Corrige Topo7 PDF
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Dans cette feuille, sauf indication contraire, H designe un espace de Hilbert reel de produit scalaire
, ), et de norme associee | | =
_
, ).
De plus, par un leger abus de notation, on identiera un polynome P(X) =
n
i=0
a
i
X
i
avec la fonction
polynomiale associee x P(x) denie sur R.
Identites
1. Identite de polarisation: montrer que pour tous x, y H, x, y) =
1
4
_
|x +y|
2
|x y|
2
_
.
2. Identite du parallelogramme: montrer que x, y H, |x +y|
2
+|x y|
2
= 2
_
|x|
2
+|y|
2
_
.
Solution .
1. Pour tous x, y H,
|x +y|
2
|x y|
2
=
_
|x|
2
+ 2x, y) +|y|
2
_
_
|x|
2
2x, y) +|y|
2
_
= 4 x, y),
do` u le resultat.
2. Pour tous x, y H,
|x +y|
2
+|x y|
2
=
_
|x|
2
+ 2x, y) +|y|
2
_
+
_
|x|
2
2x, y) +|y|
2
_
= 2
_
|x|
2
+|y|
2
_
.
Isometries
Soit u : H H. On dit que u est une isometrie si u est lineaire et conserve la norme, i.e.
x H, |u(x)| = |x|.
Montrer que u est une isometrie si et seulement si u conserve le produit scalaire, i.e.
x, y H, u(x), u(y)) = x, y).
Indications:
1. Pour le sens , utiliser lidentite de polarisation.
2. Pour le sens , developper |u(x +y) u(x) u(y)|
2
pour x, y H et R.
Solution .
() Pour tous x, y H, en utilisant lidentite de polarisation et le fait que u est lineaire et conserve la
norme, on a
u(x), u(y)) =
1
4
_
|u(x) +u(y)|
2
|u(x) u(y)|
2
_
=
1
4
_
|u(x +y)|
2
|u(x y)|
2
_
=
1
4
_
|x +y|
2
|x y|
2
_
= x, y).
Ainsi u conserve le produit scalaire.
() Si u conserve le produit scalaire, u conserve egalement la norme car pour tout x H,
|u(x)|
2
= u(x), u(x)) = x, x) = |x|
2
.
Pour montrer que u est lineaire, il sut de montrer que pour tous x, y H et tout R
u(x +y) = u(x) +u(y),
1
cest-`a-dire, dapr`es la denie positivite de la norme, que
|u(x +y) u(x) u(y)|
2
= 0.
Mais par bilinearite du produit scalaire,
|u(x +y) u(x) u(y)|
2
= u(x +y) u(x) u(y), u(x +y) u(x) u(y))
= u(x +y), u(x +y)) u(x +y), u(x)) u(x +y), u(y))
u(x), u(x +y)) +u(x), u(x)) +u(x), u(y))
u(y), u(x +y)) +u(y), u(x)) +
2
u(y), u(y)).
Comme u conserve le produit scalaire, cette expression se reduit `a
x +y, x +y) x +y, x) x +y, y)
x, x +y) +x, x) +x, y)
y, x +y) +y, x) +
2
y, y)
qui pour les memes raisons de bilinearite du produit scalaire, coincide avec
|(x +y) x y|
2
= 0.
Lapplication u est donc lineaire.
Soit E = C
0
([a, b], R
+
). Pour tout f E, on denit
I(f) =
_
_
b
a
f(x) dx
__
_
b
a
1
f(x)
dx
_
.
1. Montrer que pour tout f E, I(f) (b a)
2
.
2. Trouver toutes les fonctions de E pour lesquelles linegalite precedente est une egalite.
3. Par un argument de connexite, montrer que I(E) = [(b a)
2
, +[.
Solution .
1. On munit E du produit scalaire usuel denit, pour f, g E, par
f, g) =
_
b
a
f(t)g(t) dt.
Dapr`es linegalite de Cauchy-Schwarz appliquee aux fonctions
f et 1/
f qui appartiennent `a E, on a
(b a)
2
=
_
_
b
a
_
f(t)
1
_
f(t)
dt
_
2
_
b
a
f(t) dt
_
1
0
1
f(t)
dt = I(f).
2. Linegalite precedente est une egalite si et seulement si on se trouve dans le cas degalite de linegalite de
Cauchy-Schwarz, cest-`a-dire si et seulement si
f et
1
f
sont proportionnelles. Ceci equivaut `a lexistence
dune constante R telle que
_
f =
1
f
,
cest-`a-dire (comme de plus f est strictement positive) au fait que f soit identiquement egale `a une
constante strictement positive.
3. Pour la topologie de la convergence uniforme, E est connexe (car convexe), et I est continue sur E :
en eet si (f
n
) est une suite delements de E qui converge vers un certain f E pour la norme | |
,
alors
_
b
a
(f
n
(x) f(x)) dx
(b a)|f
n
f|
,
2
et
_
b
a
_
1
f
n
(x)
1
f(x)
_
dx
_
b
a
[f
n
(x) f(x)[
[f
n
(x)f(x)[
dx
1
2
|f
n
f|
,
o` u designe une constante strictement positive telle que pour tout n N assez grand et tout x [a, b],
[f
n
(x)[ et f(x) . Une telle constante existe car f est continue sur le compact [a, b] `a valeurs
strictement positives, et donc admet une borne inferieure strictement positive m. En appliquant la
denition de la limite `a (f
n
) qui converge uniformement vers f, avec = m/2, on obtient bien le resultat
pour = m/2. En eet pour tout x [a, b], f(x) m m/2, et pour tout n assez grand
[f
n
(x) f(x)[ f
n
(x) f(x) mm/2 = m/2.
Finalement les deux termes dont I est le produit sont continus sur E, donc I est continue sur E.
Les deux premi`eres questions montrent que I(E) [(b a)
2
, +[, et que I(E) admet un minimum
valant (b a)
2
. Le theor`eme des valeurs intermediaires sapplique `a I puisque cette application est
continue sur un connexe. Comme I est `a valeurs reelles, on en deduit que I(E) est un intervalle, de la
forme [(b a)
2
, M] ou [(b a)
2
, M[, avec M [(b a)
2
, +]. Pour montrer que
I(E) = [(b a)
2
, +[
il sut donc de montrer que I prend des valeurs aussi grandes que souhaite. Or la suite de fonctions
positives f
n
E denies par
f
n
(x) =
_
_
n si x [a, a +
ba
3
]
1
n
si x [a + 2
ba
3
, b]
f est ane sur [a +
ba
3
, a + 2
ba
3
],
verie
I(f
n
) =
_
_
b
a
f
n
(x) dx
__
_
b
a
1
f
n
(x)
dx
_
_
_
a+
ba
3
a
f
n
(x) dx
__
_
b
a+2
ba
3
1
f
n
(x)
dx
_
_
b a
3
n
_
2
et donc I prend des valeurs arbitrairement grandes. Ceci montre nalement que I(E) = [(b a)
2
, +[.
Produit scalaire sur M
n
(R)
Montrer que A, B) = tr(A
T
B) denit un produit scalaire sur M
n
(R), et que la norme associee verie
|AB| |A| |B|.
Solution . Pour A = (a
i,j
) et B = (b
i,j
), le coecient en position (i, j) de AB est
n
k=1
a
i,k
b
k,j
.
On en deduit donc que pour A, B M
n
(R),
A, B) = tr(A
T
B) =
n
i=1
n
k=1
a
k,i
b
k,i
,
que lon peut ecrire
A, B) =
n
i,j=1
a
i,j
b
i,j
.
De cette expression explicite, on deduit la bilinearite et la symetrie de , ). De plus
A, A) =
n
i,j=1
a
2
i,j
,
ce qui montre que , ) est deni positif : cette application denit bien un produit scalaire.
3
En utilisant `a nouveau lexpression explicite de , ), on voit que la norme associee verie, pour
A, B M
n
(R),
|AB|
2
=
n
i,j=1
_
n
k=1
a
i,k
b
k,j
_
2
i,j=1
_
n
k=1
a
2
i,k
_ _
n
k=1
b
2
k,j
_
dapr`es linegalite de Cauchy-Schwarz sur R
n
. Mais
n
i,j=1
_
n
k=1
a
2
i,k
_ _
n
k=1
b
2
k,j
_
=
n
i=1
_
n
k=1
a
2
i,k
_
j=1
_
n
k=1
b
2
k,j
_
= |A|
2
|B|
2
.
Le resultat suit.
Produit scalaire sur R[X] et R
N
[X]
1. Montrer que P, Q) =
_
1
0
P(x) Q(x) dx denit un produit scalaire sur R[X] et R
N
[X] pour tout N N.
2. Montrer que ce produit scalaire fait de R
N
[X] un espace de Hilbert, mais que cela est faux pour R[X].
Pour ce dernier point:
a. Soit P
n
(x) =
n
i=0
x
i
i!
. Montrer que (P
n
) converge uniformement vers exp sur [0, 1].
b. En deduire que P
n
converge vers exp pour la norme associee `a , ).
c. La fonction exponentielle est-elle un polynome? Conclure.
Solution .
1. Lapplication , ) est bilineaire symetrique, car le produit de reels est une operation bilineaire symetrique,
et par linearite de lintegrale. De plus pour P R[X],
P, P) =
_
1
0
P(x)
2
dx 0
et cette expression est nulle si et seulement si P = 0. En eet 0, 0) = 0 et si P, P) =
_
1
0
P(x)
2
dx = 0,
alors la fonction polynomiale x P(x)
2
est continue, positive, dintegrale nulle sur [0, 1], donc elle est
identiquement nulle sur [0, 1]. Le polynome P a donc une innite de racines, ce qui implique que P = 0.
Lapplication , ) est donc un produit scalaire sur R[X], et par restriction, sur R
N
[X] pour tout N N.
2. R
N
[X] est un espace vectoriel de dimension nie, il est donc complet pour la norme associee au produit
scalaire considere : cest un espace de Hilbert. Ceci est faux pour R[X] :
a. Dapr`es la formule de Taylor avec reste integral, on a pour tout x [0, 1], et tout entier n 0,
exp(x)
n
i=0
x
i
i!
_
x
0
(x t)
n
n!
e
t
dt
e
_
x
0
(x t)
n
n!
dt = e
x
n+1
(n + 1)!
e
(n + 1)!
.
Ce dernier terme ne depend pas de x et converge vers 0 lorsque n +, donc P
n
exp uniformement
sur [0, 1].
b. Pour tout n,
| expP
n
| =
__
1
0
[e
x
P
n
(x)[
2
dx
_1/2
__
1
0
| expP
n
|
2
dx
_1/2
= | expP
n
|
0
lorsque n + dapr`es la question precedente. Donc P
n
converge vers exp pour la norme associee `a
, ).
c. Supposons que la fonction exponentielle est un polynome P de degre n. La derivee dordre n + 1
de exp est donc nulle. Or la derivee de la fonction exponentielle `a tout ordre est elle-meme : on a donc
exp = 0, ce qui est absurde. La fonction exponentielle nest donc pas un polynome.
Si R[X] etait complet pour la norme | | associee au produit scalaire considere, la suite (P
n
) devrait
converger vers un element P R[X] dans (R[X], | |), et donc egalement dans (C
0
([0, 1]; R), | |). Or
la question b. montre que (P
n
) converge vers exp dans (C
0
([0, 1]; R), | |). Par unicite de la limite, on
devrait donc avoir exp = P R[X], or on vient de prouver que ceci est impossible. Ceci montre que
R[X] nest pas complet pour | | : R[X] muni du produit scalaire , ) nest pas un espace de Hilbert.
4
Absence de projection
Soit E = C
0
([0, 1], R) muni du produit scalaire f, g) =
_
1
0
f(t)g(t) dt. Montrer que exp na pas de
projection sur R[X] pour la norme | | induite par , ).
Solution . Si exp avait une projection sur R[X] pour ce produit scalaire, il existerait P R[X] tel que
| expP| = min| expQ|; Q R[X].
Or lexercice precedent montre que ce minimum est nul : la suite (P
n
) delements de R[X] verie
| expP
n
| 0 lorsque n +. On devrait donc avoir | expP| = 0, cest-`a-dire exp = P R[X]. A
nouveau, cest impossible. La fonction exp na donc pas de projection sur R[X] pour la norme | |.
Distance `a R
2
[X]
On cherche `a calculer
I = inf
(a,b,c)R
3
_
0
(x
3
+ax
2
+bx +c)
2
e
x
dx.
1. Montrer que P, Q) =
_
0
P(x)Q(x) e
x
dx denit un produit scalaire sur R
3
[X].
2. Verier que le probl`eme revient `a trouver la distance de X
3
`a R
2
[X] pour la norme induite par le
produit scalaire , ).
3. Trouver I.
Solution .
1. Il y a cette fois une justication `a donner pour lexistence de P, Q) : il faut justier la convergence
de lintegrale. Mais P et Q etant des polynomes, les comparaisons exponentielle/polynomes impliquent
que
_
R+
P(x)Q(x) e
x
dx converge.
Les preuves de toutes les proprietes sont ensuite semblables `a celles des exercices precedents. Pour la
denie positivite, on remarque simplement que
P, P) = 0
_
+
0
P(x)
2
e
x
dx = 0.
Lapplication x P(x)
2
e
x
est continue sur R
+
, positive, dintegrale nulle, elle est donc identiquement
nulle sur R
+
. Comme e
x
> 0 pour tout x, on a necessairement P(x) = 0 pour tout x 0, et, P etant
un polynome, ceci implique comme auparavant que P est le polynome nul.
2. La distance de P(X) = X
3
`a R
2
[X] pour la norme | | induite par le produit scalaire , ) est egale `a
inf|P Q|; Q R
2
[X] = inf
_
__
0
(P(x) Q(x))
2
e
x
dx
_
1/2
; Q R
2
[X]
_
=
_
inf
__
0
(x
3
Q(x))
2
e
x
dx; Q R
2
[X]
__
1/2
.
Puisque R
2
[X] = aX
2
bX c; (a, b, c) R
3
, on en deduit
inf|P Q|; Q R
2
[X] =
_
inf
__
0
(x
3
+ax
2
+bx +c)
2
e
x
dx; Q R
2
[X]
__
1/2
=
I.
Trouver I revient donc `a trouver la distance de P(X) = X
3
`a R
2
[X] pour la norme | |.
3. R
2
[X] est un sous-espace vectoriel de lespace euclidien R
3
[X] muni du produit scalaire , ). La distance
de P `a ce sous-espace est egale `a |P Q| o` u Q est le projete orthogonal de P sur R
2
[X]. Ce projete
orthogonal est caracterise par le fait que P Q R
2
[X]
_
P Q, P
0
) =
_
0
(x
3
+ax
2
+bx +c) e
x
dx = 0,
P Q, P
1
) =
_
0
(x
3
+ax
2
+bx +c) xe
x
dx = 0,
P Q, P
2
) =
_
0
(x
3
+ax
2
+bx +c) x
2
e
x
dx = 0.
En utilisant le fait que pour tout entier n > 0,
_
0
x
n
e
x
dx = (n + 1) = n!
( est la fonction Gamma dEuler), ce syst`eme equivaut `a
_
_
6 + 2a +b +c = 0,
24 + 6a + 2b +c = 0,
120 + 24a + 6b + 2c = 0.
Ce syst`eme poss`ede comme unique solution le triplet (9, 18, 6). Ainsi le projete orthogonal de P sur
R
2
[X] est le polynome Q(X) = 9X
2
18X + 6, et la distance de P `a R
2
[X] est egale `a
|P Q|
2
=
_
0
(x
3
9x
2
+ 18x + 6)
2
e
x
dx = 36.
Dapr`es la question precedente, on a donc I = 36.
Norme minimale
Soit C une partie convexe fermee non vide de H. Montrer quil existe un unique element de C de norme
minimale.
Solution . Trouver un element de norme minimale dans C revient `a trouver x C tel que pour tout
y C,
|x 0| |y 0|,
cest-`a-dire, une projection de 0 sur C. Dapr`es le theor`eme de projection sur un convexe ferme non vide,
un tel element existe et est unique.
F +F
,= H
Soit E = C
0
([0, 1], R) muni du produit scalaire f, g) =
_
1
0
f(t)g(t) dt. On denit le sous-espace vectoriel
de E
F = f E; f(0) = 0.
Montrer que F
= 0.
Indication : pour f E, on peut construire `a partir de f un element de F.
Solution . Soit f F
= 0.
6
Theor`eme de Hahn-Banach pour une boule
Soit B une boule ouverte de H ne contenant pas 0. Montrer quil existe une forme lineaire continue sur
E telle que pour tout x B, (x) > 0.
Indication : chercher sous la forme x
0
, ). Faire un dessin.
Solution . Soit x
0
le centre de B et R > 0 son rayon (si R = 0, B = et le resultat est trivial). Montrons
que = x
0
, ) convient. Pour tout r [0, R[, et tout vecteur u de norme 1,
(x
0
+ ru) = x
0
, x
0
+ru) = |x
0
|
2
+rx
0
, u).
Dapr`es linegalite de Cauchy-Schwarz, [x
0
, u)[ |x
0
||u| = |x
0
|, et donc en particulier x
0
, u) |x
0
|.
On en deduit que
(x
0
+ru) |x
0
|
2
r|x
0
| = |x
0
|(|x
0
| r).
Or r < R |x
0
| car 0 / B. On a donc bien (x
0
+ ru) > 0. Comme tout element de B se met sous la
forme x
0
+ru avec r [0, R[, et u de norme 1, on obtient (x) > 0 pour tout x B.
Forme bilineaire
Soit a : H H R une forme bilineaire continue (i.e. il existe C > 0 tel que pour tous x, y H,
[a(x, y)[ C|x| |y|).
Montrer quil existe un unique A L(H) continu tel que pour tous x, y H, a(x, y) = A(x), y).
Solution . Pour tout x H, lapplication y a(x, y) est une forme lineaire continue sur H, puisque a
est une forme bilineaire continue. Dapr`es le theor`eme de Riesz, il existe un unique element de H, que
lon peut donc noter A(x), tel que pour tout y H, a(x, y) = A(x), y). Lapplication A existe donc, et
elle est unique.
Montrons que A est lineaire : soient x, y H et R. Pour tout z H,
a(x +y, z) = a(x, z) +a(y, z) = A(x), z) +A(y), z) = A(x) +A(y), z),
par bilinearite de a et du produit scalaire, et par denition de A. Egalement par denition de A, on a
donc A(x +y) = A(x) +A(y), ce qui montre que A est lineaire.
Montrons enn que A est continue : on commence par remarquer que pour tout x H,
|x| = supx, y); |y| 1.
En eet, pour tout y H de norme inferieure `a 1, linegalite de Cauchy-Schwarz montre que
x, y) |x| |y| |x|,
tandis que legalite a lieu pour le vecteur y deni par y = x/|x| si x ,= 0, et y = 0 sinon.
Soit alors C > 0 tel que pour tous x, y H, [a(x, y)[ C|x||y|. Pour tout x H on a donc
|A(x)| = supA(x), y); |y| 1 = supa(x, y); |y| 1 supC|x||y|; |y| 1 C|x|.
Lapplication lineaire A est donc continue.
7
Inegalite de Bessel et theor`eme de Parseval
Soit (e
i
)
iN
une suite orthonormale de vecteurs de H et F = V ect(e
i
, i N). Soit x H.
1. Soit F
n
= V ect(e
i
, i = 0 . . . n). Soit
n
la projection orthogonale sur F
n
. Montrer que
n
(x) =
n
i=0
x, e
i
) e
i
.
2. Montrer que
n
i=0
x, e
i
)
2
+|x
n
(x)|
2
= |x|
2
.
3. En deduire linegalite de Bessel:
+
i=0
x, e
i
)
2
|x|
2
.
4. On denit d
F
(x) = inf
yF
|x y|. Montrer de plus le theor`eme de Parseval:
+
i=0
x, e
i
)
2
+d
2
F
(x) = |x|
2
.
Solution .
1. Il existe des reels
1
, . . . ,
n
tels que
n
(x) =
n
i=0
i
e
i
. Mais
n
(x) est caracterise par le fait que
x
n
(x) F
n
, cest-`a-dire que pour tout entier j [1, n], x
n
(x), e
j
) = 0. Cette relation implique
que
x, e
j
) =
n
(x), e
j
) =
n
i=0
i
e
i
, e
j
) =
n
i=0
i
e
i
, e
j
) =
j
,
car la famille (e
1
, . . . , e
n
) est orthonormale. On a donc bien
n
(x) =
n
i=0
x, e
i
) e
i
.
2. Les vecteurs
n
(x) et x
n
(x) sont orthogonaux, donc dapr`es le theor`eme de Pythagore,
|x|
2
= |
n
(x) + (x
n
(x))|
2
= |
n
(x)|
2
+|x
n
(x)|
2
.
La famille (e
1
, . . . , e
n
) est orthonormale, donc
|
n
(x)|
2
=
_
_
_
_
_
n
i=0
x, e
i
) e
i
_
_
_
_
_
2
=
n
i=0
x, e
i
)
2
.
Le resultat suit.
3. Dapr`es la question precedente, on a pour tout n N,
n
i=0
x, e
i
)
2
|x|
2
.
La serie `a termes positifs
i 0
x, e
i
)
2
est donc convergeante (ses sommes partielles sont majorees) et sa
somme verie
+
i=0
x, e
i
)
2
|x|
2
.
4. Dapr`es les questions precedentes, il sut de montrer que |x
n
(x)| converge vers d
F
(x) lorsque
n tend vers +. Or |x
n
(x)| = d
Fn
(x), donc il sut nalement de montrer que d
Fn
(x) d
F
(x)
lorsque n tend vers +.
On remarque tout dabord que pour tout n N, F
n
F, et donc d
F
(x) d
Fn
(x). Soit > 0 xe.
Par denition de la borne inferieure, il existe y F tel que
|x y| d
F
(x) +.
8
Il existe n
0
N tel que pour tout n n
0
, y F
n
, et donc
d
Fn
(x) |x y|.
Finalement, pour tout n n
0
,
d
F
(x) d
Fn
(x) d
F
(x) +.
Ceci implique que d
Fn
(x) d
F
(x) lorsque n tend vers +, et prouve le resultat.
Soit E = f C
0
([0, 1], R); f(0) = 0 muni de la norme | |
. Soit
C = f E;
_
1
0
f(x) dx = 0.
1. Calculer la distance de f
0
: x x `a C, et montrer que cette distance nest pas atteinte.
2. Montrer que C est un convexe ferme non vide de E. Y-a-til contradiction avec les resultats du cours
?
Solution .
1. Posons, pour f E, L(f) =
_
1
0
f(x) dx. Pour tout u C,
[L(f f
0
)[ = [L(f
0
)[ =
1
2
,
et
[L(f f
0
)[ |f f
0
|
.
Ainsi |f f
0
|
=
1
2
+
1
n
1
2
.
Pourtant linmum nest pas atteint: si
|f f
0
|
=
1
2
pour un certain f C, alors dapr`es les inegalites precedentes
[L(f f
0
)[ = |f f
0
|
.
Quitte `a echanger f et f
0
on peut supposer que L(f f
0
) 0, et donc
_
1
0
(f f
0
)(x) dx = |f f
0
|
. (1)
Or la fonction f f
0
|f f
0
|
est negative, continue sur [0, 1], et dintegrale nulle dapr`es (1).
Necessairement, cette fonction est nulle, cest-`a-dire f f
0
= |f f
0
|
. Comme (f f
0
)(0) = 0, on a
en fait f
0
= f C, ce qui est absurde car L(f
0
) ,= 0.
2. Il est clair que C est convexe : si f
1
et f
2
sont deux elements de C et [0, 1], alors f
1
+ (1 )f
2
est continue,
[f
1
+ (1 )f
2
](0) = f
1
(0) + (1 )f
2
(0) = 0
et
_
1
0
[f
1
+ (1 )f
2
](x) dx =
_
1
0
f
1
(x) dx + (1 )
_
1
0
f
2
(x) dx = 0,
et donc f
1
+ (1 )f
2
C (en fait, C est meme un sous-espace vectoriel de E).
De plus, C est ferme pour | |
: si (f
n
) est une suite delements de C convergeant uniformement
sur [0, 1] vers f E, alors
_
1
0
f(x) dx = lim
_
1
0
f
n
(x) dx
car
_
1
0
(f
n
(x) f(x)) dx
_
1
0
[f
n
(x) f(x)[ dx |f
n
f|
0
9
lorsque n +. Comme
_
1
0
f
n
(x) dx = 0 pour tout n, on a aussi
_
1
0
f(x) dx = 0, et nalement f C.
Enn, bien s ur C est non vide : la fonction nulle appartient `a C.
Pourtant, la distance de u
0
`a C nest pas atteinte alors que C est convexe ferme non vide : le probl`eme
est que E est un espace de Banach mais pas un espace de Hilbert : le theor`eme de projection ne sapplique
pas, et le cadre hilbertien est donc essentiel !
1. Montrer que P, Q) =
4
i=0
P(i)Q(i) denit un produit scalaire sur R
2
[X].
2. Trouver une base orthonormale de R
2
[X] pour ce produit scalaire.
Solution .
1. La verication de la bilinearite et de la symetrie de , ) est immediate et semblable aux demonstrations
precedentes. Quant `a la denie positivite, on remarque que pour tout P R
2
[X],
P, P) =
4
i=0
P(i)
2
0,
et cette expression est nulle si et seulement si P(i) = 0 pour tout entier i [0, 4]. Ainsi 0, 0) = 0 et si
P, P) = 0, alors P est un polynome de degre au plus 2 qui poss`ede 5 racines, ce qui implique que P = 0.
2. On applique le procede dorthonormalisation de Gram-Schmidt `a la base canonique de R
2
[X], que lon
notera (P
0
, P
1
, P
2
) = (1, X, X
2
). On pose tout dabord comme premier vecteur de notre base orthonormee,
Q
0
=
P
0
|P
0
|
Q
0
(X) =
1
5
.
On denit ensuite
Q
1
= P
1
P
1
, Q
0
)Q
0
Q
1
(X) = X 2
que lon norme en posant comme second vecteur de la nouvelle base
Q
1
=
Q
1
|Q
1
|
Q
1
(X) =
X 2
10
.
On denit enn
Q
2
= P
2
P
2
, Q
0
)Q
0
P
2
, Q
1
)Q
1
Q
2
(X) = X
2
4X + 2
que lon norme en posant comme troisi`eme vecteur de la nouvelle base
Q
2
=
Q
2
|Q
2
|
Q
2
(X) =
X
2
4X + 2
14
.
La famille (Q
0
, Q
1
, Q
2
) constitue une base orthonormee de R
2
[X] pour le produit scalaire choisi.
Soit a et b deux reels avec a < b, et soit w : ]a, b[ R
+
une application continue et integrable sur ]a, b[.
Soit n un entier strictement positif.
1. Montrer que P, Q) =
_
b
a
P(x)Q(x) w(x) dx denit un produit scalaire sur R
n
[X].
2. Montrer quil existe une base orthonormale (P
0
, . . . , P
n
) de R
n
[X] pour ce produit scalaire, avec
deg(P
i
) = i pour tout entier i [0, n].
3. Montrer que pour tout entier i [0, n], P
i
a exactement i racines simples dans ]a, b[.
Solution .
1. Justions tout dabord lexistence de P, Q) : il faut justier la convergence de lintegrale. Mais P et
Q etant des fonction polynomiales, elles sont bornees sur ]a, b[, disons par M > 0, donc
_
b
a
[P(x)Q(x) w(x)[ dx M
2
_
b
a
w(x) dx < +.
10
car w est integrable sur ]a, b[. Ceci montre que lintegrale denissant , ) est toujours absolument
convergeante.
Les preuves de toutes les proprietes sont ensuite semblables `a celles des exercices precedents. Pour la
denie positivite, on remarque simplement que
P, P) = 0
_
b
a
P(x)
2
w(x) dx = 0.
Lapplication x P(x)
2
w(x) est continue sur ]a, b[, positive, dintegrale nulle, elle est donc identiquement
nulle sur ]a, b[. Comme w(x) > 0 pour tout x ]a, b[, on a necessairement P(x) = 0 pour tout x ]a, b[,
et, P etant un polynome, ceci implique que P est le polynome nul.
2. Le procede dorthonormalisation de Gram-Schmidt applique `a la base canonique de R
n
[X] montre quil
existe une base orthonormale (P
0
, . . . , P
n
) de R
n
[X] pour ce produit scalaire, avec deg(P
i
) = i pour tout
entier i [0, n].
3. Fixons un entier i [0, n]. Le polynome P
i
ayant au plus i racines reelles, il sut de montrer que P
i
a au moins i racines simples dans ]a, b[. Notons
1
, . . . ,
k
les racines deux `a deux distinctes de P
i
dans
]a, b[ (k N), et
1
, . . . ,
k
leurs multiplicites respectives. Denissons pour tout entier j [1, k],
j
= 1
si
i
est impair, et
j
= 0 si
i
est pair et superieur `a 2. Considerons le polynome
Q(X) =
k
j=1
(X
j
)
j
,
de degre
k
j=1
j
k
j=1
j
i. Alors lapplication x f(x) = P
i
(x)Q(x)w(x) est continue sur ]a, b[
et non identiquement nulle (en eet P
i
et Q sont des polynomes non nuls, et w est `a valeurs strictement
positives). De plus, f est de signe constant sur ]a, b[ : le signe de f est le signe de P
i
Q, qui est un polynome
sannulant dans ]a, b[ exactement aux
j
, avec multiplicite
j
+
j
. Par construction, cette multiplicite
est toujours paire, et donc P
i
Q ne change de signe en aucun des
j
: P
i
Q est de signe constant sur ]a, b[.
Finalement,
P
i
, Q) =
_
b
a
P
i
(x) Q(x) w(x) dx > 0,
et comme P
i
est orthogonal `a R
i1
[X] (si i > 0, le cas i = 0 etant trivial), on a necessairement deg(Q) i,
cest-`a-dire
i
k
j=1
j
k
j=1
j
i.
Ceci implique que k = i et
j
= 1 pour tout entier j [1, i]. On a donc montre que P
i
poss`ede i racines
dans ]a, b[, et que ces racines sont simples.
Soit E un espace euclidien de norme | |. Soit p L(E) un projecteur. Montrer que p est un projecteur
orthogonal si et seulement si |p(x)| |x| pour tout x E.
Solution .
() Si p est un projecteur orthogonal, alors pour tout x E, p(x) Im(p) et xp(x) Ker(p) sont
orthogonaux, et donc, dapr`es le theor`eme de Pythagore,
|x|
2
= |p(x) + (x p(x))|
2
= |p(x)|
2
+|x p(x)|
2
|p(x)|
2
,
ce qui implique que |p(x)| |x|.
() Il sut de montrer par exemple que Ker(p)
) = dim(E), cest-`a-dire
dim(Ker(p)
.
Inversement, soit x F
et z G F
,
donc comme F
. Finalement y F F
= 0, donc
y = 0 et x = z G. Ainsi F
et donc
H = F G = F F
.
2. (i) (ii) Si y = p(x), alors bien s ur y Im(p) = F. De plus x y = x p(x) Ker(p) = F
, et
donc pour tout z F,
x y, z) = 0 x, z) = y, z).
(ii) (i) Si y F = Im(p) et y, z) = x, z) pour tout z F, alors xy F
= Ker(p). On a donc
x = y
..
Im(p)
+(x y)
. .
Ker(p)
= p(x)
..
Im(p)
+(x p(x))
. .
Ker(p)
.
Dapr`es les proprietes des projecteurs, on a E = Im(p) Ker(p), et on en deduit, par unicite de la
decomposition, que y = p(x).
(i) (iii) Si y = p(x), alors `a nouveau y Im(p) = F. De plus pour tout z F, on sait que
x y = x p(x) Ker(p) = F