Papers by Marie Philippe
Publication de la session J dans les actes du 29e Congrès Préhistorique de France (31 mai-4 juin ... more Publication de la session J dans les actes du 29e Congrès Préhistorique de France (31 mai-4 juin 2021, Toulouse)
PHILIPPE M., CHARNOT M., LEMERCIER O. (2023) - La fabrication des poteries, du Néolithique ancien... more PHILIPPE M., CHARNOT M., LEMERCIER O. (2023) - La fabrication des poteries, du Néolithique ancien à l’aube de l’âge du Fer Atelier, potier, spécialiste, artisan : quelques questions introductives. in Marie Philippe, Marie Charnot et Olivier Lemercier (dir.) : La fabrication des poteries : quelles structures, quels outils, quels lieux de production ? Hiatus, lacunes et absences : identifier et interpréter les vides archéologiques
Actes du 29e Congrès préhistorique de France, 31 mai-4 juin 2021, Toulouse, Paris, Société préhistorique française, 2023, p. 3-10.
https://hal.science/hal-04258735v1/document
Pottery function and use: a diachronic perspective, 2022
J. Wilczek, A. Cannot, T. Le Cozanet, J. Remy, J. Macháček, J. Klápště (dir.) Interdisciplinarité et nouvelles approches dans les recherches sur l'âge du Fer, 2017
L'étude technologique de 236 poteries du Bronze final IIIb issues de 12 sites de la vallée du Rhi... more L'étude technologique de 236 poteries du Bronze final IIIb issues de 12 sites de la vallée du Rhin supérieur démontre un fondement technique commun, ainsi que des séquences de façonnage originales dans la micro-région du Kaiserstuhl. Ces pratiques sont révélatrices des réseaux socio-économiques de proximité à la veille du premier âge du Fer.
Technological analysis of 236 pots from the Upper Rhine Valley, dating from the Late Bronze Age, reveals a shared technical background, but also brings to light original forming sequences in the Kaiserstuhl micro-region. These behaviours throw light on local socio-economic networks at the dawn of the Iron Age.
Mario Denti et Clément Bellamy (dir.), La céramique dans les espaces archéologiques "mixtes" autour de la Méditerranée antique, Apr 2016
Une analyse technologique des céramiques est ici réalisée dans une perspective anthropologique à ... more Une analyse technologique des céramiques est ici réalisée dans une perspective anthropologique à partir du matériel issu de deux silos d’habitats alsaciens du Bronze final IIIa : le silo 22 de Colmar « Terrasses du Diaconat » et le silo 25 de « Meistratzheim « Station d’épuration intercommunale ». Les macrotraces laissées sur les récipients par les opérations de fabrication informent sur les réseaux de producteurs dans le contexte d’expansion du style Rhin-Suisse-France Orientale.
Organisation by Marie Philippe
CPF 2021 : 29e Congrès Préhistorique de France
Hiatus, lacunes et absences : identifier et interp... more CPF 2021 : 29e Congrès Préhistorique de France
Hiatus, lacunes et absences : identifier et interpréter les vides archéologiques
31 mai-4 juin 2021 Toulouse (France)
Appel à communications (date limite 30 novembre 2020)
La fabrication des poteries : quelles structures, quels outils, quels lieux de production ? Session I1
by Anna Cannot, Thibault Le Cozanet, Josef Wilczek, Lindsey Büster, Thomas Hutin, Johnny Horn, Clara Filet, Rémy Wassong, Andrea Fochesato, Chloé Belard, David Brönnimann, Émilie Vannier-Aubazac, Christoph Baur, Scott Stetkiewicz, Przemysław Harasim, Steeve GENTNER, Katrin Ludwig, Asja Tonc, Franziska Faupel, Clément Bellamy, Mathilde VILLETTE, Guillaume Reich, Imke Westhausen, Zoran Čučković, Clémentine BARBAU, Quentin Sueur, Célia Basset, Thimo Jacob Brestel, Pauline Nuviala, Marie Philippe, Florine Sarry, Marine Lechenault, Aurélia Feugnet, Pierre-Antoine Lamy, Nicolas Delferrière, Simon Trixl, solazzo rita, and Șoni Roxana Morteanu
Talks by Marie Philippe
EAA, 2016
Between Vosges and Black Forest mountains, Bronze and Iron Ages (10th-8th century B.C.), modern F... more Between Vosges and Black Forest mountains, Bronze and Iron Ages (10th-8th century B.C.), modern France and Germany, the context of this study defies borders. In the Upper Rhine Valley, at the end of the Bronze Age, one can a priori hardly expect to reconstruct boundaries because of a standardisation of the material culture, and the point is more about interactions’ significance. During Late Bronze age, the cultural entity "Rhin-Suisse-France Orientale" or "RSFO" ("Rhine-Switzerland-Eastern France") has a core on the Rhine section between Basel and Karlsruhe. Since the 9th century B.C., this cultural entity dissolves, turning gradually to the Hallstatt one. This paper aims to focus on the people who experienced this transition period, in a supposed “flow corridor”. Which communities lived there, standing out and interacting with each other? Does it match with geographical features? Does it change through time?
According to the anthropology of techniques, ceramic chaînes opératoires, and especially shaping sequences, can vary depending on cultural factors and material constraints. It leads to technical traditions specific to social groups. Social boundaries can thus be defined by the limits of the transmission network of technical traditions. About 50 technical features (for example bottom forming technique, finishing technique applied on the outer surface of the rim…) were analysed on 830 well-preserved potteries, sampled on 19 sites distributed from the south to the north of the valley section. A statistical classification procedure has been developed, based on biological methodology, to model the diversity of technical traditions.
It first appears that a technical background is similar on the entire area, with the omnipresence of the coiling technique. However forming methods and sequences are very different and reveal a great variety, which is related to the morphology of the potteries and to their spatial provenance. This distribution indicates that geographical boundaries (like mountains or the Rhine river) do not impact on social boundaries. Moreover, technical traditions go through chronological limits and bring thus a complementarity approach to artefacts’ morphology to understand transition mechanisms.
Abstract of my PhD in english. Presentation from the 85. Verbandstagung des West- und Süddeutsche... more Abstract of my PhD in english. Presentation from the 85. Verbandstagung des West- und Süddeutschen Verbandes für Altertumskunde und 24. Verbandstagung des Mittel- und Ostdeutschen Verbandes für Altertumskunde, AG Bronzezeit, vom 01.-02.04.2019 in Würzburg
Les outils d’analyse et de modélisation manquent encore pour traiter la masse des données techniq... more Les outils d’analyse et de modélisation manquent encore pour traiter la masse des données techniques collectées en contextes archéologiques. Une réflexion méthodologique considère conjointement les besoins des technologues dans la reconstitution de chaînes opératoires et les exigences des méthodes statistiques. Elle mène à la présentation d’une fonction de partitionnement de chaînes opératoires : PACO. Il s’agit d’un procédé automatisé sous le logiciel R, qui rend les analyses plus rigoureuses et plus rapides, mais également plus souples dans leur adaptation aux différents environnements chrono-culturels. Son fonctionnement, basé sur une règle simple, est accessible à tous.
Les intérêts de cet outil sont illustrés à partir d’un cas d’étude original. Les techniques de production céramique sont identifiées sur seize habitats et trois nécropoles de la vallée du Rhin supérieur et environs proches, entre le Xe et le VIIIe siècles av. J.-C. Les chaînes opératoires et les traditions techniques, héritées et transmises, sont reconstituées. Cela mène à un essai de représentation de réseaux d’interactions entre communautés ayant un fondement social et spatial. Les lieux et contextes de la production sont investigués à partir d’une relecture des rapports de fouille et d’une observation des pâtes céramiques. Les avantages utilitaires des différentes manières de faire et la co-représentation des traditions techniques au sein des assemblages céramiques sont enfin considérés ; cela amène à discuter la complémentarité et la concurrence des productions à l’aube de l’âge du Fer.
Dissertations by Marie Philippe
Mémoire de Master 2, 2012
Mémoire de Master 1, 2011
UFR Sciences Humaines Master Mondes Anciens et Médiévaux Spécialité Archéologie, Cultures, Territ... more UFR Sciences Humaines Master Mondes Anciens et Médiévaux Spécialité Archéologie, Cultures, Territoires, Environnement Co-habilitée uB-uFC Le site d'habitat de Sainte-Croix-en-Plaine "Holzackerfeld" (68) : Étude du mobilier céramique du Bronze final III Mémoire de Master 1 présenté par Marie PHILIPPE Sous la direction de M. Stefan Wirth Et le tutorat de MM. Michaël Landolt et Rémi Martineau Céramique en place, Sainte-Croix-en-Plaine Holzackerfeld (cliché : M. Landolt)
Reports by Marie Philippe
Marlenheim "La Peupleraie" Tranche 4, rapport final d'opération d'archéologie préventive, 2019
Pfulgriesheim « Hammeracker » A 355 – Contournement Ouest de Strasbourg – Site 4.5, 2020
L'occupation du Bronze moyen de Pfulgriesheim est documentée par un petit corpus de 2504 tessons ... more L'occupation du Bronze moyen de Pfulgriesheim est documentée par un petit corpus de 2504 tessons provenant d'au moins 157 récipients (NMI calculé sur l'ensemble des bords 146). Un nombre maximal d'individus peut également être calculé (NMaI : ensemble des éléments typologiques intuitivement différenciés ; cf. fig. 112) : il s'élève à 253 récipients. La réalité archéologique se situe probablement entre ces chiffres. L'ensemble pèse 34 kg. Il est moyennement fragmenté.
Situé sur le ban de la commune de Kolbsheim, le site du « Herrenweg » est implanté sur le versant... more Situé sur le ban de la commune de Kolbsheim, le site du « Herrenweg » est implanté sur le versant nord du Knoblochsberg, point culminant du Kochersberg dans ce secteur. Il appartient aux opérations liées au projet du COS et est nommé site 2.6 selon la nomenclature en vigueur. La fouille réalisée entre novembre 2018 et mars 2019 a permis d’investiguer une surface totale de 2,5 ha où des occupations datées des périodes pré-, protohistoriques et romaines ont été mises à jour. Certains des ensembles découverts présentent des aspects singuliers voir inédits.
Le Néolithique récent
Les vestiges les plus anciens sont constitués par un important ensemble de fosses ayant livré d’abondants mobiliers céramiques du Néolithique récent. Celles-ci appartiennent à deux occupations distinctes et bien circonscrites : l’une Michelsberg au nord, l’autre Munzingen au sud. Deux de ces fosses ont par ailleurs livré des ensembles de restes animaux assez remarquables. Le premier avec plus de 600 restes appartenant à la triade domestique est dominé par le porc. Près de la moitié des individus, toutes espèces confondues, ont été abattus avant l’âge adulte. Le second est constitué de plus de 400 restes (dont des portions de squelettes en connexion), disposés contre la paroi d’une fosse circulaire et appartenant à au moins onze caprinés. Rassemblant de grandes quantités de restes d’animaux vraisemblablement rejetés simultanément, ces deux assemblages pourraient correspondre à des vestiges de repas collectif.
Enfin, nous pouvons mentionner la présence d’un dépôt humain dans une fosse (ou silo) daté quant à lui par le radiocarbone.
Le Bronze ancien
Le site est par la suite fréquenté lors de la période du Bronze ancien. Plusieurs fosses éparses ayant livré du mobilier détritique suggèrent la présence d’un habitat. Un bâtiment allongé sur poteaux pourrait appartenir à cette occupation mais son attribution reste toutefois très hypothétique. Enfin, deux sépultures contenant les corps d’un adulte et d’un enfant, mis en terre en suivant la pratique désormais reconnue comme classique pour cette période dans la région, ont été mises au jour à proximité. Dans le cadre du Bronze ancien du sud de la Plaine du Rhin supérieur, certaines caractéristiques du site, telles que l’absence de puits, la possible association d’un bâtiment et de fosses détritiques ou encore la localisation des sépultures au voisinage immédiat de l’habitat, méritent d’être soulignées.
Le Hallstatt C/D1
Après un hiatus de plusieurs siècles se met en place l’occupation principale du secteur, au début du premier âge du Fer (Hallstatt C-D1). Celle-ci est marquée en premier lieu par un ensemble de structures d’habitat classiques (fosses, silos), dont la limite nord-est est bien perceptible dans le décapage et dont une certaine organisation spatiale semble se dégager. Notons la présence d’une inhumation sous dalles en fosse circulaire dans l’emprise domestique. Une fosse à livré un assemblage céramique homogène et conséquent, dont l’étude est enrichie par des approches morphométriques et technologiques. Par ailleurs, la découverte de fragments d’une large vannerie enduite de terre est remarquable dans ce contexte. Cette occupation domestique se poursuit probablement, sous l’actuelle D45 ainsi que sur le terrain fouillé au-delà de cette route (cf. site COS 2.5, fouille Évéha).
La particularité de l’occupation du Hallstatt réside surtout dans la présence d’un ensemble de fossés tout à fait particuliers, dont le fonctionnement constitue un unicum pour cette période. L’ensemble est dominé par un segment de fossé rectiligne (profil en V), long de 60 m, d’une largeur comprise entre 1,30 et 1,80 m et accusant une orientation nord-est / sud-ouest. Dans son comblement et à ses abords ont été découvertes 16 inhumations primaires dont les modalités de dépôt sont variables. Certains individus étaient déposés directement dans le fossé déjà en partie comblé, d’autres dans des fosses creusées dans le comblement du fossé lui-même, ou enfin dans des fosses disposées le long du fossé. Nous pouvons mentionner la présence d’une sépulture double (un adulte accompagné d’un enfant) installée dans l’extrémité sud-ouest. Plus de la moitié des défunts sont des individus immatures et adolescents. L’analyse ADN des squelettes a d’ores et déjà pu nous apporter des données individuelles complémentaires et a notamment permis de connaitre le sexe de la plupart des individus adultes et immatures ainsi que sur les éventuels liens de parenté au premier degré (type parent-enfant), dont deux cas sont à signaler, notamment pour la sépulture double. Le rare mobilier qui accompagnait certains défunts est composé de parures relativement modestes (perle en ambre, en roche noire, bracelet à tampon en fer). L’étude anthropologique permet d’envisager que ces inhumations, qui semblent se succéder dans un laps de temps court résultent d’une crise de mortalité, dont une origine épidémique n’est pas exclue.
Deux autres structures linéaires (peut-être de même nature) sont à signaler, mais toutes deux se poursuivent hors de la zone fouillée, au sud-ouest pour l’un et au sud-est pour l’autre. Chacune d’elle est associée à une inhumation creusée à proximité immédiate. Ces fossés funéraires semblent limiter l’occupation au nord puisqu’aucune fosse du premier âge du Fer n’a été découverte au-delà.
La période romaine
La dernière occupation archéologique repérée sur le site est, là encore, constituée par un dispositif atypique de la période romaine. Il s’agit d’un système hydraulique de captage d’eau dont un seul exemple était connu jusqu’alors en Alsace : un qânat. Le principe de ce système (originaire du Moyen-Orient) repose sur un conduit en pierre sèche assez rudimentaire creusé à une profondeur d’environ 4 à 5 m grâce à une succession linéaire d’une vingtaine de puits régulièrement espacés. L’exutoire de ce dispositif hydraulique souterrain, mis en place durant le Haut-Empire (datation au radiocarbone) se situe vraisemblablement à quelques centaines de mètres à l’est de la zone de fouille, dans un secteur qui a fait l’objet de découvertes d’époque romaine à l’occasion d’une prospection pédestre, probablement un établissement rural (villa ?), sur la commune de Breuschwickersheim.
RESCUE ARCHEOLOGY REPORTS by Marie Philippe
Rapport final d'archéologie préventive, 2019
La commune de Marlenheim est située à 19 km à l’ouest
de Strasbourg, dans le département du Bas-R... more La commune de Marlenheim est située à 19 km à l’ouest
de Strasbourg, dans le département du Bas-Rhin, en limite
occidentale du plateau du Kochersberg. La zone de fouille
est localisée à la sortie nord-ouest du village actuel, au pied
de la colline du Marlenberg.
La fouille a livré un total de 211 structures réparties sur
une surface de 7772 m² et a révélé l’existence de plusieurs
occupations humaines allant de la période Néolithique à la
fin de l’âge du Fer.
La fréquentation du site durant le Néolithique n’est attestée
que succinctement par quelques tessons trouvés lors de la
phase de diagnostic ainsi que trois outils en pierre polie mis
au jour lors de la fouille. Une lame d’herminette signalerait
une première occupation lors de la phase ancienne tandis que
les tessons et une lame de hache évoqueraient plutôt la fin
du Néolithique moyen ou le Néolithique récent.
C’est à la Protohistoire qu’appartiennent la très grande
majorité des vestiges mis au jour.
Pour l’âge du Bronze, si des traces erratiques d’une occupation
lors de la transition moyen / final (matérialisée par trois
structures ayant livré un petit lot de mobilier) ont été repérées,
c’est toutefois la période du RSFO (Bronze final IIb / IIIa)
qui constitue la principale occupation attestée à Marlenheim.
Forte de 16 structures (essentiellement des fosses et des silos)
qui ont fourni un bel ensemble de mobilier, elle s’originalise
par la présence, au fond d’un des silos, d’un dépôt constitué
de 16 vases ornés. Déjà connu dans la région, bien que peu
fréquent, ce type d’assemblage est souvent associé à la notion
de « service » (c’est-à-dire un ensemble de récipients prévus
à des fins de présentation lors d’un repas) déposé là dans le
cadre d’un « rituel » dont les modalités et a fortiori le sens nous
échappent. Différentes observations effectuées à l’occasion
de la découverte de ce dépôt viennent nourrir les différents
questionnements propres à ce type de découvertes.
Seuls deux fragments de fibules, trouvés hors structures,
permettent d’attester de la fréquentation du site lors du
premier âge du fer.
L’occupation durant La Tène ancienne est en revanche
beaucoup mieux documentée par la présence de sept structures
(dont deux « fonds de cabane ») et de quatre probables
bâtiments sur quatre poteaux de type «grenier».
Enfin, une seule structure, ainsi qu’un petit ensemble de
mobilier, révèle que le site a été occupé lors de la phase finale
(D2) du second âge du Fer.
Signalons aussi que, sur la quasi-totalité du site de
Marlenheim, un paléosol était présent. Son décapage a permis
de mettre en évidence l’existence de deux zones montrant
une concentration particulière de matériel archéologique.
Celles-ci ont été dénommées St. 1 et 163. Le mobilier recueilli
s’est avéré appartenir à plusieurs périodes chronologiques
correspondantes à celles déjà mises en évidence par la fouille
des structures en creux et évoquées ci-dessus.
Books by Marie Philippe
Mémoires de la Société préhistorique française, 2023
Comment les céramiques de l'âge du Bronze étaient-elles fabriquées? L'étude technologique menée s... more Comment les céramiques de l'âge du Bronze étaient-elles fabriquées? L'étude technologique menée sur seize habitats et trois nécropoles de la vallée du Rhin supérieur et environs proches, occupés entre le Xe et le VIIIe siècle av. J.-C, révèle l'incroyable variabilité des chaînes opératoires mises en œuvre. Les macrotraces techniques observées sur les 829 céramiques du corpus sont abondamment illustrées, et leur interprétation se fonde sur une synthèse critique de nombreux référentiels ethnographiques et expérimentaux.
La représentation des chaînes opératoires par des arborescences répond à une rigoureuse méthode de tri hiérarchique des données. Cette dernière permet de reconstituer de manière innovante les traditions techniques, héritées et transmises entre membres de communautés au fondement social et/ou spatial. Ces réseaux d'interactions, liés à l'apprentissage de l'artisanat potier, sont modélisés à partir de calculs de similarité entre assemblages archéologiques. L'identité sociale des potiers et potières est alors questionnée, en lien avec les style morpho-décoratifs de la vallée. La transmission des manières de faire démontre la persistance de ces groupes sociaux à travers les étapes de la chronologie relative.
Toutefois, l'affiliation identitaire des producteurs ne suffit pas à expliquer la variabilité des chaînes opératoires. Tout d'abord, le déplacement de produits-finis est démontré sur des distances variables par l’observation des pâtes céramiques. Ensuite, les tests d'indépendance statistique révèlent que l'emploi de certaines techniques entraînant des avantages utilitaires (imperméabilisation, résistance aux chocs thermiques, etc.) est préférentiellement associé à certaines formes de récipients. Certains comportements techniques récurrents sont donc conditionnés par le produit-fini recherché, et cela amène à envisager la fonction à laquelle peuvent être destinés les vases (différente de leur utilisation réelle). Enfin, l'analyse de la co-représentation des traditions techniques par site introduit les notions de complémentarité et de concurrence des productions, mais aussi la question d’une spécialisation de cet artisanat à l’aube de l’âge du Fer.
Sur la base de la détermination des techniques utilisées pour fabriquer les céramiques, à travers une dense réflexion méthodologique et un raisonnement interprétatif échelonné sur plusieurs plans successifs et croisés, c'est donc tout le contexte socio-économique entourant les potiers et potières de la fin de l’âge du Bronze qui est investigué dans cet ouvrage.
How was pottery made during the Bronze Age? The technological ceramic study carried out on 16 habitation and 3 funerary sites of the upper Rhine Valley and its surroundings, which date from the 10th to the 8th centuries B.C., reveals an incredible variety among chaînes opératoires. Macrotraces observed on 829 ceramics are abundantly illustrated, and their interpretation is based on a review of numerous ethnographic and experimental reference papers.
The chaînes opératoires are depicted by trees following a rigorous method of hierarchical data clustering. This allows technical traditions, which are inherited and transmitted among members of social- and spatial-based communities, to be reconstructed in an innovative manner. These networks of interplays, which are linked to craft-learning, are modeled using similarity measures between ceramics assemblages. Pottery styles, determined by types of shapes and decorations, can then give insight into the potters’ social identities. The transmission of technical traditions reveals that these social groups persisted through chronological phases.
However, relying solely on potters’ social membership is insufficient when it comes to explaining the presence of such diversity in chaînes opératoires. First, paste examination proves that finished products were moved across various distances. Then, statistical tests of independence indicate that some techniques producing utilitarian advantages (waterproofing, thermal shock resistance…) are preferentially used to make some shapes of containers. Thus, recurrent technical behaviors are conditioned by which finished product is wanted, leading to discussions concerning the intended function of the ceramics (which is different from their actual use). Finally, the co-representation of several technical traditions within ceramic assemblages introduces the concepts of complementary and competing productions, as well as the question of pottery as a specialized craft at the dawn of the Iron Age.
By determining the techniques used to produce ceramics, through thorough methodological consideration and an interpretive reasoning following successive and crossed frames, this book investigates the entire social and economical context surrounding potters of the Late Bronze Age.
Uploads
Papers by Marie Philippe
Actes du 29e Congrès préhistorique de France, 31 mai-4 juin 2021, Toulouse, Paris, Société préhistorique française, 2023, p. 3-10.
https://hal.science/hal-04258735v1/document
Technological analysis of 236 pots from the Upper Rhine Valley, dating from the Late Bronze Age, reveals a shared technical background, but also brings to light original forming sequences in the Kaiserstuhl micro-region. These behaviours throw light on local socio-economic networks at the dawn of the Iron Age.
Organisation by Marie Philippe
Hiatus, lacunes et absences : identifier et interpréter les vides archéologiques
31 mai-4 juin 2021 Toulouse (France)
Appel à communications (date limite 30 novembre 2020)
La fabrication des poteries : quelles structures, quels outils, quels lieux de production ? Session I1
Talks by Marie Philippe
According to the anthropology of techniques, ceramic chaînes opératoires, and especially shaping sequences, can vary depending on cultural factors and material constraints. It leads to technical traditions specific to social groups. Social boundaries can thus be defined by the limits of the transmission network of technical traditions. About 50 technical features (for example bottom forming technique, finishing technique applied on the outer surface of the rim…) were analysed on 830 well-preserved potteries, sampled on 19 sites distributed from the south to the north of the valley section. A statistical classification procedure has been developed, based on biological methodology, to model the diversity of technical traditions.
It first appears that a technical background is similar on the entire area, with the omnipresence of the coiling technique. However forming methods and sequences are very different and reveal a great variety, which is related to the morphology of the potteries and to their spatial provenance. This distribution indicates that geographical boundaries (like mountains or the Rhine river) do not impact on social boundaries. Moreover, technical traditions go through chronological limits and bring thus a complementarity approach to artefacts’ morphology to understand transition mechanisms.
Les intérêts de cet outil sont illustrés à partir d’un cas d’étude original. Les techniques de production céramique sont identifiées sur seize habitats et trois nécropoles de la vallée du Rhin supérieur et environs proches, entre le Xe et le VIIIe siècles av. J.-C. Les chaînes opératoires et les traditions techniques, héritées et transmises, sont reconstituées. Cela mène à un essai de représentation de réseaux d’interactions entre communautés ayant un fondement social et spatial. Les lieux et contextes de la production sont investigués à partir d’une relecture des rapports de fouille et d’une observation des pâtes céramiques. Les avantages utilitaires des différentes manières de faire et la co-représentation des traditions techniques au sein des assemblages céramiques sont enfin considérés ; cela amène à discuter la complémentarité et la concurrence des productions à l’aube de l’âge du Fer.
Dissertations by Marie Philippe
Reports by Marie Philippe
Le Néolithique récent
Les vestiges les plus anciens sont constitués par un important ensemble de fosses ayant livré d’abondants mobiliers céramiques du Néolithique récent. Celles-ci appartiennent à deux occupations distinctes et bien circonscrites : l’une Michelsberg au nord, l’autre Munzingen au sud. Deux de ces fosses ont par ailleurs livré des ensembles de restes animaux assez remarquables. Le premier avec plus de 600 restes appartenant à la triade domestique est dominé par le porc. Près de la moitié des individus, toutes espèces confondues, ont été abattus avant l’âge adulte. Le second est constitué de plus de 400 restes (dont des portions de squelettes en connexion), disposés contre la paroi d’une fosse circulaire et appartenant à au moins onze caprinés. Rassemblant de grandes quantités de restes d’animaux vraisemblablement rejetés simultanément, ces deux assemblages pourraient correspondre à des vestiges de repas collectif.
Enfin, nous pouvons mentionner la présence d’un dépôt humain dans une fosse (ou silo) daté quant à lui par le radiocarbone.
Le Bronze ancien
Le site est par la suite fréquenté lors de la période du Bronze ancien. Plusieurs fosses éparses ayant livré du mobilier détritique suggèrent la présence d’un habitat. Un bâtiment allongé sur poteaux pourrait appartenir à cette occupation mais son attribution reste toutefois très hypothétique. Enfin, deux sépultures contenant les corps d’un adulte et d’un enfant, mis en terre en suivant la pratique désormais reconnue comme classique pour cette période dans la région, ont été mises au jour à proximité. Dans le cadre du Bronze ancien du sud de la Plaine du Rhin supérieur, certaines caractéristiques du site, telles que l’absence de puits, la possible association d’un bâtiment et de fosses détritiques ou encore la localisation des sépultures au voisinage immédiat de l’habitat, méritent d’être soulignées.
Le Hallstatt C/D1
Après un hiatus de plusieurs siècles se met en place l’occupation principale du secteur, au début du premier âge du Fer (Hallstatt C-D1). Celle-ci est marquée en premier lieu par un ensemble de structures d’habitat classiques (fosses, silos), dont la limite nord-est est bien perceptible dans le décapage et dont une certaine organisation spatiale semble se dégager. Notons la présence d’une inhumation sous dalles en fosse circulaire dans l’emprise domestique. Une fosse à livré un assemblage céramique homogène et conséquent, dont l’étude est enrichie par des approches morphométriques et technologiques. Par ailleurs, la découverte de fragments d’une large vannerie enduite de terre est remarquable dans ce contexte. Cette occupation domestique se poursuit probablement, sous l’actuelle D45 ainsi que sur le terrain fouillé au-delà de cette route (cf. site COS 2.5, fouille Évéha).
La particularité de l’occupation du Hallstatt réside surtout dans la présence d’un ensemble de fossés tout à fait particuliers, dont le fonctionnement constitue un unicum pour cette période. L’ensemble est dominé par un segment de fossé rectiligne (profil en V), long de 60 m, d’une largeur comprise entre 1,30 et 1,80 m et accusant une orientation nord-est / sud-ouest. Dans son comblement et à ses abords ont été découvertes 16 inhumations primaires dont les modalités de dépôt sont variables. Certains individus étaient déposés directement dans le fossé déjà en partie comblé, d’autres dans des fosses creusées dans le comblement du fossé lui-même, ou enfin dans des fosses disposées le long du fossé. Nous pouvons mentionner la présence d’une sépulture double (un adulte accompagné d’un enfant) installée dans l’extrémité sud-ouest. Plus de la moitié des défunts sont des individus immatures et adolescents. L’analyse ADN des squelettes a d’ores et déjà pu nous apporter des données individuelles complémentaires et a notamment permis de connaitre le sexe de la plupart des individus adultes et immatures ainsi que sur les éventuels liens de parenté au premier degré (type parent-enfant), dont deux cas sont à signaler, notamment pour la sépulture double. Le rare mobilier qui accompagnait certains défunts est composé de parures relativement modestes (perle en ambre, en roche noire, bracelet à tampon en fer). L’étude anthropologique permet d’envisager que ces inhumations, qui semblent se succéder dans un laps de temps court résultent d’une crise de mortalité, dont une origine épidémique n’est pas exclue.
Deux autres structures linéaires (peut-être de même nature) sont à signaler, mais toutes deux se poursuivent hors de la zone fouillée, au sud-ouest pour l’un et au sud-est pour l’autre. Chacune d’elle est associée à une inhumation creusée à proximité immédiate. Ces fossés funéraires semblent limiter l’occupation au nord puisqu’aucune fosse du premier âge du Fer n’a été découverte au-delà.
La période romaine
La dernière occupation archéologique repérée sur le site est, là encore, constituée par un dispositif atypique de la période romaine. Il s’agit d’un système hydraulique de captage d’eau dont un seul exemple était connu jusqu’alors en Alsace : un qânat. Le principe de ce système (originaire du Moyen-Orient) repose sur un conduit en pierre sèche assez rudimentaire creusé à une profondeur d’environ 4 à 5 m grâce à une succession linéaire d’une vingtaine de puits régulièrement espacés. L’exutoire de ce dispositif hydraulique souterrain, mis en place durant le Haut-Empire (datation au radiocarbone) se situe vraisemblablement à quelques centaines de mètres à l’est de la zone de fouille, dans un secteur qui a fait l’objet de découvertes d’époque romaine à l’occasion d’une prospection pédestre, probablement un établissement rural (villa ?), sur la commune de Breuschwickersheim.
RESCUE ARCHEOLOGY REPORTS by Marie Philippe
de Strasbourg, dans le département du Bas-Rhin, en limite
occidentale du plateau du Kochersberg. La zone de fouille
est localisée à la sortie nord-ouest du village actuel, au pied
de la colline du Marlenberg.
La fouille a livré un total de 211 structures réparties sur
une surface de 7772 m² et a révélé l’existence de plusieurs
occupations humaines allant de la période Néolithique à la
fin de l’âge du Fer.
La fréquentation du site durant le Néolithique n’est attestée
que succinctement par quelques tessons trouvés lors de la
phase de diagnostic ainsi que trois outils en pierre polie mis
au jour lors de la fouille. Une lame d’herminette signalerait
une première occupation lors de la phase ancienne tandis que
les tessons et une lame de hache évoqueraient plutôt la fin
du Néolithique moyen ou le Néolithique récent.
C’est à la Protohistoire qu’appartiennent la très grande
majorité des vestiges mis au jour.
Pour l’âge du Bronze, si des traces erratiques d’une occupation
lors de la transition moyen / final (matérialisée par trois
structures ayant livré un petit lot de mobilier) ont été repérées,
c’est toutefois la période du RSFO (Bronze final IIb / IIIa)
qui constitue la principale occupation attestée à Marlenheim.
Forte de 16 structures (essentiellement des fosses et des silos)
qui ont fourni un bel ensemble de mobilier, elle s’originalise
par la présence, au fond d’un des silos, d’un dépôt constitué
de 16 vases ornés. Déjà connu dans la région, bien que peu
fréquent, ce type d’assemblage est souvent associé à la notion
de « service » (c’est-à-dire un ensemble de récipients prévus
à des fins de présentation lors d’un repas) déposé là dans le
cadre d’un « rituel » dont les modalités et a fortiori le sens nous
échappent. Différentes observations effectuées à l’occasion
de la découverte de ce dépôt viennent nourrir les différents
questionnements propres à ce type de découvertes.
Seuls deux fragments de fibules, trouvés hors structures,
permettent d’attester de la fréquentation du site lors du
premier âge du fer.
L’occupation durant La Tène ancienne est en revanche
beaucoup mieux documentée par la présence de sept structures
(dont deux « fonds de cabane ») et de quatre probables
bâtiments sur quatre poteaux de type «grenier».
Enfin, une seule structure, ainsi qu’un petit ensemble de
mobilier, révèle que le site a été occupé lors de la phase finale
(D2) du second âge du Fer.
Signalons aussi que, sur la quasi-totalité du site de
Marlenheim, un paléosol était présent. Son décapage a permis
de mettre en évidence l’existence de deux zones montrant
une concentration particulière de matériel archéologique.
Celles-ci ont été dénommées St. 1 et 163. Le mobilier recueilli
s’est avéré appartenir à plusieurs périodes chronologiques
correspondantes à celles déjà mises en évidence par la fouille
des structures en creux et évoquées ci-dessus.
Books by Marie Philippe
La représentation des chaînes opératoires par des arborescences répond à une rigoureuse méthode de tri hiérarchique des données. Cette dernière permet de reconstituer de manière innovante les traditions techniques, héritées et transmises entre membres de communautés au fondement social et/ou spatial. Ces réseaux d'interactions, liés à l'apprentissage de l'artisanat potier, sont modélisés à partir de calculs de similarité entre assemblages archéologiques. L'identité sociale des potiers et potières est alors questionnée, en lien avec les style morpho-décoratifs de la vallée. La transmission des manières de faire démontre la persistance de ces groupes sociaux à travers les étapes de la chronologie relative.
Toutefois, l'affiliation identitaire des producteurs ne suffit pas à expliquer la variabilité des chaînes opératoires. Tout d'abord, le déplacement de produits-finis est démontré sur des distances variables par l’observation des pâtes céramiques. Ensuite, les tests d'indépendance statistique révèlent que l'emploi de certaines techniques entraînant des avantages utilitaires (imperméabilisation, résistance aux chocs thermiques, etc.) est préférentiellement associé à certaines formes de récipients. Certains comportements techniques récurrents sont donc conditionnés par le produit-fini recherché, et cela amène à envisager la fonction à laquelle peuvent être destinés les vases (différente de leur utilisation réelle). Enfin, l'analyse de la co-représentation des traditions techniques par site introduit les notions de complémentarité et de concurrence des productions, mais aussi la question d’une spécialisation de cet artisanat à l’aube de l’âge du Fer.
Sur la base de la détermination des techniques utilisées pour fabriquer les céramiques, à travers une dense réflexion méthodologique et un raisonnement interprétatif échelonné sur plusieurs plans successifs et croisés, c'est donc tout le contexte socio-économique entourant les potiers et potières de la fin de l’âge du Bronze qui est investigué dans cet ouvrage.
How was pottery made during the Bronze Age? The technological ceramic study carried out on 16 habitation and 3 funerary sites of the upper Rhine Valley and its surroundings, which date from the 10th to the 8th centuries B.C., reveals an incredible variety among chaînes opératoires. Macrotraces observed on 829 ceramics are abundantly illustrated, and their interpretation is based on a review of numerous ethnographic and experimental reference papers.
The chaînes opératoires are depicted by trees following a rigorous method of hierarchical data clustering. This allows technical traditions, which are inherited and transmitted among members of social- and spatial-based communities, to be reconstructed in an innovative manner. These networks of interplays, which are linked to craft-learning, are modeled using similarity measures between ceramics assemblages. Pottery styles, determined by types of shapes and decorations, can then give insight into the potters’ social identities. The transmission of technical traditions reveals that these social groups persisted through chronological phases.
However, relying solely on potters’ social membership is insufficient when it comes to explaining the presence of such diversity in chaînes opératoires. First, paste examination proves that finished products were moved across various distances. Then, statistical tests of independence indicate that some techniques producing utilitarian advantages (waterproofing, thermal shock resistance…) are preferentially used to make some shapes of containers. Thus, recurrent technical behaviors are conditioned by which finished product is wanted, leading to discussions concerning the intended function of the ceramics (which is different from their actual use). Finally, the co-representation of several technical traditions within ceramic assemblages introduces the concepts of complementary and competing productions, as well as the question of pottery as a specialized craft at the dawn of the Iron Age.
By determining the techniques used to produce ceramics, through thorough methodological consideration and an interpretive reasoning following successive and crossed frames, this book investigates the entire social and economical context surrounding potters of the Late Bronze Age.
Actes du 29e Congrès préhistorique de France, 31 mai-4 juin 2021, Toulouse, Paris, Société préhistorique française, 2023, p. 3-10.
https://hal.science/hal-04258735v1/document
Technological analysis of 236 pots from the Upper Rhine Valley, dating from the Late Bronze Age, reveals a shared technical background, but also brings to light original forming sequences in the Kaiserstuhl micro-region. These behaviours throw light on local socio-economic networks at the dawn of the Iron Age.
Hiatus, lacunes et absences : identifier et interpréter les vides archéologiques
31 mai-4 juin 2021 Toulouse (France)
Appel à communications (date limite 30 novembre 2020)
La fabrication des poteries : quelles structures, quels outils, quels lieux de production ? Session I1
According to the anthropology of techniques, ceramic chaînes opératoires, and especially shaping sequences, can vary depending on cultural factors and material constraints. It leads to technical traditions specific to social groups. Social boundaries can thus be defined by the limits of the transmission network of technical traditions. About 50 technical features (for example bottom forming technique, finishing technique applied on the outer surface of the rim…) were analysed on 830 well-preserved potteries, sampled on 19 sites distributed from the south to the north of the valley section. A statistical classification procedure has been developed, based on biological methodology, to model the diversity of technical traditions.
It first appears that a technical background is similar on the entire area, with the omnipresence of the coiling technique. However forming methods and sequences are very different and reveal a great variety, which is related to the morphology of the potteries and to their spatial provenance. This distribution indicates that geographical boundaries (like mountains or the Rhine river) do not impact on social boundaries. Moreover, technical traditions go through chronological limits and bring thus a complementarity approach to artefacts’ morphology to understand transition mechanisms.
Les intérêts de cet outil sont illustrés à partir d’un cas d’étude original. Les techniques de production céramique sont identifiées sur seize habitats et trois nécropoles de la vallée du Rhin supérieur et environs proches, entre le Xe et le VIIIe siècles av. J.-C. Les chaînes opératoires et les traditions techniques, héritées et transmises, sont reconstituées. Cela mène à un essai de représentation de réseaux d’interactions entre communautés ayant un fondement social et spatial. Les lieux et contextes de la production sont investigués à partir d’une relecture des rapports de fouille et d’une observation des pâtes céramiques. Les avantages utilitaires des différentes manières de faire et la co-représentation des traditions techniques au sein des assemblages céramiques sont enfin considérés ; cela amène à discuter la complémentarité et la concurrence des productions à l’aube de l’âge du Fer.
Le Néolithique récent
Les vestiges les plus anciens sont constitués par un important ensemble de fosses ayant livré d’abondants mobiliers céramiques du Néolithique récent. Celles-ci appartiennent à deux occupations distinctes et bien circonscrites : l’une Michelsberg au nord, l’autre Munzingen au sud. Deux de ces fosses ont par ailleurs livré des ensembles de restes animaux assez remarquables. Le premier avec plus de 600 restes appartenant à la triade domestique est dominé par le porc. Près de la moitié des individus, toutes espèces confondues, ont été abattus avant l’âge adulte. Le second est constitué de plus de 400 restes (dont des portions de squelettes en connexion), disposés contre la paroi d’une fosse circulaire et appartenant à au moins onze caprinés. Rassemblant de grandes quantités de restes d’animaux vraisemblablement rejetés simultanément, ces deux assemblages pourraient correspondre à des vestiges de repas collectif.
Enfin, nous pouvons mentionner la présence d’un dépôt humain dans une fosse (ou silo) daté quant à lui par le radiocarbone.
Le Bronze ancien
Le site est par la suite fréquenté lors de la période du Bronze ancien. Plusieurs fosses éparses ayant livré du mobilier détritique suggèrent la présence d’un habitat. Un bâtiment allongé sur poteaux pourrait appartenir à cette occupation mais son attribution reste toutefois très hypothétique. Enfin, deux sépultures contenant les corps d’un adulte et d’un enfant, mis en terre en suivant la pratique désormais reconnue comme classique pour cette période dans la région, ont été mises au jour à proximité. Dans le cadre du Bronze ancien du sud de la Plaine du Rhin supérieur, certaines caractéristiques du site, telles que l’absence de puits, la possible association d’un bâtiment et de fosses détritiques ou encore la localisation des sépultures au voisinage immédiat de l’habitat, méritent d’être soulignées.
Le Hallstatt C/D1
Après un hiatus de plusieurs siècles se met en place l’occupation principale du secteur, au début du premier âge du Fer (Hallstatt C-D1). Celle-ci est marquée en premier lieu par un ensemble de structures d’habitat classiques (fosses, silos), dont la limite nord-est est bien perceptible dans le décapage et dont une certaine organisation spatiale semble se dégager. Notons la présence d’une inhumation sous dalles en fosse circulaire dans l’emprise domestique. Une fosse à livré un assemblage céramique homogène et conséquent, dont l’étude est enrichie par des approches morphométriques et technologiques. Par ailleurs, la découverte de fragments d’une large vannerie enduite de terre est remarquable dans ce contexte. Cette occupation domestique se poursuit probablement, sous l’actuelle D45 ainsi que sur le terrain fouillé au-delà de cette route (cf. site COS 2.5, fouille Évéha).
La particularité de l’occupation du Hallstatt réside surtout dans la présence d’un ensemble de fossés tout à fait particuliers, dont le fonctionnement constitue un unicum pour cette période. L’ensemble est dominé par un segment de fossé rectiligne (profil en V), long de 60 m, d’une largeur comprise entre 1,30 et 1,80 m et accusant une orientation nord-est / sud-ouest. Dans son comblement et à ses abords ont été découvertes 16 inhumations primaires dont les modalités de dépôt sont variables. Certains individus étaient déposés directement dans le fossé déjà en partie comblé, d’autres dans des fosses creusées dans le comblement du fossé lui-même, ou enfin dans des fosses disposées le long du fossé. Nous pouvons mentionner la présence d’une sépulture double (un adulte accompagné d’un enfant) installée dans l’extrémité sud-ouest. Plus de la moitié des défunts sont des individus immatures et adolescents. L’analyse ADN des squelettes a d’ores et déjà pu nous apporter des données individuelles complémentaires et a notamment permis de connaitre le sexe de la plupart des individus adultes et immatures ainsi que sur les éventuels liens de parenté au premier degré (type parent-enfant), dont deux cas sont à signaler, notamment pour la sépulture double. Le rare mobilier qui accompagnait certains défunts est composé de parures relativement modestes (perle en ambre, en roche noire, bracelet à tampon en fer). L’étude anthropologique permet d’envisager que ces inhumations, qui semblent se succéder dans un laps de temps court résultent d’une crise de mortalité, dont une origine épidémique n’est pas exclue.
Deux autres structures linéaires (peut-être de même nature) sont à signaler, mais toutes deux se poursuivent hors de la zone fouillée, au sud-ouest pour l’un et au sud-est pour l’autre. Chacune d’elle est associée à une inhumation creusée à proximité immédiate. Ces fossés funéraires semblent limiter l’occupation au nord puisqu’aucune fosse du premier âge du Fer n’a été découverte au-delà.
La période romaine
La dernière occupation archéologique repérée sur le site est, là encore, constituée par un dispositif atypique de la période romaine. Il s’agit d’un système hydraulique de captage d’eau dont un seul exemple était connu jusqu’alors en Alsace : un qânat. Le principe de ce système (originaire du Moyen-Orient) repose sur un conduit en pierre sèche assez rudimentaire creusé à une profondeur d’environ 4 à 5 m grâce à une succession linéaire d’une vingtaine de puits régulièrement espacés. L’exutoire de ce dispositif hydraulique souterrain, mis en place durant le Haut-Empire (datation au radiocarbone) se situe vraisemblablement à quelques centaines de mètres à l’est de la zone de fouille, dans un secteur qui a fait l’objet de découvertes d’époque romaine à l’occasion d’une prospection pédestre, probablement un établissement rural (villa ?), sur la commune de Breuschwickersheim.
de Strasbourg, dans le département du Bas-Rhin, en limite
occidentale du plateau du Kochersberg. La zone de fouille
est localisée à la sortie nord-ouest du village actuel, au pied
de la colline du Marlenberg.
La fouille a livré un total de 211 structures réparties sur
une surface de 7772 m² et a révélé l’existence de plusieurs
occupations humaines allant de la période Néolithique à la
fin de l’âge du Fer.
La fréquentation du site durant le Néolithique n’est attestée
que succinctement par quelques tessons trouvés lors de la
phase de diagnostic ainsi que trois outils en pierre polie mis
au jour lors de la fouille. Une lame d’herminette signalerait
une première occupation lors de la phase ancienne tandis que
les tessons et une lame de hache évoqueraient plutôt la fin
du Néolithique moyen ou le Néolithique récent.
C’est à la Protohistoire qu’appartiennent la très grande
majorité des vestiges mis au jour.
Pour l’âge du Bronze, si des traces erratiques d’une occupation
lors de la transition moyen / final (matérialisée par trois
structures ayant livré un petit lot de mobilier) ont été repérées,
c’est toutefois la période du RSFO (Bronze final IIb / IIIa)
qui constitue la principale occupation attestée à Marlenheim.
Forte de 16 structures (essentiellement des fosses et des silos)
qui ont fourni un bel ensemble de mobilier, elle s’originalise
par la présence, au fond d’un des silos, d’un dépôt constitué
de 16 vases ornés. Déjà connu dans la région, bien que peu
fréquent, ce type d’assemblage est souvent associé à la notion
de « service » (c’est-à-dire un ensemble de récipients prévus
à des fins de présentation lors d’un repas) déposé là dans le
cadre d’un « rituel » dont les modalités et a fortiori le sens nous
échappent. Différentes observations effectuées à l’occasion
de la découverte de ce dépôt viennent nourrir les différents
questionnements propres à ce type de découvertes.
Seuls deux fragments de fibules, trouvés hors structures,
permettent d’attester de la fréquentation du site lors du
premier âge du fer.
L’occupation durant La Tène ancienne est en revanche
beaucoup mieux documentée par la présence de sept structures
(dont deux « fonds de cabane ») et de quatre probables
bâtiments sur quatre poteaux de type «grenier».
Enfin, une seule structure, ainsi qu’un petit ensemble de
mobilier, révèle que le site a été occupé lors de la phase finale
(D2) du second âge du Fer.
Signalons aussi que, sur la quasi-totalité du site de
Marlenheim, un paléosol était présent. Son décapage a permis
de mettre en évidence l’existence de deux zones montrant
une concentration particulière de matériel archéologique.
Celles-ci ont été dénommées St. 1 et 163. Le mobilier recueilli
s’est avéré appartenir à plusieurs périodes chronologiques
correspondantes à celles déjà mises en évidence par la fouille
des structures en creux et évoquées ci-dessus.
La représentation des chaînes opératoires par des arborescences répond à une rigoureuse méthode de tri hiérarchique des données. Cette dernière permet de reconstituer de manière innovante les traditions techniques, héritées et transmises entre membres de communautés au fondement social et/ou spatial. Ces réseaux d'interactions, liés à l'apprentissage de l'artisanat potier, sont modélisés à partir de calculs de similarité entre assemblages archéologiques. L'identité sociale des potiers et potières est alors questionnée, en lien avec les style morpho-décoratifs de la vallée. La transmission des manières de faire démontre la persistance de ces groupes sociaux à travers les étapes de la chronologie relative.
Toutefois, l'affiliation identitaire des producteurs ne suffit pas à expliquer la variabilité des chaînes opératoires. Tout d'abord, le déplacement de produits-finis est démontré sur des distances variables par l’observation des pâtes céramiques. Ensuite, les tests d'indépendance statistique révèlent que l'emploi de certaines techniques entraînant des avantages utilitaires (imperméabilisation, résistance aux chocs thermiques, etc.) est préférentiellement associé à certaines formes de récipients. Certains comportements techniques récurrents sont donc conditionnés par le produit-fini recherché, et cela amène à envisager la fonction à laquelle peuvent être destinés les vases (différente de leur utilisation réelle). Enfin, l'analyse de la co-représentation des traditions techniques par site introduit les notions de complémentarité et de concurrence des productions, mais aussi la question d’une spécialisation de cet artisanat à l’aube de l’âge du Fer.
Sur la base de la détermination des techniques utilisées pour fabriquer les céramiques, à travers une dense réflexion méthodologique et un raisonnement interprétatif échelonné sur plusieurs plans successifs et croisés, c'est donc tout le contexte socio-économique entourant les potiers et potières de la fin de l’âge du Bronze qui est investigué dans cet ouvrage.
How was pottery made during the Bronze Age? The technological ceramic study carried out on 16 habitation and 3 funerary sites of the upper Rhine Valley and its surroundings, which date from the 10th to the 8th centuries B.C., reveals an incredible variety among chaînes opératoires. Macrotraces observed on 829 ceramics are abundantly illustrated, and their interpretation is based on a review of numerous ethnographic and experimental reference papers.
The chaînes opératoires are depicted by trees following a rigorous method of hierarchical data clustering. This allows technical traditions, which are inherited and transmitted among members of social- and spatial-based communities, to be reconstructed in an innovative manner. These networks of interplays, which are linked to craft-learning, are modeled using similarity measures between ceramics assemblages. Pottery styles, determined by types of shapes and decorations, can then give insight into the potters’ social identities. The transmission of technical traditions reveals that these social groups persisted through chronological phases.
However, relying solely on potters’ social membership is insufficient when it comes to explaining the presence of such diversity in chaînes opératoires. First, paste examination proves that finished products were moved across various distances. Then, statistical tests of independence indicate that some techniques producing utilitarian advantages (waterproofing, thermal shock resistance…) are preferentially used to make some shapes of containers. Thus, recurrent technical behaviors are conditioned by which finished product is wanted, leading to discussions concerning the intended function of the ceramics (which is different from their actual use). Finally, the co-representation of several technical traditions within ceramic assemblages introduces the concepts of complementary and competing productions, as well as the question of pottery as a specialized craft at the dawn of the Iron Age.
By determining the techniques used to produce ceramics, through thorough methodological consideration and an interpretive reasoning following successive and crossed frames, this book investigates the entire social and economical context surrounding potters of the Late Bronze Age.