Cours D'audit Bancaire

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UNIVERSITE DE DSCHANG REPUBLIQUE DU CAMEROUN

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FACULTE DES SCIENCES Paix-Travail-Patrie
ECONOMIQUES ET DE GESTION -----------
-----------------
DEPARTEMENT DE FINANCE ET
COMPTABILITE
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COURS D’AUDIT BANCAIRE

Enseignant :

Célestin Silantos NZENDA

Niveau Master Professionnel


Année Académique 2013/2014
PREMIERE PARTIE :
CADRE ORGANIQUE DE LA PROFESSION BANCAIRE ET
DE LA MICROFINANCE AU CAMEROUN ET DANS LA ZONE
BEAC

INTRODUCTION GENERALE

Pourquoi un audit bancaire ?

I- GENERALITES

Les établissements de crédits jouent, depuis toujours, un rôle essentiel


d'intermédiation financière, grâce, notamment, à leur plus grande capacité de
mobilisation active des ressources financières nécessaires au processus de
développement. Cette implication des établissements de crédit dans la circulation
de la masse monétaire, en terme de transfert des moyens de paiement, de
financement des activités économiques et d'utilisation des dépôts du public,
justifie le contrôle qu'exercent les Etats et les institutions supranationales sur cette
profession.

La structure actuelle du système bancaire de la CEMAC repose sur un texte


de base: la convention du 17 janvier 1992 (et son annexe) portant harmonisation
de la réglementation bancaire dans les Etats de l'Afrique Centrale, auquel il
convient d'ajouter, pour le Cameroun, l'ordonnance n° 85/002 du 31 août 1985
relative à l'exercice de l'activité des établissements de crédit (modifiée). Ces
textes définissent et réglementent les différentes catégories d'établissement de
crédit, ainsi que le cadre normatif de leurs activités. En outre, de nombreux
règlements édictés aussi bien par la Commission Bancaire que par les Autorités
monétaires encadrent étroitement l'exercice de la profession bancaire.

C'est pourquoi, prenant en compte J'évolution et la croissance des


structures de microfinance, qui n'ont pas encore le statut d'établissement de crédit
2
dans la sous région, un Règlement CEMAC du 13 avril 2002 relatif aux
conditions d'exercice et de contrôle de l'activité de microfinance permet
aujourd'hui de mieux réguler les activités de ce secteur.

II- LE SYSTEME BANCAIRE DE LA CEMAC

Le système bancaire de la sous-région est, à l'exemple de celui de la plupart


des pays, organisé de façon pyramidale comprenant, au sommet, une banque
centrale, la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC), dont la mission
générale est de veiller sur sa monnaie et le crédit, et en dessous, des
établissements de crédit qui accomplissent des opérations de banques ordinaires
au profit d’une clientèle de particuliers et de professionnels1.

III- LA BANQUE DES ETATS DE L’AFRIQUE CENTRALE

La banque des états de l’Afrique centrale est l’Institut d’émission de la


sous-région. Son activité s’inscrit dans le cadre d’une série d’attributions qui lui
sont reconnues par ses statuts et lui permettent de veiller au bon fonctionnement
du système bancaire. A ce titre, nous pouvons dénoter :
- Le statut juridique ;
- Les missions institutionnelles et activités ;
- L’organisation ;
Les structures et services ;
- La BEAC et la politique monétaire.

IV- LES ETABLISSEMENTS DE CREDIT

Section 1 : Classification des établissements de crédit

§l Définition générale
Sous le vocable "établissement de crédit" sont regroupés tous les
1
NYAMA (J.M) : Droit bancaire et de la microfinance en zone CEMAC, vol, la clientèle des particuliers et des
professionnel, éd, du CERFOD.
3
organismes qui effectuent à titre habituel des opérations bancaires. Ces
opérations comprennent la réception des fonds du public, l'octroi de crédits, la
délivrance de garanties en faveur d'autres établissements de crédit, la mise à la
disposition de la clientèle et la gestion des moyens de paiement (Annexe à la
Convention de 1992 : art. 4 ).

L'article 2 du décret n° 90/1469 du 9 novembre 1990 (portant définition


des établissements de crédit) distingue plusieurs catégories juridiques
d'établissements parmi lesquels: les banques, les établissements financiers, les
organismes financiers de la poste (caisse d'épargne, comptes chèques postaux),
les sociétés financières d'investissement et de participation.

En revanche, ne sont pas soumis à la réglementation des établissements de


crédits: les établissements de microfinance, le trésor public, la BEAC (Banque
des Etats de l'Afrique centrale), les organismes d'Etat chargés des prises de
participations', les organismes de financement sans but lucratif relevant d'une
législation ou d'une réglementation particulière, les organismes financiers
multilatéraux et les institutions publiques étrangères d'aide et de coopération,
dont l'intervention sur le territoire des Etats membres de la CEMAC est autorisée
par des traités, accords ou conventions souscrits par ceux-ci, les notaires, agents
d'affaires et gérants de fortunes qui administrent les fonds de leurs clients sans
effectuer des opérations de banque (ord. N°85/002 du 31/08/1985: art. 1er ;
Convention du 17 Janvier 1992: art. 11).

§2 Les différentes catégories d'établissements de crédit


On classe parmi les établissements de crédit: les banques, les
établissements financiers, les services financiers des postes, les sociétés
financières d'investissement et de participation.

A- Les banques
L'article 5 du décret n° 90/1469 du 9 novembre 1990 classe les banques en
deux catégories: les banques de dépôts et les banques spécialisées. Les banques
de droit camerounais, mais sous contrôle étranger et les bureaux de représentation
des banques étrangères doivent conserver leur raison sociale d'origine.
Les banques sont libres de solliciter leur inscription dans l'une ou l'autre de
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ces catégories, à la condition de faire part de leur choix au Conseil National de
Crédit qui prend la décision d'immatriculation sur le registre spécial après
agrément.

1° Les banques de dépôts


Elles ont pour vocation de recevoir du public des dépôts de fonds à vue et à
terme, et d'effectuer les opérations de crédit. Traditionnellement, les banques de
dépôts accordent des crédits à court terme pour faciliter les opérations
commerciales courantes (avances sur titres et sur marché, opérations sur
documents et sur marchandises, escompte, facilités de caisse, découverts).

Dans la mesure où les banques de dépôts effectuent leurs opérations de


crédit grâce aux dépôts de leurs clients, il leur est interdit de s'impliquer de
manière trop importante dans les affaires industrielles et commerciales. C'est
pourquoi, aux termes de l'article 7 du décret de 1990, elles ne peuvent
globalement obtenir des participations pour un montant dépassant 20% de leur
capital dans les établissements autres que les banques, les établissements
financiers, ou des sociétés nécessaires à leur exploitation et chargées de la
gestion, soit d'un patrimoine immobiliser, soit de services d'études relevant de la
profession bancaire. En outre, le montant de ces participations, y compris leurs
souscriptions fermes à des émissions d'actions ou de parts sociales, ne peut être
supérieur à leurs ressources propres nettes.

20 Les banques spécialisées


Les banques spécialisées, qui peuvent jouir d'un statut spécial, ont pour
champ d'activité principal:
- Soit un type particulier d'opération, notamment les crédits à moyen et long terme
et les prises de participations
- Soit un secteur ou une clientèle déterminée

Pour les prises de participation, les banques spécialisées doivent utiliser


leurs ressources propres et faire appel aux dépôts à terme à plus de deux (2) ans
pour le remboursement, dans la mesure où les dépôts à moins de deux (2) ans
sont réservés aux banques de dépôts.

5
3° Les intermédiaires en opérations de banque
Au sens de l'annexe à la Convention de 1992 (art. 43 & 44), est qualifié"
intermédiaire en opérations de banque" toute personne qui, à titre de profession
habituelle, met en rapport, sans se porter ducroire, les parties intéressées à une
opération de banque dont l'une au moins est un établissement de crédit. N'entrent
pas dans cette catégorie les notaires et l'activité de conseil et d'assistance en
matière financière.

Les intermédiaires en opérations de banque exercent leur activité en vertu


d'un mandat délivré par un établissement de crédit. Ce mandat mentionne la
nature et les conditions des opérations que l'intermédiaire est habilité à accomplir.

Tout intermédiaire en opérations de banque qui, même à titre occasionnel,


se voit confier des fonds en tant que mandataire des parties, est tenu à tout
moment de justifier d'une garantie financière spécialement affectée au
remboursement de ces fonds. Cette garantie ne peut résulter que d'un engagement
de caution pris par un établissement de crédit.

B- Les établissements financiers et les compagnies financières


La différence fondamentale imposée par le législateur entre la banque et
l'établissement financier réside dans l'origine des fonds utilisés par chacun dans
son activité. Si les banques ont le monopole de l'utilisation des dépôts du public,
les établissements financiers ne peuvent avoir recours qu'à leurs capitaux
propres ou à des capitaux d'emprunt.

En revanche, les compagnies financières sont des sociétés commerciales


qui ont pour activité principale de prendre et gérer des participations et qui, soit
directement, soit par l'intermédiaire de sociétés ayant le même objet, contrôlent au
moins une banque (ord. N°85/002 du 31/08/1985 : art.43-2).

C- Les caisses d'épargne postales


Tout comme les banques, les caisses d'épargne postales et les services des
comptes chèques postaux peuvent effectuer tous les types d'opérations de banque

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et notamment recevoir du public des fonds à vue ou à moins de deux (2) ans, dans
le respect des limitations qui résultent des textes législatifs et réglementaires qui
les régissent.
Considérées depuis le décret n090/1469 du 9 novembre 1990 comme
établissement de crédit, ces organismes de la poste sont habilitées, non
seulement, à recevoir des dépôts, mais aussi à consentir des crédits au profit de
leur clientèle.

D- Les sociétés financières d'investissement et de participation


Aux termes de l'article 12 du décret na 90/1469 sont considérés comme
sociétés financières d'investissement et de participation les établissements dont
l'objet social est:
- la prise de participation au capital de sociétés dans les domaines financier,
industriel et commercial;
- l'octroi des prêts ou d'avals à leurs filiales pour le financement
d'investissements d'intérêt économique et social;
- la garantie de placement et de vente dans le public des titres de sociétés;
- la gestion d'un portefeuille de valeurs mobilières cotées ou non cotées;
l'appel au marché financier par voie d'émission d'actions d'obligations ou de
bons d'équipement.

Les sociétés financières d'investissement et de participation jouent à la fois


les rôles dévolus dans la pratique financière aux sociétés de contrôle (appelées
holding), aux sociétés de financement et aux sociétés d'investissement.

Section 2 : Les établissements de crédit

Les établissements de crédit développent plusieurs types d'activités dont


l'objet doit être en rapport avec la catégorie dans laquelle ils ont été agréés.
Sous-section 1 Les activités bancaires

Les activités bancaires peuvent être classées en trois groupes.

§1 Les activités principales

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Aux termes de l'article 4 alinéa 1 er du décret n? 90/1469 " les opérations de
banques comprennent la réception de fonds du public, les opérations de crédit,
ainsi que la mise à la disposition de la clientèle des moyens de paiement ou leur
gestion"
Les articles 13, 14 & 15 de ce décret de 1990, de même que l'article 5 de la
convention du 17 janvier 1992 définissent ce que l'on doit entendre par fonds du
public, opération de crédit et moyen de paiement.

A- Réception des fonds du public


Sont considérés comme fonds reçus du public les fonds qu'un établissement
bancaire recueille d'un tiers, notamment sous forme de dépôt avec le droit d'en
disposer pour son propre compte, mais à charge pour l'établissement de les
restituer.

Le tiers doit s'entendre de toute personne ayant une personnalité juridique


distincte du récepteur. C'est de ce tiers que les fonds doivent être recueillis. Ce qui
implique nécessairement une remise d'actifs monétaires, sans égard à la
convention sous couvert de laquelle ce transfert est effectué, dès lors qu'il n'est ni
définitif, ni affecté. La loi vise, à titre indicatif, le dépôt, parce qu'il constitue par
essence le contrat générateur du transfert requis.

Mais il pourrait s'agir de tout autre arrangement conventionnel ayant un


effet comparable tel qu'un prêt. Ces deux contrats induisent en commun
l'obligation requise par la loi de restituer des fonds confiés au récepteur et dont les
modalités (à vue, à terme, avec ou sans rémunération) demeurent indifférentes.

De même, ces deux contrats emportent, pour le bénéficiaire du transfert, le


droit de disposer des sommes pour le compte. Tel n'est pas le cas du notaire qui
reçoit des fonds affectés d'une destination pour le compte du client remettant.

Toutefois, dans la mesure où les associés et le personnel d'un établissement


ne font pas partie du public, en raison de leurs liens étroits avec l'établissement
dépositaire, la loi ne considère pas comme fonds reçus du public:

1° Les fonds reçus ou laissés en compte par les associés ou des actionnaires
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détenant au moins 5% du capital d'un établissement, les administrateurs, les
gérants ainsi que les fonds propres provenant des prêts participatifs.

2° Les fonds qu'un établissement reçoit de ses salariés, sous réserve que leur
montant Il 'excède pas 10% de ses capitaux propres. Pour l'appréciation de ce
seuil, il n 'est pas tenu compte des fonds reçus des salariés en vertu de
dispositions législatives particulières

B- Les opérations de crédit


Constitue une opération de crédit, tout acte par lequel un établissement de
crédit agissant à titre onéreux, met ou promet de mettre des fonds à la disposition
d'une personne ou prend, dans l'intérêt de celle-ci, un engagement par signature.

Il impolie de relever, comme le souligne par ailleurs la réglementation


bancaire française :
- Que le monopole bancaire en matière de crédit n'interdit pas pour autant aux
établissements d'effectuer l'ensemble des opérations financières que nécessite la
pratique d'activités industrielles et commerciales, sans avoir à se soumettre à des
contrôles particuliers;
- Que l'octroi de prêts à titre gratuit n'exige pas un agrément d'établissement de
crédit, à la condition que cette gratuité ne soit pas plus apparente que réelle;
- Que toute personne peut effectuer tout type de crédit dès lors que cette activité
ne lui devient pas habituelle, mais demeure occasionnelle.

C- La mise à disposition des moyens de paiement


Sont considérés comme moyens de paiement tous les instruments qui, quel
que soit le support ou le procédé technique mis en œuvre, permettent à toute
personne d'utiliser les fonds à sa disposition.

§2 Les activités connexes


Les banques peuvent aussi effectuer des opérations connexes telles que le
change, le placement, la souscription, l'achat, la gestion, la garde et la vente de

9
valeurs mobilières et tout produit financier, le conseil et l'assistance en matière de
gestion du patrimoine, de gestion financière, l'ingénierie financière et d'une
manière générale, tous les services destinés à faciliter la création et le
développement des établissements, sous réserves des dispositions législatives et
réglementaires relatives à l'exercice de certaines professions et enfin la banque
assurance.

§3 Les prises de participations


Les établissements de crédit peuvent prendre et détenir des participations
dans les établissements existants ou en création, dans les conditions définies par
le règlement COBAC R- 93/81 du 19 avril 1993 (voir infra).

§4 Les activités à caractère non bancaire


Les établissements de crédit ne peuvent en principe, exercer à titre habituel
une activité autre que celles visées aux articles 4 à 7 de l'annexe à la convention
du 17 janvier 1992, que dans les conditions définies par la COBAC.

Les modalités d'application de cette règle ont été fixées par le règlement
COBAC R-93112 du 19 avril 1993 relatif à l'exercice d'activités autre que celles
visées aux articles 4 à 7 de l'annexe à la convention du 17 janvier 1992.

A- Les activités considérées comme non bancaires


Les établissements de crédit sont autorisés à :
- Exercer toute activité de mandataire, courtier ou commissionnaire pour le
compte de filiales ou en prolongement des autres activités bancaires autorisées;
- Gérer en propriétaire un patrimoine immobilier non affecté à leur exploitation;
- Offrir des prestations de services qui constituent l'utilisation accessoire de
moyens principalement affectés à l'exploitation bancaire;
- Apporter à leur clientèle des services qui, tout en n'étant pas connexes à leur
activité, constituent le prolongement d'opérations de banque.

B- Limites d'intervention
Deux limites sont imposées par la Commission Bancaire de l'Afrique

10
Centrale (COBAC) quant au droit pour les établissements assujettis d'effectuer
d'autres activités.

1° Une limite d'ordre qualitatif et juridique.


Elle impose :

a) Le respect du jeu de la concurrence.


Les opérations considérées comme non bancaires ne doivent pas empêcher,
restreindre ou fausser le jeu de la concurrence sur le marché concerné.
b) La compatibilité avec la profession bancaire
Ces activités doivent demeurer compatibles avec les exigences de la profession
bancaire, notamment la préservation de la réputation de l'établissement et la
protection des intérêts des déposants.
c) Le respect des dispositions législatives et réglementaires (ou statutaires) Les
établissements concernés doivent exercer les activités susvisées en conformité
avec la réglementation en vigueur et les conditions de leur agrément.

2° Les limites d'ordre quantitatif


Au terme de l'article 3 du règlement COBAC R-93112 du 19 avril 1993 le
montant annuel de l'ensemble des produits provenant de ce type d'activité ne doit
pas excéder 10% du produit net bancaire, défini comme la différence entre les
produits et les frais bancaires. Ces produits doivent figurer en comptabilité dans
des rubriques particulières.

En principe, ce plafonnement est destiné à conserver au compte des


établissements de crédit, la clarté et l'homogénéité nécessaires. Il autorise
néanmoins la diversification que peuvent souhaiter ces établissements. Ce qui
veut dire que:
- d'une part, ils peuvent librement réaliser toutes les opérations connexes à leur
activité, dont l'article 8 de la convention de 1992 donne une définition très large et
non limitative;
- d'autre part, si les activités non bancaires prennent une ampleur telle que
le plafond de 10% vient à être atteint, ils peuvent les filialiser, les seules limites
qui s'imposeraient alors à eux seraient celles résultant de la réglementation des

11
participations et notamment le rapport maximum de 15% qui doit être respecté
entre le montant de chaque participation et le montant des fonds propres de
l'établissement.

Sous-section 2 Les activités des établissements financiers

Les activités des établissements financiers sont définies, de manière


générale, par rapport à celles des banques ou, mieux encore, par rapport à leur
domaine de compétences respectives.

§1 Caractéristiques
Les établissements financiers se distinguent des banques par l'origine des
ressources qu'ils peuvent consacrer à leurs opérations financières. A la différence
des banques en effet, ils ne sont pas autorisés à recevoir des fonds en dépôt du
public, ni à mettre à sa disposition des moyens de paiement. Ils sont tenus de
travailler essentiellement avec leurs fonds propres ou avec des capitaux
empruntés (émission d'obligations, emprunts bancaires)
On estime aussi que, comme toutes les entreprises, les établissements
financiers peuvent recevoir des dépôts que la loi ne considère pas comme reçus
du public: fonds versés en compte par les associés, dépôts du personnel, dépôts
des entreprises qui font partie du même groupe.

§2 Domaines d'activités
A l'exception de la réception des fonds du public et de la mise à sa
disposition des moyens de paiement, les établissements financiers sont classés au
Cameroun en six catégories correspondant à des domaines d'activités bien précis,
à savoir:

1° Les établissements financiers de promotion de la consommation qui


consentent des facilités aux ménages pour leurs besoins courants et surtout
pour l'acquisition de biens semi-durables ;

12
2° Les établissements financiers de promotion des investissements qui
financent les immobilisations des établissements amortissables sur une longue
période;

3° Les établissements de courtage financier qui jouent le rôle d'intermédiaire


entre les prêteurs et les emprunteurs de capitaux ;

4° Les établissements de factoring qui rachètent les créances en vue de leur


recouvrement;

5° Les établissements de recouvrement qui se chargent de recouvrir les


créances pour le compte des tiers;

6° Les établissements de crédit-bail qui se chargent des opérations de location


de biens d'équipement, d'outillage, d'immeubles ou de leasing industriel ou
commercial, avec option d'achat. Ces établissements peuvent également
effectuer des opérations connexes à leur activité, telles que les opérations de
location simple de biens mobiliers.

Les établissements financiers peuvent aussi effectuer certaines opérations


de banque dont, notamment, le commissionnement, l'intermédiation dans les
opérations portant sur les effets publics, les effets de commerce ou sur les valeurs
mobilières, le crédit à court terme et long terme, la prise de nantissement ou/et
encaissement d'effets publics, d'effets de commerce ou de chèques, les ventes à
tempérament, le financement de ventes à crédit.
Mais l'activité de certains établissements financiers implique
nécessairement qu'ils reçoivent des fonds de clients avec une affectation spéciale.
C'est le cas des établissements de courtage financier qui jouent le rôle
d'intermédiaire entre les prêteurs et les emprunteurs de capitaux, Ces fonds
doivent cependant être réservés strictement jusqu'à là réalisation de l'affectation,
soit sous forme d'actifs liquides, soit en bon de trésor.

Section 3 : La réglementation des établissements de crédit

13
Les crédits bancaires sont un facteur important du développement
économique et contribuent à accroître la masse monétaire en circulation. Cette
double influence explique et justifie la surveillance que l'Etat et les organismes
communautaires exercent sur les établissements de crédit à la fois quant à leurs
conditions d'ouverture, de contrôle et de fonctionnement.

Sous-section 1 Les conditions d'ouverture des établissements de crédit

§1 Les banques
Pour exercer le commerce de banque, la loi impose un ensemble de
conditions relatives à la forme juridique de l'établissement, au capital social
minimum exigé, à l'agrément de l'autorité monétaire, à l'inscription au Conseil
National de Crédit etc.

A- La forme juridique de l'établissement bancaire


Les sociétés ayant pour objet le commerce de banque ne peuvent être
constituées que sous la forme d'une personne morale, à l'exception des
succursales d'établissements de crédit ayant leur siège à l'étranger (Annexe à la
convention de 1992 : art. 16) Au niveau du Cameroun, l'ordonnance n085/002 du
31 août 1985 dispose que l'organisme qui sollicite l'agrément doit avoir
obligatoirement l'une des formes sociétaires suivantes: société anonyme, société
en commandite, société coopérative ou à forme mutuelle (ord. art. 5). Il en résulte
que pour ce pays, il est interdit aux banques d'adopter la forme de SARL ou de SA
à capital variable ou encore de société en nom collectif

B- Le capital social
Les règles de représentation du capital minimum des établissements de
crédit sont fixées par le règlement COBAC R - 9311 0 du 19 avril 1993.

Aux termes de ce règlement, en ses articles 1 & 2, " les établissements de


crédit doivent disposer en permanence d'un capital libéré ou d'une dotation versée
d'un montant au moins égal à une somme fixée par décret par les pouvoirs publics
". En outre, " tout établissement de crédit doit justifier à tout moment que son
passif interne net est égal ou supérieur au capital minimum requis".
14
Les succursales et agences d'établissements de crédit ayant leur siège à
l'étranger doivent également pouvoir justifier à tout moment de la détention d'un
montant d'actifs, hors non valeurs éventuelles, au moins équivalent à la dotation
minimale requise.

1° Modalité de calcul du capital minimum

Le capital minimum est constitué des éléments suivants:

a) Le capital social (pour les établissements constitués sous forme de sociétés


commerciales) ;

b) Les sommes qui en tiennent lieu (pour les établissements ayant un statut
juridique particulier) à savoir les dotations définitivement acquises (cas des
succursales) ;

-c) Les réserves dont la distribution est prohibée, à savoir:


- la réserve légale ;
- les réserves statutaires ou contractuelles;
- les réserves de réévaluation légale
- les réserves indisponibles constituées en application de lois particulières (par
exemple pour actions propres)

d) Les ressources qui peuvent être assimilées aux réserves non distribuables, à
savoir: tous les éléments de passif non constitutifs de dettes exigibles par des tiers
et non susceptibles de distribution aux actionnaires.

La commission bancaire peut aussi autoriser les établissements de crédit à


prendre en compte les ressources qui ne répondent pas aux conditions ci-dessus,
dès lors qu'elles seraient assorties de clauses de remboursement susceptibles de
justifier leur assimilation au passif interne. L'établissement de crédit doit disposer
d'un passif interne net, autrement dit un passif interne minoré des non valeurs
figurant dans les emplois. La réglementation considère comme non valeurs:
- la fraction non versée du capital social ou de la dotation;
15
- les actions propres détenues, évaluées à leur valeur comptable;
- le report à nouveau débiteur;
- les pertes en instance d'approbation;
- les frais d'établissement et le fonds de commerce;
- les provisions et amortissements complémentaires à constituer pour
dépréciation ou risques de non recouvrement d'actifs.

2° Le capital social des établissements bancaires


Au Cameroun, le capital social exigé des banques en vue de leur
constitution est fixé à un milliard (10 000 000 000) de francs CFA, conformément
aux dispositions du décret n? 90/1470 du 9 novembre 1990.

La structure de ce capital doit faire apparaître la présence des intérêts


camerounais, au moins égale au tiers de son montant. L'actionnariat camerounais
jouit du droit de préemption sur les actions à céder.

Le capital social minimum exigé doit être entièrement libéré au moment du


dépôt du dossier de demande d'agrément de la banque. Enfin, les banques doivent
maintenir un ratio de 5% correspondant au rapport entre les dépôts collectés et le
capital minimum.
C- Agrément de l'autorité monétaire
Aucun établissement de crédit ne peut exercer ses activités sur le territoire
national sans avoir été agrée par l'autorité monétaire, c'est-à-dire le ministère
chargé des finances, après avis conforme de la Commission bancaire (annexe à la
convention du 17 janvier 1992 : article 12).

1° Conditions d'octroi de l'agrément


Aux termes des dispositions de la loi bancaire camerounaise, les autorités
monétaires chargées d'instruire une demande d'agrément d'une banque tiennent
compte de plusieurs paramètres: la nature de l'agrément sollicité, le montant des
fonds propres qui seront mobilisés par l'établissement, la qualité des apporteurs de
capitaux et, le cas échéant, leurs garants, le programme d'activités, les moyens
techniques et financiers de celui-ci.

16
a) Nature de l'agrément demandé
L'agrément demandé doit correspondre au type d'opérations que l'établissement
entend effectuer. La demande doit donc comporter l'indication de la nature de
l'agrément sollicité ainsi que le programme d'activité justifiant ce choix (ord.1985
: article 5 alinéa 3).

b) Montant des fonds propres


L'établissement doit donc veiller à assurer l'adéquation des fonds propres à la
nature et au volume des activités envisagées. Le montant du capital social libéré
(ou de la dotation dans le cas.des succursales), doit être au moins égal à la somme
fixée par décret. Cette somme varie en fonction de la catégorie juridique de
l'établissement de crédit.

c) Qualité des apporteurs de capitaux


L'autorité monétaire, par l'intermédiaire du Conseil National de Crédit, analyse,
d'une part, la qualité individuelle des apporteurs de capitaux (identification,
caractéristiques économiques et financières et objectifs poursuivis) et, d'autre
part, vérifie si le montage financier est de nature à conforter ou à remettre en
cause le développement et la solidité de l'établissement concerné.

d) Le programme d'activités et les moyens techniques et financiers (ord., art.5 ;


annexe Convention 92 : article 14)
Le programme d'activités de l'établissement de crédit doit préciser notamment:
- les divers types de concours (crédits, crédit-bail, garanties) et autres services
qui seront susceptibles d'être offerts à la clientèle;
- la composition de la clientèle visée (entreprises, particuliers, investisseurs
- institutionnels) ;
- la nature des ressources qui seront utilisées (autrement dit, parts respectives
des fonds propres, concours des actionnaires, titres de créances négociables
ou obligataires, dépôts du public, emprunts sur le marche interbancaire etc.) ;
- l'évolution de la masse salariale susceptible d'être employée;
- l'organisation et les moyens prévus, notamment en matière d’approche
- de la clientèle, de comptabilité et d'équipement informatique, de contrôle etc.

17
- enfin les bilans et comptes de résultat prévisionnels pour les premiers
exercices et le niveau prévisionnel des principaux ratios de gestion à la fin de
chaque exercice.
En ce qui concerne les moyens techniques, l'autorité monétaire apprécie:
- l'expérience et la compétence du personnel pour effectuer les opérations
envisagées ;
- l'organisation, les moyens d'enregistrement et de surveillance répondant à
la réglementation;
- la désignation des organes exécutifs et de contrôle.
- la capacité de l'établissement demandeur à réaliser ses objectifs de
développement dans les conditions compatibles avec le bon
fonctionnement du système bancaire et qui assurent à la clientèle une
sécurité suffisante (ord.85, art. 5 in fine).

2° La délivrance de l'agrément
Le dossier de demande d'agrément d'un établissement de crédit, dont
l'original est timbré et rédigé en français et en anglais, est déposé en double
exemplaire auprès du ministre des finances, contre récépissé.
Ce dossier comprend:
- une liste exhaustive des opérations envisagées;
- une expédition de l'acte constitutif de la société;
- le procès-verbal in extenso de l'assemblée générale constitutive;
- un état de souscription et de versement du capital social ainsi que le
certificat de dépôt des fonds versés dans un compte bancaire au Cameroun;
- la liste des actionnaires de nationalité étrangère, en cas de besoin, en
indiquant leurs noms et prénoms, pays d'origine et la participation au
capital de la société;
- les comptes prévisionnels de bilan, d'exploitation générale, de pertes et
profits, accompagnés d'une note faisant ressortir les bases techniques à
partir desquelles ils ont été établis;
- la situation prévisionnelle de trésorerie.

3° Le retrait d'agrément

18
Le retrait d'agrément est prononcé par l'autorité monétaire soit à la
demande de l'établissement de crédit, soit d'office lorsque, par sa faute,
l'établissement : -
- ne remplit plus les conditions auxquelles l'agrément est subordonné;
- n'a pas fait usage de son agrément dans un délai de dix huit (18) mois;
- n'exerce plus son activité depuis au moins douze (12) mois.

Il peut aussi être prononcé à titre de sanction disciplinaire par la


Commission bancaire conformément aux dispositions de l'article 13 de la
convention du 16 octobre 1990 (annexe à la convention du 17 janvier 1992, article
17).

Il est notifié à l'établissement concerné et publié au journal officiel et dans


au moins un des principaux organes de la presse nationale (convention 1992,
article 17 in fine).

§2 Les établissements financiers

L'ouverture d'un établissement financier est subordonnée, à quelques


exceptions près, aux mêmes conditions que celles exigées des banques.

A- Constitution des établissements financiers


Les activités d'établissement financier s'exercent obligatoirement à travers
une des formes sociétaires imposées par la loi.

Le capital minimum exigé des établissements financiers est, au Cameroun,


fonction de la catégorie dans laquelle l'établissement postule à être agrée (déc. n"
90/1470 : art.ler al. 2) ; à savoir:
- Etablissement de promotion des investissements: 500 millions de FCFA ;
- Etablissement de promotion de la consommation: 250 millions de FCFA;
- Etablissement de factoring: 500 millions de FCFA;
- Etablissement de recouvrement: 250 millions de FCFA ;
- Etablissement de courtage financier: 200 millions de FCFA ;

19
- Etablissement de crédit-bail: 500 millions de FCFA.

Le capital social minimum exigé doit être entièrement libéré au moment du


dépôt du dossier contenant la demande d'agrément de l'établissement.

L'Autorité monétaire peut également demander, compte-tenu de leur nature


et de leur intérêt économique, une participation des intérêts camerounais au
capital social de certains d'entre eux. Cette participation est au moins égale au
tiers de celui-ci. L'actionnariat camerounais jouit du droit de préemption sur les
actions à céder.

B- Obligations diverses
Tout comme les banques, les établissements financiers ne peuvent exercer
leurs activités qu'après agrément de l'Autorité monétaire, sur avis de la COBAC
et inscription auprès du Conseil National de Crédit.

§3 Les sociétés financières d'investissement et de participation

Les conditions d'ouverture des sociétés financières d'investissement et de


participation sont celles qui s'imposent à tous les établissements de crédit, avec
cette différence que le capital social minimum exigé est, au Cameroun, de 500
millions de francs CFA.

Sous-section 2 L'agrément unique

Le Règlement n°01/00/CEMAC/UMAC/COBAC du 27 novembre 2000 a


institué un agrément unique des établissements de crédit dans la Communauté
Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale.

Cet agrément unique confère à une banque ou un établissement financier,


ayant obtenu l'autorisation d'exercer son activité dans un Etat membre de la
Communauté, le droit, s'il le souhaite, de l'étendre à un autre Etat membre, d'y
implanter une filiale, une succursale ou une agence, sans être astreint à
l'accomplissement des formalités administratives relatives à l'agrément dans ledit
20
pays.

§1 Les avantages de l'agrément unique

L'avantage le plus important de l'agrément unique est qu'il emporte, pour


les banques et établissements financiers dûment agréés, l'élimination de toutes les
dispositions nationales restrictives afférentes à la forme juridique des
établissements de crédits ainsi qu'à la composition de leur capital, à la procédure
de nomination des dirigeants, pour donner la faculté d'ouvrir de simples
succursales ou agences. En d'autres termes, un établissement de crédit déjà agréé
dans un Etat membre n'est plus tenu de respecter, pour son agrément dans un autre
Etat membre, les dispositions légales et la procédure administrative en vigueur
dans cet autre Etat.

Cette élimination des restrictions nationales a pour but de consacrer la


liberté de prestation de services bancaires et financiers dans toute la
Communauté, c'est-à-dire la possibilité, pour une banque ou un établissement
financier agréé dans un Etat membre de la CEMAC, d'offrir dans toute la
Communauté les mêmes services pour lesquels il a reçu l'agrément.

Ainsi donc, l'installation dans un autre Etat membre de la CEMAC, d'une


banque ou d'un établissement financier dûment agréé, se fait sous la forme
juridique que la banque ou l'établissement financier juge opportune, sous réserve
de la législation du pays d'accueil et du respect des conditions et de la procédure
pour l'obtention de l'agrément unique.

§2 Conditions et procédure d'obtention de l'agrément unique

A- Les conditions préalables


Le Règlement n°01/00/CEMAC dispose que l'agrément unique est accordé
aux banques et établissements financiers qui remplissent les conditions suivantes:
- bénéficier, depuis plus de deux ans, d'un agrément initial conformément aux
dispositions de la Convention du 17 janvier 1992, portant harmonisation de la
réglementation bancaire;
21
- disposer d'une assise financière qui permet de respecter l'ensemble des normes
prudentielles édictées par la COBAC et de réaliser leurs objectifs de
développement dans les conditions que requiert la sécurité des déposants;
- être classés en cotes 1 et 2 par la COBAC.

B- La procédure d'agrément
La procédure d'agrément à l'occasion de la première installation d'un
établissement de crédit dans un Etat membre de la CEMAC reste celle prévues
par les dispositions ci-dessus décrites, notamment par les articles 12 à 17 de la
Convention portant harmonisation de la réglementation bancaire.

En revanche, toute demande d'implantation d'une filiale ou d'une


succursale hors du pays ayant accordé l'agrément initial est soumis à l'autorisation
préalable de la COBAC. La demande est formée auprès du Ministre en charge des
finances du pays de la nouvelle implantation qui saisit la COBAC pour
autorisation préalable.

Le dossier est déposé contre récépissé et en double exemplaire,


simultanément auprès du Ministre en charge des finances du pays de la nouvelle
implantation et auprès de la COBAC. Il doit comporter tous les documents et
informations exigés à cet effet"2

C- Instruction du dossier et délivrance de l'autorisation de la COBAC


L'instruction du dossier en vue de l'autorisation préalable est menée par le
Secrétaire général de la COBAC, mais l'examen au fonds de la demande
d'autorisation préalable reste subordonné à un avis formel du Ministre en charge
des finances du pays d'accueil. Cette instruction concerne notamment la
conformité du projet d'implantation avec l'agrément accordé à la maison-mère
ainsi que la compatibilité de cette demande d'implantation avec le bon

2
Il s'agit. aux termes de l'annexe au Règlement n°01/00/CEMAC, des documents
suivants: 1. CAS D'UNE FILIALE
Les documents et informations exigés par les articles 14 et 21 de la Convention portant harmonisation de la
réglementation bancaire dans la CEMAC.
II. CAS D'UNE SUCCURSALE OU D'UNE AGENCE (suite page 59)

22
fonctionnement du système bancaire du pays d'accueil et la sécurité des déposants
du pays ayant accordé l'agrément initial.

Le Secrétaire général de la COBAC adresse une note de présentation du


dossier à la Commission bancaire pour autorisation. L'autorisation ou le refus
d'implantation est notifié dans un délai de trois (03) mois à compter de la
réception par le Secrétaire général de la COB AC, du dossier complet de demande
de l'établissement. Les contestations portant sur la décision de la COBAC sont
soumises à la Cour de Justice de la CEMAC. 3

Mais en cas d'urgence, le Président de la COBAC peut procéder par voie de


consultation à domicile ou sur habilitation spéciale de la COB AC, à la délivrance
de l'autorisation préalable.

D- Retrait de l'autorisation d'installation


Le retrait de l'autorisation d'installation est prononcé dans les mêmes
conditions que celles relatives au retrait d'agrément prévues par les articles 12 à
16 de l'Annexe à la Convention portant création de la COBAC et les articles 17 à
39 de l'Annexe à la Convention portant harmonisation de la réglementation
bancaire dans la CEMAC.

3
1. Documents et informations sur l'établissement sollicitant l'installation
décisions de son organes délibérants autorisant la nouvelle installation accordant aux dirigeants de
l'établissement émetteur un pouvoir à cet effet
description du système Je contrôle interne intégrant la nouvelle structure,
bilans et comptes de résultat prévisionnels intégrant les données de la nouvelle structure sur cinq (5) ans au
moins faisant ressortir notamment la situation prévisionnelle de l'établissement au regard des règles de liquidité, de
solvabilité et de structure financière
2- Documents et informations sur la succursale ou l'agence
indications sur la politique générale et sur les objectifs poursuivis en créant la nouvelle structure :
programme d'activités comportant la nature elle volume des emplois. des ressources et des engagements hors
bilan.
ainsi que leur évolution prévisionnelle sur cinq (5) ans au moins:
moyens humains el matériels ainsi que leur évolution prévisionnelle sur 5 ans au moins:
montant de la dotation:
plan de trésorerie :
bilons et comptes de résultat prévisionnels sur 5 ans au moins: organisation
(organigramme détaillé, procédure des opérations) .calendrier d'installation;
identité, curriculum vitae et extrait de casier judiciaire des dirigeants: récépissé de
demande d'immatriculation au registre du commerce, adresse, prévisions
d'implantation de guichets dans le pays d'accueil .
3. Autres document s el informations
Le Secrétaire Général de la COBAC peut se faire communiquer tous documents ou informations nécessaires à l'instruction du
dossier:

23
§3 Les obligations de l'établissement concerné

Toutes les dispositions légales ou réglementaires relatives aux banques et


établissements financiers évoluant dans la CEMAC, en particulier les règles
prudentielles, sont applicables sur une base individuelle à l'établissement
requérant et à. ses filiales ou succursales et, pour les règles prudentielles, sur une
base consolidée pour l'ensemble du réseau dans la CEMAC.

De même, Dans le pays d'accueil, la nouvelle implantation doit tenir une


comptabilité autonome permettant d'obtenir la situation de l'établissement
concerné et de satisfaire à toutes les obligations légales, réglementaires et fiscales
qui lui incombent.

La maison-mère est tenue d'établir une situation consolidée de


l'ensemble de son réseau à adresser à la COB AC suivant les normes que celle-ci
définit. Les dispositions du Règlement relatif à l'agrément unique peuvent être
étendues aux dirigeants et commissaires aux comptes.

Sous-section 3 Organisation des établissements de crédits

Comme toute entreprise sociale, les établissements de crédit sont organisés


selon le schéma classique de toute société commerciale, à savoir une direction
générale (organe exécutif), un conseil d'administration (organe délibérant) et des
assemblées d'actionnaires. Ils peuvent également créer des succursales et agences
et sont tenus de faire appel aux commissaires aux comptes. Enfin, tout
établissement de crédit est tenu d'adhérer à l'Association professionnelle des
établissements de crédit, qui est un organisme de représentation de leurs intérêts.

§1 La direction générale

Aux termes de l'article 18 de l'annexe à la Convention du 17 janvier 1992,"


la direction générale des établissements de crédit doit être assurée par deux
personnes au moins ". L'obligation de désigner deux dirigeants s'applique
24
également aux succursales installées dans la CEMAC.

Ces dirigeants doivent être agrées par arrêté pris par l'Autorité monétaire
sur avis conforme de la COBAC et publié au journal officiel de l'Etat concerné.
La COBAC statue dans un délai d'un mois à compter de la réception par son
secrétaire général du dossier complet. L'absence de décision à l'expiration de ce
délai vaut avis conforme. En cas de rejet, le refus est notifié à l'établissement de
crédit concerné (convention 1992 : article 20).

L'honorabilité et l'expérience des dirigeants sont quelques unes des


conditions à respecter pour obtenir l'agrément de dirigeant d'un établissement de
crédit. Ces conditions ressortent des articles 22 & 27 de la convention de 1992. La
première disposition impose au dirigeant d'être au moins titulaire d'une licence,
de justifier de solides références et d'une expérience professionnelle de cinq (5)
ans au moins dans des fonctions d'encadrement de haut niveau ou, en l'absence
d'un diplôme de l'enseignement supérieur, justifier d'une expérience
professionnelle de dix (10) ans dans des fonctions d'encadrement de haut niveau.

Le second texte édicte l'interdiction d'administrer, gérer ou diriger un


établissement de crédit aux personnes ayant fait l'objet de condamnations pénales
de jugement de faillite, ou ayant été à l'origine de créances douteuses portées par
le système bancaire et financier de la CEMAC.

La disposition de l’article 18 de la convention du 17 janvier 1992 qui


impose la désignation de deux dirigeants (au moins) dans chaque établissement
ne vise à instaurer un système de décision collégiale ou un contre-pouvoir, mais
au contraire à permettre aux deux dirigeants d'avoir une vue complète et
approfondie de l'ensemble de l'activité tout en évitant une déresponsabilisé de
l’un par rapport à l'autre.

§2 L'organe délibérant

Défini par le règlement COBAC R-200 1/07 relatif au contrôle interne, en


son article 2, l'organe délibérant est constitué par le conseil d'administration, le

25
conseil de surveillance ou tout organisme similaire chargé de la surveillance,
pour le compte des apporteurs de capitaux, de la situation et de la gestion de
l'établissement.

§3 Les commissaires' aux comptes

Les commissaires aux comptes agréés au sens de l'article 20 de la


Convention de 1992 portant harmonisation de la réglementation bancaire dans la
CEMAC exercent leurs missions au sein des établissements de crédit dans les
conditions fixées par les textes en vigueur, notamment l'Acte
n°5/82-UDEAC-324 du 18 décembre 1982 relatif au commissariat aux comptes
et l'expertise judiciaire en comptabilité et l'Acte uniforme OHADA relatif au droit
des sociétés commerciales et du GIE, et dans le respect des dispositions du
Règlement n°04/03/CEMAC/UMAC/COBAC du 14 mai 2003.

A- Nomination
Les opérations des établissements de crédit sont contrôlées par au moins
deux commissaires aux comptes agrées dans les mêmes conditions que les
dirigeants. Mais lorsqu'il est fait obligation à un établissement de crédit de
désigner deux commissaires aux comptes, ceux-ci ne peuvent représenter ou
appartenir à un même cabinet, une même société de commissaires aux comptes ou
un même réseau.

En revanche, lorsque le total du bilan d'un établissement de crédit est


inférieur à un seuil fixé par décret ou instruction du président de la COBAC,
l'intervention d'un seul commissaire aux comptes est requise.

Les commissaires aux comptes (titulaires et suppléants) doivent être


choisis parmi ceux qui sont inscrits sur la liste prévue à l'article 696 de l'Acte
Uniforme portant sur le droit des sociétés commerciales et le GIE 4 . Ils sont
désignés par l'assemblée générale ou par les statuts. Cette nomination est
subordonnée à l'accord préalable de la COBAC (Convention du 17 janvier 1992 :

4
Vol.3 : la clientèle des particulier et des professionnels
26
art.20). La Commission bancaire statue dans un délai d'un mois à compter de la
réception par son secrétaire général du dossier du commissaire proposé.
L'absence de décision à l'expiration de ce délai vaut avis conforme. En cas
d'urgence, le président de la Commission est habilité à statuer sur la demande au
nom de la Commission.

En cas de refus de délivrance de l'avis conforme, l'établissement de crédit


concerné ne peut passer outre. Sauf exercice de la faculté de recours devant le
conseil d'administration de la BEAC, il doit soumettre un nouveau candidat à
l'agrément de l'Autorité monétaire et à l'avis de la commission.
Les incompatibilités qui frappent les commissaires aux comptes sont celles
prévues aux articles 698 & 700 de l'Acte Uniforme. Mais en outre, lorsqu'ils sont
choisis, ceux-ci ne peuvent exercer, au sein des établissements pour lesquels ils
ont été agréés, aucune mission autre que celle mentionnée aux articles 710 à 717
de l'Acte uniforme OHADA. Notamment, il leur est interdit d'exercer toute
activité de conseil ne s'insérant pas dans le cadre de l'exercice de la mission ainsi
circonscrite.

B- Durée des fonctions, révocation ou récusation des


commissaires aux comptes
La durée des fonctions des commissaires aux comptes désignés par les
statuts ou par l'assemblée générale constitutive est de deux exercices sociaux.
Lorsqu'il est désigné par l'assemblée générale ordinaire que le commissaire aux
comptes exerce ses fonctions durant six exercices sociaux (AUSOG, art. 704). Ce
mandat est renouvelable.

La récusation ou la révocation (pour faute ou en cas d'empêchement) d'un


ou plusieurs commissaires aux comptes ne peut intervenir que par décision de
justice (Acte Uniforme, article 731 à 734). Dans le cas des établissements de
crédit, cette décision ne peut être prise par le président du tribunal saisi qu'après
consultation de la COBAC.

D- Missions des commissaires aux comptes

27
1° La mission de contrôle et de certification des comptes
Conformément aux textes qui régissent leur profession, les commissaires
aux comptes procèdent à la certification des comptes annuels, s'assurent et
attestent l'exactitude et la sincérité des informations destinées au public.
(convention 1992 : article 19 alinéa 1er ).

A l'occasion de l'arrêté des comptes annuels, les commissaires aux comptes


sont tenus de s'assurer que les données transmises à la COBAC permettent
d'établir des situations comptables qui donnent une image fidèle du résultat de la
période, de la situation financière et du patrimoine de l'établissement de crédit. Ils
veillent, en particulier, au respect des dispositions du Règlement COBAC
R-98/03 relatif à la comptabilisation et au provisionnement des créances en
souffrance et des engagements par signature douteux. Ils s'assurent de la
pertinence de l'évaluation des garanties reçues (R n°04/03/CEMAC précité).

Pour les établissements dont le total du bilan excède le seuil fixé par
instruction du président de la COBAC, le contrôle des commissaires aux comptes
s'étend à l'ensemble des aspects de la gestion qui contribuent à la pérennité des
établissements tels que la qualité du portefeuille de crédit, l'existence de
procédures et d'un contrôle interne efficaces, la rentabilité et le caractère réaliste
des comptes prévisionnels.

A l'occasion de l'arrêté des comptes semestriels, les commissaires aux


comptes peuvent limiter leur revue aux éléments concourant à la formation du
résultat intermédiaire de la période (R. n°04/03 du 14/05/2003 : art.3)

Cette mission de contrôle reconnue .aux commissaires aux comptes


nécessite une étroite collaboration avec la Commission bancaire qui peut mettre à
leur disposition, s'ils en font la demande, ses rapports de vérification concernant
les établissements de crédit auprès desquels ils sont agréés. En contrepartie, ils ne
peuvent opposer le secret professionnel à cette Commission. Aussi, doivent-ils
tenir à la disposition de son Secrétaire Général leur programme de travail ainsi
que leur dossier de vérification. Ce dernier procède, au moins une fois tous les
deux ans, à un échange de vues avec les commissaires aux comptes sur les

28
établissements de crédit dont il a la charge.

2° La mission d'alerte et d'information


Les commissaires aux comptes sont tenus d'alerter, sans délai, le Secrétaire
Général de la COBAC dès qu'ils constatent à l'occasion de l'exercice de leur
mission:

a) tout fait de nature à influencer de manière significative la situation de


l'établissement de crédit sur le plan financier ou sous l'angle de son organisation
administrative et comptable ou de son contrôle interne;

b) tout fait qui peut constituer une violation des lois et règlements de nature à
mettre en cause gravement la responsabilité de l'établissement de crédit ou ses
dirigeants;

c) tout fait qui est de nature à entraîner le refus ou des réserves graves en matière
de certification des comptes;

d) tout fait qui est de nature à compromettre la continuité de l'exploitation de


l'établissement de crédit

En outre, les commissaires aux comptes sont tenus d'informer le Secrétaire


Général de la COBAC lorsqu'ils déclenchent une procédure d'alerte en vertu des
articles 150 à 156 de l'Acte uniforme OHADA du 17 avril 1997 relatif au droit des
sociétés commerciales et du GIE. Dans ce cas, toutes les correspondances et
autres documents relatifs à cette procédure sont communiqués au Secrétaire
général de la COBAC. De même, les commissaires aux comptes doivent
communiquer à ce dernier tout rapport adressé aux organes exécutifs ou
délibérants de l'établissement de crédit dont ils assurent la certification des
comptes.

En aucun cas, la responsabilité des commissaires aux comptes ne peut être


engagée pour les informations et les divulgations de faits auxquelles ils procèdent
au cours de leurs missions.

29
.
§4 Les succursales (agences) et bureaux de représentation

Il importe de faire une distinction ici entre les bureaux de représentation,


les banques ‘’off shore’’ et les succursales (agences).

A- Les bureaux de représentation et les banques off shore


Aux termes de l'article 6 de l'ordonnance n? 85/002 du 31 août 1985, les
établissements de crédit ayant leur siège à l'étranger sont autorisés à ouvrir au
Cameroun des bureaux ayant une activité d'information, de liaison et de
représentation. L'ouverture de ces bureaux est subordonnée à l'agrément de
l'autorité monétaire.

Ces bureaux (ou antennes) n'ont pas forcement de personnalité morale


distincte. En pratique, ils peuvent être créés soit sous forme de société, soit d'un
simple établissement. Ils ne permettent pas d'effectuer des opérations de banque
sur le territoire camerounais et doivent se limiter à une activité d'information, de
liaison ou de représentation. En conséquence, leur fonctionnement interne n'est
pas soumis en principe au contrôle des autorités bancaires.

En revanche, les banques "off shore", peuvent être autorisées à effectuer


pour le compte des personnes physiques ou morales non résidentes, des
opérations bancaires ou financières initiées sur les marchés internationaux et
portant sur les monnaies autres que celle de la zone franc. Elles peuvent ouvrir à
l'étranger des filiales, succursales ou des bureaux de représentation.

B- Les succursales ou agences


La succursale ou agence est un démembrement d'une société, autrement dit
un siège d'exploitation qui constitue une partie dépourvue de personnalité
juridique d'un établissement de crédit et qui effectue directement, en tout ou
partie, les opérations inhérentes à l'activité d'établissement de crédit. Toutefois,
elle doit être immatriculée au registre du commerce et du crédit mobilier
conformément aux dispositions organisant ce registre.
La situation d'une succursale vis-à-vis des obligations réglementaires
30
bancaires varie selon que l'établissement dont elle dépend a son siège implanté
dans un des états membres de la CEMAC ou dans un pays tiers.
Dans le premier cas, ces succursales (agences) sont dispensées d'agrément,
sous réserve, toutefois, que le Conseil National du Crédit, après avoir été saisi de
la demande de leur ouverture, ait autorisé celle-ci (décision à caractère général na
03/89 du 9 février 1989).

La demande d'ouverture doit :


- Etre accompagnée d'une étude de marché (sur la rentabilité
socio-économique
- Spécifier les effectifs qui y seront affectés ainsi que la nature des services à
offrir à la clientèle.

Toute fermeture d'une agence ou d'un établissement de crédit régulièrement


ouvert doit également, avant tout commencement d'exécution, être portée à la
connaissance du Président du Conseil National du Crédit. Sauf autorisation de
celui-ci, les opérations de ladite agence ne peuvent être arrêtées que trois (3) mois
après la déclaration d'intention de fermeture.

Ces dispositions s'appliquent également en cas d'ouverture ou de fermeture


d'un guichet d'établissement de crédit.

Dans le second cas, les succursales au Cameroun d'établissements


étrangers dont le siège n'est pas situé dans un Etat membre de la CEMAC doivent
obtenir l'agrément de l'autorité monétaire, dans la mesure où elles n'en sont pas
expressément dispensées par la réglementation bancaire.

Aux termes de l'article 3 du règlement COBAC R-931l0 du 19 avril 1993


(fixant les règles de représentation du capital minimum des établissements de
crédit), les succursales et agences d'établissements de crédit ayant leur siège à
l'étranger doivent également pouvoir justifier à tout moment de la détention d'un
montant d'actifs, hors non valeurs éventuelles au moins équivalent à la dotation
minimale requise.

31
§5 La représentation de la profession

Aux termes de l'article 29 de l'annexe à la Convention du 17 janvier 1992,


dans chaque Etat, tout établissement de crédit est tenu d'adhérer à l'Association
Professionnelle des Etablissements de Crédit. Cette association a pour objet la
représentation des intérêts collectifs des établissements de crédit, notamment
auprès des pouvoirs publics, l'information de ses adhérents et du public, l'étude de
toute question d'intérêt commun et l'élaboration des recommandations s'y
rapportant en vue, le cas échéant, de favoriser la coopération entre réseaux, ainsi
que l'organisation et la gestion de services d'intérêt commun. Les statuts de
l'Association professionnelle des établissements de crédit sont soumis à
l'approbation de l'Autorité monétaire. Celle-ci est en outre tenue d'adhérer à une
fédération professionnelle commune aux établissements de crédit de l'Afrique
centrale, chargée de poursuivre le même objet auprès des institutions à caractère
sous-régional.

Sous-section 4 Le monopole bancaire

L'ordonnance de 1985 et la convention du 17 janvier 1992 ont institué un


monopole des établissements de crédit sur certaines opérations, en l'assortissant
néanmoins de quelques exceptions.

§1 Principe général

L'article 10 de l'ordonnance n° 85/002 du 31 août 1985, de même que


l'article 24 de la convention de 1992 posent comme principe qu'’il est interdit à
toute personne ou entreprise autre qu'un établissement de crédit d'effectuer des
opérations de banque à titre de profession habituelle".

De même, il est interdit à toute entreprise autre qu'un établissement de


crédit de recevoir du public des fonds à vue à moins de deux ans de terme. Mais il

32
existe des exceptions à cette interdiction.

Le respect de cette interdiction pose parfois le problème de l'immixtion


frauduleuse de certaines personnes dans le secteur d'activité bancaire. Il importe
de rappeler que cette immixtion peut donner lieu à des poursuites pénales, même
si le concours de diverses infractions pénales laisse bien souvent dans l'ombre
l'incrimination d'exercice illégale de la profession bancaire ou d'atteinte au
monopole bancaire de réception de l'épargne liquide, c'est-à-dire de dépôts à vue.

§2 Les exceptions

Elles sont prévues respectivement par l'article 12 de la loi bancaire et 26 de


l'annexe à la convention du 17 janvier 1992 et concernent certains organismes,
entreprises et opérations financières.

1° Organismes non soumis à l'interdiction posée par l'article 24


Les interdictions définies à l'article 24 ne visent pas les institutions et
services ci-après :
- Les comptables du trésor public;
- La BEAC;
- Les services financiers des postes;
- Les organismes financiers multilatéraux et les institutions publiques
étrangères d'aide et de coopération dont l'intervention sur le territoire des
Etats signataires est autorisée par des traités, accords ou conventions
souscrits par ceux-ci.

Par ailleurs, échappent aux mêmes interdictions, sauf dispositions


particulières réglementaires de leurs organismes de tutelle, les entités suivantes:
- les établissements régis par le code des assurances;
- les sociétés de réassurance;
- les agents de changes.

2° Entreprises ou organismes échappant à ['interdiction d'effectuer des


opérations de crédit
33
L'interdiction relative aux opérations de crédit ne s'applique pas:
- aux organismes sans but lucratif qui, dans le cadre de leur mission et pour
- des motifs d'ordre social, accordent, sur leurs ressources propres, des prêts
à conditions préférentielles à certains de leurs ressortissants;
- aux organismes qui, exclusivement à titre accessoire à leur activité de
constructeur ou de prestataire de services, consentent aux personnes
physiques accédant à la propriété le paiement différé du prix des logements
acquis ou souscrits par elles;
- aux entreprises qui consentent à leurs salariés pour des motifs d'ordre social
des avances sur salaires ou des prêts de caractère exceptionnel.

3° Opérations échappant à l'interdiction de ['article 24

Aux termes de l'article 26 de la Convention 1992, les interdictions définies


à l'article 24 ne font pas obstacle à ce qu'une entreprise, quelle que soit sa nature,
puisse effectuer l'ensemble des opérations financières nécessaires à l'exercice de
son activité professionnelle et à la gestion de son patrimoine. Il s'agit des
opérations suivantes:

a) prêts et avances au personnel


L'article 25 alinéa 3 de la Convention de 1992 autorise expressément toute
entreprise à accorder des avances sur salaires ou des prêts de caractère
exceptionnel consentis pour des motifs d'ordre social à des salariés.

Il importe d'apporter à cette disposition les précisions suivantes:

- S'agissant ‘’d'avances sur salaires’’, la loi bancaire n'impose aucun critère


d'attribution de l'avance ni de limite de son montant. Il en résulte que chaque
entreprise peut librement fixer les conditions dans lesquelles elle accepte de
consentir de telles avances;

- S'agissant des autres formes de prêts, la loi bancaire impose en revanche,


deux conditions, à savoir qu'ils doivent avoir un caractère exceptionnel et être
consentis pour des motifs d'ordre social. Le caractère exceptionnel doit être

34
apprécié au point de vue des salariés et non celui de l'entreprise, qui ne connaît pas
de limite en la matière. La seconde condition implique que l'octroi de ces prêts
doit reposer sur un critère objectif, tel qu'un événement ou une contrainte
affectant la situation financière des intéressés ou leur situation familiale. Enfin,
l'autorisation d'accorder des prêts à leurs salariés implique également celle de leur
consentir des cautionnements à l'occasion d'emprunts contractés par des salariés
auprès d'établissements de crédit.

b) Contrats de location de logement assortis d'une option d'achat (Convention, art.


26 alinéa 2).

c) Opérations de trésorerie entre sociétés d'un même groupe


L'article 26 alinéa 3 de la convention prévoit égaiement que toute entreprise,
quelle que soit sa nature, peut "procéder à des opérations de trésorerie avec des
sociétés ayant avec elle, directement ou indirectement, des liens de capital
conférant à l'une des entreprises liées un pouvoir de contrôle effectif sur les
autres"

Le terme "opérations de trésorerie" recouvre aussi bien la réception de


fonds que les opérations de crédit. Toute entreprise est donc en mesure, sans
devoir obtenir un agrément préalable, de recevoir des fonds de sociétés
appartenant au même groupe qu'elle, c'est-à-dire placées sous le "contrôle
effectif" d'une même entreprise, et d'effectuer tous types de crédits quelle que soit
leur durée, à court, moyen ou long terme et quelle que soit leur forme, ces
opérations pouvant aussi bien être des prêts directs que des engagements par
signature.

La notion de "contrôle effectif" doit être appréciée notamment, en tenant


compte des dispositions du droit des sociétés (AUSOG : article 175).

d) Les délais et avances de paiements


L'article 26 alinéa l er de la Convention de 1992 prévoit qu'une entreprise peut "
dans l'exercice de son activité professionnelle consentir à ses contractants des
délais ou avances de paiements".

35
La loi vise, d'une façon large, tous les crédits commerciaux consentis à ses
clients par un fournisseur ou prestataire de services dès lors que ces opérations,
sans être affectées à la couve liure d'une vente précise, constituent le complément
indispensable d'un contrat commercial.

D'après la réglementation bancaire française, à laquelle ont peut se référer


ici, sont notamment considérés comme licites:
- Les prêts consentis par un fournisseur pour l'installation et l'équipement des
artisans et des commerçants de détails en contrepartie d'un accord
d'approvisionnement, ces pratiques étant très usitées dans des professions telles
que l'industrie pétrolière ou la distribution de boissons;
,
- Le financement des ventes d'un commerçant par une entreprise
}
juridiquement distincte du vendeur, sous réserve toutefois qu'elles soient placées
sous le contrôle total de celle-ci ;
- La création de groupements de commerçants (sous forme de sociétés ou de
G.I.E) qui ont pour objet exclusif le financement des achats ou des ventes de leurs
adhérents, dans la mesure où ceux-ci détiennent l'intégralité du capital du
groupement.

D'après la même réglementation, la forme des 'concours que peut accorder


une entreprise est également interprétée de manière large. Elle s'entend de tous les
procédés normaux de financement auxquels un commerçant peut recourir pour la
promotion de ses ventes. En particulier, rien ne s'oppose à ce qu'une entreprise
utilise, au-delà de la vente à crédit classique, la technique de crédit-bail ou de la
location avec option d'achat comme un moyen de commercialisation de ses
produits. Cette activité de fournisseur peut être exercée soit par le fournisseur
lui-même, soit par une filiale entièrement contrôlée.

La même interprétation large vaut pour les garanties délivrées par les
entreprises pour faciliter la réalisation d'opérations d'emprunt par leurs clients
auprès d'établissements de crédit.
e) Emission des valeurs mobilières ou de billets de trésorerie

Toute entreprise, à la condition d'en avoir la capacité juridique, peut aux

36
termes de l'article 26 alinéa 4 "émettre des valeurs mobilières ainsi que des bons
ou billets à court terme négociables sur un marché réglementé". En particulier,
elle peut procéder sur le marché financier à des émissions d'obligations simples
ou convertibles d'actions ordinaires, de titres participatifs etc. L'entreprise peut
également se procurer des ressources à moins de 2 ans par l'émission
d'instruments négociables sur un marché réglementé (billets de trésorerie et bons
à court terme négociables).

f) Emission de bons ou cartes d'achat


L'article 26 alinéa 5 de la Convention autorise toute entreprise à émettre des
bons ou cartes délivrés pour l'achat auprès d'elle, d'un bien ou d'un service
déterminé. Cette disposition vise l'émission de cartes " privatives" qui permettent
l'achat de biens commercialisés par certaines entreprises.

Sous-section 5 LES PRODUITS ET SERVICES BANCAIRES

Il s’agit, pour la plupart, d’activités connexes à l’activité principale des banques.

I- LES SERVICES BANCAIRES

Ces services peuvent être classés en différentes catégories dont


notamment : le service caisse, les services concernant les effets de commerce, les
valeurs mobilières, la location de coffres etc.

II- LES PRODUITS BANCAIRES

Dans le souci de fidélisation de leur clientèle et quelquefois à la recherche


de profits supplémentaires, les banques de la sous région élargissent aussi, de plus
en plus, leur champ d’intervention, en proposant à celle-ci une gamme de produits
divers tels que, notamment, la banque assurance et la gestion télématique des
comptes.

37
III- LA REMUNERATION DES SERVICES BANCAIRES

La rémunération des services bancaires, encore appelée ‘’conditions de


banques’’ s’applique à toutes les opérations des établissements de crédit, à
l’exception des opérations entre banques et celles traitées entre elles et leur
personnel.

Ces conditions de banques comprennent la fixation des dates de valeur, la


rémunération des soldes créditeurs des clients, le prélèvement des intérêts sur les
comptes débiteurs et les opérations de crédit, la rémunération des services divers.

Depuis la création de la commission Bancaire de l’Afrique Centrale, la


détermination des conditions de banque a été libéralisée. Les taux d’intérêt
débiteurs et créditeurs sont en conséquence fixés librement par négociation entre
les banques et leurs clients en respectant toutefois certaines digues constituées par
le Taux Créditeur Minimum (TCM) et le Taux Débiteur Maximum (TDM), qui
relèvent de la compétence du gouverneur de la BEAC sur délégation des Conseils
Nationaux de Crédit.

Sous-section 6 LE SECRET BANCAIRE

Le secret bancaire est organisé au Cameroun par deux textes : l’article 45


de l’ordonnance de 1985 relative à l’exercice de l’activité des établissements de
crédit et la loi n°2003/004 du 21 avril 2003 relative au secret bancaire.

A l’instar de certains corps de métiers dont l’objet principal est la gestion


des intérêts privés, (médecins, avocats, notaires etc), le secret professionnel est
un usage dans le monde de la finance depuis bien longtemps. Il trouve son
fondement dans bon nombre de considérations à la fois économiques et sociales
qui lui confèrent sa spécificité, au-delà des seules préoccupations liées à la
protection de la vie privée.

Les conséquences de son irrespect l’érigent en délit.

38
I- LES FONDEMENTS DU SECRET BANCAIRE

L’étude des fondements du secret bancaire exige des considérations


générales qui dépassent le cadre strict du droit, car aux sources juridiques et cette
institution permettant d’identifier ses composantes, il importe d’ajouter des
considérations individuelles et collectives.

II- LES CONSIDERATIONS GENERALES SUR LE SECRET


BANCAIRE

1) Les considérations individuelles

Elles découlent des données juridiques qui imposent au banquier, à la fois


un devoir de non ingérence et une certaine réserve.

2) La réserve bancaire
Le banquier doit donc garder une certaine neutralité dans la gestion de ses
rapports avec ses clients. Il ne doit ni substituer à eux ni intervenir dans la
conduite de leurs affaires. Cette réserve n’exclut pourtant pas la vigilance dans
l’accomplissement des ordres des clients. Car il convient que la banque se montre
attentive à l’usage qui pourrait être fait des services qu’elle fournit. Son
intermédiation ne saurait l’amener à se faire complice d’anomalies ou
d’opérations contraires à la loi. La jurisprudence française, dont on peut s’inspirer
ici, estime qu’en présence d’anomalies patentes et graves, une banque doit,
nonobstant le principe du secret des affaires, s’enquérir de l’origine des fonds
portés au crédit d’un compte.

V- LES ETABLISSEMENTS DE MICRO FINANCE

Section 1 LES DIFFERENTES CATEGORIES D’ETABLISSEMENTS


DE MICROFINANCE

§1 Définition générale

39
la micro finance est, aux termes de l’article 1 er du règlement
n°01 /02/CEMAC/UMAC/COBAC du 13 avril 2002, ‘’une activité exercée par
des entités agréées n’ayant pas le statut de banque ou d’établissement financier tel
que défini à l’Annexe à la convention du 17 janvier 1992 portant Harmonisation
de la Réglementation bancaire dans les Etats de l’Afrique centrale et qui pratique,
attitre habituel, des opérations de crédit ou de collecte de l’épargne et offrent des
services financiers spécifiques au profit des populations évoluant pour l’essentiel
en marge du circuit bancaire traditionnel ‘’
Les établissements de micro finance font l’objet d’une réglementation qui
tient compte de l’importance respective des différentes catégories d’entités qui
s’y développent et leur fixes un domaine d’activités principales et secondaires,
non concurrentes, mais complémentaires aux activités des établissements de
crédit.

§2 Classification des établissements de microfinance


77- les établissements de micro finance sont regroupes en trois catégories :
- En premier catégorie : ceux qui procèdent à la collecte de l’épargne de leur
membre qu’ils emploient en opérations de crédit, exclusivement au profit de
ceux – ci ;
- En deuxième catégorie : ceux qui collectent l’épargne et accordent des crédits
aux tiers,
- En troisième catégorie : ceux qui accordent des crédits aux tiers, sans
exercer l’activité de collecte de l’épargne.

Les établissements agrées dans l’une des catégories ci- dessus sont tenus
de faire suivre leur dénomination de la mention ‘’établissement de
microfinance’’, suivre des références du texte qui les régit, de celles den leur
agrément, de la catégorie dans la quelle ils ont agrées et de leur immatriculation.
En revanche, l’utilisation du mot ‘’banque’’ ou ‘’établissement financier’’ leur
est interdite. En outre, un règlement de la commission bancaire précise, dans
chaque catégorie les formes juridiques de l’établissement.

Section 2 : L’activité des établissements de microfinance

40
Les établissements de microfinance développent plusieurs types d’activités
qui sont cependant circonscrites à l’intérieur de l’Etat où ils sont implantés. Pour
les opérations avec l’extérieur, ils doivent recourir aux services d’une banque ou
d’un établissement financier du même Etat. La loi classe cependant ces opérations
en deux catégories : celles qui sont autorisées à titre principal et celles qui le sont
à titre accessoire.

§1 Les opérations principales


78- La loi distingue quatre catégories d’opérations susceptibles d’être
exercées à titre principal par les établissements de microfinance : la collecte de
l’épargne, les opérations de crédit, les placements financiers et la réception
d’autres catégories de ressources. L’autorisation donnée pour l’exercice de
certaines de ces activités est fonction de la classification catégorielle de
l’établissement.

A- La collecte de l’épargne
79- Seuls les établissements de 1ère et 2ème catégories sont autorisés à
collecter de l’épargne soit auprès de leurs membres, pour les premiers, soit
auprès du public, pour les seconds.

Les établissements de 1ère catégorie sont autorisés à collecter l’épargne,


c’est-à-dire, les fonds autres que les cotisations et contributions obligatoires
recueillis par l’établissement auprès de ses membres avec le droit d’en disposer
dans le cadre de son activité, à charge seulement pour lui de les restituer à la
demande dudit membre.

L’épargne des établissements de 2ème catégorie est constitué de fonds


recueillis par l’établissement auprès du public, sous forme de dépôts, avec le droit
d’en disposer dans le cadre de son activité, à charge de les restituer à la demande
du déposant. Cette définition se rapproche davantage de celle qui est consacrée
par l’article 5 de la Convention du 17 janvier 1992 relative à l’activité principale
des banques.

41
En revanche, les établissements de 3ème catégorie ne peuvent procéder à la
collecte de l’épargne. Mieux, la loi précise que, pour ces établissements, ne sont
pas considérés comme épargne les dépôts de garantie, les sommes laissées par la
clientèle en vue d’honorer ses engagements, les emprunts, les fonds laissés en
compte par les associés ou actionnaires.

B- Les opérations de crédit


80- Constitue une opération de crédit ‘’ tout acte par lequel un
établissement met ou promet de mettre des fonds à la disposition d’un membre,
d’un tiers ou prend dans l’intérêt de celui-ci un engagement tel un aval, une
caution ou une garantie’’ Les établissements de 1ère catégorie ne peuvent
accorder des crédits qu’à leurs membres. Ceux affiliés à un réseau ne peuvent
prendre un engagement qu’au profit d’un établissement affilié au même réseau.

C- Les placements financiers


81- Les établissements disposant d’un excédent de ressources peuvent
effectuer des placements auprès des banques commerciales de l’Etat
d’implantation et , le cas échéant, à la souscription de bons de trésor ou de ceux
émis par la Banque des Etats de l’Afrique Centrale.

D- Les autres catégories de ressources


82- Les établissements de microfinance peuvent recevoir d’autres
ressources dans le respect des dispositions de leurs statuts et des normes arrêtées
par la Commission bancaire. A cet égard, ceux de la 1ère catégorie sont tenus de
constituer dès leur création un fonds de solidarité destiné à faire face aux
pertes. Ce fonds doit recevoir à chaque adhésion et au début de chaque exercice,
des apports effectués par les membres de façon équitable ainsi que l’affectation
d’une partie des bénéfices ou excédents d’exercice.

§2 Les opérations accessoires


83- Les établissements de microfinance accessoirement faire les opérations
suivantes : l’approvisionnement auprès des banques en devises et chèques de

42
voyages pour les besoins de leur clientèle, la location de coffre-fort les actions de
formation, l’achat de biens pour les besoins de

DEUXIEME PARTIE : GENERALILITE SUR L’AUDIT

I- NOTIONS GENERALES D’AUDIT

1. Concept général

L’audit est un ensemble de technique d’information et d’évaluation mises


en œuvre au sein d’une démarche cohérente par un professionnel afin de porter un
jugement par référence à des normes et formuler une opinion sur une procédure
ou les modalités de réalisation d’une opération.

En d’autres termes, ‘’L’audit est l’examen d’informations par une tierce


personne, autre que celle qui les prépare ou les utilise, avec l’intention d’établir
leur véracité, et de faire un rapport sur le résultat de cet examen avec le désir
d’augmenter l’utilité de l’information pour l’utilisateur’’.

Cette deuxième définition, proposée par Porter et Burton, permet


d’identifier clairement les trois parties concernées par un audit (cf schéma n°1).

43
Entité qui Flux d’information Entité qui
doit rendre requiert
compte l’Information

Audit

Rapport exprimant une


opinion, un avis des
AUDITEUR recommandations

Schéma n°11

LES PARTIES CONCERNEES PAR UN AUDIT

A) Les personnes ou entités qui doivent ‘’rendre des comptes’’. On retrouve ici la
notion de ‘’transparence’’. Sous le terme ‘’entité’’, peut figurer une entreprise, un
service, une fonction …

B) Les personnes ou ‘’entités’’ à qui l’on ‘’rend compte’’ : Celles qui requièrent
l’information.

Elles appartiennent à la même entité : Supérieurs hiérarchiques,


direction… ; ou sont situés à l’extérieur de l’entité : investisseurs et créanciers ;
Gouvernement ; Parlement ; Citoyens…

C) Une personne indépendante (l’auditeur) qui intervient lorsqu’on désire


accroître l’utilité de l’information. Dans le cas d’un audit financier sur les

44
comptes annuels publiés par une société, l’auditeur exprime une opinion sur leur
régularité, leur sincérité et la fidélité de l’image qu’ils donnent. L’audit
augmente ainsi la crédibilité qui doit s’attacher à ces informations.

1.2. Les informations soumises à l’audit, les critères de jugement, le


rapport

A) L’audit porte, en règle générale, sur des informations, actuelles ou


prévisionnelles, relatives à des faits (très rarement sur les faits eux-mêmes). Ces
informations peuvent être extrêmement variées. Citons sans être exhaustif, ni
limitatif : informations financières, informations techniques, informations
médicales,…

C’est d’ailleurs l’association du terme audit à une information déterminée


qui a donné naissance aux diverses variétés d’audit : audit financier, audit de
gestion, audit médical, etc…

B) Le jugement porté sur les informations et les opérations se fait


principalement dans le but de déterminer leur régularité, leur sincérité (ou fidélité)
ou leur efficacité. Suivant le cas, par référence à un ensemble de critères
préétablis :

-‘’les Principes comptables généralement admis’’ dans le cas d’un audit financier
portant sur les comptes annuels d’une entreprise ;
-‘’les règles de la comptabilité publique’’ dans le cas d’un audit portant sur les
compte d’une collectivité locale ou d’une administration de l’Etat ;
- des objectifs chiffrés et des critères de performance dans le cas d’un audit
opérationnel.

45
SCHEMA N°1. 2 :

LES CATEGORIES D’AUDIT

AUDIT
FINANCIER

AUDIT

FINANCIER ET
AUDIT
DE
AUDIT CONFORMITE
AUDIT
OPERATIONNEL
A ET D’EFFICIENCE
D’ECONOMIE

AUDIT
OBJECTIF
ETENDU D’EFFICACITE

(ou résultats des


programmes

C) L’audit se caractérise par un critère écrit :

- Rapport d’opinion dans le cas des informations financières publiées ;


- Rapport comportant les constats et des recommandations dans le cas
d’autres informations.

46
1.3. Les catégories d’audit

A) Dans l’entreprise, domaine principal d’exercice de l’audit, il trouve à


l’appliquer notamment à l’un ou plusieurs des aspects suivants :
- Qualité de l’information produite et utilisée, en particulier de l’information
financière et comptable ;
- Fiabilité des procédures, par exemple procédures administratives ;
- Efficacité des structures d’organisation et des systèmes de gestion ;
- Optimisation de l’emploi des ressources et adéquation des résultats aux
objectifs poursuivis ;
- Pertinence des choix et opportunité des décisions ;

Selon la nature des aspects examinés, les limites du mandat confié au


professionnel et entité concernée, on peut retenir trois types d’audit :

- L’audit financier dont l’objectif est d’exprimer une opinion sur les
informations financières publiées ;

- L’audit opérationnel dont l’objectif est de donner un avis à partir de


l’examen des informations relatives aux opérations de l’entité et de faire
des recommandations ;

- L’audit intégré ou à objectif étendu qui constitue une tentative de synthèse


des deux précédents

B) Comparaison entre audit financier et audit opérationnel


47
Audit financier Audit Opérationnel
Examen systématique des
Expression d’une opinion sur la
activités d’une entité en vue
régularité et la sincérité (comptes
1. But d’évaluer les réalisations et de
annuels) et la fidélité de l’image
faire des recommandations
qu’ils donnent
d’amélioration.
Opérations de l’entité (ou plutôt
Comptabilité générale de l’entité
informations sur les opérations) :
et informations financières
2. Champ informations sur le passé,
publiées : informations du passé
prévisions sur le futur (horizon
(horizon de 12 mois en principe).
variable)
Définie par la Direction de
l’entité ou prescripteur extérieur.
3. Nécessité Généralement prévue par la loi. Périodiquement, mais sans dates
fixes

Régulièrement, au moins tous les


4. Fréquence Pratiques professionnelles
ans

Normes édictées par les Finalités, objectifs, mesures de


5. Méthodes
organisations professionnelles performance définis par la
direction ou le législateur

Rapport d’opinion (rapport court)


Rapport comprenant des constats,
Principes comptables
6. Critères des jugements, des
généralement admis-Règles de
recommandations
comptabilité publique.
Aspect informatif
Investisseurs et créanciers Aspect constructif
7. Rapport Administration Direction
Personnel Responsable des entités auditées
8. Utilisateurs ………………

48
La mission assignée aux Directions Nationales d’Assurances recouvre bien ces
biens catégories d’audit.

49
SCHEMA 2.1.
SCHEMA OPERATIONNEL

FINALITE

OBJECTIFS

MESURES DE PERFORMANCES

MESURES D’ACTIVITE

ENTITE OBJET
RESPONSABLE
DIRECTION
DE L’AUDIT

Emet un rapport
comprenant :

AUDITEUR - Des constats


- Des recommandations

2. Audit opérationnel

50
2.1. Définition et Contenu

Le concept d’audit opérationnel (Opérationnal Auditing) est apparu dans les


années 50 dans les entreprises privées et dans le secteur public aux Etats-Unis.

De nombreux auteurs dans la littérature professionnelle ont utilisé des termes


différents mais en fait synonymes : ‘’Audit de gestion’’, ‘’Audit de
performance’’, ‘’Audit de management’’, ‘’Audit de Fonctions’’, ‘’Audit
d’efficacité’’,…

L’Audit opérationnel est l’examen systématique des activités d’une entité en


fonction des ses finalités et objectifs, en vue :
- D’évaluer les réalisations (en identifiant notamment les pratiques non
économiques, improductives et inefficaces) ;
- De faire des recommandations d’amélioration.

L’audit opérationnel est généralement effectué pour aider la direction à


améliorer la performance de l’entité.

Le champ couvert peut être plus ou moins large. Il peut concerner


l’ensemble des activités de l’entité ou seulement un secteur d’activité : un
département, un établissement, une fonction, un produit…

L’examen peut porter à des degrés d’analyse variable sur des politiques,
des activités, des systèmes, des procédures, des résultats.

Les critères de qualité peuvent comprendre : la conformité, la sécurité,


l’économie, l’efficience (la productivité), l’efficacité.

Leur choix pose de redoutables problèmes. Alors qu’en audit financier, le


cadre de référence est un ensemble de règles fortement codifiées (les principes
comptables généralement admis, les règles de la comptabilité publique), en audit
opérationnel, la recherche des normes internes ou externes jugées pertinentes est

51
souvent difficile. A cet égard, les concepts d’économie, d’efficience et
d’efficacité peuvent fournir un cadre cohérent.

L’audit opérationnel porte en règle générale sur des informations relatives


aux opérations beaucoup plus que sur les opérations elles-mêmes. Apprécier la
politique commerciale d’une Compagnie d’Assurance par exemple consiste à
collecter des données pertinentes sur l’activité (contrats émis, produits nouveaux,
en valeur absolue, en pourcentage…), sur le marché et la concurrence (évolution
générale de la clientèle, parts de marché…), sur les moyens mis en œuvre
(personnel, dépenses publicitaires et de communication,…). Ces données
comparées avec les objectifs (figurant dans le plan, budget..) fournissent la base
du constat. Les recommandations seront émises par référence à des principes de
gestion que l’auditeur doit posséder de part sa compétence et son expérience.

2.2. Domaine de l’audit opérationnel

L’audit opérationnel est généralement effectué pour aider la direction à


juger les performances et l’efficacité de l’entité afin de les améliorer.

L’appréciation des performances concerne soit les systèmes d’information et


d’organisation, soit les résultats, soit les choix de développement et la stratégie.

A) Juger l’entreprise sur l’efficacité et la performance des systèmes


d’information et d’organisation mis en place pour son activité et les méthodes
de direction.

- Le jugement aboutira à une opinion sur la qualité de l’instrument et à des


recommandations sur des procédures, imprimés, circuits… visant une
amélioration de l’efficacité et de la pertinence de l’organisation et des méthodes
de la direction.

Il ne s’agit pas de juger directement des résultats de l’entreprise, mais des


processus et des méthodes mis en œuvre pour les atteindre. Cet examen étant
qualifié par le terme ‘’audit des contrôles opérationnel’’ (initialement l’audit
opérationnel était limité à ce seul domaine).

52
L’appréciation du système de contrôle administratif est alors nécessaire
pour formuler une opinion.

B) Juger l’entreprise sur ses résultats. Il s’agit de porter un jugement sur les
conditions d’exploitation et les décisions de gestion (les ressources ont-elles été
utilisées de manière optimale pour atteindre des objectifs rationnels ?) et donc,
pour l’essentiel, un jugement portant sur l’efficacité de la gestion.

Ce jugement sur des performances de l’entreprise par rapport à son


environnement est généralement désigné sous le terme : ‘’audit de gestion’’.

Le contrôle de gestion (en temps que structure mise en place par la direction pour
maîtriser les performances) sera particulièrement examiné par l’auditeur comme
l’une des composantes du contrôle interne administratif.

C) Juger au sein de l’entreprise, si le projet économique formé initialement est


toujours maîtriser, en particulier si au niveau des dirigeants les choix de
développement sont pertinents et les décisions opportunes.

Le jugement s’appliquera en particulier aux projets d’investissement et à la


qualité de la stratégie appliquée et se retrouve sous la terminologie ‘’d’audit de
stratégie’’.

3. Audit Financier

2.1. Définition et contenu


‘’L’audit financier est l’examen auquel procède un professionnel compétent et
indépendant en vue d’exprimer une opinion motivée sur la régularité, la sincérité
et la fidélité avec laquelle les comptes annuels d’une entité traduisent sa situation
à la date de clôture et ses résultats pour l’exercice considéré, en tenant compte
du droit et des usages du pays où l’entité a son siège’’.

53
AUDIT FINANCIER EXTERNE

PRINCIPES COMPTABLES
GENERALEMENT

ADMIS

Informations INVESTISSEURS
CREANCIERS
financières publiées
ADMINISTRATION
ENTREPRISE (Comptes annuels) PERSONNEL

Emet un rapport sur la


régularité, la sincérité des
comptes annuels et la fidélité
AUDITEUR de l’image qu’ils donnent

54
Cette définition appelle les remarques suivantes :

a) L’auditeur externe est un professionnel indépendant ;


b) L’audit financier peut être accompli :

- Dans le cadre de dispositions légales : la loi sur les sociétés commerciales


prévoit l’existence obligatoire d’un commissaire aux comptes dans les sociétés
anonymes et les autres sociétés d’une certaine taille ;
- Dans le cadre d’un contrat : une entreprise peut se soumettre à un audit
pratiqué par un auditeur externe à la demande d’un banquier ou d’un investisseur.

c) L’auditeur financier qui exprime son opinion le fait par référence à deux
critères objectifs :

- Les principes comptables généralement admis ‘’auxquels il se réfère pour


exprimer son opinion sur l’application qui en est faite par la Direction de l’entité ;
la notion de principes comptables recouvre l’ensemble des concepts, des textes
légaux et réglementaires, des avis et recommandations d’instances reconnues et
des pratiques permettant l’élaboration et la présentation des informations
financières publiées.

- Les normes d’audit généralement acceptées ‘’auxquelles il se réfère pour


qualifier le travail qu’il a effectué ; ces normes se rapportent à un niveau de
qualité jugé acceptable par la majorité des ‘’hommes de l’art’’. Elles sont
élaborées et publiées par les organisations professionnelles des auditeurs
financiers.

Cette question est fondamentale, car elle conditionne, en fait, la garantie des
entreprises et des tiers quant à l’opinion exprimée.

d) L’audit financier externe doit être clairement associé à l’information


financière externe des entités dont il est une composante essentielle.

Dans le cas des entreprises, il porte essentiellement sur les comptes annuels.

3.2. Le rapport de l’auditeur

55
1. Le rapport d’opinion de l’auditeur financier externe.
A l’issue de ses travaux, l’auditeur émet un rapport d’opinion sur la régularité, la
sincérité et la fidélité des comptes annuels.

Il peut aboutir à une des trois opinions suivantes :


- Certificat sans réserve ;
- Certification avec réserve ;
- Refus de certifier.

La forme des rapports est normalisée aussi bien en France que dans les pays
Anglo-Saxons.

Un rapport ne doit pas être un exercice de style. C’est un document très


technique ayant un objectif très précis, dont il ne faut pas masquer la portée par
l’usage de formules peu claires ou d’un vocabulaire imprécis.

La brièveté du Message de l’auditeur est à souligner. Ce fait n’est pas


toujours bien compris par les utilisateurs et mérite quelques explications.

 La diffusion d’une information financière ‘’régulière et sincère’’ entre dans


la sphère de responsabilité de la direction de l’entité. L’auditeur ne fournit une
information financière que par substitution, dans le cas de carence de la direction
ou lorsque la loi l’y oblige ;

 Le rôle de l’auditeur est d’augmenter la crédibilité d’une information. Dans


ce processus, il est indispensable que son rapport soit sans ambiguité pour le
lecteur (l’information est-elle régulière, sincère et donne-t-elle une image fidèle ?
l’information est-elle régulière et sincère mais avec des réserves qu’il conviendra
d’expliciter et de chiffrer si possible ? L’auditeur refuse-t-il de certifier et
pourquoi ?).

 Le rapport ne peut à lui seul donner une idée de l’ampleur des travaux
nécessaires à l’équipe d’audit pour aboutir à l’opinion : le budget d’heures se
chiffre par milliers dans le cas des grandes entreprises (un groupe automobile par
exemple, c’est 100 milliards de chiffre d’affaires, des stocks de plus de 40 000
références, des milliers de clients, des millions d’écritures comptables, des
56
systèmes informatiques avancés…, ce qui revient à dire que l’auditeur devra
consacrer de nombreuses heures de travail pour arriver à une assurance
raisonnable quant à la régularité et la sincérité des comptes annuels et la fidélité
de l’image qu’ils donnent.

II- FONDEMENTS ET MISE EN ŒUVRE DE L’AUDIT

II.1. Audit opérationnel

1. Les préalables à un audit opérationnel

La pratique de l’audit opérationnel, qui est l’examen systématique des


activités d’une entité, envisagé sous l’angle de l’économie, de l’efficience et de
l’efficacité, passe nécessairement par une bonne connaissance de ses finalités et
objectifs, de ses critères de mesure de performance, de ses systèmes
d’informations de gestion et de contrôle interne.

1.1. Les finalités et objectifs

Les finalités correspondent à la fonction ‘’d’utilisé’’ assignée à l’entité par


les détenteurs du pouvoir. Elles sont principalement le profit, les parts de
Marchés, la puissance… sous certaines contraintes sociales.

Les objectifs sont la traduction chiffrée (en quantité, en valeur) des finalités
pour une période donnée.

Finalités et objectifs doivent être exprimés clairement sans ambigüité. De


nombreux projets, et ceci apparaît avec confiance lors des audits, ont le grand
défaut d’être formulés en termes vagues.5

5
En effet, pour le dictionnaire ‘’Robert’’ ‘’efficacité’’ et ‘’efficience’’ sont des mots synonyme, le dernier terme
étant un anglicisme pour efficacité. Cependant, pour les professionnels de langue française, l’utilité d’une
distinction s’impose. Dans la revue canadienne ‘’C.A. Magazine de Décembre 1978, on relève les précisions
uivantes :
-‘’… l’efficience, c’est l’obtention du meilleur ratio possible entre les services produits (extrants) et les ressources
utilisées pour les produire (intrants) ;
-‘’…l’efficacité… est la mesure dans laquelle un programme atteint ses buts et autres effets prévus’’ ;
57
1.2. Les critères de mesure et performance

A) Le Profit

Défini comme la différence entre les Ouputs et les Inputs exprimés en Francs,
le profit constitue un indicateur de performance synthétique :

 Il facilite la comparaison des rentabilités entre différentes entités


(entreprises, unités décentralisées,…) ;
 Il est aisément compréhensible ;
 Permet de mesurer l’impact des facteurs intervenant dans une décision.

Cependant, ce critère de mesure a ses limites :

 Le profit mesure la rentabilité immédiate et sous-évalue la rentabilité à long


et moyen terme (par exemple, une politique qui consiste à négliger la
recherche/développement est favorable à court terme).
 Le profit mesuré par les comptables souffre d’imperfections diverses (coûts
historiques, pas de véritable prise en compte de l’inflation).

 La maximisation du profit (en moyenne et longue période) n’est pas


l’objectif unique des entreprises. Il existe parallèlement, et les plus grands
auteurs l’ont montré, des objectifs comme croître, suivre, satisfaire aux besoins de
ceux qui travaillent…

 Même dans l’industrie privée, il existe des entités, des sous-ensembles dans
lesquels la mesure du profit est inopérante ; il est nécessaire de recourir à des
critères de performance autres, lorsqu’il s’agit d’apprécier par exemple
l’efficacité d’un service de recherche, d’un service juridique, d’un centre de frais
(publicité par exemple).

Les concepts d’économie, d’efficience et d’efficacité

De même pour André G. Delion : ‘’l’efficacité consiste à atteindre le but fixé. Elle doit être distinguée de
l’efficience qui consiste à obtenir un résultat avec le minimum de moyens. Le latin connaissait déjà cette
distinction (efficax, efficiens) que les Anglais ont traduit en ‘’efficaity’’ et ‘’effectiveness’’.
58
La qualité de la gestion d’une entité peut être appréciée en terme :
- D’économie (‘’economy’’),
- D’efficience (‘’efficency’’) ou de productivité,
- D’efficacité (‘’effectiveness or programm résults).

Si la traduction française pose quelques problèmes (b), les concepts


eux-mêmes peuvent être définis avec précision.
L’analyse est valable quelque soit le type d’entité, qu’elle appartienne au
secteur public ou privé, au secteur marchand ou non marchand.

Cette entité :
- Utilise des ressources (ou moyens) : du personnel, des équipements, des
biens et services acquis à l’extérieur, de l’espace. Les économistes, même de
langue française, utilisent pour définir ces ressources le terme d’inputs ;

- Produit des biens et des services dans le secteur marchand (des voitures, du
KW/heure, du transport aérien, du transport par rail…) ou des services dans le
secteur non marchand (des soins hospitaliers, de la formation). Ces biens et ces
services sont appelés des outputs.

Ils sont exprimés en termes financiers (francs) ou en termes réels (quantités) ;

- Fonctionne pour réaliser ses finalités et objectifs

Les trois principes de gestion se définissent rigoureusement de la manière


suivante :

Le principe d’économie est relatif à la manière dont les ressources ou


moyens (inputs) sont rendus disponible en temps utile, dans les quantités et avec
les qualités appropriées, au juste prix (ou pour le prix le plus bas possible).

L’efficience est le rapport entre les biens et services produits et les moyens
utilisés. L’entité est efficiente si elle maximise le rapport ‘’Biens et services
Produits’’/Moyens utilisés’’ ou si elle minimise le rapport ‘’Moyens
utilisés’’/’’Biens et services produits’’.

59
L’efficacité est le rapport entre le résultat obtenu et le coût, l’un et l’autre
étant mesurés en fonction des finalités et objectifs préalablement définis. La
connaissance des finalités et objectifs de l’entreprise est une condition nécessaire
pour mesurer l’efficacité.

1.3. Le système d’Information de Gestion

Tout responsable doit disposer, ce qui n’est pas souvent le cas, d’un
système global, cohérent, qui intègre tous les aspects des opérations et pouvant lui
fournir un certain nombre d’informations financiers, qualitatives et quantitatives
sur le fonctionnement de son entité.

Les éléments d’un tel système sont :

La politique de l’entité, qui se situe en amont, exprimée par ses finalités, ses
objectifs, la planification stratégique.

- Le système d’information qui traite de la gestion courante, intègre les


étapes suivantes.

- La programmation : les décisions sont prises dans le respect des finalités,


des objectifs et des options stratégiques qui ont été préalablement décidés, et
matérialisées, parfois, sous la forme d’un plan à long terme (3, 5,… ans).

- Le budget : Il est exprimé en Francs, couvre une période spécifiée,


généralement l’année, et résulte (ou devrait résulter) essentiellement d’une
négociation entre le responsable d’un Centre et ses supérieurs. On distingue
généralement : les budgets d’exploitation ou de fonctionnement, les budgets
d’investissements et de financement, le budget de trésorerie.

- La comptabilité : Elle constitue une base de données très riche pouvant


être utilisée pour les besoins de la gestion interne. On distingue la comptabilité
générale et la comptabilité de gestion qui englobe la comptabilité analytique et la
comptabilité budgétaire.

60
- La présentation et l’analyse financière : Les informations comptables et
les autres informations de nature technique … sont synthétisées, analysées à
l’intention des responsables de l’entreprise dans le ‘’tableau de bord’’.

1.4. Le contrôle interne

A) Définition et buts

Le contrôle interne est l’ensemble des moyens et procédures qui, définis,


appliqués et surveillés sous la responsabilité de la direction d’une entité,
assurent :
- Que les actifs d’une entreprise sont bien protégés. Ces actifs sont nombreux
et variés. Il s’agit aussi bien, des stocks, des matériels, que des comptes bancaires
ou des créances sur des clients, par exemple. Beaucoup de ces actifs sont
enregistrés en comptabilité mais certains ne le sont pas (exemple : fichier
commercial, programmes informatiques, archives…),

- Que l’entreprise ne supporte pas des passifs non justifiés (par exemple,
qu’elle ne supporte pas des charges qui ne lui incombent pas),
- Que le système d’information (comptable et de gestion) donne des
informations fiables en temps utile et que ces informations sont correctement
protégées.

- Que les instructions de la direction, dans tous les domaines, sont bien
transmises et suivies.

Le contrôle interne doit s’inscrire dans une perspective d’amélioration des


performances. Il doit être mis en place de telle façon que ces objectifs soient
atteints avec la meilleure productivité possible.
Les conditions d’un contrôle interne efficace

La responsabilité du contrôle interne fait partie des attributions de la


direction. Le contrôle interne n’est jamais une recette miracle. Il est toujours la
résultante d’une combinaison de moyens à adapter au cas par cas. Mais il existe de
grandes lignes directrices.

La délégation des tâches

61
Définir ‘’qui fait quoi’’ est une condition du contrôle interne. Cette
délégation des tâches et des responsabilités aux différents services doit être
suffisamment précise en mesure de les assumer.

Une séparation suffisante des tâches

La délégation des tâches doit être effectuée en veillant à une séparation


suffisante des tâches. La séparation des tâches permet d’assurer un contrôle entre
les services. A titre d’exemple, les services comptables participent à l’inventaire
physique des stocks et assurent ainsi un contrôle indépendant des magasins. La
séparation des tâches ne constituent pas une méthode à appliquer de façon
systématique si, dans certains cas, elle répond mal à des objectifs de productivité
et si le contrôle interne peut être atteint par d’autres moyens (renforcement de la
supervision hiérarchique ou du contrôle de gestion).

Des moyens matériels de protection


Le contrôle interne sur les stocks commence par des locaux bien protégés.
Ce qui paraît évident à dire n’est pas toujours maîtrisé surtout dans les domaines
complexes (protection physique de l’informatique par exemple).

Des procédures adaptées et connues

Des procédures opérationnelles, précises et à jour, doivent définir les règles


à appliquer. Il est nécessaire de veiller à ce que ces procédures soient
correctement connues et comprises par les intéressés.

Une supervision hiérarchique adaptée

Chaque responsable assume la responsabilité de l’ensemble des opérations


qui lui sont confiées. Dans ce cadre, il définit la supervision qu’il assure sur les
opérations déléguées à ses collaborateurs. Cette supervision doit être adaptée :
- A la compétence des hommes à qui les travaux sont délégués ;

62
- Au niveau des risques propres aux différentes opérations déléguées (à titre
d’exemple, la délégation de la signature des chèques doit être très limitée).

Il est important que cette supervision soit organisée et réfléchie. Elle ne doit
pas être simplement.

Il est important que cette supervision soit organisée et réfléchie. Elle ne doit
pas être simplement improvisée en fonction du temps disponible. Il s’agit d’une
démarche active et positive qui n’implique pas des contrôles nécessaires très
approfondis mais doit être adaptée à chaque situation.

L’engagement de supervision doit être effectivement tenu. Ne pas respecter


dans les faits, les modalités de supervision préalablement définies est une faute
grave.

Un contrôle de gestion efficace

Un contrôle de gestion efficace constitue une des données essentielles du


contrôle interne. Ceci est atteint par :

- Un contrôle de gestion indépendant des services opérationnels ;

- Un budget annuel cohérent, établi contradictoirement avec les responsables


et suffisamment détaillé ;

- Une remontée des données réelles rapide, exacte et cohérente avec la


comptabilité ;

- Une analyse et une compréhension approfondie des données réelles en


comparaison du budget et de l’activité constatée.

Un fonctionnement permanent

Il est nécessaire que le contrôle interne ne soit pas affaibli dans les périodes
où les effectifs ne sont pas au complet (congés annuels, maladie longue durée,
etc), même si le maintien d’un contrôle efficace, dans ces circonstances, n’est pas
facile. Cette contrainte doit donc être intégrée dans les réflexions des
responsables.
Il est nécessaire de prévoir :
63
- Une polyvalence suffisante des personnels sur les différents postes.
Celle-ci est obtenue, notamment, en assurant une rotation régulière des
personnels sur les différents postes et en prévoyant une formation adaptée ;

- Une organisation anticipée des congés. Celle-ci prévoir par avance les
aménagements nécessaires au contrôle interne.

Les fonctionnements permanent du contrôle interne doit également être


assuré dans les périodes de réorganisation (par exemple, lors de la mise en place
d’un nouveau système informatique).

Un état d’esprit constructif et orienté vers le contrôle interne

Un contrôle interne est la responsabilité de tous, les procédures ne peuvent


pas tout prévoir, chacun doit donc avoir une démarche constructive afin d’adapter
son action pour que le contrôle interne soit efficace.

B) Utilité du contrôle interne

Le contrôle interne est productif au deuxième degré. Il évite les pertes, les
détériorations, les déperditions de toutes natures qui résultent de l’inorganisation,
de la négligence ou de la malveillance. Ceci n’est pas directement mesurable,
mais il est sûr toutefois que les coûts peuvent être très élevés. Les bénéfices du
contrôle interne ne sont d’ailleurs pas uniquement financiers. Ils concernent
aussi le système de valeur et la culture de l’entreprise elle-même qui sont affaiblis
si le contrôle interne est insuffisant.

2. Méthodes et Techniques d’audit opérationnel

2.1. Démarche Générale

La démarche d’audit opérationnel comporte phases principales :

- La planification qui comprend :


 La prise de connaissance de l’entité, objet de l’audit ;
 Et l’organisation de la mission

64
- L’exécution qui comprend notamment l’appréciation des systèmes pour
les opérations répétitives, la collecte des éléments probants, le contrôle des
sorties.
- Le rapport qui comporte la communication des résultats de l’audit au
prescripteur et/ou à la direction de l’entité.

Enfin, dans le cadre de certaines missions (généralement celles confiées


aux services d’audit interne), il peut être demandé d’assurer un suivi des constats
et recommandations.

Les spécificités et difficultés de l’audit opérationnel se situent :

- Dans la définition des objectifs réels assignés à la mission. En effet, si le


prescripteur n’a pas défini à priori et avec précision, lors du démarrage de la
mission, les résultats ‘’réels’’ qu’il en attend, si les attributions dévolues à
l’auditeur ne sont pas délimitées, le grand danger est de s’intéresser à tout mais
d’une manière dispersée, superficielle.

Il est donc important de définir, au préalable, à travers un ‘’filtre à


objectifs’’ les crises importantes et de les traiter à fond.

- Dans l’absence fréquente de critères de jugement ;


- Dans la rédaction du rapport qui constitue la phase la plus importante et la
plus délicate de la mission.

2.2. Planification

Pour exécuter sa mission de la manière la plus efficace possible, et réduire


ses risques, l’auditeur doit bien la planifier.

Cette phase comporte généralement deux aspects :


- Un aspect de prise de connaissance de l’entité à auditeur ;
- Un aspect d’organisation de la mission.

La conduite de cette phase est généralement assumée par une équipe


restreinte de niveau élevé. Elle débute à l’instant où l’entité, objet de l’audit, a été
désignée.

65
Sa durée varie avec la complexité de l’entité mais est également du
caractère récurrent (cyclique) ou de la mission.
L’auditeur doit cependant rapidement établir l’orientation de ses travaux
pour pouvoir se concentrer sur les aspects essentiels.

66
DEROULEMENT DE LA PHASE PLANIFICATION

PLANIFICATION

PRISE DE CONNAISSANCE GENERALE

- REUNION PRELIMINAIRE AVEC LES RESPONSABLES DE


L’ENTITE AUDITEE

- RECUEIL D’UNE DOCUMENTATION


(INTERNE/EXTERNE)
- TEXTES (LOIS, DECRETS, DOCUMENTATION DE
POLITIQUE GENERALE
- ETATS FINANCIERS, RAPPORT ANNUEL
- PLANS, BUDGETS, …
- ORGANISMES,…
- VISITE DES LIEUX

- DECRISPATION DE L’ENTITE A AUDITER

- IDENTIFICATION DES PRINCIPAUX SYSTEMES DE


GESTION ET DE TRAITEMENT DE L’INFORMATION

- EXAMEN DES RAPPORTS D’AUDIT ANTERIEURS, DES


RAPPORTS DES SERVICES D’AUDIT INTERNE,…

- ETABLISSEMENT DES CRITERES D’AUDIT

- DETERMINATION (OU PRECISION) DE LA PORTEE DE


L’AUDIT.

ORGANISATION DE LA MISSION

- SELECTION DE L’EQUIPE
- DUDGETS/TEMPS, PLANNINGS,
ECHEANCES
NOTE D’ORIENTATION GENERALE
LETTRE DE MISSION

67
DEROULEMENT DE LA PHASE EXECUTION

EXECUTION

PROGRAMME DETAILLE
D’AUDIT

APPRECIATION DES SYSTEMES

ETUDE PREPARATOIRE

DESCRIPTION DU SYSTEME

APPRECIATION DE LA CONCEPTION DU SYSTEME

CONTROLE DES SORTIES


APPRECIATION DU FONCTIONNEMENT DU SYSTEME
DU SYSTEME

SONDAGES SUR LES SORTIES

OPERATIONS PONCTUELLES

ETUDE PREPARATOIRE
68

ANALYSES, SONDAGES
2.3. Exécution

La phase d’exécution consiste à apprécier les systèmes, les procédures, à


accumuler les preuves suffisantes pour exprimer un avis sur la conformité,
l’économie, l’efficience et l’efficacité des opérations de l’entité.

Les systèmes les plus importants ont été identifiés au cours de la prise de
connaissance générale ; il s’agit maintenant de traduire cette analyse en objectifs
de contrôle. Le programme d’audit détaillé est le document approprié pour
effectuer cela.

Il est nécessaire de distinguer :


- les opérations de nature répétitive (qui sont traitées par le système) ;
- les opérations ponctuelles

Dans le premier cas, un jugement sur la conformité, l’économie,


l’efficience, l’efficacité des opérations passe une appréciation préalable de la

69
conception du système ; celle-ci est ensuite complétée par une appréciation du
fonctionnement du système au moyen de sondages sur des échantillons
d’opérations.

Dans le second cas, le jugement passe par l’analyse du dossier des


opérations.

Les techniques mises en œuvre sont les suivantes :

- l’appréciation de la conception du (des) système(s) intègre les études


préparatoires, diagrammes de circulation, tests, questionnaires de
contrôle interne ;
- l’appréciation du fonctionnement du (des) système(s) implique les
sondages sur jugements professionnels ou statistiques ;
- l’observation physique ;
- la confirmation directe…

2.4. Rapports

La communication des constats et des recommandations au prescripteur et


à la direction de l’entité constitue la phase essentielle de la mission.

Elle donne lieu à une présentation écrite sous forme de rapports mais il est
généralement souhaitable de la faire précéder par une présentation orale aux
responsables de l’entité auditée.

Dans le schéma retenu, nous avons introduit une étape de contradiction


écrite du rapport d’audit ; ce n’est qu’après avoir recueilli et examiné les réponses
écrites des responsables de l’entité que le rapport devient définitif.

On peut également concevoir que les observations de l’entité soient


directement intégrées dans le rapport.

II.2. AUDIT FINANCIER


70
1. Les Préalables à un audit financier

‘‘L’audit financier est l’examen auquel procède un professionnel


compétent et indépendant en vue d’exprimer une opinion motivée sur la
régularité, la sincérité et la fidélité avec laquelle les comptes annuels d’une entité
traduisent sa situation à la date de clôture et ses résultats pour l’exercice
considérée, en tenant compte du droit et des usages du pays où l’entité à son
siège’’.
Ces comptes annuels comprennent :
- le bilan
- le compte de résultat
- l’annexe
Sur lesquels l’auditeur exprime son opinion par référence :
- à des normes comptables (les principes comptables généralement
admis), définis par des textes légaux ou des recommandations
d’instances reconnues ;
- à des normes d’audit définies par des organisations professionnelles.

1.1. Critères de jugement des comptes annuel

Pour parvenir à cette opinion sur la régularité et la sincérité des comptes


annuels et que la fidélité de l’image qu’ils, donnent, l’auditeur, au terme de son
travail, doit avoir la conviction :
- que toutes les opérations ont été enregistrées (exhaustivité)
- que chaque opération enregistrée est :
 réelle,
 correctement évaluée,
 correctement imputée,
 enregistrée dans la bonne période,
 correctement centralisée.
Ces critères peuvent être regroupés comme suit :
 Existence
 Exhaustivité
 Propriété
71
 Evaluation
 Comptabilisation
 Informations.

Ces regroupements faits dans une optique pratique, contiennent une part
d’arbitraire et ne sauraient rendre toutes les inter-relations existant entre les
critères ; les frontières entre les différents critères ne sont, bien entendu, pas
toujours aussi clairement délimitées.

Existence

Ce critère signifie :
- pour les éléments matériels (immobilisations, stocks…), une réalité
physique ;

- pour les autres éléments (actifs, passifs, charges et produits), la


traduction d’opérations réelles de l’entreprise (par opposition à des opérations
fictives).

L’existence couvre partiellement le critère d’évaluation dans la mesure où


on peut dire qu’un montant surévalué ne correspond pas à une opération réelle à
concurrence de la surévaluation.

Exhaustivité

Le critère d’exhaustivité signifie que :


- toutes les opérations réalisées par l’entreprise sont reflétées dans les
comptes annuels (ce qui sous-entend que chacune d’entre elles est saisie, dès son
origine, sur un document qui permettra ultérieurement de la comptabilité ; si ce
document initial n’existait pas, il serait impossible de contrôler l’exhaustivité des
enregistrements comptables) ;

- seules les opérations de la période sont reflétées dans les comptes


annuels.
L’exhaustivité couvre partiellement le critère d’évaluation dans la mesure
où on peut dire qu’un montant sous-évalué équivaut à la non-comptabilisation
d’une partie d’une opération.
72
Propriété

Le critère de propriété signifie que les actifs qui apparaissent au bilan de


l‘entreprise lui appartiennent vraiment (n’ont pas, par exemple, fait l’objet d’un
contrat de crédit-bail) ou correspondent à des droits réellement acquis.

Bien qu’il puisse paraître antinomique de parler de propriété des dettes, ce


critère s’applique aussi aux passifs qui doivent correspondre à des obligations
effectives de l’entreprise à une date donnée.

Ce critère complète celui d’existence dans la mesure où on pourrait


imaginer que l’entreprise comptabilise, par exemple, des stocks qui existent
physiquement, mais qui ne lui appartiennent pas.

Evaluation

Le critère d’évaluation signifie que toutes les opérations comptabilisées


sont évaluées conformément aux principes comptables généralement admis (plus
bas du coût ou de la valeur nette réalisable, par exemple) appliqués de façon
constante d’un exercice à l’autre.

Comptabilisation

Le critère de comptabilisation signifie que les comptes annuels, dans leur


ensemble (bilan, compte de résultats, tableau de financement, annexe),
présentent, dans le cade d’une image fidèle, toutes les informations :

- requises par les textes,


- nécessaires à leur compréhension.
Ces informations doivent être présentées conformément aux normes
généralement admises, appliquées de façon constante.

LA CONNAISSANCE APPROFONDIE DE CES CRITERES


EVITERA A L’AUDITEUR, LE PLUS SOUVENT, DE PROCEDER A
DES TRAVAUX DE CONTROLES INUTILES DANS LA MESURE OU

73
ILS NE CONTRIBUENT PAS A LA CONSTRUCTION DE L’OPINION
FINALE.

1.2. Notion de risque

Lorsqu’il émet une opinion finale sur les comptes annuels, l’auditeur court
le risque que l’un des critères précédemment définis ne soit pas (en totalité ou
partiellement) rempli et qu’il en résulte une erreur significative non décelée.
Ce risque est dû, d’une part aux particularités de chaque entreprise, d’autre
part à l’auditeur lui-même.
La méthode qui est décrite ci-après est essentiellement fondée sur une
bonne adéquation des moyens mis en œuvre pour les contrôles aux risques
encourus par chaque dossier. Pour bien comprendre les différents niveaux de
risque qui existent dans une entreprise, dans le cadre d’une mission d’audit.

Risques dus à l’entreprise

On distingue :
- le degré général de risques qui est dû, d’une part au secteur auquel
appartient l’entreprise (certains secteurs d’activité comportent des risques plus
grand inhérents à la nature de leur activité et/ou à la complexité de leurs
opérations, d’autre part, à la situation générale de l’entreprise (la structure plus ou
moins étoffée, l’attitude générale de la Direction et du personnel face aux
problèmes de contrôle, les difficultés financières… sont autant d’élément qui
peuvent créer des risques, plus ou moins grands, d’erreurs dans les comptes, car
ils influent sur toutes les opérations).

- le risque potentiel propre à chaque circuit d’information financière en


raison de la nature, de la valeur et du volume des opérations qui y transitent. En
effet, une erreur de conception d’un système de traitement de l’information
(omission d’un point de contrôle important, par exemple) peut avoir une
incidence sur chacune des opérations qui transitent par ce système. Le risque
cumulé d’erreurs sera d’autant plus grand que les transactions individuelles sont
nombreuses et de valeur importante.

74
- le risque réel qui est, en fait, la valeur finale des erreurs commises dans les
comptes de l’exercice. Ce risque peut être différent du précédent dans la mesure
où, même si un contrôle n’est pas effectué, toutes les opérations concernées ne
sont pas nécessairement erronées.

Si les deux premiers types de risques n’évoluent qu’en cas de modification


importante de la nature et de l’organisation générale de l’entreprise, le dernier est
différent tous les ans. L’objectif de la méthode décrite ci-après est de fournir à
l’auditeur les moyens d’évaluer le risque réel en mettant en œuvre des contrôles
adaptés à l’ampleur du risque général et des risques potentiels.

Risques dus à l’auditeur

Outre les risques dus au fait que l’audit n’est pas un contrôle de toutes es
opérations, les risques dus à l’auditeur sont ceux, tout au long de sa mission, de
commettre des erreurs techniques, de jugement…
Ces risques sont limités par :
- l’utilisation d’une méthode rigoureuse (voir ci-après) ;
- la formation qu’il reçoit et qu’il acquiert par des recherches personnelles ;
- les règles de sécurité mises en place par le Cabinet (supervision des
dossiers, revue indépendante des rapports, etc…

Risque final

Le risque final de l’audit est le résultat de la conjonction des deux facteurs,


à savoir lorsque ni les moyens mis en œuvre par l’entreprise, ni ceux mis en œuvre
par l’auditeur ne permettent de déceler les erreurs.
Toutes ces notions de risque doivent, par ailleurs, être pondérées, en
fonction de la valeur relative des erreurs qui peuvent en découler (seules les
erreurs significatives sont recherchées par l’auditeur), ou de l’impact qu’elles
peuvent avoir sur les relations avec l’entreprise (fraude).

75
Méthodes et techniques d’Audit financier

Les comptes annuels d’une entité sont l’aboutissement d’un processus de


traitement de l’information. (Voir schéma : Traitement de l’information
comptable ci-dessous).

TRAITEMENT DE L’INFORMATION COMPTABLE

FAITS ECONOMIQUES ET JURIDIQUES

PIECES
JUSTIFICATIVES

SYSTEME
D’INFORMATIONS
COMPTABLES

COMPTES
ANNUELS

Pour vérifier les comptes annuels, l’auditeur peut donc :


- Soit partir des montants figurant dans les comptes de synthèse et remonter
aux pièces justificatives (approche traditionnelle).

Cette approche n’est satisfaisante que si le nombre d’opérations est faible


(opérations ponctuelles).

Elle présente des limites évidentes :

76
 Elle permet de vérifier ce qu’il y a dans les comptes mais ne donne
aucune information sur ce qui devrait s’y trouver ;

 Elle devient rapidement onéreuse lorsque le nombre et la complexité


des opérations croît dans l’entité et que pour former son jugement, l’auditeur doit
contrôler un pourcentage significatif de transactions ;

 Elle est peu efficace si les contrôles sont limités à un petit nombre
d’opérations.
 Soit examiner la manière dont le système de traitement de l’informe
pour enregistrer sans faille les opérations avant de se prononcer sur les comptes
annuels (approche par les systèmes).

L’approche par les systèmes nécessite un investissement de départ


important (description des systèmes…), elle présente néanmoins des avantages
déterminants ;
 les travaux d’audit peuvent être orientés sur les zones réelles de
risques ;
 ‘‘Les garanties qu’apporte un bon système de contrôle interne auquel
un auditeur peut se fier sont supérieures à celles qui résulteraient d’un
accroissement des contrôles des comptes par sondages’’ (Recommandation de la
CNCC).
En conclusion, les deux approches sont complémentaires lors d’une
mission d’audit.

Pour toutes les opérations de caractère répétitif, l’approche traditionnelle


est inefficace alors due l’approche par les systèmes donnera une assurance plus
grande.
En revanche, dans l’examen des opérations ponctuelles, l’approche
traditionnelle est nécessaire.

2.1. Démarche générale


Comme en Audit opérationnel, la démarche d’audit financier comporte
trois phases essentielles :
- La planification qui comprend :

77
 la prise de connaissance de l’entité, objet de l’audit ;
 et l’organisation de la mission.
- l’exécution qui comprend notamment l’appréciation des systèmes pour les
opérations répétitives, la collecte des éléments probants, le contrôle des
sorties.
- le rapport qui comporte la communication des résultats de l’audit au
prescripteur et/ou à la direction de l’entité.

78
SCHEMA GENERAL
APPRECIATION DU CONTROLE INTERNE

ETAPES SUPPORTS

CHOIX DES FONCTIONS Note d’orientation


générale

DESCRIPTION Diagramme en notes


DES SYSTEMES

VERIFICATION DE
Test de vérification de
L’EXISTENCE DU SYSTEME l’existence

EVALUATION
PRELIMINAIRE DU Questionnaire de
CONTROLE INTERNE
contrôle interne

OUI NON
FIABLE

VERIFICATION DU Programme de
FONCTIONNEMENT DU vérification
SYSTEME
des sondages

FONC-T NON
IONNE

EVALUATION DE Feuille d’évaluation


OUI L’IMPACT
du système

CONSTRUCTION DU PROGRAMME DE Rapport sur le


CONTROLE DES COMPTES
contrôle interne

79
2.2. La planification

Elle se déroule de la même manière que lors d’un audit opérationnel.

2.3. L’exécution

Cette phase comporte trois Etapes essentielles :

2.3.1. L’appréciation du contrôle interne


Si le contrôle interne est de la responsabilité de la Direction de l’entité, son
appréciation par l’auditeur est devenue une norme professionnelle. Car elle
correspond à une nécessité : en effet, le volume des opérations, leur complexité
rend matériellement impossible, dans la généralité des cas, une vérification
exhaustive.
Les différentes étapes du contrôle interne sont :

A. CHOIX DES FONCTIONS

Il est nécessaire de sélectionner les fonctions qui génèrent les principaux


d’information de l’entité.
Ainsi, dans une entreprise industrielle et commerciale, seront étudiées plus
particulièrement :
- la fonction dépôts,
- la fonction prêts,
- la fonction titres.
Dans une compagnie d’assurances :
- le cycle technique
- le cycle financier
- les frais généraux

Cette appréciation porte sur l’ensemble du système y compris


l’informatique.
Dans sa mission, l’auditeur devra bien veiller à distinguer entre les
informations financières significatives qui résultent de traitements de données
répétitives (appréciation du contrôle interne) et celles qui résultent des procédures

80
ponctuelles ou du jugement. Pour ces dernières, l’analyse des informations
financières sur lesquelles portera le jugement reste indispensable.

B. DESCRIPTION DU SYSTEME

L’auditeur au cours de cette étape :


- rassemble une documentation sur le système à analyser (manuels de
procédures, imprimés, définitions de fonctions, descriptions de tâches…) ;
- a des entretiens avec le personnel.

Cette description se matérialise par :


- des notes descriptives : cette technique présente l’inconvénient d’être trop
personnalisée et dépendante du style de son auteur : elles ne sont pas
toujours compréhensibles à chacun (en raison d’abréviations, de
raccourcis…) ;
- des diagrammes de circulation (flow chart) : la plupart des cabinets d’audit
se sont dotés de normes de présentation de diagrammes de manière à
assurer :
 un langage commun ;
 une meilleure visualisation ;
 une plus grande précision (exemple : tout document entré doit à un
moment ou à un autre sortir du circuit par expédition, classement ou
destruction ; il ne dit pas rester en suspens).

Dans sa description des systèmes, l’auditeur ne doit pas se limiter aux


opérations strictement comptables, il doit également rechercher les opérations
extracomptables qui pourraient lui être utiles, par exemples : dans une procédure
de vente, outre l’enregistrement comptable des expéditions et des facturations,
l’entité peut avoir développé un système de statistiques de gestion extracomptable
permettant de suivre l’évolution des marges par produit que l’auditeur ne devra
pas négliger, notamment pour sa vérification de la valeur de réalisation des stocks.

C. VERIFICATION DE L’EXISTENCE DU SYSTEME

81
Lors d’un premier audit, l’auditeur court le risque, lors de la matérialisation
de sa compréhension des systèmes, de déformer la réalité. Pour éviter ce risque, il
doit s’assurer que sa description correspond à la réalité. Il procède à un test de
vérification de l’existence du système.

Pour ce faire, l’auditeur sélectionne une transaction typique du circuit


décrit (ou plusieurs, si différents types de transactions passent par le même
circuit : ventes/France et ventes/export par exemple), et la suit tout au long de son
diagramme en vérifiant que les opérations décrites sont bien conformes à la réalité
(‘‘du berceau jusqu’à la tombe’’ dans un langage imagé). Il convient lors de la
sélection de la transaction, de ne pas choisir une opération trop récente qui
pourrait ne pas avoir été entièrement traitée.

Si, l’auditeur constate une anomalie, il doit s’assurer, par consultation


d’autres documents au même stade de traitement, qu’il ne s’agit que d’une
déviation ponctuelle et non pas d’une mauvaise description. Si, le deuxième cas se
présente, l’auditeur corrigera sa description.

Pour les audits suivants, l’auditeur doit s’assurer rapidement que les
systèmes n’ont pas changé et que les conclusions tirées l’année précédente sont
toujours valables.

Si les modifications sont intervenues, l’auditeur corrigera sa description sur


ces points précis.
Cette opération est fondamentale pour garder le bénéfice de
l’investissement que constitue la description du système.

D. EVALUATION PRELIMINAIRE DU CONTRÔLE INTERNE

A la description succède l’appréciation de l’aptitude du système de contrôle


interne, au niveau de sa conception, à répondre aux objectifs fondamentaux en
matière d’information financière c’est-à-dire, s’il permet d’éviter que des erreurs
significatives se produisent et/ou de les détecter et corriger rapidement.

82
L’auditeur utilise généralement un questionnaire de contrôle interne
(Q.C.I.) – sorte d’étalon du bon contrôle interne – pour mettre en lumière les
faiblesses.
L’utilisation de Q.C.I. préétablis présente l’avantage de faire gagner du
temps et de servir de liste de contrôle.

Les Q.C.I. sont structuré de la façon suivante :


- divisions en sections : ces sections correspondent aux principaux flux
d’informations financières d’une unité ;

- pour chaque section, définition des objectifs de contrôle interne permettant


de juger si les objectifs sont remplis.

Toutes les questions sont formulées de façon à ce que la réponse ‘‘OUI’’


indique une situation favorable et que la réponse ‘‘NON’’ indique une réponse
défavorable.

Ces Q.C.I. standard énumèrent la majeure partie des questions que l’on doit
se poser sur des circuits classiques d’informations financières. Ils ne doivent pas
cependant être remplis de façon mécanique : chaque entité a ses particularités qui
doivent amener des adaptations.

Après avoir répondu au questionnaire de contrôle interne, l’auditeur est


confronté à deux situations :

- les contrôles nécessaires n’existent apparemment pas ; dans ce cas,


l’auditeur doit s’interroger sur l’existence de contrôles alternatifs
compensatoires avant de préconiser des actions de contrôle systématique ;

- les contrôles sont pris par la procédure ; dans ce cas l’auditeur va devoir
s’assurer que, dans la pratique, ces contrôles fonctionnent réellement.

E. VERIFICATION DU FONCTIONNEMENT DU SYSTEME

Ce travail permet d’obtenir la confirmation que les contrôles jugés


importants dans la procédure sont réellement appliqués à l’ensemble des

83
transactions de l’exercice. Pour cela, l’auditeur doit rédiger un programme de
vérification des procédures (P.V.P.).
Il existe deux types de contrôles dans les entreprises :
- les contrôles de prévention qui sont exécutés au jour le jour sur les
transactions individuelles (exemple : contrôle des calculs des factures
fournisseurs) ;
- les contrôles de supervision ou de détection qui sont mis en place pour
déceler les anomalies qui auraient échappé aux contrôles précédents :
rapprochement, contrôles globaux…
Par des sondages, l’auditeur va chercher à démontrer que ces contrôles sont :
- réellement exécutés ;
- correctement effectués ;
- réalisés par les personnes habiletés.
Trois techniques sont à sa disposition
- Examen de l’évidence des contrôles : contrôle de l’existence des
signatures et visas apposés par les personnes ayant réalisé les contrôles. Très
rapide à exécuter, cette technique permet de couvrir des échantillons importants,
mais n’est pas suffisamment probante pour être utilisé seule ;

- Répétition du travail de contrôle opéré par le personnel de l’entité (par


exemple : rapprochement des factures d’achat avec les bons de réception et
contrôle de la concordance des quantités ou répétition des calculs des factures
d’achats ou de ventes). Le temps nécessaire à ce type de sondage étant
nécessairement long, on ne pourra l’appliquer qu’à un échantillon plus restreint.
Toutefois, il est nécessaire de procéder à ces sondages pour s’assurer que les
contrôles sont correctement effectués et confirmer les conclusions des sondages
précédents.

- L’observation physique : certains sondages ne peuvent être faits ni par


‘‘évidence’’, ni par ‘‘répétition des contrôles’’ (par exemple : compter les
marchandises réceptionnées, ou s’assurer que les stocks sont convenablement
protégés). Pour ces cas particuliers, l’auditeur ne peut faire que des sondages par
observation physique.

84
Si le résultat des sondages est satisfaisant, l’auditeur peut conclure que les
contrôles identifiés fonctionnent réellement et peuvent être utilisés pour limiter le
travail de contrôle des comptes.
Si le résultat des sondages n’est pas satisfaisant, l’auditeur se trouve
confronté à la même situation que lorsqu’il a répondu non à certaines questions du
Q.C.I. : un contrôle non appliqué équivaut à une absence de contrôle. Toutefois,
avant de tirer une conclusion, l’auditeur doit déterminer, en étendant
éventuellement la base de ses sondages, si les anomalies constatées sont isolées, et
par conséquent, sans incidence significatives sur la suite des travaux, ou au
contraire répétitives, auquel cas il conviendra de modifier le diagramme et le
Q.C.C. Cette vérification du fonctionnement des procédures doit être faite chaque
année.

F. EVALUATION DE L’IMPACT DES FAIBLESSES

Les phases précédentes ont permis à l’auditeur d’identifier les faiblesses


inhérentes à la conception du système (Q.C.I.) et les faiblesses dans le
fonctionnement du système (P.V.).
Il doit, ce stade, évaluer si ces faiblesses :

- peuvent avoir une incidence significative sur les comptes annuels ; elles
sont reportées sur la feuille d’évaluation du système qui est la clef de voûte de la d
car c’est sur ce document que seront déterminés les travaux nécessaires à
l’évaluation de l’incidence réelle des faiblesses sur les comptes de l’exercice ;

85
CONTROLE DES COMPTES
SCHEMA GENERAL

APPRECIATION OPERATIONS
DU CONTROLE EXCEPTIONNELLES
ET JUGEMENTS
INTERNE

OUI NON ANALYSE


FIABLE
PREALABLE

PROGRAMME DE CONTROLE DES COMPTES

Contrôles Contrôles Contrôles spécifiques


limités étendus

REALISATION DES CONTROLES

EXAMEN DES
COMPTES ANNUELS

REDACTION DU
RAPPORT DE
CERTIFICATION

86
- ne peuvent avoir d’incidence significative sur les comptes annuels, mais
méritent néanmoins d’être portés à la connaissance des responsables de
l’entité (du niveau approprié) pour leur permettre d’améliorer les
performances des systèmes (elles seront reprises dans le rapport sur le
contrôle interne – ou rapport à la Direction.

2.3.2. Le contrôle des comptes

 Elaboration du programme de travail de contrôle des comptes ;


Pour rédiger son programme de travail de contrôle des comptes, l’auditeur
dispose :
- d’un guide de contrôle des comptes (liste aide-mémoire des contrôles
possibles) ;
- des résultats de la feuille d’évaluation des systèmes ;
- des informations obtenues lors de l’analyse préalable des principes suivis lors
de la mise en œuvre des opérations ponctuelles ou des jugements.
Le contenu du programme est variable :

a) Si le système de contrôle interne fonctionne, l’auditeur limite l’étendue


de ses travaux de contrôle des comptes en utilisant les résultats des
contrôles par l’entité elle-même pour étayer ses conclusions.
b) Si le système de contrôle interne ne fonctionne pas, trois cas peuvent se
produire :

- La faiblesse et ses conséquences peuvent être corrigées par l’entité avant la


fin de l’exercice. L’auditeur doit convaincre les responsables de l’entité de
prendre les mesures qui s’imposent et s’assurer de l’efficacité de ces mesures.

- La faiblesse et ses conséquences ne peuvent pas être corrigées par l’entité,


mais leur incidence peut être cernée par un travail plus étendu de l’auditeur.

- La faiblesse et ses conséquences ne peuvent être corrigées avant la fin de


‘exercice (exemple : absence total de saisie de bordereaux d’expédition ne
permettant pas de s’assurer que toutes les ventes sont facturées).

87
L’auditeur sait d’avance qu’il ne sera pas en mesure de certifier les comptes
sans réserve et que tout travail sur les ventes (et les postes qui s’y rattachent :
clients, trésorerie…) est inutile, il doit en aviser le prescripteur de la mission.

c) En ce qui concerne les opérations ponctuelles, l’auditeur doit lors de sa


phase d’analyse, examiner avec les responsables de l’entité les principes
que ceux-ci comptent appliquer et de vérifier que ces principes sont
acceptables.

Lors de la préparation du programme de contrôle, l’auditeur prévoit de


vérifier que le principe précédemment défini a été correctement appliqué à la fin
de l’exercice.

Si cette phase de rédaction du programme peut apparaître relativement


lourde à première vue, l’expérience montre qu’elle évite des pertes de temps
importants lors de la réalisation des contrôles (travaux trop étendus sur des
comptes non significatifs par exemple). De plus, dans la plupart des entités les
modifications de structure d’un exercice à l’autre étant relativement limitées, le
programme, après simple mise à jour en fonction des évènements propres à
l’exercice considéré, est valable pour plusieurs années.
La réalisation des contrôles est matérialisée sur des feuilles de travail
classées dans le dossier de l’exercice.

 Examen des comptes annuels


Le contrôle, compte par compte, même après l’appréciation du contrôle
interne, n’est pas suffisant pour permettre à l’auditeur d’exprimer une opinion sur
les comptes annuels dans leur ensemble. L’auditeur doit procéder à un examen
analytique des comptes annuels ‘‘en vue d’acquérir la conviction qu’ils traduisent
de façon sincère et régulière la situation de l’entreprise et le résultat de son
activité, compte tenu de la connaissance qu’il a pu acquérir lors de l’application e
ses autres procédés et techniques et vérifications’’ (a).
‘‘L’examen d’ensemble des comptes annuels a pour objet de vérifier :
- que les comptes annuels

88
 sont cohérents, compte tenu de la connaissance générale de l’entreprise, de
son secteur d’activité et du contexte économique ;
 concordent avec les données de la comptabilité ;
 sont présentés selon les principes comptables et la réglementation en
vigueur ;
 tiennent compte des évènements postérieurs à la date de clôture.

- que toute l’information nécessaire est présentée de façon à ce que l’utilisation


des comptes annuels est correctement informée (a).

En fait, une partie des travaux nécessaires à cet examen est faite au fur et à
mesure des autres étapes du travail (contrôle indiciaire, identification des
informations complémentaires à faire figurer dans l’annexe…) Toutefois, ces
travaux sont souvent faits sur des documents provisoires ou avant ajustement des
comptes si nécessaire.

L’auditeur doit donc procéder à un nouvel examen global des états


financiers soumis à son approbation en fonction de l’ensemble des travaux
réalisés.

Recherche éléments probants


Dans sa mission, l’auditeur doit obtenir les éléments de preuve suffisants en
qualité et en quantité pour être en mesure de fonder raisonnablement son opinion
sur les comptes annuels.

Sauf cas exceptionnels, l’auditeur peut examiner l’ensemble des documents


justificatifs et des écritures comptables. Il choisit les techniques qui lui apportent
une valeur probante suffisante dans les meilleures conditions de temps.

Les techniques suivantes peuvent être utilisées. Elles apparaissent dans un


ordre décroissant de force probante :
- l’inspection physique consiste à examiner les actifs ;
- la confirmation directe consiste à obtenir directement, auprès des tiers qui
entretiennent des relations commerciales ou financières avec l’entité, des
informations sur le solde de leurs comptes ou du des opérations effectuées avec

89
elle (la confirmation directe peut porter, par exemple, sur les clients, les
fournisseurs, les banques…) ;
- l’examen des documents reçus par l’entité qui servent de justificatifs à
l’enregistrement des opérations ou à leur contrôle (facture fournisseur, relevé
bancaire par exemple) ;
- l’examen des documents créés par l’entité (copie de facture client, comptes,
balances) ;
- les contrôles arithmétiques, les analyses, les estimations, les
rapprochements et les recoupements effectués entre les informations obtenues et
documents examinés et tous les autres indices recueillis ; les comparaisons avec
des données antérieures, postérieures et prévisionnelles ou avec des données
d’entreprises similaires ;
- les informations verbales obtenues des dirigeants et salariés de l’entreprise.
Généralement, c’est par la combinaison appropriée de plusieurs éléments
probants que l’auditeur pourra fonder son jugement sur les états financiers.

2.4. Les rapport

L’auditeur, à l’issue de ses travaux, est amené à rédiger divers types de


rapports :
 le rapport d’opinion sur les comptes annuels ;
 le ou les rapports à la Direction ;
 les rapports spécifiques des commissaires aux Comptes Français (rapports
spéciaux sur les conventions réglementées et rapport particuliers.

 Le rapport d’opinion (ou Rapport général des Commissaires aux


Comptes) est le document par lequel les Commissaires aux Comptes
‘‘Certifient que les comptes annuels sont réguliers et sincères et donnent
une image fidèle du résultat des opérations de la période écoulée, ainsi que
la situation financière et du patrimoine de la société à la fin de cet
exercice’’.
L’opinion de l’auditeur peut être :

90
- Une certification sans réserve lorsque les conditions suivantes ont pu être
réunies :

 Les comptes annuels sont établis selon les principes comptables


généralement admis et appliqués de façon identique à l’exercice précédent. Si un
changement dans les méthodes d’évaluation a eu lieu, il doit en être justifié par
une présentation plus satisfaisante des comptes annuels. L’information donnée
dans les comptes annuels, doit être suffisante pour que l’utilisateur de ces états aie
une vue sincère de la situation financière et de résultat de l’exercice.

 Il a pu mettre en œuvre sans restriction toutes les diligences qu’il a jugées


utiles ; il a pu satisfaire aux recommandations relatives à l’exercice des missions
et le résultat de ses contrôles s’est révélé satisfaisant.

- Une certification avec réserve (s) lorsque :

 il a constaté des erreurs, des anomalies ou des irrégularités dans


l’application des principes comptables dont l’incidence bien que significative, est
insuffisante pour rejeter l’ensemble des comptes annuels.
 les limitations imposées par les dirigeants ou les circonstances sont telles
qu’il ne lui est pas possible de fonder son jugement sur l’ensemble des comptes
annuels.
- Un refus de certifier lorsque

 il a constaté des erreurs, anomalies ou irrégularités suffisamment


importante pour mettre en doute la sincérité et la régularité de l’ensemble des
comptes annuels.

 les limitations imposées par les dirigeants ou les circonstances sont telles
qu’il ne lui est pas possible de fonder son jugement sur l’ensemble des comptes
annuels.

- Les autres rapports

Le rapport sur le contrôle interne. L’auditeur informe la Direction sur :


 les faiblesses relevées dans la conception du système de contrôle
interne ;
91
 les erreurs relevées dans l’application du système de contrôle interne ;

 l’impact de ces faiblesses et erreurs sur les comptes annuels – il s’agit de


bien distinguer les faiblesses majeures (par exemple : absence de procédure
d’inventaire physique, absence de contrôle pour l’ensemble des livraisons
donnant lieu à facturation), des faiblesses mineures en terme de validité des
comptes annuels (par exemple : Matérialisation insuffisante du contrôle par des
signatures).
 Les recommandations pour améliorer le système.

Les rapports spécifiques des Commissaires aux Comptes sur les


conventions réglementées dans le but :
 assurer la transparence des opérations sociales effectuées avec les
personnes dirigeants de la société ;

 de prévenir les éventuels abus des dirigeants qui, de par leur position
dans la société, peuvent conclure des opérations dans leur intérêt personnel.

92
TROISIEME PARTIE :
LA PRATIQUE DE L’AUDIT BANCAIRE

A- LE CONTROLE ET AUDIT DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT

La réglementation bancaire et les textes qui l'accompagnent organisent le


contrôle des établissements de crédit à deux niveaux: un contrôle interne et un
contrôle externe.

Section 1 : Le contrôle interne

Le contrôle interne des établissements de crédit est organisé dans la sous


région par le règlement COBAC R-2001/07 du 5 décembre 2001. Ce contrôle est
basé sur les principes ci-dessus énoncés, à savoir:
a)un système de contrôle des opérations et des risques;
b)des procédures internes écrites;
c)une organisation comptable;
d)un système de traitement de l'information;
e)des systèmes de mesure des risques et des résultats;
f) des systèmes de surveillance et de maîtrise des risques;
g)un système de reporting.

Les établissements doivent mettre en place un système de contrôle interne


efficace en adaptant l'ensemble des dispositions prévues par le règlement
COBAC R-2001l07 à la nature et au volume de leurs activités, à leur taille, à leurs
implantations et aux risques de différentes natures auxquels ils sont exposés.

Sous-section 1 Les principes du contrôle interne

§l Définition du contrôle interne

93
Le contrôle interne dans un établissement de crédit a pour objectif la
maîtrise optimale du fonctionnement de celui-ci. Autrement dit c'est "un
ensemble de dispositions décidé par l'organe délibérant et mis en œuvre par
l'organe exécutif et l'ensemble du personnel d'un établissement de crédit en vue
de s'assurer que ses activités sont convenablement maîtrisées à tous les niveaux
pour lui permettre d'atteindre ses objectifs"

Ainsi défini, il est constitué d'un contrôle permanent de premier niveau ou


contrôle opérationnel subdivisé, s'il y a lieu, en plusieurs échelons et d'un contrôle
de deuxième niveau constitué par la fonction d'audit interne.

§2 Les organes chargés du contrôle interne

Les organes du contrôle interne se situent à différents niveaux de la


hiérarchie d'un établissement de crédit. Il s'agit:
- de l'Organe exécutif: l'ensemble des personnes qui assurent la direction générale
de l'établissement conformément à l'Annexe à la Convention du 17 janvier 1992.

L'organe exécutif doit avoir la responsabilité de :


a) mettre en œuvre les stratégies et politiques approuvées par l'organe délibérant;
b) développer les processus qui permettent d'identifier, de mesurer, de suivre, et
de contrôler les risques encourus par la banque;
c) maintenir une structure organisationnelle qui assigne clairement des relations
de reporting, d'autorité et de responsabilité;
d)s'assurer que les responsabilités déléguées sont effectivement exercées;
e)mettre en place les politiques de contrôle interne appropriées;
f) suivre l'adéquation et l'efficacité du système de contrôle interne.
- de l'Organe délibérant : le conseil d'administration, le conseil de surveillance ou
tout organisme similaire chargé de la surveillance, pour le compte des apporteurs
de capitaux, de la situation et de la gestion de l'établissement.
L'organe délibérant doit avoir la responsabilité de :
a) définir et revoir périodiquement l'ensemble des stratégies commerciales et des
politiques significations de la banque;
94
b)appréhender les risques principaux encourus par la banque;
c)mettre des limites acceptables pour ces risques et s'assurer que l'organe exécutif
prend les mesures nécessaires pour identifier, mesurer, suivre, et contrôler ces
risques;
d)approuver la structure organisationnelle;
e)vérifier que l'organe exécutif s'assure de l'efficacité du système de contrôle
interne.
Les organes exécutif et délibérant doivent promouvoir à l'intérieur de la
banque une culture qui met en valeur le contrôle interne auprès de tous les
niveaux de personnel. Chaque agent de la banque doit comprendre son rôle dans
le dispositif du contrôle interne et y être totalement impliqué.

- du Comité d'Audit: émanation de L'organe délibérant, chargé de :


a) s'assurer de la fiabilité et de la clarté .des informations financières préparées par
l'Organe Exécutif et les Auditeurs Externes et porter une appréciation sur la
pertinence et la permanence des méthodes comptables adoptées pour
l'établissement des comptes;
b) porter une appréciation sur la qualité du contrôle interne, notamment la
cohérence des systèmes de mesure, de surveillance et de maîtrise des risques et de
proposer, autant que de besoin, des actions complémentaires à ce titre.

Les membres de l'organe exécutif, le responsable de l'Audit Interne et les


Commissaires aux comptes de l'établissement ne peuvent être membres du
Comité d'Audit.

La mise en place d'un Comité d'Audit est obligatoire pour les


établissements dont le montant du bilan excède 50 milliards de F CFA.
Sous-section 2 Le système de contrôle des opérations et des risques

La mise en place d'un système de contrôle des opérations et des risques 6

6
La réglementation définit le risque comme une circonstance ou événement qui peut produire des conséquences
défavorables sur la situation de l'établissement et en particulier, qui menace la réalisation des objectifs établis par les
organes délibérant et exécutif. Les principaux risques recensés sont les suivants:
- le risque de crédit: le risque encouru en cas de défaillance d'une variation d'une contrepartie ou de contreparties
considérées comme un même bénéficiaire au sens de l'article 3 du règlement COBAC R-200/l03. (suite page 75)
- le risque d'liquidité le risque pour l'établissement de ne pas pour pouvoir donner ou compenser une position
- le risque de règlement le risque encouru, notamment dans les opérations de change, au cours de la période qui sépare le

95
répond à des objectifs bien précis, qui imposent des obligations aux
établissements de crédit, de même que l'organisation d'un Audit interne.

§1 Les objectifs du contrôle

Placé sous la responsabilité de l'organe délibérant et mis en œuvre par


l'organe exécutif, le système de contrôle interne doit permettre dans des
conditions optimales de sécurité, de fiabilité et d'exhaustivité, notamment, de :

a) vérifier que les opérations réalisées par l'établissement, ainsi que l'organisation
et les procédures internes, sont conformes aux dispositions législatives et
réglementaires en vigueur, aux normes et usages professionnels et déontologiques
et aux orientations des organes délibérant et exécutif;

b) vérifier que les procédures de décision, de prise de risques, quelle que soit leur
nature, et les normes de gestion fixées par l'organe exécutif en application des
décisions de l'organe délibérant, notamment, sous forme de limites sont
strictement respectées;

c) vérifier la qualité, la fiabilité et la sincérité de l'information comptable et


financière qu'elle soit destinée à l'organe exécutif et à l'organe délibérant,
transmise aux autorités de tutelle et de contrôle ou qu'elle figure dans des
documents destinés à être publiés;

d) vérifier les conditions d'évaluation, d'enregistrement, de conservation et de


disponibilité de cette information, notamment en garantissant l'existence de la
piste d'audit au sens de l'article 22 du présent règlement;

e) vérifier la qualité des systèmes d'information et de reporting,

Toutes ces diligences ont pour but de faire en sorte que les actifs et les

moment où l'instruction de paiement d'un instrument financier vendu ne peut plus être annulée unilatéralement et la
réception définitive de l'instrument acheté.
- le risque de change: le risque encouru du fait de l'évolution du cours des devises sur les opérations de bilan el de
hors-bilan.
- le risque de marché: le risque de variation de prix de tout instrument coté un marché,
- le risque juridique: risque de tout litige avec une contrepartie résultant, notamment, de toute imprécision, lacune ou
insuffisance de nature quelconque susceptible d'être imputée à l’établissement au titre de ses opérations.

96
autres ressources de l'établissement soient utilisés de manière efficiente en vue
d'assurer la réalisation de ses objectifs.

§2 Les obligations des établissements de crédit

Les obligations des établissements de crédit relatives au contrôle interne


sont nombreuses, parce qu'elles doivent permettre d'asseoir une très grande
efficience du système. A cet égard, chaque établissement doit:

- s'assurer que le système de contrôle s'intègre dans l'organisation, les


méthodes et les procédures de chacune de ses activités.

- s'assurer que le nombre et la qualification des personnes qui participent au


fonctionnement du système de contrôle interne ainsi que les moyens mis à leur
disposition, en particulier les outils de suivi et les méthodes d'analyse des risques,
sont adaptés aux activités, à la taille et aux implantations de l'établissement.

- organiser son système de contrôle interne de premier niveau de façon à se


doter de dispositifs qui permettent un contrôle régulier et permanent au niveau des
unités opérationnelles pour garantir la régularité, la sécurité, la validation des
opérations réalisées et le respect des autres diligences liées à la surveillance des
risques de toute nature associés aux opérations.

- se doter d'un système de contrôle de deuxième niveau ou d'audit interne.


L'organisation de la fonction d'audit interne doit permettre de vérifier, selon une
périodicité adaptée, la régularité et la conformité des opérations et l'efficacité des
dispositions de premier niveau, notamment leur adéquation à la nature de
l'ensemble des risques associés aux opérations.

Ces dispositifs doivent être conçus de manière à assurer une séparation


claire des tâches et des responsabilités entre les unités chargées de l'engagement
des opérations et les unités chargées de leur- validation, notamment, comptable,
ainsi que celles chargées de leur règlement et du suivi des diligences liées à la
surveillance des risques.

97
Les établissements de crédit doivent enfin procéder à un réexamen régulier
des systèmes de mesure des risques et de détermination des limites afin de vérifier
leur pertinence au regard de l'évolution de l'activité, de l'environnement des
marchés ou des techniques d'analyse.

§3 L'organisation de l'Audit interne


L'Audit interne est une activité indépendante des unités opérationnelles et
objective qui donne à un établissement une assurance sur le degré de maîtrise de
ses opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer, et contribue à créer de
la valeur ajoutée. Il aide cet établissement à atteindre ses objectifs en évaluant,
par une approche systématique et méthodique, ses processus de management des
risques, de contrôle et de gouvernement d'entreprise et en faisant des propositions
pour renforcer leur efficacité.

L'Audit interne doit fonctionner de manière indépendante par rapport à


l'ensemble des structures à l'égard desquelles il exerce ses missions. C'est
pourquoi, les moyens affectés à l'Audit interne doivent être suffisants pour mener
un cycle complet d'investigations de l'ensemble des activités sur une périodicité
aussi réduite que possible. Un programme des missions de contrôle, discuté avec
l'organe exécutif puis validité par celui-ci et, s'il en existe un, par le Comité
d'Audit, doit être établi au moins une fois par an en intégrant les objectifs annuels
de l'Organe Exécutif et de l'Organe Délibérant en matière de contrôle.

L'organe délibérant et l'organe exécutif s'assurent que les missions de


l'audit interne s'appliquent à l'ensemble des activités des entités de
l'établissement, y compris ses filiales et succursales. Il nomme et révoque, sur
proposition de l'Organe exécutif, le responsable de l'audit interne. Sous l'autorité
de l'organe exécutif, il est chargé de veiller à la cohérence et à l'efficacité du
contrôle interne. Il rend compte, au moins une fois par an et en toute
indépendance, aux organes exécutif et délibérant de l'exercice de sa mission et au
comité d'audit, s'il en existe un.

Une charte de l'Audit Interne approuvée par les Organes exécutif et


délibérant définit le rôle, les pouvoirs et les responsabilités assignées à la fonction
d'Audit interne.
98
Cette charte est communiquée au Secrétariat Général de la commission bancaire.

Sous-section 3 La formalisation du contrôle interne

La formalisation du contrôle interne revêt deux aspects: l'élaboration et la


mise à jour de manuels de procédures internes et l'organisation d'une
documentation.

§1 Les manuels de procédures internes

Les établissements de crédit élaborent et tiennent à jour des manuels C-'-'


de procédures relatifs à leurs différentes activités. Ces documents doivent,
notamment, décrire les modalités d'enregistrement, de traitement et de restitution
des informations, les schémas comptables et les procédures d'engagement des
opérations.

§2 La documentation relative au contrôle interne

Les établissements de crédit établissent dans les mêmes conditions une


documentation qui précise les moyens destinés à assurer le bon fonctionnement
du contrôle interne, notamment:
a) les différents niveaux de responsabilité;
b)les attributions et les moyens affectés au fonctionnement des dispositifs de
contrôle interne;
c) les règles qui assurent l'indépendance de ces dispositifs;
d)les procédures relatives à la sécurité des systèmes d'information et de reporting;
e) une description des systèmes de mesure des risques;
f) une description des systèmes de surveillance et de maîtrise des risques.

Cette documentation est organisée de façon à pouvoir être mise à la


disposition, à leur demande, de l'organe exécutif, de l'organe délibérant, des
commissaires aux comptes et du Secrétariat Général de la commission bancaire.

99
Sous-section 4 L'organisation comptable

§1 Procédures et organisation comptables


D'une manière générale, les procédures et l'organisation comptables
doivent être consignées dans un document mis à jour régulièrement afin de
faciliter la compréhension du système comptable et la réalisation des contrôles.

Le système d'information des assujettis doit permettre l'établissement des


documents de synthèse sous la forme et selon la périodicité fixées par les autorités
de tutelle et de contrôle.

Chaque montant figurant dans les documents de synthèse et résultant de


l'utilisation de soldes de comptes généraux doit être contrôlable par un ensemble
de procédures, appelé piste d'audit, permettant:
a) de reconstituer les opérations dans un ordre chronologique;
b)de justifier toute information par une pièce d'origine à partir de laquelle il doit
être possible de remonter, par un cheminement ininterrompu, au document de
synthèse et réciproquement;

c)d'expliquer l'évolution des soldes des comptes généraux, d'un arrêté à l'autre,
par la conservation des mouvements ayant affecté ces comptes.

Chaque montant figurant sur les documents de synthèse et résultant de


l'utilisation des attributs doit être contrôlable à partir du détail des éléments
composant ce montant.

Lorsque la Commission bancaire autorise que les informations soient


fournies par une statistique, celles-ci doivent être vérifiables sans relever
nécessairement de la piste d'audit.

§2 Le contrôle périodique de la pertinence du système d'information

Les établissements de crédit s'assurent de l'exhaustivité, de la qualité et de


la fiabilité des informations et des méthodes d'évaluation et de comptabilisation,
100
notamment en exerçant un contrôle périodique:

a) sur l'adéquation des méthodes et des paramètres retenus pour l'évaluation des
opérations dans les systèmes de gestion;

b) pour s'assurer de la pertinence des schémas comptables au regard des objectifs


généraux de sécurité et de prudence, ainsi que de leur conformité aux règles de
comptabilisation en vigueur.

Sous-section 5 Le système de traitement de l'information

Il appartient aux établissements de crédit de déterminer le niveau de


sécurité informatique qu'ils jugent souhaitable par rapport aux exigences de leurs
métiers, tout en veillant au respect du niveau de sécurité retenu et à ce que leurs
systèmes d'information soient adaptés. La réalisation concrète de cet objectif leur
impose, en conséquence, des obligations relatives au traitement informatisé des
données et à leur conservation, de même qu'au contrôle des systèmes
d'information.

§l Le traitement informatisé des données


Les procédures de traitement informatisé des données doivent être
consignées dans un document écrit. Ces procédures doivent permettre d'obtenir,
sur support papier ou tout autre support, des états récapitulant dans un ordre
chronologique toutes les données qui y sont entrées, sous une forme interdisant
toutes insertions, suppressions ou additions ultérieures. La reconstitution des
éléments de comptes, états et renseignements comptables, à partir des données
entrées, doit être possible et vice-versa.

§2 Le contrôle des systèmes d'information et de conservation des données


Les systèmes d'information doivent être soumis à un contrôle régulier
permettant, notamment, de s'assurer que:

a) le niveau de sécurité des systèmes informatiques est périodiquement apprécié


et que, le cas échéant, les actions correctrices sont entreprises;

b) les procédures de secours informatique sont disponibles afin d'assurer la


101
continuité de l'exploitation en cas de difficultés graves dans le fonctionnement des
systèmes informatiques.

Le contrôle des systèmes d'information s'étend à la conservation des


informations et à la documentation relative aux analyses, à la programmation et à
l'exécution des traitements.

Les établissements de crédit sont tenus de conserver, jusqu'à la date de


l'arrêté suivant, l'ensemble des fichiers nécessaires à la justification des
documents du dernier arrêté remis à la Commission bancaire.

Sous-section 6 Le système de mesure des risques et des résultats

Les établissements de crédit mettent en place des systèmes d'analyse et de


mesure des risques en les adaptant à là nature et au volume de leurs opérations
afin d'appréhender les risques de crédit, de taux d'intérêt, de règlement, de
liquidité et de marché, y compris le risque de change. Le respect de ce principe
impose, ici également, diverses obligations à leur charge.

§1 La mise en place des systèmes d'analyse et d'évaluation des


risques
Les établissements de crédit doivent:
1° disposer de systèmes leur permettant d'évaluer les variations de valeur des
instruments cotés détenus pour compte propre et, en particulier, de systèmes de
suivi de leurs opérations de change effectuées pour leur propre compte leur
permettant de déterminer quotidiennement leurs positions dans chaque devise et
de calculer leurs résultats de change.
Un rapprochement doit être effectué, à tout le moins mensuellement, entre
les résultats calculés pour la gestion opérationnelle et les résultats comptabilisés.
Les établissements doivent être en mesure d'identifier et d'analyser les écarts
constatés.

2° disposer d'un système d'évaluation du risque de taux d'intérêt leur permettant


d'appréhender en permanence les différents facteurs de risque de taux d'intérêt
auxquels les opérations de bilan et de hors-bilan les exposent et d'évaluer

102
périodiquement l'impact de ces différents facteurs sur leurs résultats.
3° être en mesure, à tout moment, d'évaluer leur risque de règlement en recensant
toutes les opérations pour lesquelles ils sont ou pourraient être exposés à ce
risque, en identifiant les différentes phases du processus de règlement et
notamment celles qui les confronteraient à une perte éventuelle. Des mesures
appropriées doivent être prévues pour faire face à ce risque.

4° se doter d'un dispositif leur permettant à tout moment de pouvoir évaluer leur
risque d’iliquidité. Ce dispositif doit permettre un suivi permanent des
échéanciers des engagements ou des exigibilités de l'établissement en rapport
avec la situation du marché et les ressources disponibles à chaque échéance. Les
établissements s'assurent que leurs disponibilités couvrent en permanence leurs
exigibilités

§2 La procédure de sélection des risques de crédit

Les établissements de crédit doivent disposer d'une procédure de sélection


des risques de crédit et d'un système de mesure de ces risques leur permettant
notamment:

a) d'identifier de manière centralisée leurs risques de bilan et de hors-bilan à


l'égard d'une contrepartie ou de contreparties considérées comme un même
bénéficiaire au sens de l'article 3 du règlement COBAC R-2001l03 ;

b) d'appréhender différentes catégories de niveaux de risques à partir


d'informations qualitatives et quantitatives sous forme, notamment, d'une
notation interne;
c) de procéder si elles sont significatives à des répartitions globales de leurs
engagements par ensembles de contreparties faisant l'objet d'une appréciation
identique de leur niveau de risque, tel que celui-ci est apprécié par l'établissement,
ainsi que par secteur économique et géographique;

d)d'évaluer la rentabilité potentielle de l'opération en s'assurant, pour les


établissements dont la mise en place du comité d'audit est obligatoire en vertu des
dispositions de l'article 2 du présent règlement, que l'analyse prévisionnelle des

103
charges et des produits, directs et indirects, soit la plus exhaustive possible et
porte notamment sur les coûts opérationnels et de financement, sur la charge
correspondant à une estimation du risque de défaut du bénéficiaire et sur le coût
de rémunération des fonds propres.

Ils fixent des règles spécifiques de sélection et de suivi des risques les plus
significatifs, appréciés en fonction du niveau des fonds propres et du degré de
concentration du portefeuille de crédit.

L'appréciation du risque de crédit doit notamment tenir compte des


éléments sur la situation financière du bénéficiaire, en particulier sa capacité de
remboursement et, le cas échéant, des garanties reçues, évaluées dans les
conditions édictées en matière de prêts et d'engagement.

Pour les risques sur des entreprises, elle doit tenir compte également de
l'analyse de leur environnement, des caractéristiques des associés ou actionnaires
et des dirigeants ainsi que des documents comptables les plus récents.

Pour les risques sur les correspondants, elle doit tenir compte également de
leur notation par une agence de rating ou à tout le moins de leur supervision par
un organisme reconnu par le Comité Bâte.
Les établissements de crédit doivent également constituer des dossiers de
crédit destinés à recueillir l'ensemble de ces informations de nature qualitative et
quantitative et regroupent dans un même dossier les informations concernant les
contreparties considérées comme un même bénéficiaire. Ces dossiers doivent être
complétés au moins trimestriellement, pour les contreparties dont les créances
sont impayées ou douteuses ou qui présentent des risques ou des volumes
significatifs.

Les procédures de décisions de prêts ou d'engagements, notamment


lorsqu'elles sont organisées par la fixation de délégations, doivent être clairement
formalisées et être adaptées aux caractéristiques de l'établissement, en particulier
sa taille, son organisation, la nature de son activité et son niveau de fonds propres.

Lorsque la nature et l'importance des opérations le rendent nécessaire, les


104
établissements de crédit s'assurent, dans le cadre du respect des procédures de
délégations éventuellement définies, que les décisions de prêts ou d'engagements
sont prises par deux personnes au moins, placées à des niveaux hiérarchiques
différents et suffisamment élevés, et que les dossiers de crédit font également
l'objet d'une analyse par une unité spécialisée indépendante des unités
opérationnelles.

Lors de l'octroi de prêts ou d'engagements en faveur de leurs actionnaires


ou associés, administrateurs, dirigeants et personnel au sens du règlement
COBAC R-93/13, les établissements de crédit examinent la nature des opérations
et les conditions dont elles sont assorties par rapport aux opérations de même
nature habituellement conclues avec des personnes autres que celles visées
ci-dessus.

§3 L'analyse de l'évolution de la qualité des engagements

Les établissements de crédit doivent procéder, à tout le moins


trimestriellement, à l'analyse de l'évolution de la qualité de leurs engagements.
Cet examen doit notamment permettre de déterminer, pour les opérations dont
l'importance est significative, les reclassements éventuellement nécessaires au
sein des catégories internes d'appréciation du niveau de risque de crédit ainsi que,
en tant que de besoin, les affectations dans les rubriques comptables de créances
douteuses et les niveaux appropriés de provisionnement.

La détermination du niveau approprié de provisionnement tient compte des


garanties pour lesquelles les établissements doivent s'assurer des possibilités
effectives de mise en œuvre et de l'existence d'une évaluation récente réalisée sur
une base prudente, sauf dérogation spéciale de la Commission Bancaire en faveur
des établissements spécialisés pour l'application de modalités spécifiques. Dans
tous les cas, les normes minimales de provisionnement fixées par le règlement
COBAC R-98/03 doivent être respectées.

Dans les établissements dont la mise en place du comité d'audit est


obligatoire en vertu des dispositions de l'article 2 du présent règlement, l'organe

105
exécutif procède, au moins semestriellement, à une analyse a posteriori de la
rentabilité des opérations de crédit.

Sous-section 7 Les systèmes de surveillance et de maîtrise des risques

§1 La maîtrise des risques opérationnels et juridiques

Les établissements de crédit doivent se doter des moyens adaptés à la


maîtrise des risques opérationnels et juridiques, en mettant en place des systèmes
de surveillance et de maîtrise desdits risques, notamment de crédit, de change, de
taux d'intérêt, de règlement, d'illiquidité et de marché, faisant apparaître les
limites internes ainsi que les conditions dans lesquelles ces limites sont
respectées.

Les systèmes de surveillance et de maîtrise des risques de crédit, de change,


de taux d'intérêt, de règlement, d'illiquidité et de marché doivent comporter un
dispositif de limites globales.

Les limites globales de risques sont fixées et revues, autant que nécessaire
et au moins une fois par an, par l'Organe Délibérant en tenant compte des fonds
propres de l'établissement.

Les limites opérationnelles qui sont fixées par l'Organe Exécutif au niveau
de différentes entités d'organisation Interne doivent être établies de manière
cohérente avec les limites globales. "

La détermination des limites globales et opérationnelles doit être effectuée


de façon homogène par rapport au système de mesure des risques.

§2 La mise en place de dispositifs de contrôle des procédures


formalisées

Les établissements de crédit doivent se doter de dispositifs de contrôle des


procédures formalisées permettant, selon le cas:
106
a) de s'assurer, en permanence, du respect des procédures et des limites fixées;

b) de procéder à l'analyse des causes du non-respect éventuel des procédures et


des limites;

c) d'informer les entités ou les personnes qui sont désignées à cet effet de
l'ampleur de ces dépassements et des actions correctrices qui sont proposées ou
entreprises ;

d) d'assurer la continuité de l'exploitation en cas de difficultés graves affectant les


opérations de l'établissement.

Lorsque le suivi du respect des limites est contrôlé par un comité des
risques, celui-ci doit être composé non seulement de responsables des unités
opérationnelles et de représentants de l'Organe Exécutif mais aussi de personnes
choisies en raison de leur compétence dans le domaine du contrôle des risques et
indépendantes des unités opérationnelles.

Les établissements de crédit définissent des procédures d'information des


Organes exécutif et Délibérant, selon un rythme adapté à chaque organe, et, s'il en
existe un, du Comité des risques, sur le respect des limites de risque, notamment
lorsque les limites globales sont susceptibles d'être atteintes.

Pour la surveillance de leurs opérations et notamment pour les informations


destinées à l'Organe Exécutif, au Comité des risques, à l'Organe Délibérant et, s'il
en existe un, au Comité d'Audit, les établissements de crédit doivent élaborer des
états de synthèse adaptés.
Sous-section 8 Le système de reporting

§1 Les rapports des missions d'audit


Les rapports établis à la suite des missions de l'Audit Interne sont
communiqués à l'Organe Exécutif et à l'Organe Délibérant et, s'il en existe un, au
Comité d'Audit. Ces rapports sont tenus à la disposition des commissaires aux
comptes et du Secrétariat Général de la Commission Bancaire.

Au moins une fois par an, l'Organe Délibérant et, s'il en existe un, le Comité

107
d'Audit, procède à l'examen de l'activité et des résultats du contrôle interne sur la
base des informations qui lui sont transmises à cet effet par le responsable de
l'Audit Interne. Le procès-verbal des délibérants est transmis au Secrétariat
Général de la Commission Bancaire et aux commissaires aux comptes.

Ce procès-verbal doit mentionner les constatations les plus significatives


relevées lors des missions de l'Audit Interne ainsi que les recommandations
correspondantes.

L'Organe Exécutif informe régulièrement, au moins une fois par an,


l'Organe Délibérant et, s'il en existe un, le Comité d'Audit, des éléments essentiels
et des enseignements principaux qui peuvent être dégagés des mesures de
l'ensemble des risques auxquels l'établissement est exposé, notamment les
répartitions (division, secteur d'activité, qualité) en matière de risque de crédit.

§2 Le contenu du rapport relatif au contrôle interne

Au moins une fois par an, les établissements de crédit élaborent un rapport
sur l'exécution du contrôle interne, la mesure et la surveillance des risques. Ce
rapport comprend, notamment:

a) un inventaire des missions réalisées faisant ressortir les principaux


enseignements et, en particulier, les principales insuffisances relevées ainsi qu'un
suivi des mesures correctrices prises;

b) une description des modifications significatives intervenues dans le domaine


du contrôle interne au cours de la période sous revue, en particulier pour prendre
en compte l'évolution de l'activité et des risques;

c) une description des conditions d'application des procédures mises en place


pour les nouvelles activités;

d) un développement relatif au système de contrôle interne des succursales et des


filiales à l'étranger;

e) la présentation des principales actions projetées dans le système de contrôle


interne;
108
f) une description portant sur la mesure et sur la surveillance des risques auxquels
ils sont exposés, notamment le risque de crédit en précisant les conditions dans
lesquelles le règlement COBAC R-98/03 est respecté;

g) les répartitions des engagements prévues à l'article 34 ainsi que l'analyse de la


rentabilité des opérations visées aux articles 34 et 38 ci-dessus;
h) l'état de mise en œuvre des recommandations du Secrétariat Général de la
Commission Bancaire à l'issue d'un contrôle sur place.
Ce rapport est communiqué à l'Organe Délibérant. Il est également adressé
chaque année au Secrétariat Général de la Commission Bancaire et aux
commissaires aux comptes ainsi que, s'il en existe un, au Comité d'Audit.

L'Organe Délibérant examine lors d'une délibération spéciale les résultats


d'une mission de vérification de la COBAC. Le Chef de mission ayant conduit
l'enquête assiste à cette délibération en présence, le cas échéant, du Secrétaire
Général de la Commission Bancaire ou de son Adjoint.

Section 2 Le contrôle externe

Le contrôle externe des établissements de crédit est exercé par la


Commission bancaire de l'Afrique centrale et, à un moindre degré, par le Conseil
National du Crédit.

Sous-section 1 La Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC)

La Convention du 16 octobre 1990 (en son annexe) portant création de la


Commission bancaire de l'Afrique Centrale a confié à celle-ci la responsabilité 1'-
de veiller au respect par les établissements de crédit des dispositions législatives
et réglementaires édictées par les autorités, par la banque ou par elle-même et qui
leur sont applicables, et de sanctionner les manquements constatés" (article 1er).

§l Organisation de la COBAC
La Commission Bancaire de l'Afrique Centrale est présidée

109
(statutairement) par le gouverneur de la BEAC, assisté du vice gouverneur. Elle
comprend:
- trois censeurs de la BEAC ou leurs suppléants;
- sept membres choisis pour leurs compétences en matières bancaire, financière et
juridique et leur honorabilité, nommés pour un mandat de trois ans renouvelable
deux fois, sur proposition du gouverneur, par le conseil d'administration de la
BEAC, qui a seul compétence pour mettre fin à leur mandat. Celui-ci est
incompatible avec l'exercice de fonctions, rémunérées ou non, dans un
établissement assujetti et avec l'appartenance au Conseil d'administration de la
BEAC ;
- un représentant de la Commission bancaire française, ou son suppléant, désigné
par le gouverneur de la Banque de France.

§2 Compétences de la COBAC

Dans le cadre de la mission qui lui est impartie, la COBAC a autorité sur le
territoire des Etats-membres de la BEAC, pour l'exercice de ses attributions. Ses
décisions sont exécutoires de plein droit dès leur notification aux autorités
monétaires nationales et aux établissements concernés.

L'agrément des établissements de crédit, la désignation des commissaires


aux comptes de ces établissements, toute modification dans la répartition du
capital social supérieur au seuil qu'elle fixera, sont subordonnés à l'avis conforme
de la commission bancaire. En fait, la mission de la COBAC est relativement
large dans la mesure où elle englobe de nombreux domaines, à savoir:

a) le contrôle du respect de la réglementation


Aux termes de l'article 32 de l'annexe à la convention du 17 janvier 1992 la
COBAC fixe des règles relatives:
- aux conditions de prise ou d'extension de participation directes ou
indirectes dans les établissements de crédit;
- aux normes de gestion que ces établissements doivent respecter en vue
notamment de garantir leur liquidité, leur solvabilité et l'équilibre de leur situation
financière ;
110
- au plan comptable, aux règles de consolidation des comptes et à la
publication des documents comptables et autres informations destinées tant aux
autorités compétentes qu'au public;
- enfin aux conditions dans lesquelles ces établissements peuvent prendre
des participations et accorder des crédits à leurs actionnaires, administrateurs et
dirigeants.

b) Le contrôle direct des établissements de crédit


Aux termes de l'article 10 de la convention du 16 octobre 1990, "la BEAC exerce
au nom de la Commission Bancaire le contrôle sur pièces et sur place des
établissements de crédit ".

*Le contrôle sur pièces s'appuie notamment sur les documents comptables et
prudentiels que sont tenus de lui transmettre périodiquement les établissements
de crédit (Convention 1990, article 9 alinéa 3 & 4).

Les enquêtes sur place permettent à la COB AC de s'assurer de l'exactitude


des informations transmises dans les documents remis par les établissements
assujettis. Elles fournissent aussi la possibilité d'examiner périodiquement plus
en détail l'organisation de l'établissement (procédures de décision et de suivi des
risques). Le programme de ces enquêtes est fixé par la Commission Bancaire
(Convention, 1990 article 10 alinéa 2). Les autorités monétaires nationales
prêtent en cas de besoin leur concours aux contrôles effectués par la BEAC.
L'Autorité monétaire est informée du déclenchement et des résultats desdites
enquêtes. Le secret professionnel n'est pas opposable à la Commission.

Les contrôles sur place peuvent être étendus aux filiales d'un établissement
de crédit, ainsi qu'à toutes autres sociétés apparentes (Convention, article 1 °
alinéa 3). Les résultats des contrôles sur place sont communiqués au conseil
d'administration de l'établissement concerné ou à l'organe en tenant lieu. Ils font
l'objet d'une délibération spéciale, dont copie conforme est adressée à la
Commission Bancaire (Convention, article 10 alinéa 5).

c) La définition des états périodiques


Les états réglementaires périodiques comprennent des documents de synthèse et

111
des tableaux annexes qui en détaillent les postes ou permettent le calcul des ratios
prudentiels imposés par la COBAC. La forme des états périodiques est
standardisée pour tous les établissements de crédit quel que soit leur statut
(banque ou établissement financier). Ils concernent uniquement les opérations
effectuées à partir de la CEMAC sur le territoire duquel l'établissement assujetti a
été agréé.

L'article 9 alinéa 3 de la convention de 1990 énonce que la Commission


Bancaire "détermine la liste, la teneur et les délais de transmission des documents
et informations qui doivent lui être remis ". Les établissements assujettis doivent
communiquer au Secrétariat général de la Commission toutes les données
nécessaires à la confection des dits états réglementaires périodiques. Les
modalités de communication des informations sont indiquées dans les documents
de la COBAC.

A cet égard, et conformément au plan comptable des établissements de


crédit, le système d'information des établissements assujettis doit permettre
l'identification et l'enregistrement des opérations conformément au Règlement
COBAC R-2001/07 relatif au contrôle interne dans les établissements de crédit.

La Commission Bancaire peut en outre demander aux établissements de


crédit tous renseignements ou justificatifs utiles à l'exercice de sa mission.
(Convention, Article 9 alinéa 4).

d) Le traitement des difficultés des établissements de crédit


Lorsque la situation d'un établissement de crédit le justifie, la Commission
Bancaire peut adresser une injonction à l'effet notamment de prendre dans un
délai déterminé toutes les mesures destinées à rétablir, à renforcer son équilibre
financier ou à corriger ses méthodes de gestion (Convention, article 12 alinéa 2).
Cette injonction fait suite aux contrôles sur pièces et sur place, lorsqu'ils
révèlent des difficultés au sein de l'établissement, voire des anomalies, des
irrégularités ou une situation difficile ou compromise.

Si l'établissement de crédit ne défère pas à l'injonction, la Commission


Bancaire est fondée à engager des poursuites disciplinaires. Mieux, lorsque la

112
gestion d'un établissement n'est plus assurée dans des conditions normales ou
lorsque la démission d'office des dirigeants a été prononcée au titre des sanctions
disciplinaires, la Commission Bancaire est habilitée à designer un administrateur
provisoire, doté de toutes les attributions nécessaires à l'administration et à la
direction de l'établissement et du pouvoir de déclarer la cessation des paiements"
(Convention de 1990, articles 13 & 14).

Enfin, la Commission Bancaire peut nommer un liquidateur aux


établissements qui cessent d'être agrées ou qui exercent sans agrément les
activités dévolues aux banques (Convention 1990: article 15).

§3 Pouvoirs disciplinaires de la Commission Bancaire


En fait, l'ouverture d'une procédure disciplinaire vise, dans les cas où des
infractions à la réglementation professionnelle sont constatées, à obtenir par la
contrainte ce qui n'a pu l'être par d'autres moyens. A cet égard, la procédure
disciplinaire prévue à l'article 13 de la Convention du 16 octobre 1990 comprend
deux étapes

a) Une mise en garde et fou une injonction


"En cas de manquement d'un établissement de crédit aux règles de bonne
conduite de la profession, la COBAC peut, après avoir mis en demeure ses
dirigeants de l'expliquer, leur adresser une mise en garde" (Convention 90,
article 12 alinéa 1er).
De même " lorsque la situation d'un établissement de crédit le justifie, la
COBAC peut adresser une injonction à l'effet de prendre dans un délai déterminé
toutes les mesures destinées à rétablir, à renforcer son équilibre financier ou à
corriger ses méthodes de gestion (Convention 1990, article 12 alinéa 2).
b) Des sanctions
Si un établissement de crédit n'a pas déféré à l'injonction ou n'a pas tenu compte
d'une mise en garde, on a enfreint gravement la réglementation, la COBAC peut
prononcer une ou plusieurs des sanctions disciplinaires suivantes:
- l'avertissement;
- le blâme;
- l'interdiction d'effectuer certaines opérations ou toutes autres limitations

113
- dans l'exercice des ses activités;
- la révocation du ou des commissaires aux comptes;
- la suspension ou la démission d'office du ou des dirigeants responsables;
- le retrait d'agrément.

Ces décisions doivent être motivées. Elles ne peuvent être prononcées


qu'après que les responsables de l'établissement en cause, qui peuvent requérir
l'assistance d'un représentant de leur association professionnelle, aient été invités
à formuler leurs observations soit par écrit, soit lors d'une audition.

Les sanctions sont exécutoires dès leur notification aux intéressés.


Pour le retrait d'agrément, celui-ci n'intervient qu'après l'expiration d'un délai d'un
mois à compter de la communication de la décision à l'Autorité Monétaire
Nationale. Ce délai est prorogé en cas de saisine du conseil d'administration de la
BEAC, organe habilité à connaître en dernier ressort du recours contre les
sanctions prononcées par la COBAC.

Sous-section 2 Le Conseil National du Crédit

Le contrôle qu'exerce sur les établissements de crédit le Conseil National


du Crédit porte davantage sur le suivi de leurs activités et se traduit par des avis
qu'il peut être amené à formuler sur certaines opérations, lorsqu'il est sollicité par
l'Autorité monétaire. L'organisation et le fonctionnement du Conseil National du
Crédit sont fixés au Cameroun par le décret n" 96/138 du 24 juin 1996.

§ l Organisation du Conseil

Présidé par le Ministre des Finances, le Conseil National du Crédit est un


organisme consultatif, chargé de donner des avis sur l'orientation de la politique
d'épargne et de crédit, ainsi que sur la réglementation bancaire. (décret, article 2).
Il est composé notamment des membres suivants:
- les membres du Comité monétaire national
- le censeur camerounais de la BEAC
- le gouverneur de la BEAC ou son représentant;

114
- le secrétaire général de la COBAC ou son représentant;
- trois représentants de l'Association Professionnelle des Etablissements de
crédit, dont un représentant des banques, un représentant des établissements
financiers et un représentant des autres institutions financières etc. Le Conseil se
réunit au moins deux fois par an sur convocation de son président. Il ne peut
valablement délibérer qu'en présence des deux tiers au moins de ses membres. Les
décisions sont adoptées à la majorité des voix exprimées, la voix du président
étant prépondérante en cas de partage égal. Il peut créer en son sein des comités
techniques dont il fixe la composition et les attributions et charger certains de ses
membres de missions particulières. Il peut aussi s'adjoindre, à titre consultatif, et
pour l'étude de questions particulières, des personnalités choisies en raison de
leurs compétences.

§2 Attributions du Conseil national du crédit

Dans le cadre de ses attributions et dans les matières ne relevant pas des
compétences attribuées à la COBAC, le conseil peut être saisi pour avis de tout
projet d'acte législatif ou réglementaire relatif à l'activité des établissements de
crédit et visant notamment:

- la classification desdits établissements aux différentes 'catégories, le


capital minimum requis, la forme juridique et les activités autorisées pour
ces établissements;
- la prise ou la détention de participation par ces établissements;
- les conditions d'implantation des réseaux, en particulier les ouvertures et
- fermetures de guichets;
- les conditions des opérations que peuvent effectuer ces établissements en
particulier les conditions appliquées à la clientèle;
- la publication des comptes des établissements de crédit;
- les conditions de la concurrence ;
- l'organisation des services communs à la profession.

A l'initiative de l'autorité monétaire, le Conseil National du Crédit peut

115
être également saisi pour avis des règlements et décisions édictés par la COBAC
et consultés sur:
- le financement des programmes économiques;
- les conditions des emprunts intérieurs et extérieurs émis par l'Etat et les
administrations publiques.
Le Conseil National du Crédit peut être saisi pour avis par l'Autorité
Monétaire sur les décisions d'ordre individuel ou les accords, autorisations ou
dérogations qu'elle prend ou octroi en vertu de la convention du 17 janvier 1992
portant harmonisation de la réglementation bancaire dans les Etats de l'Afrique
Centrale et par les dispositions législatives et réglementaires régissant l'exercice
de l'activité bancaire au Cameroun, à l'exception de celles relevant de la
compétence de la COBAC notamment:

- l'octroi et le retrait de l'agrément des établissements de crédit et des bureaux


d'information, de liaison et de représentation d'établissements étrangers,
aux termes et sous les conditions du TITRE II de l'annexe à la Convention
du 17 janvier 1992 ;

- l'octroi et le retrait de l'agrément des dirigeants et des commissaires aux


comptes de ces établissements, aux tenues et sous les conditions du TITRE
II de l'annexe à la Convention du 17 janvier 1992 ;

La liste des différents types d'agréments susvisés accordés par l'Autorité


monétaire est dressée annuellement par le Conseil et publiée au Journal officiel.
Le Conseil National du Crédit étudie et propose toutes mesures de
caractère général destinées à :
- stimuler la mobilisation de l'épargne nationale par le système bancaire et
financier;
- optimiser l'allocation des ressources internes pour la réalisation des
objectifs économiques;
- renforcer la sécurité et l'efficience du système bancaire et financier et à en
perfectionner l'organisation des méthodes.

Le Conseil reçoit de toutes les administrations et de tous les organismes

116
publics ou parapublics les renseignements, documents et informations nécessaires
à l'accomplissement de ses différentes missions.

La BEAC lui communique notamment les données statistiques permettant


d'apprécier l'évolution de l'activité des établissements de crédit, et en particulier,
selon la périodicité qu'il fixe: les ressources et emplois du système bancaire, les
plafonds et utilisations des facultés de refinancement auprès de l’Institut
d'émission, la répartition des encours de crédit par secteur d'activité économique,
le volume des transferts avec l’extérieur réalisé par l'intermédiaire de l'Institut
d'émission.
Le Conseil est habilité à requérir de tous les établissements de crédit,
suivant une périodicité et selon des modalités qu'il fixe, tous autres
renseignements relatifs à leur activité.

Le Conseil établit chaque année un rapport relatif à la monnaie, au crédit et


au fonctionnement du système bancaire et financier ainsi qu'à l'exercice de sa
mission. Ce rapport est adressé au Président de la République.

B- LE CONTROLE ET AUDIT DES ETABLISSEMENTS DE


MICROFINANCE

L’extrême fragilité des établissements de microfinance, résultat d’un


certain nombre de défaillance, observées dès les premières années de leur
développement, telles que ‘’ l’inadaptation des compétences entrepreneuriales,
l’appropriation privée du patrimoine commun et l’absence de toute transparence
dans la gestion …’’7 a amené très vite les Autorités monétaires de la sous-région
à mieux réglementer cette forme d’activité financière, en la soumettant
pratiquement aux mêmes règles de contrôle que celles imposées aux
établissements de crédit.

7
NENTA NDJOUKOUE Célestin ‘’La problématique de la pérennité des établissements de microfinance dans la
CEMAC’’, la ‘’GERER et DECIDER’’, Rev. Faculté des Sciences Sociales et de Gestion (UCAC), vol, 1 n°1,
janvier 2005.
117
§1 Le contrôle interne

A- Définition et objectifs généraux


99- Le contrôle interne peut être considéré comme la mise en œuvre de
méthodes, de moyens humains et matériels adaptés à l’entreprise et propres à
prévenir, ou tout au moins à révéler sans retard les erreurs et les fraudes.

Mais c’est aussi l’ensemble des sécurités contribuant à la maîtrise de


l’entreprise. Il a donc pour but d’assurer, d’un côté, la protection, la sauvegarde
du patrimoine et la qualité de l’information, de l’autre, l’application des
instructions de la direction et favoriser l’amélioration des performances. Ce
contrôle se manifeste par l’organisation, les méthodes et les procédures de
chacune des activités de l’entreprise pour maintenir la pérennité de celle-ci.

En conséquence, le contrôle interne a, à la fois, des objectifs comptables et


administratifs.

Les aspects comptables du contrôle interne regroupent toutes les procédures


ou particularités qui, dans l’organisation de l’entreprise, favorisent
l’établissement de comptes sincères et réguliers. De la définition qui vient d’être
faite, on peut relever que le contrôle interne :
 Garantie la qualité de l’information produite par l’entreprise ; il s’agit
entre autres des documents financiers ;
 Doit entraîner l’application des politiques et décisions de la direction, il y
a là une condition essentielle à la qualité du travail comptable ;
 Permet la protection du patrimoine de l’entreprise, ce qui contribue
indirectement à assurer la régularité et la sincérité des comptes.

Les aspects administratifs du contrôle interne comprennent l’ensemble des


procédures qui visent à promouvoir l’efficacité de la gestion.

B- Les éléments de base du contrôle interne


100- Trois éléments conditionnent, mais n’impliquent pas, la réalisation du
contrôle interne :

118
1- L’existence d’une plan systématique d’organisation incluant une définition
des tâches, des pouvoirs et des responsables, corollaire direct de la définition des
tâches, et enfin une bonne circulation des informations ;

2- La compétence et l’intégrité du personnel : ces deux qualités sont


indispensables, particulièrement au niveau de la direction. Car en effet, les
décisions des responsables peuvent être lourdes de conséquences, puisque leurs
qualités ou leurs défauts se répercutent sur les services qu’ils dirigent ;

3- L’existence d’une documentation satisfaisante : la production de


l’information (existence d’instruments écrits sous forme, par ex. de manuel de
procédures) et sa conservation (archivage) sont indispensables à l’entreprise, en
tant qu’elles permettent, d’une part, la définition des conditions d’exécution du
travail et leur sauvegarde, et d’autre part des contrôles à posteriori.

C- Objectifs du contrôle interne des EMF


101- Le contrôle interne imposé à l’établissement de microfinance a pour
but de lui permettre de :
- Vérifier que ses opérations, son organisation et ses procédures internes sont
conformes à la réglementation en vigueur, aux normes et usagers professionnels
et déontologiques, ainsi qu’aux orientations de l’organe exécutif et délibérant ;

- Vérifier le respect des limites fixées en matière de prise des risques,


notamment pour les crédits accordés aux membres ou à la clientèle ainsi que les
opérations avec d’autres établissements ;

- Veiller à la qualité de l’information comptable et financière, en particulier


aux conditions de conservation et de disponibilité de cette information (R.art.50).

Ces différents aspects du contrôle interne ont été abordés plus haut au
niveau du contrôle des établissements de crédit.

D- Particularités

119
1° Les EMF organisés en réseau
102- Le contrôle interne est exercé ici par l’organe faîtier auprès des
établissements affiliés. A l’issu de ces contrôles, il doit élaborer un rapport annuel
qui est transmis à la commission bancaire. Mais celle-ci est aussi habilitée à se
faire communiquer des rapports individuels.

2° Etablissements constitués en projet de micro-crédit


Pour cette catégorie d’EMF, la fonction de contrôle interne est assurée par
un comité de suivi comprenant les administrations concernées. Cette structure est
chargée spécialement de contrôler l’activité des projets et d’en dresser un rapport
communiqué à l’Autorité monétaire et à la Commission bancaire.

§2 Le contrôle externe
102- Le contrôle des EMF est assuré par les commissaires aux comptes
dans le cadre de leurs missions classiques, mais aussi, le cas échéant, par les
auditeurs externes. Il doit s’effectuer au moins une fois l’an et permet notamment
la certification des comptes. Le rapport de base est transmis à la commission
bancaire et à l’Autorité monétaire.
La commission bancaire joue en effet, ici également un rôle prépondérant
dans la surveillance externe des établissements, à la fois par ses attributions et ses
pouvoirs disciplinaires.

A- Attributions de la commission bancaire

1° Le contrôle direct des établissements


103-La COBAC est chargée de veiller au respect par les établissements des
dispositions réglementaires édictées par le Comité ministériel, par l’Autorité
monétaire, par la BEAC ou par elle-même, qui leur sont applicables et de
sanctionner les manquements constatés.

Les établissements concernés, leurs commissaires aux comptes et toute


autre personne ou organisme dont le concours peut être requis sont tenus de

120
satisfaire aux demandes qui leur sont adressées dans le cadre de ces contrôles.
Cette surveillance s’exerce, ici également, à travers des contrôles sur pièces et sur
place (R, art. 33).

Pour les établissements organisés en réseau, la commission bancaire assure


le contrôle de l’organe faîtier. Mais elle peut aussi réaliser des contrôles sur place
dans les établissements affiliés afin de s’assurer de la qualité des diligences
accomplies par l’organe faîtier.

Les entreprises qui accordent des crédits-filières et les projets sont tenues
d’adresser à la commission bancaire.

2° Le traitement des difficultés des établissements


104-La commission bancaire est habilitée à désigner un administrateur
provisoire à tout établissement de crédit à l’égard duquel elle a constatée une
carence dans son administration, sa gérance ou sa direction. Cette désignation
peut également intervenir si la gestion de l’établissement ne peut plus être assurée
dans les conditions normales ou lorsque la démission d’office des dirigeants est
prononcée ou encore lorsque la sauvegarde des intérêts des membres de
l’établissement l’exige. Cette décision doit être motivée.

Outre les attributions nécessaires à l’administration et à la direction de


l’établissement et le pouvoir de déclarer la cessation des paiements de
l’établissement, la décision de nomination de l’administration provisoire peut
préciser l’étendue de ses pouvoirs, ses obligations, la durée de son mandat et sa
rémunération.

La mise sous administration provisoire entraîne le dessaisissement des


dirigeants et organes sociaux, la suspension d’office de leurs pouvoirs qui sont,
selon le cas transférés en totalité ou en partie à l’administrateur provisoire.

B- Les pouvoirs de la COBAC


105- La commission bancaire dispose, à l’égard des établissements de
micro-finance, de trois catégories de pouvoirs : un pouvoir normatif, un pouvoir

121
disciplinaire et un pouvoir de mise en mouvement de l’action publique à l’égard
des personnes et établissements qui enfreignent la réglementation relative à
l’exercice des activités de micro-finance.

1° Le pouvoir normatif
C’est la Commission bancaire qui est compétence pour fixer les règles
relatives à l’équilibre financier des établissements de micro-finance et, plus
généralement, celles relatives à la pérennité de ce secteur. C’est donc à elle que
revient le pouvoir de définir les règles relatives :
- Aux conditions de recours aux emprunts ;
- Aux conditions de prise de participation dans ces établissements ;
- Aux normes de gestion que les établissements sont tenus de respecter en
vue notamment de garantir leur liquidité, leur solvabilité et l’équilibre
de leur situation financière ;
- Au plan comptable, à la consolidation des comptes et à la publicité des
documents comptables et autres informations destinées tant aux
autorités compétences qu’au public ;
- Aux conditions dans lesquelles ces établissements peuvent prendre des
participations et accorder des crédits à leurs membres, actionnaires,
administrateurs, dirigeants et personnel ;
- A la notion de place en ce qui concerne l’émission de chèques ;
- Aux limites appliquées aux établissements en ce qui concerne les
opérations accessoires ;
- Au nombre minimum des membres et au maximum des parts détenues
par un membre dans un établissement de première catégorie ;
- Aux modifications de situation juridique.

C’est enfin à la Commission bancaire que revient le pouvoir de :


- Fixer les conditions de construction sur le bénéfice à affecter, des
réserves obligatoires des établissements ;
- Déterminer la liste, la teneur et les délais de transmission des documents
que les établissements sont tenus de lui adresser régulièrement.

122
2° Le pouvoir disciplinaire
La commission bancaire est habilitée à adresser des injonctions ou des
mises en garde aux établissements assujettis. Elle peut prononcer à leur encontre,
à celle de leurs dirigeants et commissaires aux comptes les sanctions
disciplinaires analogues à celles infligées aux dirigeants des établissements de
crédit.

Aux termes de l’article 57 du Règlement, ces sanctions sont les suivantes


par ordre de gravité croissante : l’avertissement, le blâme, l’interdiction
d’effectuer certaines opérations ou l’exercice de certaines activités, la suspension,
la démission d’office ou la révocation du commissaire aux comptes, la suspension
ou la démission d’office des membres du Conseil d’administration, du directeur
général ou du gérant, le retrait d’agrément.
Les décisions applicables aux établissements sont exécutoires dès leur
notification à l’Autorité monétaire nationale et aux intéressés. Toutefois, elles
sont susceptibles de recours devant la Cour de justice de la CEMAC, seule
habilitée à en connaître en dernier ressort. Ce recours doit être signifié à la Cour
de justice dans un délai de deux (02) mois suivant la notification de la décision. Il
n’a pas de caractère suspensif, sauf en cas de saisine de la Cour préalable à la
notification du retrait d’agrément. Il peut être formé par les dirigeants
sanctionnés, par l’établissement concerné ou par l’Autorité monétaire nationale.

3° Le pouvoir de mise en mouvement de l’action publique


La commission bancaire est habilitée à saisir le ministère public, en se
constituant partie civile, pour l’ouverture d’une procédure pénale à l’encontre des
personnes dont les agissements sont constitutifs d’infractions prévues et
réprimées par le Règlement. Il s’agit ici de deux catégories d’infractions qu’on
peut qualifier, globalement, d’une part, d’exercice illégal de l’activité de
microfinance et, d’autre part, d’entrave aux contrôles des établissements.

a) L’exercice illégal de l’activité de microfinance.


Peuvent être regroupées sous cette qualification les infractions suivantes
prévues par l’article 58 du Règlement :

123
- Défaut d’agrément pour l’exercice de l’activité d’établissement de
micro-finance ;
- Poursuites des activités d’établissement de micro-finance après retrait
d’agrément ;
- Défaut d’agrément pour l’exercice des fonctions de dirigeant
d’établissement ou de commissaire aux comptes ;
- Réalisation illégale d’opérations de micro-finance à titre habituel ;
- et toute autre violation des interdictions énoncées dans le Règlement.

Chacune de ces infractions, relevée à l’encontre de quiconque, agissant soit


pour son compte, soit pour le compte d’une personne morale, est puni d’un
emprisonnement de trois (3) mois à deux (2) ans et d’une amende de 100 000
francs à 10 millions de francs, ou seulement de l’une même chef, la commission
bancaire.

b) L’entrave aux contrôles des établissements


Peuvent être regroupées sous cette qualification des infractions suivantes
prévues par l’article 59 du Règlement :
- Obstacle mis aux contrôles de la Commission bancaire ou des commissaires
aux comptes d’un établissement de crédit à caractère spécial ;
- Obstacle mis à l’accomplissement de la mission impartie par la Commission
bancaire, à l’administrateur provisoire désigné auprès d’un établissement
provisoire désigné auprès d’un établissement ;
- Obstacle mis à l’accomplissement de la mission par la Commission bancaire
au liquidateur désigné auprès d’un établissement en cessation des paiements ;
- La communication, la certification ou la transmission des renseignements
inexacts au titre de diverses dispositions du Règlement et leurs textes
d’application ;
- La transgression de diverses dispositions du même Règlement.
Chacune de ces infractions, lorsqu’elle est commise sciemment, est puni
d’un emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende de 100 000 à 5 000 000
de francs, ou de l’une seulement de ces peines, sans préjudice des sanctions qui

124
peuvent être prononcées au titre de l’un des infractions qualifiées ci-dessus
d’exercice illégal de l’activité.

En outre, la non désignation d’un commissaire aux comptes ou l’absence


d’agrément préalable de ceux-ci est constitutif d’une infraction réprimée
conformément à l’article 59 ci-dessus.

C- LES NORMES D’UN AUDIT BANCAIRE :


LES NORMES PRUDENTIELLES DE GESTION DE L’ACTIVITE
BANCAIRE ET DE LA MICROFINANCE

L’audit interne bancaire est une activité indépendante, objective et


impartiale, exercée dans une organisation (Banque), par des personnes formées, le
plus souvent au sein de la banque.
Ce dernier, a pour objectif de réaliser de la valeur ajoutée en lui apportant
assurance sur son fonctionnement et conseil pour l’améliorer.

Le métier de l’auditeur consiste à suivre les normes professionnelles afin de gérer


l’activité bancaire, cette activité se résume dans les opérations bancaires et les
risques encourus.

Les normes de l’audit interne bancaire se composent des normes de qualification


et des normes de fonctionnement. Les normes de qualification énoncent les
caractéristiques que doivent présenter les organisations et les personnes
accomplissant des activités d’audit interne.
Les normes de fonctionnement décrivent la nature des activités d’audit interne et
définissent des critères de qualité permettant d’évaluer les services fournis.

Section 1 : Les normes de qualification

1) Les missions, pouvoirs et responsabilités :


Les missions, les pouvoirs et les responsabilités de l’audit interne doivent être
définis dans une charte (un document officiel qui définit la mission, les pouvoirs

125
et les responsabilités de l’activité exercée). Cette charte permet de déterminer le
rôle de l’audit interne dans la banque et de fournir à la direction générale de la
banque et au conseil d’administration une base d’évaluation de ses activités.
En outre, l’auditeur interne doit périodiquement évaluer si la mission, les
pouvoirs et les responsabilités sont définis dans la charte car elle représente une
référence pour atteindre les objectifs tracés.

2) L’indépendance et objectivité :
Les auditeurs internes sont tenus par deux principes essentiels, l’indépendance
dans l’organisation et l’objectivité individuelle. En d’autres termes, il faut
respecter le principe suivant : « l’audit interne doit être indépendant et les
auditeurs internes doivent effectuer leur travail avec objectivité »

a) L’indépendance dans l’organisation :


Les auditeurs internes doivent bénéficier du soutien de la direction générale de la
banque et du conseil d’administration afin d’obtenir la coopération des audités et
de pouvoir exercer leur activité sans obstacle. Autrement dit, l’auditeur doit
dépendre d’une personne de l’organisation ayant une autorité suffisante pour
assurer son indépendance et de lui garantir un large champ d’intervention.
Par ailleurs, la présence et la participation active de l’auditeur aux réunions
administratives sont nécessaires afin de communiquer les informations sur la
planification et sur les activités de l’audit interne.

b) L’objectivité individuelle :
L’objectivité individuelle est une attitude d’esprit dont doit faire preuve chaque
auditeur. En ce sens, les auditeurs doivent réaliser leurs missions en étant en
confiance dans l’élaboration des résultats de leurs travaux et de ne pas se sentir
incapable de porter des jugements professionnels objectifs.
A cet effet, les affectations au sein de l’équipe des auditeurs internes doivent être
effectuées en tenant compte de tout conflit d’intérêt afin de ne pas influencer
l’indépendance de la fonction d’audit interne bancaire.

126
c) Les atteintes à l’indépendance et à l’objectivité :
Les auditeurs internes doivent signaler aux responsables de l’audit interne toutes
les situations dans lesquelles l’existence d’un conflit d’intérêt ou d’un parti qui
peut influencer leur indépendance ou leur objectivité.

Ainsi, « les auditeurs internes doivent s’abstenir d’auditer des opérations


particulières dont ils ont été auparavant responsables» .

Par contre, « les auditeurs internes peuvent être amenés à réaliser des missions de
conseil liées à des opérations dont ils ont été auparavant responsables » .
Mais, « si l’indépendance ou l’objectivité des auditeurs internes sont susceptibles
d’être compromis lors des missions de conseil qui leur sont proposées, ils doivent
en informer la direction générale avant de les accepter » .
De même, l’indépendance et l’objectivité de l’auditeur interne risquent d’être
touchées lorsque l’auditeur assume une fonction qu’il est susceptible d’auditer.

3) Les compétences et consciences professionnelles :


a) Les compétences :

Tout auditeur interne doit posséder certaines connaissances, un savoir-faire et des


compétences précises dans des domaines différents à titre d’exemple, avoir la
compétence en matière d’application des normes, des procédures et des
techniques de l’audit interne bancaire.
Ainsi, il est nécessaire de posséder une connaissance des principes de base en
comptabilité, économie, droit, commerce, fiscalité, finance, méthodes
quantitatives et technologies de l’information. Ces connaissances générales vont
permettre de reconnaître l’existence de problème.
Les auditeurs internes doivent avoir le sens des relations humaines et savoir
communiquer oralement et par écrit de manière à pouvoir exposer clairement les
objectifs, les appréciations, les conclusions et les recommandations.
Les auditeurs internes doivent posséder des connaissances suffisantes pour
identifier les indices d’une fraude, mais ils ne sont pas censés posséder l’expertise

127
d’une personne dont son rôle est la détection des fraudes.

b) Les consciences professionnelles:


L’auditeur interne doit assurer à son travail un soin et un savoir-faire en tenant
compte de la prudence et de la compétence. Ainsi, il doit améliorer sa
connaissance, son savoir-faire et d’autres compétences par des formations
continues.

4) Le programme d’assurance et d’amélioration qualité :


Le responsable de l’audit interne doit mettre en place un programme d’assurance
et d’amélioration qualité qui permettra un contrôle continu de son efficacité. Le
programme doit être conçu afin de répondre à deux objectifs fondamentaux.
Le premier consiste à aider l’auditeur interne à apporter une valeur ajoutée aux
opérations de la banque. Le second permet d’améliorer les opérations, et de
garantir sa conformité avec les normes.

a) L’évaluation du programme qualité :


L’objet de cette évaluation est d’apprécier la quantité des travaux d’audit interne
et d’émettre des recommandations.
On distingue deux types d’évaluation ; En premier lieu, l’évaluation interne qui se
base sur des contrôles continus du fonctionnement de l’audit interne. En
deuxième lieu, l’évaluation externe qui se base par contre sur la compétence et le
savoir-faire d’une organisation extérieure indépendante.

b) Les rapports relatifs au programme qualité :


L’auditeur interne doit communiquer au conseil d’administration les résultats des
évaluations externes.

c) L’utilisation de la mention ’’conduit conformément aux normes’’ :


Les auditeurs internes doivent veiller à ce que leurs rapports d’activités soient
conformes aux normes.

128
d) L’indication de non-conformité :
L’audit interne doit être exercé en respectant les normes. Les auditeurs internes
doivent informés la direction générale et le conseil dans le cas où il y a
non-conformité que se soit sur réserve d’une incidence concernant le champ
d’intervention ou sur le fonctionnement de l’audit interne.
Section 2 : Les normes de fonctionnement :

1) La gestion de l’audit interne :


L’auditeur interne doit gérer l’activité bancaire de façon à garantir qu’elle apporte
une valeur ajoutée.

a) La planification :
La planification de l’audit interne doit refléter la stratégie adoptée par la banque
en matière de risques. D’ailleurs, toute organisation est confrontée à un certain
nombre d’incertitudes et de risques qui peuvent l’affecter de façon négative ou
positive.
Cependant, les risques peuvent être gérés de façons différentes, ils peuvent être
acceptés, évités, transformés ou maîtrisés.

b) La communication et Approbation :
Le responsable de l’audit interne doit soumettre à la direction générale des
approbations et au conseil des informations, ainsi les programmes de travail, les
prévisions d’effectifs et le budget financier, en plus de tous les changements
significatifs survenus en cours d’exercice de son activité.

c) La gestion des ressources :


L’auditeur interne doit établir un programme de recrutement et de développement
des ressources humaines, en s’articulant sur différents critères parmi eux, on a la
description de fonction et la sélection de collaborateurs qualifiés et compétents.
En outre, « le responsable de l’audit interne doit veiller à ce que les ressources
affectées à l’activité bancaire soient adéquates, suffisantes et mises en œuvre de
manière efficace pour réaliser le programme approuvé » .

129
d) Les règles et procédures :
Le responsable de l’audit interne doit mettre en place des règles et procédures
donnant un cadre à l’activité de l’audit interne bancaire.

e) La coordination :
Le responsable de l’audit interne doit partager les informations et coordonner les
activités avec les autres auditeurs internes et externes de manière à assurer une
couverture adéquate des travaux et à éviter dans la mesure du possible les doubles
emplois.

f) Les rapports au conseil et à la direction générale :


Le responsable de l’audit interne doit soumettre un rapport d’activité à la direction
général et au conseil portant sur les missions, les pouvoirs et la responsabilité de
l’audit interne. Ce rapport doit porter également sur les risques importants, le
contrôle et sur le gouvernement de la banque.

2) La nature du travail :
La nature des travaux de l’audit interne se définit par une approche systématique
et méthodique d’évaluation et d’amélioration de l’efficacité des processus de
management des risques, de contrôle et de gouvernement de la banque.

a) Le management des risques :


Les auditeurs internes doivent examiner et évaluer les processus de management
des risques mis en œuvre par le management, vérifier qu’ils sont suffisants et
efficaces, puis émettre des rapports et des recommencements en but
d’amélioration des systèmes de management des risques et de contrôle.

b) Le contrôle :
D’une part, l’auditeur interne doit disposer d’un contrôle approprié permettant
l’évaluation de son efficacité et encourageant son amélioration. D’autre part,
l’auditeur interne doit se baser dans son évaluation sur les aspects suivants :
• « la fiabilité et l’intégrité des informations financières et opérationnelles ;
• L’efficacité et l’efficience des opérations ;

130
• La protection du patrimoine ;
• Le respect des lois, règlements et contrats. »

c) Le gouvernement d’entreprise :
L’audit interne doit évaluer le processus de gouvernement d’entreprise et élaborer
des recommandations en but de son amélioration.
Afin de déterminer si le processus répond aux objectifs, le processus doit
respecter les consignes suivantes :
• « Promouvoir des règles d’éthique et des valeurs appropriées au sein de
l’organisation ;
• Garantir une gestion efficace des performances de l’organisation, assortie d’une
obligation de rendre compte ;
• Bien communiquer aux services concernés au sein de l’organisation les
informations relatives aux risques et aux contrôles ;
• Fournir une information adéquate au conseil, aux auditeurs internes et externes
et au management, et assurer une coordination efficace de leurs activités » .

3) La planification de la mission :
a) Les considérations relatives à la planification :
Lors de la planification de la mission, les responsables d’audit interne doivent
prendre en considération :
• « Les objectifs de l’activité soumise à l’audit et la manière dont elle est maîtrisée
;
• Les risques significatifs liés à l’activité, ses objectifs, les ressources mise en
œuvre et ses tâches opérationnelles, ainsi que les moyens par lesquels l’impact
potentiel du risque est maintenu à un niveau acceptable ;
• La pertinence et l’efficacité des systèmes de management des risques et de
contrôle de l’activité, en référence à un cadre ou modèle de contrôle approprié ;
• Les opportunités d’améliorer de manière significative les systèmes de
management des risques et de contrôle de l’activité » .

b) Les objectifs et Champ de la mission :


Les objectifs de la mission d’audit interne et son champ d’intervention doivent

131
être définis dans le processus de management des risques, de contrôle et de
gouvernement d’entreprise bancaire.

c) Les ressources affectées à la mission :


Les auditeurs internes doivent déterminer les ressources nécessaires à la
réalisation de la mission. D’ailleurs, la composition de l’équipe doit se baser sur
l’évaluation de la nature et de la complexité de chaque mission, ainsi que des
contraintes des ressources et de temps disponibles.

d) Le programme de travail de la mission :


Le responsable d’audit interne doit procéder à l’établissement d’un programme de
travail qui permet l’atteinte des objectifs de la mission.
Au sein de ce programme, l’auditeur interne doit définir les différentes procédures
à appliquer, analyser et évaluer pour obtenir l’information nécessaire lors de
l’exécution de sa mission.

4) L’accomplissement de la mission :
a) L’identification des informations :
Les auditeurs internes doivent identifier les informations nécessaires, fiables et
utiles pour atteindre les objectifs de la mission.
b) L’analyse et évaluation :
Les auditeurs internes doivent se baser dans leur jugement et leurs résultats sur
des analyses et des évaluations adéquates à la nature et spécificité de la mission.

c) La documentation des informations :


Les auditeurs internes doivent documenter les informations pour dégager les
conclusions et les résultats qui serviront à l’exécution de la mission. De plus, le
responsable de l’audit interne doit mettre en place des procédures de protection et
de conservation des dossiers de la mission de conseil.

d) La supervision de la mission :
Les missions doivent être supervisé afin de dégager si les objectifs sont atteints ou
non.

132
5) La communication des résultats :
Les auditeurs doivent communiquer les résultats de la mission.

a) La qualité de la communication :
La communication doit être objective et juste, non biaisée et résulte d’une
évaluation équitable et non influencer par les faits et les recommandations.
Ainsi, les conclusions et les recommandations doivent être développées et
exprimées de façon claire, logique et facile.

b) L’indication de non-conformité aux normes :


Lors de non-conformité d’une mission, il faut que la communication des résultats
indique, en premier lieu, les normes qui n’ont pas été entièrement respectées. En
deuxième lieu, les raisons de la non-conformité. Et enfin, l’incidence de la
non-conformité sur la mission.

c) La diffusion des résultats :


Le responsable de l’audit interne doit transmettre les résultats aux personnes
concernées, et aussi s’assurer que ces résultats recevront l’attention nécessaire.

Aux termes de l’article 18 de l’ordonnance n°85/002 du 31 août 1958 ‘’ les


établissements de crédit sont tenus, dans les conditions définies par l’Autorité
Monétaire, de respecter les normes de gestion destinées à garantir leur liquidité et
leur solvabilité, ainsi que l’équilibre de leur structure financière’’.

Cette disposition, qui fixe les règles de sécurité bancaire, est complétée par
l’article 28 de la même ordonnance qui impose le respect, par les établissements
de crédit des règles commerciales et particulières en matière de distribution de
crédit, de rémunération de l’épargne, de formation des intérêts débiteurs et de
fixation des commissions dont la perception est aussi autorisée. Cette
réglementation est également prévue par le Règlement
n°01/02/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux conditions d’exercice et de

133
contrôle de l’Activité de microfinance, en son article 46 et fait l’objet de
plusieurs dispositions spécifiques.

Section 2 Les règles de sécurité financière imposées aux établissements de


crédit

Les règles de sécurité des normes prudentielles est de contribuer à la


garantie du remboursement à bon terme des dépôts et emprunts figurant au passif
du bilan des établissements de crédit, en imposant une limitation et une
surveillance des décisions de prêts ou d’engagements (dans lesquels ces dépôts
et emprunts sont réinvestis) figurant à l’actif ou au hors bilan de ces mêmes
établissements. En dehors du fait qu’elles constituent des normes de gestion de
la profession, ces règles présentent un certain nombre de caractéristiques
communes et leur imposition par la loi bancaire est assortie de sanctions, à moins
que l’inobservation de la règle ne découle d’une dérogation accordée par
l’autorité de contrôle.

§1 Caractéristiques communes des normes


106- Les caractéristiques communes des normes prudentielles de gestion
des établissements de crédit sont les suivantes :

1° Existence d’un texte réglementaire


Les modalités de calcul et d’appréciation de chacun des ratios reposent sur
un texte réglementaire (un règlement COBAC ou une instruction de l’autorité de
tutelle).

2° Référence aux données comptables


Les éléments de calcul de certains de ces ratios sont extraits de la
comptabilité sociale ou consolidée de l’établissement de crédit. Cette donnée
fondamentale empêche de traiter de manière différente un même élément selon
qu’il est destiné à être publié ou selon qu’il sert de base au calcul d’un ratio.

134
3° Déclarations périodiques
Les ratios font l’objet de déclarations périodiques (annuelles, semestrielles ou
trimestrielles ou mensuelles conformes aux modèles définis sur instruction)
auprès de la COBAC sur les états périodiques pré-imprimés.

4° Respect de manière
Bien qu’étant déclarés périodiquement, les ratios doivent être respectés de
manière permanente. Ils doivent ainsi donner lieu à une surveillance interne
permettant de vérifier que les limites prudentielles fixées sont strictement
respectées.

§2 Sanctions et dérogations au non-respect des normes


Le non respect d’une norme prudentielle peut entraîner la mise en œuvre
par la Commission Bancaire de la procédure prévue à l’article 13 de la convention
du 16 octobre 1990, aux termes de laquelle une sanction disciplinaire peut être
prononcée.

Dans un certain nombre de ratios, il est prévu que la commission bancaire


peut autoriser temporairement un établissement de crédit à dépasser dans des
circonstances exceptionnelles, les limites prudentielles. Il s’agit là de dérogations
individuelles qu’il appartient à la COBAC d’apprécier. Car il peut arriver qu’un
établissement ne suive pas une disposition réglementaire particulière sans pour
autant que sa situation financière générale soit obérée. La COBAC peut donc,
dans certains cas, accorder ces dérogations individuelles et temporaires au
respect de certaines normes réglementaires.

1) Les différentes catégories de normes prudentielles imposées aux


établissements de crédit.

Différentes catégories de normes de prudence sont spécialement prévues


pour permettre aux établissements de crédit d’assurer leur sécurité financière.
Elles sont relatives aux fonds propres, à la couverture des immobilisations, à la
couverture et à la division des risques, à la liquidité, au coefficient de

135
transformation à long terme, à la structure du portefeuille crédit, au plafonnement
des participations et des engagements en faveur du personnel et des associés, la
comptabilisation et la constitution de provisions sur les créances en souffrance et
les engagements sur signature douteux.

2) Sanctions de l’inobservation de la norme


En cas de non respect des principes fixés aux articles précédents du présent
règlement, la Commission Bancaire peut adresser une injonction à l’effet
notamment de prendre dans un délai déterminé toutes mesures de nature à mettre
l’établissement concerné en conformité avec cette norme en application de
l’article 54 du règlement du Comité Ministériel de l’UMAC relatif à l’activité de
microfinance.
Si un établissement n’a pas déféré à une injonction ou n’a pas tenu compte
d’une mise en garde, ou enfreint gravement la réglementation, la Commission
Bancaire peut prononcer une ou plusieurs des sanctions disciplinaires prévues à
l’article 57 du règlement du Comité Ministériel de l’UMAC relatif à l’activité de
microfinance.

D- L’AUDIT RISQUE

Les banques font face à un environnement socio-économique de plus en


plus difficile et les risques auxquelles elles sont confrontées sont devenus de plus
en plus nombreux et plus complexes.

1) Les risques financiers :


a) Lerisque de taux d’intérêt
b) Le risque de change
c) Le risque de liquidité
d) Le risque sur titre à revenu variable
2) Les risques de contrepartie
a) Le risque clientèle
b) Le risque interbancaire
c) Le risque pays

136
3) Les risques opérationnels et techniques
a) Les risques informatiques
risque informatique « les études informatiques »
risque informatique 2 « les traitements informatiques»
risque informatique 3 « télécommunication
4)Les risques commerciaux
a)Le risque de marché
b)Le risque sur les biens et les services
5) Les risques de gestion interne
a) Le risque réglementaire
b) Le risque déontologique
c) Le risque stratégique
d) Le risque d’insuffisance fonctionnelle
e) Le risque de la gestion du personnel
f) Le risque de sous-traitance
g) Le risque de communication externe

CONCLUSION :

- RAPPORT D’AUDIT
- OPINIONS

137
ANNEXES : REVUE ACTUALISEE DES REGLEMENTS COBAC

 Règlement COBAC relatif au Gouvernement d’Entreprise dans les


Etablissements de Crédit dans le CEMAC

 Règlement COBAC R-2010/03 modifiant le règlement R-2003/03 Relatif à


la Comptabilisation et au traitement prudentiel des opérations sur Titre
effectués par les Etablissements de Crédit ;

 Règlement COBAC R-2010/01 relatif à la Couverture des Risques des


Etablissements de Crédit.
 Règlement COBAC R-2010/02 relatif à la Division des Risques des
Etablissements de Crédit ;

 Règlement n°04/03/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux diligences des


commissaires aux comptes dans les établissements de crédit ;

 Règlement COBAC R-2003/07 complétant le règlement COBAC


R-2001/03 relatif à la division des risques des établissements de crédit ;

 Règlement COBAC R-2003/05 complétant le règlement COBAC R-98/03


relatif à la comptabilisation et au provisionnement des créances en
souffrance et des engagements par signature douteux ;

138
 Règlement COBAC R-2003/04 relatif à la comptabilisation des opérations
de cession d’élément d’actif ;
 Règlement COBAC R-2003/03 relatif à la comptabilisation et au traitement
prudentiel des opérations sur titres effectuées par les établissements de
crédit ;

 Règlement COBAC R-2003/02 relatif à la surveillance des positions de


change ;

 Règlement COBAC R-2003/01 relatif à l’organisation des comptabilités


des établissements de crédit ;
 Règlement COBAC R-2001/07 relatif au contrôle interne dans les
établissements de crédit ;

 Règlement COBAC R-2001/01 relatif à la division des risques des


établissements de crédit ;

 Règlement COBAC R-2001/02 relatif à la couverture des risques des


établissements de crédit ;

 Règlement COBAC R-99/01 fixant les procédures de mise à jour du plan


comptable des établissements de crédit ;

 Règlement COBAC R-98/03 relatif à la comptabilité et au provisionnement


des créances en souffrance et des engagements par signatures douteux ;

 Règlement COBAC R-98/02 relatif à la comptabilité et dettes rattaches


 Règlement COBAC R-98/01 relatif à la comptabilité des établissements de
crédit ;

 Règlement COBAC R-96/01 relatif à la structure du porte feuille des


établissements de crédit ;

 Règlement COBAC R-94/01 modifiant les dispositions de l’article 2 du


règlement COBAC R-93/06 relatif à la liquidité des établissements de
crédit ;

139
 Règlement COBAC R-93/14 modifiant les dispositions de l’article 3 du
règlement COBAC R-92/01 du 22 décembre 1992 relatif à la procédure
de convocation et d’audition des dirigeants d’établissements de crédit ;

 Règlement COBAC R-93/13 relatif aux engagements des établissements de


crédit en faveur de leurs actionnaires ou associés, administrateurs,
dirigeants et personnel ;

 Règlement COBAC R-93/12 relatif à l’exercice d’activités autres que


celles visé aux articles 4 et 7 de l’annexe à la convention du 17 janvier
1992 ;

 Règlement COBAC R-93/11 relatif aux participations d’établissements de


crédits dans le capital d’entreprise ;

 Règlement COBAC R-93/10 fixant les règles de représentation du capital


minir des établissements de crédit ;

 Règlement COBAC R-93/09 relatif aux modifications de situation des


établissements de crédit ;

 Règlement COBAC R-93/07 relatif à la transformation réalisée par les


établissements de crédit ;

 Règlement COBAC R-93/06 relatif à la liquidité des établissements de


crédit ;

 Règlement COBAC R-93/05 relatif à la couverture des immobilisations ;

 Règlement COBAC R-93/02 relatif aux fonds propres nets des


établissements de crédit ;

 Règlement COBAC R-93/01 maintenant en vigueur le plan comptable


sectoriel banques et établissements financiers et les réglementations
nationales relatives, liste, à la teneur et aux délais de transmission des
documents destinés aux organes de comptes ;

 Règlement COBAC R-92/02 du 22 décembre 1992 relatif à l’agrément des


commissaires aux comptes des établissements de crédit ;
140
 Règlement COBAC R-92/01 du 22 décembre 1992 relatif à la procédure de
convocation et d’audition des dirigeants d’établissements de crédit ;

 Règlement COBAC R-2005/01 relatif aux diligences des établissements


des capitaux et le financement du terrorisme en Afrique Centrale ;

 Règlement COBAC R-2009/01 portant fixation du capital social minimum


des établissements de crédit ;
 Règlement COBAC R-2009/02 portant fixation des catégories
d’établissements 2009 de crédit, de leur forme juridique et des activités
autorisées ;
 2008 n°04/08/CEMAC/UMAC relatif au gouvernement d’établissements
dans les établissements de crédit de la CEMAC ;

 2008 Règlement COBAC R-2008/01 portant obligation d’élaboration pour


les établissements d’un plan de continuité de leurs activités.

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