Cahiers Du Cinema 017
Cahiers Du Cinema 017
Cahiers Du Cinema 017
DU CINMA
N 17
NOVEMBRE 1952
NOUVELLES
DU
CINMA
ALLEMAGNE
A D u sscld o rfj s est fte n u u n
F e stiv a l d u Cinm a In terco n fessio nn cl o rg an is p a r la G lde P r o
te s ta n te et les Services C atho liques
d u Cinm a A llem and .
V oici iuels so n t le s film s
f r a n a is p rsen ts ou en in stan c e
dtre p r se n t s B e rlin : Casque
dOr, L a Vrit s u r B b Donge,
E d o u a r d et Caroline, F a n fa n L a
T u l i p e , S o u v e n ir s P e rd u s , L e Petit
M o n d e de Don C a m illo .
R o if H a n se n tu d ie u n e n o u T e lle v e rsio n de Dcr T r a n m e n d e
Afund. Le film f u t r a lis en 1932
avec E liz a b c th V erg ner. M a in te n an t,
l in te rp r te p rin c ip a le se ra M aria
S chell.
'
J o h n W a y n e e t M a u r e e n O ' H a r a , en to ur s
d e Barry F it zgerald e t Victor M a c Laglen, sont
les v e d e t t e s du n o u v e a u film en t ec h n ic ol or
d e J o h n Ford L 'H O M M E TRANQUILLE (The
Q utei M an ), G r a n d Prix d e la Biennale de
Venise.
(Republic Picfures. Les Films Frnand Rivers).
ESPAGNE
4 On
an n o n ce de M a d rid la
r a lis a tio n p r o c h a in e d u n e c o p ro
d u c tio n f ra n c o -h is p a n o -ita lie n n e :
L es F le u rs de la Daine a u x Cam
lias, da p r s A lex an d re D u m as.
Une D a m e a u x C a m lia s de p lu s !
Q u an d o n en se ra 1.000...
AUTRICHE
#
E n 1953, on r a lis e r a it
V ienne u n film g ig an tesq u e in te r
p r t p a r u n e p l ia d e de vedettes
f ra n a is e s , an g laises, a m ric a in e s
et a u tr ic h ie n n e s et in titu l L a M a r
seillaise. Cette u vre, q u i co n s ti
t u e r a i t u n hom m age n o tr e h y m n e
n a tio n a l en ta n t q u e sy m b o le de
l a lib e rt , bnficie n a tu r e lle m e n t
au d p a rt de larg es a p p u i s f in a n
ciers officiels.
FRANCE
Georges F r a n ju to u rn e u n e
v o catio n d e la v ie de M lis q u i
co m p o rtera certain s e x tra its des
vieu x film s d e Mls : L e G rand
Mlis.
In te m p rie s de Ilo sa m o n d
L ehm ann
se ra it b ie n t t a d a p t
p o u r .l cran . V edette env isag e :
M icheline P re sle.
(V o ir s u ite e t fin d e s N o u v e l l e s
Cin m a p a g e 41).
CAHIERS
REVUE
MENSUELLE
DU
DU
CINMA
CINMA
ET
146, C H A M P S - L Y S E S , P A R IS (8e)
DU
-T L C I N M A
LYSES 05-38
TOM E III
N 17
'
NOVEMBRE
1952
SOMMAIRE
Andr Bazin ------A m d e Ayf re . . .
G avi n L am be rt
Pie.rre Merc ier
M a rc e l L'Her bier
C h a rl e s C l a o u
J e a n Q u va l .
XXX .............
LES
2
6
19
23
25.
34
38
41
43
45
47
48
51
52
53
FILMS
J a c q u e s Doniol-Valcroze
J e a n - J o s Richer , . . .
R en aud d e La bo rd er e .
R o b e r t Pilail . . . . . . . . .
J i D.-V. . ............. ..
Michel Do rsd ay . . . . . . .
Je an -L ou is Tal len ay . . .
RTROSPECTIVES
Ra ymond Borde e t Etienne
Chiaumeton ! . .
.......
A m d e Ayf re ............ i*. . 7
J. D.-V. ; ..................................:
55
58
60
U v re s d e C in m a
R. d e L.
R: d e L.
J . - J . R.
J . - J . R.
Les photographies qui illustrent ce numro sont dues lobgeance de : Franco-London Film, Minerva,
Omnium International du Film, RKO, Discina, Alliance Gnrale de Distribution Cinmatographique,
Productions Sacha Gordine, Les Films Corona, Bristish International Pictures, Republic Pictures, Les
Films Femand Rivera, Hoche Production. Cocinor, P.D.S. , Cindis, Gaumont, United Artisis,Warner Bros
Les a r t i c l e s n ' e n g a g e n t q u e
le urs a u t e u r s - Les m a n u s c r i t s s o n t r e n d u s
R. C. Seine 326.525 B.
PARIS (2)
Si Chariot ne meure. . .
par
Andr Bazin
physique du Moyen Age. Aussi ds City Lights, Chariot tait dj devenu la chryr
salide de Chaplin, Dans Le Dictateur, le doute ntait plus permis et le gros plan
final nous faisait assister la mue bouleversante du masque en son visage.
Monsieur Verdoux naurait peut-tre pas t possible sans cette dissociation.
Bien que le personnage ne se comprenne que par rapport Chariot, au mythe
dont il est limage ngative, ou si lon veut, bien que le rle de Monsieur Ver-t
doux soit interprt essentiellement par Chaplin, ce dernier prtait sa compli-,
cit, .lopration comme pour m ieux garer les soupons.
Quoi quil en soit nous avions jusquici deux points de rfrence solides :
le masque de Chariot et le visage de Chaplin. II est de psychologie, lmentaire
que les acteurs vieillissent en fonction inverse de leur clbrit. A la limite
comme le dit Gloria Swanson dans S-uns'e-f Boulevard les toiles ne vieillis
sent p a s . Quelques rides estompes par le maquillage, une mche de cheveux
blancs ne compromettaient pas encore dans Le Dictateur limage que nous gaidions travers les photographies dun Chaplin de trente ou quarante ans. Mais
lillusion ntait plus possible. Le premier film interprt sans maquillage: par
le grand acteur Charles Spencer Chaplin est aussi prcisment le premier o
nous ne reconnaissons plus son visage. Je veux dire le premier qui nous con
traigne abandonner le point de repre de rternelle maturit de Chaplin.
*
'
'
pris un sens pjoratif est par le style ,(1) en marge de luvre comique deChaplin, mais la diffrence de L Opinion Publique quoi on penserait alors
le comparer, elle participe tout de m m e de sa mythologie. Que nous le vou
lions 011 non, plus ou moins consciemment seulement, nous ne pouvons viter
de comparer Galvero dans la vie et sur la scne Chaplin et Chariot. D o
Vient alors me semble-t-il le trouble o peut lgitimement nous plonger une pre
mire vision du film. Raliste, Limelight puise une partie de notre motion
dans la comparaison avec des uvres contradictoires. Comparaison non
seulement invitable mais ncessaire et qui cependant nous gare. En ce sens
la cration du clown Calvero est gniale. Elle nous contraint voquer Char
iot et eh mme temps nous prive de toute ressemblance car rien dans sa sil
houette et moins encore dans son genre comique ne permet la confusion.
Chaplin sy est appliqu au contraire comme du reste dans tous les dtails de
son film Une reconstitution fidle et qnasi archlogique du music-hall
anglais du dbut du sicle.
Il me semble que lessentiel des rserves dfrentes et admiratives dont
une partie de la critique, sinon, le public, ont dj fait preuve lgard de
Limelight procdent plus ou moins consciemment de cette quivoque qui est
au principe mme du film. Je ne saurais nier de lavoir ressentie m oi-m m e
comme une gne, mais ce sur quoi je m interroge encore cest quant savoir
sil sagit pour autant dune faib lesse. A partir dun certain niveau esth
tique et pour une uvre prsentant ncessairement une unit profonde (mettons
pour rfrence celles de Corneille, de Racine, de Shakespeare ou de Molire)
la critique des dfauts perd son importance et presque sa raison dtre. Il n est
plus de critique que des beauts laquelle nest plus elle-mme quune com pr
hension des ncessits. Deux ou trois gnrations de professeurs ont fait des
rserves sur le rcit de Thramne pensant peut-tre par ce coin dombre
donner plus dcclat aux perfections de Racine. Prudence non seulement dri
soire mais foncirement fausse. Si les chefs-dceuvre chappent leur auteur
mme, plus forte raison la critique. Il me plat que le spectacle auquel a t
convi Chaplin Paris soit prcisment le Don Juan de Molire. Poser lop
portunit du rcit de Thramne et des digressions dramatiques de Molire,
cest dabord respecter la part divine de la cration, postuler quil ne peut pas
ne pas y avoir jusque dans ces dfauts quelques ncessits et donc quelquharmonie.
Aux beauts autonomes de Limelight sajoutent plus que ne se retranchent
ce que jappellerais volontiers la beaut de ses dfauts qui nest que la per
ception de leur fatalit. Ce nest qu'aux mercenaires de l art cinmatographi
que et aux artistes mineurs que se peut appliquer une critique constructive
qui suppose que luvre aurait pu tre diffrente . Ce sont les Christian Jaque
qui peuvent indiffremment russir ou <s rater Fanfan la Tulipe et A d o ra
bles Cratures. Mais que signifierait une critique constructive de l uvre
de Stroheim ?
II me semble donc que lapparent dsquilibre quon peut ressentir dans
Limelight et qui vient de ce porte--faux du style sur la mythologie ajoute une
dimension pathtique au pathtique du scnario comme la perception, de Iident i t secrte de Verdoux donnait sa vie et surtout sa mort une signification
explosive.
Lpisode raliste, la plonge dans le drame de Limelight tait sans doute
(1) J entends ici le m ot style dans le sens trs prcis o Ton distingue style trag iq u e
comique p a r exemple. Le dram e se dfinit au contraire alors p a r le refus d un
e t .s t y le
s t y le .
ncessaire pour que Chaplin dpouillt le double mythe de son tem elle jeu
nesse et de Chariot. Chariot est mort guillotin sous la fausse identit de Verdoux, la vieillesse de Chaplin est morte la fin de Limelight avec Calvero. Un
nouveau Chaplin est n de ce double assassinat, un prodigieux acteur qui a con
quis le droit davoir le visage dun vieillard et retrouver celui dy poser, dautres
masques.
.
Jentends quon m objecte que Chaplin a promis de revenir aux films comi
ques et son personnage traditionnel. Justement. Cest pour le. pouvoir, quil
lui fallait cesser de feindre comme Mistinguett davoir toujours trente ans. Alors
quil relance sur le march ses anciens films, Chaplin ne pouvait que prendre
sa retraite ou rsoudre la contradiction de ses mythes et de sa vieillesse.
Ce vieil acteur reste nous le savons un mime prodigieux. Gageons quil
nous surprendra bientt dans ce qui serait le paradoxal sommet de sa carrire:
linimitable imitation de Chariot.
A n d r B azin
No-Ralisme
et
Phnomnologie
par
Amde Ayfre
sest cristallis dans cet enfant et la fait mourir. Pour les autres ce
sera l polarisation en lui de tout labsurde, de tout le louche dun
inonde o lon est de. trop . Pour dautres enfin, ce sera le tmoignage
dun monde o limmense amour de Dieu narrive pas trouver pas
sage travers le jeu sanglant et triste des passions humaines, sinon
sous la forme dune figure agenouille au-dessus dun enfant mort.
Rossellini, lui, ne dcide, pas. Il pose une interrogation.. A.' propos
dune attitude existentielle, il met en avant le mystre de lexistence.
On voit tout ce qui dansi cette attitude diffre la fois du vrisme et
du documenlarisme. Laspect documentaire ny prtend jamais une
certaine objectivit passive, la prsentation neutre ne veut jamais
dire froideur et impersonnalit. Il y a de la conscience, de la subjectivit,
sil ny a pas de Raison et de thse. Il y a de la polmique sociale sil
ny a pas de propagande. Mais surtout tous ces lments objectifs, sub
jectifs, sociaux, etc... ny sont jamais analyss comme tels; ils sont pris
dans un bloc vnementiel, avec tout son grouillement inextricable,
Jb]k)c de dure autant que; de volume, qui ne nous fait grce ni dun
seconde, ni dun geste. Aussi devant ce Tout lattitude du spectateur
doit-elle radicalement changer. Regarder devient un acte; puisque tout
est ici en question, il faut rpondre, il faut agir. Cest un appel la
libert.
Mais nest-il pas frappant de constater que cette faon pour le
ralisateur d nous mettre face un vnement humain considr glo
balement, en sabstenant de le morceler et de lanalyser, mais en; en
faisant simplement le tour, en le dcrivant concrtement et en oprant
10
Refus, du choix, mais lart nest-il pas choix ?... Si, mais essen
tiellement choix de moyens. Et les moyens sont ici extrmement
rigoureux. Car il faut bien se rendre compte que nous sommes devant
une oeuvre dont le ralisme mme ne peut que rsulter de lemploi darti
fices, dautant plus subtils et conscients quon voudra la spontanit
plus grande. Le ralisme phnomnologique rsulte lui aussi, comme la
mthode dont il sinspire mais dans un sens assez diffrent, dune sorte
de m ise entre parenthses, dpoch Ce qui est lintrieur des
parenthses, cest luvre, ce fragment dunivers devant lequel le spec
tateur aura justement limpression de ntre pas au spctacle, mme
.pas uii spectacle raliste. Mais en dehors des parenthses, il y a cette
sorte de moi transcendant qui est lauteur et qui, lui, sait tout le travail
d art que lui a cot la ralisation de cette impression de ralit, de cette
impression quaura le public, que lui, lauteur, na jamais mis les pieds,
lintrieur des parenthses. Ne faut-il pas infiniment dart pour orga
niser u rcit, monter une mise en scne, diriger des acteurs, en don
nant finalement limpression quil ny a ni rcit, ni mise en scne, ni
acteurs? Autremnt dit, nous avons affaire ici encore un ralism e
-second;-synthse du documentarisme et du vrisme. Avec celui-ci On
^reconnat que lidal du premier ne peut tre atteint sans un dtourr
mais avec celui-l on ne croit pas que ce dtour doive consister en une
stylisation de l'vnement. Lillusion esthtique parfaite de la ralit
ne peut rsulter que dune ascse prodigieuse des moyens, o il y a en
fin de compt plus dart que dans toits les expressionnismes ou ls
constructivismes, ..........
. . Ascse dabord du scnario. Il ne sagit plus seulement dun scnario
. bien construit, selon une impeccable logique dramatique, avec des
contrepoints psychologiques subtils. Ce nest pas darchitecture quil
'sagit', cest dexistence. Si en quelque domaine lartiste mrite le nom
divin de crateur, cest bien ici. Aussi pour cela nes t-il, presque jam ais
.seul. Les quipes de scnarists italiens sont clbres. On * ;voulu
,ny^yoir que souci,publicitaire, mais il y. a plus profond, ce sentiment
de. linfinie richesse de ltre quun homme seul ne pourrait jamais par!venir a voquer. Zavattini et De Sica ont travaill pendant des mois le
Isn^riode .Ladri di Bicyclette pour finir par faire croire quil ny en
.avait pas.
.. .
,
Cette ascse du scnario se complte par une ascse de la mise en
scne et une ascse des acteurs (quAndr Bazin a admirablement ana
lyses dans son article dEspRiT de novembre 1949), et qui ncessitent
toujours des supplments dartifices pour faire par exemple que dans
les tournages en extrieur, lintroduction dune camra et sa manipu
lation nentranent aucune perturbation apparente, ou pour que lou
vrier et son fils ne tiennent pas plus un rle que leur vlo. Dans le
ralisme phnomnologique, Fart se pose donc dans lacte mme par
lequel il cherche se dtruire. Mais de cela, il est parfaitement cons
cient, et il en fait la charte mme de sa lgitimit esthtique. En m m e
temps que sa dfinition, si l on ajoute que chez lui tout est tourn
.produire une densit dtre, qui est, selon un mot plus vieux que Sartre,
la seule vraie mesure de la beaut.
Cest pourquoi on ne pourra pas objecter ces vues le cas de toute
12
13
exactement cest une gniale conjonction des deux lments quil faut'
Reconnatre, une vritable intentionalit rciproque. On a dit quune'
Affiche ne devait pas tre trop belle, sinon le passant ne la traversait
j^as pour aller lobjet. Ce nest pas absolument ex a ct A ct de la
neutralit plastique, il y a place pour un art translucide, pour une beaut
instrumentale qui est plnitude en mme temps que transparence..
Comme ces figure^ qui peuvent tre vues volont en creux ou en
relief, un tableau d Vermeer peut tre volont une dentellire appliqu devant sa feitre, ou lin pavant chromatisme bleu, gris dargent,
jaune citron trs ple, rayonnant dune matire pulpeuse et veloute,
presque charnelle. La m m e Exprience est possible avec les authen
tiques pcheurs siciliens de Visconti ; la gloire - presque au sens thologique du ihot , dont il les enveloppe, ne les voile pas, elle est ce qui
permet de les voir. Que nous soyons ici sur un terrain dangereux, je
le veux bien, et la plupart ds autres uvres ainsi orientes nont pas su
dpasser toute complaisance, mais ici au moins on ne peut pas ne pasreconnatre cette plastique une sorte dhumilit ontologique qui serait
au neutralisme volontaire de Ladri di Bicyclette ce que la mystique
est lascse.
r / La r a l i t h u m a i n e e t s o n s e n s , La forme parfaite pour le
ralisme phnomnologique dune des quelconques esthtiques aux
quelles il soppose st la pice thse, ou ce qui en est la forme affaiblie,
! thmes, caractriss toujours par une certaine transcendance
luvre, une certaine finalit extrinsque, qui leur fait toujours aussi
poursuivre lidal dune signification univoque aussi simple que pos
sible. Cest cette finalit, mme subtilement entendue, que soppose
le ralisme phnomnologique par sa volont de ne pas toucher aux
vnements, de ne pas les pntrer artificiellement dides ou de pas
sions Mais cette globalit de lvnement comporte en mme temps que
sa ralit spatio-temporelle une relation la conscience humaine qui
fait partie de sa nature mme, et qui est sa signification , son sens .
Et ce sens >>, parce quil ne peut tre dchiffr que par une conscience
t parce quil nest jamais une finalit rigide, la conscience pourra
toujours linterprter, le colorer selon ses normes propres, ses thories*
sa Wetanschaung, exactement comme elle le fait de lunivers rel
lui-mme. Il en rsulte une ambiguit fondamentale.
A condition toutefois quon ait su conserver lvnement une
globalit parfaite. Dans la moindre mesure o il aurait, subi un traite
ment quelconque, par lequel lauteur aurait tendu expliciter linter
prtation personnelle quil donne son sens intrinsque, tout le jeu est
fauss. On retombe dans la thse. On voit par l combien sont peu
phnomnologiques des film s qui se veulent aussi existentialistes que
Les Jeux sont Faits, ou Les Mains Sales. Sartre, de toute vidence, y. est
parti de thmes sinon de thses traiter, et non comme il approuve
Kiafka de lavoir fait, dune situation unitaire, dun vnement global.
Ce nest pas seulement sous lanalyse du critique que tout cela fond en
problmes, cest lauteur qui est parti de ces problmes pour les incar
ner. Mais pour faire le contraire, il eut fallu peut-tre ne pas tre philo
sophe, il eut fallu avoir le gnie de Zavattini... ou de Pagliero.
14
15
R a l is m e p h n o m n o l o g iq u e e t s e n s c a t h o l iq u e d e la g r c e .
Celle peut-tre que nous offre Cielo sulla Paludc. .Comme tous les autres
film s de 1cple, il constitue un bloc la fois social, psychologique et
thique. On peut ny voir quun documentaire sur ls Marais Pontins,
car cest profondment intgre la terre, leau et au ciel que lon
nous prsente La fam ille Goretti. Mais peu peu lattention se concentre
sur l attitude rciproque dAlexandre et de la jeune Maria. Concentra
tion qui nopre dailleurs aucune coupure avec le reste de lvnement.
Toute la vie dune ferme des Marais Pontins continue se drouler
en mme temps que lattitude dAlexandre se prcise, laisse voir sa
vritable nature, une obsession sexuelle irrsistible qui finit par amener
plusieurs tentatives de viol, et enfin le crime.
Entre temps, nous assistons la prparation de la fillette sa Pre
mire Communion, puis cette crmonie, avec son droulement tou
jours un i)eu mivre, surtout dans ces pays de vieilles traditions reli
gieuses. On ne nous avait pas cach dailleurs la sincrit, lattention
profonde que Maria avait personnellement accord cet acte pas plus
que le formalisme trs vide quil pouvait avoir pour dautres' de ses
compagnes. Aprs: le crimes la blesse est soigne rhpital.o elle
meurt. La foule voit en elle une sainte et prie.
Tels ont t l(es vnements tels on nous les montre, sans quaucune
pression soit faite pour orienter l'interprtation quon en doit donner.
Si l on apprend la sortie du cinma que cette fille t canonise, on
pourra trouver cela parfaitement absurde. La table personnelle ..des
valeurs n pas eu tre change pour que Ton sJe soit intress aux
vnements.
Mais pour le croyant linterprtation religieuse donner leur sens
intrinsque ne fera pas difficult. Lambiguit m me de ce sens lui
est un sr critre dauthenticit. II craindrait plutt le ct illusoire de
visions extrieures ou dappels intrieurs, mais l o toutes les choses
restent si j>rofondment marques de solidit humaine sont si peii
fantastiques, il ne voit auciine difficult y reconnatre le doigt de
Dieu. L o tout est naturellement explicable, il reste encore la place
pour une ralit transcendante au droulement normal des dtermi
nismes et cest l un critre de cette transcendance mme.
Autrement dit, lambiguit est le mode dexistence du Mystre, celui
qui sauvegarde la libert. Quoiquil en soit des apparences contraires, un
chrtien ne fera aucune difficult reconnatre que lon est ici* du point
de vue de la mystique, un niveau et une qualit au moins gaux
sinon suprieurs ceux des mondes de Bresson.
Car si la psychologie proprement dite y est infiniment moins fouille,
la grce ny est pas plus cache et les ambiguits ny sont pas au fond
plus grandes, puisquil est de la nature mme de la grce dtre cache
et ambigu, parce quelle nest pas autre chose que la face humaine du
Mystre transcendant de Dieu.
Tels sont, nous semble-t-il, les possibilits et les risques du ra
lism e phnomnologique en matire dvocation religieuse. Mais le
17
2
18
LETTRE DE LONDRES
par
Gavin Lambert
19
cette formule absurde : le clown qui veut jouer Hamlet . Certains (y compris Hamlet)
ont su tre les deux et en Toccurence si lon peut tre surpris il faut aussi tre recon
naissant.
1921, T h e K i d .
20
21
High Noon), sest install en Angleterre o il vient de foncier sa propre compagnie de pro
duction.
;
Nos metteurs en scne anglais semblent pour le moment dans la dlicate situation de
ceux qui sont la recherche dun sujet. Les sujets leur apparaissent comme des trsors
insaisissables et cachs, existant indpendamment des chercheurs. A ce stade de la Recher
che on commence sentir quil y a rellement un malaise : cherchent partout sauf n euxmme. Pas, toutefois, Robert Hamer qui depuis longtemps dsire raliser The Shadw and
tke Peale. Il sagit dun roman dont laction se situe dans une cole de la Jamaque entre
un matre dcole et une fillette de treize ans qui a des troubles sexuels. La difficult est
de trouver tui producteur. Carol Reed, aprs avoir abandonn successivement un roman
de Simenon et un mlodrame se passant Tanger, fait travailler pour lui maintenant, sur
un sujet qui nous est inconnu, un scnariste amricain assez obscur : Harry Juenitz fauteur
des Aventures de Don Juan avec Errol Flynn). Alexander Mackendrick n a pas de pro
jets... si ce n est de faire dautres films.
'
22
LETTRE DE COLOGNE
par
Pierre Mercier
'
Depuis plusieurs annes, chaque semaine, je bourlingue par tous les temps dans les
rues de Cologne en qute dun programme cinmatographique vraiment sensationnel. J ai
revu le vieux King-ICong de Slioedsack avec les fameux animaux prhistoriques de Willis
OBrien...
La grande poque du cinma allemand (1920-1926) avec les clbres scnaristes et
metteurs en scne tels que Cari Mayer, Robert \Yiene, Lulu Pick, Paul Lni, Fritz Lang,
Arthur Robinson, Pabst, Joe May... semble dfinitivement noye dans la nuit des temps.
Aujourdhui, le public rclame des films capables de le distraire de ses soucis quotidiens.
Marika Rkk triomphe toujours mais de jeunes rivales grignotent sa popularit.
Les parades musicales avec leurs escadrons de jolies filles se succdent un rythme
dsordonn. Les dcorateurs recomposent sans trve dinnarrables palais hindous pour
abriter les rocambolesques aventures de quelque illustre m aharajah polygame et richis
sime.
Jai revu la belle actrice sudoise Zarah Leander dans La Habanera et Kristina Soderbaum (lhrone de Jeunesse et de La Ville Dore) dans Immensee et Opfergang.
Hildegarde ICnef, aprs un stage lacadmie des Beaux-Arts de Berlin, simprovise
actrice. Grce Willy Forst qui la lance dfinitivement dans Sunderin elle acquiert une
rputation mondiale.
Le cinma franais jouit dun incomparable prestige. Il lis doit quelques uvres
dune valeur artistique indiscutable : Les Enfants du Paradis, Journal d un Cur de
Campagne, Le Silence est d Or, Rendez-Vous de Juillet, La Grande Illusion, Orphe,
Barbe-Bleue, Dieu a besoin des Hommes, La Symphonie Pastorale, Le Diable au Corps,
Manon, Justice est Faite.
Quatre films mdiocres ternissent un peu lclat de ce brillant palmars : Caroline
Chrie, Clochemerle, Bote de Nuit et Une Nuit Tabarin.
Le no-ralisme italien rebute les Allemands. Seuls, les films en possession de solides
atouts rotiques tel R iz Am er glanent par-ci par-l quelques sympathies quivo
ques.
Les films exotiques connaissent une extraordinaire faveur. LAfrique, lAsie, lAmrique
du Sud, lOcanie surtout provoquent des mditations dune trange nostalgie.
Les Mines du Roi Salomon, Kon^Tiki tintent laffiche durant de nombreuses semaines.
Mais lAllemagne refuse absolument de se reconnatre dans les productions du genre
Les Assassins sont parmi Nous, Quelque Part Berlin, Mariage dans VOmbre et Aux Fron
tires du Pch du vtran Stemmle. A ce sujet les critiques trangers accumulent les lu
cubrations les plus extravagantes.
Quelques reprises intressantes mritent dtre signales : Jeunes Filles en Uniforme
de Lontine Sagan avec les deux mouvantes interprtes Dorotha Weck et Herta Thiele
et L Ange Bleu de Josef Von Sternberg.
Lni Riefenstahl rintgrera bientt les studios.
Evidemment, le film que je prfre ces un film expressionniste, dune loquence plas
tique vraiment bouleversante : Das Ewige Spiel.
H a p p y E n d I.
ie r r e
e r c ie r
Marcel LHerbier
25
3
26
MM. Christian-Jaque,
Pierre Vry,
*
'
Grgs Van Parys.
'
Ce qui veut dire, moins quon ne lise les. mots lenvers, que lAssociation
des Auteurs de Films sengageait collaborer effectivement la formation de
lorganisme dont je lui avais montr les avantages et quelle approuvait expli
citement le titre que je lui avais donn.
: Sur cet engagement et ctte approbation qui mencouragrent, sachve le
premier acte de ce petit drame professionnel.
" " "
r;
*
'
.
la tiens, encore aujourdhui pour telle. La dite 'Fdration groupe non .des
auteurs, mais des socits de perception de droits dauteurs. Le droit dauteur
cinmatographique ntant nulle part tabli, donc nulle part peru, il nexiste
nulle part de socits dauteurs de film s pouvant prtendre sunir, . galit
organique, avec les socits perceptrices des droits thtraux, littraires ou
musicaux. Mais je compris vite que cet trange revirement visait moins favo
riser une affiliation prmature et impraticable (comme Chavance le reconnatra
lui-mme, ici, deux ans plus tard (1), qu dresser un barrage contre mon ini
tiative, sous le prtexte avou dune mfiance thorique et politique envers
rU.N.E.S.C.O. mais peut-tre sous l influence dapprhensions plus personnelles.
Comme il tait urgent de dmontrer les rouages secrets de cette vire
volte, je ne m opposai pas ouvertement la dmarche auprs de la Confd
ration que Carlo Rim semblait souhaiter ; sous la rserve que cette tentative
ne contrarit ni ne retardt mon projet, et avec lide que les faits se charge
raient eux-mmes de dpartager les deux tendances.
Cest,pourquoi, aprs avoir rappel a notre Prsident (2) combien son chan
gement dattitude m avait troubl, jacceptai pour la forme cette action bipartite.
Cest donc un dbat double fond que je prsidais, le 17 fvrier, rue Balu,
Dune part, on examina les progrs accomplis par mon projet de Fdration
et on me couvrit de fleurs superflues. D autre part, on dlgua Carlo Rim et
moi auprs de la Confdration Internationale des Socits dAuteurs pour
y discuter les conditions, ventuelles dune affiliation du cinmatographe.
Laccuil que nous y remes fut, comme il se devait, excrable. Le cin
matographe qui fond en lui thtre, littrature, musique et qui ne peroit pas,
soppose foncirement une Fdration o tout est bas sur la perception,
nettement spare, de droits thtraux, littraires et musicaux.
Pour moi, jen concluais sur lheure que cet accueil significatif, et dailleurs
justifi, fermait lavenir. Il ne nous restait plus qu poursuivre, plus rapide
ment encore, la constitution dfinitive dune Fdration Internationale dAur
teurs de Films, patronne et soutenue par lU.N.E.S.C.O.
Mais ce ne fut pas l avis de Carlo Rim, ni sans doute de Chavance. Du
moins ce m om en t Et du moins devant la menace de voir aboutir mon pro
jet. Et ce nest que deux ans plus tard (deux ans perdus) que Chavance me
donnera sur ce point raison, comme nous le verrons tout lheure.
Donc, en m ai 1950, le rideau du deuxime acte va tomber au moment,
dramatiquement valable, o Carlo Rim et moi en sommes venus un dsac
cord aussi cordial que foncier. Il dclare se mfier plus que jamais de
l U.N.E.S.C.O. qui veut amricaniser les auteurs (3). Et il entend poursuivre,
ou faire poursuivre par Roger-Ferdinand, devant le Congrs de la Fdra
tion des Socits dAuteurs qui se tiendra Madrid quatre mois plus tard, laffiliation (chimrique) du cinmatographe la Fdration des Socits dAuteurs;
enfin il ne se prive pas de vouloir restreindre les objectifs de mon projet que,
pourtant, je navais fixs quavec laccord de notre Association, cest--dire
le sien.
(1) C a h i e r s d u C i n m a , n 14, page 21 in fine.
(2) Par une lettre du 8 fvrier 1950.
'
(3) Aprs Theureux travail accompli par lU.N.E.S.C.O. depuis deux ans en matire
de protection du droit des auteurs, mme cinmatographiques, et la Convention interna
tionale quelle vient de faire signer Genve le G septembre 1952 par trente-cinq nations,
il est devenu vident que la mfiance, de Carlo Rim manquait autant de solidit que son
enthousiasme et celui de Chavance pour la Confdration des Socits dAuteurs. Citonsf
dans le mme sens, une dclaration fort difiante de Mrs. F.D. Roosevelt (New York
13 octobre) : LU.N.E.S.C.O. fait lobjet dattaques aux Etats-Unis sous prtexte quelle
est gangrene et pervertie par les lments communistes qui y agissent s> (!).
3!
32
E n volant plutt.
Pour tout esprit scientifique, les causes derreurs ne se trouvent pas seule
ment dans j a subjectivit de Inobservation. En effet, la critique montre que les
instruments (qui prtendent la supprimer) peuvent tromper lobservateur.
La technique photo-cinmatographique au cours de lenregistrement des faits
et des phnomnes prsent donc de nombreuses causes derreurs. Si pour tout
esprit scientifique, lintroduction de la subjectivit reste une cause derreur essen
tielle, il noublie pas les autres causes derreurs qui peuvent sintroduire du
fait de la complexit technique de la photo-cinmatographique. Une grande part
revient aux facteurs physico-chimiques qui conditionnent cette technique.
A ces causes derreurs inhrentes l'enregistrement photo-cinmatographi
que, sajoutent entre autres, les causes derreurs qui relvent de lobjet observ
et de la qualit de son clairage, etc...
Pourtant, la subjectivit d u cinaste reste la plus grande valeur dexpres
sion. Ce qui est un dfaut pour '.'lesprit7scientifique devient une qualit pour
lesprit, dexpression. Ainsi, le truquage nexiste pas seulement dans la pr
sentation ds images, mais pntre dans le systm e de transmission et de per
ception physico-chimique des images, dans les conditions de prises de vue de
lobjet que lon maquille a volont. Ceci permet aux auteurs les plus heurux
effets dexpression.
...
;
:/ '
34
con
pour
int
faits
reste
Ces images isoles constituent en quelque sorte les jalons de la courbe des
faits enregistrs par la prise de vues. Lobservateur en accuse l existence en les
extrayant du film sous la forme dagrandissements. Cest ce quont fait les pre
miers chrono-photographes (Marey a mme ralis des sculptures sries).
Ces images juxtaposes constituent alors une sorte de rsum du film, une
vritable courbe comparable celle de la temprature. Nous lu i avons donn le
nom de filmogramme.
.
Bien plus, lobservateur peut sinspirer pour une dmonstration de ces images
successives en les schmatisant avec lgitimation lappui. Ces images repr
sentent alors l expression rsume de la pense et du but du chercheur, lunion
de sa vrit et de la ralit des faits enregistrs.
Nous avons prsent cette manire de voir, le filmogramme, au 11 Congrs
du Film Scientifique en 1934, en insistant sur l intrt scientifique, voir sub
jectif quy trouve le chercheur.
Cette manire de voir est bien diffrente des faits filmiques et des faits
cinmatographiques qui font lobjet de. la filmologie. Comme lexplique Henri
W allon en Introduction au Symposium de Film ologie du XIIe Congrs Inter
national de Psychologie Stockholm en 1951, la filmologie part du film ra
lis comme d un fait qui existe, et ce sont les ractions provoques par l film
qui la regardent. Ces ractions peuvent tre sociologiques, morales, esthtiques,
psychologiques, physiologiques.
La filmologie nest pas ltude scientifique ou technique du cin m a .
La filmologie se prsente comme ltude du film ralis, le filmogramme,
lui, comme le moyen de synthse dune connaissance enregistre au service de
la recherche.
LESPRIT D EXPRESSION OU DE THESE
. ; Aussitt que lhomme introduit dans un film une interprtation, aussitt
quil lui donne une certaine prsentation, il ne peut, sans abus de langage,
accoler lpithte unique de scientifique ce rsultat de sa documentation:
Dans ces deux cas, en effet, les talents personnels du savant, de lartiste
et de loprateur sallient pour le choix des phnomnes ou pour lintroduction,
dans la trame du film, dune volont dexpression.
Ici, la position logique du film n est plus scientifique, mais artistique.
Ici, lesprit de lobservateur a utilis le cinma pour exprimer une posi
tion intellectuelle devant le problme des phnomnes naturels. Lauteur sest
engag. IX soppose donc a lesprit du scientifique qui cherche Fenregistrement
des faits, des chanes du dterminisme, enregistrement par la suite interprt
au bnfice du progrs.
Ici, le film conu selon lesprit dexpression ou de thse donnera naissance
une composition cinmatographique; le documentaire scientifique. Le sujet
du film est scientifique, sans doute, mais il nest pas scientifique en soi.
Aussitt que le moi apparat et saffirme, la composition cinmatographi
que soppose Fenregistrement simple des faits et des phnomnes sans linter
vention de la subjectivit.
PIIOTO-CINEM ATOGR APH1E, MOYEN D EXTERIORISATION
ET DE LA CONNAISSANCE I)E SON MOI
Le chercheur formule des jugements scientifiques, cest--dire participant
d e la distinction du sujet et de lobjet, mais lorsquil sagit de lui-mme, il lui
37
Le Cinma au Congrs
du Film Scientifique
par
Jean Quvai
38
que son pays participera au prochain congrs o quil se tienne et, le lende
main, celui de la Pologne : quaux travaux de la recherche et de la paix, nul
nest de trop .
^
Quatre sections ont permis une plus claire division des uvres : Cinma
ducatif, cinma de recherche, cinma technique et industriel, cinma mdical.
Ces catgories sont aussi commodes que fragiles, et parat-il, consacres.
Le cinphile subira linvitable tentation den imaginer dautres. Voici celles
que je proposerais.
39
40
'
.. J ean Q u ev a l
NOUVELLES DU CINEMA
(Suite et fin)
FRANCE
41
4
ANGLETERRE
MEXIQUE
ITALIE
TCHECOSLOVAQUIE
Voici la p re m i re p h o to g r a p h ie p a r v e n u e en F ra n c e d u ffim t i r p a r
H en ry K ing d u r o m a n d^H em ingw ay : Les Neiges d u K ilim a n d ja r o .
S u r n o tre d o cu m en t : Ava G nrd n cr et G regory Peck.
42
lis FILMS
K
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-=
--
'X
"
= E
PAIX ET TRADITION
THE QUIET MAN (L*HOMME TRANQUILLE), film en technicolor de J o h n Foim. Sc
nario : F ranck Nugent et Maurice W alsh. Images : W inton C. Hoch. Musique : Victor
Yonng. Interprtation : John W ayne (Scan T hornton), Maureen OHara (Mary Kate Danaher), Victor Mac Laglen (Squire D anaher), Barry Fitzgerald (Micliaeleen Flynn). Pro
duction : Republi Picturcs, 1952. Distribution : Les Films Fcrnancl Rivcrs.
John Ford rvait, parat-il, depuis long
temps de p o rte r lcran The Quiet Man,
rom an de Maurice Walsh. Cest lhistoire
d u n boxeur am ricain d'origine irlandaise
qui, ayant tu accidentellem ent son adver
saire au cours dun combat, revient ch erch er
d ans son Irlande natale la paix et loubli des
durets du ring. F o rd rv ait juste titre.
Quels que soient les m rites de ses derniers
films, de She W hore a Yellow R ibbon ou de
Rio Grande et mme plus loin tain ement du
Massacre de Fort Apache ou de The Fugi-
43
44
45
46
DU BAUHAUS A LIFE
JAMMIN THE BLUES, film de G j o n Mili. Images : Robert Burcks. Interprtation :
Lester Young, Red Callender, ffa rry Edison, Marlowc Morris, Sidney Catlett, Barney Kessel,
Joe Jones, John Simmons, Illinois Jackett, Mary Bryant, Archie Savage. Production : W ar
ner Bros, 1948Chose assez rare dans le m onde cinm ato
graphique, Gjon Mili est un hom me p leine
ment conscient et inform des tendances
plastiques de son poque. En effet, il est
vident dans Jam m in' Ihe Blnea que Gjon Mili
a t fo rtem en t influenc dans sa vision de
lunivers p ictu ral p ar les thories de la fa
meuse cole du Bauliaus (1). A plusieurs
reprises cette influence se manifeste, soit
inspire directem ent de Moholy Nagy et de
ses expriences, fondamentales p o u r lart
abstrait, sur la composition rythm ique et
contrapunctique de m atriaux divers qui
acquirent une valeur nouvelle en fonction
les uns des autres p a r juxtaposition, oppo
sition ou diffrenciation dclairage, soit p ar
lutilisation dun fond uniform e et mme
absent, comjjltement n o ir ou com pltement
blanc, su r lequel le m oindre objet p re n d
valeur d une interp rtation lyrique de les
pace ,et saffirme en sa totale ralit, son
essence insouponne.
. Le montage de Jam m in the Blues lui-mme
(1) Le t r a n s p la n te m e n t d u B auliaus Chicago p a r
su ite d u n a z is m e a eu it a encore u n e influence c a p i
ta le s u r l' v o lu tio n des a r ts p la s tiq u e s et p a r tic u
li re m e n t de la p h o to g ra p h ie au x E ta ts-U n is.
47
enaud d e
L a r o r d e r ie
AU CUR DE LA REALITE
UMBERTO D,J film de V i t t o r i o D e S i c a . Scnario ; Cesare Zavattini. Images ; G.R.
lodo. Musique
lessandro Ciggnini. Interprtation ; Carlo Battisti (le re tra it ), Maria
Pia Casilio (la petite bonne), Lina Geunar (la baronne). Production : Amato-Rizzoli, 1951.
Distribution : FilmSonor.
'
. .
Avant la guerr, V ittorio De Sica tait
chanteur de charme. I l y a cin q ans, aprs
48
49
5
P o u r sen ten ir .'.Umberto D, il est bien seconde p a rtie revient une form e de r c it
vident que ce film si hum blem ent color est plus traditionnelle.
p arfaitem ent rvolutionnaire, et constitue le
On po u rra it dire q uil y . a deux films
chef-d uvre de Zavattini-D Sica. Si nous dans Umberto D. Le p re m ie r a p p a rtie n
nous rfrons au propos dj cit de Zavat d rait Zavattini. Le second serait, plu s
tini, il faut convenir que Umberto D est en particulirem ent p ro p re fie Sica. Grce
plusieurs de ses parties, ce film idal que une habile transition fo u rn ie p a r le p e tit
Zavattini v o ud rait faire. Voleurs de B icy chien Flack, ce second pisode com m ence au
clettes tait un dram e parfaitem ent orchestr, m om ent o Umberto est dterm in au sui
avec exposition, crise, progression d ram a cide. A lui seul, il constitue une e x tra o rd i
tique et dnouem ent (encore que sur ce d er naire nouvelle cinm atographique. Lhom me,
donc, a dcid de m ettre lin ses jours,
nier point...). Avec Umberto D, il ne reste
plus rien d ^ .ces .donnes classiques de la comme on dit, et peu nous importe', p a r
cinmaturgie. On p o u rra it presque p re n d re
tir de ce moment, les raisons de son dses
nim porte quel fragm ent du film et le p rojeter poir, Mais il veut que son chien soit en lieu
sparm ent : il conserverait peu de choses sur, et nous le voyons av an t de m o u rir faire
prs la mme valeur hum aine et la mme mille tentatives p ou r sen dbarrasser.. P ein e
perdue, le chien rev ien t toujours. 1Alors
valeur cinm atographique.
On sait quil sagit, grosso modo, dun
Umberto dcide de le faire m o u rir avec lui.
homme qui dcide de se suicider. On p our Il le p re n d dans ses bras, se poste an passage
rait p a r consquent sattendre h voir exposer du train. Mais le chien a p eu r, se dbat,
logiquement, et exclusivement, toutes les ra i schappe et, grce lui, Um berto, qui l a
suivi, chappe la mort. M aintenant la n i
sons q uUnlberto avait d m ourir.
Au lieu de C e la , nous voyons sim plem ent cet mal, inquiet, fuit devant son m atre. U m berto
h o m m e vivre, et, de faon presque irrita n te , la
a p eur davoir p e rd u lam o ur du seul tre
cam ra sattarde sur "tous ses menus gestes, qui l aiinait.' Il lappelle. Il lui lance une
ses tics, ses occupations les plus banales sans pom me de pn : Va ch e rc h e r, F lak
que cette succession d instants futiles puisse Et peu peu, Umberto, que nous ten ion s
agir su r le destin. Umberto se couche, et nous
pour m ort, rfait les gestes de la vie en
assistons tous les dtails de ce crm onial jouant avec son chien. Fin. U m berto est-il
fastidieux. La petite bonne, tt leve, fait du sa u v ? Non, ciar le filni recom mence.., ,
caf dans la cuisin, et aucun de ses gestes
Admirable de concission, de juste m esure,
ne nous est pargn, bs gestes ncessaires
d motion contenue, la fin de U m berto D
aussi bien que les gestes accidentels, tel ce est sans doute lun des dram es les plu s bou
mouvement disgracieux de sa jambe p o u r leversant du cinma. Linfluence de C haplin
pousser la porte, et sur lequel, inexplicable ; y est manifeste dans le thme et d an s la
ment, la cam ra insiste, pour term in er, sans
facture, sans quon ait jam ais p o u r ta n t le
ap paren ce de ncessit, sur cinq orteils
soupon d un pastiche ni dun sim ple em
appuys contre une porte. T out est si m inu prunt. De Sica a toujours proclam son ad m i
tieusem ent dcompose qu chaque instant
ration" pour Ren Clair et p our C haplin. Il
nous perd o ns le l, et l on ne cesse de se avait liquid, avec Miracle Milan, linfluence
dem ander o les auteurs veulent en venir.
d C lair.- II liquide ici celle de C haplin, et
Or ils ne veulent en venir rien, justement,
il le fait avec lhum ilit qui co n vien t un
et jentends se r c rie r nos p o rte u rs de bou vritable hommage.
cliers : En quoi cet inventaire m aniaque
J aurais voulu voquer d autres aspects de
de gestes sans aboutissem ent peut-il bien
ce film si riche. Il fallait d ire n o tam m en t quel
nous en intresser ? Ici* je ne peux mieux
im placable constat il nous donne d e la situ a
faire que de citer Bazin : Il sagit sans
tion sociale des classes m oyennes, de leur
doute p ou r De Sica et Zavattini de faire du m anque de solidarit, de leur solitude goste.
cinm a lasym ptote de la ralit. Mais p o ur Mais l article sallonge dm esurm ent.
qu la limite, ce soit la vie elle-mme qui
Je m en tiendrai, jjour finir, sa lu e r lex
se mue en spectacle, p ou r quelle nous soit
ceptionnelle interp rtation de deux in c o n
enfin, dans ce p u r m iroir, donne voir
nus : Carlo Battisti, bouleversant sans tre
comme posie. Telle quen elle-mme enfin, le tout fait sym pathique su p rm e su b ti
cinm a la change . Cest dans cet esprit
lit et Maria P ia Casillio, linou b liable
q uil faut voir Umberto D.
,
petite bonne, sans doute le p erso n n a g e de
En cette am bition rside toute la porte de iilm le plus authentiquem ent orig in a l q u e je
l'entreprise de Zavattini et de De Sica, la plus connaisse.
hardie, sans doute, qtion ait sentie au cinma.
Mais nous savions av ant U mberto D que
Il nous faut m ain ten an t modifier le schma
De Sica est le meilleur d ire c te u r d a cteu rs de
un peu idal que hou s venons de tracer. Les sa vnration...
auteurs d Umberto D nont pas pouss leur
R o b e r t P il a t i
rech erch e jusqu l absolu parti-pris. La
50
51
52
orsday
PO UR UN CINEMA IRREALISTE
LES BELLES DE NUIT, filin de R e n C l a i r . Scnario, dialogues : Ren Clair. Images z
A rm and T h irard . Dcors : Lon Barsacq. Musique : Georges Van P arys. Interprtation :
G rard P h ilipe (Claude), M artine Carol (Edme), Gina Lollobrigida (Leila), Magali Vandel
(Lucile et Suzanne), B ern ard La Ja rrig u e (Lon), Raymond Cordy (Gaston), Je a n Pards
(Paul). Production : F ra n c o London Film, 1952. Distribution : GaumcnL
,
P arven u la m atrise et une notorit
m ondiale un crateur peut se survivre ou se
r p te r ; il peut aussi p re n d re le risque de
se renouvelei;. La question ne se pose pas
p ou r la p lu part ds ralisateurs de films qui
p o rte n t lcran des scnarios d auteurs di
vers : renouvellem ent ou rptition dpendent
des collaborateurs successifs q u ils choisis
sent. Mais p o u r u n Charlie Chaplin, p o ur un
Ren Clair, qui ne sont pas seulem ent des
ralisateurs mais des auteurs, chaque uvre
53
.T.-C. ^txnay
;
.
(1)
J e p a r l e de l a v e rsio n p r s e n t ^ V cn isev R en
C la ir com m e to u t a rtis te - a r tis a n re m e t c en t f o is s u r
le m tie r so n ou vrag e et a , p a r a i t - l l , i n t r o d u i t depuis*
des m o d ific atio n s a u m ontage.
. ; .,
55
m atch, aprs quelques mots trs durs, elle le dans le salon des prem ires ; quelque signal
quitte et lon devine quelle rejoint Corby. m ystrieux on saura plus ta rd q u un avion
Bien entendu, lexplication finale aura lieu sest pos p rs du navire les passagers
su r un ring. Les deux hommes lutteront p o u r
envahissent la piste et font avec le couple
leur am our au cours dun com bat com ptant un trange ballet.
p o u r le titre : Sander v a in c ra et retrou v era
Les angles de vue sont quelquefois in a t
tendus D ans The Ring, les p h o to g ra p h ie s de
sa femme.
Plus mivre encore est le scnario de Cham reflets viennent comme un leit-motiv. Au b o rd
pagne. Un m illiardaire de New York a refus
d une rivire, les fiancs ch ang en t des se r
la m ain de sa fille un garon sans fortune
ments, et lcran a capt le u r silhouette
qui, de dpit, sembarque p o u r lE urope. Lh ondoyante. Cest dans une glace que Ja c k
riti re le rejoint en avion et sinstalle Paris.
S ander su rp re n d les libertinages d e sa je u n e
Elle se laisse vite griser^par cette am biance
pouse, pe n d a n t une p a rty o des g irls e n d ia
neuve et le regard d un seducteur au charm e
bles dan sen t le charleston. E t d a n s n seau
balkanique. Survient le pre, dcid m ettre
d eau, au cours du com bat final, il d co u vre
un term e ces extravagances. Il dclare tout limage dune Nelly repentante et soum ise.
net q uil est m in. Courageuse dans le Certaines rech erch es visuelles ra p p e lle n t
m alheur, la jeune fille cherche du travail.
d ailleurs la m eilleure avant-garde. Le ry th m e
Elle sera entraneuse. P ris son p ro p re pige, enfivr de la p a rty , qui a gar Nelly, est
le p re dvoile son jeu et tout sarrange. Les suggr p a r des corps qui se p loient et se
fiance se rconcilient, ca r le belltre, lui confondent avec le clavier d un p ia n o allong
aussi, tenait un rle. Excellent hom me au dmesurm ent. Dans Champagne, le salon du
dem eurant, il in carn ait dans cette bluette
navire merge lentem ent travers un e c ou p e,
fam iliale, avec peut-tre un soupon de nos et lon songe au fameux v e rre de la it d e
Spellbound.
talgie, livresse du mal et du dsir.
Toujours laise dans ces feuilletons, Dautres procds taient plus c o u ra n ts au
H itchcock avait ici d autres obstacles tem ps du muet, m ais H itchcock les u tilise
v ain cre : les, exigences du com m erce et lin avec bonheur. Quand il veut re n d re le gro u il
suffisance des m oyens financiers. Certaines lem ent sonore dune foire, il saisit en g ros
. vues de foule, dans le com bat final de The p lan une bouche qui hurle, p uis des lvres
Ring, sont ralises a l aide d dcouvertes
lus laides et plus grosses encore, enfin lo rice dune figure de passe-boules. Ls fo n d u s
et le truquage est apparent. Mais la technique
rvle un m tier trs sr, et le m etteur en enchans su r un geste, un objet, r p o n d e n t
scne saisit toutes les occasions de glisser une ncessit : la m ain d u m a n a g e r s u r
u ne image ou une squence qui su rp ren n en t le poignet de Sander succde la m a in du
d ans un film de srie.
sdu cteur su r le poignet de Nelly. P lu s loin,
Ainsi, le dcoupage ds prem ires scnes c est u n travelling en plonge su r le b ra s de
p a ra t gratuit, tranger au rcit. Mais il cre
la jeune fille, partage entre les d eu x h o m
u ne am biance. Dans cette fte foraine qui mes : elle consulte une c a rto m a n c ie n n e qui
ouvre The Ring, la cam ra flne longtemps lentretien t de son fianc, de la m o u r lgitim e,
'l'afft du dtail pittoresque : un couple
du ro i de c ur. Eri contre-point la c a m ra
endim anch, un ngre hilare, u n travelling glisse le long du bras, sa rr te u n in sta n t
su r une balanoire. Lpisode in itial de Cham
sur le bracelet offert p a r Bob Corby, pu is
pagne, sur le paquebot, est presq ue insolite : descend vers la m ain qui tie n t une carte, le
u n couple de danseurs acrobatiques sexhibait ro i de carreau... Ce p e n c h a n t p o u r les objets
56
38, d u 21 s e p te m b r e 1928..:
57
t ie n n e
Ch au m et on
58
59
(1) P e u t- tre p o u r r a it- o n prolo n g er cette m d ita tio n l a fo is sp iritu e lle et e sth tiq u e en p r c is a n t q u e
la n o tio n de silence n e s o p pose a s celle de film p a r l a n t
T o u t a u c o n tra ire , il f a u d r a i t d i r e q u e le
silen c e s o p p o sa la m u tit congnitale d u c in m a a v a n t 1928. Si le silence a ce p r ix d a n s le film de D re y e r,
c'e st que ju s te m e n t n o u s le re ss e n to n s com m e sonore. Il est u n e su s p e n s io n d u v erb e. L e filin m u e t co n s ti
t u a i t u n u n iv e r s p riv d e son, d o les m u ltip le s sy m bolism es d estin s co m p en ser cette in firm it . L a P a s
sio n de Jeanne d 'A rc se situ e d em ble d a n s u n m o n d e o l a p a ro le est insttfflsant, m a is q u i s u p p o s e p a r
co n s q u e n t la rf ren c e l a percep tio n sono re. U n m o n d e tra v e rs p a r les u ltra -s o n s de l m e.
A.B.
ANGLETERRE
SGHT AND SOUND (164 Shatesbury Avenue, London W.C.2), XXII-2, octo bre-dcem bre
1952. Le d e rn ie r num ro de S i g h t a n d S o u n d (octobre-dcem bre) est excellent, com m e
le sont en gnral .tous les numros d e cette revue. Au som m aire : le com pte r e n d u du
Festival dVEdinburgh p a r Gavin Lambert, de celui de Venise p a r Pnlope H ouston, de
;iceux de Berlin et de L ocarno p a r F rancis Koval ; l enqute su r les dix m eilleurs films
(que, nous re p ro d u iro n s bientt) ; une tude de Gavin Lam bert su r le c in m a italien
rcen t qi fait suite . une srie darticles q uil avait publis il y a dix-huit mois ; u n a r ti
cle d B e rn ard Shaw ( The Cinma as a m oral Heveller) datan t de juin 1914 ; un long,,
trs personnel et trs intressant essai de n otre ami Curtis H arrington su r le c in m a ro
tique, b rillam m ent illustr ; les critiques de Casque d Or, Full Honse, Mandy, Les E n fa n ty
T e r r i b l e s une charge justement violente de Pnlope Houston contre R e d P lanet M a rs;
un "article de Laslo Benedek, ralisateur de Death of A Salesman, sur. les problm es d u
thtre film,
: : ............
J, D.-V.
60
LIVRES
DE
CINEMA
61
62
LE TELE CINEMA
Les grands progrs raliss d u ra n t ces d er
nires annes, ta n t dans les appareils met
te u r et rcepteur de tlvision que dans ceux
utiliss p a r lind u strie cinm atographique
(film, mulsion, traitem ent, cam ra, p ro jec
teur, etc...), ont perm is de rsoudre le p r o
blme de la projection su r les crans de
relativem ent grandes dim ensions dont sont
quipes les salles cinm atographiques, des
program m es transm is p a r les postes metteurs
de tlvision.
A la suite de nombreuses expriences, deux
systmes semblent actuellem ent admis. Le
p re m ie r utilisant la projection directe p a r
lemploi de tube cathodique de trs grande
lum inosit avec m iro ir spcial, le second p a r
l utilisation dun film interm d iaire de
l(i mm.
Ce d ern ie r systme, dit Videofilm, tout en
tant plus conomique, est techniquem ent
p a rfa it et de plus les diffrents appareils le
constituant peuvent tre disposs dans la
cabine existante. d,e, projection.
Le processus est extrm em ent simple :
Un poste rcep teu r de tlvision perm et de
recevoir sur lcran dun petit tube c ath o
dique spcial forte lum inosit et de trs
haute qualit, limage de tlvision.
Cette image est cinm atographie p a r une
cam ra de 16 mm interm diaire et le film
ainsi im pressionn et au fur et m esure de
son droulem ent passe dans une dveloppeuse construite spcialem ent afin que toutes
les oprations de dveloppem ent : fixage,
lavag, schage, paraffinage, soient effectues
ra p id e m e n t p o u r enfin et sans discontinuit
dfiler dans un pro jecteu r ordinaire.
Le temps coul entre la rception du
signal image et la projection sur grand cran
ne dpasse pas 00 secondes.
Un systme d enregistrem ent sonore p e r
met lenregistrem ent su r le film de rm ission
sonore galement reue p a r le poste rcep
te u r de tlvision.
Tous les appareils constituant cet ensemble
sont de trs haute prcision et leur rali
Fixage
: 10
Second lavage : 5
Schage
: 15
Paraffinage
: 1
RADIO CINEMA
N
Le
m e il le u r son
La
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DEFense 23-65
63
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C H A MP S - L Y S E S
79
PA R IS -8
PRODUCTION - DISTRIBUTION
Imprimerie
H ris s e y ,
E vieux. Dpt
l g a l
4e
trimestre
1952.
Le Directeur-Grant : L. KEIGEL.
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