Comptabilité sectorielle-LAC
Comptabilité sectorielle-LAC
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C
Licence
Applique en
Comptabilit
Les particularits
comptables dans le secteur
bancaire
Selon le Systme comptable des
Entreprises
Mohamed Neji Hergli
Octobre 2009
Les particularits comptables dans le secteur bancaire
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Chapitre 1. Lentreprise bancaire : Spcificits et cadre comptable
Section 1. Spcificits de lentreprise bancaire :
La banque nest pas une entreprise comme les autres. Certes comme toute entreprise, elle a un
statut juridique, une organisation, un systme de pilotage, des produits, une stratgie. Mais elle cre
de la monnaie, elle recueille lpargne du public, elle gre les moyens de paiement. Une dfinition
prcise de lentreprise bancaire savre, donc, ncessaire.
En raison de lexposition des banques une typologie de risques qui leur est particulire, le secteur
bancaire est plac sous la haute surveillance des autorits montaires qui ne peuvent tolrer un
secteur totalement libre o les crises bancaires seraient lorigine de crises conomiques.
I. La notion dentreprise bancaire :
Le terme "banque", appellation trs utilise, recouvre en fait un ensemble dorganisations
fonctions, statuts ou activits forts diffrents. Les propos de cette section essaieront de cerner les
caractristiques de ces tablissements travers une approche tridimensionnelle couvrant les
principaux courants de la littrature financire.
On distinguera cet effet, une acception purement thorique, o la banque est considre comme
tant intermdiaire financier, une autre acception institutionnelle qui classe les tablissements de
crdit en plusieurs catgories et une dernire acception, professionnelle, qui reconnat la diversit du
mtier du banquier.
I.1. La Banque "Intermdiaire financier" :
La fonction dintermdiation financire des banques est reconnue depuis le moyen ge. Mais la
premire conceptualisation na t formule quen 1960 par les deux amricains Gurley et Shaw
1
, qui
ont mis laccent sur la mission essentielle de la banque, la transformation dchances et de risques.
Dans le cadre de cette approche classique et comme lillustre le schma ci-aprs, propos par Sylvie
de Coussergues
2
, il sagit de distinguer les aspects suivants :
1
J.G. Gurley et E.S. Shaw [1960], Money in a theory of finance, Brookings Institution.
2
Sylvie de Coussergues [1994], La banque, structure, marchs et gestion Editions Dalloz
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Les agents capacit ou besoin de financement :
Certains agents conomiques, tels que les mnages, ne consomment pas lintgralit de leurs
revenus et dgagent une pargne quils cherchent placer. Ils ont une capacit de financement, ils
sont prteurs. Dautres agents, au contraire, dpensent davantage leur revenu comme par exemple
les entreprises ou les administrations. Ils ont un besoin de financement, ils sont emprunteurs.
La finance directe et la finance indirecte :
Avec la finance directe, les agents besoin et capacit de financement entrent directement en
relation sur les marchs de capitaux. Les agents besoin de financement mettent des titres
souscrits par les agents capacit de financement, ce qui revient pour les premiers emprunter des
capitaux aux seconds et loccasion de ces oprations, prteurs et emprunteurs se mettent daccord
sur un montant, une dure et un prix, le taux dintrt.
La relation prteurs-emprunteurs des marchs ne permet pas, toutefois, lapurement des besoins de
financement. Dune part les emprunteurs, dont le besoin de financement dcoule doprations
dinvestissement, mettent des titres long terme alors que les prteurs prfrent les placements
court terme. Mais surtout, les marchs de capitaux sont des marchs imparfaits o rgnent
lincertitude et lasymtrie dinformation, certains agents dtiennent des informations que les prix ne
refltent pas.
Lintervention dun intermdiaire financier, cest dire le processus de finance indirecte, remdie
aux imperfections de la finance directe. En sinterposant entre le prteur et lemprunteur,
lintermdiaire met des titres terme et risque mieux adapts aux prfrences des prteurs, il
collecte des capitaux quil redistribue par la suite sous forme de crdits aux agents besoin de
financement.
Lintermdiaire financier, fournisseur de liquidits :
Les contrats de dpt, comme ceux de crdit, procurent au client une assurance de liquidit.
Le dpt en banque est un actif parfaitement liquide. Divisible en units de faible montant, il est
accept par tous comme moyen de paiement. La banque associe gnralement au contrat de dpt
des modes de transfert avec la mise au point dinstruments de paiement traditionnels comme le
chque ou le virement ou, encore plus modernes, avec les cartes de paiement.
Des systmes de compensation assurent de surcrot la convertibilit des dpts bancaires. Enfin la
valeur nominale dun dpt est fixe, non sujette des pertes en capital. Le principal risque encouru
par le dposant est la faillite de la banque. Cependant, le dpt bancaire peut tre considr comme
un actif moins risqu que les titres mis par les emprunteurs privs, en raison de la surveillance de la
scurit du systme bancaire par les pouvoirs publics.
Le contrat de crdit garantit lemprunteur une fourniture immdiate de liquidits lui permettant
dengager sans dlai des dpenses.
La spcificit de la banque rside dans le fait que tant leurs dettes que leurs crances sont une
assurance de liquidit pour la clientle.
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I.2. La Banque "Etablissement de crdit" :
Cette approche met laccent sur la banque en tant quinstitution dont la dfinition et les oprations
accomplies relvent dune lgislation spcifique. Elle sera dveloppe dans le cadre de la loi n 2001-
65 du 10 juillet 2001 relative aux tablissements de crdit telle que modifie par la loi n 2006-19 du
2 mai 2006 (ci-aprs dsigne par "loi bancaire").
Cette loi introduit une dfinition de lactivit bancaire et prcise les conditions dexercice de cette
activit.
I.2.1. Les diffrentes formes dactivit :
Les formes dactivits bancaires prvues par la loi n2001-65 du 10 juillet 2001, peuvent tre
regroupes en trois grandes catgories :
Le monopole des banques :
La loi distingue quatre types doprations qui constituent lessence mme de lintermdiation
financire, savoir :
1. La rception des dpts du public ; cest--dire des fonds apports par des tiers, utiliss par
l'tablissement de crdit pour son propre compte et remboursables.
2. La distribution de crdits ; et par crdit, il faut entendre non seulement les crdits par
dcaissement, les engagements par signature mais galement le crdit-bail (leasing) et
laffacturage (factoring).
3. L'exercice, titre d'intermdiaire, des oprations de change.
4. La mise disposition de la clientle et la gestion de moyens de paiements.
Les prises de participations :
Cette activit est admise librement pour les organismes qui exercent des oprations bancaires en
vertu des lois qui leur sont propres, et sous certaines conditions pour les banques agrs dans le
cadre de la loi n 2001-65 du 10 juillet 2001. Ces conditions, dictes par larticle 21 de la loi
bancaire, relvent dune approche prudentielle de la question en tablissant des ratios entre les
participations et les fonds propres.
Les activits connexes :
Ce sont des activits qui prolongent les oprations de banque ; la loi bancaire en donne une
numration, dailleurs non exhaustive, avec le conseil et lassistance en matire de gestion de
patrimoine, de gestion financire, dingnierie financire et dune manire gnrale tous les services
destins faciliter la cration, le dveloppement et la restructuration des entreprises.
I.2.2. Les conditions dexercice de lactivit bancaire :
Ces conditions touchent quatre aspects essentiels de la banque : lagrment pralable, la forme
juridique, le capital minimum et la notorit des dirigeants.
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Lagrment ncessaire lexercice de la profession bancaire :
Lexercice de la profession bancaire est subordonn, sous peines de sanctions pnales prvues par
larticle 51 de la loi bancaire, lobtention dun agrment pralable dlivr par le Ministre des
Finances, sur rapport de la Banque Centrale charge de linstruction des demandes dagrment.
Lagrment est accord, compte tenu du programme dactivit de ltablissement requrant, des
moyens techniques et financiers quil prvoit de mettre en uvre, de la qualit des apporteurs de
capitaux et, le cas chant de leurs garants ainsi que de lhonorabilit et de la qualification adquate
de leurs dirigeants.
Il est galement tenu compte, pour loctroi de lagrment, de laptitude de ltablissement requrant
raliser ses objectifs de dveloppement dans des conditions compatibles avec le bon
fonctionnement du systme bancaire et assurant la clientle une scurit satisfaisante.
La forme juridique :
Les banques de statut juridique tunisien et tablies en Tunisie ne peuvent tre constitues, en vertu
des dispositions de larticle 12 de la loi bancaire, que sous forme de socits anonymes, ou sous une
forme prvue par un statut lgal spcial.
Les banques trangres exerant une activit en Tunisie par lintermdiaire de succursales ou
agences doivent tre constitues sous forme de socits anonymes sauf si un autre statut juridique a
t apprci et accept lors de la dlivrance de lagrment, leur statut devant tre en tout tat de
cause conforme la lgislation en vigueur dans leur pays dorigine.
Le capital minimum :
Traduisant ses fonds propres lors de sa cration, toute banque doit justifier dun capital minimum. Ce
dernier qui stablissait 200.000 DT en 1967, a connu plusieurs rvisions la hausse pour se situer depuis
2006 25.000.000 DT. Ce capital minimumdoit tre libr en totalit lors de la cration de la banque.
Le capital initial d'une banque peut, s'il dpasse le capital minimum, tre libr conformment aux
dispositions du code des socits commerciales, sans, toutefois, que le montant libr la
souscription ne puisse tre infrieur au capital minimum.
Toute succursale ou agence de banque trangre autorise exercer en Tunisie doit justifier lors de son
installation en Tunisie dune dotation minimale de mme montant librable dans les mmes conditions.
La notorit des dirigeants :
Les dirigeants dune banque exerant en Tunisie doivent rpondre aux exigences dune bonne
moralit et jouir dune bonne notorit, ils doivent, cet effet, vrifier les conditions :
1. de respect du secret professionnel ;
2. de linterdiction de cumul de fonctions, (dans deux tablissements de crdit, ou dans un
tablissement de crdit et une socit dassurance) ;
3. de la nationalit tunisienne, sauf drogation accorde aux dirigeants des banques off-shore.
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I.3. La Banque "Mtier" :
Les deux approches de lentreprise bancaire, voques prcdemment, sont partielles dans la
mesure o lune sattache de faon gnrale la fonction dintermdiaire financier et lautre se
limite prsenter une classification des tablissements de crdit. Elles ne refltent pas la grande
diversit de lactivit bancaire. Le recours la notion de mtier, un mtier se dfinissant comme une
activit articule autour de couples produits-clients, dun know-how et de structures de production,
permet de complter la prsentation de lentreprise bancaire.
Lobjet de ce paragraphe est de prsenter les diffrents mtiers de banque reconnus travers des
critres adquats dfinis par la littrature financire.
I.3.1. Les critres dfinissant les mtiers de la banque :
Deux critres semblent tre particulirement adapts la description des mtiers de la banque,
savoir :
Le mode de collecte des ressources, ce qui conduit distinguer les banques rseau de
guichets et les banques sans rseau qui collectent leurs ressources sur les marchs de
capitaux (interbancaire, montaire, obligataire). Ce critre est particulirement dterminant
car il commande la clientle de la banque donc, ses produits, sa structure financire et son
organisation ;
Le type dactivit, en distinguant lactivit domestique (on shore), tant en matire de
dpts que de crdits, et lactivit internationale (off shore). Par activit internationale, on
entend habituellement une banque ayant des agences et filiales ltranger et/ou une banque
dont les oprations vis--vis des non-rsidents est prpondrante.
Le croisement de ces deux critres conduit dfinir quatre types de banques. Mais en fait les
frontires entre mtiers ne se tracent pas de faon aussi catgorique.
I.3.2. Une typologie des mtiers de la banque :
La banque gnraliste :
Appele galement banque universelle, la banque gnraliste est un tablissement de crdit :
prsent sur tous les segments du march : activit domestique et internationale,
particuliers et entreprises, tous types de financements et de prestations de services.
disposant dun rseau de guichet lui permettant de collecter auprs de la clientle une
fraction significative de ses ressources.
La banque spcialiste :
Il sagit dun tablissement de crdit :
prsent sur un segment du march : Ce segment peut tre une clientle (PME, particuliers), un
produit (crdit au logement) ou une aire gographique (banque rsidente ou non-rsidente),
qui, selon les cas, dispose ou non dun rseau de guichets.
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La distinction banque gnraliste - banque spcialiste ne recouvre pas intgralement celle de banque
de dtail (retail banking)- banque de gros (wholesale banking), emprunte au monde bancaire anglo-
saxon et qui correspond la distinction banque rseau banque sans rseau.
II. Les risques bancaires :
Lorsque les flux de trsorerie escompts une date future ne peuvent tre prvus avec certitude
dans une dcision financire, il y a risque du fait de cette incertitude. Le risque inclut alors la
survenance de mauvais rsultats c'est--dire des rendements infrieurs ceux escompts tout
comme il inclut celle de bons rsultats savoir des rendements suprieurs ceux escompts. Dans le
premier cas on parle de risque ngatif ou downside risk, c'est--dire le risque de voir les rsultats
tirs vers le bas. Dans le second cas, par contre, on parle de risque positif ou upside risk c'est--dire le
risque d'avoir des rsultats tirs vers le haut. Cette situation met gnralement le gestionnaire de
risque, galement appel risk manager face une multitude d'ventualits. Il est, toutefois, entendu
que ce qui inquite le plus ce dernier n'est pas tant l'volution positive de ses rsultats mais plutt le
risque downside.
Plusieurs classifications des risques spcifiques encourus par les banques ont t souvent retenues
par la doctrine, celles qui distinguent les risques pris (risques de march) de ceux subis (risques de
crdit) par les tablissements des crdits, et celles qui distinguent les risques purement financiers de
ceux oprationnels.
Cette dernire classification qui parat, notre avis, plus complte, couvre lensemble des risques
majeurs de lactivit bancaire qui pourront avoir soit un impact direct (pour les risques financiers) ou
indirect (pour les risques oprationnels) sur la situation financire des banques.
Dans la catgorie des risques financiers on relve le risque de crdit, celui de taux, celui de liquidit,
celui de march et enfin de solvabilit
3
.
Risques
Financiers
Tauxd'intrt
Crdit
Liquidit
March
Les risques oprationnels et/ou techniques dsignent tous les risques de dysfonctionnements
internes dont les consquences peuvent tre extrmement importantes. Certains sont lis aux
systmes dinformation, dautres sont lis aux procdures internes et leur respect.
3
Jol Bessis [1995], Gestion des risques et gestion actif-passif des banques- Editions Dalloz
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Une tude ralise en 2004 par la Banque des Rglements Internationaux et rsume dans le tableau
ci-dessous, a prouv que les principales causes des crises bancaires rcentes dans les conomies
matures (pays du G10) sont rechercher dans la mauvaise gestion du risque de crdit (85%), du
risque de march (31%) et du risque oprationnel (38%).
Type de Risque Nombre de cas Pourcentage de faillite
Crdit 11 85%
March 4 31%
Oprationnel 5 38%
Source : Banque des Rglements Internationaux, Document de travail
sur les faillites bancaires dans les conomies matures, Avril 2004
II.1. Le risque de crdit :
Le risque de crdit est la fois le plus dangereux et le plus courant pour une banque ; il sagit du non-
respect par un client de son engagement financier, savoir dans la majorit des cas, le
remboursement dun prt.
Les vnements qui peuvent amener un emprunteur ne pas honorer ses engagements sont
multiples :
Une malhonntet vidente (escroquerie, abus de confiance) ;
Un cas de force majeure : ceci est notamment le cas en ce qui concerne les crdits accords
des emprunteurs trangers qui peuvent tre confronts des risques de guerre, de
rvolution, de catastrophes naturelles ou de non-transfert ;
Le plus souvent, la cause du non-remboursement est rechercher dans une dfaillance
conomique ou financire involontaire des dbiteurs.
Lune des solutions prconises pour limiter la porte de ce type de risque rside dans une bonne
apprciation pralable de ce dernier, dans la limitation et la division des engagements pris sur un
mme emprunteur et dans la recherche dventuelles garanties.
II.2. Le risque de taux :
Ce type de risque a pour origine lactivit mme dun tablissement de crdit qui consiste raliser
des prts et y adosser une collecte. Le risque de taux apparat lorsque le cot des ressources
devient suprieur au rendement des emplois.
Ce risque ne se matrialise jamais lors de la ralisation du crdit, car un instant donn il serait
absurde quun tablissement prte un taux infrieur au cot de sa collecte. Le risque de taux ne
peut donc apparatre que lorsque les emprunteurs (les dposants) viennent rembourser (se faire
rembourser) leurs prts (leurs placements) par anticipation. Dans ce cas, ladossement prvu
lorigine disparat.
Or, dans la ralit ladossement parfait ne peut exister puisque la fonction principale des institutions
financires est de transformer des ressources, le plus souvent court terme, en emplois long terme.
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Pour quune banque vite davoir une trop grande exposition au risque de taux, il est souhaitable
quelle limite son risque de transformation, cest dire, quelle sefforce dadosser au mieux la dure
de ses emplois avec celle de ses ressources.
II.3. Le risque de liquidit :
Comme toute entit juridique, un tablissement de crdit doit pouvoir faire face ses engagements.
Pour cela, il doit tre en mesure de parer tout moment aux dcaissements ventuels de sa
clientle. Sil en est incapable, il court un risque de liquidit.
Un tablissement de crdit, qui souhaite viter cette situation, doit conserver une partie significative
de ses emplois court terme, afin de pouvoir les rcuprer tout moment pour faire face aux
retraits de sa clientle. Conserver la liquidit de ses emplois revient donc viter leur trop grande
immobilisation, ce qui permet de comprendre lanalogie existante entre risque de liquidit et risque
dimmobilisation.
II.4. Le risque de march :
La fonction principale des banques sur les marchs (financier, de devises,...) est dintervenir pour le
compte de sa clientle. Dans ce cas, lactivit de lEtablissement est transparente et ne fait courir
aucun risque celui-ci (hormis un risque de non-paiement de son propre client).
Nanmoins, il serait impensable quun tablissement de crdit ne profite pas de la technicit de ses
collaborateurs pour raliser des oprations pour son propre compte. Il ouvre alors des positions dont
le dbouclage peut se rvler gagnant, mais aussi, bien sr, perdant.
Cette recherche de profit supplmentaire ne doit pas faire courir de risques excessifs. Il sagira donc,
pour chaque tablissement, de fixer des rgles de fonctionnement et des limites strictes, mais aussi
den assurer un contrle priodique et rigoureux.
La notion de risque de march regroupe donc diffrents types de risques (change, cours, livraison).
II.5. Le risque de solvabilit :
Si le risque de contrepartie dsigne le risque de dgradation de la solvabilit des contreparties et non
pas de ltablissement prteur, le risque de solvabilit se manifeste pour un tablissement travers
labsence de fonds propres suffisants pour absorber des pertes ventuelles.
Ce risque rsulte du montant des fonds propres disponibles dune part, et des risques encourus dautre part.
La rglementation prudentielle fixe des seuils minimaux de fonds propres en fonction des risques
auxquels les tablissements sont exposs.
II.6. Le risque oprationnel :
Le risque oprationnel se dfinit comme tant le risque de pertes rsultant de carences ou de
dfaillances attribuables la conception, lorganisation et la mise en uvre des procdures, aux
erreurs humaines ou techniques ainsi quaux vnements extrieurs. La dfinition inclut, entre
autres, le risque juridique mais exclut les risques stratgiques et de rputation.
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III. La surveillance du secteur bancaire :
La concrtisation pour un tablissement bancaire dun ou de plusieurs risques prcits, avec une
ampleur inattendue pourrait tre non seulement lorigine de sa faillite, mais aussi au dsquilibre
de tout le systme bancaire, on parle alors de la notion de risque systmique.
Pour cette raison, les banques sont tenues sous "haute surveillance". Le dispositif prudentiel issu de
la loi bancaire et des circulaires de la B.C.T, est extrmement contraignant. Lapplication de ce
dispositif est surveille en permanence par la Banque Centrale de Tunisie qui est dote des
instruments de surveillance suivants :
III.1. Droit d'information :
Les banques sont tenues de fournir la Banque Centrale de Tunisie tous documents,
renseignements, claircissements et justifications ncessaires l'examen de leurs situations et
permettant de s'assurer qu'elles font une application correcte de la rglementation dicte en
matire de contrle du crdit et des changes et de contrle des banques.
Les commissaires aux comptes des banques sont tenus de remettre la Banque Centrale de Tunisie
dans les six mois suivant la clture de chaque exercice, un rapport concernant le contrle qu'ils ont
effectu et de lui adresser une copie de leur rapport destin l'Assemble Gnrale et aux organes
de la banque qu'ils contrlent.
Ils sont galement tenus de signaler immdiatement la Banque Centrale de Tunisie tout fait de
nature mettre en pril les intrts de la banque ou des dposants.
III.2. Contrle sur pices :
Il est exerc sur la base des documents comptables et financiers et des donnes statistiques
communiques priodiquement par les banques.
III.3. Contrle sur place :
Il est effectu par des missions d'inspection globale inscrites dans le cadre d'un programme annuel
tabli par la Banque Centrale de Tunisie. Il constitue un moyen de vrification de l'exactitude des
informations transmises et d'apprciation de l'organisation et du fonctionnement interne des
banques.
L'objectif de ces missions est de faire un diagnostic financier et organisationnel de la banque
inspecte afin de prvenir les diffrents risques inhrents l'activit.
En plus de ces vrifications priodiques, le contrle sur place peut revtir la forme d'une mission
d'inspection ponctuelle ayant l'aspect d'une enqute de courte dure et portant sur des oprations
particulires.
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Section 2. Cadre comptable bancaire :
I. Les spcificits de la comptabilit bancaire :
La comptabilit bancaire prsente des spcificits qui tiennent dabord aux contraintes de
lenvironnement, mais aussi la nature des oprations traites et la finalit des informations
produites.
I.1. Les contraintes de lenvironnement :
Les banques constituent une source dinformation irremplaable : collecte des dpts, distribution
de crdits, relations financires avec ltranger. Aussi sont-elles fortement sollicites par les autorits
dsireuses dtablir des statistiques (masse montaire, balance des paiements, crdits et dpts) qui
serviront de base la dfinition de la politique montaire.
I.2. Les spcificits lies la nature des oprations :
Dans une banque, toute opration se traduit, dans la quasi-totalit des cas, par un engagement ou
un flux financier quil convient de comptabiliser, tout acte de banque est donc un acte comptable. La
masse des oprations traites quotidiennement tant considrable, le nombre denregistrements
comptables lest tout autant. Trois consquences vont en dcouler :
Une dcentralisation de la fonction comptable o lacte comptable sera ralis sur le lieu
mme du traitement de lopration, et non dans un service spcialis comme dans les autres
entreprises,
Un recours accru loutil informatique pour permettre le traitement de cette masse
doprations dont lenregistrement comptable, partir de schmas prtablis, fait partie
intgrante de la chane de traitement de lopration,
do une centralisation du traitement comptable au sein du systme informatique.
I.3. Les spcificits lies la finalit :
La comptabilit dun tablissement de crdit nest pas seulement destine aux usagers traditionnels
de toute comptabilit : investisseurs, administration fiscale, usagers internes. Elle est galement la
base permettant aux autorits montaires de tutelle dexercer leur contrle et de produire les
statistiques voques ci-dessus. Elle permet la Banque centrale dexercer sa mission de surveillance
notamment par le biais de ratios prudentiels tels que le ratio de solvabilit.
II. Les principes comptables et les procds de mesure applicables lactivit bancaire :
II.1 Les principes comptables :
Les principes
4
qui sous-tendent la prparation et la prsentation des tats financiers des
tablissements bancaires ne sont pas diffrentes de ceux applicables lensemble des entreprises.
4
A des fins purement pdagogiques, le terme principe comptable dsigne, dans cette section, lensemble constitu
des 2 hypothses sous-jacentes, des 12 conventions comptables de base et de la rgle de non-compensation.
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Le domaine bancaire, de part sa spcificit, implique, nanmoins, plusieurs entorses et drogations
certaines conventions dune part et un recours massif dautres, dautre part.
Le schma ci-aprs permet dillustrer ces propos :
Principes applicables sans
transgression
Principes applicables avec
transgression
Principes significativement
applicables
Continuit dexploitation (H.S)
Entit (C.C.B)
Unit montaire (C.C.B)
Priodicit (C.C.B)
Ralisation du revenu (C.C.B)
Rattachement des charges
aux produits (C.C.B)
Permanence des mthodes
(C.C.B)
Information complte (C.C.B)
Importance relative (C.C.B)
Non compensation (Rgle)
Prudence (C.C.B)
Cot historique (C.C.B)
Objectivit (C.C.B)
Comptabilit dengagement (H.S)
Prminence du fond sur la
forme (C.C.B)
H.S : Hypothse sous-jacente
C.C.B : Convention comptable de base
II.1.1. Les principes applicables avec transgression :
Principe Cadre Gnral Cadre Bancaire
Non Compensation 21 de la norme gnrale NC 01
La compensation entre les postes d'actif
et de passif ou entre des postes de
charges et de produits n'est pas admise
moins qu'elle ne soit autorise par les
normes comptables.
11 et 24 de la norme NC 21
1- La compensation entre les postes d'actif
et de passif n'est pas admise moins
qu'elle ne peut tre opre que lorsque
celle-ci est prvue par les normes
comptables ou lorsque les conditions
suivantes sont remplies:
(a) l'lment d'actif et l'lment de passif
portent sur des montants dtermins et
sont libells dans la mme monnaie ou
dans des monnaies changeables;
(b) Il existe un droit lgal pour oprer la
compensation ou un accord avec la
contrepartie compatible avec le droit
lgal.
(c) La banque l'intention de liquider les
soldes correspondants aux lments
d'actif et de passif sur une base
compense, ou de raliser l'lment d'actif
et de liquider l'lment de passif de faon
simultane.
2- La compensation entre des charges et
des produits dans l'tat de rsultat ne peut
tre opre que lorsque celle-ci est prvue
par les normes comptables, ou lorsque les
charges et les produits se rapportent
des lments d'actif et de passif pouvant
tre compenss au bilan conformment
au paragraphe susvis.
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Principe Cadre Gnral Cadre Bancaire
Prudence 47 du cadre conceptuel
La prudence a pour but d'viter le risque
de transfert sur l'avenir d'incertitudes
prsentes. Elle ne permet de prendre en
compte que les bnfices raliss
l'exclusion des gains potentiels, par
contre les pertes sont prises en compte
ds qu'elles deviennent probables mme
si elles ne sont connues qu'aprs la
clture des comptes.
28 de la norme NC 25
La prise en compte des rsultats non
raliss sur les titres de transaction.
36 de la norme NC 25
Le non provisionnement, sous certaines
conditions, des moins-values latentes sur
les titres d'investissement.
Cot historique 41 du cadre conceptuel
Le cot historique auquel un actif ou
passif est entr dans le bilan doit tre
maintenu. Ce qui va l'encontre d'une
rvaluation des actifs ou d'une
comptabilit tenant compte de l'inflation.
Le recours la valeur de march ou mark
to market en date d'arrt pour les
oprations en devises, les titres de
transaction, les instruments financiers
terme constituent tant de drogations au
procd de mesure du cot historique
dans le domaine bancaire.
Objectivit 44 du cadre conceptuel
Les transactions et vnements pris en
compte en comptabilit et divulgues
dans les tats financiers doivent tre
justifis par des preuves, ou la production
des lments facilitant la conviction et
par consquent l'valuation objective des
faits.
Le recours au principe de l'intention,
critre subjectif, dans le traitement des
oprations sur titres (NC 25), et les
oprations en devises (NC 23).
II.1.2. Les principes significativement applicables :
Principe Illustrations
Comptabilit dengagement La prise en compte des engagements hors bilan
Prminence du fond sur la forme Le traitement des participations financement (portage)
Le traitement des crdits consortiaux
Le traitement du crdit bail (avant la publication de la norme NC 41)
III. Lorganisation comptable dans les tablissements bancaires :
III.1. Enregistrement chronologique des oprations :
Les oprations effectues par un tablissement bancaire sont enregistres en comptabilit
chronologiquement au jour le jour, en date de leur survenance.
III.2. Tenue dune comptabilit "multi-devises" :
Les tablissements bancaires ayant un volume significatif doprations en devises doivent
obligatoirement tenir une comptabilit "multi-devises" pour enregistrer les oprations en leur
monnaie dorigine.
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Le terme significatif na pas t dfini par la norme NC 22 relative au contrle interne et
lorganisation comptable au sein des tablissements bancaires, et a t laiss lapprciation des
tablissements bancaires qui doivent mettre contribution leur jugement professionnel par
rfrence la contrainte avantages-cots .
III.3. La notion de journe comptable :
Les critures comptables passes au cours dune journe dtermine par les diffrents services et
units comptables de la Banque constituent sa journe comptable.
Dans le cas o un tablissement bancaire, se trouve dans limpossibilit denregistrer temps,
lensemble de ses critures comptables en raison dun volume important doprations en suspens ou
encore des contraintes lies aux travaux dinventaire (abonnement des charges et des produits, prise
en compte dvnements postrieurs la clture,) il recourra la journe comptable
complmentaire (ou encore journe supplmentaire).
III.4. La comptabilit matire :
Les chques, les effets et autres valeurs assimiles, remis par les clients pour encaissement et dune
faon gnrale tous les lments dtenus par les tablissements bancaires pour le compte des tiers
ne figurent pas dans les tats financiers et feront lobjet dune comptabilit ou dun suivi matire
hors comptabilit financire.
Toutefois, lorganisation pratique de la comptabilit (ou du suivi) matire na pas t prcise ni par
les normes sectorielles, ni par la rglementation bancaire. Les tablissements bancaires restent donc
libres de sorganiser comme ils le souhaitent.
Gnralement, le suivi des oprations dencaissement (recouvrement) des valeurs confies
ltablissement (et qui ne font pas lobjet dune inscription au crdit du compte ordinaire du
remettant "client"), ncessite louverture en comptabilit matire des comptes suivants :
(a) Comptes "Valeurs reues lencaissement" permettant denregistrer les valeurs ds
quelles sont confies par les clients pour encaissement ou recouvrement.
(b) Comptes "Valeurs remises aux correspondants pour encaissement" permettant le suivi
des valeurs reues, lorsque la banque les confie son tour, le cas chant, une autre
banque ou institution charge du recouvrement.
(c) Comptes dattente "Valeurs exigibles aprs encaissement" permettant denregistrer les
valeurs reues lencaissement jusqu ce quelles soient crdites sur le compte
ordinaire du client remettant.
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Exemple
Le 8 mars n, un client X remet lencaissement un effet de commerce de 1000 DT chance du
31 mars n.
La traduction comptable de lopration est la suivante en utilisant le suivi matire :
N.B: Le 32 de la norme NC22 prcise que les tablissements bancaires peuvent opter pour le
traitement des chques, effets et autres valeurs assimiles remis par les clients pour encaissements
directement en comptabilit financire. Dans ce cas les comptes utiliss doivent tre annuls pour
les besoins de la prsentation des tats financiers intermdiaires ou annuels.
Cette option commande lusage des comptes suivants :
(a) "Portefeuille encaissement" destin enregistrer les lettres de change et billets ordre,
avis de prlvement, titres et coupons, titres de paiement reus des correspondants et
de la clientle pour encaissement en leur faveur.
(b) "Comptes exigibles aprs encaissement" constituant la contrepartie des valeurs reues
lencaissement sur la Tunisie et sur ltranger logs au niveau du compte "Portefeuille
encaissement".
8 mars n
Remise 1 000 1 000
lencaissement
du client X
9 mars n
Prsentation 1 000 1 000
en chambre de
compensation
31 mars n
Rglement de 1 000 1 000 1 000 1 000
leffet
1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000 1 000
lencaissement corresp. pour enc. aprs Nostri Client X
Comptabilit matire Comptabilit financire
Valeurs reues Val. remises aux Valeurs exigibles Comptes Compte
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Exemple (Suite)
La traduction comptable des oprations de lexemple prcdent est la suivante en utilisant le
traitement optionnel autoris :
(1)
Opration suivie extra-comptablement.
III.5. Les oprations dinventaire :
Pour arrter leur situation comptable, les tablissements bancaires doivent effectuer les oprations
dinventaire. Ces oprations consistent faire un recensement exhaustif des lments dactif et de
passif. Il sagit :
De recenser les quantits (soit par observation physique, soit partir des comptes ou par
confirmation directe auprs des tiers). Ces oprations couvrent gnralement :
La caisse (espces, chques et chques de voyage) ;
Les coupons et autres documents valant espce
Les crances dtenues par ltablissement bancaire et matrialises par des titres ;
Le portefeuille effets commerciaux ;
Les garanties reues de la clientle ;
Les cartes montiques
Les immobilisations
de dterminer la valeur dinventaire de chaque lment dactif et de passif en fonction des
rgles qui lui sont propres telles que prvues par les normes comptables.
III.6. Abonnement des charges et produits :
Toutes les oprations ralises par un tablissement bancaire doivent faire lobjet dun abonnement
loccasion de chaque arrt comptable, quil soit mensuel, trimestriel, semestriel ou annuel.
8 mars n 1 000 1 000
Remise
lencaissement du
Client X
9 mars n
Prsentation en
chambre de
compensation
(1)
31 mars n
1- Rglement de leffet
par la chambre de
compensation
1 000 1 000
2- Versement des fonds
au client
1 000 1 000
1 000 1 000 1 000 1 000 1 000
Comptes ordinaires Portefeuille Comptes exigibles Compte ordinaires
Nostri encaissement aprs encaissement Client X
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Cet abonnement concerne notamment :
Les oprations de prt et emprunt sur le march interbancaire
Les oprations sur les engagements
Les oprations de change
Les charges gnrales et administratives y compris les amortissements et les produits non
bancaires (cest dire les produits autres que les intrts et commissions).
III.7. La comptabilit auxiliaire :
Elle est tablie au niveau des systmes intgrs dinformations en dehors de la comptabilit
financire. La comptabilit financire ninclut pas la tenue de comptes individuels. Elle ne traite, en
effet, que les comptes gnraux.
Un rapprochement priodique doit tre effectu entre la comptabilit auxiliaire et la comptabilit
gnrale.
IV. La nomenclature comptable bancaire :
IV.1. Caractre non obligatoire du plan comptable bancaire :
Le plan de comptes contenu dans la norme NC 22 nest quun plan de comptes propos, chaque
tablissement tant donc libre de dfinir son propre plan de comptes interne.
Toutefois, les tablissements qui choisissent de confectionner leur plan de comptes interne, doivent
respecter les exigences lis la piste daudit et utiliser un systme de tables de correspondance
entre le plan interne et celui propos par la NC 22 afin dalimenter convenablement les rubriques des
tats financiers publiables.
IV.2. La structure du plan comptable bancaire :
La nomenclature propose par la NC 22 est fonde sur la logique suivante :
Pour les comptes de bilan et dengagements hors-bilan, le classement est opr en fonction
des 3 critres suivants :
La cration de la monnaie en tant qulment essentiel de lactivit bancaire
Lorigine de cette monnaie ou la nature de la contrepartie
La liquidit des fonds concerns
Pour les comptes de rsultat, le classement est opr en fonction des 3 critres suivants :
La correspondance avec le dcoupage des comptes de bilan et dengagements hors bilan
Les agents conomiques
La nature de la charge ou du produit
Le plan comptable bancaire comprend 8 classes de comptes. 5 ddies aux comptes de bilan, 2 aux
comptes de gestion et une aux engagements hors bilan.
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Chapitre 2. La comptabilit bancaire : Traitements particuliers et prsentation
des tats financiers
Section 1. Traitement comptable des engagements et des revenus y affrents :
I. Typologie des engagements :
I.1. Les crdits :
Ils correspondent aux crances rsultant des prts et avances accords gnralement suite
lutilisation dun engagement de financement ou encore lorsque ltablissement bancaire se
substitue son client dans le cadre dun engagement de garantie.
I.2. Les engagements de financement :
Ils constituent une promesse irrvocable faite par ltablissement bancaire de consentir des concours
en trsorerie en faveur de bnficiaires suivant les modalits prvues par le contrat. Ils figurent en
hors bilan ds lors quils ne sont pas encore utiliss et cessent dy figurer au fur et mesure de leur
utilisation.
Rentrent, essentiellement, dans cette catgorie dengagements les lments suivants :
Crdits notifis et non utiliss ;
Participations non libres ;
Lignes de crdits irrvocables et inconditionnelles en faveur des banques.
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I.3. Les engagements de garantie :
Ils sont dfinies comme tant des oprations pour lesquelles la banque (garant) sengage en faveur
dun tiers (bnficiaire) assurer, dordre et pour le compte dun client, (donneur dordre) la charge
dune obligation souscrite par ce dernier sil ny satisfait pas lui mme.
Rentrent, essentiellement, dans cette catgorie dengagements les lments suivants :
Les cautionnements (cautionnements administratifs relatifs lobtention de marchs publics,
cautionnements douaniers, cautions fiscales et autres) ;
Laval ;
Les garanties premire demande de bonne fin des oprations ou de remboursement des
crdits accords aux clients.
II. La prise en compte initiale des engagements :
II.1. Prise en compte initiale des engagements de financement et de garantie :
Les engagements de financement et de garantie doivent tre enregistrs en hors bilan ds le
moment o ils sont contracts. Un engagement est rput tre contract lorsquil dcoule :
Dune obligation contractuelle irrvocable que la Banque ne peut annuler son propre gr
sans sexposer des pnalits ou des frais.
Dun usage bancaire qui mme en labsence dun contrat crit met la charge de la Banque
une quelconque obligation (confirmation par tlex ou support lectronique).
II.2. Prise en compte des prts et avances :
Les modalits de prise en compte des prts et avances sont fixes par le 15 de la NC 24.
En rgle gnrale, les prts et avances doivent tre enregistrs pour le montant des fonds mis la
disposition du dbiteur, au moment de leur mise disposition.
Dans certains cas, le montant des fonds mis disposition du dbiteur est diffrent de la valeur nominale,
par exemple lorsque les intrts sont dcompts et prlevs davance sur le montant des prts.
Dans de telles situations, les prts et avances sont comptabiliss pour leur valeur nominale et la
diffrence par rapport au montant mis la disposition du dbiteur porte dans un compte de
rgularisation (compte de produits perus davance) et pris en compte en revenus conformment
aux paragraphes 36 38 de la NC 24.
Toutefois, pour les besoins de prsentation des tats financiers en date darrt, le montant des
intrts perus davance est dduit de la valeur du prt ou de lavance pour figurer pour le net.
Exemple 1.1
Le 08/01/N, la Banque "BBZ" notifie son client "A" la dcision du comit de crdit portant
ouverture dune ligne descompte deffets de commerce pour la somme de 200.000 DT valable
jusquau 31/12/N.
Le 01/04/N le client "A" remet lescompte 3 traites pour dans les conditions suivantes :
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- Valeur nominale des traites : 25.000 DT
- Echance des traites : 30/06/N
- Taux dintrt : 5%
- Commission de remise lescompte : 2 DT par traite (hors TVA de 18%)
Au 30/06/N, une des 3 traites est retourne impaye et dont le nominal slve 8.000 DT.
Aucune autre opration descompte na t effectue durant lexercice N.
T.A.F :
Passer chronologiquement toutes les critures qui simposent.
Solution 1.1 (Premire alternative)
08/01/N (Hors Bilan)
9032 Ouverture de lignes de crdits confirms 200 000
909 Contrepartie des engagements de financement 200 000
01/04/N (Hors Bilan)
909 Contrepartie des engagements de financement 25 000
9032 Ouverture de lignes de crdits confirms 25 000
01/04/N (Bilan)
201 Crdits commerciaux et industriels 25 000
251 Compte ordinaire clientle 25 000
01/04/N (Bilan)
251 Compte ordinaire clientle 308,642
3821 Produits constats davance 308,642
01/04/N (Bilan)
251 Compte ordinaire clientle 7,080
7029 Commissions 6,000
365 TVA Collecte 1,080
30/04/N (Bilan)
3821 Produits constats davance 102,881
7021 Intrts sur crdits la clientle 102,881
31/05/N (Bilan)
3821 Produits constats davance 102,881
7021 Intrts sur crdits la clientle 102,881
30/06/N (Bilan)
3821 Produits constats davance 102,881
7021 Intrts sur crdits la clientle 102,881
30/06/N (Bilan)
131 NOSTRI 17 000
201 Crdits commerciaux et industriels 17 000
30/06/N (Bilan)
251 Compte ordinaire clientle 8 000
201 Crdits commerciaux et industriels 8 000
31/12/N (Hors Bilan)
909 Contrepartie des engagements de financement 175 000
9032 Ouverture de lignes de crdits confirms 175 000
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Solution 1.1 (Deuxime alternative)
08/01/N (Hors Bilan)
9032 Ouverture de lignes de crdits confirms 200 000
909 Contrepartie des engagements de financement 200 000
01/04/N (Hors Bilan)
909 Contrepartie des engagements de financement 25 000
9032 Ouverture de lignes de crdits confirms 25 000
01/04/N (Bilan)
201 Crdits commerciaux et industriels 24 691,358
251 Compte ordinaire clientle 24 691,358
01/04/N (Bilan)
251 Compte ordinaire clientle 7,080
7029 Commissions 6,000
365 TVA Collecte 1,080
30/04/N (Bilan)
207 Crances rattaches 102,881
7021 Intrts sur crdits la clientle 102,881
31/05/N (Bilan)
207 Crances rattaches 102,881
7021 Intrts sur crdits la clientle 102,881
30/06/N (Bilan)
207 Crances rattaches 102,881
7021 Intrts sur crdits la clientle 102,881
30/06/N (Bilan)
131 NOSTRI 17 000
201 Crdits commerciaux et industriels 16 790,123
207 Crances rattaches 209,877
30/06/N (Bilan)
251 Compte ordinaire clientle 8 000
201 Crdits commerciaux et industriels 7 901,235
207 Crances rattaches 98,765
31/12/N (Hors Bilan)
909 Contrepartie des engagements de financement 175 000
9032 Ouverture de lignes de crdits confirms 175 000
II.3. Prise en compte des engagements consortiaux :
II.3.1.Notion de crdits consortiaux :
La notion de crdit consortial recouvre une technique et non une nature de crdit. Elle est utilise
dans le but de diviser le risque lorsque le concours octroyer devient trop important pour tre
support par une seule banque.
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II.3.2. Rgles de prise en compte de crdits consortiaux :
Elles sont fixes par le 17 de la NC 24 qui prvoit que "lorsquun tablissement bancaire sassocie
avec dautres banques pour accorder un concours une tierce personne sous forme de prts et
avances, ou dengagements de financement ou de garantie, lengagement doit tre comptabilis pour
sa quote-part dans lopration. Dans le cas o la quote-part en risque de ltablissement bancaire est
suprieur ou infrieur sa quote-part dans lopration, la diffrence doit tre constate selon le cas
parmi les engagements de garantie donns ou les engagements de garantie reus".
Exemple 1.2
Le 01/08/N, un client bnficie dun crdit consortial centralis par le chef de file et rparti
comme suit :
Quote-part
en trsorerie
Quote-part
en risque
Chef de file "A" 540.000 DT 675.000 DT
Participant "B" 360.000 DT 225.000 DT
Total 900.000 DT 900.000 DT
Date limite dutilisation : le 31/10/N ;
Premier tirage le 31/08/N pour 70% du montant accord ;
Deuxime tirage pour le reliquat le 20/10/N ;
Echance du crdit : 01/11/N+5 ;
Remboursement annuel par amortissement constant du crdit sur 5 ans ;
Intrts conventionnels dcompts au taux de 8% et payables terme chu ;
Intrts intercalaires calculs au mme taux et prlevs la date limite dutilisation ;
Commission de non-utilisation centralise par le chef de file et prleve lors de chaque
utilisation : 1% du montant non utilis de la ligne de crdit confirme.
T.A.F :
En ngligeant laspect fiscal, passer toutes les critures comptables chez le chef de file et le
participant :
Lors de la mise en place de la ligne de crdit ;
Lors de la mise disposition des fonds ;
Lors de lencaissement des intrts intercalaires et de la commission de non utilisation ;
Lors de labonnement annuel des intrts conventionnels ;
Lors du remboursement de la premire annuit (Hypothse 1) ;
Lors du non remboursement de la premire annuit (Hypothse 2).
Solution 1.2
Chez le Chef de file "A" :
Le chef de file est gnralement lorigine de lopration pour son client, son rle est tout
dabord un rle administratif de centralisation, de documentation et dintermdiation entre le
client et le pool bancaire.
En labsence de tout accord spcifique, le chef de file est charg du recouvrement du crdit
pour le compte commun de toutes les banques du consortium (syndicat ou pool bancaire).
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01/08/N (Hors Bilan)
9032 Ouverture de lignes de crdits confirms 540 000
909 Contrepartie des engagements de financement 540 000
01/08/N (Hors Bilan)
911 Garanties dordre des tablissements bancaires 135 000
919 Contrepartie des engagements de garantie 135 000
31/08/N (Hors Bilan)
909 Contrepartie des engagements de financement 378 000
9032 Ouverture de lignes de crdits confirms 378 000
31/08/N (Bilan)
201 Crdits commerciaux et industriels 378 000
135 LORI 252 000
251 Compte ordinaire clientle 630 000
31/08/N (Bilan)
251 Compte ordinaire clientle [900 000 x1%x (1/12)] 750
7029 Commissions [750 x 60%] 450
135 LORI [750 x 40%] 300
20/10/N (Hors Bilan)
909 Contrepartie des engagements de financement 162 000
9032 Ouverture de lignes de crdits confirms 162 000
20/10/N (Bilan)
201 Crdits commerciaux et industriels 162 000
135 LORI 108 000
251 Compte ordinaire clientle 270 000
20/10/N (Bilan)
251 Compte ordinaire clientle [270 000 x1%x (50/360)] 375
7029 Commissions [375 x 60%] 225
135 LORI [375 x 40%] 150
31/10/N (Bilan)
251 Compte ordinaire clientle [8 400 + 600] 9 000
7021 Intrts/crdits la clientle [9 000 x60%] 5 400
135 LORI [9 000 x 40%] 3 600
31/12/N (Bilan)
2071 Intrts courus et non chus [540 000 x8%x (2/12)] 7 200
7021 Intrts/crdits la clientle 7 200
01/11/N+1 (Bilan)
2072 Intrts courus et chus [540 000 x8%x (12/12)] 43 200
2071 Intrts courus et non chus 7 200
7021 Intrts/crdits la clientle 36 000
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01/11/N+1 (Bilan Hypothse 1)
251 Compte ordinaire clientle [P : 180 000 + I : 72 000] 252 000
201 Crdits commerciaux et industriels [180 000x60%] 43 200
2072 Intrts courus et chus [72 000 x60%] 108 000
135 LORI [252 000 x 40%] 100 800
01/11/N+1 (Hors bilan Hypothse 1)
919 Contrepartie des engagements de garantie [135 000/5] 27 000
911 Garanties dordre des tablissements bancaires 27 000
01/11/N+1 (Bilan Hypothse 2)
201 Crdits commerciaux et industriels [135 000/5] 27 000
135 LORI 27 000
01/11/N+1 (Hors bilan Hypothse 2)
919 Contrepartie des engagements de garantie [135 000/5] 27 000
911 Garanties dordre des tablissements bancaires 27 000
Chez le Participant "B" :
01/08/N (Hors Bilan)
9032 Ouverture de lignes de crdits confirms 360 000
909 Contrepartie des engagements de financement 360 000
01/08/N (Hors Bilan)
919 Contrepartie des engagements de garantie 135 000
912 Avals, cautions, et autres garanties reues des E.B 135 000
31/08/N (Hors Bilan)
909 Contrepartie des engagements de financement 252 000
9032 Ouverture de lignes de crdits confirms 252 000
31/08/N (Bilan)
201 Crdits commerciaux et industriels 252 000
131 NOSTRI 252 000
31/08/N (Bilan)
131 NOSTRI [750 x 40%] 300
7029 Commissions 300
20/10/N (Hors Bilan)
909 Contrepartie des engagements de financement 108 000
9032 Ouverture de lignes de crdits confirms 108 000
20/10/N (Bilan)
201 Crdits commerciaux et industriels 108 000
131 NOSTRI 108 000
20/10/N (Bilan)
131 NOSTRI [375 x 40%] 150
7029 Commissions 150
Les particularits comptables dans le secteur bancaire
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31/10/N (Bilan)
131 NOSTRI [9 000 x 40%] 3 600
7021 Intrts/crdits la clientle 3 600
31/12/N (Bilan)
2071 Intrts courus et non chus [360 000 x8%x (2/12)] 4 800
7021 Intrts/crdits la clientle 4 800
01/11/N+1 (Bilan)
2072 Intrts courus et chus [360 000 x8%x (12/12)] 28 800
2071 Intrts courus et non chus 4 800
7021 Intrts/crdits la clientle 24 000
01/11/N+1 (Bilan Hypothse 1)
131 NOSTRI [P : 180 000x40% + I : 72 000x40%] 100 800
201 Crdits commerciaux et industriels [180 000x40%] 72 000
2072 Intrts courus et chus [72 000 x40%] 28 800
01/11/N+1 (Hors bilan Hypothse 1)
912 Avals, cautions, et autres garanties reues des E.B 27 000
919 Contrepartie des engagements de garantie [135 000/5] 27 000
01/11/N+1 (Bilan Hypothse 2)
131 NOSTRI [135 000/5] 27 000
201 Crdits commerciaux et industriels 27 000
01/11/N+1 (Hors bilan Hypothse 2)
912 Avals, cautions, et autres garanties reues des E.B 27 000
919 Contrepartie des engagements de garantie [135 000/5] 27 000
II.4. Prise en compte des engagements matrialiss par des titres :
Selon le 5 de la NC 24, les engagements matrialiss par des titres reprsentent des parts dans le
capital de lentreprise, lorsquen substance, ces engagements tablissent une relation de cranciers
dbiteur entre ltablissement bancaire et lentreprise mettrice ; sont traits conformment aux 9
14 en date dengagement et 23 41 pour lvaluation en date darrt ainsi que la prise en
compte des revenus sy rattachant.
Cest le cas des participations quun tablissement bancaire acquiert et souscrit des actions et au
titre desquels, au moment mme de lacquisition ou de la souscription, il conclut un contrat avec la
socit mettrice prvoyant le rachat de ces mmes actions par une tierce personne, gnralement
le promoteur, aprs une certaine priode et un prix convenu davance calcul en fonction dun taux
dactualisation qui ne tient compte ni de la valeur de la socit mettrice au moment du rachat, ni de
la valeur du march lorsque les actions sont cotes sur un march. Ces conventions sappellent
conventions de portage ou de rtrocession.
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Exemple 1.3
La socit mre "M" forme avec ses deux filiales actuelles "F1" et "F2" un groupe touristique de
renom qui compte se lancer dans le tourisme sanitaire en projetant la cration dune unit de
thalassothrapie.
La souscription et la libration du capital de la socit "T" ayant pour objet lexploitation de
lunit de thalassothrapie (30.000 actions de VN gale 100 DT) ont t ralises le 01/11/N
sur la base de la composition suivante :
Actionnaire
Nombre
dactions
M 6 000
F1 3 000
F2 3 000
Banque 6 000
Autres 12 000
Total 30 000
La participation de la Banque au capital de la socit "T" a fait lobjet dun contrat de portage
ferme prvoyant la rtrocession des actions en bloc la socit mre "M" 3 ans aprs la
libration intgrale moyennant un prix ferme de 798.600 DT calcul sur la base d'un taux de
rmunration t dterminer.
T.A.F :
En ngligeant laspect fiscal, passer toutes les critures comptables chez la Banque :
Lors de la souscription (engagement) ;
Lors de la libration ;
Lors de labonnement annuel des produits;
Lors de la rtrocession.
Solution 1.3
Le taux de rmunration t est dtermin de sorte que 798.600 = 600.000 x (1+t)
3
:
Donc t = - 1 ; t = 10%
01/11/N (Hors Bilan- Souscription)
923x Titres en rtrocession, partie non libre 600 000
929 Contrepartie des engagements sur titres 600 000
01/11/N (Hors bilan Libration intgrale)
929 Contrepartie des engagements sur titres 600 000
923x Titres en rtrocession, partie non libre 600 000
01/11/N (Bilan Libration intgrale)
411x Titres de participation en rtrocession 600 000
131 NOSTRI 600 000
3
000 . 600 / 600 . 798
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Conformment au 43 de la norme NC 24, les plus-values ralises au titre de la rtrocession
des actions ou parts reprsentant en substance des engagements, sont traites comme tant
des intrts et sont de ce fait rattachs aux diffrents exercices mesure quils sont courus,
sauf si leur encaissement effectif nest pas raisonnablement assur.
31/12/N (Bilan Abonnement des produits)
417x Crances rattaches aux titres de participation en rtrocession 9 607
724x Plus-values sur participations en rtrocession 9 607
[600.000 x (1+10%)
2/12
600.000]
31/12/N+1 (Bilan Abonnement des produits)
417x Crances rattaches aux titres de participation en rtrocession 60 961
724x Plus-values sur participations en rtrocession 60 961
[609.607 x (1+10%)
12/12
609.607]
31/12/N+2 (Bilan Abonnement des produits)
417x Crances rattaches aux titres de participation en rtrocession 67 057
724x Plus-values sur participations en rtrocession 67 057
[670.568 x (1+10%)
12/12
670.568]
31/10/N+3 (Bilan Abonnement des produits)
417x Crances rattaches aux titres de participation en rtrocession 60 975
724x Plus-values sur participations en rtrocession 60 975
[737.625 x (1+10%)
10/12
737.625]
01/11/N+3 (Bilan rtrocession des titres)
131 NOSTRI 798 600
411x Titres de participation en rtrocession 600 000
417x Crances rattaches aux T.P en rtrocession 198 600
III. Rgles de prise en compte des revenus sur les engagements :
Les revenus lis aux engagements contracts par les tablissements bancaires sont perus
gnralement sous forme d'intrts et de commissions.
III.1. Rgles de prise en compte des commissions :
En gnral, les banques peroivent plusieurs types de commissions dans le cadre de leurs activits
courantes. Bien que le mode de leur perception peut tre le mme, la faon de les prendre en
compte en rsultat diffre selon la substance des services fournis et la porte de l'engagement pris
par la banque.
Trois catgories de commissions doivent tre distingues :
Les commissions rmunrant la mise en place d'un engagement, ces commissions sont
gnralement lies l'excution d'un acte bien dtermin ne donnant pas ncessairement
lieu au montage d'un crdit. C'est le cas des commissions prleves en rmunration de
l'valuation et l'tude de dossiers pralablement l'octroi d'un concours bancaire ;
Les commissions gagnes mesure que des services sont rendus. Ces commissions sont
gnralement calcules en fonction de la dure et du montant de l'engagement. Tel est le
cas des commissions de garantie, des commissions d'acceptation et des commissions sur les
crdits documentaires;
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Les commissions rmunrant des services faisant partie intgrante du montage d'un crdit,
c'est gnralement le cas des commissions d'ouverture de crdit et les commissions
d'engagement.
Les commissions sont prises en compte en rsultat selon les rgles ci-aprs :
Pour les commissions rmunrant la mise en place d'un engagement, lorsque le service est
rendu ;
Pour les commissions perues mesure que des services sont rendus, mesure qu'elles sont
courues sur la priode couverte par l'engagement ;
Pour les commissions rmunrant des services faisant partie intgrante du montage d'un
crdit, mesure qu'elles sont courues sur la dure de ralisation de crdit.
III.2. Rgles de prise en compte des intrts :
III.2.1. Rgles gnrales prvues par la norme NC 03 :
Selon le 19 de la norme NC 03, les revenus rsultant de l'utilisation des ressources de l'entreprise
des biens moyennant intrt doivent tre comptabiliss lorsque les conditions suivantes sont
remplies :
a- La contre partie obtenue de l'utilisation des ressources de l'entreprise par des tiers peut tre
mesur d'une faon fiable.
b- Le recouvrement de la contrepartie obtenue est raisonnablement sr.
Pour satisfaire la 1
re
condition, le 21 de la norme NC 03 prcise qu'un accord tabli entre
l'entreprise et le bnficiaire dterminant les rgles de calcul des intrts serait suffisant.
La mme norme ajoute que gnralement les tableaux d'amortissement permettent l'entreprise de
connatre d'avance les mouvements des intrts.
En revanche la norme NC 03 n'a pas trait des critres relatifs la justification de la 2
me
condition.
En d'autres termes, elle n'a pas rpondu clairement la question de savoir partir de quel moment
le recouvrement des intrts n'est pas raisonnablement assur.
III.2.2. Les rgles spcifiques relatives la prise en compte des revenus lis engagements bancaires :
Selon le 32 de la norme NC 24, les revenus lis aux engagements contracts par l'tablissement
bancaire, sont pris en compte en rsultat de faon les rattacher l'exercice sauf si leur
encaissement effectif n'est pas raisonnablement assur.
La 1
re
condition dicte par la norme NC 03 (mesure fiable des revenus) n'a pas t particulirement
reprise par les normes NC24. En revanche, le 31 de la norme NC 24 stipule que la prise en compte
rsultant des revenus lis aux engagements contracts par les tablissements bancaires doit
seffectuer conformment aux rgles prvues par la norme NC 03.
Pour la deuxime condition, la norme NC 24 fournit des indications objectives dapprciation.
Critres dapprciation du caractre "raisonnablement assur" de la recouvrabilit des intrts :
L'encaissement effectif des revenus n'est pas raisonnablement assur lorsque les engagements
auxquels ils se rapportent sont qualifis de douteux au sens du 24 de la norme NC 24.
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Lorsque les sommes en principal ou intrts venus antrieurement chance sur la mme
contrepartie sont demeurs impays.
Selon le 33 de la norme NC 24 il est d'usage que les banques se rfrent un dlai dtermin
d'impay partir duquel les revenus postrieurement chus cessent d'tre pris en compte en
rsultat, et l'appliquent de faon uniforme et permanente tous les engagements (cet usage fait
rfrence la circulaire de la BCT n 91-24 du 17 dcembre 1991 qui empche la prise en compte en
rsultat des revenus lis aux engagements classs parmi les actifs incertains "classe 2", parmi les
actifs proccupants "classe 3" et parmi les actifs compromis "classe 4". Le dlai d'impay a partir
duquel un tablissement bancaire classe ses engagements parmi les lments de la classe 2, 3 ou 4
est de 3 mois donc plus que 90 jours).
Lorsque l'encaissement effectif des revenus n'est pas raisonnablement assur, les intrts doivent
tre constats au bilan au cours de leur priode de rattachement. Cest le compte "383 intrts et
produits rservs" qui enregistrera au bilan les revenus au cours de leur priode de rattachement
lorsque leur encaissement effectif n'est pas raisonnablement assur.
La reprise, en rsultat, des intrts et autres produits rservs aura lieu lors de lencaissement
effectif des crances sy rapportant.
Sort des intrts antrieurement constats en rsultat et demeurs impays :
Les revenus pris en compte en rsultat lors dexercices antrieurs et demeurs impays ne sont pas
extourns (annuls) mais doivent tre intgralement provisionns (34 de la norme NC 24).
En effet, leur constatation en rsultat au cours de leur exercice de rattachement tait justifie par
des circonstances qui ne laissaient pas prsager un doute quant leur recouvrabilit. Lincertitude
pesant sur leur recouvrement ultrieur, induite par de nouvelles circonstances, constitue un
changement dans les estimations comptables au sens du 22 de la norme NC 11 relative aux
modifications comptables. Le traitement prospectif des changements dans les estimations
comptables, justifie, par consquent, le provisionnement intgral de ces revenus.
Cette rgle rejoint celle fixe par le 25 de la norme NC 03 qui stipule : "Si une incertitude relative au
recouvrement des contreparties au titre de l'utilisation des ressource de l'entreprise par des tiers prend
naissance aprs la constatation du revenu, on constitue une provision distincte pour en tenir compte, le
montant initialement comptabilis au titre des revenus n'est pas ajust".
Le 26 de la mme norme ajoute que "lorsque les intrts comptabiliss en produits n'ont pas t
encaisss leur chance, le recouvrement des intrts futurs n'est pas raisonnablement certain et
les intrts dj constats et non encaisss doivent faire l'objet d'une provision pour couvrir les
risques de non recouvrement.
Les intrts futurs ne doivent plus tre constats en produits mais plutt dans un compte de passif
mesure qu'ils sont courus.".
Exemple 1.4
La Banque "B3B" a sign le 28/10/N-1 avec son client un crdit dinvestissement de 600.000 DT
remboursable semestriellement sur 5 ans (amortissement constant du principal). Dbloqu par
tirage unique le 01/11/N-1, ce crdit porte des intrts conventionnels calculs au taux fixe de 8%.
Le client na procd aucun remboursement relatif ce crdit durant lexercice N.
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T.A.F :
En ngligeant laspect fiscal, passer les critures comptables chez la Banque relatives
labonnement des produits au 31/12/N-1 et au 31/12/N.
Solution 1.4
28/10/N-1 (Hors Bilan- Signature du contrat)
9032 Ouverture de lignes de crdits confirms 600 000
909 Contrepartie des engagements de financement 600 000
01/11/N-1 (Hors bilan Dblocage)
909 Contrepartie des engagements de financement 600 000
9032 Ouverture de lignes de crdits confirms 600 000
01/11/N-1 (Bilan Dblocage)
201 Crdits commerciaux et industriels 600 000
251 Compte ordinaire clientle 600 000
31/12/N-1 (Bilan Abonnement des produits)
2071 Intrts courus et non chus [600.000 x 8% x (2/12)] 8 000
7021 Intrts/crdits la clientle 8 000
30/04/N (Bilan Tombe 1
re
chance dintrts)
2072 Intrts courus et chus [600.000 x 8% x (6/12)] 24 000
2071 Intrts courus et non chus 8 000
7021 Intrts/crdits la clientle 16 000
31/10/N (Bilan Tombe 2
me
chance dintrts)
2072 Intrts courus et chus [540.000 x 8% x (6/12)] 21 600
383 Intrts et produits rservs 21 600
31/12/N (Bilan Abonnement des produits)
2071 Intrts courus et non chus [480.000 x 8% x (2/12)] 6 400
383 Intrts et produits rservs 6 400
31/12/N (Bilan Extourne des intrts constats en N)
7021 Intrts/crdits la clientle 16 000
383 Intrts et produits rservs 16 000
31/12/N (Bilan Provisionnement des intrts constats en N-1)
652 Dotations aux provisions sur oprations avec la clientle 8 000
29911 Provisions sur crdits la clientle 8 000
Reprise des intrts rservs rattachs des crdits restructurs :
La restructuration dun crdit ne constitue, pour les banques, un engagement supplmentaire de leur
part, mais tout simplement un acte de ramnagement des modalits de remboursement de
concours dj consentis. La restructuration se traduira soit par un rchelonnement soit par une
consolidation.
Avec le rchelonnement, ltablissement bancaire procde une prorogation du terme dexigibilit
de la crance originale qui se trouve tre juridiquement sauvegarde (article 362 du C.O.C).
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Par la consolidation, ltablissement bancaire donne un prt au client lui permettant le paiement
d'un crdit antrieur. Le contrat de consolidation est rgi par les articles 357 et suivants du code des
obligations et des contrats, relatifs la novation.
Le contrat de consolidation permet une extinction d'une obligation moyennant la constitution d'une
nouvelle qui lui est substitue.
Ainsi, avec la restructuration des crdits initiaux, il napparat plus dimpays dans les situations
comptables de ltablissement bancaire ; mais cela nexclut jamais les difficults financires
rencontres par les relations bnficiaires dun rchelonnement ou dune consolidation.
Dans un crdit de consolidation, les crances impayes dintrts gnrs par le concours initial se
trouvent tre fusionnes avec celles relatives au principal dudit concours pour former le nouveau
principal. Lencaissement ultrieur, de toute somme due au titre de ce nouveau montant principal
posera, donc, le problme de la reprise des intrts rservs consolids.
Le traitement comptable consacr cette situation a t prvu par le 35 de la norme NC 24. En
effet, les revenus constats au bilan antrieurement la date de restructuration ou de consolidation
des engagements auxquels ils sont rattachs sont repris en rsultat proportionnellement aux
encaissements raliss sur ces engagements aprs la restructuration ou la consolidation. Le montant
des revenus repris en rsultat est gal au montant des encaissements pondrs par le rapport entre
le montant total de ces revenus avant la date de restructuration ou de consolidation et le montant
total de l'engagement aprs cette mme date.
Exemple 1.5
La situation des engagements de la Socit Industrielle du Centre "S.I.C", client de la Banque "BBT",
se prsente au 30/09/N-1 comme suit :
Principal choir 400 000
Principal impay 200 000
Intrts courus et chus 88 000
Total 688 000
Les intrts diffrs constats au bilan de la banque "BBT" au titre des engagements de la "S.I.C"
slvent au 30/09/N-1 la somme de 88.000 DT.
Suite aux difficults financires rencontres par la socit "S.I.C", la "B.B.T" dcide, le 01/10/N-1, de
lui consolider lensemble de ses engagements arrts cette date.
Le crdit de consolidation sera rembours semestriellement par amortissement constant du
principal, sur une priode de 4 ans partir du 01/04/N. Les intrts seront perus terme chu et
seront dcompts au taux de 10%.
T.A.F :
Il vous est demand, chez la "BBT" :
De passer les critures comptables au 01/10/N-1 et au 31/12/N-1 relatives la
consolidation et labonnement des produits.
De passer les critures comptables au 01/04/N relatives au remboursement de la 1
re
chance du crdit de consolidation.
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Solution 1.5
01/10/N-1 (Bilan- Consolidation des engagements)
201x Crdit de consolidation 688 000
201 Crdits commerciaux et industriels 600 000
2072 Intrts courus et chus 88 000
31/12/N-1 (Bilan Abonnement des produits)
2071 Intrts courus et non chus [688.000 x 10% x (3/12)] 17 200
383 Intrts et produits rservs 17 200
31/03/N (Bilan Tombe 1
re
chance dintrts)
2072 Intrts courus et chus [688.000 x 10% x (6/12)] 34 400
2071 Intrts courus et non chus 17 200
383 Intrts et produits rservs 17 200
01/04/N (Bilan Remboursement 1
re
chance)
251 Compte ordinaire clientle [P : 86 000 + I : 34 400] 120 400
201x Crdit de consolidation 86 000
2072 Intrts courus et chus 34 400
01/04/N (Bilan Reprise des intrts rservs)
383 Intrts et produits rservs 34 400
7021 Intrts/crdits la clientle 34 400
31/12/N (Bilan Reprise des intrts rservs)
383 Intrts et produits rservs [86 000 x (88 000/688 000)] 11 000
7021 Intrts/crdits la clientle 11 000
IV. Le provisionnement des engagements douteux :
IV.1. La notion dengagements douteux :
La notion dengagements douteux a t, la fois, dfinie par la norme NC 24 et par la Banque
Centrale de Tunisie dans ses circulaires et instructions de rfrence (Cir. BCT n 93-08 du 31/07/1993,
Cir. BCT n 91-24 du 17/12/1991 telle que modifie par les circulaires subsquentes et la note aux
banques n 93-23 du 30/07/93).
IV.1.1. Dfinition de la NC 24 :
Selon le paragraphe 24 de la NC 24, les engagements sont qualifis de douteux lorsquil existe un
risque que les contreparties nhonorent pas leurs engagements et que celui ci peut tre li des
difficults que les contreparties prouvent, ou quil est prvisible quelles prouveront, pour honorer
leurs engagements ou au fait quelles contestent le montant de leurs engagements.
Pour apprcier un tel risque, la norme NC 24 numre dans son paragraphe 26, et titre indicatif,
une panoplie de critres, notamment :
La conjoncture conomique gnrale et spcifique au secteur dactivit ;
La situation financire du dbiteur ;
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Les retards de paiement des chances antrieures ;
Le risque pays lorsque la contrepartie se situe ltranger.
IV.1.2. Dfinition de la B.C.T :
Par crances douteuses il faut entendre "les crances de toutes natures, mme assorties de
garanties, prsentant un risque probable ou certain de non-recouvrement total ou partiel, impayes
depuis trois mois ou encore prsentant un caractre contentieux" [Article 9 de la circulaire de la
B.C.T n93-08 du 30 Juillet 1993].
Il appert de la dfinition prcdente que la Banque Centrale de Tunisie, tout comme la norme NC 24
dailleurs, met laccent sur le risque de non-recouvrement.
Cette assertion se trouve, dailleurs, confirme par la note aux banques n 93-23 du 30 juillet 1993
selon laquelle "lors de lvaluation de la qualit des actifs, laccent devra tre mis sur la capacit de
lemprunteur gnrer des fonds liquides pour rembourser ses dettes".
Le risque de non recouvrement est apprhend travers les mmes critres retenus par la norme NC 24.
Le risque de non recouvrement, rattach cette catgorie de crances, est pris en charge en rsultat
sous forme de provisions pour dprciation.
Le terme "crances " regroupe aussi bien le capital (chu et restant d) que les intrts (chus ou
courus et non chus). En effet, les intrts sur un prt sont rputs sacqurir au jour le jour
5
et la
mise en place dun crdit entrane, donc, aussitt la naissance dune crance dintrt, qui saccrot
ensuite de jour en jour.
La notion de crances dintrt revtant un caractre douteux dcoule implicitement des rgles de
comptabilisation des produits dictes par les normes comptables (NC 03 et NC 24) et par les
circulaires de rfrence de la B.C.T. (intrts diffrs ou rservs)
Il sagit, en effet, des intrts et commissions courus et chus dont la comptabilisation en produits se
trouve tre diffre jusqu' encaissement effectif, en raison du caractre douteux pesant sur le
recouvrement de la crance principale.
IV.1.3. Dfinition des engagements hors-bilan douteux :
Faute de dfinition donne cette notion par la norme NC 24 ou encore par la B.C.T, nous allons
recourir celle donne par la Commission Bancaire Franaise au niveau de ses Dispositions Relatives
aux Etats Priodiques (DREP), selon laquelle les engagements hors-bilan douteux sont les
engagements de toute nature dont la mise en jeu apparat probable .
6
Toujours selon la Commission Bancaire franaise (note mthodologique n1, DREP, volume I, page 4),
la classification en crances douteuses dun concours une personne physique ou morale
dtermine entrane le transfert de lintgralit des engagements, lencontre de cette personne,
des rubriques dencours sains vers les rubriques dencours douteux, nonobstant toute considration
lie aux garanties individuelles, sauf cas exceptionnels dment justifis .
Ainsi, il dcoule de ce principe de dclassement, connu dans la pratique par dclassement par
contagion , que la notion de douteux est un critre qui sapplique une relation pour lensemble
des concours qui lui ont t accords, que ces concours soient enregistrs au bilan ou en hors bilan.
5
Article 147 du code des droits rels.
6
DREP Volume I page 202.
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Dailleurs, les banques, qui sont tenus de procder selon larticle 8 de la circulaire de la B.C.T n 91-24
du 17 dcembre 1991, la classification de tous leurs actifs, quils figurent au bilan ou en hors bilan,
doivent leffectuer en respect de ce principe de dclassement par contagion
7
.
Lapplication de ce critre aux diffrentes catgories dengagements hors bilan permet de donner les
dfinitions suivantes :
Engagements de financement douteux :
Il sagit des engagements dont la mise en jeu entranerait la mise en place dun crdit qui aurait lui-
mme les caractristiques dune crance douteuse.
Engagements de garantie douteux :
Un engagement de garantie est considr comme "douteux" ds lors quil apparat que la banque
garante sera oblige dintervenir pour assurer lobligation souscrite par le donneur dordre, en lieu et
place de ce dernier
Quil sagisse dengagements de financement ou dengagements de garanties, ceux-ci doivent faire
lobjet dun provisionnement pour risques et charges, ds lors quils prsentent un caractre
douteux.
IV.2. Mthodologie de classement des engagements prconise par la B.C.T :
Evaluer de manire quantitative une probabilit de dfaillance dune relation (dun client) est une
opration dlicate. Par contre la qualit des contreparties est souvent prise en compte par une
note ou un rating . Cette note permet de classer des contreparties prsentant des
caractristiques similaires selon la qualit de leur solvabilit.
Ayant mis en place ce systme de mesure ordinal linstitut dmission a prvu, au niveau de ses
circulaires et instructions de rfrence, cinq classes
8
discriminantes ordonnant les risques encourus
par les banques sur leurs actifs bilantiels et extra-bilantiels en fonction de la qualit des relations :
Classe 0
Classe 1
Classe 2
Classe 3
Classe 4
Actifs courants
Classe de risque Qualit des actifs bancaires en fonction de la qualit des relations
Actifs ncessitant un suivi particulier
Actifs incertains
Actifs proccupants
La B.C.T visait travers la mise en place de ce systme, fixer des normes objectives de
provisionnement de crances et de constatation des revenus. En effet, seuls les actifs de la classe 2, 3
et 4 sont considrs comme prsentant un caractre douteux ncessitant pour les tablissements
bancaires :
7
La notion de "contagion" sapplique aussi pour les engagements de relations appartenant un mme groupe
de socits.
8
La B.C.T prvoit, au niveau de larticle 8 de la circulaire n 91-24 du 17 dcembre 1991, la distinction entre
actifs courants et actifs classs en fonction du risque de perte et de probabilit de recouvrement. Ces
derniers sont rpartis en 4 classes (classe 1, classe 2, classe 3 et classe 4). Dans la pratique, les actifs courants
sont considrs comme appartenant une autre classe dite classe 0 .
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La constitution de provisions selon des taux minimums traduisant pour chacune des classes
prcites la probabilit de dfaut des contreparties impliques et fixs respectivement
20%, 50% et 100% ;
La non-constatation des produits non encaisss et gnrs par ces actifs dans les rsultats.
Pour distinguer les actifs courants (classe 0) des actifs classs en fonction du risque de non
recouvrement (Classes 1, 2, 3 et 4), la Banque Centrale de Tunisie a retenu une panoplie de critres.
Alors que certains ont une connotation objective, dautres, par contre, sont de nature qualitative
impliquant la mise en uvre dun travail de jugement et dapprciation ncessairement caractris
par la subjectivit. (Par simplification, seuls les critres objectifs seront abords dans ce paragraphe)
Pour apprcier les risques inhrents linsolvabilit des dbiteurs, les circulaires de la B.C.T mettent
en vidence deux critres objectifs, savoir lantriorit des impays et le transfert contentieux.
IV.2.1. Lantriorit des impays :
Il apparat travers les dfinitions des diffrentes classes de risques donnes par la B.C.T comme
tant le critre majeur permettant le classement des engagements des tablissements bancaires.
Pour classer les actifs du bilan et du hors bilan dun tablissement bancaire, la B.C.T a dfini une rgle
gnrale applicable lensemble des concours, et des rgles particulires applicables aux crances
restructures (ayant fait lobjet dun arrangement, dun rchelonnement ou dune consolidation).
Rgle gnrale :
La rgle gnrale consiste en la fixation dintervalles temporels dantriorit des crances impayes
pour les diffrentes classes de risques.
Ces intervalles, exprims en nombre de jours de retards de paiement des chances en principal
et/ou en intrts, se prsentent comme suit :
Classe 0 Classe 1 Classe 2 Classe 3 Classe 4
0 jours X
[1,90] jours X
[91,180] jours X
[181,360] jours X
>360 jours X
Taux de dfaut associ la classe de risque
0% 0% 20% 50% 100%
Ainsi, pour une relation ayant enregistr des retards de rglement des chances contractuelles se
situant dans plusieurs intervalles dantriorit, ltablissement bancaire doit, par rfrence ce
critre, considrer les chances les plus lointaines pour dclasser tous les engagements de cette
relation par "contagion" dans la classe de risque approprie.
Rgle particulire applicable aux crances restructures :
Comme prcis ci-avant, avec la restructuration des crdits initiaux, il napparat plus dimpays dans
les situations comptables de ltablissement bancaire ; mais cela nexclut jamais les difficults
financires rencontres par les relations bnficiaires, dun rchelonnement ou dune
consolidation.
Cest par crainte de voir les banques user de cet artifice juridique et comptable, aux fins de dguiser
la vritable situation des bnficiaires de leurs concours, que la B.C.T prvoyait des rgles spcifiques
pour le classement de ces crances.
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Lalina premier de larticle 12 de la circulaire de la B.C.T n 91-24 du 17 dcembre 1991 prvoit en ce
sens le maintien de la classe tablie par rfrence lantriorit des impays du crdit initial
dtermine avant rchelonnement ou consolidation.
De son ct, le dernier alina du mme article stipule que "dans le cas de nouveaux incidents de
paiement, les impays doivent tre totalement provisionns. Si le cumul des impays en principal atteint
25%du total de la crance, celle-ci doit tre inscrite la classe 4".
IV.2.2. Le transfert contentieux :
Lautre critre objectif, arrt par la Banque Centrale de Tunisie pour le classement des actifs
bancaires, concerne le transfert des dossiers de crdit des relations au dpartement charg du suivi
de la fonction contentieuse au sein des tablissements bancaires.
Ce transfert, nintervient gnralement qu loccasion des situations suivantes :
Litiges ns entre la banque et ses dbiteurs, ncessitant la mis en uvre de toutes les
poursuites judiciaires et lpuisement de tous les voies de recours possibles pour recouvrer
ses crances ;
Liquidation de lentreprise bnficiaire des concours de la banque ;
Redressement judiciaire ou faillite des bnficiaires des concours de la banque.
Prsentant gnralement un caractre compromis, les actifs transfrs contentieux, doivent
figurer, selon la Banque Centrale, parmi la classe 4.
IV.3. Rgles de mesure des provisions pour engagements douteux :
Selon le 27 de la norme NC 24 "Les provisions doivent tre appliques sur la valeur totale des
engagements douteux, quils soient chus ou non chus, ainsi que sur les revenus constats en
rsultat au cours des exercices antrieurs".
Selon larticle 10 de la circulaire de la B.C.T n 91-24 du 17 dcembre 1991, "Les banques doivent
constituer des provisions au moins gales 20% pour les actifs de la classe 2, 50% pour les actifs de la
classe 3 et 100% pour les actifs de la classe 4.
Ces provisions doivent tre affectes spcifiquement tout actif class gal ou suprieur 50 mille
dinars ou 0,5% des fonds propres nets.
Il demeure entendu que la constitution des provisions sopre compte tenu des garanties reues de
lEtat, des organismes dassurances et des banques, ainsi que des garanties sous forme de dpts ou
dactifs financiers susceptibles dtre liquids sans que leur valeur ne soit affecte.
Les biens meubles et immeubles donns en garantie par les emprunteurs ne sont considrs comme
des garanties valables que dans le cas o la banque dispose dune hypothque dment enregistre et
que des valuations indpendantes et frquentes de ces garanties sont disponibles. En outre, la
possibilit dune liquidation rapide sur le march au prix dvaluation doit tre assure".
IV.3.1. Dtermination de la base de provisionnement :
Ainsi pour chaque engagement, la base de provisionnement appele aussi exposition nette au risque
de non recouvrement sera dtermine comme suit :
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+ Engagements hors bilan
+ Principal choir
+ Principal chu et impay
+ Intrts courus chus
+ Intrts courus et non chus
- Intrts et produits rservs
= Exposition brute
- Encaissements post-clture (sans excder le montant des impays)
= Risque rsiduel
- Garanties admises par la B.C.T (sans excder la valeur du risque rsiduel)
= Exposition nette (base de provisionnement)
En dsignant par :
: le taux de provisionnement appliqu la classe de risque laquelle appartient la
relation ;
E : lexposition nette au risque de non recouvrement ;
I : les intrts constats en rsultat lors des exercices antrieurs et demeurs impays.
La formule destimation de la provision se prsente comme suit : Maximum [( x E) ; I]
En effet, et en rapport avec les rgles rgissant la prise en compte des revenus, le montant de la
provision ne doit, jamais, tre infrieur au montant des intrts constats en rsultat lors des
exercices antrieurs et demeurs impays.
IV.3.2. Garanties admises par la B.C.T :
Larticle 10 de la circulaire de la Banque Centrale n 91-24 du 17 dcembre 1991 admet la prise en
compte des srets suivantes :
Les garanties reues de lEtat des organismes dassurances et des banques, ainsi que les
garanties sous formes de dpts ou dactifs susceptibles dtre liquids sans que leur valeur
ne soit affecte.
Les biens meubles et immeubles, dans le cas o la banque dispose dune hypothque dment
enregistre. Par extension du champ dapplication de cette catgorie des srets relles,
lannexe 2 de la note de la B.C.T. n 93-23 du 30 juillet 1993 admet les promesses
dhypothque sur des terrains acquis auprs des agences foncires (A.F.I, A.F.T, A.F.H), dont la
situation foncire nest pas encore apure.
Exemple 1.6
La socit mre "SM" forme avec sa filiale "SF" un groupe rput dans lindustrie laitire. Ces
socits entretiennent depuis quelques annes des relations privilgies avec la Banque "DFB" qui
leur a consenti plusieurs concours.
La socit "SM" rencontre des difficults financires et accuse des retards de rglement de ses
chances. Au 31/12/N, ses engagements se trouvent tre classs parmi les actifs proccupants de
la Banque "DFB". (Les engagements figuraient parmi les actifs ncessitant un suivi particulier au
31/12/N-1).
Intrts constats en
rsultat lors des exercices
antrieurs et demeurs
impays
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La socit "SF", sest vu consentir un prt syndiqu de 900.000 DT (correspondant la quote-part
en trsorerie de "DFB" agissant en sa qualit de chef de file pour la moiti. Sa quote-part en risque
est fixe 60%). Ce prt a t engag et utilis intgralement le 15/10/N-1. Il est remboursable
annuellement par amortissement constant du principal, sur une priode de 5 ans et porte intrt
payable terme chu au taux annuel de 7%. En garantie de ses engagements envers la Banque
"DFB", "SF" a consenti une hypothque dment inscrite en 1
er
rang estime 600.000 DT selon une
expertise externe rcente.
T.A.F :
Sachant que la premire chance du crdit na pas t honore par la socit "SF", il vous est
demand, chez la "DBF", de dterminer, ventuellement, le montant de la provision pour
engagements douteux au 31/12/Net de passer les critures en dcoulant.
Solution 1.6
+ Engagements de garantie donn (QPR>QPT) [(900 000 x2) x 10% x (4/5)] 144 000
+ Principal choir [900 000 x (4/5)] 720 000
+ Principal chu et impay [900 000 x (1/5) + (900 000 x2) x 10% x (1/5)] 216 000
+ Intrts courus chus [900 000 x 7%] 63 000
+ Intrts courus et non chus [720 000 x 7%x (75/360)]
10 500
- Intrts et produits rservs [900 000 x 7% x ((360-75)/360)+10 500] (60 375)
= Exposition brute 1 093 125
- Encaissements post-clture -
= Risque rsiduel 1 093 125
- Garanties admises par la B.C.T (600 000)
= Exposition nette 493 125
Taux applicable la classe de risque 50%
Provision pour engagements douteux 246 563
La rpartition de la provision entre les lments bilantiels et extra-bilantiels se prsente
comme suit :
Hors bilan (a) 144 000 31 125 = [(d)-(c)] x (a) / [(a)+(b)]
Principal (b) 936 000 202 313 = [(d)-(c)] x (b) / [(a)+(b)]
Intrts (c) 13 125 13 125 = (c)
1 093 125 246 563 (d)
31/12/N (Bilan- Constatation des provisions)
652 Dotations aux provisions sur oprations avec la clientle 246 563
29911 Provisions sur crdits la clientle [13 125 + 202 313] 215 438
2992 Provisions sur lments du hors bilan 31 125
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V. La prise en compte des garanties reues :
Les tablissements bancaires peuvent, en contrepartie des engagements donns, obtenir des
garanties sous forme d'actifs financiers, de srets relles et personnelles, sous forme notamment
de cautions, avals et autres garanties donns par d'autres tablissements bancaires ainsi que des
garanties donnes par l'Etat et les entreprises d'assurance.
La divulgation des informations relatives aux garanties reues est importante car elle permet
d'apprcier les risques encourus par un tablissement bancaire. Cependant, certaines garanties
posent des difficults quant leur valuation ainsi qu' la valeur pour laquelle elles doivent tre
comptabilises.
Les garanties reues doivent tre comptabilises, lorsque leur valuation peut tre faite de faon
fiable, pour leur valeur de ralisation attendue au profit de l'tablissement bancaire, sans pour
autant excder la valeur des engagements qu'elles couvrent.
Une valuation peut rsulter d'expertises effectues par l'tablissement bancaire lui-mme ou par
des organismes externes. Les frais ncessaires que la banque doit engager pour la ralisation des
garanties son profit doivent tre estims et dduits de la valeur de ralisation attendue.
Lorsque l'valuation des garanties reues ne peut pas tre faite de faon fiable, des informations sur
la nature des garanties reues et la valeur des engagements correspondants doivent, lorsqu'elles
sont significatives, tre indiques dans les notes aux tats financiers.
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Section 2. Traitement comptable du portefeuille titres :
Lvolution rcente des techniques financires et les utilisations alternatives dun mme instrument
dans des circonstances et en vue de la ralisation dobjectifs trs diffrents ont conduit les instances
de normalisation comptable renoncer dduire les rgles comptables applicables un produit, des
seules caractristiques juridiques de celui-ci : la traduction dans les comptes de la ralit conomique
des oprations exige que lintention de la Direction soit prise en compte dans le choix des mthodes
dvaluation et de classement.
Le normalisateur tunisien na pas dvi cette ligne directrice dans llaboration de la norme NC 25
relative au portefeuille-titres dans les tablissements bancaires.
I. Elments constitutifs dun portefeuille-titres :
Pour le paragraphe 4 de la norme NC 25 le portefeuille-titres inclut :
Les valeurs mobilires
9
;
Les bons de trsor et autres titres de crances ngociables ;
Les instruments du march interbancaire (Billets de trsorerie et certificats de dpts) ;
et dune manire gnrale de toutes les crances reprsentes par un titre ngociable sur un
march.
II. Intentions de dtention dun portefeuille-titres :
Conformment la convention comptable de base de prminence du fond sur la forme, la
comptabilisation des titres dans les tablissements bancaires obit aux principes de la comptabilit
dintention.
En effet, les rgles de prise en compte et dvaluation des titres vont largement dpendre dans un
premier temps de lintention de la Direction qui a prsid lacquisition de chacun dentre eux. En
dautres termes, lintention qui se trouve derrire lachat dun titre constitue donc le motif de son
acquisition et a un impact direct sur les mthodes de comptabilisation.
Globalement, plusieurs catgories dintentions peuvent tre distingues pour motiver lacquisition
dun portefeuille-titres :
Le souhait dtablir des liens durables avec lentit mettrice qui peut aller jusqu une prise
de contrle. En effet, un tablissement bancaire peut dtenir long terme des titres pour
exercer une dominance plus ou moins importante sur les politiques oprationnelles et
financires des socits mettrices.
La recherche dune rentabilit plus ou moins long terme. Dans ce cas, le motif de dtention
long terme dun titre est un motif purement attach au droit pcuniaire que gnre le titre
indpendamment de linfluence sur les politiques oprationnelles et financires que peut
inclure le titre en question.
9
Selon les dispositions de larticle 1
er
de la loi n 2000-35 du 21 mars 2000, relative la dmatrialisation des
titres "sont considrs comme valeurs mobilires, les actions, les actions dividende prioritaire sans droit de
vote, les certificats dinvestissement, les titres participatifs, les obligations, les obligations convertibles en
actions, les parts des fonds communs de placement en valeurs mobilires, les droits rattachs aux valeurs
mobilires prcites et les autres instruments financiers ngociables sur des marchs organiss."
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Constitution dune rserve mobilisable rapidement en cas de besoin urgent de liquidits.
Emploi momentan dun excdent de liquidits dans le cadre de la gestion courante de la
trsorerie de la banque, afin datteindre une rentabilit sur une brve chance.
La dtention trs court terme dun portefeuille-titres dans le cadre dune activit de
spculation ou de "trading".
Dtention de titres en couverture dautres titres ou instruments.
III. Liquidit des titres :
La liquidit des titres acquis, constitue le 2
me
critre, en plus de lintention qui a prsid leur
acquisition, qui dcide des mthodes de prise en compte et dvaluation qui leur seront rserves.
Selon le paragraphe 9 de la norme NC 25, Un titre est considr comme tant "liquide" lorsque :
(a) il existe, pour ces titres, soit un march organis, soit un march de gr gr fonctionnant
rgulirement l'intervention d'tablissements bancaires ou de teneurs de titres assurant
des cotations permanentes de cours acheteurs et vendeurs dont les fourchettes
correspondent aux usages du march ;
(b) les titres concerns peuvent, compte tenu des volumes rgulirement traits sur le march,
tre raliss tout moment sans incidence significative sur les cours.
III.1. Notion de march organis :
Pour quun march soit qualifi dorganis, il faut quil remplisse les conditions suivantes :
1. Lexistence dune localisation gographique de march : cest le lieu dans lequel seffectuent
les ngociations.
2. Lexistence dun systme de cotation la crie ou lectronique.
3. Lexistence dune autorit de march : lautorit de march assure son organisation et lui
confre la scurit et la transparence requises.
Le conseil du march financier (CMF) constitue lautorit de march pour la BVMT. Pour le
march montaire, la BCT constitue lautorit de march.
4. Lexistence dun monopole de ngociation : chaque ngociateur sur le march doit prsenter
de srieuses garanties tenant sa solvabilit et son exprience dans le domaine, ainsi qu
son intgrit.
Cest la 1re mesure destine assurer la scurit des transactions. Ainsi en Tunisie, la
ngociation et lenregistrement des oprations sur les valeurs mobilires ne peuvent tre
effectus que par les intermdiaires en bourse agrs. De mme, ne peuvent avoir accs au
march montaire que les banques, entreprises et organismes dfinis de faon limitative par
la circulaire de la BCT n 89-14 du 17 mai 1989 telle que modifie par les textes subsquents.
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5. Lexistence dun systme de compensation des oprations : acheteurs et vendeurs nont
aucun contact entre eux, car cette transaction est enregistre par la chambre de
compensation qui se constitue alors comme contre partie.
Cette chambre de compensation prsente un double avantage, en ce sens quelle permet de
faciliter la gestion administrative mais surtout car elle permet dliminer dfinitivement le
risque de contre partie. (STICODEVAM et la Bourse pour les titres non pris en charge par la
premire sont les chambres de compensations en Tunisie, elles sont informes de lachat et
de la vente des titres et veillent leur rglement et leur livraison).
6. Lexistence dun fond de garantie : un march liquide doit assurer la bonne fin des oprations
ngocies en cas de dfaillance dans le rglement ou la livraison.
Le march boursier tunisien dispose dun fond de garantie gr par lassociation des
intermdiaires en bourse (AIB).
7. Lexistence dune limite maximale de variations quotidiennes : pour chaque titre ou instrument
une variation maximale des cours durant la mme sance est fixe (3%puis 4,5%et enfin 6,09%).
Ces conditions confrent au march organis les caractristiques suivantes : liquidit, scurit,
transparence et efficacit.
III.2. Notion de march de gr gr :
Lorsquun march ne remplit pas les conditions dun march organis, il est considr comme un
march de gr gr. Les marchs de gr gr fonctionnent, notamment, grce lintervention de
mainteneurs de march "market makers" qui assurent des cotations continues dans des fourchettes
usuelles du march.
IV. Classement comptable des titres :
La norme NC 21 relative la prsentation des tats financiers des tablissements bancaires prvoit
deux grandes catgories de portefeuille-titres, savoir le portefeuille-titres commercial et le
portefeuille-titres dinvestissement.
Le portefeuille-titres commercial comprend les titres de transactions et les titres de placement.
Le portefeuille-titres dinvestissement comprend les titres dInvestissement, les titres de
participation, les parts dans les entreprises associes les parts dans les co-entreprises et les parts
dans les parts dans les entreprises lies.
IV.1. Les titres de transaction :
Un titre est qualifi de titre de transaction lorsquil remplit les deux conditions suivantes :
Lintention qui prside lacquisition de ce titre est de le revendre trs brve chance
cest dire dans un dlai ne dpassant pas 3 mois.
Le titre est liquide.
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Un titre de transaction peut tre un titre revenu fixe ou un titre revenu variable. Ainsi un bon de
trsor, un billet de trsorerie ou encore un certificat de dpt ou une obligation peuvent tre classs
parmi les titres de transaction lorsque les deux conditions numres ci-dessus sont vrifies.
De mme, une action ou une part dans un OPCVM peut tre classe dans les mmes conditions
parmi les titres de transaction.
IV.2. Les titres dinvestissement :
Sont classs parmi les titres dinvestissement, les titres revenu fixe qui vrifient simultanment les
conditions suivantes :
Ltablissement bancaire a lintention de dtenir les titres dune faon durable, en principe
jusqu leur chance.
Ltablissement bancaire a la capacit de concrtiser son intention en disposant des moyens
suffisants.
Lintention de dtenir les titres dune manire durable (1
er
critre) doit tre matrialise dans la
politique et la stratgie de la banque en matire de titres dinvestissement.
Cette politique doit notamment expliciter les objectifs poursuivis, ainsi que les stratgies qui
permettent la ralisation de ces objectifs dans diffrentes hypothses du contexte conomique.
Cette politique doit galement indiquer les circonstances dans lesquelles la banque pourrait tre
amene vendre les titres avant lchance.
Le 2
me
critre consiste en la concrtisation de lintention de ltablissement bancaire par lexistence
de moyens financiers suffisants. Ainsi, la banque doit disposer de ressources durables quelle adosse
au financement des titres dinvestissement. L'adossement de ressources durables de financement et/
ou de couverture aux titres d'investissement signifie que :
La dure de ces ressources est au moins gale celle des titres.
Il existe, pendant la dure de vie des titres, une couverture contre le risque de taux, lorsque
de tels risques existent.
En rsultat, les pertes sur les titres et les gains sur les ressources se compensent et
inversement.
IV.3. Les titres de placement :
Sont classs parmi les titres de placement, les titres qui vrifient lune des conditions suivantes :
Les titres acquis avec lintention de les dtenir court terme durant une priode suprieure
3 mois, lexception des titres revenu fixe que ltablissement a lintention de les
conserver jusqu lchance et qui remplissent les conditions des titres dinvestissement.
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Par limination, les titres qui ne peuvent tre inscrits ni parmi les titres de transaction, ni
parmi les titres dinvestissement. Ainsi, un titre qui a une dure de dtention infrieure 3
mois mais qui nest pas liquide est class parmi la catgorie des titres de placement.
De mme, un titre revenu fixe, que ltablissement bancaire a lintention de dtenir jusqu
lchance mais qui ne remplit pas les autres conditions de titres dinvestissement, est class
parmi les titres de placement.
Un titre de placement peut tre revenu fixe ou revenu variable.
IV.4. Les parts dans les entreprises lies :
Ce sont les titres de capital dtenus par ltablissement bancaire, agissant en qualit de socit mre
dans les filiales.
Une filiale est une entit sur laquelle ltablissement bancaire exerce un contrle exclusif.
La socit mre est lentit qui contrle une ou plusieurs filiales.
Le contrle dsigne le "pouvoir de diriger les politiques financires et oprationnelles d'une entit afin
d'obtenir des avantages de ses activits" (NC 35.04)
Le contrle existe lorsque la mre dtient, directement ou indirectement par l'intermdiaire de
filiales, plus de la moiti des droits de vote d'une entreprise, sauf si dans des circonstances
exceptionnelles, il peut tre clairement dmontr que cette dtention ne permet pas le contrle. Le
contrle existe galement lorsque la mre, dtenant la moiti ou moins de la moiti des droits de vote
d'une entreprise, dispose:
(a) du pouvoir sur plus de la moiti des droits de vote en vertu d'un accord avec d'autres
investisseurs ;
(b) du pouvoir de diriger les politiques financire et oprationnelle de l'entreprise en vertu des statuts
ou d'un contrat ;
(c) du pouvoir de nommer ou de rvoquer la majorit des membres du conseil d'administration ou de
l'organe de direction quivalent ; ou
(d) du pouvoir de runir la majorit des droits de vote dans les runions du conseil d'administration ou
de l'organe de direction quivalent.
Le contrle est prsum exister, ds lors qu'une entreprise dtient directement ou indirectement
quarante pour cent au moins des droits de vote dans une autre entreprise, et qu'aucun autre associ
n'y dtienne une fraction suprieure la sienne. (NC 35.10)
IV.5. Les parts dans les co-entreprises :
Ce sont les titres de capital dtenus sur les entits sur lesquelles ltablissement bancaire exerce un
contrle conjoint.
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Le contrle conjoint dsigne "le partage en vertu d'un accord contractuel du contrle d'une activit
conomique". (NC 37.03)
Le contrle conjoint nexiste que lorsque les dcisions stratgiques financires et oprationnelles
correspondant lactivit imposent le consentement unanime des parties partageant le contrle (les
coentrepreneurs).
IV.6. Les Parts dans les entreprises associes :
Ce sont les titres de capital dtenus sur les entits dans lesquelles ltablissement bancaire exerce
une influence notable.
L'influence notable est le pouvoir de participer aux dcisions de politique financire et oprationnelle de
l'entit dtenue, sans toutefois exercer un contrle ou un contrle conjoint sur ces politiques. (NC 36.03)
L'influence notable peut-tre :
soit prsume, en cas de dtention, directe ou indirecte, de 20% ou plus des droits de vote
de l'entreprise dtenue (NC 36.04) ;
soit dmontre, en cas de dtention de moins de 20% des droits de vote de cette entit, par
exemple, travers : (NC 36.05)
(a) La reprsentation au conseil d'administration ou l'organe de direction quivalent de
l'entreprise dtenue ;
(b) La participation au processus d'laboration des politiques ;
(c) Lexistence de transactions significatives entre l'investisseur et l'entreprise dtenue ;
(d) Lchange de personnels dirigeants ; ou
(e) La fourniture d'informations techniques essentielles.
IV.7. Les titres de participation :
Sont classs parmi les titres de participation :
Les actions et autres titres revenu variable, dtenus pour en retirer sur une longue dure
une rentabilit satisfaisante, sans pour autant que ltablissement bancaire nintervienne
dans la gestion de lentit mettrice.
Les actions et autres titres revenu variable, dtenus pour permettre la poursuite de
relations bancaires entretenues avec la socit mettrice, et qui ne peuvent tre classs ni
parmi la catgorie des parts dans les entreprises lies, des parts dans les co-entreprises ou
encore parmi la catgorie des parts dans les entreprises associes.
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V. Synthse des rgles de prise en compte des titres :
Les rgles de prise en compte des parts dans les entreprises lies, des parts dans les co-entreprises,
des parts dans les entreprises associes et des titres de participation sappuient sur la norme NC 07
relative aux placements, et ne mritent pas, par consquent, des dveloppements particuliers ce
niveau.
La comptabilisation initiale et ultrieure des titres de transaction, des titres dinvestissement et des
titres de placement obit des rgles spcifiques prvues par la norme NC 25 et rcapitules dans le
tableau de synthse suivant :
Les particularits comptables dans le secteur bancaire
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V.1. Rappel des dfinitions et des conditions dimputation :
Titres de transactions Titres d'Investissement Titres de placement
Dfinition
Conditions
d'imputation
- Titres revenu fixe ou variable acquis en vue de
leur revente brve chance et dont le march
de ngociation est jug liquide.
- Titres revenu fixe ou variable acquis en vue de
leur placement auprs des tiers.
Titres revenu fixe ou variable acquis avec
l'intention de les dtenir court terme durant une
priode suprieure trois mois l'exception des
titres revenu fixe que l'tablissement a
l'intention de conserver jusqu' l'chance et qui
satisfont la dfinition des titres d'investissement.
Courte dure de dtention:
La dure de dtention des titres doit tre li mite
3 mois.
Liquidit des titres assure:
l titres ngociables sur un march organis ou
sur un march de gr gr fonctionnant
rgulirement l'intervention des
tablissements bancaires ou de mainteneurs de
march "market-makers" .
l titres pouvant, compte tenu des volumes
rgulirement traits sur le march, tre raliss
tout moment sans incidence significative sur
les cours.
Les titres de placement sont ceux qui ne
rpondent pas aux critres retenus pour les titres
de transaction ou d'investissement:
l titres acquis avec l'objectif d'une dtention
infrieure 3 mois mais ne rpondant pas la
condition de liquidit.
l titres en provenance du portefeuille de
transaction qui ont fait l'objet d'un reclassement
l'issue, notamment, de la dure de dtention
maximum de 3 mois.
l titres acquis dans l'intention de les dtenir
jusqu' l'chance, pour lesquels la banque ne
dispose pas de financement ou de couverture
adquate.
Titres revenu fixe acquis avec l'intention de les
dtenir de faon durable, en principe jusqu' leur
chance.
Ressources globalement adosses:
Pour classer des titres revenu fixe parmi les
titres d'investissement la banque doit disposer de
ressources d'chances comparables affectes
au financement et/ou la couverture des titres:
l Dure des ressources au moins gale celle des
titres.
l Existence, pendant la dure de vie du titre,
d'une couverture contre le risque de taux,
lorsqu'un tel risque existe.
l En rsultat, les pertes sur les ti tres et les gains
sur les ressources se compensent et inversement.
Dtention jusqu' l'chance
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V.2. Comptabilisation initiale :
Titres de transactions Titres d'Investissement Titres de placement
Date
d'acquisition
Cot
d'acquisition
Intrts
courus
l'acquisition
de titres
revenu fixe
Prix pour lequel les titres ont t acquis, frais et
charges exclus.
Inclus dans le cot d'acquisi tion ( i mputer au
compte 3011)
Prix pour lequel les titres ont t acquis, frais et
charges exclus.
Prix pour lequel les titres ont t acquis, frais et
charges exclus.
l Inclus dans le cot d'acquisition, en application
de la mthode actuarielle ( imputer au compte
3031)
l Repris dans un compte de crances rattaches,
en application de l a mthode linaire ( i mputer
au compte 30371)
l Inclus dans le cot d'acquisition, en application
de la mthode actuarielle ( imputer au compte
3021)
l Repris dans un compte de crances rattaches,
en application de l a mthode linaire ( i mputer
au compte 30271)
- La date d'acquisition correspond celle du
transfert de proprit.
- Lorsque la date du transfert de proprit est
postrieure la date de ngociation, les titres
sont traites comme suit:
l en date de ngociation, les engagements sont
inscrits dans des comptes de hors bilan suivant
le sens de l'opration et font l'objet d'une
valuation selon la catgorie de ti tres concerne
(compte 921).
l en date de rglement /livraison, les critures
relatives aux comptes de bilan concerns sont
enregistres aprs extourne de celles passes en
hors bilan.
- La date d'acquisition correspond celle du
transfert de proprit.
- Lorsque la date du transfert de proprit est
postrieure la date de ngociation, les titres
sont traites comme suit:
l en date de ngociation, les engagements sont
inscrits dans des comptes de hors bilan suivant
le sens de l'opration et font l'objet d'une
valuation selon la catgorie de ti tres concerne
(compte 921).
l en date de rglement /livraison, les critures
relatives aux comptes de bilan concerns sont
enregistres aprs extourne de celles passes en
hors bilan.
- La date d'acquisition correspond celle du
transfert de proprit.
- Lorsque la date du transfert de proprit est
postrieure la date de ngociation, les titres
sont traites comme suit:
l en date de ngociation, les engagements sont
inscrits dans des comptes de hors bilan suivant
le sens de l'opration et font l'objet d'une
valuation selon la catgorie de ti tres concerne
(compte 921).
l en date de rglement /livraison, les critures
relatives aux comptes de bilan concerns sont
enregistres aprs extourne de celles passes en
hors bilan.
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Titres de transactions Titres d'Investissement Titres de placement
DPS et DA
acquis
(1)
Dcote (ou prime): Cot d'acqui siti on i nfri eur la val eur de remboursement
Surcote: Cot d'acqui si ti on supri eur l a val eur de remboursement
Dcotes et
surcotes
(1)
sur
acquisition
de titres
revenu fixe
Dividende
inclus dans le
prix
d'acquisition
des titres
revenu
variable
Valeur
d'ente en
date du
transfert
Incluse dans le cot d'acquisi tion ( i mputer au
compte 3011)
Incluse dans le cot d'acquisition,( i mputer au
compte 3031) et tale, en rsultat, sur la dure de
vie rsiduelle du titre en utilisant les comptes
suivants:
l 60332 ou 70332, en application de la mthode
linaire
l 70331 en application, de la mthode actuarielle
Incluse dans le cot d'acquisi tion,( i mputer au
compte 3021) et tale, en rsultat, sur la dure
de vie rsiduelle du titre en utilisant les comptes
suivants:
l 60322 ou 70322 en application de la mthode
linaire
l 70321 en application de la mthode actuarielle
Pas de transfert possible l En provenance du portefeuille de transaction:
la valeur de march du jour du transfert.
l En provenance du portefeuille de transaction:
lavaleur de march du jour du transfert.
l En provenance du portefeuille de placement: au
prix d'acquisition; les provisions antrieurement
constitues sont affectes aux ti tres
d'investissement puis reprises de manire
chelonne sur la dure de vie rsiduelle des
titres.
Constat en rsultat (compte 70314) lors de
l'encaissement.
Port en crances rattaches,(compte 30271) si les
conditions prvues par la NC 07 sont tablies:
l Dcision de distribution antrieure
l'acquisition
l Dividende li des rsultats raliss au cours de
lapriode antrieure celle de l'acquisition.
Non applicable
Inclus dans le cot d'acquisi tion ( i mputer au
compte 3011)
Non applicable
Inclus dans le cot d'acquisition ( imputer au
compte 3021)
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V.3. Evaluation en date darrt :
Titres de transactions Titres d'Investissement Titres de placement
Evaluation en
date d'arrt
Evaluation
la valeur du march qui correspond au cours en
bourse moyen pondr la date d'arrt ou la
date antrieure la plus rcente.
Plus value latente:
la plus value latente est constate en rsultat
(impute au compte 70314)
Moins-value latente:
la moins value l atente est constate en rsultat
(impute au compte 6031)
Evaluation
F Titres cots:
la valeur du march qui correspond au cours en
bourse moyen pondr la date d'arrt ou la
date antrieure la plus rcente.
FTitres non cots:
lajuste valeur
Plus value latente:
non comptabilise
Moins-value latente:
la moins value latente fait l'objet d'une provision
pour dprciation impute au compte 6535 en
contrepartie du compte 3029.
Evaluation
F Titres cots:
la valeur du march qui correspond au cours en
bourse moyen pondr la date d'arrt ou la
date antrieure la plus rcente.
FTitres non cots:
lajuste valeur
Plus value latente:
non comptabilise
Moins-value latente:
la moins value latente n'est pas provisionne
sauf:
- Lorsqu'il existe une forte probabilit que
l'tablissement ne conserve pas les titres jusqu'
l'chance.
- Lorsqu'il existe des risques de dfaillance de
l'metteur
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VI. Constatation des revenus des titres revenu fixe :
Selon le paragraphe 37 de la norme NC 25, la constatation des revenus des tires revenu fixe classs
parmi les titres dinvestissement ou les titres de placement peuvent prsenter des particularits
dans le cas o lacquisition est faite avec une surcote
10
ou une dcote (prime) et/ou lorsquil y a une
diffrence entre le taux nominal de rmunration du titre et le taux du march au moment de
lacquisition.
De faon gnrale, deux mthodes peuvent tre utilises : la mthode "actuarielle" et la mthode
"linaire". La mthode actuarielle est plus approprie dans la mesure o elle permet une juste
dtermination des revenus et un meilleur rattachement aux diffrents exercices.
Quelque soit la mthode utilise, celle-ci doit sappliquer lensemble des titres et de faon
cohrente permanente dun exercice un autre.
Avant de passer en revue les modalits pratiques de mise en uvre de chacune des deux mthodes,
il y a lieu dexpliciter, au pralable, les causes dexistence de surcotes et de dcotes lors de
lacquisition des titres revenu fixe (obligations, BTA,) sur le march primaire ou secondaire.
VI.1. Les surcotes et dcotes lies lacquisition des titres revenu fixe :
Lors des missions sur le march primaire, seules les obligations peuvent tre acquises avec une
prime de remboursement (diffrence entre la valeur dmission et celle de remboursement) dans la
mesure o les bons de trsor ne peuvent tre mis par lEtat quau pair.
Autrement, les surcotes et dcotes ne peuvent apparatre que lors des ngociations qui soprent sur
le march secondaire selon les mcanismes de cotation des titres de crances sur ce march.
La cotation des titres de crances sur le march secondaire
Une entreprise qui met un emprunt sur le march de lpargne publique (march primaire)
remet un titre de crance (obligation par exemple) chaque souscripteur.
Lobligation confre un certain nombre de droits et tout particulirement celui de percevoir un
revenu, calcul sous forme de taux dintrt appliqu la valeur nominale. La date du
remboursement et son montant, qui peut tre suprieur la valeur nominale, sont publis ainsi
que lensemble des caractristiques de lemprunt.
Lobligation est un titre ngociable, ce qui assure son propritaire une bonne liquidit surtout
si elle est cote en Bourse (march obligataire).
La ngociation du titre pourra seffectuer entre la date de souscription et la date de lchance de
lemprunt. Le march sur lequel se droulent les transactions sappelle le march secondaire.
Lentreprise mettrice est indiffrente ce qui se passe sur ce march, sur lequel les
propritaires des obligations peuvent les cder tout agent conomique intress placer des
excdents de trsorerie.
En fait, si lentreprise sengage sur les conditions initiales de manire irrvocable, elle est
susceptible de verser des intrts plusieurs propritaires de lobligation puisque celle-ci peut
se repasser de "main en main".
10
Les normes sectorielles bancaires NC 22 et NC 25 utilisent, tort, le terme "Prime" pour dsigner la "Surcote".
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En Tunisie, les obligations sont cotes au "pied du coupon", cest--dire en pourcentage de la
valeur nominale sans tenir compte des intrts courus non chus.
Ceux-ci sont cots en sus de la cotation "pied du coupon" daprs la formule :
Taux dintrt nominal x n
N
avec n = nombre de jours courus depuis le dernier dtachement de coupon.
N = nombre de jours considr pour une anne complte (360 ou 365 jours)
Bien que les conditions dmission soient claires, le souscripteur dune obligation taux fixe ne
peut savoir lavance quel prix il pourra la revendre sur le march secondaire. Tout dpend
du taux dintrt offert sur les missions du march primaire au jour de la vente.
En effet, le revenu du titre vendre doit permettre lacqureur potentiel dobtenir la mme
rentabilit que sur le march primaire. Dans ce cas, il sera indiffrent entre la souscription la
nouvelle obligation ou le rachat dune ancienne.
Exemple dillustration
La socit "XYZ" lance le 01/01/2007 un emprunt obligataire de 100.000 titres 1.000 DT de
valeur nominale unitaire, rmunr au taux fixe de 6,50% et remboursable in fine au pair le
31/12/2009
11
. La Banque "A" souscrit lobligation de "XYZ" le jour du lancement : elle paye
1.000 DT lentreprise. La Banque "B" rachte "A" cette obligation le 01/01/2008, le taux du
march obligataire (taux moyen des missions obligataires sur le march primaire) est alors
6,75% ; La Banque "C" rachte "B" cette obligation le 01/01/2009 (le taux du march est
pass 6,25%) et la conserve jusqu la fin.
La socit "XYZ" sengage sur 3 ans taux fixe et connat donc lavance ses flux
dencaissements et de dcaissements sur cette priode.
Ces flux sont les suivants (par obligation) :
01/01/2007 31/12/2007 31/12/2008 31/12/2009
1.000 (65) (65) (1.065)
La socit "XYZ" va payer :
65 DT la Banque "A" au 31/12/2007
65 DT la Banque "B" au 31/12/2008
65 DT la Banque "C" au 31/12/2009
Au 31/12/2009, elle remboursera aussi les 1.000 DT (valeur nominale) la Banque "C" qui se
trouve tre le dernier propritaire.
Pour la socit "XYZ", le march secondaire na pas dinfluence sur ses flux financiers. Reste
alors la question de savoir quel prix vont se ngocier les achats et ventes entre "A", "B" et "C".
Lorsque "A" veut vendre son obligation, les socits qui veulent emprunter proposent sur le
march primaire 6,75%. La Banque "B" peut souscrire ces nouveaux emprunts, mais il est
indiffrent au rachat de lobligation "XYZ" si celle-ci lui rapporte le mme rendement cest
dire 6,75%.
11
Selon larticle 327 du code des socits commerciales, les obligations sont mises pour une dure minimum
de 5 ans. Le choix dune maturit de 3 ans, dans cet exemple, est tout simplement guid par des considrations
pdagogiques en vue de simplifier les calculs.
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Son calcul est le suivant : Elle connat les flux que la socit "XYZ" va lui payer :
01/01/2008 31/12/2008 31/12/2009
X 65 1.065
Elle doit donc dterminer le montant (X) quelle doit payer la Banque "A" de telle sorte que
ces flux y compris (X) lui rapportent le taux dindiffrence de 6,75%.
On obtient le prix dachat (X) en actualisant ce taux la somme des flux ci-dessus,
X=
65
+
1.065
= 995,464 DT
(1+6,75%)
1
(1+6,75%)
2
Autrement dit, la Banque "A" revend son titre moins cher quelle ne lavait achet.
On peut en dduire la rgle suivante qui ne connat pas dexception :
Lorsque les taux dintrt du march montent, le
cours nominal des obligations taux fixe baisse.
En Bourse, les obligations sont cotes au pied (% du nominal avec 2 chiffres aprs la virgule).
Ainsi au 01/01/2008, lobligation "XYZ" sera cote : 995,464/1000=99,55%.
Le cours dune obligation est, en plus assorti des intrts courus non chus eux-mmes
exprims en pourcentage dans la mesure o le nouveau propritaire encaissera la totalit des
intrts lorsquils seront pays. Ici, la vente ayant lieu juste aprs le dtachement du coupon, il
ny a pas dintrts courus non chus.
La Banque "C" va acheter "B" les obligations le 01/01/2009, elle appliquera la mme logique,
mais actualisera un taux dindiffrence de 6,25%.
Ses flux jusqu lchance, sont :
En Bourse, les obligations sont cotes au pied (% du nominal avec 2 chiffres aprs la virgule).
Ainsi au 01/01/2008, lobligation "XYZ" sera cote : 995,464/1000=99,55%.
Le cours dune obligation est, en plus assorti des intrts courus non chus eux-mmes
exprims en pourcentage dans la mesure o le nouveau propritaire encaissera la totalit des
intrts lorsquils seront pays. Ici, la vente ayant lieu juste aprs le dtachement du coupon, il
ny a pas dintrts courus non chus.
La Banque "C" va acheter "B" les obligations le 01/01/2009, elle appliquera la mme logique,
mais actualisera un taux dindiffrence de 6,25%.
Ses flux jusqu lchance, sont :
01/01/2009 31/12/2009
X 1.065
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X=
1.065
= 1.002,353 DT
(1+6,25%)
1
Autrement dit, la Banque "B" revend son titre plus cher quelle ne lavait achet.
On peut en dduire la rgle suivante qui ne connat pas dexception :
Lorsque les taux dintrt du march baissent, le cours
nominal des obligations taux fixe monte.
VI.2. Les mthodes de comptabilisation des revenus des titres revenu fixe :
VI.2.1. Comptabilisation coupon couru inclus ou lissage actuariel (mthode actuarielle) :
Il sagit de la mthode prfrentielle dicte par la norme NC 25. Les titres revenu fixe de
placement ou dinvestissement sont enregistrs pour leur prix dacquisition coupon couru lachat
inclus. Ensuite, lors de chaque arrt comptable :
Les intrts courus de la priode, calculs au taux du march constat lors de leur
acquisition et appliqu au prix dachat du titre, sont crdits dans un compte de rsultat.
(70321 pour les titres de placements et 70331 pour les titres dinvestissement.
Ces intrts sont calculs selon la formule actuarielle suivante I= P x [(1+t)
n
-1] o ;
P : est le prix dacquisition sur le march,
t : le taux dintrt du march, et
n : la dure exprime en nombre de jours divise par 360 ou 365.
Les intrts courus de la priode, calculs au taux facial (taux nominal) sur la valeur nominale
du titre, sont dbits en compte rattach (30271 pour les titres de placements et 30371 pour
les titres dinvestissement).
Ces intrts sont calculs selon la formule suivante : I= [(VNx t x n)/(360 ou365)] o ;
VN : est la valeur nominale du titre,
t : le taux dintrt facial, et
n : la dure exprime en nombre de jours.
La diffrence entre les deux montants susviss (qui correspond ltalement de la surcote ou
de la dcote) est porte suivant le cas au dbit ou au crdit du compte dans le quel les titres
sont enregistrs (3021 pour les titres de placement et 3031 pour les titres dinvestissement).
Lors de lencaissement du premier coupon, la diffrence entre celui-ci et le montant figurant
dans le compte de crances rattaches est porte dans le compte abritant les titres (3021
pour les titres de placement et 3031 pour les titres dinvestissement).
Cette mthode, illustre ci-aprs a pour effet dtaler de manire actuarielle la diffrence entre le
prix dacquisition du titre et son prix de remboursement (dcote ou surcote).
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Exemple 1.7 (lissage actuariel de surcotes)
La Banque "TSB" a acquis sur le march secondaire, le 1
er
juillet N-2, 250 obligations mises par la
socit "Z" au prix de 109,450 DT chacune.
Lacquisition a donn lieu au versement lintermdiaire en bourse charg de la transaction, la
commission de transactions boursires et la commission dintermdiation qui slvent
respectivement 2et 8du prix global dacquisition.
Les obligations "Z", remboursables au pair et in fine le 31 Dcembre N, ont t mises au pair le 1
er
Janvier N-2, pour une valeur nominale de 100 Dinars lobligation et au taux nominal de 9% lan. Le
paiement des intrts sopre le 31 dcembre de chaque anne.
Le taux dintrt en vigueur sur le march, le jour de lacquisition est de 6,75%.
La Banque "TSB" a dcid de dtenir 150 obligations "Z" jusqu leur chance et de liquider le
reliquat au plus tard le 31 mars N-1 sachant quelle ne dispose pas, la date dacquisition, de
ressources dune dure au moins quivalente celle des obligations acquises ou encore dune
couverture adquate contre les risques de fluctuation des taux dintrt.
T.A.F :
Passer les critures comptables depuis lacquisition jusqu lchance, sachant que :
La banque na cd aucune obligation ;
La banque a opt pour la mthode actuarielle.
Solution 1.7
01/07/N-2 (Bilan- Acquisition de 250 obligations "Z")
3021 Titres de placement revenu fixe [109,450 x 250] 27 362,500
60321 Frais dacquisition sur titres de placement [109,450 x 250 x 1%] 273,625
131 NOSTRI 27 636,125
31/12/N-2 (Bilan- Constatation des intrts sur 250 obligations "Z")
30272 Intrts chus [250x100x9%] 2 250,000
70321 Intrts des titres de placement 908,405
[27 362,500 x [(1+6,75%)
6/12
1]
3021 Titres de placement revenu fixe 1 341,595
31/12/N-2 (Bilan- Encaissement des intrts sur 250 obligations "Z")
131 NOSTRI 2 250,000
30272 Intrts chus 2 250,000
31/12/N-1 (Bilan- Constatation des intrts sur 250 obligations "Z")
30272 Intrts chus [250x100x9%] 2 250,000
70321 Intrts des titres de placement 1 756,411
[(27 362,500-1 341,595) x [(1+6,75%)
12/12
1]
3021 Titres de placement revenu fixe 493,589
31/12/N-1 (Bilan- Encaissement des intrts sur 250 obligations "Z")
131 NOSTRI 2 250,000
30272 Intrts chus 2 250,000
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31/12/N (Bilan- Constatation des intrts sur 250 obligations "Z")
30272 Intrts chus [250x100x9%] 2 250,000
70321 Intrts des titres de placement 1 723,094
[(27 362,500-1 341,595-493,589) x [(1+6,75%)
12/12
1]
3021 Titres de placement revenu fixe 526,906
31/12/N (Bilan- Encaissement des intrts et du nominal sur 250 obligations "Z")
131 NOSTRI [2 250 + 250 x100] 27 250,000
30272 Intrts chus 2 250,000
3021 Titres de placement revenu fixe 25 000,000
31/12/N (Bilan- rgularisation des arrondis actuariels)
70321 Intrts des titres de placement [25 000,410 25 000,000] 0,410
3021 Titres de placement revenu fixe 0,410
Exemple 1.8 (lissage actuariel de dcotes)
Mmes donnes que lexemple 1.7 avec un prix dacquisition unitaire de lobligation de 102,800 DT,
dtermin sur la base dun taux dintrt du march gal 9,75%.
T.A.F :
Passer les critures comptables depuis lacquisition jusqu lchance, sachant que :
La banque na cd aucune obligation ;
La banque a opt pour la mthode actuarielle.
Solution 1.8
01/07/N-2 (Bilan- Acquisition de 250 obligations "Z")
3021 Titres de placement revenu fixe [102,800 x 250] 25 700,000
60321 Frais dacquisition sur titres de placement [102,800 x 250 x 1%] 257,000
131 NOSTRI 25 957,000
31/12/N-2 (Bilan- Constatation des intrts sur 250 obligations "Z")
30272 Intrts chus [250 x 100 x 9%] 2 250,000
70321 Intrts des titres de placement 1 223,740
[25 700,000 x [(1+9,75%)
6/12
1]
3021 Titres de placement revenu fixe 1 026,260
31/12/N-2 (Bilan- Encaissement des intrts sur 250 obligations "Z")
131 NOSTRI 2 250,000
30272 Intrts chus 2 250,000
31/12/N-1 (Bilan- Constatation des intrts sur 250 obligations "Z")
30272 Intrts chus [250 x 100 x 9%] 2 250,000
3021 Titres de placement revenu fixe 155,690
70321 Intrts des titres de placement 2 405,690
[(27 362,500-1 026,260) x [(1+9,75%)
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Les particularits comptables dans le secteur bancaire
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31/12/N-1 (Bilan- Encaissement des intrts sur 250 obligations "Z")
131 NOSTRI 2 250,000
30272 Intrts chus 2 250,000
31/12/N (Bilan- Constatation des intrts sur 250 obligations "Z")
30272 Intrts chus [250 x 100 x 9%] 2 250,000
3021 Titres de placement revenu fixe 170,869
70321 Intrts des titres de placement 2 420,869
[(27 362,500-1 026,260+155,290) x [(1+9,75%)
12/12
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31/12/N (Bilan- Encaissement des intrts et du nominal sur 250 obligations "Z")
131 NOSTRI [2 250 + 250 x100] 27 250,000
30272 Intrts chus 2 250,000
3021 Titres de placement revenu fixe 25 000,000
31/12/N (Bilan- rgularisation des arrondis actuariels)
70321 Intrts des titres de placement [25 000,299 25 000,000] 0,299
3021 Titres de placement revenu fixe 0,299
VI.2.2. Comptabilisation coupon couru exclu ou lissage linaire (mthode linaire) :
Les titres sont comptabiliss pour leur prix dacquisition coupon couru exclu. Le coupon couru est
enregistr dans un compte de crances rattaches (30271 pour les titres de placements et 30371
pour les titres dinvestissement). A chaque arrt comptable :
Les intrts courus de la priode, calculs au taux facial sont crdits dans un compte de
produits par le dbit dun compte de crances rattaches (30271 pour les titres de
placements et 30371 pour les titres dinvestissement).
La diffrence entre prix dacquisition et prix de remboursement (surcote ou dcote) est
chelonne de manire linaire sur la dure de vie du titre par lusage dun compte de
rsultat. (60322 ou 70322 pour les titres de placement et 60332 ou 70332 pour les titres
dinvestissement).
Cette mthode, illustre ci-aprs a pour effet dtaler de manire linaire la diffrence entre le prix
dacquisition du titre et son prix de remboursement (dcote ou surcote).
Exemple 1.9 (lissage linaire de surcotes)
Mmes donnes que lexemple 1.7.
T.A.F :
Passer les critures comptables depuis lacquisition jusqu lchance, sachant que :
La banque na cd aucune obligation ;
La banque a opt pour la mthode linaire.
Les particularits comptables dans le secteur bancaire
Elments de cours prpars par Mohamed Neji Hergli Octobre 2009 58
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Solution 1.9
01/07/N-2 (Bilan- Acquisition de 250 obligations "Z")
3021 Titres de placement revenu fixe [(109,450 - 100 x 9%x 6/12) x 250] 26 237,500
30271 Intrts courus et non chus [(100 x 9%x 6/12) x 250] 1 125,000
60321 Frais dacquisition sur titres de placement [109,450 x 250 x 1%] 273,625
131 NOSTRI 27 636,125
31/12/N-2 (Bilan- Constatation de lintrt facial sur 250 obligations "Z")
30272 Intrts chus [250 x 100 x 9%] 2 250,000
70321 Intrts des titres de placement [(100 x 9%x 6/12) x 250] 1 125,000
30271 Intrts courus et non chus 1 125,000
31/12/N-2 (Bilan- Etalement linaire de la surcote sur 250 obligations "Z")
60322 Etalement de la surcote [(26 237,500 250 x 100) x (6/30)] 247,500
3021 Titres de placement revenu fixe 247,500
31/12/N-2 (Bilan- Encaissement des intrts sur 250 obligations "Z")
131 NOSTRI 2 250,000
30272 Intrts chus 2 250,000
31/12/N-1 (Bilan- Constatation de lintrt facial sur 250 obligations "Z")
30272 Intrts chus [250 x 100 x 9%] 2 250,000
70321 Intrts des titres de placement [(100 x 9%x 12/12) x 250] 2 250,000
31/12/N-1 (Bilan- Etalement linaire de la surcote sur 250 obligations "Z")
60322 Etalement de la surcote [(26 237,500 250 x 100) x (12/30)] 495,000
3021 Titres de placement revenu fixe 495,000
31/12/N-1 (Bilan- Encaissement des intrts sur 250 obligations "Z")
131 NOSTRI 2 250,000
30272 Intrts chus 2 250,000
31/12/N (Bilan- Constatation de lintrt facial sur 250 obligations "Z")
30272 Intrts chus [250 x 100 x 9%] 2 250,000
70321 Intrts des titres de placement [(100 x 9%x 12/12) x 250] 2 250,000
31/12/N (Bilan- Etalement linaire de la surcote sur 250 obligations "Z")
60322 Etalement de la surcote [(26 237,500 250 x 100) x (12/30)] 495,000
3021 Titres de placement revenu fixe 495,000
31/12/N (Bilan- Encaissement des intrts et du nominal sur 250 obligations "Z")
131 NOSTRI [2 250 + 250 x100] 27 250,000
30272 Intrts chus 2 250,000
3021 Titres de placement revenu fixe 25 000,000
Exemple 1.10 (lissage linaire de dcotes)
Mmes donnes que lexemple 1.8.
T.A.F :
Passer les critures comptables depuis lacquisition jusqu lchance, sachant que :
La banque na cd aucune obligation ;
La banque a opt pour la mthode linaire.
Les particularits comptables dans le secteur bancaire
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Solution 1.10
01/07/N-2 (Bilan- Acquisition de 250 obligations "Z")
3021 Titres de placement revenu fixe [(102,800 - 100 x 9%x 6/12) x 250] 24 575,000
30271 Intrts courus et non chus [(100 x 9%x 6/12) x 250] 1 125,000
60321 Frais dacquisition sur titres de placement [109,450 x 250 x 1%] 257,000
131 NOSTRI 25 957,000
31/12/N-2 (Bilan- Constatation de lintrt facial sur 250 obligations "Z")
30272 Intrts chus [250 x 100 x 9%] 2 250,000
70321 Intrts des titres de placement [(100 x 9%x 6/12) x 250] 1 125,000
30271 Intrts courus et non chus 1 125,000
31/12/N-2 (Bilan- Etalement linaire de la dcote sur 250 obligations "Z")
3021 Titres de placement revenu fixe 85,000
70322 Etalement de la dcote [(250 x 100 24 575) x (6/30)] 85,000
31/12/N-2 (Bilan- Encaissement des intrts sur 250 obligations "Z")
131 NOSTRI 2 250,000
30272 Intrts chus 2 250,000
31/12/N-1 (Bilan- Constatation de lintrt facial sur 250 obligations "Z")
30272 Intrts chus [250 x 100 x 9%] 2 250,000
70321 Intrts des titres de placement [(100 x 9%x 12/12) x 250] 2 250,000
31/12/N-1 (Bilan- Etalement linaire de la dcote sur 250 obligations "Z")
3021 Titres de placement revenu fixe 170,000
70322 Etalement de la dcote [(250 x 100 24 575) x (12/30)] 170,000
31/12/N-1 (Bilan- Encaissement des intrts sur 250 obligations "Z")
131 NOSTRI 2 250,000
30272 Intrts chus 2 250,000
31/12/N (Bilan- Constatation de lintrt facial sur 250 obligations "Z")
30272 Intrts chus [250 x 100 x 9%] 2 250,000
70321 Intrts des titres de placement [(100 x 9%x 12/12) x 250] 2 250,000
31/12/N (Bilan- Etalement linaire de la dcote sur 250 obligations "Z")
3021 Titres de placement revenu fixe 170,000
70322 Etalement de la dcote [(250 x 100 24 575) x (12/30)] 170,000
31/12/N (Bilan- Encaissement des intrts et du nominal sur 250 obligations "Z")
131 NOSTRI [2 250 + 250 x100] 27 250,000
30272 Intrts chus 2 250,000
3021 Titres de placement revenu fixe 25 000,000
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Section 3. Particularits de la prsentation des tats financiers des tablissements bancaires :
Les rgles spcifiques rgissant la prsentation des tats financiers des tablissements bancaires, et
notamment le contenu de chaque poste et sous poste des diffrentes composantes de synthse sont
fixes par la norme NC 21.
La prsente section ne va pas sappesantir sur cet aspect, mais plutt se propose de mettre en
exergue les principales divergences du cadre de prsentation appliqu aux banques par rapport
celui dict par la norme gnrale NC 01. Ces divergences sont rcapitules dans le tableau suivant :
Cadre Gnral (NC 01) Cadre Bancaire (NC 21)
Composantes - Bilan
- Etat de rsultats
- Etat des flux de trsorerie
- Notes aux tats financiers
(Les engagements hors bilan sont
rcapituls dans un tableau tabli
conformment un modle annex la
norme NC 14 et prsent parmi les notes
aux tats financiers).
- Bilan
- Etat des engagements hors bilan
- Etat de rsultats
- Etat des flux de trsorerie
- Notes aux tats financiers
Format de
prsentation du
bilan
Prsentation sur 2 pages. Une page pour
les actifs et une autre page pour les
capitaux propres et passifs.
Prsentation en Liste. Les actifs suivis des
passifs et des capitaux propres.
Codification des
postes et des sous
postes des tats
financiers
aliments par la
balance.
Absence de codification. - Les postes sont codifis par un prfixe
comportant 2 lettres majuscules suivis
dun chiffre. ("AC" pour les actifs, "PA"
pour les passifs, "CP" pour les capitaux
propres, "HB" pour les engagements
extra-bilantiels, "PR" pour les produits et
"CH" pour les charges.
- Les sous postes sont codifis par un
prfixe comportant 2 lettres majuscules
suivis dun chiffre et dune lettre
minuscule.
Prsentation de la
valeur des lments
dactifs.
Valeur brute suivie des corrections de
valeurs (Amortissements, provisions pour
dprciation,) et de la valeur nette
comptable.
Prsentation directe de la valeur nette
comptable [valeur brute rduite des
corrections de valeurs (Provisions pour
dprciation, agios rservs,
amortissements,)]
Classement des
lments bilantiels
- Critre primaire (Courant/Non courant)
- Critre secondaire (Liquidit croissante
pour les actifs et exigibilit croissante
pour les passifs)
Les actifs sont classs par ordre de
liquidit dcroissante et les passifs par
ordre dexigibilit dcroissante.
Prsentation de
ltat de rsultat
Deux modles de prsentation sont
prvus :
- Un modle de rfrence prvoyant le
classement des charges dexploitation
par destination.
- Un modle autoris prvoyant le
classement des charges dexploitation
par nature.
Un modle unique ayant la particularit
de faire apparatre les produits et les
charges de faon dterminer les
valeurs et soldes intermdiaires suivants :
- la valeur totale des produits d'exploitation
bancaire ;
- la valeur totale des charges d'exploitation
bancaire ;
- le produit net bancaire (PNB) ;
- le rsultat d'exploitation.
Les particularits comptables dans le secteur bancaire
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Aprs le rsultat dexploitation, les soldes
intermdiaires sont identiques ceux
prvus par NC 01.
Prsentation du
rsultat des
activits ordinaires
Prsentation distincte obligatoire du :
- Rsultat des activits ordinaires avant
impt ; et du
- Rsultat des activits ordinaires aprs
impt
Prsentation distincte facultative du :
- Rsultat des activits ordinaires avant
impt ; et du
- Rsultat des activits ordinaires aprs
impt
Prsentation de
ltat des flux de
trsorerie
Deux modles de prsentation sont
prvus :
- Un modle de rfrence sappuyant sur
la mthode directe de prsentation des
flux oprationnels.
- Un modle autoris sappuyant sur la
mthode indirecte de prsentation des
flux oprationnels.
Un modle unique consacrant le recours
la mthode directe, juge plus approprie,
pour la prsentation des flux
oprationnels (C'est--dire les flux lis aux
activits dexploitation).
I.H.E.C
Licence
Applique en
Comptabilit
Les particularits
comptables des SICAV
Selon le Systme comptable des
Entreprises
Mohamed Neji Hergli
Novembre 2010
Les particularits comptables des SICAV
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Chapitre 1. L es SICAV : Spcificits et cadre comptable
Section 1. Spcificits des SICAV :
Les Socits d'Investissement Capital Variable (SICAV) sont des socits anonymes qui ont pour
objet la gestion d'un portefeuille de valeurs mobilires et dont les actions sont mises et rachetes
tout moment la demande des actionnaires. Elles ont t cres pour la premire fois en Tunisie par
la loi n 68-11 du 7 mai 1968 telle que modifie par la loi n 69-49 du 26 juillet 1969 mais il a fallu
attendre la loi n 88-92 du 2 aot 1988 pour que les premires SICAV puissent tre effectivement
constitues.
Elles sont actuellement rgies par le Titre I du code des organismes de placement collectif promulgu
par la loi n 2001-83 du 24 juillet 2001.
Les SICAV sont appeles remplir une double mission :
Participation la mobilisation, par voie publique, de l'pargne ;
Dveloppement du march financier.
Cette double mission devrait tre remplie travers la gestion d'un portefeuille de valeurs
mobilires
1
en tant qu'objet unique des SICAV.
I. Contexte de cration et mode de fonctionnement :
I.1. Contexte de cration :
Le code des organismes de placement collectif s'inscrit dans le contexte des rformes entreprises par
le lgislateur tunisien, visant la restructuration de l'conomie tunisienne travers l'instauration des
mcanismes de march et la modernisation du march financier.
Le march financier a en effet connu depuis 1988, un dveloppement sans prcdent qui a t rendu
possible, entre autres, par le biais de la mise en place des instruments juridiques ncessaires.
A ce titre, il y a lieu de citer, notamment :
La loi n 88-92 du 2 aot 1988 sur les socits d'investissement ;
La loi n 89-49 du 8 mars 1989 relative au march financier ;
La loi n 92-107 du 16 novembre 1992 portant institution de nouveaux produits financiers
pour la mobilisation de l'pargne ;
La loi n 94-117 du 14 novembre 1994 portant rorganisation du march financier ;
La loi n 94-118 du 14 novembre 1994 compltant la loi n 92-107 du 16 novembre 1992 ;
La loi n 95-87 du 30 octobre 1995, modifiant et compltant la loi n 88-92 du 2 aot 1988 ;
La loi n 99-92 du 17 aot 1999 portant relance du march financier ;
La loi n 2001-83 du 24 juillet 2001 portant promulgation du code des organismes de
placement collectif.
1
Article 2 du code des Organismes de Placement Collectif.
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A travers la cration des SICAV ainsi que des Fonds Communs de Placement, le lgislateur tunisien
visait la mise en place d'un instrument efficace et qui, par ailleurs, a fait ses preuves dans d'autres
pays, permettant la participation au financement de l'conomie travers la collecte de l'pargne
prive et son affectation dans le march financier primaire ou secondaire.
Cet instrument a permis, en outre, l'introduction des notions de collectivisation de l'pargne et de sa
gestion.
I.2. Modalits de fonctionnement :
Le fonctionnement des SICAV rsulte d'un quilibre permanent entre lactif et le passif. D'un ct,
des souscripteurs apportent de l'argent qui constitue un apport d'actif avec une contre partie passive
correspondant aux actions des SICAV.
Cet argent va tre investi sur le march financier dans des valeurs mobilires ou dans des titres mis
ou garantis par l'Etat ou dans des fonds en dpt.
Une fois les placements raliss, il y a lieu de valoriser l'actif pour permettre d'effectuer les
oprations du lendemain. Cette valorisation s'effectue en dterminant le montant rel de l'actif de la
socit diminu des dettes qui, divis par le nombre de titres en circulation, permet d'obtenir la
valeur liquidative.
II. Caractristiques essentielles des SICAV :
II.1. Caractristiques juridiques :
II.1.1. Forme juridique :
Les Socits d'Investissement Capital Variable se sont vues attribues par le code des Organismes
de Placement Collectif, la forme de socits anonymes auxquelles sont applicables, sauf drogations,
les dispositions du code des socits commerciales.
II.1.2. Constitution :
La constitution d'une Socit d'Investissement Capital Variable est soumise l'obtention d'un
agrment dlivr par le Conseil du March Financier.
A cet effet, les fondateurs des SICAV doivent dposer une demande accompagne de documents
dont la liste est fixe par rglement du conseil du march financier
2
.
Dans la pratique, et en labsence dun rglement du march financier traitant du sujet, la demande
dagrment est accompagne notamment des documents suivants:
Projet des statuts de la socit crer;
Fiches signaltiques des fondateurs;
Liste des actionnaires ayant, chacun plus de 5% du capital.
2
Article 32 du code des Organismes de Placement Collectif.
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La demande d'agrment devra essentiellement prciser :
l'objet social
le montant envisag du capital social
le nombre d'actions crer
le dpositaire officiel agr
le gestionnaire.
En plus, cette demande doit tre accompagne des projets de statuts ainsi que d'une note exposant
les particularits de la SICAV envisage (orientation du portefeuille, clientle recherche, limitation
ventuelle des placements...), la liste des fondateurs et de leurs apports, les membres de son Conseil
d'administration ou de son directoire, et ses modalits de gestion.
Le conseil du march financier donne suite la demande d'agrment dans un dlai maximum de 3
mois compter de la date de dpt de la demande accompagne des documents ncessaires.
Comme toute socit anonyme, la constitution d'une SICAV requiert la runion dau moins sept
actionnaires.
II.1.3. Nature des titres de capital :
Les actions des SICAV ont le caractre de valeurs mobilires. Ces titres doivent tre intgralement
librs lors de la souscription, ils doivent obligatoirement avoir la forme nominative.
Les actions des socits d'investissement capital variable sont mises sans droit prfrentiel de
souscription. Il est interdit ces socits de crer des parts de fondateurs ou d'mettre des actions
de prfrence
3
.
Les actions des SICAV ne peuvent tre souscrites ou rachetes qu'en numraire
4
.
II.1.4. Le capital :
En vertu des dispositions de larticle 3 du code des O.P.C Le capital des socits d'investissement
capital variable ne peut, la constitution, tre infrieur un million de dinars.
.Le montant minimum du capital au dessous duquel il ne peut tre procd au rachat d'actions
autoris par l'article 5 du prsent code, ne peut tre infrieur cinq cent mille dinars. Le conseil
d'administration ou le directoire de la socit doit procder sa dissolution lorsque son capital
demeure, pendant quatre vingt dix jours, infrieur un million de dinars.
La spcificit essentielle des SICAV au plan juridique consiste en la variabilit du capital.
Cette particularit est lie la volont du lgislateur de permettre aux actionnaires d'entrer et de
sortir de la socit le plus facilement possible.
3
Article 4 du code des O.P.C.
4
Article 23 du code des O.P.C.
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Le lgislateur a exig que cette facult donne l'actionnaire soit clairement mentionne dans les
statuts qui doivent spcifier expressment que le capital est susceptible d'augmentation rsultant
de l'mission d'actions nouvelles et de rduction conscutive au rachat par cette mme socit
d'actions reprises aux dtenteurs qui en font la demande.
Ils doivent galement mentionner que tout actionnaire peut, tout moment, obtenir le rachat de ses
actions par la socit, , sauf le cas prvu par son article 3 (Article 5 du code des O.P.C.).
Le montant du capital varie donc en fonction :
des souscriptions qui entranent une augmentation du capital (les augmentations de capital
dans les SICAV ne confrent pas de droit prfrentiel de souscription aux actionnaires),
des rachats ou cessions qui entranent une diminution du capital,
de la variation de l'valuation de certains lments de l'actif,
de l'imputation d'une certaine catgorie de charges.
Les souscriptions et les rachats s'oprent sur la base d'une valeur liquidative, majore ventuellement
d'une commission verse la SICAV qui en rtrocde tout ou partie l'organisme dpositaire.
Les statuts des SICAV peuvent prvoir la possibilit pour le Conseil d'administration ou le Directoire
de suspendre, momentanment, et aprs avis du commissaire aux comptes les oprations de rachat
ainsi que les oprations d'mission quand des circonstances exceptionnelles l'exigent ou si l'intrt
des actionnaires le commande ; charge pour ces statuts de fixer les conditions de la prise de la
dcision de suspension et de prvoir l'obligation d'en informer les actionnaires selon des modalits
fixes par les statuts.
5
Le conseil du march financier doit tre inform, sans dlai, de la dcision de suspension et de ses motifs.
II.2. Caractristiques fiscales :
II.2.1. Principe dimposition :
La fiscalit des socits d'investissement capital variable repose sur le principe du rgime de la
transparence fiscale qui aboutit imposer les actionnaires comme s'ils dtenaient eux-mmes un
portefeuille de valeurs mobilires.
II.2.2. Rgime fiscal :
Depuis la promulgation de la loi du 2 aot 1988, le rgime fiscal applicable aux SICAV a connu
plusieurs changements. Cette volution s'est faite dans le sens du rgime gnral tel que prvu par le
code de l'impt sur le revenu des personnes physiques et de l'impt sur les socits.
En effet de l'ensemble des exonrations des impts et taxes prvus initialement par la loi n 88-92 du
2 aot 1988, les SICAV ne bnficient plus que de l'exonration au titre de l'impt sur les socits,
cette exonration est dsormais prvue par le paragraphe neuf de l'article 46 du code de l'I.R.P.P et
de lI.S.
5
Article 24 du code des O.P.C.
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Toutefois, et en vertu des dispositions de larticle 52 du code de lI.R.P.P et de lI.S les revenus de
capitaux mobiliers raliss par les personnes morales non soumises l'impt sur les socits ou qui
en sont totalement exonres
6
en vertu de la lgislation en vigueur ainsi que les revenus de capitaux
mobiliers raliss par le fonds commun de placement en valeurs mobilires prvu par la loi n 2001-
83 du 24 juillet 2001, portant promulgation du code des organismes de placement collectif sont
soumis une retenue la source dfinitive et non susceptible de restitution au taux de 20%. Cette
retenue est opre par la personne qui paie ces revenus
III. Acteurs impliqus dans le fonctionnement dune SICAV :
La transparence des SICAV et les obligations mises leur charge par la rglementation en vigueur,
notamment le titre I du code des organismes de placement collectif tel que promulgu par la loi n
2001-83 du 24 juillet 2001, ont conduit au dveloppement dun environnement de fonctionnement
tout fait spcifique ces organismes.
La caractristique majeure de cet environnement est la diversit des acteurs qui interviennent dans
leur fonctionnement.
Le schma suivant, permet de recenser les diffrents acteurs impliqus dans le fonctionnement
dune SICAV ainsi que leur rle.
Le fonctionnement des SICAV obit au principe de non cumul des fonctions incompatibles entre les
diffrents acteurs impliqus.
Lorsque les fonctions de gestionnaire et de courtier sont assurs par lentremise dun intermdiaire
en bourse unique, ce dernier doit veiller la mise en place dune sparation organique entre les
6
Cest le cas des SICAV exonres de lI.S en vertu des dispositions du paragraphe 9 de larticle 46 du code de
lI.R.P.P et de lI.S.
OPCVM
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Gestionnaire
Dpositaire
Conservation des actifs
Vrification de la conformit des dcisions prises
par le gestionnaire aux lois et rglements en vigueur
et aux statuts
Gestion du portefeuille
Gestion administrative et comptable
Rception et encaissement des
souscriptions
Rception et rglement des
rachats
Placement des ordres de
bourse dinvestissement et
de dsinvestissement
l Socits de gestion (art. 31ducodedesOPC)
ou
l Intermdiaires en Bourse (art. 59loi 94-117)
ou
l Banque (art. 2loi 2001-65)
l Intermdiaires en Bourse
l Banque
l Banque
SICAV
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structures charges de la gestion du portefeuille et celles charges de lexcution des ordres de
bourse dachat et de vente de valeurs mobilires.
Il en est de mme pour les banques qui assurent, la fois, les fonctions de dpositaire et celles de
distributeur. Le rseau dagences se chargera des secondes alors que lune des structures centrales
dment habilite se chargera des premires.
IV. Rgles de placement et de division des risques :
Ces rgles sont fixes par :
Larticle 29 du code des Organismes de Placement Collectif,
Larticle 2 du dcret n 2001-2278 du 25 septembre 2001 portant application des dispositions
des articles 15, 29, 35, 36 et 37 du code des Organismes de Placement Collectif tel que
complt par le dcret n2002-1727 en date du 29 juillet 2002, et
Larticle 11 du rglement du CMF relatif aux OPCVM et aux socits de gestion de ces
organismes, tel quapprouv par larrt du Ministre des finances du 29 janvier 2002.
IV.1. Les ratios lis aux investissements en titres dun mme metteur :
Les OPCVM ne peuvent dtenir plus de 10% d'une mme catgorie de valeurs mobilires d'un mme
metteur sauf s'il s'agit de l'Etat, des collectivits locales ou de valeurs mobilires garanties par l'Etat.
Sont considres comme relevant dune mme catgorie, pour lapplication de ces dispositions :
les valeurs mobilires assorties dun droit de vote dun mme metteur ;
les valeurs mobilires donnant accs directement ou indirectement au capital dun mme
metteur ;
les valeurs mobilires confrant directement ou indirectement un droit de crance gnral
sur le patrimoine dun mme metteur ;
les actions ou parts dun mme OPCVM.
IV.2. Les ratios lis chaque investissement par rapport lactif :
Les OPCVM ne peuvent employer plus de 10 % de leurs actifs en titres mis ou garantis par un mme
metteur sauf s'il s'agit de l'Etat, des collectivits locales ou de titres garantis par l'Etat.
IV.3. Les ratios lis aux investissements en actions ou en parts dOPCVM:
Les OPCVM ne peuvent employer plus de 5% de leurs actifs nets en parts ou actions dautres OPCVM.
IV.4. Les ratios lis aux investissements en valeurs mobilires:
Tout OPCVM doit justifier au bout de 12 mois compter de sa cration, dune composition dactifs
en valeurs mobilires hauteur de 80%, et ce dans les proportions suivantes :
a- dans une proportion dau moins 50 % de :
Valeurs mobilires admises la cote de la bourse ou actions ou parts dOPCVM ;
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Emprunts obligataires ayant fait lobjet doprations dmission par appel public lpargne ;
Bons du trsor assimilables et emprunts obligataires garantis par lEtat.
b- dans une proportion nexcdant pas 30 % de :
Valeurs mobilires reprsentant des titres de crance court terme mis par lEtat,
Valeurs mobilires reprsentant des titres court terme ngociables sur les marchs
relevant de la Banque Centrale de Tunisie.
La proportion de 20 % restante est constitue de liquidits et de quasi-liquidits.
Les OPCVM peuvent utiliser 80% au moins de leurs actifs pour l'acquisition de titres de capital de
socits admises la cote de la Bourse et le reliquat de 20% l'acquisition de bons du trsor
assimilables. Cette obligation est rpute satisfaite, si le montant non utilis dans les conditions
prcites ne dpasse pas 2% des actifs.
Pour les besoins de lapplication des rgles prcites :
1 - Lactif prendre en considration, pour le calcul des ratios de composition de lactif dun OPCVM,
ne comprend pas les immobilisations correspondant au poste AC4 (c) par rfrence aux normes
comptables relatives aux OPCVM.
2 - Les valeurs assimiles aux liquidits sont, lorsquelles ont moins dun an dchance, les bons du
trsor court terme ainsi que les titres de crance court terme ngociables sur les marchs
relevant de la Banque Centrale de Tunisie.
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Section 2. Cadre comptable des SICAV :
I. Les principes comptables et les procds de mesure applicables aux SICAV :
Le cadre conceptuel de la comptabilit financire constitue la structure de rfrence thorique pour
l'laboration des tats financiers des SICAV.
Considrant la spcificit de leur activit, la valeur de ralisation
7
, telle que prvue par le cadre
conceptuel de la comptabilit financire, constitue le procd de base pour la mesure des lments
des tats financiers des SICAV.
II. Les spcificits de la comptabilit des SICAV :
En matire comptable, loriginalit des OPCVM nest pas due principalement leur objet, mais un
certain nombre de mcanismes originaux qui vont jusqu remettre en cause certains principes
comptables de base des entreprises industrielles et commerciales voir mme financires.
I.1. Modification substantielle de la notion de capital :
A cet gard les variations de capital dues au solde journalier des missions et des rachats par la
socit de ses propres actions ne sont pas en cause. Il sagit l, en effet, dune diffrence de
frquence et de solennit dans les augmentations et les rductions de capital, qui ne remet pas la
nature de celles-ci en question.
Par contre, la dfinition du capital qui est donne par larticle 3 du code des OPC tel que promulgu
par la loi n 2001-83 du 24 juillet 2001 modifie une de ses caractristiques essentielles. En prvoyant
que le capital dune SICAV est gal tout moment la valeur de lactif net, dduction faite des
sommes distribuables, le lgislateur a mis le capital des SICAV en relation troite avec une grandeur
qui varie tous les jours en fonction des fluctuations des marchs de valeurs mobilires et supprime
du mme coup toute rfrence sa valeur dorigine.
Le capital na donc plus de valeur nominale et devient intrinsquement instable, indpendamment
de tout apport ou de tout retrait extrieur.
Les sommes distribuables sont dfinies par larticle 27 du mme code comme tant gales au
rsultat net augment du report nouveau et major ou diminu, selon le cas, du solde du compte
de rgularisation des revenus affrents lexercice clos. Cette dfinition a t aussi donne par la
norme comptable NC 16 relative la prsentation des tats financiers dans les OPCVM.
I.2. Evaluation permanente des actifs des SICAV :
Du fait des missions et des rachats quotidiens ou priodiques de leurs actions la valeur
intrinsque, les SICAV procdent un inventaire et une valuation permanente de leur patrimoine.
Ceci constitue un principe comptable spcifique aux OPCVM consacr du reste par la norme
comptable NC 17 relative au traitement du portefeuille-titres et des autres oprations effectues par
les OPCVM, et qui est destin tenir compte de la nature particulire de leur capital, et prserver
lgalit entre les porteurs.
7
Le montant correspondant au prix qui pourrait tre tir de la cession d'un lment.
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Le principe de prudence est ainsi trs largement cart : les plus values latentes doivent tre
comptabilises et influencent le montant de lactif net. Ainsi, les porteurs qui demandent le rachat de
leurs actions ou parts ne sont pas lss, rciproquement, les souscripteurs qui entrent dans
lO.P.C.V.M ne sont pas avantags.
I.3. Neutralit des missions et des rachats sur le revenu unitaire :
Il sagit du maintien des revenus unitaires acquis par titre, grce lajustement automatique du
revenu total distribuable au nombre dactions en circulation.
Cest, en effet, le mcanisme des comptes de rgularisation qui permet un tel ajustement. Larticle
25 du code des OPCVM dispose que la fraction du prix dmission ou de rachat correspondant au
montant par action ou par part du report nouveau est enregistr dans un compte de report
nouveau, la fraction correspondant au montant par action ou par part des revenus raliss depuis le
dbut de lexercice est enregistre dans un compte de rgularisation des revenus de lexercice en
cours et la fraction correspondant au dividende par action ou par part de lexercice clos, si
lopration dmission ou de rachat a eu lieu avant la mise en paiement du dividende, est enregistre
dans un compte de rgularisation des revenus de lexercice clos
Ainsi et afin que la quote-part des revenus acquis par la SICAV, laquelle chaque titre donne droit
un moment donn, ne soit ni diminue par laugmentation, ni augmente par la diminution du
nombre des actions ou parts, chaque souscription dun titre nouveau inclut la quote-part de revenus
laquelle chaque titre ancien a droit, et chaque rachat dun titre ancien comporte le retrait de la
quote-part du revenu qui lui revient.
Du fait des mcanismes des comptes de rgularisation des revenus, les nouveaux actionnaires
apportent leur revenu, et les sortants reoivent le leur. Le revenu unitaire acquis par les autres
actions nest donc pas influenc, de sorte que chaque action a droit au mme revenu unitaire, quelle
que soit sa date de souscription.
Ce principe est consacr par le paragraphe 30 de la norme NC 17 relative au traitement du
portefeuille-titres et des autres oprations effectues par les OPCVM en prcisant que pour la
comptabilisation des oprations de souscription et de rachat la valeur liquidative doit tre dfalque
entre sa part capital et sa part revenu. La part revenu est elle-mme dfalque entre la quote-part
dans les rsultats reports, la quote-part dans le rsultat de lexercice clos et la quote-part dans le
rsultat de lexercice en cours.
Part Capital
Q.P capital en dbut d'exercice
Sommes non distribuables
de l'exercice en cours
Part Revenu
Q.P des rsultats des exercices
antrieurs
Q.P du rsultat de l'exercice
clos
Q.P du rsultat de l'exercice
en cours
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Valeur liquidative
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Exemple 1.1
La SICAV "Etoile" est une SICAV mixte ouverte au public depuis le 30 Mars 2002. Les oprations
de souscription et de rachat sont ralises sur la base de la valeur liquidative telle que calcule
la veille.
T.A.F :
1- Considrant la balance des comptes arrte le 20 Janvier 2009, calculer la valeur
liquidative dune action cette date sachant que le nombre dactions en circulation
slve 13.080 actions.
2- Calculer la part capital et la part revenu unitaire comprises dans chaque action.
3- Le 21 Janvier 2009, la SICAV reoit une demande pour la souscription de 55 actions.
Calculer la part capital et la part revenu rattaches aux actions souscrites.
4- Dterminer le montant qua apport le nouvel actionnaire reprsentant sa part dans le
rsultat de lexercice clos.
5- Comptabiliser lcriture de souscription.
N de
compte
Intitul du compte Soldes
Dbiteurs
Soldes
Crditeurs
101 Capital social 875.000
102 Souscriptions et rachats 150.000
104 Frais de ngociation 7.500
105 Variation de la diffrence destimation 87.500
106 Plus ou moins value ralise 95.000
121 Report nouveau sur arrondissement de coupons 5.000
14 Rsultat de lexercice clos 75.000
151 Rgularisation des sommes non distribuables de lexercice en cours 37.000
152 Rgularisation des rsultats reports 500
153 Rgularisation du rsultat de lexercice clos 2.250
31 Portefeuille-titres 1.325.000
32 Placements montaires 26.675
40 Oprateurs crditeurs 125
60 Charges 15.000
70 Revenus des placements 45.000
77 Rgularisation du rsultat de lexercice en cours 1.800
TOTAL 1.374.175 1.374.175
Solution 1.1
Premire question :
La Valeur liquidative dune SICAV correspond, pour une date donne, l'actif net divis par le
nombre d'actions en circulation cette date.
Lactif net est un terme utilis spcifiquement pour les OPCVM pour dsigner les capitaux
propres tels que dfinis par le cadre conceptuel de la comptabilit.
Actif net (a) 1 351 550 DT
Nombre d'actions en circulations (b) 13 080
Valeur liquidative [(a)/(b)] 103,330 DT
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Deuxime question :
Part capital Part revenu
94,572 8,758
Q.P capital
dbut
d'exercice
SND ex en
cours
QP
rsultats
ex ant
Q.P rsultat
ex clos
Q.P rsultat
ex en cours
1 025 000 212 000 5 500 77 250 31 800
78,364 16,208 0,420 5,906 2,431
101 104 12 14 60
102 105 152 153 70
106 77
151
Troisime question :
- Part capital rattache aux actions souscrites [55x94,572] 5 201,453 DT
- Part revenu rattache aux actions souscrites [55x8,758] 481,690 DT
Quatrime question :
Montant apport par le nouvel actionnaire reprsentant sa part dans le rsultat de l'exercice
clos : [55x5,906] = 324,828 DT.
Cinquime question :
5331 Avoirs en Banque 5 683,123
1021 Souscriptions [55x78,364] 4 310,015
151 Rgularisation des SND de lexercice en cours [55x16,208] 891,437
152 Rgularisation des rsultats reports [55x0,420] 23,127
153 Rgularisation du rsultat de lexercice clos [55x5,906] 324,828
77 Rgularisation du rsultat de lexercice en cours [55x2,431] 133,716
I.4. Comptabilisation des frais sur titres dans un compte de capital :
Contrairement la norme NC 07 relative aux placements, selon laquelle les frais sur titres, tels que
les commissions dintermdiaires, les honoraires, les droits et les frais de banque sont comptabiliss
dans un compte de charges
8
, la norme comptable NC 17 relative au traitement du portefeuille-titres
et des autres oprations effectues par les OPCVM prcise que les placements en portefeuille-titres
sont pris en compte en comptabilit pour leur prix dachat frais exclus. Les frais dachat encourus
loccasion de lachat sont imputs en capital 104 Frais de ngociation .
8
Les honoraires et les frais dtude peuvent contribuer la majoration du cot dacquisition des placements
long terme conformment la norme NC07.
Les particularits comptables dans le secteur bancaire
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Chapitre 2. La comptabilit des SICAV: Traitements particuliers et prsentation des
tats financiers
Section 1. Traitement comptable du portefeuille-titres :
La dtention et la gestion d'un portefeuille titres constitue, pour les SICAV, l'essence mme de leur
activit et les rgles les rgissant diffrent gnralement des rgles applicables aux oprations de
mme nature dans les autres entreprises.
Bien que se rfrant, plusieurs fois, au recours la norme comptable gnrale NC 07 relative aux
placements, pour prciser les rgles de comptabilisations initiale et ultrieure, la norme sectorielle
NC 17 relative au portefeuille-titres et aux autres oprations effectues par les OPCVM dicte des
rgles spcifiques qui ne font plus appel la notion dintention en matire de classification mais
sappuient plutt sur la nature du titre dtenu.
I. Titres de capital et revenus y affrents :
I.1. Comptabilisation initiale :
Les placements en titres de capital sont pris en compte en comptabilit au moment du transfert de
proprit pour leur prix d'achat frais exclus. Les frais encourus l'occasion de l'achat tels que les
commissions, les frais dintermdiation et de courtage, les commissions et taxes boursires et la TVA
non rcuprable sont imputs en capital.
Le montant des droits de souscription acquis en mme temps que les titres correspondants souscrits
en vertu de ces droits est inclus dans le cot d'entre du placement.
Les droits d'attribution d'actions gratuites, acquis en vue d'obtenir les actions correspondantes sont
inclus dans le cot de ces dernires.
A la date de transaction :
311 Actions, valeurs assimiles et droits rattachs a
104 Frais de ngociation b
5333 Sommes rgler a+b
A la date du dcaissement :
5333 Sommes rgler a+b
5331 Avoirs en Banque a+b
Des circonstances particulires peuvent conduire dissocier la part des revenus lis un placement
en titres de capital de son cot. Il en est ainsi lorsque le prix d'acquisition inclut une part de
dividendes dont la dcision de distribution est antrieure la date d'acquisition et qui sont lis des
rsultats raliss au cours de la priode antrieure celle de l'acquisition. Selon le paragraphe 9 de la
norme NC 07, le prix d'acquisition est rduit hauteur de cette part s'il est clairement dmontr que
les dividendes reprsentent une distribution sur des bnfices dfinitivement raliss la date de
l'acquisition.
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A la date de transaction :
311 Actions, valeurs assimiles et droits rattachs a-c
411 Dividendes recevoir c
104 Frais de ngociation b
5333 Sommes rgler a+b
I.2. Evaluation la date darrt :
Les actions sont values en date d'arrt conformment aux dispositions de la norme comptable NC
07 relative aux placements ainsi quaux rgles spcifiques dictes par les paragraphes 12 15 de la
norme NC 17 relative au portefeuille-titres et autres oprations effectues par les OPCVM. Ces rgles
distinguent le traitement applicable aux actions admises la cote de celui applicable aux actions non
cotes.
I.2.1. Actions admises la cote :
Les actions admises la cote de la Bourse des Valeurs Mobilires de Tunis sont values leur valeur
de march. La valeur de march correspond au cours moyen pondr du jour de calcul de la valeur
liquidative, ou la date antrieure la plus rcente.
Le cours moyen pondr, correspond la moyenne des cours auxquels ont t ralises les
transactions sur un titre dtermin au cours d'une sance de bourse pondrs par les quantits
respectives traites.
Lorsque les conditions de march d'un titre donn dgagent une tendance la baisse exprime par
une rservation la baisse ou une tendance la hausse exprime par une rservation la hausse, le
cours d'valuation retenir est le seuil de rservation la baisse dans le premier cas et le seuil de
rservation la hausse dans le deuxime cas.
Lorsqu'un titre donn n'a fait l'objet ni de demande ni d'offre pendant un nombre significatif de
sances de bourse conscutives, on doit considrer s'il est appropri de maintenir le titre son
dernier cours d'valuation. Il en est galement de mme lorsque la quantit des titres dtenus
pourrait avoir, compte tenu des volumes rgulirement traits sur le march, une incidence
significative sur les cours.
Lorsque des critres objectifs du march justifieraient l'abandon de ce cours comme base
d'valuation, une dcote doit tre applique au dernier cours boursier pour se rapprocher au mieux
de la valeur probable de ngociation du titre. A titre indicatif, cette dcote pourrait se baser sur les
critres suivants :
la physionomie de la demande et /ou de l'offre potentielle sur le titre,
la valeur mathmatique du titre,
le rendement du titre,
l'activit de la socit mettrice, le niveau de distribution de dividendes,
le degr de dilution du titre,
la quantit des titres dtenus et l'historique des transferts sur le titre.
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I.2.2. Actions non admises la cote :
Depuis la promulgation des nouvelles rgles de division de risques prvues par le dcret n 2001-
2278 du 25 septembre 2001 portant application des dispositions des articles 15, 29, 35, 36 et 37 du
code des Organismes de Placement Collectif tel que complt par le dcret n2002-1727 en date du
29 juillet 2002 ; les OPCVM ne sont plus autoriss dtenir des actions non admises la cote.
Dsormais, le paragraphe 15 de la norme NC 17 consacr lvaluation des actions non admises la
cote est dnu de tout intrt.
I.2.3. Titres dOPCVM :
Selon le paragraphe 20 de la norme NC 17, les actions mises par des SICAV ou les parts de fonds
commun de placement dtenus en portefeuille par un OPCVM sont valus leur valeur liquidative
la plus rcente.
I.2.4. Comptabilisation de la diffrence destimation :
La diffrence entre le cot moyen pondr ajust par la diffrence destimation antrieurement
constate et le prix de march ou la juste valeur du titre considr la date dvaluation est
comptabilise comme suit :
Plus-value latente :
3119 Diffrence destimation sur actions et valeurs assimiles x
10511 VDE sur actions, valeurs assimiles et droits rattachs x
Moins-value latente :
10511 VDE sur actions, valeurs assimiles et droits rattachs x
3119 Diffrence destimation sur actions et valeurs assimiles x
I.3. Prise en compte des revenus sur titres de capital :
Selon le paragraphe 9 de la norme NC 17, les dividendes relatifs aux actions et valeurs assimiles sont
pris en compte en rsultat la date de dtachement du coupon, c'est--dire la date de la dcision de
distribution des dividendes prise par lAssemble Gnrale ordinaire de la socit mettrice.
I.4. Droits attachs aux titres de capital :
Selon le paragraphe 9 de la norme NC 17, les dividendes relatifs aux actions et valeurs assimiles sont
pris en compte en rsultat la date de dtachement du coupon, c'est--dire la date de la dcision de
distribution des dividendes prise par lAssemble Gnrale ordinaire de la socit mettrice.
I.4.1. Analyse des droits :
Il sagit du droit prfrentiel de souscription et du droit dattribution.
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Droit prfrentiel de souscription :
La cession des droits de souscription attachs des titres de capital est considre comme
aboutissant une rduction du cot dentre de ces titres de capital pour la valeur thorique de ces
droits. La diffrence entre le cot thorique des droits de souscription et leur prix de cession
constitue selon le cas une plus ou moins value de cession imputer en capital.
Lors de laugmentation de capital en numraire, chaque titre de capital ancien donne naissance au
dtachement dun DPS ngociable. La souscription un nouveau titre de capital ncessite la
possession ou lacquisition dun nombre bien dtermin de DPS.
Pendant leur dlai dexercice
9
, les DPS peuvent tre achets et cds comme nimporte quel autre
titre. Dpass ce dlai, les DPS nont aucune valeur.
Le gestionnaire dune SICAV qui reoit des droits de souscription des nouveaux titres de capital
dispose de trois options :
Il peut lever les droits en souscrivant de nouveaux titres de capital ;
Il peut cder ces droits ;
Il peut, par ngligence, les laisser arriver chance, sans les cder ni les lever.
Droit dattribution :
Les droits dattribution sont acquis aux associs lors de lincorporation de rserves au capital et
lmission de titres de capital gratuits. Les droits dattribution sont rarement ngocis. Nanmoins ils
peuvent ltre pour liquider les rompus.
Comme pour les DPS, la cession des DA aboutit une rduction du cot dentre des anciens titres
de capital ayant donn droit la distribution gratuite de titres.
La diffrence entre le prix de cession de ces droits dattribution et le cot moyen pondr de ces
droits constitue une plus ou moins value de cession imputer en capital.
I.4.2. Dmembrement systmatique lors du dtachement :
Lorsque le titre de capital donne lieu au dtachement dun droit de souscription ou dun droit
dattribution, la norme NC 17 prvoit, dans ses paragraphes 23 25, lapplication de la mthode dite
du dmembrement systmatique .
La mthode du maintien du cot dorigine
10
des droits attachs sauf en cas de cession, telle que
prvue par les paragraphes 19 20 de la norme NC 07, est carte dans le contexte spcifique des
OPCVM.
9
Larticle 301 du code des socits commerciales, dispose que "Le dlai dexercice du droit de souscription
dactions de numraire ne peut en aucun cas tre infrieur quinze jours.
Ce dlai court partir de la date laquelle est annonce au Journal Officiel de la rpublique Tunisienne aux
actionnaires le droit prfrentiel dont ils disposent ainsi que la date douverture de la souscription et la date de
sa clture et de la valeur des actions lors leur mission".
Les particularits comptables dans les SICAV
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Selon la mthode du dmembrement systmatique, le cot dorigine dun titre de capital doit tre
systmatiquement dfalqu en cot ex-droit et cot dorigine du droit, le jour de dbut dexercice du
droit (soit le jour de son dtachement en bourse) et ce, abstraction faite du sort que le gestionnaire
de lOPCVM dtenteur rservera audit droit.
La dfalcation seffectue, sur la base des valeurs de march du titre ex-droit et du droit le jour du
dtachement de ce dernier en bourse, selon la formule suivante :
Cot dorigine du droit = Cot dorigine total x
Valeur de march du droit
Valeur de march du titre ex-droit + valeur de march du droit
A la date du dmembrement :
311x Droits prfrentiels de souscription (ou droits dattribution) x
311 Actions et valeurs assimiles x
I.4.3. Evaluation en date de clture :
Les droits attachs aux titres de capital admis la cote (droit prfrentiel de souscription et droit
d'attribution) sont valus la valeur de march. Les plus ou moins values latentes sont imputes en
capitaux propres parmi les sommes non distribuables sous lintitul "VDE sur actions et valeurs
assimiles". (Mmes schmas comptables prvus pour les actions et valeurs assimiles- Cf. page 14)
I.5. Sortie des titres de capital :
Selon le paragraphe 26 de la norme NC 17, la sortie des placements en titres de capital est constate
en comptabilit la date de transaction. La valeur de sortie est dtermine par la mthode du Cot
Moyen Pondr
11
. La diffrence entre la valeur de sortie et le prix de cession hors frais constitue,
selon le cas, une plus-value ou une moins-value ralise porte directement, en capitaux propres, en
tant que somme non distribuable.
La plus ou moins-value potentielle antrieurement constate est annule pour la quote-part des
titres cds.
Exemple 1.2
Une SICAV a acquis en J, J+15 et J+30 respectivement 100, 60 et 40 actions cotes en bourse pour
des valeurs unitaires respectives de 120 DT, 110 DT et 115 DT. En J+31, la valeur de march des
actions slve 118 DT. En J+32, le gestionnaire dcide de cder 120 actions 119 DT lunit.
T.A.F :
Examinez successivement :
La comptabilisation initiale de lacquisition des 200 actions.
Lvaluation des 200 actions en J+31.
La comptabilisation de la cession des 120 actions en J+32.
10
Selon cette mthode, la dfalcation du cot dorigine des titres en cot ex-droits et en cot des droits nest
opre qu loccasion de la cession partielle ou totale desdits droits.
11
Contrairement la norme NC 07 (paragraphe 21) qui prvoit aussi la possibilit de recourir la mthode
premier entr premier sorti (FIFO).
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Solution 1.2
Comptabilisation initiale
J
311 Actions et valeurs assimiles [100x120] 12 000
104 Frais de ngociation x
5333 Avoirs en banque 12 000+x
J+15
311 Actions et valeurs assimiles [60x110] 6 600
104 Frais de ngociation y
5333 Avoirs en banque 6 600+y
J+30
311 Actions et valeurs assimiles [40x115] 4 600
104 Frais de ngociation z
5333 Avoirs en banque 4 600+z
Le cot moyen pondr des 200 actions slve 116 DT dtermin comme suit :
[(100x120)+(60x110)+(40x115)]
100+60+40
Cot moyen pondr= =116 DT
Evaluation des 200 actions la date darrt en J+31 :
Lvaluation des 200 actions en J+31 par rfrence la valeur de march dgage une plus-value
potentielle estime en moyenne 2DT par action, soit 118 DT-116 DT.
J+31
3119 Diffrence destimation sur actions et valeurs assimiles 400
10511 VDE sur actions et valeurs assimiles [2x200] 400
Sortie de 120 actions en J+32 :
La cession de 120 actions en J+32 donnera lieu la constatation dune plus value ralise gale
la diffrence entre le prix de cession (119 DT) et le cot moyen pondr (116 DT). La diffrence
destimation positive constate en J+31 et affrente aux 120 actions cdes est annule.
J+32
5333 Avoirs en banque [120x119] 14 280
311 Actions et valeurs assimiles [120x116] 13 920
10611 Plus-values ralises sur actions & VA 360
J+32
10511 VDE sur actions et valeurs assimiles [2x120] 240
3119 D.E sur actions et valeurs assimiles 240
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II. Les obligations & valeurs assimiles et les revenus y affrents :
II.1. Comptabilisation initiale ( la date dentre) :
Les placements en obligations et valeurs assimiles sont pris en compte en comptabilit au moment
du transfert de proprit pour leur prix d'achat frais exclus. Les frais encourus l'occasion de l'achat
tels que les commissions, les frais dintermdiation et de courtage, les commissions et taxes
boursires et la TVA non rcuprable sont imputs en capital.
Les obligations souscrites lmission ne prsentent pas de difficults particulires. Ce nest pas le
cas des obligations acquises sur le march dont le prix dacquisition comprend des intrts courus et
ventuellement des primes ou dcotes.
II.1.1. Intrts courus lachat :
Lorsque la SICAV procde lachat sur le march obligataire dobligations ou de titres assimils, il est
vident que le prix dacquisition comprenne des intrts courus depuis la dernire chance et non
encore chus.
Dans ces conditions, l'intrt couru la date de l'acquisition et percevoir une date ultrieure doit
tre calcul pour tre dduit du prix d'acquisition et constat dans un compte rattach
12
.
En effet, le paragraphe 7 de la norme NC 17 prcise que Les intrts courus l'achat sur les
obligations et valeurs assimiles sont constats au bilan pour leur montant net de retenues la
source au titre de l'impt dans la mesure o celles-ci sont effectues titre dfinitif et libratoire.
Compte tenu des rgles fiscales applicables aux revenus des capitaux mobiliers, telles que fixes par
les textes en vigueur au mois de novembre 2010 (articles 34 et 52 du code de lIRPP et de lIS, dcret
n 2007-1870 du 17 Juillet 2007 et note commune n 01/2008), la comptabilisation initiale des
obligations et valeurs assimiles sera opre de la manire suivante :
A la date de transaction :
J
312 Obligations et valeurs assimiles a
3125 Intrts courus sur obligations i
104 Frais de ngociation b
5333 Sommes rgler a+b+i
i : intrts bruts courus lachat (jusquau jour j)
A la date du dnouement (dcaissement) :
J+3
5333 Sommes rgler a+b+i
3125 Intrts courus sur obligations
5331 Avoirs en Banque a+b+i+
: intrts bruts courus correspondant 3 jours de bourse
12
Paragraphe 9 NC 07 et paragraphe 23 NC 03.
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I.1.2. Primes, dcotes et surcotes :
Lors des missions sur le march primaire, seules les obligations peuvent tre acquises avec une
prime de remboursement (diffrence entre la valeur dmission et celle de remboursement) dans la
mesure o les bons de trsor ne peuvent tre mis par lEtat quau pair.
Autrement, les surcotes et dcotes ne peuvent apparatre que lors des ngociations qui soprent sur
le march secondaire selon les mcanismes de cotation des titres de crances sur ce march.
Les rgles de prise en compte des primes, des dcotes et des surcotes dans les SICAV dcoulent,
notre avis, implicitement de leffet conjugu de :
La ncessit de constater la diffrence entre le prix de remboursement et le Cot Moyen
Pondr comme tant une plus-value ou une moins-value ralise porte directement en
capitaux propres, parmi les sommes non distribuables (NC 17.27)
La constatation du rendement des obligations et valeurs assimiles, par rfrence la
mthode du taux dintrt effectif (NC 07.10 et NC 03.19)
La prise en compte, en rsultat, des intrts des obligations et valeurs assimils mesure
quils sont courus pour leur montant (rendement facial) net de retenue la source libratoire
(NC 17.10)
La fiscalit des revenus des capitaux mobiliers, en vigueur au mois de novembre 2010
(articles 34 et 52 du code de lIRPP et de lIS, dcret n 2007-1870 du 17 Juillet 2007 et note
commune n 01/2008).
Traitement des primes :
Les obligations et valeurs assimiles sont enregistres pour leur prix dacquisition coupon couru
lachat exclu. Le coupon couru est enregistr dans un compte de crances rattaches (3125). Ensuite,
lors de chaque arrt comptable :
Les intrts courus de la priode, calculs au taux facial (taux nominal) sur la valeur nominale
du titre, seront rapports au rsultat de lOPCVM (en net de la retenue la source
libratoire).
Ces intrts sont calculs selon la formule suivante : RF= [(VNx tf x n)/(360 ou365)] o ;
RF : dsigne le rendement facial du titre
VN : est la valeur nominale du titre,
tf : le taux dintrt facial, et
n : la dure exprime en nombre de jours.
En date dabonnement
3125 Intrts courus sur obligations RFx80%
702 Revenus des obligations & valeurs assimiles RFx80%
Les primes seront tales et rapportes lactif net de lOPCVM par lissage actuariel (en net
de la retenue la source libratoire).
La quote-part de la prime rattache la priode sera dtermine selon la formule suivante : RA-RF
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RA : dsigne le rendement actuariel du titre dtermin par rfrence au taux
dintrt effectif, selon la formule : RA= CA x [(1+te)
n
-1] o ;
CA : est le cot amorti en dbut de priode, c'est--dire la valeur dmission (VE)
majore du cumul des primes rapportes lactif net en dbut de priode ;
te : le taux dintrt effectif, et
n : la dure exprime en nombre de jours divise par 360 ou 365.
En date dabonnement
3129 DE sur obligations & valeurs assimiles (RA-RF)x80%
10512 VDE sur obligations & valeurs assimiles (RA-RF)x80%
A lchance des obligations, le cumul des primes imputes en capital parmi les diffrences
destimation sera vir, toujours lactif net, en plus value ralise (en net de la retenue la
source libratoire).
A lchance
312 Obligations & valeurs assimiles (VR-VE)x80%
3129 DE sur obligations & valeurs assimiles (VR-VE)x80%
10512 VDE sur obligations & valeurs assimiles (VR-VE)x80%
10612 +/- values ralises sur obligations &VA (VR-VE)x80%
Exemple 1.3
Une SICAV a souscrit sur le march primaire, le 1
er
janvier N-2, 250 obligations mises par la socit
"Z" la valeur dmission de 99 Dinars chacune.
Les obligations "Z", remboursables in fine 101 Dinars lunit le 31 Dcembre N, ont t mises
pour une valeur nominale de 100 Dinars lobligation et au taux nominal de 6% lan. Le paiement des
intrts sopre le 31 dcembre de chaque anne.
T.A.F :
Passer les critures comptables depuis lacquisition jusqu lchance.
Solution 1.3
Le taux de rendement effectif du placement est celui qui permet dgaliser le prix dacquisition
la valeur actualise des flux de recettes futures, soit :
6 6 6+101
(1+t)
1
(1+t)
2
(1+t)
3
99 = + +
Le calcul itratif permet de fixer le taux de rendement effectif de lobligation (t) 6,69%.
01/01/N-2 (Acquisition de 250 obligations "Z")
312 Obligations & valeurs assimiles [99 x 250] 24 750,000
104 Frais de ngociation a
5331 Avoirs en banque 24 750,000+a
31/12/N-2 (Constatation des intrts sur 250 obligations "Z")
3125 Intrts courus sur obligations [250x100x6%x(1-20%)] 1 200,000
702 Revenus des obligations & VA 1 200,000
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31/12/N-2 (Constatation des primes sur 250 obligations "Z")
3129 DE sur obligations & VA [(RA-RF)x(1-20%)] 124,797
RA = [24 750,000 x [(1+6,69%)
12/12
1]
RF = 250x100x6%x(12/12)
10512 VDE sur obligations & VA 124,797
31/12/N-2 (Encaissement des intrts sur 250 obligations "Z")
5331 Avoirs en Banque 1 200,000
3125 Intrts courus sur obligations 1 200,000
31/12/N-1 (Constatation des intrts sur 250 obligations "Z")
3125 Intrts courus sur obligations [250x100x6%x(1-20%)] 1 200,000
702 Revenus des obligations 1 200,000
31/12/N-1 (Constatation des primes sur 250 obligations "Z")
3129 DE sur obligations & VA [(RA-RF)x(1-20%)] 133,147
RA = [(24 750,000+124,797/80%) x [(1+6,69%)
12/12
1]
RF = 250x100x6%x(12/12)
10512 VDE sur obligations & VA 133,147
31/12/N-1 (Encaissement des intrts sur 250 obligations "Z")
5331 Avoirs en Banque 1 200,000
3125 Intrts courus sur obligations 1 200,000
31/12/N (Constatation des intrts sur 250 obligations "Z")
3125 Intrts courus sur obligations [250x100x6%x(1-20%)] 1 200,000
702 Revenus des obligations 1 200,000
31/12/N (Constatation des primes sur 250 obligations "Z")
3129 DE sur obligations & VA [(RA-RF)x(1-20%)] 142,056
RA=[(24750,000+(124,797+133,147)/80%) x[(1+6,69%)
12/12
1]
RF = 250x100x6%x(12/12)
10512 VDE sur obligations & VA 142,056
31/12/N (Virement des primes lchance sur 250 obligations "Z")
312 Obligations & valeurs assimiles 400,000
3129 DE sur obligations & valeurs assimiles 400,000
31/12/N (Virement des primes lchance sur 250 obligations "Z")
10512 VDE sur obligations & VA [(101-99)x250x(1-20%)] 400,000
10612 +/- values ralises sur obligations &VA 400,000
31/12/N (Encaissement des intrts et de la VR sur 250 obligations "Z")
5331 Avoirs en Banque 26 350,000
312 Obligations & valeurs assimiles [24 750+400] 25 150,000
3125 Intrts courus sur obligations 1 200,000
Traitement des dcotes et surcotes :
Les obligations et valeurs assimiles sont enregistres pour leur prix dacquisition coupon couru
lachat exclu. Le coupon couru est enregistr dans un compte de crances rattaches (3125). Ensuite,
lors de chaque arrt comptable :
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Les intrts courus de la priode, calculs au taux facial (taux nominal) sur la valeur nominale
du titre, seront rapports au rsultat de lOPCVM (en net de la retenue la source
libratoire).
Ces intrts sont calculs selon la formule suivante : RF= [(VNx tf x n)/(360 ou365)] o ;
RF : dsigne le rendement facial du titre
VN : est la valeur nominale du titre,
tf : le taux dintrt facial, et
n : la dure exprime en nombre de jours.
En date dabonnement
3125 Intrts courus sur obligations RFx80%
702 Revenus des obligations & valeurs assimiles RFx80%
Les dcotes ou surcotes seront tales et rapportes lactif net de lOPCVM par lissage
actuariel (en brut : les dcotes et les surcotes ne sont pas soumises la retenue la source
libratoire).
La quote-part de la dcote rattache la priode sera dtermine selon la formule suivante : RA-RF
Pour les surcotes, la formule deviendra : RF-RA
RA : dsigne le rendement actuariel du titre dtermin par rfrence au taux du
march en vigueur la date dacquisition, selon la formule : RA= CA x [(1+tm)
n
-1]
o ;
CA : est le cot amorti en dbut de priode, c'est--dire le prix dacquisition sur le
march secondaire ajust du cumul des dcotes ou surcotes rapportes lactif net
en dbut de priode ;
tm : le taux du march en vigueur la date dacquisition, et
n : la dure exprime en nombre de jours divise par 360 ou 365.
En date dabonnement (pour les dcotes)
3129 DE sur obligations & valeurs assimiles RA-RF
10512 VDE sur obligations & valeurs assimiles RA-RF
En date dabonnement (pour les surcotes)
10512 VDE sur obligations & valeurs assimiles RF-RA
3129 DE sur obligations & valeurs assimiles RF-RA
Exemple 1.4 (traitement des surcotes)
Une SICAV a acquis sur le march secondaire, le 1
er
juillet N-2, 250 obligations mises par la socit
"Z" au prix de 109,450 DT chacune.
Lacquisition a donn lieu au versement lintermdiaire en bourse charg de la transaction, la
commission de transactions boursires et la commission dintermdiation qui slvent
respectivement 2et 8du prix global dacquisition.
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Les obligations "Z", remboursables au pair et in fine le 31 Dcembre N, ont t mises au pair le 1
er
Janvier N-2, pour une valeur nominale de 100 Dinars lobligation et au taux nominal de 9% lan. Le
paiement des intrts sopre le 31 dcembre de chaque anne.
Le taux dintrt en vigueur sur le march, le jour de lacquisition est de 6,75%.
T.A.F :
Passer les critures comptables depuis lacquisition jusqu lchance.
Solution 1.4
01/07/N-2 (Acquisition de 250 obligations "Z")
312 Obligations & valeurs assimiles [(109,450-4,500) x 250] 26 237,500
3125 Intrts courus sur obligations [250x100x9%x6/12] 1 125,000
104 Frais de ngociation [109,450 x 250 x 1%] 273,625
5333 Sommes rgler 27 636,125
04/07/N-2 (Lors du dnouement en J+3)
5333 Sommes rgler 27 636,125
3125 Intrts courus sur obligations [250x100x9%x(3/360)] 18,750
5331 Avoirs en Banque 27 654,875
31/12/N-2 (Constatation des intrts sur 250 obligations "Z")
3125 Intrts courus sur obligations [250x100x9%x(6/12)-18,750]x80% 885,000
702 Revenus des obligations 885,000
31/12/N-2 (Constatation des surcotes sur 250 obligations "Z")
10512 VDE sur obligations & VA [RF-RA] 216,595
RF = 250x100x9%x(6/12)
RA=[(27362,500) x[(1+6,75%)
6/12
1]
3129 DE sur obligations & VA 216,595
31/12/N-2 (Encaissement des intrts sur 250 obligations "Z")
5331 Avoirs en Banque [1125,000 + 18,750 +885,000] 2 028,750
3125 Intrts courus sur obligations 2 028,750
31/12/N-1 (Constatation des intrts sur 250 obligations "Z")
3125 Intrts courus sur obligations [250x100x9%x(12/12)]x80% 1 800,000
702 Revenus des obligations 1 800,000
31/12/N-1 (Constatation des surcotes sur 250 obligations "Z")
10512 VDE sur obligations & VA [RF-RA] 493,589
RF = 250x100x9%x(12/12)
RA=[(27362,500-1125,000-216,595) x[(1+6,75%)
12/12
1]
3129 DE sur obligations & VA 493,589
31/12/N-1 (Encaissement des intrts sur 250 obligations "Z")
5331 Avoirs en Banque 1 800,000
3125 Intrts courus sur obligations 1 800,000
31/12/N (Constatation des intrts sur 250 obligations "Z")
3125 Intrts courus sur obligations [250x100x9%x(12/12)]x80% 1 800,000
702 Revenus des obligations 1 800,000
Les particularits comptables dans les SICAV
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31/12/N (Constatation des surcotes sur 250 obligations "Z")
10512 VDE sur obligations & VA [RF-RA] 526,906
RF = 250x100x9%x(12/12)
RA=[(27362,500-1125,000-216,595-493,589)x[(1+6,75%)
12/12
1]
3129 DE sur obligations & VA 526,906
31/12/N (Rgularisation des arrondis actuariels)
10512 VDE sur obligations & VA [25 000,410 25 000,000] 0,410
3129 DE sur obligations & VA 0,410
31/12/N (Virement des surcotes lchance sur 250 obligations "Z")
3129 DE sur obligations & VA [(109,450-4,500)-100]x250 1 237,500
312 Obligations et valeurs assimiles 1 237,500
31/12/N (Virement des surcotes lchance sur 250 obligations "Z")
10612 +/- values ralises sur obligations &VA 1 237,500
10512 VDE sur Obligations & VA 1 237,500
31/12/N (Encaissement des intrts et du nominal sur 250 obligations "Z")
5331 Avoirs en Banque [1 800 + 250 x100] 26 800,000
33125 Intrts sur obligations et valeurs assimiles 1 800,000
312 Obligations et valeurs assimiles 25 000,000
Exemple 1.5 (traitement des dcotes)
Mmes donnes que lexemple 1.3 avec un prix dacquisition unitaire de lobligation de 102,800 DT,
dtermin sur la base dun taux dintrt du march gal 9,75%.
T.A.F :
Passer les critures comptables depuis lacquisition jusqu lchance.
Solution 1.5
01/07/N-2 (Acquisition de 250 obligations "Z")
312 Obligations & valeurs assimiles [(102,800-4,500) x 250] 24 575,500
3125 Intrts courus sur obligations [250x100x9%x6/12] 1 125,000
104 Frais de ngociation [102,800 x 250 x 1%] 257,000
5333 Sommes rgler 25 957,000
04/07/N-2 (Lors du dnouement en J+3)
5333 Sommes rgler 25 957,000
3125 Intrts courus sur obligations [250x100x9%x(3/360)] 18,750
5331 Avoirs en Banque 25 975,750
31/12/N-2 (Constatation des intrts sur 250 obligations "Z")
3125 Intrts courus sur obligations [250x100x9%x(6/12)-18,750]x80% 885,000
702 Revenus des obligations 885,000
31/12/N-2 (Constatation des surcotes sur 250 obligations "Z")
3129 DE sur obligations & VA [RA-RF] 98,740
RA=[(25700,000) x[(1+9,75%)
6/12
1]
RF = 250x100x9%x(6/12)
10512 VDE sur obligations & VA 98,740
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31/12/N-2 (Encaissement des intrts sur 250 obligations "Z")
5331 Avoirs en Banque [1125,000 + 18,750 +885,000] 2 028,750
3125 Intrts courus sur obligations 2 028,750
31/12/N-1 (Constatation des intrts sur 250 obligations "Z")
3125 Intrts courus sur obligations [250x100x9%x(12/12)]x80% 1 800,000
702 Revenus des obligations 1 800,000
31/12/N-1 (Constatation des surcotes sur 250 obligations "Z")
3129 DE sur obligations & VA [RA-RF] 155,690
RA=[(25700,000-1125,000+98,740) x[(1+9,75%)
12/12
1]
RF = 250x100x9%x(12/12)
10512 VDE sur obligations & VA 155,690
31/12/N-1 (Encaissement des intrts sur 250 obligations "Z")
5331 Avoirs en Banque 1 800,000
3125 Intrts courus sur obligations 1 800,000
31/12/N (Constatation des intrts sur 250 obligations "Z")
3125 Intrts courus sur obligations [250x100x9%x(12/12)]x80% 1 800,000
702 Revenus des obligations 1 800,000
31/12/N (Constatation des surcotes sur 250 obligations "Z")
3129 DE sur obligations & VA [RA-RF] 170,869
RA=[(25700,000-1125,000+98,740+155,690)x[(1+9,75%)
12/12
1]
RF = 250x100x9%x(12/12)
10512 VDE sur obligations & VA 170,869
31/12/N (Rgularisation des arrondis actuariels)
10512 VDE sur obligations & VA [25 000,299 25 000,000] 0,299
3129 DE sur obligations & VA 0,299
31/12/N (Virement des surcotes lchance sur 250 obligations "Z")
312 Obligations et valeurs assimiles [100-(102,800-4,500)] x 250 425,000
31029 DE sur obligations & VA 425,000
31/12/N (Virement des surcotes lchance sur 250 obligations "Z")
10512 VDE sur Obligations & VA 425,000
10612 +/- values ralises sur obligations &VA 425,000
31/12/N (Encaissement des intrts et du nominal sur 250 obligations "Z")
5331 Avoirs en Banque [1 800 + 250 x100] 26 800,000
33125 Intrts sur obligations et valeurs assimiles 1 800,000
312 Obligations et valeurs assimiles 25 000,000
Cas particulier des Bons de Trsor Zro Coupon "BTZc" :
Institus par le dcret n 2006-1028 du 24 avril 2006, les BTZc sont des bons du trsor mis par voie
dadjudication mensuelle pour un nominal de 1.000 DT et pour une dure suprieure ou gale deux
ans. Ils peuvent tre ngociables la bourse des valeurs mobilires de Tunis.
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Il sagit de titres de crances qui ne donnent pas droit dtachement de coupon, d'o le terme "zro
coupon". L'acqureur souscrit le bon un prix infrieur sa valeur faciale, laquelle est paye
l'chance du contrat.
Correspondant, sur le plan financier, une dcote, le rendement des BTZc exprim par le diffrentiel
entre leur prix dacquisition et la valeur de remboursement (1.000 DT) est assimil, fiscalement, des
intrts chus devant faire lobjet, lchance, dune retenue la source sur les revenus de capitaux
mobiliers. (Article 2 du dcret n 2007-1870 du 17 juillet 2007 et note commune n 01/2008).
En cas de cession des BTZc, avant chance, le diffrentiel entre le prix de cession et le prix
dacquisition est assimil, fiscalement, des intrts courus passibles de la retenue la source sur
les revenus de capitaux mobiliers au moment de la cession.
Dans la pratique, et en raison de cette assimilation fiscale, les OPCVM de la place, imputent les
dcotes sur BTZc parmi les rsultats distribuables en net de retenue la source libratoire au compte
de produits "702 revenus des obligations et valeurs assimiles".
A notre avis, la particularit fiscale des BTZc ne doit pas justifier un traitement comptable divergeant
par rapport aux autres titres de crance. En substance, le diffrentiel entre la valeur de
remboursement de ces bons et leur prix dacquisition constitue une dcote quil y a lieu dinscrire,
linstar des autres obligations et valeurs assimiles, parmi les sommes non distribuables en net de
retenue la source libratoire (10512 VDE sur obligations et valeurs assimiles). Labsence de
rendement facial pour les BTZc (zro coupon) justifie, notre avis, une neutralit par rapport aux
lments du rsultat distribuable de lOPCVM.
Exemple 1.6
Soit un BTZc dont les caractristiques sont les suivantes:
Valeur nominale : 1.000 DT
Date de rglement de lmission : 01/10/N
Maturit: 10 ans
Date de lchance : 01/10/N+10
Une SICAV a acquis, le 1
er
novembre N, auprs dun spcialiste en valeurs de trsor (SVT) 100 BTZc
au prix unitaire de 526,500 DT chacun.
T.A.F :
Passer les critures comptables depuis lacquisition jusquau 31/12/N.
Solution 1.6
Le taux de rendement effectif du placement est celui qui permet dgaliser le prix dacquisition
la valeur actualise des flux de recettes futures, soit :
1 000
(1+t)
119/12
526,500 =
Le calcul itratif permet de fixer le taux de rendement effectif du BTZc (t) 6,68%. Dans le
contexte spcifique aux BTZc, ce taux est dsign par taux "interpol".
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01/11/N (Acquisition de 100 BTZc)
302 Obligations & valeurs assimiles [(526,500) x 100] 52 650,000
104 Frais de ngociation b
5333 Sommes rgler 52 650,000+b
31/12/N (Constatation des dcotes sur 100 BTZc)
3029 DE sur obligations & VA [RA x (1-20%)] 456,393
RA=[(52650,000) x[(1+6,68%)
2/12
1]
10512 VDE sur obligations & VA 456,393
II.2. Evaluation la date darrt :
Lvaluation des obligations et valeurs assimiles en date darrt repose sur une approche
hirarchise, pouvant tre rsume dans le schma suivant (NC 17.17) :
(*)
Au lieu du cot amorti, le paragraphe NC 17.17 prvoit, plutt, le prix dacquisition comme une base de mesure ultrieure. En
raison de la ncessit de prendre en compte, par lissage actuariel, les primes, les dcotes ou encore les surcotes (Cf. I.1.2 ci-
dessus), le prix dacquisition ne peut aucunement constituer, notre avis, une base de mesure raisonnable.
L'valuation selon la mthode actuarielle consiste actualiser les flux de trsorerie futurs gnrs
par le titre la date d'valuation. Le taux d'actualisation retenir correspond au taux de
rmunration des placements similaires rcemment mis en termes de rendement et de risque.
Parmi les circonstances qui pourraient justifier l'valuation des obligations ou des titres de crance
mis par le Trsor et ngociables sur le march financier leur valeur actuelle, il y a lieu de citer une
variation significative du taux de rmunration des placements similaires rcemment mis.
La cotation
constitue-t-elle une
base raisonnable de
la valeur de
ralisation?
Les obligations ont-
elles fait l'objet
d'une cotation
rcente?
Valeur de march
Oui
Oui
Non
Non
Le cot amorti
(*)
constitue-t-il une
base raisonnable de
la valeur de
ralisation?
Non
Oui
Cot amorti
(*)
Valeur actuelle
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La diffrence entre le cot moyen pondr ajust par la diffrence destimation antrieurement
constate et la valeur de march ou la valeur actuelle du titre considr la date dvaluation est
comptabilise comme suit :
Plus-value latente :
3129 Diffrence destimation sur obligations et valeurs assimiles x
10512 VDE sur obligations, valeurs assimiles et droits rattachs x
Moins-value latente :
10512 VDE sur obligations, valeurs assimiles et droits rattachs x
3129 Diffrence destimation sur obligations et valeurs assimiles x
Pour les BTZc, la diffrence destimation constate par rfrence au taux interpol dorigine ( la
date dacquisition), devrait tre ramene, en net de retenue la source libratoire, au montant
correspondant lcart entre la valeur de march et le prix dacquisition.
II.3. Prise en compte des revenus sur obligations & valeurs assimiles :
Les intrts (rendement facial) sur les placements en obligations et valeurs assimiles sont pris en
compte en rsultat mesure qu'ils sont courus pour leur montant net de retenues la source.
Les primes, dcotes et surcotes sont traites comme indiqu au paragraphe I.1.2.
II.4. Sortie des obligations & valeurs assimiles :
La sortie des obligations et valeurs assimiles est constate en comptabilit la date de transaction.
La valeur de sortie est dtermine par la mthode du Cot Moyen Pondr. La diffrence entre la
valeur de sortie et le prix de cession hors frais constitue, selon le cas, une plus- value ou une moins-
value ralise porte directement, en capitaux propres, en tant que somme non distribuable.
La plus ou moins-value potentielle antrieurement constate est annule pour la quote-part des
placements cds.
Les intrts courus la date de cession sur les obligations et valeurs assimiles cdes sont annuls.
II.5. Remboursement des obligations & valeurs assimiles :
Le remboursement des obligations et valeurs assimiles est constat en comptabilit le jour du
remboursement. La fraction rembourse est dduite de lactif pour son Cot Moyen Pondr. La
diffrence entre le prix de remboursement et le Cot Moyen Pondr constitue, selon le cas, une
plus ou une moins-value ralise porte directement en capitaux propres, en tant que somme non
distribuable.
La plus ou moins-value potentielle antrieurement constate est annule pour la quote-part des
obligations et valeurs assimiles rembourses. Les intrts courus la date du remboursement sont
annuls.
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III. Les placements montaires et les revenus y affrents :
III.1. Composantes et caractristiques :
Selon le paragraphe NC 16.13, les placements montaires correspondent notamment aux billets de
trsorerie aux certificats de dpt et aux bons du Trsor mis sur le march montaire.
III.1.1. Certificats de dpt et billets de trsorerie :
La circulaire de la BCT n 2005-09 du 14 juillet 2005 relative lorganisation du march montaire
telle que modifie et complte par la circulaire n 2009-07 du 19 fvrier 2009, fixe les
caractristiques et les conditions dmission des certificats de dpt et des billets de trsorerie. Ces
caractristiques sont rcapitules dans le tableau suivant :
Certificats de dpt Billets de Trsorerie
Emetteurs Etablissements de crdit - Socits cotes en bourse ;
- Socits bnficiant dun rating dune
agence de notation ;
- Socits anonymes ayant un capital
minimum libr de un million de
dinars, qui ont au moins deux annes
dexistence et qui ont tabli des tats
financiers affrents deux exercices,
certifis par un commissaire aux
comptes conformment la lgislation
en vigueur ;
- Socits bnficiant dune garantie
bancaire premire demande au titre
de lmission des billets de trsorerie ;
- Socits bnficiant dune ligne de
substitution qui permet lmetteur
de faire face aux besoins de trsorerie
qui nont pu tre couverts du fait de
limpossibilit de procder au
renouvellement des prcdentes
missions due la situation du march
montaire lexclusion de tout autre
motif ;
- Socits appartenant un groupe de
socits lorsque les souscripteurs font
partie de ce mme groupe ; et
- Entreprises rgies par des dispositions
lgales particulires.
Forme Nominative Nominative
Valeur nominale Multiple de cinq cent (500) mille dinars Multiple de cinquante (50) mille dinars
Valeur dmission Valeur nominale Valeur nominale
Valeur de
remboursement
Valeur nominale Valeur nominale
Echance Fixe Fixe
Maturit
Dix (10) jours au moins et cinq (5) ans au
plus. Cette dure doit tre un multiple de
dix (10) jours, de mois ou dannes
Dix (10) jours au moins et cinq (5) ans au
plus. Cette dure doit tre un multiple de
dix (10) jours, de mois ou dannes
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Certificats de dpt Billets de Trsorerie
Remboursement
anticip
Interdit Permis
Rmunration des
Titres ayant une
dure infrieure ou
gale une anne
- Taux dintrt : Fixe
- Mode de paiement : Prcompt
- Formule de calcul des intrts "I" :
I=
C x t x n
36 000 + t x n
C : Nominal du titre ;
t : taux d'intrt ;
n : nombre de jours exact allant du jour
de la souscription au jour de l'chance
inclus.
- Taux dintrt : Fixe
- Mode de paiement : Prcompt
- Formule de calcul des intrts "I" :
I=
C x t x n
36 000 + t x n
C : Nominal du titre ;
t : taux d'intrt ;
n : nombre de jours exact allant du jour de
la souscription au jour de l'chance
inclus.
Rmunration des
Titres ayant une
dure suprieure
une anne
- Taux dintrt : Fixe ou variable
- Mode de paiement : Postcompt
- Formule de calcul des intrts "I" :
I=
C x t x n
36 000
C : Nominal du titre ;
t : taux d'intrt ;
n : nombre de jours exact de la priode
danne ou de la fraction danne
restante.
- Taux dintrt : Fixe ou variable
- Mode de paiement : Postcompt
- Formule de calcul des intrts "I" :
I=
C x t x n
36 000
C : Nominal du titre ;
t : taux d'intrt ;
n : nombre de jours exact de la priode
danne ou de la fraction danne
restante.
III.1.2. Bons de trsor court terme (BTCT) :
Les bons de trsor court terme (BTCT), sont mis chaque semaine pour un nominal de 1.000 DT et
pour des dures de 13, 26 et 52 semaines, Ils peuvent tre des titres assimilables et ils sont
rembourss en une seule fois l'chance. Les intrts qu'ils gnrent sont pays l'mission
(prcompts) et sont calculs sur la base du nombre de jours exact rapport une anne de 360
jours.
Lassimilation consiste rattacher une mission nouvelle une mission de bons du Trsor de mme
catgorie mise antrieurement.
Conformment larticle 3 du dcret n 2007-1870 du 17 juillet 2007, les intrts relatifs aux BTCT et
pays la souscription ne sont pas soumis la retenue la source. La retenue la source est opre
par les spcialistes en valeurs de trsor "SVT" lors de la vente ou du remboursement des BTCT. La
retenue la source seffectue sur les intrts courus et correspondant la priode de dtention
desdits bons.
III.2. Comptabilisation initiale ( la date dentre) :
Les placements montaires sont pris en compte en comptabilit au moment du transfert de
proprit pour leur prix d'achat frais exclus. Les frais encourus l'occasion de l'achat sont imputs en
capital.
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Les intrts prcompts sur les placements en billets de trsorerie et en certificats de dpt (dont la
dure est infrieure ou gale une anne), sont constats au bilan pour leur montant net de retenue
la source au titre de l'impt.
Les intrts prcompts sur les placements sur en BTCT, sont constats au bilan pour leur montant brut.
Billets de trsorerie (dure infrieure ou gale une anne) :
3221 Billets de trsorerie C
104 Frais de ngociation
3224 Intrts prcompts sur billets de trsorerie I x (1-20%)
5331 Avoirs en Banque C+-(Ix80%)
Certificats de dpt (dure infrieure ou gale une anne) :
3231 Certificats de dpt C
104 Frais de ngociation
3234 Intrts prcompts sur certificats de dpt I x (1-20%)
5331 Avoirs en Banque C+-(Ix80%)
Bons de trsor court terme (BTCT) :
3211 Bons de trsor court terme C
104 Frais de ngociation
3214 Intrts prcompts sur BTCT I
5331 Avoirs en Banque C+-I
III.3. Evaluation la date darrt :
Les placements montaires sont valus la date d'arrt leur valeur nominale dduction faite des
intrts prcompts non courus.
III.4. Prise en compte des revenus sur placements montaires :
Les intrts sur les placements montaires sont pris en compte en rsultat mesure qu'ils sont
courus pour leur montant net de retenues la source.
32X5 Intrts courus sur [= 80%x(C-I)xtxn/360]
706X Revenus des
X = 1 pour les BTCT
X =2 pour les billets de trsorerie
X =3 pour les certificats de dpt
III.5. Rtrocession des placements montaires :
Selon le paragraphe NC 17.28, la rtrocession des placements montaires est prise en compte la
date du rachat des placements. L'annulation des placements est constate pour la valeur nominale.
Les intrts courus la date de rtrocession ainsi que les intrts prcompts au moment de la
souscription et antrieurement constats sont annuls.
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Exemple 1.7
Le 1
er
septembre N, une SICAV a acquis, auprs dun SVT, 40 BTCT mis dans les conditions
suivantes :
Valeur nominale : 1.000 DT
Taux dintrt : 4,023%
Date dmission : 01/09/N
Maturit : 26 semaines
Date de lchance : 01/03/N+1
Au 1
er
octobre N, le gestionnaire de la SICAV dcide de rtrocder au SVT, 20 BTCT.
T.A.F :
Passer les critures comptables depuis lacquisition jusquau 01/10/N.
Solution 1.7
Nous examinerons successivement :
La comptabilisation initiale la date de souscription ;
Labonnement des intrts ;
La dtermination du prix de cession des BTCT ;
La comptabilisation de la rtrocession.
Comptabilisation initiale :
Le nombre de jours dintrts sparant la date de souscription celle dchance est de 182
jours.
Cxtxn
36.000+txn
Les intrts prcompts sur BTCT sont calculs selon la formule suivante : I=
40.000 x 4,023 x 182
36.000 + 4,023 x 182
I= =797,324 DT
Sachant que la retenue la source ne sera opre quen cas de cession ou de remboursement,
la somme dcaisser par la SICAV lors de la souscription des 40 BTCT slve :
1.000x40-797,324 = 39.202,676 DT
01/09/N (Acquisition de 40 BTCT)
3211 Bons de trsor court terme [40 x 1.000] 40 000,000
3214 Intrts prcompts sur BTCT 797,324
5331 Avoirs en banque 39 202,324
Abonnement des intrts :
Au 30 septembre N, le nombre de jours dintrts acquis est 30. Les intrts courus cette date
seront calculs selon la formule suivante Ic =(C-I) x t x 30/36.000, soit 131,427 DT
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30/09/N (Abonnement des intrts sur 40 BTCT)
3215 Intrts courus sur Bons de trsor court terme [131,427x80%] 105,142
7061 Revenus des BTCT 105,142
Dtermination du prix de cession des BTCT :
La prix de cession (P) est dtermin partir dune approche qui consiste se placer du ct du
cessionnaire des BTCT, en sinterrogeant sur la somme que devra payer ce dernier pour quil
puisse, compte tenu du rendement du placement, recevoir lchance la valeur de
remboursement desdits bons qui est gale leur valeur nominale, soit 20.000 DT.
On aura donc : 20.000 = P + (P x t x n/36.000) tel que (n) gal au nombre de jours courir entre
la date de cession des bons et la date dchance, soit 152 jours dans le cas de lespce.
Ainsi P = 20.000/[1+(4,023x152/36.000)] = 19.665,954 DT
La somme encaisser par la SICAV au titre de cette cession correspondra au prix de cession
rduit de la retenue la source calcule sur le diffrentiel entre P et le dcaissement initial la
souscription.
20.000 x 4,023 x 182
36.000 + 4,023 x 182
Dcaissement initial la souscription = 20x1.000 - =19.601,338 DT
Encaissement net = [19.665,954 (19.665,954-19.601,338) x 20%] =19.653,031 DT.
Comptabilisation de la rtrocession :
01/10/N (Rtrocession de 20 BTCT)
5331 Avoirs en Banque 19 653,031
3214 Intrts prcompts sur BTCT [20 x 1000 19 601,338] 398,662
706 Revenus des BTCT [52,571-(19.665,954-19.601,338) x 80%] 0,878
3215 Intrts courus sur BTCT [19 601,338 x4,023%x(30/360)x80%] 52,571
3211 Bons de trsor court terme 20 000,000
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Section 2. Traitement comptable des autres oprations :
I. Les charges de fonctionnement :
I.1. Dfinition et composition :
Nous distinguons au sein dune SICAV, deux catgories de charges :
Les charges de gestion lies lactivit de placement et qui concourent directement la
formation du revenu net des placements : cette catgorie comprend essentiellement les
rmunrations du gestionnaire et du dpositaire.
les autres charges qui viennent diminuer le revenu net des placements pour former le
rsultat dexploitation : cette catgorie regroupe lensemble des dpenses engages par la
SICAV pour son fonctionnement tels que les frais de personnel, la rmunration du grant,
les honoraires du commissaire aux comptes, les jetons de prsence, la redevance du CMF, les
fournitures de bureau ,les dotations aux amortissements et les moins values sur cessions des
immobilisations, intrts dbiteurs ,commissions et agios bancaires.
I.2. Prise en compte :
Dans le but de prserver lgalit entre les actionnaires, le paragraphe NC 17.29 prvoit le
rattachement des charges supportes la priode concerne, c'est--dire :
Comptabiliser les charges de gestion au fur et mesure quelles sont courues ;
Prendre en compte les autres charges budgtises, selon la priodicit de calcul de la valeur
liquidative autrement dit quotidiennement.
La SICAV peut provisionner des frais de gestion fixes (Jetons de prsence, amortissement des
immobilisations) et/ou variables en fonction de lactif net (rmunration du gestionnaire et ou du
dpositaire), de lactif gr (redevance du CMF), du rsultat de lexercice (rmunration des
dirigeants), du total bilan et du nombre demploys (honoraires du commissaire aux comptes) ; et
procder leurs ajustements au fur et mesure en fonction des frais rels.
I.3. Schmas de comptabilisation :
I.3.1. Comptabilisation des frais de gestion courus :
Quotidiennement :
601 Rmunration du gestionnaire [%(actif net
j
actif net
j-1
)] a
602 Rmunration du dpositaire [%(actif net
j
actif net
j-1
)] b
401 Gestionnaire a
402 Dpositaire b
A la date du rglement :
401 Gestionnaire x
402 Dpositaire y
432 Etat, impts retenus la source z= [(x+y) x 15%] z
5331 Avoirs en banque x+y-z
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A la date du dpt de la dclaration mensuelle dimpts et taxes
432 Etat, impts retenus la source z
5331 Avoirs en banque z
A la clture de lexercice
13 Rsultat de lexercice A+B
601 Rmunration du gestionnaire A
602 Rmunration du dpositaire B
I.3.2. Constatation des autres frais budgtiss
Dans lobjectif de lisser les frais de gestion sur lensemble de lexercice de manire respecter
lgalit entre les actionnaires ; la SICAV procde, lors de chaque dtermination de la valeur
liquidative, la comptabilisation dans les comptes de frais de gestion dun pourcentage de lactif net
(frais forfaitaires) ou dune fraction du budget des frais de gestion tabli pour lexercice considr.
Le montant des charges ainsi calcul est rajust priodiquement en fonction du montant des frais
rels. (Trimestriellement)
Quotidiennement :
67 Dotation aux frais budgtiss X
404 Compte daffectation priodique des charges X
Lors de lengagement des frais rels
61/64/65/66 Charges par nature X
45 Dbiteurs & crditeurs divers X
404 Compte daffectation priodique des charges X
67 Dotation aux frais budgtiss X
Lors du rglement des frais rels
45 Dbiteurs & crditeurs divers X
5331 Avoirs en banque X
Ajustement de fin de priode
En fin de priode (trimestre ou exercice), une comparaison des frais rels et des frais budgtiss et
comptabiliss doit tre effectue et le cas chant un ajustement doit tre opr.
Frais rels < frais budgtiss :
404 Compte daffectation priodique des charges diffrence
67 Dotation aux frais budgtiss diffrence
Frais rels > frais budgtiss :
67 Dotation aux frais budgtiss diffrence
404 Compte daffectation priodique des charges diffrence
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II. Oprations sur capital :
II.1. Notions de base :
II.1.1. Notion de capital :
La notion de capital, particulire aux SICAV, dcoule des dfinitions spcifiques des sommes
distribuables et du rsultat net donnes par larticle 27 du code des OPC.
En effet, outre lapport des souscripteurs, le capital dune SICAV est constitu par lensemble des
charges et des produits qui ne peuvent tre inscrits en sommes distribuables.
Ainsi, le capital dune SICAV regroupe non seulement le capital (en dbut dexercice) augment ou
diminu des missions et rachats dactions, mais aussi, les commissions y affrentes, les diffrences
destimation et les plus ou moins values ralises sur cession de titres en portefeuille.
Par ailleurs, les frais de ngociation supports lors de lacquisition des titres sont aussi imputs sur le
capital.
Le capital dune SICAV est donc intrinsquement instable il varie tous les jours en fonction des
souscriptions et des rachats dune part, et de la variation de la valeur de ses actifs dautre part.
II.1.2. Dfalcation de la valeur liquidative :
La valeur liquidative doit tre dfalque entre sa part capital et sa part revenu comme suit :
ACTIF NET = CAPITAL + SOMMES DISTRIBUABLES
Nombre dactions Nombre dactions Nombre dactions
Valeur liquidative = Part capital + Part revenu
La part capital dans la valeur liquidative comprend une quote-part dans le capital de dbut dexercice,
une quote-part dans les rsultats antrieurs capitaliss et quote-part dans les sommes non distribuables
de lexercice en cours.
Les sommes non distribuables de lexercice en cours se composent des rsultats non distribuables de
lexercice augment ou diminu de la rgularisation de ce rsultat loccasion des souscriptions et des
rachats.
Le rsultat non distribuable dun exercice donn est la diffrence entre les produits rputs non
distribuables (les plus values latentes et ralises, les commissions de souscription et de rachat) et les
charges imputables sur le capital (les moins values latentes et ralises et les frais de ngociation).
Nous pouvons ainsi schmatiser lvolution de la valeur liquidative comme suit :
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A la
constitution
A un jour J
Comptes de rgularisation
Part
Capital
.Souscriptions - rachats
.Commissions de souscription et /
ou de rachat ;
.Frais de ngociation ;
.Variation des diffrences
destimation du portefeuille ;
.+ ou - values ralises ;
.Rsultat capitalis ;
Rgularisation des sommes non
distribuables.
VALEUR
LIQUIDATIVE
=
VALEUR
NOMINALE
V
A
L
E
U
R
L
I
Q
U
I
D
A
T
I
V
E
Part
Revenu
.Rsultats reports, arrondis de
coupons ;
.Rsultat de lexercice clos en
instance daffectation ;
.Rsultat de lexercice clos en
instance de distribution ;
.Rsultat de lexercice ;
Rgularisation du report
nouveau ;
Rgularisation du rsultat de
lexercice clos en instance
daffectation ;
Rgularisation du rsultat de
lexercice clos en instance de
distribution.
Rgularisation du rsultat
de lexercice en cours ;
II.1.3. Prservation de lgalit entre les actionnaires :
Les comptes de rgularisation des revenus ouverts dans les livres de la SICAV au titre de chaque
exercice ont pour but de permettre une rpartition quitable du rsultat distribuable entre tous les
actionnaires ou porteurs de parts quelle que soit leur date de souscription.
Les comptes de rgularisation des revenus sont mouvements lors de la souscription et du rachat
dun titre en fonction du revenu acquis lors de lopration.
Le compte de rgularisation des revenus de lexercice en cours, tant un compte de produit, il fait
partie des sommes distribuables.
Lexistence de ce compte permet, ainsi, dattribuer tous les actionnaires le mme dividende
quelque soit leur date dentre.
Ainsi, le revenu unitaire naugmente pas avec la diminution du capital la suite du rachat dactions et
ne baisse pas avec laugmentation du capital du fait des souscriptions.
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Souscription
de
10 000 actions
Par ailleurs, la rgularisation des sommes non distribuables de lexercice en cours, a aussi pour but
de garantir lgalit entre les actionnaires ou les porteurs de parts. Chaque nouveau souscripteur
apporte sa part dans les sommes non distribuables de lexercice (commissions de souscriptions et de
rachats, frais de ngociation, variation de la diffrence destimation et plus ou moins values
ralises) et chaque actionnaire partant emporte la sienne.
II.2. Traitement comptable des oprations de souscription & de rachat :
II.2.1. Comptes qui touchent le capital :
Le capital dune SICAV est affect par plusieurs oprations que nous pouvons regrouper comme
suit :
Lentre et la sortie des actionnaires :
Compte 102 - Souscriptions et rachats : Ce compte est mouvement par la valeur nominale
des actions souscrites et rachetes.
Compte 103 - Commissions de souscription et ou de rachat : Les statuts peuvent prvoir une
commission qui vient en dduction de la valeur liquidative lors des rachats et sajoute la
valeur liquidative lors des souscriptions.
Lorsque une partie de ces commissions de souscription et/ou de rachat doit revenir une
tierce partie (organismes distributeurs), cette partie est impute au dbit du compte "1039 -
Rtrocession de commission de souscription et de rachat" par le crdit dun compte de tiers
"403 - autres oprateurs crditeurs".
J+1
Avec comptes de rgularisation
Rsultat distribuable =200 000
= revenu prcdant (100 000) +
comptes de rgularisation (100 000)
Nombre dactions = 20 000
Revenu par action = 10
J+1
Sans comptes de rgularisation
Rsultat distribuable = 100 000
Nombre dactions =20 000
Revenu par action = 5
J
Rsultat distribuable = 100 000
Nombre dactions =10 000
Revenu par action =10
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La part de ces commissions de souscription et/ou de rachat revenant la SICAV reprsente
un droit dentre et de sortie de cette dernire, et est impute en capital.
Les oprations sur portefeuille : (acquisitions de titres, valuation du portefeuille, cession et
remboursement dobligations)
Compte 104 - Frais de ngociation : Les frais occasionns par lacquisition des titres en
portefeuille sont constats au dbit de ce compte.
Compte 105 - Variations des diffrences destimation : Lors de chaque valuation du
portefeuille la valeur du march, les plus values latentes sont constates au crdit de ce
compte alors que les moins values latentes sont portes son dbit.
Compte 106 - Plus ou moins value ralises : Lors de la cession des titres dtenus en
portefeuille, les plus values ralises sont portes au crdit de ce compte et les moins values
ralises sont portes son dbit.
2.2.1.3. Laffectation du rsultat :
Lorsque lassemble gnrale dcide de capitaliser le rsultat de lexercice le compte suivant est
utilis :
Compte 141 - Rsultat de lexercice clos en instance daffectation : A la suite de la dcision
de lassemble gnrale de capitaliser le rsultat de lexercice coul, ce compte est dbit
par le capital social.
Tous ces comptes sont solds la fin de lexercice par le compte 101 - Capital social.
II.2.2. Comptabilisation dune opration de souscription :
Bien que les comptes mouvements lors dune opration de souscription diffrent selon la situation
comptable au moment de lopration (au cours de lexercice, avant la dcision daffectation du
rsultat ou avant la distribution des dividendes), lanalyse de l'opration et son traitement obit
toujours aux mmes principes.
En effet, toute opration de souscription est effectue sur la base dune valeur liquidative connue,
augmente ventuellement de commissions de souscription ou droit dentre.
La valeur liquidative doit dans un premier temps tre dfalque entre sa part revenu et sa part
capital.
La part capital est dfalque entre la quote-part dans le capital de dbut dexercice et dans la quote-
part dans les sommes non distribuables de lexercice en cours (comptes 103 106).
La part revenu est dfalque entre la quote-part dans les rsultats des exercices antrieurs non
distribus, la quote-part dans le rsultat de lexercice clos et la quote-part dans le rsultat de
lexercice en cours.
Une fois cette analyse faite, lopration de souscription est traite ainsi :
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A la souscription :
5331 Avoirs en banque
1021 Souscriptions a
151 Rgularisation des SND de lexercice en cours b
152 Rgularisation des rsultats reports c
153 Rgularisation du rsultat de lexercice clos d
77 Rgularisations du rsultat de lexercice en cours e
1031 Commissions de souscription
Lors de la rtrocession dune quote-part de la commission de souscription :
10391 Rtrocession de commissions de souscription x
403 Autres oprateurs crditeurs x
II.2.3. Comptabilisation dune opration de rachat :
Le traitement comptable dune opration de rachat obit aux mmes rgles que celles prvues pour
une opration de souscription.
Lors du rachat :
1022 Rachats a
151 Rgularisation des SND de lexercice en cours b
152 Rgularisation des rsultats reports c
153 Rgularisation du rsultat de lexercice clos d
77 Rgularisations du rsultat de lexercice en cours e
5331 Avoirs en banque -
1032 Commissions de rachat
Lors de la rtrocession dune quote-part de la commission de rachat :
10392 Rtrocession de commissions de rachat x
403 Autres oprateurs crditeurs x
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Section 3. Particularits de la prsentation des tats financiers des SICAV :
Les rgles spcifiques rgissant la prsentation des tats financiers des SICAV, et notamment le
contenu de chaque poste et sous poste des diffrentes composantes de synthse sont fixes par la
norme NC 16.
La prsente section ne va pas sappesantir sur cet aspect, mais plutt se propose de mettre en
exergue les principales divergences du cadre de prsentation appliqu aux SICAV par rapport celui
dict par la norme gnrale NC 01. Ces divergences sont rcapitules dans le tableau suivant :
Cadre Gnral (NC 01) Cadre OPCVM (NC 16)
Composantes - Bilan
- Etat de rsultats
- Etat des flux de trsorerie
- Notes aux tats financiers
- Bilan
- Etat de rsultats
- Etat de variation de lactif net
- Notes aux tats financiers
Format de
prsentation du
bilan
Prsentation sur 2 pages. Une page pour
les actifs et une autre page pour les
capitaux propres et passifs.
Prsentation en Liste. Les actifs suivis des
passifs et de lactif net.
Codification des
postes et des sous
postes des tats
financiers
aliments par la
balance.
Absence de codification. - Les postes sont codifis par un prfixe
comportant 2 lettres majuscules suivis
dun chiffre. ("AC" pour les actifs, "PA"
pour les passifs, "CP" pour lactif net, "PR"
pour les produits et "CH" pour les charges.
- Les sous postes sont codifis par un
prfixe comportant 2 lettres majuscules
suivis dun chiffre et dune lettre
minuscule.
Prsentation de la
valeur des lments
dactifs.
Valeur brute suivie des corrections de
valeurs (Amortissements, provisions pour
dprciation,) et de la valeur nette
comptable.
Prsentation directe de la valeur de
ralisation.
Classement des
lments bilantiels
- Critre primaire (Courant/Non courant)
- Critre secondaire (Liquidit croissante
pour les actifs et exigibilit croissante
pour les passifs)
Les actifs et les passifs sont classs par
nature.
Prsentation de
ltat de rsultat
Deux modles de prsentation sont
prvus :
- Un modle de rfrence prvoyant le
classement des charges dexploitation
par destination.
- Un modle autoris prvoyant le
classement des charges dexploitation
par nature.
Un modle unique ayant la particularit
de faire apparatre les produits et les
charges de faon dterminer les valeurs
et soldes intermdiaires suivants :
- Revenu net des placements : il est gal
lexcdant des revenus des placements
(classs par nature de titres) sur les
charges de gestion des placements.
- Rsultat dexploitation
- Sommes distribuables de lexercice
telles que dfinies par larticle 27 de la loi
n 2001-83 du 24 Juillet 2001.