, mais sans en donner la raison. Il ap-
prit plus tard que M"*^ de Rohan tait grosse du fait
du duc de Nemours (i).
Le mme jour, sa femme mit au monde un fils,
et le lendemain, ii aot 1559, fut baptis Saint-
Andr des Arts, Isaac, fils d'Ambroise Par, chi-
rurgien ordinaire du Roi. Cet enfant eut pour par-
rains, Antoine Mazelin, clerc suivant les finances,
son oncle, et Nicole Lambert, chirurgien ordinaire
du Roi. La marraine fut Anne du Tillet (2), femme
d'Etienne Lallemant, conseiller du Roi, et matre
des requtes de l'htel. Cet enfant ne vcut gure
et fut inhum le 2 aot 1560, g d'un an ou envi-
ron (3). On voit, par cet acte, que Par avait
conserv auprs du nouveau Roi sa place de chi-
rurgien ordinaire, aux appointements de deux cent
quarante livres, ainsi qu'on le lit dans un Compte

(i) No XII.
Pices justificatives Franoise de Rohan perdit son procs.
Tant que duc vcut, elle refusa de se marier, se considrant comme sa
le
femme lgitime. Un an aprs sa mort, le 9 aot i586, elle signa, au chteau
de Beauvoir-sur-Mer, en Vende, une promesse d'pouser Franois Le
Pelle, seigneur de Gubriant. Elle mourut en dcembre iSgi. Son fils
dcda en 1596, sans tre mari, laissant un fils naturel nomm Samuel de
Villemare. (Bibl. Xat. fonds franc. Vol. 32i5). Voir sur cette intres-
sante affaire. Une cause clbre au xvie sicle, par M. de la Ferriere, Revue
des Deux-Mondes, ler octobre 1882, et Le duc de Nemours et mademoiselle
de Rohan, par M. de Ruble, Paris, i883. -
(2) Fille de Sraphin du Tillet, prsident en la Chambre des Comptes de
Paris, et de Marie Pichon, pousa Estiennc Lallemant, seigneur de Vouzay,
nomm maitre des requtes de l'htel, le 21 septembre i553, et en eut une
fille unique, Anne Lallemant.
(3) Jal. Les frres Haag placent sa mort le 6 avril de la mme
anne.
 AMBROISE PAR 55

des officiers de la maison du Roi, du 26 dcembre

1559-
A M*^ Ambroise Par, cirurgien et varlet de
chambre du Roi, la somme de cent vingt livres
tournois pour ses gaiges, cause de son dict estt
durant ladicte demie anne de ce compte, pour ce
cy par vertu dudict estt et de la quictance dudict
Par, signe la requeste de M" Lallemant (i), no-
taire et secrtaire du Roi, le 26'"" jour de dcembre,
l'an mil V*^ cinquante-neuf, cy rendu ladicte somme
de VP^ livres. (2)
La maison mdicale du Roi comprenait des m-
decins, des chirurgiens, des renoueurs, des barbiers,
des apothicaires, qui, avec les survivanciers, compo-
saient un nombreux personnel. Nous croyons int-
ressant pour rhistoire de la mdecine d'en donner
la liste complte (3).
L'on se rappelle que Jean, le coffretier de la rue
de la Huchette tait mort, laissant sa veuve, Marie
de Neufville, avec une fille ge de six ou sept ans,
nomme Jeanne, laquelle son oncle ne cessa de
tmoigner une grande affection. Celle-ci, aprs
avoir vu mourir sa mre, fut recueillie parles poux
Par auxquels elle tint lieu des enfants qu'ils avaient
perdus; aussi, le 13 janvier 1500, (n. st.) ils lui

(i)Franois Lallemant. sieur de Marmagnes (Cher), frre an d'Estienne,

conseiller et secrtaire du Roi, pousa Jacquette Boudet, dont il eut :

10 Jean, maitre des comptes et grand audiencier de la Chancellerie, mari

Marie Luillier 20 Marie, qui pousa Claude Daubray, seigneur de
;

Bruyres le Chastel, chevin, puis Prvt de Paris, en 1578.

(2) Archives Nationales, K. K. 129, fol. 181.

(3) Pices justificatives, No XIV.

56 AMBROISE PAR

firentdonation de la somme de cinq cents livres

tournois prendre sur les biens des donateurs, pour
en disposer lorsqu'elle serait marie. Toutefois,
cette somme devait retour au cas o
leur faire
Jeanne mourrait sans enfants (i).
Un an environ aprs la mort de son second fils,
la femme de Par donna le jour une fille nom-
me Catherine, qui fut tenue sur les fonts baptis-
maux le 30 septembre 1560, (2) par Gaspard Mar-
tin, M^ barbier de cette ville, et beau-frre de Par.

Les marraines taient Catherine Briou, femme de

Loys Le Prince, (lisez de 't'rime) (3), marchand de
vins, Marguerite Clairet, femme de feu Estienne
Clairet, et Jehanne de Prime. (4)
Franois II mourut le 5 dcembre suivant. Le
poison jouait alors un grand rle en politique. Par,
entre autres, fut souponn d'avoir empoisonn le
Roi pour sauver le prince de Cond, que les Guises
avaient fait condamner mort. Cette absurde accu-
sation tomba d'elle-mme, et Charles IX le nomma
son chirurgien ordinaire, la grande confusion de
ses ennemis.
Au milieu de ces vnements, il poursuivait acti-
vement ses travaux, et, le 15 avril 1561 (5), parut

(i) Pices justificatives. No XV.

(2) Les frres Haag ont lu le 3o aot.
(3)Louis de Prime mourut le 21 dcembre iSgg; il fut enterr ainsi que
sa femme dans la nef de l'glise Saint-Gervais.
(Bibliothque Nationale.
Recueil d'pitaphcs des glises de Paris, t. II, p. 438).

(4) M. le docteur Chreau, cit par M. Figuier, dans Vies des sava?tts
illustres de la Renaissance.

(5) Pques tomba cette anne le 6 avril.

 AJIBROISE PAR $7

V Anatomie universelle du corps humain, compose

par A. Par, chirurgical ordinaire du Roy et iur
Paris reuee et augmente par ledit auteur, auec
:

I. Rostaing du Bignosc Provenal, aussi chirurgien

Iur Paris. C'est la premire fois que l'auteur

avait pu inscrire son titre de chirurgien jur. Cet
ouvrage est enrichi de figures que Par avoue avoir
empruntes en grande partie V'sale, dont l'anato-
mie avait paru en 1542. Sans doute, lors de son der-
nier voyage Paris, l'occasion de la blessure
d'Henri II, l'illustre lui avait donn les
anatomiste
autorisations ncessaires. Dans sa prface, Par re-
connat qu'il doit beaucoup aux dissections de son
habile collaborateur, et dans les vers qu'il adresse
Caron (i) en tte du volume, il dit que cet ouvrage
est de Binosque autant que de lui. On y lit gale-
ment que Caron surveilla l'impression et corrigea
les preuves. Car Par avait des prtentions la
posie, et ornait volontiers ses uvres de pices de
vers adresses au lecteur. Il a mme rsum en dis-
tiques les prceptes de la chirurgie. Nous devons
reconnatre que ce n'est pas par ce ct qu'il s'est
impos la postrit.
Quelques mois aprs, le 4 mai 1561, il lui arriva
un grave accident. Il allait, avec Nestor (2), docteur
rgent en la Facult de Mdecine, Richard Hubert (3)
et Antoine Portail, matres barbiers chirurgiens, voir

(1) Claude Caron, de Nevers, chirurgien, mort le 3o octobre i562.

Jean Nestor, n Paris, reu licenci
(2) le 28 mai i55o, et docteur
en mdecine le 24 septembre i55o.
(3) Chirurgien du Roi Charles IX, mort le 7 septembre i8i.
58 AMBROISE PAR

un malade au village des Bons-Hommes (i), prs

Paris. Or, raconte-t-il, voulant passer l'eau,
entrer mon cheval en un bateau,
et tascher faire
je luydonnay dVne houssine sur la croupe, dont la
beste stimule me rua vn tel coup de pied, qu'elle
me brisa entirement les deux os de la jambe snes-
tre, quatre doigts au-dessus de la jointure du pied.
Ayant reu le coup, et craignant que lecheual me
ruast de rechef, je demarchay un pas : mais soudain
tombant en terre, les os ja fracturs sortirent hors,
et rompirent la chair, la chausse et la botte, dont je
sentis telle qu'il est possible l'homme
douleur
d'endurer Hubert et Portail lui firent un premier
.

pansement. Rentr Paris, il reut les soins de son

ami Etienne de la Rivire mais il lui fallut rester
;

plus de trois mois au lit, et un autre mois avant que

de pouvoir marcher sans bquilles enfin, il gurit ;

sans boiter aucunement (2).

Une brillante consolation lui fut, d'ailleurs, bientt
donne. Dans un bureau du Roi tenu Saint-Ger-
main-en-Laye le i'' janvier 1562, il prta serment
comme premier chirurgien, au lieu et place de feu
M^ Nicole Lavernot, es mains du seigneur de Men-
doce, conseiller et premier matre d'htel du Roi (3).

Par habitait alors, rue de l'Hirondelle, une mai-

son qu'il avait achete des hritiers Mestreau, et o

(i) A Chaillt, o le couvent des Minimes ou des Bons-homraes fut fond

vers la fin du xv<= sicle, prs de l'entre actuelle de Passy. Par arrt du
Conseil en date du 14 octobre i656, un second bac fut tabli en face d'Au-
teuil.

(2) Par II. p. 329-343.

(S) Merctire de France, octobre 1763, p. 178.
 AMBROISE PAR SQ

pendait l'enseigne des Trois-Maures. Derrire, tait

une grande cour donnant sur la rue des Augustins (i).

En reconnaissance de leurs bons procds envers

son frre Jean, le coffretier, il cda, le 28 janvier
1562, Guillaume Guau, matre peintre, et sa

femme Claude Prier, belle-sur de Jean, un empla-
cement de neuf pieds de largeur pour y lever une
petite maison ouvrant sur ladite rue des Augustins,
la condition qu'elle ne dpasserait pas le pignon
d'une autre maison situe dans la mme cour, et
dans laquelle demeurait Franois Prier, aussi ma-
tre peintre, et frre de Claude.
(2) Par se trouvait
ainsi propritaire maisons contiges (3).
de cinq
Nous ignorons quelle poque moururent ses nou-
veaux voisins, et ce qu'il advint de leurs lgres
constructions; toujours est-il, que ds 1559, comme
en 1587, l'entre de son hostel tait place rue
du Quai-des-Augustins (4). Sans doute il y transporta
son enseigne dont le souvenir se conserva long-
temps dans le voisinage, car, en 1789, existait en-
core, rue du Hurepoix (5), l'htel garni des Trois-
Maures (6), o maint colier tudia la chirurgie prs

(i) Le quai des Grands-Augustins.

(2) N" XVI.
Pices justificatives
(3) Voir le plan des maisons de Par aux pices justificativr s.
(4) Pices justificatives N^ XII et XXXVII.
(5) La partiedu quai des Grands-Augustins qui s'tendait du pont
Saint-Michel la rue Git-ie-Cur, s'appelait ainsi ds le commencement du
XVI r' sicle, cause d'une htellerie o descendaient les marchands venant
du Hurepoix, petit pays de l'Ile-de-France. Aprs la dmolition des mai-
sons situes au bord de la Seine, en i3o6, cette rue disparut, et le quai
commena au pont Saint- .Michel.
(6) Cet htel garni tait situ rue du Hurepoix, n 14. Almanach de
Paris pour Vanne i'^8g.
6o AMBROISE PAR

des lieux o Ambroise Par avait compos ses

ouvrages.
Le 28^ jour de fvrier 1562, (n. st.), fut acheve
d'imprimer La Mthode curative des playes et frac-
tures de la teste humaine, aiiec les pourtraicts des
instruments ncessaires pour la curation d'icelles,
par M. Ambroise Par, chirurgien ordinaire du
Roy, et lur Paris (i). Ce livre est ddi Chape-
lain, conseiller et premier mdecin ordinaire du Roi.
Notons, en passant, ce titre de premier mdecin

ordinaire donn Chapelain, que l'on voit partout

ailleurs qualifi de premier mdecin.
Mais bientt il lui fallut rentrer en campagne la
suite de la Cour. L'arme royale dut faire le sige
d'un grand nombre de villes tombes au pouvoir des
protestants, et reprit successivement Poitiers, Blois,
Tours, Bourges. On se porta sur la Normandie o
l'on batailla tout l't. Rouen fut investi le 29 sep-
tembre ; le 13 octobre, un assaut vigoureux ayant
t livr infructueusement laplace, on recommena
le lendemain. Le roi de Navarre atteint quelques
jours auparavant d'un coup de feu l'paule gauche,
reut les soins de Par qui le pansa avec Gilbert,
chirurgien de Montpellier, et Lefvre (2), mdecin
et chirurgien du prince de la Roche-sur-Yon, et

(i) Bien que cet ouvrage porte le millsime de i56i, il parut en ralit
en i562 (n. st.). Il est remarquer que Par prend sur le titre la qualit
de chirurgien ordinaire, quoique, depuis deux mois, il ft pourvu de la
charge de premier chirurgien. Peut-tre ce titre avait-il t imprim l'an-
ne prcdente ; mais on doit s'tonner que Par ait ainsi nglig une
qualification laquelle il devait beaucoup tenir.
(2) Pierre Lefvre, mdecin ordinaire de Charles IX, de Henri III et de
Catherine de Mdicis.
 AMBROISE PAR 6l

soutint, contre leur opinion, que la blessure tait

mortelle. Ce prince succomba, en effet, par suite de
rsorption purulente, le 17 novembre 1562, laissant
un g d'environ neuf ans, qui fut depuis Henri
fils

IV. Charg de rechercher la balle qui n'avait pu

tre extraite, Par la trouva fixe la partie sup-
rieure de l'humrus, et la prsenta au Roi et la

Reine (i).

chappa alors
L'illustre chirurgien raconte qu'il
un grand danger. Aprs la prise de Rouen, dit-il,
<<.

me trouuay disner en quelque compaignie o en

auoit quelques vns qui me hayoyent mort pour la
Religion on me prsenta des choux o il y auoit du
:

sublim ou arsenic de la premire bouche n'en

:

apperceu rien la seconde, ie senti vne grande cha-

:

leur et cuiseur, et grande astriction en la bouche, et

principalement au gosier et saueur puante de la ,

bonne drogue et l'ayant appercee, subit ie pris vn

:

verre d'eau et de vin, et lauay ma bouche, aussi en

auallay bonne quantit, et promptement allay chez
le proche apoticaire : subit que fus parti, le plat aux
choux fut iett en terre. L donc chez ledit Apoti-
caire ie vomi, beu enuiron vn posson
et tost aprs
d'huile, et la garday quelque temps en mon esto-
mach, puis derechef la vomi: ladicte huile empescha
que le sublim n'adhrast aux parois de l'estomach :

cela faict, ie mangeay et beu assez bonne quantit

de laict de vache, auquel auois mis du beurre et le
iaune de deux ufs et voila comme ie me garanti
:

de la main de l'empoisonneur et depuis ne voulu :

(i) Par, III, page 728. Voyage de Rouen.

02 AMBROISE PARE

manger des choux, ny autre viande en ladicte com-

pagnie. (i).

Ce rcit fournit la preuve vidente que Par

appartenait la religion rforme.
Rentr Paris avec la Cour, il en repartit le 20
dcembre, le lendemain de la bataille de Dreux,
pour aller donner ses soins au comte d'Eu (2), mor-
tellement atteint la hanche droite. Mais bientt,
laissant les blesss aux soins de Pigray (3), Cointe-
ret (4), Hubert, etc., il revint Paris, d'o il alla au
Havre que les Anglais rendirent sans combat, le 28
juillet 1563.
Il s'occupa alors de la publication des Dix livres
de la Chirurgie avec le magasin des instruments
ncessaires icelle, dont l'impression fut termine
le 3 fvrier 1563 (v. st.), et parut quelques semaines
plus tard avec le millsime de 1564. Cet ouvrage,
ddi au Roi, contient des emprunts considrables

(i) Par. uvres. Edit. i575. Des Rapports.

(2) Franois de Clves, pair de France, duc de Nevers, comte d'Auxerre,
de Rthel et d'Eu, seigneur d'Orval, gouverneur de Champagne, n le 3i
mars i539, fut bless accidentellement le matin de la bataille de Dreux par
des Bordes, un de ses gentilhommes, et en mourut le lo janvier i563. Il
avait pous Anne de Bourbon et Jacqueline de Longwic.

(3) Pierre Pigray, n Paris en i53i, d'aprs Peyrilhe, fut lve d'A.
Par, suivit les armes, et tait reu matre en chirurgie en 1564. Il fut
chirurgien ordinaire des rois Charles IX, Henri III et Henri IV. Doyen du
Collge en 1609, il mourut le i5 octobre i6i3. Sa chirurgie est un abrg
des uvres de Par, fort bien fait, quoique un peu sec. L'Estoile raconte
que, passant sur le Pont-Neuf, (pont Saint-Michel), un tire-laine voulut
lui voler son manteau. Pigray le blessa au bras, et alla lui-mme le cher-
cher le lendemain l'Htel-Dieu, o il s'tait retir. Il se trouva que c'-
tait un coupe-bourse qui tait sorti de prison depuis trois jours; on le
pendit le 27 janvier 1604. Pigray avait alors 73 ans.

(4) Jean Cointeret, n Paris, chirurgien jur du Roi au Chtelet, mort

le i3 mai 1592.
 AMBROISE PAR 63

Thierry de Hry, Franco (i), et Laurent

faits

Colot (2), que l'auteur ne nomme ni les uns ni les

autres.
Charles IX partit mars 1564 de Fontaine-
le 13
bleau pour visiter son royaume. Ce voyage, qui
dura prs de deux ans, ne fut pas sans profit pour
l'instruction de Par. Avec Chapelain, premier m-
decin du Roi et Castellan (3), premier mdecin de
la Reine Mre, il vit un grand nombre de malades
dont il recueillit les observations, s'enqurant soi-
gneusement auprs des chirurgiens des cas rares
qu'ils avaient rencontrs, afin d'apprendre quelque
chose de nouveau. >
Le Roi alla d'abord Troyes, puis auprs de sa
sur, Bar-le-Duc, o Par rencontra Nicolas

(i) Pierre Franco, n Turriers, prs de Sisteron (Basses-Alpes), au

commencement du xvi'^ sicle, chirurgien clbre, exera d'abord en Pro-
vence, puis en Suisse, et vint se fixer Orange. Il fit seul son ducation
chirurgicale, et brilla surtout dans la lithotomie et la chirurgie herniaire.
Il est l'inventeur de la taille sus-pubienne, et prpara plusieurs squelettes

pour le muse de Berne. On ignore l'poque de sa mort. Les ouvrages

qu'il a publis en i556 et i56i, sont trs remarquables.

(2) Laurent Colot, mdecin Trainel, prs de Troyes. en Champagne,

apprit d'Octavien de Ville, lve de Marianus Sanctus, la mthode de la
taille par le grand appareil. Seul hritier de cette pratique aprs la mort
de sou matre, il fut appel Paris en i556, par Henri II qui le nomma
son chirurgien, et cra pour lui une charge de lithotomiste l'Htel-Dieu,
qui fut possde par ses descendants. Il fut chirurgien de Franois II et de
Charles IX.
(3) Honor Duchastel, dit Castellanus, n Barbentane (Bouches-du-
Rhne), docteur de Montpellier en 1544, puis professeur, fut mdecin
ordinaire des rois Henri II, Franois II, et Charles IX, et premier de
Catherine de Mdicis. Il mourut le 4 novembre 1569, au sige de Saint-
Jean-d'Angly, de la mme maladie et dans la mme maison que J. Cha-
pelain. Michel de l'Hospital a compos des vers latins sur leur mort. On
lit dans les Mlanges pour servir Vliisloire des mdecins, mss. de la

Bibl. de la Facult, que son fils Alexandre lui succda, le 3 fvrier 1570
dans la charge de secrtaire du Roi, Sa sur, Louise Castellan, fut la
mre d'Andr Du Laurens, premier mdecin de Henri IV.
04 AMDROISE PAR

Picart, chirurgien du duc de Lorraine (i), duquel il

apprit l'astuce et invention >> pour rduire les
luxations de l'paule, au moyen de l'chelle aide
de l'extension avec un bton (2).

De Bar-le-Duc, la Cour se rendit Dijon, puis

Lyon, en Dauphin, Avignon, en Provence, et
vint passer l'hiver Montpellier. Dans cette dernire
ville, examinant un jour des vipres qu'un apothi-
caire, nomm de Farges, tenait en rserve pour
prparer sa thriaque, Par fut mordu l'extrmit
de l'index. Grce un traitement appropri, il gu-
rit en peu de jours sans aucun accident.

Le printemps venu, il suivit la Cour Bayonne.

Le Roi l'envoya Biarritz pour soigner le prince
de la Roche-sur-Yon (3). Les marins de ce port se
livraient la pche des baleines, communes alors
sur ces ctes il se renseigna auprs d'eux sur la
;

manire dont ils prenaient ces animaux, et en rap-

porta une vertbre qu'il gardait en sa maison comme
chose monstrueuse (4).
Le Roi prolongea son sjour Bayonne, o il
eut, le 14 juin, avec sa sur Elisabeth, reine d'Es-

(i) Charles III, le Grand, fils du duc Franois I" et de Christine de

Danemarck, n en i543 Henri II le fit lever la cour de France, et lui
;

donna en mariage sa fille Claude, en iSSg. Il mourut le 24 novembre 1607.

(2) Par. II, p. 374.
Charles de Bourbon, prince de la Roche-sur-Yon, second fils de Jean
(3)
II de Bourbon, et d'Isabelle de Beauvau, se distingua dans plusieurs guer-
res, fut nomm lieutenant-gnral des armes du Roi, le 14 aot i557,
puis, gouverneur du Dauphin en janvier i562, et mourut le 10 octobre i565.
Il avait pous Philippes de Montespedon, veuve de Ren de Montejan,
marchal de France, dont il eut trois enfants.
(4) Par III, p. 733, Voyage de Bayonne, et p. 779, Appendice au livre des
monstres.
 AMBROISE PAR 65

pagne, une entrevue dans laquelle se dcidrent les

mesures prendre contre les Protestants. La Cour,
continuant son voyage, passa Nrac, Bordeaux,
Tours, Blois, Orlans, et rentra Paris en dcem-
bre.
Par lettres patentes donnes Cognac au mois
d'aot 1565, le Roi avait fait don son chirurgien,

et probablement sur sa demande, des biens de feu

Jean Gaultier, natif de Saint-Paul (i), au diocse

d'Embrun, en Dauphin, pdagogue (2) et tudiant
en rUniversit de Paris, dcd en cette ville en
1564, biens chus au souverain par droit d'aubaine (3),
aprs une sentence des conseillers du Trsor. Le 11
septembre suivant, une instance s'engagea entre le
procureur du Roi et Claude Gaultier, rclamant la
succession de son frre en vertu d'un testament fait
Carpentras, le b aot 1531. Le 5 octobre, la cham-
bre du Trsor, se fondant sur ce qu'il demeurait
depuis plus de trente ans en la ville de Carpentras,
terre papale, ledbouta de sa demande. Le 26 octo-
bre, Par rtrocda cettedonation^r Claude Gaultier,
cardeur et piqueur de laines, demeurant en la ville
de Carpentras, aucomt de Venisse (4), prs Avignon,
pauvre homme aveugle g de soixante ans et plus,
charg de quatre enfants (3). Quelle tait l'origine

(i) cil. I. de cant., arr. 'de^ Barcelonnette (Basses-Alpes), sur la rive

droite de l'Ubaye.

(2) C'est--dire, maitre-s-arts, professeur d'humanits et de philosophie.

(3)Droit en vertu ^duquel le souverain "recueillait la succession de l'-

tranger]dcd dans^ses ntats.
(4) Comt de Venisse, |ou'_Comtat Venaissin.
(5) Pices justificatives, N* XVII, XVIII, XIX.
 ,

66 AMBROISE PAR

des relations de Par avec cette famille? Nous ne

savons; toujours est-il qu'en 1587, il portait sur
son testament un certain Denis Gaultier, qui tait
alors son service.
Au mois de janvier suivant, le premier chirurgien
accompagna Cour Moulins, avec Lefvre
la

docteur rgent, mdecin ordinaire, et Le Roy, chi-

rurgien ordinaire.
A quelle poque Charles IX eut-il le nerf piqu
par un qui auoit de bien saigner (i). Ce
le bruit

fut certainement avant 1569, date de la mort de

Chapelain et de Castellan, qui avaient prescrit cette
opration. On a souvent rpt, mais nous n'avons
pu remonter l'origine de cette assertion, que
c'est Portail qu'arriva cet accident. Par rpara la
demeura nan-
faute du barbier, et gurit le Roi qui
moins estropi pendant plus de trois mois. Cette
gurison ne dut pas peu contribuer augmenter son
crdit.
Tmoin des luttes qu'avaient soutenir les chi-
rurgiens, proposa de relever cette corporation
il se
de dans laquelle la Facult l'avait main-
l'infriorit
tenue jusqu'alors. Ainsi que cela existait depuis
longtemps pour les barbiers, il voulut faire attribuer
au premier chirurgien la suprmatie sur tous ses
confrres, et tablir sur eux sa juridiction. C'est ce
que ralisa plus tard Flix (2), premier chirurgien
(i) Par, II, p. 115.

(2) Charles-Franois Flix, seigneur de Stains, fils de Franois Flix de

Tassy, premier chirurgien de Louis XIV, naquit Paris. Elve de son
pre, il acquit des connaissances tendues, et obtint, en 1662, la survivance
de l'office de son pre, auquel il succda sa mort, arrive en 1678. Il
 AMBROISE PAR 67

de Louis XIV, lorsque, honteux de subir la domina-

tion du premier barbier, il acheta, en 1668, la charge
de Jean de Rty, sieur de Villeneuve, avec tous les
privilges qui y taient attachs. Mconnaissant le
vritable caractre de ce projet, les mdecins, les
barbiers et les chirurgiens eux-mmes y virent une
menace pour leurs privilges tous se ligurent pour
;

faire chouer son dessein.

Le 7 mai 15(37, le doyen de la Facult de mdecine
lut en sance des lettres patentes du Roi, ordonnant
que les docteurs, assists de quelques chirurgiens,
donneraient leur avis sur certains points d'une suppli-
que de M*' Ambroise Par. Celui-ci demandait, en sa
qualit de premier chirurgien, tre lev au des-
sus de tous les autres chirurgiens, et qu'aucun de
ceux qui s'attribuaient ce titre ou exeraient la chi-
rurgie ne ft tolr en France, s'il n'avait t
approuv par lui ou par les lieutenants qu'il aurait
nomms, avec l'assistance de deux docteurs. Dj
les mdecins du Roi avaient souscrit cette prten-
tion ; mais, comme la chose tait grave, et devait
causer un grand dommage aux chirurgiens et aux
barbiers de Paris, que Camusat (i), premier barbier,

accompagna le Roi aux armes ds l'anne i666,lui remit le bras qu'il s'tait
dmis dans une chute de cheval faite lchasse, et l'opra de la fistule le
21 novembre iSt. En reconnaissance de ces services, le Roi lui accorda
des lettres de noblesse au mois de mars i6go. Il mourut le 25 mai 1703.
(i) Jean de Camusat, premier barbier et valet de chambre ordinaire du
Roi, reoit, le 10 mai iSg, quarante livres t. pour avoir, durant l'anne
finie le dernier jour de dcembre dernier i568, dernire passe, faict ron-
gner les cheveulx et lav les testes des paiges et petits laquais dudit sieur
Roy, estant en ses grandes et petites curies. Divers mlanges pour
servir Vliist. des md., I, p. 479. Il tait encore pourvu du mme titre en
1572. Picesjustificatives, N XX.
68 AMBROISE PAR

se sentait menac, et que les chirurgiens-jurs, se

plaignant de Tinjure qui leur tait faite, imploraient
le secours de la Facult, celle-ci pensa qu'il fallait
d'abord entendre les mdecins du Roi, puis, choisir
douze docteurs pour peser et examiner chaque
point, et donner leur avis quitable. Camusat obtint
de Charles IX des lettres de cachet ordonnant au
Prvt de Paris de rclamer la Facult d'ancien-
nes lettres patentes, sous peine d'une amende de
deux milles livres en cas de refus. Sur le conseil du
premier mdecin Chapelain la Facult rendit ces ,

lettres en ayant soin de faire mentionner cette resti-

tution sur ses registres. Peu aprs, Ambroise Par
les rapporta de chez le Chancelier mais la Facult, ;

avant d'aller plus loin, pensa qu'il fallait attendre

un nouvel ordre du Roi(i). Il ne vint pas probable-
ment du moins on ne trouve aucune trace des
, ,

suites de cette tentative. Mais Par conut ncessai-

rement une vive irritation de l'opposition que lui
firent les mdecins.
Aprs la bataille de Saint-Denis, le lo novembre
de la mme anne, il pansa une partie des blesss
et des prisonniers qui prirent en grand nombre.
Appel donner ses soins au conntable de Mont-
morency, atteint d'un coup de pistolet au milieu de
l'pinedu dos, il ne put parvenir le sauver.
Pendant son long voyage travers la France,
notre chirurgien avait eu mainte occasion d'obser-
ver la peste. Il l'avait tudie, d'ailleurs, l'Htel-
Dieu, et lui-mme en avait t atteint, ayant eu une
{i) Commentaria Facidt. medic. Paris., VII, fol. i5i.
 AMBROISE PAR 69

apostume sous l'aisselle droite, et un norme char-

bon au ventre, dont il lui tait rest une cicatrice
de la grandeur de la paume de la main(i). >> D'autre
part, ds 1564, en pleine pidmie, Lyon, la Reine-
Mre lui avait command d'crire ce que sa pratique
lui avait appris ce sujet. En outre , en 1568, la
petite vrole et la rougeole svissaient Paris. Il
publia donc, cette mme anne, le Traict de la
peste , de la petite vrolle et roiigeoUe: avec une
briefve description de la lpre. Cet ouvrage, ddi
Castellan, conseiller et mdecin ordinaire du Roi,
et premier de la Reine, contient un loge de l'anti-

moine dans le traitement de la peste, qui dut, ds

cette poque, attirer l'attention de la Facult (2). De
plus, il annonait que. Dieu aidant. Ton verrait bien-
tt <'
autres de ses uvres en chirurgie.
Le Roi tait au Plessis-lez-Tours (3), lorsqu'il ap-
prit la victoire de Moncontour (4), le 3 octobre 1569.
Il envoya Par Tours pour donner ses soins aux

blesss, conjointement avec les chirurgiens de
quartier, Pigray, Du Bois, Portail, et un chirurgien
de la ville, nomm Siret, chirurgien de Monseigneur,
frre du Roi (5).
Parmi ces blesss, le colonel comte Peter Ernest

(1) Par, III, p. 4,36. De la peste.

(2) Par, De la peste, chap. xxvii. III, p. 465.

(3) de Tours (Indre-et-Loire).
Village i kil. On y voit encore les restes
du chteau o rsida et mourut Louis XI.
(4) Ch.-l. de cant., sur la Dive (Vienne), o les calvinistes, commands
par Coligny, furent battus par le duc d'Anjou.
(5) Le duc d'Anjou, troisime fils de Henri II, qui rgna sous le nom
d'Henri III.
70 AMBROISE PAR

de Mansfeld, gouverneur du Luxembourg, en-

(i)

voy par le roi d'Espagne avec des troupes au se-

cours de Charles IX, avait reu un coup de pistolet
qui lui fracassa le coude droit. (2) Retir Bour-
gueil, (3) il tait soign par matres Nicole Lam-
bert Richard Hubert, chirurgiens ordinaires.
(4) et
Il fit demander un
autre chirurgien au Roi qui, aprs
rflexion, se dcida lui envoyer Par. Celui-ci le
pansa avec tant de succs, qu'au bout de trois se-
maines, il le ramena Paris o il acheva de gurir,
mais sans pouvoir dsormais plier ni tendre le

bras. (5)
Christophe de Bassompierre, (5) colonel de douze
cents chevaux, reut le mme jour, au mme coude,
une blessure semblable, et gurit galement avec
pareille infirmit.
Le comte Rhingrave (7) fut moins heureux. Il

avait reu l'paule droite une blessure semblable

celle dont le roi de Navarre fut atteint au sige

(i) II avait pouse la sur de Franois de Bassompierre, grand-pre du

marchal.
(2) Mmoires de Bassompierre. dition de Chantrac, I, p. 21.
Par in-
dique deux fois le coude gauche et une fois le droit ; le rcit circonstanci
de Bassompierre lve la difficult.
(3) Ch.-l. de cant. sur le Changeau (Indre-et-Loire).
(4) Chirurgien ordinaire de Franois II, et de Charles IX.
(5) Par, III, p. 725, Voyage de la bataille de ^loncontour, et II, p. 170.

(6) Pre du marchal Franois de Bassompierre, colonel dix-huit ans,

pousa Louise Le Picart de Radeval, en 1572.
(7) Jean Philippe II, fils aine de Philippe-Franois
de Dauhn et de Marie-
Egyptienne, comtesse d"ttin.L^en. n en i545. pousa, en i566, Diane de
Dommartin, fille du comte de Fontenay et cousine germaine de Christophe
de Bassompierre. Par l'appelle tort Philibert. Bassompierre dit qu'il fut
bless au coude; mais Par explique en deux endroits que ce fut l'-
paule. II, p. 3ii ; III, p. 725.
 AMBROISE PARE 7I

de Rouen, et en mourut l'ge de 24 ans.

Le marchal de Bassompierre rapporte dans ses
Mmoires, de curieux dtails qui confirment ceux de
Par sur les blessures de ces trois colonels, tous les
troisproches parents.
Christophe de Bassompierre, dit-il, fut
bless Jarnac, au bras gauche, d'un coup de pis-
tolet qui luy emporta l'os du bras nomm la noix,
quy conjoint les deux os, et donne le mouvement au
coude, dont il fut estropi.
Il reut Moncontour un autre coup de pistolet
au bras droit, au mesme lieu que le prcdent, quy
l'estropia dudit bras comme auparavant il l'tait du
gauche.
mesme endroit et
Ces trois colonels, blesss au
au mesme mesme chambre, pan-
bras, furent mis en
ss par un mesme chirurgien nomm maistre Am-
broise Paray, qui en mention en son livre.
fait

Le Rhingraff mourut par la fivre qui l'empor-

ta, (i) et les deux autres chapprent par le bnfice

d'une eau excellente qui avait est donne autrefois

par le baron de la Guarde (2) M. le cardinal de
Lorraine, (3) de laquelle M. de Guyse secourut lors
(1) Casteinau dit dans ses Mmoires, chap. ix, qu'il fut tu roidc par
Colign}-, dont il avait travers la joue d'un coup de pistolet. L'on voit par
les rcits de Bassompierre et de Par qu'il fut seulement bless ce jour-l
et mourut peu de temps aprs.

(2) Antoine Escalin des Aimars, dit le capitaine Paulin de la Garde, n

la Garde, en Dauphin, vers 1498, mort le 3o mai 1578, fut envoy en
mission auprs de Soliman II, par Franois !'', qui, son retour, le nomma
gnral des galres, charge qu'il conserva sous ses successeurs. Il com-
battit Jarnac, Moncontour et au sige de la Rochelle.

(3) Charles de Guise, dit le cardinal de Lorraine, second fils de Claude

de Lorraine, et frre du duc Franois, n Joinville en i525, archevque
de Reims quinze ans, cardinal en i555, mourut en 1574.
72 AMBROISE PARE

feu mon pre quy en feit part au comte de Mansfeld,

son oncle, dont le lit tait proche du sien laquelle
;

eau, prise dans une cuillier, empeschait trois heures

de venir, ce quy les sauva.
la fivre

11de plus remarquer que M. A. Paray

est
ayant desclar auxdits colonels qu'ils ne devoint
esprer aucun mouvement au bras, cause que
la noix du coude estoit emporte, et qu'ils pou-
voint choysir s'ils vouloint avoir le bras droit ou
courbe, mon pre donna le choix son oncle de
prendre l'une faon, et qu'il prendrait l'autre, affm
de voir par le succs celui quy auroit le plus heu-
reusement eslu: ledit comte choysit d'avoir le bras
estendu, disant qu'avec iceluy il pourrait allonger
une estocade, et mon pre l'ayant laiss courb, il
s'en aida beaucoup mieux que son oncle ne fit du
sien car il luy fut du tout inutile, l o mon pre se
;

servait du sien en beaucoup de choses, et ne parais-

sait pas du tout estropi. (i)
Mansfeld fit savoir ces brillantes gurisons au duc
d'Arschot dont le frre, le marquis d'Havre (3),
(2)

tait retenu au lit depuis sept mois par un coup

(i) Mmoires du marclul de Bjssompierre. Paris, Renouard, 1870, 1,

p.; 2 1-22.

(2) Philippe III, duc d'Arschot, prince de Chimay. fils de Philippe II, duc
d'Arschot, et d'Anne de Croy, n le 10 juillet i526, mort le 11 dcembre
1595, chevalier de la Toison-d'Or, grand d'Espagne, etc., pousa, le 24
janvier i55g, Jeanne-Henriette, dame de Halluvn. dcde le 6 dcembre
i58i.
Charles Philippe de Croy,"tige des marquis d'Havre, fils posthume de
(.3)

PhilippeII de Croy, et d'Anne de Lorrame, sa seconde femme, naquit le

I" septembre 1649. Il pousa Diane de Dommartin, veuve du Rhingrave de
Dauhn, bless mortellement Moncontour. Il mourut le 23 novembre i6i3.
Chronologie historique des ducs de Croy. Grenoble, 1790,10-4.
 '

AMBROISE PAR 73

d'arquebuse qui lui avait fractur le fmur trois

doigts au-dessus du genou, et que ses chirurgiens
ne pouvaient parvenir gurir. Le duc fit supplier
le Roi d'envoyer son premier chirurgien auprs de

son frre, ce qui fut accord. Par se rendit donc au

chteau d'Havre, (i) dans le Hainaut, et aprs une
longue consultation avec deux mdecins et trois chi-
rurgiens, commena le traitement. Il russit si bien
que le malade remercia deux de ses chirurgiens et
un de ses mdecins, de sorte qu'il ne restait plus
avec Par qu'un mdecin et un habile chirurgien
de Mons, appel matre Antoine Maucler. Au bout
d'un mois, le marquis put se faire porter dans son
jardin, et aprs six semaines, il commena mar-
cher avec des bquilles. Il se rendit alors chez son
frre Beaumont, (2) et y demeura quelques jours.
Au moment du dpart, Par reut de la duchesse
d'Arschott un diamant qu elle portait au doigt, d'une
valeur de plus de cinquante cus. Enfin, aprs un
traitement de deux mois, le marquis d'Havre gurit
en conservant, toutefois, une raideur du genou. De
tous cts, attirs par le bruit de cette cure, accou-
raient des malades riches et pauvres, auxquels Am-
broise Par donna ses conseils.
Il a rapport fort en dtailles soins qu"il donna
son malade, les ftes que lui offrirent les seigneurs
des environs, les honneurs que lui rendirent les no-

(i)A 7 kil. de Mons. Le chteau, ruin parles Espagnols, et rebti en

i663, appartient encore au duc de Croy et d'Havre.
(2) Ch.-I. de cant. ce l'arr. de Cbarleroi, 7 lieues de cette ville, entre
la Sambre et laMeuse. Le chteau a t plusieurs fois dtruit et rebti.
74 AMBROISE PAR

tables de Mons, sa visite Bruxelles, Malines et

Anvers qu'il mit deux jours et demi avoir, les d-
ners qu'il faisait Havre o il occupait toujours le
haut bout de la table, et dans lesquels tout le monde
buvait carous la sant du marquis et la sienne,
pensant l'enivrer, ce qu'ils ne surent faire, car, dit-
il, je ne beuuois que comme i'auois accoustum.

Enfin, le marquis, cheminant tout seul autour de

son jardin sur des potences, consentit son grand
regret le laisser partir. Il lui fit un prsent hon-
nte et de grande valeur, et le fit reconduire par
son matre d'htel et deux pages, jusques en sa mai-
son de Paris, (i)
La
clientle rapportait Par de riches honoraires
auxquels venaient s'ajouter les appointements de
premier chirurgien. On voit dans un tat de la mai-
son du Roi pour l'anne 1572, qu'il recevait de ce
chef huit cents livres tournois (2).
Au commencement de l'anne 1572 parurent les
Cinq livres de
mentionns dans la
chirurgie
BibJiotheca chirurgica de Haller (3) qui les avait
vus dans le cabinet de Trev^M4)- Cette dition parat
aujourd'hui perdue ; mais les traits qui la compo-
saient sont reproduits dans les uvres compltes.

(i) Par, III, p. 726-732. Voyage de Flandre.

(2) Pices justificatives, N" XX.
(3)Albert de Haller, clbre physiologiste et savant mdecin, n Berne
le 16octobre 1708, auteur d'un nombre considrable d'crits et d'ouvrages
remarquables sur la mdecine et les sciences naturelles. Il est mort le 12
dcembre 1777.

(4) Christophe-Jacques Trew, botaniste et mdecin, n Lauf, prs de

Nuremberg, le 26 avril jg, fut doyen du collge de mdecine de cette
dernire ville. Il mourut le 18 juillet 1769.
 AMBROISE PAR 76

Elle comprenait, entreune Apologie tou-

autres,
chant les playes faites par harquebuses, qui forme
le chapitre XV^ du livre XP de l'dition de 1575, et
sur laquelle nous allons nous arrter un moment.
En 1559, un docteur rgent de la Facult de Paris,
Julien Le Paulmier i avait publi Paris et Caen
{ ),

deux ditions d'un Traict de la nature et cttration

des playes de Pistolle, Harqtieboiises et autres bas-
tons feu, etc. Adoptant les thories modernes, il

repoussait la brlure et l'empoisonnement de ces

plaies par la poudre et le boulet, et citait l'appui
des expriences nombreuses. Partisan de la ligature
des artres, il rejetait la cautrisation qu'il rservait
pour certains cas d'hmorrhagie. Il recommandait
la position du bless dans la recherche des projecti-
les, et indiquait l'emploi de divers instruments des-

tins leur extraction.

Ces ides, conformes celles de Par, taient
alors partages par beaucoup de chirurgiens en
France, en Italie, en Allemagne et en Espagne, o
les Maggi (2), les Lange (3), les Lacuna (4) les avaient
rpandues. Bien plus, si l'on en croit Guillemeau (5)

(i) N dans le Cotentin en i520, mort Caen le 5 dcembre i588.

Voir sa vie dans notre Appendice.
(2) Bartlilemi Maga^i, chirurgien n en 14"-, Bologne, o il mourut en
1552.

(3) Jean Lange, clbre mdecin allemand, n Lvenberg en 1485, mort

Heidelbcrg le 21 juin i565, a laiss un volume de lettres trs intressantes
pour l'histoire de la mdecine cette poque.
(4) Andr Lacuna, n Sgovie en 1409, reu docteur en mdecine
Tolde, fut mdecin de Charles-Quint, et mourut dans sa ville natale en
i56o.

(5) Jacques Guillemeau, n Orlans en i55o, d'une famille de chirurgiens.

Elve particulier d'Ambroise Par, il demeura longtemps chez lui, suivit
76 AMBROISE PAR

et Par lui-mme (i), les chirurgiens d'arme de ces

divers pays les portaient avec eux traduites dans
leur langue, en guise de manuel.
Mais, ct de ces opinions communes, Le Paul-
mier en attaquait d'aatres. Soutenant qu' des mala-
dies nouvelles il faut des remdes nouveaux, il s'le-
vait contre l'autorit d'Hippocrate qui prescrit de
faire suppurer toute plaie confuse, voulait qu'on
limitt la suppuration, blmait Tusage des causti-
ques, et rejetait le basilicon et l'gyptiac. Tout au
contraire, il schait les plaies, et proscrivait l'usage
des grosses tentes. Quoique admettant aussi l'exis-
tence des pierres de tonnerre (2), il repoussait l'as-
similation des effets de la foudre avec les coups
d'artillerie.Enfm, ce qui atteignait directement Par
qu'il ne nomme
pas, du reste, il disait qu' Rouen,
Dreux et Saint-Denis, beaucoup taient morts du
traitement, quoique blesss lgrement, au point que
de cent, il en tait rchapp dix.
Par, piqu de ce qu'un membre de cette Facult

les armes, fut nomm chirurgien ordinaire des rois Henri III, Henri IV et
Louis XIII, remplit la charge de prvt du Collge de chirurgie, le
ler octobre iSgS, et mourut le i3 mars 1612. Il traduisit en latin les uvres
de Par, dont son trait de chirurgie n'est qu'un abrg corrig et quel-
quefois perfectionn. Son meilleur ouvrage est son trait de YHeureiix
accouchement, Paris, 1609. On sait qu'en 1599, il sauva Anne Simon, fille
d'Ambroise Par, d'une grave hmorrhagie puerprale, en terminant
prompteraent l'accouchement, ainsi qu'il l'avait vu pratiquer son matre.
Son fils Charles, n en i588, reu docteur en 1620, fut doyen de la Facult
en 1634 et i635. Son gendre, nomm Marchant, chirurgien jur, mourut
avant lui. Il avait un oncle, chirurgien, appel Philippe.
(i) Par, II, p. 181.

(2)Jusque dans les premires annes du xvnie sicle, on appelait />/<?rres

defoudre ou craunies, les pierres mtoriques et les haches prhistoriques
en silex taill, que l'ignorance o l'on tait de leur vritable origine faisait
regarder comme formes dans les nues.
 AMBROISE PARE 77

qui lui avait fait chec, osait contredire ses opinions,

rpliqua avec aigreur. Reprenant une une toutes
les objections ^<. du mdecin, c'est ainsi qu'il

dsigne son adversaire, il lui donne tort sur tous

les points. S'appuyant sur Botal (i)et sur Joubert(2),
quoique ce dernier repousse l'usage desescarrotiques,
il prne les suppuratifs, fait l'loge de l'gyptiac,
pousse la suppuration et vante les grosses tentes.
Il soutient que les blesss de Rouen ont pri de

gangrne et de pourriture; qu' Dreux et Saint-

Denis, ils sont morts, non des suppuratifs et corro-
sifs, mais du froid et des dsordres causs par le
boulet. reproche au mdecin de lui avoir pris que
Il

la n'est pas vnneuse, et que les balles ne

poudre
brlent point, oubliant que Maggi l'avait prouv

(i) natif d'Asti, en Pimont, apprit, ainsi qu'il le rapporte,

Lonard Botal,
la chirurgie sous son frre Second Botal. plus g que lui de douze ans.
Il tudia ensuite la mdecine Paris et Padoue, et fut reu docteur dans

la premire de ces Universits. Aprs avoir suivi quelque temps les armes
(il tait la bataille de Crisoles. i5 avril 1544), il vint en France, fut en

1564 conseiller et mdecin ordinaire de Charles IX et, de 107 1 1574, de la

reine Elisabeth d'Autriche. Il fut maintenu dans sa charge par Henri III, et,
le 9 novembre i575, on lui paya i5liv. t. pour les frais et dpenses, d'un
voyage que le roi lui avait fait faire en diligence et sur chevaux de poste de
Paris au camp royal en Champagne, afin de panser la blessure du duc de
Guise, Henri 1er de Lorraine, lequel eut, le 10 octobre Dormans, la joue et
l'oreille gauche emportes par un coup d'arquebuse, blessure qui lui valut
le surnom de Balafr qu'avait port son pre. Botal suivit le duc d'Alenon
dans les Pays-Bas et en Angleterre. On ignore la date de sa naissance et
celle de sa mort. Nous savons seulement qu'il cessa d'tre mdecin de Louise
de Lorraine en 1587.
(Bibl.^al. El.Tt des officiers de la maison du Roi,
Fonds Franc., 7854).
(2) Laurent Joubert, n Valence en Dauphin, le 16 dcembre i52q, mort
Lombers (Tarn), le 21 octobre i5u2, fut, en i558,reu docteur Montpellier
o il devint professeur. En iSg, il suivit le duc d'Anjou l'arme d'o il data,
le I"' janvier 1670, son Trait des arcbusades. Il devint Chancelier de l'Uni-
versit, et fut consult sur la strilit de la Reine, ce qui lui valut le titre de
mdecin ordinaire du Roi.
78 AMBROISE PAR

ds 1552. m'accuse enfin d'avoir copi ce dernier (i).

Il et t facile Le Paulmier de rpondre que

les doctrines qu'il soutenait avaient t repro-

duites ds 1560 par Botal dans son trait De ciiran-
dis viilneribus sclopetorum, avec les noms et les
figures des instruments, et cela, sans nommer aucu-
nement Par, qui n'avait pas rclam ;
que celui-ci,
si chatouilleux lorsqu'on touchait ce qu'il regardait
comme montr moins scrupuleux
son bien, s'tait
envers Thierry de Hry, Franco et Laurent Colot,
dont il avait copi des chapitres entiers sans citer
leurs noms
Le Paulmier laissa ce soin autrui. Le
:

20 mars suivant, parut un Discours des arquebou-

sades en forme d'pistre, pour rpondre certaine
apologie publie par Ambroyse Par, par J. M.,
compagnon barbier, Lyon, 1^72. L'auteur, ancien
serviteur de Pigray, dclare que Par a fait crire son
apologie par un secrtaire du Roi, nomm M. Moyen,
chez lequel il en a vu les mmoires. Il rappelle qu'il
lui a fort mal pris d'avoir voulu gourmand er M. Por-
tail, chirurgien du Roi que dans son apologie, il dit
;

par mots exprs que devant Rouen, il fut contraint

de laisser l'usage des suppuratifs, il devrait dire
putrfactifs, etc.. Opposant l'injure l'injure, il

termine ainsi :

l'ay traict M. le chirurgien apologique plus

honnestement qu'il ne mrite. Mais s'il retourne
plus aux calomnies et menteries si impudentes,
ie me licentieray de respondre au fol selon sa

(i) Apologie touchant les playes faites par harquehuses. dans les Cinq
livres de chirurgie. Paris, 1572. V. Par, t. II, p. 172.
 AMBROISE PAR 79

folie : aussi bien qu'a fait un sien amy et compa-

gnon, le lui garde une estrille. l'ay encore en mon
boitier un liard d'antidote pour gurir ceux qui
seront boursoufflez de vaine gloire et d'outrecui-
dance intolrable, et qui auront oubli leur deuoir
enuers ceux auxquels ils doiuent quelque res-
pect.
Par ne rpliqua pas.
On sait que, lorsque, au mois d'aot 1572, Coli-
gny (i), Maurevel au bras gauche, et
fut bless par
main droite emport, le Roi lui
eut l'index de la
envoya son premier chirurgien qui lui amputa le
doigt.
Deux jours aprs, clata la Saint-Barthlmy. On
a dit, aprs Brantme, que Charles IX ne voulut
sauver du massacre que le seul Ambroise Par qu'il
enferma dans sa garde-robe (2). Aucun historien n'a
mis en doute que ce dernier ft huguenot mais, ;

plusieurs biographes ont pens qu'il abjura et devint

catholique. Eloy (3), regarde comme probable sa
conversion aprs la Saint-Barthlmy. Malgaigne a
discut cette question avec beaucoup de talent, et
conclut que, bien avant cette poque, il appartenait
la religion catholique. Jal, par d'autres raisons,
(i) Gaspard de Coligny, n Chtillon-sur-Loing, en i5i7, amiral de
France, fut bless d'un coup d'arquebuse en sortant du Louvre, le 22 aot
1672, par Maurevel, et deux jours aprs, lut assassin dans l'htel de
Ponthieu, situ entre les rues Tirechape et de l'Arbre-Sec.
(2) Par ne pas le seul mdecin protestant chapp au massacre.
fut
Simon prvenu par son gendre, Jean Riolan, se rfugia Fabbaye
Pitre,
de Saint- Victor ; JeanMazille, premier mdecin de Charles IX, en 1572, ne
quitta la cour qu'aprs la mort de ce roi ; etc.
(S") Dictionnaire historique de la mdecine ancienne et moderne, 1778,
article par.
8o AMBROISE PARE

arrive la mme conclusion. M. Bordier (i) a sou-

tenu, par de bons arguments, l'opinion contraire.
Certains passages des crits de notre auteur,
craient dj une forte prsomption en faveur de
cette dernire manire de penser. Nous l'avons vu
Angers, observant deux fois la porte du Temple,
l'artifice des gueux de l'ostire, et il raconte qu'au
sige de' Rouen irfaillit tre empoisonn par quel-
ques-uns qui le hayoyent mort pour la Religion.
On pourrait peut-tre objecter le hasard d'une pro-
menade ou la haine de coreligionnaires pour un
rengat. Tous les arguments'[ tombent devant la
dclaration de Par lui-mme. Nous avons eu la
bonne fortune] de la dcouvrir dans un mmoire
rdig en 1575, lors de son procs avec la Facult,
et dont nous parlerons bientt. Il dit expressment :

ce mot, [Religion a est cit par moy pour

ne me glorifier auoir suiui telle opinion,... et moins
en intention de monstrer que ceux qui suiuent la
saincte Eglise Catholique et Romaine, abusent de
^

moyens illicites pour se deffaire de leurs ennemis.

Ce prcieux passage rend dsormais toute discus-
sion impossible sur ce point que, en 1575 de mme
qu'en 1525, Par professait la'Religion rforme.
L'anne suivante parurent les Deux livres de
,

chirurgie, contenant :
1 De la Gnration de
TJiomme, et manire d'extraire les enfans, etc.
Des monstres ; plus un petit^trait des plaies faites
2-'

(i) Rectifications rerrata'. publi par M. Jal, pour tous les diction-
naires historiques; dans le Bulletin de la Socit de Vhistoire du pro-
testantisme franais,' i5 avril 1868.
 AMBROISE PARE 01

aux parties nerveuses. Paris, 1573.16 privilge est

du 4 juillet 1572. L'auteur annonce la fin de cet
ouvrage qu'il se propose de runir en un volume
toutes ses uvres augmentes de quelques nouveaux
traits.
Un malheur domestique vint le frapper cette
poque. Le mercredi iiii'' jour du mois de novem-
bre audict an mil cinq cens soixante et treize,
dcda en son logis, rue de l'Arondelle, Jehanne
Maselin, femme de M'^ Ambroise Par, chyrurgien
du Roy, et le mesme jour fut son corps inhum en
la dicte glise de Saint-Andr (i). Elle laissait
pour unique enfant Catherine, ge d'environ qua-
torze ans. *

Retenu souvent au dehors par les devoirs de sa

profession. Par n'avait gure le loisir de s'occuper
de sa fille et de sa nice il se dcida donc se
;

remarier au plus tt. Moins de deux mois aprs la

mort de sa femme, dcembre 1373, par devant
le 31
Nicolas Le Camus Jehan Herbin, notaires du Roi
et
au Chtelet de Paris, fut dress son contrat de
mariage avec Jacqueline Rousselet, fille de honora-
bles personnes Jacques Rousselet, chevaucheur
ordinaire de l'curie du Roi, du nombre des six-
vingts privilgis bourgeois de Paris, et Marie Boul-
laie, sa femme. Les tmoins de la future taient :

Robert Boullaie, secrtaire du premier prsident de

Dauphin, cousin germain, noble homme matre
Franois Bouteroue, avocat en la Cour de Parlement,
et honorable homme matre Etienne Caillart, pro-

(i)Jal.
82 AkBROISE PAR

cureur en la Cour de Parlement, amis ; Par eut

pour tmoin honorable homme Hilaire de Briou,
marchand matre apothicaire et picier, bourgeois
de Paris, son voisin et ami.
La dot de Jacqueline tait de cinq mille livres
tournois que ses parents s'engageaient verser la
veille des pousailles. De son ct, Par constituait
sa future un douaire prlix de cinq cents livres
tournois de rente tabli tant sur les rentes qu'il pos-
sdait que sur les loyers de ses maisons, moins
que sa veuve, en dduction de ce douaire, prfrt
jouir sa vie durant de la totalit de la maison de
la Vache, pour laquelle elle paierait deux cents
livres tournois de loyer annuel, et qu'elle serait
tenue d'entretenir et de rparer. Au cas o son mari
laisserait aprs lui des enfants, ce douaire serait
rduit trois cents livres. En outre, Jacqueline
reprendrait par prciput ses habits, bagues et joyaux
jusqu' la somme de cinq cents livres de mme ;

aussi,Par devait reprendre ses habits, armes, che-

vaux et instruments de chirurgie, jusqu' concur-
rence de la mme somme.
Toutefois, par acte du 13 janvier 1374, Par
dclara se contenter de la somme de deux mille
livres tournois au lieu des cinq mille promises dans
le contrat, et 30 du mme
en donna quittance le
mois (i). Le mobile de ce mariage ne fut donc pas
l'intrt, mais l'inclination, ce que dmontre, d'ail-

leurs, l'empressement avec lequel il fut conclu.

Le dimanche 3 janvier 1574, les bans furent publis
(i) Pices justificatives, N" XXI.
 AMBROISE PAR 83

en l'glise Saint-Sverin, et le i8 eut lieu la cl-

bration du mariage, ainsi qu'on le voit dans la note
suivante : Mmoire de faire les bans, le dimanche
III de janvier 1574, d'entre M"^ Ambroise Par, pre-
mier chirurgien du Roy, de la paroisse de Saint-
Andr des Arcs, et Jacqueline Rousselet, de cette
paroisse. Espousez le lundy xviii'' de janvier 1574.
Qiielques jours avant cette crmonie, le 9 janvier

1574, Par fit sa nice Jeanne, donation irrvocable

d'une maison sise au bout du pont Saint-Michel, o
l'on accdait par une alle donnant sur la grande
place commune vendre biens estant au bout dudit
pont, et aboutissant par derrire la maison de la
Vache. Cette maison, acquise de Ren Mestreau, et
estime mille cus d'or soleil, se composait d'une
salle au rez-de-chausse, d'une chambre et d'une
estude au premier tage, et de deux chambres au
second (i). En outre, il lui donnait cent livres tour-
nois de rente, sous la condition que Par se rservait
l'usufruit, sa vie durant, de cette maison et de cette
rente, et que
Jeanne venait mourir sans enfants,
si

le tout ferait retour au donateur (2). Celle-ci se

trouvait ainsi pourvue d'une dot qui devait faciliter

son tablissement.
Aprs la Saint-Barthlmy, Charles IX, puis
par de cruelles insomnies, avait t guri par Julien Le
Paulmier; mais bientt sa sant altre dclina de

(1) Pices justificatives. N XXIX.

(2) Id., No XXIII,
(3) Jacohi Palmerii Grentemesnilli vita, par Etienne Morin, en tte de
Grcise antiqu descriptio. Leyde, 1678.
84 AMBROISE PAR

jour en jour, et il mourut de phthisie pulmonaire

le 30 mai 1574. Le lendemain, Par fit son autopsie
et procda Fembaumement en prsence des mde-
cins et des chirurgiens de la maison royale (i). Le
nouveau Roi le continua dans sa charge de premier
chirurgien, et de plus, le nomma son conseiller.
Par avait alors son service une femme nomme
Jeanne Danimy, qu'il maria le 22 aot avec un cer-
tain Jacques Vaignart (2).
La duchesse de Lorraine (3) Claude de Valois,
sur du Roi, avait mis au monde, le 9 octobre 1574,
deux filles jumelles. Epuise par sept couches ant-
rieures, elle fut atteinte, quelques jours aprs leur
naissance, d'une maladie de langueur. Henri III lui
expdia deux fois son premier mdecin, Marc
Miron(4); l'un de ses mdecins ordinaires, Regnault

(i) L'autopsie et l'embaumement furent pratiqus le 3i mai, quatre

heures du soir, par Ambroise Par, en prsence de Jean d'Amboise, Du
Bois, Portail, Eustache, Dionneau, Lambert, Cointeret, Guillemcau, chi-
rurgiens, et Mazille, premier mdecin, Vaterre, Alexis Gaudin, Vigor, Le
Fvre, Saint-Pont, Pitre, Brigard, Laftill et Durct mdecins du Roi.
(2)Jal.

(3) Claude, septime enfant de Henri II et de Catherine de Mdicis, ne

Fontainebleau, en 1544, pousa, le 22 janvier, ou selon d'autres, le 5 f-
vrier i55q, Charles III, duc de Lorraine, auquel elle donna trois fils et six
filles. Elle fut enterre dans l'glise des Cordeliers de Nancy.

(4)Marc Miron, seigneur de l'Hermitage, n dans le diocse de Tours,

filsde Franois Miron, premier mdecin de Charles VIII, accompagna le duc
d'Anjou en Pologne et favorisa son retour en publiant faussement qu'il
tait malade. Devenu roi de France, Henri III le nomma son premier mde-
cin. Reu docteur le 12 juillet i558, il mourut l'ancien des coles, le i'''' no-
vembre 1608. Il avait pous, en iSjB, Marie Gencian, fille de Jacques Gen-
cian, contrleur du grenier sel de Melun, et sur de Marguerite, femme
de Lancelot de Venisse. cuyer. seigneur du Metz, En secondes noces, il se
maria avec Genevive de Morvilliers, de la maison du chancelier de Che-
verni.
Quittance de Marc Miron. premier mdecin du Roi, de la somme de
2i5 livres tournois en cus soleil lx sols pice, pour voyage en diligence


AMBROISE PAR 85

Vigor (i) se rendit galement auprs d'elle. Le Roi

lui envoya enfin Par ainsi que cela rsulte
,

de la note suivante 1575. Ambroise Par, premier

:

chirurgien du Roy, cent vingt-cinq livres pour un

voyage sur chevaux de poste de Paris Nancy, vers
la duchesse de Lorraine, pour la visiter et panser,
et son retour (2). Malgr tous ces soins, la duchesse
succomba le 21 fvrier 1575, dans sa trente-deuxime
anne (3).
Dans ce voyage. Par se rencontra de nouveau
Nancy avec Nicolas Picart qui lui soumit les modi-
fications apportes son ambi pour la rduction des
luxations de fpaule, ainsi que la potence sige
qu'il avait invente pour les boiteux (4).
Toutefois, notre chirurgien ne se bornait pas
l'tude exclusive de son art. Pendant le carme de
1575 (5), Bernard Palissy (6) fit afficher qu'il montre-
rait en trois leons tout ce qu'il avait appris des
fontaines, pierres, mtaux et autres natures.

Cl sur chevaux de poste de Rheims Nancy, pour la maladie de Mme la

duchesse de Lorraine, sur du Roy, et retour Paris en icelle diligence.
i'^'" mars 1575.
Diff.ml.poiirVhist. des mdecins, 2 vol. in-4omss. la
Bibl. de la Facult de Md. de Paris, II, p. .587.

(i) Premier mdecin de Catherine de Mdicis, mdecin ordinaire de Mar-

guerite de France, de Charles IX et de Henri III. Le 4 mars i575, il reoit
la somme de 260 livres t. en cus soleil lx sols pice, pour un vovage
en diligence et sur chevaux de poste, de Chlons-sur-la-Sane Nancy,
pour aller voir Mme la duchesse de Lorraine.
Diff. mal. etc. II, p. 495.
(2) DiJjT. ml., II, p. 688.

(3) A. Digot. Histoire de Lorraine. IV, pp. 320-.32I.

(4) Par, II, pp. 377 et 621.

(5) Pques tait le 3 avril.

(6) N
vers i5io, la Chapelle-Biron, dans le Prigord, ilembrassa le cal-
vinisme, chappa la Saint-Barthlmy, mais fut enferm la Bastille o il
mourut en i58q.
86 AMBROISE PAR

Afin qu'il n'y et ces confrences que des savants

et des <^ curieux, le prix d'entre fut fix un cu.
Le nom de Par figure sur la liste des auditeurs
ct de ceux d'Alexandre Champier, mdecin de
Monsieur, frre du Roi (i), de Millon(2), de Pena(3),
de Courtin (4), mdecins, de Richard (5), chirurgien
du Roi, de Pajot et de Gurin (5), apothicaires
Paris (7).

En mme temps, il poursuivait la publication de

son grand ouvrage. Le 22 avril, furent acheves
d'imprimer Les uvres de M. Ambroise Par, con-
seiller et premier chirurgien du Roi, avec les figures
et portraicts tant de V anatomie que des instruments
de chirurgie et de plusieurs monstres, Paris, chez
Gabriel Buon, 1575, in-folio. Le privilge avait t
sign Avignon, le 30 septembre prcdent.

(i) Franois, duc d'Alenon, puis duc d'Anjou aprs ravnement de son
frre Henri III; n en 1S54, mort en juin 1584.
(2) Pierre Millon, mdecin de Henri IV et de Louis XIII jusqu'en 1620.

(3) Pierre Pena, mdecin de Louis XIII, mort en 1620.

(4) Germain Courtin, n Paris, reu docteur en mdecine le 10 juillet
1576, et nomm professeur en 1578, enseigna la chirurgie avec distinction.
Il fit rendre un arrt dfendant aux chirurgiens de faire des cours d'ana-
tomie.

(5) Richard Hubert.

(6) Claude Gurin. apothicaire et valet de chambre de Louis XIII, de-
meurait rue du Fouarre. Par son testament, en date du 4 dcembre 1612,
il veut tre inhum selon le rite protestant ; il laisse sa fille Marguerite

2,000 livres, plus 5o livres de rente lui constitue par Marguerite Coi-
gnet, veuve de ^lartin Akakia, mdecin ordinaire du Roi, et le reste de ses
biens Baptiste Brocquet, clerc de Nicolas Talion, procureur en parlement.
(Arch. nat., V, i53, fol. 194.) Dans un compte de la maison du Roi, pour
l'anne 1609, il est indiqu comme apothicaire ordinaire du Dauphin, aux
gages de 5oo hvres tournois par an. (Arch. Nat, K K., i52, fol. 774, vo.)
(7) Les uvres de Bernard Palissy, publies par M.Anatole France. Paris,
Charavay, 1880, p. 33o.
 ANBROISE PAR B7

Cette fois, la Facult manifesta hautement son

irritation, et s'opposa la vente du livre. Les rai-

sons de cette hostilit, qui couvait depuis long-

temps, ont t jusqu' prsent mal connues. Louis
Guyon (i), de Dle. mdecin, dit dans ses Diverses
leons que les uvres de Par furent pour quel-
que temps empches d'tre imprimes et mises en
lumire par le collge des doctes mdecins de
Paris,... par ce qu'en son livre del Gnration, en
aucuns passages, par inadvertance, il en avait crit
un peu irrvremment et aprs qu'il eut corrig, il
;

ne se trouva plus d'opposition. Malgaigne a pens

qu'il s'agissait, non de passages trop libres, mais de
questions de mdecine pure, telles que \qs lments,
les humeurs, les facults, les esprits, la conception,
etc., et surtout les fivres, tous sujets dont l'tude
constituait un empitement sur le domaine de la
Facult. Tels ne furent pas les seuls motifs invoqus
par les mdecins nous fera connatre les
; Par
autres. On dans les Commentaires de la
trouve
Facult de Mdecine le rcit de cette grosse que-
relle laquelle prit part la Sorbonne elle-mme.
Nous le rsumons ci-aprs.
Le 5 mai, la Facult runie demanda que les
uvres d'Ambroise Par homme
impudent,
, trs
et sans aucun savoir, ne fussent pas mises en vente
avant de lui avoir t soumises, et d'tre approuves
par elle. Trois fois cit devant les gens du Roi,
(i) Louis Guyon, sieur de la Nauche, n dans le xvie sicle Dle (Jura),
s'tablit Uzerches, dans le Limousin, o il exera la mdecine avec succs,
et revint mourir Dle vers i63o. Outre les Diverses leons, \\ -a publi Le
Cours de mdecine en franais, contenant le Miroir de beaut.
88 AMBROISE PAR

Par finit par comparatre et l'affaire fut porte ,

devant le Parlement auquel l'avocat Chauvelin (i)

fut charg de prsenter la requte de la Facult (2).
Le 28 mai, celle-ci renouvela sa plainte au Parle-
ment, conformment au dcret du 2 mai 1535, d-
fendant qu'aucun ouvrage de mdecine ft mis en
vente avant que la Facult ft consulte. Cet Am-
broise Par, ce simple barbier dont la volont royale
avait impos l'intrusion dans la Socit des chirur-
giens, ignorait absolument les langues latine et grec-
que, et jusqu'aux lments de la grammaire. Emue
de ces faits, la Facult pensa que, dans l'intrt de
l'Etat, le Collge des chirurgiens devait, de son ct,

adresser la mme demande au Parlement pour ce

qui regardait la chirurgie, et dcida d'avertir ces
derniers. (3)
L'affaire devait tre plaide le 31 mai; (4) Par
la fit remettre afin de prparer sa dfense, mon-
et

trer <^ qu'il auait de quoy payer. >> Redoutant bon

droit son influence, la Facult lui suscita de nou-
veaux adversaires. Le 9 juillet, devant les dputs de
l'Universit assembls au collge de Bourgogne, {5)

(i) Il 3^ avait, cette poque, deux avocats clbres du nom de Chauvelin :

Franois, jurisconsulte renomm, et Toussaint, qui avait t nomm procu-

reur gnral de la Reine mre Catherine de Mdicis, en 1564. C'est proba-
blement du premier qu'il s'agit ici.

(2) Commentaires de la Facult, VIII, fol. 20. vo.

(3) Idem, VIII, fol. 20. vo. et 21.

(4) Pices justificatives, No XXVI.

sur l'emplacement de l'cole de mdecine actuelle, le Collge de
(5) Situ
Bourgogne fut fond en 1829 par les excuteurs testamentaires de Jeanne de
Bourgogne, pouse de Philippe le Long, en faveur de vingt coliers pauvres
de Bourgogne. Ce collge disparut en 1768 pour faire place aux Ecoles de
mdecine et de chirurgie.
 AMBROISE PAR 89

le doyen Gourmelen (i), mcontent de ce que les ou-

vrages de Par avaient fait oublier ses traits de chi-
rurgie, exposa que M'' Ambroise Par avait compos
un livre contenant beaucoup de choses abominables
et nuisibles aux bonnes murs et l'Etat ; la Facult
demanda que le volume dfr au Parlement, ft exa-
min avant que d'tre mis en vente. (2)
Par publia un mmoire justificatif adress Mes-
seigneurs de la Cour. Cet opuscule rarissime, qui a
chapp aux recherches de Malgaigne, et n'a t
jusqu'ici, croyons-nous, mentionn par aucun auteur,
M. le D'' Turner except, (3) figure la Bibliothque
nationale.il est intitul Responce de M. Ambroise
:

Par, premier Chirurgien du Roy, aux calomnies

d'aucuns Mdecins et Chirurgiens, touchant ses
uvres, s. 1. n. d., sans nom d'imprimeur ni privilge.
C'est un petit in-4'' de quinze pages de 42 lignes,
imprim en caractres gras. L'auteur y dclare que
le vritable motif des plaintes des mdecins et des

chirurgiens est que son ouvrage est crit en franais

(i) Etienne Gourmelen. ne dans le pays de Cornouailles, en Bretagne,

tudia la mdecine Paris, y fut reu docteur le 5 mars i56i, et lu doyen de
la Facult en 15-4 et 1075. La chirurgie l'attira de prfrence, aussi Henri
III le nomma-t-il professeur en chirurgie au Collge royal. Il fut aussi tr-
sorier du Roi, et mourut Melun le 12 aot iSS. Ses ouvrages sont juste-
ment oublis. Hlne d'Auvergne, sa femme, lui donna quatre enfants. Le
14 septembre 1614, elle abandonna ses droits dans la succession de son neveu
Pierre Nicolas, la rserve de trois cents livres t. de rente viagre, ses en-
fants: Nicolas Gourmelen. postulant au Chtclet de Paris; Franois, bourgeois
de Paris Jean, clerc de M. Petau, conseiller au Parlement, et Jeanne, femme
;

de Jean Thuillier, nota re et procureur en la ville et bailliage de Brie-Comte-

Robert. (Arch. Nat. Y. i55, f 896, vo).
(2) Duplessis-d'Argentr. CoUectio jndicionini de novis crroribits. II,

P.4S9.
(3) Gazette hebdomad. de ind., 1879, ^'" 24.
90 AMBROISE PARE

et en termes intelligibles; que, pour cette raison,

les premiers craignent d'tre moins souvent consul-
ts, et les seconds redoutent que les barbiers, plus
instruits dsormais, n'empitent sur leur clientle.
Pour ce qui est des endroits prtendus trop libres,
les uns et les autres, jaloux de sa rputation, ont
dnatur certains passages de ses uvres emprunts
aux anciens, et traduits par des mdecins franais.
C'est donc ces auteurs et leurs interprtes que
l'on devrait s'en prendre. D'ailleurs, <<r c'est toute
autre chose de traitter de la ciuilit des murs en
philosophe moral pour l'instruction de la tendre
ieunesse, et autre chose de parler des matires natu-
relles en vrai mdecin ou chirurgien pour l'instruc-
tion des hommes ja tous faits.
Par s'applique ensuite repousser l'accusation
d'immoralit dirige contre lui. Il est remarquable
que les passages incrimins appartiennent presque
tous, comme l'avait dit Guyon, aux livres de la G-
nration et des Monstres, qui avaient dj paru en
1573 sans que la Facult s'en ft mue cette po-
que. Ils ont trait l'anatomie des organes gnitaux
de la femme, au sens gnsique, la prrossesse,
l'avortement, la l'hermaphrodisme, etc.,
strilit,

et sont tirs d'auteurs qu'il cite exactement. S'il a

parl des gueux de l'hostire, c'est afin de prmunir
les magistrats et le public contre les ruses qu'ils
emploient. L'antimoine ne pouvait tre oubli dans
cette affaire ; Par maintient que, bien dirig, son
emploi, loin d'tre funeste, constitue un moyen pr-
cieux de gurison. Il dfend son exprience du
 AMBROISE PARE gi

Bzoard sur un condamn mort, qui prit le poison

de bonne volont, <^ aimant mieux mourir en prison,
ayant esprance de rchapper, que fmir ses jours
publiquement par un licol >> enfin, il soutient qu'il
;

a bien rellement fait l'extirpation d'une matrice en

prsence de cinq mdecins et chirurgiens qu'il
nomme. C'est dans ce mmoire qu'il dclare appar-
tenir la Religion rforme.
Cet opuscule a certainement t crit en 1575 pour
les besoins de sa dfense il rpond, en effet, aux
;

accusations des mdecins, des chirurgiens et des

chevins dont les mmoires sont malheureusement
perdus. Il se compose d'extraits emprunts en grande
partie des traductions franaises d'auteurs anciens.
Les uns avaient dj vu le jour, dans les Deux livres
de chirurgie d'autres venaient de paratre pour la
;

premire fois dans l'dition quelques

poursuivie ;

uns, enfin, furent intercals dans l'dition de 1579,

dont l'pitre au lecteur contient, en outre, un rsu-
m de la Rponse, (i)

Cette compltement ignore, et

curieuse pice,
que nous analysons pour la premire fois, ne
figure dans aucune dition des uvres de Par.
En raison de sa raret et de l'intrt qu'elle pr-
sente pour l'histoire de ce chirurgien, nous la repro-
duisons la fin de ce travail. (2)

La cause fut enfin plaide le jeudi 14 juillet. Chau-

velin, au nom des mdecins, demanda la confirma-
tion de l'arrt du 2 mai 153s. Les chirurgiens, par

(i) Pare, I, p. 12-14.

(2) Pices justificatives, No XXIV.

 .

92 AjyiBROISE PAR

l'organe de Levestz, (i) rclamrent pour les points

concernant la chirurgie ; Galoppe, (2) pour le Pr-

vt des marchands et les chevins, (3) requit que le

livre ft brl parce qu'il renfermait de nombreux
passages impudiques et contraires aux bonnes murs
et Choppin, (4) pour Andr Malezieu, (5)
l'Etat ;

accusa Par de plagiat, parce qu'il s'tait appropri

dans ses uvres beaucoup de choses qui lui appar-
tenaient le clbre Bautru (6) dfendit Par. L'avo-
;

cat gnral Brisson (7) porta la parole au nom du

Procureur gnral. (8) Enfin, le Parlement rendit un
arrt ordonnant que les parties dposeraient leurs
pices et leurs plaidoiries crites dans le dlai de

(i) Ce Levestz tait vraisemblablement un parent du chirurgien Barnabe

Le Vest.
(2) Plusieurs avocats portaient alors ce nom ; il s'agit probablement de
Louis Galoppe, reu le 16 dcembre i5P>i conseiller et commissaire aux
requtes du palais.
(3) En 1575, le prvt des marchands tait Jean Le Charron, prsident en
la Cour des aides ; chevins taient Augustin Le Prvost, secrtaire du
les
Roi, et Jean Le Gresle, seigneur de Beaupr. .

(4) Ren Choppin, n Angers en iSSg, licenci 17 ans, anobli par Henri
III, mourut en 1606. Sa vie a t crite par Papyre Masson.
(5) Andr Malezieu, prvt du collge de chirurgie, mort le 5 octobre i585,
avait traduit la Synopsis Chirurgise de Gourmelen, en 1071
(6) Jean Bautru. sieur des Matras, avocat au Parlement de Paris, tait fils
de Maurice Bautru des Matras, premier lieutenant de la prvt d'Angers,
et oncle de l'acadmicien. Il mourut le 2.3 aot 1,^80, g de 40 ans, selon La
Croix du Maine.
(7) Barnabe Brisson, fils de Franois Brisson. lieutenant au sige de Fon-
tenay-le-Comte. n en i53i, avocat clbre, nomm avocat-gnral au Par-
lement, le 5 janvier i575, puis prsident mortier en 1 583, fut ambassadeur
de France en Angleterre. Nomm premier prsident par les Ligueurs la
place d'Achille de Harlay, il fut arrt le i5 novembre 1591 sur le pont
Saint-Michel, et pendu au Petit-Chtelet.

(8) Jean de la Guesle, ci-devant premier prsident au Parlement de Bour-

gogne, reu procureur-gnral au Parlement de Paris, le 7 novembre 1670,
fut remplac le 7 janvier iS83 par son fils Jacques, nomm prcdemment en
survivance.
 AMBROISE PAR S

trois jours, et, conformment aux conclusions du

ministre public, confirma le dcret de 1533, et re-
tint r affaire, (i)
On ne sait au juste quelle fut l'issue de ce procs.
Probablement, un arrangement intervint entre les
parties, car le volumefut mis en vente et s'puisa
rapidement ; les passages signals furent maintenus
et reproduits dans l'dition suivante : seul le livre
des Fivres fut supprim et fondu dans l'ouvrage.
L'on peut juger de ce que ce procs dut coter
Par, parce que dpensa la Facult. Les Commen-
tairesnous ont conserv le compte des frais qu'elle
eut payer dans cette affaire. Ils se montent
40 livres 17 sols, dont on trouvera le dtail aux
pices justificatives (2).

Deux jours aprs le prononc de cet arrt, le 16

juillet, fut baptise Saint- Andr, Anne, fille d'Am-
broyse Par premier cyrurgien du
, Roy , et de
Jacqueline Rousset {sic), sa femme ; la marraine
haulte et puissante princesse , madame Anne
Daiste (3). femme de hault et puissant seigneur
Jacques de Sobroye (4), lisez Sabuoye duc de

(i) Commentaires de la Facult, VIII. fol. 21. et Pices justificatives

No XXV.
(2) Pices justilicatives, Xo XXVI.
(3) Anne d'Est, d'Hercule II, duc de Ferrare. et de Rene de France,
fille

pousa, 16 4 dcembre 1549, Franois de Lorraine, duc de Guise, dont elle

eut Henri le Balafr, et le cardinal de Guise. Le 5 mai i566, elle se remaria,
avec Jacques de Savoie duc de Nemours. Elle mourut Paris le 17 mai
1607, ge de 76 ans, et fut enterre Notre-Dame d'Annecy, ct de son
second mari. (P. Anselme, III. p. 486).

(4)Jacques de Savoie, duc de Nemours et de Genevois, fils de Philippe

de Savoie et de Charlotte d'Orlans, n le 12 octobre i53i, l'abbaye de
Vauluisant, en Champagne, eut d'Anne d'Est plusieurs enfants, et raouruL
94 AMBROISE PAR

Nemours et de Geneuois le parrain, Monseigneur

;

Charles de Sobroye,
lisez Sabuoye (i), fils
des susdicts prince et princesse (2). Sa mre, sans
doute assez dlicate, puisque avant son mariage,
au lieu d'avoir ses fleurs par le lieu destin de
nature, elle les rendit par le nez l'espace d'un an
entier (3), n'essaya pas de la nourrir, et moins d'une
anne aprs, le mercredi 30 mai 1576 (4), fut baptis
un nouveau fils, appel Ambroise. Les parrains,
monsieur Charles, comte de Mauffer, il faut pro-
bablement lire Mansfeld 5), et monsieur le marquis
(

d'Elbeuf (6). La marraine, dame Philippe de Mon-
tespedon(7), duchesse de Beauprau, et princesse de

Annecy, en aot i585. Son htel tait situ rue Pave-Saint-Andr-des-

Arts.
(i) Charles-Emmanuel de Savoie, duc de Nemours, n au chteau de Nan-
teuil,en fvrier 1567. fut gouverneur de Paris pendant le sige, en iSgo.
Nomm gouverneur du Lyonnais, du Forez et du Beaujolais, il fut arrte en
1593 par ordre de l'archevque de Lyon. Pierre d'Espinac. et enferm
Pierre-Encize, d'o il s'chappa l'anne suivante. Il muurut sans avoir t
mari, en juillet iSqS, perdant, dit-on, son sang par la peau.
(2) M. Figuier, Vies des sa-nants illiislres de la Renciiss.Tnce.

(3) Par, H, p. 766.

(4)Jal.
(5) Charles de Mansfeld, lils de Pierre-Ernest, et de Marguerite de
Brederode, n en 1543. mort le i\ aot iSgf, pousa Diane de Coss-
Brissac.

(6) Charles de Lorraine, 1er du nom, pair, grand cuyer, grand veneur
de France, comte d'Harconrt, etc., gouverneur du Bourbonnais, duc
d'Elbeuf par lettres de novembre i58t, n le 18 octobre i556, mort en
i6o5, enterr dans l'glise collgiale de Saint-Louis de la Saussaye, prs
d'Elbeuf. Il tait fils de Ren de Lorraine, marquis d'Elbeuf, et de Louise
de Rieux, comtesse d'Harcourt. Il avait pous Marguerite Chabot, dame
de Pagny, morte Paris en i652.
(7) Philippe de Montespedon, fille unique de Joachim de Montespedon,
baron de Chemill, seigneur de Beauprau, et de Jeanne de la Haye ;

devenue veuve du marchal de Montejan, elle pousa en secondes noces

le prince de la Roche-sur-Yon, et mourut en son htel au faubourg Saint-
Germain, le 12 avril iS-S.
 AMBROISE PAR q&
la Roche-sur-Yon. M. Chreau, qui a relev ce
baptistaire, lui donne la date du mercredi 29 avril.
Or, le 29 avril tomba cette anne un dimanche.
l

M. Henri Bordier a rtabli la vraie date au mer-

credi 30 mai.
Ces joies de famille taient ncessaires Par
pour le consoler des ennuis que ne cessaient de lui
susciter ses adversaires. Les chirurgiens l'attaquaient
leur tour, et le mardi 10 avril 1576, Monantheuil (i)

demanda la Facult assemble, que son avocat

intervnt dans le procs qui devait se plaider le
jeudi suivant entre Ambroise Par et le Collge
des chirurgiens, afm que si l'on agitait quelque
question intressant la Facult, il en avertt le Par-
lement (2).
Les motifs de cette querelle sont rests assez
obscurs. Malgaigne en a entrevu un prtexte
assez plausible. Les statuts du Collge devaient tre
remanis on les falsifia. Par et quatre autres
;

membres, dont deux chirurgiens du Roi Du Bois, :

Guillemeau, Jean Le Gay et Urbain rArbalestrier(3),

refusrent leur signature. Les chirurgiens tant reve-

(i) Henri de Monantheuil, n vers i536 dans le diocse de Reims, fut

l'ami de Ramus et le prcepteur de Lamoignon, depuis, premier prsident.
Reu docteur le ii octobre iS68. et professeur au collge nnal, en i595,
il fut doyen de la Facult en 1578-1579. Pendant la peste de i58o, il
demanda que l'on tablit pour les pestifrs un hpital diffrent de l'Htel-
Dieu, et que l'on observt une hygine rigoureuse. Il mourut le 19 octobre
1606, laissant une fille qui pousa Jrme Goulu, docteur rgent, et un
fils nomm Thodore, avocat distingu. Il composa des ouvrages de
mathmatiques et un commentaire manuscrit sur le Serment d'Hippocrate,
que Gui-Patin eut entre les mains.
(2) Commentaires, VIII, fol. 43.

(3) Natif de Soissons, membre du Collge de Chirurgie, lit de5 cours

trs suivis. Mort le 18 juillet i585.
96
AMBROISE PAR

nus l'ancienne rdaction, les cinq opposants sign-

rent, le II mai 1577, et Par fut laiss tranquille (i).
Il eut encore le chagrin de perdre le petit
Ambroise qui mourut le lundi 14 janvier 1577, g
de sept mois et demi, et le mesme jour, fut enterr
en l'glise Saint-Andr-des-Arts (2). />

Sa nice, devenue orpheline, habitait depuis long-

temps chez lui, et son affection le consolait un peu
de la perte de ses enfants. Le moment arriva cepen-
dant de songer son tablissement. Il jeta les yeux
sur un chirurgien nomm Claude Viart et le 27 , ,

mars 1577, par devant matres Guillaume de Netz et

Nicolas Le Camus, notaires du Roi, et en prsence
de nobles hommes M*-' Vincent Moucigot et
,

M'' Jean Bautru, sieur des Matras, tous deux avocats

en la Cour de Parlement, de Henri Simon, receveur

et payeur des gages et droits de Messieurs des
Comptes, et de honorable homme Hilaire de Briou,
M*' apothicaire et bourgeois de Paris, amis et voisins
de Par ; et encore de nobles hommes M Guy
Surdhault, avocat en ladite Cour, et Jacques Mares-
chal (3), avocat au Conseil priv, cousins du futur,
fut dress le contrat de mariage entre Jehanne Par,
fille de feu Jehan Par, et de veuve Marie de Neuf-
ville, d'une part, et honorable homme Claude Vlart,

(i) Par. Introduction, I, p. ccLXXxvii.

(2) Jal.

(3) Jacques Mareschal, avocat au conseil priv, conseiller du Roi, pro-

cureur de Sa Majest en la prvt de son htel ; dans un compte de la
prvt de l'htel, annes 1.584-85, il reoit la somme de i3.3 escuz 20 sols
tournois, pour ses gaiges par lui desserviz cause de sondit estt durant
l'anne de ce compte (1584). (Arch. Xat. KK.-142, fol. 20, v). Pareille
somme lui est alloue pour ses gages de l'anne i585. (Idem, fol. 33).
 .

AMBROISE PAR 97

M" chirurgien en la ville de Nantes (i), de prsent

demeurant Paris. Jeanne apportait en dot sa maison
sise en l'avalloir du pont Saint-Michel, et la rente
de 100 livres tournois qu'elle tenait de la libralit
de son oncle. De plus, Par donnait au futur poux
sa robe longue de drap noir avec parements de
velours; tous ses instruments, les planches de chi-
rurgie figurant dans son dernier ouvrage imprim (2)
elles lui avaient cot plus de mille cus, ses
livres, moins ceux qu'il avait pays Wechel (3), et
ceux qu'il devait prochainement faire imprimer,
tant en latin (4) qu'en franais, se rservant l'usu-
fruit, sa vie durant, de ces instruments, planches et

livres.
Viart constituait sa future un douaire de cent
cinquante livres tournois de rente ; sa mort, elle
devait reprendre par prciput, tous ses habits,
bagues et joyaux, de mme que, si elle dcdait la
premire, reprendrait tous ses habits, ses armes et
il

son cheval. Au cas o il ne surviendrait pas d'en-

fants, le survivant aurait l'usufruit de la totalit des
meubles et immeubles communs, dont la moiti
tait dj sa proprit. En outre, le futur apportait
personnellement la somme de 9.000 livres tournois,

(i) Devaux le qualifie Edinensls , d'Edimbourg (>); sa famille tait-

elle d'origine cossaise > II demeurait au pont Saint-Michel, cte de
Pierre de la Rue.

(2) Les uvres coniplles, parues en iSr.

(3) C'est--dire, le Trait de la peste, i568, les Cinq livres de chirurgie,
1572, et les Deux livres de chirurgie, i5:3. Doit-on conclure de cette
phrase que Par avait dit lui-mme ces trois ouvrages r

(4) Il s'occupait donc, ds cette poque, de la traduction latine de ses

uvres
98 AMBROISE PAR

dont 8.000 taient affects la garantie du douaire (i).

Les nouveaux poux vinrent habiter leur maison
dont, par acte du 19 dcembre 1577, Par concda
sa nice les veues, bes et ouvertures donnant
sur la maison de la Vache, lui assurant ainsi la jouis-
sance complte de sa nouvelle demeure. (2)
Le contrat de mariage que cette concession
ainsi
n'ayant pas t enregistrs dans les dlais lgaux,
parce que Viart avait plusieurs reprises fait des
voyages assez longs en Flandre et en Bretagne, (3)
furent ratifis le 27 octobre 1381, et insinus le 18
novembre. (4)
L'anne suivante, la femme de Par donna le jour
son troisime enfant.
Le jeudi 6 Fvrier 1578, fut baptise Marie, fille
de M^ Ambroyse Par, premier cyrurgien du Roy,
et de Jacqueline Rousselet, sa femme. Le parrain,
M^ Jehan Camus, (5) secrtaire des finances; les
marraines, demoiselle Marie du Tillet, femme de
M. Sguier, (6) lieutenant civil, et Marie BouUaye,
(1) Pices justificatives, X XXVIII.
(2) Pices justificatives, No XXIX.
Quel tait le but de ces voyages > On a vu plus haut qu'il est ques-
(3)
tion de ses armes. Peut-tre avait-il suivi, en qualit de chirurgien mili-
taire, le duc d'Anjou dans les Pays-Bas, Cambrai, etc., et ses affaires
personnelles Favaent-elles appel X^antes.
(4) Pices justificatives, X XXXI.
Jean Camus, sieur de Saint-Bonnet, notaire et secrtaire du Roi, et
(5)
greffier du Conseil priv, fit au Roi un prt de 25,ooo liv. t., et fut nom-
m intendant des finances le .3i aot i5:o. (Arch. Nat. P. 23i5, f" 941.)
Pierre Sguier, chevalier, sieur de Sorel, nomm le 16 juillet 15/2,
(6)
lieutenant civil de la prvt de Paris, remplaa son pre comme prsident
au parlement de Paris le 1er aot 1576. Il pousa Marie du Tillet, fille de
Jean du Tillet, sieur de la Boissirc, et greffier en chef du parlement.
(Blanchard, Gnalogie des prsid. du pari. p. 26-. et P. Anselme, VI.
p. 566.)
 AMBROISE PAR 99

veuve de feu Jacques Rousselet. (i)

Cependant les uvres de Par s^puisaient il ;

s'occupa d'en donner une deuxime dition. Pour

cela, l'autorisation de la Facult tait indispensable ;

il se dcida cette fois la demander, et, le samedi

5 avril 1S78, par l'intermdiaire de Lusson, (2) il pr-
senta son livre l'apprciation de cette compagnie.
Celle-ci, trouvant la demande de cet homme con-
forme l'arrt du Parlement et l'quit, dcida
que son lourd volume serait soumis l'examen
d'une commission choisie dans son sein et com-
pose de Libaut, <3) Marescot, (4) Duval, (5)
(i) Jal, et Chreau.
Guillaume Lusson, n au diocse de Lisieux, reu docteur Paris
(2)
en 1573, doyen de la Facult en i594-i5q5, mdecin ordinaire de Henri IV.
et mdecin de la princesse de Conti la mort de laquelle il rclama 600
livres d'honoraires pour lesquels il fut oblig de plaider. Son testament
est du 4 janvier 1609 sa mort arriva le 17 novembre 1610. Quelques jours
;

avant, le 2 novembre, il fit donation son fils Guillaume, prsident en la

cour des monnaies, tant en avancement d'hoirie sur sa succession que sur
celle de feue Gcrarde Brouet, sa femme, de deux maisons situes, l'une,
Saint-Germain-des-Prs, rue du Colombier, estime 14,400 liv. t., et
loue 600 liv. au sieur du Coudray, conseiller au parlement ; l'autre, sise
rue des Marmousets, qu'il habitait avec son fils, estim 12,000 liv. Il avait,
en outre, une fille nomme Antoinette.
(.1) Jean Libaut. de Langres, docteur de Paris, le 4 fvrier i56i, lve
de Duret, pousa Nicole, fille de l'imprimeur mdecin Charles Estienne, et
pulilia en franais sous le titre de M.iison Rustique, le Prdium ritsticum
de ce dernier, auquel il avait aussi travaill. Il a donn encore un trait des
maladies des femmes, traduit de .Marinelli des Secrets de mdecine, etc.
;

La ruine de son beau-pre le jeta dans l'indigence ; il se retira Dijon o

il mourut le 21 juin 1596.

(4)Michel Marescot, n Vimoutiers, diocse de Lisieux, le 10 aot

1539, recteur de l'Universit en 1564, docteur le 17 octobre i566, doyen de
la Facult en i58P. et premier mdecin d'Henri IV qui l'anoblit en mars 1596.
11 fut appel a examiner en 159:; Marthe Brossier et mourut le 20 octobre

160% laissant quatre fils et deux filles dont l'une pousa Simon Pitre.
(5) Plusieurs mdecins portaient alors ce nom de Duval :

Simon Duval, de Rouen, licenci en 1649.

Jacques Duval, d'Evreux, licenci en i543.
Antoine Duval, bachelier en 1567.
100 AMBROISE PAR

Lamer, (i) Haultin, (2) Courtin, Martin, (3) Lusson,

Rebours (4) et Hron. (5)
Le lundi 2 aot 1578, ces dix mdecins furent
convoqus, mais tous ne se prsentrent pas. On
arrta alors qu'ils donneraient leur opinion crite
l'cole assemble qui dciderait quelle autorisa-
tion serait accorde l'auteur de ce livre. Les com-
missaires furent en outre avertis d'avoir produire
publiquement les traits soumis leur examen, afin
qu'ils ne fussent mis au jour qu'aprs corrections. (6)
11 est probable que la Facult trouva qu'il n'y

avait pas lieu d'exercer sa censure, car, le 8 fvrier

suivant, fut acheve d'imprimer la deuxime dition

des uvres compltes. Elle ne prsentait pas de
grands changements outre quelques passages
;

contre l'usage de la Mumie et de la Licorne, elle

comprenait un nouveau trait le Livre des ani- :

maux et de l'excellence de Vhomme, et le chapitre

XVI du trait actuel des plaies darquebuses, dans
lequel l'auteur nie la possibilit d'empoisonner les
balles.

(i) Pierre Lamer, docteur en novembre 1572, mort eu 1590.

(2) Jean Haultin, docteur en 1694, fils de Jeanne Beaulnis remarie

Claude Huiselin, marchand et bourgeois de Paris, mdecin par quartier de
Henri IV ; trs li avec Par, il fut prsent l'incision des gencives de ses
enfants, assista l'accouchement de xMme Simon, sa fille, en lg. Il parait
avoir t le vritable traducteur des uvres de Parc en latin il mourut ;

g, le 14 juin i6i5.

(3) Jean Martin, docteur en juillet 1572, mdecin de Henri IV, mort
en 1609.
(4) Claude Rebours, docteur en 1572.

(5) Gilles Hron, doyen de la Facult en 1600, 1601 et i6o3, mort le 6

mai 1607.
(6) Commentaria Fac. Md. Par. t. VIII- i 99 et 102.
 AMBROISE PAR lOI

Vers la fm de l'anne, le 8 octobre 1579, fut bap-

tise Jacqueline noble per-
Par. Le parrain, fut
sonne M" Jehan Lallemant, seigneur de Vouss, (i)
matre des requtes et conseiller du Roy. Les
marraines, Marie Lallemant, (2) femme de M.... (3)
Prvost des marchands de Paris, et Antoinette Lal-
lemant, femme de M. Pierre Charles, auditeur du
Roy, et conseiller en la chambre des Comptes. (4)
Disons de suite qu'elle fut enterre au cimetire
de St-Andr, le 13 septembre 1382, l'ge d'environ
trois ans. (5)
Une nouvelle fille, nomme Catherine, fut bap-
tise St-Andr des Arts, le 12 fvrier 1581. Elle eut
pour parrain M Vincent Moussey, conseiller au
Parlement. Les marraines furent Barbe Rousselet,
femme de Didier Martin, archer de la garde du corps
du Roy, et Catherine, fille de Par. (6)
Cette dernire Catherine, fille de Jeanne Mazelin,
avait alors vingt ans passs ; son pre la fiana
Franois Rousselet, frre de sa femme. Le 28 mars
1581, par devant MM*^'' Guillaume de Netz et Nicolas

(i) Seigneur de Vouzay (Cher), fils de Franois Lallemant. sieur de

Marmagnes, conseiller et secrtaire du Roi, et de Jacquettc Boudet fut ;

matre des comptes Paris et grand audiencier de la chancellerie. Il avait

pous Marie Luillier. Blanchard, Gnalogie des matres des requtes
de l'htel, p. 28g,
(2) Sur du prcdent, pousa Claude Daubray, seigneur de Bruyres-
le-Chastel, conseiller, notaire et secrtairedu Roi, prvt des marchands
en 1578-79.
(3) Daubray.
(4) M.
Figuier, d'aprs M. Chreau. Vies des savants illustres de la-

Renaissance.
(5) Jal.

(6) M. Chreau cit par M. Figuier, ibid.

102 AMBROISE PARE

Le Camus, notaires au Chtelet, fut dress son con-

trat de mariage avec M" Franois Rousselet, trso-
rier de l'argenterie de Monseigneur, frre unique
du Roi et secrtaire ordinaire de sa maison, en pr-
sence de noble homme M^ Jacques Mareschal, con-
seiller du Roi et procureur de Sa Majest en la pr-
vt de son htel, et avocat en son conseil priv,
cousin honorables hommes, M*^ Claude Viart, chi-
;

rurgien jur Paris, aussi cousin ; Charles Fournier,

bourgeois de Paris, oncle maternel et subrog-tuteur
de la future Pierre de la Rue, aussi bourgeois de
;

Paris, et oncle maternel par sa femme Louis de ;

Prime, bourgeois de Paris Antoine Portail, chirur- ;

gien ordinaire du Roi Jean Quiquebeuf, bourgeois

;

de Paris, cousins maternels noble homme, M*^ Jean ;

Le Noir, avocat en Parlement, seigneur de Garenne,

et M^ Etienne Pinguet, procureur au Chtelet, et
bailli du Mesnil Madame Rence, (i) amis de Cathe-
rine de honorable personne Marie Boullaie, veuve
;

de feu honorable homme Jacques Rousselet, en son

vivant chevaucheur ordiflaire de l'curie du Roi, et
bourgeois de Paris, mre; Didier Martin, sieur de
la Fontaine, archer des gardes du corps du Roi,
beau-frre noble homme M" Martin Masparot, (2)
;

conseiller du Roi, et matre ordinaire en sa chambre

des comptes Etienne de Navyres, avocat au grand
;

(i) Aujourd'hui, le Mnil-Amelot, cant. de Dammartin, arr. de Meaux

(Seine-et-Marne).
(2)Martin Masparault, conseiller du Roi, reu matre des comptes le

16 septembre i575, au lieu d'Hlie du Tillet, jusqu'au i"'" dcembre i586, et

remplac alors par Guillaume Martin. {Nomenclature des officiers de la
chambre des cotiptes, P. 263 1, et KK. 888).
 AMBROISE PARA I03

Conseil ; et Franois Bouterue, avocat en Parlement

et au Chtelet, amis de Franois Rousselet.
La future apportait en dot ses biens et droits pro-
venant de la succession de sa mre. De son ct,
Marie Boullaie, mre du futur, donnait son fils
une ferme et mtairie appele de Quinquempoix,
situe en la paroisse de Fontenay-en-Brie (i), et
consistant en maison, cour, grange, table et jardin,
le tout clos de murs et couvert en tuile ; cinq arpents
d'aulnaie, bois et saussaie, prs, et au dedans de
ladite ferme, quarante arpents de terre labourable,
y compris trois arpents de pr, plus quatre arpents
de vigne, le tout provenant des conquets de feu son
mari.
Le futur abandonnait sa future l'usufruit, sa vie
durant, de cette ferme et de ses dpendances ; mais,
au cas o il laisserait des enfants, elle ne jouirait
que de la moiti, sinon elle prlverait trente-trois
cus un tiers de rente en douaire prfix. Par pr-
ciput, le survivant prendrait ses habits, bagues et
joyaux, jusqu' concurrence de quatre cents cus
d'or soleil (2).

L'dition latine des uvres de Par tait prte ;

il la soumit la Facult qui, dans sa sance du

21 dcembre 1581, s'leva contre la prtention de
Jacques Guillemeau, de s'attribuer faussement cette
traduction, alors qu'elle tait l'uvre d'un docteur
de l'Ecole. <-r C'tait vraiment trop d'arrogance de la

(i) Fotenay-Trsigny (Seine-et-Marne), arr. de Coulomraiers, cant. de

Rozoy-en-Brie.
(2) Pices justificatives, N XXX.
104 AMBROISE PAR

part des chirurgiens, qui n'taient mme pas capables

d'en crire la premire page en latin. >> On dcida
qu'il fallait agir prudemment au sujet du titre de cet
ouvrage, et l'on nomma, pour tudier la question,
Simon Pitre, Jacquart, Le Comte, Ellain. Rebours
et Marescot.
Le 30 dcembre, ces mdecins firent connatre
leur opinion la Facult qui l'approuva. Elle s'oc-
cupa surtout de changer le titre de l'ouvrage, et
adopta le suivant :

Ambrosii Pari primarii Rgis chirurgi Opra

latinitate donata docto qiiodam viro cura et :

diligenti Jacobi Guillemeau, chirurgi Parisiensis.

Il fut remis l'imprimeur Jacques du Puys toutes ;

les feuilles portant en tte un titre diffrent devaient

tre biffes, dchires et rserves pour un vil
usage (i).

On galement occup de cette question

s'tait
dans le Parlement. Nanmoins, la folie de Guil-
lemeau fut telle, dit l'auteur de la Synopsis (2), que
le livre fut imprim en Allemagne par ses soins, car

on lit sur le frontispice le nom de Guillemeau comme

traducteur, ce qui est le comble de l'impudence (3).
On trouve, en effet, un privilge de l'Empereur,
dat de Prague, le 31 octobre, et un autre, du Roi

(i) Commentaires, VIII, fol. i66, V et 167.

(2) Synopsis rerum memorabilium qu in omnibus Commentariis mdi-

cinal Faciiltatis Parisiensis habentur...ab anno 1824 iisque ad annum 7676,
mss. in-folio, la bibliothque de la Facult. Cet ouvrage anonyme,
attribu longtemps Pajon de Moncets, aurait t crit, suivant M. Ch-
reau, par Bertin Dieuxivoye, doyen en 1682-84, et mort l'ancien des coles,
le 2 mai, 1710, g de 90 ans.

(3) Synopsis, fol. 240,

 AMBROISE PAR I05

de France, du 8 dcembre 1581. Toutefois, Guille-

meau dit, dans la ddicace Marc Miron, qu'un de
ses amis, homme absorb par de graves tudes et
par les affaires publiques, a fait cette traduction,
mais la condition que son nom ne paratrait pas.
Ce nom a t rvl par Gui Patin, qui assure que
cet ami tait Hautin (i).

Un nouveau sujet de discussion ne tarda pas

surgir. Le 31 aot 1580, Christophe des Ursins (2),

conseiller d'tat et capitaine de cent hommes

d'armes, fit, dans une promenade entre l'abbaye de
Chally Armenonville (4), une chute de cheval
(3) et

La marquise envoya chercher Le Fvre,

fort srieuse.

mdecin ordinaire du Roi, qui, pour lors, tait

Gentilly (5), et Par, qui accourut, de Paris, che-
val. La gravit du cas engagea ce dernier appeler
en consultation Pigray, de Mouron, Hautin, Coin-
teret et Le Fort (6). Le bless gurit, et demanda

(i) Gui-Patin, Lettre a Spon, lijuin 1049.

(2)Christophe Jouvenel des Ursins, seigneur de la Chapelle-Gautier, de
Doue et d'Armenonville, marquis de Traisnel. gouverneur de Paris, et
lieutenant gnral de l'Ile de France. Il tait l'ain des six enfants de
Franois Jouvenel des Ursins et de Anne l'Orfvre, dame d'Armenonville.
Il pousa, en i557, Madeleine de Luxembourg, et mourut en i588.

(.3) Chaalis, hameau de la commune de Fontaine-les-Corps-nus (Oise),

ancien prieur de l'ordre de Saint-Benot, rig en abbaye par Louis VI,

en ii36. Louis d'Est, cardinal de Ferrare et archevque d'Auch, en tait
abb de 1572 i586.
(4) Ermenonville, 12 kil. de Senlis (Oise), ancienne vicomte, vieux
chteau frquent par Henri IV, et o est mort J,-J. Rousseau.
(5) Peut-tre faut-il lire Chantilly (Oise), dont le beau domaine appar-
tenait aux Montmorency, et, depuis i632, la maison de Cond.
(6) Rodolphe Le Fort, de Senlis, prvt du collge de chirurgie, dfendit
activement les droits des chirurgiens. Il mourut le 22 juin 1606.
io6 AMBROISE PARE

pourquoi on ne lui avait pas donn de mumie (i).

Il dsira aussi savoir ce que Par pensait de la li-

corne (2) ; telle fut l'origine du Discours de la

mumie^ des venins, de la licorne et de la peste, qui
parut la fm de l'anne 1582.
Dans ce curieux trait, l'auteur s'lve contre les
prtendues vertus de ces substances. Il raconte
l'amusante histoire du juif d'Alexandrie qui embau-
mait lui-mme des cadavres, les vendant ensuite
comme momies anciennes. En France, on drobait
de nuit des corps aux gibets, et aprs les avoir fait
scher au four, on les trempait dans de la poix noire.
Le public avalait ainsi <^ la charogne puante et in-
fecte des pendus, ou de la plus vile canaille de la
populace d'Egypte >>. Il explique pourquoi les corps
des Rois qu'il avait embaums ne se conservaient
pas, et rapporte qu'il a dans son cabinet un cadavre
qui lui a t donn, il y a vingt-sept ans passs, par
le lieutenant criminel Sguier, seigneur de la Ver-
rire (3).
Par croit l'existence de la licorne ; mais il sou-

(i) Mumie ou Momie, corps embaum au moyen de l'asphalte ou bitume

de Jude {muinia mineralis) et d'autres substances on la retirait des
:

hypoges d'Egypte. Ses vertus imaginaires la faisaient employer sous

toutes les formes contre les contusions, les chutes, les obstructions,
l'asthme, la phthisie, etc. Elle est encore vante en Orient.

(2) Animal fabuleux dont auteurs ont donn des descriptions diff-
les
rentes et qui figure monuments gyptiens. Sa corne, lisse,
sur des
rugueuse, ou raye en spirale, de couleur variable, et d'une longueur allant
d'une palme trois mtres et demi, tait doue de proprits men-eilleuses
contre les poisons, le venin des serpents, la morsure des chiens en-
rags, etc. On dsignait sous ce nom les cornes de Vantilope oryx. les
dfenses du monodonmonoceros (Narval), de V espadon (^Xiphias gladhis),
des cornes fossiles, etc.
(3) Par, III, p. 479, 481, 482,
 AMBROISE PAR IO7

tient que sa corne n'a d'autre proprit que son prix

considrable. La livre se vendait, en effet, 1536 cus
soleil, ou 4608 livres ;
il dit ailleurs 3840 livres ou

1280 cus. On en gardait une Saint-Denis dont le

Roi avait refus cent mille cus. Il possdait une
corne de vltif (i), que lui donna M. Le Cocq (2),
auditeur en la Chambre des Comptes, et dont il a
reprsent la figure ; elle mesurait trois pieds et
demi de longueur son poids tait d'environ cinq
;

livres; elle taitarme de cinquante et une dents (3).

Quelque temps aprs,
le privilge porte la date
du 7 janvier 1583, parut une
Rponse (anonyme) -?:

au Discours sur la licorne, voue et approuve par

M. Grangier (4), doyen des escolles de mdecine ,
12 p. in-8. Par riposta cet crit injurieux par une
Rplique la response faicte contre son discours
de la Licorne. Paris, 1584, in-4" de 7 feuillets. On y
lit qu'il a dpens plus de mille cus pour faire
graver ses planches; il ajoute qu'il n'a jamais oubli
de nommer les auteurs auxquels il a fait des em-
prunts, ainsi qu'on le voit par la table qu'il a dresse
de leurs noms au commencement de ses uvres :

manire plus habile qu'exacte de rpondre cette

accusation mrite.
Les poux Par n'avaient pu lever aucun de

(i) La Scie, (Pristis), squale.

(2) Louis Le Cocq, l'un des dix auditeurs crs en la chambre des comptes
par l'dit de mai i573, reu le 12 novembre de cette mme anne, et mort
en 1577.
(3) Parc, III, p. 471, 5o3, 5ob, 5 18.

(4) Bonaventure Grangcr, reu docteur le 3 aoiit 1572, doyen de la Facul-

t en 1 582-83, mort en 1590.
I08 AMBROISE PAR

leurs fils ; aussi accueillrent-ils avec joie la nais-

sance d'Ambroise, qui. fut baptis le mercredi 8
Novembre 1583. Les parrains taient : M* Jacques
Mareschal, conseiller du Roy, procureur de sa Ma-
jest en la Prvost de son hostel, et grande Prvost
de France, et advocat au conseil d'Etat; et M* Jac-
ques Guillemeau, chirurgien du Roy, jur Paris.
La marraine, demoiselle Anne de Mamres, il
faut lire Navires, fille de M' Estienne de Ma-
mres, lisez Navires,
advocat au grand con-
seil (i) . Malheureusement, cet enfant suivit ses
ans; il fut enterr le 19 aot 1584, dans l'glise
Saint-Andr-des-Arts, prs le cloch (sic) (2) .

C'est vraisemblablement vers cette poque que

mourut Claude Viart, ainsi que cela rsulte d'une
quittance de sa veuve, en date du 16 mars 1584 (3).
Il vivait encore en juin 1582, poque laquelle on le
voit assister, avec Par, une opration faite par
Jean Charbonnel, matre barbier-chirurgien (4). C'est
donc tort que Devaux fixe sa mort au 19 septembre
1585.
Malgr son grand ge. Par n'avait pas abandonn
la clientle; au mois de dcembre 1583, il faisait
amputer sous ses yeux une jambe par Denis Poullet,
l'un de ses serviteurs (5). Il avait aussi conserv ses
fonctions la Cour.

(i) M. Chreau, cit par M. Figuier.

(2) Jal.

(3) Pices justificatives, N XXXII.

(4) Par, III, p. 681.
(5) Par, III, p. 682.
 AMBROISE PAR lO

Un compte de la Maison du Roi pour 1584, que

nous reproduisons plus loin, donne la liste du per-
sonnel mdical attach au souverain. On y voit que
Par, premier chirurgien, touchait 266 cus et deux
tiers (i).
Le 6 fvrier 1585, il fit, par devant notaires, dona-
tion Jehan de La Rivire (2), escuyer, sieur de
Pouges en Languedoc, prvt-gnral de la mar-
chausse de France sous M. le duc de Retz, demeu-
rant Paris, rue des Petits-Champs (3), d'une grange
couverte de tuiles, masure et courcelle joignant, le
tout situ Cormeilles en Parisis (4), rue Chefde-
ville, et aboutissant par devant au fief des Girards.
Cette proprit, achete de diverses personnes, pen-
dant son premier mariage, appartenait pour partie au
donateur, et pour le surplus Catherine, pouse de
Rousselet, et audit sieur de La Rivire (5). Les motifs

(0 Pices justificatives, N" XXXIII.

(2) Jean de Rivire, cuyer, seigneur de Pouges, snchausse de
la
Beaucaire, lieutenant de la prvt de l'htel, en i56b, puis prvt g-
nral de la marchausse de France, en 1574. Le 14 juillet 1 566, fut dress
son contrat de mariage avec Louise Rogais, veuve de Franois Larcher,
avocat en Parlement. Les tmoins de la future taient Claude Lefevre, :

veuve de Geoffroi Rogais, avocat, mre; Jean Lefevre, avocat et lieutenant

en la prvt de l'htel, oncle maternel; Al'oert Lefevre. et Nicole Picard,
docteurs en mdecine, oncles maternels Pierre Robert, avocat, cousin
; ;

Nicole Berthe, avocat ceux du futur, Pierre Godefroy, seigneur de la Tour,

;

lieutenant en la prvt de l'htel et Jean Thenard, procureur en la Cour,

;

ces deux derniers amis dudit La Rivire. Les futurs se firent une donation
mutuelle, et l'usufruit de la terre de Roissy, donn Louise Rogais par
son premier poux, fut rserv au sieur de La Rivire en cas de survie
sans enfants. Cet acte fut insinu le 22 dcembre i585 par Nicolas Grard,
avocat en parlement, fond de procuration des poux domicilis rue des
Petits-Champs, Paris. (Archives Nationales, Y. 127. f" 195.)

(3) Actuellement la rue Croix-des-Petits-Champs.

(4) Canton d'Argenteuil, arr. de Versailles (Seine-et-Oise).

(5) Pices justificatives, N XXXIV.
IfO AMBROISE PAR

de cette donation ne nous sont pas connus ; elle

donna ncessairement lieu une compensation
envers Catherine, Il est singulier que Gui-Patin,
ait ignor que Par avait t propritaire dans la
commune o lui-mme possdait quelque bien.
Gourmelen avait fait paratre, en 1580, un petit
trait de chirurgie dans lequel il s'levait de nouveau
contre la ligature des vaisseaux aprs les amputa-
tions. Fatigu de ces attaques incessantes , Par
rsolut d'en fmir avec cet adversaire. La quatrime
dition (i) des uvres compltes parut le 13 avril

1585 ; il y ajouta V Apologie dans laquelle, aprs

avoir invoqu le tmoignage des anciens qui ont
recommand cette ligature, il rapporte un certain
nombre d'oprations rcentes o ce procd a t
heureusement appliqu. Il rpond ensuite au re-
proche de n'avoir pas dcrit toutes les oprations
conseilles par les anciens, ce dont en il se flicite
montrant leur cruaut, ne voulant pas tre appel
carnifex ;
puis il raconte ses divers voyages la
suite des armes, entrant dans des dtails sur cer-
tains malades quelques particularits intres-
et sur
santes, tout en persifflant son adversaire.
Quoiqu'il ne ft pas nomm, Gourmelen se sentit
atteint; un de ses lves, B. Comprat, de Carcas-
sonne, publia, le 15 septembre 1585, une Rplique

(i) On ne connat pas la troisime dition, car on ne peut admettre

comme telle, avec Malgaigne, la traduction latine de Guillemeau. Les exem-
plaires des premires ditions sont rares nous n'en avons recontr que
;

deux de la premire et de la deuxime, et qu'un seul des quatrime et cin-

quime ditions. Il n'est point impossible que la troisime se trouve dans
quelque bibliothque o l'absence du titre l'aura fait jusqu' prsent m-
connatre.
 AMBROISE PAR III

une apologie publie soubc^ le nom de M. Ambroise

Par, chirurgien Paris, contre M. Estienne Gour-
melen, docteur rgent en la Facult de mdecine.
Paris, 1^8^, che^ Nicolas Nivelle, rue Saint-Jacques,
aux Colomnes, in-8" de 62 pages. L'auteur y rappelle
le procs de 1575, l'issue malheureuse de l'amputa-
tion que Par fit son beau-frre il lui reproche ;

d'avoir copi Gourmelen dans la traduction de Ma-

lesieu ; il ajoute que Par n'a pu faire de dmonstra-
tions publiques aux coles, parce qu'il lui tait impos-
sible de traduire aux assistants le discours latin du
docteur qui prsidait. Il est, dit-il, assez garni de
petites sornettes ; aussi s'il a parl, a t plutt
pour faire rire l'assistance que pour lui apprendre
quelque chose. Il n'est pas l'auteur de son livre,
parce que telle marchandise ne pouvait sortir de son
magasin. Quant l'extirpation de matrice qu'il dit
avoir faite, demy anne aprs, la femme mourut, et
la matrice fut trouve toute entire, en prsence de
MM. Le Baillif (i), docteur rgent, et Louis Le Brun,
chirurgien jur Paris. Ce libelle resta sans rponse.
Les rapports de Par avec sa fille et son gendre

(i) Jean Roch le Baillif, sieur de la Rivire, n Falaise vers i5^o ;m-
decin paracelsiste, il fut oblig de justifier sa pratique devant la Facult,
et publia le Vrai discours des interrogatoires faites en la prsence de MM. de
la Cour du Parlement, par les Docteurs-Rgents de la Facult de mdecine
de Paris, Roch le Baillif, surnomm la Rivire, sur certains points de sa
doctrine; Paris i579, io-B", et, la mme a.nnc, Sommaire dfense, etc. Le
Dmosterion avait paru l'anne prcdente. Il tait le mdecin du duc et de la
duchesse de Mercur. Carrre rapporte que, se sentant prs de sa fin, il
lit venir ses gens l'un aprs l'autre, et leur distribua son argent et ses
meubles, leur ordonnant de partir l'instant. Ses mdecins tant survenus,
lui dirent qu'ils avaient trouv les portes ouvertes et la maison vide. Adieu
donc, dit-il, il est temps que je m'en aille aussi puisque mon bagage est
parti , et il mourut bientt aprs, le 5 novembre i6o5.
 112 AMBROISE PAR
n'taient pas des plus faciles. Ceux-ci refusaient
depuis longtemps d'accepter son compte de tutelle,
et peu s'en fallut qu'un procs s'engaget cette
occasion. Des amis s'entremirent pour viter cette f-
cheuse extrmit, et, le 27 mars 158b, un arrangement
fut conclu entre les poux Par, d'une part, et Franois
Rousselet, conseiller et contrleur gnral de la
maison de la Reine de Navarre, et Catherine, sa
femme, d'autre part, lesquels, moyennant la somme
de deux mille sept cents cus sol., qu'ils reconnurent
avoir reus, tinrent quitte Par, et le dgagrent de
la caution qu'il avait fournie pour Rousselet, cause
de sa charge de receveur des tailles et taillon
Meaux.
Cet accord ne suffit pas satisfaire Rousselet qui
ne se pressa point de le faire enregistrer. C'est pour-
quoi, le 14 mai suivant. Par le fit citer devant
M"^ Antoine Duprat (i), garde de la prvt de Paris,

pour entendre ordonner que cet acte serait insinu

malgr les dfendeurs, et vaudrait tout comme si
cette insinuation avait t faite du consentement des
parties. Rousselet demanda le renvoi de l'affaire aux
Requtes du Palais, o il avait ses causes. Mais elle
fut retenue, et dfenses faites de la renvoyer aux
Requtes (2).
(i) Antoine Duprat. chevalier de l'ordre du Roi, baron de Thiers, de
Vitteaux et de Thoury, seigneur de Xantouillet, de Prcy, de Rosoy et de
Formerie, conseiller et chambellan ordinaire du Roi et prvt de Paris, en
1547, fils an d'Antoine Duprat, chancelier de France, archevque de Sens,
cardinal et lgat perptuel, et de Franoise de Veiny, pousa, en i527,
Anne d'Algre, fille de Franois d'Algre, comte de Joigny, seigneur de
Prcy, et de Charlotte de Chlons, dame de Vitteaux. li mourut le
29 mai 1557, g de 55 ans.
(2) Pices justificatives, N XXXV.
 AMD110I3E PARE Il3

Les poux Rousselet eurent huit enfants, savoir :

I" Florentin, baptis le vendredi 24 juillet 1587;

la marraine tait Jeanne Par, veuve de Claude

Viart, en son vivant, chirurgien Paris (i) ;

2 Nicolas, baptis le 5 octobre 1588 (2) ;

3 Charles, baptis le 4 janvier 1590; les parrains

furent Charles Maselin, trsorier de la compagnie de
Claude de laChastre, qui devint marchal de France,
et Jacques Guillemeau, chirurgien jur la marraine ;

fut Anne Par, fille de Antoine Par, chirurgien

jur Paris ;

4 Estienne, baptis le 13 aot 1594;

5 Marguerite, baptise le 23 janvier 1596;
6" Catherine, baptise le 22 juillet 1599; elle eut
pour marraine sa tante, Catherine Par ;

7 Denis, baptis le 14 octobre 1601;

Henri, baptis le 14 mars 1605 (3)-
8'^

Parvenu une vieillesse avance, A. Par fit son

testament, le i" juillet 1587. Entre autres disposi-
tions, il donnait, par deux
moiti indivise, ses
filles, Anne et Catherine, issues de son second ma-

riage, une maison situe rue Garancire, au fau-

bourg Saint-Germain-des-Prs, et provenant de son
partage avec Franois Rousselet , son gendre et

beau-frre. A Denis Gaultier, il lguait son manteau

de serge, ses instruments, etc., s'il tait encore son
service au jour de son dcs; il exprimait enfin le

(1) Jai.

(2) Haag, La France protestante.

(3)Haaget Jal.
 114 AMBROISE PAR

dsir d'treinhum en l'glise de St-Andr-des-Arts,

avec moins de pompe possible (i).
le

Outre ses maisons de la rue de l'Hirondelle, sa

succession comprenait encore un domaine situ
la Ville-du-Bois (2), prs de Montlhry (3).
Il y avait plus de quatre ans que Jeanne Par
tait veuve, lorsqu'elle rsolut de se remarier; elle
avait alors 30 ans environ. Le 29 novembre 1587, fut
sign en l'htel de Par, rue du quai des Augustins,
paroisse Saint- Andr-des-Arts, et par devant Nico-
las Choquillat et Philippe TuUone, notaires au Ch-
telet, le contrat de mariage de honorable personne
M^ Franois Forest, natif d'Orlans, adjoint pour le
Roi aux enqutes du Chtelet de Paris, et clerc de
M. le lieutenant civil, et de honorable femme Jeanne
Pare {sic), veuve de feu honorable homme Claude
Viart, mdecin-chirurgien jur Paris, en prsence
de M^Jacques Bazin, commissaire et examinateur de
par le Roi audit Chtelet, et M'^ Claude Hardy, pro-
cureur audit Chtelet, amis du futur et de nobles ;

hommes M-^ Ambroise Par, conseiller et premier

chirurgien du Roi, oncle ; Franois Roussel {sic)^

conseiller et contrleur gnral de la maison de la

Reine de Navarre, sur unique du Roi, cousin;
Didier Martin, sieur de la Fontaine, archer de la
garde du corps du Roi, aussi cousin Jacques Ma- ;

reschal, conseiller du Roi, procureur de Sa Majest

(i) Communication orale de M. Bgin.

(2) Cant. de Palaiseau, arr. de Versailles (Seine-et-Oise)
(3) Arr. de Corbeil (Seine-et-Oise), clbre par une forteresse leve
en 99g par Thibaut File-toupe, et dtruite par Louis VI, qui ne laissa
subsister que la tour encore existante.
 AMBROISE PAR Il5

en son htel et avocat du Roi au conseil d'Etat; et

Jacques Guillemeau, chirurgien du Roi, amis de la
future. Le rgime tait celui de la communaut.
Jeanne ameublit son futur la somme de six cents
cus soleil et celui-ci constitua en douaire sa
femme cinquante cus soleil de rente. Par prciput,
le futur devait reprendre ses habits et meubles jus-
qu' la somme de deux cents cus la future, ses ha- ;

bits, bagues et joyaux jusqu' pareille somme; le

survivant aurait l'usufruit de la moiti des biens du

prdcd (i).
Le II janvier 1588, leur mariage fut clbr
Saint-Andr-des-Arts (2). Qiiinze mois aprs, le 20
avril 1589, fut baptis leur fils Franois. Cet enfant
ne vcut pas probablement, car, le 11 mai suivant,
par devant M*^' Pierre de Briquet et Jean Marchant,
notaires au Chtelet, Franois Forestet sa femme se
firent donation mutuelle et rciproque de l'usufruit
de tous leurs biens, pour le survivant en jouir au
dcs du prmourant (3). Nous ignorons s'ils eurent
d'autres enfants.
Lorsque, le lendemain de la journe des Barri-
cades, Henri III quitta Paris, son grand ge ne
permit pas Par de le suivre. Ce furent Pigray et
Portail , ses chirurgiens ordinaires, qui accompa-
gnrent le Roi et lui donnrent des soins lorsqu'il
tomba sous le couteau de Jacques Clment. Mais,
quoiqu'en disent V Index funereus et les Mmoires

(i) Pices justificatives, N XXXVII.

(2) Jal.

(3) Pices justificatives, X XXXVIII.

 ii6 AMDROISE PARE

du duc d'Angoulme (i), Par conserva, au moins

jusqu' la mort de ce prince, les fonctions de pre-
mier chirurgien. On en trouve la preuve dans un
tat de la maison du Roi pour l'anne 1589, transcrit
dans le manuscrit de Jrme de La Noue (2) que
possde la bibliothque de l'cole de mdecine.
Nous le donnons ici cause de la division du service
par quartiers, indique par de La Noue qui en faisait
lui-mme partie, et parceque Malgaigne l'a inexacte-
ment reproduit (3) :

(i) On y lit que Portail tait premier chirurgien de Henri III. Collec-
tion Michaud et Poujoulat, t. XI, p. 65.
(2) Fils de Mathurin de la Noue chirurgien de Henri II, lequel mourut le
4 septembre i555, suivant une note de son fils, Jrme tudia la mdecine
et la chirurgie, devint chirurgien de Catherine de Mdicis et des rois
Charles IX, Henri III et Henri IV, et jur du Chtelet, et fut doyen du
collge de chirurgie. Il a laiss un manuscrit rempli de renseignements
prcieux pour l'histoire de son art, et qui appartient la bibliothque de la
Facult de mdecine de Paris. Le 4 dcembre 1604, il figure comme curateur
de son beau-frre, Jean Le Grand, pour lequel il accepte un transport de
biens situs Ba lly.
(Arch. Nat. Y. 143, fol. 383, vo.) En 1607, il poss-
dait, du chef de sa femme, une maison situe rue des Gravilliers, l'ensei-
gne du Plat de bois il habitait, rue St-Germain l'Auxerrois, une autre mai-
;

son appartenant galement sa femme. Anne Le Grand, fille de Jean Le

Grand, procureur au Chtelet, et de Marie Le Boullangier, dont il eut plu-
sieurs enfants. L'an, Jean, chirurgien jur du Roi au Chtelet, fut doyen
du collge de chirurgie, et mourut le 3 juin i652. Il avait pous Marthe de
Villiers, et le 24 mai 1619, ils se firent une donation mutuelle de tous leurs
biens. (Arch. Nat. Y. 160, fol. 194.) Jrme, son autre fils, embrassa l'tat
ecclsiastique. Aprs avoir reu l'habit des mains du R. P. Ange Massin,
l'ermitage de Saint-Ange, prs de Viterbe, il rev nt en France l'anne sui-
vante, et se retira dans l'ermitage du Mont-Vairien o il fut enferm sous
le nom de frre Sraphin, par l'archevque de Paris et l'abb de Saint-De-
nis, afin d'y finir ses jours. Il y vcut des aumnes de la reine Marguerite de
Vallois. Nanmoins, quitta cette retraite et alla se fixer dans l'ermitage de
il

lafontaine Saint-Fleue, prs d'Argcnteuil. Le 12 juin 1620, son pre et sa

mre lui constiturent une rente de i5o livres, pour lui donner moyen de
vivre et de soy entretenir honnestement. (.irch. Nat. Y. 164. fol. 149.)
Jrme de la Noue, chirurgien, mourut le 17 fvrier 1628 ; son fils Jean, h-
rita de ses places.
(3) Par, I. Introduction, p. ccxciii.
 .\MBF<OISE PARE II7

Extrait de V Estt gnral de la Maison du feu

Roy, expdi pour Vanne mil cinq cent quatre-
vingt-neuf {i) :

Premier chirurgien :

M Ambroise Par, 266 cus, deux tiers (2).

Chirurgiens ordinaires :

M^ Pierre Pigray, 333 cus, un tiers (3).

M'' Anthoine Portail, 333 cus, un tiers.

Autres chirurgiens servans par quartier :

Janvier, fvrier et mars.

M^ Jacques Guillemeau, 100 cus (4).

M Ysaac Brunet, 100 cus.

Avril, mai et juin.

M Jehan Lavernot, 100 cus.

M Jacques d'Amboyse, 100 cus.

Juillet, aot et septembre.

M" Ysmal Lambert, 100 cus.
MHierosme de La Noue, 100 cus.

Octobre, novembre et dcembre.

M Charles Bachelier, 100 cus.
M Michel Vaudelon, 100 cus (5).

(i) Et non 158-, ainsi que l'a lu ]Malgaigne.

(2) Malgaigne a lu 666 livres 12 sols.

(3) Malgaigne a lu 333 livres 6 sols.

(4) Malgaigne a lu 100 livres.

(5) Mss. de J. de La Noue, fol. 129, v".

Il8 AMBROISE PAR

Malgr les annes, Ambroise Par n'avait rien

perdu de son nergie. Rest Paris pendant le long
sige dont il subit toutes les horreurs, il rencontra,
vers le 20 octobre, au bout du pont Saint-Michel,
l'archevque de Lyon (i), et l'adjura, dans un lan-
gage aussi ferme qu'lev, de s'employer activement
la conclusion de la paix. Il n'eut pas la conso-
lation de voir son vu exauc deux mois aprs, il
;

succombait. Le jeudi, 20 de dcembre 1590, veille

de la Saint-Thomas, mourut en sa maison maistre
Ambroise Par, chirurgien du Roy, g de quatre-
vingts ans, homme docte et des premiers de son
art (2) .
Cette date est reste longtemps mconnue. De-
vaux, qui, dans la premire dition de V Index fu-
nereus, l'avait fixe au 23 avril 1592, la rtablit dans
laseconde, termine en 1729, au 20 dcembre 1590,
en renvoyant au registre A, fol. i, du Collge de
chirurgie. En 1771, Goulin (3) dclare avoir lu dans
les registres de la paroisse de Saint-Andr, la date
du 22 dcembre comme tant celle de son inhuma-
tion. Enfin, Jal rapporte en ces termes la mention
qu'il a releve la mme source En ce mesme :

jour de sabmedi, 22^ de dcembre 1590, a est en-

(i) Pierre d'Espinac, archevque de Lyon vers la fin du xvi* sicle, fils
de Pierre d'Espinac, lieutenant du Roi en Bourgogne et en Lyonnais, et
de Guicharde d'AIbon, fut comte, doyen de l'glise de Lyon, puis arche-
vque en 1574, aprs Antoine d'AIbon, son oncle. Il voulait tre cardinal;
n'ayant pu y parvenir, il se jeta dans le parti de Guise. Arrt avec le
cardinal de Lorraine, son neveu idmond de Malain obtint sa grce. Il
resta malgr tout ami de Mayenne, et mourut le g janvier 1599.

{2) Journal de VEstoile, dition ChampoUion, t. Y, p. 65.

(3) Lettre M. Frcron. Amsterdam, 1971. p. 77.
 ,

AMr;ROISK PARK I IQ

terr dans l'glise Saint-Andr-des-Arcs Paris, au

bas de la nef, proche le cloch (5/^), M^ Ambroise
Par, premier chirurgien du Roy . Malgr la vo-
lont qu'il avait manifeste, on lui fit des funrailles
dignes de lui, ainsi que le tmoignent des reus qui
sont entre les mains de M. Bgin. Le passage de
l'Estoile que nous venons de citer, indique claire-
ment l'poque de la naissance et la date de la mort
du grand chirurgien, dont on lisait encore l'pitaphe
la fin du sicle dernier dans le lieu de sa spul-
ture (i).

Sa succession comprenait des crances d'un re-

couvrement difficile. Le 13 juin 1595 Franois ,

Choisnin (2), chanoine de Notre-Dame de Paris

reconnut par devant notaire qu'il devait la veuve
d' Ambroise Par trente-trois cus un tiers, formant

la moiti d'une somme double dont il tait, conjoin-

tement avec son frre, matre Gilles Choisnin, d-
biteur envers Franois Rousselet, et que celui-ci
avait transporte Ambroise Par. Comme garantie,
Choisnin remit deux chapes avec leur hermine,
garnies. Tune de parements de velours rouge, et
l'autre deparements de velours brun, plus un man-
teau de serge de Florence, le tout demi us, s'en-
gageant s'acquitter avant la mi-aot.
Le 8 novembre suivant, Jacqueline ayant t d-
sintresse, remit Franois Rousselet l'obligation

(il Peyrilhe. Ilist. de la chirurgie, t. III, rass.

(2) Franois Cho.snin fut reu chanoine de Notre-Dame de Paris, le 9

janvier 1595, au lieu et place de Guillaume Manuel, la suite d'un change
de l'ahhaye de Saint-Ruf, de Valence, dont tait pourvu ledit Choisnin,
contre la prbende de Manuel. (Archives Nationales, LL, 2'-'x), f 09).
120 AMBROISE PARE

de soixante-six cus, six sols, dix deniers tournois,

souscrite au profit de ce dernier et d'Ambroise Par,
ainsi que procdure suivie contre les deux dbi-
la
teurs. Jacqueline Par habitait alors la maison de la
Vache (i).

On voit dans les registres censiers de l'abbaye de

Saint-Germain-des-Prs que, outre celles de la rue
de THirondelle, Par laissait ses filles deux mai-
sons situes rue Garancire. Tout ct, Franois
Rousselet en possdait une, estime S33cus i tiers.
Nous donnons quelques extraits de ces registres
relatifs ces maisons et celles des voisins de Par
dont le nom se trouve dans ce travail, de faoii
tablir la situation exacte de ces proprits (2).
Des neuf enfants qu'il avait eus de ses deux
femmes, Par ne laissait que trois filles, dont deux
taient fort jeunes encore la troisime tait marie
; :

il avait eu la douleur de ne pouvoir lever aucun

hritier de son nom.

Anne, l'ane de ces deux dernires, fut fiance
le jeudi quatrime jour de juillet 1596, avec Henri

Simon, conseiller du Roy et trsorier principal de

l'extraordinaire des guerres en Bourbonnois et en
Nivernois, demeurant en la paroisse Saint-Etienne-
du-Mont >>, et, le 8 du mme mois, eurent lieu les
pousailles (3).
Trois ans aprs, la naissance d'un enfant mit ses
jours en danger. L'an 1599, Madamoiselle Simon,

(i) Pices justificatives, N"' XLI et XLII.

(2) Pices justificatives, N^XL.
(3) Jal.
 AMBROISE PARE 121

prsent vivante, de Monsieur Par, conseiller

fille

et premier chirurgien du Roy, estant preste d'ac-

coucher, fut surprise d'un grand flux, de sang, ayant
prs d'elle Madame La Charonne, pour sage-femme,
estant pareillement assiste deM. Hautin, mdecin
ordinaire du Roy et docteur en mdecine Paris, et
M. Rigault, aussi mdecin Paris, raison des
grandes sincopes (sic) qui lui prenaient de quart
d'heure en quart d'heure, pour la perte de sang
qu'elle faisait Monsieur Marchant, mon gendre, et
:

moy, fusmes mandez mais la considrant presque

:

sanspoulx, ayant la voix foible, les lesvres blesmes,

je fis prognostic la mre et son mary, qu'elle
estait en grand danger de sa vie, et qu'il n'y avait
qu'un seul moyen pour la sauver de ce mal, qui
estait de la deslivrer promptement ce que j'avais :

vu faire feu M. Par, son pre, me l'ayant faict

faire une damoiselle de Madame de Seneterre.
Lors ladicte mre et mary nous conjurrent de la
secourir, et qu'ils la mettoient entre nos mains pour
en disposer : ainsipromptement, suivant l'advis de
Messieurs les Mdecins, fut heureusement accouche
d'un enfant plein de vie (i) . Pourtant, cet enfant
ne vcut pas, car, le i8 juillet 1616, Henri Simon et
Anne Par, sa femme, n'ayant prsent aucuns en-
fans , se firent, par devant Jean Chapelain l'an et
Claude Le Vasseur, notaires garde-notes du Roi en
son Chtelet de Paris, donation mutuelle et rci-
proque de l'usufruit de tous les biens meubles et

(i) J. Guillemeau, L'heureux accouchement des femmes. Paris 1606

chap. XIII.
122 AMBROISE PARE

immeubles qu'ils possderaient au moment de leur

mort (i).
Le lundy, 26^ jour du mois de juing, an mil six
cent, dcda, rue de TYrondelle, Jacqueline Rou-
selet (sic), vefue de deffunct M^ Ambroise Par, le
corps de laquelle fust inhum le iour suivant, en
l'glise Saint- Andr-des-Arcs (2) .
Sa dernire fille, Catherine, pousa en la mme

glise, le 29 septembre 1603, Claude Hdelin, con-

seiller en la chambre du trsor, demeurant sur le
territoire paroissial de Saint-Germain-le-Vieil (3),
dans la Cit (4). Celui-ci, issu d'une famille noble
originaire de Souabe, avait exerc la profession d'a-
vocat Antoine Loisel en parle dans son Dialogue
;

des avocats. Trs lettr, il cultiva la posie latine et

franaise traduisit les Hrodes d'Ovide. On
et
trouve de ses vers dans les Muses franaises ; le
Royaume de la fve obtint un grand succs. Fix
Nemours (5) vers 1610, il fut pourvu en 1614 de la
charge de lieutenant-gnral du bailliage. Fils de
Jacques Hdelin, escuyer, et de Madeleine Bouvot, il
tait sieur de Chauffour, Montatelon et Bois-Regn.
Ses armes taient d'azur, au chevron d'or, au ros-
:

signol de mme en pointe, cimier, et deux lions en

(i) Pices justificatives, N XLIV.

(3) Jal.

(3) Cette glise, situe rue du .March-Neuf, avait remplac une ancienne
chapelle de Saint-Jean-Baptiste existant des le V"'^ sicle. Elle a t d-
molie vers 1802.
(4) Jal.

(5) Chef-lieu de canton arr. de Fontainebleau (Seine et Marne). Le du-

ch, rig en 1404, appartint la maison de Savoie de i5i5 1666
Henri III y conclut en i585 un trait avec les ligueurs.
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 124 AMBROISE PARE

-supports. Il mourut le i8 avril 1638, dans sa 68" an-

ne, et fut enterr dans la chapelle de Saint-Pierre
en l'glise Saint-Jean-Baptiste de Nemours (i). Ca-
therine Par, sa veuve, dcda le 11 novembre 1659.
Les archives du chteau de Paley conservent une
srie de lettres adresses par elle ses enfants.
Nous en dtachons une qu'elle crivit l'abb d'Au-
bignac, (2) et que nous reproduisons en autogra-
phe, ainsi qu'un curieux arrangement domestique
conclu avec son fils Anne que nous donnons ,

plus loin nous publions un compte de frais

(3). Enfin,
pays en 1560 pour ses obsques (4). Claude Hdelin
avait eu douze enfants :

i'' L'an, Franois, n Paris, le 4 aot 1604, f^t

lev Nemours, o il dbuta au barreau. Il em-
brassa ensuite l'tat ecclsiastique ; le cardinal de
Richelieu lui confia l'ducation du duc de Fronsac,

(i) Par acte pass le 24 dcembre 1645 par devant .M Dbonnaire notaire Ne-
<^

mours, la famille Hdelin obtint pour sa spulture la chapelle de Saint-

Pierre. Madeleine Bouvot, mre de Claude, Claude Hdelin, Fabb d'Au-
bignac, Anne et Franoise Amy sa femme, Louis, Catherine Par, etc.,
y sont inhums.
(2) 1643. 20 octobre.
Je recognois que mon filz fransois Hdelin, abb
d'Aubigna, m'a baill et preste huict ving livres saises soubz, scavoir six-
vingt livres saises soubz pour payer du plong qu'il m'a fallut mettre
deux goutire en maison o je suis demeurant, et quarante livres qu'il
m'a preste pour aider aux fraictz de mes vandange en cette prsante
anne. Laquelle somme de huict-ving livres saises soubz je -lui prometz
payer sa volont.
Faict ce vingtiesme octobre mil six cent quarante trois.
Catherine Par.
Au dos on lit A Monsieur, Monsieur l'abb Hdelin Paris.
;

Et plus bas de ma mre pour huit vingts livres seize sous.

:

(Archives du chteau de Paley).

(3) Pices justificatives, N" XLVHL
(4) Pices justificatives, N XLIX.
 AMBROISE PAR 125

et lui donna Fabbaye d'Aubignac au diocse de (i),

Bourges, et celle de Meimac (2), du diocse de Li-

moges. Fronsac lui constitua en outre une pension
viagre de 4000 cus, dont il jouit jusqu' sa mort.
Clbre par son esprit et son rudition, il fonda dans
sa maison une socit appele Y Acadmie de l'abb
d'Aubignac, pour laquelle il sollicita vainement le
titre d'Acadmie royale, et dont l'existence fut de

courte dure. Retir Nemours, auprs de son frre

Anne, il y mourut le 25 juillet 1676. D'Aubignac a
compos des uvres de thtre et divers autres
ouvrages. Ennemi de Corneille et de Mnage, il
lut assez maltrait par Voltaire.
2Anne, n Nemours le 20 juillet 161 1, sei-
gneur du Martroy, Chauffour, Montatelon et Bois-
Regn, conseiller du Roi et lieutenant-gnral civil
et criminel aprs son pre. Par lettres du 9 mars

1654, il fut pourvu de l'office de lieutenant-criminel

de robe courte en la ville, bailliage et duch de
Nemours. Le 13 mars suivant, on procda une
information de vie, murs et religion dans laquelle
dposrent :

1Guillaume Malet, prtre, cur de Saint-Pierre-

d'Ormeau, en Brie, connat Anne Hdelin ds sa
plus tendre jeunesse pour tre issu de bonne famille
et faire profession de la religion catholique ;

(i) Abbaye de l'ordre de Citeaux, fonde en ii38, dans l'archiprtr

d'Argenton, sur le Cher, prs de Saint-Benoit du Sault.
(2) Abbaye de
l'ordre de Saint-Benoit, fonde vers loSo, par Arcliem-
bald, vicomte
de Comborn, selon Mabillon, ou vicomte de Ventadour,
d'aprs Edmond Martenne. Elle tait situe sur les confins du diocse de
Limoges, vers l'Auvergne, prs de Ventadour, entre la Vezre et la Dor-
dorne.
120 AMBROISE r-AR

Bertrand Hrault, secrtaire de M. Mnardeau,

2

conseiller en la Cour, a connu le pre d'Anne

Hdelin, qui exerait la charge de lieutenant-g-
nral Nemours ;

3 Martin Guilbert, bourgeois de Paris ;

4 Jean Guillon, marchand Nemours ;

5*^ Claude Desnotz, avocat en Parlement, dpose

avoir connu ledit Hdelin dans l'exercice de sa
charge de lieutenant-gnral, remplissant dignement
ses fonctions et pratiquant la religion catholique.
Anne Hdelin lendemain (i).
fut reu le
Ayant introduit dans une procdure des expres-
sions qu'un certain Jean de Villemereux, sieur de
La Mothe, en Bourgogne, trouva blessantes pour
son honneur, Anne fut condamn par arrt du Par-
lement, en date du 25 octobre 1661, des dom-
mages-intrts. Comme il ne les payait pas, on lui
saisit deux chevaux estims cinq cents francs, dont
Franois Paulmier, marchand Fontainebleau, fut
tabli commissaire (2). 11 pousa, le 13 fvrier 1643,
Franoise Amy, fille d'Ambroise Amy, procureur
en la Cour, et de Marie Arnoulet. Devenu veuf, en
mars 1654, Anne mourut le 13 fvrier 1692.
Louis, leur fils, cuyer, sieur de Chauffour, Mon-
tatelon, Bois-Regn, du Martroy, Lallier, lieutenant-
gnral de Nemours, naquit le 19 mars 1646, pousa,
par contrat du 16 octobre 1668, damoiselle Jeanne-
Marie AUegrain, fille de Franois, cuyer, seigneur de
Dian, conseiller d'Etat du Roi et son lieutenant-

(i) Archives Nationales, Z. 3704, f445 et Z ic, 14.

(2) Pices justificatives, N L.

 AMBROISE PARE I27

gnral Melun, et de damoiselle Marie Chariot.

Il mourut Nemours, le 21 janvier 1706, et sa
femme dcda le 24 fvrier ibi. Ils eurent dix-huit
enfants, parmi lesquels :

Franois, n le 20 fvrier 1673, lieutenant-gnral

Nemours, possda toutes les charges de son pre,
et mourut le 2 octobre 1742. Il pousa, le 24 octo-
bre 1703, damoiselle Catherine Guyot, dcde le
4 mars 1715, laissant trois filles, dont la dernire,
Catherine-Auguste ne le ig septembre 1714
, ,

pousa, le 10 janvier 1735, Louis-Marie Le Petit,

fils de Jacques Georges, secrtaire du Roi, et de

Marie Elisabeth Marchal, lequel mourut en 1750;

3 Jacques, cuyer, sieur de Montatelon, n le 8
avril 1614, commandant en chef de Belle-Isle, pousa
Marguerite de Romill, le 12 mars 1654. Il mourut
le 17 janvier 1667, St-Michel-le-Chef, en Bretagne,
laissant trois enfants. L'un d'eux, Henri, cuyer,
sieur de Montatelon et de la Souchaye, n le 19
aot 1657, commanda un bataillon du rgiment de
Saulx. Il pousa, en juin 1695, damoiselle Fran-
oise de Cazalis, dcde Nantes le 25 avril 1739.
Il mourut
le 4 mars 1704, ne laissant pas d'enfants;
Claude, cuyer, sieur de Saint-Pre, lieutenant
4

au rgiment d'Alsace, fut tu la bataille de Co-

blentz ;

5 Henri, cuyer,
sieur de Bois-Regn, capitaine
au rgiment d'Alsace, commandait le rgiment de
Senantes, lorsqu'il mourut de deux coups de feu,
au sige de Carrue, en Italie, l'an 1640;
6" Michelle, pousa en premires noces, le 3 mars
120 AMBROISE PARE

1631, Claude des Barres, cuyer, sieur de Saint-

Martin de Brechainville, gentilhomme du diocse
de Langres, et en secondes noces, Louis Chapotin,
sieur de Darnault, cuyer, bailli de Nemours, qui
mourut octobre 1657. Michelle dcda en 1659
le 4 ;

7 Madeleine, ne le 12 avril 1613, morte religieuse

Feuillantine Paris;
8 Marie, ne le 31 janvier 1616, pousa, le 5 no-
vembre 1645, Pierre Marchant, avocat en Parlement.
Elle mourut en couches ;

9Genevive, ne le 15 octobre 1617, religieuse

de la congrgation de Notre-Dame de Nemours (i);
10 Louise, ne le 30 janvier 1619, religieuse

Nemours ;

11 Catherine, morte fille le 23 fvrier 1673 'y

12 Jeanne, ne le 23 juillet 1625, pousa Jacques

Langlois, commissaire des guerres, le 12 janvier
1648, mourut le 24 mars 1699, et fut inhume en
l'glise Saint-Etienne-du-Mont (2).

Le nom d'Hdelin s'est teint Nemours, il y a

quelques annes seulement ; mais cette famille
compte encore des reprsentants. Parmi eux, nous
citerons d'abord Madame la marquise Thury Le
Charron, dont le mari, feu M. le marquis Le Char-
ron, descendait de Louis Marie Le Petit, dernier

(i) Le 12 Mars i655, Anne Hdelin paie aux religieuses de la congrgation

de Notre-Dame de Nemours la somme de 750 livres pour la pension
viagre que Catherine Par sa mre s'tait oblige leur payer annuelle-
ment pour la rception de Genevive Hdelin. rel'gieuse professe audit
couvent, par acte pass le 5 octobre 1642.
Archives du chteau de Pa-
ley.

2) Archives du chteau de Paley. Histoire manuscrite de la famille H-

delin.
 AMBROISE PARP: I 29

lieutenant gnral de Nemours, et de Catherine

Auguste Hdelin, arrire petite-fille de Catherine
Par et d'Anne Hdelin. Nommons aussi M. Charles
Pauly, de Chaintreauville, que nous prions de re-
cevoir nos remerciements pour les renseignements
qu'il a bien voulu nous donner.
Catherine Par, veuve de Franois Rousselet,
dcda le 21 septembre ibib, environ une heure
aprs midi, en sa maison de la rue de l'Arondelle (1),
portant l'enseigne de la Vache.
Anne Par, femme de Henri Simon, avait trouv
dans sa marraine, Anne d'Est, une protectrice pour
son mari, qui devint conseiller du Roi et receveur
gnral des finances Paris. Elle fit galement la
fortune de son beau-frre, Claude Hdelin, lequel,
comme on l'a vu, obtint la charge de lieutenant-
gnral au bailliage de Nemours. Son affection pour
sa sur ne s'en tint pas l.Par acte pass Paris,
le 14 avril 1617, Henri Simon, receveur gnral des
finances, et damoiselle Anne Par, sa femme, de-
meurant rue des Prouvaires, paroisse Saint-Eustache,
donnrent Catherine Par, sur de ladite Anne,
et femme de Claude Hdelin, une maison, pressoir,
terres, vignes, bois, saussaie, rentes foncires et

constitues, le tout dpendant de ladite maison,

assisau village de La-Ville-du-Bois, prs Montlhry,
et provenant, tant du propre de ladite demoiselle
Anne que de l'change fait avec les poux Hdelin,
le II fvrier 16 10, et d'autres acquisitions faites
dans le pays. Une moiti de ces biens avait appar-
(I) Jal.
lOO AMBROISE PARE

tenu Catherine, comme hritire d'Ambroise Par,

son pre ; toutefois, les donateurs se rservaient
l'usufruitde cette donation qui devait se trouver
rvoque s'ils laissaient des enfants.
Cette donation fut ratifie le 25 avril 16 17, par
devant Pierre Marchant, garde du scel royal aux
contrats de la prvt et chtellenie de Nemours (i).

Ici se terminent les renseignements que nous

avons pu recueillir sur la famille d'Ambroise Par.
Divers personnages ont port ce nom illustre. Outre
Jean, le pre d'Etiennette, Jal a rencontr dans les
registres de Saint-Andr-des-Arts un certain Maurice
Par, avocat en la ville de Foix, mort le 5 fvrier
163 1, la suite de coups d'pe, chez Arnoux,
matre chirurgien, rue Dauphine, Paris. Le 7 d-
cembre 1671, Ambroise Par, officier des Invalides,
eut de sa femme Jeanne Chauvin, un fils appel
Ambroise, et, le 4 mars 1674, un autre fils nomm
Antoine. Nous-mme avons dcouvert un Charles
Par, procureur de Jacques Hurault, seigneur de la
Boissire, toucha des rentes de 1630
pour lequel il

1652 (2). Faut-il voir ici quelque descendant de

Bertrand dont on perd la trace aprs la donation
que lui fit son oncle en 1549 ? Cela ne semble pas
probable peut-tre s'agit-il plutt de parents du
;

pre d'Etiennette.

II n'est peut-tre pas inutile de donner ici quel-

(i) Pices justificatives, N' XLV et XLVI.

(2) BiNiothque Nationale. Picca originalex. vi>'. 2195.
 AMBROISE PAR l3l

ques indications bibliographiques qui n'ont point

encore t signales.
On trouve la fm de la deuxime dition des
uvres compltes, 157c), un album de 78 planches,
reprsentant des figures d'anatomie , des instru-
ments de chirurgie et des monstres. Ces figures
ont t rparties dans le corps des ditions sui-
vantes.
La onzime dition contient 854 pages et non 846
pages, comme le dit Malgaigne, tromp par une
faute de pagination aux deux dernires, marques
tort 845 et 84b.
La septime dition parut d'abord chez Barth-
lmy Mac, au Mont-Saint-Hilaire, LEscu de
Bretaigne, Paris, 1614 ; mais, soit par suite de la
mort de cet diteur, soit cause de quelques diffi-
cults survenues entre lui et les hritiers de Par,
ceux-ci s'adressrent Nicolas Buon, rue Saint-
Jacques, l'enseigne de Saint-Claude et de l'Homme-
Sauvage, qui simplement son nom et
substitua
conserva la mme moindre chan-
date, sans faire le
gement au reste de l'ouvrage. Ces deux ditions se
trouvent la Bibliothque nationale.
Il en est de mme pour la dixime dition qui
parut en 1641 Lyon, chez Claude Prost, rue Mer-
cire, rOccasion, et, la mme anne, chez Phi-
lippe Borde, rue Mercire, l'enseigne du Temps,
Lyon, in-folio.

L'loge d'Ambroise Par a t trop souvent et

trop bien fait pour que nous veuillons l'entre-
 l32 AMBROISE PARE

prendre. Il fut un grand chirurgien, dou, jusqu'

certain point, de gnie. Dpourvu d'instruction
premire, il y suppla par un travail persvrant et
une volont nergique. Cette ignorance mme le
servit; son esprit, dgag des anciennes thories,
sut, par les seules forces de l'observation et de
l'exprience , s'lever jusqu'aux dcouvertes de
premier ordre, et asseoir sur ces bases solides les
fondements de la chirurgie moderne. Sorti du rang
social le plus modeste, il arriva la premire posi-
tion de sa profession. La conscience de sa valeur
n'allait point chez lui sans un grain de vanit ; aussi
eut-il des ennemis jaloux de sa haute situation. Ses
amitis , d'abord modestes, s'augmentrent des
relations brillantes qu'il avait formes la Cour,
et parmi lesquelles il sut trouver pour sa famille
de puissants protecteurs. 11 eut aussi des rapports
avec des savants et des potes Ronsard lui adressa ;

un sonnet et un quatrain qui figurent en tte de ses

uvres. Mais celui qu'il semble prfrer est Du
Bartas dont il cite de nombreux passages. Bien
accueilli des grands auxquels il prodiguait ses soins,
pourvu d'une riche clientle, il amassa une belle
fortune, qui lui permit de secourir plus d'un mal-
heureux. Amoureux de la science, il saisissait avi-
dement toutes les occasions de s'instruire parfois ;

mme il se montra peu scrupuleux sur les moyens

de se procurer quelque nouveau remde. Bon
patriote et dvou au Roi, on le vit refuser de
servir l'ennemi, mme
au pril de sa vie, ou, faisant
violence ses sentiments gnreux, faire tirer le
 AMBROISE PARE lO

canon sur des ennemis dsarms, tenter sur des

serviteurs des expriences mortelles, comme celle
du bzoard, ou des remdes barbares, que le tel

cautre de velours, ne se proccupant que du but

de l'intrt gnral.
utile et
Ambroise Par avait une taille moyenne sa phy-
;

sionomie Sa constitution robuste lui

tait srieuse.
permettait d'affronter les fatigues de la guerre et de
traverser la France cheval pour se rendre aux
armes qu'il suivit pendant de longues annes :

jusqu' la fm de sa vie, il parat avoir conserv une

sant vigoureuse.

Les traits d" Ambroise Par ont t reproduits par

les artistescontemporains. Malgr d'activs recher-
ches, nous n'avons pu dcouvrir de lui qu'un seul
portrait peint il appartient Madame la marquise
;

Le Charron, et se trouve au chteau de Paley. Ce

portrait, en buste, mesure 5o cent, de haut sur 46
cent, de large; la tte a 25 cent, de hauteur. Le
personnage, pos de trois quarts et tourn droite,
est reprsent tte nue, revtu d'un pourpoint de
velours noir, garni de huit boutons sur la poitrine
et de quatre sur l'paule droite. Le haut du crne
est recouvert de cheveux gris, rares et courts la ;

barbe, primitivement chtaine, est entire, peu

fournie, avec moustaches, mouche et barbiche ; les
yeux sont vifs, de couleur jaune brun; le nez est
un peu gros, arrondi du bout le cou est entour
;

d'une collerette petits plis bords d'une den-

telle et montant trs haut. A gauche et au-dessus
l34 A.MBROISE PAR

de l'paule droite, on lit la date 1575 en chiffres

du temps. Au bas du tableau, on a ajout, au sicle
dernier, l'inscription suivante Ambroise Par,
:
'<

premier chirurgien du Roy . Cette peinture appar-

tient l'cole franaise; elle est dans le genre de
Corneille et de Du Monstier.
Ce portrait original prsente de nombreux ca-
ractres d'authenticit. Outre son aspect gnral et
sa date certaine, il offre avec les mdaillons gravs
cette poque . et dont nous parlerons tout-
-l'heure, et avec la gravure de Delaulne, une trs
grande ressemblance. De plus, sa prsence trs
anciennement constate dans la famille est une
garantie de sa provenance que nous n'hsitons pas
faire remonter jusqu' Par lui-mme, qui se fit
peindre ainsi peu de temps aprs son second mariage.
La Facult de mdecine de Paris possde un trs
beau portrait sur lequel on lit Ambroise Par, :

An. Dni 1570, tatis 56 . Le personnage qu'il re-

prsente n'est trs certainement pas celui qu'indique
cette lgende ajoute aprs coup.
Quelques galeries possdent de prtendus por-
traits de l'illustre chirurgien, qui s'appliquent de
tout autres individus. Citons seulement celui qui se
trouve au chteau d'Azay-le-Rideau, portant l'ins-

cription moderne Ambroise Par, n en

: 15 17,

chirurgien du Roy Henri III , et un magnifique

portrait, appartenant Madame Nlaton, qui figura,
en 1878, l'exposition rtrospective du Trocadro.
Il est attribu Pieter Porbus, et reprsente un

inconnu.
 AMHROISE PARE 1.35

Les portraits gravs sont plus nombreux ils pro- ;

viennent, en gnral, des ouvrages de Par. Les

quatre premiers, en forme de mdaillon, ont paru
dans des traits publis sparment.
I. Le premier figure en tte de VAnatomie tini-
vcrseJle, 1561. Il est assez fm, sur cuivre, dans un
ovale autour duquel on lit: Labor improbits omnia
vincit. k.\x bas est crit : A. P. An. M\. 45. R.,
sans date. Par est reprsent jeune, en buste, la
tte nue, de profil, tourne droite 4 boutons sur ;

la poitrine , 2 au collet dboutonn la manche

;

droite orne ; les cheveux fournis, courts, barbe

entire et courte ;
petite collerette.
II. Le deuxime, appartenant la Mthode ciira-
tive des playes et fractures de la teste linmaine,
1562 (n. st.), sur cuivre, est dans un mdaillon sem-
blable et porte A. P. An. M\. 45, sans date ni
:

signature. Il prsente de lgres diffrences avec le

prcdent boutons au pourpoint
:
5 des tailles ;

verticales ombrent le ct gauche du front quel- ;

ques poils recourbs dpassent l'extrmit de la

barbe du menton.
III.' Le troisime, qui orne les Dix livres de chi-

rurgie^ 1564, sur cuivre, est le mme que le pre-

mier, si ce n'est qu'on y lit A. P. An. ^t. 48. R. :

IV. Enfin, dans les Deux livres de chirurgie,

1573, existe un quatrime mdaillon, galement sur
cuivre, pareil au prcdent, sauf quelques modifi-
cations dans les hachures et dans la barbe. 5 bou-
tons au pourpoint. Il porte: A. P. An. M\. 55, sans
date ni signature. Il est reproduit ci-contre.
l36 AMBROISE PAR

En somme, ces quatre jolis mdaillonsne sont que

des tats peu diffrents du mme portrait.

Les portraits carrs sont galement rares.

I. La premire dition des uvres compltes,
1575, ^^ contient un sur cuivre Par, g, en buste, :

de profil, tourn droite, collerette gros godrons;

4 boutons au pourpoint, robe raies verticales, la
main gauche ouverte sur la poitrine, sans indication
d'ge, de date, ni signature.
Ce portrait est reproduit dans la deuxime dition,
1579, avec la mention : yEt. suse 65, sans date ni
signature.
II. Portrait sur cuivre; mi-corps, de trois quarts,
tte de face ; 7 gros boutons au pourpoint, 5 sur
l'paule droite, manteau jet sur la gauche. Tte
AN. y^TATIS 68, 1581. Au bas, le mono-
chauve.
gramme LG. (Lonard Gaultier). Trs mauvais
portrait , non ressemblant.
III. Au commencement du Discours de la Mumie,
1582, est un superbe portrait sur cuivre, en demi-
corps, de trois quarts, tourn droite , 5 boutons
au pourpoint, 5 sur l'paule droite, ceinture, man-
teau jet sur l'paule gauche. En haut, gauche,
on lit^ dans une tablette : ANNO ^ETATIS 72, 1582,
et au-dessous, S. F. (Stephanus Delaulne Fecit).
C'est le plus beau et le plus ressemblant de tous
les portraits gravs de Par pour l'excuter, l'artiste
;

s'est videmment servi du tableau que nous avons

dcrit plus haut.
Il en existe deux autres tats. Le premier, outre
AMBROISE PARE i37

AMBROISE PARE
 l38 AMBROISE PAR

l'inscription que nous venons d'indiquer, porte sur

le ciel, droite, /. R.
Le troisime tat, retouch, porte en haut ,
droite, le distique suivant :

Humanam Ainbrosii vcre hc piciura PAR^

Effigiem, sed Opits contiiiet y.y.^jp'jity.-j..

Et au dessous :

Hic fuit Consiliarius et chir. Priniar. 4 Rc-

gum GalH .

IV. La cinquime dition, 1598, contient un por-

trait sur cuivre, mi-corps, de trois-quarts, tourn
droite : Par, g, barbe blanche, en pointe,
cheveux rares et courts collerette gros godrons,
;

7 boutons au pourpoint, 5 sur l'paule droite ;

ceinture, pan de manteau non ray sur l'paule

gauche. Dans un petit cartouche plac en haut,
gauche, on lit ANNO vTATIS 75, 1585, A. VAL-
:

LE F. Ce portrait, assez joli, n'est qu'une ple

copie de celui de Delaulne.
V. La sixime dition, 1O07, renferme un portrait
sur cuivre, galement copi sur celui de Delaulne.
Dans la tablette du coin suprieur gauche, on lit :

ANNO vE;TATIS 75, 1584, et au dessous : GIULLIS

HORBECK.
VL II existe un beau portrait anonyme, sur cuivre,
figure de trois-quarts, 7 boutons au pourpoint, 4 sur
- l'paule droite. ANNO ^TATIS 75, 1585, avec le
distique et trois croix entre les mots du premier
vers. Copi de Delaulne.
VIL Enfin, un petit portrait assez bon, sur cuivre.
 -^^p^^^m'^'^^^ r*aLt">t*-tE-a

fe
^<

X t|\.
^>

\ '*.-'^

AMBROISE PAR
A l'ge de 72 ANS.

D'aprs un porlrail grav par lienne Delaulne en 1582.

140 AMBROISE PAR

se trouve dans la Chronologie colle, n 105, sans

indication d'ge ni de date.
C'est seulement au dix-neuvime sicle que l'on
voit rimage de Par reproduite par la sculpture.
Outre la magnifique statue due au ciseau de David
d'Angers, et rige sur une des places de Laval, il
existe l'Acadmie de mdecine un trs beau buste
en marbre par le mme artiste enfin, un mdaillon,
;

galement de David, retrace, sous une autre forme,

les traits du grand chirurgien. D'autres statuettes
ont t excutes dans ces dernires annes. Le sou-
venir d'Ambroise Par n'est donc pas prs de
s'teindre ; mais, de tous les monuments levs sa
mmoire , le plus beau est, sans contredit, son
uvre qui lui assure un nom imprissable.
 PICES

JUSTIFICATIVES
 PICES

JUSTIFICATIVES

1541. 30 Juing.

CONTRAT DE MARIAGE d'aMBROISE PAR , MAITRE BARBIER

CHIRURGIEN A PARIS, AVEC JEANNE MAZELIN.

Par devant Jehan Dupr et Rmon d'Orlans, notaires du

Roy nostre sire ou Chastellet de Paris, furent prsens en
leurs personnes honnorable homme EstienneCleret, marchant
bourgeois de Paris , et Jehanne de Prime sa femme, de luy
suffisamment auctorise en ceste partie, par avant femme en
premires nopces de feu Jehan Mazelin, en son vivant varlet
chaufecire de la chancellerie de France, en leurs noms et

comme stipullans en ceste partie pour Jehanne Mazelin, fille

dudict deffunct Jehan Mazelin et de ladicte Jehanne de Prime,

ladicte Jehanne Mazelin ce prsente, et de son consentement
d'une part, et Ambroise Par, maistre barbier cirurgien en
ceste ville de Paris, aussi pour luy et en son nom, d'autre
144 AMBROISE PAR

part, lesquelles parties, de leurs bons grez et bonnes voullen-

tes, sans contraincte aucune recongnurent et confessrent
en la prsence et par devant lesdictz notaires, comme en droict
jugement et encores en la prsence et par l'advis, conseil et
dliberacion de honnorables personnes^ Marguerite Choisel,
veufve de feu Odo de Prime, en son vivant aussi maistre barbier
cirurgien Paris, ayeulx maternelz de ladicte Jehanne Maze-
lin, et Mery de Prime, marchant et bourgeois de Paris, son
oncle maternel, et de Estienne de la Rivire et Loys Drouet,
aussi maistres barbiers cirurgiens Paris, amys dudict Am-
broise Par, avoir faict et par ces prsentes firent et font

ensemble les traict, acords, promesses et convenances qui

s'ensuyvent, pour raison du mariage qui au plaisir de Dieu
sera de brief faict et solempnis en face de Saincte Eglise,
dudict Ambroise Par et de ladicte Jehanne Mazelin, c'est

assavoir lesdictz Etienne Cleret et sa femme avoir promis et

promectent bailler et donner par loy de mariage ladicte

Jehanne Mazelin franche et quicte de toutes debtes et ypo-
thecques quelzconques audict Ambroise Par, qui icelle a

promis et promect prandre femme et espouse le plus tost

que bonnement faire ce pourra, si Dieu et saincte Eglise s'i

accordent. En faveur duquel mariage lesdictz Estienne Cle-

ret et sa femme seront tenuz et promectent bailler et paier

ausdictz futurs mariez dedans le jour de leurs espousailles la

somme de six cens livres tournoys avecques les habillemens

filleaulx que ladicte Jehanne Mazelin a de prsent son

usaige, pour tous les droictz sur et icelle Jehanne Mazelin

venuz et yssuz, tant en biens meubles que immeubles par les
trespas et successions dudict deffunct Jehan Mazelin, sondict
pre, et de ses frres et seurs depuis dcdez, et pour toutes
autres choses quelzconques dont lesdictz futurs mariez pour-
 PICES JUSTIFICATIVES I4D

roient faire demande auzdicts Etienne Cleret et sa femme jus-

ques a huy, desquelz droictz successifs lesdictz futurs mariez

firent et font par ces prsentes cession et transport ausdictz

Estienne Cleret et sa femme, ce acceptans, et icelluy trans-

port promectent raliffier incontinantledict mariage consomm,
et toutes et quantesfoys que aprs icelluy mariage consomm
requis en seront par lesdictz Cleret et sa femme. Et partant
ledict AmbroisePar a dou et doue ladicte Jehanne Mazelin,
sadicte future espouse de la somme de deux cens livres
tournoys pour une foys, sans retour, ou de douaire coustu-
mier, aux choix et eslection de ladicte Jehanne Mazelin, si

tost et incontinant que douaire aura lieu. Et si aura et prandra

ladicte Jehanne Mazelin, par prciput et avant que faire
inventaire ne partaige, tous les habillemens, bagues et joyaulx
qu'elle aura son usaige au jour du trespas dudict Ambroise
Par sondict futur espoux, aussi ledict Ambroise Par aura
et prandra par prciput tous ses habillemens, bagues et

instrumens de cirurgerie qu'il aura au jour du trespas de ladicte

Jehanne Mazelin, sadicte future espouse, car ainsi a t con-
venu et acord par exprs entre lesdictes parties en faisant
ce prsent traict qui autrement ne se fust faict, promectans,

etc., obligans chascun en droict soy, etc., renonans, etc.

Faict et pass doubles, l'an mil cinq cens quarante ung, le

jeudi trenteiesme et dernier jour de juing.

Cestuy pour lesditz Par et sa femme (i).

Sign : d'Orlans ;
Dupr.
Au verso est crit :

Ambroise Par, maistre barbier cirurgien en ceste ville de

Paris et Jehanne Mazelin, sa fience en Saincte Eglise, de luy

auctorise, en tant que faire le peut, nomez au blanc de ces

(i) Ces mots sont d'une autre main que le reste de l'acte.
 146 AMBROISE PAR

prsentes, confessent avoir eu et receu de honnorable homme

Estienne Clret, marchant bourgeois de Paris et Jehanne de
Prime, sa femme, aussi nommez audict blanc, la somme de
six cens livres tournoys que leur avoient promis bailler pour
les causes et ainsi qu'il est plus plain dclair oudict blanc,
dont quictance. Promettans, obligans, renonans. Faict l'an

mil cinq cens quarante ung, le samedi seiziesme jour de

juillet. Sign : d'Orlans ; Dupr.
Au haut du verso de cet acte sur parchemin se trouvent
crits ces mots :

^< Traict de mon mariaige premier . (i)

Plus bas est encore crit :

Contract pour Jacqueline Rousselet, inthime et dfenderesse

contre Franois Rousselet et sa femme, appellans et deman-
deurs.

(Archives du chteau de Paley).

(1) Le mot < premier est d'une encre plus ple et rouille. Cette
note,

d'une jolie criture, ne peut tre d'une autre mai que celle d'Ambroise
Par. Il avait d'abord crit > Traict de mon mariaige , puis, lorsqu'il
fut remari, il ajouta, et lui seul pouvait le faire, le mot premier ". C'est
le seul autographe du grand chirurgien que l'on connaisse.
 II

1543 ^i octobre.

DONATION MUTUELLE DE TOUS LEURS BIENS ENTRE AMBROISE PAR,

MATRE BARBIER CHIRURGIEN A PARIS, ET JEANNE MAZELIN,
SA FEMME.

A tous ceulx qui ces prsentes lectres verront, Antoine

Duprat, chevalier, baron de Thiers et de Viteaulx, seigneur

de Nantoillet et de Pacy, (i) conseiller du Roy, nostre sire,

gentilhomme ordinaire de sa chambre, et garde de la Prvost

de Paris, salut. Savoir faisons que par devant Ambroise

Evyn et Robert de Combes, notaires du Roy nostre dict

seigneur, de par luy ordonnez et establiz en son Chastellet de

Paris, furent prsents en leurs personnes honnorable homme
Ambroise Par, maistre barbier cirurgien Paris, pour luy en
son nom d'une part , et Jeanne Mazelin , sa femme , de
luy suffisamment auctorise, pour faire et passer ce qui s'en-

suict, pour elle et en son nom, d'autre part :

Lesquelz mariez, estant de prsent en bonne sant, de leur

bons grez et voluntez, sans aucune contraincte, pour la bonne
amour qu'ilz ont l'un l'autre, et que tel est leur plaisir et

voulloir, ont recongnu et confess avoir faict, et font ensemble

par ces prsentes donnation mutuelle l'un l'autre esgalle-

(i) Prcy, et non Pacy, (Yonne), canton de Saint-Julien du Sault, arr. de

Joigny.
148 AMBROISE PAR

ment, de tous et chacun leurs biens meubles et encores de tous

leurs conquests immeubles par eulx faicts durant et constant
leur mariage commun entre eulx et qui seront trouvez eulx
en commun appartenir l'heure du trespas du premier mou-
rant d'eulx deux pour en joir par le survivant d'eulx deux sa

vye durant, aprs le trspas du premier mourant et sans qu'il

soit pour ce tenu bailler aucune caution nonobstant la cous-
tume ne autre chose ce contraire, quoy ils ont desrog
par ces prsentes, et aussi la charge que ledict survivant
sera tenu et a promis de bailler et paier au plus prochain pa-
rent du premier mourant la somme de vingt escus d'or soleil

incontinent le cas advenu. Voullans et consentans lesdictz

mariez que ledict survivant soit saisi desdictes choses don-

nes ds l'instant du dcedz du premier mourant auquel effect

se sont lesdicts mariez et chascun d'eulx constituez et cons-
tituent ds prsent possedder lesdicts biens donnez prsens
et advenir pour et ou nom l'un de l'autre, ad ce que ledict
survivant demeure vray possesseur desdictes choses donnes
ds ledict instant de la mort du premier mourant, nonobstant
que par la coustume de Paris, le don mutuel de soy ne saisist

point ; car ainsi a est dict, convenu et accord entre lesdictes

parties. Promettans lesdictes parties par les foy et serment de
leurs corps pour ce par elles et chascune d'elles baillez et jurez

corporellement es mains desdicts notaires comme es nostres

souveraines pour le Roy nostre dict seigneur, tout le contenu

cy dessus et en ces prsentes lectres contenu et escript avoir

bien agrable, tenir ferme et stable tousjours, sans jamais

par elles ne l'une d'elles ne par aultre aller, venir, faire

ou dire contre en aucune manire, sur peine de rendre et

paier l'une partie l'autre a pur plain et sans aucune plaict

ou procs tous coustz, fraiz, mises, despens, dommaiges et

 PIECES JUSTIFICATIVES I49

intrestz qui, faictz, euz, souffertz, soutenuz et encouruz se-

roient par deffault d'accomplissement des choses dessus dictes

ou d'aucunes d'icelles non faictes, tenues, entretenues, et non

deuement acomplies par la forme et manire que dict est

soubz l'obligation et ypothques de tous et chacuns leurs

biens meubles et immeubles et ceulx de leurs hoirs et ayans
cause prsens et advenir que lesdictes parties et chascune
d'elles en droict soy soubzmirent et soubzmettent pour
ce de tout la jurisdiction et contraincte de ladicte Prvost

de Paris et de toutes autres justices et jurisdictions o trouvez

seront, et renoncent en ce faisant expressment icelles parties

par leurs dicts sermenset foy, toutes exceptions, dceptions,

frauldes, barratz, cautelles, caviliations, noms, raisons, def-

fenses, oppositions, tous us et coustumesde pays et lieux,

toutes lectres imptres ou imptrer tous respitz, reliefz,

imptrations, dispensations et absolutions donnes ou donner

et toutes autres choses gnrallement quelzconques ces
lectres contraires, et au droict disant gnralle renonciation
non valloir. En tesmoing de ce, nous, Nicole Le Sueur, licen-
ci es loix, advocat en Parlement, prsent garde du scel de
ladicte Prvost de Paris, pour ce que par l'inspection d'une
notte et mynutteoriginalle, signe des seings manuelz desdicts
notaires, nous est apparu les choses dessus dictes estre vrayes
et avoir est ainsi faictes et passes par devant eulx, avons
mis cesdictes prsentes le scel de la Prvost de Paris, qui,
grossoyes et. mises en ceste forme, ont est signes par
ledict Decombes seul, le samedy quinziesme jour de mars,
l'an mil cinq cens quarante trois, parce que, ce jour, ledict
Evyn estoit all de vye trpas. Ce fut faict et pass double
par lesdicts Evyn et Decombes, l'an mil cinq cens quarante
trois, le dimenche vingt ungiesme jour d'octobre, ces pr-
IDO AAIBROISE PARE

sentes pour iedict Par. Sign Decombes, et sur le reply, It

est, Le Sueur.
Honnorable homme, maistre Ambroise Par cirurgien ordi-
naire du Roy nostre sire, et Jehanne Mazelin, sa femme, de
luy auctorize, etc. en leurs noms, tant conjoinctement que
divisment, font et constituent leur procureur honnorables
hommes matres Nicolas Ezelin... procureurs au Chastellet de
Paris, et chascun d'eulx pour faire insinuer un jugement au-
dict Chastellet, et partout ailleurs o il appartiendra, le don
mutuel faict entre eulx par devant Ambroise Evyn et Robert
Decombes, nottaires en icelluy Chastellet, le dimenche vingt
ungiesmejour d'octobre, mil cinq cens quarante trois, pour
ce qu'ilz entendent Iedict don mutuel sortir son plein et en-
tier effect, et gnrallement etc., promettans etc., obligeans

etc. Faict l'an mil cinq cens quarante trois, le lundi neuf-
viesme jour d'octobre. Sign Denetz, Dorlans, et au dozdu
don mutuel dont coppie est cy devant transcripte, a est mis
l'insinuation dans la forme telle : L'an mil cinq cens cin-
quante trois, le mercredi xi'^ jour d'octobre, est comparu
devant nous au Chastellet de Paris, maistre Nicolas Ezelin,

procureur audict Chastellet, lequel, comme procureur de hon-

norable personne maistre Ambroise Par, cirurgien ordinaire
du Roy nostre sire, et jehanne Mazelin sa femme, nous a

prsent le prsent don mutuel, et icelluy don mutuel insi-

nu suyvant l'ordonnance pour et ou nom desdictz mariez aux

charges et conditions y apposes, et ce, en vertu de certaines

procurations ou cas expresse luy passes par iceulx mariez

par devant Denetz et Dorlans notaires en iceluy Chastellet
le lundi neufviesme jour dudit moys d'octobre, et an que

dessus. De laquelle procuration, Iedict Ezelin a faict apparoir

en ladicte insinuation dont et de laquelle insinuation Iedict

 PICES JUSTIFICATIVES l5l

Ezelin oudicl nom procuratoire, et en vertu que dessus, a re-

quis et demand lectres luy octroy ces prsentes en ceste

forme pour servir et valloir auxdicts mariez en temps et lieu

ainsi que de raison, et a est ledict prsent enregistr avec

ensemble ladicte procuration au registre de> insinuations

dudict Chastellet, aussi suyvant l'ordonnance et rendu audict
Ezelin.
(Archives Nationales. Y. 99. fol. 107).
 III

1547-

OFFICIERS DE LA MAISON DU ROI AUXQUELS ON A DLIVR DU

DRAP DE DEUIL POUR LES FUNRAILLES DE FRANOIS F.

Mdecins :

Loys Burgensis, seigneur du Gauguier, premier.

Guillaume Millet (i).

Nol Ramart (2).

Valleran de Henetz (3).

Laurens Crabbe (4),
Jean Gouevrot (5).
Licenci en mdecine en i5i8, mdecin de Franois \", de Henri II
(i)
et de Franois II, fut reu conseiller secrtaire du Roi, le 3 mars i558,
par la rsignation de Jrme de Varades. Son fils eut la survivance de
cette place. Guillaume mourut en i563.

(2)Mdecin de Franois I" et de la reine de Navarre. Jean Wier fut

le prcepteur de ses fils.
(3) Mdecin de Franois P'", de Henri II, de Franois II, de Charles IX,
premier du Dauphin et des princes, mort le 11 novembre i565; avait pous
Catherine Du Verger.

(4) Mdecin d'Elonore d'Autriche, deuxime femme de Franois I", de

Henri II, de Franois II, de Charles IX, conseiller du Roi, mort le i"

mars i563.

(5) Vicomte du Perche, mdecin de Franois I", du duc d'Alenon et de

Marguerite, reine de Navarre, naquit Bellme (Orne), dans le xv sicle.
La reine Marguerite en parle dans ses lettres Montmorency Il est :

de mauvaise montre, dit-elle, mais il m'est seur et loyal . Il a publ' Le

Sommaire de toute Mdecine et Chirurgie. Alenon, Simon Dubois, i53o,
in-i6, goth. de 88 feuillets. (Odolant Desnos). Il est mort en i5Si.
 .

PICES JUSTIFICATIVES l53

Jrme de Varades(i).
Jean Chapelain (2).
A chacun vu aunes et demie, vi liv. t. l'aune.

Autres Mdecins :

Christophle de la Forest (3).

Martin Akakia (4).
Jean des Jardins (5).

Apothicaire :

Pierre Daigue (6).

Chirurgiens :

Jean de Nismes, premier (7).

(i) Reu docteur en i53o, mdecin de Franois P"', de Henri II, de Fran-
ois II,de Charles IX et de Marie Elisabeth, sa fille, conseiller-secrtaire
du Roi, le 17 fvrier i567, mdecin de l'Htel-Dieu de Paris, le 4 octobre
1573, eut un procs en i568, avec Jean de Grammont, chapelain de la
chapelle N.-D. en l'glise de Pantin. Varade tait locataire d'une maison
en mauvais tat que l'abb ne voulait pas rparer; une expertise fut or-
donne. Il pousa Antoinette Picot. Son frerc, Jacques, fut conseiller au
Parlement.

(2) Mdecin de Franois I'"', pousa Perrette de Saint-Yon, et mourut

le 14 avril 1548.

(3) Mdecin de Louise de Savoie, de Franois I", du Dauphin et de

ses frres.

(4) N Chlons, docteur en i526, mdecin de Franois l", professeur

au Collge de France, et dput de l'Universit au concile de Trente,
fut l'ami de Marot, et mourut Paris le 2 juin i55i

(5) N au Hamel-en-Laonnais, prs Mzires, docteur en i5i8, doyen

en 1524-1526, mdecin de Franois I". Mort le 3i janvier 1547.

(6) Apothicaire et valet de chambre des rois Franois P"", Henri II et

Franois II.

(7) Jean Le Verrier,de Nismes, conseiller et premier chirurgien de

dit
Franois I" et de Henri Au mois de Septembre i55o, le Roi confra
II.

des lettres de noblesse Jean Le Verrier, seigneur de Villemartin, prs

Etampes, en faveur et pour considration des bons et agrables services
l54 AMBROISE PAR

Ruz.
Andr Rogeault.
Guillaume de Castres.
Loys Laverno (i).

Nicolas Laverno.
Pierre de la Maison.
Jean de Poissy (2).
Barbiers :

Jehan des Hayes, dit Grosbois, premier.

Jehan Le Prestre.
Ren Paintret (3).

Jacques de la Motte.

qu'il a ds longtemps faicts au feu Roi, notre trs honor seigneur et

pre, et nous pareillement depuis notre advnement la Couronne au
faict de ses Estatz, comme
faict et continue chacun jour.
il (Arch. Nat.,
JJ. 260, pice 271). pous Marguerite Chartier, laquelle assista,
Il avait
le i^'' septembre i558, au contrat de mariage de sa fille Jeanne Le Verrier,

veuve de Thomas Thiboust, seigneur de Brau, conseiller au Parlement

de Paris, avec Charles Boucher, seigneur de Houilles, conseiller au Par-
lement. Jean le Verrier n'existait plus cette poque. (Archives Nationales,
Y 100, fol. i56). Feue Madame, (Louise de Savoie) afranchit et cra en fief
'.

noble les lieux de la Chasseigne et les Radis en Bourbonnoys, acquis par

M" Jehan Verrier, dit de Nismes, premier cirurgien du Roy. (L. de La-
borde. Les comptes des btiments du Roi, t. IL p. 216.)

(i) Louis de Lavernot, chirurgien ordinaire du roi Franois 1'='', bailli

d'Araines, pousa Marie Troillart. Le 5 avril i545, celle-ci fit donation
Philippe Chesnard, le jeune, son cousin, colier en l'Universit de Paris,
du droit successif lui revenant par suite du dcs de Nicolas Poret, son
oncle. (Archives Nationales, Y. 93. f' iSg).

(2) Le fait don M*^ Jehan de Poissy, chirurgien

27 juillet i538, le Roi
d'icellui Seigneur, de de sergent verge du Chastellet de Paris
l'office
vacant pour en faire son proffict et le faire expdier ou non de tel per-
sonnage qu'il advisera. (L. de Laborde. Les comptes des btiments du
Roi, t. II. p. 244.)

(3) Le
3 septembre i538, le Roi donne Ren Paiactret, barbier du
ditSeigneur, pour la rcompense d'une chesne d'or qu'il portoit, que
Madame la Daulphinc a prinse de luy et donn ung gentilhomme cspai-
 PIECES JUSTIFICATIVES IDD

Barbiers du feu duc d'Orlans :

Jean Sanche.
Jean Yvon Boussar.

Apothicaires :

Gentian Larcher.
Loys Frmont.
(Bibliothque Nationale, Fonds franais, 7853.)

gnol par lequel l'empereur envoya Villeneufve de Tende untr prsent la

dite dame et de laquelle chesne ledit Seigneur a voulu estre faict don au
dit Espaignol, 81 livres. - (L. de Laborde. Les comptes des t.itiments du
Roi, t. II. p. 25 1.)
 IV

1547-

ETAT DE LA MAISON DE LA REINE CATHERINE DE MDICIS, DEPUIS

LE I^^ JUILLET 1547, JUSQUES...

Mdecins :

M*^ Joachim de Salon, premier, hors en 1560, 400 liv.

M^ Nicolas Fabry en 1550, hors en 1551.

M'^ Guillaume Chrestien en 1551, hors en 1560 (1).

M*^ Pierre Baudet en 1554, hors en 1560,

M Honort de Castellan, premier en 1560, hors en 1570.

M*^ Raphal de Talemis, sieur de Mzires, en 1564, hors

en 1580.
M*^ Regnault Vigor, premier en 1570.
M*^ Philipes Cavriani, pour M"' de Lorraine, en 1574, hors
en 1580, remis en 1580.
M*^ Pierre Le Fvre, en 1577.
M'^ Philipes de Guvarre, en 1579.

Apothicaire :

Charles Merais (2), 200 1.

(1) Gentilhomme breton (>), mdecin des rois Franois I'"", Henri II,
Franois de Catherine de Mdicis et des ducs d'Orlans, d'Angoulme
II,

et d'Anjou, et du duc de Bouillon, mourutle 14 aot i56o.

(2) Apothicaire de Henri II et de Catherine de Mdicis. Le 10 fvrier

i54u, Joachim de Salon, et le 16 fvrier 1570, Jean Mazille approuvent ses
parties avant payement.
 PICES JUSTIFICATIVES iS/

Chirurgien :

Jean du Pineau, 90
Barbier :

Simon Le Cauchois, du commun (i), 25

Sage-femme :

Catherine Bouchet, 20

(Bibliothque Nationale, Fonds franais, 7854.)

(i) Ea 1534, le Roi fait Maistre Simon

le Caucheris (le Cauchois),

cirurgien de mes dames, don des droitz et devoirs seigneu-

et quictance
riaulx, par lui deubz cause de l'acquisition d'une maison assise Romo-
rentin qu'il a pu s nagures faicte, montant les dits droitz la somme de
vingt livres tournois. (L. de Laborde. Les comptes des btiments du Roi,
t. II. p. 272.)
 V
1549-

ETAT DE LA MAISON DU ROI HENRI II.

Messire Louis Burgensis, conseiller et premier mde-

cin 1200 I.

M*^ Christophe de la Forest 800

M^ Jean Gouevrot 800
M^ Guillaume Millet 800
M^ Jrme de Varades 800
Mdecins :

M^ Jean Chapelain 800

M" Nol Ramart
M Valeran Henez
M'' Laurent Crabbe
M*^ Martin Akakia
M^ Jean Fernel
M*' Franois Miron (i)
M^ Jrme de Monthoux
M*^ Jacques Olivier (2)

Franois Miron, fils de Gabriel, docteur de Montpellier en i5i-|, mde-

(i)

cindu Dauphin et des ducs, plus tard Henri H, Franois II et Charles IX,
mourut Nancy.

(2) Jacques Olivier, conseiller et mdecin ordinaire de Henri II, de

Franois II, de Charles IX, jusqu'en 1564.
 PICES JUSTIFICATIVES iSq

Apothicaires :

Julien Bange
 VI

1549 5 aot.

DONATION PAR AMBROISE PAR, CHIRURGIEN A PARIS, DE 40 LIVRES

TOURNOIS DE RENTE, EN FAVEUR DE BERTRAND PAR, SON NEVEU,
FILS DE FEU JEAN PAR, CHIRURGIEN A VITR.

Honnorable homme Ambroise Par, maistre barbier cirur-

gien en ceste ville de Paris, confesse en la prsence et du

voulloir et consentement de Jehanne Mazelin, sa femme, avoir
donn et transport, et par ces prsentes donne, cedde, trans-
porte et dlaisse en pur et vrai don irrvocable faict entre
vifz du tout, ds maintenant, toujours, sans espeuoir de
jamais le rvocquer, aller, venir, faire ou dire contre en au-

cune manire, Bertrand Par, son nepveu, filz de feu Jehan

Par, en son vivant aussi maistre barbier cirurgiendemourant

en la ville de Victr en Bretaigne, et de Charlotte David, jadiz

sa femme^ ledict Bertrand Par ce prsent et acceptant et
les notaires soubzscripts en tant que besoing seroit, stipul-
lantetce acceptant pour luy, quarante livres tournois de rente
annuelle et perptuelle, les avoir et prandre par chascun an
par ledict Bertrand Par, donataire, sesdictz hoirs et ayans
cause, incontinent aprs le trpas dudict Ambroise Par, do-
nateur, sur tous et chascuns les hritaiges et biens tant meu-
bles que immeubles, prsens etadvenir dudict Ambroise Par,
donateur, qu'il en charge, oblige et ypothecque par ces pr-
sentes fournir et faire valloir lesdictes quarante livres tour-
 PIECES JUSTIFICATIVES i6i

nois de rente, pourveu toutes voyes que au jour du trespas

d'icelluy Ambroise Par et de ladicte Jehanne Mazelin, sa
femme, il n'y ayt enfans vivansdudict mariage, et non autre-
ment, pour desdictes quarante livres de rente joyr, user et
possder par ledict Bertrand Par, donataire, incontinent aprs
le trespas dudict Ambroise Par, pourveu qu'il n'y ayt enfans

d'icelluy mariage desdictz Ambroise Par et sa femme, comme

dict (est). Ce don et transport faict pour la bonne amour na-
turelle que ledict Ambroise Par, donateur, dict avoir audict

Bertrand Par, sondict nepveu, et pour ce que tel est son

plaisir, transportant, etc., dsaississant etc., jusques la con-

currence desdictes quarante livres tournois de rente, voullant,

procurant le porteur, etc., donnant pouvoir etc. Et pour
icelle donation faire insinuer par devant monsieur le prvost de

Paris ou son lieutenant et par tout allieurs o il appartiendra,

lesdictz Ambroise Par, donateur, et Bertrand Par, donataire,

ont constitu et constituent leurs procureurs, scavoir est,

ledict Ambroise Par. INP Nicole Ezelin, procureur ou Chastel-

letde Paris, et ledict Bertrand Par, maistre... aussi procureur
oudict Chastellet, ausquelz et chascun d'eulx respectivement
ils ont donn et donnent plain pouvoir et puissance de ce faire

et tout ce que au cas apartiendra, promectans, etc.,obligeans

chascun en droict soy, renonceans. Faict l'an mil cinq cens

quarante neuf, le lundi cinquiesme jour d'aoust. Sign Dupr

et d'Orlans, et au doz de ladicte donation est escript ce qui
s'ensuyt: Enregistr par moy d'Orlans, et audict doz a est

mis l'insinuation en la forme qui est telle :

Apportes au Chastellet de Paris le mardi vingtiesme jour

d'aoust l'an mil cinq cens quarante neuf, et insinues suivant
l'ordonnance tant par honnorable homme Ambroise Par,

maistre barbier cirurgien Paris en personne, donateur nom-

l62 AMBROISE PARE

m au blanc de l'autre part, que par M Nicole Ezelin, procu-

reur oudict Chastellet, curateur de Bertrand Par, filz de feu
Jehan Par donataire, aussi norrtm oudict blanc et qui a ac-

cept pour ledict donataire la donation dclare oudict blanc,

le tout en la prsence dudict Bertrand Par qui a pareillement
avec ledit Ezelin, sondict curateur, insinu ladicte donation ;

ce faict, enregistres au registre des insinuations, de laquelle

insinuation lesdictz Ambroise Par, Ezelin oudict nom et dona-

taire, ont requis et demand lettres, si leur ont est octroyes

ces prsentes en ceste forme pour leur valloir et servir ce que

de raison, et aprs rendues audit Ezelin.

(Archives Nationales. Y. 95, fol. 3 v.)

 VII

15 50 (n. st.) 21 Janvier.

DONATION PAR JEAN NAUQ.UIER, MAITRE PERONNIER ET BOURGEOIS

DE PARIS ET CATHERINE PRIER, SA FEMME, A JEAN PAR,
MATRE COFFRETIER ET MALLETIER A PARIS, DE TOUT LE DROIT
SUCCESSIF CHU A CATHERINE PRIER PAR SUITE DU DCS
DE SA SUR, MARIE PRIER, FEMME DE JEAN PAR.

Jehan Nauquier, maistre esperonnier en ceste ville et bour-

geois de Paris, et Katherine Perier, sa femme, de luy auctorise,
confessent avoir donn, cedd et transport en pur et vray
don irrvocable faict entre vifz du tout, ds maintenant, tou-

jours sans espoir de jamais le revocquer, aller, venir, faire ou

dire contre en aucune manire, Jehan Par maistre coffre-
tier et mallatier en ceste ville de Paris, ce prsent et accep-
tant tout le droict successif qui ladicte Katherine Perier est

advenu et escheu, peult et doibt compecter et appartenir de

son propre cause de la succession de feue Marie Perier, en

son vivant femme dudict Par et seur de ladicte Katherine,
tant en biens meubles que immeubles, sans aucune chose en
excepter ne reserver, aux charges que ledict droict successif
peult debvoir, que ledit Par sera tenu paier et en acquicter
lesdictz Nauquier et sa femme, ensemble de toutes et chas-
cunes les debtes, obsecques et funrailles dont on leur pour-
roit faire demande quelque cause et moien que ce soyt ou
164 AMBROISE PAR

puist estre cause d'icelle succession, pour dudict droict suc-

cessif joyr, user et possedder par iedict Par, sesdictz hoirs et

ayans cause, et en faire et disposer son plaisir et volunt. Ce

don et transport auxdictes ciiarges et oultre pour la bonne
amour naturelle que lesdictz Nauquier et sa femme ont audict
Par et pour ce que tel est leur plaisir, transportans etc., des-

saisissans etc., voullans etc., procurans le porteur, donnant

povoir.Et pour icelle donation faire insinuer par devant monsieur
le prevost de Paris ou son lieutenant et par tout ailleurs o il

appartiendra, lesdictz donateurs ont faict, constitu et consti-

tuent leurs procureurs maistre Jehan de Costes ,ausquelz et

chascuns d'eulx ilz ont donn et donnent plain povoir et

puissance de ce faire et tout ce que au cas appartiendra, pro-

mectans etc., obligeans etc., en droict soy, renonans. Faict
et pass double, l'an mil cinq cens quarante neuf, le mardi
vingt et ungiesme jour de janvier, cestuy pour Iedict Par.

Sign Denetz et d'Orlans. Et au doz de ladicte donation est

escript: et registre par moy. Sign d'Orlans, et audict doz a
est mis l'insinuation en la forme.
Apportes au Chastellet de Paris le lundi tiers jour de f-
vrier, l'an mil cinq cens quarante neuf et insinues suivant
l'ordonnance par maisire Jehan de Costes, procureur oudict
Chastellet, comme procureur de Jehan Nauquier, maistre
esperonnier Paris et Katherine Perier, sa femme, donateurs
nommez au blanc de l'autre part, en vertu du pouvoir luy
donn par lesditz donateurs, contenu et dclar par Iedict
blanc, et par Jehan Par, maistre coffretier et malletier Paris
en personne, donataire aussi nomm en icellui blanc, ce faict,

enregistres au registre des insinuations d'icellui Chastellet

desquelles insinuations, lesdictz de Costes oudict nom procu-

ratoire et donataire ont requis et demand lectres, si leur ont
 PICES JUSTIFICATIVES l65

est octroy ces prsentes en ceste forme pour leur valloir

et servir ce que de raison, et aprs rendues audict do-

nataire.

(Archives Nationales, Y. 95. fol. 195.)

 VIII

1550 (n. st.) 22-2J, Janvier.

ABANDON A JEAN PAR, MAITRE COFFRETIER MALLETIER A PARIS,

DES DROITS DE JEAN MIGNON, MAITRE PEINTRE,

ET DE BARBE PRIER, SA FEMME, DANS LA SUCCESSION
DE MARIE PERIER, FEMME DUDIT JEAN PAR.

Jehan Mignon, maistre paintre en ceste ville de Paris, et

Barbe Prier, sa femme, de luy auctoiise, confessent avoir

donn, cedd et transport en pur et vray don irrvocable
faict entre vifz du tout ds maintenant, tousjours, sans
espouoire de jamais le rvocquer, aller, venir, faire ou dire
contre en aucune manire Jehan Par, maistre coffretier

malletier en ceste ville de Paris ce prsent et acceptant,

pour luy, ses hoirs, etc., tout tel droict successif qui

ladicte Barbe Prier est advenu et escheu, peult et doict com-

pacter et appartenir de son propre cause de la succession
de feue Marie Prier, en son vivant femme dudict Par, et

sur de ladicte Barbe Prier, tant en biens meubles que

immeubles, sans aucune chose en excepter ni retenir, aux
charges que ledict droict successif peult debvoir, que ledict
Par sera tenu paier et en acquicter lesdictz Jehan Mignon et

sa femme. Ensemble de toutes et chascunes les debtes,

obsecques et funrailles dont on leur pourroit faire demande
cause duiict droict successif, pour, duiict droict successif.
 PICES JUSTIFICATIVES 167

joyr, user et possedder par ledict Par, sesdictz hoirs et

ayans cause, et en faire et disposer son plaisir et volunt.

Ce don et transport faict ausdictes charges et oultre, pour la

bonne amour naturelle que lesdicts Mignon et sa femme ont

audict Jehan Par, et pour ce que tel est leur bon plaisir et

volunt. Transportant etc., dessaisissant etc., voullans etc.,

procureur le porteur etc., donnans povoir etc., et pour
icelle donnation faire insinuer par devant monsieur le pr-

vost de Paris ou son lieutenant, et partout ailleurs o il

appartiendra, lesdicts donateurs ont constitu et constituent

leurs procureurs, honnorables hommes maistre Jehan de
Costes, ausquelz et chascun d'eulx, ilz ont donn et

donnent plain povoir et puissance de ce faire et tout ce que

au cas appartiendra. Promectans, etc., obligeans chascun en
droict soy, etc., renonans, etc. Faict l'an mil cinq cens qua-

rante neuf. C'est assavoir par ledict Mignon, le mercredi

vingt-deuxiesme, et par ladicte Barbe Prier, le jeudi vingt-
troisiesme jour de janvier, double cestuy pour ledict Jehan
Par. Sign Denetz et Dorlans. Et au doz de ladicte donation

a est mis l'insinuation en la forme qui s'ensuict.

Apportes au Chastellet de Paris le lundi tiers jour de
fvrier, l'an mil cinq cens quarante neuf, et insinu suivant
l'ordonnance par maistre Jehan De Costes procureur oudict
Chastellet, comme procureur de Jehan Mignon, maistre
paintre demeurant Paris, et Barbe Prier, sa femme, dona-
teurs nommez au blanc de l'autre part, en vertu du povoir
luy donn par lesdictz donateurs contenus et dclairs par
ledict blanc, et par Jehan Par maistre coftretier malletier

demeurant Paris, en personne, et donataire aussi nomm

oudict blanc. Ce faict, enregistres au registre des insinua-
tions d'iceluy Chastellet, desquelles insinuations lesdicts
l68 AMBROISE PAR

De Costes oudict nom procuratoire et donataire, ont requis

et demand iectres si leur ont est octroy ces prsentes en

ceste forme pour leur valloir et servir ce que de raison, et

aprs rendues audict donataire.

(Archives Nationales, Y, 95, fol. 195 v)

 IX

1550 (n- st.) 27 Janvier.

ABANDON A JEAN PAR, PAR FRANOIS PRIER, MAITRE PEINTRE,

DE SES DROITS DANS LA SUCCESSION DE MARIE PRIER,

SA SUR.

Franois Prier, maistre paintre en ceste ville de Paris,

confesse avoir donn, cedd et transport en pur et vray don
irrvocable, faict entre vifz du tout ds maintenant tousjours

sansespouer de jamais le rvocquer, aller, venir, faire ou dire

contre en aucune manire Jehan Par, maistre coffretier et

malletier en ceste ville de Paris, son beau-frre, ce prsent
et acceptant, pour luy, ses hoirs, etc., tout tel droict suc-

cessif qui audict Prier est advenu et escheu, peult et doict

compecter et appartenir de son propre cause de la succes-
sion de feue Marie Prier, en son vivant femme dudict Par,
sa sur, tant en biens meubles que immeubles sans aucune
chose en excepter ne rserver aux charges que ledict droict
successif peult debvoir que ledict Par sera tenu paier et en
acquicter ledict Prier, ensemble de toutes et chascunes les
debtes, obsques et funrailles dont on luy pourroit faire
demande cause dudict droit successif, pour, dudict droict
successif, joyr, user et possedder par ledict Par, ses dicts
hoirs et ayant cause, et en faire et disposer son plaisir et
volunt. Ce don et transport faict ausdictes charges, et oultre
pour la bonne amour naturelle que ledict Franois Prier a
170 AMBROISE PAR

audict Par, et pour ce que tel est son plaisir. Transportant etc.,

dessaisissant etc., voullant etc., procureur le porteur etc.,

donnant povoir etc., et pour icelle donnation faire insinuer
par devant monsieur le prvost de Paris ou son lieutenant, et

partout allieurs o il appartiendra, ledict donnateur a faict et

constitu son procureur honnorable homme maistre Jehan
De Costes auquel il a donn et donne plain povoir et puis-
sance de ce faire, et tout ce que au cas appartiendra. Pro-
mectans etc., obligeans chascun en droict soy etc., renon-
ans etc. Faict l'an mil cinq cens quarante neuf, le lundy
vingt septiesme jour de janvier, double cestuy pour ledict
Jehan Par. Sign De Netz et Dorlans. Et au doz de ladicte
donnation est escript : Enregistr par moy. Sign Dorlans.
Et au doz a est mis l'insinuation en la forme qui s'ensuict :

Apportes au Chastellet de Paris, le lundy tiers jour de

fvrier, l'an mil cinq cens quarante neuf, et insinuez suivant
l'ordonnance par maistre Jehan De Costes, procureur audict
Chastellet, comme procureur de Franois Prier, maistre
paintre, demeurant Paris, donnateur, nomm au blanc, de
l'austre part, en vertu du povoir luy donn par ledict don-
nateur contenu et dclar par ledict blanc, et par Jehan Par
maistre coffretier malletier, demeurant Paris en personne,
donnataire aussy nomm audict blanc, ce faict, enregistrs
au registre des insinuations d'iceluy Chastellet, desquelles
insinuations ledict De Costes oudict nom procuratoire et don-
nataire en personne comme dict est, ont requis et demand
lectres, sy leur ont est octroy ces prsentes en ceste forme
pour leur servir et valloir ce que de raison, et aprs rendues

audict donataire.
(Archives Nationales, Y. 95, fol. 194 v)
 X
1530- 8' lOi 15 Septembre.

SAISIE RELLE ET ADJUDICATION AU CHATELET DE PARIS A LA

REQUTE D'aMBROISE PAR, d'UNE MAISON SISE

RUE DE l'hirondelle, ET d'uNE MAISON ET VIGNES A MEUDON.

Du 8 septembre 1530.

RUE DE l'hirondelle
Maistre Guillaume Poictevyn, procureur de Anthoine (i)
{sic) Parey, maistre barbier et cirurgien Paris, poursuyvant
les cryes des hritaiges cy aprs dclairez que l'en disoyt
compecter et appartenir Anthoine Mazelin, commys de l'au-

diancyer de la Chancellerye de la court, demeurant Tours,

assavoir :

La quarte partye et portion par indyvis d'une maison assis

en ceste ville de Paris en ladicte rue de l 'Arondelle, o pend
pour enseigne la Vaiche, icelle maison contenant ung corps
d'hostel, cave, salette par bas, chambres haultes, garnyer, court
derryre et deulx appentilz en ladicte court, le tout couvert de
thuille, tenant ladicte maison d'une part Mry de Prime, ven-
deurjur de vins, d'autre cost, une autre maison o pend
pour enseigne les Troys Mores, que l'en dict aux hoirs feu
maistre Jehan Mestreau apartenir, et par devant ladicte rue.
La dicte quarte partye saisye et mise en cryes et subhasta-
(i) Nous avons dj signal ce nom d'Antoine Parey, mis par erreur
au lieu d'Arabroisc Parc, rtabli plus loin dans le mme acte.
 PICES JUSTIFICATIVES i'jS

tions la requeste dudict Parey sur ledict Maizelyn, par

Jehan Martel, sergent verge du Roy notre sire ou Chastellet,

prvost et vicont de Paris, le treizeiesme juillet mil cinq

cens cinquante, par faulte de payement fait audict Anthoine

Parey, de la somme de quarente escuz d'or sol. luy deue

par obligation dacte du xxxi mars mil cinq cens quarante
six, et exploictz sur ce faictz, domicilie en l'hostel dudict
Poictevin.
Du 15 septembre 1550.

Les causes pour lesquelles M'' Pierre Vaillet, procureur de

honnorable homme Loys Billy, marchant bourgoys de Paris,

s'oppose aux cryes des hritaiges de Anthoine Maizelin sont

ad ce que si lesdictz hritaiges sont adjugez, que sesoyt la

charge d'estre pay en son ordre de cinquante sept livres

quinze solz tournois restans de la somme de soixante dix
sept livres quinze solz tournois pour les causes contenues es
lettres de sentence donnes ou Chastellet de Paris, le ven-
dredy xix*^ jour de septembre mil cinq cens cinquante, et
pour estre pay des despens et fraicz par luy fliictz et qu'il

fera jusques qu'il soyt entirement pay de ladicte somme et

oultre. Domicilie en l'hostel dudict Billy sur le pont Sainct

Michel, l'enseigne de la Tour de Billy.

Dudict jour

AU VILLAIGE DE MEUDON
Maistre Guillaume Poictevyn, procureur de Ambroise
Pa^ey, maistre barbyer et cyrurgien Paris, poursuyvant les
cryes des hritaiges cy aprs dclarez que l'on disoyt com-
pecter et appartenir Anthoine Mazelyn, comys de l'audien-

cyer de la chancellerye de la court, demeurant Tours,

assavoir :
 174 AMBROISE PARE

La quarte partye par indivis des hrittaiges cy aprs dclai-

rez, c'est assavoir, d'une maison assise audict lieu de Meu-
don, en la rue des Pierres (i), contenant deulx corps d'hostel,
l'un devant et l'autre derrire, cave, chambre, grenyers, sal-

lettes, court et petit jardin au millieu desdictz deulx corps

d"hostel, puys en ladicte court, et petit apentilz aussi cou-
vert de thuille, jardin derryre, peupl d'arbres et de treilles,

le lieu comme il se comporte, tenant d'une part et d'autre

Jehan Berthelmy et Jehan Lucas dict Petit, et d'autre aux

hoirs feu Guillaume Parvys, et par devant sur ladicte rue des

Pierres.

item, une pice de vigne contenant six quartiers ou environ,

assise audict terrouer de Meudon, au lieu dict les Poinctes (2),

tenant, d'une part, aux hoirs Damisy, d'autre cost, au grand

santyer venant del Croix de la Poincte, aboutissant par hault
Denys Puthomme, et par bas audict grand santyer.
Item, une autre pice de vigne assise audict terrouer au lieu
dict des Poinctes, contenant quartier et demy ou environ,
tenant d'une part Andry Ollivyer, d'autre cost Lucas
Pamyer, aboutissant par hault audict grand santyer de la

Poincte.
Item, une autre pice de vigne assise audict terrouer en ce
lieu, contenant demy quartier ou environ, tenant d'une part
aux hoirs Tricot Boullengier, d'autre cost Michel Truchaut,

(1) C'est au N" 9 de cette rue, situe derrire l'glise de Meudo, que
nous croyons reconnatre la maison d'Antoine Mazelin. Au n" ii existe
encore la maison d'Armande Bjart, veuve de Molire, signale par son
dernier propritare, M. Dulaurier, de l'Institut, dans le Bulletin de la Socit
de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 3"= anne, p. 47.

(2) Lieu dit situ gauche et prs de la station du chemin de fer

Meudon.
 PIECES JUSTIFICATIVES I7.">

aboutissant d'un bout la pice dessus dclaire et par bas

Claude Gouard.
Item, une autre pice de vigne assise audict terrouer, ou
lieu dict la Poincte (i), contenant ung quartier, tenant d'une
part Lucas Pamyer, d'autre cost Claude Crespinet, abou-
tissant par hault mademoiselle de la Fuze, et par bas au

grand santier de la Poincte.

Item, une autre pice de vigne assize audit terrouer, au lieu
dict la Plastrerire (2), contenant ung quartier ou environ,
tenant d'une part Biaise Olmer, d'autre cost Jehan de la

Salle, aboutissant par hault Henry Langloys, et par bas

Guillaume Synevault.
Item, et sur une autre pice de vigne assise audict terrouer
ou lieudict Gibeline (3), contenant ung quartier ou environ,
tenant d'une part Jehan Parceval, et d'autre cost mes-
syeurs de Bonnefontayne, et par bas au grand santyer des
Gros (4).

Item, une aultre pice de vigne assise audict terrouer, au

lieu dict les Gros, contenant troys quartiers en deulx pices
entretenant, tenant d'une part Richard Pierre, d'aultre cost

Jehan de la Rocque, aboutissant par hault au grand santyer

des Gros, et par bas monsieur Malingre.
Item, une autre pice de vigne assise auJict terrouer ou
lieu dict les Gros, contenant demy arpent et demy quartier

en deulx pices entretenans, tenant d'une part Jehan

Lucquet, d'autre cost Jehan Picard, aboutissant par hault

(j) Prs du prcdent.

(2) Aujourd'hui inconuu.

(3) Inconnu actuellement.

{4) Les Groux, droite et prs de la station.

176 AMBR0I5E PAR

aux hoirs feu Jehan Montault et par bas Lucas Pamyer.

Item, une aultre pice de vigne assise audict terrouer ou
lieu dict Montalet(i), contenant quartier et demy en deulx
pices entretenans, tenant d'une part maistre Philippes
Jobert, d'autre cost aux hoirs du viconte de Cailly, abou-
tissant par haut aux enffans Jehan Coutaut et par bas audict
Jobert.

Item, une aultre pice de vigne assise audict terrouer, au

lieu dict les Solires (2), contenant demy quartier ou envi-
ron, tenant d'une part Jehan de Vance, d'autre cost
Baudouyn de Svre, aboutissant par hault Estienne Bynet,
et par bas au grand chemyn tandant Paris.

Item, une pice de terre contenant ung quarteron ou envi-

ron assise audict terrouer de Meudon, au lieudict la Chaste-
laine (3), tenant d'une part maistre Philippes Jobert, d'autre

cost ung de Clamart, aboutissant par hault audict

M" Philippes Jobert, et par bas monsieur Malingre.
Lesdictz hritaiges saisiz et mys en cryes et subhastations
la requeste dudict Parey sur ledict Mazelin, par Jehan
Martel, sergent verge du Roy nostre sire ou Chastellet,
prvost et vicont de Paris, le xv" juillet mil cinq cens cin-

quante, par faulte de payement faict de quarente escuz d'or

sol, par obligation du xxx*" (4) et dernier mars mil cinq cens
quarante six et exploictz sur ce faictz. Domicilie en l'hostel

dudict Poictevyn.

1,1} Les Montalais, droite du chemin de fer.

(2) Les Sorrires, gauche du chemin de fer.

0) Ce lieudit est inconnu aujourd'hui.

(4) Lisez XXXI, avant Pques.

 PICES JUSTIFICATIVES 177

Du dixiesme jour de septembre mil V*^ L.

Les causes pour lesquelles maistre Jehan Le Clerc, procu-

reur dejacques Leschene, marchant et bourgeoys de Paris, s'op-
pose aux hritaiges criez sur ledictMazelin sont pour luy con-
server et garder soixante solz tournoys de rente de bail
hritaige faisant moicti de six livres tournoys de rente tout le

moings qu'il soyt. mis en son ordre du sort principal desdictz

soixante solz tournoiz de rente, et pour estre pay des arr-
raiges escheuz et qui escherroient cause de ladicte rente. Et

oultre, etc. Domicilie en l'hostel dudict Leschene rue Sainct

Jacques de la Boucherie (i) prs l'enseigne de la Chaise.

Dudict jour.

Les causes pour lesquelles maistre de Costes, procureur

de honnorable homme Jehan du Tartre, commissaire pour le

Roy du vin vendu au quartier de Petit-Pont s'oppose aux

hritaiges criez sur Anthoine Mazelin assis rue de l'Arondelle

sont ad ce que, se lesdictz hritaiges sont adjugez par dcret,

que se soyt la charge qu'il soyt pay en son ordre de la

somme de trente escuz d'or sol., et en quoy par lettres obli-

gatoires faictes et passes par devant deux notaires du Chas-

tellet de Paris le dimenche troisiesme jour de novembre mil
cinq cens quarante neuf ledict Mazelin estoyt tenu et oblig
devers ledict du Tertre pour les causes contenuz esdictes
lettres obligatoires. Et oultre, etc. Domicilie en l'hostel dudict
du Tertre au Mont Sainct Hillaire (2) o pend pour enseigne
l'imaige Nostre Dame.

(1) Situe prs de l'glise de ce nom, sur le passage de la rue de

Rivoli.

(2) Rue Saint-Hilaire, prs du Collge de France.

178 AMBR0I3E PAR

Dudict jour.

Les causes pour lesquelles M*^ Guillaume Poictevyn procu-

reur de M*^ Ambroise Par, maistre barbier cirurgien Paris,
s'oppose aux hritaiges criez sur ledict Anthoine Mazelin
sont pour estre pay en son ordre de la somme de vingt
escuz d'or soleil luy deue par ledict Mazelin, et pour les

causes contenues en certain brevet pass par devant deulx

notaires du Chastellet de Paris le dimenche dix huictiesme
jour de janvier mil cinq cens cinquante. Et oultre, etc. Domi-
cilie en l'hostel dudict Par au bout du pont Sainct-Michel.

Dudict jour.

Les causes pour lesquelles maistre Guillaume Poictevyn

procureur de honnorable homme Estienne Clret, marchant et

bourgeoys de Paris, s'oppose aux hritaiges criez sur ledict

Anthoine Mazelin sont pour estre pay en son ordre de la

somme de six vingtz quatorze livres tournoys deue audict

Clret par ledict Mazelin pour les causes contenues en cer-
tain brevet pass par devant deulx notaires du Chastellet de
Paris le vendredy premier jour d'apvrii avant Pasques mil
cinq cens quarante six. Et oultre pour le recours de garentye
et aultres droictz qu'il a et peult avoir sur lesdictz lieulx et

hritaiges criez pour raison des rentes tant de bail que aultres

dont la totallit desdictz lieulx sont chargez envers plusieurs

personnes. Et oultre. Domicilie en l'hostel dudict Clret rue
de l'Erondelle.

Dudict jour.

Les causes pour lesquelles maistre Jacques Dumoullin pro-

cureur de rvrandissime cardinal de Meudon s'oppose aux
hritaiges criez sur ledict Anthoine Maiselin sont pour luy
 PIECES JUSTIFICATIVES I79

conserver et garder seize solz parisis de rente faisant partye

de quatre livres parisis de rente qu'il a droyt de prandre et

percepvoir chascun anau jour Sainct Martin d'Yver de bail d'h-

ritaige faict ds le huictiesme jour de juing l'an mil quatre cens

quatre vingtz et quatre par feu noble homme Anthoine San-
guyn (i), en son vivant seigneur de Meudon, et pre dudict
seigneur rvrandissime cardinal, feu Estienne Percepvail

d'une maison, court, grandie et foullerye, assise audict vil-

laige de Meudon en la rue de la Masure (2), et d'une aultre

maison assise en ladicte rue l'opposite de ladicte maison, et
pour estre pay des arrrages escheuz et qui escherroient

cause de ladicte rente. Et oultre. Domicilie en l'hostel dudict

rvrandissime Paris, rue du Roy de Cecille prs la rue des
Ballaiz. (3).
Dudict jour,

Les causes pour lesquelles maistre Le Normant procu-

reur de M*= Loys Ysambert procureur en court laye, s'oppose
aux hritaiges criez sur ledict Anthoine Maizelin sont pour
luy conserver et garder soixante solz tournois de rente faisant
moicty de six livres tournois de rente de bail d'hritaige que

(i) Antoine Sanguin, seigneur de Meudon, de la Honville, etc., matre

des eaux et forts de l'Ile-de-France, de Champagne et de Brie, fit hom-

mage, le 3o octobre 1498, des terres du Plessis-Mareuil, prs de Versailles,
et de Chambourcy, (arrond. de Versailles). Il tait mort avant le 18 octo-
bre iSoo. De son mariage avec Marie Simon, fille de Jean Simon, seigneur
de Marquemont (Oise, arr. de Beauvais, cant. de Chaumont), il eut huit
enfants dont Jean, seigneur de Meudon, mort aprs iSog; Antoine, le
:

cardinal; Anne, deuxime femme de Guillaume de Pisseleu, et mre de la

duchesse d'Etampes, laquelle, devenue veuve, se porta hritire pure et
simple du Cardinal son frre. (P. Anselme, Hist. gnal. de la Maison de
France, t. VIII, p. 265.)

(2) Cette rue est actuellement inconnue.

(3) Portion sud de la rue .Alalher. Paris.

 100 AMBROISE PARE

ledict Ysambert a droyct de prendre et percepvoir par chascun

an sur lesdictz lieulx criez, et pour estre pay des arrraiges

escheuz et qui escherroient cause de ladicte rente. Et oultre.
Domicilie en l'hostel dudict Ysambert rue Neufve Sainct-
Merry. (i).
Cloz le vingt ungiesme jour de mars l'an mil cinq cens
cinquante. Ita est. Boyer.
(Archives Nationales, Y. 3451, fol. 259.)

(i). Le plan ci-dessus, page 172, indique l'emplacement des immeubles de

la rue de l'Hirondelle appartenant Ambroise Par. La maison de la Vache,
qu'il habita d'abord, porta depuis le n" 4; celle des Trois Mores o il mou-
rut, tait situ au n" 6. Elles taient places vis--vis de la fontaine, prs
du refuge rcemment construit du ct de la rue Saint-Sverin.
 XI

1^59 14 Juillet.

DONATION PAR AMBROISE PAR, A OLIVE ARNOULLET, DE SZANNE,

DE QUINZE LIVRES TOURNOIS DE RENTE.

Par devant Guillaume Denetz et Nicolas Le Camus, notai-

res du Roy nostre sire en son Chastelet de Paris, fut prsent
honnorable homme Ambrois Par, cirurgien et varlet de
chambre ordinaire. du Roy, lequel a confess, et par ces pr-
sentes confesse avoir donn, et par ces prsentes donne,
cedde, transporte, en pur, vray don irrvocable faict entre

vifz, du tout ds maintenant tousjours, sans espoir

de jamais le rvocquer ne rappeller en aucune manire que ce

soit, ou puist estre, Olive Arnoullet, aage de six sept
ans, ou environ, fille de honnorable personne maistre Amy
Arnoullet, docteur en la facult de mdecine, demeurant en
la ville de Szanne, et de Marguerite Gommard, sa femme,
ledict maistre Amy Arnoullet ad ce prsent stipullant et ac-

ceptant pour ladicte Olive Arnoullet, sa fille et ses hoirs,

quinze livres tournois de rente annuelle et perptuelle, paya-

bles aux quatres termes de l'an Paris acoustumez, quinze
jours aprs chascun quartier escheu, audict Ambrois Par
appartenans, et qui luy ont est constituez, venduz, assis et
assignez par Messieurs les Prvost des marchans et eschevins
de ceste ville de Paris, tant et sur le revenu des magazins
l82 AMBROISE PARE

des greniers sel de Fescam, Pontault de mer, (i)Exmes, (2)

Verneuil, (3) Caen et Fallaise, avec les chambres sel qui en
deppendent, comme gnrallement sur tout le revenu patri-
monial d'icelles villes, et ce, moiennant la somme de neuf
vingtz livres tournois que lesdictz Prvost des marchans et

eschevins de ceste ville de Paris en ont eu et receu d'icelluy

Par, le tout selon et ainsi qu'il est plus plain contenu et
dclair es lectres de la cracion etconstitucion de rentes pas-

ses par devant Jamart et Courtillier, aussi notaires du Roy

nostre dict seigneur, oudict Chastelet de Paris, l'an mil cinq
cens cinquante huict, le jeudi quatorziesme jour de juillet,
lesquelles, ledict Par a prsentement bailles et dlivres

audict maistre Amy Arnoullet pour et au nom de sadicte

fille dont il l'a faict porteur, et des dictes quinze livres tour-
nois de rente actrice demanderesse et propritairesse, et l'a

mise et subroge du tout en son lieu, droictz, noms, raisons

et actions, et si luy cedde et transporte tous et chascuns les
arrrages qui luy sont dubtz et escheuz payer cause de
ladicte rente depuis ledict quatorziesme jour de juillet, jour et
dactedela cration d'icelle. Pour desquelles quinze livres tour-

nois de rente joyr, user, et possedder par ladicte Olive Ar-

noullet et sesdicts hoirs, et advenant le dcs et le trespas d'i-
celle Olive Arnoullet sans hoirs procrez de son corps en loial

mariage, veult et entend ledict Par, donnateur, que d'icelle

rente Christophle Arnoullet, frre de ladicte Olive joisse par luy

et ses hoirs, et que, aprs le trespas dudict Christophle aussi

sans hoirs de son corps en loial mariage, ladicte rente de

(i) Pont-Audemer, ch. 1. d'arr. (Eure).

(2) Ch. 1. de canton, arr. d'Argentan (Orne).

(3) Yerncuil-sur-Avre, ch. 1. de canton, arr. d'Evreu.x, (Eure).

 PICES JUSTIFICATIVES l83

quinze livres tournoys retourne, compacte, et appartienne

aux aultres enffans ou proches parens lignagers desdicts

maistre Amy Arnoullet et Marguerite Gommart sa femme, et

que d'icelle rente facent et disposent leurs plaisirs et volunt.

Cestz concession et transportz faictz pour la bonne amour

que ledict Par a et porte audict maistre Amy Arnoullet et en
faveur des bons plaisirs que luy a par cy devant faictz, de la

preuve desquelz il l'a rellev par ces prsentes. Transportant

etc., dessaisissant etc., voullant etc., procureur le porteur
etc., donnant pouvoir etc., et pour icelle prsente donnation
faire insinuer partout o il appartiendra, ledict Par donnateur
faict et constitue son procureur gnral et irrvocable le

porteur de cesdictes prsentes, auquel il a donn plain povoir

et puissance de ce faire et tout ce que au cas appartiendra et

sera ncessaire. Promettant, etc. obligeant etc., renonant etc.

Faict et pass l'an mil cinq cens cincquante neuf, le vendredy

quatorziesme jour de juillet, sign : Denetz et Le Camus.
Et au doz est escript l'insinuation ainsi qu'il s'ensuict :

L'an mil cinq cens cinquante neuf, le vendredy quatriesme

jour d'aoust, le prsent contract de donnation a est aport
au greffe du Chastelet de Paris et icelluy insinu, accept et
eu pour agrable aux charges et condicionsyaposes parhon-
norable homme maistre Amy Arnoullet, comme porteur du-
dict contract et procureur de honnorable homme Ambroys
Par donnateur, et encores ledict Arnoullet comme stipullant
et acceptant pour Olive Arnoullet sa fille, donnataire dnom-
mez audict contract. lequel contract de donnation a est
enregistr ou prsent registre des insinuations dudict Chastel-

let suyvant l'ordonnance, et ce en vertu du povoir luy don-

n par ledict contract, ce requrant ledict maistre Amy Ar-
noullet oudict nom qui a requis et demand acte luy
184 AMBROISE PAR

octroy et baill ces prsentes pour servir et vailoir ausdictz

donnateur et donnataire en temps et lieu ce que de raison et
aprs rendues.
(Archives Nationales. Y. 100 fol. 240. v\)
 XII

1559- ~ o Aot.

DPOSITION D'aMBROISE PAR DANS LE PROCS INTENT PAR

FRANOISE DE ROHAN AU DUC DE NEMOURS.

Enqute de monseigneur de Nemours, faicte ou moys d'aot

1559, sequitiir tnor ethicquette magistri Ambrosii Par,
chirurgi regii.
Plaise messieurs les commissaires oyr et examiner hon-
norable homme M" Ambroyse, chirurgien du Roy, tesmoing
produit de la part de illustre prince monseigneur le duc de
Nemours, allencontre de damoiselle Franoise de Rohan,
demanderesse en matire de mariage allencontre dudit sei-

gneur.
Sur l'unze, xii, xiii et xxii'^" articles, maxime ab ilUs verhis,

il n'est pas vray semblable, ttsque ad finem articuli, ceteris

articulis omissis. Signatiim Cordonnier.

Du jeudi dixime jour dudict mois d'aot de releve.

Honnorable homme Ambroyse Par, chirurgien ordinaire

du Roy, demourant Paris, rue des Augustins, au logis o

pend pour enseigne les trois Maures, aag de trente (i) ans ou
environ, tesmoing produict receu et jur de la part dudict

seigneur duc de Nemours, deffendeur enllencontre de ladicte

(i) Voici une nouvelle et ridicule date de naissance, 1529. Il est remar-

quable que l'ge de Parc n'ait jamais pu tre prcis de son vivant.
1&6 AMBR0I5E PARE

damoiselle de Rohan, demanderesse, le jeudy 27 jour du

mois de juillet audict an 1559, et depuis, cejourd'huy ouy et

examin par nous Estienne Dugu et Florent Regnard, com-

missaires susdicts, en l'hostel de nous Dugu, assistant ledict
greffier.

Sur la congnoissance des parties, dict congnoistre la damoi-

sel'e de Rohan, il y a dix ou douze ans ;
aussi congnoist
ledict seigneur duc de Nemours de mesme temps, et de long-
temps auparavant de veue, ne luy a est donn ne promis chose
aucune pour porter tesmoignage en la prsente enqueste, ne
luy chault laquelle des parties obtyenne ou procs d'entre
elles, s'en rapporte du tout au droict et justice.

Sur les XI, xii et xiip^ articles de l'intendit dudict deffendeur,

interrogatoires de ladicte demande, aprs lecture luy faicte,

dict ne savoir aulcune chose du contenu en iceulx.

Sur le xxir' article et interrogatoire, dict qu'environ le temps
cott par les prceddans articles sur lesquelz il a est enquis,

la damoiselle de Rohan luy envoya ung sien domestique ser-

viteur, lequel il n'a peu nommer, et par icelluy luy mandoit
qu'il, depposant, la vint seigner le lendemain de sept atten-
dant huict, et que ladicte heure, les mdecins se dvoient

trouver pour assister la seigne. En obtemprant auquel

mandement ledict depposant le lendemain se transporta
ladicte heure en la chambre o pour lors estoit ladicte damoy-
selle loge au Louvre, et l'entre de la porte de la chambre
de ladicte damoyselle, trouva monsieur Sallon, premier m-
decin de la Royne mre, lequel demanda audict depposant
quelle estoit la cause de sa venue, auquel il depposant feist

responce que s'estoit pour seigner madamoiselle de Rohan;

lors ledict Sallon luy dict qu'il ne la seignerait poinct, et
demanda ledict depposant audict sieur Sallon. les raisons
 PICES JUSTIFICATIVES 187

pour lesquelles il ne seignerait poinct ladicte damoiselle de

Rohan ;
lors ledict sieur de Sallon luy feist responce : pour
cause , sans autrement luy dclairer ne luy speciffier les-

dictes causes. Ce faict, entra ledict depposant avec ledict sieur

Sallon en la chambre de ladicte damoiselle de Rohan,

laquelle ledict sieur Sallon deist que pour l'heure elle ne

seroit poinct seigne, et que ladicte seigne serait diffre

une aultreffois, et lors ledict depposant s'enquist de l'une des

damoiselles de ladicte damoiselle demanderesse quelle estoit
la cause pour laquelle elle se voulloit faire seigner, laquelle

feist responce audict depposant que c'estoit pour la provoca-

tion de ses mois et qu'elle se vouloit faire seigner le pied en
l'eaue, et n'entendit lors ledict depposant que ladicte damoi-
selle feust grosse et ne luy en fut dict aulcune chose par ledict
sieur Sallon, mais bien a depuis et quelque temps aprs entendu
qu'elle estoit grosse du faict dudict sieur de Nemours, ainsi
que l'on disoit, et n'a jamais est mand par ladicte damoi-
selle de Rohan que ceste seulle fois, et est ce qu'il a dict

savoir du contenu esdicts articles et interrogatoires sur iceulx

enquis et diligemment examin, prsent ledict adjoinct

affermant ce que dessus contenir vrit.

Sign : A. Par.
(Bibliothque Nationale, Fonds franais, 3169, fol. 34 v.)
 XIII

1559-

COMPTE DES FOURNITURES DE DRAP DE DEUIL FAITES AUX MDECINS

ET CHIRURGIENS D'hENRI II POUR SES FUNRAILLES.

A Jehan de Bordeaux, marchant, la somme de trente ung

mil huict cens quatre vingtz unze livres lo sols t., pour les

parties par luy fournies pour les obsques et funrailles du feu

Roy Henry que Dieu absoille, assavoir:

A M^ Valleran Hue, mdecin du Roy, sept aulnes et demye

dudit drap noir, audit pris de 6 livres tournois l'aulne,

cy VII aulnes et demye.

A M*' Simon Burgensis, mdecin du Roy, sept aulnes et

demye dudit drap, audit pris de 6 liv. t. l'aulne, cy

VII aulnes et demye.

A M Jehan Ppin, mdecin du Roy, sept aulnes et demye
dudit drap audit pris, cy vu aulnes et demye.
A M'' Jehan Rousseau, mdecin du Roy, 7 aulnes et demye
dudit drap, cy vu aulnes et demye.
A M^ Estienne de la Rivire, cirurgien du feu Roy, sept
aulnes et demye dudit drap audit pris, cy vu aulnes et demye.
A Jehan d'Amboise et Nicolle Laverno, cirurgiens du roy,
quinze aulnes dudit drap, qui est pour chascun sept aulnes
et demye audit pris, cy vu aulnes et demye.
A Pierre Aubert, cirurgien du feu Roy, sept aulnes et demye
 PICES JUSTIFICATIVES 189

dudit drap audit pris, cy vu aulnes et demye.

Au protonotaire Violle, aumnier, et M'- Laurent Collot,
cirurgien du feu Roy, quinze aulnes dudit drap, qui est pour
chascun, sept aulnes et demye, cy vu aulnes et demye.
A Ambroise Paru (sic), chirurgien du feu Roy, sept aulnes
et demye dudit drap audit pris, cy vu aulnes et demye.
A M*^ Hierosme de Montigny, mdecin du feu Roy, sept
aulnes et demye dudit drap, cy vu aulnes et demye.
A M*^ Pierre Daigue, apoticaire du feu Roy, sept aulnes et
demye dudit drap, cy vu aulnes et demye.
A Jehan Thoreau, renoueur du feu Roy, sept aulnes et

demye dudit drap audit pris, cy vu aulnes et demye.

A l'apoticaire qui a servy le Roy en sa malladie,

VII aulnes et demye.

M. Rasse, chirurgien, figure dans un autre article,

VII aulnes et demye.

Compte de l'Argenterie 7559. /. /K.
(Archives Nationales K K. 125, fol. 1381 et suivants).
 XIV

1559

TAT DE LA MAISON DU ROI FRANOIS II, DU l"' JANVIER AU 3I D-

CEMBRE 1559.

Mdecins.

M Jehan Chappelain, premier, xir- livres

M'' Guillaume Millet, et Millet, son filz, viii*^ livres

M^ Hierosme de Varade, viii^ livres

M^ Valeran Menez, viii*^ livres

M'' Franois Miron, viii"^ livres

M'^ Jacques Olivier, viii'^ livres

M^ Jehan Ppin (i), viii^ livres

M^ Simon Burgensis (2), viii'^ livres

M^ Jehan des Rousseaulx (3), viii"^ livres

Jean Ppin, sieur des Racons, mdecin de Franois II, de Charles IX

(i)

et de Henri III. Son gendre et son survivancier, Jean du Four, de Blois,

mdecin de Henri III et de M. de Vendme, embrassa le protestantisme
et mourut Paris en mars 1669, l'ge de 78 ans.

(2) Fils de Jean II de Bourges, n Chartres, reu docteur le i3 novem-

bre 154B, mdecin ordinaire de Henri II et de ses enfants, de Franois II
et de Charles IX, alla en Espagne en i56o la suite de la reine Elisabeth
dont il tait premier mdecin, y sjourna peu, et mourut Paris en sep-
tembre 1567.
(3) Mdecin de Marguerite de France aprs Simon Burgensis, de Fran-
ois II et de Charles IX, fut envoy en Picardie avec le marchal de Saint-
Andr, en i555; il avait pous Marguerite Bourguignon qui, reste veuve,
se retira quelque temps Tours, paroisse Saint-Andr, en 1572.
 PIECES JUSTIFICATIVES I9I

M^ Honor Castellan, vin'= livres

M^ Nicolle Le Grand (i). viii<= livres

M*^ Simon Bellanger (2), vi'^ livres

M Balthazard Fabry (3), iv- livres

Autres mdecins.

W Laurent Crabbe, viii<= livres

M^ Philippes de Flexelles (4J, ii*^ livres

M^ Guillaume Chrestien, iv"^ livres

M Jehan Mazille (3), iV^ livres

Cyrurgiens varlets de chambre.

W Nicole Lavernot, premier, viii<^ livres

M'^ Pierre Aubert (6), 280 livres

(i) Mdecin de Franois II, de Charles IX et de Henri III jusqu'en 1584.

(2) Mdecin de Franois II, de Charles IX et de Henri III.

(3) Mdecin de Henri II et de ses enfants, de Franois II et de Charles IX,

aprs Simon Burgensis, en octobre 1567, et de Henri III jusqu'en iSSq.

(4) Reu docteur Paris le i3 octobre i528, mdecin ordinaire, si l'on en

croit son pitaphe, des rois Franois I", H nri II, Franois II et Char-
les IX. Il avait pous Guillemelte de Machault, fille de Simon de Ma-
chault et de Louise Bureau, dcde le 5 novembre i586. Le 3 mai iSSg, il
demanda, et la Facult lui accorda, de faire partie de la commission dans
sa querelle avec A. Par {Synopsis.) Il mourut le 20 mars i562 (n. st.)
(5) Natif du Beauvoisis, docteur Montpellier en i53g, exera Beau-
vais, devint mdecin de Franois d'Alenon, des ducs, de Franois II,
premier de Charles IX, et ordinaire de Henri III. On lit dans les mmoires
de Cheverni qu'il mconnut jusqu'au dernier jour la maladie de Charles IX,
et Riolan ajoute qu'il ne voulut le faire voir ni Simon Pitre ni Duret,
appels Vincennes. La Reine-Mere voulait le faire pendre il se rfugia ;

l'tranger; ses maisons de Paris et de Beauvais furent mises au pillage.

(Curieuses recherches des Escholes de Paris et de Montpellier.) L'Estoile
rapporte tout le contraire (Journal de Henri III.) Il fut, en effet, mdecin
ordinaire de Henri III, et mourut en 1578, Paris.
(t.) Chirurgien ordinaire de Henri II, de Franois II et de Charles IX. En
k'Cu, le Roi lui donne la somme de 35o livres tournois, en faveur et con-
 .

192 AMBROIS PAR

M Jehan Thoreau, renoueur, et Jehan Thoreau, son

filz, l'un en l'absence de l'autre, 240 livres

M Race Desneux, 120 livres

M^ Lois Pochart, 240 livres

M Ambrois Par, 240 livres

M*^ Estienne de la Rivire, 240 livres

M*^ Laurens Collot, 240 livres

M Jehan d'Amboise (i), 240 livres

M*^ Nicole Lambert, 240 livres

M Jacques Guillemeau, 200 livres

M^ Pierre Le Verrier (2), 200 livres

M^ Jehan Lavernot (3),

M Jacques Le Roy (4),

Appotiqiiaires

Pierre Daigue, tant pour gaiges que pour l'entre-

sidration des services qu'il luy a cy-devant faicts et continue encores faire
chacun jour en sondit pour anciennement le rcompenser de
estt, et aussi
la perte qu'il a fait le sige du feu roi Henry devant
en l'anne i557 durant
Callaiz o il lui fut prins et voil par quelques soldatz plusieurs mdica-
mentz et ferremens de son estt qu'il faisait conduire la suite de l'arme
qui estoit lors devant ladite ville, suivant que iceluy feu Roy lui aurait ver-
ballement command pour penser et mdicamenter plusieurs malades qui
auroient est blessez de coups de canon tant la prinse d'icelle ville que
chasteau de Guignes, pour cecy par vertu desditz 22"-" roolle, lettres de valli-
dation et quittance dudit Aubert signe la requeste de M" Anthoine de
Bonacoursy, notaire et secrtaire du Roy, le 22*= jour dudict mois d'Aoust,
cy rendue ladicte somme de 35o livres tournois. (Comptes de l'Epargne,
i56o, KK. 127, fol. 2,209.)

Chirurgien de Charles IX et de Henri III, et chirurgien jur du Ch'

(i)
telet en i56o. Le 25 dcembre i366, il rsigna gratuitement cette dernire
fonction en faveur de Matre Robert Gaignat.

(2) Probablement fils de Jean Le Verrier, dit de Nismes.

(3)Chirurgien ordinai'-e de Franois II, de Charles IX, de Henri III et
de Henri IV. En 1579, ^^ Ro' ^^i donna 200 cus soleil pour sa pension et
celle de son fils assignes sur la recette gnrale d'Orlans.

(4) Chirurgien de Franois II et de Charles IX.

 PIECES JUSTIFICATIVES ig3

tenement du charroy, iiii'^ livres

Nicolas de la Halle, en semblable, 1111= livres

Martin d'Avoynes, en semblable, iiii"^ livres

Barbiers et valets de chambre.

Lois de Gairault, premier, viF^ livres

Charles Godefroy, iii*= X livres

Jacques de La Mothe, 11^ XL livres

Thomas Gillebert, ii<= XL livres
Jehan de Ravenier, ii<^ XL livres
Jehan Gauchier, ii*^ XL livres
Jehan Percontat (i), II'- XL livres
Jehan Le Cler, viixx X livres

(Archives Nationales KK. 129, fol. 28 v"^.)

(i) Chef d'une famille de barbiers du Roi. Son gendre s'appelait Cosm
Foubert. En i5o, JeanPrcontat, premier barbier de Henri III, reoit la
somme de neuf-vingts cus sol. pour distribuer tant lui que deux bar-
biers dudit seigneur, ung orloger, un balladin, et un joueur de harpe aux-
quels Sa Majest en a faict don. Il mourut le 5 septembre icgo; sa femme,
Genevive Garabe, dcda le 12 mai i6o8 tous deux furent enterrs Saint-
:

Andr-des-Arts.
5
 XV
1 560 (n. st.) I
^ Janvier.

DONATION FAITE PAR AMBROISE PAR ET JEANNE MAZELIN, SA FEMME,

A JEANNE PAR, LEUR NICE, DE LA SOMME DE 5OO LIVRES
TOURNOIS.

Par devant Guillaume Denetz et Nicolas Le Camus, notaires

du Roy nostre sire en son Chastellet de Paris, furent prsens
en leur personne, Ambroise Par, cirurgien et varlet de cham-
bre ordinaire du Roy, et Jehanne Mazelin, sa femme, de luy
auctorise, etc. Lesquelz, de leurs bons grez, etc., recongneu-
rent et confessrent avoir donn, et par ces prsentes donnent
en pur don irrvocable Jehanne Par, fille de feu Jehan Par,
en son vivant maistre coffretieret malletier Paris, frre dudict
Ambroise Par, ce prsente et acceptante, la somme decinq
cens livres tournois pour une fois, icelle somme avoir et
prendre par ladicte Jehanne Par, si tost et incontinent qu'elle

sera pourveue par mariaige ou aultrement et non plus tost,

gnrallement sur tous les hritaiges et biens meubles et

immeubles prsens et advenir des dicts Ambroise Par et

sadicte femme qu'ils en chargent, affectent et obleigent par ces

prsentes etc., au payement et fournissement d'icelle somme

de cinq cens livres tournois. Geste donnation faicte pour la

bonne amour naturelle que lesdicts donnateurs ont et portent

ladicte Jehanne Par, leurniepce ad ce que l'advenir elle

 '
PICES JUSTIFICATIVES IqS

puisse mieulx estre pourveue, et que tel est leur voulloir et

plaisir. Toutesfois, le cas advenant que icelle Jehanne Par

prdcedde iesdictz donnateurs, ilz veullent et entendent ladicte

donnation n'avoir lieu, mais demeurera nulle et de nul effect.

Et pour icelle dicte donnation faire insinuer partout o besoing

sera, lesdicts donnateurs et aussi ladicte Jehanne Par font et

constituent leur procureur gnral et espcial le porteur de
ces prsentes, auquel respectivement, ilz donnent povoir de
ce faire. Promettans, etc.. obleigeans, chascun en droict soy,

etc., renonans, etc. Faict et pass l'an mil V*^ cinquante

neuf, le lundi quinziesme jour de janvier. Sign Denetz et Le

Camus. Et au doz de ladicte donnation est escript : Enregistr

par Le Camus. Et encores audictdoz, a est mis et escript l'in-

sinuation ainsi qu'il s'ensuict :

L'an mil cinq cens cinquante neuf, le vendredi premier

jour de mars, le prsent contract de donnation a est apport
au greffe du Chastellet de Paris, et icelluy insinu, accept et

en pour agrable aux charges et conditions y apposes par

honnorable homme Ambroise Par, cirurgien du Roy, en per-
sonne, tant pour luy que pour Jehanne Mazelin, sa femme,
et encores pour, et ou nom de Jehanne Par, donataire, d-
nommez audict contract, lequel contract a est enregistr au
prsent registre, seiziesme volume des insinuations dudict
Chastellet, suivant l'ordonnance, ce requrant ledict Ambroise
Par ou dict nom, qui a requis et demand acte lui octroy

et baill ces prsentes pour luy servir et valloir, sadicte

femme et ladicte Jehanne Par, donataire, en temps et lieu

ce que de raison Et aprs ont est lesdictes lettres rendues audict

.

donateur.
(Archives Nationales Y. ici. fol. lov".)
 XVI
1 562 (n. st.) 28 Janvier.

CONCESSION VIAGRE FAITE PAR AMBROISE PAR A GUILLAUME

GUAU, MAITRE PEINTRE, ET A CLAUDE PRIER, SA FEMME,
d'un emplacement pour CONSTRUIRE DANS LA COUR DE LA MAISON
DES TROIS MORES.

Par devant Nicolas Le Camus et Guillaume Denetz, notaires

du Roy nostre sire, de par lui ordonnez et establiz en son Chas-
telet de Paris, fut prsent en sa personne noble homme mais-
tre AmbroysPar, premier cirurgien du Roy, lequel a confess
et confesse avoir donn, cedd et transport honnorables
personnes Guillaume Guau, maistre paintre Paris, et Claude
Prier, sa femme, de lui auctorize et au survyvant d'eulx
deux tout tenans, ce prsens et acceptans la joissance leur

vie durant seullement, d'une petite place contenant environ

neuf piedz dans uvre sur la largeur de la court cy aprs

mentionne, le tout estant des appartenances d'une maison
audict Par appartenant de son conquest, en laquelle pend
pour enseigne les Troys Mores, et en icelle est prsent

demeurant icelluy Par, assize Paris, rue de l'Errondelle, et

ayant entre par la rue des Augustins, icelle petite place

avoir et prandre du cost de ladicte rue des Augustins, et en
laquelle place et sur le portail de ladicte entre, lesdits Guau
et Prier, sa femme, seront tenuz et promectent faire bastir
 PIECES JUSTIFICATIVES 197

et ediffier leurs despens dedans ung an prochain venant,

deux petites chambres et grenier au-dessus, lequel bastiment
nanlmoings ne pourra estre lev plus hault que le pignon
d'une aultre maison audict Par appartenant, en laquelle
est prsent demeurant Franoys Prier, aussi maistre paintre,

dedans laquelle maison o est demeurant ledict Prier, sera

prins une petite place l'entre de la porte pour faire

une petite visz monter et dessendre ung homme seullement

pour servir audict bastiment qui ainsy sera faict, et sy seront
tenuz faire faire les cloisons ncessaires, tellement qu'ils n'au-
ront aulcune veue, goust, entre, ne yssue sur ledict Fran-
ois Prier, ny semblablement sur ledict Par, et parce que en
seront tenuz faire toutes leurs veues, goust et entres sur
ladicte rue des Augustins, et y getter toutes leurs eaues, sans
ce que toutes foys, aprs le trespasdesdicts Guau et sa femme
et chascun d'eux, leurs hoirs et ayans cause puissent aulcune
chose avoir, prtendre ne demander en la proprit de ladicte

place sur laquelle sera faict ledict bastiment, ny semblable-

ment audict bastiment et fraiz d'icelluy bastiment, parceque

le tout retournera, compectera, et appartiendra audict Par,

ses hoirs et ayans cause aprs le dcedz desdicts Guau et sa

femme et du survyvant d'eulx deux, comme dict est. Pour

desdictes choses donnes, joyr, faire et disposer par lesdicts
Guau et sa femme et le survyvant d'eulx deux tout tenant
leur dicte vye durant. Ces don, cession et transport faictz pour

la bonne amyti que ledict Par a et porte ausdits Guau et

sa femme et aussy que ainsy luy a pieu et plaist. Et pour

icelle donnation foire insinuer sy mestier est, par devant le

Prvost de Paris ou son lieutenant, lesdictz donnateur et don-

nataires ont fait et constitu leurs procureurs, assavoir ledict
donnateur, maistre Jehan Morice, procureur oudict Chastelet,
igS AMBROISE PAR

et lesdictz donnataires, maistre Nicolle Morice, aussy procu-

reur oudict Chastelet, ausquelz ilz et chascun d'eulx ont
donn et donnent pouvoir et puissance de ce faire et tout ce
que au cas appartiendra sera requis et ncessaire. Promettant,

etc., obligeant chascun en droict soy, etc., renonant, etc.

Faict et pass double l'an mil cinq cens soixancte ung, le

mercredy vingt huictiesme jour de janvier. Sign : Le Camus

et de Netz, et au doz est escript : Enregistr par de Netz. Et

encores est escript l'insinuation ainsy qui s'ensuict :

L'an mil cinq cens soixancte ung, le mercredy quatriesme

jour de mars, le prsent contract de donnation a est aport
au greffe du Chastellet de Paris, et icelluy insinu, accept et

eu pour agrable aux charges et conditions y apposes par

maistre Jehan Morice, procureur oudict Chastelet ou nom et

comme procureur de noble homme maistre Ambroys Par,

premier cirurgien du Roy, donnateur, et par maistre Nicolle

Morice, procureur dehonnorables personnes Guillaume Guau
et Claude Prier, sa femme, donnataires dnomms oudict
contract, lequel prsent contract de donnation a est enregistr

ou prsent registre des insinuations dudict Chastellet de Paris,

suyvant l'ordonnance ce requrant lesdictz Morices, qui ont

requis et demand acte eulx octroy et baill ces prsentes
pour servir et valloir ausdicts donnateur et donnataires en
temps et lieu ce que de raison et aprs, rendues.
(Archives Nationales Y. 103 fol. 65.)
 XVII

1563. Aot.

LETTRES-PATENTES DONNANT A AMBROISE PAR LES BIENS DE FEU

JEAN GAULTIER, PDAGOGUE EN l'UNIVERSIT DE PARIS,
CHUS AU ROI PAR DROIT DAUBAINE.

Charles, par la grce de Dieu, roy de France, tous prsens

et advenir, salut. Scavoir faisons que nous, ayans esgard et

considracion aux bons et agrables services que nostre cher

et bien am premier cirurgien, M'' Ambrois Par nous a

faictz en sondit estt, foict et continue chascun jour et esp-

rons qu'il fera encores cy aprs, icellui pour ces causes et

autres ce nous mouvans. avons donn, cedd, quict, trans-

port et dlaiss, et par la teneur de ces prsentes donnons,
ceddons, quictons, transportons et dlaissons tous et chas-

cuns les biens meubles, immeubles, debtes et crances

demourez aprs le dcez et trespas de feu M'^ Jehan Gaultier,
en son vivant pdaguogue en nostre ville de Paris, nous
advenuz et escheuz et dclarez apartenir par droict d'aulbeine,
illegitimation, desherance et biens vaccans que autrement, par
sentence des conseillers de nostre Trsor Paris en dacte du
ix*' jour d'aoust dernier pass, cy attache soubz le contresel
de nostre chancellerie, pour desdits biens, debtes, crances,
quelque somme, valeur et estimation qu'ilz soient et se puis-

sent monter, joir et user par ledit M'' Ambrois Par, ses hoirs,
200 AMBROISE PARE

successeurs et ayans cause, plainement, paisiblement, perp-

tuellement et tousjours, et en ordonner et disposer comme
de leur propre chose et vray heritaige sans aucune chose en
retenir ne rserver nous, fors seullement les foy et hom-
maige, ressort et souverainett, la charge toutesfois de
preallablement paier et acquicter les fraiz de justice, si ja

paiez n'ont est, et les autres charges et redevances, s'aucunes

en y a sur lesdits biens o et ainsi qu'il apartiendra. Si don-

nons en mandement, etc.

Donn Coignac, ou mois d'aoust, l'an de grce mil V

soixante cinq, et de nostre rgne le cinquime. Sign Charles,
et sur le reply, par le Roy, la Royne sa mre prsente. De
Laubespine.
(Archives Nationales JJ. 263, fol. 238, v".)
 XVIII

1363. 6 Octobre.

SENTENCE DE LA CHAMBRE DU TRSOR, DBOUTANT CLAUDE GAUL-

TIER, DEMEURANT A CARPENTRAS, DE LA DEMANDE PAR LUI

FORME POUR RENTRER EN POSSESSION DES BIENS DE SON FRRE

JEAN GAULTIER, ATTRIBUS AU ROI PAR DROIT d'aUBAINE.

Entre le procureur du Roy au Trsor, demandeur en saisie

et deffendeur en mainleve d'une part, et Claude Gaultier,

demeurant Carpentras, soy disant frre et seul hritier de
deffunct M*^ Jehan Gaultier en son vivant demeurant en l'U-
niversit de Paris, deffendeur et opposant ladicte saisie,

demandeur et requrant mainleve et dlivrance luy estre

faicte des biens meubles et immeubles demeurez aprs le

decez et trespas dudict deffunct M*' Jehan Gaultier, d'autre

part.

Veu par nous les advertissemens et productions desdictes

parties, le testament faict par ledict deffunct audict Carpen-
tras, par lequel il aureit faict ses hritiers, Bertrand et Claude

Gaultier, ses frres, en dacte du cinquime aoustMV"' XXXI,

sign Berthequin et scell des sceaulx dudict Carpentras,
actestation et informacion faicte la requeste dudict Claude
Gaultier des six et huictime jours d'aoustMV*^LXV, avec la

veriffication faicte de la gnalogie et nativit dudict deffunct

M Jehan Gaultier la requeste dudict procureur du Roy, au

202 AMBROISE PARE

bout de laquelle il auroit baill ses conclusions par escript, la

sentence de nous donne sur ladicte veriffication, par laquelle

nous aurions adjug au Roy tous et chascuns les biens
dlaissez par le decez et trespas dudict deffunct Gaultier,
l'appointement donn entre lesdictes parties le xi*' jour de
septembre MV<^ LXV dernier pass par lequel, aprs que ledict
Gaultier pour les moyens de sa mainleve auroit dict que
ledict deffunct et luy estoient frres naiz et procrez en loyal
mariage en la ville de St.-Pol en Daulphin, diocse d'Am-
brun, que depuis trente ou quarante ans iiz se seroient
retirez en la ville de Carpentras en laquelle des l'an mil cinq

cent trente ung ledict M*' Jehan Gaultier auroit faict son tes-
tament et ordonnance de dernire volunt, par lequel il auroit
institu ledict deffendeur son hritier, et depuis seroit ledict
M Jehan venu demourer en ceste ville de Paris, faisant pro-

fession de bonnes lettres, auquel lieu il seroit decedd depuis

ung an, dlaiss ledict deffendeur son seul frre et hritier,
lequel nous eust requis mainleve luy estre faicte desdictz
biens, et par ledict procureur du Roy auroit est dict, encores
que ledict deffunct et deffendeur feussent frres, naiz et natifz
du royaulme de France, si est ce que ledict deffendeur estant
demeurant en la ville de Carpentras, terre papalle, trente ans
y avoit et plus, comme il apparoissoit par ledict testament,
qu'il estoit incapable de succedder audict deffunct tant par le

moien des statutz et ordonnances de ce royaume, et aussi le

portoient toutes veriffications de lettres de naturalit, de bas-

tardise ou autres dons du Roy, comme il estoit notoire, par

ce moien percistoit ledict procureur du Roy en sa saisie,

requrant qu'elle feust dclare bonne et vallable, et souste-

noit le deffendeur devoir estre dbout de la mainleve par
luy requise, eussions icelles parties sur le dbat de ladicte
 PICES JUSTIFICATIVES 2o3

saisie et mainleve appoinctes mectre par devers nous

dedans trois jours tout ce que bon leur sembleroit, pour leur
estre iit droict ainsi que de raison, aprs que pour tous contre-
dictz elles auroient employ ce qui estoit de droict, et tout

ce que par lesdictes parties a est respectivement mis et pro-

duict par devers nous et nostre dicte court, suivant ledict

appointement, et tout considr ce qui foisoit veoir et consi-

drer en ceste partie.

Nous avons dbout et dboutons ledict demandeur de
l'effect et entrinement de de sa requeste et mainleve requise
des biens y mentionne, et ordonnons que lesdicts biens
demeureront au Roy selon la sentence d'adjudication cy
devant donne en la court de cans au prouffict dudict sieur,
le tout nonobstant chose dicte et propose au contraire par
ledict demandeur, dont nous l'avons dbout et dboutons
par sentence. Dict et prononc audict procureur du Roy et en
l'absence du procureur dudict deffendeur, le sixiesme jour
d'octobre mil V*^ soixante cinq.
(Archives Nationales, Chambre du Domaine, Z. 5277, fol. 78.)
 XIX
1565. 26 Octobre.

DONATION A CLAUDE GAULTIER, DE CARPENTRAS, PAR AMBROISE PAR,

PREMIER CHIRURGIEN DU ROI, DE BIENS DONNS A CE DERNIER
PAR LE ROI.

Par devant Guillaume De Netz et Nicolas le Camus, notai-

res du Roy nostre sire en son Chastellet de Paris, fut prsent
noble homme maistre Ambroys Par, premier cirurgien du Roy,
lequel confessa et confesse avoir donn, remys, etquict par ces
prsentes, en pur don irrvocable faict entre vifz, sans espoir
de jamais le rvoquer, Claude Gaultier, cardeur et picqueur
de laynes, demeurant en la ville de Carpentract, ou comt de
Venise, prs Avignon, pauvre homme aveugle, aag de soi-
xante ans et plus, charg de quatre enffans, comme il a dict
et afferm, ad ce prsent et acceptant pour luy, ses hoirs etc.,
tout le droict que audict Par compecte et appartient au
moyen du don nagures luy faict par le Roy estant
Bayonne, du droict d'aulbeine advenu audict seigneur Roy
par le dceds et trespas de feu maistre Jehan Gaultier, en son
vivant maistre es arts , estudiant en l'Universit de Paris,

natif de Sainct-Paul, diocse d'Ambrun en Daulphin, frre

puisn dudict Claude Gaultier, sans aucune exception ne rser-

vation du contenu audict don, pour, par ledict Claude Gaul-
tier et les siens, en joyr, faire et disposer son plaisir et
 PICES JUSTIFICATIVES 2o5

volunt. Geste donnation faicte par ledict Par en considra-

tion de la pauvrette et antiquict dudict Claude Gaultier, et de
la charge qu'il a de ses dicts enffans, et parceque tel est le

voulloir dudict Par. Et pour icelle donnation faire insinuer

sy besoing est, partout o il appartiendra, iceulx Par et

Glaude Gaultier font et constituent leur procureur irrvocable

le porteur de ceste auquel respectivement ils donnent plain
pouvoir de ce faire, et tout ce que au cas est requis et nces-
saire. Promettans, etc., obligeans, etc.. chascun en droict soy,
renonans, etc. Faict et pass doubles, ceste pour ledict Gaul-
tier, l'an mil cinq cens soixante cinq, le vendredy vingt'
sixiesme jour d'octobre. Sign de Netz et Le Camus. Et au dos
est escript : Enregistr par Le Camus; et encore a est mys
et escript l'insinuation ainsi qu'il s'ensuict :

L'an mil cinq cens soixante huit, le vendredy deuxiesme

jour de juillet, le prsent contract de donnation a est apport
au greffe du Chastellet de Paris, et icelluy insinu, accept et

eu pour agrable, ainsy que contenu est par icelluy par mais-
tre Jehan Le Clerc, comme procureur demaistre Ambroys Par
et de Claude Gaultier, donataire, dnommez oudict contract,
lequel a t enregistr au prsent registre, vingt-quatriesme
volume des Insinuations dudict Chastellet, suivant l'ordon-
nance, ce requrant ledict Le Clerc oudict nom qui de ce a
requis et demand acte luy octroy et baill ces prsentes

pour servir et valloir audict donataire en temps et lieu, ce

que de raison. Et aprs, rendues audict Le Clerc.

(Archives Nationales. Y. 109 fol. 4.)

 XX
1572.

ETAT DE LA MAISON DU ROI CHARLES IX.

Mdecins.

W Jehan Mazille, premier xii"^ livres

M Hierosme de Varade viii<= livres

M^ Jehan Ppin viii<^ livres

M^ Marc Miron viii<= livres

M^ Balthazard Fabry viii"^ livres

M^ Simon Bellanger viii'= livres

M^ Lonard Botal viii= livres

M^ Grard Brouet(i) viii'^ livres

W Jehan Ferrand (2) viii<= livres

M^ Michel Vaterre vin" livres

M^ Alexis Godin viii"^ livres

M'^ Girault Vigor viii'= livres

Aultres mdecins servans.

M Pierre Le Fvre iv*^ livres

M^ Jacques Luzire (3) iv'= livres

(1) Mdecin de Charles IX et de Henri III.

(2) Mdecin de Charles IX et de Henri III.

(3) Jacques de Luzires, mdecin de Charles IX et de Henri III, et de

Marie Stuart, femme de Franois II, en 1559.
 PIECES JUSTIFICATIVES f

Aultres mdecins rduire.

W Nicolle Le Grand iV^ livres

M*' Honort Le Chantre (i) c. livres

M'' Anthoine de Fessac (2) c. livres

Apothicaires.

Nicolas de la Halle, tant pour ses gaiges que

pour l'entretenement du charroy iv^ livres

Martin d'Avoyne, en semblable iV^ livres

Benoist Daigue, en semblable (3) iv^ livres

Chirurgiens vallet:{ de chambre.

W Ambroise Par, premier 800 1. t.

M*^ Pierre Aubert 280

W Jehan d'Amboyse 240

M"^ Nicolle Lambert 240

M*^ Richard Hubert 240

M** Jehan Lavernot 240

M^ Eustace Frippet 240

M^ Du Bois 240

M Nicolas Le Bailleur, l'an, renoueur (4) 300

M*^ Nicolas Le Bailleur, le jeune, renoueur 300

(i) Honort Le Chantre, seigneur de Saint-Pons, mdecin de Charles

IX et de Henri IH.

{2) Mdecin de Charles IX et de Henri III.

(3) Probablement fils de Pierre, fut aussi apothicaire de Henri III.

y avait cette poque, en Normandie, un certain Jean de Bailleul,

(4) Il
abb de Jonval, rebouteur ciebre. Nicolas reoit, le 22 mai i55i, une
somme de 35 liv, 19 sols 6 den. t., en remboursement de ses fournitures pour
gurir un page, appel La Roche du Maine, qui avait les reins blesss et
gts. {Diff. ml. pour Vhist. des md. I. p. 3o5).
.
208 AAtBROISE PAR
 XXI -

1573- 3 ' Dcembre.

CONTRAT DE MARIAGE DE MAITRE AMBROISE PAR,

CONSEILLER ET PREM'ER CHIRURGIEN DU ROI ET JUR A PARIS,
AVEC JACQUELINE ROUSSELET.

Par devant Nicolas Le Camus et Jehan Herbin, notaires du

Roy nostre sire en son Chasteliet de Paris, furent prsens et
comparurent personnellement honnorables personnes Jacques
Rousselet, chevaulcheur ordinaire de l'escuerie du Roy, du
nombre des six vingtz prvilleigez bourgeois de Paris, et
Marye Boullaye, sa femme, de lui suffisament auctorise en
ceste partye pour foire et passer ce que ensuict ou nom et

comme stippullans en ceste partie pour Jacqueline Rousselet,

leur fille, ce prsente et de son voulloir et consentement

d'une part, et noble homme maistre Ambroise Par, conseiller
et premier chirurgien du Roy et jur Paris, pour luy et en
son nom d'aultre part, lesquelles parties, de leurs bonnes,

pures, franches et libralles voluntez, propres mouvemens et

de leurs certaines sciences, sans force ne contraincte aucune,

si comme elles disoient, recongnurent et confessrent en la

prsence et par l'advis, assavoir, de la part desdictz Rousselet

et sa femme, de Robert Boullaye, secrtaire du sieur premier
prsident de Daulphin, cousin germain, noble homme
M*^ Franois Bouteroue, advocat en la court de Parlement, et
 210 AMCROISE PARE

de honnorable homme, maistre Estienne Caillart, procureur

en ladicte court de Parlement, amys commungs desdictz
Rousselet et sadicte femme, et, de la part dudict maistre

Ambroise Par, de honnorable homme Hilaire de Briou, mar-

chant maistre apoticaire et espicier, bourgeois de Paris, voisin
et amy d'icelluy Par, avoir faict, feisrent et font entre elles

de bonne foy les traict, accordz, douaire, convenances de ma-

riage, promesses et obligations qui ensuivent pour raison du
mariage qui au plaisir de Dieu sera de brief faict et solemp-
nis en saincte Eglise, desdictz maistre Ambroise Par et Jac-

queline Rousselet.
C'est assavoir, lesdictz Jacques Rousselet et sadicte femme,
avoir promis et promectent donner et bailler ladicte Jacque-

line Rousselet, leur fille par non et loy de mariage audict

Par qui icelle a promis et promect prendre sa femme et

espouze le plustost que bonnement faire se pourra, et qu'il

sera advis et dlibr entre eulx, leurs parens et amis,
sy Dieu et saincte Eglise s'y accordent. En fliveur et contem-
plation duquel prsent futur mariage et pour icelluy parvenir,

lesdictz Jacques Rousselet et Marye Boullaye, sa femme, de

luy auctorise comme dessus, ont promis, seront tenuz, pro-
mectent et gaigent chacun d'eux seul et pour le tout, sans

division ne discution, renonans auxditz bneffices de

division, ordre de droict et de discution, donner, bailler, et
paier ausdictz mariez futurs ou au porteur, la somme de cinq
mil livres tournois en deniers contens dedans la veille de leurs
espouzailles. Et en ce faisant, a ledict maistre Ambroise Par,
futur espoux, dou et doue ladicte Jacqueline Rousselet, sa
future espouze, de la somme de cinq cens livres tournois de
rente en douaire prfix, au cas toutesfois que au jour de leur
dissolution il n'y aict aucuns enffans vivans d'eux deux, et o
 PIECES JUSTIFICATIVES 211

il y aura enflint ou enffans, ne sera ledict douaire que de trois

cens livres tournois par an, icelluy douaire prfix, tel que
dessus, avoir, prendre et choisir par ladicte future espouze sur
les rentes que ledict futur espoux a et luy appartiennent tant

sur l'hostel de ceste ville de Paris que particuliers d'icelle, et

loiers de ses maisons qu'il a assizes en ladicte ville de Paris,

sy mieulx ladicte future espouze n'ayme en desduction dudict

douaire joir sa vye durant de la totallit de la maison de la

Vache et ses appartenances, assize Paris rue de l'Erondelle,

audict futur espoux appartenant, et ce raison de deux cens
livres tournois par chacun an, oultre les fortiffications de ville

et d'entretenir par ladicte future espouze ladicte maison des

rparations viagres, sans que ladicte future espouze puisse

demander aucun douaire coustumier. Et sy aura oultre ladicte

future espouze en chacun desdictz cas par prciput de ses

habitz, bagues et joiaulx son usaige jusques somme de
la

cinq cens livres tournois pour une foys paier, comme en sem-
blable ledict Par futur espoux survyvant ladicte Jacqueline
Rousselet sa future espouze, aura et prendra de ses habille-
mens, armes, chevaulx et instrumens de son estt jusques
pareille somme de cinq cens livres tournois, aussy pour une
fois paier. Car ainsi le tout a est dict, convenu et express-
ment accord entre lesdictes parties, en faveur dudict prsent
futur mariage qui aultrement n'eust sorty aucun effect, pro-
mectans, etc, obligeans chacun en droict soy et l'un envers
l'aultre, mesmes lesdictz Rousselet et sadiete femme chacun
d'eulx seul et pour le tout, sans division ne discution, renon-
ans et iceulx Rousselet et sadiete femme ausdictz bneffces
de division, ordre de droict et de discution, et encores ladicte
femme aux droictz et bneffces de Velleyan et Autenticque si

qua millier a elle exprimez et donnez entendre par l'un des-

212 AMBROISE PARE

dictz notaires soubzsignez, en la prsence de l'aultre et qui

sont telz que une femme ne se peult obliger, respondre, ne
intercedder pour le faict d'aultruy, signamment pour son mary
sans expressment renoncer ausdictz bnfices, et que si elle

ny renonceoit, elle en pourroit estre facillement releve et

restitue, ausquelz et tous autres droitz faictz, mis, donnez

et introduictz pour les femmes et en leur faveur elle y a
renonc et renonce par ces prsentes. Faict et pass double,
cestuy pour ledict Rousselet, l'an mil cinq cens soixante

treize le jeudy trente ungniesme et dernier jour de dcembre.

(Sign) Le Camus. Herbin.
Furent prsens en leurs personnes noble homme, M^
Ambroise Par, conseiller et premier chirurgien du Roy nos-
tre sire et jur Paris, d'une part, et Jacques Rousselet, che-
vaucheur ordinaire de l'escurye du Roy, du nombre des six
vingtz privilgiez bourgeois de Paris, Marie Boulaye, sa

femme et Jacqueline Rousselet, leur fille et future espouse

dudit M" Ambroise Par d'autre , lequel Par a dclar et

dclare que combien que par le contract de mariage pass

par devant Le Camus et Herbin, notaires ou Chastellet de

Paris le dernier dcembre dernier entre luy d'une part et

ladicte Jacqueline Rousselet, sa future espouze, d'autre, luy

ait est promis par iceulx Rousselet et sa femme, pre et

mre d'icelle Jacqueline, bailler et paier la veille de leurs

espouzailles, la somme de cinq mil livres tournoys, moyennant
les douaire et charges promises par icelluy contract par ledict
Par ladicte Jacqueline Rousselet, toutesfois icelluy Par

pour la bonne, vraye et naturelle amour qu'il a et porte

ladicte Jacqueline Rousselet, a de sa propre et libralle volunt

dclar et dclare qu'il se contentoit et contente de la somme
de deux mil livres tournois, au lieu d'iceulx cinq mil livres
 PICES JUSTIFICATIVES 2l3

tournois, laquelle somme de deux mil livres tournois iceulx

Jacques Rousselet et Marie Boulaye, sa femme, de luy aucto-

rise en ceste partie ont promis, promectent et seront tenuz
bailler et payer en deniers contens audict M^ Ambroise Par
la veille des espouzailles de luy et de ladicte Jacqueline Rous-
selet, sa future espouze. Voullant et accordant nantmoings
ledict M*^ Ambroise Par que les douaire et conventions par
luy accordez et promis ladicte Jacqueline Rousselet, sa future
espouze par ledict contract de mariage par luy exib et qu'il a
leu de mot mot, sortent effect et soient entretenuz selon la

teneur d'iceulx, sans aucune diminution ou restrinction, tout

ainsy qu'il est port par icelluy et que sy ladicte somme de
cinq mil livres tournois lui eust est, ou estoit entirement et
actuellement paye et baille, car ainsy ledict M*^ Ambroise
Par l'a expressment promis, voullu, consenty et accord
pour les causes que dessus et autres ce le mouvant, et

aussy que tel est son plaisir, promectans, obligeans chacun

en droict soy, renonans. Faict et pass double cestuy pour
ledict Rousselet, l'an mil cinq cens soixante quatorze, le mer-
credy treiziesme jour de janvyer.
(Sign) Chappelain. Lamyral.
Ledict M^ Ambroise Par, dessus nomm, confesse avoir eu
et receu desdictz Rousselet et sa femme aussi y nomm,
icelluy Rousselet c ce prsent, les deux mil livres tournois
qui par lesdictz Rousselet et sa femme promis luy avoient est
paier pour les causes selon et ainsi que plus plain est con-

tenu et dclar au contract cy dessus contenu, dont il s'est

tenu pour content et les en quicte et tous autres, promectans,

obligeant, renonant. Faict et pass l'an mil V soixante qua-
torze, le samedi trente et pnultime jour de janvier, tripple.

(Sign) Lamyral.
214 AMBROISE PARE

Au verso est crit :

Contract de mariage de M. Par avecq la quittance du

payement dudict mariage.
Et la marge : Enregistr par moi Herbin.
(Archives du chteau de Paley.)
 XXII

1560 1574-

ETAT DE LA MAISON DU ROI CHARLES IX, DEPUIS LE I"" JANVIER I 560,

jusqu'au 31 DCEMBRE 1374-

M* Jehan Chapelain, premier, mort le 5 dcembre 1569.

M Jehan Maziiie, premier en 1570.
M^ Jrme de Varade.
M^ Franois Miron et Marc, son fils.

M<^ Laurens Crabbe, m. le i^'' mars 1563.

M Valeran de Henez, m. le 11 novembre 1563.
M*' Honort de Castellan, m. le 4 novembre 1569.

M^ Guillaume Millet et Loys son fils, hors en 1364.

M^ Simon Burgensis, m. en septembre 1567.

M*' Jacques Olivier, hors en 1564.
M Jehan Ppin.
M^ Jehan des Rousseaux, hors en 1370,
M Nicole Le Grand.
M Simon Bellanger.
M^ Michel Vaterre.
M*' Philippes de Flesselles, hors en 1364.

M*' Balthazar Fabry, en octobre 1 367, au lieu de Burgensis.

M*^ Lonard Botal, en 1364.
M Denis Millet, en 1564, m. le 2 m.ai 1369.

M" Pierre Le Fvre, en 1368.

2l6 AMBROISE PAR

M Jehan Ferrand, en 1570.

M Alexis Godin, en 1570.
M" Girault Vigor, en 1570.

M*^ Grard Brouet, en 1568.

M^ Jacques de Lusserie, en 1570.

M'^ Loys Duret, et lecteur du roi en 1571 (i),

M^ Honor Le Chantre, sieur de Saint-Pons, en 1572.

M*^ Anthoine de Fessac, en 1570.

(Bibliothque Nationale. Fonds franais 7854.)

(0 N Baug-la-Ville, en Bresse, l'an 1527, docteur Paris, le 12 sep-

tembre.! 552, rndecin ordinaire de Charles IX et de Henri III, professeur
au Collge de France en i568, mourut le 22 janvier i586, g de 59 ans.
Henri lU assista au mariage de sa fille Catherine avec Arnoul de l'Isle, en
i5B5, l'glise, au festin, et fit prsent la nouvelle marie de toute la
Yaiss:lle d'or et d'argent qu'il avait prte pour cette fte, et que l'on esti-
mait 40,000 livres. Son fils Jean fut un mdecin trs habile.
 XXIII

1574- 9 Janvier.

DONATION PAR AMBROISE PAR, PREMIER CHIRURGIEN DU ROI,

A JEANNE PAR, SA NICE, d'UNE MAISON

SITUE A LA DESCENTE DU PONT SAINT-MICHEL, ET DE
CENT LIVRES TOURNOIS DE RENTE SUR l'hTEL-DE-VILLE.

A tous ceulx qui ces prsentes lettres verront, Anthoine

Duprat, chevalier de l'ordre du Roy, seigneur de Nanthoillet,
Prcy, Rozay et de Fourmerye, baron de Thiert, de Thoury
et de Viteaulx conseiller de la Majest dudit seigneur, son
chambellan ordinaire et garde de la prvost de Paris, salut.
Scavoir faisons que par devant Guillaume Denetz et Nicolas le

Camus, notaires du Roy nostredit seigneur en son Chastellet

de Paris, fut prsent en sa personne noble homme M^
Ambrois Par, premier chirurgien du Roy et jur Paris,

lequel de son bon gr, pure, franche et libralle volunt, sans

contraincte aucune, si comme il disoit, recongnut, confessa et

confesse en la prsence et par devant lesdictz notaires comme

en droict jugement par devant nous oudict Chastellet, avoir
donn, cedd et transport par ces prsentes par donnation
faicte entre vifz et irrvocable du tout tousjours sans espoir

de jamais la rvocquer, aller ou dire contre en aucune

manire, jehanne Par, sa niepce, fille de feuz Jehan
Par en' son vivant maitre coffretier et malletier Paris
2l8 AMBROISE PAR

et de Marye de Neufville, jadis sa femme , ladicte Jehanne

ce prsente, stipullant et acceptant avec lesdictz notaires
soubzsignez pour elle, ses hoirs et ayans cause l'advenir,

assavoir, une maison, aisances et appartenances, ainsy-

qu'elle se poursuict et comporte et extend de toutes partz,
assize en ceste ville de Paris en la valle du Pont-Sainct-Mi-
chel, icelluy Par apartenant de son conquest par luy faict
tiltre d'eschange de Ren Mestereau, bourgeois de Paris,

tenant d'une part Charles de Paris, maitre pticier, d'aultre

Hmery de Prime, abouttissant par devant Francoys Pi-
chonnat et par derrire icelluy Parr, et laquelle maison a
son entre et yssue par la grand place commune vendre

biens estant au bout dudict pont Sainct Michel par une alle
estant entre la maison dudict de Prime et celle d'icelluy

Pichonnat, dont le dessus et dessoubz d'icelle alle appartient

audict Pichonnat, en la censive des religieulx et couvent
Sainct Germain des Prez, et charg envers eulx d'un denier
obole parisis de cens seullement, ainsi qu'il est au long d-
clair au contract dudict eschange pass par devant Cadier et
le Camus, notaires oudict Chastellet, l'an mil cinq cens
soixante huict, le jeudy second jour de septembre.
Item, et cent livres tournois de rente icelluy Par aussi
apartenant de son conquest, et qui luy ont est venduz et

constituez par messieurs les prvost des marchans et eschevins

de ceste ville de Paris, les avoir et prendre aux quatre quar-
tiers de l'an deux mois aprs sur les domaines d'Amyens,
Poictiers, Thoulouze et autres plain dclarez es lettres de

cration et constitution d'icelle rente passes par devant les-

dictz notaires soubscripts le dix huictiesme jour de juing mil

cinq cens soixante douze, lesquelz contract d'eschange et

lettres de constitution icelluy Par promect bailler et 'fournir

 PIECES JUSTIFICATIVES 2IQ

ladicte Jehanne Par^ sa dicte niepce, etdont des maintenant aux

conditions et rservations cy aprs dclares il la faict porteur,

et d'iceulx cent livres tournois de rente actrice et proprite-

resse, et la mect et subroge par ces prsentes du tout en son
lieu, droictz et actions, veult et consent qu'elle y soict mise
et subrogue partout o il apartiendra, pour de ladicte mai-
son et ses apartenances, et rente de cent livres tournois dessus
dclarez joyr par ladicte Jehanne Par sesdictz hoirs et ayans
cause, et en faire, ordonner et disposer sa volunt. Cestz

don, cession et transport faictz la charge dudict cens sur

ladicte maison, et aussi la rservation faicte par ledict Par

donateur de l'usuffruict sa vye durant seullement tant d'icelle

maison que rente, lequel usuffruict il veult et consent estre

reuny et consolid la proprit incontinant aprs son decez

et trespas, et cependant il s'en constitue possesseur tiltre

prcaire pour et soubz le nom de sadicte niepce, et oultre pour

la bonne amour naturelle qu'il a et porte icelle Jehanne
Par, sadicte niepce, et aussi parce que tel est son voulloir.
Et neanlmoings sy ladicte Jehanne, sa niepce, va de vye
trespas sans enffans procrez de son corps en loial mariaige,

ou ses enffans sans hoirs de leur chair aussi procrez en loial

mariaige, en ce cas ladicte maison, ensemble lesdictes cent

livres tournois de rente retourneront et apartiendront icelluy
Par, donateur, ou ses hoirs et hritiers de son cost et
ligne, parce que autrement et sans ceste condition expresse il

n'eust faict ladicte prsente donnation ;

transportant par luy
sadicte niepce des mainctenant comme pour lors aux char-
ges, conditions et rservations susdites, tous droictz de pro-

prit et autres qu'il a et luy apartiennent en ladicte maison

et rente dessus dclarez, et s'en est dessaisi, desmis et de-
vestu et par ces prsentes se dessaisist, desmect et devest du
220 A3IBR0ISE PAR

tout es mains desdictz notaires comme es nostres souveraines

pour le Roy nostredict seigneur, pour au nom et prouffict de
ladicte Jehanne Par et sesdictz hoirs, voullant, consentant et
accordant que par le bail et obstention de ces prsentes elle

en soict et demeure saisye, vestue, mise et receue en bonne

saisine et possession par qui il apartiendra. Et nanlmoings
pour ce faire, consentir et accorder estre faict, a faict et cons-
titu par sesdictes prsentes son procureur gnral, spcial et
irrvocable le porteur de ces prsentes auquel il a donn et

donne pouvoir et puissance de ce faire et tout ce que au cas

apartiendra, sera requis et ncessaire. Et pour la prsente don-
nation faire insinuer partout o il apartiendra et en demander
acte ledict sieur Par et sadicte niepce ont faict et constitu

par sesdictes prsentes leur procureur gnral et irrvocable

les porteur ou porteurs d'icelles, ausquelz et chacun d'eulx
respectivement ilz ont donn et donnent pouvoir et puis-
sance de ce faire et tout ce que au cas apartiendra, sera requis
et ncessaire . Promisrent oultre lesdictz donnateurs et

donataire chacun en droict soy ces prsentes et tout le con-

tenu en icelles avoir agrables, fermes et stables tous-
jours sans jamais aller au contraire, et rendre et payer tous
coustz, fraiz, mises, despens, dommaigeset interestz qui faictz

et encouruz seroient par deffault d'entretenement et acomplis-

sement du contenu en ces prsentes, soubz l'obligation et

ypothecque de tous et chacuns leurs biens meubles et immeu-

bles, presens et advenir qu'ilz, chacun en droict soy. en ont
soubzmis et soubzmecttent pour ce du tout la justice, juris-

diction et contraincte de ladicte prevost de Paris et de toutes

autres justices et jurisdictions o trouvez seront leurs des-

pens respectivement, et renoncrent en ce faisant toutes

choses gnrallement quelconques ceslettres contraires. leur
 PIECES JUSTIFICATIVES 221

effect, teneur et excution, et au droict disant gnralle renon-

ciation non valioir. En tesmoing de ce, nous, la relation des-

ditz notaires avons faict mettre le scel de la dicte prvost de Paris

cesdictes prsentes qui passes furent doubles l'an mil cinq

cens soixante et quatorze, le samedy neufiesme jour de jan-

vier, cestes pour ladicte jehanne Par. Sign : Le Camus et

Denetz. Et en la marge du premier feillet est escript : Enre-

gistr par le Camus. Et la fin a est mis et escript l'insinua-

tion, ainsi que s'ensuyt :

L'an mil cinq cens soixante quatorze, le vendredi quinzime

jour de janvier, le prsent contract dedonnation a est apport
au greffe du Chastellet de Paris et icelluy insinu, accept et

eu pour agrable aux charges et conditions y apposes par

M^ Nicolas Larue, comme procureur de noble homme, maitre
Ambrois Par, premier chirurgien du Roy et jur Paris,

donateur, et de jehanne Par sa niepce, donataire, dnommez

audict contract, lequel a est enregistr au prsent registre,

xxx^ volume des insinuations dudict Chastellet, suivant l'or-

donnance, ce requrant ledict Larue oudict nom qui de ce a

requis et demand acte luy octroy et baill ces prsentes

pour servir et valioir ausdictz donateur et donataire en temps

et lieu ce que de raison.

(Archives Nationales Y 115. fol. 83 V^)

 XXIV
1575-

MMOIRE d'aMBROISE PAR EN RPONSE AUX ATTAQUES DE LA

FACULT, A PROPOS DE LA PUBLICATION DE SES UVRES.

A Messeignevrs de la Covr,

Messievrs, il y a plus de trente ans que i'ay faict imprimer

plusieurs traictez de la Chirurgie, ausquels non seulement per-
sonne ne s'estoit oppos, mais au contraire ont est receuz de
chacun auec faueur et applaudissement, qui m'a faict penser
que si ie les recueillois en vn corps, ie ferois chose trs-agra-
ble au public. Ce que par moy excut, et auec frais incroya-
bles, comme ie pensois leur foire voir le iour, voicy, Messieurs,

les Mdecins et Chirurgiens se sont opposez pour les obscurcir

et esteindre, non pour autre raison, que pour ce qu'ils sont
mis en nostre langue vulgaire, et ce en termes fort intelligi-

bles : car ceux-l craignoyent quVn chacun de ceux es mains

desquels tels liures paruiendroyent, s'estimant assez garnis

de conseil pour se gouuerner en ses maladies, ne daignast les

appeler. Et ceux cy se doutans que les Barbiers receuroyent

pleine instruction par la lecture de mesdictes uures de toutes

les oprations de la Chirurgie^ ne vinssent manier le baston
aussi bien qu'eux, et par ce moyen les empiter. Au reste, les

vns et les autres en gnerai, piquez de hayne volontaire,

enuie, et ialousie de voir Ambroise Par en quelque reputa-
 PIECES JUSTIFICATIVES 220

tion d'homme bien entendu en son estt : et pour donner

couleur leur fliict, ont dmembr d'emble quelques dem.i-

sentences de mes uures, prises des anciens Autheurs mis

en Franoys par eux-mesmes. Pensant par tel moyen abuser
de vostre bont pour rendre ma cause plus odieuse. Parquoy,
pour leur respondre.i'ai voulu mettre ce mot d'escrit en auant,
pour me seruir comme de saluation : afin aussi de leur donner
entendre que i'ay de quoy payer. Vous suppliant, Messieurs,
de penser que c'est toute autre chose de traitter de la ciuilit

des murs, en Philosophe moral pour l'instruction de la ten-

dre ieunesse, et autre chose de parler des matires naturelles

en vrai Mdecin et Chirurgien pour l'instruction des hommes
ja tous faicts.

Responce de M. Ambroise Par, premier chirurgien du Roy,

aux calomnies d'aucuns mdecins et chirurgiens,

touchant ses uvres.

1 . Premirement pour respondre au premier article tir de la

page 170. auquel vous faites vn apostile, comme de vilaine

leon. A ce ie vous puis respondre telle leon n'estre si vilaine,

que Galien n'en aye foit mention aux liures de l'vsage des

parties, li. 14. cha. 2. mis en Franois par d'Alechamp (ij,

Mdecin trs fameus, en telles paroles qui s'ensuiuent. Nature
a donn tous animaux des membres pour conceuoir, et

ausdicts membres certaine vertu et facult insigne pour causer

plaisir et dlectation, d'vne indicible et incroyable enuie de

ce faire : de laquelle estans incitez et eguillonnez les animaux.

(1) Jacques Dalchamps, mdecin, botaniste et philologue, n Caen en

l5i3, docteur Montpellier en 1547, exera Lyon o il mourut en i588.
Outre sa Chirurgie franaise ttVHistoire des plantes, il a publ' la traduc-
tion de divers traits de Galien.
224 AMBROSE PAR

encore qu'ils soient totalement priuez de raison, ou insensez,

ou encores ieunes, leur a ottroy et concd vne amorce et

allechement ddi, ioignant l'vsage d'iceux membres, vne

volupt grandissime et innarrable.
Gai. de l'vsage des parties liu. 14. chap. (sic). Le col de la

matrice prpar de nature pour le passage de la semence cou-

lante au dedans: et quand l'homme a la compagnie de la femme
il s'ouure, de sorte que la semence chasse par le chemin
large, prouient aisment en la capacit de la matrice : et ladicte

Nature a faict le col de la matrice mdiocrement dur. fm que

quand l'esprit veut pntrer au dedans de la capacit d'icelle,
il s'estende, dilate, et tienne droit autant qu'il suffit, pour
laisser passer la semence.
Gai. liu. 14. chap. 10. de l'vsage des parties. Ces uures
de nature certainement sont admirables, comme est aussi ce

que le masle ayant compagnie de la femelle, les parties gni-

tales de l'vn et de l'autre s'y estendent de toutes parts : aux
masles la verge pour ietter droit sa semence en la capacit de
la matrice, et aux femelles le col d'icelle, qui pour recevoir
s'ouure, eslargit^ et tient droit.

2. Pour le second poinct,ou vous m'objectez que telle leon

peut inciter la ieunesse luxure. Gai, liu. 14. ch. 9. nous en
a laiss par escrit les mesmes paroles. L'vsage des parties
gnratiues est accompagn d'vn trs grand plaisir, et qu'aux
animaux constituez en la fleur de leur aage, certaine rage et
cupidit furieuse prcde ledit vsage. Car pource que les dieux
qui ont form et cr les animaux, les ont voulu estre eguillon-
nez d'vne enuie extrme et dmesure de s'accoupler auec les

femelles, et qu' ce dsir est coniointe vne grande et chatouil-

leuse volupt, embrassez de ce dsir, allchez de cette dlec-

tation.
 PICES JUSTIFICATIVES 225

Gai. ibid. Geste humidit outre l'vsage apporte vne trs

grande vtilit, parcequ'elle a certaine acrimonie piquante :

car telle humeur peut reueiller singulirement et irriter les par-

ties leur action et icelle faisant leur donner volupt et plai-

sir. S'il est maintenant question allguer quelques petits exem-

ples, et de petite importance, en traittant et disputant des
grandes et admirables uures de nature, fin que la chose
soit plus claire. Quand ces humeurs sreuses s'eschauffent,

imagine et prsuppose aduenir mesme chose qu'ordinairement

il adulent quand les humeurs acres sont accumules souz la

peau de l'animal, qui chatouillent, dmangent, inuitent se

gratter, et quand on les remue en se grattant donnent plaisir.

Quand donc non seulement ces humeurs demandent estre

vacues, et ce faire nous incitent et peignent : ains outre cela

grande quantit d'esprit eschauff dsire sortir dehors et exhaler,

pensons qu'il y a et qu'on sent vne excessive et incomparable
volupt. Davantage veu que nature pour ceste vtilit ordonne
aux parties susdictes le sentiment plus aigu et vif qu' la peau :

nous ne deuons plus nous esmerveiller pourquoy en leur

action elles sentent dlectation plus grande que la peau cha-

touille et gratee, et pourquoy vnplus ardant dsir d'en iouir

prcde ceste volupt.

Gai. liu. 14. chap. ii. Or que ceste humeur non seulement
donne enuie aux femelles de s'accompagner du masle, mais
aussi quand elle est iettee et chatouille de certain plaisir,

arrouse le conduit : on le cognoist parce que quand les fem-

mes prennent grand plaisir et dlectation en la compagnie
de l'homme, elles en rendent beaucoup : les hommes qui
ont affaire auec elles le sentent espancher l'entour de la

verge et mesme ceux qui pour estre chastrez ne peuuent

ietter vraye semence, sentent grand plaisir quand cest humeur
220 AMBROISE PAR

sort: tellement que pour asseurercela, dsormais ne faut cher-

cher autre preuue.

Gal.liu. 15. chap. i. Si la verge est touiours droicte elle

sera certes bien commode quand on vsera des femmes. Et si

elle estoit tousiours droite ce seroit vn spectacle vitupereux et

deshonneste. et reprehensible pour sa laidure tout ainsi

comme si quelqu'vn la portoit tousiours droicte et roide dans

le poing.
Gai. ibid. chap. 3. Il reste dclarer premirement ce qui
ores a este mis en auant : savoir, que habitant auec les

femmes, il faut la verge estre fermement et exactement ten-

due.
3. Or quant au troisime poinct suiuant les choses susdites :

Il est ais a colliger qu'il estoit impossible d'expliquer la ma-

nire de faire les enfans en termes plus couuerts, et que n'a

est pour aucune intention, sinon que pour faire gnration :

loint qu'il y a plusieurs Dames honnestes qui desireroyent

grandement auoir ligne, qui mesmes souvent en demandent

conseil aux Mdecins. Toutefois n'ay voulu l'escrire si manilste-

ment, comme aucuns, ains le plus couuertement qu'il m'a est

possible, estant trs difficile d"escrire telle chose en autre langage.

Or fin que les Mdecins ne m'accusent d'en avoir est l'au-

theur, ie leur mettray deuant les yeux ce chapitre, tir mot

mot de la pratique de trs excellent Docteur et Maistre en

mdecine Maistre Bernard de Gourdon (i ), qui s'appelle Fleur

de Lys en Mdecine, translate de Latin en Franoys Rome

Bernard de Gourdon. n Gourdon, dans le Rouergue, vers le milieu

(I)
duxiiie sicle, mort aprs i3i8 Montpellier, o il professa la mdecine. Il a
laiss, entre autres, Lilium medicin, ouvrage termin en i3o7, imprim
Naples en 1480; la traduction franaise parut Lyon en 1495, et non 1445,
comme le dit Par.
 PIECES JUSTIFICATIVES 227

l'an M. CGC. Lxxvii au temps du Pape Grgoire, et imprim

Lyon l'an m. cccc. xlv (5/1;) le dernier jour d'Aoust.

Extraict de Gourdon, Hure 7. chap. 14,

Et quand la viande sera digre et les superfluitez mises

hors, aprs mi-nuict et deuant le iour, l'homme doit esueiller

sa femme pour habiter, en parlant, en baisant, et en tastant

les mammelles, et le penil et le c. et entour. Et c'est fin
que la femme ait apptit d'habiter, et que les deux semences
se puissent rencontrer ensemble, car les femmes ne le sont pas
si tost comme les hommes : et quand la femme commence
balbutier, adonc ils se doiuent conioindre ensemble, etdoiuent

habiter doucement petit k petit : et l'homme ce doit bien

ioindre au penil de la femme, fin que l'air ne puisse entrer
dedans le c... Et quand la semence sera espandue, l'homme
doit estre sur la femme sans mouuoir, et ne se doit pas si tost
leuer ne descendre : et quand l'homme sera descendu, la

femme doit estre couche, et ioindre ses iambes, et estraindre,

et estre le ventre dessus, et dormir en cest estt si elle peut,

car c'est chose mot profFitable. Et ne doit point adonc parler
ne toussir, car ces choses cy valent moult pour retenir la

semence. Et tant longuement que la femme sentira que la

semence sera au c. et en la matrice, elle doit gsir ou elle

ira doucement s'il est ncessit.

4. Le quatrime article n'est vilain ni faulx, ains vray et pris

d'Aristote en ses Problmes, traduicts en Franois, duquel
s'ensuyt le vray texte, sect. de la conionction de l'homme et
de la femme, probl. 7.
Dem. Pourquoy les femmes aprs qu'elles sont en-
ceinctes, selon l'opinion d'Aristote au liu, des animaux, dsi-
rent derechef la conionction charnelle. Resp. -- L'on
respond, selon Galien, que la recordation de la volupt, se
 228 AMBROISE PARE

souuenant les femmes, et esprises, la dsirent encore derechef

et la souhaittent. Ce qui monstre manifestement tel article

n'estre faulx. ains vray. sans taxer l'honneur des femmes,

comme il sera prouu en l'article suiuant.

5. Touchant le cinquime article prins de la page 769. par

les passages escrits cy dessus du 14 liu. de Galien chap. 2.
3. 9. 10. 1 1 . et du is. liu. chap. 1.3. est manifeste veoir
n'estre tel qu'ils disent, s'ils ne veulent taxer Galien. et celuy
qui l'a fait Franois.

6. Ce qui est marqu en la page 774, touchant la strilit,

n'est norme comme vous dictes, veu qu'il est prins de nostre
maistre Sylvius Docteur en Mdecine, en son Hure de la Gn-
ration de l'homme, traduit en Franois par Guillaume Chres-

tien Mdecin ordinaire du Roy et de Messieurs ses enfans. La

strilit vient (dit-il), de plusieurs indispositions de la

verge virile, comme quand elle est naturellement trop courte.

ou par l'aage, ou par la corpulence, et gresle de tout le

corps, principalement du bas, ou quand elle est tran-

che, ou bien corrompue par norme froid ou pourriture,

pource qu'elle ne peult ietter la semence dedans le plus
auant rceptacle de la matrice, comme aussi elle ne peult

quand elle est trop oblique et tortue par la naturelle ou acci-

dentale briefuet du ligament qui la tient : neantmoins que

Sauonarolla (i) escrit vn certain homme, qui la verge estoit

courte au moins de trois doigts de long : et vne autre, qui

par le chancre elle auoit est couppee fort courte, auoir en-
gendr par la puissance attraction de la matrice, et parlaiacu-

lation du reste de la verge. Tous condamnent aussi, comme

(1) Michel Savonarole, docteur de Padoue, professeur de mdecine

Ferrare, chevalier de Jrusalem, et grand-pre du clbre dominicain,
mourut vers le milieu duxv^ sicle.
 PIECES JUSTIFICATIVES 229

infconde, la verge qui est par trop longue : pource que,

comme ils disent, en si longue voye la semence est rfrigre

auant que d'estre receue en la matrice.

Quand est du bourlet, Poge (i) Florentin Secrtaire et

Chapelain du Pape en son Hure des Facessies, lequel a est

translat en Franois, et imprim par permission, en fait

mention, n'ayant voulu icy, de peur de scandalle, escrire l'his-

toire, qui est toutesfois ordinairement entre les mains des

Damoiselles.

7. le voudrois bien savoir quelle vilenie iniurieuse et faul-

set il y a en ce qu'ils ont extraict de la page 775.

De faulset il n'y en a point : Par la raison que i'ay tou-

che au texte, d'autant que les femmes plies, maigres et

brunettes, sont ordinairement remplies d'humeur mlancolique,
parla reigle qui dit. Tel est le cuir que sont les humeurs cachez
soubs iceluy : lequel humeur estant de nature aigre, ne peult

que naturellement ne chatouille et esguillonne les femmes qui

en sont pleines, l'acte vnrien.
D'iniure encores moins y en peult-il auoir, si l'on ne veult

accuser nature d'iniustice enuers elles, laquelle toutefois nous

recognoissons bonne mre, doulce, bnigne, et iuste enuers
le genre humain : ioint que telle chose estant dicte en gnerai,
ne peult blesser l'honneur d'auscunes femmes en particulier :

ains au contraire leur seruir s'efforcer, par la lecture des

bons Hures, reformer et chastier l'inclination laquelle

naturellement telles femmes pourroient estre subjectes.

Et quand est de ce qu'ils disent estre faulx touchant celles

qui conoiuent peu souuent, ie leur prie qu'ils lisent Aristote

(1) J. Franois Poggio Bracciolini, Pogge, savant n en i38o

dit le
Terranuova prs de Florence, mort en Fac-
i^Sg, a publi entre .autres des
ties, recueil d'historiettes scandaleuses, parues Strasbourg eu i5io.
 .

23o AMBROISE PARE

en ses Problesmes I. section de la strilit, Problesme 3. qui

s'ensuit.

Dem. Pourquoy les femmes par trop chaudes conoivent

peu souvent. Resp. Pource que la semence receue en elles est

estaincte et corrompue, comme si l'on iettoit un peu d'eau

dans vn grand feu, tellement que nous voyons continuellement
les femmes par vne grande ardeur, trop addonnes paillar-
dise, peu souuent conceuoir et porter enfans.

8. Pour respondre ce que vous auez tir de page 799,

la

touchant la dmangeaison du col de la matrice, tous les

autheurs en ont parl. Hippocrates li. De la maladie des fem-
mes, /Ece (i). 4 Serm. 4. chap. 309. Bref tous les praticiens,

et entre autres Gourdon chap. 12. qu'il intitule Des Rhaga-

dies et playes du c . .

9. Ce qui est marqu en la page 812. touchant les Herma-

phrodites, est tir d'Aristote en ses Problmes, section des
Hermaphrodites, Problme 3. mis en Franois.
Demande. Pourquoy doit-on tenir et reputer l'Hermaphro-
dite ou pour homme ou pour femme? Resp. On doit consid-
rer la grandeur de l'vn des membres, ayant esgard la gran-
deur de l'autre, et lequel des deux est plus puissant pour
l'vsage vnrien : et s'il tient plus de la femme, il sera tenu et

rput pour femme, et ainsi de l'homme.

Texte de Paulus .^^gineta (2), chap. 69. liu. 6. mis en Fran-
ois par d'Alechamp, Mdecin.

(i) Atius, mdecin, n Amide, en Msopotamie, vers la fin du v^ si-

cle, professait la religion chrtienne.

(2) Paul, chirurgien grec n Egine, a laiss un trait de Chirurgie tra-

duit en franais par Pierre Tolet, et imprim chez Etienne Dolet, Lyon,
i53g,in-i2, puis par Dalchamps, dans sa Chirurgie franaise, Lyon, iS-o,

in-8*
 .

PIECES JUSTIFICATIVES ^
201

Il y a (dit-il) quatre ditfrences d'hermaphrodites, comme

dit Leonides (i) : trois qui touchent aux hommes, et vne qui
touche aux femmes : les hommes ont quelquefois la nature de
la femme velue en l'entrefesson^ quelquefois au milieu de la

bourse des testicules.

Pline (2). chap. 2. liu. 7 dit en Afrique estre vne nation
d'hommes nommez Androgynes, qui couchent ensemble,
exerceans alternativement acte du masle et de femelle.
Et quant la preuue que vous dictes estre abominable, cela
est faulx, considr la grande abomination qui en suruiendroit,
s'il luy estoit permis, contre les loix de Dieu et des hommes,
abuser des deux sexes. loint que telle preuue est escrite par

les anciens.

10. L'Anatomie des parties gnitales de la femme que vous

citez de la page 813, ne peut estre plus honnestement escrite,

tesmoin m'en sera Galien au liu. 14. de vsu part, et d'Ale-

champ en son commentaire qu'il a faict sus Paul Egineta
chap. 70. liu. 6. duquel les mots sont tels.

En l'extrmit du col de la matrice, est l'entre et fente de

la nature de la lemme. les Grecs le nomment ctena, les

L^Ltins pecfen : les bords d'vn cost qui sont revestus de poil,

se nomment en Grec pfe rigoma fa comme si nous disions , les agles

du couronnement. Au dessus des dites aeles qui est la fin de

l'os du penil, et entre icelles sont deux excroissances de chair

musculeuse, vne de chasque cost qui embrassent etcouurent
l'issue du conduit de l'urine, et qui se resserrent aprs que la

(1) Leonides, mdecin d'Alexandrie, vivait dans le ii"^ sicle, il est cit par
Clius Aurelianus et par Atius. Ses crits sont perdus.

(2) Pline l'ancien, clbre naturaliste, n Cme, l'an 23 de J.-C, mort

Rome, Son Histoire Naturelle,
l'an 79. traduite en franais par Antoine
Dupmet, a paru Lyon en 1062
232 , AMBROISE PARE

femme a piss, les Grecs les appellent Nymphes. Les excrois-

sances viennent si grandes presqu' toutes les femmes d'Egypte,
et quelques ieunes des nostres, que comme elles ce trouvent
en compagnie des autres femmes, ou que leurs habillements
la

en cheminant les frottent, ou quand leurs maris les veulent

approcher, elles se dressent comme la verge de l'homme,
voire qu'elles s'en louent auec les autres femmes, comme
feroyent leurs maris. Pour ceste cause en Egypte on la coupe
toutes les filles^ comme tesmoigne Galien en son Introduc-
tion.

Quand a ceste exemple dangereux de Sodomie, que vous

dictes estre indigne, leu, recit et entendu des Chrestiens,
Hippo. liu. 2., del maladie des femmes. Paul Egineta, liu. 6.

chap. 70. JEce 4. sermo. 4. ch. 30. en faict mention.

Et quand l'histoire, Lon l'Africain (i) la descrit liu. 3 de
son histoire, dediee au Pape Lon son parrain. Mesmes le bon
et docte Maistre lean Papon (2), Conseiller du Roy, nous en a
laiss vn arrest en termes Franois, en son recueil des arrests

notables, liu. 22. tiltre 7. arrest 2. en telles parolles comme

il s'ensuict :

IDeiix femmes se corrompans l'une l'autre, etc.

De ma part ie suis d'opinion, et ay escrit qu'on coupe ceste

caruncule, fin que l'on n'en abuse, et qu'on ne tombe en tel

inconvnient, combien que pour vne femme qui se trouue en

auoir, il y en a dix mille qui n'en ont point.

II et 12. Ces deux histoires extraictes, l'vne de la page 827,

(i) Jean Lon, l'Africain, gographe arabe, n Grenade au commence-

ment du xvi" sicle, a laiss une description de l'Afrique, en arabe, publie
en franais dans le recueil de voyages de J. Temporel, Lyon, i556.

Jean Papon, jurisconsulte, n Crozet (Puy-de-Dme) en

(2) i5o5, mort
Montbrison en 1590, a laiss un Recueil d'arrts notables.
 PICES JUSTIFICATIVES 233

et l'autre de la page 837, sont tires de Volaterran (i). Car-

dan (2), liu. l, chap. 64. de la varit des choses. Saxon (3)
en son histoire de Dannemarch liu. 14. Olaus (4) Magnus
liu. 3. chap. 6. de son histoire, en font pareillement men-
tion.

13. Touchant ce discours que vous dictes deshonneste, ci-

t de la page 792. Que les filles qui ne seront assez tost ma-
ries, se desbaucheront. Il me semble qu'en cecy i'ay beau-
coup foict pour tous pres et mres, ensemble pour les filles :

conseillant plustost (que tomber en tels inconueniens) qu'il

est expdient les marier. Et o l'aurais failly, sauf meilleur
Jugement, Sylvius seroit plus reprendre, touchant ce qu'il a

escript en son livre des moys, fait Franois par Chrestien,

mdecin, les parolles duquel sont telles.

Quand les moys sont retenus, il s'engendre a la matrice

vne disposition semblable rinflammation phlegmon, ou a
erisipelas ou schirre, ou chancre, hidropisies, battement ou
palpitation de cur, l'apptit perdu, sanglot, rot, tous, diffi-

cult de respirer, douleur de teste, melancholie, que le vul-

gaire pense estredemoniacle, et outre cela insatiable apptit de

(i) Raphal Maffei, dit Volaterran, savant compilateur, n en 1452

Volterra, en Toscane, mort en i522, a laiss un recueil encyclopdique
publi Rome en i5o6, et Paris, en i526.

(2)Jrme Cardan, savant mdecin, chimiste et mathmaticien, n

Pavie, le 23 septembre i5oi, mort Rome en 1676, prsenta le bizarre
assemblage du gnie uni aux dfaillances les plus singulires. Scaliger
raconte qu'ayant annonc l'poque de sa mort, il se laissa mourir de faim
pour justifier sa prdiction.

(3) Saxon, Grammaticus ou Longu?, n en Slande, mort en 1204, a crit

avec Sunon Aggesen, une Histoire du Danemark.

(4) Olaiis Magnus, mort en i568, au monastre de Sainte Brigitte, a pu-

bli Historia de gentibtis septentrionalibus. Rome, i555, in-fol.
284 AMBROISE PAR

Venus, pource que les parties qui s'estendent iusques dans la

matrice, sont titilees, etc. Contraires signes demonstrent la

mlancholie, et la cholere iaune engrossie par adustion (car

la subtile incite et n'arreste point) et outre le dsir de Venus

et le grand plaisir en elles se faict aussi prompte excrtion de
la semence,
14. Ce qui est extraict de la page 780 n'est vilain ny faulx,

attendu que tous les Anatomistes de nostre temps sont de

cette opinion, comme Vesal, Columbus (i), Fernel (2), Vas-

se (3), Rondelet (4), Charles Estiene (5), comme cite lean

Mathieu Rald Colombo, clbre anatomiste, fils d'un apothicaire de

(i)

Crmone, fut l'lve de Vsale, professa Padoue et Pise, et mourut

Rome en i557. Outre ses dcouvertes anatomiques, il a dcrit la circula-
tion pulmonaire beaucoup plus exactement que Servet.

Jean Fernel, n Clermont, en Beauvoisis, en 1497, reu docteur en

(2)
1529, gurit Diane de Poitiers d'une grave maladie, et soiena Catherine de
Mdicis. A l'avnement de Henri II, il refusa la place de premier mdecin et
se contenta de celle de mdecin ordinaire. A la mort de Burgensis, en i556,
il lui succda. Il eut de sa femme, Madeleine Tournebu, fille d'un conseiller

au Parlement, deux filles. Il mourut le 26 avril i558, et fut enterr dans

l'glise Saint-Jacques de la Boucherie.

(3) Louis Vasse, de Chlons-sur-Marnc, a public une anatomie latine

qui a paru en franais sous ce titre : U Anatomie du corps humain rduite
en tables, traduite du latin de Loys Vasse par Jehan Canappe, Lyon, Est.
Dolet, 1542, in-8".

(4) Guillaume Rondelet, mdecin et naturaliste, n le 27 septembre i5o7,

Montpellier, exera Pertuis en Provence, et en Auvergne. Reu docteur
dans sa ville natale en i537, il y fut nomm professeur en 1545. Il suivit le
cardinal de Tournon dans ses voyages, et en profita pour tudier les pois-
sons de la mer. Aprs avoir parcouru l'Italie, il revint se fixer Mont-
pellier, fut nomm chancelier de l'Universit, et mourut Ralmont, le

3o juillet i566. On sait qu'il est le Rondibilis de Rabelais.

(5) Charles Estienne, mdecin, n vers i5o3, Paris, frre des imprimeurs
Franois et Robert Estienne, fut reu docteur le 20 juin 1542. Robert ayant
t oblig en i55i, de s'enfuir Genve, Charles prit la direction de son
imprimerie. Poursuivi son tour et jet en prison, il y mourut en 1564,
 PICES JUSTIFICATIVES 235

Wier(i), mdecin du Duc de Cleues, touchant cette mem-

brane, contre la faulse opinion qu'ont les hommes, si au pre-
mier coit les femmes ne iectent sang ne soyent pucelles.
Et quant cet aduertissement dtestable pour tromper les

hommes que vous citez del mesme page, ledit Wier, Mdecin,
escript ce qui s'ensuit, Hure 2, de l'imposture des diables,
chap. 37.
C'est aussi une chose fort commune en Espaigne, que les

nouuelles maries gardent les linges esquels les marques de

leur depucellementapparoissent. Aussi y a il quelques femmes
trop cupides de gaigner, lesquelles ont accoustum de vendre
souuentefois des filles pour pucelles, et lesquelles contrefont

cette taye inviole, auec le sang qui en sort, par quelques

drogues propres cet effect.

D'auantage il y a vn chapitre de ceci, Hure i. Gyneco-

rum (2), intitul Pour contrefaire les pucelles. Matthiole en

l'ge de 60 ans. Sa fille Nicole pousa le mdecin Libault. Estienne a com-

pos de nombreux ouvrages. Anatomiste distingu, il publia avec Estienne
de la Rivire un grand ouvrage propos duquel il soutint un long procs
avec son collaborateur. Le 3o mars i552, il poursuivit les cries de trois
portions d'une maison sise rue Saint-Jean de Beauvais, l'enseigne du
Soleil d'Or, et la moiti par indivis de deux maisons situes rue Saint-
Jacques, l'enseigne de l'Horame-Sauvage et de l'Ecrevisse, appartenant
Renaud Chaudire, pour le remboursement de 25oliv. t. dues par Claude
Chaudire, fils du susdit, et cautionn par lui. Genevive de Clermont,
veuve de Franois Estienne, bourgeois de Paris, fit opposition pour une
rente de 43 liv. sur lesdites maisons. (Arch. nat. Y 8453, fol. 4B0.)

(i) Jean Wier, mdecin, n Grave-sur-Meuse en i5i5, mort Tecklem-

bourg en Wesphalie, le 24 fvrier i588, tudia Paris et Orlans, et fut reu
docteur vers 1S34. Il s'appliqua prouver que ceux que l'on accusait de
sorcellerie et de magie n'taient que des alins.

{2) Gvnciorum. hoc est demulierum affectibus, edente G. Wolf. Baie,

i566, in-4. On lit au chap. du Livre P'', De Virginibus, une formule de
2
Priscien, intitule : Ad violatam, ut non cognoscalur.
236 AMBROISE PAR

escript (i) au chap. de Lapato acuto. Et quant la distilla-

tion, Marinellus (2) en a faict vn liure tout entier.

15. Touchant ce que vous reprenez en la page 788. disant.

Que c'est vne faulse opinion et meschante pour enhardir les

filles luxure qui n'ont point leurs moys. Telle opinion est

vraye, et ne peut enhardir les filles luxure. Car encor quelles

n'ayent point leurs moys manifestement coulant par dehors,
si est-ce toutefois qu'elles peuuent conceuoir et engendrer,
d'autant qu'il suffict pour la conception et gnration, que le

sang menstrual flue du reste du corps dans la matrice. Par-

quoy elles s'y trouueront souuent trompes. Dauantage Syl-
vius au liu. qu'il a faict des moys, demonstre comme tous
mdecins, qu'vne fille ne peult estre grosse qu'elle n'aye ses
moys, pource (comme il dict) il fault que la fleur precedde

le fruict : non pour cela toutefois que ie vueille qu'elle s'a-

bandonne.
16. Pour respondre ce que vous avez tir de la page
792. d'o vous inferez : estre vne excuse faulse et meschante
pour excuser les filles corrompues. A ce ie vous responds,
qu'il n'y a nulle fauset, attendu que telle sentence est tire

d'Hippocrates. Aph. 39, liu. 5. et au li. De diaeta. Hierosme

de Cardan liu. 12.de subtilitate, ioint que l'exprience nous
en a faict foy : mesme qu'il y a des hommes qui en ont
comme ledit Cardan escrit d'Anthoine Buze, qui faisoit rayer
du laict de ses mammelles comme vne nourrice. De meschan-

(i) Pierre-Andr Matthiole, n Sienne en i5oi, mort Trente en 1577.

Son plus clbre ouvrage est un Commentaire sur Dioscoride, traduit en
franais par Ant. du Pinet, Lyon, i56i in-fol., et par Desmoulins, Lyon,
1572, in-fol.
(2) Jean Marinello, de Modne,. exera la mdecine Venise. Son trait
des maladies des femmes intitul La Comara, a t traduit par J. Libault
et par Lazare P, Son fils Curzio fut aussi mdecin.
 PICES JUSTIFICATIVES 2.37

cet encor moins : car mon intention n'est autre, que pour

reciter aux iuges, ou par leur commandement serions appelez

pour savoir si vne tille qui auroit laict aux mammelles fut

corrompue, ou bien si elle auroit perdu son fruict ayant est

grosse.

17. Touchant ce qui est tir de la page 766. 791. dont vous
colligez estre trespernicieux enseignements, pour faire auor-
ter. A ce ie vous responds, qu'il n'y a Mdecin qui n'aye
escrit telle cause d'auortement, afin qu'on s'en donne de
garde, et non pour en mal vser : aussi qu'il y a d'autres
moyens pour ce faire, qui sont entre les mains des Damoi-
selles, comme l'histoire de Pandore (i), laquelle se fit sauter

sur le ventre pour aduorter. Et Hipp. qui commande de faire

sauter sa chambrire, duquel les mots sont tels au liure de la

nature de l'enfant, foict Franois par Chrestien, mdecin du

Roy, en telles parolles.

le ne veux icy ^^^is ie VOUS reciteray comme i'ay veu cette

taxeriedivhiiiip- geniture de six iours. Ma femme (2) auoit
pocrates
^^^ hWt seruante musicienne, qui sauoit

iouer d'instruments musicaux. Elle frequentoit auec les hommes,

et neantmoins ne luy estoit decentement permis d'estre
grosse, de peur qu'elle n'en fust dilame, ou moins estime.
Or elle auoit ouy dire ce que les femmes entre elles ont cous-
tume de dire, qui est, que la geniture ne tombe point de la

matrice si la femme doibt conceuoir. mais que elle demeure

(i) Pandore, grosse des uvres de Partenopeo, et abandonne par lui

fit sauter sur ses reins sa servante Fina. (Nouvelles de r^Iathieu Ban-
dello, vque d'Agen, Lucques, i554, 3'^ partie, Nouv. 52.)

(2) Il ne s'agit pas de l'pouse d'Hippocrate, mais d'une femme de sa

connaissance. (Voyez De natiir pueri, i3, dit. Littr.) Cette conduite
d'Hippocrate, contraire au Serment, s'explique par ce fait que ce livre
n'est certainement pas de lui.
238 AMBROISE PAR

au dedans. Elle oyant cela, l'entendit, et tousiours le retint

bien en mmoire. Et pourtant quelque foys d'auenture, quand

elle eut senti que la geniture ne sortoit point dehors, elle s'en

descouurit sa maistresse, et par ce moyen, ie le sceuz aprs.

Incontinent lors ie luy commanday qu'elle saultast de hault en

terre. Ce qui aprs qu'elle eust faict par sept foys, la geniture

s'escoula, et auec quelque son luy tomba terre. Elle, ce

voyant, commena s'esmerueiller. Or il estait ainsi comme
un uf crud, duquel est oste la coque de dessus et auquel
transparoit l'humeur qui est dedans, par au trauers de sa
petite taye intrieure, etc

Et quant aux moyens de prouoquer le flux menstruel aux

femmes, Hippocrates en donne cinq cens remdes, dont tous
les practiciensen sont farcis, mesme monsieur Sylvius au livre

des moys, duquel les parolles sont telles.

Nous ouurirons la veine de la malade (c'est--dire de la

cheville du pied) dicte saphne, ou du ply du genoil appele

poplitique, afin que nous diminuions la repltion de tout le

corps, et que nous attirions le sang vers la matrice.

Trs puissamment prouoquent les moys la Bryone, l'Ell-

bore blanc, le Pyrtre. la racine de cyclamen, de concombre

sauuage, et elaterium qui se foict du fruict d'iceluy, staphisa-

gre, seneu, coloquinte, thimelaea, les espces de tithimal, le

laict de figuier, scamonee, euphorbes, cantharides, et plusieurs

autres qu'il descrit en quatre ou cinq feillets. Les cantharides
sont donnes en bruuage par Hippo. au liure de natura mulie-
bri, pour prouoquer les moys. Quant l'Euphorbe, Diosco-

ride(i), liu. 3. chap. 80. en ordonne, comme Mathiole en

(i) Pedacius Dioscoride, mdecin natif d'Anazarbe, en Cilicie, vivait au

milieu du i'"' sicle de J.-C. Il a laiss un trait de matire mdicale tra-
duit en franais par Martin Mattus, Lyon i5S3, in-fol.
 PICES JUSTIFICATIVES 239

mesme lieu : et de l'antimoine au chap. 59, l'appelant main de

Dieu, a raison qu'il fait miracle, guarissant plusieurs maladies

que ne peuuent guarir les autres remdes. Or si telles drogues

empoisonnent, il fault que les Mdecins accusent le diuin

Hippo, et leur maistre Sylvius. ensemble Mathiole, d'estre

empoisonneurs, et qu'eux mesmes se disent tels, veu qu'ils

en ordonnent tous les iours.

18. Pour vous convaincre touchant les Trochisques que

vous dictes servir pour perdre le fruit, page 773,
extraict de la

ie les ay ordonnez pour ietter la mole ou faux germe, et non

l'enfant viuant : car ie scay que telles drogues ne peuuent
faire perdre le fruict ayant vie. d'autant que iamais mdica-
ment n'agit, sinon ayd par la force de nature : comme tous
les mdecins tiennent et affirment. Or est-il ainsi que tant
s'en fault que nature donne la main tels mdicamens pour
exclurre le fruict viuant, qu'au contraire de tout son pouuoir
elle le retient, ayant pour ce faire fabriqu des ligaments, par

lesquels il est estroictement attach l'amarri : le contraire est

du fruit mort : D'autant que le vif chasse tousiours le mort.

Et outre plus la mre par telle drogue est sauuee, estant des-

chargee de ce qui enfin la meneroit mort et pourriture.

IQ. Touchant ce que citez de la page 738, mon intention

quant a ce propos ne peut estre conuaincue de meschancet. si

l'on ne veut quant et quant convaincre d'impit le Prophte

Moyse: (i ) car tout ainsi comme il a prononc telarrest pour
reigler la diffrence des supplices, en granit et lgret de

ceux qui auroint offens une femme grosse : Ainsi mon inten-

tion n'est autre que d'instruire en ce foict le Chirurgien, pour

en faire rapport messieurs les luges, lors qu'il sera appel

(i) Exode, chap. XXI, v. 22. 23. Passage mal traduit dans Par. II s'agit,

en effet, de la mort, non de l'enfant, mais de la femme.

 240 AMBROISE PARE

par eux ce faire, afin d'en iuger selon leurs sains et entiers
iugements. Et quant est des passages, ils ont est mal cottez
par inaduertance.
20. Et quant au iugement inconsidr et tmraire que vous
dittes, touchant la prdestination, cit en la page 738. le m'es-
tonne gramment comme vostre esprit est si plein de mesdire,

veu qu'en tel lieu ie dis que ne veux entrer au cabinet sacr
de Dieu, et que ce n'est moy de dterminer de si haults
faicts : Toutefois en ce que i'ay recit s'il y a tmrit, il

fault que pareillement vous accusiez Monsieur S. Paul I.

Corinth. chap. 12. de tmrit, duquel les parolles sont

prises. Car l'vn est donn, dict-il, la parolle de sapience :

l'autre la parolle de science : et concluant en fin chap. 9.

aux Romains par la similitude du potier, que nul ne doit con-
tester contre son crateur.
21. Quiconque contredit cest article cit de la page 746.
se monstre entendre aussi peu en la Mdecine et histoire

qu'en la lurisprudence, comme ainsi soit que le Droict ciuil

escrit tient mesme proposition. Autent. de restitut. et ea
quam peperit vndecimo mense. Ce que mesmes les Grammai-
riens et Historiographes n'ont point ignor, comme il est

dans Aulus Celle, (i)chap. 16. liu. 3. noct.attic. auquel lieu

il monstre par Ccilius, (2) Menander, (3) M. Varro. (4)

(1) Aulu-Gelle, critique latin, vivait dans le II*^ sicle de J.-C. Ses Xuits
attiques renferment de nombreux fragments d'auteurs perdus, notamment
de Caton, de Cecilius, de Mnandre, de Yarron, etc.

(2) Statius Ccilius, pote comique latin, d'origine gauloise, dont les
ouvrages sont perdus ; mort Rome l'an 168 avant J.-C.

(3) Pote comique grec, n Athnes 842 av. J.-C, mort en 290. Ses
livres sont perdus.

(4) Marcus Terentius Varron, savant polygraphe latin, n Rome 116 av.
J.-C. mort 26 av. J.-C. Presque tous ses ouvrages ont disparu.
 PIECES JUSTIFICATIVES 24 1

que le 1 1 mois l'enfant peult naistre : laquelle opinion est

conforme celle de Pline Hure 7. chap. ^. qui dit que tous

animaux ont certain temps de charger et porter leurs petits :

mais l'homme seul n'a aucun temps ni terme prefix,ains vient

au monde en tout temps. Et touchant ce, rcite deux histoi-

res : l'vne dVne femme de bonnes murs, et sans aucune

reproche qui accoucha le 1
1" mois aprs ledecez de son mary:
l'autre de Massurius, que Lucius Papirius commanda par
arrest vn substitu sur le rapport de la mre de Posthume,
institu hritier, qu'elle disoit auoir port treize mois aprs la

mort du testateur : et partant il n'y a aucun terme certain et

defmy porter les enfents. Tel arrest a est extraict premi-

rement du divin Hippocrates au Hure de la nature de l'enfant,

et de alimento : qui me foit esmerueiller de quelle occasion a
est esmeu et transport ce faiseur d'apostille, veu que le

Doyen des Mdecins Gromelan (\) mdecin Paris, au com-

mentaire qu'il a fait sur ledit Hure, n'a peu qu'il n'aye ap-
prouu telle opinion.
22. Il me semble que i'auray satisfaict ce qui est tir de
la page 642, si ie montre que Hippoc. vse de cantharides par
dedans et par dehors liu. De natura muliebri, sus allgu et

que ceste histoire a est cite pour endoctriner le ieune Chi-

rurgien secourir ceux qui en auront pris, et non pour en
vser, afin de diuertir les femmes impudiques de prsenter tel

breuuage leurs amoureux : comme ainsi soit que par l elles

puissent iouyr plus largement de leurs amours, qu'au contraire

elles perdent par ce moyen et l'amour et l'amoureux.
Quant ce narr que vous auez extraict de la page 839,
(2) 940, 941. l'ay tir de Greuin Docteur en mdecine

(i) Etienne Gourmelen.

(2) Il faut lire 939.
l
242 AMBROISE PAR

Paris (i), au Iiu. Des venins, Mathiole au 6. liu. de Dioscor.

Sanctus Ardoynus, Ferdinand Ponzet (2), Cardinal : lesquels
venins n'ay voulu faire figurer comme ils ont fait, afin qu'on
ne les cogneust : car, comme l'on pourra voir, mon inten-
tion n'est autre que prescrire leur antidote. Et pour ce ne
peult tel discours estre pernicieux, ny monstrer le chemin aux
empoisonneurs : ains les descouurir, et rsister leur mes-
chante et malheureuse entreprinse : car par tel discours l'on ne

cognoist le venin, ains seulement les accidents qu'il fait, afin

qu'estans cogneus, le Chirurgien y puisse rsister par son

antidote escrit, et pour faire rapport Messieurs de la lustice,

estant appel pour sauoir si aucun auroit est empoisonn.

Voil comme vous taschez peruertir mon intention saincte
et louable, qui ne tend qu' secourir ceux qui seront sur-
pris de poison.
2}. Quant ceste histoire cite de la page 939. Ceux qui
considrent la fin pour laquelle le poison fut donn au bri-
gand, ingrent mon entreprise n'estre dtestable, ny ne ten-
dre diffamer la mmoire du Roy : ains plustot estre louable

d'auoir consenti que ledict poison fust donn au larron, crai-

gnant pour Tamour du seruice que ie portois mon maistre,

si d'auenture il eust est surpris de poison ne se fust fi en
telle drogue. Et pour l'auoir cit en ceste histoire ie ne pense
auoir diffam la mmoire de son nom, non plus que Mat-

Jacques Grvin, pote et mdecin, n Clermont en Beauvoisis en

(i)

1541, mort Turin en iSjo, a publi; Deux livres des Venins, Anvers,
i568, in-4". On prtend qu'il a traduit plusieurs ouvrages de Jean Wier.

{2) Ferdinand Ponzetta, trsorier du pape Lon X, vque de Melli et

de Grosseto, cr cardinal prtre du titre de Saint-Pancrace en juillet i5i7,
l'ge de 80 ans. Il mourut Rome le 2 septembre 1627, la suite de
mauvais traitements endurs pendant le sac de Rome. Garembert dit qu'il
professa la mdecine jusqu' son extrme vieillesse.
 PICES JUSTIFICATIVES 248

thiole celle de Clment 7, Pape, en racontant vne semblable

histoire, chap. 9. liu. 4. par le commandement duquel fut

donn deux brigands du poison pour esprouuer la vertu

d'une huile qu'on luy disoit antidotaire contre tous venins.
Or tel poison fut pris par le brigand de bonne volont, ai-

mant mieux mourir en prison, ayant esprance de rchapper,

que finir ces iours publiquement par vn licol. Parquoy ie ne

puis estre conuaincu touchant cepoinct, ny moins encore d'en-
tendre mal la proprit des antidotes, veu que le sublim
qu'il prit est estim de tous poison, et que l'exprience a
monstre manifestement combien il y auroit peu d'assurance en
tel antidote, le larron estant mort aussi bien que s'il n'eust

est muni de telle drogue.

24. Par ceste histoire que ie fais de moy, cite page 939. ie

l'ay escrite fin que si aucun auoit est empoisonn il peust

se secourir par tels remdes. Au reste mchamment mes enne-
mis ont voulu tirer ce mot de Religion en consquence, pour
me mettre en haine enuers tous les gens de bien; car il a est
cit par moy pour ne me glorifier auoir suiui telle opinion,

mais seulement de peur que le Lecteur ne pensast que l'eusse

commis quelque hault crime qui touchast ou la vie ou les

biens de quelqu'vn, puis qu'on auoit attent sur ma vie. Et

moins l'aye cit en intention de monstrer que ceux qui

suiuent la saincte Eglise Catholique et Romaine, abusent de
moyens illicites pour se deffaire de leurs ennemis. Car ie

dclare prsentement et est tout certain, que tel empoison-

neur n'estoit ny d'une ny d'autre Religion, ains seulement
libertain et sans aucune crainte de Dieu.
25. Ceste histoire extraicte de la page 778. et 779. est
vraye, tesmoins m'en seront Messieurs Alexis (i) premier

(i) Alexis Gaudin, mdecin des rois Charles IX et Henri III, et premier
 244 AMBROISE PAR

Mdecin de la Royne, le Feure (i) Mdecin ordinaire du Roy,

Violaine (2) Docteur en Mdecine en la facult de Paris, et le

Brun, Chirurgien iur Paris, maistre Anthoine le Vieux,

Christophe Maubeau, Barbiers et Chirurgiens demeurans aux
faulxbourgs Sainct Germain : lesquels oculairement virent par
deux fois les membranes de la matrice sortir par putrfaction
de la largeur de la main et plus, dont vne fois fut recogneu
par iceux vn testicule d'icelle l'une des pices. Au reste, la

femme ne mourut que trois ou quatre mois aprs d'vne pleu-

rsie, ayant les poulmons tous purulents : laquelle estant
ouuerte, ne luy fut trouue sa matrice, ains vne callosit et
durt que nature (comme grande ouurire) auoit en default
d'icelle matrice fabriqu, taschant reparer ce qu'elle auoit
perdu. Or ce n'est chose nouuelle qu'vne femme aye perdu sa
matrice : Silvius au liure des Mois commande la coupper estant

pourrie. Paulus ygineta. Langius Mdecin trs docte du comte

Palatin en ses epistres en recite vne histoire, epistre 39.

qu'en sa prsence vn Chirurgien nomm Carpus, (3) extirpa la

matrice d'vne femme en la ville de Bononie, (4) sans la mort

de la femme.
26. Et quant cest aduertissement que vous faites tou-

mdecin des reines Elisabeth d'Autriche et Louise de Lorraine, mort

probablement en 1579.

(i) Pierre Le Fvre.

(2) Olivier de Violaines, de Trovcs, reu docteur Paris le 10 dcembre

1548.

(3) Jacques Breuger, anatomiste et chirurgien distingu, n Carpi,

vers 1480, professa Paris et Bologne, et mourut Ferrare, en i5So.
II a publi un trait des fractures du crne, des commentaires sur l'anato-

mie de Mondini, et Isagog brves perlucid, Bologne 1622, ouvrage dans

lequel se lit l'observation dont il est ici question.

(4) Bologne, dans les tats de l'glise.

 PICES JUSTIFICATIVES 246

chant les Monstres, ie les ay recueillis de Rondelet, Gesne-

rus (i), Cardan, Boistuau (2), lequel pour le iourdhuy est

ordinairement entre les mains des Dames et Damoiselles. Da-

uantage n"est-il permis de les voir en chair et en os tous les

iours en ceste ville de Paris et ailleurs ?

27. Pour vous respondre au traict de l'artifice des Gueux

de l'hostiere, ie l'ay escrit pour cognoistre leurs impostures,
lesquelles cogneues, pourront estre dclares aux luges. Afin
que souz le voile de la pauuret, ils ne drobassent le pain

aux pauures honteux, et que comme fainants ils fussent

bannis hors du pays, ou contraincts quelque mestier nces-

saire pour le public.

Au reste mon intention a tousiours est saine touchant les

maladies des Saincts : Savoir, qu'iceux ne nous enuoyent

point certaines maladies, combien que ierecognoissequ'icelles
enuoyees aux hommes par le iuste iugement de Dieu, sont gua-
ries par leurs moyens. Dauntage en cecy i'ay escrit en Chi-
rurgien, suiuant la doctrine du diuin Hippocrates au liu, de
morb. sacr. qui baptise ceux qui estiment les Saincts enuoyer
des maladies de tels noms, Malheureux, Trompeurs et trs

Mechans : non toutesfois qu'il nie estre guaries par leur puis-

sance et moyen.
28. Touchant l'antimoine que vous m'impugnez donner
aux malades pour les foire mourir : A ce ie vous rpons, que
telle drogue ne peut non plus faire mourir vne personne que
fera la Rhubarbe, ny autre drogue, prenant indication de la

(i)Conrad Gesner, savant mdecin et naturaliste, n en i5i6, Zurich o

il mourut en i565.

(2) Pierre Boaistuau, dit Launay. compilateur, n Nantes vers i5oo,

mort Paris vers i566, a publi des Histoires prodigieuses, et a traduit
de Bambello, avec Belleforest, des Histoires tragiques.
246 AMBROISE PAR

vhmence de la maladie du corps, auquel on la donne, et de

la quantit d'iceluy. Lesquelles choses considres, faict des
choses miraculeuses, guarissant les maladies qui ne peuuent
estre vaincues ny surmontes par remdes doux et bnins. Et

pour ce ie l'ordonne en la peste ceux qui sont de nature

forte, et non toutes maladies, ni tous corps, suiuant le

diuin Hippocrates, qui dit : Qu'aux fortes maladies, il faut

vser de forts remdes.

Et quant au souphre, Dioscoride en faict prendre pour les

Asthmatiques, Galien en baille pour rsister aux venins, tant

s'en fault qu'il soit venin comme vous dictes. Le vif argent
est baill par Brassauole (i), mdecin trs docte. Les femmes,
comme escrit Matthi. sus le chap. 70. du liu. 5. l'ordonnent
aux petits enfans, pour les vers : pourquoydonc le Chirurgien
mthodique guid de ses indications n'en vsera ? Et touchant
l'i^gyptiac, l'en ordonne en petite quantit dissoult avec une
dcoction detersiue, pour corriger quelque pourriture qui
seroit en la poictrine, et proteste en auoir vs avec bonne
issue, lequel n'estant compos que d'Alun, sel, miel et

vinaigre, pourquoy sera-il poison? Faulsement vous m'im-

posez le mettre aux yeux, mais au contraire ie dfends qu'il
n'y entre, comme on pourra voir par ce passage corrompu par
vous. 500. duquel lieu les mots sont tels. Et si tel remde ne
suffit vserez de cestuy ci. Rec. vngu. aegyptiaci dr. I. dissoluti

in aqua plantaginis quantum sufficit, auec vn peu de linge

dli et imbu, seront touchez les palpbres : soy donnant bien
garde qu'il n'en tombe en l'il. Et touchant le vinaigre ie ne

(i) Antoine Musa Brassavole, n Ferrare le 16 janvier i5oo, mdecin

d'Hercule de Ferrare, architre de quatre papes, mdecin consultant de
Charles-Quint, de Henri VIII et de Franois I", a vant le mercure comme
anthelminthique. Il est mort le 6 juillet i555.
 PIECES JUSTIFICATIVES 247

l'ordonne pas, mais ie dis l'auoir veu pratiquer vne femme

comme ciiose emerueillable. Et quant aux fautes que dictes
estre en mes uures, ie suis tout prest, me les ayant mon-
tres, les corriger, ne voulant laisser la postrit, chose qui

lui peust preiudicier, et que nos successeurs ne se trompent

en mesme faon que ie pourrois auoir est deceu.
29. Dauantage en ceque vous m'obiectez, que n'ay serui

que deux Roys. Nul n'ignore que n'aye est au seruice du Roy
de Nauarre dcd, au Roy Henri II, lequel me demanda audit

Roy de Nauarre. Que n'ay serui le Roy Charles IX, aym et

estim de luy. Et par luy employ au seruice des grands sei-

gneurs, que i'ay pens, et Dieu les a guaris. Depuis le vouloir

du Roy Henri 111 a est tel, de m'auoir continu en son ser-

uice, et par luy employ plusieurs fois.

Quant aux Escrouelles. Cela est congnu et auer tous,

que les Roys de France ont puissance de les guarir : ce que

i'ay veu vne infinit de foys, et pource que c'est chose toute
notoire, ne I'ay voulu insrer en mon Hure. Et pourrois

prouuer par le tesmoignage de plusieurs gens de bien de cette

ville, quelle authorit i'attribue tel don de grce concd aux
Rois de France, par le bnfice de Dieu, les ayans renuoyez au

Roy, et preste toute faueur pour les y faire entrer, voyant

qu'autrement par remdes humains on n'en pouuoit auoir de
raison.

Comme ainsi soit donc, que tout ce qu'auez tronqu et

extraict de et del, corrompant les sentences de mes u-
ures, pour les iuger deshonnestes, meschantes, dtestables et
indignes d'estre escrites, rcites et lees d'un homme Chres-
tien. II faut de ncessit me donnant telle condamnation, que
tous nos anciens mdecins faits franais par vous mesmes,
soyent mis telle amende et punition, laquelle desirez que
248 AMBROISE PAR

sois condamn : car s'il y a aucune faulte, elle a est premi-

rement faicte par eux, et diuulguee par vostre traduction.
De ma part i'estime en mon Hure n'estre rien de pernicieux
pour estre en nostre langue vulgaire. Ainsi le divin Hippo-
crates a escrit en sa langue, laquelle estoit congnue et enten-

due des femmes et filles, ne parlant autre langage qu'icelle.

Quant moy ie n'ay escrit sinon que pour endoctriner le

ieune Chirurgien, et non celle fm que mon liure fut mani

par les idiots et mcaniques, encore qu'il fut escript en Fran-
ois, (i)

(Bibliothque Nationale.)

(i) Nous n'avons pas cru pouvoir nous permettre de modifier en quoi
que ce soit ce mmoire si intressant et si peu connu, et nous le reprodui-
sons tel qu'il est, avec les fautes qu'il contient et les navets de son style.
 XXV
1575, M Juillet.

ARRT DU PARLEMENT DE PARIS RENDU DANS LE PROCS ENTRE

LA FACULT DE MDECINE DE PARIS ET AMBROISE PAR
A HUYS CLOZ.

Du jeudy xiiii juillet mv'-\xxv.

Entre les doyen et docteurs de la Facult de mdecine

Paris et autres, demandeurs, contre M Ambroise Parr, pre-

mier chirurgien du Roy. deffendeur ;

Chauvelin pour les demandeurs, Levestz pour les maistres

chirurgiens, Galoppe pour les prvost des marchans et esche-

vins, Choppin pour M" Malesiere (i), Baultru pour ledict

Parr, Doiron pour imprimeur, Brisson pour le procureur

gnral du Roy.
La court, pour le bien et nom de la justice et des parties,

ordonne qu'elles mettront leurs pices devers elle avec le pr-

sent plaidoi qu'elles bailleront par escript dedans trois jours

pour tous dlaiz, et ledit temps pass leur sera fait droict sur

ce qui se trouvera produict devers elle, sans autre forclusion

ne signiffication de requeste, et en entrinant la requeste du

procureur gnral du Roy, ordonne suyvant l'arrest par elle

cy devant donn que inhibitions et deffenses seront faictes et

(i) Andr Malezieu

25o AMBROISE PARE

ritres tous libraires et imprimeurs de ceste ville et de ce

ressort de imprimer aulcuns livres, soit en mdecine ou cirur-
gie^ ou autres, synon qu'ilz ayent est veuz au prallable et

approuvez par la Facult.

(Archives Nationales, X'*. 5058, fol. 405 v.)
 XXVI

COMPTE DES FRAIS PAYS PAR LA FACULT DE MEDECINE

DE PARIS POUR SON PROCS AVEC AMBROISE PAR.

Ratio expensi ordinarii reddita die Novembris 1575

Expensum in lite adversus Ambrosium Par.

Die V maii dedi domino Chauveiin, patrono nostro in Se-

natu prolibello supplice quem porreximus senatui, quo Facul-
tas postulabat ut libri Ambrosi Pare viri impudentissimi
nomine impressi non ante in lucem mitterentur quam aFacul-
tate examinarentur. xxx sols.

Item, amanuensi ipsius Chauveiin qui libellum supplicem

transcripserat. v s.

Domino Croson, pro suis laboribus in solicitando dominum

Boutin cui libellum supplicem dederamus et scribam senatus.
XXII s.

Domino Cordelle hostiario in senatu die ix maii qui nos-

trum libellum supplicem significavit Ambrosio Pare. xv s.

Die 10 maii eidem Cordello pro 2'^^ significatione dicti

libelli. XV s.

Die 13 maii eidem Cordelle qui tertio ipsum libellum sup-

plicem significaverat ipsi Pare. xv s.

Die ultima maii dedi domino Chauveiin qui in Senatu ad-

versus Ambrosium Pare litigaturus erat. lx s.
252 AMBROISE PAR

Eodem die dedi domino Crozon, procuratori nostro pro

obtinend audienti ut parvi libelli supplices in pergameno
transcriberentur, et a scriba senatus signentur. xlv s.

Die tertiajulii dedi domino Chauvelin qui jam per unum

diem expectaverat in Senatu paratus ad litigandum adversus
Ambrosium Pare et qui rursus alterum diem eadem de causa
consumpturus erat. vi lib.

Domino Crozon, pro simili causa. lx sols.

Die 14 julii quando litigamus in senatu adversus ipsum
Pare, quando nostrum arrestum fuit confirmatum dedi rursus
ipsi Chauvelin. vi lib,

{Commentaria Facitltatis medicin PansiensisX. VIII (i 572-

1597) fol. 33-34).
Ratio expensi ordinarii in posteriore decanatu Steph.
Gourmeleni decani Britanni Curiosolitas reddita die novembris
1576.
Aliud expensum.
Die XI aprilis dedi domino Chauvelin patrono nostro in

Senatu trs aureos pesfoleti pro litis descriptione adversus

Ambrosium Pare. ix 1. xii s.

Ejusdem amanuensi qui ipsam litem descripserat. xxv sols.

Domino Crozon procuratori nostro in Senatu pro residuo

pecunie que illi debebatur pro confectione monetarii in lite

contra dominum Varadem et confectione monetarii in altra

lite adversus Ambrosium Par. un lib. xvi s.

{Commentaria Facult. med. Par* t. VIII).

 XXVII
1376.

Quittance d'Ambroise Par, premier chirurgien du Roi, bour-

geois DE Paris, de la somme de 37 livres 10 sols tournois.

Je Ambroise Par, premier chirurgien du Roy, bourgeois

de Paris, (i) confesse avoir receu comptant de noble homme
Me Franois de Vigny, (2) receveur de la ville de Paris, la

somme de ^7 livres 10 sols t., pour ung quartier escheu le

dernier jour de dernier pass cause de sept vingtz dix

livre tournois de rente moy vendus et constituez par MM. les

prvost des marchans et eschevins de ladite ville de Paris, le

Sjour de mars 15S9 tant en sus le revenu des greniers scel

[de] Belesme, Moulins en Bourbonnais, Monluon et autres,

comme sur tout le domaine de ladite ville (ainsi qu'il) est

dclar es lettres de ladite constitution, de laquelle somme de

37 livres 10 sols t., je me tiens content (et en quicte ledit) de

Vigny et tous autres par la prsente que j'ay signe de mamain.
A Paris, le 2 r Jour de mil cinq cens soixante seize.

(Bibliothque Nationale, Pices originales, 2195).

(i) C'est la seule fois que nous ayons rencontr Par qualifi bourgeois
de Paris.
(2) Beau-frre du prsident Brisson, conspirait pour Henri IV. Dnonc
par un prtre, il fut expuls de Paris par le duc de Nemours, en i5go, et
condamn payer une amende de 36,ooo livres.
 XXVIII

1577' 27 Mars.
Contrat de mariage de Claude Viart, chirurgien a Nantes
AVEC Jeanne Par, nice d'Ambroise Par.

Par devant Guillaume Denetz et Nicolas le Camus, notaires

du Roy nostre sire, de par luy ordonnez et establiz en son
Chastellet de Paris, furent prsens en leurs personnes noble
homme. M" Ambrois Par, premier chirurgien du Roy, en
son nom et comme stipullant en ceste partie pour Jehanne
Par, sa niepce, fille mineure d'ans de feuz Jehan Par et de
Marie de Neufville, jadis sa femme, ladicte Jehanne ce prsente
et de son consentement d'une part, et honnorable homme
Claude Viart, matre chirurgien en la ville de Nantes, de pr-
sent demeurant Paris, pour luy et en son nom d'autre part,
lesquelles parties esdits noms, de leurs bons grez et bonnes
voluntez, sans contraincte aucune, si comme ilz disoient,

recongnurent et confessrent et par ces prsentes recongnois-

sent et confessent en la prsence et par l'advis, conseil et dli-
bration de nobles hommes, M" Vincent Moucigot, advocat en
la court de Parlement, Jehan Bautru, sieur des Materas, aussi
advocat en ladicte court, Henry Simon, receveur et paieurdes
gaiges et droictz de messieurs des Comptes, honnorable
homme Hilaire de Briou, M^ appoticaire et bourgeois de
Paris, amys et voisins dudict Par, de nobles hommes,
 PICES JUSTIFICATIVES 255

M'' Guy Surdhault, aussy advocat en ladicte Court, et Jacques

Mareschal, advocat au priv Conseil, cousins dudict Viard,
tous ce prsens et comparans, avoir faict et font ensemble

les traictez, accordz, dons, douaires, promesses et conven-

tions qui ensuivent pour raison du mariage qui, au plaisir de

Dieu, sera de brief faict et solempnis en Saincte Eglise, des-

dictz Viard etjehanne Par, lesquelz, du vouUoir et consente-
ment que dessus, ont promis et promectent prendre l'un

d'eulx l'autre par nom et loy de mariage le plus tost que faire
se pourra, sera advis et dlibr entre eulx, leurs ditz parens

et amis, si Dieu et Saincte Eglise se y accordent. En faveur

duquel mariage ledit Par, aussy en la prsence et duconsen-
ment de Jacqueline Roussellet, sa feme de lui octorize, pr-

sente et comparant, a ratifi, confirm et approuv par ces

prsentes la donnation irrvocable entre vifz par ledict Par
faicte et passe ladicte Jehanne Par, sa niepce, par devant
lesdictz notaires soubscriptz, le neufime janvier mil cinq
cens soixante quatorze, insinu oudit Chastellet de Paris le

quinziesme jour dudict mois et an, d'une maison, aisances

et appartenances, comme elle se comporte, assize en ceste

ville de Paris en l'avalloir du pont Sainct-Michel, par luy ac-

quise filtre d'eschange de Ren Mestreau, et de cent livres

tournoiz de rente audict Par venduz et constituez par mes-
sieurs les prvost des marchans et eschevins de ceste ville de
Paris, prandre aux quatre quartiers de l'an deux mois aprs
sur les dommaines d'Amyens, Poictiers, Tholoze et autres
dclarez es lettres de la constitution datte du dix huictiesme
jour de juing mil cinq cens soixante douze, aussy signe
desdictz notaires soubscriptz, pour de ladicte maison et rente
susdictes en joir par lesdictz futurs mariez du jour de la con-
sommation dudict mariage, encores que par icelle donnation
256 AMBROISE PAR

ledict Par eust rserv l'usuffruict des choses donnes, pour

icelle maison et rente estre et sortir nature de propre ladicte

Jehanne Par et aux siens de son cost et ligne, le tout aux

charges tant de rversion que autres plain contenues et

dclares es dictes lettres de donnation, desquelles lecture a

est faicte de mot autre par lesdictz notaires soubsignez

audict Par, voullant par lui ladicte donnation sortir son plain
et entier effect, force et vertu de poinct en poinct, selon sa
forme et teneur, et lesquelles lettres de donnation et celles
de ladicte constitution de rente ledict Par promect fournir et
dlivrer ausdictz futurs mariez dedans le jour de leurs dictes

espouzailles, et laquelle maison et rente icelluy Par promect

garentir ladicte Jehanne Par ce acceptant.

Et encores ledict Par a promis, promect en faveur dudict

mariage futur bailler et dlivrer audict futur espoux, assa-

voir, une robbe longue de drap noir double parles paremens

de velours l'usaige dudict Par, avec tous et chacuns ses
instrumens et planches servans la chirurgie figurez en son
dernier livre imprim, ensemble tous ses livres, nom com-
prins la portion de ceulx qu'il en a prins et payez Wechel, et

aussy de ceulx qu"il entend faire de brief imprimer tant en

latin que franois, retenu par ledict Par l'usuffruict d'iceulx

instrumens, planches et livres sa vie durant.

Et partant ledict futur espoux a dou et doue sadicte future

espouze de cent cinquante livres tournois de rente en douaire

prfix racheptable au denier douze, et lequel rachapt, si faict

est, sera et demeurera elle et aux siens sans retour. Et si

aura et prandra ladicte future espouze, soit qu'il y ait ou nom

enfans dudict mariaige futur, advenant que sondict futur es-

poux la predcedde, tous et chacuns ses habitz, bagues et

joiaulx son usaige, comme en semblable, si ladicte future

 PICES JUSTIFICATIVES i^
espouze le prdcedde, icelluy futur espoux aura et prandra
par prciput tous ses habitz, armes et cheval, et s'il n'y a

aucuns enfans vivans lors de la dissolution dudict mariage, le

survivant desdictz futurs espoux joira de tous et chacuns les

meubles, acquestz et conquestz immeubles commungs entre
eulx, assavoir de moicti en proprit et l'autre moicti en-
usuffruict, sa vie durant seullement. Et en tous cas, si ladicte'

future espouze survit, il sera au choix et option d'icelle future

espouze de prandre droict de communault ou y renoncer, et.

en cas de renonciation, elle reprandra tout ce qu'elle apporte

avec sondict futur espoux, et luy sera advenu et escheu par
successions, donnations ou autrement, ensemble sondict
douaire et prciput susdictz, sans qu'elle soit tenue paier au-
cunes debtes ne ypothecques quelconques, encores qu'elle se-

y feust oblige et y eust preste consentement.

Et de laquelle maison et rente de cent livres tournois,
icelluy futur espoux survivant sadicte future espouze sans en-
fans dudict mariage, joira en usuffruict sa vie durant seulle-

ment, en entretenant par luy ladicte maison comme usufruic-

tier doibt faire, et paiant les charges fontieres.
Et d'aultant que ledict futur espoux a dclar et afferm et
afferme avoir en deniers comptans, debtes et obligations
comme ses propres, jusques la somme de neuf mil livres tour-

nois, il a est et est accord par exprs que dedans deux ans
d'huy icelluy futur espoux sera tenu en employer en achapt
de rente ou heritaiges jusques h la somme de huict mil livres
tournois, lesquelles rentes et heritaiges seront et demeureront
propres icelluy futur espoux et aux siens de son cost et
ligne, et en cas de rachapt, il en pourra faire remploy pour
sortir pareille nature, et lequel employ sera et demeurera sp-
ciallement oblig et ypothqu audict douaire, et generalle-
258 AMBROISE PAR

ment tous ses autres heritaiges et biens presens et advenir

quelzconques. Et quant au surplus de ladicte somme de neuf
mil livres il entrera en ladicte communault comme fera

ladicte somme de huict mil livres tournois, ou cas qu'elle

ne soit employe, comme dict est, dedans lesdictz deux

ans, car ainsy a est le tout par exprs convenu et accord
entre lesdictes parties es dicts noms, en fiiisant et passant

ces prsentes qui autrement n'eussent est faictes ny accor-

des. Pour lesquelles faire insinuer par tout o il appar-
tiendra et en requrir et demander actes lesdictes parties esdicts
noms font et constituent leurs procureurs gnraulx irrvo-
cable le porteur ou porteurs desdictes prsentes, ausquelz et
chacun d'eulx respectivement iiz donnent plain pouvoir et

puissance de ce foire et tout ce que au cas appartiendra, sera

requis et ncessaire, promectans, obligeans et esdicts noms
chacun en droict soy renonceans. Faict et pass triples l'an

mil cinq cens soixante dix sept, le mercredy vingt septime

jour de mars. Sign Denetz et le Camus, et aprs estoit escript

ce qui ensuict :

Et le jeudy neuliesme jour de may ensuivant oudict an mil

cinq cens soixante dix sept, est comparu par devant lesdictz
notaires soubscriptz icelluy M<^ Ambrois Par dessus nomm,
lequel a dict et dclar que en passant et accordant ledict
contract de mariage de ladicte Jehanne Par, sa niepce, avec
ledict Claude Viard et cy dessus escript, il a entendu, comme
il faict encores, avoir baill audict Viard sadicte niepce franche
et quicte de toutes debtes etypothecques quelzconques jusques
au jour de ses espouzailles, comme encores il a plevist telle
par ces dictes prsentes, ce que ledict Viard prsent et compa-
rant a stippull et accept pour luy et ladicte Par prsent son

espouze,dont il a requis et demand acte ausdictz notaires qui

 PICES JUSTIFICATIVES 259

luy ont octroy ces prsentes pour luy servir et valloir en

temps et lieu. Ce fut faict, requis et octroy l'an mil cinq
cens soixante dix sept, ledit jour neufiesme may. Sign Denetz
et Le Camus. Et la marge du premier feuillet estoit escript :

enregistr par le Camus. Et la fm a est mis et escript l'in-

sinuation ainsy qu'il ensuict :

L'an mil cinq cens quatre vingt ung, le jeudy vingt deuxiesme
jour de juing, le prsent contract de mariage a est apport
au greffe du Chastellet de Paris, par honnorable homme
M Claude Viard, maistre chirurgien jur Paris en personne,
tant pour luy que pour et ou nom de Jehanne Par, sa

femme, dnommez en cedict prsent contract lequel, ensemble

l'acte de dclaration devant transcript sy comme dessus, a est
enregistr au prsent registre, trente septiesme volume des
Insinuations dudict Chastellet, suivant l'ordonnance, ce requ-
rant ledict Viard oudict nom qui de ce a requis et demand
acte luy octroy et baill ces prsentes pour luy servir et

valloir et ladicte Jehanne Par, sa femme, en temps et lieu

ce que de raison.

(Archives Nationales, Y. 122, fol. 499.)

 XXIX
1577' 19 Dcembre,

CONCESSION PAR AMBROISE PAR, PREMIER CHIRURGIEN DU ROI,

A JEANNE PAR, DES JOURS ET OUVERTURES d'uNE MAISON RUE
DE l'hirondelle PAR LUI DONNE A SA NIECE, AVEC RAPPORT
d'expert y joint.

Fut prsent en sa personne noble homme M*' Ambrois

Par, premier chirurgien du Roy, lequel de son bon gr et

volunt a dict et dclar que son intention et voulloir a tous-

jours est et est encores que les veues, bes et couvertures (i)
qui sont et se trouvent de prsent en une maison assize en
ceste ville de Paris la desente du pont Sainct-Michel du cost
des Augustins, qui fut et appartint audict Par, et de
laquelle il a cy devant faict don Jehanne Par, sa niepce, de
prsent femme de honnorable homme Claude Viard, M' chi-
rurgien jur Paris, et o ilz sont prsent demourant, les-
quelles veues, bes et couvertures tendent et regardent sur

une autre maison et court o pend pour enseigne la Vache,

assiz rue de l'Erondelle, apartenant audict Par, demeurent

tousjours lesdictes veues, bes et couvertures au proffict de

ladicte Par, sadicte niepce et des siens, en Testt et ainsy

qu'elles sont prsent et comme elles sont par le menu dsi-

gnes et spciffies au rapport et Visitation que ledict Par

(i) II faut lire ouvertures.

 PICES JUSTIFICATIVES 261

en a faict faire sa requeste par Loys Gourgouron, maistre

maon Paris, le quatriesme du prsent moys de dcembre,
demeur par devers lesdictz Viard et sa femme, sans que
l'advenir aucunes desdictes veues, bes et couvertures puis-

sent estre bouches ny estouppes en tout ou partie par icel-

luy Par, les siens ny autres qui sont et seront propritaires

de ladicte maison de la Vache, parce que tel a est et est

le voulloir dudict Par, pour la commodit de la maison de

sa dicte niepce, laquelle autrement luy seroit comme inu-

tille et inhabitable, ce que lesdictz Viard et sa dicte femme

ce prsens et acceptans ont stipull et accept, promectans,

obligeant, renonceans. Faict et pass l'an mil cinq cens

soixante dix sept, le jeudy dix neufiesme jour de dcembre.

Sign Denetz et le Camus. Et aprs estoit escript ce qui en-

su ict :

Ensuict la teneur dudict rapport et Visitation dessus men-

tionn.

Je Loys Gourgouron. maistre maon Paris, le quatriesme

jour de dcembre mil cinq cens soixante dix sept, me suis

transport en et sur une maison assize Paris sur le pont

Saint-Michel, M Claude Viard, pour veoir, visiter et recong-

noistre les veues et fenestres estant en icelle maison, qui re-

garde dans la maison joignant o pend pour enseigne la

Vache, rue de l'Erondelle, apartenant noble homme mon-

sieur M*' Ambroise Par, premier chirurgien du Roy, pour icelle
recongnoistre et scavoir Testt qui sont de prsent, et le

tout par le commandement dudict Par.

Et premirement, ilz ont trouv en l'estaige de la salle

d'icelle maison, il y a deux fenestres, assavoir une fenestre

bastarde qui est la desente, de trois piedz trois quartz de
hault depuis l'aire de ladicte salle jusques l'enseulement
202 AMBROISE PAR

d'icelle fenestre, et trois piedz sept poulces de haulteur, et de

largeur trois piedz ung poulce, le tout prendre entre les ta-
bleaux une autre petite fenestre joignant qui est la desente
de quatre piedz unze poulces de hault jusques l'enseule-
ment d'icelle fenestre, et deux piedz quatre poulces de
hault et dix neuf poulces de large, le tout entre les ta-
bleaux.
Item, en la premire chambre au dessus de ladicte salle

une fenestre bastarde qui est en la desente de trois piedz

et demy depuis le dessus du plancher jusques l'enseillement
de ladicte fenestre, et trois piedz quatre poulces de large et
deux piedz dix poulces de hault, le tout dans uvre entre
les tableaux.

Item, une autre fenestre audict estaige qui a depuis le

dessus du plancher jusques l'enseuillement quatre piedz

trois poulces, et depuis le dessus de l'enseulement ung pied
dix poulces de hault, et de large ung pied quatre poulces, le

tout entre les tableaux.

Item, en l'estude joignant ladicte chambre une aultre grand
fenestre qui a depuis le dessus du plancher de ladicte estude
jusques l'appuie trois piedz neuf poulces, et au dessus de
ladicte appuie cinq piedz et demy de hault, et trois piedz

huict poulces de large, le tout entre les tableaux.

Item, en la chambre du second estaige une fenestre bas-
tarde qui a depuis le dessus du plancher trois piedz dix poul-
ces jusques l'enseuillement et depuis le dessus dudict
enseuillement trois piedz sept poulces de hault et trois piedz
trois poulces de large, le tout entre les tableaux.
Item, en la troisiesme chambre il y a une autre fenestre qui
a depuis le dessus du plancher de ladicte chambre jusques

l'enseuilement trois piedz deux poulces et depuis le dessus

 PICES JUSTIFICATIVES 203

dudict enseuilement trois piedz troys poulces de hault, et deux

piedz neuf poulces de large.
Et le tout certiffi estre vray et par moy avoir est faict les

an et jour que dessus. Sign Gourgouron.

Collationn l'original par les notaires soubzsignez sy
comme dessus, le trentiesme et pnultime jour de dcembre,
Tan mil cinq cens soixante dix sept. Signe Denetz et le Ca-
mus. Et la marge dudict premier feuillet estoit escript: Enre-
gistr par le Camus, et la fin a est mis et escript l'insinua-
tion ainsy qu'il s'ensuict:

L"an mil cinq cens quatre vingtz et ung, le jeudy vingt

deuxiesme jour de juing, le prsent contract a est apport au
greffe du Chastelet de Paris, et icelluy, ensemble la teneur du
rapport de Visitation devanttranscriptz, insinuez, acceptez et euz
pour agrables, selon que contenu est par icelluy, par honno-
rable homme, M' Claude Viard, maistre chirurgien jur Paris
en personne, tant pour luy que pour ou nom de jehannePar,
sa femme, dnommez esdictz contract et rapport de Visitation,

lesquelz ont est enregistrez au prsent registre xxxvif vo-

lume des Insinuations dudict Chastelet, suivant l'ordonnance,
ce requrant ledict Viard, qui de ce qui a requis et demand
acte luy octroy et baill ces prsentes pour luy servir et
valloir et ladicte Jehanne Par, sa femme, en temps et lieu

ce que de raison.

(Archives Nationales, Y. 122, fol. 500.)

 XXX
1581, 28 Mars.

CONTRAT DE MARIAGE DE FRANOIS ROUSSELET AVEC CATHERINE

PAR, FILLE d'aMBROISE PAR.

Par devant Guillaume Denetz et Nicolas le Camus, no-

taires et garde nottes de par le Roy nostre sire crez et establiz
en son Chastelet de Paris soubzsigns, furent prsens en leurs
personnes noble homme M*^ Ambrois Par, premier chirur-
gien du Roy, en son nom et comme stipullant en ceste partie
pour Catherine Par, fille, fille mineure de luy et de feue
Jehanne Mazelin, jadis sa femme en premires nopces, ladicte
Catherine ce prsente et de son consentement d'une part, et
M^ Franois Roussellet, trsorier de l'argenterie de monseigneur,
frre unicque du Roy, etsecrettaire ordinaire de sa maison, pour
luy et en son nom d'autre part, lesquelles parties esdits noms,
de leurs bons grez et bonnes voluntez, recongnurent et con-
tessrent en la prsence et par devant lesdits notaires soub-

scriptz, comme en droict jugement, et aussy en la prsence,

par l'advis et conseil de noble homme, M^ Jacques Mareschal,
conseiller du Roy et procureur de sa Majest en la prvost
de son hostel et advocat en son Conseil priv, cousin, hon-
norables hommes, M^ Claude "Viart, chirurgien jur Paris,
r.ussy cousin, Charles Fournier, bourgeois de Paris, oncle
maternel et subrog tuteur de ladicte Catherine Par, Pierre
 PIECES JUSTIFICATIVES 265

de la Rue, aussy bourgeois de Paris, oncle maternel, cause

de femme, Loys de Prime, pareillement bourgeois de Paris,

sa

Anthoine Portail, chirurgien ordinaire du Roy, Jehan Quique-

beuf, bourgeois de Paris, cousins maternelz, de noble homme
M** Jehan Lenoir, advocat en parlement, seigneur de Garenne,
et de M*' Estienne Pinguet, procureur ou Chastelet de Paris,
etbaillydu Mesnil-Madame-Rence, amys de ladicte Catherine;
de honnorable personne, Marie Boullaie, veuve de feu

honnorable homme Jacques Roussellet, en son vivant chevau-

cheur ordinaire de l'escurie du Roy et bourgeois de Paris,
mre ; Didier Martin, sieur de la Fontaine, archer des gardes

du corps du Roy, beau frre, noble homme. M' Martin Mas-

parot, conseiller du Roy et maistre ordinaire en sa Chambre
des Comptes, Estienne de Navyres, advocat au Grand Con-
seil du Roy, et de Franois Bouteroue, aussi advocat en Parle-
ment et oudit Chastellet de Paris, amys dudit Franois Rous-

selet, tous ce prsens et comparans, avoir foict et font

ensemble les traictez, accords, douaires, promesses et conve-

nances qui ensuivent pour raison du mariage qui au plaisir de

Dieu sera de brief faict et solempnis en Saincte Eglise desdicts
Franois Roussellet et de ladicte Catherine Par, lesquelz par
l'advis et du consentement que dessus ont promis et promettent
prandre l'un d'eulx l'autre par nom et loy de mariage le plus-

tost que faire se pourra, ^era advis et dlibr entre eulx,

leurs dits parens et amis, i Dieu et Saincte Eglise s'i accor-

dent, aux biens et droictz a ladicte future espouze apartenant

par le dcedz et trespas de ladicte deffuncte sa mre. Aussy,
en faveur dudict mariage, ladicte Marie Boullaie, mre dudict
futur espoux, a donn, cedd, quict, transport par ces
prsentes et par don irrvocable faict entre vifz du tout des

rnaintenant tousjours et en advancement d'hoirie, tant

206 AMBROISE PAR

dudict deffunct son mary que d'elle, audict futur espoux sondict
filz, ce acceptant pour luy, ses hoirs, une ferme et mestairie
appelle de Quiquempoix, assize en la parroisse de Fontenay-
en-Brie consistant en maison, court, granche, estable et

jardin, le tout cloz de murs et couvert de thuille, cinqarpens

ou environ de grandz aulnois, bois et saulsaye, prs, et au
dedans ladicte ferme quarante arpens de terre labourable en
plusieurs pices, y comprins trois arpens de pr, plus quatre
arpens de vigne aussi en plusieurs pices, prs ledict lieu et
deppendans de ladicte ferme, laquelle ferme et ses apparte-

nances sont du conquest faict par ledict deffunct son mary

et elle durant et constant leur mariage, es censives des sei-
gneurs, meult et charges du cens et fondz de terre accous-
tum pour toutes charges quelzconques, pour de la ferme et
ses appartenances joir par ledict Franois Roussellet, sesdictz

hoirs et aians cause, et en faire et disposer son plaisir et

volunt, transportant par elle son dict filz tous droictz,

dessaisissant, voullant, procurant le porteur, donnant pou-

voir.

Et partant ledict futur espoux a dou et doue sadicte fu-

ture espouze en usuffruict, sa vie durant seullement, de la

totallit d'icelle ferme et ses appartenances, pourveu qu'il

n'y ait enfant ou enfans dudict mariage vivans lors du de-

cedz dudict futur espoux, et s'il y a enfant ou enfans vivans
lors du decedz d'icelluy futur espoux, elle ne joira que de
la moicti d'icelle ferme et sesdictes appartenances, aussy en
douaire par usuffruict sa vie durant, ou de douaire coustu-
mier au choix et option de ladicte future espouze, l'un
d'iceulx avoir et prandre quant douaire aura lieu selon les

us et coustumes de Paris, synon de trente trois escuz ung

tiers de rente en douaire prefix pareillement au choix et
 PICES JUSTIFICATIVES 267

option d'icelle future espouze. Et si aura et prandra le sur-

vivant desditz futurs mariez par prciput et avant que faire

aucun inventaire ne partaige, assavoir ladicte future espouze

ses habitz, bagues et joiaulx son usaige, et ledict futur

espoux aussi ses habitz, armes et chevaulx jusques la

somme de quatre cens escuz d"or soleil pour une fois rci-

proquement. Et neantmoings sera au choix et option de

ladicte future espouze, advenant que sondict futur espoux

la prdecedde, de renonccer la communault ou icelle

accepter, et en cas de renonciation elle reprandra franche-

ment et quictement tout ce qu'elle aura apport avec son-

dict futur espoux et luy sera advenuz par successions, don-
nations, ou autrement, ensemble sondict douaire et prciput

susdicts, sans qu'elle soit tenue paier aucunes debtes ny

ypothecques, encores qu'elle se y feust- oblige et y eust
preste consentement. Et a ledict sieur pre pleuvy sadicte

fille, et ladicte veuve Rousselet pleuvy sondict filz estre frandz

et quictes rciproquement de toutes debtes et ypothecques

quelzconques jusques huy. Et advenant que aucuns des
biens immeubles, rentes et estatz apartenans ausdictz futurs

mariez soient venduz et allienez pendant ledict mariage, ou

lesdictes rentes racheptes, en ce cas les deniers en seront

remployez au proffict de celluy d'eulx sur lequel lesdictes

allienations ou rachaptz auront este faictz, et si ledict rem-

ploy n'auroit est faict lors de la dissolution dudict mariage,

en ce cas les deniers en seront reprins par prciput sur la

masse de ladicte communault. Car ainsi a est le tout par

exprs convenu et accord entre lesdictes parties en faisant

et passant ces prsentes qui autrement n'eussent este faictes,

passes ny accordes. Pour lesquelles faire insinuer partout

o il apartiendra et en requrir acte, icelles parties, mesmes

208 AMBROISE PAR

ladicte veuve Roussellet ont faict et constitu leurs procu-

reurs gnraulx et irrvocables le porteur ou porteurs de ces-
dictes prsentes, ausquelz et chacun d'eulx respectivement
ilz donnent plain pouvoir et puissance de ce faire et tout ce

que au cas apartiendra, sera requis et ncessaire, promec-

tans, obligeans chacun en droict soy, renonans mesmes
ladicte veufve aux bnfices du senatus consult Velleyan
elle exprimez et donnez entendre par Jesdictz notaires

soubscriptz estre telz que femme ne se peuvent obliger ne

intercedder pour aultruy sans expressment y renoncer, au-
trement elle en pouroit estre releve et restitue et tous
autres droictz. Ce fut faict et pass double cestuy pour ledit

sieur Roussellet, en l'hostel dudict Par rue de l'Erondelle

aprs midy, l'an mil cinq cens quatre vingtz ung, le mardy
ferier de Pasques, vingt huictiesme jour de mars. Sign en la

minutte, Par, Marie Boullaye, Roussellet, Catherine Par et

Fournyer. Sign Denetz et le Camus. Et la marge du pre-
mier feuillet dudict contract estoit escript : Enregistr par Le
Camus. Et la fin d'icelluy contract a est mis et escript

l'insinuation ainsi qu'il s'ensuict.

L'an mil cinq cens quatre vingtz et ung, le mercredi troi-

siesme jour de may, le prsent contract de mariaige portant
donnation a est apport au greffe du Chastellet de Paris, et

icelluy insinu, accept et eu pour agrable aux charges, con-

ditions et selon que contenu est par icelluy par maistre
Pierre Dollet, procureur oudit Chastellet et comme procureur
de honnorable femme Marie Boullaye, vefve de feu honno-
rable homme, Jacques Roussellet, en son vivant chevaulcheur
ordinaire de l'escurye du Roy et bourgeois de Paris, dona-
trice, et de M'' Franois Roussellet, trsorier de l'argenterye
de monseigneur filz de France et secrtaire ordinaire de sa
 PICES JUSTIFICATIVES 269

maison, donataire, et de Catherine Par, sa femme, dnommez

oudict contract, lequel a est enregistr au prsent registre
xxxvii- volume des Insinuations dudit Chastellet, suivant l'or-

donnance, ce requrant ledit Dolet oudit nom qui de ce a

requis et demand acte luy octroy et baill ces prsentes

pour servir et valloir ausdits Roussellet et Catherine Par, sa

femme, en temps et lieu ce que de raison.

Sur le pareil et semblable contract a est mis et escript pa-

reil acte d'insinuation pour servir ausdictes parties.

(Archives Nationales, Y. 122, fol. 415, v\)

 XXXI
1581, 27 Octobre.

RATIFICATION PAR AMBROISE PAR, PREMIER CHIRURGIEN DU ROI,

DU CONTRAT DE MARIAGE PASS ENTRE CLAUDE VIART
ET JEANNE PAR, SA NICE, ET DES DCLARATIONS RELATIVES
AUX JOURS DE LA MAISON SISE RUE DE l'hIRONDELLE.

Par devant Guillaume Denetz et Nicolas le Camus, notaires

et gardes nottes de parle Roy nostre sire, crez et establyz en
son Chastelet de Paris, soubzsignez, furent prsens en leurs
personnes, noble homme. M*' Ambroise Par, premier chirur-
gien du Roy, en son nom, d'une part, et honnorable homme,
Claude Viard, matre chirurgien jur Paris, tant pour luy
que pourjehanne Par, sa femme, et niepce dudict M*^ Am-
broise Par, d'autre part, disans lesdictes parties que, ds le
mercredy vingt septiesme de mars, l'an mil cinq cens soixante
dix sept, par devant lesdictz notaires soubzscriptz, fut faict et

pass le contract de mariage d'entre ledict Viard et icelle

Jehanne Par, portant entre autres choses ratifRcation par

ledict M<= Ambroise Par de la donnation irrvocable qu'il
avoit auparavant ftiicte et passe sadicte niepce, de la maison
o ilz sont prsens demourans, assize l'avalloir du pont
Sainct-Michel, et aussy des cent livres tournois de rente sur
l'hostel de ville de Paris plain dclarez audict contract et

autres clauses et conditions y mentionnez, au pied duquel est

 PICES JUSTIFICATIVES 27 1

une dclaration faicte et passe par ledict M'' Ambroise Par

par devant les mesmes nottaires le neufiesme jour de may en-
suivant, par laquelle il pleuvist sa dicte niepce franche et

quicte de toutes debtes et ypothecques jusques au jour de

son dict mariage, et au dotz dudict contract est escripte l'insi-

nuation que lesdictz Viart et sa femme en ont faicte oudit

Chastelet de Paris le vingt deuxiesme jour de juing dernier,

Sign Remy et Drouart. Plus lejeudy dix neufiesme jour de

dcembre oudict an mil cinq cens soixante dix sept, par de-

vant iceulx nottaires soubzscriptz, ledict M'' Ambroise Par

auroit faict dclaration au proffict de iadicte Jehanne Par de
quelques veues, bes et ouvertures qui tendent et regardent
sur la maison de la Vache aussy assize en ceste dicte ville de
Paris, rue de l'Erondelle, estans en Iadicte maison premire

dclare, et contenue en Iadicte donnation. Au pied de laquelle

dclaration est transcript le rapport et Visitation faict desdic-
tes veues par Loys Gorgoron, maitre masson Paris, avec l'in-

sinuation que aussy lesdictz Viart et sadicte femme en ont

prinse audict Chastelet le mesme jour vingt deuxiesme de juing
dernier, aussy sign desdictz Remy et Drouart. Et d'aultant
que l 'advenir l'on pourroit faire aucune doubte tant sur le-

dict contract de mariage que dclaration susdicte pour n'avoir

est insinuez dedans le temps prfix par l'ordonnance, ce qui
est advenu cause des voyages que icelluy Viart a depuis

faictz tant es pais de Flandres que de Bretaigne diverses

fois o il a faict assez long sjour, que pour autres ses affaires

qui ont caus le retardement desdictes insinuations,

lesquelles insinuations lesdictz Par et Viard esdictz nomsigno-
roient pour ne scavoir que c'est ainsy qu'ilz ont dict et d-
clar. A ceste cause icelles parties esdictz noms, de leurs

bons grez, pour y remdier et en lever toute doubte ont

2/2 AMBROSE PARE

voullu, consenty et accord, consentent et accordent par ces

prsentes que tant ledict contract de mariage et dclarations
susdictes que tout le contenu en iceulx soient et demourent
autant bons et vallables comme s'ilz avoient est insinuez
dedans ledict temps de l'ordonnance, ce qu'ilz ne veullent
et n'entendent aucunement prejudicier l'advenir l'une ny
l'autre desdictes parties esdictz noms, en quelque sorte et

manire que ce soit ou puisse esre. Et ceste fin, en tant

que besoing est ou seroit, ont cie rechef ratiffi, confirm
et approuv par ces prsentes lesdictz contract de mariage et
dclarations dessus mentionnez et dactez, qu'ils veullent avoir

lieu et sortir leur effect de poinct en poinct, selon leur forme

et teneur, sans que jamais ilz ne l'ung d'eulx y puissent
contrevenir. Et pour si mestier est et plus grande seurett
faire insinuer ces prsentes partout et en telz lieux qu'il ap-
partiendra et en requrir et demander actes, icelles parties

esdictz noms font et constituent leurs procureurs gnraulx

et irrvocables le porteur ou porteurs desdictes prsentes, aux-

quelz et chacun d'eulx respectivement ilz ont donn et don-
nent plain pouvoir et puissance de ce faire et tout ce qui au
cas sera requis et ncessaire, promettans, obligeans, esdictz

noms chacun en droict soy, renonceans. Faict et pass

double cestuy pour ledict Viart esdictz noms en l'hostel des
nottaires soubzscriptz aprs midy, l'an mil cinq cens quatre
vingtz ung, le vendredy vingt septiesme jour d'octobre.
Sign en la minutte. Par et Viard. Sign Denetz et le Ca-
mus. Et la marge du premier feuillet estoit escript : Enre-
gistr le Camus ; Et la fin, a est mis et escript l'insinua-

tion ainsi que s'ensuit :

L'an mil cinq cens quatre vingtz et ung, le samedy dix

huictiesme jour de novembre, le prsent contract a est ap-
 PICES JUSTIFICATIVES 2/3

port au greffe du Chastellet de Paris, et icelluy insinu,

accept et eu pour agrable, selon que contenu est par icel-

luy, par Claude Viard, matre chirurgien Paris en personne,
tant pour luy que pour et ou nom de Jehanne Par, sa
femme, dnommez oudict contract, lequel a est enregistr

au trente huictiesme volume, prsent registre des Insinua-

tions dudict Chastellet^ suivant l'ordonnance, ce requrant
ledict Viard oudict nom, qui de ce a requis et demand acte

luy octroy et baill ces prsentes pour luy servir et val-

loir et ladicte Jehanne Par, sa femme, en temps et lieu,

ce que de raison, et aprs ce ont est lesdictes lettres ren-

dues.
(Archives Nationales, Y. 123 fol. 227 v.)

ts
 XXXII

1584 i6 Mars.

QUITTANCE DE JEANNE PAR, VEUVE DE CLAUDE VIART, MAITRE

CHIRURGIEN, DE LA SOMME DE HUIT ECUS ET VINGT SOLS.

Jeanne Par, veuve de feu honnorable homme Claude

Viard, M" chirurgien Paris, ladicte Jeanne Par aiant droit
en ceste partye de M^^ Ambrois Par, son oncle, premier
chirurgien du Roy, confesse avoir eu et receu de noble homme
Me Franois de Vigny, recepveur de la ville de Paris, la somme
de huict escus (i) pour ung quartier escheu le dernier jour de
mars 1583 cause de cent livres t. de rente audict s' Par
venduz et constituez par ladicte ville sur le domainne d'Amiens,
Poityers, Thoulouze et autres dclarez es lettres de ladicte cons-
titution passes par devant les notaires soubzsignz le 18

jour dejuing 1572. Faict et pass en l'hostel des notaires

soubzsignes avant midy l'an 1584 le vendredy 16" jour de
mars.

Sign : f^^MC^ t>^^

Denetz, Le Camus.

(Bibliothque Nationale. Pices originales 2195.)

(i) Et vingt sols.

 XXXIII

1584.

TAT DE LA MAISON DU ROI HENRI III.

Mdecins servans.

Maistre Marc Miron, premier iiiF escuz d'or.

M- Jehan Ppin, ou M'' Jehan du Four, son
gendre ii*^ lxvi escuz d'or deux tiers.

M'' Ren Vignois id.

W Jehan Raynard id.

W Jehan Lenayn id.

Aultres mdecins que Sa Majest retient sans servir.

W Hierosme de Varrade ir' lxvi escuz d'or deux tiers

M*" Regnault Vigor id.

M'^ Jacques Le Roy id.

M*^ Michel Vaterre id.

Appoticaires.

Franois Pelletier cxxxiii escuz ung tiers

Ren Truchon id.

Chirurgiens, vallet^ de chambre,

Maistre Ambrois Par, premier ii*^ lxvi escuz d'or deux tiers.

M* Nicolas Le Bailleul, renoueur c scuz.

 276 AMBROISE PAR

M Jehan d'Amboise, ou Jacques

d'Amboise, son filz iiii'^'^ xiii scuz un tiers.

M" Ysmael Lambert un'"' escuz.

M*^ Jehan de Lavernau c escuz.
M'^ Jacques Guillemeau iiiP escuz.

M* Pierre Pigr iiiP escuz.

M*" Anthoine Portail iiii"^ escuz.

M Jehan Tahureau, renoueur iiiP escuz.

Barbiers, valletz de chambre.

Jehan de Precontat, premier c escuz.

Cosme Foubert, ordinaire c escuz.
Henry Foubert iiiP'' escuz.

Aultres mdecins sans gages.

W Pierre Le Febvre.

M*" Jacques Lugerie.

W Pierre Lafill(i;.

M*^ Christofle Hubert.

M*' Franois Brigard.
M*^ Anthoine de Fessac.
M'' Lois Duret.
M" Benoist Grandis.
M'= Symon Pitre (2).

M'^ Martin Acaquis (3)-

(i) Bachelier en i55o, doyen de la Facult en i5i8-i5i9; mort le 7 sep-

tembre i6o3.
(2) N Vrade, prs Meaux, reu docteur le 3o septembre i55o, profes-
seur et doyen en 1S6-I, mort le 25 juin 1584. Il tait protestant, et se cacha
pendant le raassacre'de la Saint-Barthlmy, dans l'abbaye de Saint-Victor.
Riolan pousa sa fille Anne morte 33 ans, le 19 juin 1596, et enterre
Saint-Sverin.
(3) Lisez Akakia. Ces copies sont remplies de fautes.
 PICES JUSTIFICATIVES 277

Appoticaire.

W Benoist Daigue.

Chirurgiens.

W Collet (i).

M'' Nicollas Desneuz.

M" Hierosme de la Noue.

M'^ Edme Couard.
M'= Nicollas Le Bailleul, le jeune, renoueur.

Barbiers.

Michel Bidault.
Anthoine Legrand.
Vaugeois.
(Archives Nationales. KK. i 39, fol. 16 v", et fol. 42 v\)

(i) Laurent Colot.

 XXXIV
1585 6 Fvrier.

DONATION FAITE PAR AMBROISE PAR A JEAN DE LA RIVIRE, SIEUR

DE POUCES, d'une MAISON SISE A CORMEILLES-EN-PARISIS.

Par devant Guillaume de Netz et Nicolas le Camus, notaires

et gardenottes de par le Roy nostre sire crez et establiz en
son Chastellet de Paris, soubzsignez, fut prsent en sa personne
noble homme maistre Ambroise Par, premier chirurgien du
Roy, lequel de son bon gr et volunt a recognu et confess en
la prsence et par devant lesdicts notaires soubscriptz comme
en droict jugement, avoir donn, cd et transport par ces
prsentes en pur don irrvocable faict entre vifz du tout ds
maintenant tousjours, sans espoir de jamais le rvocquer ne
y contrevenir en aucune manire, Jehan de la Rivire, es-

cuyer, sieur de Pouges en Languedoc, prvost gnral en la

mareschaulce de France soubz Monsieur le duc de Retz, de-

meurant Paris rue Petiz Champs, ce prsent et acceptant
pour luy, ses hoirs, tout le droict, part et portion qui audict

sieur Par peutcompecter et appartenir, compecte et appartient

de son conquest qu'il a cy devant faict de diverses personnes

par indiviz, en une grange couverte de thuille partie et masure
et courcelle joignant, le tout assiz au lieu de Cormeilles en
Parisis, rueChefdeville,dontle surplus en appartient tant audict
sieur de la Rivire que Catherine Par, fille dudict sieur don-
 PICES JUSTIFICATIVES 27g

nateur, tenant tout ledict lieu de toutes partz vigneron

dudict Cormeilles, et aboutissant par devant sur ladicte rue en
la censive du fief des Girardz, et chargez du cens et fondz de
terre accoustum pour toutes charges, etc, sans aucune excep-
tion ne rservation, et tout ce qui appartient audict sieur Par

en ladicte grange, masure et court pour en joyr, etc. Geste

donnation foicte ladicte charge dudict cens seulement, et

oultre pour la bonne amour que ledict sieur Par a et porte

audict sieur de La Rivire, et que telle est sa volont. Trans-

portant, etc., tous droictz, dessaisissant, etc.,voullant, pro-

cureur le porteur etc., donnant pouvoir etc. Et pour icelle

prsente donnation foire insinuer partout o il appartiendra et

en requrir acte, iceulx sieurs donnateur et donnataire ont

foict et constitu leurs procureurs gnraulx et irrvocables le

porteur ou porteurs de cesdictes prsentes auxquelz etchascun

d'eulx ilz donnent plain pouvoir et puissance de ce foire et

tout ce que au cas appartiendra et sera ncessaire. Promettant,

etc., obligeant, etc., renonant, etc. Faict et pass en l'hostel
desdicts notaires soubscriptz aprs midy, l'an mil cinq cens

quatre vingtz cinq, le mercredy sixiesme jour de febvrier, et

ont les parties sign la minutte des prsentes, sign De Netz

et Le Camus. Et la tin a est mis et escript l'insinuation ainsi

qui s'ensuit :

L'an mil cinq cens quatre vingtz cinq, le mardy douziesme

jour de febvrier, le prsent contract de donnation a est ap-
port au greffe du Chastellet de Paris, et icelluy insinu,
accept et eu pour agrable aux charges et selon que contenu
est par icelluy par maistre Nicolas Rogais comme porteur
dudict contract et procureur de noble homme maistre Am-
broise Par, premier chirurgien du Roy, donnateur, et de Jehan

de la Rivire, escuyer, sieur de Pouges en Languedoc, donna-

aSo AMBROISE PAR

taire, dnommez en cedict prsentcontract, lequel a est enregis-

tr au prsent registre quarante ungiesme volume des insinua-
tions dudict Chastellet suivant l'ordonnance, ce requrant
ledict Rogais audict nom qui de ce a requis et demand acte,

luy octroy et baill ces prsentes pour servir et valloir audict

sieur de la Rivire donnataire, en temps et lieu ce que de
raison.
(Archives Nationales, (Y. 126, fol. 304 v.)
 XXXV
1586. 27 Mars.
ACCORD POUR VITER PROCS PASS ENTRE AMBROISE PAR,
PREMIER CHIRURGIEN DU ROI ET JACaUELINE ROUSSELET, SA FEMME,
ET FRANOIS ROUSSELET, SON GENDRE,
AU NOM DE CATHERINE PAR, SA FEMME, AU SUJET
DE LA REDDITION DE SON COMPTE DE TUTELLE.

Par devant Guillaume Denetz et Nicolas le Camus, notaires

et gardes nettes de par le Roy nostre sire crez et establiz en

son Chastellet de Paris, soubzsignez, furent prsens en leurs
personnes noble homme, maistre Ambrois Par, premier chi-
rurgien du Roy, et dame Jacqueline Roussellet, sa femme, de
luy auctorise, d'une part, et noble homme M" Franois Rous-
sellet, conseiller et controlleur gnral de la maison de la

Roy ne de Navarre, et Catherine Par, sa femme, aussi de luy

auctorise, fille dudict Par, et de feue dame Jehanne Mazelin
jadis sa femme, ledict Roussellet frre de ladicte Jacqueline,
d'autre part, disans lesdictes parties qu'elles estoient en voye
d'entrer en procs sur ce que ledict sieur Par requroit et de-

mandoit que lesdictz Roussellet et sadicte femme eussent ra-

tiffier tant le compte qu'il leur a rendu par devant M*" Jaques
Bazin, commissaire et examinateur oudict Chastellet de Paris,
de la charge et administration qu'il a cy devant eue des per-
sonnes et biens de ladicte Catherine, sadicte fille, comme son
282 AMBROISE PAR

tuteur, et ayant prins la garde bourgeoise d'elle, ledict

compte cloz et affirm le cinquime jour de juing l'an mil

cinq cens quatre vingtz et ung, et que la quictance de la

somme de 1602 escuz 54 solz 6 deniers quoy monte le reli-

qua dudict compte, et en laquelle somme ledict Par estoit

envers eulx demeur reddevable par ladicte closture d'icelluy,
ladicte quictance du vingt deuxiesme desdictz moys et an,

aussi signe desdictz notaires, escripte au pied dudict compte,

que aussy le partaige provisionnel fliit par devant ledict com-
missaire le tiers jour de juillet oudict an, des biens tant meu-
bles que immeubles qui appartenoient ladicte Catherine par

le dcez et trespas de sa dicte feue mre, et pareillement qu'ilz

eussent ratiffier la donation faicte par ledict sieur Par depuis
le dcez de ladicte Mazelin Jehanne Par, sa niepce, prsent
vefve de M'' Claude Vyart, d'une maison assize la descente du
pont Sainct Michel, ayant son entre sur la rue et carrefour de
ladicte descente et aboutissant par derrire la maison de la

Vache assize rue de l'Erondelle, et de cent livres tournois de

rente prandre sur l'hostel et maison commune de ceste ville

de Paris, plain declairez en ladicte donation passe par

devant lesdictz notaires soubzsignez le neufiesme jour de
janvier l'an mil cinq cens soixante et quatorze, selon et ainsy
que lesdictz Roussellet et sadicte femme avoient promis faire

par la ratiffication qu'ils en avoient j faicte, escripte au dozde

ladicte donation et dacte du vingt quatriesme dcembre
oudict an mil cinq cens quatre vingtz ung, aussi signe des-
dictz notaires, et encores qu'ilz eussent ratiffier le consente-
ment par eulx faict et preste de la joissance dudict sieur Par,
sa vye durant, de la moicty par indivis de la maison o il est

demeurant en ladicte rue de l'Erondelle, enseigne des Trois

Mores, ladicte moicty appartenant ladicte Catherine Par,
 PICES JUSTIFICATIVES 283

cause et par le dcez de sadicte feue mre suivant la tran-

saction sur ce faicte et passe entre eulx par devant iceulx

notaires soubz signez le xxiiii'' jour de dcembre mil cinq cens

quatre-vingtz et ung. A quoy par lesdictz Roussellet et sa
femme estoit dict et respondu qu'ilz estoient prestz de faire et

passer les ratiffications susdictes, comme estant de prsent

ladicte Catherine Par, majeur de vingt cinq vingt six ans,

ainsi que sondict mary et elle ont dclair et certiffi, en leur
foisant raison par ledict sieur Par de plusieurs obmissions de
receptes qu'ilz prtendoient il avoir faictes audict compte et

aussi de plusieurs articles de despences couches en icelluy,

lesquelles ilz disoient estre excessives et n'en estre tenuz, et

que combien qu'ilz luy eussent pass la quictance d'icelle

somme de 1602 escuz, S4 solz, 2 deniers pour ledict

reliqua dudict compte , nanlmoins la vrit estoit et

est que de ladicte somme ilz n'en ont seullement receu

que une portion. Et au regard de la rattiffication de
ladicte donnation ainsi faicte par ledict Par ladicte vefve
Vyart, sa niepce, ilz disoient et soustenoient qu'elle a est

faicte et passe depuis le dcez de ladicte feue Mazelin, et que

partant ilz avoient moicty tant en ladicte maison que en
ladicte rente de cent livres tournois contenue en ladicte don-
nation, et que en leur faisant droict de ladicte moicty de
maison et rente et des loyers d'icelle maison et arrrages de
ladicte rente escheuz depuis ledict compte rendu, ilz estoient

prestz ratiffier ladicte donnation, et pareillement ledict par-

taige comme diffinitif, combien qu'il ne feust que provisionnel,
et aussy offroient ratiffier ladicte transaction dessus dacte
concernant la jossance viagre de ladicte moicty de maison
o ledict Par est demourant, aux charges portes par icelle.

Et par lesdictz Par et sadicte femme (a) est replicqu qu'ilz

284 aMbroise par

estimoient ledict compte estre vritable tant en recepte que

despence, sans y avoir fait aucune obmission, et avoient bonne
et vallable quitance du paiement du reliqua d'icelluy, et aussy
que lesdictz Rousselet et sadicte femme avoient promis et
s'estoient obligez de faire et passer lesdictes ratiffications par

eulx cy dessus requises et demandes. Sur quoy lesdictes

parties pour obvier tous lesdictz procs et diffrendz, leurs

circonstances et deppendances, nourir paix et amiti perp-

tuelle entre eulx et rdimer toute vexation, de leurs bons grez
et volluntez recongnurent et confessrent en la prsence et
par devant lesdictz notaires soubsignez comme en droict juge-
ment, par l'advis de leurs parens, amys et conseil, ausquelz
ilz ont dict en avoir par plusieurs fois communiqu et confr,

avoir sur le tout transig, compos et accord entre eulx en

la forme et manire qui ensuit : savoir est, lesdictz Rous-
selet et sadicte femme de luy auctorise comme dessus, et de
prsent majeur, comme dict est, avoir ratiffy, confirm,
approuv et eu pour bien agrable par cesdictes prsentes
tant ledict compte, quitance du reliqua d'icelluy partaige des-

dictz biens de ladicte deffuncte Jehanne Mazelin, qu'ilz tien-

nent pour diffmitif ledict compte tant en recepte que des-

pence, que aussy ladicte donation faicte par ledict sieur Par
ladicte jehanne Par, sadicte niepce. de ladicte maison, de
cent livres tournois de rente sur ladicte ville, sans que
l'advenir ilz puissent riens prtendre ne demander en ladicte

moity d'icelle maison et rente cause de la succession de

ladicte feue Mazelin, mre de ladicte Catherine Par, mais
ont, en tent que besoing est ou seroit, remis et quit par
icelles prsentes au proffict desdictz sieur Par et sadicte
femme ce acceptant tout le droit qu'ilz ont et peuvent pr-
tendre en ladicte moiti d'icelle maison et rente, et aussy
 PICES JUSTIFICATIVES 285

ratiffient et approuvent ladicte jouissance de ladicte moity de

maison o ledict Par est dernourant. selon et ainsy qu'il est
port par ladicte transaction dessus datte, voullans et accor-

dans tous lesdictz contractz, comptes et quitances dudict

reliqua avoir lieu et sortir son plain et entier effect, force et

vertu de point en point, selon la forme et teneur, aprs qu'ilz

ont veu et entendu le contenu en iceulx, et aussy que lec-

ture leur en a est feicte ceste fm par lesdictz notaires soub-

signez. Lesdictes ratiffications, remises, quitances et accordz

ainsy faictz moiennant la somme de deux mil sept cens

trente troys escuz sol. que lesdictz Rousselet et sa femme

confessent avoir eu et receu d'iceulx Par et sadicte femme,
qui leur ont paie ladicte somme selon et ainsy qu'il s'en-

suit :

C'est assavoir, la somme de cinq cens escuz d'or sol., en

une promesse de somme escripte
pareille et signe de la main
dudict Rousselet, en datte du second jour de janvier mil
cinq cens quatre vingtz cinq, pour prest que ledict sieur Par
luy avoit faict comptant, comme le contient ladicte promesse

luy seulement rendue.

Item, en seize escuz deux tiers de rente prendre et fai-

sant moity de trente troys escuz et ung tiers ,

qui sont
cent livres tournois de rente venduz et constituez audict sieur
Par par dame Rene de Montmiral, veufve de feu messire

Odet de Selve, et noble homme, M'' Iherosme du Cauroy, en

son vivant notaire et secrtaire du Roy, l'un pour l'autre et

chascun pour le tout, par lettres aussy passes par devant les-
dictz notaires l'an mil cinq cens soixante et quatorze, le tiers

jour de juillet, dont l'autre moity d'icelle rente appartient

ladicte Catherine Par, et lesquelz seize escuz deux tiers de
rente lesdictz sieur Par et sa femme ceddent et transportent
 286 AMBROISE PAR

par cesdictes prsentes et promettent garentir de tous troubles

ausdictz Rousselet et sadicte femme, pour la somme de deux
cens escuz sol., affin de sortir nature de propre ladicte Ca-
therine Par pour et au lieu de ladicte moiti desdictes cent
livres tournois de rente sur ladicte ville ainsy donnez ladicte
Jehanne Par par ledict Par, son oncle, et ceste fin ilz leur
ont prsentement baill lesdictes lettres de constitution de
ladicte de Selve, et cy leur ceddent la somme de trente sept
escuz et demy qui reste paier ausdictz Par et sadicte

femme, cause des arrrages de ladicte moity d'icelle rente

jusques au dernier jour du prsent moys de mars.

Item, ilz leur ceddent et transportent avec pareille garentye

que dessus pour la somme de quatre cens escuz, trente trois

escuz et ung tiers de rente, qui sont cent livres tournois de
rente aussy venduz et constituez audict sieur Par par mes-
sieurs lesprvost des marchans et eschevins de ladicte ville,

prendre sur le clerg ds France par lettres aussy passes par

devant lesdictz notaires soubzsignez l'an mil cinq cens soixante

quatre, le huictiesme jour de janvier, avecq la somme de
trente troys escuz et ung tiers pour une anne des arrrages de
ladicte rente eschant le dernier jour dudict prsent moys de
mars, les lettres de laquelle constitution ils ont aussy prsen-
tement bailles audict Roussellet ou sadicte femme, pour en
semblable estre propre elle et aux siens pour et au lieu de
partie de la somme des cinq cens escuz, laquelle somme a
est estime et avalu par maons jurez ladicte moiti d'icelle

maison donne ladicte Jehanne Par.

Item, ilz luy ceddent et transportent avec pareille garantye
que dessus vingt escuz cinquante solz tournois de rente

prendre et faisant partie des cent livres tournois de rente

audict sieur Par ceddez et transportez par noble homme
 PICES JUSTIFICATIVES 287

Franois de Moranville, seigneur de Forestz en Brie et de

Vierville en Beausse, prendre et faisans partie de quatre
cens cinquante cinq livres tournois de rente restans de
cinq cens livres tournois de rente qui font partie des mil
livres tournois de rente audict sieur de la Forest ceddez
par eschange par M'^^ Charles Crestat et faysans partie de
cinq mil livres tournois de rente constituez par la ville de
Paris feu messire Anne de Montmorancy, pair et connes-

table de France, et assignez sur les greniers seel par lettres

du xxr' mars mil cinq cens quatre vingtz cinq, comme le

contient plus au long ledict transport dudict sieur de Forestz,

datte du quatorzime jour de novembre mil cinq cens soixante
six, sign desdictz notaires soubzsignez , auquel estoient
attaches les coppies aussy signes par collation desdictz
notaires soubzsignez desdictes lettres de constitution et

eschange mentionn audict transport ; lesquelz transport et

coppies ledict seigneur et dame Par ont aussy prsentement

baillez ausdictz sieur Rousselet et sadicte femme, pour la

somme de deulx cens cinquante escuz sol, ausquelz Rousselet

et sadicte femme cause d'elle appartient le surplus desdictes

cent livres tournois de rente, leur ceddent et transportent la

somme de cinq escuz quinze solz six deniers pour ung

quartier des arrrages de ladicte rente eschant le dernier jour
dudict prsent moys de mars.
Item, quatre escuz dix solz, faysans moity des vingt cinq
livres tournois de rente, dont aussy l'autre moity appartient
ausdictz sieur Rousselet et sadicte femme, ausquelz ilz pro-
mettent aussy garentir leur dicte moity d'icelle rente, ainsy

que dessus, ladicte rente cedde et transporte audict Par

par Jean Barbe l'aisn et Jehan Barbe le jeune, dict Baptiste,
frres, et eulx apartenans par transport de M Pierre M-
 ,

288 AMBROISE PARE

resse et assignez sur ladicte ville et sur le clerg de France

par lettres du XF jour de novembre mil cinq cens soixante
sept, signes Quetin et Ymbert, notaires, comme le contient
ledict transport aussy pass par devant lesdictz notaires soubz
signez le xf dcembre mil cinq cens soixante unze, aus-
quelles sont attaches tant lesdictes lettres de constitution
que transport dudict Mresse qu'ilz ont aussy prsentement
baillez ausdictz Rousselet et sadicte femme, et ce pour la

somme de cinquante escuz sol. et la somme de quatre escuz

dix solz pour une anne des arrrages de ladicte moity
d'icelle rente eschant ledict dernier jour dudict prsent
mois.
Item, la somme de quatre cens escuz sol. en cent livres
tournois de rente venduz et constituez par lesdictz Rousselet
et Par chascun pour le tout damoiselle Anne Hennequin,
veufve de feu M^' Jehan de Reffuge, par lettres dattes de
l'an mil cinq cens quatre vingtz quatre, le xxF jour de
juillet, signes Moreau et Davoust, aussy notaires audict
Chastellet, et de laquelle rente icelluy Rousselet auroit promis
et se seroit oblig acquiter et indempniser ledict sieur Par
par promesse datte dudict jour et signe desdictz notaires,
de laquelle rente est deu d'arrrages des le xxi*^ des prsent
mois la somme de vingt deux escuz treize solz trois deniers
tournois ; de laquelle rente et arrrages lesdictz sieurs Par
et sadicte femme se sont chargez et chargent, et en promect-

tent acquiter et indamniser lesdictz Rousselet et sadicte

femme.
Item, la somme de soixante huit escuz quinze solz dix
deniers tournois que ledict Rousselet avoit reeuz suivant
ladicte transaction dessus datte pour arrraiges de rente dont
ledict Par en avoit faict recepte en sondict compte
 PICES JUSTIFICATIVES 289

iceulx arrrages escheuz le dernier jour de mars mil cinq

cens quatre vingtz et ung, assavoir, de ladicte dame de
Selve douze escuz et demy, de mathieu Laisn deux escuz
cinq solz, des hritiers Nicollas Barbe vingt et ung escuz
vingt trois solz quatre deniers tournois, desdicts de Dormans
quatre escuz dix solz tournois, des arrrages des rentes sur
ladicte ville, vingt huit escuz sept solz six deniers.

Item, quatre escuz dix sept solz six deniers pour arrrages

de ladicte rente sur lesdicts Barbe jusques au dernier jour de

mars audict an mil cinq cens quatre vingtz et ung.
item, la somme de vingt cinq escuz sol. faysant moiti
de cinquante escuz sol. payez par ledict Par Claude Four-
nier (i), veufve de feu Jehan Doreau (2) et M'' Michel Vau-
delon (3), son gendre, et Margueritte Martin, sa femme, et
autres, pour les partz et portions qu'ilz prtendoient en la

maison et vignes de Meudon, par contract de transaction

datte de l'an mil V*^ quatre vingtz cinq, le samedy xxr jour
de septembre, sign Bernard et Cadier, aussy notaires, de

laquelle moiti lesdictz Rousselet et sadicte femme estoient te-

nuz. Et quant au reste et surplus de ladicte somme de deux

mil sept cens trente trois escuz. montant ledict reste sept
cens [trente] trois escuz unze deniers tournois, lesdictz Rous-
selet et sadicte femme les confesse avoir eu et receu desdictz
sieur Par et sadicte femme, et eulx payez, comptez et

nombrez en francs, quartz d'escuz et testons, le tout bon,

des prix et poix de l'ordonnance, en la prsence desdictz
notaires soubzsignez, dont et de laquelle somme de ir- vii'"

(i) Probablement sur de Charles Fournier.

(2) Chirurgien de M. de Bryane.

(3) Chirurgien par quartier de Henri III. Il avait pous Marguerite Mar-
tin fille du premier mariage de Claude Fournier.
19
290 AMBROISE PARE

xxxiii escuz sol. ainsy paye, comme dict est, iceulx Rous-
selet et sadicte femme ce sont tenuz et tiennent pour
comptant et en quictent lesdicts sieur Par et sadicte femme,
ne servant toutes foys ladicte prsente quictance et celle du
reliqua du compte dessus datte et mentionne que d'une
seulle, en laquelle somme de sept cens [trente] trois escuz unze
deniers est comprise la somme de cent escuz sol. restans
desdicts cinq cens escuz, h quoy a est estime ladicte moiti

de maison ainsy donne ladicte Jehanne Par.

Et partant et moyennant les choses susdictes sont et de-

meurent lesdictes parties hors de tous lesdicts differendz et

dbatz et quites l'un envers l'autre de toutes choses gn-

rallement quelconques dont ilz eussent peu faire demande,
action et poursuitte, l'un d'eux l'autre, en quelque sorte et

manire que ce soit, de tout le temps pass jusques ce jour

mesmes que ledict Rousselet et sadicte femme quitent les-

dicts sieur et dame Par de tous droictz, actions et autres
choses qu'ils leur eussent peu demander cause de la succes-
sion de ladicte delfuncte Jeanne Mazelin, mre de ladicte

Catherine, et encores ils seront tenuz et promettent acquiter

ledit sieur Par de la pleigerie et caution qu'il a faicte pour
ledict Rousselet envers le Roy cause de Testt et office de
recepveur des tailles et taillon Meaulx et exercice d'icelluy,

et de tous despens, dommaigesetintrestz en quoy il en pour-

roit encourir, mesmes luy bailler et fournir coppie signe
de son quictus dedans trois moys prochains , transportans

par lesdictes parties l'une d'elles l'autre tous droictz qu'ilz

ont et leur appartiennent respectivement esdictes rentes, heri-
taiges et autres choses par eulx ainsi cddes, transportes,

remises et quites l'un d'eulx l'autre, que dict est, dessais-

sissant au prouffit l'un de l'autre, voullant procureur le por-

 PIECES JUSTIFICATIVES 2QI

teur, donnant pouvoir etc, accordant et consentant par ledict

Roussellet que la dclaration que ledict sieur Par a faicte et

passe son prouffict par devant Bontemps et Cothereau,

notaires, le cinquime jour de juillet mil cinq cens quatre
vingtz et ung, pour raison du rapport y dclair, soit et de-

meure nulle, comme non feicte et advenue, et comme telle la

notte et mynutte en soit descharge par lesdictz notaires qui

l'ont receue ou autres sur ce requis en vertu desdictes pr-
sentes, demourans nanlmoings en commung entre lesdictes

parties la partye qui leur est deue par ung nomm Darennes
du pays de Guyenne, de laquelle partye ou de porcion d'icelle

ung nomm Choisny est garend, et ceste fin en sont de-

meures les pices par devers ledict sieur Par et sadicte

femme pour en ayder ausdicts Roussellet et sadicte femme

pour leur moicty, quant requis en seront. Car ainsi a est le

tout accord entre lesdictes parties, promectans, obligeans,

chascun en droict soy l'un envers l'autre, renonans mesmes
lesdictes Jacqueline Roussellet et Catherine Par aux bnfices
du snatus-consult Veillian et Autenticque, si qna mulier
elle exprimez et dclarez par esdicts notaires soubz signez
estre telz que femmes ne se peuvent obliger ne intercedder
pour aultruy, sans expressment renoncer ausdicts bnfices,
autrement elles en pourroient estre releves et restitues, et

tous autres droicz. Fait et pass double cestuy pour lesdictz

sieur Par et sadicte femme en Fhostel dudict sieur Par dessus
mentionn aprs midy, l'an mil cinq cens quatre vingtz six, le

jeudi vingt septiesme jour de mars, et ont les parties sign la

mynutte des prsentes et eulx dclair l'dict de controolle.

Sign Le Camus et Denetz. Et la marge du premier feullet

estoit escript : Enregistr par Le Camus, et la fin dudict con-

tract a est mis et escript l'insinuation ainsi que s'ensuict :
292 AMBROISE PAR

L'an mil cinq cens quatre vingtz six, le vendredi vingt

septiesme jourde juing, le prsent contract a est apport au
greffe du Chastellet de Paris et icelluy insinu, accept et eu

pour agrable, selon que contenu est par icelluy parM^ Henry
Lussault, comme porteur dudict contract et pour ou nom de
nobles personnes, M'' Ambrois Par, premier chirurgien du
Roy, et Jacqueline Roussellet, sa femme, dnommez en cedict
prsent contract, lequel a est enregistr au prsent registre,
quarante deuxime volume des insinuations dudict Chastellet,
suivant l'ordonnance, ce requrant ledict Lussault, oudict nom,
qui de ce a requis et demand acte luy octroy et baill ces

prsentes pour servir et valloir ausdicts Par et Jaqueline

Rousselet, sa femme, en temps et lieu ce que de raison.
(Archives Nationales. Y. 127, fol. 428. v.)
 XXXVI
1586. 14 Mai.

SENTENCE DU CHATELET DE PARIS ORDONNANT

l'insinuation DU CONTRAT PASS ENTRE AMBROISE PAR ET
FRANOIS ROUSSELET, SON GENDRE,
ET DFENDANT AUDIT ROUSSELET DE PROCDER AUX REQUTES
DU PALAIS.

A tous ceulx qui ces prsentes lettres verront, Anthoine

Duprat, chevalier de l'ordre du Roy, seigneur de Nantoullet,
de Prcy, Rozay et de Fourmerye, baron de Thiert, Thoury
et de Viteaulx, conseiller de sa Majest, son chambellan ordi-
naire et garde de la prvost de Paris, salut. Savoir faisons
que aujourd'huy datte de ces prsentes, M"' Pierre Dollet, pro-
cureur de M*" Ambroys Par, premier cirurgien du Roy, de-
mandeur, a faict appeller en jugement devant nous en la

Chambre civille du Chastellet de Paris, M'' Pierre Pocquet pro-

cureur de maistre Franois Roussellet, conseiller et

de la maison de la Royne de Navarre, et sa femme, deffen-

deurs, et requis suivant la requeste nous prsente le xiii*^

jour du prsent moys, lesdictz deffendeurs feussent tenuz et

contrainctz passer procuration vallable pour estre baill
ung procureur, pour en vertu d'icelle accorder que le con-
tract pass entre les parties le vingt septiesme jour de mars
dernier par devant Denetz et Le Camus, notaires, soit insinu
294 AMBROISE PARE

suivant l'ordonnance, et faulte de ce faire, que l'insinuation

que fera faire ledict demandeur dudict contract vaille tout

ainsi que si elle avoit est faicte et accorde par les partyes

nommes audict contract, nonobstant l'empeschement des-

dictz deffendeurs, dont ilz feussent dbouttez et condempnez

es dpens, et ledict Poquet qui a dict que lesdictz deffendeurs
ne voulloient procedder par devant nous, parce que ledict
deffendeur avoit ses causes commises aux Requestes du Palays,
o il requeroit la cause estre renvoye. Et suivant ce est com-
paru Mesnaiger, sergent verge au Chastellet de Paris, lequel
en vertu du committimus dudict Roussellet a demand le
'

renvoy de ladicte cause aux Requestes du Palays, lequel ren-

voy a est empesch par ledict Dolletoudict nom, sur quoy,
nous, parties oycs, nous ordonnons que les parties auront let-

tres de leur dire et requeste cy dessus par eulx faicte pour

leur servir ainsi que de raison, et avons renvoy et ren-

voyons les parties au premier jour au sige prsidial pour leur

estre faict droict, et jusques ad ce faisons deffences audict Mes-
naiger de faire aucun renvoy aux Requestes. En tesmoing de
ce nous avons faict mettre ces prsentes le scel de ladicte
prevost de Paris. Ce fut faict et ordonn audict Chastellet par
noble homme et saige M"" Mathias de la Bruyre, conseiller du
Roy nostre Sire, et lieutenant particullier de la prevost de Pa-
ris, le mercredy quatorziesme jour de may mil cinq cens
quatre vingtz six. Sign Drouart. Et la fm a est mis et

escript l'insinuation ainsi que s'ensuit :

L'an mil cinq cens quatre vingtz six, le vendredi vingt sep-
tiesme jour de juing, les prsentes ont est apportes au
greffe du Chastellet de Paris, et icelles insinues, acceptes et

eues pour agrables selon leur contenu par M- Henry Lus-

sault, comme porteur d'icelles et pour et ou nom dudict
 PICES JUSTIFICATIVES SQS

M' Ambroys Par, dnomm par lesdictes lettres, lesquelles

ont est enregistres au prsent registre, xlii'' volume des in-

sinuations dudict Chastellet, suivant l'ordonnance, ce requ-

rant ledict Lussault oudict nom, qui de ce a requis et de-

mand acte luy octroy et baill ces prsentes, pour servir

etvalloir audict Par en temps et lieu ce que de raison.

(Archives Nationales, Y. 127. fol. 431.)
 XXXVII
1587. 29 Novembre.

CONTRAT DE MARIAGE DE FRANOIS FOREST, CLERC DU

LIEUTENANT CIVIL AU CHASTELET DE PARIS, ET DE JEANNE
PAR, NIECE d'aMBROISE PAR, VEUVE DE CLAUDE VIART.

Par devant Nicolas Choquillot et Philippes Tullone, notaires

et gardes nottes du Roy nostre sire et de par luy crez, or-
donnez, instituez et establis en son Chastellet de Paris, furent
prsens en leurs personnes honnorable personne, M' Franois
Forest, adjoint pour le Roy aux enqutes du Chastellet de
Paris et clerc de Monsieur le lieutenant civil, pour luy et en
son nom, d'une part, et honnorable femme Jeanne Pare,
veufve de feu honnorable homme {sic) ( i) M*^ chirurgien jur
Paris, aussy pour elle et en son nom, d'aultre part, lesquelz,
de leurs bons grez, pures, franches et libralles voluntez,

recognurent et confessrent en la prsence, par l'advis et con-

sentement de honnorables hommes, M^^ Jacques Bazin, com-
missaire et examinateur de par le Roy nostre Sire oudict
Chastellet, et M*^ Claude Hardy, procureur oudict Chastellet,
amys dudict futur espoux, et nobles hommes, M'' Ambroise
Par, conseiller et premier chirurgien du Roy, oncle, Franois
Roussel {sic), conseiller et controlleur gnral de la maison
de la Royne de Navarre seur unicque du Roy, cousin, Didyer
(i) Claude Viart,
 PIECES JUSTIFICATIVES 2Q7

Martin, sieur de la Fontaine, archer de la garde du corps du

Roy, aussy cousin, Jacques IVlareschal, conseiller du Roy,
procureur de sa Majest de son hostel et advocat au Conseil
d'estat dudict seigneur, et Jacques Guillemeau, chirurgien du
Roy , amys de ladicte future espouse , avoir faict et font

ensemble de bonne foy les traict, accord, dons, douaires,

promesses et conventions qui ensuivent : C'est assavoir,

lesdictz M'' Franois Forest et Jehanne Par avoir promis et

promectent prendre l'un d'eulx l'autre par nom et loy de

mariage, et icelluysollempniser en face de nostre mre Saincte

Eglise le plus tost que faire se pourra et advis sera entre eulx,
si Dieu et nostre dicte mre Saincte Eglise le permectent. Pour
parvenir auquel futur mariage seront et demeurent lesdictz

futurs mariez commungs en tous biens meubles et conquestz

immeubles commancer-au jour de la solempnit dudict ma-
riage et non plus tost, avant lequel jour sera faict recollement
par notaires de l'inventaire des biens aprs le dcedz dudict
deffunct M'' Claude Viard, tant meubles que immeubles, en fm
duquel sera arrest la somme laquelle la totallit d'iceulx

biens montera, pour y avoir recours quand il en sera besoing,

et sur ledict recollement recongnoistra ledict futur espoux

comme le tout luy aurra est apport par ladicte future espouse,
laquelle en faveur dudict mariage a ladicte somme quoy mon-
teront lesdictz biens qui seront contenus audict recollement
ameuble et ameublist audict futur espoux la somme de six
cens escuz sol. qui entrera en ladicte communault, et le

surplus sera et demourra propre ladicte future espouse et

aux siens , sans que lesdictz futurs maris soient tenuz des
debtes l'ung de l'autre faictes et crs auparavant leur dict
mariage, s'aucunes en y a. mais se paieront et acquiteront
chacun en son esgard. Et partant ledict futur espoux a dou
 ,

2g8 AMBROISE PAR

et doue ladicte future espousede cinquante escus sol. de rente

en douaire prfix, raciieptable au denier douze ou de douaire
coustumier, l'un desdictz douaires avoir et prendre par
ladicte future espouse son choix et option, si tost que douaire
aurra lieu, sur tous et chacuns les biens meubles et immeubles,
prsens et advenir dudict futur espoux, qu'il en a ds prsent
chargez, affectez, obligez et ypothecquez. Et a est accord
que sy, constant ledict mariage, il estoit vendu ou allien

aulcuns des biens de ladicte future espouse ou de ses rentes

racheptes, en ce cas ledict futur espoux sera tenu en rem-
ploier incontinant les deniers en aultres rentes ou heritaiges
pour sortir pareille nature de propre elle et aux siens

comme eulx venduz et racheptez. Et sy au jour de la disso-

lution dudict mariage ledict futur espoux n'avoit faict ledict

remploy, les deniers s'en reprendront pralablement, s'ilz sont

encores en espce ou nature en la possession desdictz futurs
mariez, sinon sur leur dicte communault, et syelle ne suffict,
sur les propres d'icelluy futur espoux, nonobstant que ladicte
future espouse eust preste consentement telles allienations
ou rachaptz, aurra le survivant par prciput, scavoir ledict
futur espoux de ses habitz et autres meubles jusques la

somme de deux cens escus , et ladicte future espouse de ses

habitz, bagues et joyaulx jusques pareille somme de deux
cens escus sol., selon la prise qui en sera faicte par inven-
taire , ou ladicte somme de deux cens escus sol. au choix
dudict survivant. Plus, advenant la dissolution d'icelluy mariage
sans enffans lors vivans, ledict survivant joyra en usuffruict,
sa vie durant seullement, de la moicti qui aurra appartenu au
prdcedd desdictz meubles et conquest immeubles que les-

dictz futurs espoux feront et acquerront ensemblement, et si

ledict futur espoux prdecedde ladicte future espouse avecq

 PICES JUSTIFICATIVES 299

OU sans enflins, il sera au choix et option d'elle de continuer

ladicte communault ou bien d'y renoncer, et en cas de renon-
ciation elle reprandra tout ce qu'elle aurra apport avecq son-

dict futur espoux et aussy ce qui luy sera lors advenu etescheu
par successions, donations ou aultrement de sondict cost et
ligne, avecq sondict douaire et prciput, telz que dessus, le

tout franchement et quictement, sans qu'elle soit tenue paier

aulcunes debtes ny ypothecquesquelzconques, encores qu'elle

y eust preste consentement et se y feust oblige, la rserva-

tion pourveu qu'il y ait enfans, de ladicte somme de six cens

escus sol. ameublie et accorde entrer en ladicte communault,
qui demourra ausdictz enffans, les aultres conventions de
ladicte future espouse pralablement fournyes. Car ainsy a
est le tout dict, convenu et expressment accord entre les-

dictes parties en faisant et passant le prsent traict de mariage

qui aultrement n'eust est faict, nonobstant tous us, stil^

coustumes, ordonnances, quoy lesdictes parties ont res-

pectivement desrog et desrogent pour ce regard, et ont les-
dictes parties voullu, consenty et accord les prsentes estre.

insinus par tout o il appartiendra, et ceste fm ont chacun;

d'eulx fait, constitu leur procureur irrvocable le porteur
desdictes prsentes auquel ilzont donn et donnent pouvoir et

puissance de ce faire et en requrir acte, promectans et obli-

geans chacun en droit soy, renonceant. Faict et pass en
Thostel dudict sieur Par seize Paris rue du quay des Augus-
tins, parroisse Sainct Andr des Artz, l'an mil cinq cens quatre

vingtz et sept., le vingt neufiesme jour de novambre aprs

midy. Et est la minutte estant par devers ledict Philippe

TuUone signe desdictes parties et des assistans. Sign Cho-

quillot et Toullone. Et la fm dudict contract a est mis et

escript l'insinuation ainsy que s'ensuict ;

300 AMBROISE PARE

L'an mil cinq cens quatre vingtz et huict, le lundy vingtz

cinquiesme jour de janvier, le prsent contract de mariage a
est apport au greffe du Chastellet de Paris, et icelluy insinu,

accept et eu pour agrable aux charges, clauses, conditions

y aposes et selon que contenu est par icelluy, par M*^ Fran-
ois Forest, adjoinct pour le Roy nostre sire aux enquestes du
Chastellet de Paris pour luy nom
en son , et honnorable
femme, Jehanne Par, sa femme dnommez
, audict prsent
contract, lequel a est enregistr au prsent registre, quarante
quatriesme volume des Insinuations dudict Chastellet, suivant
l'ordonnance, ce requrant ledict Forest, oudict nom, qui de ce

a requis et demand acte, luy octroy et baill ces prsentes

pour luy servir et valloir et sadicte femme en temps et lieu

ce que de raison.

(Archives Nationales, Y. 129 fol. 444 v.)

 XXXVIII

1588. 1 1 Mai.

DONATION MUTUELLE DE TOUS LEURS BIENS, ENTRE

FRANOIS FOREST ET JEANNE PAR SA FEMME.

Par devant Pierre de Briquet, et Jehan Marchant, notaires

du Roy nostre sire en son Chastellet de Paris, soubzsignez,
furent prsens honnorables personnes maistre Franois Forest,

adjoint pour le Roy aux enquestes et clerc de M. le Lieute-

nant civil, d'une part, et Jehanne Par, sa femme, de luy

suffisamment auctorise, d'aultre, disans lesdictz mariez que
depuis qu'il a pieu Dieu le Crateur les assembler et con-
joindre ensemble audict estt et vaccation de mariage, ilz ont
eu et souffert, comme encores ilz ont et souffrent de jour

aultre plusieurs peynes et travaulx espargner, garder et

conserver si peu de biens temporelz qu'il a pieu nostre bon

Dieu par sa grce et infmie bont leur confrer, impartir et
administrer pour leur ncessit temporelle et usuffruictire,

considrans aussy le grand soing, cure, sollicitude et dilli-

gence qu'ilz ont et esprent avoir, continuer et augmenter

tant qu'il plaira Dieu, nostre Crateur, les maintenir et con-

server ensemble au soullagement, bon traictement, foy et

amiti mutuelle et matrimoniale d'eulx deux ; aussy, voullans

par lesdictz mariez pourvoir plusieurs accidentz qu'ilz voient
et congnoissent dejour en jour advenir en plusieurs mesnaiges,
302 AMBROISE PAR

faulte de pourvoir leurs affliires, ces causes, et ce que le

survivant d'eux deux ait meilleur moien de passer le reste de

sa vye et se maintenir, tant qu'il plaira Dieu luy conserver
la vie, et pour aultres bonnes causes ce les mouvans, iceulx
mariez estans en bonne sant, comme il est duement apparu
aux notaires soubzsignez, allans et cheminans par les rues pour
vacquer leurs affaires, de leurs bons grez et bonnes volun-
tez, sans contraincte aulcune, recongnurent et confessrent,

et par ces prsentes confessent avoir faict, feisrent, et font en-

semble, l'un d'eux l'aultre, et au survivant d'eulx deux,
don mutuel, esgal, pareil et rciprocque de tous et chacuns les

biens, tant meubles que acquestz et conquestz immeubles, pr-

sens et advenir, qui appartiennent de prsent et appartiendront
ausdictz mariez au jour du dcedz du premier mourant, pour

en joir par le survivant desdictz mariez sa vye durant seulle-

ment aux charges portes par la coustume de la ville, prvost
et vicont de Paris, et oultre, la charge d'accomplir par

ledict survivant le testament dudict premier mourant jusques

la somme de cent escuz soleil pour une fois paier. Et pour
la vallidit de ces prsentes, iceulx mariez ont consenty et

accordent icelles estre insinues et enregistres aus registres du

greffe des insinuations dudict Chastellet de Paris, et partout
ailleurs o il appartiendra suivant l'ordonnance, constituant
pour cest effect leur procureur gnral spcial et irrvocable

l'un l'aultre, et le porteur de ces prsentes auquel ilz ont

donn et donnent pouvoir et puissance d'en requrir et de-
mander acte. Promettans, etc., obligeans, etc., chascun en
droict soy, renonans, etc. Faict et pass double en la maison
desdictz mariez, size Paris au bout du pont Saint-Michel,
prs le quay des Augustins, le mercredy unziesme jour de
May avant midy, l'an mil cinq cens quatre vingtz huict, et
 PICES JUSTIFICATIVES 3o3

ont lesdictes parties sign la minutte des prsentes demeure

vers Marchant l'un des notaires soubzsignez.
L'an mil cinq cens quatre vingtz huict, le mercredy dixhui-
tiesme jour de May, le prsent contract de don mutuel a est
apport au greffe du Chastellet de Paris, et icelluy insinu,

accept et eu pour agrable aux charges, clauses et conditions

y apposes, et selon que contenu est par icelluy, par maistre

Claude Hardy, procureur oudict Chastellet, porteur dudict con-
tract et procureur de honnorables personnes maistre Franois
Forest adjoinct pour le Roy aux enquestes, et clerc de M. le

Lieutenant civil, prsent en personne, et Jehanne Par, sa

femme, dnommez audict prsent contract, lequel a est enre-

gistr au prsent registre, quarante cinquiesme volume des

insinuations dudict Chastellet suivant l'ordonnance, ce requ-
rant ledict Hardy, oudict nom, qui de ce a requis et demand
acte, lui octroy et baill ces prsentes pour servir et valloir

ausdictes parties en temps et lieu ce que de raison.

(Archives Nationales, Y. iso. fol. 1S7. v".)
 XXXIX
15751589.

TAT DE LA MAISON DU ROI HENRI III, DEPUIS LE I*^'' JANVIER I575,

JUSQUES ET Y COMPRIS LE }l DCEMBRE I589.

Mdecins.

M Marc Miron. premier.

M' Jehan Mazille, jusqu'en 1584.

M*^ Jrme de Varades, hors en 1588.

M^ Jehan Ppin, sieur de Racons, et Jehan Du Four, son
gendre.
M*^ Balthazard Fabry, hors en 1584.
M*^ Simon Bellenger.

M'' Michel Vaterre.

M*^ Lonard Botal.
M Grard Brouet.
M*^ Jehan Ferrand.
M*' Alexis Godin, hors en 1S7Q.
M*' Girault Vigor.
M'- Honort Le Chantre, dit Saint-Pons.

M^ Pierre Le Fvre, hors en 1^85.

M Jacques Le Roy, au lieu de Godin, en 1579.

M*^ Ren Vignois, en 1580.

M*^ Laurens Joubert, en 1580.

 PICES JCSTIFICATIVES Soi)

M*' Dominique Bourgoing, en is8o(i).

M'' Jehan Regnard, en i',84.

M*^ Jehan Le Nain, en 1^84.

M Jehan Hrouard, en isSq (2).

M^ Philippes Cabrian, en i^Sq.

Autres niciechis servanls.

W Jacques Lusserie.
W Pierre Lafill.

W Christophe Hul)ert.
M^ Franois Brigard, en i^So

M'' Pierre Le Fvre, en 158^.

Autres rduire divers gages.

M Nicolle Le Grand, hors en 1^84.

M*" Anthoine de Fessnc.

(i) N Pans, docteur le i5 janvier 1577.

(2) N Montpellier, docteur eo i575, mdecin par quartier de Henri III,

du Dauphin Louis, et premier de Louis XIII. Il avait pous vers 1600,
Anne Du Val, dame de Vaugrigneuse et de l'Orme le Gras, fille de Guil-
laume Du Val, trsorier de la gnralit de Tours, et seigneur de Vaugri-
gneuse, qui lui survcut jusqu'en janvier 1640. Le ler mars 1612, ils se
firent une donation mutuelle, et habitaient alors la rue des Poulies-Saint-
Germain-l'Auxerrois. Arch. Nat. Y. i.':. f 91. Hroard fut enterr le 28 f-

vrier 1628 on ignore l'anne de sa naissance. Charles Guillemeau raconte

;

son sujet des anecdotes invraisemblables. Le 16 juin 1618, Anne Du Val,

femme de Jean Hroard, conseiller du Roi en son Conseil d'Etat et son
premier mdecin, demeurant Paris au Clotre Saint-Germain l'Auxerrois,
fit donation et transport Claude Duval, sa nice, fille de feu Charles
Du Val, cuyer, sieur du Bois d'Authel, demeurant en la maison et avec
ladite dame Du Val, de tous les droits sur la terre et seigneurie de Vau-
grigneuse et de l'Orme Le Gras, situe en la prvt de Paris et relevant
du chteau de Monthlry, consistant en maison seigneuriale, justice, terres,
prs, bois, moulins et censives.
Archives Nationales, Y. iSg. f" 294.
Hroard a compos un journal de la sant du roi Louis XIII.
)06 AMBROISE PAR

M'^ Loys Duret.

M'^ Jehan Guillemin, hors en 1584.
M^ Benoist Grandis.
M*^ Simon Pitre, en 1580.

M'' Martin Akakia, en 1380.

M*^ JuHan de Bran, en 1580, hors en 1584.

Astrologue.

W Bernard Abatia(i).
(Bibliothque Nationale, Fonds franais, 7,854.)

(i) Astrologue et mdecin du Roi, toucha diverses 'sommes pour ses

?ages en
1.575, i57g. Il reoit i.' cus sol. pour ses ctrennes.
 .

XL
1543 lyC,y.

EXTRAITS DES REGISTRES CENSIERS DE l'aBBAYE DE SAINT-GER-

MAIN-DES-PRS RELATIFS AUX MAISONS DAMBROISE PAR.

I 543-1 544.

Rue de rErondelle.
Des enffans et hritiers de feux maistre Jehan BachelHer, en
son vivant huissier en I\arlement, et de feue Guillemette Bru-
nard, sa femme, pour une maison assise en la rue de l'Eron-

delle avant yssu^ sur la rue des Augustins o pend pour

enseigne Les Mores, qui doibt de cens chascun an le jour
Sainct Reiny 11 sols par.

Rue dn Pcnt-Saint-Michel
De Estienne Clret et sa femme, et de Mry de Prime, pour
une maison (o pend l'enseigne de l'Image Notre-Dame) en
laquelle il y a deux pignons assise en icelle rue du Pont-
Saint-Michel qui doibt de cens, chascun an, iedict jour
Sainct-Rmy 3 solz parisis et 4 livres parisis de croix de cens

ou rente foncire iv liv. m so's parisis.

De eulx pour une maison assise en ladicte rue qui doibt de

cens chascun an Iedict jour Sainct-Rmy. . obole parisis.

Desdictz Clret et sa femme, pour une aultre maison assise
Paris rue de l'Erondelle, en laquelle pend pour enseigne La
 .

3o8 AMBROISE PAR

Vache, qui doibt de cens chascun an ledict jour Sainct-

Rmy xii den. par.

1595 18 Avril.

Rue de l'Erondelle et le bout du pont Sainct-Michel

De Loys Martin, maistre barbier et chirurgien, au lieu de

feu Marc Le Bouc, pour une aultre maison assise en ladicte

rue, tenant d'une partaudict Anthoine de la Rue, d'aultre part

aboutissant d'un bout par devant sur ladite

rue au bout du pont Sainct-Michel, et par derrire

qui doibt de cens chascun an ledict jour Sainct-
Rmy ix den. obole par.
De au lieu des hritiers ou ayans cause
de feu Estienne Clairet, pour une maison assise en ladicte rue
tenant d'une part la maison prcdente appartenant
d'aultre part, Pierre de Monceau, aboutissant
d'un bout par davant sur ladicte rue, et par derrire, aux
hoirs de maistre Ambroise Par, chirurgien du Roy, qui doibt
de cens chacun an ledict jour Sainct-Rmy, x deniers parisis.
De Pierre de Monceau maistre tailleur d'habits pour une aultre
maison assise en ladite rue du bout du pont Sainct-Michel, te-

nant d'une part ia maison prcdente et aux hoirs maistre

Ambroise Par, d'autre part Charles de Paris, aboutissant

d'un bout par devant sur ladicte rue, et par derrire audict

sieur Par, qui doibt de cens chacun an ledict jour Sainct-

Rmy X den. parisis.

De la veufve, hritiers ou ayans cause de

de Prime qui estoit au lieu des ayans cause de Hillaire de
Bryou, maistre appoticaire Paris, pour deux maisons dont
l'une luy appartenant et l'aultre qu'il a acquise des hritiers

de feu Valleren de Bestz, qui ne sont prsent qu'une mai-

 PIECES JUSTIFICATIVES OO9

son O pend pour enseigne l'Escu de Vendosme, tenant et fai-

sant TaLiltrc coing de la rue de l'Erondelle, d'aultre part

Lustin, marchant drappier, d'un bout par devant, sur ladicte

rue du bout du pont Sainct-Michel, et par derrire, au derrire
de la maison du Porc-Espic, assise en ladicte rue Sainct-Andr-

des-Ars, qui doibt de cens chacun an Icdict jour Sainct-

Rmy, xii den. par.

L'aultrc costc de ladicte rue de l'Erondelle.

De Monsieur Rousselet, contrerolleur des fortifications de

Picardie, cause de sa femme, fille de feu maistre Ambroise
Parr, vivant premier chirurgien du Roy, au lieu de feu
Jehan Bachellier, pour ses maisons assises en ladicte rue de
l'Erondelle, ayans issues en icelle rue et es rues des Augus-
tins et du bout du pont Sainct-Michel, tenant d'une part aux
hritiers ou ayans cause de feu de Prime,
aboutissant sur ladicte rue de TErondelle et des Augustins, qui
doibt de cens chacun an ledict jour Sainct-Rmy, ii sols par.

Des hritiers ou ayans cause de feu de Prime pour une

maison en ladicte rue de l'Erondelle, tenant d'une part eulx
mesmes, d'aultre part Martin Baudequin, maistre seruryer,

aboutissant d'un bout sur ladicte rue, et par derire audict

Parr, qui doibt de cens chacun an ledict jour Sainct-

Rmy xn den. par.

Des hritiers ou ayans cause dudict dfunct de Prime pour
une aultre maison assise en ladicte rue tenant la prcdente,
d'aultre part Martin Baudequin, d'un bout sur ladicte rue de

l'Erondelle et par derrire c qui doibt de cens ledict jour

Sainct-Rmy xn den. par.
OIO AMBROISE PARE

C autre cost de ladide rue des Augustins {oppos la rivire).

De Constant Bienville, au lieu des hoirs ou ayans cause

de maistre Claude Boreau, notaire auChastellet de Paris, pour
une maison assise en ladicte rue des Augustins, tenant d'une
part la maison qui faict le coing de ladicte rue des Augustins
et de la rue du bout du pont Sainct-Michel, d'aultre part, aux
hoirs maistre Anibroise Par, aboutissant d'un bout par
devant sur ladicte rue des Augustins et par derire,
qui doibt de cens chacun an ledict jour Sainct-
Rmy xii den. par.

De Monsieur Rousselet cause de sa femme, fille de feu

maistre Ambroise Par, chirurgien du Roy, pour une maison
assise en ladicte rue des Augustins, ayant issue en ladicte rue,

et des rues du bout du pont Saint-Michel et de l'Erondelle,

tenant d'une part aux hoirs maistre Claude Boireau,
Ceste maison est de la redevance de celle appartenant audict
sieur Rousselet, situe en la rue de l'Erondelle.

Des enfans et hritiers de dfunct maistre Pierre Charlet,

vivant auditeur des Comptes, pour une grande maison assise

en ladicte rue des Augustins, o soulloit estre l'enseigne du
Chappeau Rouge, tenant d'une part aux hritiers maistre

Ambroise Par, d'aultre part M. Dautray, d'un bout par

devant sur ladicte rue des Augustins, et par derire
qui doi'Dt de cens et rente chacun jour Sainct-
Rmy x den. par.

Rue Garantire.

De Monsieur de Genyers, sieur de Massac, maistre d'hostel

de monsieur le prince de Conty pour une grande maison o

il y a plusieurs corps d'hostels, courts, escuryes, jardins et

apartenances, situez en ladicte rue Garantire, tenant d'une

 PICES JUSTIFICATIVES 3ll

part audict sieur de la Tour, d'autre part, aux hoirs ou ayans

cause de dfunct Ambroise Parey, d'un bout par devant sur
ladicte rue Garantire, d'autre par derire la rue du Fos-
soieur, qui doibt chacun an la raison que dessus, pour
arpent vi den. pour arpent.

Des enfans, hritiers ou ayans cause de deffunct maistre

Ambroys Par, vivant chirurgien du Roy, pour deux petites

maisons attenans l'une Taultre, assises en ladicte rue, tenant

d'une part audict sieur Martin, d'aultre part Monsieur
Grausteau, procureur en Parlement, d'un bout par devant
sur ladicte rue Garantire, par derire a

qui doibt de cens chacun an, ledict jour Sainct-Rmy.

De Monsieur le duc de Luxambourg au lieu des ayans
cause de M. Pierre Grasteau, [irocureur en la cour de Par-
lement, pour une maison, court et jardin assis en ladicte rue,
tenant d'une part audict maistre Ambroyse Par ;
d'aultre part

la rue de Vaugerard et de la rue Garantire et par derire

qui doibt de cens chacun

an ledict jour Sainct-Rmy.

(Archives Nationales. S. 3,055*, P* 22b et 227.
S. 3,058 f" 20, 21, 2} et V", 25 V", 26, 103 et V".)
 XLI
1595. i; Juin.

RECONNAISSANCE DE FRANOIS CHOISNIN, CHANOINE DE NOTRE-DAME

DE PARIS, PORTANT REMISE ENTRE LES MAINS
DE JACQ.UELINE ROUSSELET, VEUVE D'aMBROISE PAR,
DE VTEMENTS ET HARDES A SON USAGE
POUR SRET DE LA SOMME D }J ECUS UN TIERS
DUE A LADITE VEUVE ET PROMESSE DE REMBOURSER CETTE
CRANCE DANS LE DLAI DE DEUX MOIS,
AVEC QUITTANCE DE LA VEUVE PAR AU BAS DE l'aCTE.

Par devant les notaires du Roy nostre sire en son Chaste-

let de Paris soubzsigns. fut prsent en sa personne M*' Fran-
ois Choisnin chanoine en l'glise de Paris, lequel volontai-
rement recognut et confessa, recognoist et confesse par ces
prsentes que pour viter l'emprisonnement de sa personne
pour la somme de trente-trois escuz ung tiers, faisant moi-
ti de lasomme de soixante-six escuz deux tiers, en laquelle
somme il estoit oblig avec feu M*^ Gilles Choisnin, son frre,

ung seul et pour le tout envers noble homme M*^ Franois

Rousselet, lequel Rousselet en auroit faict cession et transport
de ladicte somme feu noble homme M'' Ambroise Parey,
vivant conseiller du Roy et son cirurgien ordinaire, par
transaction et accord de ce faict entre eulx et pass par devant
feu Denetz et Le Camus, l'un des notaires soubzcriptsen datte

du xxvii mars mil V*' quatre-vingtz sept, sign desdictz De-

 PICES JUSTIFICATlVfS 3l3

netz et Le Camus, et dont est apparu auxdictz notaires, la-

quelle somme de trente-trois escuz ung tiers est et appartient

de prsent dame Jacquelyne Rousselet, veufve dudict feu

Parey, tant en son nom que comme tutrice des enffans mi-
neurs d'ans dudict deffunct et d'elle, d'une part, et pour la

somme de quatre escuz, trois solz, six deniers, d'autre, icel-

luy Choisnin a baill ladicte veufve pour scurett desdictes

deux sommes de trente-trois escuz ungtiers^ et quatre escuz,

trois solz, six deniers, et de lui confesse avoir eu et receu les

hardes qui ensuivent, savoir, deux chappes avec leur er-

mine, dont l'une parementz de velours rouge, et l'autre

parementz de velours brun, telz quelz, avec un manteau de

sergie de Florence usaige dudict Choisnin, aussi demy
us, lesquelles hardes dessus icelluy Choisnin promect retirer

et paier lesdictes deux sommes de xxxiii escuz ung tiers et

IV escuz II solz VI deniers dedans le jour et feste de la my oust
prochain, et fiiulte de ce faire, consent que ladicte Rousselet

oudict nom face vendre lesdictes hardeset habitz pour le deub

desdictes deux sommes, s'ilz suffizent, et au cas qu'ilz ne fus-
sent suffisans, il promect et gaige bailler et paier ladicte
veufve le surplus, et ce par les mesmes contraintes qu'il est

oblig par son obligation en datte du quinziesme juing mil

yc IlII^x v^ laquelle demeurera nanlmoingtz en sa force et vertu
pourl'aultre moity desdictz lxvi escuz. Et pour suir l'excu-
tion des prsentes, il a esleu et eslit son domicilie en l'hostel

de M'^ Jehan de La Roche, procureur en Parlement, son pro-

cureur, demeurant rue Quinquenpoix, auquel lieu il veult,

consent et accorde que tous actes, signiffications, commande-

mentz y seront faictz pour l'effect que dessus
et exploictz qui

deppendances soient aultant bons et vallables comme sy faictz

estoient parlant sa propre personne et domicilie, promectans,
3 14 AMBROISE PAR

obligeans esdictz noms chascun en droict soy, renonceans.

Faict et pass doubles en l'hostel de ladicte veufve Parey sciz

rue de l'Erondelle, enseigne de la Vache, paroisse Saint-Andr,

aprs midy, l'an mil V'' quatre vingtz quinze, le mardy trei-

ziesme jour de juing, et ont sign la minutte.

(Sign) N. Le Camus. De Saint-Leu.
Ladicte veufve Par cy dessus nomme esdictznoms con-
fesse avoir receu dudict sieur Choisnin, aussi dessus nomm,
par les mains de Loys Coisbron, praticien, demeurant Paris,
rue Chartire au Mont Saint-Hylaire, ce prsent, et comme
soy disant avoir charge dudict sieur Choisnin, lesdictes deux
sommes de trente trois escuz ung tiers d'une part, et quatre
escuz d'autre dessus mentionns qu'il luy a baillez et payez

en quartz d'escuz bons et de poix, en la prsence des notaires

soubzscriptz dont quictance, et auquel Coisbron pour ledit
Choisnin ladicte veufve a prsentement rendu lesdictz habitz
et hardes dessus dclares, dont il l'en quicte et descharge et
promect acquicter envers ledictz Choisnin, o lesquelles deux
sommes susdictes ont est endosses par les notaires soubz-
criptz sur l'obligation mentionne et datte en la minutte
susdicte, le tout ne servant que d'un seul et mesme acquit et

descharge, promettans, obligeans oudict nom, renonans.

Faict et pass en l'hostel des notaires soubscriptz avant midy,
l'an mil V'" quatre vingtz quinze, le vendredy xviirjour
d'aoust, et ont sign en la minutte.
(Sign) Le Camus. De Sainct-Leu.
Au dos est crit :

Pour Madame Parey contre Choisnin.

Descharge de M. Rousselet garder avec l'obligation de
Choisnin.
(Archives du chteau de Paley.)
 XLII

1595. 8 Novembre.

RECONNAISSANCE DE FRANOIS ROUSSELET, CONSTATANT

LA REMISE ENTRE SES MAINS PAR LA VEUVE D'aMBROISE PAR,
SA SUR, D"uNE OBLIGATION DE 66 ECUS. 6 SOLS,
10 DENIERS TOURNOIS, SOUSCRITE PAR LE CHANOINE CHOISNIN
AU PROFIT DAMBROISE PAR ET DE FRANOIS ROUSSELET,
AINSI Q.UE DEUX SENTENCES OBTENUES PAR LEDIT PAR CONTRE
LEDIT CHOISNIN EN LA PRVOT DE PARIS

ET AUTRES PROCDURES DEVANT LA PRVOT DE l'hOTEL.

Je Franois Roussele , conseiller, trsorier et rcepteur

gnral des finances et maison de la Rovne . confesse que
madame Par, ma sur, m'a rendu et mis s mains une obli-
gation montant la somme de soixante six escuz, six solz, dix
deniers tournois, en quoy est oblig ung nomm Choisnin
envers feu monsieur Par et mov. de sa portion de laquelle
somme elle a est paie et satisfaicte, et de laquelle obligation

je l'ay descharge et descharge par ceste prsente, ensemble

je confesse qu'elle m'a aussi mis s mains deux sentences
obtenues par ledict deffunt sieur Par k rencontre dudict
Choisnin, donnes par le prvost de Paris ou son lieutenant,
avecq autres pices et proceddures faictes l'encontre de de
Mrault d'Arenne pour avoir paiement de ladicte somme
Lxvi escuz, VI solz, x deniers, porte par ladicte obligation,
3l6 AMBROISE PAR

par devant le prvost de l'Hostel du Roy, ensemble iaceddule

et promesse faicte par icelluy Choisnin.
Au profit de feu mondit seigneur Par de ladicte somme de
Lxvi escuz, VI solz, x deniers, desquelles pices et proced-
dures j'ay aussi descharg et descharge madicte sur et tous
autres. Faict Paris le huictime jour de novembre mil V*=

quatre vingtz quinze.

Sign : Rousselet.

Au dos est crit :

Acquit de mon frre Rousselet pour les affaires de d'Arenne

et de Choisnin 1595.
(Archives du chteau de Paley.)
 XLIII

159b. 17 Aot,

VISITE ET PRISE D'uNE MAISON SISE A PARIS, RUE GARANCIRE,

APPARTENANT A FRANOIS ROUSSELET.
ET ATTENANTE A LA MAISON DE LA VEUVE DAMBROISE PAR.

De l'accord, consentement et la requeste de noble homme

Franois Rousselet, conseiller et controolleur gnral de la mai-
son de la Royne, nous Jehan Martin jur du Roy en l'office de
maonnerie et voier gnral de la terre et seigneurie de St-Ger-

main des Prez terres et seigneuries, et Loys Fournier, maistre

maon Paris, le xvii" jour du moys d'aoust mil cinq cens
quatre vingtz et seize, sommes transportez en et au dedans

d'une maison sizeau faubourg Saint Germain cy aprs dclare

audit sieur Rousselet appartenant, pour illecq veoir. priser et
estimer combien d'argent comptant pour une fois paier vault

ladicte maison, laquelle maison nous avons veue et visite,

prise et estime, en la prsence dudit sieur Rousselet, le tout

et ainsi qu'il ensuit.

Premirement, une maison size audit Saint Germain, rue

Garancire, ayant yssue la rue du Fossoieur, appliqu ung

corps d'hostel, sur ladicte rue Garantire applique au rez de
chausse, cave dessoubz, une chambre carre au dessus et
une en galletas, ung petit grenier au dessus, une visz hors
uvre, une porte chartire, ung petit appentil et fosse de
 AMBROISE PARE

priv dans la premire court ;

une aultre court o il y a ung
difice apliqu une cuisine, ung petit grenier au dessus cou-
vert en comble, ung puis dans ladicte court, ung jardin der-

rire, ung petit corps d'hostel sur la rue du Fossoieur appliqu

au rez de chausse une sallette, une chambre en galletas et

ung petit grenier au dessus, une monte dans uvre, une

petite court joignant ung puis et ung petit appentil priv,

tenant d'une part Madame Par, d'autre et feu Monsieur

de Fosseuze, et par devant sur ladicte rue de Garantire et par

derrire ladicte rue du Fossoieur, prise la charge du cens
seullement la somme de cinq cens trente-troys escuz ung tiers

d'escu pour une fois pay, cy, . . V'' xxxiii cus i tiers.

Ce que certifions estre vray, tesmoing nos seings cy mis,

les an et jour que dessus. Ainsi sign Martin et Fournier.
Collation des prsentes a est foicte son original seing et

entier en escripture et signature par les notaires du Roy nostre

Sire en son Chastellet de Paris, ce faict, rendu ce premier jour
de septembre mil V'" quatre vingtz seize.
(Signe) : Le Camus, de Sainct-Leu,

Au dos est crit :

Rapportz des maisons de la succession de feu M. Par.

(Archives du chteau de Paley.)
 XLlY
ibib. i8 Juillet.

DONATION MUTUELLE ENTRE HENRI SIMON, RECEVEUR GNRAL

DES FINANCES A PARIS ET ANNE PAR, SA FEMME.

Par devant Jehan Chappellain l'aisn et Claude Le Vasseur,

notaires garde nottes du Roy nostre Sire en son Chastellet de

Paris soubzsignez, furent prsens en leurs personnes noble

homme Henry Simon, conseiller du Roy, recepveur gnral
de ces finances Paris, et damoiselle Anne Par, sa femme,
de luy suffisamment authorise en ceste partye, demeurans
Paris rue des Prouvaires, parroisse Saint Eustache, lesquelz
considrans l'amiti qu'ilz ce portent l'ung l'aultre, le soing
et dilligence que chascun d'eulx a pris et prend journellement
pour acqurir et conserver quelques biens qu'il a pieu Dieu
leur prester en ce monde, et dsirans, suivant ce qu'il leur est
permis par la coustume de ceste ville de Paris, ce que le

survivant d'eux deulx ait meillieur moyen de s'ayder et

subvenir en ses necessittez le reste de ces jours, eux gratiffier

l'ung d'eux l'autre en recognoissance des courtoisies et bons

offices qu'ils ont receuset recoipvent journellement et esprent
recepvoir l'ung de l'autre tant qu'ils viveront et seront con-
joinctz ensemble par mariage, pour ces causes et autres ce

les mouvans ,
joinct qu'ilz n'ont prsent aulcuns enffans,
de leurs bons grs et bonnes volontez, sans aulcune contrainte,
 320 AMBROISE PARE

recognurent et confessrent, et par ces prsentes recognoissent

et confessent avoir faict, firent et font par ces prsentes grce
mutuelle, don esgal et rciproque l'ung d'eulx l'autre, de
tous et chascuns leurs biens meubles et conquestz immeubles
qu'ils auront et possderont au jour du deceds du premier
mourant d'eux deulx, pour en jouir par ledict survivant en
usuffruict sadicte vie durant, suivant au dsir et conform-
ment la coustume de cestedicte ville de Paris. Et pour faire

insinuer ces prsentes au greffe dudit Chastellet de Paris et

partout ailleurs o il appartendra, lesdictes partyes ont faict

et constitu leur procureur le porteur auquel ils ont donn

plain pouvoir et puissance de ce foire et en requrir acte,
promettans, etc, obligeans, etc renonceans, etc. Faict et pass
en l'hostel desdictz sieur Simon etdamoisellesa femme PariS;,

susdclare, l'an mil six cens seize, le lundy aprs midy, dix
huictiesme jour de juillet, et ont lesdictz sieur et damoiselle
Simon sign la minutte des prsentes demeure vers ledict Le
Vasseur, l'ung desdictz notaires soubzsignez. Sign, Chappel-
lain et Le Vasseur. Et plus bas, a est mis et escript l'insinua-

tion ainsy qu'il s'ensuit :

L'an mil six cens seize, le mercredy vingtiesme jour de juillet,

le prsent contrnct de don mutuel a est apport au greffe du
Chastellet de Paris et icelluy insinu, accept et eu pour agr-

able aux charges, clauses et conditions y apposes et selon que

contenu est par icelluy, par Pierre Muret, porteur dudict con-
tract, et comme procureur de noble homme, Henry Simon,
conseiller du Roy, recepveur gnral de ces finances Paris,

et de damoiselle Anne Par, sa femme, dnommez audict pr-

sent contract . lequel a est enregistr au prsent registre,

soixante et douziesme volume des insinuations dudict Chas-

tellet. suivant fordonnance, ce requrant ledict Muret oudict
 PICES JUSTIFICATIVES 021

nom, qui de ce a requis et demand acte, luy octroy et

baill ces prsentes tant pour servir audict sieur Simon qu'
ladicte damoiselle sa femme en temps et lieu ce que draison.
(Archives Nationales, Y. 137. fol. 126.)
 XLY
1617. 14 Avril.

DONATION d'une MAISON SISE A LA VILLE DU BOIS, PRS MONT-

LHRY, FAITE PAR HENRI SIMON, RECEVEUR GNRAL DES
FINANCES, ET ANNE PAR SA FEMME, AU PROFIT DE CATHERINE
PAR, SUR DE LADITE ANNE.

Par devant Thomas Vassetz et Guillaume Janot, notaires

garde nottes du Roy nostre sire au Chastellet de Paris, soubz-
signez, furent prsens en leurs personnes noble homme
Henry Simon, conseiller du Roy, recepveur gnral de ses

finances Paris, etdamoiselle Anne Par, sa femme, de luy suffi-

samment authorise pour faire. et passer ce qui s'ensuit, demeu-

rant Paris, rue des Prouvres, paroisse Sainct-Eustache, les-

quelz de leurs bons grez et libres volontez, sansaulcune force ne

contraincte, mais de leur propre mouvement et certaine science,

ainsy qu'ilz disoient, recognurent et confessrent avoir donn,

cedd, quict. transport, dlaiss, et par ces prsentes don-
nent, ceddent, quictent, transportent et dlaissent du tout des
maintenant tousjours par donnation faicte entre vifz, pure,

simple et irrvocable, et promectent garantyr de tous empes-

chemens quelconques, damoiselle Catherine Par, sur de
ladicte damoiselle Anne Par, icelle damoiselle Catherine Par,

femme de noble homme Claude Hedelin, conseiller du Roy,

lieutenant gnral civil et criminel au duch de Nemours et
 PICES JUSTIFICATIVES 32.3

chastelnye de Chasteaulandon. ladicte damoiselle Catherine

Par absente, ledict sieur Hedeiin ce prsent et acceptant
pour elle, ses hoirs et aians cause Fadvenir, et par laquelle

neanmoings il promect pour plus grande validit des prsentes

les faire accepter et approuver par sadicte femme, une maison,
pressoir, terres, vignes, bois, saulaye, rentes fontieres et consti-

tues, le tout dpendant de ladicte maison, assis au village de la

Ville du Boys, prs le Montlehery, sans aulcune chose en excep-

ter, retenir ny rserver en aulcune sorte et manire que ce soit,

le tout ausdictz donnateurs apartenant tant du propre de ladicte

damoiselle An.ne Par que au moyen de l'eschange iicte

entre lesdictz sieur Simon et sa femme, d'une part, et lesdictz

sieur Hedeiin et sa femme, d'autre, par devant Leomon et Le

Camus, notaires au Chastellet de Paris, le unziesme jour de
febvrier mil six cens dix, et autres acquisitions du depuis
faictes par lesdictz donnateurs audict lieu de la Ville-du-Bois
et es environs, touttes iesdictes choses donnes, ainsy qu'elles
se poursuivent et comportent, de plus ample dclaration des-
quelles ledict sieur Hdelin pour ladicte damoiselle, sa femme,
s'est tenu pour comptant pour les bien savoir et cognoistre.
d'aultant qu'il en apartenoit une moycti h. ladicte damoiselle

Catherine Par, comme hritire de feu M'' Ambroise Par,

pre desdictes damoiselles, lesdictz lieux en la censifve des
seigneurs dont ilz sont tenus et chargez envers eux de telz
cens et charges fontieres qu'ilz peuvent debvoir, pour desdic-
tes choses donnes jouir par ladicte damoiselle donnataire et
les siens de son cost et ligne, et pour sortir nature de propre
ladicte damoiselle. Cestz don, cession, transport et dlaisse-

ment faictz la charge desdictz cens et charges fontieres, sy

aulcunes y a, et la rservation faicte par lesdictz donnateurs
de l'usuffruict et jouissance desdictes choses donnes pendant
324 AMBROISE PARE

leur vye, se constituant les tenir et possder durant icelle

tiltre de prcaire soubz le nom et au proffict de ladicte damoi-

selle donnataire et des siens, consentans lesdictz sieur et da-
moiselle donnateurs que aprs leur dceds ledict usuffruict
soit runy et consolid la proprit desdictes choses donnes,
et oultre pour la bonne amour et affection que lesdictz don-
nateurs ont et portent ladicte damoiselle Catherine Par, leur
seur, et parce que ainsy a est leur bon plaisir et volont de
ce faire, par condition toutesfois, que s'il y a enffans vivans
desdictz sieur et damoiselle donnateurs ou de Tung d'eulx lors
de leur dceds, la prsente donnation n'aura lieu. Et pour
faire insinuer ses prsentes en tous lieux que besoing sera et
en requrir acte lesdictes partyes ont faict et constitu leur
procureur irrvocable le porteur des prsentes, sans que la

prsente donnation puisse droger au contract de transaction

cejourdhuy pass entre les partyes par devant les notaires
soubzsignez, car ainsi, promectant, etc., obligeant, etc.,

renonant. Faict et pass en la maison o est prsent log

ledit sieur Hedelin, dicte rue aux Febves,(i)le vendredy aprs

midy, quatorzeiesme jour d'avril, l'an mil six cens dix sept. Et
ont sign en la minutte des prsentes avecq lesdictz notaires

suivant l'ordonnance, ladicte minutte demeure vers et en la

pocession dudict Janot, l'ung d'iceux notaires, sign Vassetz

et Janot. Et au bas a est mis et escript l'insinuation ainsy
qu'il s'ensuit :

L'an mil six cens dix sept, le vendredy dix neufiesme jour
de may, le prsent contract de donnation a est apport au
greffe du Chasteliet de Paris, et icelluy insinu, accept et eu
pour agrable aux charges, clauses et conditions y apposes
et selon que contenu est par icelluy, par M'' Jehan Colinet,

(i)Rue situe dans la Cite, aujourd'hui disparue.

 PICES JUSTIFICATIVES 325

porteur dudict contract, et comme procureur de noble homme

Henry Simon, conseiller du Roy, recepveur gnral de ses
finances Paris, et de damoiselle Anne Par, sa femme, don-
nateurs, et de noble homme Claude Hedelin, conseiller du
Rov, lieutenant gnral civil et criminel au duch de Nemours
et chastellenye de Chasteauiandon, et de damoiselle Cathe-
rine Par, sa femme, ladicte damoiselle Catherine Parc, don-
nataire, tous dnommez audict prsent contract, lequel a est
enregistr, ensemble l'acte d'acceptation cv aprs transcripte
au Lxxiir' volume des Insinuations dudict Chastellet suivant

l'ordonnance, ce requrant ledict Colinet. oudictnom. qui de ce

a requis et demand acte, luy octroy et baill ses prsentes

tant pour servir et valloyr ausdictz sieur et damoiselle Simon,

donnateurs, que ausdictz sieur Hedelin et ladicte damoiselle
Catherine Par, sa femme, donnataire, en temps et lieu ce

que de raison.
(Archives Nationales, Y. i^8. fol. 88 v'^.)
 XLYI
1617. 23 Avril.

RATIFICATION PAR CATHERINE PAR DE LA

DONATION d'un domaine A LA VILLE DU BOIS PRS MONTLHERY,
FAITE A SON PROFIT PAR ANNE PAR SA SUR ET
HENRI SIMON, MARI DE LADITE ANNE.

A tous ceulx qui ses prsentes lettres verront, Pierre Mar-

chant, garde du scel royal aux contractz de la prvost et chas-
tellenye de Nemours, salut. Savoir faisons que par devant
Pierre Bertrand, notaire royal et tabellion jur esdictes prvost

et chasteilenye. fut prsente damoiselle Catherine Par, femme

de noble homme et sage M'- Claude Hedelin, conseiller du
Roy. lieutenant gnral civil et criminel au baillage et duch
de Nemours et chasteilenye de Chasteaulandon, demeurant
audict Nemours, dudict sieur Hedelin, son mary, ce pr-

sent, suffisamment auctorise, ladicte authorit par elle eue et

prise pour agrable, laquelle en la prsence dudict sieur Hedelin

son mari et soubz ladicte authorit, aprs lecture elle faicte

mot aprs autre par ledict jur, prsences des tesmoings cy

aprs, de certain contract de don, cession, transport et dlais

elle faict par noble homme Henry Simon, conseiller du Roy,

recepveur gnral de ses finances Paris, et damoiselle Anne
Par, sa femme, sa sur, demeurant Paris rue des Prou-
vres, paroisse Saint-Eustache, d'une maison, pressoir, terres,
 PICES JUSTIFICATIVES 327

vignes, bois, saulaye, rentes foncires et constitues, le tout

dpendant de ladicte maison, assis au village de la Ville du

Bois prs le Montlehry, sans aulcune chose en excepter, re-
tenir, ny rserver en aulcune sorte et manire que ce soit, le

tout ausdictz donnateurs appartenans, tant du propre de la-

dicte damoiselle Anne Par que au moyen de l'eschange

faicte entre lesdictz sieur Simon et sa femme, d'une part, et

lesdictz sieur Hedelin et sa femme, d'autre, par devant Lau-

mont et Le Camus, notaires au Chastellet de Paris, le unzeies-

me jour de febvrier mil six cens et dix, et autres acquisitions

du depuis faictes par lesdictz donnateurs audict lieu de la

Ville du Bois et es environs, lesdictes choses donnes, ainsy

qu'elles se poursuivent et comportent, suivant qu'il est plus
au long dclar audict contract, et aux charges, reserves et clau-
ses y portes, pass par devant Thomas Vassetz et Guillaume
Janot, notaires et garde nottes du Roy nostre Sire au Chas-
tellet de Paris, le quatorzeiesme jour d'avril prsent mois et
an, et lequel contract et tout le contenu en icelluy elle a dict

bien savoir et entendre, a de son bon gi et bonne volont

ledict contract lou et approuv, le loue et approuve, et les
don, transport et dlais elle faictz par icelluy contract accep-

t et accepte par ses prsentes ausdictes charges, rserves et

clauses y portes, pour elle, ses hoirs et aians cause ;
et pour
faire insinuer ledict contract de donnation et lesdictes pr-

sentes en tous lieux que besoing sera et en requrir acte,

ladicte damoiselle Catherine Par ladicte authorit a faict et

constitu son procureur irrvocable le porteur dudict contract

de donnation et desdictes prsentes, promectans icelles dictes

prsentes avoir et tenir pour agrables sans jamais y contre-

venir en aulcune manire, soubz l'obligation de ses biens
qu'elle a pour ce oblig et renonceant touttes choses ce
328 AMBROISE PAR

contraires. En tesmoing de quoy, nous, garde dessusdict, au

rapport dudict jur, avons fliict sceller ses prsentes dudict

scel, qui passes furent audict Nemours en l'hostel dudict

sieur Hdelin, le mardi vingt cinqiesme jour d'avril mil six

cens dix sept, es prsences de honorable homme et sage,

M'' Pierre Poisson, advocat en Parlement Paris, demeurant

Nemours, et Gilles Janvier, clerc audict Nemours, tesmoins
qui ont avecq lesdictz sieur Hedelin, damoiselle Catherine
Par, sa femme, et notaire, sign la minutte des prsentes,

suivant l'ordonnance. Sign Bertrand, notaire. Et au bas a

est mis et escript l'insinuation ainsi qu'il s'ensuit:

L'an mil six cens dix-sept, le vendredi dix neufiesme jour

de may, le prsent acte d'acceptation a est apport au greffe
du Chastellet de Paris, et icelluy insinu, accept et eu pour
agrable, aux charges, clauses et conditions y apposes et
selon que contenu est par icelluy, par M'' Jehan Collinet, por-
teur dudict contract, et comme procureur de noble homme
Claude Hdelin, conseiller du Pioy, lieutenant gnral civil et

criminel au duch de Nemours et chastellenye de Chas-

teaulandon, et de damoiselle Catherine Par, sa femme, tous
dnommez audict prsent acte, lequel a est enregistr, en-
semble la donnation cy dessus transcripte, au prsent registre
Lxxiii*' volume des Insinuations dudict Chastellet, suivant l'or-

donnance, ce requrant ledict Collinet, oudict nom, qui de ce

a requis et demand acte, luy octroy et baill ses prsentes

tant pour servir et valloyr audict sieur Hedelin que ladicte

damoiselle Catherine Par, sa femme, en temps et lieu ce que

de raison.
(Archives Nationales, Y. 158. fol. 89. v.)
 XLVII

LETTRE DE CATHERINE PAR A SON NEVEU, M. DE CLERBOURG. (l)

Monsieur mon neveuf.

Je ne scay si vous ferais mieux chez vous que Ion na faict

sant, car Ion na faict q'unne fille. Sela nanpesche pas que la

couche (2) ne se porte bien et quelle nay bu se soir a voz

bonne grasse et a la fille que vous atandez, car datandre un
filz, ces trop de presompetion. Consoliez vous de bonne
hoeure, et ne croyez pas fiire mieux que voz parans. Se la

nanpeschera pas que je ne vous remersie de la courtoisie que

vous avez faicte mon filz, et tout mon regret est de ne

pouvoir man reveng par quelque occasion. Nous avons eu

du malheur cette ann de navoir pu vendre noz vins en
Gastinois comme aux autre anne, mais les marchant qui
ont trouv assez de vin autour de Paris ne se sont pas chargez
plus loing, et Ion croy qu'il fouit avoir passience jusque
a laPentecoute, et en se temps la nous aysairons de satisfaire

vostre courtoisie. Se pendant faiste moy l'honneur de me

croyre
Monsieur mon neveuf
Vostre trs affectionne tente et servente
C. Par.

(i) Neveu de Catherine du ct de son mari.

(2) Michelle Hedelin.

33o AMBROISE PARE

Madamoiselle ma nise et vous, trouverais les baise mains de

toute la gnalogie sans oublier monsieur Capperon.

A Monsieur, Monsieur de Clerbourg,

St-Denys.

(Archives du chteau de Paley).

 XLVIII

165 1. i*^"" Septembre.

CONVENTION FAITE PAR CATHERINE PAR AVEC SON FILS

ANNE HDELIN, AU SUJET DE LA TENUE DE SA MAISON.

Ce jourdhuy premier jour de septembre mil six cent cin-

quante un, nous soussignez avons iict ce traict qui ensuit :

c'est scavoir que moy Catherine Par ne dsirant plus tenir

le mesnage et pour vivre en repos, j'ay promis mon fiz

pour la pension de moy et de ma fille et d'une servante, la

somme de deux cens livres par an, moyennant quoy mon

fiz sera quitte de son logement comme estant entr dans le
prix de ladicte pension, ce que moy Hdelin ay accept, sans
prjudice du compte faire entre nous.

Faict double cedict jour premier septembre 1651.

Sign : Catherine Par ; Anne Hdelin.

Au dos est crit : Compte et quittance de la mre de M. le

lieutenant gnral.
(Archives du chteau de Paley.)
 XLIX
ibo.

MMOIRE DE CE aUI A EST DESBOURS POUR LES OBSECQUES DE

FEUE MADAMOISELLE LA LIEUTENANTE GNRALLE LA MRE. (l)

Premirement a est donn une pice de trente solz porte

l'offrande de la premire messe basse dicte son intention
le jour de son dcez, cy, xxx sols.

Au menuisier pour le cercueil, nu livres x sols.

Aux sonneurs qui ont sonn le glas et enterrement, faict la

fosse et recarell icelle, mesme tendu le dueil avec les be-

deaux, six livres, cy, vi livres.

A Nicolas Rivire, premier bedeau pour ses peines , tant

pour la chapelle qu'a tendre le dueil et annoncer l'enterre-

ment, XL sols.
A Clausse. second bedeau, xxx sols.

Aux porteurs de torches et poueles et aux pauvres , six

livres seize sols, cy, vi livres xvi sols.

Plus Robert Guineau, v sols.

Item, a est pay audit Nicolas Rivire quarante solz pour
avoir tendu le dueil avec aultres dans l'glise des Rcollectz
le jour du service qui fut faict l'intention de ladicte def-

funte en ladicte glise des Rcollectz et pour avoir annonc

ledict service, cy, xl solz.

(i) Catherine Par, mre d'Anne Hdelin, lieutenant-gnral.

 PICES JUSTIFICATIVES 333

Audict Clausse, xxx solz.

Aux sonneurs qui ont port les paremens et ayd tendre

le dueil, quarante solz, cy, xl solz.
Somme xxix livres un sol fraye et desbourse par Monsieur
le lieutenant gnral.

Plus a est baill aux pauvres aprs ledict service faict aux
Rcollectz. Lvii solz.

(Archives du chteau de Paley.)

 L
1(369. '2 Octobre.

ARRT DU CONSEIL PRIV MAINTENANT LA SAISIE

DE DEUX CHEVAUX FAITE SUR ANNE HDELIN, PETIT-FILS

d'aMBROISE PAR.

Sur la requeste prsente au Roy en son Conseil par Fran-

ois Paulmier, marchant, demeurant Fontainebleau conte-
nant qu'aiant est estably commissaire en 1661 de deux che-
vaux saisys sur Anne Edelin, lieutenant au bailliage de
Nemours, la requeste du nomm Villemereux en vertu d'ar-
rest du Parlement du 25 octobre 1661 pour prtendus dom-
mages et intrests en quoy ledit Edelin auroit est condamn
envers ledict Villemereux. le supliant ayant rendu lesdicts

chevaux audict Edelin sur son indamnit, estant venu Paris

faute d'en faire la reprsentation, auroit est emprisonn en

la Conciergerie du Pallais, le xxxi dudict mois d'octobre, com-
me apert de l'escroue, et pour avoir libert de sa personne
auroit consin la somme de 500 livres, quoy lesdicts che-

vaux auroient est estimez, es mains de Leboursier, greffier

de la Conciergerie, la dlivrance de laquelle le supliant se

seroit opos, lequel Le Boursier auroit depuis vuid ses mains
en celles de Huby, huissier au Parlement en vertu de prtendu
arrest obtenu par ledict Villemereux audict Parlement, le su-
pliant ayant poursuivy Edelin pour la restitution de ladicte
 PICES JUSTIFICATIVES 335

somme de 500 livres au Conseil et pour ses dommages et

intrests, en consquence de l'instance qui y estoit pendante

entre lesdicts Edelin et Villemereux, arrest contradictoire
seroit intervenu le xxx*^ dcembre 1664, par lequel l'instance

auroit est retenue, et ce pendant que lesdicts soo livres con-

sine par le supliant lui seroient rendue et restitue, ce
faire lesdits dpositaires contrains par corps, le supliant auroit
fait faire commandement audict Le Boursier de luy restituer
ladicte somme par luy consine en ses mains, lequel auroit
fait responce l'avoir dpose en celles dudict Huby, auquel Huby
le supliant auroit fait commandement de luy dlivrer icelle

somme en vertu du susdict arrt le x" septembre dernier, qui

auroit est refusant de la dlivrer, auroit fourny sa response

que ledict Villemereux estoit decedd et qu'il y avoit plusieurs

opositions et saisyes entre ses mains la requeste des cran-
ciers dudit Villemereux, qu'il luy falloit des prtendus frais de
garnison et ainsy qu'il ne pouvoit dlivrer lesdicts deniers, ce
qui est une fuitte recherche par ledict Huby pour ne point d-
livrer ladicte somme de 500 livres au supliant qui n'a aucun
intrest si Villemereux a des cranciers ou non; mais ledict su-

pliant qui a consin ladicte somme pour une chose en laquelle

il n'estoittenu ny oblig, ayant soufferi: de grands dommages
et intrests par le moien dudict emprisonnement, et d'autant

plus que par ledict arrest contradictoire il est ordonn que ladicte

somme luy sera rendue et restitue, c'est pourquoy icelluy

supliant a est oblig d'avoir recours Sa Majest, cce qu'il

luy plaise ordonner que sans avoir esgard la responce dudict

Huby ny toutes les opositions et saisyes par luy allgues,

qu'il sera contraint et par corps a rendre et restituer audict su-

pliant ladicte somme de 500 livres et sans frais. Veu ladicte

requeste, ledict arrest contradictoire dudict jour 30 dcem-

33 AMBROI5E PAR

bre 1664, ensemble le commandement fait audict Huby ledict

jour de septembre dernier et sa responce, ouy le raport du

sieur Colbert, commissaire ce dput.

Le Roy en son Conseil, ayant aucunement esgard la re-

queste, a ordonn et ordonne que l'arrest contradictoire du

Conseil du 30 dcembre 1664 sera excut selon sa forme et
teneur et en consquence que la somme consigne es mains
dudict Huby sera rendue au supliant sa caution juratoire,

ce faire ledict Huby dpositaire contrainct par toutes voyes,

mesme par corps, nonobstant les oppositions et saisies men-

tionnes en la response au commandement faict audict Huby
le lo*^ septembre dernier, et pourveu qu'il n'y ayt autres op-
positions et saisies postrieures audict arrest, quoy faisant

ledict Huby en demeurera bien et valablement descharg,

sauf iceluy Huby se pourveoir pour ses frais de garde, op-
position et saisie, mesme de contraincte, si aucuns en con- il

vient, ainsy et contre qui il advisera bon estre et dfenses au

contraire.

Sign : Seguier, Colbert, De Mesgrigny, De Contes.

Du XII octobre 1669 Paris.
(Archives Nationales, V''^ 558.)
NOTES ADDITIONNELLES
RECUEILLIES PENDANT L IMPRESSION.

P^Jge 25. Nicole de Lavernot Seirot sa femme marient,

et iMarguerite
le 2 dcembre irrg, leur fille avec Pierre Bellier, conseiller au
I\arie
Chtelet de Paris. Ils lui donnent 5ooo livres t. et ses habits, estims
341 livres 17 sols 6 deniers. Leur autre fille, Marguerite, pouse, le 26 mai
1571, Franois Moynier, receveur des tailles Couloramiers. (Archives Na-
tionales, Y. 106. fol. 394, et Y. 122. fol. 294.)

Page 40.
Barnabe Le Vest, chirurgien jur, bourgeois de Paris, avait
pous Marie Roze, dcdce avant le 5 novembre i566. (Archives Natio-
nales, Y. 3467. fol. 337.)

Page 46.
Guillaume Du Bois, chirurgien ordinaire du Roi et jur
Paris, et Opportune Rpichon, sa femme, se font une donation mutuelle, le
12 dcembre 5-5. (Archives Nationales, Y. 117. fol. 5i v".)
Page 60.
Pierre Le Fcvre, mdecin ordinaire du Roi et de Philippe
de Montespedon, duchesse de Beauprau, reoit de cette dame, le 23 jan-
vier 1575, 6000 livres t. en rcompense de ses services pendant neuf ans.
(Archives Nationales, Y. 110. fol. 118.)
Page
62.
Marie Pezou, femme de Pierre Pigrav, reoit, le i5 janvier
1579,de Jacques Aronde, lieutenant au bailliage de Chelles, une donation
pour elle et ses enfants. (Archives Nationales, Y. 120. fol. 188. vo.)
Page 75.
Jacques Guillemeau, demeurant rue de la Verrerie, paroisse
Saint-Jean en Grve, et Marguerite Malartin, sa femme, marient, le 11 jan-
vier 1598. leur fille Marguerite avec Jacques Marchant, chirurgien Paris,
fils de Guillaume Marchant, matre barbier chirurgien de cette ville, demeu-

rant au carrefour de la Croix-Neuve, paroisse Saint-Eustache, et de Mar-

guerite Rousseau, sa femme. Parmi les tmoins figurent, Nicolas Jabot,
docteur eu mdecine, et Ascanius Guillemeau, apothicaire picier, bourgeois
de Paris. (Archives Nationales, Y. 137. fol. 33. V.)
P^gs 77-
Donation faite le 23 juillet i586, Lonard Botal, par Chris-
tophe de Couppe, valet de chambre du Roi, et mari de la sur aine de
Lonard, du revenu viager des biens par lui acquis en Provence, par l'aide
et faveur dudit Botal. (Archives Nationales, Y. 128. fol. 23.)
 338 AMBROISE PAR
Page 84. Marc Miron
consent, le 3i mars 1587. au mariage de Jeanne
Aliron, sa veuve de Jean Proche, valet de chambre du Roi, avec
fille,

Pedro Rossel, cuyer, capitaine entretenu pour le Roi en la marine, demeu-

rant Paris, prs le Moulin Vent, paroisse Saint-Eustache. (Archives
Xationalcs, Y. 129. fol. 144. v".)
Page 92. Le 6 octobre
1675, contrat de mariage de Andr de Malle-
zieu, chirurgien du Roi et jur Paris, fils de feu Estienne de Mallezieu,
chirurgien Paris, et de Denise Paul, avec Marie Chaufflard, fille de feu
Jean Chaufflard, marchand drapier. (Archives Nationales, Y. 117. fol. 820.)
Page 100. Le
24 juin i573, contrat de mariage de Claude Rebours,
docteur rgent en la Facult de Paris, avec Marguerite Pezou, veuve de
Pierre Paleroy, drapier, bourgeois de Paris. Celle-ci fit son testament le
!! fvrier i58o. Ils habitaient alors la rue Troussevache. (Archives Natio-
nales, Y. 114. fol. 304, et Y. 121. fol. 3.3o. V.)
Page 104. Nicolas
n Paris en i534, reu docteur le 16 jan-
Ellain,
vier 1571, deux fois doyen de la Facult de Mdecine, s'occupa activement
des intrts de l'Ecole. Il fut taill deux fois, et mourut l'ancien des
coles, le 3o avril 1621, deux ans aprs son fils, mdecin comme lui. Il
demeurait au Parvis Notre-Dame.
Page
Bonaventure Granger, docteur rgent, demeurant au Petit
107.
Clotre, paroisse Sainte-Opportune, et Nicole Le Caron, sa femme, se font
une donation mutuelle, le i3 janvier i5o2. (Archives Nationales. Y. i23.
fol. 307.')

Page 117." Ysaac Brunet. de Marguerin Brunet, barbier chirurgien

fils

Paris, et de ^Marguerite Cappelier, d'abord barbier, bourgeois de Paris,

puis chirurgien ordinaire du Roi, demeurait place de Grve. Il pousa, le
22 mars 1579, Marguerite Le Voyer, veuve de Nicolas Angot, barbier chi-
rurgien et bourgeois de Paris. Parmi les tmoins figurent Euverte Arragon,
docteur rgent. Supplice Geoffroy, barbier chirurgien, et Marie Bnard,
barbier chirurgien. Marguerite Le Vover avait une fille nomme Jeanne
Angot, qui pousa Bertrand Cordier, huissier la Chambre des Comptes
Paris, le 17 mai 1598. (Archives Nationales. Y. 120. fol. 3i5. V, et Y.
137. fol. 119.)
Page 117. Ysmal
Lambert, fils de Nicole Lambert, valet de chambre
et chirurgien ordinaire du Roi, et de Marguerite Moriset, fut lui-mme
valet de chambre et chirurgien ordinaire du Roi et du cardinal de Lor-
raine, et jur Paris. Il pousa Perrette Cramoisy, laquelle il fit, le
21 fvrier 1576, une donation mutuelle. Le 19 aot 1574, il fut tmoin du
mariage de son frre, Nicolas Lambert, licenci en la facult de mdecine
de Paris, avec Marie Belut. Ces deux poux se firent une donation mutuelle
le 4 mai i575. (Archives Nationales, Y. 116. fol. 18.". Y. 116. fol. ;69. Y. 117.
fol i3i.)
Page i53.
Le 17 juillet 15^5, confirmation d'une donation faite le
18 avril 1537. par Albert Salviati, bourgeois de Paris, Jrme de Varade,
de tous dpens, dommages et intrts adjugs audit Salviati par arrts du
Parlement, contre Nicole Le Clerc, cur de Saint-Andr des Arts, comme
hritierde Marguerite Le Clerc, sa sur, veuve de Jacques Cottier, et
contre Jacques Le Clerc, dit Cottier, grand rapporteur en la Chancellerie
de France. (Archives Nationales, Y. 91. fol. 83.)
 PICES JUSTIFICATIVES 33g
Page i53.
Le 21 juin i543, Jean Verrier fait donation son fils Jean,
des terres de Viilemarlin, des grandes et petites Poislces, del Ilonville et
de Tirepeinc, des bois d'Ardillires. de deux moulins eau proche l'abhaye
de Moriguy, prs d'Etampes. (Archives Nationales, Y. 81;. fol. 3i.) 11 tait
encore premier chirurgien le i"' septembre i558.
Pag^e 154.
Donation faite le !j fvrier 1541, par Pierre de la Maison,
chirurgien et valet de chambre du Roi. Archambault de I\Iorel. avocat en
Parlement, et Nicole Semelle, sa femme, de divers hritages au territoire
de La Chesne, provenant de son conqut fait pendant son mariage avec
feue Nicole Saclet. (Archives Nationales, Y. 83. fol. 40.)
Page i56.
Raphal de Tallenis, sieur de la Maizire, docteur en m-
decine, et mdecin ordinaire du duc de Vendme, reoit, en mars i554,
des lettres de noblesse. (Archives Nationales. Zia. 528.)
Page i56. Philippes Cabriani, mdecin ordinaire de la Reine, de
i574 i58g, puis, de Henri III, demeurant rue des Fosss Saint Germain,
prs les Quatre lils Henri, fait, le 4 janvier i58i, une donation son ser-
viteur Boucault, natif de Lagny sur Marne, et, le 3o dcembre i587, de-
meurant Cloitre Saint-Honor. une autre donation au mme. (Archives
Nationales, Y. 122. fol. 255- v, et Y. 129. fol. 407. v.)
Page i5g.
Paolo de Pavoli. n Menaggio, sur le lac de Cme
(Brambilla, Storia dellc scoperlejtsico-nic.iico-analomico-china-giche, etc.,
t. III, p. 140.)
Page192.
Le 10 juillet 157!!, Jean d'Amboise et dame 3Iarie Fro-
maget, son pouse, marient leur fils an Franois, avocat en Parlement,
avec Marie Boart. fille de Franois Boart, procureur, et de Radegonde
Desforges. Parmi les tmoins taient Jacques d'Amboise, frre du mari,
bachelier en chirurgie, qui pousa plus tard Louise Desportes, et Jacques
Maran, docteur en mdecine. (Archives Nationales, Y. 120. fol. 20. v".)
Page 206.
Michel Vaterre, mdecin ordinaire de Charles IX et de
Henri III, et premier du duc d'Alenon, fut anobli en novembre 1573.
(Archives Nationales, Zia. 52^).)
Page 242. Saint Ardoin, de Pise, a compos un trait des poisons
[niitul : De venenis, miiltis hactenus desideraliiin opus. Ble, i5i8-i562,
in-folio, la suite duquel on trouve un trait des poisons de Ponzetti.
Page
2-(). Franois Brigard. mdecin de Charles IX et de Henri III,
doyen de la Facult en i558, mourut le 4 septembre 1679.
Page 27O.
.Martin II Akakia, fils de Martin I"', docteur rgent,
occupa le premier la chaire de chirurgie au Collge royal, en 1574, et
mourut en i588, g de 49 ans. Sa sur Marie, pousa Jean Cartier, con-
trleur du magasin sel, Paris ; leur fille, Isabelle Cartier, se maria le
4 juin 1575 avec Mathurin Charton, procureur au Chtelet de Paris; les
tmoins furent Jacob Akakia, docteur en droit; Jean Akakia, seigneur
:

de la Batte Pierre Thouzet, docteur rgent ; lartin II Akakia, son

;

oncle, etc. (Archives Nationales, Y. 116. fol. 455.) Alartin III. son fils, fut
aussi professeur de chirurgie au Collge royal, et mourut le 12 fvrier
1604.
 APPENDICE

JULIEN LE PAULMIER

Julien Le Paulmier, dit P.ilm.irius, naquit dans le Cotentin

en i520, d'une noble et ancienne famille, ainsi que l'attestent
les archives de l'glise de Coutanccs, et les chartes de l'ab-

baye de Sainte-Marie de Montebourg (i) pour Tanne i25i. On

lit, en effet, dans les premires : Joannes Palmerius tenet
unum feodum apud Bardrevillam (2) iinde dbet cxercitum, de
equitatu , et, dans les secondes : VI idus novembns, Andres
le Paulmier, miles, et ejus iixor. centum octo bussellos fru-
menti ddit in pitanciis. (3) Julien quitta de bonne heure la

maison paternelle, et, aprs avoir obtenu le grade de docteur

en mdecine en l'Universit de Caen, vint Paris o il se fit

recevoir matre s-arts, en iSqS, et s'inscrivit la Facult de

mdecine.
Bachelier le 12 mars iSSq, il fut, le 10 fvrier i556, admis
passer l'examen pour la Ucence qu'il subit avec loges le 27 du
mme mois. Le 10 novembre suivant, il reut le bonnet de doc-
teur sous la prsidence de M<^ Vincent Mustel (4) remplaant
Marin Simon, absent. SLk jours aprs, il soutint sa thse pas-

(i) Ch.-l. de cant, arr. de Valognes (Manche), avait une abbaye de

Bndictins, fonde en 1080 par Guillaume le Conqurant.

(2) Baudreville ? iaWena villa, canton de la Haye du Puits, arr. de

Coutances (Manche).
(3) Etienne JMorin. Jacoti Palmerii Grentemesnilli vil.i, dans
Grci antiqux descriptio.

(4) Docteur rgent, recteur de l'Universit le 5 dcembre i535, doyen de

la Facult de mdecine en 1544-1546, mort le 22 aot 1679.
342 AMBROISE PAR

tillaire et, le 3 dcembre, prsida, hors rang, sa premire thse

quodlibtaire.
Pendant quatre annes. Le Paulmier fut charg d'un service
de malades THtel-Dieu de Paris, fonctions qu'il remplit
encore durant un an, en i56o, lors d'une pidmie de peste dans
laquelle il contracta cette maladie dont il se gurit en sept jours
par des remdes sudorifques. (i)

Elve particuUer de Fernel, il suivit ses leons pendant dix

ans, et signa en qualit de tmoin, le 23 avril i553, le testament
de ce clbre mdecin (2) qui lui lgua ses livres et ses manus-
crits. (3)

Peu aprs, il pousa Gabrielle Passart, (4) et se livra ds lors

l'tude et la clientle. Oblig de fuir cause de sa religion,
il tait protestant, il fut rappel la suite de l'dit royal,

dit de Pacification, rtabli, le 4 fvrier 1564, dans son ancien

tat, et admis la prsidence et aux grands moluments. (5)

Le 8 mai del mme anne, par devant M" Brigrand et Go-

guier, notaires du roi Paris, Julien Le Paulmier et Gabrielle

Passart, sa femme, firent donation Antoine Carrelier, hrault

d'armes de France du titre de Bourgogne, d'une maison, cour
et dpendances assis Paris rue Saint-Martin, o tait sur le

portail l'image Saint-^Iartin, audit sieur Le Paulmier apparte-

nant par suite de l'adjudication lui faite sur matre Hubert Le

Fvre et autres, charge de payer le cens et autres rentes fon-

(1) Le Paulmier, Bref discours de la peste. Epitre ddicatoire, - -

et De
febre pestilenti, cap. XXII dans De mortis contagiosis.
(2) Goulin. Min. litt. critiq. philolog. etc.

(3) Gui Patin. Lettre C/t. Spon, du 28 mars 1643.

(4) Sa sur,
Franoise Passart, avait pous Mathias Maretz, maitre
orfvre, bourgeois de Paris; le 4 dcembre iSjg, elle fit donation son
fils, Jean Maretz, de tous ses droits en la succession de feue demoiselle
Gabrielle Passart, femme en son vivant de M" Julien Le Paulmier, pour
que ce fils pt mieux continuer ses tudes.

(5) Commentaria FacuUatis Mcdicinx Pari.wnsis, t. VI.

 APPENDICE 348
cicrcs, plus une rente de iod livres tournois .M" Jacques Ar-
roger, avocat en la cour de Parlement. (1)
Le Paulmicr avait une nice, nomme Guillcmette. Le 12

avril 1567, par devant AL^ Brigrand et Goguier, notaires, hono-

rable femme, Gabrielle Passart, pouse de M*^ Julien Le Paul-
mier, docteur-rgent en la Facult de mdecine en TUniversit
de Paris, donna, en faveur du mariage de noble homme Nicolas
Pajot, trsorier et paveur de la compagnie de M. de Chaulnes,
avec Guillemette Le Paulmier, nice dudit Julien, la somme
de 6000 livres tournois pour tre paye par les hritiers de
ladite Passart aprs son dcs. (2) Le mme Jour, Julien Le
Paulmicr fit, de son ct, donation sa nice de la somme de
deux mille ecus d'or, de la moiti de tous ses acquts, et de
tous les deniers comptants trouves au jour de son dcs, des
conditions semblables. (.3j

En pubUa Paris, chez Guillaume de Nyverd, impri-

1569, il

meur ordinaire du Roi et libraire en la cour du Palais, le

Traictc de la n.iture et eu rat ion des ptayes de Pistolle. Har-
quebousc et autres bastons feu, ensemble les remdes des com-
bustions et bruslures externes et superficielles, in-8'^ de 57 ft'.

plus 2 pages de titre, 6 d'pitre et 5 de table ; et, la mme

anne, Caen, chez Pierre Philippe, parut une autre dition
in-4'^de 79 p. et 3 ff. pour le titre et la ddicace. On sait que
ce livre, ddi Jacques de Matignon, fut l'occasion d'une
grande querelle avec Ambroise Par que nous avons rapporte
ailleurs. (4)

Aprs la Saint-Barthlmy, Charles IX puis par des veilles

excessives, se trouva rduit un tat dont ses mdecins ne pou-
vaient le tirer ; Le Paulmier parvint le gurir. Au mois de

(1) Voir plus loin picce I.

(2) Voir plus loin pice IL

(3) Voir plus loin pice III.

Cl) Voir plus haut, page 7.'.

 .)44 AMBROISE PAR

mai i574, ce dernier accompagna le marchal de Matignon aux

siges de Saint- L et de Domfront.
Devenu veuf, et n'ayant point d'enfants, Julien Le Paulmier
pousa, le 6 juillet 1674, noble damoiselle Marguerite de Chau-
mont (i) ne en i554, femme de grand mrite, et appartenant
comme lui la religion rforme. Montaigne, si avare d'loges,
la vante beaucoup dans une lettre qui nous a t conserve. (2)

Le Paulmier suivit ensuite en qualit de mdecin le duc d'An-

jou, frre de Charles IX, dans son expdition des Pays-Bas, et
le soigna pendant une grave maladie dont il fat atteint Dun-
kerque (3). Au mois d'avril 1578, il fat inscrit au nombre des
mdecins du duc d'Alenon, position qu'il conserva jusqu'
la mort de ce prince. (4)

Ces voyages multiplis ne l'empchaient point de poursuivre

{\) J.xcobi Palmcrii Grcutcmesnilli viLy.

Cette lettre a t publie pour la premire fois en 1724, dans l'di-

(2)
tion des Essais donns par Pierre Coste, qui a ajout les annotations sui-
vantes: L'original crit de la propre main de Montaigne est prsent
dans la bibliothque d'un savant magistrat, ancien prsident des chevins
d'Amsterdam, M. Grard Van Papenbrock, qui a plus de mille lettres des
hommes de l'Europe depuis deux sicles. M. Pierre Morin,
plus savants
fils d'Etienne Morin, mort ministre et professeur en hbreu Amsterdam
m'a procur une copie trs exacte de cette lettre au bas de laquelle il a
trouv ces mots crits par M. Papenbrock Est maniis Michaelis de
:

Montaigne, scripsit i588.

Cette lettre est ainsi conue Madamoiselle, mes amis savent que dez
:

l'heure que ie vous eus veue, ie vous destinay un de mes livres car ie :

sentis que vous leur aviez faict beaucoup d'honneur. Mais la courtoisie de
Monsieur Paulmier m'oste le moyen de vous le donner, m'ayaut oblig
depuis beaucoup plus que ne vault mon livre. Vous l'accepterez, s'il
vous plaist, comme estant vostre avant que ie le deusse et me ferez cette :

grce de l'aymer ou pour l'amour de luy ou pour l'amour de moy et ie gar- ;

deray entire la debte qui iay envers Monsieur Paulmier pour m'en re-
vencher si ie'puis d'ailleurs par quelque service.

(3j Vo ir plus loin pice VI.

' .
'.-'d r;iii nationale, fonds franais, vol. 7,854, Officiers de la
maison de Franois, duc d'Alenon.
 APPENDICE 045

SCS travaux. En 1678, il publia chez Du Val Paris, son trait

De inorbis: contagiosis, ouvrage qui eut trois ditions.

Pendant cinq annes, il resta attach au marchal de Ma-
tignon, lequel, partant pour La Fre, au mois de juillet i58o,

Tenvova au chteau de Torigny (i) pour donner des soins la

duchesse et ses enfants pendant son absence. (2)

Cette mme anne i58o, parut Caen chez P. Le Chande-
lier, le 'Bref discours de la prservation et curalion de la
jjeste, petit in-8" de 4 29 pages. Cet opuscule, sou-
feuillets et

vent prsent comme une traduction faite par Jacques de

Cahaignes des deux livres publis dans le trait De morbis
contagiosis, n'est qu'un rsum crit pour quelques amis
dsireux de se prmunir contre cette maladie. Une seconde di-

tion fut imprime Angers, chez Anthoine Hernault, 1584, pe-

tit in-8" de 3i feuillets. Quelques recettes ont t ajoutes la
fin pour complter le volume,
A son retour Paris, le marchal de Matignon le prsentai
Henri III qui le nomma son mdecin ordinaire avec le titre de
conseiller. Le Roi l'envoya ensuite Chteau-Thierry pour voir
son frre gravement malade. Voici en quels termes un auteur
du temps rapporte ce fait : Si tost que Quasimodo fut pass
en la dite anne 1684, je m'en allay droict Paris o je sjour-
nay quelques jours pour apprendre au vray Testt de la maladie
dudit sieur duc d'Alenon que je fus adverty par gens qui le

savoient des mdecins Lefebvre et Paumier, envoyez par la

reine sa mre Chtcau-Thierri pour juger de l'issue de son
mal qui avoient fait rapport qu'il n"en rchapperoit poinct.
(3)

(i) Ch.-l. de canton, sur de Saint-L (Manche). Son ch-

la Vire, arr.

teau, ras en 1845 par Edouard en 1418 par les An-

III, fut rdili, et repris

glais auxquels le conntable de Richemond l'enleva en 144g. Vers la fin du

xvi^ sicle, le marchal de Matignon en fit construire un autre beaucoup
plus beau dont une partie sert aujourd'hui d'Htel-de-viile.

(2) Bref discours de la peste. Epitre ddicatoire.

(3) Michel de la Ilugueric, Meniuires, t. II. p. 272.

346 AMBROISE PARE

Le 26 septembre i585, Julien Le Paulmier, docteur rgent en

la Facult de mdecine, demeurant rue de la Verrerie, paroisse

Saint-Merry, acheta, de dame Philippe de Naillac, veuve de

M. de Beauveau, et femme de mcssire Claude Barjot, chevalier,

seigneur de .AIoussy-Barjot, du grand et petit Rence, chtelain

de Launay-Brevezey, conseiller du Roi en son conseil priv, et
prsident en son grand conseil.demeurant Saint-Germain-des-
Prs-lez-Paris, paroisse Saint-Sulpice, la baronnie, terres et
seigneuries de Vendeuvre (i) et Grentemesnil, (2) assises en la

paroisse de Vendeuvre, baiUiage de Caen, vicomte de Falaise,

consistant en plein fief de haubert, avec toute justice, maisons
seigneuriales et pourpris, droits de prsentation l'glise et
la chapelle de Vendeuvre, rentes de toutes sortes, bois, taillis,

terres, prs, plants, herbages, moulins bl, four ban,

etc. tant en ladite paroisse que dans celles de Grizy, Pons et

environs ; cette terre relevait de M. de Crvecur, sieur du

Hallot, et le fief de Grentemesnil, du Roi. Le prix de cette ac-

quisition tait de huit mille trois cent trente-trois cus soleil

un tiers, plus deux cents cus soleil pour les pingles de la

venderesse,dont moiti fut paye comptant le 26 octobre i585,

par les mains de damoiselle ^larguerite de Chaumont, pouse
de Le Paulmier. (3)
Au mois de dcembre suivant, le Roi, en considration des
services qu'il avait rendus tant l'arme, aux siges de
Saint-L et de Domfront et ailleurs, qu' son frre le duc
d'Alenon et d'Anjou, lors de la grande maladie qu'il essuya
Dunkerque, accorda la noblesse avec le titre d'cuyer son

(i) Commune du canton de Coulibuf, arr. de Falaise, (Calvados), sur

la Dive.

(2) Grand-ranil, canton de Saint-Pierre-sur-Dives, arrondissement de

Lisieux (Calvados), autrefois, Grentemesnil, Greutemaisnilium, dans
Orderic Vital. C'est un quart de haubert assis Vendeuvre, qui s'tend
Saint-Brix-de-Grizy et environs. (Arch. Xat. P. 864, n" ii5.)

(.3) Voir plus loin pice V.

 APPENDICE 347
am et fal matre Julien Le Paulmicr, sieur de Vendeuvre et de
Grentemesnil en la vicomte de Falaise, Fun de ses conseillers
et mdecins ordinaires, pour lui et ses descendants, avec les
armoiries timbres dsignes dans ses lettres -patentes (i).

Malgr les reprsentations de ses cousins Guillaume Le Paul-

mier (2), conseiller et chambellan de Henri III, et Nicolas
Le Paulmier, seigneur de {Vcuilla' ), et aumnier du Roi,
qui craignaient que celte rcente lvation ne nuisit Tancien-
net de leur noblesse, Julien accepta, voulant, comme Caton,
ne devoir qu' lui-mme sa propre illustration (3).

Sa mauvaise sant l'engagea venir se fixer Caen avec sa

femme, son fils Jean et ses deux filles. Il y visita quelques
malades chez lesquels l'accompagnait son lve Jacques de
Cahaignes (4). Bientt, sa femme lui donna un second fils.

Sentant approcherle terme de sa grossesse, elle se rendit

une maison de campagne de son pre situe prs de Sainte-

Barbe-en-Auge (5), dix milles de Caen, et, le .5 dcembre 1587,

(i) Voir plus loin pice VI. Ces armoiries sont d'azur, 3 palmes
d'argent, poses 2 et i.

(2) Guillaume eut un lils, Jean-Baptiste Le Paulmier, prsident de la

chambre des comptes de Marseille. Celui-ci avait pous Marguerite
Andria, de la famille des ducs d'Andria, province de Bari, au royaume de
Naples, et en eut une fille qui se maria avec Louis Forbin d'Oppde, d'une
maison noble de Provence.
(3) Jjc. Palm. Grcntcin. vil a.

U) Professeur de mdecine et recteur de l'Universit de Caen, naquit

dans cette ville en 1548, et y mourut en 1612. Outre son Elogiorum civium
Cadomenshim Centuria prima, dont M. de Blangy vient de donner une
traduction, deux brochures sur l'eau d'IIbccrevon, et quelques discours,
il a publi plusieurs ouvrages de mdecine, entre autres Brevis facilis-
curandarum febriuin, Caen 1616, in-8". Dans un manuscrit
qiie mctliodtts
autographe appartenant la bibliothque de Caen, Cahaignes dit qu'il a
traduit en franais pour ceux qui n'entendent pas le latin, le trait de
Le Paulmier, De lue venereJi, et que Roussel a fait des vers pour cette
traduction que nous n'avons pu rencontrer.
Prieur de chanoines rguliers de l'ordre de Saint-Augustin, fond sur
(5)
laDives ds io55 par Odon Stigand et approuv en 1060 par Guillaume le
Conqurant. En 112!!, K. de Tancarvillc ratifia les donations de ton beau-
348 AMBROISE PAR

elle y mit au monde Jacques, qui prit le nom de Grentemesnil.

Compltement guri par son sjour en Normandie, Le Paul-
mier fit un voyage Paris o Marguerite de Cliaumont, sa
femme, fut marraine le ig avril i588, en l'glise Sainte-Made-
leine de la Cit (i). Attribuant l'usage du cidre le rtablisse-

ment de sa sant, il publia chez Guillaume Auvray, rue Saint-

Jean-de-Beauvais, De vino et pomaceo libri duo, in-S" de vi et

76 ff. dont Jacques de Cahaignes fit paratre l'anne suivante

une traduction amplifie, chez Pierre Le Chandelier, Caen,
intitule : Trait du vin et du sidre, n-Q" de iv et 87 ff., la

fin de laquelle on trouve une correspondance du traducteur avec

Jean Riolan et Guillaume Lusson, mdecins de Paris. Quelques
exemplaires contiennent en outre une ode de Pierre Gondouin
adresse Julien Le Paulmier, et place en tte du volume.
Outre les ouvrages ci-dessus, il avait publi un choix de con-
sultations de son matre Fernel, insres dans l'dition de ses
uvres compltes de 1587.
Le 5 dcembre i583. Le Paulmier mourut d'apoplexie
Caen, et fut inhum dans l'glise de Vendeuvre, dont il tait

seigneur. Gui Patin nous apprend qu'il avait amass cinquante

mille cus (2). Sa veuve, fixe dans cette commune, lui survcut
jusqu'en iSgg.

frre Stigand, et le prieure fut alors institu. En u86, Bur-le-Roi,

Henri II confirma toutes les donations faites Sainte Barbe. Sous l'admi-
nistration de Robert de
Mnardire, chantre de la Sainte-Cliapelle et
la
abb de Barbery, ce prieur fut runi aux Jsuites de Caen, en vertu d'une
bulle du 20 dcembre
1607, confirme par lettres-patentes du 6 avril lOio.
On encore des vestiges des btiments dans une ferme situe
voit
Mzidon, arrondissement de Lisieux.
(i) Ancienne synagogue situe rue de la Juiverie, change en glise en ii83,
aprs Texpulsion des Juifs, et dmolie au commencement de la Rvolution.

(2) Lettre Ch. Spon, dition Rveill-Parise, tome I., lettre 1645.

Comme tant d'autres, ce mdecin satirique lui prodigue les injures les
plus violentes cause de sa parent avec Pierre Le Paulmier, partisan de
l'antimoine et des remdes chimiques ; mais, dans le procs intent ce
dernier, l'avocat-gnral Servin dclare que la Facult tenait la mmoire
de Julien pour trs honorable.
 APPENDICE 349
De ses deux lils, raiic, Jean, baron de Vendcuvrc, passa
sa jeunesse la Cour, et fut chambellan de Henri de Bourbon,
prince de Cond. Il pousa, le 14 juillet 1602, Marie de Ber-
nires, fillede Jean de Bernicres de Fontenai, seigneur de
\'aux, et d'Anne du Chesne. La plus grande partie de sa vie
s'coula Vendeuvre o il mourut en 1648, laissant sept en-

fants dont trois fils. L'ain pousa, le 5 mars i633, demoiselle

Anne Cordouen, fille du chevalier de Membray, et de demoi-
selle de Beaumanoir. Guillaume, le second, devint marchal
de camp. Jacques, le plus jeune, n Vendeuvre en dcem-
bre 1624, fut brigadier des armes du Roi, chevalier de Saint-
Louis, et sieur de Vendeuvre. Ce dernier a produit une infi-

nit de petits vers et de billets galants, et a racont quelques-

uns des quarante-huit siges ou batailles auxquels il a assist.

On lui attribue la Relation de la guerre de Flandres en l'anne

1667, Paris, Claude Barbin, 1668, in-12. Avec Conrart, il revit la

version suranne des psaumes de Clment Marot et de Thodore

de Bze, puis, en i685, il abjura le protestantisme entre les mains
de Daniel Huet. Il mourut le i3 avril 1702, l'ge de 77 ans. Son
oncle Jacques, sieur de Grentemesnil, lui avait lgu ses biens ;

les hritiers de la femme de ce dernier rclamrent deux rentes,

Tune de cinq cents, l'autre de trois cents livres : le bailli de
Caen, par sentence du 8 juillet 1670, leur donna gain de cause.
Jacques de Vendeuvre en appela. Marie Moysant, veuve de
Nicolas de Baucquemare et Esther Le Seigneur, crancires de
Jean et de Thomas Samborn, deux des hritiers de Marguerite

Samborn, anticiprent Jacques sur ledit appel en la Chambre des

enqutes du Parlement de Rouen, et Jeanne et ALarie Samborn,
autres hritires, Tanticiprent en la grande Chambre du mme
Parlement, d'o conflit de juridicuou. Sur la requte de Jacques
de Vendeuvre, Roi renvoya les parties au parquet des gens
le

du Roi du Parlement de Rouen, le 12 juin 1671 (i).

(i) Archiv. Xat. V. rP.o.

35o AMBROISE PAR
Les trois filles anes de Jean taient maries : Hlne, la

dernire, pousa Etienne Morin, savant critique et orientaliste,

n Caen, paroisse Saint-Jean, le r^' janvier lzS. Aprs avoir

t quinze ans ministre protestant ci Saint-Pierre-sur-Dives et
Saint-Sylvain, celui-ci remplit les mmes fonctions Caen
pendant vingt ans. Rfugi Amsterdam aprs la rvocation
de redit de Nantes, il y fut ministre de l'glise Wallonne, et y
professa les langues orientales jusqu' sa mort arrive le 5 mai
1700. Outre la vie de Samuel Bocliart qu'il assista dans ses
derniers moments, et celle de Jacques Le Paulmier, qui nous
a beaucoup servi pour la rdaction de cette notice, il a publi

des dissertations latines sur des sujets de l'antiquit sacre

et profane.

Le second lils de Julien, Jacques Le Paulmier, chevalier,

seigneur de Grentemesnil, dit Palmerius, s'instruisit dans les
lettres et les sciences. Il tudia Rouen, Paris, Sedan,
Orlans, servit en 1620 dans les rangs des Hollandais contre
l'Espagne, puis entra en i635 en Lorraine, la tte d'une com-
pagnie de cavalerie sous les ordres du duc de Longueville. En
1648, Jacques perdit son frre avec la veuve duquel il demeura
Vendeuvre jusqu' la mort de celle-ci ; il se retira alors
Caen o il pousa Marguerite Samborn, riche Anglaise d'une
bonne famille, qui mourut en i663. Au commencement de l'an-

ne 1659, il se fit tailler Paris par le clbre Colot qui lui en-
leva neuf gros calculs ; il dut encore subir la mme opration
l'anne suivante. Au mois d'aot i66g, sa sant s'altra tout
fait, et aprs un an d'horribles souffrances, il mourut Caen,
d'une nphrite calculeuse, le i^'' octobre 1670, g de prs de
83 ans.
Jacques Le Paulmier fut, avec Moisant de Brieux, l'un des
fondateurs de l'Acadmie de Caen. Ses ouvrages sont nom-
breux ; voici les principaux : Exercitationes in optimos fere
autores grcos, Leyde, in-^^ 1668, rdit Utrecht en 1694.
Grcix antiqux dcscriptio, Leyde, 1678, in-q^, ouvrage ina-
 APPENDICE ODI

chev, cl publi par ]'lt. Moiin. Philopatris, manuscrit,

fvrier 164'j, la bibliothque nationale de Paris. Dialogue
des Danphi/is sur la naissance du Dauphin, en grec, Caen,
Maurice ^'von, 1662. Apologie pour Lucain contre Vir-
gile, en latin, L.eyde, 1704, in-o"
Eloge de Cl. Sarrau.
Des posies grecques, latines, franaises, italiennes, espagnoles,
parmi lesquelles un pome grec sur la Chasse de la bcasse,
ddi Samuel Bochart. Des notes gographiques publies
dans un recueil d'anciens gographes, Leyde, 1700, in-4". etc.
Julien Le Paulmier avait un neveu nomm Pierre, mdecin
d'un esprit distingu auquel son got prononc pour la chimie
attira des querelles frquentes avec la Facult. N Coutances,
en i568, il vint tudier la mdecine Paris et, le 7 avril iSo,
aprs avoir justifi de son temps d'tudes et produit ses lettres
de grade, il fut reu bachelier. Le 18 Janvier iSS, il passa,
sous la prsidence d'Antoine Quiquebeuf, la thse quodlib-
taire : Est-ne hydrargyrus luis venere alcxipharmacuni?
Negat. Le 3o mai suivant, il soutint, devant Henri de Monan-
iheuil, la thse suivante ddie Jean de la Rivire, premier
mdecin du roi de France et de Navarre : Purganl-ne medica-
menta suhstanti similitudine? Afjirm. Quelques mois aprs,
il fut nomm mdecin de THtel-Dieu; on lit. en effet, dans
le IX'' registre des dlibrations de cet hpital, la date
du 6 mars iSg : W Pierre Paulmyer, licenci en la Facult

de mdecine, reu mdecin de THtel-Dieu, moyennant

200 livres de gages par an et 100 livres de pension (1). Bien
qu'on lui en donne ici le titre, il n'tait cependant pas encore
licenci; admis le 8 avril l'examen dit particulier, il obtint
la licence le 21 du mme mois.
Le 28 aot iSg, il passa sa vespjrie sous Jean Hautin.
Il subit deux fois l'preuve du doctorat, soutint sa thse pas-
tillairc le .S dcembre, et le 5, prsida la thse extra ordincm

(i) Bricle. Collection Je docii/iieiits pour servir Vliistoire des Iipilaii.x de

Paris, 1882, t. I, p. 27.
 352 AMBROISE PARE

suivante prsente par Pierre Gunault, du Mans : Sunt-ne

duo generationis primordia, semen et sanguis maternus?
Affirm. Le 4 novembre 1600, la Facult le nomma lecteur en
pharmacie.
Partisan dclar des remdes chimiques, Pierre Le Paulmier
ft aux apothicaires, Tanne suivante, des leons que la Facult
jugea contraires sa dignit et la doctrine d'Hippocrate et
de Galien. Dfenses lui furent faites de continuer, sous peine
d'tre ray de la liste des docteurs. Le Paulmier fil une rponse
pubue sous le nom d'Honor Garnier, compagnon, demeu-
rant en chambre. Cit devant le Parlement le 5 dcembre 1597,
la Cour lui dfendit de poursuivre son enseignement (i).

Le 3o de ce mois, il fut prsident d'une thse dfendue par

Martin Akakia : An capitis traumate opposit partis con-
vulsio Icthalis? Affirm.
Cependant, il continuait ses rapports avec les chimistes et,

le i3 aot i6o3 il reconnut, devant l'Ecole, avoir frquemment

consult avec Quercetan (2) pour lequel il avait une grande
estime, et soutint l'utilit de la mdecine spagirique. La Facult
rpondit qu'aucun docteur ne pouvait faire de mdecine avec
Quercetan, la spagirique tant pleine d'inepties et de men-
songes. Elle dcida que, le 27 aot. Le Paulmier viendrait
rendre compte de sa conduite devant l'assemble des mde-
cins.

Le jour dit, ce dernier avoua ses relations avec Quercetan

qui, d'ailleurs, tait mdecin du Roi, et dclara qu'il ne voulait
rien entreprendre contre la Facult. Celle-ci lui remit sa faute et

(i) Commciilaircs de Li Facultc Je mdecine, t. X, fol. .36, y" et 3".

(2) Joseph Du Chesne, dit Quercetanus, ne dans l'Armagnac, sieur de la

Violette, seigneur de Morenc et de Lysrable, conseiller et mdecin de
Henri IV, fut reu docteur Ble vers iSyS. Partisan de l'antimoine et des
prparations chimiques, il eut soutenir des luttes avec la Facult, et a
t fort dcri par Gui Patin. Il mourut Paris en 1609, et a laiss de nom-
breux ouvrages.
 APPENDICE 353

l'engagea s'abslcnir dsormais. Le 18 octobre, Le Paulmicr,

ainsi que tous les docteurs, prta serment de n'avoir plus
aucun rapport avecles spagiristes (i).

Il prsida, le 11 mars 1604, la thse cardinale de Simon de

Cubes : An omnia subliinaria liomini mcdicamentiim? Affirm.
Le i5 septembre i6o5, Georges Arbaud le choisitpour pr-
sider sa thse quodlibtaire : An arthritis ab omni hiimore?
Affirm.
Entran par ses convictions, il publia un livre intitul :

Lapis p/iilosophicus dogmaticorum, quo paracelsista Liba-

viiis 'esiifHitur, Scholmedic Parisiensis judiciiim de Chy-
micis decLiratiir, ('ensnra in adullcria et fraudai parachy-

miconim deffcndititr, asserto venv Alchemi honore. Paris,

chez David Douceur, 1608, in-u. Le privilge est du 17 d-
cembre 1608. Dans cet ouvrage, ddi au cardinal du Perron,
il attaquait et dfendait Libavius (2), soutenait que la chimie
est une partie de la pharmacie, vantait l'antimoine que la

Facult avait condamn par dcret du 3 aot i565, et prco-

nisait une prparation d'or potable avec laquelle il avait guri
une femme atteinte de la lpre, dont il rapporte l'observation
la fin du volume.
Le 24 janvier 1609, Nicolas Ellain signala l'Ecole ce livre
rcent comme tant rempli d'erreurs et d'impostures. Trois
docteurs, Barthlmy Perdulcis, Franois du Port, et Jean
Riolan, furent dsigns pour l'examiner et en rendre compte.
Cit devant la Facult quatre jours aprs, Le Paulmier pr-
senta sa dfense. La censure avec inscription sur les registres
fut prononce contre cet ouvrage indigne de voir le jour, et

(i) Commentaires, t. IX.

Andr Libavius, n Halle en Saxe, professa l'histoire et la posie

(2)
lna, et fut nomm en i6o5 directeur du jrymnase de Cobourg, o il mou-
rut en i6i6. Mdecin et chimiste, il a publi de nombreux ouvrages o, a
ct d'erreurs ridicules, se trouvent d'utiles dcouvertes eu chimie. Il a
conseill la transfusion du sang.
23
354 AMBROISE PAR
contre son auteur. On dcida que, dans le dlai de six mois,
celui-ci abjurerait ses erreurs et dsavouerait son livre dans
une nouvelle publication, faute de quoi, il serait ray de la

liste des docteurs rgents ; qu'en attendant, il serait priv de

tous les moluments. Le Paulmier rpondit qu'il se confor-
merait cette dcision qui lui fut signifie le i6 mars, en la per-
sonne de Catherine Baudry, sa servante.
Mais, dix jours aprs, il fit paratre un nouveau livre inti-

tul : Laiirus palmaria fugans ventancum fiilmcn cyclopum

a/iquot, falso Scholx Parisicnsis nominc evulfratiim, in li-

brum Ptri Palmarii doctoris medici Parisiensis. Lutetiae.

martis 26, anno Domini 1609, in-8". Dans cet ouvrage,
ddi aussi au cardinal du Perron, archevque de Sens, il

rpond aux cinquante-trois objections des censeurs. La

Facult pronona encore la censure contre ce libelle, qu'elle
dclara plein de fard, de fraudes, d'impostures et de men-
songes. Mais dj, Le Paulmier avait interjet devant le Parle-
ment un appel comme d'abus bientt transform en simple
appel. Il assigna son tour les docteurs rgents et nomm-
ment le doyen comme auteur de la censure, et fit citer dix
mdecins favorables sa cause (i).

Le 6 juillet 1609, l'affaire vint devant le Parlement. Philippe

Pitre, frre du mdecin Simon Pitre, plaida pour la Facul-
t; Gago pour le doyen; Richelet dfendit Le Paulmier; l'avocat-
gnral Servin parla au nom du procureur-gnral; le mdecin
Claude Charles, gendre de Simon Pitre, fut charg par le

doyen de soutenir la doctrine de l'Ecole et de dfendre le

dcret.
On reprocha Le Paulmier :
1" d'avoir compos un nou-
veau mdicament l'aide du feu dit philosophique;

2" d'employer des poisons en mdecine; 3" d'user de l'or

potable avec lequel il prtendait avoir guri une ladresse; son
Launts n'tait point palin.Trij, sed fan.ific.i. etc.
(i) Commenl.rircx, t. X. fol. 25i, v" et suiv.
 APPENDICE 355

Enfin, fut rendu l'arrct suivant : La Cour a mis et met

Tappellation dont est question au nant, sans amende ni

dpens, ordonne que ce dont est appel sortira son eflet, et

met les parties hors de cour. Fait en Parlement, le 6'' jour de

juillet 1609 (i). 1)

Cela n'tait pas fait pour raccommoder Le Paulmier avec

l'irascible compagnie; il persista dans ses opinions qu'il regar-
dait avec raison comme vraies et, partir de ce moment, ne
prit plus aucune part aux actes de la Facult. Il mourut le
17 janvier 1610, g de 42 ans, d'une attaque d'apoplexie sur-
venue, suivant Gui Patin, auprs de ses fourneaux, pendant
une opration chimique (2). Il ne parat pas avoir t mari.
Pierre Le Paulmier eut une clientle tendue, et demeurait rue
Saint-Antoine. Aprs sa mort, les livres et les papiers qu'il
avait hrits de son oncle furent achets par Turquet de
Mayerne (3) qui les utilisa pour ses publications.

(i) Actio)is notables cl pl.iidoyerx de Serviu, Paris. 1640, in-fol.

Plaidorc... en 1.7 cause d'un ntunin messirc Pierre Paulmier, docteur en
mdecine, etc.

(2) Synopsis. Cette d;ite est peut-tre celle de son inhumation ; on lit,

en effet,dans le Journal de VEstoile :

Le Vendredi iS"^ (Janvier 1610) moururent Paris deux mdecins l'ung
nomm Le Moyne, et l'autre Paumier. tous deux estims trs habiles et
trs experts en leur art, que j'honore.

(.3) Thodore Turquet de ^Liyerne, baron d'Aubonne, en Suisse, n

Genve le 28 septembre i~2, docteur de Montpellier, mdecin par quar-
tier de Henri IV, en 1602, et de Louis XIII, premier mdecin de Jacques P""
et de Charles P"'' rois d'Angleterre, mourut Chelsea le i5 mars i655.
 i564 8 Mai.

JULIEN LE PAULMIER, DOCTEUR EN MDECINE, ET GABRIELLE

PASSART, SA FEMME, FONT DONATION A ANTOINE CARRELIER,
HRAULT d'armes DE FRANCE, DU TITRE DE BOURGOGNE,
d'une MAISON SISE A PARIS,
RUE SAINT-MARTIN , EN LA CENSIVE DE SAINT-MERRI,
ET PORTANT POUR ENSEIGNE LIMAGE SAINT-MARTIN.

Furent prsens en leurs personnes, maistre Julien Paulmier,

docteur rgent en la Facult de mdecyne en l'Universit de Pa-
ris, et Gabrielle Passart, sa femme de luy auctorise, lesquelz
confessrent et confessent, en la prsence des notaires soubzsi-
gnez comme en jugement, avoir donn, cedd, quict, transport
et dlaiss en pur don irrvocable faict entre vifz du tout, ds
maintenant tous jours et oultre pour plus grande seurett du-
dict don, promectant, chascun pour le tout, sans division ne dis-
cution, renonant aux bnfices de division et ordre de discution,
garentir de tous troubles et empeschemens gnrallement quelz-
conques noble homme Antlioine Carrelier, hrault d'armes de
France dutiltre de Bourgongne, ce prsent et acceptant, pour
luy, ses hoirs et ayans cause, une maison, court, lieulx et appar-
tenances assis Paris, rue Sainct-Martiu o est sur le portail

l'image Sainct-Martin. audict sieur Paulmier appartenant au

moien de l'adjudication luy faicte par dcret de licitation ou
Chastellet de Paris sur maistre Hubert Le Fvre et autres,

ainsi qu'il est plus plain contenu et dclair es lectres de la-

dicte licitation et adjudication, lesquelles lectres, pour plus

grande seurett de garentie, ledict sieur Paulmier a bailles au-
dict sieur Carrelier. Ladicte maison en la censive des chve-
cier, chanoines et chappitre de l'glise Sainct-Mdricq Paris
 APPENDICE 3h7

Cl charg des cens et rentes foncires et antiennes que ce peult

debvoir, lesdictes parties sur ce interpelles n'ont peu quant
prsent dclarer, charg oultre ladicte maison de cent livres
tournois de rente envers maistre Jacques Arroger, advocat
en la court de Parlement: pour de ladicte maison joir, faire et

disposer par ledict donnataire, ses hoirs et en faire et disposer

comme de sa propre chose, vray et loyal acquest. Cest don,
cession et transport faict/. ausdictcs charges et oultre pour le

bon amour que lesdictz donnateurs ont et dient avoir audict

donnataire et parce que tel est leur plaisir de ainsi le faire.

Transportans etc., dessaisissans etc., voullans procureur

le porteur etc., donnans povoir etc. Et pour insinuer la

prsente donnation en jugement et partout ailleurs o il appar-

tiendra, lesdictz donnateurs et donnataire ont faict et constitu
leur procureur yrr vocable le porteur de ces lectres auquel ilz

ont donn puissance de ce faire et en oultre. tout ce que au cas

apartiendra.
Promectant etc., obligeant chascun pour le tout sans division
ne discussion, renonans, etc. mesmement ausdictz bnfices de
division et ordre de discution, la dicte femme aux droictz et
bnfices de Vleyan, Divadrien, et l'Autenticque Si qua mulicr,
et elle dclaircz et donnez entendre par lesdictz notaires

estre telz que une femme ne se peult obliger pour autruy, mes-
mes pour son mary, sans avoir expressment renonc ausdictz
bnfices.
Faict et pass Fan mil cinq cens soixante quatre, le lundy huic-
tiesme jour de may. Ainsi sign : Brigrand et Goguyer.
Et au doz est escript l'insinuation ainsi qu'il s'ensuict :

L'an mil cinq cens soixante quatre, le jeudi dix-huictiesmc

jour de may, le prsent contract de donnation a est apport
au greffe du Chastellet de Paris et icelluy insinu, accept et
eu pour agrable aux charges y apposes par maistre Pierre
Langloix comme porteur dudict contract et procureur de noble
homme maistre Julien Paulmier et Gabrielle Passart, sa femme,
358 AMBROISE PAR
donnateurs, et de noble homme Anthoine Carrelier, doimataire,
y dnommez de l'autre part. Lequel a est enregistr au prsent
registre des insinuations dudict Chastellet suyvant l'ordonnance,
ce requrant ledict Langloix, oudict nom, qui de ce a requis et
demand acte luy octroie et baill ces prsentes pour servir

et valloir ausdictz donnateurs et donnatairo en temps et lieu ce

que de raison, et aprs, rendues.
(Archives nationales Y. io5. fol. io6.)

II

i567 12 Avril.

GABRIELLE PASSART, FEMME DE JULIEN LE PAULMIER, DOCTEUR

EN MDECINE, DONNE A NICOLAS PAJOT,
TRSORIER ET PAYEUR DE LA COMPAGNIE DE M. DE CHAULNES,
SIX MILLE LIVRES TOURNOIS, A CAUSE DU MARIAGE
DUDIT PAJOT AVEC GUILLEMETTE LE PAULMIER , SA NIECE.

Honnorable femme Gabrielle Passart, femme de noble homme

maistre JuUien Le Paulmier, docteur rgent en la Facult de
mdecine en l'Universit de Paris, confesse, en faveur du ma-
riaige d'entre noble homme Nicolas Pajot, trsorier et payeur de
lacompaignye de monsieur de Chaulnes, et Guillemette Le Paul-
mier, niepce dudict maistre JulUen Le Paulmier, et lequel mariaige
autrement n'eust est faict, avoir donn et par ces prsentes
donne en pur don audict Pajot, ce prsent et acceptant, la
somme de six mil livres tournois, laquelle somme ladicte
Passart veult estre paye par ses hritiers aprs son dcez sur
tous et chascuns ses biens meubles, acquestz et conquestz
immeubles qui luy appartiendront au jour de son dict trespas,
et icclle somme prinse par icelluy Pajot sur iceulx, avant toutes
autres choses et veult ladicte Passart la prsente donnation
 APPENDICE OOg

valloir en la meilleure forme que faire se peult, soyt par dispo-

sition entre vifz et irrvocable que autre disposition ayant
traict mort, la charge que sy du mariaige dudict Pajot et

deladicte Guillcmette Le Paulmier y avoit enfFans, dont nanl-

moins ledict Pajot joyra sa vye durant sa caution juratoire, et

o il n'y auroit enans, ladicte somme retournera au prouffict

de qui il plaira ladicte Passart pour en joyr aprs la mort
dudict futur espoux. Et le cas advenant que ledict Pajot
dcceddast auparavant ladicte future espouze, ladicte somme de
six mil livres tournois sera employe en propres pour lesdicts

enflfans comme dessus, et du revenu en joyront lesdicts enffans

et non ladicte Paulmier. Et pour insinuer la prsente donnation
lesdictes parties ont faict leur procureur irrvocable le porteur
de la prsente. Promettant etc., obligeant etc., renonant etc.

Faict l'an mil cinq cens soixante sept, le douziesme jour

d'apvril, sign Brigrand et Goguier et au bas est cscript : Enre-
gistr par Goguier. Et au doz a est mis et escript l'insinuation

ainsi qui s'ensuict.

L'an mil cinq cens soixante huict, le mecredi septiesme jour
de juillet, le prsent contract de donnation a est apport au
greffe du Chastellet de Paris et icelluy insinu, accept et eu
pour agrable aux charges et conditions y apposes parmaistre
Jaques Favier comme procureur de honnorable femme Gabrielle
Passart, donatrice, et par noble homme Nicolas Pajot en per-
sonne, donataire dnomms oudict contract de donnation, lequel
est enregistr au prsent registre xxiiif volume des insinuations
dudict Chastellet de Paris suivant l'ordonnance, ce requrant
ledict Favier oudict nom, et ledict Pajot donataire, qui de ce
ont requis et demand acte eulx octroy et baill ces prsentes
pour servir et valloir icelluy donataire en temps et lieu ce

que de raison. Et aprs ce ont est lesdictes lectres rendues

audict Pajot.
(Archives Nationales, Y. 109 fol. ig.)
 III

i567 12 Avril.

DONATION PAR JULIEN LE PAULx^lIER DE 2O0O ECUS D'oR ET DE

LA MOITI DE TOUS SES ACQUTS AVEC TOUS DENIERS
GOMPTANS TROUVS AU JOUR DE SON DCS, A GUILLEMETTE
LE PAULMIER, SA NIECE,
EN FAVEUR DE SON MARIAGE AVEC NICOLAS PAJOT.

L"aii mil cinq cens soixante unze, le treiziesme jour de

novembre, fut par nous, notaires ou Chastellet de Paris
soubzsignez, extraict du contract de mariaige pass par devant
Brigrand et Goguier. aussy notaires, le douziesme jour d'avril

mil cinq cens soixante sept, entre Nicolas Pajot et Guillemette

Le Paulmier, sa femme, ce qui s'ensuict.

Et pour icelluy parvenir, ledict M<^ Jullian Paulmier a pro-

mis donner et bailler ausdicz futurs espoux dedans le jour de

leurs espouzailles, la somme de deux mil escus d'or soleil,
avec ce, habiller ladicte Guillemette, sa niepce, honnestement,
selon son estt. En faveur aussi duquel mariaige ledict Le
Paulmier a donn et donne ladicte future espouze, pourveu
que du mariaige de luy et de Gabrielle Passart, sa femme, n'y
ayt enfans au jour de la dissolution de leurdict mariaige, la
moicti de tous et chascuns ses acquestz et conquestz immeu-
bles, quelque valleur et estimation qu'ilz se puissent monter
et o ilz soient scituez et assis, sans aucuns en rserver, avec
tous et chascuns les deniers comptans qu'ilz seront trouvez luy
appartenir au jour de son dict trespas, et lesquelz deniers
comptans seront emploiez en propre pour ladicte future espouze
et les siens. Desquelz biens ds maintenant comme pour lors

et ds lors, comme ds maintenant ledict sieur Paulmier oudict

cas faict don, cession et transport irrvocable de entre vifz
 1

APPENDICE 36

icclle future espouzc, et lequel don, hors mis lesdictz deux mil
escus, sera propre ladicte future espouze et aux cnffens qui
viendront dudict futur mariaige aprs le trespas de ladicte future
espouze; duquel don ledict futur espoux jouira sa vie durant

semblablement, s'il survit sans enffens ladicte Guillemettc, et

s'il n'y avoit enffens d'icelluy mariaige lors de la dissolution
d'icelluy, les choses donnes, hors mis lesdictz deux mil escus,
retourneront aux hritiers dudict seigneur Paulmier aprs le

dcedz desdictz futurs espoux. Et sy aujour de la disso!utii:n

du mariaige desdictz seigneur Paulmier et ladicte Gabriellc

Passart, sa femme, y avoit enfant, ledict don demeurera nul,

hors mis lesdictz deulx mil escus soleil, et au lieu de ce, icelluy
Le Paulmier a donn et donne ausdictz futurs espoux, aussy en
pur don irrvocable la somme de cinq cens livres tournois de
rente prandre chascun an sur tous et chascuns ses biens et
sur chascune partie et portion d'iceulx aprs son trespas,
racheptable de six mil livres tournois. Pareillement a est
accord que sy ledict Pajot dcedde auparravant ladicte future
espouze sans enffens dudict mariaige, que les donnations sus-
dictes sont et demeurent nulles, au Heu desquelles ledict
seigneur Paulmier donne et laisse sadicte niepce deux cens
livres tournois de rente, pour en jouir par elle en propriett,
incontinant aprs le trespas dudict seigneur Paulmier, soict
qu'il y ayt enfans ou non de luy et de ladicte Passart, et iceulx

deux cens livres tournois de rente avoir et prandre gnralle-

ment sur tous ses biens, racheptable de deux mil quatre cens
livres tournois. Et pour insinuer le prsent contract en juge-
ment et partout ailleurs o il appartiendra, lesdictes parties ont
faict et constitu leur procureur irrvocable le porteur de ces
lettres, auquel ilz ont donn puissance de ce faire. Sign
Goguier et Gaudicher, et la fin dudict contract a est mis et
escript l'insinuation ainsy qu'il s'ensuict :

L'an iS/i, le g'- jour de dcembre, les prsentes ont est

apportes au greffe du Chastellet de Paris et icellcs insinues, ac-
302 a:\ibroise par
ceptes et eus pour agrables aux charges et conditions y appo-
ses par M'-^ Guillaume Bruneau, comme procureur de Nycolas
Pajot et de Guillemette le Paulmier,sa femme, dnommez en ces
dictes prsentes, lesquelles ont t enregistres au prsent
registre, xxvif vol. des insinuations dudict Chastellet suyvant

l'ordonnance, ce requrant ledict Bruneau oudictnom, qui de ce

a requis et demand acte, luy octroie et baill ces prsentes

pour servir et valloir ausdictz Pajot et Guillemette Le Paul-

mier, sa femme, en temps et lieu ce que de raison.
(Archives Nationales, Y. 112. fol. i5o.)

IV

ETAT DE LA MAISON DE MONSEIGNEUR FRANOIS, DUC D ALENON

DEPUIS i562 jusqu'en 1584.

Mdecins :

Michel Vaterre, premier, 800 livres.

Jehan Mazille, hors en 1570.

Lonard Botal, au lieu de Mazille, en iSjo.
Jehan Bernard, en 1576, h. en i583.
M. Chifflier, en 1576, h. en 1578.
Loys Le Bgue, en 1576.
Nicolas Helhn, en 1576, h. en i583.
Jehan Asselineau, en 1576, h. en i583.
Jehan Boutault, dit le Gravier, en 1576.
Drouet, en 1576, h. en i583.
Gardette, en 1576, h. en i583.
Jehan Le Roy, en 1576, h. en i583.
Du Pont, en 1576, h. en i583.
Jehan Bernard d'Issoudun, en 1576, h. en i583.
D'Alibourg, en 1576, h. en i583.
 APPENDICE 363

ViolletLe, en iS'/6, h. en i5(">3.

De la Bistrade en avril 1678, h. en i583.

Paulmier en avril 1578, h. en i583.
Jehan Joyau, en avril 1578, h, en i583.
Franois Ronnier, en avril 1.578, h. en i583.
Albert Le Fvre, en avril 1678, h. en i583.
Honore Penna, en avril 15/8, h. en i583.
Alexandre Campaige, en avril 1578, h. en i5o3.
Eaverte d'Aragon, en avril 1678, h. en i583.
Briiman, en avril 1578, h. en i583.
Guillaume de Baillou, en avril 1578, h. en i583.
Philippes Hrault, en avril 1578, h. en i583.
(Bibliothque nationale, fonds franais, 7853.)

i585 26 Septembre.

ACQUISITION PAR JULIEN LE PAULMIER, DOCTEUR REGENT EN LA

FACULT DE MEDECINE DE PARIS, DES BARONNIE,
TERRES ET SEIGNEURIES DE VENDEUVRE ET GRENTEMESNIL
EN NORxMANDIE, A LUI VENDUES PAR PHILIPPE DE NAILLAC,
FEALME DE CLAUDE BARJOT, PRESIDENT DU GRAND CONSEIL.

A tous ceulx qui ces prsentes lettres verront, Anthoine

Duprat, chevalier de Tordre du Roy, seigneur de NantoiUet, etc.,

garde de la prcvost de Paris, salut. Savoir faisons que par de-

vant Nicolas Lenoir et Jehan Losson, notaires du Roy nostre sire
en son Chastellet de Paris, soubzsignez, fut prsente en sa per-
sonne dame PhiHppes de Naillac, femme et espouse aucto-
rise par justice au reffuz de messire Claude Barjot, chevalier,
seigneur de Moussy Barjot, du Grand et Petit Rence, chas-
tellain de Launay, Brevezey, conseiller du Roy en son conseil
304 A3IBR0ISE PAR
priv et prsident en son Grand Conseil, demeurans Sainct-

Germain des Prez lez Paris, grand-rue dudict lieu, parroisse

Sainct Sulpice, laquelle voluntairement recognut et confessa
avoir vendu, cedd^ quict, transport et dlaiss, et par ces
prsentes vend, cedde, quitte, transporte et dlaisse du tout,

ds maintenant, tousjours, a promis et promect garentir

envers et contre tous de tous troubles et empeschemens gn-
rallement quelconques, noble homme M^ Jullien de Paulmier,
docteur rgent en la Facult de mdecine en l'Universit de
Paris, demeurant rue de la Verrerie, prs et parroisse Sainct-
Mdricq, ce prsent, acceptant, achepteur et acquesteur
pour luy, ses hoirs et aians cause au temps advenir la ba-
ronnie, terres et seigneuries de Vendeusvre et Gratemesnil
ladicte dame appartenans, scitus et assizes en la parroisse
dudict Vendeuvre, pas de Normandie, bailliage de Caen,

vicont de Falaize, consistant en plain fief de haulbert, avec

toute justice, maisons seigneurialles et pourpris, droict de
prsentation aux bnfices de l'glise parrochial dudict lieu de
Vendeuvre et de la chappelle dudict lieu, vaccation advenant,
droictz de reversion par Hgne extainctc ou- confiscation, rentes

en deniers, grains, ufz, poulies, chappons, rehefz, trei-

zeiesmes, boys de haulte fustaie et tailliz, terres labourables et

non labourables, prez, plantz, herbaiges, moulins bled, four
ban et toutes autres appartenances et deppendances quelz-
conques, deubz et estans tant en ladicte parroisse de Ven-
deuvre que es parroisses de Grisy et Pons et ailleurs es envi-
rons, sans aucune chose en excepter, retenir, ne rserver, et
tout ainsy que ladicte dame et le feu sieur de Beauvau, son
premier mary, et leurs fermiers et recepveurs en ont joy, icelle
baronnie, terre et seigneurie de Vendeuvre tenue et mouvante
en plain fied de haulbert de monsieur de Crvecur, sieur
du Hallot, et le fief de Gratemesnil, du Roy, et charges
des droictz et debvoirs seigneuriaulx et fodaulx, quand le cas y
cschet, selon la coustume du heu, et franc et quictc de tous
 APPENDICE 365

lesdiciz droictz de tout le temps pass jusques hur, pour des

dictes terres, seigneuries de Vendeuvre et Gratemesnil, leurs
dictes apartenances et deppendances quelzconques joir par
ledict sieur achepteur, sesdictz hoirs et aians cause, et en faire,

ordonner et disposer, comme de chose eulx apartenante par

vray et loyal acquest, et en prendre leur proffict tous les
Iruictz et revenuz de ceste prsente anne mil cinq cens quatre
vingtz cinq. Ces vente, cession et transport faictz moyennant
la somme de huict mil trois cens trente-trois escus sol. ung
tiers du principal, et deux cens escus sol. pour les espingles

de ladicte dame, que pour ce ledict sieur achepteur en a

promis, sera tenu, promect et gaige bailler et paier ladicte
dame venderesse en sa maison audict Sainct- Germain des
Prez lez Paris, ou au porteur de ces prsentes lettres pour
eulx en ceste manire, savoir est, la somme de quatre mil
escus sol. dans ung moys prochain venant, et le surplus mon-
tant quatre mil cinq cens trente trois escus ung tiers, sy tost et

incontinant que lesdictes terres et seigneuries auront est adju-

ges par dcret audict sieur achepteur, lequel dcret, pour plus
grande seuret, ladicte dame venderesse a promis et sera tenue
faire faire ses despens, et faire vuider et cesser toutes oppo-
sitions qui pourroient sur ce intervenir dedans ung an prochain
venant, et ou dedans ledict temps d'un an ledict dcret ne

pourroyt estre entirement faict, parfaict et dlivr, et lesdictes

oppositions vuides, en ce cas ledict sieur achepteur a promis,

sera tenu et promect de paier ladicte dame le profhct et inte-

restz de la dicte somme de quatre mil cinq cens trente trois

escus ung tiers qui restera h paier, comme dict est, au denier
douze, jusques au parfaict paiement d'icelle somme.
Et pour cest effect sera tenu ledict sieur Paulmier d'enchrir
ladicte terre, la charge toutesfois que sy l'enchre est moindre
que ladicte somme de huict mil cinq cens trente trois escus ung
tiers qu'il en a promis, il sera tenu nantmoins de paier ladicte
somme entire et aussy ou par importunit d'enchrisseurs il
 366 AMBROISE PAR
estoyt contrainct d'enchrir lesdictes terres et seigneuries
plus hault pris que lesdittz huict mil cinq cens trente trois escus
ung tiert, il ne sera nantmoings tenu en paier ny consigner
autre ny plus grande somme, et le surplus demeurera son
proffict, duquel surplus icelle dame luy faict don par ces pr-
sentes. Et sera tenue et promect icelle dame venderesse
bailler et dlivrer audict sieur achepteur tous et chascuns les
papiers de rentes, censiers et terriers, actes de rception en foy
et hommaiges, adveuz, dnombremens et toutes autres lettres
tiltres et enseignemens concernans lesdictes terres et seigneu-
ries, apartenances et deppendances d'icelle qu'elle a et peut
avoir par devers elle, et ce, dedans trois moys prochains venans.
Et sy sera tenue et promect ladicte dame venderesse acquicter
et garentir ledict sieur achepteur de tous reliefz, treizeiesmes et
autres droictz et proffictz de fief, en quoy icelluy achepteur
pourroyt estre tenu et que on luy pourroyt demander cause et

par le moien de la prsente vendition et dudict dcret ; et par-

tant et moyennant ce, ladicte dame a cedd et transport, cedde

et transporte audict sieur achepteur, ce acceptant comme des-
sus, tous droictz de proprit, fondz, seigneurie, possession,
droictz, noms, raisons tant rescindans, rescisoires que autres
gnrallement quelzconques qu'elle a et peut avoir, prtendre et

demander ores et pour l'advenir en et sur lesdictes terres et

seigneuries de Vendeuvre et Gratemesnil, leurs dictes aparte-
nances et deppendances quelzconques, et pour et Toccasion
d'icelles, et s'en est desmise, dessaisie et devestue, desmect.
dessaisist et devest du tout es mains desdictz notaires, comme
en droict jugement pour, au nom et au proffict dudict sieur
achepteur, sesdictz hoirs et aians cause, voulant, consentant et
expressment accordant que par vertu des prsentes icellui

achepteur, sesdictz hoirs et aians cause en soient receuz en foy

et hommaige, et demeurent saisiz, vestuz, mis et receuz en
bonne et suffisante saisine et possession par les seigneurs et

de qui il appartiendra, et nantmoings pour ce faire consentir

 APPENDICE 367
et accorder estre faict, a faict et constitu son procureur gn-
ral, spcial et irrvocable le porteur desdictes prsentes, auquel
elle a donn et donne pouvoir et puissance de ce faire et tout ce

que au cas sera requis et ncessaire. A ce faire vint et fut pr-

sent ledict sieur messire Claude Barjot, dessus nomm, lequel a
eu et a la prsente vendition et tout ce que dessus pour agra-
ble, consent et accorde qu'elle sorte son plain et entier eflfect, et

en ce faisant pour et avec ladicte dame Philippes de Xaillac, sa

femme, et luy seul et pour le tout sans division, ne discution.
renonant aux bnfices de division, ordre de droict et discution,

a promis et promect garentir de tous troubles et empeschemens

gnrallement quelconques audict sieur de Paulmier ce accep-
tant, lesdictes terres et seigneuries de ^'endeuvre et de Grate-
mesnil, leurs apartenances et deppendances. Et pareillement
s'est ledict sieur prsident Barjot oblig et oblige faire faire
le dcret desdictes terres et seigneuries, et de faire et accomplir
toutes les autres clauses et charges susdictes pour icelle dame
son espouse et de faire garder et entretenir le prsent contract
par ladicte dame son pouse tousjours, laquelle dame a pro-
mis et promect de ne s'aider du droict de mariage encombre,
port par la coustume de Normandie, laquelle coustume pour
ce regard ladicte dame a drog et renonc, droge et re-

nonce par ces prsentes. Et pour l'efifect et excution du contenu

en ces prsentes et deppendances les parties ont esleu et esli-

sent leurs domicilies perptuelz et irrvocables et ceulx de leurs

hoirs et aians cause en leurs dictes maisons, oi elles sont res-
pectivement demeurantes, ausquelz lieux elles veuUent, consen-
tent et accordent que tous commandemens. sommations e^

autres actes et exploictz de justice qui y seront pour ce contre

elles et chascune d'elles respectivement faictz vallent et soient

de tel efifect, force et vertu, comme sy faictz avoient est parlant

leurs propres personnes et vraiz domicilies, nonobstant muta-

tion de dtempteurs et propritaires desdictes maisons esleues
pourleursdictz domicilies. Car ainsy aestaccord entre lesdictes
368 AMBROISE PAR
parties Promisrent oultre lesdictes parties par leurs foy
et serment pour ce par elles bailles et jures.... ces prsentes

avoir et tenir pour bien agrables

En tesmoing de ce, nous la relation desdictz notaires,
avons faict mectre ces dictes prsentes le scel de ladicte pr-
vost de Paris qui faictes et passes furent doubles avant midy
en la maison desdictz sieur et dame Barjot, Tan mil cinq cens
quatre vingtz cinq, le jeudy vingt sixiesme jour de septembre.
Et ont icelles parties sign la minutte de ces dictes prsentes.
Ainsy sign Lusson et Lenoyr.
:

Le dimanche treizeiesme jour d'octobre mil cinq cens quatre

vingtz cinq, yssue de la messe parochial de Vendeuvre, lecture
a est faicte publicquement du contract cy dessus escript pour
estre notiffi, ainsy qu'il est accoustum, par moyM^ Martin Le
Herre, prebstre, vicaire dudict lieu et parroisse de Vendeuvre
aiant clbr le service cejourdhuy, es prsences de noble
homme Maurice de Beaureperre, s'' de Pierrelcte, M''' Anthoine
et Richard dictz Voisn, Phlipin Premier, Pierre Baril, Jacques

et Marin dictz Heribel, Phlipot Voisn, Franois du Soir, Denis

Gendar, Raoullin le Villain, Philippes Le Herre, Guillaume
Preoir, Richard Baril, honnorable homme Guillaume l'Herre et

Jacques le Pauthonier, de laquelle lecture Robert Manchon,

procureur dudict sieur Paulmier, qui icelle requist pour ledict
sieur, dont lettre luy a est accord. En tesmoing de quoy, moy
dict Le Herre, vicaire, j'ay sign ce prsent pour valloir qul
appartiendra, le tout certiffi estre vray. Ainsy sign :

M. Le Herre.
Fut prsente en sa personne dame Phihppes de Naillac,
femme et espouse et auctorise par justice au refuz de mes-
sire Claude Barjot, chevalier, sieur de Moussy Barjot, con-
seiUer du roy en son priv conseil, nomm au contract de
vente, dont la minutte est cy dessus escripte, laquelle arecognu
et confess avoir eu et receu de noble homme, M^ JuUian de
Paulmier, aussy nomm audict contract, absent, par les mains
 APPENDICE 369

de damoisellc Margucrittc de Chaiimont, sa femme, ce pr-

sente et acceptante, la somme de quatre mil cscus sol., que
ledict sieur Paulmier estoit tenu bailler et paier ladicte dame
de Moussy, dans le jour de demain vingt-sixiesme du prsent
mois, pour les causes et ainsy qu'il est contenu audict con-
tract, de laquelle somme de quatre mil escus, qui paie,

compte, nombre et dlivre a est par ladicte damoiscUe

Paulmier ladicte dame de Moussy en la prsence dcsdicts
notaires, en seize cens soixante neuf escus sol., quatre cens
soixante unze pistolletz, soixante trois escuz de roy, deux cens
quatre vingtz trois ducats Henriz, en frans et demys trois cens

dix huict escuz, en quartz six cens escuz, et en testons et mon-

noie, cinq cens quatre vingtz dix huict escuz et demy, le tout
bon, dont ladicte dame de Moussy s'est tenue et tient pour
contente et en a quict et quicte lesdictz sieur et damoiselle
Paulmier et tous autres. Faict et pass aprs midy en la maison
de noble homme, M'' Denis Boutillier, advocat au Grand Con-
seil, assize rue du Baptouer, l'an mil cinq cens quatre vingtz
cinq, le vendredy vingt cinquiesme jour d'octobre, et ont sign
en la minutte. Ainsy sign : Lusson et Lenoir, et au dessoubz
Sve, le xxx'^ octobre mil V iiii^'' v, et selles en lacs de soye de
cyre vert. Et en fin de ce que dessus, a est mis et escript l'in-

sinuation, ainsy que s'ensuyt :

L'an mil cinq cens quatre vingtz cinq, le mercredy tren-

teiesme et pnultime jour d'octobre, le prsent contract portant

donnation a est apport au greffe du Chastellet de Paris et
icelluy insinu, accepte et eu pour agrable, aux charges,
clauses, conditions et selon que contenu est par icelluy, par
M'' Jacques Foucquet, comme procureur fond de procuration
ce expresse luy passe par devant deux notaires dudict
Chastellet, par dame PhiUppes de Naillac, femme et espouse
auctorise par justice au refifuz de messire Claude Barjot, che-
valier, sieur de Moussy Barjot, du Grand et Petit Rence, chas-
tellain de Launay Brevezey, conseiller du Roy en son conseil
 070 AMBROISE PAR
priv et prsident en son Grand Conseil, demourant Sainct-
Germain des Prez lez Paris, donatrice, et encore comme pro-
cureur de noble homme M'' Jullien de Paulmier, docteur rgent
en la Facult de mdecine en l'Universit de Paris, donataire,
dnommez en cedict prsent coutract et procuration, lesquelz,
ensemble l'acte de notification faicte Vendeuvre le dimanche
treizeiesme jour des prsentz moys et an, sign M. Le Herre, et
l'acte portant quictance devant transcript ont est enregistrez
au prsent registre quarente-deuxiesme volume des Insinuations
dudict Chastellet, suyvant l'ordonnance, ce requrant ledict
Foucquet esdictz noms, qui de ce a requis et demand acte
luy octroie et baill ces prsentes pour servir et valloir aus-
dictes parties en temps et lieu ce que de raison.
Suit la teneur de la procuration donne le 25 octobre i585,
par dame Phihppes de Xaillac M" Jacques Foucquet, pour
l'insinuation du contrat de vente ci-dessus.
(Archives Nationales, Y. 127. fol. 166, v".)

VI

i535 Dcembre.

LETTRES DE NOBLESSE POUR JULLIEN LE PAULMIER SIEUR DE VEN-

DEUVRE ET DE GRATTE-.MN'IL, MDECIN ORDINAIRE DU ROY. (l)

Henry, par la grce de Dieu, Roy de France et de Polloigne

tous prsens et advenir salut. Comme il soit trs dcent et

convenable que les personnes de mrite et de louable vye qui,

par eflfect aiment et suivent la vertu, s'employent au service de
(1)Les lettres patentes ci-dessous ne sont, comme l'indique le dernier
(i)paragraphe, qu'une copie faite sur une transcription.
Comme la plupart des documents de la Cour des Aides, l'original a t
dtruit lors de l'incendie du Palais de justice en 1776.
Les magistrats de la Cour, dsireux de reconstituer leurs archives.
 APPENDICE 371

nous et de la chose publique de nostre royaulnic, soient, eulx

et leur postrit honnorz et illustrez de privilges et prroga-
tives condignes leurs vertus et services, alin que, se voyant

ainsi rmunrez, ils soient plus enclins et mciis y continuer et

persvrer de bien en mieub:, et les autres, leur exemple,
les imiter et suivre de faire de semblable en esprance de par-
venir et atteindre tels honneurs et dignits, scavoir faisons
que, nous, considrant les louables vertus et mrites qui sont
en la personne de nostre am et fal maistre Jullien Le Paul-
mier, sieur de Vendeuvre et de Grattemesnil en la vicomte de
Falaise, Tun de nos conseillers et mdecins ordinaires et de
feu nostre trs cher et trs am frre le duc d'Anjou et d'Alen-
on et la grande suffisance et exprience qu'il a en son estt, les
bons, agrables et recommandables services qu'il nous a par
cy devant fait en iceluy tant en l'ai-me et sige de Saint- Lo et
Domfront, soubz nostre cousin le sieur de Matignon, marchal
de France, que ailleurs, sans qu'il en ait eu aucune rcompense,
et aussi notre dict feu frre lors de la grande maladie qu'il

eut estant Dunkerque o ledit Le Paulmier rendit un extrme

soin et debvoir, ainsi que nous avons est deuement assertiorz,
comme les bons services qu'il fait continuellement de sa per-
sonne avecq grand travail, vigilance en l'exercice et pratique de
la mdecine en ceste nostre bonne ville de Paris au grand con-
tentement de nous et du publicq, que lui qui a tous jours vescu
noblement est demeur digne envers nous d'estre honor de
telle grce et prhminence qu'elle soit lui et sa postrit
revergn {sic) de perptuel honneur et rmunration, ce que
dsirant libralement user envers luv et le gratifier en tout ce

tirentrechercher de tous cots les arrts et lettres patentes qui leur man-
quaient. Ils firent appel tous ceux qui pouvaient en avoir des expditions,

et purent ainsi rtablir, mais en partie seulemeut, leur collection. L'un des
lments les plus prcieux de cette reconstitution furent ces registres de
copies qu'avaient autre/ois compils d'anciens conseillers la Cour des
Aides, et qui se trouvaient en la possession de leurs descendants. Les ar-
moiries indiques dans ce document comme jointes la pice font dfaut.
 072 AMBROISE PARE
qu'il nous sera possible ce qu'il ait toute occasion de pers-
vrer de bien en mieulx sesdicts services ;

Nous, pour ces causes et autres bonnes et justes considra-

tions ce nous mouvans, avons iceluy maistre JuUien Le Paul-
mier et ses enfans et postrit, soient mles ou femelles, naiz
et natre en loyal mariage et ung chacun d'eulx annobli et

annoblissons du tiltre et honneur de Noblesse et d'Ecuyer, d-

cor et dcorons de nostre propre mouvement, grce spcialle
et authorit royale par ces prsentes, voulans que en tous leurs
actes, lieulx et endroictz en jugement, ilz soient tenus, censz
et rputz pour nobles et puissent porter le titre d'Ecuyer, at-

teindre et recepvoir tous honneurs, prrogatives et prmi-

nences que ont accoustum attaindre et recepvoiret dont jouis-
sent et usent gentilshommes et gens nobles extraits de noble
ligne, et comme tels puissent acqurir et aussi possder tous
fiefs et arrire-fiefs, terres, possessions et hritages nobles de
quelque qualit qu'ilz soient et iceulx ensemble ceulx qui sont
ja advenus et escheus et pourront eschoir cy aprs, compecter
et appartenir, tenir, possder et en jouir tout ainsi que s'ils

estoient extraits de race d'anciennet noble, et sans que pr-

sent ou pour le tems veiiir ils soient ou puissent estre con-
traints vuider leurs mains desdictz fiefs, arrire-fiefs, terres

possessions et hritaiges nobles ou de partie d'iceulx, ne pour

raison de ceste nostre prsente grce payer nous ou nos
successeurs aulcune finance ou indempnit de laquelle, quel-
que somme, valleur et estimation qu'elle se puisse monter, nous
avons audit Le Paulmier, en faveur que dessus, fait et faisons
don par ces prsentes signes de nostre main, et oultre lui

avons et sa postrit permis et permettons qu"il puisse et leur

soit loisible prendre et porter en toutes assembles et partout
o bon leur semblera les armoiries timbres telles qu'elles sont
cy empreintes et insculpes, tout ainsi que ont acoustum faire
les autres nobles de nostre dit Royaulnie, pays, terres et sei-

gneuries de nostre obissance.

 ,

APPI-XDICE 373
Si donnons en mandement noz amz et faiilx conseillers
les gens tenans nostre Chambre des Comptes et court des Aydes
Paris, court des Aydes et Chambre de nos Comptes en Nor-
mandie, trsoriers gnraulx de France y establi, baillis, snes-
chaulx ou leurs lieutenans, esleuz et controUeurs sur le fait de
nos aydes et tailles et tous nos autres justiciers et officiers et

chacun d'eulx, si comme il appartiendra, que de nos prsens

anoblissement, grces, permissions, dons et octroy et de tout
le contenu en ces dittes prsentes ils fassent, souffrent et lais-
sent jouir et user plainement, paisiblement, perptuellement et
toujours ledit maistre Jullicn Le Paulmier et sa ditte postri-

t nz et natre en loyal mariage, cessant et faisans cesser tous

troubles et empeschemens, au contraire, lesquelz si fais, mis ou
donnez estoient, le mettent ou fassent mettre incontinant et sans
delay pleine et entire dlivrance et au premier estt et deu
car tel est nostre plaisir ; nonobstant que la valleur de la ditte

finance ne soit cy aultrement spciffie ne dclaire, que tels

dons ne deussent estre faits, passez, allouez, ne vriffiz que

pour kl moiti ou le tiers, les ordonnances tant antiennes que
modernes faites sur Tordre et distribution de nos finances et
apport des deniers d'icelles en nos coffres du Louvre, nonobs-
tant aussi et sans avoir esgard nostre dit fait sur les anno-
blissemens donn Paris au mois de juin mil cinq cens soixante-
seize, dclarations et ordonnances depuis par nous faites en
l'assemble gnralle des trois estats de nostre rovaulme tenue
en nostre ville de Blois et les rponses que nous avons faites
sur les requestes et remonstrances des trois estats de nostre
province de Normandie, quoy nous avons, pour ce regard
seulement et sans tirer consquence ne v prjudicier en
aultres choses, drog et drogeons ensemble aux drogatoires
des drogatoires y contenus et quelques autres dits, ordon-
nances, restrinctions, mandem.ens, defFenses, lettres et choses
ce contraires.
Et afin que ce soit chose ferme et stable et toujours, nous
374 AMBROISE PAR

avons fait mettre nostre scel ausdittes prsentes, sauf en autres

choses nostre droit et Taultruy en toutes.
Donn Paris au mois de dcembre Tan de grce mil cinq
cens quatre vingt cinq et de nostre rgne le douziesme. Sign :

Henry, et sur le reply ;

par le Roy : Pinard. Visa. Scelles sur
lacs de soye rouge et verte du grand scel de cyre verte.
Et est encore escript.
Expdies et registres en la Chajnbre des Comptes du Roy
nostre sire au registre des chartes de ce tems, oy sur ce le pro-
cureur gnral dudict seigneur, moyennant cent escus d'or
soleil payez par l'imptrant maistre Nol Wasse, recepveur
gnral des finances estably Paris, par sa quittance du jour
d'huy. Fait au bureau de l'ordonnance de Messieurs, le cin-

quiesme jour de septembre mil cinq cens quatre vingt six.

Sign: Hacqueville.
Plus est escript.
Enregistres en la Cour des Aydes Paris, oy sur ce le pro-
cureur gnral du Roy, suivant l'arrct donn en icelle ce jour
d'huy dix septiesme jour de septembre mil cinq cens quatre
vingt six. Sign : Poncet.
Collationn par nous conseiller commissaire nomm par la

Cour, sur le premier volume, page 522, d'un manuscrit en trois

volumes fait par M. Boulin, conseiller en la Cour et prettpar
M. le marquis de Paulmy, pour tre rtablies au greffe des mi-
nutes de la Cour conformment aux dclarations du Roy du
onze mars mil sept cens soixante-seize et quinze aoust mil
sept cens soixante et dix-sept, enregistres en la Cour les

onze mars mil sept cens soixante seize, et quinze aoust

mil sept cens soixante dix-sept, et aux arrts de la Cour des
vingt-un mars et vingt quatre avril mil sept cens soixante

seize et dix huitiesme novembre mil sept cens soixante et dix

huit.
(Sign) Ngre des Rivires.

(Archives Nationales Zia. 53o.)

 ANTOINE PORTAIL

Ce que l'on sait de la vie de Portail se rduit fort peu de

chose ; aucun biographe ne s'en est occup, et nous aurions
peut-tre imit cette rserve si son alliance et ses relations

avec Par ne nous avaient engag publier les documents que

nous avons recueillis sur sa famille.

N dans le Barn vers i53o, Antoine Portail vint, la suite

de Jeanne dWlbret, tudier Paris o il se fit recevoir barbier

chirurgien. En i55c3, il se trouvait en cette qualit au sige de
DouUens, dans Farme royale (i). Vers cette poque, il pousa
Jacqueline de Prime, fille de Mry de Prime, jur vendeur de
vins, demeurant rue de l'Hirondelle, et sur de Louis de
Prime, cousin de Jeanne Par (2). Ce mariage fut l'origine de
ses relations avec le clbre chirurgien. Son titre de barbier
ne l'empcha pas d'tre attach la suite de Henri II dont il

tait, ds lors, chirurgien ordinaire (3) ; il n'avait encore que

ce titre modeste quand, au mois de mai i56i, il pansa Par
qui venait de se fracturer la jambe, et lorsque son habilet
pratiquer l'opration del saigne le fit mander, dit-on, auprs
de Charles IX, auquel il piqua le nerf (4). Cet accident ne di-
minua pas la faveur du Roi auprs duquel il se trouva
Plessis-lez-Tours le 3 octobre 1669 (5). S'tant fait recevoir
matre chirurgien jur, il devint chirurgien ordinaire de
Charles IX, et fut continu dans cette fonction par Henri III

la suite duquel il quitta Paris le i3 mai i588, et qu'il assista

lorsqu'il fut frapp par Jacques Clment. Le duc d'Angoulme

rapporte en ces termes les soins que donna au royal bless

(1) Par, t. III, p. 722. Vny.igc du cwnp d'Amiens.

(2) Voir plus loin, pice III.
(.3) Parc, t. III, p. 722.
(l)Devaux. Index funereiis, 17.11, in-i" p. 5ig.
(5) Par, t. IIl, p. 725. Voyage de la, balaillc de Moncunluur.
376 A.MBROISE PARF:

Portail, son premier chirurgien (1), lequel sondant sa playe,

comme il estoit fort expriment, mais d'un esprit prompt, ne
put s'empescher de dire en latin un de ses compagnons
nomm Pigr, et au mdecin Le Febvre, qu'il croyoit que le

boyau estoit perc. Ils rsolurent qu'il lui falloit bailler un

lavement; il ne le rendit qu' moiti, le reste s'estant
estendu dans le ventre par la fente qui estoit faite l'in-

testin (2). Il fit l'autopsie du Roi avec les mdecins et les

chirurgiens prsents l'arme ; il est remarquer que Pigray,

plus ancien en titre, piqu probablement de n'avoir pas t
charg de cette opration, n'y assista pas (3). Son origine
barnaise fit choisir Portail par Henri IV' qui le nomma son
premier chirurgien. Le 3i octobre i5g2, il toucha pour ses
gages de ce mois trente-six cus, dix sols tournois (4), et

l'anne suivante, trois cent cinquante ecus pour l'anne entire,

ainsi qu'on le voit dans un compte de la maison du Roi pour

l'anne iSgS, reproduit plus loin (5).

Portail avait perdu avant le 27 dcembre 1694, sa femme

dont il eut six enfants. Lui-mme mourut, suivant Peyrilhe,
le 20 avril 1607; cette date est fausse, car il tait encore premier
chirurgien en 1608. Le Roi l'anoblit avec le titre d'cuyer; ses
armoiries taient : d'azur, sem de fleurs de lys d'or la vache
d'argent brochante, accole, clarine, accorne et membre
d'or, couronne de gueules. Franois Martel (6) lui succda
en qualit de premier chirurgien.

(1)11 n'tait que chirurgien ordinaire; le premier chirurgien tait

Ambroise Par.
(2) Mmoires du duc d'AngouUme, Collect. ^Michaud, t. XI, p. 65.
(3) Rapport du corps mort du roy Henri III, le 3 aot iSSg, dans
uvres de chirurgie de Guillemeau, iSgS, in-fol.
(4) Diffrents mlamjes pour l'histoire des mdecins, mss., la Bibl. de la

Fac. de Md. de Paris, t. II, p. ."^41.

Voir plus loin, pice II.

(5)
Franois Martel, chirurgien par quartier de Henri I\' en i593 et
(6)
encore en 1608, (Arch. Nat. KK. i5o, f i5, v", et i5i f'> 20,) suivit ce Roi
dans diverses campagnes, et devint son premier chirurgien, charge qu'il
 APPENDICE 377
Les enfaiils de Poruiil furent :

I. Paul I, n vers i56o, reu conseiller au Parlement le 18 juin

i586;il demeurait rue de la Mortcllerie. Aprs la mort des Guises,

il fut conduit la Bastille le ig janvier 1689 par Jean Le Clerc.
Il pousa, le 27 dcembre 1694, demoiselle Justine Le Pileur,
fille de Thomas Le Pileur, sieur de Chatou, (i) Bailly (2) et
Serris (3), et de Justine de Livres qui lui apporta, entre autres
la terre de Bailly. Paul eut en dot dix mille cus. Ils eurent
trois enfants : Louis, sieur de Montesson, Paul II et Justine,
qui pousa Antoine de Rancher, sieur de la Foucaudire, con-
seiller au Parlement de Paris. Paul I, encore conseiller le 3
mai 1622, n'existait plus la date du 2 janvier 1623, et mourut
avant sa femme, dcde le 22 aot 1643. (4)
Paul II, conseiller au Parlement le 3 mars 1623, et auteur
de quelques Mazarinades, pousa Antoinette Le Bossu, dont il

eut :

Paul III, seigneur de Chatou, conseiller au Parlement le

2 septembre 1661, mort en 1736 conseiller de Grand Cham- la

bre. Il avait pous demoiselle de Barbezires de Cheme-

rault.

II. Jeanne, l'aine des filles d'Antoine Portail, pousa, le 4

mai 1584, Louis Belle, conseiller du Roi au Chtelet et rece-

veur du taillon de la gnralit de Paris, auquel elle apporta en

dot trente mille livres. Elle tait morte avant le 26 juin 1600,
laissant cinq enfants : Louis, Claude, Robert, Catherine et

Michelle.

occupait galement sous Louis XIII en 1612, (Arch. Nat. KK. 197, i'" 29.
Ses ouvrages ont t publis avec la Chirurgie rationnelle de Philippe de
Flesselles, Paris, i635, in-i:.

(1) Comm. canton de 8t-Germain-en-Layc, arr. de Versailles, (Seine-

ct-Oise).

(2) Comm. canton de Alarly-le-Roi, arr. de Versailles (Seine ct-Oise).

(3) Comm. canton de Crccy, arr. de .Meaux (Seine-et-Maruc).
(1) Archives Nationales. V. 1^,071.
378 AMBROISE PAR

III. Antoine II, deuxime fils d'Antoine Portail, contrleur et

procureur du Roi en la snchausse, sige prsidial et prvt

du Mans, mourut en 1627. Il eut de Marie de Courvoisier, deux
enfants : Franoise, marie Claude d'Epinoy, et Franois,
conseiller au Chtelet et matre des Comptes, qui pousa Anne
Hotman, fille de Timolon, seigneur de Fontenay, trsorier
de France. Ceux-ci eurent un fils, Antoine III, cuyer, conseil-
ler au Parlement le 3o avril 1657, conseiller honoraire en 1707,
mort le 10 juin 1718, g de 82 ans. Il pousa, en 1662, Marie
Madeleine le Nain de Tillemont, dont il eut plusieurs enfants
parmi lesquels, Antoine IV, seigneur du Vaudreuil (i) et de
Chatou. N le 18 mars 1674, successivement avocat du Roi au
Chtelet, conseiller au Parlement avec dispense d'ge le 27
dcembre 1696, avocat gnral, prsident mortier, puis,
premier prsident du Parlement le 1 3 novembre 1724, il entra le
28 dcembre de la mme anne l'Acadmie franaise o il

succda l'abb de Choisy, et mourut le 3 mai 1736. C'tait,

dit Barbier, (2) un magistrat d'une trs belle figure pour reprsen-
ter, gracieux, d'une politesse infinie pour tout le monde et de
beaucoup d'esprit. Il avait pous, le 28 avril 1699, Rose
Madeleine Roze, fille de Louis, seigneur de Coye et du Vau-
dreuil, conseiller au Parlement de Metz et secrtaire du cabinet
du Roi. Il en eut :

1 Louise Madeleine Antoinette, ne le i5 juillet 1701, marie

en fvrier 1722 Victor Pierre Franois de Riquet, comte de
Caraman, mestre de camp du rgiment de Berry cavalerie, puis

lieutenant gnral des armes du Roi, petit-fils de l'auteur du

canal du Languedoc.
2 Antoine Nicolas, n le 17 juillet 1702, conseiller au Parle-
ment avec dispenses d'ge et de parent le 4 dcembre 1722,
mort, non mari, de la petite vrole, le 20 juin 1723.

(1) Hameau de la commune de St-Eticnnc du Vauvray, canton et arr.

de Louviers, (Eure).
(2) Journal. Paris. 1817. I. p. 2i3.
 APPENDICE 379
3" Nicole Marie, morte fille.

4" Jean Louis, seigneur du Vaudreuil, baron de Bouille,

seigneur engagiste du domaine de Carentan, n le 26 novem-
bre 1705, prsident mortier le 14 aot 1726; il pousa, le 17

mai ij2, Marthe Antoinette Aubery de Vastan, fille unique de

Flix, marquis de Vastan, en Berry, prvt des marchands et

conseiller du Roi, ne le i3 mai 1720. Marie douze ans et

trs jolie, elle eut une conduite fort lgre, qui amena en
1744 sa sparation. Un ordre du Roi l'obligea, en avril 1746,
de se retirer au couvent des Filles du Calvaire (i). Elle en sor-
tit aprs la mort de son mari, et mourut le 11 avril 1781, rue
Poissonnire. De son mariage 9 mai 1788, Marie tait ne, le

Jeanne Antoinette qui pousa, en 1755, Louis Gabriel, marquis

de Conflans d'Armcntires. marchal de camp en 1770, lequel
fut dput de Rouen aux tats-gnraux en 1789.
Le prsident Jean-Louis vivait encore en 1768. M"^ de Genlis
qui, cette poque, alla passer quelques jours au chteau du
\'audreuil o Ton s'amusait beaucoup, le dpeint comme un
vieillard plein d'esprit, de gaiet et de bont. (2)

Madeleine Roze, femme du premier prsident, nullement

jolie, etge de 47 ans, fut atteinte de la petite vrole au mois
de juin 1726. Lambert de Thorigny, neveu du prvt des mar-
chands, conseiller au Parlement, g de 40 ans, et son amant
depuis quinze ans, vint s'enfermer avec elle et contracta sa
maladie dont il mourut au bout de cinq jours, quoi qu'il l'et

dj eue. La premire prsidente vcut jusqu'au 21 mai 1766(3),

IV. Adrien, ne en 1570, seigneur de Fresneau, avocat, puis
conseiller au Parlement le 3o juillet 1.599, ^on le i3 d-
cembre i636, Tge de 66 ans, fut inhum en l'glise Saint-

Jean en Grve. Le 12 fvrier 1602, son pre lui donna

4.000 livres pour vivre chez lui, rue du Figuier, paroisse de

(1) Arch. Xat. Y. i33o3.

(2) Mmoires, t. II. p. 69.

(3) Arch. Xat. Y. 1 102O.

38o AMBROISE PAR

Saint-Paul (i). Adrien avait pous en premires noces, Jeanne

de Rmy, et en second lieu, le i8 aot i6i5, Claude Ama-
riton, tille M" Jean Amariton, avocat en Parlement, et de
de
feue demoiselle Charlotte Vron. La future apportait la terre de
Fresneau, estime So.ooo livres, et 34.000 livres en maisons,
rentes, etc. (2)
De sa deuxime femme, Adrien eut Franois, secrtaire et

matre d'htel du Roi, mort en 1679. Il avait pous Hlne de

Masparault, d'o deux enfants : Franois, tu Candie, et

Gabriel, conseiller au Parlement de Paris le 2 janvier 168 1,

mort en i6g3.
V. Anne, ne en 1576, pousa Thomas Le Pileur, n la

mme anne qu'elle, contrleur de la chancellerie, conseiller,

notaire et secrtaire du Roi. Par acte du 27 dcembre 1594,
pass par devant M^ Prime, notaire, Antoine Portail donna sa
fille dix mille cus. Le futur apportait les terres de Chatou et

de Montesson (3). Privs d'enfants, ils se firent, le 19 jan-

vier 1596, une donation mutuelle de tous leurs biens; leur
demeure tait alors rue des Jardins, paroisse de Saint-Paul.
Le 8 octobre 1612, Anne fit son testament auquel elle ajouta un
codicille le 16 octobre 1622. Son mari avait acquis le fief de
Malnoue (4). Le 10 septembre 1619, Thomas le Pileur fit dona-
tion Anne Bailly de 8.000 livres tournois assignes sur la
terre de Chatou, en faveur de l'assistance, secours et bien-
veillance que ladite demoiselle a rendus sa femme Anne
Portail, depuis trois ans qu'elle est malade (5). Le scell

d'Anne est dat du 22 aot 1643 (6),

(i) Arch. Nat. Y, 141 fol. 23, v.

(2) Arch. Nat. Y. i56 fol. .358, v.
(3) Comm. (Seine-et-Oise), cant. d'Argcnteuil, arr. de Versailles.
(4) Malnoue, ou N.-D. de Footel, abbaye de tilles de l'ordre de Saint-
Benoit, dans la Brie, diocse de Paris, deux lieues S.-O. de Lagn}",
fonde en 1129.
Gallia Chrisliana.
(5) Arch. Nat. Y. 160 f. 3i8.
(5) Arch. Nat. Y. i;B:i.
 APPENDICE 38 I

VI. Marguerite, encore mineure en iSgS, entra en religion

l'an 1601. Le 22 fvrier de cette anne, Antoine Portail, premier
chirurgien du Roi, fit donation de trente-trois cus un tiers de
rente annuelle et perptuelle au couvent des Filles-Dieu de
Paris, pour l'entre en religion de sa fille Marguerite (i).

Au mois de mars i5g5, Portail habitait la rue des F'osss-

Saint-GermaiD-FAuxerrois (2). Il avait amass, la ville et la

cour, une grande fortune. Dans les comptes de l'Epargne, et

dans ceux de la maison du Roi, il est frquemment fait men-

tion de sommes qui lui sont octroyes en dehors de ses gages.
En i58i, le Roi lui fit don, tant eu considration de ses ser-
vices que pour avoir pans et mdicament plusieurs pages
d'honneur du sieur Cibilot. son fou, et Guy (3), gouverneur de
ce dernier, et avoir fourni des onguents et autres drogues, trois
cent cinquante cus, dont cinquante pour sa rcompense ordi-
naire du service par lui fait durant le quartier de janvier (4).

Il tabht sa famille dans le Parlement o elle occupa longtemps

des fonctions leves. Portail n'a pas laiss d'ouvrages.

i58i 1584.

DONS FAITS PAR LE ROI A ANTOINE PORTAIL.

l58l.

A Anthoine Portail, chirurgien ordinaire du dit sieur, la somme

de 35o escuz dont il a est assign en la recepte gnrale de

(1) Arch. Xat. Y. 140 f. 32.

(2) Voir plus loin, pice IV.
(3) Guy de La Groue, neveu de Loys de La Groue, surnomme la Farce,
gouverneur de Thony, fou de Henri II et de Charles IX.
(4) Bibl. Xat. fonds franc. 26i58, pice 143.
382 AMBROISE PAR

Rouen sur les deniers tant ordinaires qu'extraordinaires d'icelle

dudit quartier de juillet prochain dont sa Majest luy a faict
don tant en considration de ses services que pour avoir pans
et mdicament durant le quartier de janvier dernier plusieurs
paiges d'honneur dudit sieur Cibilot, son fol et Guy son gou-
verneur, et avoir par luy fourny d'unguens et autres drogues
ce ncessaires, en ce comprins 5o cus pour sa rcompense
ordinaire du service par luy faict icelle en sondit estt durant
ledict quartier de janvier, et luy donner meilleur moyen de
continuer sesdits services. cy 35o cus.
(Bibliothque Nationale, fonds franais, 26i58, pice 143,
fol. 96.)

i582.

A Anthoine Portail, chirurgien ordinaire dudit sieur, la somme

dcent escuz sol. dont sa Majest luy a fait don pour sa rcom-
pense ordinaire du service par luy faict en sondit estt durant
les quartiers de janvier et avril de la prsente anne, raison de
5o cus par quartier.
(Ibidem, fol. 119.)

1584.

A Anthoine Portail, chirurgien ordinaire du Roy, la somme

de 3oo escuz lui ordonne pour son remboursement de
pareille somme qu'il a fournye par l'exprs commandement de sa
Majest tant en l'achapt de plusieurs drogues,mdicaments et au-

tres choses ncessaires pour la gurison de plusieurs personnes

qu'il a penses, tant paiges, lacquais que serviteurs domestiques
de la maison dudit seigneur, que a dispense ledit trsorier d'en
faire apparoir.
(Ibidem, fol. i36. v^.)
 .

Il

iSgS.

TAT DE LA MAISON' DU ROI HENRI IV.

Premier mdecin :

M. Jehan Aillcboust (i). 400 cus.

Mdecins ordinaires :

M-^ Dortoman (2)

M'- Du Jon (3).

(i) Jean Ailleboust, d'Ailleboust, Daliboux, Dalibourg, car on le trouve

sous ces divers noms, fils de Pierre Ailleboust, d'Autun, mdecin ordinaire
de Franois I"^"", mort le 21 aot i53i, naquit Autun, et fut reu docteur
en mdecine l'Universit de Ble. Il exerait Sens o il publia en
i582 l'observation clbre d'un enfant ptrifi, et demeur vingt-huit ans
dans de sa mre. Oblig de fuir cause de sa religion, il figure en
le sein

i586 sur une liste de protestants rfugis Montbliard. (A. Tuetej-.

Les Allemands en Frajice.) Mdecin du duc Franois d'Alenon, de 1576
i583, il devint en 1590 conseiller et premier mdecin de Henri IV. Riolan
rapporte qu'un jour le Roi l'ayant envoy auprs de Gabrielle d'Estres
qui tait malade, lui demanda de ses nouvelles.
Elle s'en tirera bien,
rpondit le mdecin, mais on ne peut la saigner avant qu'elle soit mi-
terme. Que signifie > dit le Roi, je ne lui ai rien fait vous tes un m-;

chant homme. Henri IV raconta tout sa matresse qui fit empoisonner

le mdecin, et accoucha en sou temps de Csar de Vendme. Cette anec-
dote est controuve ; Ailleboust mourut en juillet i5g4. Sa veuve, Mar-
guerite Mesnager, toucha six moix des gages de son mari, du janvier
i"^""

au 3i juillet lEgS. Il fut remplac, comme premier mdecin, par Ribbit de

la Rivire.

(2) Nicolas Dortoman, n Arnheim, province de Gueldre, fut reu doc-

teur Montpellier en 1572, succda en 1574 Antoine Saporta, fut premier
mdecin ordinaire de Henri IV, de 1090 iSgS et mourut en 1596 Paris.
Son neveu Pierre fut professeur Montpellier.

Premier mdecin ordinaire de Henri IV, aprs Dortoman en

(.3) irS, puis
mdecin sans quartier, fut aussi attach Louis XIII.
384 AMBROISE PAR

M^ Du Laurens (i).
Me Jehan de TOrme (2).

Autres mdecins serrant par quartier

Janvier, Fvrier et Mars.

M" Jehan Regnard (3). 266
M-^ Jehan Hroard.

Apvril. May et Juing.

M'- Jacques Le Roy (4).

M*^^ Pierre de Remproux.

Juillet, Aot et Septemb}-e.

M^ Le Tellier (5). 266 cus

M" Pierre Bertrand. 266 cus

Octobre, Novembre et Dcembre.

M^ Estienne Du Four. 266 cus
Me Pierre Caillart. 266 cus
 APPENDICE 385

Appothiciires qui serviront six mois

et entretiendront leur chariot :

Janvier et Apvril.
Franois Pelletier. 33o ecus I tiers.

Raimond La Livre. 333 cus I tiers.

Juillet et Octobre.

Franois des Bonshommes. 333 cus I tiers.

Ren Truchon. 333 cens 1 tiers.

Apothicaire distillateur qui n est point oblig

Ventretenement du chariot :

Thomas Guenault. 200 ecus.

Prem icr ch irurgien

A^ Anthoine Portail. ODO ecus.

Ordinaire :

W Pierre Pigray. 333 cus r tiers.

Autres chirurgiens servant par quartier

Janvier. Fvrier et Mars.

M-^ Pierre Le Gendre. C cus.

M'' Thodore Guichardire. C cus.

Apvril, May et Juing.

W Jehan Lavernot. C cus.

M*-' Nicolas Pouget. C cus.

Juillet, Aoust et Septembre.

W Jacques d'Amboise (i). C cus.

(i) Troisime fils de Jean d'Amboise, qu'il remplaa comme chirurgien

du Roi. Abandonnant la chirurgie, il se fit recevoir docteur eu mdecine
Paris en 1094, et fut lu recteur de l'Universit la mme anne. L'Estoile
rapporte qu'il succomba le 3o aot 1606, lors d'une pidmie pendant
laquelle son fils mourut. Devaux place sa mort le 5 aot. Il avait pous
Louise Desportes.
386 AMBROISE PAR
M'^' Guillaume Loyseau. C cus.

Octobre, Novembre et Dcembre.

M'^ Franois Martel. C cus.
M^- Jacques Guillemeau. C cus.

Autres, chirurgiens sans quartier :

M*^ Fabien Gardet (i). C cus.

Renoucurs servant six mois.

Janvier et Apvril.

xM'^ Nicolas Le Bailleul. C cus.

Juillet et Octobre.

W Jehan Tahureau. C cus.

Barbiers vallelz de chambre ordinaires :

Pierre Le Gendre. C cus.

Cosme Foubert. C cus,

Henrv Foubert. C cus.

Barbiers de la Chambre servant si.v mois :

Franois Lyon. C cus.

Jozias Mortras. C cus.

(Archives Nationales. K. K. i5o. fol. 14-15.)

(i) Fabien Gard, de Lyon, mort le 9 mai 1616.

 III

i594 27 Dcembre.

CONTRAT DE MARIAGE DE THOMAS LE PILEUR, CONTRLEUR DE

l'audience de la CHANCELLERIE DE FRANCE, ET d'aNNE
PORTAIL, FILLE d'aNTOINE PORTAIL, PREMIER CHIRURGIEN DU ROI.

Par devant les notaires du Roy au Chastelet de Paris soubz

signez furent prsens en leurs personnes noble homme An-
thoine Portail, conseiller du Roy et son premier chirurgien, ou
nom et comme stipuUant en ceste partye pour damoiselle Anne
Portail, fille de luy et de feue dame Jacqueline de Prime, sa
femme, ladicte damoiselle Anne Portail ce prsente et de son
consentement d'une part, et noble homme. M"" Thomas de Pi-
leur, le jeune, conseiller, notaire et secrtaire du Roy et con-
troUeur de l'audience de la chancellerye pour luy et en son nom,
d'autre part, lesquelles partyes de leurs bon grez et bonnes
volontez recognurent et confessrent en la prsence, parl'advis,
conseil et dlibration des personnes cy aprs nommes, assa-
voir, de noble homme M<^ Thomas de Pileur, l'aysn, sieur de

Chatou, Bailly et Serris, et damoiselle Justine de Livre, sa

femme, pre et mre dudit Thomas Pileur le jeune, de messire
Nicolas le Clerc, conseiller du Roy en sa court de Parlement
et prsident es Requestes du Palais, amy de ladicte damoiselle
Anne Portail, noble et saige monsieur M-^' Hardouyn Foucher,

sieur de la Feulle. conseiller du Roy en ladicte court de Parle-

ment, beau frre dudit sieur Pileur le Jeune, cause de damoi-
selle Valentine Pileur sa femme, noble homme monsieur M"
Bertrand Soly, aussy conseiller en ladicte court de Parlement,
amy dudit sieur Pileur, noble homme M" Robert Belle, conseil-

ler du Roy au Chastelet de Paris, aly de ladicte damoiselle

Anne Portail, et honnorable homme Loys de Prime, marchant

388 AMBROISE PAR

et bourgeois de Paris, oncle maternel de ladicte damoiselle

Portail, avoir faict, feisrent et font ensemble les traict de ma-
riage, accordz, douaire, promesses et convenances qui ensui-
vent pour raison du mariage qui au plaisir de Dieu sera de brief
solempnis en Saincte Eglise, desdictz sieur Pileur le Jeune et

damoiselle Anne Portail. C'est assavoir que ledict sieur Portail

a promis et promect donner et bailler par nom et loy de ma-
riage ladicte damoiselle Anne sa fille audict sieur Pileur le Jeune
qui l'a promis et promect prendre sa femme et espouze et

icelluy mariage soUempniser en Saincte Eglise dedans le plus

brief temps que comodment faire ce pourra et qu'il sera advis
entre eulx, leurs dictz parens et amys, pour estre ungs et com-
mungs ensemble en biens meubles, acquestz et conquestz im-
meubles qu'ilz feront pendant et constant ledict futur mariage
selon la coustume des ville, prevost et vicont de Paris. En
faveur duquel futur mariage ledict sieur Portail a promis et pro-
mect donner et bailler ausdictz futurs espoux en advancement
d'hoirie dedans la veuille de leurs espouzailles la somme de dix
mil escus, assavoir, six mil escus sol. en deniers comptans et

le surplus en mil livres de rente sur particuliers que ledict sieur

Portail garentira, fournira et fera valloir, de laquelle somme de

dix mil escuz en demourera ung tiers ameubly ausdictz futurs
espoux. Et de la somme de six mil escus en deniers contans a
est stipull qu'il en sera prins la somme de quatre mil cinq
cens escus, pour laquelle ledict sieur Pileur pre a dlaiss et
transport, dlaisse et transporte audict Pileur le Jeune son
filz, ledict estt et office de controlleur de l'audiance de la
Chancellerye, duquel il est japourveu, pour des gaiges d'icelluy
joyr des prsent et en entier en exercice et entire jouyssance
du jour de Pasques prochainement venant, pour estre icelle

somme de quatre mil cinq cens escuz employ Facquict des

debtes dudit sieur Pileur pre, selon Testt qui en sera par luy
baill et spciallement de celles desquelles la terre de Bailly
se trouverra charre. et les deux tiers Je ladicte somme de
 APPENDICE 389
dix mil escus seront propres ladicte future cspouze et aux
siens, comme aussy tout ce qui luy esclierra d'immeubles par
succession, donnation ou autrement, et ne pourront estre les-
dicts mil livres de rente racheptez sans appeler au rachapt
ledict sieur Portail pre ou le plus proche de ses hritiers aprs
son dcedz... Et moiennantce, ledict estt et office de secrtaire
et controlleur de Taudiance demourera et appartiendra propre
audict futur espoux, lequel futur espoux a dou et doue la fu-

ture espouze de somme de deux

la cens escm de rente en
douaire prfix rachcptable de la somme de deux mil quatre cens
escus. Et de la part dudict futur espoux, lesdictz sieur et damoi-
selle Pilcur pre et mre en faveur dudict mariage ont donn et

donnent ausdictz futurs espoux aussy en advancement d'hoirye

les terres et seigneuryes de Chatou et Montesson avec le port
et passaige, justice liaulte, moienne et basse, appartenances et

deppendances sans aulcune chose en excepter, retenir, ne rser-

ver fors Tacquisition faicte par ledict sieur Pileur du sieur de

Verdilly audict lieu de Montesson, pour desdictes terres et ap-
partenances joyr par lesdictz futurs espoux du jour de la con-
sommation dudict mariage, et ceste fin leur en fournira dedans
ledict jour les tiltres et enseignemens. Et a este accord que le

survivant desdictz futurs espoux aura et prendra par prciput et

avant partaige au jour de la dissolution dudict mariage, de ses
habitz, bagues et joyaulx, livres, armes et chevaulx jusques
la somme de cinq cens escus sol., ou ladicte somme son
choix, rciproquement sera au choix et option de la future es-
pouze de renoncer la communault ou icelle prendre...

Et pour l'asseurance des conventions susdictes demeurent

tous et chacuns les biens dudict futur espoux affectez et obligez

et ypotecquez, mesmes lesdictes terres et seigneuryes de Cha-

tou et de Montesson que lesdicts damoiselle Pileur pre et

mre ont promis garentir et faire valloir jusques ladicte somme

de dix mil escus.
Ce fut feict et pass double en la maison desdicts sieur et da-
ogO AMBROISE PAR

moiselle Pileur aprs mydy le vingt septime jour de dcembre

mil cinq cens quatre vingtz et quatorze, et ont lesdictz sieurs
Pileur pre et filz. Portail, damoiselle Justine de Livre, et da-
moiselle Anne Portail, sign la minutte des prsentes estant par
devers et en la possession de Prime Tun des notaires soubz-
signez
Ledict sieur Pileur le Jeune et damoiselle Anne Portail de
luy auctorize en tant que faire le peult confessent avoir receu
dudict sieur Portail pre la somme de mil escus sol. en quart
d'escu eulx baille, prsens les notaires soubzsignez sur et

tant moings des six mil escuz en deniers contans. promis don-
ner en faveur dudict mariage.
Ledict contrat insinu le lo avril i595.
(Archives Nationales, Y. 134. fol. 218. v".)

IV

iSgS 28 Mars.
Donation faite par Antoine Portail, preauer chirurgien du
Roi a ses enfants Adrien et Marguerite Portail, d'l*ne
SO.\L\IE de dix mille ECUS A CHACUN, REPRESENTANT LEURS
droits A LA SUCCESSION DE LEUR .^lERE.

Par devant Jehan Lusson et Franois Croiset, notaires du

Roy nostre sire en son Chastellet de Paris, soubzsignez, fut

prsent en sa personne noble homme Anthoine Portail, con-

seiller du Roy et premier chirurgien de sa Majest, demeurant
Paris, rue des FossezSainct-Germain,parroisseSainct-Germain-
TAuxerrois, lequel a dclar et dclare que depuis le dcs de
feue dame Jacqueline de Prime, vivant sa femme, il a donn
en mariage noble homme maistre Paul Portail, son filz aisn,

conseiller du Rov en sa court de Parlement, M"^ Anthoine

 APPENDICE 391

Portail, son second filz, conseiller et procureur du Roi

en la sneschausse, sige prsidial et prvost du Mans,
et damoiselle Anne Portail, sa seconde fille, femme de
noble homme M<= Thomas de Pileur le jeune, conseiller, notaire
et secrtaire du Roi et controlleur de l'audience de la chancel-
lerie de France, chacun d'eux la somme de dix mil escus
soleil pour tout le droict successif eux appartenant cause de
ladicte defFuncte leur mre jusques la concurrence de ce qu'il
se monte, et le surplus en advancement de la succession future,
lesdictes sommes fournies, savoir est : audict M" Paul Portail,
troys cens trente trois escus ung tiers d'escu de rente, qui se-
ront dclarez au contract de sa cession et transport que ledict
Anthoine Portail pre en fera, et loffice de conseiller en Par-
lement dont iceluy maistre Paul est pourveu, avec la survi-

vance que ledict Portail pre a tousjours estime et entend es-

timer la somme de six mil escuz estant, comme il est prest de

le faire valloir ladicte somme en luy rendant lesdictz office et

survivancepourlesquelz iceluy Portail pre a financ auxpartyes

casuelles six mil escuz d'une part, comme appert par quic-
tance du vingt huictiesme septembre mil cinq cens quatre-vingtz
cinq, sign Sublet, cent huict escus d'autre, par quictance signe
Lhoste du dernier jour dudict mois, et six cens escuz d'ung
autre part, comme le contient autre quictance du vingt sep-
tiesme febvrier mil cinq cens quatre vingtz sept, aussy signe
Sublet, revenant ensemble lesdictes troys parties la somme de
six mil sept cens huict escuz. Et quand ausdictz M" Anthoine
et Anne Portail, ladicte somme de dix mil escus a est fournie
chacun d'eux selon et ainsy qu'il est amplement port par les

contractz de leurs mariages. Et voulant prsent ledict sieur

Portail pre galler M*' Adrian Portail son tiers filz, advocat en
ladicte court, majeur de vingt cinq ans, ce prsent et acceptant
pour luy, ses hoirs et ayans cause, et damoiselle Margueritte Por-
tail, aussy sa fille mineur et dont il est tuteur, absente, M'' Pierre de
Prime, procureur au Chastellct de Paris, son subroge tuteur, aussy
392 AMBROISE PAR
prsent, stipulant et acceptant pour ladicte mineur, ses hoirs et
ayans cause, leur a donn, cedd, transport, quict et dlaiss,

et par ces prsentes donne, cedde, quicte, transporte et dlaisse

les choses dclares cy aprs, assavoir, audict M^ Adrien, la

somme de quatre mil escuz d'une part et quatorze cens soixante

deux escuz soleil d'autre, audict sieur Portail pre deue par
messeigneur et dame les duc et duchesse de Nivernois. et

qu'ilz sont condemnez luy paier avec le proffict d'icelles au de-

nier douze par sentence donne de leur consentement par mes-
sieurs des Requtes du Pallais seeans Tours, dattc du quin-
zeiesme jour de juing mil cinq cens quatre vingtz unze ; item,
quatre cens vingt six escus vingt troys solz quatre deniers,
prendre sur lesdictz proffitcz d'icelles deux sommes; item, huict
vingtz-six escus deux tiers de rente deubz par lesdictz seigneur
et dame de Nevers et transport audict sieur Portail pre par
noble homme Franois Garrault, seigneur des Gorges, le

huictiesme janvier mil cinq cens quatre vingtz treize par devant
Philippes Bouchereau, notaire royal Chartres, signe Gabierge
tabellion dudict Chartres, auquel est attache ladicte constitution
datte du troisiesme octobre mil cinq cens quatre-vingtz-neuf,
signe Ludovico Gonzaga, Henriette de Cleves, contresigne
Dufour et cele en placart de cire rouge ; item, cent unze escus
vingtz six sols huict deniers tournois, quoy montent les deux
tiers d'une anne d'arrrages de ladicte rente cscheue le dernier
jour de dcembre mil cinq cens quatre vingt treize, et quanta
l'autre tiers, il est rabatu suivant lettres du Roy. Item, mil escuz
aussy deubz par lesdictz seigneur et dame de Nevers et trans-

ports audict sieur Portail pre par dame Diane de la Marty, dame
de Sagonne, le vingt troisiesme jour d'octobre mil cinq cens
quatre vingtz treize, par devant Thibault et Lemoyne, notaires
Mantes ; item, cinquante escus de rente restant de plus grande
rente deue par les sieurs et dame de Richelieu, comme le con-

tient certain contract du premier jour du mois d'octobre mil

cinq cens quatre vingt-deux, passe par devant Denis Chante-
 APPENDICE 393

merle et Jehan le Camus notaires audict Chastcllet de Paris.

Item, quatre cens escuz deubz par messire Florimond du Puy,
chevalier, sieur de Vatan, comme appert par sa promesse signe
de sa main du quinziesme jour de janvier mil cinq cens quatre
vingtz quatorze, toutes lesdictes rentes et parties dessus dcla-
res revenans ladicte de dix mil escus cedde audict M"
somme
Adrian Portail. Et pour fournir pareille somme icelle damoi-
selle Marguerite, kiy est cedd et transport la somme de cinq

cens escus de rente audict sieur Portail pre constitue ds le

premier jour de febvrier aprs midy rail cinq cens quatre vingtz
cinq, par devant Maheut et Bergeron, notaires audict Chastellet
de Paris, par feuz noble homme Jehan Allaraant, vivant sieur
d Chastellet et de Guepean, Claude Aubry, quand il vivoit no-

taire et secrtaire du Roy. Claude la Vistoutte et Jacques Pa-

rent, vivans bourgeois de Paris, et par Nicolas Parent aussy
secrtaire du Roy, chacun pour le tout sans division ne dis-
cution. Item, douze cens cinquante escuz, par messire Jehan
d'Escars, sieur de la Vauguyon et Claude de Fontaines, homme
d'armes de la compagnie dudict seigneur, pour les causes
contenues en certaines lettres obligatoires dattes du dixiesme
jour de mars mil cinq cens soixante dix neuf, signes Car-
rel et Bricquet et que lesdictz sieurs de la Vauguyon et de
Fontaines sont condemns paier avec le proffict au denier
douze, par sentences desdictes requestes du Palais du dixiesme
jour de may mil cinq cens quatre vingtz sept, signe Formaget.
Item, la somme de huict cens vingtz escus en deux partyes par
ledict sieur de la Vauguyon seul deues, comme appert par
deux obligations, l'une passe Senlis, datte du vingt qua-
triesme jour de janvier cinq cens quatre vingtz unze, si-

gne Bataille et Germain, montant quatrecens huict escus

ung tiers, et l'autre quatre cens douze escus et demy, dat-
te du unzeiesme jour de juing cinq cens quatre vingtz
neuf, passe Bloys, signe Peltereau, lesquelles deux sommes
ledict sieur de la Vauguyon est aussy condemn paier avec le
094 AMBROISE PAR
proffict par autre sentence desditcz sieurs des Requestes, du
douzeiesme jour de juing cinq cens quatre vingtz douze ;

item, quatre cens soixante troys escus ung tiers prendre sur les
proffictz deubz par lesdictz sieurs de la Vauguion et de Fon-
taines, cause desdictes troys sommes dessus dernires dcla-
res. Item, quatre cens soixante six escus deux tiers, deubz de
reste des arrrages d'icelle rente constitue par lesdictz Parent
et consors escheuz jusques audict dernier douze de dcembre
mil cinq cens quatre vingtz treize, toutes dductions faites.

Item, quatre vingtz trois escus ung tiers de rente vallant deux
cens cinquante livres, appartenant audict sieur Portail pre par
dclaration de noble homme ^b Lois Besle, son gendre, con-
seiller du Roy et receveur gnral du talion en la gnralit de
Paris, du seizeiesme novembre cinq cens quatre vingt dix,
signe Prestecelle notaire Tours, et luy constituez le di-
xiesme jour de janvier avant midy mil cinq cens quatre vingtz
neuf par devant de Bricquet et Marchant, aussy notaires audict
Chstelet de Paris, assigne sur la recepte gnralle de Paris,
lesdictes rentes et sommes de deniers cedds icelle Margue-
rite, revenans et montans ensemble ladicte somme de dix
mil escuz, pour d'icelles choses ainsy ceddes que dict est

ausdictz M'' Adrian et Marguerite Portail joir, faire et disposer

par eux et chacun d'eux respectivement comme de leur propre
et eulx appartenant, ce pour tous lesdictz droictz successifs
eulx et chacun d'eulx advenuz et appartenant par le dcs de
ladicte deffuncte, leur mre, jusques la concurrance de ce
qulls se montent, et le reste en advancement de la succession
future qui leur pourra escheoir par le dcs dudit sieur Portail
leur pre. Cestz don, cession et transport faictz pour les causes

susdictes la rtention de TusuiFruict et joissance prcaire des-

dictes rentes la vie durant d'iceluy Portail pre, voulant que
aprs son dcs, ledict usuflfruict soit runy et consolid avec
la proprit au proftict desdicts M*" Adrian et Marguerite Por-
tail ses enfants et de chacun d'eux respectivement, sans quela-
 APPENDICE 395

dicte jouissance leur puisse prjudicier, et ncantmoins ds

prsent s'est iceluy Portail pre dessaisy desdictes rentes, con-
sentant quMIz en soient saisiz et vestus par qui et ainsy qu'il

appartiendra
Faict et pass double en Testude de Croiset, Tung desdicts
notaires soubzsignez, le mardy vingt huictiesme jour de mars
aprs midy, Tan mil cinq cens quatre vingtz quinze, et ont les-
dictz sieur Portail pre, M^ Adrian Portail et de Prime sign la

minutte avec lesdictz notaires suivant l'ordonnance

(Archives Nationales, Y. 184, fol. 347. v.)

i5g5 iG Juillet. )_

TRANSPORT DE 333 ECUS UN TIERS DE RENTE, ETC., FAIT PAR

ANTOINE PORTAIL PREMIER CHIRURGIEN DU ROI, A SON
FILS PAUL PORTAIL, EN CONSIDERATION DE SON
MARIAGE AVEC JUSTINE DE PILEUR.

Par devant Pierre de Rossignol et Ren Contesse, notaires

du Roy nostre sire en son Chastelet de Paris, soubzsignez, fut
prsent en sa personne noble homme M Anthoine du Portail
conseiller et premier chirurgien du Roy, demeurant Paris
rue des Fossez et paroisse de Sainct- Germain de TAuxerrois,
d'une part, et noble homme et saige, monsieur M'' Paul du
Portail son fils, conseiller du Roy en sa court de Parlement
Paris, demeurant rue du Figuier, paroisse Sainct- Paul, et

damoisellc Justine de Pileur, sa femme, de luy auctorize

d'aultre, disans que par le contract de mariage d'entre ledict
sieur du Portail filz et damoiselle Justine de Pileur, sa femme,
le vingtz septime jour de dcembre dernier, sign Prime et

Contesse, l'un des notaires soubzsignez, ledict sieur du

3g6 AMBROISE PAR

Portail auroit donn en advancement d'hoirye et successions

sondict flz, Toffice de conseiller en la court, duquel il estoit
et est pourveu avec la survivance d'icelluy, et trois cens trente
trois escus ung tiers sur particulliers, du contenu auquel con-
tract reste fournir par ledict sieur du Portail pre lesdictz
trois cens trente trois escus ung tiers de rente, d'une part, et
deux cens cinquante escus pour une fois, d'autre, pour les

rparations de Bailly, pour quoy satisfaire, iceluy sieur du

Portail pre a transport et transporte par ces prsentes aus-
dictz sieur du Portail, son flz, et sa femme, ce acceptans en
la prsence de noble homme, M<^ Thomas de Pilleur, secrtaire

du Roy, et damoiselle Justine de Lyvres, sa femme, trois

cens trente trois escus ung tiers de rente en quatre partyes,
savoir est, cent escuz constituez par noble homme M*^ Philip-

pes Dupuys, sieur de Sainct Vallerien, conseiller du Roy en sa

court de Parlement, et damoiselle Anne de Harlay, sa femme,
avec M<= Guy Dampmartin advocat en ladicte court sur les heri-
taiges et moyennant la somme de douze cens escus que les-
dictz sieurs et damoiselle vendeurs et constituans en auroient
confess avoir eu et receu de vnrable et discrette personne
M^" Jacques de Castro, matre es arts en l'Universit de Paris,
es espces, selon et ainsy qu'il est plain dclar es lettres de
constitution de ladicte rente de ce faictes et passes par
devant Jehan Brigrand et Robert Foucard, notaires audit Chas-
tellet, dattes du dix huictiesme jour d'aoust mil cinq cens
soixante neuf, duquel de Castro ledict M'= Anthoine du Portail
auroit et a eu le droict par transport et dclaration passe par
devant deux notaires dudict Chastelet, le 27*^ jour desdictz moys
d'aoust et an iSg, signe Peron etGaudicher, attach ausdictes
lettres, avec quatre pices escriptes en cahier de parchemin, la

premire desquelles est unes lettres de sentence donnes

audict Chastelet au proffict dudict sieur du Portail pre allen-
contre de messire Jehan de Harlay, chevalier, seigneur de
Ctcy, gentilhomme ordinaire de la chambre, et noble homme
 APPENDICE .)Q7

Jehan Dauvet, seigneur de Rieux et de Torcy en Brye, hri-

tiers cause de leurs femmes, desdictz defFunctz sieur de Sainct-

Vallerian et sa femme, le samedy a^jour de janvier mil cinq

cens quatre vingtz cinq, signe Drouart ; la seconde sont unes

lettres de tiltre nouvel et recongnoissance de ladicte rente

passes par lesdictz sieurs de Cesy et sa femme, ou procureur

pour eulx le g-' jour de mars i586, signes Moreau et Davoust; la

troisiesme est ung brevet dudict Chastelet de Paris pass par

devant deux notaires d'icelluy lesdicts neufieme jour desdictz
m.oys de mars et an V*^ IIII" six, sign desdictz .Moreau et
Davoust, par lequel appert ledict sieur du Portail pre avoir
consenty que lesdictz sieur de Cesy et Rieulx et leurs femmes
pussent disposer du sort principal et arrraiges de 3oo livres

tournois de rente faisans partye de plus grande rente que

ledict deffunct sieur de Saint Vallerien auroit droict de prendre
sur rhostel de ceste ville de Paris : et la quatrime sont une
autres lettres aussy de tiltre nouvel et recongnoissance d"icelle

rente par ledict sieur de Rieulx, passe en son nom cause de

damoiselle Jehanne Dupuis, son espouze, audict sieur du
Portail le vingt cinquime jour de juing mil cinq cens quatre
vingtz cinq, sign desdictz Moreau et Davoust.
Item, cent escus de rente audict sieur du Portai! pre apparte-
nant comme ayant droict de noble homme Zacarye Gaudart, sieur
de la Source, bourgeois de Paris, par transport pass par devant
Desnotz et Mahieu, notaires audict Chastelet, le dix neufieme

jour de juing mil cinq cens soixante et dix huit, auquel sieur
Gaudart ladicte rente fust vendue et constitue par hault et
puissant seigneur messire Henry d'Albret, chevalier, sieur et
baron de Myossens, noble et scientificque personne Raphal de
Taillinyz escuier, sieur del Maiziere, noble homme M"" Michel
de Pomereu, sieur de la Bretesche Sainct-Nom, et ledict sieur
du Portail pre en et sur les hritaiges et biens soubz la facul-
t de rachapt et movenant la somme de douze cens escus qu"ilz
en avoient confess avoir reeu dudict sieur Gaudart es espces,
 398 AMBROISE PAR

selon et aiiisy qu'il est plain dclair esdictes lettres passes

par devant Pierre de Bricquet et Jehan Marchant le septime
jour de fvrier audict an mil cinq cens soixante dix huict.
Item, soixante six escus deux tiers de rente constituez par
hault et puissant seigneur messire Jehan d'Escars, chevallier
de Tordre du Roy, prince de Carency, seigneur de la Vauguyon,
M*^ Jehan Chaseaud, procureur fiscal dudict sieur de :1a Vau-
guyon en la terre et seigneurye de Roussine, et ledict sieur du
Portail pre honnorable homme Loys de'Prime, marchant bour-
geois de Paris, par lettres de constitution de la dicte rente

faictes et passes par devant lesdicts Brigrand et Foucquard, le

douzime jour d'octobre mil cinq cens soixante quinze, duquel

de Prime icelluy sieur du Portail a eu le droict par transport et
dclaration de ladicte rente pass par devant lesdictz Brigrand
et Foucquard lesdictz jour et an.
Item, et soixante six escus deux tiers aussy de rente audict
sieur du Portail pre venduz et constituez par defFunct hault et

puissant seigneur messire Franois d'O vivant chevalUer, sei-

gneur dudict lieu d'O, et messire Charles d'O, abb des glises
et abbayes Sainct Estienne de Caen et de Sainct JulUen de
Tours, et sur les hritaiges et biens et moyenant le somme de
huict cens escus que lesdicts sieurs d'O en auroient receu du-
dict sieur du Portail pre es espces selon et ainsy qu'il est
plain contenu et dclair es lettres de constitution de ladicte
rente de ce faictes et passes par devant lesdicts de Bricquet et
Marchant le vingtime jour de febvrier mil cinq cens quatre
vingtz-quatre. Et outre transport comme dessus ausdictz sieur
du Portail son filz et sa femme les arrraiges escheuz depuis le

premier jour de janvier dernier pass cause desdictes rentes,

les originaulx desquelles avec autres pices mentionnes cy
dessus ledict sieur du Portail pre a baill et dellivr ausdictz
sieur du Portail, son filz et sa femme ce jourd'huy, dont quic-
tance
Ce transport faict pour les causes que dessus, mesmes pour
 APPENDICE 3g9
demeurer par icelluy sieur pre du Portail quicte envers lesdictz
sieurs du Portail, son filz et sa femme, lesquelz Font quict et

quictent desdict/. 333 escus ung tiers de rente lui donnez par
ledict contract de mariage, ensemble desdictz 25o escus qu'il

auroit promis, comme dict est, pour lesdictes rparations de

Bailly, par ledict contract de mariage et ce, moyenant pareille

somme de 260 escus que ledict sieur du Portail pre a baill

et pay ausdictz sieurs de Pileur Taisn, Portail conseiller

et sa femme, qui icelle somme ont prise et retenue pour em-
ployer, ainsy qullz promectent faire, ausdictes rparations de
Baiily
Laquelle rente de trois cens trente trois escus ung tiers avec
ledict estt de conseiller et survivance d'icelluy ledict sieur du
Portail pre a baill et baille sondict filz pour la somme de
huict mil escus et ce pour tout le droict successif mobillier et

immobillier qui luy peult compecter et appartenir, compecte et

appartient en la succession luy advenue et escheue par le

dcedz et trespas de defFuncte dame Jacqueline de Prime, sa

mre, au jour de son dcedz femme dudict sieur du Portail
pre, etjusques la concurence de ce que ledict droict suc-
cessif se trouverra monter, et le surplus sur la succession
future dudict sieur du Portail pre et en advancement d'icelle,

mme ladicte somme de 25o escus cy devant declairiez pour

lesdictes rparations de Bailly, car ainsy le tout a est dict,
convenu et expressment accord entre lesdictes partyes.
Faict et pass double en la maison dudict sieur de
Pileur l'aisn, Paris, rue Pave, paroisse Sainct Paul, le

lundy aprs mydy dixime jour de juillet Tan mil cinq cens
quatre vingtz quinze. Et ont lesdictz sieurs du Portail pre et
fils, Pileur, damoiselle Justine de Livres et Justine de Pileur
sign en minutte des prsentes avec lesdictz notaires sus-
nommez
(Archives nationales, Y. i35. fol. r.)
 VI

i6i2 8 Octobre.

TESTAMENT d'aNNE PORTAIL

Au nom du Pre, du Filz et du Saint Esprit,

Je, damoiselle Anne Portail, saine de corps et d'entende-
ment, recongnois avoir par ces prsentes fait mon testament...
comme il s'ensuict :

... Item, je veulx et ordonne incontinant l'heure de ma mort,

Ton face eslargir hors des prisons de ceste ville ung prisonnier
tenu pour argent et mis en libert, lui enjoignant de prier Dieu
pour le soullagement de mon ame.
... Item, j'ay eslu ma spulture au lieu o le sieur de Chatou
mon mary se fera enterrer.
Item, le jour de mon enterrement, je dsire qu'il soit chant
cent messes, sy faire ce peult, ou le landemain, assavoir ma
paroisse, 35 ; en la An-
chapelle monsieur Saint-Claude Saint
ihoine, 5; aux Bons Hommes, lo; et aux quatre Mendians
chacun lo pour prier Dieu pour me pardonner mes peschez et ;

dix l'gUse de l'Ave ]\Iaria.

Item, je veulx et ordonne que durant Tanne de mon decedz
il soit faictung anuel, et qu'il soit achepte des ornemens d"une
chappelle de velours noir pour le clbrer honnestement.... et
l'annuel finy, je donne lesdits paremens l'gUse de Chatou
pour servir notre chapelle ladite glise.
Item, je donne le jour de mon enterrement, cent pauvres,
chacun ung pain de deux solz et ung sol en argent, desquelz
en sera pris douze qui l'on donnera chacun une robbe pour
assister mon convoy et moy.
enterrement, et prier Dieu pour
... Item, je donne aux pauvres prisonniers des basses fosses
du Grand et Petit Chastellet, Fort l'Evesque et Conciergerye,
 APPENDICE 401

chacun endroict soy cinquante livres, et Thospital des fem-

mes veufves de Saint Germain des Prez o est ma mre nou-

rice, la somme de cent livres pour prier Dieu pour moy.
Item, je donne l'glise de Chatou la somme de cinquante
livres pour faire ung service complet, Tanne de mon trespas,

le jour madame Saincte Anne.

Item, je donne Anne d'Eaubonne, ma fillolle et servante,

la somme de 3oo livres pour ayder lapourveoir....

Item, je donne Marguerite Fraguier, ma fillolle, fille de M.
Fraguier, au cas quelle demeure au monde, et sy elle decedde
ou soit relligieuse, sa sur Marie Fraguier, la somme de
1,200 livres...
Item, je donne Ysabeau Morgant, veuve de Jaques Marye,
et aprs sa mort, Marguerite Marie, fUolc de ma sur la
relligieuse, la somme de 100 livres pour luy estre propres.
Item, Claude Bordier, ma fillolle, 60 livres ;

A Nicolle, ma servante de chambre, i5o livres ;

Aux serviteurs et servantes, tant nostre maison de Paris

que celle de Chatou, 100 livres, et chascun, un habit de
deuil.

Item, je prie ledit sieur de Chatou, mon mary, que aupara-

vant son decedz, syla tapisserie de Flandre de Fistoire de Judic
et le ciel de serge bleue en broderye de fruictz par bandes, se
trouve encores en nature, de les donner aprs son decedz,
assavoir la tapisserye, la religion des Filles Dieu o est ma
sur la religieuse, et le ciel, ma niepce Catherine Belle,
comme aussy je prie mes donnataiies cy aprs nommez de faire
le semblable aussy de leur part.
Item, je veulx et ordonne que tous les susdits fraiz fune-
raux... ensemble les susdits legs... soient pris et payez sur le

quart de mes propres moy (avec prire son mari de faire

les avances de fonds ncessaires).
Item, je donne ma niepce Catherine Belle tout ce que l'on
luy pourroit demander pour sa pention depuis qu'elle est avec
26
 402 AMBROISE PARE

moy, et aussy deux anneaux qui sont venus de sa mre, qui

sont les deux diamentz que je porte ordinairement, avec le
chappellet de cornaline blanche ainsy qu'il est.
Item, je donne et lgue par donnation testamentaire et irr-
vocable au cas que je n'aye point d'enfFans au jour de mon
decedz, M'- Louys Belle, mon nepveu, pour l'amytic que je
luy porte cause de damoiselle Jchanne Portail, ma sur,
tous et chacuns mes biens meubles, acquetz et conquetz im-
jiieubles...

Geste donnation faicte la charge toutesfois et non autre de

laisser jouyr le sieur de Chatou mon mary de l'usufFruict sa vye
durant de tous mes susdicts meubles, acquetz et conquetz im-
meubles...
Et pour l'assurance de Tamyti grande que m'a tousjours
porte ledit sieur de Chatou, mon mary... je le supplye affec-
tueusement de voulloir accepter la charge et excution de ce
mien testament...
Et o ledit Louys Belle, mon nepveu viendroit decedder
je veulx que ce que je luy ay donn revienne et appartienne
mon nepveu Claude Belle, son frre, aux mmes charges et
conditions..., et o arriveroit la mort dudit sieur Chatou, mon
marv, sans avoir accomply mondit testament, je nomme en sa
place ledit Louys Belle, et aprs sa mort ledit Claude Belle,
son frre, la charge de prendre pour assistement et conseil

M*^ Jacques de Prime, advocat, mon cousin, sans lequel il ne

pourra rien faire, et pour rcompense de sa payne, il luy sera

pay la somme de douze cens livres...

En tesmoing de quoy j'ay escript et sign de ma propre main

et saing manuel dont j'ay accoustum signer cedit mien testa-
ment... ce huictieme jour d'octobre mil six cens douze. Sign,
Anne Portail.

Aujourdhuy datte de ces prsentes est comparue par devant

les nottaires et garde nottes du Roy nostre Sire en son Chaste-

let de Paris soubsignez, damoiselle Anne Portail, femme de

 APPENDICE 400

Thomas de Pilleur, escuyer, seigneur chastelain de Chatou et

du tief de Malenouc, conseiller et secrtaire du Koy et control-

leur gnral des guerres, demeurant ;\ Paris, rue des Jardins,

parroissc Sainct Paul, laquelle a dict, dclar, recongneu et

confess avoir escript et sign son testament et ordonnance de .

dernire volont en la forme et manire qu'il est cy dessus

escript, qu'elle veult et entend estre accomply..., dont elle a
requis acte... Ce fut faict, pass, recongneu et dclar en la
maison de ladicte damoiselle sus dclare, Tan mil six cens
douze, le dix septime jour d'octobre aprs midy....
Le prsent testament contenant deux feuilletz escripts avec le
prsent feuillet demy escript a est dpos es mains de Du-

chesnel'un des notaires soubzsignez par ledit sieur de Chatou y

nomm, en la prsence et du consentement de M-^ Adrien Por-
tail, conseiller du Roy en sa court de Parlement de Paris, da-
moiselle Justine de Pileur, veuve de feu M'^ Paul Portail, vivant
conseiller du Roy en ladicte court, tuteur des enfans mineurs
d'ans dudict deffunct et d'elle. M" Paul Portail aussy conseiller
du Roy en ladicte court, M'^ Anthoine Portail, conseiller du
Roy et correcteur en sa Chambre des comptes. M'' Louys Belle,

prieur de Rouvres, et M'^ Jacques de Prime, conseiller et pro-

cureur du Roy es eaues et forestz de la prvost et vicont de
Paris, et de A^' Jehan Fraguier, advocat en Parlement, pour en
estre dellivr expdition qui il appartiendra, dont ledit sieur
de Chatou a requis acte.

16 Octobre 1622.

Codicille.

Fut prsente en sa personne damoiselle Anne Portail, femme

de Thomas de Pilleur, escuyer, sieur de Chatou... demeurant
Paris rue Sainte Croix de la Bretonnerye parroisse de Sainct
Jehan en Grve, gisant au hct mallade, saine toutes fois de
pense, mmoire et entendement, laquelle a dict aprs avoir par
404 AMBROISE PAR
elle veu et leii son testament... qu'elle dsire prsentement y
augmenter et diminuer par forme de codicille, a nomm et dict
ausdicts notaires ce qui s'ensuict :

Premirement, pour les 3oo livres qu'elle a donnez et lguez

par son dict testament Anne d'Eauboune, attendu qu'elle n'est
plus son service depuis six ans, et prsent est marye, elle

neluy donne que cent livres seullement, et les deux autres cens
livres, elle les donne, moicty au couvent des Filles Dieu, en
faveur que sasury est religieuse, et l'autre moity au couvent
de l'Ave Maria...
Item, pour les 1200 livres qu'elle adonnez Marguerite Fra-
guier, pour ce que elle estoit lors fille et est prsent marye,...
rvocant ledit don pour la moity, et les autres 600 livres, elle

les donne et lgue M^ de Prime, son cousin, procureur du

Roy, pour la bonne amity et assistance qu'il luy a faict pen-
dant sa malladye...
Item (rvoque le don de i5o livres fait Nicole sa servante
et le transporte Catherine Mnestrel, sa servante de chambre.)
Item, pour ce que par sondict testament elle avoit priledict
sieur de Chatou, sondict mary, de donner aprs son decedz
Catherine Belle, sa niepce, ung ciel de serge bleue par bandes,
avec deux diamentz et ung chappellet de cornaline blanche et
marqu d'or, d'aultant que lors de sondit testament, ladite
Belle estoit demeurante avec elle, et est rendue religieuse au
couvent d'Hierre y a plus de sept ans, et ledit ciel ne seroit
convenable sa profession et, au regard des diamentz dict
;

qu'elle luy a donn le plus grand d'iceulx y a long temps, comme

aussy luy auroit donn ledit chappellet de cornaline marqu
d'or, lorsqu'elle fist sa profession audit couvent d'Hierre ; et

oultre luy donne et lgue la somme de deux mil Hvres, et sy

luy remect et quitte sa pention pendant six ans qu'elle a de-
meur avec elle avant qu'elle fast religieuse...
Item, donne et lgue Michel Baudrand, commis dudit sieur
de Chatou, sondit mary, la somme de 600 Uvres, affin de le
 APPENDICE 405
rendre plus soigneux et affectionn aux affaires dudit sieur de
Chatou, et de ne quitter ne habandonner son servce.
Item, elle donne et lgue Anne Bailly pour l'affection qu'elle

luv porte depuis qu'elle est demeurante avec elle, 600 livres (

charge de donner 100 livres Philippe Regnard, pauvre enfant

llleul de la testatrice.)

Item, donne et lgue c Robert Belle, son nepveu, religieux,

pour l'amity qu'elle luy porte, la somme de deux cens livres...

Item, donne et lgue M. le cur de Sainte Opportune pour

l'assistance qu'il luy a faict pendant sa maladie, la somme de
3oo livres.

Item, Marj-e Boissard, pour l'amity qu'elle lui porte, 3oo

livres.

Item, donne et lgue M. Bignon, prestre de Saint Jehan,

son confesseur ordinaire, la somme de soixante livres pour
l'assistance et payne qu'il a prises pendant la malladye de la-

dite damoiselle....

Item, dclare ladite damoiselle qu'elle auroit ordonn par

sondit testament que o le sieur M" Louys Belle, son nepveu,
viendroit decedder, qu'elle vouUoit et entendoit que le don
qu'elle luy avoit faict par ledit testament revint et appartint
Claude Belle, son frre, (galement choisi pour excuteur tes-

tamentaire) Et d'aultant que ledit Claude Belle est prsent

dcedd, elle a nomm etchoisy en sa place ledit sieur de Prime
pour excuteur dudit testament et prsent codicille aprs le de-
cedz desditz sieurs de Chatou et Louys Belle qu'elle a choisiz
et nommez pour excuteurs d'iceulx testament et prsent codi-
cilles. Et o arriveroit le decedz dudit Louis Belle, son nepveu,
auquel par ledit testament d'icelle damoiselle testatrice, elle luy

avoit donn tous ses biens... icelle damoiselle testatrice veult

et ordonne que ledit don et legs qu'elle luy a faict retourne au
proftt dudit sieur de Prime... condition de donner ladite
Catherine Belle, religieuse, 5o livres de rente viagre, et pareille
rente audit Robert Belle, religieulx.
4o6 AMBROISE PAR

Ce fut faict, dict, nomm par ladicte damoiselle Anne Por-

tail ausditz notaires et elle leu et releu par l'un d'iceulx no-
taires, l'autre prsent en sondict hostel sus-dclar avant midy
Tan mil six cens vingt deux, le dimanche seiziesme jour d'otobre,
et a ladicte damoiselle Anne Portail, sign ce prsent codicille
qu'elle a retenu et n'a vouUu estre gard minuttc et depuis et

le treziesme juin mil six cens vingt trois mis entre les mains de
Bergeron, l'un des notaires soubzsignez pour garder pour mi-
nutte...

(Archives Nationales. Y. 164. fol. i5 et suiv.)

 INDEX

A BASSo.'^ipiERRE (Le marchal

de), 71.
ABATIA, 3o6. BAUDET, 106.
ATIUS, 23o. BAUDRY, 354,
AILLEBOUST, 302, 383. BAUTRU, l3, 92, 249,
96,
AKAKiA, i53, i58, 276, 3o6,
254.
339, 352. BAZIX, 114, 290.
ALENoN (Le duc d'),
344, BEAUMONT,
.345.
Ses mdecins. 302. BGIN, 9,
73.
l3, l5, 16, 17,
AMBOiSE (Jacques d'), 117, 3o, 40, 114, 119.
276, 339, 385, BELLANGER, I9I, 206, 2l5,
AMBOiSE (Jean d',)
84, 188, 3o6.
192, 207, 276, 339, 385. BELLE, 377.
ANNEBAUT (d'), 20.
BRAN (de), 3o6.
ANTHOINE, 208. BRENGER DE CARPI, 244.
ARAGON, 338, 363. BERNARD, 362.
ARBAUD, 353. DERNIRES (de), 349.
ARXOULLET (Alliy), 52, 181. BERTRAND, 384.
ARNOULLET (Christophe), 52. BOAISTUAU, 245.
ARNOULLET (OHve), 52, l8o. BIDAULT, 277.
ARNOUX, l3o. BORDIER, 33, 80, 95.
ARSCHOT (Le duc d'), 72. BOTAL, 77, 78, 205, 21 5,
ASSELINEAU, 302. 3o5, 337, 362.
AUBERT, l88, 191, 198, 207. BOULLAiE (Marie), 8i, 98,
AUBIGNAC (d'), 123, I24, 125. 102, io3, 209, 265.
AULU-GELLE, 24O. BOULLAiE (Robert), 81, 209.
AVOYXES (d'), 193, 207. BOURBON (Antoine de), 37.
BOURBON (Charles de), 20.
B BOURGES (de), Voyez bur-
GENSis (Louis).
BACHELIER, II7. BOURGOGNE (Collge de), 88.
BAiLLou (de), 363. bourgoing, 3o5.
BANDELLO, 237. BOUSSAR, l55.
BAXGE, 159. BOUTAULT, 362.
BARBIERS (La communaut BOUTEROUE, 8l, Io3, 2O9,
des), 22. 265.
BASso.MPiERRE ( Christophe BOUVOT, 122.
de), 70. BRANTO.ME, 79.
408 INDEX

BRASSAVOLE, 246. CHREAU, 8, o5. lOI.

BRIGARD, 84, 276, 3o5, 339. CHEVAL, 45, 40, 48.
BRiou (Catherine), 56. CHIFFLIER, 362.
BRiou (Hilaire de), 82, q6, CHIRURGIENS (La Confrrie
210, 254, 3o8. des), 3o.
BRissAC (de), 21, 25. CHOiSNiN (Franois), 119,
BRISSON, 92, 249. 012, Ji5.
BROUET, 206, 3o5. CHOISNIN (Gilles), 119, 3 12.
BRUMAN, 363. CHOISEL, 23, 144.
BRUNET, 117, 338. CHOPPIN, 92, 249.
BRUSQUET, 36. CHRESTIEN, l56, I9I.
BURGENSIS (Louis] l52, CIBILOT, 38 1 .

i58. CLERBOURG (de), 329.

BURGENSIS (Simon ,190, CLRET (Etienne), 23, 34,
2l5. 56, 178, 307.
c CLRET (Marguerite), 23, 56.
CciLius, 240.
CABANES, 084. COINTERET, 62, 84, I05.
CAHAiGNEs (de), 345, 347, COLIGNY, 79.
348. COLOMBIER, 28.
CAiLLART (Etienne), 8i, 210. coLOT, le fils, 208.
CAiLLART (Pierre), 384. coLOT (Laurent), 63, 78,
CAMPARDON, 3, 10. 189, 192, 208, 277.
CAMUS, 98. COLUMBO, 234.
CAMUSAT, 67, 68, 208. COMPRAT, IIO.
CARDAN, 233. CORDELLE, 25 1.
CARON, 57. CORMEILLES EN PARISIS, IO9,
CARRELIER, 342, 356. 278.
CASTELLAN, 63, 66, 69, l56, COURTIN, 86, 100.
191, 2l5. CRABBE, l52, l58, 191, 21 5.
CASTRES (de), 154, 159. CROZON, 25l.
CAVRiANi, i56, 3o5, 339. CUBES (de), 353.
CRAUNIES, 76.
CHAALIS, I05.
ciiAMPiER, 86, 363.
D
CHAPELAIN, 5i, 60, 63, 66, DAiGUE (Benoist), 207, 277.
68, i53,
190, 2i5. DAiGUE (Pierre), i53, 159,
CHARBONNEL, I08. 189, 192.
CHARLES (Claude), 354. DALCHAMPS, 223.
CHARLES (Pierre), loi. DAMBRESCHE, l59.
CHARLES IX, 83, 344. Ses DAMviLLERS (Le sigc de),
mdecins, 206, 21 5. 36.
CHAUMONT (de), 344, 348. DANIMY, 84.
CHAUVELIN, 88, 91, 249, 261, DAUBRAY, lOI.
252. DAVID, 16, 29, 160.
 INDEX 409
DELAULXE, I4, l5. EU (Le comte d'), 62.
DES BONSIIOMiMES, 385. EUSTACIIE, 84.
DES IIAYES, 36.
DES IIAYES, 154. iSg.
DES JARDINS, l53.
DESNEUx (Franois), iS. FABRY, l56, 191, 206, 21 5,
DESNEUX (Nicolas), 46, 48, 304.
189, 192, 2o3, 277. FARGES (de), 64.
DE VAUX, 108, 118. FLIX, 66.
DIONNEAU, 84. FERNEL, l58, 234, 342, .348.
DIOSCORIDE, 233. FERRAND, 2o6, 2l6, 304.
DOIROX, 249. FESSAC (de), 207, 216, 276,
DOREAU, 289. 3o5.
DORTOMAX, 383. FIGUIER, 8, 56, 94.
DOULLEXS, 5o. FLESSELLES (de), I9I, 2l5.
DROL'ET, mdecin, 302. FOREST fils, II 5.
DROUET (Louis), 24, 27, 144. FOREST (Franois), 114, 296,
DU BARTAS, l32. 3oi.
DU BOIS (Guillaume), 46, 47, FOUBERT (Cosme), 208, 276,
48, 69, 84, 95, 207, 337. 386.
DU BOIS (Jacques), 21, 223, FOUBERT (Henri), 276, 386.
2.D0. FOURGONXEAU, 24.
DU ciiESXE, Voyez querce- FOURNiER (Charles), 35, 102,
TAX. 264.
DU FOUR, 275, 304, 384. FOURXiER (Claude), 289.
DU jox, 383. FRAXCO, 63, 78.
DU LAUREXS, 384. FRANOIS i-^"".
Ses mde-
DU PERRON, 353, 354. cins, l52.
DU POXT, 362. FRAXois II. Sa maison
DU PORT, 353. mdicale, 190.
DUPRAT, 112, 217, 293. FRMOXT, i55.
DURET, 84, 216, 276, 3o6. FRIPPET, 207.
DUVAL, 99. FRO.AL^GER, l59.

G
ELBEUF (d'), 94. GAGO, 354.
ELL.\ix, 104, 338, 353, 302. GAIGNARD, 45, 46, 48.
ERMENONVILLE, I05. GAIRAULT (de), 193.
ESPINAC (d'), 118, GALOPPE, 92.
ESTE (Anne d'), 53, 93, 129. GARBIER, 36.
ESTIENNE, 234. GARDE (de la), 71.
ESToiLE (de r), 14, i5, 119, GARD, 386.
.385. GARDETTE, 302.
TA.MPES (d'), 26. GARNIER, 352.
 .

410 INDEX

GAUDIX, 84, 206. 216, 243, HARDY, 114, 296.

304. IIAULTIN, 100, I05, 121,
GAUGUIER (du), 37. 35i.
GAULTHIER, l5g, 193. HAVRE (Le marquis d'), 72
GAULTIER (Claude), 65, 201, HDELiN (Anne), 124, i25,
204. 126, 33 i, 334.
GAULTIER (Denis), 66, ii3. HDELIN (Catherine), 128.
GAULTIER (Jean), 65, 199, HDELIN (Catherine- Au-
201, 204. guste), 127, 129.
GAULTIER (Lonard), 14. HDELIN (Claude), 8, 122,
GESNER, 245. 123, 124, 129, 322, 326.
GILBERT, chirurgien, 60. HDELIN (Claude), 127.
GILBERT (Jean), 208. HDELIN (Franois), Voyez
GILBERT (Thomas), 159, 193. d'Aubignac.
GODEFROY, l59, I93. HDELIN (Franois), 127.
GOMMARD, 52, 181. HDELIN (Genevive), 128.
GOUARD, 277. HDELIN (Henri), 127.
GOUEVROT, l52, l58. HDELIN (Jacques), 122.
GOULIN, 118. HDELIN (Jacques), 127.
GOURDON (de), 226. HDELIN (Jeanne), 128.
GOURGOURON, 261, 263, 27 1. HDELIN (Louis), I26, I27.
GOURMELEN, 89, IIO, III, HDELIN (Louise), 128.
241, 252. HDELIN (Madeleine), 128.
GRANDIS, 276, 3o6. HDELIN (Marie), 128.
GRANGER, IO7, 338. HDELIN (Michelle), 127,329.
GRENTEMESNIL, 345, 346, 363. HENETZ (de), i52, i58, 188,
GRVIN, 242. 190, 2l5.
GUAU, 59, 196. HENRI II, 5i, Sa maison
GUNAULT, 385. mdicale, i58, 188.
GURIN, 86. HENRI III, Sa maison m-
GUVARRE (de), l56. dicale, 117, 275, 304.
GUICTIARDIRE, 385. HROARD, 3o5, 384.
GUiLLEiAiEAU (Ascauius), 337. HRON, 100.
GUiLLEMEAU (Jacques), 75, HRY (Thierry de), 22, 28,
84, 95, io3, 104, io5, 108. ii3, 63, 78.
ii5, 117, 276, 297, 337, 386. HESDIN, 40.
GUILLEMIN, 3o6. HORBECK, 14.
GUI-PATIN, I05, IIO, 342, HOTEL-DIEU, 45.
348, 355. HUBERT (Christophe), 276,
GUYON, 87, 90. 3o5.
HUBERT (Le T)^), l3.
H HUBERT (Richard), 57, 62,
70, 86, 207.
iiAAG (Les frres), 8, 27, HUE, Voyez henetz.
54, ii3. HUREPOix (La rue du), 59.
 .

INDEX 411

I LA NOUE (Mathurin d^). 48,

116, 159.
IVELIX, 208. LARCHER, l55.
LA RIVIRE (Etienne de), 23,
J 42, 45, 46, 47, 48, 58, 144,
188, 192.
JACQUART, 104.
LA RIVIRE (Jean de;, 109,
JAL, 7, 17, 2-, 33, 54, 79,
278.
80, 81, 84. 94, 96, 99, lOI,
no, LA ROCHE SUR YON (de), 20,
108, Il3, Il5, 120, 122,
60, 64, 94. .-
12g, i3o.
_
, .

LA RUE (Antoine de), .id,

JOUBERT. 77, 304.
3oB.
JOYAU. 364.
LA RUE (Pierre de), .35, 102,

L 265.
LA VACHE, maison, 32, 82,
LA BisTRADE (de), 363. 83, 98, 120, 129, 171, 211, 260,
l'arbalestrier, 95. 271, 3o8, 314.
la charonne, 121. LAVAL (de), 26.
LACUKA, 75. L.WERNOT (Jean de). 117,
LA PRE EX TARDENOIS, 49. 207, 276, .385.
LAFILL, 84, 276, 3o5. LAVERNOT (Louis de), 154.
LA FOREST (de), i53, i58. LAVERNOT (Nicole de). 25,
LA GROUE (de), .38 1. 58, 154, i59, 188. 191, 337.
LA GUESLE (de), 92. LA VILLE DU BOIS, II4, 129,
LA HALLE (de), 193, 207. 322, 326.
LA LIVRE, 335. LE BAILLEUL , l'an , 207,
LALLEMANT (Antoinette), loi 275. .

LALLE.MANT (Etienne), 54. LE BAILLEUL, le jeune, 207,

LALLEMANT (Franois), 55. 277, 386.
LALLEMANT (Jean), 10 1. LE BAILLIF, IU-
LALLEMANT (Marie), 10 1. LE BGUE, 362.
LA >LAIS0N (de), 154, 159, LE BOURG-HERSENT, l3.
339. LE BRUN (Louis), 47, 48, III.
LAMBERT (Jean), 169, 207. LE BRUN (Nicolas), 46, 47,
LAMBERT (Nlcole^. 54, 70, 48,
84, 338. LE CAUCHOIS, 157.
LAMBERT (Ysmacl). 117,276, LE CHANTRE, 84, 2O7, 2l6,
.)o8. .304.
LAMER, 100. LE CH.ARRON (Jean), 92.
LA MOTTE (de), 154, 159. 193. LE CHARRON (Le marquis),
LA MOTTE-AU-BOIS, 4I. 128.
LANGE. 75, 244. LE CHARRON (La marquise),
LANGLOIS, 45, 46, 47, 48. 9, 128, i33.
LANGUE (Jrme de), ii6, LE CLER, 193.
117,277. LE COCQ, 107.
412 INDEX

LE COMTE. 104. LE PRESTRE, l54, l59.

LE FVRE (Albert), 363. LE ROY (Jacques), chirur-
LE FVRE (Pierre), 60, 66, gien, 66, 192, 208.
84, io5, i56, 206, 2i5, 244, LE ROY (Jacques), mdecin,
276, 804, 3o5, 337, 345, 376. 275, 304, 384.
LE FORT, I05. LE ROY (Jean), 362.
LE GAY, 48, q5. LE TELLIER, 38^.
LE GENDRE, 385, 386. LE VERRIER (Jean), i53, 159,
LE GRAND (Antoine), 277. 339.
LE GRAND (Nicole), 191, 207, LE VERRIER (Pierre), 192.
2i5, 3o5. LE VEST (Barnabe). 43, 44,
LE -MESNIL MADAME RENCE, 45, 46, 47, 48, 337.
102. LEVESTZ, 92.
LE NAIN, 275, 3o5. LES BONS-IIO.ALMES, 58.
LE NOIR, 102, 265. LES TOURNELLES, 5o.
LON l'africain, 232. LIBAVIUS, 353.
LONIDES, 23 1. LICORNE, lOO, I06, 107.
LE PAULMiER (Andr), 341. LIBAUT, 99.
LE PAULMIER ( Guillaume ) LiENiN (de). 44, 45, 46. 47.
347. L0R.ME (de), 384.
LE PAULMIER (Guillaumc) LORRAINE (Le cardinal de),
349. 71-
LE PAULMIER (Guillemette) LORRAINE (Charles de), 64.
343, 358, 36o. LORRAINE (Franois de), 28.
LE PAULMIER (Hlne), 35o LOYSEAU, 386.
LE PAULMIER (Jacques), 349 LUSSON, 99, 100, 348.
LE PAULMIER (Jean), 341. LUziRE (de), 206, 216, 276,
LE PAULAUER (Jean), 349 3o5.
35o. LYON, 386.
LE PAULMIER (Jcan-Baptiste)
347.
LE PAULMIER (Julien), 9, 75
M
76, 78, 83. 341, et suiv, 356 MAFFEl, 233.
358, 36o, 363, 370. MAGGI, 75, 'J';^.
LE PAULMIER (Nicolas), 847 MAILLART, 384-
LE PAULMIER ( PieiTe ), 848 MALEZIEU, 92, III, 249, 338.
35 1 et suiv. MALG.\IGNE, 7, l3, 18, 21,
LE PAULMIER DE GRENTEMES 79, 87, 89,95, 116, 117, l3l.
NIL, (Jacques), 348. 349, 35o MALNOUE, 38o.
LE PETIT (Louis Marie), 127 MANSFELD (Charles de), 94.
128. MANSFELD (Pierre Ernest de),
LE piLEUR (Justine), 377,395 70, 72, 94.
LE PILEUR (Thomas), 38o MARCHANT, 121, OJ.
387. MARESCIIAL, 96, 102, I08,
LE POGGE, 229. 114, 255, 264, 297.
 INDEX 410

MARESCOT, 99, 104. MiRON (Franois), i58, 190,

MARIXELLO, 236. 2l5.
MARTEL, 376, 386. MiRON (Marc), 84, io5, 206,
MARTIGUES (de), 4I . 2x5, 275, 3o5, 338.
MARTIN ^Didier), loi, 102, MOISANT DE BRIEUX, 35o.
114, 265, 297. MONANTHEUIL (de), 95.
MARTIN (Gaspard), 16, 56. MONCONTOUR, 6g.
MARTIN (Jean), 100. MONSEIGNEUR, frre du
MARTIN (Loys), 3o8. Roi, 69.
MARTIN (Marguerite), 289. MONSIEUR, frre du Roi, 86.
.^L\SPAROT, 102, 265. MONTAIGNE, 344.
MATIGNON (de), 340, 344. MONTEJAN (de), 20.
345. MONTESPEDON (de), 20, 64,
MATTHIOLE, 236. 94, 337.
MAUCLER, 'J. MONTGOMERY (de), 5o.
MAUREVEL, 79. MONTiioux (de), i58.
MAYERNE (de), 355. MONTIGNY (de), 189.
MAZELiN (Antoine'i, 32, 33, MONTLIIRY, II4, I29.
54, 171, 174. MONTMORENCY (de), 49, 53,
MAZELIN (Charles). ii3. 68.
MAZELIN (Jean), 23. MORiN, 341, 35o, 35 1.
MAZELIN (Jeanne), 23, 27, MORMOREL, 48.
34, 81, loi, 143, 147, 194. MORTRAS, 386.
MAZILLE, 84, 191, 206, 21 5, MOUCIGOT, 96, 254.
304, 362. MOURON (de), io5.
MDicis (Catherine de), 52. MOUSSEY, lOI.
Ses mdecins, i56. MOYEN, 78.
MEIMAC, 125. MUMIE, 100, 106.
M EN ANDRE, 24O MUSTEL, 341.
MRAIS, l56.
MRAULT, 363. N
MESTREAU (Jean), 33, 58.
MESTREAU (Ren), 83, 255. NAUQUIER, 16, l63.
METZ (Le sige de), 35, 38. NAVARRE (Le roi de), 60.
MEUDON, 33, 34, 35, 173, NAViRES (Anne de), 108.
289. NAViRES (Etienne de), 102,
MEUDON (Le cardinal de), 108, 265.
00, 04, 178, 179. NEMOURS, 122.
MICHEL, 17. NEMOURS (Le duc de). Voyez
MIGNON, 16. 166. SAVOIE (Jacques de).
MILLET (Denis), 21 5. NESTOR, 57.
MILLET (Guillaume), i52, NEUFViLLE (de), 17, 55, 96,
i58, 190, 2i5. 218.
MILLET (Louis), 190, 2l5. NisMES (Jean de), A'oyez le
MILLON, 86. VERRIER.
414 INDEX

o Bertrand, 29. Lettre au

mme, 3i. Acquisition de
OLAUS MAGNUS, 2.33. la maison deLa Vache, 02.
OLIVIER, l58, 190, 2l5. et de biens Meudon, 33.
Il part pour Metz, .35. Pre-
mier emploi de la ligature des
artres Damvillers, .36.
PAINTRET, i54, i5g. Va Chteau-le-Comte, 37.
PAjoT, 86, 843^ 358, 36o. Est nomm chirurgien ordi-
PALEY, 8, 124, l33, 146, 214, naire du Roi, 38. Voyage
o o /in Ct o 00 000
'^

014, 010, 010, 000, 001, 000. Metz, 38.

Seconde dition
PALissY (Bernard), 85. des Playes dliacquelmtes, 40.
PAPON, 232. Sige de Hesdin il est fait

;

PAR (Ambroise), Sa nais- prisonnier, 40. Il est reu

sance, i3. Son ge, iig. i3,

matre chirurgien, 48. Se
Sa Ses
famille, i5, i6.
rend la Fre, 49. A Doul-
tudes, Sjour Angers,
i8. lens, 49. Mort de Henri 11,
i8. entre THtel-Dieu
Il 5i. Donation Olive Ar-
de Paris, Dpart pour
i8. nouUet, 52. Il tmoigne
le Pimont, 20. ^ Combat du dans le procs de Franoise
Pas-de-Suse, 20. Retour de Rohan, 52. Naissance
Paris, 21. Dner chez Syl-
d'Isaac sa mort, 54. Dona-
vius, 21. est reu matre-
Il
;

tion sa nice Jeanne, 55.

barbier, 22. Son premier Naissance de sa fille Catherine,
mariage, 23. Ses autogra- 56. Mort du roi Franois
phes, 24, 253. Dpart pour II, 56. Pubfication eVAna-
Perpignan, 25. est atteint Il
tomie universelle, Sj. Il se
d'hmaturie, 25. soigne Il
fracture la jambe, 58. Il est

M. de Brissac, 25. Va au nomm premier chirurgien du

camp de Maroilles, 25. Roi, 58. Concession
Voyage en Bretagne, 26. Guau, 5g Pubfication de
S'arrte Vitr, 26. Dona- La mthode eu rative des playes
tion sa femme, 27. Se de tte, 60. Sige de Rouen,
rend Landrecies, 27. 60. est empoisonn, 60. Il

Naissance de son Fran- Voyages Dreux, au Havre,

fils
ois, 27. Part pour Bou- 62. Publication des Dix
logne, 28. Publication de livres de la chirurgie, 62.
La mthode dd traicter accompagne Charles
les Il dans ix
playes dliacqiicbutes, 28. son voyage travers France, la
Etudes anatomiques, 28. 63. est mordu par une Il vi-
Publication de Briefve col-
la pre, 64. Donation Gaul-
lection de r administration 65. va Moulins, 66.
tier, Il

anatomique, 28. conserve Soigne Charles 66.

Il ix,
le corps d'un supplici, 29, Querelle avec les chirurgiens,
io6. Donation son neveu 66. Panse conntable de le
 INDEX 41.-)

Montmorency, 68. Il a eu son fils Ambroise, 108.

la peste, 69. Publication du Donation Jean de la Rivire,
Traie t de la peste, 6g. Va log. Attaques de Gourme-
Tours, 6g. Voyage en len. iio.
Quatrime dition
Flandre, 72. Les Cinq des uvres compltes, 110.
livres de chirurgie, 74.
Apologie, 1 10. Discus-
Apologie contre Julien Le sions avec son gendre, 112.
Paulmier, 75.
Soigne Coli- Testament d'Ambroise Par,
gny> 79-
Sa religion, 7g. ii3. Sa rencontre avec l'ar-
Les Deux livres de chirurgie, chevque de Lyon, 118.
80. Mort de sa femme, Mort Ambroise Par, 118.
d'
Jeanne Mazelin, 81. Son Sa spulture. 118. Sa
second mariage, 81. Dona- succession, 120, 12g. i [4, i ig,
tion sa nice Jeanne. 83. Ses maisons, 5g, 172, 317,
Fait Fautopsie de Charles ix, 12g. Indications bibliogra-
84. Est nomm premier phiques. i3i. Ses portraits,
chirurgien et conseiller de 14, 100.
Henri m, 84.
Il marie sa PAR (Ambroise), g4, 96.
servante, 84.
Voyage PAR (Ambroise), 108.
Nancy, 85. Il suit les con- PAR (Ambroise). officier,
frences de Bernard Palissy, i.3o.
86. Premire dition de ses PAR (Anne),g3, ii3, 120,
uvres compltes, 86. Pro- 121, 12g, 3ig, 322, 326.
cs avec la Facult, 87. PAR (Antoine), 33, ii3,
Son Mmoire, 8g. Nais- 171,
i3o.

sance de sa fille Anne. g3. PAR (Bertrand), 16, 2g, 3o,

Naissance de son fils Am- 3i, i3o, 160.
broise, g4.
Attaques des PAR (Catherine i.), 8, .33,
chirurgiens, g5. Mort du 56, 81, loi, 192, log, 112,
jeune Ambroise, g6. Il ma- ii3, 12g, i3o, 264, 281.
rie sa nice Jeanne, g6. PAR (Catherine 11.), 33,
Naissance de sa fille Marie, g8. loi, ii3, 122, auto- Son
Deuxime dition des u- graphe, 123,
124, 12g, 322,
vres compltes, gg. Nais- .J26, 02g, 001, 302.
sance de Jacqueline, loi. PAR (Catherine, surd'Am-
Naissance de Catherine 11, 101. broise), 16.
Mariage de Catherine v^-, PAR (Charles), 33.
loi. Edition latine des PAR (Charles), i3o.
uvres compltes, io3. PAR (Etiennette), 17.
Attitude de la Facult, 104. PAR (Franois), 27, 28.
Discours de la licorne, 106. PAR (Isaac), .54.
Nouvelles attaques, 107. PAR (Jacqueline), loi.
Rplique la response PAR (Jean), barbier, 16,
contre le discours de la li- 18, 2g, 3o, 160.
corne, 107.
Naissance de PAR (Jean), cofFretier, 16,
4l6 INDEX

17, 55, 59, 96, i63, 166, 169. PLESSIS-LEZ-TOURS, 69, 375.
PAR (Jean), pre d'Etien- PLINE, 23l.
nette, 17, i3o. POCIIART, 159, 192.
PAR (Jeanne), 17, 55, 56, poissY (Jean de), 154.
83, 96, 97, 114, ii5, 194, PONZETTI, 242, 339.
217, 254, 260, 270. Sa PORTAIL (Adrien), 379, 390.
signature, 274
296. 3oi, 375.
, PORTAIL (Anne), 38o, 387,
PAR (Marie), 98. 400.
PAR (Maurice), i3o. PORTAIL (Antoine i), 9, 5o,
PARIS (de), 172, 3o8. 57,66, 69, 78, 102, ii5, 117,
PAS-DE-susE (Combat du), 208, 265, 276, 375 et suiv.
20. 38i, 385, 387/390, 395.
PASSART (Franoise), 342. PORTAIL (x\ntoine 11), 378.
PASSART (Gabrielle), 342. PORTAIL (Antoine m), 378.
343, 356, 358, 36o. PORTAIL (Antoine iv), 378.
PAUL d'eGINE, 23o. PORTAIL (Jeanne), 377.
PAULMiER (Franois), 126, PORTAIL (Marguerite), 38 1,
334. 390.
PAULY, 129. PORTAIL (Paul l), O-J^J, 395.
PAULY, (Paul de), Voyez PORTAIL (Paul II), 377.
Pavoli. PORTAIL (Paul m), -J^J.
PAVOLi (Paul de), 159, 339. POUGET, 385.
PELLETIER, 275. 385. POULLET, 108.
PENA, 86, 363. PRCONTAL (de), 193, 208,
PPIN, i88, 190, 206, 21 5, 276.
275, 3o6. PRCONTAT, Voyez Prcon-
PERCY, 17. tal.
PERDULCIS, 353. PRIME (Catherine de), 34.
pRiER (Barbe), i6, i66. PRIME (Jacqueline de), 375,
PRIER (Catherine), i6, i63. 387, 390.
PRIER (Claude), 59, 196. PRIME (Jeanne de), 23, 27,
PRIER (Franois), 16, 59, 56.
169, 196. PRIME (Louis de), 56, 102,
PRIER (Marie), 16, 17, i63, 265, 375, 386.
166, 169. PRIME (Mry de), 23, -33,
PEYRILHE, 8, 43, 119, 376. 144, 307, 375.
PHILIPPES, 17. PRIME (Odo de), 23, 144.
PICART, 64, 85. PRIME (Pierre de), 391.
PITRE (Philippe), .354.
PITRE (Simon), 79, 84, 104,
276, 3o6, 354.
PIGRAY, 62, 69, I05,
a
78,
ii5, 117, 276, 337, 376, 385. QUERCETAN, 352.
PINEAU (du), 157. QUIQUEBEUF, I02, 265.
PINGUET, 102, 265. QUINQUEMPOIX, 103.
 ,

INDEX 417
ROUSSELET (Jacqucs), 81,
R 99, 102, 209.
ROUSSELET ( Marguerite )
RABELAIS, 21, 35. ii3.
RAMART, l52, l58. ROUSSELET (Nicolas), Il3.
RAVENIER, 159, 193. ROZE, 9, 3o.
RAYXARD, 275. ROZE (Madeleine;, 378. 379.
REBOURS, 100, 104, 338. RUZ, 154.
REGNARD, 276, 3o5, 384.
REMPROux (de), 384.
RENGEAA, l59.
RTY (de), 67.
RIIINGRAVE (Le), 70. SAINT-ANDRE DES ARTS, 27.
RICIELET, 354. SAINT- ARDOIN, 242, 339.
RIGAULT, 121. SAiNT-c.ME (La communau-
RIOLAN fils, 348, 353. t de), 3o, L'glise de 44.
RiOL.\N (Jean), 49. SAINT-GER3IAIN (de), 3l.
RIOLLET, 17. SAINT-GERiAIAIN-LE-VIEIL, 122.
ROGEAULT, l54. SAINT-LAURENT, 49.
ROGER, 22. SAINT-NICOLAS, 37.
RiQUET (de), 378. SAINTE-BARBE-EN-AUGE, 347.
ROHAN (Franoise de), 52,53. SAINTE-MADELEINE, 348.
54, i85. s.ALON (de), 53, i56, i86.
ROHAN (Ren de),
24, 25, SAMBORN, 349, 350.
26, 28, 29, 35, 36, 52. SANCHE, l55.
RONDELET, 234. SANGUIN. 179.
RONNIER, 363. SAVOIE (Charles de), 94.
RONSARD, l32. SAVOIE Emmanuel - Phili-
(

ROSTAN DE BINOSQUE, 5o, 57. bert de), 41, 49.

ROUSSEAUX (des), 188, 190, SAVOIE .( Jacques de ), 53,
2l5. g3, i85.
ROUSSELET (Barbe), loi. SAVONAROLE, 228.
ROUSSELET (Catherine), ii3. SAXON, 233.
ROUSSELET (CliarleS;, ii3. SGLTER, 98, 106.
ROUSSELET (Dcnis), ri3. SERviN, 348, 354, 355.
ROUSSELET (Etienne), ii3. SIMON (Henri), 96, 120,
ROUSSELET (Florentin), u3. 121, 129, 254, 319, 322, 326.
ROUSSELET (Franois), loi, SIMON (Marin), 341.
102, io3, 112, ii3, 114, 119, SIRET, 69.
120, 129, 264, 281, 293, 296, soMUYN (Nicolas au), 208.
309, 3io, 3i2, 3i5, 317. SURDHAULT, 96, 255.
ROUSSELET (Henri). ii3. sYLvius, Voyez Du Bois
ROUSSELET (Jacqueline), 8i, (Jacques).
82, 83, 93, 98, 119, 120, 122, SYNOPSIS, 104.
209, 281, 3i2, 3i8, 322.
4ii INDEX

T VARRON, 240.
VASSE. 234.
TAHUREAU, iSq. 189, I92, VATERRE. 84, 206, 21 5, 275,
208, 276, 386. 304, 339, 302.
TALENis (de), i56, 339. VAUDELOX, 117, 289.
TAUREAU, Voyez Tahureau. VAUDEVILLE (de). 4I.
THOMAS, 208. VAUGEOIS, 277.
TiLLET (Anne du), 54. VENDEUVRE, 345, 346, 348,
TiLLET (Marie du], g8. 349, 363.
TILLET (Sraphin du), 54. VERRIER, Voyez Le Verrier.
TORIGNY, 345. VSALE, 5l, 57.
TOURNAN, 38. VIART, 96, 97, 98, 102, 108,
TREW, 74. 113, 114, 254. 260, 270.
TROIS MAURES (Les), 69. VIGNOIS, 275, 304.
TROIS MORES (Les), 33, 59, VIGNY (de), 253, 274.
171, i85, 194. 196, 307. viGOR (Giraultl, 84, 216,
TRUCiiON, 275 335. 304.
TUETEY, 10, 383. VIGOR (Regnault), 85, i56,
TURQUET, Voyez Mayerne 206, 275.
(de). VILLAUME, 17.
viLLEMEREux (de), 126, 334-
VILLENEUVE (de), 27.
u vioLAixES (de), 244.
URSiNs (Jouvenel des), io5. VIOLLETTE, 363.

V w
VAIGNART, 84. WIER, 235.
VALLE, 14, l5.
VALOIS (de), 84, 85. Y
VARADES (de), i53, i58, 190,
206. 21 5, 252, 275, 3o4, 338. YNARD, 46, 47. 48.
 ERRATA
Page ligne g, procdures, lisez proceddures.
Page Note Philippes, lisez Philippe,
Page Note 2, dliarquebutes, lisez dliacquebutes.
Page Note 3, VieilleviUe, V. 5. lisez Vieilleville, M-
moires, 1 5.
Page 26 Note 2, pouse de, lisez pous.i.
Page 29 ligne 21, St-Michel ajoutez la maison quil
,

donna plus tard sa nice Jeanne.

Page 3o Note 2, Ventre de Vglise, ajoutez de Saint-
Came.
Pasfe gote du Gaugnier, lisez du Gauguier
Page Note Martigncs, lisez Martigues.
Page Note i'jSt, lisez 75(9/.

Page Note Philippes, lisez Philippe.

Page licrne Des Trois Maures, lisez Des Trois
Mores.
Page 64 Note 3, Philippes, lisez Philippe.
O
Page r
ligne i3, quatorze ans, lisez treize ans.
Page io3 ligne I, Bouterue, lisez Bouteroue.
Page 1 Note10 recontr, lisez rencontr.
Page 116 Note 2, Vallois, lisez Valois.
Page 120 ligne 4, Jacqueline Par, Visez la veuve de Par.
Page 128 Note I, pour la pension, lisez pour teindre la
pension.
Page i53 Supprimez la note 2.
Page 180 Note, d'abord, lisez j/rs ce//e qu'il donna sa
nice.
Page 180 Note, situ, lisez situe.
Page 8o Note, ;'e Saint-Sverin, lisez n^e <ie /a Huchette.
Page 242 Note 2, Ponzetta, lisez Ponzetti.
Pasfe 288 ligne 22, liei' jyr(?5e/, lisez du prsent.
Imp. du Fort-Can, S'-Dizier (H"-Marne), 19, chausse d'Antin, Paris. 2.0'i8
 lAIPRIMERIE

DU FORT-CARR
A

SAIXT-DIZIER

HAUTE-MARNE)
 Sft

es.

R Le Paulmier, Claude Stephen

507 Ambroise Par
P3L4

Biological
& Mdical

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