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ENSC 2012 N350

THESE DE DOCTORAT
DE LECOLE NORMALE SUPERIEURE DE CACHAN
Prsente par

Malick MOUHAMAD
pour obtenir le grade de
DOCTEUR DE LECOLE NORMALE SUPERIEURE DE CACHAN
Domaine :
ELECTRONIQUE ELECTROTECHNIQUE AUTOMATIQUE

REDUCTION DES PERTES A VIDE DES

TRANSFORMATEURS DE DISTRIBUTION PAR


UTILISATION DE RUBANS AMORPHES

Thse prsente et soutenue Cachan le 28/02/2012 devant le jury compos de :


Yannick CHAMPION

Directeur de recherche ICMPE (equipe MCMC)

Prsident

Daniel ROGER

Professeur des universits LSEE

Rapporteur

Afef LEBOUC

Frdric MAZALEYRAT
Daniel TOUILLIEZ

Christophe ELLEAU

Levent BASER

Olivier GENIN
Klaus GIEFER

Directrice de recherche G2ELAB

Professeur des universits SATIE

Chef de dpartement dlgu LME EDF R&D

Ingnieur chercheur LME EDF R&D

Rapporteur

Directeur de thse
Examinateur

Examinateur

Ingnieur Qualit ABB

Examinateur

Business Development Leader Metglas

Invit

Directeur dlgu DPI ERDF

Invit

SATIE

ENS CACHAN/CNRS/UMR 8029

61, avenue du Prsident Wilson, 94235 CACHAN CEDEX (France)

Remerciements
Les travaux de cette thse ont t effectus la fois au sein dEDF R&D (site des
Renardires), ainsi quau laboratoire SATIE de lENS Cachan.
Je tiens tout dabord remercier mon directeur de thse Frdric MAZALEYRAT pour avoir
donn son temps et nergie pour le bon droulement de cette thse. En parallle, je
remercie mon tuteur Christophe ELLEAU de mavoir accord son temps et sa confiance pour
ces travaux de recherche. Sans eux, cette thse naurait pas abouti sa fin. Ils mont
apport toutes leurs comptences lorsque je leur demandais de laide.
Je remercie le Dpartement LME, spcialement Mme Claire LAJOIE-MAZENC et M. Daniel
TOUILLIEZ pour mavoir permis de mener cette thse pendant 3 ans au sein dEDF R&D. Je
dois remercier M. Olivier GENIN dERDF pour le lancement de cette thse et pour son temps
consacr au suivi. Je dois mes sincres remerciements mon chef de groupe Philippe
BARATON pour son temps accord lapprobation des livrables et son soutien.

Je remercie vivement les rapporteurs du jury de thse, Mme Afef LEBOUC de G2ELAB et M.
Daniel ROGER de lUniversit dArtois, qui ont bien voulu maccorder du temps pour la
lecture et critique de mes travaux. Je remercie galement les autres membres du jury, M.
Yannick CHAMPION et M. Levent BASER pour leur temps et intrt accords ma
soutenance.

Je souhaite remercier Klaus GIEFER et Ryusuke HASEGAWA de Metglas pour avoir fourni
les matriaux amorphes et pour leurs prcieuses informations concernant la filire amorphe.
Je remercie Dominique COLAS pour son aide aux essais de compatibilit chimique, Philippe
LE-BEC pour les analyses DRX et Collette MILLEVILLE pour sa gentillesse et son temps
consacr aux analyses DSC. Jassocie ces remerciements Christian FOURNIER pour
avoir ralis le recuit des rubans amorphes. Je remercie aussi les agents du groupe Essais
(M21) pour les essais de puissance raliss sur les transformateurs amorphes.

Merci mes collgues du groupe M24, avec qui je vais continuer de travailler, pour leur
ambiance de travail et soutien.

Un grand merci ma femme et mon fils pour avoir support mes horaires de travail et pour
leur soutien moral.
Merci mes parents, qui sont et seront toujours l pour moi.

Malick MOUHAMAD

EDF R&D ENS Cachan

Rsum
La prsente tude traite lapplication des rubans amorphes dans les transformateurs de
distribution dans lobjectif de rduire les pertes dans le rseau dlectricit.
Les matriaux utiliss sont un alliage base de fer, silicium et bore. Les premires tudes
sur ce matriau amorphe rvlent une trs bonne compatibilit chimique de ces derniers
avec les huiles de transformateur. Ces rubans possdent des dures de vie entirement
conforme aux exigences dERDF.

Les pertes vide reprsentent un lment non ngligeable dans lefficacit nergtique des
matriels. Un transformateur amorphe gnre 2 fois moins de pertes pendant toute sa vie
quun transformateur conventionnel C0Ck.
D'un point de vue gnral, la technologie amorphe applique aux transformateurs de
distribution publique prsente un intrt majeur pour la rduction des pertes vide.
L'investissement ralis dans un matriel certes plus onreux l'origine se trouve rentabilis
grce aux conomies ralises sur les pertes vide. Le retour sur investissement est
possible en 10 12 annes environ mais reste trs variable en fonction du prix d'achat
ngoci.

La qualification des transformateurs amorphes ncessite que les matriels rpondent aux
exigences de la spcification dERDF comme le critre "Tenue aux courants de court-circuit"
qui constitue une composante essentielle dans l'acceptation des transformateurs amorphes.
La tenue aux efforts de court-circuit a historiquement t problmatique sur les
transformateurs triphass noyaux amorphes. Le noyau se cisaille pendant le court-circuit,
librant des particules mtalliques prjudiciables la tenue dilectrique de l'appareil. Depuis,
les constructeurs ont fait des progrs dans la conception mais les matriels ne sont pas
encore pleinement satisfaisants.

La tenue aux courts-circuits est lenjeu et le dfi que doit franchir cette technologie pour
simplanter et tre crdible en Europe.

Malick MOUHAMAD

EDF R&D ENS Cachan

Abstract
This PhD dissertation deals with the application of amorphous ribbons in distribution
transformer cores in order to reduce network losses.
The material is an alloy from iron, boron and silicon compounds. The first results on the
material reveal a good physicochemical compatibility with tested transformer dielectric fluids.
It should be noted these materials possess a far longer life than the transformer itself.

The potential for reducing losses from distribution transformers is considered as one element
of EU and national strategies on energy efficiency. Losses generated through amorphous
transformers are twice less than conventional ones.

Amorphous ribbon units represent a significant new advance in transformer technology and
losses reduction. The investment, put to purchase the product, can be easily gained by the
capitalisation of losses. The return can be achieved in 10 to 12 years, depending on the
purchase price.

It is expected that a transformer will be subjected to a number of short-circuits during its


service life, but sooner or later one such event will cause some slight winding movement,
and the ability of the transformer to resist further short-circuits will then be severely reduced.
Amorphous metal distribution transformers (AMDT) is no exception and they should be able
to resist electrodynamic forces during short-circuit test and match ERDF specifications. In
fact, during SC, extreme electrodynamic forces cause the windings to deform and this shape
deformity creates a lot of shear stress on amorphous cores which lead to break-up of some
ribbons. The active part of an amorphous transformer should be strong enough to resist
these stresses.
In fact, the behaviour of the core materials under short circuit currents depends especially on
the know-how of manufacturers who can outline electrodynamic stress inside transformers.
Concept design and processes have been improved in order to provide reliable devices but
the task is not completely done yet.

Short-circuit withstand is one of the most important aspects which will approve this
technology.

Malick MOUHAMAD

EDF R&D ENS Cachan

Table des matires


REMERCIEMENTS ..................................................................................................................................1
RESUME ..................................................................................................................................................2
ABSTRACT ..............................................................................................................................................3
TABLE DES MATIERES..........................................................................................................................4
INTRODUCTION GENERALE .................................................................................................................9
QUELQUES NOTIONS SUR LA SPECIFICATION EDF ......................................................................11

LA FILIERE AMORPHE : ETAT DE LART ET ANALYSE DU CYCLE DE VIE ...... 13


1. MATERIAUX AMORPHES ET NANOCRISTALLINS. ORGANISATION DE LA FILIERE
AMORPHE .............................................................................................................................................14
1.1. CONTEXTE .....................................................................................................................................14
Pertes dans le rseau ERDF................................................................................................14
1.1.1
Lvaluation des diffrents matriaux magntiques .............................................................15
1.1.2
1.2. HISTORIQUE ..................................................................................................................................16
Les premiers essais .............................................................................................................16
1.2.1
Une nouvelle tentative ..........................................................................................................17
1.2.2
1.3. MATERIAUX FERROMAGNETIQUES AMORPHES ..................................................................................18
Dfinition ...............................................................................................................................18
1.3.1
Entre le liquide et le verre .....................................................................................................20
1.3.2
Aspect thermodynamique .....................................................................................................20
1.3.3
Elaboration des matriaux amorphes ..................................................................................21
1.3.4
Proprits .............................................................................................................................22
1.3.5
1.3.5.1
1.3.5.2
1.3.5.3

Proprits mcaniques ................................................................................................................... 22


Proprits magntiques .................................................................................................................. 22
Influence des traitements thermiques sur les proprits................................................................. 25

1.4. MATERIAUX FERROMAGNETIQUES NANOCRISTALLINS .......................................................................26


Prparation ...........................................................................................................................26
1.4.1
Proprits magntiques .......................................................................................................27
1.4.2
Particularit de lalliage Finemet ..........................................................................................28
1.4.3
Lavenir des matriaux nanocristallins .................................................................................29
1.4.4
1.5. MATERIAUX AMORPHES POUR TRANSFORMATEURS ..........................................................................30
Pertes dans les matriaux magntiques ..............................................................................31
1.5.1
Lintrt des amorphes Fe-Si-B............................................................................................36
1.5.2
Les alliages amorphes dans les noyaux magntiques ........................................................37
1.5.3
1.5.3.1
1.5.3.2

Formulation Metglas2605SA1 ...................................................................................................... 38


Formulation Metglas2605HB1 ...................................................................................................... 39

1.5.4
Problmes lis lutilisation des rubans amorphes .............................................................40
Evolution des matriaux amorphes ......................................................................................41
1.5.5
1.6. LES TRANSFORMATEURS AMORPHES ...............................................................................................42
Les producteurs damorphes ................................................................................................42
1.6.1
1.6.1.1
1.6.1.2

1.6.2
1.6.3
1.6.3.1
1.6.3.2

Hitachi Metglas ............................................................................................................................... 42


Antai ............................................................................................................................................... 43

Capacit de production et prix du matriau amorphe ..........................................................43


La partie active .....................................................................................................................44
Le modle 5 legs ...................................................................................................................... 46
Le modle Evans ............................................................................................................................ 46

1.7. LES CONSTRUCTEURS DE TRANSFORMATEURS AMORPHES ...............................................................47


Constructeurs europens .....................................................................................................49
1.7.1
1.7.1.1
1.7.1.2
1.7.1.3
1.7.1.4
1.7.1.5

Siemens .......................................................................................................................................... 49
France Transfo ............................................................................................................................... 50
CG Power Systems ........................................................................................................................ 50
ABB ................................................................................................................................................ 51
AREVA ........................................................................................................................................... 51

Malick MOUHAMAD

EDF R&D ENS Cachan

1.7.2
Constructeurs asiatiques ......................................................................................................51
1.8. CONCLUSIONS ...............................................................................................................................53
ANALYSE DU CYCLE DE VIE (ACV) ............................................................................................54

2.

2.1. INTRODUCTION A LACV .................................................................................................................54


Origine de lACV ...................................................................................................................54
2.1.1
Mthodologie de lACV .........................................................................................................54
2.1.2
2.1.2.1
2.1.2.2
2.1.2.3
2.1.2.4

Dfinition des objectifs .................................................................................................................... 54


Inventaire ........................................................................................................................................ 55
Evaluation des impacts ................................................................................................................... 55
Interprtation................................................................................................................................... 55

2.2. OBJECTIFS ET CHAMP DETUDE.......................................................................................................55


2.3. INVENTAIRE DES DEUX SYSTEMES DE TRANSFORMATEURS ...............................................................56
Systme amorphe ................................................................................................................57
2.3.1
2.3.1.1
2.3.1.2
2.3.1.3
2.3.1.4

2.3.2
2.3.2.1
2.3.2.2
2.3.2.3
2.3.2.4

Elaboration et production de matires premires ........................................................................... 58


Transport de matires premires et matriels ................................................................................ 60
Utilisation des transformateurs amorphes ...................................................................................... 63
Recyclage ....................................................................................................................................... 64

Systme GO .........................................................................................................................65
Elaboration et production de matires premires ........................................................................... 65
Transport de matires premires et matriels ................................................................................ 68
Utilisation des transformateurs conventionnels............................................................................... 70
Recyclage ....................................................................................................................................... 70

2.3.3
Rsultats de linventaire .......................................................................................................71
2.4. EVALUATION DES IMPACTS..............................................................................................................73
2.5. ANALYSE DES DIFFERENTS SCENARIOS DE LA FILIERE AMORPHE .......................................................74
Fournisseur europen de noyaux magntiques ...................................................................74
2.5.1
Fabricant europen de noyaux et transformateurs ..............................................................76
2.5.2
Fabricant tranger de noyaux et transformateurs ................................................................77
2.5.3
2.6. SYNTHESE DES RESULTATS ............................................................................................................80
Emissions de CO2 de la part Utilisation ..........................................................................80
2.6.1
Emissions de CO2 de la part Production et Recyclage ..................................................81
2.6.2
2.7. COMPARAISON ENTRE TRANSFORMATEURS AMORPHE A0/2-CK ET CONVENTIONNEL A0CK ..................83
2.8. CONCLUSIONS ...............................................................................................................................85

ETUDE SUR LA STABILITE DES MATERIAUX AMORPHES ................................ 87


3.

ESSAIS DE COMPATIBILITE CHIMIQUE AVEC LES HUILES....................................................88

3.1. ETAPES PRELIMINAIRES ..................................................................................................................88


Opration de recuit ...............................................................................................................88
3.1.1
Morphologie des rubans .......................................................................................................90
3.1.2
3.2. COMPATIBILITE PHYSICO-CHIMIQUE .................................................................................................93
Mode opratoire ...................................................................................................................93
3.2.1
Rsultats ...............................................................................................................................93
3.2.2
3.2.2.1
3.2.2.2
3.2.2.3

3.3.
4.

Analyse chimique des huiles aprs essai ....................................................................................... 94


Prennit des proprits ................................................................................................................. 94
Analyse par Diffraction des Rayons X (DRX)................................................................................ 100

CONCLUSIONS .............................................................................................................................106
VIEILLISSEMENT STRUCTURAL ...............................................................................................107

4.1. PRINCIPE ET THEORIE ..................................................................................................................107


4.2. PREMIERE SERIE DESSAIS............................................................................................................108
Mode opratoire .................................................................................................................108
4.2.1
Rsultats .............................................................................................................................108
4.2.2
4.3. SECONDE TENTATIVE DESSAI .......................................................................................................110
Mode opratoire .................................................................................................................110
4.3.1
Rsultats .............................................................................................................................111
4.3.2
4.4. DISCUSSIONS ..............................................................................................................................113
4.5. CONCLUSIONS .............................................................................................................................114

Malick MOUHAMAD

EDF R&D ENS Cachan

ETUDE SUR LES TRANSFORMATEURS AMORPHES ........................................ 115


5. ETUDE DE LA TENUE AU COURT-CIRCUIT ET DU NIVEAU DE BRUIT DES
TRANSFORMATEURS AMORPHES ..................................................................................................116
5.1. PRESENTATION ............................................................................................................................116
5.2. PROPRIETES DES MATERIAUX ET BRUIT .........................................................................................117
Origine du bruit ...................................................................................................................117
5.2.1
Relation entre le recuit et le bruit du noyau ........................................................................118
5.2.2
Relation entre l'induction et le bruit ....................................................................................118
5.2.3
5.3. CONCLUSION INTERMEDIAIRE SUR LE BRUIT ...................................................................................119
5.4. MESURE DU BRUIT .......................................................................................................................120
Mesure de bruit normalise ................................................................................................121
5.4.1
5.4.1.1
5.4.1.2

5.4.2
5.4.2.1
5.4.2.2
5.4.2.3

Cas du transformateur amorphe 250 kVA .................................................................................... 121


Cas du transformateur amorphe 400 kVA .................................................................................... 122

Signature sonore spectrale des appareils ..........................................................................122


Cas du transformateur amorphe 250 kVA .................................................................................... 122
Cas du transformateur amorphe 400 kVA .................................................................................... 123
Explications sur les mergences spectrales ................................................................................. 123

5.5. ESSAIS DE TENUE AUX COURANTS DE COURT-CIRCUIT ....................................................................128


Aspects normatifs et spcification ......................................................................................128
5.5.1
Calcul des courants de court-circuit ...................................................................................128
5.5.2
Calcul des efforts et localisation des contraintes ...............................................................130
5.5.3
5.5.3.1
5.5.3.2

5.5.4
5.5.5
5.5.6
5.5.6.1
5.5.6.2
5.5.6.3
5.5.6.4

Calcul des efforts .......................................................................................................................... 130


Illustration des dformations engendres ..................................................................................... 132

Rsultats des essais de court-circuit ..................................................................................132


Incidence du critre Bruit sur la tenue au court-circuit .......................................................134
Retour dexprience ...........................................................................................................135
ALSTHOM 1997 ........................................................................................................................ 136
SAVIGLIANO (ENEL) 1990 ....................................................................................................... 137
FRANCE TRANSFO 2008 ......................................................................................................... 137
ABB 2010................................................................................................................................... 138

5.5.7
Consquences d'un dfaut de tenue au courant de court-circuit .......................................139
5.6. CONCLUSIONS .............................................................................................................................140
6.

ETUDE ECONOMIQUE PAR CAPITALISATION DES PERTES ................................................141

6.1. CONTEXTE ...................................................................................................................................141


Pertes et transformateurs amorphes ..................................................................................141
6.1.1
Pertes en charge ................................................................................................................141
6.1.2
Pertes vide.......................................................................................................................142
6.1.3
Comment rduire les pertes ? ............................................................................................142
6.1.4
6.2. DONNEES ECONOMIQUES ET TECHNIQUES .....................................................................................143
6.3. ETUDE DU DIMENSIONNEMENT FACE A LA CHARGE DES TRANSFORMATEURS AMORPHES CK ET BK .....145
Gnralits .........................................................................................................................145
6.3.1
Cas de l'amortissement avec cumul des pertes .................................................................145
6.3.2
Variables de calcul .............................................................................................................146
6.3.3
6.3.3.1
6.3.3.2

6.3.4
6.3.4.1
6.3.4.2
6.3.4.3
6.3.4.4
6.3.4.5
6.3.4.6
6.3.4.7

Etablissement des conditions dexploitation nominales ................................................................ 146


Variables considres .................................................................................................................. 147

Evaluation conomique ......................................................................................................148


Tableau rcapitulatif des diffrents scnarii.................................................................................. 148
Comparaison entre cots d'achat ................................................................................................. 149
Variation des cots d'achat entre amorphes Ck et Bk.................................................................... 151
Impact des taux d'utilisation pleine charge (Hmax) ...................................................................... 153
Impact des tarifs d'achat des pertes BT ........................................................................................ 154
Paramtres combins ................................................................................................................... 158
Comparaison d'aprs des prix estims de srie ........................................................................... 160

6.4. IMPACT DU COUT D'ACHAT SUR LE BAN / CONVENTIONNEL C0CK ....................................................162


6.5. CONDITIONS FAVORABLES AU DIMENSIONNEMENT BK .....................................................................163
6.6. CONDITIONS D'EXPLOITATION FAVORABLES A CK ............................................................................163
Sur le critre Cot dachat des appareils ...........................................................................163
6.6.1
Sur le critre Hmax ...............................................................................................................164
6.6.2
Sur le critre Cot d'achat des pertes ................................................................................164
6.6.3
6.7. EVALUATION DU DIMENSIONNEMENT OPTIMAL ................................................................................164

Malick MOUHAMAD

EDF R&D ENS Cachan

6.8. ASPECTS PRATIQUES ...................................................................................................................165


6.9. AVIS R&D ...................................................................................................................................166
ENGAGEMENTS NATIONAUX ET DE L'UNION EUROPEENNE ...........................................................166
6.10.
6.10.1 Dcret du 22 mars 2009 .....................................................................................................166
6.10.2 Loi POPE - Priode 2009-2015 ..........................................................................................167
6.10.3 Orientations de l'UE............................................................................................................168
CONCLUSIONS..........................................................................................................................169
6.11.

ETUDE SUR LIMPACT DES TRANSFORMATEURS AMORPHES DANS LE


RESEAU.................................................................................................................. 170
7.

COMPORTEMENT DES MATERIAUX AMORPHES FACE AUX HARMONIQUES ..................171

7.1. LES HARMONIQUES : DEFINITION ET EFFETS ...................................................................................171


La qualit de llectricit .....................................................................................................171
7.1.1
Dfinition .............................................................................................................................172
7.1.2
Origine des courants harmoniques ....................................................................................173
7.1.3
Effets des harmoniques ......................................................................................................174
7.1.4
7.2. LES TRANSFORMATEURS FACE AUX HARMONIQUES ........................................................................176
Pertes Joule........................................................................................................................176
7.2.1
Pertes par courants de Foucault (ou classiques) ...............................................................176
7.2.2
Pertes par hystrsis (ou quasi-statiques) .........................................................................176
7.2.3
Variation des pertes en fonction de la frquence ...............................................................177
7.2.4
7.2.4.1
7.2.4.2

Cas des rubans amorphes ............................................................................................................ 177


Comparaison avec les tles G.O ............................................................................................... 178

7.2.5
Les solutions.......................................................................................................................179
7.3. OBJECTIF DE LETUDE...................................................................................................................179
7.4. PROCEDURES EXPERIMENTALES ...................................................................................................180
Mode opratoire .................................................................................................................181
7.4.1
Choix de la rfrence dtude ............................................................................................182
7.4.2
7.4.2.1
7.4.2.2
7.4.2.3

Umax constant ................................................................................................................................ 182


Bmesure constant ............................................................................................................................. 183
Fondamental constant .................................................................................................................. 184

7.5. RESULTATS EXPERIMENTAUX ........................................................................................................185


Effet des harmoniques sur les matriaux amorphes ..........................................................186
7.5.1
7.5.1.1
7.5.1.2

7.5.2
7.5.2.1
7.5.2.2

Sans dphasage ........................................................................................................................... 186


Avec dphasage ........................................................................................................................... 187

Effet des harmoniques sur les tles Fe-Si .........................................................................190


Sans dphasage ........................................................................................................................... 190
Avec dphasage ........................................................................................................................... 190

7.5.3
Etude de cas rels ..............................................................................................................192
Aspects normatifs ...............................................................................................................196
7.5.4
Pour lexploitation ...............................................................................................................196
7.5.5
7.6. CONCLUSIONS .............................................................................................................................197
8.

ETUDE DES COURANTS DAPPEL DES TRANSFORMATEURS AMORPHES ......................198

8.1. CONTEXTE ...................................................................................................................................198


8.2. RESEAU ELECTRIQUE HTA OU MT ................................................................................................199
8.3. CONTRAINTES SUR LES RESEAUX ..................................................................................................199
Les surtensions ..................................................................................................................200
8.3.1
Mise sous tension de transformateurs ...............................................................................200
8.3.2
8.4. ESSAIS ........................................................................................................................................201
Mise sous tension simple ...................................................................................................202
8.4.1
Squence dclenchement / r-enclenchement ..................................................................203
8.4.2
8.5. DISCUSSIONS ..............................................................................................................................204
Courants denclenchement en fonction des paramtres tension / induction .....................205
8.5.1
Impact de la permabilit magntique des matriaux........................................................207
8.5.2
8.6. POUR LEXPLOITATION ..................................................................................................................209
8.7. CONCLUSIONS .............................................................................................................................212

Malick MOUHAMAD

EDF R&D ENS Cachan

CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES ..............................................................................213


BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................................215
ANNEXES ............................................................................................................................................218
ANNEXE A : ORGANISATION DE LA FILIERE AMORPHE DANS LE MONDE ..............................219
ANNEXE B : LOCALISATION DES CONSTRUCTEURS EUROPEENS AYANT INITIE UN
PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT DE TRANSFORMATEURS AMORPHES ...........................220
ANNEXE C : RESULTATS DE LANALYSE DES METAUX DISSOUS ...........................................221
ANNEXE D : DISPOSITIF EXPERIMENTAL PERMETTANT DE MESURER LES PERTES
MAGNETIQUES ...................................................................................................................................222
ANNEXE E : SPECTRES DE DIFFRACTION DE HB1 APRES LES ESSAIS DE COMPATIBILITE
PHYSICO-CHIMIQUE ..........................................................................................................................224
ANNEXE F : FORMES DONDE AVEC DIFFERENTS ANGLES DE DEPHASAGE .........................225

Malick MOUHAMAD

EDF R&D ENS Cachan

INTRODUCTION GENERALE
Un transformateur lectrique est un convertisseur permettant de modifier les valeurs de
tension et d'intensit du courant dlivres par une source d'nergie lectrique alternative, en
un systme de tension et de courant de valeurs diffrentes, mais de mme frquence et de
mme forme.
Le transformateur de distribution HTA/BT a pour fonction de dlivrer lnergie lectrique sous
basse tension (410 V) partir dune haute tension (20 kV). Un transformateur est
essentiellement constitu par un circuit magntique ferm et par deux enroulements
appels :

Les

primaire, quand il reoit de lnergie

secondaire, quand il restitue cette nergie aprs transformation.

transformateurs

HTA/BT

reprsentent

une

partie

essentielle

du

rseau

dapprovisionnement en lectricit avec plus de 730 000 units installes en France. En


raison de leur fonctionnement continu et de leur longue dure de vie (minimum 30 ans), une
lgre augmentation en efficacit peut se traduire par dimportantes conomies au fil du
temps.

Conformment son engagement pour le dveloppement durable, ERDF a dcid de


diminuer significativement les pertes dans le rseau de distribution. Les transformateurs ont
t identifis comme un important gisement de rduction des pertes. Les rcents progrs
dans les matriaux magntiques constitutifs des noyaux de transformateurs ont permis
daccompagner les distributeurs dlectricit dans leur dmarche environnementale et
conomique. Dans cette catgorie de matriaux, on y trouve les matriaux amorphes base
de fer qui rduisent les pertes vide de 60 70% par rapport aux tles conventionnelles
grains orients.

Cependant les essais mens au sein dEDF R&D dans les annes 90 sur les
transformateurs dont la partie active tait constitue de noyaux amorphes se sont solds par
un chec d la mauvaise tenue mcanique de ces matriaux lors des essais de courtcircuit. Lexpertise a conclu que les concepts de fabrication issus de cette technologie
ntaient pas fiables tels quils taient lpoque. Le comportement des noyaux face aux
efforts engendrs par les courants de court-circuit dpend essentiellement de la matrise
qua le constructeur cerner les efforts lectrodynamiques internes aux transformateurs.
Depuis, les concepts et la fabrication des transformateurs noyaux amorphes ont t revus
par certains constructeurs afin de raliser des produits rpondant aux normes CEI.

Malick MOUHAMAD

EDF R&D ENS Cachan

Lobjectif de la thse consiste lever les incertitudes fortes sur la technologie amorphe sur
les aspects techniques et scientifique (matriaux, concept du transformateur, tenue
mcanique),

complt

par

la

prise

en

compte

des

aspects

conomiques

et

environnementaux.

Ce manuscrit de thse sarticule autour de quatre chapitres :

Le premier chapitre dressera tout dabord un tat de lart sur la filire amorphe en dtaillant
le matriau, le matriel et les principaux acteurs de cette technologie travers le monde.
Nous tudierons enfin lanalyse du cycle de vie ddie aux transformateurs amorphes.

Le deuxime chapitre prsente les travaux raliss sur le matriau amorphe. Dans cette
partie, la compatibilit physico-chimique avec les huiles et le vieillissement structural des
matriaux amorphes seront exposs. Lanalyse chimique consiste vrifier la compatibilit
des rubans amorphes avec les diffrents types dhuiles potentiellement utilisables. Ltude
du vieillissement acclr permettra dapprhender la prennit des proprits magntiques
des rubans amorphes.

Le troisime chapitre nous prsentera les tudes menes sur le matriel, cest dire, le
transformateur amorphe. Les essais de court-circuit et les mesures acoustiques feront partie
dans un premier temps de ce chapitre. En second lieu, une valuation de lintrt
conomique des appareils amorphes par rapport aux transformateurs conventionnels sera
prsente.

Enfin, le dernier chapitre proposera les travaux concernant limpact des harmoniques sur les
matriaux amorphes et les courants dappel lors de la mise sous tension des transformateurs
amorphes. Cette partie a pour but dtudier limpact de ce type de matriel dans les rseaux
lectriques.

Finalement, ce manuscrit a pour but de prsenter et danalyser la technologie amorphe dans


tous ses aspects. Les limites de cette technologie seront donnes, des amliorations seront
proposes ainsi que les tudes envisager.

Malick MOUHAMAD

10

EDF R&D ENS Cachan

Quelques notions sur la spcification EDF


Dans le prsent manuscrit, la spcification EDF HN-52-S-27 (ou mme S-27 tout court) est
souvent cite comme rfrence. Il est indispensable de familiariser ce sujet les lecteurs
externes EDF.
La spcification technique de ERDF traite des transformateurs de 50 kVA 1000 kVA,
destins fonctionner dans des rseaux de distribution triphass, pour un service continu
lintrieur ou lextrieur, 50 Hz, immergs, remplissage hermtique intgral et
refroidissement naturel.
Cette spcification donne toutes les rglementations et caractristiques que doit respecter
un transformateur de distribution pour tre recevable par EDF. Elle est base partir de
diffrentes normes europennes. Dans ce document, on y trouve, par exemple, puissance et
tension assignes, les prises de rglages, le dimensionnement, les tolrances, les essais
Les points particuliers qui seront souvent cits dans ce manuscrit sont les niveaux :

dinductance (souvent confondu avec impdance) de court-circuit ;

de pertes ;

de puissance acoustique.

En ce qui concerne linductance de court-circuit, la variation de linductance aprs courtcircuit, ramene la temprature de rfrence de 75C, ne doit pas excder :

4 % pour les transformateurs de 50 kVA 630 kVA

6 % pour les transformateurs EDF 1 000 kVA.

Les niveaux de pertes et de puissance acoustique sont classs de E, les moins bons, A les
plus efficaces. Les pertes en charge sont nommes Pk et les pertes vide P0.
La spcification S-27, tablie en 2008, est base sur la norme europenne EN 50464-1
concernant les niveaux de pertes et puissance acoustique.

Les tableaux suivants regroupent les niveaux de pertes, de bruit et la limite dinductance des
transformateurs de distribution :

Malick MOUHAMAD

11

EDF R&D ENS Cachan

Pertes en charge

Niveaux de pertes vide et bruit

Par exemple, un transformateur 400 kVA class C0Ck de bruit B0 veut dire quil doit avoir au
maximum 4600 W de pertes en charge, 610 W de pertes vide et 53 dB(A) de puissance
acoustique.

Malick MOUHAMAD

12

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LA FILIERE AMORPHE : ETAT DE LART ET


ANALYSE DU CYCLE DE VIE
1. MATERIAUX AMORPHES ET NANOCRISTALLINS. ORGANISATION DE LA FILIERE
AMORPHE .............................................................................................................................................14
1.1. CONTEXTE .....................................................................................................................................14
1.1.1
Pertes dans le rseau ERDF................................................................................................14
1.1.2
Lvaluation des diffrents matriaux magntiques .............................................................15
1.2. HISTORIQUE ..................................................................................................................................16
1.2.1
Les premiers essais .............................................................................................................16
1.2.2
Une nouvelle tentative ..........................................................................................................17
1.3. MATERIAUX FERROMAGNETIQUES AMORPHES ..................................................................................18
1.3.1
Dfinition ...............................................................................................................................18
1.3.2
Entre le liquide et le verre .....................................................................................................20
1.3.3
Aspect thermodynamique .....................................................................................................20
1.3.4
Elaboration des matriaux amorphes ..................................................................................21
1.3.5
Proprits .............................................................................................................................22
1.4. MATERIAUX FERROMAGNETIQUES NANOCRISTALLINS .......................................................................26
1.4.1
Prparation ...........................................................................................................................26
1.4.2
Proprits magntiques .......................................................................................................27
1.4.3
Particularit de lalliage Finemet ..........................................................................................28
1.4.4
Lavenir des matriaux nanocristallins .................................................................................29
1.5. MATERIAUX AMORPHES POUR TRANSFORMATEURS ..........................................................................30
1.5.1
Pertes dans les matriaux magntiques ..............................................................................31
1.5.2
Lintrt des amorphes Fe-Si-B............................................................................................36
1.5.3
Les alliages amorphes dans les noyaux magntiques ........................................................37
1.5.4
Problmes lis lutilisation des rubans amorphes .............................................................40
1.5.5
Evolution des matriaux amorphes ......................................................................................41
1.6. LES TRANSFORMATEURS AMORPHES ...............................................................................................42
1.6.1
Les producteurs damorphes ................................................................................................42
1.6.2
Capacit de production et prix du matriau amorphe ..........................................................43
1.6.3
La partie active .....................................................................................................................44
1.7. LES CONSTRUCTEURS DE TRANSFORMATEURS AMORPHES ...............................................................47
1.7.1
Constructeurs europens .....................................................................................................49
1.7.2
Constructeurs asiatiques ......................................................................................................51
1.8. CONCLUSIONS ...............................................................................................................................53
2.

ANALYSE DU CYCLE DE VIE (ACV) ............................................................................................54

2.1. INTRODUCTION A LACV .................................................................................................................54


2.1.1
Origine de lACV ...................................................................................................................54
2.1.2
Mthodologie de lACV .........................................................................................................54
2.2. OBJECTIFS ET CHAMP DETUDE.......................................................................................................55
2.3. INVENTAIRE DES DEUX SYSTEMES DE TRANSFORMATEURS ...............................................................56
2.3.1
Systme amorphe ................................................................................................................57
2.3.2
Systme GO .........................................................................................................................65
2.3.3
Rsultats de linventaire .......................................................................................................71
2.4. EVALUATION DES IMPACTS..............................................................................................................73
2.5. ANALYSE DES DIFFERENTS SCENARIOS DE LA FILIERE AMORPHE .......................................................74
2.5.1
Fournisseur europen de noyaux magntiques ...................................................................74
2.5.2
Fabricant europen de noyaux et transformateurs ..............................................................76
2.5.3
Fabricant tranger de noyaux et transformateurs ................................................................77
2.6. SYNTHESE DES RESULTATS ............................................................................................................80
2.6.1
Emissions de CO2 de la part Utilisation ..........................................................................80
2.6.2
Emissions de CO2 de la part Production et Recyclage ..................................................81
2.7. COMPARAISON ENTRE TRANSFORMATEURS AMORPHE A0/2-CK ET CONVENTIONNEL A0CK ..................83
2.8. CONCLUSIONS ...............................................................................................................................85

Malick MOUHAMAD

13

EDF R&D ENS Cachan

La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

1. Matriaux amorphes et nanocristallins. Organisation de


la filire amorphe
1.1. Contexte
1.1.1 Pertes dans le rseau ERDF
Depuis 2006, lUE invite les distributeurs dlectricit squiper de matriels haute
efficacit nergtique pour rduire les pertes dans les rseaux lectriques. La rduction des
pertes vide (pertes fer ) des transformateurs de distribution publique constitue un enjeu
environnemental et conomique fort chez les distributeurs dlectricit dans le monde, dont
ERDF filiale dEDF pour la distribution. Les pertes annuelles totales dans le rseau de
distribution ERDF en 2007 slvent 4,4 TWh dont les pertes vide reprsentent 3 TWh/an
soit plus de des pertes totales.

Figure 1 Pertes annuelles totales en 2007 [1]

30%

25%

20%

Pertes Fe

15%

Pertes Joule
10%

5%

0%
25

50

100

160

250

400

630

1000

kVA rating

Figure 2 Part des transformateurs dans les pertes (2005)

Malick MOUHAMAD

14

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

Sur les 2 figures reprsentes au-dessus, limportance de la rduction des pertes vide est
bien mise en vidence. Le graphique tient compte de la rpartition de la population des
transformateurs sur le rseau franais. On comprend aisment sur quel type de
transformateur ERDF va fixer ses efforts de rduction des pertes en priorit (250 et 400
kVA).

Comme les pertes fer sont constantes et gnres par le matriau magntique lui-mme,
lutilisation des matriaux magntiques haute efficacit nergtique permettra de rduire
les pertes, do un enjeu conomique. Outre leur rentabilit conomique, les transformateurs
haute efficacit procurent galement un avantage environnemental important.

1.1.2 Lvaluation des diffrents matriaux magntiques


Il est possible de diminuer les pertes vide en choisissant un matriau plus performant pour
fabriquer le noyau. Au fil des ans, davantage de matriaux spcialiss ont t labors pour
les noyaux de transformateurs :

Vers 1900, lacier au silicium lamin chaud est devenu la matire de base pour
construire le noyau, qui tait constitu de feuilles isolantes individuelles servant
rduire les pertes vide. Lacier lamin froid et des techniques disolation plus
perfectionnes ont progressivement t dvelopps par la suite afin damliorer le
rendement.

Les aciers de silicium grains orients lamins froid (CGO) ont t commercialiss
dans les annes 1950. Il sagit dun premier pas important vers la rduction des
pertes.

Diffrentes techniques de revtement et de traitement ainsi quun contenu rduit en


Si ont permis de crer les aciers grains orients hautement permables (HiB : High
Bsaturation). Ceux-ci demeurent aujourdhui le matriau principal pour la fabrication de
transformateurs de distribution en Europe.

De nouvelles techniques damlioration de la technologie des tles Fe-Si par le


traitement laser ont t inities au cours des annes 1980 (laser scratching).

La rcente laboration des matriaux amorphes base de fer constitue un progrs


important, qui permet de rduire les pertes vide dans les transformateurs de
manire efficace. Lutilisation de matriaux amorphes dans les noyaux magntiques
reprsente une rupture technologique dans le domaine des transformateurs de
distribution.

Malick MOUHAMAD

15

EDF R&D ENS Cachan

La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

Voici un schma qui reprsente lvolution au fil du temps des pertes vide 1,7 T-50 Hz
pour diffrents aciers Fe-Si :

Figure 3 Aperu des diffrents


aciers magntiques [2]

1.2. Historique
En 1990, General Electric et EPRI [3] ont mis au point une technologie de transformateur de
distribution noyaux amorphes qui rduit les pertes vide de 60 70% par rapport aux tles
conventionnelles. Les rubans amorphes permettent de produire des transformateurs offrant
une

meilleure

efficacit

nergtique

en

comparaison

avec

les

transformateurs

conventionnels tles Fe-Si grains orients (GO). Bien que relativement rcente, la
technologie amorphe est assez largement diffuse en Asie et plus petite chelle en
Amrique du Nord.

1.2.1 Les premiers essais


La technologie amorphe nest pas une formule nouvelle pour la France car les
transformateurs noyaux amorphes ont dj t tests par EDF dans les annes 90 [4].
Deux appareils 400 kVA ont t commands GEC Alsthom en 1994 et ont subi des essais
dinvestigation complets aux Renardires.
Les deux prototypes ont suivi des essais dilectriques de routine en usine. Lors de cet
examen, des claquages dilectriques se sont produits dus la prsence de fragments de
rubans amorphes. En effet, les rubans amorphes seffritent facilement cause des
dformations internes lors des essais de courts-circuits. GEC avait renforc mcaniquement
les enroulements pour leur permettre de tenir les efforts lectrodynamiques de court-circuit.
Mme aprs remise en tat des appareils, les essais se sont solds par un chec.
En tenant compte de toutes les contraintes prcdentes, GEC Alsthom a revu la conception
et reconstruit deux nouveaux prototypes pour EDF R&D. Les deux transformateurs
amorphes ont t analyss au cours du premier trimestre 1997 aux laboratoires de LGE et
LCIE. Aprs investigation complte, lexpertise a soulign les points suivants concernant les
transformateurs noyaux amorphes :

Malick MOUHAMAD

16

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

la variation de linductance tait trop leve (6% contre 4%) aprs les essais de
court-circuit ;

prsence de fragments de rubans amorphes dans la cuve et sur la partie active de


lappareil. Ces fragments se dtachaient pendant les essais de court-circuit. Ils
dgradent la tenue dilectrique du transformateur, do les claquages ;

dispersion importante des pertes vide. Les deux prototypes prsentaient des
valeurs de pertes vide de 246 W et 460 W. Lcart entre ces deux appareils montre
que les pertes vide sont fortement influences par le procd de montage des
rouleaux magntiques et de fermeture de joint. Le procd de montage ntait pas
lpoque matris de manire industrielle. De plus, tant donn un cot de fabrication
lev, cette technologie ne semblait pas tre rentable un tel niveau de pertes ;

les dimensions et le niveau de bruit atteint par un transformateur amorphe taient


trop levs au regard des spcifications ;

concernant la tenue au court-circuit, de nombreux efforts restaient faire.

Il faut prciser que la tenue aux court-circuits est une norme spcifique EDF. Les
transformateurs ne rpondant pas cette spcification ne seront pas valids donc ne seront
pas installs sur le rseau.

1.2.2 Une nouvelle tentative


Il y a une dizaine dannes, les conclusions montraient que les transformateurs noyaux
amorphes ntaient pas fiables et que leur cot tait alors excessif. Cependant, lapplication
des matriaux amorphes aux transformateurs de distribution connat actuellement un regain
dintrt pour les raisons suivantes :

LUE incite les distributeurs dlectricit squiper de transformateurs performants


de haute efficacit nergtique.

la diversification des sources dapprovisionnement de ERDF en raison de la


demande pour faire face aux besoins ponctuels de renouvellement du parc.

lobjectif dERDF de rduire les pertes dans son rseau en cohrence avec les
recommandations de lUE. La technologie amorphe permettrait des gains financiers
immdiats et rduirait l'impact climatique des pertes

Ce regain dintrt de la technologie amorphe avait encourag EDF R&D investiguer en


2008 sur les matriels issus de loffre chinoise et japonaise. Les rsultats dinvestigation ont
permis de conclure que les deux transformateurs asiatiques ne rpondaient pas
compltement aux exigences des spcifications HN-52-S-27 notamment du point de vue de :

Malick MOUHAMAD

17

EDF R&D ENS Cachan

La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

la tenue aux courants de court-circuit


les dcharges partielles
les dimensions externes
le remplissage dhuile qui nest pas intgral

A lheure actuelle, ERDF se montre intress par la technologie amorphe car la rduction
des pertes est une composante essentielle de ces engagements, beaucoup de fabricants
europens de transformateurs et les distributeurs dlectricit (ENDESA, ENEL) se sont mis
dans la voie de lamorphe, et les conceptions des transformateurs (surtout vis--vis de la
tenue mcanique) ont t remanies afin de palier les difficults rencontres auparavant.
A retenir
- Pertes dans les transformateurs (2007) = 4,4 TWh dont 3 TWh constitue les pertes
vide.
- Objectif de ERDF : rduire les pertes dans le rseau de distribution en utilisant
les matriels performants.
- Transformateurs amorphes Solution alternative de rduction des pertes.

1.3. Matriaux ferromagntiques amorphes


1.3.1 Dfinition
Les amorphes mtalliques sont dfinis comme des solides ne prsentant pas dordre
topologique longue distance contrairement aux solides cristallins. Une structure amorphe
peut nanmoins prsenter un ordre courte distance (prfrence des atomes pour ses
premiers voisins) qui ne persiste pas longue distance (quelques angstrms) [5].
A partir dun alliage liquide considr comme homogne, une structure cristallise est
obtenue par un refroidissement lent. Cette lente descente en temprature permet aux
atomes de sorganiser en structure cristalline. En revanche, si le refroidissement est trs
rapide, une hypertrempe, la cristallisation peut ne pas se produire. Les rgles permettant de
repousser ltape de cristallisation, donc dobtenir une grande aptitude former un amorphe,
suivent principalement deux critres :

suppression de la germination en augmentant lnergie dinterface liquide-solide

suppression de la croissance cristalline en rendant difficile les rorganisations


structurales longue distance (diffusion)

Malick MOUHAMAD

18

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

Ce point peut tre illustr schmatiquement laide dun diagramme TTT (TempsTemprature-Transformation) (Figure 4). Sur ce diagramme est porte en ordonne la
temprature et en abscisse le temps. En partant de ltat liquide, dont la temprature est
videmment suprieure la temprature de fusion Tm, il est possible datteindre ltat
amorphe (trajectoire 1), si le refroidissement est suffisamment rapide pour viter lenveloppe
cristalline .
Ci-aprs le diagramme TTT :

Figure 4 Diagramme TTT des


alliages mtalliques

Les macrostructures et microstructures du mtal solide varient en fonction des conditions de


refroidissement du mtal. La cintique critique de refroidissement pour maintenir ltat
amorphe est de 108 K/s pour un mtal monoatomique liquide et de 106 K/s pour un alliage
eutectique type FeSiB.

Les alliages amorphes dots dune aptitude la vitrification obissent des rgles
empiriques, par exemple les conditions dInoue [6] :

lalliage doit comporter au moins 3 lments chimiques diffrents, le fait davoir


plusieurs lments permet daugmenter lentropieS (car le dsordre est favoris),
ainsi il y a une diminution denthalpie libreG. En

effet, G est lie par la relation :

G = H T*S. Par dfinition, lquilibre est atteint pour le minimum de G donc


plus S est grand plus G est ngative et la raction est favorise ;
-

la diffrence entre les rayons atomiques des lments doit tre suprieure 12% ;

les chaleurs de mlanges (H) doivent tre ngatives entre les principaux lments ;

la condition prcdente implique que la composition dfinit une position deutectique


profond o les carts de temprature entre les lments purs et lalliage sont trs
grands.

Malick MOUHAMAD

19

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

1.3.2 Entre le liquide et le verre


Le diagramme suivant dfinit les diffrents tats dun alliage mtallique entre ltat liquide et
ltat amorphe au refroidissement et au chauffage :

Figure 5
Ltat amorphe

Ltat amorphe est caractris par deux transitions de phase au chauffage: Tg, temprature
de transition vitreuse et Tx, temprature de cristallisation.
A une temprature T<Tg, le solide amorphe prsente le phnomne de relaxation structurale,
il subit des rarrangements atomiques. Au-dessus de Tg, on observe le domaine de liquide
surfondu, tat solide mtastable ayant des proprits dun liquide visqueux.
En

poursuivant

le

chauffage,

le

systme

volue

vers

ltat

cristallin,

tat

thermodynamiquement stable au-dessus de Tx. Puis le matriau atteint la temprature de


fusion Tm qui ne dpend que de la composition chimique.

1.3.3 Aspect thermodynamique


La Figure 6 reprsente les variations du volume
spcifique Vs et de lenthalpie H en fonction de
la temprature, pour un mme matriau, dans
les trois tats : liquide, amorphe, cristallin. Les
fonctions Vs et H sont continues mais elles
prsentent un changement de pente Tg. Pour
une temprature infrieure Tg, les atomes ne
peuvent pas diffuser sur de grandes distances
comme cela est possible dans le liquide.
Autrement dit, la transition vitreuse apparat

Figure 6 Variation de Vs et H en fonction


de la temprature

durant le refroidissement du liquide surfondu


quand les rarrangements atomiques nont pas lieu assez rapidement pour maintenir
lquilibre thermodynamique.

Malick MOUHAMAD

20

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

1.3.4 Elaboration des matriaux amorphes


La prparation de matriaux amorphes ncessite datteindre sans cristallisation une
temprature infrieure la temprature de transition vitreuse Tg. Ces matriaux sont
labors industriellement par la technique du melt spinning qui consiste projeter le
mtal liquide sur une roue en mouvement pour raliser une hypertrempe.

Figure 7 Dispositif de melt spinning

Lalliage mre est fondu dans la buse par induction. Il faut avoir une temprature
suffisamment importante afin de diminuer la viscosit de lalliage. Par consquent, la
temprature doit tre ajuste pour que le mlange ne soit pas trop visqueux, ce qui
entranerait un figeage au moment de llaboration. Quand lalliage est temprature, une
surpression dargon expulse le mtal liquide travers la buse sur une roue tournant grande
vitesse environ 30 m/s. Le mtal liquide se solidifie trs rapidement au contact de la roue
et un ruban se forme par entranement de la couche solidifie.
En gnral, les rubans hypertremps prsentent deux faces distinctes. La face en contact
avec la roue subissant la plus grande vitesse de refroidissement prsente une surface plus
mate alors que la face en contact avec lair est brillante. Les rubans ainsi obtenus ont une
paisseur de lordre de 25 m et une largeur plusieurs centimtres (20 cm).

Surface au contact de la roue

Surface au contact de lair

Figure 8 Aspect visuel des faces du ruban amorphe Metglas 2605SA1

Malick MOUHAMAD

21

EDF R&D ENS Cachan

La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

1.3.5 Proprits
1.3.5.1

Proprits mcaniques

Lhomognit chimique des matriaux amorphes conditionne les proprits mcaniques.


Labsence de joints de grains et de direction privilgie des grains fait quil nexiste pas de
plan de glissement : la limite lastique est donc trs leve dans ces matriaux (de lordre de
3 GPa).
Les constantes mcaniques dun alliage amorphe commercialis et dun alliage
conventionnel en comparaison sont donnes dans le Tableau 1 :
Alliage
Fe-B-Si amorphe
Fe-Si cristallin

Duret Vickers
700
170-180

Charge la rupture
1-2 GPa
300-340 MPa

Tableau 1 Proprits mcaniques des alliages


ferromagntiques amorphe et cristallin

Cependant, lvolution des proprits mcaniques en fonction des traitements thermiques,


destins amliorer les proprits magntiques est considrer. Pour les alliages
amorphes base de fer, les recuits rapprochent la temprature de transition ductile fragile
prs de la temprature ambiante, ce qui rend dlicate leur manipulation mcanique aprs
recuit, le ruban devient plus fragile [7].
1.3.5.2

Proprits magntiques

Rsistivit [8]
Bien que la concentration des lectrons de conduction soit relativement leve dans les
ferromagntiques amorphes, la rsistivit lectrique a un comportement sensiblement
diffrent de celui observ ltat cristallin. Labsence de toute priodicit topologique et
chimique multiplie les obstacles rencontrs par les lectrons, bien au-del de ce quentrane
lagitation thermique. La rsistivit lectrique dun amorphe (130
.cm) est nettement
suprieure, au moins 2 ou 3 fois, celle correspondant aux matriaux cristallins classiques
(48 .cm) utiliss actuellement dans les transformateurs de distribution (tles GO).

Malick MOUHAMAD

22

EDF R&D ENS Cachan

La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

Ferromagntisme
Le dsordre atomique local na quune influence limite sur la structure lectronique du
solide et sur le couplage entre les moments magntiques voisins. Il ninterdit pas lexistence
du ferromagntisme. Un matriau ferromagntique prsente une induction (polarisation)
magntique

mme

en

labsence

dexcitation.

On

distingue

ainsi

les

matriaux

ferromagntiques (Figure 9) :

doux si son aimantation est facilement modifie par excitation ;

durs (ou aimants permanents) si son aimantation est constante quelque soit
lexcitation (dans certaines limites).

Sur le cycle dhystrsis, on peut remarquer :

linduction saturation Bs ;

le champ coercitif Hc, le champ appliquer au matriau pour que son induction soit
nulle.

Figure 9 Courbes daimantation des


ferromagntiques doux et durs [9]

Comme pour les ferromagntiques polycristallins, les amorphes prsentent une temprature
de Curie Tc au-dessus de laquelle il nexiste plus de couplage magntique. Les
consquences du dsordre grande distance et de laugmentation des distances
interatomiques ont pour effet de rduire nettement Tc dans un matriau amorphe (398C) par
rapport un matriau cristallin (750C) de mme composition.

Malick MOUHAMAD

23

EDF R&D ENS Cachan

La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

Anisotropie magntique [10]

Lanisotropie magntique est la tendance du vecteur aimantation saligner suivant une


direction particulire appele axe de facile aimantation. Quand un matriau est aimant
selon cet axe, la permabilit est leve et la saturation magntique est aise. En gnral,
dans les matriaux magntiques cristallins, lanisotropie est domine par lanisotropie
magntocristalline. Comme pour les tles classiques Fe-Si, lanisotropie magntique est
pratiquement impose par lorientation cristalline des grains donc fige aprs la prparation.
Dans le cas des amorphes, cette dernire composante est nulle en raison du dsordre
grande chelle, il ne peut apparatre daxes privilgis puisque tous sont quivalents. Mais
les contraintes mcaniques internes lies la solidification rapide sont lorigine dune
anisotropie dans les amorphes, appele anisotropie magntolastique. Ces contraintes
sexpliquent en partie par le fait que la vitesse de refroidissement nest pas la mme sur la
face du ruban ct roue et sur celle ct air. Il est donc ncessaire de faire subir ces
matriaux un recuit de dtensionnement pour rduire ces contraintes rsiduelles. Llvation
de la temprature en augmentant la mobilit des atomes permet de favoriser un
arrangement microscopique plus homogne, ce qui conduit un tat plus stable sur le plan
thermodynamique.
Magntostriction [10]
La

magntostriction

est

un

phnomne

relev

uniquement

dans

les

matriaux

ferromagntiques. Le changement de ltat magntique dun matriau est accompagn dune


variation dimensionnelle qui est trs lie lanisotropie magntique : cest le phnomne de
la magntostriction.
En

mettant,

par

exemple,

une

barre

ferromagntique dans un champ parallle la


direction longitudinale de la barre, on constate un
accroissement relatif de la longueur de la barre
caus par la magntostriction (Figure 10).
Quand la direction de laimantation dun matriau
ferromagntique

tourne,

lchantillon

subit

un

changement de longueur le long de la nouvelle


direction

daimantation.

On

dfinit

ainsi

la

Figure 10 Leffet magntostrictif

magntostriction saturation s comme le changement relatif de longueur dans une direction


donne lorsque le matriau est amen de ltat dsaimant ltat satur dans la direction
considre.

Malick MOUHAMAD

24

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

Ce phnomne reprsente une difficult pour la ralisation de dispositifs magntiques. Les


noyaux magntostrictifs sont sensibles aux contraintes mcaniques, par exemple celles
produites lors de la solidification rapide do lavantage dun recuit adapt pour minimiser ces
phnomnes.
1.3.5.3

Influence des traitements thermiques sur les proprits

Les traitements thermiques des rubans amorphes ont une grande importance pratique. En
effet, les rubans issus de la trempe sur roue froide ne sont pas gnralement utilisables tels
quils sont produits. Ils comportent beaucoup de contraintes locales et leurs proprits
magntiques sont mdiocres. Pour liminer ces contraintes rsiduelles et obtenir des
proprits intressantes, il faut soumettre le matriau un recuit qui entrane une
rorganisation partielle et progressive de la structure.
La valeur du champ Hc dpend de lanisotropie, or dans les mtaux amorphes, cest
lanisotropie magntolastique qui domine en raison des contraintes internes. Le recuit
permet de diminuer lanisotropie magntolastique, donc de lanisotropie totale et, par suite,
le champ coercitif. Il faut aussi noter que lapplication dun champ magntique durant le
traitement thermique peut favoriser une anisotropie uniaxiale induite. Ainsi lapplication dun
champ magntique permet dinduire une anisotropie dans le sens du champ appliqu.
La Figure 11 illustre cette influence sur un alliage FeSiB commercialis par Metglas. On
remarque que, suivant lorientation du champ magntique appliqu durant le recuit les
performances magntiques sont trs diffrentes. Un champ longitudinal induit une
anisotropie axiale rvle par un cycle dhystrsis rectangulaire avec une forte
permabilit, alors quun champ magntique transversal induit une anisotropie transverse qui
se manifeste par un cycle dhystrsis plat.

B (T)
Recuit sous champ longitudinal
Recuit sous champ transversal
Recuit sans champ
H (Oe)

Figure 11 Influence du traitement thermique sur


les cycles dhystrsis dun amorphe FeBSi [11]

Malick MOUHAMAD

25

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Rcapitulatif
- Etat amorphe : obtenue par hypertrempe, structure dsordonne sans joints de
grains
- Rsistivit lectrique leve: 130 .cm (Fe-Si-B amorphe) 48 .cm (Tle Fe-Si
GO)
- Magntostriction : une composante intrinsque engendrant du bruit
- Opration de recuit : traitement thermique adapt, tape importante permettant de
supprimer lanisotropie magntolastique, engendre pendant lhypertrempe
- Application dun champ longitudinal lors du recuit diminue davantage les pertes.

1.4. Matriaux ferromagntiques nanocristallins


Les derniers ns des matriaux magntiques doux sont apparus en 1988 la suite des
travaux effectus par les chercheurs de Hitachi Metals (Yoshizawa et son quipe). Ces
alliages, quon dsigne sous le qualificatif de nanocristallins, prsentent des grains dont le
diamtre est denviron 10 nm. Ils constituent des variantes des alliages amorphes avec des
proprits ferromagntiques douces (faibles pertes vide, faible champ coercitif).

1.4.1 Prparation
Lors des traitements thermiques des rubans amorphes (ncessaires aprs leur trempe pour
amliorer leurs proprits magntiques), la cristallisation du matriau doit tre vite car elle
dtriore les proprits magntiques (champ coercitif fort) du fait de la croissance de gros
grains. Pour obtenir des nanograins, favorables au magntisme doux, il est ncessaire dune
part de favoriser la nuclation la plus homogne possible de nanoparticules et dautre part
de limiter leur croissance et coalescence de ces germes. Les chercheurs de Hitachi ont
trouv les premires compositions amorphes permettant de satisfaire ces deux conditions
en introduisant dans lalliage de base Fe-B-Si amorphe du cuivre et du niobium
(respectivement 1% et 3%)
En partant de lalliage amorphe Fe-Cu-Nb-Si-B, la nanocristallisation se droule de la faon
suivante [10] :

des amas cristallins de quelques nanomtres de cuivre se forment, rpartis de


manire homogne dans le volume ;

le fer et le cuivre tant trs peu miscibles, le fer est repouss et il y a une
augmentation de la concentration de fer au bord des amas de cuivre, ce qui favorise
la germination de cristaux de fer ;

Malick MOUHAMAD

26

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les atomes de fer et de silicium environnants migrent vers le cristal, formant une
solution solide de FeSi qui, au cours du recuit, senrichit en silicium (le fer et le
silicium sont trs miscibles car leurs diamtres atomiques sont similaires) ;

simultanment, les atomes de bore et de niobium sont repousss hors de la maille


cristalline. Ces derniers vont ralentir la croissance du cristal car ils diffusent beaucoup
plus lentement que les autres atomes de lalliage ; par suite, ils vont samasser autour
des cristaux, formant une barrire de diffusion qui limitera leur taille ;

les cristaux forms (Fe-Si) repoussent le cuivre qui forme de nouveaux amas et etc.

On obtient ainsi un matriau diphas contenant une phase nanocristalline reprsentant


environ 70% du volume et une matrice amorphe Fe-B-Nb (Figure 12). Le diamtre moyen
des nanograins est de lordre de 10 15 nm.

Figure 12 Etat structural final


dun alliage amorphe
nanocristallin Fe-Cu-Nb-Si-B [12]

Deux familles dalliages, diffrentes par leur valeur de Bs, ont t tudies par les
chercheurs :
Finemet : les compositions les plus courantes sont du type Fe73.5SixB22.5-xCu1Nb3 et
contiennent 13.5% 16.5% de Si. Ils possdent une induction Bs infrieure 1,4 T.
Nanoperm : la composition originale tait Fe84Zr7B9 mais elle a volu dune manire
plus large par la suite. Les plus performants alliages ont la formule Fe100-x-yZrxByCu1
(x~7, 2<y<6). Ces alliages possdent une induction leve de lordre de 1,5 T. Il faut
prciser que cet alliage a t abandonn par les chercheurs. Bien que son induction
saturation soit attractive, les essais de production industrielle conduits par Alps
Electric se sont solds par un chec pour des raisons doxydation rapide.

1.4.2 Proprits magntiques


Dans le domaine du magntisme, les proprits magntiques des nanomatriaux relvent de
couplages des distances nettement plus grandes comme le couplage dchange (10-100
nm dans les matriaux doux) ou les interactions dipolaires. Comme les cristallites ont des

Malick MOUHAMAD

27

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orientations quelconques, les moments magntiques qui sont coupls par lnergie
dchange ne voient quune anisotropie magntocristalline moyenne, dautant plus rduite
que le nombre de cristallites est grand. En ce qui concerne le magntisme, il existe une taille
critique propre chaque matriau en dessous de laquelle les processus daimantation
changent. La Figure 13 montre la variation de Hc en fonction de la taille des grains D des
diffrents matriaux doux :

Figure 13 Evolution du champ


coercitif Hc en fonction de la
taille des grains [12]

On constate immdiatement sur la figure prcdente que les courbes Hc= f(D) pour
lensemble des matriaux magntiques doux dont la taille des grains est suprieure 100
nm, est une famille de droites proportionnelles linverse de la taille des grains. Mais de
faibles valeurs de Hc sont galement repres pour les alliages amorphes et nanocristallins
possdant une taille des grains infrieure 20 nm.

1.4.3 Particularit de lalliage Finemet


Cet alliage prsente la composition typique dun alliage Fe-Si-B avec addition de Cu et Nb.
Cet

alliage

est

commercialis

(Fe73.5Cu1Nb3Si13.5B9)

et

par

par

Hitachi

Metglas

Vacuumschmelze

sous

sous
le

le

nom

nom

Finemet
Vitroperm

(Fe73.5Cu1Nb3Si15.5B7). Les recuits de ce type dalliage sont gnralement dune dure dune
heure. Nous pouvons voir sur la Figure 14 que le minimum de coercivit et le maximum de
permabilit initiale sont obtenus entre 520 et 580C.

Figure 14 Effets des traitements


thermiques isothermes sur les
proprits physiques de
Fe73.5Cu1Nb3Si13.5B9 [12]

Malick MOUHAMAD

28

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

Dans

le

cas

des

convertisseurs

statiques,

les

ferrites

(matriaux

cramiques

ferromagntiques) moyennes frquences sont utiliss. Pourtant, celles-ci montrent leurs


limites dans des applications forte puissance. Leur faible induction saturation ne permet
pas de diminuer efficacement les volumes ; les risques demballement thermique limitent leur
temprature dutilisation. De plus, leur faible
permabilit

les

rend

inadaptes

de

nombreuses autres applications.


Les systmes du type Finemet sont beaucoup
plus performants que les ferrites du point de vue
des pertes hautes frquences (Figure 15) et
semblent avoir un potentiel intressant pour des
fonctionnements au-dessus de 150C. Ils ont des
proprits assez versatiles, car leur permabilit
peut tre assez bien contrle par des recuits
sous champ. En fonction du champ appliqu
pendant le recuit, il est possible de fabriquer des
cycles

dhystrsis

quasi-linaires

jusqu

la

saturation avec une permabilit de 100 000.

Figure 15 Pertes fer de Finemet en


fonction de B (T) diffrentes frquences
[13]

Du fait de leur trs haute permabilit, les nanocristallins sont particulirement adapts la
ralisation de capteurs de champ magntique (ttes magntiques, noyaux et pices de
relais, disjoncteurs diffrentiels). On obtient ainsi, dans le domaine 10 kHz 1 MHz, les
meilleurs matriaux mtalliques magntiques.

1.4.4 Lavenir des matriaux nanocristallins


On recense aujourdhui plusieurs familles dalliages nanocristallins de composition trs
varie avec des proprits intressantes. Par exemple, des alliages avec addition de P (FeB-Si-Cu-P) possdant des inductions saturation de lordre de 1,9 T mais ces nouvelles
formulations restent dans le cadre de la recherche fondamentale.
Actuellement, seuls les alliages nanocristallins type Finemet sont commercialiss par
Metglas et Vacuumschmelze. Leurs procdures de fabrication industrielle sont bien
matrises. Ces matriaux ne possdent pas dapplications dans les transformateurs de
distribution. En ralit, les alliages nanocristallins sont trs fragiles. La fragilit de ces
matriaux face aux efforts lectrodynamiques ne leur permet pas une utilisation dans les
noyaux des transformateurs de distribution. Il est impossible de concevoir un noyau de
transformateur avec les matriaux nanocristallins du fait de leur fragilit, ils risquent de se
briser lors de la conception des noyaux. Cest pourquoi aucun transformateur de distribution
na t conu avec les noyaux nanocristallins.

Malick MOUHAMAD

29

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

Des arguments suffisants ont t noncs prcdemment pour montrer quun transformateur
de distribution ne peut pas tre conu avec les matriaux nanocristallins existants
actuellement. Dans la suite, on sintressera seulement aux matriaux amorphes comme
matriaux constitutifs des noyaux de transformateur de distribution.
En abrg
- Amorphes nanocristalliss : prsence de nanocristaux Fe-Si dans une matrice
amorphe.
- Alliages Finemet : seuls matriaux commercialiss pour llectronique et
llectrotechnique.
- Applications : capteurs magntiques, inductances de mode commun
- Pas dapplications dans les transformateurs de distribution matriaux trs
fragiles ne pouvant pas supporter les efforts lectrodynamiques lors des essais de
court-circuit.

1.5. Matriaux amorphes pour transformateurs


Avant de sintresser aux matriaux destins lapplication de noyaux de transformateurs, il
est intressant de citer quelques exemples de matriaux amorphes usages lectrique et
lectronique. Les matriaux ferromagntiques amorphes sont gnralement composs
denviron 80% de mtaux de transition (Fe, Ni, Co) et de 20% de mtallodes (B, Si, P, C).
Aujourdhui il existe trois familles dalliages ferromagntiques amorphes commercialiss
sous forme de rubans :
-

les alliages Fe-Ni et cobalt

les alliages riches en fer

Les alliages Fe-Ni et Co [10]


Il faut prciser que les alliages amorphes riches en Fe et Co sont plus commercialiss que
les alliages Fe-Ni. Les amorphes base de cobalt sont particulirement doux en raison dun
coefficient de magntostriction trs faible (s=0.2 ppm). Les compositions les plus douces
sont proches de Co66Fe2Mo2Si16B12 et ont des champs coercitifs de lordre de 0.3 A/m. En
raison de labsence danisotropie magntocristalline ou magntolastique, il est trs facile de
modifier la forme du cycle dhystrsis par un recuit sous champ. Malheureusement, leur
faible induction saturation (0,55 T 1 T) limite leur application basses frquences (50
Hz). Mais leur permabilit est trs leve (106) et grce leur excellentes proprits
hautes frquences, ces alliages sont utiliss dans llectronique de puissance, par exemple
pour la surveillance lectronique (antivols). Pour le besoin de llectronique, des tores sont
raliss partir de rubans amorphes et sont gnralement protgs par une carcasse en
matire plastique qui les soustrait aux contraintes des bobinages.

Malick MOUHAMAD

30

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

1.5.1 Pertes dans les matriaux magntiques


Dans les matriaux magntiques, les pertes se divisent de la manire suivante :
-

perte en charge (perte Cu ) : provoque par la perte en rsistance dans les spires
et les raccordements. Ce sont donc les pertes par Effet Joule dans les fils de cuivre
au primaire et au secondaire :

PCu = 3(RprimaireIp2 + RsecondaireIs2)


-

perte vide (perte Fe ) : provoque par un courant magntisant dans le noyau


magntique. Cette perte est toujours prsente lorsque le transformateur est connect,
mais elle demeure indpendante de la charge. Il sagit dune perte dnergie
constante donc importante.

Trois composantes sont retrouves dans les pertes vide [8]:


-

pertes par hystrsis (pertes quasi statiques) : ces pertes sont mesures en traant
un cycle dhystrsis aux frquences proches de 0. Elles sont proportionnelles f.

pertes par courant de Foucault (pertes classiques) : ces pertes sont dtermines
partir de la gomtrie de lchantillon et varient proportionnellement f.

pertes supplmentaires : ces pertes sont ni proportionnelles f, ni f.

Les pertes vide sont gnralement exprimes de la manire suivante :

WFe (J/m3) = P (W/kg) x / f = W hystrsis + WFoucault + W suppl = k0B2 + k1B2f + k2B1+mfm


avec k0, k1 et k2 des constantes

Daprs la formule ci-dessus, on remarque que les pertes quasi-statiques sont


indpendantes de la frquence. Il suffit de mesurer les pertes f~0. La surface du cycle
dhystrsis atteint une limite minimale une frquence trs faible (proche de 0).
Les pertes classiques sont calcules sans tenir compte de lexistence des domaines. Les
pertes supplmentaires sont estimes en tenant en compte de la mobilit des parois.
Afin de dterminer le coefficient m, plusieurs modles sont proposs dans la littrature
scientifique.

Malick MOUHAMAD

31

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Modle de Pry et Bean [14]


Ce modle reprsente le comportement dune tle comportant un grand nombre de
domaines. Les parois de Bloch 180 sont supposes rigides et toujours perpendiculaires
la surface de la tle.
Il est considr dans ce modle que, pendant laimantation, toutes les parois sactivent en
mme temps. Dans ce cas, Pry et Bean montre que le coefficient m vaut 1.

Modle de Bertotti [15]


Le modle de Pry et Bean considre que les parois de Bloch sont rigides et perpendiculaires
la surface de lchantillon or, dans la ralit, il est certain quon na pas cette configuration.
De plus, ce modle nest pas du tout adapt aux matriaux amorphes et nanocristallins.
Bertotti considre que la matire se prsente comme un milieu inhomogne. Pour obtenir
des variations daimantation, il faut appliquer au matriau en plus du champ statique et dun
champ

dynamique,

un

champ

supplmentaires :
Hsup =

supplmentaire

Hw
n

Hsup

rendant

compte

des

pertes

avec H champ dexcitation appliquer une paroi 180


isole
n, nombre dobjets magntiques

Bertotti propose une approche statistique en introduisant la notion dobjet magntique [16].
Le matriau est suppos quivalent un systme comportant n objets magntiques
statistiquement indpendants. Il est dmontr que n varie linairement avec Hsup :
n = nO + Hsup / VO
Le terme nO est une constante pouvant varier avec lamplitude de la polarisation J et VO est
un paramtre caractrisant linhomognit dans le matriau [17].
Il est observ que dans le cas des amorphes, nO est ngligeable devant le second terme car
VO tend diminuer en raison de la structure homogne des matriaux amorphes :
n Hsup / VO, dans ces conditions, les pertes supplmentaires sont proportionnelles f1/2.

Concernant les tles Fe-Si, cause des inhomognits dans la structure, VO tend
augmenter (nO >> Hsup / VO). Dans ces conditions, le coefficient m est compris entre 0,5 et 1
suivant la texture des grains.

Dans la suite, on se propose dtudier la contribution de chacune des pertes de nos


matriaux magntiques. Pour cela, des mesures de pertes volumiques (J/m3) diffrentes
frquences (1 1000 Hz) sont effectues.

Malick MOUHAMAD

32

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

a)

90

c)

80

Pertes volumiques (J/m3)

70
60
50
40
30
20
10
0
0

100

200

300

400

500

600

700

800

900

1000

Frquence (Hz)

Figure 16 Pertes fer 1,3 T de SA1 et Fe-Si diffrentes gamme de frquence :


a) partie constante b) partie 0-100 Hz c) pertes totales

La Figure 16 reprsente les pertes magntiques mesures sur le ruban amorphe SA1 et la
tle Fe-Si GO de rfrence Powercore H 105-30.
Cette mesure de sparation des pertes nous montre qu 50 Hz dans le cas des amorphes,
les pertes quasi-statiques (ou hystrsis) sont majoritaires.
Avec la courbe a) de la Figure 16, on peut dduire la constante k0, respectivement lie aux
pertes par hystrsis. Le coefficient k1 est dduit partir de la formule suivante [12]:
avec
k1 =

= 1/
e = 23 m (amorphe)
et 300 m (Fe-Si GO)

.23.10

-12

Amorphe : k1 =

-8

= 6,7.10-4 m.s.H-1

6.130.10

Tle Fe-Si : k1 =

.300.10-12
-8

= 0,31 m.s.H-1

6.48.10

Malick MOUHAMAD

33

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

Pour calculer k0, on se positionne aux frquences basses. On trouve, daprs la courbe a), W
= 0,28f + 22,85. Comme on est aux frquences basses, le terme dpendant peut tre
nglig devant lordonne lorigine donc k0B vaut 22,85 do k0= 13,52 m.H-1.
On procde de la mme faon pour la tle GO.
SA1

Fe-Si
-1

-1

k0 = 13,52 m.H
-4
-1
k1 = 6,7.10 m.s.H

k0 = 13,14 m.H
-1
k1 = 0,31 m.s.H

Dans le cas des amorphes, m vaut 0,5 [18] et 0,7 pour les tles Fe-Si GO [19]. Afin de
vrifier ces valeurs, les pertes supplmentaires seront traces en fonction de f0,5 pour les
amorphes et f0,7 pour les tles GO (Figure 17).
50

30
y = 2,6196x - 0,0677

y = 1,4382x - 0,0078

25

40

Pertes supplmentaires (J/m3)

Pertes supplmentaires (J/m3)

45

35
30
25
20
15
10

Psup
Linaire (Psup)

20
15
10
Psup
Linaire (Psup)

5
0

0
0

10

15

20

25

30

35

Frquence^1/2

10

Frquence^0,7

Figure 17 Pertes supplmentaires 1,3 T de : a) SA1 et b) Fe-Si GO

On observe que les pertes supplmentaires sont linaires en fonction de f0,5 pour les
amorphes et f0,7 pour les tles Fe-Si. Ces courbes confirment le coefficient n des diffrents
matriaux magntiques.
La pente de ces droites correspond k2B1+m. Le coefficient m tant connu, k2 peut tre
facilement calcul :
Amorphe : k2B3/2 = 1,4382

k2 = 1,4382/1,33/2 = 0,97

Tle Fe-Si : k2B1,7 = 2,6196

k2 = 2,6196/1,31,7 = 1,68

Maintenant les pertes totales des diffrents matriaux seront traces avec les coefficients
calculs :

Malick MOUHAMAD

34

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12

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80

Amorphe SA1
70

60

Pertes (J/m3)

50

40

Calcul (Physt+Pcla)
Calcul (Ptot)
Ptot

30

20

10

0
0

200

400

600

800

1000

1200

Frquence (Hz)

Figure 18 Pertes totales 1,3 T de SA1


90

Tle Fe-Si GO
80

70

Pertes (J/m3)

60

50

Calcul (Physt+Pclassiq)
Ptot

40

Calcul (Ptot)
30

20

10

0
0

10

20

30

40

50

60

Frquence (Hz)

Figure 19 Pertes totales 1,3 T de tle Fe-Si GO

On remarque que les pertes classiques (courants de Foucault) du matriau Fe-Si sont plus
grandes que celles des amorphes. On pourrait supposer quil ny a quasiment pas de pertes
par courants de Foucault dans les matriaux amorphes, en raison de leur paisseur (23 m).

On constate que les droites traces avec les constantes k0, k1 et k2 concordent avec les
courbes de pertes. Ceci confirme la validit des coefficients calculs 1,3 T et montrent
quavec ces constantes, les pertes totales peuvent tre calcules approximativement
nimporte quelle induction et frquence (<1 kHz).

Malick MOUHAMAD

35

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

1.5.2 Lintrt des amorphes Fe-Si-B


Les alliages base fer trouvent leur principale application dans les noyaux de
transformateurs de distribution grce leur forte induction Bs et un niveau de pertes vide
faible. Dans la suite, on sintressera seulement aux alliages base de fer.
La structure chimique de la phase amorphe prsente un certain nombre davantages
prometteurs quant lutilisation de ces matriaux dans les noyaux magntiques de
transformateurs :
Isotropie : labsence dordre cristallin leur permet de possder une permabilit
leve (105). Du fait que ces matriaux sont isotropes, il est plus facile dinduire une
direction de facile aimantation par des traitements appropris ;
Structure dsordonne : les positions alatoires des atomes offrent une meilleure
rsistivit aux amorphes (130 .cm) ;
Configuration sans dfauts : meilleure rsistance la corrosion et champ coercitif
faible.
Les investissements pour la production de transformateurs base dalliages amorphes ont
t effectus partir de 1978 sous limpulsion de Electric Power Research Institute (EPRI).
Les premiers matriaux amorphes ont t dvelopps aux Etats-Unis et au Japon dans les
annes 80 sous forme de noyaux enrouls. Ils ont t conus pour quiper les petits
transformateurs MT/BT (10-100 kVA), disposs au niveau de chaque domicile. Avec un
courant dexcitation faible, un transformateur avec des rubans amorphes prsentent des
pertes magntiques trois fois infrieures celles de transformateurs de mme puissance
fabriqus avec des tles conventionnelles Fe-Si GO.

Lintrt de lutilisation des matriaux amorphes dans les noyaux magntiques est la
rduction des pertes vide, constantes dans le temps. Sur la Figure 1, les pertes vide
reprsentent une part importante des pertes totales sur le rseau de ERDF.
Lemploi des matriaux amorphes agit sur les trois composantes des pertes fer. Les pertes
par courant de Foucault sont rduites dans les noyaux magntiques amorphes grce une
forte rsistivit de ces matriaux et une paisseur plus faible (23 m) par rapport aux tles
conventionnelles Fe-Si. De mme, les cycles dhystrsis obtenus avec les amorphes sont
bien troits par rapport Fe-Si.

Malick MOUHAMAD

36

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

A nos jours, la technologie amorphe est assez rpandue aux Etats-Unis, au Japon et en Asie
dans les applications de noyaux magntiques. La consommation en lectricit des pays
mergeants comme la Chine et lInde a pouss ces nations squiper de transformateurs
amorphes de manire rduire les pertes sur les rseaux en plein dveloppement. Le
nombre de transformateurs amorphes dans le monde slve plus de 2,5 millions dunits.
Contrairement aux pays europens, ces pays sont quips de transformateurs monophass.
En France, le dveloppement des transformateurs amorphes a t empch par deux
facteurs :
-

dune part la nature du rseau de distribution, diffrente de celle des Etats-Unis. Les
premiers transformateurs conus avec les rubans amorphes ont t plutt installs au
niveau de chaque domicile, alors quen France, un transformateur alimente un
immeuble ou un ensemble de maisons avec des puissances suprieures 100 kVA
en triphas ;

dautre part les premiers essais conduits par EDF sur les transformateurs amorphes
nont pas t concluants aux essais de court-circuit.

Comme indiqu prcdemment, ERDF sintresse prsent sur la technologie amorphe car
les directives europennes exigent les pays membres de lUE squiper de matriels
performants comme les transformateurs haute efficacit nergtique.
Synthse
- Alliage amorphe Fe-Si-B : matriau pour noyaux de transformateurs
- Pertes fer : indpendantes de la charge, constantes dans le temps
- Pertes par hystrsis : proportionnelles la surface du cycle dhystrsis
Faible paisseur des rubans amorphes : diminution des pertes Foucault
+
Cycle dhystrsis troit : rduction des pertes par hystrsis
Rduction des pertes vide par utilisation des rubans amorphes

1.5.3 Les alliages amorphes dans les noyaux magntiques


Pour la ralisation des noyaux magntiques, les alliages base de fer sont utiliss pour
leurs inductions saturation les plus leves. En Europe, la majorit des pays utilisent les
tles conventionnelles Fe-Si HiB (0.27-0.30 mm) qui possdent une haute induction
saturation et un niveau de perte faible (1 W/kg 1,7 T-50 Hz). De plus, la nouvelle
gnration des tles Fe-Si utilisant la technique dirradiation par laser permet doptimiser la
taille des domaines magntiques et donc dobtenir des niveaux de perte encore rduits (0,9
W/kg 1,7 T-50 Hz).

Malick MOUHAMAD

37

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

b)

a)
Figure 20 Aspect visuel des tles Fe-Si GO
a) tle HiB au format Epstein

b) tle traite au laser, les traits


reprsentent lirradiation au laser

De nombreuses compositions dalliages amorphes ont t testes pour lapplication des


noyaux magntiques. Parmi ces formulations, trs peu dalliages trouvent une application
dans les transformateurs de distribution.
Pertes tle GO (H105-30) = 1 W/kg 1,7 T-50 Hz
Pertes tle GO laser (H095-27) = 0,9 W/kg 1,7 T-50 Hz
1.5.3.1

Formulation Metglas2605SA1

Ce type dalliage est constitu de fer (78% at.), silicium (13% at.) et bore (9% at.). Il est
commercialis sous le nom Metglas2605SA1 (anciennement 2605-S2) par Hitachi Metglas.
Les tudes sur cette famille dalliages ont dbut dans les annes 1970 pour parvenir la
composition idale de Metglas2605SA1 qui est le matriau de base pour les
transformateurs amorphes. Les volutions des pertes 60 Hz en fonction de linduction sont
donnes dans la Figure 21 ci-dessous :

Figure 21 Comparaison des niveaux de perte


vide de chaque matriau magntique [3]

En considrant seulement les performances vis--vis des pertes vide, le remplacement des
tles Fe-Si par Metglas2605SA1 permet de diminuer sensiblement les pertes dissipes
dans le circuit magntique. Linduction maximale obtenue avec ce matriau est de 1,56 T
alors que les tles Fe-Si possdent une induction saturation gale 2 T. Cependant, le
matriau amorphe dispose des proprits physiques et magntiques intressantes, comme
faible champ coercitif, forte rsistivit, par rapport aux tles GO (voir Tableau 2).
Pertes de Metglas2605SA1 = 0,3 W/kg 1,4 T-50 Hz

Malick MOUHAMAD

38

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1.5.3.2

Formulation Metglas2605HB1

Ce nouvel alliage dvelopp par Hitachi Metglas a franchi la phase de dveloppement et est
actuellement commercialis pour des tests de prototype. Des tudes rcentes montrent que
HB1 possde des proprits prometteuses par rapport SA1 * (Tableau 2).
Linduction saturation traduit la densit de flux magntique que peut conduire le matriau.
Lalliage HB1 possde une induction saturation de lordre de 1,64 T, le fait davoir une
induction plus leve que celle de SA1 permet de rduire la taille du circuit magntique, par
consquent de diminuer de 10% le volume du transformateur.

Figure 22 Courbes B-H des


amorphes SA1 et HB1 [20]

De plus, la magntostriction des rubans amorphes SA1 est leve, ce qui est partiellement
responsable du bruit que provoque le transformateur. Le niveau de bruit gnr par un
transformateur triphas utilisant le matriau HB1 est nettement infrieur celui de SA1. Des
tudes avec un transformateur triphas 200 kVA ont montr des pertes par hystrsis trs
infrieures (25%) celles de SA1 et un abaissement du niveau de bruit de 10 dB 1,4 T.

b)

a)

Figure 23 Comparaison des proprits entre SA1 et HB1 en fonction de linduction maximale [21]
a) Niveau de pertes vide

b) Niveau de bruit des transformateurs

Les matriaux amorphes Metglas sont brevets sous les noms Metglas2605SA1 et Metglas2605HB1. Pour
raison de facilit de lecture, ils seront remplacs par SA1 et HB1 dans la suite.

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De ce fait, le nouveau matriau amorphe HB1 surmonte les dfis de la technologie amorphe
et remplacera vraisemblablement SA1 dans lavenir.
Pertes de HB1 = 0,27 W/kg 1,4 T-50 Hz
Ci-aprs un tableau regroupant les principales caractristiques des matriaux magntiques :
Proprits

Amorphe HB1

Amorphe SA1

Tle Fe-Si

Masse volumique (kg/m )

7370

7180

7650

T de Curie (C)

<398

398

745

Rsistivit lectrique (.cm)

~120

130

48

Permabilit max

100 000

42 000

Induction de saturation (T)*

1,64

1,56

2,03

Champ coercitif (A/m)*

Pertes (W/kg)

0,27-0,3**

0,3**

0,9 (1,7 T-50 Hz)*

* Donnes fabricant
** Donnes Metglas, ralises sur un transformateur triphas 200kVA 1,4 T-50 Hz
Tableau 2 Proprits des alliages amorphes SA1 et HB1, et de Fe-Si HiB laser

1.5.4 Problmes lis lutilisation des rubans amorphes


Le matriau SA1 est le seul produit de base des transformateurs de distribution amorphes,
sa fiabilit est prouve dans plus de 2 millions de transformateurs dans le monde entier.
Cependant, la construction dun transformateur amorphe posent un certain nombre de
contraintes telles que:

La faible ductilit du matriau amorphe qui est plutt dur et cassant. Aprs recuit,
ces matriaux deviennent fragiles mcaniquement, ce qui peut conduire
leffritement des rubans.

Le faible facteur de remplissage. Le matriau amorphe a une trs faible paisseur


(25 m) et une rugosit conduisant un coefficient de remplissage faible (86%) par
rapport la tle Fe-Si (96%). De ce fait, induction gale, un noyau amorphe
ncessiterait plus de volume quun noyau traditionnel.

La faible induction dun noyau constitu de rubans amorphes compar au


conventionnel. En ralit, laddition dlments amorphisants (B, Si) saccompagne
dune diminution de linduction saturation Bs. Cet effet est d en premier lieu aux
modifications de lenvironnement local des atomes porteurs dun moment
magntique. Le coude de saturation est atteint aux alentours de 1,4 T pour les rubans
amorphes, alors que linduction saturation des tles conventionnelles est de lordre

Malick MOUHAMAD

40

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de 1,8 2 T. Mais en ralit, la valeur de 2 T nest pas accessible, il faut fournir un


champ trs fort pour saturer le matriau conventionnel 1,8 T. La saturation 1,4 T
des matriaux amorphes conduit augmenter la taille du circuit magntique car le
flux magntique est li linduction et la section du noyau par :
= B.S
Donc si B diminue, il faut augmenter S pour maintenir un flux suffisant dans le circuit
magntique.
Cependant, la nouvelle tendance dutilisation des transformateurs traditionnels est de
les faire fonctionner une induction proche de 1,4 T pour rduire les pertes des tles
Fe-Si et conomiser de lnergie.

La tenue mcanique des noyaux amorphes. Lors des essais de court-circuit, des
efforts lectrodynamiques importants ont lieu, ils sont sources dobstacle pour les
transformateurs amorphes car ces efforts dforment considrablement la partie
active. Les noyaux magntiques amorphes ne supportent pas la dformation des
enroulements pendant les tests de court-circuit. Les noyaux amorphes se desserrent
et les rubans se brisent. Les fragments issus de cette dislocation altrent les
proprits isolantes de lhuile. Le dfi des constructeurs consiste concevoir des
noyaux amorphes capables de rsister aux essais normaliss de court-circuit.

1.5.5 Evolution des matriaux amorphes


Le matriau de base pour la fabrication des noyaux amorphes est le SA1. Toutefois de
nouvelles formulations de matriaux amorphes apparaissent dans le milieu scientifique. Par
exemple, des compositions base de phosphore ont t dveloppes, les pertes vide
descendent 0,27 W/kg (contre 0,9 W/kg pour Fe-Si et 0,3 W/kg pour SA1). Mais le
phosphore ntant pas stable, il est possible que la prennit des proprits sachve au
bout de 1 2 ans. De plus, le phosphore est un lment trs inflammable.
EPRI a envisag quelques projets dans le proche avenir avec le nouveau matriau HB1.
Voici les trois premires tudes qui seront prochainement conduites par EPRI [22]:
-

le premier projet consiste rcuprer 50 transformateurs amorphes en service


depuis 15 ans travers le monde pour valider la stabilit et les performances des
noyaux magntiques amorphes long terme ;

le deuxime projet utilisera le matriau de 3e gnration (HB1) pour en fabriquer des


transformateurs et prouver la faisabilit de cette composition dans lavenir ;

Malick MOUHAMAD

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le dernier a pour vocation de dvelopper HB1 industriellement. Pour cela, les


entreprises membres de lEPRI achteront les transformateurs amorphes base de
HB1. Cette tape permettra dinciter les producteurs (Metglas) investir davantage
sur le nouveau produit.

Le produit amorphe propos aux constructeurs europens est le SA1, alors quaux EtatsUnis, le matriau HB1, plus performant que SA1, sera probablement en voie de
dveloppement travers EPRI et ses collaborateurs. Bien que les proprits de HB1 soient
intressantes, ce produit tait destin la production industrielle qu partir de septembre
2009. La performance du matriau SA1 est prouve dans plus 2,5 millions de
transformateurs amorphes et il est produit en grande chelle par rapport HB1.

Dans ce chapitre, les matriaux magntiques susceptibles de remplacer les tles


conventionnelles ont t voqus. La suite sera consacre ltude des transformateurs
amorphes en dcrivant les producteurs de matires premires amorphes, leur capacit de
production, le concept et la ralisation des transformateurs noyau amorphe.

1.6. Les transformateurs amorphes


1.6.1 Les producteurs damorphes
1.6.1.1

Hitachi Metglas

Les premiers alliages amorphes ont t mis au point en 1960 par Allied Signal
(prdcesseur de Honeywell International Inc.) Cette socit a t rachete par Hitachi
Metals en 2003, aprs avoir fait lacquisition de Metglas (filiale matriaux amorphes de
Honeywell). Les rubans magntiques sont produits lchelle mondiale par Hitachi Metglas
qui dtient le quasi monopole mondial.
Voici ci-dessous un dessin illustrant llaboration du mtal amorphe selon le procd
Metglas :

Figure 24 Procd de fabrication de rubans amorphes [23]

Malick MOUHAMAD

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La fabrication des rubans amorphes est une opration de fonte. Le mtal est coul sur une
roue qui le refroidit rapidement pour tablir la structure amorphe. Aprs lhypertrempe, un
systme de commande contrle le processus, cest dire, examine la temprature,
lpaisseur, la qualit des rubans. Aprs cette opration, le ruban a la forme finie, il est
bobin et ne subit aucun traitement supplmentaire ce stade dlaboration.
1.6.1.2

Antai

Antai (Advanced Technology and Materials), fond en 1998, est une entreprise chinoise
base Beijing, spcialise dans la production de matriaux mtalliques destins diverses
applications. Par exemple, Antai produit des matriaux fonctionnels, rfractaires,
biomdicaux
Parmi ces produits, on retrouve le matriau amorphe de base pour les transformateurs sous
le nom Antaimo (quivalent de Metglas 2605SA1) et les matriaux nanocristallins
Antainano (quivalent de Finemet de Metglas). Le matriau amorphe Antaimo possde
les mmes proprits que SA1 sauf que le produit na pas la qualit Metglas. Dailleurs, le
matriau amorphe chinois a t test chez les fabricants chinois et les proprits ne sont
pas stables comme pour SA1.

1.6.2 Capacit de production et prix du matriau amorphe

Metglas possde actuellement deux units de production de rubans amorphes, au


Japon et aux Etats-Unis Conway. La capacit de production des matriaux
amorphes est suffisante pour rpondre aux besoins des constructeurs de
transformateurs de puissance infrieure 2500 kVA [4].

Antai a produit 10 000 tonnes/an en 2008 et envisage plus de 40 000 tonnes dans
lavenir selon EDF CPC (Chinese Procurement Center). On remarque que la
production de Antai reste infrieure devant Metglas qui dtient cette technologie et la
licence depuis 4 dcennies et fournit des rubans de qualit constante.

Malick MOUHAMAD

43

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

1.6.3 La partie active


Les rubans amorphes produits par Hitachi Metglas servent de matires premires pour faire
les noyaux magntiques. A cause de leur faible paisseur, les bandes sont entasses lune
sur lautre pour en faire une tle paisse contenant ainsi 50 100 feuilles. Lempilement
des feuilles se fait sous forme de bobinage, les rubans amorphes sont ensuite drouls et,
sont au fur et mesure coupes en diffrentes longueurs.

Figure 25 Ralisation de rouleaux [23]

La tle amorphe est ralise sous forme de rouleaux qui sont enrouls sur eux-mmes
prenant une forme rectangulaire arrondie dite oblongue. Lensemble des feuilles est coll
avec de la colle silicone sauf au joint o les tles sont entrelaces.

a)

b)

c)

d)

Figure 26 Prparation dun noyau magntique [23]


a) Opration dentrelacement b) Tles entrelaces
c) Noyau scuris par des plaques d) Noyau magntique amorphe prt

Malick MOUHAMAD

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Une fois le produit mis en forme, les noyaux magntiques amorphes subissent un traitement
thermique qui consiste chauffer lensemble dans une enceinte isole. Durant cette
opration, un champ magntique est appliqu dans le sens longitudinal. Cette opration est
appele le recuit, cest une tape obligatoire pour lapplication de ces matriaux dans les
transformateurs de distribution. Ce traitement thermique est important car il conditionne le
niveau de perte vide et le bruit du transformateur.
Le transformateur de distribution classique en Europe est circuit magntique empil, cest
dire, les tles Fe-Si sont empiles pour former les trois colonnes et les deux culasses :
Noyau empil

Bobine conductrice

Figure 28 Tles Fe-Si empiles

Figure 27 Transformateur classique colonnes

Le transformateur amorphe est un transformateur circuits magntiques enrouls. Cette


conception est appele Powercore et impose par la forme des noyaux magntiques car
un noyau amorphe empil nest pas concevable contrairement aux transformateurs
conventionnels. De cette manire, les noyaux magntiques sont livrs aux constructeurs
sous forme de noyaux prforms la dimension et la mise en place des bobines.
Lopration de montage de la partie active consiste positionner les bobines cylindriques
entre les noyaux magntiques. Les enroulements HTA/BT sont bobins sparment sur
cylindres solides. Les rouleaux sont positionns et ouverts avec prcaution. Ensuite les
bobines sont insres entre les noyaux amorphes, puis les noyaux sont ferms avec
prcaution.
Noyau magntique

Ouverture des
joints

Insertion des
enroulements

Fermeture des
joints

Figure 29 Assemblage de la partie active [23]

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Il est utile de prciser que, durant cette opration, les rouleaux sont gnralement en
position horizontale, cause de la fragilit des rubans. Il faut aussi noter que deux modles
de transformateurs amorphes sont possibles : concepts 5 legs et Evans.
1.6.3.1

Le modle 5 legs

Pour fabriquer un transformateur triphas amorphe de concept 5 legs , il faut minima


quatre noyaux amorphes : deux rouleaux intrieurs de grande taille et deux rouleaux
extrieurs de taille rduite pour fermer le circuit magntique. Les rouleaux sont positionns
pour former un ensemble 5 colonnes et les enroulements sont monts sur les 3 colonnes
centrales uniquement.

Figure 30 Concept 5 legs

1.6.3.2

Le modle Evans

Le modle Evans consiste utiliser deux rouleaux de mme taille et un rouleau de


dimension plus grande. Les deux noyaux magntiques de mme taille sont insrs entre les
bobines puis le troisime noyau est positionn au-dessus des noyaux dj en place pour
fermer le circuit :
Noyau magntique
suprieur
Noyaux magntiques
intrieurs

Figure 31 Concept Evans

Le modle le plus commercialis est celui de 5 legs . Malgr sa longueur, le modle 5


legs est le mieux adapt aux transformateurs triphass amorphes car le concept Evans ne
se prte pas aux bobines standardiss. La majorit des fabricants proposent des
transformateurs amorphes 5 legs . Le modle Evans est toujours en phase de
prototypage car ce concept pose un problme de dimension.

Malick MOUHAMAD

46

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Il faut galement prciser que les procds de prparation de la partie active vus
prcdemment sont spcifiques aux transformateurs amorphes. La partie active dun
transformateur amorphe est faite avec des enroulements Powercore, contrairement aux
transformateurs conventionnels.
Par contre, les oprations de raccordement HTA/BT, ltuvage, la mise en cuve, le
remplissage et le revtement sont identiques ceux des transformateurs classiques.

A retenir
- Capacit de production: Metglas 100 000 tonnes/an Antai 30 000 tonnes/an
- Transformateur amorphe : transformateur circuits magntiques enrouls
- Deux concepts possibles pour un transformateur triphas : 5 colonnes et Evans
- Modle commercialis : modle 5 colonnes (5 legs)

1.7. Les constructeurs de transformateurs amorphes


Dans la ralisation dun transformateur, il faut distinguer les fabricants de matriaux
magntiques (Thyssen, Metglas) et le fabricant de transformateurs (Siemens, Areva, ABB,
GE) Dans le cas des transformateurs amorphes, il faut aussi tenir compte de lentreprise
intermdiaire qui conditionne et fournit les noyaux magntiques (Figure 25-26) aux
fabricants partir des rubans procurs auprs des producteurs damorphes (voir Figure 32).

Fabricants damorphes
Rubans amorphes

Fournisseur de noyaux amorphes


Noyaux magntiques

Constructeurs de transformateurs
Transformateurs HTA/BT

Distributeurs dlectricit
Figure 32 Chane dapprovisionnement

Malick MOUHAMAD

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Le seul fabricant de matriaux amorphes capable de rpondre aux besoins de ERDF est
Metglas. Il dtient le quasi monopole mondial et possde en sa faveur une technologie
amorphe bien matrise. De plus, Metglas dispose de deux usines de production, lAsie et
lAmrique, qui sont capable de produire au total 100 000 tonnes/an de rubans amorphes
principalement pour transformateurs de distribution.
De faon assez marginale, lvolution de la production de Antai est intressante (10 000 40
000 tonnes/an), elle pourrait capter lattention des constructeurs si les produits finis sont de
bonne qualit et fiables.
Les fournisseurs de noyaux magntiques amorphes susceptibles de convenir ERDF sont
limits 2 dans le monde, San Jiang Electric (Taiwan) et LTC (Italie). Les matriaux produits
lusine Metglas de Conway et de Japon sont expdis sous forme de bandes enroules
(bobines de 800 kg 1 tonne) vers la Chine. San Jiang conditionne les rubans pour en faire
des noyaux magntiques en rouleaux puis les envoie chez le fabricant. Le seul inconvnient,
pour le fournisseur chinois, est la longue chane dacheminement. Mais il faut prciser que
lAsie est en avance par rapport lEurope dans cette technologie et San Jiang est engag
dans cette technique depuis un certain nombre dannes (15 ans) et il est aussi un des
partenaires de Metglas. Le march de San Jiang ne sarrte pas aux noyaux car il fabrique
aussi des transformateurs amorphes. Il est le principal fournisseur de transformateurs
amorphes de Taiwan Power Company (TPC).

LTC nest pas engag dans le march de lamorphe pour linstant et se positionnera comme
fournisseur de noyaux amorphes en Europe dans lavenir. Cette tape consiste former les
noyaux et raliser lopration de recuit sous champ magntique pour leur donner les
proprits requises. LTC est un dbutant par rapport la Chine dans le monde de lamorphe
mais dispose de moyens trs avancs pour produire les noyaux magntiques. LTC est un
des grands fournisseurs des tles conventionnelles pour les transformateurs de transport et
de distribution. Le fournisseur europen, LTC, possde en sa faveur un emplacement
stratgique pour procurer la demande de noyaux magntiques amorphes des fabricants
europens.

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USA

METGLAS

Antai

Chine

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LTC

Hongrie

Siemens

Italie

San Jiang

Taiwan

Rubans amorphes

Noyaux magntiques

Pologne

Hongrie

ABB

Siemens

Irlande

Grce

CG Power France Transfo

Asie
QRE Zhixin Cheryong

Vijai

Transformateurs

ERDF
Figure 33 Schma vraisemblable de lapprovisionnement

Les fabricants de transformateurs amorphes sont de deux types :


des entreprises qui se procurent en matires premires et conoivent la partie
active puis fabriquent des transformateurs (Vijay, Zhixin et Siemens)
des entreprises qui sapprovisionnent en noyaux magntiques puis procdent la
fabrication des transformateurs

La suite se divise en deux parties o les constructeurs europens seront dabord prsents
puis les autres dans le reste du monde, spcialement lAsie.

1.7.1 Constructeurs europens


1.7.1.1

Siemens

Lusine de Siemens capable de produire des transformateurs amorphes se trouve Hongrie.


Siemens fournit pralablement des transformateurs classiques GO, lusine dispose dun
bon savoir-faire et dune bonne exprience dans les matriels lectriques. Le projet de
Siemens est la ralisation de transformateurs amorphes HTA/BT et envisage la fabrication
de prototypes pour ERDF au pralable dun renouvellement de son parc. Le plan daction de
Siemens est de :
-

Fabriquer, dans un premier temps, des transformateurs partir de noyaux


prfabriqus en provenance de la Chine (San Jiang). Ces premiers transformateurs

Malick MOUHAMAD

49

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serviront de prototypes pour ERDF des fins de test et de caractrisation pour


valuer leur savoir-faire.
-

Etant donn que les fournisseurs de noyaux sont limits dans le monde, un transfert
de licence de ralisation de noyaux entre Siemens et Metglas s'tablit pour garantir
un approvisionnement rgulier et un prix comptitif de ruban amorphe de qualit en
Europe.

Dans cette initiative, Siemens investit dans un atelier de ralisation de noyaux


amorphes ddi la production de noyaux magntiques. Siemens met en production
progressivement un atelier de dcoupe pour fabriquer ses propres noyaux
magntiques partir de ruban amorphe Metglas. En procdant ainsi, Siemens sera
capable de produire de faon autonome des noyaux pour

ses propres

transformateurs amorphes et aussi de fournir ses noyaux aux autres fabricants de


transformateurs amorphes comme CG Powers, France Transfo, AREVA
1.7.1.2

France Transfo

Depuis plus de 85 ans, France Transfo, groupe de Schneider Electric, conoit et fabrique
des transformateurs de distribution et de puissance pour des applications diverses dans le
monde. Avec ses trois sites industriels en Lorraine, France Transfo a une capacit de
production de plus de 100 transformateurs par jour. Cette entreprise est un des clients de
ERDF pour les transformateurs de distribution GO. Aujourdhui, France Transfo sintresse
la technologie amorphe considrant le regain dintrt des distributeurs dlectricit
europens dans les technologies performantes.

En 2009, France Transfo a ralis deux prototypes de transformateurs amorphes (400 kVA
20kV/410V) en tenant compte des spcifications de ERDF. Les deux modles ont russi
tous les essais requis par la norme et prsentaient une variation dinductance de 1,9%, ce
qui est conforme avec la spcification de ERDF (4%).
1.7.1.3

CG Power Systems

CG Power Systems (anciennement Pauwels) est une filiale de Crompton Greaves, une
grande entreprise mondiale spcialise dans les produits lectriques depuis plus dun sicle.
CG compte parmi les grands fabricants de transformateurs de distribution et de puissance.
CG est tout dabord un constructeur de transformateurs traditionnels GO. Ce fabricant a
ralis des transformateurs amorphes dans les annes 90. Il se positionne actuellement
dans la voie de lamorphe pour rpondre la demande des distributeurs dans leur dmarche
rduire les pertes dans leur rseau. CG sapprovisionne en noyaux magntiques chez San
Jiang. Lusine de Cavan en Irlande est le site de fabrication des transformateurs amorphes.

Malick MOUHAMAD

50

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Aujourdhui, 25 transformateurs amorphes de distribution fabriqus par Pauwels de concept


5 colonnes sont dj en service depuis 15 ans. CG envisage de fabriquer des prototypes de
transformateurs amorphes en utilisant le design Evans. La technologie amorphe est assez
bien matrise par CG Power Systems.
1.7.1.4

ABB

ABB est un leader mondial dans les technologies de lnergie et dautomation. Le Groupe
ABB est prsent dans prs de 100 pays, et emploie quelque 120 000 personnes. Cest un
grand fournisseur de transformateurs classiques travers le monde. En 2009, ABB sest
intress au march de lamorphe pour offrir ces clients des transformateurs de distribution
haute efficacit nergtique.
ABB a produit des prototypes amorphes dans son usine en Turquie.
1.7.1.5

AREVA

AREVA est aussi un leader mondial de lnergie avec ses 75 000 collaborateurs travers le
monde. Une des activits de AREVA est le ple Transmission et Distribution dlectricit
dans laquelle les transformateurs de puissance et de distribution sont fabriqus. A prsent,
tous les transformateurs raliss par AREVA sont constitus de noyaux magntiques GO.
Dans le cadre doffrir aux clients des appareils co-conus et faible impact
environnemental, AREVA se penche vers la technologie amorphe. La position de AREVA
vers lamorphe est rcente.

1.7.2 Constructeurs asiatiques


La technologie amorphe est assez bien dveloppe en Asie. On notera que 90% des
transformateurs amorphes sont produits dans ce continent. Beaucoup de constructeurs de
transformateurs amorphes existent en Asie du fait du march colossal de lamorphe en
Chine et en Inde. On peut citer par exemple :
-

Zhixin qui ne fabrique que des transformateurs amorphes de puissance et de


distribution. Il faut prciser quen 2007 ce constructeur a dj t sollicit par ERDF
fournir un transformateur amorphe pour des investigations selon la norme S-27. A la
fin des essais, le transformateur ntait plus recevable car les rsultats ne
satisfaisaient pas la norme indique.

Vijai Electricals qui est lun des leaders dans la fabrication de transformateurs de
puissance et de distribution en Inde. Lentreprise possde 4 sites de production de
transformateurs, 2 en Inde et 2 en Amrique du Sud. Il faut prciser que Vijai est
aussi un fabricant de transformateurs conventionnels GO. Le concept de fabrication
propos est celui de 5 legs . Bien que les transformateurs triphass soient

Malick MOUHAMAD

51

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

inhabituels en Inde, Vijai les fabrique car il possde beaucoup de clients en Europe
comme ENDESA et Schneider Electric.

Cheryong, entreprise corenne

QRE, un constructeur chinois

Les avantages du march asiatique sont les suivants :

Matrise et exprience de la technologie amorphe par rapport aux europens.


Aujourdhui la Chine et lInde sont les plus grands consommateurs de transformateurs
amorphes.

Production massive. Zhixin possde 30 lignes de dcoupage pour fabriquer lui-mme


les noyaux magntiques amorphes et peut raliser 50 000 transformateurs par an.
Vijai, lui aussi, ralise ses propres noyaux. En 2007, la production de Vijai en
transformateurs amorphes monophass a atteint 57 000 et 37 000 de triphass.

Faible prix dachat. Le cot de la main duvre en Asie nest pas quivalente celle
de lEurope, ce qui conduit un prix moindre propos par les asiatiques par rapport
aux europens

Les inconvnients de ce march sont numrs ci-dessous :

Essais de court-circuit non satisfaisants. Les deux transformateurs (Zhixin et Vijai)


tests en 2008 et 2009, ont tous les deux chous aux essais de court-circuit en
prsentant des variations dinductance incompatibles avec la norme HN-52-S-27.
Ceci est d au fait que ces essais ne sont pas conduits de la mme manire en Asie
et en Europe. Daprs les normes CEI, le nombre dimpulsions dans les essais de
court-circuit est de 9, alors quen Chine seulement 5 impulsions sont tires et 3 en
Inde.

Qualit des produits. Un faible prix dachat peut saccompagner dune qualit
infrieure des produits ou dune stabilit de la qualit non prouve.

Dlai dapprovisionnement. Si ERDF sintresse au march asiatique alors il faut tenir


compte de la dure dexpdition des produits ( 4 semaines) et les taxes (douanes)
qui ne sont pas inclus dans le prix dachat.

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1.8. Conclusions
LUnion Europenne invite les distributeurs dlectricit squiper de matriels haute
efficacit nergtique. Les transformateurs de distribution actuels sont considrs comme
tant des matriels o les pertes au niveau europen sont importantes (33 TWh/an). La
dmarche de ERDF de rduire ses pertes sinscrit en totale cohrence avec les
recommandations de lUE.

Les constructeurs chinois et indiens sintressent davantage au march europen mais le


niveau dexigence en Asie nest pas identique celui de lEurope vis vis des essais de
court-circuit. Les constructeurs europens sont dj penchs sur le problme de tenue
mcanique des noyaux face aux courts-circuits en proposant des modles et renforts
ncessaires pour pouvoir valider leurs produits sous la norme EDF.

Dans le monde entier, le concept retenu pour les transformateurs amorphes est de type 5
legs . Ce concept est tabli comme tant le concept le mieux russi. Cependant des tudes
se poursuivent pour parvenir raliser des transformateurs avec le concept Evans.

Lutilisation des transformateurs de distribution amorphes en France est pour linstant limite
du fait des essais non satisfaisants, notamment de court-circuit. Lenjeu des constructeurs
est de concevoir des noyaux rsistants aux essais de court-circuit, tels que mentionns dans
les spcifications EDF et CEI. La tenue aux courts-circuits est lenjeu et le dfi que doivent
franchir cette technologie pour simplanter et tre crdible en Europe.

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2. Analyse du cycle de vie (ACV)


2.1. Introduction lACV
2.1.1 Origine de lACV
Depuis deux sicles, les missions de certains gaz polluants lis aux activits
humaines ont intensifi le phnomne naturel de leffet de serre et conduit un
rchauffement de la temprature moyenne sur terre. Ce phnomne risque davoir
dimportantes consquences sur le climat et les cosystmes de la plante avec de
premires manifestations la fin du 20e sicle. La prise de conscience de ces problmes de
pollution et de gestion des ressources naturelles rend ncessaire une meilleure
connaissance des cycles de vie des produits ainsi quune valuation des impacts sur
lenvironnement aux diffrents stades de ces cycles.
Au dbut des annes 90, est apparue la ncessit de mettre en uvre des
approches multi-critres (consommation de matires et dnergies, missions dans lair et
dans leau, dchets), prenant en compte lensemble des tapes du cycle de vie des produits,
de leur fabrication leur limination finale en passant par leur phase dutilisation : les
cobilans. Par la suite, le dveloppement de la normalisation internationale (famille des
normes ISO 14040) a fix des bases mthodologiques et dontologiques et retenu le terme
Analyse du Cycle de Vie en lieu dcobilans [24].

2.1.2 Mthodologie de lACV


Lanalyse du cycle de vie est un outil dvaluation des impacts sur lenvironnement
dun systme comprenant lensemble des activits associes un produit ou un service,
depuis lextraction des matires premires jusqu llimination des dchets [25]. Le cadre
mthodologique de lACV se compose de quatre phases :
-

dfinition des objectifs et du champ de ltude ;

inventaire (bilans matire nergie) ;

valuation des impacts ;

interprtation des rsultats.


2.1.2.1

Dfinition des objectifs

La phase initiale de lACV doit indiquer sans ambigut lutilisation envisage, les
raisons conduisant raliser ltude et le public concern. On qualifie lACV de goal
dependant car le rsultat dpend de lobjectif. Selon le cas, lACV peut avoir diverses
finalits : lamlioration dun procd, la mise en place dune rglementation, dune politique

Malick MOUHAMAD

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environnementale, la sensibilisation du consommateur, ou la comparaison entre 2


technologies (comme ici) [26]. Ainsi, ds le dbut de ltude, les objectifs et lutilisation des
rsultats de lACV doivent tre clairement explicits.
2.1.2.2

Inventaire

La deuxime partie de lanalyse du cycle de vie consiste en lanalyse de linventaire


du cycle de vie (ICV). Lanalyse de linventaire est la phase de lACV impliquant la
compilation et la quantification des entrants et des sortants pour un systme donn. Selon
[27], les principaux points faibles de lACV sont la qualit et la disponibilit des donnes. La
ralisation de ces bilans exige une recherche bibliographique importante, des donnes les
plus fiables possibles et de nombreux contacts avec les industriels.
2.1.2.3

Evaluation des impacts

Cette phase consiste traduire les flux de matire et dnergie prcdemment


recenss en terme dimpacts potentiels sur lenvironnement. On peut regrouper ces impacts
au sein de deux familles principales :

Impacts locaux : consquences toxiques et nuisances telles que le bruit et les


odeurs,

Impacts globaux : effet de serre, dgradation de la couche dozone, puisement


des ressources naturelles.

La prise en compte de tous ces lments permet la ralisation dun bilan environnemental.
2.1.2.4

Interprtation

Il sagit de raliser une synthse des bilans environnementaux et dexploiter ces


bilans pour rpondre au mieux aux objectifs choisis.

2.2. Objectifs et Champ dtude


Lobjectif dune tude ACV est de comparer diffrentes alternatives, savoir scnarii
ou (tapes de) systmes de produits assurant la (les) mme(s) fonction(s). Lidentification
des alternatives comparer aide mieux dfinir les objectifs, les finalits et ltendue de
ltude de lACV.
Dans le cadre de la rduction des pertes vide, les transformateurs rubans amorphes sont
une bonne alternative la technologie classique de tles GO. Lobjectif est dy associer
une tude comparative des impacts environnementaux potentiels de ces deux systmes de
transformation dnergie lectrique, savoir la technologie amorphe et traditionnelle GO.
Ltude a comme finalit dinformer le Distributeur ERDF sur les enjeux environnementaux
gnrs pour ces systmes.

Malick MOUHAMAD

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La dfinition du champ dtude consiste prciser la (les) fonction(s) et les systmes


de produits tudier, comprenant les processus lis au produit, service ou procd
considr, et cela en fonction des objectifs de ltude. La dfinition dune unit fonctionnelle
(UF) est ncessaire pour permettre la comparaison des diffrents systmes et elle est la
rfrence laquelle sont rapportes les quantits mentionnes dans linventaire (2e tape de
lACV). LUF doit tre pertinente avec la finalit de ltude et prciser une unit de mesure.
Par exemple, la fonction emballage de sodas peut tre remplie par une cannette en
aluminium ou en acier. LUF peut tre exprime sur la base dun volume de soda contenu
(33 cl).
Dans la mesure o ltude concerne lACV de la filire amorphe et classique, lunit
fonctionnelle choisie correspond une tonne dalliage ferreux produite pour le noyau
magntique des transformateurs de distribution publique.

Une fois les objectifs de lACV identifis, les frontires du systme doivent tre fixes.
Elles dfinissent les processus lmentaires qui seront pris en compte dans ltude. Il est
indispensable de prciser le niveau de dtail auquel on veut parvenir, en sachant que
llargissement des frontires de ltude est souvent coteux en ressources et en temps et
ne donne pas toujours accs des renseignements significatifs.
Ltape dlaboration et de production de matriaux magntiques est une phase importante
nergtiquement mais nest pas lunique. Il est ncessaire de considrer limputation
environnementale des autres processus en aval, savoir le transport de matriaux,
lutilisation de ce produit dans les transformateurs et le recyclage ou la rutilisation.
Compte tenu des lments ci-dessus, voici les frontires proposes de notre tude :

Elaboration et
Production de
matriaux

Transport des matriaux


et transformateurs

Utilisation des
transformateurs

Recyclage

Figure 34 Frontires des systmes

2.3. Inventaire des deux systmes de transformateurs


Par la suite, une tude ACV de deux systmes concurrents (amorphe et tles GO) sera
prsente en respectant la mthodologie de lACV dtaille dans 2.1.2.
Les objectifs et le champ dtude ont t prciss au-dessus. Ltape suivante consiste
raliser linventaire pour ces deux systmes. A partir de ce point, la technologie amorphe
sintitulera systme amorphe et celle des tles GO systme GO .

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Linventaire proprement dit est un bilan matire-nergie du systme de produits. Selon la


norme ISO 14041 [28], les tapes oprationnelles de linventaire comprennent :
-

la description des processus lmentaires ;

la collecte et le calcul des donnes.

La description des processus lmentaires considrs implique la prparation de


diagrammes de flux des processus et la description dtaille des oprations ralises dans
chaque systme, afin de disposer des informations ncessaires la collecte et au calcul des
donnes.
Les donnes peuvent tre obtenues par calcul, estimation ou par recherche bibliographique,
conformment aux exigences de qualit des donnes.
Une premire phase de collecte de donnes est gnralement ralise lors de la
construction du cadre de travail : une recherche bibliographique suffit en principe identifier
les diffrentes oprations entrant dans le systme, depuis lacquisition des matires
premires jusqu la fabrication de chaque composant dun produit.
Une seconde phase ncessite ensuite de grandes quantits de donnes relatives aux
procds. Les consommations en matires premires et en nergie et les rejets dans
lenvironnement doivent tre quantifis pour chaque tape du systme.
Les processus lmentaires pour ces deux systmes sont dcrits dans la Figure 32. Pour
chaque systme, le schma des processus est le mme mais les oprations lintrieur de
chaque processus diffrent. Par exemple, les matriaux amorphes sont produits par
hypertrempe alors que les tles GO sont coules en continu sous forme de brames puis
subissent de nombreux laminages jusqu lpaisseur souhaite. Dans la suite, tous les
processus de chaque systme seront dtaills.

2.3.1 Systme amorphe


Pour chaque systme, les processus sont au nombre de 4 :
-

laboration et production

transport

utilisation

recyclage

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2.3.1.1

Elaboration et production de matires premires

Les matriaux magntiques utiliss dans la filire amorphe et classique sont principalement
des alliages base de fer. La tle GO est compose essentiellement de fer, de mme les
rubans amorphes. Une tonne de matriaux magntiques amorphes ou GO ncessitent
principalement le fer.
Trois types dusines sidrurgiques interviennent lors de llaboration du fer (ou acier) :

Usine classique : les minerais de fer extraits des sites sont transforms en mtal
primaire, la fonte, par le haut-fourneau. Cette filire reprsente 55 % de la production
mondiale dacier.

Mini-usine : les ferrailles sont transformes en mtal par fusion laide dun four
lectrique. Cette voie reprsente environ 40 % de la production totale dacier.

Mini-usine intgre : transformation des substituts de ferrailles , la fonte ou


minerais rduits, par rduction directe. Cette filire est estime 5 % de la
production mondiale dacier.

La distribution gographique de ces structures de production de lacier est fort diffrente


dune rgion lautre, leur consommation nergtique aussi. Donc il est difficile de dire do
viennent les produits ferreux pour en faire des tles ou des rubans amorphes.
Afin de simplifier ltude, une usine sidrurgique intgre classique, alimente 70 % de
minerai de fer et 30 % de ferrailles, sera retenue (typiquement, les usines prsentes en
Chine, Brsil...) Ce type dusine produit 1546 kg de CO2 par tonne de produits finis [29].
Cette valeur sera commune pour les deux systmes.

La prparation de matriaux amorphes ncessite datteindre sans cristallisation une


temprature infrieure la temprature de transition vitreuse Tg. Ces matriaux sont
labors industriellement par la technique du melt spinning qui consiste projeter le
mtal liquide sur une roue en rotation pour raliser une hypertrempe. Ceci est dtaill dans
1.3.4.
Lalliage ferreux 2605 SA1, base du matriau amorphe pour transformateurs, est produit par
Hitachi Metglas. Sa formule chimique est Fe78Si9B13 (en at.%). Cette formule convertie en
pourcentage massique devient Fe92Si5B3, cest dire, pour couler 1 tonne damorphe il faut
mlanger 920 kg de fer, 50 kg de silicium et 30 kg de bore.

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Le bilan environnemental pour ce procd sera donn par consommation nergtique


ncessaire produire une tonne damorphe par melt spinning. Afin dtre cohrent, toutes
les donnes de la production (amorphe et GO) seront collectes et exposes par leur
consommation nergtique pour une meilleure comparaison.

Pour calculer lnergie ncessaire produire les amorphes, il faut tenir compte de :
-

lnergie U requise pour fondre les matires premires (Fe, B et Si)

la chaleur de fusion H de la coule

U est lnergie dapport calorifique de chaque lment constitutif de lamorphe pour fondre
lalliage mre. En fait, les matires premires sont ltat brut (poudre ou mtal). Pour faire
un mlange liquide et raliser la coule, il faut porter en temprature les lments au-del de
leur point de fusion. Llment Bore possde la temprature de fusion la plus leve (2365
K) par rapport Fe (1808 K) et Si (1683 K). Donc lalliage mre aura une temprature
proche de 2300 K. Pour calculer cette nergie, il faut tenir compte de la capacit calorifique
de chaque compos. Ainsi, la formule gnrale permettant de calculer lnergie interne dun
systme quand la temprature varie est :
U = m x Cp x T
avec m, la masse (en kg)
Cp, la capacit calorifique (en J.K-1.kg-1)
T, variation de temprature par rapport Tamb (en K)
Voici les donnes de chaque lment :

Masse (kg)
-1
-1
Cp (J.K .kg )

Fe
920
449

B
30
1026

Si
50
712

Lnergie ncessaire pour porter en temprature les lments est :


Utot = (mFe x CpFe + mB x CpB + mSi x CpSi) x (Talliage Tamb)
(920x449 + 30x1026 + 50x712) x (2300 298)
(413080 + 30780 + 35600) x 2002 = 479460 x 2002 = 0,96 GJ pour une tonne de SA1

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La chaleur de fusion est lnergie dpense pendant la coule lorsque lalliage liquide se
solidifie rapidement en une fine couche amorphe. Pour dterminer cette nergie, il faut
additionner la chaleur de fusion de chaque lment (Fe, B et Si) en affectant leur masse
respective.

H (kJ/mol)
H (J/kg)

Fe
13,81
3
247.10

B
50,2
3
4564.10

Si
50,55
3
1805.10

Masse molaire

Htot = (247 x 920 + 4564 x 30 + 1805 x 50) . 103


(227,24 + 136,92 + 90,25) . 106 = 455.106 = 0,455 GJ pour une tonne de SA1
En ajoutant les deux valeurs, on trouve 1,4 GJ. Il faut aussi tenir compte de lnergie
dissipe lors de la monte en temprature pour fondre les lments et lors de la coule.
Lhypertrempe ne se produit pas dans des conditions adiabatiques (i.e., pas dchange
thermique) donc il faut ajouter la quantit de chaleur dissipe. Par estimation, cette grandeur
vaut lquivalent de (U tot + H tot), cest dire, 1,4 GJ. Au total, il faut 2,8 GJ pour produire
une tonne damorphe.
Cette nergie constitue les dpenses nergtiques lors de la coule, or elle ne correspond
pas exactement lnergie ncessaire pour produire une tonne damorphe car pendant la
coule dautres oprations sont considrer. Par exemple, la roue est refroidie
constamment pendant llaboration car lalliage mre se trouve une temprature proche de
2300 K. Donc il faut vacuer lquivalent de (Utot + H tot) pour refroidir la roue, cest dire,
1,4 GJ. Par estimation, on pourrait arrondir lnergie supplmentaire des autres oprations
1 GJ.
Donc par calcul et estimation, lnergie dpense pour produire une tonne damorphe est
denviron 5 GJ.
2.3.1.2

Transport de matires premires et matriels

Dans cette partie, les trajets effectus par les matriaux et matriels seront valus. La
distance parcourue sera convertie dans la suite en impact environnemental d aux
missions de gaz effet de serre, principalement le CO2.

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Le seul fabricant de matires amorphes capable de rpondre aux besoins de lEurope est
Metglas. Les rubans amorphes produits par Hitachi Metglas servent de matires premires
pour faire les noyaux magntiques. Metglas est seulement le fournisseur de matriaux
amorphes sous forme de rubans. Une entreprise intermdiaire conditionne et fournit les
noyaux magntiques aux fabricants de transformateurs. Nous avons choisi un scnario o
San Jiang et ABB interviennent. Le schma dapprovisionnement de la filire amorphe est
comme suit :

Lusine de production sollicite pour fournir les rubans amorphes en Europe est
celle de Conway.

Les rubans amorphes produits sont expdis vers la Chine (Taiwan) pour en faire
des noyaux magntiques.

Les transformateurs amorphes sont fabriqus en Turquie partir des noyaux


conus de Chine puis envoys en France pour lexploitation.

Metglas USA
San Jiang (Taiwan)
ABB Turquie
ERDF
Figure 35 Chane dapprovisionnement
actuel de la filire amorphe

Les trajets USA-Taiwan et Taiwan-Turquie doivent se faire principalement par bateau et le


parcours vers la France par camion. Il est bien montr ci-dessus, travers la carte mondiale,
que les transformateurs amorphes sont fabriqus partir dun long acheminement
dapprovisionnement do la ncessit dvaluer cette distance en impact environnemental.

Malick MOUHAMAD

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Voici la liste des trajets avec leur distance respective :


-

Metglas USA San Jiang = 18 000 km en bateau

San Jiang ABB = 12 000 km en bateau

ABB ERDF = 3000 km en camion

Au total, les matriaux amorphes parcourent 30 000 km en bateau et 3000 km par route
avant mme dtre utiliss dans le rseau de distribution.
La conversion de cette distance en mission de CO2 est faite laide dune tude ralise
par MEEDDAT (Ministre de lEcologie, de lEnergie, du Dveloppement Durable et de la
Mer) et lADEME (Agence De lEnvironnement et de la Matrise de lEnergie) sur lvaluation
de lefficacit nergtique et environnementale des diffrents modes de transport [30].
Dans ce rapport, lefficacit nergtique correspondant chaque mode de transport est
dfinie par la masse de CO2 gnre par tonne.kilomtre (t.km) transporte.
Les rubans et

noyaux amorphes

sont transports

par

porte-conteneurs

et

les

transformateurs par poids-lourd. Voici lefficacit nergtique de chaque moyen de


transport :
-

Porte-conteneur : 8,3 g de CO2/t.km

Camion : 104,5 g de CO2/t.km

Ces valeurs paraissent, peut-tre, moins leves par rapport celles quon rencontre dans
les mdias mais il faut noter que ces valeurs sont ramenes la tonne de marchandises
transportes do des valeurs diminues.
En multipliant les chiffres cologiques avec la distance parcourue, la quantit de CO2 mise
pour chaque transport est dtermine :
Porte-conteneur :

30 000 x 8,3 = 249 000 g de CO2/t

Camion :

3000 x 104,5 = 313 500 g de CO2/t

Au final, les matriaux et matriels amorphes produisent 562 kg de CO2 par tonne
seulement d leur transport.
Remarque : Pour le moment, les rubans et noyaux magntiques amorphes sont livrs aprs
un long parcours dacheminement. Ceci est d au fait quaucun fournisseur de noyaux est
prsent en Europe. La partie active de la technologie amorphe ne se conoit pas de la mme
faon quun conventionnel do lintervention dun fournisseur non europen (San Jiang).

Malick MOUHAMAD

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Dans lhypothse o un fournisseur europen concevrait des noyaux amorphes, le trajet


serait trs rduit, ainsi que lmission de CO2. Daprs les informations recueillies lors des
rencontres professionnelles, il est fort probable quun fournisseur europen (Techno Electric
ou Siemens) sinstalle dans le march de lamorphe pour produire des noyaux amorphes.

Un autre fabricant (General Electric) serait intress par ce march en Europe. GE serait en
mesure de produire des noyaux et transformateurs amorphes en provenance du Mexique. Le
poids environnemental (mission de CO2 dans le transport) de ces diffrents scnarios sera
valu dans une autre partie de cette note.
2.3.1.3

Utilisation des transformateurs amorphes

Cette partie est consacre valuer limpact environnemental dun transformateur (amorphe
ou conventionnel) tout au long de son utilisation jusqu sa fin de vie (30 ans). En voquant
lefficacit nergtique dun transformateur, les pertes sont considrer en premier lieu car
celles-ci reprsentent une part dnergie consquente. Les pertes comportent deux
composantes : les pertes en charge et les pertes vide.
Les pertes en charge (Pk) sont fonction de la puissance dlivre par le transformateur. Les
pertes vide (souvent appele perte fer ) reprsente une part leve des pertes totales
car elles sont prsentes ds lors que le transformateur est sous tension. Les pertes vide
(Po) sont indpendantes de la charge. Elles sont gnres par le noyau magntique et
constantes tout au long de la vie de lappareil.

Comme la comparaison de lACV concerne les diffrents noyaux magntiques (amorphe et


tle GO), il est judicieux dvaluer les pertes vide engendres par chaque systme afin de
les comparer. Les pertes en charge de ces deux systmes sont identiques car la
comparaison est faite avec un transformateur amorphe A0/2-Ck et un transformateur
conventionnel C0Ck donc quil soit amorphe ou classique, le transformateur est charg de la
mme faon.
Donc les pertes vide engendres dans un transformateur de distribution sont lindicateur
defficacit. Elles seront calcules, par la suite, pour un transformateur amorphe A0/2Ck
(Bruit B0) de puissance 250 kVA.

Malick MOUHAMAD

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Le cumul des pertes vide pendant 30 ans sera calcul partir dun transformateur
amorphe prototype. Voici les donnes constructeur :
-

Pertes vide garanties : 110 W

Masse du noyau magntique : 604 kg

Induction : 1,18 T

Pertes vide totales = 110 x (24 x 365) x 30 = 28 908 kWh


Un transformateur amorphe gnre 28 908 kWh de pertes uniquement dues son
noyau magntique pendant son fonctionnement dans le rseau. Cette valeur sera
convertie en impact environnemental (CO2 quivalent) ultrieurement.
2.3.1.4

Recyclage

Les matriaux amorphes peuvent tre facilement recycls comme matires premires pour
en refaire des rubans amorphes. Ce traitement dlicat est effectu par le sidrurgiste
Metglas. Voici le schma fourni par Metglas pour le recyclage des matriaux amorphes :

Figure 36 Recyclage des matriaux amorphes

Broyage : le fractionnement des noyaux amorphes est ralis laide dun


broyeur-dchiqueteur qui est un systme rotatif avec des ciseaux.

Le produit broy est ensuite mis dans un rservoir contenant un solvant. Ceci
permet de sparer la ferraille de la colle poxy. Puis les dbris (mtaux) sont
filtrs dans le solvant.

Malick MOUHAMAD

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Les particules de mtaux sont enfin sches sous vide. Elles sont fondues pour
ajuster la composition de lalliage puis serviront de matires premires pour la
coule continue.

Les noyaux amorphes sont recycls de cette faon par Metglas. Cette entreprise demande
aux distributeurs de renvoyer leurs produits en fin de vie pour recycler car ce matriau, tant
un produit de qualit, contient du bore, cuivre, nickel.
Un broyeur de recyclage ncessite en moyenne une nergie de 100 150 kWh/t, ce qui fait
une consommation de 360 540 MJ/t (1 kWh = 3,6 MJ en nergie primaire [29]).
Lnergie de fusion vaut 1 GJ, de mme que la chaleur dissipe. Pour les autres oprations,
la consommation ne peut tre dtermine par manque de donnes mais il est certain quelle
est infrieure 500 MJ. Donc pour recycler 1 tonne damorphe, il faut une nergie de 3 GJ.
Systme amorphe
Elaboration : 1546 kg de CO2
Production :

5 GJ

Transport :

562 kg de CO2

Utilisation :

28 908 kWh (30 ans)

Recyclage :

3 GJ

2.3.2 Systme GO
2.3.2.1

Elaboration et production de matires premires

La production de tles GO est compltement diffrente de celle des amorphes. Les tles
GO sont coules en continu sous forme de brames puis subissent des laminages et recuits
successifs. Les matriaux de base pour la fabrication des tles GO Powercore sont
labors par Thyssen Krupp Steel, principal fournisseur en France. Il existe une gamme
complte de tles GO suivant lpaisseur et la performance magntique. La gamme
stend de la tle conventionnelle de haute qualit Powercore C dpaisseur 0,35 mm la
trs performante tle haute permabilit (HiB) Powercore H dpaisseur 0,23 mm avec
affinement des domaines.
Tableau 3 donne les processus de fabrication des tles GO classiques et haute
permabilit.

Malick MOUHAMAD

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

Tableau 3 Processus de
fabrication des tles GO [31]

La mthode de fabrication de tles HiB est une amlioration de la technique conventionnelle


avec gnralement lemploi conjugu dune tape dlaboration sous vide, dun deuxime
inhibiteur de recristallisation, dun taux dcrouissage froid plus lev et lemploi dun
revtement spcifique.

Figure 37 Schma de fabrication industrielle des tles HiB

Voici le dtail des diffrentes tapes de cette production [32-33]:


1- Laminage chaud : lacier GO est coul en continu sous forme de brames qui
sont ensuite lamines chaud sur le train bandes. Les brames sont rchauffes
haute temprature, entre 1350 et 1400C. Le grossissement excessif des grains
pendant le rchauffage des brames peut se traduire par lexistence, dans le
produit ltat lamin chaud, de gros grains allongs. Un prlaminage chaud

Malick MOUHAMAD

66

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(1230C), avec un taux de rduction dpaisseur denviron 25%, constitue une


mthode de prvention du grossissement exagr des grains. La bobine obtenue
par laminage chaud possde une paisseur proche de 2 mm pour une
paisseur initiale de brame suprieure 150 mm.
2- Ligne de recuit et dcapage : la tle est recuite pour parfaire la distribution des
inhibiteurs de recristallisation. La surface est dcape afin dobtenir une bande
propre et sans oxyde.
3- Laminoir froid : la bande est lamine lpaisseur finale dans un laminoir froid
en une seule tape.
4- Ligne de dcarburation, prrevtement : la teneur en carbone de la bande est
rduite par dcarburation afin dviter le vieillissement. Une fine couche doxyde
se dveloppe simultanment la surface. Enfin, la bande est enduite dune
couche doxyde de magnsium. Ce prrevtement vite le collage des spires au
cours du recuit haute temprature.
5- Recuit haute temprature : durant ce recuit sous atmosphre protectrice, on
obtient une nouvelle recristallisation avec une orientation optimale des grains
(texture de Goss).
6- Ligne de revtement final et planage : la tle est enduite dun revtement isolant
et subit un planage chaud.
7- Ligne de traitement laser : une irradiation par un faisceau laser perpendiculaire au
sens du laminage rduit la taille des domaines magntiques afin de diminuer les
pertes. Ce traitement de la tle finie ne se pratique que sur les nuances les plus
nobles. Une mthode plus conventionnelle pour rduire les pertes consiste
rduire lpaisseur. Cette opration dapparence simple est en ralit trs dlicate
car il faut conserver la qualit de la texture.
8- Ligne de refendage : la tle est refendue dans une largeur finale dutilisation et les

rouleaux sont mis aux dimensions spcifies par les clients.


Les oprations ncessitant plus dapport dnergie sont le laminage et le recuit. Pour calculer
lnergie de laminage, beaucoup de paramtres techniques (diamtre des cylindres, vitesse
de laminage) sont requis ainsi que pour le recuit. Donc les nergies dapport ne seront pas
calcules mais cites partir des recherches bibliographiques. Ces valeurs sont
significatives car elles sont mesures dans des cas rels et identiques la production des
tles en acier.

Malick MOUHAMAD

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

Ci-aprs est reprsent un diagramme reportant les oprations successives dans la


prparation des tles GO avec leur consommation nergtique par tonne dacier :

Four poussant

Prlaminage

2500 MJ/t

Four longerons

1600 MJ/t

Laminage chaud

1400 MJ/t

Recuit de normalisation

2100 MJ/t

Laminage froid

1400 MJ/t

Four de recuit vase clos

2900 MJ/t

Les consommations nergtiques des fours et laminoirs ont t calcules par des experts
travers des tudes menes au sein de lentreprise Arcelor Mittal [26, 34, 35]. Il faut prciser
que ces valeurs ne reprsentent pas la consommation exacte en Joule par tonne dacier
mais elles indiquent un ordre de grandeur. De plus, ces chiffres ont t retrouvs dans la
littrature scientifique travers dautres tudes [36-38].
Au total, pour produire une tonne de tle GO, il faut 12 GJ dnergie primaire. Il faut
doubler cette valeur, comme pour lamorphe, pour prendre en compte lnergie dissipe
pendant les oprations mentionnes ci-dessus, cest dire, 24 GJ.
Cette somme ne tient pas compte des oprations auxiliaires comme refroidissement des
cylindres et des tles, planage chaud, dcoupage, bobinage Par manque de donnes,
leur consommation ne peut tre calcule. Par estimation, on pourrait valuer cette nergie
supplmentaire 3 GJ/t.
Lnergie dpense pour produire une tonne dacier GO est denviron 27 GJ.
2.3.2.2

Transport de matires premires et matriels

Contrairement aux amorphes, la technologie GO possde une chane dapprovisionnement


trs courte. Les matires premires, les noyaux et les transformateurs sont fabriqus en
Europe. Voici le dtail des trajets concernant le systme GO :

Malick MOUHAMAD

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

1- Les brames sont prpares dans lusine de Duisburg en Allemagne. Par laminage
et recuits, les brames sont transformes en tle 2 mm dpaisseur puis
envoyes en pniche en France.
2- Lusine de Thyssen Isbergues reoit les bobines puis les transforme en tle
magntique finie. Celles-ci seront expdies chez les clients comme AREVA,
France Transfo, Transfix Ces derniers conoivent les transformateurs
conventionnels 3 colonnes avec des tles empiles.
3- Une fois que les transformateurs sont fabriqus, ils sont envoys vers le
Distributeur.

Isbergues

Figure 38 Transport des tles GO semi-finies vers Isbergues

Voici la liste des trajets avec leur distance respective (AREVA a t choisi comme fabricant
de faon arbitraire) :
-

Duisburg Usine dIsbergues = 440 km en pniche

Isbergues Petit-Quevilly (AREVA) = 210 km en camion

AREVA ERDF (Paris) = 130 km en camion

Au total, les tles GO parcourent 440 km en pniche et 340 km en camion pour ce cas de
figure. Il est vident que le schma dapprovisionnement sera modifi si le mode de transport
ou le fabricant diffre de celui-ci.
Ci-dessous, lefficacit nergtique de chaque transport :
-

Barge fluviale : 37 g de CO2/t.km

Poids-lourd : 104,5 g de CO2/t.km

Malick MOUHAMAD

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

La quantit de CO2 mise pour chaque transport est :


Barge fluviale :

37 x 440 = 16,28 kg de CO2/t

Poids-lourd :

104,5 x 340 = 35,53 kg de CO2/t

Au final, les matriaux classiques produisent 52 kg de CO2 par tonne de marchandise


transporte.
Cette valeur defficacit nergtique propre aux tles GO est nettement infrieure
celle des amorphes (562 kg de CO2). Ceci est d par le fait que les acteurs de la
technologie conventionnelle sont concentrs en Europe alors que ceux des
amorphes sont implants un peu partout dans le monde car la technologie
amorphe est nouvelle en Europe.

2.3.2.3

Utilisation des transformateurs conventionnels

Comme voqu prcdemment (2.3.1.3), cette partie est consacre dterminer limpact
environnemental dun transformateur conventionnel en exploitation pendant 30 ans. Les
pertes vide sont lindicateur defficacit. Dans la suite, elles sont calcules pour un
transformateur conventionnel C0Ck de puissance 250 kVA.
Le cumul des pertes vide pendant 30 ans est calcul partir dun transformateur classique:
Voici les donnes constructeur :

Pertes vide garanties : 425 W

Masse du noyau magntique : 420 kg

Induction : 1,53 T

Pertes vide totales = 425 x (24 x 365) x 30 = 111 690 kWh


Un transformateur classique C0Ck gnre 111 690 kWh de pertes uniquement dues
son noyau magntique pendant son fonctionnement dans le rseau (30 ans).
2.3.2.4

Recyclage

La pratique du recyclage des dchets ferreux a permis de dvelopper une filire secondaire
de production dacier, base sur la fusion de ferrailles dans un four arc, moins coteuse en
nergie que la filire primaire (Figure 39). Le recyclage des produits ferreux est favoris par
leur composition chimique simple qui rend leur fusion aise.

Malick MOUHAMAD

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

Les tles en acier sont recycles de la faon suivante :

les tles des transformateurs sont rcupres puis envoyes dans des centres
de dchets ;

les tles sont broyes et compactes pour avoir une densit maximale lors de la

fusion ;
-

les tles sont expdies vers les aciries lectriques o les ferrailles sont
fondues dans un four lectrique arc ;

aprs fusion, le mtal liquide suit son processus usuel de transformation


(affinage, coule continue)

Les oprations consommatrices dnergie sont le broyage et le four lectrique. Il a t


montr prcdemment pour broyer une tonne de matires, il faut fournir 500 MJ. Quant la
consommation nergtique du four, elle a t calcule dans [29]. Cette nergie vaut environ
4 GJ par tonne de ferrailles. Au total, pour recycler une tonne dacier il faut fournir 4,5 GJ.

Figure 39 Recyclage de lacier

2.3.3 Rsultats de linventaire


Dans les chapitres prcdents, les systmes amorphe et GO ont t valus sparment. Il
a t observ quun transformateur amorphe ncessite 604 kg de matriaux magntiques
alors quun transformateur conventionnel demande 420 kg. Cette diffrence est due par le
fait quun matriel amorphe possde une induction de fonctionnement plus faible (1,18 T)
quune tle GO (1,53 T). La section (ou le volume) du noyau magntique et linduction sont
directement lis au flux magntique par la formule suivante :
= B.S
Si B diminue, alors il faut augmenter S pour maintenir un flux suffisant dans le circuit
magntique, raison pour laquelle, il faut plus de rubans amorphes en masse que de tles
GO pour fabriquer un transformateur puissance gale.

Malick MOUHAMAD

71

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

Donc la comparaison entre les systmes, amorphe et GO, est correcte sils sont valus
fonction gale. Car une tonne dacier permet de fabriquer 2 transformateurs classiques 250
kVA alors quavec une tonne de fer, on nen fait quun seul transformateur amorphe 250 kVA.
Il faudra multiplier les valeurs calcules pour lamorphe par un coefficient tenant en compte
la diffrence de masse entre les deux transformateurs.
Ce coefficient vaut :

604 / 420 = 1,4


x Coefficient multiplicateur (1,4)

Elaboration : 1546 kg de CO2

2200 kg de CO2

Production :

5 GJ

7 GJ

Transport :

562 kg de CO2

731 kg de CO2

Utilisation :

28 908 kWh

40 471 kWh

Recyclage :

3 GJ

4,2 GJ

Linventaire des deux systmes tant termin, un tableau des consommations est dress :
Unit de rfrence : 1 tonne dalliage ferreux
Cycle de vie du produit

Systmes
Amorphe

GO

Elaboration (kg de CO2)

2200

1546

Production (GJ)

27

Transport (kg de CO2)

731

52

Utilisation (kWh)

40 471

111 690

Recyclage (GJ)

4,2

4,5

Tableau 4 Rsultats de linventaire et


comparatif des systmes amorphe et GO

- La production dune tonne de tle GO rclame 4 fois plus dnergie que la


technologie amorphe
- Les pertes vide engendres dans un transformateur conventionnel sont 3 fois
plus importantes que celles dun transformateur amorphe prototype.
- Les dpenses nergtiques pour le recyclage des rubans amorphes et tles GO
sont identiques.

Malick MOUHAMAD

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2.4. Evaluation des impacts


Du fait de la diversit des mthodes proposes et du manque de consensus quant cette
tape, de nombreux auteurs ont soulign la ncessit dutiliser plusieurs mthodes
dvaluation des impacts. Voici les mthodologies proposes [39]:
-

mthode EPS (Environmental Priority Strategy) se concentre sur des aspects


montaires en valuant le consentement payer (par la socit) pour viter les
dommages portant sur cinq domaines particuliers (les ressources, la sant
humaine, la production, la biodiversit, les valeurs esthtiques) ;

mthode des volumes critiques raisonne en termes de milieux rcepteurs laide


de quatre critres : consommation, dchets, volumes critiques dair et deau.

mthode

CML

value

les

impacts

potentiels

sur

lenvironnement

par

lintermdiaire de grandeurs de rfrence.

Dans notre cas dtude, la mthode CML sera utilise car chaque effet est identifi et calcul
sparment partir de bases scientifiques. Cette mthode est gnralement privilgie du
fait de sa facilit dapplication et de comparaison.
Lnergie primaire et la valeur de GWP (Global Warming Potential) sont lindicateur
defficacit environnementale. En parlant de GWP, on considre lmission de CO2 de
chaque produit depuis sa production jusqu sa fin de vie. Lunit de mesure kWh sera
convertie en terme dmission de CO2 travers une conversion dfinie pour une production
de llectricit en France :

1 kWh lectrique produit 0,09 kg de CO2 [40]

Unit de rfrence : 1 tonne dalliage ferreux


Cycle de vie du produit

Systmes
Amorphe

GO

Production + Recyclage (GJ)

11,2

31,5

Elaboration + Transport +
Utilisation (t de CO2)

6,5

11,6

Tableau 5 Evaluation des impacts

En terme de consommation nergtique et mission de CO2, la technologie


amorphe est plus cologique que celle des tles GO depuis la production jusqu
son recyclage. La dpense en nergie est 3 fois plus importante pour une tle GO
que les rubans amorphes. De mme, lmission de CO2 est 2 fois plus importante.

Malick MOUHAMAD

73

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

2.5. Analyse des diffrents scnarios de la filire amorphe


Lorganisation de la filire amorphe est dtaille dans 1.6 et 1.7. Cependant, le schma
dapprovisionnement de lamorphe se modifie au fur et mesure que les changes avec
diffrents fabricants progressent. Dans 1.6 et 1.7, les acteurs de cette technologie ont t
exposs. A ce jour, plusieurs autres fabricants sont intresss par le march de lamorphe
en Europe. On peut citer SGB (Allemagne), GE (Mexique) et France Transfo (France).
Dans la partie 2.3.1.2, une seule voie dapprovisionnement a t traite o un fournisseur
chinois et un fabricant (ABB) ont t impliqus. Dans un futur proche, ce schma pourrait
sensiblement changer pour des raisons environnementales et de dlai dapprovisionnement.
Dans la suite, il est propos dtudier les diffrents scnarii, selon lexistence :
-

dun fournisseur europen de noyaux magntiques (scnario I)

dun fabricant europen qui conoit les noyaux et les transformateurs (scnario
II)

dun fabricant non europen qui conoit les noyaux et les transformateurs
(scnario III)

Cette partie est diffrente de lAnalyse du cycle de vie car elle correspond seulement
lvaluation environnementale due aux transports de matires premires et matriels. Les
autres processus (production, exploitation et recyclage) sont identiques.

2.5.1 Fournisseur europen de noyaux magntiques


Le seul fournisseur, lheure actuelle, qui offre des noyaux magntiques pour les prototypes
quERDF envisage de tester est San Jiang Taiwan. Dautres fournisseurs se positionnent
dans le march de lamorphe laide dun partenariat avec le producteur Metglas. Cette
partie traitera limpact environnemental du transport des matriaux amorphes par
lintermdiaire dun fournisseur europen, comme LTC qui proposera des noyaux aux
fabricants comme ABB, Ormazabal, FT, CG Powers

ERDF

LTC
METGLAS USA
LTC

FT

ABB

Figure 40 Schma dapprovisionnement


en noyaux par lintermdiaire de LTC

Malick MOUHAMAD

74

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

La Figure 40 reprsente un schma dapprovisionnement possible par intervention de LTC


comme fournisseur de noyaux pour France Transfo (FT) en Grce ou ABB en Turquie. Voici
le dtail des trajets :
1

Les rubans amorphes produits par Metglas Conway (USA) seraient expdis
vers lItalie sous forme de bobines.

Lusine de LTC Milan conoit les noyaux magntiques et les envoie en Turquie
ou en Grce.

Les usines de FT et ABB fabriquent les transformateurs amorphes et les


expdient vers la France.

Voici la liste des trajets avec leur distance selon le mode de transport pour le fabricant FT:
-

Conway Milan = 8300 km en porte-conteneur

Milan Grce = 2000 km en barge ou 1800 km en camion

Grce Paris = 3000 km en camion ou 2000 km en barge + 700 km en camion

Ci-dessous, lefficacit nergtique de chaque transport :


-

Porte-conteneur : 8,3 g de CO2/t.km

Barge fluviale : 37 g de CO2/t.km

Poids-lourd : 104,5 g de CO2/t.km


France Transfo
Trajets

Mode de transport

Distance (km)

Rejets de CO2 (kg/t)

ConwayMilan

Porte-conteneur

8300

68,89

Barge

2000

74

Camion

1800

188,1

Barge/Camion

2000/700

147,15 (74/73,15)

Camion

3000

313,5

MilanGrce

GrceParis

ABB
Trajets

Mode de transport

Distance (km)

Rejets de CO2 (kg/t)

ConwayMilan

Porte-conteneur

8300

68,89

Barge

3000

111

Camion

2300

240,35

Barge/Camion

3000/700

184,15 (111/73,15)

Camion

3000

313,5

MilanIstanbul

IstanbulParis

Tableau 6 Emission de CO2 dans le scnario I

Malick MOUHAMAD

75

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

La quantit totale de CO2 mise pour FT est de :


-

290 kg/t si la barge est utilise

570 kg/t si le camion est utilis

La quantit totale de CO2 mise pour ABB est de :


-

364 kg/t si la barge est utilise

623 kg/t si le camion est utilis

Il faut noter que le transport de marchandises par la voie maritime est toujours la plus
conforme aux rejets de gaz effet de serre mais le dlai dapprovisionnement reste son
principal inconvnient. Le transport routier est dconseill, considrant les rejets gazeux, et
aussi par rapport au volume limit que peut contenir le camion.

2.5.2 Fabricant europen de noyaux et transformateurs


Cette partie traitera limpact environnemental si une entreprise europenne est la fois
fabriquant de noyaux et de transformateurs amorphes. Par des changes professionnels, il a
t communiqu quun transfert de licence entre Siemens et Metglas stablit pour garantir
un approvisionnement rgulier et un prix comptitif de ruban amorphe de qualit en
Europe. Dans cette initiative, Siemens met en production progressivement un atelier de
dcoupe pour fabriquer ses propres noyaux magntiques partir de ruban amorphe de
Metglas.
Dans la suite, limpact environnemental du transport de matriaux sera calcul si Siemens et
SGB sinvestissent dans la fabrication de noyaux magntiques.

SGB
Neumark
Budapest
ERDF
Siemens

Malick MOUHAMAD

76

Figure 41 Schma
dapprovisionnement en Europe

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

Trajets

Mode de transport

Distance (km)

Rejets de CO2 (kg/t)

SGB
ConwayNeumark

Porte-conteneur

7300

60,59

NeumarkParis

Camion

950

99,275

TOTAL

160

Siemens
ConwayBudapest

Porte-conteneur

10 000

83

BudapestParis

Camion

1500

156,75

TOTAL

240

Tableau 7 Emission de CO2 dans le scnario II

Dans

le tableau ci-dessus,

lavantage dun fabriquant

europen de noyaux et

transformateurs est bien dmontr. Limpact environnemental du scnario II est bien infrieur
aux prcdents.

2.5.3

Fabricant tranger de noyaux et transformateurs

Ce scnario est identique au prcdent sauf que lentreprise nest pas en Europe. Lusine de
fabrication rfre est celle de GE se trouvant au Mexique. Cette valuation
environnementale a t faite titre indicatif.

METGLAS
GE
ERDF

Figure 42 Schma dapprovisionnement par GE

Trajets

Mode de transport

Distance (km)

Rejets de CO2 (kg/t)

ConwayMexique

Porte-conteneur

3000

24,9

MexiqueParis

Porte-conteneur

9500

78,85

TOTAL

104

Tableau 8 Emission de CO2 dans le scnario III

Malick MOUHAMAD

77

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

Tous les scnarii dapprovisionnement possibles de la filire amorphe sont reprsents cidessous :
Trajets

Mode de transport

Distance (km)

Rejets de CO2 (kg/t)

SCENARIO I
LTCABB
ConwayMilan
MilanIstanbul

IstanbulParis

Porte-conteneur

18000

149,4

Barge

3000

99,6

Camion

2300

240,35

Barge/Camion

3000/700

184,15(111/73,15)

Camion

3000

313,5

TOTAL

364

TOTAL

623

Porte-conteneur

8300

68,89

Barge

2000

74

Camion

1800

188,1

Barge/Camion

2000/700

147,15 (74/73,15)

Camion

3000

313,5

TOTAL (fluvial)

290

TOTAL (routier)

570

LTCFT
ConwayMilan
MilanGrce

GrceParis

SCENARIO II
SGB
ConwayNeumark

Porte-conteneur

7300

60,59

NeumarkParis

Camion

950

99,275

TOTAL

160

Siemens
ConwayBudapest

Porte-conteneur

10 000

83

BudapestParis

Camion

1500

156,75

TOTAL

240

SCENARIO III
GE
ConwayMexique

Porte-conteneur

3000

24,9

MexiqueParis

Porte-conteneur

9500

78,85

TOTAL

104

Tableau 9 Rcapitulatif de tous les scnarii avec leur rejets CO2

Malick MOUHAMAD

78

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

Les conclusions que lon peut tirer partir de cette tude sont :
Le transport par voie maritime est privilgier pour limiter les missions de CO2 car
son efficacit nergtique (8,3 g/t.km) est nettement infrieure celle des poidslourds (104,5 g/t.km). Bien que les matriaux amorphes parcourent le monde entier
(scnario actuel), son impact environnemental est faible par rapport une chane
dapprovisionnement en Europe (scnario I). Dans ce cas de figure, la distance
parcourue importe peu.
Limpact environnemental est rduit par 2 ou 3 par rapport au scnario actuel si une
entreprise europenne comme SGB, Siemens, sinvestit dans la fabrication de
noyaux et de transformateurs amorphes.
A premire vue, il est observ quune entreprise trangre (comme GE) pollue moins
sur le critre transport quune entreprise europenne (comme Siemens). Ceci est d
par le fait que GE est install prs de Conway et que le transport maritime est
principalement utilis dans sa chane dapprovisionnement.
Le scnario III est le plus intressant cologiquement mais il faut considrer le dlai
dapprovisionnement et dintervention en cas de problme technique.

Au del de toute considration gopolitique et commerciale, le classement hirarchique des


constructeurs selon le critre environnemental (rejet de CO2 dans le transport) est :
Emissions de CO2 dans Transport uniquement
Emission de CO2 faible

Emission de CO2 leve

Malick MOUHAMAD

Technologie conventionnelle

General Electric (Mexique)

135 kg CO2/t

SGB (Allemagne)

208 kg CO2/t

Siemens (Hongrie)

312 kg CO2/t

France Transfo (Grce) via LTC

377 kg CO2/t

ABB (Turquie) via LTC

473 kg CO2/t

France Transfo via San Jiang

527 kg CO2/t

ABB (Turquie) via San Jiang

731 kg CO2/t

79

52 kg CO2/t

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

Remarque : Les valeurs de CO2 pour la technologie amorphe sont affectes dun coefficient
de 1,3 pour une meilleure comparaison (voir 2.6.1) do une diffrence avec les valeurs
mentionnes dans Tableau 9.
Il est observ que les constructeurs qui font appel un intermdiaire (LTC ou
San Jiang) possdent un impact environnemental plus important que celui des
constructeurs qui conoivent eux-mmes les noyaux amorphes (GE, SGB et
Siemens). Faire intervenir un fournisseur de noyaux rallonge le trajet parcouru
do une mission de CO2 leve.

2.6. Synthse des rsultats


2.6.1 Emissions de CO2 de la part Utilisation
Le classement prcdent ne tient compte que du critre transport dans le calcul des
missions de CO2, mais pour avoir une vision complte des rejets de CO2, il faut inclure la
quantit de CO2 mise travers les pertes pendant lutilisation des transformateurs.
La valeur de P0 pour un transformateur conventionnel C0Ck de puissance 250 kVA est fixe
425 W par la spcification HN-52-S27. La valeur moyenne de P0 dun transformateur
amorphe 250 kVA est de 150 W. Prcdemment (2.3.1.3), la valeur de P0 tait de 110 W
car il sagissait dun transformateur amorphe prototype Bruit B0 avec une induction de 1,18
T. La tendance actuelle est dutiliser un appareil Bruit C0 et daugmenter linduction de
fonctionnement vers 1,25-1,3 T do une valeur de P0 moyenne 150 W. Cette valeur sera
reprsentative de futurs appareils amorphes.
Un transformateur amorphe 250 kVA gnre 39 420 kWh de pertes uniquement dues son
noyau magntique pendant son fonctionnement dans le rseau (30 ans). Pour pouvoir
comparer les deux technologies fonction gale, il faut appliquer un coefficient
multiplicateur, tenant compte du niveau dinduction faible des matriaux amorphes par
rapport aux tles GO. Ce coefficient se calcule partir de la diffrence de masse du noyau
des technologies amorphe et conventionnelle. Voici les donnes des constructeurs :
Transformateur
amorphe

Transformateur
conventionnel

A0/2-Ck (Bruit C0)

C0Ck

Pertes vide garanties :

150 W

425 W

Masse du noyau magntique :

550 kg *

420 kg

Induction :

1,3 T

1,53 T

Masse dun produit C0 en bruit, extrapole partir du prototype 250 kVA bruit B0 (604 kg-1,18 T).

Malick MOUHAMAD

80

EDF R&D ENS Cachan

La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

Le coefficient multiplicateur vaut :

550 / 420 = 1,3

Au total, les pertes vide engendres slvent 51 246 (39 420 x 1,3) kWh pour un
transformateur amorphe A0/2-Ck, bruit C0.
Un transformateur classique C0Ck gnre 111 690 kWh de pertes vide tout au long de son
temps d'exploitation (fonctionnement).
1 kWh lectrique produit 0,09 kg de CO2 daprs [40].

Transformateur amorphe : 51 246 x 0,09 = 4612 kg de CO2


Transformateur conventionnel : 111 690 x 0,09 = 10 052 kg de CO2

2.6.2 Emissions de CO2 de la part Production et Recyclage


Dans la partie 2.4, la consommation nergtique en GJ na pas t convertie en terme
dmission de CO2 car lunit de conversion varie trs fortement selon le procd utilis,
selon le combustible et selon les usines.
Daprs une tude faite par lADEME [41], lmission de CO2 slve 57 kg/GJ pour le gaz
naturel. Il est vident que le gaz naturel nest pas utilis dans toutes les oprations, dautres
combustibles interviennent. De faon arbitraire, la valeur 57 kg CO2/GJ sera choisie comme
unit de conversion. Cette dcision naffecte gure les conclusions tant donn quil sagit
dune analyse comparative. Dans le cas du recyclage des amorphes, il faudra prendre en
compte le trajet France Conway car les produits sont retourns chez Metglas pour
recycler. La distance France Conway est de 7000 km avec comme transport le porteconteneur.
Partant de ce coefficient, lmission de CO2 dans la part Production et Recyclage peut
tre calcule.

Technologie amorphe :
Consommation en nergie : Production = 7 GJ/t

Recyclage = 4,2 GJ/t

Emission de CO2 :

4,2 x 57 = 239 kg CO2/t

7 x 57 = 399 kg CO2/t

Trajet France Conway :

7000 x 8,3 = 58 kg de CO2/t

Technologie conventionnelle :
Consommation en nergie : Production = 27 GJ/t

Recyclage = 4,5 GJ/t

Emission de CO2 :

4,5 x 57 = 256 kg CO2/t

Malick MOUHAMAD

27 x 57 = 1539 kg CO2/t

81

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

Unit: tonne de CO2 mis par tonne dalliage ferreux


Cycle de vie du produit

Systmes
Amorphe

GO

Elaboration

2.010*

1.546

Production

0.399

1.539

Transport

0.731**

0.052

Utilisation

4.612

10.052

Recyclage

0.314

0.256

TOTAL

13,5

* affect dun coefficient 1,3


** le scnario actuel, ABB (Turquie) via San Jiang, a t choisi pour le calcul de CO2 mis dans le
transport. Cest le cas le plus dfavorable en terme dmissions de CO2.

Comparons pour les produits A0/2-Ck et C0Ck les missions de CO2 engendres par
llaboration, la production, le transport, lutilisation et le recyclage.

Part Elaboration

Part Production

Part Transport

Part Recyclage

Part Utilisation

General Electric (Mexique)

SGB (Allemagne)

Siemens (Hongrie)

France Transfo (Grce) via LTC

ABB (Turquie) via LTC

France Transfo (Grce) via San Jiang

ABB (Turquie) via San Jiang


8 Conv.
C0Ck

10

13
Tonne de CO2 par tonne
de matires premires

Malick MOUHAMAD

82

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

L'utilisation du transformateur reprsente une part importante, majoritaire sur


les autres tapes (Production, Recyclage et Transport). Les missions de CO2
pendant lexploitation reprsentent plus de 80% des missions totales.

2.7. Comparaison entre transformateurs amorphe A0/2-Ck et


conventionnel A0Ck
La rduction des pertes dans le rseau de distribution impose aux distributeurs dlectricit
de squiper de transformateurs efficaces. Laffinement des domaines et la rduction de
lpaisseur des tles GO a permis de diminuer les pertes. Dans cette tendance, les
fabricants proposent des transformateurs conventionnels A0Ck avec des tles HiB (haute
permabilit) traites au laser.
Cette partie dtude est consacre comparer limpact environnemental dun transformateur
conventionnel 250 kVA haute efficacit nergtique avec celui dun amorphe de mme
puissance assigne.
Ci-dessous les donnes des constructeurs :
Transformateur
amorphe

Transformateur
conventionnel

A0/2-Ck (Bruit C0)

A0Ck

Pertes vide garanties :

150 W

300 W

Masse du noyau magntique :

550 kg

364 kg

Induction :

1,3 T

1,55 T

Le coefficient multiplicateur vaut :

550 / 364 = 1,5

Pertes vide (amorphe) :

150 x (24 x 365 x 30) = 39 420 kWh

Pertes vide (conventionnel) :

300 x (24 x 365 x 30) = 78 624 kWh

Au total, les pertes vide engendres slvent 59 130 kWh (39 420 x 1,5) pour un
transformateur amorphe A0/2-Ck, bruit C0.
Un transformateur classique A0Ck gnre 78 624 kWh de pertes vide tout au long de son
temps d'exploitation (fonctionnement).
1 kWh lectrique produit 0,09 kg de CO2.

Malick MOUHAMAD

83

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

Transformateur amorphe : 59 130 x 0,09 = 5322 kg de CO2


Transformateur conventionnel : 78 624 x 0,09 = 7076 kg de CO2

Comparaison entre missions de CO2 dun


amorphe A0/2-Ck et un conventionnel A0Ck*
Part Elaboration

Part Production

Part Recyclage

Part Transport

Part Utilisation

Amorphe A0/2Ck cas


le plus dfavorable
Conventionnel A0Ck

10

Tonne de CO2
par tonne de
matires
premires

* Les missions de CO2 dans Production + Transport + Recyclage restent inchanges car seules
les pertes vide du conventionnel ont t amliores.

Au total, les missions de CO2 dun transformateur A0Ck GO slvent 10,5


tonnes tandis que celles dun amorphe A0/2-Ck sont de 8,8 tonnes sur 30 ans
En utilisant les meilleures tles disponibles, limpact environnemental dun
transformateur conventionnel est ainsi diminu par rapport celui class C0Ck
mais de toute faon reste suprieur celui de la technologie amorphe.

Malick MOUHAMAD

84

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

2.8. Conclusions
Globalement, les principales limites de lACV rsident dans la disponibilit des donnes.
Plusieurs problmes peuvent tre rencontrs :
-

les donnes ncessaires ne sont pas habituellement mesures par les


exploitants ;

les donnes sont confidentielles et difficilement accessibles ;

les donnes disponibles sont difficilement exploitables ;

les incertitudes sur les donnes ne sont pas prcises.

Assurer une bonne qualit des donnes dinventaire du cycle de vie et grer les incertitudes
sur les impacts environnementaux sont un enjeu primordial pour la crdibilit de loutil ACV.

Pour faire face aux problmes de disponibilit et qualit des donnes, les sources de nos
donnes ont t des organismes agrgs (ADEME, MEEDDAT) ou des bases scientifiques
reconnues (Techniques de lIngnieur). Ceci a t fait pour viter les hypothses et les
simplifications difficiles justifier. Dans cette tude, le recours aux hypothses et estimation
tait trs limit car cela entranerait des rsultats peu concluants.
Cette ACV comparative entre les technologies amorphe et conventionnelle permet daffirmer
que la technologie amorphe est la plus cologique que les transformateurs classiques GO
et ncessite 4 fois moins dnergie de production.

Le procd de production des tles GO ncessite beaucoup dnergie dapport (27 GJ). Le
nombre lev doprations dans la production de tle GO est responsable de cette
consommation importante. Quant la filire amorphe, le procd dlaboration est limit do
une consommation nergtique limite (7 GJ).
Il a t montr que le scnario METGLAS GE ERDF serait le plus pertinent en terme
dmission de CO2. Certes, le rejet de CO2 dans le transport du systme GO est 2 fois moins
important que le scnario le plus cologique du systme amorphe mais en incluant les
missions de CO2 de toute la filire (production, transport, utilisation et recyclage), il est
observ que les matriels amorphes sont toujours plus efficaces que ceux de la tle GO.

Malick MOUHAMAD

85

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La filire amorphe : tat de lart et analyse du cycle de vie

En toute logique, le scnario II (Siemens ou SGB) et le scnario III (GE) seraient les plus
adapts aux attentes et engagements de ERDF. Siemens possde un savoir technologique
reconnu dans le monde des transformateurs. Le cot dachat des transformateurs amorphes
serait moindre car il ny a pas de fournisseur intermdiaire. La marge commerciale prise par
les intermdiaires est rduite.
Les mmes conclusions nonces au-dessus peuvent tre ritres pour GE. Ce
constructeur dtient une exprience notable dans le monde des transformateurs amorphes.
Il a t lun des premiers, avec EPRI, promouvoir la technologie amorphe dans les annes
90 et participer aux premires exprimentations.
La longue chane dapprovisionnement de la filire amorphe nest plus un obstacle en ce qui
concerne limpact environnemental. Daprs les figures prcdentes, il est dmontr que les
missions de CO2 pendant lutilisation des transformateurs emportent largement sur celles
des autres processus (Production, Transport et Recyclage).
Lintrt des transformateurs amorphes pour la rduction des pertes est
nouveau dmontr. Les pertes vide reprsentent un lment non ngligeable
dans lefficacit nergtique des matriels. Un transformateur amorphe gnre
2 fois moins de pertes pendant toute sa vie quun transformateur conventionnel

Malick MOUHAMAD

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ETUDE SUR LA STABILITE DES


MATERIAUX AMORPHES
3.

ESSAIS DE COMPATIBILITE CHIMIQUE AVEC LES HUILES....................................................88

3.1. ETAPES PRELIMINAIRES ..................................................................................................................88


3.1.1
Opration de recuit ...............................................................................................................88
3.1.2
Morphologie des rubans .......................................................................................................90
3.2. COMPATIBILITE PHYSICO-CHIMIQUE .................................................................................................93
3.2.1
Mode opratoire ...................................................................................................................93
3.2.2
Rsultats ...............................................................................................................................93
3.2.2.1
3.2.2.2
3.2.2.3

3.3.

4.

Analyse chimique des huiles aprs essai ....................................................................................... 94


Prennit des proprits ................................................................................................................. 94
Analyse par Diffraction des Rayons X (DRX)................................................................................ 100

CONCLUSIONS .............................................................................................................................106

VIEILLISSEMENT STRUCTURAL ...............................................................................................107

4.1. PRINCIPE ET THEORIE ..................................................................................................................107


4.2. PREMIERE SERIE DESSAIS............................................................................................................108
4.2.1
Mode opratoire .................................................................................................................108
4.2.2
Rsultats .............................................................................................................................108
4.3. SECONDE TENTATIVE DESSAI .......................................................................................................110
4.3.1
Mode opratoire .................................................................................................................110
4.3.2
Rsultats .............................................................................................................................111
4.4. DISCUSSIONS ..............................................................................................................................113
4.5. CONCLUSIONS .............................................................................................................................114

Malick MOUHAMAD

87

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Etude sur les matriaux amorphes

3. Essais de compatibilit chimique avec les huiles


3.1. Etapes prliminaires
Les matriaux amorphes sont labors industriellement par la technique du melt-spinning ou
hypertrempe. Cette technique consiste tremper lalliage en fusion sur une roue en rotation
rapide (100 km/h). Le mtal liquide se solidifie trs rapidement au contact de la roue (106
K/s) et un ruban se forme par entranement de la couche solidifie. On obtient ainsi une
structure non cristalline. Durant cette tape, le matriau subit dnormes contraintes locales,
les proprits magntiques ne sont pas optimales (pertes et niveau de bruit). Pour liminer
ces contraintes internes et obtenir des proprits intressantes, il faut soumettre le matriau
un recuit qui entrane une rorganisation partielle et progressive de la structure amorphe.
Les traitements thermiques, aussi appels recuit, des rubans amorphes ont une grande
importance pratique. Sans ce recuit, les matriaux amorphes ne peuvent tre utiliss tels
que dans les transformateurs de distribution car le niveau de pertes et de bruit nest pas
matris.

3.1.1 Opration de recuit


Les rubans amorphes ont t dcoups en bandes de dimension 8x1 cm2 pour tre
compatibles avec la phase de caractrisation au permamtre.
Lopration de recuit consiste isoler et chauffer le matriau une certaine temprature
pendant une dure choisie. Les valeurs de temprature et dure de recuit sont slectionnes
travers des recherches bibliographiques. Ainsi les conditions de recuit pour chaque
matriau amorphe avant ltape de compatibilit physico-chimique avec les huiles sont :
SA1 : chauffage 400C pendant 2h
HB1 : chauffage 320C pendant 1h

Il faut noter que le temps de recuit nest pas une composante fixe. Lopration de recuit peut
tre ralise pendant une dure arbitraire. Plus le temps de recuit est long, plus les
proprits sont amliores, mais il existe un temps de recuit limite au-dessus duquel les
performances sont dgrades. Il est vident quun chantillon amorphe recuit pendant 5h
possde moins de pertes quun matriau recuit pendant 1h. Les conditions de recuit cites
au-dessus sont des valeurs offrant des proprits minimum recherches. Les recuits ont t
raliss sous argon afin dviter toute oxydation.

Malick MOUHAMAD

88

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Etude sur les matriaux amorphes

Il est intressant de noter que les rubans avant recuit taient trs souples, il tait possible de
les flchir 180 avec un rayon de courbure de 1 mm. Mais, aprs lopration de recuit, les
rubans deviennent fragiles, ce qui rend la manipulation de ces matriaux plus dlicate.
Lapplication dun champ magntique durant le traitement thermique peut favoriser une
anisotropie uniaxiale induite. Ainsi lapplication dun champ magntique permet dinduire une
anisotropie dans le sens du champ appliqu. En ralit, lorsquun matriau est
ferromagntique, il est divis en domaines, appels domaines de Weiss, lintrieur
desquels tous les moments magntiques atomiques sont aligns paralllement les uns les
autres. Chaque domaine est spar d'un voisin par une zone de transition dans laquelle
l'orientation des moments magntiques passe progressivement de la direction de
polarisation dans l'un des domaines, celle rgnant dans l'autre domaine. Cette zone de
transition, sorte d'enveloppe dlimitant les domaines magntiques, porte le nom de paroi de
Bloch [42].

Figure 43 Domaines magntiques dun chantillon

Les traitements thermiques permettent de modifier la structure des domaines magntiques et


la mobilit des parois de Bloch. En prsence dun champ magntique continuErreur ! Signet
non dfini. intense lors du recuit, les domaines sorientent dans le sens du champ. Ce
phnomne se produit par un processus de dplacement de parois qui ncessite peu
dnergie pour les matriaux doux. Le schma suivant illustre leffet du recuit et champ
magntique sur la structure amorphe :

Brut de trempe

Recuit 1h 400C

Recuit 1h 400C sous champ


longitudinal de 1000 A/m

Figure 44 Domaines de Weiss observes sur un matriau amorphe base fer [43]

Malick MOUHAMAD

89

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Etude sur les matriaux amorphes

Le fait dappliquer un champ magntique adapt permet de diminuer les pertes par
hystrsis des matriaux ferromagntiques amorphes. Leffet dun champ extrieur pendant
le recuit est visible dans les cycles dhystrsis suivants :
1,5

B (T)
1

Pertes 1,45 T = 0,273 W/kg

Pertes 1,47 T= 0,219 W/kg


0,5

H (A/m)
-350

0
-250

-150

-50

50

150

250

350

-0,5

-1

Recuit sous champ


Recuit sans champ

-1,5

Figure 45 Courbes dhystrsis de SA1 recuit


sous et sans champ magntique continu

Le 1er ruban a t recuit sans champ pendant 5 heures 350C *. Lchantillon ayant moins
de pertes a t recuit sous un champ continu de 11250 A/m pendant 2 heures 350C. Par
application dun champ pendant le recuit, les pertes diminuent de 0,273 W/kg 0,219 W/kg
reprsentant une rduction de 20%. Le cycle obtenu par un recuit sous champ acquiert une
forme rectangulaire centre engendrant moins de pertes. Il faut bien sr sassurer que le
champ appliqu est longitudinal car un ruban amorphe recuit sous un champ transverse
possde des proprits fortement dgrades.

3.1.2 Morphologie des rubans


Plusieurs paramtres interviennent lors de llaboration des rubans influant sur la
microstructure : temprature du liquide au moment du jet, vitesse des roues, pression
djectionLpaisseur des rubans doit rester constante mais la roue nest jamais exempte
dimpurets de surfaces, ce qui conduit une variation dpaisseur le long des rubans. Leur
paisseur est en moyenne de lordre de 23 m. Metglas a acquis une exprience et une
excellente matrise dans la production des amorphes, nanmoins il arrive que des trous
minuscules soient prsents sur les rubans (voir Figure 46).

Pour lessai de compatibilit chimique, les rubans amorphes SA1 ont t recuits 400C. La temprature idale
de recuit de ces matriaux est en effet 350C.

Malick MOUHAMAD

90

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Etude sur les matriaux amorphes

Figure 46 Aspect des trous par microscopie optique dans un ruban SA1

Dans un ruban SA1, laide dun microscope optique, 28 trous rpartis uniformment ont t
reprs sur 510 cm. Les surfaces des trous varient comme leurs dimensions. Le plus gros
dfaut aperu (reprsent au-dessus gauche) possde une surface libre de 1,5 mm2
(3,5x0,5 mm).
Durant les mesures magntiques, il sest avr que les chantillons ne saturaient pas la
valeur indique par le fabricant. La valeur maximale dinduction saturation obtenue pour
ces rubans tait de 1,45 T, alors que Metglas annonce une valeur de 1,56 T. Cette diffrence
observe peut tre explique par la prsence des trous dans les rubans et la non-uniformit
des paisseurs. En ralit, les rubans amorphes avec trous atteignent la saturation avant la
valeur thorique de saturation, ceci est d au fait que les lignes de champ se concentrent
autour des trous. Donc la concentration du champ est plus leve sur les contours des trous
que dans le reste du matriau :

Trou

Zone de saturation locale

Figure 47 Concentration des lignes de champ autour dun trou

Daprs le schma prcdent, les lignes se concentrent autour dun trou, ce qui conduit
une saturation rapide du matriau. La diffrence de saturation entre un matriau possdant
des trous et un matriau intact est reporte ci-dessous. Cet cart est, particulirement
sensible aux valeurs leves de linduction.

Malick MOUHAMAD

91

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Etude sur les matriaux amorphes

B (T)

1,5

1,60
1,50

0,5

H (A/m)

1,40

0
-1000

-500

500

1000

300

600

900

-0,5

-1

-1,5

SA1 sans dfaut


SA1 avec trous

Figure 48 Courbes dhystrsis


de SA1 avec et sans trous

-2

Linduction saturation dun chantillon sans dfaut est de 1,51 T 50 Hz alors quun
chantillon avec trous sature 1,45 T. Lorigine des trous dans les rubans est explique, par
le producteur Metglas, par le fait que lair reste pig dans les micro-crevasses de la roue
lors de la production des rubans amorphes. Ils sont nomms random holes par Metglas.
Il existe aussi des trous microscopiques dalignement qui sont produits par les impurets
prsentes sur la roue. Mais ces trous dalignement nont pas dinfluence sur les grandeurs
physiques du matriau.
Selon Metglas, les random holes nont pas dinfluence sur les caractristiques physiques
du matriau mais contribuent plutt la rduction des pertes par courants de Foucault. Cette
supposition est inexacte car les pertes Foucault sont dues aux courants transverses, induits
par le flux traversant le matriau. Il a t montr prcdemment sur la Figure 47 que le flux
ne traverse pas les trous donc la prsence de dfauts de matire na strictement aucune
influence sur les pertes Foucault.
Nos mesures rvlent une diminution de linduction saturation. La valeur de linduction
technique retenue par les industriels se trouve entre 1,15 et 1,3 T. Les constructeurs de
transformateurs amorphes prennent en compte la prsence des trous et un faible coefficient
de remplissage pour dterminer leur point de fonctionnement. La limite maximale de la
saturation pour les rubans SA1 avec trous analyss ici est de 1,45 T. Donc la prsence de
trous na pas deffets sur les rubans par rapport aux attentes des constructeurs.
A retenir
- Opration de recuit : tape importante et obligatoire pour les rubans amorphes et
conditionne les niveaux de pertes vide et le bruit.
- Application dun champ magntique pendant le recuit permet de diminuer les
pertes fer .
- Des trous peuvent tre produits lors de llaboration du matriau amorphe en
raison dimpurets et prsence dair sur la roue.
- La prsence de trous nuit lobtention dun niveau de saturation optimal.

Malick MOUHAMAD

92

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Etude sur les matriaux amorphes

3.2. Compatibilit physico-chimique


3.2.1 Mode opratoire
Cette tude consiste porter les chantillons (rubans amorphes) dans les conditions de
tempratures extrmes dans un environnement dhuile isolante. Les bandes ont t mises
dans des flacons en tflon contenant lhuile tester puis lensemble est rempli lazote et
introduit dans un four hermtique.
Les tempratures exprimentes sont 110 et 140C. Ces valeurs sont choisies partir des
spcifications de ERDF. Seule la dure dessai varie, de 4 580 heures pour ces essais.
Pour dterminer lvolution des proprits en fonction du temps, les chantillons ont t
prlevs 1 1 au cours de lexprience instants rpartis. Les diffrents temps dessai
analyss sont 4, 47, 76, 148, 310 et 580 heures. Les huiles envisages sont de deux types :
minral et vgtal. Les huiles minrales sont Diala B de Shell et Taurus de Nynas. Lester
vgtal valu est Agrilec qui est un produit brevet EDF R&D de VALAGRO.
Rcapitulatif
- Echantillons : SA1 et HB1
- Huiles testes : Diala B, Taurus et Agrilec
- Tempratures dessai : 110 et 140C
- Temps dessai : 4, 47, 76, 148, 310 et 580 heures

Il faut noter que la spcification ERDF indique que le transformateur doit supporter une
temprature de 140C pendant 3h. Dans ces essais, les rubans ont subi un essai de
compatibilit 140C jusqu 580h, reprsentant des conditions de chauffage extrme (200
fois) par rapport la condition exige.

3.2.2 Rsultats
Le but de cet essai est de confirmer la compatibilit entre le matriau amorphe et le fluide
dilectrique des transformateurs. Lintrt est de vrifier si une ventuelle raction chimique
a lieu entre le matriau amorphe et lhuile du transformateur. Pour rpondre aux questions
prcdentes, les rubans amorphes ont t tests dans des conditions extrmes de
chauffage.
Il est indispensable de prciser que tous nos chantillons tests dans cet essai ont t
recuits sans application dun champ magntique. Lobjectif tant dvaluer la compatibilit
chimique, un recuit avec ou sans un champ influence le niveau de pertes mais naffecte pas
lvolution des pertes.

Malick MOUHAMAD

93

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Etude sur les matriaux amorphes

3.2.2.1

Analyse chimique des huiles aprs essai

Pour observer linteraction matriau-huile, les huiles isolantes, aprs lessai de 580h de
chauffage, ont t analyses au LCIE. Lobjectif de cette analyse tait de dtecter la
prsence dlments constitutifs (Fe, B, Si) de matriaux amorphes dans lhuile. Cette
mthode de dtection se nomme Analyse des mtaux dissous . Dans le cas dune
raction chimique entre le matriau amorphe et lhuile, les produits issus de cette interaction
seront trs facilement dtects par cet examen.
Aprs analyse, aucun lment du matriau amorphe na t dtect dans les huiles isolantes
avec un seuil de dtection de 1ppm. Cette analyse permet daffirmer que les matriaux
amorphes SA1 et HB1 ne se dcomposent pas au contact de lhuile de transformateur.
Labsence dlments constitutifs du matriau amorphe rvle que SA1 et HB1 sont
compatibles avec les huiles isolantes, mme dans les conditions extrmes. Les rsultats de
lanalyse sont donns en Annexe C. Toutes les huiles contenant le matriau SA1 ont t
analyses. Pour HB1, seule lAgrilec contenant ce matriau a t examin.
- Absence dlments constitutifs du matriau amorphe dans les huiles aprs essai
- Pas dinteraction matriau amorphe-huile : bonne compatibilit chimique
3.2.2.2

Prennit des proprits

Maintenant, il faudra vrifier que ces matriaux amorphes conservent leurs proprits
magntiques. Lintrt des amorphes par rapport aux tles conventionnelles GO est la
rduction des pertes vide. Si les proprits de rduction des pertes se dgradent dans le
temps alors lutilisation des rubans amorphes dans les transformateurs de distribution
prsenterait un obstacle. La stabilit des proprits des chantillons au contact des huiles
doit tre value.
Pour vrifier la stabilit des proprits au cours de lessai, il convient de mesurer une
proprit du matriau avec une condition de mesure comme rfrence. Les pertes une
induction choisie 50 Hz sont la proprit de rfrence pour nos chantillons. En mesurant
les pertes de chaque chantillon test diffrentes dures et tempratures dessai, il sera
facile de suivre lvolution des pertes et de conclure sur la stabilit des pertes dans le temps.
Les rfrences envisages pour SA1 et HB1 sont les pertes 1 et 1,25 T 50 Hz.
Les chantillons amorphes ont t analyss laide dun permamtre (SST : single sheet
tester) connect un oscilloscope 16 bits. Les pertes dans les matriaux amorphes ont t
calcules laide dun ordinateur, connect loscilloscope, en traant les cycles
dhystrsis (Voir Annexe D).

Malick MOUHAMAD

94

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur les matriaux amorphes

Deux rfrences (1 et 1,25 T) ont t sollicites afin davoir une cohrence des valeurs. De
plus, des rptitions ont t effectues pour chaque mesure afin davoir une bonne prcision
des valeurs. Les tableaux suivants reprsentent les pertes de SA1 et de HB1 (en W/kg)
110C et 140C diffrents instants dessai pour chaque huile :
Pertes (W/kg) de SA1

110C-1 T
4h
47h
76h
148h
310h
580h

Diala
0.253
0.269
0.243
0.252
0.255
0.265

Taurus Agrilec
0.296
0.291
0.271
0.270
*
0.266
0.264
0.264
0.262
0.282
0.260
0.275

Tableau 10 Pertes de SA1 1 T-50 Hz-110C

110C-1,25T
4h
47h
76h
148h
310h
580h

Diala
0.364
0.384
0.362
0.368
0.373
0.387

Taurus Agrilec
0.370
0.404
0.377
0.390
*
0.371
0.373
0.398
0.363
0.411
0.404
0.383

Tableau 12 Pertes de SA1 1,25 T-50 Hz-110C

140C-1 T
4h
47h
76h
148h
310h
580h

Diala
0.239
0.228
0.265
0.241
0.319
0.265

Taurus Agrilec
0.266
0.221
0.276
0.256
0.262
0.290
0.264
0.240
0.225
0.250
0.281
0.267

Tableau 11 Pertes de SA1 1 T-50 Hz-140C

140C-1,25T
4h
47h
76h
148h
310h
580h

Diala
0.352
0.374
0.377
0.391
0.401
0.362

Taurus Agrilec
0.380
0.366
0.372
0.365
0.378
0.408
0.370
0.363
0.371
0.376
0.405
0.394

Tableau 13 Pertes de SA1 1,25 T-50 Hz-140C

Pertes (W/kg) de HB1

110C-1 T
4h
47h
76h
148h
310h
580h

Diala
0.137
0.131
0.173
0.145
0.170
0.134

140C-1 T
4h
47h
76h
148h
310h
580h

Taurus Agrilec
0.106
0.122
0.144
0.113
*

0.158
0.215
0.166

0.129
0.151
0.114

Diala
0.187
0.177
0.179
0.208
0.234
0.169

Taurus Agrilec
0.173
0.187
0.202
0.170
*
0.209
0.218
0.191
0.283
0.207
0.230
0.177

Tableau 16 Pertes de HB1 1,25 T-50 Hz-110C

Taurus Agrilec
0.145
0.106
0.168
0.119
0.145
0.120
0.178
0.127
0.178
0.123
*
0.170

Tableau 15 Pertes de HB1 1 T-50 Hz-140C

Tableau 14 Pertes de HB1 1 T-50 Hz-110C

110C-1,25T
4h
47h
76h
148h
310h
580h

Diala
0.147
0.173
0.132
0.147
0.157
0.139

140C-1,25T
4h
47h
76h
148h
310h
580h

Diala
0.179
0.235
0.181
0.193
0.242
0.175

Taurus Agrilec
0.213
0.159
0.227
0.161
0.189
0.174
0.255
0.199
0.250
0.176
*
0.238

Tableau 17 Pertes de HB1 1,25 T-50 Hz-140C

* Mesures non effectues car chantillons casss

Malick MOUHAMAD

95

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur les matriaux amorphes

Reprsentations graphiques

0,6

0,6

Pertes (W/kg)
0,5

Pertes (W/kg)

0,5
76

0,4
4

0,3

148

47

310

0,4

580

580

0,3

0,2

76

148

310

0,2
0,1

0,1

Temps (h) en log

Temps (h) en log

0
1

10

100

1000

10

0,6

1000

0,6

Pertes (W/kg)

0,5

100

Graphe 2 Pertes des rubans SA1


1,25 T-50 Hz 140C

Graphe 1 Pertes des rubans SA1


1,25 T-50 Hz 110C

Pertes (W/kg)

0,5

0,4

0,4

0,3

0,3

0,2

76

310

148

47

0,1
0

47

580

10

100

1000

148

47

310

Temps (h) en log


1

Graphe 3 Pertes des rubans HB1


1,25 T-50 Hz 110C

10

100

1000

Graphe 4 Pertes des rubans HB1


1,25 T-50 Hz 140C

Afin dvaluer la prcision des mesures, une tude statistique a t faite sur lchantillon SA1
test dans Agrilec pendant 4h 110C. Lanalyse statistique consistait faire une srie de
mesures de pertes (50 rptitions) 1,25 T-50 Hz pour calculer la moyenne et lcart -type
. La srie de mesures est donne ci -dessous. La moyenne de la srie est gale 0,405
W/kg et lcart-type vaut 0,007 W/kg. Dans la statistique mathmatique, la valeur 2
(0,014
W/kg) est un bon estimateur de lerreur de lappareillage.
N
Pertes
(W/kg)
N
Pertes
(W/kg)
N
Pertes
(W/kg)
N
Pertes
(W/kg)
N
Pertes
(W/kg)

10

0,414

0,397

0,414

0,399

0,401

0,399

0,414

0,411

0,400

0,405

11

12

13

14

15

16

17

18

19

20

0,399

0,408

0,398

0,409

0,410

0,402

0,410

0,397

0,413

0,404

21

22

23

24

25

26

27

28

29

30

0,398

0,414

0,413

0,398

0,396

0,404

0,407

0,398

0,407

0,414

31

32

33

34

35

36

37

38

39

40

0,415

0,403

0,397

0,411

0,409

0,398

0,408

0,401

0,396

0,399

41

42

43

44

45

46

47

48

49

50

0,396

0,398

0,404

0,415

0,401

0,406

0,407

0,408

0,411

0,412

Malick MOUHAMAD

96

580

76

0,1

Temps (h) en log


1

0,2

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur les matriaux amorphes

Interprtation des rsultats :


1)

Les valeurs de pertes mesures de SA1 dans les Tableaux 10-11 et Figure 43 ne

sont pas comparables. Les pertes de lchantillon SA1 non vieilli sont de lordre de 0,273
W/kg 1,47 T alors que lchantillon de SA1 test 110C dans Agrilec pendant 4h
prsente des pertes de 0,291 W/kg 1 T. Thoriquement, les pertes 1 T doivent tre
infrieures celles 1,47 T pour un mme matriau. Trois explications sont possibles pour
interprter cet cart :

Hypothses :
-

Lessai de compatibilit dans lhuile a un effet considrable sur les pertes

Le recuit prliminaire des chantillons tests nest pas optimis

Effet des trous

Une simple observation des valeurs affiches dans les Tableaux 10-11 permet de rejeter la
1re hypothse car lchantillon analys pendant 4h prsente des pertes de 0,291 W/kg et
celui vieilli pendant 580h des pertes de 0,271 W/kg (1re colonne du Tableau 10). Si les
pertes du matriau amorphe se dgradaient au contact de lhuile alors lcart entre les pertes
4h et 580h serait norme.
Finalement, les hypothses dun recuit non adapt et leffet des trous sont retenues. En effet,
les chantillons de SA1 ayant subi lexprience de compatibilit chimique ont t recuits
sans champ pendant 2h 400C alors que les rubans analyss de SA1 de la Figure 45 ont
t recuits sans champ 350C pendant 5h. Le temps de recuit ninfluence pas beaucoup
les valeurs de pertes, mais la temprature est un paramtre indispensable matriser
pendant le recuit. La valeur 400C a t choisie travers des recherches bibliographiques.
La temprature exacte de recuit (350C) nous a t communique par Metglas aprs les
essais de compatibilit. La diffrence entre un recuit 350 et 400C est bien mise en
vidence do limportance dun bon recuit en matrisant les paramtres (temprature,
application dun champ) pour obtenir de meilleures proprits.
Le problme des trous dans les rubans est trait dans la partie 3.1.2. Il a t montr que la
prsence des trous limitait la saturation du matriau amorphe (1,4 T au lieu de 1,56 T).
Daprs nos mesures, il savre que les trous ont une influence sur les pertes vide. Sur la
Figure 47, la saturation locale autour des trous est observe, or les pertes Fer sont lies
linduction par la formule : PFe = Phystrsis + PFoucault + Psuppl= k0B2.f + k1B2.f2 + k2B3/2.f3/2
Si la saturation est atteinte localement autour des trous alors les pertes augmentent. Ceci est
confirm exprimentalement.

Malick MOUHAMAD

97

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Etude sur les matriaux amorphes

Les rubans suivants ont t recuits pendant 5h 350C sans application de champ :
SA1 avec trous :

SA1 sans dfaut :

- Pertes 1,45 T = 0,360-0,400

- Pertes 1,45 T = 0,273

La diffrence de pertes entre les rubans avec et sans trou est clairement constate audessus. Il faut prciser que les rubans amorphes possdant des trous sont issus de la
production industrielle alors que les rubans sans dfaut proviennent de la coule ralise au
laboratoire de Metglas. La diffrence de morphologie entre ces deux rubans peut tre
explique par le fait que llaboration industrielle reprsente une grande quantit de
production (100 000 tonnes par an), ce qui explique les impurets sur les roues. Mais les
rubans amorphes issus de lhypertrempe au laboratoire de Metglas sont produits en bande
de 3 cm de largeur, destins aux analyses exprimentales et non la commercialisation. La
compatibilit physico-chimique des matriaux amorphes avec les huiles a t ralise sur les
rubans issus de la production industrielle, cest dire ceux possdant des trous.
2)

En analysant les pertes mesures de SA1 et HB1, une diffrence nette est observe

entre les valeurs SA1/HB1. Par exemple, le ruban SA1 test pendant 4h dans Diala prsente
un niveau de pertes gal 0.364 W/kg 1,25 T (1re colonne du Tableau 12) alors que HB1
possde des pertes de 0.187 W/kg (1re colonne du Tableau 16). Ceci confirme bien les
rsultats de Hasegawa [21] que le nouveau matriau HB1 prsentait des proprits
intressantes par rapport SA1. Cependant, une diffrence de 50% est observe entre les
pertes de HB1 et SA1. En ralit, lcart nest pas si grand entre les pertes de ces 2
matriaux amorphes. Cette grande diffrence est due par le fait que les chantillons de SA1
prsentaient des trous et ils nont pas t recuits dans les conditions optimales avant de
procder aux essais de compatibilit chimique. Pour analyser cet cart, un chantillon de
SA1 sans dfaut a t recuit 350C pendant 2h et les rsultats obtenus en comparaison
avec ceux de HB1 recuit 320C pendant 1h sont donns ci-aprs. Les pertes indiques endessous proviennent des chantillons de SA1 et HB1 recuits sans champ :
SA1 :
- Pertes 1 T-50 Hz = 0,150 W/kg
- Pertes 1,25 T-50 Hz = 0,200 W/kg
- Pertes 1,4 T-50 Hz = 0,267 W/kg

HB1 :
- Pertes 1 T-50 Hz = 0,130 W/kg
- Pertes 1,25 T-50 Hz = 0,185 W/kg
- Pertes 1,4 T-50 Hz = 0,245 W/kg

En comparant les pertes de SA1 et HB1 diffrentes inductions, une lgre rduction des
pertes est observe pour le matriau HB1. Lcart, de lordre de 10% entre les valeurs, est
trs diffrent de celui obtenu avec les chantillons tests dans lhuile. Cette analyse rapide a
permis de confirmer que la source dun cart entre les pertes de SA1 et HB1 analyss dans
lhuile est bien la temprature de recuit des rubans SA1 et leffet de trous.

Malick MOUHAMAD

98

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Etude sur les matriaux amorphes

3)

Par analyse des graphiques reports, les pertes obtenues diffrents instants des

essais de compatibilit ne sont pas trs diffrentes entre elles. Par exemple, les valeurs de
pertes de SA1 1,25 T-50 Hz varient en moyenne autour de 0,360 0,390 W/kg et celles de
HB1 aux alentours de 0,170 0,200 W/kg quelque soient la temprature et les huiles
considres. Quelques chantillons de SA1 et HB1 possdent des pertes ne recouvrant pas
les intervalles cits au-dessus mais cette diffrence provient essentiellement des incertitudes
de mesure et la prsence de trous.
En prenant, par exemple, les pertes de la 3e colonne du Tableau 12, il est observ que les
valeurs sont plus ou moins dans lintervalle [-2 ;+2]. Les diffrences observes au
niveau des pertes de SA1 et HB1 sont principalement dues la prcision de lappareil et la
prsence de trous. Il faut galement prciser quil est trs difficile de mesurer les pertes
aussi faibles sur un si petit ruban.
Pour tudier linfluence des huiles isolantes sur les proprits magntiques des matriaux
amorphes, des chantillons de chaque composition ont t chauffs sans huile en parallle
avec les essais de compatibilit chimique dans lhuile. 4 chantillons (2 pour 110C et 2 pour
140C) de SA1 et HB1 ont t tests pendant 310 et 580 heures dans un flacon sans huile
gaz neutre. La comparaison des pertes de ces matriaux avec ceux des chantillons
analyss permettra daffirmer linfluence des huiles sur les matriaux amorphes. Voici les
rsultats obtenus :

SA1-1,25 T
310h
580h

110C
0.367
0.441

HB1-1,25 T
310h
580h

140C
0.366
0.367

110C
0.170
0.147

140C
0.149
0.170

En comparant les valeurs indiques au-dessus et les pertes mesures avec les chantillons
tests dans les huiles (Tableaux 12-13-16-17), il est rvl que la diffrence entre ces
pertes nest pas significative. Les chantillons analyss sans huile prsentent des pertes
comparables ceux tests dans lhuile. Le matriau amorphe est compatible chimiquement
avec les huiles de transformateurs tout en gardant ses proprits magntiques.
Bilan
- La valeur 350C est confirme comme tant la temprature dun recuit optimal
pour SA1
- Effet dfavorable des trous sur les pertes des matriaux amorphes
Absence dlments des rubans amorphes dans les huiles aprs essai de
compatibilit

Stabilit des proprits en tempratures de fonctionnement du transformateur

Bonne compatibilit chimique des rubans amorphes avec les huiles isolantes

Malick MOUHAMAD

99

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Etude sur les matriaux amorphes

3.2.2.3

Analyse par Diffraction des Rayons X (DRX)

Objectifs

Daprs les rsultats prcdents, une bonne compatibilit physico-chimique avec les huiles
et une stabilit des proprits en temprature des matriaux amorphes ont t prouves.
Cependant laspect visuel des rubans amorphes tests dans les huiles est discutable. Les
rubans analyss dans des conditions extrmes de chauffage (310 et 580h) prsentent des
contrastes sous forme de dpt de matire (Figure 49). Cet aspect est seulement
dtect sur les chantillons tests dans les huiles minrales, par contre ceux dans lhuile
vgtale maintiennent leur aspect initial (Figure 50).

Figure 49 Ruban SA1 tests dans


Diala pendant 580h 140C

Figure 50 Ruban SA1 tests dans


Agrilec pendant 580h 140C

Pour valuer le caractre amorphe des rubans ayant subi les essais de compatibilit et le
dpt de matire, une DRX est ncessaire. Cette technique permettra dexaminer si les
chantillons tests sont toujours amorphes et danalyser le changement de phase le cas
chant.
Principe

Cette analyse se ralise sur des chantillons plans de lordre du cm. Il sagit dune tude
globale rvlant la nature de la structure des principales phases en prsence. Cest un essai
direct permettant de savoir si les chantillons sont amorphes ou cristalliss. De plus, la DRX
sera

utile

pour

analyser

la

dgradation des

proprits

amorphes

du matriau

ferromagntique au contact des huiles. Plus prcisment, lintrt dutiliser les rubans
amorphes dans les noyaux magntiques est leur caractre amorphe offrant des pertes
rduites, donc si les matriaux perdent leur configuration structurale originale alors lemploi
des rubans amorphes dans les transformateurs de distribution est non justifie.
En principe, le diffractomtre opre un balayage dangles (entre 10 et 120) dont certains
vont correspondre lincidence de Bragg pour des orientations de phases cristallines en
prsence. Un pic de diffraction sera alors obtenu et les grandeurs caractristiques (telle que
dhkl) pourront ainsi tre obtenues par la relation de Bragg suivante :

= 2 dhkl sin ()

Malick MOUHAMAD

100

est la longueur donde


est langle de diffraction
dhkl est la distance rticulaire

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Etude sur les matriaux amorphes

Echantillon

Figure 51 Dispositif dun


diffractomtre rayons X
avec anti-cathode de Co

Source de
rayons X

Dtecteur

Rsultats de SA1
Les Figures 52-53 reprsentent les spectres de diffraction des rubans SA1 et HB1 recuits
ltat brut. Une bosse est observe entre les angles 40-60. La prsence dune base
large entre 40-60 confirme la prsence de phase amorphe dans lensemble du ruban. Ce
pic est caractristique du halo diffus rvlant le caractre amorphe de SA1 et HB1. En
effet, ltat amorphe se dfinit par labsence dordre dans la disposition des atomes. Une
configuration atomique priodique est ncessaire pour obtenir des pics de diffraction or pour
les matriaux amorphes la rpartition des atomes est alatoire do un spectre de rayons X
plat. Lintensit diffracte varie de faon continue avec langle de diffraction.
Intensit

Intensit

700

400

600
500

300

Bosse amorphe

400

200

Portechantillon

300
200

100

100

0
10

0
10

20

40

60

80

Angle 2

100

20

40

60

80

100

120

Angle 2

120

Figure 52 Spectre de diffraction


dun ruban SA1 recuit

Figure 53 Spectre de diffraction


dun ruban HB1 recuit

Pour illustrer la diffrence structurale entre un ruban cristallis et un ruban amorphe dun
mme alliage, un chantillon de SA1 a t chauff progressivement 590C, au del de sa
temprature de cristallisation.

Malick MOUHAMAD

101

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Etude sur les matriaux amorphes

La figure suivante donne la diffraction de deux rubans SA1, lun tant brut et lautre
cristallis :
Intensit

700
600
500
400
300
200
100
0
10

20

40

60

Angle 2

80

100

120

Figure 54 Spectres de diffraction des rubans SA1 :


amorphe - cristallis

La structure amorphe de lchantillon non cristallis est repre par labsence de pics de
diffraction (pics troits) et par une bosse assez large et diffuse. Par contre, le spectre de
lchantillon cristallis est totalement diffrent de celui de lamorphe. De nombreux pics de
diffraction sont visibles, caractristiques des phases ou composs prsents dans le
matriau. Chaque pic ou ensemble de pics correspond une phase cristalline prsente dans
lchantillon cristallis.
Les matriaux ferromagntiques amorphes sont initialement ltat brut, cest dire, ltat
amorphe : configuration non cristalline, sans ordre. Par apport dnergie thermique
(chauffage), ltat amorphe se dcompose progressivement en tat cristallin. Les atomes ont
suffisamment le temps et lnergie pour sarranger en une structure thermodynamiquement
stable : cest la phase de cristallisation. Dans notre cas dtude, il faut tout prix conserver la
phase amorphe sinon les proprits magntiques, telles que les pertes vide seront
dgrades.

Malick MOUHAMAD

102

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Etude sur les matriaux amorphes

Pour identifier les composs, un logiciel didentification de phases fourni avec le


diffractomtre est utilis. Voici le spectre de diffraction aprs analyse :

Intensit

Fe3Si

1000

Fe2B
900

FeB

800
700
600
500
400
300
200
100
0
10

20

40

80

60

100

120

Angle 2
Figure 55 Spectre de diffraction de SA1 cristallis
avec identification des phases

Les composs Fe3Si, Fe2B et FeB sont identifis dans lchantillon ayant compltement
cristallis. Par recherches bibliographiques, il est montr que la phase Fe3Si se forme
initialement en nanocristaux dans la matrice amorphe puis la phase amorphe restante se
transforme en phase cristalline par croissance des cristaux Fe3Si et, apparition des phases
Fe2B et FeB.
Le but davoir tudi un chantillon cristallis tait denregistrer les pics de diffraction
caractristiques la cristallisation de SA1. Le spectre ci-dessus nous servira de rfrence
pour comparer les spectres des chantillons SA1 analyss aux essais de compatibilit
physico-chimique. La suite des tudes par DRX est dvaluer ltat amorphe des rubans
SA1, tests dans les huiles de transformateur.

Voir ci-aprs le diagramme contenant les spectres DRX de SA1 expriments dans Diala,
Taurus et Agrilec :

Malick MOUHAMAD

103

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Etude sur les matriaux amorphes

Intensit

pic du Fer

500

Bosse amorphe
400

300

200

2 pics
100

0
10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

110

120

Angle 2
Figure 56 Spectres de diffraction de SA1 chauffs 140C
pendant 580 heures dans : Diala Taurus Agrilec

N.B. : Les spectres de diffraction ont t ajusts en hauteur pour une meilleure lecture du
diagramme.

La Figure 56 reprsente les spectres de chaque chantillon SA1 chauff 140C pendant
580 heures dans les huiles cites au-dessus. Tous les chantillons prsentent la bosse
caractristique de la structure amorphe, rvle dans le ruban SA1 brut (Figure 52). Par
comparaison avec le spectre prcdent (Figure 55) dun ruban cristallis, il est clairement
constat que les chantillons tremps dans lhuile et ayant subi un chauffage extrme sont
totalement amorphes. Cependant, 2 petits pics sont identifis pour la rfrence dhuile Diala.
Il a t prcis que le ruban tremp dans lhuile minrale prsentait sa surface des
contrastes sous forme de dpt de matire. Ces 2 pics ne correspondent aucun des pics
de diffraction de lchantillon cristallis. Donc les 2 pics enregistrs ici proviennent des
rsidus carbons rsultant de la carbonisation de lhuile due au chauffage intensif.
Il est important de citer que le ruban tremp dans Taurus prsente un pic de diffraction
typique du fer. Ce pic na strictement aucun rapport avec lessai de compatibilit physicochimique dans lhuile dilectrique. Parfois, il arrive quun ruban amorphe contienne des
cristaux, produits par des impurets sur la roue lors de la coule. Il faut avoir aucune
inquitude vis vis de ce pic car lanalyse chimique des huiles et la stabilit des proprits
ont bien montr quil ny avait aucune dgradation du matriau amorphe.

Malick MOUHAMAD

104

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur les matriaux amorphes

Remarque : Seulement lanalyse par DRX de SA1 est prsente. Le comportement de HB1
est similaire celui de SA1, cest dire, ltat amorphe est parfaitement conserv dans les
chantillons tests dans les huiles (Voir Annexe E pour les spectres de HB1).

Rsum
- Les rubans bruts produits par Metglas sont amorphes.
Absence dlments des rubans amorphes dans les huiles aprs essai de
compatibilit.

+
+

Stabilit des proprits en tempratures de fonctionnement du transformateur.


Conservation de ltat amorphe des rubans SA1 aprs essai de compatibilit.

Trs bonne compatibilit chimique des rubans amorphes avec les huiles isolantes.

Malick MOUHAMAD

105

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur les matriaux amorphes

3.3. Conclusions
Les essais conduits sur les matriaux amorphes avaient pour objectif lanalyse de la
compatibilit physico-chimique entre les matriaux amorphes (SA1 et HB1) et les huiles
isolantes.
Ltude de la compatibilit chimique a rvl que les proprits magntiques des matriaux
amorphes sont stables dans le temps et que les huiles considres nont aucun effet nfaste
sur les matriaux SA1 et HB1. Le bilan danalyse chimique des huiles aprs essai a montr
labsence dlments constitutifs des matriaux amorphes rejetant toute hypothse dune
raction chimique possible entre les matriaux amorphes et les huiles.
Ltude par DRX sur les rubans amorphes a montr que les produits issus de Metglas
conservent parfaitement, mme dans les conditions svres, leur tat amorphe. Par la
diffraction des chantillons tests dans les essais de compatibilit physico-chimique, la
conservation de la structure amorphe est vrifie. Il a t prouv que le dpt de matire sur
les surfaces des rubans analyss dans les huiles minrales provient essentiellement de la
carbonisation des fluides isolants.

Malick MOUHAMAD

106

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Etude sur les matriaux amorphes

4. Vieillissement structural
4.1. Principe et Thorie
Lobjectif de cette tude est dvaluer le vieillissement structural des matriaux amorphes,
cest dire, examiner le vieillissement pouvant se produire tout au long de la vie du
transformateur dans les conditions de fonctionnement en rseau. Les transformateurs de
distribution sont installs sur le rseau de ERDF au minimum pour 30 ans de service. Le
principe de cette exprience consiste vrifier si le matriau amorphe garde ses proprits
magntiques pour 30 ans a minima.
Pour produire artificiellement des dgradations dans les matriaux amorphes, le facteur
dacclration est lnergie thermique. Dans la plupart des mtaux, la temprature est
choisie comme variable car le vieillissement est majoritairement un phnomne activ
thermiquement.
Pour valider lemploi et la viabilit dans le temps des rubans amorphes dans les
transformateurs, il faut mener un essai de vieillissement acclr qui consiste porter en
temprature les chantillons sans gnrer de cristallisation.
Le champ magntique 50 Hz na aucune influence sur la structure des rubans amorphes
car leffet de la temprature importe sur linfluence du magntisme, cest dire, la
temprature affectera la structure du matriau bien avant les vibrations 50 Hz. De ce fait, le
choix de la temprature comme variable du vieillissement est appropri.
La loi classique souvent utilise pour un vieillissement acclr, lorsque la variable
dacclration est la temprature, est du type Arrhenius. Le modle Arrhenius est exprim
par la relation suivante :

Ln (t) = A + Ea/kBT

avec t, le temps
Ea, lnergie dactivation
kB, la constante de Boltzmann

En pratique, une proprit de rfrence est considre (dans notre cas les pertes une
induction choisie) et une srie dchantillons traits diffrentes tempratures dessai et
diffrents temps de vieillissement est ralise. Les courbes Ln (t) = f (1/T) de tous les
chantillons ayant la mme valeur de rfrence seront traces. Une droite sera obtenue dont
la pente reprsente le rapport Ea/kB. Avec la valeur de Ea, il est alors possible dextrapoler
les donnes pour des conditions normales en temprature et den dduire le temps
caractristique de vie du matriau amorphe. On considre quau del de ce temps le
matriau perd ses proprits initiales par un amorage de cristallisation.

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107

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4.2. Premire srie dessais


4.2.1 Mode opratoire
Les rubans amorphes (Metglas 2605SA1 et Metglas 2605HB1) recuits pralablement ont
t introduits dans un four vide puis ports la temprature voulue. Les chantillons
seront prlevs 1 1 au cours du vieillissement instants rpartis. Les tempratures et
temps de vieillissement souhaits sont :
- Echantillons : 2605SA1 recuit 350C pendant 5h et 2605HB1 recuit 320C pendant 5h
- Tempratures dessai : 260, 280 et 300C
- Temps de vieillissement : 2, 3, 4, 7, 10 jours

4.2.2 Rsultats
La rfrence considre pour suivre lvolution des pertes est une induction 1,2 T-50 Hz.
Les rsultats (pertes en W/kg) de SA1 et HB1 sont reports dans les tableaux ci-dessous :

SA1-1,2T
2 jours
3j
4j
7j
10 j

260C
0,283
0,295
0,307
0,273
0,276

280C
0,263
0,276
0,290
0,288
0,294

300C
0,278
0,246
0,283
0,265
0,327

HB1-1,2T
2j
3j
4j
7j
10 j

Tableau 18 Pertes de SA1 1,2 T-50 Hz

260C
0,173
0,167
0,151
0,166
0,172

280C
0,176
0,176
0,190
0,172
0,173

300C
0,189
0,185
0,205
0,191
0,193

Tableau 19 Pertes de HB1 1,2 T-50 Hz

0,5

0,6

Pertes (W/kg)

260C

280C

Pertes (W/kg)

300C

0,5

260C

280C

300C

0,4

0,4
0,3
0,3
2
0,2

4
3

10

0,2

4
2

10

0,1

0,1

Temps (j) en log

Temps (j) en log

0
1

10

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10

Graphe 6 Pertes de HB1 1,2 T-50 Hz

Graphe 5 Pertes de SA1 1,2 T-50 Hz

108

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Etude sur les matriaux amorphes

Aprs une analyse des pertes, il est observ que les pertes sont toujours stables
dans le temps aux tempratures tudies. Pour les chantillons SA1, les pertes sont
majoritairement dans lintervalle [0.270-0.300 W/kg] et pour HB1 dans lintervalle
[0.160-0.190 W/kg]. Ces variations ne peuvent tre considres comme des
variations dues lvolution de la structure amorphe. Si ctait le cas alors les pertes
300C seraient largement suprieures celles de 260C. Donc les variations
dtectes proviennent principalement des incertitudes de lappareillage.
Daprs ces mesures, ces valeurs ne permettent pas lextrapolation aux conditions de
fonctionnement dun transformateur. Les pertes sont stables mme 300C, ce qui
prouve que les matriaux amorphes conservent leur tat structural hautes
tempratures. Bien que cette exprience ne nous ait pas permis dextrapoler, les
rsultats confirment parfaitement les conclusions des essais de compatibilit : une
stabilit vidente des proprits magntiques.
Les conditions de vieillissement, bien quextrmement svres, ne permettent pas
dtablir des quations dextrapolation pour calculer la dure de vie du matriau
amorphe aux conditions usuelles (70-80C). La difficult de cet essai est de
dterminer le couple temps-temprature ncessaire pour affecter la stabilit de la
phase amorphe.
Pour raliser les calculs, il est possible de jouer sur deux paramtres : la dure et/ou la
temprature dessai. Dans notre cas dtude, la temprature est le choix pertinent car elle est
plus pratique faire varier que dallonger la dure dessai.
Ci-dessous une gamme de temprature est reprsente sur laquelle il est possible de
travailler en vieillissement. Les essais ont t mens dans le domaine 260-300C. Il a t
montr que, dans cet intervalle, les proprits (pertes magntiques) sont encore stables.
La temprature de recuit pour SA1 est 350C et 320C pour HB1. Un vieillissement audessus de 400C dgradera drastiquement les proprits jusqu atteindre la cristallisation
du matriau amorphe. Au del de 400C, lessai na plus de sens car le vieillissement est
ralis dans la zone de destruction de la structure amorphe. Bien que la temprature de
cristallisation soit 510C, une cristallisation peut avoir lieu une valeur infrieure si la
temprature est maintenue pendant plusieurs jours. Donc lessai ne peut tre ralis des
tempratures suprieures 400C.
Gamme de
temprature

260C

300C

350C

400C

Figure 57 Gamme de temprature tudie

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109

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Lobjectif du vieillissement est de gnrer un petit changement structural, visible sur la


mesure des pertes, car les proprits magntiques sont sensibles la structure atomique.
Le but nest pas datteindre la cristallisation car celle-ci reprsente une structure oppose
lamorphe donc les proprits varient de manire brusque entre phases amorphe et
cristalline (Figure 58). Il serait trs difficile dextrapoler les rsultats si le matriau amorphe
devient cristallin pendant le vieillissement. Lintrt est de se placer dans le domaine D o la
phase amorphe est conserve mais avec une structure atomique diffrente. En ltat actuel,
les rsultats mis en quation du vieillissement indiquent une dure de vie infinie des produits
amorphes. Or, il est vident que ces matriaux possdent une fin de vie do la ncessit de
continuer les essais de vieillissement avec dautres tempratures.
Avec lexprience acquise, le domaine dtude se limite lintervalle 300-400C. Dans la
suite, on se propose de poursuivre ltude de vieillissement dans ce domaine. A lissue de ce
vieillissement, les pertes devraient varier. Dans ce cas, une extrapolation devient possible
pour dterminer la dure de vie du matriau amorphe. Si aucune variation nest dtecte
entre 300 et 350C alors il faudra augmenter nouveau les tempratures dessai (350400C).
Altrations
Zone de vieillissement
raliste

Domaine amorphe

Zone de
destruction

D Domaine cristallin

D= Domaine amorphe +
changement structural

Temprature

Figure 58 Illustration schmatique de laltration


des proprits en fonction de la temprature

4.3. Seconde tentative dessai


4.3.1 Mode opratoire
Prcdemment, une tude a t ralise aux tempratures comprises entre 260-300C. Les
rsultats nont pas permis dextrapoler la dure de vie des matriaux amorphes tests. Cette
mme tendance est dtecte entre 300 et 350C.
Finalement, la gamme de temprature devient trs rduite :

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110

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Etude sur les matriaux amorphes

Cette fois-ci, les tempratures dessai ont t modifies afin de pouvoir identifier un effet de
vieillissement.
- Echantillons : 2605SA1 recuit 350C pendant 5h et 2605HB1 recuit 320C pendant 5h
- Tempratures dessai : 350 380C
- Temps de vieillissement : 2, 3, 4, 7, 10 jours

4.3.2 Rsultats
La rfrence considre pour suivre lvolution des pertes est linduction 1,2 T-50 Hz. Les
rsultats (pertes en W/kg) de SA1 et HB1 sont reports dans les tableaux ci-dessous :

SA1-1,2 T

360C

380C

HB1-1,2 T

350C

380C

2 jours

0,489

0,685

2j

0,230

0,433

3j

0,584

0,839

3j

0,239

0,520

4j

0,680

0,937

4j

0,287

0,595

7j

0,842

1,354

7j

0,717

10j

0,925

3,538

10j

0,617

0,782

Tableau 20 Pertes de SA1 1,2 T-50 Hz

Tableau 21 Pertes de HB1 1,2 T-50 Hz

* Points non reprsentatifs

Pertes (W/kg)

Pertes (W/kg)

a)

Temps (j) en log

b)

Temps (j) en log

Graphe 7 Reprsentations graphiques des pertes de : a) SA1 et b) HB1

Pour continuer ltude du vieillissement, il faut tracer les droites, dites dArrhenius, en
considrant une proprit de rfrence. Dans notre cas, les pertes induction et frquence
donnes semblent tre un bon critre de rfrence.
Pour SA1, la valeur 0.800 W/kg et pour HB1, la valeur 0.500 W/kg sont fixs comme la
proprit de rfrence. Maintenant, les donnes temps-temprature seront extraites aux
points mentionns ci-dessus puis seront traces dans une courbe ln(t) = f(1/T).

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111

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Etude sur les matriaux amorphes

2605SA1 0,800 W/kg

2605HB1 0,500 W/kg

t = 6 jours

T = 360C

t = 7,4 jours

T = 350C

t = 2,7 jours

T = 380C

t = 2,7 jours

T = 380C

Ln (t)

a)

2,5
2

1,6
y = 16534x - 24,32
1,2

1,5

0,8

0,4

0,5

0
0,00152

Ln (t)

0,00154

0,00156

0,00158

0
0,00152

0,0016
-1

b)
y = 13561x - 19,767

0,00156

0,0016

-1

0,00164

1/T (K )

1/T (K )
Graphe 8 Courbes dArrhenius de : a) SA1 et b) HB1

Lquation dArrhenius scrit :

Ln (t) = A + Ea/kBT.

La pente de la droite donne sur les graphiques correspond Ea/kB et lordonne lorigine
au facteur pr-exponentiel.
Pour SA1, Ea/kB et A sont 16534 et -24,32, et 13561 et -19,77 pour HB1. Une fois les valeurs
extraites,

il est

possible dextrapoler

les

donnes

aux conditions

normales

de

fonctionnement.
Dans les conditions de service maximales, un transformateur peut atteindre 140C. En fait, la
spcification ERDF indique que le maximum de temprature que devrait supporter le
transformateur 150% de charge est 140C. Dans la mesure dtudier le transformateur
dans les conditions extrmes, la valeur 150C (423 K) a t retenue. Cette mme valeur est
retrouve dans la littrature scientifique pour les tudes de vieillissement des matriaux
amorphes. Connaissant Ea/kB, A et T, une extrapolation peut tre ralise.
Metglas 2605SA1
Ln (t) = A + Ea/kBT = 16534/423 24,32 = 39,09 24,32 = 14,77
t = exp (14,77) 2597344 jours 7100 ans
Metglas 2605HB1
Ln (t) = A + Ea/kBT = 13561/423 19,77 = 32,06 19,77 = 12,29
t = exp (12,29) 217510 jours 600 ans

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112

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Etude sur les matriaux amorphes

4.4. Discussions
Selon cette approche, les rubans auront perdu leurs proprits magntiques intressantes
au terme de 7100 ans pour Metglas 2605SA1 et 600 ans pour Metglas 2605HB1 150C.
Ces valeurs sont nettement suprieures qu celles attendues.
Une tude de vieillissement similaire a t mene par le producteur Hitachi Metglas en 2008.
Ces rsultats ont t publis dans le congrs CIRED [44]. Ces essais sont similaires ceux
mens au sein du laboratoire de SATIE, sauf que leurs essais ont t faits avec des temps
et tempratures diffrents. Les dures de vie, au point de fonctionnement T=150C, sont
1500 et 550 ans pour 2605SA1 et 2605HB1 respectivement.
En comparant nos valeurs celles calcules par Metglas, il est observ que les dures de
vie extrapoles, travers les deux essais, restent dans le mme ordre de grandeur. La
diffrence de chaque valeur peut tre explique par le fait que le vieillissement na pas t
ralis dans les mmes conditions exprimentales.
Dans la mesure daffiner et confirmer nos rsultats, deux essais ont t faits 370C pour
obtenir un 3e point dans la courbe dArrhenius. Les rsultats ont t peu concluants pendant
la mesure des pertes. Il faut prciser tout de mme que les essais sont longs et les
variations de pertes sont faibles. Vu que la gamme de temprature est rduite (entre 350 et
380C) et que nos rsultats corroborent assez bien avec ceux de Metglas, on peut conclure
que les dures de vie extrapoles sont cohrentes.
Dures de vie estimes (EDF R&D Cachan) : SA1 7100 ans

HB1 600 ans

SA1 1500 ans

HB1 550 ans

Dures de vie estimes (Metglas) :

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113

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Etude sur les matriaux amorphes

4.5. Conclusions
Lobjectif des essais de vieillissement acclr tait dvaluer la variation de pertes des
rubans amorphes 2605SA1 et 2605HB1 pour pouvoir extrapoler la dure de vie des
matriaux amorphes. Les essais ont t conduits 260, 280 et 300C. Les premiers
rsultats ont permis de montrer que les pertes magntiques des matriaux amorphes tests
sont extrmement stables aux tempratures considres. Il ny a pas eu dvolution
suffisante dans les pertes pour prdire la dure de vie du matriau amorphe. Les conditions
thermiques nont pas permis de produire un vieillissement notable. Ces matriaux amorphes
sont extrmement stables hautes tempratures, bien au-dessus des tempratures de
fonctionnement dun transformateur.

La 2e srie dessais, entre 350 et 380C, a permis dextrapoler la dure de vie des rubans
amorphes. Finalement, des dures de vie de 7100 ans et 600 ans sont calcules pour les
rfrences 2605SA1 et 2605HB1.
Ces valeurs sont en partie retrouves dans la littrature scientifique. Une tude similaire,
faite par Hitachi Metglas, donne des dures de vie de 1500 et 550 ans pour 2605SA1 et
2605HB1 respectivement.

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114

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ETUDE SUR LES TRANSFORMATEURS


AMORPHES
5. ETUDE DE LA TENUE AU COURT-CIRCUIT ET DU NIVEAU DE BRUIT DES
TRANSFORMATEURS AMORPHES ..................................................................................................116
5.1. PRESENTATION ............................................................................................................................116
5.2. PROPRIETES DES MATERIAUX ET BRUIT .........................................................................................117
5.2.1
Origine du bruit ...................................................................................................................117
5.2.2
Relation entre le recuit et le bruit du noyau ........................................................................118
5.2.3
Relation entre l'induction et le bruit ....................................................................................118
5.3. CONCLUSION INTERMEDIAIRE SUR LE BRUIT ...................................................................................119
5.4. MESURE DU BRUIT .......................................................................................................................120
5.4.1
Mesure de bruit normalise ................................................................................................121
5.4.2
Signature sonore spectrale des appareils ..........................................................................122
5.5. ESSAIS DE TENUE AUX COURANTS DE COURT-CIRCUIT ....................................................................128
5.5.1
Aspects normatifs et spcification ......................................................................................128
5.5.2
Calcul des courants de court-circuit ...................................................................................128
5.5.3
Calcul des efforts et localisation des contraintes ...............................................................130
5.5.4
Rsultats des essais de court-circuit ..................................................................................132
5.5.5
Incidence du critre Bruit sur la tenue au court-circuit .......................................................134
5.5.6
Retour dexprience ...........................................................................................................135
5.5.7
Consquences d'un dfaut de tenue au courant de court-circuit .......................................139
5.6. CONCLUSIONS .............................................................................................................................140

6.

ETUDE ECONOMIQUE PAR CAPITALISATION DES PERTES ................................................141

6.1. CONTEXTE ...................................................................................................................................141


6.1.1
Pertes et transformateurs amorphes ..................................................................................141
6.1.2
Pertes en charge ................................................................................................................141
6.1.3
Pertes vide.......................................................................................................................142
6.1.4
Comment rduire les pertes ? ............................................................................................142
6.2. DONNEES ECONOMIQUES ET TECHNIQUES .....................................................................................143
6.3. ETUDE DU DIMENSIONNEMENT FACE A LA CHARGE DES TRANSFORMATEURS AMORPHES CK ET BK .....145
6.3.1
Gnralits .........................................................................................................................145
6.3.2
Cas de l'amortissement avec cumul des pertes .................................................................145
6.3.3
Variables de calcul .............................................................................................................146
6.3.4
Evaluation conomique ......................................................................................................148
6.4. IMPACT DU COUT D'ACHAT SUR LE BAN / CONVENTIONNEL C0CK ....................................................162
6.5. CONDITIONS FAVORABLES AU DIMENSIONNEMENT BK .....................................................................163
6.6. CONDITIONS D'EXPLOITATION FAVORABLES A CK ............................................................................163
6.6.1
Sur le critre Cot dachat des appareils ...........................................................................163
6.6.2
Sur le critre Hmax ...............................................................................................................164
6.6.3
Sur le critre Cot d'achat des pertes ................................................................................164
6.7. EVALUATION DU DIMENSIONNEMENT OPTIMAL ................................................................................164
6.8. ASPECTS PRATIQUES ...................................................................................................................165
6.9. AVIS R&D ...................................................................................................................................166
6.10.
ENGAGEMENTS NATIONAUX ET DE L'UNION EUROPEENNE ...........................................................166
6.10.1 Dcret du 22 mars 2009 .....................................................................................................166
6.10.2 Loi POPE - Priode 2009-2015 ..........................................................................................167
6.10.3 Orientations de l'UE............................................................................................................168
6.11.
CONCLUSIONS..........................................................................................................................169

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Etude sur les transformateurs amorphes

5. Etude de la tenue au court-circuit et du niveau de bruit


des transformateurs amorphes
5.1. Prsentation
La norme internationale CEI et la spcification ERDF rclament aux constructeurs des
produits satisfaisants la tenue aux courants de court-circuit et un niveau de bruit fix
selon les puissances.
Bien que ntant pas des sources sonores trs puissantes, les postes de transformation
fonctionnant en permanence placs prs des zones habites, voire lintrieur mme
dimmeubles, peuvent tre audibles et ventuellement gnants dans la priode la plus calme
de la nuit. Cest dans cet objectif que les mesures de bruit et dmergence spectrale sont
ralises avant que les matriels soient exploits. Les essais de mesure de bruit sont
effectus selon la norme CEI 60076-10-1.

La mise en contact de points potentiels diffrents est appele court-circuit. Dans le cas des
rseaux triphass de transport dnergie lectrique, trois types de courts-circuits peuvent
survenir :
-

triphas : 3 phases sont mises simultanment en contact, cest le cas, par exemple,
dune branche qui tombe sur la ligne arienne et se couche sur les trois conducteurs

biphas : 2 phases seulement sont en contact, cest le cas de la prsence de givre


sur les conducteurs entranant leur contact

monophas : mise la terre de la phase concerne

Les rseaux BT ariens et souterrains sont constitus de de conducteurs nus (plus de 100
000 km) et de de cbles torsads isols.
Dans le cas des conducteurs nus, le principal risque de court-circuit est le contact accidentel
des conducteurs entre eux. Dans le cas des cbles torsads, les travaux BTP (pelleteuse,
amnagement dun tramway, installation de fibres optiques) reprsentent un risque lev
de court-circuit.
Les phnomnes de court-circuit BT ne sont pas ngligeables compte tenu de la prsence
de conducteurs nus et du nombre de travaux BTP abmant les rseaux souterrains, do la
ncessit de tester la bonne tenue aux courts-circuits des transformateurs par des essais de
qualification. Ces essais ont t raliss selon la norme CEI 60076-5 :2000 et la
spcification dentreprise HN 52-S-27.

Malick MOUHAMAD

116

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Etude sur les transformateurs amorphes

5.2. Proprits des matriaux et bruit


5.2.1 Origine du bruit
Les transformateurs en service mettent un bruit caractristique, susceptible de causer une
nuisance dans lenvironnement immdiat. Plusieurs phnomnes contribuent au bruit dun
transformateur amorphe :
-

Origine lectrodynamique : cest le bruit issu de la vibration des bobines sous leffet
de lexcitation. La frquence est centre sur 100 Hz, ceci viennent sajouter les
harmoniques.

Origine magntostatique : bruit caus par les entrefers des noyaux magntiques au
niveau de leur fermeture. Le noyau amorphe est ferm par entrelacement des
paquets de rubans, comme le montre la Figure 59. Les vibrations de ces entrefers
contribuent en partie lintensit sonore du transformateur.

Figure 59 Entrefer dans un


noyau magntique amorphe

Origine magntostrictive : sous leffet des variations de linduction magntique, les


rubans amorphes subissent un allongement ou raccourcissement priodique, dont
lamplitude est de lordre du micron par mtre.

Conception : le bruit est aussi trs fortement dpendant des tapes de construction
(gomtrie, niveau de serrage)

Un recuit sous champ longitudinal a pour effet de diminuer la magntostriction. Ce recuit est
ralis pour induire une anisotropie uniaxiale afin dorienter les domaines magntiques dans
le sens du flux.
Les origines cites au-dessus sont les principales sources de bruit dun transformateur. Par
contre, il est difficile de discerner lequel contribue majoritairement.

Malick MOUHAMAD

117

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Etude sur les transformateurs amorphes

Par ailleurs, les diffrents lments du transformateur sont susceptibles dentrer en vibration.
Le bruit est transmis de la partie active la cuve soit par conduction directe aux points de
liaison, soit travers lhuile et les isolants. La cuve et les ailettes rayonnent ensuite lnergie
sonore dans lair ambiant.
Le bruit dun transformateur nest pas un thme assez abord dans la littrature. Les
ouvrages traitant lintensit sonore du transformateur prcisent les normes et les mthodes
de mesure sans expliquer les origines et les phnomnes lis.

5.2.2 Relation entre le recuit et le bruit du noyau


Le fabricant de ruban amorphe indique que le recuit a une lgre influence sur la
magntostriction, une des origines du bruit. Ces diffrents aspects sont confirms et
dvelopps dans [45]. Dans cet article, les auteurs ont valu le bruit des noyaux amorphes
en fonction de la temprature de recuit.
Il est observ quun noyau amorphe SA1 possde un niveau acoustique infrieur sil est
recuit 350C qu 320C. Cette tendance sinverse partir de 1,4 T. Ceci nest pas un
problme car les transformateurs amorphes fonctionnent en moyenne une induction entre
1,15 et 1,3 T. Cette mme remarque peut tre ritre pour HB1, pour lequel un recuit
330C est optimum, au lieu de 300C.

Figure 60 Influence de la temprature


de recuit sur le bruit pour SA1 [45]

Figure 61 Influence de la temprature


de recuit sur le bruit pour HB1 [45]

5.2.3 Relation entre l'induction et le bruit


De faon succincte, le bruit d'un transformateur est gnr par l'induction de la partie active
compose du noyau magntique et des enroulements. Le bruit est gnr aux entrefers o
le flux magntique traverse des matriaux de permabilit diffrente (air et ruban). Les
enroulements transmettent aussi des vibrations au noyau par couplage mcanique. Toutes
ces vibrations sont ensuite transmises au couvercle auquel est suspendue la partie active

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118

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Etude sur les transformateurs amorphes

puis transmises la cuve. Une partie de la vibration est aussi vhicule par le fluide
dilectrique directement entre la partie active et la cuve.
Le graphique suivant illustre l'influence de l'induction sur la puissance acoustique d'un noyau
fabriqu partir de tles GO M3, de ruban SA1 et de ruban HB1, tous mis en
comparaison.

Figure 62 Influence de linduction sur la puissance acoustique des


noyaux conus partir de SA1, HB1 et tle GO (M3) [45]

5.3. Conclusion intermdiaire sur le bruit


Si les constructeurs souhaitent dvelopper des transformateurs amorphes optimiss d'un
point de vue du niveau de bruit, il faut qu'en amont le niveau d'induction ou le point de
fonctionnement de l'appareil soit dfini. Aprs cette premire approche de la conception, le
constructeur commandera des noyaux qui auront t recuits suivant un procd de recuit
favorisant le bruit l'induction calcule. En fonction de la temprature de recuit, il est
possible d'influencer le niveau de bruit. En comparant les courbes des matriaux SA1 et
HB1, on constate que pour un niveau d'induction infrieur 1,25 T les deux matriaux (SA1
et HB1) ont sensiblement le mme niveau de puissance acoustique. La diffrence est plus
marque au dessus de 1,3 T o le HB1 est moins bruyant que le SA1. Au del de 1,3 T, les
noyaux construits partir des matriaux amorphes SA1 et HB1 seront de toute faon plus
bruyants que les noyaux labors partir de tles GO. La diffrence est sensible avec 12
14 dBA, selon les travaux raliss par les chercheurs de Hitachi Metglas.

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119

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Etude sur les transformateurs amorphes

Pour des transformateurs amorphes raisonnablement bruyants, c'est dire respectant la


spcification ERDF, le niveau d'induction doit tre compris entre 1,05 T et 1,25 T. La gamme
de fonctionnement tant somme toute assez restreinte, les constructeurs devront faire appel
des sections de noyaux assez diffrentes pour satisfaire les exigences. La standardisation
des concepts doit tre privilgie pour rationaliser l'ventail des noyaux et des solutions
techniques. Avec les niveaux d'induction dcrits prcdemment, les niveaux de bruit
devraient pouvoir se situer entre la classe B0 et la classe C0, toutes puissances confondues.
Comme les pertes vide voluent dans le mme sens que le bruit, rduire le bruit permet
aussi de rduire les pertes vide, elles-mmes dj trs rduites par rapport aux tles
GO.
Pour des conceptions trs soignes en terme de niveau de bruit trs rduit, le niveau de
pertes vide pourrait tre rduit A0/3. En contrepartie les appareils seraient trs
volumineux et lourds et par consquent assez coteux et plus long amortir.
- Les conditions de recuit des noyaux amorphes peuvent influencer le futur
niveau de bruit du transformateur. Pour rduire le bruit, la temprature de recuit
doit tre bien choisie.
- Le niveau d'induction conditionne le niveau de bruit du transformateur.
- Le niveau de bruit des noyaux amorphes est suprieur celui des tles Fe-Si
partir de 1,3 T.
- Le bruit mis par le transformateur est aussi dpendant des tapes de
construction.

5.4. Mesure du bruit


Dans le cas des transformateurs, qu'ils soient conventionnels ou noyaux amorphes, le bruit
mesur est pondr suivant le filtre A correspondant la courbe de sensibilit de l'oreille
humaine. Les frquences basses et moyennes sont privilgies. La mesure de bruit s'tablit
sur la base de la puissance acoustique pondre mesure en dB(A), conformment la
spcification et la norme CEI 60076-5.
De faon complmentaire, il a t ralis un relev de la signature sonore spectrale des
appareils amorphes en essais. Les appareils disponibles taient les produits 250 et 400 kVA.
La signature sonore spectrale est intressante pour rvler le profil d'mission sonore d'un
appareil. Dans le cas des transformateurs, il importe de vrifier que l'appareil ne gnre pas
d'mergence particulire. Cette mesure nest pas impose par la spcification mais a t
ralise titre d'investigation.

Malick MOUHAMAD

120

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Etude sur les transformateurs amorphes

5.4.1 Mesure de bruit normalise


La mesure de bruit d'un transformateur s'exprime par la mesure de la puissance acoustique
en dcibel (A) dB(A). La pondration A est propre la sensibilit de l'oreille humaine. Ces
mesures doivent tre effectues 0,30 mtre autour de l'appareil puis moyennes. Les
mesures sur les deux appareils (250 et 400 kVA) ont t faites au LME.

Figure 63 Vue d'un appareil


en chambre insonorise

5.4.1.1

Cas du transformateur amorphe 250 kVA

La valeur finale du niveau sonore est dtermine partir de mesures faites autour du
transformateur en diffrents points, comme lindique la Figure 64.
Le niveau de bruit global de cet appareil est de 47,9 dBA * alors que l'exigence initiale de
ERDF tait de 50 dBA correspondant une classe B0 de la EN 50464-1.
Compte tenu de la valeur 47,9 dBA, ce prototype est conforme la classe de bruit A0.

Figure 64 Puissance acoustique


dun prototype 250 kVA
diffrents points de mesure

Les valeurs de bruit donnes sur le graphique diffrents points ne sont pas affectes dun coefficient de
pondration A, do une diffrence avec la valeur moyenne. Idem pour le 400 kVA.

Malick MOUHAMAD

121

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Etude sur les transformateurs amorphes

5.4.1.2

Cas du transformateur amorphe 400 kVA

Le niveau de bruit global de cet appareil est de 48,9 dBA alors que l'exigence initiale de
ERDF tait fixe 53 dBA (B0) selon la EN 50464-1.
Compte tenu de la valeur mesure, ce prototype est conforme avec la clase de bruit A0.
1
50,0
48,0
10

46,0
44,0
42,0
40,0
38,0

36,0
34,0
32,0

Figure 65 Puissance acoustique


dun prototype 400 kVA
diffrents points de mesure

30,0

Pour les deux appareils, il est observ que le maximum de la puissance acoustique est
gnr sur les plus grandes faces, au niveau des bornes HT et BT.

5.4.2 Signature sonore spectrale des appareils


Le principe de la mesure sonore spectrale consiste balayer les faces du transformateur
sous tension laide dun sonomtre. La signature sonore spectrale est ainsi trace par un
ordinateur connect au sonomtre. La particularit de cette technique, par rapport celle
utilise prcdemment, rside dans le fait quelle donne les mergences diffrentes
frquences.
5.4.2.1

Cas du transformateur amorphe 250 kVA

La signature sonore spectrale est trace ci dessous :

Figure 66 Signature sonore spectrale dun prototype 250 kVA


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122

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Etude sur les transformateurs amorphes

On constate que l'appareil respecte la spcification avec une puissance acoustique moyenne
de 48,7 dBA. De faon assez particulire, l'appareil met un peu plus de bruit sur la
frquence 300 Hz en atteignant 52 dBA. L'origine de cette singularit sera explique
ultrieurement.
5.4.2.2

Cas du transformateur amorphe 400 kVA

Moyenne

La signature sonore spectrale est ralise l'aide d'un sonomtre.

Figure 67 Signature sonore spectrale dun prototype 400 kVA

On constate que l'appareil dispose d'un profil sonore relativement homogne avec une
particularit cale sur la frquence 300 Hz dont la puissance atteint 54 dBA. La moyenne
s'tablit 49,3 dBA conforme aux spcifications et de classe B0 (valeur maximale de 53
dBA).
- Niveaux de bruit des appareils :
Mesure normalise
Signature spectrale

250 kVA
47,9 dBA
48,7 dBA

400 kVA
48,9 dBA
49,3 dBA

- Par la mesure de bruit normalise et la signature sonore spectrale, il est


montr que les deux appareils sont conformes aux spcifications de ERDF.
- Les valeurs de bruit mesures par ces deux mthodes sont comparables.

5.4.2.3

Explications sur les mergences spectrales

Depuis 2 ans, la nouvelle rglementation de la protection du voisinage tient compte de


lmergence spectrale, cest dire, les appareils doivent possder non seulement un niveau
sonore infrieur au seuil impos mais ne doivent pas dpasser un certain niveau de bruit aux
heures dfinies. En effet, les postes de distribution entrent dans le cadre dapplication du
dcret n 45-408 du 18 avril 1995 mais pas le transformateur lui-mme. Une mergence
une frquence donne nest pas rdhibitoire car les transformateurs sont installs dans leur
poste et le bruit de lappareil est ainsi attnu.

Malick MOUHAMAD

123

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Etude sur les transformateurs amorphes

Le pic 31,5 Hz est attendu car il reprsente le bruit de fond. Dans les deux cas, des
mergences spectrales particulires sont identifies aux frquences 100, 200 et 300 Hz
respectivement. Le pic 300 Hz est assez trange car le niveau sonore dpasse la
puissance acoustique globale de lappareil.
Il a t expliqu que le phnomne du bruit provenait du noyau magntique amorphe (force
magntostatique et magntostrictive) et des bobines (force lectrodynamique). Donc les
mergences 100, 200 et 300 Hz sont produites soit par le noyau, soit par les bobines ou
les deux.
La force magntostatique Fms est dduite en galisant lnergie lectromagntique Em
stocke au travail W m fourni [46]:

Wm = F l

Em =

Fms B

B
2m 0

Le flux dans le circuit magntique excit en courant alternatif est sinusodal. L'induction
magntique B, tant proportionnelle au flux, s'exprime de la faon suivante:
B = Bmax.sinwt
Fms B = Bmax.sinwt = (Bmax/2) x [1-cos(2wt)]
On voit que la force Fms, origine du bruit des noyaux, varie proportionnellement au carr de
l'induction une frquence double (100 Hz).
Donc le pic mesur 100 Hz sur les deux appareils est sans doute le bruit mis par les
noyaux magntiques.
Les forces lectrodynamiques Fl (force dAmpre) sont proportionnelles aux intensits des
enroulements BT et HT :

Fl,12 I1I2

Le courant dans les enroulements est en pratique rarement sinusodal (non linaire). Son
expression est donne partir dun dveloppement en srie de Fourier :

I (t ) = I + a n . cos(nwt ) + bn . sin( nwt )


n =1

En admettant que <I> =0 et que la fonction I(t) est paire (an=0), lexpression simplifie du courant est :

I (t ) = bn . sin( nwt )
n =1

b
I i (t ) I j (t ) = bn . sin (nwt ) = n .(1 - cos(2nwt ))
n =1 2
n =1

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124

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Etude sur les transformateurs amorphes

Le courant prsente la symtrie par rapport la demi-priode. En consquence, les


coefficients b2k sont nuls et il ne subsistera que des harmoniques de rangs impairs
(habituellement rencontrs en lectrotechnique).

b2
b2
b2
I1 (t ) I 2 (t ) = 1 .(1 - cos(2wt )) + 3 .(1 - cos(6wt )) + 5 .(1 - cos(10wt ))
2
2
2

1*

Daprs la relation ci-dessus, il est montr que les efforts lectrodynamiques (origine du bruit
des bobines) sont proportionnels bn aux frquences 2k.50 Hz (avec k impair).
Les pics singuliers mesurs 100 et 300 Hz sur les deux appareils sont sans doute le bruit
mis par les bobines.
Les bruits mis par le noyau et les bobines sont mesurs 100 Hz.
Le bruit mis par les bobines est aussi mesur aux harmoniques 3 et 5, 300 et 500 Hz.
Les pics dtects aux frquences 200, 400 Hz etc. sont ventuellement les bruits mis par
les diffrents lments du transformateur (ailettes, cuve) susceptibles de rentrer en
rsonance.

Dune manire gnrale, un transformateur amorphe met un bruit suprieur celui dun
transformateur conventionnel. Ceci est d au fait que les noyaux amorphes ont une moins
bonne compacit que les noyaux Fe-Si.

Des tudes de signature spectrale effectues sur des transformateurs amorphes par un
constructeur confirment lmergence spectrale du bruit aux frquences harmoniques (100,
200, 300 Hz...) Une valeur de bruit importante est mesure 300 Hz comme prcdemment.

Pour des raisons de simplification, seules les harmoniques de rang 3 et 5 ont t prises en compte. Ltude peut
tre aussi mene aux rangs suprieurs jusqu 11.

Malick MOUHAMAD

125

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Etude sur les transformateurs amorphes

Ci-aprs une courbe dmergence spectrale ralise sur un matriel 400 kVA par un
constructeur :

Figure 68 Signature sonore spectrale dun


transformateur amorphe 400 kVA

Dans le graphique ci-dessus, un pic 300 Hz est dtect, de plus on retrouve les frquences
harmoniques rencontres prcdemment (100, 200, 400 Hz) Donc les rsultats de la
signature spectrale, ralise au sein de EDF R&D, sont corrects et concluants sur laspect
bruit des transformateurs amorphes.

Dans un transformateur conventionnel, les bobines sont cylindriques o les efforts sont
uniformment rpartis. Dans le cas dun transformateur amorphe, les bobines prennent la
forme rectangulaire pour accommoder la forme des noyaux magntiques. Dans une telle
configuration les efforts lectrodynamiques ne sont plus homognes.
Des mergences de bruit aux frquences harmoniques peuvent-elles tre expliques par la
forme particulire des bobines dans un transformateur amorphe ?

Malick MOUHAMAD

126

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Etude sur les transformateurs amorphes

La forme des enroulements BT et HT ninflue pas laspect acoustique des matriels


amorphes. Pour dmontrer ceci, voici une signature spectrale ralise sur un transformateur
conventionnel 1000 kVA :

*
Figure 69 Signature sonore spectrale dun
transformateur conventionnel 1000 kVA

On retrouve de faon identique des mergences aux frquences harmoniques comme pour
un transformateur amorphe. Les pics 100, 200, 300 et 500 Hz sont galement identifis.
Aprs une comparaison entre les signatures spectrales des transformateurs amorphe et
conventionnel, les conclusions sont :
- Lmergence spectrale 300 Hz est importante dans tous les cas.
- Les pics aux frquences harmoniques sont prsents dans les deux types de
transformateur.
- La puissance acoustique des bobines est majoritaire par rapport au bruit
gnr par le noyau lui-mme.

* La valeur 315 Hz est incorrecte car celle-ci ne correspond aucune harmonique. Pendant lanalyse numrique
de la signature spectrale, en affinant le domaine [200-400 Hz], la valeur 300 Hz peut tre aperue.

Malick MOUHAMAD

127

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Etude sur les transformateurs amorphes

5.5. Essais de tenue aux courants de court-circuit


Le court-circuit franc triphas est un phnomne violent appliqu sur la partie active du
transformateur. Les courants atteignent des valeurs importantes.
Conformment notre spcification, l'essai de court-circuit exige de raliser 3 tirs par
bobinage soit 9 tirs. En pratique, la tension est applique sur la bobine A au moment o le
signal est le plus fort. L'essai se rpte ainsi sur les 3 bobines en prenant soin d'appliquer la
tension correspondant la phase teste son maximum.

5.5.1 Aspects normatifs et spcification


La CEI 60076-5 :2000 prcise que pour les transformateurs quips de bobines
concentriques non circulaires, la variation de linductance ne doit pas excder 7,5%. Cette
valeur peut tre rduite en accord avec le fabricant et l'acheteur sans pour autant tre
infrieure 4%.
En revanche, la spcification ERDF rfrence HN 52-S-27 exige que la variation
dinductance DL/L reste infrieure 4%. Applique aux transformateurs amorphes, cette
exigence est trs contraignante pour les constructeurs. L'ensemble noyau et bobinage doit
tre comprim et la structure trs rigide. Cette dmarche est un gage de stabilit et tenue
dans le temps des appareils face aux courts-circuits probables sur le rseau.

5.5.2 Calcul des courants de court-circuit


Un exemple de calcul de courant de court-circuit est donn ci-dessous :
Donnes d'entre :
S = 400 kVA
Ucc : 4%
Uprim. : 20 kV
Usec. : 410 V
Pk = 4600 W
In = 563 A

Ucc est la tension rduite ncessaire ltablissement du courant nominal cot BT. Dans
notre cas, le transformateur est aliment cot HT avec la BT en court-circuit mais sous
tension rduite.

Malick MOUHAMAD

128

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Etude sur les transformateurs amorphes

Expression des composantes Z, X, R


Z, X, R sont respectivement l'impdance totale quivalente triphase, l'inductance
quivalente, la rsistance quivalente pour un modle triphas.

Ztr =

Ucc U sec .

100
3 I n

Xtr = Ztr 2 - Rtr 2

Rtr =

Pk
3 * In 2

Puissance S (kVA)

160

250

400

1000

Icc (kA)

5,6

8,8

14

35,2

Tableau 22 Calcul des courants de courtcircuit selon les puissances

Typiquement pour un transformateur de 400 kVA, le courant de court-circuit atteint 14 kA.

Figure 70 Exemple doscillogramme de courant de courtcircuit sur un transformateur amorphe 400 kVA

Au primaire, le courant de court-circuit efficace mesur vaut 283 A. Avec cette valeur et le
rapport de transformation (m=20000/410), on en dduit le courant de court-circuit dans la BT,
qui vaut 13,8 kA. On constate que le calcul thorique du courant dans le secondaire (14 kA),
laide des formules, nest pas trs diffrent de celui mesur.

Malick MOUHAMAD

129

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Etude sur les transformateurs amorphes

5.5.3 Calcul des efforts et localisation des contraintes


Contrairement

au

noyau

magntique

des

transformateurs

conventionnels,

les

transformateurs amorphes ont des noyaux de section rectangulaire.


Nous venons de voir que la surintensit de court-circuit peut atteindre 25 fois le courant
nominal In, cela entrane des efforts lectrodynamiques importants entre enroulements.
La contrainte tient autant de la valeur du courant Icc que de la forme et du temps de monte
du signal. Ces deux aspects runis sont trs contraignants pour la structure et les matriaux.
5.5.3.1

Calcul des efforts

Daprs Ampre, un conducteur lectrique parcouru par un courant I1 (A), plac dans un
champ magntique cre par un conducteur parallle parcouru par un courant I2 (A) est
soumis une force lectromagntique F linique (N/m) [47]:

F=

0 I1 I 2
2p d

avec d, distance sparant les deux conducteurs

Les spires des enroulements primaires (BT) et secondaires (HT) dun transformateur se
prsentent sur tout leur parcours comme des conducteurs parallles. Il en rsulte
simultanment une attraction entre les spires dun mme enroulement, puisque les courants
y sont de mme sens, et une rpulsion entre les enroulements primaires et secondaires.

Les forces exerces sur les enroulements BT et HT sont reprsentes ci-aprs. Les forces
qui rsultent dun champ dinduction axial sont purement radiales et se traduisent pour les
deux enroulements par une rpulsion mutuelle : lenroulement extrieur travaille en
extension, lenroulement intrieur en compression [48].

Noyau

HT

BT

BT

HT
Figure 71 Efforts de court-circuit dans
les enroulements BT et HT

Malick MOUHAMAD

130

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Etude sur les transformateurs amorphes

BT

HT

dx
x

d+e

dx

2e+d

distance

Figure 72 Reprsentation des


enroulements HT et BT

Lapplication de la formule dAmpre est trs simple et permet de donner un ordre de


grandeur des efforts lectrodynamiques. Dans la figure droite, on observe que les
enroulements HT et BT possdent une paisseur e avec une distance disolation de d entre
eux.
Il est montr que les efforts produits par BT ne sont pas les mmes que lon se trouve en
position A ou en position B de la HT. Il faudra donc prendre en compte la distance dans les
conducteurs.
Pour estimer correctement les efforts lectrodynamiques entre les enroulements, il faudra
donc intgrer la formule dAmpre en prenant en compte les distances d et e.
Soit x tel que 0 < x < e et x tel que d + e < x < 2e + d

dF ( x, x' ) =

m0
m 0 ( N 2 I 2 ) 2 dxdx'
dx
dx' 1
N1 I 1 N 2 I 2
=

e
e x'- x 2p . 3
x'- x
e2
2p . 3

m0 (N 2 I 2 )2
x'
dx
e
0 x'- x = [- ln( x'- x)]0 = - ln( x'-e) + ln x' = ln x'- x , en prenant K = 2p . 3 e 2
e

2e+ d

F=K

x'

x'

ln x'- x dx = K [ x' ln ( x'-e) + e ln( x'-e)]

2e+ d
d +e

= K [(2e + d ) ln

d +e

d + 2e
e+d
e+d
]
- (e + d ) ln
+ e ln
d +e
d
d

Donnes (appareil 400 kVA):


Icc2 (BT) = 14 kA et N2 = 21 spires
d = 7,5 mm, e = 5 cm et 0 = 4.10-7
K 3992308 et (2e + d ) ln

d + 2e
e+d
e+d
- (e + d ) ln
+ e ln
= 0,067 - 0,117 + 0,102 = 0,052
d +e
d
d

F = 0,052 x 3992308 = 207 600 N/m = 20,76.103 daN/m 21.103 kgf/m = 21 tonnes.force/m

Malick MOUHAMAD

131

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Etude sur les transformateurs amorphes

Les efforts lectrodynamiques durant le court-circuit slvent 207 600 N/m, ce qui
correspond

approximativement

au

poids

dune

masse

de

21

tonnes

appliqu

transversalement aux enroulements.


Les constructeurs doivent prendre en compte ces efforts, loin dtre ngligeables, pendant la
phase de conception de la partie active. Les bobines doivent tre compactes, cales
lextrme. Lensemble noyaux/bobines doit tre rigidifi par des poutres mtalliques
compte tenu des efforts longitudinaux et transversaux.
Voir ci-dessous, quelques exemples de dformations des bobines rectangulaires lors des
essais de court-circuit.
5.5.3.2

Illustration des dformations engendres

Figure 73 Modlisation des dformations [49]

Dans la modlisation ci-dessus, il est observ que la bobine rectangulaire tend prendre la
forme cylindrique : configuration stable, les efforts sont quirpartis. Ce changement de
structure engendre une contrainte considrable sur les noyaux amorphes avec des risques
de cisaillement. Les efforts seraient moindres si les bobines taient cylindriques, mais les
noyaux sont rectangulaires dans le cas des transformateurs amorphes.

5.5.4 Rsultats des essais de court-circuit


Dans la phase de validation des appareils, le LME, depuis 2008, teste les transformateurs
amorphes des diffrents constructeurs.

Malick MOUHAMAD

132

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Etude sur les transformateurs amorphes

Les essais de tenue aux courts-circuits sont raliss dans les conditions d'essai suivantes :
-

Norme de rfrence CEI 60076-5 :2000 pour les modalits de ralisation et


spcification HN 52-S-27 pour critres d'acceptation (dont DL/L max = 4%).

En pratique : 9 tirs au total d'une dure unitaire de 0,5 seconde :


-

3 tirs sur Enroulement A, Prise 1

3 tirs sur Enroulement B, Prise 2

3 tirs sur Enroulement C, Prise 3

Voici la liste dtaille des rsultats :

Constructeurs

Anne Puissance

ALSTHOM

Variation d'inductance
aux essais de CC

Sanction
aprs CC

Puissance
acoustique Niveau de
bruit (dB(A))

1997

400 kVA

6%

2008

400 kVA

0,2 % / 0,5 % / 0,5 %

63

2011

400 kVA

0,7 % / 0,4 % / 0,4 %

52

2009

400 kVA

1,4 % / 0,9 % / 0,9 %

61

2009

630 kVA

1,8 % / 3,0 % / 2,3 %

55

2010

250 kVA

1,6 % / 1,5 % / 1,5 %

48

2010

400 kVA

4,5 % / 5,0 % / 6,5 %

NS

49

2011

400 kVA

2,9 % / 1,5 % / 2,9 %

49

2011

400 kVA

2,2 % / 1,8 % / 1,5 %

53

2009

400 kVA

5,0 % / 4,6 % / 2,9 %

NS

63

2010

400 kVA

5,9 % / 2,5 % / 2,9 %

NS

63

2011

250 kVA

1,2 % / 1,2 % / 1,0 %

50,1 (HB1)

2011

400 kVA

2,2 % / 2,0 % / 1,7 %

50,3 (HB1)

2011

400 kVA

2,1 % / 1,4 % / 2,0 %

57,5

2011

630 kVA

2,2 % / 1,9 % / 1,9 %

50,6

NS

NC

FRANCE TRANSFO

VIJAI

ABB

CGP (Pauwels)

SIEMENS

Tableau 23 Rcapitulatif des rsultats dessais de court-circuit

NS : non satisfaisant et S : satisfaisant. Les sanctions marques en rouge correspondent aux appareils ayant
t dclars non conformes la spcification S 27 car les transformateurs, rpondant la tenue aux courtscircuits, ne russissent pas forcment les essais aprs court-circuit.

Malick MOUHAMAD

133

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Etude sur les transformateurs amorphes

Les variations dinductance donnes ci-dessus correspondent aux valeurs maximum


mesures sur chaque phase. En effet, linductance est mesure sur chaque phase avant le
tir sur une phase. Cette grandeur est remesure aprs court-circuit. Le rapport (Lcc-Linit)/Linit
ne doit pas excder 4%.
Tous les prototypes tests possdent des noyaux magntiques amorphes base de SA1
sauf les 2 appareils (250 et 400 kVA) de Siemens. Il est intressant dobserver, qu
puissance gale, un transformateur noyaux HB1 possde un niveau de bruit trs infrieur
quun transformateur base de ruban SA1.
Le prototype France Transfo tait satisfaisant aux courts-circuits mais les dimensions de
lappareil ne respectaient pas les valeurs mentionnes dans la spcification.
Les produits VIJAI, 400 et 630 kVA, taient satisfaisants aux essais de court-circuit. En
revanche, ils ne satisfaisaient pas les essais de mesure de dcharges partielles. Les
appareils ont t dclars non conformes par la suite.
De mme, le prototype 400 kVA dABB a pass les essais de court-circuit mais le dcuvage
a rvl des particules mtalliques amorphes au fond de cuve. De ce fait, lappareil a t
dclar non conforme et renvoy pour une remise en tat.
Les mmes conclusions peuvent tre ritres pour Siemens. Les 4 transformateurs
proposs par Siemens ont russi les courts-circuits et respectent les niveaux de bruit de la
spcification. Par contre, au dcuvage, aucun appareil ntait conforme cause des
particules au fond de cuve.
- Au regard de la norme 60076-5, tous les appareils sont recevables et
concluants.
- Les dcuvages nous ont appris que les particules en fond de cuve taient
prjudiciables lintgrit lectrique de lappareil.

5.5.5 Incidence du critre Bruit sur la tenue au court-circuit


La contrainte lie au niveau de bruit est un paramtre dterminant dans la conception de la
partie active d'un transformateur amorphe. Quelle que soit la nature du circuit magntique, le
niveau de bruit est fonction de l'induction (B). Pour abaisser le niveau de bruit des
transformateurs noyaux amorphes, les constructeurs dfinissent un niveau d'induction plus
faible (Voir Figure 60). En consquence, flux gal, la section devra tre suprieure et le
noyau plus volumineux. Considrant que les noyaux sont de largueurs standardises, il est
parfois ncessaire d'associer deux noyaux afin d'obtenir la section optimale. Dans ce cas,
les doubles noyaux indpendants sont plus difficiles solidariser qu'un seul. Si les noyaux
sont plus gros, les bobines devront aussi tre de plus grande dimension.

Malick MOUHAMAD

134

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Etude sur les transformateurs amorphes

Lors de l'essai de court-circuit, la rigidit de l'ensemble noyaux/bobines est mise rude


preuve surtout si les noyaux sont volumineux. Un niveau de bruit faible oblige les
constructeurs utiliser de gros noyaux magntiques plus difficiles rigidifier. Les appareils
seront aussi notablement plus coteux. Le niveau de bruit est un paramtre important ayant
des consquences sur le poids, le cot, la tenue au court-circuit.
La mise disposition de matriaux amorphes dont le niveau d'induction saturation est plus
lev, ayant de meilleures performances en bruit, reprsente un atout non ngligeable. Le
matriau HB1 permettra la conception de noyaux plus compacts et moins bruyants que ceux
labors partir de la rfrence SA1.
Formule de Boucherot :

U eff = 4,44 N S f Bmax


N : Nombre de spires
S : Section du circuit magntique
f : Frquence
Bmax : induction maximale dans le circuit magntique
Ueff : Tension de sortie efficace.
Daprs cette formule, on voit que les dimensions dun transformateur dpendent de
linduction Bmax et quelles sont dautant plus petites que B est grand.

5.5.6 Retour dexprience


En 1997, les essais raliss sur le transformateur amorphe ALSTOM 400 kVA n'avaient pas
permis de conclure favorablement sur la faisabilit de construire un prototype triphas
satisfaisant au court-circuit.
Les paragraphes suivants passent en revue les volutions dans la construction de la partie
active des transformateurs ruban amorphe. Depuis les premiers dveloppements en
France, lancs en 1995-1996, on notera que la rfrence de ruban amorphe est la mme :
Metglas 2605 SA1.
A partir de 2010, les constructeurs europens profitent d'une nouvelle rfrence de ruban
aux performances amliores, le 2605 HB1.
Les constructeurs ont concentrs leurs efforts sur l'amlioration de la tenue de la partie
active aux efforts lis aux courants de court-circuit. Considrant que la norme CEI 600076-5
et la spcification d'entreprise ERDF prcisent que la drivation maximale de l'inductance de
la bobine doit tre au maximum de 4%, les constructeurs doivent dvelopper et industrialiser
des enroulements trs serrs ainsi qu'un maintien et un calage de l'ensemble noyau /
enroulements avec des jeux de fonctionnement trs rduits.

Malick MOUHAMAD

135

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Etude sur les transformateurs amorphes

5.5.6.1

ALSTHOM 1997

Figure 74 Transformateur amorphe 400 kVA ALSTHOM (1997)

Aprs les essais complets d'investigation mens au LME, on note les points suivants :
-

L'examen de la partie active du transformateur AREVA 400 kVA amorphe


rvle que sous l'action des efforts lectrodynamiques, les frettes de sorties
d'enroulement BT sont venues fouetter la cuve.

Sous l'effet des vibrations dans la partie active, on constate un dplacement


vers le haut des crans isolants normalement situs entre les deux deminoyaux magntiques de chaque colonne.

On remarque aussi la prsence de fragments de ruban amorphe en diffrents


endroits sur la partie active et en fond de cuve en plus grande quantit,
prjudiciable la tenue dilectrique de l'appareil.

L'examen de la partie active ne permet pas de dceler l'endroit o s'est


produit le point d'impact de l'amorage dilectrique. Cet amorage peut tre
d aux particules mtalliques en suspension dans l'huile.

Bon comportement mcanique des enroulements HTA et BT qui n'ont pas une
forme circulaire mais oblongue.

Le matriel conu par GEC Alsthom ne rpondait pas aux exigences de la spcification
d'entreprise HN-52-S-20. L'appareil ne donne pas satisfaction aux essais dilectriques, de
bruit, de court-circuit et de dimensionnement. L'expertise ne permettait pas de conclure
positivement sur la fiabilit du concept de fabrication.

Malick MOUHAMAD

136

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5.5.6.2

SAVIGLIANO (ENEL) 1990

En juillet 2008, EDF R&D a reu de ENEL un transformateur amorphe de 250 kVA de
construction SAVIGLIANO - Italie. La partie active est constitue de 2 noyaux jumels par
enroulement. Le concept est de type "5 jambes", utilisant au total 8 noyaux amorphes base
de ruban SA1. La partie active est rigidifie par des poutres mtalliques priphriques. La
cuve ne contient pas de particules mtalliques.
Aprs 18 ans en exploitation, le transformateur est expertis. Le retrait d'exploitation a pour
objectif d'tudier le vieillissement de l'appareil. L'appareil n'a pas subi d'essai de court-circuit.
Le transformateur ne souffre d'aucun dfaut notoire. Son vieillissement est normal.

Figure 75 Transformateur amorphe 250 kVA de construction SAVIGLIANO

5.5.6.3

FRANCE TRANSFO 2008

Figure 76 Transformateur amorphe 400 kVA de France Transfo

On observe une disposition d'emballage des noyaux amorphes afin dviter des particules
libres en cas de court-circuit et une bande autour des noyaux pour les rigidifier. Cet
appareil avait russi les essais de court-circuit mais ntait pas conforme vis--vis de la
puissance acoustique (65 dBA au lieu de 58 dBA).

Malick MOUHAMAD

137

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5.5.6.4

ABB 2010

Les deux transformateurs ABB (250 et 400 kVA) possdent des noyaux amorphes doubledeck, cest dire, 2 noyaux cte cte comme le montre la figure suivante.
La partie active est suspendue au couvercle et lensemble est rigidifi par des poutres
priphriques en forme de U.

Figure 77 Dtails de conception ABB-Turquie en 400 kVA

Figure 78 Vue de la partie active en bon tat

Les deux appareils sont conformes et rpondent la spcification HN-52-S27 concernant


laspect Bruit. Quant aux essais de court-circuit, le transformateur 400 kVA excde les
exigences de L/L avec des variations dinductance de plus de 4,5%.

Malick MOUHAMAD

138

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5.5.7 Consquences d'un dfaut de tenue au courant de court-circuit


Un dfaut de tenue au court-circuit se traduit de diffrentes faons en fonction de l'tat de
compacit des bobines et de la qualit mcanique des solutions de maintien. Le dfaut de
court-circuit n'est pas une exclusivit des transformateurs amorphes. Les transformateurs
conventionnels font parfois l'objet de nombreux checs avant d'tre recevables.
La particularit des AMDT rside dans le fait que les noyaux amorphes sont rectangulaires
contrairement aux transformateurs conventionnels qui sont 6 ou 8 gradins. Les
constructeurs cherchent concevoir des sections de circuits magntiques les plus circulaires
possible afin de contrer les efforts lectrodynamiques et optimiser le remplissage l'intrieur
des enroulements HT et BT. Dans le cas des noyaux magntiques amorphes, les sections
sont rectangulaires car le noyau est fabriqu partir d'une seule largeur de ruban. Dans
cette configuration les conditions sont runies pour gnrer d'importants dsquilibres
mcaniques et dformations difficiles contenir dans toutes les directions.
Dans la figure ci-contre sont reprsents les efforts
Noyau

lectrodynamiques dus au court-circuit du transformateur.


Une compression des enroulements BT et une extension de
la HT sont observes. Les efforts, slevant des dizaines
de tonnes, peuvent infliger des dgradations importantes au
noyau amorphe avoisinant.
Un des dfauts constats en consquence des contraintes
mcaniques est le claquage dilectrique. Par des forces de
compression et dextension des bobines lors du court-circuit,

Bobine
Figure 79 Contraintes
mcaniques de la bobine

des particules de rubans peuvent se dtacher du noyau et se trouver au fond de la cuve.


Ces morceaux mtalliques dtriorent considrablement la tenue dilectrique du
transformateur.

Figure 81 Papiers isolants


dtachs aprs court-circuit

Figure 80 Particules de rubans

Court-circuit

Efforts
lectrodynamiques

Contraintes subies
par le noyau

Particules amorphes
dans lhuile

Claquage
dilectrique

Figure 82 Exemple dun dfaut de court-circuit

Malick MOUHAMAD

139

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5.6. Conclusions
La tenue aux courants de court-circuit reste une difficult surtout pour les produits 400 kVA
et de puissances suprieures. Certains constructeurs ont mis au point des matriels
satisfaisants au court-circuit mais ne satisfont pas les exigences de niveau de bruit avec 65
dBA (58 dBA exig). De prochains dveloppements devraient combiner un niveau de bruit
compatible avec la spcification (typiquement 58 dBA pour un 400 kVA) et la tenue au courtcircuit. La puissance acoustique dpend essentiellement du niveau dinduction de
fonctionnement de lappareil. Les constructeurs doivent trouver un compromis entre le bruit
et les dimensions du transformateur.

La tenue aux essais de court-circuit, rclame par la norme internationale et la spcification


ERDF, est dune importance notable pour le bon fonctionnement de lappareil dans le
rseau. Pour satisfaire aux essais de court-circuit, les constructeurs doivent sassurer dune
bonne rigidit de la partie active. Lors de ces essais, des efforts lectrodynamiques
importants sont gnrs par les bobines donc la structure doit se prter ces efforts.
Souvent, un dfaut de court-circuit est d un problme de calage des bobines et noyaux.
Un des dfauts les plus rencontrs est la mauvaise tenue dilectrique de lappareil. En effet,
lors du court-circuit dun transformateur amorphe, les bobines rectangulaires provoquent des
contraintes mcaniques normes aux noyaux. A lissue de ces dformations, des particules
mtalliques amorphes sont retrouves au fond de la cuve. Ces morceaux sont source de
problme dilectrique, conduisant lappareil une avarie.

La CEI 60076-5 prcise que pour les transformateurs construits avec des bobinages
concentriques non circulaires la variation d'inductance ne doit pas excder 7,5% de DL/L.
Avec cette exigence, tous les appareils tests sont conformes vis vis de la tenue en courtcircuit mais la tenue dilectrique risque dtre affecte dans le futur avec des problmes de
particules favorisant le claquage dilectrique. Lexigence de la spcification ERDF 4% de
DL/L est correcte et tient compte des drives possibles aprs court-circuit.

Au final, en listant toutes les expriences de la technologie amorphe depuis 1997, il est
observ que les concepts ont certes volus et que les problmes rencontrs auparavant
(mauvaise tenue dilectrique, matriel bruyant) sont nouveau rencontrs dans quelques
prototypes. Les lieux de fabrication ont changs mais les savoir-faire restent dvelopper.
Les constructeurs doivent revoir certaine partie dans leur phase de fabrication pour mettre
en avant la bonne conception et le comportement satisfaisant de l'appareil.

Malick MOUHAMAD

140

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6. Etude conomique par capitalisation des pertes


6.1. Contexte
Les volutions du contexte conomique de la fourniture d'lectricit invitent reconsidrer
l'impact conomique des pertes gnres au niveau des transformateurs de Distribution.
Ces pertes ont un cot et un impact conomique non ngligeables sur la comptitivit des
Distributeurs dont ERDF.
Avec des objectifs europens ambitieux dconomie dnergie lhorizon 2020, les rseaux
dlectricit doivent participer la rduction des pertes par lamlioration de lefficacit
nergtique. Cette amlioration des rseaux doit cependant faire face de nombreux dfis.
La structuration et limportance des rseaux existants en est un. La mise en uvre de ces
changements se fait donc de manire progressive.

6.1.1 Pertes et transformateurs amorphes


La dernire phase de transformation lectrique la tension du rseau de consommation est
effectue par un transformateur de distribution. Les transformateurs de distribution dans les
rseaux publics europens sont en nombre de 3,7 millions en Europe.
En voquant lefficacit nergtique, les pertes sont considrer en premier lieu car celles-ci
reprsentent une part dnergie consquente dissipe dans un transformateur de
distribution. La rduction des pertes dans les transformateurs est dune grande envergure eu
gard au nombre lev de ces appareils. Les pertes comportent deux composantes : pertes
en charge et pertes vide. A celles-ci viennent sajouter les pertes supplmentaires dues
l'environnement et aux harmoniques.

6.1.2 Pertes en charge


Les pertes en charge (Pk) sont fonction de la puissance dlivre par le transformateur. Elles
sont composes de :
-

Pertes par Effet Joule, produites travers les enroulements primaires et secondaires,
et provoques par la rsistance des conducteurs. Ces pertes sont proportionnelles au
carr du courant qui traverse les bobinages HT et BT, donc fonction de la charge.
Elles constituent approximativement 90 % 95% des pertes en charge.

Pertes par courant de Foucault dans le conducteur, dues au champ magntique


caus par le courant alternatif. Cette perte est prsente dans les spires. Elles
reprsentent 5 10 % des pertes en charge.

Malick MOUHAMAD

141

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6.1.3 Pertes vide


Cette composante reprsente une part leve des pertes totales car elles sont prsentes
ds lors que le transformateur est sous tension. Les pertes vide (P0) du transformateur
sont indpendantes de sa charge. Elles sont constantes, permanentes tout au long de vie de
lappareil. Deux phnomnes contribuent principalement cela :
-

Pertes par hystrsis. Ces pertes sont produites par magntisation-dmagntisation


du matriau du circuit magntique, que lon nomme cycle dhystrsis. Elles
constituent 50 70% des pertes vide et dpendent du matriau ferromagntique
utilis dans le noyau.

Perte par courant de Foucault dans le noyau, due la variation de champ


magntique, crant ainsi des courants induits dans le matriau magntique. Elles
reprsentent 30 50% des pertes vide totales.
Ptotales = Rprimaire.Ip + Rsecondaire.Is + k0.B.f + k1.B.f + k2.B3/2.f3/2
Pk

P0

6.1.4 Comment rduire les pertes ?


La rduction des pertes dans les transformateurs est possible en optimisant deux lments
de la partie active : les bobinages et le noyau magntique.
Les bobinages (Pk)
Les pertes en charge peuvent tre diminues par augmentation de la section du
conducteur constitutif des bobinages. Cette dmarche diminue la densit de courant
et, par consquent les pertes en charge. Lutilisation du cuivre comme conducteur
permet dobtenir un produit moins encombrant.
Le noyau magntique (P0)

Les pertes vide sont gnres dans le noyau. Par utilisation de matriaux
magntiques plus performants, il est possible de rduire les pertes vide. Le fait de
choisir un matriau faible champ coercitif (tle GO HiB, rubans amorphes) permet
de diminuer les pertes par hystrsis. Ensuite, les pertes par courant de Foucault
peuvent tre rduites par lutilisation de tles ferromagntiques faible paisseur car
ces pertes sont proportionnelles au carr de lpaisseur des matriaux.

Malick MOUHAMAD

142

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Etude sur les transformateurs amorphes

Limportance des pertes vides a t mise en vidence sur la Figure 1. Les pertes vide en
France reprsentaient 3 TWh/an en 2007 soit plus de des pertes localises dans les
transformateurs. Comme les pertes vide sont constantes, permanentes et gnres par le
matriau magntique lui-mme, lutilisation des matriaux magntiques haute efficacit
nergtique permettra de rduire ces pertes.
En Europe, les pertes dans les transformateurs reprsentent plus de 33 TWh/an. Un rapport
europen ralis par SEEDT (Selecting Energy Efficient Distribution Transformers) [50]
estime quune conomie de 11,6 TWh/an pendant 15 ans pourrait tre ralise si les
Distributeurs dlectricit optaient pour des transformateurs haute efficacit nergtique
(comme ceux noyaux amorphes) lors de leurs prochains investissements.
Les transformateurs amorphes contribueraient avantageusement aux conomies dnergie
s'ils taient dploys en France. Il convient dvaluer lintrt conomique de ces appareils
sur toute la dure de leur fonctionnement.

6.2. Donnes conomiques et techniques


La technologie amorphe applique aux transformateurs de distribution permet de rduire de
faon significative le niveau des pertes vide. Au del de ce point, le Distributeur franais
s'interroge sur l'intrt technico-conomique d'un dimensionnement Ck ou Bk des
transformateurs amorphes vis vis des pertes en charge. Cette tude value l'utilit d'un
surcot initial permettant de doter le transformateur amorphe d'enroulements gnrant moins
de pertes Joule (lies la charge). La comparaison s'tablit sur un dimensionnement des
pertes en charge de type Bk ou Ck en fonction de trois paramtres technico-conomiques tels
que :
- le cot initial d'achat ;
- le taux de charge la pointe ;
- le cot d'achat des pertes.

L'optimum conomique est dtermin en comparant les cots capitaliss de chaque solution
technique prenant en compte la valeur du surcot du transformateur et du cot des pertes
capitalises sur toute sa dure de vie. Ltude intgre des rgimes de charge des
transformateurs et du cot dachat des pertes en rseau, estim partir des tudes
prvisionnelles concernant le cot de l'nergie et le dveloppement du rseau.

Malick MOUHAMAD

143

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Les niveaux de pertes des transformateurs de Distribution sont classifis par la norme EN
50464-1.
L'tude tablit la comparaison sur la base de transformateurs de puissance apparente 400
kVA Um=24 kV rpondant la spcification d'entreprise HN-52-S-27. Les transformateurs
amorphes drogent cette spcification pour les pertes vide dont le niveau est A0 divis
par 2 (not (A0/2)). Le transformateur conventionnel servant la comparaison initiale est un
appareil type C0Ck, il figure dans la moyenne des matriels qualifis en 2009 comme
transformateurs pertes rduites.
Les prix des transformateurs amorphes mentionns dans cette tude sont issus de devis
fournis par un des futurs constructeurs de transformateurs amorphes.
Pour chaque transformateur, les critres techniques et conomiques servant aux calculs
sont lists dans les tableaux suivants :

Transformateur
conventionnel type C0Ck

Transformateur
amorphe type
(A0/2)Ck

Transformateur
amorphe type
(A0/2)Bk

P0

610W

P0

210 W

P0

210 W

Pk

4600 W

Pk

4600 W

Pk

3850 W

Cot Achat

7 100

Cot Achat

10 300

Cot Achat

10 420

(Prototype)
Variation prix 9000
10 300

(Prototype)

Variation prix 9200


10 420

Tableau 24 Caractristiques des transformateurs tudis

Donnes d'exploitation utilises comme valeurs de rfrence en 2010 :


Taux d'utilisation la pointe : 57%

Puissance nominale : 400 kVA

Temps d'utilisation la pointe (Hmax) : 2621 h

Dure d'amortissement : 30 ans

Taux d'actualisation des cots : 8 %

Taux d'accroissement annuel de la charge : 1%

Tableau 25 Donnes dexploitation

Malick MOUHAMAD

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6.3. Etude du dimensionnement face


transformateurs amorphes Ck et B k

la

charge

des

6.3.1 Gnralits
La formule de capitalisation des pertes est cite dans la norme EN 50464-1. Cette formule
prend en compte le niveau de pertes, affectes chacune d'un coefficient reprsentatif du cot
d'achat des pertes, cumules au prix d'achat du transformateur. Le cot global aussi appel
Bilan Actualis Net (BAN) reprsente le cot capitalis au terme de la dure de service
escompte du transformateur.

Ccapitalisation = C achat + A P0 + B Pk
A et B reprsentent les cots d'achat des pertes la pointe par anne et exprims en
/kW/an.
Cette formule de capitalisation simplifie ne prend pas en compte les autres paramtres
conomiques ncessaires lvaluation des cots pendant 30 ans tels que la charge, le taux
d'intrt, le taux d'utilisation la pointe (Hmax), le taux d'actualisation Pour un calcul
intgrant ces dernires variables, il est ncessaire de dvelopper la formule de calcul.

6.3.2 Cas de l'amortissement avec cumul des pertes


La formule complte gnrale de cot capitalis, intgrant les variables techniques et
conomiques d'amortissement, est la suivante :

Ccapitalisation = C achat + 0 ( A P0 + B Pk )
n

1
(1 + i ) n

Avec :
A = 818 /kW de pertes vide la pointe par an (avec Hmax = 8760 heures)
B = ( 120 h 2 k1 k 2 ) /kW de pertes en charge la pointe par an (avec Hmax = 2621h)
i, le taux dintrt (8%)
n, nombre dannes dexploitation (30 ans)
, taux de charge maximum (57%) avec un accroissement de 1% par an
k1, coefficient de dsquilibre des phases (gal 1)
k2, coefficient de distribution (gal 1,2) (Tolrances autour du courant nominal)
Cette formule est utilise pour dterminer le BAN. Le calcul de BAN est un calcul itratif,
cest dire, le BAN 30 ans prend en compte le cumul des pertes engendres des annes
antrieures.

Malick MOUHAMAD

145

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Illustration :
Anne 0 : BAN = C achat + 818 P0 + (120 0,57 2 1,2) Pk
Cots des pertes anne 0

Anne 1 :

1
0,57 2
BAN = C achat + Cots pertes anne 0 + [818 P0 + (120 (0,57 + (
)) 1,2) Pk ]
..
100
(1 + 0,08)1
..
..
..
Cumul des pertes anne 1
.
Anne n :

BAN = C achat + cumul pertes anne (n - 1) + [818 P0 + (120 h 2 1,2) Pk ]

1
(1 + 0,08) n

Remarque : est le taux de charge n annes. Partant de 57% et avec 1% daugmentation chaque anne,
vaut 77% au bout de 30 ans.

Le cot de capitalisation ne peut tre fait instantanment 30 ans car le BAN prend en
compte le cumul des pertes et lvolution du taux de la charge tout au long de la dure
dexploitation. Les valeurs de cots d'achat des pertes sont issues du document ERDF D1.301 intitul Donnes conomiques de rfrence Valeurs au 1er novembre 2008 . Ces
donnes ont t confirmes valides en 2010 par ERDF avant le lancement de l'tude.

6.3.3 Variables de calcul


6.3.3.1

Etablissement des conditions dexploitation nominales

Les conditions techniques et conomiques d'exploitation nominales du rseau ERDF sont


rsumes ci dessous ainsi que les cots des appareils :
-

Cot dachat des appareils :


o

Transformateur conventionnel (HN52-S-27) 400 kVA type C0Ck : 7100

Transformateur amorphe 400 kVA (A0/2)Ck Bruit C0 propos 10 300

Transformateur amorphe 400 kVA (A0/2)Bk Bruit C0 propos 10 420

Taux de charge maximal des transformateurs : 57 % de Sn (Puissance apparente


nominale).

Temps (ou taux) dutilisation 57% de Sn : Hmax = 2621 heures.

Cot dachat des pertes :

P0 valorises 818 /kW/an


Pk valorises 120 /kW/an,

correspondant un cot d'achat moyen des pertes de 71,58 /MWh, valeur indique par
ERDF.

Malick MOUHAMAD

146

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6.3.3.2

Variables considres

L'valuation conomique fait varier trois paramtres tels que :


-

le cot d'achat (cot prototype puis cot probable estim)

le taux d'utilisation la pointe (Hmax) avec Hmax = 2621, 4000 et 6000 heures.

le tarif d'achat des pertes (avec variations de +5, +10, -5, -10, -15 et -40% du prix
2008).

Pour chaque scnario, le BAN est calcul ainsi que l'conomie dgage au terme de 30
annes de service. Au pralable, l'tude tablie une comparaison entre un transformateur
amorphe (A0/2)Ck et un transformateur conventionnel pertes rduites type C0Ck.
L'tude est conduite partir de cots de prototype de transformateurs amorphes.
Les deux derniers scnarii (N19 & N20) calculent le BAN partir de cots probables
d'achat des transformateurs amorphes produits en srie avec les paramtres conomiques
et d'exploitation usuels de 2008.
Les cots d'achat des pertes BT pris comme rfrence figurent en seconde colonne du
Tableau 26. Ils sont calculs pour diffrentes valeurs de Hmax.
Hmax
(heures)

Cot des pertes BT (/kW pointe/an) sur la base de 71,58/MWh


Tarifs de
Nov. 2008

+5%

+10%

-5%

-10%

-15%

-40%
(43 /MWh)

< 1500

57

60

63

54

51,3

48

34,2

2000

82

86

90

78

73,8

70

49

2500

110

115

121

104

99

93

66

Pk 2621 h

120

126

132

114

108

102

72

3000

144

151

158

137

130

122,4

86

3500

181

190

199

172

163

153,9

109

Pk 4000 h

223

234,2

245,3

211,9

200,7

189,6

134

4500

269

282

296

256

242

229

161

5000

319

335

351

303

287

271

191

5500

373

392

410

354

336

317

223

Pk 6000 h

431

452,6

474,1

409,5

387,9

366,4

259

6500

493

518

542

468

444

419

296

7000

559

587

615

531

503

475

335

7500

628

659

691

597

565

534

377

8000

701

736

771

666

631

596

420

P0 8760 h

818

858,9

899,8

777,1

736,2

695,3

490

Tableau 26 Cots dachat des pertes. Les valeurs grises sont celles utilises dans l'valuation

Malick MOUHAMAD

147

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur les transformateurs amorphes

6.3.4 Evaluation conomique


6.3.4.1

Tableau rcapitulatif des diffrents scnarii

Variable

Transformateur
Fe-Si C0Ck

Amorphe Ck

Amorphe Bk

Scnarii N 1 6

Cot dachat de lappareil

7100

10300

7100

9800

7100

10420

10300

10420

10000

10420

9800

10420

Scnarii N 7 8
Taux dutilisation (Hmax)

4000 heures

6000 heures
Scnarii N 9 14
10300 et 10420

+5% : 859-126

Cot dachat des pertes

10

+10% : 900-132

(P0-Pk)

11

-5% : 777-114

12

-10% : 736-108

13

-15% : 695-102

14

-40% : 490-72
Scnarii N 15 17

Paramtres combins

15

9800 / +10%

10420 / +10%

Hmax = 4000 heures

16

10300 / -40%

10420 / -40%

17

10000 / +10%

10420 / +10%

Scnarii N 18 20
Estimation avec tarifs
"production de srie"

18

7100

9000

9200

19

7100

10300

10420

20

7100

9500

9800

Tableau 27 Rcapitulatif des calculs conomiques

Malick MOUHAMAD

148

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur les transformateurs amorphes

6.3.4.2

Comparaison entre cots d'achat

Dans ce chapitre, la variable est le cot d'achat d'un transformateur amorphe (A0/2)Ck
compar au cot moyen d'un transformateur pertes rduites (HN52-S-27) de 400 kVA type
C0Ck.

Scnario N1 (Comparatif transformateur amorphe (A0/2)Ck avec conventionnel type C0Ck). Les
variables sont en gras.
Taux de charge de la P. nominale 57 %
Taux d'accroissement de la charge 1%/an
Utilisation pleine charge (Hmax) .2621h
Cot des pertes vide .. 818
Cot des pertes en charge . 120
Taux d'actualisation des cots 8%
Nombre d'anne d'exploitation30 ans

Transformateur C0-Ck
Cot d'achat. 7 100
Pertes en charge 4600 W
Pertes vide 610 W
BAN 16348
Rsultats

17000

16000

15000

Bilan Actualis Net (BAN)

Transformateur (A0/2) Ck
Cot d'achat... 10 300
Pertes en charge 4600 W
Pertes vide. 210 W
BAN 15568

Comparatif Transformateur CoCk avec Amorphe Ck

14000

13000

12000

11000

10000

9000

8000

7000

Valeur des conomies sur la.. 780


priode d'exploitation

10

Transfo S27 CoCk

15

20

Amorphe Ck

25

30

Annes

Priode de rcupration sur 17 annes


investissement

Malick MOUHAMAD

149

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur les transformateurs amorphes

Scnario N2 (Comparatif A0/2-Ck avec S27-C0Ck)

Transformateur (A0/2)Ck
Cot d'achat. 9 800
Pertes en charge 4600 W
Pertes vide. 210 W
BAN 15068

Comparatif Transformateur CoCk avec Amorphe Ck


17000
16000
15000

Bilan Actualis Net (BAN)

Taux de charge / Puiss. nominale 57 %


Taux d'accroissement de la charge 1%/an
Utilisation pleine charge (Hmax). 2621h
Cot des pertes vide .. 818
Cot des pertes en charge .. 120
Taux d'actualisation des cots.. 8%
Nombre d'anne d'exploitation 30 ans

14000
13000
12000
11000
10000

Transformateur S27 C0-Ck


Cot d'achat 7 100
Pertes en charge 4600 W
Pertes vide 610 W
BAN 16346

9000
8000
7000
0

Rsultats

10

15

Transfo Ck-S27

20

25

Amorphe Ck

30

Annes

Valeur des conomies sur la. 1278


priode d'exploitation
Priode de rcupration sur 13 annes
investissement

Scnario N3 (Comparatif S27 C0Ck avec Amorphe A0/2-Bk)


Taux de charge de la P. nominale 57 %
Taux d'accroissement de la charge 1%/an
Utilisation pleine charge (Hmax).... 2621h
Cot des pertes vide .. 818
Cot des pertes en charge . 120
Taux d'actualisation des cots.. 8%
Nombre d'anne d'exploitation 30 ans

Transformateur S27- C0Ck


Cot d'achat.. 7 100
Pertes en charge 4600 W
Pertes vide 610 W
BAN 16347

17000
16000
15000

Bilan Actualis Net (BAN)

Transformateur (A0/2)Bk
Cot d'achat.. 10 420
Pertes en charge 3850 W
Pertes vide.. 210 W
BAN 15170

Comparatif Transformateur CoCk avec Amorphe Bk

14000
13000
12000
11000
10000
9000
8000
7000
0

Rsultats

10

15

20

25

30

Annes

Transfo Ck-S27

Amorphe Bk

150

EDF R&D ENS Cachan

Valeur des conomies sur la.. 1177


priode d'exploitation
Priode de rcupration sur.. 15 annes
investissement

Malick MOUHAMAD

Etude sur les transformateurs amorphes

6.3.4.3

Variation des cots d'achat entre amorphes Ck et B k

Dans ce chapitre, la variable est le cot d'achat des transformateurs amorphes. L'objectif est
de dterminer le diffrentiel de prix qui n'est plus amorti sur la dure d'exploitation.

Scnario N4 (Variable cot d'achat D= 120)


Taux de charge de la P. nominale 57 %
Taux d'accroissement de la charge 1%/an
Utilisation pleine charge (Hmax) 2621h
Cot des pertes vide .. 818
Cot des pertes en charge .. 120
Taux d'actualisation des cots. 8%
Nombre d'anne d'exploitation.. 30 ans

Transformateur (A0/2)Bk
Cot d'achat 10 420
Pertes en charge 3850 W
Pertes vide. 210 W
BAN 15170
Rsultats

16000

15000

Bilan Actualis Net (BAN)

Transformateur (A0/2)Ck
Cot d'achat 10 300
Pertes en charge 4600 W
Pertes vide. 210 W
BAN 15570

Comparatif Amorphe Ck avec Amorphe Bk

14000

13000

12000

11000

10000

9000
0

10

15

20

25

30

Annes

Valeur des conomies sur la.. 400


priode d'exploitation

Transfo Ao/2-Ck

Amorphe Ao/2-Bk

Priode de rcupration sur 4 annes


investissement

Note : Ce scnario correspond au devis reu o la diffrence de prix est de 120 entre deux
transformateurs amorphes l'un est Ck l'autre est Bk. Cette diffrence est amortie en 4 annes.

Malick MOUHAMAD

151

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur les transformateurs amorphes

Scnario N5 (Variable cot d'achat D= 420)


Taux de charge de la P. nominale 57 %
Comparatif Amorphe Ck avec Amorphe Bk

Taux d'accroissement de la charge 1%/an


Utilisation pleine charge (Hmax) 2621h
Cot des pertes vide .. 818
Cot des pertes en charge .. 120
Taux d'actualisation des cots. 8%
Nombre d'anne d'exploitation.. 30 ans

Transformateur (A0/2)Bk (Bruit C0)


Cot d'achat 10 420
Pertes en charge 3850 W
Pertes vide. 210 W
BAN 15170

15000

Bilan Actualis NET (BAN)

Transformateur (A0/2)Ck (Bruit C0)


Cot d'achat 10 000
Pertes en charge. 4600 W
Pertes vide.. 210 W
BAN 15268

16000

14000

13000

12000

11000

10000

9000

Rsultats

10

15

20

25

30

Annes

Transfo Ao/2-Ck

Valeur des conomies sur la.. 98


priode d'exploitation

Amorphe Ao/2-Bk

Priode de rcupration sur 20 annes


investissement

Scnario N6 (Variable cot d'achat D= 620)


Taux de charge de la P. nominale 57 %
Comparatif Amorphe Ck avec Amorphe Bk

Taux d'accroissement de la charge 1%/an


Utilisation pleine charge (Hmax).... 2621h
Cot des pertes vide .. 818
Cot des pertes en charge .. 120
Taux d'actualisation des cots 8%
Nombre d'anne d'exploitation 30 ans

Transformateur (A0/2)Bk (Bruit C0)


Cot d'achat 10 420
Pertes en charge 3850 W
Pertes vide. 210 W
BAN 15170

15000

Bilan Actualis Net (BAN)

Transformateur (A0/2)Ck (Bruit C0)


Cot d'achat. 9 800
Pertes en charge. 4600 W
Pertes vide.. 210 W
BAN.. 15149

16000

14000

13000

12000

11000

10000

9000

Rsultats

10

15

20

25

30

Annes

Valeur des conomies sur la. -21


priode d'exploitation

Transfo Ao/2-Ck

Amorphe Ao/2-Bk

Priode de rcupration sur.. 33 annes


investissement

Note : Ce scnario rvle qu'une diffrence de prix initiale de 600 ne peut tre amortie sur moins de
30 annes d'exploitation. Prcisment, la diffrence tarifaire pouvant tre amortie sur 30 ans ne doit
pas excder 520 .

Malick MOUHAMAD

152

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur les transformateurs amorphes

6.3.4.4

Impact des taux d'utilisation pleine charge (Hmax )

Dans ce chapitre, la variable est Hmax correspondant au temps d'utilisation la charge


maximum de 57%. Le cot des pertes en charge est ajust en fonction de Hmax. L'objectif est
de dterminer le BAN et le Temps de Retour sur Investissement pour un diffrentiel de prix
donn entre dimensionnements Ck et Bk. Les cots des pertes sont fournis dans le Tableau
26.

Scnario N7 (Variation du taux d'utilisation)

Transformateur (A0/2)Ck
Cot d'achat 10 300
Pertes en charge. 4600 W
Pertes vide.. 210 W
BAN . 18 298
Transformateur (Ao/2)Bk
Cot d'achat 10 420
Pertes en charge 3850 W
Pertes vide. 210 W
BAN . 17 434
Rsultats

Comparatif Amorphe Ck avec Amorphe Bk


19000

18000

17000

Bilan Actualis Net (BAN)

Taux de charge de la P. nominale 57 %


Taux d'accroissement de la charge 1%/an
Taux d'utilisation pleine charge (Hmax)
4000 h
Cot des pertes vide .. 818
Cot des pertes en charge ..... 223
Taux d'actualisation des cots 8%
Nombre d'anne d'exploitation 30 ans

16000

15000

14000

13000

12000

11000

10000
0

10

15

20

25

30

Annes

Transfo Ao/2-Ck

Amorphe Ao/2-Bk

Valeur des conomies sur la 864


priode d'exploitation
Priode de rcupration sur 2 annes
investissement

Malick MOUHAMAD

153

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur les transformateurs amorphes

Scnario N8 (Variation du taux d'utilisation)

Transformateur (A0/2)Ck
Cot d'achat 10.300
Pertes en charge 4600 W
Pertes vide. 210 W
BAN . 23809
Transformateur (A0/2)Bk
Cot d'achat 10 420
Pertes en charge. 3850 W
Pertes vide.. 210 W
BAN . 22047
Rsultats

Comparatif Amorphe Ck avec Amorphe Bk


25000

23000

21000

Bilan Actualis Net (BAN)

Taux de charge de la P. nominale 57 %


Taux d'accroissement de la charge 1%/an
Taux d'utilisation pleine charge (Hmax)
6000 h
Cot des pertes vide .. 818
Cot des pertes en charge ....... 431
Taux d'actualisation des cots.. 8%
Nombre d'anne d'exploitation 30 ans

19000

17000

15000

13000

11000

9000

7000
0

10

15

20

25

30

Annes

Transfo Ao/2-Ck

Amorphe Ao/2-Bk

Valeur des conomies sur la.. 1760


priode d'exploitation
Priode de rcupration sur 1 anne
investissement

6.3.4.5

Impact des tarifs d'achat des pertes BT

Dans ce chapitre, la variable est le cot d'achat des pertes BT la pointe. Le BAN est valu
pour des cots variables de pertes compris entre -40% et +10% par rapport aux valeurs
2008.
Point particulier : Un calcul est fait avec des valeurs de cots d'achat rduites de 40%, ceci
dans l'ventualit o la loi permettrait ERDF d'acheter directement les pertes sur le march
de gros. Dans cette configuration, le cot du MWh s'tablirait une valeur proche de 43
/MWh.
L'objectif est de dterminer le BAN et le temps de retour sur investissement pour un
diffrentiel de prix donn entre dimensionnements Ck et Bk. Les valeurs de cots des pertes
figurent dans le Tableau 26.

Malick MOUHAMAD

154

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur les transformateurs amorphes

Scnario N9 (Variable cot d'lectricit +5%)

Transformateur (A0/2)Ck
Cot d'achat 10 300
Pertes en charge 4600 W
Pertes vide. 210 W
BAN... 15832

Comparatif Amorphe Ck avec Amorphe Bk


17000

16000

Bilan Actualis Net (BAN)

Taux de charge de la P. nominale 57 %


Taux d'accroissement de la charge 1%/an
Utilisation pleine charge (Hmax) . 2621h
Cot des pertes vide 859
Cot des pertes en charge .... 126
Taux d'actualisation des cots 8%
Nombre d'anne d'exploitation 30 ans

15000

14000

13000

12000

Transformateur (Ao/2)Bk
Cot d'achat 10 420
Pertes en charge 3850 W
Pertes vide. 210 W
BAN . 15408

11000

10000
0

10

15

20

25

30

Annes

Rsultats
Valeur des conomies sur la.. 420
priode d'exploitation

Transfo amorphe Ao/2-Ck

Amorphe Ao/2-Bk

Priode de rcupration sur 3 annes


investissement

Scnario N10 (Variable cot d'lectricit +10%)

Malick MOUHAMAD

155

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur les transformateurs amorphes

Scnario N11 (Variable cot d'lectricit -5%)

Transformateur (A0/2)Ck
Cot d'achat 10 300
Pertes en charge. 4600 W
Pertes vide. 210 W
BAN 15 300
Transformateur (A0/2)Bk
Cot d'achat 10 420
Pertes en charge 3850 W
Pertes vide. 210 W
BAN . 14 932

Comparatif Amorphe Ck avec Amorphe Bk


16000

15000

Bilan Actualis Net (BAN)

Taux de charge de la P. nominale 57 %


Taux d'accroissement de la charge 1%/an
Utilisation pleine charge (Hmax). 2621h
Cot des pertes vide .. 777
Cot des pertes en charge ..... 114
Taux d'actualisation des cots. 8%
Nombre d'anne d'exploitation.. 30 ans

14000

13000

12000

11000

10000

9000
0

10

15

20

25

30

Rsultats

Ann

Transfo Ao/2-Ck

Valeur des conomies sur la 368


priode d'exploitation

Amorphe Ao/2-Bk

Priode de rcupration sur 4 annes


investissement

Scnario N12 (Variable cot d'lectricit -10%)


Taux de charge de la P. nominale 57 %
Taux d'accroissement de la charge 1%/an
Utilisation pleine charge (Hmax). 2621h
Cot des pertes vide .. 736
Cot des pertes en charge ..... 108
Taux d'actualisation des cots. 8%
Nombre d'anne d'exploitation.. 30 ans

Transformateur (A0/2)Bk
Cot d'achat 10420
Pertes en charge 3850 W
Pertes vide. 210 W
BAN . 14690
Rsultats

16000

15000

Bilan Actualis Net (BAN)

Transformateur (A0/2)Ck
Cot d'achat 10300
Pertes en charge 4600 W
Pertes vide. 210 W
BAN .. 15 000

Comparatif Amorphe Ck avec Amorphe Bk

14000

13000

12000

11000

10000

9000
0

10

15

20

25

30

Annes

Valeur des conomies sur la 310


priode d'exploitation

Transfo Ao/2-Ck

Amorphe Ao/2-Bk

Priode de rcupration sur 4 annes


investissement

Malick MOUHAMAD

156

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur les transformateurs amorphes

Scnario N13 (Variable cot d'lectricit -15%)

Transformateur (A0/2)Ck
Cot d'achat. 10 300
Pertes en charge.. 4600 W
Pertes vide... 210 W
BAN .. 14 780

Comparatif Amorphe Ck avec Amorphe Bk


16000

15000

Bilan Actualis Net (BAN)

Taux de charge de la P. nominale.. 57 %


Taux d'accroissement de la charge .. 1%/an
Utilisation pleine charge (Hmax) .. 2621h
Cot des pertes vide .. 695
Cot des pertes en charge ..... 102
Taux d'actualisation des cots 8%
Nombre d'anne d'exploitation. 30 ans

Transformateur (A0/2)Bk
Cot d'achat.. 10 420
Pertes en charge. 3850 W
Pertes vide... 210 W
BAN .. 14 460

14000

13000

12000

11000

10000

9000
0

10

15

20

25

30

Annes

Rsultats

Transfo Ao/2-Ck

Amorphe Ao/2-Bk

Valeur des conomies sur la.. 320


priode d'exploitation
Priode de rcupration sur. 4 annes
investissement

Scnario N14 (Variable cot d'lectricit -40% - Cas o les pertes seraient achetes sur le
march de gros)
Taux de charge de la P. nominale.. 57 %
Taux d'accroissement de la charge .. 1%/an
Utilisation pleine charge (Hmax) .. 2621h
Cot des pertes vide .. 490
Cot des pertes en charge ... 72
Taux d'actualisation des cots 8%
Nombre d'anne d'exploitation. 30 ans

Comparatif Amorphe Ck avec Amorphe Bk


14000

13500

Transformateur (A0/2)Bk
Cot d'achat.. 10 420
Pertes en charge.. 3850 W
Pertes vide... 210 W
BAN . 13 268
Rsultats

Bilan Actualis Net (BAN)

13000

Transformateur (A0/2)Ck
Cot d'achat. 10 300
Pertes en charge 4600 W
Pertes vide 210 W
BAN .. 13 459

12500

12000

11500

11000

10500

10000
0

10

15

20

25

30

Annes

Valeur des conomies sur la... 191


priode d'exploitation

Transfo Ao/2-Ck

Amorphe Ao/2-Bk

Priode de rcupration sur. 7 annes


investissement

Malick MOUHAMAD

157

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur les transformateurs amorphes

6.3.4.6

Paramtres combins

Dans ce chapitre, les variables sont le cot d'achat des pertes BT la pointe, Hmax et une
diffrence de cot d'achat de 600 . Le BAN est valu pour les transformateurs amorphes
Ck et Bk avec des cots variables de pertes compris entre 40% et +10% par rapport aux
valeurs 2008. L'objectif est de dterminer le BAN et le temps de retour sur investissement
pour un diffrentiel de prix fix entre dimensionnements Ck et Bk. Les cots des pertes sont
fournis dans le Tableau 26.

Scnario N15 (Hmax = 4000h et Tarif achat lectricit +10% et Diffrentiel d'achat Ck/Bk de 620 )
Taux de charge de la P. nominale.. 57 %
Taux d'accroissement de la charge .. 1%/an
Utilisation pleine charge (Hmax) 4000h
Cot des pertes vide . 900
Cot des pertes en charge .... 245
Taux d'actualisation des cots 8%
Nombre d'anne d'exploitation. 30 ans

Transformateur (A0/2)Bk
Cot d'achat.. 10 420
Pertes en charge 3850 W
Pertes vide 210 W
BAN 18 150
Rsultats
Valeur des conomies sur la... 440
priode d'exploitation
Priode de rcupration sur 12 annes
investissement

Malick MOUHAMAD

19000

18000

17000

16000

Bilan Actualis Net (BAN)

Transformateur (A0/2)Ck
Cot d'achat 9800
Pertes en charge 4600 W
Pertes vide.. 210 W
BAN .. 18 590

Comparatif Amorphe Ck avec Amorphe Bk

15000

14000

13000

12000

11000

10000

9000
0

10

15

20

25

30

Annes

Transfo Ao/2-Ck

158

Amorphe Ao/2-Bk

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur les transformateurs amorphes

Scnario N16 (Hmax = 4000 h et Cours Electricit -40% pour amorphes Ck et Bk)

Transformateur (A0/2)Ck
Cot d'achat.. 10 300
Pertes en charge. 4600 W
Pertes vide. 210 W
BAN . 15102

Comparatif Amorphe Ck avec Amorphe Bk


16000

15000

Bilan Actualis Net (BAN)

Taux de charge de la P. nominale. 57 %


Taux d'accroissement de la charge .. 1 %/an
Utilisation pleine charge (Hmax).. 4000h
Cot des pertes vide .... 490
Cot des pertes en charge .. 134
Taux d'actualisation des cots. 8%
Nombre d'anne d'exploitation.. 30 ans

Transformateur (A0/2)Bk
Cot d'achat 10 420
Pertes en charge 3850 W
Pertes vide. 210 W
BAN 14643

14000

13000

12000

11000

10000
0

10

15

20

25

30

Annes

Rsultats

Amorphe Ao/2-Ck

Amorphe Ao/2-Bk

Valeur des conomies sur la 460


priode d'exploitation
Priode de rcupration sur 4 annes
investissement

Scnario N17 (Hmax = 4000 h et Cours Electricit +10% pour amorphes Ck et Bk)
Taux de charge de la P. nominale. 57 %
Taux d'accroissement de la charge 1%/an
Utilisation pleine charge (Hmax). 4000h
Cot des pertes vide ... 900
Cot des pertes en charge... 245
Taux d'actualisation des cots 8%
Nombre d'anne d'exploitation.. 30 ans

Transformateur (A0/2)Bk
Cot d'achat... 10 420
Pertes en charge.. 3 850 W
Pertes vide 210 W
BAN 18 130
Rsultats

21000

19000

Bilan Actualis Net (BAN)

Transformateur (A0/2)Ck
Cot d'achat.. 10 000
Pertes en charge 4 600 W
Pertes vide. 210 W
BAN 18 790

Comparatif Amorphe Ck avec Amorphe Bk

17000

15000

13000

11000

9000
0

10

15

20

25

30

Annes

Valeur des conomies sur la 660


priode d'exploitation

Transfo amorphe Ao/2-Ck

Amorphe Ao/2-Bk

Priode de rcupration sur 7 annes


investissement

Malick MOUHAMAD

159

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur les transformateurs amorphes

6.3.4.7

Comparaison d'aprs des prix estims de srie

Cette valuation prend en compte des tarifs estims vraisemblables pour des
transformateurs amorphes produits en srie avec les conditions de rseau actuelles. Une
diffrence de prix de 200 est conserve entre les deux appareils amorphes Ck et Bk et
compar au transformateur conventionnel (HN52-S-27) C0Ck.
Les conditions d'exploitation sont celles utilises habituellement pour cette puissance.

Scnario N18 (Tarifs Transformateurs Srie)


Comparatif Transfos S27 / Amorphes Ck et Bk

Taux de charge de la P. nominale. 57 %


Taux d'accroissement de la charge 1%/an
Utilisation pleine charge. 2621h
Cot des pertes vide .. 818
Cot des pertes en charge .. 120
Taux d'actualisation des cots. 8%
Nombre d'anne d'exploitation 30 ans

18000

Transformateur (A0/2)Ck
Cot d'achat 9 000
Pertes en charge 4 600 W
Pertes vide. 210 W
BAN ... 14 200
Transformateur (A0/2)Bk
Cot d'achat 9 200
Pertes en charge.. 3 850 W
Pertes vide 210 W
BAN 13 900

Bilan Actualis Net (BAN)

16000

Transformateur S27 C0Ck


Cot d'achat 7 100
Pertes en charge. 4 600 W
Pertes vide.. 610 W
BAN 16 350

14000

12000

10000

8000

Rsultats
6000

Valeur des conomies sur la. 2450


priode d'exploitation

Priode de rcupration sur 7 annes


investissement

Transfo amorphe Ck

Malick MOUHAMAD

10

transfo S27 CoCk

160

15

20

Amorphe Bk

25

30

Annes

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur les transformateurs amorphes

Dans cette valuation, l'objectif est d'valuer l'impact d'une nergie bon march avec un cot
d'achat des pertes ramen environ 43 /MWh soit 490 /kW 8760 heures et 72 /kW
(2621 heures).
Le diffrentiel d'achat de 200 entre dimensionnement Ck et Bk est conserv. Les
transformateurs amorphes sont compars au transformateur conventionnel (HN-52-S-27)
C0Ck. Les conditions d'exploitation sont celles utilises habituellement pour cette puissance.

Scnario N19 (Tarif normal des transformateurs Cours lectricit - 40%)


Taux de charge de la P. nominale 57 %
Taux d'accroissement de la charge 1%/an
Utilisation pleine charge (Hmax) 2621h
Cot des pertes vide .. 490
Cot des pertes en charge .. 72
Taux d'actualisation des cots. 8%
Nombre d'anne d'exploitation 30 ans

16000

15000

14000

Bilan Actualis Net (BAN)

Transformateur S27 C0Ck


Cot d'achat.. 7 100
Pertes en charge... 4 600 W
Pertes vide 610 W
BAN .. 12 642
Transformateur (A0/2)Ck
Cot d'achat. 10 300
Pertes en charge.. 4 600 W
Pertes vide.. 210 W
BAN .. 13 459
Transformateur (A0/2)Bk
Cot d'achat. 10420
Pertes en charge. 3 850 W
Pertes vide 210 W
BAN .. 13 268

Comparatif Transformateur CoCk


/ Amorphes Ck et Bk

13000

12000

11000

10000

9000

8000

7000

6000
0

10

transfo S27 CoCk

Rsultats

15

20

Amorphe Bk

25

30

Annes

Transfo amorphe Ck

Valeur des conomies sur la.. - 600


priode d'exploitation
Priode de rcupration sur > 30 annes
investissement

Malick MOUHAMAD

161

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Etude sur les transformateurs amorphes

6.4. Impact du cot d'achat sur le BAN / Conventionnel C0Ck


Les tableaux suivants donnent une vision synthtique de BAN.
Le calcul est conduit avec les conditions suivantes :
Hmax = 2621 heures, P0 = 120 /kW/an et Pk =818 /kW/an.
Cot d'achat moyen d'un transformateur 400 kVA conventionnel : 7100 .
Considrant que le transformateur pertes rduites C0Ck (HN-52-S-27) est achet 7100 ,
les BAN des transformateurs amorphes Ck et Bk sont calculs en fonction de leur cot initial
variant de 7500 10300 , et compar au transformateur conventionnel C0Ck.
Cot d'achat du
transformateur
pertes rduites
type C0Ck ()

7100

Cot d'achat du
transformateur amorphe ()

BAN (S27) BAN (Ck)


()

BAN (S27) BAN (Bk)


()

10300

810

1335

9800

1310

1835

9100

2010

2535

8500

2610

3135

8100

3010

3535

7500

3610

4135

Tableau 28 BAN entre transformateurs conventionnels C0Ck et


amorphes Ck-Bk selon le cot dachat des matriels

Malick MOUHAMAD

162

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur les transformateurs amorphes

Le tableau suivant rcapitule les BAN pour des cots d'achat des pertes vide nettement
rduits.
Le calcul est conduit avec les conditions suivantes :
Hmax = 2621 heures, P0 = 72 /kW/an et Pk =490 /kW/an (soit environ 43 /MWh).
Cot d'achat moyen d'un transformateur conventionnel type pertes rduites C0Ck : 7100 .
Cot d'achat du
Transformateur
pertes rduites
type C0Ck ()

Cot d'achat du
transformateur amorphe ()

BAN (S27) BAN (Ck)


()

BAN (S27) BAN (Bk)


()

10300 / 10420

- 817

- 626

9500 / 9800

7100

Tableau 29 BAN entre transformateurs conventionnels C0Ck et


amorphes Ck-Bk selon le cot dachat des pertes

6.5. Conditions favorables au dimensionnement B k


Dans la mesure o l'cart de prix initial est limit environ 150 ; le retour sur
investissement par rapport un modle amorphe Ck est assez rapidement ralis (3-4 ans
en moyenne).
Si le diffrentiel d'achat reste infrieur 500 , la pertinence du dimensionnement Bk est
dmontre. Elle est renforce si le taux d'utilisation la pointe est voisin et suprieur 4000
heures (Hmax). Dans ces conditions d'utilisation avec des portions de rseaux assez
charges le type Bk est plus avantageux. La diffrence entre les BAN atteint 875 en 30
ans, elle peut atteindre 1700 si le critre Hmax avoisine les 6000 heures.
Dans l'hypothse o l'cart de prix serait suprieur 500 , l'option (A0/2)Bk n'est rentable
que si les cots d'exploitation augmentent de faon importante (Exemple : Cot des pertes
+10%, Hmax= 4000h).

6.6. Conditions d'exploitation favorables Ck


6.6.1 Sur le critre Cot dachat des appareils
Les diffrents calculs montrent que le prix d'achat est un paramtre important dans la
pertinence de la technologie amorphe. Dans les conditions dites nominales, un
transformateur amorphe (A0/2)Ck pourrait tre achet aux alentours de 10000 .
Si le diffrentiel d'achat entre un amorphe Ck et un Bk dpasse 550 , le dimensionnement Ck
est plus judicieux, condition que les conditions d'exploitation restent proches des valeurs
nominales.

Malick MOUHAMAD

163

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Etude sur les transformateurs amorphes

6.6.2 Sur le critre Hmax


Le dimensionnement (A0/2)Ck est intressant si Hmax est voisin de 4000 heures et que la
diffrence de prix est suprieure 800 avec le dimensionnement (A0/2)Bk.
A l'inverse, tant que le taux d'utilisation la pointe (Hmax) est voisin des conditions actuelles
(2621 heures), le dimensionnement (A0/2)Ck n'est pas pertinent.

6.6.3 Sur le critre Cot d'achat des pertes


Lorsque les cots d'achat des pertes sont faibles, le prix d'achat des transformateurs
amorphes impacte directement le BAN. Les calculs montrent qu'en cas d'achat des pertes au
march de gros (environ 43/MWh), le prix d'achat des amorphes Bk ne doit pas excder
9800 tandis que le Ck peut tre achet 9500 . Dans ce cas le BAN est identique entre
(A0/2)Ck et (A0/2)Bk.

6.7. Evaluation du dimensionnement optimal

Le devis d'un constructeur indique que le diffrentiel de prix entre les transformateurs
amorphes Ck et Bk est voisin de 120 pour 750 W de gain pleine charge. Ce
surcot initial peut rapidement tre amorti (4 ans) dans les conditions connues en
2010. L'amortissement puis l'conomie gnre s'amplifient avec des conditions de
charge plus leve.

Le prix d'achat se rvle tre un paramtre majeur dans la comparaison avec les
transformateurs conventionnels type C0Ck qualifis en 2009. Dans les conditions
d'exploitation rencontres en 2010, si les produits amorphes sont 60% plus chers que
les produits conventionnels le calcul de BAN ne leur est pas favorable. En revanche,
si le prix d'achat est matris 30-40% suprieur aux produits conventionnels, le BAN
devient trs favorable l'amorphe avec un gain pouvant atteindre 1300 30 ans.

La diffrence de performance sur les pertes vide est trs rapidement dmultiplie
lorsque l'nergie cote cher.

La comparaison des dimensionnements Ck et Bk met en vidence que le critre Hmax


est un paramtre accentuant les carts surtout pour les taux d'utilisation la pointe
levs.

Malick MOUHAMAD

164

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur les transformateurs amorphes

6.8. Aspects pratiques


Au stade d'avancement de l'tude, les constructeurs propose des matriels type (A0/2)Ck et
(A0/2)Bk au gabarit tout conforme la spcification d'entreprise HN 52-S-27. Ces matriels
ont un niveau de bruit de 58 dB(A) correspondant la classe C0 de la norme EN 50464-1
pour un 400 kVA.
Le problme risque de se poser si le Distributeur souhaite que les futurs transformateurs
amorphes soient de niveau de bruit B0, soit 53 dB(A). En effet, la rduction du niveau de bruit
implique de rduire le niveau d'induction, origine du bruit du transformateur. Par consquent,
pour un mme flux magntique (considrant F=B.S), le noyau magntique doit tre de
section plus importante et donc plus volumineux. Cela se traduit sur la masse de l'appareil.
D'autre part, combin au fait qu'un dimensionnement type Bk ncessite des conducteurs de
plus fortes sections sur des bobinages plus grands, la configuration (A0/2)Bk - Bruit B0 atteint,
voire dpasse le critre Masse totale de 1500 kg. De premires estimations nous montrent
que cette configuration sans optimisation pralable peut atteindre 1750 kg.
La solution consisterait rduire le niveau de bruit du noyau amorphe. L'arrive prochaine
de la rfrence HB1 de Metglas, autorisant un niveau d'induction plus lev (noyau rduit),
pourrait permettre la production de transformateurs amorphes (A0/2)Bk Bruit B0 respectant
le critre masse de la HN-52-S-27 de 1500 kg pour un appareil 400 kVA. La question se
posera aussi pour les puissances suprieures (630 et 1000 kVA).
En l'tat actuel des dveloppements, les solutions techniques suivantes sont possibles.
Pertes
vide (A0/2)
Transformateur amorphe Bk
Bruit C0
(58 dB(A))
Transformateur amorphe Ck
Bruit B0
(53 dB(A))

Malick MOUHAMAD

165

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Etude sur les transformateurs amorphes

6.9. Avis R&D

L'tude montre que le diffrentiel de prix de 120 existant entre un dimensionnement


(A0/2)Ck et un (A0/2)Bk est rapidement amorti dans les conditions nominales actuelles.

Dans les configurations usuelles, le dimensionnement (A0/2)Bk est plus rentable,


dans les conditions de l'tude.

L'tude s'appuie sur les devis d'un constructeur. Les propositions techniques reues
montrent la faisabilit du dimensionnement Bk combin un niveau de bruit C0 (58
dBA) et son impact sur le prix la vente.

Le dimensionnement Bk sera rapidement amorti si le diffrentiel d'achat reste infrieur


500 . Le BAN est amlior dans les portions de rseaux moyennement charges
(type urbain) o le Hmax atteint 4000 heures, ou plus.

Les conditions d'utilisation en mode rural conviennent au transformateur amorphe


type Ck, eu gard aux trs faibles pertes vide et o la charge la pointe reste trs
modre ou occasionnelle (Hmax< 2500 heures).

Le cot d'achat initial des transformateurs est un critre majeur dans la pertinence et
la rentabilit de la technologie amorphe. Le calcul montre que les matriels amorphes
ne devraient pas tre achets plus de 10000 pour les productions de srie. Ainsi,
quelles que soient les conditions conomiques, si ce critre est rempli, la technologie
amorphe applique aux transformateurs de distribution saura affronter et absorber les
fluctuations des autres critres conomiques.

6.10.

Engagements nationaux et de l'Union europenne

6.10.1 Dcret du 22 mars 2009


En matire de performance relative aux transformateurs de distribution, le dcret N RESEL-01 du 22 mars 2009 [51] s'applique et dcrit les modalits d'application des certificats
d'conomie d'nergie. Les transformateurs C0Ck ne font pas normalement partie des
matriels identifis suffisamment performants pour rpondre aux engagements nationaux et
bnficier des certificats. ERDF a fait la dmonstration que le rseau franais tant trs peu
charg, les transformateurs C0Ck dans ces conditions deviennent admissibles aux certificats
eu gard la charge de nos rseaux (57% en moyenne).

Malick MOUHAMAD

166

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Etude sur les transformateurs amorphes

6.10.2 Loi POPE - Priode 2009-2015


La loi de Programme fixant les Orientations de la Politique Energtique (Loi POPE du 13
juillet 2005), avec 110 articles, vise promouvoir la baisse de l'intensit nergtique de 2 %
par an en mettant l'accent sur l'efficacit nergtique de tous les quipements
consommateurs d'nergies (Fioul, Gaz, Electricit). Les matriels de rseaux comme les
transformateurs seront vraisemblablement appels tre de plus en plus efficaces et
conomes en nergie.
Ces dmarches, visant une meilleure utilisation et matrise de l'nergie, sont en phase
d'harmonisation et d'ajustement avec les prochaines dcisions de l'UE.

Extrait de la loi POPE :


Le contenu de la politique nergtique repose sur un service public de l'nergie qui garantit
l'indpendance stratgique de la nation et favorise sa comptitivit conomique. Sa conduite
ncessite le maintien et le dveloppement d'entreprises publiques nationales et locales dans
le secteur nergtique.
Cette politique vise :
-

contribuer

l'indpendance

nergtique

nationale

et

garantir

la

scurit

d'approvisionnement ;
- assurer un prix comptitif de l'nergie ;
- prserver la sant humaine et l'environnement, en particulier en luttant contre l'aggravation
de l'effet de serre ;
- garantir la cohsion sociale et territoriale en assurant l'accs de tous l'nergie.
L'Etat veille la cohrence de son action avec celle des collectivits territoriales et de l'Union
europenne selon les orientations figurant au rapport annex.

Malick MOUHAMAD

167

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Etude sur les transformateurs amorphes

La dimension europenne : La France vise faire partager les principes de sa politique


nergtique par les autres Etats membres de l'Union europenne afin que la lgislation
communautaire lui permette de mener bien sa propre politique et garantisse un haut
niveau de scurit des rseaux interconnects. En outre, dans la mesure o la constitution
d'un march intgr europen de l'nergie devrait, terme, limiter les diffrences de prix
intracommunautaires, la France favorise une meilleure coordination des politiques
nergtiques des diffrents Etats membres de l'Union europenne afin de favoriser la
comptitivit conomique.
Ainsi, la France labore tous les deux ans, l'intention de l'Union europenne, des
propositions nergtiques visant notamment promouvoir la notion de service public,
l'importance de la matrise de la demande d'nergie et de la diversification du panier
nergtique et la ncessit d'un recours l'nergie nuclaire afin de diminuer les missions
de gaz effet de serre.
.../

6.10.3 Orientations de l'UE


En 2009, les cabinets de consultants VITO et BIO Intelligence Service ont t mandats par
l'UE pour collecter les besoins, connatre l'tendue du parc de transformateurs HTA/BT et
valuer les solutions technologiques permettant de rduire les pertes et amliorer l'efficacit
nergtique des rseaux lectriques. Ce groupe de travail runit les principaux acteurs de la
discipline (constructeurs, mtallurgistes, utilisateurs).
En 2011, les conclusions de cette consultation ont t transmises l'UE pour dfinir le
niveau de performances des transformateurs de distribution en cohrence avec les
engagements nationaux (Loi POPE). Les niveaux prconiss en 2013 pour les
transformateurs de distribution sont A0Ck pour les puissances infrieures 630 kVA et A0Ak
pour les puissances suprieures 630 kVA.
Si l'on compare avec les dcisions prises par le DOE (Department Of Energy), l'organisme a
dfini un niveau de performance minimum du transformateur en stipulant un rendement
minimum. Tous les transformateurs mis en service doivent rpondre ce critre, quelque
soit les conditions de service de l'appareil.

Malick MOUHAMAD

168

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur les transformateurs amorphes

6.11.

Conclusions

La technologie amorphe applique aux transformateurs de distribution permet une rduction


significative des pertes vide en comparaison avec les meilleures tles GO. En ce qui
concerne les pertes en charge, la nature du noyau magntique importe peu car les
chauffements dpendent de la section de la mise en forme et de la nature des conducteurs.
L'tude montre que le diffrentiel de prix entre les dimensionnements Ck et Bk de deux
transformateurs amorphes 400 kVA peut tre faible et voisin de 120 150 . Les calculs
montrent que cet cart se trouve rapidement amorti, rendant le dimensionnement Bk plus
attractif quelles que soient les conditions d'exploitation. L'tude apporte les clairages
suivants :

l'existence d'une trs faible diffrence de prix entre les transformateurs amorphes Ck
et Bk. Le type Bk est trs vite amorti en fonction des fluctuations conomiques.

Le cot d'achat initial des transformateurs est un critre majeur dans la rentabilit de
la technologie amorphe. En 2010, les constructeurs ayant une bonne matrise de la
technologie et des procds de fabrication proposent des transformateurs amorphes
des tarifs prototypes voisins de 10400 .

Si les conditions d'exploitation changent avec des cots de pertes revus la baisse
par exemple, le calcul montre que les transformateurs amorphes 400 kVA ne
devraient pas tre achets plus de 9500 (Ck) 9800 (Bk) en productions de
srie. Ainsi, quelles que soient les conditions conomiques, si ce critre est rempli, la
technologie amorphe applique aux transformateurs de distribution saura affronter et
absorber les fluctuations des autres critres conomiques.

Sauf optimisation coteuse, la mise disposition d'un transformateur amorphe 400


kVA type A0/2 dont le niveau de bruit serait rduit la classe B0, soit 53 dB(A)
combine au dimensionnement en charge type Bk, risque de ne pas tre conforme
aux exigences de poids de la spcification HN-52-S-27. En effet, la masse du
transformateur (A0/2)Bk - Bruit B0 atteint 1750 kg pour une valeur maximale fixe
1500 kg. En revanche, la configuration (A0/2)Bk - Bruit C0 (58dB(A)) est tout fait
raliste et recevable tout comme la configuration (A0/2)Ck -Bruit C0.

Le transformateur amorphe est considrer comme un investissement dont le levier


repose sur les conomies ralises sur les pertes vide. La technologie amorphe
permettra de satisfaire la loi de Programme fixant les Orientations de la Politique
Energie (Loi POPE). La technologie amorphe apporte une rponse aux futures
contraintes rglementaires de l'UE.

Malick MOUHAMAD

169

EDF R&D ENS Cachan

ETUDE SUR LIMPACT DES


TRANSFORMATEURS AMORPHES
DANS LE RESEAU
7.

COMPORTEMENT DES MATERIAUX AMORPHES FACE AUX HARMONIQUES ..................171

7.1. LES HARMONIQUES : DEFINITION ET EFFETS ...................................................................................171


7.1.1
La qualit de llectricit .....................................................................................................171
7.1.2
Dfinition .............................................................................................................................172
7.1.3
Origine des courants harmoniques ....................................................................................173
7.1.4
Effets des harmoniques ......................................................................................................174
7.2. LES TRANSFORMATEURS FACE AUX HARMONIQUES ........................................................................176
7.2.1
Pertes Joule........................................................................................................................176
7.2.2
Pertes par courants de Foucault (ou classiques) ...............................................................176
7.2.3
Pertes par hystrsis (ou quasi-statiques) .........................................................................176
7.2.4
Variation des pertes en fonction de la frquence ...............................................................177
7.2.5
Les solutions.......................................................................................................................179
7.3. OBJECTIF DE LETUDE...................................................................................................................179
7.4. PROCEDURES EXPERIMENTALES ...................................................................................................180
7.4.1
Mode opratoire .................................................................................................................181
7.4.2
Choix de la rfrence dtude ............................................................................................182
7.5. RESULTATS EXPERIMENTAUX ........................................................................................................185
7.5.1
Effet des harmoniques sur les matriaux amorphes ..........................................................186
7.5.2
Effet des harmoniques sur les tles Fe-Si .........................................................................190
7.5.3
Etude de cas rels ..............................................................................................................192
7.5.4
Aspects normatifs ...............................................................................................................196
7.5.5
Pour lexploitation ...............................................................................................................196
7.6. CONCLUSIONS .............................................................................................................................197

8.

ETUDE DES COURANTS DAPPEL DES TRANSFORMATEURS AMORPHES ......................198

8.1. CONTEXTE ...................................................................................................................................198


8.2. RESEAU ELECTRIQUE HTA OU MT ................................................................................................199
8.3. CONTRAINTES SUR LES RESEAUX ..................................................................................................199
8.3.1
Les surtensions ..................................................................................................................200
8.3.2
Mise sous tension de transformateurs ...............................................................................200
8.4. ESSAIS ........................................................................................................................................201
8.4.1
Mise sous tension simple ...................................................................................................202
8.4.2
Squence dclenchement / r-enclenchement ..................................................................203
8.5. DISCUSSIONS ..............................................................................................................................204
8.5.1
Courants denclenchement en fonction des paramtres tension / induction .....................205
8.5.2
Impact de la permabilit magntique des matriaux........................................................207
8.6. POUR LEXPLOITATION ..................................................................................................................209
8.7. CONCLUSIONS .............................................................................................................................212

Malick MOUHAMAD

170

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur limpact des transformateurs amorphes dans le rseau

7. Comportement
harmoniques

des

matriaux

amorphes

face aux

7.1. Les harmoniques : dfinition et effets


7.1.1 La qualit de llectricit
Un rseau lectrique est constitu par lensemble des appareils destins la
production, au transport, la distribution et lutilisation de llectricit depuis la centrale
jusquaux clients raccords. Chaque lment constitutif du systme peut tre lobjet de
dommages ou davaries. La qualit de llectricit, dfinie comme son aptitude alimenter
de faon continue et satisfaisante les appareils qui lutilisent, dpend des performances des
rseaux et de leur environnement. Par ailleurs, la qualit dpend aussi des caractristiques
du rseau interne du client.
Il est souhaitable que le rseau de distribution satisfasse les exigences suivantes [52] :
-

assurer au client la puissance dont il a besoin,

fournir une tension amplitude et frquence constantes,

fournir une tension alternances rgulires selon une sinusode la plus parfaite
possible

Cest le cas dune qualit idale, mais la ralit technique fait quen pratique, cette situation
nest pas possible. La notion globale de qualit de llectricit peut tre dcompose en deux
[53] :
-

la continuit de fourniture dlectricit

la qualit de la tension

La continuit de lalimentation en tension et en courant relve de la conception des


rseaux publics et industriels, de la qualit de leurs matriels et des bonnes pratiques de
maintenance et dexploitation. Elle se mesure par le nombre de coupures dalimentation dun
point donn. Dans les normes, deux types de coupures sont dfinies : les coupures longues,
de dure suprieure ou gale 3 min, et les coupures dites brves, de dure infrieure 3
minutes.
La qualit de la tension est lie dune part, au maintien de la valeur de la tension et de sa
frquence entre des limites prdfinies et dautre part, labsence de perturbations.

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Les perturbations pouvant affecter la tension sont [53] :


-

des tensions trop hautes ou trop basses, des dsquilibres des tensions triphases ;

des surtensions brves, susceptibles de dtriorer les appareils ;

des variations rapides de la tension, des creux et des coupures de tension ;

des formes donde non sinusodales : les harmoniques.

Cest le dernier cas qui sera trait dans ce document et leur impact sur les transformateurs
amorphes.

7.1.2 Dfinition
Les charges dites passives, comme les rsistances de chauffage ou les
condensateurs, absorbent un courant priodique sinusodal 50 Hz. Mais certains appareils,
utilisant pour la plupart llectronique de puissance, absorbent un courant qui nest pas
sinusodal. Ces appareils au fonctionnement non linaire produisent des courants et tensions
harmoniques.
Un signal priodique de forme quelconque et de frquence f1 peut tre dcompos en une
somme de signaux sinusodaux de frquences et amplitudes diffrentes. Londe sinusodale
ayant la frquence f1 sappelle le fondamental alors que les autres ondes sont appeles
harmoniques, qui sont des multiples entiers de f1. On parle alors de rang harmonique. Un
exemple de cette dcomposition est donn en Figure 83.

Amplitude

Figure 83 Proprit dun signal


dform par lharmonique 3
t

Nous voyons apparatre en vert une nouvelle sinusode de frquence plus leve
reprsentant un courant harmonique et venant se superposer au fondamental (en bleu). Le
courant rel en est la somme (en rose). Londe rsultante est en effet priodique et non
sinusodale.

Malick MOUHAMAD

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Remarque : En pratique, les sources dharmoniques pairs sont rares. Les niveaux
harmoniques pairs observs sur les rseaux sont donc nettement infrieurs aux niveaux
harmoniques impairs [54]. Ainsi, dans notre cas, seules les harmoniques impaires seront
traites.

k =0

k =0

U (t ) =< U > + A2 k +1 cos(2k + 1)wt + B2 k +1 sin( 2k + 1)wt


Les courants harmoniques sont aussi des courants sinusodaux dont la frquence est un
multiple entier de la frquence fondamentale. Le rang de lharmonique r est ainsi dfini
comme :

r=

fn
f1

n tant lharmonique considr, soit 3, 5, 7

Le taux de lharmonique considre sexprime par le rapport, en %, de son amplitude


lamplitude du fondamental :

d=

In
100
I1

Le taux de distorsion global (Total Harmonic Distorsion ou THD), lorsque plusieurs


harmoniques sont prsents, sobtient partir des taux de chaque rang :
n

THDi = 100.

2
n

THD exprim en pourcentage

I1

THDi correspond aux courants harmoniques et THDv aux tensions harmoniques.

7.1.3 Origine des courants harmoniques


Depuis quelques annes, llectronique de puissance a envahi les installations lectriques.
Ces appareils lectroniques sont les principaux responsables de pollution harmonique, mais
les autres charges du rseau peuvent galement y contribuer. Voici la liste non-exhaustive
des appareils lectroniques gnrateurs dharmoniques :
-

les onduleurs, alimentant les ordinateurs, destins la compensation des creux de


tension ;

les redresseurs ;

variateurs de vitesse qui commandent les moteurs lectriques ;

alimentation dcoupage (Switch Mode Power Supply ou SMPS) ;

producteurs autonomes (les oliennes, le solaire).

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Ces quipements gnrent des courants harmoniques qui transitent de la BT vers la HT en


tensions harmoniques. Ces tensions remontent sur le rseau de distribution et influent la
qualit de llectricit fournie.
Ces nouveaux quipements viennent sajouter dautres gnrateurs dharmoniques plus
traditionnels tels que le ballast lectronique pour clairage fluorescent et les appareils arc
lectrique (fours arc, machines souder).

7.1.4 Effets des harmoniques


Trois paramtres lectriques vont caractriser la prsence des harmoniques [55]:
-

une intensit efficace plus leve,

une intensit crte plus leve,

des frquences plus leves.

En prsence dharmoniques, la valeur efficace du signal est suprieure la valeur efficace


du seul fondamental (Figure 84)

Figure 84 Augmentation de la valeur efficace


de la tension en prsence dharmoniques [55]

La valeur efficace du courant rsultant, pour une puissance utile donne, sera plus
importante que celle correspondant la puissance apparente ncessaire, entranant par
effet Joule des surchauffes, donc de vieillissement acclr du matriel.

La valeur crte du courant rsultant tant plus leve, certains appareils de mesure peuvent
tre perturbs et donner de fausses indications. De plus, les circuits magntiques peuvent
tre saturs.

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Des phnomnes de rsonance peuvent se produire certaines frquences, entranant des


surtensions ou des surintensits. De plus, dans un systme triphas, la tension est
dphase de 120, le courant rsultant dans le neutre est nul. En ce qui concerne les
courants harmoniques, il nen est pas de mme pour les frquences dont les rangs sont
multiples de 3. Ces courants, dits homopolaires, sajoutent dans le neutre. Cet effet est
illustr ci-dessous dans la Figure 85 :

Figure 85 Addition des courants harmoniques de rang trois dans le neutre [56]

Avec 70% de courant harmonique H3 par phase, on obtient 210% de courant harmonique au
niveau du neutre. Dans ce cas, il est ncessaire de surdimensionner le conducteur
considr.
Les courants harmoniques engendrent des problmes sur les diffrents matriels du rseau.
Par exemple, au niveau de linstallation, les problmes causs par les courants harmoniques
sont :
-

surchauffe du neutre (vu prcdemment) ;

surchauffe des transformateurs par augmentation des pertes ;

dclenchement intempestif des coupe-circuits ;

surcharge des condensateurs (cos ) ;

augmentation du bruit de lappareil.

Dans la suite, nous allons tudier de faon plus particulire les effets des perturbations
harmoniques et les remdes associs dans le cas des transformateurs seulement.

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7.2. Les transformateurs face aux harmoniques


7.2.1 Pertes Joule
Un transformateur doit dlivrer la puissance ncessaire au fonctionnement des charges qui
lui sont raccordes. Il est donc dimensionn partir du bilan des puissances actives et
ractives des rcepteurs quil alimente, en tenant compte dun ventuel coefficient de
foisonnement.
En prsence dharmoniques, la puissance que devra dlivrer le transformateur sera
suprieure ses capacits, avec comme consquence un risque de surchauffe d une
augmentation des pertes par effet Joule.

Ptotale = Pactive + Pk + Po

avec Po = Phystrsis + PFoucault + Psup plmentaires

La puissance de dimensionnement sexprime donc :

Pdim ensionnement = K f .Ptotale

avec Kf coefficient de foisonnement

7.2.2 Pertes par courants de Foucault (ou classiques)


Les pertes par courants de Foucault sont gnres par des courants induits dans le
matriau, plac sous un champ magntique variable.
La force lectromotrice faisant circuler ces courants est proportionnelle la vitesse de
variation de flux magntique, donc proportionnelle linduction et la frquence. En effet,
les pertes par courants de Foucault sont fonction des carrs de linduction B(t) et de la
frquence f :

PFouc = k1B 2 f 2

avec k1, constante dpendant


du carr de lpaisseur

A prciser que, en rgime non sinusodal, B (t ) = B1 cos wt +

cos(nwt + j ) .

Un courant harmonique de frquence leve pourra, mme taux faible, augmenter


sensiblement les pertes.

7.2.3 Pertes par hystrsis (ou quasi-statiques)


Les transformateurs conventionnels tles Fe-Si fonctionnent des inductions proches de
1,7 T. Le coude de saturation de ces tles se trouve vers 2 T.

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Il a t vu dans 7.1.4 que lun des effets des harmoniques tait daugmenter la valeur crte
du courant. Les signaux harmoniques, mme avec des intensits relativement faibles (THD <
20%), peuvent lever la valeur crte en se superposant au fondamental. Ainsi, la surface du
cycle dhystrsis grandit et les pertes associes augmentent. De plus, la saturation peut
tre atteinte dans certains cas.
Donc laugmentation de la valeur crte du courant augmente les pertes par hystrsis et
peut aussi saturer le circuit magntique, qui est son tour gnrateur dharmoniques la
saturation (fourniture dune tension non-sinusodale).
De faon gnrale, les pertes par hystrsis ne dpendent pas du THD alors que les pertes
par courants de Foucault et supplmentaires dpendent du THD. Comme linduction B est
proportionnelle au courant I alors, en prsence dharmoniques, B augmente et les pertes par
hystrsis aussi. Mais ces pertes sont indpendantes du THD sauf sil y a rebroussement
dans le cycle :
B (T)

H (A/m)

Figure 86 Signaux avec diffrents taux dharmoniques

7.2.4 Variation des pertes en fonction de la frquence


7.2.4.1

Cas des rubans amorphes

Le graphique ci-dessous illustre la variation des pertes fer en fonction de la frquence


dun signal fondamental. Cette mesure a pour objectif de mettre en vidence la variation des
pertes fer dans une gamme de frquences usuelles, typiquement de 10 Hz 1 kHz.

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Pertes (W/kg)

B=1T

Figure 87 Trac des pertes des rubans


amorphes SA1 en fonction de la
frquence pour B = 1 T [11]

0
0

100

200

300

400

500

600

700

800

900

1000

Frquence (Hz)

Ces courbes montrent quen prsence de frquences harmoniques de rang 21 (1050 Hz), les
pertes atteignent 6 7 W/kg en fonction de linduction. Les pertes fer sont multiplies par
30 par rapport la situation nominale 50 Hz. Cette configuration nest certes pas
reprsentative de la complexit dun signal compos dun fondamental et dharmoniques
mais elle illustre la part propre des pertes aux frquences leves.
7.2.4.2

Comparaison avec les tles G.O

Les graphiques suivants reprsentent les pertes mesures sur les rubans amorphes et les
tles GO diffrentes frquences. Les mesures sont faites dans le cas dun rseau
amricain fonctionnant une frquence industrielle de 60 Hz.
a)

Ec : pertes par courants de Foucault

Hy : pertes par hystrsis

b)

Figure 88 Pertes : a) des rubans amorphes et b) tles


GO en fonction de la frquence [57]

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Les diagrammes ci-dessus montrent que le ratio des pertes entre ruban amorphe et tle
GO est de 1/4 la frquence nominale et devient 1/10 aux frquences harmoniques. Cette
large diffrence est due aux pertes par courants de Foucault qui sont majoritaires. Ces
pertes sont fonction de lpaisseur au carr, or les tles sont 10 fois plus paisses que les
rubans amorphes. Il est pressenti que les transformateurs amorphes seront moins impacts
par les harmoniques que les transformateurs classiques.

7.2.5 Les solutions


Contre les surchauffes des conducteurs, la solution consiste surdimensionner le
transformateur par rapport son usage prvu ou le dclasser sil est dj en service.
Lquation permettant de calculer le coefficient K de dclassement dun transformateur, en
fonction du taux harmonique Th et son rang h, est [55] :

n 1.6
2
K = 1 + 0,1 h (Th / 100 )
2

-0.5

Par exemple [56], un transformateur de 1000 kVA dlivre un courant comprenant les
harmoniques suivantes :
H5 : 25%

H11 : 9%

H7 :14%

H13 : 8%

Le calcul donne K = 0,91. Le transformateur


ne peut donc fournir que 910 kVA.

Dans le cas dune installation neuve, il suffit de surdimensionner les puissances du


transformateur en multipliant par 1/K.
Contre laugmentation des pertes par hystrsis, lide consiste utiliser le transformateur
un point de fonctionnement rduit, de faon viter la saturation du circuit magntique.
Cette solution a un certain cot car rduire B veut dire augmenter la section du circuit
magntique, avec comme effet un surcot.

7.3. Objectif de ltude


Dans le chapitre prcdent, leffet des harmoniques sur les transformateurs de distribution
publique a t rpertori. Il est montr que les harmoniques influent sur les trois types de
pertes. Dans sa thse de doctorat [58], Wilfried Frelin a tudi limpact de la pollution
harmonique sur les matriels de rseau. Il a ainsi examin linfluence des courants
harmoniques sur les transformateurs HTA/BT par mesure de pertes en charge.

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179

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Dans notre cas dtude, on sintresse plutt aux pertes vide supplmentaires gnres
par les tensions harmoniques. Lobjet de la thse mene consiste valuer la solution des
transformateurs amorphes qui offrent une rduction de 60% de pertes vide (P0) par rapport
aux tles Fe-Si. Notre but principal tant la rduction des pertes vide ; dans la suite, seules
les pertes vide seront values.
Lintrt de cette tude peut tre exprim par 2 questions principales:
-

Est-ce que les harmoniques ont une influence sur les matriaux amorphes? Si oui,
quelle proportion?

Est-ce que les matriaux amorphes sont toujours efficaces, en terme de pertes, par
rapport aux tles Fe-Si en prsence dharmoniques ?

En parlant de pertes magntiques (ou P0), il faut savoir que trois composantes y contribuent :
-

pertes statiques (souvent dites pertes par hystrsis)

pertes classiques ou courants de Foucault

pertes supplmentaires
Pertes dans les transformateurs

Pertes en charge (Pk)

Pertes vide (P0)

Pertes Hystrsis

Pertes suppl.

Pertes Foucault

Les pertes qui seront mentionnes dans la suite sont en effet les pertes magntiques
mesures sur les matriaux magntiques, savoir les amorphes et les tles Fe-Si.

7.4. Procdures exprimentales


En rgle gnrale, les charges non linaires crent des courants harmoniques qui traversent
les transformateurs. Limpdance des transformateurs, en prsence de courants
harmoniques gnrent des tensions harmoniques. Cette dformation de la tension est
rpercute vers les transformateurs par le rseau lectrique.
Tension sinusodale
sur charge non
linaire

Malick MOUHAMAD

Courants
harmoniques

Transit des
harmoniques de
la BT vers la HT

180

Impdances
(transformateur
, lignes)

Tensions
harmoniques

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En effet, la fourniture dlivre par le Distributeur comporte des tensions harmoniques


prexistantes dues aux autres consommateurs (industriels et domestiques) qui crent des
harmoniques de tension sur le rseau de distribution. En consquence, le transformateur de
distribution est aliment par une tension contenant dj des harmoniques.
Le principe de ltude consiste gnrer des tensions non sinusodales, i.e.
harmoniques, sur les matriaux magntiques et mesurer les pertes magntiques.
Donc on se positionne en amont du transformateur pour pouvoir dterminer
limpact des harmoniques.

7.4.1 Mode opratoire


Les matriaux utiliss pour la mesure sont :
-

des tores amorphes Metglas 2605SA1 et Metglas 2605HB1, enrobs de rsine ;

les tles HiB Fe-Si (bandelettes Epstein Powercore H 105-30) de Thyssen.

Proprits

Amorphe HB1

Amorphe SA1

Tle Fe-Si

Masse volumique (g/dm3

7370

7180

7650

T de Curie (C)

<398

398

745

Rsistivit lectrique (.cm)

~120

130

48

Permabilit max

100 000

42 000

Induction de saturation (T)

1,64

1,56

2,03

Champ coercitif (A/m)

Perte (W/kg)

0,15-0,2

0,2

0,9 (1,7T-50Hz)

Tableau 30 Proprits des alliages amorphes SA1 et HB1, et de la tle Fe-Si

b)

a)
a) Tores amorphes

b) Tles HiB au format Epstein


Figure 89 Matriaux magntiques utiliss

Les mesures de pertes des amorphes ont t effectues directement sur les tores qui ont t
bobins afin de pouvoir les caractriser. Les pertes des tles Fe-Si ont t mesures en
utilisant le cadre Epstein.

Malick MOUHAMAD

181

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Figure 90 Cadre Epstein

Le but de cette tude consiste, dans une premire partie, valuer la part des pertes dues
aux harmoniques, puis de comparer ces pertes entre les matriaux amorphes et tles Fe-Si.
Afin de comparer les tensions harmoniques au fondamental, une rfrence de mesure doit
tre fixe. Durant cette tude, 3 rfrences ont t retenues et analyses. Finalement une
seule parmi les 3 tait pertinente et logique, cette dmarche est explicite dans la suite.

7.4.2 Choix de la rfrence dtude


Les rfrences considres sont :
-

Umax constant ;

B constant ;

Fondamental constant.

Les essais pour dterminer la rfrence dtude ont t raliss sans tenir compte du
dphasage qui peut y avoir entre le fondamental et les harmoniques.
7.4.2.1

Umax constant

Dans cette partie, la valeur de Umax a t maintenue constante entre les signaux sans et
avec harmonique. Plus prcisment :
-

Etape 1 : une tension fondamentale contenant aucune harmonique est injecte aux
matriaux magntiques.

Etape2 : on ajuste la tension afin de se positionner linduction de mesure. On note


cette tension (Umax).

Etape 3 : les pertes sont mesures.

Etape 4 : une tension contenant des harmoniques est injecte.

Etape 5 : on se positionne la mme valeur Umax pour mesurer les pertes.

Voici les rsultats obtenus en procdant ainsi :

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Bmesure du fondamental : 1,2 T


Sans harmonique : P = 0,187 W/kg
Avec harmonique*
% H3

% H5

Pertes (W/kg)

10

0,180

20

0,181

30

0,181

40

0,182

10

0,182

20

10

0,178

30

15

0,181

40

20

0,180

50

25

0,181

Tableau 31 Pertes de SA1


1,2 T, rfrence Umax constant

* : H3 et H5 reprsentent les harmoniques de rang 3 et 5. Les valeurs donnes sont les taux de chaque
harmonique par rapport au fondamental (V3/V1 x100 = 10%).

A 1,2 T, les pertes sont de 0,187 W/kg pour une tension purement sinusodale. En injectant
des harmoniques, il est observ que les pertes sont infrieures par rapport celle mesure
sans harmonique. On remarque aussi que les pertes changent peu en fonction des taux
dharmoniques.
Il a t rapport dans 7.1.4 que les harmoniques peuvent augmenter la valeur crte de la
tension, donc se positionner Umax du fondamental nest pas logique car cette valeur est
modifie en prsence dharmoniques.
Les pertes mesures Umax constant sans et avec les harmoniques ne sont pas
comparables car il y augmentation de la tension efficace en prsence dharmoniques par
rapport au fondamental.
La rfrence Umax constant nest pas adapte notre cas dtude.
7.4.2.2

B mesure constant

Cette fois-ci, lide consiste maintenir linduction constante et mesurer les pertes
correspondantes. On ne se proccupe pas des valeurs de Ueff ni de Umax. La valeur
dinduction choisie est 1 T.

Etape 1 : une tension sinusodale est injecte.

Etape 2 : on mesure les pertes 1 T.

Etape 3 : on injecte une tension harmonique.

Etape 4 : les pertes 1 T sont mesures.

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Le tableau ci-dessous regroupe les rsultats obtenus :


Matriau : Tore amorphe Metglas 2605SA1
Sans harmonique : P = 0,121 W/kg
Avec harmonique
% H3

Pertes (W/kg)

10

0,122

20

0,121

30

0,120

40

0,122

50

0,123

Tableau 32 Pertes de SA1 1 T,


rfrence Bmesure constant

Selon 7.2.2 et 7.2.3, avec le taux dharmonique croissant, les pertes doivent leur tour
augmenter. Mais il est observ au-dessus que les pertes restent constantes quelque soit le
taux dharmonique. Une tension sinusodale avec 50% de H3 est un signal trs pollu et
devrait engendrer plus de pertes.
Ce cas nest pas anodin car, en ralit, les pertes magntiques dpendent essentiellement
de linduction et de la frquence. Si Bmesure reste constant alors les pertes le seraient aussi.
La raison pour laquelle la rfrence Umax tait rejete est aussi valable pour celle-ci. La
tension est proportionnelle la drive de linduction par le temps. Si les valeurs de Ueff et
Umax changent en prsence dharmonique alors linduction lest aussi.
Il faut trouver une rfrence qui prend en compte les variations dues aux harmoniques.
7.4.2.3

Fondamental constant

Dans cette partie, les variations de tension sous rgime harmonique sont prises en compte.
Pour gnrer les tensions harmoniques, un programme MATLAB est utilis. Il faut saisir
dans ce programme les taux dharmoniques voulus et il gnre automatiquement une
tension harmonique souhaite. Une modification a t apporte au programme afin quil
calcule les variations de tension entre le signal fondamental et celui des harmoniques. Par
ce fait, le programme, en mme temps quil gnre les harmoniques, affiche le dpassement
de linduction d aux harmoniques. Enfin, il suffit de mesurer les pertes cette induction
dpasse.

Malick MOUHAMAD

184

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Un exemple visuel est donn ci-aprs :

Signal
fondamental
Signal
harmonique

Figure 91 Signal fondamental

Figure 92 Signal avec harmonique (10% de H3)

Les figures ci-dessus sont donnes par MATLAB pendant la cration de signaux
harmoniques. Dans chaque figure, le cadre gauche reprsente la tension et celui de droite
linduction.
Dans la Figure 92, le signal bleu reprsente le fondamental 50 Hz et le signal vert la forme
donde avec les harmoniques. Un en-tte donne le dpassement dinduction.
Par exemple, si on mesure les pertes 1,1 T pour le fondamental pur alors avec 10% de H3,
on doit les mesurer 1,137 T. Ainsi ces valeurs peuvent tre compares. Pour chaque
harmonique ou combinaison dharmoniques et son taux, le programme calcule le
dpassement dinduction associ.
Cette rfrence dtude est la plus correcte et logique. Les rsultats, prsents dans la suite,
sont raliss partir de cette rfrence.

7.5. Rsultats exprimentaux


Les transformateurs amorphes prototypes qui sont tests sur site possdent une induction
de fonctionnement entre 1,17 et 1,2 T. Les transformateurs classiques fonctionnent une
induction plus leve, vers 1,5 et 1,6 T. Afin davoir une meilleure reprsentativit des
mesures, les inductions de mesure choisies sont :

1,1 T pour les amorphes

1,5 T pour les tles Fe-Si

Malick MOUHAMAD

185

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Une harmonique est caractrise par son rang et son taux. Un autre aspect concernant les
harmoniques est son dphasage par rapport au fondamental. Dans les cas prcdents, les
harmoniques ont t injectes en phase avec le fondamental. Sil y a dphasage alors la
forme des signaux ne sera plus la mme, le dpassement dinduction aussi. Il est intressant
de voir leffet de langle de dphasage sur les pertes magntiques des matriaux. Dans la
suite, les deux cas (sans et avec dphasage) seront prsents.

7.5.1 Effet des harmoniques sur les matriaux amorphes


7.5.1.1

Sans dphasage

Dans cette partie, les pertes dues aux harmoniques de rang 3, 5 et 7 sont donnes. Il ny a
pas de dphasage entre le fondamental et les signaux harmoniques. Voici les rsultats
obtenus :
SA1

HB1

Sans harmonique : P = 0,150 W/kg (1,1 T)

Sans harmonique : P = 0,102 W/kg (1,1 T)

Avec harmonique

Avec harmonique

Taux

Bdpasse (T)*

Pertes
(W/kg)

Diffrence**
(W/kg %)

Taux Bdpasse (T)

Harmonique 3

Pertes
(W/kg)

Diffrence
(W/kg %)

Harmonique 3

1,118

0,154

0,004 3%

1,118

0,106

0,004 4%

10

1,137

0,158

0,008 5%

10

1,137

0,110

0,008 8%

15

1,155

0,163

0,013 9%

15

1,155

0,114

0,012 12%

20

1,173

0,170

0,020 13%

20

1,173

0,117

0,015 15%

Harmonique 5

Harmonique 5

1,111

0,152

0,002 1%

1,111

0,105

0,003 3%

10

1,122

0,156

0,006 4%

10

1,122

0,106

0,004 4%

15

1,133

0,157

0,007 5%

15

1,133

0,108

0,006 6%

20

1,144

0,161

0,011 7%

20

1,144

0,110

0,008 8%

Harmonique 7

Harmonique 7

1,108

0,150

1,108

0,102

10

1,116

0,153

0,003 2%

10

1,116

0,105

0,003 3%

Tableau 33 Pertes de SA1 et HB1


sous diffrentes harmoniques

* : le dpassement dinduction est donn par le programme MATLAB. Linduction laquelle chaque mesure a t
faite ne correspond pas parfaitement Bdpasse car il est trs difficile dajuster le rglage au millime de Tesla.
** : la diffrence donne ici correspond laugmentation de pertes due aux harmoniques par rapport aux pertes
mesures sans harmonique (fondamental). Celle-ci est aussi exprime en pourcentage.

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186

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Etude sur limpact des transformateurs amorphes dans le rseau

Les pertes ont t mesures pour les harmoniques de rang 3, 5 et 7 seulement car au-del
(rang 9) leffet na pas t dtect. Ceci ne veut pas dire que lharmonique 9 peut tre
nglige. Ici, leffet des harmoniques a t trait individuellement alors quen ralit une
tension harmonique possde une combinaison des harmoniques (rang jusqu 13). Ces cas
seront prsents ultrieurement.
Le maximum de taux harmonique test est de 20%. Cette valeur en pourcentage de tension
harmonique est leve par rapport ce que lon peut trouver dans le rseau. Ceci a t fait
dans un but exprimental afin damplifier leffet des harmoniques.
HB1
SA1
0,12

Pertes (W/kg)

Pertes (W/kg)

0,116
0,112
0,108
0,104

Taux

0,1

Taux
0

10

15

20

Figure 93 Reprsentation graphique des pertes de SA1 et HB1

Daprs la Figure 93, il est observ que lharmonique 3 est plus nfaste que les autres
harmoniques. Ceci est d au fait que le dpassement dinduction, mme taux, est plus
accentu pour lharmonique 3 que les autres.
Une parfaite linarit est identifie entre les pertes et le taux dharmonique dans le cas de
H3. Pour H5, on observe une linarit attnue dans lvolution des pertes en fonction du
taux.
7.5.1.2

Avec dphasage

Dans cette partie, on maintient une harmonique taux constant (10%) puis on fait varier le
dphasage entre le fondamental et le signal harmonique. Des exemples de formes donde
enregistres sont donns en Annexe F.

Malick MOUHAMAD

187

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Voici les rsultats obtenus :


Sans dphasage : P = 0,158 W/kg
SA1 10% H3

Avec dphasage
Angle ()

10

Bdpasse (T)

20

30

40

50

60

70

80

90

100

110

120

1,133 1,122 1,105 1,086 1,07 1,063 1,07 1,086 1,105 1,122 1,133 1,137

Pertes (W/kg) 0,158 0,156 0,152 0,147 0,141 0,137 0,140 0,144 0,149 0,154 0,157 0,158
Diffrence (%)

-1%

-4%

-7%

-11% -13% -11%

-9%

-6%

-2%

-1%

Sans dphasage : P = 0,156 W/kg


SA1 10% H5

Avec dphasage
Angle ()

10

Bdpasse (T)

20

30

36

50

60

72

1,116 1,102 1,083 1,078 1,098 1,114 1,122

Pertes (W/kg) 0,152 0,149 0,143 0,142 0,149 0,151 0,153


Diffrence (%)

-2%

-4%

-8%

-9%

-4%

-3%

-2%

Tableau 34 Evolution des pertes


de SA1 en fonction du dphasage

10% H3

Pertes (W/kg)

0,16
0,155

0,156

0,15

0,152

0,145

0,148

0,14
0,135

10% H5

Pertes (W/kg)
0,16

0,144

Angle ()
0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

110

120

Angle ()
0,14
0

10

20

30

40

50

60

70

Figure 94 Reprsentation graphique des


pertes de SA1 en fonction du dphasage

Daprs le Tableau 34, il est montr que le dphasage possde un effet positif et notoire au
sujet des pertes dues aux harmoniques. Les pertes diminuent de faon linaire en fonction
de langle jusqu atteindre un minimum puis augmentent de la mme manire jusqu
retrouver la valeur initiale.
Sans dphasage et avec 10% de H3, SA1 a une perte de 0,158 W/kg.
Avec dphasage de 60, ce matriau possde une perte de 0,137 W/kg, ce qui correspond
une rduction de 13%. Puis 120, on retrouve la valeur initiale de 0,158 W/kg. Ce
comportement est aussi dtect dans le cas de lharmonique H5.

Malick MOUHAMAD

188

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Cette variation de pertes est la consquence des variations dinduction. Les pertes sont
proportionnelles linduction B, elle-mme lie la tension injecte. Les formes donde
enregistres sont diffrentes suivant langle de dphasage, donc une variation de la tension
harmonique en fonction de langle est observe. Cest cette variation qui est lorigine des
fluctuations des pertes car la tension est proportionnelle linduction.
Angle de dphasage

Variation de
la tension

Variation de
linduction

Variation
des pertes

Langle correspondant au minimum de pertes nest pas quelconque, il concide avec /r, r
tant le rang de lharmonique considre.
Pour lharmonique 3, le minimum est repr 60 qui vaut /3. De mme, langle 36
(/5), un minimum est observ pour lharmonique 5.
Il peut tre conclu que les conditions dfavorables, quant aux pertes, sont les angles k x
2/r, avec k entier, cest dire, quand les signaux harmoniques sont en phase avec le
fondamental.
Calcul de linduction

Daprs lAnnexe F, avec 10% de H3 et un dphasage de 60, Umax du signal harmonique


est suprieur Umax du signal sans harmonique alors que Bdpasse (Bharmonique) est infrieur
Bfondamental. Il est souvent possible de confondre : Umax donne Bmax. Voici un calcul littral
dmontrant le contraire :

dB
dB -U .dt -U max sin wt.dt
dt
U
B - U max sin wt.dt = max cos wt

U -

On constate que U et B sont dphass, par exemple, U=0, B a la valeur max. Donc Umax
ne veut pas forcment dire Bmax. Dans le cas dun bobinage, le dphasage U/I est trs
proche de /2.
Rcapitulatif
- tudier linfluence des harmoniques sur les pertes magntiques des matriaux
amorphes.
- Une tension harmonique est injecte puis les pertes sont mesures la sortie.
- Rfrence dtude : fondamental constant, cest dire, les fluctuations de tension
et dinduction dues aux harmoniques sont prises en compte.
- Lharmonique 3 a un effet plus accentu sur les pertes que les autres
harmoniques.
- Suivant langle de dphasage, les pertes dues aux harmoniques peuvent diminuer
ou augmenter par rapport celles mesures en rgime sinusodal.
- La situation dfavorable est celle o le fondamental et les harmoniques sont en
phase.

Malick MOUHAMAD

189

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7.5.2 Effet des harmoniques sur les tles Fe-Si


De mme, les tles Fe-Si ont t caractrises avec et sans dphasage avec les mmes
conditions exprimentales que les tores amorphes en terme de taux dharmoniques. La
seule diffrence est le fait que les tles Fe-Si ont t tudies avec un cadre Epstein alors
que les tores amorphes ont t bobins puis analyss.
7.5.2.1

Sans dphasage

Les rsultats obtenus sur les tles Fe-Si en injectant des harmoniques sans dphasage
sont :
Tle Fe-Si

Sans harmonique : P = 0,700 W/kg (1,5 T)


Avec harmonique
Taux

Bdpasse (T)

Pertes
(W/kg)

Diffrence
(W/kg %)

Harmonique 3

0,82

1,525

0,721

0,021 3%

0,8

10

1,55

0,742

0,042 6%

0,78

15

1,575

0,765

0,065 9%

0,76

20

1,6

0,806

0,106 15%

0,74

Pertes (W/kg)

0,72

Harmonique 5
5

1,515

0,708

0,008 1%

10

1,53

0,728

0,028 4%

15

1,545

0,739

0,039 6%

20

1,56

0,754

0,054 8%

0,7

Taux

0,68
0

10

15

20

Figure 95 Reprsentation
graphique des pertes de tles Fe-Si

Harmonique 7
5

1,511

0,708

0,008 1%

10

1,521

0,718

0,018 3%

Tableau 35 Pertes des tles Fe-Si


sous diffrentes harmoniques

Leffet nfaste de lharmonique 3 est rpt. Avec 20% de H3, il y a augmentation de 15%
des pertes magntiques. En comparant les pertes de tles Fe-Si et celles de SA1, il est
observ que laugmentation des pertes (en %) dans les deux cas est peu prs similaire.
Dans la Figure 95, lvolution des pertes en fonction des taux dharmonique est linaire, de
la mme manire que les tores amorphes.
7.5.2.2

Avec dphasage

Cet essai a t ralis de la mme faon quavec les tores amorphes, cest dire, mmes
angles et taux dharmonique. Voici ci-dessous les rsultats obtenus :

Malick MOUHAMAD

190

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Sans dphasage : P = 0,742 W/kg


Tle Fe-Si 10% H3

Avec dphasage
Angle ()

10

Bdpasse (T)

20

30

40

50

60

70

80

90

100

110

120

1,545 1,53 1,507 1,481 1,459 1,45 1,459 1,481 1,507 1,53 1,545

1,55

Pertes (W/kg) 0,743 0,735 0,713 0,699 0,687 0,678 0,685 0,695 0,714 0,731 0,745 0,747
Diffrence (%)

-1%

-4%

-6%

-7%

-9%

-8%

-6%

-4%

-1%

Sans dphasage : P = 0,728 W/kg


Tle Fe-Si 10% H5

Avec dphasage
Angle ()

10

Bdpasse (T)

20

30

36

40

50

60

72

1,522 1,502 1,477 1,47 1,473 1,497 1,519 1,53

Pertes (W/kg) 0,724 0,714 0,698 0,690 0,694 0,710 0,716 0,727
Diffrence (%)

-1%

-2%

-4%

-5%

-5%

-3%

-2%

Tableau 36 Evolution des pertes de


tles Fe-Si en fonction du dphasage

Pertes (W/kg)

Pertes (W/kg)

10% H3

0,76

0,73

0,74

0,72

0,72

0,71

0,7

0,7

10% H5

0,69

0,68

Angle ()

Angle ()
0,68

0,66
0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100 110 120

10

20

30

40

50

60

70

Figure 96 Reprsentation graphique des pertes


de tles Fe-Si en fonction du dphasage

Les fluctuations observes dans les tores amorphes sont aussi identifies dans le cas des
tles Fe-Si.
En comparant Tableaux 34 et 36, on peut constater que la diminution des pertes /r est
plus marque pour les matriaux amorphes (-13%) que les tles Fe-Si (-9%). Dans les deux
cas, il est montr que la situation dfavorable est celle o les harmoniques se retrouvent en
phase avec le signal fondamental.
Prcdemment, les diffrents cas tudis restaient des finalits exprimentales et ne
refltaient aucune occurrence rencontre dans le rseau de llectricit. En ralit, les
harmoniques ninterviennent qu plusieurs, cest dire, une combinaison dharmoniques
impaires. Lobjectif, dans la suite, serait danalyser les cas rels et distinguer quel matriau
gnre plus de pertes en prsence dharmoniques.

Malick MOUHAMAD

191

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Etude sur limpact des transformateurs amorphes dans le rseau

7.5.3 Etude de cas rels


Il est utile de prciser que les donnes disponibles donnent des taux en courant harmonique
alors quici seules les tensions harmoniques sont traites. Pour convertir les courants
harmoniques en tension, il fallait connatre la structure du rseau concern et son
impdance : un travail dlicat.
Donc les donnes utilises ici sont extraites dun livrable rfrenc HR-42/05/055/A, fait par
lquipe du Groupe Qualit de lElectricit dEDF R&D Clamart [59].
Une campagne de mesures de niveaux harmoniques avec un ensemble dappareils de
mesures rpartis sur des postes HTA/BT a t effectue en 2000. Le tableau suivant donne
les valeurs mesures, que lon nommera scnario 1 :
Scnario 1

V (taux de tension harmonique)


HTA poste source

Taux en tension
V3

V5

V7

V9

V11

V13

THDv

0,5%

3,6%

1,5%

0,2%

0,5%

0,4%

3,8%

Tableau 37 Valeurs de taux harmoniques retenues pour le scnario 1

Un deuxime scnario a t considr par cette quipe de recherche. Ce scnario consiste


envisager un niveau harmonique maximal en tension pour le rang 5. Le taux maximal est
donn par la norme CEI 61000-2-2 6%. Un rapport est calcul entre ce taux maximal (6%)
et le taux mesur pendant la campagne 2000 (3,6%). Ce facteur multiplicatif est ensuite
appliqu lensemble des valeurs du scnario 1.
Valeur fixe par la norme

6%

Facteur multiplicatif pour Vh

6/3,6 = 1,667
Scnario 2

V (taux de tension harmonique)


HTA poste source

Taux en tension
V3

V5

V7

V9

V11

V13

THDv

0,8%

6%

2,5%

0,3%

0,8%

0,7%

6,3%

Tableau 38 Valeurs de taux harmoniques retenues pour le scnario 2

Lquipe de recherche sest limit aux harmoniques de rangs impairs infrieurs 14 car ils
prcisent que cest la grande majorit des cas rencontrs sur le rseau. Seuls ces deux
scnarii ont t envisags par cette quipe.

Malick MOUHAMAD

192

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Il semble intressant de traiter le cas de la norme franaise. En effet, EDF sengage fournir
aux clients basse tension une qualit dlectricit minimale en fixant les taux maximums de
tension harmonique [60]. Les caractristiques de tension de llectricit fournie par les
rseaux publics BT proviennent des postes HTA/BT.
Norme EDF EN 50160
Rang r

Amplitude Vh

5%

6%

5%

11

13

15

17

1,5% 3,5% 3% 0,5% 2%

19

21

23

25

THDv

1,5% 0,5% 1,5% 1,5% 11,3%

Tableau 39 Valeurs des tensions harmoniques BT aux


points de livraison exprimes en % du fondamental V1

Ces trois scnarii ont t tests sur les matriaux magntiques afin de mesurer les pertes
engendres. Il a t mentionn prcdemment que la situation la plus dfavorable est celle
o il ny existe de dphasage donc on travaille avec un angle de 0 entre les signaux
harmoniques et le fondamental. Voici ci-dessous les rsultats obtenus :

Cas

Sans harmonique :
P = 0,150 W/kg

Sans harmonique :
P = 0,102 W/kg

Sans harmonique :
P = 0,700 W/kg

SA1

HB1

Tles Fe-Si

Scnario 1

0,152

0,103

0,715

Scnario 2

0,154

0,106

0,728

Norme EDF

0,163

0,112

0,760

Matriau

Tableau 40 Pertes obtenues des matriaux


magntiques sous diffrents scnarii

Maintenant, les pertes doivent tre compares entre elles afin de dterminer quel matriau
prsente plus de pertes sous rgime harmonique.
La manire la plus correcte de comparaison est de se rfrer aux transformateurs. Les
pertes sont donnes en W/kg ; si la masse du noyau magntique est multiplie aux valeurs
de pertes alors, peut tre, les pertes relles ou vide seront obtenues. Pour pouvoir faire ce
calcul, il faudra dabord sassurer que les pertes mesures sur des tores ou tles peuvent
tre transposes aux transformateurs. Dans ce but, les pertes vide de diffrents appareils
de mme puissance (400 kVA) sont compares avec nos valeurs :

Malick MOUHAMAD

193

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Etude sur limpact des transformateurs amorphes dans le rseau

Transformateur classique
Masse du noyau (C0-Ck) :

580 kg

Induction :

1,55 T

Pertes vide relles :

566 W

Pertes tles Fe-Si 1,55 T :

0,745 W/kg

Pertes calcules :

0,745 x 580 = 432 W

Ecart :

1-(432/566) 24% derreur

Prototype SA1
Masse du noyau (A0/2-Ck) :

750 kg

Induction :

1,2 T

Pertes vide relles :

174 W

Pertes tores SA1 1,2 T :

0,186 W/kg

Pertes calcules :

0,186 x 750 = 140 W

Ecart :

1-(140/174) 20% derreur

Prototype HB1
Masse du noyau (A0/2-Ck) :

769 kg

Induction :

1,2 T

Pertes vide relles :

145 W

Pertes tore HB1 1,2 T :

0,125 W/kg

Pertes calcules :

0,125 x 769 = 96 W

Ecart :

1-(96/145) 34% derreur

Daprs les calculs raliss ci-dessus, il est observ quil existe une bonne marge derreur
entre les pertes mesures sur les tores et tles, et celles rencontres rellement sur un
transformateur. Cela signifie que les pertes mesures ne sont pas reprsentatives lchelle
des transformateurs car les dimensions ne sont plus comparables entre matriaux et
matriels.
La meilleure solution serait de raliser cette tude harmonique directement sur les
transformateurs.
Dans un but comparatif, les pertes mesures sur les matriaux magntiques seront
converties en pertes dues aux harmoniques dans le matriel par multiplication de la masse
du noyau. Les pourcentages derreur calculs prcdemment seront appliqus afin dobtenir
des rsultats convenables.

Malick MOUHAMAD

194

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur limpact des transformateurs amorphes dans le rseau

Tles Fe-Si
Sans harmonique : P = 0,700 W/kg
Perte matriau Diffrence Masse noyau Perte harmonique
Pertes
Coefficient
(W/kg)
(W/kg) *
(kg)
(W) **
excs (W)
Scnario 1

0,715

0,015

580

0,76

12

Scnario 2

0,728

0,028

580

16

21

Norme EDF

0,760

0,060

580

35

0,76
0,76

46

Tore SA1
Sans harmonique : P = 0,150 W/kg
Perte matriau Diffrence Masse noyau Perte harmonique
Pertes
Coefficient
(W/kg)
(W/kg) *
(kg)
(W) **
excs (W)
Scnario 1

0,152

0,002

750

1,5

Scnario 2

0,154

0,004

750

Norme EDF

0,163

0,013

750

10

0,80

1,88

0,80
0,80

3,75
12,5

Tore HB1
Sans harmonique : P = 0,102 W/kg
Perte matriau Diffrence Masse noyau Perte harmonique
Pertes
Coefficient
(W/kg)
(W/kg) *
(kg)
(W) **
excs (W)
1,16

0,66
0,66

7,7

0,66

11,6

Scnario 1

0,103

0,001

769

0,769

Scnario 2

0,106

0,004

769

Norme EDF

0,112

0,010

769

4,5

* Cest la diffrence entre les pertes sans et avec harmonique.


** Il ne sagit pas des pertes relles dues aux harmoniques dans le transformateur mais un calcul pour avoir un
ordre de grandeur.

Les deux scnarii en tensions harmoniques et les limites imposes par la norme ont t
tests sur nos matriaux magntiques. Les rsultats obtenus montrent que les cas rels
(scnarii 1 et 2) sont beaucoup moins nfastes en harmonique que les caractristiques
imposes par la norme franaise. Il est remarqu, quelque soit le matriau tudi, quil y a
un facteur 2 ou 4 entre les pertes engendres dans les cas rels et celles correspondant la
norme. Ceci est correct et logique car les limites imposes sont dlibrment choisies afin
de couvrir lensemble des dfauts.
En comparant les pertes magntiques entre les tles Fe-Si et les tores amorphes, une
grande diffrence est repre. Par exemple, dans le cas du scnario 1 (donnes proches de
la ralit), les tores amorphes gnrent 2 W en excs dues aux harmoniques alors que les
tles Fe-Si gnrent 12 W. Cet cart persiste dans les autres cas, donnant lavantage des
amorphes en rgime harmonique au lieu des tles Fe-Si.

Malick MOUHAMAD

195

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur limpact des transformateurs amorphes dans le rseau

Bien que HB1 soit plus performant en terme de pertes, ce matriau est dautant plus sensible
aux harmoniques que le matriau SA1.
Cette tude nous a montr que les tores amorphes sont beaucoup moins vulnrables aux
harmoniques de tension que les tles Fe-Si.
Rcapitulatif
- 3 scnarii ont t envisags afin de tester les matriaux dans les conditions
proches de la ralit.
- Dans les situations relles, le taux de lharmonique 3 est moins important.
- Les pertes mesures sur les tores ne peuvent tre transposes au transformateur
cause de la diffrence des dimensions de chaque produit.
- Les limites imposes par la norme en tension harmonique surpassent les cas
rencontrs dans le rseau.
- Les pertes des tores amorphes sont beaucoup moins influences par les
harmoniques que les chantillons de tles Fe-Si.

7.5.4 Aspects normatifs


La norme EN 50464-3 [61] prvoit quen prsence de courants harmoniques, le
transformateur est dclass cest dire utilis une puissance maximale moindre que sa
puissance assign de conception. En effet, les courants harmoniques gnrent une
puissance parasite qui se traduit en chauffements supplmentaires et en nergie perdue.
Dans le cas des transformateurs amorphes, ce dclassement reste valide et applicable. La
moindre sensibilit aux harmoniques des transformateurs amorphes rend ce dclassement
encore plus protecteur pour cette technologie.

7.5.5 Pour lexploitation


Les harmoniques ont galement des impacts mcaniques (bruits, vibrations) et
lectromagntiques (action des courants forts sur les courants faibles, domaine de la
compatibilit lectromagntique CEM). Des prcautions particulires sont ventuellement
prendre vis vis de la transmission du bruit dans les infrastructures. Les critres de risque
sont quantifis par des normes et des rglementations bases sur la valeur des distorsions.
Globalement il est admis que la situation devient proccupante partir d'un THD en tension
de 5% et toujours source de difficults au-del de 10%. Ainsi, les distributeurs s'engagent
fournir une tension limite en THD, et les utilisateurs doivent restreindre leur rjection en
courants harmoniques.

Malick MOUHAMAD

196

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Etude sur limpact des transformateurs amorphes dans le rseau

7.6. Conclusions
Les 2 questions survenues en dbut de cette tude taient :
-

Est-ce que les harmoniques ont une influence sur les matriaux amorphes? Si oui,
dans quelle proportion?

Est-ce que les matriaux amorphes sont toujours efficaces, en terme de pertes, par
rapport aux tles Fe-Si en prsence dharmoniques ?

Il est possible maintenant de rpondre ces questions :

Oui, les harmoniques ont une influence sur les matriaux amorphes, surtout
lharmonique de rang 3 et surtout si les harmoniques sont en phase avec le
fondamental. Il est montr que le dphasage peut faire diminuer linduction de
fonctionnement et ainsi baisser les pertes vide.

Les matriaux amorphes sont toujours plus performants par rapport aux tles Fe-Si
en prsence dharmoniques. Cet aspect a t vrifi en mesurant les pertes
magntiques des matriaux dans les situations proches de la ralit.

Une tude [62] a t ralise par Electrical Research and Development Association of India
(ERDA) qui consistait comparer les pertes engendres par un transformateur amorphe
triphas 250 kVA et un transformateur classique triphas de mme puissance. Ces deux
transformateurs alimentaient des charges contenant beaucoup dlectronique de puissance
avec un THDi de 26%. Au final, ltude montre que le transformateur amorphe engendrait
173 W de pertes vide sous rgime harmonique (pour 132 W prvus soit une augmentation
de 31%) alors que le transformateur tles Fe-Si produisait 853 W de pertes vide pour
466 W initialement prvus soit une augmentation de 83%.
Ltude mene par ERDA confirme nos conclusions prcdemment mises, cest dire, les
noyaux amorphes sont beaucoup moins affects par les harmoniques que les noyaux Fe-Si.
De ce fait, il est conclu que les matriaux amorphes sont moins sensibles aux harmoniques
que les tles Fe-Si, en matire de pertes. Par analogie, il peut tre conclu que les
transformateurs amorphes possderont moins de pertes que les transformateurs classiques
en prsence de signaux harmoniques.
De faon indirecte, indpendamment de la technologie, les pollutions harmoniques ont
galement des impacts mcaniques (bruits, vibrations) et lectromagntiques. Des
prcautions particulires sont ventuellement prendre vis vis de la transmission du bruit
dans les infrastructures pour les appareils les plus exposs.

Malick MOUHAMAD

197

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Etude sur limpact des transformateurs amorphes dans le rseau

8. Etude des
amorphes

courants

dappel

des

transformateurs

8.1. Contexte
La mise sous tension dun transformateur vide provoque frquemment des courants
dappel levs capables de le solliciter indment. Dans certaines centrales (hydrauliques et
oliennes), des mises sous tension frquentes sont prvues. Ce mode de fonctionnement
impose des contraintes additionnelles aux transformateurs.
La conception des transformateurs suit essentiellement la loi de Lenz, qui stipule que la
tension induite dune spire dpend de la variation du flux qui la traverse :

e=-

dj
dt

Le circuit magntique, conducteur de flux, est dimensionn pour fonctionner des densits
de flux dans un rgime normal. Cependant, lors de la mise sous tension dun transformateur,
des densits de flux leves peuvent apparatre. Ces forts courants sont appels courant
denclenchement ou courant dappel . Un oscillogramme typique dun courant dappel
est prsent ci-aprs :

Figure 97 : Courant dappel lors de


la mise sous tension [63]

Les courants dappel affectent considrablement le rseau et les matriels avoisinant. Voici
quelques effets mentionns :
-

les relais de protection peuvent tre dclenchs par erreur cause de forts courants
dappel, prsumant que ceux-ci sont provoqus par des dfauts ;

un fort courant dappel peut gnrer un creux de tension sur le rseau, donc les
charges connectes sur ce rseau ressentiront les fluctuations ;

la forme dun courant dappel est loin dtre parfaitement sinusodale, contenant
beaucoup dharmoniques. Ces courants peuvent induire des rsonances causant des
perturbations dans le rseau.

Afin dviter ces dfauts, il faut tre en mesure de prdire la valeur du courant dappel.

Malick MOUHAMAD

198

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Etude sur limpact des transformateurs amorphes dans le rseau

8.2. Rseau lectrique HTA ou MT


Un rseau lectrique est divis en quatre grandes parties :
-

production

transport

distribution

consommation

Les rseaux lectriques sont organiss partir des niveaux de tension normaliss :
Type de rseau

Niveaux de tension

Transport et interconnexion

225 400 kV

Rpartition

90 63 kV

Distribution

20 kV - 410 V

La structure des rseaux HTA est gnralement exploite en boucle ouverte avec :
-

des postes HTA/BT raccords en coupure dartre (rseaux urbains) ;

des postes HTA/BT raccords en simple drivation ou en coupure dartre (rseaux


ruraux)

Ces rseaux sont toujours issus de sources triphases. Ils sont aliments partir de postes
sources o est ralise la transformation HTB/HTA. Larchitecture de ces ouvrages la plus
courante est [63]:
-

une ou plusieurs lignes HTB, quipes dun disjoncteur et de sectionneurs

un jeu de barres HTA sectionnables

un ou plusieurs transformateurs de puissance, quips de disjoncteurs HTB capables


de couper le courant magntisant du transformateur

8.3. Contraintes sur les rseaux


Les rseaux lectriques sont le sige de phnomnes permanents et transitoires lors de la
manuvre dappareillage. Les perturbations pouvant affecter la tension sont [64] :
-

des tensions trop hautes ou trop basses, des dsquilibres des tensions triphases ;

des variations rapides de la tension, des creux et des coupures de tension ;

des formes donde non sinusodales : les harmoniques ;

des surtensions brves, susceptibles de dtriorer les appareils.

Malick MOUHAMAD

199

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Etude sur limpact des transformateurs amorphes dans le rseau

8.3.1 Les surtensions


En fonction de leur forme/frquence et de leur dure, les surtensions sont rparties dans les
sous-catgories suivantes [53]:
-

surtensions temporaires ;

surtensions transitoires ;

surtensions combines.

Les surtensions temporaires sont des surtensions oscillantes 50 Hz faiblement amorties, et


dont la dure est suprieure une priode de la frquence industrielle.
Les surtensions transitoires sont de courte dure (quelques ms), fortement amorties. Elles
peuvent tre superposes ou non des surtensions temporaires.
Les disjoncteurs qui mettent sous et hors tension des portions de rseau gnrent des
phnomnes transitoires qui engendrent des surtensions transitoires phase-terre ou phasephase aussi bien lors de leur fermeture que lors de leur ouverture.
Les effets des surtensions sont trs diverses selon le temps dapplication, la rptitivit,
lamplitude, la raideur du front et la frquence.

8.3.2 Mise sous tension de transformateurs


Lors dune mise sous tension, les transformateurs sont exposs des courants dappel
importants qui peuvent causer des surtensions temporaires svres selon la configuration du
rseau. En effet, ces contraintes apparaissent lorsquil existe la fois de fortes capacits
localises

et

des

inductances

non

linaires

(circuit

magntique

saturable

des

transformateurs).
La cause principale vient de la prsence de flux magntique rmanent prcdant la mise
sous tension qui se fait de faon alatoire. Ces courants dappel imposent des contraintes
mcaniques importantes aux enroulements du transformateur. Sil y a rptition du
processus dclenchement-renclenchement, alors la dure de vie du transformateur ainsi
que la qualit des relais de protection peuvent tre rduites. Les relais de protection doivent
pouvoir discriminer un courant de court-circuit dun courant dappel car, la mise sous
tension par le primaire, la valeur de la crte du courant dappel peut atteindre 10-15 In. Il
peut y avoir dysfonctionnement du plan de protection et dclenchement non justifi de dpart
HTA.

Malick MOUHAMAD

200

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Etude sur limpact des transformateurs amorphes dans le rseau

Dans la majorit des cas (transformateurs classiques), les valeurs relles sont trs
infrieures aux valeurs thoriques. Par exemple, pour un transformateur conventionnel de
puissance 250 kVA, le courant dappel peut atteindre 12 In mais en pratique on relve 6 In.
Cette diffrence est due par le fait que la thorie nous donne des valeurs dans des situations
svres runissant 2 conditions pour une mme phase :
-

au moment du dclenchement du transformateur, linduction rmanente est maximale


dans un sens ;

au moment de la remise sous tension, le flux cr est sa valeur maximale et de


sens oppos.

Dans ces conditions, on assiste un appel brutal de courant pouvant atteindre 12 In.

Les surtensions et les phnomnes lis la mise sous tension des transformateurs ont t
dtaills prcdemment. Dans la suite, les essais mens sur les matriels seront
prsentes.
Rcapitulatif
- Courant denclenchement = fort courant survenant la mise sous tension.
- Ces courants peuvent atteindre 12 In.
-

Objectif : comparer

les courants denclenchement

de ces 2 types de

transformateurs.

8.4. Essais
Lobjectif principal de ces essais consiste mesurer les courants denclenchement lorsque le
transformateur est connect au rseau, le but tant de comparer les courants dappel entre
les deux technologies de circuit magntique diffrent.
Pour cela, deux types dessais de puissance ont t raliss sur le site des Renardires :

1) 10 mises sous tension de 200 ms avec chaque enclenchement dcal de 2 ms


2) Ralisation dun cycle de renclenchement rapide

Il est important de prciser que les essais de mise sous tension simple et les cycles de
renclenchement ont t faits sans connexion de charges ct BT.

Malick MOUHAMAD

201

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Etude sur limpact des transformateurs amorphes dans le rseau

Voir ci-aprs les caractristiques des transformateurs tests.


Appareils concerns :
Transformateur amorphe Transformateur classique
Puissance (kVA)

250

250

Frquence (Hz)

50

50

Uprimaire (V)

20 000

20 000

Usecondaire (V)

410

410

Couplage

Dyn11

Dyn11

P0 (W)

110 (A0/2-Ck)

300 (A0-Ck)

Pk (W)

3250

3250

Impdance de court-circuit

4%

4%

Tableau 41 Caractristiques des transformateurs tests

8.4.1 Mise sous tension simple


La frquence laquelle on travaille est 50 Hz. Dans ce cas la priode T correspond 20 ms.
Dans cet essai, les mises sous tension sont ralises en dcalant chaque fois de 2 ms,
ainsi les 10 mesures couvriront une priode entire.
La mise sous tension est effectue sur la colonne centrale, la phase B pour le matriel
amorphe et sur la phase A pour le conventionnel. Les valeurs releves la sortie sont les
tensions crte et courants magntisants (dappel) de chaque phase.
Voici les rsultats obtenus pour chaque transformateur :
Transformateur amorphe

Transformateur classique

Enclenchement
t (ms)

IA (A)

IB (A)
rfrence

IC (A)

IA (A) rfrence

IB (A)

IC (A)

29

21

30

39

30

31

35

30

30

65

29

57

31

11

31

52

28

57

11

18

18

22

27

30

10

21

21

12

12

26

19

27

46

35

34

14

58

14

58

66

33

55

16

61

26

57

48

18

48

18

67

74

29

22

18

22

Tableau 42 Rsultats des essais de mise sous tension

Malick MOUHAMAD

202

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Etude sur limpact des transformateurs amorphes dans le rseau

Les valeurs maximales mesures sur chaque transformateur sont donnes en rouge.
La mise sous tension se fait du ct HT. Le courant nominal correspondant est gal :
Ineff = S / 3.U1 = 250.103 / 3.20.103 = 7,2 A
Inmax = 7,2.2 = 10,2 A
Les courants dappel maximum mesurs sont :
-

74 A pour le transformateur amorphe

66 A pour le transformateur classique

Ces valeurs correspondent 6-7 In.

8.4.2 Squence dclenchement / r-enclenchement


En ralit, deux squences diffrents instants ont t faites. Les squences sont ralises
sur la colonne C de faon suivante :
-

5 sries de : mise sous tension U=0 dclenchement r-enclenchement aprs


300 ms U=0

5 sries de : mise sous tension U=Umax dclenchement r-enclenchement aprs


300 ms U=Umax

En effet, la coupure pendant 300 ms correspond au temps rel de coupure de courant dans
le rseau suite un dfaut. En prsence dun dfaut, le dpart est mis hors tension pendant
300 ms avant dtre renclench.
Dans cette partie, 2 courants dappel sont mesurs : lun pendant la mise sous tension et
lautre au r-enclenchement.

Les rsultats obtenus sont donns la page suivante :

Malick MOUHAMAD

203

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Etude sur limpact des transformateurs amorphes dans le rseau

Transformateur amorphe
Mise sous tension

Transformateur classique

R-enclenchement

Mise sous tension

R-enclenchement

U = Umax
IA1 (A) IB1 (A) IC1 (A) IA2 (A) IB2 (A) IC2 (A) IA1 (A) IB1 (A) IC1 (A) IA2 (A) IB2 (A) IC2 (A)
42

44

24

33

18

33

41

42

15

41

41

20

47

61

39

47

61

39

41

41

17

37

37

20

45

47

24

45

47

24

42

43

18

37

37

21

83

83

29

114

193

113

43

45

20

36

36

19

58

73

40

122

197

107

43

43

18

39

39

19

U=0
IA1 (A) IB1 (A) IC1 (A) IA2 (A) IB2 (A) IC2 (A) IA1 (A) IB1 (A) IC1 (A) IA2 (A) IB2 (A) IC2 (A)
13

13

145

42

127

25

12

35

33

12

33

16

16

40

40

18

24

15

24

30

12

30

10

10

14

14

24

15

24

32

11

32

13

13

162

49

139

25

14

25

33

12

33

21

20

116

68

147

25

15

25

31

12

31

Tableau 43 Courants dappel relevs pendant le cycle


enclenchement-renclenchement

8.5. Discussions
Le courant d'appel correspond la surintensit transitoire qui se produit lors de la mise sous
tension de certains rcepteurs lectriques. Pour les quipements inductifs ou capacitifs, ce
courant peut atteindre 16 20 fois le courant assign en charge In sur une dure de 100 ms
(soit 5 alternances). Ce phnomne doit tre pris en compte dans le choix des dispositifs ou
automatismes de protection.
En pratique, lamplitude du courant dappel dpend de:
-

linstant de la mise sous tension sur la sinusode ;

du flux rmanent rsiduel issu de la coupure prcdente ;

des caractristiques du transformateur, savoir les proprits des enroulements ;

permabilit du matriau magntique.

Malick MOUHAMAD

204

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Etude sur limpact des transformateurs amorphes dans le rseau

8.5.1 Courants denclenchement en fonction des paramtres tension /


induction
Il existe une formule pour calculer le courant dappel la mise sous tension dun
transformateur [65] :
I appel =
avec

2.B N + B R - BS

BN
(w.L) + R
2.U
2

2U

(1)

U : tension applique (V)


Bn : induction nominale (T)
Bs : induction saturation (T)
Br : induction rmanente (T)
R : rsistance totale des enroulements (ohms)
L : inductance des enroulements (H)

La formule suivante donne la relation entre linductance L et la permabilit r dans


un rgime linaire:
2

L = 0 r

avec

N .S
l

(2)

r : permabilit magntique du matriau


N : nombre de spires
S : section du noyau magntique
l : longueur moyenne de lenroulement HT

La formule (1) est seulement valable dans le cas linaire. En ralit, les transformateurs
atteignent la saturation pendant lenclenchement (phnomne de non-linarit) donc la
formule (1) nest plus valable, ainsi il devient difficile dexpliquer la diffrence entre les
courants dappel dun transformateur amorphe et dun conventionnel. Pour comprendre le
phnomne denclenchement, il est impratif de tracer u, i et le flux en fonction du temps :
u = U max . sin (wt + j ) il en dcoule
f (0) = 0 =

U max
. cos j + c donc
w

U max
df
. cos(wt + j ) +car
c
u=w
dt
U max
[cos(wt + j ) - cos j ]
f (t ) =
w

f=

La Figure 98 montre les diffrents


paramtres en fonction du temps. Dans
le cadre (b), les courbes u(t) et de (t)
sont

donnes.

Compte

tenu

du

dphasage existant de p/2 entre i/u, le


courant atteint un maximum lorsque U=0.
A cet instant le flux travers la bobine
est double du flux nominal. Dans ce cas,
le matriau est compltement satur,
absorbant ainsi un fort courant dappel,

Figure 98: Illustration de u(t), (t) et i(t) [66]

comme le montre les cadres (a) et (c).

Malick MOUHAMAD

205

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Etude sur limpact des transformateurs amorphes dans le rseau

I = 122 A

I = 197 A

Mise sous tension

R-enclenchement

I = 107 A

Figure 99 : Oscillogramme enregistr dune squence mise sous


tension et r-enclenchement sur un transformateur amorphe
Phase A

Phase B

Phase C

Enclenchement

Figure 100 : Zoom sur loscillogramme prcdent

La Figure 99 reprsente les volutions de tension et dintensit releves lors dune


squence de mise sous tension et r-enclenchement U=Umax. Compte tenu du dphasage
entre les phases, la mise sous tension ou le r-enclenchement sur la phase C U=Umax
correspond un enclenchement U=0 sur la phase B. Il a t vu prcdemment qu U=0,
un flux maximal circule dans le noyau sollicitant un courant dappel lev, do une intensit
de 197 A releve lors du r-enclenchement de la phase B.

Malick MOUHAMAD

206

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Etude sur limpact des transformateurs amorphes dans le rseau

Il est observ sur la Figure 99 que la dcroissance du courant denclenchement se fait en


200 300 ms. On peut aussi remarquer que Imise

sous tension

< Ir-enclenchement car un flux

rmanent reste dans le circuit magntique aprs la mise hors tension, augmentant ainsi le
courant rsultant de lenclenchement.

8.5.2 Impact de la permabilit magntique des matriaux


Linduction Bm, correspondant au flux total dans le circuit magntique, atteint une valeur
beaucoup plus leve, saturant ainsi le matriau. Pendant les squences, les valeurs max
de courant dappel enregistres sont 197 A pour lamorphe et 66 A pour le conventionnel. Le
courant denclenchement du transformateur amorphe (197 A) correspond 20 fois le courant
nominal max In.
Afin dexpliquer cet cart entre la technologie amorphe et celle classique, les proprits
intrinsques au matriau doivent tre traites car les essais ont t raliss dans les mmes
conditions pour les 2 technologies. Si une norme diffrence dans les valeurs de courant
dappel a t identifie alors cela peut tre expliqu par la permabilit de ces matriaux.
Voici les courbes dhystrsis des rubans amorphes et de la tle Fe-Si :
2

1,5

0,5

0
-400

-300

-200

-100

100

200

300

400

-0,5

Ruban amorphe
Fe-Si GO
-1

-1,5

-2

Figure 101 : Courbes dhystrsis du ruban


amorphe SA1 et de la tle GO

Figure 102 : Illustration schmatique


des courbes dhystrsis du ruban
amorphe SA1 et de la tle GO

~ 20-80

Malick MOUHAMAD

207

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Etude sur limpact des transformateurs amorphes dans le rseau

Le courant denclenchement dun transformateur est li limpdance des bobinages et la


nature du circuit magntique. La courbe dhystrsis (B/H) traduit les variations de la
permabilit du matriau en fonction du courant. La premire valeur correspond la pente
du segment quasi linaire avant le coude de saturation. La pente du second segment traduit
la permabilit lorsque le matriau sature. Ces deux segments aux pentes trs diffrentes
vont tre dterminants sur le courant dappel.
Lvolution dinduction dans le matriau magntique jusqu la saturation peut tre
reprsente par 2 segments, comme le montre la Figure 102 : un segment reprsentant la
partie linaire et un autre reprsentant la saturation.
Dans le cas des rubans amorphes, la permabilit est proche de 100 000 tandis que celle
des tles GO est de lordre de 42 000. Les matriaux amorphes SA1 saturent 1,56 T
alors que les tles Fe-Si possdent une induction saturation proche de 2 T. Le fort courant
dappel enregistr (197 A) dans le transformateur amorphe peut tre expliqu par :
-

la forte permabilit des rubans amorphes. Ainsi ces matriaux atteignent beaucoup
plus vite la saturation que les tles avec une pente leve. La courbe dhystrsis
dun amorphe est trs troite par rapport celle des tles Fe-Si (voir Figure 101)

la pente saturation. Ayant atteint la saturation, la pente du second segment est


quasiment horizontale (R 1) pour les amorphes. Ce phnomne nest pas identifi
avec les tles GO car le matriau classique nest pas compltement satur (voir
Figure 102). Ainsi, avec une pente horizontale, les matriaux amorphes requirent
un fort courant dappel.

On constate que si tend vers 0 alors i prend des valeurs importantes que seul le circuit
dessais ou le rseau tend limiter.
La permabilit du matriau magntique joue un rle trs important. Le constat est que le
courant dappel des transformateurs modernes diffre de celui des prcdentes gnrations
dappareils. Cela sexplique par lamlioration constante de la permabilit () des tles
magntiques dans le but de rduire les pertes vide. La permabilit magntique affecte les
pertes vide mais son augmentation entrane des forts courants denclenchement.
Il est utile de prciser que ces courants dappel gnrent des efforts lectrodynamiques. La
force qui sexerce sur les enroulements est moins importante que les efforts produits lors des
courts-circuits. Durant les courts-circuits, un courant de 9 kA circule dans les enroulements
dun transformateur 250 kVA (Voir 5.5.2).

Malick MOUHAMAD

208

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Etude sur limpact des transformateurs amorphes dans le rseau

8.6. Pour lexploitation


Lors de la mise sous tension dun transformateur amorphe, avec U=0 sur une des phases,
des courants dappel levs ont t enregistrs. Les protections par fusibles limiteurs doivent
pouvoir discriminer un courant de dfaut dun courant dappel. Dans le cas prsent, la mise
sous tension du primaire du transformateur, la valeur du courant dappel Iappel peut atteindre
au maximum 20 In (On compare ici la valeur maximale du courant denclenchement ( la
crte) avec la valeur crte du courant nominal en rgime tabli).
Pour lexploitation, la question de la tenue du fusible se pose pour viter des
dclenchements intempestifs des dparts HTA. Pour vrifier que les fusibles limiteurs HTA
supportent les courants dappel mesurs dans les transformateurs amorphes, les valeurs de
courant dappel sont mises en regard des courbes i=f(t) des fusibles HTA (NF) rpondant
la norme CEI 60282-1.

Conformment aux prconisations du guide technique, un fusible 16 A (Type NF) est utilis
pour un transformateur 250 kVA et un fusible 43 A (NF) est associ un transformateur de
400 kVA.
Le courant dappel maximum et sa dcroissance sont reports sur ces courbes i=f(t) afin de
voir si les valeurs de courant denclenchement dpassent la limite de fonctionnement des
fusibles.
Dans le pire des cas, le courant dappel maximum atteint, pour un transformateur amorphe
250 kVA, une valeur de 197 A.
En transposant au transformateur amorphe 400 kVA, cette valeur atteint 315 A. On reporte
chaque pic dintensit de la Figure 99 sur la courbe i(t) des fusibles. Ces courbes sont
donnes la page suivante :

Malick MOUHAMAD

209

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Etude sur limpact des transformateurs amorphes dans le rseau

Limite pour
250 kVA
Limite pour
400 kVA

Figure 103 : Courbes i=f(t) des fusibles HTA NF-UTE avec les courants
dappel mesurs sur les transformateurs amorphes 250 et 400 kVA

En pointill, sont reportes les valeurs crtes du courant absorb en fonction du temps tout
au long de lenclenchement. On constate, dans le pire des cas, que les courants dappel
enregistrs sur le transformateur amorphe 250 kVA restent en dessous du seuil impos par
le fusible 16 A (C64-210). Si lon prend en compte une tolrance de 10% sur la courbe i=f(t),
les valeurs de courants dappel se superposent avec la courbe de tenue du fusible. Il est
aussi observ que les courants dappel sloignent de la limite de tenue du fusible au fur et
mesure que le rgime stablit. Pour le transformateur amorphe 400 kVA, le calibre 43A
reste compatible avec les courants dappel estims pour cette puissance.
La mise sous tension de transformateurs amorphes ne devrait pas gnrer de
dclenchement intempestif des protections par fusibles limiteurs NF car les courants dappel
relevs sont compatibles avec les calibres slectionns par le Distributeur. La mise en
exploitation des transformateurs amorphes ne ncessitera pas de rglage particulier des
protections.

Malick MOUHAMAD

210

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur limpact des transformateurs amorphes dans le rseau

Aujourdhui, ERDF sinterroge sur la possibilit douvrir le march des fusibles HTA des
produits normaliss DIN (EN 60282-1 ou VDE 0670-4) [67]. Ltude sest porte sur la
vrification du comportement de ce type de fusibles en prsence de transformateurs
amorphes.

Figure 104 : Courbes i=f(t) des fusibles limiteurs HTA de norme DIN avec les
courants dappel mesurs sur les transformateurs amorphes 250 et 400 kVA

En toute vraisemblance, une analyse rapide des courbes i=f(t) des fusibles DIN laisse
penser que les produits susceptibles de convenir devront avoir un calibre de 25 A a minima
pour pouvoir accepter les courants dappel des transformateurs amorphes 250 kVA et un
calibre de 40 A devrait convenir aux appareils 400 kVA.
Compte tenu de la diversit des rfrences de fusibles DIN et dun manque de visibilit des
produits potentiellement compatibles avec les besoins du rseau franais, il est difficile de se
prononcer sur la pleine compatibilit des fusibles DIN avec les transformateurs amorphes.
Autre particularit : la mise sous tension a aussi pour consquence immdiate de provoquer
des surtensions de manuvre, prjudiciables aux isolations qui sont exposes une
contrainte dilectrique avec un risque de claquage. Ces surtensions risquent de se propager
entre le poste Source et le ou les transformateurs raccords.

Malick MOUHAMAD

211

EDF R&D ENS Cachan

Etude sur limpact des transformateurs amorphes dans le rseau

8.7. Conclusions
Les essais sur des prototypes 250 kVA ont fait la dmonstration que les courants
denclenchement des transformateurs amorphes seront suprieurs aux transformateurs
conventionnels. Cette situation est lie la saturation plus brutale des transformateurs
amorphes en raison de la permabilit magntique plus leve des amorphes. De plus, les
pertes sont faibles dans le cas des amorphes or les pertes dans le transformateur
amortissent la monte du courant.
Limpact sur le rseau devrait tre limit si la mise sous tension ne se produit pas lorsque
U=0 sur une phase. Ce transitoire tant de courte dure (0,5 s), le raccordement et la mise
sous tension de transformateurs amorphes ne devraient pas poser de problme si les temps
de raction des protections sont suprieurs aux temps dapparition des courants dappel.
La question des courants dappel suprieurs peut se poser en cas de remise sous tension
suite un black-out ou une interruption de fourniture gnralise. A la mise sous tension du
transformateur de poste source, la prsence de nombreux transformateurs amorphes
pourrait poser problme si tous les appareils taient remis sous tension au mme instant.
Dans la pratique, la remise sous tension des dparts est chelonne de 30 secondes 1
minute de faon automatique ou manuelle.
Pour lexploitation, en tenant compte des caractristiques des protections fusibles, la mise en
exploitation de transformateurs amorphes ne devrait pas poser de problme particulier au
regard des courants dappel lors de la mise sous tension. Les fusibles NF utiliss pour les
appareils conventionnels restent compatibles avec les transformateurs amorphes.
EDF R&D propose de procder des essais complmentaires pour mieux caractriser le
comportement des fusibles associs aux transformateurs amorphes. Ces essais permettront
de valider des situations particulires voire critiques pour diffrents types de fusibles NF et
DIN.
Les essais de puissance sur les transformateurs sont raliss dans un laboratoire. Le
dploiement grande chelle peut ncessiter une tude plus pousse et prcise en tenant
compte des paramtres rels du rseau.
Bilan
- 2 types dessai sont raliss : mise sous tension simple et une squence
enclenchement dclenchement r-enclenchement U=0 et Umax.
- Cas dfavorable : enclenchement U=0 dans une phase.
- Le transformateur amorphe rclame, dans les pires des cas, un courant dappel
plus important (197 A) quun transformateur conventionnel (66 A).
- Permabilit leve des amorphes rduction de P0 mais fort courant dappel.
- Fort courant dappel surtension de manuvre, risque de claquage des isolants.
- Les fusibles utiliss pour les transformateurs classiques sont compatibles avec
les courants dappel mesurs sur les transformateurs amorphes.
Malick MOUHAMAD

212

EDF R&D ENS Cachan

CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES


Ce manuscrit a prsent la technologie amorphe ddie aux transformateurs de distribution.
La dissertation sest articule en quatre chapitres :

Le premier chapitre a permis dexposer la filire amorphe ainsi que son ACV. Il a t vu que
le concept retenu pour les transformateurs amorphes est celui dit 5 legs . Il est
intressant de citer que Metglas dtient le quasi-monopole mondial quant la production des
rubans amorphes. Les matriaux nanocristallins ne possdent aucun intrt ce jour dans
lapplication des transformateurs cause de leur fragilit et leur faible induction. LACV
ralise sur la technologie amorphe a prouv que celle-ci est plus efficace que la technologie
classique GO. La longue chane dapprovisionnement de la filire amorphe nest pas un
souci majeur, dun point de vue cologique, car limpact environnemental d lutilisation
emporte largement sur les autres stades de lACV.

Le deuxime chapitre a prsent les travaux raliss sur le matriau amorphe. Ltude de la
compatibilit chimique a montr que les proprits magntiques des matriaux tests taient
stables dans le temps et que les huiles considres nont aucun effet nfaste sur les rubans
amorphes. Ceci a t confirm par les tudes DRX menes sur les chantillons tests. Le
vieillissement acclr a permis dextrapoler la dure de vie des rubans amorphes. Ces
dures ont t calcules partir de deux essais en temprature. Lextrapolation aurait une
validit scientifique si un troisime point dans les courbes dArrhenius tait trouv. Malgr les
tentatives, un troisime point na pas pu tre identifi.

Le troisime chapitre a montr les limites de cette technologie en valuant la tenue


mcanique des transformateurs amorphes face aux courants de court-circuit. Les concepts
ont certes volu mais les problmes rencontrs dans les annes 90 sont nouveau
dtects aujourdhui. Les constructeurs doivent revoir leur construction afin de dvelopper un
produit satisfaisant les exigences de ERDF. Par valuation conomique, il est montr que le
prix dachat des transformateurs amorphes est un critre majeur dans la rentabilit de la
technologie amorphe. Un prix dachat du transformateur amorphe suprieur 9500 et un
prix dlectricit moindre seraient un obstacle pour la rentabilit de cet appareil en 30 ans par
rapport aux transformateurs conventionnels.

Malick MOUHAMAD

213

EDF R&D ENS Cachan

Le dernier chapitre a trait les matriaux amorphes face aux harmoniques et les courants
dappel la mise sous tension. Il est conclu que les tores amorphes sont moins sensibles
que les tles Fe-Si GO, en matire de pertes. Les essais de puissance mens sur les
transformateurs amorphes ont montr que les courants dappel mesurs sur ces appareils
sont suprieurs ceux des transformateurs conventionnels. La permabilit leve des
rubans amorphes par rapport aux tles Fe-Si est la cause principale des valeurs leves des
courants dappel. Il a t montr que les fusibles utiliss dans le rseau EDF sont
compatibles avec les courants dappel mesurs sur les transformateurs amorphes.

Ce projet de thse avait pour objectif dvaluer la technologie amorphe et apporter un avis
au client ERDF. Cette tude sur les transformateurs amorphes a montr que les rubans
amorphes offrent une rduction nette des pertes vide (A0/2, voire A0/3). Cette technologie
sinscrit de faon cohrente dans la dmarche de ERDF et de lUE concernant lutilisation
des transformateurs haute efficacit nergtique.
Bien que cette technologie soit prometteuse, il reste des obstacles surmonter. Un des
dfauts majeurs de ces appareils est la mauvaise tenue aux courts-circuits. Il a t observ
que certains constructeurs proposent tout de mme des produits satisfaisants mais des
progrs restent faire afin de parvenir un matriel recevable. Un autre problme rencontr
dans ces appareils est la prsence de fragments mtalliques amorphes mettant en cause la
tenue dilectrique du transformateur.

Ltude des matriaux amorphes face aux harmoniques a t faite sur des tores et
transpose aux transformateurs. Il serait intressant de faire la mme procdure sur les
transformateurs directement afin dobtenir des rsultats concluants.
Les courants dappel ont t mesurs sur une seule puissance (250 kVA). Pour confronter
les courbes i=f(t) avec les courants denclenchement, il est souhaitable de mesurer le
courant la mise sous tension pour une autre puissance, 400 kVA par exemple.
Une des questions qui nous est survenue souvent est la rpartition du flux dans un modle 5
legs. Le noyau amorphe possde ses deux extrmits une demi-colonne en addition o le
flux peut transiter. Afin de dterminer la quantit de flux traversant les extrmits, une
premire modlisation sous Flux2D est prconise. Si la simulation savre intressante
alors une simulation sous Flux3D apportera des informations complmentaires.

Malick MOUHAMAD

214

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Malick MOUHAMAD

217

EDF R&D ENS Cachan

Annexes
ANNEXE A : ORGANISATION DE LA FILIERE AMORPHE DANS LE MONDE
ANNEXE B : LOCALISATION DES CONSTRUCTEURS EUROPEENS AYANT INITIE UN
PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT DE TRANSFORMATEURS AMORPHES
ANNEXE C : RESULTATS DE LANALYSE DES METAUX DISSOUS
ANNEXE D : DISPOSITIF
DHYSTERESIS

EXPERIMENTAL

PERMETTANT

DE

TRACER

LES

CYCLES

ANNEXE E : SPECTRES DE DIFFRACTION DE HB1 APRES LES ESSAIS DE COMPATIBILITE


PHYSICO-CHIMIQUE
ANNEXE F : FORMES DONDE AVEC DIFFERENTS ANGLES DE DEPHASAGE

Malick MOUHAMAD

218

EDF R&D ENS Cachan

ANNEXE A : ORGANISATION DE LA FILIERE AMORPHE DANS LE MONDE

METGLAS USA
San Jiang
METGLAS Japon
March de METGLAS

Malick MOUHAMAD

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ANNEXE B : LOCALISATION DES CONSTRUCTEURS EUROPEENS AYANT INITIE UN


PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT DE TRANSFORMATEURS AMORPHES

Irlande

Pologne
Pauwels
Siemens
France Transfo

Hongrie

AREVA
ABB

Grce

Malick MOUHAMAD

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ANNEXE C : RESULTATS DE LANALYSE DES METAUX DISSOUS

Malick MOUHAMAD

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ANNEXE D : DISPOSITIF EXPERIMENTAL PERMETTANT DE


MESURER LES PERTES MAGNETIQUES

Cadre bande unique single sheet tester (SST)


Les matriaux amorphes ont t caractriss dans un permamtre (SST). Dans ce
dispositif, les bobinages dexcitation et de mesure sont situs autour de lchantillon. Le
ruban amorphe, de dimension 1x8 cm, est gliss dans la bobine de mesure. La fermeture
du circuit magntique est assure aux deux extrmits de lchantillon par deux culasses en
ferrite (20x40 cm) :

Bobine excitatrice

Echantillon
Bobine de mesure

Le circuit magntique est aliment par un gnrateur f.e.m la frquence 50 Hz. On impose
une excitation en rgime B(t) sinusodal. A lapproche de la saturation, la forme sinusodale
de B tend se dformer. Afin de retrouver les conditions de B sinusodal, on utilise une
alimentation avec asservissement :

Tores amorphes
Afin de mesurer les pertes dans les matriaux amorphes sous rgime harmonique, des
chantillons en forme torique ont t considrs. Ces tores (SA1 et HB1) ont t fournis par
le producteur Metglas avec les dimensions suivantes :

Ri = 12,5 mm
Re = 16,5 mm
L = 10 mm

Re
L
Ri

Malick MOUHAMAD

222

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Les tores amorphes sont raliss partir dune seule bande longue enroule. Ils ont t
recuits sous champ par Metglas afin de relaxer la structure avant les mesures. Le tore
amorphe est protg par une carcasse isolante en plastique. Ceci a pour effet dencaisser
les contraintes mcaniques des bobinages.
Pour effectuer des mesures de pertes, le tore est compos de deux enroulements
rgulirement rpartis sur sa circonfrence :
-

un bobinage dexcitation comportant N1 spires, nomm enroulement primaire, et


parcouru par un courant dexcitation I1 ;

un bobinage de mesure du flux dinduction comportant N2 spires.

La mise en place de ces deux bobinages ncessite


beaucoup de soins. Cest une opration manuelle et
dlicate. La photo ci-aprs montre un tore avec les
bobinages, prt la mesure et un autre sans les
spires. Le nombre de spires pour chaque tore est :
tore amorphe SA1 : N1 = 62 et N2 = 110
tore amorphe HB1 : N1 = 62 et N2 = 106

Cadre Epstein
Le cadre Epstein est un circuit ferm, de forme carre, utilis dans le monde entier pour
caractriser les tles magntiques. Lassemblage dEpstein est ralis avec un multiple de 4
bandes de 30 mm de large et de longueur variable entre 280 et 305 mm, superposes aux
coins avec un double recouvrement des joints. Chaque ct du carr est entour dun
enroulement secondaire et, par-dessus, dun primaire, bobins sur un gabarit isolant rigide
de section carre. Les bobines ont le mme nombre de spires et couvrent la mme longueur
de 190 mm. Il y a un total de 700 spires au primaire et au secondaire dans le cadre utilis
pour les mesures en quasi-statique et frquence industrielle (CEI 60404-2). Les quatre
solnodes sont connects en srie pour garantir un champ uniforme le long du cadre.
Il y a une profusion de rsultats qui mettent en vidence lexcellente reproductibilit et
rptabilit des mesures faites en utilisant le cadre Epstein. Daprs la norme CEI 60404-2,
le chemin magntique (la longueur conventionnelle du circuit) est fix 0,94 m quelle que
soit lexprience. Ci-aprs une photo dun cadre Epstein :

Malick MOUHAMAD

223

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ANNEXE E : SPECTRES DE DIFFRACTION DE HB1 APRES LES ESSAIS DE


COMPATIBILITE PHYSICO-CHIMIQUE

Intensit
400

Diala Taurus

200

2 pics

0
10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

110

120

Angle 2

N.B. : Les spectres de diffraction ont t ajusts en hauteur pour une meilleure lecture du diagramme.
Observations :
-

Les spectres montrent le caractre amorphe des chantillons HB1 tests dans les
huiles, confirmant ainsi la trs bonne compatibilit du matriau HB1 avec les
huiles de transformateurs.

Les deux petits pics, comme SA1, sont identifis ici dans lchantillon analys
dans Diala. Ceci confirme bien que les dpts de matire la surface des
chantillons sont des rsidus carbons.

Malick MOUHAMAD

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ANNEXE F : FORMES DONDE AVEC DIFFERENTS ANGLES DE DEPHASAGE

10% H3, sans dphasage

10% H3, dphasage de 30

10% H3, dphasage de 90

10% H3, dphasage de 60

Malick MOUHAMAD

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