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Théologie
La théologie (en divinité ou le rationnelle, des réalités relatives au divin. La théologie n'est donc pas « par essence » une science religieuse. Le terme a été forgé au XIIème siècle par Pierre Abélard.
Le terme et le concept en Occident
Platon
Le premier à avoir employé le terme est semble-t-il Platon qui, dans Socrate le mot θεολογία à propos de la mythologie[1]. Et par théologie, il entend, le contexte le montre nettement, une épuration philosophique de la présentation mythologique des Dieux. C’est à ce seul compte que les poètes trouveront place dans la cité idéale qu’il propose.
La théologie selon Aristote
La poésie et les origines de la pensée
Le terme théologie est repris par Métaphysique, livre A, ch.3, 983b29 et livre B, ch.4, 1000a9) pour distinguer les philosophes des théologiens (ou « théologues » d'après la traduction de poétique, la mythologie. Les philosophes, au contraire, sont les tenants de la recherche rationnelle des principes des choses.
poètes tels que Hésiode étaient des penseurs à l'instar des philosophes Anaximandre, Parménide, philosophie et la poésie instaurée par Platon[2] et XXe siècle par Martin Heidegger[3] et [4].
Les divisions de la métaphysique
Toutefois, dans un autre passage de son œuvre (Métaphysique, livre E, ch.1, 1026a), [5] : la mathématique (connaissance des substances abstraites de la matière), la physique (connaissance des substances immergées dans la matière) et la théologie (connaissance des substances séparées de la matière).
L'existence de substances séparées de la matière, qui poserait les fondements de la théologie au sein de la métaphysique aristotélicienne, n'est pas clairement prouvée par Thomas d'Aquin affirmera avoir vu « dix livres d'Aristote » sur la question des substances séparées, qui livreraient donc la fameuse théologie d'Métaphysique, qui évoque le problème sans le résoudre[6].
Le problème de l'ontothéologie
La théologie philosophique, investigation rationnelle sur les substances divines, est ainsi opposée par théogonie poétique, irrationnelle et composée de fables. La théologie est donc une des trois parties théorétiques de la métaphysique, cette dernière étant également appelée « philosophie première » (Métaphysique, A, 2) ou « science de l'être en tant qu'être » (Métaphysique, Γ, 1).
La théologie communique donc avec l'ontologie, puisqu'elle étudie théoriquement les plus hautes réalités, les réalités divines, en acte et non mêlées à la matière. Ce projet, laissé à l'état d'ébauche, sera le point de départ de la majeure partie des débats philosophiques après la mort d'péripatéticiens, les néoplatoniciens, les averroïstes, et bien sûr les Aristote, d'origine naturelle et non monothéiste mais pluraliste - inspirée par les textes sacrés et cautionnée philosophiquement par l'idée d'un Premier principe de toutes choses. On passe de l'monothéismes chrétien et Martin Heidegger s'intéressera de nouveau au problème, après quatre siècles d'oubli de l'XVIe au XIXe siècle inclus), et formulera l'hypothèse de l'ontothéologie[7]. Selon lui, avec métaphysique, qui fait invariablement coïncider l'Être et le Dieu (le premier principe), malgré la diversité des auteurs et des pensées[8].
Christianisme
Si les philosophes latins parlent peu de théologie, un passage de Varron - reprenant probablement une tripartition théorisée précédemment par l'école stoïcienne[9] - est resté célèbre : il y distingue la théologie mythique, la théologie physique et la théologie politique. Ce passage a été repris par les écrivains chrétiens pour justifier leur propre démarche[réf. nécessaire] ou comme [10].
L'emploi du terme dans la philosophie classique a, dans les premiers siècles, suscité une méfiance de la part des auteurs Clément d'Alexandrie opère une distinction entre la « théologie du Verbe éternel » et la « mythologie de Dionysos ». Peu à peu, le terme ne s'emploie plus que pour la nouvelle religion. Toutefois, son sens précis n'est pas toujours le même : le mot « théologie » peut ainsi désigner les confession de la foi chrétienne. Pour d'autres théologiens, la théologie était le discours sur la divinité en général, voire sur la seule divinité du occidentaux emploient assez peu le terme avant l'époque scolastique, préférant des expressions avec le mot sacer, telles que doctrina sacra, sacra pagina ou sacra eruditio. Cependant, les théologiens latins ont fini par l'utiliser couramment dans leurs écrits, et le mot « théologie » a alors reçu le sens, qu'il a gardé, d'étude systématique de la doctrine chrétienne.
À partir du XVIe siècle, le mot théologie redevient plus général. Il est en effet utilisé dans l'expression théologie naturelle, qui désigne la connaissance de Dieu d'une manière considérée comme « naturelle ». Dès lors, il est également utilisé pour d'autres religions que le Dieu et du divin dans les différentes religions, ainsi que leurs Théologie chrétienne
Articles détaillés : Théologie chrétienne, Théologie catholique, Théologie protestante, Théologie orthodoxe, Théologie dogmatique, Théologie évangélique et Théologie morale.Le religion qui a le plus revendiqué le concept de théologie. Certains de ses courants ont ainsi développé un ensemble de dogmes et de doctrines, qui ont donné lieu à de longues controverses.
L'importance de la théologie dans le christianisme s'explique en partie par la nature expansive qu'avait déjà cette religion à sa naissance. Ayant eu à s'opposer aux philosophes de l'empire, elle dut très tôt trouver des moyens de se faire entendre dans le monde gréco-romain, en employant ses termes, en récupérant ses catégories. De ce fait apparurent assez rapidement dans l'empire un néo-platonisme chrétien, ainsi que des formes d'inculturation volontaire, s'ajoute l'influence en retour du substrat gréco-romain sur la doctrine chrétienne naissante. Celle-ci était particulièrement ouverte à ce genre de possibilité du fait, entre autres, de la rédaction des saint Jean. Ainsi, à l'identification, dans la philosophie grecque, de l'logos répond dans l'évangile de Jean, l'identification de logos (« Au commencement était le Verbe [logos], et le Verbe était Dieu » Jn, 1,1).
Comme tous les mouvements religieux, le christianisme a croisé au cours de son histoire plus d'un mouvement de pensée qu'il a intégré, rejeté, influencé. Outre les diversités confessionnelles actuelles et leurs théologies afférentes, ce qu'on nomme traditionnellement les « grandes hérésies » comme le Kierkegaard, qui se place d'elle-même à la frontière de la théologie, de l'philosophie, témoignant par là de la plasticité de ce concept dans la culture chrétienne.
Théologie et foi
On peut considérer que l'homme fait de la théologie quand il s'intéresse à Dieu ou aux dieux, comme M. Jourdain faisait de la prose. Mais employer le terme de « théologie » dans un sens aussi large implique qu’il est alors bien difficile d’exclure les sciences des religions ou la sociologie de la religion du champ théologique. Or, très peu de chercheurs en sciences religieuses ou de sociologues, si ce n’est aucun, n’admettraient être un théologien ! Supposera-t-on alors que la théologie nécessite un rapport croyant, une relation existentielle, à son objet ? De même que selon Luther la foi justifiante est différente de la fides historica, il existe un habitus théologique qui ne prouve pas la justification et la sanctification du théologien, ni sa vocation. Personne ne peut établir en toute objectivité l’existence de ce rapport croyant, à moins de confondre l’aveu de la foi et la réalité de celle-ci.
Théologie positive
Appelée également « Théologie cataphatique ». Il s'agit de l'exposé et de la démonstration des dogmes d'après l'écriture sainte.
Théologie négative
On appelle théologie négative ou apophatique celle qui ne définit jamais positivement Dieu, mais lui prête seulement des attributs négatifs (exemple on ne dira pas de Dieu qu'il est éternel mais non-mortel : « Ô Dieu immortel aies pitié de nous »).
Ce type de discours théologique repose sur une thèse, qui est que le langage des hommes est inadéquat pour traiter dans toute leur dignité les attributs divins. Ce serait doublement dévaloriser Dieu : un jugement étant composé d'un sujet et d'un prédicat, faire de Dieu le sujet de notre jugement, c'est l'objectiver, et lui accoler un prédicat, c'est lui prêter des propriétés qui, en droit, pourraient être assignées à d'autres objets.
Transcendant les limites de la pensée et du langage humains, la nature de Dieu serait proprement indicible. C'est pourquoi on pourrait inlassablement énoncer ce qu'il n'est pas, jamais ce qu'il est vraiment.
Une radicalisation de la théologie négative pourrait être de prendre comme point de départ du travail théologique la thèse de Wittgenstein: « Ce dont on ne peut pas parler, il faut le taire » (Tractatus Logico-philosophicus, 7)
Théologie philosophique ou naturelle
La théologie naturelle désigne la discipline philosophique qui traite de la nature de Dieu et de ses attributs connus par la seule raison, sans jamais recourir a la Révélation.
Elle s'efforce de dégager de manière argumentée et déductive les propriétés de Dieu. Par exemple, Augustin appuie sa théologie sur la philosophie de Platon, tandis que Thomas d'Aquin prolonge la Métaphysique d'Descartes ou de Leibniz ; ceux-ci élaborent notamment des preuves de l'existence de Dieu, telles que l'Blaise Pascal qui invoque dans le « Mémorial » ds Pensées le « Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob, non des philosophes et des savants ». En outre, si la raison peut rapprocher certains philosophes de la religion, elle peut tout aussi bien les en éloigner, et étayer l'athéisme ou l'agnosticisme.
Théologie révélée
Traite des points du dogme (catholique) inaccesibles à la raison seule, par exemple la Trinité
Théologie spéculative
Théologie mystique
La théologie chrétienne comme aporie de la pensée
Face à ce vide supposé (sans compter que dans la logique d'Overbeck le Christ n'étant pas revenu et le monde continuant, le message de Jésus et des premiers chrétiens se révélerait faux), la théologie chrétienne se serait contentée à travers les siècles de se raccrocher aux grandes idéologies à la mode et aux tendances sociologiques et politiques des divers moments, en les « christianisant », en les recouvrant d'un pseudo-vernis et d'une pseudo-garantie biblique. Cela pour conserver le pouvoir des clercs et de l'institution ecclésiale sur la société.
Le disciple protestant d'Overbeck, dialectique. Le théologien ne parlerait pas de Dieu mais y renverrait en cernant sa réalité inatteignable et inexprimable par les termes contraires de sa proposition dialectique, Dieu comme la foi étant le centre vide de nos raisonnements.
Théologie juive
Dans le Dieu est à la fois Unique et Inconnaissable. Il ne peut être, pour les Torah et de ses commentaires, ainsi que par la pratique des commandements (mitsvot). Les non-Juifs (Goyim), eux, peuvent se rapprocher de Dieu s'ils savent qu'Il a choisi le peuple Juif et uniquement le peuple Juif, s'ils reconnaissent que la Torah et uniquement la Torah est d'origine divine et s'ils respectent les sept Lois noahides.
Voir
- YHWH
- Noms de Dieu dans le judaïsme
- Les Lois sur les Fondements de la Torah (wikisource)
- Catégorie:Théologien juif
Théologie en islam
Voir Muhammad à travers le Coran de l'existence du Créateur, Allah, unique, omniscient et omnipotent. Cela impose donc de nombreuses limites d'interprétations, car jamais les enseignements philosophiques tirés ne peuvent mettre en cause le
- En premier lieu le système méthologique et la théologie associée appelé soufisme, basé sur une étude mystique, voire ésotérique, de l'Islam
Le Kalâm est utilisé pour élaborer les lois (branches de l'Islam, avec chacune ses doctrines particulières, multiplie le nombre de théologies.
Notes et références
- ↑ Dictionnaire critique de la théologie, sv « théologie », p. 1140-1141 (J.-Y. Lacoste).
- ↑ Cf. par exemple ↑ Voir par exemple l'Introduction à la métaphysique, éd. Tel-Gallimard, 1980 ; Qu'appelle-t-on penser ?, PUF, 2007 ; Acheminement vers la parole, éd. Tel-Gallimard, 1981.
- ↑ Voir Ce qui fait la Grèce 1: d'Homère à Héraclite, éd. Seuil, 2004.
- ↑ Rappelons que la philosophie théorétique (approximativement la science de la nature) est une des trois parties de la métaphysique, avec la philosophie « poïétique » (les arts) et la philosophie « pratique » (la morale et la politique).
- ↑ Cf. l'article d'Olivier Boulnois, « Le besoin de métaphysique. Théologie et structures des métaphysiques médiévales », dans La servante et la consolatrice, études réunies par Jean-Luc Solère et Zénon Kaluza, éd. Vrin, 2002, p.75.
- ↑ Cf. le texte Identité et différence, dans Questions I et II, éd. Tel-Gallimard, 1990.
- ↑ Cf. le livre ↑ article en ligne.
- ↑ en ligne
Voir aussi
Articles connexes
Philosophie de la religion - Religion - Métaphysique - Théologie critique - Théologie dogmatique - Bibliographie
- André-Jean Festugière, La révélation d'Hermès Trismégiste, t. 2, Les Belles Lettres, p. 598-605 : "Pour l'histoire du mot θεολογία".
- Lucien Jerphagnon, Les Dieux ne sont jamais loin, Desclée de Brouwer, Paris, 2003, 5e éd., 223 p. (ISBN 2-220-05177-3) ;
Introduction à la théologie. Présente la formation des théologies y compris historiques (que nous nommons mythologies) et non européennes.
- Paul Veyne, Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? : essai sur l'imagination constituante, Seuil, coll. « Des travaux », Paris, 1983, 162 p. (ISBN 2-02-006367-0).
Liens externes
- Citations de saints, théologiens, poètes et philosophes.
- Ressources en théologie et sciences des religions, Bibliothèque des lettres et sciences humaines, Direction des bibliothèques, Université de Montréal.
- Portail des religions et croyances
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