- Massif Central
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Massif central
Massif central
Carte de localisation du Massif central.Géographie Altitude 1 885 m, Puy de Sancy Massif Longueur km Largeur km Superficie 85 000 km2 Administration Pays Régions
Bourgogne, Limousin, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes Subdivision Géologie Âge Paléozoïque (500 millions d'années) Roches Roches métamorphiques, sédimentaires et volcaniques modifier Le Massif central est un massif France. Avec une surface de 85 000 km2, c'est le massif le plus vaste du territoire. C'est aussi un massif âgé (globalement formé il y a 500 millions d'années), d'altitude moyenne, aux reliefs arrondis. Il culmine à 1 886 mètres au sommet volcanique du puy de Sancy (Puy-de-Dôme). Le Massif central abrite en effet l'essentiel des volcans français.
Sommaire
Toponymie
Quatre départements sont situés entièrement dans le massif : l'Lozère, le Haute-Loire. Le terme actuel de Massif central est récent. La notion apparaît dès 1841 sur les cartes géologiques de Élie de Beaumont. C'est le géographe et auteur de cartes murales scolaires Paul Vidal de La Blache qui baptise en 1903 Massif central ce « groupe de hautes terres »[1].
Cette appellation savante et celle de Plateau central ne correspondent donc ni à une vieille province comme l’Cévennes ou le Limousin[2], ni à des dénominations réellement populaires. Les géographes du début du XXe siècle, pétris d’histoire et de « sciences naturelles », ont fini par les imposer, multipliant les images à destination du public (le « château d’eau de la France », sa « tête chauve » fortement déboisée, son « pôle répulsif » éparpillant ses émigrants vers les plaines riches[2]). Même si ce territoire n’offre guère d’unité humaine et demeure tiraillé entre influences diverses, parfois opposées, ces divers vocables ont été repris par des entreprises, des banques, des coopératives agricoles ou des administrations. Parallèlement, dès la fin du XIXe siècle, des associations ou amicales originaires du massif se sont constituées, d’abord à Paris, puis en province ; en se réclamant des hautes terres, elles ont renforcé leur identité. Pour autant, le massif n’a jamais constitué un tout politique, d’où les précautions des historiens tardant à lui accorder une attention spécifique, malgré les vieilles tentatives de la confédération arverne et la puissance évocatrice de cette image d’une « forteresse » stratégique au cœur de l’unité nationale. Unité administrative et unité économique lui ont toujours fait défaut. Tout au plus la littérature touristique a tenté de populariser ces moyennes montagnes[3].
Géographie
Situation
Géographiquement, le Massif central est inclus dans dix-huit départements : l'Allier, l'Aude, l'Cantal, la Creuse, le Hérault, la Loire, la Lot, la Lozère, le Puy-de-Dôme, le Rhône, le Tarn, le Tarn-et-Garonne et enfin la Charente, de la Vienne, de l'Cher, de la Saône-et-Loire, de la Lot-et-Garonne et de la Délégation interministérielle à l'aménagement et à la compétitivité des territoires (DIACT), qui a remplacé en 2005 la DATAR, est un organisme gouvernemental rattaché au Premier ministre. Le « Commissariat à l'aménagement et au développement économique du Massif central »[4]., qui est la branche de la DIACT s'occupant particulièrement de la zone et dont le siège est à Auvergne et Limousin, la totalité des départements du Lot, de l'Lozère et de la Loire, ainsi qu'une partie des départements du Tarn-et-Garonne, du Tarn, de l'Gard, de l'Rhône et de la Saône-et-Loire, soit 3 841 communes[4].
- Délimitation de la zone Massif central comme l'entend la DIACT
Auvergne Bourgogne Limousin Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon Rhône-Alpes - Allier (totalité)
- Haute-Loire (totalité)
- Puy-de-Dôme (totalité)
- Saône-et-Loire (portion)
- Creuse (totalité)
-
- Lot (totalité)
- Tarn (portion)
- Tarn-et-Garonne (portion)
La zone dite Morvan, qui regroupe des communes des quatre départements [5].
L'association pour le développement industriel et économique du Massif central (ADIMAC) s'occupe du développement économique et industriel de la région[6].
Même si elle exclut encore le aquitaine (Quercy) qui est extérieure à la stricte limite géologique, cette définition administrative est intéressante car elle englobe non seulement les zones de moyenne montagne, mais également tous les espaces qui leurs sont contiguës et dont les activités sont fortement interdépendantes. Cette approche politique relève à la fois d’une volonté de prise en charge des problèmes économiques de la montagne française et d’une reconnaissance des spécificités de ces espaces, qui demeuraient jusque là à la marge des grands projets de développement. Ce texte juridique est également l’émanation d’une volonté des pouvoirs publics, de transférer une partie de leurs compétences et de financement aux responsables locaux[3].
Orogenèse
LeLes hercynienne essentiellement composé de métamorphiques. Cet ensemble a été puissamment soulevé et rajeuni à l'est par la surrection des Alpes (Paléogène) et au sud par la surrection des Pyrénées. Le massif présente donc un profil fortement dissymétrique avec d'une part, de hautes terres au sud et à l'est dominant brutalement la vallée du Rhône et les plaines du Cévennes) et, d'autre part, la région du Limousin au nord-ouest, d'altitude beaucoup plus faible car ayant été moins soulevée, les Alpes et les Pyrénées étant plus éloignés. Toutefois, cette approche est assez schématique car le socle peut se retrouver localement à des altitudes élevées par le jeu des failles même en dehors des Cévennes et du Vivarais. C'est le cas en Margeride (1 550 m), au sud de l'1 400 m) ou dans les monts du Forez (1 640 m).En effet, ce soulèvement du socle cristallin ne s'est pas fait sans heurt. De nombreuses cassures se sont produites ainsi que des effondrements le long de failles (Limagne. Ces fossés d'effondrement s'opposent aux blocs qui sont restés en hauteur (volcaniques qui se sont prolongés jusqu'à nos jours (en effet, les volcans de la puy de Dôme). Tous les types de volcans sont représentés dans le Massif central (hawaïen, péléen, stratovolcan des monts du Cantal ou des monts Dore) ou au contraire former des reliefs isolés, posés sur le socle cristallin (volcans de la chaîne des Puys, du Velay, du Devès). On peut aussi trouver de grands plateaux basaltiques (Cézallier), conséquences d'un volcanisme plutôt de type hawaïen (lave fluide s'étendant sur de grandes surfaces). Le volcanisme dans le Massif central peut donc prendre des formes très variées. Une autre singularité du massif tient en la présence au sud de grands plateaux Causses, formés pour l'essentiel au canyons (Topographie
Constitué au Paléozoïque, le Massif central est le quatrième massif le plus élevé de France métropolitaine, après les Alpes, les Pyrénées et la Jura, les Vosges, le Morvan et le Massif ardennais.
Le Massif central résume bien à lui seul la plupart des formes topographiques. En effet, ce vaste plateau de moyenne altitude est à la fois incliné du sud-est (plus de 1 500 mètres) vers le nord-ouest (300 à 400 mètres dans le Bas-Limousin), dénivelé par des volcans[3].
Les plateaux où dominent les roches du socle, celles de la profondeur de l’édifice granites, schistes), sont les plus vastes. Ils ont été érodés, donnant des arènes sablonneuses et quelques chaos de blocs ébouleux (Sidobre, Margeride et mont Lozère), certains ayant même été englacés au Quaternaire comme la petite Artense à l’ouest des monts Dore ou les hautes chaumes du plateau de Millevaches vers 900 mètres d'altitude) entourées par des gradins inférieurs (500 mètres), creusés de vallées et excavés d’alvéoles, au contraire, dans le sud et vers l’est, ce « socle » se relève sensiblement avec d’admirables paysages (1 200 mètres dans la Montagne Noire ou dans les monts de Lacaune, 1 699 mètres au mont Lozère, 1 567 mètres au mont Aigoual, 1 636 mètres à Pierre-sur-Haute). Il domine les bassins et gorges de l’Allier, de la Truyère, de la Loire par des hautes terres (monts du Forez, Livradois, Devès, Margeride), tandis qu’il se termine brutalement au-dessus des plaines du Rhône par des puissants talus, ravinés par les torrents méditerranéens dans les « serres » cévenoles. De nombreuses failles fragmentent alors le relief en un puzzle complexe de blocs surélevés (les « Thoré et du Saint-Étienne et du Valence, une banquette cristalline vient même ménager, vers 300 mètres d’altitude, une transition entre la montagne et la plaine du Rhône[3].
Plus originaux, les plateaux des golfe » au sud du massif, entre Rouergue et Cévennes, et témoignent des puissantes couches de Mésozoïque, très perméables et très solubles, qui ont recouvert le socle[3].
Les vastes surfaces pierreuses accidentées de creux (ou « sotchs ») tapissés d’avens » composent un paysage insolite. Mais comme ailleurs, et plus encore, l’impression « insulaire » du plateau soulevé à plus de 1 000 mètres est saisissante ; au-dessous des corniches blanchâtres, les Jonte, Tarn, monts du Lyonnais, du Charolais ou du Mâconnais (roche de Solutré), tandis que les plateaux karstiques du Quercy à l’ouest ont bien des points communs avec les Grands Causses (surfaces pierreuses [3].
Les monts du Cantal vus depuis le ère Tertiaire et jusqu’au Quaternaire récent. Ils sont de types divers même si la morphologie de plateaux domine. Dans l’alignement méridien des Dômes (avec son célèbre puy culminant à 1 465 mètres), les accumulations de projections l’emportent avec des formes simples (cratères simples ou emboîtés, dômes d’extrusion, coulées ou « cheires » rugueuses et incultes) dont l’âge récent et la perméabilité des matériaux expliquent qu’elles aient été à peine remaniées par l’érosion. Un autre type renvoie aux empilements de coulées comme dans l’1 471 mètres d'altitude au signal de Mailhebiau), dans le 1 554 mètres) ou le Devès (1 423 mètres). Ils donnent des plateaux monotones, démantelés par l’érosion mais peu accidentés en dehors des quelques édifices quaternaires du Cézallier, des cônes de scories (les « gardes ») ou des cratères d’explosion du Devès. Au nord, des coulées ont cascadé vers les limagnes du sud, le long des vallées pliocènes. Au sud, les coulées de l’Velay oriental, les pics du Mont Mézenc (1 754 mètres) et du Meygal (1 438 mètres) sont aussi armés par des coulées ; mais, plus anciennes, celles-ci ont été démantelées tandis que des venues de phonolites, ont contribué à de multiples excroissances (les « sucs ») restées en saillie, aux flancs tapissés de coulées de blocaille (comme le mont Gerbier de Jonc à 1 551 mètres) ; l’ensemble se prolonge en Vivarais avec les coulées des Coirons qui se terminent en belvédère noirâtre au-dessus du Rhône. Enfin, le Cantal (1 858 mètres au Plomb, 1 787 mètres au puy Mary) et les monts Dore correspondent à de très grands organismes ou stratovolcans, constitués par des empilements de coulées, des intrusions, des projections, le tout malmené par l’érosion. Par exemple, à son apogée, le volcan du Cantal a dépassé les 3 000 mètres d'altitude. Le centre, dominé par des pitons de roches plus résistantes, présente un relief presque alpestre, tandis que le réseau hydrographique rayonnant à partir des hauts sommets, découpe les bandeaux basaltiques en « planèzes », plateaux triangulaires au front abrupt vers l’intérieur et dont la surface s’abaisse vers la périphérie. Il faut dire que, lors des anciennes périodes froides, des cirques vers l’amont et de larges vallées en auge, comme celle du Mont-Dore ou le système divergeant du Cantal (Cère, Alagnon, etc.). Le Cézallier et l’Aubrac ont surtout connu des Lot et de la Truyère. Dans les plaines, le volcanisme a créé des formes mineures, dégagées par le déblaiement des sédiments (buttes isolées, anciennes coulées « inversées » en plateaux tabulaires tel Gergovie ou la montagne de la Serre), mais celles-ci ont parfois servi de site aux villes comme à Puy[3].Justement, ces plaines constituent un dernier type de paysage. Souvent étroites (« vallons » et « rougiers » autour des Brive ou enchâssés à l’intérieur des terres comme à Ambert ou Montluçon, couloirs dégagés dans les dépôts houillers entre les pays de la Loire et les pays de la Saône ou du Rhône), elles prennent plus d’ampleur le long de la Loire (bassin du Puy, de l’Emblavès, du Forez, de Roanne) et de l’Allier (les « limagnes ») avant de se rejoindre dans les bocages de l’Allier, dans cette Sologne bourbonnaise formée d’épandages argilo-sableux. La Grande Limagne de Clermont est un « bon pays » traditionnel, tantôt argileux et plus humide, tantôt montueux avec les buttes calcaires ou volcaniques, tantôt marneux et couvert d’une terre noire qui lui vaut de riches cultures. Ces plaines, où se concentre une grande partie de la vie urbaine et industrielle, évoquent les autres bassins de l’Europe hercynienne (Rhin moyen, fossé de l’Ohre en [3].
Principaux sommets
- Puy de Sancy (1 886 m), point culminant du massif et des monts Dore ;
- Plomb du Cantal (1 855 m), point culminant du département du Cantal et des monts du Cantal ;
- Puy Ferrand (1 846 m) sommet proche du puy de Sancy ;
- Puy de Peyre-Arse (1 806 m) deuxième sommet du Cantal ;
- Puy Mary (1 787 m), dans le Cantal, Mont Mézenc (1 754 m), édifice volcanique complexe, point culminant du département de la Haute-Loire et de l'Ardèche ;
- Pic de Finiels (1 699 m), le plus haut sommet non volcanique (Mont Lozère) ;
- Puy Griou (1 694 m), au centre des monts du Cantal ;
- Pierre-sur-Haute (1 634 m), qui domine le Mont Aigoual (1 567 m) ;
- Truc de Fortunio (1 552 m), sommet du massif de la Margeride en Lozère
- Signal du Luguet (1 551 m), point culminant du Mont Gerbier de Jonc (1 551 m), en Ardèche. La Loire y prend sa source ;
- Signal de Mailhebiau (1 469 m), qui domine l'Puy de Dôme (1 464 m), qui domine chaîne des Puys (Crêt de la Perdrix à (1 432 m), qui domine Saint-Étienne et constitue le sommet du massif du Pilat ;
- Puy de Montoncel (1 287 m), point culminant de la montagne bourbonnaise;
- Montgrand (1 264 m), au sud de Les Bois Noirs (1 218 m), point culminant du Livradois;
- Pic de Nore (1 211 m), à la frontière des départements de l'Aude et du Tarn ;
- Pic du Pal (Puèg del Pal) (1 155 m), dominant le plateau du Lévézou dans l'Aveyron ;
- 1 124 m), dans l'Hérault ;
- Merdelou (1 100 m), dans l'Aveyron ;
- Mont Caroux (1 091 m), dans l'Hérault ;
- Crête de Blandine (1 017 m), où culmine le plateau du Coiron en Ardèche ;
- Mont Saint-Rigaud (1 012 m), dans le Rhône ;
- Mont Boussuivre (1 004 m), point culminant des montagnes du matin (Monts de Tarare) ;
- Mont Bessou (977 m) ;
- Sous-ensembles topographiques
Auvergne Limousin Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon Rhône-Alpes et Bourgogne - Ségala
- Lévézou
- Monts de Lacaune
- Sidobre
- Causse du Larzac
- Causse Noir
- Causse Rouge
- Causse Comtal
- Causse de Blandas
- Causse de Gramat
- Causse corrèzien
- Aigoual
- Bougès
- Mont Lozère
- Tanargue
- Escandorgue
- Montagne noire
- Séranne
Hydrographie
Sur le plan national, la place de château d’eau du Massif central est bien connue. Mais cette ressource est inégale et vulnérable. Certes, le régime des eaux renvoie à la variété des climats et à l’influence du relief qui se retrouve dans la pente assez forte des rivières, dans la violence paradoxale des crues, dans l’importance des charges solides des rivières. Mais les précipitations globales restent modestes, et ce d’autant plus que les bassins intérieurs, notamment le val d’Allier, sont peu arrosés avec des pluies d’été rapidement évaporées[3].
L’écoulement se fait surtout vers l’ouest et le nord, avec des régimes de caractère océanique, remarquables par les crues de saison froide et des basses eaux prononcées en été. Cette mauvaise tenue – tout comme les risques d’inondations –, ont fait multiplier les irrigation des plaines ou la production électrique avant même de se soucier des besoins des touristes. En outre, les réserves profondes sont rares et peu importantes. Les lacs sont nombreux, mais de petite taille, mises à part les retenues artificielles. Certes, il faut également tabler sur l’altitude et les apports de l’enneigement qui assurent une certaine rétention hivernale des eaux de pluie et, à l’opposé, des hautes eaux printanières. Mais ce manteau nival est irrégulier et la fonte des neiges ne joue qu’un rôle occasionnel dans des débits globalement médiocres, les modules spécifiques dépassant rarement 10 l/sec/km2[3].
Sur l’Allier, le rapport entre la moyenne du mois le moins bien alimenté et la moyenne du mois des hautes eaux est de un à six, contre un à cinq pour la Seine et un à deux pour le Rhône. De même, sur la bordure méditerranéenne, les régimes deviennent plus irréguliers encore, signalés par un écoulement modeste mais surtout par des ondes de crues d’automne et de printemps (comme sur les Gardons, l’Orb, l’Tarn, le Lot supérieur, le haut Allier ou la haute Loire, mais des accidents marquent aussi les plateaux limousins, y compris en été, à l’occasion de gros orages[3].
Il n’en reste pas moins que l’eau constitue une richesse et un des potentiels du Massif central, intervenant de plus en plus, à la fois comme ressource pour de nombreuses activités et comme milieu à protéger. Il joue un rôle clef pour les filières des thermales (une vingtaine de stations auxquelles s’ajoutent les produits et services dérivés comme le « thermoludisme » ou l’industrie des cosmétiques), sans oublier l’agriculture irriguée des plaines, l’industrie, la production d’énergie (Dordogne avec les grosses usines de Marèges, l’Chastang et Truyère très productif avec Sarrans ou Sioule, du Tarn et de l’Agout avec les sites du Lévézou), les loisirs (pêche) et le tourisme[3].
L’embouteillage a donné naissance à un secteur en pleine expansion (Volvic, La Salvetat, Quézac). Des progrès ont été accomplis sur le plan de la gestion comme de la caractérisation quantitative de la ressource (localisation, débits, interrelations entre les rivières, nappes, lacs, retenues ou zones humides, relations entre ressources en eau et forêt) et de la genèse de sa qualité (processus physiques, chimiques, biologiques ou morphologiques). À ces connaissances s’ajoutent celles sur l’impact des activités humaines sur les milieux aquatiques et, peu à peu, s’affirme dans le massif un véritable pôle d’excellence scientifique[3].
Climat
Le océaniques ou méditerranéennes. Son inclinaison vers le nord-ouest lui inflige les perturbations venant régulièrement de l’ouest ; les caractères méditerranéens étant limités à une frange méridionale étroite (Cévennes) caractérisée par l'intensité des perturbations, surtout en automne, et leur espacement (longues périodes sèches). Le relief intervient pour modifier ces deux tendances, soit par l’effet de l’altitude (refroidissement, précipitations abondantes), soit par l’orientation des massifs, multipliant les contrastes, soit par l'aridité relative et la pseudo-continentalité des bassins[3].L’opposition entre les versants ouest et est l’emporte sur les nuances adret-ubac bien connues dans les Alpes. À cet égard, le grand alignement volcanique de la Aubrac, et dans sa continuité, quoique dans une moindre mesure, les plateaux du Rouergue et du Tarn, jouent le rôle de limite climatique : dès que l’on passe cette ligne de crêtes fortement arrosée, vers l’est apparaît un milieu plus sec que l’on peut qualifier d’intramontagnard (Velay, Margeride), traditionnellement plus favorable aux [3], ou méditerranéen dans la partie sud, ce qu'atteste la présence de la vigne et d'autres essences éliophiles dans les vallées languedociennes.
Les hivers sont longs et rigoureux, les bassins pouvant être encore plus froids que les sommets lors des journées de brouillard et « d’inversion de température ». Il gèle plus de cent jours par an au-dessus de 600 mètres d’altitude dans le Morvan et en Limousin, mais seulement à 750 mètres dans le Velay et au-dessus de 1 000 mètres dans les burle »), il est responsable des [3].
En « moyenne montagne », la neige manque pour les sports d’hiver mais trouble les transports plus vigoureusement que dans les grandes vallées alpestres. Dans l’ensemble, les étés sont frais en altitude et il peut geler en toute saison au-dessus de 700 mètres ; les plaines ont des étés lourds et orageux, tandis que le sud connaît une sécheresse qui reflète aussi bien la latitude que le voisinage de la Méditerranée. Le climat de « moyenne montagne » présente donc bien des nuances[3] :
- La façade ouest (département du Tarn, Rouergue, Lévezou, Aubrac, Limousin, volcans d'Auvergne) est sous influence océanique : Lioran et probablement 250 cm près du puy Mary). Les cumuls moyens sont généralement compris entre 100 et 150 cm/an. L'enneigement, quoique très variable, est généralement tenace de décembre à mars au-dessus de 1 000 à 1 200 mètres. Les versants nordiques et orientaux des plus hauts sommets, Cantal et Sancy, sont enneigés environ 6 mois/an et abritent des névés jusqu'en juillet. La lisière haute de la forêt (sapins) se situe vers 1 500 mètres, elle est plus basse que dans les Alpes ou les Pyrénées, signe d'un climat plus rude pour la végétation à altitude égale.
- La façade nord-est (vallées de l'Allier et de la Loire, monts du Forez, du Livradois, de la Margeride, du Velay, du Nord-Vivarais et du Beaujolais) emprunte déjà quelques traits climatiques continentaux ou plutôt « intramontagnards », comprenant des bassins rendus fertiles par l'Meilhaud dans le Puy-de-Dôme) et des plateaux et hautes croupes à dominante forestière, modérément mais régulièrement arrosés avec de nombreux orages de mai à septembre (cumuls annuels de 115 cm à Chalmazel dans la Loire, 110 cm aux Estables en Haute-Loire, 85 cm à névés s'attardent sur le Haut-Forez et le Mézenc jusqu'en mai/juin. La forêt spontanément peut atteindre les sommets (pins).
- La façade sud-est (Sud-Vivarais, Cévennes, Larzac, Haut-Languedoc) est méditerranéenne, caractérisée par la sécheresse estivale et des précipitations occasionnellement diluviennes en automne (pic d'octobre) et encore soutenues en hiver et début de printemps. Les cumuls sont globalement aussi importants voire un peu supérieurs à ceux de la façade ouest (Villefort 184 cm/an, mont Aigoual 228 cm), mais l'ensoleillement est bien meilleur : les perturbations sont plus intenses et plus espacées. L'enneigement est fort irrégulier d'une année à l'autre, mais c'est dans cette région qu'ont été pour la moyenne montagne française relevés les cumuls records durant les dernières décennies (hiver 1980-81). La forêt (hêtres, sapins, pins) peut atteindre les plus hauts sommets. Dans les vallées s'installe une végétation typiquement méditerranéenne de maquis (châtaigniers et même quelques [3].
Faune et flore
Végétation
Article détaillé : chênaie à basse altitude, souvent mêlée de hêtraie, d’abord mélangée de résineux (sapins, bouleaux, compose le paysage normal de la couverture forestière, largement remaniée par l’homme[3].Sur les versants est, les sapins et ubacs et c’est le pin sylvestre qui s’impose en Margeride, dans le Velay, sur les chênes verts, oliviers) colonisant l’étroit liseré landes à fougères et mont Lozère à la Montagne limousine. Mais, depuis la fin du XIXe siècle, ce sont surtout les boisements spontanés ou l’enrésinement (épicéas, mélèzes, sapins de Douglas, pins noirs) qui l’emportent (mont Aigoual, Margeride, Livradois-Forez, plateau de Millevaches)[3].
Paysage du Ségala
La Sioule au méandre de Queuille
Faune
Comme la végétation, et probablement davantage qu’elle, la faune du Massif central a été modifiée par l’Homme. Du fait de la diversité des biodiversité et d’une grande quantité d’espèces animales. Certaines ont été décimées, comme la loutre, le aigle royal, la râle des genêts. D’autres ont été introduites avec succès sur les hauts sommets volcaniques (Sancy, Cantal, Mézenc) ou cristallins, comme la marmotte, le mouflon ou le grand-duc, qui s’était raréfié, a retrouvé un certain dynamisme dans les escarpements rocheux des vallées de montagne, tout comme le Cantal, vautour fauve réintroduit dans les gorges des pic noir, vautour percnoptère, [3].
Alors que peu d’oiseaux restent sédentaires au-delà de 1 200 mètres d'altitude, beaucoup migrent à travers les hautes terres vers des contrées plus clémentes ; en réalité, le Massif central constitue bel et bien un corridor écologique entre la péninsule Ibérique et le reste de l’Europe[3].
Malgré leur mobilité, diverses espèces obéissent à des conditions d’habitat bien connues. Le Allier, Sioule, Lignon), comme la loutre (Creuse, ouest du Puy-de-Dôme et du écrevisses à pattes blanches qui peuplent les rivières non polluées. Le saumon atlantique se retrouve dans la haute vallée de l’Allier. Des espères rares comme les Merles de roche ou à plastron nichent dans les éboulis des versants des monts d’Auvergne ou du Forez. Dans les grandes forêts, surtout de conifères, la marte est présente dans tout le Massif central[3].
Les petits mammifères abondent jusqu’à créer une gêne pour l’agriculture : taupe, mulot ou sanglier et le blaireau est présent dans le Cantal, en hermine sont mieux représentées en Lozère tandis que la 1 300 mètres d’altitude dans tout le massif[3].
Le retour des prédateurs, et notamment du loup, dont les indices de présence se multiplient sur les bordures orientales et méridionales du Massif central, ne laisse pas d’inquiéter chasseurs et éleveurs[3].
La connaissance de la faune s’est améliorée avec la définition des zones naturelles d’intérêt faunistique et floristique (ZNIEFF) ; des mesures de protection existent d’ores-et-déjà sur les sites Natura 2000 qui sont nombreux dans les vallées (Allier, Loire), la montagne volcanique, le Margeride, le Velay, le Mézenc, la Montagne limousine, les Cévennes[3].
Histoire
Préhistoire
Antiquité
Moyen Âge
Période moderne
Période contemporaine
Aménagement du territoire
Ruralité et urbanisme
Article connexe : Clermont-Ferrand, Saint-Étienne et Limoges.Cette région, de moins en moins isolée grâce notamment à l'A75 « la méridienne », comporte de nombreux départements au secteur agricole et agro-alimentaire riches et dynamiques. De nouvelles grandes agglomérations se dessinent, notamment Rodez (plus de 49 000 habitants), Le Puy-en-Velay.
Transports et communications
Réseau routier
L'A75 traversant le chemin de fer a permis le désenclavement de la région au cours du XIXe siècle avec la construction de plus d'un millier de kilomètres de voies, la route a fini par s'imposer.Dès l’Saint-Étienne vers Lyon, dès les 1975), entre années 1980, de Clermont-Ferrand à 1989, de Clermont à Périgueux tout récemment[3].
Ainsi, deux axes autoroutiers majeurs traversent désormais le Massif central : l'A75 Paris-Montpellier (qui suit d'ailleurs en grande partie le tracé de la ligne des Causses, en déclin) favorise les échanges entre Paris et la mer Méditerranée, tandis que l'Bordeaux-Europe. D'autres autoroutes, telles l'A72 contribuent au désenclavement.
Des travaux sont en cours sur la route Centre-Europe Atlantique (RCEA) et sur la RN 88 Lyon-Toulouse. Mais il manque une ouverture vers le Nord-Est via la [3].
Réseau ferré
Dans le Massif central, la desserte a longtemps été médiocre, malgré le tunnels ou viaducs fort coûteux comme ceux des Fades, de Garabit ou du Viaur), alimentant le mythe de « l'enclavement » d’un massif contourné plus que traversé ; la concurrence entre les compagnies ferroviaires désireuses de canaliser le trafic du vin a certes été bénéfique, mais les tracés ont alors obéi plus aux besoins de la [3].
Le réseau est donc incomplet, décevant par les carences, la dégradation de certaines lignes locales et la lenteur des services collectifs offerts. Malgré la mise en service de quelques matériels rajeunis, il tarde à se moderniser à l’exception des périphéries urbaines (Lyon-Saint-Étienne, Issoire) ou de quelques liaisons interurbaines (Albi-Rodez) ; seuls l'axe de la Limagne jusqu’au sud de Clermont-Ferrand et les grandes périphéries urbaines procurent au massif un regain de trafic (Ouest lyonnais et stéphanois, étoile toulousaine)[3].
Globalement, depuis 2002, le trafic voyageurs croît dans le Massif central en incluant les lignes de banlieue comme celles des hautes terres ; cette progression est due à un contexte favorable au chemin de fer du fait, entre autres, de la hausse du prix du pétrole, des engorgements urbains qui font se reporter de nombreuses personnes vers le rail. Elle est aussi le fruit des politiques régionales pour la plupart de plus en plus favorables au rail. En revanche, le fret ferroviaire recule avec la désaffection de certaines lignes et le réseau TGV tarde à s'implanter à l’exception de Lyon-Saint-Étienne[3].
Aéroports
L'aéroport de Clermont-Ferrand Auvergne reste le plus fréquenté du massif (500 000 passagers/an) devant Toulouse, Lyon, Montpellier), captant une partie de la population des hautes terres. Ces plates-formes présentent des dynamiques globalement positives, le nombre de lignes tendant à croître. Au centre-nord du massif, l'Clermont-Ferrand Auvergne est le plus important. Il est caractérisé par un réseau de niveau régional avec des lignes vers les principales métropoles françaises ou de la proche Europe. Mais, il reste fragile en lien avec le transfert d’une partie de son hub au profit de Lyon-Saint-Exupéry. Les autres aéroports sont d’un niveau plus modeste (Rodez-Marcillac, Aurillac, Saint-Étienne - Bouthéon, Paris. Les habitants sont souvent dépendants des décisions des compagnies à bas prix (notamment à destination du Royaume-Uni) tandis que les liaisons entre les métropoles et surtout avec Paris ont des coûts très élevés et n’offrent pas une clientèle suffisante[3].Réseau fluvial
Nouvelles technologies
Malgré les insuffisances dénoncées par les usagers de base comme par les entrepreneurs, la couverture en nouvelles technologies de communication s’est nettement amendée dans le Massif central. Non seulement, l’irrigation en téléphonie mobile et le collectivités territoriales et le soutien des chambres consulaires dans le cadre du programme « Cybermassif » qui déploie des centres de services destinés aux PME dans une douzaine de bassins d’emplois (Montluçon, Moulins, Vichy, Mende, [3].
Projets
Au total, loin des clichés de l’enclavement, le Massif central est de plus en plus traversé, assurant un trait d’union entre l’Atlantique et l’Méditerranée. Dans le domaine des transports, l’ouverture des grandes transversales Nord-Sud (A 89 et Route Centre-Europe Atlantique, peut-être doublée dans le futur par le projet de liaison ferroviaire transversale Alpes Auvergne Atlantique (TAA), contribuent à repositionner le Massif central comme un espace d’échanges de personnes et de marchandises, d’idées et de culture entre l’Europe, y compris orientale, et le Sud. D’ores et déjà, des partenariats se développent avec le Sud-Ouest européen et d’autres régions aux enjeux similaires[3].
Des projets concrets et à court ou moyen terme se font, afin de relier le mieux possible les périphéries comme les confins du Massif au reste du pays et de l'Europe, au travers de l'aménagement de la RCEA (Nantes/Bordeaux-Limoges-Montluçon-Mâcon-Genève/Strasbourg) ou de la Économie
Article détaillé : agricole à l’échelle nationale française, avec des secondaire et tertiaire, de l’bâtiment et des travaux publics (6,4 %), du services (52 %)[3].La part des actifs relevant du secteur secondaire est supérieure à la moyenne nationale et si le Massif central ne peut être qualifié de « région industrielle », notamment parce que cette branche reste diffuse, concentrée sur quelques espaces privilégiés, on doit relever que l’ensemble s’appuie, selon l’[3].
L'examen de l'évolution en valeur absolue de la population active est aussi riche d'enseignements. Si, dans la majeure partie du Massif central, elle régresse, les cartes montrent que les cantons les plus frappés sont non seulement de rares foyers industriels mais aussi des secteurs souvent agricoles qui n'arrivent pas à maintenir un potentiel secondaire et tertiaire déjà très faible. Seules les agglomérations et leurs auréoles périurbaines se distinguent, avec de rares cantons touristiques et, une fois encore, les bordures orientales du massif (Loire, Rhône, [3].
La situation a beaucoup évolué depuis une génération. L’Cévennes, Limousin). Les transports, même s’il reste beaucoup à faire, se sont nettement améliorés, surtout dans le domaine autoroutier et l’on découvre que le Massif central possède de nombreux atouts jusque-là ignorés : les faibles densités et donc les « grands espaces », un patrimoine de savoir-faire et de produits locaux, un environnement préservé sont autant d’aménités que les habitants du massif ont tout loisir de valoriser auprès d’une société et de consommateurs largement demandeurs. Par ailleurs, les acteurs de la vie économique sont devenus très divers : entreprises et entrepreneurs locaux, depuis la micro-entreprise (y compris agricole ou artisanale) jusqu’aux grandes structures, entreprises multinationales dont la présence fonctionne comme un signal positif pour d’autres investisseurs, État encore bien représenté parfois en association avec des collectivités territoriales. Le monde des petites entreprises, associées quelquefois en réseaux, participe également à l’émergence de nouveaux systèmes productifs, souvent dynamiques, multipliant les initiatives et stimulant l’inventivité des uns ou des autres. Déconsidérés au temps de la grande entreprise et du systèmes productifs locaux sont redécouverts et révèlent que le développement peut s’inscrire dans une culture, une histoire, un territoire. Ces nouvelles forces s’observent tant dans l’agriculture que dans l’industrie ou dans d’autres activités tertiaires, par exemple dans le domaine du tourisme rural[3].
Agriculture
L’agriculture pèse toujours un poids considérable mais avec guère plus de 100 000 exploitations. En fait, les Limousin ou les massifs de l’est. Le parcellaire est encore trop morcelé, avec un retard du remembrement en altitude. Sur les exploitations restantes – une ou deux par hameau - la spécialisation et l'intensification sont parfois vigoureuses. C’est là un premier atout dans la compétition actuelle entre les régions[3].
L'orientation vers l'fourrages (cultures temporaires, prairies naturelles). Dans tous les cas, techniques modernes et races sélectionnées ont fait beaucoup progresser les rendements. L'orientation laitière (à peine 20 % des fermes) s'impose lorsque la taille des exploitations apparaît mesurée et quand l'encadrement agroalimentaire est solide ; des bassins laitiers cohérents se dessinent sur les hautes terres de l'est (Velay, monts du Lyonnais), dans la montagne volcanique auvergnate, dans la planèze de Saint-Flour ou dans les Ségalas aveyronnais. L’original « rayon de Roquefort » au sud-ouest du massif, s’intensifie également mais avec de moins en moins d’éleveurs de polyculture céréalière peut se maintenir tout en étant subordonnée à la production animale (maïs ensilé, par exemple). L'élevage pour la viande (vaches allaitantes, ovins et systèmes mixtes) s'impose avec l'agrandissement des fermes. On discerne de solides bassins de production qu'il soient anciens (aire charolaise du Bourbonnais ou de la plaine de Roanne, aire limousine, foyer ovin des bocages du nord et de l’ouest ou des moyennes montagnes méridionales) ou plus récents (monts du Cantal et Margeride, Livradois-Forez). Enfin, on rappellera que la spécialisation céréalière s'est surtout concentrée dans le bas pays, en particulier sur les bonnes terres de Limagne (maïs de semence, oléagineux, tabac). Dans les vallées abritées ou sur les coteaux, parfois envahis par la friche, quelques terroirs viticoles résistent : Saint-Pourçain et coteaux de Limagne, Côte roannaise, Beaujolais, pays de Entraygues-sur-Truyère, bassins de Marcillac, de Millau ou surtout de Vivarais[3].
Cependant, le bilan reste déconcertant de complexité du fait, d'une part de résultats économiques décevants et, d'autre part, d'une absence d'unité. Les résultats sont donc loin des espérances nées des années 1970 : qu'il s'agisse des revenus, des rendements ; la part des aides publiques et européennes dans le budget des exploitations révèle cette impuissance de hautes terres largement assistées. Le tableau remet en cause les choix opérés jusqu'ici (modèle productiviste) et légitime quelques inquiétudes face aux évolutions de la PAC. Déjà, les quotas laitiers ont entraîné une âpre sélection et la voie de l'extensification peut avoir des conséquences fâcheuses sur les sociétés locales et les paysages. Seul, le choix des productions de qualité offre d'excellentes opportunités mais le Massif central tarde à suivre cette direction, surtout si on le compare aux montagnes de l'Est du pays[3].
Le tableau actuel doit pourtant tenir compte de nombreuses roquefort, saint-nectaire, lentille verte du Puy, oignon doux des Cévennes, appellations viticoles du Forez, de Cahors ou de Marcillac…) et les produits bénéficiant de la protection d’une IGP (agneau fermier du Quercy, veau de l’bœuf charolais du Bourbonnais, veau du Limousin, porc du Limousin, etc.)[3].
En fait, malgré une image favorable née d’une certaine préservation de l’Cantal, Aubrac, plateaux limousins, Combrailles auvergnates, Margeride...), et des espaces à la dérive, en voie de désagrégation et sans orientations agricoles clairement définies (Livradois, Forez, Montagne limousine, Cévennes). C'est là que la crise et le dépeuplement sont les plus avancés sauf quand des activités non agricoles sont engendrées par des influences urbaines venues de l'extérieur, des plaines rhodaniennes ou méditerranéennes. Dans le cadre d’une activité en proie au doute (incertitudes sur la pérennité des financements européens, crainte d’une libéralisation plus franche des échanges internationaux, crises sanitaires successives, etc.), le Massif central retrouve aujourd’hui de réels atouts dans le cadre d’une « agriculture de territoire » et de qualité, génératrice de valeur ajoutée. Tout l’enjeu des prochaines années est de valoriser au mieux ces avantages comparatifs après d’une clientèle de plus en plus réceptive[3].
Industrie
Sur l'ensemble du Massif central, l'emploi industriel, sauf en quelques foyers, demeure modeste et n'a pas connu de PME apparaît encore incertain dans le milieu rural : la moyenne montagne compte peu de ces « districts industriels », souples et innovants, qui assurent - ailleurs - la prospérité des campagnes[3].
Certes, des Gévaudan annexé par le négoce languedocien, fabrication de la Velay, soierie dans le Pilat, l’Yssingelais et l’arrière-pays lyonnais, cotonnades du Roannais, papeterie des régions d’Ambert et d’coutellerie thiernoise ou encore tapisserie d’XIXe siècle : petite industrie diffuse (textile, mégisserie, métallurgie surtout) principalement dans les campagnes de l'est du Massif central ou sur quelques sites isolés (Millau et Saint-Junien pour la faïencerie et porcelaine à Limoges, agro-alimentaire comme à Roquefort ), mais surtout « pays noirs » périphériques fondés sur les mines de Saint-Étienne, Messeix et Saint-Eloy et l’Carmaux et Alès) et la sidérurgie. Jusqu’à la fin du Second Empire, le Massif central est même le premier fournisseur de charbon et de produits métallurgiques en France. L’association de la mine – très éparpillée - et de l’usine restait toutefois inégale : de véritables bassins s’affirment seulement à Saint-Étienne, foyer le plus puissant avec la métallurgie et l’Montluçon-Clermont-Ferrand. En revanche, l’implantation des Alpes du Nord n'est pas applicable au Massif central en dehors de quelques usines d’électrométallurgie comme celles de Saint-Chély-d'Apcher, des Ancizes ou d’[3].
De fait, le tableau actuel de l'industrie rurale est assez facile à résumer avec sa localisation plutôt montagnarde, ses PME, ses branches « classiques » (travail du bois, industrie agroalimentaire, textile, pharmacie, plastique). Dans les bas pays ou dans les vallées, l'activité manufacturière se concentre surtout dans les villes. En fait, à la suite d'une histoire commune, certaines cités ou bassins houillers ont bénéficié d'un réel développement mais les crises et les licenciements n’ont pas manqué. Plusieurs ensembles d'importance sont ainsi classés comme pôles de reconversion : bassin de Montluçon, d'Issoire-Brassac, de Saint-Étienne, de Brioude jusqu'à Vichy et reste dominé par l'agglomération clermontoise, bassins de Saint-Étienne et de Roanne, Yssingelais, sillon du Thoré, sites de Thiers, vallée de la Rodez, Tulle-urbanisation, mais les structures n'offrent guère d'unité et la géographie reste contrastée[3].
À l’échelle du massif, quatre grands secteurs d’activité regroupent la moitié des effectifs salariés. Il s’agit des chimie, du Michelin, qui procure environ 18 % de l’emploi industriel total du massif. Le textile, cuir, [3].
Tourisme
Alpes ou des Pyrénées. Mais son impact en terme d'emplois est limité, en dehors de quelques espaces spécialisés. La carte du taux de fonction touristique montre ces inégalités : des cantons sont peu concernés (Allier, Limagne, limousins, ouest lozérien) alors que de rares foyers s'imposent, parfois méconnus (montagne volcanique en lac de Vassivière en Limousin, haut Allier et haute Lot et Cévennes et Lyonnais, Velay et Vivarais) profitant du voisinage lyonnais. Enfin, les traditions thermales sont incontestables : l’Auvergne détient le cinquième rang national bien que les stations (Vichy, Le Mont-Dore, Châtel-Guyon, Royat) s’adaptent très inégalement à la nouvelle donne médicale et ludique. Globalement, la moyenne montagne souffre d'une faible clientèle potentielle (accès, éloignement) et surtout du manque de moyens ou d'initiatives des ruraux, indifférents ou réticents face à cette activité. Il en résulte encore globalement de faibles capacités d'accueil et des équipements ou hébergements marchands trop peu rénovés en dehors des rares stations de sports d'hiver (Le Mont-Dore, Besse, ski de fond restant décevante par rapport à celle du Jura. La fréquentation est donc diffuse et marquée par la dispersion des lieux, des acteurs et des équipements[3].La clientèle extérieure au massif est modeste : quelques parisiens, des vacanciers de l'Midi et beaucoup d'« originaires » émigrés revenant au « pays » à la belle saison ; l'aspect ponctuel se retrouve dans la multiplication des résidences secondaires, en particulier autour des grandes agglomérations, dans les « suds » ou dans les secteurs où l'exode a libéré des habitats de caractère[3].
Les évolutions sont pourtant évidentes, probablement moins du fait des politiques touristiques en elles-mêmes que d’un ensemble d’éléments dynamiques « extérieurs ». Parmi ceux-ci, le désenclavement du massif stimule ainsi l’activité touristique tout en proposant des équipements et ouvrages d’art qui constituent en eux mêmes de véritables attractions (phénomène du viaduc de Millau). Il s’agit aussi de nouvelles pratiques et de nouveaux besoins liées à l’arrivée de nouvelles populations. De même, la présence de parcs à thèmes et d’espaces de scénovision concourt aujourd’hui à offrir une vision plus moderne du territoire. Le Massif central a également une carte à jouer sur le court séjour ou les loisirs, car la région suscite une découverte active ou contemplative d’un patrimoine, de savoir-faire et de paysages devenus rares. Le tourisme dans le Massif central revêt des visages et des caractères très variés, dépassant largement le stade des clichés habituels du tourisme rural. Territoires de l’arrière-pays méditerranéen, territoires convoités par les étrangers, territoires de grands sites culturels, territoires qui s’ouvrent et dont les moyens de transports – anciens comme nouveaux – constituent en eux-mêmes des facteurs d’attrait touristique, bien loin de la simple image des volcans auvergnats et de la « France profonde »[3].
Autres activités tertiaires
Partout ou presque, les statistiques soulignent que les actifs relevant du services sont les plus nombreux, les valeurs les plus faibles s’observant dans les vieilles terres agricoles du cœur du massif (monts d’Auvergne, Margeride) ou dans le bastion industriel de l’Yssingelais[3].
Les emplois tertiaires sont majoritairement urbains, mais les campagnes se sont également « tertiarisées », notamment par le biais du développement des services, avec au passage une part non négligeable d’emplois relevant du secteur touristique. Autre constat statistique : l’agriculture dans l’entité Massif central, 102 147 sont fournis par l’administration publique et 186 804 par le secteur de la santé et de l’action sociale. Le secteur financier, avec quelques solides héritages, joue également un rôle, tandis que le commerce mobilise un nombre important d’actifs malgré de profondes restructurations liées à l’installation de la groupe Casino de Saint-Étienne)[3].
La nébuleuse tertiaire est donc relativement complexe, avec des limites difficiles à tracer, mais dont les chiffres montrent qu’elle occupe plus de la moitié de la population active. La palette des emplois d'anciennes villes industrielles, quasi mono-fonctionnelles, a donc été profondément modifiée par cette montée du tertiaire. Certes, la fonction commerciale héritée des petites villes-marchés reste partout fondamentale : c'est un trait commun pour les organismes urbains sans grande envergure de la moyenne montagne[3].
Mais les services jouent désormais un rôle majeur : administrations et équipements scolaires caractérisent bon nombre de villes moyennes, chefs-lieux départementaux en particulier. Enfin, au niveau supérieur de la hiérarchie, à Limoges ou à Saint-Étienne, l'essor des activités tertiaires a été spectaculaire, s’accompagnant souvent d’importantes opérations d’urbanisme. Direction d'administration, commerces, assurances, services sanitaires et hospitaliers, services éducatifs et de recherche (université, grandes écoles) renforcent aujourd’hui les « métropoles régionales ». Dans les campagnes, les évolutions sont contrastées : l’effacement du commerce traditionnel côtoie l'ouverture de supermarchés. De la même façon, les services enregistrent des évolutions variables : beaucoup se maintiennent, parfois grâce à la mise en place de « maisons des services » soutenues par les collectivités, sans oublier l'essor des services médicaux et paramédicaux : le vieillissement de la population associé à un meilleur encadrement médical que par le passé en sont à l'origine. Il s'agit là d'un des principaux gisements d'emplois[3].
Culture
Politique culturelle
La culture, dans cette zone rurale, est bien moins développée que dans la large ceinture plus urbaine qui entoure le massif. Alors que les produits cuturels multimédia sont largement accessibles via internet, le spectacle vivant et les arts picturaux le sont beaucoup moins ; il y a trop peu de structures de diffusion (la distance étant un autre frein). Les artistes sont, à l'image des habitants du massif, globalement peu nombreux.
Toutefois, on observe la présence forte de certaines formes, comme la musique rock soutenue en Aurillac. Abritant le Festival International des Arts de la Rue[7] et son lieu de production, la ville (géographiquement au coeur du Massif central) voit l'apparition d'un pole regroupant l'ensemble des secteurs de la [8] et le développement des Traditions
Langue
Gastronomie
Mythologies et légendes régionales
Notes et références
- ↑ Le Massif central, itinéraires de découvertes, Odile Faure, Éd. Ouest-France, 2005
- ↑ a et b Olivier Poujol, Revue du Gévaudan, 1988
- ↑ a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k , l , m , n , o , p , q , r , s , t , u , v , w , x , y , z , aa , ab , ac , ad , ae , af , ag , ah , ai , aj , ak , al , am , an , ao , ap , aq , ar , as , at , au , av , aw , ax , ay , az , ba et bb (fr) Laurent Rieutort, collectif CERAMAC, Massif central, hautes terres d'initiatives, Presses universitaires Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, 2006 (ISBN 2-84516-333-9)
- ↑ a et b DIACT Massif central
- ↑ Portrait de territoire - Massif central / Morvan
- ↑ ADIMAC
- ↑ Festival International des Arts de la Rue d'Aurillac
- ↑ Centre de Danse, du Mouvement et de l'Image
Voir aussi
Articles connexes
- Liens externes
- (fr) Parcs naturel du Massif central
- (fr) Stations du Massif central
- (fr) Projet d'identification et de cartographie de la Trame verte et bleue du Massif-central
Bibliographie
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