Les Démons Évangéliques

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LES DÉMONS ÉVANGÉLIQUES Page 1 of 20

LES DÉMONS ÉVANGÉLIQUES


par Jean leDuc

LES DÉMONS MYTHIQUES DU SENSATIONNALISME

LA TRADITION ISRAÉLITE ET CHRÉTIENNE


LA SÉDUCTION DU CHARME DES MOTS PAR LES DÉMONS ÉVANGÉLIQUES
ABSURDITÉS DE LA POSSESSION DÉMONIAQUE ET DE L'EXORCISME
LES FOUS DE JÉSUS DE MULHOUSE
LA VÉRITÉ SUR LES DÉMONS COMME SIGNES DE PSYCHOSE

LES DÉMONS MYTHIQUES DU SENSATIONNALISME


Le phénomène Évangélique moderne est marqué par toutes sortes d'exagérations doctrinales,
de déséquilibres psychiques, et de déviances sociales, voir même d'influences occultes, et il y
a amplement d'évidences pour démontrer qu'il n'est pas de Dieu mais du diable. Depuis un
temps il connaît une croissance alarmante. Ils étaient 7 millions en 1900, il y a un siècle, ils
sont aujourd'hui plus de 500 millions. La vague de légions démoniaques évangéliques gagne
tous les continents. Une déferlante qui effraie ou fascine, mais qui ne laisse pas indifférent.
Qui sont ces supposés chrétiens? Quelle foi ou croyance subversive professent-ils? Et
comment devons réagir devant les écumes de cette vague infernale? Une simple recherche
dans leurs doctrines et leurs comportements à la lumière des Écritures est suffisante pour
nous indiquer les réponses à toutes ses questions. Un intérêt croissant malsain (et mal-saints)
pour les démons, une vraie obsession débridée pour les forces des ténèbres, se manifeste de

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nos jours au sein de plusieurs mouvements à tendances extatiques qui trahie l'identité même
des Évangéliques. On entend parler aujourd'hui dans des réunions supposément
chrétiennes de miracles étranges qui provoquent l'étonnement, excitent la curiosité et
l'emballement des gens crédules en recherche de sensationnalisme et d'émotions à fleur
de peau. Effectivement, des choses sensationnelles se produisent, comme dans tous les
milieux ou l'on pratique l'illusionnisme, l'hypnose et la magie, car la magie est une puissance
de séduction par le charme des mots, une ensemble de pratiques fondées sur la croyance en
des forces surnaturelles. Les Évangéliques extatiques pratiquent donc la magie mais lui
donne un autre nom, celui de «ministère de délivrance», afin d'en cacher la source occulte
qu'ils enrobent de principes bibliques. Le caractère serpentard de ces imposteurs chrétiens
glorifie le diable et non Christ qu'ils croient ainsi servir. Il va presque sans dire que les démons
hantent les groupes Évangéliques extatiques, en fait on voit même ces névrosés projeter leurs
propres démons sur d'autres et cela au nom de Christ. Ces gens prétendent même que le
Seigneur Jésus leur a donné l'autorité de se servir de son nom pour chasser les démons.
Puisqu'il est impossible à Satan de chasser Satan, il en advient que la prétention, l'illusion, et
la suggestion jouent des rôles importants dans ce domaine.

Dans les exagérations du christianisme traditionnel comme évangélique, le démon mythique,


qui a aussi pour nom Satan, devint un ange déchu, capable de dévoyer les hommes pour les
mettre à son service. Appelé aussi Lucifer «porteur de lumière», du nom qu’il avait avant sa
déchéance, il serait très puissant, intelligent, beau, orgueilleux, séducteur, rusé, rebelle à toute
loi, fourbe et pervers. Les démons, au sens chrétien du terme traditionnel, c’est-à-dire les
esprits mauvais composant la suite de Satan, seraient tous des anges déchus, qui ont perdu
leur habitat céleste, mais dont la nature est identique à celle des anges et qui furent, au même
titre qu’eux, supposément créés par Dieu. Ceci les distingue radicalement des démons
manichéens, par exemple, qui sont des créations de l’esprit des Ténèbres et foncièrement
distincts des anges ou créatures célestes composant le cortège du dieu bon. Bref, ils seraient
des esprits impurs et mauvais qui sont au service de Satan, et qui collaborent à son œuvre de
séduction et de destruction de l'humanité. Les démons ne pénétraient en général dans un
corps humain que par hérédité, ou par la pratique de certains péchés d'abomination, qui
ouvrent automatiquement une porte à l'entrée d'un démon. Parmi ces péchés d'abomination,
on peut citer en particulier les meurtres, les perversions sexuelles, l'usage intensif de drogues
ou de produits toxiques, et les pratiques occultes.

L'existence des démons, comme esprits malfaisants, est admise par le christianisme en
général. Il en est souvent question dans les Évangiles et aujourd'hui encore, soit un prêtre, un
pasteur ou un ministre, récite des prières pour que nous soyons soutenu dans la lutte contre
Satan et les esprits malins qui rodent dans le monde pour perdre les âmes, contredisant ainsi
la Parole de Dieu qui dit que tous sont perdus: «Il n'y a point de juste, non pas même un seul...
Car tous ont péché, et sont privés de la gloire de Dieu.» (Rom. 3:10-23) Les gens sont perdus
non à cause «d'esprits malins qui rodent», mais à cause du péché, et cela est la vérité. Que le
monde, et chacun de nous en particulier, soit en but à un combat entre le bien et le mal, est
chose indéniable. Mais si le christianisme en général admet l'existence des démons comme
esprits, il est important de remarquer que pour lui ces esprits sont des entités invisibles
personnels et individuels qui, par prétendu discernement spirituel, auraient une physionomie
distincte quoique variée. Il est évident ici que nous faisons face à une puissance de délire, une
psychose profonde qui altère la réalité et qui cause une panique collective fantasmagorique.

La croyance aux démons avait pris chez les Juifs, à partir de l'exil et surtout dans la période
hellénistique, un très grand développement, et, à l'époque de Jésus, elle était très répandue,
non seulement dans les milieux populaires, mais aussi parmi les rabbins. C'est à la présence

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de démons qu'on attribuait certaines maladies psychiques et physiques. Pour obtenir la


guérison, on pratiquait l'exorcisme qui, par l'emploi de conjurations, avait pour but de chasser
les démons. La méthode la plus courante consistait à invoquer le nom d'un être saint, ce nom
ayant la vertu magique d'expulser l'esprit mauvais en l'obligeant à reconnaître une
puissance qui lui était supérieure et devant laquelle il devait s'enfuir, ce qui correspond en
réalité à un rituel de magie. Il y avait des exorcistes professionnels (Ac. 19:13); mais, en
dehors d'eux, l'exorcisme était d'un usage courant et nous savons par une parole de
Jésus (Mt. 12:27) qu'il était en honneur parmi les pharisiens, tout comme il l'est parmi
les Évangéliques extatiques modernes. Dans les évangiles, il est souvent fait mention de
possessions démoniaques. D'une façon générale, il semble que l'on ait considéré comme
possédé d'un démon tout homme présentant un aspect étrange et dont la conduite insolite ne
pouvait être expliquée par des raisons ordinaires. C'est ainsi que certains disaient de Jean-
Baptiste: «Il est possédé d'un démon» (Mt. 11:18); et, à plusieurs reprises, Jésus fut traité de
même par ses ennemis (Jn. 7:20; 8:48,52; 10:20). Dans l'un de ces passages, possédé est
synonyme de fou: «C'est un possédé, c'est un fou» (Jn. 10:20). Dans une autre circonstance,
tandis que ceux de sa parenté disaient qu'il avait perdu l'esprit, les scribes, eux, disaient: «Il
est possédé de Béelzébul» (Mc. 3:22), ou «Il est possédé d'un esprit troublé» (Mc. 3:30).

Dans un sens plus moderne et plus réel, il est parlé aussi dans les Écritures d'hommes ou
de femmes tourmentés par des démons ou par des esprits troublés (impurs dans certaines
versions), sans aucune indication de maladie, ce qui laisse supposer qu'il s'agissait là de
troubles purement psychiques (Mc. 1:23; Mt. 15:22; Lc. 6:18; 8:2), car le mot «impur» a aussi
pour synonyme «troublé», ce qui est très révélateur pour identifier ce qu'est réellement un
démon. L'histoire dramatique du démoniaque du pays des Gadaréniens (Mc. 5:1-20), nous
montre combien pouvait être grand le déséquilibre mental de certains qu'on disait
possédés dont le synonyme est «turbulent», c'est à dire «une personne qui est portée à
faire du bruit, qui sème de l'agitation, une personne excitée, fougueuse, instable,
troublée, insupportable, agressive et violente.» On voit aussi que l'intensité de ces
troubles psychiques affectent le corps d'une personne, car ils s'accompagnaient d'infirmités
physiques, de mutisme (Mt. 9:32), de surdité et de mutisme (Mc. 9:25), de cécité
accompagnée de mutisme (Mt. 12:22), de contracture (Lc. 13:11), d'épilepsie (Mt. 17:14-18;
Mc. 9:14-27; Lc. 9:37-43). Pour ce dernier cas, les trois récits parallèles offrent des variantes
intéressantes. Dans Matthieu l'enfant est présenté comme un lunatique, sa maladie est donc
attribuée à une influence néfaste de la lune par les traducteurs, mais, en même temps, elle est
bien une possession démoniaque, une agitation violente issue d'un déséquilibre psychique,
puisque la guérison est obtenue par l'expulsion du démon, une délivrance de l'esprit troublé
du malade en gagnant sa confiance avec la douceur et la compassion de Christ. D'après
Marc l'enfant est possédé d'un esprit muet (Mc. 9:17) ou sourd-muet (Mc. 9:25), dans Luc il est
simplement parlé d'un esprit impur, c'est à dire d'un esprit troublé; mais les trois textes
montrent clairement qu'il s'agit là de crises d'épilepsie: «L'enfant tombe à terre, écume, grince
des dents et devient tout raide.»

LA TRADITION ISRAÉLITE ET CHRÉTIENNE


Un démon est signalé comme étant un être surnaturel, qui ne possède pas un corps de chair
et de sang, qui a généralement été décrit comme un être maléfique qui est souvent représenté
comme la force qui peut être conjurée et mal contrôlée. Les démons ne sont généralement
pas soumis à la visibilité humaine ou à nos autres sens. Dans les années sombres et le
Moyen-Äge, les démons étaient en mesure de voyager sur Terre en étant invisible mais en
possédant des corps à volonté. Pour se manifester parmi les hommes, ils doivent posséder ou
contrôler le corps d'un homme ou d'un animal. Pour tenter des êtres humains, les démons
doivent restés invisibles pendant qu'ils chuchotent des mots séduisants ou provoquent des

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opportunités de commettre des péchés pour faire basculer de l'autre côté leurs victimes
désignées. On pense que le démon moderne punit ceux qui cèdent à ces tentations en
possédant leurs corps et en l'utilisant contre la victime et ses proches. Souvent le démon
pousse sa victime à commettre un crime abominable comme en poussant sa victime,
adolescente ou adulte, à s'attaquer à ses propres parents, les voler ou les frapper de coups,
de les haïr jusqu'à vouloir les tuer; ou commettre des crimes dégoûtants comme le viol
d'enfants; ou encore commettre un crime horrible, comme le massacre d'enfants ou
d'adolescents dans une école, avant de la pousser au suicide.

La plupart des érudits admettent que le Judéo Christianisme doit une grande dette envers le
Zoroastrianisme issu du Mazdéisme en ce qui concerne l'introduction de l'angéologie et la
démonologie, ainsi que Satan (Ahriman) comme agent ultime du mal. Les renseignements
dans la démonologie hébraïque se trouve dans le texte hébreu Tanakh où il est déclaré qu'il
existe deux catégories de démons: le Se'irim et le Shedim. Le Se'irim, "êtres poilus", était
typiquement offert en sacrifice dans les champs et est décrit comme étant des créatures
semblables aux Satyres qui ont dansé dans le désert. Les Shedim ou «ombres» qui
s'interposent entre la lumière de la vérité et la conscience individuel, ont été utilisés dans les
cérémonies kabbalistiques et sont souvent responsables des cas de possessions
démoniaques. Dans l'Évangile de Marc, Jésus jette de nombreux démons, ou mauvais esprits,
de ceux qui sont affligés de diverses affections. Dans le livre des Actes, un groupe
d'exorcistes Judaïque, connu comme les fils de Sceva, essaient de jeter un esprit très puissant
sans connaître ou croire en Jésus, mais ils ont échoué avec des conséquences désastreuses.
Selon la mythologie démoniaque chrétienne, quand Dieu a créé les anges il leur a offert le
même choix qu'il a offert à l'humanité: suivre ou être séparé de lui. Certains anges ont choisi
de ne pas suivre Dieu, en choisissant plutôt le sentier du mal. Pour certains, ceux-ci ne sont
pas des anges déchus mais sont les entités pré-humaines d'un monde préadamite connues
comme les démons. Pour d'autres, les anges déchus ou démons sont les hôtes des anges qui
plus tard se révoltèrent contre Dieu, dirigé par Lucifer (qui est le démon connu sous le nom de
Satan après sa rébellion contre Dieu). Et plus tard les 200 anges connus comme les Grigori,
menés par Semyazza, Azazel et d'autres chefs angéliques, comme nous voyons dans le livre
d'Énoch, dont certains sont devenus les démons qui ont été évoqués par le Roi Solomon et
emprisonnés dans le vaisseau en laiton, les démons Goetia, sont descendus sur Terre et ont
cohabité avec les hommes. Selon A.R. Kayayan, «Les Israélites voyaient l'univers peuplé
de créatures et de puissances invisibles: Les Seirim ou Poilus, désignant les démons à
face de bouc; Lilith, démonesse de la nuit; les Tsiyyims ou bêtes féroces; et toutes sortes de
superstitions du même espèce». Auguste Rohling en cite quelques exemples (Le Juif
Talmudiste): «Le Vendredi au soir, Dieu créa les démons. Il ne leur donna pas de corps parce
qu'ils s'étaient opposés à ce que l'homme reçut un corps. Quelques démons descendent
d'Adam qui, chargé de la malédiction de Dieu, refusa d'approcher Ève pour ne pas procréer
des enfants de malheur. Deux femmes de démons lui apparurent et conçurent de lui de
nouveaux démons. Adam a engendré pendant 130 ans avec Lilith, une femme des démons,
que des esprits, des démons et des spectres nocturnes. Lilith fut désobéissante envers Adam,
son époux. Pour sa punition, tous les jours, cent de ses enfants meurent. La nuit elle rugit
continuellement accompagnée de 480 esprits de malédictions. Les démons dansent entre les
cornes d'un boeuf qui sort de l'eau, et au milieu d'une troupe de femme qui reviennent d'un
enterrement. A cause des démons, personne ne doit se rendre en des endroits solitaires, ou
se trouver seul pendant la croissance et la décroissance de la lune, ni saluer quelqu'un
pendant la nuit, car ce pourrait bien être un démon. On doit se laver les mains de bon matin,
parce que l'esprit impur s'arrête sur des mains impurs; et beaucoup d'autres folies de ce
genre». Dans l'Angéologie Juive, Ashmedai ou Shamdon est le roi des Démons. Il connaît le
futur, fait de la magie, et peut être rendu esclave par le signet de Salomon qui est l'hexagone

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nommé aussi «l'étoile de David». Éliphas Lévi considérait le Talmud, la Kabbale, et le


Grimmoire de magie noire du pape Honorius III, comme les livres fondamentaux de la magie
dans lesquels se déchaînent les forces diaboliques de l'envoûtement pour conjurer des
Démons et occasionner des apparitions. Alfred Edersbeim nous dit que la Kabbale traite de
deux sujets: le Yetsirah ou l'histoire de la Création; et le Merkabhah, les apparitions du chariot
céleste. Ce dernier est intéressant lorsque nous le considérons à la lumière des apparitions
modernes de soucoupe volantes, sujet qu'il faudrait traité complètement à part, car plusieurs
voient faussement ces engins mystérieux comme étant des manifestations démoniaques.

Encore, les démons apparaîtraient mieux dans une forme attrayante pour que même les
chrétiens soient bernés par eux. Paul les a averti que même «Et cela n'est pas étonnant, car
notre rival (Satan) lui-même se transforme en messager de lumière. Il n'est donc pas
surprenant que ses ministres de la loi se déguisent aussi en ministres de rectitude.» (2 Cor.
11:14-15) Dans la magie noire traditionnelle, les démons ont habituellement deux formes: un
monstrueux et un aimable. L'aimable peut être une belle femme ou un bel homme élégant.
Quand un démon est d'une grande autorité, il apparaît dans un forme humaine. Les démons
sous forme animale sont de moindre importance. Toujours plus bas dans le rang se trouve les
démons qui détiennent la forme d'insectes ou de plantes. Et dernier dans l'importance sont les
démons qui apparaissent comme des objets, sans tenir comme de ce qui leur est réclamé.
Comme nous voyons, les absurdités dans la tradition sur les démons sont légion, aucune
d'elles ne peut être considéré sérieusement. Cela ne signifie pas pour autant que Satan et
les démons n'existent pas, mais que l'interprétation sur leur identité qui provient de
traductions défectueuses dans les versions de la Bible, ont contribuées à l'égarement sur le
sujet. En fait, très peu savent que les mots Satan et démons n'ont jamais été traduit et qu'ils
sont simplement des translittérations des originaux Hébreu et Grec. Le sens original de ces
mots est tout autre que l'on puisse s'imaginer, jamais ils ne s'appliquent à des êtres externes à
l'homme comme des entités invisibles intelligentes distinctes et individuelles. Ils sont plus
précisément des dispositions de coeur, des attitudes de rébellion, des insoumissions tenaces
ou indomptables qui sont l'évidence de troubles ou de déséquilibres psychiques et de
déviances sociales. Il n'y a pas de médiateurs démoniaques entre Dieu et l'homme, il n'y a pas
d'échappatoire sur qui ont peut mettre le blâme pour nos fautes, l'homme est seul responsable
de ses actes et non un Satan imaginaire et des démons fictifs qui seraient des anges déchus.
S'il y a des démons dans le sens d'entités individuels, ils sont les Évangéliques mêmes,
car Judas qui a trahit le Seigneur Jésus est appelé lui-même un démon: «Jésus leur répondit:
Ne vous ai-je pas choisis, vous douze? et l'un de vous est un insoumis entêté (un démon). Or,
il parlait de Judas l'Iscariote, fils de Simon; car celui-ci devait le trahir, lui, l'un des douze.» (Jn.
6:70,71)

LA SÉDUCTION DU CHARME DES MOTS PAR LES DÉMONS ÉVANGÉLIQUES


Nous assistons en effet à un retour impressionnant des pratiques magiques au sein des
Évangéliques, c'est à dire à un ensemble de pratiques fondées sur la croyance en des forces
surnaturelles, d'entités invisibles personnels et individuels. Le phénomène tend à s'imposer
dans la vie collective et personnelle de milliers d'individus, y compris les fidèles eux-mêmes
qui sont sans discernement réel. L'avertissement biblique «Quiconque fait ces choses est en
abomination au Seigneur» est aujourd'hui plus actuel que jamais. Des magiciens ou
charmeurs par les mots, des mystificateurs, des faux prophètes et des soi-disant illuminés
envoûtent des adeptes, extorquent leur argent, présentant comme des «révélations» et des
«vérités secrètes» des conceptions de vie d'une pauvreté ahurissante et - ce qui est pire - qui
s'écartent de la vérité de la vraie foi biblique. Les adeptes de cette nouvelle magie
Évangéliques, qu'on peut nommer «logo-magie» ou «séductions des mots», qui s'attribuent
avec la Bible le pouvoir de résoudre des problèmes d'amour, de santé et de richesse, ou

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prétendent enlever ce que l'on appelle «le péché des ancêtres», «le mauvais oeil» ou les
«sorts», sont des individus qui se font eux-mêmes de la publicité dans leurs propres églises,
ou encore par des insertions payantes dans les journaux, exhibent des attestations
universitaires et se font de la publicité sur les écrans de la télévision. Il n'est pas exagéré de
parler d'une «industrie de la magie», d'une «entreprise de séduction» par le charme des
mots. Des requêtes réelles et dramatiques qui conduisent certains à choisir le biais de
s'adresser à des structures ou des personnes qui se présentent sous l'apparence du
surnaturel, comme des prétendus pasteurs et prophètes, attendant d'elles la solution aux
interrogations et aux difficultés du moment présent. C'est également dans cette direction que
va la recherche confuse de «faits extraordinaires et miraculeux» que l'on trouve dans les
milieux supposément chrétiens des sectes dites Évangéliques, une recherche qui en appelle
au mysticisme ou à des phénomènes de «révélations privées», et qui parfois en arrive même à
se tourner vers des références démonologiques, sans aucune vérification du raisonnable et
en-dehors d'une authentique maturité de la foi chrétienne réelle.

Le problème d'une définition de la magie ou séduction par le charme des mots est de soi
difficile étant donné la diversité des phénomènes. Cependant, une donnée fondamentale
semble acquise parmi les savants: - La magie implique une vision du monde qui croit à
l'existence de forces occultes qui exercent une influence sur la vie de l'homme et sur
lesquelles celui qui exerce la magie (ou l'usager) pense pouvoir exercer un contrôle par
l'intermédiaire de pratiques rituelles capables de produire automatiquement des effets; le
recours à la divinité - quand il existe - est purement fonctionnel, subordonné à ces forces et
aux effets voulus. Sous quelque forme qu'elle s'exprime, la magie Évangélique ou séduction
par le charme des mots, représente un phénomène qui n'a rien à voir avec le sens authentique
du christianisme biblique. Au contraire, elle est son ennemie et son antagoniste, sa
concurrence séductrice. A juste titre, la raison scientifique contemporaine (ou simplement la
raison élémentaire) considère la magie comme une forme d'irrationalité, que ce soit par
rapport aux conceptions pré-logiques dont elle se réclame, ou par rapport aux moyens qu'elle
met en oeuvre ou aux fins qu'elle poursuit. Il existe chez les savants des opinions diverses sur
l'origine de la magie ou séduction par le charme des mots. Certains en identifient la source
dans une autosuggestion ou une «névrose obsessionnelle» de l'individu ou de la société.
Disons qu'il y a plus d'espérance de délivrance pour une personne qui s'autosuggestionne à
des pratiques logo-magiques comme le parler en langues et la prophétie, que les autres qui
sont sans espérances du fait qu'ils en sont complètement possédés par la réception
d'une décharge psychique lors d'un baptême des esprits qu'ils nomment le Baptême du
Saint-Esprit, ce qui est un blasphème et un péché impardonnable. D'autres l'expliquent
comme une réaction de défense contre - ou une détérioration de - l'idée de Providence divine,
ce qui est peu accepté par la majorité des savants. Certains, allant au-delà, voient dans la
magie l'expression d'une volonté de puissance de l'homme, orientée vers la réalisation
de son rêve archétype d'être Dieu. De fait, quelle que soit l'explication dont on part, par la
croyance magique de la séduction du charme des mots se manifeste une sorte de réédition de
cette tentation des origines qui a été à la racine du premier péché, présent au coeur de
l'homme comme tendance et suggestion sournoise du Tentateur qui est nul autre que
l'esprit de la chair, celui qui raisonne avec subtilité la Parole de Dieu sur la base de ses
sentiments.

La pensée magique ou séduction par le charme des mots, se caractérise par deux attitudes
essentielles: le sentiment du désir d'obtenir quelque chose que l'on ne possède pas ou le
sentiment de la peur qui amène à penser que l'on peut mettre des pouvoirs occultes à son
propre service. Précisément parce que l'origine de la magie, la séduction par le charme
des mots ou logo-magie, ne se trouve pas dans la raison mais dans le sentiment, on

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peut rencontrer chez le supposé croyant aussi une dissociation du même type: par la raison, il
est conscient de poser des actes supposément chrétiens dans lesquels il sait que Dieu et sa
grâce sont présents, mais, sur le plan du sentiment, ce qui fonctionne en lui peut être une
attitude de type magique, liée seulement au désir d'obtenir quelque chose comme les dons de
l'Esprit qui étaient réservés uniquement à l'enfance de l'Église, ou d'échapper à une force
impersonnelle dont il a peur et ne peut définir clairement comme celle d'esprits maléfiques. Il
est clair qu'en ce cas entrent en jeu aussi bien des formes de superstitions que des
escroqueries et des comportements trompeurs, contraires à la nature même de la foi
chrétienne biblique réelle et donc illicites et inacceptables, quand ils ne sont pas
également dangereux pour l'intégrité psycho-physique elle-même et la vie morale de ceux
qui en sont les victimes. Ces groupes d'Évangéliques extatiques, Pentecôtistes, Baptistes
Charismatiques, ou Charismatiques Catholiques et plusieurs autres, se présentent comme
des «chemins de salut» (d'où leur caractère occulte, les rituels mis en actes et le recours à
la figure d'un leader doté de pouvoirs exceptionnels, généralement un pasteur), parfois en
employant le nom même de Jésus-Christ ou en recourant à des rites qui se voudraient sacrés
par leurs imitations bibliques. Il est évident que l'on ne peut accepter ces groupes et leurs
pratiques. À la place du sentiment religieux, de la recherche de Dieu et de la vie chrétienne,
ils introduisent des pratiques magiques par la séduction du charme des mots, des systèmes
de pensée et de vie qui sont totalement incompatibles avec la vérité de la foi réelle. On
rencontre même des groupes où ont lieu des abus de caractère sexuel, avec des
conséquences préoccupantes pour les personnes impliquées, que ce soit au niveau moral ou
psychique. Nous ne cesserons jamais de mettre en garde les chrétiens authentiques contre le
danger de ces sectes dites Évangéliques et de leurs erreurs, en redisant l'invitation de Paul à
Timothée: «Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront point la saine doctrine,
mais piqués de l'envie d'entendre des choses agréables, ils s'amasseront des docteurs selon
leurs convoitises, Et ils fermeront l'oreille à la vérité, et se tourneront vers des fables.» (2 Tim.
4: 3-4). Le chrétien authentique ne peut accepter la magie ou séduction par le charme des
mots, car il ne peut accepter de faire passer Dieu après de fausses croyances. Il ne peut non
plus accepter de penser que sa vie est dominée par des forces occultes manipulables à
volonté par des rites magiques comme la pratique de l'exorcisme chez les Évangéliques
extatiques. Il s'agit de formes grossières et populaires de magie, parfois mises en acte par
ignorance ou par ingénuité, d'autres fois avec une intention véritable de faire du mal à la
personne exorcisée.

ABSURDITÉS DE LA POSSESSION DÉMONIAQUE ET DE L'EXORCISME


Quoique les points présentés dans ce chapitre sont absurdes lorsque regardé au niveau
traditionnel, ils détiennent néanmoins certaines valeurs lorsque compris selon la vérité de la
source réelle du phénomène. Selon le point de vue traditionnel et évangélique, la possession
démoniaque peut durer pendant de relativement courtes périodes pour n'importe quel individu.
Le reste du temps, la victime de possession démoniaque peut sembler normale selon les
critères sociaux. Ce n'est que lorsqu'un supposé démon impose sa volonté que sa présence
peut être détectée dans le comportement de la victime. Le comportement des prétendues
victimes de possession démoniaque à court-terme est caractérisé par quatre symptômes
fondamentaux. Ces symptômes peuvent apparaître seuls ou en groupes, pour quelques
secondes et à des degrés divers d'intensité. Bien que le démon (ou les démons) ne puisse
supposément jamais se manifester ouvertement en faisant parler la victime d'une voix
grossière, gutturale ou agir de manière antisociale, une étude du comportement passé d'une
telle personne va révéler la présence de la violence, la luxure, la cupidité et/ou un pouvoir
anormal de persuasion.

Les extravagances irrationnelles des groupes Évangéliques qui se moquent de la vérité

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ne semble avoir aucune borne, surtout pour la Mission Évangélique de la Source en Côte
d’Ivoire en Afrique. Ces réprouvés déclarent honteusement dans un de leur article «Ici on taille
les démons»: «Vous délivrer du Mal, c’est l’objectif de la Mission Évangélique de la Source en
Côte d’Ivoire. Pour cela, elle a une méthode révolutionnaire: la délivrance à la carte. La
Mission Évangélique de la Source (MES) en Côte d’Ivoire vient d’inventer un nouveau
service pour ses fidèles: la délivrance (du Mal) à la carte. Premier camp de délivrance
d’Afrique de l’Ouest, selon son responsable de la communication, Benjamin Godo Solo, la
MES aurait déjà, grâce à ses différentes méthodes, délivré du Mal près de 3 000 personnes.
«La retraite spirituelle enregistre en moyenne 60 personnes délivrées par promotion. Nous en
sommes à 38 promotions avec un taux de délivrance et d’exaucement de 82% en moyenne.»
La précision scientifique au service de la mission évangélique. «En 7 ans d’exercice, la
MES, basée à Treichville, attire de nombreuses personnes venant de toutes les régions de
Côte d’Ivoire et même de la sous-région pour sa désormais célèbre retraite spirituelle»,
souligne-t-on à Ivoir Soir. La retraite, qui dure trois jours (du jeudi 19h au dimanche même
heure), est un moment de recueillement, de jeûne et de prière. Au centre de la retraite: la
«Grâce», un processus de délivrance s’adressant aux personnes qui connaissent des
difficultés dans leur vie (chômage, maladie, envoûtement...). La Grâce s’étale sur cinq
retraites, soit deux mois et demi et si la personne respecte ce délai, elle est libérée de son
fardeau. Pour les moins motivés, la MES a tout prévu: avec la «retraite classique», un seul
week-end suffit pour se délivrer de son mal. Au lieu de jeûner trois jours durant, les retraités
«classiques» ont droit à une collation tous les soirs et des régimes spéciaux sont prévus pour
les adolescents, les personnes malades ou médicamentées. Et si vous n’avez pas de week-
end à débloquer, pas de problème, la MES pense à vous. Elle a mis sur pied une
«méthode» qui permet aux fidèles de faire eux-mêmes leur délivrance: la Taillade des
démons. D’après l’un des pasteurs de la MES, le fidèle pourra combattre lui-même le Diable
«à partir des armes spirituelles contenues dans la Bible. Pour cela, il faut tailler les démons
à 2 heures du matin, heure où opèrent les sorciers et autres esprits maléfiques».
Pourtant, n’est pas tailleur de démons qui veut. «Celui qui n’est pas propre ne peut avoir l’aide
du Seigneur». Le secret: «tailler le démon au nom de Jésus». Vous voilà prévenus.»

Nous n'avons jamais vue une telle abomination comme celle que nous venons de voir de la
Mission Évangélique de la Source en Côte d'Ivoire, une telle horreur n'est pas acceptable au
niveau du christianisme authentique. Les sociétés africaines en pleine décadence, sont des
territoires propices aux puissances des ténèbres Évangéliques et leurs démons chimériques,
lorsqu'ils sont eux-mêmes des démons dissimulés sous des couvertures bibliques. Les
ravages causés par les démons Évangéliques sont incalculables, surtout en Afrique. Voici ce
que nous dit Césaire NGANGA dans son article «Congo-Brazzaville: le business de la foi, un
véritable fléau social.»: «Ils se disent eux-mêmes « rescapés par la foi ». Les adeptes des
nouvelles églises qui ont essaimé un peu partout dans la capitale brazzavilloise n’imaginent
même plus leur vie sans dieu abandonnant pour certains, mari, femme, enfants, famille,
travail… C’est dire de l’influence considérable des églises de réveil sur leurs fidèles.
Fatigués par des lendemains incertains, minés par la crise sociale, nombreux sont les
congolais qui ont échoué dans ces nouvelles religions, d’importation surtout kinoise
(RDC), qui fleurissent comme des champignons d’un bout à l’autre de la capitale. De Bifouiti à
Moungali, de l’avenue de l’OUA à l’avenue Itoumbi, le nombre de parcelles transformées en
lieux de prière, abritant en réalité des sectes, ne cesse d’augmenter. Si les autorités
avancent le chiffre de 288 sectes religieuses en règle, il en demeure autant en situation
irrégulière. Et le phénomène n’est pas prêt de s’arrêter tant le pastorat est devenu pour
beaucoup d’animateurs des nouvelles églises un gagne-pain sérieux. Mettre à profit les
maux qui assaillent les congolais, tel semble être le mot d’ordre de ces nouveaux marchands
de dieu. A défaut du porte à porte, c’est la voie publique qui est réquisitionnée par les

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prosélytes qui font prière de tout bois pour attirer les adeptes dans leurs cultes devenus pour
certains de vraies superettes d’illusions. En témoignent ces histoires qui sont loin d’être de
petites anecdotes que la rue congolaise aime parfois à colporter, derrière lesquelles se lisent
de vrais drames familiaux. Elles nous ont toutes été rapportées vécues de près ou de loin par
celles et ceux qui ont connu ou connaissent encore l’enfer des sectes. Entre banale affaire
d’escroquerie et histoires de mœurs, le burlesque n’est parfois pas très loin du sordide. Marie
Antoinette, appelons là ainsi, ne sait plus à quel saint se vouer depuis que son fils a rejoint un
de ces lugubres mouvements religieux d’obédience charismatique. Son malheur, c’est de
ne plus du tout le voir. Ce dernier l’accuse de sorcellerie. Pour entrer en contact avec lui, elle
doit d’abord observer un jeûne de 30 jours. C’est la condition pour faire fuir le démon qui est
en elle, d’après le fils illuminé. Lequel, plongé dans la prière, voici deux ans, aurait trouvé
auprès d’un gourou, la délivrance. Les histoires de mère-sorcière ou mère-démon ne datent
pas d’aujourd’hui. Mais elles ont pris de l’ampleur avec les nouveaux cultes. A la moindre
contrariété de la vie, on s’empresse d’accuser son géniteur. Loin d’être un cas isolé, le
parcours de ce fils ressemble à celui des centaines de jeunes congolais qui ont choisi pour
s’en sortir le chemin des nombreuses églises de réveil (par opposition à l’Église traditionnelle
qualifiée d’église de sommeil, assertion qui a aussi sa part de vérité) que compte désormais la
capitale. A l’image de ce jeune étudiant de 27 ans qui a perdu toutes ses économies environ 2
millions de FCFA pour un hypothétique voyage en Europe chez un pasteur «illuminé» au
final pas très catholique. Tout aussi affligeant le sort de ces femmes mariées abandonnant
maris et enfants pour aller servir dieu dans ces sectes et qui se retrouvent, en fin de
compte, compagnes du gourou/pasteur (comme nous avons souvent vu chez les
Pentecôtistes ici au Québec). Maris-démons, enfants-démons, les histoires de sorcellerie
sont à l’origine de l’éclatement de nombreux foyers. Ainsi, l’embrigadement sectaire de
certaines femmes les a conduites soit vers l’abandon du domicile conjugal soit au
divorce. Pour les maris, lorsque la femme n’a pas adhéré au culte, c’est le refus pour certains
de manger la nourriture de Madame qu’ils jugent impure. Mais le chemin vers «dieu», via les
sectes Évangéliques, est parfois sans retour lorsque d’autres se retrouvent entre la vie et la
mort, après avoir observé un jeûne de plusieurs jours. Cette pratique très prisée par les
mordus des nouveaux cultes est en passe de devenir un véritable sport populaire qui se
pratique seul ou en famille. Ainsi un père de famille, de surcroît médecin, a été amené à faire
subir à ses enfants une semaine d’abstinence alimentaire afin dit-il de chasser les démons. La
croyance veut qu’elle libère de tous les maux. Ce qu’il faut dire c’est que certaines églises de
réveil sont devenues de véritables business et leurs gourous/pasteurs de vrais businessmen
au sens plein du terme. Ils y voient un moyen comme un autre de gagner leur vie. Pas
étonnant que dans un pays où le chômage touche plus de la moitié de la population active, de
nombreux chômeurs déguisés se sont reconvertis dans le pastorat. A la suite, la plupart du
temps, nous dit-on, d’une «illumination», d’une «révélation divine». Le pastorat est ainsi
devenu une voie de reconversion professionnelle parmi tant d’autres. Il ne demande ni
qualification, ni diplôme requis. Tout juste de quoi embobiner les consciences c'est-à-dire
une maîtrise du verbe et quelque connaissance des évangiles. Ainsi, certains cultes sont
carrément devenus des pompes à fric extorquant au besoin leurs fidèles à travers une
pratique de remise d’offrande appelée mabomza. Cette pratique ressemble un peu plus à une
sorte de vente de “dieu” aux enchères, le salut divin au plus offrant. Nombreux sont les
responsables des sectes qui se sont enrichis avec ce système en incitant les fidèles à se
dépouiller de leurs biens parfois les plus précieux. On a vu ainsi des hommes et des femmes
rivalisaient d’offrandes en liasses de billets de FCFA, bijoux de valeur, objets précieux. Pour le
plus grand bonheur des gourous/pasteurs qui n’hésitent pas à revendre le butin ainsi récolté.
«Dieu n’a pas de prix», «Un bon serviteur ne regarde pas sa main qui donne», scandent
certains prêcheurs des nouvelles églises qui rivalisent autant de boniments que de pratiques
farfelues à l’endroit des adeptes pour mieux les exploiter. De l’eau bénite à l’imposition des

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mains, en passant par les histoires de marcheurs sur l’eau, de chasseurs de démons ou
encore de lavement du corps au Mounganga (savon local) qui doit aussitôt déclencher
l’apparition du Christ, la liste est longue aussi bien de pratiques que de légendes sectaires
douteuses. Mais elle en dit en long sur l’ampleur de ce qu’il faut bien considérer un fléau
social. Il n’est pas de symptômes plus saisissants de la décadence des sociétés
africaines que l’effrayante prolifération des églises de réveil. Aucun pays africain n’est
épargné par le phénomène des nouvelles sectes religieuses Évangéliques qui s'y implantent
et s'y développent à un rythme qui échappe à tout contrôle. Couples brisés, familles divisées,
enfants abandonnés: son ampleur est tel qu’il s’agit bien d’un véritable fléau social aux
conséquences aussi dévastatrices que la pandémie du SIDA. Pour saisir la force subversive
de ces nouvelles religiosités, il n’est qu’à prendre la mesure des dégâts au sein de
nombreuses familles à travers des histoires sus évoquées pour le moins étranges,
emblématiques de l’éclatement de la cellule familiale, sans cesse en augmentation, dans la
capitale brazzavilloise. A ces histoires dissimulant en réalité de vrais drames familiaux, il n’y a
pas vraiment d’épithètes qui conviennent à accoler. Aussi bouleversantes qu’enrageantes,
elles traduisent sinon concentrent le profond mal ontologique de l’être africain. Car il faut bien
se rendre à l’évidence qu’il s’agit là d’une véritable lame de fond, n’en déplaise à ceux qui
verront à travers ces mots qu’une énième partition afropessimiste de la chanson désormais
bien connue de la lente agonie du Continent. Pour ceux qui l’auraient peut être oublié, la
pénétration étrangère en Afrique s’est réalisée via les voies divines. De nos jours encore,
les chemins vers Dieu demeurent autant de moyens d’asservissement que de perdition,
à la seule différence que nous n’avons plus en face le missionnaire blanc, mais bien le frère
africain. Si le phénomène sectaire se développe sur le terreau de la misère sociale, il ne faut
pas perdre de vue la diversité de ses ressorts intimes. Le premier ressort est celui de la crise
identitaire que traversent les sociétés africaines. Cette crise est née du vide mémoriel qu’ont
occasionnés les multiples assauts dont le continent africain a fait l’objet à travers le temps
(esclavage, colonisation, néocolonialisation, mondialisation etc.). Ces assauts ont détruit les
fondements même de la personnalité collective du Nègre d’Afrique le plongeant ainsi dans le
trou noir identitaire. La foi en Dieu s’est imposée comme une forme de béquille culturelle
et sociale, devant le déficit de mémoire. Elle est devenue le parapet, sinon la réponse érigée
en règle de vie, face aux multiples maux de la vie de tous les jours. La conséquence d’un tel
investissement psychique dans la foi c’est bien évidemment l’absence de prise sur la réalité
autorisant du même coup la posture du chaos devant les aléas de la vie. Au déficit de
mémoire s’ajoutent les désordres chroniques imposés à l’Afrique (Coups d’état, guerres
civiles, éliminations physiques, maladies, famines etc.) qui ont ouvert une brèche géante dans
laquelle s’engouffrent ces idéologies religieuses régressives. Au détriment de la vraie
spiritualité des Noir-e-s.» À cette triste histoire des abus spirituels des démons Évangéliques
en Afrique, comme ailleurs partout dans le monde, les larmes coulent avec des cris de
vengeance vers notre Dieu, disant: «Jusqu'à quand, Seigneur, qui es saint et véritable, ne
juges-tu point, et ne venges-tu point notre sang de ceux qui habitent sur la terre ?» (Apoc.
6:10)

En ce qui concerne l'exorcisme (chasser ou expulser les démons), il est un rite religieux
servant à supposément chasser Satan ou d'autres esprits de même nature d'un être humain,
d'un lieu ou d'une chose. Dans des temps reculés, beaucoup de cultures possédaient de tels
rites. De nos jours, l'église catholique continue de tenir pour réelles les possessions
diaboliques, et ses prêtres peuvent pratiquer ce qu'on appelle le «grand exorcisme», un rituel
dont la description prend 27 pages, et pour lequel on utilise de l'eau bénite, des incantations et
prières diverses, de l'encens, et des reliques ou des symboles chrétiens comme la croix.
L'église possède au moins dix exorcistes officiels aux États-Unis. L'archevêque de Calcutta,
Henry Sebastian D'Souza, a révélé avoir demandé à un prêtre d'exorciser Mère Teresa peu

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avant sa mort, en 1997, parce qu'il la croyait victime d'une attaque du démon.

La plupart des sectes protestantes croient également aux possessions et à l'exorcisme. Selon
Michael Cuneo, sociologue à l'Université Fordham: «Une estimation prudente permet
d'affirmer qu'il y a cinq à six cents ministères Évangéliques pratiquant l'exorcisme de
nos jours, et qu'on pourrait facilement doubler, voire tripler ce chiffre». D'après le révérend
Brian Connor, de Caroline du Sud, «la lutte contre le mal dans sa forme animée est le mandat
le plus négligé de tous ceux qui nous ont été conférés par la Bible». Connor est passé à
l'émission Dateline, de la NBC, qui traitait de l'exorcisme (13 novembre 2001). On le voyait,
aidé de quelques amis, consacrer toute une journée à tenter d'extirper les démons du corps
d'un quinquagénaire qui avait souffert, dans le passé, de dépression et de confusion. Les
exorcistes Évangéliques brandissaient des bibles, dont ils lisaient occasionnellement
des passages, ainsi que des croix. Pressant le malheureux de toutes parts, ils récitaient des
prières des heures d'affilée en sommant les démons de partir. Le sujet hurlait parfois comme
une bête et faisait la grimace à ses bienfaiteurs. C'était du plus bel effet dramatique, et la
catharsis finit par être assez intense pour que le possédé vomisse un coup. Connor a
immédiatement déclaré que c'était Satan qui quittait le corps du pauvre homme, et que
tous les démons avaient été chassés. Un suivi effectué deux mois plus tard a cependant
montré que le groupe avait dû répéter l'exercice à six autres reprises. Maintenant, sans
aucun doute, les démons étaient partis. Quant au sujet lui-même, il disait aller bien et se sentir
comme un homme nouveau. Après avoir visionné l'émission, Michael Cuneo a conclu que le
groupe suggérait à son sujet comment il devait se comporter. Il a dit n'avoir vu aucune
preuve de possession démoniaque ni d'exorcisme quelconque. On a montré la même bande à
un psychiatre, qui s'est déclaré incapable d'évaluer ce qu'il avait vu en tant que spécialiste. Il
lui semblait toutefois, à titre de croyant, qu'il y avait là quelque chose de bien réel en rapport
avec une possession démoniaque. Sur quoi fondait-il cette conclusion? «Sur la foi», NON, sur
la croyance religieuse d'un endoctrinement particulier. Cet homme était membre du comité de
l'American Psychiatric Association sur la religion et la psychiatrie. Le comportement des
exorcistes était au moins aussi intéressant que celui du possédé. Croire en l'existence de
démons est une chose, mais penser qu'on a la capacité de faire appel à un être surnaturel
omniscient et omnipotent pour qu'il chasse des démons par votre intermédiaire demande des
preuves, surtout lorsque nous savons que les démons sont le fruit de l'imagination de
plusieurs siècles. Autant les exorcistes que l'exorcisé se sont mis le doigt dans l'oeil. De
toute évidence, les premiers tiraient une grande fierté de leur réussite, et se réjouissaient de
leur victoire sur Satan. Le sujet, lui, entouré, dorloté et aimé, a finalement été félicité,
récompensé par l'approbation de ses bienfaiteurs lorsqu'il s'est débarrassé du Malin en se
proclamant serviteur de Jésus. Rien de ce qui s'est passé là n'est bien compliqué. Le groupe
a convaincu le sujet qu'il était possédé. On lui a indiqué comment il devait se
comporter, et tout le monde s'est congratulé quand le démon a quitté sa victime. Pour
expliquer comment tout le groupe en est venu à croire qu'il pouvait exorciser des démons, il
faut recourir aux concepts d'aveuglement et de renforcement collectif. Les exorcistes aiment
clairement leur travail, et ils tirent une satisfaction évidente de l'aide qu'ils procurent d'une
façon aussi spectaculaire. Je suis persuadé que bien des pseudos chrétiens Évangéliques se
demandent, après avoir vu l'émission, comment ils pourraient devenir des aides exorcistes.

D'après les rituels d'exorcismes traditionnels, on peut exorciser des objets inanimés ou des
lieux autant que des personnes. Il n'est pas nécessaire, alors, de recourir à l'exorcisme
extraordinaire, la version ordinaire étant pleinement suffisante. Satan est partout, semble-t-il,
mais on n'a vraiment besoin du spécialiste en exorcismes extraordinaires que lorsque le
Maudit se met à faire des siennes. La plupart sinon tous les cas présumés de possession
chez l'être humain semblent impliquer des victimes de troubles physiologiques au

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cerveau, allant de l'épilepsie à la schizophrénie et au syndrome de Gilles de La Tourette,


ou alors des gens dont le cerveau est plus ou moins sain, mais qui ont eu l'infortune de se
laisser convaincre d'assumer un rôle aux conséquences franchement déplaisantes. D'une
façon ou d'une autre, le comportement des possédés ressemble énormément à celui qui
résulte d'affections électrochimiques et neurochimiques du cerveau, ou encore d'autres
problèmes physiques ou émotionnels. La thérapie par éviction d'entités est le pendant
séculaire de l'exorcisme. Certaines personnes se spécialisent dans la découverte et l'éviction
d'entités, sources de tous les maux de leurs patients. Nombreux sont ceux, toutefois, qui
rejettent l'idée que la possession démoniaque ne soit qu'un mythe, surtout s'ils ont vu ou lu
des choses comme les films de «L'Exorciste ou The Amityville Horror». Il leur semble, en effet,
impossible qu'on puisse imaginer de telles histoires. Pourtant ne faut-il pas davantage
d'imagination pour accorder autant de crédit à de la fiction?

Bien des gens craignent de se retrouver victimes de possessions, mais il faudrait peut-être se
méfier des exorcistes Évangéliques mêmes, car il est évident qu'ils sont eux-mêmes les
démons qu'ils prétendent chasser. Des exorcismes ont entraîné des tragédies bien réelles,
y compris plusieurs décès. Des ministres Pentecôtistes de San Francisco ont battu une
femme à mort en 1995 en tentant de chasser les démons qui l'habitaient. En 1997, une
Coréenne de foi chrétienne s'est fait piétiner à mort à Glendale, en Californie. À New York,
dans le Bronx, une jeune fille de cinq ans est morte après qu'on l'a forcée à boire un mélange
d'ammoniaque et de vinaigre, avant de lui fermer la bouche avec du ruban adhésif. En 1998,
une femme de Sayville, dans l'état de New York, a étouffé sa fille de 17 ans en cherchant à
détruire le démon qui s'était emparé d'elle. En 2001, une femme de 37 ans, Joanna Lee, est
morte étranglée au cours d'un exorcisme mené par Luke Lee, ministre d'une église Coréenne
Évangélique oeuvrant en Nouvelle-Zélande. On a déclaré le ministre coupable d'homicide
involontaire. Lors d'une émission de MSNBC portant sur les exorcistes, et dans laquelle on
montrait les missionnaires évangélistes Tom Brown et Bob Larson, on prévenait les
spectateurs de ne pas tenter d'imiter les «professionnels», sous peine de risquer
l'emprisonnement pour des gâchis semblables. Le petit jeu des deux évangélistes consiste
à rassembler des gens souffrant de troubles évidents et de chercher les démons qui en sont la
cause, afin de pouvoir ensuite les exorciser. Pour autant que l'on sache, Brown et Larson n'ont
jamais tué personne, mais l'émission ne permettait pas de déterminer s'ils aidaient
véritablement leurs sujets, ou, au contraire, s'ils leur nuisaient, les «journalistes» n'ayant
effectué ni vérification préalable ni suivi à propos des soi-disants possédés. Le seul accessoire
des exorcistes était une Bible, qu'ils tenaient d'une main en sermonnant le diable sur un
ton grandiloquent, digne des plus belles heures de Jerry Springer ou de Jenny Jones. Les
possédés auraient pu être des malades mentaux, des comédiens, des comédiens malades
mentaux, des drogués, des drogués malades mentaux, ou des victimes du démon, comme le
proclamaient nos deux compères. Tous les sujets semblaient avoir vu le film de «L'Exorciste»
ou l'un de ses nombreux clones. Tous jouaient le rôle du démon à la voix rauque qui semblait
parler des profondeurs infernales, comme dans le film. Les similitudes dans le discours et le
comportement des possédés ont amené certains psychologues comme Nicholas Spanos à
conclure que les exorcistes comme leurs sujets assumaient des rôles appris. Il est fort
décevant qu'on n'ait pas cherché à obtenir d'autres opinions que celles des exorcistes et des
possédés lors de cette émission. Des journalistes sérieux auraient dû demander leur avis à
des tiers. En vertu de quoi devrions-nous croire sur parole des parties intéressées
comme Brown et Larson, quand ils racontent que leurs sujets étaient véritablement possédés,
et qu'ils ont expulsé Satan de leurs corps? Les deux exorcistes peuvent très bien être victimes
d'aveuglement, et coupables du préjugé de confirmation. Même si leurs intentions auraient été
bonnes, ce qui est peu probable puisqu'ils cherchaient la gloire personnelle, ils sont
définitivement dans l'erreur, et nuisent à ceux qu'ils exorcisent, à qui il faudrait des soins

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psychiatriques. Que les Évangéliques sont de vrais démons, est hors de tout doute.
L'Apocalypse les décrit comme étant «des sauterelles qui sortent du puit de l'abîme» (Apoc. 9:
1-21). Que tous les chrétiens authentiques s'en méfient et sortent de ces milieux diaboliques.

Il y a plus de trois cents ans, le théologien néerlandais Balthasar Bekker (1691) formula sa
fameuse critique de l’image traditionnelle du Diable: il s’agissait pour lui d’une superstition
«païenne», indéfendable pour tout croyant protestant sensé, et il avait pleinement raison.
Dans notre monde contemporain globalisé, Satan figure toujours dans des contextes multiples,
et pourtant reliés, comprenant à la fois la culture populaire et la publicité, les films d’horreur et
la musique heavy metal, les livres d’art et de photos et les expositions sur le Diable et le Mal,
les imaginations et les allégations de satanisme, les rituels exorcistes des chrétiens
catholiques et orthodoxes. À tout cela s’ajoute la préoccupation des Églises dites
Évangéliques charismatiques de mener une prétendue guerre contre un Satan imaginaire
issu d'une théologie mythique. Comme le suggère Charles Stewart «les sociétés ont créé
une panoplie de figures surnaturelles dont elles ont ensuite perdu le contrôle et elles sont
tombées sous la coupe des produits de leur propre imagination ». En ceci, le
christianisme missionnaire est le principal vecteur de l’image du Diable à travers le monde.
Cette attention prêtée au Diable a été considérablement renforcée par l’intérêt actuel pour la
popularité phénoménale du christianisme charismatique (incluant les Églises pentecôtistes, les
Baptistes charismatiques, et le mouvement charismatique catholique, qui mettent tous
fortement l’accent sur l’Esprit-Saint). Dans les pseudos Églises de ce type, on porte une
grande attention au combat spirituel entre l’Esprit-Saint et Satan, qui se trouve à la tête des
«forces des ténèbres». Pour ce qui est des Tsiganes charismatiques, ils luttent contre – et, ce
faisant, d’une certaine manière, mettent en avant – le Diable par des chants visant à «écraser
sa tête avec le pouvoir de Dieu», lorsque le Diable est leur dieu réel. Alors que de tels chants
sont centraux pour l’identité de ces Tsiganes en tant que chrétiens charismatiques – et se
situent donc à la racine de leur manière de se distinguer du «monde» –, le caractère central de
la musique dans l’identité tsigane en général est aussi source d’ambivalence, notamment pour
les musiciens talentueux, qui peuvent, volontairement ou non, se laisser entraîner à jouer «la
musique du Diable». Pour les Tsiganes charismatiques étudiés par Ruy Llera Blanes, la
musique n’est pas seulement une force à mobiliser contre le Diable, elle est aussi une force
qu’il peut s’approprier et utiliser. De ce point de vue, les chants peuvent servir à étendre
son pouvoir sur le monde. Ils s’intéressent au combat cherchant à exorciser non seulement
de simples individus, mais aussi des territoires entiers. Mobilisant une armée spirituelle dans la
lutte contre le Diable, ces charismatiques considèrent l’expulsion des démons comme un
préalable nécessaire à la christianisation de l’espace.

L’engagement charismatique dans le combat spirituel entraîne une remarquable obsession


pour la lutte contre le Diable par toutes sortes de moyens. Ce qui est ici particulièrement
frappant, c’est l’évocation constante du Diable comme une force incroyablement dangereuse,
virtuellement impossible à contenir. Ceux qui se sentent «emplis» du pouvoir divin ne peuvent
guère se reposer non plus, car on tient Satan comme particulièrement désireux de séduire et
de distraire les chrétiens ardents qui sont en réalité des imposteurs. La revendication des
Églises pentecôtistes-charismatiques concernant le pouvoir d’appeler l’Esprit-Saint à
descendre bénir et protéger les gens a néanmoins un revers, c’est le besoin constant
d’invoquer le sens du danger et de la destruction imminente. Tout autant qu’ils cherchent à
combattre Satan, ils ont aussi besoin de lui afin de revendiquer du pouvoir. Ce qui
implique une assez captivante combinaison entre un rejet du Mal au nom de la moralité et une
fascination voyeuriste pour tout ce qui est interdit. Cette logique de transgression, avec
ses possibilités de plaisirs lubriques et ses regards voyeuristes dans le royaume des ténèbres,
est très accentuée dans des cadres comme celui du mouvement charismatique, qui est

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devenu la forme d'un faux christianisme la plus répandue dans le monde. En ce sens, les
rencontres avec le Diable et les démons, ressenties comme tout à la fois effrayantes et
fascinantes, procurent des expériences de jouissance.

LES FOUS DE JÉSUS DE MULHOUSE


Henri Tincq raconte comment il a vécu la pastorale de Mulhouse 2005
(Le Monde: date: 2005-12-23)
NDLR: Henri Tincq, journaliste au Monde et Monde des Religions, s'est rendu à la pastorale
"ASF" (Association Fraternelle et Spirituelle) de Mulhouse, en novembre 2005. La pastorale
réunit 2 fois par an (en mars à Grenoble et en novembre à Mulhouse) environ 500 pasteurs de
France et de Navarre. «D'abord, saluer le voisin, un "futur frère du ciel", l'embrasser "sous le
regard du Seigneur". Puis répéter les refrains qui défilent sur des écrans géants, chanter à tue-
tête des hymnes et des louanges, balancer le corps, claquer des mains. La sono couvre à
peine le "parler en langues", suite de mots et de sons inarticulés qui enfle pour invoquer
l'Esprit saint. Le pasteur Samuel Peterschmitt bondit sur scène. Quarante et un ans, cheveux
courts et gominés, costume et cravate verts. Cet autodidacte sans formation théologique est
l'un des meilleurs prédicateurs évangéliques de France. Il exerce à la Porte ouverte chrétienne
de Mulhouse (Haut-Rhin), la plus grande megachurch bâtie sur le modèle américain, une
affaire juteuse dont il a hérité de son père, Jean, un Mennonite (anabaptiste). Ce soir, 3 000
fidèles remplissent un ancien hypermarché, racheté à bon prix, dans la banlieue de la ville.
Samuel Peterschmitt sait tout faire. Il chante et danse près d'accortes jeunes choristes. Micro
à la bouche comme un crooner, il arpente la scène, ferme les yeux de manière extatique,
chasse les démons. Il séduit, envoûte, électrise, magnétise: "La Bible m'a dit...", "Dieu m'a
dit...". Et la foule, comme un seul homme, répond: "Amen." "Jésus est là parmi nous, prêche-t-
il. Il est là pour chasser les démons, pour que les malades soient guéris, les pécheurs
pardonnés." Il prie pour que la France prenne le "chemin de la repentance", pour les hommes
politiques qui votent des "lois iniques", pour la société qui vit "dans le marasme". Il en appelle
au respect du corps contre la pornographie, de la famille, des couples normaux, c'est-à-dire
hétérosexuels. La foule s'agite, trépigne, chante en boucle: "Son sang m'a purifié, je le crois, je
le crois... Mes fautes sont lavées par la croix, je le crois, je le crois."

D'autres prédicateurs prennent le relais. Comme Jacques Elbaz, juif converti, venu de
Jérusalem: "Jésus revient bientôt, mais attention, le démon ne chôme pas. Portez tous le
casque du salut." En Israël et en France, les juifs sont confrontés au "royaume des ténèbres".
Il hèle son auditoire: "Est-ce que ce sont les juifs qui ont transpercé Jésus sur une croix ?" La
foule hurle: "Non. Ce sont les Romains !" Les militants Sionistes, un badge "Juifs pour
Jésus" sur leur tee-shirt, exultent: "Nous voulons qu'Israël soit sauvé. Nous voulons que la
France soit sauvée." Deux heures déjà que la transe dure. Suivent des témoignages de
guérison. Samuel Peterschmitt toise la foule: "Qui a besoin, ce soir, d'être sauvé ? Qui a
besoin d'une délivrance ? Qui souffre d'une dépression ? Qu'il lève la main, sorte des rangs et
approche." Des mains se lèvent. Cardiaques, migraineux, cancéreux sont invités à mettre leur
main sur la zone souffrante de leur corps. Des pasteurs imposent leurs mains sur la tête.
La foule des fidèles se serre et prie.

La Porte ouverte chrétienne de Mulhouse n'est que l'une des vitrines d'un courant
"pentecôtiste" qui s'étend, mord sur les Églises traditionnelles (catholique, réformée,
luthérienne, etc.), progresse en terres protestantes (Alsace, Midi, région parisienne), déroute
les pouvoirs publics tentés de l'assimiler à une secte. L'arrivée en France des
évangéliques n'est pas récente, mais, de 50 000 après-guerre, ils sont aujourd'hui près de 400
000, et forment la composante la plus nombreuse du protestantisme. Ce modèle
"pentecôtiste", le plus spectaculaire, est de loin celui qui progresse le plus, au détriment des

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Assemblées de Dieu, plus austères et puritaines. Cette galaxie évangélique met l'accent sur la
conversion, le fondamentalisme biblique, répondant à un besoin de consolation, de
convivialité, de guérison. Des traits y sont hypertrophiés: le charisme du pasteur exorciste
et thérapeute; la vision binaire du monde (purs et corrompus); la méfiance envers la société
moderne et tout oecuménisme; la défense du peuple juif appelé à se convertir le jour du retour
du Christ annoncé dans l'Apocalypse. Enfin la fréquence des "engagements": la megachurch
de Mulhouse est une ruche débordant de réunions de prière, d'évangélisation, d'action sociale,
de formation biblique, de missions, etc. Ses prédicateurs sourient des articles de journaux sur
le "péril évangélique", qui aurait traversé l'Atlantique. "Les gens viennent chez nous sans désir
de conquête, mais parce qu'ils ne se sentent pas jugés. Jésus n'est pas venu pour nous juger,
mais pour nous sauver", dit un animateur de la radio évangélique Phare FM, qui diffuse des
témoignages de guérison toute la journée.

Jean-Daniel Peter a été exclu de l'Église Réformée de France parce qu'il "rebaptisait" des
adultes (les évangéliques ne reconnaissent pas le baptême des nourrissons et baptisent par
immersion). Il exerce désormais en Belgique: "Je trouve dans les assemblées évangéliques
des fruits de conversion et de guérison qu'on ne trouve pas dans les autres Églises, trop
rationalistes." "L'avenir est devant nous, assure Jean-Pierre Riche, président de la Fédération
des Églises du plein Évangile de France. Nous apportons des réponses paisibles à tous les
problèmes de la société." Soif de Dieu ? "Notre Dieu n'est plus le Dieu lointain d'autrefois.
Chez nous, il n'y a pas de différence entre ce qu'on voit, ce qu'on sent, ce qu'on croit", répond-
il. La famille malmenée ? C'est un thème-clé des évangéliques, qui déclarent la guerre à une
télé dominée par l'idéologie du RAF" (Ruquier-Ardisson-Fogiel) ! "On avalise la décadence au
nom de la liberté, déplore Samuel Peterschmitt. Il y en a assez d'entendre dire que le divorce
n'a pas de conséquences sur les enfants."

Président des Associations familiales protestantes (AFP), Pierre-Patrick Kaltenbach fait son
miel dans ces milieux évangéliques. Il se bat pour qu'ils soient reconnus par les pouvoirs
publics, s'étonne que le maire de Mulhouse, Jean-Marie Bockel, s'obstine à ne pas recevoir la
Porte ouverte chrétienne: "Il y a discrimination quand on finance des mosquées et pas un
temple, quand on permet au Coran de sortir dans les rues et pas à l'Évangile", dit-il. Combat
loin d'être gagné, car les évangéliques suscitent une répulsion proportionnelle à leur
succès.

Les autres Églises, protestantes et catholique, sont consternées. Dans le sud de l'Alsace, elles
perdent leurs fidèles au profit de la Porte ouverte, dénoncent les dérives sectaires, le "trust
familial" des Peterschmitt, les divisions dans les couples, la culture américaine qu'on tente
d'importer. "Ces gens-là n'ont plus rien à voir avec le protestantisme français, explique le
pasteur Philippe Aubert, président du consistoire de l'Église Réformée de Mulhouse. Dans la
société laïcisée, les gens ont sans doute besoin de symboles, de mystère et de certitudes.
Mais, là, on nage en pleine idolâtrie et en plein néopaganisme."

LA VÉRITÉ SUR LES DÉMONS COMME SIGNES DE PSYCHOSE


Que le coeur de l'homme soit l'abîme sans fond qui est le domaine des démons, n'est pas une
doctrine nouvelle. Cette position fut partagée par les chrétiens des premiers siècles et indique
une réalité par rapport à la fiction traditionnelle sur le sujet. Dans Épître de Barnabé qui se
trouvait dans certaines Bibles du 2ie siècle au 4ie siècle, nous trouvons: «Avant que nous
eussions la foi en Dieu, l'intérieur de nos coeurs était corruptible et fragile, vraiment comme
une demeure faite te main d'homme; il était rempli d'idolâtrie, habité par les démons...» (Bar.
16:6) Du fait que les démons sont «des dispositions du coeur, des attitudes de
rébellions», selon le sens du mot Grec «daimon» (Strong: 1142), nous indique clairement

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qu'ils sont des désordre du psyché d'une personne et non des êtres surnaturels ou
anges déchus issus d'une théologie mythique qui donne crédibilité à des formes
d'imaginations maladives. Mis à part sa signification théologique ou culturelle particulière, la
possession démoniaque se présente comme un état dissociatif tel qu'il est décrit dans les
psychoses schizophréniques. On ne peut différencier la possession d'une forme appropriée de
trouble psychopathologique ou de mécanisme psychophysiologique. En psychiatrie, la
possession n'est pas envisagée comme un phénomène religieux mais comme une
forme de délire au cours duquel le malade se croit habité par un être surnaturel qui parle par
sa bouche, mobilise sa langue malgré lui et dirige ses mouvements (Henri Aubin, Manuel
alphabétique de psychiatrie). Cette forme de délire se retrouve dans différentes affections
organiques (encéphalites, intoxication), ou non organiques: mélancolie, schizophrénie. Il
semble se produire comme moyen d'expression occasionnel d'un désarroi organique ou
culturel en Afrique et peut aussi révéler des phénomènes d'acculturation lors d'une émigration.
On définit le trouble «personnalité multiple» par la coexistence, chez un même individu de
deux ou plusieurs états de personnalités distincts qu'ils aient une mémoire propre, des
modalités comportementales spécifiques et leurs propres styles de relation sociale ou qu'ils
partagent une partie de ces différents items. Les deux esprits ou conscience d'être se
combattent dans un même champ qui est le corps, et l'âme est comme partagée; selon une
partie de soi, elle est le sujet des impressions diaboliques, et, selon l'autre, des mouvements
qui lui sont propres et que Dieu lui donne. Ce type de trouble commence à s'installer dès
l'enfance mais n'est, le plus souvent, remarqué par les cliniciens que beaucoup plus tard; il
s'agit presque toujours de filles (60 à 90 %). Le passage d'une personnalité à une autre est
généralement brusque (quelques minutes). La transition est sous la dépendance du contexte
relationnel. Les transitions peuvent survenir également lorsqu'il y a conflit entre les différentes
personnalités ou lorsque ces dernières ont mis au point un plan commun. Les personnalités
peuvent être diamétralement opposées dans leurs caractéristiques et différer même quant aux
tests psychologiques et physiologiques: elles peuvent nécessiter par exemple des verres
correcteurs différents, répondre de manière différente au même traitement et avoir des QI
différents. On décrit l'existence de complications éventuelles, telles que suicide,
automutilation, agression, viol, toxicomanie, etc. La schizophrénie peut aboutir elle aussi au
sentiment d'être possédé. Dans ce cas l'entourage discerne plus facilement qu'il s'agit d'un
trouble de la personnalité et non d'un phénomène mystique.

Certaines personnes souffrent d'une maladie étrange, associée à des symptômes (visibles ou
non) et dont elle ignore l'origine. Du point de vue supposément chrétien, comme nous
retrouvons chez les sectes dites Évangéliques, celle-ci pourrait être parfois amenée à
considérer ses problèmes uniquement sous l'aspect spirituel. Plusieurs d'entre-elles vont aller
consulter un conseiller spirituel à ce sujet qui généralement est pasteur d'une église à
tendances extatiques, ou un professionnel prétendument qualifié par eux en la matière. Il est
vrai que la possession est un phénomène présent dans notre société, mais non pas
dans le sens traditionnel des religions dites chrétiennes comme on voudrait nous le
faire croire en tordant le sens des Écritures. En outre, poser un diagnostic juste en regard à
des manifestations d'ordre physiologique et psycho-affectif (le délire, la paranoïa, la
schizophrénie, les crises d'épilepsie) demande de considérer les aspects neurologiques et
cognitifs (structure de pensée en relation avec notre affectif) de la personne. Une personne est
donc affectée physiologiquement d'après le contexte de son arrière plan religieux, et les
délires psychopathiques dont elle souffre sont en relation avec ses pensées ou ses croyances.
Malheureusement les intervenants dits chrétiens sont plus sensible à l'aspect spirituel du ou
de la malade. Souvent et en toute bonne foi, la personne qui consulte ces charlatans croit
qu'elle est possédée du démon et devient sérieusement traumatisée par leur endoctrinement.
Annoncer à quelqu'un qu'il est possédé c'est créer un choc important qui peut avoir des

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répercussions sur toute sa vie. Les angoisses créées par l'impact de telles affirmations
peuvent être déterminantes pour le sujet et causer des torts irréparables spirituellement et
même physiquement. Citons un extrait du livre «Entourer les faibles» (Ebv édition, Bâle,
Suisse, 1991) du Dr Samuel Pieffer, psychiatre et psychothérapeute chrétien, touchant
particulièrement la schizophrénie: «On cause de grands torts aux chrétiens qui traversent des
crises de schizophrénie en les déclarant possédés ou influencés par des puissances
démoniaques et en les soumettant à des rites fastidieux destinés à chasser les esprits
mauvais. Souvent, les prières formulées dans cette situation aggravent la psychose, comme le
reconnaît indirectement le docteur Margies lui-même: «celui dont la foi décroche souffre
d'amères déception» (p.145-146).

Le Dr. med Philipp Eich, nous dit à propos des démons et autres symptômes: «Les
hallucinations et idées délirantes sont des signes importants de la schizophrénie... Les
symptômes des troubles schizophréniques sont très variés. En plus des troubles de la pensée,
les hallucinations auditives, par exemple les voix de Dieu, du diable ou de personnes
connues, comptent parmi les signes typiques. Le délire est un autre symptôme fréquent, qui
peut avoir toutes sortes de facettes. Les idées délirantes peuvent concerner la relation avec
des personnes ou des objets (délire relationnel), conduire à une surestimation de soi
(mégalomanie), donner l'impression d'être persécuté (délire de persécution) ou d'être dirigé de
l'extérieur (délire d'influence).» La schizophrénie est une maladie qui découle d’une
modification du fonctionnement du cerveau. Elle n’altère pas l’intelligence. La schizophrénie se
manifeste par des épisodes aigus de psychose, suivis de divers symptômes chroniques:

1- Les hallucinations sont une distorsion des perceptions des sens. Le plus souvent, le
schizophrène entend des voix qui le tourmentent, le font souffrir. Elles peuvent l’accuser,
lui donner des ordres, le contrôler, le menacer…
2- Le délire consiste en une modification du raisonnement qui amène à une conviction
fausse (fausses doctrines). En quelque sorte, le délire est une théorie qui explique le
monde inquiétant et angoissant dans lequel le schizophrène est plongé. Par exemple,
l’individu peut être convaincu qu’il est persécuté, en danger, qu’on veut le tuer, ou qu’il est
responsable des malheurs dans le monde. Il peut aussi être la victime de suggestions
artificieuses qui font parties de l'endoctrinement dans des groupes extatiques.
3- La perturbation de la logique de la pensée se manifeste par un langage
incompréhensible comme dans le prétendu don du parler en langues, avec des
associations d’idées décousues comme dans le soi-disant don de prophétie. On
peut comprendre que le schizophrène, qui voit ainsi son monde chambardé, peut
présenter un repli sur lui-même et un comportement désorganisé.

«La plus scientifique métapsychie connaît des cas, par centaines, de batailles, à travers
l'espace, par "ondes psychiques". Les maladies, les malheurs, la mort même, causés par des
moyens hyperphysiques, sont un fait» La Psychical Research Society de Londres, rappelle
Frank-Duquesne, a recensé des centaines de cas d'envoûtements, de paralysie physique
et/ou intellectuelle, provoqués par des maléfices à distance. Ceci explique dans un sens les
décharges psychiques qui se produisent lorsque un pasteur Évangélique ou une autre
personne dans ces mêmes groupes de déséquilibrés extatiques, impose les mains à une
personne pour qu'elle reçoive un supposé Baptême du Saint-Esprit avec l'évidence de parler
en langues et qui est en réalité un baptême des esprits, ou pour tenter de la guérir de
quelques maladies. L'imposition des mains sert de conduit au transfert des démons
Évangéliques et la personne qui les reçoit en est instantanément possédée, c'est à dire qu'elle

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tombe dans une fougue, devient turbulente, excitée et même agressive. Lorsque des gens
reçoivent l’imposition des mains de quelqu’un qui est possédé par des démons, comme c'est
le cas avec les Évangéliques extatiques, ils deviennent alors aussi possédés des démons, car
l’imposition des mains signifie «transférer» (Lév. 16:21). Voici un texte sur «L'initiation
Luciférienne) qui, quoiqu'il soit de source catholique, en dit gros par rapport à l'imposition des
mains et la réception d'un baptême en l'esprit: «Caractère initiatique du "baptême dans
l'Esprit" au sein du pentecôtisme protestant. - Examinons maintenant le caractère proprement
initiatique du "baptême dans l'Esprit-Saint" en milieu charismatique protestant. Pour qu'il y ait
initiation, selon le ritualiste René Guénon, un vrai maître en cet art, il faut la présence d'un
guide, initié-initiateur, rattaché à la Tradition luciférienne et donc capable de transmettre
l'influence spirituelle démoniaque liée à cette Tradition; il faut ensuite qu'un rite soit
pratiqué, rite porteur de la pernicieuse influence (ce rite peut être d'une grande simplicité,
allant par exemple jusqu'à un simple "oui" dit à un initiateur, un "oui" qui livre l'âme à ladite
influence); enfin la marque infaillible de la réception de l'influx diabolique, c'est l'efficacité qui
peut être absolument prodigieuse et qui, par le merveilleux qu'elle engendre, serait capable,
sous couleur religieuse, et si c'était possible, de "séduire les élus eux-mêmes", selon le mot
tout de justesse de l'Évangile... De tout ce qui précède, il ressort une véritable évidence: le rite
de l'imposition des mains (assortie d'une prière d'appel), pratiquée par les pentecôtistes de
Miss Dodge, sur les catholiques de Pittsburg, ne pouvait produire la divine grâce, et il ne
pouvait produire son extraordinaire efficacité qu'à la seul condition de véhiculer la "grâce
diabolique". "Le rite est toujours efficace quand il est accompli régulièrement. Peu importe
que son effet soit immédiat ou différé.»

Mentionnons deux cas spécifiques de personnes subissant les délires d'un déséquilibre
psychique résultant d'expériences psychopathiques avec des êtres supposément
démoniaques dans le sens traditionnel. À noter que ces cas n'ont aucun rapport évident avec
le sujet d'un baptême des esprits, mais ils démontrent clairement un arrière plan religieux dans
les personnes concernées:

1- Témoignage d'une femme atteinte de schizophrénie: «J'étais constamment en état de


psychose. À certains moments, je regardais mes collègues de travail et leurs visages
devenaient difformes. Leurs dents devenaient comme des crocs pour me dévorer. Le plus
souvent, j'étais incapable de me faire confiance et de regarder quiconque par crainte de me
faire avaler. La maladie ne m'accordait aucun répit. Même quand j'essayais de dormir, les
démons me tenaient éveillée et, parfois, je partais à leur recherche autour de la maison. Je me
consumais de tous côtés, éveillée ou endormie. J'avais l'impression que les démons me
consumaient. J'étais incapable de comprendre ce qui m'arrivait.»

2- Dans un autre cas beaucoup plus sérieux, nous voyons: «Une septuagénaire a été
retrouvée morte prés d'Alès. Son fils atteint de schizophrénie est incarcéré. il a avoué les faits
et dit avoir agi "sur ordre de Dieu pour tuer le démon"»

Une personne ignorant ces enjeux importants pourrait penser, voire suggérer que la source du
mal dans des cas similaires à ceux que nous avons montré, dépendrait de leur manque de foi,
comme c'est la coutume chez les sectes dites Évangéliques qui ne trouvent mieux que
d'accuser les gens de toutes sortes de faussetés afin de se donner de la crédibilité. Dans la
même veine on pourrait donner à penser qu'un péché quelconque dans leur vie ouvrirait «une
porte» sur une supposée intrusion d'un être démoniaque en eux, ou encore qu'il s'agirait du
péché d'un ancêtre, plutôt que de prioriser l'importance d'une relation profonde et intime avec
notre Dieu, le Seigneur Jésus-Christ. C'est la raison d'être et de vivre du chrétien authentique.
Notre vie chrétienne ne devrait pas être peuplée de luttes constantes ou de recherche à

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comprendre le «fonctionnement» des légions démoniaques imaginaires des


Évangéliques. Dieu est au-dessus des conflits réels ou imaginaires. Mettre de l'emphase sur
les relations avec des démons traditionnels issus d'une théologie mythique, devient un terrain
propice à créer une sorte de psychose collective ou développer la fixation pouvant aller
jusqu'à la compulsion (vouloir continuellement nettoyer son environnement spirituel). La Parole
de Dieu nous dit de prendre garde et de faire preuve de discernement, et ce dans la
perspective de l'amour ou charité de Dieu tel que Paul nous l'explique si bien dans l'épître aux
Corinthiens (1Cor. 13). L'accompagnement de personnes souffrant de problèmes psychiques
ou spirituels demande une certaine disposition d'esprit, une compassion qui engendre la
confiance en Christ et un désir réel d'aide dans des circonstances particulières souvent difficile
et même incompréhensibles. Une connaissance des maladies mentales et de leur évolution
permet de mieux comprendre la souffrance de l'autre et de l'entourer de la douceur et de la
compassion de Christ. Parfois une expertise médicale peut être nécessaire, particulièrement
lorsqu'une personne se croit ou qu'on croit possédée, afin d'identifier la source de certains
symptômes physiques et / ou psychiques apparents. La prière, un des éléments important
à ne pas négliger, peut encourager l'être souffrant, l'aidant à se sécuriser au fur à mesure
qu'elle entre en relation avec le Seigneur Jésus-Christ par la foi qu'elle reçoit du don de grâce:
«Car vous êtes sauvés par la grâce, par le moyen de la foi; et cela ne vient pas de vous ou de
votre choix, c'est le don de Dieu; Ce n'est point par les oeuvres méritoires, afin que personne
ne se glorifie.» (Éph. 2:8,9) Il y a un passage important dans l'Évangile de Luc qui nous
indique avec précision comment Jésus chassa un démon du fils d'un homme, qui en
avait fait auparavant la requête à ses disciples qui ne purent le chasser. Toutefois, il est écrit
que Jésus «reprit fortement l'esprit immonde, et guérit l'enfant» et non «il chassa le démon de
l'enfant». Dans le Grec original, l'expression «esprit immonde» porte la notion de «esprit
troublé» et cela est beaucoup plus précis pour nous indiquer qu'il s'agit ici d'un déséquilibre
psychique et non d'un démon mythique. Aussi, l'expression «reprit fortement» peut se traduire
aussi selon le Grec original «attiré de l'estime» et cela est l'indice le plus important pour nous
indiquer la procédure que Jésus utilisa pour chasser des démons, comme nous voyons dans
la Bible de l'Épée: «Amène ici ton fils. Et comme il approchait, l’insubordination indomptable le
terrassa, et l'agita violemment; mais Jésus attira l'estime de l'esprit troublé, et apaisa l'enfant,
et le rendit à son père.» (Lc. 9:42). Dans le contexte de ce passage, «attirer de l'estime»
signifie «occasionner une appréciation, amener une attitude favorable, appeler à la grâce» et
cela demande de la douceur et de la compassion de celui qui occasionne une telle
appréciation ou une telle grâce dans une personne dérangée psychiquement et physiquement.
En d'autres mots, c'est en amenant avec douceur et compassion une personne à
l'appréciation de la grâce en Jésus-Christ qu'elle est délivrée de ses tourments, car nous
sommes sauvé «par la grâce, par le moyen de la foi», et non par la séduction du charme des
mots auxquels on donnerait quelque autorité sous prétexte que Jésus aurait donné la
permission d'utiliser son nom pour chasser des démons.

Ne participez pas à des comportements d'extravagance, d'agitation, de gesticulations,


produisant une espèce d'exaltation collective. Ne vous livrez pas à un manipulateur, à
quiconque se dit prophète, guérisseur ou exorciste. Ils vont tirer sur vos membres, exercer des
pressions sur votre corps et sur votre esprit, Ils vont faire des passes avec les mains,
gesticuler autour de vous en criant, pour provoquer une réaction psychique. Ne livrez pas
votre âme à des investigations étrangères, à des gens qui entrent et fouillent dans votre être
intime qui n'appartient qu'à vous et à Dieu. Méfiez vous des confesseurs empressés. Mais
trouvez de bons conseillers, des serviteurs de Dieu humbles, fidèles et remplis de l'amour de
la vérité. Soyez prudents, vigilants, méfiez vous des enchanteurs et des charlatans, des
illusionnistes qui se trompent eux-mêmes et entraînent les autres dans leurs déviations.
Éprouvez les esprits et priez. Demandez à Dieu de vous garder et de vous éclairer. N'agissez

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jamais avec précipitation. Le Seigneur vous dit «Et il dit aux disciples: Des jours viendront où
vous désirerez de voir l'un des jours du Fils de l'homme, et vous ne le verrez point. Et l'on vous
dira: Le voici ici, ou: Le voilà là; n'y allez point, et ne les suivez point.» (Lc. 17:22,23); «Alors si
quelqu'un vous dit: Le Christ est ici, ou: Il est là; ne le croyez point. Car de faux oints et de
faux prédicateurs s'élèveront et feront de grands signes et des prodiges, pour séduire les élus
mêmes, s'il était possible. Voilà, je vous l'ai prédit.» (Mat. 24:23-25)

A Christ seul soit la Gloire

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