Rapport Économique Et Financier 2010
Rapport Économique Et Financier 2010
Rapport Économique Et Financier 2010
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3.3.1. Santé : concrétisation du plan d’action stratégique 2008-2012.................................................. 139
3.3.2. Filets sociaux de sécurité : intensification des actions d’interventions ciblées........................ 140
3.3.3. Réforme des systèmes de retraite ................................................................................................... 141
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Liste des acronymes
ADA : Agence de développement agricole
ADII : Administration des Douanes et des Impôts Indirects
AFDIC : Agence fédérale de garantie des dépôts
AGR : Activités Génératrices de Revenus
AIE : Agence Internationale de l'Energie
AMC : Associations de Micro-Crédit
AMDI : Agence Marocaine pour le Développement des Investissements
AMO : Assurance Maladie Obligatoire
APE : Appel public à l’épargne
APSF : Association Professionnelle des Sociétés Financières
BAD : Banque Africaine de Développement
BAM : Bank Al-Maghrib
BB : Banque du Brésil
BCE : Banque Centrale Européenne
BEI : Banque Européenne d’Investissement
BGE : Budget Général de l’Etat
BPO : Business Process Outsourcing
CA : Chiffre d’Affaires
CAM : Crédit Agricole du Maroc
CAR : Contrats Agricoles Régionaux
CAS : Country Assistance Strategy
CCG : Caisse Centrale de Garantie
CCG : Conseil Coopératif du Golfe
CDG : Caisse de Dépôt et de Gestion
CDMT : Cadre de Dépenses à Moyen Terme
CDVM : Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières
CEI : Communauté d'États Indépendants
CGED : Contrôle des Engagements et Dépenses de l'Etat
CGEM : Confédération Générale des Entreprises Marocaines
CGI : Code Général des Impôts
CL : Collectivités Locales
CLDP : Commercial Law Department Program
CLI : Coût Logistique Intégré
CMR : Caisse Marocaine de Retraite
CNSS : Caisse Nationale de Sécurité Sociale
CNT : Centre National de Traitement
CNUCED : Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement
CRI : Centre Régional d’Investissement
CSE : Conseil Supérieur de l’Enseignement
CSEC : Conseil Supérieur de l’Eau et du Climat
DTS : Droits de Tirage Spéciaux
Eurostoxx : Indice boursier au niveau européen
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture
FBCF : Formation Brute du Capital Fixe
FED : Réserve fédérale.
FMI : Fonds Monétaire International
FODEP : Fonds de Dépollution Industrielle
FOMAP : : Fonds de Modernisation de l'Administration Publique
GID : Gestion Intégrée des Dépenses
GPBM : Groupement Professionnel des Banques Marocaines
GPEEC : Gestion Prévisionnelle des Effectifs, des Emplois et des Compétences
HCP : Haut Commissariat au Plan
IAM : Itissalat Al Maghrib
ICV : l’indice du coût de la vie
IDE : Investissements Directs Etrangers
IEVP : Instrument Européen de Voisinage et de Partenariat
INDH : Initiative Nationale pour le Développement Humain
IR : Impôt sur le Revenu
IS : Impôt sur les Sociétés
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ISO : Organisation internationale du sucre
ITO : Information Technology Outsourcing
LBC : Lampes Basse Consommation
LME : London Metal Exchange
MCA : Millenium Challenge Account
MDP : Mécanisme de développement Propre
MEM : Ministère de l'Energie et des Mines
MEN : Ministère de l’Education Nationale
MENA : Moyen Orient et Afrique du Nord
MEPI : Middle East Partnership Initiative
MRE : Marocains Résidant à l’Etranger
MSCI EM : Morgan Stanley Capital International Emerging Markets
MW : Mégawatt
NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique
NTI : Nouvelles Technologies d’information
NTIC : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique
OCP : Office Chérifienne de Phosphates
ODCO : Office du Développement de la Coopération
OFPPT : Office de formation professionnelle et de la Promotion d’emploi
OICV : Organisation Internationale des Commissions des Valeurs
OMC : Organisation Mondiale du Commerce
OMD : Objectifs de Développement pour le Millénaire
ONCF : Office National des Chemins de Fer
ONMT : Office National Marocain du Tourisme
ONSSA : Office national de la sécurité sanitaire des aliments
ONU : Organisation des Nations Unies
ONUDI : Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel
OPCVM : Organisme de Placement Collectif en Valeurs Mobilières
OPEP : Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole
PAR : Plans Agricoles Régionaux
PEA : Plan d’Epargne en Action
PECO : Pays d’Europe Centrale et Orientale
PIB : Produit Intérieur Brut
PII : Plateforme Industrielle Intégrée
PME : Petite et moyenne entreprise
PMV : Plan Maroc Vert
PNAP : Plan National d’Actions Prioritaires
PNEEI : Programme National d’Economie d’Eau en Irrigation
RAMED : Régime d’Assistance Médicale aux Economiquement démunies
R-D : Recherche et développement
REC : Référentiels des Emplois et des Compétences
RNDB : Revenu National Disponible Brut
S&P : Standard & Poor's
SICAR : Société d’Investissement à Capital Risque
SFDA : Société de Financement du Développement Agricole
STEP : Station de Transfert d'Energie par Pompage
TGR : Trésorerie Générale du Royaume
TI : Technologies de l’Information
TIC : Taxes Intérieure de Consommation
TMP : Taux d'Intérêt Moyen Pondéré
TSAVA : Taxe Spéciale Annuelle sur les Véhicules Automobiles
TVA : Taxe sur la valeur ajoutée
UE : Union Européenne
UIT : Union Internationale des Télécommunications
UMA : Union du Maghreb Arabe
UPM : Union pour la Méditerranée
USAID : Agence des Etats Unis pour le Développement International
VAB : Valeur Ajoutée Brute
VAR : Vaccin anti rougeole
WIFI : Wireless Fidelity
WIMAX : Worldwide Interoperability for Microwave Access
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Liste des graphiques
Graphique 1 : Evolution des taux interbancaires............................................................................. 23
Graphique 2 : Evolution des indices boursiers ................................................................................ 24
Graphique 3 : Evolution de l’euro, la livre sterling et du yen face au dollar ..................................... 25
Graphique 4 : Evolution de la couronne islandaise, du forint hongrois et du rouble russe par rapport
au dollar ................................................................................................................. 26
Graphique 5 : Evolution mensuelle de l'indice des prix des produits de base (Base 100 en 2005) ... 27
Graphique 6 : Evolution mensuelle de l'indice des cours du phosphate brut (Base 100 en 2005).... 28
Graphique 7 : Evolution mensuelle des cours du pétrole (Brent) .................................................... 30
Graphique 8 : Evolution de la croissance du volume du commerce mondial de marchandises ........ 31
Graphique 9 : Croissance réelle du commerce de marchandises par région en 2008........................ 31
Graphique 10 : Evolution des exportations intra et extra-UE (en milliards d’euros)........................ 32
Graphique 11 : Evolution des échanges des Etats-Unis avec la Chine............................................. 32
Graphique 12 : Evolution des IDE au Maroc par pays ................................................................... 52
Graphique 13 : Part des principaux pays dans l’attractivité des IDE................................................ 52
Graphique 14 : Evolution des IDE par secteur ............................................................................... 52
Graphique 15 : Cycle d’affaires de l’économie marocaine................................................................ 59
Graphique 16 : Nouveau palier de croissance ................................................................................. 60
Graphique 17 : Evolution de la valeur ajoutée par secteur institutionnel ......................................... 62
Graphique 18 : Rémunération des salariés en % de la valeur ajoutée brute...................................... 63
Graphique 19 : Partage de la valeur ajoutée pour chaque secteur institutionnel ............................... 63
Graphique 20 : Taux de marge des sociétés non financières............................................................ 64
Graphique 21 : Contribution des éléments de la demande à la croissance ....................................... 64
Graphique 22 : Ecart entre les coefficients budgétaires moyens des deux périodes 1998-2003 et
2004-2007 par secteur............................................................................................. 65
Graphique 23 : Structure de la FBCF par branche et par agent institutionnel.................................. 66
Graphique 24 : Effort d’investissement public en forte progression................................................ 67
Graphique 25 : Evolution du solde des échanges extérieurs en % du PIB....................................... 68
Graphique 26 : Evolution des composantes du revenu disponible des ménages et leur pouvoir
d’achat.................................................................................................................... 69
Graphique 27 : Composition de l'épargne nationale par secteur institutionnel................................. 70
Graphique 28 : Besoin ou capacité de financement des secteurs institutionnels .............................. 71
Graphique 29 : Evolution du revenu national brut disponible par habitant ..................................... 76
Graphique 30 : Part des déciles de la population dans le total des revenus ...................................... 77
Graphique 31 : Répartition des crédits et effet de levier par programme de l’INDH....................... 89
Graphique 32 : Délimitations des classes moyennes au Maroc selon le critère du revenu par ménage
et par mois.............................................................................................................. 94
Graphique 33 : Statut et répartition des projets MDP par secteur ................................................... 97
Graphique 34 : Répartition sectorielle des recettes de l'IS versées par les sociétés cotées en bourse
pour l'exercice 2008 .............................................................................................. 149
Graphique 35 : Contribution des cinq principaux secteurs à la formation des recettes de TVA..... 152
Graphique 36 : Evolution de la charge de la compensation supportée par le budget général de l’Etat
..................................................................................................................................................... 156
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Liste des tableaux et des encadrés
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Introduction générale
Le projet de Loi de Finances de l’année 2010 s’inscrit dans la continuité de la première décennie
du Règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui acte de manière claire et incontestable une période
importante de la marche du pays vers le renouveau, le progrès et la modernité.
Cette décennie est un grand moment de l’histoire du pays qui lui a permis de redéfinir ses
ambitions, de se donner les moyens de les concrétiser et d’enregistrer des résultats probants qui
confirment la justesse des choix et qui montrent que les décisions retenues sont réalisables.
La diversité des champs de réforme n’a à aucun moment altéré la dynamique du changement : un
mouvement ascendant et cumulatif semble tirer l’ensemble du pays vers le haut et ouvre sans cesse
de nouveaux horizons à la réforme, au meilleur service d’une société dynamique appelée à
l’expression libre de ses ambitions, à la participation, à l’édification d’un Maroc nouveau, sûr de ses
valeurs ancestrales et ouvert aux impulsions du monde moderne.
L’irréversibilité des changements et les nouveaux horizons qu’ils ouvrent à une nouvelle
génération de réformes est le meilleur gage pour fonder de nouvelles expériences à l’épanouissement
des progrès économique, social et culturel du pays pour inscrire, dans la vie quotidienne des
citoyennes et des citoyens, dans toutes les régions du pays, des acquis palpables à la mesure de leurs
compétences, de leurs efforts et de leurs ambitions légitimes.
Depuis l’intronisation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le 30 juillet 1999, le Maroc offre l’image
d’un vaste chantier de réformes sur les plans politique, économique et social. En effet, le nouveau
règne a ouvert de larges perspectives en matière de transition vers la modernisation démocratique.
Le discours de Sa Majesté le Roi à l'occasion de la Fête du Trône du 30 Juillet 2004 illustre
parfaitement les choix qui ont présidé à cette évolution: « Nous considérons cette transition vers la
modernisation démocratique comme un chantier permanent qui nous a permis d'enregistrer des acquis significatifs,
notamment par l'organisation d'élections libres et crédibles, l'élargissement du champ de la participation et des libertés
publiques, la modernisation de la Justice et le renforcement de son indépendance, la promotion de la condition de la
femme, l'adoption d'un Code avant-gardiste de la famille, outre les autres réformes institutionnelles profondes »..,
Aujourd’hui, dans un environnement international difficile et fortement perturbé, l’économie
nationale semble continuer dans un cycle de croissance inégalé de par le passé, en dépit de chocs
internes et externes importants combinant deux sécheresses sévères, une flambée exceptionnelle des
prix du pétrole et une crise majeure de l’économie mondiale.
La dynamique des réformes et leur continuité, l’assainissement progressif de l’environnement
général des affaires, les avancées de la libéralisation de certains secteurs clés de l’économie et la
progression significative de l’effort d’investissement, notamment public, au bénéfice d’un
développement sans précédent des infrastructures, ont été des facteurs déterminants pour entamer le
processus de diversification de l’économie et la faire accéder à un nouveau palier de croissance
( 2004-2009: 5% après 3,9% entre 1999-2003).
Cette performance devrait être non seulement consolidée mais améliorée pour se situer au niveau
nécessaire pour la création des cent milles emplois supplémentaires qui permettraient d’absorber les
passifs actuels et de profiter de l’aubaine démographique qui continuerait à faire pression sur le
marché du travail jusqu’en 2014 et espérer, par la même, doubler la taille de l’économie nationale au
terme de la prochaine décennie.
Introduction générale
Or, l’année 2009 semble marquer un tournant dans l’évolution des finances publiques au regard,
notamment, de la baisse des recettes fiscales en comparaison avec 2008, année exceptionnelle, même
si l’importante baisse des charges de la compensation devra limiter significativement les déficits
auxquels on aurait pu s’attendre et que des signes de reprise semblent se confirmer pour le second
semestre.
Par ailleurs, la crise mondiale a accentué le déficit structurel de notre balance commerciale et
impacté négativement les recettes touristiques et les transferts des marocains résidents à l’extérieur ;
deux éléments qui permettaient d’équilibrer la balance des paiements et de conforter nos réserves en
devises, révélant, par la même, les faiblesses qualitatives de notre offre exportable. C’est là une
problématique qu’on ne peut occulter durablement quand on a fait, à juste titre, le choix de
l’ouverture.
Malgré l’importante capacité de résilience démontrée par l’économie nationale face à la crise et
les marges de manœuvre non négligeables qu’offre encore la bonne tenue des finances publiques en
termes de déficit et de niveau d’endettement, des inquiétudes grandissantes commencent à se profiler
à l’horizon, en s’alimentant des particularismes de l’année 2009.
Si elles venaient à perdurer, elles risqueraient de conduire à tempérer l’effort public en matière de
réformes et d’investissements au moment où les exigences de positionnement post-crise appellent
une accélération des réformes structurelles et institutionnelles, une opérationnalisation plus probante
des programmes sectoriels retenus ou attendus et un effort conséquent et mieux ciblé des
investissements publics pour donner du sens au projet de Loi de Finances de l’année 2010 et traduire
dans les faits les orientations majeures que Sa Majesté le Roi a tenu à mettre en exergue lors du dernier
discours du Trône :
"Quelle qu'en soit l'ampleur, la crise ne devrait pas servir de prétexte à la frilosité et au repli. Bien au contraire,
elle devrait pousser à un effort imaginatif accru, car elle est porteuse d'opportunités qu'il convient de fructifier par des
initiatives économiques audacieuses, propres à renforcer le positionnement économique régional et international du
Maroc."
En effet, le Maroc est appelé à poursuivre son processus d'ouverture et à honorer ses
engagements internationaux, à diversifier et à renforcer ses capacités d’exportation et son attractivité
dans un environnement, certes de plus en plus concurrentiel, mais qui offre d’autres d’opportunités
aux pays qui feront preuve d’audace en matière de modernisation, de formation et d’innovation,
particulièrement, dans les domaines où des passifs avérés continuent de plomber les capacités de
progrès qui s’offrent à l’évolution du pays et à l’amélioration des conditions de vie de sa population.
Il s’agira, également, de consolider les fondements internes de sa croissance en optimisant son
potentiel de développement humain durable, au niveau local et régional, à la faveur de la
territorialisation des politiques sectorielles, de l’émergence de véritables pôles de compétitivité et
d’une action publique plus attentive à une gouvernance de proximité, plus efficiente et mieux
coordonnée aux niveaux national et territorial.
C’est dire que le projet de Loi de Finances pour l’année 2010 ne peut être abordé par les pouvoirs
publics sous l’aune d’une prudence inadaptée aux circonstances sans courir le risque de
compromettre l’élan du pays vers plus de progrès en gelant, pour un temps aussi court soit-il, sa
capacité à continuer à se réformer, autrement dit, sacrifier son principal atout pour consolider ses
précieux acquis, dépasser ses fragilités et se positionner au mieux pour accélérer sa convergence vers
les standards internationaux.
C’est dans cet esprit que le projet de Loi de Finances 2010 mettra au premier plan de ses
préoccupations une double exigence : celle de maintenir l’effort d’investissement public conjugué à la
nécessaire amélioration du pouvoir d’achat des ménages d’une part et celle d’accélérer les réformes
en vue de garder le cap de la modernisation de l’économie et de la société d’autre part.
10
Introduction générale
11
PARTIE I. CRISE FINANCIERE INTERNATIONALE :
CONSEQUENCES ET ENSEIGNEMENTS POUR LE MAROC
13
14
Introduction
La préparation de la Loi de Finances 2010 intervient dans un contexte mondial caractérisé par une
crise financière et économique systémique que l'on peut qualifier de crise de rupture. Apparue aux
États-Unis, cette crise est aujourd'hui mondiale et profonde. Elle s'est avérée contagieuse et
complexe, et s'est rapidement propagée avec des impacts différenciés selon le degré d'ouverture de
chaque pays et le niveau de son intégration dans l'économie mondiale.
Le monde de demain portera encore longtemps les stigmates de cette crise historique et de ses
conséquences : finances publiques profondément déstabilisées, industries financière et automobile en
restructuration profonde, forte révision de la place du marché et de l'Etat dans la mondialisation et
croissance mondiale future ralentie par le désendettement des acteurs privés des pays développés.
La géographie de la croissance continuera à se modifier dans le monde. Confrontés à leurs
problèmes de déficits publics et de désendettement privé, les pays industrialisés devraient croître
moins vite que précédemment, tandis que les pays émergents, notamment, les puissances
démographiques à la croissance de plus en plus autocentrée, deviendront les moteurs dominants de
l'économie mondiale.
La plupart des prévisions considèrent que l'économie mondiale enregistrerait certes une récession
en 2009, mais moins importante que prévue. Les perspectives pour l'année 2010 reposent sur
l’hypothèse de base que la stabilisation des marchés financiers va prendre plus longtemps que prévu
initialement, même portée par les efforts vigoureux des plans de relance à travers le monde. Les
problèmes financiers des pays avancés se résoudraient à mesure que la clarification des pertes sur les
actifs improductifs et les injections de fonds publics réduiront les craintes d’insolvabilité,
amoindriront les risques de contrepartie et la volatilité des marchés et rétabliront un meilleur niveau
de liquidité des marchés. Néanmoins, des révisions à la hausse des perspectives de croissance
s’affirment de plus en plus.
Les pays émergents et en développement vont quant à eux accéder plus difficilement aux
financements extérieurs pendant les deux années qui viennent. Il est également à prévoir que les flux
de capitaux au profit des pays émergents vont diminuer et ne se rétabliront que lentement.
Néanmoins, certains pays asiatiques comme la Chine et l'Inde représenteront une force de
stabilisation et un gisement de croissance qui va permettre la sortie de la récession. La croissance
devrait reprendre progressivement à partir de 2010, les reprises qui font suite à une crise financière
étant historiquement plus lentes que les autres en général.
Compte tenu de l’ampleur de la crise, la mise en place à travers le monde d'un policy-mix avec un
agencement optimal jouera un rôle crucial de relance à court terme de l’économie mondiale.
L’histoire enseigne que les mesures budgétaires sont particulièrement efficaces pour abréger la durée
des récessions causées par des crises financières tout en recherchant la conciliation entre relance et
viabilité budgétaire.
La Première Partie du Rapport Economique et Financier qui traite de la crise financière dans le
monde et les enseignements à tirer pour l'économie nationale en termes de marges de manœuvre
(conciliation entre soutien à l'économie et viabilité budgétaire), d'opportunités (l'intégration dans ses
trois dimensions, locale, nationale et mondiale) et de défis (baisse de la demande étrangère adressée
au Maroc) sera déclinée comme suit. Dans un premier temps, seront présentés les impacts de la crise
dans le monde (section 1) en distinguant les conséquences différenciées sur les différents pôles, les
conséquences sur le secteur financier, sur les cours des matières premières, sur le commerce mondial
et sur les autres composantes de l'économie réelle au niveau sectoriel. Les réponses apportées pour
faire face à la crise à travers les différents plans de relance mis en œuvre à travers le monde seront
ensuite déclinées.
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
Les mutations profondes de l'économie mondiale seront rappelées dans le but d'en tirer les
enseignements pour l'économie nationale. Les thèses keynésiennes reviennent en grâce et de
nouvelles approches sur le rôle de l'Etat se développent. En effet, face à la crise financière et à la
récession, l'Etat fait son grand retour dans l'économie y compris dans les pays les plus libéraux,
Etats-Unis ou Royaume-Uni comme en témoigne l'engagement de plans de relance massifs. Par
ailleurs, depuis le sommet du G20 de Londres, les Etats tentent de réguler les zones d'ombre de la
finance, des paradis fiscaux et des fonds spéculatifs.
Dans ce contexte conjoncturel exceptionnel, l'économie nationale fait preuve de résilience. D'une
part, la crise confirme des choix du Maroc d'ouverture et d'ancrage dans son espace
euro-méditerranéen et régional. D'autre part, la crise a révélé des fragilités résidant dans la
contribution négative du commerce extérieur et les déséquilibres de balance des paiements qui en
résultent.
Les enseignements tirés de l'expérience des pays asiatiques montrent que l’intégration régionale
peut être un puissant moyen pour favoriser l’émergence de "champions régionaux", et améliorer le
bien être des pays voisins. En effet, les régions du monde en développement qui prospèrent sont
1
celles qui ont repensé la géographie économique dans le sens d'opérer des transformations dans
trois dimensions clé, à savoir, agir sur la densité qui indique la taille de la production économique ou
du pouvoir d’achat total par unité de surface, sur la distance qui mesure le degré de facilité d’accès
des marchés et sur les obstacles qui restreignent l’accès au marché créés par les différences de
devises, de politiques douanières ou de langues.
L'accélération du processus d'ancrage du Maroc à l'économie mondiale permet à notre pays de
poursuivre sa dynamique de réforme et son intégration dans son espace régional et mondial (section
2) afin d'améliorer sa compétitivité et d'attirer davantage d'investissements étrangers. A cet égard,
l'Union pour la Méditerranée représente une opportunité à saisir pour le Maroc et pour les pays de la
région afin de créer un espace régional solide avec des préoccupations communes de stabilité, de
prospérité et de croissance verte. Par ailleurs, les rapports privilégiés avec l'Union Européenne
couronnés par l'obtention du Statut avancé doté d'un contenu stratégique, politique et économique,
permettront au Maroc d'être le premier pays méditerranéen à développer une coopération et une
convergence accélérée avec l'Union Européenne.
Les voies de sortie de crise appellent la poursuite des réformes, seul gage d'un développement
durable et inclusif et de la confiance des partenaires et investisseurs étrangers. En effet, l'évolution de
l’attractivité par notre pays des investissements étrangers et l'évolution positive du positionnement
de l'économie nationale tel que perçu par les organismes internationaux atteste des impacts positifs
des réformes conduites ces dernières années et confirment les choix arrêtés et les voies de progrès
qui se profilent (section 3). A côté de la vigilance face à la crise et la poursuite du soutien des secteurs
affectés, des mesures proactives devraient se poursuivre. Les priorités publiques devraient porter
également sur l'intégration économique et le développement territorial afin de promouvoir
l’intégration aux marchés, le développement des infrastructures et la réduction des disparités et des
inégalités.
1
Banque Mondiale, Rapport sur le développement dans le monde 2009
16
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
2
Toutes les données utilisées dans cette section proviennent essentiellement du FMI, World Economic Outlook, octobre 2009.
17
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
Certes, les canaux de transmission pourraient apparaître comme plus ou moins les mêmes à
travers le monde : raréfaction des crédits freinant les investissements et baisse de la demande sur les
biens et services, mais les spécificités des pays font que ces canaux peuvent différer. Les pays avancés
souffrent de difficultés financières et de baisse de la consommation privée, alors que les pays
émergents sont touchés, par le biais des circuits financiers et commerciaux, en particulier dans les
pays tributaires de leurs exportations de produits manufacturiers.
18
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
19
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
1.1.3. Récession dans la zone euro et impact différencié sur les pays du voisinage
Après avoir enregistré un taux de croissance de 0,7% en 2008, la zone euro devrait connaître un
recul sans précédent de son PIB de 4,2% en 2009 avant de se redresser en 2010 (+0,3%).
Néanmoins, l'impact de la crise serait différencié en fonction des déterminants de la croissance dans
les pays de la zone. En effet, la pondération de certains facteurs comme le rôle moteur de la
demande intérieure (France), les effets de richesse (Royaume Uni) et les mouvements de destockage
entre autres expliquent les impacts différenciés sur les pays de la zone.
L’Allemagne, qui dépend fortement du commerce extérieur, devrait être très durement touchée
par la récession mondiale. La contraction du PIB allemand atteindrait 5,3% en 2009 pour s’atténuer à
0,3% en 2010. La récession devrait être particulièrement sévère en Irlande, avec une contraction de
7,5% du PIB en 2009 et 2,5% en 2010, sous l’effet de l'ampleur de la crise immobilière et du recul
de la demande extérieure. L’économie italienne, déjà en récession (-1% en 2008), enregistrerait une
contraction de 5% en 2009 et une légère hausse de 0,2% en 2010, sous l’effet notamment de la baisse
de la demande mondiale des biens d’équipement.
L’économie française montrerait une certaine résistance, compte tenu du niveau soutenable de
l’endettement des ménages et de la moindre vulnérabilité des banques françaises. Néanmoins,
l’activité en France souffre du déstockage massif (notamment le secteur automobile) et de la chute de
l’investissement productif (repli de 6,1% de la FBCF). Dans ces conditions, le PIB français devrait se
replier de 2,4% en 2009 avant de progresser légèrement en 2010 (+0,9%). Le déficit public se
creuserait significativement (-7%) du fait du recul de l'activité et des mesures de soutien du
gouvernement (garantie du financement des banques, soutien aux entreprises et aux secteurs en
difficultés, investissements publics).
Le PIB de l’Espagne reculerait de 3,8% en 2009 et de 0,7% en 2010, affectée par la chute de la
demande intérieure (-6,5% en 2009, après -0,5% en 2008) et l’affaiblissement du secteur immobilier.
La consommation des ménages se replierait de 5,1% en lien avec l'érosion de la valeur de leur
patrimoine immobilier, le resserrement du crédit et la hausse du chômage (18,2 % en 2009 et 20,2 %
en 2010). L'investissement reculerait, notamment sous l'effet d'une contraction des dépenses dans le
logement. Le repli concernera également la construction non résidentielle privée et les achats de
biens d'équipement (notamment automobiles).
De façon globale, le FMI table sur une forte augmentation du chômage dans la zone euro, à 9,9%
en 2009 et 11,7% en 2010 et les prix à la consommation s’établiraient à 0,3% en 2009. Néanmoins,
certains pays risqueraient un problème de déflation notamment l’Irlande et l’Espagne qui
enregistreraient en 2009 une baisse des prix à la consommation de 1,6% et 0,3% respectivement.
Au Royaume-Uni, l’activité devrait se contracter de 4,4% en 2009 et ne progresserait que de 0,9%
en 2010, sur fond d'impact négatif grandissant de la crise financière et immobilière sur les dépenses
des ménages ainsi que des entreprises. En effet, la demande intérieure reculerait de 5,2% en 2009 : la
consommation des ménages serait freinée par le resserrement des conditions de crédit, le fort taux
d’endettement et la hausse du chômage alors que la situation des entreprises se dégrade, notamment
dans la construction, les services immobiliers, le transport, la location de machines, la distribution
(équipements pour le logement, automobile, électronique, habillement) et le tourisme.
Les pays d'Europe Centrale et Orientale (PECO) subiront un retournement brutal en raison de la
récession mondiale, avec une chute attendue du PIB de 5% en 2009 avant une légère reprise en 2010
(+1,8%). Ces économies pâtiront notamment de leur dépendance excessive vis à vis de l'afflux de
capitaux étrangers. Le retournement serait particulièrement marqué dans les pays Baltes (Estonie,
Lettonie, Lituanie) en 2009 et en 2010.
20
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
En Turquie, après avoir fortement ralenti en 2008, l’activité économique devrait reculer fortement
en 2009 (-6,5%) avant de se redresser en 2010 (+3,7%), sous l'effet de la baisse de la confiance des
entreprises et des ménages, du durcissement des conditions de crédit et de l'atonie de la demande
étrangère. Le déficit courant diminuerait sensiblement en 2009, en ligne avec le recul des cours
énergétiques mondiaux et le fléchissement de la demande intérieure. Néanmoins, les besoins
financiers de la Turquie restent élevés dans une conjoncture mondiale défavorable. En effet, le
gouvernement s'est résolu à négocier un nouvel accord avec le FMI en vue de raffermir la confiance
des investisseurs.
Au Moyen-Orient, le PIB croîtrait de 2% en 2009 contre 5,4% en 2008 sous l’effet de la
dégradation de la croissance économique dans les pays du Golf suite à la baisse des recettes
pétrolières, des termes de l’échange et de l’excédent des comptes courants. Ainsi, la croissance
économique reculerait dans les trois principaux pays de CCG de 0,9% en Arabie Saoudite, de 1,5%
au Kuweit et de 0,2% aux Emirats Arabes Unis.
La crise a également impacté le secteur financier dans la région, particulièrement les marchés
boursiers, ce qui a influencé le coût du capital pour les entreprises et a conduit à une perte de
richesse à grande échelle pour les ménages et les institutions. Selon la Banque Mondiale, les fonds
souverains du CCG avaient déjà perdu 27 % de leur valeur en 2008, avec des pertes s’élevant parfois
à 40 % pour les fonds principalement alloués aux marchés émergents et aux placements du capital à
risque privé. En termes de perspectives, la croissance économique au Moyen-Orient progresserait de
4,2% en 2010.
S’agissant des pays sud-méditerranéens partenaires de l’Union européenne, la croissance serait
différenciée. Les pays, largement tributaires des exportations d’hydrocarbures et de leurs placements
sur les marchés financiers internationaux, verraient leurs rythmes de croissance ralentir en lien avec
la baisse des cours, alors que les autres pays de la zone pâtiront de la baisse de la demande mondiale.
En Algérie, la croissance s’établirait à 2,1% en 2009 après 3% en 2008. Les énormes réserves de
devises induites par des cours élevés du pétrole en 2008 pourraient permettre l’engagement de l’Etat
dans une politique expansionniste (le gouvernement ayant adopté un nouveau programme doté d’un
budget de 150 milliards de dollars pour la période de 2009-2013, succédant au plan de consolidation
de la croissance de 2005-2009).
Le pays est, par ailleurs, peu dépendant d'investissements étrangers ou de crédits extérieurs,
susceptibles de se tarir compte tenu de la crise mondiale. En revanche, la production du secteur
pétrolier sera directement affectée par une très faible croissance, voire un recul de la demande
extérieure d'hydrocarbures. Le retournement du marché pétrolier se traduira par une diminution des
revenus budgétaires et des recettes d'exportation. L’excédent du compte courant en pourcentage du
PIB diminuerait en conséquence à 2,7% en 2009 après 23,2% en 2008.
Après avoir tiré profit des cours élevés du pétrole et de la renégociation de ses contrats avec les
firmes étrangères, la croissance de la Libye ralentirait à 1,8% en 2009 avant de rebondir à 5,2% en
2010, en lien avec le recul des cours pétroliers, la contraction de la demande extérieure
d'hydrocarbures et le recul des dépenses d’investissement. D'importantes mesures ont été prises pour
favoriser une participation accrue du secteur privé à l’économie dont la privatisation de la téléphonie
mobile.
Le repli des cours de matières premières limitera la croissance en Mauritanie, à 2,3% en 2009.
En outre, le reflux de l'aide publique internationale freinera les investissements d'infrastructure. La
balance courante devrait continuer de pâtir des rapatriements de bénéfices. Dans ce contexte, la
baisse des flux d'aide et celle des IDE risquent de fragiliser la couverture du besoin de financement.
21
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
L'activité en Tunisie ralentirait à 3% en 2009 et 4% en 2010 après 4,6% en 2008 et 6,3% en 2007.
Les exportations de biens et services devraient pâtir de la baisse de la demande européenne, en dépit
des facilités fiscales accordées aux entreprises exportatrices. Le secteur manufacturier traditionnel
(textile, articles de cuir) sera particulièrement touché. Par ailleurs, la hausse des dépenses publiques
(+12,5%) programmée dans le budget 2009 soutiendra la demande interne. Les comptes extérieurs,
de leur côté, seront affectés par une baisse probable des recettes touristiques et des transferts privés
qui constituent les deux principales ressources en devises extérieures.
Pour le Maroc, les effets de la crise ont été transmis à la sphère réelle de l’économie nationale à
partir du quatrième trimestre 2008, à travers essentiellement quatre canaux de transmission, à savoir,
les échanges de biens avec une forte baisse de la demande étrangère adressée au Maroc, le
ralentissement des transferts des MRE, la baisse des recettes touristiques et le repli des flux
d'investissements directs étrangers. Néanmoins, l’impact de cette crise demeurerait limité, sauf en
matière d’emploi, en raison de la faible pondération dans le PIB des secteurs touchés. Avec près de
3
5,3% de croissance attendue pour 2009, le Maroc se situe largement au dessus de la moyenne des
4
pays du Maghreb (3,2%) selon le FMI, confirmant la résilience de l'économie nationale .
3
Prévision du Ministère de l'Economie et des Finances.
4
Voir les performances économiques nationales au niveau de la deuxième partie de ce rapport.
22
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
Parmi les nouvelles modifications apportées au plan de sauvetage des banques américaines, on
peut citer la création d'un fonds d'investissement, associant des investisseurs privés, chargé d'acquérir
et de gérer les créances douteuses des banques. Ce programme d’investissement public-privé
bénéficiera de 75 à 100 milliards de dollars prélevés sur l’enveloppe de 700 milliards votée par le
Congrès en octobre 2008.
Pour sa part, la BCE procédera également à des rachats d'obligations sécurisées ou "covered
bonds" (obligations de type hypothécaires, publiques ou para-publiques) pour un montant de près de
60 milliards d’euros. Les achats seront réalisés de juillet 2009 à juin 2010.
Par ailleurs, la FED a baissé son taux directeur dans une fourchette comprise entre 0 et 0,25%
depuis décembre 2008. De son côté, la BCE a baissé, en mai 2009, son taux directeur pour la
septième fois depuis octobre 2008 pour le porter à 1%. Outre la baisse des taux à 0,1% en décembre
2008, la banque du Japon a mis en place depuis l'automne dernier une série de mesures de soutien
aux banques et aux entreprises. Quant à la banque d’Angleterre, elle a ramené son taux directeur à
0,5% depuis mars 2009. Par ailleurs, le programme d’achats d’actifs d’une valeur de 75 milliards de
livres annoncé en mars 2009 a été augmenté pour atteindre 175 milliards en août 2009.
Graphique 1 : Evolution des taux interbancaires
6,0
5,5 Euribor
5,0
4,5
4,0
3,5
3,0
2,5
2,0
Libor
1,5
1,0
0,5
0,0
août-07
août-08
août-09
nov.-07
nov.-08
janv.-07
janv.-08
janv.-09
juin-07
juin-08
juin-09
juil.-07
juil.-08
juil.-09
déc.-07
déc.-08
févr.-07
sept.-07
févr.-08
sept.-08
févr.-09
oct.-07
oct.-08
mars-07
mai-07
mars-08
mai-08
mars-09
mai-09
avr.-07
avr.-08
avr.-09
L’intensification de la crise financière s’est également traduite par la chute des bourses du monde
entier, comme en témoigne le repli marqué des indices de référence. La crainte d'une sous-
capitalisation globale et durable du système bancaire, nuisible à l'économie, avait entraîné dès l'été
2008 une crise de solvabilité, suivie à partir du 6 octobre de la même année d'une crise boursière. Sur
l’ensemble de l’année 2008, les indices S&P 500 et Eurostoxx 50 ont chuté de 37,6% et 42,9%
respectivement.
De son côté, l’indice boursier émergent "MSCI-EM" en dollar a reculé de 54,5% au cours de
l’année 2008. La correction massive des cours des actions a été généralisée au sein des économies
émergentes. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées dans certains pays d'Europe
(Russie, Hongrie,…) et d'Asie (Inde, Chine,…).
Dès mars 2009, les marchés boursiers des pays développés ont renoué avec la hausse, sur fond de
mise en place des mesures par le Trésor américain pour aider les institutions financières à se départir
de leurs titres toxiques. De même, l’indice boursier émergent "MSCI-EM" en dollar s’est inscrit sur
une tendance haussière à partir de mars 2009, dans un contexte de moindre aversion au risque.
23
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
nov.-08
janv.-07
janv.-08
janv.-09
juil.-07
juil.-08
juil.-09
sept.-07
sept.-08
mai-07
mai-08
mai-09
mars-07
mars-08
mars-09
juil.-07
juil.-08
juil.-09
sept.-07
sept.-08
mai-07
mai-08
mai-09
mars-07
mars-08
mars-09
nov.-07
nov.-08
janv.-07
janv.-08
janv.-09
Source des données : Reuters Source des données : Morgan Stanley
Pour le Maroc, les répercussions directes de cette crise sur le plan financier demeurent modérées
compte tenu de la solidité de son secteur bancaire, du faible degré d’intégration de son marché
financier au niveau international et de la maîtrise des canaux par lesquels cette crise est susceptible de
se transmettre. En effet, les placements des avoirs en devises du Maroc à l’étranger sont relativement
sécurisés, le recours à l’extérieur pour le financement de son économie est de moins en moins
fréquent et les investissements étrangers à la Bourse de Casablanca sont limités (le flottant détenu
par les étrangers et les MRE ne représente que 2,3% de la capitalisation boursière à fin décembre
2008).
24
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
100
85
70
S o urc e de s do nné e s : B C E
Au Royaume-Uni, la livre sterling a commencé à se déprécier face à l’euro depuis janvier 2007,
pour afficher son plus bas niveau historique de 0,98 livre sterling /euro fin février 2009. Face au
dollar, cette dépréciation n’a débuté qu’à partir de juillet 2008, suite à l'appréciation généralisée du
dollar par rapport aux principales devises internationales, pour atteindre son plus bas niveau face au
dollar depuis juin 2002. Ce recul s’inscrit dans le sillage de l'aggravation de l'état de l’économie
britannique et les baisses consécutives du taux d’intérêt directeur de la Banque d'Angleterre,
atteignant 0,5%, son plus bas niveau historique.
L'Islande, cinquième pays le plus riche au monde connaît un marasme de son système
économique et financier depuis octobre 2008. Pour prévenir l'effondrement du système bancaire, les
trois principales banques du pays (Glitnir, Landsbanki et Kaupthing) ont été nationalisées. La
couronne islandaise a perdu près de 48% de sa valeur aussi bien face au dollar qu’à l’euro entre
janvier 2008 et septembre 2009.
Le rouble russe a gardé une certaine stabilité, notamment vis-à-vis de l’euro et du dollar depuis la
crise financière de 1998. Depuis cette date, il est devenu une devise convertible avec la suppression
des limitations de change et des mouvements des capitaux depuis juillet 2006. Entre janvier 2008 et
septembre 2009, le rouble a reculé de près de 20% face au dollar et à l’euro.
Depuis son adhésion à l'Union Européenne, la Hongrie a opté pour la stabilité du forint avec
l'euro autour d’un pivot moyen de 256 forints pour un euro (± 15 %). Cette politique a été
suspendue fin février 2008 face aux difficultés de levée de crédits internationaux sur le marché des
devises. La devise hongroise a subi les déceptions de l’économie de son pays et s’est fortement
dépréciée entre juillet 2008 et septembre 2009 face à l’euro (-5,8%) et au dollar (-6,8%).
25
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
Graphique 4 : Evolution de la couronne islandaise, du forint hongrois et du rouble russe par rapport
au dollar
220
C .is la nda is e /$
F .ho ngro is /$
180
R .rus s e /$
€uro /$
140
100
60
La crise financière mondiale et ses effets sur le marché de change international n’ont pas été sans
conséquence sur l’évolution du dirham. Ancré à l’euro et au dollar, le dirham a été en effet impacté
par les fluctuations de ces deux principales devises internationales au cours de l’année 2008, en
particulier entre début août et fin octobre. La monnaie nationale s’est raffermie ainsi de 5,6% face au
dollar et de 12,7% à l’égard de la livre sterling. Elle s’est repliée, par contre, de 1,2% et de 7,9%
respectivement vis-à-vis des monnaies européenne et nippone.
Comparé à certaines monnaies de pays émergents ou concurrents, le dirham s’est replié
notamment par rapport à la couronne tchèque (11,1%), au zloty polonais (8,1%) et au yuan chinois
(3%), sous l’effet d’une appréciation de ces monnaies par rapport à l’euro, au moment où le dirham a
enregistré une baisse. Le dirham s’est apprécié, par contre, à l’égard des roupies indiennes (12,4%) et
indonésienne (11,8%), de la livre turque (5,5%) et du dinar tunisien (2%). Ces monnaies ont affiché
des dépréciations face à l’euro plus fortes que celle de la monnaie nationale.
Au terme des neuf premiers mois de l’année 2009, par rapport à la même période de l’année
2008, le dirham s’est apprécié de 1,8% face à l’euro et s’est déprécié de 9,5% par rapport au dollar,
dans un contexte d’une appréciation générale du dollar sur les marchés de change internationaux,
notamment face à l’euro. D’un autre côté, la monnaie nationale s’est raffermie par rapport à certaines
monnaies émergentes notamment la livre turque (13,6%) et le dinar tunisien (4,9%). Elle s’est par
contre dépréciée face au yuan chinois de 13,5%.
26
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
Graphique 5 : Evolution mensuelle de l'indice des prix des produits de base (Base 100 en 2005)
170 190
140 160
Indice glo bal
110 ho rs énergie 130
P ro duits
80 100 Alimentaires
50 70
Sur le marché pétrolier, les cours du baril ont perdu plus de 100 dollars par rapport à leur sommet
de juillet 2008 pour s'établir à 34 dollars en fin d'année. La baisse de la demande de pétrole en 2008
(-0,3 mbj selon l'AIE), pour la première fois depuis un quart de siècle, s'est traduite par une forte
reconstitution des stocks de brut dans les pays développés, pour s'établir à un niveau bien supérieur à
la moyenne des cinq dernières années.
Les cours des principaux produits agricoles sur les marchés internationaux ont fortement baissé
sur la deuxième moitié de 2008. Ainsi, les prix du blé, du maïs, du soja et du sucre ont enregistré en
décembre des baisses respectives de 51%, 46%, 41% et 27% par rapport à leurs sommets de 2008.
Le repli des cours du blé a été amplifié par une récolte record à 687 millions de tonnes, soit 78
millions de tonnes en plus que la compagne 2007/2008, suite à l'amélioration des conditions
climatiques et à la hausse des surfaces cultivées. Cette performance a permis une reconstitution des
stocks de blé de 43 millions de tonnes. Par ailleurs, les prix du maïs, du soja et du sucre sont
influencés par l'évolution du marché pétrolier, en raison de leur utilisation pour la production de
biocarburants.
Les prix des métaux de base, se sont repliés suite à une forte baisse de la production industrielle et
au ralentissement de la demande des secteurs de la construction et de l'automobile. Cette évolution
s'est traduite par une forte accumulation des stocks, notamment de l'aluminium sur le LME. La
baisse des prix de plusieurs métaux au dessous de leurs coûts marginaux a entraîné la fermeture des
unités de production les moins performantes et le report de plusieurs projets d'investissement.
Après avoir atteint des niveaux élevés en 2008, les cours des engrais se sont inscrits en forte
baisse en raison d'un repli de la demande et d'une offre relativement abondante. Ainsi, les prix du
phosphate se sont établis à 90 dollars la tonne en août 2009, leur plus bas depuis fin 2007. De même,
les cours du TSP, DAP, chlorure de potassium et de l'urée ont reculé de 36%, 16%, 23% et 7%
respectivement au premier semestre 2009. Toutefois, les prix du DAP, TSP et de l'urée ont repris de
15%, 2% et 4% respectivement entre juin et août, signe que la demande commence à revenir sur le
marché.
27
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
Graphique 6 : Evolution mensuelle de l'indice des cours du phosphate brut (Base 100 en 2005)
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Globalement, les marchés des engrais étaient relativement atones durant la première moitié de
2009 alors que les agriculteurs ont fortement réduis l'utilisation des engrais en réponse aux
retombées de la récession économique mondiale. La perspective d'une reprise de la demande
d'engrais reste possible à partir de 2010 dans la mesure où les agriculteurs pourraient accroître leurs
achats de fertilisants en liaison avec des prix de récoltes attractifs et à des marges améliorées.
Toutefois, le resserrement du crédit reste une préoccupation majeure pour l'utilisation des intrants
agricoles.
Reprise des cours des produits de base en 2009
Après une relative stabilité en début 2009, les cours des matières premières ont enregistré une
nette remontée depuis début mars, confortés par la baisse du dollar américain, une forte demande
chinoise et un sentiment d'optimisme sur les perspectives de l'économie mondiale. Dans ce sillage,
l'indice CRB CCI des prix des produits de base a rebondi de 24% entre début mars et début octobre,
tirés notamment par les prix du pétrole et des métaux de base.
Ainsi, l'indice LMEX des prix des métaux industriels a enregistré des gains annuels de 52% au 2
octobre, tiré par les bonnes performances de toutes ses composantes, en particulier du cuivre
(+90%) et de l'aluminium (+20%). Toutefois, le marché des métaux de base continue de faire face à
des stocks relativement élevés ainsi qu’au risque de ralentissement potentiel de la demande chinoise,
après une reconstitution des stocks stratégiques.
De leur côté, les prix des produits agricoles se sont inscrits en forte hausse au cours du premier
semestre 2009, tirés par une demande ferme des grands pays émergents et des déficits du côté de
l'offre. Toutefois, après avoir atteint des niveaux élevés début juin, les prix des céréales et des
oléagineux se sont inscrits en baisse, suite à une nette amélioration des perspectives de l'offre,
surtout aux Etats-Unis, du fait des conditions climatiques favorables.
Dans ce contexte, les cours du blé se sont repliés d'un tiers par rapport à leur sommet de juin
pour s'établir à 196 dollars la tonne début octobre 2009, influencés par le bon déroulement des
moissons, l'abondance des stocks disponibles et des perspectives plus favorables pour les cultures.
Ainsi, la récolte mondiale 2009/2010 s'annonce prometteuse et les stocks mondiaux de blé de fin de
saison devraient représenter 29% de la consommation mondiale contre 25% en 2008/2009 et 19%
en 2007/2008.
Flambée des cours du sucre
Les cours du sucre poursuivent leur flambée sur le marché international, sous l'effet d'inquiétudes
sur les récoltes en Inde et au Brésil, affectées par de mauvaises conditions climatiques. Ainsi, le prix
mondial du sucre brut à New York a atteint 25 cents/livre (soit 550 $/t) fin septembre, soit le
double du prix depuis le début de l’année et le plus haut niveau depuis 28 ans..
28
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
Après une forte chute au deuxième semestre 2008, les prix du pétrole se sont inscrits en forte hausse en
2009, suite à l'affaiblissement du dollar, une meilleure maîtrise de l'offre de l'Opep et un regain d'optimisme
des investisseurs, notamment sur les marchés boursiers. Ainsi, le baril du Brent a plus que doublé depuis fin
2008 pour atteindre 75 dollars en août 2009, un plus haut de dix mois, avant de se replier à 65 dollars fin
septembre. Il reste néanmoins moitié plus bas que son record historique de juillet 2008.
29
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
110
90
70
50
30
Les fondamentaux du marché pétrolier restent faibles avec des données sur l'offre, la demande et les stocks
moins favorables pour le prix du brut. Dans son dernier rapport de septembre 2009, l'Agence Internationale
de l'Energie (AIE) s'attend à ce que la demande mondiale en pétrole baisse de 1,8 mbj en 2009 à 84,4 mbj, en
raison de la récession économique, avant de rebondir de 1,3 mbj en 2010.
La faiblesse de la demande mondiale de pétrole s'est traduite par une forte remontée des stocks. Dans les
pays de l'OCDE, les stocks commerciaux ont atteint fin juillet l'équivalent de 61,8 jours de consommation,
soit environ 7 jours de plus qu'il y a un an. Aux Etats-Unis, les stocks commerciaux de brut ont atteint en mai
leur plus haut niveau depuis 1990, à 375 millions de barils, avant de passer à 338 mb le 25 septembre, mais
restent bien au dessus de la fourchette de variation habituelle pour cette période de l'année. De même, les
stocks d'essence et des produits distillés se sont établis à des niveaux relativement élevés, reflétant une faible
demande finale, malgré la "driving season" estivale.
Dans ce contexte, les réductions annoncées de quotas de l'OPEP (4,2 mbj) ont été appliquées à près de
70% en août, reflétant une discipline des pays membres meilleure que par le passé, quoiqu'en retrait par
rapport aux mois précédents (entre 70 et 80%). Par ailleurs, les importantes capacités de production
excédentaires de l'organisation, estimées actuellement à 6,5 mbj, devraient se renforcer davantage avec la mise
en service de nouveaux champs pétroliers, notamment en Arabie Saoudite.
En termes de perspectives, le FMI prévoit un cours moyen du pétrole brut de 61,5 dollars en 2009 et de
76,5 dollars en 2010, chiffres supérieurs aux dernières prévisions de la Banque Mondiale (55,5 et 63 dollars
respectivement), mais comparables à celles du département américain d'énergie qui table sur des cours moyens
respectifs de 60 et 72 dollars. Globalement, les projections des différentes sources montrent des prix moyens
du pétrole brut variant entre 55 et 65 dollars le baril en 2009 et entre 65 et 75 dollars en 2010.
Toutefois, d'énormes incertitudes entourent les prévisions des prix de pétrole, compte tenu des
risques importants à la hausse comme à la baisse (incertitudes relatives à la reprise, stocks abondants,
attitude des pays de l'OPEP, comportement des marchés financiers, évolutions géopolitiques…).
30
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
13
11
9
7
5
3
1
-1
-3 1999 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009(p)
-5
-7
-9
-11
S o urc e de s do nné e s : OM C
p : pré vis io n
Afrique
M o ye n-Orie nt
S o urc e de s do nné e s : OM C -3 -1 1 3 5 7 9 11 13 15
5
La Communauté des États Indépendants un groupe d'anciens États de l'ex-Union Soviétique.
31
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
2000
1500
1000
500
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
S o urc e de s do nné e s : Euro s ta t
180
80
-20
-120
-220
-320
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
S o urc e de s do nné e s : US -C hina B us ine s s C o unc il
6
La part des pays en développement dans le commerce des marchandises est de plus en plus importante. En 2008, les exportations
sont passées à 38% du total mondial et les importations à 34%.
32
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
Par ailleurs, le ralentissement actuel du commerce mondial a été marqué par la synchronisation
des tendances, à savoir que les exportations et les importations mensuelles des grandes économies
développées et en développement connaissent toutes une tendance parallèle à la baisse depuis
septembre 2008.
D’une manière générale, le ralentissement des flux commerciaux au niveau mondial est attribué,
notamment, à la chute des prix des produits de base, au fléchissement de la demande dans les
différentes régions affectées par la récession économique mondiale ainsi qu'au recours croissant aux
mesures protectionnistes, qui risquent de menacer les perspectives de reprise économique et
d'allonger la durée du ralentissement de l'activité.
La contraction des échanges extérieurs est aussi liée au renchérissement du crédit et à la pénurie
du financement du commerce extérieur, comme confirmé par les résultats d’une enquête réalisée par
le FMI et la Bankers Association Finance and Trade, auprès de grands établissements bancaires des pays
avancés et émergents, sur les conditions de financement actuelles et futures du commerce extérieur.
Les banques interrogées estiment que les tensions financières sont l’une des principales causes du
renchérissement du crédit commercial dans les pays avancés et émergents et que ces tendances
devraient se poursuivre en 2009, surtout dans les pays émergents où le niveau des transactions
connaîtrait une baisse de 10% en moyenne.
Nécessité de conclure le cycle de Doha
Avec la propagation de la crise économique et financière, les gouvernements sont poussés à
adopter des mesures qui peuvent restreindre le commerce et, si ces pressions ne sont pas bien gérées,
elles risquent d'avoir des effets néfastes. Les mesures contingentes7 peuvent alors servir de soupape
de sécurité et jouer un rôle important pour le maintien d'un système commercial multilatéral fondé
sur des règles.
Dans ce contexte et paradoxalement, il devient impératif de conclure les négociations
commerciales de Doha, actuellement au point mort. Si ce round a réalisé 80% de ses objectifs, selon
l’OMC, il est actuellement nécessaire que ces négociations, qui durent depuis sept ans, aboutissent,
non seulement pour les avantages directs qu'un accord entraînerait, mais aussi parce qu'il favoriserait
le retour de la confiance et de l'ordre sur les marchés financiers. Les répercussions de la crise
serviront également de test de résistance à l'OMC en tant qu'institution capable de contenir le
protectionnisme.
La conclusion du Cycle de Doha permettrait notamment de résister à la tentation protectionniste
en intégrant davantage de pays dans l’économie mondiale. De plus, les progrès économiques
accomplis par de nombreux pays depuis le début du millénaire montrent que la stabilité des
échanges, qui passe par un environnement bancaire et financier propice, est vitale. Selon l’OMC,
l’échec du cycle de Doha coûterait 336 milliards de dollars et l’adoption de politiques
protectionnistes impliquerait une contraction du commerce de 728 milliards de dollars.
En outre la conclusion de ce cycle n’aurait pas pour seule implication de baisser les droits de
douane, il permettrait aussi de renforcer les engagements de chaque pays et de réduire les marges de
consolidation, contribuant ainsi à sécuriser le commerce mondial.
7
Voir le rapport sur le commerce mondial, OMC, juillet 2009.
33
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
1.5. Plans de relance et benchmark des réponses face à la crise dans le monde
Les réactions face à la crise sont différenciées à travers le monde et les moyens mis en œuvre sont
différents d’un Etat à l’autre. Ainsi, les pays industrialisés ont mis en place des plans de relance d'un
montant total déclaré de plus de 2 800 milliards de dollars sur les deux prochaines années. Cette
dépense supplémentaire pour 2009 et 2010 représente 5% du PIB mondial. Les mesures adoptées
par ces pays ont été différentes d’un pays à l’autre et se sont reposées sur la fiscalité (Royaume-Uni),
l'appui aux industries et aux entreprises (France), les travaux d'infrastructures, les projets
d'équipements (USA), le soutien à la consommation ou aux ménages…
Les grands pays développés et émergents (G20) se sont engagés en novembre 2008 à relancer
l'économie mondiale. Ils ont approuvé un plan d'action contenant des mesures "à haute priorité"
pour améliorer la supervision du système financier. Cinq champs d'action ont été définis, à savoir :
• la remise à plat des aspects de la régulation qui exacerbent les crises ;
• l'harmonisation des normes comptables;
• l'amélioration de la transparence des marchés de produits dérivés ;
• la révision des pratiques de rémunération des dirigeants de banques pour éviter des prises de
risque excessives ;
• la révision du mandat, de la gouvernance et des besoins en capitaux des institutions financières
internationales.
Le G20 a aussi demandé des propositions pour que les régulateurs s'assurent que les agences de
notation répondent aux normes les plus exigeantes (revoir leurs modes de fonctionnement, réduire
les conflits d'intérêt entre eux et les émetteurs et exiger plus de transparence sur leurs modèles et
méthodologies). Il a mis aussi la pression sur les paradis fiscaux, en demandant à moyen terme des
mesures pour protéger le système financier mondial des juridictions non coopératives qui présentent
un risque d'activité financière illégale.
A l'issue du deuxième sommet du G20 destiné à relancer l'économie mondiale organisé à Londres
le 2 avril 2009, quatre orientations décisives ont été prises pour essayer de sauver l'économie
mondiale : des moyens financiers supplémentaires, de nouvelles règles, des institutions
internationales renforcées et l'admission des pays émergents à la table des pays riches. Les principales
mesures adoptées se déclinent comme suit :
• Mille milliards de dollars supplémentaires à accorder au FMI et à la Banque Mondiale dont
250 milliards provenant d'une émission de droits de tirage spéciaux (DTS), l'unité de compte du
FMI, qui lui permettra d'augmenter ses ressources propres.
• 250 milliards de dollars supplémentaires pour soutenir le commerce international.
• 100 milliards de dollars d'aide aux banques de développement, comme la Banque asiatique de
développement et son homologue africain.
• La mise en œuvre de "nouvelles règles" sur les salaires et les bonus au niveau mondial, la
réglementation des hedge funds (fonds spéculatifs), l'accord pour que le FMI vende son or pour
aider les pays pauvres et la publication d'une liste des pays fiscalement non coopératifs.
Ainsi, l'ensemble des mesures prises par le G20 devrait permettre d'injecter 5.000 milliards de
dollars dans l'économie mondiale d'ici fin 2010.
34
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
Réunis fin septembre 2009 à Pittsburgh pour leur troisième rencontre depuis l'éclatement de la
crise financière mondiale en septembre 2008, les pays du G20 ont établi les bases d'une nouvelle
gouvernance économique et financière visant à éviter de nouvelles crises. Ce 3ème sommet a abouti
8
à l'adoption d'une déclaration dans laquelle les participants se sont engagés à renforcer leurs efforts
pour améliorer le système financier et accélérer le redressement de l'économie mondiale.
Ainsi, les dirigeants des Etats membres du G20 ont convenu de maintenir en vigueur les mesures
de relance économique sur fonds des signes de redressement de l'économie mondiale. Ils se sont mis
d'accord sur l'augmentation des droits de vote d'au moins 5% en faveur de pays émergents et en
développement au sein du FMI. Ce dernier devrait surveiller davantage les déséquilibres et faire des
recommandations de politique économique aux pays qui devront prendre des mesures correctives
adaptées.
Concernant les rémunérations des banquiers, le G20 a lié la rémunération des banquiers et acteurs
de marché (traders) aux performances à long terme, et non à la prise de risque excessive. Enfin, les
pays du G20 ont décidé que leur enceinte deviendrait désormais le principal forum de la coopération
économique internationale au lieu du G8.
Etats-Unis
Le plan de relance de l'économie américaine estimé à 787 milliards de dollars adopté en février
2009 prévoit 550 milliards de dollars de dépenses publiques et 237 milliards de dollars d'allègements
fiscaux. Le premier objectif est de sauver ou créer entre 3 et 4 millions d'emplois. 90% des emplois
créés le seront dans le secteur privé, tandis que les 10% restant seront des emplois sauvés dans le
public.
Le plan de relance américain vise une déduction fiscale de 3000 dollars promise aux entreprises
pour chaque embauche et une déduction fiscale de 1000 dollars pour chaque famille gagnant moins
de 200 000 dollars par an, soit 95 % des ménages américains. Au total, 40% du plan de relance
devrait prendre la forme de réductions d'impôts.
De plus, le plan de relance met l’accent sur les mesures dans le secteur de l’énergie. Ainsi, les
Etats-Unis envisagent de doubler la production d’énergie renouvelable en l’espace de 3 ans et
d’améliorer l’efficacité énergétique de 2 millions de foyers américains. Ils ont également jugé
nécessaires des "investissements de long terme" comme la réfection des réseaux routier et
autoroutier, la rénovation des écoles qui doivent devenir des institutions du "21ème siècle" et
l'informatisation du système de santé (la modernisation de plus de 75% des immeubles du
gouvernement). Le plan vise aussi à soutenir l’industrie automobile aux Etats-Unis.
En outre, les Etats-Unis se sont engagés le 17 juin 2009 dans un projet de refonte de la régulation
destiné à étendre efficacement le contrôle des autorités à l'ensemble du monde de la finance. Cette
réforme doit désormais passer par l'examen du Congrès, mais certaines dispositions pourront être
mises en œuvre par les régulateurs ou imposées par décret.
Le but des autorités américaines est de rendre efficace une structure de régulation qui s'est avérée
incapable d'empêcher le système financier américain de se retrouver au bord de l'effondrement à la
fin de l'été 2008. Cette réforme propose la création d'un Conseil de surveillance des services
financiers, qui sera chargé d'identifier les risques, de coordonner l'action des régulateurs et d'aider à
combler les lacunes éventuelles du système de surveillance. La banque centrale (FED) aurait, elle, à
superviser les grandes institutions financières du pays, dont la faillite mettrait en danger le système
économique quels que soient leurs statuts.
8
Pour la déclaration intégrale, voir : (http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Sommet-du-G20-la-declaration-finale_39382-
1081839_actu.Htm).
35
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
Enfin, et pour éviter une dissémination incontrôlée des risques, comme cela s'est produit avec les
crédits immobiliers accordés aux ménages les moins solvables, l'administration américaine propose
un contrôle accru de la titrisation, pratique qui permet de monnayer des prêts sous formes de titres.
La réforme propose aussi la constitution d'une nouvelle agence de protection des consommateurs
chargée de superviser spécifiquement les crédits immobiliers et les crédits à la consommation et de
donner au gouvernement le pouvoir de placer sous tutelle les grands groupes qui menaceraient de
s'écrouler.
Union Européenne
Les 27 pays de l’UE ont adopté en décembre 2008 un plan qui prévoit des mesures de relance
budgétaire rapides, ciblées et temporaires de 200 milliards d’euros, soit 1,5% du PIB de l’UE, faisant
appel tant aux budgets nationaux qu’aux budgets de l’UE et de la BEI. Ce plan est prévu pour deux
ans maximum. Il prévoit un large éventail d’actions au niveau national ainsi qu’au niveau de l’Union
pour aider les ménages et l’industrie (notamment l’automobile et la construction) et concentrer l’aide
sur les plus fragiles.
Ce plan s’articule autour de mesures de court terme pour stimuler la demande, préserver l’emploi
et contribuer à rétablir la confiance, et de mesures de long terme pour réaliser des « investissements
intelligents », notamment en matière de recherche et d’innovation. Ce plan est compatible avec la
politique économique de long terme de l’Union. Chaque État membre est invité, en parallèle, à
prendre ses propres mesures.
Ainsi, en France l'Assemblée nationale a approuvé en janvier dernier un plan de relance de 26
milliards d’euros sur deux ans comprenant notamment 10,5 milliards d'euros d'investissements
publics supplémentaires, un soutien à la trésorerie des entreprises et des aides au secteur automobile.
Le 20 janvier 2009, l’Etat français a annoncé son plan de relance de l’industrie automobile. 5 à 6
milliards d’euros seront ainsi accordés à la filière automobile à condition que les constructeurs
s’engagent à ne pas délocaliser ou fermer leurs usines.
Pour sa part, l’Allemagne a adopté début janvier des mesures additionnelles d’un montant de 50
milliards d’euros sur deux ans, qui s’ajoutent aux 32 milliards prévus en novembre 2008, et
concerneront des prêts, l’accroissement des dépenses de construction (écoles, routes, ...), des
réductions d’impôts et une politique en faveur des familles.
En Espagne, le plan de relance de 11 milliards d'euros concernera les travaux publics, la
recherche et le développement, ainsi que d'autres secteurs comme le tourisme. 8 milliards d'euros
seront consacrés à la création d'un fonds pour le développement d'infrastructures au niveau local
visant à créer 200.000 emplois en 2009. Le secteur automobile bénéficiera de 800 millions d'euros
dans le cadre de ce plan.
En Grande Bretagne, le Gouvernement a adopté, en novembre 2008, un plan de relance de 24
milliards d'euros qui repose notamment sur la baisse de la TVA de 17,5% à 15% (minimum autorisé
dans l'Union Européenne) sur certains produits (sauf l'alcool, le tabac et l'essence) pour une, voire,
deux années. Le gouvernement prévoit aussi des délais de grâce pour certains paiements d'impôts ou
remboursements immobiliers. Il prévoit également l’avancement de 2 ans des dépenses publiques
d’un montant de 3 milliards en faveur des routes, des écoles et des logements sociaux. Le plan
comprend également un volet d'aide fiscale aux ménages les plus faibles et des mesures de soutien
aux emprunteurs immobiliers. Les Britanniques les plus aisés devraient être mis à contribution avec
le relèvement du taux d'imposition des personnes gagnant plus de 150.000 euros par an de 40% à
45%.
En Italie, un plan anti-crise de 80 milliards d'euros vise l'aide aux familles à faibles
revenus (chèque de bonus, réduction des factures d'électricité et de gaz et cartes prépayées pour les
biens de première nécessité) et les entreprises (déductions fiscales et aides au chômage technique). Il
vise également le financement des projets d'infrastructure.
36
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
Compte tenu de l’ampleur de la crise au Japon, le gouvernement nippon a adopté en avril 2009
un nouveau plan de relance, le troisième depuis octobre, d’un montant de 115 milliards d’euros, ce
qui porte l’enveloppe globale des plans de relance à 438 milliards d’euros, soit 4% du PIB. Le soutien
prendra la forme de réductions d'impôts et d'aides aux entreprises en difficultés, via un soutien aux
banques pour favoriser l'octroi de crédits.
Pays émergents
La capacité d'intervention des pays émergents en matière de politique économique sera décisive
durant les prochains mois. Pour nombre d'entre eux, la chute des prix des matières premières et de
l'énergie, éléments importants dans leurs dépenses, a renforcé le revenu disponible des ménages et
contenu l'inflation.
L'aptitude des Etats à mettre sur pied des plans de relance jouera aussi un rôle clé pour faire face
à la crise. Les pays émergents disposent aujourd'hui de capacités nettement plus importantes pour
mettre sur pied des mesures fiscales de relance anticyclique, comme en atteste le plan de relance
chinois.
La Chine a adopté un plan de relance économique de 586 milliards de dollars jusqu'à fin 2010,
pour stimuler la demande intérieure face au ralentissement de la croissance du PIB et à la stagnation
des exportations. Ces mesures portent sur une augmentation des dépenses de l'Etat, notamment
dans le domaine des infrastructures. Le plan de relance intervient après plusieurs autres mesures
pour contrecarrer les effets de la crise financière mondiale. La banque centrale a notamment abaissé
le 29 octobre ses principaux taux d'intérêt afin de soutenir la croissance économique, pour la
troisième fois en six semaines.
L’Inde a adopté un premier plan de relance de 60 milliards de dollars en décembre 2008 et un
second plan en janvier 2009. Une des mesures phares de ce nouveau plan est la possibilité de faire
appel, pour les entreprises indiennes, à des capitaux étrangers beaucoup plus facilement. Les
investissements étrangers en obligations d’entreprises indiennes pourront passer de 6 à 15 milliards
de dollars. La banque centrale indienne a annoncé une baisse de 100 points de base de ses principaux
taux d’intérêt. Réduit pour la 4ème fois depuis septembre 2008, le taux de refinancement est ainsi
ramené de 6,5% à 5,5%.
Le gouvernement thaïlandais a adopté en janvier 2009 un plan de relance de l’économie de 6,5
milliards d’euros. Les fonds proviendront d’une augmentation du budget, de prêts des banques
publiques pour soutenir les prix et de l’allocation vers de nouveaux postes des sommes non
dépensées par les gouvernements locaux. Le tiers de cette somme sera consacré à soutenir le secteur
agricole et à lutter contre le chômage alors que 2,2 milliards d’euros devraient être consacrés à divers
projets dont des mesures fiscales incitatives. Des réductions d’impôts pourraient être accordées aux
plus pauvres et les aides ont été mises en place par le gouvernement Thaïlandais pour les catégories
défavorisées (électricité et transports gratuits) seront prolongées pendant les mois à venir.
Avec des réserves de plus de 200 milliards de dollars, le Brésil a décidé d’injecter 8,8 milliards
d’euros sous forme de crédit, via la Banque du Brésil (BB) et la Banque de développement pour les
entreprises. La priorité est donnée aux secteurs créateurs d'emploi (bâtiment, industrie automobile et
agriculture). Le gouvernement compte sur les investissements publics dans les infrastructures prévus
dans le cadre du Programme d'Accélération de Croissance et sur le maintien de sa politique sociale
(allocation Bolsa Familia) pour soutenir la croissance. Dans le secteur financier, le gouvernement a
annoncé un décret permettant à la BB et à la Caisse économique fédérale, tous deux publiques, de
racheter des banques en difficulté.
37
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
9
Enseignements tirés d'une étude du FMI publiée en mai 2009 dans le WEO portant sur un échantillon de 15 récessions rattachées à
des crises financières et trois qui ont été mondialement synchronisées (1975, 1980 et 1992).
10
Source : WEO, FMI, mai 2009.
38
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
En cas de synchronisation à l’échelle mondiale, les crises sont plus longues et suivies de reprises plus faibles :
l'analyse, depuis 1960, des trois récessions touchant simultanément 10 ou plus des 21 pays avancés
de l’échantillon (1975, 1980 et 1992) montre qu'une récession simultanée dure en moyenne une fois
et demie plus qu’une récession normale. Les reprises sont le plus souvent laborieuses, à cause de la
faiblesse de la demande externe, surtout si l’activité baisse également aux Etats-Unis : pendant les
récessions de 1975 et de 1980, la chute des importations américaines a contribué à un net recul du
commerce mondial.
La politique anticyclique peut contribuer à mettre fin aux récessions et à renforcer les reprises. En l’occurrence,
une stimulation budgétaire semble particulièrement indiquée. La politique monétaire peut permettre
d’abréger ce type de récession, mais se révèle moins efficace que de coutume selon le FMI.
En règle générale, la politique monétaire contribue largement à mettre fin aux récessions et à
consolider les reprises, mais elle est moins efficace en cas d'importante crise financière qui nécessite
plutôt un policy-mix avec un agencement optimal faisant intervenir des mécanismes keynésiens. La
politique budgétaire s’avère alors efficace, sachant qu’elle a davantage d’influence lorsque les agents
économiques font face à des contraintes de liquidité.
On peut conclure que face à la récession mondiale actuelle, une coordination des politiques
monétaires, budgétaires et financières est indispensable. Des mesures monétaires et budgétaires
énergiques devraient être prises pour soutenir la demande globale à court terme. Par ailleurs, l’une
des plus importantes leçons des crises financières antérieures est que l’efficacité de la politique
macroéconomique et la solidité de la reprise restent conditionnées par la restauration de la confiance
dans le système financier. La conjonction d’une politique anticyclique déterminée et de mesures
visant à ramener la confiance dans le système financier pourrait améliorer les perspectives de reprise.
De même, cette crise appelle la nécessité de réformer les modes de répartition, de renforcer le
rôle des systèmes de protection sociale et de réserver une place de choix au développement durable
et à la protection de l'environnement qui devient un gisement de croissance et de création de
richesses.
Nécessité de repenser la régulation financière internationale
La crise financière actuelle appelle la nécessité de repenser la régulation financière. En effet, les
marchés financiers comme les banques sont soumis de façon plus ou moins prononcée à des
problèmes d’asymétrie d’information qui génèrent des inefficiences opérationnelles dont la crise est
la manifestation.
Trois exemples l’illustrent. La sous-évaluation des risques et le mauvais pricing des actifs pendant
la phase ascendante du cycle financier démontrent que les marchés peuvent produire des excès
d’investissement dans certains secteurs (immobilier américain). Par ailleurs, l’innovation financière et
la transformation des modèles économiques des banques se sont traduites par un accroissement
considérable de l’asymétrie d’information. Enfin, le grippage de certains segments de marché
pendant cette crise suggère que des dispositifs nécessaires à leur fonctionnement font défaut.
Au total, la réglementation et la surveillance financières ont été faibles ou ont donné les mauvais
signaux. La mondialisation des marchés a accéléré la contagion. L'opacité et la complexité ont
nettement aggravé les problèmes.
Les autorités de réglementation et de surveillance se sont concentrées sur la surveillance micro
prudentielle des établissements financiers individuels et pas assez sur les risques macro systémiques
d'une contagion des chocs horizontaux liés. Une forte concurrence internationale entre les centres
financiers a également contribué à dissuader les autorités nationales de réglementation et de
surveillance d'entreprendre une action unilatérale.
39
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
La crise démontre assez nettement que les marchés et institutions qui ont un rôle systémique
devraient être régulés. Ce critère implique de revoir le fonctionnement de certains marchés de gré à
gré, comme le marché interbancaire ou le marché des dérivés de crédit. De même, le rôle crucial joué
par les agences de notation les place en position d’être régulées. Enfin, le rôle prépondérant de
certaines institutions financières pour la fourniture de la liquidité de marché ou de financement
impose qu’elles soient soumises au contrôle des autorités.
Les recommandations formulées lors du G20 de Londres pour réformer l'architecture financière
internationale s'appuient sur celles formulées par la Commission Européenne qui reposent sur les
recommandations de Larosière visant à introduire une forme de supervision financière transnationale
en Europe avec la mise en place en 2010 de nouveaux organismes paneuropéens visant à coordonner
davantage les autorités nationales de régulation.
La communauté internationale soutient la création d'un organe unique de régulation du risque
systémique, une révision des procédés de titrisation et la mise en place d'un cadre de règlement des
faillites pour les établissements financiers non bancaires. Les engagements du G20 rencontrent
néanmoins de fortes réticences de certains pays comme la Grande Bretagne.
Opportunités de l'intégration régionale
De tous les dogmes économiques, le libre-échange est celui sur lequel les néolibéraux sont le plus
intraitables. Formulé il y a presque deux siècles par David Ricardo11, dans le contexte théorique de
l'immobilité des facteurs de production (capital et travail) et de la division internationale du travail, il
est toujours générateur de développement et de croissance. Ses hérauts ont réussi le tour de force de
le pérenniser dans un contexte exactement contraire à celui de sa conception : aujourd'hui, on ne
connaît plus aucune entrave à la libre circulation internationale des biens et services et la main
d'œuvre devient de plus en plus mobile. Quant à la division internationale du travail, elle connaît
d'importantes mutations dans le monde notamment dans les pays émergents à l'instar des BRIC
(Brésil, Russie, Inde et Chine) qui remettent en question la division classique en mettant en œuvre
des technologies de pointe.
En dépit de ces mutations, l'ouverture constitue toujours le soubassement même de l'économie
mondiale et constitue le choix fait par le Maroc en dépit de son coût social durant les premières
années de l'ouverture.
Dans ce contexte, et dans l'environnement euro-méditéranéen du Maroc, quelle place pour
l'Union pour la Méditerranée qui peut constituer une clé de dynamisation de la région et qui peut
redéfinir les ambitions de toute la région, que ce soit pour la carte industrielle ou pour les énergies
renouvelables (projet Dersertec…) et quelles opportunités présentent les accords de libre-échange
conclus par le Maroc ? La section suivante s'attachera à apporter des éléments de réponse à ces
problématiques.
11
Des principes de l'économie politique et de l'impôt.
40
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
Les rapports privilégiés avec l'Union Européenne couronnés par l'obtention du statut avancé doté
d'un contenu stratégique, politique et économique, permettront au Maroc d'être le premier pays
méditerranéen à développer une coopération et une convergence renforcées avec l'Union
Européenne.
Par ailleurs, les progrès accomplis par le Maroc en matière d'ancrage à l'économie mondiale
présentent une opportunité pour permettre à notre pays de poursuivre sa dynamique de réforme et
son intégration dans son espace régional et mondial afin d'améliorer sa compétitivité et d'attirer
davantage d'investissements directs étrangers.
41
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
Sur le plan commercial, le démantèlement des tarifs pour le commerce des produits industriels se
poursuit selon les termes de l’Accord d’Association. Les négociations ont été ouvertes en février
2008 sur la libéralisation du commerce des services et du droit d’établissement. Les négociations se
poursuivent également pour la libéralisation du commerce des produits agricoles et de la pêche.
Le dialogue politique et de sécurité avec l’UE s’est développé, notamment sur l'identification de
coopérations possibles au sein des organisations internationales, la lutte contre le crime organisé, la
coopération sur les questions migratoires et la gestion des frontières. Dans ce sens, le Maroc a
appuyé l'organisation d'un exercice européen de gestion de crise en septembre 2008.
Le gouvernement marocain a continué à appliquer une politique volontariste et ambitieuse en
matière sociale et de réduction des déficits sociaux, mais, la situation sociale demeure préoccupante
selon l'UE malgré une baisse du taux de pauvreté à 9 %.
Accompagnement financier de la politique de voisinage
L'enveloppe financière de l'IEVP allouée au Maroc dans le cadre du Programme indicatif
national 2007-2010 s'élève à 654 millions d'euros. Ce programme vise à soutenir la réalisation des
principaux objectifs stratégiques exposés dans le plan d'action dans le cadre de la PEV et poursuit
cinq priorités : le secteur social, les droits de l'homme et la gouvernance, le renforcement
institutionnel, la modernisation de l'économie et l'environnement.
En 2008, la Commission européenne a continué de soutenir les efforts intenses accomplis par le
Maroc en matière de réformes nationales et a engagé des aides d'un montant total de 228,66 millions
d'euros au titre de l'IEVP. Sur ce montant, 16,66 millions d'euros provenaient de la facilité pour la
gouvernance en reconnaissance des bons résultats obtenus par le Maroc dans ce domaine. 120
projets ont bénéficié de ces financements ventilés sur notamment la couverture médicale de base,
l'alphabétisation, la réforme de l'administration publique, l'énergie et les routes rurales.
Le Maroc bénéficie également d'activités de coopération financées au titre des programmes
plurinationaux (Facilité d'investissement en faveur de la politique européenne de voisinage),
régionaux et thématiques de l'IEVP et il réunit les conditions requises pour bénéficier de la
coopération transfrontalière de l'IEVP. Dans le cadre de la Facilité d'investissement en faveur de la
PEV, 8 millions d'euros sous forme de subventions et 6,8 millions d'euros sous forme d'assistance
technique ont été approuvées en 2008 en faveur de deux projets (Tramway de Rabat et Programme
National de Routes Rurales), ce qui devrait permettre de mobiliser des prêts d'institutions financières
européennes pour les transports.
Statut avancé du Maroc avec l’Union Européenne
Le Statut Avancé obtenu par le Maroc reflète la reconnaissance de l’UE des efforts engagés par le
Maroc en matière de réformes et représente une opportunité pour les accélérer. La poursuite de cette
dynamique est de nature à permettre un ancrage fort à l’Europe, accélérer la convergence entre les
deux partenaires et donner une nouvelle impulsion au processus de modernisation et de transition
démocratique engagé par notre pays.
Les principales dispositions économiques de l’accord concernent la mise en place d'un espace
économique commun, s'inspirant des règles qui régissent l'espace économique européen, le
rapprochement du cadre législatif du Maroc à l’acquis communautaire, la conclusion d’un accord de
libre échange global et approfondi, le renforcement de la politique de recherche et d’innovation
industrielle au Maroc et le renforcement de la coopération entre le Maroc et le réseau de soutien aux
PME en Europe.
De plus, le Maroc pourrait participer à quelques agences européennes à l'instar de l'unité de
coopération judiciaire de l'Union Européenne (Eurojust), l’Office européen de police (Europol),
l'Agence européenne de la sécurité aérienne ou l'Observatoire européen des drogues et des
toxicomanies.
42
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
Le Statut avancé prévoit, notamment, de développer une coopération avec le Conseil de l’Europe
dont l’expertise reconnue en matière de modernisation du système judiciaire et de sécurité juridique a
déjà bénéficié à plusieurs pays européens. Le Maroc sera le premier pays méditerranéen à développer
une telle coopération qui permettra de transférer et d’adapter les compétences et le savoir-faire du
Conseil de l’Europe aux exigences et spécificités du Maroc.
La septième session du Comité d'Association Maroc-UE tenue à Rabat en mai 2009, avait pour
objet de faire le point des actions menées par les sous comités de coopération et de définir les
futures étapes de mise en œuvre effective du Statut Avancé. Cette session était l’occasion d’examiner
l’état d’avancement des négociations en cours sur la libéralisation du commerce des services et du
droit d’établissement et de sensibiliser la partie européenne sur la finalisation des négociations
portant sur les échanges agricoles, agro-industriels et de pêche qui, une fois achevées, amélioreront
l’accès au marché communautaire pour les produits agricoles.
L’application effective du statut avancé demeure tributaire de l’accompagnement et de la
mobilisation effective de l’UE ainsi que de la capacité de l’ensemble des acteurs nationaux à
s’approprier sa mise en œuvre, en générant les synergies et complémentarités nécessaires.
2.1.2. Union pour la Méditerranée, une opportunité pour une meilleure intégration
régionale
Dans le contexte actuel de crise qui appelle la redéfinition des relations entre les pays européens
et les pays des rives Sud et Est, l’Union pour la Méditerranée (UPM) présente une chance de sortie
de crise et même une source de croissance durable pour l'économie mondiale. En effet, les
partenaires du nord et du Sud devraient construire leurs relations sur un modèle nouveau, fondé sur
une économie productive et dépassant les approches classiques d'échanges fondés sur la domination,
la délocalisation et le partage inégal.
Dans ce sens, le bassin méditerranéen redevient un des carrefours stratégiques des échanges
mondiaux. Il est la porte de l'Europe avec un énorme potentiel de croissance : le Sud et l'Est de la
Méditerranée, ainsi que l'Afrique subsaharienne.
En effet, les besoins de rattrapage de la rive Sud ainsi que ses potentialités constituent une
opportunité pour l'essor d'industries nouvelles et de nouveaux comportements de consommation
requis par la rareté des ressources et la dégradation de l'environnement. Le bassin méditerranéen
peut être ainsi un laboratoire du nouveau modèle de développement durable, valorisant la diversité
de ses civilisations et relevant les défis climatique et énergétique auxquels fait face la région.
L’UPM a tenu une réunion ministérielle en juin 2009, consacrée à des projets dans le domaine du
développement durable. La réunion a traité de quatre enjeux majeurs pour l’ensemble des pays de
l’Union : l’eau, les transports, l’énergie et le développement urbain durable. Cette réunion a pris ainsi
acte des premiers projets du plan solaire méditerranéen qui concerne précisément des projets
concrets dans les domaines de l’efficacité énergétique, de l’amélioration des interconnexions et de la
production d’énergie renouvelable. Il est à signaler que ce plan prévoit entre autres, la construction
au Maroc d’une centrale photovoltaïque qui devrait exporter une partie de sa production d’électricité
vers l’Europe.
Concernant le financement de l’UPM dans le domaine du développement durable, la Banque
Européenne d’Investissement a évalué ce besoin à 200 milliards d’euros sur 20 ans. Les bailleurs de
fonds (BEI, Agence française du développement, KFW, Banque Mondiale, Fonds pour
l'environnement mondial, BAD, la Caisse française des dépôts et consignations, Banque de
développement du Conseil de l'Europe,...) se sont engagés sur près de 23 milliards d’euros. Au total,
200 projets sont à l’étude et une quarantaine devrait pouvoir être adoptés lors de la prochaine
réunion.
43
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
Par ailleurs, un fonds d’investissement de long terme « InfraMed » a été lancé, en avril 2009, par
les caisses de dépôts de quatre pays (France, Italie, Egypte et Maroc). La vocation première de ce
fonds est de financer sur fonds propres des projets de développement et de réalisation d’installations
(projets dits «greenfield») dans le domaine des infrastructures urbaines, énergétiques et de transport
dans les régions Sud et Est de la Méditerranée. Les instances de gouvernance des caisses de dépôts
ont approuvé le principe d’un engagement collectif pouvant atteindre 400 millions d’euros. InfraMed
sera ouvert à d’autres investisseurs de long terme, originaires en particulier d’Europe et de la zone
MENA, dans la perspective d’atteindre 2 milliards d’euros.
Il convient de signaler que la crise financière semble beaucoup moins perturber l’avancée des
projets de l’UPM. La BEI, chargée du financement des « autoroutes de la mer » et du « plan solaire »,
assure que la crise financière ne change rien aux financements qui doivent être attribués à une partie
des projets de l’UPM. En effet, la crise économique n’est pas un obstacle mais plutôt une occasion
des remises en cause puisqu'elle permet la liberté d’imaginer un autre avenir et un monde nouveau et
meilleur.
Ainsi, la crise annonce une mutation fondamentale de l'économie mondiale et de la globalisation
qui s’effectuerait selon trois axes : une économie fondée sur la production de valeurs dans
l'économie réelle et non virtuelle, une croissance rationnelle des matières premières, promouvant de
nouvelles activités durables et de nouveaux modes de consommation et une géographie renouvelée
par les solidarités de proximité.
44
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
En matière d’investissement, on constate en 2008 une légère amélioration des IDE turcs à
destination du Maroc. Ils se sont établis à 134 millions de dirhams, contre seulement 2 millions de
dirhams en 2007.
En termes de perspectives, les opportunités associées à l’accord de libre échange Maroc-Turquie
sont multiples. Outre le potentiel d’augmentation des échanges commerciaux, les opportunités de
partenariat avec les entreprises turques et la dynamisation des flux d’investissements directs turcs
vers l’économie nationale, cet accord serait de nature à favoriser l’accessibilité des produits
marocains à destination des marchés de l’Union Européenne via le système Pan euro méditerranéen
de cumul diagonal des règles d’origine. Il serait également un chaînon important dans le processus
d’intégration à l’échelle de la région méditerranéenne, constituant de ce fait un bouclier parfait face
aux menaces suscitées par la montée en puissance de la concurrence asiatique, notamment chinoise.
Au total, l’accord de libre échange entre le Maroc et la Turquie représente à bien des égards une
étape importante dans la concrétisation du processus d’intégration à l’échelle méditerranéenne. Il
constitue aussi un facteur d’appui à la crédibilisation du partenariat avec l’Union Européenne. De ce
fait, en favorisant la création d’un espace pan euro méditerranéen, ce type d’accord facilite
l’expansion des flux de commerce et d’investissement au sein de l’espace réunissant l’Union
Européenne et sa périphérie sud-méditerranéenne.
Parallèlement, face à la consolidation des blocs régionaux, cet accord, conjugué aux efforts déjà à
l’œuvre en matière de libéralisation des échanges entre pays signataires de la Déclaration d’Agadir,
constitue une réplique à l’émergence de nouveaux concurrents sur le marché mondial, notamment en
établissant un bouclier parfait autour des marchés de l’Union Européenne.
45
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
Plusieurs dysfonctionnements ont entravé le développement des exportations marocaines vers les
pays de la Quade. Il s'agit en particulier de la persistance de certaines pratiques protectionnistes et
des barrières non tarifaires dans les pays partenaires, notamment les règles et normes techniques.
C'est le cas notamment des obstacles rencontrés pour l’exportation de voitures montées au Maroc
vers les marchés égyptien et tunisien et qui ont été levés dernièrement. D’autres entraves au
développement des échanges existent comme la similitude des structures productives des pays
membres, le faible contenu technologique des exportations marocaines, la faible compétitivité
énergétique comparativement aux autres pays de l'accord et l'insuffisance des réseaux de transport
intra-régionaux.
Il faut noter que l'essentiel de l'apport de l'Accord d'Agadir, comme celui avec la Turquie, réside
dans le cumul diagonal de l'origine, dispositif essentiel de la coopération euro méditerranéenne qui
devrait encourager les entreprises de l'Espace à travailler ensemble et à envisager des synergies de
nature à améliorer leur compétitivité, notamment sur le marché européen. En effet, ce système
permettra la libre circulation des marchandises accompagnées d’un certificat d’origine Euro-Med
dans un espace qui compte plus de trente pays.
Le lancement de la ligne maritime directe et régulière de transport de fret entre les ports de
Casablanca et Radés (Tunisie) est de nature à donner une nouvelle impulsion aux échanges
économiques bilatéraux.
46
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
Cependant, la progression soutenue des échanges entre les Maroc et les EAU durant la période
2003-2008 laisse suggérer qu’un potentiel de développement du commerce existe. Ce qui met en
exergue la nécessité de résorber les contraintes structurelles, institutionnelles et logistiques qui pèsent
sur l’expansion des relations de coopération commerciale avec ce pays et ce, dans un souci
d’élargissement de la géographie des échanges de notre pays et de diversification des sources de
croissance de notre commerce extérieur.
Ainsi, le marché émirati peut s’avérer porteur pour les entreprises exportatrices marocaines
pourvu que celles-ci s’adaptent à la demande d’importation de ce pays. De plus, la dynamisation
d’une diplomatie économique adaptée aux pays du Golf serait de nature à développer nos
exportations vers cette région tout en attirant davantage d’investissements.
12
Balance commerciale 2008 - édition provisoire de l’Office des Changes.
47
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
13
Selon le rapport «Doing Business 2009» qui classe les pays en matière de réformes et de facilitation des affaires, Le Maroc a été classé
128ème au niveau mondial, devant l’Algérie (132ème) et loin derrière de la Tunisie (73ème).
48
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
Les performances enregistrées sur le marché américain par les exportateurs marocains en 2008
sont le fruit du dynamisme de l’assistance technique qui demeure un volet important de l’Accord de
libre Echange à travers plusieurs programmes pilotés par l'USAID ou les chambres de commerce. A
cet égard, on peut citer le programme Middle East Partnership Initiative mis en place en
collaboration avec le Commercial Law Department Program qui a supervisé l’organisation de
plusieurs missions pour le renforcement des capacités en matière de normes et règlements
techniques. De même, il faut signaler les bons résultats de l’assistance sectorielle que ce soit dans le
cadre du programme « agri business » ou celle ciblant le secteur du textile, visant à améliorer la
connaissance des marchés respectifs et à promouvoir le partenariat entre les deux pays.
Par ailleurs, le programme NBO a permis un accompagnement individuel de plusieurs entreprises
marocaines opérant dans les secteurs des textile, habillement, cuir, chaussures et automobile,
notamment pour les mises en relations (B to B) et les participations à plusieurs salons américains.
Cette expérience pilote devrait être étendue aux secteurs des services, notamment, pour donner à nos
opérateurs plus de visibilité en matière d’accès au marché, que ce soit au niveau de la réglementation
des Etats fédérés ou pour l’identification des secteurs spécifiques aux Etats-Unis qui intéressent le
secteur privé marocain tant pour les investissements que pour le commerce transfrontalier des
services.
Hausse des investissements et prêts privés américains
Les investissements et prêts privés américains à destination du Maroc ont enregistré une forte
augmentation en 2008. Ils se sont situés à plus que 4 milliards de dirhams contre seulement 2,8
milliards de dirhams en 2007, soit une augmentation de 40,6%, faisant des Etats-Unis le 3ème
investisseur étranger au Maroc. De plus, les transferts des ressortissants marocains résidant aux
Etats-Unis ont totalisé un montant de 3,4 milliards en 2008 contre 2,7 milliards de dirhams en 2007,
soit une hausse de 20,6%.
49
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
50
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
3.1. Attractivité des IDE entre impact de la crise financière et processus de réformes
La crise économique et financière actuelle a eu des conséquences négatives sur les flux
d'investissements directs étrangers (IDE) au niveau mondial. En effet, après un niveau historique de
1 979 milliards de dollars en 2007, les IDE ont enregistré, selon la CNUCED, un montant de 1.697
milliards de dollars en 2008, soit une baisse de 14%. Selon des données préliminaires de la
CNUCED portant sur 96 pays, les entrées d’IDE afficheraient un recul de 44 % au premier trimestre
de 2009 par rapport à la même période de 2008.
Quant aux perspectives de flux d’IDE au terme de l’année 2009, la CNUCED prévoit un
montant de 1.200 milliards de dollars, avec une légère reprise en 2010 (1.400 milliards de dollars),
pour s’accélérer en 2011 et approcher le niveau atteint en 2008, soit 1.800 milliards de dollars.
La baisse des IDE au niveau mondial en 2009 concorde parfaitement avec les résultats
préliminaires de l’enquête de la CNUCED (World Investment Prospects Survey (WIPS) 2009-2011),
qui montrent que près des 2/3 des sociétés transnationales anticipent une baisse de leurs
investissements directs à l’étranger par rapport à 2008, près d’un tiers (plus de 30 %) anticipant
même une forte baisse de leurs investissements.
Le resserrement des conditions de crédit, la dépréciation de la valeur des actifs, la baisse des
bénéfices des sociétés ainsi que l'amplification des incertitudes, quant à l'évolution de l’activité
économique à court terme au niveau mondial, ont poussé les entreprises à annoncer des plans visant
à réduire leur production, effectifs et investissements à l’étranger en 2009. La CNUCED note, d’un
autre côté, une montée du protectionnisme qui décourage les entreprises locales d’investir à
l’étranger ou d'injecter des capitaux additionnels dans leurs filiales.
Dans ce contexte défavorable, le Maroc a enregistré une baisse de ses recettes au titre de ces
investissements, selon l’Office des changes, de 7,1 milliards de dirhams (-36%), au terme des huit
premiers mois de 2009 par rapport à la même période de 2008, affichant 12,8 milliards de dirhams
contre 19,9 milliards une année auparavant. Il y a lieu de souligner que les effets de la crise ont
débuté en 2008. En effet, après un trend haussier au cours des dernières années, le Maroc a
enregistré un repli de 28,7% des entrées d’IDE par rapport à la forte progression de 2007 pour
atteindre 27 milliards de dirhams, soit un recul de près de 11 milliards de dirhams.
Les pays européens sont à l’origine de ce repli des IDE. En effet, les investissements directs
destinés au Maroc entre 2007 et 2008 ont baissé de 4,2 milliards de dirhams (-29,4%) pour la France,
l’Espagne (-3,6 milliards ou -60%) et le Royaume-Uni (-1,4 milliard ou -53%). De même les IDE
américains au Maroc ont reculé de 780 millions de dirhams (-50,4%). C’est le cas aussi de la plupart
des pays arabes comme le Koweït (-1,4 milliard ou -93%) et dans une moindre mesure l’Arabie
Saoudite (-126 millions de dirhams ou -20%). Inversement, les IDE en provenance des Emirats
Arabes Unis ont progressé de 1 milliard de dirhams (+26,4%).
51
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
20 Unio n
Euro pé e nne
15
10 F ra nc e
5
0 Eta ts -Unis
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
S o urc e de s do nné e s : Offic e de s c ha nge s
Au niveau régional, l’UE demeure la principale source d’IDE à destination du Maroc (80% du
total des IDE pour la période 2000-2008 dont 63% environ pour la France et l’Espagne). Avec 3,6%
seulement, les investissements américains restent encore faibles au Maroc. Il en est de même pour
ceux des pays arabes, malgré un afflux d’investissements des Émirats Arabes Unis atteignant près de
5 milliards dirhams en 2008 pour se positionner au 3ème rang après la France et l’Espagne.
Graphique 13 : Part des principaux pays dans l’attractivité des IDE
40
35
30
25
20 2007 2008
15
10
5
0
F ra nc e Es pa gne EAU R o ya um e - Ko we it Eta ts -Unis Ara bie
Uni S a o udite
S o urc e de s do nné e s : Offic e de s c ha nge s
Sur le plan sectoriel, et après une progression continue, le secteur touristique a connu une baisse
importante de 6,7 milliards de dirhams (-54%) en 2008 par rapport à 2007 en matière d’attrait d’IDE.
Le secteur ne représente désormais que le 1/5ème des IDE contre le 1/3 en 2007. Inversement, les
IDE relatifs à l’immobilier ont continué leur progression (+17,6%) en 2008 pour représenter le 1/3
des IDE contre le 1/5ème en 2007.
Graphique 14 : Evolution des IDE par secteur
35
30
To uris m e
25
Im m o bilie r
20
15
10
5
0
2005 2006 2007 2008
S o urc e de s do nné e s : Offic e de s c ha nge s
Les perspectives d’attrait de nouveaux IDE par le Maroc restent liées à l’évolution de l’activité
économique et financière au niveau mondial. Si à court terme les conséquences de la crise devraient
tirer à la baisse les IDE dans le monde, à moyen terme les perspectives des IDE sont plus difficiles à
apprécier, étant donné l’existence de facteurs positifs qui pourraient accélérer la reprise de
l’investissement. C’est le cas notamment des opportunités d´investissement provenant du faible prix
des actifs et de la restructuration de l´industrie, des ressources financières importantes des pays
pétroliers et certains pays émergents ainsi que de l´essor de certains secteurs, comme
l’environnement et les énergies renouvelables.
52
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
Malgré les effets négatifs de la crise, notamment sur les flux d’IDE, le Maroc pourrait attirer de
nouveaux projets. L’engagement des pouvoirs publics, l’amélioration continue du climat des affaires
et l’accélération des réformes institutionnelles et sectorielles contribuent à améliorer l’attractivité du
Maroc au niveau international. Le Maroc pourrait aussi profiter des délocalisations, occasionnées par
la crise, de la production des entreprises, notamment européennes, vers les pays à la fois de
proximité et à bas coûts de main d’œuvre.
14
Forum Economique Mondial, 2009-2010.
53
Partie I. Crise financière internationale : conséquences et enseignements pour le Maroc
Conclusion
Cette première partie du Rapport Economique et Financier a présenté les principaux impacts de
la crise financière et économique dans le monde et les profondes mutations qui en découlent tout en
repositionnant l'économie nationale dans ce contexte en tirant les enseignements nécessaires.
Il ressort de cette crise que les défaillances de la régulation publique, particulièrement aux Etats-
Unis, et les dérives de certains acteurs de la finance, mais aussi les déséquilibres commerciaux sino-
américains, ont contribué à provoquer une crise financière et économique systémique et à remettre
en cause l'efficacité de la régulation.
A l'évidence, il faudra en tirer les leçons et il faut que la communauté internationale mette en
œuvre les résolutions du G20 pour une nouvelle régulation financière. Mais le renouvellement de
phases haussières, suivies de corrections baissières est intrinsèque au système dans lequel nous
vivons et la mondialisation ne fait qu'accroître l'ampleur des effets des cycles.
Comme l'a rappelé Sa Majesté le Roi dans son discours du trône de juillet 2009 : "Quelle qu'en soit
l'ampleur, la crise ne devrait pas servir de prétexte à la frilosité et au repli. Bien au contraire, elle devrait pousser à un
effort imaginatif accru, car elle est porteuse d'opportunités qu'il convient de fructifier par des initiatives économiques
audacieuses, propres à renforcer le positionnement économique régional et international du Maroc."
En effet, le Maroc devrait poursuivre son processus d'ouverture, consolider ses acquis dans la
région et mener des politiques commerciales agressives pour conquérir de nouvelles parts de marché.
Il s'agira également pour l'économie nationale de préparer la sortie de crise attendue pour 2010 en
conjuguant à la fois amortisseurs sociaux avec la mise en place de politiques sociales innovantes,
flexibilité économique et accélération des réformes. En effet, le Maroc gagnerait à accélérer son
rythme des réformes seul gage de stabilité structurelle et de confiance des investisseurs dans notre
économie. Il lui faudra également repositionner son offre exportable vers les marchés porteurs pour
limiter les impacts négatifs sur ses comptes extérieurs.
Cette crise a repositionné les secteurs de l'environnement et du développement durable comme
une priorité et un gisement de croissance verte à travers le monde et dans la Méditerranée comme
cela a été réaffirmé par Sa Majesté le Roi dans son discours du trône de juillet 2009 dans lequel il a
appelé à élaborer un projet de "Charte nationale globale de l'environnement", permettant la
sauvegarde des espaces, des réserves et des ressources naturelles, dans le cadre du processus de
développement durable.
Par ailleurs, le monde de demain sera autant dominé par l'exigence d'innovation que celui d'hier
afin d'améliorer nos parts de marché face à l'exacerbation de la concurrence internationale :
innovation technologique, innovation pour rendre notre développement plus durable, mais aussi
innovation dans les process, voire dans les modes de gouvernance de l'espace public et ceux des
organisations et des entreprises.
54
PARTIE II. PERFORMANCES ECONOMIQUES,
FINANCIERES ET SOCIALES
56
Introduction
Le processus de réformes, mené avec célérité au cours de la décennie, sous l’insistance et
l’assistance de Sa Majesté le Roi, a posé les jalons d’une économie plus dynamique et plus ambitieuse,
avec une croissance plus forte soutenue par un secteur financier stable et solide, imprimant une
capacité de résistance et d’amortissement de chocs et une amélioration notable du niveau de vie de la
population et réduisant par là de manière significative la pauvreté.
L’évolution positive de la décennie de règne a concerné les principaux indicateurs
macroéconomiques ainsi que tous les secteurs d’activité économique engageant par ailleurs une
transformation structurelle tendant vers une tertiarisation du tissu productif national.
Ainsi, la croissance économique s’est engagée sur un trend ascendant depuis 2001, atteignant
5,1% en moyenne entre 2001 et 2008, soutenue par une demande intérieure vigoureuse, stimulée par
le soutien au pouvoir d’achat des ménages, et, par l’accélération des investissements dans les
infrastructures, le domaine social et ceux favorisant le développement durable.
15
Les recettes fiscales sont passées de 74 milliards en 2000 à 167 milliards de dirhams en 2008,
conjuguée à un assainissement des dépenses publiques maîtrisant par là le déficit budgétaire pour le
transformer en un excédent en 2007 et 2008 équivalent à 0,7% et 0,4% du PIB respectivement. La
dette du Trésor ne pèse plus que 47,3% du PIB en 2008 contre plus de 68% en 2000. L’inflation a
été maîtrisée à moins de 2%, le taux de chômage a beaucoup régressé en passant de 13,9% en 1999 à
9,6% en 2008 et le taux de pauvreté est revenu à 8,9% en 2007 contre 15,3% en 2001.
La résistance dont a fait preuve l’économie nationale dans la conjoncture internationale fortement
perturbée dénote de l’existence de marges de manœuvre confortables et d’une réactivité sereine avec
la mise en place d’une synergie positive entre le secteur public et le secteur privé face aux chocs
extérieurs.
Notre pays, dans son élan de croissance économique, a introduit dès la Loi de Finances 2009, une
approche proactive, caractérisée par un budget d'investissement public conséquent et des mesures
d’appui à la consommation intérieure. Jouant un rôle d’amortisseur au ralentissement de la demande
extérieure, ces mesures ont été accompagnées par la mise en place de mécanismes de concertation et
de réactivité et la mise en œuvre de mesures appropriées et ciblées en faveur des secteurs les plus
exposés aux chocs extérieurs. Ainsi, l’institution d’un comité de veille stratégique par le
gouvernement basé sur un partenariat public et privé instaure par ailleurs une confiance entre le
monde des affaires et les pouvoirs publics, combien nécessaire en temps de crise.
Les réformes audacieuses engagées ont permis d’affronter avec sérénité les chocs externe et
interne et augurent d'un avenir encore meilleur, bâti sur des bases saines et des fondamentaux
solides, encore faut-il comme l’a rappelé Sa Majesté le Roi dans son discours « redoubler d’efforts pour
mettre au point des plans proactifs anticipatifs et audacieux en vue de stimuler l’économie et d’assurer la protection
sociale nécessaire ».
En effet, plusieurs avancées ont ainsi été enregistrées mais ne doivent pas masquer les fragilités et
les faiblesses qui restent posées et que la crise internationale et ses retombées sur l’économie
nationale ne manqueront pas d’amplifier. Ainsi, l’équilibre extérieur reste une fragilité qui appelle
tous les efforts pour améliorer l’offre exportable, la consolidation des transferts de nos compatriotes,
une politique touristique agressive et l’amélioration continue de l’environnement de l’investissement
préservant l’attrait de notre pays et la confiance affirmée par la communauté internationale révélée
tant par l’octroi du statut avancé par l’Union Européenne que par l’adhésion au comité
d’investissement de l’OCDE.
15
Non compris la part de la TVA versée aux collectivités locales.
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
Aussi, plusieurs enjeux et défis restent-ils posés, et une attention particulière sera apportée aux
autres vecteurs de croissance identifiés comme de nouvelles opportunités à saisir.
La crise mondiale qui a éclaté en 2007/2008 a commencé par la montée du prix des biens de base:
énergie et alimentation qui s’est répercutée ensuite, à travers un appauvrissement relatif des salariés
et notamment de la classe moyenne, pour atteindre la sphère financière (non remboursement des
crédits subprimes pour le logement). Face à un tel type de crise, il devient nécessaire de prendre en
compte de nouveaux vecteurs de croissance, voire un nouveau modèle de développement.
La prise en compte des disparités sociales qui fragilise la sécurité économique, l’environnement
qui du moins reste un terrain relativement vierge à l’innovation, et, la question de la bonne
gouvernance comme un impératif au développement, ont également suscité l’intérêt royal.
Dans son dernier discours du 30 juillet 2009, Sa Majesté le Roi érige la Monarchie en « Monarchie
citoyenne » s’attachant à « la mise en place d’un nouveau contrat social » et à « l’émergence d’un modèle sociétal
solidaire et équilibré » et à « …la nécessité de préserver l’environnement et de répondre aux impératifs écologiques…. »
et d’ajouter « il appartient aux pouvoirs publics de prévoir le volet protection de l’environnement, dans les cahiers de
charges concernant les projets de développement »
Devant ces Orientations Royales, le REF 2010 apporte dans sa deuxième partie, outre une analyse
de ses acquis au cours de la décennie et de ses fragilités notamment en termes d’équilibre extérieur,
d’indicateurs de développement humain et de développement régional, un diagnostic de ces axes
pour dégager les voies d’amélioration afin de les ériger en facteur de croissance.
La réduction des disparités sociales est recherchée à travers la promotion de l’économie sociale
émergeant comme une économie tierce avec ses structures d’appui, ses instruments de financement,
ses acteurs de développement et son mode de distribution commerciale équitable. Sa structuration
est en marche pour en faire un vecteur de développement, capable de réduire les inégalités et de
produire de la mobilité sociale. L’homogénéisation de la société autour de la classe moyenne passera
par l’amélioration du pouvoir d’achat de ces classes à la fois au niveau économique, social et culturel.
La bonne gouvernance joue ici un rôle essentiel. Dans Son discours du 30 juillet 2009, Sa Majesté
le Roi rappelle : « la bonne gouvernance constitue assurément la clef de voûte de l’édifice en construction, celui du
développement et de la démocratie ». Le renforcement du travail des structures du gouvernement, par des
structures de gestion et d’appui, permet d’épuiser les gisements d’opportunités territoriales,
économiques et sociales, de privilégier les approches participatives et de mettre en valeur le concept
de gestion de proximité. Par ailleurs, vu l’ampleur des réformes engagées, la mise en place d’une
approche stratégique et coordonnée donnera plus de visibilité aux opérateurs économiques sur les
réglementations et procédures, favorable à l’amélioration du climat des affaires et d’une politique
d’investissement transparente et libérale.
58
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
NB : Les bandes grises représentent les périodes de récession (recul du PIB trimestriel pendant au moins deux
trimestres consécutifs).
Plusieurs caractéristiques ont spécifié les différents cycles enregistrés. En effet, les phases
d’expansion et celles de récession ont des durées très variables allant de 6 à 16 trimestres. Les phases
d’expansion sont considérablement plus longues que les phases de récession avec des durées
moyennes respectives de 6,25 et 3,38 trimestres. De même, 75% des pics ont été enregistrés au 4ème
trimestre et 78% des creux ont été constatés au second trimestre.
Il est à signaler également que l’amplitude16 moyenne des phases d’expansion (16,4) est largement
supérieure à celle de récession (-6,5) et que la sévérité-gain17 moyenne (+58,4) est substantiellement
élevée que la sévérité-perte (-9,8) signifiant ainsi que les gains cumulés durant les phases d’expansion
ont permis d’atténuer et de contrebalancer les pertes cumulées lors des phases de récession. Ces
différentiels de durée, d’amplitude et de sévérité expliquent la nature ascendante du trend du PIB
trimestriel de l’économie marocaine.
Les huit cycles d’affaires enregistrés durant les décennies 80 et 90 comptent 13 années de
sécheresse entraînant de fortes oscillations de la production agricole et des secteurs d’activité
économique qui lui sont associés à l’amont et à l’aval.
Deux caractéristiques qualitatives ont particularisé l’économie marocaine à partir du 4ème
trimestre de l’année 2000, et portent essentiellement sur la rupture avec les cycles d’affaires courts
par l’amorce d’une longue phase expansionniste record de 31 trimestres et la baisse notable de la
volatilité, mesurée par l’écart type de la variation du PIB trimestriel, pour atteindre 1,38 contre 2,9
dans les années 80 et 4,2 dans les années 90.
Dans l’ensemble, le dernier cycle d’affaires se démarque clairement de l’expérience des décennies
précédentes puisqu’il est réalisé dans une conjoncture difficile et instable, marquée essentiellement
par des aléas climatiques défavorables (2001, 2005 et 2007), par l’instabilité des marchés financiers
internationaux, par la flambée des cours du pétrole et par l’essoufflement de l’activité économique
chez les principaux partenaires du Maroc.
16
L’amplitude d’une phase du cycle économique s’obtient simplement par la mesure de la variation du niveau de la série entre deux
points de retournement (pics et creux).
17
La sévérité évalue la perte ou le gain que subie l’économie durant chaque phase du cycle. (Sévérité = 0.5 * Durée * Amplitude).
59
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
Ce contexte d’évolution démontre distinctement dans quelle mesure l’économie nationale a réussi
à amorcer un changement positif de structures économiques et à développer une grande capacité
d’adaptation et d’amortissement des chocs.
Les gains de stabilité et de durabilité enregistrés au cours de ces dernières années tiennent pour
une grande partie à l’amélioration de la conduite de la politique économique et de la qualité des
dispositifs institutionnels. En effet, une grande importance a été accordée à l'appui aux gisements
sectoriels de croissance économique liés à l’industrie, aux services, au commerce intérieur et au
tourisme. L’économie marocaine a enclenché, de ce fait, un processus de transformation structurelle
tendant vers une tertiarisation du tissu productif national.
3,8% 4,8%
8% 7,8%
7,6% 6,3%
7% 5,6%
6% 4,8% 6,5%
5% 5,6% 5,4%
5,7% 3,3%
4% 2,7%
4,2% 4,7% 3,0% 4,2%
3% 3,9%
1,6% 3,6%
2% 2,6%
0,5%
1%
0%
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
PIB global PIB hors agriculture
Source des données : Haut Commissariat au Plan
18
Activités tertiaires y compris les services non marchands fournis par les administrations publiques.
19
Agriculture, pêche, aquaculture, chasse et services annexes.
60
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
20
Hors raffinage du pétrole.
61
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
50 1998 2007
40
30
20 37,5 42,1 35
41,7
10 5,2 6,3
15,3 16,6
0
S o c ié té s no n S o c ié té s fina nc iè re s M é na ge s Adm inis tra tio ns
fina nc iè re s publique s
S o urc e de s do nné e s : Ha ut C o m m is s a ria t a u P la n
Le mouvement le plus significatif a concerné les sociétés non financières. La valeur ajoutée
produite s’est accrue de 6,7% largement supérieure à la hausse de 5,4% de la valeur ajoutée brute
globale en représentant plus de 42% en 2007 soit un élargissement de plus de 4 points sur la
décennie. Leur consommation intermédiaire s’est également accrue de 8,6% entre 2004 et 2007.
Cette dynamique, traduisant un renforcement du secteur privé, trouve son origine dans la
conjugaison de la mise en place d’un environnement global favorable au déroulement normal de
l’activité économique par l’assouplissement des conditions de création des entreprises, le
renforcement de leur accompagnement, l’amélioration des conditions de leur financement et la mise
au point de dispositifs appropriés sur le plan institutionnel. Il pourrait s’agir également d’une
réorganisation des entreprises individuelles et leur conversion en des sociétés non financières.
En effet, ce mouvement positif s’est effectué au détriment de la valeur ajoutée produite par les
ménages (y compris les entreprises non constituées en sociétés appartenant aux ménages) qui ne
représente plus que 35% en 2007 après avoir été de 41,7% en 1998. Celle-ci a affiché un rythme de
progression de 3,5% en moyenne inférieur à celui de 5,4% de la valeur ajoutée brute totale.
Le partage de la valeur ajoutée des unités institutionnelles résidentes selon la rémunération des
facteurs de production n’a pas subi de changements profonds au cours de la période 1998-2007.
L’excédent brut d’exploitation et revenu mixte brut s’accapare 62,6% du total de la valeur ajoutée de
l’économie. Malgré une régression de 2,4 points au cours de cette période, la part de la rémunération
du facteur capital reste importante soit, 62,3%. La rémunération du facteur travail s’est, quant à elle,
améliorée de 2,7 points et a représenté 36,8% de la VAB en 2007.
Ainsi, la rémunération des salariés a enregistré une progression substantielle de 6,3% en moyenne
par an relativement supérieure à celle de la valeur ajoutée brute globale (5,4%) suite notamment à
l’accroissement de l’emploi salarié et aux retombées positives du dialogue social.
Cette performance du revenu salarial est plus manifeste si l’on retient les progressions des années
2001, 2004 et 2005 et 2007, soit 10,4%, 7,2%, 7,3% et 7,4%. Cette évolution est concomitante
notamment à la revalorisation salariale issue du dialogue social, à la hausse du SMIG et suite
également aux efforts en matière de promotion de l’emploi, aux série de programmes
« IDMAJ », « TAEHIL » et « MOUKAWALATI ». Il faudrait signaler que les salaires versés aux
ménages le sont pour plus de 44% par les administrations publiques, cette proportion étant assez
stable depuis 1998.
62
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
37
36
35
34
33
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
S o urc e de s do nné e s : Ha ut C o m m is s a ria t a u P la n
Cette tendance à la hausse de la part du revenu salarial dans la VAB totale révèle que les
mécanismes de répartition se sont opérés au profit de la consommation. Autrement dit, la croissance
économique dont le rythme a été soutenu au cours de la dernière décennie, semble être beaucoup
plus pro-consommateur.
Quant à la part dans la valeur ajoutée brute des autres impôts nets des subventions sur la
production, elle a accusé une légère baisse de 0,3 point entre 1998 et 2007 suite à une évolution de
5,1% en moyenne par an relativement inférieur à celui du PIB.
L’analyse de la répartition de la valeur ajoutée brute par secteur institutionnel fait ressortir la
prédominance de la part de l’excédent brut d’exploitation au niveau de l’ensemble des secteurs
institutionnels, exception faite des administrations publiques dont la rémunération des salariés
représente, entre 1997 et 2007, une moyenne de 93,3% de leur valeur ajoutée brute contre une part
moyenne de 6,6% pour l’excédent brut d’exploitation21.
Graphique 19 : Partage de la valeur ajoutée au niveau de chaque secteur institutionnel
2007 6,4 93,5 0,1
0 20 40 60 80 100
S o urc e de s do nné e s : Ha ut C o m m is s a ria t a u P la n EB E RS AINS P
La configuration de la valeur ajoutée des sociétés financières et non financières s’aligne dans une
grande mesure avec celle de l’économie totale. L’excèdent brut d’exploitation représente en moyenne
sur la période 60% de la valeur ajoutée des sociétés non financières et près de 69% pour les sociétés
financières contre 62,7% pour l’économie dans son ensemble.
21
En tant que secteur non marchand, l’excèdent net d’exploitation des administrations publiques est pratiquement nul et de ce fait, la
part de 6,6% pour l’excédent brut d’exploitation ne représente que le montant destiné au remplacement de son capital fixe.
63
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
On relèvera la forte progression du taux de marge22 des sociétés non financières qui dénote le
développement du secteur privé.
22
Graphique 20 : Taux de marge des sociétés non financières
63
62
61
60
59
58
57
56
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
La rémunération des salariés représente 38% de la valeur ajoutée des sociétés non financières,
plus de 29% pour les sociétés financières contre 34,6% pour l’économie nationale.
Quant au secteur des ménages, la structure de sa valeur ajoutée diffère de celle de l’économie dans
son ensemble. La part de l’excèdent brut d’exploitation et le revenu mixte brut représente plus de
94% alors que celle de la rémunération des salariés n’est que de 6% contre 64,4% et 34,6% dans un
ordre respectif pour l’économie totale. Le contenu en salaires de la valeur ajoutée des ménages reste
faible malgré une légère amélioration car il correspond uniquement aux salaires versés aux employés
de maison et entreprises individuelles. Cependant, il convient de relever que ce taux reste bien en
deçà de celui observé dans d’autres pays comme la France (10%).
6
4
2
0
-2 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
-4
-6
S o urc e de s do nné e s : Ha ut C o m m is s a ria t a u P la n
En effet, la demande intérieure, à prix courants, s’est accrue de 7% en moyenne par an au cours
de la dernière décennie recouvrant une accélération entre 2004 et 2008 avec une progression de 9,8%
après 4,2% entre 1998 et 2003.
22
Taux de marge est la part de l’excédent brut d’exploitation dans la valeur ajoutée brute.
64
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
2,5
1,5
0,5
-0,5
-1,5
-2,5
La perte de vitesse des dépenses traditionnelles a été en partie compensée par le dynamisme des
produits tertiaires. Néanmoins, le poste « Industries alimentaires et tabac » reste le premier groupe
dans le budget des ménages, avec une part de 27,5% en moyenne par an dans la dépense de
consommation durant la période 2004-2007, suivi de la branche « agriculture » pour 16,4% et dans
une moindre mesure le poste « immobiliers, location et services rendus aux entreprises » pour 10,2%
l’an.
En effet, le ralentissement du coefficient budgétaire de l’alimentation s’explique en partie par le
fait que l’amélioration des revenus a contribué à la satisfaction progressive des besoins alimentaires
et à l’orientation du comportement des ménages vers d’autres dépenses notamment l’automobile, la
technologie et les produits financiers.
23
Le coefficient budgétaire est le rapport de la dépense consacrée à un bien ou un service particulier (ou à une catégorie de biens ou
services) aux dépenses totales de la consommation.
65
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
50 33,4
% 12,4
40 %
30 34,2%
B â tim e nt e t tra ve a ux 9,6% 0,4%
20
publique s
10
0 S o c ié té s no n fina nc iè re s S o c ié té s fina nc iè re s
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Adm inis tra tio ns publique s M é na ge s
24
(FBCF+variation des stocks)/PIB
66
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
La vivacité de l’investissement a été rendue possible grâce notamment aux efforts déployés en
matière de mise à niveau de l’appareil productif, de l’extension des capacités de production, de la
dynamique de création d’entreprises et de la mise en place d’un environnement favorable à la
promotion des investissements privés tant nationaux qu’étrangers. Ces derniers ont avoisiné les 32,5
milliards de dirhams en 2008.
Ces performances ont été générées également par la modernisation du secteur financier et le
développement du marché des capitaux. Ces efforts se sont traduits par une baisse significative des
taux d'intérêt, par l’élargissement de l'accès des entreprises et des ménages au financement et par la
diversification des instruments d'épargne et de financement.
Appuyé par les politiques sectorielles déployées et par le soutien financier du Fonds Hassan II
pour le Développement Economique et Social à côté des investissements des autres entreprises
publiques exerçant ainsi un effet de levier important des investissements privés, l’effort
d’investissement public a progressé de 13,4% par an en moyenne entre 2001 et 2008 pour atteindre
109,8 milliards de dirhams.
Graphique 24 : Effort d’investissement public en forte progression
120 109,83
100 90,19
80 69,84
55,97 58,64
60
47,45
40,21
40
20
0
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
S o urc e de s do nné e s : M inis tè re de l'Ec o no m ie e t de s F ina nc e s
Il y a lieu de citer également les restructurations opérationnelles avec des plans sociaux adaptés,
les libéralisations sectorielles (télécommunications, audiovisuel, portuaire, transport routier, open-
sky, …) et la gestion déléguée des services publics (eau, électricité, assainissement …). L’effort
d’investissement public a été également boosté par un cadre institutionnel novateur (Tanger-Med,
Agence d’Aménagement de la Vallée de BouRegreg), les grands projets d’infrastructure et par la
création de nouveaux Fonds (Fonds Spécial de l’Habitat, Caisse de Financement Routier, Service
Universel télécoms...).
Trend haussier des échanges des biens et services
La contribution du solde des échanges extérieurs à la formation de la croissance nominale a été à
la fois faible et contrastée au cours de cette dernière décennie. En effet, ce solde a connu une
contribution négative moyenne de 1,2 point entre 1998 et 2008, exception faite des années 1999
(+0,4 point), 2001 (+3 points) et 2002 (+0,4 point).
Les exportations nationales de biens et services ont suivi un trend haussier suite à une progression
de 13,1% entre 2003-2008 après 7,8% entre 1998 et 2003.
Les importations, de leur côté, ont suivi un rythme de progression relativement élevé de 18,2%
durant la dernière période après 6,8% entre 1998 et 2003. Cette évolution, alourdie, par ailleurs, par
l’envolée des prix des produits de base, a engendré des pressions sur le solde des échanges de biens
et services dégageant ainsi, un déficit de près de 13,5% du PIB en 2008, soit une dégradation de 8,6
points par rapport à 2004.
67
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
A prix courant, la balance commerciale des biens est restée déficitaire sur toute la période avec
une moyenne de 9,8% du PIB entre 1998 et 2003 et de 19,1% du PIB entre 2004 et 2008. Le solde
des services, en revanche, a été excédentaire sur toute la période, passant de 4% à 7,5% du PIB entre
les deux périodes sous revues.
Sous l’effet d’une croissance annuelle moyenne des importations de biens de 12,6% contre 8,5%
pour les exportations, le taux de dépendance de l’économie marocaine vis-à-vis du reste du monde
(échanges globaux/PIB) a affiché un trend haussier en passant de 48,2% en 2001 à 69,2% en 2008,
soit un écart de 21 points. Alors que le taux de couverture a régressé continuellement pour atteindre
48% en 2008 après 69,5% en 1998.
Graphique 25 : Evolution du solde des échanges extérieurs en % du PIB
15
10 S e rvic e s
5
0
-5
-10
B ie ns e t
-15 s e rvic e s
-20
B ie ns
-25
-30
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
S o urc e de s do nné e s : Ha ut C o m m is s a ria t a u P la n
Les différentes opérations courantes avec le reste du monde se sont soldées par un déficit de
5,2% du PIB en 2008 après avoir été en équilibre (-0,1%) en 2007 et excédentaire de 2,7% en
moyenne sur la période allant de 2001 à 2006. Cet excédent s’explique par la performance réalisée
aux niveaux de la balance des services (6,1% du PIB) et des transferts courants (8,9% du PIB) relayée
par l’allégement du déficit des revenus (-1,3% du PIB) qui ont permis l’absorption des déficits
persistant de la balance des biens (-11%).
Pour l’année 2008, les retombées de la crise et de la baisse de la demande de nos partenaires
européens ont commencé à se faire sentir au cours du quatrième trimestre. En effet, le solde de la
balance des paiements a été excédentaire au cours des trois premiers trimestres de 2008. Toutefois,
cet excédent a été inversé par l’important déficit intervenu au quatrième trimestre 2008. Ce
retournement est imputable d’une part, au creusement du déficit des transactions sur marchandises
de 28,6%, et d’autre part, au renversement de la tendance haussière des recettes voyages et des
transferts des MRE.
L’aggravation du déficit commercial recouvre une hausse de 23,1% des exportations pour une
hausse similaire du volume plus important des importations de marchandises sous l’effet de la forte
demande intérieure conjuguée à une flambée des cours mondiaux des matières premières, surtout au
cours du premier semestre 2008. Les recettes voyages affichent une baisse de 3,3 milliards de
dirhams et les transferts des MRE de 2 milliards de dirhams. Ainsi, pour la première année sur la
décennie, le solde des services en hausse de 7,1%, inscrit une relative décélération.
Consolidation du rythme de progression du revenu disponible brut de l’économie
Depuis 1998, le revenu brut disponible de l’économie connaît un rythme de progression de 6%,
soit une progression supérieure à celle du revenu primaire (5,5%) suite notamment à la consolidation
du solde des autres transferts courants avec le reste du monde, qui représentent en valeur absolue
environ 9,1% du revenu disponible brut.
68
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
En effet, le revenu national brut disponible a été multiplié par 1,9 pour atteindre 746,6 milliards
de dirhams en 2008 après 397,2 milliards de dirhams en 1998. Le revenu national disponible brut par
habitant, modéré par l’évolution démographique, s’est renforcé pour atteindre 23.948 dirhams en
2008 au lieu de 14.345 dirhams en 1998, soit une progression moyenne annuelle de 6,4% sur la
période. Entre 2003 et 2008, ce rythme de croissance s’est accéléré pour atteindre 6,8% en moyenne.
Alors que l'économie nationale connaissait une forte expansion, la part de l’excédent brut
d’exploitation et du revenu mixte dans le revenu disponible brut a connu une baisse sensible, allant
de 51,8% en 1998 à 44,1% en 2007, résultant, entre autres, d'une salarisation croissante de la
population et de la baisse du taux de chômage. Parallèlement, on assiste à une hausse des cotisations
sociales des employeurs (9,9% par an), de la rémunération des salariés (6,3%) et des revenus de la
propriété (6,6%).
Quant aux prestations sociales et autres transferts courants nets reçus, ils ont progressé vivement
de 9,7% et de 11,3% par an respectivement et ont représenté respectivement une moyenne de 5,2%
et 7,8% du RDB. Cela tient d’une part, à la revalorisation des prestations et à la baisse du chômage et
d’autre part, à la hausse des allocations familiales et du nombre de retraités, accentuée par les départs
volontaires à la retraite.
Les prélèvements obligatoires sur leur revenu et le patrimoine des ménages ont enregistré une
croissance annuelle moyenne de 12,3% pour représenter 15,9% en 2007 de leur RDB après avoir été
de 12,3% en 1998. Les impôts courants sur le revenu et les contributions sociales ont affiché, dans
un ordre respectif, une progression annuelle de 5,4% et de 8,5%.
Ces évolutions trouvent appui dans la baisse du taux de chômage, la revalorisation salariale,
l’élargissement de la couverture sociale, l’allongement de l’espérance de vie et le progrès technique
médical.
Graphique 26 : Evolution des composantes du revenu disponible des ménages et leur pouvoir
d’achat
6
1998-2003
5
2004-2007
4
3
2
1
0
-1
-2
P o uvo ir P re s ta tio ns Im pô ts s ur le R e ve nus ne ts R e ve nu de la IC V
d'a c ha t s o c ia le s re ve nu d'a c tivité pro prié té
S o urc e de s do nné e s : Ha ut C o m m is s a ria t a u P la n
25
Ce dernier, se définit comme étant l’évolution du revenu disponible brut rapportée à celle du prix de la dépense de consommation
des ménages. Ce prix est approché par l’indice du coût de la vie (ICV).
69
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
40,7% 2 0 0 4 -2 0 0 7
19 9 8 - 2 0 0 3
44,0%
5,5%
8,8%
42,6% 6,0%
10,2%
43,6%
S o c ié té s no n fina nc iè re s S o c ié té s fina nc iè re s
Adm inis tra tio ns publique s M é na ge s
Il est opportun de signaler qu’un changement profond s’est manifesté au niveau de la structure de
l’épargne nationale. Entre 1998 et 2000, les sociétés non financières représentent le secteur dont
l'épargne est la plus élevée, soit une moyenne de 47,8% contre 34% pour les ménages. Un
inversement de tendance s’est opéré entre 2001 et 2007 au cours de laquelle l’épargne des ménages
s’est sensiblement renforcée pour représenter 45,5% en moyenne contre 40,9% pour les sociétés non
financières. Le taux d’épargne des ménages a marqué un saut significatif en passant d’une moyenne
de 12,1% entre 1998 et 2000 à environ 18% en moyenne entre 2001 et 2007.
Capacité de financement durant 6 années successives
Des performances satisfaisantes ont été enregistrées sur le plan des différentes opérations avec le
reste du monde. En effet, l’économie nationale a pu dégager une capacité de financement de 14,5
milliards de dirhams en moyenne durant la période 2001-2006, soit environ 3% du PIB, après avoir
été en besoin de financement de 1,5 milliard de dirhams en 1998, de 1,6 milliard de dirhams en 1999
et de 5 milliards de dirhams en 2000.
L’année 2007 a par contre enregistré un léger besoin de financement de l’ordre de 834 millions de
dirhams, soit 0,1% du PIB qui s’est aggravé toutefois en 2008 pour atteindre 35 milliards de dirhams,
soit 5,2% du PIB. Cette aggravation trouve son explication dans la hausse vertigineuse des prix des
matières premières, produits pétroliers notamment et la légère baisse des transferts des MRE et des
recettes de voyages.
Par secteur institutionnel, les ménages et les sociétés financières présentent structurellement une
capacité de financement. Alors que les sociétés non financières sont structurellement en besoin de
financement.
En effet, les ménages ont vu leur capacité de financement se renforcer en passant de 2,5 milliards
de dirhams entre 1998 et 2000 à 25,1 milliards de dirhams entre 2001 et 2007, soutenu en partie par
les transferts des MRE. Cette capacité a accusé toutefois une baisse en 2007 pour atteindre 8,7
milliards de dirhams. Les sociétés financières, quant à elles, ont généré une capacité de financement
oscillant entre 5 et 8 milliards de dirhams durant toute cette période.
70
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
S’agissant des sociétés non financières, elles sont structurellement en situation de besoin de
financement fluctuant entre 3,7 milliards de dirhams en 2002 et 33 milliards de dirhams en 2007. De
même, structurellement déficitaire, exception faite de l’année 1999 correspondant à deux semestres
de deux exercices budgétaires, les administrations publiques dégagent en 2007 et 2008 une capacité
de financement.
Graphique 28 : Besoin ou capacité de financement des secteurs institutionnels
40
M é na ge s
20
S o c ié té s fina nc iè re s
71
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
72
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
Cette situation a nécessité des interventions récurrentes de Bank Al-Maghrib (BAM) pour
alimenter le marché en liquidité nécessaire et maintenir les taux à un niveau compatible avec les
objectifs de la politique monétaire. Pour injecter la liquidité nécessaire, BAM est intervenue à travers
les avances à 7 jours sur appel d'offres pour un montant hebdomadaire moyen de 11,3 milliards de
dirhams face à une demande moyenne de 24,8 milliards de dirhams, soit un taux de satisfaction de
45,4% au lieu de 37,6% en 2007 pour un montant hebdomadaire servi de 4,6 milliards de dirhams.
Les banques ont également sollicité les avances à 24 heures pour un montant quotidien moyen de 70
millions de dirhams.
Par ailleurs, pour contenir la tendance à la hausse des taux interbancaires, BAM a utilisé d’autres
instruments de régulation, en l’occurrence les opérations de swaps de devises et les opérations de
pensions livrées. Ces opérations ont porté sur des montants quotidiens moyens de 668 et 172
millions de dirhams respectivement. De même, dans l’objectif d’alléger le déficit en liquidité du
système bancaire, BAM a baissé à trois reprises le taux de la réserve obligatoire pour le ramener de
16,5% (appliqué depuis le 4 septembre 2003) à 15% (à compter du 1er janvier 2008), à 12% (1er
janvier 2009) puis à 10% (à compter de 1er juillet 2009), soit l’équivalent d’une injection globale de
24 milliards de dirhams.
Malgré les opérations de refinancement des banques auprès de BAM et la baisse du taux de la
réserve obligatoire, les taux d'intérêt moyen pondéré (TMP) sur le marché monétaire interbancaire
ont poursuivi leur tendance haussière au cours de l’année 2008. Ainsi, le TMP quotidien moyen s’est
établi à 3,37% en décembre 2008 contre 3,29% en 2007 et 2,58% en 2006. Le relèvement du taux
directeur de 25 points de base en septembre 2008, suite à l’intensification des risques inflationnistes,
a largement contribué à la hausse des taux interbancaires. La même tendance a été constatée sur le
marché des repos dont la moyenne des taux au jour le jour est passée de 3,16% à 3,18% entre
décembre 2007 et 2008
26
Crédits accordés aux entreprises, aux sociétés de financement et aux particuliers.
27
BAM a décidé de relever le niveau minimum du ratio de 10% à compter de fin décembre 2008 et cible un objectif de 12% en
cohérence avec les dispositions du 2eme pilier Bâle II.
73
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
1.3.4. Une contribution accrue du financement par appel public à l'épargne en dépit de
la morosité du marché boursier
En dépit du recul du marché boursier en 2008, ce dernier a été marqué par un accroissement
significatif de l’activité sur le marché primaire. Le volume des émissions par appel public à l’épargne
(APE) a atteint 9,9 milliards de dirhams en 2008 contre 6,92 milliards de dirhams en 2007, soit une
progression de 42%.
Les émissions en titres de capital ont totalisé 6,6 milliards de dirhams dont 4,6 milliards de
dirhams en numéraire, contre 3 milliards de dirhams en 2007. Cet apport de fonds a profité
essentiellement aux secteurs immobilier et financier qui ont levé respectivement 2,9 milliards de
dirhams et 758 millions de dirhams, soit 80% des montants mobilisés en numéraire sur le marché
boursier en 2008.
74
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
Le volume des émissions des obligations cotées s'est élevé à 3,2 milliards de dirhams contre près
de 2,7 milliards de dirhams en 2007. Ces émissions ont été réalisées à raison de 1,5 milliard de
dirhams par le secteur bancaire soit 46% des montants demandés en 2008 contre 42% pour les
Holding. Les émissions obligataires ont été souscrites pour des durées de 5 ans et 10 ans et des
spreads moyens situés entre 65 et 125 points de base. En dépit de cette expansion, le taux de
pénétration du marché reste faible ne dépassant pas 1,7% du PIB en 2008, contre 76% pour le crédit
bancaire.
75
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
23,9
24
21,8
22
20,5
20 18,9
18,1
18 17,2
15,8 16,2
16
14,3 14,4
14
12
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Dans l’ensemble, l’augmentation continue du revenu disponible par habitant s’est accompagnée
d’une réduction du taux de pauvreté de 6,3 points entre 2001 et 2007. Le taux de pauvreté relative
est ainsi passé de 15,3% en 2001 à 9% en 200728. En conséquence, 1,7 million de marocains sont
sortis de la pauvreté et 1,2 million ont échappé à la vulnérabilité.
Cette amélioration du niveau de vie a concerné aussi bien le milieu rural que le milieu urbain. Le
taux de pauvreté en milieu urbain est passé de 7,6% en 2001 à 4,8% en 2007. En milieu rural, la
baisse de la pauvreté a été plus rapide puisque le taux de pauvreté est passé de 25,1% à 14,5% durant
la même période, soit une baisse de 10,6 points contre seulement 2,8 points en urbain. Quant au taux
de vulnérabilité29, bien qu’il ait reculé de 5,3 points, il reste élevé dans les zones rurales : 23,6%
contre 12,7% dans les zones urbaines.
Les retombées de l’amélioration du niveau de vie restent néanmoins limitées si l’on prend en
compte la distribution de la richesse, constat corroboré par la relative stabilité de l’indice de
l’inégalité.
Disparités des revenus et des dépenses
Selon les résultats de l’Enquête Nationale sur les Niveaux de Vie des Ménages 2006-2007, le
revenu moyen mensuel par ménage a atteint 5.308 dirhams en 2007 à l’échelle nationale, 6.124
dirhams en milieu urbain et 3.954 dirhams en milieu rural. Près de 37% de la population vit d’un
revenu inférieur à 3.000 dirhams, 72% d’un revenu inférieur à 6.000 dirhams et seulement 11,5%
disposent d’un revenu supérieur à 10.000 dirhams.
En matière de distribution sociale des revenus, les 10% les plus aisés totalisent 38,2% des revenus
contre 2,2% pour les 10% les moins aisés. Les 20% les plus aisées en totalisent 52,6%, contre 5,4%
pour les 20% les moins aisés. De plus, 80% des ménages ont un revenu mensuel inférieur à 6.650
dirhams au niveau national (7.708 dirhams en milieu urbain et 5.163 dirhams en milieu rural).
28
Premiers résultats de l’Enquête Nationale sur les Niveaux de Vie des Ménages (ENNVM) 2007.
29
Proportion de la population non pauvre mais qui risque de le devenir. Selon l’approche de la Banque Mondiale, la dépense par tête
de la population vulnérable se situe entre le seuil de pauvreté relative et 1,5 fois ce seuil.
76
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
P a rt e n % 2,2 3,2 4,1 4,9 5,9 7,1 8,5 10,8 15,0 38,2
Du dé c ile le plus pa uvre (d1) a u dé c ile le plus ric he (d10)
S o urc e de s do nné e s : Ha ut C o m m is s a ria t a u P la n
En matière de disparités de la dépense, les 20% les plus aisés consomment 48,1% de la dépense
totale, alors que les 20% les plus pauvres ne partagent que 6,5% du total.
A noter aussi, la stagnation des inégalités entre 2001 et 2007 puisque la part des 10% de la
population les moins aisés et des 10% de la population les plus aisés dans le total des dépenses reste
inchangée, soit respectivement 2,6% et 32%. Ceci est valable aussi pour le rapport inter milieu
(urbain/rural) de la dépense par habitant qui s’est maintenu à 1,9 et pour l’indice de Gini (0,4). Par
ailleurs, la courbe de l’incidence de la croissance montre qu’entre 2001 et 2007, la croissance des
dépenses de consommation a été plus favorable aux pauvres, aux vulnérables et aux aisés qu’aux
classes moyennes.
Les inégalités sont plus fortes dans les villes que dans les campagnes. En effet, la part du quintile
le plus riche dans la masse des revenus en milieu urbain est 9,5 fois celle du quintile le plus pauvre
contre seulement 8 en milieu rural.
77
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
Par ailleurs, les répercussions directes de la crise financière, au cours du second trimestre 2009,
sur le marché du travail ont été atténuées en comparaison avec la situation du premier trimestre
2009. En effet, le secteur "industrie y compris l’artisanat" n’a perdu globalement que 7.000 postes
d’emploi (+23.000 postes dans les villes et -30.000 postes en milieu rural) contre 60 000 postes au
cours du premier trimestre.
78
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
Quant au taux d’abandon, il a enregistré une moyenne de 4,6% pour l'ensemble du primaire,
13,1% au niveau du secondaire collégial et 14,1% au secondaire qualifiant. Parmi les raisons qui
expliquent le taux élevé d’abandon, on trouve la pauvreté des ménages qui ne leur permet pas de
subvenir aux besoins scolaires de leurs enfants et la faible qualité pédagogique et logistique de
l’enseignement, particulièrement dans le milieu rural (mauvaise relation de l’élève avec ses
enseignants, manque de matériel pédagogique, inadaptation des structures, encombrement des
classes, absentéisme des enseignants, faiblesse du réseau routier et des moyens de transport en
commun en milieu rural, ...).
Enseignement supérieur
L’effectif des étudiants (enseignement supérieur public et privé), dont 46,9% sont des femmes, a
atteint 392.324 en 2007-2008 contre 296.000 en 1999-2000, soit un taux d'accroissement annuel
moyen de 4%. Ces effectifs sont répartis comme suit : 72% dans l'enseignement supérieur
universitaire, 6,4% dans les établissements publics ne relevant pas des universités y compris les
établissements de formation pédagogique, 15,2% dans les établissements de la formation
professionnelle post-baccalauréat et 6,4% dans l'enseignement supérieur privé.
Avec une capacité de 311.700 places en 2007-2008, l'enseignement supérieur public regroupe 322
établissements dont 30% sont des établissements universitaires relevant de 15 universités contre 73
établissements seulement en 1999-2000. L'enseignement supérieur privé comprend, quant à lui, 460
établissements ayant inscrit 44.512 étudiants en 2007-2008 dont 19.444 étudiants dans la formation
professionnelle privée post-baccalauréat.
Recul du taux d’analphabétisme et renforcement des programmes de lutte contre l’abandon
scolaire
Depuis 2002, le Gouvernement a mis en œuvre une stratégie intégrée de lutte contre
l’analphabétisme, un fléau qui handicape sérieusement le développement socioéconomique du pays.
L’intensification des programmes de lutte contre ce fléau s’est accompagnée d’une amélioration
continue des indicateurs d’alphabétisation.
Le nombre des bénéficiaires des cours d’alphabétisation est passé de 286.425 en 2002-2003 à
651.263 en 2007-2008 enregistrant ainsi un taux de croissance dépassant 127%. En milieu rural,
l’effectif des bénéficiaires est de 319.006 contre 325.880 pour les urbains durant la même année. Le
taux de participation des femmes à ces cours avoisine les 83% en 2007-2008 soit 543.057 femmes
dont 247.932 dans le milieu rural.
Ces évolutions se sont traduites par une baisse remarquable du taux d’analphabétisme de la
population âgée de 10 ans et plus qui s'est établi à 40,1% en 2007 contre 42,7% en 200430 soit une
baisse de l’ordre de 2,6 points (27,7% en milieu urbain contre 56,1% en milieu rural). Les femmes
sont plus touchées par ce fléau puisque 53,1% d’entre elles sont analphabètes contre 26,1% pour les
hommes. En milieu rural, ce taux a atteint 71,8% pour les femmes contre 38,2% pour les hommes.
Afin de tarir les sources de l’analphabétisme, les pouvoirs publics ont déployé des efforts
considérables pour lutter contre la déperdition scolaire. En effet, le nombre des bénéficiaires de
l’éducation non formelle a atteint 179.108 personnes en 2007-2008. Le taux de participation des
femmes est de l’ordre de 39%. Le nombre de bénéficiaires du programme de la 2ème chance a atteint
en 2007-2008 près de 32.419 enfants (15.749 dans le milieu urbain et 16.670 dans le milieu rural)
avec un taux de réalisation des objectifs de 65%. Les filles représentent 55% de l’effectif.
30
Celui de la population âgée de 15 ans et plus est passé de 47,7% à 43% entre 2004 et 2006.
79
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
80
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
Pour ce qui est de la capacité hospitalière, il est à relever une augmentation de la capacité litière de
7% environ tous secteurs confondus. Par contre, la desserte habitants par lit a enregistré un déclin de
6% pour se situer à 919 en 2006. Le secteur public, qui continue à dominer l’offre hospitalière
disponible avec plus de 78% de la capacité litière totale, a enregistré les mêmes tendances.
Ces réalisations, malgré les insuffisances qui persistent ont agi favorablement sur les indicateurs
de la mortalité et d’espérance de vie à la naissance. Cette dernière a atteint 72,6 ans en 2008 (71,4 ans
pour les hommes et 73,9 ans pour les femmes) en hausse de 2,6 points par rapport à 2001 (70 ans).
Quant au taux brut de mortalité qui a atteint 5,8‰ en 2001, il se situe à 5,5‰ en 2007. La
mortalité infantile et la mortalité juvénile ont baissé, passant respectivement de 57‰ à 40,4‰ et de
20‰ à 7,3‰ entre 1992 et 2007. Néanmoins, un écart important persiste entre milieu rural et milieu
urbain : 28,2‰ et 4,5‰ respectivement en milieu urbain contre 52,2‰ et 10,2‰ en milieu rural.
Concernant la mortalité néonatale elle reste élevée avec 27‰.
De manière générale, la baisse de la mortalité infantile et juvénile s’explique par la poursuite des
campagnes de vaccination contre certaines maladies. Ainsi, et suite à de vastes campagnes publiques
de vaccination, le taux de couverture vaccinale a atteint près de 90% en 2007 chez les enfants de 12 à
23 mois. A titre de rappel, les taux pour les principales maladies cibles de la vaccination se situent à
98,4% pour le BCG, à 94,9% pour le DTCoq/Polio et à 90,4% pour le VAR (Vaccin Anti Rougeole)
en 2006.
En matière de santé maternelle, les efforts déployés pour assurer une maternité sans risque ont
permis d’augmenter la part des accouchements surveillés de 37% en 1995 à 63% en 2003-2004. La
part des femmes enceintes recevant des soins prénatals a également augmenté de 44,7% à 67,8%
durant la même période. Par conséquent, le taux de mortalité maternelle a atteint 227 pour 100.000
naissances vivantes en 2003-2004. Son niveau demeure néanmoins élevé particulièrement en milieu
rural (267 contre 187 en milieu urbain). Ceci pénalise le classement du Maroc en termes d’Indicateur
du Développement Humain (IDH).
81
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
Compte tenu du taux relativement élevé de la mortalité des enfants de moins de 5 ans et de la
tendance à la stagnation de cet indicateur, des efforts importants doivent être fournis pour permettre
de porter le taux de réalisation annuel moyen de l’objectif à 6,26% permettant ainsi la réduction de
2/3 de la mortalité infantile
Malgré la tendance à la baisse des décès maternels enregistrés, les chiffres restent relativement
élevés et représentent, par conséquent, un véritable défi à relever au cours des prochaines années.
Pour ce qui est du taux d’accouchement en milieu surveillé, avec le maintien du rythme actuel de
réalisation (6,09%), l’objectif cible devrait être atteint avant 2015.
Dans le domaine de la lutte contre le VIH/SIDA, des efforts importants doivent encore être
menés par le Maroc pour inverser la tendance actuelle pour une meilleure atteinte de l’objectif
d’autant qu’il est enregistré une tendance à la hausse de l’incidence de la maladie particulièrement
chez les femmes enceintes (0,06% en 2006 contre 0,03% seulement en 1994).
L’objectif en matière de paludisme est déjà atteint (taux d’incidence 0 en 2006). Le taux
d’incidence de la tuberculose était de l’ordre de 85 pour 100.000 en 2007 (113 en 1990) et son taux
de réalisation devra être porté de 1,76% à 5,73% pour atteindre l’objectif de 2015.
En relation avec l’objectif « assurer un environnement durable », l’élimination de toutes les formes
d’habitats qui ne répondent pas aux critères de sécurité nécessite une accélération du taux de
réalisation du programme de lutte contre les bidonvilles et l’habitat sommaire pour atteindre 9% au
lieu de 2,64%. Le taux élevé de réalisation (16%) en matière d’accès de la population rurale à l’eau
potable devrait permettre la réalisation de l’objectif en 2015.
Dans le cadre de la mise en place d’un partenariat mondial pour le développement, 12.133 projets
ont été lancés dans le cadre de l’INDH à fin 2007 pour un montant global de 6,64 milliards de
dirhams, dont 1,47 milliard a été mobilisé sous forme de dons auprès des différents bailleurs de
fonds. Au niveau international, l’aide publique au développement a représenté en 2006 0,31% du
PNB des pays donateurs, niveau largement inférieur à l’objectif de 2015 (0,7% du PNB).
Le Maroc, à l’instar des autres pays émergents, a été affecté par le retournement de l’économie
mondiale depuis le second semestre 2008. Les comptes nationaux publiés par le Haut Commissariat
au Plan font état d’un taux de croissance économique pour l’année 2008 de 5,6% au lieu de 6,8% lors
de l’élaboration de la Loi de Finances. Ce taux de croissance reste relativement élevé et témoigne de
la grande capacité de l'économie nationale à résister aux chocs.
Malgré la flambée sans précédent des cours des matières premières et la crise mondiale, qui ont
marqué l'année 2008, l'économie nationale a terminé l'exercice avec une hausse des recettes fiscales
(+23,6%) et un excédent budgétaire (+0,4% du PIB) et évolué dans un cadre macroéconomique non
inflationniste contrairement à d'autres pays. Le taux d'inflation a atteint 3,9% en 2008 au Maroc, cas
quasi unique dans l'évolution mondiale. Notre pays a été un des rares pays à maintenir le taux
d'inflation en deçà de 4 %.
Ces performances sont le fruit de la nouvelle structure de l'économie marocaine qui révèle des
mutations dues aux grandes réformes engagées au Maroc lors de cette décennie et qui lui ont conféré
cette grande capacité de résistance et l'élaboration d'une Loi de Finances 2009 encore plus
ambitieuse où le budget de l'investissement a atteint 135 milliards de dirhams, avec une forte
contribution des établissements publics et des mesures d’appui à la consommation intérieure.
82
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
2.1. Un comité de veille stratégique pour une réactivité aux fragilités sectorielles
Dans cette logique de soutien à la croissance qui a présidé à l’élaboration de la Loi de Finances
mais aussi conscient d’un impact retardé de l’ampleur de la récession économique mondiale et de ses
retombées sur les économies de nos principaux partenaires (France, Espagne), le Gouvernement
s’est empressé de mettre en place un Comité de Veille Stratégique.
Ce comité composé de responsables au premier plan émanant du secteur public, du secteur privé
et du secteur bancaire instaurant par là une confiance entre le monde des affaires et les pouvoirs
publics, a pour mission de mettre en place des mécanismes de concertation et de réactivité en prise
directe avec les réalités du terrain et de définir des mesures appropriées, ciblées et proactives. Des
comités sectoriels composés de représentants du secteur public et privé, renforceront les capacités de
proposition, d'opérationnalisation et de suivi, en coordination avec le Comité de Veille Stratégique.
Le comité est également une force de proposition pour le gouvernement en vue de mieux préparer
notre pays à l'après crise, en identifiant les opportunités et les réformes qu'il faudrait accélérer.
En outre, un dispositif de monitoring a été par ailleurs mis en place pour suivre l’évolution des
conjonctures sectorielles et englobe, depuis 2009, les secteurs domestiques à fort potentiel de
croissance.
Encadré 2 : Principales mesures arrêtées par le Comité de Veille Stratégique
1) Les entreprises les plus touchées dans les secteurs du textile, du cuir et des équipements automobiles et
électroniques ont bénéficié dés février 2009 de mesures d’accompagnement. Ces mesures s’articulent autour
de trois volets :
• Un volet social, consiste en la prise en charge par l’Etat sur une durée de 6 mois renouvelables (i) des
cotisations patronales à la CNSS, (ii) des charges patronales concernant les salaires inférieurs à 3500
DH/mois pour les entreprises de l’électrique électronique. En contrepartie, les entreprises s’engagent à ne
pas réduire de plus de 5% leur effectif et à respecter les salaires minimums.
• Un volet financier, est basé sur le renforcement des garanties octroyées par l’Etat aux banques pour le
financement des besoins en fonds de roulement (Damane Exploitation) et sur un moratoire des
remboursements de crédits à moyen et long terme (Moratoire 2009).
• Un volet commercial, en appui à la diversification des débouchés et des marchés, comprend une prise en
charge des frais de prospection et des conditions préférentielles pour les assurances à l’export
• Un volet formation qui porte sur une enveloppe de 180 millions de dirhams, concerne les secteurs du textile
et du cuir, les préparant à la mutation vers le produit fini et celui des équipements automobiles, liée au
management industriel et à la gestion de projets
2) En faveur du secteur touristique marocain, un plan d’action «CAP 2009» a été mis en place, doté d’une
enveloppe de 100 millions de dirhams, ciblant l’activité dans les régions de Marrakech, Fès, Casablanca et
Agadir. En outre, en mai 2009, un montant supplémentaire de 300 millions de dirhams a été alloué au
renforcement de la promotion touristique, destiné en particulier à la ville de Marrakech et à l’appui au
tourisme intérieur
3) Les MRE ont pu bénéficier des mesures suivantes:
• Une subvention étatique à hauteur de 10% du coût du projet (pas moins de 1 million de dirhams et pas plus
de 5 millions de dirhams) à tout détenteur de projet qui doit avancer un apport en fonds propres en devises
équivalent à 25% du capital total et pourra avoir un crédit bancaire plafonné à 65 % du total de
l'investissement
• De la gratuité, jusqu'au 31 décembre 2009, des transferts d'argent effectués par l'intermédiaire des banques
marocaines ou leurs réseaux à l'étranger
• D’une baisse, à partir de juin 2009, de 50% la commission de change appliquée à l'ensemble des transactions
avec l'extérieur ;
83
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
84
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
85
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
86
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
Les signes de reprise ont été, également, appréhendés à travers la composante « perte d’emploi ».
En effet, les données de la CNSS permettent de constater une baisse du rythme de perte d’emploi au
niveau du textile-habillement (7,5% en juillet contre 10% en avril), l’automobile (7,6% en juillet
contre 14,8% en mai)… Il a été mis en exergue l’efficacité de la mesure de sauvegarde de l’emploi
qui a porté sur un effectif de 80.000 à 90.000 emplois pour un coût global de 200 millions de
dirhams. Une analyse de la CNSS a permis de constater que les pertes d’emploi au niveau des
entreprises n’ayant pas recouru aux mesures de soutien ont dépassé 13%.
Une reprise des exportations de l’OCP en mois de juillet et d’août, a porté le taux de réalisation
du Chiffre d’affaires prévisionnel de 2009 à 75%. Des incertitudes sur l’évolution de la conjoncture
au cours du 4ème trimestre 2009 restent posées, elles s’expliquent notamment par le faible recours
des principaux clients à la reconstitution des stocks. Pour le bouclage de l’année 2009, l’Office
prévoit un chiffre d’affaires à l’export se situant aux alentours de 20 milliards de dirhams, soit le
même niveau réalisé en 2007.
Ces évolutions se traduiront par une amélioration également des avoirs extérieurs de
Bank Al Maghrib auxquelles il faudrait ajouter un renforcement des avoirs en DTS de BAM de près
de 5,5 milliards de dirhams en septembre 2009, suite aux résolutions prises lors des sommets des
pays du G20 qui ont permis au FMI de renforcer ses capacités d’intervention et de procéder à la
distribution d’allocations générale et spéciale en faveur des pays membres.
Ces évolutions témoignent de l’efficacité des mesures engagées par le Gouvernement pour
appuyer les secteurs en difficulté dans le cadre du Comité de Veille Stratégique. On relèvera
également les retombées positives des mesures prises en faveur des entreprises exportatrices relevant
des secteurs du textile-habillement, du cuir et des équipements automobiles. Au niveau du volet
financier, consistant en la mise en place de deux mécanismes de garantie « Damane Exploitation » et
« Moratoire 2009 », la CCG a reçu, depuis la mise en œuvre de la convention cadre jusqu’au 15
septembre 2009, 121 dossiers de demandes de garantie pour un montant de crédits à garantir de
plus de 580 millions de dirhams.
Sur ces demandes, 97 ont été agréées permettant la mobilisation d’un volume de crédits de près
de 485 millions de dirhams en faveur des entreprises des 3 secteurs dont 78% ont concerné le
secteur du textile, habillement et cuir. Les autres demandes, au nombre de 24, sont actuellement en
cours d’examen ou en instance pour complément d’informations de la part des banques.
31
Discours du trône juillet 2008.
87
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
La lutte contre la pauvreté s’est traduite par une ascension sociale des populations à revenus
modestes induisant un élargissement des classes moyennes. Cependant, celle-ci ne s’est pas
accompagnée d’une amélioration réelle du pouvoir d’achat des autres catégories telles que révélées
par une concentration importante dans la couche proche de la vulnérabilité.
88
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
3
3
Tra ns ve rs a l; R ura l; 26%
2 44%
2
1 P ré c a rité ;
30%
1
M o nta nt glo ba l
M o nta nt INDH
Selon les résultats de l’enquête qualitative sur l’INDH réalisée par le HCP32, 40% des ménages et
34% de la population cible bénéficient d’au moins un projet réalisé dans le cadre de l’INDH.
Ces proportions sont respectivement de 44% et 39% dans les quartiers urbains, et de 35% et 29%
dans les communes rurales. 30% des ménages (36% dans les quartiers urbains et 24% dans les
communes rurales) bénéficient d’au moins un projet d’infrastructure.
Le degré d’adéquation des projets d’infrastructure réalisés dans le cadre de l’INDH aux besoins
des ménages est considéré comme élevé par 54% des chefs de ménages bénéficiaires (52,7% dans les
quartiers urbains contre 56,2% dans les communes rurales), moyen par 24,2% (25,1% contre 22,5%)
et faible par 14,6% (14% contre 15,7%). Le reste, soit 7,2% (8,3% dans les quartiers urbains et 5,6%
dans les communes rurales) des ménages bénéficiaires déclarent que ces projets ne répondent pas à
leurs besoins.
Concernant l’implication des bénéficiaires dans le processus d’identification et de réalisation des
actions de l’INDH, la proportion des ménages dont au moins un membre a participé à ce processus
a atteint 19,3% (14,9% dans les quartiers urbains et 24,7% dans les communes rurales). Au niveau de
la participation des associations locales au processus d’élaboration et de réalisation des projets de
l’INDH, il se dégage des interviews réalisées que parmi toutes les associations œuvrant dans le
domaine de lutte contre la précarité, 51% ont été consultées dans l’élaboration du processus et 39%
dans la réalisation de la carte provinciale de lutte contre la précarité. 36% ont été consultées dans
l’élaboration et 33% dans la réalisation du schéma régional de lutte contre la précarité.
Afin de renforcer et de dynamiser les efforts déployés au niveau de l’INDH, Sa Majesté le Roi
Mohammed IV a décidé, à l’occasion du discours du Trône adressé à la Nation le 30 juillet 2009,
d’imprimer une nouvelle et forte impulsion à cette Initiative. A cet effet, les orientations royales
interpellent les différents acteurs à rechercher une plus grande efficacité et davantage de réalisations.
La préparation des projets INDH devrait tenir compte de la spécificité des actions, tout en s'assurant
de leur pérennité et de leur synergie avec les différents programmes sectoriels et les plans de
développement communaux.
32
La collecte des données sur le terrain s’est déroulée du 27 avril au 8 mai 2009 et a couvert un échantillon de 2880 ménages,
représentant les 264 quartiers urbains et 403 communes rurales ciblés par l’INDH, et 110 associations.
89
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
Parmi les objectifs de l’INDH figure le développement des activités génératrices de revenus
(AGR) qui ciblent essentiellement les femmes, les petits exploitants et les promoteurs des métiers
artisanaux. Ces projets sont un apport important de capital qui constitue une entrée incontournable
pour toucher les couches défavorisées, généralement exclues, afin de les insérer dans le circuit
économique et leur ouvrir des marchés où ils pourront réaliser des gains. Dans ce sens, les
Orientations Royales accordent une attention particulière aux microprojets, générateurs d'emplois et
de revenus stables, surtout dans le contexte économique difficile actuel.
Par ailleurs, l’Observatoire National du Développement Humain est appelé à renforcer le
processus de suivi et d’évaluation d’impact des opérations réalisées afin d’élaborer les
recommandations nécessaires pour assurer une meilleure efficacité des programmes INDH.
90
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
33
Pour plus d’informations sur les associations et les mutuelles voir le rapport genre 2009, département de l’Economie Sociale.
91
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
Le niveau local est le niveau le plus approprié pour le développement des coopératives. Ces
institutions, avec la participation de la population locale, sont considérées comme la seule alternative
dans certaines zones pour créer des activités génératrices de revenus et satisfaire plusieurs services
sociaux. Elles sont particulièrement actives dans le secteur de l'agriculture, de l’habitat, de l’artisanat
et de la pêche
Toutes les régions du Maroc sont couvertes par le secteur coopératif. La région de
Souss-Massa-Darâa représente 11,8% de l’effectif total des coopératives, suivie par Doukala-Abda
(10,3%), l’Oriental (9,3%), Meknès-Tafilalet (8,2%), Rabat-Salé-Zemmour-Zaïr (8,3%) et Marrakech-
Tansift-Al Haouz (7,7%), soit au total 55,6%. Les autres régions se répartissent inégalement les
44,4% restant.
Différents Plans Régionaux de Développement de l’Economie Sociale et Solidaire «PDRESS» ont
été lancés basés sur des diagnostics de la situation socio-économique des populations locales, des
richesses et du potentiel des régions. Ces plans permettent d’identifier les AGR porteuses pour la
région, d’accompagner les porteurs de projets et de renforcer les performances des entreprises de
l’économie sociale et solidaire. Le premier PDRESS de la Région de Rabat Salé Zemmour Zaïr s’est
achevé et a été présenté officiellement le 26 novembre 2008. Les plans de Tadla-Azilal, Doukkala-
Abda, Gharb- Chrarda-Bni Hssen, Fès-Boulmane, Souss-Massa-Draa, Laayoune-Boujdour Essakia-
El Hamra, Guelmime-Es Smara, Oued Eddahab-Lagouira ont été lancés en 2008 et les diagnostics y
afférents sont en cours de réalisation.
A noter aussi le lancement prochain des travaux pour l’élaboration des PDRESS des
régions suivantes : Meknès Tafilalet, Tanger Tetouan, Taza Al Hoceima Taounate et Chaouia
Ourdigha.
Le commerce équitable, une alternative à la promotion des produits de la TPE
Le concept de commerce équitable vise les petits producteurs et consiste à assurer à ces
producteurs, y compris leurs employés, une part adéquate du bénéfice et garantir au producteur un
tarif de vente minimal, au prix d’un surcoût volontairement accepté par le consommateur.
Le nombre de coopératives qui sont inscrites dans cette démarche est faible comparativement aux
potentialités des régions et à la demande croissante sur le plan international. Le manque de
statistiques et d’études décryptant cette filière ne permet pas de se prononcer sur l’importance de ce
créneau au niveau national et sur l’évolution de son poids dans le commerce extérieur.
Le principal acteur du Royaume est la Plate-forme Marocaine pour le commerce équitable qui a
été créée le 12 août 2004. Cette association a pour objectif la promotion du commerce équitable par
l’information et l’éducation et l’accompagnement des producteurs engagés et de ceux désireux de
s’engager dans le commerce équitable afin de les intégrer dans les échanges internationaux.
Des coopératives ont commencé à commercialiser leurs productions sous le label du Commerce
Equitable. A titre d’exemple, l’Union des Coopératives de Femmes de l’Arganeraie comptant treize
coopératives de petites productrices marocaines et la coopérative «Femmes de Dadès», association
de femmes pour le développement de la famille.
La sensibilisation des consommateurs et la promotion du commerce équitable se sont traduites
par l’organisation de salons par les pouvoirs publics en collaboration notamment avec des
partenaires internationaux et des entreprises spécialisées dans l’importation et la commercialisation
des produits du commerce équitable.
92
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
Ces salons donnent l’occasion de signatures de conventions à l’instar des quatre conventions
signées en 2009 avec l’Office de Commercialisation et de l’Exportation, l’Office National des
Aéroports, la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire Provence-Alpes-Côte d’Azur et
le Conseil Général du Vaucluse. Le but recherché consiste à développer les échanges à
l’international afin de favoriser la connaissance, la structuration et le renforcement des entreprises de
l’économie sociale et solidaire notamment l’assistance et l’accompagnement des coopératives.
Au niveau des accords internationaux et de coopération, on signalera l’intégration de l’économie
sociale dans le cadre du programme global de coopération Maroc-ONUDI qui s’étale sur la période
2007-2011. L’intervention de l’ONUDI dans ce cadre, concerne l’accompagnement et la mise à
niveau des coopératives du tissage dans la région de Rabat Salé Zemmour Zaer. A citer aussi la
concertation avec la Coopération Technique Allemande « GTZ » pour la promotion de la Toute
Petite Entreprise (TPE) et le soutien à la manifestation « Maroc-Forum 2008 » en Allemagne.
Dans la même perspective et afin d’inciter le citoyen à l’achat solidaire et de mettre en avant les
capacités innovatrices des unités de l’économie sociale à l’échelle régionale, trois salons régionaux de
l’économie sociale et solidaire sont programmés dans les régions Souss Massa Drâa (mars 2009),
l’oriental (octobre 2009) et Doukkala Abda (décembre 2009).
Par ailleurs un contrat – programme 2009-2012 a été signé entre l’Etat et l’ODECO pour une
meilleure contribution des coopératives dans le processus de développement économique et social
national et ce, en harmonie avec les objectifs de l’INDH.
En conclusion, l’« Economie Sociale et Solidaire » émerge comme une économie tiers à côté du
secteur privé et du secteur public, avec ses structures d’appui, ses instruments de financement, ses
acteurs de développement, son mode de distribution commerciale et équitable.
Sa structuration est en marche pour en faire un vecteur de développement et capable de réduire
les inégalités et de produire de la mobilité sociale, la base (les classes populaires) s’affinant pour
rejoindre le centre. Ce processus devrait être renforcé et appuyé pour conduire à une
homogénéisation de la société autour de la moyenne, mesurable à la fois au niveau économique,
social mais aussi culturel avec diffusion des comportements et des modes de vie.
93
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
Au sein de cette population appelée statistiquement « classe moyenne », 72% dispose d’un revenu
en dessous du revenu moyen national, compris entre 2.800 dirhams et 5.308 dirhams et 28%
constitue la catégorie supérieure avec un revenu dépassant la moyenne nationale compris entre 5.308
dirhams et 6.736 dirhams.
Les classes moyennes représentent 52% de la population active occupée et 58% de l’emploi
salarié qualifié. Elles occupent 44% de l’emploi dans le secteur primaire, 61% dans le secteur
secondaire et 59% dans le secteur tertiaire. Elles connaissent un taux de chômage de 14,6%
atteignant 31,7% parmi les diplômés.
Leur revenu représente 44% dans les revenus des ménages et leur consommation 49% dans les
dépenses de consommation totales. Les dépenses de consommation des classes moyennes sont
consacrées à hauteur de 65% à l’alimentation et l’habitat et 9% aux dépenses de ‘Transport et
communication’.
La proportion des ménages endettés parmi les classes moyennes atteint 30,6% contre 37,5% des
ménages aisés et 27,3% des ménages modestes. Les crédits contractés par les classes moyennes sont
consacrés à hauteur de 59% à la consommation courante, 25% aux prêts immobiliers, 13,4% à
l’équipement ménager et 2,4% aux moyens de transport. Les classes moyennes recourent aux
banques dans 26,5% des cas contre 49,5% pour la classe aisée, aux sociétés de crédit dans 21,4% des
cas et à d’autres sources dans 52% des cas contre 31,4% pour la classe aisée et 72,4% pour les
revenus modestes qui recourent principalement à la micro finance.
34
Cette étude est basée sur l’Enquête Nationale sur les Niveaux de Vie des Ménages 2006/2007.
35
Selon cette approche, les classes moyennes sont constituées des populations dont les dépenses de consommation ou le niveau de
revenu se situent dans la fourchette centrale de la distribution sociale de ces indicateurs. L’option retenue est extensive (0,75 fois la
médiane pour la borne inférieure et 2,5 fois ou plus la médiane pour la borne supérieure).
94
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
En effet, pour 58% de la population comptabilisée dans la « classe moyenne », les aléas liés au
coût de la vie, au niveau des revenus et à la sécheresse constituent des préoccupations majeures.
Pour 37% de ces classes, les principales préoccupations portent surtout sur la morbidité, l’abandon
scolaire et le chômage des jeunes. Autant relever la fragilité de la classe moyenne et le potentiel à
exploiter.
Pauvreté, vulnérabilité et poids démographique des classes moyennes
Les classes moyennes ont été élargies dans les régions où la pauvreté et la vulnérabilité ont été
sensiblement réduites. Toutefois, la réduction de la pauvreté et de la vulnérabilité ne se traduit pas,
dans tous les cas, par l’élargissement des classes moyennes en raison de l’importance des inégalités.
A Marrakech-Tensift-Al Haouz et Tanger-Tétouan, la baisse de la pauvreté et de la vulnérabilité n’a
pas donné lieu à une augmentation des classes moyennes. En 2007, les classes moyennes sont plus
larges dans les régions où les inégalités ont été réduites entre 1985 et 2007 (le Grand Casablanca et
les Régions du Sud,…).
Aussi, et compte tenu d’un élargissement par le bas de la classe moyenne, le poids démographique
des classes moyennes se trouve de moins en moins sensible à la croissance économique. En baisse
pour la classe moyenne, cette sensibilité est revenue de 0,64 en 1985 à 0,4 en 2007, alors qu’elle a
augmenté pour les classes aisées de 2,54 en 1985 à 2,75 en 2007
Enfin, au cœur de débats et d’enjeux politiques majeurs, ces strates intermédiaires, majoritaires en
nombre, sont perçues comme le pilier de la société. Aussi, l’amélioration du pouvoir d’achat de ces
classes d’un côté et de l’autre le glissement de la société vers une moyennisation de façon à mener cet
entre-deux à non seulement gagner en nombre mais également en homogénisation constitueraient-ils
un pilier fondamental à la demande et par là, à la croissance économique.
Les voies d’amélioration sont multiples tant au niveau fiscal à travers la baisse du taux marginal de
l’IR, qu’au niveau de l’appui public apporté aux créations d’emplois et d’entreprises, ainsi qu’aux
PME et TPE. En outre, le logement est le deuxième poste après l’alimentation de dépenses des
classes moyennes et le foncier a souvent constitué une entrave à l’entreprenariat. Ces deux secteurs
pourraient également constituer des voies d’amélioration. Au niveau du transport en commun, les
projets du tramway à Rabat et à Casablanca, d’une capacité respective de 50 et 100 millions de
voyageurs par an présentent ainsi de multiples avantages (coût, sécurité, réduction de la
consommation énergétique et de la pollution…).
95
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
96
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
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La répartition des projets par secteur montre la suprématie du secteur énergétique à travers des
projets d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique ainsi que le secteur de gestion des déchets.
D’autres incitations financières ont été accordées aux différents départements ministériels pour
renforcer le processus de protection de l’environnent, on peut citer à titre illustratif :
• Secteur de l’irrigation où l’Etat supporte 60% des coûts des équipements hydro agricoles afin
d’alléger les charges des agriculteurs pour les inciter à mieux utiliser l’eau d’irrigation mise à leur
disposition. En matière d’utilisation des eaux souterraines, des ouvrages et matériels d’irrigation
localisée ont bénéficié de subventions pouvant atteindre les 40%, dans certains cas, du coût total.
• Secteur du transport : qui a mis en place, depuis 2006, une prime à la casse destinée aux camions
âgés de plus de 15 ans, avec une enveloppe globale consacrée à cette prime qui s’élève à 510
millions de dirhams étalés sur trois ans. Le but étant de renouveler le parc, améliorer la sécurité
routière et réduire la pollution de l’air.
Certaines exonérations fiscales viennent en appui financier à la réduction de la pollution et à la
consommation de produits écologiques. On citera notamment la réduction de la TVA sur la location
des compteurs d’eau et d’électricité, la réduction de la TVA sur la voiture économique, la suspension
de la TVA à l’importation sur le gaz butane, la réduction de la TVA sur les chauffe-eaux solaires,
l’exonération totale et permanente des revenus des plantations sylvestres, non fruitières destinées à
préserver les sols de l’érosion due aux vents et aux pluies.
Cependant, ces moyens qui ont montré leur pertinence doivent être renforcés par d’autres
mesures additionnelles pour concrétiser les objectifs assignés en matière de protection de
l’environnement, du développement durable et d’adaptation aux changements climatiques. La mise
en œuvre de la fiscalité environnementale à l’échelle internationale a permis d’obtenir des résultats à
la fois économique et écologique très probants, ce qui nous interpelle à s’inscrire dans cette
démarche pour asseoir les bases d’un développement durable dont l’objectif ultime est la protection
de l’environnement en cohérence avec la croissance économique du pays.
3.3. La gouvernance
La bonne gouvernance reste un impératif au développement et aborde désormais l’ensemble des
questions reliées aux mécanismes nécessaires à la négociation des différents intérêts dans la société.
Ainsi, d’un coté, l’opérationnalisation des stratégies sectorielles conjuguées aux nouvelles exigences
de la gouvernance contemporaine stipulent le renforcement du rôle des institutions au niveau local,
désormais renforcé par la nouvelle charte communale.
De l’autre coté, l’ampleur de la réforme réglementaire et administrative dans le cadre des efforts
réalisés dans le domaine de l’amélioration du climat des affaires, soulève la problématique du pilotage
des réformes et appelle l’institutionnalisation du processus de réformes.
97
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
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Partie II. Performances économiques, financières et sociales
36
Les contentieux autour des biens communaux sont en grande partie dus à l’absence de mesures juridiques qui garantissent la bonne
coordination entre les intervenants dans la gestion des services publics et d’un cadre réglementaire régissant le partenariat public-
privé. De ce fait, des efforts sont à entreprendre en matière d’adoption de réformes touchant aussi bien les cadres institutionnel et
organisationnel que les procédures d’organisation et d’application de la tutelle administrative et financière.
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Partie II. Performances économiques, financières et sociales
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Partie II. Performances économiques, financières et sociales
101
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
Ce constat ressort fortement des expériences d’un grand nombre de pays qui ont fait de la
réforme des systèmes réglementaires et de la réduction du fardeau réglementaire une priorité. Dans
ces pays, les politiques de la réglementation sont adoptées aux niveaux politiques les plus élevés et
sont accompagnées de l’élaboration de normes explicites et mesurables de la qualité réglementaire.
Les stratégies de simplification de la réglementation sont axées sur deux aspects : l’examen des
charges administratives qu’ajouteraient de nouveaux textes avant qu’ils ne soient appliqués, et la
réforme des textes en vigueur les plus pesants.
Dans cette perspective, les pouvoirs publics ont prévu dans le cadre du contrat-programme pour
l’émergence industrielle signé entre l’Etat et le secteur privé, un processus de gouvernance des
réformes liées au climat des affaires à travers la création prochaine d’un comité Public-Privé qui sera
présidé par le Premier Ministre. Ce comité aura pour principales missions d’identifier les mesures
susceptibles d’améliorer l’environnement des affaires, de coordonner leur mise en œuvre et d’évaluer
leur impact. Son action serait conduite en concertation avec les différents partenaires publics et
privés intéressés.
Les actions du comité cibleront notamment les procédures d’octroi d’autorisations, les procédures
de création d’entreprise, les procédures judiciaires et la diffusion des décisions de justice,
l’amélioration continue du corpus juridique du droit des affaires, l’introduction du gouvernement
électronique (E-gov) sur les processus clefs ainsi que la facilitation de l’accès au foncier pour les
projets d’investissement.
Conclusion
La capitalisation des acquis et la diversification des sources de croissance, au cours de cette
dernière décennie, ont joué un rôle primordial dans le développement d’une résilience avérée de
l’économie nationale qui a pu surmonter en 2008 les effets de la crise et limiter ses conséquences sur
les équilibres internes et externes. Cette résilience est le fruit d’un processus continu de réformes
amorcé il y a dix ans et qui s’est accéléré au cours de ces dernières années.
Le processus de diversification et de modernisation du tissu productif national s’est effectué au
profit de secteurs dynamiques, notamment les services qui sont devenus une force d’attraction des
IDE et un relais important du commerce extérieur, compensant partiellement la dégradation quasi-
structurelle de la balance commerciale. En outre, les ménages, par leur consommation, et le secteur
privé et public, par leurs investissements, ont été les piliers de la croissance économique réalisée lors
de cette dernière décennie.
Les performances enregistrées sur le plan économique ont contribué significativement à la
dynamisation du marché du travail et partant, à l’amélioration du niveau de vie de la population
comme en atteste la réduction notable du taux de chômage et celui de la pauvreté. Les répercussions
positives se sont manifestées également au niveau de la réduction des inégalités soutenue par la
panoplie de programmes et d’actions visant l’extension des infrastructures de base.
Toutefois, malgré ces évolutions positives, la conjoncture économique et financière internationale
actuelle a mis en exergue des déficiences structurelles antérieures à la crise et qui pourraient affecter
le processus de développement de l’économie nationale. A citer en l’occurrence les fragilités de
certains secteurs en termes d’offres exportables, de diversification des marchés, de productivité et
d’intégration. D’autres déficiences se manifestent au niveau de la soutenabilité du compte courant de
la balance des paiements ou encore de l’essoufflement de la dynamique de la demande intérieure.
Face à cette situation, il parait d’une extrême importance d’accélérer l’opérationnalisation des
différents plans sectoriels et d'élaborer des mesures de nature à soutenir les exportations, à impulser
davantage le secteur touristique et à attirer les investissements étrangers. Ces mesures pourront ainsi
préserver notre équilibre extérieur et consolider nos réserves de changes à même de faire face aux
besoins croissants d’importations accompagnant la dynamique en marche et la construction du
Maroc Nouveau.
102
Partie II. Performances économiques, financières et sociales
En outre, si la consolidation des acquis sur le plan économique s’est positivement répercutée sur
les principaux indicateurs sociaux notamment en termes d’accroissement d’emploi, de la scolarisation
et d’accès à la santé et aux infrastructures de base, il n’en demeure pas moins qu’un potentiel
important à ces niveaux reste à exploiter dont le but ultime est la valorisation du capital humain. Le
développement humain, tel que l'envisage la volonté royale, « s'entend dans son acception intégrée,
établissant une corrélation entre la hausse du taux de croissance économique et la répartition équitable des fruits de
cette croissance, et faisant de la cohésion sociale l'ultime finalité du développement humain et de l'efficacité
économique ».
103
PARTIE III. POLITIQUES ECONOMIQUE, FINANCIERE ET
SOCIALE
105
106
Introduction
Le Maroc a engagé, ces dernières années, de grands chantiers structurants et a décliné des
politiques sectorielles pour donner la visibilité nécessaire aux investisseurs et renforcer son
positionnement régional.
Néanmoins, et malgré les progrès réalisés en termes d’opérationnalisation des réformes aussi bien
sectorielles que macroéconomiques, les performances en termes d’atteinte des objectifs sociaux sont
encore à renforcer. Aussi, l’amélioration du rythme de croissance de notre économie d’environ un à
deux points s’impose-t-elle pour combler le déficit social encore persistant. Ceci ne peut être
concrétisé qu’à travers un traitement approprié des différentes sources de décroissance qui
caractérisent notre économie en l’occurrence l’instabilité des performances de l’agriculture,
l’insuffisance de la contribution des secteurs exportateurs à la croissance et le faible dynamisme du
secteur manufacturier.
En outre, si les effets de la crise sur l’économie marocaine restent relativement modérés,
comparativement à d’autres pays, il n’en demeure pas moins qu’elle a permis de révéler un ensemble
de fragilités sectorielles et structurelles. La contre performance de nos secteurs exportateurs
notamment ceux du textile-habillement, de l’automobile, de l’électronique et du tourisme s’en est
trouvée accentuée. Le déficit commercial s’est aggravé et le solde des transactions courantes devient
déficitaire induisant un besoin de financement préoccupant face à l’effort continue et structurant des
investissements.
Face à cette situation, l’accélération de l’opérationnalisation des différents plans sectoriels (Plan
Maroc Vert, Emergence II, stratégie touristique…) engagés dans une approche novatrice de
contractualisation et de partenariat public-privé et visant les fragilités sectorielles et les sources de
décroissance identifiées revêt un caractère extrêmement important. Dans ce contexte, une
dynamisation et un ajustement de nos stratégies sectorielles pour préparer la phase de post-crise et
tenant compte des nouvelles donnes et des opportunités s’imposent avec acuité.
Parallèlement à cet effort d’accélération et de réajustement des stratégies sectorielles, une
attention particulière devait être accordée au maintien du cap et à la poursuite de la dynamisation
d’un ensemble de secteurs domestiques qui ont joué un rôle déterminant dans cette capacité de
résilience de notre économie aux différents chocs.
En outre, l’accélération des programmes dotés d’une vision intégrée du développement humain se
poursuivra en ciblant la réduction des disparités spatiales et sociales à travers un développement
durable.
Cette troisième partie relate la dynamique de réformes des politiques sectorielles, engagées et
présente les grandes orientations pendant les prochaines années, le schéma de développement
adopté dans le contexte de crise, ainsi que les politiques et programmes qui seront mis en œuvre
pour concrétiser les objectifs retenus. Elle rappelle également les axes de la politique de
développement humain visant à corriger les dysfonctionnements du marché du travail en faveur
d’une politique active de création d’emploi, à renforcer la qualité et l’efficacité du système éducatif et
à élargir l’accès aux services sociaux de base.
108
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
109
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
37 Le Fonds de Développement Energétique est doté d’un milliard de dollars provenant de dons du Royaume d’Arabie Saoudite (500
millions de dollars), d’Emirats Arabes Unis (300 millions de dollars) et d’une contribution du Fonds Hassan II pour le
Développement Economique et Social pour un montant de 200 millions de dollars.
110
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
38
Intégration en octobre 2008 de ces deux départements au sein du Secrétariat d’Etat auprés du Ministère de l’Energie, des Mines, de
l’Eau et de l’Environnement chargé de l’Eau et de l’Environnement.
111
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
39
Dont notamment Exel et Geodis.
40
Les tarifs ont été plafonnés, pour toutes les opérations de manutention de conteneurs, à des niveaux inférieurs d’environ 20% aux
prix moyens qui prévalaient auparavant.
112
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
113
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
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Partie III. Politiques économique, financière et sociale
115
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
116
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
En outre, le secteur pâtit également de l’absence d’instruments de couverture contre les risques de
change tant à l’import qu’à l’export, le manque d’insertion profonde et soutenue dans les circuits
internationaux de distribution et, surtout, le sous encadrement de la main-d’œuvre41.
Quelles réponses stratégiques et structurelles face aux fragilités du secteur ?
Conscient des enjeux socio-économiques de ce secteur stratégique, les pouvoirs publics, en
concertation avec les opérateurs privés, ont érigé la filière du textile-cuir comme l’une des priorités
du Pacte National pour l’Emergence Industrielle. Ainsi, le contrat-programme signé avec la
profession vise en particulier, dans une conjoncture internationale instable, à affermir le tissu actuel
estimé à 200.000 emplois et une valeur ajoutée de 9,6 milliards de dirhams, sur un marché
international très concurrentiel. Il vise également à exploiter le potentiel de croissance
supplémentaire estimé à 1 milliard de dirhams de PIB et la création d'environ 32.000 nouveaux
emplois directs à l'horizon 2015. Six axes stratégiques ont ainsi été identifiés se déclinant comme suit:
• Un plan de développement des débouchés à l'export ;
• Un programme d'adaptation du tissu des acteurs au plan de développement des débouchés à
l'export ;
• Un plan de développement agressif sur le marché national ;
• Un dispositif de modernisation des entreprises du secteur ;
• Un programme de formation adaptée au secteur ;
• Un plan pour l'amélioration des conditions du travail dans le secteur.
41
Le taux d’encadrement des ouvriers par les ingénieurs est de l’ordre de 1 pour 1000 contre 1 pour 70 en France et celui par les
techniciens supérieurs est de l’ordre de 1/125 contre 1/25 en France.
117
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
42
L’entreprise NEMOTEC s’est récemment installée prévoyant la réalisation d’un investissement de 852 millions de dirhams et la
création de 1.450 emplois au cours des trois prochaines années.
118
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
Dominé par les activités des équipementiers principalement de rang143 représentés par des
multinationales implantées au Maroc, le secteur automobile marocain a enregistré à fin août 2009
une chute de 24,2% de ses exportations. Cette évolution est conséquente à la baisse des commandes
des grands constructeurs clients des équipementiers marocains à partir de décembre 2008, en
réaction à la baisse de leurs ventes.
Principales fragilités du secteur
Si la crise financière et économique mondiale a eu des effets négatifs sur le secteur de la sous-
traitance automobile en raison de sa forte intégration dans le marché mondial avec un taux
d’exportation de 70%, elle a permis néanmoins de révéler un ensemble de facteurs de risque et des
fragilité. En effet, la production destinée à l’export est fortement dominée par deux principales
activités représentant 95% des exportations totales du secteur. Il s’agit du câblage (89% des
exportations) et de la fabrication des coiffes de sièges (6% des exportations).
Il convient de souligner également la forte concentration des exportations du secteur sur le
marché européen qui absorbe plus de 86%. L’Espagne et la France (Renault et PSA Peugeot Citroën)
absorbent à eux seuls plus de 70% de ces exportations. Cette forte dépendance à un nombre limité
de débouchés, bien qu’ils soient d’importants marchés, accentue davantage la vulnérabilité du secteur
aux aléas de ses marchés (crise économique mondiale).
De même, la nouvelle reconfiguration mondiale du secteur enclenchée par la crise devrait, sans
doute, accentuer les délocalisations en quête de structures de coûts compétitives. Dès lors, l’industrie
automobile nationale devrait se positionner et faire face à la concurrence entre un ensemble de pays
à bas coûts (Chine, Tunisie, Egypte, Europe de l’Est) ambitionnant de tirer profit des opportunités
offertes dans ce contexte.
En outre, l’analyse de la structure de l’emploi dans le secteur révèle l’insuffisance des profils
d’ingénieurs et de techniciens spécialisés requis pour le développement du secteur et l’attraction des
IDE.
Stratégie de repositionnement de l’industrie de sous-traitance automobile
Afin de faire face à ces fragilités qui ont accru la vulnérabilité du secteur aux effets de la crise
économique et financière mondiale, la mise en place d’un ensemble de mesures structurelles pour
renforcer la résilience du secteur et tirer profit des opportunités offertes dans le cadre des
repositionnements stratégiques des grands donneurs d’ordre européens s’impose avec acuité. Dans
ce cadre, il a été procédé à la définition d’une stratégie automobile nationale dans le cadre du Pacte
National pour l’Emergence Industrielle couvrant la période 2009-2015.
Cette stratégie nationale, dont l’impact est estimé à près de 12 milliards de dirhams de PIB
additionnels et 70.000 nouveaux emplois à l’horizon 2015, repose sur une Offre Maroc
Equipementiers et une Offre Maroc Constructeurs de spécialité à travers notamment un cadre
incitatif attractif44 (financements bancaires dédiés aux PME du secteur, offre immobilière diversifiée
dans le cadre de Plateformes Industrielles Intégrées), une Offre Maroc Constructeurs à travers la
mise en place d’un cadre incitatif attractif, la réservation d’une capacité foncière d’environ 300 Ha
pour l’implantation d’un futur site d’assemblage majeur, une offre logistique de haut niveau, ainsi
qu’un plan de formation de qualité.
Un programme de formation adapté au secteur est également prévu afin de garantir la
disponibilité de près de 70.000 profils présentant des qualifications adaptées aux besoins du secteur
(1.500 profils en management, 7.000 ingénieurs, 29.000 techniciens et 32.500 opérateurs).
43
Les équipementiers de rang 2 et 3 sont surtout des PME locales.
44
Statut de zone franche et des aides à l’installation à hauteur de 10% du montant total de l’investissement
119
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
Par ailleurs, un programme cible de promotion du secteur est prévu à travers la mise en place
d’une politique de promotion agressive et multi-canal auprès des tissus d’acteurs cibles et focalisée
sur les métiers prioritaires du Maroc (câblage, emboutissage, traitement de surface, construction
automobile et de spécialité…).
120
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
121
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
Néanmoins, les prix record atteints par le secteur en 2008 sont considérés par les experts comme
étant exceptionnels. En effet et à partir de la fin de l’année 2008, les prix des phosphates et dérivés
ont enregistré un repli pour se situer à des niveaux plus faibles que ceux de 2008, mais largement au-
dessus des prix enregistrés en 2006 et 2007. Cette conjoncture s’explique d’une part, par l’impact de
la crise économique et financière mondiale sur la demande et, d’autre part, par le caractère cyclique47
des cours de phosphate (cycle d’environ 10 ans).
En termes de perspectives, le développement du marché mondial des phosphates sera marqué
notamment par l’émergence de nouveaux projets entièrement intégrés et hautement compétitifs et
qui risquent d’entraîner des changements profonds dans les équilibres de marché. Parmi ces derniers,
il convient de mettre en relief le méga-projet « Jalamid » en Arabie Saoudite qui prévoit la production
de 3 millions de tonnes de DAP à l’horizon 2010-2015 à un prix très compétitif en raison de la
proximité des principaux consommateurs mondiaux des produits phosphatés à savoir l’Inde et la
Chine et de la production par l’Arabie Saoudite du pétrole, du soufre et d’ammoniac nécessaire à la
fabrication des engrais.
Parallèlement, plusieurs projets sont lancés pour le développement de nouvelles capacités
oscillant entre 1,5 et 5 millions de tonnes de DAP à l’horizon 2010 et 2015 respectivement en Chine
et en Brésil et d’autres pour le renforcement de la production de minerai notamment au Pérou,
Guinée Bissau, Algérie, Russie pour une capacité globale de plus de 10 millions de tonnes de minerai.
Un autre élément pourrait influencer le marché mondial des engrais à savoir le passage de la Chine
du statut d’importateur à celui d’exportateur.
D’un autre côté, l’augmentation de la demande mondiale en produits phosphatés tirée
essentiellement par la croissance démographique et le développement de la production agricole
mondiale en particulier en Inde, Brésil, et Australie offrent des opportunités certaines pour les
principaux producteurs des phosphates et dérivés et particulièrement pour le Maroc .
47
Pendant la dernière décennie, le pic des cours a été observé pendant 1997 suivi, d’une chute et puis d’une augmentation à partir de
2000 pour atteindre un nouveau pic en 2008.
122
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
• le dessalement de l’eau de mer à Jorf Lasfar et l’adduction d’eau à partir de l’Oum Errbiaa pour
Benguerir et Youssoufia pour des montants respectifs de 1.500 millions de dirhams et 500
millions de dirhams ;
• le développement d’une plate-forme industrielle de dimension internationale pour la valorisation
et la fabrication d’engrais à Jorf Lasfar, d’un montant d’investissement de 12 milliards de
dirhams, pouvant accueillir dix nouvelles unités d’engrais et le développement des infrastructures
de stockage de matières premières à Jorf Lasfar.
• l’extension du port de Jorf Lasfar afin d’accueillir le flux des trafics corollaires au développement
de Jorf Phosphate Hub à l’horizon 2012-2015.
En outre et dans le but d’assainir les fondamentaux du groupe à long terme et de développer une
nouvelle politique de partenariat, une mise à niveau financière et organisationnelle a été entamée à
travers la refonte des structures managériale et organisationnelle ainsi que l’amélioration de la
flexibilité financière. Dans ce sens, une convention de partenariat a été signée en janvier dernier entre
le groupe OCP et la Banque Centrale Populaire (BCP). Cette dernière est entrée dans le capital de
l’OCP à hauteur de 5,88% pour un montant de 5 milliards de dirhams alors que le groupe a déboursé
1 milliard de dirhams pour l’acquisition de 6,62% du capital de la BCP.
123
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
48
Ce chiffre d’affaires englobe, outre les recettes des centres d’appels à capitaux étrangers, celles des centres d’appels à capital 100%
national. A ce titre, le capital étranger est présent dans la moitié des centres d’appels où il est souvent majoritaire.
124
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
125
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
Pour répondre à ces enjeux stratégiques et profiter des opportunités offertes, le Maroc a mis en
œuvre une nouvelle stratégie agricole ambitieuse visant à assurer un développement durable du
secteur. Elle vise également à faire de l’agriculture un important moteur de croissance pour
l’économie nationale et ce, à travers notamment une utilisation compétitive de ses facteurs de
production, un rattrapage des énormes manques à gagner en termes de gains de productivité et
l’adoption de choix de productions en cohérence avec les avantages comparatifs du pays.
49
OCDE-FEO (2009) : Par rapport à 1997-2006, les prix moyens des productions végétales devraient connaître sur les 10 prochaines
années, des augmentations de 10 à 20 %, en termes réels, les huiles végétales pouvant même enregistrer des augmentations
supérieures à 30 %.
50
INRA Maroc, 2009.
51
Recensement Général de l’Agriculture, 1996.
52
Banque Mondiale, 2007.
126
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
En outre, l’eau, ressource stratégique de plus en plus rare au Maroc, fait l’objet d’une utilisation
peu rationnelle et faiblement économe malgré l’importante infrastructure hydraulique mise en place
garantissant les approvisionnements pour l'irrigation. Les pertes en eau sont considérables, la
valorisation du mètre cube est située en deçà du potentiel et le prix de l'eau ne reflète pas sa rareté.
Par ailleurs, la baisse du niveau des précipitations constatée provoquera à court et à moyen termes,
un stress ou un déficit hydrique dans la moitié des bassins entraînant une surexploitation des nappes.
Face à ces défis et contraintes de son contexte, le secteur agricole marocain recèle un fort
potentiel à mobiliser notamment en termes de richesse de sa biodiversité et des avantages
comparatifs avérés en particulier pour les produits méditerranéens. Il possède également de
véritables succès à son actif dans les différentes filières dont notamment la filière de la tomate qui
représente une réussite exemplaire, la filière de la fraise qui a réalisé un développement important en
termes d’exportation, la filière laitière qui a eu un véritable succès à travers une intégration amont-
aval (cas de la COPAG) et la filière d’élevage ovin et caprin qui s’est développée considérablement (à
travers le dynamisme de l’ANOC).
127
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
Ainsi, le Crédit Agricole du Maroc (CAM) a procédé à l’adéquation de ses offres à la diversité des
situations des exploitations agricoles et ce à travers notamment la création de la fondation ARDI
pour financer les micro-exploitations à travers le micro-crédit et la Société de Financement du
Développement Agricole (SFDA) pour le financement des exploitations intermédiaires non éligibles
au crédit classique. D’autres banques commerciales se sont engagées pour la réalisation des objectifs
stratégiques du PMV telle que AWB qui a créé le Pacte Vert de la banque destiné au financement des
opérateurs de l'agroalimentaire.
En termes d’utilisation du facteur eau, et pour en assurer un usage compétitif et durable, les
actions stratégiques de la nouvelle stratégie de l’eau seront davantage focalisées sur l’amélioration des
conditions de valorisation de cette ressource par les productions agricoles. Ainsi, il est prévu de
renforcer les efforts pour l’encouragement de l’adoption des techniques économisatrices en eau pour
réaliser un potentiel d’économie d’eau estimé à 35% et ce, à travers le Programme national
d’économie d’eau en irrigation (PNEEI) qui vise la reconversion de près de 555.000 hectares
actuellement irrigués en gravitaire à l’horizon 2015. De même, le gap séparant les terres dominées
par les barrages, notamment Al Wahda et celles aménagées sera résorbé..
D’un autre côté, et dans l’objectif d’accroître le taux de valorisation des produits agricoles, une
nouvelle approche a été adoptée consistant en la mise en place d’agropoles qui sont des plateformes
régionales pour la R&D agricole ainsi que le regroupement, la commercialisation, la transformation
et la distribution des produits agricoles des principales filières des régions concernées. Ainsi, ce sont
six agropoles qui devront être mis en place, dont ceux de Meknès et de Berkane, et qui seront
accompagnés par la mise en œuvre d’autres programmes nécessaires dont notamment la formation
de 20.000 à 25.000 techniciens et l’accélération des projets d’irrigation.
En outre, et conscient de l’importance de l’apport de la R&D au secteur agricole marocain dans la
valorisation de la production agricole nationale et son adaptation à son contexte agro-climatique, les
pouvoirs publics se sont engagés à encourager davantage les institutions du Système National de
Recherche Agronomique dans le cadre du PMV et ce, à travers notamment l’augmentation des
ressources allouées à ce domaine qui passeront de 0,7% du PIBA actuellement à 1% en 2012.
Parallèlement à ces instruments novateurs, le PMV prévoit pour le déploiement de ses actions
stratégiques, la réforme des structures institutionnelles d’intervention. A ce titre, les chambres
d’agriculture ont vu leur statut ajusté pour consolider leurs missions et rendre efficaces leurs actions
au niveau régional. De même, la restructuration des services du ministère de l’agriculture a été
amorcée pour les rendre plus opérationnels et ce, en regroupant, au niveau central, les directions
autour des métiers du Plan vert et en renforçant les structures régionales. De même, des instances
d’accompagnement de la mise en œuvre du PMV tels que l’Agence de développement agricole
(ADA) et l’Office national de la sécurité sanitaire des aliments (ONSSA), ont été mises en place.
Par ailleurs, il est à noter que la stratégie adoptée mérite d’être renforcée par une vision
stratégique liée aux autres instruments publics d’intervention dans le secteur dont notamment les
politiques tarifaires et de commercialisation. En effet, une vision pour la politique tarifaire ciblant le
renforcement des cultures à avantages comparatifs pour notre pays et qui éliminerait toutes formes
de rentes serait d’un soutien efficace pour la réussite du PMV.
En outre, une politique commerciale visant à assurer des prix rémunérateurs pour le producteur
agricole, en rationalisant toutes les formes d’intermédiation entre la production, la transformation et
la commercialisation, et en éliminant toutes les distorsions en termes de prix relatifs en défaveur des
avantages comparatifs de notre pays, assurerait un changement structurel de notre agriculture vers
une plus grande intégration à l’économie de marché.
128
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
1.3.2. Vers une nouvelle stratégie de développement intégré du secteur des pêches
Le secteur des pêches, constituant l’un des piliers de l’économie nationale, est appelé à poursuivre
son développement et sa restructuration pour plus de compétitivité. En outre, les perspectives du
secteur restent prometteuses et les opportunités de son développement sont énormes. En effet, la
richesse de nos côtes en poissons, donne au Maroc un avantage compétitif certain, à condition de
répondre aux exigences des marchés en termes de régularité de l’offre, de qualité et de traçabilité des
produits.
Néanmoins, le secteur des pêches fait face actuellement à la fois aux défis de remédier à ses
différentes fragilités caractérisant notamment son tissu de production et aux différentes mutations
qui caractérisent l’environnement international.
Pour faire face aux multiples entraves à l’essor du secteur, plusieurs actions ont été entreprises
pendant les dernières années pour le développement du secteur. Et plus récemment, une nouvelle
stratégie de développement intégré du secteur halieutique au Maroc, baptisée plan « Halieutis », a été
lancée. Cette stratégie est structurée autour de trois axes majeurs, à savoir l'exploitation durable des
ressources et la promotion d'une pêche responsable, le développement d'une pêche performante en
faveur d'une qualité optimale dans le traitement des produits et l'amélioration de la compétitivité afin
de conquérir de nouveaux parts de marché.
129
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
Plus récemment, une nouvelle stratégie de développement du secteur des pêches, nommée plan
« Halieutis » a été lancée. Elle procède d'une vision sectorielle intégrée s'articulant autour de trois
mots clés à savoir durabilité, performance et compétitivité.
En matière de durabilité, il s’agit d’assurer la pérennité de la ressource pour les générations
futures, de procurer de la visibilité aux acteurs économiques pour investir ainsi que de faire des
marins les premiers acteurs d’une pêche responsable. Dans cet objectif, il est question d’aménager les
pêcheries sur la base de quotas, de renforcer et partager la connaissance scientifique, d’élaborer une
nomenclature homogène des différentes espèces et de développer un système d’information
halieutique intégré. De même, des actions seront mises en œuvre pour adapter et moderniser l’effort
de pêche et pour développer l’aquaculture.
Pour plus de performance dans le secteur, le nouveau plan met l’accent sur la réorganisation du
secteur à travers le développement des infrastructures et des équipements de débarquement. Cette
amélioration de la performance du secteur passera par la mise en place d’espaces portuaires dédiés à
la pêche accompagnée d’une gestion efficiente. Par ailleurs, il est question de renforcer l’attractivité
des halles à marée à travers l’introduction davantage de concurrence et de transparence dans les
mécanismes de prix. De plus, un projet de structuration et de dynamisation du marché intérieur
autour des marchés de gros et de détail est à l’ordre du jour.
Concernant le volet de la compétitivité, la nouvelle stratégie vise une réorganisation du secteur
pour assurer les conditions optimales sur toute la chaîne de traitement du produit. L’objectif est
d’assurer à l’industrie nationale la régularité de l’approvisionnement d’une matière première de
qualité et de conquérir des parts de marché tant au niveau national que mondial.
Parallèlement, le plan « Halieutis » prévoit la concrétisation d'un certain nombre de projets phares
de transformation et de valorisation des produits de la mer, avec à leur tête la création de trois pôles
de compétitivité (Tanger, Agadir, Laâyoune-Dakhla) devant mobiliser des investissements de
9 milliards de dirhams.
A ce titre, une convention relative à la réalisation du projet industriel du parc « Haliopolis » a été
également signée. D'un investissement total estimé à 6,6 milliards de dirhams, ce parc constituera un
pôle de compétitivité halieutique régional basé sur un concept innovant de nouvelle génération de
parcs industriels et répondra aux standards internationaux en offrant aux investisseurs des lots de
terrains équipés, des unités prêtes à l'emploi, des plateaux de bureaux et une pépinière d'entreprises.
En outre, ce projet s’étendra sur une superficie de 150 hectares et devrait générer quelque 20.000
emplois et assurer un potentiel de transformation de produits de la mer de 500.000 tonnes.
Par ailleurs, pour renforcer la mise en œuvre des actions du plan « Halieutis », deux conventions
de partenariat, portant sur la promotion des activités de pêche et le développement des
infrastructures ont été signées. La première est relative au contrat de performance de l'Office
National des Pêches (ONP) au titre de la période 2009-2012 et la seconde concerne la concession
des ports de pêche en faveur de l'ONP.
A travers l’ensemble de ces projets, le plan «Halieutis » vise, outre le triplement du PIB du secteur
d'ici 2020, à porter le nombre des emplois directs à 115.000 contre 61.650 actuellement et à
augmenter la valeur des exportations des produits de la mer à plus de 3,1 milliards de dollars contre
1,2 milliard de dollars en 2007. Quant à la production halieutique, l’objectif visé est de dépasser en
2020, 1,6 million de tonnes et aussi de réduire de moitié le poids de l’informel pour le ramener à 15%
du chiffre d’affaires du secteur. De même, le plan prévoit d’augmenter la consommation de poisson
au Maroc pour atteindre 16 kg par habitant annuellement contre 10 kg par habitant par an
actuellement.
130
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
131
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
Ainsi, deux conventions relatives au dispositif de soutien à l’habitat social et au lancement d’un
nouveau produit au profit de la classe moyenne ont été signées, le 16 février 2009.
La première convention porte sur la mobilisation de 3.853 Ha du foncier public destiné à la
réalisation de 200.000 unités d’habitat avec des investissements de près de 52 milliards dirhams, à
travers la création de 14 pôles et zones urbains et la mise en œuvre de 28 programmes d’habitat dans
32 villes et centres répartis sur 11 régions du Royaume. La deuxième convention a concerné la
création du fonds de garantie “Daman Assakan”, avec des ressources financières de près d’un
milliard de dirhams, à partir de la fusion des fonds de garantie Fogarim et Fogaloge-public tout en
portant le plafond du crédit à 800.000 dirhams et ce, afin de permettre aux ménages appartenant aux
classes moyennes de bénéficier de la garantie de l’Etat.
De même, les pouvoirs publics œuvrent à l’accélération de la réalisation des différents
programmes de l’habitat dont notamment le Programme Villes sans Bidonvilles. Le rythme de
démolition des baraques qui était, jusqu’à 2002, de 5.000 baraques/an est devenu sur la période
2005-2008, de 32.000 baraques en moyenne par an. Au premier trimestre 2009, 37 villes sont
déclarées sans bidonvilles avec près de 138.000 baraques démolies.
En outre, le programme de 140.000 dirhams se poursuit avec la mise en chantier de 2.111 unités
dont 976 dans le cadre du partenariat public privé et la poursuite des travaux dans 22.600 unités
lancées en 2008. De même, il est prévu l’élaboration d’un référentiel de commercialisation de ce
produit.
Concernant le programme des villas économiques, les pouvoirs publics s’activent à produire à
terme 50.000 villas économiques/an destinées aux classes moyennes. Dans ce cadre, les achèvements
et les mises en chantier ont atteint respectivement 35.579 et 40.882 unités.
Sur un autre volet, il est prévu de poursuivre le programme des villes nouvelles. En plus de
Tamesna et Tamnsourt, d’autres villes nouvelles ont été lancées durant l’année 2008 en l’occurrence
Lakhyayta et le nouveau pôle urbain Al Arouit. Ce programme des villes nouvelles sera consolidé
durant l’année en cours par la création de Chrafat près de Tanger sur une superficie de 1.200 ha et
3.000 unités et de Tagadirt à proximité d’Agadir (882 ha).
Enfin, force est de rappeler que la réalisation de ces différents programmes s’effectue grâce au
développement d’un partenariat fructueux entre les secteurs public et privé en recourant à la
procédure d’appel à manifestation d’intérêt pour la promotion du logement social.
132
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
Par conséquent, ce secteur est amené à améliorer son dynamisme en tirant profit de l'appréciation
du niveau de vie des ménages ainsi que de la croissance de leur consommation qui s'est consolidée de
4% en moyenne annuelle durant 1998-2008. Cette évolution est le résultat du maintien du dialogue
social conjugué à la maîtrise de l'inflation qui est restée en deçà de 2% en moyenne annuelle durant
1998-2008. Cette tendance est prévue d'être maintenue en 2010 suite à la dissipation des pressions
inflationnistes qui étaient exercées par les niveaux élevés des prix des produits de base notamment
les produits frais.
Par ailleurs, l'accès des ménages au financement s'est élargi en accroissant, ainsi, la demande
adressée à ce secteur. En effet, selon Bank Al Maghrib, l'encours des crédits à la consommation à fin
juillet 2009 s'est élevé à 28,7 milliards de dirhams, soit une hausse de 22,8 % par rapport à la même
période de l'année précédente.
133
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
Au-delà de la cohérence de ces actions avec le mode de consommation des ménages, cette mesure
s'avère pertinente en considérant la proportion de l'informel dans ce secteur. En effet, dans la
mesure où les premiers résultats de l'enquête nationale sur le secteur informel 2006/2007 confirment
celles de 1999/2000, 52,8% des unités de production informelles53 sont dans le commerce et
réparation. De plus, l’emploi dans ce secteur est exclusivement informel avec une part de 91,2% dans
l’emploi total de ce secteur.
En plus du développement du secteur, l'opportunité qui pourrait ressortir du Plan Rawaj est
d'élargir l'assiette fiscale en augmentant la part d'affiliation des salariés de ce secteur et d'assainir la
comptabilité des entreprises y afférente. En effet, le secteur du commerce et réparation, qui emploie
48,2% des actifs occupés dans l’informel, contribue à 77% au chiffre d'affaires global dégagé par le
secteur informel.
En somme, le secteur du commerce pourrait avoir une contribution non des moindres dans la
croissance économique, tirant profit de l'amélioration du niveau de vie des ménages. Par ailleurs, le
secteur est appelé à jouer un rôle déterminant dans l'amélioration de la qualité de service,
l'assainissement de la fiscalité lui afférente et la constitution d'un contrepoids déterminant, face à la
baisse de la demande extérieure, maintenue par une évolution soutenue de la demande des ménages.
53
Ce sont les unités qui ne tiennent pas d’une comptabilité conforme à la loi comptable et au système fiscal en vigueur au Maroc.
134
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
135
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
136
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
Pourtant, l'analyse des déséquilibres du marché du travail continue à poser deux types de
problématiques au Maroc à savoir, un dysfonctionnement quantitatif et un autre qualitatif. Le
premier dysfonctionnement fait référence au chômage d'inadéquation quantitative dû, entre autres,
au rythme croissant de la population en âge d’activité dont le taux annuel devrait augmenter de 1,8%
au cours des dix prochaines années. Ceci se traduirait par l’arrivée d’environ 260.000 nouveaux
entrants dans la population active. Avec le nombre des chômeurs actuels, l’économie nationale
devrait être en mesure de créer en moyenne 300.000 emplois par an contre 153.000 emplois créés
actuellement.
Il est certain que cette nouvelle configuration démographique va engendrer des pressions
croissantes sur le marché du travail. Dans le contexte actuel, un taux de croissance économique
supérieur à 6% par an est nécessaire pour offrir de nouvelles opportunités d’emploi et absorber le
stock des chômeurs et les nouveaux arrivés sur le marché du travail54.
Concernant le dysfonctionnement qualitatif, le problème d'inadéquation entre l'offre et la
demande de main d’œuvre renvoie à la nécessité d’instaurer une meilleure relation formation-emploi
et appelle à des adaptations, des réorientations et des perfectionnements des politiques
d’enseignement et de formation professionnelle. Afin d’atténuer ce dysfonctionnement, des mesures
ont été déjà entreprises pour insuffler plus le fonctionnement du marché du travail. Il s’agit des
programmes de promotion de l’emploi (Idmaj, Taahil et Moukawalati) qui ont été mis en œuvre en
vue de résoudre la question de l’emploi.
En parallèle, d’autres programmes ont été établis pour la garantie d’un travail décent (plan de
mise en conformité sociale), le respect des obligations internationales, la transparence et la flexibilité
en matière de normes de travail (travail temporaire).
Par ailleurs, la création d’un nombre d’emplois de meilleure qualité en nombre suffisant est en fait
le principal défi auquel doit faire face les politiques économiques et sociales. C’est le symbole d’une
économie compétitive dynamique et diversifiée qui est en mesure de créer des emplois productifs,
qualifiés et compétitifs, de soutenir une croissance des salaires et d’améliorer durablement le niveau
de vie des populations à faibles revenus.
54
Etude réalisée par la DEPF
137
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
138
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
139
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
Dans le but d’accélérer l’amélioration des indicateurs de santé dans le milieu rural, un plan
spécifique a été mis en œuvre et dont les actions prioritaires concernent l’augmentation et
l’amélioration de la couverture sanitaire fixe, le renforcement et l’amélioration de la couverture
sanitaire mobile ainsi que les actions de participation communautaire.
Par ailleurs, des actions prioritaires dans le cadre du plan national de réduction de la mortalité
maternelle et néonatale ont été arrêtées. Il s’agit essentiellement de la réduction des barrières d’accès
aux soins obstétricaux et néonataux et de l’amélioration de la disponibilité d’un personnel qualifié
dans les structures d’accouchement via la gratuité des soins obstétricaux et néonataux.
Compte tenu des nouveaux risques de santé publique liés à l’apparition de maladies qui suscitent
une grande préoccupation à l’échelle internationale tels que la grippe aviaire, porcine, la sécurité
sanitaire exige des stratégies de préparation face à des contingences qui vont au delà du cadre
national.
Les actions visant à renforcer la sécurité sanitaire concernent la restructuration du réseau des
laboratoires, le renforcement de la mise en œuvre du dispositif de contrôle sanitaire aux frontières et
le développement et le renforcement des capacités des structures de veille sanitaire, en particulier le
Centre National de Transfusion Sanguine, l’Institut National d’Hygiène, le Centre National de
Radioprotection et le Centre Anti-Poison. Le renforcement de veille sanitaire au niveau régional et
local s’avère également important.
Notons que, devant la recrudescence des risques de propagation du virus de la grippe porcine
A/H1N1, une stratégie sectorielle locale est en cours d’élaboration pour éviter la propagation du
virus et dont les principaux axes concerneraient la mise en place de plan d’action pour lutter contre
la propagation du virus, l’organisation des différents services relevant du Ministère de la Santé, la
dotation en équipements et en traitements et la sensibilisation des citoyens sur les moyens de
prévention.
140
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
141
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
En matière de gouvernance, la fusion de l’ensemble des caisses de retraite permettrait des gains
d’échelle importants et donc de dégager des bénéfices plus importants. Pour faire face à une
évolution démographique inéluctable, caractérisée par le vieillissement de la population et la
constante augmentation du nombre de retraités, des solutions devraient recherchées dans le
développement de nouveaux systèmes de retraites gérés par capitalisation.
Ces systèmes présentent l’avantage d’être moins vulnérables aux facteurs démographiques, mais
nécessitent un certain nombre de préalables : la prise en compte de mesures visant le développement
du marché financier, la mise en place d’un cadre réglementaire adéquat, et la formation des
ressources humaines nécessaires à leur prise en charge. De plus, ces régimes peuvent présenter un
risque important en cas de faible rendement des investissements.
Dans l'optique de mieux cerner les facteurs qui pourraient avoir un impact sur l'équilibre financier
des régimes de retraite, ces derniers ont procédé à des études actuarielles menées par des audits et
cabinets spécialisés.
Pour le cas de la CMR, l'étude a révélé, concernant le volet démographique, l'existence d'un
décalage apparent entre l'évolution des effectifs des actifs et celle des pensionnés. En effet, le
nombre de ces derniers a augmenté de 4,2% annuellement en moyenne. En revanche, celui des actifs
ne s'est accru que de 2,5%. De ce fait, le rapport démographique a connu une baisse importante
passant de 12,5 affiliés pour un pensionné en 1983 à 4 en 2007. Il sera en baisse continue d’ici 2050
pour se situer à 1,5 en 2029 (15 actifs financent la pension de 10 retraités).
Cette situation interpelle les différents partenaires pour la mise en place de solutions liées à la
consolidation des structures financières et des rapports démographiques de ces régimes. L'insertion
de certaines caisses de retraite internes de certains établissements au sein du Régime Collectif
d'Allocation de Retraite a été déjà entreprise. Toutefois, ces mesures, aussi importantes soient-elles,
demeurent insuffisantes eu égard à l'ampleur du problème. Tous les régimes de retraite connaîtront
des situations de rupture d'équilibre si des solutions durables ne leur sont pas apportées.
Il est à souligner que dans plusieurs pays, les efforts de réformes ont porté essentiellement sur
trois fonctions que les systèmes de protection des personnes âgées doivent remplir, à savoir
l'épargne, la redistribution, la lutte contre la pauvreté et l'assurance.
Un système à trois piliers est alors tout indiqué. Le premier, régime de base obligatoire, géré par
une caisse publique en répartition. Le deuxième, obligatoire complémentaire, basé sur un critère
professionnel avec une gestion du patronat et de représentants des employés. Le troisième, facultatif,
fournit à ceux qui veulent épargner davantage le moyen de percevoir une retraite plus élevée. Ce
dernier est d’habitude géré par les grandes sociétés d’assurances.
L'efficacité d'un régime de retraite dépend en partie de ce qu'il coûte à gérer. Plus ce coût est
élevé, plus les prestations sont faibles ou les cotisations importantes pendant les années de travail.
Cela est vrai pour tous les régimes de retraite, qu'ils soient volontaires, facultatifs ou obligatoires,
sous gestion publique ou privée et financés par capitalisation ou par répartition.
Conclusion
Malgré les perturbations profondes que connaît récemment l’environnement international, la
dynamique de réformes de politiques sectorielles, engagée par le Maroc depuis une décennie se
poursuivra, traduisant une ambition claire qui vise à projeter notre pays vers de nouveaux sommets
en termes de compétitivité et de croissance. Ces orientations et politiques sectorielles s'appuient
davantage sur l'exploitation de toutes les opportunités de croissance, le renforcement des créneaux
porteurs et la recherche de sources nouvelles de croissance.
142
Partie III. Politiques économique, financière et sociale
Bien que notre pays ait enregistré des avancées appréciables sur le plan économique et social,
l'économie nationale présente néanmoins certaines fragilités et insuffisances liées essentiellement à
l’instabilité des performances de l’agriculture, à la faiblesse du rythme de croissance de certains
secteurs, notamment le secteur manufacturier, à la faible progression des exportations et
l’insuffisance de leur contribution à la croissance. En effet, les exportations marocaines ne jouent pas
encore un rôle déterminant dans la croissance économique, au moment où les importations
s’inscrivent en hausse en rapport avec la vitalité de la demande intérieure en biens d’équipement, en
demi-produits et en produits bruts. Par ailleurs, les accords de libre-échange n’ont pas encore profité
aux exportations avec le maintien de la concentration sur l’Union Européenne, malgré les efforts de
diversification vers d’autres marchés.
Il s’agit là d’une problématique importante pour les équilibres fondamentaux du pays et
notamment pour la balance des paiements et partant pour le niveau des réserves de change, surtout
avec le caractère volatile des deux principales sources en devises de notre pays, les transferts des
MRE et les recettes touristiques. La pénurie de moyens de financement pourrait avoir des
répercussions importantes sur les dépenses en infrastructures qui sont cruciales pour une croissance
à long terme.
Relever ces défis passe concrètement par la diversification de la production et l'amélioration de sa
qualité, la diversification accélérée de moteurs d’exportation, le renforcement de l'infrastructure pour
soutenir la croissance des secteurs productifs et accroître leur compétitivité et afin d'améliorer les
conditions de vie et assurer l'intégration de l'économie, par le biais des services qu'elle offre en
matière de transport, de communications etc, la valorisation des ressources humaines afin de relever
les défis futurs, particulièrement dans le domaine de la maîtrise des technologies à travers le
renforcement des programmes d'éducation, de formation professionnelle, d'enseignement supérieur
et de recherche scientifique et le renforcement du rôle du secteur privé dans la concrétisation des
politiques et des programmes sectoriels par l’ouverture de nouveaux créneaux à l’initiative privé.
La concrétisation de ces objectifs nécessitera la participation de toutes les forces vives de la nation
et la mobilisation de l'ensemble des capacités et potentialités dans un élan de solidarité entre les
catégories sociales, les régions et les générations afin de relever les défis et de concrétiser les
aspirations et les ambitions nationales.
143
PARTIE IV. FINANCES PUBLIQUES
Introduction
En dépit d’une conjoncture mondiale difficile, l’économie marocaine continue d'être bien orientée
bénéficiant d’une campagne agricole exceptionnelle et d’une demande intérieure toujours soutenue
en rapport avec les mesures de soutien du pouvoir d’achat, la consolidation de l’effort
d’investissement public et son effet d’entrainement sur le secteur privé et la maitrise des tensions
inflationnistes. L’économie nationale devrait également préserver ses acquis suite aux mesures prises
dans le cadre du Comité de Veille Stratégique en faveur des secteurs exportateurs touchés par la crise
financière et économique.
C’est dans ce contexte que la quatrième partie du Rapport Economique et Financier présentera le
cadre macro-économique qui sous-tend le projet de Loi de Finances 2010 et les prévisions
financières établies tenant compte de l’évolution de l’économie nationale, de l’impact des mesures
envisagées, ainsi que des mesures fiscales et budgétaires prévues dans ce projet. Elle présente
également les perspectives économiques et financières à moyen terme.
Au préalable, il serait question de fournir un aperçu sur les tendances structurelles des finances
publiques en mettant l’accent essentiellement sur l’exécution de la Loi de Finances 2008 et les
perspectives de clôture de la Loi de Finances 2009, d’évaluer la soutenabilité de la politique
budgétaire et de présenter les politiques budgétaire et fiscale à moyen terme.
Pour l’évaluation de l’orientation de la politique budgétaire et l’appréciation de la soutenabilité des
finances publiques, il a été procédé à une analyse rétrospective de la décomposition du solde
budgétaire en composante structurelle et conjoncturelle tout en explorant les marges de manœuvre
nécessaires pour relever les défis du développement humain.
Cette partie traite également plusieurs questions d’actualité se rapportant aux finances publiques.
Ainsi, des encadrés mettent l’accent sur la contribution des sociétés cotées à la Bourse des Valeurs de
Casablanca à ces recettes. Sur la base des résultats des comptes nationaux, la contribution sectorielle
à la formation des recettes de la TVA au cours de la période 1998-2007. De même, il est tenu
compte dans cette analyse des principales contraintes structurelles qui fragilisent les finances
publiques et qui limitent les marges de manœuvre du Gouvernement. L’accent a été mis notamment
sur la compensation et la masse salariale.
Le projet de Loi de Finances 2010 s’inscrit dans la continuité des exercices précédents
conformément aux actions et réformes concrétisant les Orientations Royales et aux engagements pris
dans le cadre de la déclaration du Gouvernement. Ainsi, ce projet s'assigne plusieurs objectifs
notamment le soutien du rythme de croissance par la demande intérieure, tout en se focalisant sur
l'investissement public, l'habitat et les projets sectoriels structurants de l'économie. Il s'agit
d’accélérer la réalisation des politiques sectorielles afin de préserver l'attractivité de l'économie
nationale, de renforcer les politiques régionales et de poursuivre les chantiers d'aménagement urbain
en vue de réaliser un développement régional équilibré. Ce projet ambitionne également de soutenir
les secteurs touchés afin de préserver l'emploi et les capacités de production et d'exportation, en
traitant en priorité le déficit de la balance des paiements. Le PLF 2010 s’assigne également parmi ses
priorités le renforcement du développement humain et l’impulsion de l'Initiative Nationale pour le
Développement Humain (INDH).
Sur le plan fiscal, le PLF 2010 constitue une nouvelle étape dans le processus de réduction des
impôts et de renforcement de la neutralité du système fiscal. Les principales mesures fiscales
proposées dans ce sens reflètent le choix d’une politique fiscale orientée vers plus d’équité et
davantage d’emplois et de croissance. Elles concernent, entre autres, la baisse de la charge fiscale sur
les ménages et les entreprises individuelles, à travers l’achèvement du processus de réforme de l’IR,
et une amélioration qualitative du jeu des autres impôts.
Partie IV. Finances publiques
Concernant le volet budgétaire, le projet de Loi de Finances 2010 s’est fixé plusieurs objectifs
dont notamment la rationalisation des dépenses, la promotion de l’investissement public et la
réforme du système de compensation en vue d’un meilleur ciblage des catégories pauvres.
55
1. TENDANCES RECENTES DES FINANCES PUBLIQUES
Les performances économiques réalisées au cours de ces dernières années ont conforté la
poursuite de la consolidation budgétaire à travers la maîtrise des dépenses hors compensation et la
dynamique des recettes. Le solde budgétaire a été ramené d’un déficit de 1,5% du PIB en 2006 à un
léger excédent de 0,4% du PIB en 2008 après 0,7% du PIB en 2007.
Hors recettes de privatisation, le solde budgétaire ressort à un excédent de 0,4% en 2008,
confirmant son autonomie par rapport aux recettes de privatisation. Le poids de la dette du Trésor a
poursuivi sa tendance baissière, interrompue en 2005 suite aux indemnités versées à l’occasion de
l’Opération de Départ Volontaire à la Retraite, pour passer à 47,3% en 2008 contre 63,7% en 2002,
soit une baisse de prés de 16 points du PIB en 7 ans. En 2009, le ratio d’endettement se situerait aux
alentours de 48%.
Les dépenses totales ont représenté 27,8% du PIB en 2008 contre 25,8% en 2007. La masse
salariale a été ramenée à 10,2% du PIB, l’effort d’investissement porté à 5,2% du PIB et la
compensation à 4,5%, contre respectivement 10,7%, 4,3% et 2,5% du PIB en 2007. Cette
augmentation des dépenses intervient dans un contexte international défavorable marqué par
l’envolée des cours mondiaux des produits énergétiques.
Les recettes de l’Etat, principalement fiscales, ont confirmé leur élan, portées en 2008 à 26,5% du
PIB contre 24,9% en 2007. Cette accélération des recettes s’explique par des facteurs économiques et
administratifs.
Sur le plan économique, cette évolution est attribuable à la progression des bases taxables
(l’évolution favorable de la consommation des ménages, le bon développement des importations
taxables). C’est dans le développement des activités non agricoles que se lisent les performances des
recettes fiscales. Le changement de la structure du PIB a été marqué par l’émergence de secteurs en
forte expansion et par conséquent à fort potentiel de recettes (télécommunications, immobilier,
activités financières et assurances…). Cette performance s’explique aussi par la hausse des prix des
actifs financiers et immobiliers, ainsi que celle des prix des produits énergétiques (TVA sur pétrole
brut).
Sur le plan administratif, cette évolution est également attribuable aux retombées des réformes
engagées en particulier, celle de la TVA depuis 2005. Elle trouve son origine aussi dans la
performance des administrations fiscale et douanière, reflétée par l’amélioration des déclarations des
contribuables suite aux efforts de sensibilisation et de recouvrement et par le renforcement du
contrôle.
Le renforcement des recettes fiscales à un taux supérieur à la croissance des activités non agricoles
s’est traduit par des réalisations largement au dessus des prévisions retenues par les dernières Lois de
Finances. Ainsi, les recettes ordinaires de l’Etat hors privatisation ont excédé de 27,6% (39,6
milliards de dirhams) celles arrêtées par la Loi de Finances 2008, bien au delà des dépenses
additionnelles qui étaient de 23,1 milliards de dirhams.
55
Dans tout ce qui suit, sauf indication contraire, le Fonds Spécial Routier, le Fonds de Soutien des Prix et la part de la TVA versée
aux collectivités locales ne sont pas pris en compte.
146
Partie IV. Finances publiques
Sur un excédent de 35,9 milliards de dirhams de recettes fiscales, 62,9% proviennent des impôts
directs, 26,4% des impôts indirects, 6,9% des droits de douane et 3,7% des recettes d’enregistrement
et de timbre.
A fin août 2009, ces recettes se sont exécutées à hauteur de 65% soit une baisse de près de 10%
par rapport à la même période de l’année précédente. Ainsi, les réalisations seraient inférieures aux
prévisions de près de 10,5 milliards de dirhams. Cette diminution s’explique par la baisse des recettes
provenant de l’IS, de l’IR, des droits de douanes, de la TVA et des droits d’enregistrement et de
timbre.
56
En moyenne sur la période 2005-2008, le secteur « bâtiments et travaux publics » a représenté 6,5% du PIB, celui des « postes et
télécommunications » a représenté 3,5% du PIB et celui des « activités financières et assurances » a représenté 6,1% du PIB.
147
Partie IV. Finances publiques
Ecart
2 000 2 001 2002 2003 2004 2005 2 006 2007 2008
2008/2000
Impôts directs 36,3% 36,5% 37,7% 40,0% 41,0% 43,2% 44,6% 44,6% 48,8% 12,6%
Droits de douanes 17,3% 16,0% 15,2% 12,8% 12,9% 12,3% 10,9% 9,9% 8,2% -9,1%
Impôts indirects
40,8% 41,7% 40,8% 40,9% 39,9% 38,1% 38,2% 38,6% 36,8% -4,0%
(nc TVA des CL)
Enregistrement et
5,6% 5,9% 6,2% 6,3% 6,2% 6,3% 6,3% 6,9% 6,1% 0,5%
Timbre
Les recettes de l’IS ont été de l’ordre de 46,5 milliards de dirhams en 2008. Leur taux d’accroissement a
connu une forte amélioration durant la période 2001-2008, soit 21,8% en moyenne annuelle. En pourcentage
de PIB, ces recettes ont continué d’évoluer en passant de 2,7% à 6,7 % entre 2001 et 2008. Ces évolutions
peuvent être attribuées au dynamisme de l’activité économique nationale, à la modernisation de
l’Administration fiscale et à l’amélioration des déclarations des contribuables comme résultat des efforts de
sensibilisation et de recouvrement. En effet, le nombre des contribuables est passé à 107.035 en 2007, en
évolution de 13% par rapport à 2006.
L’analyse de la répartition sectorielle des recettes de l’IS en 2007 montre que près de 50,4% de ces recettes
(15,3 milliards de dirhams) sont versées par cinq secteurs : le secteur financier, le secteur des postes et des
Télécommunications, le secteur du commerce, le secteur des activités immobilières et celui de la fabrication
des produits minéraux non métalliques. Les performances les plus importantes ont été enregistrées au niveau
du secteur financier et de l’activité immobilière dont les recettes de l’IS se sont accrues respectivement de 1,1
milliard de dirhams et 500 millions de dirhams entre 2006 et 2007. Cette concentration reste forte même au
148
Partie IV. Finances publiques
niveau des entreprises. En effet, la part des 50 premières sociétés a avoisiné 46% des recettes de l’IS contre
56% en 2006.
Contribution des sociétés cotées en Bourse
Les recettes de l’IS versées par les 77 sociétés cotées à la bourse des valeurs de Casablanca se sont élevées
à 9,9 milliards de dirhams en 2008, soit une hausse de 1,8% après 30,8% en 2007. En conséquence, la part des
sociétés cotées dans les recettes totales de l'IS est passée à 21,4% en 2008 contre 32% en 2007. L’année 2008 a
été caractérisée par la radiation d’une société et l’introduction de 5 nouvelles sociétés à la Bourse des Valeurs
de Casablanca. Les recettes de l’IS versées par ces nouvelles sociétés s’élèvent à 47,2 millions de dirhams, soit
0,5% des recettes de l’IS versées par les sociétés cotées. L’analyse de la répartition sectorielle des recettes
versées par les sociétés cotées en 2008 montre que 83% proviennent du secteur des télécommunications
(représenté par Maroc Telecom), le secteur bancaire, du bâtiment et matériaux de construction et de
l’agroalimentaire.
Graphique 34 : Répartition sectorielle des recettes de l'IS versées par les sociétés cotées en bourse
pour l'exercice 2008
m a té rie ls , lo gic ie ls e t S o c ié té s de
s e rvic e s po rte fe uille e t
Im m o bilie r C him ie info rm a tique s ho ldings
Dive rs
Dis tribute urs 1,7% 0,6% 0,5% 0,5%
2,2%
2,6%
S o c ié té s de M ine s
fina nc e m e nt 0,4%
3,3%
Té lé c o m m unic a tio n
37,6%
P é tro le e t Sga
o cz ié té s d'a s s ura nc e
2,3% 3,0%
Les banques cotées ont généré 2,5 milliards de dirhams de recettes fiscales, représentant 25,2% des
recettes totales versées par les sociétés cotées. Les recettes de l'IS versées par les sociétés non financières
cotées à la Bourse de Casablanca, au cours de l'année 2008, ont été de l'ordre de 6,8 milliards de dirhams
contre 1,4 milliard de dirhams en 2001, soit un accroissement annuel moyen de 25,6% entre 2001 et 2008.
Globalement, en 2008, le secteur financier (hors sociétés de financement) a contribué aux recettes totales
de l’IS à hauteur de 7,65 milliards de dirhams, soit une baisse de 22% par rapport à 2007. La part de ce secteur
dans les recettes totales de l'IS a connu une forte baisse en passant à 16,5% en 2008 contre 32,3% en 2007.
Les recettes de l’IR ont atteint 32,9 milliards de dirhams, soit des recettes additionnelles de
5,3 milliards de dirhams et un taux de réalisation de 119,2% des prévisions de la Loi de Finances
2008. Par rapport à 2007, le produit de l’IR est en hausse de 17,3%. La performance de l’IR
s’explique en partie par la bonne tenue du produit des cessions des valeurs mobilières cotées en
bourse (1,9 milliard de dirhams contre 822 millions en 2007), le développement des recettes de la
taxe sur les profits immobiliers (5,3 milliards de dirhams contre 3,8 milliards de dirhams un an
auparavant) et le versement par l’OCP de 770 millions de dirhams suite à son redressement.
En hausse de 160 millions de dirhams par rapport aux prévisions, les autres impôts directs ont
rapporté 2,2 milliards de dirhams. Leur taux de réalisation s’est situé ainsi à près de 107,7% et
s’explique essentiellement par l’amélioration des recettes au titre des majorations de retard.
Comparativement à 2007, ces recettes ont baissé de 1,9%.
149
Partie IV. Finances publiques
A fin août 2009, les recettes de l’IR ont été réalisées à hauteur de 63,4% et ont diminué de 19%
par rapport à l’exercice précédent. Au terme de l’année 2009, ces recettes s’établiraient à
27,8 milliards de dirhams, soit une baisse de 1,2 milliard de dirhams par rapport aux prévisions de la
Loi de Finances 2009 et ce, compte tenu de l’attentisme que connaît le marché de l’immobilier. En
effet, l’IR sur profits immobiliers est passé à fin juin 2009 à 1,8 milliard de dirhams au lieu de 2,9
milliards de dirhams en 2008.
150
Partie IV. Finances publiques
Quant aux TIC sur les produits pétroliers, elles se sont établies à 7,9 milliards de dirhams à fin
août 2009, soit 73,2% des prévisions initiales. Sur cette base, il a été procédé au maintien des recettes
des taxes intérieures sur la consommation à leur niveau de la Loi de Finances 2009.
57
Encadré 4 : Contribution sectorielle à la formation des recettes de la TVA
58
S’établissant à 49,8 milliards de dirhams en 2007, les recettes globales de la TVA ont évolué de 27% par
rapport à l’exercice 2006 après une progression de 20% en 2006. En termes de PIB, ces recettes ont
représenté 8,1% en 2007 contre 6,8% un an auparavant. Leur contribution à la formation des recettes fiscales
est passée de 31,2% en 2006 à 33,1% en 2007. Sur la période 1998-2007, le taux d’accroissement annuel
moyen avoisine les 11% avec une accélération du rythme d’évolution au cours des quatre dernières années
(19,1% en moyenne au cours de la période 2004-2007). Cette accélération du rythme d’évolution par rapport
au passé trouve son origine essentiellement dans la bonne tenue de la consommation des ménages et dans le
processus de réforme de la TVA.
En effet, cette période a été caractérisée par une série de mesures d’élargissement d’assiette dont
notamment l’assujettissement, en 2003, des tabacs au taux normal de TVA qui a rapporté au budget de l’Etat
1440 millions de dirhams ; le relèvement, en 2004, du taux réduit de la TVA applicable à l’énergie électrique
de 7% à 14% qui s’est traduit par un gain de 680 millions de dirhams ; l’assujettissement à la TVA, en 2005,
des coopératives à caractère industriel et commercial dont le chiffre d’affaires excède 5 millions de dirhams
(pour un gain de 140 millions de dirhams) en plus de l’élargissement important de l’assiette de la TVA opéré
en 2006 qui a concerné l’harmonisation de la taxation du secteur financier au taux de 10% qui a rapporté 830
millions de dirhams, et l’application du taux normal aux jeux de hasard et à certains produits et services pour
un gain de 710 millions de dirhams…
Par ailleurs, les recettes de la TVA demeurent fortement concentrées. En effet, en 2007, près de 65% de
ces recettes proviennent de 5 secteurs, notamment le secteur du bâtiment et travaux publics (BTP) avec une
contribution de 26,7%, le secteur des télécoms et le secteur des industries alimentaires et tabacs avec une
contribution de 10,1% chacun, le secteur de l’industrie mécanique et métallurgique avec 9,5% et le secteur de
l’industrie du textile et du cuir avec 8,1%. De plus, l’évolution de ces recettes (27% en 2007) s’explique à
hauteur de 17,4 points par l’évolution de ces secteurs.
Cette concentration a connu une évolution différenciée des différents secteurs au cours de la période
1998-2007. En effet, le secteur des télécommunications a vu sa part dans les recettes globales de la TVA se
renforcer de 6,7 points passant de 3,4% en 1998 à 10,1% en 2007. Cette évolution positive est à lier avec la
bonne performance de ce secteur durant cette période en liaison notamment avec la libéralisation de ce
secteur qui s’est traduite par l’octroi de licences GSM et par la privatisation de Maroc Télécom. Le secteur du
bâtiment et travaux publics, quant à lui, a gagné 3 points en termes de contribution à la formation des recettes
de la TVA en passant de 23,6% en 1998 à 26,7% en 2007. Cette performance est à mettre à l’actif de
l’expansion qu’a connue le secteur durant les dernières années en relation notamment avec les programmes
ambitieux du Ministère de l’Habitat et du Ministère de l’équipement.
Par ailleurs, les trois autres secteurs ont vu leur contribution à la formation des recettes de la TVA reculer
sur la période 1998-2007. En effet, la part du secteur de l’industrie mécanique et métallurgique est restée
relativement stable sur la période autour de 9,6% atteignant toutefois un pic à 10% en 1999. Le secteur des
industries alimentaires et tabac, et celui du textile et de cuir ont vu leur contribution se contracter de 2,3
points entre 1998 et 2007 pour revenir à 10,1% et 8,1% respectivement en 2007.
57
Comptes nationaux 1998-2007
58
Y compris la part versée aux collectivités locales.
151
Partie IV. Finances publiques
Graphique 35 : Contribution des cinq principaux secteurs à la formation des recettes de TVA
70
60
Indus trie s du te xtile e t du c uir
50
IM M E
40 Indus trie s a lim e nta ire s e t ta ba c
30 P o s te s e t té lé c o m s
20
0
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
152
Partie IV. Finances publiques
Une actualisation de la Loi des Finances 2009 reverrait ces recettes à la baisse de 1,1 milliard de
dirhams. En effet, à fin août, ces recettes ont baissé de 9,8% par rapport à 2008. Leur évolution est
marquée par le recul net des droits sur les mutations en rapport avec le ralentissement des
transactions immobilières.
1.2. Des recettes non fiscales toujours importantes malgré leur évolution fluctuante
Tout en baissant de 15,5% par rapport à 2007, les recettes non fiscales ont connu par rapport aux
prévisions une hausse de 0,7 milliard de dirhams pour s’établir à 15,5 milliards de dirhams. Elles ont
représenté 8,5% du total des recettes en 2008 contre 12% en 2007, 14,2% en 2006 et 15% en 2005.
Ceci témoigne d’une indépendance de plus en plus accrue du budget de cette catégorie de recettes.
L’exercice 2008 se caractérise par la non réalisation d’opérations de privatisation dont les recettes
affectées au budget de l’Etat ont été estimées à 3 milliards de dirhams. Concernant les recettes de
monopoles, elles ont été exécutées à hauteur de 112,8%, imputables à l’Agence Nationale de la
Conservation Foncière, du Cadastre et de la Cartographie, à la CDG, à BAM et à IAM dont les taux
de réalisation des prévisions ont été de 171%, 150%, 113% et 109% respectivement. Quant aux
autres recettes non fiscales, un supplément a été enregistré comparativement aux prévisions,
imputable aux fonds de concours pour 3,3 milliards de dirhams et à la redevance gazoduc pour 256
millions de dirhams.
153
Partie IV. Finances publiques
Les charges de personnel, qui s’accaparent près des deux tiers de ces dépenses, ont atteint près de
70 milliards de dirhams, soit 10,2% du PIB. Elles ont été réalisées à 104,5%, en hausse de 3 milliards
de dirhams comparativement à la Loi de Finances. Cette aggravation est le résultat combiné de la
mise en œuvre de la première tranche du dialogue social en juillet 2008 (pour un montant de 1,5
milliard de dirhams) et de l’ajustement des crédits issus des opérations d’avancement de grade et
d’échelle pour un montant similaire. Cette hausse de la masse salariale traduit la rigidité à la baisse
espérée de cette masse budgétaire en rapport avec la complexité du système de gestion des carrières.
A fin août 2009, le taux d’exécution de la masse salariale a été de 64,5%. Au terme de cet exercice,
la masse salariale serait de 76,5 milliards de dirhams contre 75,6 milliards de dirhams prévus dans la
Loi des Finances. Elle est révisée à la hausse de 900 millions de dirhams pour tenir compte de
l’accélération des avancements.
De l’équivalent de 10,2% du PIB en 2008 après 11,2% en 2004, la masse salariale reste
relativement élevée en comparaison à des pays de niveau de développement comparable, et ce
malgré les efforts consentis (limitation des postes budgétaires ouverts par la Loi des Finances, non
remplacement des postes libérés suite aux départs à la retraite, départ volontaire, suppression des
recrutements dans les basses échelles…). Centrés sur les postes budgétaires, ces efforts restent
insuffisants et devraient être couplés avec une meilleure gestion des crédits à travers l’articulation de
la prévision budgétaire avec la gestion des ressources humaines et avec la responsabilisation des
ordonnateurs dans la perspective du passage des crédits évaluatifs aux crédits limitatifs.
L’évolution de la masse salariale montre que la hausse est imputable à la revalorisation des salaires
dans un contexte de maîtrise des effectifs. En effet, entre 1990 et 2006, le salaire moyen au sein de la
fonction publique a progressé de 6,4% par an en moyenne, alors que l’évolution des effectifs n’a pas
dépassé 1,3% par an.
Pour ce qui est des dépenses des autres biens et services, les montants émis ont été inférieurs aux
prévisions de 3,1%, ce qui les a portées à 36,2 milliards de dirhams. En termes de PIB, ces dépenses
ont représenté 5,3% en 2008 analogues au taux réalisé en 2007. En 2009, ces dépenses s’établiraient à
43,1 milliards de dirhams en hausse de 0,7 milliard de dirhams par rapport aux prévisions de la Loi
de Finances.
Encadré 5 : Masse salariale : évolution et contrainte
La masse salariale s’est accrue de 5,6% en moyenne par an entre 2003 et 2008 pour atteindre 70 milliards
de dirhams, soit plus de 45% des dépenses ordinaires de l’Etat et 80% à 90% des dépenses totales de certains
secteurs.
La part des dépenses de personnel dans le PIB a baissé d’année en année en passant de 11,2% à 10,2%
entre 2003 et 2008. Toutefois, ce taux reste supérieur à celui des économies similaires. Concernant l’écart
entre les émissions et les prévisions, il s’est situé aux alentours de 3,1 milliards de dirhams ou 5,2% en
moyenne sur la période 2003-2008, ce qui témoigne d’une insuffisance au niveau de la prévision de la masse
salariale et donc d’une difficulté rencontrée au niveau de la maîtrise de cette catégorie de dépenses dans la
mesure où l’écart des réalisations par rapport aux prévisions est généralement important pour certains
départements au terme de la clôture de l’exercice budgétaire.
Au stade de la préparation du budget, les crédits de personnels sont calculés, pour chaque Ministère, par
la Direction du Budget du Ministère de l’Economie et des Finances à partir des données actualisées de l'année
précédente fournies par le Centre National de Traitement (CNT) qui assure la paye d’environ 90% de la masse
salariale. A ce stade de la préparation, les Ministères techniques participent à ces calculs mais de façon limitée.
Cette organisation imparfaite de la gestion des crédits du personnel ne responsabilise que partiellement les
Ministères gestionnaires dans les écarts de prévisions les concernant dans la mesure où ces Ministères
n'assument pas la responsabilité de la gestion des crédits correspondants aux actes de gestion courante de
leurs personnels.
154
Partie IV. Finances publiques
Ainsi, la problématique de maîtrise de la masse salariale réside dans la nécessité d’améliorer les
instruments de prévision des crédits de personnel et de pouvoir apporter des explications exhaustives dans le
cas de dérapages dans l’exécution de ces crédits. Ceci ne pourrait se faire de manière efficace en l’absence
d’une articulation de la prévision budgétaire avec la gestion des ressources humaines et la responsabilisation
des ordonnateurs.
A cet effet, une commission interministérielle a été créée par le Ministère de l’Economie et des Finances
pour assurer une meilleure implication des Ministères dans les prévisions et le suivi d'exécution des crédits du
personnel afin de mieux les responsabiliser dans la gestion de ces crédits et les inciter à développer une
gestion prévisionnelle de leurs ressources humaines. Les travaux de cette commission s’inscrivent dans le
cadre des actions du PARAP dans lequel le Gouvernement marocain a fait des avancées tant sur le plan de
réforme budgétaire que sur le plan de gestion des ressources humaines.
Cette commission a pour objectif d’assurer le suivi régulier de l’exécution de la masse salariale ainsi que
l’élaboration et la mise à jour d’un tableau de bord faisant ressortir les principaux indicateurs liés à cette
exécution. Elle a pour objectif également d’apporter des éléments explicatifs pour d’éventuels écarts constatés
lors de l’exécution des dépenses du personnel par rapport aux prévisions ainsi que de proposer des mesures
pour améliorer les méthodes de prévision de la masse salariale et la maîtrise de son évolution.
155
Partie IV. Finances publiques
Compte tenu de la situation de fin août 2009, la charge de compensation du BGE connaîtrait un
allégement de près de 16,5 milliards de dirhams pour se situer à 11,4 milliards de dirhams au terme
de l’exercice 2009.
Le système de compensation souffre de plusieurs dysfonctionnements qui se résument dans le
manque de ciblage, la non performance des organismes gestionnaires et l’incohérence des pratiques
avec les objectifs recherchés59. En vue de pallier à ces insuffisances, une politique de ciblage
progressif des subventions a vu le jour. En outre, il a été procédé à la révision de la structure tarifaire
des produits pétroliers, à la mise en place d’un nouveau système de distribution de la farine
subventionnée et au contrôle des interventions de la Caisse de Compensation.
La charge du Budget Général de l’Etat (BGE) au titre de la compensation a atteint près de 31
milliards de dirhams en 2008 ventilés comme suit : 24 milliards de dirhams au titre des produits
pétroliers et du gaz butane et 7 milliards de dirhams au titre des produits de base. Pour les
équivalents tarifaires, ils ont atteint 544 millions de dirhams au titre du sucre seulement vu que les
droits de douane ont été suspendus à l’importation du blé. La prédominance de la charge relative aux
produits pétroliers résulte de l’envolée de leurs cours sur les marchés internationaux qui ont
enregistré des records historiques durant le premier semestre 2008 atteignant 147 dollars/baril pour
le pétrole brut en juillet 2008. Sur l’ensemble de l’année 2008, le prix moyen du pétrole brut s’est
situé à 97 dollars/baril.
Graphique 36 : Evolution de la charge de la compensation supportée par le budget général de l’Etat
32
28
24
20
16
12
8
4
0
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
S o urc e de s do nné e s : M inis tè re de l'Ec o no m ie e t de s F ina nc e s
59
Pour plus de détails, voir l’encadré 4 « Soutenabilité de la charge de compensation » du REF du PLF 2009.
156
Partie IV. Finances publiques
157
Partie IV. Finances publiques
En 2008, le solde primaire a été excédentaire de 3% du PIB, alors que celui qui stabilise le taux
d’endettement correspond à un déficit de 3 points du PIB. Il en est résulté un déficit budgétaire
soutenable de 5,6% du PIB contre un solde excédentaire effectivement enregistré de 0,4% du PIB.
Ceci s’est traduit par une baisse du taux d’endettement direct du Trésor qui s’est situé à 47,3% du
PIB.
Par ailleurs, il convient de souligner que si durant la période 1998-2002 un excédent primaire
moyen d’environ 1,9% du PIB devait laisser inchangé le ratio dette/PIB, au cours de la période
2003-2008, un déficit primaire moyen d’environ 0,9% du PIB était suffisant pour parvenir au même
résultat. Il en résulte un desserrement de plus en plus important de la contrainte budgétaire de l’Etat.
En effet, le déficit budgétaire soutenable a été de l’ordre de 4,1% points du PIB entre 2003 et 2008
contre 2,4% du PIB sur la période 1998-2002.
158
Partie IV. Finances publiques
60
Effet du solde primaire
La période 1980-1986 a été marquée par une dégradation sensible du solde primaire. Avec la mise
en place du programme d’ajustement structurel, ce solde s’est progressivement amélioré pour
devenir positif à partir de 1987. Depuis cette date, cet indicateur a continué à s’améliorer tout en
étant positif sauf en 2000, 2002 et 2005.
Pour tenir compte de l’impact de la variation des arriérés sur l’endettement, il a été question de
corriger le solde primaire de cette composante. Entre 1998 et 2008, le ratio d’endettement a baissé de
2 points du PIB annuellement en moyenne. Cette évolution s’explique à hauteur de 0,6 point du PIB
annuellement par la maîtrise du solde primaire (y compris variation des arriérés) sur cette période.
Effet des autres facteurs
Les autres facteurs qui jouent un rôle sensible dans la variation du ratio d’endettement sont le
taux de change et la gestion active de la dette. Sur la période 1998-2004, ces facteurs ont contribué
positivement à la baisse du ratio de la dette direct du trésor de 2,6 points du PIB par an avec un
maximum de 5,8 points du PIB enregistré en 2000. En revanche, le taux de change et la gestion
active de la dette ont exercé un effet moindre sur la période 2005-2008 (contribution à la baisse du
ratio d’endettement de 0,1 point du PIB par an).
60
La différence entre les dépenses totales, non compris les intérêts de la dette, et les recettes ordinaires.
61
Calculé en multipliant le ratio d’endettement initial et l’écart entre le taux d’intérêt apparent de la dette et le taux de croissance
économique nominale.
159
Partie IV. Finances publiques
160
Partie IV. Finances publiques
Il ressort de l’estimation du solde structurel qu’entre 2001 et 2004, le solde structurel s’est situé en
moyenne aux alentours de 4,1% du PIB, avec toutefois une tendance baissière. A partir de 2005, une
amélioration de 1,2 point a été enregistrée, et le solde structurel est devenu de plus en plus faible en
même temps que l'économie s’est inscrite dans la phase ascendante du cycle.
161
Partie IV. Finances publiques
162
Partie IV. Finances publiques
La réforme a également concerné l’harmonisation des textes fiscaux avec les textes juridiques
relatifs aux entreprises, notamment la Loi sur les obligations comptables des commerçants, le code
de commerce et les différentes Lois sur les sociétés, la Loi bancaire et les textes relatifs à la Bourse
des Valeurs de Casablanca.
En outre, la Loi de Finances 2009 a réduit de trois à deux le nombre de seuils de chiffre d’affaires
permettant l’option au régime du résultat net simplifié ou au régime du forfait. Elle a permis de
simplifier les régimes d’imposition et de les harmoniser avec les seuils prévus en matière de TVA. A
l’occasion de la même Loi de Finances, le seuil d’assujettissement pour les petits fabricants et les
petits prestataires a été relevé à 500.000 dirhams au lieu de 180.000, et le seuil d’assujettissement de
2.000.000 dirhams a été généralisé aux ventes de tous les produits.
La modernisation du système fiscal a été poursuivie à travers l’introduction de l’obligation de la
télé-déclaration et du télépaiement à partir de 2010 pour les sociétés dont le chiffre d’affaires est
supérieur à 100 millions de dirhams et à partir de 2011 pour celles dont le chiffre d’affaires est
supérieur à 50 millions de dirhams.
Dans le même registre, la TSAVA a été réformée dans le sens de la simplification du barème
actuel. Le tarif applicable aux véhicules dont la puissance fiscale est inférieure ou égale à 10 chevaux
a été maintenu pour les personnes physiques. Le montant de la taxe pour les véhicules dont la
puissance fiscale est égale ou supérieure à 11 chevaux a été relevé. Le nouveau tarif de la taxe,
applicable à partir du 1er janvier 2010, se présente comme suit (en dirhams) :
Tableau 4 : Nouveaux tarifs de la TSAVA
Puissance fiscale (chevaux)
Type de carburant
moins de 8 de 8 à 10 de 11 à 14 plus de 14
Essence 350 650 2000 4000
Diesel 700 1500 5000 10000
163
Partie IV. Finances publiques
En outre, dans le but de favoriser l’épargne, la durée minimum du contrat d’assurance retraite
durant laquelle l’intéressé peut déduire du revenu global imposable les cotisations et primes versées
au titre de la retraite complémentaire a été ramenée de 10 à 8 ans. Dans le même objectif le seuil
exonéré des profits de capitaux mobiliers a été relevé de 24.000 dirhams à 28.000 dirhams. En plus,
le taux de l’IR appliqué sur les profits de cession des actions et parts des OPCVM qui investissent
leurs actifs à hauteur d’au moins 60% en actions a été ramené à 15% au lieu de 20%.
La réforme du système fiscal se poursuivra avec une réduction supplémentaire du taux marginal
de l’IR de deux points et un réaménagement des autres tranches du barème en 2010. La réforme de
la TVA portera sur la réduction progressive du butoir à travers le passage progressif à deux taux à
terme. D’autres mesures concernant la fiscalité de l’épargne seront entreprises. .
164
Partie IV. Finances publiques
La Loi de Finances 2008 a également prévu le passage du taux réduit de l’IS qui profite aux
entreprises exportatrices installées dans les zones franches de 8,75% à 17,5% à partir du 1er janvier
2011 et l’augmentation progressive du taux réduit de l’IS de 17,5% qui profite aux autres entreprises
à raison de 2,5 points chaque année entre 2011 et 2015.
S’agissant de la réforme de la TVA, elle a été amorcée en 2005 d’une manière progressive avec
comme objectifs la réduction du nombre de taux, la suppression progressive des exonérations
injustifiées et l’adoption d’un seuil d’assujettissement et d’un seuil d’exonération en harmonie avec
les limites de chiffre d’affaires en matière d’impôts sur le revenu.
De même, et afin de contribuer à limiter les situations de butoir et de renforcer la neutralité de la
TVA, le taux réduit de 10% a été appliqué au péage dû pour emprunter les autoroutes. Et pour
pallier à la pénurie des métaux de récupération, les exportateurs de ces métaux, ont été exclus, à
compter du 1er janvier 2009, du bénéfice du remboursement prévu en matière de TVA
D’autres mesures de réforme ont porté sur la soumission des opérations de crédit-bail à la TVA
au taux normal de 20%. En plus, une dotation budgétaire a été substituée à l’exonération de la TVA
au profit des Agences pour le Développement Economique et Social. En outre, l’exonération
permanente de la TVA sur les immobilisations accordées aux entreprises a été limitée à 24 mois. Il a
été également procédé à la limitation du régime suspensif aux seules opérations d’exportation.
Il a été également décidé de contribuer aux efforts d’économie d’énergie par l’institution d’un
droit d’importation réduit de 2,5% à l’importation des ampoules économiques.
165
Partie IV. Finances publiques
Cette réforme s’appuie également sur le contrôle modulé de la dépense qui permettra de simplifier
les procédures et internaliser le contrôle de régularité, et l’audit de performance qui vise
l’appréciation du niveau de réalisation des objectifs et de l’efficacité socio-économique. En outre, la
mise en place du système d’information de gestion budgétaire permettra de mutualiser et
dématérialiser l’information budgétaire. La réflexion, en cours, sur une réforme de la Loi organique
des finances permettra la mise en place d’un cadre juridique cohérent qui intègre les réformes
actuelles et à venir.
Les axes stratégiques de la politique budgétaire envisagée à moyen terme s’articulent autour de la
maîtrise des dépenses publiques, de l’amélioration de la gestion budgétaire, de la modernisation du
contrôle et de l’amélioration de la gestion des ressources humaines.
166
Partie IV. Finances publiques
• la mise en place d’un nouveau système de soutien direct des populations défavorisées,
conditionné par la réalisation des objectifs de développement social en matière de scolarisation et
de santé.
Dans ce cadre, un programme pilote de transferts monétaires conditionnés « Tayssir », d’une
durée de deux ans, a été lancé conjointement par le Ministère de l’Education Nationale (MEN) et le
Conseil Supérieur de l’Enseignement (CSE). Le démarrage des inscriptions s’est fait à la rentrée
scolaire 2008/2009. Ce programme consiste à apporter une contribution financière, sous forme de
bourses d’études à des familles pauvres, à condition que leurs enfants fréquentent l’école. Le but est
d’agir sur l’abandon scolaire. En outre, lancée en 2008 avec un budget de 12,8 milliards sur la période
2008-20012, la mise en place du RAMED contribuera certainement à la réduction des aspects de
vulnérabilité des populations pauvres.
167
Partie IV. Finances publiques
168
Partie IV. Finances publiques
169
Partie IV. Finances publiques
La zone euro, principal partenaire du Maroc, devrait enregistrer une croissance de 0,3% après un
net recul de 4,2% en 2009. L’activité dans les économies émergentes et en développement devrait
afficher une reprise de 5,1% après 1,7% en 2009 en ligne avec la relance de la demande mondiale.
S’agissant du commerce international, il devrait renouer avec la croissance en enregistrant une
progression de 2,5% après un net recul de 11,9% en 2009. Cette amélioration devrait accroître la
demande étrangère adressée au Maroc qui devrait s’établir à -2% en 2010. Par ailleurs, le cours
moyen du pétrole brut se situerait autour de 75 dollars/baril et la parité euro/dollar à 1,4.
Au niveau interne, outre les mesures prises dans le cadre du comité de veille stratégique public-
privé, l’activité économique nationale devrait bénéficier de la poursuite des réformes sectorielles et
structurelles.
L’hypothèse retenue pour la production céréalière est de 70 millions de quintaux (moyenne des
cinq dernières années), avec une consolidation de la production des autres cultures et de l’élevage. Le
secteur agricole bénéficiera également du démarrage du plan «Maroc vert ». Une reprise des
exportations des phosphates et dérivées est également attendue en 2010, particulièrement les engrais,
en lien avec l’augmentation des besoins des biens alimentaires et le nécessaire rattrapage en la
matière par rapport à l’année précédente.
170
Partie IV. Finances publiques
171
Partie IV. Finances publiques
Sur le plan national, les échanges extérieurs du Maroc devraient bénéficier du «plan export plus»
qui vise le renforcement des acquis du secteur des exportations et le positionnement du Maroc dans
plusieurs marchés stratégiques. Ce plan touche plusieurs secteurs en l’occurrence, l’automobile,
l’agroalimentaire et les produits de la mer, l’électronique et électrique, le textile et cuir, l’offshoring et
les technologies d’information et de communication.
De ce fait, les exportations de biens devraient augmenter à un rythme de 7,3% en 2010 contre
une progression de 9,2% pour les importations. Cette situation se traduirait par un déficit
commercial de 20,5% du PIB après 19,5% en 2009. Par ailleurs, il est attendu une reprise des
transferts et des exportations des services.
Inflation modérée
L’inflation devrait préserver le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité de l’économie
nationale. Ainsi, mesurée par la variation de l’indice du coût de la vie, l’inflation serait de 2% en 2010
favorisée principalement par la poursuite d’une politique monétaire prudente et l’intervention de
l’Etat au niveau de la compensation.
172
Partie IV. Finances publiques
173
Partie IV. Finances publiques
4.4. Prévisions des recettes et des dépenses de l’Etat au titre de l’année 201062
Les choix arrêtés en matière de politique financière pour 2010 replacent les finances publiques, à
moyen terme, sur une trajectoire favorable, et ce malgré le contexte difficile de la crise financière
internationale qui a marqué l’économie marocaine depuis fin 2008.
Du côté des recettes, la poursuite de la réforme de l’impôt sur le revenu dans le sens de la baisse
du taux marginal permettra de soutenir le pouvoir d’achat des ménages et de réduire les coûts des
facteurs pour l’entreprise.
En matière de dépenses, une maîtrise de 0,2 point du PIB est attendue en 2010 comparativement
à 2009 en relation avec la maîtrise du train de vie de l’Etat malgré le maintien de l’effort
d’investissement afin d’accompagner les réformes structurelles et la mise en œuvre de politiques
sectorielles.
174
Partie IV. Finances publiques
175
Partie IV. Finances publiques
Les recettes des taxes intérieures de consommation sont estimées à 19,4 milliards de dirhams,
marquant une progression de 5,8% par rapport à l’exercice précédent. En termes de PIB, elles
représenteraient 2,5%, soit le même niveau attendu en 2009. La taxe intérieure de consommation sur
les tabacs augmenterait de 5,3% pour se situer à 6,9 milliards de dirhams.
Pour leur part, les recettes de la taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers
seraient de l’ordre de 11,2 milliards de dirhams, en augmentation de 3,7% par rapport à 2009. La
réalisation de ce montant serait tributaire de l’évolution des quantités mises à la consommation et de
la reconstitution des stocks. Les autres recettes de TIC, quant à elles, sont fixées à 1,3 milliard de
dirhams, en hausse de près de 33% par rapport à 2009.
Autres recettes
Les droits de douane sont estimés à 10,5 milliards de dirhams. Par rapport à 2009, ils
marqueraient un léger accroissement de 0,3%. Leur part dans les recettes fiscales serait de près de
7% en 2010, soit pratiquement le même niveau atteint en 2009. Cette évolution s’explique par la
poursuite du démantèlement tarifaire et par la poursuite de la réforme tarifaire qui devrait se traduire
à terme par un taux maximum de 25% sur les produits industriels et par un différentiel maximum de
10% entre les importations de droit commun et celles qui rentrent dans le cadre des accords
préférentiels. Les droits d’enregistrement et de timbre seraient de 10,1 milliards de dirhams, en baisse
de 0,5% par rapport à 2009.
Les recettes non fiscales sont arrêtées à près de 17,3 milliards de dirhams, en hausse de 6,2% et
représenteraient 10,4% du total des recettes ordinaires et ce, malgré le recul des recettes de
monopoles. En effet, celles-ci, qui sont évaluées à 9,3 milliards de dirhams, seraient en baisse de 9%
par rapport à l’année précédente.
Quant au produit des autres recettes, il est évalué à près de 4 milliards de dirhams, en baisse par
rapport à 2009 de 2,1 milliards de dirhams.
176
Partie IV. Finances publiques
La charge salariale, qui sera de 80,5 milliards de dirhams, en hausse de 5,3%, tient compte du coût
de l’augmentation des salaires convenue dans la cadre du dialogue social (1,7 milliard de dirhams), de
la création des postes budgétaires et du comportement de paramètres clés tels que les avancements
d’échelle, les promotions de grade et l’utilisation des postes vacants. Concernant les dépenses
afférentes aux autres biens et services, elles connaîtraient un léger accroissement de 0,6% par rapport
à 2009 pour se situer à 43,4 milliards de dirhams.
La charge des intérêts de la dette est estimée à 18,5 milliards de dirhams, en hausse de 0,6% par
rapport à 2009 atteignant 2,4% du PIB. La hausse de cette charge est le résultat conjugué de la
hausse de la charge des intérêts de la dette intérieure de 1% et de la baisse des intérêts de la dette
extérieure de 1,2%.
La charge de la compensation s'élèverait à 14 milliards de dirhams. En termes de PIB, elle
atteindrait 1,8%. Cette estimation est établie sur la base de 75 dollars le baril de pétrole.
En matière d’investissement public, le projet de Loi de Finances 2010 traduit la volonté des
pouvoirs publics de poursuivre leurs efforts de soutien à l’activité économique. Pour soutenir
l’investissement, l’Etat projette de mobiliser des crédits d’un montant de 53,8 milliards, en hausse de
20% par rapport à 2009.
Conclusion
La préparation du projet de la Loi de Finances 2010 intervient dans un contexte caractérisé par un
environnement international marqué par une période d’instabilité financière sans précédent. En
outre, malgré le redressement des indicateurs avancés composites, des incertitudes continuent à se
manifester quant à une reprise réelle de l’activité et de l’emploi en 2010.
Les pays qui disposent d’un espace budgétaire relativement soutenable ont réussi à appuyer la
demande. La crise a mis en évidence l’importance de disposer de pareilles marges pour financer des
mesures contra-cycliques en cas de ralentissement économique. Pour la plupart, les pays ont
procédé à cette stimulation budgétaire à partir de l’année 2009 à travers la mise en œuvre des plans
de relance de grande envergure. Il en a résulté un retour vers le financement de l’économie par des
déficits publics parfois inégalés.
Pour le cas propre du Maroc, la politique fiscale volontariste menée par les pouvoirs publics
depuis le début de cette décennie a permis une amélioration des recettes fiscales mettant nos finances
publiques en position de supporter les effets de la crise. Cette amélioration a non seulement favorisé
la réduction du taux d’endettement et insufflé un nouvel élan à l’investissement public mais elle a
aussi permis d’assurer le financement nécessaire des réformes économiques et financières engagées
par notre pays au cours des dernières années.
177
Partie IV. Finances publiques
De nombreux facteurs contribuent à atténuer les effets de la crise sur l’économie nationale. Les
plus importants d’entre eux sont d’une part les mesures prévues pour soutenir l’activité dans son
ensemble et de l’autre la situation initiale des finances publiques marocaines qui laissait entrevoir des
marges de manœuvre relativement confortables et de nature à permettre aux pouvoirs publics de
prendre des mesures de relance de l’économie nationale. Parmi ces mesures, il y a lieu de citer la
relance prévisible de la consommation des ménages par le biais de la baisse de l’impôt sur le revenu,
la poursuite de la concrétisation des programmes d’investissement initiés par le Gouvernement et le
maintien de l’élan des réformes notamment celles tendant à réduire les déficits sociaux du pays et à
améliorer sa compétitivité.
L’orientation actuelle des finances publiques est à la faveur d’une croissance positive relativement
supérieure à celle attendue par nos principaux partenaires. La contribution de l’Etat à cet élan de
croissance passe par l’effort consenti pour baisser la pression fiscale et par l’engagement à soutenir
l’activité par le biais des dépenses tant au niveau de la consommation qu’au niveau de
l’investissement. Cette politique, si elle autorisait un supplément de croissance non négligeable, elle
pourrait néanmoins donner lieu à un creusement relatif du déficit budgétaire. Le financement de ce
déficit ne poserait cependant pas de problème particulier, en raison notamment de la situation
soutenable des finances publiques marocaines et de la qualité de la signature du Maroc auprès des
bailleurs de fonds.
Toutefois, la question de la soutenabilité de la balance des paiements s’impose comme étant une
préoccupation majeure qui exige la conjugaison des efforts pour l’identification des mesures à même
de garantir la préservation d’un niveau confortable de réserves de change qui devient un élément
déterminant dans la définition des priorités stratégiques notamment pour ce qui concerne la nature et
la qualité de l’offre exportable et de manière générale au niveau de la compétitivité nationale.
178
ANNEXES STATISTIQUES
1. Environnement international
2. Indicateurs macro-économiques
3. Indicateurs sectoriels
4. Echanges extérieurs
5. Monnaie, crédits et prix
6. Finances publiques
7. Indicateurs sociaux
179
Synthèse des principaux indicateurs économiques, financiers et sociaux
2005 2006 2007 2008 2009(p) 2010(p)
Taux de croissance économique (en %) 3,0 7,8 2,7 5,6 5,3 3,5
Croissance
Taux d'investissement brut (en %) 28,8 29,4 32,5 36,3 34,3 34,0
Taux d'épargne nationale brute (en % du PIB) 31,0 32,2 32,4 31,2 30,1 28,8
Taux d'ouverture de l'économie (Biens et services) (en %) 70,2 73,9 80,6 86,9 65,7 66,9
Solde du compte courant/PIB (%) 1,8 2,2 -0,1 -5,2
Echanges
Recettes fiscales en % du PIB (Pression fiscale) (y.c TVA des C.L) (en %) 20,9 21,7 24,4 26,9 22,4 21,3
Masse salariale en % du PIB 11,7 10,9 10,7 10,2 10,3 10,3
Intérêts de la dette extérieure en % du PIB 0,5 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4
Taux d'endettement du trésor (a) + (b) 62,1 57,3 53,5 47,3
Encours de la dette extérieure du Trésor/PIB (a) 13,1 11,3 10,7 10,0
Encours de la dette intérieure du Trésor/PIB (b) 49,0 46,0 42,8 37,3
Production des trois principales céréales (en milliers de Qx) 41452 88618 23452 51227 101600
Rendement moyen des trois principales céréales (Qx/ha) 8,1 16,7 5,1 10,2 19,7
Production marchande des phosphates (en milliers de tonnes) 27254 27386 27834 25823
Taux de croissance de l'indice de la production minière (%) 6,7 8,5 4,0 -1,9
Taux de dépendance énergétique (en %) 96,2 96,0 96,6 97,6
Facture énergétique en % des exportations globales 39,8 40,1 43,0 46,2
Indicateurs sectoriels
Taux de croissance de l'indice de la production d'électricité (%) 16,3 3,5 -3,3 2,9
Taux de valeur ajoutée industrielle (en %) 32,0 27,1 27,5
Taux d'exportations industrielles (en %) 26,1 25,8 27,5
Taux d'investissement industriel (en %) 19,5 23,7 24,4
Variation de l'indice de la production industrielle (%) 5,4 5,2 4,5 1,9
Taux de croissance des autorisations de construire (en %) 14,8 5,9 0,8 -1,0
Taux de croissance des ventes locales du ciment (en %) 9,3 5,6 5,0 10,4
Nombre de nuitées touristiques dans les hôtels classés (en milliers) 15216 16327 16894 16462
Recettes touristiques en % du PIB 7,8 9,1 9,5 8,0
Densité téléphonique (fixe et mobile) pour 1000 habitants 45,4 56,6 72,7 82,8
Dont mobile 41,0 52,5 64,9 73,2
Effectif de la population (en milliers) (1) 29520 29892 30172 30506 30841
Population et chômage
Part des jeunes (15 à 24 ans) dans la population totale (en %) 21,1 20,5 20,6 20,5 20,4
Taux brut de natalité (en %o) 20,2 20,0 19,8 19,5 19,2
Taux brut de mortalité (en %o) 5,5 5,5 5,5 5,5 0,0
Taux de chômage global (%) 10,8 10,8 11,1 9,7 9,8
Taux de chômage urbain (%) 18,4 18,3 15,5 15,4 14,7
Taux de chômage urbain des jeunes (15-24) 33,2 32,9 31,7 31,6 31,8
Taux de chômage urbain des diplômés (%) 25,6 25,7 20,8 20,8 20,0
Education
Part de la population rurale bénéficiant de l'eau potable (PAGER) (en %) 60,0 70,0 80,0 86,0
Taux d'électrification rurale (PERG) (%) 72,0 81,0 88,0 93,0 95,4
(1) Projection CERED
(P) Prévisions de la DEPF sauf indications contraires.
180
1- Environnement international
2004 2005 2006 2007 2008 2009 (p) 2010(p)
1.1 Croissance économique (En %)
Monde 4,9 4,5 5,1 5,2 3,0 -1,1 3,1
Principaux pays industrialisés (1) 2,9 2,3 2,6 2,2 0,3 -3,6 1,3
Dont: États-Unis 3,6 3,1 2,7 2,1 0,4 -2,7 1,5
Japon 2,7 1,9 2,0 2,3 -0,7 -5,4 1,7
Zone euro 2,2 1,7 2,9 2,7 0,7 -4,2 0,3
Dont: France 2,3 1,9 2,4 2,3 0,3 -2,4 0,9
Espagne 3,3 3,6 4,0 3,6 0,9 -3,8 -0,7
Allemagne 1,2 0,7 3,2 2,5 1,2 -5,3 0,3
Europe Centrale et Orientale 7,3 6,0 6,6 5,5 3,0 -5,0 1,8
Dont: Turquie 9,4 8,4 6,9 4,7 0,9 -6,5 3,7
Asie en développement (2) 8,6 9,0 9,8 10,6 7,6 6,2 7,3
Dont: Inde 7,9 9,2 9,8 9,4 7,3 5,4 6,4
Philippines 6,4 5,0 5,3 7,1 3,8 1,0 3,2
Corée du sud 4,6 4,0 5,2 5,1 2,2 -1,0 3,6
Chine 10,1 10,4 11,6 13,0 9,0 8,5 9,0
Amérique Latine 6,0 4,7 5,7 5,7 4,2 -2,5 2,9
Dont: Argentine 9,0 9,2 8,5 8,7 6,8 -2,5 1,5
Brésil 5,7 3,2 4,0 5,7 5,1 -0,7 3,5
Chili 6,0 5,6 4,6 4,7 3,2 -1,7 4,0
Colombie 4,7 5,7 6,9 7,5 2,5 -0,3 2,5
Mexique 4,0 3,2 5,1 3,3 1,3 -7,3 3,3
Uruguay 4,6 6,8 4,6 7,6 8,9 0,6 3,5
Venezuela 18,3 10,3 10,3 8,4 4,8 -2,0 -0,4
Moyen-Orient 5,9 5,5 5,8 6,2 5,4 2,0 4,2
Dont: Egypte 4,1 4,5 6,8 7,1 7,2 4,7 4,5
Jordanie 8,6 8,1 8,0 8,9 7,9 3,0 4,0
Maghreb 4,6 5,1 4,3 3,5 4,1 3,2 3,6
Dont: Algérie 5,2 5,1 2,0 3,0 3,0 2,1 3,7
Maroc (3) 4,8 3,0 7,8 2,7 5,6 5,3 3,5
Tunisie 6,0 4,1 5,4 6,3 4,6 3,0 4,0
181
1- Environnement international (Suite 1)
182
1- Environnement international (Suite 2)
183
1- Environnement international (Suite 3)
1.7 Flux nets de capitaux étrangers privés vers les pays émergents (En milliards de $)
Asie en émergence (1) 143,1 90,2 54,9 200,6 35,7 -54,3 -113,0
Amérique latine 15,7 50,3 36,9 112,2 67,0 24,8 40,4
Afrique 17,5 16,9 6,9 30,0 28,5 21,0 45,9
Moyen Orient -3,7 2,0 -11,6 43,3 -58,9 48,0 25,8
Pays de l'europe centrale et orientale 52,3 103,4 118,8 185,5 154,7 6,4 47,1
Total pays émergents et pays en développement 226,5 285,7 262,0 696,5 129,5 -52,5 28,3
Investissements directs net 191,6 251,7 254,4 411,2 425,0 279,0 269,5
Investissements de portefeuille 17,7 32,7 -32,4 88,1 -85,4 -99,8 -110,4
Autres flux nets de capitaux privés 17,2 1,2 39,9 197,1 -210,1 -231,6 -130,8
184
1- Environnement international (Fin)
Source : World Economic Outlook, FMI -octobre 2009-, Banque Mondiale - Commodity prices data
(p) Prévisions
(1) Les principaux pays industrialisés retenus par World Economic Outlook sont: États-unis, Japon, Canada, France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni
(2) Les pays de l'agrégat "Asie en développement" sont les pays du continent asiatique à l'exception des pays du Moyen-Orient, Japon, Corée du Sud, Hong Kong, Singapour, et
Taiwan
(3) Source: Haut Commissariat au Plan jusqu'à 2008 et estimation et prévision de la DEPF pour 2009 et 2010
(4) Moyenne annuelle des cours de : UK Brent, Dubaï et West Texas Intermediate
185
2- Indicateurs macro-économiques
Contribution des principales branches à la croissance du PIB en volume (En nombre de points de la croissance)
PIB en volume (Croissance aux prix de l'année précédente) (En %) 3,0 7,8 2,7 5,6 5,3 3,5
Secteur primaire -1,6 2,8 -3,0 2,0
Agriculture, chasse et services annexes -1,8 3,0 -2,9 1,8
Pêche, aquaculture 0,2 -0,2 -0,1 0,2
Secteur secondaire 1,3 1,2 1,6 0,9
Industrie d'extraction 0,1 0,0 0,2 -0,1
Industrie (hors raffinage de pétrole) 0,5 0,6 0,5 0,3
Industne alimentaire et tabac 0,1 0,1 0,1 0,1
Industrie du textile et du cuir 0,0 0,0 0,1 0,0
Autres industries manufacturières 0,2 0,0 0,0 0,1
Industrie chimique et parachimique 0,1 0,3 0,2 0,0
Industrie mécanique, métallurgique et électrique 0,2 0,1 0,2 0,1
Energie 0,2 0,1 0,2 0,1
Raffinage de pétrole et autres produits d'énergie 0,0 -0,1 0,1 0,0
Electricité et eau 0,2 0,2 0,1 0,2
Bâtiment et travaux publics 0,3 0,5 0,7 0,6
Secteur tertiaire (1) 3,1 2,7 3,1 2,1
Commerce 0,4 0,5 0,3 0,5
Hôtels et restaurants 0,2 0,2 0,1 0,0
Transports 0,3 0,2 0,3 0,1
Postes et télécommunications 0,2 0,3 0,3 0,3
Activités financières et assurances 0,6 0,5 1,0 0,2
Services rendus aux entreprises et services personnels 1,0 1,0 1,1 0,0
Administration publique générale et sécurité sociale 0,4 0,3 0,2 0,3
Education, santé et action sociale 0,6 0,2 0,7 0,8
Branche fictive -0,4 -0,4 -0,8 -0,2
Valeur ajoutée non agricole 4,2 4,2 4,9 3,2
(1) Y compris les services non marchands fournis par les administrations publiques
p : Prévisions de la DEPF
186
2- Indicateurs macro-économiques (Suite 1)
2005 2006 2007 2008 2009(p) 2010(p)
2.2 - PIB aux prix courants (En millions DH) 527679 577344 616254 688843 739522 780579
Total des valeurs ajoutées (En millions DH) 473956 517948 545693 619632
Secteur primaire 69565 87482 74928 90690
Agriculture, chasse et services annexes 62932 81147 68716 82969
Pêche, aquaculture 6633 6335 6212 7721
Secteur secondaire 133749 140631 149052 187866
Industrie d'extraction 8994 10534 13155 45121
Industrie (hors raffinage de pétrole) 77166 81202 82074 86996
Industrie alimentaire et tabac 20609 22847 18601 21327
Industrie du textile et du cuir 14898 16642 16892 16586
Autres industries manufacturières 9842 9709 10230 11981
Industrie chimique et parachimique 17424 17468 19708 20183
Industrie mécanique, métallurgique et électrique 14393 14536 16643 16919
Energie 16067 15983 16590 17086
Raffinage de pétrole et autres produits d'énergie 1484 1296 841 963
Electricité et eau 14583 14687 15749 16123
Bâtiment et travaux publics 31522 32912 37233 38663
Secteur tertiaire (1) 270642 289835 321713 341076
Commerce 56454 60956 65058 70597
Hôtels et restaurants 12963 13265 16294 16278
Transports 17961 18357 23264 23897
Postes et télécommunications 16561 18134 19887 21365
Activités financières et assurances 26859 30231 36444 39133
Services rendus aux entreprises et services personnels 66995 74182 85674 89771
Administration publique générale et sécurité sociale 47917 50664 51910 54000
Education, santé et action sociale 48144 49997 54271 59360
Branche fictive -23212 -25951 -31089 -33325
Valeur ajoutée totale non agricole 404391 430466 470765 528942
Structure par rapport au total des valeurs ajoutées aux prix courants (En %)
Secteur primaire 14,7 16,9 13,7 14,6
Agriculture, chasse et services annexes 13,3 15,7 12,6 13,4
Pêche, aquaculture 1,4 1,2 1,1 1,2
Secteur secondaire 28,2 27,2 27,3 30,3
Industrie d'extraction 1,9 2,0 2,4 7,3
Industrie (hors raffinage de pétrole) 16,3 15,7 15,0 14,0
Industrie alimentaire et tabac 4,3 4,4 3,4 3,4
Industrie du textile et du cuir 3,1 3,2 3,1 2,7
Autres industries manufacturières 2,1 1,9 1,9 1,9
Industrie chimique et parachimique 3,7 3,4 3,6 3,3
Industrie mécanique, métallurgique et électrique 3,0 2,8 3,0 2,7
Energie 3,4 3,1 3,0 2,8
Raffinage de pétrole et autres produits d'énergie 0,3 0,3 0,2 0,2
Electricité et eau 3,1 2,8 2,9 2,6
Bâtiment et travaux publics 6,7 6,4 6,8 6,2
Secteur tertiaire (1) 57,1 56,0 59,0 55,0
Commerce 11,9 11,8 11,9 11,4
Hôtels et restaurants 2,7 2,6 3,0 2,6
Transports 3,8 3,5 4,3 3,9
Postes et télécommunications 3,5 3,5 3,6 3,4
Activités financières et assurances 5,7 5,8 6,7 6,3
Services rendus aux entreprises et services personnels 14,1 14,3 15,7 14,5
Administration publique générale et sécurité sociale 10,1 9,8 9,5 8,7
Education, santé et action sociale 10,2 9,7 9,9 9,6
Branche fictive -4,9 -5,0 -5,7 -5,4
VA non agricole 85,3 83,1 86,3 85,4
Source : Haut Commissariat au Plan et calcul de la DEPF jusqu'en 2008
p : Prévisions de la DEPF
(1) Y compris les services non marchands fournis par les administrations publiques
187
2- Indicateurs macro-économiques (Suite 2)
2.3 - Équilibre ressources-emplois en volume (Evolution annuelle aux prix de l'année précédente) (En %)
Produit intérieur brut 3,0 7,8 2,7 5,6
Importations de biens et services 9,6 8,2 15,0 10,9
Consommation finale intérieure 2,6 5,9 3,9 8,3
Dépenses de consommation finale des Administrations publiques 3,5 2,9 4,4 4,8
Dépenses de consommation finale des ménages 2,3 6,9 3,8 9,4
Formation brute du capital fixe 7,4 9,7 14,3 11,7
Exportations de biens et services 13,3 11,6 5,2 -1,1
188
2- Indicateurs macro-économiques (Suite 3)
Taux de croissance du revenu national brut disponible 5,4 9,8 7,5 11,2 5,8 5,3
Ressources
Revenu national brut 5,0 9,3 6,9 11,6
PIB 4,5 9,4 6,7 11,8 7,4 5,6
Revenu de la propriété net en provenance de l'extérieur -22,7 21,5 -2,3 28,5
Transferts courants nets en provenance de l'extérieur 10,4 16,2 14,1 7,4
Emplois
Dépenses de consommation finale 5,8 8,3 7,6 12,6 6,7 7,0
Ménages 5,0 9,5 8,4 14,9 7,1 7,7
Administrations publiques 8,3 4,9 4,8 5,4 4,9 4,8
Epargne nationale brute 4,3 13,6 7,4 7,7 3,8 0,9
189
2- Indicateurs macro-économiques (Fin)
190
3- Indicateurs sectoriels
191
3- Indicateurs sectoriels (Suite 1)
192
3- Indicateurs sectoriels (Suite 2)
2005 2006 2007 2008
Taux de croissance de l'indice de la production minière (%) 6,7 8,5 4,0 -1,9
Minerais métalliques 3,3 4,9 -5,2 -2,0
Minerais non métalliques 6,8 8,7 4,4 -1,8
3.3- Énergie et eau
Bilan du secteur énergétique (En milliers de TEP)
Production locale 466 526 475 491
Structure (En %)
Electricité hydraulique 78,8 78,4 72,1 72,1
Electricité éolienne 11,5 9,1 15,3 15,7
Charbon 0,0 0,0 0,0 0,0
Pétrole brut + Gaz naturel 9,7 12,6 12,6 12,2
Importation 13359 13972 15360
Structure (En %)
Electricité 1,6 3,8 5,9
Charbon 29,1 27,8 26,5
Pétrole brut 49,1 44,8 40,7
Produits pétroliers 20,2 23,7 26,9
Consommation totale 12313 13057 13843 14841
Structure (En %)
Electricité hydraulique 5,1 7,6 9,6 10,3
Charbon 30,2 29,7 28,2 25,6
Produits pétroliers 61,6 59,1 58,3 60,4
Gaz naturel 3,1 3,7 3,9 3,6
Déficit énergétique 11848 12531 13367 14350
Taux de dépendance énergétique (En %) (1) 96,2 96,0 96,6 97,6
Taux de croissance de l'indice de la production d'électricité (%) 16,3 3,5 -3,3 2,9
Production locale d'électricité (En millions de KWh) 19518 21105 22608 23994
Part de l'ONE (En %) 33,0 28,1 26,9 27,9
Dont Thermique (En %) 28,2 24,0 23,0 24,0
Production concessionnlle 62,6 62,4 57,6 54,3
Consommation de l'électricité (En millions de KWh) 17628 19260 20502 21711
Dont (En %) :
Distribué par l'ONE 51,9 53,6 54,9 55,3
Ventes totales aux distributeurs 48,1 46,4 45,1 44,7
Consommation d'énergie électrique distribuée par l'ONE (En millions
de kWh) 9153 10328 11284 12009
Haute et moyenne tension 5825 6501 7118 7503
Basse tension 3328 3827 4166 4506
Exploitation de l'eau potable en milieu urbain
Production de l'ONEP (En millions de m3) 753 767 794
Ventes de l'ONEP (En millions de m3) 661 665 683
Taux de remplissage des barrages (En %) 41,9 54,7 48,4
Al wahda 57,7 74,6 70,3
Al Massira 19,3 18,2 17,3
Bine El ouuidane 46,2 64,7 49,6
Idriss 1er 51,4 67,9 46,1
193
3- Indicateurs sectoriels (Suite 3)
Taux de valeur ajoutée par branches d'activité (En %) (1) 32,0 27,1 27,5
Agro-alimentation 39,7 30,7 29,4
Textile et cuir 38,4 36,6 36,0
Chimie et parachimie 26,8 23,1 26,6
Mécanique et métallurgique 26,1 24,7 22,9
Électricité et électronique 28,6 25,7 22,6
Taux d'investissement par branches d'activité (En %) (2) 19,5 23,7 24,4
Agro-alimentation 11,9 13,4 15,4
Textile et cuir 16,1 15,1 16,7
Chimie et parachimie 23,7 40,4 36,7
Mécanique et métallurgique 37,3 14,8 17,3
Électricité et électronique 19,2 23,5 23,5
Taux d'exportation par branches d'activité (En %) (3) 26,1 25,8 27,5
Agro-alimentation 16,7 15,7 15,4
Textile et cuir 66,4 65,8 64,4
Chimie et parachimie 20,6 18,8 23,1
Mécanique et métallurgique 10,9 15,1 16,2
Électricité et électronique 60,6 64,7 66,7
194
3- Indicateurs sectoriels (Suite 4)
195
3- Indicateurs sectoriels (Suite 5)
3.7- Tourisme
196
3- Indicateurs sectoriels (Fin)
197
4- Échanges extérieurs
Évolution des exportations globales (En millions de dh) 99265 111979 125517 154493
Taux de croissance (En %) - 12,8 12,1 23,1
Alimentation - 9,0 14,1 6,6
Dont : - Agrumes - -5,4 5,3 5,7
- Produits de la mer (1) - 13,4 5,9 11,1
Énergie et lubrifiants - -10,7 33,0 16,3
Produits bruts - 14,6 6,6 82,6
Demi-produits - 9,7 20,4 48,3
Groupe OCP (2) - 9,2 26,4 127,7
Produits finis d'équipement - 41,7 17,4 10,9
Produits finis de consommation - 11,2 2,9 -6,7
Produits manufacturés (3) - 14,5 11,9 19,0
Structure (En %) :
Alimentation 19,6 18,9 19,2 16,7
Dont : - Agrumes 3,1 2,6 2,4 2,1
- Produits de la mer 9,3 9,3 8,8 8,0
Énergie et lubrifiants 2,4 1,9 2,2 2,1
Produits bruts 10,6 10,7 10,2 15,2
Demi-produits 27,1 26,3 28,3 34,1
Groupe OCP 16,3 15,8 17,8 32,9
Produits finis d'équipement 8,5 10,7 11,2 10,1
Produits finis de consommation 31,7 31,3 28,7 21,8
Produits manufacturés 67,3 68,3 68,2 65,9
Source : Calcul de la DEPF sur la base des données de l'Office des Changes jusqu'en 2008
(1) Produits de la mer : Poissons frais salés, séchés ou fumés, Crustacés mollusques et coquillages et Poissons en conserve
(2) Phosphates, engrais naturels et acide phosphorique
(3) Demi-produits + biens finis d'équipement + biens finis de consommation
198
4- Échanges extérieurs (Suite 1)
Structure (En %) :
Alimentation 8,5 7,3 10,2 9,9
Dont Blé 2,3 1,5 3,6 3,9
Énergie et lubrifiants 21,4 21,3 20,7 22,2
Dont pétrole 13,0 12,0 10,0 9,6
Produits bruts 6,5 6,0 6,1 8,2
Demi-produits 22,2 23,5 22,9 21,1
Produits finis d'équipement 20,9 22,3 21,4 22,0
Produits finis de consommation 20,4 19,5 18,7 16,5
Source : Calcul de la DEPF sur la base des données de l'Office des Changes jusqu'en 2008
199
4- Échanges extérieurs (Fin)
4.3 - Investissements et prêts étrangers (En millions de dh) 28903 29954 41379 32526
Part des investissements directs (En %) : 92,4 87,0 91,7 83,2
Taux de croissance (En %) 84,3 3,6 38,1 -21,4
Structure selon les principaux pays (En %) :
France 70,5 31,1 35,5 45,1
Espagne 5,5 25,1 14,9 19,0
Emirats arabes unis 2,6 4,3 10,9 13,9
U.S.A. 2,9 7,9 6,9 8,8
UEBL 3,1 10,3 4,5 5,7
Autres 15,3 21,3 27,3 7,5
Structure selon les principaux secteurs (En %) :
Tourisme 10,7 26,6 32,4 18,9
Immobilier 8,7 14,5 20,0 29,4
Industrie 10,3 32,2 8,6 5,2
Télécommunication 55,4 6,0 8,2 1,8
Banques 2,8 5,7 4,7 17,9
Autres 12,2 14,9 26,1 26,8
Source : Calcul de la DEPF sur la base des données de l'Office des Changes jusqu'en 2008
200
5- Monnaie, crédits et prix
Placements à terme/ ensemble des placements (En %) 50,5 49,2 50,5 55,7
Créances sur l'Etat/recettes ordinaires de l'Etat (En %) 60,4 53,9 47,3 40,1
Concours à l'économie en % du PIB 55,3 58,8 70,8 77,8
Avoirs extérieurs nets en mois d'importation de marchandises
globales 10,8 10,9 9,6 7,4
Taux de liquidité globale de l'économie (1) 97,2 106,2 112,9 110,0
201
5- Monnaie, crédits et prix (suite 1)
Volume des transactions (En millions de dh) 99209 139090 326125 217736
Marché central 38278 118685 213797 159076
Actions 37518 117385 211985 156671
Obligations 760 1299 1812 2405
Marché de blocs 60931 20405 112328 58660
Actions 60920 18968 109442 45437
5.4 - Prix
Indice du coût de la vie (base 100 =1989) 168,7 174,3 177,8 184,7
Alimentation 169,5 176,1 181,8 194,2
Habillement 170,4 172,3 174,5 177,3
Habitation 172,0 175,7 180,6 181,8
Equipements ménagers 142,0 144,9 147,7 151,5
Soins médicaux 151,0 152,2 153,3 153,8
Transports et communications 172,6 187,9 182,6 185,2
Indice du coût de la vie hors produits alimentaires 167,8 172,6 174,3 176,8
Taux de croissance de l'indice du coût de la vie (En %) 1,0 3,3 2,0 3,9
Alimentation 0,3 3,9 3,2 6,8
Habillement 0,7 1,1 1,3 1,6
Habitation 1,3 2,2 2,8 0,7
Equipements ménagers 1,0 2,0 1,9 2,6
Soins médicaux 1,1 0,8 0,7 0,3
Transports et communications 4,5 8,9 -2,8 1,4
Indice du coût de la vie hors produits alimentaires 1,4 2,9 1,0 1,4
Taux de croissance de l'indice des prix à la production par secteur
Industries extractives 9,7 8,6 4,7 7,8
Extraction d'hydrocarbures, services annexes 17,0 13,6 6,0 24,1
202
5- Monnaie, crédits et prix (Fin)
(1) Il s'agit des taux les plus bas observés à la fin de la période.
(2) Taux sur le marché des adjudications sont des taux moyens pondérés.
203
6 - Finances publiques (1)
204
6- Finances publiques (suite1) (1)
205
6- Finances publiques (suite 2) (2)
Dépenses totales (En millions de dh) (3) 143165 144300 152743 181965 188203 200381
Structure (En %)
Biens et Services 68,8 63,8 64,3 58,3 63,5 61,8
Personnel 43,2 43,8 43,0 38,5 40,6 40,2
Autres 25,6 20,1 21,3 19,9 22,9 21,6
Dette publique 12,2 12,9 12,6 10,0 9,8 9,2
Intérieure 10,5 11,2 10,8 8,5 8,2 7,8
Extérieure 1,7 1,7 1,8 1,6 1,6 1,5
Compensation 7,9 9,1 10,7 17,3 6,4 7,0
dont Fonds de soutien des prix 1,5 0,8 0,7 0,3 0,3 0,5
Investissement 14,3 16,5 18,5 21,0 23,0 22,9
dont Fonds spécial routier 1,4 1,2 1,2 1,2 1,1 1,0
206
6- Finances publiques (suite 3) (1)
Recettes ordinaires (y.c Fonds routier et Fonds du soutien des prix) 23,2 23,4 25,4 26,8 22,8 21,6
Recettes ordinaires (n.c Fonds routier et Fonds du soutien des prix) 22,4 22,9 24,9 26,5 22,4 21,3
Recettes ordinaires hors privatisation (2) 21,9 23,0 24,9 26,8 22,8 21,1
Recettes fiscales 19,1 19,7 21,9 24,3 20,2 19,0
Impôts directs 8,2 8,8 9,8 11,8 9,7 8,6
IR 4,3 4,2 4,5 4,8 3,8 3,2
IS 3,7 4,2 4,9 6,7 5,6 5,0
Taxe professionnelle 0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Majorations 0,1 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3
Impôts indirects 7,3 7,5 8,5 8,9 7,7 7,8
TVA 4,3 4,7 5,6 6,2 5,3 5,3
Intérieure 1,7 2,0 2,4 2,6 2,3 2,4
Importation 2,6 2,7 3,3 3,6 2,9 3,0
TIC 2,9 2,8 2,8 2,7 2,5 2,5
Tabacs 1,0 1,0 1,0 1,0 0,9 0,9
Produits énergétiques 1,7 1,6 1,6 1,5 1,5 1,4
Autres 0,2 0,2 0,2 0,2 0,1 0,2
Droits de douane 2,4 2,1 2,2 2,0 1,4 1,4
Enregistrement et Timbre 1,2 1,2 1,5 1,5 1,4 1,3
Recettes non fiscales 3,4 3,3 3,0 2,3 2,2 2,2
Recettes non fiscales hors privatisation 2,1 2,9 2,5 2,3 2,2 1,7
Monopoles 1,0 1,3 1,3 1,1 1,4 1,2
Domaines 0,0 0,0
Autres recettes 1,0 1,5 1,2 1,1 0,8 0,5
Privatisation 1,3 0,4 0,5 0,0 0,0 0,5
Dépenses totales (y.c Fonds routier et Fonds des prix) (3) 27,6 25,4 26,1 28,1 26,0 25,8
Dépenses totales (n.c Fonds routier et Fonds des prix) (3) 27,2 25,1 25,8 27,8 25,8 25,5
Dépenses ordinaires (y.c Fonds du soutien des prix) 24,1 21,5 21,7 22,6 20,3 20,0
Dépenses ordinaires (n.c Fonds du soutien des prix) 23,7 21,3 21,6 22,5 20,2 19,9
Biens et Services 18,7 16,0 15,9 15,4 16,2 15,9
Personnel 11,7 10,9 10,7 10,2 10,3 10,3
Autres 6,9 5,0 5,3 5,3 5,8 5,6
Dette publique 3,3 3,2 3,1 2,6 2,5 2,4
Intérieure 2,9 2,8 2,7 2,2 2,1 2,0
Extérieure 0,5 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4
Compensation 2,1 2,3 2,7 4,6 1,6 1,8
Fonds spécial du soutien des prix 0,4 0,2 0,2 0,1 0,1 0,1
Investissement 3,9 4,1 4,6 5,5 5,8 5,9
Fonds spécial routier 0,4 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3
Solde ordinaire/PIB (y.c Fonds de soutien des prix) -0,9 2,0 3,7 4,2 2,5 1,6
Solde ordinaire/PIB (n.c Fonds de soutien des prix) -1,3 1,7 3,4 4,0 2,2 1,3
Solde primaire -0,6 1,7 3,8 3,0 -0,2 -1,7
Solde du budget -3,9 -1,5 0,7 0,4 -2,7 -4,0
Solde du budget (hors privatisation) -5,2 -2,0 0,2 0,4 -2,7 -4,5
Pression fiscale (4) 20,9 21,7 24,4 26,9 22,4 21,3
207
6- Finances publiques (Fin)
Taux d'endettement direct du Trésor 60,8 58,2 62,1 57,3 53,5 47,3
Encours dette intérieure/PIB 44,3 44,3 49,0 46,0 42,8 37,3
Encours dette extérieure/PIB 16,5 13,9 13,1 11,3 10,7 10,0
Dépenses de fonctionnement (En millions dh) 77459 78036 94393 105048 106915 115114
Taux de croissance (En %) 12,8 0,7 21,0 11,3 1,8 7,7
Structure selon les principaux départements ministériels (En %)
Finances et Privatisation 14,0 14,6 27,7 25,1 26,9 31,2
Équipement, formation professionnelle et formation des cadres 1,0 1,0 1,3 0,7 0,6 0,6
Agriculture et pêche 2,7 3,0 3,0 1,9 2,0 1,7
Défense Nationale 19,9 - - - - -
Éducation nationale et enseignement supérieur 34,2 32,5 26,5 31,4 32,2 30,0
Intérieur 9,7 9,6 9,0 8,6 9,4 9,3
Santé Publique 5,8 6,2 5,0 5,3 5,9 5,9
Cour Royale et services rattachés 2,7 - - - - -
Justice 2,2 2,5 2,1 2,0 2,3 2,2
Affaires Étrangères et coopération 1,3 1,6 1,2 1,6 1,6 1,3
Autres (y.c Budgets annexes) 6,6 28,8 24,1 23,4 19,0 17,9
208
7- Indicateurs sociaux
Effectif des ménages (2) 5497 5634 5725 5854 5982 6111 6239
Urbain (En %) 64,9 65,8 60,6 61,2 61,9 62,4 63,0
Taille moyenne des ménages 5,3 5,2 5,2 5,2 5,1 5,0 5,0
Urbain 4,5 4,4 4,7 4,7 4,6 4,6 4,5
Rural 6,8 6,9 6,0 5,9 5,9 5,9 5,8
209
7- Indicateurs sociaux (suite 1)
Budget de fonctionnement du MEN (En millions dh) (4) 21353 26475 25398 24994 32958 34451 34498
Part dans le budget général de l'Etat (En %) 31,1 34,2 32,5 26,5 31,4 32,2 30,0
Budget d'investissement du MEN (En millions dh) (4) 2077 1973 1811 1824 2345 2645 2932
Part dans le budget général de l'Etat (En %) 11,2 11,5 9,1 9,8 10,7 10,0 10,2
Budget global du MEN (En millions dh)(4) 23430 28448 27209 26818 35303 37096 37430
Part dans le budget général de l'Etat (En %) 27,1 30,2 28,0 23,9 27,8 27,8 26,0
7.3-Emploi et salaires
7.3.1- Activité, emploi et chômage (15 ans et plus) 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Population active 15 ans et plus (En milliers) 10379 10902 10745 10825 10990 11148 11267
Urbain 5315 5384 5375 5449 5578 5746 5874
Rural 4946 5323 5370 5376 5412 5402 5393
Structure de la population active selon les groupes d'âges (En %)
National
15 - 24 ans 25,5 25,5 24,5 23,6 22,8 22,3 21,8
25 - 44 ans 51,6 51,3 50,7 51,0 50,6 50,6 50,6
45 - 59 ans 16,9 17,3 18,5 19,0 20,7 21,1 21,7
Urbain
15 - 24 ans 19,3 18,7 20,0 19,3 18,1 18,0 17,3
25 - 44 ans 59,4 59,3 57,4 57,6 57,0 56,7 56,5
45 - 59 ans 17,6 18,3 19,1 19,5 21,9 22,1 23,0
Taux d'activité (En %)
National 50,7 52,4 52,2 51,5 51,3 51,0 50,6
Masculin 77,3 77,7 77,0 76,2 76,4 76,1 75,9
Féminin 24,9 27,7 28,3 27,9 27,2 27,1 26,6
Urbain 45,4 45,9 45,5 44,9 44,7 44,9 44,7
Masculin 72,7 72,6 71,5 70,8 71,4 71,5 71,6
Féminin 19,8 20,9 20,8 20,1 19,3 19,6 19,3
Rural 58,5 61,0 61,3 60,7 60,5 59,7 59,0
Masculin 84,0 84,3 84,2 83,6 83,4 82,6 82,0
Féminin 32,7 37,3 38,8 38,6 38,4 37,7 37,0
210
7- Indicateurs sociaux (suite 2)
211
7- Indicateurs sociaux (suite 3)
7.4- Santé
Nombre d'habitants par médecin (public et privé) 2123 2038 1961 1924 1822 1850
Nombre d'habitants par établissement de soin de santé de base 12321 12241 11904 11868 11826 12006
Total des journées d'hospitalisation (En milliers) 4445148 4214186 4410759 4346883 4282505 4292106
Nombre d'habitants par infirmier 1115 1145 1115 1174 1155 1173
Évolution des établissements de soins de santé de base (En nombre) 2405 2458 2511 2545 2592 2592
Espérance de vie à la naissance (En nombre d'années) 70,3 70,5 71,7 72,0 72,2 72,5 72,6
Masculin 68,2 68,5 70,6 70,8 71,0 71,2 71,4
Féminin 72,4 72,7 73,0 73,2 73,5 73,7 73,9
212
7- Indicateurs sociaux (Fin)
213