Marine Du Feu

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MARINS

DU
FEU
MARINS DU FEU
MARINS DU FEU
110
S'IL Y A DES V IES QU I VOUS SON T CH ER ES , POU R NOUS ELLES LE SON T TOU T ES

2e trimestre 2014
ISSN 0757-6226

DOSSIER

2014

ANNE DE
MMOIRE
LE BATAILLON
EN IMAGES

SPCIAL

48PAGES

LE BATAILLON
ENACTION

UNE COLONNE
DE FEU LA

VILLETTE

REV UE OFFICIELLE D'INFORMATION DU BATAILLON DE MARINS-POMPIERS DE MARSEILLE

AU SERVICE DES MARSEILLAIS

Directeur de la publication

Vice-amiral Jean-Michel L'HNAFF


Directeur adjoint de la publication

LV Saliha TRIKI
Directeur de la rdaction

LV Etienne GAILLARD
Directeur adjoint de la rdaction

EV Clmence FESTAL
Rdactrice en chef

Pascale ZAROUYAN
Sige

Communication BMPM 9 boulevard de Strasbourg 13233 MARSEILLE CEDEX 20


Tl. : 04 96 11 76 90 Fax : 04 96 11 76 94
Impression

Imprimerie SPI Z.I. du Pr de lAube 13240 Septmes-les-Vallons


Tl. : 04 91 09 53 43
Ralisation

Gilles VIEIRA
Date de parution : juin 2014 Date de dpt lgal : 02/02 N dISSN : 0757 6226

Marins du feu

n110

DOSSIER
2014 ANNE DE MMOIRE

LE BATAILLON EN IMAGES
SPCIAL 48 PAGES

24 HEURES EN COULISSES
DANS LES CIS AVEC VOS MARINS-POMPIERS

LE BATAILLON EN ACTION
LES INTERVENTIONS MARQUANTES

CHRONIQUE DU BATAILLON
MATCH ALLER...
...MATCH RETOUR

4
8
58
70
82

es lections municipales sont termines. Ladjoint au maire charg du Bataillon est dsormais M.JulienRUAS.
Je salue son arrive et lui souhaite, au-del des exigences et des lourdes responsabilits de sa fonction,
beaucoup de satisfactions et un heureux bout de chemin avec les marins-pompiers de Marseille.
Je remercie son prdcesseur, M.JosALLEGRINI, pour son action et son soutien au cours de la mandature
prcdente.
Ce numro de Marins du Feu est le premier de cette 75e anne dexistence du BMPM, jeune homme toujours
dynamique et sadaptant sans cesse son environnement pour rpondre aux besoins des Marseillais et plus
largement de nos concitoyens. Il ne renie pas, bien au contraire, son ADN de marin. Les changes rguliers
avec le porte-avions Charles de Gaulle, o deux officiers du Bataillon sont affects comme responsables de la scurit du btiment,
en sont un tmoignage.
Ce numro vous prsente en images le Bataillon en opration, en entranement, dans les diffrents milieux dans lesquels il exerce
ses comptences. Il illustre galement la vie quotidienne des centres dincendie et de secours, en caserne comme dans lespace
public. Cette remarquable iconographie est due aux talents des photographes du BMPM, professionnels ou non. Ils savent rendre
compte des situations mais aussi traduire dune seule image lengagement physique et lmotion.
Ce dbut danne na pas vu baisser lactivit oprationnelle, bien au contraire. Elle est dsormais gre partir dun nouveau centre
oprationnel mis en service sans heurt dans la nuit du 18 au 19mars. Aprs20 annes de fidles services, il tait devenu urgent
de remplacer lancien systme. Auprs de lindustriel concepteur et fournisseur des nouveaux moyens, la socit Systel base
LaRochelle, la petite quipe responsable de ce projet majeur la remarquablement men, appuye par ltat-major et les services
du Bataillon, en particulier le service des Systmes dInformation et de Communication qui a fait face avec talent et abngation un
plan de charge exceptionnellement lourd. Elle a su fdrer lensemble des composantes du BMPM pour que chacun simplique en
temps utile afin de bien matriser cet outil moderne.
Par ailleurs, le BMPM vient dtre rcompens pour le projet des Cadets du Bataillon par le prix Armes-Jeunesse qui lui a t remis
le 27 mai Paris par le ministre de la Dfense. Que ceux qui ont eu linitiative de ce projet, qui lont soutenu, qui lont mis en uvre,
comme ceux qui accompagnent chaque semaine les cadets, soient ainsi honors et remercis pour leur engagement et leur fidlit.
Le prochain ditorial de Marins du Feu sera celui du nouveau commandant du Bataillon, qui prendra ses fonctions au dbut de
lt. Je voudrais exprimer ici le bonheur que jai eu dtre la tte de cette unit.
Vice-amiral Jean-Michel L'HNAFF
Commandant le bataillon de marins-pompiers de Marseille

i Marseille peut dormir sur ses deux oreilles, tous les jours, cest bien grce au bataillon et aux hommes
et femmes qui le composent.

A lheure o le bataillon fte ses 75 ans de fidlit aux Marseillaises et Marseillais, je suis fier et honor que
Jean-Claude GAUDIN mait choisi pour tre le reprsentant de cette unit dlite, la dimension internationale,
vecteur prpondrant pour les relations entre la ville de Marseille et le reste du monde.
Unit dlite, parce que chaque marin-pompier possde une spcialit qui fait de lui un maillon incontournable
dans le domaine du secours et qui fait de lensemble une force extraordinaire de lutte contre les prils de toute
nature. La chane du secours est totale: de la prise en charge du bless la mdicalisation de la victime avant
son acheminement en milieu hospitalier, le bataillon a les ressources humaines et matrielles pour rpondre ce besoin dans la
cit phocenne; sans omettre son action, en application de la loi, contre les incendies et prils de toute nature dans lemprise des
bassins ouest du Grand port maritime de Marseille et de laroport de Marseille-Provence.
Aujourdhui, lunit a dfinitivement affirm sa dimension internationale, grce notamment au Centre dEntranement aux Techniques
dIncendie et de Survie qui accueille nombre de stagiaires trangers, venus recevoir un enseignement pointu et reconnu dans le
monde entier en matire de survie en mer et de lutte contre les feux.
Fentre des Relations Internationales de la Ville de Marseille, le bataillon de marins-pompiers rayonne et fait rayonner Marseille
ltranger, tant dans les changes professionnels dans le cadre de jumelage, que dans les dons de matriels ou dquipements
dclasss. Sans oublier les dtachements de marins-pompiers et le personnel mdical de lunit qui partent sur le thtre doprations
ltranger, o se jouent des drames humains (sisme, tsunami, inondation, etc.).
Pour toutes vos actions, de la plus simple la plus hroque, il est important que les Marseillaises et Marseillais apprhendent votre
quotidien. Cest pourquoi, je souhaite vivement, avec votre concours, que nous ouvrions les CIS au public, que nous intervenions
rgulirement en milieu scolaire, bref que nous communiquions pour que le public fasse la connaissance de ses sauveteurs.
Les principes nous rgissent, un des miens est que lhumain doit tre au centre des proccupations de chacun. En veillant nuit et jour
sur nos vies, la sauvegarde de nos biens et de notre environnement, vous forcez mon admiration et mritez toute mon attention.
Jai dj dcel en chacun de ceux que jai pu rencontrer un vrai sens du devoir, une empathie et une efficacit sans faille qui sauvent
des vies. En visite dans les CIS ou sur intervention, jaurai loccasion dencore mieux vous connatre.
Vous pouvez dores et dj compter sur mon soutien en toutes circonstances.
Julien RUAS
Adjoint dlgu au bataillon de marins-pompiers de Marseille

N110 3

DOSSIER

2014
ANNE DE MMOIRE

2014 CLBRE DE GRANDS VNEMENTS QUI ONT JALONN LHISTOIRE.


La France marquera le dbut du cycle du centenaire de la Premire guerre mondiale (programme commmoratif
qui durera quatre ans) mais aussi le 70e anniversaire de la Rsistance et de la victoire sur le nazisme.
Marseille commmore le 70e anniversaire du terrible bombardement du 27 mai 1944 et la libration de la ville le
28 aot 1944.
Le bataillon de marins-pompiers de Marseille fte ses 75 annes dexistence au service de la cit phocenne.

LE JEUNE BATAILLON ENTRE EN RSISTANCE

r le 29 juillet 1939 suite au dramatique incendie des


Nouvelles Galeries Marseille du 28 octobre 1938, le
bataillon de marins-pompiers de Marseille (BMPM)
assure des missions de protection des personnes, des biens
et de lenvironnement de la cit phocenne.
N peine 15 jours avant la dclaration de la deuxime guerre
mondiale, le jeune bataillon va subir de plein fouet les affres dun
conflit sanglant.
Les sombres annes de la deuxime guerre mondiale ont vu
sillustrer un bataillon qui, bien que tout jeune, fut cit lordre
de la marine nationale pour avoir men ses missions de protection
civile sans faillir mais aussi pour
avoir particip activement et de
manire exemplaire aux activits
de Rsistance en faisant honneur
son unit.

n110

Il va tenir un rle important dans la ville martyrise et les marinspompiers auront un comportement exemplaire tant par leur abngation
sous la mitraille pour porter secours que dans leurs missions de
rsistance. Certains ont rejoint lORA (Organisation de Rsistance
de lArme) ou les FFI (Forces Franaises de lIntrieur). Un marinpompier, entr en rsistance, rapporte que dans chaque compagnie,
il y avait un groupe de combattants qui luttait pour la libert .

DOSSIER

Au quotidien, ces combattants pour une


France libre poursuivaient plusieurs objectifs :
mener bien leur mission de secours, sans
relche, en dpit des bombardements et
des pertes subies ;
dissimuler, conserver et entretenir un
prcieux matriel de larme au pril de
leurs propres existences ;
recueillir des renseignements sur le dispositif
et les activits ennemis, ds linvasion de
la zone libre par les forces allemandes et
les acheminer vers les rseaux des maquis
destination des Forces Franaises Libres.

Sous les bombardements massifs


(6 en 1940 ; 2 en 1943 et 5 en 1944), les
hommes du bataillon maintiennent leurs
missions de secours.
La journe du 27 mai 1944 restera la
plus meurtrire. Une pluie de bombes,
principalement dans le centre ville, causera
des milliers de morts.
Tous les moyens du bataillon, humains
et matriels, sont mis contribution.
Les marins-pompiers extirperont plus de
220 personnes des dcombres, soigneront
plus de 500 blesss uniquement pour la

caserne de Strasbourg, procderont


lextinction de 237 incendies et ravitailleront
en eau potable 320 tablissements publics
(cf plan ralis par le service Prvention
du BMPM en 1944). Malheureusement,
dix dentre eux priront sous les obus ou
sous les dcombres, en portant secours la
population. Sept seront gravement blesss.
Les combats qui ont conduit la libration
de Marseille en aot 1944 ont impos aux
marins-pompiers un rythme de travail effrn
pour circonscrire de nombreux sinistres,
sauver et soigner des centaines de victimes.

Extrait du plan ralis par le service Prvention du BMP en 1944

Bombardement de Marseille du 27 mai 1944

Lgende :
Point de chute de bombe
Incendie dclar
Zone prive deau

Leur parfaite connaissance de la ville


facilitera larrive et la progression des
troupes allies, sous le commandement du
gnral De Montsabert.

Lors de la libration de Marseille, les marinspompiers circonscrivent de multiples sinistres,


sauvent et soignent des centaines de victimes,
tout en prenant part laction militaire. Lunit
comptera de nombreuses pertes dans ses rangs.

Photo : DR

Leur fait darme le plus remarquable restera la


sauvegarde du plus puissant bateau-pompe
de France, l ALERTE , grce linitiative
de son quipage qui la mis en scurit au
pril de sa vie.

Bateau-Pompe ALERTE (1931 - 1964)

n110 5

DOSSIER

Des recherches menes tout rcemment ont fait apparatre


lexistence de 13 marins-pompiers de Marseille, tombs pour
la France, sajoutant une longue liste malheureusement non
exhaustive.
Par dcision du 11 novembre 1948, le ministre de la Dfense,
Paul Ramadier, cite la ville de Marseille lordre de lArme pour
la vaillance de sa Rsistance. Cette citation comporte lattribution
de la Croix de guerre avec palme.
Le bataillon est fier de pouvoir compter plusieurs de ses marinspompiers parmi les hommes qui ont contribu sauver lhonneur
du pays et de leur ville.
Ainsi ces militaires ont difi, par leur conduite exemplaire et
leur attachement indfectibles aux valeurs rpublicaines, les
fondations dune renomme unanimement reconnue et sur laquelle
repose encore la fiert servir des marins-pompiers de Marseille
daujourdhui.
Ainsi, pour cette anne commmorative et anniversaire, le bataillon de
marins-pompiers de Marseille a demand lattribution de fourragre.
En effet, la Croix de Guerre attribue Marseille, pingle sur la
cravate du drapeau du bataillon de marins-pompiers de Marseille,
viendrait notablement tmoigner de la reconnaissance de toute
une ville cette unit dvoue au service des Marseillais depuis
sa cration, en tout lieux et toute circonstance.

EN HOMMAGE AUX MARINS-POMPIERS DISPARUS

e 5 fvrier 2014, la basilique de NotreDame de la Garde a t le thtre dune


crmonie du souvenir ddie tous
les marins-pompiers de Marseille victimes du
devoir, sous lgide de laumnier Chantel et du pre
Jacquemin. En prsence du drapeau du Bataillon et
de sa garde, un vibrant hommage a t rendu aux
marins-pompiers dcds, linitiative conjointe
du Bataillon et de lamicale des anciens du BMPM.

Lamiral LHNAFF a tenu souligner que si la


chance accompagne parfois les marins-pompiers, elle
peut tre absente un jour, une seconde . Monsieur
Kader ARIF, ministre dlgu auprs du ministre de
la dfense, charg des anciens combattants, avait
justement salu la bravoure des marins-pompiers et
exprim sa reconnaissance et son admiration pour
ceux qui, depuis 75 ans, n'ont de cesse de mener
bien leur mission, parfois au pril de leur vie (en
visite au bataillon fin janvier 2014).
Le devoir mmoriel perptue le souvenir de ceux qui
ont fait le plus grand des sacrifices et rappelle ainsi
tous, le sens simple mais lourd des mots Honneur,
Patrie, Valeur, Discipline, Courage et Dvouement,
et toutes les implications de lengagement, qui vont
bien au-del d'un simple mot.
6

n110

Photos : MT Christian VALVERDE

Le 5 fvrier, jour anniversaire de lexplosion


dramatique du boulevard Perrier, renvoie 29 ans
plus tt, vers cette tragdie qui causa la mort de
six personnes, dont celle du QM Patrick REPETTO,
et en blessa 40, dont 19 marins-pompiers.

Hommage nos chers disparus dans les ors de la basilique de N.-D. de la Garde

DOSSIER

LE BATAILLON REOIT SON DRAPEAU

epuis 1944, le bataillon a dvelopp des comptences


et acquis un savoir-faire dont la notorit a trs
largement dpass les frontires du pays. Confronts
la palette complte des risques recenss par la scurit civile (
lexception des avalanches), les hommes et femmes du bataillon
ont fait face plus de 400 sinistres importants, 23 grands feux de
navires et 56 feux de forts majeurs.
Les missions, toutes entires consacres la sauvegarde de la vie
humaine, la protection du patrimoine, forestier notamment, et des
biens en font une unit incontestablement oprationnelle.

Les pertes humaines du bataillon en sont, hlas, la preuve concrte.


A ce jour, 22 sont morts au feu ou en service command.
Pour leur dvouement sans faille auprs de la population, leur
engagement pour la sauvegarde des biens et de lenvironnement,
les marins-pompiers de Marseille ont reu de monsieur Charles
HERNU, ministre de la Dfense, le huitime drapeau de la Marine
nationale, le 30avril1982. Ce drapeau marque la reconnaissance
de la Nation, rcompense 75 ans de services consacrs la ville de
Marseille et rappelle le sacrifice des marins-pompiers qui ont donn
leur vie pour laccomplissement de leurs missions.

Photo: PM Bruno PLANCHAIS

LE PORTE-DRAPEAU, QUI A T DVOLU


L'HONNEUR DE PORTER L'EMBLME DE SON
ASSOCIATION, DOIT TRE DANS UNE TENUE
VESTIMENTAIRE IRRPROCHABLE. IL NE
DOIT PAS OMETTRE LES GANTS BLANCS EN
RESPECT DE L'EMBLME PORT.

N110 7

LE BATAILLON

EAU
SAUVEGARDE

RASSURER

FEU

COMMANDEMENT

VEILLER L'UN SUR L'AUTRE

PROTGER

SIL Y A DES VIES QUI VOUS SONT CHRES

COURAGE

COMBATTRE LE FEU
S'ENTRANER MILITAIRES OPEX

ABNGATION

POLYVALENCE
DVOUEMENT
8

n110

RVE DE GOSSE

OFFICIERS

SPCIAL

EN IMAGES

AIR

SAUVER DES VIES


PUISSANCE

AU SERVICE DES
MARSEILLAIS

TERRE

SPCIALISTES

PASSION

VACUATIONS D'URGENCE

POUR NOUS ELLES LE SONT TOUTES


S'ENCOURAGER
HIRARCHIE

HROS

INTERVENIR

SCURIT

QUIPAGE

SE MOBILISER POUR SAUVER


DIALOGUER
n110 9

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n110

LE BATAILLON EN IMAGES

EAU
Entre mer et massifs rocheux, le
danger sembusque sur les 57 km
de ctes et de quais, dans les
reliefs escarps des calanques de
Marseille et autour des trois cours
deau qui traversent la ville.

Photo : SM Thibaut CLAISSE

n110 11

Photo: Florence ALLEMAND

Photo: QM Mathieu BAUDIS

Photo: Florence ALLEMAND

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N110

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SE MOBILISER
POUR SAUVER
14 Photo : SM Thibaut CLAISSE

Photo : PM Bruno PLANCHAIS

Photo : SM Thibaut CLAISSE

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Photo: PM Bruno PLANCHAIS

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N110

Photo: SM Thibaut CLAISSE

Photo: PM Philippe SOLA

Photo: MP Jacques NAUDIN

N110 17

Photo : PM Bruno PLANCHAIS

Photo : PM Philippe SOLA

Photo : MP Jacques NAUDIN

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n110

Photo : MP Jacques NAUDIN

Photo : Florence ALLEMAND

n110 19

Photo : QM Guillaume LAPRUGNE

Photo : Florence ALLEMAND

L'TAT MILITAIRE EXIGE


EN TOUTE CIRCONSTANCE
ESPRIT DE SACRIFICE,
POUVANT ALLER
JUSQU'AU SACRIFICE
SUPRME, DISCIPLINE,
DISPONIBILIT, LOYALISME
ET NEUTRALIT.
Photo : QM Mathieu BAUDIS

Photo : MT Christian VALVERDE

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n110

Photo : Florence ALLEMAND

Photo : Florence ALLEMAND

SE PROTGER

n110 21

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LE BATAILLON EN IMAGES

FEU
Vulcain, dieu du feu, contre
Barbara, Sainte du feu .
Formidable source d'nergie et de
chaleur, mal matris, le feu se
mue en puissance destructrice.
Les marins du feu veillent et
combattent de toutes leurs forces.

Photo : MP Jacques NAUDIN

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Photo: QM Mathieu BAUDIS

Photo: PM Philippe SOLA

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S'ENTRANER
Photo: QM Mathieu BAUDIS

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Photo : QM Mathieu BAUDIS

Photo : QM Mathieu BAUDIS

Photo : Matthieu LOMBARDIA

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28 Photo: PM Stphane BESSE

Photo: SM Damien HILT

Photo: Sbastien BONO

Photo: Sbastien BONO

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Photo : MT Christian VALVERDE

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Photo : SM Thibaut CLAISSE

Photo : PM Stphane BESSE

Photo : PM Stphane BESSE

COURAGE

Photo : SM Damien HILT

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Photo : SM Thibaut CLAISSE

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n110

Photo : PM Philippe SOLA

Photo : QM Mathieu BAUDIS

Photo : PM Stphane BESSE

LE POMPIER SE
DOIT DE FORTIFIER
SON CORPS ET SE
GARDER DE TOUT
CE QUI POURRAIT
NUIRE SA SANT
(Manuel du capitaine Hamon p.218.B. Devoirs envers soi-mme)

Photo : PM Philippe SOLA


Photo : SM Thibaut CLAISSE

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34

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LE BATAILLON EN IMAGES

AIR
Destructeur ou salvateur :
le dilemme
Soufe brlant et destructeur
quand il alimente les ammes,
lair est le vecteur salvateur
d'acheminement des secours
quand le terrain est impraticable.

Photo : PM Bruno PLANCHAIS

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Photo: SM Thibaut CLAISSE

Photo: PM Bruno PLANCHAIS

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Photo: Florence ALLEMAND

VACUATIONS
D'URGENCE

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N110
38 Photo: PM Bruno PLANCHAIS

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Photos : Florence ALLEMAND

Photo: QM Guillaume LAPRUGNE

Photo: Florence ALLEMAND

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Photo: QM Mathieu BAUDIS

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Photo : Florence ALLEMAND

Photo : PM Philippe SOLA

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Photo : MT Christian VALVERDE

Photo : Florence ALLEMAND

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Photo : Florence ALLEMAND

LE PROFIL MDICAL
DE LA SPCIALIT DE
MARIN-POMPIER DE
MARSEILLE EST L'UN
DES PLUS EXIGEANTS DE
LA MARINE EN RAISON
DE LA MULTIPLICIT DE
SES MISSIONS.

Photo : Florence ALLEMAND

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Photo : Florence ALLEMAND

Photo : MP Jacques NAUDIN

Photo : Florence ALLEMAND

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LE BATAILLON EN IMAGES
Photo : Florence ALLEMAND

TERRE
Sur un territoire de 240 km,
comptant 867 000 habitants, la
cit phocenne est confronte
lensemble des risques que compte
la scurit civile, except le risque
avalanche : sites industriels,
immeubles de grande hauteur,
tablissements recevant du public,
tunnels, voies ferres, voies
autoroutires, etc.

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Photo: MT Christian VALVERDE

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Photo: MT Christian VALVERDE

Photo: PM Philippe SOLA

SAUVER
DES VIES

Photo : MT Christian n110


VALVERDE
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Photo : Florence ALLEMAND

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Photo : SM Thibaut CLAISSE

Photo : PM Philippe SOLA

Photo : PM Bruno PLANCHAIS

Photo : PM Bruno PLANCHAIS

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Photo: SM Thibaut CLAISSE

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N110

Photo: Florence ALLEMAND

RASSURER
Photo: SM Thibaut CLAISSE

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Photo : Florence ALLEMAND

Photo : PM Philippe SOLA

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Photo : SM Damien HILT

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Photo : SM Thibaut CLAISSE

Photo : SM Damien HILT

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Photo : QM Guillaume LAPRUGNE

Photo : SM Damien HILT

Photo : MT Christian VALVERDE

LA NATURE DES MISSIONS


CONFIES AU BATAILLON EXIGE
DE LA PART DES MARINSPOMPIERS DE DVELOPPER ET
DE MAINTENIR DANS LA DURE
DES CAPACITS D'ANTICIPATION,
D'APPRENTISSAGE, D'ADAPTATION
ET DE RSISTANCE PHYSIQUE ET
PSYCHOLOGIQUE.

Photo : SM Thibaut CLAISSE

n110 57

24 H EN COULISSES

dans les CIS avec vos


EN COULISSES

marins-pompiers

ST
U
J
INT
SA
CIS

DE

01
02

01

Le personnel de garde se
rassemble pour l'appel.

02

Inventaire du matriel.
Le QM Michal A.
et le SM Christian L.
rangent les tuyaux dans
un tiroir du fourgon
d'intervention aprs
contrle de leur tat.

03

Vue du centre
d'incendie et de secours
de Saint-Just depuis
la nacelle de la grande
chelle dploye
30 mtres.

58

n110

03

04

Le fourgon incendie de
retour d'intervention.

05

Des marins-pompiers
participent une
sance de crossfit
(parcours athltique),
dispense par un
moniteur de sport
du Bataillon dans le
garage du centre.

04
05

06

06

Transmission du savoir :
un quartier-matre prsente
le secteur d'intervention
deux matelots rcemment
arrivs au centre.

07

Un patron rpare une


porte du centre. Au Bataillon,
le personnel de garde ou
disponible entretient les
locaux : nettoyage, petites
rparations ou encore
travaux de peinture.

07
n110 59

08

09

08

Aprs avoir prpar les repas pour le personnel de garde, deux


marins-pompiers de l'quipage nettoient la cuisine du centre.
La restauration est dvolue aux plus jeunes et aux nouveaux arrivants.

09

Le QM Victor P., chef dagrs sur ambulance, passe son bilan au


centre 15 lors d'une intervention domicile.

10

Deux quipiers secouristes posent une minerve un piton victime


d'un accident de la route. A Marseille, les accidents de la circulation
reprsentent environ 6 % des interventions.

11

Deux quipiers secouristes rassurent une victime


prise en charge dans l'ambulance.

11

60

n110

10

12

12

Branle-bas. Le conducteur du FI range son couchage.


Sa garde se termine. Dans quelques minutes, un autre
marin-pompier prendra sa place pour 24 h.

13

Il est 20 h 30. Deux marins-pompiers profitent


d'un moment de rpit pour jouer au badminton
dans le garage du CIS.

14

Le personnel prenant la garde consulte


le tableau o les postes de chacun sont inscrits
pour les prochaines 24 h.

13

14

n110 61

SA CIS
INT DE
-PIE
RR
E

16

15

15

L'enseigne lumineuse ALLO 18


du CIS, autrefois l'extrieur,
claire dsormais les couloirs du
centre. Remplace par une autre
signaltique, elle est le tmoin de
l'histoire d'un des plus anciens
centres du Bataillon.

16

L'enseigne de vaisseau D. contrle


les gants d'un marin-pompier lors
d'une inspection de tenue.
Cette inspection a lieu une fois par
semaine et vise vrifier le bon
tat des protections individuelles
de la fraction de service.

17

17

Aprs l'appel, la
planche. Comme
dans tous les CIS,
le marin-pompier
doit passer le test
de la planche
rtablissement avant
de prendre la garde.

18

Trois marins-pompiers
contrlent le matriel
de secours lors de
l'inventaire quotidien.

18
62

n110

19
20

19

Le chef d'agrs MT Olivier P. s'lve au-dessus


du centre lors des tests de bon fonctionnement
de la grande chelle.

20

Le fourgon incendie (FI) sort du garage pour une


intervention dans le quartier.

21

21

Les marins-pompiers s'quipent de la tenue de


protection contre les risques chimiques lors
d'une instruction sur les risques technologiques.
Encadre par des spcialistes une fois par
an, cette formation vise maintenir les
comptences des secouristes dans ce domaine.
Elle est dispense en complment d'exercices
sur le terrain.

22

22

Le fourgon incendie et la
grande chelle prts au
dpart au CIS Saint-Pierre.

n110 63

23

23

A l'instar d'une tour de


contrle, le standard est le
point nvralgique du CIS.
C'est ici que tombent
les missions manant
du COSSIM*, que sont
diffuss les alarmes et
les messages audio, que
sont actionns les accs
la caserne. C'est le point
d'entre-sortie du CIS.

24

Derrire le hublot,
l'adjudant de compagnie
gre les tches
administratives relatives
au service courant :
mouvements du
personnel, permissions,
discipline, commande de
consommable, etc.
C'est la pierre angulaire du
centre dans l'organisation
de la vie quotidienne.

25

Le Mot Alexis G. prend la


tension d'une personne
transporte vers un centre
hospitalier de la ville.

24

64

n110

25

*COSSIM : centre oprationnel de service de secours et d'incendie de Marseille

26

Deux marins-pompiers
dgagent une voiture
implique dans
un accident de la
circulation. Sur les
accidents de la route,
une des missions du
Vhicule de premire
intervention (VPI) est
de scuriser la zone de
secours.

26

27
28

27

Le CIS Saint-Pierre
by night aux heures
de pointe.

28

Mme depuis la
salle de sport,
le marin-pompier
est en tat de veille
permanente.

n110 65

29

29

Quatre marins-pompiers s'affrontent lors d'une partie


de babyfoot au foyer. Ouvert suivant les disponibilits
du cooprateur , le foyer est le lieu o l'on vient boire
un caf ou se dtendre entre deux interventions.

30

Un secouriste du VPI dgage la chausse des dbris,


consquence d'un accident de la route.

31

Sous le regard de Saint-Pierre, le personnel est


au garde--vous pour la monte des couleurs.

31

66

n110

30

AIN
V
U
LO
CIS

DE

32

32

33

En intervention...

33

Le MT Guillaume B., chef d'agrs


sur la grande chelle.

34

Le Mot Eddy P., volontaire


des armes, rconforte une
victime prise partie dans une
rsidence. Ecouter, assister,
rassurer sont autant de qualits
ncessaires au secouriste pour
assurer sa mission.

34

n110 67

35
36

35

Deux marins-pompiers vacuent


un homme bless dans
un accident de la circulation.

36

Au volant de l'ambulance,
le QM Jean-Christophe C.
se rend sur un accident
de la circulation dans le
10e arrondissement.
Au Bataillon, pour conduire une
ambulance, il faut tre brevet
marin-pompier, possder le
permis blanc, tre valu en CIS
et tre dclar apte
par le chef de centre.

37

37

Les secouristes du VSAV*


raniment une personne
victime d'un grave accident de
la route en attendant
l'arrive du mdecin.

68

n110

*VSAV : vhicule de secours et d'assistance aux victimes

38

39

38

Le MT Jean-Franois M. prsente le nouveau logiciel de


gestion des interventions aux marins-pompiers de garde.

39

Un lycen est escort par un secouriste vers l'ambulance pour


tre achemin vers un centre hospitalier.

40

Il est 19 h. La journe a t trs charge en interventions.


Le matre de service et son adjoint redistribuent les rles
sur le tableau de service afin que chacun puisse dner.

41

22 h, le QM Marion C. et l'quipage du VSAV rentrent au CIS


aprs une dernire intervention.

40
41

Reportage photo
MT Christian VALVERDE
n110 69

LE BATAILLON EN ACTION

70

n110

Photo : MT Christian VALVERDE

7 JANVIER 2014

MOBILISATION
EXCEPTIONNELLE
DU BATAILLON

n110 71

LE BATAILLON EN ACTION

7 JANVIER 2014

UNE COLONNE DE FEU LA VILLETTE

mi-journe, les appels pleuvent


sur le COSSIM: les riverains ont
entendu une explosion puis dcouvrent
avec effroi une torchre de prs de 30 m de
hauteur qui enflamme une zone de travaux.
Cette immense colonne de feu schappe
dune conduite de gaz de 200mm 4 bars de
pression et propage lincendie un immeuble
dhabitation, le Marceau 2 (R-2/R+7),
ainsi qu de multiples vhicules stationns
sur la chausse.

OPRATION
EXTRAORDINAIRE
Photo: MT Christian VALVERDE

Il est 12h20 lorsquune avalanche dappels


fait vibrer le COSSIM, sans que la situation
exacte puisse tre dcrite par les requrants.
La structure de garde, rompue traiter des
situations complexes, mobilise demble
deux dparts normaux et un groupe incendie.
Arrivs sur place, les premiers secours
constatent une problmatique non conventionnelle: une rue entire estbarre par une
colonne de feu qui menace directement trois
infrastructures imposantes: un immeuble en
construction, lhpital Europen (exploit depuis
le 19 aot 2013) et un immeuble dhabitation.
Cette scne, digne dun film catastrophe,
est renforce par un bruit assourdissant qui
rsonne dans ce tissu urbain.
Les ractions immdiates consistent
naturellement mettre en scurit les
occupants de limmeuble dhabitation
et limiter, autant que faire se peut, la
propagation du sinistre. Ces actes rflexes,
raliss avec efficacit par les premiers
intervenants, permettent de multiples mises
en scurit sur limmeuble dhabitation le
Marceau2. Lamonte en puissance rapide de
la structure de commandement va permettre
une sectorisation ternaire du chantier en deux
secteurs gographiques ddis la lutte et
un secteur sanitaire. Devant lampleur du
sinistre, des moyens supplmentaires sont
demands en renfort et un PRV est cr sur
le parvis des archives dpartementales qui
accueillera le premier PRI. Les services de
police (nationale et municipale), engags en
nombre, sont chargs de garantir le primtre
de scurit tabli. La stratgie dintervention
est confirme aprs concertation avec les
responsables de GrDF qui sont chargs,
dans un premier temps, de laminer sur
la conduite de gaz afin de faire diminuer
le rayonnement et son impact sur les

72

N110

structureslimitrophes. A 13 h, la disparition
dun ouvrier qui intervenait sur un ouvrage
au fond dune fouille de trois mtres de
profondeur lors de laccident est confirme.
A 13 h 10, les quipes de GrDF parviennent
faire diminuer de manire significative
lampleur de la torchre qui ne mesure plus
que quelques mtres de hauteur. La reconqute
des sept niveaux de limmeuble dhabitation,
dont plusieurs appartements sont totalement
embrass, va pouvoir commencer.

LUTTER ET PROTGER
Avec une rigueur remarquable, le service de
scurit de lhpital Europen, qui dispose
dune capacit daccueil de 563lits, a
immdiatement appliqu les procdures
de mise en scurit: transfert horizontal
des patients exposs, dploiement de
moyens de secours, isolation des circuits
de fluides impacts ou encore lancement des
groupes lectrognes afin de pallier un dficit
ventuel dalimentation de ltablissement.

LE BATAILLON EN ACTION

Photo: PM Philippe SOLA

Lofficier prventionniste, dsign pour


assurer linterface avec le service de scurit,
apprendra que 20blocs opratoires sur les
28 que compte cet hpital ont poursuivi leurs
activits sans tre perturbs par lanimation
extrieure.
Lopration de lutte destine reconqurir le
Marceau 2 savre longue et fastidieuse: cinq
niveaux de cet immeuble sont touchs par des
feux dappartement gnraliss. Lextinction est
ralise grce des tablissements rampants
par lintrieur. Les tages suprieurs sont
attaqus par les MEA, tout en veillant ne
pas mettre en danger les binmes engags
lintrieur, qui remplissent cette mission
capitale dinvestigation avec une abngation
telle que certains dentre eux ont ncessit
un examen par les quipes mdicales...
ce qui ne les empchera pas de replonger
ultrieurement aprs reconditionnement.
Chaque palier de la cage descalier la plus
touche dessert trois appartements dans
lesquels il faut non seulement teindre le feu
mais aussi fouiller afin de lever le doute sur la
prsence de victime. Les actions coordonnes

des deux chefs de secteur autorisent la diffusion


du message feu teint 18h mais le
noyage reste encore raliser.
Cette phase acheve conduit mettre un
avis favorable du COS vers le responsable
de GrDF pour entamer la coupure totale
de la canalisation de gaz qui entretenait
toujours une flamme de plusieurs mtres de
hauteur. A 18 h 46, un primtre de scurit
de 100mtres, vide de tout sauveteur, est
tabli. Des relevs dexplosimtrie sont
raliss dans les rseaux avoisinant pour
dtecter toute prsence de poche de gaz et
GrDF procde des torchages jusqu
plus dun kilomtre du chantier pour purger
la conduite incrimine.
A 20 h 14, la procdure de barrage de la
conduite est stoppe pour engager un binme,
aux 5e et 6e tages, charg de traiter des
foyers rsiduels qui se sont ractivs. Trente
minutes plus tard, lopration de barrage de
la fuite de gaz enflamme pourra reprendre.
Le secteur sanitaire contribuera au traitement
de deux civils et quatre marins-pompiers

transports non mdicaliss vers des centres


hospitaliers. 120 personnes seront visites au
PRI avec le concours des services municipaux,
70 sinistrs seront relogs. Ce secteur vital
tait charg de recenser tous les habitants.
A 22 h 54, la torchre nest plus alimente.
Aprs les derniers relevs dexplosimtrie,
les oprations de noyage de tous les foyers
du Marceau 2 peuvent tre affines.
La dtermination et laction coordonne
de tous les services engags permettent
de lever une grande partie du dispositif
00 h 35. Lidentit judiciaire se saisit de la
scne daccident et rquisitionne les marinspompiers pour procder la recherche de la
personne disparue dans la fouille. A3h, le
corps sera dcouvert sous quelques dizaines
de centimtres de gravats au fond dune
excavation.
Des rondes rgulires et des relevs de
temprature seront organiss pour viter
toute reprise de feu dans les appartements
sinistrs.
CF Richard PRIOL

N110 73

Photo : SM Damien HILT

LE BATAILLON EN ACTION

Photo : PM Philippe SOLA

BILAN
21 appartements sinistrs, dont
6 totalement dtruits, et des dgts
considrables sur la faade du btiment
Le Marceau 2 ;
21 vhicules ont t endommags,
par le feu dont 3 vhicules lgers,
2 vhicules utilitaires, 1 mini pelle
mcanique et 1 moto dtruits 100 % ;
3 chambres de l'hpital Europen
inexploitables, plusieurs vitres ont
cd sous l'action de la chaleur et
des plaques de parement extrieur en
cramique se sont fissurs ;
de nombreuses huisseries en cours
de pose sur l'immeuble en construction
au sud de la rue Melchior Guinot
ont fondu sous le rayonnement de
la torchre.

Ont t engags : 165 hommes et 55 engins sur une dure de 2 jours et 2 heures

Il convient de rester humble dans la gestion dune intervention de cette ampleur qui se solde aujourdhui par un
bilan qui aurait pu tre beaucoup plus lourd au regard de lnergie mcanique et thermique gnre par un tel
sinistre que lon ne rencontre que rarement dans une carrire.
La chronologie particulire, outre les phases de MGO classiques, a consist limiter le rayonnement sur les
infrastructures autour du cylindre de la torchre (volume approximatif de 350 m 3), ne pas soufer prmaturment
la amme, conduire en deux phases la lutte contre les feux dappartements et traiter la fuite enamme.
La prparation physique et technique du marin-pompier, intgrant la formation feu de navire dans
le cursus de tronc commun, concourt de manire certaine lefficacit collective dans ces
investigations difficiles.
Limportante logistique oprationnelle sest matrialise par la permanence du ravitaillement
des hommes et des matriels (gazole pour les engins pompe sollicits), la dlivrance de tenues
textiles de rechange et le concours dune cellule ARI du SDIS 13.
Laction, la mobilisation, la coordination et lengagement de tous les services aux cts du
BMPM ont, une nouvelle fois, permis de mettre en exergue le professionnalisme, la capacit
dadaptation et de raction face des vnements majeurs de notre unit.
CF Richard PRIOL - Officier de supplance de ltat-major

74

n110

LE BATAILLON EN ACTION

UNE SACRE MONTE DADRNALINE


Lquipage du premier FI arriv sur les lieux savait dj, en transit, face la colonne
enamme, que lintervention nallait pas tre simple.
Je navais pas peur, mon entranement quotidien allait dclencher les bons rexes ; mais
une belle bouffe dadrnaline ma saisi. Puis la concentration ma permis de rpondre
aux trois missions qui mont t cones.
La premire, alimenter le FI pour protger la faade du Marceau 2 . La chaleur intense chauffait le moindre bout
de peau laiss libre, faisant fondre la sangle dattente de mon masque ARI ! Quant au bruit mis par la torchre :
assourdissant. Avec mon binme, on a d trouver des subterfuges pour communiquer, comme se taper sur le casque
et se parler par signes.
Aprs avoir men des reconnaissances dans lhpital Europen, nous avons nalement t engags sur lextinction
des diffrents feux dappartements, totalement embrass.
Un tel chantier est trs prouvant physiquement : il faut grer son potentiel et sconomiser en rchissant
mticuleusement toutes ses actions avant la mise en place. Il faut penser shydrater et salimenter rgulirement ;
ce propos, merci au personnel de restauration de lhpital Europen qui nous a soign avant que la logistique du
bataillon prenne la relve.
Mais, je suis content dy avoir particip. Ce sera peut-tre lintervention de ma carrire... rendez-vous dans 30 ans !
QM Jordan SORIN - CIS Saint-Lazare

LE SOUTIEN SANITAIRE AUX MARINS-POMPIERS

En revanche, nos efforts ont port sur le


soutien sanitaire aux marins-pompiers car
cette intervention a dur 12 h et a ncessit
un fort engagement du personnel.
Les risques pour les pompiers intervenant sur
des feux en milieu clos sont classiquement
les brlures graves lors d'embrasements
gnraliss voire de blasts lors
d'explosions de fumes et d'intoxications
aigues ou chroniques aux fumes notamment
lors des phases de dblai.
En luttant contre des feux qui durent, les
pompiers sont exposs aux risques de
dshydratation, d'puisement la chaleur
voire de coup de chaleur. Les efforts fournis lors
des phases d'tablissement puis d'extinction
sont normes, accentus par les contraintes
ambiantes de temprature (plusieurs centaines
de degrs) et d'humidit.

L'engagement des pompiers lors des phases


d'extinction est limit par leur autonomie
en air (20 30 minutes) mais lissue de
leur engagement, ils doivent se rhydrater,
se reposer, se refroidir et s'alimenter avant
d'tre rengags. Entre 20 et 30 minutes
de combat contre le feu, leur temprature
monte frquemment 38,5 et leur frquence
cardiaque peut atteindre la frquence cardiaque
maximale. En fonction de leur tat de fatigue

et d'hydratation pralable, ils seront plus ou


moins rsistants aux efforts demands et notre
rle est d'valuer leur rengagement potentiel.
Des tudes sont menes pour permettre aux
pompiers de mener bien leur mission en
toute scurit mais aussi de prserver leur
potentiel et leur tat de sant.
Docteur Dominique PONS,
Directeur des secours mdicaux sur lintervention

Photo : QM Mathieu BAUDIS

Un ouvrier qui travaillait sur le chantier est


malheureusement dcd. Mais la gestion des
impliqus civils de cette grosse intervention
na pas prsent de difficult car ils taient
peu nombreux et lgrement blesss.

GLOSSAIRE

ARI : appareil respiratoire isolant BMPM : bataillon de marins-pompiers de Marseille


COS : commandant des oprations de secours
COSSIM : centre oprationnel des services de secours et dincendie de Marseille FI : fourgon incendie MEA : moyen lvateur arien
MGO : marche gnrale des oprations PRI : point de rassemblement des impliqus PRV : point de rassemblement de victimes
SDIS : service dpartemental dincendie et de secours

n110 75

LE BATAILLON EN ACTION

28 JANVIER 2014

UN HOMME SAUV
DE LINTOXICATION

Photos : PM Philippe SOLA

umes et ammes schappent


des fentres dun appartement
au 4e tage dun btiment usage
dhabitation en comptant 9, rue du lieutenant
J-B Meschi.
Limmeuble sinistr est situ au fond dune
impasse, empchant lchelle daccder
au plus prs du sinistre. Le premier COS
demande alors le renfort dun groupe urbain
pour effectuer des reconnaissances par les
communications existantes et rechercher
une personne qui na pas pu vacuer son
appartement.
Lincendie trouve son origine dans une chambre
et le feu, trs virulent, se propage au reste
de lappartement.
Les marins-pompiers en reconnaissance vont
retrouver un octognaire inconscient, gisant
dans son lit. Immdiatement pris en charge
par lquipe mdicale, il sera mdicalis
puis transport vers lhpital de garde, suite
une intoxication au monoxyde de carbone.

Mdicalisation de la victime

Les marins-pompiers ont rapidement mis


en uvre les moyens dextinction ainsi que
le matriel de ventilation pour vacuer les
fumes des parties communes.

tous les appartements de la cage descalier


ont t visits avant dautoriser les occupants
rintgrer leur domicile.

Le feu teint, ils ont procd au relev et


refroidissement des points chauds. Les fumes
stant propages par les gaines techniques,

17 engins incendie et sanitaire et


62 marins-pompiers ont t engags
pendant 6 h 30

Relev des point chauds

Malgr des reconnaissances rendues difciles par les fumes denses dans ce grand appartement,
la ractivit des premiers intervenants et leur engagement dans un feu virulent ont permis
de retrouver la victime et de la mettre en scurit avant que le feu ne se propage dans la chambre
o il tait bloqu.
Chef de colonne : LV Hubert BAGOT - CIS Canebire

76

n110

LE BATAILLON EN ACTION

13 FVRIER 2014

FEU GNRALIS RUE ALBE


n soire, un feu dappartement se
dclare dans le 4e arrondissement
de Marseille.

Arriv sur les lieux, le chef de groupe confirme


le message du chef dagrs du FI : de grosses
fumes noires et des flammes schappent
d'un appartement au 4e tage d'un btiment
en comptant 7. Il demande des renforts.

Le renfort incendie se met rapidement en


place : lincendie est gnralis.
L'chelle permet la mise en scurit de
quatre personnes par la faade oppose
au sinistre.
A l'intrieur de l'immeuble, treize personnes
sont prises en charge par les quipes
de secours. Moins d'une heure aprs le
dbut de l'intervention, le feu est teint
mais l'appartement, foyer du sinistre, est
totalement dtruit.

Photo : MT Christian VALVERDE

Le chef de colonne (EV CESBRON) prend


alors COS (commandant des oprations de
secours) et organise le chantier en deux
secteurs :
un secteur incendie aux ordres du
PM PALMERI
un secteur reconnaissance aux
ordres du PM ZAOUCHE.
Ont t engags : 45 hommes et 13 engins sur cette opration

UNE VINGTAINE DIMPLIQUS


Un point de rassemblement de victimes est
organis dans un autre btiment, scuris,
loin des fumes. Dix sept impliqus y sont
accueillis et visits.
Une femme de 47 ans et sa petite fille de
8 ans, toutes deux lgrement incommodes
par les fumes, seront transportes vers

les urgences hospitalires, ainsi quune


jeune femme de 21 ans, victime d'un malaise.
Les quipes de marins-pompiers procdent
des relevs de taux de monoxyde de
carbone, tage par tage, afin de permettre
aux personnes indemnes, aprs un bilan
mdical, de regagner leur appartement.

Arrivs sur les lieux avec lquipage du FI SJT, nous apercevons une fume noire
s'chappant dune fentre du 4e tage dun btiment usage dhabitation R+7.
Une personne affole vient ma rencontre et me signale quune mre et sa lle sont
toujours dans lappartement en ammes. Je transmets linformation au MT MOLINOZ, chef
dagrs du FI SJT. Pouvant tablir rapidement lchelle mcanique sur la faade Alpha,
jordonne mon conducteur le SM PENISI de mettre en station lEPC* et demande mon
quipier le Mot LACOUR de capeler lARI et de venir avec moi dans le panier de secours.
Le conducteur nous dirige rapidement en direction de la fentre o je nis lapproche et mapprte pntrer dans
lappartement. A cet instant, le SM ROUGIER et le MT PERRET, binme dattaque du FI SJT, pntrent dans lappartement
par les communications existantes pour une reconnaissance. Ils minforment que la porte de lappartement reste grande
ouverte a provoqu lenfumage total de la cage descalier. Je me dirige donc sur la faade Bravo pour manuvrer
des ouvrants an de faciliter lvacuation des fumes. Puis, nous effectuons des reconnaissances dans les tages
suprieurs o des habitants, situs dans le ux de fume de lappartement sinistr, se manifestent. Je dcide de les
mettre en scurit. Au total, nous avons effectu 5 mises en scurit : 1 couple de personnes ges, 2 femmes, dont
une enceinte, et 1 homme. A chaque mise en scurit, mon quipier pntrait dans les appartements et aidait les
personnes monter dans le panier de secours. Grce son action et la vitesse dexcution des mouvements de
lEPC, nous avons travaill trs rapidement.
Une deuxime mission se prsente quand jentends la radio que le binme dattaque du FI MLP, accompagn du
MT SAVELLI, a des difcults pour ouvrir le skydme que bloquent des panneaux photovoltaques en toiture. Nous
accderons lexutoire au moyen du plan articul de lchelle et parviendrons le dbloquer. Une fois encore, sur
une intervention dlicate o des vies peuvent tre en danger, jai pu apprcier les performances du personnel et...
de notre EPC bras articuls.
MT Olivier CLEMENT, chef dagrs chelle
* EPC : Echelle Pivotante mouvements Combins
n110 77

LE BATAILLON EN ACTION

26 FVRIER 2014

DES ENFANTS DANS LA FUME

n dbut de matine, un feu se


dclare dans un tablissement
recevant du public, boulevard des
Alisiers (13009 Marseille).
Le dpart normal du CIS de Louvain est
dclench, complt par le FI du CIS de
Luminy. Lenseigne de vaisseau Clment
GRENET prend le commandement des
oprations de secours (COS).
Lgrement en contrebas du boulevard des
Alisiers, plusieurs adultes et enfants sont
regroups lentre dune maison de quartier
qui prsente un tage. Une fume schappe
de la faade oppose laccs des secours.

88PERSONNES
MISESENSCURIT
La responsable de ltablissement me confirme
que la maison de quartier accueille une crche
et un centre ar et que le feu se situe dans
lappartement du gardien, a priori absent.
Jenvoie rapidement les quipages au contact
du sinistre et lchelle en reconnaissance, puis
je fais le tour du feu. Les fumes se dissipent
mal et stagnent autour de ltablissement.

Enfants et adultes, visits par le mdecin du


bataillon nont t ni blesss ni intoxiqus
par les fumes.
Lincendie dune chambre de 12m, totalement
dtruite, a t rapidement matris avec une
LDV500. La crche et le centre ar ont repris
leurs activits en milieu de matine, une fois
la zone sinistre isole, le dblai effectu, les
fumes dissipes et labsence de monoxyde
de carbone confirme.
Grce laction trs professionnelle des
personnels de la maison de quartier, la prise
en charge et le recensement des enfants se
sont drouls tout en douceur, sans affolement.
Laction des marins-pompiers a permis
la prservation de la sant des personnes
prsentes sur les lieux: enfants, parents,
personnels de la maison de quartier, etc.
Enseigne de vaisseau Clment GRENET
Adjoint au chef du CIS de Louvain

8 engins et 27 marins-pompiers,
Police, ERDF

En concertation avec les responsables, nous


procdons lvacuation des deux entits. En
effet, mme si le feu est de faible ampleur,
des enfants respirent dans la fume. Je fais
installer un point de rassemblement des
impliqus pour la crche, un second pour
le centre ar, dans deux halls dun immeuble
dhabitation proximit.

Photos: PM Philippe SOLA

Entoures de marins-pompiers, 74personnes


dont 14nourrissons, sont rapidement
rassembles au chaud, au sec et surtout
dans un espace sain, sans fume.

78

N110

LE BATAILLON EN ACTION

12 MARS 2014

FEU DAPPARTEMENT MEURTRIER

Photos : MT Christian VALVERDE

u matin, les moyens de secours


sanitaire et incendie du bataillon
de marins-pompiers de Marseille
sont engags pour un feu dappartement
rue dAix (13001 Marseille).
Lincendie sest dclar dans une chambre de
bonne au 5e et dernier tage dun immeuble
dhabitation.
Rapidement, les quipes mdicales du BMPM
tentent de ranimer loccupant des lieux,
extrait hors des fumes par un tmoin, tandis
que les marins-pompiers grent le sinistre.
Le service mdical durgence du bataillon
visitera galement deux personnes,
lgrement incommodes par les fumes ;
leur tat de sant ne ncessitera pas de
transport vers un centre hospitalier.
Le bilan humain est lourd : malgr
une ranimation mdicale prodigue
immdiatement, un homme de 85 ans sera
dclar dcd. Deux personnes visites,
incommodes par les fumes et choques,
seront transportes non mdicalises vers
un centre hospitalier.

Moyens engags : 10 engins incendie et sanitaire et une trentaine de marins-pompiers

Lappartement sous toiture de 20 m 2 est


totalement dtruit par les flammes et les
fumes.

De garde en double avec le PM MARC, un dpart normal sonne pour la rue d'Aix. Sur les lieux du sinistre, le chef
dagrs du FI CNB me fait un point complet de la situation, ce qui facilite grandement mon travail de chef de
groupe : localisation du feu, nombre dimpliqus, actions engages et binmes dans les tages. Beaucoup de personnes
incommodes par les fumes mont conduit demander un groupe secours personne . La monte en puissance des
moyens a dclench le PC de colonne et un chef de colonne qui a pris le commandement des oprations de secours.
Le 8 fvrier 2014, le PM VILLA a reu le symbole tant convoit de laboutissement du mtier de
marin-pompier : le casque rouge. Notre formation de chef de groupe nous a appris prendre
du recul sur tous les gestes que nous avons effectus pendant tant dannes au quotidien, sur
intervention. Nous avons appris analyser nement lopration pour protger les personnels
engags et dployer les bons moyens, au bon moment pour la protection des personnes
et des biens .
Aprs ses affectations dans les CIS dEndoume et de Saint-Lazare, le PM VILLA poursuit son
travail en centre-ville, au CIS de Canebire.
PM Patrice VILLA, COS

n110 79

LE BATAILLON EN ACTION

29 AVRIL 2014

FEU DAPPARTEMENT BD DUPLESSIS


l est 16 h 24 quand le dpart normal du
CIS de Plombires est dclench pour
feu d'appartement au groupe Duplessis.

Le chef de groupe est confront un feu


d'appartement gnralis au 1er tage du
btiment D en R+4, avec une personne
l'intrieur et dautres bloques dans les tages
suprieurs.
Ce jour-l, le vent est violent, rendant les
accs encore plus compliqus dans cet
appartement traversant.
Lchelle du CIS de Plombires et le FI du
CIS de Malpass effectuent les mises en
scurit et lattaque du sinistre. Le FI du
CIS de La Bigue procde linvestigation
par lintrieur.

BILAN
le propritaire de l'appartement
sinistr, incommod par les fumes,
transport lhpital, ;
son appartement dtruit 100 %
par le feu, celui du dessus 50% par
les fumes ;
la cage d'escalier dtruite 100 % ;
l'ensemble des rsidents du btiment
vis par lincendie sera relog.

Au point de rassemblement des victimes, une


trentaine de personnes sera visite par les
mdecins du bataillon (VMS et AR).
PM Stphane BACQUE - Chef de groupe Plombires
LV Guillaume DAESSLE - Chef de colonne Plombires
Ch
e

mi

nd

eG

n59
ibb

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962

R+14

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R+8

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ast

R+4

B
Bd

Jea

Garage

1460

nD

up

les

B-C-D

sis

1459

Le groupe Duplessis fait partie


des particularits du secteur
de Plombires. Pour raliser un
tablissement dans les btiments
C et D, il faut salimenter sur la
colonne sche du btiment B
sortir au 4e tage de celui-ci et
prolonger les tablissements
jusquau btiment incrimin.

La connaissance du secteur et le
professionnalisme des intervenants
a contribu au bon droulement
des oprations.
LV Guillaume DAESSLE

80

n110

Photos : SM Damien HILT

Cette spcificit complique et


rallonge les manuvres.

LE BATAILLON EN ACTION

14 MAI 2014

FEU D'ENTREPT
CHEMIN DE LA MADRAGUE VILLE

minuit, les moyens de lutte contre


lincendie et sanitaires du bataillon
sont engags contre un feu tabli
dans un garage automobile situ chemin de
la Madrague ville.

Photos: PM Philippe SOLA

Les marins-pompiers sont confronts un


incendie virulent, gnrant de violentes flammes
qui ravagent lintrieur des locaux et menacent
les structures btimentaires riveraines.

Les moyens incendie engags parviennent


contenir le sinistre et viter toute propagation.
Le message feu teint est pass 3h.
De longues et minutieuses oprations de
noyage seront conduites dans les locaux.
Aucune victime ne sera dplorer.

300m 2 en rez-de-chausse sur 1000m 2


d'entrept ont t dtruits par les flammes
et la moiti de la toiture sest effondre
au sol.
4vhicules lgers et un poids lourd ont t
dtruits par les flammes.

14 engins incendie et sanitaires accompagns de leur chelon de commandement,


soit 40 marins-pompiers ont t engags au plus fort de cette intervention.

15 MAI 2014

FEU DE VGTATION CHEMIN DE LA NERTHE

l est un peu plus de 23 h quand un


feu de vgtation se dclare quartier
de lEstaque, chemin de la Nerthe.

Grce laction de 2 GIFF et de leur chelon


de commandement, le feu sera dclar teint
2 h, les marins-pompiers dbutant alors
un minutieux noyage de la zone sinistre.

Photo: SM Damien HILT

3hectares de vgtation basse ont t dtruits


par le feu.
Aucune victime nest dplorer, aucune
habitation na t menace.
Ont t engags :
13 engins et 40 marins-pompiers

N110 81

CHRONIQUE DU BATAILLON

18 NOVEMBRE 2013

MATCH ALLER...

ans le cadre de la mission BOIS


BELLEAU du porte-avions
Charles de Gaulle en Mditerrane
orientale et dans le golfe arabo-persique, six
marins-pompiers de Marseille ont t mis
pour emploi au sein de la brigade scurit
du bord pour une priode de trois mois
compter du 18 novembre 2013.
Il sagit des :
SM Lionel BELLANDE (CHG), QM1 Aurlien
BASQUE (GST/TECH), MO1 Ulysse
GONZALEZ (CNB), MO1 Nicolas GARDERE
(END), MO1 Kevin GENDARME (STP) et
MO1 Lok RABIER (STP).
Ds les premiers jours dembarquement,
les marins-pompiers ont trs vite intgr
lorganisation de la chane fonctionnelle
scurit et de la vie du bord.
Affects dans les diffrentes quipes de
quart qui se relaient dans les postes de
scurit des diverses zones de ce btiment
de 43 000 tonnes, les six marins-pompiers
ont ainsi particip la mission essentielle
de prvention des risques, aux exercices
de scurit et la lutte contre les sinistres
(feux, voies deaux, blesss, etc.).
Le rythme soutenu des activits et le
dclenchement rgulier des alarmes et

des exercices qui animent les journes la


mer permettent de se familiariser avec les
techniques et de comprendre lorganisation
oprationnelle propre aux btiments de combat,
et plus particulirement celle du Charles
de Gaulle .
Afin dlargir lexprience de nos jeunes
pompiers du BMPM dans cet environnement
si particulier, les postes tournent et chacun
passera quelques semaines la surveillance
des activits ariennes du pont denvol, point

hautement stratgique et sensible : scurit


du plein des chasseurs et hlicoptres,
ainsi que des catapultages et appontages.
Au cours de ce dploiement, le Charles de
Gaulle a fait escale Djibouti et Abu-Dhabi,
occasion de dcouvrir une autre facette de
la vie des marins embarqus.
Cette mission aura t pour nos marinspompiers une exprience trs enrichissante,
tant au niveau humain que professionnel.

Je me suis immdiatement port volontaire pour


cette OPEX*, curieux de vivre la vie dun marin durant
quelques mois et de comparer nos mtiers. A bord, le
premier d est de se reprer ! Heureusement, nous
avions suivi un cours sur le compartimentage. Malgr
une grande promiscuit, nous sommes 15 par chambre,
lambiance est bonne, les amitis se nouent vite. Et notre
formation militaire nous permet de nous adapter trs
vite aux situations !
Si professionnellement les changes ont t fructueux, nous avons t pats
par le ballet qui se joue au quotidien sur le pont denvol : entre catapultages
et appontages, chaque marin mne sa mission avec excellence, composant
un formidable puzzle.
Ce fut une trs belle aventure humaine et lchange se poursuivra avec
laccueil en immersion au BMPM de marins du porte-avions.
SM Lionel BELLANDE
* OPEX : opration extrieure

82

n110

CHRONIQUE DU BATAILLON

A loccasion dun stage dimmersion au sein du BMPM, plusieurs membres de la brigade scurit du PA CDG ont pu
embarquer sur VSAV (ambulance) pour une dure de 36 h. Ce stage a dbut ltat-major du Bataillon pour une
rapide prsentation avant de nous conduire dans nos CIS (centre dincendie et de secours) respectifs : Saint-Lazare,
Endoume et Plombires.
Pour ma part, suite un prcdent change avec du personnel MAPOM bord du porte-avions, jai eu le plaisir de
retrouver un chef dagrs qui a pris la garde sur lambulance avec moi. Je me retrouvais donc immdiatement intgr
dans ce nouvel environnement. Premire sonnerie et premier dpart en intervention. Ces appels se succderont tout
au long de la journe et de la nuit.
Nous retiendrons deux interventions particulirement marquantes :
d'un point de vue technique, le feu dappartement la cit Kalliste (Marseille). Cette intervention ma permis de
voir tous les moyens mis en uvre (EPA, FI, VSAV, etc.) et la coordination que ces dispositifs impliquent ;
d'un point de vue plus humain, la participation de mon camarade du CIS Endoume un accouchement.
Les marins-pompiers de Marseille constituent une formation dexception et ces deux jours, lactivit particulirement
dense et varie, nous auront permis de dcouvrir les diffrentes spcicits de leur mtier.
MT Olivier CHICHARRO

...MATCH
RETOUR

Une analyse comparative entre la rpartition par types dinterventions ralises bord du porte-avions et celles
comptabilises dans les statistiques nationales annuelles publies par la DGSCGC (direction gnrale de la scurit
civile et de la gestion des crises) fait apparatre deux similitudes :
lactivit principale reste le secours personne ;
la lutte contre lincendie occupe une part faible de lactivit oprationnelle.
Aussi pour prparer au mieux les marins de la brigade scu du Charles de Gaulle faire face ce qui demeure
la premire cause de mobilisation de la chane fonctionnelle scurit, le porte-avions envoie ses pompiers en stage
daguerrissement sur VSAV (vhicule de secours et d'assistance aux victimes) au bataillon de marins-pompiers de Marseille.
Lobjectif est simple : utiliser lactivit oprationnelle du BMPM pour prparer au mieux les marins de la brigade
scurit la conduite des oprations du type assistance personne.
Lentranement aux autres types de sinistres est ralis suivant les exigences de la norme dentranement et de
qualication oprationnelle.
Enn, ces priodes de stage sont aussi loccasion dchanges techniques et personnels et damlioration de la
connaissance mutuelle du BMPM et du porte-avions.
CC David GAIDET - Chef du service scurit du porte-avions Charles de Gaulle

n110 83

Photo : SM Damien HILT

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