Rapport Tsunamis Érosion - Phase - 1 - Bouregreg
Rapport Tsunamis Érosion - Phase - 1 - Bouregreg
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BANQUE MONDIALE
Adaptation au changement climatique et aux dsastres naturels des villes ctires dAfrique du Nord
Phase 1 : valuation des risques en situation actuelle et lhorizon 2030 pour la valle du Bouregreg
Version finale
31 janvier 2011
En association avec
Destinataires
Envoy : Nom A. Bigio Organisme Banque Mondiale Envoy le : 31.01.11
Copie : Nom S. Rouhana A. Tiwari Organisme Banque Mondiale Banque Mondiale Envoy le : 31.01.11 31.01.11
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La prsente tude est finance par la Banque mondiale ainsi que par les fonds fiduciaires NTFPSI, TFESSD et GFDRR, qui sont administrs par la Banque mondiale. Leur soutien la ralisation de ltude sest avr essentiel, et les responsables de ltude tiennent les remercier chaudement.
Le Dpartement du Dveloppement Durable de la Rgion Moyen Orient et Afrique du Nord de la Banque, dirig par Laszlo Lovei, et son intrieur lUnit de Dveloppement Urbain et Social, dirig par Anna Bjerde, sont les responsables institutionnels de sa ralisation.
Ltude est dirige et supervise par Anthony G. Bigio, qui conduit une quipe compose par Stphane Hallegatte, Osama Hamad, Salim Rouhana, et Asmita Tiwari.
Les collgues examinateurs qui ont particip au travail de contrle de qualit de ltude sont Alexander Bakalian, Henrike Brecht, Philippe Huc, Alexander Kremer, Michel Matera et Edward Tschan, pour le compte de la Rgion Moyen Orient et Afrique du Nord ainsi que du GFDRR.
Yves Ennesser (Egis BCEOM International) Victor Said (IAU-IDF) Monique Terrier (BRGM) Ainsi que Mireille Raymond, Dominique Cataliotti, Franck Zangelmi, Guillaume Dulac, Michel Albientz, Franois Bertone, Franois Beauchain, Fabrizio Ferrucci pour Egis BCEOM International; Eric Huybrechts pour lIAU-IDF; Terry Winter pour le BRGM.
Avec la contribution de Azzeddine Motia de la socit MORA Etudes Abdalah Mokssit et Fatima Driouech de la Direction de la Mtorologie Nationale du Maroc
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Remerciements
La prsente tude naurait pas t possible sans laide et le soutien dun certain nombre dinstitutions et dorganismes marocains.
Nous tenons en particulier remercier : M. Mohamed Nbou du Ministre de l'nergie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, Secrtariat dtat Charg de lEau, de lEnvironnement, Dpartement de lEnvironnement, pour son important travail de coordination des institutions marocaines sur cette tude. M. Lemghari Essakl, Directeur Gnral de lAgence pour lAmnagement de la Valle du Bouregreg
Nous souhaitons galement remercier les organismes suivants pour leur assistance dans laccs aux donnes, leur coute et les avis exprims : Secrtariat dtat Charg de lEau, de lEnvironnement, Direction Gnrale de lHydraulique Ministre de l'Intrieur, Direction Gnrale de la Protection Civile, Direction des Secours, de la Planification et des tudes Agence du Bassin Hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia Office National de lEau Potable Rseau dlectricit, deau potable et dassainissement liquide de la wilaya de RabatSal (REDAL) Institut National de Gophysique (ING/CNRST) Mme Snoussi, Universit de Rabat, Coordinatrice Nationale du Projet PNUE valuation de limpact et de ladaptation au changement climatique dans les zones ctires du Maroc .
Mention spciale la Direction de la Mtorologie Nationale du Maroc, qui a rdig le chapitre relatif lanalyse du contexte climatologique et a ralis le travail de projection climatique lhorizon 2030.
Enfin, signalons le rle majeur du Centre de Marseille pour lIntgration en Mditerrane (CMI) dans la diffusion des rsultats de cette tude et la concertation lchelle des pays concerns.
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Sommaire
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Chapitre 2 - Introduction........................................................................... 23
1 2 3 Les objectifs de ltude.......................................................................23 Le contenu du rapport ........................................................................24 Prsentation du site ............................................................................25
4.7 Impacts des temptes sur lvolution du littoral ........................................... 49 4.8 Cartographie des risques en situation actuelle............................................ 49
4.8.1 Dtermination des niveaux de risque ............................................................ 49 4.8.2 valuation du risque...................................................................................... 50 Adaptation au changement climatique et aux dsastres naturels Page 5 des villes ctires dAfrique du Nord Version finale
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2 3
3.2 Projets damnagement du littoral ............................................................... 84 3.3 Impacts prvisibles sur lrosion ctire ...................................................... 90
3.3.1 Dtermination de leffet de llvation du niveau des eaux........................... 90 3.3.2 Effet de llvation du niveau des eaux sur lrosion..................................... 92
4.3 Projets de protection contre les crues........................................................ 101 4.4 Impacts prvisibles sur les inondations ..................................................... 103
4.4.1 Laminage de la crue centennale dans le barrage SMBA ............................ 103 4.4.2 Conditions dcoulement en aval du barrage .............................................. 105 Adaptation au changement climatique et aux dsastres naturels des villes ctires dAfrique du Nord Page 6 Version finale
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Figure 1 : Primtre et parti damnagement du site du Bouregreg ........................................................... 26 Figure 2: volution des cumuls pluviomtriques annuels Rabat entre 1961 et 2008............................... 27 Figure 3 : Modle numrique de terrain (MNT, valeurs en mtres) de la valle de Bouregreg et carte des pentes (valeurs en degr) sur fond de carte gologique ....................................................... 30 Figure 4 : Extrait de la carte gotechnique de Rabat 1/50 000 (Service Gologique du Maroc, 1970)..................................................................................................................................................... 32 Figure 5 : Carte de la susceptibilit aux mouvements de terrain de la valle de Bouregreg, superpose la carte gologique ......................................................................................................... 33 Figure 6 : Table de correspondance PGA (PGV) et intensit sismique de lUSGS (utilise pour le calcul des ShakeMaps) ......................................................................................................................... 34 Figure 7 : carte bathymtrique russe de 1976 ............................................................................................ 40 Figure 8 : Projet damnagement de lembouchure du Bouregreg ............................................................. 45 Figure 9 : Ala rosion lembouchure de la valle du Bouregreg en situation actuelle............................ 53 Figure 10 : Ala submersion lembouchure de la valle du Bouregreg en situation actuelle .................. 54 Figure 11 : Zones submerges lembouchure de la valle du Bouregreg en situation actuelle et l'horizon 2030........................................................................................................................................ 55 Figure12 : Zones impactes de la valle du Bouregreg par une surcote marine exceptionnelle en situation actuelle et l'horizon 2030 ..................................................................................................... 56 Figure 13 : Carte des enjeux littoraux de l'embouchure de la valle du Bouregreg .................................... 58 Figure 14 : Carte du risque rosion littoral de l'embouchure de la valle du Bouregreg............................. 59 Figure 15 : Carte du risque submersion littorale de l'embouchure de la valle du Bouregreg .................... 60 Figure 16 : Carte de la zone hydrographique du Bouregreg et de la Chaouia............................................ 62 Figure 17 : Carte des hauteurs deau en situation actuelle pour la crue centennale .................................. 66 Figure 18 : Changements projets, selon les diffrents modles-scnarios, pour les tempratures moyennes saisonnires et annuelles (gauche, C) et pour le nombre de jours de vagues de chaleur estivales et ceux des vagues de froid hivernales (droite). ........................................................ 69 Figure 19 : Changements projets, selon les diffrents modles-scnarios, pour les prcipitations moyennes saisonnires et annuelles (%).............................................................................................. 70 Figure 20 : Changements projets, selon les diffrents modles-scnarios, pour la priode maximale (pxcdd) et moyenne (pdsav) de scheresse pour les quatre saisons et pour lanne (jour)...................................................................................................................................................... 71 Figure 21 : Changements projets (%), selon les diffrents modles-scnarios, pour le nombre dvnements de fortes prcipitations (pnl90) et pour le 90me centile (pq90). ................................... 71 Figure 22 : Changements projets pour les cumuls pluviomtriques par les diffrents modlesscnarios au niveau des quatre villes de la zone dtude pour le 90me centile de la saison dt (%)................................................................................................................................................ 72 Figure 23 : Prcipitations quotidiennes extrmes (mm) en fonction des priodes de retour (an) pour lobservation (courbe noire) et pour le climat actuel (courbes claires) et futur (courbes fonces) issues des diffrents modles-scenarios, pour Rabat........................................................................... 75 Figure 24 : Exemple de courbes de CDF, pour une distribution discontinue quelconque (bleu) et pour une distribution normale (vert) ...................................................................................................... 77 Figure 25 : Dcoupage de la zone hydrographique concerne par ltude en mailles de 50km de ct ....................................................................................................................................................... 79 Figure 26 : Principaux ouvrages hydrauliques de la section aval du Bouregreg......................................... 85 Figure 27 : Effet de la remonte du niveau des eaux en l'absence d'obstacles sur le haut de plage ......... 90 Adaptation au changement climatique et aux dsastres naturels Page 8 des villes ctires dAfrique du Nord Version finale
Figure 28 : Effet de la remonte du niveau des eaux en prsence d'obstacles sur le haut de plage ....... 91 Figure 29 : Rponse de la ligne de rivage une lvation du niveau des eaux daprs la rgle de Bruun .................................................................................................................................................... 92 Figure 30 : L'ala rosion l'embouchure de l'oued Bouregreg ................................................................. 93 Figure 31 : L'ala submersion littorale l'embouchure de la valle du Bouregreg l'horizon 2030 ........... 96 Figure 32 : Carte du risque rosion l'horizon 2030 l'embouchure de la valle du Bouregreg ............... 98 Figure 33 : Le risque de submersion littorale lembouchure de la valle du Bouregreg lhorizon 2030 ...................................................................................................................................................... 99 Figure 34 : Lignes deau calcules pour les scnarios 1 et 2 de lamnagement de la squence 3 ((tude CID-Sogreah mai 2007)....................................................................................................... 103 Figure 35 : Calcul de laminage de la crue centennale par le barrage SMBA, pour la priode actuelle et la priode future (horizon 2030) ...................................................................................................... 104 Figure 36 : Parti damnagement du site du Bouregreg ........................................................................... 119 Figure 37 : Plan dAmnagement Spcial de la Valle du Bouregreg ...................................................... 120 Figure 38 : Loccupation des sols actuelle et lhorizon 2030 dans la valle du Bouregreg .................... 129 Figure 39 : Les sensibilits actuelles et lhorizon 2030 dans la valle du Bouregreg............................. 130 Figure 40 : Les vulnrabilits et risques naturels en situation actuelle et lhorizon 2030 dans la valle du Bouregreg ............................................................................................................................ 131
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Adaptation au changement climatique et aux dsastres naturels des villes ctires dAfrique du Nord
Acronymes et abrviations
ACB APS ASE BaU BEECD BRGM CC CDF CMA CRU DALY EANM EmDAT EMS GEF GES GEV GFDRR GIEC GMES GRACE GSHAP IAU-IDF IGN INGVSGA ISDR ISTED LCHF LYDEC MCG MNT
Analyse Cots Bnfices Avant Projet Sommaire Agence Spatiale Europenne Business as Usual Basic European Earthquake Catalogue Database Bureau de Recherche Gologique et Minire Changement Climatique Fonction de distribution cumulative Cot moyen annuel Climatic Research Unit Disease Adjusted Life Year lvation acclre du niveau marin Emergency Database chelle macrosismique europenne Global Environmental Facility Gaz effets de serre Generalized Extreme Value Global Facility for Disaster Reduction and Recovery Groupe dExperts Intergouvernemental sur lvolution du Climat Surveillance globale de lenvironnement et de la scurit Gravity Recovery and Climate Experiment Programme dvaluation du Risque Sismique Global Institut dAmnagement et dUrbanisme dIle de France Institut Gographique National Instituto Nacionales di Geofsica e Vulcanologa - Storia Geofsica Ambiente Stratgie Internationale pour la Rduction des Dsastres Institut des Sciences et des Techniques de lquipement et de lEnvironnement pour le Dveloppement Laboratoire Central d'Hydraulique de France Lyonnaise des Eaux de Casablanca Modles de circulation gnrale Modle Numrique de Terrain
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MOAN MOS NGDCNOAA NGM NTF-PSI OMS ONPC PGA PGV PIB PNUE RCM SDAU SDSM SESAME SIG SMBA SRES STEP TFESSD TRE UNESCO USGS NEIC ZH
Moyen Orient Afrique du Nord Mode dOccupation du Sol National Geophysical Data Centre National Oceanic and Atmospheric Administration Nivellement Gnral du Maroc Norwegian Trust Fund for Private Sector and Infrastructure Organisation Mondiale de la Sant Office National de la Protection Civile Peak Ground Acceleration Peak Ground Velocity Produit Intrieur Brut Programme des Nations unies pour lenvironnement Modles aire limite Schma Directeur dAmnagement et dUrbanisme Modle de rduction dchelle statistique Seismotectonics and Seismic Hazard Assessment of the Mediterranean Basin Systme dinformation gographique Sidi Mohammed Ben Abdallah Special Report on Emissions Scenarios Station dpuration Trust Fund for Environmentally & Socially Sustainable Development Troisime rapport dvaluation du GIEC Organisation des Nations Unies pour lducation, la Science et la Culture National Earthquake Information Center Zro hydrographique
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Rsum excutif
Chapitre 1 -
Rsum excutif
Le prsent rsum excutif fait la synthse des trois volumes relatifs lvaluation des risques en situation actuelle et lhorizon 2030 pour la ville de Casablanca et la valle du Bouregreg : rapport commun, rapport relatif la ville de Casablanca, rapport relatif au site du Bouregreg.
Rsum excutif
fait apparatre un risque drosion ctire et de submersion marine essentiellement localis entre l'extrmit est de Casablanca et la centrale thermique de Mohammedia, sur un secteur dune dizaine de kilomtre de plages. En tout, 40 50 km de linaire ctier sont considrs en risque fort sur la zone dtude. Ces risques sont galement jugs importants lembouchure du Bouregreg. Le risque drosion est fonction de la nature du littoral (sableux ou rocheux) et des mcanismes dvolution en jeu (apports sdimentaires, amnagement du littoral). Le risque de submersion est quant lui tabli partir dune surcote marine de 1 m qui, sajoutant une cote de mare de vive eau, peut conduire une hauteur de submersion de 2,77 m NGM Casablanca, 2,65 m NGM lembouchure du Bouregreg, pour une frquence cinquantennale. Ce sont sans conteste les risques dinondation fluviale ou par ruissellement qui constituent les principaux risques naturels sur les deux zones dtude. Dj en situation actuelle le niveau de protection sur Casablanca est faible, celui-ci correspondant une priode de retour de seulement 5 ans en zone urbaine. Une dizaine de points noirs rpertoris par la LYDEC occasionnent des dbordements frquents dans des secteurs trs urbaniss et pnalisent des voies de communication importantes. Les dbordements dans ces secteurs sont dus diffrents facteurs : o insuffisance des collecteurs principaux, constate depuis 1997, pour la moiti dentre eux, o absence de rseau dassainissement pluvial pour deux dentre eux, o densification de lurbanisation sur le bassin versant pour trois dentre eux conduisant linsuffisance des collecteurs face laccroissement des dbits. Le dveloppement galopant de lurbanisation en amont des secteurs urbains existants conduit lapparition de nouveaux points de dbordement du fait de linsuffisance des collecteurs aval pour absorber les dbits supplmentaires, et de la non prise en compte des principes damnagements respecter pour limiter les dbits en aval des zones nouvellement urbanises. Le lit naturel de loued Bouskoura traverse la zone urbaine de Casablanca et est compltement urbanis. La section dcoulement dans sa traverse de lagglomration est trs largement rduite, puisque la capacit du collecteur est de 2 m3/s ( comparer avec le dbit dcennal de lordre de 45 m3/s). En cas de forte pluie comme en 1996, des inondations se produisent dans le centre ville. Les difficults pour lestimation des dbits caractristiques de loued Bouskoura conduisent des fourchettes destimation assez larges, selon la pluviomtrie prise en compte et la mthode dvaluation. Loued El Maleh a provoqu des inondations catastrophiques en novembre 2002 dans la ville de Mohammedia. Ces inondations ont t aggraves par de nombreux facteurs tels que loccupation du lit majeur, la prsence dobstacles lcoulement, des sections hydrauliques de franchissement insuffisantes. Cette crue de priode de retour estime 65 ans en amont du barrage El Maleh, a t fortement crte par ce barrage. En ce qui concerne le Bouregreg, Des tudes hydrauliques dtailles ont t effectues dans le cadre du projet damnagement de la valle du Bouregreg. Elles ont dfini les hypothses prendre en compte pour les tudes venir : conditions hydrologiques en amont du barrage SMBA, conditions de laminage des crues, conditions de concomitance avec loued Arach, conditions aval. En situation actuelle, les inondations sont gnralises dans la valle du Bouregreg pour la crue de rfrence centennale, les inondations commencent dans la partie amont et centrale ds la crue dcennale. Les ouvrages de franchissement ne sont pas submergs pour la crue de rfrence.
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Les risques de pnurie des ressources en eau sont relativement faibles en situation actuelle, grce limportant programme de barrages mis en uvre par les autorits marocaines depuis plusieurs dcennies. Lalimentation en eau du Grand Casablanca est ainsi assure par deux ressources principales : le barrage SMBA, sur loued Bouregreg, qui assure 38% des besoins ; et le barrage El Massira, sur lOum Er Rabia, pour le reste. La disponibilit des eaux superficielles rgules par les barrages permet de limiter lincidence des scheresses.
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(affouillements en pied des murs). En cas de temptes associes avec un haut niveau des eaux (prise en compte dune valeur de + 2,85 m NGM pour le Bouregreg, + 3 m NGM pour Casablanca), les amnagements de haut de plage dans les zones urbanises risquent de subir dimportants dommages, la largeur de plage tant insuffisante pour amortir leffet des houles car trop proche de la laisse de mer. Les plages sableuses restes ltat naturel seront totalement immerges et devraient montrer un recul significatif. Toutefois elles devraient pouvoir se reconstituer partiellement pendant les priodes de beau temps, et quasiment en totalit lorsque larrire-plage est constitue de dunes. Sur la rgion de Casablanca, les linaires de cte exposs un fort risque drosion ou de submersion resteront sensiblement identiques par rapport la situation actuelle, soit environ 40 km de cte. Llvation du niveau de la mer augmentera nanmoins lgrement les risques de submersion des terrains les plus bas, notamment au niveau des dbouchs des oueds principaux : Mehla et Nfifich (+ 140 ha de zones submerges pour un vnement de frquence cinquantennale). Par contre, au niveau de lembouchure de la valle du Bouregreg, le projet de digue devrait fortement diminuer les impacts ngatifs de la surlvation du niveau des eaux associe de fortes houles. Lrosion des plages se poursuivra mais un rythme plus faible. En ce qui concerne les risques dinondation fluviale ou par ruissellement, sur Casablanca, la prise en compte par Maroc Mto de lvolution climatique sur la priode 1960-2004 a dj conduit un accroissement des dbits dcennaux de lordre de 20%. Lobjectif de protection retenu dans le cadre du nouveau schma directeur dassainissement en cours dlaboration est de 10 ans, sur la base des courbes intensit-dure-frquence rvalues. Lamnagement du Super Collecteur Ouest permettra de dvier les eaux de crue de loued Bouskoura. Le projet est dimensionn pour une priode de retour de 20 ans, et le collecteur recevra galement les eaux de ruissellement de plusieurs bassins versants existants ou en cours durbanisation. Pour ces bassins, les dbits de projet drainer par le Super Collecteur Ouest correspondent la priode de retour 10 ans. Lincidence de la monte du niveau marin ne devrait pas perturber de manire significative le fonctionnement de ce collecteur pour lvacuation des crues compte tenu de la pente relativement importante de louvrage (0,7%). Le changement climatique pourrait nanmoins entraner un accroissement des dbits de crue de lordre de 15%, ce qui rduirait le niveau de protection de 20 ans 15 ans environ. Cependant, lincertitude sur lestimation des dbits de loued est forte, et une attention particulire devra tre porte sur le comportement du collecteur en cas dpisodes exceptionnels, dpassant la crue de projet. Les amnagements prvus, notamment les barrages sur loued El Maleh et ses affluents, ont pour objectif de rduire les dbits de crue lentre de la ville de Mohammedia. Lincidence du changement climatique pourrait conduire un accroissement des dbits de crue de 15%, hors incidence des barrages. Cette incidence ne se manifesterait en aval qu partir de la crue centennale, du fait de la forte incidence des barrages sur les crues infrieures la crue centennale (les crues seront notamment compltement crtes par le barrage de Boukerkour jusqu la priode de retour 100 ans ; ce barrage contrle environ la moiti du bassin versant). Les amnagements en aval permettent damliorer lvacuation en mer et de protger les secteurs les plus vulnrables. Lincidence de la monte du niveau marin reste analyser, les informations disponibles ntant pas suffisantes pour lvaluer plus prcisment. Au niveau de la plaine de la Chaouia, en amont de Casablanca, le dveloppement et lurbanisation des bassins versants demandent une vigilance particulire. En effet, actuellement les eaux de crue de ces bassins stalent et sinfiltrent dans la plaine de Berrechid qui constitue une vaste zone dpandage. Les eaux de crue participent notamment la recharge de la
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nappe. Le risque dinondation des zones situes en aval de la plaine de Berrechid en cas de forte crue nest pas carter, compte tenu du dveloppement de lurbanisation et de la concentration des eaux de ruissellement qui y sera ncessairement associe. Les amnagements urbains projets dans la valle de loued Bouregreg prvoient une protection localise des zones maintenir hors deau pour la crue centennale (digues), crue de rfrence du projet damnagement. La mise hors deau de la zone urbaine de 370 hectares prvue en squence 3 en amont de la voie ONCF entrane une surlvation maximale des niveaux deau dans le secteur amont de lordre de 35 cm (rsultats issus de la modlisation 2D ralise dans les tudes complmentaires du projet). Les hypothses associes au changement climatique pourraient entraner un accroissement du dbit de pointe de la crue centennale en aval du barrage SMBA de lordre de 17%. Cet accroissement entranerait une surlvation des niveaux deau dans la zone inondable de loued Bouregreg variant entre +35 cm en aval du pont Moulay Hassan, entre +20 et +30 cm dans le secteur compris entre le pont ONCF et la voie de contournement. Le cumul des deux impacts entranerait une surlvation de lordre de 65 cm en amont de la zone urbaine. Ces niveaux sont prendre en compte pour la dtermination des ouvrages de protection, et lanalyse des variantes. Le projet damnagement comprend la ralisation de deux plans deau, dont les volumes oscillants, suivant les cycles de mare, doivent permettre de maintenir des vitesses suffisantes dans les chenaux pour assurer des niveaux minimaux. Des variantes du projet sont en cours danalyse afin datteindre lobjectif souhait. Lincidence de la monte du niveau marin de 20 cm au niveau de lembouchure samortit rapidement vers lamont pour la crue centennale : elle nest plus que de 5 cm 850 mtres en amont. Cette monte du niveau marin pourrait cependant avoir une incidence sur les vitesses dcoulement dans les chenaux de navigation hors priode de crue. Enfin, sagissant de la gestion des ressources en eau, lvolution de la demande dans le Grand Casablanca devrait crotre de 1,7% sans les grands projets, et de 1,9% par an avec les grands projets. Ces taux sont bass sur latteinte dun rendement du rseau de distribution de 80%, qui est actuellement de 72%, et sur une relative stagnation des dotations unitaires. Lincidence du changement climatique pourrait tre importante sur la disponibilit de la ressource du barrage du Bouregreg (SMBA), les apports moyens pouvant diminuer de lordre de 30%, et mme jusqu 40%. Les informations disponibles sont insuffisantes pour une valuation plus prcise de lallocation besoins-ressources pour le Grand Casablanca, qui doit prendre en compte lvolution des besoins de toute la zone desservie par le barrage SMBA, ainsi que lvolution ventuelle de la dotation sur lOum Er Rabia, de 120 Mm3 par an. Cette dotation reprsenterait en effet la moiti de la demande en eau du Grand Casablanca lhorizon 2030. Le projet durbanisation de la valle du Bouregreg contribuera augmenter la pression sur les ressources en eau.
Rsum excutif
chang de configuration. Longtemps situe dans le prolongement immdiat de lagglomration, et produite essentiellement par des oprations publiques, elle sest progressivement dveloppe hors les murs , prenant des formes diverses, plus ou moins conformes aux rglements durbanisme. En situation actuelle, les principales vulnrabilits aux risques naturels de la rgion de Casablanca sont : o les quartiers dhabitation dense construits en matriaux de mauvaise qualit (mdina, casbah, habitat prcaire, habitat urbain daprs-guerre de mauvaise qualit). Lala sismique est cependant jug suffisamment faible pour que les risques soient ngligeables. o Sagissant du risque drosion et de submersion marine, les vulnrabilits concernent essentiellement le front de mer urbanis bordant la plage entre Casablanca et Mohammedia, Rappelons que les risques de tsunamis valus dans le cadre de la prsente tude sont du mme ordre que ceux induits par une surcote marine engendre par une tempte cinquantennale. o Vis--vis des risques dinondation, les secteurs risques sont relativement disperss, et correspondent surtout des zones peu ou mal dotes en matire dassainissement pluvial. Depuis lamnagement hydraulique de loued El Maleh, les inondations se concentrent surtout sur la partie urbaine du bassin de loued Bouskoura. Le SDAU retient comme hypothse une population de 5,1 millions dhabitants en 2030, correspondant un taux de croissance annuel de 1,3%. Les besoins en logements qui dcoulent des projections dmographiques sont considrables. Pour satisfaire ces besoins, dcoulant de la seule croissance du nombre des mnages, il faudrait construire entre 24 000 logements et 28 000 en moyenne par an. Le parti damnagement prconis consiste matriser la croissance de la ville-centre (Casablanca) et dorganiser laccueil de la majeure partie de la croissance dmographique et conomique dans les ples priphriques plutt quen expansion en tche dhuile de la ville-centre. Avec la rsorption de lhabitat insalubre, la tendance la rduction de la densit urbaine, et lamlioration de la qualit des matriaux de construction, lon devrait assister une rduction de la vulnrabilit aux risques sismiques, mme si avec la croissance dmographique une plus forte population sera expose. En revanche, le renforcement de lurbanisation et le dveloppement de grands projets tout au long du littoral risque de crer des conflits dusage et tre en contradiction avec les mesures prventives et de protection li au changement climatique, notamment en matire drosion, de tsunami et dlvation du niveau de la mer. Ces risques sont dautant plus importants au niveau des sites sensibles tels que la raffinerie SAMIR et le ple industriel et portuaire Mohammedia. Notons que ces sites sensibles sont galement situs lembouchure de loued El Maleh, et donc sous la menace dinondations fluviales exceptionnelles (au-del de la frquence centennale). En zone urbaine, en dpit dune augmentation possible de 15 20 % des dbits de crue, les programmes dassainissement pluvial et en particulier le projet de super-collecteur ouest de loued Bouskoura devraient significativement amliorer la situation. Cela suppose nanmoins la prise en compte des contraintes de non aggravation des dbits en aval dans la planification du dveloppement urbain et la matrise de loccupation des sols en zone inondable. Sagissant du site du Bouregreg, les vulnrabilits en situation actuelle sont peu nombreuses, la valle servant de rserve foncire dans le cadre dun vaste programme damnagement urbain, dont la premire squence, lembouchure du cours deau, est en voie dachvement. En situation future, la valle va connatre de profonds changements, mme si les secteurs urbains ne devraient reprsenter que 8% de la surface totale du primtre. La densit urbaine
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sur ces secteurs sera par contre forte trs forte (137 600 habitants attendus et 88 200 emplois), sur un site fortement expos aux risques naturels : inondations par le Bouregreg, submersion marine, instabilit des sols, risque sismique. Le programme damnagement devra soigneusement intgrer ces contraintes, qui gnreront des surcots non ngligeables.
Inondations
6%
Temptes
94%
Le cas de limpact sur la sant est un peu particulier : dans ce cas, les cots calculs reprsentent uniquement la part imputable au changement climatique, alors que pour les autres alas, cest un cot global qui est prsent, prenant en compte, entre autres, le changement climatique. Il est donc plus prudent de dsagrger ces donnes non homognes. Les cots moyens annuels sont d'environ 521 MDH pour Casablanca et 8,9 MDH pour la valle du Bouregreg, reprsentant autour de 0,12% du PIB total de la zone. Les questions de sant ont donc un impact non ngligeable dans le mix global des cots des diffrents risques considrs dans cette tude. Rappelons nanmoins que l'exercice est difficile, et que le calcul conomique reste largement empreint dincertitudes.
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Rsum excutif
Localisation
Voir Figure 70
Intensit
Dommages sismiques nuls ou trs faibles (intensit de lordre de IV IV-V pour une priode de retour de 50 ans). Mme intensit.
Niveau
Trs faible
Quartiers dhabitation denses construits en matriaux de mauvaise qualit : mdina, casbah, habitat prcaire, habitat urbain daprs-guerre dgrad. Mmes composantes, mais en superficie rduite du fait de la rsorption de lhabitat insalubre, la tendance la rduction de la densit urbaine et lamlioration de la qualit des matriaux de construction. Ctes naturelles hors agglomration et zones urbaines denses en front de mer. Mmes composantes, mais vulnrabilit croissante du front de mer dans le cadre de grands projets (An Sebaa, Port, Marina, Avenue Royale, Nouvelle Corniche, El Ank, Sidi Abderrahmane ) Ctes naturelles hors agglomration et zones urbaines denses en front de mer. Mmes composantes, mais vulnrabilit croissante du front de mer dans le cadre de grands projets (An Sebaa, Port, Marina, Avenue Royale, Nouvelle Corniche, El Ank, Sidi Abderrahmane ) Quartiers denses dhabitation le long de lancien lit de lOued Bouskoura Casablanca ; quartiers dhabitation dense et zone industrialo-portuaire de Mohammedia au dbouch de loued El Maleh. Mmes composantes, avec en plus de grands projets dquipement et durbanisme (cur de ville et Anfa Casablanca ; renforcement du ple industriel et logistique, immeubles de bureaux et grands quipements Mohammedia) Population et activits conomiques (besoins en eau) Mmes composantes, mais accroissement des besoins (+ 32% pour leau potable) dici 2030.
2030
Idem Figure 70, lhabitat prcaire (bidonvilles) en moins Voir Figures 71-72
Trs faible
2010
50 km de cte considre risque fort de submersion (environ 1200 ha exposs un risque de submersion pour une tempte de frquence 50 ans). Risque de tsunami comparable la surcote de tempte. Mme linaire ctier concern par des risques forts de submersion (augmentation denviron 12% des superficies potentiellement exposes un risque de submersion pour une tempte de frquence 50 ans). 42 km de cte considre risque fort drosion. Mme linaire ctier concern par des risques forts drosion.
Moyen
2030
Moyen
rosion ctire
2010 2030
Elev Elev
Inondation
2010
Voir Figure 73 pour vue densemble et Figures 74 75 pour vues de dtail Non localisable en labsence de modlisation hydraulique.
Environ 5 500 ha de terrains inonds en crue centennale, sur lensemble du Grand Casablanca. Une dizaine de points noirs correspondant des dbordements du rseau primaire pour des pluies de priode de retour infrieure la dcennale. Sur Casablanca, en dpit dune augmentation possible de 15 20 % des dbits de crue, les programmes dassainissement pluvial et notamment le super-collecteur ouest devraient amliorer la situation. Deux nouveaux barrages sur loued El Maleh devraient galement rduire les risques dinondation sur Mohammedia. Alimentation en eau partir de deux grands barrages (SMBA et El Massira). Aucune restriction dusage en saison sche ces dernires annes. Augmentation de la capacit dadduction depuis le barrage du Bouregreg (SMBA), rcemment surlev, juge suffisante pour satisfaire les besoins lhorizon 2030. Le changement climatique (non pris en compte dans les projections nationales) pourrait nanmoins induire une rduction des volumes rgularisables de lordre de 30 40%.
Elev
2030
Elev
Pnurie deau
2010 2030
Pnurie deau
Non cartographiable
Faible Moyen
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Rsum excutif
Localisation
Voir Figure 40 (situation actuelle)
Intensit
Dommages sismiques trs faibles faibles (intensit de lordre de V V-VI pour une priode de retour de 50 ans), mais facteur aggravant li la forte instabilit des sols sur les versants de la valle (risques de glissement de terrain, chute de blocs) et de probables phnomnes de subsidence en fond de valle. Mme intensit, mais exposition accrue au risque.
Niveau
Faible
Quelques douars dissmins dans la valle (habitat rural de mauvaise qualit). Nota : la kasbah des Oudayas et les mdinas de Rabat et Sal sont galement forte sensibilit sismique, mais sont considres hors zone dtude. Mmes composantes. Le programme durbanisation de la valle, bas sur des constructions de standing , est jug peu sensible ce risque. Plages sableuses lembouchure du Bouregreg.
Moyen
Mme situation, mais urbanisation du haut de plage ; nouveaux quartiers denses dhabitation construits en fond de valle. Plages sableuses lembouchure du Bouregreg. Mme situation, mais urbanisation du haut de plage ; nouveaux quartiers denses dhabitation construits en fond de valle. Quelques douars dissmins dans la valle ; quelques quipements et zones dactivits vers lembouchure ; liaisons routires et ferroviaire. Disparition de certains quipements et zones dactivits existants ; construction de nouveaux quartiers denses dhabitation en fond de valle ; renforcement des liaisons existantes et cration dune ligne de tramway. Population et activits conomiques (besoins en eau) Mmes composantes, mais accroissement des besoins (pour une nouvelle ville denviron 140 000 habitants et 90 000 emplois) dici 2030.
Dommages structurels aux btiments situs en premire ligne ; submersion des points bas.
Les plages de Rabat et Sal sont respectivement risques fort et moyen de submersion pour une tempte de frquence 50 ans. La superficie totale submerge pour cet vnement est denviron 860 ha, essentiellement situs en zone centrale de la valle, mais il ny a pas de construction dans ce secteur. Risque de tsunami comparable la surcote de tempte. Rduction du risque de submersion lembouchure du Bouregreg, du fait de la construction dune nouvelle digue, mais augmentation denviron 16% des superficies potentiellement exposes un risque de submersion pour une tempte de frquence 50 ans (impact potentiel sur lamnagement de la squence 3 du programme durbanisation). Les plages de Rabat et Sal sont risque fort drosion. Rduction du risque drosion (risque moyen) lembouchure du Bouregreg, du fait de la construction dune nouvelle digue. Environ 1 800 ha de terrains inonds en crue centennale. Douars hors zone inondable, mais majorit des activits industrielles ou commerciales en zone potentiellement inondable. Surlvation des niveaux deau en crue centennale, variant entre +35 cm en aval du pont Moulay Hassan, entre +20 et +30 cm dans le secteur compris entre le pont ONCF et la voie de contournement. Environ 100 000 personnes (habitants + employs) potentiellement exposes aux crues du fleuve. Alimentation en eau partir du barrage SMBA. Aucune restriction dusage en saison sche ces dernires annes. Barrage du Bouregreg (SMBA) rcemment surlev + projets de barrage Boukhmiss et de transfert deau partir du bassin de Sevou, jugs suffisants pour satisfaire les besoins. Le changement climatique (non pris en compte dans les projections nationales) pourrait nanmoins induire une rduction des volumes rgularisables de lordre de 30 40%.
Moyen
Elev
rosion ctire
Moyen Faible
Inondation
Voir Figure 40 (situation actuelle) Voir Figure 40 (situation 2030). N.B. : en labsence de
modlisation, lenveloppe de la zone inondable correspond la situation actuelle
Faible
Trs lev
Pnurie deau
Pnurie deau
Non cartographiable
Faible Moyen
Adaptation au changement climatique et aux dsastres naturels des villes ctires dAfrique du Nord
Introduction
Chapitre 2 -
Introduction
La Banque Mondiale apporte son soutien aux Gouvernements de la rgion du Moyen Orient et de lAfrique du Nord (MOAN) pour faire face aux dfis rsultant du changement climatique et des dsastres naturels et pour intgrer des stratgies dadaptation dans leurs plans de dveloppement. Une tude portant sur la vulnrabilit des villes ctires dAfrique du Nord face au changement climatique et aux dsastres naturels a par consquent t lance en 2008, finance par la Banque Mondiale et par les fonds fiduciaires NTF-PSI, TFESSD et GFDRR, administrs par la Banque. Ltude se concentre sur trois villes de premire importance dans la rgion : Alexandrie en gypte, Tunis en Tunisie, et Casablanca au Maroc. Le site du projet de dveloppement urbain de la Valle du Bouregreg au Maroc a galement t inclus dans ltude. Le choix de ces villes a t concert avec les Autorits nationales responsables, qui ont exprim un intrt majeur pour ltude.
Les principaux objectifs de ltude sont les suivants : 1. valuer les vulnrabilits des quatre zones urbaines lhorizon 2030 face au changement climatique et aux dsastres naturels, travers, a) des projections scientifiques du changement climatique futur, de llvation du niveau de la mer, ainsi que la prvision des risques lis aux dsastres naturels, b) une analyse exhaustive de la nature gologique, topographique, hydrologique, et environnementale des quatre sites, c) lvaluation de lextension urbaine actuelle et de la vulnrabilit des infrastructures urbaines prsentes sur les sites, d) la projection de lextension urbaine lhorizon 2030, sur la base des tendances dmographiques et durbanisation, des plans damnagement et de dveloppement urbain, e) la production de cartes de vulnrabilit sous format SIG, f) lvaluation des cots socioconomiques des impacts du changement climatique et des dsastres naturels sur les quatre sites, et g) lvaluation des rles et responsabilits des institutions nationales et locales dans les domaines de lurbanisme, de lamnagement dinfrastructures, et de la prvention des dsastres naturels. 2. Dvelopper des plans daction pour amliorer ladaptation des villes au changement climatique et leur prparation aux dsastres naturels, en formalisant des recommandations quant : a) la planification urbaine des quatre sites, afin de minimiser les vulnrabilits identifies, b) les infrastructures et les investissements physiques qui seront ncessaires pour protger les zones et systmes urbains, c) la vigilance institutionnelle et les plans durgence pour faire face aux impacts du changement climatique et des dsastres naturels, d) les campagnes dinformation publique et dducation lancer au niveau local, e) une valuation conomique de la mise en uvre des actions dadaptation recommandes, face aux cots de la non-action. 3. Diffuser les rsultats de ltude et engager les parties prenantes dans la prise de dcisions, par le biais de : a) la coopration avec les contreparties nationales et locales
Adaptation au changement climatique et aux dsastres naturels des villes ctires dAfrique du Nord Page 23 Version finale
Introduction
responsables pour lamnagement et le dveloppement des quatre sites, b) lorganisation dvnements locaux et rgionaux de validation et de dissmination des rsultats de ltude.
La slection comptitive du bureau dtude charg de la ralisation des travaux techniques sest acheve fin mai 2009, et le groupement Egis Bceom International / IAU-IDF / BRGM a t retenu. Le contrat prvoit un dmarrage des travaux techniques au 15 juin 2009 et un achvement de ltude le 15 dcembre 2010. Le bureau dtude travaille en troite collaboration avec les diffrents acteurs nationaux et locaux, tandis que lquipe de la Banque Mondiale responsable de ltude maintient les rapports institutionnels et se charge de la facilitation des changes rgionaux.
Le contenu du rapport
Le prsent rapport concerne ltude du site de Bouregreg Dans cette premire phase dtude, il prsente lvaluation des alas et des risques lis aux dsastres naturels et au changement climatique. Il est complt par deux autres rapports, lun prsentant des informations similaires sur le site de Casablanca, lautre prsentant les lments communs danalyse des alas et des risques naturels sur ces deux sites, ainsi que les volets conomiques, sanitaires et institutionnels de ltude. Afin que chaque volume puisse tre lu et utilis indpendamment des deux autres, ils comportent tous un rsum excutif de lensemble de ltude, prsent en trois langues dans le rapport commun. Le rapport de Bouregreg, qui fait lobjet du prsent volume, se compose des parties suivantes : Chapitre 1 - Rsum excutif Chapitre 2 - Introduction Chapitre 3 - Evaluation des alas en situation actuelle Chapitre 4 - Evaluation des alas lhorizon 2030 Chapitre 5 - Identification des vulnrabilits urbaines
Ce rapport est la version dfinitive, complte et amende suite un atelier runissant les diffrents partenaires nationaux et locaux de ltude Casablanca le 22 et 23 juin 2010. La deuxime phase dtude consistera en llaboration de recommandations pour ladaptation au changement climatique et aux dsastres naturels, incluant toutes les propositions labores par le bureau dtudes pour rpondre aux vulnrabilits identifies.
Ce rapport a t prpar par le groupement Egis BCEOM International, IAU-IDF et BRGM, avec la contribution de MORA tudes. Les auteurs assument lentire responsabilit du contenu du prsent rapport. Les opinions exprimes nengagent pas la Banque Mondiale. Pour de plus amples informations sur le contexte et les objectifs du projet, prire de se reporter au rapport dtablissement de septembre 2009.
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Introduction
Prsentation du site
Le prsent volet de ltude concerne le site de Bouregreg. Le primtre de ltude suit les limites gographiques de la valle et non les limites administratives. Il fait lobjet dune affectation spciale lAgence pour lAmnagement de la Valle du Bouregreg, par la loi n1604 et sont dcret dapplication (Dahir n 1-05-70 du 23 novembre 2005). Seul le cours aval du Bouregreg, laval du Barrage Sidi Mohammed Ben Abdallah (SMBA) est concern par le projet damnagement de la valle du Bouregreg. Le Plan dAmnagement Spcial de la valle du Bouregreg est actuellement en phase finale dhomologation. Situation La valle du Bouregreg spare les villes de Rabat et de Sal. Elle est situe sur la cte Atlantique, au Nord de Casablanca. En coordonnes gographiques, la valle se trouve environ 34 01 en Latitude Nord et 6 49 en Longitude Ouest. Superficie Le territoire concern par le projet damnagement couvre une superficie totale de lordre de 6000 hectares. La valle stend sur 24 km, de lembouchure au barrage Sidi Mohammed Ben Abdallah. Limites administratives La valle du Bouregreg concerne les prfectures de Rabat et de Sal. Le lit du Bouregreg marque la sparation entre les deux prfectures. Ct Rabat, deux communes dveloppent une faade sur la valle : Rabat Hassan et El Youssoufia. Ct Sal, trois communes sont concernes : Bab Lamrissa, Bettana et Hssane. Physionomie La valle du Bouregreg est relativement encaisse ; cest le seul accident dimportance du relief du site de lagglomration. Elle se dveloppe entre les plateaux de Youssoufia Akreuch lOuest et de Kariat Hssaine lEst, o le fleuve ctier dcrit damples mandres. Elle se resserre prs de lembouchure et au niveau de la confluence avec loued Akreuch. Le barrage SMBA est construit la sortie des gorges. Population Le site du Bouregreg nest actuellement que trs peu urbanis, essentiellement sous forme dhabitat informel. Il ne semble pas y avoir de recensement de cette population.
La carte prsente en page suivante montre loccupation future des sols au niveau de la valle du Bouregreg.
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Introduction
Adaptation au changement climatique et aux dsastres naturels des villes ctires dAfrique du Nord
Chapitre 3 -
La ville de Rabat se situe dans la mme rgion climatique que Casablanca. Les normales des tempratures moyennes de Rabat varient de 12.6C en hiver 22 C en t. Les cumuls pluviomtriques annuels ont une normale de 560 mm. Ils se caractrisent par une forte variabilit interannuelle (voir Erreur ! Source du renvoi introuvable.). En anne sche les cumuls peuvent descendre en dessous de 300 mm, en anne humide ils peuvent dpasser les 800 mm. Entre 1961 et 2008, les cumuls pluviomtriques au niveau de Rabat ont connu une tendance la baisse, statistiquement significative, denviron -2.8 mm/an. Figure 2: volution des cumuls pluviomtriques annuels Rabat entre 1961 et 2008
1400 1200 1000 800 600 400 200 0 1961 1963 1965 1967
Tendance = -2,8 mm/an Moyenne (1961-1990) = 560 mm 1969 1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007
Le site de Rabat a migr durant la priode 1961-2008 dun climat caractre semi-humide, selon lindice daridit de De Martonne (Beltrando et Chmery, 1995), vers un climat semi-aride (F. Driouech et R. Sebbari, 2008 ; communication personnelle). Rappelons que lindice (I) de De Martonne se calcule en fonction de la temprature moyenne annuelle (T) exprime en C et du cumul des prcipitations annuelles (P) en mm laide de la formule : I = P/(T + 10). Plus l'indice est lev, plus le climat est humide et plus il est faible plus le climat est aride. Le tableau suivant montre les tendances observes Rabat sur la priode 1961-2008 pour la temprature moyenne, le nombre maximal et moyen de jours conscutifs secs et le nombre dvnements de fortes prcipitations. Le rchauffement concerne les quatre saisons de
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lanne. Les tendances sont statistiquement significatives pour le printemps, lt et lchelle annuelle. La scheresse semble augmenter en hiver et au printemps (deux saisons importantes pour lagriculture nationale) mais diminuer en automne. Notons que le nombre de jours de fortes prcipitations ne montre pas de tendances importantes malgr un signe positif en dbut de saison des pluies. Tableau 1 : Tendances climatiques observes Rabat sur la priode 1961-2008 Rabat Tav pxcdd pdsav Pnl90 Hiver 0.1 0.21 0.05 -0.02 Printemps 0.2 0.07 0.05 -0.03 t 0.2 -0.05 -0.3 -0.01 Automne 0.2 -0.13 -0.01 0.03 Anne 0.2 -0.11 0.04 -0.01
Tendances observes sur la priode 1961-2008 pour la temprature moyenne (tav, C/dcennie), le nombre maximal (pxcdd) et moyen (pdsav) de jours conscutifs secs (j/an) et le nombre dvnements de fortes prcipitations (pnl90). Les tendances statistiquement significatives ( 95%) sont soulignes.
1.2
1.2.1
Lvnement pluviomtrique exceptionnel mentionn dans les diffrentes tudes, et qui constitue lvnement de rfrence, est la crue historique de 1963: son dbit de pointe en aval 3 est estim 4600 m /s, soit une priode de retour comprise entre 50 et 100 ans.
1.2.2
Priodes de scheresse
Des scheresses prolonges affectent rgulirement le Maroc. Plusieurs scheresses ont concern la majeure partie du pays : 1944-1945, 1980-1985, 1990-1995 et 1998-2000. Certaines scheresses ont dur jusqu cinq annes successives. Ces scheresses ont aggrav les dficits en rduisant de moiti les apports en eaux de surface. Les dficits en apport deau pour trois priodes sches sont fournis dans le Tableau 2 pour les rgions hydrographiques qui nous intressent. Tableau 2 : Dficits en apports deau pour trois priodes dannes sches (source DPRE) Priode sche
Bassin versant Bouregreg Oum Er Rabia 1980-1985 -70% -46% 1991-1995 -70% -51% 1998-2001 -74% -60%
Une analyse de la pluviomtrie a t effectue par lagence de bassin du Bouregreg et de la Chaouia sur lensemble de son bassin hydrographique (PDAIRE mission 1.2), afin didentifier les comportements en priode de scheresse. Lune des conclusions est quune tendance la baisse est bien prsente depuis les annes 1980 environ. Cependant, les courtes dures dobservations disponibles et loccurrence de 3 annes humides en 1995, 1996 et 1997 ne permettent pas de confirmer si cette tendance est temporaire ou persistante. Les scheresses affectent gnralement lensemble de la zone.
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2.1
En 2002, dans le cadre du projet damnagement de la valle de Bouregreg, le Laboratoire public dessais et dtudes (LPEE) a ralis pour le compte de SABR Amnagement, une tude gotechnique spcifique de la valle. Le travail du LPEE (2002) prsente une tude des sols sur la base de la compilation des tudes gotechniques antrieures, de reconnaissances in situ des sols et la ralisation de sondages complmentaires. Outre les recommandations gotechniques par rapport au projet damnagement de la valle, in fine, le LPEE (2002) prsente une carte de la susceptibilit des sols aux mouvements de terrain. Par ailleurs, dans le cadre de ce prsent travail, il est aussi fait rfrence la carte gotechnique de Rabat 1/50 000 (Service Gologique du Maroc, 1970) ainsi quau MNT a priori ralis partir des photographies ariennes de 2003 avec un point dinformation en (x, y, z) tous les 10m.
2.2
La zone du projet stend depuis le barrage de SMBA jusqu lembouchure du fleuve de Bouregreg, situe au Nord-Ouest, environ 18 km en aval. Ses limites correspondent en gros aux limites des versants qui surplombent la valle. La valle du Bouregreg est relativement encaisse et les versants prsentent certains risques dinstabilit. Cest le seul accident dimportance du relief du site de lagglomration. Elle se dveloppe entre les plateaux de Youssoufia Akreuch lOuest et de Kariat Hssaine lEst, o le fleuve ctier dcrit damples mandres. Elle se resserre prs de lembouchure et au niveau de la confluence avec loued Akreuch. Le barrage Sidi Mohammed Ben Abdellah (SMBA) est construit la sortie des gorges. La valle correspond une plaine alluviale de topographie peu marque, et de largeur entre 0,3 km 3 km. Cest au niveau de la Kasbat Abi Raqraq, que cette largeur atteint son maximum. Ce sont les versants, dont la pente est gnralement raide qui marquent lessentiel du relief. Leur hauteur atteint environ 160 m de hauteur au niveau du barrage de SMBA, et une vingtaine de mtres laval prs de lembouchure. Les versants sont par ailleurs inciss par des cours deau saisonniers qui se dversent dans la valle.
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Figure 3 : Modle numrique de terrain (MNT, valeurs en mtres) de la valle de Bouregreg et carte des pentes (valeurs en degr) sur fond de carte gologique
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2.3
Contexte gologique
Les donnes relatives au contexte gologique rgional sont decrits dans le rapport commun. La prsente section se concentre sur la prsentation du contexte gologique lchelle locale du site de Bouregreg. Le site du Bouregreg se trouve une cinquantaine de kilomtres du front des nappes rifaines. Il sinscrit dans la dpression sud rifaine, remplissage nogne. Le socle correspond des schistes argileux siluro-ordovicien (Palozoque). Les formations nognes sont constitues par: des marnes et molasses du Miocne moyen Pliocne, des limons et sables plus ou moins consolids du Quaternaire infrieur et moyen, des sables, alluvions et limons du Quaternaires rcent Actuel.
Concernant les formations de la plaine alluviale, il sagit : de formations sableuses affleurantes lembouchure du fleuve, proximit du littoral, de limons avec intercalations de passes sableuses qui constituent lessentiel des formations alluviales de vases ou vase sableuses, paisses de quelques mtres plus dune dizaine de mtres par endroits ; elles constituent trs souvent des zones marcageuses ou souvent inondes. Il sagit de formations fortement compressibles.
La valle correspond une incision du fleuve Bouregreg au niveau du plateau nogne. A proximit du littoral, les falaises sont constitues de grs calcaires (ou calcarnites) miocnes. Au niveau des versants bordant la plaine alluviale, il sagit de formations miocnes, avec : la base des marnes ou marnes sableuses, jusqu environ la cote 100m, surmontes de conglomrats matrice calcaire, dpaisseur variable, entre 5 et 20 m. coiffs par les alluvions conglomratiques du Quaternaire ancien matrice argileuse rougetre.
En amont, au niveau du coude 45 environ du fleu ve, ou la zone de confluence avec lOued Akrech, le socle palozoque affleure. Il sagit de schistes ou de calcaires dolomitiques. A cet endroit, la valle forme des gorges trs troites.
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Figure 4 : Extrait de la carte gotechnique de Rabat 1/50 000 (Service Gologique du Maroc, 1970)
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2.4
Les informations sur linstabilit des terrains au niveau du site de Bouregreg sont extraites de ltude du LPEE (2002). En aval, proximit du littoral, les falaises de grs calcaires prsentent des risques de chutes de blocs, notamment le long du littoral (susceptible dtre attaqu par la mer) et au niveau de la falaise Mellah (rive gauche).
Figure 5 : Carte de la susceptibilit aux mouvements de terrain de la valle de Bouregreg, superpose la carte gologique
Le risque de chutes de pierres existe aussi en rebord du plateau, au sommet des falaises constituant les versants, cest--dire au niveau des formations conglomratiques miocnes ou du Quaternaire ancien. Concernant les formations marneuses constituant les versants de la plaine alluviale, en plusieurs endroits le LPEE a relev des traces de glissements de terrain superficiels. Ces formations reprsentent un risque important aux glissements de terrain superficiels. Dans les zones constitues de vases (gnralement associes des marcages) ou de remblais de mauvaise qualit, les terrains sont particulirement exposs au phnomne de tassement. La susceptibilit des terrains la liqufaction (perte de cohsion sous agitation mcanique) en cas de sisme concerne plus particulirement les formations sableuses affleurantes en aval de la valle. Toutefois ce risque nest pas exclu au niveau des formations sableuses localises par endroit au sein des formations limoneuses ou vaseuses de la plaine alluviale.
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Sismologie et tsunamis
Les informations relatives au contexte sismotoctonique, la mthodologie employe et lvaluation de lala sismique rgional, ainsi que les lments dvaluation de lala tsunami lchelle rgionale sont dcrits dans le rapport commun. La prsente section se concentre sur la prsentation du risque sismique et de tsunami lchelle locale du site du Bouregreg.
3.1
Risque sismique
1) La carte dintensit centennale calcule en outre par Cherkaoui Maknassi (1991) indique des valeurs de lordre de V-VI VI au niveau du site du Bouregreg, soit une probabilit denviron 20% de chances de survenance dans une priode de 20 ans, ou 40 % dans une priode de 50 ans.
2) Dans le cadre de GSHAP et de SESAME, concernant les cartes de PGA calcules pour une priode de retour de 475 ans (ce qui correspond une probabilit de survenance de 10% en 50 ans ou bien, moins de 5% en 20 ans), au niveau des deux sites, les valeurs trouves sont comprises entre 0,04g et 0,08g (soit infrieur 9%g). Or si lon se rfre la table de correspondance PGA (et PGV) retenue par lUSGS pour le calcul des cartes de sismicit lors de la survenance de sisme majeur, Figure 6, pour un PGA infrieur 9%g, le site du Bouregreg auraient une intensit de lordre de V, ce qui correspond un niveau de dommage modr. A noter nanmoins quil sagit dune estimation dintensit pour une valeur de PGA considre au rocher, c'est--dire sans prise en compte des effets de conditions gologiques ou topographiques locales qui pourraient amplifier le mouvement sismique. Dans le cas contraire, en labsence de microzonage sismique, il faudrait, de faon empirique, ajouter 1 (1/2) degr dintensit la valeur de PGA au rocher. Cette valeur empirique sappuie sur le Manual for Zonation on Seismic Geotechnical Hazards TC-4, revised version (1999) ou encore sur les travaux de Mouroux et al. (2004) ou de Faccioli (2006) acquis dans le cadre du projet europen Risk-UE.
Figure 6 : Table de correspondance PGA (PGV) et intensit sismique de lUSGS (utilise pour le calcul des ShakeMaps)
Les valeurs indiques dans le cadre de ces 2 programmes sont cohrentes avec les rsultats de Benouar et al. (1998), ainsi que les travaux plus rcents de At Brahim et al. (2004) sur le nord du Maroc.
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3) La valeur dacclration maximale retenue dans le cadre du zonage sismique du MAROC adopt par la RPS2000 est de 0,08g au niveau du site de Bouregreg. Elle est donc cohrente avec les valuations prsentes par GSHAP et SESAME. Les valeurs dintensit centennales calcules par Cherkaoui Maknassi (1991) sont suprieures non seulement celles de GSHAP ou SESAME, mais aussi celles retenues par le RPS2000. Les travaux les plus rcents indiquent pour une priode de 475 ans, une valeur de PGA proche de 0,08g, soit une intensit sismique au rocher proche de V V-VI (si lon se rfre la table de correspondance USGS). Ce qui permet denvisager pour une priode de 50 ans, une intensit sismique au rocher infrieure V, vraisemblablement entre IV IV-V au niveau de chacun des deux sites. Les tudes historiques sur les sismes ressentis au Maroc indiquent que des dommages (en particulier aux constructions traditionnelles) peuvent apparatre ds les magnitudes proches de 4,5 (Alami et al., 1994). Si lon se rfre aux lois de conversion proposes par Cherkaoui Maknassi (1991) ou Lopez Casado et al. (2000), cela correspond des valeurs dintensit entre VI et VI-VII. Concernant le scnario 50 ans, il nest pas exclu que des intensits de lordre de VI puissent tre atteintes. Nanmoins ces intensits resteraient localises aux zones soumises des effets de site (buttes topographiques, terrains sdimentaires non consolids). Cela pourrait concerner plus spcialement le site de Bouregreg caractris par une couverture sdimentaire quaternaire plus importante.
3.2
Risque de tsunami
Lanalyse des vnements historiques et du contexte sismotectonique indique une exposition relativement importante de la cote ouest marocaine au risque de tsunami. Pour un vnement type 1755, la priode de retour value est de 1000 2000 ans. Ce type dvnement produirait des hauteurs de vagues au maximum de 2m au niveau de la cote ouest du Maroc. Pour un vnement de type 1969, la priode de retour est de lordre de 200 ans. La hauteur des vagues la cote ouest marocaine est estime infrieure 1m. Concernant la probabilit de survenance dun tsunami dans les 20 ans venir au niveau de Bouregreg retenir dans le cadre de cette prsente tude, le scnario le plus vraisemblable est donc un vnement type 1969. On note nanmoins que la probabilit de survenance dun scnario de tsunami type 1969, correspond 10 % environ de chances de survenir dans les 20 ans venir, et 22% dans les 50 ans venir. En outre, concernant la cartographie prcise de linondation gnre par ce type de tsunami, il serait ncessaire de disposer non seulement dune cartographie des infrastructures (localisation, gomtrie), mais aussi du modle numrique de terrain de trs bonne prcision au niveau de Bouregreg (prcision en z dordre dcimtrique) entre les altitudes -10m +10m, ce qui nest pas le cas aujourdhui. A dfaut, sur la base des observations historiques, on retiendra une hauteur dinondation au rivage de 1m, hauteur observe Casablanca lors de lvnement de 1969.
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4.1
4.1.1
La valle du Bouregreg se situe la partie septentrionale de la Msta centrale. Elle se caractrise par des affleurements primaires en amont pliss et aras jusqu pnplanation et au-dessus duquel se sont dposs, plus laval, des couches subhorizontales des formations dge tertiaire et quaternaire. Le lit majeur de l'Oued Bouregreg (cf. SABR AMENAGEMENT-PROJET DAMENAGEMENT DE LA VALLEE DU BOUREGREG, tude hydraulique gnrale, CID avril 2002) est combl par des dpts alluviaux quaternaires constitus d'une alternance de quatre types de matriaux et de leurs facis intermdiaires : des argiles et vases, des limons sableux, des sables grossiers et des alluvions grossires. Les sondages les plus profonds raliss dans ce lit sans atteindre le substratum, montrent que l'paisseur de ces dpts est suprieure 35 m. Les termes les plus grossiers (alluvions grossires) n'apparaissent gnralement qu'au-del de 10 m de profondeur. Actuellement, ces dpts naturels sont masqus, sur de larges superficies, par des remblais constituant des terrasses artificielles. Les versants dominant le large fond de valle du Bouregreg, sont constitus par des marnes (tertiaire) coiffes au sommet par une barre de calcarnite (grs coquiller du quaternaire ancien marin) selon un contact plongeant doucement vers la mer. Les marnes disparaissent ainsi progressivement et le versant gauche se prsente, l'approche du rivage, en falaise entirement constitue par la calcarnite. Un aspect li cette morphologie, est souligner: il s'agit des nombreuses instabilits de pans rocheux de la calcarnite, particulirement au contact avec les marnes, donnant lieu des dtachements de blocs de dimensions importantes (zone au pied de la Tour Hassan et aux environs du rondpoint Marjane).
4.1.2
La gomorphologie littorale
Les deux rives sablonneuses de Rabat et Sal sont contrastes, avec une cte trs basse ct Sal constitue dun platier rocheux et dune vaste plage, et un promontoire rocheux ct Rabat supportant les anciennes villes fortifies de la Casbah des Oudayas et de la mdina. Lexutoire en mer du Bouregreg est limit par deux grandes digues (cf. photo arienne ciaprs), construites entre 1924 et 1926 de 550 ml et 520 ml, destines crer en raison de leur trac divergeant depuis leurs musoirs jusqu leurs enracinement, une zone damortissement pour la houle et limiter lensablement de lembouchure en mer. A la mme priode deux digues basses de longueurs respectives de 110 ml et 120 ml, destines canaliser le chenal dans la
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zone o il changeait de cours, ont galement t construites. Rapidement la digue basse sud a t ensable et a disparu sous le sable. Et la digue nord saperoit encore.
La photo arienne de mars 2005 montre que, des deux digues basses construites lintrieur de la zone, seule la digue basse nord apparait encore). La digue sud est compltement ensable. (source Google).
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Les plages au dbouch du Bouregreg aujourdhui. Les nouvelles digues au dbouch du Bouregreg (construites en 2006) apparaissent nettement (source : Google)
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4.2
Contexte hydrographique
2
Loued Bouregreg a un bassin versant de lordre de 9 800 km . Son rgime est contrl depuis la construction du barrage rservoir Sidi Mohammed Ben Abdallah (SMBA) en 1974. Parmi les affluents seul loued Akreuch est situ laval du barrage en rive gauche. Le lit actuel de loued a t beaucoup modifi au niveau de lembouchure tant du ct de Rabat que de Sal. Leau arrivait au pied des remparts comme en tmoigne la falaise creuse sa base le long du quai Al Marsa Rabat, les portes de la mer Rabat (Bab el Bahr) et du ct du petit port Sal (Bab el Mrissa). Entre 192- et 1940, le port de Rabat, en aval du pont Moulay Hassan, a connu une forte activit commerciale. Ensuite, labsence dentretien des fonds ne permettait plus aux navires daccoster.
4.3
4.3.1
La carte bathymtrique russe 31042 au 1/500 000 de 1976 ainsi quune carte leve en 1954 permettent de caractriser la bathymtrie gnrale des fonds au droit du littoral de Rabat.
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Cette carte de bathymtrie montre que globalement les lignes bathymtriques, entre 0 et 500m de profondeur se resserrent lgrement du Sud-Ouest vers le Nord-Est. Entre le rivage et les fonds de 1000m, mi distance entre les deux extrmits de la zone dtude, la pente des fond fluctue : elle est de lordre de 2% entre le rivage et -20m, puis de 1% ensuite jusquau fond de 70m. Entre -70m et - 200m, elle sadoucit encore pour atteindre 0,7% puis nouveau la pente saccentue. Elle passe 5% entre 200 et 300m de profondeur puis 6,6 % entre 300 et 400m de profondeur, et 13,3% entre 400 et 500m de profondeur. Devant Rabat, la carte bathymtrique russe montre que les fonds entre le rivage et 100m sont rguliers et parallles au rivage, leur pente est de lordre de 1%. Entre 100m et 200m de profondeur, la pente sadoucit, elle passe 0,5%.
4.3.2
Dans le cadre de ltude hydraulique gnrale de la valle du Bouregreg 68 profils bathymtriques ont t effectues en 2003 dont 3 dans lembouchure marine proprement dite. Par ailleurs il est plus que probable que dans le but de raliser les travaux de dragage en 2007 lembouchure de loued et dans le chenal de navigation une bathymtrie prcise des fonds a t ralise. Toutefois nous ne disposons pas de ces donnes.
Projet damnagement de la valle du Bouregreg Etude hydraulique gnrale mission III Simulations hydrauliques CID, fvrier 2003.
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4.4
4.4.1
Nous ne disposons pas de donnes sur les caractristiques sdimentaires des fonds le long du littoral de Rabat-Sal. Par contre, des donnes sont disponibles sur la partie du littoral comprise entre les deux digues marines qui dlimitent lembouchure de loued Bouregreg. Ces donnes sont prsentes dans le chapitre suivant.
4.4.2
A Rabat le vent ne semble pas tre actuellement un facteur prpondrant de transport littoral sur le rivage. Les fonds marins dans lembouchure de loued du Bouregreg seraient sableux avec un diamtre mdian (D50) de lordre de 0,3mm car ils sont essentiellement dorigine marine car depuis la construction du barrage SMBA, laction de loued a t rduite et lensablement de lestuaire se trouve plutt contrl par laction de la houle et de la mare.
4.4.3
Pour lembouchure de loued Bouregreg Rabat Sal, des estimations ont t ralises dans le cadre de ltude hydraulique gnrale par le CID en avril 2002. Lexamen de la capacit de transport du Bouregreg ltat actuel a montr que les problmes de charriage continuent avoir une certaine importance qui est cependant beaucoup plus faible quavant la construction du barrage Sidi Mohammed Ben Abdellah. Un processus denvasement de la partie aval de lestuaire, de la rgion du port et de lembouchure, avait t observ avant cette construction. On doit sattendre quavec la diminution de lapport solide de lamont cet envasement soit sensiblement retard ou mme enray.
4.5
4.5.1
La photographie satellite Google permet de visualiser lagencement des espaces au dbouch de loued Bouregreg aujourdhui.
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Digues de protection contre la mer Sal Digues de canalisation du dbouch de loued Plage de Sal
Plage de Rabat
Oued Bouregreg Rabat Vue de lembouchure de loued Bouregreg Rabat Sal (source : Google)
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Les travaux de cration/renforcement de la digue sud et de la digue nord et le dragage lembouchure du Bouregreg en 2007 (source : www. bouregreg.com)
Lopration de renforcement des digues dencloture marines de lembouchure du Bouregreg (source : www.bouregreg.com)
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4.5.2
Grce au Bouregreg, Rabat disposait du plus grand port fluvial du Maroc au dbut du XXme sicle. L'activit du port de Rabat tait intense au dbut du sicle et les navires de commerce n'hsitaient pas remonter le Bouregreg. A partir de 1940, le port subit la concurrence de celui de Casablanca, plus grand et plus facile d'accs et le manque dentretien des fonds entraina le dclin du port. Par ailleurs la liaison ferroviaire avec Rabat acclrera le dclin du port de Rabat car elle facilite les changes. Aujourdhui il a t cr, dans le cadre de lamnagement de la valle du Bouregreg, un port de plaisance de 350 places en rive droite de loued entre le pont Moulay El Hassan et lembouchure du cours deau. La Marina port s'tend sur une superficie de 8 hectares, dont 4 ha pour son plan d'eau. Il pourra accueillir des bateaux de plaisance d'un tirant d'eau de 2 4 mtres d'une longueur allant jusqu' 20 mtres. La marina sera borde d'espaces de restauration, d'animation et de loisirs ainsi que d'un front rsidentiel et htelier adoss la cit des arts et des mtiers. Ds la mise en service du nouveau pont Moulay El Hassan en 2010, une extension de ce port sera ralise sur une superficie de 3 hectares, dont 1.6 pour son plan d'eau.
Les amnagements intrieurs du plan deau de la Marina permettent dj lamarrage de petites units (source : www/bouregreg.com)
Des pontons daccostage en rive gauche pour de petites embarcations sont en place lembouchure du Bouregreg (source : Egis)
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Un ponton flottant en bordure rive gauche de loued pour lamarrage de petites units (source : Egis)
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4.5.3
Depuis le lancement officiel du Projet Bouregreg le 7 janvier 2006, les travaux damnagement ont dabord port sur la Squence I, dnomme Bab Al Bahr, et la Squence II, Amwaj, dont les chances de finalisation et de dveloppement sont prvues pour 2012. Le Projet Bouregreg compte nanmoins 4 autres squences appeles connatre le mme traitement dans le cadre dune dmarche globale et intgre; certaines de ces squences sont au stade d'tude relativement avance. La squence qui intresse particulirement lembouchure du Bouregreg correspond la squence Bab Al Bahr illustre ci-aprs dont une partie des travaux a dj t ralise.
Pour assurer une parfaite navigabilit du fleuve pour atteindre la Marina et les quais et dbarcadres amnags le long des berges (1,5 km), des travaux de dragage du chenal ont eu lieu au cours de lt 2006. Ils permettent dassurer un tirant deau maximum de 3 mtres. Ces profondeurs seront maintenues grce la ralisation de deux petites digues de calibrage lembouchure du Bouregreg et au confortement des digues dembouchures existantes. La plage de Rabat a vu le ramnagement en 2006 de sa plate forme daccs et la construction dune petite digue en contrebas des Oudayas appele stabiliser et protger le rivage. Le dragage de lembouchure du fleuve a galement permis le rechargement de la plage 3 de Rabat avec plus de 50.000 m de sable de qualit.
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4.6
4.6.1
Dans un estuaire mare, trois facteurs interviennent pour faire voluer les profondeurs et 2 mme le trac en plan du lit de la rivire : lcoulement de la rivire, la propagation de la mare, la houle.
Dans leur tude de 2002, CID a examin : le lev bathymtrique de 1906 sur lequel la commission des ports du Maroc avait esquiss en 1913 un projet dendiguement et de dragage dun cheval; le lev bathymtrique de 1945; le lev bathymtrique de 1955 au 1/2000; le lev bathymtrique de 1976 au 1/2000, couvrant lembouchure de loued jusquau pont Moulay Hassan.
La comparaison de ces tudes a permis CID de tirer les conclusions suivantes : L'ensemble de la partie large de l'embouchure s'est fortement ensabl. La digue basse sud construite autour de 1926 a compltement disparu sous le sable; la courbe (0,00) est maintenant continue entre les deux digues extrieures. Si une petite fosse s'est maintenue l'extrmit de la digue intrieure Nord, le chenal naturel est limit par un seuil + 0,50 . Au cours de la priode conscutive la construction des jetes extrieures et intrieures pendant laquelle le port de Rabat a eu un certain essor (de 1926 1940), les ouvrages raliss n'ont pas suffi permettre la navigation et les profondeurs taient maintenues par des dragages. L'arrt des dragages a provoqu un ensablement qui, dans la zone comprise entre l'embouchure et les quais du port, est principalement d'origine marine. La barre s'est surleve et agrandie, les profondeurs dans le chenal et devant les quais ont diminu. Les berges de part et d'autre de celui-ci se sont surleves sous l'influence non seulement des apports de sable mais galement des apports de vase lors des crues de l'Oued. Ces crues de l'Oued avaient en effet plusieurs effets opposs. D'une part l'augmentation des vitesses de l'coulement provoquait un approfondissement momentan du chenal ce qui tait bnfique, mais aussi un dplacement de celui-ci travers la barre. Ce phnomne avait t surtout gnant pour la navigation avant la construction des digues, car il se traduisait par d'importants mouvements de sable dans l'embouchure. Mais d'autre part, comme les crues s'accompagnaient d'un important transport solide, des dpts de vase et de sable fin d'origine fluviale devaient se produire dans les zones de faible vitesse, et spcialement sur les berges immerges pendant ces crues.
Projet damnagement de la valle du Bouregreg Etude hydraulique gnrale Mission I Collecte et analyse des donnes CID- avril 2002
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La construction du barrage en 1974, environ 23 km lamont de lembouchure, a rduit fortement les apports solides de l'Oued, donc les risques de dpts signals ci-dessus. Par contre, la diminution trs importante du dbit liquide et le laminage des crues provoqu par le barrage ont rduit l'effet bnfique sur l'approfondissement du chenal que provoquaient ces crues. Pour analyser le processus densablement et dterminer lorigine des matriaux dapport, des examens ont t effectus sur 9 puis 16 prlvements effectus entre lembouchure et lgrement en amont du pont Moulay Hassan entre 1974 et 1977. Lexamen des rsultats de ces analyses a permis de tirer les conclusions suivantes : Tous les chantillons sont sableux, l'exception de ceux prlevs au profil au droit du pont Hassan II; Le diamtre moyen D50 est compris pour les chantillons sableux entre 120m et 300m sauf pour un chantillon qui est plus grossier ; Un certain nombre d'chantillons sableux prsentent une proportion non ngligeable d'lments plus grossiers, en gnral calcaire; Les courbes des chantillons sableux sont limites vers les fines qui ont t limines en tamis de maille 50m. Mais le pourcentage ainsi limin a t toujours infrieur 3%
Ces analyses granulomtriques semblent permettre de conclure que le matriau constituant les fonds entre lembouchure et le chenal devant les Oudayas est surtout dorigine marine. Ltude ralise en 1977 sur lamnagement de lOued Bouregreg par SOGREAH pour le compte de lArrondissement de Rabat du Ministre des Travaux Publics et des Communications signalait que dimportants dragages dentretien taient effectus. Le port disposait de deux dragues permanentes : une godets, lautre suceuse automotrice et de chalands clapets. Malgr ces dragages importants le port ntait pas accessible toute lanne car la barre ne pouvait pas tre drague facilement lors du mauvais temps. La moyenne annuelle du nombre de jours de barre impraticable tait de 97 jours pendant la dcade 1919-1929 et a atteint 131 jours en 1929. Lactivit du port stait maintenue jusquen 1940. Mais depuis cette date, larrt des dragages a provoqu un dveloppement de la barre et un ensablement du chenal. Le dpouillement des plans bathymtriques rcents montre que le niveau de la barre atteint la cote +0.80/ZH. Des campagnes de dragages dentretien ont repris partir de 1986. Les donnes collectes auprs de la Direction des Ports et du Domaine Public Maritime concernant ces nouvelles sries de dragage sont rcapitules ci-aprs : Tableau 3 : Volume de sdiments dragus dans loued Bouregreg Priode Volume global 3 (m ) 820000 150000 234000 200000 200000 Volume moyen annuel 3 (m ) 205000 75000 117000 100000 223000 223000 100000 134000 +0,50 +0,40 +0,80 0,00
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Daprs ce tableau 100.000 m ont t dragus en 1998-1999 au niveau de la barre. Ce volume a t combl lanne suivante et mme dpass puisque la cote de la barre est remonte 3 +0,8 mZH. Il faudrait sattendre des dragages suprieurs 100.000 m pour lentretien annuel des profondeurs au niveau du chenal.
4.6.2
Le chenal creus -3.00m pour permettre laccs la Marina pourra tre maintenu par des oprations de dragages dentretien. Toutefois, les volumes draguer seront rduits par lamnagement des petites digues ralises immdiatement au dbouch de loued car elles vont permettre daccrotre les vitesses localement et rduire la pntration de la houle dans lembouchure. La cote darase suffisamment leve de ces ouvrages devrait permettre galement dviter leur franchissement par le sable de la plage de Rabat. Ces amnagements ont t raliss aprs test dans le modle mathmatique de lestuaire afin dexaminer leur influence sur le franchissement de la barre dembouchure. Les rsultats des calculs effectus sur modle mathmatique confirment que la ralisation de deux digues insubmersibles permettrait, en canalisant le lit de loued, daccrotre les vitesses dans le chenal dragu travers la barre et de maintenir un passage travers celle-ci. Par ailleurs, il apparait galement que le prolongement de la digue extrieure nord permettra de rduire les mouvements de sable provoqus par la houle sur la barre. On peut en conclure que les remaniements de fonds produiront surtout pendant les mares de vives eaux volutions brutales dune section lautre. Cette amnagements proposs entre le pont Hassan II et dfavorable sur les plages de Rabat et Sal : ncessitant des dragages dentretien se et ne devraient pas se traduire par des tude a montr que lensemble des lembouchure, naurait pas dinfluence
En allongeant la digue extrieure nord, la houle se prsentera sur la plage de Sal avec une nergie rduite et de ce fait les volutions de cette plage devraient tre nettement moins importantes. Il devrait mme se produire un largissement de lestran, cest-dire de la zone comprise entre la laisse de basse mer et le rivage, ceci par remonte vers cette zone des fonds constituant actuellement la barre. La surlvation de la digue intrieure nord vitera les changes de matriau entre la plage de Sal et le lit de loued sous leffet des courants de mare. Ceux-ci, mare montante, taient susceptibles en effet dentraner du sable dans le chenal. A mare descendante, en revanche, le sable transport par le jusant pouvait se dposer en partie sur la plage et ces mouvements alterns provoquaient dimportantes volutions de la plage. Aprs surlvation de la jete intrieure nord, on devrait observer une certaine stabilisation de celle-ci.
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4.7
Le phnomne d'origine mtorologique le plus dangereux en bordure du littoral, et qui a un impact fort sur celui-ci, est principalement la mare de tempte. Strictement parlant, la mare de tempte est une monte exceptionnelle du niveau de la mer due une onde de tempte s'ajoutant la mare astronomique normale. L'onde de tempte (ou storm surge), galement appele surcote, est une surlvation du niveau de la mer rsultant de l'action conjugue du vent et des basses pressions. A cette surcote se rajoute au rivage le set up qui correspond la surlvation du niveau moyen du au dferlement des vagues puis le run up qui correspond la monte de la vague le long de la plage et/ou des ouvrages, murs etc. Les margraphes implants dans les ports marocains sont trs rcents, il nest donc pas possible de disposer denregistrements de niveau deau associs un phnomne temptueux et donc encore moins de disposer dune valeur de surcote pour diffrentes priodes de retour. En bibliographie, il est fait mention de surcote de 1m le long du rivage de Casablanca.
4.8
4.8.1
Lultime tape de ltude des risques consiste dterminer le niveau de risque en croisant dune part lala rosion et les sensibilits (enjeux) et dautre part lala submersion et les sensibilits (enjeux). Les rsultats sont prsents sur les cartes ci-aprs. Au niveau des alas, devant un mme enjeu, une seconde hirarchisation a t considre : leffet de lrosion augmentera le risque, plus que la submersion. Avant de cartographier les zones risque, la valeur du risque en fonction de lala et des enjeux a t estime. Le tableau ainsi ralis donne des valeurs thoriques quil faut moduler et adapter au littoral de lembouchure du Bouregreg. Comme cela a t mentionn prcdemment, cette valeur du risque a t majore pour lala rosion et minore dans les cas des submersions marines. Tableau 4 : Valeurs "thoriques" du risque en fonction des alas rosion et submersion Enjeux Faible Faible rosion Moyenne Forte Risque faible Risque faible Risque moyen Moyen Fort
Risque moyen Risque moyen Risque fort Risque fort Risque fort Risque fort
Risque faible
Risque moyen
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Aprs une analyse globale des enjeux socio-conomiques et patrimoniaux du littoral de lembouchure du Bouregreg, il a t dcid de regrouper ces deux enjeux en une seule catgorie, car lampleur des enjeux patrimoniaux sur ce littoral ne justifiait pas de prendre ces derniers en compte au mme niveau que les enjeux socio-conomiques. En effet les descripteurs sur lesquels les enjeux patrimoniaux taient valus sont les suivants :
Zones rglementes Inventaires scientifiques Engagements internationaux Zone de protection foncire Forts Plages et dunes Marais maritimes : Enganes, prs sals, vases, sables mouills Eaux continentales et lagunes Paysage Patrimoine historique primtre de protection
4.8.2
valuation du risque
4.8.2.1 Nature des zones sensibles sur les ctes de lembouchure du Bouregreg Les espaces et terrains risque dans le primtre dtude sont varis et tendus: falaises, plages sableuses, zones basses. Les falaises : Elles ne prsentent pas de vulnrabilit particulire si ce n'est une acclration relative de l'rosion des falaises. Les plages sableuses : Les plages sableuses, surtout lorsquelles sont bordes par des constructions de front de mer et encore sans ouvrages de protection doivent tre considres d'une extrme vulnrabilit. Quel que soit le scnario, ces plages, ou ce qui en reste, parce qu'elles sont en ralit dj en cours d'rosion avec le niveau marin actuel, finiront par disparatre. Le rivage sera fix par les constructions qui la bordent et dans lesquelles se concentreront les formes de dgradation. Les zones basses : elles correspondent aux dbouchs en mer des oueds.
4.8.2.2 Analyse des enjeux et des alas en situation actuelle Ala rosion lembouchure du Bouregreg Lanalyse des tendances volutives des rivages de lembouchure du Bouregreg issue de lanalyse diagnostic de lvolution du littoral permet de dfinir la sensibilit du littoral lala rosion au regard des contraintes hydrosdimentaires.
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Cet ala est (cf. Figure 9) : fort sur la plage de Rabat compte tenu de sa largeur rduite et de l'volution rgressive dcrite dans le temps, moyen sur la plage de Sal qui prsente une plus grande largeur et une topographie plus marque malgr galement une volution rgressive dans le temps.
Ala submersion marine Lors dune tempte associe un haut niveau des eaux, le littoral peut tre submerg par les eaux marines. En situation actuelle, la cote deau retenue pour un vnement exceptionnel est de +2,65 m NGM (voir Tableau 5) le long du rivage l'embouchure de la valle du Bouregreg. Tableau 5 : Caractristiques des niveaux deau Cote de la mare de VEE (m ZH) Rabat +3,79 1,00 Niveau extrme actuel propos (m ZH) +4,79 +2,14 Diffrence entre le 0 ZH et le 0 NGM Niveau extrme actuel propos (m NGM) + 2,65
Surcote (m)
Secteur
La surcote marine +2,65 m NGM conduirait la submersion quasi totale de la plage de Rabat et partielle de la plage de Sal (cf. Figure 11). Mais cette submersion ne semble pas devoir affecter les quipements et l'urbanisation limitrophe des plages, sauf trs ponctuellement si des quipements taient installs sur la partie basse de la plage. En consquence, l'ala est considr comme fort pour la plage de Rabat et moyen pour la plage de Sal (cf. Figure 10).Le niveau d'eau pris en compte associe une tempte entrainerait galement une remonte du niveau des eaux jusqu'au barrage SMBA comme le montre la planche ci-aprs (cf. Figure 12).Cette remonte pourrait entrainer une submersion de zones du lit majeur de l'oued Bouregreg. Limites de lanalyse
La cartographie ralise des zones inondes pour un niveau deau +2,65 m NGM montre clairement les zones submersibles. Toutefois les rsultats doivent tre regards avec prcaution. En effet les donnes topographiques de la partie merge des plages utilises dans le MNT sont peu nombreuses. En consquence, le MNT a t gnr par interpolation sur des zones o la topographie nexistait pas. Cette interpolation induit des erreurs sur les rsultats qui se traduisent sur les cartes par un manque de prcision et/ou des aberrations. Par ailleurs, lors de lanalyse de leffet de la submersion marine sur le littoral, il faut garder lesprit que la valeur du niveau deau extrme (+2,65 m NGM) est calcule avec le niveau de mare de vive eau exceptionnelle (mare coefficient 120). Or un tel niveau ne se maintient
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que durant une faible dure de la priode de la mare haute (quelques dizaines de minutes une heure environ) selon les conditions mtorologiques. Il faut galement noter que les dures de temptes qui gnrent la surcote marine prise en compte (100 cm) sont probablement relativement courtes, environ une demi-journe une journe au maximum. En consquence la valeur de la surcote marine prise en compte est galement limite dans le temps. Laddition des diffrentes valeurs de niveaux deau extrmes conduit donc une valeur leve mais limite dans le temps. Cette valeur de surcote est nanmoins suffisante pour entraner des dommages. La cartographie gnre par le SIG par comparaison des niveaux deau hors vnement exceptionnel et durant un vnement exceptionnel peut donc tre considre comme pessimiste en termes de rsultats, car le temps de propagation de la surcote marine dans l'oued en particulier nest pas connu au regard de lvnement pris en compte, et la comparaison est uniquement une comparaison topographique . Et il est donc possible que, compte tenu des caractristiques gomtriques de l'oued et de la vitesse de propagation de londe de tempte dans le cours d'eau, la surface des zones impactes telles que reprsentes sur la Figure 12 soit diffrente de la ralit.
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4.8.2.3 La cartographie des risques Les cartes de risque rosion et submersion en situation actuelle issues du croisement des enjeux littoraux et des alas rosion et submersion sont reportes sur les figures ci-aprs. Le risque rosion La carte de risque rosion en situation actuelle (cf. Figure 14) est issue du croisement : de la carte dala rosion (cf. Figure 9), de la carte de sensibilits / enjeux (cf. Figure 13) issue de l'analyse des composantes socioconomiques et patrimoniales du littoral
Lanalyse de la carte de risque rosion en situation actuelle montre que le risque en situation actuelle est fort sur les deux plages de l'embouchure de la valle du Bouregreg. Le risque submersion La carte de risque submersion en situation actuelle (cf. Figure 15) est issue du croisement : de la carte dala submersion (cf. Figure 10), de la carte de sensibilits / enjeux (cf. Figure 13) issue de lanalyse des composantes socioconomiques et patrimoniales.
Lanalyse de la carte de risque de submersion en situation actuelle montre que le risque est: Fort pour la plage de Rabat Moyen pour la plage de Sal.
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Hydrologie et inondations
5.1
5.1.1
tudes de rfrence Projet damnagement de la valle du Bouregreg : tude hydraulique gnrale volets I IV Royaume du Maroc SABR Amnagement CID (avril 2002 fvrier 2003).
Cette tude hydraulique fournit les lments de rfrence pour le projet : dbit de la crue de rfrence prise en compte pour les amnagements, conditions aval. Des modlisations hydrauliques ont t effectues pour la situation actuelle avant amnagement, et pour tudier diffrentes solutions damnagement possibles pour permettre la mise hors deau des secteurs urbaniss prvus dans le projet. Des cartographies des zones inondables ont t effectues pour la situation actuelle.
5.1.2
tude dvaluation des eaux de surface de la zone daction de lagence de bassin hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia (Royaume du Maroc Agence de bassin hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia CID - Avril 2004)
Cette tude a pour objectif lvaluation des eaux de surface sur tout le territoire de lagence de bassin hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia. Elle comporte plusieurs missions : Mission I : Analyse critique des donnes pluviomtriques, actualisation des sries pluviomtriques, tablissement des cartes des isohytes et dtermination des courbes IDF. Mission II : Analyse critique des donnes hydromtriques, tablissement des sries mensuelles des dbits et valuation du potentiel des eaux de surface. Mission III : tude des crues et caractrisation des squences sches.
Ltude de la Mission III comporte une estimation des dbits de pointe et des hydrogrammes des crues de projet pour les oueds dpendant de lAgence de bassin. Les estimations ont t pour la plupart faites au droit des barrages (existants et projets), avec dtermination de lhydrogramme de crue entrant dans le barrage et de lhydrogramme en sortie du barrage (incidence du laminage). Les dbits ont t estims pour les oueds jaugs et non jaugs. Une analyse critique des diffrentes tudes ayant fait des estimations dhydrogrammes de crue est effectue, avec comparaison des rsultats aux nouvelles estimations proposes, associes une critique des donnes et des mthodes de calcul homognes.
5.2
Mthodologie
Lala inondation dans la zone dtude concerne le bassin versant de lOued Bouregreg. La Figure 16 reprsente le rseau hydrographique de ces oueds, qui font partie de la zone hydrographique du Bouregreg et de la Chaouia.
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Lanalyse de lala inondation en situation actuelle rsulte de lexploitation des informations collectes dans les diffrentes tudes existantes et lors de la phase de collecte de donnes. Certains de ces bassins versants ont fait lobjet dtudes damnagements destins notamment rduire les problmes dinondation, suivies de programmes de travaux engags, et dont la ralisation interviendra avant 2030. Ces projets sont dcrits au chapitre 4 section 4.3. Remarque : la description de lala en situation actuelle reprend ce qui figure dans les tudes de dfinition des amnagements et ne prend pas en compte la ralisation partielle ventuelle de certains de ces amnagements. La prise en compte des amnagements engags sera faite lors de lanalyse de lala inondation pour la situation 2030. Pour loued Bouregreg, la situation actuelle correspond la situation sans amnagements de la valle.
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5.3
LOued Bouregreg a un bassin versant de 10130 km . Son estuaire est situ entre les villes de Rabat et Sal, et tait soumis un ensablement progressif important, avant la ralisation du barrage SMBA, mis en service en 1975 et situ 23,3 km du dbouch en mer. Ce grand barrage est destin principalement lalimentation en eau. De par sa superficie importante, il permet un crtement important des crues de loued. En 2005, sa surlvation 3 a permis daccrotre son volume de stockage (1milliard de m ), et sa capacit dcrtement. Le barrage SMBA contrle 95,7% de la surface du bassin versant de loued Bouregreg. Loued 2 Akrach drainant un bassin versant de 264 km conflue avec loued Bouregreg laval du barrage SMBA. Les dbits caractristiques de crue de loued Bouregreg en aval du barrage SMBA rsultent de calculs de laminage de crue dans le barrage et dhypothses douverture des diffrentes vannes de restitution. Les tudes pour lamnagement de la valle de loued Bouregreg ont dfini les conditions prendre en compte pour la crue centennale, qui est la crue de rfrence retenue : Pas de tranche dcrtement spcifique pour les crues (cette hypothse a t analyse, mais elle na pas t retenue pour la suite des tudes damnagement. Rserver une tranche dcrtement pour les crues permettrait dobtenir un dbit aval moindre mais pnaliserait la ressource), Retenue du barrage la cote normale 65m NGM, Vanne de vidange ouverte, vanne de vidange additionnelle ouverte, 1 vanne de lvacuateur ouverte, La crue centennale en aval de loued Akrach est tablie en supposant quil y a concomitance entre la crue centennale de loued Bouregreg et la crue centennale de loued Akrach non contrl par le barrage.
Les calculs dcrtement de la crue centennale par le barrage SMBA ont t effectus pour diffrentes hypothses douverture de vannes, qui conditionnent fortement le niveau dcrtement obtenu. Le Tableau 6 fournit les rsultats de dbit de pointe en sortie du barrage pour la crue centennale (dbit de pointe entrant 4906 m3/s), pour les diffrentes hypothses douverture de vannes. La valeur de rfrence retenue dans les tudes damnagement est 1 903 m3/s.
Tableau 6 : Dbit de pointe en sortie du barrage SMBA pour la crue centennale pour diffrentes hypothses douverture des vannes Nombre de vannes de lvacuateur ouvertes
1 2 3 4
Vanne de vidange additionnelle ouverte / ferme (dbit sortant en m3/s) Vanne de vidange ferme Vanne de vidange ouverte 1786 / 1560 1903 / 1671 2169 / 1933 2290 / 2050 2560 / 2313 2685 / 2437 2957 / 2703 3089 / 2929
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Le Tableau 7 fournit les valeurs des dbits et volumes caractristiques pour les priodes de retour de 10 ans 100 ans, pour loued Bouregreg en entre et en sortie du barrage SMBA, pour loued Akrach et pour la crue de rfrence de priode de retour 100 ans en aval de la confluence. Tableau 7 : Dbits et volumes de crue caractristiques pour loued Bouregreg Bassin versant
Oued Bouregreg entrant dans barrage SMBA
Priode de retour
10 ans 20 ans 50 ans 100 ans 1000 ans 10000 ans 10 ans 20 ans 50 ans 100 ans 1000 ans 10000 ans 10 ans 20 ans 50 ans 100 ans 1000 ans 10 ans 20 ans 50 ans 100 ans (crue de rfrence)
Volume (Mm3)
231 317 424 502 754 997
Oued Akrach
Remarque : ltude de lAgence de bassin ralise en 2004 a fait une estimation des dbits caractristiques de loued Bouregreg. Cette tude aboutit un dbit centennal de 5 495 m3/s, soit suprieur denviron 11%. Cet cart faible montre la cohrence des estimations avec les valeurs prises en compte, issue dtudes antrieures, compte-tenu des incertitudes inhrentes ce type destimation. Cette tude propose de conserver la valeur de 4 906 m3/s comme dbit centennal de rfrence pour loued Bouregreg. Une modlisation mathmatique a t mise en uvre pour dterminer les zones inondables en situation actuelle pour la crue de rfrence, en aval du barrage SMBA (Projet damnagement de la valle du Bouregreg tude hydraulique gnrale - Mission III). Les conditions aval prises en compte correspondent une mare moyenne de vives eaux, avec une cote maximale de 1,13mNGM, une cote minimale de 1,27m NGM et une priode de 12h25 minutes. Pour la crue de rfrence (crue de priode de retour 100 ans), les dbordements sont gnraliss et de nombreuses infrastructures sont inondes : Routes longeant loued en rive gauche et rive droite, Village dAkrach,
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Station dpuration dEl Youssoufia, Une partie du quartier industriel dEl Youssoufia, la route qui relie El Youssoufia la voie de contournement, La zone industrielle situe au pied de la voie ferre, le complexe des potiers, la route le reliant Sala El Jadida, le terrain de football ct Sal l'aval du pont Moulay Al Hassan.
Les hauteurs deau obtenues dans les diffrents secteurs sont les suivantes : Dans la partie situe en amont de la voie de contournement, les hauteurs deau sont gnralement comprises entre 1 et 2m, avec des hauteurs deau allant ponctuellement jusqu 3,50m lamont immdiat de la voie de contournement, Dans la plaine, entre la voie de contournement et le pont ONCF, les hauteurs deau sont comprises entre 1m et 2,80m et ponctuellement suprieures 3m en rive gauche.
La superficie totale des zones inondes en aval des gorges de loued Bouregreg est denviron 1640 hectares. Aucun ouvrage de franchissement nest submerg. La Figure 17 extraite de la mission III de ltude hydraulique fournit la dlimitation des zones inondes et les hauteurs deau obtenues pour la crue centennale en situation actuelle. Le Tableau 8 fournit les superficies des zones inondes dans les diffrents secteurs.
Tableau 8 : Valle du Bouregreg - Superficies des zones inondes pour la crue centennale en situation actuelle Surface de zone inonde en crue centennale (hectares) Zone
Zone C : de la sortie des gorges jusqu la voie de contournement Zone B : Plaine Zone A : Aval pont ONCF
Rive gauche
326
Rive droite)
95
305 22
815 77
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Figure 17 : Carte des hauteurs deau en situation actuelle pour la crue centennale
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Une tude plus ancienne (tude de la propagation des ondes de lchers deau et de submersion laval du barrage SMBA, 1991 CID-NEDECO pour la DRPE) avait dtermin les zones inondables pour les crues de priode de retour 10, 50 et 100 ans. Les hypothses de dbit taient diffrentes des hypothses finalement retenues pour les amnagements du fait de la prise en compte de conditions diffrentes pour le barrage SMBA, avec des dbits infrieurs (Q10 =881m3/s, Q50=1639 m3/s, Q100=1997 m3/s). Les indications fournies par cette tude sont nanmoins intressantes pour les crues de priode de retour 10 ans et 50 ans. Les rsultats obtenus fournissent les informations suivantes : Des dbordements se produisent dans la partie amont ds la crue dcennale, avec des remous importants causs par les ponts. Certaines infrastructures sont inondes (routes, stations dpuration dEl Youssoufia), et une partie du quartier industriel dEl Youssoufia. Dans la partie aval, on nobtient pas de dbordement. Pour la crue cinquantennale, les niveaux deau saccroissent et les inondations se gnralisent : une surlvation de lordre de 1,20m 1,80m par rapport la crue dcennale est obtenue (+1,50m dans la partie amont, +1,20m +1,80m dans la plaine, +1,60m +0,40m dans la partie aval). De nouvelles infrastructures sont inondes.
5.4
Conclusion
Des tudes hydrauliques dtailles ont t effectues dans le cadre de ltude du projet damnagement de la valle du Bouregreg. Ces tudes ont dfini les hypothses prendre en compte pour la suite des tudes : conditions hydrologiques en amont du barrage SMBA, conditions de laminage des crues, conditions de concomitance avec loued Arach, conditions aval. En situation actuelle, les inondations sont gnralises dans la valle du Bouregreg pour la crue de rfrence centennale, les inondations commencent dans la partie amont et centrale ds la crue dcennale. Les ouvrages de franchissement ne sont pas submergs pour la crue de rfrence.
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6.1
6.1.1
Actuellement caractrise par une trs faible densit dhabitat (quelques douars en limite de zone) et la prsence de quelques activits commerciales, la valle du Bouregreg ne prsente que de faibles besoins en eau potable. Par ailleurs, des donnes prcises sur la consommation existante ne sont pas disponibles.
6.1.2
Agriculture
Lagriculture est sans conteste la principale source de consommation en eau de la valle du Bouregreg. Les donnes affrentes ne sont cependant pas disponibles.
6.2
Adquation besoins-ressources
Au regard de lnorme capacit dalimentation en eau du barrage du Bouregreg, les besoins actuels sont largement couverts par la ressource.
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Chapitre 4 -
1.1
Les changements projets par les diffrents-modles scnarios pour les indices de changement climatique prcits au niveau du site de Rabat sont prsents sur les Figure 18 22.
Figure 18 : Changements projets, selon les diffrents modles-scnarios, pour les tempratures moyennes saisonnires et annuelles (gauche, C) et pour le nombre de jours de vagues de chaleur estivales et ceux des vagues de froid hivernales (droite).
Hiver : barres bleues, printemps : barres rouges, t : barres oranges, automne : barres marron, lanne : barres violettes.
Les trois modles rgionaux (RCM) CNRM, METO-HC et MPI-M donnent une hausse de la temprature moyenne au niveau de Rabat de 1 1.5 C pour les quatre saisons. Le modle rsolution variable ARPEGE-Climat, dont les sorties ont t calibres de la mme manire que les RCM, largit la fourchette 4 C. Cette valeur est leve et peu raliste pour un horizon
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aussi proche. Elle semble traduire un problme de calage ou une dfaillance de la modlisation. Les sorties des trois modles rgionaux nous semblent plus conformes aux valeurs attendues. En termes dextrmes thermiques, les trois RCM dENSEMBLES donnent une augmentation du nombre de jours de vagues de chaleur estivales pouvant dpasser 3 jours. Notons que le nombre annuel moyen de jours de vagues de chaleurs estivales observ (sur 1961-2008) est de 0,42 pour Rabat. Le nombre de jours de vagues de froids hivernales diminuent selon la plupart des modles-scnarios, mais avec de faon relativement faible.
Les cumuls pluviomtriques diminuent en hiver de 14 29% et en automne de 3 37%. A lchelle annuelle la baisse varie de -5 -18%. Les modles-scnarios ne donnent pas tous une diminution des cumuls pour le printemps ; 2 sur 6 modles-scnarios projettent une augmentation (de 10 18%), les quatre autres donnent une diminution qui reste relativement faible (de 4 8%). Pour la saison estivale, qui correspond la saison la plus sche, rappelons que les variations ne portent que sur quelques milimtres de prcipitations, et nont quune faible significativit statistique
Figure 19 : Changements projets, selon les diffrents modles-scnarios, pour les prcipitations moyennes saisonnires et annuelles (%).
Hiver : barres bleues, printemps : barres rouges, t : barres oranges, automne : barres marron, lanne : barres violettes.
En termes de scheresse, tous les modles-scnarios donnent un allongement dans le futur des priodes moyennes et maximales de jours conscutifs secs pour lhiver et lautomne. Un seul modle-scnario donne un signe ngatif au changement de la priode moyenne de scheresse au printemps, mais qui natteint pas un raccourcissement de 1 jour. Les plus forts allongements intra saisonniers sont donns pour la priode maximale de scheresse printanire (8 jours avec MPI_A1B). Le mme sens de lvolution des priodes maximale et moyenne de scheresse est trouv en hiver pour Rabat dans Driouech et al. (2009).
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Figure 20 : Changements projets, selon les diffrents modles-scnarios, pour la priode maximale (pxcdd) et moyenne (pdsav) de scheresse pour les quatre saisons et pour lanne (jour).
Hiver : barres bleues, printemps : barres rouges, t : barres oranges, automne : barres marron, lanne : barres violettes.
Lvolution va dans le sens de la diminution du nombre dvnements de fortes prcipitations hivernales. Une large fourchette est donne cependant par les modles-scnarios (de -2 37%). La diminution concerne aussi la saison dautomne (-2 -36%). Deux modles-scnarios sur 6 donnent une augmentation du nombre dvnements extrmes au printemps (de 6 28%), le reste de lensemble ne donnent pas dvolution notable sinon une trs lgre baisse (2%).
Figure 21 : Changements projets (%), selon les diffrents modles-scnarios, pour le nombre dvnements de fortes prcipitations (pnl90) et pour le 90me centile (pq90).
20 15 10 5 0 -5 -10 -15 -20 -25 CNRM_A1B MET_A1B MPI_A1B ARPG_A1B ARPG_A2 ARPG_B1
Rabat (pq90)
Hiver : barres bleues, printemps : barres rouges, t : barres oranges, automne : barres marron, lanne : barres violettes.
En termes damplitudes de fortes prcipitations, le 90 centile diminue en hiver selon la plupart des modles-scnarios, la baisse est comprise entre -1 et -11%. Lvolution au printemps obtient un consensus total, soit une augmentation de 2 11%. Pas de grand consensus pour le signe du changement en automne.
me
En t, les changements projets pour les cumuls pluviomtriques, les priodes de scheresse et les fortes prcipitations ne font pas apparatre un grand consensus entre les diffrents
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modles-scnarios. Les fortes augmentations ou diminution des cumuls pluviomtriques de lt sont considrer en tenant compte de la faible pluviomtrie que connat cette saison.
Figure 22 : Changements projets pour les cumuls pluviomtriques par les diffrents modles-scnarios au niveau des quatre villes de la zone dtude pour le 90me centile de la saison dt (%).
250 225 200 175 150 125 100 75 50 25 0 -25 -50 -75 CNRM_A1B MET_A1B
pq90
MPI_A1B
ARPG_A1B
ARPG_A2
ARPG_B1
Rose : Rabat; Vert : Casablanca; Bleu : Tunis. Aucun changement (non nul) nest projet pour Alexandrie.
Les rsultats du test de Student appliqu aux tempratures moyennes quotidiennes issues de chacun des modles-scnarios indiquent une significativit 95 % des rsultats pour chaque modle-scnario. Il en va de mme pour les prcipitations, sauf pour Rabat avec ARPG_B1, non significatif sur la priode automnale. Notons que mme si dans la plupart des cas les diffrences entre le prsent et le futur en termes de temprature moyenne et de prcipitations sont statistiquement significatives ( 95%), le degr daccord entre les modles-scnarios sur le signe et lamplitude du changement reste un critre important.
1.2
Les vnements extrmes climatiques, tels que les scheresses, les vagues de chaleur, les fortes prcipitations, etc., suscitent un intrt croissant de nos jours. Par dfinition, les vnements extrmes sont rares, mais ils se produisent. On doit donc se poser la question de savoir si les vnements extrmes, en particulier de prcipitation, vont crotre en frquence et en amplitude. Les fortes prcipitations et les inondations quelles peuvent provoquer sont des phnomnes peu frquents mais causent parfois des dgts importants au niveau matriel ou mme humain. Les vnements extrmes de prcipitations peuvent tre dfinis de diffrentes manires, en fixant un seuil donn, ou en utilisant la fonction de probabilit et en choisissant ceux dont la probabilit est infrieure certains seuils tels que 10% ou 5%. Lestimation de la frquence dun vnement pluvieux peut tre ralise laide de diffrentes approches. A partir dune priode dobservation de N annes, 48 ans dans cette tude pour Rabat, les maximums annuels des prcipitations de 24 heures sont retenus dans cette tude. Un modle probabiliste est ensuite recherch pour dcrire les frquences de ces
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donnes. Ce modle est utilis pour estimer la priode de retour suprieure ou gale une valeur fixe. Dans la littrature, la modlisation des vnements extrmes de prcipitation est mieux approche par la loi GEV (Generalized Extreme Value). Cette loi permet la prise en compte des vnements rcents et le bon ajustement des vnements rares (Overeem, 2009 ; http://climatheque.meteo.fr/Docs/DRR2R-methode.pdf ). Dans cette tude, les maximums annuels de prcipitations quotidiennes sont ajusts par une distribution GEV. Partant des sries observes, la dtermination des dures de retour des phnomnes extrmes consiste calculer les valeurs du paramtre susceptibles dtre dpasses en moyenne une fois tous les 10, 20, 50 ou 100 ans. Signalons cependant que le calcul de quantits de prcipitation pour des dures de 50 ans ou 100 ans pose gnralement des problmes mthodologiques dans le cadre dun climat non stationnaire. Les extrapolations au del de 4 fois la longueur de la srie sont peu fiables. Nous avons test plusieurs lois pour le cas des prcipitations journalires Rabat pour dduire celle qui ajuste au mieux les vnements extrmes. Les rsultats montrent que, selon les deux critres de Kolmogorov-Smirnov et Anderson Darling, la distribution GEV est meilleure pour modliser les extrmes quotidiens.
Tableau 9 : Qualit de lajustement de lchantillon de Rabat avec les tests de Kolmogorov Smirnov et Anderson Darling Distribution Kolmogorov Smirnov Statistique Gen. Extrme Value Lognormal Log-Pearson 3 Gumbel Max Weibull 0,11473 0,12787 0,12735 0,13295 0,1543 Rang 1 3 2 4 5 Anderson Darling Statistique 0,63572 0,70477 0,77767 1,3489 3,2222 Rang 1 2 3 4 5
Le Tableau 10 montre, pour des dures de retour choisies, les amplitudes de prcipitations observes correspondantes.
Tableau 10 : Prcipitations quotidienne extrmes observes (mm) Rabat pour diffrentes priodes de retour. 10 ans Rabat Intervalle de confiance (mm) 71 mm [61, 82] 20 ans 83 mm [67, 98] 50 ans 99 mm [74, 123] 100 ans 112 mm [78, 145]
Pour diffrentes priodes de retour, les amplitudes de prcipitations quotidiennes associes, avec lintervalle de confiance correspondant 95%, ont t calcules pour les
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donnes issues des 6 modles-scnarios (Voir Tableau ci-dessous). Ceci a t fait pour la priode de rfrence 1961-2000 et pour le futur 2021-2050. Certains intervalles de confiance sont trs larges, principalement pour les dures de retour de 50 et 100 ans ; ceci est indicatif de la grande incertitude de la valeur de prcipitations correspondante.
Tableau 11 : Prcipitations quotidiennes extrmes (mm) en fonction des priodes de retour (an) 10, 20, 50 et 100 ans, estimes avec la loi GEV, avec lintervalle de confiance correspondant 95%. Priode de retour avec intervalle de confiance 95% Rabat 1961-2008 CNR_A1B 1961-2000 CNR_A1B 2021-2050 MET_A1B 1961-2000 MET_A1B 2021-2050 MPI_A1B 1961-2000 MPI_A1B 2021-2050 ARPG_A2 1961-2000 ARPG_A2 2021-2050 ARPG_B1 1961-2000 ARPG_B1 2021-2050 ARPG_A1B 1961-2000 ARPG_A1B 2021-2050 10 71 103 88 79 79 78 66 87 85 87 94 87 87 [ 61 75 64 64 57 63 61 71 65 71 76 71 65 ] 82 131 112 93 101 93 70 104 106 104 111 104 110 20 83 129 107 93 99 93 69 103 101 103 107 103 105 [ 67 80 68 71 61 70 64 78 67 78 82 78 67 ] 98 179 145 115 136 116 73 128 135 128 131 128 143 50 99 170 133 113 131 116 71 125 122 125 122 125 129 [ 74 73 65 78 59 76 66 84 62 84 82 84 60 ] 123 266 202 149 202 156 77 167 182 167 162 167 197 100 112 207 155 130 161 136 73 143 138 143 133 143 148 [ 78 57 55 80 51 78 66 85 51 85 79 85 48 ] 145 357 255 179 272 193 80 202 226 202 186 202 248
Pour chaque priode de retour, les colonnes correspondant [ reprsentent le bord infrieur de lintervalle de confiance relatif la valeur de prcipitation de la colonne prcdente, et celles correspondant ] reprsentent le bord suprieur.
Les graphes des figures suivantes prsentent les diffrentes courbes de la distribution GEV pour lobservation et pour le climat actuel et futur simuls par les diffrents modles-scenarios. Les changements des extrmes pluviomtriques relatifs aux priodes de retour 20, 50 ou 100 ans dpendent du modle et du scnario. Pour une priode de retour donne, certains modles-scnarios donnent une augmentation des phnomnes extrmes de prcipitations, dautres au contraire donnent plutt une diminution.
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Figure 23 : Prcipitations quotidiennes extrmes (mm) en fonction des priodes de retour (an) pour lobservation (courbe noire) et pour le climat actuel (courbes claires) et futur (courbes fonces) issues des diffrents modles-scenarios, pour Rabat.
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Le tableau suivant montre pour une priode de retour donne, le pourcentage de changement des amplitudes futures dextrmes par rapport la priode de rfrence. Pour Rabat, et si on se fixe par exemple une dure de retour de 20 ans, 3 modles-scnarios sur 6 prvoient une diminution de lamplitude des vnements extrmes entre -26% et -2%. Le raisonnement inverse qui consiste se fixer une valeur dextrme donne et regarder les changements projets pour la priode de retour y correspondant, fait aboutir aux mmes rsultats : une divergence entre les modles-scnarios. Notons aussi que les changements des priodes de retours des vnements les moins intenses sont moins marqus que ceux des vnements les plus forts.
Tableau 12 : Changement, en pourcentage, des prcipitations quotidiennes extrmes entre le prsent (1961-2000) et le futur (2021-2050) correspondant aux diffrents modles-scnarios et diffrentes priodes de retour. Priode de retour en nombre dannes Ville Modle/scnario CNR_A1B MET_A1B MPI_A1B Rabat ARPG_A2 ARPG_B1 ARPG_A1B -2 7 0 -2 4 2 -2 -2 3 -3 -7 3 -15 1 -16 -18 6 -26 -22 15 -38 -25 25 -46 10 20 50 100
On trouvera dans le tableau suivant les cart-types temporels des extrmes quotidiens pour le prsent (1961-2000) et le futur (2021-2050) pour les 6 modles-scnarios. Il ny a pas de consensus pour lvolution des variances dextrmes. Il faut savoir que la modlisation des extrmes est par nature associe une marge derreur large. Peu de valeurs sont utilises pour estimer les paramtres de la distribution GEV. Par consquent les rsultats doivent tre manipuls avec prcaution pour les grandes priodes de retour.
Tableau 13 : cart-types dextrmes quotidiens de prcipitation (mm) pour le prsent (1961-2000) et le futur (2021-2050) selon les 6 modles-scnarios. Rabat Prsent Future CNR_A1B 31.4 28.1 MET_A1B 24.3 25.9 MPI_A1B 24.4 15.4 ARPG_A1B 25.3 26.9 ARPG_A2 25.3 25.2 ARPG_B1 25.3 27.9
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1.3
On se focalise pour cette partie sur la distribution des prcipitations annuelles travers la fonction de distribution cumulative (CDF). La CDF renseigne sur la probabilit davoir un cumul ne dpassant pas une valeur particulire. Une estimation de la CDF (ou fonction de distribution cumulative empirique) relative une valeur (cumul) particulire est gale au nombre dobservations infrieures ou gales cette valeur rapport au nombre totale dobservations. La CDF dune variable discontinue comme les prcipitations est aussi discontinue. Le trac de la CDF en fonctions des valeurs de prcipitations est une courbe en escaliers de type celle reprsente par la Figure 24 (courbe bleue). On obtient une courbe lisse en passant par exemple par une distribution normale de moyenne et cart-type gaux celle de la srie des prcipitations (un exemple est donn sur la Figure 24, courbe verte).
Figure 24 : Exemple de courbes de CDF, pour une distribution discontinue quelconque (bleu) et pour une distribution normale (vert)
Lajustement par une loi de type Lognormal, mieux adapt aux prcipitations annuelles, permettra davoir des courbes CDF lisses. Cependant, pour ne pas alourdir la procdure, on se limitera au calcul des CDF sur les donnes brutes. Le tableau 14 reprsente les pourcentages de chance de dpasser diffrents seuils en cumul pluviomtrique selon les 6 modles-scnarios pour la priode de rfrence et le futur. Lanalyse de ce tableau permet de retrouver une fois de plus lincertitude entourant le sens de lvolution lhorizon 2030 des cumuls les plus levs, et ce pour les quatre sites. Le manque de grand consensus entre les modles-scnarios considrs dans cette tude saffiche aussi pour les cumuls moyens. Selon les 6 modles-scnarios, la probabilit davoir un cumul annuel suprieur 100 mm diminue dans le futur Rabat (de 10 20%).
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Tableau 14 : Pourcentage de chance de dpasser les seuils de 300, 500 et 800 mm en cumul annuel selon les diffrents-modles scnarios, pour le prsent (1961-200) et le futur (2021-2050) 1961-2000 Rabat 300 mm CNR_A1B MPI_A1B MET_A1B ARPG_A1B ARPG_A2 ARPG_B1 82 95 90 90 90 90 500 mm 45 52 52 60 60 60 800 mm 15 7 5 15 15 15 300 mm 70 83 80 77 70 80 500 mm 50 37 40 33 37 50 800 mm 13 3 7 13 3 10 2021-2050
1.4
Un travail danalyse similaire a t effectu sur les rsultats des modles climatiques rgionaux pour les bassins versants des oueds affectant les zones dtude. Le territoire considr a t dcoup en 16 mailles de 50km de ct, et les rsultats des modles rgionaux MET, MPI, CNR et ARPEGE ont t analyss pour le scnario A1B. Le territoire est celui de lAgence de bassin hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia. Lanalyse comparative a t effectue sur les sries sorties des modles, sans recalage avec la mthode quantile/quantile. En effet, dune part, on ne dispose pas de sries de pluies journalires sur chaque maille alors que la variabilit de la pluie est leve sur le bassin, dautre part les sries de pluies journalires disponibles comportent frquemment des lacunes. Les paramtres analyss ont t : La pluie moyenne annuelle et saisonnire, La temprature moyenne, Les pluies extrmes.
La Figure suivante fournit la position des 16 mailles pour lesquelles les rsultats des modles rgionaux seront analyss.
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Le bassin de lOued Bouregreg est couvert par les mailles 15, 16, 8, 9, 10, 2, 3, 4 et 5 (du Nord vers le Sud) cf. Figure 25). Les mailles 2, 5 et 16 ne recouvrent quune faible partie du bassin, elles ne sont pas significatives pour lanalyse. Les variations des pluies extrmes sur le bassin du Bouregreg ont t values partir des sries de pluies journalires fournies par les quatre modles-scnarios, pour ces sept mailles. Lanalyse a port sur les pluies maximales journalires et sur les pluies maximales dune dure de 2 jours, pour le scnario A1B. La dure caractristique de crue du bassin est estime 34 heures (temps de concentration au droit du barrage SMBA tude Agence de Bassin Aot 2004). Les tableaux 15 et 16 fournissent respectivement lvolution des pluies journalires extrmes pour diffrentes priodes de retour, et celle des pluies maximales de dure 2 jours.
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Tableau 15 : volution des extrmes des pluies maximales journalires annuelles sur le bassin du Bouregreg, entre la priode actuelle et la priode future (horizon 2030), pour diffrents modles rgionaux (scnario A1B)
Modle Priode Variation de la pluie maximale journalire entre la priode de rfrence et la de retour priode future maille 15 METO 50ans 10 ans 5 ans MPI 50ans 10 ans 5 ans CNRM 50ans 10 ans 5 ans ARPEGE 50ans 10 ans 5 ans -2% 8% 9% -13% 8% 8% 11% 19% 19% 11% 16% 8% Maille 8 -15% -11% -9% -2% -1% 2% 17% 3% 7% -32% 5% 19% maille 9 -38% -11% 6% -24% -4% 7% 5% 9% 11% -2% 27% 12% maille 10 -37% -17% -19% 3% 11% 0% 10% 17% 7% -26% -5% 3% maille 3 -20% -30% -24% 17% -14% 0% -11% 2% 0% -32% 1% -5% maille 4 -28% -12% -26% 13% 15% 6% 13% -15% 2% -26% -5% 3%
Tableau 16 : volution des extrmes des pluies maximales annuelles de dure 2 jours sur le bassin du Bouregreg, entre la priode actuelle et la priode future (horizon 2030), pour diffrents modles rgionaux (scnario A1B)
Modle Priode Variation de la pluie maximale sur 2 jours entre la priode de rfrence et la de retour priode future maille 15 METO 50ans 10 ans 5 ans MPI 50ans 10 ans 5 ans CNRM 50ans 10 ans 5 ans ARPEGE 50ans 10 ans 5 ans -11% 6% 15% -18% 21% 23% 8% 17% 16% 4% -19% 21% maille 8 -36% -15% -3% -13% -8% -12% 28% -10% -2% -2% -17% 14% maille 9 -44% 7% 0% 0% 1% 8% 33% 19% 4% -6% -7% 21% maille 10 -42% -25% -7% 5% -9% -5% 3% 33% 7% -20% -14% 1% maille 3 -9% -34% -20% -5% -20% -14% -12% 21% 15% -31% 31% 1% maille 4 -10% -36% -16% 14% 13% 14% 12% -17% -5% -20% -14% 1%
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Pluies maximales journalires Pour les pluies maximales journalires de priode de retour 10 ans, les prvisions de variation entre la situation actuelle et la priode future (horizon 2030), varient entre 30% et + 27% selon les modles : le modle CNRM prvoit une hausse de la pluie dcennale sur toutes les mailles sauf pour la maille 4 (maille Sud-Est du bassin), le modle MPI prvoit galement une tendance la hausse de la pluie dcennale sauf pour les mailles 8, 9 et 3 (partie Sud-Ouest du bassin), le modle METO prvoit une hausse pour le Nord du bassin (maille 15), et une baisse pour les autres mailles situes plus au Sud, Le modle ARPEGE prvoit une hausse sur les mailles ct Ouest du bassin (mailles 15, 8, 9 et 3), et une baisse sur les mailles ct Est.
Globalement, la tendance est par consquent plutt la hausse de la pluie dcennale sur les parties Nord et centrale du bassin, et plutt la baisse sur les mailles du Sud du bassin. Les rsultats obtenus pour la priode de retour 50 ans sont plus variables, avec cependant une tendance la baisse qui semble saccentuer par rapport ce qui est obtenu pour la pluie dcennale. Linterprtation reste toutefois dlicate, du fait de la courte dure des sries analyses (30 ans).
Pluies maximales de dure 2 jours Les volutions entre la situation actuelle et la situation future varient entre 36% et +33%, selon les modles : le modle CNRM prvoit une hausse de la pluie dcennale sur toutes les mailles sauf pour les mailles 4 et 8 le modle MPI prvoit galement une tendance la hausse de la pluie dcennale sauf pour les mailles 8, 10 et 3, le modle METO prvoit une hausse pour le Nord du bassin (maille 15), et pour la maille 9, et une baisse pour les autres mailles situes plus au Sud ou lEst, Le modle ARPEGE prvoit une baisse sur toutes les mailles sauf pour la maille 3.
Les variations obtenues sont un peu diffrentes de celles obtenues pour la pluie journalire, avec une accentuation du comportement diffrent des parties Ouest et Est du bassin et un nombre de mailles plus important pour lesquelles on obtient une baisse (15 cas de baisse contre 12 pour la pluie journalire, pour les valeurs dcennales). Pour lanalyse de lincidence du changement climatique, les hypothses prises en compte correspondront aux rsultats du modle le plus pnalisant, le modle CNRM.
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1.5
Limites de lanalyse
Avant de clore ce chapitre sur lvolution des tendances climatiques lhorizon 2030, il convient de rappeler le caractre exploratoire de la dmarche et les limites de lanalyse. Il convient notamment daborder le rle de la variabilit naturelle dans les rsultats. Ce rle peut tre considr comme dominant pour des horizons relativement proches, tels que 2030. A cet horizon, lincertitude sur le scnario dmission (A1B, A2, B1) nest pas un vrai problme et ne joue que pour la fin du sicle. En revanche, sur 10 ou 20 ans, la plante est soumise une variabilit climatique naturelle, apparemment essentiellement lie aux cycles druptions solaires et des oscillations ocaniques. Cela fait dire certains chercheurs que, jusquen 2025, lincertitude intrinsque du climat est suprieure celle des modles climatiques, et que 2030 correspond au sweet spot , soit lhorizon temporel prsentant le maximum dincertitudes. Il faut galement souligner que les modles climatiques sont encore peu fiables sur les projections dvnements climatiques exceptionnels, comme les prcipitations extrmes. Cela se reflte dans la grande variabilit des rsultats obtenus pour ce type dvnement par les couples modles-scnarios tudis. Cela justifie la grande prudence actuelle des climatologues sur la question de lvolution des prcipitations intenses ; cest lala pour lequel il est le plus difficile de travailler actuellement, car il sagit de phnomnes petite chelle, que mme les modles 25 ou 50km ne reproduisent que trs imparfaitement. Compte tenu de lincertitude attache ces projections, dans le cadre de la prsente tude, il a t jug ncessaire de mettre en avant le principe de prcaution, et de travailler sur les projections les plus pessimistes, tout en sassurant de leur crdibilit (notamment par corrlation avec les sries de donnes observes). Ce worst case scnario peut tre compar la situation climatique actuelle, qui peut tre considre comme un scnario climatique optimiste de stabilisation du climat lhorizon 2030.
1.6
Conclusion
Les projections futures lhorizon 2030 (2021-2050) ont t values laide des donnes de descente dchelle dynamique issues de 3 modles du projet europen ENSEMBLES avec le scnario A1B et du modle de Mto-France ARPEGE-Climat avec les scnarios A1B, A2 et B1. Les changements sont calculs par rapport la priode de rfrence (1961-2000). La temprature annuelle Rabat augmente lhorizon 2030 de 1 1.3 C avec les t rois modles-scnarios dENSEMBLES mais de faon plus forte avec ARPEGE-Climat (2.3 3 C). Les grandes valeurs affiches par ARPEGE-Climat restent cependant dans la marge de ce qui est projet pour la zone mditerranenne. Les extrmes thermiques de vague de chaleur et de froid ne montrent pas de changements consensuels. Les cumuls pluviomtriques diminuent de 14 29% en hiver, de 3 37% en automne et de 5 18 % lchelle annuelle. Ils sont accompagns dun allongement des priodes maximales et moyennes de jours conscutifs secs mais qui reste parfois faible (la fourchette de laugmentation va de 1 5 jours pour lhiver et lautomne et jusqu 8 jours au printemps). Les extrmes quotidiens (prcipitations maximales sur 24h) nvoluent pas non plus de la mme faon pour tous les modles-scnarios. Lincertitude concerne aussi bien les amplitudes que les priodes de retour et mme la variabilit. Sur le bassin du Bouregreg, pour les pluies maximales journalires de priode de retour 10 ans, les prvisions de variation entre la situation actuelle et la priode future (horizon 2030), varient entre 30% et + 27% selon les modles. Cette variabilit saccentue encore pour la
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priode de retour 50 ans. A dfaut, il est dcid, pour analyser lincidence du changement climatique sur le bassin du Bouregreg, de considrer les rsultats du modle-scnario le plus pessimiste, soit CNRM_A1B, ne serait-ce que pour rpondre au principe de prcaution. Les fortes incertitudes attaches ces estimations devront nanmoins tre gardes lesprit pour les analyses prsentes ci-aprs. Ces analyses prsentent toujours lcart entre les rsultats de ce scnario pessimiste et le scnario de stabilit.
3.1
3.1.1
Sur le littoral de Rabat, les effets des changements du climat sur la mare ne devraient pas entraner de modifications significatives sur les caractristiques de la mare compte tenu de la bathymtrie importante.
3.1.2
Les variations de la houle sur le littoral de Rabat li au changement climatique devraient tre trs faibles voire nulles en labsence de plateau continental. En effet, la bathymtrie ne se fait sentir sur la propagation des houles que trs prs des ctes. Devant Rabat, la valeur de la surcote a t estime +1m sur la base des rares donnes bibliographiques ; cette valeur tant par ailleurs largement suprieure celle actuellement retenue par les services maritimes locaux puisquelle est comprise entre 0,5 et 0,7 m. Si lon se rfre la mthodologie utilise par lIHEE (2008) Tunis pour dterminer lincidence du changement climatique lhorizon 2100 sur la valeur de la surcote et au rsultat obtenu, il apparait que la variation de niveau sera en fait trs faible sur la priode 2010-2030 : de lordre du centimtre. En consquence, il est possible de considrer que la valeur de surcote prise de +1m en situation actuelle, compte tenu de la marge derreur, intgre le centimtre voire les deux
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centimtres qui pourraient tre prendre en compte en plus lhorizon 2030. Ce rsultat conduit proposer le tableau suivant pour le niveau deau extrme en 2030 Rabat. Tableau 17 : Caractristiques des niveaux deau Cote de la mare de VEE (m ZH) Rabat +3,79 1,00 Niveau extrme actuel propos (m ZH) +4,79 lvation du niveau des eux en 2030 (m) 0,20 +2,14 Diffrence entre le 0 ZH et le 0 NGM Niveau extrme actuel propos (m NGM) + 2,85
Secteur
Surcote (m)
3.1.3
La surlvation du niveau des eaux naura probablement que trs peu voire pas du tout dincidence sur la quantit de matriaux non cohsifs (sables) apports par loued Bouregreg au rivage. En effet, mme si le changement de climatologie favorisait un accroissement des prcipitations et une augmentation de frquence des crues, Rabat le barrage SMBA situ en amont continuera bloquer la majorit du transport des matriaux non cohsifs. Le lessivage des terres laval des barrages pourrait apporter un peu plus de matriaux mais ces apports seront peu significatifs en premire approximation et ce dautant que la valle doit tre amnage. Au niveau du rivage proprement dit, la surlvation du niveau des eaux nentranera aucune modification dans la nature des sdiments qui tapissent actuellement les fonds marins lembouchure de la valle du Bouregreg.
3.2
Dans le cadre de lamnagement de la valle du Bouregreg par lAgence pour lamnagement de la valle du Bouregreg, tablissement public dot de la personnalit morale et de lautonomie financire et plac sous la tutelle de ltat, une des six squences damnagement dnomme Bab Al Bahr porte sur la partie aval de loued. Dans le cadre de cette squence, il est projet un certain nombre de travaux lembouchure de loued qui sont illustrs ci-aprs : cration dun port de pche, cration dun port au pied des Oudayas, cration dune Marina en rive droite, cration de petites digues lembouchure de loued, allongement de la grande digue nord, amnagement de quai en rive gauche de loued, etc.
A ce jour ces travaux sont avancs voire termins : petites digues au dbouch de loued, quai le long de la rive gauche, Marina, brise-lames du port de pche.
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3.3
3.3.1
Impacts prvisibles sur lrosion ctire Dtermination de leffet de llvation du niveau des eaux
Les plages reprsentent une part importante du linaire de cte et ce sont des formes sensibles une lvation du niveau des eaux. En effet, une lvation du niveau de la mer sur une plage en quilibre sdimentaire dclenche une rosion et un recul du trait de cte. Les sdiments qui sont enlevs sur la plage se dposent sur lavant plage avec une paisseur qui compense llvation du niveau de la mer.
Figure 27 : Effet de la remonte du niveau des eaux en l'absence d'obstacles sur le haut de plage
A-avant la submersion ; B-aprs la submersion. 1-terrain submersible ; 2-terres basses La flche pleine indique le sens de la migration du systme ctier et la flche discontinue indique lintrusion des eaux marines et la progression de la salinisation
Lorsquil existe une urbanisation en bordure du littoral, la migration de la plage savre impossible. Et cela rend alors ces obstacles trs sensibles la surlvation ; ils deviennent donc trs vulnrables. Et par ailleurs ils participent lacclration de l rosion de la plage situe en avant.
In tude de la vulnrabilit environnementale et socio-conomique du littoral tunisien face une lvation acclre des niveaux de la mer dues aux changements climatiques et identification dune stratgie dadaptation Rapport de la phase III janvier 2008 - Direction Gnrale de lEnvironnement et de la qualit de la vie Ministre de lenvironnement et du dveloppement durable.
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Figure 28 : Effet de la remonte du niveau des eaux en prsence d'obstacles sur le haut de plage
27
A-avant la submersion ; B et C- aprs la submersion dans un terrain non occup et dans un terrain occup. 1-terrain submersible ; 2-terrain accident ou occup par des constructions en dur La flche pleine indique le sens de la migration du systme ctier La flche discontinue indique lintrusion des eaux marines et la progression de la salinisation
Llvation du niveau de la mer se traduit thoriquement par un recul de la ligne de rivage, donc par une perte nette de la surface merge. En connaissant localement la profondeur limite de laction des vagues, le profil de plage et en imposant llvation du niveau de la mer, il est 4 possible de chiffrer ce recul grce la rgle de Bruun :
Avec : R=retrait de la ligne de rivage S= accroissement du niveau des eaux, L* = distance du rivage la profondeur H* (H* = profondeur limite daction des houles), B= hauteur de la berme dans la zone rode.
Bruun, P. 1988. "The Bruun Rule of Erosion by Sea-Level Rise: A Discussion of Large-Scale Two- and ThreeDimensional Usages," Journal of Coastal Research, Vol 4, pp 627-648
4
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Figure 29 : Rponse de la ligne de rivage une lvation du niveau des eaux daprs la rgle de Bruun
Bien que la rgle de Bruun soit issue dune formule bidimensionnelle qui ne tient pas compte de tous les paramtres hydrodynamiques, elle peut permettre de prdire le retrait du trait de cte des littoraux jugs stables et instables. Ainsi le calcul du retrait du trait de cte selon la formule de Bruun pour une surlvation du niveau des eaux de 20 cm montre que, en fonction des conditions hydrodynamiques locales (amplitude et priode de la houle selon le secteur du rivage : la profondeur limite daction de la houle significative de lordre de 7,5m pour une houle de 3,4m avec une probabilit doccurrence de 10% se situe en moyenne 500m du rivage) retenues (priode de retour annuelle, dcennale etc.) et la morphologie du fond selon le secteur (pentes des fonds : prise gale 1% en labsence de bathymtrie prcise) pourrait subir thoriquement, dici lan 2030, un retrait moyen compris entre 10 et 15 mtres sur la priode, soit 0,5 1m par an. Il est important de signaler que les ctes en cours drosion et les ctes basses pente faible sont et resteront les zones les plus fragilises du littoral.
3.3.2
Lanalyse des tendances volutives des plages de Rabat et de Sal au regard des amnagements prvus Bab Al Bahr permet destimer la sensibilit du littoral lala rosion au regard des contraintes hydrosdimentaires comme faible (cf. Figure 30) compte tenu de la ralisation trs enveloppante de la digue nord.
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3.4
3.4.1
Impacts prvisibles sur la submersion marine Rappel sur les surcotes considrer
Les valeurs de niveau deau prise en compte dans lanalyse de leffet de la submersion sont reportes dans les tableaux qui suivent. Afin dessayer dvaluer leffet de la surcote dune tempte exceptionnelle, une hauteur deau de 20 cm a t rajoute aux valeurs retenues initialement.
Tableau 18 : Niveau deau en situation actuelle et future (2030) sans vnement exceptionnel sur Rabat Rabat Situation actuelle sans vnement exceptionnel Situation 2030 sans vnement exceptionnel Niveau deau (ZH) + 3,79 + 3,99
Cela conduit aux valeurs suivantes : Tableau 19 : Caractristiques des niveaux deau en tenant compte dun vnement exceptionnel Niveau Niveau Cote de la Diffrence extrme extrme Surcote mare de entre le 0 actuel actuel Secteur VEE ZH et le 0 propos propos (m) NGM (m ZH) (m ZH) (m NGM) Rabat +3,99 1,00 +4,99 +2,14 + 2,85
3.4.2
3.4.2.1 Situation sans vnement exceptionnel (tempte) Labsence de donnes topographiques trs prcises sur ces zones de plage ne permet pas de conclure leffet de 20 cm de llvation du niveau de la mer (+1,85 m NGM) par rapport la limite haute des eaux en situation actuelle (+1,65 m NGM). En fonction de la pente de la plage merge actuelle, on observera un lger recul de la laisse de mer se traduisant par une petite rduction de superficie de plage disponible. Mais cet impact sera rduit. 3.4.2.2 Situation avec un vnement exceptionnel (temptes) La surcote marine +2,85 m NGM lhorizon 2030 conduit comme pour la situation actuelle la submersion partielle ou totale de l'ensemble du linaire des plages de Rabat et Sal (cf. Figure 11). Mais cette submersion ne devrait pas affecter les quipements et l'urbanisation limitrophe des plages, sauf trs ponctuellement si des quipements taient installs sur la partie basse de la plage. Par ailleurs, il faut noter que ces lments de niveau
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deau futurs sont trs pessimistes lhorizon 2030 par rapport la situation lembouchure de la valle du Bouregreg. En effet dans la surcote de 1m considre, il est pris en compte leffet du set up (effet de surlvation li sensu stricto la houle) sur le niveau deau. Or la ralisation des digues envisages dans le projet damnagement de la valle du Bouregreg supprimera quasiment leffet du set up , il ne restera plus que leffet de la pression atmosphrique. En consquence la surlvation du niveau des eaux sera trs certainement moindre de quelques dizaines de centimtres. De fait, l'ala submersion peut tre considr comme moyen pour la plage de Rabat et faible pour la plage de Sal. Le niveau d'eau pris en compte lhorizon 2030 associ une tempte entrainerait galement une remonte du niveau des eaux jusqu'au barrage SMBA comme le montre la Figure 12. Cette remonte pourrait entrainer une submersion de zones du lit majeur de l'oued Bouregreg ; cette submersion pouvant tre ponctuellement importante en termes de superficie. La superficie de terrain supplmentaire impacte lhorizon 2030 par rapport la situation actuelle est de lordre de 105 hectares lorsque les cartes de submersion sont compares entre elles. Celle-ci se rpartit le long du cours deau. 3.4.2.3 Limites de lanalyse La cartographie ralise des zones inondes pour un niveau deau +2,85 m NGM montre clairement les zones submersibles. Toutefois les rsultats doivent tre regards avec prcaution. En effet les donnes topographiques de la partie merge des plages utilises dans le MNT sont peu nombreuses. En consquence, le MNT a t gnr par interpolation sur des zones o la topographie nexistait pas. Cette interpolation induit des erreurs sur les rsultats qui se traduisent sur les cartes par un manque de prcision et/ou des manques ou des aberrations. Par ailleurs, lors de lanalyse de leffet de la submersion marine sur le littoral, il faut garder lesprit que la valeur du niveau deau extrme (+2,85 m NGM) est calcule avec le niveau de mare de vive eau exceptionnelle (mare coefficient 120). Or un tel niveau ne se maintient que durant une faible dure de la priode de la mare haute (quelques dizaines de minutes une heure environ) selon les conditions mtorologiques. Il faut galement noter que les dures de temptes qui gnrent la surcote marine prise en compte (100 cm) sont probablement relativement courtes, environ une demi-journe une journe au maximum. En consquence la valeur de la surcote marine prise en compte est galement limite dans le temps. Laddition des diffrentes valeurs de niveaux deau extrmes conduit donc une valeur leve mais limite dans le temps. Cette valeur de surcote est nanmoins suffisante pour entraner des dommages. La cartographie gnre par le SIG par comparaison des niveaux deau hors vnement exceptionnel et durant un vnement exceptionnel peut donc tre considre comme pessimiste en termes de rsultats, car le temps de propagation de la surcote marine dans l'oued en particulier nest pas connu au regard de lvnement pris en compte, et la comparaison est uniquement une comparaison topographique . Et il est donc trs possible que, compte tenu des caractristiques gomtriques de l'oued et de la vitesse de propagation de londe de tempte dans le cours d'eau, la surface des zones impactes telles que reprsentes sur la Figure 31 soit diffrente de la ralit.
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3.5
3.5.1
La carte de risque rosion lhorizon 2030 (cf. Figure 32) est issue du croisement : de la carte dala rosion (cf. Figure 30), de la carte de sensibilits / enjeux (cf. Figure 13) issue de l'analyse des composantes socioconomiques et patrimoniales du littoral
Lanalyse de la carte de risque rosion lhorizon 2030 montre que le risque est moyen pour l'ensemble des plages de l'embouchure de la valle du Bouregreg.
3.5.2
Le risque submersion
La carte de risque submersion lhorizon 2030 (cf. Figure 33) est issue du croisement : de la carte dala submersion (cf. Figure 31) de la carte de sensibilits / enjeux (cf. Figure 13) issue de lanalyse des composantes socioconomiques et patrimoniales.
3.6
Conclusion
En dpit des incertitudes sur la valeur relle en 2030 de llvation du niveau de la mer, celle-ci aura une incidence certaine sur la morphologie ctire de lembouchure de la valle du Bouregreg. Llvation du niveau aura des consquences immdiates sur lrosion du littoral : les plages sableuses risquent de reculer en moyenne de 10 15m. Dans les secteurs urbaniss lorsque les rsidences sont protges par des murs de protection, le recul de plage si celle ci prsente une trs faible pente pourra conduire des dommages notables (affouillements en pied des murs, etc.) de ceux-ci. Dans les secteurs o le haut de plage est encore ltat naturel, leffet du recul sera moins sensible mais nanmoins rel. Au niveau de lembouchure de la valle du Bouregreg, le projet de digue enveloppante terme devrait fortement diminuer les impacts ngatifs de la surlvation du niveau des eaux associe de fortes houles. Lrosion des plages se poursuivra mais un rythme plus faible. Llvation du niveau de la mer aura galement comme consquence la submersion des terrains les plus bas. Cette lvation du niveau de la mer aura donc des consquences directes et indirectes sur le littoral et aussi sur diffrents secteurs de l'conomie. Ceci obligera des interventions et des mesures dadaptation.
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Hydrologie et inondations
4.1 Donnes et mthodologie utilises
La mthode employe pour valuer lincidence du changement climatique est diffrente selon les bassins versants, et dpend de la nature des informations et tudes existantes sur le risque de crue sur ces bassins. Pour loued Bouregreg lestimation des dbits de crue sera effectue selon la mthode utilise par lAgence de bassin (tude des crues et caractrisation des squences sches aot 2004), en modifiant les valeurs des pluies caractristiques prises en compte sur le bassin. Lestimation de limpact sur les zones inondables sera effectue partir des informations existantes.
4.2
Pour lanalyse du risque inondation, les paramtres du changement climatique pris en compte sont : les pluies extrmes : partir de lvolution des pluies journalires, de nouvelles pluies de projet de frquence 10 ans 100 ans ont t construites, le niveau de la mer : pour les conditions limites aval de certains rseaux dassainissement, et les oueds ctiers.
4.2.1
La mthode destimation des dbits de crue de loued Bouregreg est la mthode du gradex. Cette mthode est base sur lhypothse quau-del dun certain seuil, toute la pluie prcipite va ruisseler sur le bassin. Les hypothses prises en compte dans ltude de lAgence de bassin sont les suivantes : calcul du gradex des pluies sur le bassin, partir des pluies caractristiques calcules onze postes pluviomtriques sur le bassin (une critique approfondie des donnes a t effectue dans ltude). La dure caractristique prise en compte au droit du barrage SMBA est de 34heures. Seuil dapplication de la mthode : 10 ans, justifi par la nature du bassin versant. Forme dhydrogramme unitaire de type exponentiel avec un facteur de forme gal 12 dfini partir des hydrogrammes observs aux stations hydromtriques du bassin.
Les calculs ont t effectus pour 3 sites de barrages sur le bassin: Tiddas (2175 km2), Oujlet Bni Khmis (2582 km2) et SMBA (9698 km2). La prise en compte de lincidence du changement climatique a t effectue de la manire suivante : Dtermination des pluies caractristiques modifies pour chaque poste pluviomtrique, en appliquant les variations de la maille correspondante, Dtermination du gradex de bassin modifi, pour la dure caractristique du bassin (34 heures),
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Dtermination du dbit de crue dcennale, point-pivot pour lapplication de la mthode du gradex. Pour cette dtermination, on a considr que laccroissement de pluviomtrie dcennale entre la situation actuelle et la situation future (+12,6 mm sur le bassin) se reportait entirement sous forme de ruissellement. Calcul du volume de crue pour les priodes de retour 50 ans et 100 ans, Calcul des dbits de pointe pour 50 ans et 100 ans, en appliquant la forme dhydrogramme dfinie dans ltude de lAgence de bassin.
Ce sont les variations obtenues pour le modle CNRM qui ont t prises en compte, modle le plus pnalisant vis vis du risque de crue (cf. section 1.4). Tableau 20 : Estimation des volumes et dbits de crue de priode de retour 50 et 100 ans sur le bassin du Bouregreg (amont du barrage SMBA), avec prise en compte des hypothses du changement climatique (horizon 2030)
Point pivot (Qp 10 ans) Priode actuelle Priode future (horizon 2030) cart Gradex de bassin pour la dure 34 heures (mm) 10.8 12 +11% Volume 50 ans (Mm3) 397 491 +24% Volume 100 ans (Mm3) 490 572 +17% Qp 50 ans (m3/s) 4452 5500 +24% Qp 100 ans (m3/s) 5495 6420 +17%
Les rsultats obtenus sont prsents dans le Tableau 20. On obtient un accroissement de 24% du dbit cinquantennal et de 17% du dbit centennal lentre du barrage SMBA. On retiendra un accroissement de 17% du dbit de pointe centennal de rfrence pour loued Bouregreg en entre du barrage SMBA, soit un dbit de 5730m3/s. On prendra en compte cette mme hypothse daccroissement du dbit de pointe pour la crue centennale de loued Akrach, soit un dbit de pointe qui passerait de 320 m3/s 374 m3/s.
4.2.2
La surlvation prvue lhorizon 2030 est de 20 cm. Les conditions de niveau marin prises en compte dans les diffrentes simulations seront par consquent rvalues de 20 cm.
4.3
Les diffrents projets damnagement associs la protection contre les crues sont dcrits ciaprs. Le projet damnagement de la valle du Bouregreg prvoit notamment limplantation dquipements et dune zone urbaine dans le lit majeur de loued. Un plan deau est galement prvu (voir Figure 1). Les tudes hydrauliques de la mission IV, bases sur le scnario damnagement 5.3, ont tudi plusieurs principes de protection contre les crues, et les principes retenus consistent en une protection localise des secteurs retenus pour une mise hors deau pour la crue centennale. Ces secteurs sont les suivants : Ile Rabat-Sal : cette le sera cre par le creusement dun chenal en rive gauche de loued dans le terre-plein situ en rive gauche entre le pont Moulay Youssef et le pont Moulay El Hassan. Le remblaiement actuel de cette zone nest pas homogne, et la
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protection contre la crue centennale ncessitera un endiguement du chenal, dune hauteur denviron 1m sur un linaire total de 674m. Pice urbaine : cette pice urbaine dune superficie de 370 hectares sintgre dans lamnagement de la rive droite de loued entre le pont de la voie de contournement et le pont ONCF. Elle est associe la cration dun plan deau, de deux zones vertes et dune cit sportive amnage en bordure de loued. Lun des objectifs du lac est de maintenir des niveaux suffisants dans les chenaux de navigation en aval du pont ONCF, en permettant des volumes oscillants suffisants entrants et sortants suivant les phases de mare. Seule la pice urbaine sera mise hors deau pour la crue centennale. Lamnagement prvoit un remblaiement de la zone la cote 6m NGM, associ un endiguement sur un linaire denviron 5360m, entre le pont ONCF et le pont Mohammed V. La nouvelle rocade qui franchit la valle en amont du pont ONCF est prvue hors deau.
Remarque : les autres solutions de protection tudies, telles que lendiguement ou le recalibrage de loued, nont pas t retenues du fait de contraintes techniques ou financires. Le recalibrage seul ne permet pas une protection suffisante. Des simulations laide dune modlisation hydraulique 2D ont t effectues dans des tudes complmentaires, avec lanalyse de plusieurs scnarios pour la squence 3 (Squence 3 calculs hydrauliques prliminaires scnarios 1 et 2). Les deux scnarios 1 et 2 correspondent aux variantes damnagement suivantes : Scnario 1 : un seul lac de superficie 72.5 ha, isol du passage de la crue par une digue ; Scnario 2 : un lac supplmentaire de superficie 35,4 ha, qui serait travers par la crue.
Compars la situation actuelle avant amnagement, les rsultats obtenus montrent : une surlvation gnralise de la ligne deau en amont du pont ONCF, qui peut atteindre 35cm pour le scnario 1 laval du pont autoroutier, Le scnario 2 rduit laccroissement des niveaux maximaux de 5cm, En aval du pont ONCF, les deux scnarios conduisent une surlvation de 5cm, En amont du pont ONCF, les vitesses dans le lit mineur et dans le lit majeur sont augmentes au moment de la pointe de crue, mais restent infrieures la vitesse observe pendant la monte de crue avant le dbut du dbordement, ou lors de la dcrue. En aval du pont ONCF, les vitesses augmentent galement, mais restent insuffisantes pour assurer lobjectif de maintien du chenal un niveau suffisamment bas (vitesses atteintes : situation actuelle 0,6 m/s, scnario 1 : 0,8 m/s, scnario 2 : 0,9 m/s). Lobjectif est dobtenir une vitesse de 1m/s en mare de vives eaux.
La Figure suivante montre la comparaison des lignes deau calcules dans les trois situations.
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Figure 34 : Lignes deau calcules pour les scnarios 1 et 2 de lamnagement de la squence 3 ((tude CID-Sogreah mai 2007)
Remarque : un scnario 3 est en cours dtude, afin daccrotre encore les vitesses en aval du pont ONCF.
4.4
4.4.1
Impacts prvisibles sur les inondations Laminage de la crue centennale dans le barrage SMBA
La crue de rfrence centennale voit son hydrogramme modifi de +17% (dbit de pointe et volume), suite aux hypothses prises en compte pour le changement climatique. La dtermination de lhydrogramme de crue en aval du barrage SMBA dpend des conditions de vidange (nombre de vannes ouvertes et positions des vannes). Les informations disponibles sur les possibilits dcrtement offertes par le barrage conduisent aux lments suivants : Les hypothses pour la crue de rfrence en situation actuelle consistent en un minimum de vannes ouvertes (1 vanne de lvacuateur, 2 vannes de vidange), de manire crter au maximum la crue centennale, Lvacuateur de crue de surface (seuil libre) est cal la cote 65m NGM, Le niveau initial pris en compte est le niveau de la retenue pleine (niveau normal 65 m NGM), la cote de couronnement du barrage (73 m NGM) nest atteinte que pour la crue dcamillnale (Qp=9740 m3/s)
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Un calcul de simulation de lcrtement du barrage SMBA a t effectu en reprenant les hypothses concernant les vannes et le seuil dvacuation. La Figure 35 reprsente les hydrogrammes en entre et sortie du barrage, pour la situation actuelle (Qp=4906 m3/s) et la situation obtenue avec les hypothses lies au changement climatique (Qp=5730 m3/s). Avec les mmes conditions de vannes ouvertes, on obtient un dbit de sortie qui passe de 1903 m3/s 2180 m3/s, soit un accroissement de +15%. La cote maximale atteinte passe de 69.2m NGM 70.1m NGM. En fermant les deux vannes de vidange de fond, on aboutit un dbit maximum en aval du barrage de 1980 m3/s, et une cote maximale de 71m NGM. La gestion du barrage en cas de crue peut permettre de limiter le dbit aval au dbit maximum de lordre de 1900m3/s, moyennant une anticipation de larrive de la crue permettant de faire des lchures prventives afin dobtenir une tranche supplmentaire dcrtement au moment de larrive de la crue. La Mission IV de ltude hydraulique gnrale du projet damnagement de la valle du Bouregreg recommande la mise en place dun systme dalerte sur le bassin, ayant deux objectifs principaux : Lanticipation de la crue en amont pour pouvoir grer au mieux le barrage, La mise en place dun plan dvacuation pour les zones amnages dans la valle (zones non protges [lac de plaisance, zones vertes, cit sportive,] et zones protges en cas de crue suprieure la crue de rfrence).
Figure 35 : Calcul de laminage de la crue centennale par le barrage SMBA, pour la priode actuelle et la priode future (horizon 2030)
Laminage de la crue centennale dans la barrage SMBA conditions de calcul : 2 vannes de vidange ouvertes, 1 vanne de l'vacuateur ouverte, retenue pleine (cote 65m NGF)
6000
71
5000
70
1000
65
0 10 20 30 40 temps (h) 50 60 70 80
64
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Le dbit de pointe de la crue centennale en aval de la confluence avec loued Akrach est estim 2554 m3/s (2180 m3/s + 374 m3/s), en conservant lhypothse pessimiste de concomitance entre les pointes de crue des deux oueds.
4.4.2
4.4.2.1 Situation actuelle damnagement La valle du Bouregreg en aval du barrage SMBA est largement inondable pour la crue centennale. Limpact dune augmentation du dbit de pointe de la crue centennale de 15% a t valu en quelques points : En aval du pont Moulay Hassan : impact sur la cote maximale de lordre de +35cm En amont du pont ONCF : impact sur la cote maximale de lordre de +27cm En aval de la voie de contournement : impact sur la cote maximale de lordre de +19cm
Limpact a t estim partir des rsultats de ltude hydraulique gnrale (CID Mission III), qui fournit les caractristiques des coulements au droit des profils en travers utiliss pour la modlisation de la situation actuelle. Le calcul a t effectu pour 3 sections, en faisant lhypothse dune pente de ligne deau identique celle calcule pour la situation actuelle. Les dbits pris en compte correspondent aux dbits figurant dans cette tude pour chaque profil, augments de 15%. Ces dbits prennent en compte lamortissement qui se produit dans la valle. Limpact de la monte du niveau de la mer de +20cm a t valu pour la crue centennale. Cet impact se rduit assez rapidement vers lamont : A 450 mtres en amont de lembouchure, limpact est de 10cm, A 850 mtres de lembouchure, limpact nest plus que de 5cm.
Remarque : pour le dbit de la crue centennale non modifi, limpact stendrait un peu plus vers lamont ; il serait de 10cm 650 mtres de distance de lembouchure, et de 5cm 1200 mtres en amont de lembouchure. 4.4.2.2 Situation future damnagement Les conditions dcoulement pour la situation future damnagement prenant en compte les nouvelles hypothses de crue centennale ne peuvent tre dtermines qu laide du modle hydraulique 2D. La surlvation des niveaux maximaux obtenus devrait tre du mme ordre de grandeur que celle obtenue par rapport la situation actuelle. On obtiendrait par consquent une surlvation totale maximale de 35cm + 27cm : soit 62 cm (27cm du laccroissement du dbit, et 35 cm du au projet). Limpact de la surlvation du niveau marin ne devrait pas concerner les niveaux maximaux de crue en amont du pont ONCF. Par contre, cette surlvation aura un impact sur les vitesses dcoulement en aval du pont ONCF, ce qui pourrait tre pnalisant pour le maintien des chenaux un niveau suffisant. Ces nouvelles conditions devraient tre prises en compte dans les simulations faites laide du modle 2D existant, et pour lanalyse de diffrentes variantes.
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4.5
Conclusion
Les amnagements urbains prvus dans la valle de loued Bouregreg prvoient une protection localise des zones maintenir hors deau pour la crue centennale, crue de rfrence du projet damnagement. La mise hors deau de la pice urbaine de 370 hectares prvue en squence 3 en amont de la voie ONCF entrane une surlvation maximale des niveaux deau dans le secteur amont de lordre de 35cm (rsultats issus de la modlisation 2D raliss dans les tudes complmentaires du projet). Les hypothses associes au changement climatique pourraient entraner un accroissement du dbit de pointe de la crue centennale en aval du barrage SMBA de lordre de 17%. Cet accroissement entranerait une surlvation des niveaux deau dans la zone inondable de loued Bouregreg variant entre +35cm en aval du pont Moulay Hassan, entre +20 et +30cm dans le secteur compris entre le pont ONCF et la voie de contournement. Le cumul des deux impacts entranerait une surlvation de lordre de 65cm en amont de la pice urbaine. Ces niveaux sont prendre en compte pour la dtermination des ouvrages de protection, et lanalyse des variantes. Le projet damnagement comprend la ralisation de deux plans deau, dont les volumes oscillants suivant les cycles de mare doivent permettre de maintenir des vitesses suffisantes dans les chenaux pour assurer des niveaux minimaux. Des variantes du projet sont en cours danalyse afin datteindre lobjectif souhait. Lincidence de la monte du niveau marin de 20 cm au niveau de lembouchure samortit rapidement vers lamont pour la crue centennale : elle nest plus que de 5 cm 850 mtres en amont. Cette monte du niveau marin pourrait avoir une incidence sur les vitesses dcoulement dans les chenaux de navigation hors priode de crue.
__________________________
De manire gnrale, la ncessit dune matrise des facteurs aggravants du risque dinondation apparat : planification du dveloppement de lurbanisation prenant en compte les contraintes de non aggravation des dbits en aval, matrise de loccupation des sols en zone inondable afin de ne pas accrotre la vulnrabilit face au risque inondation, Mise en place dune gestion du risque pour les vnements exceptionnels.
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Une analyse a t effectue partir dun dcoupage de la zone hydrographique des bassins du Bouregreg et de la Chaouia en mailles de 50 km de ct, numrotes de 1 16. Pour chaque maille, les sries journalires de pluies et de tempratures ont t fournies par Maroc-Mto, pour les mmes modles rgionaux et scnarios climatiques que ceux utiliss pour lanalyse au droit de Casablanca. Comme pour les pluies extrmes, lanalyse comparative a t effectue sur les sries sorties des modles, sans recalage avec la mthode quantile/quantile. En effet, dune part, on ne dispose pas de sries de pluies journalires sur chaque maille alors que la variabilit de la pluie est leve sur le bassin, dautre part les sries de pluies journalires disponibles comportent frquemment des lacunes. Rappelons que les modles pris en compte sont bass sur des mailles de 25km de ct, sauf le modle ARPEGE, qui est bas sur des mailles de 50km. De manire minimiser les traitements, les rsultats ont t exploits sur la base de mailles de 50km. La Figure 25 reprsente le dcoupage en mailles utilis.
5.2
5.2.1
5.2.1.1 Variations de la pluviomtrie annuelle et saisonnire Les rsultats sont prsents dans les tableaux suivants, pour les quatre modles rgionaux disponibles, et pour le scnario climatique mdian , soit le scnario A1B. La comparaison est effectue entre la priode de rfrence (1970-2000) et la priode future (2020-2050). Les variations annuelles obtenues montrent globalement une forte diminution de la pluviomtrie annuelle : la baisse maximale est de -25% pour le modle MPI. Pour ce modle, 4 mailles ont une diminution de plus de 20%, Le modle CNRM prvoit une baisse comprise entre -4% et -17%, Le modle METO prvoit une baisse plus importante, avec 8 mailles ayant une baisse de plus de 15% Le modle ARPEGE prvoit des baisses plus rduites, de lordre de -2% -4% pour la majorit des mailles, sauf pour deux mailles qui obtiennent une baisse de -16%.
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Tableau 21 : Variation annuelle de la pluviomtrie dans le bassin hydrographique du Bouregreg et de la Chaouia pour les diffrents modles-scnarios
13 -15%
14 -14%
15 -9%
16 -1%
34,000 33,800
6 -16%
7 -17%
8 -11%
9 -10%
10 -6%
11 -8%
1 -10%
2 -9%
3 -6%
4 -4%
8,500
8,000
7,500
7,000
6,500
6,000
5,500
13 -23%
14 -25%
15 -17%
16 -16%
34,000 33,800
6 -16%
7 -24%
8 -24%
9 -16%
10 -15%
11 -15%
1 -12%
2 -12%
3 -12%
4 -11%
8,500
8,000
7,500
7,000
6,500
6,000
5,500
Adaptation au changement climatique et aux dsastres naturels des villes ctires dAfrique du Nord
13 -8%
14 -12%
15 -15%
16 -15%
34,000 33,800
6 -17%
7 -6%
8 -6%
9 -14%
10 -15%
11 -19%
1 -14%
2 -14%
3 -16%
4 -17%
8,500
8,000
7,500
7,000
6,500
6,000
5,500
13 -16%
14 -16%
15 0%
16 -4%
34,000 33,800
6 -2%
7 -6%
8 -6%
9 -2%
10 -2%
11 -3%
1 3%
2 2%
3 -4%
4 -2%
8,500
8,000
7,500
7,000
6,500
6,000
5,500
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Le tableau suivant fournit les variations saisonnires obtenues avec les quatre modles. Les rsultats sont variables selon les modles, mais on peut dgager les tendances suivantes :
Tableau 22 : Variation saisonnire de la pluviomtrie dans le bassin hydrographique du Bouregreg et de la Chaouia pour les diffrents modles-scnarios
8.79%
20.24%
14.72%
20.76%
34.000
12.44% 15.93% -18.53% -4.76% -23.16% 13.36% -23.64% -22.74% 4.89% -7.43% -15.91% -13.96%
33.800
5.92%
8.39%
10.65%
2.38%
11.93%
33.600
3.70% -21.39% -11.99% 6.12% -22.89% 8.55% -20.32% 5.23% -19.60% 29.13% -19.46% 1.41% 7.46% 2.15% -11.13% -13.74%
33.400
33.200 0.98% -18.84% -3.05% 4.14% 9.47% -4.42% -10.07% 33.000 -16.51% -31.32% -1.78% -31.14% -10.72% 8.34% -20.17% 28.61%-20.08% 0.85% 9.08% -0.39% 5.03%
8.500
8.000
7.500
7.000
Longi t ude Oue st
6.500
6.000
5.500
32.800 5.000
-16.17% -13.86% -15.69% -4.77% -11.36% -14.51% -0.37% 14.67% -24.73% 5.28% -24.81% -20.24% -20.70% -32.44% -30.05% -11.27%
34.000
33.800
-12.13%
-16.44%
-16.87%
33.600
33.400
33.200 -11.11% -3.55% -24.21% -9.99% -7.24% -13.22% -16.07% 33.000 -13.27% -13.76% -2.88% -16.40%-9.63% -11.67% -1.22% 27.67% -1.13% -17.32% -13.17% -27.55% -25.25%
8.500
8.000
7.500
7.000
Longi t ude Oues t
6.500
6.000
5.500
32.800 5.000
Adaptation au changement climatique et aux dsastres naturels des villes ctires dAfrique du Nord
21.77%
-20.51% -18.19% -6.15% -47.31% -47.71% 22.05% -47.20% 26.81% -40.58% 25.06% -6.28% -6.38% -0.73% 3.16% 0.38%
34.000
33.800
5.53%
-9.62%
-12.97%
-25.34%
-19.61%
33.600
-45.67% 14.12% -45.16% -47.13%14.77% -46.85%10.37% -35.90% 24.63% -35.90%30.71% -8.48% -15.74% -5.11% -9.66% -6.21%
33.400
33.200 -14.82% 21.40% -11.76% -14.22% -13.64% -17.29% -20.08% 33.000 -36.91%17.49% -40.00% -40.85% 7.02% -43.97% 1.61% -41.99%14.67% -7.83% -16.58% -6.80% -11.95%
8.500
8.000
7.500
7.000
Longi t ude Oue st
6.500
6.000
5.500
32.800 5.000
-11.45% -34.86%
-16.97% -16.90% -13.51% 26.78% 33.12% -31.13% 25.38%-28.91% 16.84% -33.82% 22.40% 25.64% -5.97% -3.47%
34.000
33.800
-13.98% -35.67%
-13.98%
-15.13%
-20.78%
-18.58%
-23.32%
33.600
28.84%-36.17% 7.50% 27.86% -32.80% 38.37%-33.81% 26.43%-31.92% 26.43%-35.67% 19.21% 7.06% 13.73% 26.94% 23.61% 23.61%
33.400
33.200 -14.46% -34.29% 37.21% -26.03% -20.78% -13.65% -16.95% 33.000 13.02% 27.86%-42.30% 28.69%-40.55% 35.28%-33.81% 52.64%-35.38% 16.47% 13.73% 10.52% 16.94%
8.500
8.000
7.500
7.000
Longi t ude Oue st
6.500
6.000
5.500
32.800 5.000
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5.2.1.2 Impact sur la ressource en eau du bassin du Bouregreg Limpact de lvolution de la pluviomtrie et de la temprature sur les apports moyens mensuels du Bouregreg au droit du barrage SMBA a t valu en utilisant le modle pluie-dbit mis en uvre par lAgence de bassin pour lvaluation des apports de la priode actuelle. Les entres du modle pluie-dbit sont les suivantes : Sries de pluies mensuelles 17 postes du bassin du Bouregreg : chaque poste a t affect la maille qui lui correspond, et les coefficients de rduction correspondants ont t appliqus aux pluies mensuelles (un coefficient de variation par trimestre), Temprature moyenne interannuelle sur le bassin : il sagit de la moyenne de la temprature entre Rabat et Oulms. La variation mensuelle de temprature obtenue pour les mailles correspondant Rabat et Oulms a t prise en compte pour modifier les nouvelles tempratures interannuelles.
Les paramtres du modle pluie-dbit, cals sur la priode 1972-2002, ont t conservs. La comparaison a t effectue sur une priode de 30 ans, soit entre la priode 1972-2002 et la priode future 2020-2050. Les rsultats obtenus sont variables selon les modles : -27% pour le modle MPI, -33% pour le modle CNRM, +12% pour le modle METO et 39% pour le modle ARPEGE. Ces diffrences sexpliquent par la variabilit de limpact du changement climatique sur les pluies saisonnires, notamment pour les pluies de lhiver. Pour le modle ARPEGE, la baisse est trs forte pour lhiver (-33% en moyenne), ce qui pnalise fortement les apports. Pour le modle METO, les pluies saisonnires de lhiver augmentent (+15% en moyenne) do une hausse moyenne des apports alors que la pluie annuelle diminue. Les modles MPI et CNRM ont des baisses plus modres en hiver.
Il est noter que ces rsultats sont considrer seulement comme un ordre de grandeur de lvolution possible de la ressource. Des tests et analyses de sensibilit plus complets permettraient daffiner ces estimations. De plus, la priode 1972-2002 utilise pour la comparaison est une priode globalement dficitaire. Une estimation des nouveaux volumes rgularisables a t effectue sur la base des hypothses suivantes : bathymtrie 2005, retenue rehausse la cote 65m NGM, vaporation annuelle : 43 Mm3 en situation actuelle, 49 Mm3 en situation future. priode de simulation de 30 ans.
Les sries dapport obtenues pour les 4 modles rgionaux ont t fournies en entre du calcul de volume rgularisable, et les volumes rgularisables maximaux ont t dtermins de manire nobtenir aucune dfaillance sur la priode de simulation. On obtient une diminution des volumes rgularisables pour tous les scnarios de : -7% pour le modle METO, -29% pour les modle CNRM, -35% pour le modle ARPEGE et -38% pour le modle MPI.
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La contrainte vis vis du volume rgularisable est lie la succession dannes sches qui se produit partir des annes 1980 jusquen 1995. Notons que ces rsultats ne donnent quune indication sur le risque de diminution de la ressource, base sur la fiabilit actuelle des modles. Il y a en effet une incertitude importante sur la plage de variation des volutions climatiques. Cependant, ce nest pas seulement la valeur des apports moyens qui est significative, mais galement la rpartition des apports. Le calcul des volumes rgularisables montre quon obtient dans tous les cas une diminution du volume rgularisable (variable selon les modles-scnarios), mme en cas daugmentation des apports moyens.
5.2.2
5.2.2.1 Dveloppement de nouvelles ressources Deux barrages sont prvus sur le bassin du Bouregreg : les barrages de Tiddas et Boukhmiss, 3 dune capacit maximale de lordre de 600 Mm chacun. Le projet de barrage de Boukhmiss semble tre remis en cause, ou du moins diffr. En effet, lestimation des volumes rgularisables supplmentaires faite par lAgence de bassin 3 montre que le barrage de Tiddas permettrait un gain de 32Mm /an (par rapport au barrage SMBA surlev). Par contre, le barrage Boukhmiss aurait une performance infrieure, ne 3 permettant de rgulariser quun volume supplmentaire de 26Mm /an seulement (par rapport au 3 barrage SMBA surlev), et un gain de 13Mm seulement par rapport au barrage SMBA surlev et au barrage Tiddas, pour une capacit maximale identique celle du barrage Tiddas. Ce barrage prsente de plus des impacts socio-conomiques ngatifs plus importants (nombreux axes et ouvrages routiers inonds). Ces estimations sont issues du rapport provisoire du PDAIRE (2006), la version finale ntant pas encore disponible. Ce rapport provisoire prconise par consquent la ralisation du seul barrage Tiddas, et un transfert deau ventuel partir du bassin de Sebou au-del de lhorizon 2025 pour faire face laccroissement de la demande, cette dernire alternative tant comparer avec lexploitation de ressources non conventionnelles. Le barrage de Boukhmiss serait par consquent diffr et mis en uvre, si ncessaire, plus long terme.
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5.3
5.3.1
Avec la construction denviron 30 500 logements prvus terme pour accueillir quelques 137 600 nouveaux habitants et la cration estime de 88 200 emplois, les besoins en eau potable correspondront ceux dune ville nouvelle.
5.3.2
Agriculture
Une partie de la valle du Bouregreg, et notament les secteurs Sahrij El Oued et Al Menzah al Kabir, va continuer accueillir des activits agricoles. Les besoins en eau pour lagriculture vont cependant nettement diminuer, et seront de toute faon ngligeables par rapport aux besoins en eau potable des nouveaux quartiers urbaniss.
5.4
Conclusion
Lincidence du changement climatique pourrait tre importante sur la disponibilit de la ressource du barrage SMBA, le volume rgularisable pouvant diminuer de lordre de 30%, et mme jusqu 40%. Le barrage supplmentaire Tiddas prvu sur loued Bouregreg en amont du barrage SMBA courte chance apporterait un gain de lordre de 10% du volume rgularisable, ce qui permettrait de compenser en partie seulement lventuelle diminution de la ressource. Dans le mme temps lurbanisation de la valle du Bouregreg augmentera denviron 10% les besoins en eau de lagglomration de Rabat-Sal, ce qui ncessitera terme de trouver des ressources supplmentaires ou alternatives.
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1.1
Cette squence lembouchure du Bouregreg dans locan entre la Kasbah des Oudayas, la mdina de Rabat sur la rive gauche et la mdina de Sal sur la rive droite, occupe 335 hectares. La zone urbaine existante ne reprsente que 78 ha (23%). Hormis le tissu urbain dense de la Kasbah des Oudayas et dune bande de la mdina de Rabat, loccupation urbaine actuelle est compose majoritairement dquipements et quelques zones dactivits industrielles et commerciales. La Kasbah des Oudayas construite sur un promontoire surplombant la valle et la mer est labri des inondations, en revanche, sa densit et son tissu traditionnel serr la rend vulnrable et risquent dinterroger sur les problmatiques dlot de chaleur urbain et de sisme. Les quipements existants dans cette squence sont vous la disparition dans le cadre du projet damnagement du Bouregreg. Le projet prvoit la construction dune zone rsidentielle dense moyennement dense globalement vocation touristique lemplacement de ces quipements et dune partie des zones dactivits existantes.
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Le chantier des constructions pieds dans leau de Bab el Bahr face la mdina de Sal
La marina construite dans le cadre du programme damnagement de la valle du Bouregreg, juste en aval du pont Moulay Hassan
1.2
Cette squence stend entre le pont Moulay Hassan et le pont ONCF. Elle occupe 247 ha dont seulement 3 ha sont urbaniss. Cette urbanisation concerne principalement un supermarch Marjane situes en fond de valle dans une zone rpute inondable et quelques clubs privs situs le long de la valle. La destine de ces constructions nest pas identifiable dans le projet du Bouregreg, car cette zone est couverte par un futur projet non identifi aujourdhui.
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1.3
La partie de la valle situe en amont, entre le pont ONCF et la rocade autoroutire est actuellement occupe pour lessentiel par lagriculture. Cest une zone expose aux inondations. Sur ses marges, lespace est occup par des constructions mdiocres et disperses : zones industrielles, dpts et dcharges, exploitation de carrire et de lhabitat spontan. Sur les plateaux des deux rives, de grands quartiers non rglementaires se sont dvelopps. Nanmoins, lensemble de cette squence possde une grande qualit paysagre et domin par le site archologique majeur de Chellah.
Vue sur le Chellah et la plaine du Bouregreg Eu gard loccupation actuelle de cette squence, nous pouvons considrer que les vulnrabilits urbaines lintrieur du primtre du site du projet sont inexistantes. Cependant, il faut signaler que loccupation urbaine tout autour de ce primtre est trs vulnrable. Car des quartiers dhabitat insalubre dense sont construits sur des flans de coteaux instables. Ils dversent leurs dchets de toutes sortes directement dans la valle. Des activits industrielles et artisanales se retrouvent galement dans les espaces adjacents ainsi que des carrires ciel ouvert. Souvent ces activits sont galement non rglementaires et elles ne sont pas contrles.
1.4
En amont du pont Mohamed V et de la rocade, le vaste paysage agricole de 1055 ha est encore rest jusqu aujourdhui vide de toute urbanisation. Les quipements dinfrastructure sont inexistants, lexception de petites routes mdiocres. La partie amont, autour dun bidonville (Akreuch) est dfigure par les carrires et la dcharge dordures de Rabat.
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Le positionnement de la dcharge non contrle en amont des secteurs fortement urbaniss de Rabat et de Sal est trs proccupant. En plus, la pollution des sols et de la nappe phratique sont galement dplorer.
1.5
Cette squence, qui concerne 1494 ha. est actuellement occup par lagriculture, elle ne possde aucune occupation urbaine. Quelques constructions rurales parsemes sont parpilles le long de la petite route qui les dessert.
1.6
Cette espace de 336 hectares possde 36 hectares (11%) doccupation urbaine. Cette occupation est compose dun grand espace dquipement et de trois regroupements de tissu dhabitat rural moyennement dense. Le reste de loccupation est compos despaces naturels et agricoles.
Une troisime baptise ville haute : elle varie entre R+6 et R+12, avec des densits exprimes en coefficient doccupation du sol entre 2 et 3.
Des mergences sont localises des points prcis. Le premier gabarit est limit 37 mtres de hauteur et le second 100 mtres de hauteur.
Les donnes analyses sont extraites des documents fournis par lAgence pour LAmnagement de la Valle du Bouregreg.
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Lgende
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Parmi les ralisations phare du projet, signalons la construction de la premire ligne de tramway reliant Sal Rabat en traversant la valle du Bouregreg sur un nouveau pont en construction et en reliant par la suite la gare centrale et les grands ples des deux agglomrations. Lanalyse, par squence du projet, des vulnrabilits urbaines cherche aborder la question dune faon plus qualitative en corrlation avec la localisation de lurbanisation future.
2.1
Cette squence lembouchure du Bouregreg dans locan Atlantique, entre la Kasbah des Oudayas, la mdina de Rabat sur la rive gauche et la mdina de Sal sur la rive droite, occupe 335 hectares. La zone urbaine projete est de lordre de 141 ha soit 42% de lespace total de cette squence. Hormis la kasbah des Oudayas et la bande de la mdina de Rabat, loccupation urbaine actuelle compose majoritairement dquipements et de quelques zones dactivits industrielles et commerciales sera remplace par de nouveaux programmes. Le programme projet vocation majoritairement touristique est rparti de la faon suivante : quipements : Espace publics : Voirie : Terrains cessibles (tissu mixte) Zone de projet (non dfini) 30 ha, 17 ha, 14 ha 23 ha, 58 ha,
Le parti damnagement de cette premire squence, la plus urbaine, propose de crer un lieu central offrant des espaces publics, des activits culturelles, une offre commerciale importante et dactivits tertiaires. Deux ports sont envisags, lun sur lAtlantique et lautre de plaisance sur le Bouregreg dj ralis. Une cit des arts et mtiers est projete sur la rive droite autour de la marina. La majorit des constructions de cette squence ne dpasse pas les hauteurs de la ville basse (R+3 maximum). En termes dinfrastructure routire, le projet prvoit la ralisation dun tunnel routier pour dgager la voirie entre la Kasbah des Oudayas et la mdina de Rabat. Le nombre de logements projet dans cette zone est de lordre de 1 533 logements. Ce parc de logement, ramen la superficie de 17 hectares de terrains ddis lhabitat, reprsente une densit moyenne de lordre de 90 logements lhectare (forte densit). La population estime terme du projet dans cette squence est de lordre de 6 900 habitants ce qui reprsente une taille moyenne de mnage de lordre de 4,5 individus par mnage. Nous pensons que ce chiffre est surestim lhorizon 2030. La densit globale (nombre dhabitants par hectare de la totalit de la zone urbaine projet) est de lordre de 50 habitants/ha ce qui est relativement faible. Cependant, si nous ramenons le nombre dhabitants au nombre dhectares ddis lhabitat y compris la voirie, la densit qui en rsulte sapprocherait de 150 habitants lhectare. Ce qui est considr comme une forte densit. Dautant plus, que les zones urbaines projetes se situent dans un secteur trs
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sensible et vulnrable vis vis des risques naturels, notamment, llvation du niveau de la mer et/ou de fortes prcipitations et surtout corrls avec une forte houle. Le nombre demplois attendu dans cette squence est estim 7 250 actifs. La densit humaine (habitants et actifs) attendue terme est donc de lordre de 100 individus lhectare.
2.2
Cette squence stend entre le pont Moulay Hassan et le pont ONCF. Elle occupe 247 ha dont seulement 3 ha sont urbaniss actuellement. Cette urbanisation concerne principalement un supermarch Marjane situes en fond de valle dans une zone rpute inondable et quelques clubs privs situs le long de la valle. La destine de ces constructions nest pas identifiable dans le plan damnagement, car ce secteur est couvert par une zone de projet (ZP 3) futur non dfini aujourdhui. Nanmoins, les documents de vulgarisation du projet prvoient lamnagement de deux axes transversaux la valle. Le premier, monumental, doit relier la Tour Hassan au futur projet emblmatique, situ au milieu de la valle, sur une le, par une succession de places et dquipements publics. Le second axe, ddi aux commerces et aux activits tertiaires, stendra du pied du versant de Rabat jusqu lautre rive (cit des potiers). Le programme projet dans cette squence est rparti de la faon suivante : quipements : Espace publics : Voirie : Zone de projet (non dfini) 01 ha, 13 ha, 31 ha, 133 ha
Le nombre de logements projet dans cette zone est de lordre de 5 500 logements. Ce parc de logement ramen la superficie de 133 hectares de zone de projet urbain non dfini reprsente une densit moyenne de lordre de 41 logements lhectare. Or, la densit en nombre dhabitants lhectare affiche par le projet est de lordre de 140 habitants/ha ce qui reprsente une forte densit, presque le triple de la densit affiche par le projet dans la premire squence (50 habitants/ha). La population estime lhorizon 2030 dans cette squence est de lordre de 24 750 habitants ce qui reprsente une taille moyenne de mnage de lordre de 4,5 individus par mnage. Nous pensons galement que ce chiffre est surestim lhorizon 2030. Le nombre demplois projet dans cette squence est estim 12 750 actifs. La densit humaine (habitants et actifs) attendue terme est donc de lordre de 267 individus lhectare. Ce qui est considr comme une trs forte densit. La vulnrabilit urbaine de cette squence dense est lie principalement deux facteurs : la problmatique dinondation et la qualit mdiocre du sol. Car, elle se situe dans la zone rpute inondable de la valle, ce qui explique dailleurs son tat rest naturel pendant des sicles. Par ailleurs, le sol est compos de sdiments cumuls travers le temps et charris par la rivire du Bouregreg.
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2.3
La partie de la valle situe en amont, entre le pont ONCF et la rocade autoroutire est actuellement occupe pour lessentiel par lagriculture. Cette zone dnomme Al Oulja (la courbe) est expose compltement aux inondations. Sur ses marges, lespace est occup par des constructions mdiocres et disperses : zones industrielles, dpts et dcharges, exploitation de carrire et de lhabitat spontan. Sur les plateaux des deux rives, de grands quartiers non rglementaires se sont dvelopps. Nanmoins, lensemble de cette squence possde une grande qualit paysagre et domin par le site archologique majeur de Chellah. La zone urbaine projete reprsente 508 ha soit 22% de lespace total de cette squence qui est de lordre de 2 283 ha. Le programme projet est rparti de la faon suivante : quipements : 59 ha (essentiellement occups par le lac hydraulique dOulja), Espace publics : Voirie : Terrains cessibles (tissu mixte) Zone de projet (non dfini) 154 ha, 43 ha, 120 ha, 132 ha
Le projet prvoit le maintien de la zone humide de Chellah, la cration en fond de valle dun plan deau et dune membrane verte. Lurbanisation (Pice urbaine) seffectuera le long du plan deau en bas des coteaux sur des remblais ainsi que sur la rive gauche en crant deux quartiers. Une technopole est prvue en amont en bas de coteau sur la rive droite. Le nombre de logements projet dans cette zone est de lordre de 10 542 logements. Ce parc de logement ramen la superficie de 120 hectares de terrains ddis lhabitat reprsente une densit moyenne de lordre de 88 logements lhectare (densit importante). La population estime terme du projet dans cette squence est de lordre de 47 437 habitants ramene au nombre de logements reprsente une taille moyenne de mnage de lordre de 4,5 individus par mnage. Nous pensons que ce chiffre est surestim lhorizon 2030. La densit globale (nombre dhabitants par hectare de la totalit de la zone urbaine projete hors quipements majeurs) est de lordre de 150 habitants/ha ce qui reprsente une forte densit. Le nombre demplois attendu dans cette squence est estim 53 246 actifs. La densit humaine (habitants et actifs soit 100 683) attendue terme est donc de lordre de 200 individus lhectare. En enlevant les 59 hectares majoritairement occups par le lac, ce chiffre sera de lordre de 225 individus lhectare. En plus, si nous raisonnant en termes de densit humaine nette, savoir, habitants et actifs par rapport lespace constructible y compris la voirie, cette densit tait de lordre de 618 individus lhectare. Eu gard ces diffrentes densits trs leves et la localisation de cette squence, les vulnrabilits urbaines en consquence trs importantes. Ces vulnrabilits ne sont pas uniquement lies la densit et aux risques dinondation mais galement la qualit mdiocre
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des sols et aux risques dboulement et de pollution lis lurbanisation non rglementaire sur les collines surplombant les secteurs durbanisation future de cette squence. Enfin, il est signaler que loccupation urbaine tout autour de ce primtre est trs vulnrable galement. Car des quartiers dhabitat insalubre dense sont construits sur des flancs de coteaux instables. Ils dversent leurs dchets de toutes sortes directement dans la valle. Des activits industrielles et artisanales se retrouvent galement dans les espaces adjacents ainsi que des carrires ciel ouvert. Souvent ses activits sont galement non rglementaires et elles ne sont pas contrles.
2.4
En amont du pont Mohamed V et de la rocade, le vaste paysage agricole est encore rest jusqu aujourdhui vide de toute urbanisation. Les quipements dinfrastructure sont inexistants, lexception de petites routes mdiocres. La partie amont, autour dun bidonville (Akreuch) est dfigure par les carrires et la dcharge dordures de Rabat. Le positionnement de la dcharge non contrle en amont des secteurs fortement urbaniss de Rabat et de Sal est trs proccupant. En plus, la pollution des sols et de la nappe phratique sont galement dplorer. La zone urbaine projete reprsente 599 ha soit 57% de lespace total de cette squence qui est de lordre de 1 055 ha.. Le programme projet est rparti de la faon suivante : Voirie : Zone de projet (non dfini): 30 ha, 569 ha
Aujourdhui, aucune information officielle nest disponible sur le programme dtaill en termes durbanisation de cette squence. Le Plan damnagement dlimite deux zones de projet : ZP-6 g et ZP-6 d. Cependant, les documents de vulgarisation du projet prvoient le maintien majoritairement de loccupation agricole et linstallation dun bassin deau dirrigation. A terme, et aprs des travaux dassainissement et de dpollution (dcharge et carrire), le projet prvoit linstallation dune cit des sports et dun technopole.
2.5
Cette squence qui concerne 1 494 ha est actuellement occupe par lagriculture, ne possde aucune occupation urbaine. Quelques constructions rurales parsemes sont parpilles le long de la petite route qui les dessert. Le projet du Bouregreg prvoit le maintien en espace naturel de cette squence. Le plan damnagement dsigne un primtre de projet de 635 ha dont le programme nest pas dfini et un espace pour quipement de lordre de 23 ha
2.6
Cet espace de 336 hectares possde 36 hectares (11%) doccupation urbaine le reste de loccupation est compose despaces naturels et agricoles. La zone urbaine projete reprsente 300 ha soit 89 % de lespace total de cette squence.
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Le programme projet est rparti de la faon suivante : quipements : Espace publics : Voirie : Terrains cessibles (tissu mixte) : 42 ha 17 ha, 57 ha, 184 ha,
Situ sur les coteaux de Hssaine, le projet prvoit une urbanisation essentiellement en habitat proximit de Sala al Jedida. Le nombre de logements projet dans cette squence est de lordre de 13 000 logements. Ce parc de logement ramen la superficie de 184 hectares de terrains ddis lhabitat reprsente une densit moyenne de lordre de 70 logements lhectare (densit trs importante). La population estime terme du projet dans cette squence est de lordre de 58 500 habitants ramene au nombre de logements reprsente une taille moyenne de mnage de lordre de 4,5 individus par mnage. Nous pensons que ce chiffre est surestim lhorizon 2030. La densit affiche par le projet est de lordre de 195 habitants lhectare ce qui reprsente dj une trs forte densit. Cependant, en appliquant la taille moyenne des mnages la densit de logements lhectare y compris voirie et espaces publics (hors quipements) nous obtiendrons 50 log./ha soit 225 habitants lhectare, ce qui reprsente encore une plus forte densit. Le nombre demplois attendu dans cette squence est estim 15 000 actifs. La densit humaine (habitants et actifs soit 71 500) attendue terme est donc de lordre de 238 individus lhectare. Ce qui reprsente une trs forte densit humaine.
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Occupation du sol
Ville haute
H2 + H2.5 + H3 mergences
Tissu urbain rsidentiel continu dense Tissu urbain rsidentiel continu moyennement dense Tissu urbain rsidentiel continu peu dense Tissu urbain rsidentiel discontinu
M2.5
M1.5 +M1.9
Ces cartes traduisent bien le profond changement que va connatre la valle du Bouregreg dans les annes venir. Mme si le projet du Bouregreg prvoit des structures urbaines schelonnant sur trois niveaux de gabarits urbains (ville basse, moyenne et haute), nous avons constat que les densits sont globalement leves trs leves. Avec la construction denviron 30 500 logements prvus terme pour accueillir quelques 137 600 nouveaux habitants et la cration estime de 88 200 emplois, le volume global reprsente une grande ville rpartie par quartiers sur un site sensible et vulnrable aux risques naturels et au changement climatique. En effet, si le site est actuellement trs faiblement urbanis, cest justement quil cumule un certain nombre de risques naturels, commencer par le risque dinondation. Lon saperoit que les quelques zones agglomres actuelles (douars) se situent lextrieur de la zone inondable pour une crue centennale. En ltat futur, le plan damnagement de la Squence 3 (Kasbat Abi Raqraq) prvoit lurbanisation dune partie du champ dinondation. Environ 50 000 habitants et autant demploys seront ainsi potentiellement exposs aux crues du fleuve (hors prise en compte du risque dans le projet). Au risque dinondation sajoute un risque sismique qui, bien que modr, se trouve exacerb par la mauvaise qualit gotechnique des sols (fortement compressibles en fond de valle et instables sur les versants). Seul le futur quartier de Sala Al Jadida (Squence 6 - Les Belvdres de Hssaine), construit en haut de versant sur le socle rocheux, bnficie dune situation relativement privilgie par rapport au risque dinondation et au risque sismique. Quant au risque de submersion par une surcote marine, il ne touche le projet damnagement qu la marge, limpact de llvation du niveau marin sur lcoulement des crues ntant par ailleurs sensible que sur quelques centaines de mtres. Les mesures dadaptation pour articuler et faire vivre en scurit tous les secteurs urbains risquent de reprsenter un effort et des cots trs importants.
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Rfrences bibliographiques
Chapitre 6 -
Rfrences bibliographiques
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