Opcvm

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OPCVM

Dfinition

Les OPCVM : Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilires


sont des socits ou quasi-socits dont l'activit consiste investir sur les
marchs l'pargne collecte auprs de leurs porteurs de parts. L'activit
des OPCVM appartient donc la gestion collective d'actifs, ce qui la
distingue la fois :
de la gestion pour compte propre : l'OPCVM investit des fonds
collects auprs de tiers (gestion pour compte de tiers) et non ses
propres fonds (gestion pour compte propre).
de la gestion sous mandat : l'OPCVM investit collectivement des
fonds appartenant des tiers multiples et non un tiers unique
(gestion de fortune).
Au passif de l'OPCVM figurent les capitaux apports par les souscriptions
des porteurs.
A l'actif de l'OPCVM figurent les instruments financiers qu'il dtient.
Le passif de l'OPCVM
Le passif de l'OPCVM est divis en parts dtenues par les souscripteurs,
qui sont donc actionnaires de l'OPCVM. Toutes les fois qu'un investisseur

souscrit l'OPCVM, celui-ci met, en contrepartie de la somme souscrite,


de nouvelles parts dont l'investisseur devient propritaire. Une part
d'OPCVM constitue une valeur mobilire, identifie par un code ISIN, dont
l'metteur est la socit de gestion de l'OPCVM et dont le cours s'appelle
la valeur liquidative.
L'actif de l'OPCVM
L'OPCVM utilise les fonds apports par les investisseurs pour investir sur
les marchs. L'actif de l'OPCVM est donc constitu de toutes les valeurs
(actions, obligations, TCN, produits drivs, ...) qu'il dtient. Le gestionnaire
de l'OPCVM n'est pas absolument libre de ses choix d'investissement :
ceux-ci sont encadrs par la rglementation et par les orientations de
gestion de l'OPCVM dfinies lors de sa cration.
La valeur liquidative
L'actif de l'OPCVM varie constamment en fonction des variations des cours
des valeurs mobilires. La somme totale des actifs dtenus, valoriss au
cours du jour, divise par le nombre de parts en circulation, constitue ce
qu'on appelle la valeur liquidative de l'OPCVM, il s'agit donc de la valeur de
la part de l'OPCVM.
Ainsi, le passif de l'OPCVM, gal au nombre de parts mises multipli par
la valeur de la part, la valeur liquidative, varie constamment, pour 2
raisons : d'abord parce que le nombre de parts en circulation varie en
fonction des souscriptions et des rachats de parts, ensuite parce que la
valeur de la part elle-mme varie constamment. D'o le nom d'une
catgorie bien connue d'OPCVM, les SICAV : Socit d'Investissement
Capital Variable.
Le fonctionnement
L'OPCVM vit de la manire suivante :

Le passif est aliment par les souscriptions des investisseurs finaux, qui
reoivent des parts en change des fonds qu'ils apportent. Une ou
plusieurs parts sont cres lors de chaque nouvelle souscription.
Rciproquement, les rachats consistent pour l'investisseur rcuprer
l'argent investi, augment si la valeur liquidative de l'OPCVM a cr pendant
la priode durant laquelle il a dtenu les parts, ou diminu si l'OPCVM a fait
des pertes... chaque rachat a pour effet de dtruire une ou plusieurs parts
de l'OPCVM. Les souscriptions / rachats se font au prix (valeur liquidative)
du jour d'excution de l'ordre.
Certains OPCVM cotent tous les jours, c'est--dire que la valeur liquidative
est calcule quotidiennement. D'autres ne cotent qu'une fois par semaine,
voire une fois par mois.
Un OPCVM peut tre cours connu , c'est--dire que la valeur
liquidative du jour J est calcule le jour J. Les ordres de souscription /
rachat peuvent tre excuts le jour mme o ils ont t reus dans ce cas.
Mais il peut tre galement cours inconnu , dans ce cas la valeur
liquidative est connue J+1, voire super inconnu (J+2). Les ordres de
souscription / rachat ne sont excuts que le lendemain ou le surlendemain
de la rception de l'ordre.
L'actif est aliment par les dcisions d'investissement de la socit de
gestion. Celle-ci intervient sur les marchs rglements par l'intermdiaire
des socits de gestion, ou sur les marchs de gr gr par l'intermdiaire
de brokers. L'excution et le rglement / livraison des oprations est
ensuite du ressort du dpositaire de l'OPCVM.

Catgories d'OPCVM
La gestion collective est encadre par une directive europenne qui dfinit
les fonds dits coordonns ou UCITS (Undertaking for Collective
Investment Schemes in Transferable Securities). Tous les fonds mis ne se

conforment pas cette rglementation, qui n'est pas adapte aux nouvelles
tendances de la gestion d'actifs (cf. hedge funds).
Les OPCVM peuvent tre classs selon leur structure juridique :
les SICAV (Socit d'Investissement Capital Variable) disposent de
la personnalit morale.
Les FCP (Fonds Commun de Placement) sont des coproprits de
valeurs mobilires, avec une capitalisation minimum infrieure celle
des SICAV
Les FCPE (Fonds Commun de Placement d'Entreprise) sont rservs
la gestion de l'pargne salariale.
Les FCPR (Fonds Commun de Placement Risques) et FCPI (Fonds
Commun de Placement dans L'innovation) sont investis pour partie
dans des socits non cotes.
Les OPCVM peuvent galement tre classs en fonction de leurs
orientations d'investissement, qui dfinissent galement leur profil de
risque :
Actions, avec ventuellement une spcialisation par zone
gographique, taille des socits, secteur.
Montaires : investis dans les TCN et les dpts (prts).
Obligations
Diversifis
A formule : l'objectif de gestion bnficie d'une garantie, en gnral
sur le capital investi.

Les fonds de fonds (multi-gestion) : ces OPCVM sont investis dans


des parts d'autres OPCVM.
Enfin ils peuvent tre distingus en fonction de leurs styles de gestion :
La gestion active consiste pour le grant choisir de faon
discrtionnaire dans un large ventail de valeurs correspondant au
profil de l'OPCVM. Le grant peut faire appel aux produits drivs
pour couvrir les risques de son portefeuille.
La gestion passive ou gestion indicielle consiste rpliquer
exactement un indice de rfrence. L'invention de ce style de gestion
est partie du constat que, sur une longue priode, les performances
des grants ne sont pas meilleures que celles des marchs.
Les trackers sont des OPCVM indiciels cots en Bourse, et donc
ngociables, contrairement aux OPCVM habituels.
Enfin les fonds alternatifs ou hedge funds ont pour finalit d'appliquer
une stratgie trs cible avec un objectif de performance absolue.

Le rle des diffrents acteurs


Les acteurs de la gestion sont nombreux et il est parfois difficile de savoir
qui fait quoi. Tout d'abord il faut savoir que la gestion d'actifs pour compte
de tiers doit tre, conformment la rglementation, isole dans une
structure ddie, spare de la gestion pour compte propre. C'est pourquoi
les grandes banques et compagnies d'assurances ont toutes leur filiale
ddie la gestion d'actifs, gnralement affuble du suffixe AM , pour
Asset Management (gestion d'actifs).
De fonction de support interne aux banques, la prestation de services aux
asset managers tend devenir une activit spcialise et externalise. Le
dveloppement de systmes d'information facilitant les changes et les

traitements rapides des oprations est un enjeu stratgique pour cette


activit qui est devenue une vritable industrie.
Commercialisation
La commercialisation des OPCVM, c'est--dire la recherche de nouveaux
souscripteurs, est traditionnellement assure dans les banques par le
rseau d'agences de la maison mre. Il existe galement des structures
spcialises dans la distribution d'OPCVM: les distributeurs.
Gestion du passif
La gestion du passif consiste centraliser les ordres de souscription /
rachat et tenir le compte metteur de l'OPCVM.
Le centralisateur est l'intermdiaire charg de centraliser les ordres de
souscription / rachat, et de procder l'change des fonds contre les parts
d'OPCVM souscrites. Cet change, qui correspond une opration de
rglement / livraison, peut tre fait directement chez l'metteur de
l'OPCVM, mais pour une grande partie des OPCVM en France, il a lieu en
Euroclear France (le dpositaire central franais).
La tenue du compte metteur consiste mettre jour en permanence le
nombre de parts en circulation de l'OPCVM, qui comme on l'a vu varie
constamment.
Le mtier de centralisateur s'appelle dans les pays anglo-saxons, o son
contenu est beaucoup plus large, "Transfer agent. L'agent de transfert met
en place une structure de support aux distributeurs d'OPCVM. Il fait
vraiment l'interface entre les fonds et les distributeurs, et tout en collectant
et excutant les ordres de souscription / rachat, tient les positions des
distributeurs externes, calcule et enregistre les commissions qui leurs sont
dues, produit le reporting aux apporteurs d'affaires.

Gestion des actifs


Le grant d'OPCVM a pour mission de faire les choix d'investissement et
de prendre des positions sur les marchs afin de faire fructifier les actifs qui
lui sont confis. Il s'agit d'une fonction front office.
Il est assist dans sa dmarche par des analystes financiers dont le rle est
de collecter les informations et de porter un jugement sur les socits
cotes afin de conseiller les grants.
Gestion administrative et comptable
Le gestionnaire administratif et comptable assure le middle et back-office
du fonds. Il enregistre les oprations, transmet les instructions de rglement
/ livraison au dpositaire, tient les positions et suit les risques.
Le gestionnaire administratif et comptable est responsable galement du
calcul de la valeur liquidative du fonds, moins que ce traitement ne soit
externalis vers un prestataire spcialis.
Dpositaire
La fonction de dpositaire d'OPCVM est encadre par l'AMF (Autorit des
Marchs Financiers), qui dfinit son rle et ses obligations dans un cahier
des charges prcis. L'instruction relative aux missions et moyens du
dpositaire d'OPCVM peut tre consulte l'adresse
suivante: http://www.amf-france.org/documents/general/3912_1.pdf
Le dpositaire constitue un dossier prcis sur le fonds, comprenant les
documents viss par l'AMF produits lors de la constitution de l'OPCVM
(fiche d'agrment, notice d'information).
le dpositaire assure le rglement / livraison et la conservation des actifs du
fonds: il a la garde des actifs du fonds, tient jour ses comptes titres et
espces, reoit ses ordres de rglement / livraison et les excute en

relation avec le dpositaire central ou des dpositaires locaux trangers,


enfin informe le fonds des oprations sur titres (OST) intervenant sur ses
portefeuilles et les traite.
Le dpositaire contrle la rgularit des dcisions de l'OPCVM. (Fonction
de contrle dpositaire, cf. ci-dessous).
Accessoirement, le dpositaire peut assurer, mais ce n'est pas toujours le
cas, la gestion du passif du fonds.
Contrle dpositaire
Le contrle dpositaire consiste vrifier la rgularit des dcisions
d'investissement effectues par l'OPCVM et galement vrifier le calcul
de la valeur liquidative. L'activit des OPCVM tant trs encadre en
France et en Europe, le contrleur dpositaire a un rle important et de
nombreuses tches accomplir.
La vrification par rapport au contexte rglementaire inclut la vrification
des rgles de composition de l'actif et des rgles de rpartition des risques
(en particulier le risque metteur).
La vrification par rapport au contexte propre de l'OPCVM consiste
vrifier que ses investissements sont bien conformes ses objectifs de
gestion tels que dcrits dans sa notice d'information.
Le contrleur dpositaire vrifie galement le calcul de la valeur liquidative
effectu par le fonds.
Il vrifie les documents produits par la socit de gestion: rapports annuels,
comptes, tats priodiques.
Valorisateur

Le calcul de la valeur liquidative est un processus complexe, puisqu'il faut


rcuprer un cours ou calculer une valeur pour chacun des actifs du fonds,
qui peuvent tre nombreux et plus ou moins "exotiques", non cots pour les
instruments de gr gr.
Le valorisateur dispose d'outils de calcul qui lui permettent galement
de proposer au fonds toutes sortes de services valeur ajoute:
reporting,
analyse
et
attribution
de
performance.

Les banques sont les tablissements financiers qui collectent les dpts du public (en
particulier les dpts vue) et qui accordent des crdits aux entreprises et aux mnages.
Elles font partie, au mme titre que les socits d'assurance et les organismes de placement
collectif en Bourse, de ce que les conomistes appellent les intermdiaires financiers. Ces
derniers ont pour fonction de collecter l'pargne des agents conomiques ayant une capacit
de financement (la plupart des mnages et certaines entreprises) pour la distribuer aux
agents ayant un besoin de financement (l'tat, la plupart des entreprises et certains
mnages). Mais les pargnants peuvent aussi investir directement sur les marchs financiers
en achetant les titres mis par certains emprunteurs. Selon que ces agents prteurs et
emprunteurs se rencontrent ainsi directement sur le march ou par le biais d'un
intermdiaire financier, on parle de financement direct ou de financement indirect ou
intermdi.
Parmi les intermdiaires financiers, les banques (que l'on nomme aussi les tablissements de
crdit) sont les seules dtenir le pouvoir de cration montaire. En effet, chaque fois
qu'une banque accorde un crdit, la quantit de monnaie en circulation dans l'conomie
augmente, car ce crdit se matrialise ncessairement (au moins dans un premier temps)
par un dpt supplmentaire (la banque crdite le compte de l'emprunteur), que
l'emprunteur utilise ensuite comme il le souhaite. Le systme bancaire joue donc un rle
crucial
dans
le
processus
de
cration
montaire.
L'conomie bancaire traditionnelle s'intressait essentiellement aux liens entre monnaie et
crdit au niveau macroconomique et en particulier aux mcanismes de transmission de la
politique montaire mene par la banque centrale. L'approche moderne, qui s'est dveloppe
partir du dbut des annes 1980 et que nous prsentons ici, adopte un point de vue plus
microconomique, en tudiant de faon dtaille le comportement des banques individuelles
confrontes l'volution de leur environnement concurrentiel et rglementaire.
La recherche rcente en conomie bancaire a tudi trois questions principales. Quel est le
rle spcifique des banques par rapport aux marchs financiers? Quelles sont les raisons de
la fragilit bancaire, ou autrement dit, pourquoi y a-t-il tant de crises bancaires? Et enfin,
quelles sont les justifications et les modalits souhaitables de l'intervention publique dans le
secteur bancaire? Le dveloppement sans prcdent des marchs financiers au cours des
dernires dcennies a oblig les intermdiaires financiers voluer de faon importante,
sans rien ter, au contraire, la pertinence de ces trois questions.

Le rle spcifique des banques dans le financement de l'conomie


Le rle des banques dans l'conomie tait clair et bien tabli tant que les marchs financiers
taient sous-dvelopps, car elles taient les seules pouvoir fournir des services de
liquidit et de crdit aux entreprises et aux mnages. Le dveloppement sans prcdent des

marchs financiers, impuls ds la fin des annes 1970 dans les pays anglo-saxons, a
amen certains conomistes s'interroger sur la spcificit du financement bancaire par
rapport au financement direct et sur la survie des banques traditionnelles. Plusieurs
arguments ont t avancs.

Les conomies d'chelle et d'envergure


Dans tous les secteurs d'activit, et pas seulement celui des services financiers, le rle des
intermdiaires consiste exploiter des conomies d'chelle ou d'envergure. On parle
d'conomies d'chelle lorsqu'une entreprise est plus efficace quand le volume de ses
activits s'accrot. On parle d'conomies d'envergure lorsqu'une entreprise est plus efficace
quand le nombre de ses activits s'accrot. L'exemple le plus simple est celui d'un
supermarch, qui achte en gros auprs de ses fournisseurs un prix bas (conomies
d'chelle) et offre ses clients toute une gamme de produits en un endroit unique
(conomies
d'envergure).
Ainsi, les banques se servent de leurs rseaux pour exploiter les conomies d'envergure
entre diffrentes activits (collecte d'pargne, gestion des moyens de paiement, change,
offre de produits d'assurance, de services de placement de titres, de services de conseil en
gestion de patrimoine, etc.). De plus, la relation prteur-emprunteur est fondamentalement
perturbe par des problmes d'asymtrie d'information: l'emprunteur a plus d'informations
que le prteur sur ses propres possibilits de remboursement, sur la qualit des projets qu'il
cherche financer et sur sa capacit les mener bien. Par consquent, l'obtention
d'informations sur sa clientle reprsente un enjeu considrable pour la banque. Or les
clients qui souhaitent emprunter sont souvent aussi les dposants de la banque. Cette
dernire obtient donc de l'information sur la situation financire de ses clients dans le cadre
de sa gestion des comptes de dpts. Cela engendre des conomies d'envergure entre la
gestion des dpts et l'activit de crdit. En raison des cots fixes levs des agences
bancaires (cots d'installation et de fonctionnement des guichets, frais de personnel), la
collecte d'pargne prsente galement des conomies d'chelle, tout au moins jusqu' un
certain niveau d'activit. On comprend ds lors le rle important qu'ont eu jusqu' prsent
les grands rseaux bancaires.

La diversification des risques


La diversification des risques ralise par les banques est aussi un facteur important
d'conomies d'chelle. En effet, un investisseur prudent cherche typiquement diversifier
ses placements, conformment au vieil adage selon lequel on ne met pas tous ses ufs dans
le mme panier. Du fait des indivisibilits (on ne peut pas acheter une demi-action ou une
demi-obligation), les possibilits de diversification sont d'autant meilleures que le montant
investir est lev. Un intermdiaire financier qui collecte des fonds auprs d'une multitude
d'pargnants aura donc des possibilits de diversification du risque autrement plus
importantes qu'un investisseur individuel. De la mme faon, une banque qui a un grand
nombre de dposants peut se permettre de ne garder en rserve (afin de faire face aux
retraits de ces dposants) qu'une fraction limite des dpts, le reste tant investi dans des
actifs de long terme plus rmunrateurs. Dans ce systme dit de rserves fractionnaires, le
montant des rserves ncessaires pour couvrir les besoins de liquidits des dposants avec
une probabilit donne crot moins vite que le volume total des dpts. La fraction des
dpts que la banque devra garder en rserve (pour limiter son risque d'illiquidit un
certain seuil) est donc plus faible pour les banques de taille importante. Comme ces rserves
de liquidit ont un cot d'opportunit pour la banque (car elles sont moins bien rmunres
que les placements long terme), la banque sera d'autant plus efficace qu'elle peut attirer
un volume important de dpts. Cette diversification, lie la loi des grands nombres, est en
fait exploite par l'ensemble des intermdiaires financiers: banques, mais aussi compagnies
d'assurance et organismes de placement collectif en Bourse.

Le financement des petites et moyennes entreprises

Un autre type de diversification joue un rle important dans une activit qui est cette fois
spcifique aux banques: le financement des petites et moyennes entreprises (et des
mnages) qui n'ont pas la possibilit d'emprunter directement sur les marchs, en particulier
parce qu'il leur est plus difficile qu'aux grandes entreprises dont la rputation est dj
acquise de se signaler aux marchs (problmes d'asymtrie d'information). Ce financement
comporte quatre tapes importantes: la collecte des fonds (auprs de dposants ou de petits
investisseurs); la slection des emprunteurs (afin d'carter ceux qui sont trop risqus); la
surveillance de leurs activits (pour viter un mauvais choix d'investissement ou mme un
dtournement des fonds par les emprunteurs); enfin, le recouvrement des crances (avec
ventuellement une procdure de contentieux en cas de dfaut de paiement).
Dans la mesure o une part trs importante de leur financement est court terme, les
banques sont la merci d'un retrait massif de leurs dposants en cas de mauvaise
performance de leurs actifs. Comme l'a montr Douglas Diamond (1984), c'est la source
d'un autre type d'conomies d'chelle. En effet, une grande banque aura la possibilit de
diversifier suffisamment ses actifs pour que leur rentabilit globale soit peu lie aux alas
subis par ses emprunteurs individuels. La performance de la banque sera alors le reflet de la
qualit de sa gestion. Par contre, mme si une petite banque est efficace dans sa politique
d'investissement, elle reste tributaire du dfaut toujours possible d'un ou plusieurs gros
emprunteurs, qui entrane la sanction immdiate du retrait massif de ses dposants.
Apparat toujours le problme d'asymtrie d'information entre les prteurs (ici les
dposants) et l'emprunteur (ici la banque). Les dposants n'observent pas les dtails de la
gestion bancaire et se fondent sur le rsultat des investissements pour se forger une
opinion. Une mauvaise performance transitoire, mme si elle n'est pas le reflet de la qualit
fondamentale des actifs de la banque, peut entraner un retrait massif qui met en pril la
viabilit de l'tablissement bancaire.

Solvabilit des emprunteurs et rationnement du crdit


Bengt Holmstrm et Jean Tirole (1997) suggrent que ce mcanisme de diversification reste
toujours imparfait ( cause des corrlations entre les rendements des investissements
bancaires). Ils montrent alors la ncessit d'imposer aux banques un montant minimum de
fonds propres proportionnel au volume de leurs actifs risqus. Cette recommandation est
conforme aux rglementations qui obligent les banques possder un montant minimum de
fonds propres, montant qui dpend du volume et du risque des actifs dtenus par la banque
(cf. Rglementation prudentielle et supervision bancaire). De cette faon, on peut non
seulement limiter la probabilit de faillite de la banque, mais aussi inciter les actionnaires de
celle-ci surveiller troitement la politique d'investissement de leur tablissement. En effet,
comme dans toutes les relations prteur-emprunteur entraves par des problmes
d'asymtrie d'information, l'exigence d'un niveau minimum d'autofinancement (ici les fonds
propres) donne l'emprunteur (ici la banque) des incitations fournir les efforts ncessaires
la russite de ses investissements, ce qui rassure les prteurs (ici les dposants). Pour
analyser les rles respectifs des banques et des marchs financiers dans le financement de
l'conomie, Bengt Holmstrm et Jean Tirole (1997) appliquent galement cette ide au
niveau des entreprises. En effet, plus une entreprise dispose de fonds propres importants,
plus elle est en mesure d'attirer des financements externes, car les cranciers sont assurs
que les actionnaires de l'entreprise ont les incitations ncessaires pour mener bien ses
investissements. Par contre, les entreprises qui ont trs peu de ressources propres ne
trouvent en gnral pas de financement externe, mme si leurs projets d'investissement
sont potentiellement rentables: c'est le phnomne du rationnement du crdit. l'autre
extrme, les entreprises ayant une trs bonne solvabilit ont souvent la possibilit de se
financer directement sur les marchs. Les banques jouent un rle fondamental dans le
financement des entreprises ayant une capacit d'autofinancement intermdiaire (ce sont
souvent des petites ou moyennes entreprises): celles-ci n'ont pas assez de ressources
propres pour mettre directement des titres, mais suffisamment pour faire appel au crdit
bancaire, condition toutefois d'accepter que leur banque surveille leur activit (cette
activit de surveillance remplace le manque de fonds propres). Comme ce financement
bancaire a typiquement un cot plus lev que le financement direct (et s'accompagne d'une
intervention extrieure dans la gestion), les entreprises qui ont une capacit

d'autofinancement et une taille suffisante prfreront mettre directement des titres.


Pour rsumer, le rle spcifique des banques dans le financement de l'conomie est donc
essentiellement double: la transformation de l'pargne liquide des mnages en placements
de long terme et le financement des petites et moyennes entreprises qui n'ont pas accs aux
marchs financiers pour des raisons d'asymtrie d'information. Ces activits sont une source
importante de fragilit pour les banques. De faon rcurrente, les systmes bancaires de la
plupart des pays subissent de lourdes pertes et de nombreuses banques font faillite. L'tude
de ces crises bancaires s'avre indispensable.

Pourquoi y a-t-il tant de crises bancaires?


Les deux dernires dcennies du XXe sicle ont connu une vague impressionnante de crises
bancaires et financires, qui ont touch un trs grand nombre de pays. C'est ainsi que CarlJohan Lindgren, Gillian Garcia et Matthew Saal estimaient en 1996 qu'environ les trois quarts
(131 sur 181) des pays membres du Fonds montaire international (F.M.I.) avaient connu
des problmes bancaires srieux entre 1980 et 1995. La perte cumule due ces crises est
considrable: une autre tude du F.M.I. (1998) value le cot moyen par pays de chacune
de ces crises environ 12 p.100 du P.I.B. annuel. Ce chiffre a d'ailleurs t largement
dpass dans les crises de la fin des annes 1990 dans des pays tels que l'Argentine,
l'Indonsie, la Core du Sud et la Malaisie, dont le cot a t valu 40 p.100 du P.I.B.
Intressons-nous ds lors aux causes principales de la fragilit des banques et aux faons
possibles d'y remdier.

Les risques lis l'activit de transformation


Les banques sont des entreprises fragiles, dont les faillites sont parfois trs coteuses pour
leurs actionnaires, leurs clients, et souvent mme pour les contribuables. La raison
fondamentale de cette fragilit est le systme dit de rserves fractionnaires grce auquel les
banques transforment des actifs liquides de court terme (les dpts vue, qui peuvent faire
l'objet de retraits tout moment) en des actifs illiquides de long terme (les crdits, qui sont
difficilement cessibles et dont la maturit est assez longue en moyenne). Cette activit de
transformation, qui caractrise la banque traditionnelle, est, de l'avis gnral, la principale
cause de la fragilit du systme bancaire. Certains conomistes renomms (parmi lesquels
Adam Smith et plus rcemment Milton Friedman et James Tobin) ont prconis d'interdire
cette transformation en obligeant les banques financer l'intgralit de leurs crdits par des
ressources long terme et investir l'intgralit de leurs dpts vue dans des titres
liquides et sans risque. En rsulterait une sparation stricte entre l'activit de dpts
rserve des banques de dpts et l'activit d'investissement rserve des banques
d'investissements. Pourtant, il est vraisemblable qu'un tel systme de banque clate
(appele narrow bankpar les Anglo-Saxons) entranerait une baisse spectaculaire du volume
de crdit offert par les banques (ce que les Amricains appellent un credit crunch) qui
pnaliserait inutilement les petites entreprises n'ayant pas accs un financement direct.
Nanmoins, partir du moment o l'on autorise les banques oprer cette transformation, il
devient indispensable de mettre en place un ensemble de rglementations prudentielles et
un systme d'autorits de surveillance destins limiter le risque de faillite bancaire. Il reste
prciser les objectifs exacts de ces rglementations et les modalits de leur application.

Les paniques bancaires


Les conomistes, notamment Douglas Diamond et Philip Dybvig en 1983, ont d'abord
cherch dcortiquer le mcanisme des paniques bancaires, dans lesquelles les dposants
individuels se ruent aux guichets parce qu'ils ne font plus confiance leur banque. Mme si
cette banque est bien gre, il suffit qu'une fraction importante de ses dposants dcide de
retirer ses avoirs pour qu'elle connaisse des difficults. Si le montant des retraits dpasse
celui des rserves, la banque est en effet oblige d'emprunter d'urgence, dans des
conditions gnralement dfavorables, auprs d'autres banques. Sa profitabilit peut ainsi se
dtriorer trs rapidement. Il devient alors dans l'intrt de l'ensemble de ses dposants de

retirer leurs avoirs, ce qui, en l'absence d'intervention extrieure, prcipite la banque dans la
faillite. Ce scnario, qui correspondait assez bien aux crises bancaires jusqu'aux annes
1950, est devenu compltement obsolte depuis l'instauration de systmes d'assurance des
dpts dans la plupart des pays dvelopps. Ainsi, en cas de faillite bancaire, les dposants
sont rembourss par un organisme d'assurance auprs duquel les banques cotisent (comme
aux tats-Unis depuis 1933 et en France depuis 2000) ou par les autres banques dans le
cadre de systmes dits de solidarit de place (cas de la France o un tel systme a prvalu
de 1979 2000). Cette assurance confre aux dpts le caractre d'un placement sans
risque et vite les phnomnes de panique aux guichets. Les tats-Unis connurent, par
exemple, de nombreuses paniques bancaires avant de mettre en place ils furent les
premiers le faire un systme d'assurance sur les dpts en 1933. Toutefois, la prsence
d'une assurance sur les dpts affecte le comportement des banques en matire de prise de
risque. Les dposants, assurs contre le risque de faillite, ne sont pas incits surveiller
l'activit de leur banque et n'exigent pas de rmunrations plus leves en cas de risque
aggrav, comme le font par exemple les prteurs internationaux lorsque la notation d'un
emprunteur (entreprise ou pays) se dtriore. Les banques sont donc dresponsabilises en
matire de risque. De nombreux travaux, la fois thoriques et appliqus (pour une
synthse, voir par exemple Freixas et Rochet, 1998), ont tudi ce phnomne d'ala moral
associ aux mcanismes de garantie des dpts.

La crise des caisses d'pargne amricaines


Un exemple trs instructif est celui de la crise des caisses d'pargne amricaines (assures
par le Federal Savings and Loan Insurance Corporation, F.S.L.I.C.), la suite de la
drglementation initie par le gouvernement Reagan dans les annes 1980. Cette crise
s'est droule en plusieurs tapes. Face l'inflation galopante des annes 1970 et la
concurrence des premiers mutual funds (l'quivalent des organismes de placement collectif
en valeurs mobilires O.P.C.V.M. , les caisses d'pargne furent tout d'abord autorises
augmenter la rmunration de leurs dpts afin d'essayer de conserver leurs dposants. Ce
fut la premire cause de difficult pour les caisses d'pargne, dont l'actif, constitu de prts
immobiliers long terme et taux fixes, se mit rapporter moins que les taux d'intrt
pays aux dposants. Au lieu de fermer temps les caisses d'pargne mises ainsi en
difficult et de rembourser les dposants, le gouvernement a prfr continuer
drglementer en autorisant les caisses d'pargne procder des investissements plus
rentables mais aussi plus risqus. Dresponsabilises face au risque par l'assurance de leurs
dpts, les caisses d'pargne ont abus de cette nouvelle libert pour adopter des stratgies
d'investissement trs risques. Cette prise de risque par les tablissements en difficult, qui
a t qualifie de pari pour la rsurrection, a t en fin de compte la source de faillites
extrmement coteuses pour le F.S.L.I.C.

Comment limiter la prise de risque des banques?


L'incitation la prise de risque renforce par l'assurance des dpts pourrait thoriquement
tre limine en faisant payer aux banques une prime d'assurance actuarielle, c'est--dire
refltant parfaitement la probabilit et le cot anticip de la faillite. Cependant, il est trs
difficile d'estimer correctement le risque des actifs d'une banque. De plus, ce risque peut
voluer trs rapidement et de faon difficilement dtectable de l'extrieur. En tmoigne la
faillite spectaculaire de la banque Barings en 1995, qui fut ruine en moins de deux mois par
les spculations de son courtier, Nick Leeson, sur le march terme de Singapour.
Conscientes de ces difficults, les grandes banques ont mis au point des mthodes
sophistiques d'valuation interne du risque (value at risk) qui mesurent le risque d'un
investissement en lui faisant correspondre la perte la plus lourde qu'il peut engendrer sur
une priode de temps donne et dans des conditions normales du march. Ces mthodes
sont dsormais avalises par les instances de rglementation du secteur bancaire.
Avec l'assurance des dpts, la source de la fragilit des banques s'est dsormais dplace
vers les financements interbancaires, en principe non assurs, et qui ont typiquement une
maturit trs courte. La forme moderne d'une panique bancaire est donc lie au refus par les
autres banques de renouveler leurs financements interbancaires auprs d'un tablissement

particulier, en gnral parce qu'elles ont des doutes sur la solvabilit de cet tablissement.
Cela justifie la mise en place d'un systme de prteur en dernier ressort, en gnral sous la
responsabilit de la banque centrale.

Chocs macroconomiques et crises financires


Dans la mesure o les actifs bancaires sont trs sensibles aux fluctuations
macroconomiques (notamment aux taux d'intrt, aux taux de change et aux cours
boursiers), les banques sont particulirement exposes lors des rcessions, des catastrophes
(guerres, mauvaises rcoltes, etc.) et des crises financires. C'est ainsi que Gary Gorton
(1988), dans son tude des crises bancaires aux tats-Unis avant la cration de la Rserve
fdrale, montre bien que ces crises ont tendance se produire lors de rcessions. On
considre gnralement que les consquences nfastes des chocs macroconomiques
peuvent tre limites par deux types de politiques publiques: une rglementation et une
supervision approprie des intermdiaires financiers; et une politique de stabilisation
montaire
et
budgtaire.
La banque centrale a videmment un rle cl jouer dans ces domaines, puisqu'on lui
assigne habituellement la double mission de maintenir la stabilit du systme bancaire et de
mettre en uvre la politique montaire. Notons toutefois que cette doctrine a volu au
cours des dernires annes. C'est ainsi que dans le Systme europen de banques centrales
(S.E.B.C.), la politique montaire (qui d'ailleurs ne fait plus rfrence qu' un objectif de
stabilisation de l'inflation) est dvolue la Banque centrale europenne (B.C.E.), alors que la
supervision est du ressort des autorits de chaque pays membre. De la mme faon, depuis
la cration en Grande Bretagne du Financial Services Authority (F.S.A.), rgulateur unique de
l'ensemble du secteur financier, la Banque d'Angleterre ne se voit plus attribuer qu'une
mission de stabilisation montaire.

Le risque systmique et les mcanismes de contagion


Le risque systmique dsigne le risque d'une propagation l'ensemble du secteur bancaire
de problmes de solvabilit rencontrs par une institution financire particulire. Bien que
certains conomistes (par exemple, Kaufman 1994) pensent que ce risque de propagation
des faillites n'est pas plus proccupant dans le secteur bancaire que dans les autres secteurs
de l'conomie, beaucoup d'experts le considrent au contraire comme hautement spcifique
l'activit bancaire et y voient la justification principale de l'intervention publique dans le
secteur
bancaire.
Un premier mcanisme de contagion possible est l'effet richesse: si de grands investisseurs
(comme les banques) perdent beaucoup d'argent sur certains marchs financiers, ils
peuvent tre amens solder brutalement leurs positions sur d'autres marchs, soit parce
que leur capacit de prise de risque diminue du fait de la rglementation ou de leur pratique
de la gestion des risques, soit simplement parce qu'ils sont moins disposs prendre des
risques. Cela peut provoquer une chute des cours, une baisse de la liquidit des marchs et
un
accroissement
de
la
volatilit.
Un second mcanisme est celui des effets externes informationnels: la fermeture d'une
banque peut amener les gros dposants d'une autre banque retirer leurs dpts, parce
qu'en l'absence d'information prcise, ils rvisent la baisse leur estimation de la qualit des
actifs de leur banque (par exemple parce que cette qualit est corrle positivement avec
celle des actifs de la banque en faillite). Une autre possibilit est que la fermeture de la
premire banque signale que les autorits bancaires ont dcid d'tre plus strictes. Cela
fournit des arguments en faveur d'une meilleure transparence du secteur bancaire: si les
dposants avaient accs une information prcise sur la qualit des actifs de leurs banques,
ils n'auraient plus aucune raison d'adopter un tel comportement moutonnier. Cette thse a
d'ailleurs t mise en application par le gouvernement no-zlandais, qui a dcid de
supprimer toute rglementation bancaire sous condition d'une parfaite transparence
l'gard
des
dposants.
Un troisime canal possible de propagation est le march interbancaire. En autorisant les
banques se refinancer, le march interbancaire permet celles-ci de s'assurer contre leurs
chocs de liquidit. Cependant, ces changes interbancaires rendent le systme bancaire plus

fragile car les banques deviennent interdpendantes. Le dveloppement des marchs


interbancaires diminue ainsi la probabilit de faillite des banques individuelles en leur
fournissant des liquidits en cas de besoin, mais augmente la fragilit du systme bancaire
dans
son
ensemble.
Une faon naturelle d'viter ce risque systmique serait pour la banque centrale d'assurer les
prts et les dpts interbancaires, de la mme faon que les dpts du public sont assurs
par les organismes d'assurance des dpts. L'inconvnient d'un tel systme serait de faire
disparatre le pouvoir disciplinant de la dette interbancaire. Autrement dit, aucune banque
n'aurait plus aucune incitation surveiller les autres banques auxquelles elle a accord des
prts. Charles Calomiris (1999) critique le F.M.I. pour avoir implicitement fourni une telle
assurance aux grandes banques internationales contre le risque de dfaut des banques
asiatiques affectes par la crise de 1997-1998. Calomiris se prononce en faveur d'un
systme de contrle mutuel (peer monitoring) dans lequel les prts du F.M.I. ne pourraient
tre accords que si suffisamment de banques prives sont aussi prtes engager leurs
fonds dans l'opration, et donc perdre de l'argent si les investissements se rvlent non
rentables. Ce systme fournirait aux banques commerciales les incitations contrler
mutuellement leurs activits de prt. Jean-Charles Rochet et Jean Tirole (1996) montrent
toutefois qu'un tel mcanisme est en fin de compte peu crdible dans la mesure o il
faudrait que les autorits bancaires soient prtes, dans le cas de la faillite d'une grande
banque, pnaliser simultanment toutes les banques qui lui ont prt de l'argent (et qui
ont donc failli dans leur tche de contrle mutuel) alors mme qu'une telle pnalisation
mettrait en danger la stabilit du systme bancaire dans son ensemble.
Notons pour terminer que la propagation des faillites dpend aussi de l'organisation des
systmes de rglement interbancaires de gros montant (comme les systmes europens
T.A.R.G.E.T. et Euro1) utiliss par les banques pour rembourser leur endettement
rciproque. Conscientes des consquences potentielles d'un dfaut de paiement par une
grande banque sur de tels systmes, les autorits bancaires ont peu peu impos le
passage de systmes nets (o les paiements ne deviennent irrvocables qu'en fin de
journe, aprs compensation des flux interbancaires) des systmes bruts en temps rel
(Real Time Gross Systems) comme T.A.R.G.E.T., o chaque ordre de paiement individuel
devient irrvocable en temps rel, pourvu que la banque mettrice dispose d'une provision
suffisante sur son compte auprs de la banque centrale. Plus coteux en liquidits, ces
systmes sont en contrepartie beaucoup moins risqus. Cela tant, la B.C.E. n'a pas pu
viter le dveloppement parallle d'un systme net gr par les banques (Euro1), de la
mme faon qu'aux tats-Unis, le systme brut Fedwire, gr par la Rserve fdrale, est
concurrenc par le systme net Chips, gr par les grandes banques prives.

Rglementation prudentielle et supervision bancaire


L'intervention publique dans le domaine bancaire prend trois formes principales: les
rglementations prudentielles (dans lesquelles nous incluons les dcisions de fermeture de
banques); l'assurance des dpts; et les interventions de la banque centrale en tant que
prteur en dernier ressort. Les justifications de ces interventions sont controverses, mais
elles tournent toutes autour de la fragilit des banques. Pour simplifier, on peut dire que
l'tat se proccupe des faillites bancaires parce que les banques sont plus fragiles que les
autres entreprises et parce que les faillites bancaires ont davantage de consquences
dommageables sur la socit (ce que les conomistes appellent des effets externes
ngatifs), en particulier sur les petits dposants qui ne sont pas mme de juger
correctement le risque pris par leur tablissement bancaire.

Les ratios de solvabilit


Nous avons dj analys la principale cause de la fragilit des banques, savoir la
transformation de dpts liquides en prts illiquides. Un premier volet de l'intervention
publique vise donc limiter a priori cette transformation et par l mme le risque de faillite
des banques. C'est le rle de la rglementation prudentielle qui oblige les banques dtenir
suffisamment de capital et diversifier leurs actifs. Le principal instrument de la
rglementation bancaire moderne est le ratio de solvabilit harmonis au niveau

international. Le comit de Ble pour la rglementation bancaire, manation du G10


(groupement des 10 pays les plus industrialiss), a d'abord dfini en 1988 les rgles de
calcul d'un capital minimal, destin couvrir le risque de crdit (c'est--dire le risque de
dfaillance de l'emprunteur). La rgle, dite du ratio Cooke (du nom du secrtaire du comit
de l'poque), exigeait que les fonds propres de la banque soient au moins gaux 8 p.100
du total de ses actifs pondrs par leur risque de crdit. Cette rgle, qui visait initialement
harmoniser la situation des grandes banques, a t ensuite tendue, avec quelques
modifications, aux banques amricaines (par le Federal Deposit Insurance Corporation
Improvement Act, adopt en raction la crise des caisses d'pargne), puis aux banques de
l'Union europenne (ratio de solvabilit europen). Le comit de Ble a ensuite labor une
deuxime exigence en capital, destine couvrir les risques de march en autorisant les
grandes banques utiliser leurs modles internes de gestion des risques de march, suivant
des approches de type value at risk. Ces approches permettent d'valuer, par des mthodes
statistiques sophistiques, le montant de capital ncessaire pour couvrir les pertes de la
banque sur son portefeuille de march avec une probabilit suprieure un certain seuil
(par exemple 99 p._100). Poursuivant ce processus d'volution discontinu, la rforme du
ratio Cooke, lance en 2001, s'est attache en priorit redfinir les pondrations des
risques de crdit dans le ratio qui avaient t critiques pour leur caractre trop grossier.

La supervision des banques


Le deuxime volet de la rglementation bancaire vise limiter les effets externes ngatifs
lors des faillites bancaires. On peut classer ces effets externes en trois catgories: ceux qui
affectent les petits dposants (qui courent le risque de perdre leurs dpts); ceux qui
affectent les cranciers des banques; et ceux qui affectent la stabilit du systme financier
dans son ensemble (du fait de dsordres engendrs sur le systme de paiement et du risque
systmique). L'assurance des dpts, qui est maintenant mise en place dans la plupart des
pays dvelopps, permet de couvrir les petits dposants contre le risque que leur banque
fasse faillite. Comme nous l'avons vu, ce systme doit tre complt par un mcanisme de
supervision adquat, faute de quoi les actionnaires des banques auront tendance prendre
des risques excessifs, notamment quand la banque est en difficult. Matthias Dewatripont et
Jean Tirole (1994) considrent que le rle des superviseurs bancaires est de reprsenter les
intrts des petits dposants, qui n'ont ni les moyens de contrler les activits
d'investissement de leur banque, ni les incitations le faire. Dans la mesure o les
dposants ne sont pas les seuls tre pnaliss en cas de faillite bancaire, il semble
raisonnable de demander aux superviseurs de prendre en compte galement l'intrt des
cranciers et la stabilit du systme financier, notamment dans les dcisions de fermeture ou
de renflouement de banques en dtresse. Malheureusement, comme toute rgle de dcision
publique, les dcisions de fermeture de banques se trouvent confrontes des problmes
d'engagement. Au moment de prendre une dcision concernant une banque en dtresse, il
est souvent plus facile (et en tout cas le plus indolore politiquement) de renflouer la banque
plutt que de la fermer, notamment si elle est de grande taille. C'est le problme du too big
to fail(littralement, trop gros pour tomber), illustr aux tats-Unis par le renflouement
de Continental Illinois en 1984 et en France par celui du Crdit Lyonnais en 1995-1996.
Deux types de solutions sont envisageables: soit crer une agence de supervision rellement
indpendante des pouvoirs publics et dote d'un mandat clair (comme cela a t fait pour les
banques centrales vis--vis de la politique montaire), soit compter sur la discipline de
march pour pallier les dficiences de la supervision publique.

Le prteur en dernier ressort


Depuis la fin du XIXe sicle, les banques centrales ont pris l'habitude de fournir, de faon
discrtionnaire, des services d'assistance de liquidits aux banques en dtresse: c'est le rle
de prteur en dernier ressort. La doctrine, labore par Henry Thornton (1802) et Walter
Bagehot (1873), deux gouverneurs de la Banque d'Angleterre, consiste pour la banque
centrale s'engager prter sans limite (mais parfois un taux plus lev que le taux du
march) aux banques commerciales qui peuvent fournir des garanties suffisantes
(typiquement sous forme de titres financiers de bonne qualit). Cette possibilit s'adresse

donc en thorie aux banques illiquides (c'est--dire qui n'ont pas pu trouver de liquidits sur
le march interbancaire) mais solvables. Ces interventions auprs de banques individuelles
sont conceptuellement distinctes des oprations de politique montaire (open market, prises
en pension ou appels d'offre) visant rguler la liquidit globale du march interbancaire
(masse montaire, taux d'intrt court terme). Cependant, ces oprations sont souvent
utilises de faon dtourne pour renflouer discrtement des banques qui auraient d tre
fermes. Cela explique que la doctrine du prteur en dernier ressort ait t l'objet de
critiques de la part de certains conomistes, qui considrent qu'avec le dveloppement des
marchs montaires et interbancaires ces interventions sont dsormais redondantes.
D'aprs eux, il n'y a pas de raison pour qu'une banque solvable ne trouve pas de
contrepartie prive acceptant de lui prter les liquidits ncessaires. Pourtant, la trs courte
maturit des prts interbancaires (par rapport celle des crdits aux mnages et aux
entreprises) implique que les banques restent la merci d'une panique silencieuse sur le
march interbancaire: mme si chaque investisseur est convaincu de la solvabilit d'un
tablissement, toute diversit d'opinion entre investisseurs, mme tnue, suffit crer le
risque d'une situation de dfaut de coordination dans laquelle une banque solvable n'arrive
pas trouver de liquidit sur le march. Le rle du prteur en dernier ressort est alors
d'endiguer ces situations de crise.

L'volution de l'activit bancaire


Le dveloppement des marchs financiers a entran une diminution importante de
l'intermdiation traditionnelle (dpts et crdits) au profit de nouvelles activits. Par
exemple, le march montaire a donn naissance des produits dont la liquidit se
rapproche de celle des dpts bancaires et dont la rmunration est suprieure (Sicav
montaires en France et Money Market Mutual Funds aux tats-Unis). De mme, le
dveloppement des marchs financiers (en France, cration du second march en 1983,
ouverture du march montaire aux entreprises en 1985, cration du nouveau march en
1996) a non seulement offert aux entreprises des moyens de financement plus diversifis,
mais aussi aux dposants des placements liquides qui concurrencent les crdits et les dpts
bancaires traditionnels. Ainsi, la part des crdits dans l'actif des banques runies au sein de
l'Association franaise des banques (dites banques AFB) est passe de 83,2 p.100 en 1960
50,9 p.100 en 1996 (Plihon, 1998). Sur cette mme priode, la part des dpts dans le
passif des banques AFB est passe de 63,3 p.100 36 p.100.

Le dveloppement des activits de march et hors-bilan


Les chiffres qui viennent d'tre mentionns n'augurent probablement pas d'une disparition
future des banques, mais plutt d'une modification profonde de leur activit. Les banques se
financent de plus en plus en mettant des titres et financent de plus en plus l'conomie en
achetant des titres. Ce phnomne ne remet pas forcment en cause leur activit de
transformation, car elles mettent beaucoup de titres de court terme (comme les certificats
de dpts) pour faire l'acquisition de titres de long terme (actions, obligations, etc.).
Paralllement, les banques ont normment dvelopp leurs activits hors-bilan (placement
de titres, lignes de crdit, garanties, contrats sur taux d'intrt ou taux de change, swaps,
options, etc.). Sous l'effet de la concurrence, elles ralisent dsormais une part importante
de leurs recettes dans des activits de services dont la rmunration se fait sous la forme de
commissions et non plus sous la forme de marges d'intermdiation.

Les services de gestion des risques


Selon Franklin Allen et Anthony Santomero (2001), la comprhension de la banque moderne
ncessite prsent une vision moins troite de son activit. En particulier, la gestion des
risques est devenue une des fonctions principales des tablissements bancaires, comme en
tmoigne l'accroissement spectaculaire des portefeuilles de produits drivs dtenus par les
banques. Par ailleurs, Franklin Allen et Douglas Gale (1997) insistent sur la capacit des
banques fournir une assurance leurs dposants contre les risques non diversifiables,

c'est--dire les risques que les marchs financiers ne peuvent pas liminer. titre
d'illustration, ils comparent les tats-Unis et l'Allemagne durant le choc ptrolier du dbut
des annes 1970. Les pargnants amricains, dont l'pargne tait largement investie dans
des titres financiers, ont subi une lourde perte puisque la valeur relle des titres cots au
New York Stock Exchange a diminu de moiti. En revanche, les pargnants allemands, dont
l'pargne tait essentiellement place auprs d'intermdiaires financiers comme les banques
ou les compagnies d'assurance, n'ont pas subi de perte. Visiblement le systme financier
allemand, bas sur un systme bancaire prdominant, a permis d'amortir le choc ptrolier.
Dans les annes 1980, la situation s'est renverse. Les pargnants amricains ont bnfici
de la hausse de la bourse dans le contexte d'une conjoncture conomique favorable. En
revanche, l'pargne allemande gre en plus grande proportion par des intermdiaires
financiers n'a pas t aussi performante. Les intermdiaires financiers semblent donc avoir
la capacit d'isoler les pargnants des chocs transitoires qui affectent l'ensemble des actifs
financiers de l'conomie. Comme les banques ont un horizon plus long que les marchs
financiers, elles ont la possibilit de lisser les risques dans le temps.
Cependant, la capacit des banques raliser une telle assurance intertemporelle dpend de
leur environnement concurrentiel. Lorsque la conjoncture est bonne, les dposants sont
tents de quitter leur banque pour investir sur le march financier afin de bnficier d'une
rmunration plus attractive. Ce comportement empche la banque de raliser les
investissements ncessaires sa gestion intertemporelle des risques. Pour continuer offrir
ces services de gestion des risques, les banques ont alors recours des produits de march
(produit drivs). Cela explique le recours grandissant des banques aux produits drivs
alors mme que les marchs financiers se dveloppent. Ainsi, par exemple, les banques sont
l'origine de la cration des warrants, produits drivs optionnels qu'elles mettent en
rponse aux besoins de leur clientle et qui connaissent un norme succs.

La restructuration du systme bancaire


Banques et marchs financiers jouent dsormais des rles complmentaires, et non plus
substituables, dans le financement de l'conomie. Comme le suggre la vague
impressionnante de fusions-acquisitions de la fin du XXe sicle, ce n'est pas de la disparition
future des banques qu'il y a vraiment lieu de s'inquiter, c'est plutt de l'apparition de
mga-banques ou de conglomrats financiers internationaux au pouvoir de march
considrable et trs difficiles contrler par les autorits prudentielles. La naissance de ces
conglomrats a sans doute eu pour but d'exploiter davantage les conomies d'envergures
rendues possibles par la drglementation des activits bancaires (conglomrats banqueassurance). En outre, elle peut permettre l'exploitation des diffrences dans les
rglementations financires nationales. On l'interprte aussi comme une raction des
tablissements financiers qui cherchent conserver leurs parts de march face
l'intensification de la concurrence. Enfin, la plus grande opacit organisationnelle de ces
conglomrats, leur caractre international rendent l'activit bancaire moins lisible pour le
rgulateur, ce qui libre les banques de l'emprise de ce dernier.

Bibliographie
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Credit of Great Britain, Rinehart and Co, 1802, dition 1939.

Quest ce quune banque de finance et


dinvestissement?
1

Dfinition

A diffrence de la banque de dtail (BDDF) qui sadresse au grand public, la banque de


financement et dinvestissement ou BFI (CIB ou corporate investment banking) propose ses
services exclusivement aux grandes entreprises, aux institutions financires et aux institutions
publiques. Elle soccupe aussi des transactions montant lev. Les activits de la BFI sont
souvent scindes en activits de bas de bilan pour la partie financement et en activits de haut de
bilan pour la partie investissement. Cherchons comprendre cette terminologie au regard du
schma simplifi du bilan dune entreprise.
Actifs (Emplois, les crdits)

Passif (ressources, les dbits)

Haut de bilan (Long Terme) pour la banque dinvestissement


ImmobilisationsCrances

Fonds propres (vue comme la dette envers les


actionnaires ou les propritaires)Capitaux de
rserveEmprunts LT

Bas de Bilan (Moyen terme, court terme) pour la banque de financement


StocksCrancesTrsorerie

Dettes FournisseursDcouverts

Une banque de financement (corporate banking) ou banque commerciale soccupe des


activits de dpt et de crdit. Elle cre des crdits directs. Elle facilite des moyens de paiements
en commerce international (crdit documentaire, lettres de change), vent des services de gestion
de trsorerie et aide ses clients placer des investissements sur des produits financiers dj
existants. Elle est implique dans les oprations qui modifient les postes comptables du bas de
bilan. Ce sont lactif et le passif les plus liquides. Ce sont les actifs et les passifs circulants. La
rmunration de la banque de financement provient des intrts et des services autour de la
gestion de largent. Dans toutes ces activits la banque risque ses fonds soit parce quelle a des
participations dans les entreprises soit parce quelle prte son argent.

Une banque dinvestissement (investment banking) se focalise plutt sur les activits de
conseil, dintermdiation et dexcution des oprations de haut de bilan, soit des critures
comptables qui reprsentent le long terme. Il existe aussi le concept de banque daffaires. Il est
de nos jours assimil celui de banque dinvestissement. Lactivit de la banque daffaires
sintresse la finance dentreprise (corporate finance) et fait partie intgrante des activits de
la banque dinvestissement. Les autres activits majeures dune banque dinvestissement sont
celles des marchs financiers (global capital markets) et celles des oprations de financement
(structured finance). La rmunration provient deshonoraires facturs aux clients pour ses bons
conseils juridiques et financiers. Dans toutes ces activits, la banque ne risque ses ni ses fonds ni
son argent. Si une opration ne marche pas, elle risque par contre sa rputation.
Le terme banque daffaires est lquivalent de merchant bank en anglais. Cest une
banque qui prend des participations dans des socits et monte des dossiers de financement
dentreprises. La partie financement sur le long terme (haut de bilan) et la partie conseil sont donc
intimement lies. Lune peu faire appel lautre et vice-versa.
Par la suite seront dvelopper les services quoffre la banque de financement et les domaines
stratgiques ou peuvent se positionnes les banque dinvestissement : les marchs financiers, la
finance dentreprise, le private equity, la finance structure, la gestion dactifs et la gestion des
risques. Les diffrentes informations ci-dessous ont t collectes en visitant les sites internet de
plusieurs banques. Lide est de donner un premier aperu sur ces sujets.

Banque de financement (BF, Corporate banking)

La banque de financement (BF, corporate banking) est lactivit dintermdiation au cours de


laquelle les dpts sont convertis en prts. Elle comprend aussi tous les services permettant aux
clients de grer leur argent et davoir une visibilit sur leurs oprations. Conscientes des
particularits de des clients coporate, la BF segmente le march par secteur industriel. Des services
spcialiss sont crs par spcialisation du client (nergie, tlcommunications, maritime,
aronautique, immobilier). Suivant la stratgie de la banque, celle-ci visera les PME-PMI, les
multinationales, les institutions publiques ou les institutions financires. Dpendant de la taille de
leur rseau, la prsence des BF sera de type nationale, rgionale ou internationale. Ainsi la BF
propose toute une panoplie de services dans le but de fidliser ses clients.
Une fois que les activits de conseil de banque dinvestissement tablent sur un produit financier ou
la meilleure faon demprunter, la BF se charge dengager ses moyens. Elle mettra en place soit
des crditsdirects pour des financements court terme, soit des crdits-bails (leasing) pour lachat
dun moyen de production (immobilier, vhicules). Elle pourra de mme allier ses efforts avec
dautres confrres dans le but de financer un projet auquel elle naurait pas pu faire face toute
seule (crdits syndiqus ou syndicated loans).
En commerce international, une banque peut faciliter les oprations dimport-export avec les
remises documentaires et les crdits documentaires. La remise documentaire est une technique
dencaissement par laquelle lexportateur donne mandat sa banque de remettre des documents
dexport la banque de limportateur, qui les remettra son client. Cest initi par le vendeurexportateur et convient quand la confiance rgne entre les ngociants. Le crdit

documentaire est la promesse donne par le banquier de limportateur un exportateur tranger


selon laquelle le montant de sa crance lui sera rgl, pourvu quil apporte, laide de documents
numrs, la preuve de lexpdition des marchandises destination du pays importateur. Cest
initi par lacheteur-importateur et cest beaucoup plus scuris que la remise documentaire. La BF
met en gnral disposition un portail informatique ou les exportateurs peuvent suivre les tapes
de cration de crdits documentaires ou de contrler les garanties de livraison. Elle active aussi
son rseau de banques correspondantes grant les relations avec les partenaires commerciaux de
ses clients.
De point de vue comptable, les autres postes auxquels peut sattaquer une BF sont les crances et
les dettes fournisseurs (accounts receivables and accounts payable). Soit la BF facilite
linfrastructure et lautomatisation de paiements de factures, soit elle vend des services
daffacturage (factoring : relance et recouvrement, suivi des crances) et descompte (gnration
de trsorerie par vente de crances client). Certaines banques appellent ceci les services de
supply chain. Si les achats sont effectus par les employs dans lexercice de leur profession,
le service de cartes bancaires facilitera la gestion des frais professionnels.
La BF peut adresser ses services au trsorier des entreprises. Voyons de faon simplifie comment
ce dernier raisonne et en donnant quelques dfinitions
Actif=Passif
Immos+Stocks+Crances+Trso=Fonds Propres+EmpruntsLT+ dettes Fournisseurs+Dcouverts
Trso= (Fonds Propres+EmpruntsLT-Immos)-(Stocks+Crances-dettes Fournisseurs- Dcouverts)
Trso=Fond de Roulement Besoin en Fond de Roulement
TR=FR-BFR
Si le FR (fond de roulement) reste constant sur le court terme, le trsorier devra quilibrer
cette formule son avantage. Il tchera de maintenir une trsorerie positive ou proche de zro
recourant des produits financiers liquides en cas de besoins de caisse. Les BF mettront
disposition leurs systmes de paiements et de gestion et centralisation de trsorerie et
linfrastructure laccompagnant (canaux scuriss, accs au chambres de compensation, accs aux
banques correspondantes). Ainsi, un portail informatique ddi au cash management permet
dinitier des paiements, de contrler les autorisations lors de ces initiations, de recevoir des
rapports sur les comptes. Ce genre doffre de services fournit au trsorier une vue densemble sur
les comptes et ses flux puis sur le statut des paiements initis.
Loffre de services peut stendre sur des portails dexcution doprations de change (sport,
forwards, swaps) ou de pre-trade, excution et post-trade sur les marchs des capitaux
(commodidties, titres, produits indexs). La BF exerce donc le mtier de gestion de
portefeuille et joue le rle dpositaire de titres. Elle sadapte mme aux croyances de ses clients
avec des dpartements spcialiss en finance islamique.

Marchs financiers (Equity capital markets)

LECM est lactivit de services financiers offerts par rapport aux instruments financiers mis par les
clients.
Dans le march primaire, lactivit est guide par la bourse et les privatisations. La banque
dinvestissement (BI) gre la relation avec ses clients ayant comme objectif la cration de
nouveaux produits financiers. Les services sont les suivants :

Lorigination est lanalyse financire sur les aspects de financement. Si une grande
entreprise veut un prt, quel type de produit financier devra-t-elle acheter ? Un prt
direct ? des obligations ? des actions ? On peut dire que cest lanalyse de la situation.

Conseil et arrangement : Si aprs lorigination, le client est daccord sur linstrument


financier qui lui est conseill, disons des obligations, la banque soccupe des aspects
fiscaux, lgaux et financiers de la matrialisation du produit.

Vente et placement : La banque organise la commercialisation auprs de son rseau


commerciale, dautres banques et acheteurs. Les IPO (initial public offer) font partie de
cette activit de vente.

Underwriting : si la banque mandate dans la vente ne russit pas vendre toute


lmission de produits financiers, elle sengage les acheter. Il en va de sa rputation
pour ne pas se trouver dans cette situation.

Le march secondaire est le march des titres d occasion . Aprs lmission des titres ceux-ci
peuvent tre achets et vendus. Parmi les services proposs on trouve :

Le courtage (Brokerage) : cest lintermdiation dans lachat et la vente de titres pour un


client. La BI rapproche loffre et de la demande et se rmunre avec une commission. Par
exemple, un holding peut convoquer des BI et les mettre en concurrence parce quelle
doit vendre de titres pour payer une dette que lui exige un dbiteur avant une date
donne.

Le dealing : cest lachat et la vente en continu pour compte propre de la BI pour en tirer
un profit.

Le rle danimateur de march (Market making) : La BI signe un contrat avec son


client par lequel elle sengage coter un instrument financier de son client coporate la
vente et lachat. La banque favorise la liquidit de laction, rduit les cots des
oprations, fait la promotion des titres et peut contrler des volatilits non-dsires. Lors
de chaque achat-vente elle prend une commission (spread).

Corporate finance

Lorsquune entreprise choisit une stratgie financire donne, la BFI laide la mettre en place.
Cette activit peut se dcomposer en plusieurs types dinterventions :

Acquisition : Cest lachat dune entit par une autre. Par exemple, une entreprise A
mandate une BFI de lui trouver une entreprise de production dengins lectroniques en
Chine.

Merger : Aprs lachat, la fusion juridique des deux entits peut avoir lieu

Spin off : Ceci peut tre la sparation dune partie des actifs ou des passifs du bilan
(rduction des immobilisations) ou la scission dune entreprise en deux avec une cration
dun nouveau titre pour la partie spare.

Break up : cest la division dune socit par activit. Par exemple, une compagnie
arienne est vendue la dcoupe par lignes mtier (transport de passagers, transports
de marchandises, logistique des aroports, activit des agences de voyages)

Carve out : une entreprise vend les parts minoritaires de lune de ses filiales

Coentreprise (Joint-venture) : cest une partenariat ou alliance temporaire entre


plusieurs entreprises de sorte partager les frais dinvestissement, les risques et les
gains.

Les restructurations soccupent de lassainissement des comptes dune entreprise. Une


restructuration peut se passer sans procdure judiciaire. Si lintervention lieu sur le
passif, lentreprise a une crise de liquidit, alors la banque peut acheter les obligations de
lentreprise et les rmettre avec des chances plus longues. Une autre possibilit serait,
par exemple, de transformer des obligations en actions. Si la vente vise les actifs, cder
des actifs qui ne rapportent rien au niveau oprationnel (excs de matriel en stock) peut
gnrer de la liquidit. Si la restructuration a lieu durant la procdure de mise en
liquidation, un cadre juridique guide les oprations de redistribution du passif et de lactif.

Les services en M&A font appel dautres activits de la BFI comme lorigination, le conseil, les
prts. Ce sont les activits de march des capitaux et de banque de financement.

Private equity

Dans lactivit de Private Equity , la BFI investit pour compte propre dans des titres de socits
non-cotes en bourse. Ces titres ont une liquidit basse et il est trs difficile den valuer le prix. La
BFI devra dcider si elle investit directement ou via une structure telle que les OPCVM, si elle sera
actionnaire majoritaire ou minoritaire et quel moment dans le cycle de vie (start up, croissance,
maturit, crise). Approfondir le sujet du private equity serait quivalent parler de la
participation dune entit morale dans la gestion dentreprise. Selon le type dengagements pris, la
banque peut participer en tant quactionnaire dans les assembles gnrales ou au conseil de
surveillance. Si elle est majoritaire, elle peut nommer les dirigeants et influer directement sur la
stratgie de lentreprise. Le private equity est complmentaire avec le wealth managemen t car
quel est le meilleur endroit pour trouver ses investisseurs si ce nest parmi si clients fortuns.

Finance structure (Structured finance)

La finance structure englobe les activits ncessitant un grand investissement initial sous forme
de prt et gnrant un cash-flow qui garantit le remboursement des fonds de financement.
Les projets de grande dimension et haut risque, comme les constructions dingnierie civile
(tunnels, ponts, barrages), font appel une banque ou un groupe de banques. Vue lampleur de
linvestissement, aucun acteur priv nest capable den assumer le risque lui seul. Un fond
commun de crances (FCC ou SPV, special purpose vehicle) est cr. Dans lactif du bilan de cette
entit se trouve luvre dingnierie et au passif la structure du prt faonn par le cash-flow du

projet. Le cash-flow peut tre soutenu par des lois et des dcrets publics. Sil sagit dune route, les
pages rempliront les caisses sur le trs long terme.
Pour les LBO (leveraged acquisition / leveraged buyout), une structure juridique est cre
afin dacheter une entreprise. Lactif de cette entit juridique est compos du cash-flow (bnfices)
gnr par lentreprise achete. Le passif comporte les fonds propres des investisseurs et lemprunt
pour lachat de lentreprise. Il est sous-entendu que la rentabilit de lentreprise achete est
suprieure au taux du crdit. Ce type de montage peut mener au retrait de la cotation dune
socit anonyme.
La Titrisation (securitization) est la vente dune activit du bilan comme produit financier appel
ABS (asset backed securities ou titre adosse des crances). Lexemple le plus connu est celui
des subprimes ou les emprunts immobiliers sont vendus comme des titres, les RMBA (residencial
mortgage backed securities). Les remboursements effectus par les emprunteurs constituent le
gain sur les titres. La titrisation a des avantages pour les banques. Cest une source de
financement moins cher que les prts accords par la banque centrale ou par le march
interbancaire. En titrisant, les crances sortent de lactif, ce qui favorise le respect des ratios de
solvabilit impos par Ble II et III. Finalement, le risque de crdit est transfr au FCC qui se
dotera dun mcanisme de couverture pour y faire face.

Gestion dactifs (Asset management)

Comme son nom lindique, la gestion dactifs ou asset management est un service de gestion
dactifs (des possessions financires et non financires) offerts par la banque pour le compte dun
tiers. Le public vis peut tre une personne dont la fortune atteint un montant consquent. Dans ce
cas-l, a sappelle plutt wealth management . Sil sagit dimmobilier, la banque aura
surement une entit real estate . La gestion de portefeuille dactions peut aussi tre incluse
dans cette branche du mtier de banque dinvestissement.
Dans le cas du wealth management , le conseiller cherche tablir un plan dingnierie
patrimoniale puis conserver ou plutt augmenter la valeur des actifs qui lui sont confis. Il y
aura une phase dorientation au cours de laquelle le client fixera ses choix sur les achats et
investissement quil voudrait raliser (constitution dune pension, achat dun bien immobilier,
succession, etc). Avec le pouvoir de gestion accord au banquier, matrialis par le mandat de
gestion, les produits financiers sont conus et slectionns puis des ordres sont excuts dans le
march des capitaux.

Gestion des risques (Risk management)

Les banques se sont caractrises par la cration de produits drivs tels que les forwards, les
futures, les options et les swaps. Ces produits financiers peuvent tre utiliss pour couvrir les
risques dintrt ou le risque de crdit. Si les sous-jacents ne sont plus des titres mais des
vnements avec une probabilit quelconque de se produire, la banque commence empiter
dans les activits de lassurance. Lexemple le plus parlant est celui des CDS ou credit default
swaps .

Les CDS peuvent tre assimils des polices dassurance. Les titres assurs seront par exemple
des bonds. Lentit qui sassure ses bonds paye une annuit (premium) et se protge contre un
vnement de dfaut bancaire de la contrepartie mettant les bonds (impossibilit de paiement,
banqueroute ou autre). Les CDS peuvent tre perus comme un pari sur la dfaillance dune
entreprise. Dun autre ct, et au-del de ces intentions spculatives malveillantes, le CDS peut
permettre une entreprise en besoin de fonds de sen procurer plus facilement. Supposons que la
politique dun fond dinvestissement soit de ninvestir que sur des entreprises ayant une note
A+ dans lchelle dune agence de notation quelconque. Si lentreprise de lexemple considr est
note A-, le fond dinvestissement ne pourra pas lui accorder le crdit sous forme de bonds.
Cependant un montage financier avec une BI, dont la note est A+, peut contourner cet
empchement et satisfaire tous les trois entits. Le fond dinvestissement peut donc acheter les
bonds mis par lentreprise. En mme temps, la BI adosse ces bonds un CDS, ce qui a pour effet
de relev la note de A- A+ car la BI se porte garante. Lentreprise paye des intrts sur ses
bonds un taux annuel T. Le fond dinvestissement gagne ces intrts et en reverse un partie la
BI qui correspond au forfait annuel (premium) de la police dassurance (CDS).

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