Protection Cathodique PDF
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PROTECTION CATHODIQUE
MANUEL DE FORMATION
COURS EXP-PR-UT120-FR
Rvision 0.1
UTILITS
PROTECTION CATHODIQUE
SOMMAIRE
1. OBJECTIFS .....................................................................................................................4
2. PRAMBULE...................................................................................................................5
3. MCANISMES DE CORROSION....................................................................................6
3.1. APPROCHE LECTROCHIMIQUE DE LA CORROSION ........................................6
3.1.1. Ractions de corrosion......................................................................................6
3.1.2. Piles de corrosion ..............................................................................................8
3.1.2.1. Que se passe-t-il ? .......................................................................................9
3.1.2.2. Raction galvanique...................................................................................11
3.2. CHELLES DE POTENTIEL...................................................................................14
3.2.1. chelles de potentiel doxydorduction ...........................................................14
3.2.2. chelle de potentiel libre .................................................................................17
3.3. PHNOMNE DE PASSIVATION, RUPTURE DE PASSIVIT..............................18
3.3.1. Formation dune couche protectrice ou dun film passif...................................18
3.3.1.1. Corrosion de lacier dans de leau sature en CO2 ....................................18
3.3.1.2. Corrosion du cuivre dans de leau de mer..................................................18
3.3.1.3. Corrosion de lacier dans leau are.........................................................19
3.3.1.4. Aciers inoxydables .....................................................................................21
3.3.2. Rupture de passivit........................................................................................22
3.4. LA PILE LECTROCHIMIQUE SUR SITE..............................................................23
3.4.1. Analogie entre pile lectrochimique et tuyau ...................................................23
3.4.2. La corrosion galvanique sur site......................................................................24
3.4.2.1. La pile lectrochimique acier......................................................................24
3.4.2.2. Pile chimique entre 2 mtaux diffrents .....................................................25
3.5. CORROSION BIMTALLIQUE ...............................................................................28
3.5.1. Conditions ncessaires pour la corrosion bimtallique....................................28
3.5.1.1. lectrolyte ..................................................................................................28
3.5.1.2. Connexion lectrique .................................................................................28
3.5.1.3. Diffrence de potentiel ...............................................................................28
3.5.1.4. Raction cathodique ..................................................................................28
3.5.2. Facteurs qui affectent la vitesse de corrosion .................................................29
3.5.2.1. Potentiel dlectrode...................................................................................29
3.5.2.2. Rendement des lectrodes ........................................................................31
3.5.2.3. Potentiel variable........................................................................................31
3.5.2.4. lectrolyte ..................................................................................................32
3.5.2.5. Rapport de surface.....................................................................................33
4. SOLUTION LA CORROSION GALVANIQUE ............................................................36
4.1. PROTECTION MCANIQUE ..................................................................................36
4.2. PRINCIPE DE LA PROTECTION CATHODIQUE...................................................36
4.2.1. Les grands principes de la protection cathodique (P.C.) .................................36
4.2.2. Critre dvaluation ou de dtermination de lefficacit de la P.C....................37
4.2.2.1. Tensions de rfrence ...............................................................................38
4.2.2.2. Densit de courant .....................................................................................38
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1. OBJECTIFS
Pouvoir expliquer, en en comprenant les fondements, les principes de fonctionnement et
de maintenance des diffrents types de systmes de protection cathodique que lon trouve
sur un site industriel.
Aprs cette formation, llve doit pouvoir :
Expliquer le mcanisme de la corrosion galvanique
Faire le lien entre corrosion galvanique, phnomnes galvaniques et les effets
indsirables du courant anodique
Reconnatre, cathode protge, la destruction de lanode
Distinguer les 2 types de protection cathodique
Expliquer le principe des anodes solubles
Distinguer les matriaux employs pour les lectrodes solubles et les lectrodes
de rfrence
Faire la diffrence (ou le rapprochement) entre protection en mer et terre
Expliquer le principe du systme anodes courant impos
Interprter les mesures de contrle de tension et courant
Estimer le niveau (ou la qualit) de la protection cathodique sur un site, en
fonction des mesures et contrles de corrosion.
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2. PRAMBULE
Au fil des progrs de lindustrie moderne, lemploi de structures mtalliques souterraines,
telles que pipelines, cbles de communication, revtements de puits et installations de
stockage est devenu trs courant.
Avec laugmentation du nombre de structures souterraines, ce sont aussi les problmes
de corrosion qui ont augment, principalement de corrosion galvanique, faisant crotre les
cots de rparation. Aujourdhui, malgr linstallation dune bonne protection telle que la
protection cathodique, le personnel dexploitation nest pas vraiment au fait de limportance
dun tel systme.
Il ma t donn de voir, plus souvent qu mon tour, le tableau de protection cathodique
(pour le systme de courant impos) hors tension et/ ou le courant ne faisant lobjet
daucun rglage...
Jai pu voir en de nombreux endroits, le long de pipelines enterrs, les botiers de
commande dtruits ou dbranchs (cbles tranant ou coups).
Il mest galement arriv de voir le personnel de production se demander pourquoi le
pipeline fuyait (encore) (et tait totalement corrod) alors quil ny avait pas de protection
cathodique effective.
Par consquent, lobjectif du prsent cours est :
Plutt que de prsenter la corrosion en gnral, simplement de sintresser la
corrosion galvanique cause par un courant lectrique normal, pour laquelle une
solution vidente consiste fournir un contre-courant : la protection
cathodique.
De faire en sorte que le personnel dexploitation se sente concern par cette
protection, en nen laissant pas lentire responsabilit au seul lectricien de
maintenance et au service corrosion. La protection cathodique ncessite un
contrle permanent : un cble de terre dbranch, un mauvais (ou inexistant)
courant impos peuvent tre lorigine dune corrosion galvanique. La tche
courante dun oprateur est de dterminer immdiatement ce qui cause la
destruction de son matriel.
La protection cathodique reste une mthode efficace de pallier laction destructrice de la
corrosion galvanique. Mais avant de nous intresser la protection cathodique, voyons les
principes de la corrosion.
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3. MCANISMES DE CORROSION
Lanticipation du comportement des matriaux en atmosphre humide, terrain humide ou
immerg ou dans leau, donne plusieurs pistes lectrochimiques. Le but de ce chapitre
nest pas danalyser en profondeur le modle de la corrosion galvanique et ou
lectrochimique, mais, de faon plus gnrale, de mettre en vidence les principaux
paramtres qui ont une influence sur le comportement des matriaux dans des
environnements lectriquement corrosifs.
2 HCl + Fe H 2 + Fe Cl 2
En langage de chimiste, on parle de raction doxydation rduction, au cours de laquelle
les ions dhydrogne H+, librs par dissociation de lacide, jouent le rle doxydant et le
fer celui dagent de rduction.
Hormis dans certaines conditions exceptionnelles, ce mcanisme existe dans tous les cas
de corrosion que lon rencontre dans lindustrie de la production de ptrole et de gaz
(corrosion en milieu humide).
Le type doxydant varie selon les situations, ce peut tre lun des lments suivants :
Oxygne
En principe, le ptrole et le gaz ne contiennent pas doxygne. Par ailleurs,
loxygne apparat ltat dissout dans leau de mer de concentration variant avec
la temprature. 25C la concentration est denviron 8 ppm et lon emploie souvent
leau de mer en refroidissement.
Hypochlorite de sodium ou chlore
Ces produits sont injects dans leau de mer comme biocides et la concentration en
est en principe faible (0,5 1 ppm). Cependant, les quantits injectes peuvent tre
leves, du fait des besoins levs de leau en chlore.
Ion hydrogne (H+)
Cest le rsultat de la dissociation dacides qui peuvent tre prsents dans leau
obtenue par condensation dans le gaz.
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Quelques exemples :
Acide carbonique
Cet acide provient du contenu en C02 du gaz naturel :
CO2 + H 2 O H 2 CO 3 H + + HCO -3
Cet acide est la cause de la corrosion dite douce.
Sulfure dhydrogne
Prsent dans le gaz naturel et leau, ce produit se dissocie selon la raction
suivante :
Acides organiques
On les trouve en faible concentration dans leau produite. Ils apparaissent
galement comme produits de dgradation dans les units de traitement de
leau (installations de traitement aux amines) ou les units de dshydratation
au glycol.
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2 H + + 2 e- 2 H H 2
ou
H + + e H 1 H 2
2
Mais aussi rduction doxygne :
O 2 + 2 H 2 O + 4e 4 OH
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Fe Fe 2 + 2 e
Fe 2 + Fe 3+ + e
doxydation du cuivre :
Cu Cu 2+ + 2e
Il est ais de dmontrer que trs souvent, les ractions cathodiques et anodiques ont lieu
dans une zone et en des lieux diffrents de la surface, comme prsent ci-dessous.
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Cest la quantit de carbone qui dtermine le type dacier, depuis les aciers doux
jusquaux aciers durs pour outils.
Le carbone prend la forme de carbure de fer (Fe3C) et, du fait que la rpartition nest pas
suffisamment homogne, il existe des surfaces adjacentes de fer pur et de carbure de fer
dans lensemble de la structure de lacier.
Ces zones individuelles sont limites en taille et reprsentent ensemble de lordre de
quelques microns (m x 10-6).
Le carbure de fer prsente un potentiel suprieur celui du fer pur en prsence dun
lectrolyte conducteur (quivalent celui de leau de mer ou de la terre humide). On peut
ainsi considrer quun lment de pile de carbure de fer se forme dans llectrolyte, entre
les surfaces positives du fer pur et les surfaces ngatives du carbure de fer.
Chaque lment, qui peut tre considr comme une pile est court-circuit par la structure
mtallique, comme prsent ci-dessous.
Sur la surface du fer, certains des
lectrons entourant les atomes de
fer se dtachent, laissant les
atomes de fer chargs
positivement (Fe++). On parle
dions fer, qui sont en ralit des
atomes du mtal, chargs
positivement.
Ces lments circulent dans leau de mer ou la terre, selon le gradient de potentiel ,depuis
les zones positives du fer vers les zones ngatives du carbure de fer, ce qui engendre un
courant lectrique dans leau de mer ou la terre. Ce courant repart par le circuit
conducteur de la structure mtallique principale.
Les zones positives partir desquelles le courant circule dans leau de mer ou la terre
sont dites ANODES (ou zones anodiques) et les zones ngatives dans lesquelles le
courant entre sont dites CATHODES (ou zones cathodiques).
mesure que le mtal ferreux est t, atome par atome, de la surface de lanode et
dpos sur la cathode, une cavit de corrosion se forme, comme le prsente la figure. Des
centaines de milliers (voire de milliards, voire une infinit !) de ces cavits se forment, ce
qui fait apparatre une corrosion gnrale de llment de structure ou de tuyau.
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O2 + 2 H 2 O + 4 e 4 OH
ou
O2 + 4 H + + 4e 2 H 2 O
La raction anodique accrot dabord la concentration des sels de mtaux aux interstices.
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Fe Fe 2+ + 2 e Cr Cr 3 + + 3 e etc.
Ces sels peuvent hydrolyser, comme dans le cas des aciers inoxydables :
Cr 3+ + 3 H2 O Cr (OH) 3 + 3H+
Le pH aux interstices dcrot et les diffrences de pH ajoutent labaissement de la
concentration en oxygne, ce qui acclre les phnomnes de corrosion.
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Actif ou
anodique
Noble ou
cathodique
Nom du mtal
quilibre mtal-mtal
(unit - activit)
Potassium
K-K
Sodium
Na Na
Magnsium
Mg Mg
Aluminium
Al Al
Zinc
Zn Zn
Chrome
Cr Cr
Fer
Fe Fe
Cadmium
Cd Cd
Cobalt
Co Co
Nickel
Ni Ni
tain
Sn Sn
Plomb
Pb Pb
Hydrogne
HH
Cuivre
Cu CU
Mercure
Hg Hg
Argent
Ag Ag
Palladium
Pd Pd
Platine
Pt Pt
Or
Au Au
- 2,925 V
+
- 2,714 V
2+
- 2,363 V
3+
- 1,562 V
2+
- 0,763 V
3+
- 0,744 V
2+
- 0,440 V
2+
- 0,403 V
2+
- 0,277 V
2+
- 0,250 V
2+
- 0,136 V
2+
- 0,126 V
0, 000
2+
+ 0,337 V
2+
+ 0,788 V
+ 0,799 V
2+
+ 0,987 V
2+
3+
+ 1,2 V
+ 1,498 V
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Mmo : un potentiel normal est un potentiel dquilibre dans des conditions bien dfinies
(notamment concentrations gales lunit). Ce tableau indique que le potentiel normal
dhydrogne (par convention gal 0 pH nul) est suprieur celui du fer.
On peut en dduire quen milieu acide il peut attaquer lacier. pH 9, selon la loi de
NERNST, le potentiel doxydorduction de lhydrogne est gal 0,53 V et est donc
infrieur celui du fer, qui, lui, ne change pas avec le pH. Ceci implique que leau
dsare pH 9 offre une faible attaque corrosive sur lacier. En revanche, si leau est
are (environ 10 ppm doxygne temprature ambiante) elle corrode lacier :
Le potentiel normal doxygne est gal 1,23 V 25C et est dfini par la raction :
02 + 4 H+ + 4 e- 2 H20
Le potentiel doxydorduction pH 9, selon la loi de NERNST, est donn par :
E = 1,23 +
RT
Log (a 4H + + x a )
O2
4F
RT
log 10 = 0,0585 V
F
a0 2 # 0,2 ; a H + = 10-pH
E = 1,23 0,0585 pH +
0,0585
log a 0 2
4
E = 0,69 V
Le potentiel doxydorduction de loxygne est suprieur celui du fer : il y a donc un
risque de corrosion.
Par ailleurs, un matriau tel que le platine (de potentiel normal de 1,2 V) nest pas oxyd
par loxygne.
On peut donc considrer que plus le potentiel normal du mtal est lev, plus le
risque de corrosion est faible.
Lchelle des potentiels normaux nous donne une chelle de noblesse
thermodynamique (Cf. tableau ci-dessous).
Ce tableau (noblesse thermodynamique et noblesse pratique) est donn uniquement
titre indicatif, pour servir ventuellement de rfrence. Consultez votre instructeur pour de
plus amples explications.
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Classification de mtaux et
mtallodes par ordre de noblesse
Pratique
Or
Iridium
Platine
Rhodium
Ruthnium
Palladium
Mercure
Argent
Osmium
Slnium
Tellure
Polonium
Cuivre
Techntium
Bismuth
Antimoine
Arsenic
Carbone
Plomb
Rhnium
Nickel
Cobalt
Thallium
Cadmium
Fer
tain
Molybdne
Tungstne
Germanium
Indium
Gallium
Zinc
Niobium
Tantale
Chrome
Vanadium
Manganse
Zirconium
Aluminium
Hafnium
Titane
Bryllium
Magnsium
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
42
43
Rhodium
Niobium
Tantale
Or
Iridium
Platine
Titane
Palladium
Ruthnium
Osmium
Mercure
Gallium
Zirconium
Argent
tain
Cuivre
Hafnium
Bryllium
Aluminium
Indium
Chrome
Slnium
Techntium
Tellure
Bismuth
Polonium
Tungstne
Fer
Nickel
Cobalt
Antimoine
Arsenic
Carbone
Plomb
Rhnium
Cadmium
Zinc
Molybdne
Germanium
Vanadium
Magnsium
Thallium
Manganse
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Zone passive
Zone dimmunit
On peut dduire les limites de ces zones de lquilibre thermodynamique. Par convention,
la ligne de dlimitation correspond un quilibre de 10-6 moles/l dion mtallique, mais le
fait quil se forme un produit solide de corrosion (oxyde, hydroxyde.. ) ne permet pas de
supposer quil se forme une couche de protection. Il est ainsi prfrable de dfinir les
zones dactivit et passivit par lexprience. La figure ci-dessous prsente les diffrentes
zones et les courbes diso-corrosion.
Figure 8 : Immunit et passivation de lacier dans une solution aqueuse agite fig A
Linfluence de loxygne est un lment complexe. Tant que le pH est infrieur ou gal
7, la prsence doxygne accrot la vitesse de corrosion. Par ailleurs, pH suprieur,
loxygne est favorable, en maintenant la passivit (du fait dun potentiel suprieur).
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Figure 9 : Immunit et passivation de lacier dans une solution aqueuse agite fig B
3.3.1.4. Aciers inoxydables
Dans le cas daciers de fer ou de carbone, la passivit est faible. Les lments dalliage,
tels que le chrome et le molybdne, accroissent la passivit, ce qui implique une extension
de la passivit vers des pH plus acides, comme le prsente le diagramme de potentiel pH.
Il est inappropri de parler de la formation dune couche visible de protection : il sagit en
effet plutt dun film adsorb, ce qui a fait lobjet de nombreuses tudes (la proportion de
chrome dans les aciers inoxydables est suprieure 13 %).
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Dans chacun de ces schmas, le courant lectrique circule de la cathode vers lanode
dans le circuit externe. Le courant quitte lanode pour entrer dans llectrolyte et, ce
faisant, produit une raction chimique la surface de lanode. Cette raction met en jeu
les ions de lanode mtallique et les ions ngatifs dans llectrolyte et provoque la
formation subsquente dun compos du mtal comme produit de corrosion.
Le courant migre au sein de llectrolyte et entre dans la cathode. la surface de la
cathode, les ions positifs de la solution sont librs, en gnral sous forme dhydrogne
des atomes. Souvent, il se dveloppe de lhydrogne gazeux et dautres composs
apparaissent, tels que les hydroxyles, carbonates et chlorures, par ractions secondaires.
La cathode ne se corrode pas, mais est au contraire protge contre la corrosion. La
formation dhydrogne et dautres composs la surface de la cathode est appele la
polarisation cathodique. Les produits de la polarisation gnrent une couche qui agit
comme un film de haute rsistance face aux lectrodes. Ceci rduit lactivit de la pile
lectrochimique qui parfois peut retarder compltement laction de la pile. Cela dit, les
agents dpolarisants, tels que loxygne, se combinent avec lhydrogne pour former des
ions hydroxyle ou de leau et maintenir lactivit de ces piles.
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Figure 14 : Tube de cuivre dans le collecteur dacier dun systme de chaudire eau de
condensation
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Ces 3 images prsentent des exemples dassemblage ou soudure entre diffrents mtaux,
produisant une raction galvanique et une corrosion
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2 - 4 S/cm
Eau de distribution
50 1500 S/cm
Sodium satur
Acide sulfurique
Sels dissous
Hormis pour les parties trs critiques dquipement, telles que les composants
lectroniques, pour lesquels il est essentiel de supprimer la dissolution mtallique, la
corrosion bimtallique est rarement un problme dans leau pure.
Dans une solution faible conductivit (ou lorsque les mtaux ne sont couverts que dun
fin film dlectrolyte trs conducteur), la corrosion est confine une zone proche de la
jonction entre les 2 mtaux et si la quantit totale de corrosion peut tre faible, il est
vraisemblable quelle soit relativement localise et donc trs intense. La corrosion la
jonction des mtaux est toujours plus forte quen tout autre endroit dans une solution trs
conductrice, mais elle est galement plus tendue.
Une intense corrosion peut galement se produire dans de leau nominalement pure, en
conditions de condensation, si latmosphre est pollue de gaz acides, tels que le dioxyde
de soufre ou en prsence de sel, par exemple sur les sites industriels ou ctiers.
Dans la corrosion classique avec pile locale, la corrosion bimtallique est sensible la
prsence dlments de llectrolyte qui affectent la stabilit des ions mtalliques corrods.
Ainsi, avec le plomb, la prsence de bicarbonate, silicate et sulfate dans leau favorise la
formation de produits de corrosion insolubles et adhrents. Parfois, les produits insolubles
de corrosion du mtal anodique peuvent former un dpt et induire des corrosions
caverneuses sur le mtal cathodique dun couple ; les aciers inoxydables sont sensibles
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ce type de corrosion, notamment en cas de contact avec laluminium ou lacier doux. Dans
certains cas, la composition de lenvironnement peut tre modifie par adjonction
dinhibiteurs pour contrler la fois de la pile locale et la corrosion bimtallique.
Cette pratique a montr son efficacit dans le traitement des eaux pour les systmes de
refroidissement de moteurs et les installations de refroidissement industriel.
Les ions bicarbonate, cyanure et tartrate forment des complexes solubles avec le cuivre et
le zinc et leur prsence acclre par consquent la vitesse de corrosion.
Leffet du pH prsente des rpercussions encore plus fortes et dpend de la composition
des 2 mtaux du couple. Pour le magnsium et ses alliages, un dgagement important
dhydrogne la cathode est possible dans des solutions neutres.
La vitesse de corrosion commence augmenter ds lors que le pH dcrot des valeurs
de 4 5 pour laluminium et les alliages ferreux et ds pH6 pour le zinc. pH1, le
dgagement dhydrogne est la principale raction sur la cathode pour la plupart des
couplages de mtaux et les vitesses de corrosion bimtalliques peuvent crotre dans des
facteurs 2 3, par rapport aux solutions neutres. Dans lacide sulfurique, cependant, on
observe des accroissements de vitesse de corrosion bien moindres avec le plomb, du fait
de la formation de films de sulfate de plomb insoluble.
Il faut donc tre vigilant si un dgagement dhydrogne se produit et que le matriau de
cathode est sensible une fragilisation par lhydrogne.
Les faibles pH peuvent aussi apparatre entre deux mtaux couplage fort lorsque lun
dentre eux subit une corrosion caverneuse (par ex. 316 et acier inoxydable superaustnitique dans leau de mer). Le pH peut devenir si faible (<1) que la corrosion dmarre
sur la cathode dans la crevasse.
3.5.2.5. Rapport de surface
Le rapport de surface est trs important en matire de probabilit dune corrosion
bimtallique. Plus la cathode est grande par rapport lanode, plus il est probable que se
produise une rduction par oxygne et, par consquent, plus grand est le courant
galvanique et donc la corrosion (Cf. figure ci-dessous).
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Etc
Pour en savoir plus, vous pouvez trouver sur lInternet la publication complte
Bimetallic corrosion (Corrosion bimtallique) et Simplified Galvanic Series in Sea
Water (Srie galvanique simplifie dans leau de mer)
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< -0,85 V / Cu-CuSO4 satur (limit > -1,2 V) dans le sol ( terre)
< -0,80 V / Ag-AgCl dans leau de mer (limit > -1,1V) en eau de mer et
eaux saumtres, (mme valeur pour llectrode sature en calomel)
Dans les sols trs rsistifs : < -0,75V entre 100 et 1000 Ohm.m et < -0,65 V /
Cu-CuSO4 satur, au-del de 1000 Ohm.m
Dans leau de mer : 60 (mers tropicales) 220 (mers froides et fortes) mA/m
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2 Hg Hg 22+ + 2e
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do
2 Hg + 2Cl Hg 2 Cl 2( 8) + 2e
qui est le couple redox :
Hg 2Cl2( 8 ) / Hg
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Pour cette autre solution, lorsque la structure est ancre en permanence, les anodes
peuvent tre poses sur le fond marin et alimentes en courant CC, selon le principe du
courant impos. Cela se pratique videmment en eaux peu profondes.
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Cependant une usine entirement terre et installe (principalement) sur sol humide
(marais) est protge par un systme gnral courant impos.
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84000 m2
8,3m2
(0,01%)
29A
1595A
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Figure 35 : Principe de la protection par anode soluble sur les pipelines sous-marins
Considrons une colonne montante de ptrole en acier sous la mer, pourvue dune anode
de zinc circulaire, de type collier, place autour du tuyau et directement relie ce dernier
en plusieurs points par des brides soudes au cadmium.
Le tuyau dacier et le collier de zinc forment une pile fer/zinc, leau de mer environnante
agissant comme lectrolyte. Les brides soudes constituent le court-circuit externe entre
zinc et fer.
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La pile de rfrence est employe pour contrler le courant anodique. Lorsque la structure
reoit du courant des anodes, son potentiel dcrot au-dessous de celui de la mer et une
pleine protection est assure lorsque cette baisse est maintenue -200mV.
Ajoute aux 600mV de la pile de rfrence, la tension entre lectrode dargent et
structure de fer slve alors 800mV. (Critres du paragraphe 4.2.2)
800mV est la valeur correspondant une lectrode de rfrence dargent installe
pratiquement o que ce soit. Pour votre plate-forme, faites-vous cependant confirmer quil
ne sagit pas dun autre matriau (dcouverte rcente ?) avec un potentiel diffrent
Les lectrodes de rfrence sont soit installes de faon permanente autour de la plateforme, soit amovibles ou extractible dans un guide de tube. On pourrait mme les cbler
de faon permanente sur un panneau de contrle et de surveillance, cette situation tant
plus courante pour les systmes courant impos, pour lesquels il existe au pralable un
panneau de contrle, tel que ci-dessous, un voltmtre reli un bouton de slection des
diffrentes lectrodes de rfrence.
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5.2.2. terre
Llectrode de rfrence terre
est en cuivre (Cu-CUSO4) et est
enterre une fois pour toutes. Elle
nest pas relie la structure
mais une bote de mesure, qui
sarrte en gnral sur une borne,
le voltmtre tant apport par le
technicien de contrle au cours
de sa campagne de contrle.
Figure 40 : lectrode de
rfrence sur terre, le long
dun pipeline
Pour les anodes consommables (ou anodes solubles), lanode de rfrence est enterre
dans un mlange rgulateur conducteur (comme au paragraphe 5.1.4)
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6.1. DVERSOIRS
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7.2. INTERFRENCES
Proximit de diffrentes protections cathodiques
Processus de fuite de courant continu
Treillis mtalliques lectriques (ou cbles) qui collectent le courant de protection
Treillis acier bton (qui doit galement tre protg !)
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7.5. CONCLUSION
La protection cathodique est le systme idal lorsquil existe un lectrolyte naturel (eau,
eau de mer, solution aqueuse)
Cest donc en mer quelle est le plus efficace.
Pour les tuyaux et structures enterrs, ce systme est en gnral efficace et peu onreux
lorsquil vient en complment dun revtement organique adapt.
Les rares cas dinefficacit sont dus de mauvais revtement ou la prsence dun
blindage lectrique (feuilles mtalliques disolation thermique);
Des tudes et des contrles fins et bien penss confrent une meilleure efficacit au
systme. Les expriences suffisantes et recherches technologiques daujourdhui donnent
aux spcialistes de la corrosion suffisamment doutils pour sapprocher dune protection
cathodique quasi-parfaite.
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8. EXERCICES
1. Expliquer ce quest une corrosion galvanique.
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Dure de vie :
20 ans
% d'anode restante en fin de vie : 15%
Dterminer
6. Le besoin total en courant
7. La masse d'anode installer pour assurer la protection pendant la dure de vie prvue
8. Le nombre d'anodes
Support de Formation EXP-PR-UT120-FR
Dernire Rvision : 07/06/2007
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Donnes
Installation d'un poste de soutirage aux 2 extrmits (pas d'alimentation
lectrique possible en ligne).
Densit de courant de protection : 0,05 mA / m2
Les dversoirs anodiques seront constitus d'anodes cylindriques en ferrosilicium. Consommation : 0,5 kg/A/an.
Dterminer
9. Le besoin total en courant
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12. La masse anodique installer pour assurer une dure de vie de 25 ans
Refaire les calculs suivants en supposant un pipeline non revtu extrieurement. Densit
de courant ncessaire : 30 mA / m2
13. Le besoin total en courant
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9. GLOSSAIRE
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2.
Quelles sont les conditions de milieu pour le dveloppement de corrosion
galvanique ?
3.
4.
5.
Quelles sont les caractristiques des anodes de rfrence ? Matriau, tension, en
mer, terre
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