Nombres Complexes

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Nombres complexes

I . Définition et représentation :

Définition :
Un nombre complexe est un nombre de la forme x+iy avec x et y deux réels et i un nombre
imaginaire tel que i² = -1.
L’ensemble des nombres complexes est noté . Les règles de calcul dans sont les mêmes
que dans .

Théorème (admis) :
r r
On munit le plan d’un repère orthonormal direct (O, u , v ) .
A tout point M de coordonnées (x ; y), on associe de manière unique le nombre complexe
x+iy.
Réciproquement, à tout nombre complexe x+iy on associe de manière unique le point M du
plan de coordonnées (x ; y).

Vocabulaire :
r r
Le plan muni du repère (O, u , v ) est appelé plan complexe.
Le nombre complexe x+iy est l’affixe du point M et du vecteur OM . On écrit
x + iy = z M = z OM .
Le point M est l’image du nombre complexe x+iy.
Si z = x+iy avec x et y réels alors :
• x est la partie réelle de z, notée Re(z)
• y est la partie imaginaire de z, notée Im(z)
• x+iy est la forme algébrique de z.
Tout point sur l’axe des abscisses est l’image d’un nombre complexe de la forme
x + i × 0 = x ∈ . Donc on a ⊂ . L’axe des abscisses est l’axe réel.
Tout point sur l’axe des ordonnées est l’image d’un nombre complexe de la
forme 0 + i × y = iy . L’axe des ordonnées est appelé axe des imaginaires purs.

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Exemple :
A (3 + 2i ) ; B (−3) ; C (2 − i ) ; D (−2i ) .

Théorème :
• Deux nombres complexes sont égaux ssi ils ont la même partie réelle et la même partie
imaginaire.
• Un nombre complexe est nul ssi sa partie réelle et sa partie imaginaire sont nulles.

Définition :
On considère un nombre complexe z de forme algébrique x+iy. Le nombre complexe x-iy,
noté z est le conjugué de z.
M’ ( z ) est le symétrique de M (z) par rapport à l’axe des abscisses.

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II . Calculer dans :

1. Somme et produit :

Définition :
On considère deux complexes z et z’ de formes algébriques respectives x+iy et x’+iy’.
• La somme de z et de z’ est le complexe z+z’ = x+x’+i(y+y’).
• Si k est un réel, alors le produit de k par z est le complexe kz = kx + iky.
• Le produit de z et de z’ est le nombre complexe zz’ = xx’-yy’+i(xy’+yx’).

Exemples :
• -1 + 7i + 3 - 2i = 2 + 5i
• (-1 + 7i)(3 - 2i) = -3 + 2i + 24i - 14i² = 14 – 3 + 23i = 11 + 23i

Remarques :
Dans le plan complexe, on considère M (z) et M’ (z’).
• On définit le point S par OS = OM + OM ' . Alors l’affixe de S est z + z’.

• Pour k réel non nul, M’’ (kz) est l’image du point M par l’homothétie de centre O et
de rapport k car : OM ' ' = k OM .

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π
• R (iz) est l’image de M par la rotation de centre O et d’angle car
2
OM .OR = x(− y ) + yx = 0 et OM = x ² + y ² ; OR = (− y )² + x ² donc OM = OR.

Propriétés :
Avec les notations habituelles :
• z AB = z B − z A ; z wr +tr = z wr + z tr ; z kwr = kz wr
z A + zB
• Si I est le milieu de [AB] alors z I =
2
αz A + βz B + γz C
• Si G est le barycentre de { ( A; α ), ( B; β ), (C ; γ ) } alors zG =
α + β +γ

1) Quotient :

Définition :
On considère un nombre complexe z non nul d’écriture algébrique x+iy.
On cherche un complexe z’ tel que zz’ = 1.
On remarque que :
zz = ( x + iy )( x − iy )
= x2 − i2 y2 ( x ² + y ² ≠ 0 car z non nul )
=x +y 2 2

z x − iy
Alors z = 1 donc z ' = .
x² + y ² x² + y ²

Définition :
On considère z et z’ deux complexes avec z’ non nul
1 x'−iy ' z 1
On pose = et = z × .
z ' x'² + y '² z' z'

Exemple :
1 1 3 − 2i 3 − 2i 3 − 2i 3 2
• z = 3 + 2i alors = = = = = − i.
z 3 + 2i ( )(
3 + 2i 3 − 2i )
3 − 4i ² 7 7 7

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1+ i  3 2  3 2  3 2
= (1 + i )
3 2 3 2
• − i  = − i+ i+ = + + i − .
3 + 2i  7 7  7 7 7 7 7 7  7 7 

2) Propriété du conjugué d’un complexe

Propriété :
Pour tous complexes z et z’ de formes algébriques z = x+iy et z’ = x’+iy’ :
• z = z ; z + z = 2 Re( z ) = 2 x ; z − z = 2i Im( z ) = 2iy ; zz = x ² + y ²
z z
• z + z ' = z + z ' ; zz ' = z .z ' ; si z ' est non nul   =
 z'  z'
• z est réel ssi z = z ; z est imaginaire pur ssi z = − z

III – Module et arguments :

Définition :
On considère un nombre complexe z non nul affixe d’un point M dans le plan muni d’un
r r
repère orthonormal direct (O, u , v ) .
Si M a pour coordonnées polaires (r ,θ ) , alors r est le module de z noté z et θ est un
argument de z noté arg z.

r
On a z = r = OM et arg z = θ = (u , OM ) (2 π ).

Remarques :
• Si z = 0 alors OM = 0 donc on pose 0 = 0 mais 0 n’a pas d’argument.
• Si z est réel, alors son module est sa valeur absolue.
• z M = OM
• z + z' ≤ z + z'

Exemples :
A (−2i ) ; B (3) ; C (2 + 2i ) .
z A = − 2i = 2 ; zB = 3 = 3 ; z C = 2 + 2i = 2² + 2² = 8 = 2 2 .
π π
arg z A = arg(−2i ) = − (2π ) ; arg z B = arg 3 = 0 (2π ) ; arg z C = arg(2 + 2i ) = (2π ) .
2 4

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M (cos θ + i sin θ ) alors cos θ + i sin θ = cos ²θ + sin ²θ = 1 = 1 et


arg(cos θ + i sin θ ) = θ (2π ) . Donc M est un point du cercle trigonométrique.

Théorème :
Pour tout nombre complexe z non nul dont l’image M a pour coordonnées cartésiennes (x ; y)
et pour coordonnées polaires (r ; θ ), on a :
r = x ² + y ²
 x = r. cos θ 
 équivaut à  x y
 y = r. sin θ cos θ = et sin θ =
 r r
Forme algébrique : z = x + iy
Forme trigonométrique : z = r (cos θ + i. sin θ )

Exemple :
1 3
Soit z = + i . Trouvons une forme trigonométrique de z.
3 3
1 3 2
• Calcul du module de z : z = + = .
9 9 3
21 3 2 π π
 =  cos + i sin  . On a arg z =
π
• Alors z =  + i  (2π ) .
32 2  3 3 3 3

Théorème :
• Un nombre complexe est nul ssi son module est nul.
• Deux nombres complexes non nuls sont égaux ssi ils ont le même module et le même
argument modulo 2 π .

Propriétés :
Pour tous complexes z et z’ non nuls :
• zz' = z . z ' et arg(zz' ) = arg z + arg z ' (2π )

Pour tout entier naturel n : z n = z et arg(z n ) = n. arg z (2π )


n

1 1 1
• = et arg  = − arg z (2π )
z z z

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z z z
• = et arg  = arg z − arg z ' (2π )
z' z'  z' 

IV . Equations du second degré à coefficients réels :

Théorème :
On considère a, b et c des réels avec a ≠ 0 . On pose ∆ = b ² − 4ac . C’est le discriminant du
trinôme du second degré az² + bz + c où z est un nombre complexe.
• Si ∆ > 0 alors le trinôme a deux racines réelles distinctes :
−b− ∆ −b+ ∆
z1 = et z 2 =
2a 2a
• Si ∆ = 0 alors le trinôme a une racine réelle :
−b
z= ( racine double )
2a
• Si ∆ < 0 alors le trinôme a deux racines complexes :
−b −δ −b+δ
z1 = et z 2 = ou δ est un complexe dont le carré est ∆ z1 et z 2 sont
2a 2a
complexes réels et conjugués.

Exemple :
On veut résoudre l’équation 3 z ² − z + 5 = 0 dans .
On calcule le discriminant ∆ = 1 − 60 = −59 = ( )2
59i . L’équation a deux solutions :
1 − i 59 1 + i 59
z1 = et z 2 = .
6 6

V . Notation exponentielle d’un nombre complexe :

Motivations :
On note ϕ la fonction définie sur par ϕ (θ ) = cos θ + i sin θ .
•  Pour tous θ et θ ' réels : ϕ (θ + θ ') = cos(θ + θ ') + i sin (θ + θ ') .
 ϕ (θ ) a pour module 1 et pour argument θ .
ϕ (θ ' ) a pour module 1 et pour argument θ ' .
Alors ϕ (θ ).ϕ (θ ' ) a pour module 1 et pour argument θ + θ ' .
Donc ϕ (θ ).ϕ (θ ' ) = cos(θ + θ ') + i sin (θ + θ ') .
Donc ϕ (θ ).ϕ (θ ' ) = ϕ (θ + θ ') .
• En supposant que l’on peut dériver ϕ sur comme si elle était à valeurs réelles, pour
tout réel θ : ϕ ' (θ ) = − sin θ + i cos θ = i (cos θ + i sin θ ) = i.ϕ (θ ) . Donc ϕ vérifie
l’équation différentielle f ' = if .
• Ces deux points nous poussent à adopter la notation suivante : ϕ (θ ) = Ce iθ avec
ϕ (0) = 1 donc ϕ (θ ) = e iθ = cos θ + i sin θ .

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Définition :
Pour tout nombre complexe z non nul de module r et d’argument θ , on pose :
z = r (cos θ + i. sin θ ) = re iθ : notation exponentielle de z.

Exemples :
π
−i  π  π
• e 2
= cos −  + i sin  −  = −i .
 2  2
• e iπ = cos π + i sin π = −1 ou encore e iπ + 1 = 0 : formule d’Euler.

Remarques :
• La notation exponentielle permet de retrouver les formules d’addition et de duplication
vues en trigonométrie.
En effet pour tous θ et θ ’ réels :
 ei (θ +θ ') = eiθ × eiθ ' → addition
 e 2iθ = e iθ ( ) 2
→ duplication
cos(θ + θ ') = Re((cosθ + i. sinθ )(cosθ '+i. sinθ '))

= cosθ . cosθ '− sinθ . sinθ '
• On a les égalités :
 ei (θ +θ ') = eiθ × eiθ '
−iθ 1
 e = iθ
e
i (θ −θ ') e iθ
 e = iθ '
e
 e inθ = e iθ ( ) n

Exemples :
 2 2
2 2  −i 
 −i
π
π π 5π
2 − 2i  2 2  2 2e 4 −i −i −i
• = = π
= 2e 4 6
= 2e 12 .
3+i  3 i  i
2 +  2e 6
 2 2
• e 2iθ = cos(2θ ) + i sin(2θ )
( )
e 2iθ = e iθ = (cos θ + i sin θ ) = cos ²θ + 2i cos θ sin θ + i ² sin ²θ
2 2

= cos ²θ − sin ²θ + 2i cos θ sin θ


Donc cos(2θ ) = cos ²θ − sin ²θ et sin(2θ ) = 2 cos θ sin θ .
cos(2 x) = 2 cos ² x − 1 = 1 − 2 sin ² x

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VI . Application à la résolution de problèmes géométriques :

1) Arguments et angles orientés :

Propriété :
A, B et C sont des points du plan distincts deux à deux d’affixes respectives z A , z B et z C .
• (
arg( z B − z A ) = u , AB ) (2π ) .

 z − zA 
arg C
z − z
(
 = BC , AC ) (2π ) .
 C B 

Remarques :
 z − zA 
• A, B et C (distincts) sont alignés ssi arg C  = 0 (π ) .
 zC − z B 
 z − zA  π
• A, B et C (distincts), (BC) et (AC) sont perpendiculaires ssi arg C  = (π ) .
z
 C − z B  2
• M (z) appartient au cercle de centre Ω (ω ) et de rayon r ssi
z = ω + re iθ avec θ ∈ [0;2π [ .
( )
En effet : ΩM = z − ω = r , u , ΩM = arg( z − ω ) = θ (2π ) .
Autrement dit z − ω = re iθ i.e. z = ω + re iθ .

Exemple :
( (
A (i ) ; B ( 2 + i ) ; C 1 + i 3 + 1 . ))
(
Alors AB, AC = arg ) zC − z A
= arg
(
1+ i 3 +1 − i
= arg
)
1+ i 3 π
= (2π )
zB − zA 2+i −i 2 3

2) Transformations planes

Théorème (translation) :
On considère M (z), M’ (z’) et B (b).
L’égalité z ' = z + b équivaut à dire que M’ est l’image de M par la translation de vecteur OB .
z ' = z + b est l’écriture complexe de cette translation.

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Théorème (homothétie) :
On considère M (z), M’ (z’), Ω (ω ) et k un réel non nul.
L’égalité z '−ω = k (z − ω ) équivaut à dire que M’ est l’image de M par l’homothétie de centre
Ω et de rapport k.
z '−ω = k (z − ω ) est l’écriture complexe de cette homothétie.

Exemple :
Ω(1 + 3i ) .
L’homothétie de rapport 2 et de centre Ω transforme M (z) en M’ (z’) tels que :
z '−(1 + 3i ) = 2( z − (1 + 3i ))
i.e. z ' = 1 + 3i + 2 z − 2 − 6i
i.e. z ' = 2 z − 1 − 3i
L’image de K (7 − i ) est le point d’affixe z ' = 2(7 − i) − 1 − 3i = 14 − 2i − 1 − 3i = 13 − 5i .

Théorème (rotation) :
On considère M (z), M’ (z’), Ω (ω ) et θ un réel.
L’égalité z '−ω = e iθ ( z − ω ) équivaut à dire que M’ est l’image de M dans la rotation de centre
Ω et d’angle θ .
z '−ω = e iθ ( z − ω ) est l’écriture complexe de cette rotation.

Conséquences :
• ABC est un triangle équilatéral ssi
π
 B a pour image C dans la rotation de centre A et d’angle , ssi
3
π
(z B − z A ) .
i
zC − z A = e 3

OU
π
 B a pour image C dans la rotation de centre A et d’angle − , ssi
3
π
−i
zC − z A = e 3
(z B − z A ) .

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• ABC est rectangle et isocèle en A ssi


π
 B a pour image C dans la rotation de centre A et d’angle , ssi
2
π
(z B − z A ) .
i
zC − z A = e 2

OU
π
 B a pour image C dans la rotation de centre A et d’angle − , ssi
2
π
−i
zC − z A = e 2
(z B − z A ) .

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