Déjà cerné par les polémiques sur sa gestion de la catastrophe à Mayotte, le nouveau chef du gouvernement a tenté de calmer les esprits lors de sa première intervention à l’Assemblée nationale. Une gageure.
« C’est comme si pour Noël, t’attendais la PlayStation 5 et à l’arrivée t’as une paire de tongs… d’occasion. » La nomination de François Bayrou a inspiré l’humoriste Waly Dia. Cette chronique a été enregistrée le 13 décembre devant le public de Grenoble.
Sur la même ligne économique que le chef de l’État, le nouveau premier ministre a toujours milité pour ériger en priorité la baisse de la dette publique et les coupes dans le modèle social. Nuance avec la Macronie : il n’a cependant jamais exclu de taxer (un peu) les plus riches.
Si La France insoumise a annoncé qu’elle déposera une motion de censure préalable du nouveau gouvernement, le reste du Nouveau Front populaire est partagé entre la tentation de jouer le jeu du parlementarisme et l’absence d’illusion sur un changement de cap politique.
Hier chantre de la lutte contre les atteintes à la probité, le nouveau premier ministre a multiplié ces derniers temps les déclarations polémiques en défense de mis en cause dans des affaires politico-financières. Il est personnellement toujours sous la menace d’un procès en appel dans l’affaire du MoDem.
Malgré la censure de Michel Barnier, Emmanuel Macron n’entend pas changer de cap ni d’alliances politiques. Après moult hésitations, il a chargé François Bayrou de former un gouvernement qui puisse durer jusqu’à l’été, en espérant la bienveillance d’une partie de la gauche.
Alors que le Rassemblement national a mis un pied dans la porte du pouvoir, les dirigeants de la majorité ont été incapables d’appeler clairement à lui faire barrage au second tour. Par calculs politiciens, ils s’apprêtent à lui ouvrir grand les grilles de Matignon.
Le parquet de Paris a fait appel du jugement de relaxe rendu lundi en faveur du président du Mouvement démocrate. Un second procès aura lieu devant la cour d’appel de Paris.
Tout en condamnant le Mouvement démocrate, ses trésoriers et d’anciens députés européens dans l’affaire dite des assistants parlementaires, le tribunal correctionnel de Paris a accordé une relaxe au président du parti centriste, faute de preuve.
Le ministère de la justice refuse d’indiquer à Mediapart si l’État a pris en charge les frais liés à la défense d’Éric Dupond-Moretti, qui, au vu des honoraires pratiqués dans ce type d’affaire, pourraient s’élever à au moins quelques centaines de milliers d’euros. Même silence au sein du cabinet d’Olivier Dussopt, qui a organisé la communication du ministre du travail avant son procès.
Le procès de l’affaire des assistants parlementaires MoDem au Parlement européen s’est achevé mardi, avec un François Bayrou en larmes. Le jugement a été mis en délibéré au 5 février.
Sur le plateau de l’émission de Mediapart « À l’air libre », le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a tenté d’expliquer la nouvelle doctrine de la majorité présidentielle sur les affaires, qui est en rupture totale avec les promesses du candidat Macron en 2017. Et c’est très inquiétant.
Le parquet de Paris a requis 30 mois de prison avec sursis et 70 000 euros d’amende contre l’ancien ministre de la justice d’Emmanuel Macron pour des faits de complicité de détournement de fonds publics au profit de son parti, le MoDem.
Lors de son interrogatoire par le tribunal, François Bayrou a contesté avoir mis en œuvre un système d’emplois d’assistants parlementaires de complaisance au profit de son mouvement. D’après l’ancien ministre de la justice, tous les partis français opéraient de tels détournements, sauf le sien.
Malgré les protestations d’innocence des onze prévenus, anciens eurodéputés ou cadres du MoDem, les interrogations subsistent sur l’utilisation qui a été faite par le parti centriste de plusieurs contrats d’assistants parlementaires entre 2005 et 2017.